Université d’Antananarivo

École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo

UFR Sciences Economiques et de Gestion de Bordeaux IV

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MEMOIRE POUR L’OBTENTION DE DIPLÔME D’ETUDE SUPERIEURE SPECIALISEE

Option : ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL

En co-diplômation entre l’Université d’Antananarivo et l’Université Montesquieu – Bordeaux IV

Intitulé :

Soutenu publiquement le 09 Octobre 2013 par :

Mademoiselle RABARIVELO Solofonomenjanahary Bakoly

Année Universitaire : 2012 - 2013 D E S S EIE 2012 – 2013

École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo

UFR Sciences Economiques et de Gestion de Bordeaux IV

MEMOIRE DE

DIPLOME D’ÉTUDES SUPÉRIEURES SPÉCIALISÉES OPTION : « ÉTUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL »

En co-diplômation entre

L’Université d’Antananarivo et l’Université Montesquieu-Bordeaux IV

Intitulé :

Présenté le 09 Octobre 2013 par

Mademoiselle RABARIVELO Solofonomenjanahary Bakoly

Devant le jury composé de :

Présidente : Monsieur ANDRIANARY Philippe Antoine Professeur titulaire

Examinateurs :

- Madame Sylvie FERRARI Professeur - Monsieur RAKOTOMALALA Minoson Professeur Titulaire - Monsieur RABETSIAHINY Maître de Conférences

Encadreur pédagogique : Monsieur RAKOTOBE Henri, Maître de Conférences

Encadreurs professionnels :

- Monsieur Sandy RALAMBOMANANA, Directeur Adjoint de Someah Groupe ARTELIA - Monsieur Haja RALAMBOMANANA, Chef de projet environnement à Someah Conseils REMERCIEMENTS A toutes les autorités des deux Universités Montesquieu Bordeaux IV et Antananarivo :

- Monsieur Le Professeur Yannick LUNG, Président de l’Université Montesquieu Bordeaux IV ; - Monsieur Le Professeur Panja RAMANOELINA, Président de l’Université d’Antananarivo ; - Monsieur Le Professeur ANDRIANARY Philippe Antoine, Directeur de l’École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo ; - Monsieur RABETSIAHINY, Responsable pédagogique de la formation auprès de l’École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo. Mes remerciements s’adressent en premier lieu à vous pour avoir facilité le bon fonctionnement de la formation, avoir assuré la continuité de la co-diplômation et avoir soutenu la formation de DESS « Etudes d’Impact Environnemental ».

Mes profondes reconnaissances s’adressent aussi aux deux responsables de la formation :

- Madame Le Professeur Sylvie FERRARI, de l’Université Montesquieu Bordeaux IV ; - Monsieur Le Professeur Minoson RAKOTOMALALA de l’Université d’Antananarivo. Vous avez déployé tant d’efforts pour garder une bonne image de la formation.

Je dois aussi mes remerciements à tous les enseignants qui sont intervenus dans la formation d’avoir bien voulu nous partager tous les indispensables pour parvenir à ce stade. Vous nous avez donné les meilleurs conseils pour une bonne perspective de l’avenir.

Je ne saurai oublier de remercier le bailleur de fonds, l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), pour son appui aux missions d’enseignement des enseignants de l’Université Montesquieu Bordeaux IV.

Je suis également très reconnaissante à Monsieur RAKOTOBE Henri d’avoir bien voulu me diriger dans la réalisation de ce mémoire. Tout votre soutien, votre disponibilité, vos qualités scientifiques et pédagogiques me sont vraiment très chèrs.

Je remercie également le Bureau d’études Someah Conseils, en la personne de son Directeur, Monsieur LALA RAKOTOSON Serge, de m’avoir bien accueillie en stage pour la validation de ma formation en DESS-EIE.

Plus particulièrement, j’adresse ma profonde reconnaissance à mes encadreurs professionnels : Monsieur Sandy RALAMBOMANANA et Monsieur Haja RALAMBOMANANA. Tous vos conseils et instructions me seront toujours utiles non seulement pour la réalisation de cette étude mais aussi pour mes travaux dans le futur.

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Sans oublier toute l’équipe Environnement de Someah Conseils, tous les moments passés auprès de vous que cela soit sur le terrain ou au bureau ont toujours été agréables et instructifs. Veuillez trouver ici l’expression de ma plus grande estime et de mon admiration.

Et enfin, mes sincères remerciements s’adressent à tous mes proches, en particulier, ma grand-mère, mes parents, mon frère et mes deux sœurs pour leurs soutiens et encouragements perpétuels. Je vous aime !

Mais par-dessus tout, j’offre ma pleine gratitude à Dieu Tout Puissant pour la grâce et la bénédiction qu’Il m’a toujours accordées pour que je puisse avoir la santé, le courage et la persévérance tout au long de mon chemin.

Merci à tous !

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SOMMAIRE REMERCIEMENTS i LISTE DES FIGURES vi LISTE DES TABLEAUX vi LISTE DES ABREVIATION vii AVANT – PROPOS ix INTRODUCTION 1 PARTIE I : GENERALITES I. SITUATION ACTUELLE DE L’EXPLORATION PETROLIERE 3 II. CADRE REGLEMENTAIRE EN MATIERE D’ENVIRONNEMENT 4 II.1 – REGLEMENTATION NATIONALE 4 II.1.1 – Réglementation fondamentale pour les études d’impact environnemental 4 II.1.2 – Organismes chargés de faire respecter les obligations environnementales 5 II.1.3 – Réglementation dans le secteur pétrolier 6 II.1.4 – Autres réglementations 10 II.2 – LES CONVENTIONS INTERNATIONALES 18 II.3 – CONTRAT DE PARTAGE DE PRODUCTION 19 PARTIE II : CONTENU ET STRUCTURE DE L’ETUDE D’IMPACT CHAPITRE I : MISE EN CONTEXTE DU PROJET 21 I. PRESENTATION DES ACTEURS 21 II. MISE EN CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU PROJET 22 III. METHODOLOGIE DE TRAVAIL ADOPTE 23 III.1 – Travail bibliographique 23 III.2 – Investigations sur le terrain 24 III.3 – Analyse des données 28 CHAPITRE II : DESCRIPTION DU PROJET 29 I. HISTORIQUE ET LOCALISATION 29 II. FONCTIONNEMENT DU PROJET 30 III. DESCRIPTION DES ACTIVITES 32 III.1 – L’acquisition sismique 32 III.1.1 – Principe des acquisitions sismiques et les différents types 32 III.1.2 – Les méthodes d’acquisitions sismiques retenues 34 III.1.3 – Les matériels utilisés 36 III.2 – Les étapes de la campagne sismique complémentaire 38 III.2.1 –Phase préparatoire et phase de construction 38 III.2.2 – Phase des travaux 40 III.2.3 – Phase de démobilisation, fermeture et réhabilitation du site 40 CHAPITRE III : DESCRIPTION DU MILIEU RECEPTEUR 41 I. CARACTERISTIQUE DE LA ZONE 41

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I.1 – Milieu physique 41 I.1.1 –Climatologie (Température, pluviométrie, vent) 41 I.1.2 – Géologie, relief, pédologie 42 I.1.3 – L’hydrologie 46 I.2 – Milieu biologique 47 I.2.1 – Les types d’écosystèmes et caractéristiques 47 I.2.1.1 - Flore et végétation 47 I.2.1.3- Faune 54 I.3 – Milieu humain 56 I.3.1 - Cadre administratif 56 I.3.2 – Caractérisations socio-économiques 57 I.3.2.1 - Les caractères sociaux 57 I.3.2.2 - Les activités économiques 59 I.3.4 – Le spatial et foncier 63 I.3.5 - Infrastructures 63 I.3.5.1 - Route 63 I.3.5.2 - Electricité 64 I.3.6 - Présentation de chaque commune touchée par le projet 64 II. LES PRINCIPAUX ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX 70 PARTIE III : ANALYSE DES IMPACTS CHAPITRE I : IDENTIFICATION DES IMPACTS 72 I. MATRICE D’IDENTIFICATION 72 II. DESCRIPTION DES IMPACTS 75 CHAPITRE II : EVALUATION DES IMPACTS 79 I. CRITERES D’EVALUATION 79 II. TABLEAUX D’EVALUATION 80 CHAPITRE III : MESURE DE MITIGATION 85 I. LES MESURES DE MITIGATIONS 85 II. LES MESURES D’OPTIMISATION 88 CHAPITRE IV : ANALYSE DES RISQUES ET DES DANGERS 89 I. METHODOLOGIE DE L’ANALYSE DES RISQUES ET DES DANGERS 89 II. GRILLE D’EVALUATION DES RISQUES 89 CHAPITRE V : PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DU PROJET 90 I. INTEGRATION DU PROJET SUR LE MILIEU LOCAL 90 II. PROGRAMME DE SURVEILLANCE ET DE SUIVI 91 III. PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE 92 CONCLUSION 98 Références bibliographiques 100 Page | iv

ANNEXES Annexe I : Analyses in-situ des caractères physico-chimique et biologique de l’eau 101 Annexe II : Le questionnaire lors des enquêtes au niveau des villages et Fokontany 101 Annexe III : Planche photographique 103 Annexe IV : Fiche de présence de la consultation publique à Maromandia 104

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LISTE DES FIGURES Figure 1 : Les blocs pétroliers on-shore dans le bassin sédimentaire malgache ...... x Figure 2 : Carte montrant les lignes sismiques pour le programme North Antso ...... 24 Figure 3 : Cartes montrant les investigations environnementales et socio-économiques pour le programme ferme North Antso à ...... 26 Figure 4 : Cartes montrant les investigations environnementales et socio-économiques pour le programme optionnel Ankaramy ...... 27 Figure 5 : Délimitation du bloc 1101 avec les campagnes sismiques ...... 29 Figure 6 : Exemple de camp mobile pouvant être utilisé lors de cette campagne complémentaire ...... 32 Figure 7 : Principe d’acquisition sismique réflexion multitrace ...... 33 Figure 8 : Cartes montrant les acquisitions par mini-explosif ...... 35 Figure 9 : Matériels et équipements d’acquisition sismique – source sismique...... 37 Figure 10 : Matériels et équipements d’acquisition sismique - Captage ...... 37 Figure 11 : Carte des variations d’altitude dans la zone d'étude ...... 45 Figure 12 : Carte des principales rivières dans la zone d'étude ...... 46 Figure 13: Forêt secondaire à Ravenala madagascarensis vers Bemanevika...... 48 Figure 14: Zones marécageuses à Eichhornia crassipes et à Typhonodorum lindleyanum ..... 49 Figure 15: Savane herbeuse à Hyphaene coriacea ...... 50 Figure 16: Rhizofora micronata (Honkolahy) dans la forêt de mangrove d’Ambodibonara ... 51 Figure 17 : Arbres tués par annelation dans une plantation de café ...... 52 Figure 18: Cartes montrant les aires de conservations aux alentours de la zone d’étude ...... 54 Figure 19: Furcifer sp...... 55 Figure 20: Un arbre sacré dans un petit village vers ...... 59 Figure 21: Récolte de canne à sucre dans une plantation à ...... 60 Figure 22 : Le centre de santé de base d'Ambatoharanana non fonctionnel ; une des maisons dans la cité de LGA ...... 65 Figure 23: Infrastructure de FID détruite par le cyclone en 2009 à Ankatafa ; la nouvelle EPP financée par l'UNICEF à Ankatafa Vaovao ...... 67 Figure 24: Une maison servant de centre de santé près de Bemanevika ; une école privée des Soeurs Catholiques à Bemanevika ...... 68 Figure 25: Description des Communes touchées par le projet ...... 69

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1: Programme des activités entreprises pour l'élaboration de la présente EIE ...... 25 Tableau 2: Longueur cumulée des lignes sismiques par commune ...... 30 Tableau 3: Personnel mobilisé pour le programme complémentaire d'acquisition sismique .. 31 Tableau 4: Indication sur les éventuels travaux de réhabilitation des voies d'accès ...... 38 Tableau 5 : Distance minimale de tir versus élément existant ...... 39 Tableau 6: Occupation du sol pour chaque ligne sismique ...... 56 Tableau 7: Calendrier cultural dans la zone d'étude ...... 61 Tableau 8 : Points de croisement des lignes sismiques avec la RN6 ...... 64

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Tableau 9: Matrice simple d'identification des impacts ...... 72 Tableau 10: Grille d'évaluation des impacts durant la phase préparatoire et la phase de construction ...... 80 Tableau 11: Grille d'évaluation des impacts durant la phase des travaux ...... 82 Tableau 12: Grille d'évaluation durant la phase de fermeture et remise en état ...... 84 Tableau 13: Mesures de mitigations des impacts négatifs ...... 85 Tableau 14: Mesures d'optimisation des impacts positifs ...... 88 Tableau 15: Probabilités des risques ...... 89

LISTE DES ABREVIATIONS

AFD Agence Française de Développement AP Aires Protégées AWD Accelerated Weight Drop CCE Cahier de Charges Environnementales CDB Convention sur la Diversité Biologique CEG Collège d'Enseignement Général CITES Convention International Trade of Endangered Species CLB Communauté Locale de Base CNIA Compagnie Nosybéenne d'Industries Agricoles COAP Code des Aires Protégées CPP Contrat de Partage de Production CRIF Centre de Ressources et d'Informations Foncières CSB Centre de Santé de Base CTD Comité Territoriale Décentralisée CTE Comité Technique d'Evaluation DBO Demande Biochimique en Oxygène DESS Diplôme d'Etude Supérieure Spécialisée DIANA Diego, Ambilobe, , EIE Etudes d'Impact Environnemental EIE-C Etudes d'Impact Environnemental Complémentaire EPIC Etablissemnet Public à caractère Industriel et Commercial EPP Ecole Primaire Publique FID Fond d'Intervention pour le Développement GCF Gestion Contractuelle des Forêts GELOSE Gestion Locale Sécurisée GPS Global Positionning System Hasyma Hasy Malagasy IOV Indicateur Objectivement Vérifiable JIRAMA Jiro sy Rano Malagasy LGA Les Gambas de l'Ankarana MDV Moyens de Vérification MECIE Mise en Compatibilité des Investissements avec l'Environnement MNP National Park

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MST Maladie Sexuellement Transmissible NAP Nouvelle Aire Protégée OMNIS Office des Mines Nationales des Industries Stratégiques ONE Office Nationale pour l'Environnement PAE Plan d'Action Environnementale PCD Plan Communal de Développement PGEP Plan de Gestion Environnementale du Projet PN Parc National PPNT Propriété Privée Non Titrée PPT Propriété Privée Titrée RN6 Route Nationale n°6 RNI Réserve Naturelle Intégrée RS Réserve Spéciale SAPM Système des Aires Protégées de Madagascar SIDA Syndrome d'ImmunoDéficience Acquise SIG Système d'Information Géographique SIRAMA Siramamy Malagasy SP Site Potentiel SUCOCOMA Sucrerie Côte Ouest de Complant de Madagascar UICN Union Internationale pour la Conservation de la Nature UNESCO United National Educational Scientific and Cutural Organization UNICEF United Nation International Children's Emergency Fund USAID United States Agency International Development VIH Virus de l'ImmunoDeficience Humaine

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AVANT – PROPOS Actuellement, Madagascar est en pleine phase d’exploration pétrolière. Tous les gisements d’hydrocarbures jugés auparavant non rentables économiquement font aujourd’hui l’objet de recherche des grandes compagnies pétrolières. Le bassin sédimentaire de la Grande Ile est ainsi réparti en plusieurs blocs pétroliers on shore (Fig.1) et offshore qui pourraient tous receler des ressources en hydrocarbures (pétrole conventionnel ou non, gaz). Plusieurs années d’études et de recherches peuvent s’écouler pour savoir si un gisement est rentable ou pas.

Le programme d’exploration pétrolière par acquisition sismique 2D, objet de cette étude, concerne le bloc 1101. Il occupe une superficie totale de 14900 km² et appartient aux Régions DIANA et SOFIA. En rappel de l’annexe I du décret n°99 954 du 15 Décembre 1999, modifié par la décret n° 2004-167 du 03février 2004, fixant les nouvelles dispositions relatives à la mise en compatibilité des investissements avec l’environnement (MECIE), les activités d’exploration pétrolière, dont fait partie l’acquisition sismique, sont obligatoirement soumises à une étude d’impact environnemental. Le permissionnaire de ce bloc a déjà effectué auparavant une campagne sismique en 2008 et a obtenu à l’issu de cette campagne le quitus environnemental correspondant. Il en est de même pour la réalisation d’une campagne de forage, le promoteur a déjà obtenu le permis environnemental et le cahier de charges environnementales y afférant. Cependant, à cause de l’incertitude sur la rentabilité de cette campagne de forage à effectuer, le promoteur a décidé de refaire de l’acquisition sismique. Ainsi, une mise à jour de l’étude d’impact environnemental sur la précédente campagne sismique, a permis l’obtention d’un nouveau permis environnemental et le cahier de charge environnemental correspondant autorisant la réalisation d’une nouvelle campagne sismique en 2012.

Actuellement, un programme d’acquisition sismique 2D additionnel doit être réalisé en complément des campagnes déjà faites sur ce bloc. Ainsi, conformément au cahier de charge environnemental sur le projet, une étude d’impact environnemental complémentaire (EIE-C) doit faire l’objet de la préparation de l’acquisition de 10 lignes sismiques dans deux secteurs1 de ce bloc. Cette étude a pour finalité l’ajustement du cahier de charge environnemental en vue de l’exécution de la campagne sismique complémentaire.

De ce fait, un stage nous a été proposé au sein de la société SOMEAH (ARTELIA Madagascar) pour faire partie de leur équipe dans la réalisation de cette EIE-C en vue de la validation de notre formation en DESS – EIE. Dans le cadre du projet, un contrat est signé pour ne pas violer la confidentialité des informations jusqu’à la sortie du cahier de charge environnemental ajusté pour le projet. Le plan et le contenu du rapport de ce stage seront orientés selon cette finalité2.

1 Lors de l’EIE 2008, la zone d’étude est composée de 2 secteurs : secteur Ambilobe et secteur Ankaramy. La campagne 2012 concernait uniquement le secteur Ambilobe. Et la campagne complémentaire sera effectuée sur deux secteurs également: secteur North Antso et secteur Ankaramy

2 Mémoire pour l’obtention du diplôme d’étude supérieure spécialisée

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Les investigations de terrain dans le cadre de la préparation du présent document vont permettre la mise à jour des données socio-économiques, l’examen du contexte environnemental spécifique de la zone d’étude, l’apport de compléments d’informations de terrain au niveau des nouvelles lignes sismiques prévues pour la campagne sismique additionnelle, ainsi que la tenue de réunions d’informations publiques pour les communes touchées directement par le projet.

Figure 1 : Les blocs pétroliers on- shore dans le bassin sédimentaire malgache

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INTRODUCTION Le pétrole est une énergie fossile. Il s’agit d’une roche liquide carbonée composée naturellement d’hydrocarbures et d’autres composés. Il se forme au sein de bassins sédimentaires par transformation de la matière organique principalement d’origine planctonique, incorporée dans les sédiments il y a environ 600 millions d’années. Son exploitation est l’un des piliers de l’économie industrielle contemporaine mondiale car il fournit la quasi-totalité des carburants liquides. Les premières découvertes de gisements de pétrole à Madagascar dataient de 1901. De nombreuses prospections ont révélé par la suite la présence d'hydrocarbures sur toute la côte ouest. Des études de faisabilité ont été déjà réalisées. La prospection pétrolière fait appel à des compétences scientifiques et technologiques poussées dont l’exploitation des images satellites, cartes géologiques...

L’exécution des différentes phases des opérations pétrolières peu respectueuses de l’environnement, de la culture et du mode de vie des populations, risque d’aggraver la perturbation de l’équilibre écologique et les effets néfastes dans les domaines social, économique et culturel au niveau des zones d’accueil des projets. De telles situations confortent le besoin de porter une attention particulière aux problèmes environnementaux spécifiquement liés au secteur des projets d’opérations pétrolières dans une perspective de développement durable.

Avec l’expansion de la recherche pétrolière non conventionnelle, les investigations dans des endroits non envisageables comme les parcs nationaux, les réserves naturels… sont maintenant possibles sans pour autant autoriser l’exploitation dans ces zones. Dans ce cadre de recherche pétrolière, le titulaire du bloc 1101, est en phase II de son programme d’exploration. Des programmes d’acquisitions sismiques ont été déjà effectués auparavant, mais actuellement, des études complémentaires sont prévues. De ce fait, ils prévoient l’acquisition de dix lignes sismiques dans le bloc 1101 reparties dans deux secteurs : le secteur dit « North Antso » et le secteur dit « Ankaramy».

L’objectif global de cette étude est de prendre en compte les préoccupations environnementales durant toutes les phases de réalisation du projet complémentaire afin d’aider le Promoteur à concevoir un projet respectueux de l’environnement. La sortie du cahier de charges environnementales ajusté constitue pour le promoteur une permission pour effectuer la campagne sismique additionnelle.

Les objectifs spécifiques de cette étude sont d’apporter une connaissance détaillée des enjeux environnementaux et de proposer des mesures d’accompagnement associées à la mise en œuvre de la campagne d’acquisition sismique complémentaire.

Le plan du présent rapport est établi de façon à bien expliciter le contexte du projet sur la base des directives générales édictées par l’Office National pour l’Environnement (ONE) pour la réalisation d’une étude d’impact environnemental pour un projet pétrolier amont. De ce fait, le document est divisé en trois grandes parties. Dans un premier temps, les généralités comprendront la situation actuelle de l’exploration pétrolière et le cadre réglementaire en

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matière d’environnement. Dans la deuxième partie, le contenu et la structure de l’étude d’impact seront exposés comprenant le contexte du projet, la description du projet et la description du milieu récepteur. Et enfin dans la dernière partie de ce document seront développées les analyses des impacts telles que l’identification et l’évaluation des impacts, l’analyse des risques et des dangers. Et une proposition de mesures environnementales et surtout l’élaboration du plan de gestion environnementale du projet (PGEP) terminent ce rapport.

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PARTIE I : GENERALITES

I. SITUATION ACTUELLE DE L’EXPLORATION PETROLIERE Aujourd’hui, les modes de production et de consommation des pays du Nord mènent à une surconsommation de ressources telles que les hydrocarbures, les métaux, l’eau, ou encore le bois. L’accès aux biens naturels à un moindre coût semble être devenu la priorité des Etats et des entreprises multinationales qui veulent répondre à cette demande croissante. De ce fait, les investissements dans la recherche des hydrocarbures non conventionnels, et plus polluantes, comme les grès bitumineux, schistes bitumineux, huiles lourdes, sont en train d’augmenter.

L’exploration des gisements pétroliers comporte plusieurs phases permettant l’estimation de la quantité et de la qualité de l’hydrocarbure piégé dans le réservoir ; mais aussi de définir la technique d’exploitation du gisement3. Toutes les activités d’exploration pétrolière sont soumises à des obligations environnementales ; Des études environnementales doivent ainsi accompagner ces différentes phases selon le contexte de l’étude et la situation du projet.

Les études sismiques constituent une étape incontournable dans la recherche pétrolière. Toutes les phases subséquentes de la réalisation des forages d’exploration seront basées sur les données obtenues par la présente étape. La méthode sismique consiste à envoyer dans le sol des vibrations sous forme de minuscules tremblements de terre. Comme les ondes du son ou de la lumière, les ondes sismiques sont réfractées ou réfléchies lorsqu’elles passent d’une formation rocheuse à une autre. Les ondes sismiques réfractées et réfléchies sont enregistrées par des géophones, appareils de mesure ultrasensibles. Des ordinateurs performants traitent les données et fournissent une image 2D ou 3D du sous-sol géologique.

Actuellement à Madagascar, des compagnies pétrolières réparties dans plusieurs blocs pétroliers on shore et offshore sont en phase d’acquisitions sismiques. (OMNIS, 2012). Le droit d’explorer la présence d’hydrocarbure sur un bloc à Madagascar est attribué sur appel d’offres international. Un contrat de partage de production entre le représentant de l’Etat dans le domaine (OMNIS) et le Contractant conclura les termes et les conditions d’explorations. La phase d’exploration par acquisition sismique peut durer plusieurs années selon la satisfaction sur les résultats d’interprétation des données sismiques. Elle permettra de choisir les cibles propices à la localisation des forages d’exploration et éventuellement d’exploitation.

3 Suivant le Code Pétrolier Loi N° 96-018 Art. 6 « Les activités "amont" comprennent toutes opérations de prospection, de recherche, d'exploration, d'exploitation, de transformation et de transport d'hydrocarbures liquides, solides ou gazeux produits »

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II. CADRE REGLEMENTAIRE EN MATIERE D’ENVIRONNEMENT

II.1 – REGLEMENTATION NATIONALE

II.1.1 – Réglementation fondamentale pour les études d’impact environnemental A Madagascar, la base juridique des études d’impact découle de la Charte de l’environnement adoptée en 1990. En même temps que la prescription des ÉIE, la loi a établi les principes fondamentaux de la gestion de l’environnement comme le droit à l’information, la participation des citoyens à la gestion et la responsabilité environnementale. La mise en œuvre des études environnementales repose également sur l’application du décret n°2004 – 167 du 03 Février 2004 relatif à la mise en compatibilité des investissements avec l’environnement (MECIE). Les réglementations sectorielles comme par exemple la loi n°96 – 018 portant Code Pétrolier, l’arrêté n°12032/2000 réglementant le secteur minier en matière de protection de l’environnement… tiennent aussi une place indispensable pour la réalisation d’une étude d’impact environnemental.

II.1.1.1 – La charte de l’environnement Malgache

La Loi n° 90-003 du 21 Décembre 1990 modifiée et complétée par les lois n° 97 – 012 du 06 Juin 1997 et n° 2004 – 015 du 19 Août 2004 portant sur la charte de l’Environnement fixe le cadre général d’exécution de la Politique Nationale de l’Environnement. Elle détermine les principes qui doivent être respectés pour sa mise en œuvre par le Plan d’Action Environnemental et ses programmes d’application.

Conformément à l’article 10 de cette charte, les projets d’investissements publics ou privés susceptibles de porter atteinte à l’environnement doivent faire l’objet d’une étude d’impact environnemental (EIE). Il y est stipulé qu’un décret précisera les modalités des études d’impacts, la procédure applicable en la matière, et l’organe habilité pour la mise en œuvre de ces études et procédures. Et dans l’article 11 est évoqué le principe de « pollueur – payeur » imposant l’opérateur d’être le seul responsable des actions dévastatrices occasionnées par ses travaux et d’avoir le devoir d’entreprendre lui-même la remise en état du site.

Cette loi stipule que la gestion de l’Environnement, dont les outils doivent être constamment améliorés, est assurée conjointement par l’Etat, avec les Collectivités Territoriales Décentralisées, les Organisations Non Gouvernementales légalement constituées, les opérateurs économiques ainsi que tous les citoyens.

II.1.1.2 – Le Décret MECIE

Ce décret définit les procédures de l’EIE, dont les annexes relatent les différents types de projet, ainsi que les obligations environnementales y afférentes. En application de l’article 10 de la Charte de l’Environnement, le décret n° 99-954 du 15 décembre 1999 modifié par le décret n° 2004-167 du 03 février 2004 relatif à la mise en compatibilité des investissements avec l’environnement (MECIE) ,dans son annexe I fixe les projets obligatoirement soumis à

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étude d’impact environnemental dont tout projet d’exploration du pétrole ou de gaz naturel utilisant la méthode sismique et/ou forage.

De même, tous projets d’investissements publics ou privés décrits dans l’article 4 du décret MECIE sont soumis aux prescriptions ci-après :

- La réalisation d’une EIE

- L’obtention d’un permis environnemental délivré à la suite d’une évaluation favorable de l’EIE, sur la base des avis techniques du CTE faisant suite à l’évaluation de l’EIE du projet et des résultats de l’évaluation par le public ;

- La délivrance d’un Plan de Gestion Environnemental du Projet (PGEP) constituant le cahier des charges environnemental du projet concerné.

De ce fait, l’article 6 du MECIE souligne l’obligation d’octroi d’un permis environnemental avant commencement de tous travaux d’investissements.

Et l’annexe III du MECIE fixe la contribution du promoteur aux frais d’évaluation de l’EIE et suivi du PGEP par les CTE pour l’obtention d’un permis environnemental qui est préalable à l’investissement.

Par ailleurs, l’arrêté n° 6830/2001 fixe les modalités et les procédures de participation du public à l’évaluation environnementale. L’article 2 de cet arrêté précise que « la participation du public à l’évaluation environnementale peut être définie comme étant son association dans l’évaluation environnementale des dossiers d’Etude d’Impact Environnemental (EIE) afin de fournir les éléments nécessaires à la prise de décision. Elle a pour objectif d’informer le public concerné par le projet sur l’existence du projet et de recueillir ses avis à ce propos». Cet arrêté définit aussi la forme de participation publique qui peut se faire soit par consultation sur place de documents, soit par enquête publique, soit par audience publique et comporte une phase d’information sur le projet et une phase de consultation durant laquelle des responsables techniques procèdent au recueil des avis du public concerné par le projet.

II.1.2 – Organismes chargés de faire respecter les obligations environnementales Le Ministère de l’Environnement, à travers la Direction Générale de l’Environnement et la Direction Générale des Forêts, est chargé de la conception, de la mise en œuvre et de la coordination de la politique de l’Etat Malagasy en matière d’environnement (lois et règlements, promotion de la gestion rationnelle des ressources naturelles par les communautés, plaintes, coordination, contrôle,…). La volonté d’adapter les instruments de gestion de l’environnement a conduit à instituer des organes publics autonomes qui assurent les services publics non administratifs, en matière de gestion de l’environnement. Ainsi, le Ministère de l’Environnement délègue la gestion des aires protégées à Madagascar National Parks (MNP) ; la préservation et la gestion des ressources forestières à l’Agence Nationale pour la Gestion des Forêts (ANGEF), organisme rattaché à la Direction Générale des Forêts ; et la gestion du mainstreaming environnemental à l’ONE (évaluation environnementale,

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informations environnementales et éducation environnementale sur la base des deux premiers). De plus, selon l’article 23 du décret MECIE, l’ONE avec notamment les membres des Cellules Environnementales, représentant les ministères sectoriels concernés dans le processus d’évaluation environnementale, et du Ministère chargé de l’environnement, forment le Comité Technique d’Evaluation ad’hoc (CTE). Chaque membre de ce comité participe à l’évaluation d’un dossier d’EIE, intègre notamment les dimensions sectorielles et sociales relevant de son ministère d’origine dans le processus d’évaluation environnementale et émet l’avis technique y afférent. De son côté, l’ONE assure aussi la coordination des CTE, dirige l’évaluation technique des EIE et établit le rapport d’évaluation y afférent, en tenant compte des avis techniques du membre du CTE. Toutefois, l’article 24 du MECIE stipule que « Toute ou partie des attributions du CTE en matière d’évaluation peuvent être, éventuellement, déléguées aux communes ou à des structures décentralisées des lieux d’implantation de l’investissement, suivant un cahier des charges qui spécifierait les obligations techniques et administratives de chaque partie ».

II.1.3 – Réglementation dans le secteur pétrolier II.1.3.1 – Code pétrolier

Le décret n° 96-1133 du 07 Novembre 1996 désigne l’OMNIS (Office des Mines Nationales et des Industries Stratégiques) comme Organisme Technique chargé de la gestion nationale des ressources pétrolières. La Loi n° 96-018 portant Code Pétrolier, stipule dans son premier article que les régimes fiscal et douanier des prospections, recherche, exploration, exploitation, transformation et transport des hydrocarbures liquides, solides ou gazeux, sont régis par les dispositions de ce Code.

En général, ce Code définit dans ses articles :

. L’organisme responsable de la gestion du domaine minier national d’hydrocarbures représentant l’Etat ; . Les modalités et l’octroi, le retrait et l’annulation des titres miniers ; . Les généralités sur les contrats pétroliers ; . Les droits et obligations des contractants ; . Les dispositions financières, régimes fiscales et douanières ; . La présentation du droit applicable et des litiges ; . Des dispositions relatives aux infractions et pénalités. . Des dispositions diverses Il y a entre autres l’article 6 de ce code pétrolier qui définit les activités amont comme toutes opérations de prospection, de recherche, d’exploration, d’exploitation, de transformation et de transport d’hydrocarbures liquides, solides ou gazeux produits ; mais aussi est défini dans cet article le domaine minier national comme étant l’ensemble des zones où s’effectuent des activités de prospection, de recherche, d’exploration, d’exploration, d’exploitation, de transformation et de transport d’hydrocarbures.

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Tous les articles dans ce code sont tous en vigueur sur le territoire malgache, cependant les articles suivants montrent les obligations incontournables des contractants dans le domaine du pétrole amont : - Art.9 : Toute activité « amont », portant sur le domaine minier national doit faire l’objet d’un titre minier délivré par décret du Président de la République, […]. Sitôt le titre minier délivré, l’Organisme technique doit informer les collectivités territoriales décentralisées concernées. - Art.11 : Le titre minier sera attribué à la Société nationale pour toute activité « amont » dans le domaine national des hydrocarbures. - Art.12 : Toute activité « amont » dans le domaine minier national ne peut âtre entreprise qu’en vertu d’un contrat pétrolier passé avec la Société nationale. - Art.14 : Tout contrat portant sur des activités « amont » dans le domaine minier national est régi par le droit malgache. - Art.15 : Le contrat relatif au domaine minier national doit comporter obligatoirement les stipulations suivantes, sans qu’elles soient limitatives : […] 7. les risques, périls et contraintes liés à la sauvegarde de l’environnement et aux servitudes économiques et sociales supportés exclusivement par les sociétés ayant passé un contrat avec la société nationale pendant la phase d’exploration et dont la couverture par une police d’assurance est obligatoire. - Art.22 : Toute découverte de matières minérales autres que les hydrocarbures doit être immédiatement portée à la connaissance de l’Organisme technique, qui doit en informer le Ministère chargé des Mines. […]. - Art.28 : Les sociétés contractantes, attributaires d’un titre minier, sont tenues pendant toute la durée de leurs activités et à l’expiration de ce titre minier, de prendre toutes les mesures de protection et de sauvegarde de l’environnement, conformément aux textes législatifs et réglementaires en vigueur. - Art.39 : Les sociétés d’origine étrangère sont tenues pendant la phase d’exploration de déposer une lettre de garantie d’une banque de premier ordre, agréée par la Banque Centrale de la République de Madagascar, […]. - Art.40 : En phase d’exploration, les sociétés contractantes d’origine étrangère sont tenues de domicilier dans une banque à Madagascar à partir des capitaux étrangers les fonds nécessaires pour couvrir l’ensemble de leurs besoins locaux. - Art.54 : Les matériels, les équipements ainsi que les produits spécifiques, […], bénéficient du régime de l’admission temporaire en suspension de droits et taxes […]. - Art.92 : Nonobstant les dispositions législatives en vigueur, les détenteurs de titre minier d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures peuvent occuper des biens appartenant à des personnes privées ou des biens dépendant des domaines de l’Etat ou des collectivités territoriales décentralisées sous réserve d’un accord entre permissionnaire et le propriétaire et/ou occupant.

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II.1.3.2 – Code minier

A. Mine et environnement C’est l’arrêté interministériel n°12032/2000 du 06 Novembre 2000 qui réglemente le secteur minier en matière de protection de l’environnement. L’article premier de cet arrêté précise les dispositions sur la réglementation applicable prises en application des dispositions du Décret n°2000-170 du 15 Mars 2000 fixant les conditions d’application de la Loi n° 99-022 du 19 Août 1999 portant Code Minier, ainsi que celles du Décret N° 99-954 du 15 Décembre 1999 relatif à la mise en compatibilité des investissements avec l’environnement, pris en application de l’Article 10 d e la Loi N° 90-033 du 21 Décembre 1990 relative à la Charte de l’Environnement malgache.

Il est à porter connaissance que la Loi n° 99-022 portant Code Minier et le décret n° 2000-170 fixant les conditions d’application de cette loi, contrôlent toute activité minière. Le code oblige l’exploitant à protéger et remettre en état l’environnement, pendant et après les activités d’exploitation. L’octroi d’un permis minier est conditionné à un permis environnemental tel que stipule l’article 2 de l’arrêté n° 12032/2000 suscité.

Toutefois les articles 191, 192, 193 du Code Minier portant sur les obligations attachées à l’exercice des activités minières obligent le titulaire du permis minier sur les autorisations environnementales et les mesures de protection environnementale avant le commencement des activités. De plus l’article 198 de ce même code n’autorise pas d’exercer toutes activités minières dans les zones d’interdiction ou de protection.

Il est aussi à noter que le décret n° 98-394 du 28 mai 1998 portant définition de la politique sectorielle minière à Madagascar expose l’évolution du secteur minier sur le cadre juridique et institutionnel, les principes et les objectifs de la politique minière, ainsi que le plan d’action.

NB : En l’absence de textes réglementaires spécifiques aux activités pétrolières, nous assimilons que les dispositions applicables au secteur minier pourraient aussi être valables dans le cas du projet. Tels sont le cas des deux points exposés suivants : la réglementation sur les substances explosives et détonantes, et la réglementation sur la sécurité, l’hygiène et la santé dans une activité minière.

B. Substances explosives et détonantes L’utilisation des produits explosifs et détonants lors de cette campagne sismique est soumise aux réglementations en vigueur à Madagascar sur ces substances. Ainsi, l’Ordonnance n° 72-048 du 18 décembre 1972 portant réglementation des substances explosives et détonantes stipule dans son article 7 que « nul ne peut importer ou exporter des substances explosives ou détonantes s’il n’est titulaire d’un agrément d’importation ». L’article 10 de cette ordonnance précise que chaque acquisition de substances explosives ou détonantes doit faire l’objet d’une autorisation préalable. Et dans l’article 15, il est marqué que « nul ne peut établir un dépôt, s’il n’est titulaire d’une autorisation. La mise en exploitation de ce dépôt est subordonnée à la délivrance d’un certificat de conformité ».

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Concernant l’emballage, la manutention, le transport et l’emploi des substances explosives et détonantes, l’article 18 dudit ordonnance montre les obligations y afférentes. Et l’Article 23 stipule que « les autorisations prévues par l’ordonnance n°72 – 048 engagent dans tous les domaines l’entière responsabilité du permissionnaire notamment en cas de vol, de disparition et d’accident ».

Le décret n° 73-076 du 30 Mars 1973 réglemente les importations, exportations, cession et acquisition des substances explosives et détonantes. Les dispositions pertinentes sont régies par les articles suivants : Art.2 – Nul ne peut importer […] de substances explosives sans avoir été au préalable agréé par arrêté conjoint du Ministre chargé des Mines, pris après avis conforme des ministres chargés des Finances, des Forces Armées, de l’Intérieur et du Commerce. Art. 14 – La demande d’autorisation d’acquisition occasionnelle de substances explosives et détonantes est adressée au Chef de Province. Elle doit préciser : […] 3° - l’usage prévu de ces substances et accompagné d’un extrait de la carte au 1/50 000 ou 1/100 000 indiquant l’emplacement du lieu d’utilisation et d’un croquis des abords dans un rayon de 200 mètres ; […].

Les décrets et arrêtés cités ci-après constituent des dispositions supplémentaires réglementant les substances explosives et détonantes dans le territoire malgache : - Le décret n° 73-077 du 30 Mars 1973 décrit particulièrement les réglementations sur l’emballage, le transport et la manutention de substances explosives et détonantes. - Le décret n° 73-078 du 30 Mars 1973 réglemente la conservation des substances explosives et détonantes. Toutefois, l’article 20 stipule que l’exploitant est responsable des substances explosives et détonantes dont il a la garde. […] - Le décret n° 73-079 du 30 Mars 1973 fixe les conditions d’emploi des substances explosives et détonantes. - Et enfin, l’arrêté N°2105 -MEC/SGEC/DIM/SM du 5 Novembre 1975 renforce les conditions techniques de la conservation des substances explosives et détonantes.

C. Hygiène, sécurité et santé L’Arrêté n° 895/60 du 20 mai 1960 déterminant les mesures particulières d’hygiène et de sécurité applicables dans les mines, chantiers de recherche minière et leurs dépendances, la délibération N°58-60 du 8 Mai 1958 fixant les règles de sécurité applicables dans les mines et carrières et l’arrêté N°207-CG du 11 Juin 1958 rendant exécutoire cette délibération, constituent les textes qui réglementent les dispositions relatives à l’hygiène, la sécurité et la santé de toutes les parties prenantes du projet. Les articles, dans la délibération, cités ci-dessous relatent ces quelques points pertinents : Art.82 – L’examen médical du travailleur devra comporter un examen radioscopie cardio- pulmonaire et une prise de tension artérielle. Un examen systématique des selles sera pratiqué à l’embauchage et il sera procédé à un déparasitage systématique, […] Art. 87 – L’exploitant doit mettre de l’eau potable à raison d’un minimum de 6 litres par travailleur et par jour à la disposition du personnel. L’absorption quotidienne de quelques

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grammes de sel sous forme de comprimés sera recommandée si les travailleurs sont soumis à des conditions de température et de travail qui les exposent à des coups de chaleur. Il est aussi interdit de prendre des repas autres que des casse-croûtes dans les lieux affectés au travail, sauf autorisation du chef du service des mines et sur avis favorable du directeur du travail et des lois sociales. Cependant l’article 205 du Code minier précise que pour la mise en œuvre des dispositions des articles 109 à 111 de ce même Code, les dispositions du chapitre IV portant sur la protection des travailleurs, dans le titre X, et relatif à la sécurité, l’hygiène et la santé dans l’industrie minière s’appliquent aux titulaires de permis miniers, aux mineurs et à toute personne se trouvant sur les lieux des opérations minières pour y affecter un travail quelconque.

II.1.4 – Autres réglementations II.1.4.1 – Texte sur les zones sensibles

L’Arrêté interministériel n° 4355/97, portant définition et délimitation des zones sensibles, s’inscrit dans le cadre de l’application du décret MECIE. Cet arrêté précise dans son deuxième article qu’un ou plusieurs éléments de nature biologique, écologique, climatique, physico-chimique, culturelle, socio-économique caractérisée par une valeur spécifique et une certaine fragilité vis-à-vis des activités humaines et des phénomènes naturels susceptibles de modifier lesdits éléments et/ou de dégrader voire de détruire ladite zone, constituent une zone sensible. Ainsi, l’article 3 dudit arrêté énumère les types de zones sensibles et les définit dans son annexe comme suit : - Les récifs coralliens comprennent les formations naturelles éventuellement associées audit récif dont les mangroves, les lagons, les estuaires, les plages et les cours d’eau en remontant jusqu’à 5 km de l’embouchure - Les mangroves constituent les forêts littorales tropicales se développant dans les zones de balancement des marées, des côtes plates et abritées ainsi que leurs zones d’influence. Le critère de délimitation de la zone de mangrove est la présence simultanée ou facultative des éléments de paysage de mangrove suivants : la zone de mangrove vive à palétuviers, la tanne nue ou herbacée, le réseau de chenaux plus ou moins régulièrement inondés par la marée. La sensibilité des zones de mangrove sera prise en compte par l’insertion des zones d’influence dans cette délimitation que l’administration a la faculté d’étendre selon le cas : toute espace de 10 km au moins en amont à partir de la limite interne (co-terrestre) de la mangrove, les zones de pêche crevettière, les zones récifales et les herbiers en aval. - Les îlots comprennent toutes formations insulaires, maritimes et estuariennes ainsi que leurs zones d’influence. Ils sont délimités par des zones terrestres et maritimes recevant des activités susceptibles de les affecter comme une surexploitation halieutique et forestière, des établissements halieutiques à terre, extraction minière, guano , exploitation industrielle, exploitation hôtelière et touristique, navigation de plaisance, rejets en mer et dégazage, accidents de navigation, marée noire , forages en mer, prélèvements scientifiques et

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incontrôlés, établissements stratégiques, projets agricoles, mais aussi les formations naturelles en relation fonctionnelle avec eux et qui leurs sont par conséquent associées. - Les forêts tropicales intégrant les surfaces occupées par des arbres ou de végétation ligneuse, autre que plantées, les terrains dont les fruits exclusifs ou principaux sont des produits forestiers, les terrains dont la vocation naturelle principale ou exclusive est forestière telle que les définit la réglementation forestière en vigueur. Les zones assimilées à la forêt tropicale sont : les surfaces occupées par les arbres et les buissons situés sur les berges des cours d’eau, des lacs et sur les terrains érodés ; les surfaces non boisées des bas-fonds forestiers telles que les clairières ou les surfaces occupées par des routes forestières, des constructions et des installations nécessaires à la gestion forestière, notamment pour la conservation et la restauration des sols, la conservation de la biodiversité, la régulation des systèmes hydriques ou l’accroissement de la production forestière dès qu’ils auront fait l’objet d’un classement ; les marais et les plans d’eau situés à l’intérieur d’une forêt ou sur un terrain ou surface répondant aux qualifications susannoncées ; les peuplements naturels d’arbres produisant des fruits, tels que les manguiers, les palmiers et les anacardiers. - Les zones sujettes à érosion présentant une vulnérabilité caractérisée par une perte visible ou reconnue du sol et/ou du sous-sol susceptible d’être aggravée et/ou accélérée par les activités humaines. Elles sont délimitées par les régions présentant des signes extérieurs de dégradation telles que les lavaka, mouvement de masse (affaissement, éboulement) dont l’analyse des caractères pédologiques, géomorphologiques, pluviométriques, des couvertures végétales confirmeront ou non les caractères de vulnérabilité et ce, tout en se référant aux relatives à l’érosion et à la conservation des sols se trouvant dans les documents utilisés dans le cadre du Plan d’Action Environnementale (PAE). - Les zones arides et semi-arides sujettes à désertification se caractérisant par un déficit hydrique naturel qui se traduit par une propension à la salinisation des eaux et du sol et où dont les activités humaines sont susceptibles d’aggraver le processus de dégradation des terres et des eaux. - Les zones marécageuses : les zones humides suivantes : les lagunes, les plaines alluviales, les zones lacustres (lacs et étangs) et palustres (marais, tourbières, marécages, forêts marécageuses) habituellement inondées ou gorgées d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la zone marécageuse qui est un écosystème de plus d’un hectare répondant à la définition ci-dessus. Les zones humides sont délimitées soit par la présence d’eau permanente ou temporaire au-dessus du sol. - Les zones de conservation naturelle : les écosystèmes présentant un habitat ou un ensemble d’habitat nécessaire à la préservation des vestiges et/ou des diversités biologiques originelles.

Toutefois, en l’absence d’un tel classement, d’une telle matérialisation ou d’un tel statut, il est fait obligation à tout promoteur de prendre des mesures conservatoires immédiates en cas de découverte d’une espèce ou d’un site invoqué comme d’intérêt biologique, et d’en informer les autorités compétentes.

- Les périmètres de protection des eaux potables, minérales ou souterraines destinés à protéger les captages collectifs d’eau de surface et souterraine pour l’alimentation

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ou l’approvisionnement contre tous risques de contamination (puits, sources et forage). Les périmètres de protection sont définis au cas par cas après études hydrogéologiques et ce, dans la limite du bassin immédiat de réalimentation présumé ou évoqué comme tel, de la ressource en eau concernée par le captage. - Les sites paléontologiques, archéologiques, et historiques comportant les vestiges d’occupation humaine, des fossiles, des subfossiles en milieu terrestre et/ou aquatique présentant un intérêt scientifique culturel et/ou esthétique ainsi que leur périmètre de protection défini comme zone nécessaire à sa bonne gestion.

II.1.4.2 – Code des Aires Protégées

Conformément à la loi n° 2001/05 du 11 Février 2003 portant Code des Aires Protégées (COAP), une Aire protégée est un territoire délimité terrestre, côtier ou marin en eaux larges saumâtres, continentales, ou aquatiques, dont les composantes présentent une valeur particulière, notamment biologique, naturelle, esthétique, morphologique, historique, archéologique, culturelle ou cultuelle, et qui, de ce fait, dans l’intérêt général, nécessite une préservation contre tout effet de dégradation naturelle et contre toute intervention artificielle susceptible d’en altérer l’aspect, la composition et l’évolution. Cette loi est un outil visant la préservation des écosystèmes représentatifs de Madagascar ou la réhabilitation de ceux qui sont soumis à des pressions particulières.

L’article 2 de ce code présente la classification des aires protégées en trois groupes : la Réserve Naturelle Intégrale (RNI), le Parc National (PN) et la Réserve Spéciale (RS). Suivant cette classification, les aires protégées, selon l’article 11, ont pour vocation la conservation, la recherche, la mise en valeur du patrimoine naturel et culturel, l’éducation et la récréation des citoyens, la promotion de l’écotourisme et la contribution au développement économique et sociale durable. Le Code précise les interdictions et les usages possibles dans chacune des catégories d’aire protégée. Ainsi, l’article 41.2 stipule qu’il est interdit de pratiquer une activité minière (extraction, prospection, fouille, sondage) dans les aires protégées. Plus précisément, l’article 44 stipule que l’exécution d’une activité minière et industrielle constitue une infraction criminelle punie d’une peine de travaux forcés et d’une amende.

En Septembre 2003, lors du Congrès Mondial sur les Parcs à Durban, Madagascar a aussi affirmé son opinion sur l’importance de la contribution des aires protégées au développement durable, aux services écologiques, aux moyens d’existence et à l’éradication de la pauvreté. De ce fait, le Gouvernement malgache a pris l’engagement de tripler la superficie des aires protégées à Madagascar, en portant cette superficie de 1,7 millions d’hectares en 2003 à 6 millions d’hectares après 5 ans. En 2012, la superficie des aires protégées était de l’ordre de 6,9 millions d’hectares. (Someah Groupe Artelia, 2012) La « Vision Durban » a été mise en place pour établir le Système d’Aires Protégées à Madagascar (SAPM) dont la conception s’inspire des catégories des aires protégées de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Le défi est d’augmenter les aires protégées pour la conservation et la valorisation de la biodiversité terrestre, lacustre,

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marine et côtière. Ces aires protégées devront être représentatives de tous les écosystèmes existants dans le pays. L’arrêté n°52004/2010 récapitule toutes les dispositions portant création, organisation et fonctionnement de la Commission du Système des Aires Protégées de Madagascar.

De plus, l’arrêté n°52005/2010 modifiant l’arrêté interministériel Mine – Forêts n°18633 du 17 Octobre 2008 portant mise en protection temporaire globale des sites visés par l’arrêté n°17914 du 18 Octobre 2006 et levant la suspension de l’octroi des permis miniers et forestiers pour certains sites relate les objectifs de gestion des Aires protégées. L’Article 6 de cet arrêté souligne les objectifs suivants : 1. Assurer à long terme la conservation de l’intégrité de la biodiversité, la durabilité des fonctions écologiques et la maintenance de la productivité des écosystèmes nécessaire au bien être des communautés riverains, ainsi que l’utilisation durable des ressources naturelles ; 2. Maintenir les écosystèmes des zones marines, côtières et humides (lacs et marais) ; 3. Protéger les populations viables d’espèces endémiques et menacées de faune et flore ; 4. Valoriser le tourisme écologique 5. Contribuer à la réduction de la pauvreté grâce à l’utilisation durable des ressources naturelles. En outre, l’article 9 relate l’autorisation de la délivrance des nouveaux permis de pêche, miniers, pétroliers et forestiers pour les sites classés comme potentiels pour la préservation de la biodiversité et la gestion forestière durable tout en appliquant les conditions et exigences spécifiques prévues par les réglementations en vigueur et doit se conformer aux procédures en vigueur.

II.1.4.3 – Législation forestière

Le décret n° 2005-849 du 13 Décembre 2005 portant refonte des conditions générales d’application de la loi n° 97-017 du 8 août 1997 portant révision de la législation forestière, décrit toutes les dispositions dans la « loi forestière ». Des systèmes de gestion par les communautés locales ont été ainsi développés à Madagascar. La loi n° 96 -025 du 30 septembre 1996 relative à la Gestion Locale Sécurisée des Ressources Naturelles Renouvelables (GELOSE) autorise le transfert de la gestion des ressources naturelles renouvelables aux communautés locales de base (CLB), dans les limites de leur terroir délimité. Ce transfert confère la gestion de l’accès, de la conservation, de l’exploitation et de la valorisation des ressources sous réserve du respect des prescriptions et des règles d’exploitation définies dans un contrat de gestion. Les communautés de base ont effectivement la possibilité d’exercer pour leur compte la commercialisation et la valorisation des ressources et des produits dérivés tout en restant dans le cadre règlementaire. En plus de cette GELOSE, il y a aussi le décret n°2001/122 du 14 Février 2001 relatif à la mise en œuvre de la Gestion Contractuelle des Forêts de l’Etat (GCF) qui vise la mobilisation de la population rurale à la protection de la biodiversité par le transfert de la gestion de certaines ressources naturelles à la CLB.

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A part les textes règlementaires cités ci-dessus, d’autres lois et décrets régissent aussi la législation forestière à Madagascar : - Décret du 25 Janvier 1930 réorganisant le régime forestier à Madagascar ; - Arrêté du 17 Novembre 1930 réglant l’application du Décret du 25 Janvier 1930 réorganisant le régime forestier à Madagascar ; - Arrêté n°25-SE/FOR/CG du 14 janvier 1957 relatif à la protection des forêts à Madagascar ; - Ordonnance n°60-127 réglant le régime des défrichements dur l’ensemble des terres de la République de Madagascar, qui précise en particulier que tous travaux de défrichement doivent être préalablement autorisé par le Ministre chargé de l’administration des forêts ou son délégué (le service forestier local) ; - Ordonnance n°62-123 sur le classement en zones à vocation forestière, pastorale ou agricole de terre de Madagascar ; - Décret n°55-582 relatif à la protection des forêts dans les territoires d’Afrique relevant du Ministre de la France d’Outre-Mer ; - Loi n° 2000-383 promulguée le 7 juin 2000 relatif au reboisement ; - Arrêté n°181177/04 du 27 Septembre 2004 portant définition et délimitation des zones forestières sensibles ; - Arrêté Interministériel n°52005/2010 modifiant l’arrêté interministériel n°18633 du 17 Octobre 2008 portant mise en protection temporaire globale des sites visés par l’arrêté n°17914 du 18 Octobre 2005 et levant la suspension de l’octroi des permis miniers et forestiers pour certains sites.

II.1.4.3 – La réglementation foncière

Les principes régissant les statuts des terres sont fixés par la loi n°2005-019 du 17 octobre 2005. L’article 2 de cette loi montre la répartition des terres situées sur le territoire de la République de Madagascar telles que : i) terrains dépendant des domaines de l’Etat, des Collectivités décentralisées et des autres personnes morales de droit public ; ii) terrains des personnes privées ; iii) terrains constitutifs des aires soumises à un régime juridique de protection spécifique. Selon l’article 4, les terrains dépendant des domaines de l’Etat, des Collectivités décentralisées et des autres personnes morales de droit public sont soumis, selon leur nature, aux règles applicables soit au domaine public, soit au domaine privé. Le domaine public comprend l’ensemble des biens immeubles qui servent à l’usage, à la jouissance ou à la protection de tous et qui ne peuvent devenir, en demeurant ce qu’ils sont, propriétés privées. Certaines parties du domaine public peuvent faire l’objet d’affectations privatives : - Soit sous la forme de contrat de concession, d’une durée maximale de trente ans, pour l’exploitation d’une dépendance du domaine public selon la destination de celle-ci ; - Soit sous la forme d’une autorisation ou d’un permis d’occupation temporaire révocable à tout moment. Le domaine privé de l’Etat est l’ensemble des biens immobiliers qui font partie du patrimoine soit de l’Etat, soit d’une collectivité décentralisée, soit de toute autre personne morale de droit

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public, et dont celui-ci peut disposer selon le droit commun sous réserve des dispositions légales spécifiques en vigueur. Les terrains qui auront donné lieu à la délivrance d’un acte domanial ou d’un contrat dans les conditions prévues par les textes en vigueur, sont purgés de toute revendication possible, hormis celle de la personne bénéficiaire de l’acte ou du contrat. L’article 21 repartit les terrains des personnes privées en i) terrains objet d’un droit reconnu par un titre foncier ; et ii) terrains détenus en vertu d’un droit de propriété non titré qui peut être établi/reconnu par une procédure appropriée. Et enfin, l’article 38 définit les terres inclues dans des aires soumises à des régimes juridiques spécifiques. Il s’agit notamment : i) des terrains constitutifs des zones réservées pour les projets d’investissement ; ii) des terrains qui relèvent du domaine d’application de la législation relative aux Aires Protégées ; iii) des terrains qui servent de support à la mise en application de conventions signées dans le cadre de la législation sur la gestion des ressources naturelles ; iv) des terrains qui sont juridiquement définis comme relevant de l’application du droit forestier ; v) des terrains qui sont constitués en espaces protégés en application d’une Convention internationale ratifiée par la République de Madagascar.

II.1.4.4 – Textes sur l’eau

Les dispositions sur la gestion de l’eau sur le territoire malgache sont réglementées par la Déclaration de Politique Sectorielle de l’Eau, Hygiène et de l’Assainissement de 1997, et par la Loi n° 98-029 portant Code de l’Eau, promulguée en 1998, et dont les principaux décrets d’application sont sortis en 2003. Le droit fondamental d’accès à l’eau met notamment l’accent sur trois constats essentiels : 1) L’eau est un patrimoine commun national, 2) L’eau est un élément naturel indispensable, 3) Inégalement répartie, elle pose des problèmes d’ordre économique, social et sanitaire Ces constats concernent, dans le cadre du projet, les eaux de surface et les eaux souterraines. Elles font partie du domaine public. L’article 6 du Code de l’eau définit les eaux de surfaces comme l’ensemble des eaux pluviales et courantes sur la surface de sol, des plans d’eaux ou canaux, les fleuves et rivières, les canaux de navigation et rivières canalisées, certains canaux d’irrigations, les étangs salés reliés à la mer, les lacs, étangs et assimilés, les marais, les zones humides. Et l’article 8 classifie les eaux contenues dans les nappes aquifères et les sources comme étant des eaux souterraines. Les articles suivants relatent les dispositions indispensables pour la protection de l’eau durant la mise en œuvre du projet : Art. 10 – Aucun travail ne peut être exécuté sur les eaux de surface, qu’il modifie ou non son régime ; aucune dérivation des eaux du domaine public, […], ne peut être faite sans autorisation. […]. Toutefois, l’autorisation, pour des prélèvements d’eaux de surface ne dépassant pas un seuil de volume qui sera fixé par décret, pour des usages personnels, n’est pas requise. Art.11 – Les prélèvements d’eaux souterraines ne peuvent être faits sans autorisation sauf pour des usages personnels ne dépassant pas un seuil de volume qui sera fixé par décret et ne présentant pas des risques de pollution de la ressource.

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Les conditions d’obtention d’autorisations seront fixées par décret sur proposition de l’Autorité Nationale de l’Eau et de l’Assainissement. Art.12 – Toute personne physique ou morale, publique ou privée exerçant une activité source de pollution ou pouvant présenter des dangers pour la ressource en eau et l’hygiène du milieu doit envisager toute mesure propre à enrayer ou prévenir le danger constaté ou présumé. Art.23 – La réalisation d’aménagements, d’ouvrages ou de travaux, exécutés par des personnes publiques ou privées, est précédée d’une enquête publique et d’une étude d’impact environnemental soumises aux dispositions du présent code ainsi qu’à celles prévues en ce sens par la Charte de l’environnement,[…], ces opérations sont susceptibles d’affecter l’environnement et devraient occasionner des troubles de l’écosystème aquatique. Art.33 – L’exploitant d’une installation classée doit prendre toutes dispositions nécessaires, au moment de la conception et au cours de l’exploitation de l’installation pour limiter la consommation en eau d’une part et pour préserver l’environnement d’autre part, au niveau des différentes étapes de production. Il est aussi à noter que l’article 16, de ce Code de l’eau, évoque déjà la disposition concernant la pollution industrielle. Cet article stipule que […] Sans préjudice des dispositions d’autres textes ultérieurs, l’élimination des déchets industriels, miniers et autres relève de l’initiative privée.

Le décret n° 2003/464 du 15 avril 2003 qui porte sur la classification des eaux de surface et des normes de rejets d’effluents liquides dans le milieu naturel, est applicable à tous les établissements publics et privés et à tous les secteurs d’activités économiques.

II.1.4.5 – Conservation du patrimoine national

L’Ordonnance n° 82-029 du 6 novembre 1982 met en exergue toutes les dispositions relatives à la protection, la sauvegarde et la conservation du patrimoine national. Dans son article premier, cette ordonnance relate que le patrimoine national […] comprend le patrimoine naturel et le patrimoine culturel. […] toutes les formations naturelles, notamment, […] les formations géologiques et physiographiques et les zones constituant l’habitat d’espèces animale et végétale ; les monuments, sites aux zones naturelles pittoresques. Toutes créations culturelle, notamment […] les œuvres architecturales, éléments ou structures de caractère archéologique, restes de constructions anciennes, tombeaux, les maisons de cultes […]. L’article 23 de cette ordonnance ajoute aussi que les sites, zones ou groupes de sites renfermant des espèces animales et végétales éteintes ou en voie d’extinction sont inscrits et classés d’office. Quelques réglementations s’ajoutent aussi à cette ordonnance pour intensifier la politique de conservation du patrimoine national comme : - Le décret n°83-116 fixant les modalités d’application de l’ordonnance n°82-029 énonce dans son article 14 que tous travaux de recherches et de fouilles sur le territoire national de quelques soient la nature sont soumis à une autorisation préalable et font l’objet de contrat de recherche prévus.

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- La loi n° 2005-006 portant politique culturelle nationale pour un développement socio- économique du 14 Juillet 2005 précise dans son article 4 que la protection du patrimoine national tant matériel qu’immatériel est une priorité nationale.

II.1.4.6 – Charte routière

La loi n° 98-026 du 20 Janvier 1999 constitue la charte routière à Madagascar. Elle définit les modalités de gestion rationnelle du patrimoine routier et détermine les niveaux de responsabilités de l’Etat, des Collectivités Territoriales Décentralisées et des opérateurs privés, en matière de construction, de réhabilitation, d’entretien et d’exploitation de la route, en relation étroite avec la protection de l’environnement. Selon l’article 19 de cette loi, l’Etat et les Collectivités Territoriales Décentralisées, en tant que Maître de l’ouvrage, peuvent déléguer à des opérateurs privés l’exploitation de la route et des équipements annexes. Cependant, suivant l’article 21, pour inciter la participation du secteur privé à la construction, à la réhabilitation et l’entretien des infrastructures routières, les maîtres de l’ouvrage peuvent mettre en concession une partie ou la totalité de leur réseau. Les concessions routières ne peuvent être attribuées qu’à la suite des procédures transparentes d’appel à la concurrence.

II.1.4.7 – Pollution industrielle

La loi n°99-021 du 19 Août 1999 sur la politique de gestion et de contrôle des pollutions industrielles cadre toutes les dispositions réglementaires pour la gestion des déchets solides, la gestion des effluents liquides et gazeux, les troubles de voisinage et nuisances sonores. Les articles régissant cette loi nous donnent toutes les différentes natures des substances polluantes ainsi que leurs effets ; mais aussi ils relatent toutes les mesures et dispositions ainsi que les sanctions y afférent. L’article 5 de cette loi, par exemple, stipule que les substances polluantes, par leur nature et leur degré de concentration, peuvent déséquilibrer le milieu récepteur […] soit pour la santé, la sécurité, l’hygiène et la salubrité publique, soit pour les cultures ou forêts, plus généralement pour les activités agricoles ou d’élevage, soit par la préservation des éléments du patrimoine national y compris les sites et les monuments. De plus, selon l’article 17, […] les ministères techniques concernés, les organismes publics, les démembrements de l’Etat, et les services déconcentrés ainsi que les collectivités territoriales décentralisées participent, conjointement ou chacun en ce qui concerne et selon les domaines qui relèvent de leurs compétences respectives, à la mise en œuvre de la politique de gestion et de contrôle des pollutions industrielles. Le secteur privé, […] ainsi que chaque citoyen participent également à la mise en œuvre de cette politique. Ils ont le droit et le devoir de s’informer sur tout problème environnemental créé par les activités industrielles, notamment lorsque celles-ci comportent des risques et des dangers potentiels. Et les articles 34 à 36 relatent toutes les réglementations concernant toutes les formes de pollutions atmosphériques.

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II.2 – LES CONVENTIONS INTERNATIONALES La République de Madagascar est signataire d'un certain nombre de traités et conventions internationales, dont une grande partie concerne la protection de l'environnement, et en particulier la protection de la biodiversité :

Texte de ratification Convention objet de la ratification Loi n°70 - 004 du 23 Juin 1970 Convention Africaine pour la conservation de la nature et des ressources naturelles, Alger 1968 Ordonnance n°75 - 014 du 15 Août Convention sur le Commerce international des 1975 espèces de faune et de flore menacées d'extinction (CITES) Ordonnance n°82-030 du 06 Convention sur le patrimoine mondial culturel et Novembre 1982 naturel de l'humanité (UNESCO) Décret n°95-032 du 11 janvier 1995 Convention Cadre de Vienne pour la protection de la couche d'ozone, Vienne 1985 Décret n°95-695 du 03 Novembre Convention sur la diversité biologique (CDB), Rio 1995 1992 Décret n°96-032 du 12 Mai 1996 Protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d'ozone, Montréal 1989 Décret n°97-772 du 10 Juin 1997 Convention des nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sècheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique Décret n°98-261 du 24 Mars 1998 Convention de RAMSAR relative aux zones humides d'importance internationale particulièrement comme habitats des oiseaux d'eau, Iran 1971 Loi n°98-004 du 19 février 1998 Convention du Nairobi pour la protection, la gestion et la mise en valeur du milieu marin et des zones côtières de la Région de l'Afrique Orientale, Nairobi 1985 Décret n°98-261 du 18 décembre Convention Cadre des Nations unies sur les 1998 changements climatiques, CNUCC, Rio 1992 Décret n° 99-141 du 22 février 1999 Convention sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et de leur élimination (Convention de Bâle) Loi n° 2001-013 du 11 Septembre Convention internationale de 1992 portant création 2001 d'un fond international d'indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures (FIPOL, 1992) Décret n° 2001-896 du 11 Octobre Convention internationale de 1990 sur la préparation, 2001 la lutte et la coopération en matière de pollution par les hydrocarbures (OPRC, 1990)

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Décret n°2001-897 du 11 Octobre Convention internationale de 1992 sur la 2001 responsabilité civile pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures (CLC, 1992) Décret n°2003 -909 du 03 Septembre Protocole de Kyoto de la Convention cadre des 2003 Nations Unies sur les changements climatiques Loi n° 2003-032 du 20 Novembre Protocole de Cartagena sur la prévention des risques 2003 biotechnologiques relatif à la Convention sur la diversité biologique Loi n°2004-019 du 19 Août 2004 Convention internationale relative à la protection de l'environnement marin et côtier contre la pollution par les déversements des hydrocarbures Décret n°2005 -727 du 03 Novembre Convention internationale de la protection des 2005 végétaux - CIPV Décret n°2006-541 du 24 Juillet Convention de Bonn sur la conservation des espèces 2006 migratrices appartenant à la faune sauvage (Convention AEWA)

II.3 – CONTRAT DE PARTAGE DE PRODUCTION Le contrat de partage de production (CPP) est un contrat établissant les termes et les conditions pour lesquelles les sociétés pétrolières peuvent conduire les opérations d’exploration et d’exploitation sur une aire délimitée nommée Périmètre Contractuel. Ce contrat permet à l’Opérateur de gérer et de conduire en toute exclusivité toutes les opérations pétrolières à moins qu’il n’ait été décidé autrement. Le CPP est établi entre l’OMNIS et le Titulaire du périmètre contractuel. Le contrat inclut toutes les périodes des activités pétrolières (période d’exploration et période d’exploitation). Ce contrat consacre également des articles pour des engagements pour la protection de l’environnement. Voici quelques dispositions relatant ces engagements : Article 37.1 – Pendant la conduite des Opérations Pétrolières et conformément aux meilleures pratique dans l’industrie pétrolière et aux lois malagasy en vigueur, l’Opérateur, au nom des Contractants, prendra les mesures nécessaires afin que son personnel, ses sous-traitants et représentants veillent à la protection de l’environnement, à la prévention de la pollution, la sécurité, la conservation de la propriété, les cultures, la pêche, la végétation et la navigation, la santé et la sécurité des employés qui peuvent survenir lors des Opérations Pétrolières. Article 37.4 – Avant tout rendu, l’opérateur sera tenu de prendre les mesures nécessaires pour nettoyer et restaurer l’environnement, afin de le remettre, autant que possible, en son état initial avant les opérations pétrolières, en tenant compte de la sûreté, des coûts et de la faisabilité de tels mesures. […] Article 37.5 – Avant toute Opération Pétrolière, l’Opérateur entreprendra une ou plusieurs études impact environnemental, conformément aux lois malgaches en vigueur et obtiendra les informations sur les parcs nationaux, les réserves et autres aires protégées dans le Périmètre Contractuel, en partie ou en totalité là où l’Opérateur ne pourra pas réaliser ses opérations. Article 37.6 – Au cas où une partie du Périmètre Contractuel est située dans une zone de réserves naturelles, l’Opérateur fournira ses efforts pour minimiser les impacts négatifs sur

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ces réserves naturelles, conformément aux pratiques environnementales généralement acceptées dans l’industrie pétrolière internationale.

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PARTIE II : CONTENU ET STRUCTURE DE L’ETUDE D’IMPACT

CHAPITRE I : MISE EN CONTEXTE DU PROJET

I. PRESENTATION DES ACTEURS

I.1 – Le promoteur L’opérateur détient un titre minier pour le bloc pétrolier 1101 depuis Novembre 2006. Le contrat conclu avec l’Etat Malgache pour la permission sur le bloc est régi dans le contrat de partage de production établi entre l’OMNIS et l’Opérateur. Après une succession d’activités sur ce bloc, le promoteur programme une campagne sismique complémentaire.

I.2 – OMNIS L’OMNIS ou l’Office des Mines Nationales et des Industries Stratégiques est une organisation gouvernementale opérant sous les auspices du Ministère de l’Energie pour la gestion des hydrocarbures et des mines à Madagascar. Dans le domaine de la gestion des hydrocarbures, l’OMNIS a pour rôles de : - Mettre en place et actualiser le cadre juridique de l'amont pétrolier et du gaz à Madagascar ; - Acquérir des données d'exploration technique (géologiques, géophysiques et des forages) ; - Promouvoir le potentiel d'hydrocarbures portant domaines ; - Gérer les données d'exploration existantes et nouvellement acquises ; - Analyser les échantillons en laboratoire (roche, huile et gaz).

I .3 – ONE L’ONE (Office National pour l’Environnement) est une institution créée par le décret n° 90- 066, et régie par le décret n° 2008-600. C’est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) rattaché au Ministère de l’Environnement et des Forêts. L’ONE est l'organe de coordination et d'exécution de la politique environnementale malgache. Dans le cadre des procédures d’Etude d’Impact Environnemental, stipulées par le décret MECIE, l’ONE est un organe opérationnel, maître d’ouvrage délégué et guichet unique pour la mise en compatibilité des investissements avec l’environnement. Il est placé sous la tutelle du Ministère chargé de l’Environnement. L’ONE est ainsi appelé à assurer la coordination des Comités Techniques d’Evaluation (CTE), la direction de l’évaluation de EIE et la délivrance des permis environnementaux, la coordination du suivi de la conformité des plans de gestion environnementale.

I.4 – Le consultant Le consultant chargé de réaliser la présente EIE-C est la Société SOMEAH. SOMEAH est un bureau d’études intervenant dans plusieurs domaines. Il a été fondé en 1973 et est actuellement l’une des plus anciennes et les plus importantes sociétés de consultants à Madagascar. Avec une équipe de 70 personnes, ce bureau d’études réalise un chiffre d’affaire annuel de l’ordre de 1 milliard d’Ariary.

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SOMEAH fait partie du Groupe ARTELIA, un groupe international à actionnariat salarié, leader du mangement du projet, de l’ingénierie, de conseil dans les domaines de la construction, des infrastructures et de l’environnement. Le Groupe ARTELIA est né de l’union de Coteba et Sogreah, en 2010.

SOMEAH intervient dans toutes les Régions de Madagascar et à tous les stades du cycle de projet, de l’identification, la faisabilité et l’étude d’impact environnemental. Elle apporte une assistance technique dans les secteurs de la gestion des ressources naturelles et de l’ingénierie des infrastructures sur des programmes financés nationalement (Ministère de l’Agriculture, JIRAMA, ONE, ….) ou par des institutions internationales (Banque Mondiale, Union Européenne, Banque Africaine de Développement, USAID, AFD,…) ; elle offre aussi leurs prestations pour des projets dans le secteur privé.

II. MISE EN CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU PROJET

Madagascar est reconnue comme un des pays présentant des potentiels en hydrocarbure dans ses cinq bassins sédimentaires. Le pétrole brut est présent, en général, dans des formations géologiques particulières telles que les anticlinaux, les pièges de faille et les dômes de sel. Les bassins sédimentaires de Cap d’Ambre et d’Ambilobe possèdent une structure pouvant bien être des pièges à hydrocarbure exploitable.

La prospection géophysique, dont fait partie l’acquisition sismique, est une étape qui précède le forage. L’acquisition sismique est une méthode cruciale dans l’exploration pétrolière parce qu’elle fournit une délimitation précise des couches géologiques dans le sous-sol. Cela permet ainsi de mieux situer les points de forages vue que cette phase est la plus coûteuse pour une exploration pétrolière. La phase d’acquisition sismique peut se faire à plusieurs reprises tant que le promoteur n’est pas encore sûr sur la rentabilité du procédé pour la phase de forage. Ainsi, la phase d’acquisition sismique fournira des informations d’une valeur considérable dans l’apport de délimitation de la zone à potentiel hydrocarbure.

De ce fait, même si deux campagnes d’acquisition sismique ont été déjà effectuées sur le bloc 1101, une nouvelle campagne sismique est jugée encore nécessaire pour compléter les données disponibles afin d’affiner la localisation des trous de forage pour une éventuelle future campagne de forage.

De plus, en terme contractuel, le contrat de partage de production signé avec OMNIS stipule la nécessité d’exécuter un programme sismique par le promoteur. De cette manière, l’Administration de Madagascar pourra également compléter la connaissance géologique du sous-sol malgache.

Compte tenu de ces différents facteurs, le promoteur planifie de faire cette campagne d’acquisition sismique 2D complémentaire dans deux secteurs : le secteur dit « North Antso » et le secteur dénommé « Ankaramy ».

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III. METHODOLOGIE DE TRAVAIL ADOPTE

III.1 – Travail bibliographique Pour la réalisation de cette EIE complémentaire, des travaux bibliographiques ont été faits. Cette étape de travail permet d’orienter et de programmer les investigations à faire sur le terrain. Les travaux bibliographiques ont été procédés comme suit : - Bibliographie sur la zone d’étude - Analyses cartographiques - Etudes environnementales et socio-économiques préliminaires III.1.1 – Bibliographie sur la zone d’étude La zone d’étude est délimitée dans les Districts d’Ambilobe, Ambanja et Analalava. Des ouvrages environnementaux, et socio-économiques concernant ces Régions ont dû être consultés pour s’informer sur les caractéristiques physiques, biologiques et humaines de la zone d’étude. Une documentation sur des travaux de campagnes d’acquisition sismique similaires à ce Projet a été faite pour enrichir les connaissances sur la sismique 2D. La webographie a toujours été un recourt pour plus d’informations.

III.1.2 – Analyses cartographiques A partir du fond Google Earth, ainsi que d’autres bases de données (SAPM, données sur les altitudes…) sur la zone d’étude des cartes préliminaires sur la zone d’étude ont pu être établies : carte des zones sensibles, carte des occupations de sol… Les analyses de ces cartes préliminaires ont permis de situer les tracés préliminaires des lignes sismiques par rapport aux zones sensibles, les habitations et villages, les plantations et champs de culture existants, les routes et les pistes, les couvertures végétales. Compte tenu de l’existence des zones sensibles ou des zones à problématiques, un scouting a permis l’élaboration des tracés finaux des lignes sismiques.

III.1.3 – Etudes environnementales et socio-économiques préliminaires Les informations bibliographiques et les bases cartographiques ont été utilisées pour la planification des itinéraires et du timing afin de bien mener les investigations sur terrain. Par rapport aux informations tirées par les cartes et les bibliographies, la détermination du type d’investigation à faire est définie. Cependant les vérités terrains ont toujours de poids pour la prise de décision sur les études à mener.

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Figure 2 : Carte montrant les lignes sismiques pour le programme North Antso

III.2 – Investigations sur le terrain Des descentes sur le terrain dans la zone d’étude ont été effectuées du 10 au 19 Juin 2013 pour la réalisation du présent document. Du point de vue environnemental, les investigations restent descriptives de la zone où vont passer les lignes sismiques. Sur le terrain, nous avons essayé de voir l’aspect global et les caractéristiques écologiques de l’environnement aux alentours du passage des lignes sismiques. Et du point de vue socio-économique, la tenue des réunions dans les Communes touchées par le projet, à savoir la Commune d’Antsaravibe pour le secteur North Antso et respectivement les Communes Ambodibonara, Ambanja, et Maromandia pour le secteur Ankaramy, a facilité l’information de la population locale sur le projet pour la campagne complémentaire. De plus, des enquêtes au niveau de quelques villages les plus proches ou sur le passage des lignes sismiques complètent les données obtenues durant les réunions. Le tableau ci-dessous récapitule toutes les activités entreprises pour l’élaboration de ce présent rapport :

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Tableau 1: Programme des activités entreprises pour l'élaboration de la présente EIE

Date et horaire Description des activités et lieu Mercredi 05 et Jeudi 06 Juin 2012 Réunions de lancement, Salle de réunion Someah Conseil Mardi 11 Juin 2013 Investigations Ankaramy Program (Maromandia) Mercredi 12 Juin 2013 Investigations North Antso Program (Ambatoharanana, Ampapamena) Jeudi 13 Juin 2013 09h00 Visite de courtoisie chez le Chef district Ambilobe 11h00 Réunion d’informations dans la Commune rurale d’Antsaravibe avec les chefs Fokontany et le Groupement Féminin (Fikambanam-behivavy) Investigations North Antso Program (Antsatrambonko, ) Vendredi 14 Juin 2013 Investigations Ankaramy Program (Ambodibonara) Samedi 15 Juin 2013 (Après-midi) Investigations Ankaramy Program (Benavony) Dimanche 16 Juin 2013 10h30 Visite de courtoisie chez Madame le Maire Bemanevika + Réunion d’informations Investigations Ankaramy Program (Ambodimanga, Andranomandevy, Bemanevika)

Lundi 17 Juin 2013 Investigations Ankaramy Program (Ankazotelo et Ankatafa) Mardi 18 Juin 2013 Réunion d’information dans la salle de 10H00 reunionRéunion du d’information district d’Ambanja à Maromandia Investigations Ankaramy Program (Maromandia)

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Figure 3 : Cartes montrant les investigations environnementales et socio- économiques pour le programme ferme North Antso à Ambilobe

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Figure 4 : Cartes montrant les investigations environnementales et socio-économiques pour le programme optionnel Ankaramy

Source: Google Earth Projection: WGS84 UTM Zone 38S Auteur : R.S.Bakoly

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III.3 – Analyse des données Les données d’investigations sont exploitées de façon à pouvoir réaliser la mise à jour des données socio-économiques, la vérification des éventuels changements du contexte environnemental depuis les dernières missions et l’ajout de compléments d’informations au niveau des nouvelles lignes sismiques prévues pour la campagne complémentaire. La description du milieu physique repose sur les observations faites sur le terrain appuyées par des bibliographies sur la zone.

La description du milieu biologique se limite aux faits constatés sur le terrain et avec les appuis bibliographiques. Dans ce cas la description se fait par type d’écosystème rencontré sur le terrain, ses différentes composantes faunistiques et floristiques pertinentes et leurs utilisations. Les inventaires écologiques ne sont pas exhaustifs parce que le projet ne présente pas une menace significative sur la modification de l’écosystème de la zone d’étude.

Pour la description du milieu humain, les résultats d’enquêtes sur le terrain seront compilés aux études bibliographiques faites. Seulement les Communes où se sont déroulées des réunions d’informations seront décrites dans ce rapport. Pour les autres Communes touchées par les lignes sismiques, une figure récapitulera les informations les concernant.

Pour l’analyse des impacts, la matrice choisie pour la détermination des impacts est de type simple. C’est une matrice à double entrée consistant à cocher la case présentant des impacts par rapport aux activités menées. L’évaluation des impacts sera définie suivant son étendue, intensité, durée, et importance.

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CHAPITRE II : DESCRIPTION DU PROJET

I. HISTORIQUE ET LOCALISATION I.1 – Historique des activités Les activités de recherches pétrolières dans la zone d’étude remonte dans le début du XXème Siècle. Le premier forage réalisé sur la zone datait de 1904. Un seul puits d’exploration de profondeur 193 m avait été foré près du village d’Ankaramy. Et un deuxième puits avait été foré en 1963. Mais aucun des deux n’avait atteint la formation Karoo. En 2008, après l’obtention du permis environnemental correspondant, une campagne sismique avait été réalisée sur deux secteurs Ambilobe et Ankaramibe. Un quitus environnemental a été délivré par l’ONE à la suite de l’audit environnemental correspondant en 2009. Par la suite, un programme de forage a été prévu en 2010 et a fait l’objet d’une étude d’impact environnemental. Mais, l’incertitude demeure. Alors, une nouvelle campagne d’acquisition sismique pour mettre à jour la précédente a été menée en 2012, et cette fois-ci uniquement dans le secteur d’Ambilobe.

La figure ci-dessous nous montre les campagnes sismiques réalisées sur ce bloc ces 5 dernières années :

Figure 5 : Délimitation du bloc 1101 avec les campagnes sismiques

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I.2 – Délimitation de la zone d’étude et localisation du projet complémentaire La zone d’étude concerne le bloc 1101. Elle est délimitée au Nord-Ouest de Madagascar entre le bassin de Cap d’Ambre et le bassin d’Ambilobe. Les communes touchées par le projet sont : les communes d’Antsaravibe, Anjiabe Ambony, , Ambodibonara pour le district d’Ambilobe ; la commune pour le district d’ II ; les communes d’Ankatafa, , , Benavony, Ambodimanga , Ndjangoa, Bemanevika, pour le district d’Ambannja ; et les communes d’Ankaramy Be et Maromandia pour le district d’Analalava.

Le tableau ci-après présente les longueurs cumulées de lignes sismiques par communes.

Tableau 2: Longueur cumulée des lignes sismiques par commune

COMMUNE LONGUEUR DE LIGNE SISMIQUES (KM) PROGRAMME FERME « NORTH ANTSO PROGRAM » Bobasakoa 8 km Antsaravibe 68 km Total ~ 76 km PROGRAMME OPTIONNEL « ANKARAMY PROGRAM» Ambodibonara 8 km Anjiabe Ambony 0,5 km Beramanja 10km Ankatafa 5 km Antsatsaka 7 km Antsakoamanondro 4 km Benavony 9 km Ambodimanga Ramena 7 km Ndjangoa 3km Bemanevika 7km Antranokarany 9km Ankaramy Be 21km Maromandia 41km Total ~ 132 km

II. FONCTIONNEMENT DU PROJET L’acquisition sismique est une opération non permanente. En général, l’opération ne prévoit pas de laisser sur place les infrastructures à la fin du programme à l’exception des éventuelles pistes d’accès améliorées. L’acquisition sismique est rapide ; l’ensemble du projet complémentaire ne devrait pas durer plus de trois (03) mois.

Pour la mise en œuvre du projet, les ressources utilisées seront préétablies à l’avance, telles que prescrites dans le cahier de charge environnemental. Il s’agit des ressources énergétiques, ressources en eau et ressources humaines.

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II.1 – Energie Pour les ressources en énergie, le projet prévoit l’électrification des zones de travail et des divers bâtiments construits par la mise en place de générateur électrique. La source d’énergie sera le gaz. Il est aussi à planifier les procédés d’approvisionnement du chantier en carburants et autres lubrifiants et leurs stockages. La mise en place d’un site de stockage de carburant est indispensable.

II.2 – Eau et alimentation Pour la ressource en eau potable, le forage d’un puits ou captage dans une rivière pourrait être envisagé. La possibilité de s’approvisionner à partir de réseau existant est à envisager. Mais aussi l’installation d’un central de traitement des eaux usagées selon les normes internationales et celles de Madagascar doit être intégrée dans le programme du projet. L’achat des ressources alimentaires se font dans le marché local. En cas de pénurie alimentaire, d’autres moyens sont mobilisés pour s’en procurer dans d’autres régions.

II.3 – Personnel En termes de ressources humaines, le programme complémentaire d’acquisition sismique envisagera d’employer environ 140 personnes, dont 90 % sont du personnel recruté à Madagascar, davantage local, et 10 % seront des expatriés. Les postes seront réparties suivant le tableau ci-dessous :

Tableau 3: Personnel mobilisé pour le programme complémentaire d'acquisition sismique

POSTES NOMBRE DE PERSONNES Cadres supérieurs 17 Equipe d’étude 9 Préparation des lignes & Equipe de remise en état 10 Equipe d’enregistrement 45 Equipe AWD 10 Equipe forages 5 Autres 46 TOTAL 142

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Figure 6 : Exemple de camp mobile pouvant être utilisé lors de cette campagne complémentaire

III. DESCRIPTION DES ACTIVITES

III.1 – L’acquisition sismique (Source : PAULUS C., 2006)

III.1.1 – Principe des acquisitions sismiques et les différents types III.1.1.1 - Principe

La sismique est une méthode géophysique qui permet d’accéder à la géométrie des strates géologiques grâce à l’utilisation d’ondes sismiques. Elle utilise les propriétés élastiques du sol et sa capacité à transmettre des ondes.

La technique fondamentale utilisée en sismique consiste à produire des ondes sismiques à partir d’une source (camion vibreur, explosifs) et à mesurer le temps de propagation mis par ces ondes pour atteindre des capteurs posés à la surface de sol. Lorsque ces ondes rencontrent des discontinuités (changement de lithologie, variation de facies ou de strates…), une partie de ces ondes est réfléchie et remonte vers la surface, les restes continuent à se propager et peuvent rencontrer d’autres formations.

En surface, plusieurs détecteurs (géophones), disposés à une distance variable de la source d’énergie initiale, enregistrent simultanément la réponse réfléchie. Ce dispositif d'acquisition peut prendre des formes très variées suivant les caractéristiques recherchées : antennes horizontales ou verticales, en réseau, en étoile, circulaires... L'enregistrement obtenu sur un capteur est appelé « trace sismique » et l'ensemble de ces traces forme un « profil sismique ». L’interprétation de ce profil nous donne une idée de la structure souterraine.

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Figure 7 : Principe d’acquisition sismique réflexion multitrace

III.1.1.2 - Type

Nous pouvons distinguer deux types de méthodes de prospection par acquisition sismique : - La sismique de réflexion et sismique de réfraction - La sismique de puits Pour la sismique réflexion et sismique réfraction, la source et les capteurs sont situés à la surface et les ondes qui se propagent dans le milieu ont des caractéristiques variées. Pour la sismique de puits, elle permet d’obtenir des informations plus précises en terme de résolution et de profondeur dans la mesure où le système est descendu dans un puits. La source est située à la surface terrestre mais les capteurs sont dans les puits. Il n’y aura plus des ondes de surface mais des ondes dites de tube qui sont générées par la discontinuité de vitesse qui existe entre la roche et l’eau ou la boue présente dans le puits. Nous pouvons recourir au sismique inter-puits. Ce type d’acquisition facilite l’investigation des zones situées entre les puits.

Trois types de sources peuvent être utilisés : les explosifs qui fournissent un signal très bref en temps, et les chutes de masse les plus utilisées par les compagnies de géophysique dans la recherche pétrolière ; et enfin les camions vibrateurs qui envoient un signal large bande dans le sous-sol de moins en moins utilisés à cause de leur manque de maniabilité.

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III.1.2 – Les méthodes d’acquisitions sismiques retenues (Source : Someah, 2013) Pour cette campagne complémentaire, la méthode utilisée est la sismique par réflexion telle que nous avons décrit un peu plus haut. Les sources d’énergie utilisée pour cette campagne sont soit par chute de masse accélérée soit par mini-explosif selon l’aspect géomorphologique et écologique de la zone d’étude La méthode AWD (Accelerated Weight Drop) ou Chute Accéléré de Poids est utilisé pour les zones faciles d’accès. Et la méthode par mini-explosif utilisant 0,5 Kg à 1Kg de dynamites sera beaucoup plus limitée pour les zones accidentées et inaccessibles. Les personnes qui ont assistés aux levés sismiques (dynamite ou vibrateur) trouvent, en général, qu'ils ressentent peu de vibrations lorsqu’ils sont à quelques centaines de mètres de la source .Avec la méthode AWD, il est courant de ne sentir presque rien, même à une courte distance du point de tir. Dans le cas d’explosif, il est possible d’entendre un bruit « sourd » lorsque le coup est tiré.

III.1.2.1 – Chute Accélérée de Poids (AWD) Cette méthode emploie une source de chute de poids accélérée, montée sur un véhicule à chenille spécialement conçu à cet effet. Le poids est soulevé et puis propulsé sur le sol par un système de cylindre à gaz haute pression, de sorte que l’impact produit la source d’énergie sismique nécessaire. Cette opération est répétée 4 à 6 fois à chaque point source. L’espacement de point de chute sera de 50 mètres, c’est-à-dire, après chaque ensemble de 4 à 6 impacts à un endroit donné, le véhicule à chenille se déplace sur 50 mètres suivant la ligne, et puis exécutera un autre ensemble de 4 à 6 impacts. Le tracé de la ligne réelle et les endroits de point source seront définis soigneusement pour réduire au minimum l’abattage éventuel d’arbres suivant la ligne sismique.

III.1.2.2 – Mini-Forage et Explosif Il est possible que quelques secteurs le long des lignes ne soient pas accessibles par le véhicule à chenille, et il peut être nécessaire de prévoir quelques points sources utilisant de la dynamite. L’intervalle de points source sera identique, c’est-à-dire 50 mètres. Chaque point source se composerait de 2 ou 3 trous peu profonds (2 à 4 mètres). Les trous seront forés à l’aide d’une mini-foreuse portative (une perceuse pneumatique si possible). Les trous seraient chargés avec 0,5 kg ou 1kg d’explosifs selon la profondeur du trou et reliés à un détonateur. La profondeur des trous et la charge de dynamite seront déterminées avec les essais qui seront faits sur le site même où cette méthode sera utilisée. Les trous sont ensuite remplis et bourrés, faisant en sorte que la majorité de l'énergie descend et se reflète sur des strates de sous-surface d’intérêt. Les projectiles sont mis à feu à distance, à partir de l’unité d’enregistrement. La taille et les profondeurs de projectile sont conçues de sorte qu’aucun dommage ne soit perçu en surface. Le linéaire total pour cette deuxième méthode est de l’ordre de 41 Km.

Les cartes suivantes indiquent les acquisitions par mini-explosif.

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PROGRAMME NORTH ANTSO

PROGRAMME ANKARAMY (Ambodibonara) Figure 8 : Cartes montrant les acquisitions par mini-explosif

Légende :

Tracé prévu des acquisitions par mini explosifs

Source: Google Earth Projection: WGS84 UTM Zone 38S Auteur : R.S.Bakoly

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III.1.3 – Les matériels utilisés La bonne réalisation de l’acquisition sismique repose sur le bon choix de la méthode utilisée et les matériels et équipements utilisés.

 Foreuse manuelle Ce matériel sert à forer les points sources (environ 2 à 4 mètres de profondeur).

 Source d’énergie : o Véhicule à chenille pour l’acquisition sismique par AWD Ce type d’appareil est utilisé pour générer une vibration dans le sous-sol. Ce véhicule aura besoin d’une ouverture de 2 à 4 mètres de large pour pouvoir se déplacer le long de la ligne. o Explosif et détonateur Le choix de l’explosif dépend de la profondeur des points sources. Pour cette campagne complémentaire, la profondeur des trous est de 2 à 4 mètres. La masse de l’explosif utilisé est compris entre 0,5kg et 1kg/ trou.

 Géophone ou sismographe En prospection sismique, le géophone est le capteur chargé de traduire le mouvement du sol. Il est composé d’un aimant fixe autour duquel une bobine mobile peut coulisser. Le passage d’une onde sismique provoque le mouvement de l’aimant qui va générer un courant induit dans la bobine. Ce courant traduit la vitesse du déplacement provoqué par le passage d’une onde sismique. Le géophone enregistre dans un plan vertical les vibrations du sol dans une certaine direction de l’espace. Il est supposé traduire fidèlement le mouvement du sol, c’est-à- dire s'assurer que le mouvement que prend le boîtier du géophone en contact avec le sol est le même que celui qu'aurait le sol en son absence. Le profil sismique obtenu est la réponse d'un groupement de géophones permettant dès l'enregistrement une amélioration du rapport signal sur bruit, par filtrage en nombre d'ondes.

 L’enregistreur L’enregistreur transforme la réponse des récepteurs, qui se traduit par une tension électrique, en des courbes. La transmission géophone vers enregistreur se fait par l’intermédiaire des câbles transmetteurs.

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Véhicules à chenille pour acquisition sismique par AWD

Foreuse manuelle Explosif et détonateur

Figure 9 : Matériels et équipements d’acquisition sismique – source sismique

Géophone Camion enregistreur

Figure 10 : Matériels et équipements d’acquisition sismique - Captage

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III.2 – Les étapes de la campagne sismique complémentaire Après la sortie du cahier de charge environnemental amendé, le promoteur pourra commencer l’acquisition sismique complémentaire. Une campagne d’acquisition sismique est subdivisée en plusieurs phases d’activités.

III.2.1 –Phase préparatoire et phase de construction Les travaux de préparation et construction correspondent à la mobilisation des équipements, aux travaux sur les voies d’accès, à l’installation du camp de base et les différentes infrastructures.

 Acheminement des matériels et équipements L’acheminement des matériels et équipements qui arrivent par bateau se fera à partir du port d’Antsiranana vers le campement principal par la RN6.

 Travaux sur les voies d’accès La principale voie de desserte est la RN6. Pour accéder aux différentes zones d’activités, des travaux d’amélioration des pistes carrossables existantes pourraient être envisagés. Des chemins étroits seront aménagés pour l’accès à la préparation et les chargements des trous.

Tableau 4: Indication sur les éventuels travaux de réhabilitation des voies d'accès

POINT CRITIQUE REHABILITATION MESURE ENVIRONNMENTALE Pente forte Terrassement, enrochement Aménagement de fossés latéraux, à de la couche de roulement la hauteur de la pente Ravinement longitudinal Remblayage du ravinement, Aménagement de fossés latéraux compactage de la couche de roulement. Voie d’eau Aménagement d’ouvrage de Non fragmentation de l’écoulement traversée des eaux Zone basse inondable Rehaussement de la piste Aménagement d’ouvrage d’équilibre Bourbier Curage des substrats vaseux Entreposage des déblais sur une aire en place, remblayage du plate, loin des sites sensibles point par de nouveaux bons substrats

 Levés topographiques et préparations des lignes sismiques Avant la préparation du passage des lignes sismiques, des « permit men » viennent à l’avance (7 jours avant le début des travaux) pour prendre contact avec les responsables locaux, puis les villageois concernés directement par le tracé des lignes sismiques (par exemple ligne passant par des parcelles agricoles) pour obtenir les autorisations et définir les modalités d’interventions.

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Pour la préparation des lignes sismiques, l’ouverture du passage des lignes se fait par défrichement manuel de la végétation basse, lorsque cela est nécessaire sur une largeur de 2 à 4 mètres. La taille maximale de la végétation ligneuse pouvant être coupée est limitée à un diamètre4 maximal de tronc de 10 cm, au-delà de ce diamètre l’arbre devra être contourné. Des piquets en bois ou plaques de zinc seront placés sur les points de tir et des stations réceptrices après avoir les repéré par levés topographiques.

Le tracé des lignes sismiques est effectué de façon à éviter au maximum les villes et les villages ainsi que les zones sensibles. Les tracés dans les savanes et les sols nus sont favorisés pour éviter les grandes pentes qui sont très sensibles à l’érosion.

Pour le programme ferme de North Antso, la présence de zones particulières (plantations, zones sensibles, ferme aquacole,…) impose le choix sur l’emprunt de pistes existantes pour le passage des lignes sismiques.

En plus, l’ONE à Madagascar a établi des prescriptions limitant les distances minimales à respecter dans le cas d’un projet d’acquisition sismique. Les types d’éléments pertinents par rapport au contexte de la zone du projet complémentaire sont présentés dans le tableau suivant :

Tableau 5 : Distance minimale de tir versus élément existant (Source : Someah, 2013)

CLASSE TYPE D’ELEMENT DISTANCE MINIMALE DISTANCE MINIMALE DU D’ELEMENT DU TIR (AWD) TIR (EXPLOSIF) Habitation Construction Grange 50m 150m Structure Cimetière Site funéraire 80m 150m Tombeau Route bitumée Limite zone d’emprise Route Limite zones d’emprise Piste carrossable Traversée admise Site minier Tranchée 100m 100m Base vie 50m 150m Alimentation en Canalisation eau 50m 120m Déversement d’eau ElectricitéCarburant Ligne de service 25m 60m Téléphone Station... de pompage Equipements Réservoir 25m 60m …

4 Diamètre DPH (à hauteur de poitrine) à 1,30 m du sol.

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Tour Télécommunication 25m 120m Puits Puits d’eau 50 – 75m 60m

 Installation de camp de base et les différentes infrastructures

Pour l’installation des campements et les infrastructures connexes, deux types sont prévus pour la réalisation de ce programme sismique complémentaire : un camp de base principal et un camp mobile. Pour l’emplacement, le camp de base pour le programme North Antso sera localisé à Ambilobe sous réserve de l’autorisation au préalable de la Commune où il sera installé. Et suivant le même principe, la base vie pour le programme optionnel Ankaramy, sera probablement localisée dans les environs d’Ambanja.

Les infrastructures pouvant constituer la base vie sont : les habitations, une clinique médicale de base avec la capacité de pourvoir les premiers soins, un laboratoire d’analyse des données sismiques, local pour le stockage des explosifs, toutes les infrastructures relatives à l’assainissement, centre de maintenance des véhicules

Concernant les camps mobiles, ils seront destinés pour les équipes du terrain. Leur emplacement sera le long des lignes sismiques. Ils seront équipés de tentes d’hébergement, ainsi que les sanitaires, de stockage d’eau traité, de générateur pour l’électricité, et d’extincteurs anti-incendie.

III.2.2 – Phase des travaux L’acquisition sismique proprement dite n’est qu’une activité passagère. Les lignes sismiques sont divisées en deux programmes dont 5 lignes pour le programme ferme appelé « North Antso Program » et 5 autres lignes pour le programme optionnel dénommé « Ankaramy Program ». Au total, le promoteur prévoit de réaliser 210 km de lignes sismiques. Les profils seront réalisés généralement perpendiculairement les uns aux autres. L’enregistrement de chaque impact sur chaque point source est de quelques secondes seulement après déclenchement des sources d’énergie. Chaque point source compte 4 ou 6 impacts.

III.2.3 – Phase de démobilisation, fermeture et réhabilitation du site Dans le souci de respecter la législation malgache en matière de protection de l’environnement, tous les dégâts constatés doivent être réparés.

La réhabilitation des lignes sismiques et des campements doit être effectuée conjointement par le promoteur et son équipe sismique avant repli du chantier. Dans tous les cas, l’objectif est d’assurer que le passage du projet d’acquisition sismique demeure le moins visible possible après sa réalisation.

Habituellement, il est prévu de disposer d’une équipe dont le seul rôle est d’assurer qu’aucune trace n’est laissée après la réalisation des travaux. En effet, du fait que la saison où il est possible de travailler dans la région est limitée à la saison sèche, il est primordial de mettre en

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place une équipe, en charge de remettre en état le terrain au fur et à mesure que les travaux avancent.

Les trous de forage seront réhabilités pour éviter des creux après la saison des pluies. Ces trous peuvent présenter des dangers pour les animaux.

CHAPITRE III : DESCRIPTION DU MILIEU RECEPTEUR

I. CARACTERISTIQUE DE LA ZONE

I.1 – Milieu physique Le bloc 1101 est délimité entre le bassin de Diego et le bassin d’Ambilobe. Ce bloc se trouve dans la partie Nord-Ouest de Madagascar délimité dans deux Régions : la Région DIANA et la Région Sofia. La majeure partie de la zone d’étude est localisée dans la plaine de Sambirano.

I.1.1 –Climatologie (Température, pluviométrie, vent) Un des traits originaux de Madagascar est la zonalité climatique subméridienne due au relief de 1'lIe et sa position dans le champ des alizés. Le climat malgache est affecté par des perturbations cycloniques nées sur le front intertropical. La zone d’étude couvre deux Régions de Madagascar à caractéristiques climatologiques bien distinctes. Pour la Région de DIANA : La région est soumise à un climat tropical divisé en trois zones climatiques : la zone de Nosy Be, la zone Nord et la zone de la Montagne d’Ambre et de Tsaratanana. Il est caractérisé par une alternance d’une saison fraiche et sèche de mai en novembre et d’une saison humide et chaude à partir du mois de décembre.

La température moyenne mensuelle varie entre 24,1°C (vers le mois d’Août) à 27,5°C (vers le mois de Décembre).

En général, la pluviométrie varie de 985 mm/an (enregistrée au Cap d’Ambre) à 2171 mm/an (enregistrée à Ambanja). Mais dans la partie de la Région occupant la plaine de Sambirano, le climat est de type tropical humide, similaire à la côte Est Malgache. Elle enregistre une pluie annuelle allant de 2000mm à 3600mm. (TBE_DIANA, 2005) Le vent dominant est le « Varatraza », c’est du type alizé à forte intensité de direction Sud-Est à Est et ayant une vitesse de 13 à 30 km/h.

Pour la région SOFIA : Le climat est de type sub-semi-humide caractérisé par deux saisons bien distinctes, sèche de mai à octobre, humide de novembre à avril. Il varie suivant l’altitude, les plateaux Nord étant moins arrosés et plus frais que les zones littorales.

La température varie suivant le climat et l’altitude. La région de la Sofia possède deux zones thermiques bien distinctes : une zone côtière (les districts de Port-Berger, Antsohihy,

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Analalava), avec une température annuelle supérieure à 25°C ; et une zone des hautes terres (pour les districts de Bealanana, Befandriana Nord, Mandritsara) où la température varie de 20 à 25°C.

La pluviométrie est caractérisée par une forte irrégularité. La variation des pluies est moins nette et se situe annuellement entre 1100 à 1900 mm.

Tout comme la région DIANA, la région Sofia est soumise aux vents humides et réguliers Varatraza. Il y a aussi la mousson « talio » vent de direction Ouest-Est. Pendant la saison sèche le vent est violent avec une vitesse plus de 10km/h sur terre et dépasse les 20km/h sur mer. En cas de passage de cyclone, le vent peut souffler jusqu’à 250km/h.

A Madagascar, le réchauffement climatique a commencé dans la moitié Sud du Pays à partir des années 50. Il s’est étendu au Nord à partir des années 70. En l’an 2000, la température moyenne dans la moitié Nord a enregistré une augmentation moins de 0,1°C. (TBE_Sofia, 2009)

I.1.2 – Géologie, relief, pédologie Les terrains sédimentaires longent la côte Ouest de l’Ile. Cette partie sédimentaire est disloquée en 05 (cinq) bassins : le bassin de Morondava, le bassin de Majunga, le bassin d’Ambilobe, le bassin de Diego ou de Cap d’Ambre et le bassin de Côte Est, favorables pour la recherche d’hydrocarbure. La formation d’un bassin sédimentaire est le résultat d’une séquence complexe de phénomènes géologiques. Les conditions favorables à la présence de gisements d’hydrocarbures sont créées lorsque : - la matière organique contenue dans la roche mère a évolué sous l’effet de la température et de la pression pour se transformer en hydrocarbures; - les hydrocarbures, au cours de leur migration, ont pu s’accumuler dans une roche réservoir suffisamment poreuse et perméable et; - la roche réservoir est recouverte d’une roche couverture étanche pour freiner le processus de migration des hydrocarbures vers la surface.

. Géologie Comme le bassin de Morondava, les bassins de Diego et d’Ambilobe dans lesquels est délimité le bloc 1101 sont aussi des dépôts du Karoo et Post-Karoo. Ils résultaient des mécanismes tectoniques associés principalement à l'extension de la croûte et à la surcharge sédimentaire. Les séries Karoo essentiellement continentales de compositions gréso- schisteuses (Sakoa – Sakamena – Isalo) de direction générale Nord – Sud pendent faiblement vers le Nord-Ouest ; avec alternance de facies marin entre la limite de l’Isalo I et de l’Isalo II. Elles s’étendent depuis le Sambirano jusqu’à la Sofia. Ce facies mixte (marin - continental) à répétition de calcaires marins, schistes bitumineux, grès entrecroisés continentaux et marnes marins du Jurassique se poursuit jusqu’à Ambilobe où il devient complètement marin. Elles se sont déposées quasi-régulièrement sur le socle Précambrien constitué de migmatites, de migmatite granitoïde et de gneiss depuis le Carbonifère Sup jusqu’au Lias (période de la première incursion marine). L’alternance dépôts marins (calcaire et marne) et dépôts Page | 42

continentaux (surtout gréseux), par suite au rifting intracontinental, marque la transgression et la régression marine qui ont eu lieu sur la zone.

À partir du Crétacé, les monts d’Ankify et du Sambirano, les massifs du Lokobe et Befotaka, les intrusions de la presqu’Île d’Ampasindava témoignent les intrusions éruptives qui ont affecté ces formations sédimentaires. Les activités volcaniques se sont développées depuis la Miocène jusqu’au Quaternaire récent avec des coulées basaltiques comme la montagne d’Ambre, et le plateau basaltique de Manasamody dans le district d’Analalava.

De point de vue tectonique, les directions des fractures ayant affecté à la fois le socle et la couverture sédimentaire peuvent être classées en deux systèmes : - Le système « cote Est » définissant la zone de fracture du contact socle-sédimentaire qui se traduit par la faille d’Ambilobe et celle de l’Ankarana avec un rejet de plus de 200m et se prolongeant au Sud jusqu’à Maromandia. - Le système « Mozambique » dont les fractures de direction Nord-Nord-Ouest Sud- Sud-Est sont matérialisées par la faille de Sambirano.

Du point de vue lithologique et structurale, le socle cristallin sur la zone d’étude est constitué essentiellement par : - le système de Vohibory constitué de gneiss à dominante plus calcique, de quartzites et cipolins ; - un système de graphite constitué de gneiss et migmatites à biotite, hornblende et graphite; - l’infra-graphite; - le granite formant les collines rocheuses. Les terrains sédimentaires qui couvrent la zone côtière s’avancent à l’intérieur pour former des plateaux à faible altitude comme le plateau de Manasamody de la sous-préfecture d’Analalava.

. Relief La partie Nord de la zone d’étude est formée par des vieux massifs cristallins et volcaniques. Du Nord au Sud se dressent la montagne d’Ambre, les massifs de l’Ankarana et d’Analamerana, les chaînes d’Andavakoera et de Galoka et le massif de Tsaratanana. Le long des côtes, à la baie d’Antsiranana, viennent s’ajouter les presqu’iles d’Anorontany et d’Ampasindava, les deltas de la Mahavavy, de l’Ifasy et du Sambirano et l’île de Nosy-be avec ses satellites. La géomorphologie de la région montre des juxtapositions de formes variées : volcaniques, quartziques et cristallines, ce qui fait de la région l’une des plus complexes et des plus diversifiées de Madagascar. Les principales unités du relief sont les suivantes : Les reliefs du socle : dominés par le massif de Tsaratanana, à 80km du canal de Mozambique, culminant à Maromokotra à 2 876 m. A cet ensemble viennent s’ajouter les vastes plateaux et plaines argileuses drainés par le Mamoro, la Mananjeba, la Mahavavy et

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l’Antsiatsia, le bassin de la Loky, les dômes et les dépressions compris entre la Mananjeba et l’Ocean Indien. Les bassins sédimentaires qui correspondent soit à des unités lithologiques, soit à des unités tectoniques ou encore au contact socle- sédimentaire. Plus au Sud se trouve le fossé de Sambirano, d’une largeur moyenne de 4km et d’une longueur de 25 km. Ce fossé est remblayé d’alluvions qui lui donnent un aspect parfaitement plat. A la limite Sud-ouest de la zone, la presqu’île d’Ampasindava couvre 1500km². La montagne des Français et Windsor-Castle forment surtout avec l’Ankarana l’un des plus spectaculaires karsts de Madagascar. Les calcaires de l’Ankarana sont déchiquetées par des lapiez, des dolines et des avens caractéristiques d’un massif karstique modelé sous l’action de l’acidité des eaux de ruissellement sur le relief durant des millions d’années. Les ensembles volcaniques : la région comprend 4 grands ensembles volcaniques : l’Ile de Nosy-be, rattaché à la presqu’ile d’Ambato, d’Anorontany, du Babaomby et le massif d’Ambre, culminant à 1 475 m au Pic d’Ambre. Le littoral est caractérisé par le peuplement de palétuviers surtout dans les communes touchées par le projet.

Particulièrement pour la région Sofia, le relief forme trois ensembles bien distincts : les plateaux, la plaine et le littoral. Les plateaux sont gréseux ou basaltiques disséqués par l’érosion et peu aptes aux cultures. La plaine formant la zone basse se trouve au pied du massif de Tsaratanana ayant une altitude inférieure à 1000m. Le littoral est formé par des plaines côtières qui se trouvent parsemées de formes volcaniques boisées. Les apports continentaux des fleuves ainsi que le niveau des marées y ont développé des vases salées, colonisées par la mangrove favorable au développement de la pêche.

Les zones de production y sont concentrées dans les dépressions (Ankaizina), lacs et baiboho et des vallées (la Loza, la Sofia et surtout la Bemarivo).

. Pédologie (SEGALEN P. 1956) Les sols proviennent essentiellement de l’altération et l’érosion des roches granitiques anciennes et sédimentaires sur place ou en amont entrainées par les eaux de ruissellement et les fleuves dont les plus importants sont Mahavavy, Mananjeba et Ifasy (Ambilobe) et le fleuve de Sambirano et ses affluents (Ambanja), le fleuve d’Andranomalaza (Maromandia).

Différents types de sols peuvent être ainsi distingués :

- Les sols à quioxydes formés par des sols férralitiques et ferrugineux qui sont des produits d’altération de basaltes, de grès et des calcaires

Ces deux types de sol subissent jusqu’à présent un phénomène érosif à divers degrés, d’une part en raison des situations topographiques, et d'autre part à cause des actions anthropiques telles que les feux de brousse et le déboisement.

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- Les sols latéritiques qui dérivent du grès, basalte et des sables argileux considérés comme des anciennes alluvions. Ce type de sol est caractérisé par des végétations soit la forêt tropophile, soit de la savane, soit de la prairie graminée.

- Les sols hydromorphes dérivant des alluvions déposés par les rivières ainsi que des alluvions anciennes. Ils sont les plus souvent occupés par des cultures : riz de deuxième saison et la culture de tabac.

- Les sols alluviaux ou sols peu évolués localisés dans les vallées et les deltas des rivières. Ils sont exploités pour les cultures industrielles (canne à sucre, tabac, coton, cacao, café, etc. ...).

- Les sols sous palétuvier, à proximité immédiate de la zone côtière, sont périodiquement envahis par les marées. Les sols sous la mangrove se rapprochent beaucoup des sols hydromorphes habituels des plaines et de nature sablo-limoneuse. Entre les mangroves et les zones non salées se mettent en place des sols dépourvus de végétations. Ils ne sont envahis par l’eau salée que lors des grandes marées. On les appelle tannes ou plaines salées.

Figure 11 : Carte des variations d’altitude dans la zone d'étude

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I.1.3 – L’hydrologie Le Nord-Ouest de Madagascar dispose de vastes bassins hydrologiques favorisant l’écoulement et le déversement de grands fleuves dans le Canal de Mozambique. La zone d’étude présente des réseaux hydrographiques assez denses dont la majorité ont un régime permanent bien alimenté à saison de pluies ou à courte période d’étiage. Pour la zone dans le programme ferme (Ambilobe), le principal fleuve est la Mahavavy. Elle prend sa source à l’Est de la dorsale centrale du massif de Tsaratanàna près de l’Andohanisambirano et se termine par un immense delta qui se déverse dans le Canal de Mozambique. Pour la partie Sud, le principal fleuve est le Sambirano (pour le district d’Ambanja) et pour le district d’Analalava il y a le fleuve d’Andranomalaza ou Maintsomalaza. La Maevarano traverse aussi le district d’Analalava et se jette dans la mer par la Loza.

Figure 12 : Carte des principales rivières dans la zone d'étude

Source : BD 500 Projection : UTM WGS 84 Zone 38S Auteur : R.S. Bakoly

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I.2 – Milieu biologique En général, la Région appartient à l’écorégion de l’Ouest5. Cependant, la majeure partie de la zone d’étude appartient au Domaine de Sambirano qui présente une caractéristique analogue à la végétation de l’Est den Madagascar. Véritable sanctuaire da la nature, Madagascar a toujours eu des traditions de protection, de conservation et de promotion de l’environnement. Cet environnement exceptionnel se traduit notamment par une très grande diversité humaine et écologique, un ensemble unique d’écosystème, un endémisme qui atteint environ 80% pour la faune et 90% pour la flore ([email protected]), en définitif un patrimoine écologique ayant une valeur exceptionnelle aussi bien pour la communauté scientifique que pour le développement du pays.

I.2.1 – Les types d’écosystèmes et caractéristiques Les écosystèmes sont définis comme les habitats naturels très diversifiés des êtres vivants. Ils comprennent les écosystèmes forestiers, marins, côtiers, cavernicoles et des zones humides. Les investigations sur le terrain ont confirmé la présence de : forêts, savanes, champs de cultures et plantation, zones humides, mangroves. Des aires de conservation sont très proches ou faisant même partie de certaines parties de la zone d’étude.

I.2.1.1 - Flore et végétation A. La formation boisée Il s’agit de la formation secondaire et la formation ripicole.  Formation secondaire Cette formation est occupée par des forêts sempervirentes et se met en place après destruction de la forêt primaire par suite d’activités anthropiques. Ce type de végétation se remarque dans la zone d’étude par la présence de Ravenala madagascarensis (Ravinala). Ceci est dût au fait que l’appartenance de la zone d’étude au domaine du Sambirano lui donne un aspect analogue à la végétation de la côte Est malgache D’autres arbres pourraient aussi être rencontrés dans ces forêts secondaires telles que Barringtonia racemos (manondro), Cordyla madagascariensis (madiroala), Eugenia sp., Dalbergia sp., Albizia., Diospyros sp. La forêt est exploitée par la population pour la production de charbon de bois. Poussant dans les villages, certaines espèces ont une valeur particulière pour la population. Elles servent de lieu de culte ou un endroit sacré.

5 L’Ecorégion de l’Ouest est une vaste zone de forêts sèches caducifoliées dans les plaines côtières et les plateaux calcaires de l’Ouest de Madagascar qui s’étend du niveau de la mer à 800 mètres et couvre la zone allant d’Antsiranana au Nord à Morombe au Sud-Ouest. (Critical Ecosystem, 2000)

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Figure 13: Forêt secondaire à Ravenala madagascarensis vers Bemanevika

 Formation ripicole Les formations ripicoles sont rencontrées dans les vallées des grands cours d’eau de cette zone. La végétation n’est pas tellement dense qu’elle ne peut pas être classée comme étant une forêt galerie. Les espèces caractéristiques se trouvant au niveau de cette formation sont Mangifera indica (manga), Hymenodictyon sp. (lohavato), Ceiba pentandra (pemba), Breonadia microcephala (sohihy), Spondias dulcis (mangasakoa). Ce type d’écosystème sert de refuge à l’herpetofaune et à quelques espèces d’oiseaux. Dans la plupart des cas, les forêts ripicoles sont victimes des activités anthropiques comme le défrichement et la transformation de ces dernières en champs de cultures de Coffea (kafe), Piper nigrum (poivre), Musa paradisiaca (Akondro).

B. Zones humides La zone d’étude dispose de plusieurs types de zone humide. En général, elle est constituée par les zones marécageuses et les eaux courantes.  Les zones marécageuses Les zones marécageuses sont éparpillées dans la zone d’étude et ont chacune une superficie relativement restreinte. Dans l’ensemble, elles ont la même composition floristique majoritairement de Nymphoea stellata (voahirana), Phragmites communis (bararata), Eichhornia crassipes (jacinthe d’eau, tsikafona) et des fougères. Et parfois Typhonodorum lindleyanum (Via) y poussent. En plus de ces végétaux, quelques grands arbres se dressent dont les plus fréquents sont mangifera indica (manga), Arthocarpus heterophyllus (finesy), Ficus sakalavarum (adabondrano).

Les zones marécageuses constituent un habitat important pour la faune. Mais elles sont perturbées par les activités anthropiques. Les alentours immédiats de ces zones sont transformés en champ de cultures (riziculture, bananiers…)

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Figure 14: Zones marécageuses à Eichhornia crassipes (à gauche) et à Typhonodorum lindleyanum (à droite)

 Les eaux courantes Les eaux courantes sont caractérisées par les cours d’eau et les rivières. Quelques rivières sillonnent la zone d’étude, les rivières Mahamasina et Ambibaka dans le secteur North Antso ; et les rivières Sambirano et Andranomalaza dans le secteur Ankaramy. A part la forêt ripicole, Phragmites communis (Bararata), Panicum sp (Fataka) ainsi que divers cypéracées poussent en bordure immédiate de ces cours d’eau.

L’espèce floristique des zones humides considérée comme la plus sensible est Phragmites communis, utilisée dans la construction des cases. Du fait que cette espèce est très abondante sur la zone diminue cette sensibilité. Ces cours d’eau et ces rivières jouent un grand rôle dans la vie quotidienne de la population. Ils sont utilisés pour les tâches ménagères surtout pendant la saison sèche lorsque les puits sont asséchés. Les bordures immédiates sont utilisées pour des cultures maraichères (cas de la rivière Sambirano). La rivière sert aussi de voie pour se rendre à la mer pour diverses activités (pêches, ventes des produits de la pêche).

C. Savane Dans la zone d’étude, deux types de savanes ont été identifiées : - Savane herbeuse - Savane boisée Les savanes sont formées d’espèces à dominance de graminées. La savane herbeuse est caractérisée par la présence des Hyphaene coriacea (Satrana). Et la savane boisée est surtout identifiée par la présence de Zizyphus mauritianus (mokonazy) associés le plus souvent à des Mucuna conchinchina (Tainkilotra). Quelques pieds d’Anacardium occidentale (Mahabibo) peuvent se rencontrer dans les savanes.

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La savane sert le plus souvent de pâturage aux troupeaux de zébus. Les activités pastorales sont à l’origine de feux annuels qui parcourent les savanes. Des espèces d’oiseaux savanicoles et des reptiles peuvent y être rencontrés.

Figure 15: Savane herbeuse à Hyphaene coriacea

D. Mangrove La mangrove est par définition un type de formation végétale composée essentiellement de palétuviers, plantes halophiles installés au niveau des estuaires, des deltas, des lagunes, des baies. La bordure Ouest de la zone d’étude est couverte de peuplement de mangroves. La caractéristique principale de cette formation est la présence d’une zonation des peuplements allant de la mer vers l’intérieur des terres. Cette zonation résulte de la préférence écologique des espèces en rapport avec le taux de salinité, la nature du substrat et la durée d’inondation par les marées. Au-delà de certaines limites, la plante dépérit et cède la place à la tanne, qui est une surface dénudée d’arrière mangrove. La forêt de mangroves appelée « ala honko » est caractérisée par plusieurs espèces de palétuviers. Ce sont Sonneratia alba (farafaka) le plus proche de la mer, Bruguiera gymnorhiza (Tsitoloina), Xylocarpus granatum (Latakantalaotra), Rhizofora micronata (Honkolahy), Ceriops tagal (Honkovavy), Avicenia marina (Mosotry, afiafy).

Les mangroves sont l’une des espèces annoncées les plus vulnérables aux menaces de changement climatique. Ces mangroves fournissent un riche service écologique très important. En ne citant que son rôle d’habitat naturel pour les crustacés mais aussi une protection des écosystèmes marins, les mangroves intéressent les chercheurs par leur capacité

à fixer les CO2 (Dioxyde de Carbone). Cependant, avec la disparition de la forêt naturelle, la population s’attaque aux mangroves pour se procurer de matériaux de construction, ou pour leurs besoins aux quotidiens. Par exemple, les Xylocarpus granatum sont utilisés pour la fabrication des meubles et des cases; l’Avicenia marina pour faire des charbons de bois. La pêche des crabes et crevettes est aussi très prisée dans les mangroves. La gestion et la garde de la forêt de mangroves sont assurées par une Communauté Locale de Base (CLB).

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Figure 16: Rhizofora micronata (Honkolahy) (à gauche) dans la forêt de mangrove d’Ambodibonara

E. Forêt de plantation La forêt de plantation est constituée par Ficus sp. (Adabo), Dracaena sp (Hasina), Eugenia tropophylla (Rotra), Cordyla madagascariensis (madiroala), Commiphora pervillea (arofy), Malleastrum sp., Delonix regia (hazomenavony), Artocarpus heterophyllus (Finesy). Terminalia sp.() et Ficus sp. présentent des contreforts à leur base ce qui laissent un caractère d’adaptation au milieu pour une meilleur fixation au sol. La plus grande utilité de la forêt de plantation est leur rôle d’ombrage pour les cultures de rentes. La plupart des espèces ont une valeur économique non négligeable pour la population. Les Ficus sp. sont les plus exploités par la population pour la fabrication des pirogues. A part leur rôle d’ombrage pour les cultures de rentes, plusieurs espèces sont utiles pour la consommation de leur fruit, pour le charbonnage, pour la construction des pirogues, pour avoir des planches et de chevrons. L’abondance de cette espèce ne laisse pas cette dernière en danger d’extinction.

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F. Plantation et culture La plantation et l’agriculture sont très pratiquées dans la zone d’étude. Elles sont orientées dans la plantation industrielle, les cultures de rente et la riziculture. La plantation industrielle est surtout par Saccharum officinale (fary) et Gossypium hirsutum (hasy). La plantation du Cananga odorata (Ylang Ylang) fait aussi partie des occupations des champs de plantation dans la zone d’étude.

Quant aux cultures de rentes : café (Coffea robusta), cacao (Theobroma cacao) et poivre (Piper nigrum) sont les plus cultivés.

Toutefois des plantations de Mangifera indica (Manga), Citrus sinensis (Laoranjy) sont aussi rencontrées dans certaines parties de la zone d’étude.

La culture de riz (Oriza sp.) occupe une grande partie des activités agricoles des paysans. Pour certains paysans, la culture de riz et le coton se cultivent en alternance sur le même terrain.

Bien que les espèces citées ci-dessus ne soient pas sensibles du point de vue écologique, la plupart d’entre elles ont une valeur économique considérable pour la population. Et pour éviter les dégâts sur les plantations, les vieux arbres sont tués sur pieds par la méthode d’annélation.

Figure 17 : Arbres tués par annelation dans une plantation de café

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G. Les aires de conservation La situation de quelques aires de conservation avoisinant notre zone d’étude doit être évoquée dans le cadre de ce programme. Dans le district d’Ambilobe, deux sites de conservation sont directement touchés par le projet. L’un est l’aire protégée de l’Ankarana dont les bouts des lignes sismiques C, D, E se trouvent à la limite. Cette aire protégée est classée comme une Réserve Naturelle. Et suivant la loi n°2001/05 du 11 février 2003 portant Code des Aires Protégées, il est interdit de pratiquer une activité minière dans ce site. L’autre est la future SAPM d’Ambavanankarana (Ambavanankarana Wetlands). Celle –ci concerne exclusivement toutes les forêts de mangroves dans le Nord-Ouest touchées ou non par le projet. (SAPM, 2010) Les lignes sismiques (8 et 9) ne piétinent pas aucune aire protégée. Cependant la forêt secondaire aux alentours de la zone fait partie du site prioritaire d’Ambanja. L’aire protégée la plus proche se situe à 6,5km de la ligne sismique n°09. Il s’agit d’une nouvelle aire protégée (NAP) dénommée Complexe forestier de Kalabenono. (SAPM 2010) Et enfin, dans le district d’Analalava, deux sites pourraient être à problématique par le projet. L’aire protégée classée Reserve Spéciale de Manongarivo est touchée par la ligne 11 sur un peu plus de 300m. Et l’aire protégée classée Parc National de Sahamalaza-Ile Radama, situé seulement à un peu plus de 1km de la ligne sismique 11 vers le Sud n’est pas vraiment ménacé par le projet. Ces sites sont gérés par MNP (Madagascar National Park). Ces zones hébergent les faunes et flores à des niveaux élevés de concentration et d’endémisme.

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Figure 18: Cartes montrant les aires de conservations aux alentours de la zone d’étude

I.2.1.3- Faune Dans la partie Nord de la zone d’étude, c’est-à-dire dans le district d’Ambilobe, elle est considérée comme relativement pauvre. En effet, hormis les mangroves et les quelques formations ripicoles, cette partie Nord de la zone d’étude ne renferme quasiment pas de forêts naturelles principales habitats des espèces faunistiques. Contrairement dans les parties d’Ambanja et de Maromandia où des lots forestiers très importants ont pu être repérés. Ces lots forestiers n’ont pas pu être atteints afin de réaliser des investigations environnementales. Les résultats sont surtout basés sur des enquêtes et des bibliographies sur des travaux antérieures.

A. Oiseaux Les formations ripicoles et les zones boisées sont les milieux qui comportent le plus d’oiseaux. Les zones marécageuses sont très fréquentées par des espèces d’oiseaux d’eau. Les travaux antérieurs ont recensé environ 80 espèces d’oiseaux dans la zone d’étude. Les investigations ont permis d’identifier dans les forêts ripicoles et les zones boisées certaines

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espèces dont le plus courant est le Dicrurus forficatus (Railovy), le Foudia madagascariensis (Fody), le Falco newtoni (Hitsikitsika) et Lophotibis cristata (Akohoala). Dans les zones marécageuses, les espèces rencontrées sont presque les mêmes dans toute la zone d’étude. La plus dominante est le Bulbucus ibis (kilandy,vorompotsy). Apus barbatus (fangalamonty), Anastomus madagascariensis (Famakiakora), Acridotheres tristis (maritaina), Dendrocygna viduata (Tsiriry) sont aussi parmi les espèces pouvant être recensées dans les zones humides de cette zone d’étude. Ces espèces ne sont pas exposées à un risque vis-à-vis du projet seules deux espèces présentes dans cette zone sont incluses dans la liste rouge des oiseaux menacés dont Ardeola ida (Mpiandrivoditatatra), et le Glareola ocularis (Ankoay).

B. Reptiles et amphibiens Les reptiles et les amphibiens sont surtout des espèces caractéristiques des zones humides. Cette zone d’étude a une richesse spécifique très faible. Les zones marécageuses et les rivières sont réputés contenir des crocodiles dont le Crocodylus niloticus. L’amphibien le plus commun dans la zone est le Mantidactylus sp. On peut le retrouver presque partout dans les zones humides de la zone d’étude. L’espèce Furcifer sp. est croisé dans presque toute la zone d’étude. Les études antérieures ont évoqué qu’aucune espèce n’est menacée d’extinction.

Figure 19: Furcifer sp.

C. Mammifères Les mangroves, les plantations et les savanes ne renferment pas des mammifères indicateurs. Rattus rattus (voalavo), espèce nuisible, est présente dans tous les champs de cultures. Dans les travaux antérieurs, deux espèces endémiques de mammifères ont été notées dont le Tenrec ecaudatus (trandraka), et le Setifer setosus (sokina). Dans la forêt du secteur Ankaramy, les travaux antérieurs ont relevé l’existence de trois espèces de lémuriens au moins peuvent être rencontrées : Eulemur macaco macaco, Eulemur macaco flavifrons et Microcebus rufus.

Les grandes menaces pour les espèces fauniques sont surtout les différentes pressions anthropiques conduisant à l’altération de leurs habitats, telles que les feux de brousse, la chasse, la coupe et collecte de bois dans la forêt. En fait, la vulnérabilité d’une espèce est dépendante de l’état de son habitat.

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Tableau 6: Occupation du sol pour chaque ligne sismique

Ligne sismique Communes touchées Occupation de sol Programme ferme « North Antso Program » Culture, plantation, savoka, zone A Antsaravibe humide Culture, plantation, savoka, mangrove, B Antsaravibe, Bobasakoa zone humide, Culture, plantation, savoka, mangrove, C Antsaravibe, Bobasakoa zone humide Culture, plantation, savoka, mangrove, D Antsaravibe zone humide, Culture, plantation, savoka, mangrove, E Antsaravibe zone humide Programme optionnel « Ankaramy Program » Ambodibonara, Anjiabe Ambony, 7 Beramanja Culture, plantation, savoka, mangrove Ambodimanga Ramena, Antranokarany, 8 Antsakoamanondro, Benavony, Njangoa Culture, plantation, savoka, savane Ambodimanga Ramena, Ankatafa, 9 Antranokarany, Antsatsaka, Bemanevika Culture, plantation, savoka, savane 10 Ankaramy Be, Maromandia Culture, plantation, savoka, savane 11 Ankaramy Be, Maromandia, Njangoa Culture, plantation, savoka, savane

I.3 – Milieu humain

I.3.1 - Cadre administratif La zone d’étude est localisée dans deux Régions : la Région DIANA et la Région Sofia. Trois districts concernent le programme complémentaire : le district d’Ambilobe, le district d’Ambanja et le district d’Analalava. Les communes touchées par le projet sont déjà énumérées dans le tableau précédent (Tabl.6). La Région DIANA (Diégo, Ambilobe, Nosy Be, Ambanja) se trouve à l’extrême Nord-Ouest de la Grande Ile, dans l’ex-Province d’Antsiranana. La capitale de la Région DIANA est Antsiranana. La Région Sofia se trouve au milieu de la partie Nord-Ouest de Madagascar. elle est limitée au Nord par les Régions de DIANA et de SAVA, à l’Est par la Région Alaotra Mangoro et Analanjirofo, au Sud par la Région Betsiboka, par la Région Boeny au Sud-Ouest et par le Canal de Mozambique à l’Ouest. La capitale de la Région Sofia est Majunga.

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La description de ces communes directement touchées par les lignes sismiques du programme complémentaire et ayant pu faire l’objet de visites de terrain lors de la préparation de la présente EIE, sont présentées au paragraphe qui suit.

I.3.2 – Caractérisations socio-économiques

I.3.2.1 - Les caractères sociaux A. Ethnies et communautés Dans la zone du projet, les Antakarana, les Sakalava et le Tsimihety sont les principales ethnies peuplant la région avec une forte domination des Antakarana dans le district d’Ambilobe, des Sakalava dans le district d’Ambanja et les Tsimihety dans le district d’Analalava. Des migrants s’ajoutent à ces groupes ethniques. Les principaux migrants sont : les Betsimisaraka, les Antandroy, les Antesaka, les Betsileo, les Bara, les Antanosy, les Sihanaka, les Antemoro et les Merina. D’importantes communautés telles que les chinoises, françaises, yéménites, créoles, indiennes y sont aussi présentes.

La structure sociale de la zone repose encore sur le lignage. Le lignage regroupe les membres d’un même clan qui appartient à la même unité de résidence et à la même unité cérémonielle. Elle est sous la pleine autorité d’un chef de lignage qui est l’aîné de la lignée.

Dans le district d’Ambilobe, la communauté Antakarana est sous l’autorité traditionnelle d’un prince6. Le pouvoir sacré du prince lui permet d’intervenir dans différentes circonstances en faveur de son peuple. Il assure ainsi la perpétuité des traditions qui s’expriment par la pratique des rites. La religion dominante est l’islam. Les Sakalava de la région d’Ambanja prennent leur origine du royaume Bemazava7. C’est une ethnie extraordinaire qui se démarque par leur cérémonie funéraire royale qui dure plus de trente jours. Actuellement, Soulaimana Andriantsoly est le roi des sakalava intronisé depuis 1994.

Dans la commune de Maromandia, les Sakalava étaient l’ethnie la plus dominante jusqu’en 1800 début des migrations des Tsimihety et d’autres comme les Merina et les Antakarana. Un prince8 représente aussi l’autorité traditionnelle de la région. 5% de la population sont chrétiennes. 90 % de la population pratiquent toujours les religions ancestrales. (PCD Maromandia, 2012).

6 Prince Tsimiharo III

7 Deux clans Sakalava se partagent les régions voisines du Canal de Mozambique dans le Nord-Ouest de Madagascar : les Bemihisatra et les Bemazava. Le royaume Bemihisatra s’étend dans les villes de Marovoay, Majunga, Analalava et Nosy be. Le royaume de Bemazava régente uniquement le territoire du Sambirano (district d'Ambanja) et la région de Boeny (district de Majunga). (Source : www.fonds-patrimoniaux.mg)

8 Actuellement le Prince ARANA IV représente toujours l’autorité traditionnelle dans la commune rurale de Maromandia. (PCD Maromandia, 2012)

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B. Us et coutumes Les croyances et les traditions sont intimement liées aux divinités qui peuvent être incarnés par un arbre, une plante, une montagne, un lac, un animal, une chute d’eau ou un autre élément de la nature. Des cultes leur sont rendus périodiquement. Cette région Nord-Ouest de la Grande Ile préserve à peu près les mêmes traditions et tabous.

Les différents rites pratiqués dans la zone caractérisent la valeur culturelle et historique de la population et de la région elle-même. Il y a : - La cérémonie de couronnement du « Mât royal » ou le « Tsanga-tsaina ». Cette cérémonie est particulièrement pratiquée dans le royaume Antakarana. Elle consiste à ériger un mât portant le drapeau royal9. Le « Tsanga-tsaina » se déroule dans la baie d’Ambatoaranana. - Le « Ziara » est l’un des rituels les plus célèbres dans la région. Il se fait avant toute cérémonie royale importante ou dans des circonstances très graves : guerre, épidémies… Le roi (Mpanjaka) doit aller prier ses ancêtres enterrés dans les grottes de la falaise de l’Ankarana. - Le rituel de « Tromba » est commun dans cette partie Nord de l’Ile. Le « tromba » est une forme de possession. Elle est fondée sur une croyance de pouvoir se communiquer avec les « Zanahary » par l’intermédiaire des « Razana ». - La circoncision ou « savatse » est obligatoire pour tous les mâles avant l’âge de 7 ans. Cette cérémonie marque le passage du monde de l’enfance au monde masculin de l’adulte. La circoncision est une cérémonie dans laquelle peut assister toute la communauté. Mais actuellement, cette coutume commence à être simplifiée, seuls les membres proches de la famille sont invités.

C. Les « tabous » Les Malgaches du Nord réservent une place importante aux « fady » ou tabous qui régissent leur vie quotidienne. Dans notre zone d’étude trois types de fady ont pu être enregistrés selon les croyances de la population : le fadin-tany, le fadin-drazana. Que cela soit pour les Antakarana, Sakalava ou Tsimihety, le « fadin-tany » interdit de travailler les champs pendant un certain jour de la semaine. Ces jours sont le mardi et le jeudi. Le fadin-drazana est l’interdit relatif aux respects des ancêtres. Il y a par exemple l’interdiction de certains aliments comme le porc surtout dans la partie de l’Ankarana, ou d’apporter de la viande de porc dans les rivières. Il est aussi interdit de faire ses besoins face aux massifs de l’Ankarana. Il est formellement interdit de souiller les rivières, mais cela a surtout rapport à la préservation de la propreté de l’eau vue que la majorité de la population s’en serve pour s’approvisionner en eau potable. Tous ces interdits semblent bien être respectés par l’ensemble de la communauté.

9 Le drapeau royal se compose d’une étoile à six branches et d’un croissant rouge sur fond blanc.

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Figure 20: Un arbre sacré dans un petit village vers Ankatafa

I.3.2.2 - Les activités économiques Les conditions physiques (pluviométries) et pédologiques telles que la présence de vastes plaines fertiles (baiboho), sont d’importantes potentialités pour l’agriculture. Presque toutes les cultures des régions tropicales et tempérées (rizicultures, cultures maraichères, légumes) sont ainsi favorablement pratiquées dans la zone. Outre l’agriculture, la population pratique aussi l’élevage.

A. L’agriculture Malgré quelques différences sur le rendement des produits agricoles, les deux régions pratiquent à peu près les mêmes activités agricoles. Il y a entre autre les cultures industrielles, les cultures vivrières, les cultures de rente. Dans ces régions, la pratique de culture pluviale occupe encore une grande place dans les méthodes agricoles.

Les cultures industrielles Les cultures industrielles sont essentiellement constituées par la canne à sucre et le coton. - La canne à sucre La culture de canne à sucre est assurée en majorité par la société SUCOCOMA10. D’autres plantations se font à l’échelle des villageois, et la production est exclusivement achetée par SUCOCOMA.

10 SUCOCOMA ou Sucrerie Côte Ouest de Complant de Madagascar est une société chinoise du Groupe COMPLANT implantée à Madagascar depuis une trentaine d’années. Elle remplace la SIRAMA en 2007 après avoir été longtemps plongée dans une grande crise entre les années 80 et 90.

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Figure 21: Récolte de canne à sucre dans une plantation à Antsaravibe

- Le coton La culture de coton est localisée dans les baiboho de la Mahavavy et de la Mananjeba. Ce type de culture se fait individuellement ou par association de paysan. La cueillette se fait à la main après quatre à six mois et les paysans ont recours aux mains d’œuvre salariés surtout des migrants. La production est vendue à la société HASYMA (Hasy Malagasy).

Les cultures vivrières Les cultures vivrières pratiquées dans la zone sont très diversifiées. Il y a en premier rang la riziculture, ensuite la culture sèche et des légumes, et enfin les cultures maraîchères.

La riziculture reste la principale activité de la population car elle constitue la base de l’alimentation. La superficie de culture par ménage est d’environ 1ha/ménage. Trois types de cultures de riz ont été relevés : il y le « riz asara » pratiqué dans les zones alluvionnaires (baiboho) ; le riz « manara-drano » sur les zones de décrues et les « vary tomboka » qui sont des cultures sur brûlis.

La culture sèche englobant toutes les cultures appelées sous le nom générique de « hanikotrana » tels que les maniocs, les patates, les maïs constitue aussi un substitut d’alimentation durant la période de soudure et de ressource financière pour la population. Elle est pratiquée surtout dans les baiboho.

Le climat de la région permet aussi à la population de cultiver des bananes, des haricots et des légumes, mais aussi des cultures maraichères (tomates, oignons, aubergines….). Page | 60

Les cultures de rente Ce type de culture est pratiqué par la majorité des agriculteurs dans la zone d’étude. Plusieurs milliers d’hectares des zones humides sont occupés par des plantations de café, cacao, poivre, vanille et anacarde. Ces cultures de rente sont en majorité des cultures associées telles que poivre/vanille/café ou poivre/vanille/cacao. A cause de la facilité d’entretien et le flux de spéculation de cacao, les paysans préfèrent se convertir dans la culture de cacao en remplacement de la plantation de café.

Tableau 7: Calendrier cultural dans la zone d'étude (Someah Groupe Artelia, 2012)

Culture Activité Période Riz asara Préparation/semis Décembre Sarclage Février Récolte Mai-Juin Riz de décrue Semis Novembre-Décembre Récolte Mai Café Plantation Décembre Entretien 2 fois par an Récolte Toute l’année pendant 5 ans Vanille Plantation Décembre Entretien 2 fois par an Récolte 1 an Cacao/Poivre Plantation Décembre Entretien 2 fois par an Récolte 3 ans Manioc Plantation Novembre Récolte 1 an Maïs/Patate douce Semis/Plantation Novembre Récolte Février Banane Plantation Novembre Récolte 2 à 3 ans Coton Semis Mars Sarclage Avril-Juin Récolte Septembre – Octobre Canne à sucre Bouturage Mars-Mai Sarclage Juin Récolte 1 an (Juillet)

B. L’élevage L’élevage est l’activité secondaire de la population dans la région. L’élevage bovin reste le plus important dans la communauté malgache. Cependant ils élèvent aussi d’autres animaux domestiques.

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- L’élevage bovin Les zébus jouent un rôle très important dans les travaux agricoles. L’élevage est de type semi-extensif. En période de culture, les troupeaux sont envoyés paître à des pâturages loin du village pour ne pas endommager les jeunes plants. Après les récoltes, ils reviennent au village. Le nombre de zébu par ménage varie de 2 à 40 têtes. (Source : Someah Groupe Artelia, 2012). A part son rôle sur les activités agricoles, les zébus sont aussi utilisés pour le transport (traction de charrettes) ; ils sont aussi signes de richesses et un moyen d’épargne monétaire.

- Petit élevage Le petit élevage concerne l’élevage porcin, ovin, caprin et aviaire. Le nombre de cheptel par ménage varie de 10 à 40 têtes. L’élevage ovin et caprin est de type libre. Ils sont laissés dans les savanes le jour et rentrent au village le soir. Quant à l’élevage porcin, il est uniquement destiné à la commercialisation à cause du tabou (dans l’Ankarana). Concernant l’élevage aviaire, il est surtout composé de poulets et de canards. Il est consacré pour l’autoconsommation et à la commercialisation sur le marché local.

C. La pèche La pêche reste une activité complémentaire pour la population avoisinant la mer, c’est-à-dire située entre 3 à 10 km du littoral. Cette filière est bien organisée dans certaines communes (Maromandia, Ambodibonara) avec l’existence d’association de pêcheurs. Les matériels de pêches utilisés sont les filets, la ligne et la pirogue à balancier pour la pêche en mer. Et les tuiles pour la collecte des chevaquines. Pour la capture des gros poissons un filet particulier appelé « jarifa » est utilisé. Les pirogues sont fabriquées à partir des « bonara » ou Albizia sp qui se trouve en grand nombre aux alentours des villages. Cette espèce a une durée de vie de 10 ans. La pêche de poissons et de camarons atteint une moyenne de 15 kg par pêcheur entre le mois de mars et le mois d’avril. Et la pêche aux chevaquines, réservées aux femmes, atteint une production moyenne de 70kg par sortie entre le mois de décembre et le mois de mars. La collecte des crabes dans les mangroves constitue aussi une source de revenu pour certaines familles. Dans la Commune d’Ambodibonara, la pêche des crabes dans les mangroves n’est pas contrainte à aucune loi. Seulement, une autorisation de pêche par la CLB (Communauté Locale de Base) permet aux pêcheurs d’aller chercher des crabes dans les mangroves.

D. L’artisanat La partie Nord-Ouest de la Grande Ile est aussi très reconnue pour l’art de tissage des nattes et des paniers. Leurs matières premières sont les « satrana » ou Hyphaena coriacea et les « karaka » ou Pandanus sp. Ils sont collectés dans les zones marécageuses situées aux alentours du village. Les produits sont destinés pour l’utilisation domestique ou pour la vente sur le marché local. (Someah Groupe Artelia, 2012)

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I.3.4 – Le spatial et foncier Généralement, peu de terres sont titrées à part les grandes concessions. La population utilise le droit d’usage et paye des revenus annuels à la Commune. Les grandes concessions et les propriétés privées (propriétés ancestrales) sont immatriculées et cadastrées. Les terrains en zone rurale hors des grandes propriétés privées sont en majorité non titrés. La présence récente du CRIF (Centre de Ressources et d’Informations Foncières) permet de définir les différents types de statuts fonciers existants : - Les PPT ou Propriétés Privées Titrées constituées par des concessions privées qui sont entre les mains des grandes sociétés et des terrains titrés aux autochtones qui sont généralement mis en location. - Les PPNT ou Propriétés Privées Non Titrées qui sont des terrains occupés depuis des générations et dont les propriétaires sont reconnus par la collectivité mais sans avoir de document administratif officiel. - Les réserves indigènes qui sont des terrains répartis entre les paysans membres d’une collectivité. Les zones de pâturage restent des jouissances communes. Les activités sur les terrains attribués doivent se limiter uniquement pour leur mise en valeur. Actuellement, les droits de jouissance sont transformés par occupation prolongée en droit de propriété. La plupart des terrains de culture dans le district d’Ambanja sont des réserves indigènes. - Les réserves spécifiques comme les aires protégées. - Les terrains domaniaux qui correspondent en général aux secteurs du Génie rural. Le CRIF a pour rôle de procéder à la certification des terrains et aux titrages et bornages.

I.3.5 - Infrastructures I.3.5.1 - Route La zone d’étude est principalement desservie par la route nationale RN6. La RN6 est la seule route bitumée dans la zone d’étude. Chaque commune et chef-lieu de Fonkotany sont reliés entre eux par des routes secondaires carrossables ou non toute l’année selon la fréquence d’entretien de la route. Des lignes de transport en commun assurent régulièrement la circulation de personnes et des marchandises entre les différentes communes rurales et la ville. La bicyclette reste cependant le moyen de déplacement le plus utilisé par la population. Les charrettes sont plus destinées aux transports des marchandises. Pour cette campagne, seulement deux lignes sismiques croisent la RN6 au niveau de la commune rurale de Maromandia.

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Tableau 8 : Points de croisement des lignes sismiques avec la RN6

Ligne sismique Coordonnées de croisement Indications (UTM WGS 84 38S) 10 X : 835 598,081 Ancienne piste totalement ravinée près Y : 8 442 116,845 d’un hameau 11 X : 833 724,568 Près d’une piste d’emprunt pour les Y : 8 429 474,657 bétails et les villageois à proximité d’une plantation de bananes

I.3.5.2 - Electricité Très peu de fokontany est doté d’électrification. Seuls les chefs-lieux Communes et quelques fokontany très rapprochés du chef-lieu commune sont alimentés au courant de la compagnie nationale de distribution JIRAMA. Des coupures sont fréquentes. Un délestage journalier est à signaler de 5h à 9h du matin dans le district d’Ambilobe et de 5h30 à 9h30 dans le district d’Ambanja.

I.3.6 - Présentation de chaque commune touchée par le projet Toutes les communes touchées par le projet ne seront pas décrites dans ce paragraphe. Un échantillonnage est effectué tout en assurant la représentativité des informations. De plus que, les investigations effectuées sont orientées dans les zones qui sont les plus touchées par plus de lignes sismiques. La description de ces communes permet aussi de décrire les autres composantes du milieu humain qui sont caractéristiques à chaque commune.

Programme ferme « North Antso program »

COMMUNE RURALE D’ANTSARAVIBE

La totalité de North Antso Program est concentrée dans cette commune. La commune d’Antsaravibe se trouve dans la partie Nord-Ouest du district d’Ambilobe. En 2011, elle compte près de 14 600 habitants répartis dans 14 fokontany. (Someah groupe Artelia, 2012). La commune est composée majoritairement d’Antakarana.

En matière d’éducation, chaque fokontany de la commune possède au moins une école primaire publique (EPP). Et un CEG (Collège d’Enseignement Général) est localisé à Antsaravibe.

Les activités principales de la population restent l’agriculture, la pêche et l’élevage. Les villageois cultivent du riz et élèvent des zébus et des porcs. Les villageois environnant la côte (Ambavanankarana) collectent des crabes dans les mangroves. L’implantation du ferme aquacole LGA dans le fokontany d’Ampapamena est une source d’emplois pour la population des fokontany environnants la ferme.

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De point de vue approvisionnement en eau, des bornes fontaines sont construites dans certaines fokontany (Ampapamena). Cependant, nous pouvons remarquer l’utilisation des eaux souterraines à raison d’un puits par ménage presque dans tous les fokontany et les villages. En cas de tarissement des eaux de puits, les villageois s’approvisionnent dans les rivières.

Sur le plan sanitaire, tous les services de soins sont localisés à Ampapamena. En cas d’urgence (accouchement,…) les malades sont obligés d’aller à Ampapamena ou directement à Ambilobe.

Du côté du transport, pendant la saison sèche, la liaison entre les fokontany et Antsaravibe se fait régulièrement dans la journée à l’aide de transport commun. Mais durant la période de pluie, un tracteur assure deux fois par semaine la liaison entre ces fokontany. Malgré cela, des fokontany restent isolés comme le fokontany de Matsaborimanga vers le Nord de la commune d’Antsaravibe.

Figure 22 : Le centre de santé de base d'Ambatoharanana non fonctionnel (à gauche); une des maisons dans la cité de LGA (à droite)

Programme optionnel « Ankaramy Program »

COMMUNE AMBODIBONARA

La Commune rurale d’Ambodibonara se trouve à l’Ouest de la ville d’Ambilobe. La commune compte 8 fokontany. Elle regroupe près de 7600 habitants en 2011.

Sur le plan social, une EPP est en cours de réhabilitation et durant notre passage sur le site. Aucun centre de santé n’a été remarqué. Le vendredi est le jour du marché. Des lignes de transport commun assurent la liaison entre la commune avec la ville d’Ambilobe.

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L’activité principale de la population est l’agriculture. Ils cultivent de la canne à sucre, le riz, le café et le haricot. Ils produisent également des fruits comme les oranges, les mangues et les bananes. Les collecteurs recueillent sur place les productions. La pêche est leur seconde occupation. L’activité de la pêche est concentrée sur la collecte des crabes et des camarons dans les mangroves mais aussi la pêche en mer. En termes d’élevage, la commune d’Ambodibonara compte en 2011 près de 5000 têtes de zébus. L’élevage caprin s’en suit avec plus de 1000 têtes. L’élevage porcin est moins pratiqué avec seulement une centaine d’individus. L’élevage de volailles compte près de 40000 têtes d’individus.

COMMUNE ANKATAFA Les descriptions de cette commune repose sur les entretiens effectués avec le Directeur de l’Ecole Primaire Publique d’Ankatafa Vaovao. Ankatafa est une Commune longeant le fleuve Sambirano au Nord-Ouest de la ville d’Ambanja. Ankatafa Vaovao est une commune déplacée suite aux ravages faits par le cyclone « Gafilo » en 2009. Des villageois demeurent encore dans l’ancien village. La population dans l’ancien village est plus nombreuse par rapport au nouveau. La commune d’Ankatafa compte 5 fokontany. La majorité de la population est Sakalava. Et la religion dominante est le christianisme.

Sur le plan éducatif, la commune a un taux de scolarisation élevé. 200 enfants scolarisés en 2013 soit 70% des enfants dans la commune. Chaque fokontany a une EPP (Ecole Primaire Publique) avec 5 enseignants en charge des cours dans ces écoles. La nouvelle commune ne dispose encore des infrastructures sanitaires. En cas de maladie ou accouchement, il faut rejoindre un centre de santé ou un hopital à Ambanja. De ce fait, une nouvelle route est aménagée par la société CNIA rendant possible l’accès pendant toute l’année dans les villages. Pour le moment, aucune coopérative de transport n’assure la liaison Ankatafa Vaovao-Ambanja ; sauf les collecteurs de cacao qui y viennent chaque mardi. Malgré un puits pour chaque ménage, l’eau est insuffisante, contrairement près de la rivière Sambirano.

La principale activité de la population est l’agriculture, l’élevage et la pêche. Ils cultivent des maniocs, des patates douces, des pommes de terre et du maïs. La population continue à utiliser le Sambirano pour leur activité subsidiaire. La population utilise le fleuve pour la pêche et ses rives pour la culture maraichère (tomates, concombres, aubergines…). A part cela, la culture de cacao et la riziculture sont très prisées par la population. Beaucoup des villageois louent des terrains de culture pour la CNIA. La récolte est destinée pour les marchés à Ambanja et à Nosy Be. Une partie de la récolte est réservée pour la consommation locale. La récolte du cacao est exclusivement vendue à la société CNIA.

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Figure 23: Infrastructure de FID détruite par le cyclone en 2009 à Ankatafa (à gauche); la nouvelle EPP financée par l'UNICEF à Ankatafa Vaovao (à droite)

COMMUNE BEMANEVIKA/ HAUT SAMBIRANO

La commune Bemanevika Haut Sambirano est une commune se trouvant au Sud de la ville d’Ambanja. La commune est cosmopolite à dominance de Sakalava. La commune compte environ 15000 habitants répartis dans 8 fokontany.

Sur le plan éducation, chaque fokontany possède une EPP. A Bemanevika est installée une école privée dirigée par des Sœurs Catholiques.

Des centres de soins sont implantés dans chaque fokontany. Un CSB II est installé dans le fokontany de Mahatera.

La principale activité de la population est l’agriculture. Les paysans pratiquent des cultures de rente dont le cacao et le café. La plantation est faite sur des réserves indigènes. Des petites maisons en « falafa » appartenant aux propriétaires sont remarquées dans les plantations. Des collecteurs assurent la collecte des récoltes tous les jours sauf le jeudi et le dimanche. Ils cultivent aussi du riz. Bemanevika est considéré comme le « grenier de l’Ambanja ». La route est entièrement en secondaire. La liaison entre les fokontany et la ville d’Ambanja est assurée quotidiennement allant d’Ambanja à Antsirasira. Pour entretenir la route, durant la saison de pluie, elle est fermée aux véhicules poids lourds (barrière pluie). L’approvisionnement en eau se fait par le Sambirano. Il n’y a pas encore de l’électricité.

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Figure 24: Une maison servant de centre de santé près de Bemanevika (à gauche); une école privée des Soeurs Catholiques à Bemanevika (à droite)

COMMUNE MAROMANDIA La commune rurale de Maromandia se trouve dans le district d’Analalava. Le dernier recensement effectué en 2002 montre que la commune compte 38346 habitants avec une densité de l’ordre de 23 habitants/km² répartis dans 20 fokontany. Tous les fokontany disposent d’EPP. En effet, la commune compte 31 EPP et 4 écoles primaires privées. 47 enseignants sont en charge de former environ 4500 élèves dans les EPP. La commune ne dispose qu’un CEG à Maromandia. Les infrastructures sanitaires sont très précaires. La commune enregistre 1 médecin pour plus de 19000 personnes et aucune sage-femme n’est en charge des femmes enceintes. La commune dispose cependant de 3 CSB. Les vertus des ressources naturelles en plantes médicinales justifient l’existence de quelques tradi-praticiens et des matrones dans presque chaque fokontany. 90% de la population puise leur besoin en eau à partir des différentes rivières et ruisseaux (Rivière Andranomalaza). Par contre, à Maromandia, quelques ménages utilisent une installation d’eau courante par système de forage. Malgré cela, la commune dispose de deux puits et quatre bornes fontaines construits avec l’appui de FID. Cependant une seule de ces bornes reste fonctionnelle à cause de l’assèchement de la nappe phréatique alimentant ces puits. La commune de Maromandia est encore non électrifiée. 99% des ménages utilisent encore des bougies ou des lampes à pétrole. Quelques opérateurs commerçants disposent de groupe électrogène. Par ailleur, des panneaux solaires assurent l’alimentation électrique des BLU et des équipements de la Mairie, du Campus de la Gendarmerie et des Centres de santé de base.

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80% des ménages pratiquent l’agriculture. La surface totale cultivée est de l’ordre de 5466 ha. 64% de la superficie cultivée est occupée par la riziculture. Le reste est occupé par la culture de café, poivre, vanille, bananes, mangues, oranges, anacardes, ananas. La population met aussi de l’importance sur les activités de l’élevage. La production est destinée à la vente mais aussi à la consommation locale. Chaque fokontany dispose d’un marché. Mais le plus important est le marché hebdomadaire du jeudi à Maromandia. Malgré les potentiels touristiques de la zone (Parc de Sahamalaza), le tourisme n’est pas développé. Aucune infrastructure d’accueil et de divertissement respectant les normes n’est à la disposition de la commune. La principale route dans la commune est la RN6. Toutes les coopératives de transport reliant Antananarivo-Antsiranana et Majunga-Antsiranana passent par Maromandia. Deux coopératives régionales desservent quotidiennement les axes Maromandia-Ambanja et Maromandia-Antsohihy. Pour l’évacuation des produits vers Maromandia, la population doit compter sur leurs propres moyens.

Figure 25: Description des Communes touchées par le projet

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II. LES PRINCIPAUX ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX L’emplacement de ce projet dans la zone d’étude est soumis à des différents enjeux. Les enjeux environnementaux et sociaux cités ci-dessous tiennent comptes des impacts environnementaux décrits dans les parties qui suivent.

Enjeu 1 : Empiètement de la zone d’étude avec les aires de conservations La délimitation des blocs pétroliers du bassin sédimentaire malgache n’est pas épargnée de la possibilité de confusion de point de vue environnementale. Le bloc 1101 se trouve dans une zone avec une diversité environnementale très variée. Cinq aires de conservation sont touchées par cette campagne comlémentaire d’acquisition sismique 2D dont les trois aires protégées : Réserves spéciales d’Ankarana et Manongarivo et le Parc National de Sahamalaza-Ile Radama, le Site potentiel d’Ambavanankarana et le Site prioritaire d’Ambanja. Toutes les activités concernant la réalisation de cette campagne pourraient engendrer la détérioration de l’équilibre écosystémique dans ces aires.

Enjeu 2 : Empiètement du bloc pétrolier avec des périmètres miniers Quelques carrés miniers se trouvent à l’intérieur du bloc 1101. Les permissionnaires de ces carrés sont des sociétés ou des particuliers. Pour cette campagne sismique complémentaire, le programme North Antso ne piétine aucun périmètre minier. Quant à certaines lignes dans le programme Ankaramy (lignes 8, 9, 10, 11), elles sont confrontées à des périmètres miniers. Selon la loi n°96-018 portant Code pétrolier, en cas de litiges, un accord à l’amiable est établi entre les deux permissionnaires. Tout de même, une distance limite est déjà définie pour ce cas. (cf. Tabl.n°5)

Enjeu 3 : Les défrichements des couvertures végétales pour la préparation des voies d’accès La préparation des voies d’accès permettant les passages des véhicules pourrait entraîner le morcellement des habitats et leur dégradation rapide par l’homme. Les activités sont limitées le plus que possible sur des savanes et sols nus. Mais, dans le cas où les lignes sismiques touchent des lots forestiers importants, malgré les mesures établies, cela met en danger l’écosystème du fait de la facilitation de l’accès dans ces milieux. Cet enjeu touche surtout le cas de la forêt de mangroves à Ambodibonara et la forêt dense sèche caducifoliée à Ambanja.

Enjeu 4 : Les nuisances liées aux bruits et vibrations La circulation des engins vont générer des bruits nouveaux dans la région. Cela pourrait entraîner un changement de comportements chez les villageois mais aussi surtout pour les bétails. De plus, durant l’acquisition proprement dite (AWD ou explosif) des faibles tremblements vont être ressentis dans les rayons d’une centaine de mètres. Tout cela va créer une atmosphère de panique aux occupants du secteur.

Enjeu 5 : La gestion des risques et des dangers générés par l’utilisation des engins A part les équipements utilisés pour l’acquisition sismique, des voitures ou d’autres matériels vont être utilisés. Les risques et des dangers occasionnés peuvent être d’ordre social et environnemental. De point de vue social, la circulation fréquente des engins dans la localité

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attire la curiosité et augmente ainsi les risques d’accidents de circulation. Le risque de la destruction des infrastructures routières est infime du fait que les routes et pistes sont aménagées de façon à permettre le passage de ces engins. De point de vue environnemental, des déversements des hydrocarbures sur le sol ou dans les eaux courantes, des perturbations de la faune sauvage sont parmi les dangers qui peuvent se présenter. Même si l’opération n’excède pas trois mois, les fumées générées par l’utilisation des engins et d’autres matériels utilisant l’hydrocarbure changera la qualité de l’air dans l’atmosphère. Le passage obligatoire des engins le long des axes sismiques provoquerait le tassement du sol. Cela changerait les caractéristiques physiques sur la bande de 4 mètres de large maximum rendant ainsi difficile sa remise en état.

Enjeu 6 : La gestion des déchets solides et des effluents Pour une activité soucieuse de l’environnement, la gestion des déchets et des effluents durant la campagne reste un défi pour le promoteur et ses employés sur le site ou dans la base vie. Il y a plusieurs types de déchets : les déchets solides et les déchets liquides ou effluents. Les déchets solides comprennent les déchets organiques biodégradables et les déchets non biodégradables. Les effluents comprennent les eaux usées et les huiles usagés. Les modes de stockage de ces déchets seront bien détaillés dans le cahier de charge environnemental (CCE). Si les modalités de stockage ne seront pas respectées, il y aura beaucoup de risque de contaminations de sol et des nappes phréatiques alimentant les puits et les ressources en eau de la population.

Enjeu 7 : Les litiges fonciers, empiètement sur des propriétés privées, droit de passage, indemnisation sur les récoltes Le passage exact des lignes sismiques ne sera connu qu’à l’issue de l’étape de reconnaissance faite par les permit-men qui sera réalisée en début d’opération. Les levés sismiques éviteront, cependant, toute construction, tombeaux, les structures d’intérêt socio-économique ou cultuel. Outre ces structures, comme toute opération linéaire, le programme pourrait empiéter des terres exploitées par des habitants ou des propriétés privées. Les problématiques se portent sur trois axes : les permissions de traverser la propriété ou le champ de culture ; les compensations des récoltes ; la destruction des aménagements (les clôtures des plantations, les canaux d’irrigation).

Enjeu 8 : Gestion des risques sur les maladies L’influence du projet sur l’économie de la Région met en jeu le domaine de la santé. Les maladies les plus risquées dans l’implantation d’un tel projet dans une Région sont la maladie sexuellement transmissible (MST). Beaucoup de personnes, les jeunes surtout, pourraient se livrer à la prostitution. Quant aux autres maladies, telles que les maladies respiratoires, les risques sont moindres du fait qu’aucune activité engendrant des émissions poussiéreuses n’est permanente.

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PARTIE III : ANALYSE DES IMPACTS

CHAPITRE I : IDENTIFICATION DES IMPACTS La première étape dans l’évaluation des impacts et des mesures d’atténuation et d’optimisation comprend un processus d’identification. La matrice simple utilisée dans cette identification consiste à cocher les cellules à impacts potentiels. Une cellule cochée signifie que l’activité présente un effet positif ou négatif sur la composante environnementale correspondante. Cette méthode permet une identification rapide et visuelle des impacts sur le milieu récepteur à chaque phase du projet.

I. MATRICE D’IDENTIFICATION

Tableau 9: Matrice simple d'identification des impacts

MILIEU PHYSIQUE MILIEU MILIEU HUMAIN BIOLOGIQUE PHASE Activité Sources d’impacts Sol Air Eau Pays Faune Flore Santé Sécu Fonci Econo s age rité er mie Phase préparatoire et 1 - Débarquement des engins dans X X 2 le port d’Antsiranana Phase de construction 3 4 - Présence des engins X X

- Bruit, gaz d’échappement lors X X X X des circulations des engins - Déversement accidentel X X X d’hydrocarbures - Défrichements et X X X X X débroussaillage - Circulation des engins et des X X X X X X personnes

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PHASE Activité Sources d’impacts Sol Air Eau Pays Faune Flore Santé Sécu Fonci Econo s age rité er mie Phase préparatoire et 1 - Aménagement des pistes X X X X X X X Phase de construction 2 3 - Terrassement X X X X X 4 - Emission de poussière X X X

- Déchets solides et liquides X X X X

- Emission des poussières X X - Emplacement des flags ou X X piquets le long des lignes et sur les points sources

Phase des travaux 5 - Présence de la base vie X X X X X 6 7 - Présence de camps mobile X X - Circulation des engins et des X X X X X personnes

- Déchets solides et liquides X X X X

- Déversements accidentels X X X X X d’hydrocarbures - Electrification du camp X X X

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PHASE Activité Sources d’impacts Sol Air Eau Pays Faune Flore Santé Sécu Fonci Econo s age rité er mie Phase des travaux 5 - Forage X X X 6 7 - Vibrations X X X

- Bruits des engins X X X X

- Compactage dynamique X

- Explosion des dynamites X X X

Phase de démobilisation, 8 - Emission des poussières X X 9 fermeture, réhabilitation - Bruits X X X X

- Circulations des véhicules X X X X X X

- Remise en état du milieu X X X X

1 : Acheminement des matériels et équipements 6 : Fonctionnement de camp de vie 2 : Travaux sur les voies d’accès 7 : Acquisition sismique proprement dite 3 : Levés topographiques et préparations des lignes sismiques 8 : Démobilisation des équipements 4 : Installation des camps de base et les différentes infrastructures 9: Réhabilitation du site et des campements 5 : Installation des dispositifs

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II. DESCRIPTION DES IMPACTS

Etape des activités Milieu récepteur Descriptions des impacts Phase préparatoire et de MILIEU PHYSIQUE - Des émissions atmosphériques (fumées d’échappement, poussières, bruits) sont générées par le construction débarquement et la circulation des engins venant du port d’Antsiranana. L’émission des poussières est plus importante sur les pistes secondaires accédant sur les zones d’acquisition sismique. Les travaux de réhabilitation et aménagement des pistes génèrent aussi des émissions. - Durant les travaux préparatoires, le risque de déversement des hydrocarbures suite à la circulation des engins et véhicules et l’éparpillement des déchets liquides et solides utilisés pendant les diverses constructions entravent à la propreté des eaux courantes et des nappes phréatiques par infiltration. - Sur le sol, la circulation fréquente des engins provoquera la compaction, la dégradation ou la destruction de sa partie superficielle. Cela pourra diminuer la perméabilité du sol et la difficulté ultérieure du labour. La stérilité du sol accentue l’action des eaux de ruissellement favorisant ainsi l’érosion des sols dans les zones de drainage. - L’arrivée de ces engins dans la localité change l’apparence du paysage. L’attroupement des engins sur les bordures des pistes pose un impact visuel suite à la dénaturation du paysage, surtout durant les temps des pluies. MILIEU BIOLOGIQUE - Le passage des engins peut avoir des répercussions sur la faune et flore le long des axes routiers. L’aménagement des pistes permettant aux passages des engins nécessitent parfois le défrichement et le débroussaillage conduisant à la perte de diversité floristique dans certaines zones touchées. Les émissions de poussières nuiront aux cultures rendant difficile leur développement. Les bruits émis lors des passages des camions nuiront aux animaux. Cela peut créer une panique augmentant ainsi le risque des accidents lors des traversées inopinées de certains animaux. - Les eaux contaminées par les déversements des hydrocarbures et des substances liquides indésirables empêchent la croissance normale des plantes et peuvent même être toxiques à ces dernières.

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Etape des activités Milieu récepteur Descriptions des impacts Phase préparatoire et de MILIEU HUMAIN - Sur le milieu humain le commencement du projet aura un impact positif sur l’économie de la région. construction Le projet génèrera de l’emploi pour la population locale, donc une augmentation de niveau de vie de certaines populations. Mais aussi, la présence du projet facilitera la création d’autres activités commerciales dans la région comme les hôtelleries, les salles de divertissements… - L’aménagement de certaines pistes facilitera la circulation et augmentera les échanges inter- fokontany et inter-communales. Cela conduit à une migration de la population dans la zone d’implantation du projet. - La libre circulation des personnes augmentera les risques des transmissions des maladies transmissibles. De même, la population n’est pas habituée à l’augmentation soudaine des trafics ce qui pourrait occasionner des accidents de circulation. - Le litige foncier qui pourrait se produire concerne l’équitabilité de l’indemnisation sur les récoltes détruites pour l’aménagement des voies d’accès et lignes sismiques.

Phase des travaux (levé MILIEU PHYSIQUE Comme déjà décrite auparavant, la circulation des engins et des personnes ainsi que les résultats de sismique) ces activités (fumées, déversements d’hydrocarbure, émission de poussières) nuiront à plusieurs composantes de l’environnement. - L’implantation de la base vie changera la fonction affectée au sol (exemple : champ de culture). La présence du campement ainsi que ses dépendances aura un impact visuel sur la localité (bâtiments, électrification). Son emplacement sur cet endroit augmentera la compacité du sol et rendra le travail ultérieur de la terre difficile. Durant le levé sismique, l’explosion des dynamites pourrait causer des bombements de la partie superficielle du sol ou bien engendrer même un trou. Et les tremblements causés par l’acquisition sismique peuvent affecter la structure des sols en les rendant fragiles aux risques naturels tels que les ravinements et les érosions.

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Etape des activités Milieu récepteur Descriptions des impacts Phase des travaux (levé MILIEU PHYSIQUE - L’impact sur les eaux de surface est essentiellement lié à l’utilisation dans les camps (base vie ou sismique) mobile) des produits susceptibles d’être entraînés par les eaux de ruissellement. Dans les milieux lentiques (lac, étangs), ces produits deviennent des sources de pollution permanente. Dans les milieux lotiques (rivière, cours d’eau), ces produits vont polluer les régions éloignées. Le bruit des émissions des ondes sismiques est le principal impact sur l’air du levé sismique. Mais aussi les diverses activités sur la base vie peuvent générer des facteurs polluant l’air. MILIEU BIOLOGIQUE - Les pressions sur le sol peuvent affecter les microorganismes et entraînent le changement de la structure du sol jusqu’à une certaine profondeur. Les trous de forage peuvent devenir un piège pour les animaux s’ils ne sont pas bien bouchés après les activités. - L’utilisation de compactage, le bruit de l’impact au sol du pilon d’acier, le bruit du moteur perturbent la faune dans la zone avoisinante. L’engin à chenille induit très peu de bruit à cause de sa lente vitesse de déplacement ce qui permettra à la faune de se réfugier dans un autre endroit quand l’intensité sonore commence à les perturber. - Le passage des lignes à l’intérieur des mangroves entraînent le piétinement des plantules et pourraient même nécessiter le déboisement. Cela va entraîner davantage la dégradation de cet écosystème et l’interruption du flux de marées. L’explosion de la dynamite peut entraîner l’obstruction des chenaux, empêchant ainsi la circulation normale de marées, ce qui altère l’hydrologie normale de la mangrove et la rend vulnérable à l’érosion. - En cas de pollution de la rivière ou un écosystème aquatique dans la zone d’étude par les activités entreprises durant cette campagne, les amphibiens sont fortement affectés parce qu’ils respirent par leur peau. - Durant les travaux, le risque d’incendie n’est jamais à écarter. MILIEU HUMAIN - Les bruits engendrés par les diverses activités sur le site provoquent des nuisances sonores pour la population environnante. De plus les émissions de poussières et des fumées augmentent les risques de maladies respiratoires. - Durant les périodes de levés sismiques, les employés seront beaucoup plus abondants sur le site ce qui amplifiera aussi les risques des maladies sexuellement transmissibles

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Etape des activités Milieu récepteur Descriptions des impacts Phase des travaux (levé MILIEU HUMAIN - Les explosions peuvent nuire à l’élevage bovin de la population qui se fait librement sans gardiennage sismique) dans les aires de pâturage. Les bruits et les vibrations font peur aux bétails et peuvent détériorer leur capacité de production. - Les explosions et les vibrations peuvent causer aussi des dégâts matériels tels que destructions des infrastructures environnantes qui peuvent être à valeurs culturelles, sacrées, ou tout simplement des habitations - Et les risques d’accidents de circulation vont aussi augmenter (surtout pour les enfants) vu que dans cette partie de la Grande Ile, les gens ont l’habitude de se détendre à l’extérieur, au bord de la route. - Sur l’économie, l’approvisionnement des denrées alimentaires sur le marché local va augmenter. Cela peut créer une pénurie et une augmentation spontanée des prix à la consommation.

Phase de fermeture et de MILIEU PHYSIQUE - L’émission des poussières, et les bruits, les risques de déversement des hydrocarbures durant la remise en état phase de démantèlement et de démobilisation des équipements et des infrastructures auront toujours des impacts sur le sol, l’eau et l’air. - Le démontage et la remise en état des sites de campement rendent au paysage son aspect plus ou moins naturel. - Les actions de remise en état (décompactions du sol, bouchage des trous de forage…) aident le milieu récepteur à retrouver son état naturel ou de se trouver à un niveau supérieur à leur état d’origine. MILIEU BIOLOGIQUE - L’arrêt des acquisitions sismiques permettra aux faunes et flores de retrouver en un environnement plus stable et sécurisé à leur développement et croissance. MILIEU HUMAIN - L’arrêt des activités entraîne la perte d’emploi pour les personnes qui sont recrutés dans le projet donc diminution du niveau de vie. - L’arrêt de la campagne permet aussi aux paysans de reprendre leurs activités agricoles.

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CHAPITRE II : EVALUATION DES IMPACTS I. CRITERES D’EVALUATION Cette évaluation consiste à déterminer l’intensité, la portée, la durée et l’importance des impacts probables qui affectent chaque composante de l’environnement.

I.1 – L’intensité Elle varie de forte à faible selon le degré de modification opérée sur une composante environnementale. L’intensité est « FORTE » si le changement est irréversible et si la modification est importante en diminuant ou en augmentant la qualité et l’utilisation de la composante affectée. Elle est « MOYENNE » si le changement est réversible et la modification est partielle sans entamer l’intégrité ou l’utilisation de la composante affectée. Et elle est « FAIBLE » si le changement est réversible avec une légère modification sur la qualité ou l’utilisation de la composante affectée.

I.2 – La portée La portée ou étendue mesure la superficie ou la proportion de la population affectée. La portée est « REGIONALE » si les sources d’impacts modifient la totalité ou une proportion importante de la composante et que cela est ressentie par tout l’ensemble de la population. Elle est « LOCALE » si la modification de la composante ne touche que le secteur d’intervention et qu’elle n’est ressentie que par la population environnante. Et elle est « PONCTUELLE » si la modification est très localisée au niveau d’une composante et qu’elle n’est perçue que par un nombre infime de la population.

I.3 – La durée La durée consiste en la période durant laquelle les changements sont ressentis ou perçus. La durée est « PERMANENTE » si le changement est perçu de façon continue ou intermittente mais régulière et persiste après le projet. Elle est « TEMPORAIRE » lorsque le changement se manifeste de façon continue et intermittente pendant une période du projet. Et elle est « OCCASIONNELLE » si l’impact se produit de façon intermittente pendant une période bien limitée et précise de l’exécution des travaux.

I.4 – L’importance L’importance des impacts est « MAJEURE » si les modifications de la composante est notoire et que les impacts mettent en danger la vie ou la survie des êtres vivants (hommes, faunes, flores). L’importance est « MOYENNE » si le changement est partiel et que cela ne met pas en danger les êtres vivants. Et elle est « MINEURE » lorsque les changements sont légèrement perçus et ne portent pas atteinte à la vie des êtres vivants.

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II. TABLEAUX D’EVALUATION II.1 – Phase préparatoire et phase d’installation Tableau 10: Grille d'évaluation des impacts durant la phase préparatoire et la phase de construction

Source d’impacts Critère INTENSITE PORTEE DUREE IMPORTANCE Composantes Bruits, poussières, gaz Air Forte Locale Temporaire Moyenne d’échappement Santé Moyenne Locale Temporaire Moyenne Déversements Eau Moyenne Ponctuelle Temporaire Mineure hydrocarbures, déchets liquides Circulation des engins Sol Forte Ponctuelle Temporaire Moyenne Circulation des Santé Forte Locale Permanente Moyenne personnes Défrichement, Paysage Faible Ponctuelle Temporaire Majeure Aménagement des pistes et terrassement Faune, flore Faible Ponctuelle Temporaire Mineure

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Commentaire

Le déplacement des engins depuis le port d’Antsiranana jusque dans les sites d’exploration pourrait s’accompagner des bruits anormalement élevés, de dégagement d’importante quantité de poussière et de fumées d’échappement dans l’atmosphère. Malgré une forte intensité de l’impact sur l’air, ils ne se produisent que pendant un temps relativement limités uniquement sur la zone traversée. Ce qui rend moyenne l’importance de ces impacts

L’impact à cause de déversement accidentel d’hydrocarbures demeure mineure du fait que les engins prévus pour l’étude sont tous dans un état neuf. Ces engins respectent les standards internationaux contre la pollution en ce qui concerne l’échappement et les moteurs. Cependant, le déversement des hydrocarbures le long de la route et de la piste est toujours possible et pourrait affecter les eaux souterraines par infiltrations en saison de pluie, mais d’étendue locale et de faible intensité.

La circulation des engins pourrait engendrer la compaction du sol. Certaines pistes empruntées comme voies d’accès pourraient avoir une fonction de production dans la vie quotidienne de la population. Vu qu’elle ne s’étend que sur une bande de 4 m de large au maximum, les impacts ne seront que localement de faible intensité à une durée limitée. Ce qui rend son importance moyenne.

Un tel projet emploie plusieurs personnes et favorisent aussi un mouvement de déplacement massif de la population. La circulation des personnes augmentent le risque de transmission des maladies sexuellement transmissibles (MST). Son intensité est forte parce que ce fléau serait une menace pour les jeunes représentés majoritairement dans la région. La présence d’une proportion de population contaminée par le VIH est une menace à l’ensemble de la population sur la région ce qui rend l’importance de cet impact majeure.

L’aménagement des pistes pourraient nécessiter le défrichement et le débroussaillage d’une certaine portion de couverture végétale. De tel impact reste d’importance mineure car l’aménagement ne touche que les pistes existantes. Le défrichement et le débroussaillage ne concerne ainsi que les bordures des pistes qui ne sont dans la plupart des cas que des savanes ou tout au plus des cultures. Ces formations ne constituent pas un habitat important pour la faune.

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II.2 – Phase des travaux

Tableau 11: Grille d'évaluation des impacts durant la phase des travaux

Source d’impacts Critère INTENSITE PORTEE DUREE IMPORTANCE Composantes Présence des Paysage Faible Locale Temporaire Mineure installations Circulation des engins Sécurité Moyenne Locale Temporaire Mineure Circulation des Santé Moyenne Locale Permanente Majeure personnes Déversements Eau Faible Ponctuelle Temporaire Mineure hydrocarbures Déchets solides et Sol Faible Ponctuelle Temporaire Mineure liquides Bruits, gaz, poussières Air Forte Locale Temporaire Majeure Vibration, forage Sol Forte Locale Permanente Majeure Compactage Sol Forte Locale Temporaire Moyenne dynamique, explosion dynamite Santé Faible Locale Temporaire Mineure

Faune Moyenne Locale Temporaire Mineure

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Commentaire

La présence des installations (base vie et camp mobile) aura un impact visuel. Cet impact sera temporaire et de faible intensité car il ne dure que durant la période du Projet. Alors la présence physique de ces installations est d’importance mineure. Ce sont les travaux de fonctionnement de la base vie qui pourraient induire des impacts importants.

Le déversement des hydrocarbures et des huiles usées lors des entretiens des véhicules dans la base vie ou bien dans les aires de stockage aura un impact ponctuel. Il y a risque de contamination des eaux par infiltration en saison de pluie. Ce genre de risque est mineur du fait que des dispositions de sécurité sont déjà prises pour éviter des tels incidents.

Il en est de même sur les risques de déversements des eaux usées dans la base vie, ou bien les éparpillements des déchets solides, leur intensité sera faible et ne présente qu’une faible importance. Ces impacts seront ponctuels et occasionnels parce que des mesures seront prises dès que des tels faits se produisent.

L’émission des poussières et de gaz d’échappement pourraient nuire à la santé de la population riveraine. Cela reste d’importance majeure parce que les bébés et les personnes vulnérables ainsi que les employés exposés directement à l’émission seront les principaux affectés. L’intensité est moyenne et la durée peut être permanente en cas de maladies respiratoires.

Comme déjà décrite auparavant, la circulation des personnes conduit à une propagation des maladies MST/SIDA. La réalisation des phases de travaux augmente davantage les risques de transmission vu que cette phase nécessite la présence sur la zone de tous les employés suivant leurs tâches respectives. Les circulations des personnes du projet sont réglementées, cependant les risques augmentent quand ces employés sont en dehors du site.

La circulation des engins favorise les accidents. Cependant l’importance est minime parce que la majorité de la population est déjà informée sur la signification des signalisations routières.

La vibration et le forage entraînent le changement de structures du sol. L’intensité de ces impacts est forte surtout quand les acquisitions touchent une topographie de faible résistance (pente,…), cela pourra entraîner un ravinement et érosion de la zone. Dans ce cas, l’impact est d’importance majeure.

L’impact de la perturbation des vibrations sur la faune serait d’une importance mineure du fait qu’une acquisition sismique ne dure pas longtemps.

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II.3 – Phase de fermeture – Phase de remise en état

Tableau 12: Grille d'évaluation durant la phase de fermeture et remise en état

Source d’impacts Critère INTENSITE PORTEE DUREE IMPORTANCE Composantes Bruits et émission des Air Forte Locale Occasionnelle Mineure poussières Circulation des Sécurité Faible Régionale Occasionnelle Mineure véhicules Activités de remise en Paysage Forte Locale Permanente Moyenne état Faune et végétation Moyenne Locale Permanente Moyenne Arrêt des activités Economie Forte Locale Permanente Moyenne

Commentaire

Les activités de fermeture telles que le démontage des infrastructures, remise en état du site… induiront l’émission de poussière et des bruits. Cependant, l’intensité de l’impact est forte localement mais d’importance mineure parce que des mesures d’atténuation sont déjà entreprises durant les travaux.

Les risques d’accidents sont quasi-nuls. Les replis de tous les matériels roulants provoqueront des faibles impacts comme l’émission des gaz d’échappement et des bruits. Cela reste d’importance mineure.

L’arrêt des activités du projet basculera le niveau de vie de certaines populations qui se sont habituées à une nouvelle vie durant la période du Projet.

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CHAPITRE III : MESURE DE MITIGATION I. LES MESURES DE MITIGATIONS Tableau 13: Mesures de mitigations des impacts négatifs

ENJEUX LISTE DES MESURE DE TECHNIQUE IMPACTS MITIGATIONS D’ESTIMATION NEGATIFS 6 Activités liées au - Mettre des pare-feu pour - Budget pour la mise en fonctionnement de la éviter les feux de brousse place des pare-feu et anti- base vie - Mettre des dispositifs anti- incendie. incendie : des extincteurs à l’intérieur et à l’extérieur des campements. - Emplacement de la base vie loin des habitations et loin des points d’eau ou des zones sensibles 1 ; 2 ; 7 Litiges fonciers ou sur - Signature d’entente avec - Budget pour les les indemnisations les des modalités de compensations des différentes pertes compensation pour les pertes : Coût de la perte propriétaires directement de valeur de la récolte sur affectés par les levés. la bande de 4m de large - Respects des distances limites autorisées 4 ; 5 - Risque de maladie - Prise en charge des - Budget sur les respiratoire du à populations malades suite à assurances maladies : l’émission de des incidents liés aux Coût des soins sanitaires poussières, gaz travaux d’acquisitions d’échappement - Arrosage du site pour - Nuisance sonore due diminuer les émissions de aux bruits poussières

5 Compaction du sol au - Enlever les matières niveau des champs de meubles avant tous travaux culture de terrassement et de les remettre après les travaux de remise en état 6 Déchets solides - Respect des indications prescrites sur les bacs à ordures 6 Déchets liquides et - Respect des périodes de huiles usagées collecte de ces types de déchets par une société accréditée dans le domaine

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Enjeux LISTE DES MESURE DE TECHNIQUE IMPACTS MITIGATIONS D’ESTIMATION NEGATIFS 5 Déversement des - Stocker les carburants dans hydrocarbures des réservoirs suivant les normes nationales ou celle de l’American Petroleum Institute (API) 8 Circulation des Sensibilisation de la - Budget pour la personnes population concernant les formation de la MST et SIDA population : 5 Accident dû à la - Utilisation de véhicule en - Budget pour la circulation des bon état de marche et bien formation de la véhicules et engins entretenue population et des vigiles - Intégration dans chaque véhicule d’un GPS avec enregistrement de données contrôlant la vitesse - Pénalisation des chauffeurs ne respectant pas les limites de vitesses - Formation de la population locale sur la signification des panneaux routiers le long des voies de desserte 4 Vibration et explosion - Respect des distances limites entre le point source et les infrastructures publiques et privées - Mesure de vibrations avec un sismographe numérique durant l’acquisition pour protéger les structures et les édifices 1 ; 3 Défrichement, - Priorisation de la création terrassement des voies d’accès dans les savanes - Eviter les zones sensibles du point de vue écologique COÛTS TOTAUX Somme des budgets

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Commentaire

Le choix de l’emplacement de la base vie est d’une importance cruciale pour la préservation de l’environnement. Pour la gestion des déchets solides, des différents bacs sont répartis dans les sites comme suit : bacs pour les cartons, les papiers et les vieux tissus ; bacs pour les déchets métalliques ; bacs pour les déchets en plastique ; bacs pour les verreries ; bacs pour les déchets spéciaux (pile, batterie, bidon de fiole…). Pour faciliter la mise en œuvre de la gestion des déchets, à part les indications écrites, les bacs seront différenciés à l’aide des couleurs. Pour éviter le déversement des déchets liquides et des huiles usagés, ils seront stockés dans des fûts scellés jusqu’au moment de leur collecte par une société accréditée. Pour éviter tous les impacts liés à la circulation des véhicules des limites maximales de vitesse sont établies comme suit : 20km/h dans les zones habitées, 40km/h sur les pistes, 70Km/h sur la route nationale (là où il n’y a pas d’habitations). La population locale doit être instruite pour s’intégrer dans la mise en œuvre d’un Projet respectueux de l’environnement. Elle recevra des formations sur la protection contre les maladies sexuellement transmissibles, sur les signalisations routières et les différents panneaux. Pour garder la structure et la fertilité des sols dans les champs de culture, l’aménagement d’un site de stockage de la terre meuble enlevée est suggéré. Ce site est aménagé de façon à ce qu’il ne soit pas exposé aux activités météoriques, ou bien à des eaux de ruissellement. Durant la phase de remise en état, la terre meuble sera remise à sa place et pourra faciliter la reprise des activités agricoles sur la terre. Le cahier de charge environnemental prescrit toutes les distances à respecter pendant la réalisation de la campagne. Les distances évoquées dans le tableau n°5 de ce rapport doivent être respectées. Et pour les aires de conservation, les levés sismiques sont réalisés à 2,5km à partir de la limite officielle du site. Pour la dernière colonne sur la technique d’estimation des actions de mitigation, la méthode citée ci-dessus est à titre d’exemple. Aucun chiffre ne peut encore être estimé qu’après l’établissement du profil environnemental pour chaque ligne sismique. Des permit-men sont en charge de réaliser ces profils environnementaux pour permettre d’avoir le tracé définitif des lignes sismiques. Cela ne peut être réalisé qu’après la sortie de cahier de charge environnemental. Dans ce cas, le coût est estimé par les permit-men et le promoteur lorsque le tracé sismique est défini. Toutefois, des canevas doivent être suivis pour assurer la légalité des estimations. Par exemple pour l’indemnisation des pertes sur la récolte, l’estimation se base sur le prix du produit sur le marché local.

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II. LES MESURES D’OPTIMISATION

Tableau 14: Mesures d'optimisation des impacts positifs

LISTE DES IMPACTS POSITIFS MESURE D’OPTIMISATIONS - Création d’emplois - Formation des mains d’œuvre locales - Bénéfices dans l’économie locale - Collaboration entre le Promoteur et la population locale dans des projets sociaux et latéraux - Favoriser la production locale Ouverture et réhabilitation des routes - Sensibilisation des usagers des infrastructures routières dans l’entretien des routes - Création de comité de surveillance de l’usage de la route - Renfort de l’application des barrières de pluies Perspective de production de pétrole - Formation des techniciens locaux - Préparation des infrastructures locales pour la réception de la continuité du projet dans l’avenir Volonté de la population pour la bonne - Respect par le Promoteur et des Entreprises des mise en œuvre du projet jours interdits dans la localité - Respects des lieux sacrés

Commentaire

L’implantation d’un tel Projet dans une Région est toujours une source d’emplois directes ou par activités connexes pour la population locale. Le projet envisage de recruter 90% de ses employés du personnel malgache davantage local selon la disponibilité des personnes qualifiées. Les mains d’œuvres et les vigiles seront d’office des gens de la localité qui recevront les formations sur place.

L’aménagement des pistes offrira à la localité une opportunité de réhabilitations des infrastructures routières existantes. Dans la zone d’étude, l’utilisation des pistes existantes sera priorisée. Cela permettra l’ouverture et la liaison entre les Communes et Fokontany pendant quelques années.

Un Projet de prospection pétrolière est un projet à long terme. La Région, voire le Pays même doit se préparer pour recevoir les infrastructures relatives aux productions pétrolières. A long terme, la production de pétrole reste pour un Pays producteur de pétrole, le premier moteur de développement économique.

Et pour préserver l’ambition de la population pour faire développer leur Région par l’implantation du Projet dans leur localité, le Promoteur et les différentes Entreprises contractantes doivent garder une bonne image de leur présence dans la zone surtout face aux respects des différents « Fady » ou interdits.

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CHAPITRE IV : ANALYSE DES RISQUES ET DES DANGERS I. METHODOLOGIE DE L’ANALYSE DES RISQUES ET DES DANGERS L’analyse des risques est une démarche permettant d’évaluer les risques associés à une contamination ou une perturbation de l’environnement suite à des activités menés sur ce dernier. Ces risques peuvent avoir des impacts néfastes sur les humains et l’environnement. Quatre critères sont définis dans cette évaluation de risque : certain, probable, peu probable, très peu probable - Le risque est « certain » lorsque les impacts sur les humains et l’environnement sont néfastes et pourraient être irréversible. - Le risque est cependant « probable » si les impacts se présentent à un niveau notable mais ne porte pas atteinte à la vie ou à la survie des êtres vivants. - Il est « peu probable » quand les impacts dus aux activités menées sur le lieu se manifestent faiblement et qu’ils sont bien maîtrisables. - Et le risque est « très peu probable » lorsque les impacts sont à peine perçu et ne présentent aucun effet sur les humains et l’environnement.

II. GRILLE D’EVALUATION DES RISQUES Tableau 15: Probabilités des risques

Impacts Probabilité de risque SUR LE MILIEU PHYSIQUE Compaction et tassement du sol Probable Déstructuration du sol par les vibrations et explosions Certain Déversements hydrocarbures Peu probable Déchets liquides et déchets solides Peu probable Pollution atmosphérique par les bruits, gaz Probable d’échappement, poussière Contamination des eaux par infiltration Probable Dénaturation du paysage Probable SUR LE MILIEU BIOLOGIQUE Perte d’habitat des faunes due à la pollution de Très peu probable l’écosystème Accident Peu probable Perte des richesses floristiques à cause des activités Probable sismiques SUR LE MILIEU HUMAIN Accident Peu probable Nuisance sonore à cause des explosions et Probable compactage dynamique Création d’emploi dans la région générée par le Certain projet Pénuries de produits sur le marché local Certain Maladies respiratoires Peu probable Propagation des MST/SIDA Certain Perte des sites culturels et sacrés Très peu probable

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Commentaire

Sur le milieu physique, le changement de structure de sol lié aux activités d’acquisition sismique sera inévitable. Le risque que cela se produise est ainsi très élevé. Contrairement aux problèmes de pollutions sur le milieu physique qui pourront être limités grâce à l’application des mesures d’atténuation.

Sur le milieu biologique, l’écosystème et l’habitat sont les garants de survie de la faune et de la flore. La perturbation de l’écosystème donc de l’habitat met en danger la faune. L’interdiction par la loi d’effectuer les acquisitions sismiques dans les zones sensibles diminue significativement les risques qu’encourent les espèces fauniques et floristiques.

Le milieu humain est le plus exposé aux différents dangers relatifs à l’acquisition sismique. A cause de l’influence de la Région suite à l’implantation du Projet, elle fait face à un fléau de migration. Cette hausse d’échange et de circulation de personnes met la Région en danger face aux problèmes de propagation des maladies MST/SIDA. Cette situation met aussi la Région face une possibilité de pénurie alimentaire parce que la production n’est pas destinée pour cette cause.

Le risque de destruction des infrastructures (habitation, monuments…) est très peu probable parce que les distances réglementaires (Tabl n°5) sont déjà prescrites, séparant le point source et ces infrastructures.

CHAPITRE V : PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DU PROJET Ce dernier chapitre présente le Plan de Gestion Environnementale et Sociale du Projet d’acquisition sismique complémentaire pour cette campagne de 2013. Le PGEP a pour objectif principal de présenter les activités de surveillance et de suivi proposées pour la mise en œuvre des mesures environnementales préconisées dans l’EIE du projet, en vérifier les résultats et en évaluer la justesse. Un profil environnemental de chaque ligne sismique est effectué dès que les lignes seront localisées et physiquement marquées.

I. INTEGRATION DU PROJET SUR LE MILIEU LOCAL Dans un tel projet, le promoteur doit impérativement établir des dispositions rigoureuses sur le plan social, santé, sécurité et environnement qui entrent dans le cadre de sa politique environnementale.

I.1 – Le plan social et environnemental Pour une bonne intégration du Projet, le respect des « Fady » et des lieux sacrés est indispensable. Certaines cérémonies sont obligatoires avant de débuter les travaux d’acquisition dans certaines zones. Elles seront déterminées avec les autorités locales et le chef traditionnel impliqué.

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Sur le plan agricole, le Promoteur indemnisera toutes personnes ou Société perdant leurs cultures. Un accord devra être écrit et signé par les responsables des deux parties (Promoteur et Agriculteur), puis visé par les autorités compétentes.

Pour les éleveurs, le calendrier de passage des équipes d’acquisition leur est communiqué pour qu’ils puissent prendre les mesures adéquates pour leurs troupeaux.

Dans tous les chefs-lieux des communes seront déposés des cahiers de plaintes. Ces cahiers permettront aux personnes affectées de faire des réclamations. Les plaintes seront prélevées régulièrement par un représentant du Promoteur et seront intégrées dans le programme d’atténuation des impacts.

Sur le plan environnemental, le Promoteur doit s’engager à assurer la mise en œuvre d’opérations respectueuses de l’environnement. La société, ses filiales et ses employés s’efforcent de travailler en harmonie avec l’environnement dans lequel ils travaillent.

I.2 - Santé et Sécurité Le Promoteur doit avoir une politique environnementale pour le maintien des systèmes de travail sûrs dans un environnement sûr et sain pour tous les employés, filiales et sous-traitants. De ce fait un plan de santé-sécurité sera établi et intégrera : - Les mesures de protection des employés en fonction des risques existants ; - Les mesures à prendre en cas d’accident ; - Les soins de santé disponibles sur place ; - La prise en charge en cas d’incidents - ….

II. PROGRAMME DE SURVEILLANCE ET DE SUIVI Une équipe de surveillance et de suivi assurera le suivi de la mise en œuvre du PGEP. Elle sera la même que celle qui réalisera le profil environnemental des lignes sismiques. Le rapport de surveillance et de suivi contiendra : - Un résumé des activités menées, - Le niveau d’application du PGEP par les entreprises ; - Les mesures de compensations en cas de perte de culture, - Les mesures de compensation en cas de destruction d’habitations, - Un recueil des incidents et des accidents, - Une synthèse du contenu des cahiers de plaintes.

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III. PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE Le Plan de gestion Environnementale reprend en un seul tableau les impacts, les mesures d’atténuation qui y sont reliés, les éléments du programme de surveillance et de suivi, les responsabilités de mise en œuvre des mesures et de leur suivi et contrôle. Dans ce tableau sont aussi inclus les indicateurs objectivement vérifiables (IOV) et les moyens de vérification (MDV). La seule hypothèse qui pourrait entraver à la bonne mise en œuvre de ce PGEP est le passage cyclonique ou un long moment de pluies.

Impacts potentiels Composante Mesures Programme de surveillance Responsables IOV MDV environnem environnementales et de suivi entale Applicatio Suivi et affectée n contrôle

PHASE PREPARATOIRE ET PHASE D’INSTALLATION

Nuisance par les bruits, Air - Utilisation de véhicules- Mesure d’intensité sonore Entreprise Promoteur Décibelmètre Véhicule émettant moins de gaz, poussières Santé en bon état de marche- Contrôle de la santé des ONE pour la prise de 85 dBA en fonctionnement et bien entretenus personnes vulnérables l’intensité sonore normal (bébé, asthmatique) Nombre de véhicules en bon état

Pollutions dus aux Eau Utilisation de voiture en Contrôle et entretien de Entreprise Promoteur Quantité d’huile Rapport de contrôle : 100% déversements Sol bon état de marche tous les véhicules CTD ou de carburants des véhicules négatifs d’hydrocarbure en fuite

Accident lié à la circulation Sécurité - Intégration d’un GPS- Contrôle journalier de Entreprise Promoteur Nombre de Rapport : 100% des véhicules des engins dans chaque véhicule chaque véhicule ONE personne contrôlés et entretenus ; - Formation de la- Séance de formation de la présente à la 100% des chauffeurs informés population sur les population locale Fiche de présence lors de la séance de panneaux routiers séance de formation - Respect des limites de formation vitesse

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Impacts potentiels Composante Mesures Programme de surveillance Responsables IOV MDV environnem environnementales et de suivi entale Applicatio Suivi et affectée n Contrôle

PHASE DES TRAVAUX

Nuisances sonores à cause Santé Maintenance régulière Vérification rigoureuse de Entreprise Promoteur Nombre de 100% des véhicules en bon des engins motorisés, liées Faune des véhicules l’état des engins de véhicule en bon état avant les travaux aux explosions et vibrations Mesure des vibrations l’Entreprise avant les état au Relevé des intensités de à l’aide de travaux commencement vibrations et des intensités sismographe Contrôle de l’intensité des du Projet sonores vibrations Nombre de Mesure de l’intensité décibelmetres sonore utilisés

Propagation de MST/SIDA Santé Sensibilisation de la Organisation d’une séance Entreprise Promoteur Nombre de la Fiche de présence signée population pour la de HSE CTD population Disponibilité facile des lutte contre ces Formation sur les formée préservatifs

maladies différentes méthodes de protection Quantité de préservatifs disponibles

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Impacts potentiels Composante Mesures Programme de surveillance Responsables IOV MDV environnem environnementales et de suivi entale Applicatio Suivi et affectée n Contrôle

Pollution par déversement Sol Choix de localisation Vérification de la Entreprise Promoteur Distance de la Absence des points d’eau ou hydrocarbure Eau de la base vie performance du système de CTD base vie par zones sensibles aux Contamination par rejets traitement des eaux ONE rapport aux zones environnants immédiats de la liquides et les déchets sensibles base vie solides Mise en place d’une Contamination par les unité de traitement déchets solides des eaux usées

Respect des normes de Contrôle de conformité des Superficie de PV de contrôle avec 100% stockage des sites de stockage et l’aire de stockage d’application des mesures carburants d’entretien construite

Mise en place d’un Inspection du système de Quantités de Présence des différents bacs système de gestion des gestion des déchets déchets générés pour chaque type de déchets déchets par tri et en dehors des solides récupération des bacs déchets divers

Création d’une aire Manifestation de Superficie de PV de contrôle de l’aire d’entretien des récupération et stockage l’aire d’entretien d’entretien véhicules étanche avec des huiles usées respectant les récupération et normes traitement des eaux

contaminées

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Impacts potentiels Composante Mesures Programme de surveillance Responsables IOV MDV environnem environnementales et de suivi entale Applicatio Suivi et affectée n Contrôle

Ravinement, ruissellement Sol Eviter les terrains à Remise en état du site à la Entreprise Promoteur Pourcentage Rapport de suivi et contrôle Paysage forte pente fin des activités CTD d’application des Respecter les ONE mesures dans le aménagements cahier de charge recommandés sur les points noirs

Ecrasement de la végétation Flore Eviter autant que Surveillance et suivi des Entreprise Promoteur Pourcentage Rapport de suivi et contrôle par les travailleurs et le possible les zones travaux dans les zones CTD d’application des passage des câbles sensibles sensibles directives Eviter les sismiques mentionnées défrichements et abattage des arbres dans le CCE

supérieurs à 10 cm de diamètre pour la pose des câbles Prioriser les voies d’accès dans les savanes et les voies existantes

Accident lié à la circulation Sécurité Utilisation de véhicules Entretien fréquent des Entreprise Promoteur Taux d’utilisation Rapport de contrôle des des véhicules en bon état de marche véhicules CTD du GPS pour véhicules chaque véhicume

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Impacts potentiels Composante Mesures Programme de surveillance Responsables IOV MDV environnem environnementales et de suivi entale Applicatio Suivi et affectée n Contrôle

Intégration de GPS Contrôle journalier des Nombre Papier attestant la formation dans chaque véhicule véhicules d’attestation de des vigiles Séance de formation des formation des vigiles avant le début de la Promoteur vigiles Formation des vigiles campagne Entreprise CTD sur les mesures et Enregistrement de cahier sécurités des plaintes

Perte de récoltes Economie Eviter autant que Vérification de nombre de Promoteur ONE Quantité de Surface récoltée possibles les champs personnes à compenser CTD production endommagée sur une largeur de culture Enregistrement des cahiers perdue de 4m maximum Mesure de de plaintes compensation en cas de dégâts et pertes

Perturbation des lieux de Social Information des Information des Entreprise Promoteur Nombre de zébus Fiche d’enregistrement pâturage des bétails éleveurs du lieu et la propriétaires en temps et CTD dispersés durée des travaux lieu d’acquisition avant le démarrage effectif des travaux Enregistrement de nombre de bétails des éleveurs concernés

Inflation des prix des Economie Information sur les prix Comparaison des prix sur le Entreprise Promoteur Quantité Fourchette de prix des produits locaux normaux des produits marché local d’approvisionnem produits dans le marché local locaux ent sur le marché avant le Projet local

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Impacts potentiels Composante Mesures Programme de surveillance Responsables IOV MDV environnem environnementales et de suivi entale Applicatio Suivi et affectée n Contrôle

PHASE DE FERMETURE ET DE REMISE EN ETAT

Emission de poussière, Social Limiter les actions Descente sur le site pour Entreprise Promoteur Travaux de Site remis en état bruits liés au démontage causant l’émission des vérification du respect des CTD remise en état des infrastructures poussières et des consignes sur le démontage bruits des infrastructures

Activité de remise en état Environnem Favoriser les actions Tenir compte des analyses Entreprise Promoteur Campagne d’audit Rapport d’audit ent d’intégration du milieu de l’état initial de la zone ONE environnemental d’environnemental à un niveau égal ou d’étude CTD supérieur à son état initial

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CONCLUSION Ces vingt dernières années, la prospection de pétrole à Madagascar a connu un développement remarquable. Les activités d’exploration dans le boc 1101 remontent au début de XXe siècle. Après un contrat de partage de production établi entre le Représentant de l’Etat (OMNIS) et l’initiateur du projet (Promoteur), une opération d’exploration pétrolière par acquisition sismique complémentaire 2D sera menée dans ce périmètre contractuel. Suivant la loi en vigueur à Madagascar, décrit dans l’annexe I du décret n° 200-167 du 03 février 2004 relatif à la mise en compatibilité des investissements avec l’environnement (MECIE), un projet d’exploration du pétrole utilisant la méthode sismique est sujet à une EIE.

Les campagnes sismiques déjà menées dans les bassins sédimentaires d’Ambilobe et Cap d’Ambre, entre lesquels est limité le bloc 1101, promettent une ressource pétrolière. Une campagne complémentaire permet de justifier davantage cette hypothèse avant de procéder à l’étape suivante qu’est la prospection par la méthode de forage. En dessus de tout, les activités pétrolières sont qualifiées comme synonymes de la destruction et de la contamination de l’environnement, ainsi que de la perte des moyens de subsistance de la population. L’inversion de cette image en tant qu’activités destructrices de l’environnement en image d’activités respectueuses de l’environnement est le rôle de cette étude d’impact environnemental complémentaire.

Cette étude d’impact environnemental complémentaire a conduit à la description de toutes les composantes de l’environnement touchées et menacées par le projet. Les dix lignes sismiques constituant le programme ferme North Antso et le programme optionnel Ankaramy traversent dans différents types d’écosystèmes. Les méthodes d’acquisition utilisées sont la compaction par AWD pour les zones facilement accessibles et le mini-explosif dans les endroits inaccessibles par le véhicule à chenille. Des zones pertinentes ont été relevées sur les passages des lignes ou environnant les lignes. Ce sont les mangroves, les forêts ripicoles, les forêts secondaires, les zones humides. Les champs de cultures et les plantations constituent des zones d’importances socio-éconnomiques. Et les sites sacrés ainsi que les lieux de cultes représentent une valeur incomparable pour la population.

Pour préserver les richesses biologiques et les richesses culturelles de certains types d’écosystèmes, les lignes sismiques évitent autant que possible les milieux pertinents. Le passage des lignes sismiques est conduit autant que possible dans les savanes et les milieux dégradés. Bien que les méthodes d’acquisition sismique on shore présentent moins de dangers sur l’environnement et que le milieu autorisé à faire des acquisitions est limité, des mesures d’atténuation sont proposées pour éviter et/ou compenser tous les impacts du Projet sur le milieu naturel et social. Pour la bonne mise en œuvre d’un Projet respectueux de l’environnement un Plan de Gestion Environnemental du Projet (PGEP) est établi pour présenter en une grande ligne toutes les activités de surveillance et de suivi de l’application des mesures environnementales préconisées.

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Jusqu’à présent aucun gisement de pétrole dans la Grande Ile n’est en phase d’exploitation à part Tsimiroro qui est en phase de Projet pilote. Cependant la présence de pétrole dans le sous-sol de Malgache est bien prouvée. Mais la taille du gisement et le coût de son extraction rendent son exploitation non rentable. Alors, des études de préfaisabilité pourraient être effectuées pour l’estimation du gisement. Et avec l’explosion du prix du baril, cela pourrait bien, par conséquent, faire de la Grande Ile, un producteur de pétrole dans l’avenir, un des facteurs pour son développement économique.

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Références bibliographiques 1) Critical ecosystem Partenership Fund (Déc. 2000). Ecosystème de Madagascar dans la zone prioritaire de biodiversité de la zone de Madagascar et des Iles de l’Océan Indien. Version finale. 27p. 2) GLW Conseil (Juillet 2008). Etude d’impact environnemental du programme d’exploration pétrolière par acquisition sismique dans le bloc 1101. Rapport final. 186p. 3) L’association IRESA (Nov.2012). Nouvel eldorado des compagnies minières et pétrolières. 51p. 4) OMNIS (Sept. 2012). Les activités pétrolières à Madagascar. Journée du Pétrole Amont 5) PAULUS C. (Sept. 2006). Filtrage des données sismiques multicomposantes et estimation de la polarisation. Thèse de Doctorat de l’Institut National de la Polytechnique de Grenoble. Spécialité : « Signal, Image, Parole et Télécom ». 156p. 6) SEGALEN P. (1956). Les principaux groupes de sols de Nord –Ouest de Madagascar. Sixième Congrès de la Science du sol. Paris. p.561-565 7) Someah (Juillet 2013). Description du programme complémentaire. Etude d’impact environnemental complémentaire pour le programme sismique additionnel 8) Someah Groupe Artelia (Fév.2012). Etude d’Impact Environnemental. Programme d’Acquisition Sismique 2D, Bloc 1101, Ambilobe Madagascar. Rapport principal. 175p.

Références réglementaires 9) Charte de l’Environnement malgache 10) Décret MECIE 11) Code pétrolier 12) Code minier 13) Code sur les Aires protégées 14) Loi forestière 15) Code de l’eau 16) Charte routière

Guide 17) Guide sectoriel pour la réalisation d’une étude d’impact environnemental d’un projet d’opération pétrolier « amont » 18) Plan Communal de Développement (PCD), Commune rurale Maromandia, 2012 19) Tableau de bord environnemental, Région DIANA (TBE_DIANA, 2005) 20) Tableau de bord environnemental, Région Sofian (TBE_Sofia, 2009)

Webographie 21) Madatana.com/article-genealogie-des-rois-sakalava.php 22) Les royaumes Sakalava Bemihisatra de la Côte Nord-Ouest de Madagascar, 1927 dans www.fonds-patrimoniaux.mg 23) [email protected]

Support cartographique - BD 500 FTM - BD Someah - Google Earth ; SAPM

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ANNEXES

Annexe I : Analyses in-situ des caractères physico-chimique et biologique de l’eau Localisation pH Conductivité (µS) DBO (mg/l) Observation (Température, heure, temps) Puits Ambatoharanana 7,94 157 3,5 30°C, 11h, Beau temps Rivière Mahamasina 7,58 78 4,5 26°C, 15h, Beau temps Rivière Mananjeba 7,70 76 2,6 30°C, 14h, Beau temps Cours d’eau dans un bassin 8 18 3,8 24,4°C, 15h, un peu nuageux versant (route vers Bemanevika) Rivière Andranomalaza 7,5 3 3,2 31,5°C, 13h, Beau temps

Annexe II : Le questionnaire lors des enquêtes au niveau des villages et Fokontany Question 1 : - Nombre de la population - Taille de ménage - Ethnie majoritaire - Principale production Question 2 : Socio-économique - Type de culture - Calendrier agricole - Destination de produits - Rendements Question 3 : Infrastructures - Types - Etats Question 4 : Us et Coutumes - Fadin-tany - Fadin-drazana - Rituel - Calendrier Le questionnaire élaboré est de l’ordre socio-économique. Pour cette mission, les réunions et enquêtes effectuées se sont limitées sur l’information de la population concernant le projet. La prise de l’opinion publique sur la réalisation du projet sera faite ultérieurement par le promoteur et ses différents soustraitants.

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Résultats d’enquête : Cas de la Commune Ankatafa Vaovao Ankatafa Vaovao est la nouvelle commune en remplacement à l’ancienne Ankatafa ravagée par le cyclone Gafilo en 2009. QUESTIONS RESULTATS Question1 Nombre de Fokontany 5 Fokontany : Ankatafa Centre, Ankazotelo Vaovao, Mevarivorivo, Amparaha, Mahalony Nombre de population/ Taille de ménage Nombre de population dans l’ancien village > Nb population Ankatafa Vaovao Ethnie majoritaire Cosmopolites : Sakalava, Betsileo, Antemoro, Tsimihety, Antakarana Question 2 : Socio-économique Type de production Cultures de rente : cacao, café Cultures de manioc, maïs, patate, bananes Rizicultures Cultures maraichères : tomates, cocombre… Pêche Elevage bovin Calendrier agricole Riziculture : récolte Mai-Juin Destination de produits Ambanja Rendements Riz : 270 daba/ha Question 3 : Infrastructures Types Route : Secondaire carrossable toute l’année Ecole : 1 EPP pour chaque Fokontany Etats Acceptable Question 4 : Us et Coutume Fadin-tany Sakalava : Mardi : jour interdit Fadin-drazana Interdiction de consommer de la viande de porc Rituel Selon les ethnies : Antakarana, Sakalava

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Annexe III : Planche photographique

Investigation socio-économique : Entretien avec le Président Fokontany Ampapamena (à gauche), entretien avec le Maire de Bemanevika (à droite)

Réunion d’information dans la Commune rurale de Maromandia

Investigations environnementales

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Annexe IV : Fiche de présence de la consultation publique dans la Commune Rurale Maromandia

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Interprétation de la fiche de présence

FICHE DE PRESENCE

Date : 18 Juin 2013

Lieu : Salle de Réunion Commune Maromandia

Objet : Réunion d’information sur le programme d’exploration pétrolière onshore

Etude d’Impact Environnemental (EIE)

Nom Profession Signature

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Auteur : RABARIVELO Solofonomenjanahary Bakoly Adresse : Villa NALA 47 Rue Andiandahifotsy, Mandrosoa Ambohijatovo ; Tél : 03312 678 34 Adresse mail : [email protected] Titre : « ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL COMPLEMENTAIRE D’UN PROGRAMME D’ACQUISITION SISMIQUE ADDITIONNEL DANS LE NORD DE MADAGASCAR » Nombre de pages : 99 Nombre de tableaux : 15 Nombre de figures : 25 Nombre d’annexe : 04

RESUME

Les bassins sédimentaires malgaches dont les bassins de Cap d’Ambre et d’Ambilobe où se trouve le bloc 1101, sont reconnus receler des ressources en hydrocarbures. Après plusieurs travaux de prospection pour l’estimation de la qualité et de la quantité des hydrocarbures dans la roche réservoir, le Permissionnaire décide de faire une campagne sismique additionnelle sur le bloc. Mais les activités relatives à cette recherche engendrent plusieurs impacts tant négatifs que positifs. Une étude d’impact environnemental complémentaire est ainsi indispensable, sujet du présent rapport. Ceux d’ordre majeur concernent les risques de compaction du sol, la pollution du milieu physique, la perturbation de l’équilibre écosystèmique, la création d’emplois et la propagation des MST/SIDA. Des mesures sont alors préconisées dans le but d’atténuer les impacts négatifs et de renforcer ceux positifs. Elles sont axées sur la protection du sol, sur la gestion des déchets et des émissions, sur la formation et la sensibilisation de la population. La concrétisation de ces mesures environnementales se trouve dans le Plan de Gestion Environnemental du Projet dont la réalisation relève de plusieurs entités. Mots-clés : Acquisition sismique 2D additionnel – Méthode AWD et mini-explosifs – Zones sensibles – Impacts environnementaux – Mesures d’atténuation

SUMMARY

The malagasy’s sedimentary basins of which Cape Ambre and Ambilobe where is located the block 1101, are recognized to hold hydrocarbon resources. After several work of exploration to estimate the quality and quantity of hydrocarbons in the reservoir rock, the Permissionnar decided to make a campaign additional seismic on the block. But the activities relating to this research generate multiple impacts both positive and negative. An environmental impact assessment complementary is indispensable, the subject of the present report. Those of major order concern risks of soil compaction, the pollution of the physical areas, the disturbance of the ecosystem balance, the creation of jobs and the spread of IST/AIDS. The measures are then recommended for the purpose of mitigating the negative impacts and enhance positive ones. They are focused on the protection of the soil, on the management of waste and emissions, on the training and sawareness of the population. The realization of these environmental measures is located in the Environmental Management Plan of the project of which several entities take parts on. Keywords: Additional 2D seismic acquisition – AWD method and mini-explosive – Sensible area – Environmental impact – Mitigation measure

Encadreurs :

- Monsieur RAKOTOBE Henri, Maître de Conférences, Encadreur pédagogique - Monsieur RALAMBOMANANA Sandy, Directeur Adjoint de Someah Groupe ARTELIA, Encadreur professionnel. - Monsieur RALAMBOMANANA Haja, Chef de Projet Environnement à Someah Conseils, Encadreur professionnel