Une Maison Exemplaire!
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ENVIRONNEMENT DÉVELOPPEMENT DURABLE Thomas Mulcair Le transport par L’économique, était ministre en eau est la voie le social et 2006 et le Québec écologique des l’environnement se donnait sa loi entreprises vont de pair Page I 3 Page I 4 Page I 5 CAHIER THÉMATIQUE I › LE DEVOIR, LES SAMEDI 17 ET DIMANCHE 18 NOVEMBRE 2012 MAISON DU DÉVELOPPEMENT DURABLE Une maison exemplaire! Toutes les ressources sont mises en commun Organisme à but non lucratif distinct de ses membres fonda- teurs, la Maison du développement durable (MDD) a fêté son premier anniversaire le 6 octobre dernier et est en voie d’être le premier organisme à obtenir une certification LEED Platine en milieu urbain pour des bureaux. Robert Perreault, direc- teur de la MDD, se réjouit du succès et de l’attrait que la Mai- son crée autour du développement durable. JACINTHE LEBLANC de-chaussée, mais aussi de la présence de la Maison en l y a un an, la Maison du plein milieu du Quartier des développement durable spectacles. accueillait officiellement Le nom retenu de la Mai- ses huit membres pro- son du développement dura- priétaires et sept groupes ble se justifie si l’on consi- Ilocataires. L’idée est partie de dère qui en sont les membres la volonté, il y a une dizaine fondateurs, selon M. Per- d’années, d’offrir un environ- reault, puisque cela fait partie nement de travail sain, mais de chacun d’entre eux. Le dé- aussi de regrouper sous un veloppement doit se préoccu- même toit des groupes so- per de l’environnement, mais ciaux et environnementaux aussi «des humains, de leur ayant une perspective com- culture, de leur droit. C’est ça mune du développement dura- qui fait que le développement JACQUES NADEAU LE DEVOIR ble. Au total, la Maison aura est durable ». Outre le déve- La Maison du développement durable est située sur la rue Sainte-Catherine, en plein Quartier des spectacles. coûté environ 27 millions de loppement durable comme dollars et a été financée par philosophie commune, les la Maison du développement riaux à contenu recyclé, etc. Il blissements universitaires, les or- plus de 45 partenaires et dona- groupes habitant dans la durable a pour mission d’être y a plusieurs autres exemples ganismes, la Ville de Montréal et teurs privés, dont le gouverne- MDD partagent aussi des af- un bâtiment exemplaire en de la performance environne- d’autres, on sent que spontané- ment du Québec, la Ville de finités politiques. matière de technologies et mentale de la Maison, notam- ment ils se disent: “Pourquoi pas Montréal, Hydro-Québec et d’énergies durables. Pour y ment sur le plan de la qualité à la Maison du développement ALCOA, qui en est le principal Mutualiser des services arriver, tout a été pensé pour de l’air et de la consommation durable?”» La MDD s’est défi- La bâtisse de partenaire. Tournée d’abord et avant atteindre les standards les de l’eau. Pour M. Perreault, la nie au cours de la dernière an- la rue Sainte- Pour Robert Perreault, bien tout pour répondre à des be- plus élevés selon les critères MDD se veut aussi «un lieu née comme «un centre de réfé- qu’aucun débat théorique n’ait soins concrets de ses mem- de la certification LEED (Lea- de démonstration pour des en- rence» en matière de dévelop- Catherine été fait entre les différents or- bres, la MDD leur sert de dership in Energy and Envi- jeux liés au bâtiment ». pement durable. ganismes, la vision partagée siège social. Aussi, «en se re- ronmental Design) Platine. En outre, la sensibilisation Avec ce bâtiment qui se veut s’est définie semble s’apparenter à celle groupant, souligne M. Per- La MDD se veut énergéti- auprès du public constitue le exemplaire, le directeur de la élaborée à l’origine en 1987 reault, ils ont souhaité mutua- quement efficace. Par exem- troisième volet de la mission. Maison du développement du- au cours de la par Mme Bruntland. Il la ré- liser des services ». Autrement ple, pour se chauffer ou se cli- «C’est ce qui explique qu’ici, on rable parle aussi d’un effet dernière année sume comme un développe- dit, les groupes de la MDD matiser, la MDD peut comp- a des séminaires, des confé- d’entraînement. Aux dires de ment préoccupé par «la pro- partagent aussi les frais de ter sur ses 28 puits de géo- rences, des débats-midi, des expo- M. Perreault, d’autres projets comme tection de l’environnement, des différents services, par exem- thermie. Et en hiver, si la géo- sitions», poursuit le directeur. d’envergure ayant des stan- droits des citoyens [et] de leur ple les services informa- thermie ne suffit pas, le Depuis l’ouverture officielle, il dards élevés s’officialiseront «un centre participation au développe- tiques, ce qui entraîne une di- bâtiment est équipé d’un note que «plusieurs milliers de bientôt sur la place publique. ment», tout en visant «une uti- minution de coûts pour tous. chauffage d’appoint au gaz na- personnes sont passées». La pro- À son avis, «la MDD a placé la de référence» lisation des ressources qui Cela est fait dans une optique turel. Il y a également un toit grammation de cet automne barre très haut» en visant l’ob- en matière de puisse satisfaire les besoins des de mise en commun et d’at- vert sur lequel l’équipe de la est une première dont M. Per- tention de la certification gens, qui ne soit pas orientée teinte d’une équité entre les MDD espère développer de reault constate le potentiel. LEED Platine, ce qui fait que développement d’abord vers le profit et puis qui groupes présents. Être au l’agriculture urbaine et de Cette idée de calendrier d’évé- d’autres voient la possibilité et préserve l’avenir des généra- même endroit permet égale- l’apiculture. Tout a aussi été nements sera davantage exploi- les avantages de construire un durable tions futures». À cette vision ment une meilleure synergie pensé au chapitre du choix tée dans la prochaine année. bâtiment dans une perspective du développement durable, le pour l’organisation d’activi- des matériaux : ajout cimen- «Quand ils songent à faire de de développement durable. directeur de la MDD ajoute la tés. Se voir et travailler en- taire dans le béton, utilisation la formation sur du développe- dimension culturelle en souli- semble devient plus facile. de bois provenant de forêts ment durable, raconte Robert Collaboratrice gnant les expositions au rez- Dans un deuxième temps, certifiées FSC et de maté- Perreault, les entreprises, les éta- Le Devoir CCM JACQUES NADEAU LE DEVOIR Le transport fluvial est le mode d’acheminement de marchandises le plus durable. Quelques jardins urbains existent sur certaines toitures montréalaises. I 2 LE DEVOIR, LES SAMEDI 17 ET DIMANCHE 18 NOVEMBRE 2012 ENVIRONNEMENT FINANCE Est-ce un bon placement? La responsabilité sociale et environnementale est un critère de gestion des risques Quel rôle joue la responsabilité sociale et envi- les entreprises aient un comportement exem- ronnementale des entreprises lorsque vient le plaire… Elles ne peuvent plus opérer qu’à l’inté- temps de faire des placements pour assurer, rieur des limites légales — que travailler en toute légalité —, elles doivent à présent obtenir le permis par exemple, sa retraite? Emmanuel Raufflet, social d’opérer. C’est pourquoi on parle désormais professeur agrégé à HEC Montréal, considère de responsabilité sociale et environnementale…» que c’est là un critère tout à fait pertinent, sur- La malédiction des ressources tout lorsqu’il s’agit de placements à long terme. naturelles Emmanuel Raufflet, qui s’intéresse beaucoup CLAUDE LAFLEUR au secteur des mines, donne ainsi l’exemple du développement du Grand Nord que l’on pré- orsque vous voulez faire un investissement, pare actuellement. «Les entreprises qui veulent «L décrit Emmanuel Raufflet, votre conseiller œuvrer dans le Grand Nord devront se faire ac- financier vous demande d’abord avec quel niveau cepter par les populations locales, dit-il. Et de risque vous pouvez composer.» Or, la responsa- comme le projet va évoluer au fil du temps, il bilité sociale et environnementale (RSE) peut leur faut être capables d’anticiper toutes les être considérée comme un critère de gestion étapes de la vie du projet.» des risques. «On peut voir la RSE comme une Le véritable enjeu, selon le spécialiste, c’est gestion de risque raisonnée, puisque cela permet de transformer le secteur des ressources natu- de diminuer les risques. L’entreprise reconnaît en relles (qui ne sont pas structurellement dura- effet l’existence de dimensions qui sont liées à ses bles) en ressources ou infrastructures ou en ca- activités — dimensions environnementales, so- pital qui seront durables. «En économie, il y a ce ciales, de gestion, de santé et de sécurité au tra- qu’on appelle la malédiction des ressources natu- vail, etc. — sur lesquelles elle s’engage à agir.» relles,énonce-t-il. C’est-à-dire que si votre prospé- C’est particulièrement le cas dans des sec- rité dépend essentiellement d’une seule ressource teurs à haut risque (mais très rentables) comme — le pétrole ou un minerai, par exemple —, vous les industries minière, pétrolière ou chimique. aurez tendance à négliger les autres secteurs. Et M. Raufflet rappelle ainsi l’accident de la plate- SPENCER PLATT AGENCE FRANCE-PRESSE bien sûr, il suffit que le prix de la matière chute forme pétrolière Deepwater Horizon, qui a pro- Ce n’était pas la première fois que British Pretroleum faisait preuve de négligence, lors de l’accident ou que la demande diminue pour que tout s’effon- voqué en avril 2010 une marée noire de grande de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, ce qui a coûté très cher aux investisseurs.