Les Armoiries De L'erguel
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Les armoiries de l'Erguel Autor(en): Chatelain, Roger Objekttyp: Article Zeitschrift: Actes de la Société jurassienne d'émulation Band (Jahr): 61 (1957) PDF erstellt am: 11.10.2021 Persistenter Link: http://doi.org/10.5169/seals-558724 Nutzungsbedingungen Die ETH-Bibliothek ist Anbieterin der digitalisierten Zeitschriften. Sie besitzt keine Urheberrechte an den Inhalten der Zeitschriften. Die Rechte liegen in der Regel bei den Herausgebern. Die auf der Plattform e-periodica veröffentlichten Dokumente stehen für nicht-kommerzielle Zwecke in Lehre und Forschung sowie für die private Nutzung frei zur Verfügung. Einzelne Dateien oder Ausdrucke aus diesem Angebot können zusammen mit diesen Nutzungsbedingungen und den korrekten Herkunftsbezeichnungen weitergegeben werden. Das Veröffentlichen von Bildern in Print- und Online-Publikationen ist nur mit vorheriger Genehmigung der Rechteinhaber erlaubt. Die systematische Speicherung von Teilen des elektronischen Angebots auf anderen Servern bedarf ebenfalls des schriftlichen Einverständnisses der Rechteinhaber. Haftungsausschluss Alle Angaben erfolgen ohne Gewähr für Vollständigkeit oder Richtigkeit. Es wird keine Haftung übernommen für Schäden durch die Verwendung von Informationen aus diesem Online-Angebot oder durch das Fehlen von Informationen. Dies gilt auch für Inhalte Dritter, die über dieses Angebot zugänglich sind. Ein Dienst der ETH-Bibliothek ETH Zürich, Rämistrasse 101, 8092 Zürich, Schweiz, www.library.ethz.ch http://www.e-periodica.ch LES ARMOIRIES DE L'ERGUEL par ROGER CHATELAIN, Tramelan Introduction Entre Saint-Imier et Sonvilier, sur le versant nord du Chasserai, se dresse une tour ruinée, dernier vestige d'un ancien château, celui d'Erguel, appelé autrefois Arguel (prononcez Er-ghu-el, Ar-ghu-el). Ce château et la famille noble qui l'habitait, les sires d'Arguel, ont donné leur nom à la région circonvoisine b L'Erguel devint un des Etats de l'Evêché de Bâle, c'est-à-dire une seigneurie ou châtellenie, appelée ensuite bailliage, dont l'adminis- tration fut placée à Courtelary. En 1815, ce pays devint bernois et prit le nom de bailliage de Courtelary ; depuis la seconde moitié de l'année 1831, il est appelé district de Courtelary. L'administration a donc été maintenue dans cette localité. Toutefois, le district de Cour- telary n'est plus tout à fait l'Erguel, car les localités de Perles (Pie- terlen), Reiben et Montménil (Meinisberg), dans le district actuel de Büren, étaient rattachées autrefois à l'Erguel, tandis qu'Orvin, qui formait une seigneurie de l'Evêché, fut incorporé au district de Cour- telary. Il a existé une famille noble de Courtelary qui joua un rôle important dans la région, de la fin du 12<= siècle à la première moitié du 15° ; elle avait pour armoiries : de gwetdej (rouge) à Za ètra-de (ou barre) dWge-n-t chargée de froir /ewdZej cordi/o7me.r de gwetder. D'autres familles, qui lui étaient étrangères, reprirent ensuite son nom, ses fiefs et ses armoiries. Après 1815, ces dernières furent attribuées au bailliage, puis district de Courtelary, mais avec des feuilles de couleur verte comme variante. L'Erguel, cependant, avait aussi ses armoiries et celles-ci font précisément l'objet du présent mémoire. La famille des seigneurs d'Arguel, mentionnée de la fin du 12« siècle jusque vers le milieu du 14«, 1 Au sujet de ce château, voir H. Joliat : « Histoire du Château d'Erguel » dans les « Actes de la Société jurassienne d'Emulation » 1915, p. 30-74. 79 arborait, dit-on, les armes suivantes : t/e jaû/e (noir) à rZewc tf'or, à /a farce èroc/ratife ^'argewt chargée li'im« étoi/e cfe gwe«Zer, et pour cimier : #n tfemt-woZ (c'est-à-dire-une aile) a«# arwer tfe Z'éc« (fig. 1). Ces armoiries sont devenues, à la fin du 16e siècle déjà, l'emblème des héraldique de l'Erguel ; écartées ensuite de l'adoption du blason de Courtelary comme armoiries du bailliage, puis du district de ce nom, elles furent reprises par la municipalité de Saint-Imier dans la seconde moitié du siècle passé. Lorsque nous commençâmes à nous intéresser à l'héraldique, cette science qui mêle à souhait l'art à l'histoire, le bel emblème de l'Erguel nous attira. Issu d'une vieille famille erguéliste, nous vou- lûmes connaître l'origine de ce blason qui nous intriguait et qui se trouvait être celui de notre patrie. Légitime curiosité Hélas cette curiosité d'Erguéliste allait au-devant d'une déception : aucun docu- ment ancien, érarmatU û/» cfEVgwc/, aucun sceau de cette sei- gneurie, aucune sculpture ou peinture de cette région et surtout aucun sceau des sires d'Arguel ne nous révélaient ces armoiries. De là à rester perplexe et sceptique, il n'y avait qu'un pas. Ce pas, nous le fîmes il y a plusieurs années déjà. Depuis longtemps donc nous avions des doutes au sujet de cet écu de sable aux pals d'or et à la fasce d'argent. Il n'existe, en effet, aucune preuve selon laquelle les nobles d'Arguel auraient fait usage de ce blason. D'autre part, les sceaux de la seigneurie d'Erguel ont toujours porté la crosse épiscopale. Nous fîmes, en conséquence, des réserves au sujet de ces armoiries de l'Erguel dans un article du « Journal du Jura » du Dr novembre 1944. On permettra donc à un Erguéliste d'étudier ce problème, nous dirons même cette énigme, car la question constituait véritablement une énigme. Pour y voir clair, il fallut beaucoup de patience au chercheur désireux d'aboutir. Les documents Dans quels documents anciens trouve-t-on le blason de sable aux pals d'or et à la fasce d'argent chargée d'une étoile On n'en connaît pas d'antérieurs au 16^ siècle. Le plus ancien qui nous fournisse ces armoiries est l'armoriai manuscrit de Conrad Schnitt, qui se trouve aux archives de l'Etat de Bâle et qui fut peint dans les années 1S30 à 1539 2. Une reproduction photographique de ce blason a été publiée dans l'Annuaire 1955 des « Archives héraldiques suisses » 3. Dans cet armoriai, le nom de la famille est orthographié : uow Argewe. 2 Sur ce personnage, voir « Dictionnaire historique et biographique de la Suisse » VI, art. Konrad Schnitt. 3 André Rais : « Les armoiries du district de Courtelary » dans « Archives héral- diques suisses » annuaire 1955, p. 41-45. 80 T>on £r0Ôir/t>fe j t)rnlcnr. /"ig. /. Armoiries von Ergöw, d'ap la CAroraçiie r«trre de Stumpf : à gauche édition de 1548, à droite é' on de 1586. (Photos de l'auteur). Signalons que, dans un ouvrage de la même époque, la CAro- «îçwô jttüre de Johannes Stumpf, éditée en 1548, on trouve le dessin de ces armoiries, en gravure sur bois, à la page 412. Le nom y est écrit : wo« Ergo'w. Ces armes sont reproduites également dans l'édition de 1586 de la même chronique, à la page 674 f/îg. 7 J. En outre, elles sont peintes dans l'armoriai manuscrit du Glaron- nais Aegidius Tschudi, déposé à la Bibliothèque du couvent de Saint- Gall. La date de l'exécution du dit armoriai n'est pas connue, mais on sait que Tschudi est né en 1505 et mort en 1572. Le nom accom- pagnant ce blason est : wo«- Ergewwe. Il existe plusieurs copies de cet armoriai, sur lesquelles nous reviendrons plus loin. Un armoriai de l'Evêché de Bâle, datant peut-être du milieu du 17e siècle, que feu Mgr E. Folletête, vicaire général à Soleure, avait eu l'obligeance de nous envoyer à l'examen, il y a quelques années, contient également le blason en question avec le nom : wo«. Ergezpe. Tous les documents mentionnés ci-dessus nous fournissent donc le même écusson avec même cimier. Cet écu a été attribué à la sei- gneurie d'Erguel, comme emblème héraldique, mais, répétons-le, il ne figura jamais sur les sceaux de cette châtellenie. C'est au 16« siècle qu'il commença d'être utilisé par les milieux épiscopaux pour repré- senter l'Erguel. Un document datant de l'époque de l'évêque J.-C. Blarer de Wartensee nous le montre avec l'étoile d'or et non plus 81 6 rouge. On le rencontre également sur le calendrier du prince Frédéric de Wangen, de 1779, avec les pals d'argent au lieu d'or et avec l'étoile d'or 4. Ainsi, une variante a été établie pour le pays d'Erguel. Les armoiries de St-Imier Après 1815, comme nous l'avons signalé, le bailliage de Courte- lary fut doté d'un écusson aux armes des nobles de Courtelary. Un tableau, peint entre 1815 et 1832 et déposé à la préfecture de ce lieu, représente l'écu bernois surmontant ceux de Courtelary et de l'Er- guel 3. Le premier de ces deux constitue les nouvelles armoiries du bailliage et le second rappelle l'ancienne seigneurie d'Erguel. Sur du papier à lettres de la « Direction de l'Hôpital de District » à Saint-Imier, nous rencontrons pour la première fois en 1864 les armoiries de l'Erguel, mais faussement blasonnées : d'argent à trois pals de gueules, à la fasce brochante d'argent chargée d'une croisette. Sur des lettres de la même direction, de 1879 et 1885, cet emblème héraldique a disparu. En 1862 et 1863, les en-têtes de lettres de la « Municipalité de St-Imier » sont sans armoiries. Nous trouvons une lettre du 12 avril 1867 de cette municipalité, dont l'en-tête est muni des armes de l'Erguel. Ici, le blasonnement est meilleur, bien qu'il ne soit pas tout à fait exact : tf'or d troû de j-aè/e, à /a /arce &roc/ia»fe d'argewt chargée d'wne <?tot7e <7'argent ; cimier : une éfoi/e rayormawfe f/tg.