Sur la route des événements, chroniques, Henri Marineau, Fondation littéraire Fleur de Lys, Lévis, Québec, 2012, 294 pages.

Édité par la Fondation littéraire Fleur de Lys, organisme à but non lucratif, éditeur libraire francophone en ligne sur Internet.

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Disponible en version numérique et papier.

ISBN 978-2-89612-406-0

© Copyright 2012 Henri Marineau

Photographie en couverture : © Nalaka174, Dreamstime.com

Dépôt légal – 1er trimestre 2012

Bibliothèque et archives nationales du Québec Bibliothèque et archives nationales du Canada

Imprimé à la demande au Québec.

PRÉFACE

Notre planète bleue est en constante évolution. Toutefois, à observer les dérives auxquelles elle doit faire face, force nous est de constater que cette évolution ne la conduit pas toujours vers une meilleure destination. Néanmoins, certains événements heureux nous ramè- nent aux valeurs fondamentales qui constituent l’essence de notre être, à savoir le respect de soi et de l’autre, les convic- tions profondes en des principes d’équité et de justice sociale et le sens de l’effort et du dépassement. Au cours de la période qui s’échelonne de mars 2009 à novembre 2011, j’ai écrit quelque quatre cents chroniques qui ont été publiées sur divers médias papier ou internet. Chacune de ces chroniques renferme une partie de l’héritage culturel que j’ai reçue des personnes qui m’ont côtoyé tout au cours de ma vie. En effet, je demeure convaincu que les auteurs, quel que soit le genre littéraire qu’ils exploitent, transcrivent sur papier une partie de ce qu’ils ont vécu et reçu en héritage. En ce sens, les quelque deux cents articles que j’ai sélec- tionnés pour vous traduisent une partie importante de mon être.

9 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

En conséquence, c’est avec beaucoup de plaisir que je vous offre ces réflexions en vrac, sans suite logique entre leur contenu puisque j’ai fait le choix de vous les présenter dans l’ordre chronologique où elles se sont présentées sur la route des événements.

L’auteur

10 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Focus sur le bobo!

Imaginez que vous souffrez de douleurs abdomi- nales depuis quelques semaines. Or un matin, en vous rendant à votre automobile, vous chutez sur une plaque de glace. Une douleur intense au genou s’ensuit et, subite- ment, vous ne ressentez plus aucun malaise à l’abdomen. Reportez-vous maintenant à une certaine époque où les délais d’attente dans les hôpitaux ont fait la manchette pendant plusieurs semaines. Or un jour, des pertes énormes ont été découvertes dans les goussets de la Caisse de dépôt et, subitement, on n’a plus entendu parler des problèmes d’attente dans les hôpitaux. Est-ce à dire que vos douleurs abdominales ou que les problèmes dans les hôpitaux n’ont jamais existé? Bien sûr que non! Mais qu’est-ce qui a changé alors? Le focus s’est tout simplement déplacé sur un nouveau bobo, emportant avec lui tous les symptômes liés au premier. En résumé, est-il pensable que certains journalistes se distinguent de la majorité de leurs confrères en conti- nuant de couvrir des dossiers qui sont restés sur la glace avant que la terre ne cesse de tourner avec l’arrivée d’un nouveau bobo! Quant à vos douleurs abdominales, je suis certain qu’elles se manifesteront à nouveau quand votre genou se portera mieux!

Le Soleil le 23 mars 2009 quebechebdo le 8 février 2011

11 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Et la boucane des usines?

Par une magnifique matinée de septembre, je descends la pente de l'autoroute 40 en direction de l'Île d'Orléans lorsque soudain, de l'autre côté du fleuve, surgit devant moi une immense tour laissant échapper un nuage de fumée dense... À ce moment-là, apparaît en moi l'image d'une situation vécue quelques jours auparavant: je suis assis à une terrasse dans le Vieux-Québec lorsque je m'apprête à m'allumer une cigarette; le serveur s'approche de moi et me demande gentiment d'aller fumer sur le trottoir, soit à environ un mètre de ma table! Je veux bien me montrer compréhensif envers les non-fumeurs et les effets nocifs de la fumée secondaire! Toutefois, le nuage de fumée dispersée dans l'atmosphère à des kilomètres à la ronde ne semble pas beaucoup préoc- cuper les défenseurs de l'air pur! Pas de boucane dans ma cabane, soit!

cyberpresse.ca le 24 septembre 2009

12 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Debout… en fauteuil roulant!

J’ai lu avec empathie l’article sur M. Ghislain Leblond parue dans Le Soleil du 7 octobre. Cet homme, cantonné à son fauteuil roulant depuis des années, m’est apparu dans toute sa grandeur. En revendiquant son droit légitime de mourir dans la dignité et la sérénité, M. Leblond soulève l’épineux débat de société sur l’euthanasie et le suicide assisté, «débat de société » qui, jusqu’à aujourd’hui, semble tourner en rond dans les antichambres médicales et gouvernementales, chacune d’elles se renvoyant la balle. Dans la solution proposée par M. Leblond, soit la création d’une super-commission dirigée par un président neutre et composée de divers intervenants, je me permets d’ajouter qu’il serait judicieux d’inviter à la table des per- sonnes vivant des situations similaires à celle de M. Leblond et de ses proches dans le but de créer un « véri- table débat de société ».

Le Soleil le 8 octobre 2009 vigile.net tribune libre le 9 février 2011 « Un vent de fraîcheur (prise 3) » quebechebdo le 11 février 2011

13 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Baume sur la pédagogie

À une époque où un ouragan médiatique semble souffler en permanence sur les écoles du Québec, j’ai reçu comme un vent de fraîcheur l’expérience pédagogique d’Isabelle L’Italien-Savard racontée dans l’article du Soleil du 5 mai 2010 sous le titre « Quand Halak joue pour Zola ». L’idée lumineuse de différencier l’analyse littéraire du commentaire en les apparentant au rôle que l’analyste sportif a à jouer par rapport à celui du commentateur a permis à cette enseignante de littérature d’« accrocher » bon nombre de ses élèves, pour la plupart des garçons, qui avaient déjà échoué le premier cours de français de niveau collégial. Enfin, une expérience positive couverte par un média d’information dans notre monde de l’éducation qui en renferme sûrement plusieurs autres! À la presse de s’em- presser de les découvrir!

Le Soleil le 8 mai 2010 vigile.net tribune libre le 2 février 2011 « Un vent de fraîcheur sur le climat de morosité (prise 2) » quebechebdo le 3 février 2011

14 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

La modération a bien meilleur pouls!

Au cours des derniers mois, Mgr Marc Ouellet a soulevé, à plusieurs occasions, une levée de boucliers, particulièrement en ce qui a trait à l’avortement. Sans vouloir me faire le défenseur de ses idées, force nous est de constater, qu’en tant qu’homme d’Église, la position qu’il adopte en faveur de la vie de l’embryon n’a rien de surprenant! Toutefois, là où le bât blesse, c’est au niveau de la nuance. En effet, quoique je puisse reconnaître que, dans certains cas, l’avortement est devenu de nos jours une solution peut-être un peu hâtive, il m’apparaît évident qu’une telle décision, en particulier pour des cas de viols ou de grossesses à risques pour la mère, demeure la seule issue possible. À mon sens, les propos de Mgr Ouellet, quoique je sois plus ou moins d’accord avec le ton et le contenu de certains d’entre eux, ont tout au moins le mérite de susciter un débat de société qui semble, de toute évidence, encore d’actualité. Sans l’ombre d’un doute, Mgr Ouellet s’est érigé à titre de défenseur de l’embryon…c’est son choix! Toutefois, à mon avis, la société, appuyée en cela par les instances gouvernementales, a le devoir d’assister les femmes dans le cheminement souvent extrêmement pénible qu’elles ont à parcourir au cours de ces mois où elles sont confrontées à une décision déchirante et, par la suite, à des conséquences pour lesquelles un soutien adé- quat devient vital pour elles, peu importe le choix pour lequel elles opteront.

cyberpresse.ca le 20 juin 2010

15 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

À bout de souffle!

Depuis quelques semaines, plusieurs lecteurs se sont exprimés sur les conditions de travail des chevaux attelés aux calèches du Vieux-Québec, d’autres, des infirmières et infirmiers du Québec, deux causes qui me semblent fort défendables! Toutefois, comme ça se produit très souvent quand le flot des émotions balaie le gros bon sens sur le rivage, certains se sont mis à comparer… l’incomparable, et se sont désignés comme porte-étendard d’une cause au détriment de l’autre comme si le combat s’était engagé entre les che- vaux et les infirmières et infirmiers! Pourtant, si nous retrouvons la lucidité de placer les deux causes dans leur perspective respective, les responsa- bles concernés n’auront pas d’autre choix que de les traiter séparément et d’y apporter les solutions qui s’imposent, soit des conditions de travail respectables et viables, évitant par le fait même de conduire les acteurs à bout de souffle!

Le Soleil le 17 août 2010

16 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Un thème… deux écoles!

Les journées d’accueil sont planifiées, les groupes- classes sont formés, les horaires des élèves sont finalisés! Le personnel est prêt pour accueillir les élèves! Un premier scénario laisse voir une équipe-école brandir le respect comme thème prioritaire de l’année scolaire. Toutefois, pour s’assurer que le thème soit res- pecté, le personnel a mis sur pied toute une panoplie de règlements derrière lesquels plane le spectre de la tolérance zéro! Imaginons un second scénario où le respect demeure le thème principal de l’année scolaire. Cependant, dans cette école, quoique les règlements existent, le personnel ne les utilise pas pour imposer le respect, lequel, à ses yeux, s’acquiert par une attitude attentive envers les jeunes davantage que derrière des règles de conduite. De plus, des stratégies d’interventions ont été développées pour per- mettre au jeune le droit à l’erreur sans qu’il soit condamné à sa première incartade! Quelle école choisiriez-vous pour votre enfant?

cyberpresse.ca le 1er septembre 2010

17 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Le Ritalin… médicament miracle?

En réaction à l’article de Baptiste Ricard-Châtelain « Du Ritalin aux plus jeunes », publié dans Le Soleil du 19 août 2010. J’ai beaucoup apprécié l’article de M. Ricard-Châ- telain pour diverses raisons, en particulier pour le constat de divers spécialistes qui avancent que plusieurs interve- nants auprès des jeunes semblent parfois confondre matura- tion normale de l’enfant avec problème de comportement. À cet effet, qui d’entre nous n’a pas connu au cours de ses études primaires et même secondaires des jeunes dont le comportement était marginal (inattention, indiscipline, etc.)? Loin de nier l’existence du trouble de déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), les chercheurs cités dans l’article font ressortir que les intervenants ont souvent tendance à assimiler au TDAH la réaction normale des jeunes à la pression scolaire, aux difficultés de leurs pa- rents, à un récent déménagement ou au stress. De surcroît, les recherches démontrent une inquiétude pour la santé des jeunes, les effets à long terme de l’utilisation du Ritalin n’étant pas suffisamment documentés. Enfin, phénomène alarmant, le Québec est le principal consommateur cana- dien de Ritalin! Forts de ces observations, peut-être aurions-nous avantage à prendre en compte le degré de maturation des enfants avant de conclure à un diagnostique souvent trop hâtif de TDAH!

cyberpresse.ca le 27 août 2010

18 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Des funérailles nationales méritées

En réaction à l’article de M. Jocelyn Caron intitulé « Jean Charest et la méconnaissance de sa fonction » publié sur lesoleil.cyberpresse.ca le vendredi 10 septembre 2010. Selon M. Caron, la décision de M. Charest d’accorder des funérailles nationales à M. Béchard est un autre déplo- rable exemple de l’incapacité chronique du Premier Ministre d’habiter sa fonction de chef de gouvernement d’une nation. M. Caron poursuit en alléguant que le gouverne- ment du Québec définit que les funérailles nationales sont « réservées aux personnalités qui ont marqué la vie politique, culturelle ou sociale du Québec. » À mon sens, M. Béchard a contribué de façon excep- tionnelle à redorer le blason du politique par son intégrité exemplaire et sa passion sans borne envers les Québécoises et les Québécois dont il a défendu sans relâche les intérêts tout au cours de son chemin en politique. En cette période de profond dénigrement envers les hommes et les femmes qui font carrière en politique, je crois sincèrement que M. Béchard mérite amplement les honneurs que lui décerne le gouvernement du Québec en lui accordant des funérailles nationales.

cyberpresse.ca le 11 septembre 2010

19 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

La commission qui-en-arrache!

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la commis- sion Bastarache a très mauvaise presse depuis le début de ses travaux! À certains égards, les avocats du gouvernement donnent parfois l’impression de s’acharner contre M. Bellemare tandis que ce dernier ne semble pas lavé de tout blâme si l’on considère, entre autre, sa lenteur à démis- sionner de son poste de ministre de la justice au moment où il a été témoin, selon ses dires, d’influences indues dans le processus de nomination de certains juges. Quoi qu’il en soit, supposons que M. Charest ou M. Bellemare baignent dans un milieu corrompu (et cela reste à prouver!), faut-il en conclure que tous les politiciens et tous les avocats sont corrompus pour autant? À mon avis, il appartient à l’appareil judiciaire de faire sortir la vérité sur le mandat de la commission. La société, quant à elle, doit appuyer les personnes intègres (et j’ose espérer qu’elles représentent la majorité!) qui oeu- vrent dans ces domaines et inviter la modération dans le débat afin de rompre avec le cynisme. C’est son devoir!

Le Soleil le 17 septembre 2010

20 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Le verso d’un nouvel amphithéâtre

Tous les arguments sont légitimes pour invoquer que nos deniers publics devraient servir à d’autres causes qu’à la construction d’un nouvel amphithéâtre à Québec. La majorité des profits engendrés par les retombées de cette enceinte tomberont dans les goussets des promoteurs de spectacles, des propriétaires d’une possible équipe profes- sionnelle de hockey, des hôteliers et des restaurateurs. J’en conviens. Voici pour le recto! Toutefois, à ma connaissance, très rares, sinon inexistants, sont les commentaires sur les taxes recueillies par différents paliers de gouvernements sur chaque billet vendu dans le cadre d’une activité qui se tiendra dans cet amphithéâtre, lesquelles redevances devront être injectées, en bonne gestion des fonds publics, dans des domaines jugés prioritaires par les citoyens dans leurs doléances vis- à-vis ce projet, tels que l’éducation et la santé (du moins, c’est la grâce que je nous souhaite!).Voici pour le verso!

cyberpresse.ca le 24 octobre 2010 quebechebdo le 11 mars 2011

21 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Félicitations!

Après un rassemblement de plus de 50,000 Québé- coises et Québécois autour d’un projet aussi mobilisateur que le retour convoité des Nordiques de Québec dans la capitale nationale, nous ne pouvons que saluer l’initiative des organisateurs de « la marche bleue » du 2 octobre! Toutefois, j’entends déjà certains ténors, se disant protecteurs d’une saine gestion des fonds publics barricadés derrière la muraille de la politicaillerie, invoquer leurs arguments pour tenter de minimiser, voire même de rabaisser à un flot de sensiblerie collective, l’impact de cet événement rassembleur! À titre d’exemples, ne soyons pas surpris d’entendre le financement public d’un nouvel amphithéâtre dont les profits iront dans les poches des propriétaires et des joueurs grassement payés ou, pour toucher d’autres cordes sensibles, l’état lamentable de certains arénas municipaux ou le besoin criant d’en ériger d’autres dans des municipalités qui n’en ont pas! En bout de ligne, personne ne pourra noyer le poisson! Rarement, avons-nous assisté à une manifestation aussi empreinte d’un sentiment d’appartenance d’une foule impressionnante de Québécoises et de Québécois qui tra- duit hors de tout doute le «blues des bleus» pour le retour de leur équipe de hockey professionnelle dans leurs murs! Pour le reste, que les bailleurs de fonds proviennent des secteurs public ou privé, il leur appartient de faire leur boulot!

Le Soleil le 5 octobre 2010

22 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Nul n’est prophète dans son pays!

Depuis l’élection de Régis Labeaume à la mairie de Québec, les commentaires négatifs de plusieurs citoyens sur lui affluent! Il est vrai que M. Labeaume tire à boulets rouges sur tout ce qui bouge! Toutefois, je serais porté à lui octroyer un bilan plutôt positif même s’il rate parfois la cible, ce qui m’apparaît normal si l’on considère le nombre de fois où il ouvre le feu! Mais alors, pourquoi autant d’attaques en règle contre lui? J’ose apporter un élément de réponse : à mon sens, certains citoyens sont frileux devant les initiatives de notre petit Napoléon et souhaiteraient parfois retrouver le confort douillet de leur petite ville chaudement emmitou- flée à l’intérieur des murs du château Frontenac… et peut- être s’ennuieraient-ils de Régis Labeaume, advenant son départ, protestant contre la lenteur de l’évolution des dossiers! Pourtant, si nous écoutons les commentaires de plusieurs citoyens de d’autres municipalités du Québec, force nous est de constater que notre maire semble faire leur envie, et ce, malgré ses sautes d’humeur et son langage parfois pour le moins coloré! En bout de ligne, le moins que l’on puisse dire, c’est que M. Labeaume a contribué largement à sortir Québec de son image de Vieille Capitale empoussiérée et à positionner la Capitale Nationale sur la carte! Quant aux sceptiques, ils peuvent toujours garder l’œil ouvert… et attendre les prochaines élections munici- pales! Qui sait pour qui ils voteront? C’est à suivre!

cyberpresse.ca le 25 octobre 2010 quebechebdo le 14 mars 2011

23 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

L’habit ne fait pas le moine

Que s’est-il passé depuis la parution dans les médias de la fameuse photo de nos représentants fédéraux conser- vateurs portant fièrement la chandail des Nordiques de Québec? Si j’observe attentivement le déroulement de la partie, je constate que l’équipe des bleus du Québec, composée des paliers gouvernementaux municipal et provincial ainsi que du groupe d’hommes d’affaires « J’ai ma place », a pris l’avance 3 à 0! Et pourtant, malgré les huées de l’assis- tance, loin de se lancer à l’attaque, l’équipe des bleus d’Ottawa se contente de dégager la rondelle et de multiplier les hors jeux, contribuant ainsi à retarder le déroulement de la partie! À mon avis, l’instructeur Harper aurait avantage à lancer ses meilleurs joueurs sur la patinoire et à tenter de remonter la pente en préconisant une stratégie axée sur l’attaque plutôt que la défensive…sinon, les amateurs de hockey du grand Québec métropolitain devront se contenter encore une fois d’une victoire morale à l’arrière-goût amer! « En fait, comme l’écrivait Réjean Tremblay dans sa chronique du 5 octobre 2010, il ne manque que l’engage- ment du fédéral dans la construction du stade multifonc- tionnel pour que Pierre-Karl Péladeau puisse passer au mode grande action dans le dossier. »

quebechebdo le 3 novembre 2010

24 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Essayez la diplomatie

Au maire de Québec, Régis Labeaume

Le moins que l’on puisse dire, c’est que vous avez le don de susciter des défoulements collectifs acrimonieux par vos déclarations fracassantes! Si je me fie aux nom- breux commentaires sur vos derniers propos, on doit admettre que vous éprouvez certaines difficultés à verba- liser votre pensée dans le langage modéré et respectueux que vous impose votre situation de premier magistrat de Québec. À mon sens, votre tempérament bouillant est en train de voiler complètement les projets qui vous sont chers et qui nécessitent un large consensus des citoyens de la Capitale nationale, y compris ceux des municipalités envi- ronnantes. Pour que la lumière puisse jaillir dans le choc des idées, encore faut-il que le climat soit fertile à des échanges civilisés! J’ose espérer, Monsieur le maire, que vous saurez remettre à l’avant-scène les qualités qui ont contribué à obtenir un vote de confiance auprès des électeurs de Québec, soit votre dynamisme et votre engouement pour l’essor de notre ville… et pour y parvenir, vous auriez avantage à faire preuve de plus de diplomatie!

Le Soleil le 10 novembre 2010 quebechebdo le 18 novembre 2010 « Haro sur Labeaume! »

25 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

N’en déplaise à certains parents

D’entrée de jeu, je suis tout à fait d’accord avec les discussions qui ont cours actuellement entre la ministre de l’Éducation et les différents intervenants concernant l’inté- gration des élèves en difficultés. Toutefois, il ne faudrait pas perdre de vue que ce profil d’élèves avec lesquels les éducateurs éprouvent tellement de difficultés ont déjà un vécu de cinq années à la maison avant de franchir la porte de la maternelle! Mon propos n’est pas ici de juger le comportement des parents d’aujourd’hui concernant l’éducation de leurs enfants. Cependant, force nous est de constater que le mode de vie effréné de certains parents pourrait expliquer, en partie, le fait que de nombreux enfants manquent d’une présence chaleureuse et d’un climat favorisant l’apprentis- sage en bas âge. En d’autres termes, l’estime de soi et le goût d’ap- prendre risquent d’en prendre un bon coup si bien que les séquelles de ces lacunes se répercutent inévitablement sur les bancs d’école après cinq ans de vie sur lesquels les éducateurs n’ont, à toutes fins pratiques, aucun contrôle! En conclusion, si certains parents, malgré leurs nom- breuses occupations, plaçaient dans leurs priorités quelques heures quotidiennes de présence attentive auprès de leurs enfants, peut-être que l’école accueillerait moins de ces jeunes en difficultés et pourrait favoriser davantage son rôle premier d’apprentissage tout en se donnant les moyens de récupérer les jeunes qui continuent d’éprouver des diffi- cultés malgré les interventions déployées par leurs parents au cours de leur petite enfance!

Le Soleil le 31 octobre 2010 quebechebdo le 10 novembre 2010

26 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

En quête d’une autre commission d’enquête

Le juge Bastarache déposera bientôt son rapport sur la commission d’enquête sur la nomination des juges. Mon petit doigt me dit que l’éléphant blanc accouchera d’un œuf de mouche. L’arbitre accordera un verdict nul entre les deux principaux opposants, soit Mm Charest et Bellemare, et accordera tout au plus une punition de cinq minutes à M. Charest pour inconduite! Quelques semaines après la fin de ce match fort controversé, nous risquons d’assister à un autre duel où un nouvel adversaire ferait face au gouvernement Charest, soit l’entreprise de la construction. Cette fois-ci, les organisa- teurs ont changé. C’est le peuple québécois qui réclame cette confrontation. Pendant ce temps-là, des personnes chevronnées, soit les enquêteurs de la Sûreté du Québec, en collaboration avec les autres corps policiers municipaux, tentent de dénouer l’impasse et de conduire les présumés coupables devant les tribunaux. Toutefois, le peuple se montre tenace! Il persiste à réclamer une autre commission d’enquête pour faire la lumière sur les allégations de collusion et de corruption entre le gouvernement et les dirigeants de la construction. À mon sens, l’histoire risque de se répéter. Nous assis- terons probablement à un match amical à l’issue duquel, encore une fois, l’éléphant blanc, payé à coup de millions aux frais des contribuables, accouchera d’un œuf de mouche rabroué comme du poisson pourri par les mêmes contri- buables! Si mes prédictions sont plausibles, pourquoi ne pas laisser le match se dérouler dans l’arène judiciaire et faire confiance aux limiers formés pour enquêter sur des situa- tions aussi délicates? Pour la suite des événements, je me fie au monde journalistique pour révéler leurs scoops sur la place publique. À ce moment-là, le peuple disposera de toute la lumière pour apposer son sceau sur le verdict final!

cyberpresse.ca le 15 novembre 2010 « Laisser ça dans l’arène judiciaire » quebechebdo le 16 novembre 2010

27 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Un vent de fraîcheur sur le climat de morosité

Deux événements importants sont passés presque inaperçus dans les manchettes des dernières semaines, en- gloutis sous la vague des allégations de scandales. Pour jeter un peu de baume sur le climat de morosité qui envahit actuellement l’atmosphère du Québec, je vous propose ce vent de fraîcheur!

Nomination de M. Charles Bernard

Sans connaître l’homme ni le médecin derrière la personne de Charles Bernard, j’ai été ébloui par les qualités humaines et professionnelles de celui que le Collège des médecins vient de désigner à sa présidence. À titre d’exemples, écoutons-le parler de sa profes- sion dans un article publié récemment dans un quotidien : « Je suis médecin avant tout, je ne suis pas un adminis- trateur. Même quand j’étais chef de département à l’Hôpital Laval ou président de Fondation, je n’ai jamais cessé de voir mes patients. J’ai choisi la médecine pour être avec eux.» Concernant une peinture qui trône derrière son bu- reau et qui montre des religieuses aux soins, Charles Bernard en tire une interprétation fort révélatrice sur les sentiments qui l’animent : « Cette toile représente l’empa- thie et le dévouement envers les malades. » Si on ajoute à ces qualités le fait que M. Bernard a l’habitude de dire ce qu’il pense, au moment où il le pense, je crois que le système de santé dans son ensemble, en particulier la qualité des conditions de travail des interve- nants et des soins aux patients, sauront tirer profit d’une nomination qui augure bien! →

28 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Départ de M. Ross Gaudreault

M. Ross Gaudreault quittera ses fonctions de prési- dent-directeur général du Port de Québec en janvier 2011 après 23 ans à la barre de l’organisation. Chapeau, M. Gau- dreault, pour avoir grandement contribué à faire rejaillir les atours de la belle ville de Québec aux yeux de centaines de milliers de touristes par son port sur le Saint-Laurent!

Le devoir le 22 novembre 2010 quebechebdo le 9 décembre 2010 vigile.net tribune libre le 18 janvier 2011

29 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Une école co-éducative… une solide alternative!

Fort d’une expérience de plus de trente ans dans le monde de l’enseignement dont dix à des postes de respon- sabilités aux services aux élèves, aux services pédagogi- ques et administratifs, j’ai été à même de constater, parti- culièrement au cours de mes années à la direction d’une école, à quel point nos jeunes sont souvent perturbés entre le milieu familial et l’école.

Une situation conflictuelle

Sans vouloir jeter le blâme sur qui que ce soit et, partant du principe que parents et éducateurs sont de bonne foi dans leurs relations avec les jeunes, il m’apparaît que ces derniers sont souvent ballottés entre deux mondes, celui, d’une part, de la famille, vivant ses préoccupations modernes, où les parents sont souvent confrontés à la tentation de succomber à la facilité du «oui» pour éviter de longues discussions qui conduiraient à des frustrations jugées inutiles et, d’autre part, le monde de l’école qui accueille le jeune devant une panoplie de règlements contraignants conduisant à toutes sortes de frustrations jugées utiles, voire même nécessaires.

Ses conséquences

Il n’en fallait pas davantage pour que les écoles se voient confrontées à des jeunes turbulents ou éprouvant des difficultés de concentration. Des spécialistes, orthopho- nistes, psychologues, travailleurs sociaux, etc. ont fait leur apparition dans les écoles dans l’intention de pallier la problématique d’approche de ce profil d’élèves. Des no- tions nouvelles sont apparues pour désigner ces élèves →

30 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

marginaux, soit hyper-actifs ou présentant un déficit d’atten- tion. Des médicaments sont apparus sur le marché. Cepen- dant, après plusieurs années d’expérimentation de toutes sortes pour venir en aide à ces jeunes, est-on en droit de se demander si nos efforts ont été utiles? Poser la question, c’est en partie y répondre! Je ne prétends pas que nous n’avons pas réussi à pallier certains problèmes reliés au comportement de ces jeunes, mais on doit à tout le moins constater que les difficultés subsistent ou, tout au plus, s’estompent en partie à l’occasion.

Une piste de solution

Dans cette perspective, il est plus que temps que parents et éducateurs s’assoient ensemble et déterminent les valeurs fondamentales qu’ils désirent intégrer dans un projet de partenariat articulé entre les parents et l’école. À titre d’exemples, l’école, comme les parents, pourraient mettre sur pied des mécanismes de concertation en ce qui a trait aux valeurs privilégiés pour l’éducation du jeune, entre autres, la prise en charge progressive de son autonomie, le respect de soi, des autres et de la propriété d’autrui, le droit à l’erreur, le développement du sens de l’effort, l’estime de soi, le développement de ses capacités intellectuelles, le goût de la lecture et les manifestations d’engagement com- munautaire.

quebechebdo le 18 novembre 2010 cyberpresse.ca le 22 novembre 2010

31 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Alerte à la caserne!

À ce stade-ci de détérioration sociale qui règne sur le Québec, il m’apparaît que le Premier ministre n’a d’autre alternative que de s’adresser directement à la « nation qué- bécoise » par la voie d’une conférence de presse. Un Premier ministre qui se respecte et qui respecte ses commettants se doit de prendre le leadership et an- noncer clairement ses couleurs dans les dossiers chauds qui stagnent actuellement sur le Québec. La confusion sociale qui s’installe insidieusement est malsaine pour tous les citoyens et commande un débat qui doit se situer au-dessus de toute allégeance politique et de tout conflit de person- nalité, sans quoi, nous risquons de nous enfoncer dans un gouffre sans fond. Le Premier ministre doit démontrer à la population sa bonne foi dans la gestion de ces dossiers et brosser un tableau réaliste de la situation. Il doit aussi annoncer les moyens qu’il entend prendre pour régler ces problèmes tout aussi variés que les outils dont il dispose pour y apporter des solutions. En fait, le Premier ministre doit jouer pleinement le rôle qu’on est en droit de s’attendre de lui, soit celui de rassembleur, particulièrement dans une situation de crise. En tant que premier responsable du climat social au Québec, il doit admettre avec humilité que les mesures qu’il a prônées jusqu’à maintenant s’avèrent insuffisantes et que le feu se propage dangereusement. Par conséquent, il appartient maintenant au capitaine de la caserne des pompiers de sonner l’alarme et de conduire son équipe sur les lieux pour circonscrire ces incendies et utiliser toute l’artillerie disponible pour les éteindre avant qu’ils n’atteignent des proportions incon- trôlables!

quebechebdo le 22 novembre 2010

32 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Vivement les pendules à l’heure!

Par les temps qui courent, force nous est de cons- tater que le degré de satisfaction des Québécoises et des Québécois envers le Premier ministre a atteint un niveau plutôt alarmant! Les derniers sondages confirment d’ail- leurs cette tendance. Toutefois, à la lecture de certains articles portant sur le sentiment de mécontentement de leurs signataires envers Jean Charest, j’ai parfois l’impression qu’ils dépassent les bornes d’une saine démocratie, certains frôlant même le coup d’État! En effet, depuis quand, dans notre régime parlementaire, le peuple a-t-il la légitimité pour exiger le renversement d’un gouvernement? À ma connaissance, il existe deux façons d’y parvenir : la première appartient à l’opposition officielle par une motion de non-confiance votée à la majorité des députés à l’Assemblée nationale. La seconde revient de droit au peuple à l’occasion des élections générales. Pour ce qui est d’exiger la tête du Premier ministre, cette décision est du ressort des militants du parti libéral. Pour l’instant, il semble, de toute évidence, que Jean Charest, appuyé par l’ensemble de ses députés, ait décidé de garder le cap sur ses décisions dans les différents dossiers qui font actuellement les manchettes et ce, malgré les nombreuses contestations. Quant à la population, elle a le pouvoir, voire même le devoir, de démontrer son désac- cord par tous les moyens démocratiques qui sont à sa dispo- sition. Toutefois, à moins d’un renversement de gouverne- ment en toute légalité ou d’un déclenchement d’élections prématuré de la part du Premier ministre, l’électorat qué- bécois devra continuer de se faire entendre. Mais là s’arrête son pouvoir en ce moment!

quebechebdo le 9 décembre 2010

33 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Un débat toujours d’actualité!

Périodiquement depuis plusieurs décennies, le débat entre les écoles publiques et les écoles privées surgit inévi- tablement au Québec. On connaît l’argument de base des dissidents au maintien d’un réseau d’écoles privées qui, selon eux, drainent les meilleurs étudiants et affaiblissent les écoles publiques en les privant de leurs meilleurs éléments. Voilà pourquoi, toujours selon ces mêmes personnes, le gouvernement doit cesser de subventionner les écoles privées pour que les élèves reviennent dans le giron du réseau public. Toutefois, si nous poussons plus à fond notre ré- flexion, il serait peut-être opportun de considérer dans le débat deux facteurs importants. D’une part, si nous posons comme hypothèse que les quelque 125 000 élèves des écoles primaires et secondaires privées s’inscrivent dans les écoles publiques, advenant l’abolition du secteur privé, le coût supplémentaire à assumer de la part du gouvernement serait de l’ordre de $300M, soit la différence entre la subvention moyenne versée pour chaque élève du secteur public et celle versée pour l’élève du secteur privé. D’autre part, le seul fait que le réseau d’écoles privées ait contribué et contribue encore à servir de modèle au réseau public, particulièrement sur le plan de l’encadre- ment, souvent décrié au cours des dernières décennies, mais combien amélioré aujourd’hui, justifie, en partie, son main- tien. Si le ministère de l’Éducation forçait le retour des jeunes du secteur privé dans le réseau public, il mettrait fin à ce climat d’émulation qui contribue à créer un réseau scolaire stimulant, pour le plus grand épanouissement des élèves du Québec.

quebechebdo le 14 décembre 2010

34 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Mac’lean’s… trois mois plus tard!

Si M. Patrikin, journaliste pour le magazine Maclean’s, a voulu susciter un débat sur le fait que le Québec est la province la plus corrompue au Canada en illustrant son titre d’une photo du Bonhomme Carnaval de Québec en page couverture du magazine, il a commis une bourde monu- mentale en utilisant l’un des symboles de festivités qui incarne à juste titre la fierté des Québécois et plus parti- culièrement des citoyens de la ville de Québec. Voilà pour la façade! Là où le bât blesse davantage, en ce qui me con- cerne, réside dans le fait que, depuis la parution de cet article, paru dans un magazine anglophone, le sol du Québec se soit mis à trembler sous le poids de révélations de corruptions enfouies sous les antres des corridors politi- ques québécois, comme si les citoyens québécois s’étaient endormis depuis des siècles au rythme scandé de ces scandales! Il n’en fallait pas davantage pour que l’alarme générale sonnée du haut de la tour d’ivoire des anglophones crée la panique chez nous! Les Québécois se réveillaient brusquement grâce à la diligence de leurs voisins! Suite à ce réveil brutal, l’ensemble de la classe politique du Québec est apparue soudainement grugée pro- fondément par la gangrène de la corruption! Et, comme il fallait que nous nous défendions contre cette grave maladie, nous avons fait appel à toute une équipe de spécialistes pour la contrer! Alors, les diagnostics sont apparus, allant des allégations aux corruptions en passant par les collu- sions. Quelques symptômes ont permis d’identifier cer- taines causes de la maladie dont l’origine et la gravité sem- blent encore aujourd’hui inconnues.

35 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Sans faire preuve de minimalisme, trois mois après la parution de l’article du magazine Maclean’s, je me refuse à définir le Québec comme la province la plus corrompue au Canada. Je serais plutôt porté à croire qu’elle souffre, comme tous les régimes politiques démocratiques, des libertés inhérentes conférées à leurs dirigeants dans l’exercice de leurs fonctions. Dans ce contexte, je suis persuadé que le peuple québécois a toute la clairvoyance pour pallier les risques de corruptions ou de collusions sans avoir à attendre le signal d’alarme des anglophones pour réagir adéquatement!

quebechebdo le 16 décembre 2010 Le Devoir le 20 décembre 2010 vigile.net le 11 janvier 2011

36 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

En souvenir de mes années d’enseignement

Encore aujourd’hui, sept ans après ma prise de re- traite, lorsqu’on me demande ce que je faisais dans la vie, je réponds toujours que j’exerçais le plus beau métier du monde! À cet effet, pendant ma carrière de trente-deux ans dans le monde de l’enseignement, il m’a été maintes fois donné l’occasion de demander aux jeunes quels avaient été leurs meilleurs moments vécus à l’école. Spontanément, ils me faisaient part de circonstances souvent anodines où le professeur avait fait preuve de compréhension, de recon- naissance, de respect envers leur personne et d’humour. Ils gardent en mémoire des paroles bienfaisantes et des gestes de bonté à leur égard en leur permettant, par exemple, le droit à l’erreur. En relation avec ce constat, laissons la parole à Mar- guerite Lavoie dans son livre intitulé « À bas l’école passe- temps, vive l’apprentissage » : « Je pense que pour ensei- gner efficacement dans le sens le plus englobant du terme, il faut d’abord être heureux, ce qui se devine par la sérénité, l’aménité et la congruence. Ce sont les élèves eux-mêmes qui définissent la bonne ou le bon professeur : celle ou celui qui ne se prend pas pour un autre, qui est capable de rire de nos farces et qui sait nous comprendre. » En terminant, je vous suggère ce court poème que j’ai eu la chance de lire après le passage de quelques jours d’un visiteur à l’Arche de Jean Vanier, texte qu’il a écrit à la suite d’une conversation avec un jeune handicapé grave- ment atteint du cancer : →

37 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

« Louis me regarde…

— Ça ne va pas?

Il me fixe profondément…

— Tu as mal?

Il devient triste…

— Je puis faire quelque chose?

Il me fait signe d’approcher…

— Dans trois mois, je ne serai plus!… En attendant, aime- moi! »

quebechebdo le 20 décembre 2010

38 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Mes meilleurs vœux à la majorité silencieuse!

En cette fin d’année 2010 au cours de laquelle une poignée d’acteurs ont monopolisé toute la scène de la couverture médiatique, j’aimerais diriger l’éclairage sur toutes celles et tous ceux qui sont demeurés silencieuse- ment derrière les coulisses! À toutes les travailleuses et tous les travailleurs qui offrent quotidiennement le meilleur d’eux-mêmes au ser- vice de la clientèle! À tout le personnel médical qui se dévoue corps et âme pour assurer des soins de qualité aux bénéficiaires! À toutes les enseignantes et tous les enseignants qui se dépensent sans compter pour permettre aux jeunes de s’instruire et de se développer! À toutes les politiciennes et tous les politiciens qui oeuvrent dans l’ombre auprès des citoyens de leur comté respectif! À tous les jeunes du Québec qui représentent fière- ment la relève dans une multitude de sphères d’activités! À toutes les aînées et tous les aînés qui nous ont légué un héritage de valeurs inestimable! À vous toutes et vous tous, je dis merci et vous offre mes meilleurs vœux de bonheur pour cette période du temps des Fêtes et de santé pour la nouvelle année!

Le Devoir le 22 décembre 2010 quebechebdo le 22 décembre 2010 Le Soleil le 26 décembre 2010

39 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Une ombre sur la croisade du Dr Julien

La 8ième édition de la Guignolée du pédiatre Gilles Julien a encore une fois cette année obtenu des résultats spectaculaires en récoltant plus de 600 000$, grâce, entre autres, à l’implication de quelque 350 bénévoles, enfants et adultes. Si l’on tient compte du fait que la période de la Guignolée s’étire jusqu’à la mi-janvier, il y a de fortes chances que l’objectif d’un million de dollars, soit le tiers du budget annuel de la Fondation du Dr Julien, soit atteint. De plus, le ministre Bolduc a récemment garanti au pédiatre un financement d’un million de dollars par année pendant 3 ans. Toutefois, le Dr Julien a appris dernièrement qu’il ne sera pas admissible aux subventions du fonds Avenir d’enfants, financé par le gouvernement du Québec et la Fondation Chagnon, soit 400 millions sur 10 ans pour aider au développement des enfants de 0 à 5 ans. Pourtant, selon les dires du pédiatre, on lui avait signifié qu’il était admissible à ce fonds. Pourquoi un tel changement de cap? Un gros dossier pour le croisé des enfants démunis à qui je souhaite sincèrement d’obtenir sa juste part dans l’octroi des subventions liées au Fonds Avenir d’enfants! En attendant, au nom de tous les enfants qui bénéfi- cient des retombées de votre Fondation, acceptez, Dr Julien, notre plus profonde reconnaissance!

quebechebdo le 22 décembre 2010 cyberpresse.ca le 24 décembre 2010

40 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Pourquoi pas un code de déontologie?

Selon un article publié récemment dans un quoti- dien, en 2010, 19 mots et expressions ont été ajoutés aux quelque 300 déjà inscrits au lexique des propos non- parlementaires à Québec. Pas étonnant si l’on considère les tensions suscitées par la teneur des débats qui ont alimenté les allégations de scandales envers les élus au cours de la dernière session! Toutefois, ces mêmes élus, quoique conscients que les insultes risquent de neutraliser les effets de leurs propos, continuent de les lancer à la face de l’opposition, sachant très bien qu’ils n’auront qu’à les « retirer » par la suite, une fois que l’effet médiatique aura atteint son but! À mon sens, une telle attitude irrespectueuse peut être estompée de deux façons : d’une part, il appartient d’abord aux parlementaires de modérer leurs élans d’émoti- vité et de faire preuve de plus de civilité envers leurs interlocuteurs. D’autre part, l’Assemblée nationale devrait adopter un code de déontologie contenant des principes d’éthique fondamentaux accompagnés de sanctions appli- cables envers ceux et celles qui dérogent aux principes retenus. À titre d’exemple, pourquoi un député qui utilise un mot ou une expression déjà inscrit dans ce code ne serait-il pas exclu de l’Assemblée?

quebechebdo le 22 décembre 2010

41 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

L’anti-terrorisme… un cataplasme?

Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le monde, inspiré par la politique américaine, vit dans le sillon de l’anti-terrorisme, la solution sans nul doute la plus plausible pour contrer de tels actes de violence! Pourtant, depuis la victoire des Américains en Irak et la chute de Saddam Hussein, force nous est de constater que le climat est demeuré explosif alors qu’en théorie, nous étions en droit de nous attendre à ce que les « gardiens de la paix » rétablissent l’ordre dans ce pays! Paradoxalement, les États-Unis semblent se retrouver souvent au centre de nombreux conflits! Que ce soit leur politique impérialiste empreinte d’une ingérence perçue fréquemment comme malsaine par les populations occu- pées, ou le simple fait que le gouvernement américain four- nisse à de nombreux pays tout un arsenal à des milices terroristes que les GI vont par la suite réprimer, ou leurs intérêts inavoués mais ô combien évidents sur les richesses pétrolières de ces pays, nous sommes en droit de nous demander si ces politiques internationales ne constituent pas, en partie du moins, une des «causes» du terrorisme! Bref sommes-nous en train de créer l’illusion que l’anti-terrorisme représentera la solution-miracle aux actes de violence tout en oubliant de nous interroger sur les causes de tels actes? En agissant de la sorte, les dirigeants américains ne sont-ils pas en train d’appliquer un cata- plasme politically correct, voilant ainsi en partie les vérita- bles causes d’une blessure qui est en train d’être dévorée par la gangrène parce que le traitement est tout simplement inapproprié?

Le Devoir le 28 décembre 2010 cyberpresse.ca le 2 janvier 2011 vigile.net tribune libre le 17 janvier 2011

42 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

À la défense du vrai Père Noël

Dans un article publié récemment dans deux quoti- diens, l’auteur dénonce, à raison, l’intrusion du Père Noël à titre de célébrant lors de la procession d’entrée de la messe de minuit à l’émission Le jour du Seigneur diffusée le 24 décembre en soirée. Toutefois, là où le bât blesse, c’est lorsque l’auteur qualifie le bon vieux bonhomme de «symbole du capita- lisme»… par deux fois plutôt qu’une! À mon sens, l’auteur, devant l’anachronisme de la scène à laquelle il a assisté, s’est senti confronté à un choc culturel qui l’a pour le moins déboussolé! À preuve, ces quelques extraits du texte… «Le capitalisme a cloné le père Noël et ce dernier est mort de rire… On cherche, par tous les moyens, à se débarrasser de cette figure qui incite à la consommation… Il y a longtemps que je ne crois plus au père Noël.» Dommage, monsieur! Moi, j’y crois encore! J’y crois avec tous les enfants du monde pour qui le Père Noël est source de magie, en particulier lorsque j’assiste au spec- tacle féerique de ma petite-fille assise sur les genoux du « personnage mythique et légendaire portant une longue barbe blanche, un bonnet et des vêtements en fourrure rouge, habituellement bedonnant.» D’accord pour laisser le Père Noël à sa place, soit dans l’imaginaire des enfants mais, de grâce, n’allons pas nous en débarrasser par tous les moyens comme vous semblez le souhaiter!

cyberpresse.ca le 30 décembre 2010 quebechebdo le 3 janvier 2011

43 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Mon souhait pour 2011… un retour aux sources!

À l’aube d’une nouvelle année, j’ai le goût de vous partager une réflexion qui, à mon sens, se veut porteuse d’un message d’espoir pour une qualité de vie meilleure! Le premier volet de cette réflexion me conduit spon- tanément vers ces regards d’enfants tantôt joyeux, tantôt pensifs et hélas tantôt perturbés! Et pourtant, si nous arri- vions un seul instant à retrouver cette capacité d’émerveil- lement qui habite les enfants, peut-être parviendrions-nous à reprendre contact avec l’enfant qui sommeille encore en chacun de nous! Si nous arrivions, à l’image des enfants, à dissiper nos tabous et nos préjugés, peut-être parviendrions- nous à retrouver notre cœur d’enfant, là où l’authenticité a préséance sur les masques! Le second volet m’amène tout aussi naturellement vers les aînés qui, dans un système privilégiant la compéti- tion et l’excellence, où la personne est évaluée sur sa pro- ductivité, sa fortune et ses réussites professionnelles, ne sont plus considérés comme des individus à part entière! Ne devrions-nous pas tirer avantage de ces êtres humains qui ont surmonté des défis, relevé des épreuves, acquis des expériences à communiquer et exploré des chemins qui leur ont permis de parvenir à une certaine sagesse? Ne devrions- nous pas avouer humblement que ces personnes nous ont précédés et qu’elles ont acquis de ce fait un vécu qui peut nous guider sur la manière de trouver un sens à notre vie plutôt que de les isoler dans des mouroirs? En terminant, je vous laisse sur cette petite pensée personnelle : « Le cycle de la vie se referme merveilleuse- ment devant la scène émouvante d’un vieillard s’amusant au ballon avec un enfant! » N’y a-t-il pas là les compo- santes d’une source vive à laquelle les médias devraient nous inviter à nous abreuver au cours de l’année qui vient?

quebechebdo le 1er janvier 2011

44 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Au-delà du féminisme conventionnel

Depuis que le monde est monde, l’homme a tou- jours occupé l’avant-scène à tel point que le substantif «homme» en est arrivé à désigner l’humanité entière, tous sexes confondus! À preuve, la rubrique des noms propres, dans les dictionnaires, regorgent de personnages masculins. Il a fallu attendre au 20ième siècle pour accorder le droit de vote aux femmes! Encore aujourd’hui, certaines civilisations accordent bien peu d’importance aux femmes. Ici en Amérique, le mouvement féministe allait contribuer à placer la femme à l’avant-plan de l’actualité. Des femmes osaient dire tout haut ce que plusieurs pensaient depuis des siècles : «Messieurs, nous faisons partie nous aussi de la société au même titre que vous!» Voilà! L’idée était lancée! Dorénavant, les femmes étaient «égales» aux hommes! Partant de ce principe d’éga- lité, les femmes se mirent à agir «comme les hommes», «égalité» étant spontanément associée à «similarité»! Peu à peu, la femme gravit les échelons sociaux et fut appelée à gérer des postes de première ligne «à la manière des hommes». Au lieu de mettre à profit les différences des femmes par rapport aux hommes, «complémentarité» qui aurait été beaucoup plus bénéfique pour la société, le féminisme conventionnel n’a fait que déplacer le pro- blème : la société conçue par des hommes avait privilégié la compétition entre eux alors qu’une société dirigée par des hommes et des femmes en arriva petit à petit à favoriser la compétition, cette fois entre hommes et femmes.

45 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Face à tous ces bouleversements qui ont conduit à des débats malheureusement souvent stériles, il m’apparaît que l’heure est venue où la compétition hommes-femmes et ce, dans toutes les sphères de la société, particulièrement sur le marché du travail, cède sa place à une saine com- plémentarité mettant en lumière les qualités particulières des deux sexes, notamment la propension naturelle des femmes à favoriser le développement du potentiel humain en entreprise!

quebechebdo le 3 janvier 2011 cyberpresse.ca le 8 janvier 2011 vigile.net tribune libre le 15 janvier 2011

46 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Une rencontre déterminante

En ces temps où de nombreux efforts sont déployés par tous les intervenants en éducation, y compris les pa- rents, pour maintenir les adolescents, particulièrement les garçons, sur les bancs d’école, j’ai cru bon de vous partager quelques extraits d’un témoignage fort révélateur que j’ai reçu d’un de mes anciens élèves : « J’étais un adolescent qui n’avait pas vraiment de défense contre les moqueries…Un jour, vous aviez attrapé quelques jeunes qui me menaient la vie dure et vous les aviez convoqués à votre bureau…J’avais alors décidé de tout laisser tomber, je ne voulais plus aller à l’école…Vous m’avez fait venir à mon tour… Vous m’avez alors encou- ragé à me faire confiance et à ne pas abandonner… Ces paroles m’ont profondément marqué et j’ai compris ce jour- là que je devais avoir une certaine importance à vos yeux puisque vous aviez pris du temps pour moi… Et pendant 30 ans, j’ai gardé en mémoire ce moment que vous aviez pris la peine de me consacrer. Et il restera en moi encore bien des années! » Bien sûr, ce témoignage ne représente pas la pano- plie à tous les problèmes que vivent les adolescents mais il ouvre la voie, à mon sens, à un dialogue prometteur dans lequel le jeune trouvera peut-être l’élan nécessaire pour repartir en avant! De toute façon, je ne vois pas de risque à expérimenter une telle démarche avec un adolescent qui n’a peut-être besoin que d’une parole d’encouragement pour reprendre confiance en lui!

quebechebdo le 4 janvier 2011 vigile.net tribune libre le 23 janvier 2011 « La persévérance au tableau d’honneur »

47 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Évolution quand tu nous tiens!

Notre monde semble avoir jeté irrémédiablement son dévolu sur la sacro-sainte évolution, enfouissant sans scru- pule le passé avec les sépultures, évoquant l’argument implacable de la modernité à outrance! Avec le temps, les conséquences ont sournoisement laissé petit à petit des séquelles sur les comportements hu- mains. À titre d’exemples, les enfants ne jouent plus de- hors, envoûtés par l’écran, les tables de mathématiques sortent de la mémoire au détriment des touches des calcu- latrices, la persévérance et l’effort se voient balayées par le leurre pervers de la réussite sans effort, la chaleur humaine des échanges téléphoniques est reléguée dans l’oubli au profit de la froideur des messages électroniques, les rencon- tres aléatoires dans les lieux publics cèdent le pas aux ren- contres exploratoires sur les sites de rencontres, le sourire chaleureux du personnel de nos institutions bancaires disparaît progressivement derrière un sourire anonyme figé sur l’écran des guichets automatiques, les airs mélodiques et les voix musicales sont enterrées sous les sons cacopho- niques et les voix éraillées, la richesse des téléromans perd ses lettres de noblesse devant la vacuité des télé-réalités!… Et j’en passe! Dans cette tornade évolutive, avons-nous oublié que l’évolution se définit comme une transformation conti- nuelle et graduelle d’une situation et que nous avons le droit, voire le devoir, de demeurer vigilants sur ses consé- quences avant de lui permettre de se substituer à nos comportements actuels? Loin de moi l’intention de fermer la porte à toute forme d’évolution pour autant qu’elle contribue à notre mieux-être! Toutefois, est-ce bien toujours le cas?

quebechebdo le 5 janvier 2011

48 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

La persévérance au tableau d’honneur

Les adolescents sont souvent dénigrés! Leurs com- portements bousculent nos habitudes! Leur rébellion nous irrite! Bref, rares sont les situations où on leur reconnaît un certain mérite! Et pourtant, en parcourant le site de Forces AVENIR, qui reconnaît, entre autres, la persévérance d’élèves du secondaire pour qui l’engagement est un moyen de surmonter des épreuves, de poursuivre leurs études et de vivre des réussites, j’ai découvert des jeunes dont la déter- mination a eu raison d’un parcours de vie pour le moins pénible! À titre d’exemples, je vous présente deux témoi- gnages qui se passent de commentaires: «Car la vie est si fragile… », chantait Luc De Laro- chelière. Quand on a 16 ans et que l’on se passionne pour le théâtre, que l’on chante dans la chorale de l’école, que l’on milite dans le comité environnement et que l’on réussit très bien à l’école, on ne saisit probablement pas la portée de ces paroles. C’était le cas de Stéphanie avant qu’elle n’apprenne qu’elle était atteinte d’une forme très rare d’un cancer des os. Maintenant en rémission et de retour à l’école, elle pro- fite de l’instant présent, poursuit ses engagements et persé- vère pour obtenir son diplôme en même temps que ses amis. » « Apprendre à vivre avec un trouble déficitaire de l’attention, d’hyperactivité et d’anxiété est un défi quoti- dien pour toute personne et encore plus pour un enfant. Jérôme, étudiant de 5ième secondaire, peut en témoigner. Élève brillant dès le primaire, il a longtemps été victime des préjugés, des regards inquisiteurs et du rejet. Puis un jour, il en a eu assez et a décidé de faire face à la musique. Son engagement dans différents projets est alors devenu sa source de motivation pour combattre ses difficultés de sociabilité, et sa persévérance, son principal atout. »

quebechebdo le 7 janvier 2011 Le Devoir le 8 janvier 2011 vigile.net tribune libre le 23 janvier 2011

49 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

À l’école du Petit Prince

En ces temps où l’école subit toutes sortes de boule- versements autant aux niveaux des approches pédagogiques que de la clientèle de jeunes qu’elle accueille, en ces temps où les enseignantes et les enseignants semblent à bout de souffle, ne serait-il pas opportun de mettre à profit un message d’espoir légué par Saint-Exupéry dans son Petit Prince? Dans le sillon de la relation qui s’établit petit à petit entre le Renard et le Petit Prince, l’équipe-école est invitée à créer des liens avec les jeunes dans l’espoir de les appri- voiser. Alors seulement, le principe des vases communi- cants ouvrira la porte à la transmission des connaissances qui, ne l’oublions pas, demeure l’objectif premier de l’école. En prenant du temps pour les jeunes, en s’informant de leur vécu avant de les bombarder, dès le son de la cloche, de règles d’accord ou d’équations algébriques, peut- être arrivera-t-on à capter leur attention, à susciter leur intérêt, à les accrocher et qui sait… à diminuer le décro- chage simplement parce qu’ils se seront sentis importants pour ce qu’ils sont, soit des êtres humains à part entière et non pas exclusivement des élèves! Et le Renard de consoler le Petit Prince, désolé devant le spectacle de milliers de roses semblables à la sienne : « Ta rose est unique au monde… C’est le temps que tu prends pour ta rose qui fait qu’elle est si importante! »

quebechebdo le 10 janvier 2011

50 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Les détraqués politiques

Une autre tuerie incompréhensible s’est produite, celle-là à Tucson, en Arizona, le 8 janvier! Le geste in- sensé, posé par le présumé coupable Jared Lee Loughner, n’est pas sans nous rappeler le massacre commis par Marc Lépine, à l’École polytechnique de Montréal. À cette époque, un article du Globe and Mail attri- buait cette fusillade au climat politicolinguistique du Québec séparatiste. Dans le cas de l’attentat de Tucson, certains observateurs y voient l’influence du Tea Party lié à Sarah Palin. Pourtant, jusqu’à maintenant, les enquêteurs fédé- raux américains n’ont découvert aucun lien entre Loughner et des groupes extrémistes. Par contre, ses anciens collè- gues de classe le décrivent comme un asocial paranoïaque et délirant. De plus, il a été refusé par l’armée en 2008 après avoir échoué un test de dépistage de drogues. De la Polytechnique à Tucson, il semble facile de tracer un chemin en ligne droite et de poser rapidement le doigt sur la gâchette du contexte sociopolitique qui serait responsable de ces comportements inexplicables. Jusqu’à preuve du contraire, un fait demeure : Loughner comme Lépine étaient déjà considérés comme des détraqués avant qu’ils ne posent leur geste inhumain. Par surcroît, à ma connaissance, la preuve n’a jamais été faite sur le lien entre l’auteur du geste posé à la Polytechnique et le climat séparatiste du Québec. La version officielle de la tragédie de Tucson demeurera-t-elle, elle aussi, le crime d’un dé- traqué à jamais insondable? C’est à suivre!

quebechebdo le 11 janvier 2011 Le Devoir le 12 janvier 2011 Le Soleil le 14 janvier 2011

51 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Haïti… l’instinct de survie!

Le 12 janvier 2010, un tremblement de terre a se- coué vigoureusement le sol d’Haïti, causant la mort de milliers d’êtres humains et en laissant plusieurs centaines de milliers sur le pavé! Encore une fois, après avoir vécu des siècles de chaos politiques entraînant les Haïtiens dans un couloir sans fin au bout duquel une illusion de lumière semblait miroiter, la perle des Antilles a vu ses reflets s’atténuer. Si nous jetons un rapide coup d’œil historique sur l’évolution d’Haïti, nous en arrivons à nous demander si cette partie de l’ancienne île de Saint-Domingue n’est pas poursuivie par la fatalité, par un concours de circonstances fâcheuses, imprévues et inévitables! À preuve, cette épi- démie de choléra qui fait rage depuis quelques mois et qui entraîne avec elle dans la mort des milliers d’habitants, encore envahis dans les décombres du séisme! Et pourtant, contre vents et marées, le peuple haïtien continue inlassablement sa marche pour la libération, se rattachant à un espoir qui peut nous apparaître illusoire! Malgré tout, l’opinion publique internationale s’est rangée derrière les Haïtiens pour les supporter dans la malédiction qui les opprime! Devant un phénomène ralliant une telle mobilisa- tion, force nous est de constater que la persévérance des Haïtiens récolte les fruits d’une solidarité sans bornes à laquelle nous ne pouvons qu’applaudir et nous associer, particulièrement en ce premier anniversaire de cette terrible catastrophe!

quebechebdo le 10 janvier 2011 Le Devoir le 11 janvier 2011 cyberpresse.ca le 12 janvier 2011 vigile.net tribune libre le 15 janvier 2011

52 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Où est passé le vrai dialogue?

Aujourd’hui, Facebook, Twitter et autres modes de courriers électroniques ont littéralement envahi le monde de la communication! En ce qui a trait au téléphone, qui possède au moins l’avantage d’établir une communication orale, la ligne en attente a pour effet de briser ce lien privilégié au détriment d’un autre appel qui nous laisse, avouons-le, souvent impatients! Dernièrement, j’ai vécu deux anecdotes qui m’ont fait réaliser à quel point notre modernité nous avait éloi- gnés des bienfaits d’un véritable dialogue en tête-à-tête : d’une part, une jeune femme vivait des difficultés avec sa copine, d’autre part, un homme, avec sa conjointe. Pour tenter de dénouer l’impasse, la première me dit qu’elles s’étaient « parlé » sur Facebook, l’autre, par courriers élec- troniques. Lorsque je leur ai demandé s’ils s’étaient rencon- trés pour échanger, leur réponse a été négative… mais qu’ils allaient peut-être le faire un jour!… Je continue de l’espérer! Pourquoi en sommes-nous réduits à de froids échanges électroniques? Pouvons-nous espérer un jour inviter un ami simplement parce que nous avons le goût de lui parler? Où est passé le vrai dialogue où le simple regard en disait tellement! Quelqu’un peut-il me répondre?

quebechebdo le 17 janvier 2011

53 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Un doctorat honoris causa pour Gilles Kègle

C’est un Gilles Kègle humble et ému qui a reçu le 15 janvier un doctorat honoris causa en psychologie des mains de Denis Brière, recteur de l’Université Laval. En parcourant un article publié le 16 janvier dans un quotidien, j’ai été surpris d’apprendre que M Kègle, qui caressait, étant jeune, le rêve de devenir médecin, a dû abandonner son projet, ayant vécu, à cette époque, des pé- riodes d’hallucinations, d’idées suicidaires et frôlé la schi- zophrénie. Il est alors entré dans un monastère cloîtré où on lui a dit que sa santé précaire ne lui permettrait pas de devenir missionnaire tel qu’il le désirait. Il y a 25 ans, à la suite d’une tentative de suicide, le bon samaritain du quartier Saint-Roch a rencontré mère Teresa, le jour où elle a reçu un doctorat honorifique de l’Université Laval. La Bienheureuse religieuse l’avait alors encouragé à poursuivre son engagement social. « J’ai alors décidé de me suicider autrement. Je vais jusqu’au bout de mes forces tous les jours! », raconte-t-il. En m’associant à toutes ces personnes en détresse qui vivent dans la souffrance, je rends hommage à M Gilles Kègle, ce grand homme qui se qualifie de « petit homme »!

Le Devoir le 18 janvier 2011 vigile.net tribune libre le 18 janvier 2011 quebechebdo le 19 janvier 2011

54 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Profiter de la chaleur du brasier

Janvier est le mois de la sensibilisation à la maladie d’Alzheimer, laquelle se définit comme une maladie dégé- nérative qui affecte gravement les processus cognitifs. Pertes de mémoire à court et à long terme, changements d’humeur et de comportements, baisses de la capacité de penser et de communiquer, et diminutions des fonctions immunitaires sont les symptômes les plus courants de cette maladie. Selon l’Étude sur la santé et le vieillissement au Canada, cette année, un Canadien sur dix¸ âgé de 65 ans et plus souffrira d’une forme quelconque de démence. Dans les deux tiers des cas, il s’agira de la maladie d’Alzheimer. Lorsque j’étais jeune, mon père avait pris l’habitude de louer un chalet durant l’été, sur le bord d’un lac, dans le comté de Portneuf, en banlieue de Québec. Le soir, il préparait soigneusement un feu et l’allumait. Rapidement, la pyramide de bois sec s’enflammait et projetait des milliers d’étincelles au-dessus d’elle. Puis, lentement, les flammes perdaient de leur intensité et le brasier s’installait, permettant à tous les membres de notre famille de déguster d’excellentes rôties. Le jour où j’ai rendu visite dernièrement à une vieille dame atteinte de la maladie d’Alzheimer, l’image du bra- sier m’est revenue. Je me suis alors rappelé ses bienfaits, particulièrement sa chaleur réconfortante au moment où l’humidité du crépuscule se posait insidieusement sur nos épaules. Si vous connaissez, comme moi, une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, je vous invite à profiter de la chaleur du brasier qui émane de sa simple présence!

quebechebdo le 21 janvier 2011

55 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Un David mal armé

À la lecture d’un article, intitulé « Goliath 1, David 0 », publié dans les chroniques « Opinions-Points de vue » sur cyberpresse.ca du 20 janvier et « Opinion » du Devoir du 24 janvier, l’auteur transpose maladroitement, à mon sens, le récit biblique du combat entre David et Goliath aux conclusions du rapport du juge Bastarache sur le processus de nomination des juges, particulièrement lorsqu’il note que, selon les termes du rapport du commissaire, «…les cartons de Marc Bellemare, son agenda, les notes post-it de son sous-ministre, ne sont pas assez lourds pour constituer une preuve irréfutable aux yeux des spécialistes de la preuve. » On est loin de l’argument de poids de David qui jeta une pierre avec sa fronde à Goliath, laquelle s’enfonça dans son front et le projeta à terre! Et l’auteur de l’article de poursuivre : « N’y aurait-il pas une autre lecture? Une lecture relevant non pas des « spécialistes de la preuve » mais de celle des spécialistes de l’analyse socio-politique? Cette analyse reste à faire, elle est inexistante… Que seraient ou pourraient être les conclusions d’une telle lecture?… Cette lecture montrerait « à l’évidence » l’intervention des groupes d’intérêt et de pression et les avantages qu’ils retirent du présent état des choses. » L’utilisation du mode conditionnel dans ces deux dernières phrases démontre « à l’évidence » que le lecteur demeure dans la pure spéculation et, qu’en ce sens, nous sommes contraints de remettre en question le score final annoncé par le signataire de l’article! Toutefois, là où le bât blesse davantage, c’est la conclusion à laquelle l’auteur arrive à la suite d’une inter- prétation hypothétique des faits : « Le message envoyé à tous les David est clair : s’ils se dressent devant le système, ils seront, eux aussi, déculottés. » Pourtant, si l’on se fie à la victoire récente des 9200 David floués par le géant Norbourg, j’en déduis qu’il est encore possible, si l’atta- quant est bien armé, de conserver sa culotte devant un ennemi féroce!

quebechebdo le 26 janvier 2011

56 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Contrer la solitude des aînés

La 21ième Semaine nationale de prévention du sui- cide aura lieu cette année du 30 janvier au 5 février. En 2009, 41% des personnes qui se sont enlevé la vie étaient âgées de 50 ans et plus. La ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, a répété dernièrement que le suicide ne faisait pas partie du processus « normal » lié au vieillis- sement et qu’il fallait être à l’écoute des aînés pour prévenir de telles tragédies! Pendant plusieurs années, j’ai été à même de cons- tater l’extrême solitude des personnes âgées qui côtoyaient ma mère, hospitalisée dans un Centre hospitalier pour soins de longue durée (CHSLD). À chacune de mes visites, j’ac- tionnais un mécanisme de sécurité qui me permettait d’où- vrir la porte donnant sur un fatidique couloir où le temps semblait s’être arrêté! Dans les chambres, des êtres hu- mains recroquevillés dans leur lit, terrés et ensevelis sous leurs souvenirs! Au fond de ce long couloir, prisonnière de son cancer de l’âme, j’y retrouvais ma mère, engloutie dans son vague à l’âme. Enfoncée dans son fauteuil, elle ouvrait lentement les yeux et m’accueillait d’un tendre sourire!

quebechebdo le 26 janvier 2011

57 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Laissons la chance aux coureurs

Ces derniers jours, le vieux proverbe « Il y a anguille sous roche! » a ressurgi à la suite des nominations de Diane Lemieux à la tête de l’organisme gouvernemental du con- seil de la construction du Québec et de à la direction générale de l’Association des industries pétro- lières et gazières du Québec, deux ex-péquistes très in- fluents! Imaginons maintenant que les libéraux aient nommé ou appuyé à ces postes des personnes ayant frayé dans le giron libéral! Gageons que le dicton « Les dés sont pipés ! », utilisé à maintes reprises lors des auditions de la commis- sion Bastarache, serait ressorti de son antre! Admettons que ces nominations ne sont pas sans émerger d’une certaine dose de stratégie politique, ne pour- rions-nous pas tout au moins laisser la chance aux coureurs en leur permettant de prendre leur départ avant de les dis- qualifier?

vigile.net tribune libre le 27 janvier 2011 Le Devoir le 28 janvier 2011 cyberpresse.ca le 28 janvier 2011 quebechebdo le 31 janvier 2011

58 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Si on revenait au rôle premier de l’école…

En ce début du 21ième siècle, le Québec, via son ministère de l’Éducation, a entrepris de mettre de l’avant une réforme en profondeur, donc à donner une autre forme à l’acte pédagogique. Devant certaines réticences provenant particulière- ment du milieu de l’enseignement, les réformateurs bran- dissent la sempiternelle résistance au changement, tuant ainsi dans l’œuf toute possibilité de contestation. Doréna- vant, prétendent ces réformateurs visionnaires, l’apprenant sera le maître d’œuvre de sa formation appuyé en cela par un professeur dont le rôle principal sera de guider l’élève vers les sources de la connaissance. Désormais, l’élève vivra au rythme de projets comme si les réformateurs des années ’60 n’avaient conçu aucun projet pour l’école issue de la révolution tranquille. Le maître sera ainsi appelé à développer les habilités de l’élève comme si l’analyse et la synthèse inhérentes à la démarche traditionnelle ne favorisaient pas le développement des dites habilités. Enfin, l’élève trempera dans un bain de compétences transversales comme si ces compétences n’étaient pas dans le prolongement de l’interdisciplinarité des dernières décennies. Comme le disait Alain Finkielkraut dans son livre intitulé L’ingratitude; conversation sur notre temps, publié en 1999 chez Québec Amérique, « Instruire, c’était intro- duire l’élève à ce qui le dépasse. On raisonne aujourd’hui « comme si le moi avait assisté à la création du monde ». Rien ne dépasse, chacun est sujet, c’est-à-dire roi. Et l’actuelle exigence de mettre l’enfant au centre du système éducatif, comme si autrefois on y mettait des lampadaires ou des pots de fleurs, vise, en réalité, à remplacer l’obli- gation faite à l’élève d’écouter le professeur par l’ordre d’écouter les jeunes intimé aux animateurs du primaire et du secondaire. »

59 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

En conclusion, quelles que soient les stratégies d’apprentissage proposées, elles devront d’abord viser une meilleure communication des connaissances auprès des élèves, soit les « apprenants »! En réalité, n’est-ce pas là le rôle premier de l’école?

quebechebdo le 31 janvier 2011

60 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS Le retour des duchesses… pourquoi pas?

En parcourant l’article de François Bourque, intitulé « Et si Québec ramenait les duchesses! », paru dans Le Soleil du 22 janvier, j’avoue que j’ai éprouvé d’abord une certaine nostalgie mais aussi un intérêt pour la qualité de son argumentaire. Dans le but de vous éclairer sur les propos de l’auteur, je vous cite quelques extraits de son article : « C’était le milieu des années ’90… Le Carnaval venait d’encaisser quelques déficits… Lors du difficile hiver de 1996, le Carnaval fut réduit à un seul défilé… L’année suivante, les organisateurs amorcent le grand virage famille… Je sursaute à chaque fois que j’entends les autorités du Carnaval expliquer l’abandon des duchesses par le virage famille. Comme si cela s’opposait… Quelle petite fille n’a pas rêvé d’être une princesse?… Si l’abandon des duchesses était nécessaire à l’époque, pourquoi s’opposer aujourd’hui à leur retour, si c’est ce que les gens souhaitent? Pourquoi s’en priver?… Le territoire régional partagé en « duchés » créait une émulation pour la vente de la bougie… Cela contribuait au financement popu- laire et au sentiment d’appartenance… Depuis le départ des duchesses, il ne s’est pas trouvé une seule année sans que soit évoqué leur retour. Loin de s’essouffler, le mouvement semble prendre de l’ampleur. Le site revengeanceduchesses.com se targue d’avoir reçu 14 000 visites l’an dernier. » À la lumière de ces arguments, en quoi le retour des duchesses pourrait-il nuire à la renommée du Carnaval? À part peut-être le fait qu’une telle décision risquerait de se buter à des objections féministes! Ce à quoi François Bourque répond : « … il ne se trouvera personne, à part le Conseil du statut de la femme, pour se scandaliser d’un concours de duchesses. » Et je serais porté à lui donner raison et, du même souffle, à souhaiter le retour des duchesses qui ne pourraient que favoriser le sentiment d’appartenance au Carnaval tout en favorisant son finan- cement populaire!

quebechebdo le 31 janvier 2011 61 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Tel père… tel fils

Vingt-quatre ans après que Pierre Harvey ait rem- porté la Coupe du Monde de ski de fond à Falun en Suède et qu’une semaine plus tard il ait répété l’exploit à la prestigieuse Birkebeiner Rennet de la Norvège, son fils Alex décroche un titre mondial en remportant l’épreuve de 30 km duathlon des Championnats mondiaux des moins de 23 ans à Otepää en Estonie. Dans son livre intitulé « Pierre Harvey, l’athlète des neiges », publié en 1991, Jean St-Hilaire qualifie Pierre Harvey d’être d’exception, de battant qui doit sa réussite à son courage, son bon jugement et sa ténacité. La victoire d’Alex Harvey en Estonie vient tourner la page sur le chapitre de sa décevante saison de 2008 à sa dernière année chez les juniors. À preuve que le fils a probablement hérité de la détermination du père! Chapeau Alex, nous sommes très fiers de toi!

quebechebdo le 1er février 2011 vigile.net tribune libre le 2 février 2011

62 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

La foi déplace les montagnes

À la suite de la parution de la première partie des confidences de son ancien gourou Roch « Moïse » Thé- riault, Gabrielle Lavallée est sortie de son antre. Celle qui a été sous le joug de Moïse pendant 12 ans et vécu l’humilia- tion, la torture, la mutilation d’un bras et les sévices sexuels n’en démord pas : Roch Thériault est un criminel, un homme narcissique qui n’a aucun remords pour ses victimes et qui ne changera jamais. Néanmoins, Mme Lavallée continue de prier pour lui malgré tout ce qu’il lui a infligé! Aujourd’hui, Gabrielle Lavallée donne des confé- rences sur son expérience et souhaite empêcher d’autres personnes de tomber dans les griffes de gourous. Dans le même but, elle rencontre des jeunes d’écoles secondaires un peu partout au Québec. Gabrielle Lavallée, un exemple de courage mis au service de la communauté!

quebechebdo le 1er février 2011 vigile.net tribune libre le 2 février 2011 cyberpresse.ca le 6 février 2011

63 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Avoir le courage de ses convictions

L’histoire du Québec regorge d’événements où les Québécoises et les Québécois ont été confrontés à de profondes violations de leurs droits fondamentaux ! Pour employer une image (qui vaut mille mots, selon le dicton !), notre vaisseau a dû supporter de nombreux abordages ! À la lumière de ces attaques répétées, il serait peut-être opportun de vérifier l’état du mécanisme de connexion de notre système d’alarme, soit le pouvoir des convictions ! Je m’explique. Dans notre système parlementaire, le premier objectif d’un parti politique est de prendre le pouvoir et le deuxième, de le conserver à tout prix, même s’il faut mettre sur les tablettes la raison d’être de sa création. En ce sens, l’effet pervers du pouvoir contribue à saper, à détruire à la base par une action progressive les convictions profondes des nouveaux gouvernants. À l’inverse, si le même parti se retrouve dans l’opposition, il est amené, souvent malgré lui, à gérer l’immédiateté des dossiers d’actualité, ce qui l’écarte malicieusement de son option principale. À mon sens, l’obstacle majeur à l’assainissement de l’appareil politique réside dans la profondeur des convic- tions des politiciens dont le système d’alarme, jusqu’à maintenant, semble montrer des signes de vieillissement ! Sans faire preuve d’angélisme, je demeure convaincu que le capitaine qui maintient le cap sur ses convictions, peu importe le côté de la chambre où il est assis, saura conduire son équipage à bon port ! Un dernier élément essentiel inhérent au bon fonc- tionnement du mécanisme de connexion du système d’alarme : demeurer relié à la génératrice, soit aux citoyens et citoyennes qui l’alimentent ! Et si, malgré le déclen- chement de l’alarme, le bateau subit des pertes, il pourra toujours être remis en état de reprendre son périple ! Un jour, il atteindra la rive !

quebechebdo le 3 février 2011

64 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Des élèves de Québec accueillent un jeune Mexicain

En janvier 2010, lors d’un match de football hors concours entre les Condors de Saint-Jean-Eudes et son équipe de Cancun, Santiago Piccolo se fait offrir la possi- bilité de s’inscrire à Saint-Jean-Eudes pour y terminer ses études secondaires tout en intégrant l’équipe de football, une expérience qui, selon ses dires, lui permettait de vivre une occasion unique de découvrir une autre culture. De plus, comme il maîtrise très bien l’anglais en plus de l’espagnol, sa langue maternelle, Santiago est en train d’ajouter une troisième corde à son arc, un atout pour le moins majeur en contexte d’une mondialisation en pleine effervescence! Quant aux jeunes Québécois qui l’ont accueilli, le jeune Mexicain n’a que des louanges! Enfin, s’il peut obtenir une bourse d’études, San- tiago compte poursuivre ses études collégiales au Québec, probablement en administration. Somme toute, une belle histoire à raconter sur l’ouverture des jeunes Québécois aux cultures étrangères et sur l’accueil chaleureux qu’ils ont réservé à ce jeune Mexicain!

quebechebdo le 4 février 2011 vigile.net tribune libre le 9 février 2011

65 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Le coup de marteau

Après le coup d’épée dans l’eau de la commission Bastarache, le coup de marteau au front de l’escouade Marteau redonne espoir à l’assainissement du système de collusion et de corruption dans l’octroi de contrats munici- paux à certaines firmes au Québec. Au total, sept arrestations, soit l’ex-mairesse de Boisbriand, les deux dirigeants de la firme Infrabec et quatre cadres et employés des firmes de génie-conseil Roche et BPR devront répondre à 28 chefs d’accusation, notamment de fraude, d’abus de confiance, de corruption, de complot et d’extorsion. Somme toute, l’idée de confier toutes les allégations véhiculées au cours des derniers mois au Québec entre les mains des forces policières n’était peut-être pas mauvaise!

quebechebdo le 4 février 2011 vigile.net tribune libre le 6 février 2011

66 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Le coup de marteau (prise 2)

Une ex-mairesse, deux dirigeants et quatre cadres et employés de trois importantes firmes de génie-conseil passibles de 28 chefs d’accusation! Et pourtant, malgré la lourdeur des accusations, aux lendemains de ce coup de filet de la part de l’escouade Marteau, je suis sidéré de lire plusieurs commentaires qualifiant cette opération policière de « pêche aux ménés »! Et, du même souffle, ces mêmes commentaires suggèrent à Jean Charest de cesser de jouer avec son « petit marteau » tout en revenant frapper le clou avec le marteau d’une commission d’enquête présidée par un juge qui assisterait à la parade télévisée de plusieurs participants soupçonnés de collusion dans l’octroi de contrats municipaux et provin- ciaux! Et, plusieurs millions de dollars après la création de cette nouvelle commission d’enquête et la parution de la litanie des recommandations du commissaire, les mêmes commentaires ressortiraient probablement l’argument marteau à l’effet que les « dés étaient pipés à la Bastarache » et s’empresseraient de réclamer une autre commission d’en- quête!

quebechebdo le 7 février 2011

67 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

De gauche à droite via le centre

Depuis une enquête CROP d’octobre 2010, révélant que 39% des Québécois voteraient pour le parti de François Legault s’il en formait un, les seules déclarations officielles du clan Legault laissant entrevoir des bribes de contenu sur les bases de ses réflexions en matière politique gravitent autour de l’économie, de la santé et de l’éducation! Avouons qu’il n’y a pas de quoi se faire retourner La Palisse dans son cercueil! Et pourtant, encore récemment, un sondage réalisé par Léger Marketing conférait, malgré tout, encore 25% des intentions de vote à l’ancien ministre péquiste s’il se présentait comme chef d’un éventuel parti de centre droit. À part le fait que l’image de François Legault semble « passer l’écran », je ne crois pas qu’il faille accorder beaucoup d’importance à ces sondages, si ce n’est le désa- busement de l’électorat québécois envers les chefs actuels des partis officiels. Pour l’instant, il semble que François Legault sache faire preuve d’opportunisme en plaçant son siège dans le sens de l’histoire tout en n’ayant qu’une coquille vide à nous présenter! Du contenu SVP, M. Legault!

vigile.net tribune libre le 7 février 2011 quebechebdo le 8 février 2011

68 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Un exploit peu ordinaire!

Vingt-sept dons de sang ou de plasma par année pendant 37 ans! En tendant le bras dernièrement pour la 1000ième fois, M. Jacques Paquin, 55 ans, venait de réa- liser un exploit peu ordinaire en devenant le deuxième Qué- bécois à avoir accompli un geste d’une telle générosité! C’est au moment où il a appris qu’un de ses neveux, souffrant d’hémophilie, caractérisée par une carence au niveau de la coagulation du sang, avait absolument besoin de transfusions que Jacques Paquin a pris conscience de toute l’importance d’un don de sang. Et M. Paquin de lancer cet appel : « J’encourage les gens à donner de leur sang. Faire des dons de vie est le plus beau cadeau que l’on peut faire à quelqu’un! »

quebechebdo le 9 février 2011 vigile.net tribune libre le 9 février 2011

69 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Pour que le passé demeure présent!

Il était écrit dans le ciel depuis belle lurette, au- dessus de la Maison Blanche, qu’une guerre américano- irakienne était imminente. Conseil de Sécurité ou pas, pé- trole oblige! Fiston Bush devait venger l’honneur de papa pour autant que «God bless America»! L’administration américaine a ressorti des boules à mites, le sacro-saint «axe du mal»! De là à demander à George W. Bush d’allumer la flamme anti-terroriste, il n’y avait qu’un pas, et il a été vite franchi! Le mardi 9 avril 2003! Jour mémorable! Tout Bagdad est en liesse! La statue de Saddam tombe grâce à l’aide d’un char américain et ce, devant quelques centaines d’Ira- kiens, brandissant le bras en signe de délivrance, opprimés depuis des décennies. Pendant ce temps, en Amérique, terre de liberté, un certain vice-président esquisse un large sourire devant les caméras du monde entier! «Les autres pays?, répond-il à un journaliste, ils n’avaient qu’à nous suivre!» Les possesseurs tranquilles de la vérité, sous la férule de Mr. George W. Bush, ont enfin rétabli l’ordre dans cet Irak, sous l’emprise de Saddam depuis tant d’années! Par ailleurs, tout au cours de cette soirée de réjouis- sances, télévisée en direct, pas un mot sur le petit Mohamed, âgé de huit ans, complètement affolé, cherchant, en pleine nuit, un endroit pour s’abriter, au moment même où les braves G.I délivrent Bagdad, mitraillant tout ce qui bouge autour d’eux! En ce même jour mémorable, Mr. George W. Bush, assis confortablement dans son bureau ovale, savoure sa victoire! Enfin, son père est vengé et il reprend le contrôle sur l’or noir! Toutefois, huit ans après les images télévisées du 9 avril 2003, une question demeure toujours sans réponse! Qu’est devenu Mohamed?

quebechebdo le 9 février 2011

70 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

La récréation est terminée!

Selon les résultats préliminaires d’une étude réalisée par une équipe de chercheurs de l’Université Laval, la ré- forme scolaire aurait raté une de ses principales cibles, à savoir que l’école serait plus stimulante et intéressante depuis l’instauration de la réforme au secondaire. Pour la présidente de la Fédération des commissions scolaires, les médias sont à l’origine de cette mauvaise perception. À la Fédération des directeurs d’établissements d’enseignement, la faute est imputée au ministère de l’Édu- cation qui n’a pas su donner plus de liberté au personnel des écoles pour s’adapter à la réforme. Enfin, la Fédération des syndicats de l’enseignement réplique que ces premiers résultats vont dans le sens de l’évaluation de la réforme au primaire réalisée en 2006. Après ces échanges de ballon sur la cour de l’école, la cloche qui annonce la fin de la récréation a sonné! Il est impératif que les joueurs rentrent en classe et discutent ensemble autour d’une table ronde, animée par un profes- seur, pour tenter de mettre sur pied une stratégie commune d’apprentissage qui permettrait un climat propice à une saine acquisition des connaissances de la part des élèves!

quebechebdo le 10 février 2011

71 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Un taux de réussite exceptionnel!

À chaque année, la publication des résultats des élèves aux épreuves de fin d’année scolaire relance inévita- blement le débat entre les écoles publiques et privées. Et souvent, les élèves des écoles privées occupent le haut du peloton! Pourtant, les résultats de juin 2010 démontrent que le système public a, lui aussi, ses forces puisque les élèves de quatrième et de cinquième secondaires de l’école Saint- Pierre et des Sentiers de la Commission scolaire des Premières-Seigneuries ont obtenu un taux de réussite de 95% pour les épreuves d’écriture, soit 12% de plus que celui de l’ensemble de la province. En anglais langue de base, ces mêmes élèves ont réussi dans une proportion de 97% comparativement au taux de 93% pour ceux des autres écoles de la province. À preuve que ce n’est pas le statut d’école privée ou publique qui est garant du succès des étudiants mais plutôt les efforts consentis par l’équipe de professeurs pour assurer la réussite de leurs élèves, peu importe le type d’écoles où ils sont inscrits!

quebechebdo le 11 février 2011

72 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Un service de qualité

Je reviens d’un voyage de deux semaines à Punta Cana, en République Dominicaine. À mon arrivée, une fois les formalités d’usage terminées, on me conduit à ma chambre qui ne répond pas du tout aux critères auxquels je m’attendais. Je retourne au comptoir de l’accueil. À la suite d’une discussion stérile avec un préposé dans une langue mi-espagnole, mi-anglaise, ce dernier fait venir le supervi- seur qui m’accueille dans un français impeccable! Il réussit finalement à trouver un appartement à ma convenance, et ce, sans que j’aie à débourser aucun frais supplémentaire! Et pourtant, si la même situation s’était produite à l’ouest ou au sud du Québec, chez nos voisins, habitant dans des pays qu’on dit « développés », croyez-vous que j’aurais obtenu la même qualité de service et ce, dans ma langue maternelle? À preuve qu’il ne faut pas nécessaire- ment faire partie du G-20 pour agir de façon civilisée envers les touristes… comme nous le faisons ici par ailleurs au Québec!

vigile.net tribune libre le 2 mars 2011 quebechebdo le 4 mars 2011

73 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Une leçon de vie

Lorsque nous abordons le dossier du ministère de la Santé, c’est souvent eu égard aux soins prodigués aux ma- lades. À cet effet, je me permets de vous relater une situa- tion que j’ai vécue il y a quelques années à titre de béné- vole aux soins auprès des personnes atteintes d’un cancer en phase terminale. Nous sommes en août, la température est splendide! Une de mes patientes, âgées de 45 ans, me demande de la conduire dans son lit sur la terrasse extérieure. Une fois installée, je m’assois près d’elle. La conversation est ardue puisque les métastases ont atteint son cerveau, rendant pénible toute forme d’élocu- tion. Je lui fais part de mon bien-être en cette belle journée et de mon bonheur d’écouter le chant des oiseux! Avec difficulté, elle me répond d’une voix étranglée par l’émotion : « Ne faites pas comme moi, n’attendez pas qu’il soit trop tard pour en profiter! » Lorsque je revins la semaine suivante, elle était décédée mais son message est demeuré gravé en moi!

vigile.net tribune libre le 2 mars 2011 quebechebdo le 4 mars 2011

74 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Une tempête dans un verre d’eau

À mon sens, les critiques concernant le projet d’en- seigner l’anglais de façon intensive en sixième année du primaire suscite de la part de certains ténors frileux une tempête dans un verre d’eau lorsqu’ils décrivent l’intention du gouvernement comme une véritable menace identitaire! Comme l’a écrit Brigitte Breton, éditorialiste au Soleil, dans son article du 3 mars, intitulé « Ni crime ni menace », « Aimer et préserver sa langue n’interdit pas d’en apprendre une seconde, voire plusieurs. Le Québec a la maturité pour revoir le mode d’enseignement de l’an- glais, langue seconde, sans sacrifier l’enseignement du français, sans mettre en danger l’identité de la majorité francophone, sans perdre son âme… Nous ne vivons pas en vase clos. La mondialisation de l’économie, l’immigration, l’omniprésence des nouvelles technologies et des médias sociaux imposent deux défis majeurs mais non contra- dictoires aux Québécois francophones : maîtriser, protéger et promouvoir leur langue, mais aussi connaître l’anglais suffisamment pour évoluer dans un monde où il domine. » Nier un tel constat, c’est se mettre la tête dans le sable! Du même souffle, lors d’une entrevue réalisée au Soleil, Louise Marchand, la nouvelle présidente de l’Office québécois de la langue française déclarait récemment que les immigrants et les anglophones verront l’importance de parler français au Québec si les francophones exigent d’être servis en français plutôt que de parler anglais pour « s’ex- ercer ». Toutefois, il m’apparaît essentiel que ce nouveau programme ne vienne pas pénaliser les élèves en difficultés d’apprentissage, lesquels devraient en être exclus pour leur permettre de recevoir toutes les heures d’enseignement requises pour acquérir les notions des matières de base, en particulier la langue maternelle.

vigile.net tribune libre le 4 mars 2011 quebechebdo le 7 mars 2011

75 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Alex Harvey, champion du monde

Un fondeur fonceur qui n’a peur de personne mais qui respecte ses adversaires! Sa grande force, progresser psychologiquement au même rythme que physiquement! C’est dans cet esprit qu’Alex Harvey a atteint un sommet sans précédent pour le Canada en remportant la médaille d’or du sprint par équipe en compagnie de Devon Kershaw aux championnats du monde de ski de fond en Norvège. Les prochaines étapes, continuer d’accumuler des victoires! Un rêve qu’il caresse particulièrement, gagner une coupe du monde au Québec! Et pourquoi pas? Encore faudrait-il faire la demande de la tenue d’un tel événement auprès des instances concernées!

quebechebdo le 7 mars 2011

76 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

L’incident Pacioretty-Chara

J’ai visionné le film qui montre le contact entre Chara et Pacioretty et j’ai lu et entendu les reportages et les commentaires du lendemain et des jours suivants. En ce qui a trait d’abord à la mise en échec du dé- fenseur des Bruins contre l’attaquant du Canadien, elle me semble tout à fait légale, dans le sens où elle ne déroge pas aux règlements de la LNH. Le problème, c’est qu’elle s’est produite à la jonction de la baie vitrée et du banc des Bruins. Chara a-t-il planifié son geste? J’en doute! À la vitesse où se déroule un match de hockey professionnel, ce serait prêter beaucoup de qualités au cerveau du défenseur pour qu’il puisse planifier un tel geste dans l’intention de blesser Pacioretty! Et si le contact s’était produit le long de la baie vitrée, probablement que Pacioretty s’en serait tiré sans trop de dommages! Parlons maintenant des tollés de la presse média- tique à l’endroit du geste de Chara. Imaginons deux scé- narios :

— Un défenseur du Canadien pose le même geste contre un attaquant des Bruins…

— L’incident se passe il y a plusieurs années… Raymond Bourque ou Bobby Orr pose le même geste contre un joueur du Canadien…

Est-ce que les médias auraient tenu les mêmes discours?… Dans toute cette saga, je serais porté à croire que le « big bad Bruins » écope d’un dérapage médiatisé à outrance qui frise le chauvinisme! Avec toute l’émotivité qui caractérise les partisans des Glorieux, on risque de perdre de vue que le hockey est un sport de contacts et, qu’en ce sens, des accidents peuvent survenir… même chez les joueurs du Tricolore!

quebechebdo le 13 mars 2011

77 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Le vouvoiement… une baguette magique?

L’instauration du vouvoiement dans les écoles appa- raît, aux yeux de plusieurs intervenants en éducation, comme la panacée aux problèmes liés au manque de respect de certains élèves envers leurs enseignants. Sans nier certains bienfaits inhérents au vouvoiement assumé par les jeunes qui en comprennent les avantages bien expliqués par les adultes, je ne crois pas que le vouvoiement impose de soi le respect envers quelqu’un, qui qu’il soit. J’ai toujours vouvoyé mes parents, mes enfants me tutoient et ma petite-fille tutoie ses grands-parents. Et pourtant, il me serait impossible de distinguer quelque différence dans les relations entre ces générations. Lorsque j’étais enseignant, la plupart de mes élèves me demandaient s’ils devaient me tutoyer ou me vouvoyer; je leur répondais que je n’avais pas de préférence à cet égard pour autant que le respect s’établisse entre nous! Je demeure convaincu que le respect ne s’impose pas de droit, mais qu’il s’acquiert dans une attitude respectueuse des personnes humaines que nous côtoyons, peu importe leur âge et leur statut. Bref, si nous fabulons sur l’effet magique du vou- voiement, nous risquons de mettre un cataplasme sur la solution au problème d’irrespect de certains jeunes car, si nous restons lucides, nous devons admettre qu’on peut man- quer de respect envers quelqu’un même en le vouvoyant!

quebechebdo le 14 mars 2011

78 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Une décision scandaleuse

Le conseil d’administration de l’Université Laval vient d’accepter de verser une augmentation salariale de 100 000$ en un an à son recteur, Denis Brière, faisant ainsi passer son salaire à 330 000$, soit une hausse de 43% depuis 2009. Même si la ministre de l’éducation dénonce une telle décision, son attaché de presse s’est contenté de dire que de nouveaux mécanismes de reddition de comptes et d’indicateurs de performance quant à l’encadrement de la rémunération des dirigeants d’universités sont présente- ment à l’étude au ministère. Par ailleurs, dans sa réplique parue dans la chro- nique éditoriale du Soleil du 15 mars, Pierre Genest, l’ex- président du conseil d’administration de l’Université Laval, justifie, en ces termes, la décision du CA : « Par la suite, nous avons dû amender cette prévi- sion salariale (celle de juin de 2009) et la corriger en avril 2010 en raison des données erronées à partir desquelles les évaluations salariales avaient été faites; le conseil d’admi- nistration a donc, en plus de corriger la situation, décidé de geler le salaire du recteur à 330 000$, ce qui en 2009 était en lien direct avec l’effort salarial des professeurs. » Imaginez! Le pauvre recteur de mon alma mater doit se contenter d’un « gel salarial » de 330 000$, une hausse de 43 % en 2 ans! De son côté, la direction des communications de l’Université Laval justifie cette augmentation par le fait que le salaire du recteur a été ajusté à celui des recteurs des universités québécoises comparables. Un argument difficile à digérer pour le Syndicat des professeurs de l’Université Laval puisque ces derniers viennent d’accepter un gel de salaires pour les →

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deux prochaines années alors qu’ils revendiquaient juste- ment des augmentations salariales comparables aux salaires de leurs collègues des autres universités québécoises. Et, en reconnaissance pour leur effort salarial, leur recteur a dû accepter un « gel de salaire » ou, pour être précis, une « petite augmentation » de 100 000$ ! Enfin, la cerise sur le gâteau… inutile de vous dire que la grogne règne à la Confédération des associations d’étudiants de l’Université Laval qui s’explique difficile- ment la justification d’une telle augmentation salariale octroyée au recteur, à la veille du dépôt du budget Bachand s’apprêtant à augmenter les frais de scolarité… pour ren- flouer les coffres de l’Université! Combien d’élèves défraie- ront-ils cette augmentation de salaire de 100 000$ à même la hausse de leurs frais de scolarité? Vous n’êtes pas mal à l’aise, M. Brière? Dans les circonstances où vos enseignants ont été placés, soit dans le contexte de compressions budgétaires inévitables, il me semble que vous auriez pu prêcher par l’exemple en refusant ce gel de salaire « déguisé » et en acceptant un véritable « gel salarial », l’heure n’étant pas, paraît-il, à l’ajustement salarial pas plus pour vous que pour les enseignants!

vigile.net tribune libre le 16 mars 2011 quebechebdo le 17 mars 2011 (version abrégée)

80 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

La laïcité… des zones grises à éclaircir

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la récitation de la prière au début des séances municipales de Saguenay a fait couler beaucoup d’encre… et soulevé toutes sortes d’émotions, allant de la frustration au désabusement en passant par la colère! Pour sa part, le Mouvement laïque québécois (MLQ), empêtré dans les procédures d’appel intentées par le maire Jean Tremblay, lance une campagne de financement auprès de ses membres et sympathisants pour pallier les sommes prévues mais non encore versées par le Tribunal pour le dédommager. À mon sens, la grande majorité des Québécois admettent le départage de la société civile et de la société religieuse. Toutefois, à la lumière des derniers événements survenus à Saguenay, il m’apparaît évident que les esprits s’échauffent lorsque les fondements mêmes de la laïcité sont secoués! En ce sens, il serait souhaitable, voire essentiel, d’éclaircir les zones grises afin de ramener le débat sur des bases rationnelles. C’est pourquoi, je rejoins le constat relevé dans l’article intitulé « Histoire de la laïcité au Québec », paru sur le site www.cciel.ca: « Le Québec s’est donc modernisé mais sans qu’il y ait eu de véritable débat sur la laïcité, alors que les discussions n’ont porté que sur la déconfessionnalisation du système scolaire laissant ainsi les employeurs et les institutions publiques dans un vide juridique lorsqu’ils sont confrontés à des demandes d’accommodements religieux. D’où l’importance de se doter d’une Charte de la laïcité. » Autrement dit, comme écrivait Boileau dans son « Art poétique » en 1674, « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément. » Vivement une Charte de la laïcité au Québec!

quebechebdo le 17 mars 2011

81 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Dans la poche du contribuable

Réaction au dépôt du budget du ministre Bachand (17 mars 2011)

Les consommateurs paieront davantage en raison de l’augmentation de la TVQ… les travailleurs devront assumer une majoration de leur cotisation au RRQ… les contribua- bles subiront une augmentation de leur contribution santé et les étudiants verront leurs droits de scolarité augmentés! Parallèlement à ces mesures, le gouvernement ajoute quelques programmes d’aide aux entreprises sans, toute- fois, avoir pris le temps d’évaluer à la loupe les nombreux programmes existants qui exigent l’embauche de centaines de fonctionnaires! Bref, ce gouvernement semble beaucoup plus habile à augmenter ses revenus à même la poche du contribuable qu’à contrôler ses dépenses!

cyberpresse.ca le 18 mars 2011 quebechebdo le 18 mars 2011 Le Soleil le 19 mars 2011

82 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

L’intégration scolaire, un problème de ressources

Permettez-moi de vous raconter une histoire vraie! Au milieu des années ’50, je faisais mon entrée dans le système scolaire. Aussi loin que je me rappelle et ce, jusqu’à la fin de mes études primaires, il y a toujours eu des élèves qui se classaient parmi les premiers et d’autres dans les derniers, toujours les mêmes dans le deux cas! Une vingtaine d’années plus tard, soit au début des années ’70, j’amorçais ma carrière dans l’enseignement au secondaire. À cette époque, le MEQ avait décidé d’opter pour un classement des élèves par rythme d’apprentissage, ce que l’on appelait à cette période les voies enrichie, régu- lière et allégée. Résultat… Les élèves enrichis performaient, les autres se maintenaient en bas de la liste! Depuis plusieurs années, les élèves dits « avec des besoins particuliers » sont intégrés aux groupes réguliers. Résultat…Les élèves plus doués se tournent les pouces pendant que les enseignants tentent désespérément de ramener les élèves éprouvant des difficultés dans le bateau, ce qui entraîne l’épuisement professionnel des ensei- gnants… et la persistance des difficultés des élèves! Fin de l’histoire vraie! Le reste de ma réflexion se projette dans l’avenir… À la lumière de ces chemins empruntés par les démarches pédagogiques mises de l’avant par le gouvernement depuis plus d’un demi-siècle, je propose cette piste de réflexion : que les élèves, peu importe leur rythme d’apprentissage, soient classés dans des groupes homogènes. En ce sens, je me prononce en faveur de l’intégration des élèves éprou- vant des besoins particuliers.

83 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Toutefois, j’apporte un important bémol : que le MEQ débourse les fonds nécessaires à l’engagement des ressources humaines essentielles pour permettre aux ense- gnants de réaliser ce pour quoi ils sont engagés, soit de communiquer des connaissances, aux élèves sans pro- blèmes particuliers de cheminer dans leur apprentissage et aux autres de récupérer à leur rythme. Il ne manque que la volonté politique pour procéder en ce sens!

quebechebdo le 22 mars 2011

84 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Le français, miroir de notre culture et de notre histoire

D’entrée de jeu, je vous propose un extrait du texte de présentation de la porte-parole de la Francofête 2011 au Québec, Stéphanie Lapointe, auteure-compositrice-inter- prète et comédienne, paru dans le cahier d’information et de jeux, Francofête 2011 : « L’auteur Dany Laferrière écrivait dans « L’énigme du retour » qu’à la suite d’un violent cyclone en Haïti, un étudiant lui avait fait parvenir une lettre. Le jeune homme lui demandait de faire savoir aux gens qui pensaient envoyer de la nourriture aux sinistrés qu’il serait souhai- table que chaque sac de riz soit accompagné d’une caisse de livres. Car, écrivait-il, « nous ne mangeons pas pour vivre, mais pour pouvoir lire »… Un peu comme cet étu- diant du livre de Laferrière, j’aime cette idée d’utiliser le français non pas simplement pour pouvoir parler, mais pour évoquer une part de notre identité. Qu’on arrive à se servir de notre langue comme d’une sorte de miroir de notre culture, de notre langue. » Le slogan retenu par les organisateurs de la quin- zième édition de la Francofête du Québec, « Le français, pour agir ensemble », « agir » pour transformer et entre- prendre, « ensemble » pour gage de réussite. La Francofête, qui se déroule jusqu’au 27 mars, un vent de fraîcheur sur un climat de perturbations quant à la qualité du français au Québec, voire même à sa subsistance.

quebechebdo le 22 mars 2011 vigile.net tribune libre le 22 mars 2011 « Un vent de fraîcheur (prise 5) »

85 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Marie-Hélène Dubé en croisade

C’est le jour de son 32ième anniversaire, en 2003, que Marie-Hélène Dubé, une jeune mère de famille de deux enfants, apprend qu’elle est atteinte d’un cancer de la thyroïde, ce qui l’oblige à subir une chirurgie majeure et à suivre une série de traitements. L’espoir renaît petit à petit jusqu’en août 2007 où la maladie récidive. Les effets positifs de ce deuxième combat sont malheureusement de courte durée puisqu’à l’automne 2008, Marie-Hélène est contrainte de subir une autre chirurgie. Pendant toute cette période, malgré ses qualifica- tions professionnelles, elle s’est vue empêchée d’occuper un emploi permanent puisqu’à chaque récidive, elle a dû faire appel à l’assurance-emploi qui, actuellement, ne donne droit qu’à 15 semaines de prestations en cas de maladie. C’est pourquoi, en 2009, Marie-Hélène a décidé de prendre les grands moyens et de lancer une pétition visant l’objectif de faire passer de 15 à 50 semaines les prestations pour les personnes gravement malades, période qui correspond à la parité avec le congé de maternité. Ce qui m’apparaît fort justifiable! À ce jour, cette pétition a déjà récolté 430 000 noms à la grandeur du pays, ce qui en fait la plus importante à avoir été déposée au parlement canadien! La croisade de Marie-Hélène Dubé, une cause plus que louable, elle est légitime, voire essentielle!

quebechebdo le 25 mars 2011

86 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Le patrimoine dans la peau

M. Michel Lessard, Ph D, historien de l’art québé- cois, scénariste et professeur titulaire retraité en histoire de l’art à l’Université du Québec à Montréal, a reçu le 21 mars la médaille de l’Assemblée nationale pour souligner sa contribution exceptionnelle à la sauvegarde du patrimoine québécois. Depuis plus de trente ans, M. Lessard a signé d’importants ouvrages sur la culture québécoise, rédigé une centaine d’articles et, à titre de concepteur scénariste et co- réalisateur, participé à plus d’une cinquantaine de films ainsi qu’à plusieurs séries radiophoniques. Entre autres récompenses, il a reçu en 1996 le Prix Gérard-Morisset, la plus haute distinction décernée par le gouvernement québécois dans le domaine du patrimoine. À cet effet, je me permets de vous citer un passage d’un article réalisé par Élaine Émond, intitulé « En tête-à- tête avec Michel Lessard », paru dans le magazine « Réseau- Mars 1997 », où Michel Lessard s’exprime en ces termes :

« Le patrimoine, c’est tout ce qui fait l’identité d’une communauté. C’est la langue, l’histoire, la culture artistique et matérielle. Et c’est aussi le pays physique et la nature. Un peuple qui n’a pas de patrimoine n’existe pas. »

Michel Lessard, un grand Québécois, pour qui les racines sont solidement et profondément ancrées dans le sol du patrimoine québécois!

vigile.net tribune libre le 22 mars 2011 « Un vent de fraîcheur (prise 5) » quebechebdo le 26 mars 2011

87 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

La valse-hésitation

Pour une quatrième fois en sept ans, les Canadiens se rendront aux urnes au début mai. À ce rythme-là, les campagnes électorales deviennent tellement populaires qu’elles sont en train de supplanter le hockey comme sport national. Pour poursuivre dans la même veine, les pro- chaines élections fédérales sont estimées à 300 millions, soit 75% du coût d’un nouvel amphithéâtre à Québec! À vous de juger du rapport qualité/prix! Pour faciliter votre réflexion, si on se fie aux au- gures présagées par les sondages, le Canada deviendra majoritairement « bleu », aux lendemains du 2 mai. Le Québec, quant à lui, demeurera isolé du Canada, accordant son appui au Bloc Québécois… une situation à laquelle les Québécois vont probablement compenser en votant « rouge » lorsque la valse de élections fera trois petits pas vers le provincial. Pendant ce temps-là, les chiens de garde des Québé- cois, soit le Bloc et le PQ, continueront d’exercer leur vigile à Ottawa et à Québec. Quand cesserons-nous de nous étourdir dans cette valse-hésitation et de tourner en rond au son d’une éternelle ritournelle pour enfin swinguer sur un rigodon bien de chez nous?

quebechebdo le 27 mars 2011 vigile.net tribune libre le 27 mars 2011 cyberpresse.ca le 28 mars 2011

88 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Le match bleu… un pas de plus!

Après la Marche bleue qui a regroupé plus de 60 000 personnes sur les Plaines d’Abraham, le Match bleu rassemble plus de 14 000 spectateurs au Colisée Pepsi pour assister au match entre le Canadien et les Thrashers d’At- lanta… sur écrans géants! C’est plus que la foule moyenne de 13 278 spectateurs aux matchs locaux des Trashers! Aux yeux du maire Régis Labeaume, la ville de Québec est maintenant devenue un incontournable dans les projets futurs de la LNH quant à la relocalisation éventuelle d’une de ses équipes! Enfin, pour ceux que la chose intéresse, le Canadien l’a emporté 3-1 contre les Thrashers, à la grande déception de la foule qui appuyait Atlanta, une équipe qui se trouve actuellement sur l’écran radar des candidates à un possible déménagement. Le Match bleu… un pas de plus vers le retour d’une équipe de la LNH dans la Capitale nationale!

quebechebdo le 30 mars 2011

89 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Du hockey à la jonquille

Né à Québec en 1977, Xavier Delisle a été repêché par le Lightning de Tampa Bay en 1996 avant d’être échangé au Canadien après avoir évolué une saison pour chacune de ces équipes. Il a évolué en Allemagne les quatre dernières saisons de sa carrière qui s’est brutalement inter- rompue à la suite d’un diagnostic de cancer il y a près de cinq ans. Quoique le cancer dont il était atteint ait un très bon taux de guérison, la série de traitements de chimiothérapie et de radiothérapie auxquels il a été soumis pendant neuf mois n’ont pas donné les résultats escomptés, si bien qu’il a dû subir une greffe de la moelle osseuse qui lui accordait 50% des chances de gagner cette bataille. Enfin, en no- vembre 2007, la tumeur était disparue! Xavier Delisle est convaincu qu’il doit sa guérison à la recherche sur le cancer. C’est pour cette raison que le Québécois de 33 ans a accepté cette année la présidence d’honneur des jours de la jonquille pour la Société cana- dienne du cancer… une façon bien concrète de donner au suivant!

quebechebdo le 31 mars 2011

90 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Poisson d’avril

On raconte que l’origine du poisson d’avril remonte au 16ième siècle lorsque Charles IX a décidé de déplacer le début de l’année du 1er avril au 1er janvier. En consé- quence, les échanges de cadeaux qui marquaient le passage à la nouvelle année furent aussi décalés. Certains coquins, pour semer le doute au sujet de la date du nouvel an, ont continué d’offrir des étrennes en avril. Avec le temps, les petits présents d’avril sont devenus des stratagèmes pour piéger les autres. Mais pourquoi le poisson? Au 16ième siècle toujours, les cadeaux offerts en avril étaient alimentaires. Comme cette période marquait la fin du carême et que la con- sommation de viande était interdite pour les chrétiens, le poisson était le cadeau le plus fréquent. Alors, les pièges les plus courants sont devenus la remise de faux poissons. Rassurez-vous, cette histoire n’est pas un poisson d’avril!

quebechebdo le 31 mars 2011 Le Devoir le 1er avril 2011 vigile.net tribune libre le 1er avril 2011 cyberpresse.ca « Bon poisson! » le 1er avril 2011

91 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Une lutte au quotidien

Rébecca Normand-Ruel était une adolescente conventionnelle dont le parcours scolaire en cheminement particulier dénotait des difficultés d’apprentissage liées, entre autres, à des problèmes d’attention, de motivation et d’assiduité. Puis, à l’automne 2008, l’univers de Rébecca a bas- culé à l’annonce d’un diagnostic de cancer au cerveau! Après une année entière d’absence de l’école, à la suite d’une chirurgie, de traitements et de réhabilitation, l’ado- lescente a réintégré l’école avec la ferme intention d’amé- liorer ses rendements scolaires. Rapidement, grâce à un horaire personnalisé qui s’adapte à ses traitements et ses conditions, Rébecca a démontré une persévérance remar- quable. Ses résultats ont augmenté à un point tel qu’elle a réussi les examens de fin d’année et qu’elle a intégré le cheminement régulier. Bien que la maladie ait laissé des séquelles intel- lectuelles et physiques et que les risques de récidive ne soient pas encore complètement endigués, la jeune fille de 18 ans a réussi à reprendre sa place parmi les autres élèves et même à faire valoir ses opinions. À titre d’exemple, lors d’un débat visant à choisir un organisme qui bénéficierait d’un certain montant d’argent, Rébecca a argumenté en faveur de Leucan et elle est parvenue à faire accepter son point de vue.

quebechebdo le 3 avril 2011

92 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Fait comme un rat!

Question de mettre un peu de baume sur un prin- temps qui tarde à venir et une campagne électorale qui tarde à lever, je vous propose de lire ce zoo de mots que j’ai reçu dernièrement par courriel d’un ami, en vous mettant dans la peau d’un Québécois qui a rendez-vous avec une résidente d’Ottawa : « Vous arrivez à votre premier rendez-vous, fier comme un paon et là… pas un chat! Vous faites le pied de grue, vous demandant si cette bécasse ne vous a pas posé un lapin. Vous êtes prêt à gueuler comme un putois quand finalement la fine mouche arrive! Bon, vous vous dites que dix minutes plus tard, il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un canard. Sauf que la fameuse souris, malgré son cou de cygne et sa crinière de lion est en fait aussi plate qu’une limande, myope comme une taupe, elle souffle comme un phoque et rit comme une baleine. Et vous, vous êtes fait comme un rat! Vous êtes rouge comme une écrevisse mais vous restez muet comme une carpe. Elle essaie bien de vous tirer les vers du nez mais vous sautez du coq à l’âne et finissez par noyer le poisson. L’envie vous prend de pleurer comme un veau mais vous finissez par prendre le taureau par les cornes et vous inventez une fièvre de cheval qui vous permet de filer comme un lièvre. Ce n’est pas que vous êtes une poule mouillée mais vous ne voulez pas être le dindon de la farce. Vous avez beau être doux comme un agneau sous vos airs d’ours mal léché, il ne faut pas vous prendre pour un pigeon car vous pourriez devenir le loup dans la bergerie. En fin de compte, à quoi vous aurait servi de vous regarder comme des chiens de faïence? Après tout, si nous revenons à nos moutons… vous avez maintenant une faim de loup, l’envie de dormir comme un loir et surtout, d’autres chats à fouetter! »

vigile.net tribune libre le 7 avril 2011

93 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Pour contrôler les gallinacés

La démission d’Yvon Vallières à titre de président de l’Assemblée nationale démontre à quel point le climat est malsain dans notre parlement! De toute façon, une telle sortie n’est pas surprenante si l’on considère le peu de moyens dont dispose le président pour maintenir à l’ordre cette tribu d’indiens qui s’amusent à lancer leurs flèches sur l’ennemi sans que le chef ne puisse les sanctionner autre- ment qu’en leur demandant de retirer leurs flèches du corps de l’adversaire tout en les rappelant à l’ordre! Devant le comportement des députés qui agissent souvent comme des poules en cage et un président démuni devant les gloussements des gallinacés, je ne vois pas d’au- tres solutions que de doter le responsable de l’ordre à l’Assemblée nationale d’outils lui permettant d’être effi- cace dans l’exercice de ses fonctions. Pour mettre fin à ces querelles de basse-cour, la Chambre de nos représentants devraient adopter des normes de comportement éthiques accompagnées de sanctions applicables envers ceux qui dérogent aux principes édictés. Ainsi, le chef de la tribu serait en mesure de maintenir l’autorité sur ses indiens!

Le Devoir le 8 avril 2011

94 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Que celui qui n’a jamais péché...

…lui jette la première pierre! Il s’agit ici de l’épi- sode de la femme adultère dans l’Évangile. Une leçon profondément humaine qui peut être comparée aux lanceurs de pierres actuels en direction de Bertrand Cantat. Le crime commis par Cantat, tout comme celui de la femme adultère à l’époque, est odieux! Par contre, en vertu des lois actuelles, l’ancien chanteur du groupe Noir Désir a purgé sa peine. Comme dans le récit de la femme adultère, la décision des dirigeants du TNM nous invite à ne pas juger et encore moins à condamner les autres. Quant à Cantat, force nous est de constater que plusieurs fervents de la condamnation ont la main leste sur la lapidation!

cyberpresse.ca le 7 avril 2011 Le Soleil le 8 avril 2011

95 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Victime ou coupable?

Le couperet est tombé! Samantha Ardente, agente de bureau depuis deux ans à l’école secondaire Les Etche- mins, est congédiée pour double vie incompatible avec le milieu professionnel dans lequel elle occupait ses fonctions. Telle est la décision du comité exécutif de la commission scolaire après qu’il ait été révélé dans les médias qu’elle avait déjà tourné des scènes pornos sur le Web. Rien d’illégal selon la loi, mais immoral selon la direction des ressources humaines de la commission scolaire. On en arrive à la question suivante : un employeur a-t-il le droit de congédier un employé pour des actes commis hors de son travail et qui, de surcroît, ne sont pas illégaux? Pour la commission scolaire des Navigateurs, la réponse est affirmative. Pourtant, cette employée devait remplir adéquate- ment ses activités professionnelles puisqu’elle travaillait à cette école depuis deux ans. Deviendrait-elle tout à coup une menace pour les enfants à partir du moment où les faits reprochés sont divulgués? Ces mêmes enfants qui sont bombardés de messages pornos sur le Web et que la société veut protéger en jouant les vierges offensées! Est-ce que tous les gens qui travaillent dans un milieu éducatif doivent montrer patte totalement blanche quant à leur vie privée? Où doit-on tirer la ligne entre la légalité et la moralité, entre l’acceptable et le condamnable?

quebechebdo le 10 avril 2011

96 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Un pétard mouillé

Le stratège conservateur, Mark Quinlan, vient de lancer un retentissant pétard mouillé dans la mare aux potins de la campagne électorale fédérale en déclarant que la stratégie du parti de ne pas présenter de candidat contre l’indépendant André Arthur dans Portneuf confirme qu’il souhaite sa réélection. À en juger par cette nouvelle à sen- sation, j’ai l’impression que certains fins stratèges du Parti conservateur ont retrouvé leur cœur d’adolescent et le malin plaisir à envoyer des grimaces à leurs amis d’en face! À bien y penser, c’est peut-être pour conserver ce même cœur d’adolescent que le volubile député au nœud papillon prend autant de plaisir au volant de son autobus scolaire électoral! S’il fallait que la menace de grève des conducteurs d’autobus scolaire se confirme, les stratèges conservateurs se rangeraient probablement derrière leur syndicat et en profiteraient pour lancer un autre pétard mouillé aussi tonitruant en prenant l’engagement ferme d’acquiescer aux demandes des conducteurs de transport scolaire, une fois au pouvoir! Au pire aller, Arthur pourra toujours se consoler en transportant Maxime Bernier dans son autobus puisque ce dernier lui a promis qu’il se fera un plaisir d’accompagner son ami dans son comté s’il lui en fait la demande!

cyberpresse.ca le 12 avril 2011 « Êtes-vous toujours intéressé par la campagne électorale? » quebechebdo le 13 avril 2011

97 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

À côté de la cible

La Coalition pour l’avenir du Québec a dévoilé ses propositions sur l’éducation. Elle suggère, entre autres, aux enseignants de troquer 20% d’augmentation de salaire contre une évaluation bi-annuelle en fonction du taux de réussite de leurs élèves, et une révision des règles d’em- bauche dans le but de mettre en place des contrats variant de 3 à 5 ans. Des propositions qui, à mon sens, sont enrobées d’un marchandage pernicieux qui démobiliserait davantage les enseignants en semant le doute sur leurs compétences professionnelles et en fragilisant leur sécurité d’emploi. En ce sens, la Coalition rate complètement son tir qui aboutit à côté de la cible. À mon avis, un tir qui veut atteindre la cible en matière d’éducation doit d’abord viser la revalorisation du rôle primordial de l’enseignant dans notre société. Ensuite, il doit avoir comme objectif la ré-appropriation de l’école par l’équipe qui y œuvre, les parents et le milieu socio- économique environnant. Enfin, un tir bien orienté doit se diriger vers l’intégration des élèves éprouvant des diffi- cultés particulières, aidé en cela par un gouvernement res- ponsable, prêt à dégager les fonds nécessaires à l’acquisi- tion des ressources matérielles et à l’embauche des ressources humaines nécessaires pour pallier ces problèmes. Telles sont, selon moi, les cibles à atteindre si l’on désire faire de l’éducation une véritable priorité nationale! En ce qui a trait à l’équipe de tir à l’arc de la CAQ, si elle utilise avec autant de maladresse les trois autres flèches de son carquois, soit celles de l’économie, de la santé et de la culture, qu’elle vient de le faire avec celle de l’éducation, j’a bien peur qu’elle doive ranger dans le placard flèches et carquois et se recycler dans la culture des patates!

vigile.net tribune libre le 14 avril 2011

98 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Hisser le drapeau blanc

En revenant sur sa décision de retenir les services de Bertrand Cantat, Mme Pintal a plié sous les pressions de juges d’estrades qui ont la prétention d’avoir le pouvoir de prolonger une peine à quelqu’un qui a déjà purgé la sienne aux yeux des tribunaux. À mon sens, le TNM, en agissant ainsi, cède malheu- reusement devant les pressions de propos lapidaires qui placent leur moralité personnelle au-dessus de nos valeurs humaines, entre autres, la possibilité d’une réhabilitation en société!

cyberpresse.ca le 15 avril 2011

99 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Du rêve au cauchemar

En 2005, David et Sophie Barlagne, encouragés par les représentants consulaires canadiens en France qui leur avaient laisser voir que la paralysie cérébrale légère de leur fille Rachel n’allait causer aucun problème, décident de venir s’établir au Québec pour réaliser leur rêve d’y démarrer une entreprise informatique. À cette époque, David Barlagne se voit octroyer un permis de travail de longue durée, lequel expire officiellement en juillet 2011. En janvier 2008, l’agent des visas du ministère de l’Immigration canadienne refuse la demande de statut de résidence permanente à la petite Rachel Barlagne, âgée de 8 ans, et de ce fait, au reste de la famille, alléguant que l’enfant, à cause de son handicap, représente un « fardeau excessif » pour les services sociaux canadiens. En des termes purement mathématiques, le « fardeau » en question excède de 5259$ par année le coût moyen des services de santé dont bénéficie un Canadien! En mai de la même année, la Cour fédérale donne raison au ministère de l’Immigration et rejette la demande de résidence familiale permanente de David et Sophie Barlagne. Dès lors, le rêve des Barlagne se transforme en cau- chemar! À trois mois de l’expiration du permis dont dis- pose David Barlagne, le couple lance désespérément un appel au sens humanitaire du ministre canadien de la Citoyenneté et de L’Immigration, Jason Kenney pour qu’il intervienne en faveur de sa demande de retrait d’expulsion. Une demande, à mon sens, fort légitime, voire incon- tournable! Une occasion en or de transformer cette patate chaude dans le champ des conservateurs en pleine cam- pagne électorale en une véritable décision politique qui va dans le sens des valeurs de justice inhérentes à notre démocratie. Mais, d’abord et avant tout, une occasion en or de faire oublier ce cauchemar à la famille Barlagne et lui redonner espoir en notre « terre d’accueil »!

100 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Il est à espérer qu’un Québec souverain s’assurera de faire disparaître de sa loi sur l’immigration ces articles discriminatoires, particulièrement envers les personnes atteintes de handicaps mentaux.

vigile.net tribune libre le 17 avril 2011

101 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS S’il est un peuple dans l’histoire...

Solidarité, vigueur et persévérance…des termes qui, à mon sens, illustrent à merveille le parcours historique du peule québécois! Au fil des lignes qui suivent, je vous offre cet acrostiche accrocheur!

S’ il est un peuple dans l’histoire O pprimé mais sans cesse debout, c’est L e peuple du Québec I ncorrigible enfant terrible D u Canada paternaliste et centralisateur A dolescent turbulent R êveur éternel d’un monde meilleur I l a su se serrer les coudes T oujours contre vents E t marées

V olontaire et téméraire I l a pu courageusement G ravir les obstacles et demeurer U ni devant les risques d’assimilation E n acquérant à bout de bras U ne réputation de fonceurs R econnus et adulés

P ar-delà les périodes nébuleuses E t les moments de grand doute R ien n’a réussi à ébranler sa détermination S ouvent menacée mais jamais E cartée de ses convictions V ieille forteresse francophone E n Amérique du Nord R ace de vaillants défricheurs A ccrochée fièrement à ses valeurs N ationales C’ est ça, le peuple du Québec E t c’est pour ça qu’il est un peuple!

vigile.net tribune libre le 21 avril 2011

102 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Cherchez l’erreur!

Nous sommes le mardi 19 avril 2011, il est 18h15! Au volant de son gros motorisé à balais, un employé de la ville de Québec s’affaire, pour l’arrivée du printemps, à nettoyer les rebords de la rue, encore enneigés par les restes de neige de l’avant-veille! Au même moment, j’entends à la radio que la météo prévoit pour le lendemain des accu- mulations de neige de quelque 15 cm, accompagnées de vents pouvant atteindre 60 km/h!… Le mercredi 20 avril, 14h… la charrue dégage les rues ensevelies sous une quinzaine de centimètres de neige, effaçant toute trace de grand ménage printanier ! À croire que les responsables de l’entretien des rues de la ville de Québec dormaient sur la pédale d’embrayage! Cherchez l’erreur!

Cherchez l’erreur! (prise 2)

Le jeudi 21 avril, 7h… La chenillette circule à tâtons sur le trottoir, les balises hivernales ayant été enlevées quelques jours auparavant! Après s’être arrêté à côté de mon bac de récupération et l’avoir contourné, le chauffeur crampe ses chenilles et vlan… en plein sur la bordure de gazon… pour la quatrième année consécutive! Et vous savez pourquoi les trottoirs sont entretenus dans notre rue? Surtout pour des raisons sécuritaires parce que les jeunes empruntent ce chemin pour se rendre à l’école… en marchant dans la rue!

quebechebdo le 21 avril 2011

103 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Les sondages… des armes à deux tranchants

D’entrée de jeu, rappelons que la plus récente appa- rition publique de auprès de Gilles Duceppe date de novembre 2000 et qu’en 2004, M. Parizeau s’était fait gentiment demander de se tenir loin du Bloc pour éviter toute forme de dérapage. Et voilà que le 25 avril 2011, à une semaine de la fin de la campagne électorale, le vieux loup de mer est invité à sortir de sa tanière pour inciter les militants souverainistes à se rallier au Bloc! À mon sens, l’appel de Gilles Duceppe à Jacques Parizeau, un souverainiste de la première heure, et une des rares sorties publiques du croisé, représentent une sonnette d’alarme et démontrent incontestablement à quel point la panique s’est emparée des troupes bloquistes qui se sont senties menacées dans leur propre fief depuis la parution du sondage confirmant la remontée du NPD au Québec. Un sondage qui, avouons-le, est venu désarçonner la plupart des analystes politiques! Justement, parlons-en de ces sondages qui ont entre- tenu une large part des commentaires sur les différentes tribunes libres politiques québécoises ces derniers jours! Ces instruments qui, selon l’opinion de certains, forme- raient l’opinion davantage qu’ils ne la refléteraient. Ces outils pervers qui, selon d’autres, ne feraient que manipuler les Québécois comme de la pâte à modeler, bref, comme des citoyens incapables de se former leur propre opinion. À ceux qui avancent de telles affirmations, je lance deux pistes de réflexions :

104 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

— d’abord, comment réagiriez-vous si un prochain sondage confirmait la remontée du Bloc dans les intentions de votes des Québécois? — ensuite, croyez-vous qu’en dénigrant ainsi l’élec- torat québécois, vous arriverez à vous attirer la sympathie du peuple auprès de qui vous désirez bâtir un pays? Les sondages, des armes à deux tranchants qu’il est préférable de manipuler avec une extrême précaution si nous ne voulons pas nous y blesser!

vigile.net tribune libre le 26 avril 2011 cyberpresse.ca le 26 avril 2100 « Est-ce que la campagne en cours a été utile et a modifié votre opinion? »

105 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Maxime vole au secours d’Arthur!

Question de se détendre un peu, voici la dernière brillante trouvaille des conservateurs pour tenter de se rallier les bonnes grâces de l’électorat du Québec, telle que racontée par Gilbert Lavoie sur son blogue du 26 janvier : « Les conservateurs ne reculent devant rien pour obtenir une majorité, même si elle devait ne tenir que par un vote, celui d’André Arthur. Stephen Harper, qui ignore les journalistes et les tables éditoriales des journaux, a accordé une entrevue à un hebdomadaire de Portneuf pour donner son appui à Arthur. Et voilà que Maxime Bernier, qui faisait du ski au Mont Sainte-Anne vendredi au lieu de faire campagne dans son comté, est allé faire du porte à porte dans Portneuf, pour aider son « ami » Arthur. L’histoire fait les nouvelles jusque dans le Globe and mail de qui ne comprend pas une telle attitude. Voici le premier paragraphe du texte du Globe : « Les conservateurs accordent leur appui à un député indépendant du Québec qui détient le pire record d’assiduité au Parlement, et dont les propos, lorsqu’il était à la radio, ont été condamnés comme étant « racistes et outrageux » par la Cour suprême. » Pas étonnant que, selon une rumeur, Maxime et Arthur se seraient donné rendez-vous à l’aube du jour de Pâques, sur les bords de la rivière Sainte-Anne, dans le comté de Portneuf, afin d’y puiser l’eau de Pâques aux vertus miraculeuses… question de contrer les intempéries qui grondent autour de leur territoire et d’éloigner les mauvais esprits de leur maisonnée! De toute façon, mal en point comme le sont les deux compères, ils n’ont rien à perdre à croire encore aux miracles! Toutefois, vous le savez, il ne faut pas croire toutes les rumeurs!…

vigile.net tribune libre le 27 avril 2011

106 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Le noeud gordien

Selon la légende, le timon du char du roi Midas, fils de Gordias, était lié par un nœud indénouable et quiconque parviendrait à le dénouer deviendrait le maître de l’Asie, exploit qu’accomplit Alexandre le Grand en le tranchant d’un coup d’épée. La valse hésitation légendaire des Québécois, voire même viscérale, dont l’auteur de ce texte nous décrit les effets nocifs qui nous cantonnent dans une stagnation perpétuelle, nous a souvent placés devant des situations où nous avons dû nous retrousser les manches pour parvenir à les surmonter. Toutefois, l’histoire nous enseigne aussi, qu’une fois le danger écarté, nous avons tendance à nous retirer à l’abri des tempêtes, à la chaleur de notre foyer douillet. Pourtant, il existe une expression populaire qui est née du nœud gordien… c’est « trancher le nœud gordien », à savoir, résoudre le problème de manière radicale, irré- versible. Pour rattacher cette expression au contexte poli- tique du Québec, il n’existe qu’une seule manière pour le peuple québécois de trancher de façon irrévocable le nœud gordien qui l’accable depuis des siècles, c’est de le trancher « d’un coup d’épée » en accédant à sa souveraineté et deve- nant, à l’exemple d’Alexandre le Grand, maître du territoire du Québec!

cyberpresse.ca le 28 avril 2011 « Est-ce que la campagne en cours a été utile et a modifié votre opinion? »

107 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Un reliquaire

Le vendredi 29 avril 2011... Le prince William con- vole en justes noces avec Kate Middleton. Avouons qu’il forme, comme dirait l’autre, un beau petit couple! C’est un grand jour pour le futur héritier de la couronne britannique et, par conséquent, le futur roi du Canada, l’un des 54 pays membres du Commonwealth, à titre de constitution monar- chique reconnaissant la reine comme souveraine. Au cas où vous l’auriez oublié, ce faste mariage, auquel le Canada, soit dit en passant, a été représenté par le gouverneur général, digne représentant de Sa majesté au Canada, a eu lieu trois jours avant l’élection du premier ministre de cette même constitution monarchique. La monarchie, un reliquaire dont nous ne pourrons nous affranchir qu’en accédant à notre souveraineté!

Le Soleil le 3 mai 2011

108 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Le NPD... le dernier beau risque?

À peu près tous les observateurs de la scène poli- tique attribuent la remontée spectaculaire des néodémo- crates au vent de changement. Ce n’est pas la première fois que les Québécois, tant sur les scènes fédérale que provin- ciale, explorent de nouvelles voies qui pourraient répondre à leurs aspirations. Un revirement irrationnel et impré- visible qui incarne une société en recherche de son identité, qui n’a pas encore trouvé sa voie, en manque de jalons susceptibles de représenter ses valeurs et sa culture. À mon sens, le 2 mai, l’électorat québécois, particu- lièrement les sympathisants traditionnels du Bloc, lassés de la présence de ce parti national défendant les intérêts du Québec à Ottawa depuis 20 ans, a évincé d’un seul coup du décor, et le Bloc et les vieux partis qui l’ont déçu depuis des décennies et s’est tourné vers le NPD, la seule voie qui n’avait pas encore été utilisée et la dernière qui peut encore peut-être lui faire parcourir un bout de chemin vers sa quête d’identité. Et si les Québécois, après avoir parcouru un bout de chemin avec le NPD, se retrouvaient encore un fois dans un cul de sac, ils pourraient toujours se tourner vers le « beau rêve », la dernière voie qui s’offrira à eux, celle de l’acces- sion à leur indépendance!

vigile.net tribune libre le 5 mai 2011 quebechebdo le 5 mai 2011 Le Devoir le 6 mai 2011 « Le dernier beau risque? » cyberpresse.ca le 9 mai 2011 « Êtes-vous satisfait du résultat des élections? »

109 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Mal du pays

La grisaille a pris racine depuis plusieurs jours sur le territoire du Québec, des crues inégalées jusqu’à mainte- nant inondent des villages entiers. On a l’impression que le soleil s’est endormi derrière cette masse grise et compacte qui a assiégé la voûte céleste. Et, devant ce triste arrière- scène, apparaît un Québec errant, habité par un peuple dé- chiré en perpétuelle quête d’identité. Ce soir, je me sens fatigué de crier dans le désert… je me sens épuisé par les tiraillements incessants, souvent engendrés par les habitants du peuple auquel j’appartiens. Pourtant, ce soir, je me rappelle aussi tous ces patriotes qui ont sacrifié de leur vie leur foi en ce peuple francophone isolé dans une illusion de pays créé par les pères de la Confédération. Ce soir, j’ai le goût de clamer mon désarroi devant une valse hésitation séculaire, sclérosante et avilissante. Ce soir, je me demande si, un jour, nous allons parvenir à nous tenir solidaires et nous affranchir une fois pour toutes du joug fédéral. Ce soir, je lance un appel pressant à toutes celles et tous ceux qui vivent des émotions semblables aux miennes pour que nous parvenions, ensemble, à expulser ce cancer de l’âme qui nous gruge insidieusement depuis si long- temps. Si, comme moi, vous ressentez le mal du pays, peut- être devrions-nous nous unir tous ensemble autour de la fierté de bâtir un pays! Néanmoins, ce soir, malgré ce vague à l’âme amer, je me souviens, avec un mélange de nostalgie et d’espoir, des paroles de Félix Leclerc dans son « Hymne au prin- temps », et j’ai encore le goût d’y croire… et vous?

« Les bourgeons sortent de la mort, Papillons ont des manteaux d’or, Près du ruisseau son alignées les fées Et les crapauds chantent la liberté »

vigile.net tribune libre le 7 mai 2011 quebechebdo le 8 mai 2011 (version abrégée)

110 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

L’amphithéâtre au banc des accusés?

Depuis quelques semaines, la guérilla s’est déclarée entre la Ville de Québec et Québecor d’une part, et l’ancien directeur général de la Ville de Québec, Denis de Belleval d’autre part, à propos du contrat entre la Ville de Québec et Québecor pour la gestion du futur amphithéâtre. L’argumentaire de M. de Belleval tourne autour de deux éléments : la non-transparence du maire Labeaume dans l’octroi du contrat à Québecor, entre autres le fait qu’il ait transigé sans appel d’offres, et l’emprunt de 200 mil- lions de la Ville de Québec, jugé astronomique et difficile- ment remboursable compte tenu des intérêts annuels de 10 millions au plus bas taux de 5%. Dans le camp des défenseurs du projet d’un nouvel amphithéâtre, les arguments se situent surtout au niveau de l’émotivité, passant des dangers de faire échouer la venue d’une équipe de hockey de la LNH, à des retours à l’immo- bilisme du temps où M. de Belleval était directeur général de la Ville de Québec, à ses intérêts personnels, voire même politiques. Quoiqu’il en soit, M. de Belleval, appuyé selon ses dires par une vingtaine de citoyens engagés qui préfèrent pour l’instant taire leur nom, songe à des recours juridiques dans ce dossier. Si une telle éventualité se concrétisait, le projet du nouvel amphithéâtre se retrouverait au banc des accusés. Alors, les procureurs de la Couronne, en l’occu- rrence M. de Belleval et son avocat, devront faire la preuve de la culpabilité de l’accusé, hors de tout doute raison- nable… en d’autres termes, que le contrat liant la Ville de Québec et Québecor doit être résilié. C’est à suivre!

vigile.net tribune libre le 12 mai 2011 « Une déclaration d’intention prématurée » quebechebdo le 12 mai 2011

111 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS Vivement un leader charismatique

En Pologne, en 1980, Lech Walesa est le principal leader des mouvements revendicatifs qui aboutissent à la création du syndicat Solidarité qu’il préside de 1981 à 1990. Arrêté en 1981, il reçoit le Prix Nobel de la paix, un an après sa libération en 1982 Il devient par la suite prési- dent de la République de 1990 à 1995. Plus près de nous, certains leaders québécois ont su rallier le peuple à leurs idées par leur charisme. On peut nommer les Maurice Duplessis, Jean Lesage, René Lévesque ou Jacques Parizeau. Et, qu’on le veuille ou non, le cha- risme de Jack Layton a joué pour beaucoup dans l’électorat québécois au cours de la dernière campagne électorale fédérale! À mon avis, on aura beau échafauder toutes les stratégies pour parvenir à notre indépendance, s’il n’y a pas de leader possédant le charisme nécessaire pour entraîner le peuple derrière lui, nous nous acheminons vers un cul de sac! Le peuple ne peut pas gouverner pas plus qu’il ne peut se substituer aux politiciens. Le peuple doit vaquer à ses occupations… et, quand il en a la possibilité, écouter ceux qui lui parlent. Et, ceux qui s’adressent à lui doivent être animés de la conviction profonde de leurs idées, sans quoi, il zappera ailleurs! Mais, où se cache ce leader? Qui est-il?…Je vous avoue que je n’en ai aucune idée! L’important est de prendre conscience qu’il nous en faut un si nous voulons avancer vraiment comme peuple vers notre indépendance! Toutefois, je serais porté à avancer une piste de réflexion… Nous sommes là, depuis des décennies, entre têtes blanches, à discuter de la meilleure stratégie pour parvenir à notre statut de pays! Pourquoi n’irions-nous pas scruter auprès de la génération montante s’il n’y aurait pas quelques jeunes animés de la conviction profonde d’accéder à notre indépendance?

vigile.net tribune libre le 10 mai 2011 cyberpresse.ca le 12 mai 2011 (version abrégée) « Êtes-vous satisfait du résultat des élections? » cyberpresse.ca le 13 mai 2011 112 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Un bonbon scandaleux

Après une course aux chasseurs de tête pilotée par la firme Korn/Ferry International, basée à Los Angeles, appuyée par l’École nationale d’administration publique, le choix du directeur pour la construction du nouvel amphi- théâtre de la Ville de Québec s’est arrêté en février sur l’ingénieur Jacques A. Bédard, lequel a signé un contrat de 4 ans et demie pour lequel il recevra un salaire annuel de 200 000$ gratifié d’une prime de 15% par année, soit un salaire global de 230 000$ par année. En plus, si M. Bédard réussit à livrer l’amphithéâtre à la date prévue, soit en septembre 2015, et à l’intérieur du budget de 400 millions, il aura droit à une année de salaire en boni, payé par les contribuables de Québec. En fait, les dirigeants de la Ville de Québec ont décidé de remercier M. Bédard s’il arrive à faire ce pourquoi il est déjà bien rému- néré! Imaginez un instant qu’une année de salaire en prime soit versée à tous les gestionnaires qui respectent les termes de leur mandat! Je crois que la facture risquerait d’être salée pour les entrepreneurs!

quebechebdo le 13 mai 2011

113 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

La valse de l’essence

Qu’on le veuille ou non, les consommateurs sont pris en otages par les variations imprévisibles du prix de l’essence à la pompe. Un profond sentiment de frustration, amplifié par une impression d’impuissance, s’emparent des automobilistes lorsque, un matin, ils constatent que les prix ont augmenté de plusieurs sous le litre en l’espace d’une nuit! Encore une nuit où les pétrolières s’en sont donné à cœur joie dans leur valse de l’essence coutumière! Encore une fois, les Québécois sont confrontés à une résignation nauséeuse et avilissante devant l’inaction des divers paliers de gouvernements. Pourtant, dans certains pays, les gouvernements ont pris des mesures pour faire cesser ces fluctuations aber- rantes. C’est le cas, entre autres, du Royaume-Uni où les taxes sur l’essence ont été baissées, même constat en Au- triche où le pouvoir encadre les prix de l’essence, un tel projet est présentement discuté en Allemagne, en Belgique, le débat porte sur la rétrocession d’une partie de la taxe sur l’essence aux automobilistes. D’autres mesures sont envisageables, entre autres, un appel au Bureau de la concurrence pour lancer une en- quête sur la collusion entre les compagnies pétrolières quant à la fixation des prix, la modification ou l’ajout de lois pour s’assurer d’un marché plus fonctionnel. Et pendant ce temps, le Québec demeure la province la plus taxée au pays sur le prix de l’essence, tandis que le ministre fédéral de l’Industrie, Tony Clement, se contente de demander qu’un comité de la Chambre des communes convoque les acteurs de l’industrie pétrolière afin que ceux- ci expliquent pourquoi les prix de l’essence sont si élevés! Foutaise…les petits garnements sont convoqués au bureau du directeur après l’école pour expliquer pourquoi ils ont lancé une balle de neige à une élève! À mon avis, les petits garnements vont s’en tirer avec des réprimandes…et les acteurs de l’industrie pétrolière vont continuer à jouer au yo-yo avec les prix de l’essence!

vigile.net tribune libre le 14 mai 2011

114 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Les enseignants s’enlisent

De tout temps, les enseignants ont accueilli dans leurs classes des élèves éprouvant des difficultés d’appren- tissage. Aujourd’hui, à cause des changements majeurs qui se sont produits dans la société actuelle, le problème d’inté- gration de ces jeunes dans les groupes réguliers s’est accru, si bien que les fonctionnaires s’empêtrent dans toutes sortes de réformes et d’approches pédagogiques alors que les enseignants s’enlisent dans des conditions de travail misé- rables et que les élèves s’entre-déchirent dans des salles de classes envahies par un climat malsain. Et pourtant, si chacune de ces composantes se fixaient comme but de jouer le rôle qui lui est dévolu, nous arri- verions à un constat beaucoup plus positif. Pour y parvenir, il faudrait que les fonctionnaires cessent leurs tergiversa- tions et mettent l’accent sur les ressources matérielles et humaines pour répondre aux besoins exigés par le contexte de ces jeunes en difficultés, et qu’ainsi appuyés, les ensei- gnants puissent disposer des outils nécessaires pour exercer efficacement leurs fonctions. Enfin, dans de telles condi- tions, les jeunes pourraient bénéficier d’un climat davan- tage propice à l’acquisition des connaissances. Il en va du respect et de la reconnaissance envers les enseignants, et de l’avenir de notre génération montante!

vigile.net tribune libre le 17 mai 2011 quebechebdo le 18 mai 2011

115 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

La Journée nationale des patriotes

En 1835, Archibald Acheson, 2ième comte de Gos- ford, devient gouverneur général de l’Amérique de Nord britannique et président d’une Commission d’enquête sur les problèmes politiques du Bas-Canada. Cette Commission a pour but de trouver une solution au conflit qui oppose les représentants de la Couronne et les réformistes, menés par Louis-Joseh Papineau. Gosford tente de jouer un rôle de conciliateur face aux leaders francophones et s’attire ainsi l’hostilité des Britanniques. La Commission Gosford dé- pose son rapport en novembre 1836. La réponse de Londres prend la forme des Dix résolutions de lord Russell, leader de la Chambre des communes. Ces propositions rejettent les plus importantes demandes des patriotes, entre autres, celle de rendre électif le Conseil législatif du Bas-Canada. Gosford prêche alors la modération face au radicalisme grandissant de Louis-Joseph Papineau, mais sans succès. En 1837, lorsque Papineau organise un rallye contre Lord Russell après que le leader whig ait rejeté les Quatre- vingt-douze résolutions des patriotes, Gosford interdit les rassemblements publics. Au mois d’août de la même année, il dissout l’Assemblée législative lorsque le parti Patriote refuse de voter son budget. Au mois de novembre, Gosford constate que la ré- bellion est en cours de préparation et fait arrêter plusieurs partisans de Papineau, lequel réussit à s’échapper aux États-Unis. Le mois suivant, il offre une récompense pour la capture de Papineau et décrète la loi martiale au Bas- Canada. Cent quarante-cinq ans plus tard, soit le 6 octobre 1982, le gouvernement du Québec décrète la Journée des patriotes, le dimanche le plus près du 23 novembre dans le but d’honorer la mémoire des patriotes qui ont lutté pour la reconnaissance de leur nation, pour sa liberté politique et pour l’établissement d’un gouvernement démocratique. →

116 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Toutefois, le désir que la Journée des patriotes soit commé- morée par un jour férié incite des citoyens à faire campagne pour obtenir soit un nouveau jour de congé en novembre, soit le remplacement d’un jour de congé existant. C’est finalement par le remplacement de la Fête de Dollard, qui était célébrée en novembre, que la Journée des patriotes, renommée Journée nationale des patriotes, obtient son propre jour de congé pour la première fois en mai 2003, le déplacement de novembre à mai étant motivé par la volonté de mettre en évidence le point de départ des assemblées publiques organisées par des citoyens patriotes à travers le Bas-Canada entre le 7 mai et le 23 novembre 1837. Aujourd’hui, en ce 23 mai 2011, je me souviens de Louis-Joseph Papineau et des patriotes de 1837 qui ont semé la graine d’une société distincte du Haut-Canada, celle du Bas-Canada, d’un peuple francophone à l’intérieur de ce pays naissant. Aujourd’hui, nous devons aussi nous souvenir de tous ceux qui, dans la lancée des patriotes, ont contribué à faire en sorte que ce peuple demeure vivant et fier de ses origines, de sa langue et de sa culture. Au- jourd’hui, nous devons poursuivre la route vers notre indé- pendance et faire en sorte que cette société distincte devienne une nation à part entière… en souvenir des pa- triotes de 1837 qui ont sacrifié leur vie pour leurs convic- tions profondes envers cet idéal!

vigile.net tribune libre le 23 mai 2011 quebechebdo le 31 mai 2011 (version abrégée)

117 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

La galette aux enseignants, le pain aux médecins

Alors que le clan Legault avait choisi de brasser la cage des enseignants dans sa platte-forme en éducation, il opte maintenant pour la méthode douce avec les médecins en santé. En éducation, la Coalition pour l’avenir du Québec proposent que les enseignants soient évalués sur la perfor- mance de leurs élèves contre une augmentation salariale de 20% et la signature de contrats de 3 à 5 ans. En santé, les médecins omnipraticiens seraient gra- tifiés d’une prime substantielle de salaire de 60 000$ pour 1000 patients s’ils consentent à dépasser la cadence moyenne actuelle de travail de 3 jours/semaine. En d’autres termes, la galette aux enseignants, le pain aux médecins! À toutes fins pratiques, la CAQ n’hésite pas à atta- quer de plein fouet les enseignants dans l’essence même de leur acte professionnel tout en se gardant bien d’ébranler le puissant lobby des médecins. Une chose est certaine, la Coalition a décidé de faire de l’éducation son cheval de bataille et de la santé son eldorado, confirmant par là son intention de faire la guerre aux enseignants en suspendant au-dessus de leur tête une épée de Damoclès et de courtiser les médecins en étendant le tapis rouge à leurs pieds!

cyberpresse.ca le 23 mai 2011 quebechebdo le 30 mai 2011 « Le tapis rouge pour les médecins »

118 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Le Colisée dans l’arène politique

L’ancien plus haut fonctionnaire de la Ville de Québec, Denis de Belleval, allègue « un aveu de faiblesse » de la part de Régis Labeaume qui demande à l’Assemblée na- tionale d’adopter à l’unanimité un projet de loi visant toute contestation judiciaire contre le projet d’amphithéâtre à Québec. Aux dires de M. de Belleval, le maire agit de la sorte parce qu’il craint une défaite devant les tribunaux concernant ses intentions de faire invalider l’entente entre la Ville et Québecor. De son côté, Laurent Lessard, le ministre des Affaires municipales, siégeant au conseil des ministres du gouvernement qui a décidé d’injecter 200 millions dans le projet de l’amphithéâtre de Québec, se réveille tout à coup et conteste la légalité de l’entente intervenue entre la Ville de Québec et Québecor! À mon sens, les procureurs de la Ville et ceux de Québecor se sont assis ensemble avant de conclure cette entente. Pour ce qui est des citoyens, je serais plutôt enclin à penser qu’ils appuient majoritairement un tel projet, perçu comme un atout essentiel au rayonnement de la Capitale nationale. En ce sens, je vois plutôt dans la démarche de Régis Labeaume une preuve de détermination à faire aboutir le projet d’amphithéâtre à Québec qui se voit menacé par les allégations de M. de Belleval.

cyberpresse.ca le 19 mai 2011 « Que pensez-vous du projet de loi pour empêcher la contestation de l’entente sur l’amphithéâtre? » quebechebdo le 30 mai 2011

119 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Le dernier des Mohicans fume le calumet de paix

Volte face sur le projet de loi privé sur l’entente concernant l’amphithéâtre de Québec. Amir Khadir, le der- nier des Mohicans, range sa hache de guerre et fume le calumet de paix avec le grand chef de la tribu voisine en permettant le dépôt du projet de loi à l’Assemblée natio- nale, tout en alléguant qu’il explique ce changement de po- sition par le fait qu’il souhaite que le fond de la question soit discuté en commission parlementaire. Au niveau du ministère des Affaires municipales, le ministre Laurent Lessard, quoiqu’il ait laissé entendre auparavant que l’entente conclue entre la Ville de Québec et Quebecor n’ait pas respecté la Loi sur les cités et villes en vertu du processus d’appel d’offres, apporte maintenant comme argument nouveau que l’approche de la Ville semble s’apparenter à une mise en concurrence, ajoutant qu’une telle approche pourrait quand même être valable puisqu’elle respecte l’esprit de la loi. Quant à Denis de Belleval, l’insti- gateur de toute cette saga autour du contrat entre la Ville de Québec et Quebecor, il risque d’être le chat qui a avalé le canari, voire même d’avaler la poussière. Assisterons-nous à la signature d’un traité de paix? C’est à suivre…

Le Devoir le 21 mai 2011 quebechebdo le 30 mai 2011

120 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Alys Robi, contre vents et marées

Par-delà la notoriété internationale d’Alys Robi, son décès nous rappelle immanquablement les années noires de cette grande dame, marquées par un internement de cinq dans des hôpitaux psychiatriques où elle est soumise à des électrochocs et lobotomisée à la suite d’une fracture du crâne lors d’un accident de voiture. Il faut se rappeler que ces tragiques événements se sont déroulés entre 1948 et 1953, en des temps où les maladies mentales subissaient les pires tabous auprès de la population. Pourtant, contre vents et marées, Alys Robi, née Alice Robitaille, issue du quartier Saint- Sauveur, dans la basse-ville de Québec, a repris le collier après sa guérison malgré les embûches que les préjugés plaçaient sur sa route. Alys Robi… une force de vivre phénoménale, un exemple de courage et de détermination!

quebechebdo le 29 mai 2011 Le Devoir le 31 mai 2011 Le Soleil le 31 mai 2011

121 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Harper sauvé des eaux

L’Exode, second livre de l’Ancien Testament, raconte comment Moïse fut sauvé des eaux du Nil par la fille du pharaon. Plus près de nous, l’histoire nous raconte com- ment le premier ministre Harper fut sauvé des eaux par le ROC qui le recueillit dans un panier d’osier bleu le long du canal Rideau au soir du 2 mai 2011. Toutefois, au contraire de Moïse qui conduisit tout son peuple vers la Terre promise, notre pharaon semble avoir oublié une partie de son peuple envahi par les inon- dations qui sévissent en Montérégie, se contentant d’en- voyer une infime partie de ses légionnaires en terrains inondés pour des besognes auxquelles ils son voués, soit les situations d’urgence et le maintien de la qualité de vie! Pour ce qui est des tâches de nettoyage des débris, l’argu- ment d’Ottawa invoque une concurrence déloyale envers les firmes privées, comme si la détresse humaine se transi- geait en une occasion d’affaires à offrir aux entreprises privées. Et, pendant cette guéguerre stupide qui se déroule dans les hautes instances de notre gouvernement conserva- teur majoritaire, des milliers de sinistrés luttent désespéré- ment depuis des semaines contre les éléments d’une nature déchaînée pour assurer leur survie et tenter de sauver leur résidence. Et, pendant ce temps-là, notre pharaon national retire sa légion de l’immense région inondée au moment où des milliers de citoyens sont en désarroi devant l’ampleur des dégâts et des tâches de reconstructions! Les inondations en Montérégie… des événements qui ressemblent étrangement à la politique de George W. Bush en 2005 lors du passage de l’ouragan Katrina en Loui- siane, le président manifestant plus de hâte à déployer son armée en Irak que dans cet « état isolé »! Dans cette ligne de pensée, je me demande comment monsieur Harper aurait réagi si ces inondations s’étaient produites ailleurs dans « the rest of Canada »!

vigile.net tribune libre le 31 mai 2011 quebechebdo le 31 mai 2011

122 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Pas facile, la politique!

Souvent utilisée par les politiciens, la langue de bois incarne une forme d’expression n’apportant aucune infor- mation nouvelle, évitant de répondre à des questions em- barrassantes et utilisant un flot de paroles inutiles dans le but de noyer l’auditeur. En ce sens, la langue de bois se présente comme l’antagonisme entre la censure qu’elle véhicule et la liberté d’expression et de pensée. La langue de bois étant souvent reprochée aux poli- ticiens comme porteur d’un discours creux, il semble par ailleurs que les tenants d’un discours ouvert et sans détour n’aient pas plus de succès auprès de certains auditeurs. Aux qualificatifs d’élusif et de nébuleux attribués aux utilisa- teurs de la langue de bois, sont substitués ceux de despote et de dictateur aux politiciens ayant leur franc parler. Pour illustrer mon propos, demandez aux Montréa- lais leur opinion sur leur maire… puis, faites le même exer- cice auprès des citoyens de Québec relativement au leur! Pas facile, la politique, n’est-ce pas?

quebechebdo le 31 mai 2011

123 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Le plan nord de Bettman

Lorsque Gary Bettman clame sur tous les toits son intention de tout faire pour empêcher les déménagements des équipes de la LNH, sa crédibilité ne pèse pas lourd dans la balance si l’on considère le fait que pas moins de dix concessions de son circuit ont changé de lieu de résidence au cours des trente-cinq dernières années, soit de 1976 à 2011. Tout un palmarès d’excursions pour une ligue de hockey professionnelle qui se targue de vouloir conserver ses franchises! Enfin, lorsque l’on observe la direction des transferts, on constate qu’ils se sont effectués, soit sur la terre de l’oncle Sam, soit en direction sud lorsqu’ils ont immigré du Canada aux USA… sauf le dernier-né, celui d’Atlanta à Winnipeg. Est-ce à dire que Gary Bettman a changé son plan sud pour son plan nord, placé devant l’inévitable constat d’un climat où le hockey incarne le sport national de ses habitants?

quebechebdo le 2 juin 2011

124 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Arrive maintenant le temps d’un nouveau défi

En ces temps sombres où le rêve de l’accession au pays du Québec semble vouloir s’éclipser derrière une nébulosité stagnante, je vous offre ce petit poème puisé dans mes souvenirs en guise d’espoir d’un temps plus clément.

Il fut un temps pas si lointain Où des hommes et des femmes d’ici ont rêvé d’un pays Il fut un temps pas si lointain Où des hommes et des femmes d’ici se sont donné un défi

Mais ce temps, cet implacable temps A semé les graines perverses des ambitions Au détriment des profondes convictions De nos vaillants défricheurs d’antan

Puis, avec le temps vint un temps De piétinement sur le sol de nos aïeux Un temps nuageux où s’assombrirent les cieux Jusqu’à ce que le torrent inonde les champs

Cependant le temps, tolérant et patient A attendu patiemment le retour des paysans Qui, vaillamment, à nouveau, ont remis Le cap sur la création d’un pays

Il fut un temps pas si lointain Où des hommes et des femmes d’ici ont rêvé d’un pays Arrive maintenant le temps d’un nouveau défi Où des hommes et des femmes d’ici se donneront la main Pour réaliser enfin Ce grand et beau pays

vigile.net tribune libre le 9 juin 2011

125 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

La descente aux enfers

Le 16 avril 2011, lors du 16ième congrès du Parti québécois, obtient un vote de confiance de 93,08% de la part des quelque 1700 participants. « Nous nous dirigeons vers une victoire, une victoire qui pourra avoir des conséquences absolument formidables pour le Québec, lance-t-elle, émue, sur la scène du congrès. Ma victoire, c’est votre victoire. C’est la victoire d’un parti uni, d’un parti solidaire, d’un parti qui a le goût de proposer au peuple du Québec que nous nous donnions un pays. » Moins de soixante jours plus tard, le parti « uni et solidaire » vit l’une des pires crises de son histoire. Trois de ses ténors, Louise Beaudoin, Lisette Lapointe et Pierre Curzi quittent le bercail le 6 juin, suivis du député de Nicolet-Yamaska, Jean-Martin Haussant, le lendemain, ce dernier montant d’un cran sa critique envers son chef en lui suggérant de « penser à la souveraineté d’abord » et de démissionner, alléguant que « la souveraineté va se faire avec quelqu’un d’autre. » Bien sûr, la question fondamentale réside dans les raisons qui ont conduit à une telle descente aux enfers dans un laps de temps aussi court. En ce qui a trait aux évé- nements qui ont entouré le projet de loi privé 204, tous conviennent, y compris les quatre démissionnaires, qu’ils ne peuvent représenter un dossier assez important pour causer un tel cataclysme. Ces événements auront contribué tout au plus de prétexte pour faire déborder le vase qui déjà avait atteint son niveau de tolérance maximum avant que la saga sur l’amphithéâtre n’occupe toute la scène politique québécoise. Si on se fie aux déclarations des députés démission- naires, il semblerait que le nerf de la guerre se situe au niveau du style de leadership de Pauline Marois, jugé trop directif par certains députés du caucus péquiste. Reliée à cette attitude, ressort la ligne de parti, critiquée pour son caractère sclérosant, muselant les députés dans leurs →

126 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

opinions et leurs convictions jusque dans leurs votes à l’Assemblée nationale. À cette critique, Pauline Marois rétorque qu’elle écoute les membres de son caucus mais qu’en bout de ligne, quelqu’un doit prendre la décision, en l’occurrence, la chef du parti, conseillée par ses proches collaborateurs. À mon sens, le nœud du problème réside dans ce dilemme entre le processus de consultation et le processus de décision, une démarche qui demande du tact de la part du leader et de la maturité de la part de ceux qui doivent se rallier à une décision vis-à-vis de laquelle ils sont en désaccord. Toutefois, cette démarche de consultation demeure essentielle dans tout organisme qui respecte les principes de base de la démocratie. Quant à la sacro- sainte ligne de parti, elle ne devrait, en aucun temps, brimer la liberté de parole des députés, encore moins leur vote au moment de la présentation d’un projet de loi à l’ANQ. Je ne connais pas les qualités personnelles de Mme Marois pas plus que ses défauts. Toutefois, il me semble évident qu’elle possède une force de caractère remarquable et une détermination manifeste…une détermination qui pourrait être associée parfois à de l’entêtement. Néanmoins, pour avoir reçu un vote de confiance aussi élevé de la part des participants au congrès du 16 avril 2011, j’imagine qu’elle possède aussi le leadership nécessaire pour conduire ses troupes à la victoire lors des prochaines élections. Compte tenu de ces atouts indispensables à tout chef de parti politique, saura-t-elle rallier ses ouailles et surtout, pourra-t-elle conduire le peuple québécois à son indépen- dance ? En dernière heure, nous apprenons que Mme Marois fait amende honorable en s’excusant de ne pas avoir consulté son caucus sur le projet de loi privé 204… trop peu, trop tard? Des questions qui demeurent pour l’instant sans réponses!

vigile.net tribune libre le 8 juin 2011 cyberpresse.ca le 13 juin 2011

127 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Lettre ouverte à Mme Pauline Marois

Madame Marois,

Permettez-moi d’abord de vous citer un extrait de l’allocution que vous avez prononcée au Salon rouge de l’Assemblée nationale lors de votre assermentation à titre de députée de Charlevoix le 12 octobre 2007 :

« Ceux et celles qui me connaissent le savent bien et pourront vous le dire, je suis une femme d’écoute, une femme de parole et une femme d’action, une femme qui n’a jamais eu peur non plus de livrer les batailles qui s’impo- saient pour faire avancer le Québec. »

Mon intention n’est pas de revenir sur les motifs qui ont conduit les quatre députés péquistes à démissionner ni sur les événements qui ont entouré le dépôt du projet de loi privé 204, même si les derniers sondages, espérons-le, circonstanciels selon vos dires, laissent voir tout au moins une sentiment de mécontentement vis-à-vis les dernières décisions du PQ. Je voudrais surtout aborder ce qui me semble repré- senter le déclencheur de cette démobilisation contagieuse de certains militants de longue date du parti, soit le plan de gouvernance. S’il incarne la « bataille » que vous nous invitez à livrer, je vous avoue que très peu de militants rejoindront les rangs de votre armée, placée devant une stratégie mendiante de pouvoirs auprès d’Ottawa, émanant des relents nauséabonds de conditions gagnantes et des odeurs d’étapisme brûlé… en fait, rien pour apaiser l’ap- pétit vorace des indépendantistes à la diète depuis 1995!

128 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Par ailleurs, j’ai lu la plupart de vos allocutions prononcées lors des congrès auxquels vous êtes intervenue à titre de chef du PQ. À part les attaques répétées contre Jean Charest et vos élans oratoires faisant appel au senti- ment patriotique des délégués, vous mentionnez très rare- ment des propositions concrètes pour promouvoir la cause de l’indépendance du Québec! Eh bien, Mme Marois, si vous êtes « une femme d’écoute et une femme d’action », je vous incite fortement à « écouter » les sympathisants du Parti québécois et à « agir » dans le sens de leurs demandes! Pour tout dire, si vous êtes « une femme qui n’a jamais eu peur de livrer les batailles qui s’imposaient pour faire avancer le Québec », il est impérieux que vous passiez des paroles aux actes!

vigile.net tribune libre le 11 juin 2011 « Dernier acte » quebechebdo le 13 juin 2011

129 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Cloclo est parti

En apprenant le décès de Claude Léveillée, j’ai res- senti un grand vide comme si je venais de perdre un être cher! Puis, de magnifiques souvenirs sont remontés dans ma mémoire, tels son admirable talent de chansonnier, de parolier et de musicien. Toutefois, un personnage est venu prendre une place particulière dans mon album-souvenirs, c’est Cloclo, ce clown sympathique qui a habité l’imagi- naire des enfants dans le cadre de l’émission « Domino » diffusée sur les ondes de la télévision de Radio-Canada de 1957 à 1962. Parlant de ce personnage, Léveillée a déjà dit qu’il faisait chanter les enfants en s’accompagnant sur un piano, décoré d’accessoires variés, tels une poire à bicyclette, des fleurs ou des cages à souris. Un détail peu connu de la carrière du célèbre chansonnier, il a écrit des centaines de chansons pour les enfants. Il avait même conservé le cos- tume et les bottines de Cloclo, et son nez, qu’il arborait encore pour faire rigoler ses amis, était demeuré à sa portée dans sa chambre. Cloclo est parti et, avec lui, l’imaginaire débordant de Claude Léveillée. Grand merci à toi, Claude!

vigile.net tribune libre le 9 juin 2011 Le Devoir le 10 juin 2011 quebechebdo le 10 juin 2011 cyberpresse.ca le 14 juin 2011

130 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

À propos du combat de coqs

La dernière saga que se sont livrée le groupe des douze députés péquistes et Jacques Parizeau a donné lieu à une sorte de combat de coqs duquel il semblerait que nous devrions déterminer un gagnant. Lequel a raison? En fait, est-ce la vraie question que nous sommes appelés à nous poser? Ne pourrions-nous pas nous demander si, de ce « choc des idées » ne pourrait pas « jaillir la lumière »? Pourquoi faudrait-il en arriver à croire que nous devrions séparer l’ivraie du bon grain alors que les deux « opposants » sèment leurs grains dans le même champ, soit celui de l’accession à l’indépendance du Québec? Pourquoi et M. Parizeau et ces douze députés ne cesseraient-ils pas leurs débats oratoires stériles? À partir du moment où chacun s’est exprimé sur les motifs de ses interventions, ne serait-il pas préférable de signer la paix pour le plus grand bien de la cause souverainiste? Si nous pouvons ressortir une morale de cette histoire, c’est que tous les tenants de l’indépendance du Québec, peu importe leur âge ou leurs idées sur les moyens à prendre pour parvenir au pays du Québec, doivent se montrer réceptifs les uns aux autres et déterminer ensemble des consensus auxquels se rallier!

quebechebdo le 15 juin 2011

131 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Que reste-t-il du souvenir du PQ de 1968?

Il en est de l’histoire d’un parti politique comme de celle d’un individu. Avec le temps, il est appelé à vivre des hauts et des bas! Ainsi, le Parti québécois a connu ses heures de gloire et ses périodes de grande noirceur. Au- jourd’hui, il est confronté à une crise existentielle majeure.

Que reste-t-il aujourd’hui Du souvenir de ce 14 octobre 1968 Où est créé au Québec un parti Prônant la création d’un État Souverain de langue française?

Que reste-t-il aujourd’hui Du souvenir de ce 29 avril 1970 Où sont élus au Québec Les sept premiers députés du PQ Appelés à siéger à l’Assemblée nationale?

Que reste-t-il aujourd’hui Du souvenir de ce 15 novembre 1976 Où sont élus au Québec Soixante et onze députés du PQ Appelés à former le premier gouvernement péquiste?

Que reste-t-il aujourd’hui Du souvenir de ce 20 mai 1980 Où une parole venue du cœur A sonné l’espoir dans les oreilles des Québécois « À la prochaine fois! »?

132 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Que reste-t-il aujourd’hui Du souvenir de ce 30 octobre 1995 Où une province canadienne Est venue à un cheveu de devenir Le pays du Québec?

Que reste-t-il aujourd’hui Du souvenir des nobles ambitions du PQ? Il lui appartient maintenant De nous donner une réponse Avant de sombrer avec les rêves de ses fondateurs!

vigile.net tribune libre le 20 juin 2011

133 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

La Saint-Jean… beuverie ou party?

C’est bien connu, depuis bien des années, le tradi- tionnel rassemblement sur les plaines d’Abraham lors des fêtes de la St-Jean revêt un caractère festif, et, qui dit fête dit party! À cet effet, pouvez-vous imaginer un party sans alcool… surtout pour des jeunes? Actuellement, le débat semble tourner autour de la consommation d’alcool dans les rues de la Ville, ce qui, de toute façon est interdit en tout temps. Eh bien, contentons- nous d’appliquer les mesures de sécurité qui s’imposent à ces endroits! Pour le reste, place à la Fête!

quebechebdo le 15 juin 2011 Le Soleil le 22 juin 2011

134 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Naviguer entre le rêve et la réalité

Qui d’entre nous n’a jamais été envoûté par les paroles de Claude Léveillée ou bercé par sa musique? De « La légende du cheval blanc » à « Mon pays », nous sommes appelés à naviguer entre les ruisseaux calmes du rêve et les mers déchaînées de la réalité.

La légende du cheval blanc

Sur un cheval blanc je t'emmènerai Défiant le soleil et l'immensité Dans des marais inconnus des dieux Loin de la ville Uniquement nous deux Et des milliers de chevaux sauvages Feront un cercle pour nous isoler N'entends-tu pas toutes les guitares Criant de joie dans la chevauchée Sur un cheval blanc je t'emmènerai Défiant le soleil et l'immensité Dans les marais inconnus des dieux Loin de la ville Uniquement nous deux Pourtant je sais que ce n'est qu'un rêve Pourquoi faut-il que ce ne soit qu'un rêve Mais l'hymne à l'amour je l'entends déjà J'entends déjà son alléluia Alléluia

Mon pays

Mon pays c’est grand à se taire C’est froid, c’est seul C’est long à finir, à mourir Entendez-vous les vents, les pluies, les neiges et les forêts ? Mon pays quand il te parle →

135 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Tu n’entends rien tellement c’est loin… loin… loin… loin… Entendez-vous les vents, les pluies, les neiges et les forêts ? Dans mon pays, les gens se taisent Endurent, apprennent Et se cramponnent aux dures semaines Entendez-vous les vents, les pluies, les neiges et les forêts ? Et que veux-tu que je te dise de plus ? Que mes pères au lieu de s’en aller s’instruire Pour survivre se devaient de construire Et que maintenant arrachent et fracassent Arbre et nature Pour au plus vite s’inscrire dans le bien-vivre Dans mon pays les gens se taisent…

Toute l’œuvre de Claude Léveillée arpente ces sen- tiers tortueux où se côtoient la beauté des paysages à ad- mirer et les troncs d’arbres à enjamber, où se marient le rêve du « cheval blanc défiant le soleil et l’immensité » et la dure réalité de ses pères qui « au lieu de s’instruire pour survivre se devaient de construire » Telle est l’héritage de Claude Léveillée… naviguer entre le rêve et la réalité sans jamais perdre espoir dans la réalisation de nos rêves. À preuve, malgré les obstacles à surmonter tout au cours de ce combat engagé par ses pères, Léveillée nous lance un appel pressant au bien-vivre:

« Et que maintenant arrachent et fracassent Arbre et nature Pour au plus vite s’inscrire dans le bien-vivre »

En cette saison d’eaux agitées qui déferlent sur le territoire du Québec, je me souviens de l’héritage de Claude Léveillée!

vigile.net tribune libre le 22 juin 2011

136 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Bonne et belle Saint-Jean à tous les Québécois

Malgré toutes les phobies qui entourent les célébra- tions de la Saint-Jean à Québec cette année, je souhaite à tous les Québécois de célébrer leur fête nationale dans la joie, convaincu qu’ils sauront se comporter de façon civi- lisée pour la plupart et ce, malgré les écarts de conduite que certains jeunes et moins jeunes commettront! Dans tout party de famille se produisent des situa- tions ennuyeuses que les « plus sages » vont pallier par des attitudes tolérantes, voire parfois dissuasives. C’est l’appel au gros bon sens qui réussit la plupart du temps à désa- morcer la situation embarrassante pour les autres membres de la famille. Il en va de même des manifestations monstres qu’entraînent les festivités de la Saint-Jean. À chacun de nous de profiter au maximum de cette fête et d’intervenir, le cas échéant, auprès d’un fêtard un peu trop entreprenant! Bonne et belle Saint-Jean à toutes les Québécoises et tous les Québécois!

vigile.net tribune libre le 24 juin 2011

137 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Toujours vivant

Je reviens d’aller voir le film « Gerry » incarné par Mario Saint-Amand qui, en passant, offre une performance magistrale dans le rôle Gerry Boulet. En entendant les paroles de la chanson « Toujours vivant », je n’ai pas pu m’empêcher de les associer à un sentiment de fierté de faire partie de cette race qui veut laisser sa trace en persistant à regarder en avant et à aller jusqu’au bout. Aussi, ai-je cru opportun, en cette journée de la fête nationale des Québé- cois, de vous transcrire les paroles de cette chanson…

Je suis celui qui marche Quand l'bonheur en arrache Quand l'amour le chatouille Quand la vie le bafouille (Je suis...) Toujours vivant Je suis celui qui r'garde en avant

Je suis celui qui lutte Quand la vie le culbute Je retombe sur mes bottes Les pieds dans la garnotte (Je suis...) Toujours debout Je suis celui qui va jusqu'au bout

Je suis celui qui frappe Dedans la vie À grands coups d'amour...

Je suis de cette race Qui veut laisser sa trace En graffitis fébriles Sur le béton de ville (Je suis...) Toujours vivant Je suis celui qui r'garde en avant →

138 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Je suis celui qui frappe Dedans la vie À grands coups d'amour...

Je suis celui qui passe Quand les autres se tassent Au bord de la routine

Je suis celui qui spine Et qui reste vivant Je suis celui qui r'garde en avant

Je suis celui qui fonce La tête dans les ronces Qui jamais ne renonce Au plaisir d'être libre... Et toujours debout Je suis celui qui va jusqu'au bout

Je suis celui qui frappe Dedans la vie À grands coups d'amour...

Je suis celui qui frappe Dedans la vie À grands coups d’amour…

vigile.net tribune libre le 24 juin 2011

139 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Tous les chemins mènent à Rome

J’ai bien aimé la caricature dans Le Soleil du 28 juin où nous pouvons admirer Régis Labeaume montrant fière- ment la nouvelle maquette du futur amphithéâtre de la ville de Québec construit sur le modèle du Colisée de Rome! Parlant de ce légendaire monument historique romain, sa restauration a été confiée à un entrepreneur privé qui a accepté de faire un don d’une valeur de 35 millions $, pro- fitant par ailleurs d’une visibilité sans précédent en asso- ciant le nom de son groupe au prestigieux monument. Connaissant l’imagination foisonnante de notre maire, peut-être pourrait-il tenter une telle approche auprès des hommes d’affaires de la région qui pourraient être inté- ressés par la restauration du Colisée Pepsi actuel!

quebechebdo le 28 juin 2011

140 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Mgr lacroix, un homme authentique

Par-delà le faste des cérémonies protocolaires qui ont entouré la remise du pallium sur les épaules de Mgr Gérald Cyprien Lacroix des mains de Benoît XIV à la basilique Saint-Pierre le 29 juin 2011, c’est le sourire cha- leureux du nouvelle archevêque de Québec qui a passé la rampe! Mgr Lacroix, par sa grande simplicité et son authen- ticité débordante, entouré pour cette cérémonie qu’il décrit lui-même « empreinte de fébrilité intérieure », de ses parents et de ses frères et sœurs, se donne comme missions de passer le flambeau aux nouvelles générations et de rejoindre les jeunes. « Les gens de Québec vont l’adorer parce qu’il est proche des gens, qu’il aime leur parler, qu’il ne se donne pas d’airs et qu’il reste toujours lui-même. » a déclaré une des sœurs de l’archevêque après la cérémonie. Restez toujours vous-même, Mgr Lacroix… c’est la meilleur façon de demeurer près des Québécois, des gens authentiques!

cyberpresse.ca le 3 juillet 2011

141 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Une approche didactique de l’indépendance

J’étais en quatrième année de mes études primaires. J’avais à peine dix ans! Cette journée-là, notre professeur, un très grand monsieur, surmonté d’une toute petite tête, nous avait initiés à la proposition subordonnée. Aussitôt arrivé à la maison, emballé par mes nouvelles connais- sances, je fis part à ma mère que nous avions appris, dans la journée, la notion de proposition subordonnée. Spontané- ment, elle me demanda alors en quoi consistait cette nou- velle notion. Bouche bée, je ne sus quoi répondre. Beaucoup plus tard, lorsqu’à mon tour, je devins enseignant, je fus placé devant le même dilemme. Puis, l’expérience aidant, je me suis mis à réfléchir sur ces con- cepts et à les enseigner à mes élèves dans un esprit de «compréhension». C’est ainsi que la «subordonnée» devint une phrase dépendante, au même titre que mes élèves l’étaient, soient dépendants de leurs parents, tout au moins financièrement. Dans des termes semblables, je leur expli- quai la notion de la proposition indépendante. Dès lors, je vis peu à peu des yeux s’agrandir et je sentis des oreilles plus attentives parce que les élèves se mirent à «com- prendre» les concepts dont je leur parlais. Peut-être que si nous adoptions une telle approche didactique concernant le concept de l’indépendance, verrions- nous « peu à peu des yeux s’agrandir » et sentirions-nous « des oreilles plus attentives » parce que nos auditeurs se mettraient à « comprendre » le concept dont nous leur parlons!

cyberpresse.ca le 5 juillet 2011

142 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Le mot de la fin

Le verdict de non-responsabilité criminelle du meurtre de ses deux enfants envers Guy Turcotte suscite, à juste titre, des réactions émotives de révolte envers notre sys- tème judiciaire. Comment un père, après avoir raconté à la cour dans les moindres détails les circonstances atroces dans les- quelles il a poignardé ses enfants, peut-il s’en tirer avec un tel verdict? Pourtant, après douze semaines d’un procès extrêmement médiatisé et six jours de délibération, les onze jurés en sont arrivés à la conclusion que Guy Turcotte n’était pas en possession de tous ses moyens lorsqu’il a posé ce geste insensé. Toutefois, au-delà des sentiments de colère que nous pouvons ressentir à l’endroit d’un tel verdict, je crois que nous devons nous tourner vers les séquelles profondes qui marqueront à jamais les proches des familles éprou- vées. Et, par-dessus tout, j’aimerais laisser le mot de la fin à Isabelle Gaston, la mère d’Olivier et d’Anne-Sophie, lorsqu’elle a déclaré, au sortir de la cour, que les adultes, en aucune circonstance, n’ont un droit de vie ou de mort sur les enfants et que, peu importe le verdict qui serait tombé sur son ex-conjoint, il ne lui aurait pas fait retrouver ses enfants.

cyberpresse.ca le 6 juillet 2011 quebechebdo le 19 juillet 2011

143 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Un mur de silence autour du bruit

Après trente ans d’une lutte constante entre un re- groupement de résidents vivant le long de l’autoroute Lau- rentienne et les différents paliers de gouvernements, le groupe, représenté par Maurice Filion, ex-directeur-gérant des Nordiques, qui réclame la mise en place de mesures pour atténuer le bruit, a obtenu gain de cause de la cour d’appel qui reconnaît la légitimité d’un recours collectif dans cette affaire.

Par ailleurs, on aurait pu croire que les autorités de la ville de Québec appuieraient une telle démarche puisque, en 2009, pendant sa campagne électorale, Régis Labeaume avait affirmé que le bruit de l’autoroute Laurentienne n’était qu’un vieux débat et qu’il n’attendrait pas après le ministère des Transports pour agir. À cette époque, Michelle Morin-Doyle, la conseillère du district, avait promis l’érec- tion d’un mur végétal. Pourtant, récemment, un porte-parole de la Ville a fait savoir que le règlement du problème était sous la juri- diction du ministère des Transports. En ce qui a trait à Mme Morin-Doyle, les appels envoyés par les responsables du regroupement demeurent sans retour. Il semble bien que l’équipe Labeaume ait décidé de dresser « un mur de silence autour du bruit »!

quebechebdo le 5 juillet 2011 Le Devoir le 8 juillet 2011 « Le silence autour du bruit »

144 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Prisonnier de sa folie meurtrière

Le verdict rendu contre Guy Turcotte soulève l’indi- gnation et la colère de la part du public. Dans le conscient collectif, un crime d’une telle cruauté est inacceptable et doit être puni sévèrement et de façon exemplaire. La justice ne peut octroyer un passeport pour la liberté à ce père qui a assassiné froidement ses deux enfants simplement sous prétexte qu’il a été victime d’un élan de folie passagère. Sans vouloir minimiser l’atrocité d’un crime aussi odieux ni justifier le comportement inhumain de Guy Tur- cotte, je suis convaincu que cet homme est condamné à une peine d’emprisonnement à perpétuité dans son propre corps où il demeurera à jamais prisonnier de sa folie meurtrière.

cyberpresse.ca le 8 juillet 2011 « Vos réactions au verdict de non responsabilité criminelle du Dr Guy Turcotte » quebechebdo le 19 juillet 2011

145 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Un alpiniste québécois défie la « règle »

En portant secours à un porteur pakistanais le 4 juillet à 5500 m d’altitude dans le massif Karakoram, à la frontière sino-pakistanaise dans l’Himalaya, l’alpiniste québécois Louis Rousseau a défié la règle non dite à l’effet qu’il ne faut pas se soucier de secourir les porteurs, sous prétexte que les sauvetages en haute altitude sont trop dan- gereux et qu’ils mettent en péril le succès des expéditions. Depuis quand le statut d’une personne en danger de mort doit-il intervenir dans l’urgence des secours à lui envoyer? Comment auraient réagi les porteurs pakistanais qui ont refusé de porter secours à un de leurs confrères si la personne souffrant gravement du mal d’altitude comme ce porteur avait été un alpiniste? De sérieuses questions qui devraient être posées à ces porteurs irresponsables et aux nombreux autres qui obéissent possiblement à la même « règle » si nous voulons éviter de telles attitudes inacceptables qui, en plus de causer la mort d’un homme, auraient laissé, dans le cas présent, six enfants orphelins!

cyberpresse.ca le 14 juillet 2011 quebechebdo le 19 juillet 2011

146 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Face au pardon

Lors de son plaidoyer de culpabilité pour agressions sexuelles auprès de 13 garçons de 12 à 16 ans entre 1979 et 1983, le rédemptoriste Raymond-Marie Lavoie a présenté ses excuses par la lecture d’un texte intitulé « Excuses et demande de pardon envers mes victimes ». Au-delà de la haine et du mépris que nous pouvons ressentir envers les gestes dévastateurs posés par le prêtre sur ces jeunes, la demande de pardon s’adresse à eux et la réponse doit, par conséquent, venir d’eux. À mon sens, Raymond-Marie Lavoie, selon son propre terme, est un homme « dévasté ». Quant aux vic- times, je suis convaincu que l’aveu de regret de la part du rédemptoriste ne pourra à lui seul panser les plaies pro- fondes laissées dans leur être. En ce qui a trait au pardon imploré par l’agresseur à ses victimes, il leur appartient in- dividuellement de l’accueillir ou de le rejeter.

Le Soleil le 18 juillet 2011 « Le vrai pardon » quebechebdo le 19 juillet 2011

147 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Attaques pernicieuses d’André Arthur

Battu le 2 mai dernier par une candidate du NPD, comme à peu près tous les autres députés du Québec tous partis confondus, l'ex-député de Portneuf, André Arthur, a bien du mal à digérer sa défaite. Sur les ondes du FM 93, l'ex-animateur de lignes ouvertes, qui n'a jamais hésité à enguirlander comme du poisson pourri ses adversaires, a traité Élaine Michaud, la nouvelle députée de Portneuf qui lui a infligé une cuisante défaite, une militante et étudiante de 24 ans à l'École nationale d'administration publique, de «grosse fille aux dents pas propres», au cours d'une en- trevue accordée le 6 juillet dernier Élaine Michaud, faisant preuve d'un tact et d'un calme remarquables, n'a pas élaboré sur les commentaires de son prédécesseur, se contentant de dire que les attaques personnelles peu surprenantes venant de sa part, constituent de la «vieille politique». Combien de temps encore devra-t- on entendre Arthur déblatérer sur les ondes? Quand se can- tonnera-t-il à l'intérieur des quatre parois de son autobus pour enfin nous libérer de ses basses et insipides attaques contre ceux et celles qui ne pensent pas comme lui ?

cyberpresse.ca le 18 juillet 2011

148 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

L’indépendance en héritage

À une époque déterminante où nous aspirons à notre indépendance et que nous serons appelés à léguer à nos enfants et nos petits-enfants une terre et des valeurs qui nous sont propres, qu’avons-nous à leur offrir en héritage sur cette terre du Québec? Le sens de l’effort et de la persévérance ou l’illusion d’une réussite sans effort? L’attachement à notre culture francophone ou le délaissement de nos origines au profit d’un biculturalisme utopique La défense de notre identité ou le piège d’une iden- tité mondialiste? L’initiation aux grands interprètes de la chanson qué- bécoise ou la prédominance des interprètes anglophones? La promotion des écrivains du Québec ou la vacuité des émissions de télé-réalité? À mon sens, nous devons nous poser ces questions fondamentales dès maintenant et y apporter des réponses conformes à nos valeurs si nous voulons être écoutés et compris de notre jeunesse quand nous lui présenterons notre projet de pays. En fait, désirons-nous leur présenter un pays bien ancré dans ses racines de fiers et courageux bâtisseurs qui ont inspiré, par leur persévérance, tant de nos grands paroliers, ou un îlot envahi par une culture étran- gère, envoûtée par le glamour et l’illusion de l’immédiateté et de la durabilité des réussites personnelles?

quebechebdo le 19 juillet 2011

149 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Le revers de la médaille

Il est bien loin le temps où les Vigneault, Charlebois, Beau Dommage, Séguin et autres compositeurs-interprètes québécois monopolisaient les espaces des spectacles d’où- verture et de fermeture du Festival d’été de Québec! Sans vouloir passer pour un éteignoir, j’aimerais proposer ces quelques réflexions aux organisateurs du Festival. D’entrée de jeu, force nous est de constater que les Elton John et Metallica ont attiré sur les Plaines D’Abraham des centaines de milliers de spectateurs. Ce n’est pas pour rien que Daniel Gélinas a classé, dans son palmarès des « top cinq » des derniers Festivals, les noms de Mc Cartney, Black Eyed Peas, Elton John, Metallica… et Céline Dion, soit quatre groupes ou interprètes anglophones sur cinq! Si M. Gélinas voulait contribuer à accorder plus de visibilité au Festival d’été de Québec, on peut affirmer sans le moindre doute qu’il a accompli sa mission, d’autant plus que les médias y ont contribué considérablement en accor- dant la une de leur quotidien de la Capitale nationale à ces super-stars internationales. Mon intention n’est pas ici de renier le talent de ces vedettes, mais plutôt de vous amener à vous poser quelques questions… entre autres, dans une ville où la très forte majorité de ses habitants sont francophones, n’y aurait-il pas lieu de mettre en évidence les talents de chez nous? En plaçant à la une les performances des artistes anglophones, les médias ne contribuent-ils pas à entretenir le mythe de la super-star anglophone au détriment de nos talents francophones? Au bilan de notre Festival d’été, qu’est-ce que les jeunes vont retenir… Metallica ou Jean-Pierre Ferland? Les organisateurs du Festival ne devraient-ils pas envisager de rétablir l’équilibre entre les deux cultures pour le plus grand profit de notre jeunesse québécoise? Enfin, si les retombées économiques d’un tel Festival sont indé- niables, qu’en est-il des retombées culturelles?

quebechebdo le 19 juillet 2011 Le Devoir le 20 juillet 2011 cyberpresse.ca le 20 juillet

150 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Le Saint-Laurent, porteur de rêves!

En entreprenant le 19 juillet, le parcours à la nage sur le fleuve Saint-Laurent entre Québec et Matane, sur une distance de 350 kilomètres, la Québécoise de 31 ans, ori- ginaire de Cap-Rouge, Heidi Levasseur tente de devenir la première personne à réaliser cet exploit! En plus de la satisfaction personnelle reliée à un tel défi, la nageuse espère sensibiliser les gens à l’importance de la qualité de l’eau, rappelant à cet effet, que lors de son périple entre Montéal et Québec en 2010, elle avait été ma- lade à cause de la mauvaise qualité de l’eau du fleuve. La réalisation du rêve d’Heidi Levasseur permettra d’amasser des fonds pour les organismes jeunesse du Bas- Saint-Laurent et Opération Enfant Soleil. Enfin, à chacune des quatorze étapes de son parcours, Heidi en profitera pour échanger avec les gens et partager avec eux sa philosophie personnelle, soit de réaliser ses rêves à travers le dépasse- ment de soi. À cet effet, les personnes intéressées seront invitées à écrire leurs rêves sur un bout de papier qui sera déposé dans une bouteille géante. Heidi Levasseur… une ambassadrice du Saint-Laurent comme porteur de rêves!

quebechebdo le 20 juillet 2011

151 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Robinson contre Goliath

Plus de seize après le début du litige qui oppose l’auteur et illustrateur Claude Robinson à Cinar, France Animation et RavensBurger Film, un nouveau chapitre vient d’être écrit par la Cour d’appel du Québec qui confirme que l’œuvre « Robinson Curiosité » a été plagiée tout en rédui- sant de moitié les indemnités qui lui avaient été accordées en 2009 par la Cour supérieure. Une demi-victoire morale pour Claude Robinson qui risque de vivre d’autres péripéties dans cette saga puisque les producteurs pris en défaut envisagent sérieuse- ment, et disons-le clairement, ajouter l’injure à l’insulte, porter leur cause jusqu’en Cour suprême, prétextant que la moitié du chemin avait été parcourue et qu’ils s’attendaient toujours à une victoire à la fin des procédures judiciaires! Si tel était le cas, nous assisterions, encore une fois, à la victoire d’une justice de basse cour où les recours abusifs et onéreux des riches auraient eu raison des moins bien nantis! Une histoire qui ressemble étrangement au récit biblique du combat entre David et Goliath! En espérant que Claude Robinson, au moyen de sa fronde, jettera à terre ces vautours… pour son plus grand soulagement et, par-dessus tout, la reconnaissance légitime des droits d’auteur!

cyberpresse.ca le 23 juillet 2011 quebechebdo le 23 juillet 2011

152 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Le malheur des uns…

La présidente du chantier maritime des Méchins, Denise Verreault, n’a visiblement pas digéré l’aide finan- cière du gouvernement dans la prise en charge des chantiers Davie par un consortium formé de la compagnie ontarienne Upper Lakes, de la firme québécoise SNC-Lavallin et de la multinationale sud-coréenne Daewo. Dans ses doléances, Mme Verreault invoque la concurrence déloyale et affirme que la relance de la Davie dégénérera en catastrophe éco- nomique pour sa firme, pour des centaines d’emplois, pour des sous-traitants et pour des commerces de sa région. Quant à Clément Gignac, le ministre du Développe- ment économique, de l’Innovation et de L’exportation, il cachait mal sa colère au lendemain des déclarations de Denise Verreault, alléguant, entre autres, le fait qu’au cours des 15 dernières annéesk, le chantier maritime des Méchins a reçu 20 millions$, dont 15 millions$ provenant de sub- ventions, le reste, de garanties de prêts d’Investissement Québec. Compte tenu de la relance économique que suscitera la réouverture des chantiers Davie, j’ai bien peur que Mme Verreault doive avaler sa pilule avec le vieil adage qui dit que « le malheur des uns fait le bonheur des autres »!

quebechebdo le 23 juillet 2011 cyberpresse.ca le 29 juillet 2011

153 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

L’exception fait la règle?

La dernière saga juridique, entamée entre Tristane Banon et Dominique Strauss-Kahn, relance le débat sur les soupçons quant à la véracité des plaintes portées par les femmes au sujet d’agressions sexuelles dont elles ont été victimes. Selon Karine Tremblay, porte-parole des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel, 46% des femmes rencontrées dans les CALACS attendent 13 ans ou plus avant même d’aller chercher de l’aide. Les données tirées des orientations gouvernemen- tales en matière d’agressions sexuelles estiment que 90% de ces crimes ne sont pas déclarés à la police, les obstacles au dévoilement par les femmes agressées étant principale- ment la honte, la culpabilité, la peur, notamment celle de ne pas être crues. Quant aux médias, ils s’empressent de sauter sur les histoires de fausses allégations, contribuant de la sorte à donner un portrait erroné de la problématique de la vio- lence sexuelle. Pourtant, les statistiques estiment que le taux de fausses allégations en matières de crimes est de 2%, les agressions sexuelles n’ayant aucune raison de différer de ce pourcentage. Pour toutes ces raisons, il m’apparaît urgent que, comme société, nous admettions que la violence sexuelle est un fléau auquel nous devons faire face et surtout apporter des solutions, au lieu de minimiser son impact sous l’excep- tion de fausses allégations qui seraient devenues la règle!

quebechebdo le 28 juillet 2011

154 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Il rêvait d’être premier ministre!

En s’attaquant sauvagement à des jeunes travail- listes réunis sur l’Île d’Utoya pour participer au camp d’été du parti, le tueur fou, Anders Behring Breivik, a tué dans l’œuf des jeunes qui aspiraient devenir les leaders de de- main! Parmi eux, se trouvait Anders Kristiansen, un garçon de 18 ans qui rêvait d’être premier ministre depuis qu’il avait 5 ans, comme l’a raconté sa mère à un quotidien norvégien. Comme tous ses compagnons qui ont péri dans cette hécatombe sordide, Anders incarnait le sang neuf de la gauche norvégienne. Au moment où les premiers coups de feu retentissent sur Utoya, le jeune Kristiansen se rue sur les tentes du campement pour alerter ceux qui sont en train de se reposer. Un des rescapés racontera lui devoir la vie! Ouvert sur le monde et soucieux des autres, Anders Kristiansen fait partie d’une longue liste de disparus derrière laquelle se dessine un antiportrait de Breivik, décrit comme un être glacial et hors du monde! Face à un dénouement aussi tragique, nous demeu- rons impuissants et consternés pour toutes ces familles qui vivent un deuil aussi inattendu que cruel. Il ne reste plus qu’à espérer que les graines semées par ces jeunes victimes apportent leur semence de liberté, non seulement en Nor- vège, mais partout sur cette planète qui en a bien besoin!

quebechebdo le 1er août 2011

155 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Le hockey dans la peau… sans la violence

Conçue par Pierre Boileau en collaboration avec le Festival d’été, l’exposition « Le hockey dans la peau » sera présentée à Espace 400ième entre le 2 août et le 27 novembre 2011. Toutefois, à la demande de la Ligue natio- nale de hockey, les responsables de l’exposition ont dû re- tirer une partie de la présentation qui portait sur la violence, entre autres, sur les commotions cérébrales dans le hockey professionnel. Pourtant, vers la fin-décembre 2010, un total de 33 commotions cérébrales avaient déjà été déclarées par les thérapeutes des équipes de la LNH, soit le même nombre que la saison précédente, alors que de nouveaux règlements ont été ajoutés pour pénaliser plus sévèrement les auteurs des coups portés à la tête! À titre d’argument pour justifier sa demande d’exclure la partie portant sur la violence, la LNH invoque « qu’elle n’est pas à l’aise avec ça! » Quant à moi, j’aurais été « plus à l’aise » avec une exposition qui montre le hockey sous toutes ces facettes, y compris la violence… tout au moins pour susciter le débat autour de cette bête noire du hockey qui doit être dénoncée haut et fort et réprimée à tout prix!

quebechebdo le 3 août 2011

156 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Félix en tournée

Pour souligner le 100ième anniversaire de la naissance de Félix Leclerc en 2014, sa fille Nathalie, directrice géné- rale de l’Espace Félix-Leclerc, situé à Saint-Pierre-de-l’Île- d’Orléans, est à mettre sur pied une exposition itinérante dont l’objectif est d’abord de faire connaître aux jeunes du Québec son illustre père. Lorsque Félix s’est éteint il y a 23 ans, Nathalie, alors âgée de 19 ans, craignait que le souvenir de son père ne soit oublié. Même si, avec les années, elle constate avec joie que l’œuvre de son père passe à travers le temps, elle souhaiterait que les écoles du Québec le fassent découvrir davantage aux jeunes… ne serait-ce que de leur faire la lecture de quelques textes de celui qui a été le premier chansonnier québécois à se produire en Europe! En remettant « Félix en tournée » à l’occasion de cette exposition itinérante, peut-être que Nathalie arrivera à faire entrer enfin son père dans les enceintes des salles de classes de ce pays du Québec que Félix a tant chanté!

quebechebdo le 4 août 2011

157 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Les dessous d’un secret bien gardé

L’effondrement sous le tunnel Ville-Marie soulève bien des questions, notamment au chapitre de la sécurité. La douzaine d’automobilistes qui venaient de franchir le tunnel au moment de la catastrophe s’en sont tirés à bon compte cette fois-ci. Toutefois, à la roulette russe, la chance n’est pas toujours au rendez-vous! On n’a qu’à se rappeler les cinq morts et les six blessés graves causés par l’effondrement du viaduc de la Concorde en 2006, à la suite duquel le rapport de la com- mission Johnson, un an plus tard, proposait au ministère des Transports du Québec tout un train de mesures pour éviter de nouveaux effondrements, entre autres, d’augmenter le nombre d’inspecteurs. Depuis lors, même si l’enveloppe budgétaire consa- crée à la réfection des infrastructures a quintuplé, les res- sources humaines nécessaires pour encadrer l’opération n’ont pas augmenté. En plus, 90% des inspections sont réalisées par des firmes privées qui se contentent souvent d’inspections visuelles. Mais là où le bât blesse dangereusement, c’est que l’on vient d’apprendre que les rapports du MTQ signalaient déjà en 2008 le risque de chute de béton au tunnel Ville- Marie. Il semblerait que la règle officielle du ministère soit de garder le secret pour ne pas affoler la population! En réalité, j’ai plutôt l’impression que les jeux de coulisses engendrés par l’octroi de contrats au privé priment encore une fois sur la sécurité publique!

quebechebdo le 2 août 2011 Le Soleil le 6 août 2011 « Les dangers du secret »

158 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

La résignation face à l’acceptation

Dans les minutes qui ont suivi le verdict de non- responsabilité criminelle envers Guy Turcotte, le père de ses deux enfants, Isabelle Gaston s’était montrée résignée tout en ajoutant que les adultes, en aucune circonstance, n’avaient le droit de vie ou de mort sur leurs enfants. Quelques semaines plus tard, avouant que comme citoyenne, elle n’avait pas le choix de se plier au verdict des jurés, elle n’avait pas par ailleurs à l’accepter ni à ne pas le dénoncer. Et, pour ce faire, elle entend contester l’article 16 du code criminel qui porte sur la défense pour troubles mentaux, en particulier le trouble d’adaptation avec anxiété et humeur dépressive, celui dont souffrait Guy Turcotte au moment de la tragédie. Quoiqu’elle admette que son ex-conjoint souffrait d’une grande détresse pour avoir posé un geste aussi sordide, elle invoque par ailleurs qu’il aurait dû mettre en sécurité ses enfants et s’empresser d’aller chercher de l’aide. De plus, elle ajoute qu’en tant qu’urgentologue côtoyant souvent des personnes atteintes de troubles mentaux, elle se montre en désaccord avec le portrait de Guy Turcotte qu’ont dressé les psychiatres devant les jurés. Quoique le mouvement de solidarité puisse avoir une certaine influence sur le rebondissement de Mme Gaston dans cette affaire très médiatisée, je demeure con- vaincu que, comme société, nous avons le devoir de pousser les tribunaux à faire toute la lumière dans cette cause qui vient toucher au cœur même de notre système judiciaire, soit une justice équitable pour « toutes » les parties impliquées dans l’acte d’accusation. Que la justice suive donc son cours!

quebechebdo le 8 août 2011

159 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Une école émerge du séisme

En janvier 2010, Alexandra Duguay, une employée de l’ONU, est décédée à Port-au-Prince dans le séisme qui a frappé Haïti. Au moment de prendre sa décision de partir pour Haïti, la mère d’Alexandra, Marie-Dominique Bédard, n’était pas très enthousiasmée par le projet de sa fille. Néanmoins, pour pouvoir participer au rêve d’Alexandra, sa mère lui suggéra de s’impliquer dans une œuvre à la- quelle elle pourrait participer, tout en demeurant au Québec. Lors d’une visite à l’île à Vache à l’institution de sœur Flora, Alexandra a été bouleversée devant l’état dé- labré de la maternelle et les conditions désuètes dans lesquelles les professeurs travaillaient. À partir de ce mo- ment-là, elle s’est donné comme mission de pallier ces écueils malsains à l’intérieur de l’orphelinat de sœur Flora et de permettre aux enfants qui le fréquentent de bénéficier d’un environnement plus propice à leur épanouissement. Pour ce faire, Alexandra recueille plus de 1000$ par la tenue d’une vente aux enchères dans sa maison en Haïti. Le 31 décembre, elle organise un réveillon pour les enfants de l’orphelinat…dix jours plus tard, elle succombe dans le séisme! Depuis lors, Marie-Dominique Bédard a décidé de mener à terme le projet de sa fille. C’est ainsi qu’elle a pu recueillir, avec l’aide de ses amis, la somme de 60 000$, laquelle contribuera à combler en partie les dépenses de 155 000$ nécessaires pour la construction de quatre nou- velles classes pour les élèves de maternelle de même que la rénovation des locaux de l’école primaire. Marc-André Franche, le conjoint d’Alexandra, a, pour sa part, conclu une entente avec une fondation locale pour combler la différence. En se rendant en Haïti au début d’octobre 2011 pour remettre à sœur Flora les clés de « l’école Alexandra », Marie-Dominique Bédard aura donné un sens à la mort de sa fille en faisant émerger une école du séisme en souvenir d’Alexandra Duguay!

quebechebdo le 9 août 2011

160 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

L’autopsie du pourboire

En lisant l’article de Jean Pascal Lavoie publié dans Le Soleil du 10 août sous le titre « Un sou, un seul! », j’ai eu l’impression que le pourboire au restaurant subissait une autopsie finement décortiquée au scalpel! En fait, la question soulevée a trait au degré de satisfaction du service au table dans les restaurants en relation avec le pourboire à verser. Et, pour pallier cette difficulté, Denise Bisson, par l’entremise de son entreprise « Le remarquable », propose, dans ses conférences sur l’étiquette, une manière « bien claire » de signifier son insatisfaction : un seul sou de pourboire! Mais, car il y a de « gros mais », précise Mme Bisson, il convient de distinguer la qualité des plats de celle du service, alléguant, à juste titre, que le serveur n’est pas responsable des attentes du client vis-à-vis la nourriture qu’il lui apporte de la cuisine du restaurant qu’il a choisi. Autre « mais » non négligeable, toujours selon Mme Bisson, un serveur embourbé dans une affluence non- prévue ou non-assumée par le restaurateur n’a pas à être pénalisé par un surplus de travail pour lequel il n’a aucune responsabilité. Finalement, si le service, sans raison apparente, est exécrable, en ce sens que le client poireaute à sa table depuis une vingtaine de minutes sans que le serveur ne soit venu lui présenter un verre d’eau ou lui offrir un apéritif, il devrait alors lui signifier son mécontentement « claire- ment » en lui laissant un sou de pourboire. En réalité, il me semble que l’étiquette la plus élé- mentaire concernant le pourboire dans les restaurants de- vrait s’articuler autour du « gros bon sens » et qu’une re- marque au serveur concernant votre impatience pourrait être entendu plus « clairement » et surtout recevoir un meilleur accueil que le versement d’un mesquin pourboire d’un sou! Qui sait, peut-être que d’autres « mais » sont cachés quelque part à votre insu!

quebechebdo le 12 août 2011

161 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Un projet ambitieux et méritoire

Bien que l’intention avouée des membres du conseil municipal de Burlington, dans l’état du Vermont, soit d’attirer davantage de Québécois, en adoptant à l’unani- mité, une résolution visant à faire la promotion du français dans les écoles, les restaurants et l’affichage, on doit y reconnaître un certain mérite en ce qui a trait à la promo- tion du français chez l’oncle Sam même si cette résolution ne comporte que des mesures incitatives. Le responsable de la motion, le conseiller municipal Paul Decelles, désire reconnaître, par sa proposition, l’héri- tage historique francophone de la ville tout en soulignant sa reconnaissance envers les nombreux Québécois qui vien- nent visiter la ville de Burlington à chaque année à travers un accueil plus chaleureux dans leur langue. À partir du moment où la résolution sera davantage connue, estime M. Decelles, l’effet d’entraînement per- mettra d’amener progressivement toute la communauté commerciale à accorder une plus grande place au français dans l’espoir que Burlington devienne petit à petit une ville bilingue… un projet ambitieux et méritoire!

quebechebdo le 10 août 2011 Le Soleil le 15 août 2011 « Ambitieux et méritoire »

162 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

La défonceuse de portes s’éteint

Avec le décès d’Hughette Proulx, disparaît celle que l’on qualifiait à juste titre de « défonceuse de portes », sous plusieurs aspects, particulièrement pour son franc parler, notamment au chapitre de la sexualité. En effet, rappelons- nous qu’entre 1974 et 1985, dans son émission « Radio- Sexe » diffusée sur les ondes de CJMS, Mme Proulx a osé aborder sans détours les tabous qui entouraient la sexualité au Québec encore à cette époque. Dans la lignée d’Hughette Proulx, plusieurs émissions du même type ont d’ailleurs pris naissance autant à la radio qu’à la télé. Mme Proulx a été la première à appeler les choses par leur nom en ce qui a trait à la sexualité qu’elle a ainsi contribué à sortir du tabou entretenu par le clergé qui n’a jamais tardé à lui reprocher à maintes occasions ses « écarts de conduite »! Le décès d’Hughette Proulx marque la fin d’une époque d’ouverture sur la sexualité au Québec mais nous rappelle aussi le début d’un dialogue ouvert et constructif sur les dessous d’un mythe destructeur qui torturait les consciences des Québécois emprisonnées sous le joug d’une religion omniprésente. Merci, Mme Proulx, pour avoir eu l’audace et le courage de pousser à fond vos convictions envers les be- soins fondamentaux qui animent tout être humain, particu- lièrement le fait d’assumer sa sexualité à une époque où le simple mot « sexe » écorchait les oreilles !

quebechebdo le 11 août 2011 Le Devoir le 15 août 2011

163 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

La foi à l’heure des réseaux sociaux

C’est sous le thème « Enracinés et fondés dans les Christ, affermis dans la foi » que se tiendront à Madrid les 26ième Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) entre le 16 et le 21 août, regroupant, entre autres, plus de 6000 jeunes Canadiens, dont un millier de Québécois. Signe des temps, les organisateurs de ces journées ont misé sur les réseaux sociaux pour séduire davantage les jeunes. C’est ainsi qu’une chaîne interactive diffusera six heures de programmation par jour, en quatre langues diffé- rentes, et alimentera les sites Facebook et You Tube. Toutefois, comme quoi la foi ne déplace pas tou- jours les montagnes, outre certains sites qui dénoncent vivement la visite onéreuse de Benoît XVI dans un pays en pleine crise économique, déjà certains commentaires sur You Tube sont à connotation négative, voire même provo- catrice!

quebechebdo le 15 août 2011

164 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Un fromage québécois sur le podium

En compétition avec près de 1700 produits, toutes catégories confondues, le fromage Louis d’Or, fabriqué à la Fromagerie du presbytère de Sainte-Élisabeth-de-Warwick, s’est vu décerner la troisième place au concours de l’American Cheese Society qui couronne les meilleurs fromages en Amérique du Nord. Et ce, après qu’il ait ob- tenu le Grand prix des fromages canadiens en avril et le Caseus d’or des fromages québécois en septembre 2010. Toutefois, comme le fait remarquer la maître fro- mager Jean Morin, les fromagers artisans doivent lutter sans cesse contre une foule de règlements « aberrants » que l’Agence canadienne d’inspections des aliments leur impo- sent, notamment en ce qui a trait aux fromages fabriqués à partir de lait cru biologique, tel le Louis d’Or. À titre d’exemple, M. Morin évoque le fait que l’utilisation de cuves en cuivre soit interdite au Canada alors que les auto- rités fédérales acceptent l’importation de fromages fabri- qués dans de tels récipients! Cherchez l’erreur! Ce qui n’empêche pas Jean Morin de projeter la fa- brication d’un nouveau fromage, inexistant au Canada, qui serait constitué d’un mélange de laits de brebis et de vache en pâte pressée cuite. Un fromage québécois sur le podium… un prix qui rejaillit sur tous les artisans fromagers du Québec!

quebechebdo le 16 août 2011

165 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Bozo-les-culottes mur à mur

Au contraire de plusieurs artistes dont les mérites et les talents ne sont loués qu’après leur décès, Raymond Lévesque aura eu cette chance de se voir reconnu de son vivant. En effet, après qu’une bibliothèque de Longueil ait été désignée en son nom en février 2011, voilà que l’artiste de 83 ans voit son visage immortalisé par l’artiste muraliste Laurent Gascon sur une murale de 160 pieds carrés (48 mètres carrés) dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Artiste multidisciplinaire, Raymond Lévesque a été chanteur, compositeur, animateur radiophonique, monolo- guiste, poète, auteur et acteur. À la fin des années ‘40, alors qu'il était garçon de table dans des cabarets, il lui arrivait de s'installer au piano entre les spectacles. C’est en 1956, avec la sortie de sa chanson « Quand les hommes vivront d’amour », que la carrière de Raymond Lévesque prend littéralement son envol. À partir de 1965, ses chansons deviennent de plus en plus nationalistes. Sa chanson «Bozo-les-culottes», com- posée en 1967, sera utilisée lors des manifestations syndi- cales et politiques de plus en plus nombreuses. Les paroles prennent un sens encore plus aigu avec les tragiques évé- nements d’octobre 1970, suite auxquels des centaines de citoyens sont emprisonnés sans mandat pour délit d'opinion. Chapeau à toi, Bozo-les-culottes, pour avoir parti- cipé, à ta manière, à l’éveil de la conscience nationaliste des Québécoises et des Québécois!

quebechebdo le 17 août 2011

166 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Coupable de ne pas avoir travaillé pendant son congé de maternité

Norah Krahl, traductrice et coordonnatrice de projets dans les bureaux montréalais d’une firme américaine depuis 2007, devient enceinte et prend un congé de maternité d’un an à partir de mai 2010, comme le lui permet la loi sur le Régime québécois d’assurance parentale. Mais une tuile l’attendait, un an plus tard. En raison du transfert de son service à Boston, elle perd son emploi le mois suivant son retour au travail. Mme Krahl entame donc les démarches pour obtenir les prestations du Régime fédéral d’assurance emploi auquel elle a cotisé pendant plusieurs années. La réponse est négative, elle n’y a pas droit puisque, selon la loi, il faut avoir travaillé un certain nombre d’heures au cours de la dernière année pour avoir droit à ces presta- tions et le gouvernement fédéral ne considère pas les pres- tations parentales provinciales comme un revenu d’emploi. En fait, le Régime québécois d’assurance parentale vous donne d’une main et le Régime fédéral d’assurance emploi vous enlève de l’autre! Face à cette aberration que Norah Krahl juge injuste envers les nouveaux parents, elle comparaîtra le 25 août devant le Conseil arbitral de l’assurance emploi pour contester la loi. Toutefois, selon Jean-Guy Ouellet, avocat spécia- liste en droit de l’assurance emploi, la loi est « claire », la plaignante n’a pas droit aux prestations d’assurance em- ploi! À mon sens, la seule chose qui est « claire » dans cette affaire, c’est que Mme Krahl est coupable de ne pas avoir travaillé pendant son congé de maternité!

quebechebdo le 18 août 2011

167 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

La liberté de parole plutôt que le cadenas

Après s’être vu interdit, par la société Radio-Canada, le droit de traiter de politiques publiques durant les nou- velles chroniques qui devaient prendre l’antenne de la nou- velle programmation de la radio de la société d’État, Gilles Duceppe a finalement décidé de se retirer de ce projet. Ce revirement de situation vient annihiler l’effet médiatique de l’entente, alimenté, entre autres, par le scepticisme de certains médias quant aux intérêts qualifiés de pécuniaires de la part de l’ancien chef du Bloc. À titre d’exemples, Le Journal de Montréal titrait « Gilles Duceppe accepte l’argent de Radio-Canada » à la une de son édition du 16 août. Au Canada anglais, l’annonce avait également créé des remous. Dans un article publié la même date, le réseau Sun News, écrivait que M. Duceppe, qui recevait déjà une pension de 140 000$ « après avoir passé près de 20 ans à tenter de faire éclater le Canada », allait maintenant « siphonner l’argent des contribuables » pour sa contribution à titre de chroniqueur. Enfin, dans un article intitulé « la pension de Duceppe ne suffit pas. Duceppe veut plus d’argent du Canada », un chroniqueur du National Post écrivait : « Nous sommes au Canada. Insultez-nous. Nous ramasserons la facture. » Eh bien, monsieur le chroniqueur et tous les autres dénigreurs du même acabit, vous n’aurez pas à subir les insultes de Gilles Duceppe pas davantage que payer la facture de ses honoraires puisque le supposé profiteur a choisi la liberté de parole plutôt que le cadenas!

cyberpresse.ca le 19 août 2011 quebechebdo le 19 août 2011

168 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

La rançon de la carrière

Depuis le décès de Gil Courtemanche, nombreux ont été les opinions et commentaires émis dans les différents médias. Les qualificatifs pour décrire l’homme passent par toute la gamme dévolue à quelqu’un qui a vécu une carrière brillante dont la rançon lui a valu la gloire professionnelle au détriment d’une vie personnelle et familiale bafouée par les stigmates d’épisodes journalistiques souvent atroces et inhumains. À cet effet, le 20 décembre 2008, Gil Courtemanche avait offert à ses lecteurs une chronique titrée « Les petits bonheurs » en guise de cadeau, à quelques jours de Noël! Dans ce texte empreint d’une grande humilité et d’une profonde humanité, il nous livre un témoignage saisissant des combats intérieurs qu’il a dû affronter au cours de certaines périodes de sa vie. Pour mieux vous faire comprendre ma perception, je vous propose ces quelques extraits de cet article : «Ce n'est pas rien de voir 60 enfants mourir en quelques heures dans le camp de Bati en Éthiopie, de fouiller dans les fosses communes du Rwanda pour retrouver le corps d'un ami. Cela vous retourne les tripes et le cœur. Il est extrêmement passionnant de fréquenter les coulisses de la Cour pénale internationale et d'avoir l'impression de participer à une mission fondamentale de la communauté internationale. Cela donne un sentiment de pouvoir et d'influence sur des événements historiques. Mais tout cela risque de vous isoler, comme le succès crée une bulle dans laquelle on se love et s'admire… En fait, je voulais vous parler de l'inutilité des grandes explications qu'on trouve dans les livres et les journaux renommés et de l'importance fondamentale des petits bonheurs et des attentions minuscules. Pas les fleurs offertes pour excuser un retard, mais la main tendue, la caresse chaleureuse, le mot amoureux, et surtout l'attention pour l'autre. »

169 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

À mon sens, Gil Courtemanche, dans cet éloge aux « petits bonheurs », nous ramène à l’essentiel de la vie, lui qui a longtemps été emporté dans le tourbillon d’une carrière pour laquelle la rançon s’est avérée fort coûteuse!

quebechebdo le 22 août 2011

170 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Jack Layton, un homme du peuple

Le décès d’une personnalité publique entraîne tou- jours avec lui tout un cortège de louanges! Toutefois, dans le cas de Jack Layton, je suis certain que les éloges qu’il recevra dans les prochains jours auraient pu lui être des- tinés même de son vivant. La raison est toute simple : Jack Layton était un homme du peuple, un être authentique, ce type de politicien qui rejoint le citoyen dans sa vie quotidienne. Personne ne pouvait être insensible à ce regard franc et convaincu lorsqu’il s’adressait à des foules, à tel point que chaque par- ticipant avait l’impression que Jack Layton, le communi- cateur, s’adressait à chacun d’eux. Doté d’une personnalité chaleureuse et d’un charisme exceptionnel, Jack Layton débordait les frontières de la ligne d’un chef de parti politique pour placer ses convic- tions personnelles au-dessus des intérêts essentiellement partisans. Je retiendrai de Jack Layton l’image d’un grand homme qui aura contribué, jusqu’au bout, à redorer le blason de la politique par sa droiture et son sens aigu de l’intérêt public. Reposez-vous bien, M. Layton, vous l’avez amplement mérité!

quebechebdo le 22 août 2011 Le Devoir le 23 août 2011 Le Soleil le 23 août 2011 « L’homme du peuple » cyberpresse.ca le 23 août 2011 « L’homme du peuple »

171 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Par-delà l’héritage de Jack Layton

Depuis le décès de Jack Layton, nombreux ont été les commentaires concernant le dernière phrase de la lettre qu’il a rédigée deux jours avant sa mort, et cela est fort à propos, compte tenu que cette conclusion véhicule le message d’espoir de M. Layton. Toutefois, rares ont été ceux qui ont abordé l’espoir inconditionnel de Jack Layton envers la jeunesse, lequel fait aussi partie de son message d’adieu. Permettez-moi de vous citer cet extrait fort révélateur de la confiance de Jack Layton envers les jeunes :

« Aux jeunes Canadiens… Alors que ma carrière politique s’achève, j’aimerais vous transmettre toute ma conviction que vous avez le pouvoir de changer ce pays et le monde… Votre énergie, votre vision et votre passion pour la justice sont exactement ce dont ce pays a aujour- d’hui besoin. Vous devez être au cœur de notre économie, de notre vie politique, et de nos plans pour le présent et pour l’avenir. »

À mon sens, les jeunes doivent saisir toute la pro- fondeur de ce cri d’espoir que leur lance Jack Layton. De la même façon, les adultes doivent y voir toute la confiance que l’auteur de ces mots place dans une jeunesse trop souvent qualifiée dans des termes péjoratifs! En acceptant son invitation à « être au cœur » de l’activité de la société « pour le présent et pour l’avenir », les jeunes contribueront à relever le merveilleux défi de parvenir par-delà l’héritage de Jack Layton!

quebechebdo le 24 août 2011 Le Devoir le 25 août 2011

172 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Du nouveau dans l’affaire Guy Turcotte

L’audience de Guy Turcotte devant la Commission d’examen des troubles mentaux, qui devait entamer ses procédures le 12 août, a été reportée en raison du dépôt d’une lettre provenant d’une sœur de Guy Turcotte. Dans cette lettre, la plaignante allègue, entre autres, que son frère s’est déjà montré menaçant envers ses enfants, et que toute la vérité n’avait pas été dite lors du procès. Dans une brève entrevue, la jeune femme a refusé de discuter du contenu de la lettre, alléguant qu’elle devait d’abord rencontrer les enquêteurs. Même si la sœur de Guy Turcotte est en froid avec sa famille depuis un certain temps, étant d’ailleurs la seule des frères et sœurs du cardiologue à ne jamais s’être présentée au procès, elle a assuré, lors de cette entrevue, qu’en faisant parvenir cette lettre, elle n’avait aucunement agi par vengeance ni pour faire du tort à son frère, mais plutôt « pour faire mon devoir de citoyenne », a-t-elle affirmé. Les avocats des parties se pencheront maintenant sur la véracité des allégations contenues dans cette lettre dans le but d’en vérifier la teneur… une lettre qui risque de faire couler beaucoup d’encre! En attendant, l’audience a été reportée au 4 no- vembre. Une affaire à suivre!

quebechebdo le 25 août 2011

173 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Appel aux tribuns !

Commençons par un peu d’histoire pour nous rafraî- chir la mémoire sur l’origine des tribuns… Les tribuns occupent différentes fonctions dans la Rome antique. Le terme viendrait de Tribu. Sous la République, les tribuns de la plèbe représentaient la plèbe de Rome et défendaient ses intérêts. Leur action contribua grandement à l'évolution des institutions républicaines La plèbe est une partie du « populus » romain, c'est- à-dire les citoyens romains, distincts des esclaves. La plèbe se définit par opposition aux patriciens : c’est la partie du peuple qui s'oppose à l'organisation oligarchique de la cité. Dans le langage courant, la plèbe désigne la population. La puissance des tribuns possède différents aspects. Ils sont intouchables (sacrosanctus), et offrent leur per- sonne inviolable en protection à la toute-puissance des consuls (fonction d'aide, ou « auxilium »). Ce pouvoir peut s'exercer par le tribun lui-même, ou par le citoyen menacé qui fait appel au tribun. Celui-ci fait « intercessio » : il a le pouvoir de paralyser l'action légale d'un magistrat. Dans le langage d’aujourd’hui, le terme « tribun » désigne un orateur populaire et éloquent. Comme bien d’autres probablement, le nom de Pierre Bourgault me vient en mémoire… j’ajouterais aussi celui de qui avait le don de soulever les foudres de ses amis d’en face par ses discours enflammés à l’ANQ ! Même si j’ai de sérieux doutes sur le fait que l’on puisse encore aujourd’hui « ouvrir » le PQ, je serais porté à endosser la piste de solution de L’engagé quand il nous dit « qu’il faut un tribun, des tribuns. »… qui agiraient efficacement auprès du peuple québécois en faisant préva- loir leurs rôles « d’auxilium » et « d’intercessio ». Peut-être ces tribuns arriveraient-ils à faire réellement de la politique autrement !

quebechebdo le 24 août 2011 cyberpresse.ca le 27 août 2011

174 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Keep contact

Je me rappelle, lorsque j’étais enseignant et que je rencontrais les parents lors des rencontres de fins d’étapes prévues à cet effet, de plusieurs rendez-vous qui donnaient lieu à des discussions pénibles sur les relations parents- enfants. Par ailleurs, au cours de certaines lectures anglo- phones, particulièrement américaines, que j’avais faites, il m’était arrivé parfois de lire des commentaires à propos de l’importance de garder contact avec l’enfant même si parfois, il devenait extrêmement difficile de maintenir cette relation tellement les conflits s’avéraient insurmontables! Je me souviens, entre autres, d’une mère que j’avais rencontrée par hasard dans le corridor de l’école qui m’interpella avec un grand sourire en me disant : « Vous savez, M. Marineau, lorsque je vous avais rencontré il y a plusieurs années pour vous parler de mes problèmes avec mon fils et que vous m’aviez conseillé de garder contact avec lui malgré ces difficultés de communication… eh bien aujourd’hui, je dois vous remercier… ça va maintenant merveilleusement bien avec lui! » Dernièrement, j’ai rencontré un père dont le fils de 21 ans passe la moitié de l’année en prison et l’autre moitié emprisonné dans le monde de la drogue. Après avoir échangé pendant quelques minutes avec lui, il m’a avoué que pour lui, ce jeune demeurerait toujours son fils et que jamais, même s’il lui avait fait part de son profond désac- cord avec ses activités illégales, il ne l’avait jugé! Voilà, à mon sens, l’exemple d’un père qui manifeste, par son attitude, une ouverture qui, je lui souhaite de tout cœur, lui méritera peut-être un jour de recevoir un sincère merci de la part de son fils!

quebechebdo le 29 août 2011

175 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Un petit pas dans la bonne direction

Ce n’est pas d’hier que la Fédération des commis- sions scolaires du Québec (FCSQ) reçoit des critiques sou- vent acerbes de la part des intervenants en éducation, parti- culièrement des directions d’écoles qui lui reprochent, entre autres, la lourdeur de l’appareil administratif qu’elle leur impose via les commissions scolaires, et conséquemment, le fait que la Fédération est de plus en plus déconnectée du milieu scolaire, donc de la vie quotidienne des élèves à l’in- térieur de l’école. Toutefois, un petit pas semble avoir été franchi dans la bonne direction au terme du conseil général des prési- dents de commissions scolaires francophones, tenu à Québec récemment. En effet, Josée Bouchard, la présidente de la FCSQ a déclaré que la Fédération présentera, sans toutefois parler d’échéance ni de contenu précis, un plan d’action comprenant une série de mesures dans le but de « simplifier l’administration des commissions scolaires et de redorer le blason des écoles publiques ». Cependant, la plus grande contribution de ce « virage à 180 degrés » de la part de la FCSQ réside dans le fait que « les projecteurs seraient braqués sur les résultats des élèves et leur potentiel, et ce, afin de favoriser l’obten- tion de leur diplôme », a déclaré Mme Bouchard, tout en ajoutant que la Fédération a enfin la ferme intention de « parler des élèves ». Néanmoins, j’ajouterais que le défi que représente cette « belle aventure » à laquelle nous convie la FCSQ serait rehaussé d’un cran si les « mesures concrètes » dont parle la présidente étaient véhiculées à la ministre Beau- champ, accompagnées de propositions de mesures d’appui à l’équipe-école dans le but d’offrir des services de qualité à tous les profils d’élèves que le personnel de l’école d’au- jourd’hui est appelé à côtoyer quotidiennement dans son école.

quebechebdo le 31 août 2011

176 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Le cas DSK… une affaire privée?

Le non-lieu, terme juridique utilisé pour qualifier l’abandon d’une action judiciaire en cours de procédure, prononcé dans l’affaire Dominique Strauss-Kahn, ramène tout le débat sur la légitimité de rendre publiques les comportements sexuels de deux adultes dans une chambre à coucher. Le cas de DSK est d’autant plus aigu qu’il a dû démissionner de son poste au Fonds monétaire international et voir ses chances de participer à la course à la présidentielle en France s’effondrer à la suite de la décision du procureur de la cour de New York de prendre en considération la version de Mme Diallo. Toutefois, en vertu de la justice américaine, cette version ne peut soutenir l’examen d’un procès devant jury en droit criminel. Cependant, l’affaire DSK aura tout au moins permis d’ouvrir une porte sur la légitimité du prin- cipe de la séparation entre le public et le privé. En ce sens, la médiatisation de cette affaire devrait contribuer à encourager la dénonciation publique d’une relation sexuelle forcée de la part des femmes qui en sont victimes au détriment des hommes qui invoquent que toute sexualité est une affaire privée.

quebechebdo le 1er septembre 2011

177 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Robinson s’en va-t-en guerre

Rappelons les faits… Le 26 août 2009, Cinar, France Animation et RavensBurger Film sont condamnés par la Cour supérieure à payer à l’auteur et illustrateur Claude Robinson la somme de 5,2 millions en indemnités pour avoir plagié son œuvre intitulé « Robinson Curiosité ». Le 20 juillet 2010, trois juges de la Cour d’appel diminuent la sentence de moitié en la ramenant à 2,7 millions, alléguant que les firmes de production poursuivies par M. Robinson « ont fourni des efforts considérables pour adapter l’œuvre plagiée »… un peu comme si un élève, pris en flagrant délit de plagiat, verrait sa sanction diminuée sous prétexte qu’il aurait fait des « efforts considéra- bles pour adapter » le travail plagié d’un autre élève! Bizarre de raisonnement, c’est le moins qu’on puisse dire! Considérant le caractère outrancier et injuste du verdict de la Cour d’appel, Claude Robinson a décidé de porter sa cause en Cour suprême, fort de ses convictions qu’un tel jugement, s’il devenait jurisprudence, nuirait con- sidérablement à la probité de tous les créateurs du monde artistique, sans parler d’un empiètement dramatique sur la légitimité inaliénable des droits d’auteur.

quebechebdo le 2 septembre 2011

178 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Sortir le ring de la patinoire

Bien qu’il soit imprudent d’établir des liens directs entourant les décès des trois joueurs de hockey dans les quatre derniers mois, on ne peut nier que Derek Boogard, Rick Rypien et Wade Belak étaient des bagarreurs, des « durs à cuire » dont la mission première consistait à en- gager des combats sur la patinoire et ce, qu’on le veuille ou non, au grand engouement de plusieurs spectateurs! On n’a qu’à se rappeler l’enthousiasme que soule- vaient les Lou Fontinato, John Ferguson, Dave Shultz, Chris Nilan et bien d’autres auprès des foules pour cons- tater que ces scènes de violence ne datent pas d’hier! Pourtant, sans vouloir nier la robustesse inhérente au hockey, on doit aussi y reconnaître que les montées à l’emporte-pièce de certaines comètes ou le maniement de la rondelle de certains virtuoses continuent aussi de soulever l’admiration de plusieurs fans de ce sport dont la vocation est justement de mettre en évidence les talents de ceux qui l’honorent par leur capacité à pouvoir exceller dans les règles. Si les dirigeants de la LNH et l’Association des joueurs veulent tirer une leçon de la mort tragique de ces trois jeunes, et ce, indépendamment des causes qui ont conduit à leur décès, ils doivent s’asseoir ensemble pour redorer le blason de notre sport national et sortir le ring de la patinoire!

quebechebdo le 2 septembre 2011

179 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Bon congé à tous les travailleurs du Québec

Le 1er mai 1886, la pression syndicale permet à en- viron 200 000 travailleurs américains d'obtenir la journée de huit heures. Le souvenir de cette journée amène les Européens, quelques années plus tard, à instituer une «Jour- née internationale des travailleurs» ou «Fête des travail- leurs». Cette journée est aujourd'hui plus volontiers appelée « Fête du travail ». En Amérique du nord, il existe une distinction entre la Fête du travail et la Fête des travailleurs : en effet la Fête du travail officielle est célébrée le premier lundi de sep- tembre, il s’agit d’un jour férié et chômé marquant tradi- tionnellement la rentrée (scolaire, artistique, etc.) après les vacances d’été. Elle n'a pratiquement plus de signification politique particulière. La fête des Travailleurs a lieu, quant à elle, le 1er mai. Ce jour n’est pas férié, mais est très largement célébré par les syndicats ainsi que les partis, groupes et organi- sations de gauche; elle est vue comme une journée de la célébration de la classe ouvrière. En effet, traditionnelle- ment, lorsqu’il y a une augmentation du salaire minimum au Québec, cela a lieu le 1er mai. En toute logique, peu importe la date où serait célé- brée la Fête des travailleurs, car ce sont bien des travail- leurs dont nous voulons célébrer les mérites, cette journée devrait être un jour férié et chômé ! En attendant que la « Fête des travailleurs » trouve tout son sens, je souhaite aujourd’hui une bonne fête à tous les travailleuses et travailleurs du Québec, tout en les inci- tant à profiter pleinement de ce congé bien mérité !

vigile.net tribune libre le 5 septembre 2011 quebechebdo le 6 septembre 2011

180 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Une sirène ou une baleine ?

Il y a quelque temps, à l’entrée d’un gymnase, on pouvait voir une photo d’une fille au physique spectaculaire au bas de laquelle il était écrit : « Cet été, tu veux être une sirène ou une baleine ? » On raconte qu’une femme, dont on ignore l’aspect physique, répondit à la question de la façon suivante :

« Chers messieurs, Les baleines sont toujours entourées d’amis, dau- phins, phoques, elles ont une vie sexuelle très active et élèvent leurs enfants avec beaucoup de tendresse. Elles nagent toute la journée et voyagent dans des eaux fantas- tiques comme la Patagonie ou les barrières de corail de la Polynésie. Elles chantent incroyablement bien et quelque- fois, on va même jusqu’à faire des CD avec leurs chants. Ce sont des animaux impressionnants et très aimés que tout le monde défend et admire. Les sirènes n’existent pas. Toutefois, si elles exis- taient, elles feraient la queue pour consulter un psycho- logue à cause d’un problème de dédoublement de person- nalité, femme ou poisson ? Elles n’auraient pas de vie sexuelle et ne pourraient pas avoir d’enfants. Elles seraient ravissantes, certes, mais solitaires et tristes. Sans aucun doute, je préfère être une baleine. À une époque où les médias nous mettent en tête que seules les femmes minces sont belles, je préfère manger une glace avec mes enfants, dîner avec mon mari, manger, boire et m’amuser avec mes amis. Nous, les femmes, nous prenons du poids parce que nous accumulons tellement de sagesse et de savoir que notre tête ne peut tout contenir et laisse déborder les surplus dans notre corps. Nous ne sommes pas grosses, nous sommes énormément cultivées ! »

quebechebdo le 7 septembre 2011

181 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Avons-nous appris des leçons de l’histoire?

Aucun être humain ne peut rester insensible à la catastrophe qui a causé la mort atroce de milliers d’inno- centes victimes lors des attentats du 11 septembre 2001! La riposte de l’administration Bush ne s’est pas fait attendre… L’affront envers l’Amérique devait être vengé et tant pis pour le sinistre abattoir! La loi du talion devait s’appliquer! Quelques jours après les événements qui ont conduit à la chute de Saddam Hussein, soit le 9 avril 2003, j’ai écrit ce poème :

L’honneur est sauvé

Là-bas règne en maître Ben Laden Alors que Bush se flatte la bedaine Ses hommes ayant envahi le sol Lui ouvrant les portes du pétrole

L’affront du onze septembre est vengé L’honneur de l’Amérique est sauvé À bas les méchants terroristes Place aux gentils impérialistes

C’est ce que nous réserve l’histoire Mais qu’en est-il du jeune de Bagdad Qui au bout d’une longue escapade Rencontre sa mère au crématoire?

Pourtant la presse se presse et s’empresse Cogitant avec le président Sur les moyens à prendre pour que cessent Toutes ces injustices sans précédent

182 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Car Britanniques comme Américains Doivent sauver l’honneur et le pouvoir L’histoire leur a légué ce destin Tant pis pour le sinistre abattoir

Avec le recul des dix dernières années, avons-nous appris des leçons de l’histoire?

vigile.net tribune libre le 8 septembre 2011 quebechebdo le 11 septembre 2011

183 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Un cas de conscience

Depuis quelques semaines, nous pouvons lire de nom- breux commentaires sur l’évolution du cancer dont souf- frait Jack Layton au moment de la dernière campagne élec- torale fédérale. Devant l’incertitude provoquée par ce flou médiatique, la population est en droit, à mon sens, de con- naître la vérité sur ce sujet. Toutefois, au-delà des questions soulevées sur les répercussions qu’aurait pu avoir la divulgation d’un état de santé détérioré sur l’électorat, la décision de Jack Layton de ne pas révéler la véritable condition de sa maladie, si tel est le cas puisque nous en sommes encore au niveau des hypothèses, demeure, selon moi, un cas de conscience. Si nous partons de l’hypothèse que M. Layton con- naissait la gravité de sa maladie au moment de la campagne électorale, il a sûrement dû se poser la question, à savoir s’il devait taire ou avouer cette situation. Manifestement, il aurait choisi la première hypothèse. Et ce choix, il lui appartient en son âme et conscience sans que nous puis- sions le juger sur l’honnêteté de sa personne. Cependant, les conséquences éventuelles de ce choix peuvent être, elles, soulevées à juste titre. Sans présumer de l’ampleur des répercussions sur l’électorat devant la divul- gation par Jack Layton de son état de santé, nous devons admettre qu’une telle révélation aurait certainement influé sur les résultats de l’élection. Quoiqu’il en soit, la vérité sur cette affaire doit être connue pour le mieux-être de notre démocratie. Ceci étant dit, cette même vérité ne doit pas faire ombrage à l’intégrité de Jack Layton, pas plus qu’elle ne pourra changer quoi que ce soit sur les résultats du 2 mai!

quebechebdo le 8 septembre 2011 cyberpresse.ca le 14 septembre 2011

184 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

La Loi 101 selon Félix

À une époque où l’anglicisation menace de plus en plus le territoire du Québec, particulièrement l’île de Mon- tréal, j’ai cru opportun de vous présenter ce texte de Félix Leclerc, offert quelques mois avant sa mort en 1988 au Mouvement Québec français sous le titre « La Loi 101 » :

« « Oui, je suis bilingue ; Ce n’est pas à l’école primaire que j’ai appris l’anglais mais dans les rues d’Ottawa et à l’âge de 15 ans. C’est une mauvaise partance pour l’enfant anglais ou français, (suffisante pour l’écœurer à tout jamais) que de lui inculquer deux langues à l’école primaire. Que chacun baigne dans sa langue maternelle jusqu’à l’âge de 15 ans, s’il veut la bien posséder. Une langue seconde s’apprend en six mois dans une ville étrangère quand on a l’âge de 17 ans et le goût de la parler. C’est faux des bilingues à 8 ans, ce sont des baragouineux. La langue, c’est comme un instrument de musique, celui qui les joue tous, les joue mal. Celui qui n’en joue qu’un seul le joue bien. Nous avions la Loi 101 comme protection et survie. Où est-elle rendue ? la Loi 101 reconnaissait le français la seule langue officielle au Québec, comme la langue américaine est reconnue la seule langue officielle aux États-Unis, (ce qui ne les empêche pas d’en parler 5). la Loi 101 criait aux deux Amériques ce qu’on leur cachait depuis des siècles, qu’une Nouvelle-France existait à leur porte. la Loi 101 disait à l’univers que les Québécois étaient l’un des deux peuples fondateurs du Canada.

185 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

la Loi 101 me faisait marcher librement et partout dans le Québec, comme si j’avais été chez moi. la Loi 101 disait à l’immigrant arrivant ici en terre d’accueil, que le français était la langue du Québec contrairement à ce que la propagande d’Ottawa leur avait appris avant leur départ, que nous étions tous anglais. Afficher et parler notre langue à l’usine, à l’école, à la douane, au restaurant, au forum, au magasin, partout, était une affaire entendue et acceptée par la minorité anglaise du Québec, qui avait fini par comprendre qu’enfin décolonisés, nous avions une langue maternelle, et surtout que nous apportions, (parce que différents) une richesse incalculable au Canada entier. Hélas, il aura fallu que quelques arrivistes, Canadiens-français de surcroît, vendent pour un plat de lentilles (de votes) notre droit d’aînesse en Amérique. Est-ce que tout serait à recommencer à cause de quelques magasiniers qui échangent trafiquent vendent trois siècles d’histoire pour quelques heures de pouvoir ?

quebechebdo le 15 septembre 2011

186 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

La revente de billets… pour ou contre?

Les discussions entourant le dépôt du projet de loi 25 qui vise à interdire la revente de billets pour des événe- ments sportifs ou artistiques à un prix supérieur à celui fixé par le vendeur autorisé suscitent de vives réactions de la part des deux clans qui s’affrontent. D’un côté, ceux qui condamnent l’effet pervers de cette industrie qui pénalise sans scrupule les adeptes de ces événements, de l’autre, ceux qui invoquent le droit des consommateurs de payer le prix qu’ils veulent pour assister à ces activités. Dans la situation actuelle, la revente de billets avec profits est déjà interdite sur la place publique. Toutefois, avec l’avènement des nouvelles technologies, la revente de billets emprunte maintenant le Web, via les sites d’achat en ligne qui encouragent l’achat massif de billets, diminuant ainsi l’accès aux billets à prix régulier. Si nous posons comme hypothèse que la revente d’un billet à un prix supérieur à son coût original doit être interdite, ce qui à mon sens représente la voie la plus juste pour tous les contribuables, nous devons d’abord permettre à l’organisme chargé d’assurer la surveillance de cette pratique, soit l’Office de la protection du consommateur, de disposer des ressources nécessaires pour y parvenir. Considérant que les budgets de l’Office sont actuel- lement gelés autour d’une infime équipe de six inspecteurs pour l’ensemble du Québec, il serait utopique de penser qu’une telle loi, si elle était adoptée, pourrait empêcher la revente de billets avec profits!

quebechebdo le 14 septembre 2011

187 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Des circonstances obscures de décès

Selon la coroner en chef, la Dre Louise Nolet, des médecins enfreignent la loi en omettant d’informer le bu- reau du coroner du décès aux circonstances obscures de personnes âgées dans les centres hospitaliers de soins de longue durée (CHSLD) et les résidences privées pour aînés. Toutefois, à la défense des médecins, Mme Nolet invoque leur ignorance concernant les dispositions de la loi régissant ces règles de divulgation et propose la mise sur pied d’une campagne d’information auprès des médecins pour les sensibiliser à leurs obligations prévues dans la loi s’ils ont des soupçons sur les circonstances ayant entouré la mort d’une personne âgée. Sans vouloir mettre en doute la qualité des services desservis par les organismes chargés de veiller sur ces personnes âgées, il est permis de penser qu’un certain nombre de décès y soient survenus suite à une négligence ou une surveillance inadéquate de ces personnes dont la mobilité ou le degré de lucidité peuvent parfois représenter de lourds handicaps. En conséquence, il m’apparaît urgent que tous les intervenants oeuvrant auprès des personnes âgées, que ce soit le personnel, la direction des organismes concernés, les médecins, le bureau du coroner et la Commission des droits de la personne, unissent leurs efforts pour que la lumière soit faite sur les circonstances obscures de certaines per- sonnes âgées… pour le plus grand respect qui leur est dû!

quebechebdo le 12 septembre 2011 cyberpresse.ca le 18 septembre 2011

188 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Une main de fer dans un gant de velours

"Il enveloppait ce métier et ceux et celles qui s'y consacrent avec affection, exigence et humanité. Il avait horreur de la médiocrité et de l'improvisation." Ainsi s’exprimait Jean-Louis Roy, ex-directeur du Devoir, dans un article paru dans la chronique « Opinion » du Devoir en date du 17 septembre sous le titre « Michel Roy, un être d’exception » Telles sont, à mon sens, les qualités essentielles des femmes et des hommes qui se distinguent dans leur pro- fession... des êtres humains qui manifestent le courage de leurs convictions dans le respect de celles des autres! Michel Roy passera à l'histoire journalistique comme ayant incarné sans aucun doute l'un de ceux-là.

quebechebdo le 18 septembre 2011

189 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Un réseau routier en déroute

Les constats du rapport Duchesneau sur les grands chantiers de construction, confirmant une collusion orga- nisée entre certains entrepreneurs proches des milieux cri- minalisés et certaines firmes de professionnels et de génie- conseil finançant les partis politiques provinciaux et muni- cipaux, sont accablants. Et, qui plus est, au Québec, qui dit grands chantiers ne peut passer sous silence les travaux routiers dont la sécurité a souvent été mise à rude épreuve au cours des dernières années! À mon sens, le gouvernement ne peut plus cacher de telles pratiques insidieuses qui risquent de miner davantage l'intégrité du système parlementaire. C'est pourquoi, le rap- port Duchesneau doit déboucher rapidement sur la création d'une commission d'enquête publique sur la corruption et la collusion dans l'industrie de la construction. Il en va, entre autres et surtout, de l'urgence d'as- surer la sécurité de la population sur un réseau routier en déroute!

cyberpresse.ca le 17 septembre 2011 « Vos réactions au rapport Duchesneau » quebechebdo le 19 septembre 2011 « Un rapport alarmant »

190 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Un Grand prix… décerné hors d’ondes

Une œuvre colossale représentant 450 heures de diffu- sion sur les ondes, s’étalant sur une période de 25 ans, plus de 35 000 pages de textes articulés et percutants. Une car- rière éblouissante qui méritait amplement à Victor-Lévy Beaulieu d’être désigné à titre de récipiendaire du Grand prix de l’Académie du cinéma et de la télévision par les organisateurs du 26ième gala des Gémeaux. Toutefois, là où le bât blesse gravement, c’est que ces mêmes organisateurs ont pris la décision de remettre ce Grand prix hors d’ondes, soit en avant-première qui n’est diffusée que sur le Web… en fait, de « mettre en lumière » le talent débordant d’un de nos plus grands écrivains québécois « derrière les projecteurs »! Dans ces circonstances plus que déplorables, j’appuie entièrement la décision de VLB de ne pas se présenter au gala pour recevoir son prix en personne. Toutefois, dans une lettre adressée aux médias, l’auteur de nombreux téléromans, dont L’Héritage qui, au cours de sa troisième année, a atteint des pointes de plus de 2 millions de téléspectateurs, a tenu à remercier les comédiens et réalisateurs qui l’ont appuyé tout au cours de ces années. Cependant, c’est au public que Victor-Lévy Beaulieu démontre le plus de louanges : « Cet honneur, pour moi, représente la reconnais- sance de l’intelligence du public qui, contrairement à ce que bien des gens croyaient, a suivi mes téléromans de façon passionnée… Cela me fait dire que, souvent, on méprise le public en ne le pensant pas capable d’absorber des choses beaucoup plus difficiles que ce que l’on voit généralement, et surtout depuis quelques années, à la télévision. »

191 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Enfin, Victor-Lévy Beaulieu interprète la décision de lui remettre le Grand Prix de l’Académie du cinéma et de la télévision hors d’ondes comme « un symptôme qui illustre combien la littérature se marginalise au sein d’une culture qui se veut de plus en plus populiste! »

vigile.net tribune libre le 19 septembre 2011 quebechebdo le 19 septembre 2011 (version abrégée)

192 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Un p’tit plaisir à l’occasion?

Ça y est, c’est parti… Les défenseurs acharnés de la bonne bouffe veulent mettre de l’ordre dans les restaurants de nos arénas! Dorénavant, finies les frites dans nos activités de loisirs…quand nous assisterons à un match de hockey, nous prendrons une salade et une eau minérale entre la première et la deuxième période! Et, pour nous gâter un peu, nous nous délecterons d’un savoureux yo- gourt aux fraises entre la deuxième et la troisième période! Et, bientôt, dans les salles de cinéma, le pop corn sera servi nature! Comme il arrive fréquemment dans notre belle société où il suffit que quelques voix s’élèvent et donnent l’impression qu’elles ont redécouvert la roue, cette fois-ci, c’est la « malbouffe » qui est malmenée! Pourtant, à partir du moment où des mets « équili- brés » font partie du menu dans tous les centres de loisirs et les restaurants attenants aux salles de cinéma, se pourrait-il que le consommateur puisse aussi avoir la possibilité de se permettre un p’tit plaisir à l’occasion?

quebechebdo le 20 septembre 2011

193 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Échange entre deux vieux amis

Depuis un certain temps, déferle sur le Québec un vent de consultation citoyenne visant la contribution de la population aux différents débats sociaux et politiques qui ont cours depuis quelques années. Dans le but d’alimenter cette réflexion, j’ai imaginé un échange entre deux citoyens ordinaires, soit Paul, me- nuisier, et Robert, commis dans une grande chaîne d’ali- mentation, deux vieux amis qui se rencontrent régulière- ment depuis plusieurs années au bar de la place pour « mettre les pendules à l’heure! ». Une fois les nouvelles sur la famille, le travail et la santé épuisées, les deux compères tombent sur un de leurs sujets préférés… la politique :

« Dis donc, Paul, qu’est-ce que tu en penses de cette idée de créer un nouveau parti indépendantiste? — Moi, je trouve que c’est une bonne idée…et toi? — T’as pas peur que ça divise le vote souverainiste? — Peut-être, mais au point où en sont les choses, je ne pense pas que les souverainistes seraient davantage divisés! — Qu’est-ce que tu veux dire? — Je veux dire qu’avec un PQ qui refuse de parler d’indépendance, il n’y a pas d’autre choix que de chercher d’autres solutions! — Et si Pauline Marois changeait son fusil d’épaule et commençait à parler davantage d’indépendance! — Tu y crois, toi? — Pourquoi pas? — À mon avis, Pauline Marois n’a vraiment jamais voulu faire l’indépendance… J’ai l’impression qu’elle re- cherche plutôt le pouvoir!

194 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

— Peut-être, mais tu ne crois qu’il faut obtenir d’abord le pouvoir pour accéder à l’indépendance? — Ça, c’est ce qu’elle dit! — Tu n’es pas d’accord avec ça? — Pas sûr… J’ai entendu, l’autre jour, un commen- taire de quelqu’un à la télévision qui parlait d’une idée de redonner le pouvoir aux citoyens! — Ah oui, c’est intéressant!… Et après? — J’avoue que je n’ai pas trop compris ce qu’il disait, mais ça avait l’air intéressant!… En tout cas, je vais essayer d’en savoir un peu plus là-dessus et on s’en reparle! — Entièrement d’accord… de mon côté, je m’in- forme aussi! »

quebechebdo le 22 septembre 2011

195 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Comme un concombre dans le vinaigre

Le sculpteur québécois Armand Vaillancourt, le 16ième d’une famille de 17 enfants, est né le 3 septembre 1929 à Black Lake, près de Thetford Mines. En 1951, il déménage à Montréal où il amorce une carrière épique, atypique et polémique. À compter de maintenant et ce, jusqu’au 18 décembre 2011, la Maison Hamel-Bruneau à Québec, présente une exposition regroupant certaines des œuvres d’Armand Vaillancourt, celui qui se qualifie de « sculpteur provo- cateur » en ces termes : « Je suis un baveux, et les gouvernements, qu’ils soient péquistes ou libéraux, ne savent pas quoi faire avec moi, et c’est pourquoi je n’ai jamais eu de contrats avec ces puants; ce n’est pas un hasard, on ne m’achète pas! Je suis resté le même, un tigre en liberté, il n’y a pas d’âge pour ça. La vieillesse, ce n’est pas le temps d’avoir peur! » Sa sculpture « Québec libre », plus connue sous le nom de « Fontaine Vaillancourt » est une œuvre monumen- tale qu’Armand Vaillancourt réalisa en 1971 à San Francisco. Cette œuvre représente bien le lien qu'effectue Vaillancourt entre ses convictions politiques et sociales et ses œuvres. Il s'agit en fait d'une énorme fontaine de béton, de 61 mètres de long, 43 mètres de large et 11 mètres de haut installée à l'Embarcadero plaza, en plein cœur du quartier financier de la ville. La nuit précédant son inauguration, Vaillancourt y inscrivit un retentissant « Québec libre! » en lettres rouges, signifiant son appui indéfectible à la liberté du peuple québécois et plus largement, son appui à l'émancipation de tous les peuples. Voyant, le lendemain, que les employés de la ville avaient effacé l'inscription, il sauta sur la sculpture et y réinscrivit plusieurs fois les mêmes mots.

196 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Devant « Regard d’égout », un bas-relief en papier mâché moulé sur une grille d’égout, et un bronze qui arbore une évidente trace de pneu, le récipiendaire du prix Paul- Émile Borduas en 1993, la plus haute distinction en arts visuels décernée par le gouvernement du Québec, déclare :

« L’homme primitif demeure présent en moi. Je suis comme un concombre dans le vinaigre : même sorti de son bocal, il goûte le vinaigre! »

vigile.net tribune libre le 25 septembre 2011 quebechebdo le 29 septembre 2011 (version abrégée)

197 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Que justice soit faite !

Les révélations troublantes du coroner Luc Malouin entourant le décès d’une adolescente de 15 ans, Rébecca Lévesque, le 13 février 2011, au Centre jeunesse de Chau- dière-Appalaches, démontrent hors de tout doute que des actes de négligence professionnelle ayant causé la mort ont été commis par certains membres du personnel de l’établis- sement. Toutefois, le bureau du coroner, par la voix de son porte-parole, Geneviève Guilbault, refuse d’ouvrir une enquête publique autour des circonstances de la mort de Rébecca Lévesque, alléguant que le coroner Malouin jette un éclairage suffisant sur les circonstances qui ont conduit au décès de l’adolescente. De son côté, le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, tient le même discours que Mme Guilbault. En ce qui a trait à d’éventuelles poursuites au cri- minel concernant les employés du Centre jeunesse, aucun indice ne permet de croire jusqu’à maintenant qu’elles seront entamées. Finalement, la direction du Centre a fait savoir, dans un communiqué pour le moins laconique, qu’elle allait appliquer les recommandations du coroner Malouin. Il ne reste à la défense, représentée par Me Jean- François Bertrand, que de déposer une poursuite au civil afin que le Centre jeunesse verse une compensation finan- cière au père de Rébecca pour la mort de sa fille. En dernière heure, nous apprenons que deux adoles- centes qui se trouvaient en présence de Rébecca la veille de sa mort affirment que non seulement l’éducatrice respon- sable n’a pas pris l’initiative de conduire la jeune fille à l’hôpital mais qu’elle aurait même rejetée une demande formulée en ce sens par Rébecca. Le décès tragique de Rébecca Lévesque ne doit pas rester impuni…il faut que justice soit faite!

quebechebdo le 25 septembre 2011

198 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Une loi qui manque de crocs

Le 19 janvier 2005, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) annonçait l'entrée en vigueur du règlement qui permettait l'inspection des lieux de garde, d'élevage et de vente de chiens et de chats. Ce mandat a été confié à ANIMA- Québec en décembre 2004. Ainsi, la section portant sur la sécurité et le bien-être animal de la Loi sur la protection sanitaire des animaux (Loi P-42) était désormais en vi- gueur. Pourtant, à travers le Québec, des centaines de personnes, dont le seul motif se révèle être le profit, opèrent des usines à chiots qui sont, pour la plupart, des endroits insalubres où les chiens ne sont pas nourris à heures régulières et où plusieurs n'ont même pas accès à de l'eau. Récemment, soit le 16 septembre 2011, plusieurs vétérinaires du MAPAQ, à la suite d’une inspection effectuée en collaboration avec ANIMA-Québec dans un chenil de Clarendon en Outaouais, ont procédé à la saisie de 527 chiens qui souffraient de sous-alimentation, de problèmes de peau et de difficultés respiratoires. La plus importante saisie d’animaux jamais menée au Québec! Bien que la Loi P-42 ait pour but d’assurer la protection sanitaire des animaux, force nous est de constater que plusieurs propriétaires de chenils réussissent à la contourner à leur profit. Actuellement, le MAPAQ est en train de mettre sur pied un projet de règlement sur la sécurité et le bien-être des chats et des chiens. Espérons que ces modifications ajouteront davan- tage de « crocs » à la Loi, pour la plus grande protection de nos animaux domestiques!

quebechebdo le 26 septembre 2011

199 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Une belle leçon de gratuité

Un soir, pendant que Mireille prépare le souper, sa fille, Mélanie, arrive dans la cuisine et lui présente un mor- ceau de papier. La mère s'essuie les mains et commence à lire : « Pour avoir tondu le gazon, 20 $, pour le nettoyage de ma chambre, 20 $, pour avoir fait des courses pour toi, 20 $, pour avoir gardé mon petit frère, 20 $, pour avoir obtenu un bon bulletin, 20 $, pour avoir sorti les poubelles, 20 $, pour le nettoyage de la cour, 20 $…Total, 140$. » Le regard pensif, Mireille regarde Mélanie droit dans les yeux, laissant entrevoir une foule de souvenirs remontant dans sa tête. Elle prend alors un crayon, tourne la feuille et se met à écrire au verso : « Pour t'avoir porté neuf mois, c'est gratuit, pour toutes les nuits passées auprès de toi à prier, chanter et à te soigner, c'est gratuit, pour tout le temps et toutes les larmes dépensées pour toi depuis ta naissance, c'est gratuit, pour tous les conseils, les connaissances transmises et le prix de tes études, c'est gratuit, pour tes jouets, ta nourriture, tes vêtements et même pour t'essuyer les larmes et te moucher, c'est gratuit. Ma fille, si tu fais l'addition, tu constateras que le prix de mon amour pour toi est gratuit. » Après avoir lu attentivement le texte de Mireille, Mélanie laisse échapper deux larmes sur ses joues. Elle regarde tendrement sa mère et lui dit : « Maman, comme je t’aime ! » Puis, d’un geste décidé, elle prend le crayon et inscrit, en grosses lettres, sur sa facture, le mot PAYÉ.

quebechebdo le 28 septembre 2011

200 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Tout le monde veut aller au ciel…

Dans toute cette saga qui entoure la collusion dans l’octroi de contrats alloués par le ministère des Transports, j’ai l’impression que les personnages qui jouent dans la pièce marchent continuellement sur des œufs. D’un côté, le gouvernement qui tente tant bien que mal de noyer le poisson par le biais des enquêtes policières au détriment d’une enquête publique. De l’autre, le grand patron de l’unité anticollusion, Jacques Duchesneau, qui propose une solution bicéphale, soit la création d’une commission à huis clos suivie d’une commission d’enquête publique. Pourtant, les conclusions du rapport Duchesneau sont claires : il existe vraiment un système établi de collu- sion et de corruption entre le gouvernement, certaines firmes de génie-conseil, certains entrepreneurs en construction et le crime organisé. Que faut-il de plus pour mettre sur pied immédiatement une commission d’enquête publique? Devant la valse hésitation des décideurs autour de cette « patate chaude », je me suis rappelé les paroles de la chanson de Petula Clark, « tout le monde veut aller au ciel… oui mais personne ne veut mourir! »

quebechebdo le 28 septembre 2011 Le Soleil le 29 septembre 2011

201 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Jusqu’à quand accepterons-nous…

Jusqu’à quand accepterons-nous Que le talent de nos artistes et leur héritage culturel Soient ensevelis sous les catacombes des radios poubelles?

Jusqu’à quand accepterons-nous Que notre langue soit soumise aux aléas des écoles passerelles Au gré d’une servilité et d’une insouciance sans pareil?

Jusqu’à quand accepterons-nous Que l’immense opulence de nos terres en richesses naturelles Soient dilapidée aux quatre vents dans un honteux cartel?

Jusqu’à quand accepterons-nous Que notre jeunesse curieuse de savoir se rebelle Contre notre stupide lâcheté à étouffer son éveil?

Jusqu’à quand accepterons-nous Que nos ancêtres ayant creusé ce sol à pic et à pelle Soient condamnés à l’ignorance de leur courage sans appel?

Jusqu’à quand accepterons-nous Que nos tergiversations légendaires et perpétuelles Aboutissent dans des antres où règne l’hésitation éternelle?

Jusqu’à quand accepterons-nous Que nos racines profondes se fragilisent à un point tel Qu’elles parviennent à la vulnérabilité de radicelles?

Enfin jusqu’à quand accepterons-nous Que notre mère-patrie soit bradée par des vautours infidèles Qui n’ont d’autres intérêts que les profits de leurs recels ?

vigile.net tribune libre le 29 septembre 2011 quebechebdo le 29 septembre 2011

202 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

La politique de l’autruche

En annonçant une deuxième coupure en cinq mois dans les goussets des Cégeps, portant la facture totale à plus de 60 millions $, le Conseil du trésor sème l’indigna- tion auprès de la Fédération étudiante collégiale du Québec. Et, pour ajouter l’odieux à l’insolence, la présidente du Conseil du trésor, Michelle Courchesne, allègue que ces coupures seraient, entre autres, causées par une augmenta- tion des coûts aux Transports. Par ailleurs, la divulgation des conclusions du rapport Duchesneau révèlent, notamment, que la collusion et la corruption dans les travaux publics représentent « un fléau qui nous prive de millions de dollars par année ». Pourtant, face à des révélations aussi troublantes, le gouvernement Charest persiste à jouer la politique de l’au- truche et à se mettre la tête dans le sable en persistant dans son intention de ne pas créer une commission d’enquête publique sur la construction. Une attitude de déni qui conduit à des aberrations scandaleuses qui influencent la qualité des services offerts aux cégépiens, lesquels sont en train de vivre un des effets pervers de la politique de l’autruche!

vigile.net tribune libre le 20 septembre 2011 quebechebdo le 30 septembre 2011

203 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

La prison plutôt que la prévention

En continuant de dépenser des milliards à la mau- vaise place, le gouvernement canadien continue d’entre- tenir le mythe d’une pauvreté onéreuse pour l’État. C’est la conclusion à laquelle arrive le Conseil national du bien-être social (CNB) dans son rapport intitulé « Le sens des sous pour résoudre la pauvreté ». Pour arriver à détruire ce mythe malsain, le CNB propose de miser sur une approche préventive axée sur le long terme, en considérant les dépenses consacrées aux milieux défavorisés comme des investissements plutôt que comme des déboursés effectués au détriment de la classe moyenne. À titre d’exemple, il en coûte entre 13 000$ et 18 000$ par année pour offrir un logement avec services de soutien à un sans-abri à Calgary. S’il est logé dans un refuge, la facture grimpe à 42 000$ et jusqu’à 120 000$ si la personne aboutit dans une prison ou un institut psychiatrique. Et, pendant ce temps-là, le gouvernement de Stephen Harper, qui préconise la loi et l’ordre comme fer de lance, et qui, par conséquent, devrait placer dans ses priorités la pauvreté, l’itinérance et la toxicomanie, à l’origine de nombreux drames et délits, continue de demander à ses contribuables de payer pour des prisons plutôt que pour des mesures de prévention.

quebechebdo le 3 octobre 2011

204 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Et si on les écoutait!

C’est le 1er octobre 1991 que la journée internatio- nale des aînés a été célébrée pour la première fois à l’échelle mondiale. En désignant une journée spéciale pour les personnes âgées, l'Assemblée générale de l’ONU recon- naissait leur contribution au développement et attirait l'atten- tion sur le respect de certains droits fondamentaux, souvent oubliés, des personnes âgées, soit l’indépendance, la parti- cipation, l’épanouissement personnel et la dignité. Une révolution démographique est en cours dans le monde. Aujourd'hui, le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus est de quelque 600 millions ; ce chiffre doublera vers 2025 et atteindra deux milliards vers 2050. Au Québec, nos aînés vivent de plus en plus vieux et leur nombre augmente rapidement. Malheureusement, l'immense richesse qu'ils représentent pour la société de- meure toujours aussi sous estimée, en particulier, l’enri- chissement que nous pouvons retirer de nos relations avec nos aînés. Comme disait Vigneault, dans le premier couplet de sa chanson « Les gens de mon pays » :

« Les gens de mon pays Ce sont gens de paroles Et gens de causerie Qui parlent pour s'entendre Et parlent pour parler Il faut les écouter… » J’ai un jour écrit ce petit poème sur le triste sort réservé à nos personnes âgées : →

205 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Au temps lointain de leur enfance Au temps jadis où tout petits Les grands les couvaient dans leur nid Les vieux ont cru en dame chance Au temps de leur adolescence Vint le temps de la turbulence Ballottés tels des cerfs-volants Les vieux ont rencontré les grands

À leur tour ils devinrent grands À l’écart du monde des petits Jusqu’au jour où devenus vieux Ils redevinrent les enfants D’un monde infiniment petit Où les vieux ne sont que des vieux

Chaque ride de nos personnes âgées incarne un sillon révélateur d’expériences enrichissantes imprégné dans leur front. En cette journée qui leur est dédiée, peut-être au- rions-nous avantage à nous asseoir auprès d’eux et à les écouter au lieu de les placarder dans des mouroirs!

quebechebdo le 1er octobre 2011 vigile.net tribune libre le 1er octobre 2011 cyberpresse.ca le 4 octobre 2011 (version abrégée)

206 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Les Français se souviennent de Félix

Il aura fallu attendre 60 ans pour que Paris recon- naisse la grandeur du talent de Félix Leclerc en lui dédiant une plaque commémorative qui est dévoilée aujourd’hui le 4 octobre sur la façade du Crystal Hôtel, au 24 de la rue Saint-Benoît, en plein cœur de Saint-Germain-des-Prés… et, par un curieux hasard, c’est dans la chambre 24 de ce petit hôtel que Félix s’était installé il y a 60 ans, au moment de ses débuts triomphaux à Paris. En effet, c’est au théâtre des Trois-Beaudets, pro- priété de Jacques Canetti, qui avait fait enregistrer le pre- mier disque à Félix lors de son passage à Montréal, que le « galopin », surnom qu’avait donné Georges Brassens à Félix à l’époque, rencontre un succès immédiat en 1951. À cet effet, je vous rappelle que c’est en février de cette année-là que le père de la chanson québécoise décroche un Grand Prix de l’Académie Charles-Cros, décerné pour la première fois à un artiste québécois, pour sa chanson « Moi, mes souliers ». À cette époque, Félix était venu à Paris pour quel- ques semaines, histoire de vérifier si ses chansons pou- vaient rejoindre les Français… finalement, il tiendra l’affiche aux Trois-Beaudets pendant 14 semaines avant de rentrer au Québec en 1953 après avoir réussi l’exploit de conférer à la chanson québécoise ses lettres de noblesse en France. À preuve, cet hommage que Jacques Brel rendait à Félix lors d’une de ses tournées à Bruxelles lorsqu’il avait déclaré que c’était Félix Leclerc qui lui avait donné le goût de chanter. Au Québec, la pérennité de l’œuvre de Félix Leclerc ne fait aucun doute… il aura été l’un de ceux qui aura fait mentir le proverbe qui dit que nul n’est prophète dans son pays! Aujourd’hui, par cette mise au grand jour de cette plaque commémorative dans le réputé quartier Saint- Germain-des-Prés, sa renommée est reconnue à juste titre outre-mer.

207 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

En étant immortalisé à Paris, la ville lumière aux 159 musées, dont le tout dernier, inauguré en 2010, le musée des Lettres et des Manuscrits, situé dans Saint- Germain-des-Prés, ces paroles prophétiques de la chanson « Moi, mes souliers » de Félix prennent tout leur sens :

« Moi, mes souliers n'ont pas foulé Athènes Moi, mes souliers ont préféré les plaines Quand mes souliers iront dans les musées Ce s'ra pour s'y accrocher. »

Un grand coup de chapeau à toi, Félix!

vigile.net tribune libre le 4 octobre 2011 quebechebdo le 4 octobre 2011 (version abrégée)

208 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Hommage aux enseignantes et aux enseignants

La Journée mondiale des enseignants, célébrée chaque année le 5 octobre depuis 1994, commémore l’anniversaire de la signature de la Recommandation UNESCO/OIT [Organisation internationale du travail] concernant la con- dition du personnel enseignant en 1966. Elle est l’occasion de rendre hommage aux enseignants et au rôle essentiel qu’ils jouent pour une éducation de qualité à tous les ni- veaux. Enseigner ne signifie pas uniquement apprendre à l’élève une série de faits et nombres. Enseigner, c'est aussi inspirer, libérer le potentiel de l'enfant, lui offrir de nou- velles perspectives, c'est aider les enfants à concrétiser leurs rêves d'un monde meilleur. Tout au long des différentes étapes de la scolarité, de la maternelle à l'éducation supérieure, il faut des ensei- gnantes et des enseignants qualifiés pour guider les élèves et les encourager à cultiver des valeurs fondamentales telles que la paix, la tolérance, l'égalité, le respect et la compré- hension. En ce sens, les enseignantes et les enseignants con- tribuent à aider les enfants, les jeunes et les adultes à de- venir des citoyens critiques, responsables, capables d'agir sur le monde qui les entoure en les éveillant aussi au sens du dialogue et au sentiment de confiance en eux et envers les autres. Les enseignantes et les enseignants constituent les piliers de l'éducation. De la qualité de l'enseignement dépend la qualité du monde de demain. Enseigner, c’est ouvrir les portes d’un monde meil- leur. Aujourd’hui, je désire rendre aux enseignantes et aux enseignants tous les hommages qu’ils méritent pour leur contribution inestimable à l’épanouissement de notre jeu- nesse!

quebechebdo le 5 octobre 2011

209 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Labeaume, le philanthrope

Décidément, le maire de Québec, Régis Labeaume, n’a pas fini de nous étonner! Notre maire semble avoir les capacités d’être partout à la fois si bien que parfois, je me demande s’il lui arrive de dormir! On pourra peut-être lui reprocher parfois de rater la cible à force de tirer sur tout ce qui bouge, mais cette fois- ci, en prêtant son concours aux rôtisseries St-Hubert dans le cadre d’une campagne publicitaire qui lui permet de verser son cachet de 25 000$ à Opération Enfant Soleil, soit l’équivalent de l’achat d’un incubateur pour l’un des hôpi- taux pour enfants du Québec, personne ne peut nier sa bonne foi dans ce geste philanthropique d’ouverture aux problèmes de santé que vivent des milliers d’enfants. Dans la lignée des René Angelil et Guy Laliberté qui ont accepté de figurer dans une publicité de cette série menée par les rôtisseries St-Hubert, Régis Labeaume devient le premier personnage politique à casser la glace par sa participation à une telle campagne publicitaire. Espé- rons que d’autres élus oseront emboîter le pas… pour le plus grand bien des enfants malades du Québec!

quebechebdo le 6 octobre 2011 cyberpresse.ca le 8 octobre 2011

210 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Sarcasme contagieux

Devant les attaques sans fondement de plus en plus en plus fréquentes des citoyens au conseil municipal con- cernant le climat malsain dont seraient responsables tous les élus municipaux, la mairesse de Lévis, Danielle Roy Marinelli, réfléchit quant à sa décision de se représenter pour un nouveau mandat à la mairie en 2013. Aux dires de Mme Roy Marinelli, toutes les his- toires de malversation autour de l’octroi de contrats munici- paux, qui « aident la vente de journaux et augmentent les cotes d’écoute de la radio », alimentent le sarcasme conta- gieux qui se répand dans l’ambiance des séances du conseil municipal. À cet effet, la mairesse envisage la possibilité de resserrer les règles qui régissent les interventions lors de la période de questions, particulièrement en ce qui a trait à un degré de politesse et de respect acceptable envers les élus. À mon sens, bien que je puisse comprendre l’effet démobilisateur de cette morosité qui s’est imprégnée dans l’enceinte citoyenne de l’Hôtel de Ville de Lévis, Mme Roy Marinelli devrait continuer de travailler à redresser la crédibilité des élus municipaux au lieu de battre pavillon. De toute façon, le salut dans la fuite n’a jamais réglé aucun problème!

quebechebdo le 8 octobre 2011

211 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Un mutisme pernicieux

Dans son étude réalisée sur les éléments déclen- cheurs du suicide liés aux violences sexuelles vécues pendant l’enfance, Miriam Gutierrez Otero, docteure en psychopathologie, en arrive à la conclusion que, particu- lièrement chez les garçons ayant vécu de telles agressions, la route qui conduit un homme au suicide part souvent d’une violence sexuelle refoulée. Mme Gutierrez Otero explique ce mutisme par les difficultés qu’éprouvent les garçons à verbaliser ces évé- nements traumatisants, alléguant en plus leur peur d’être jugé par les autres, leur honte et leur culpabilité. À titre d’exemple, elle ne parvient pas à obtenir les candidats nécessaires pour sa recherche et ce, même après avoir contacté des centres d’aide aux hommes à Québec et à Montréal. Tout en rappelant que trois victimes de suicide sur quatre sont des hommes, Mme Gutierrez Otero constate de plus que la violence sexuelle faite aux hommes est trop souvent ignorée par les chercheurs. Je suis convaincu que la parole demeure le meilleur exutoire pour éliminer les effets pernicieux d’un tel mutisme… encore faudrait-il que les recherches incluent les garçons et attaquent leurs problèmes à la source!

quebechebdo le 9 octobre 2011

212 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Vigneault, passeur de flambeau

Dans son dernier album « Retrouvailles 2 », lancé à l’occasion du 50ième anniversaire de sa carrière, Gilles Vigneault a eu la brillante idée d’inviter nos meilleurs chanteurs québécois de toutes générations à interpréter avec lui ses chansons. En agissant de la sorte, Vigneault se perpétue dans le symbole du poète de l’espoir d’un peuple en route vers son indépendance. Lors du lancement de son album en entrevue à la radio, Vigneault nous invitait à la patience en ces termes : « … y en a qui ont pris 150 ans à faire leur pays et nous, on voudrait faire ça dans 30 ans… » Dans sa chanson « Il me reste un pays », Gilles Vigneault incarne, en ces mots, le passeur de flambeau :

« Il te reste un pays à connaître Il te reste un pays à donner C'est ce pont que je construis De ma nuit jusqu'à ta nuit Pour traverser la rivière Froide obscure de l'ennui Voilà le pays à faire »

Merci à vous, Monsieur Vigneault, pour votre persé- vérance à nous inciter à rester debout!

vigile.net tribune libre le 11 octobre 2011 quebechebdo le 11 octobre 2011

213 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Les aveux, les indemnités… et les accusations?

Depuis l’annonce d’un règlement hors cours, pré- voyant des indemnités de l’ordre de 10 000$ à 250,000$, partagées entre les victimes d’agressions sexuelles de mem- bres de la Congrégation de Sainte-Croix, le nombre de victimes présumées ne cesse de grimper. Dans toute cette sombre histoire, il faut reconnaître que, d’une part, les autorités de la Congrégation ont fait preuve d’humilité en reconnaissant les comportements honteux de certains de leurs membres et que, d’autre part, ils posent un geste concret en versant des indemnités aux victimes. Toutefois, malgré ces aveux et ces indemnités fort appréciées par les personnes qui ont dû et continuent de subir les séquelles de ces agressions sexuelles, il n’en demeure pas moins que les membres des Frères de Sainte- Croix qui ont commis ces crimes sont, pour l’instant du moins, à l’écart de toutes poursuites criminelles. À mon sens, il manque un maillon à la chaîne pour que justice soit complètement rendue… des accusations cri- minelles doivent être portées contre les présumés respon- sables de ces agressions sexuelles!

quebechebdo le 12 octobre 2011 Le Devoir le 13 octobre 2011

214 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

L’éteignoir de réverbère

Dans sa chronique publiée dans Le Soleil du 13 octobre sous le titre « Les plus meilleurs au monde », François Bourque joue le rôle d’éteignoir de réverbère en faisant preuve de minimaliste devant les fleurs reçues par la ville de Québec qui s’est vue reconnue comme la sixième ville-destination au monde et la première au Canada par le prestigieux magazine Condé Nast Traveler. Comme il arrive souvent chez l’être humain, parti- culièrement chez les Québécois, il semble que des miettes de « petit pain » empêchent encore certains d’entre nous de recevoir les compliments en les qualifiant de « pétage de broue » et de palmarès qui ne « tiennent pas la route ». À une période où la ville de Québec apparaît de plus en plus sur la destination des touristes, pourquoi ne mettrions- nous pas cet essor sous le réverbère au lieu de tout faire pour l’éteindre?

quebechebdo le 13 octobre 2011

215 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Un petit baume tout en rose

Par solidarité avec le Centre des maladies du sein Deschênes-Fabia dans sa lutte contre le cancer du sein, la ville de Québec s’illuminera de rose du 19 au 23 octobre. En plus de vouloir sensibiliser la population aux problèmes que vivent les femmes devant un tel diagnostic, l’objectif de cette initiative est aussi de faire connaître le Centre Deschênes-Fabia qui, malgré ses 37 ans d’existence, éprouve toujours beaucoup de difficultés à obtenir quelque visibilité. Pour Valérie Bégin, qui a reçu un diagnostic de cancer du sein à l’âge de 33 ans alors qu’aucun signe ne la prédisposait à cela, et qui a bénéficié des services du Centre, l’illumination de la ville de Québec, même si elle n’enlève pas la difficulté de l’épreuve, « apporte un petit baume » qui adoucit un peu l’expérience. Félicitations à l’avocate de Québec Louise Cordeau pour cette idée lumineuse qui apportera un petit baume tout en rose sur les souffrances de ces femmes qui luttent contre le cancer du sein!

quebechebdo le 14 octobre 2011

216 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Et si Tristane Banon avait été violée!…

Tristane Banon aura attendu huit ans avant de porter plainte contre Dominique Strauss-Kahn pour agression sexuelle et tentative de viol. Malheureusement pour la plaignante, en France, ce crime est libéré par prescription au bout de trois ans. Par contre, si elle avait été violée, la prescription courait sur dix ans et, dans ce cas, elle aurait été en droit d’être entendue devant le tribunal. Pas de chance! Mme Banon s’est trop défendue, le viol a été raté! Dommage, la justice française ne peut rien pour elle! Une décision scandaleuse qui jette une flaque de boue sur la justice française!

quebechebdo le 15 octobre 2011

217 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

« Speeds » aux effets pervers

Après les désastres causés par l’utilisation de l’alcool au volant, les méthamphétamines apparaissent aujourd’hui comme le fléau dominant dans la cause d’accidents de la route, particulièrement chez les jeunes conducteurs. En effet, selon les données du Centre de réadapta- tion en alcoolisme et toxicomanie de Chaudière-Apalaches, en 2006-2007, une personne sur quatre était traitée pour des problèmes de consommation de méthamphétamines alors qu’en 2010-2011, la proportion est passée à une personne sur trois, ce qui laisse supposer que de plus en plus de gens consomment de cette drogue dans la population en général. La popularité de cette drogue, communément appelée « speed », tient au fait que ses consommateurs présentent très peu de symptômes, ce qui diminue les risques d’être interceptés par les policiers au volant de leur voiture. Or, seulement depuis 2009, la consommation de « speeds » a joué un rôle dans trois tragédies routières qui ont coûté la vie à un total de huit personnes en Beauce et dans Lotbinière. Pour contrer les problèmes de consommation d’alcool au volant, des mesures de contrôle, telle l’invention de l’alcotest, ont été mises de l’avant. Peut-être qu’un jour, avec l’avancement de la science, réussira-t-on à prévenir ces accidents mortels causés par les effets pervers de l’utilisation des « speeds » en créant le « speedotest »! Pourquoi pas?

quebechebdo le 17 octobre 2011

218 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Un « vieux » préjugé

Je me souviens de l’impatience manifeste de mon père devant la lenteur des conducteurs d’automobiles qu’il appelait les « sunday drivers » à l’occasion de nos sorties dominicales en famille! Aujourd’hui, avec le vieillissement de la population, les baby boomers prenant de l’âge envahissent de plus en plus les routes du Québec, si bien que les attitudes d’im- patience à leur endroit risquent d’augmenter de plus en plus. Si l’on ajoute à ce phénomène l’âgisme dont font preuve en particulier les jeunes conducteurs contre les personnes âgées au volant, nous assistons à un dénigrement de cette catégorie de conducteurs qui, en réalité, n’est peut- être pas fondé. En effet, selon les statistiques, les conducteurs de 16 à 24 ans représentent 10% des détenteurs de permis de conduire et sont impliqués dans environ 25% des accidents avec dommages corporels, alors que les conducteurs de plus de 65 ans, quoique représentant 15% des détenteurs de permis, ne sont impliqués que dans 8% des accidents avec dommages corporels. En réalité, selon le Dr Jamie Dow, médecin-conseil à la SAAQ, les personnes âgées, bénéficiant d’une longue expérience au volant, peuvent prévoir les situations à ris- ques, faire preuve d’une bonne anticipation de ces situa- tions et avoir de meilleures chances de les éviter que les conducteurs ayant peu d’expérience. En conséquence, la perception de la société en général aurait peut-être avantage à ranger dans le placard ses préjugés contre les personnes âgées au volant et s’attaquer plutôt aux conducteurs pressés qui pestent contre ceux qui, bien souvent, ne font que respecter les règles de la sécurité routière!

quebechebdo le 18 octobre 2011

219 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Si j’étais une femme !…

À la lumière de commentaires disgracieux envers les femmes, entendus ou lus de la part de certains hommes au cours de ma vie, particulièrement depuis que j’ai atteint un certain âge, je me suis souvent demandé comment, l’homme que je suis, dans la peau d’une femme, réagirait… Et, j’ai choisi la voie de la poésie pour vous l’exprimer…

Moi si j’étais une femme J’userais de mes charmes Pour faire tomber tombeurs Et ces rustres charmeurs Moi si j’étais une femme De pique je serais dame De cœur je serais roi Et l’as serait ma loi

Moi si j’étais un femme Toutes les notes de la gamme Je jouerais sans remords Pour redresser les torts

Moi si j’étais une femme Du feu de ma flamme J’attiserais le tison De ces hommes en bâillon

Moi si j’étais une femme De ma tranchante lame Je couperais les maillons Des pernicieux affronts

Moi si j’étais une femme Toute la force de mon âme J’emploierais sans pitié Pour combattre vacuité

quebechebdo le 19 octobre 2011

220 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Oui à l’éthique… mais pour tous les élus!

Par les temps qui courent sur la scène politique, per- sonne ne mettra en doute la pertinence de l’initiative du gouvernement provincial d’offrir aux élus une séance de formation sur l’éthique. Mais là où le bât blesse outrageusement, c’est que seuls les élus municipaux seront tenus d’assister à cette for- mation. À cet effet, j’appuie entièrement le maire de Saint- Joseph-de-Kamouraska, Sylvain Roy, qui a décidé de ne pas se présenter à cette formation. En fait, pourquoi seuls les élus municipaux sont-ils contraints d’être présents et non pas les députés, ministres et premier ministre? Pour M. Sylvain, un élu est un élu, peu importe à quel niveau politique il évolue. Si l’on considère que l’origine de cette formation à l’éthique émane des allégations de collusion et de corrup- tion entre les divers paliers de gouvernements et certains entrepreneurs en construction et firmes de génie-conseil, il me semble que l’instigateur du projet, soit le gouvernement Charest, devrait prêcher par l’exemple et assister à cette formation. Sinon, je me rallie à la décision de Sylvain Roy et j’encourage fortement les conseils municipaux à boycotter la loi 109, tout en proclamant haut et fort « Oui à l’éthique… mais pour tous les élus! »

quebechebdo le 20 octobre 2011

221 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Davie devra rester au port

En se faisant damer le pion par Vancouver Ship yards pour l’octroi d’un contrat de 8 milliards $ pour la construction de sept navires non destinés au combat, dont un brise-glace polaire et des navires de soutien interarmés, le chantier maritime Davie de Lévis devra oublier l’em- bauche d’au moins 1500 travailleurs pour les 15 prochaines années. Même si le carnet de commande de Davie Canada comprend trois navires de construction « offshore » à finir pour la firme norvégienne Cecon et deux nouveaux bateaux pour la Société des traversiers du Québec, et que des négociations sont en cours pour décrocher des contrats de l’ordre de 2 milliards $, le président du Syndicat des tra- vailleurs du chantier naval de Lauzon, Paul-André Brulotte n’y voit qu’un prix de consolation qui risque de démora- liser les travailleurs encore inscrits sur la liste de réserve. Considérant les efforts financiers investis pour que Davie Canada réponde à toutes les exigences pour décro- cher un tel contrat, qu’il s’agisse de l’expertise en appro- visionnement, en ingénierie, en gestion de projets, de sa capacité financière, de ses compétences et des équipements nécessaires, nous sommes en droit de nous demander si, encore une fois, le Québec ne se trouvait pas dans le champ de mire de Stephen Harper! Une décision politique qui a pour effet de retarder le départ de Davie qui devra rester au port en attendant…

quebechebdo le 21 octobre 2011

222 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Rendez-vous médical via la boîte vocale

Une de mes amies est inscrite depuis plusieurs années au programme de dépistage du cancer du sein. Il y a environ six semaines, à l’occasion d’un examen annuel, son médecin a détecté des kystes, à la suite d’une mammo- graphie. Le médecin lui a alors prescrit une échographie des seins bilatérale. Mon amie a alors tenté d’obtenir un rendez-vous à l’hôpital mais jamais, elle n’a pu obtenir une conversation avec quiconque… elle est tombée plutôt sur une boîte vocale qui lui a indiqué les modalités à suivre pour faire parvenir la prescription de son médecin, soit par téléco- pieur. Comme elle n’avait pas de nouvelles depuis six semaines, elle a décidé d’appeler son médecin pour lui de- mander d’intervenir dans le cheminement du dossier, mais ces efforts ont été vains. Inquiète, elle s’est alors rendue à l’hôpital où elle avait fait parvenir son fax pour se faire dire que sa demande était rendue dans un autre centre hospitalier et que son dos- sier était traité normalement, suivant l’ordre des priorités. En attendant, mon amie attend un appel d’ « elle ne sait pas qui », d’ « elle ne sait pas où », pour lui confirmer un rendez-vous « elle ne sait pas quand », pour un pro- blème de santé dont « elle ne sait pas la gravité »!

quebechebdo le 19 octobre 2011 cyberpresse.ca le 21 octobre 2011 « Dans le brouillard »

223 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

L’école à rendement

Lorsque Line Beauchamp est devenue ministre de l’Éducation, j’ai cru que nous pourrions enfin compter sur quelqu’un qui avait à cœur la réussite des élèves. Toutefois, j’étais loin de me douter que cette même « réussite » allait servir de critère pour financer les écoles. C’est en effet ce que proposera, entre autres, la ministre de l’Éducation au congrès du Parti libéral en fin de semaine. À croire que Mme Beauchamp s’est laissé piquer par la mouche de la Coalition de François Legault qui favo- rise cette même approche dans sa plate-forme sur l’édu- cation et qui semble voguer vers la victoire avec le nouveau parti qu’il s’apprête à créer. Une école n’est pas une manufacture de souliers où l’on peut évaluer le rendement des employés sur le chiffre d’affaires de l’entreprise… Une école est constituée d’êtres humains, soit des élèves, qui évoluent dans un monde di- versifié et sur lequel elle ne peut exercer un plein contrôle. J’espère ardemment que les militants libéraux vont rejeter une telle proposition qui reflète une philosophie complètement absurde basée sur l’école à rendement!

quebechebdo le 22 octobre 2011

224 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

La Maison de la littérature de Québec

Le projet de la Maison de la littérature de Québec, dont l’ouverture officielle est prévue pour l’automne 2013, a franchi une étape importante par le dévoilement du récipiendaire du concours d’architecture remis à la jeune firme montréalaise Chevalier Morales pour la présentation de sa maquette de ce futur lieu de création et de diffusion littéraire québécoises. La Maison de la littérature de Québec sera amé- nagée dans l’ancien temple Wesley, mieux connu sous le nom de Salle de l’Institut , située sur la place de l’Institut Canadien et de la Chaussée-des-écossais, à l’angle des rues Sainte-Angèle et Dauphine. Fermée depuis 1999, la salle de l’Institut a marqué l’histoire culturelle de Québec, notam- ment par la série « Les lundis de l’Institut » qui a accueilli de nombreux artistes de renom pendant près de soixante ans. En plus des subventions des divers paliers de gou- vernement totalisant 11,8M$, la Maison de la littérature a fait l’objet d’un engagement pris lors du sommet de Québec horizon culture, né d’une volonté commune des gens d’affaires, du milieu culturel et de la classe politique de faire de la culture un des moteurs du développement écono- mique de la capitale nationale. L’actuelle bibliothèque publique située au rez-de- chaussée sera déménagée à l’étage et intégrée au concept qui comprendra, entre autres, en plus d’une collection spé- cialisée en littérature québécoise, un bistro littéraire, des cabinets d’écriture, un studio de création, une résidence d’écrivains, un salon de lecture, un espace web et des bu- reaux pour les organismes littéraires.

225 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

La Maison de la littérature de Québec deviendra un lieu de rencontres privilégié entre les écrivains et le public où l’on pourra tenir des lancements, des spectacles litté- raires, des rencontres d’auteurs, des colloques et des événe- ments littéraires. Les jeunes de la relève littéraire soutenus par Première Ovation pourront y rencontrer leur mentor, obtenir du soutien et présenter au public le résultat de leur travail. De plus, elle sera le lieu tout désigné pour accueillir la programmation du festival « Québec en toutes lettres » présenté avec succès l’an dernier par l’Institut Canadien de Québec.

vigile.net tribune libre le 21 octobre 2011 quebechebdo le 22 octobre 2011 (version abrégée) "Un projet unique et novateur"

226 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

La noirceur au bout du tunnel

Les suicides de Gilles Nadeau et de Jeannine Proteau survenus en août 2010 soulèvent à nouveau le profond désarroi des personnes âgées aux prises avec des maladies graves pour lesquelles elles manquent de ressources. En conséquence, à la suite de la recommandation de Serge Daneault, médecin spécialisé en soins palliatifs et professeur à la faculté de médecine à l’Université de Montréal, je ne peux que revendiquer, sur le modèle de la DPJ, la création d’une direction de la protection de la vieillesse (DPV). À mon sens, il est utopique de plaider l’argument que les personnes âgées se sentiraient « infantilisées » par la mise sur pied d’une telle instance, tel que l’invoque la ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, soutenant par ailleurs que les personnes vulnérables disposent, entre autres, du Protecteur du citoyen et de la Commission des droits de la personne. Naïve illusion de penser que les personnes âgées, devant une souffrance non-soulagée et placées sur un chemin sans issue, vont faire appel à ces deux organismes! Il est tout à fait louable que les jeunes puissent bénéficier d’une DPJ… il serait tout aussi opportun que les aînés, qui ont contribué toute leur vie à l’essor de notre société, puissent disposer d’une DPV qui leur offrirait d’autres voies que « la noirceur au bout du tunnel! »

quebechebdo le 25 octobre 2011

227 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Rétablir le lien de confiance

Le projet de loi 33, visant à éliminer le placement syndical dans l’industrie de la construction, soulève la colère de la FTQ et du Conseil provincial des métiers de la construction qui font valoir des problèmes de lien de confiance pour rejeter le projet de loi. À mon avis, cet argument ne tient pas la route si l’on considère les coutumes arbitraires et discriminatoires érigées en système depuis des décennies dans l’embauche des travailleurs de la construction. En réalité, c’est juste- ment parce que la confiance entre les employeurs et les employés est rabrouée qu’il faut mettre un terme à ce statu quo malsain. Que l’on laisse à des matamores la latitude d’inti- mider des travailleurs sur les chantiers de construction en 2011 n’a plus sa place. Un ménage s’impose et, en ce sens, j’appuie la démarche de la ministre du Travail qui a décidé de remettre les pendules à l’heure. En confiant le système de référence des travailleurs à la Commission de la construction du Québec (CCQ), les syndicats retrouveront le rôle premier qu’ils sont appelés à jouer, soit la défense des intérêts de leurs travailleurs, et contribueront de la sorte à rétablir le lien de confiance avec leurs syndiqués!

quebechebdo le 26 octobre 2011 cyberpresse.ca le 27 octobre 2011 « Vos réactions à la crise dans la construction »

228 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Plus de personnes en prison et plus d’armes en circulation

En agissant main dans la main avec le lobby des armes à feu et en voulant abolir le registre des armes à feu pour satisfaire sa base électorale d’extrême droite, le gou- vernement conservateur balaie le fait que ce registre, très utile aux policiers, permet non seulement de mieux plani- fier les interventions des forces de l’ordre, mais aussi de prévenir des drames familiaux en facilitant la saisie des armes de personnes violentes. Les conservateurs s’entêtent et déballent une cassette argumentaire qui ne convainc personne. Selon eux, l’enregistrement des armes est un processus coûteux, long et compliqué. Or, la procédure d’enregistrement est d’une grande simplicité :

— remplir le questionnaire qui demande de décrire l’arme selon les critères qui y sont déterminés;

— indiquer où les armes seront entreposées;

— faire valider la description par un vérificateur.

Cette démarche ne comporte aucun frais et le formulaire est très simple, mais surtout, l’enregistrement de l’arme est valide tant et aussi longtemps que le propriétaire conserve l’arme, sans besoin de renouvellement. Contrairement à ce que prétend le gouvernement Harper, le registre permet de mieux contrôler les armes meurtrières, et ce, à des coûts raisonnables et sans consti- tuer un obstacle aux activités légitimes des chasseurs et tireurs de compétition.

229 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Au lieu d’abolir le registre, le gouvernement fédéral devrait plutôt le maintenir et, de ce fait, assurer la protec- tion des citoyennes et des citoyens, notamment en matière d’entreposage et de marquage des armes à feu. Plus de personnes en prison et plus d’armes en circulation, telle semble être la devise des conservateurs !

quebechebdo le 27 octobre 2011 cyberpresse.ca le 27 octobre 2011 « Vos réactions face à l’abolition du registre des armes à feu et à la destruction des données du registre »

230 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Un géant de la chanson québécoise

À sa première apparition en quarante ans de carrière à la Maison de la chanson du théâtre Petit Champlain, si- tuée dans le Vieux-Québec, Richard Séguin, à travers ses histoires de vie, a su conquérir son public, le 26 octobre, dans son spectacle intitulé « De colères et d’espoir ». À entendre ce géant de la chanson québécoise, ce poète patriote pousser à pleins poumons ses paroles qui viennent nous chercher jusque dans nos tripes, Séguin nous donne l’impression qu’il tient le cœur de sa patrie entre ses mains. À preuve, cette « Lettre au PM », extraite de son dernier album « Appalaches », qui lance un cri du cœur contre les horreurs de la guerre contre lesquelles le citoyen demeure impuissant parce que « même en démocratie, vous n’voulez d’mon avis », crie le poète au PM.

« Je suis père de famille Demain ma grande fille Partira pour la guerre Tristesse humanitaire

C’est une idéaliste Et même une pacifiste Dans son cœur tout se noue Ses idées sont si floues

Vous dites qu’on est en guerre Mais jamais sur cette terre Même en démocratie Vous n’voulez d’mon avis

Je n’aime pas les fusils Les morts et les prières Les tombes que l’on suit En chantant la patrie

231 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Nous ne sommes pas sur terre Pour sauter sur des mines Ces engins de l’enfer Que fabriquent vos usines Quand reviendra ma fille Debout ou en civière Faudra-t-il qu’on maquille Nos peurs et nos colères

Je sais qu’il faut se taire Stratégies de vos guerres Mais le poids de ma peine Il brûle dans mes veines

Je sais qu’il faut défendre L’idée de liberté Mais vous me faites entendre Si peu de vérités

Vous jouez sur les mots Et nous comptons les morts Vous jouez sur les mots L’illusion de l’espoir

Je suis père de famille Demain ma grande fille Partira pour la guerre Tristesse humanitaire

C’est une idéaliste Et même une pacifiste Dans son cœur tout se noue Ses idées sont si floues »

232 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Comme Séguin l’a exprimé fort à propos en début de concert, « il ne faut pas confondre nostalgie et histoire » même si plusieurs de ses chansons nous touchent en plein cœur… Au sortir de la salle, nous sommes convaincus que Richard Séguin a choisi sans contredit de nous léguer l’histoire de notre nation en chanson, une nation qui sait « qu’il faut défendre l’idée de liberté » mais qui se retrouve sans cesse confrontée à des politiciens roublards qui font « entendre si peu de vérités ».

vigile.net tribune libre le 28 octobre 2011 quebechebdo le 28 octobre 2011

233 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Le leurre des suppléments pour sportifs

Une croyance populaire circule chez les sportifs à l’effet que l’utilisation de suppléments de protéines, com- munément appelés la « sauce » chez les jeunes, peut con- tribuer à augmenter la masse musculaire au détriment d’une saine alimentation. Toutefois, selon Benoît Lamarche, spécialiste en nu- trition sportive à l’Institut des nutraceutiques et des ali- ments fonctionnels, plusieurs études démontrent qu’après avoir consommé 20 g de protéines après un entraînement, le gain sur la masse musculaire est stoppé. En d’autres termes, sur 90 g de suppléments de protéines, 70 g sont complètement inutiles alors qu’un petit steak contient davantage de protéines utiles. Et, pour ajouter aux bémols à mettre sur de telles pratiques, plusieurs études tendent à démontrer que ces produits ne sont toujours pas sécuritaires, alléguant même que certaines usines fabriquant ces suppléments pourraient y glisser des stéroïdes, ce qui fait dire à Christiane Ayotte, spécialiste en contrôle du dopage à l’Institut national de recherche scientifique (INRS), que l’utilisation de ces suppléments peut encourager des « conduites dopantes » qui pourraient inciter les jeunes athlètes à consommer des substances interdites, telles les stéroïdes. En conclusion, les pendules devront être mises à l’heure auprès des parents et des jeunes athlètes pour les sensibiliser au leurre qui se cache derrière l’utilisation des suppléments de protéines.

quebechebdo le 30 octobre 2011

234 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Où est passée la société distincte?

Avec les dernières initiatives prônées par le gouver- nement Harper, les Québécois sont en train de se faire passer quelques sapins et ce, bien avant la période des Fêtes! Pensons, entre autres, aux nominations unilingues anglais d’un juge à la Cour suprême et du vérificateur général, à l’imposition d’une approche punitive en matière pénale alors que le Québec se fait le champion de la réha- bilitation, à la destruction des dossiers d’enregistrement des armes à feu au moment le Québec s’apprête à mettre sur pied son propre registre et, la cerise sur le gâteau, à la pré- sentation en chambre du projet de Loi sur la représentation équitable qui confère au Québec un « cadeau » de trois sièges supplémentaires! En réalité, le gouvernement majoritaire de Stephen Harper est en train de passer au tordeur la notion de société distincte dont il s’était porté le porte-étendard en campagne électorale pour le ressortir en vieille guenille écrasée sous le rouleau compresseur d’un Québec comme les autres! Espérons, tout au moins, que les citrouilles orange représentées par nos élus fédéraux québécois neodémo- crates auront le jus nécessaire pour s’objecter à de telles méprisantes manigances des conservateurs envers le Québec!

quebechebdo le 31 octobre 2011

235 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Il voulait écrire

Le 8 novembre prochain, Jean Provencher, le célèbre historien de Québec, recevra le prix Gérard-Morisset, reconnaissant sa contribution exceptionnelle pour la pro- motion du patrimoine, dans le cadre du Prix du Québec, la plus haute distinction accordée par le gouvernement du Québec. Fervent amoureux de l’histoire depuis les débuts de ses études secondaires, sa rencontre avec Jean Hamelin, son professeur d’histoire du Canada contemporain à l’université Laval, allait déclencher une brillante carrière comme historien. Un jour, M. Hamelin demanda à Jean Provencher ce qu’il avait envie de faire dans la vie. Ce dernier lui répondit qu’il voulait écrire…et s’ensuivit une suite ininterrompue d’écrits sur le patrimoine québécois qu’il qualifie de la base de la culture d’un peuple! Depuis quarante ans, Jean Provencher travaille à faire découvrir le patrimoine à travers l’histoire. Comme le dit à juste titre cet amant du patrimoine québécois, « tu ne peux pas savoir qui tu es si tu ne sais pas d’où tu viens »! En cette période où le peuple du Québec semble végéter dans une errance moribonde quant à son identité, il aurait avantage à consulter les écrits de Jean Provencher et à s’en inspirer pour arriver à retrouver ses racines et sa fierté!

quebechebdo le 2 novembre 2011

236 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

À l’image de Claude Béchard

Quelques jours après sa mort, une page Facebook avait été créée sous le nom «Pour que l’autoroute 85 devienne l’Autoroute Claude-Béchard». Plus de cinq mille personnes avaient démontré leur appui à cette initiative populaire. Un an plus tard, la Commission de toponymie du Québec vient de donner un avis favorable au baptême de la future autoroute 85 au nom de l’ex-député de la circons- cription de Kamouraska-Témiscouata. Il faut se souvenir que le fédéral et le provincial se renvoyaient la balle dans ce dossier et que c’est grâce à la détermination de Claude Béchard que le projet a fini par débloquer. Enfin, la longue lutte de M. Béchard contre son cancer du pancréas qui a eu raison de son courage avait été perçue, par plusieurs, comme un exemple de persévérance. Une décision qui reflète et récompense la détermi- nation des gens de cette région… à l’image de Claude Béchard, à qui ce projet tenait tellement à coeur!

quebechebdo le 3 novembre 2011

237 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Faut-il cacher les indignés?

Le « mouvement des Indignés » est une série de manifestations pacifiques spontanées menées en Espagne à partir du 15 mai 2011, totalisant jusqu'à plusieurs dizaines de milliers de personnes, nées sur les réseaux sociaux et initiées par le mouvement et le site web « Une vraie démo- cratie, maintenant », d'où ont émergé plus de 200 petites associations solidaires. Bien que les manifestants forment un groupe assez hétérogène, ils ont en commun un désaveu des citoyens en- vers la classe politique et la corruption. Les sensibilités des manifestants varient beaucoup, certains réclamant seule- ment un peu plus de compréhension de la part de la classe politique, d'autres, une réforme de la loi électorale, d'autres encore, une révolution citoyenne qui déboucherait sur la création d'une véritable démocratie. Le 15 octobre se produit la première « journée mon- diale des indignés », appelée aussi « journée mondiale de la colère », sous le mot d'ordre « Tous ensemble pour un changement mondial ». Les manifestations ont eu lieu dans 951 villes de 82 pays. Plus près de nous, les quelque 50 manifestants du mouvement « Occupons Québec », qui campent dans le Jardin de Saint-Roch depuis une douzaine de jours, sont menacés d’être expulsés des lieux par les autorités muni- cipales de la Ville de Québec qui allèguent des raisons de sécurité. Des inspections des services de police et des incen- dies de la Ville ont été réalisées et les manifestants sem- blent avoir procédé aux ajustements nécessaires pour être conformes aux normes de sécurité. Face à ce constat, il y a lieu de se demander si, derrière ces « motifs de sécurité », il ne se cache pas des raisons « politiquement dérangeantes » pour une certaine classe de politiciens ! Une question se pose alors : « Faut-il, pour ces raisons, cacher les indignés ? »

quebechebdo le 4 novembre 2011 vigile.net tribune libre le 4 novembre 2011

238 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Le chaînon manquant

Le 20 février 2009, Guy Turcotte poignardait froi- dement ses deux enfants à quarante-six reprises. Le 5 juillet 2011, Turcotte a été reconnu criminellement non respon- sable des meurtres de ses enfants, à la suite d’un procès extrêmement médiatisé. Depuis lors, il a été détenu à l’Ins- titut Philippe-Pinel. Quatre mois plus tard, devant les membres de la Commission d’examen des troubles mentaux, le psychiatre Pierre Rochette conclut qu’il en est encore « au point zéro » dans sa compréhension des motifs qui ont poussé le meurtrier à commettre un geste aussi atroce. Aux yeux du psychologue Guy Desjardins, rien ne peut expliquer le double passage à l’acte de Turcotte ni exclure une éventuelle récidive puisqu’il a toujours refusé de suivre une psychothérapie et, qu’en ce sens, sa fragilité n’a non seulement été traitée, elle n’a même pas été identifiée. Quant à Guy Turcotte, il souhaite, à sa sortie, reprendre ses activités de cardiologue, s’exiler dans une autre pro- vince, se refaire une vie affective et possiblement ravoir des enfants. Sans être un expert dans l’analyse de tels cas, je serais porté à me rallier à la proposition du docteur Rochette de maintenir en détention Guy Turcotte pour au moins une année avant réévaluation, compte tenu que, selon l’expression du psychiatre, il existe encore un « chaî- non manquant » entre sa personnalité et les gestes posés.

quebechebdo le 6 novembre 2011

239 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Pour un véritable vent de changement

Je me souviens, lorsque j’avais à peine dix ans, quel engouement je vouais à Maurice Richard! Lorsqu’il sautait sur la patinoire, j’avais l’impression de sauter avec lui tellement il y mettait de fougue et de détermination. Toutefois, dans les dernières années de sa carrière, j’ai ressenti moins d’ardeur et de souplesse dans ses mou- vements… le Rocket avait perdu la bougie d’allumage qui réussissait depuis vingt ans à électriser la foule du Forum. Je me souviens aussi, avec une profonde tristesse, des huées de ses fans qui l’avaient adulé depuis toutes ces années… Plusieurs années plus tard, je me suis demandé si Maurice Richard n’avait pas raté sa sortie. Aujourd’hui, si je transpose la patinoire du Rocket avec l’arène politique, j’ai l’impression que certains « joueurs », tels François Legault ou Gilles Duceppe, ris- quent de rater leur sortie. Pourtant, si je reste dans le même champ de comp- raison, des personnages aussi aguerris et adulés que Jean Béliveau et Jacques Parizeau, ont su « réussir leur sortie » tout en demeurant des mentors respectés dont l’expertise et les valeurs ont profité à une pléiade de jeunes joueurs de hockey et de politiciens. En tant qu’ex-enseignant, j’ai été à même de cons- tater toute la satisfaction que le maître peut éprouver à être surpassé par un de ses élèves. C’est là la preuve qu’il était un excellent pédagogue. Pourquoi alors, un politicien ne pourrait pas éprouver la même satisfaction? Pourquoi cer- tains d’entre eux s’obstinent-ils ainsi à demeurer dans l’arène politique au risque de se faire « huer » par l’élec- torat? Pourquoi n’utilisent-ils pas plutôt leur expertise pour contribuer positivement à un véritable vent de changement?

240 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Selon moi, les tenants du retour à la politique active des Duceppe et Legault font fausse route en espérant qu’ils deviennent les utopiques sauveurs d’une cause en péril. Comme pour tous les travailleurs, la retraite des politiciens est inévitable, ce qui ne veut pas dire qu’ils doivent se taire, loin de là! Ils doivent continuer de s’exprimer ouvertement sur les débats qui animent la scène politique et agir à titre de mentors, de sages conseillers qui auront l’insigne mérite de contribuer à un véritable vent de changement en faisant profiter la relève de leur expertise, de leurs convictions et de leurs conseils.

vigile.net tribune libre le 3 novembre 2011 quebechebdo le 6 novembre 2011

241 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

La fille à son père

Dans son spectacle d’adieu intitulé « 50 ans de mé- tier, ça s’raconte », un show qui accorde la prépondérance aux mots et à la poésie, Clémence DesRochers tire sa révérence du monde du spectacle. Née à Sherbrooke le 23 novembre 1933, Clémence fait son baluchon et part pour Montréal en 1950 pour rejoindre la « roulotte » à Paul Buissonneau. Elle n’a que 20 ans lorsqu’elle participe à la naissance de la télévision à Radio-Canada. En 1959, elle est de la première vague des chan- sonniers québécois en lançant les Bozos auprès des Claude Léveillée, Jean-Pierre Ferland, Raymond Lévesque et André Gagnon. C’est dans son propre cabaret, Chez Clé- mence, qu’elle donnera sa première chance à un certain Yvon Deschamps. Tout au cours de son dernier spectacle, Clémence se réclame de la poésie, de cette flamme qui a habité son père, le poète et journaliste Alfred DesRochers, pendant toute sa vie. On n’a qu’à lire ce poème écrit en hommage à son père, intitulé « L’homme de ma vie », pour savourer dans les mots la tendresse qu’elle éprouvait pour lui :

« Si nous devenons bon amis Je t'amènerai un dimanche À ma maison en bois de planches Rencontrer l'homme de ma vie

Il te tendra sa longue main Pareille à un dessin d'étoile Il mettra du bois dans le poêle Pour réchauffer le café brun

242 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Le coude appuyé sur la table Il te parlera framboisier Du sous-bois qu'il a nettoyé Pour entailler ses deux érables

Il t'amènera en forêt Voir ses fagots de branches mortes Et te dira de quelles sortes de fleurs Est garni ton bouquet

Si tu es là à la brunante Il allumera le foyer Et commencera à chanter Ses chansons anciennes et lentes

Un chant d'oiseau le fera taire Il pleurera comme un enfant Moi je sais la voix qu'il entend C'est l'épouse en-allée, ma mère

Si nous devenons bon amis Je t'amènerai un dimanche À ma maison en bois de planches Rencontrer l'homme de ma vie »

Finalement, aujourd’hui, je crois qu’Alfred Des- Rochers, le poète nationaliste, serait fier de dire qu’il était le père de notre Clémence nationale !

quebechebdo le 6 novembre 2011

243 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Vers le sommet des sommets

Après avoir réussi les ascensions de l’Everest en Asie, de l’Acacongua en Amérique du Sud, du Mont McKinley en Amérique du Nord, du Kilimandjaro en Afrique, de l’Elbrouz en Europe et de la Pyramide de Carstensz en Océanie, Véronique Denys s’envolera dans deux semaines pour tenter d’effectuer l’ascension du Mont Vinson dans l’Antarctique, la dernière épreuve qui la couronnera au panthéon de la quarantaine de femmes, la première au Québec, qui ont réussi l’exploit d’avoir com- plété la fameuse liste des sept sommets les plus élevés sur chaque continent. Pour cette ultime expédition, Véronique sera accom- pagnée de Christine Dubé, qui ambitionne un jour elle aussi réussir l’ascension des sept sommets. Comme Christine est médecin, elle représente, pour Véronique, une sécurité non négligeable, compte tenu que les risques de blessures ou les maladies sont fréquents dans ce type d’expédition. Véronique Denys, un autre exemple de détermi- nation qui fait honneur aux Québécois et à qui, avec tous ces nombreux admirateurs, je souhaite la meilleure des chances dans son ascension « vers le sommet des sommets »!

quebechebdo le 7 novembre 2011

244 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Sécuriser… sans créer de panique

À la suite des nombreuses tueries dans des écoles aux États-Unis et de la fusillade tragique du Collège Dawson en 2006, des simulations de fusillades, articulées autour d’exercices de « confinement barricadé », font main- tenant partie du « Plan de réponse pour des établissements sécuritaires », mis sur pied par la Sûreté du Québec. À la commission scolaire des Navigateurs, sur la rive sud de Québec, des agents de la police de Lévis ont déjà supervisé 34 simulations dans les écoles publiques et privées de Lévis depuis l’an dernier, et les autorités de la commission scolaire souhaitent que de telles simulations soient effectuées dans toutes ses écoles d’ici la fin de l’année scolaire 2011-2012. Quoique l’expérience de confinement barricadé, qui consiste notamment à vider les corridors et les cages d’escalier, et à confiner les élèves, les professeurs et le personnel dans des locaux barrés, advenant l’intrusion d’un individu armé dans leur école, des mesures « sécuri- santes », telle la substitution d’un tireur fou par un animal sauvage, ont dû être appliquées, particulièrement auprès des élèves du primaire, afin de ne pas créer de sentiment de panique chez eux… au lieu de les sécuriser! Enfin, comme dans toute mesure préventive, l’essen- tiel consiste à bien doser la manière d’intervenir si on ne veut pas aboutir au résultat inverse de celui que l’on vise!

quebechebdo le 8 novembre 2011

245 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Une victoire pour ses « frères d’armes »

Au terme du troisième jour de sa grève de la faim, Pascal Lacoste a finalement mis fin à son jeûne grâce à une entente qui lui a été proposée par le ministre des Anciens Combattants, Steven Blaney. On se souviendra que l’ex-soldat a toujours soutenu que la dégradation continue de sa santé avait débuté après qu’il ait été exposé à l’uranium appauvri lors de sa mission en Bosnie durant les années ’90. Bien que le gouvernement fédéral ne reconnaisse toujours pas que les militaires puissent avoir été intoxiqués à l’uranium appauvri, il accepte d’examiner cette possibilité en créant un comité aviseur sur la santé des vétérans pour évaluer les effets sur la santé des métaux lourds et de l’uranium appauvri, en particulier. Sans prétendre qu’il a vaincu sur toute la ligne, Pascal Lacoste estime qu’une victoire est déjà une victoire, qu’il faut donner du temps au temps et qu’une ouverture d’esprit s’est manifestée. Quoique l’ex-soldat ait dû attendre que le ministre Blainey soit acculé au pied du mur avant de lui proposer de telles conditions, Pascal Lacoste peut être satisfait d’avoir obtenu une victoire pour ses « frères d’armes » qui a contribué à sensibiliser la population sur les séquelles de ces guerres meurtrières sur les militaires. Je ne voudrais pas me faire l’avocat du diable, mais j’espère sincèrement que des suites concrètes émergeront de cette entente! Sinon, Pascal Lacoste passera à l’histoire comme un martyr plutôt que comme un héros et… ce serait bien dommage!

quebechebdo le 9 novembre 2011 Le Soleil le 10 novembre 2011

246 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Le miroir

À mon sens, le mouvement des indignés, une fois qu’il aura, comme tout « mouvement », cessé d’occuper la place publique, aura tout au moins contribué à sensibiliser l’opinion publique sur le fait que notre monde néo-libéral nous conduit inévitablement dans une impasse. Les indignés, de partout à travers le monde, nous placent implacablement devant le miroir d’un fossé gran- dissant entre le citoyen et le politique. Toutefois, le monde plus équitable et davantage respectueux de la personne dont ils crient l’urgence ne pourra se réaliser sans une nécessaire alliance entre le collectif, représenté par les politiciens, et le spirituel, incarné par l’individu. Malheureusement, l’histoire nous enseigne que de tels mouvements demeurent souvent sans suite et que l’appareil de la haute finance reprend vite son emprise sur le contrôle des idées et des pouvoirs. Tant et aussi longtemps que le monde politique demeurera une jungle manipulée par les empires financiers, le citoyen sera confronté inévitablement au miroir de la fatale réalité d’un destin marqué du stigmate de la domina- tion des grands sur les petits. Faut-il cesser pour autant la poursuite de regroupe- ments à l’exemple des indignés? Poser la question, c’est en partie y répondre… L’être humain, étant par nature un être qui recherche d’abord son confort quotidien, a besoin de se faire placer devant le miroir de la réalité pour réaliser l’image que ce miroir lui renvoie. Une réalité qui, parfois, est beaucoup plus facile à nier qu’à accepter, une réalité qui prend du temps à faire son chemin dans l’acceptation de son existence et encore davantage des changements qu’elle nous impose de faire dans notre propre vie.

247 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Voilà pourquoi les indignés sont un mal nécessaire si nous désirons vraiment changer, d’abord notre regard sur le monde, et ensuite le cours de l’histoire, pour enfin prendre notre place dans l’évolution d’une société qui court de plus en plus à la catastrophe!

vigile.net tribune libre le 10 novembre 2011 quebechebdo le 13 novembre 2011

248 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Une saine opposition naissante à Québec

C’est un secret de polichinelle que le maire Labeaume, par son style plutôt « marginal », sème souvent la contro- verse autour de lui. Il est vrai qu’il semble parfois voguer sur une galère chargée de mégalo projets. Toutefois, on doit aussi admettre qu’il bénéficie d’un appui de 80% de la part des citoyens de la capitale nationale. Face à un tel contexte, il n’est donc pas surprenant que des citoyens sentent le besoin de se regrouper pour offrir à Équipe Labeaume une opposition légitime. Il en est ainsi de l’ex-président de la Commission de la capitale nationale, Pierre Boucher, qui vient de lancer son mouve- ment « Québec autrement » dont le nom révèle à lui seul les intentions de son fondateur, à savoir contrer la « dérive démocratique » issue du style de gestion de Régis Labeaume, les « dérapages financier et budgétaire » à la Ville de Québec et enfin la dimension trop festive de la Ville au détriment des besoins de proximité des citoyens. De son côté, la conseillère indépendante de Vieux- Québec-Montcalm, Anne Guérette, a déjà réservé auprès du Directeur général des élections le nom de « Parti démocrate de Québec » et semble démontrer beaucoup d’enthou- siasme à l’idée de fonder son propre parti et de « travailler en équipe ». Sans prendre parti pour une option ou pour l’autre, je vois, dans ce foisonnement de regroupements, la nais- sance d’une saine opposition à l’Hôtel de Ville de Québec, pour le plus grand bien de la démocratie et, par conséquent, des citoyens!

quebechebdo le 11 novembre 2011

249 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Le grand ménage avant l’arrivée de la visite

Pour réaliser leur recherche intitulée « La judicia- risation des personnes en situation d’itinérance à Québec : point de vue des acteurs socio-judiciaires et analyse du phénomène », des chercheurs universitaires ont retracé quelque 4000 constats d’infraction remis à 284 personnes. Les résultats démontrent, entre autres, que le nombre d’infractions a été multiplié par cinq entre 2000 et 2010. Un petit groupe de marginaux, particulièrement des jeunes, se partagent des milliers d’amendes pour une moyenne individuelle de 13 000$. Leur crime? Avoir mendié, dormi sur un banc public ou s’être adonné au « squeegee »! Aux yeux du coordonnateur de la section de Québec de la Ligue des droits et libertés, Sébastien Harvey, il se demande si l’action répressive des policiers n’empire pas davantage la situation plutôt que de l’améliorer. La lecture de l’enquête révèle de plus que les poli- ciers deviennent encore plus friands lorsqu’arrivent les mois d’été et qu’il faut nettoyer la place pour accueillir les touristes dans un environnement « propre »! En termes clairs, les autorités policières municipales auraient avantage à travailler en collaboration avec les organismes communautaires pour venir en aide aux itiné- rants au lieu de s’affairer à faire le grand ménage avant l’arrivée de la visite!

quebechebdo le 12 novembre 2011

250 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Les vertus de la craie sur le tableau noir

L’éducation occupe une place de plus en plus importante dans les débats sur l'avenir économique de nos sociétés. À preuve, les quelque 20 000 étudiants qui ont bravé la pluie et marché dans les rues de Montréal, la semaine dernière, pour dénoncer la hausse des droits de scolarité universitaires décidée par le gouvernement Charest. Cette manifestation massive des étudiants remet en lumière, entre autres, les besoins de financement de l'éducation, la question d'équité entre les contribuables et les générations ainsi que les retombées économiques asso- ciées à l'éducation pour l'ensemble de la société. Par ailleurs, au-delà des questions purement écono- miques, certains créateurs, qui nous ont légué Internet et toutes les autres « merveilles technologiques », se ques- tionnent sur la pertinence de recourir au soutien de l'informatique dans l'éducation des jeunes enfants, à l'école, comme à la maison. En cette période où les nouvelles technologies enva- hissent les maisons et les écoles, le directeur technologique d'eBay, ainsi que des confrères d'Apple, Yahoo, et autres Hewlett-Packard, prônent, au contraire, le retour aux vertus de la craie sur le tableau noir, d'une véritable bibliothèque au service des élèves, mais surtout d’une saine relation personnelle avec un enseignant stimulant. Dans ce contexte, sans banaliser les doléances des étudiants concernant la hausse de leurs droits de scolarité, je suis heureux de constater que ces manifestations contri- buent aussi à élargir le débat sur l’importance de la qualité de l’enseignement de nos jeunes sur l’avenir de notre so- ciété.

quebechebdo le 15 novembre 2011

251 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Le p’tit logo de toutes les couleurs

En lisant le clin d’œil de Stéphane Laporte dans le Soleil du 15 novembre en page 27, à savoir, « Si on se fie aux couleurs de la CAQ, elle va regrouper 75% de péquistes, 10% de libéraux, 10% de verts et 5% de néo- démocrates », je n’ai pas pu m’empêcher de penser à la chanson de Bécaud, « Le p’tit oiseau de toutes les couleurs »! Pour poursuivre mon analogie, je vous propose de chantonner ainsi le premier couplet de la chanson de Bécaud :

« Ce matin, je sors de chez moi Il m’attendait, il était là Il sautillait sur le trottoir Mon Dieu, qu’il était drôle à voir Le p’tit logo de toutes les couleurs Le p’tit logo de toutes les couleurs »

quebechebdo le 15 novembre 2011

252 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

L’église à l’ombre de 175 logements

À moins d’un revirement de dernière minute, lors de la prochaine réunion du conseil municipal le 21 novembre, la Ville de Québec autorisera la construction de 175 loge- ments dans le quartier Sainte-Maria-Goretti dans l’arrondis- sement de Charlesbourg, sur un terrain adjacent à l’église paroissiale. Malgré les nombreuses contestations de plusieurs citoyens réclamant la tenue d’un référendum sur ce projet, les autorités municipales maintiennent quand même le cap sur leur décision d’aller de l’avant, invoquant le règlement 74.4 pour soustraire le développement résidentiel au pro- cessus référendaire, lequel règlement stipule qu’un projet qui couvre une superficie supérieure à 25 000 mètres carrés n’est pas soumis à une consultation populaire. À mon sens, la Ville de Québec, en agissant de la sorte, se camoufle derrière un règlement et isole l’église de Sainte-Maria-Goretti à l’ombre de 175 logements. Pour ceux qui aimeraient constater de visu le portrait que nous présentera l’arrivée de ce développement résidentiel, je vous suggère, si cela vous est possible, d’aller jeter un coup d’œil sur le croquis qui a été fourni aux citoyens par la Ville de Québec et qui est reproduit dans le Soleil du 14 novembre en page 4.

quebechebdo le 15 novembre 2011 cyberpresse.ca le 16 novembre 2011

253 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Dufort en renfort

En apprenant par le biais des médias que le portrait qu’il avait réalisé de Josée Verner et qu’il lui avait remis en 2009, avait été abandonné par l’ex-députée de Louis-Saint- Laurent dans ses anciens bureaux, l’artiste-peintre André Garon a vécu l’humiliation de l’artiste qui voit son œuvre bafouée telle une vulgaire pantoufle. Et, pour ajouter l’outrage à l’humiliation, Josée Werner a répliqué qu’elle ne voulait tout simplement pas de ce portrait et que des mesures nécessaires seraient entre- prises pour qu’il soit relayé dans l’entrepôt des biens excé- dentaires du gouvernement fédéral. À la suite de cette attitude méprisante de la part de Josée Werner, André Garon s’est empressé d’aller récu- pérer son œuvre dans les bureaux de la nouvelle députée néo-démocrate Alexandrine Latendresse avant qu’il ne suive le chemin des « biens excédentaires ». Toutefois, Jean-René Duffort, ayant eu vent de ce tapage publicitaire autour du fameux portrait, a assuré M. Garon qu’il lui apporterait son appui, lors de son émission « Infoman », à la tenue d’une vente aux enchères du por- trait, ayant comme objectif la cueillette de fonds pour les enfants défavorisés de la ville de Québec. Un coup de chapeau à Jean-René Dufort pour être venu en renfort à l’intégrité de l’artiste tout en récupérant son œuvre au profit des enfants défavorisés!

quebechebdo le 16 novembre 2011

254 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Une dérive alarmante

Le fleuron du pouvoir économique des Québécois, le temple sacré d’où rejaillit l’excellence des Québécois en matière financière est en train de capituler bassement devant l’infiltration perverse de l’anglais au sein de ses ressources humaines. La principale institution financière des Québécois cède servilement à l’unilinguisme auquel la soumet l’auto- rité de la Charte de la langue française, invoquant des mo- tifs de « compétences »… Plutôt révoltant, non? Et, pendant ce temps-là, notre bon gouvernement Charest se contente de semoncer les autorités de la CDPQ en qualifiant cette situation « d’inacceptable » et en lui adressant un message lui rappelant que la connaissance du français est, selon la Charte, un critère d’embauche pour tous les postes et ce, à tous les niveaux. En termes clairs, nos droits les plus fondamentaux sont bafoués à l’intérieur de notre château-fort et les pro- priétaires du château demandent aux usurpateurs de se montrer plus respectueux de ces droits… Plutôt avilissant, non? À mon sens, une telle dérive témoigne d’un laisser- aller lamentable de la valeur accordée à la langue française au sein même des institutions publiques québécoises, une abdication inacceptable devant l’omniprésence de l’anglais, une attitude aplaventriste qui dénote un esprit colonialiste encore profondément ancré chez les Québécois, voire même chez nos décideurs en matière économique. Encore une fois, Charest, après avoir lamentable- ment laissé pourrir la situation comme il l’a toujours fait dans le dossier de la langue, sort subitement de sa boîte à surprises pour lancer ses « grands cris d’indignation », accom- pagnés d’une minable réprimande envers les coupables.

255 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Et, pendant que ce glissement se produisait à la CDPQ, de l’autre côté de la chambre, le Parti québécois, le berceau de la Loi 101, le parti de , n’a lancé aucune sonnerie d’alarme, comme si ses antennes avaient été orientées ailleurs…probablement vers des directions partisanes électoralistes à courte vue! En conclusion, face à l’inertie de nos politiciens devant des attitudes aussi mesquines de la part des diri- geants de nos institutions publiques, nous sommes con- frontés devant l’imminence d’une bataille que nous ris- quons de perdre, soit celle de la survie du français au Québec. Une autre bonne raison de redonner au citoyen la parole dans ce débat de société qu’est la défense de notre langue… Une autre bonne raison d’inciter la génération montante des leaders des mouvements souverainistes à prendre résolument position pour la défense et la promotion de notre langue maternelle avant qu’elle ne sombre sous les vieilles secousses d’un colonialisme sclérosant!

vigile.net tribune libre le 16 novembre 2011 quebechebdo le 16 novembre 2011

256 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Erreur sur la cible

Il semble que les temps soient propices à des mani- festations d’indignation de toutes sortes, à tel point que certaines d’entre elles, dans la foulée du mouvement, lais- sent ressortir des aberrations outrancières. À titre d’exemples, je vous cite les dernières décla- rations du maire de Québec, Régis Labeaume, et de la ministre québécoise de la Culture et des Communications, Christine St-Pierre, concernant leur indignation devant l’an- glicisation de Paris. Le premier, notre ardent défenseur de la langue fran- çaise, issu du milieu des affaires, regarde passer le train à la Caisse de dépôt et placement du Québec, notre fleuron des affaires publiques, où des hauts fonctionnaires unilingues anglophones contournent allègrement les prescriptions de la Charte de la langue française. La deuxième, comme première responsable de l’appli- cation de la Loi 101, allume tout à coup sur les errances de la Caisse qui, depuis des années, tolère cette situation, et, comble de mollesse, se contente de punir les coupables en leur demandant de suivre un cours de français. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est plus facile de mettre le focus sur le bobo de l’autre que de soigner la plaie béante qui risque de dégénérer en gangrène sur notre propre corps!

quebechebdo le 18 novembre 2011

257 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Le supplice de la goutte

Le supplice de la goutte d'eau serait une méthode de torture d'origine chinoise consistant à attacher un condamné immobile sur une planche. Dès lors, à intervalle régulier, une goutte d'eau tombe sur son front. Il en résulterait une altération physique et psychologique de la victime, qui finit par devenir folle. À observer les interventions régulières des forces policières de la Ville de Québec au campement des indi- gnés, on croirait que les autorités municipales ont décidé de ressortir des boules à mites cette vieille méthode pour venir à bout des manifestants, le dernier épisode étant la démo- lition de leur cuisine qui ne répondait pas au règlement d’urbanisme! Toutefois, il semblerait que les « condamnés » mani- festent d’une résistance au « supplice » hors du commun puisqu’ils sont toujours « immobiles » sur leur « planche » de salut, recevant les contraventions « goutte à goutte » sans qu’il en résulte encore « d’altérations physiques ni psychologiques ». En bout de ligne, je me demande qui, des autorités municipales ou des indignés, finiront par devenir « fous » les premiers!

quebechebdo le 19 novembre 2011

258 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Lacoste accoste au quai des fonctionnaires

Après qu’il ait tenu une grève de la faim de quatre jours au terme de laquelle l’ex-soldat Pascal Lacoste s’était vu offrir par le ministre Blaney des traitements de même que la formation d’un comité consultatif chargé d’étudier les effets de l’uranium appauvri sur les militaires, la visite récente de deux fonctionnaires du ministère des Anciens combattants changent radicalement les données de l’entente. En effet, les deux fonctionnaires, au lieu d’offrir à Pascal Lacoste des traitements, lui ont plutôt offert des tests sans aborder aucunement quelque traitement que ce soit, une avenue complètement inutile aux yeux de l’ex-militaire puisqu’il est déjà suivi sur une base régulière à l’Hôtel- Dieu de Lévis à la suite de rapports médicaux qui concluent à une intoxication à l’uranium appauvri. Et, pour ajouter davantage de brouillard autour du bateau, les fonctionnaires lui proposent de faire venir ses dossiers et de lui faire rencontrer un psychiatre alors qu’il est maintenant prouvé que son choc post-traumatique est guéri. Devant de telles attitudes de la part du ministère des Anciens combattants, j’ai bien peur, comme le redoute Pascal Lacoste en parlant d’un « coup monté », que l’ex- gréviste de la faim soit accosté au quai des fonctionnaires et qu’il risque d’y demeurer encore longtemps!

quebechebdo le 20 novembre 2011

259 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

L’image pernicieuse du « vrai homme »

Au cours de la dernière année seulement, le centre d’aide pour hommes Autonhommie, qui œuvre dans le quartier Limoilou à Québec depuis 25 ans, a accueilli près de 700 hommes, pour la plupart âgés entre 40 et 50 ans, aux prises avec des problèmes psychologiques allant de la vio- lence au découragement. En tête des raisons pour lesquelles ces hommes en- trent au centre d’aide se retrouvent les problèmes d’adapta- tion sociale souvent causés par une perte d’emploi, suivis des séquelles liées à une rupture amoureuse. Toutefois, malgré une telle affluence, il ne faut pas croire que les hommes se pointent avec empressement à la porte du centre, la plupart d’entre eux consentant à poser ce geste après bien des hésitations, voire en désespoir de cause. En effet, encore aujourd’hui, dans notre société, quoique cette image tend à changer, les « vrais hommes » doivent être forts et, par conséquent, doivent contenir leurs émotions de peur de se montrer vulnérables. Pour certains de ces hommes, le centre d’aide représente le dernier recours avant de dépasser le stade de leurs tendances suicidaires et de passer à l’acte. À mon sens, il est heureux qu’un tel organisme existe pour venir en aide à ces hommes désespérés qui sont aux prises avec cette image pernicieuse du « vrai homme »!

quebechebdo le 21 novembre 2011

260 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Branchez-vous, M. Boisvenu!

D’un côté, le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu appuie le projet de loi omnibus C-10 visant le durcissement des peines envers les criminels, alléguant qu’il défend les intérêts des victimes et non pas ceux des criminels. De l’autre côté, il est en faveur de l’abolition du registre d’armes d’épaule, une mesure qui risque de porter atteinte sérieusement à la protection du citoyen, notamment en matière d’entreposage et de marquage des armes à feu. Bienvenue dans le monde de la contradiction… branchez-vous, M. Boisvenu!

quebechebdo le 22 novembre 2011

261 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Vers une coalition des indignés

Il est un fait maintenant connu que le mouvement des indignés et ce, partout à travers le monde, a tendance à s’effriter, particulièrement à cause des interventions poli- cières municipales régulières qui ont pour effet pervers de démobiliser les manifestants. À mon avis, s’il désire assurer sa survie, le mouve- ment des indignés devra suivre deux pistes stratégiques. Il devra d’abord cesser ses occupations stationnaires pour se déplacer vers d’autres endroits stratégiques, tels les centres commerciaux des centres-ville et des quartiers dans le but de sensibiliser davantage de citoyens à sa cause et, par le fait même, accroître sa capacité de mobilisation. Ensuite, il devra sortir de son isolement et se greffer à d’autres mouvements dont les objectifs s’apparentent aux siens, entre autres le mouvement altermondialiste et le mouvement écologiste. À cet effet, deux slogans, issus des indignés améri- cains, soit « Occupy everything » et « Occupy together », invitent à aller au-delà des places publiques et suggèrent des pistes de coalitions.

quebechebdo le 23 novembre 2011 cyberpresse.ca le 25 novembre 2011

262 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Quiconque sème le vide…

Devant l’infiltration de nombreuses inscriptions bidon à titre de nouveaux membres de la CAQ de François Legault, la direction du parti a rétorqué dans le style de son chef : « On verra ça en temps et lieu »! Ainsi, sur le site résolument indépendantiste « AmeriQuebec.net », deux collaborateurs ont laissé libre cours à leur fantaisie en y inscrivant le nom de Tony Thomassi, accusé de fraudes et d’abus de confiance, dans les rangs de la CAQ. Des formulaires au nom de Plante Latulipe et de Lee Nocent ont été également enregistrés dans le système. J’ai comme l’impression que cette vague de plai- santins qui s’amusent sur le site de Legault laissent entendre que quiconque sème le vide… récolte le vide!

quebechebdo le 24 novembre 2011

263 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Tout va pour le mieux?

L'Unité permanente anticorruption (UPAC) semble éprouver des problèmes d’image. En effet, depuis la se- maine dernière, les médias, via certains témoignages anonymes, font état, entre autres, de frictions entre les em- ployés de la Sûreté du Québec et ceux du Service de police de Montréal, de malaises devant des dossiers qui piétinent ou de critiques quant à la présence de représentants d'Hydro-Québec, pourtant dans la mire des enquêteurs. Entouré des dirigeants de cinq des six équipes d'enquête et de vérification qui composent l'UPAC, soit des représentants de l’escouade Marteau, des Affaires munici- pales, de l’Agence du revenu, de la Régie du bâtiment et de l’Unité anticollusion, le commissaire Robert Lafrenière a fait une sortie théâtrale devant la presse pour s’empresser de nier tout dysfonctionnement dans son organisation, allé- guant des problèmes d’ajustement normaux pour des en- quêteurs provenant de milieux différents et d’affirmer que « tout va pour le mieux »! Toutefois, la prestation de M. Lafrenière vis-à-vis la probité des travaux de l’UPAC a atteint son point culmi- nant lorsqu’il a attaqué les allégations de camouflage de certains dossiers embarrassants pour le gouvernement. Même si je dois accorder le bénéfice du doute à la parole de M. Lafrenière, je demeure sensible aux bruits de fond qui se manifestent en sourdine dans les couloirs de l’UPAC et je me demande si « tout va vraiment pour le mieux »… Enfin, l’avenir le dira!

quebechebdo le 24 novembre 2011

264 SUR LA ROUTES DES ÉVÉNEMENTS

Femmes à la rue

L'Auberge Madeleine, qui vient en aide aux femmes itinérantes, a hébergé récemment une femme de 83 ans qui sortait d'un séjour de six mois à l'hôpital. Elle avait dû quitter un logement insalubre et était confuse quant à son propre compte en banque. Appuyée par cinq organismes spécialisés dans l'aide aux femmes itinérantes, la directrice de l’Auberge Made- leine, Micheline Cyr, lance un cri d'alarme pour dénoncer le manque criant de ressources pour cette clientèle dont le nombre de femmes âgées de 70 ans et plus ne cesse de croître. Chaque soir, un organisme comme Le Chaînon doit refuser des femmes en quête d'hébergement d'urgence. L'organisme La Rue des femmes, qui ne compte que trois places d'hébergement d'urgence, accueille de façon récur- rente des femmes en surnombre sur des matelas et se voit même obligé de distribuer des couvertures à des femmes pour leur permettre d’aller dormir dans des parcs. Toutes les données indiquent que l'itinérance des femmes est en croissance, les effets de la crise économique et la hausse du coût des loyers étant invoqués comme les causes principales de ce phénomène. La Rue des femmes, Le Chaînon et l'Auberge Madeleine ont dû refuser près de 4000 demandes d'hébergement au cours de la seule dernière année. Les besoins sont criants… Nouvelles places d'urgence, nouveaux bâtiments, accroissement des programmes. Des appels pressants ont été lancés aux différents paliers de gouvernement qui, par leur mutisme chronique, font preuve d’un désaveu de responsabilité inacceptable envers ces femmes à la rue!

quebechebdo le 25 novembre 2011

265 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Salut Bonhomme!

La 57ième édition du Carnaval de Québec 2011 se voit décerner le Prix de l’événement de l’année aux Grands Prix du tourisme canadien, une distinction remise aux événements qui ont offert des expériences touristiques de qualité supérieure aux touristes canadiens. Aux dires du président, Jean Pelletier, ce prix vient conforter le virage familial et les choix stratégiques entre- pris par les organisateurs du Carnaval depuis 2008, sans compter l’élan que vient insuffler une telle distinction auprès de toute l’équipe et des 1500 bénévoles. Enfin, le Carnaval 2011 laisse derrière lui une feuille de route impressionnante tant aux niveaux de la participa- tion que des retombées économiques : une affluence de 750 000 personnes, des retombées de 30 M$, des recettes fiscales de 10 M$ et la création de 630 emplois. Salut Bonhomme pour le rayonnement que tu fais rejaillir sur la capitale nationale!

quebechebdo le 27 novembre 2011

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Au sujet de l’auteur

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint- Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier. Après une carrière de trente et un ans dans le monde de l’édu- cation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chro- nique.

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Du même auteur

Les chemins de ma vie, poésie, Les éditions de la Petite-Nation, 2005

«Ne jamais abandonner…! Louis Garneau», biographie, Louis Garneau inc, 2006

«Dis-moi ce que tu penses!», satire, Fondation littéraire Fleur de Lys, juillet 2008

Ludger et Bernadette, roman, Fondation littéraire Fleur de Lys, octobre 2008

Où est passé notre coeur d’enfant?, contes, Fondation littéraire Fleur de Lys, janvier 2009

Les Sansoucy à Old Orchard, pièce théâtre, Fondation littéraire Fleur de Lys, juin 2009

Kim, pièce théâtre, Fondation littéraire Fleur de Lys, juin 2009

Frousses et secousses, roman, Fondation littéraire Fleur de Lys, juillet 2009

269 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

Parcelles de vie, poésie, Fondation littéraire Fleur de Lys, août 2009

Laurence et Sébastien, roman, Fondation littéraire Fleur de Lys, novembre 2009

William et Véronique, roman, Fondation littéraire Fleur de Lys, janvier 2010

Collaboration spéciale

En affaires, j’ai appris…, Louis Garneau, Louis Garneau Sports inc, 2008

Les soins et la tendresse, Louis Dionne, Maison Michel-Sarrazin, 2010

Conciliation Travail-Bonheur, Paul Delisle, Les éditions NKS, 2010

Vingt-cinq bénévoles, vingt-cinq chemins, La Maison Michel-Sarrazin, 2010

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Communiquer avec l’auteur

Adresse électronique

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Site Internet personnel

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Page dédiée à ce livre de Henri Marineau sur le site de la Fondation littéraire Fleur de Lys http://www.manuscritdepot.com/a.henri-marineau.10.htm

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Table des matières

Préface...... 9 * * * 1. Focus sur le bobo!...... 11 2. Et la boucane des usines?...... 12 3. Debout… en fauteuil roulant! ...... 13 4. Baume sur la pédagogie...... 14 5. La modération a bien meilleur pouls! ...... 15 6. À bout de souffle! ...... 16 7. Un thème… deux écoles!...... 17 8. Le Ritalin… médicament miracle? ...... 18 9. Des funérailles nationales méritées...... 19 10. La commission qui-en-arrache! ...... 20 11. Le verso d’un nouvel amphithéâtre...... 21 12. Félicitations! ...... 22 13. Nul n’est prophète dans son pays! ...... 23 14. L’habit ne fait pas le moine ...... 24 15. Essayez la diplomatie...... 25 16. N’en déplaise à certains parents...... 26 17. En quête d’une autre commission d’enquête ...... 27 18. Un vent de fraîcheur sur le climat de morosité...... 28

273 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

19. Une école co-éducative… une solide alternative! ... 30 20. Alerte à la caserne!...... 32 21. Vivement les pendules à l’heure!...... 33 22. Un débat toujours d’actualité!...... 34 23. Mac’lean’s… trois mois plus tard! ...... 35 24. En souvenir de mes années d’enseignement...... 37 25. Mes meilleurs vœux à la majorité silencieuse!...... 39 26. Une ombre sur la croisade du Dr Julien...... 40 27. Pourquoi pas un code de déontologie?...... 41 28. L’anti-terrorisme… un cataplasme? ...... 42 29. À la défense du vrai Père Noël ...... 43 30. Mon souhait pour 2011… un retour aux sources! ... 44 31. Au-delà du féminisme conventionnel ...... 45 32. Une rencontre déterminante...... 47 33. Évolution quand tu nous tiens! ...... 48 34. La persévérance au tableau d’honneur...... 49 35. À l’école du Petit Prince ...... 50 36. Les détraqués politiques...... 51 37. Haïti… l’instinct de survie! ...... 52 38. vigile.net tribune libre le 15 janvier 2011...... 52 39. Où est passé le vrai dialogue?...... 53 40. Un doctorat honoris causa pour Gilles Kègle ...... 54 41. Profiter de la chaleur du brasier...... 55

274 TABLE DES MATIÈRES

42. Un David mal armé...... 56 43. Contrer la solitude des aînés ...... 57 44. Laissons la chance aux coureurs...... 58 45. Si on revenait au rôle premier de l’école… ...... 59 46. Le retour des duchesses… pourquoi pas?...... 61 47. Tel père… tel fils ...... 62 48. La foi déplace les montagnes...... 63 49. Avoir le courage de ses convictions...... 64 50. Des élèves de Québec accueillent un jeune Mexicain...... 65 51. Le coup de marteau...... 66 52. Le coup de marteau (prise 2) ...... 67 53. De gauche à droite via le centre...... 68 54. Un exploit peu ordinaire!...... 69 55. Pour que le passé demeure présent!...... 70 56. La récréation est terminée!...... 71 57. Un taux de réussite exceptionnel!...... 72 58. Un service de qualité...... 73 59. Une leçon de vie...... 74 60. Une tempête dans un verre d’eau...... 75 61. Alex Harvey, champion du monde ...... 76 62. L’incident Pacioretty-Chara...... 77 63. Le vouvoiement… une baguette magique?...... 78

275 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

64. Une décision scandaleuse ...... 79 65. La laïcité… des zones grises à éclaircir...... 81 66. Dans la poche du contribuable...... 82 67. L’intégration scolaire, un problème de ressources .. 83 68. Le français, miroir de notre culture et de notre histoire...... 85 69. Marie-Hélène Dubé en croisade...... 86 70. Le patrimoine dans la peau ...... 87 71. La valse-hésitation ...... 88 72. Le match bleu… un pas de plus!...... 89 73. Du hockey à la jonquille ...... 90 74. Poisson d’avril ...... 91 75. Une lutte au quotidien...... 92 76. Fait comme un rat!...... 93 77. Pour contrôler les gallinacés ...... 94 78. Que celui qui n’a jamais péché...... 95 79. Victime ou coupable? ...... 96 80. Un pétard mouillé ...... 97 81. À côté de la cible...... 98 82. Hisser le drapeau blanc ...... 99 83. Du rêve au cauchemar...... 100 84. S’il est un peuple dans l’histoire...... 102 85. Cherchez l’erreur! ...... 103

276 TABLE DES MATIÈRES

86. Les sondages… des armes à deux tranchants ...... 104 87. Maxime vole au secours d’Arthur! ...... 106 88. Le noeud gordien ...... 107 89. Un reliquaire ...... 108 90. Le NPD... le dernier beau risque?...... 109 91. Mal du pays...... 110 92. L’amphithéâtre au banc des accusés? ...... 111 93. Vivement un leader charismatique...... 112 94. Un bonbon scandaleux...... 113 95. La valse de l’essence...... 114 96. Les enseignants s’enlisent...... 115 97. La Journée nationale des patriotes ...... 116 98. La galette aux enseignants, le pain aux médecins...... 118 99. Le Colisée dans l’arène politique...... 119 100. Le dernier des Mohicans fume le calumet de paix ...... 120 101. Alys Robi, contre vents et marées...... 121 102. Harper sauvé des eaux ...... 122 103. Pas facile, la politique!...... 123 104. Le plan nord de Bettman...... 124 105. Arrive maintenant le temps d’un nouveau défi...... 125 106. La descente aux enfers...... 126 107. Lettre ouverte à Mme Pauline Marois ...... 128

277 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

108. Cloclo est parti ...... 130 109. À propos du combat de coqs...... 131 110. Que reste-t-il du souvenir du PQ de 1968?...... 132 111. La Saint-Jean… beuverie ou party?...... 134 112. Naviguer entre le rêve et la réalité ...... 135 113. Bonne et belle Saint-Jean à tous les Québécois..... 137 114. Toujours vivant ...... 138 115. Tous les chemins mènent à Rome...... 140 116. Mgr lacroix, un homme authentique...... 141 117. Une approche didactique de l’indépendance ...... 142 118. Le mot de la fin...... 143 119. Un mur de silence autour du bruit...... 144 120. Prisonnier de sa folie meurtrière...... 145 121. Un alpiniste québécois défie la « règle » ...... 146 122. Face au pardon ...... 147 123. Attaques pernicieuses d’André Arthur...... 148 124. L’indépendance en héritage ...... 149 125. Le revers de la médaille ...... 150 126. Le Saint-Laurent, porteur de rêves! ...... 151 127. Robinson contre Goliath ...... 152 128. Le malheur des uns… ...... 153 129. L’exception fait la règle? ...... 154 130. Il rêvait d’être premier ministre!...... 155

278 TABLE DES MATIÈRES

131. Le hockey dans la peau… sans la violence...... 156 132. Félix en tournée...... 157 133. Les dessous d’un secret bien gardé...... 158 134. La résignation face à l’acceptation ...... 159 135. Une école émerge du séisme...... 160 136. L’autopsie du pourboire...... 161 137. Un projet ambitieux et méritoire...... 162 138. La défonceuse de portes s’éteint...... 163 139. La foi à l’heure des réseaux sociaux...... 164 140. Un fromage québécois sur le podium ...... 165 141. Bozo-les-culottes mur à mur...... 166 142. Coupable de ne pas avoir travaillé pendant son congé de maternité...... 167 143. La liberté de parole plutôt que le cadenas...... 168 144. La rançon de la carrière...... 169 145. Jack Layton, un homme du peuple ...... 171 146. Par-delà l’héritage de Jack Layton...... 172 147. Du nouveau dans l’affaire Guy Turcotte ...... 173 148. Appel aux tribuns !...... 174 149. Keep contact...... 175 150. Un petit pas dans la bonne direction...... 176 151. Le cas DSK… une affaire privée? ...... 177 152. Robinson s’en va-t-en guerre...... 178

279 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

153. Sortir le ring de la patinoire ...... 179 154. Bon congé à tous les travailleurs du Québec ...... 180 155. Une sirène ou une baleine ? ...... 181 156. Avons-nous appris des leçons de l’histoire?...... 182 157. Un cas de conscience ...... 184 158. La Loi 101 selon Félix ...... 185 159. La revente de billets… pour ou contre?...... 187 160. Des circonstances obscures de décès ...... 188 161. Une main de fer dans un gant de velours...... 189 162. Un réseau routier en déroute...... 190 163. Un Grand prix… décerné hors d’ondes ...... 191 164. Un p’tit plaisir à l’occasion?...... 193 165. Échange entre deux vieux amis...... 194 166. Comme un concombre dans le vinaigre...... 196 167. Que justice soit faite ! ...... 198 168. Une loi qui manque de crocs...... 199 169. Une belle leçon de gratuité ...... 200 170. Tout le monde veut aller au ciel…...... 201 171. Jusqu’à quand accepterons-nous…...... 202 172. La politique de l’autruche ...... 203 173. La prison plutôt que la prévention ...... 204 174. Et si on les écoutait!...... 205 175. Les Français se souviennent de Félix...... 207

280 TABLE DES MATIÈRES

176. Hommage aux enseignantes et aux enseignants .... 209 177. Labeaume, le philanthrope...... 210 178. Sarcasme contagieux...... 211 179. Un mutisme pernicieux...... 212 180. Vigneault, passeur de flambeau ...... 213 181. Les aveux, les indemnités… et les accusations?.... 214 182. L’éteignoir de réverbère...... 215 183. Un petit baume tout en rose ...... 216 184. Et si Tristane Banon avait été violée!… ...... 217 185. « Speeds » aux effets pervers...... 218 186. Un « vieux » préjugé...... 219 187. Si j’étais une femme !… ...... 220 188. Oui à l’éthique… mais pour tous les élus!...... 221 189. Davie devra rester au port...... 222 190. Rendez-vous médical via la boîte vocale...... 223 191. L’école à rendement...... 224 192. La Maison de la littérature de Québec ...... 225 193. La noirceur au bout du tunnel ...... 227 194. Rétablir le lien de confiance ...... 228 195. Plus de personnes en prison et plus d’armes en circulation ...... 229 196. Un géant de la chanson québécoise ...... 231 197. Le leurre des suppléments pour sportifs ...... 234

281 SUR LA ROUTE DES ÉVÉNEMENTS

198. Où est passée la société distincte? ...... 235 199. Il voulait écrire...... 236 200. À l’image de Claude Béchard...... 237 201. Faut-il cacher les indignés?...... 238 202. Le chaînon manquant...... 239 203. Pour un véritable vent de changement...... 240 204. La fille à son père...... 242 205. Vers le sommet des sommets...... 244 206. Sécuriser… sans créer de panique ...... 245 207. Une victoire pour ses « frères d’armes » ...... 246 208. Le miroir ...... 247 209. Une saine opposition naissante à Québec ...... 249 210. Le grand ménage avant l’arrivée de la visite ...... 250 211. Les vertus de la craie sur le tableau noir...... 251 212. Le p’tit logo de toutes les couleurs ...... 252 213. L’église à l’ombre de 175 logements...... 253 214. Dufort en renfort ...... 254 215. Une dérive alarmante ...... 255 216. Erreur sur la cible...... 257 217. Le supplice de la goutte ...... 258 218. Lacoste accoste au quai des fonctionnaires ...... 259 219. L’image pernicieuse du « vrai homme »...... 260 220. Branchez-vous, M. Boisvenu!...... 261

282 TABLE DES MATIÈRES

221. Vers une coalition des indignés ...... 262 222. Quiconque sème le vide…...... 263 223. Tout va pour le mieux? ...... 264 224. Femmes à la rue ...... 265 225. Salut Bonhomme! ...... 266 * * * Au sujet de l’auteur...... 267 Du même auteur...... 269 Communiquer avec l’auteur...... 271

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L'édition en ligne sur Internet contribue à la protection de la forêt parce qu'elle économise le papier. Nos livres papier sont imprimés à la demande, c'est- à-dire un exemplaire à la fois suivant la demande expresse de chaque lecteur, contrairement à l'édition traditionnelle qui doit imprimer un grand nombre d'exemplaires et les pilonner lorsque le livre ne se vend pas. Avec l’impression à la demande, il n’y a aucun gaspillage de papier. Nos exemplaires numériques sont offerts sous la forme de fichiers PDF. Ils ne requièrent donc aucun papier. Le lecteur peut lire son exemplaire à l'écran ou imprimer uniquement les pages de son choix.

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Mars 2012

Édition, composition et distribution

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Mars 2012

HENRI MARINEAU

Notre monde semble avoir jeté irrémédiablement son dévolu sur la sacro-sainte évolution, enfouissant sans scrupule le passé avec les sépultures, évoquant l’argument implacable de la modernité à outrance! Avec le temps, les conséquences ont sournoisement laissé petit à petit des séquelles sur les comportements humains. À titre d’exemples, les enfants ne jouent plus dehors, envoûtés par l’écran, les tables de mathématiques sortent de la mémoire au détriment des touches des calculatrices, la persévérance et l’effort se voient balayées par le leurre pervers de la réussite sans effort, la chaleur humaine des échanges téléphoniques est reléguée dans l’oubli au profit de la froideur des messages électroniques, la richesse des téléromans perd ses lettres de noblesse devant la vacuité des télé-réalités!… Et j’en passe! Dans cette tornade évolutive, avons-nous oublié que l’évolution se définit comme une transformation continuelle et graduelle d’une situation et que nous avons le droit, voire le devoir, de demeurer vigilants sur ses conséquences avant de lui permettre de se substituer aux valeurs héritées de nos ancêtres? Loin de moi l’intention de fermer la porte à toute forme d’évolution pour autant qu’elle contribue à notre mieux-être! Toutefois, est-ce bien toujours le cas?

Pionnier québécois de l’édition en ligne ISBN 978-2-89612-406