UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION DU DIPLOME D’INGENIEUR EN SCIENCES

AGRONOMIQUES

FORESTERIE - DEVELOPPEMENT - ENVIRONNEMENT Promotion RAITRA (1998-2003) ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL DU PROGRAMME DE FORAGE D’EXPLORATION PETROLIERE DU BLOC 1101 Anjanozano - BEMANEVIKA

Présenté par : ANDRIANARISOA Lalaina Soutenu le 17 Juin 2016

Devant le jury composé de : Président : Docteur RABEMANANJARA Zo Hasina Tuteur : Docteur RAZAFINTSALAMA Manitra Harison Examinateurs : Docteur RABEFARIHY Andriantsoa Tahiry Madame RAMARIJAONA Mbolatiana

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION DU DIPLOME D’INGENIEUR EN SCIENCES

AGRONOMIQUES

FORESTERIE - DEVELOPPEMENT - ENVIRONNEMENT Promotion RAITRA (1998-2003)

ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL DU PROGRAMME DE FORAGE D’EXPLORATION PETROLIERE DU BLOC 1101 Anjanozano - BEMANEVIKA

Présenté par : ANDRIANARISOA Lalaina Soutenu le 17 Juin 2016

Devant le jury composé de : Président : Docteur RABEMANANJARA Zo Hasina Tuteur : Docteur RAZAFINTSALAMA Manitra Harison Examinateurs : Docteur RABEFARIHY Andriantsoa Tahiry Madame RAMARIJAONA Mbolatiana

REMERCIEMENTS

Ce mémoire n’aurait jamais vu le jour sans la bénédiction de Dieu. Je le dédie à ma mère pour son amour, à mes enfants qui sont mes sources éternelles d’inspiration et de motivation. Mes vifs remerciements s’adressent à : Monsieur RABEMANANJARA Zo Hasina, enseignant-chercheur à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, Chef du Département des Eaux et Forêts à l’ESSA, pour l’honneur qu’il nous fait de présider ce présent mémoire. Veuillez accepter mes humbles remerciements. Monsieur RAZAFINTSALAMA Manitra Harison, pour avoir accepté la lourde tâche d’être mon encadreur et pour m’avoir accompagné le long de ce travail. J’ai énormément profité de sa patience, de sa rigueur scientifique et de sa fermeté. Qu’il trouve ici l’expression de ma profonde gratitude. Monsieur RABEFARIHY Andriantsoa Tahiry, qui, malgré ses innombrables occupations, m’a donné l’honneur d’intervenir en tant qu’examinateur de ce travail. Veuillez recueillir mes profonds remerciements. Madame RAMARIJAONA Mbolatiana, Assistante Personnelle de EAX, pour l’honneur qu’elle fait d’accepter de siéger parmi les membres de jury et d’avoir prodigué conseils et support technique dans toutes les phases de réalisation du travail. Veuillez recevoir mes profonds remerciements. La Société EAX pour ses appuis techniques et financiers. Toute la population locale du fokontany Anjanozano pour leur disponibilité et leur collaboration permanente. La grande famille du Département des Eaux et Forêts de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques Tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce présent mémoire.

Merci à tous.

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RESUME East African Exploration Ltd (EAX) prévoit de réaliser une activité de forage d'exploration pétrolière dans le Bloc 1101, au Nord de , à Bemanevika. Encore appelé bloc, c’est une zone géographique délimitée dans laquelle EAX est autorisée par l'Etat Malgache, à conduire des investigations pour identifier la présence de pétrole ou de gaz dans le sous-sol, et d'en exploiter les gisements le cas échéant. La présente Etude d’Impact Environnemental et Social (EIES) a été préparée pour apporter une connaissance des enjeux environnementaux associés à la mise en œuvre du programme de forage. Cette EIES concerne le forage du puits à Anjanozano, commune de Bemanevika, seule la phase préparatoire a été évaluée, le forage proprement dit n’ayant pas encore eu lieu; toute autre activité future d’exploration ferait l’objet d’une autre EIE spécifique. L’étude repose sur trois principales hypothèses et qui sont respectivement les impacts sur le plan écologique ainsi que les impacts sociaux (axés sur la santé) et économiques du projet de forage. Dans le cadre de la recherche, deux principales méthodes ont été adoptées. Il s’agit de la méthode d’évaluation des impacts accompagnée de l’approche d’analyse comparative entre les temps T0 avant le projet et le temps T1 après les interventions (forage d’exploration). Le présent travail va démontrer si les impacts négatifs sur le plan écologique sont sérieux. Les pertes en biodiversité, traduites par la disparition des espèces floristiques à valeur écologique et économique importantes, la perturbation de l’habitat d’espèces faunistiques à écologie et biologie particulières dans la zone, les pertes en surface forestière, le taux d’érosion sont parmi les impacts négatifs importants à identifier. Sur le plan social, le programme peut constituer un risque sur la santé de la population en affectant de manière négative la qualité de l’eau et de l’air. Toutefois, des retombées économiques et sociales sont potentielles en faveur de la zone réceptrice du projet ainsi qu’au niveau national, notamment la création de nouvelles spéculations grâce à la création de piste qui permet l’ouverture de la zone, les projets sociaux en cours tels que la construction d’école et de centre de santé pour la population, l’adduction en eau potable. Mais surtout, l’installation du programme crée d’éventuels emplois directs et indirects, permettant d’augmenter le pouvoir d’achat des habitants. En termes de discussions, au niveau des méthodes, l’étude exhaustive de tous les impacts ne s’avère pas possible dans le délai imparti, elle nécessite en outre des compétences multidisciplinaires. Cette situation conduit au fait que les résultats ne reflètent pas assez ou reflètent mal la réalité. Le présent travail met principalement en exergue la corrélation entre les effets de l’activité d’exploration sur l’environnement écologique et socio-économique de la zone, d’où la nécessité d’une étude subséquente plus poussée afin d’appréhender en profondeur la valeur réelle des impacts engendrés par une activité de telle envergure.

Mots clés : Etude d’Impact Environnemental et Social (EIES), forage, pétrole, Bemanevika, Madagascar.

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ABSTRACT East African Exploration Limited (EAX) plans to carry on a drilling activity in the exploration Block 1101, situated in the north area of Madagascar, in Bemanevika. Still called block, this is a geographical delimited area in which EAX is authorized by the Malagasy State, to conduct investigations in order to identify the presence of oil or gas in the basement, and to use its deposits in case of success. The present study meant for the Environmental and Social Impact Assessment (ESIA) was prepared to bring sufficient knowledge of Environmental Issues associated with the implementation of the drilling program. This ESIA concerns the drilling well of Bemanevika, only the preparatory phase has been evaluated, the actual drilling has not yet taken place; any other future exploration activity would be subject to a Specific other ESIA. The study is based on three main assumptions which are respectively the ecological impacts and social (Focused on Health) and Economical impacts of the drilling project. As part of the research, two main methods were adopted. This is the impact assessment method accompanied by the benchmarking approach between times T0 before the implantation of the project and the time T1 after the implantation of the programme (exploration drilling). This work has shown that the negative impacts are significant ecologically. Losses in biodiversity resulted in the disappearance of plant species which have important ecological and economic value, the disruption of habitat for wildlife species in particular ecology and biology in the area, the losses of forest area are substantial enough, the rate of erosion which in the long term, affects the productivity of the area are among the significant negative impacts identified. On the social side, the program constitutes a risk to the population’s health by affecting the quality of water and air. However, in terms of major outcomes; the social and economic benefits are in favor of the area receiving the project, mainly the creation of new speculation (regional trade, promotion of regional economic activities including transport) through the creation of tracks that allows the opening of the area, ongoing social projects such as building schools and health center for the people, drinking water supply. But above all, the implementation of the program could create direct and indirect jobs, to increase the standard of living of power residents. In terms of discussion, at the methodological level, the exhaustive study of all impacts is not possible within the given timeframe, it also requires multidisciplinary skills. This situation leads to the fact that the results do not reflect enough or reflect reality. The present work focuses on the correlation between the effects of exploration activity on the ecological and socio-economic environment of the area, hence the need for further study in order to understand in depth the real value of the impacts generated by such an activity.

Keywords: Environmental Impact Assessment and Social Assessment (ESIA), drilling, oil, Bemanevika, Madagascar.

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FAMINTINANA Ny orinasa mpikaroka East African Exploration Ltd (EAX) dia manao vina ny hanatanteraka asa fikarohana solika amin’ny alalàn’ny fandavahana ao anatin’ny fari-pikarohana 1101, any avaratr’i Madagasikara, any Bemanevika. Io fari-pikarohana io dia nahazoan’ny EAX alàlana manokana avy amin’ny Fanjakana mahefa malagasy hanaovana fikarohana ny amin’ny mety ho fisian’ny solika sy entona sy ny fitrandrahana izany. Mahakasika io asa fandavahana io indrindra no antom-pisian’ity Fanadihadihana momba ny Fiantraika amin’ny Tontolo Iainana sy ara-tSôsialy (FMTIS) ity. Ato amin’ity FMTIS ity dia ny dingana famolavolàna ihany no afaka nohadihadiana satria tsy mbola tanteraka ny asa fandavahana, ireo asa fikarohana hafa any aoriana dia mila FMTIS hafa indray ihany koa. Vinavinan-kevitra telo no napetraka tamin’ny asa fanadihadihana izay mahakasika ny fiantraikan’ny tetik’asa eo amin’ny lafiny ekôlôjika, ara-tsôsialy (miompana amin’ny fahasalamana) ary ara-ekônômika. Paik’ady roa no notanterahana hahatrarana ny tanjona dia ny famaritana ireo fiantraika sy ny fandalinana amin’ny alalan’ny fampitahana ny tranga tamin’ny fotoana 0 mbola tsy nisian’ny tetik’asa ary ny fotoana 1 taorian’ny dingana vita. Hita soritra tamin’ny vokatra fa mafonja ny fiantraika ratsy teo amin’ny lafiny ara-ekôlôjika. Ny fatiantoka teo amin’ny tontolo iainana izay tsapa teo amin’ny fanjavonan’ny karazan-java-maniry manana lanja ara-ekôlôjika sy ara-ekônômika mafonja, ny fikorontanan’ny fiaimpiain’ireo biby, ny fahaverezan’ny velaran’ny ala, ny fahasimbàn’ny nofon-tany izay misy fiantraikany eo amin’ny vokatra no tena nisongadina. Amin’ny lafiny sôsialy dia atahorana ny kalitaon’ny rano sy ny rivotra iainana. Fa eo ihany koa ny fiantraikany tsara ho an’ny faritra teo amin’ny lafiny ara-ekônômika sy sôsialy tamin’ny alalan’ny fivelarana vaovao amin’ny fandraharahana ekônômika, ny tetik’asa sôsialy toy ny fanamboarana trano fianarana sy tobim-pahasalamana, ny famatsiana rano fisotro madio ary indrindra ny fanatsaràna ny fari-piainan’ny mponina tamin’ireo famoronana asa. Azo iadian-kevitra kosa fa maro ireo fiantraika tokony narahina maso teo amin’ny lafiny tontolo iainana, sosialy sy ekonomika; tsy voahadihady avokoa izy ireo ary mila fotoana maharitra kokoa sy taranja lalina kokoa hahazoana valiny marimpototra eo amin’ny asa fikarohana momba ny Fiantraika amin’ny Tontolo Iainana sy ara-tSôsialy.

Teny iditra : Fanadihadihana momba ny Fiantraika eo amin’ny Tontolo Iainana sy Sôsialy, fandavahana, solika, Bemanevika, Madagasikara

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TABLE DES MATIERES INTRODUCTION ...... 1 METHODOLOGIE ...... 2 1. PROBLEMATIQUE ...... 2 2. HYPOTHESES ET OBJECTIFS ...... 3 3. MATERIELS ET METHODES ...... 4 3. 1. Présentation de l’état initial de la zone ...... 4 3. 2. Etat des connaissances ...... 8 3. 3. Méthodes ...... 11 3. 4. Limites de l’étude ...... 25 RESULTATS ET INTERPRETATIONS ...... 26 1. SYNTHESE DES RESULTATS SUR L’IDENTIFICATION DES IMPACTS DU PROJET . 26 2. LES IMPACTS ECOLOGIQUES ...... 27 2. 1. Caractérisation des principales formations écologiques dans la zone et site d’implémentation du forage ...... 27 2. 2. Données d’inventaire dans le site de forage:...... 28 2. 3. Les impacts au niveau de la flore...... 30 2. 4. Les impacts au niveau de la faune ...... 33 3. LES IMPACTS SOCIAUX ...... 35 3. 1. Evolution de la qualité de l’eau ...... 35 3. 2. Evolution de la qualité de l’air ...... 38 3. 3. Quelles conséquences sur la santé de la population locale? ...... 38 4. LES IMPACTS ECONOMIQUES ...... 39 4. 1. Importance de l’érosion qui peut exercer des impacts néfastes sur le rendement ...... 39 4. 2. Le projet, une porte d’entrée pour les nouvelles spéculations ? ...... 40 4. 3. Evolution du revenu moyen ...... 41 5. SYNTHESE DES RESULTATS GLOBAUX SUR L’EVALUATION DES IMPACTS DU PROJET ...... 42 DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS ...... 44 1. DISCUSSIONS ...... 44 1. 1. Discussions méthodologiques ...... 44 1. 2. Discussions sur les résultats ...... 44 1. 3. Vérification des hypothèses ...... 46 2. RECOMMANDATIONS ...... 47 2. 1. Recommandations pratiques au stade actuel du projet ...... 47 2. 2. Recommandations pratiques si le projet se poursuit ...... 48 CONCLUSION ...... 52 BIBLIOGRAPHIE ...... 53

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ANNEXES ANNEXE 1 : MILIEU ECOLOGIQUE DE LA ZONE ...... I ANNEXE 2 : CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUE DE LA ZONE...... IV ANNEXE 3 : FICHE DE RELEVE FLORISTIQUE ...... VII ANNEXE 4 : FICHE DE RELEVE FAUNISTIQUE...... VIII ANNEXE 5: FICHE D’IMPACT ...... IX ANNEXE 6: FICHE DE QUESTIONNAIRE SOCIO-ECONOMIQUE ...... X ANNEXE 7 : BIOLOGIE ET ECOLOGIE DES ESPECES MENACEES ...... XI ANNEXE 8 : RESULTATS BRUTS DES ANALYSES DE L’EAU ...... XIV

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LISTE DES TABLEAUX Tableau 1: Répartition de la population par village dans le fokontany d’Anjanozano en 2012...... 8 Tableau 2 : Localisation des points de mesure de la qualité des eaux...... 13 Tableau 3 : Méthode de classification des espèces suivant leur importance biologique ...... 14 Tableau 4 : Sites d’inventaire floristique ...... 14 Tableau 5 : Echantillonnage des ménages ...... 15 Tableau 6 : Valeurs de NN ...... 17 Tableau 7 : Valeurs du paramètre C ...... 17 Tableau 8 : Valeurs du paramètre K ...... 18 Tableau 9 : Valeurs du paramètre P...... 18 Tableau 10 : Valeurs des différents paramètres de l’érosion ...... 19 Tableau 11 : Classification du risque d’érosion suivant les classes des pertes en terre ...... 19 Tableau 12: Matrice de définition des interactions du programme avec le milieu récepteur ...... 20 Tableau 13 : Matrice de l’importance de l’impact ...... 21 Tableau 14 : Grille de qualité des eaux ...... 21 Tableau 15 : Cadre opératoire de l’étude ...... 23 Tableau 16 : Interactions du programme avec le milieu récepteur ...... 26 Tableau 17 : Identification des impacts ...... 26 Tableau 18 : Caractéristiques de la végétation dans le site de forage ...... 29 Tableau 19 : Evaluation totale des pertes en surface forestière ...... 30 Tableau 20 : Liste des espèces menacées dans la liste rouge de l’IUCN ...... 33 Tableau 21 : Inventaire faunistique ...... 34 Tableau 22 : Résultats des mesures de la qualité des eaux brutes ...... 37 Tableau 23 : Maladies recensées entre 2012 et 2014 ...... 38 Tableau 24 : Corrélation entre l’évolution des maladies et les activités du programme ...... 39 Tableau 25 : Evaluation des pertes en terres en 2012 et en 2014 ...... 39 Tableau 26 : Evolution du rendement en riz entre 2012 et 2014 ...... 40 Tableau 27 : Influences des pertes en terre sur le rendement ...... 40 Tableau 28: Répartition des activités économiques de la zone ...... 40 Tableau 29 : Comparaison des revenus entre 2012 et 2014 par test de Mann-Whitney ...... 41 Tableau 30 : Evaluation des impacts liés à la phase préparatoire du forage ...... 42 Tableau 31: Mesures à entreprendre ...... 50

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LISTE DES FIGURES Figure 1: Principe de forage ...... 11 Figure 2 : Méthode d’évaluation quantitative de l’érosion ...... 16 Figure 3 : Profil schématique de la végétation, de la plage vers le puits de forage...... 27 Figure 4 : Sensibilité des espèces dans la forêt de transition ...... 31 Figure 5 : Sensibilité des espèces dans les formations secondaires ou « savoka » ...... 31 Figure 6 : Sensibilité des espèces dans les forêts littorales ...... 32 Figure 7 : Sensibilité des espèces dans les formations ripicoles ...... 32 Figure 8 : Sensibilité des mangroves ...... 33 Figure 9 : Eden Lodge ...... IV Figure 10: Village d'Andranira ...... V Figure 11 : Proportion des types de cultures à Ambatomaranitra ...... VI

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LISTE DES CARTES Carte 1 : Localisation du Bloc 1101 ...... 5 Carte 2 : Localisation de la zone potentielle de forage et localisation du puits d’exploration...... 6 Carte 3 : Tracé de la piste d’accès au site de forage ...... 7 Carte 4 : Réseau hydrographique de la zone avec les points de prélèvements ...... 36 Carte 5 : Modelé de la zone ...... I Carte 6 : Courbe ombrothermique de la zone ...... II Carte 7 : Carte pédologique de la zone ...... III

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INTRODUCTION

INTRODUCTION Sur le plan international, les demandes de produit pétrolier ne cessent d’augmenter. D’aucun prévoit qu’à termes, les réserves pétrolières en exploitation actuelle seraient épuisées. Devant cette conjoncture, le pétrole lourd, et l’éventuelle découverte de pétrole léger et de gaz naturel regagnent d’intérêt en vue d’une exploitation antérieure (UNEP, 2016). De par sa position géographique, Madagascar présente de fortes probabilités de présence de gisement pétrolier. Les explorations pétrolières à Madagascar ont commencé peu après la Première Guerre Mondiale. De nombreuses sociétés ont opéré dans le domaine et quelques-unes ont même effectué des forages sans aboutir à une exploitation proprement dite. Relativement intenses lors des années 80, les activités de recherches pétrolières ont observé une baisse en intensité pour reprendre vers la fin des années 90 (ONE, 2000). Tous les projets quant à une éventuelle exploration et/ou exploitation de ces gisements devront être conformes à l’engagement de promouvoir et d’appliquer une politique de développement compatible avec l’environnement. Dans ce cadre, la mise en valeur et la gestion rationnelle et efficace des ressources naturelles associées au développement intégré devraient contribuer à l’essor économique national et à la préservation de l’environnement de manière durable (BANQUE MONDIALE, 2009). Madagascar contient des zones, avec des superficies relativement vastes, propices aux recherches pétrolifères (ONE, 2000), comme le cas du bloc d’exploration 1101 dans le Nord-Ouest de Madagascar. Ce bloc était initialement exploité par la compagnie CANDAX qui avait signé un accord de partage de production avec le Gouvernement malgache en novembre 2006. En juillet 2011, la Société AFREN Plc, une compagnie panafricaine spécialisée dans l’exploration pétrolière et gazière en Afrique de l’Est et à Madagascar, a reçu les autorisations nécessaires pour prendre le rôle d’opérateur du bloc, via sa filiale East African Exploration Limited (EAX). EAX est ainsi titulaire du permis d’exploration encadré par un contrat de partage de production établi entre l’Office des Mines et des Industries Stratégiques (OMNIS) et EAX. Dans le cadre de ce permis, EAX a mené des activités de carottages et d’exploration par acquisition sismique dans la zone d’ et d’, elle dispose actuellement d’un permis environnemental pour un programme de forage d’exploration dans la zone d’Ambilobe, programme prévu pour l’année 2015. Ce programme a pour objectif de confirmer ou d’infirmer la présence d’un gisement d’hydrocarbures commercialement exploitable, en faisant un forage de puits dans le sous-sol et en analysant la nature, la quantité, la qualité et les caractéristiques d’extraction des hydrocarbures potentiellement présents dans les strates profondes. Il s’agit d’une étape essentielle dans l’exploration pétrolière. Susceptible de porter atteinte à l’environnement, ce programme est tenu d’être soumis à une étude d’impact environnemental et social comme le requiert la règlementation malgache (Charte de l’Environnement et décret MECIE), objet de ce travail. Ce travail permet de mesurer les impacts potentiels des activités du programme sur l’environnement biophysique et socio-économique de la zone. Il comprendra trois parties : le développement de la méthodologie adoptée, la présentation des résultats de recherche, divisée en trois chapitres de résultats, terminée par la partie discussions et la proposition des recommandations.

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METHODOLOGIE

METHODOLOGIE 1. PROBLEMATIQUE Alors que Madagascar s’enfonce dans un désespérant problème d’énergie, les explorations pétrolières avancent à grands pas. Les compagnies se montrent confiantes quant aux résultats de leurs recherches. 16 compagnies travaillent actuellement dans 5 bassins sédimentaires dans la Grande Ile à la recherche de ressources pétrolières. Pour ces compagnies, les phases d’exploration sont en cours de finition. Au départ, chaque compagnie a droit à 8 années d’exploration. Comme les résultats de recherche étaient prometteurs, ces compagnies pétrolières ont demandé une prolongation de 2 ans, renouvelable comme l’indique la loi en vigueur. Aujourd’hui, ces recherches s’achèveront bientôt. En 2017 au plus tard, tous ces explorateurs de pétrole devront passer au stade de forage. Ce dernier est le plus coûteux dans la phase de recherche et les compagnies pétrolières ont besoin de partenaires financiers pour le faire. En effet, si les compagnies arrivent jusqu’à la phase de forage, c’est que toutes les recherches d’auparavant sont bonnes. Jusqu’ici, les activités se concentrent surtout dans les bassins sédimentaires à Morondava, Mahajanga et Ambilobe mais d’autres existent également dans la région est et sud-est du pays. (OMNIS, 2015) Les concessions d’exploration pétrolière recouvrent des superficies variables, de quelques dizaines à plusieurs milliers de kilomètres carrés (OMNIS, 2015), comme le cas du bloc 1101 qui s’étend sur 14.900 km2, de la Commune de Bobasakoa (District d’ II -Région DIANA-) à la Commune de Maromandia (District d’Analalava -Région SOFIA-). L’exécution des différentes phases des opérations pétrolières peu respectueuses de l’environnement, de la culture et du mode de vie des populations, risque d’aggraver la perturbation de l’équilibre écologique et les effets néfastes dans les domaines social, économique et culturel au niveau des zones d’accueil des projets (ONE, 2000). De telles situations confortent le besoin de porter une attention particulière aux problèmes environnementaux spécifiquement liés au secteur des projets d’opérations pétrolières dans une perspective de développement durable. C’est à ce niveau que l’étude d’impact environnemental et social entre en jeu (MEF, 2010). Les opérations de forage au sens large sont décomposées en trois phases : une phase d’aménagement des accès et du site de forage, une phase de forage proprement dit et d’éventuels tests et enfin une phase de réhabilitation des sites et de démobilisation. La durée totale du programme, de la préparation des accès aux opérations de forage à la démobilisation, est estimée à environ 6 mois. Pour un forage, la décomposition des opérations sont à titre indicatif : la préparation de l’accès et de la plateforme de forage pour environ 7 semaines, l’installation du rig -3 semaines-, le forage proprement dit -2 mois- et la démobilisation environ 3 semaines. Plusieurs activités sont réalisées dans chaque opération. Ces différentes activités engendrent des impacts potentiels sur l’environnement écologique et socio-économique du site, que ce travail aura pour mission d’analyser séparément. C’est dans ce contexte que se cadre la question de recherche : « L’opérationnalisation du projet de forage d’exploration de ce bloc est-elle bénéfique pour la nation malagasy ? ». Afin de répondre à cette question, des réponses provisoires formulées dans le cadre des hypothèses ont été posées.

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METHODOLOGIE

2. HYPOTHESES ET OBJECTIFS L’étude repose sur trois principales hypothèses. H1 : Les activités du programme de forage d’exploration exercent des impacts négatifs non négligeables sur le milieu écologique (biophysique) de la zone d’accueil. Dans le cadre du forage, plusieurs composantes de l’environnement biophysique de la zone peuvent être affectées lors de la réalisation des activités prévues (ONE, 2000). Pour le sol, les travaux d’aménagement des pistes d’accès ainsi que du site de forage nécessitent la mise à nue des sols. Ceci peut entraîner une augmentation de l’érosion et de lessivage du sol. Concernant la faune et la flore, la biodiversité et la surface forestière peuvent être fortement affectées. En effet, l’ouverture de la piste d’accès au site de forage d’exploration requiert le décapement de la végétation le long du tracé pouvant entraîner la perte d’espèces floristiques touchant à la fois les jeunes individus et la régénération naturelle. Par ailleurs, la destruction d’une partie des habitats perturbe les espèces faunistiques.

H2 : L’environnement social de la zone, notamment sur le plan santé, est affecté de manière négative par le programme de forage d’exploration. Plusieurs activités du programme peuvent affecter la qualité de l’eau et de l’air, entrainant des risques sur l’état de santé de la population. Les activités génèrent des émissions atmosphériques engendrées par les moteurs des véhicules et des engins, des générateurs au niveau du site de forage entravant ainsi la qualité de l’air. Les principaux risques pour les ressources en eau sont la déplétion en ressource en eau locale et la dégradation de la qualité de l’eau provoquée par d’éventuels déversements accidentels de produits polluants.

H3 : Le programme de forage d’exploration contribue au développement économique de la zone. A l’inverse des deux premières hypothèses, le programme peut apporter des impacts positifs sur le plan économique. Il s’agit principalement de la création de nouvelles spéculations, la création d’emplois directs et indirects qui améliorent ainsi la qualité de vie en termes d’augmentation du revenu.

Ce travail a pour objectif général de réaliser une étude d’impact environnemental et social de la zone réceptrice du programme de forage et de proposer des mesures pour corriger, compenser ou maximiser les impacts des activités du programme sur l’environnement naturel et socio-économique de la zone. Pour atteindre cela, les objectifs spécifiques sont: (a) OS1 : Diagnostiquer les impacts environnementaux du projet sur le milieu biophysique et les évaluer, (b) OS2 : Mesurer l’intensité et la portée des effets négatifs des opérations du programme sur l’environnement social de la zone et (c) OS3 : Evaluer les effets du programme sur l’environnement économique de la zone.

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METHODOLOGIE

3. MATERIELS ET METHODES La méthodologie adoptée peut se résumer comme suit :

 Présentation de l’état initial avant le projet,  Identification des facteurs d’impact,  Valorisation des impacts,  Présentation de l’état final de la zone.

3. 1. Présentation de l’état initial de la zone 3. 1. 1. Le cadre physico-écologique a. Localisation Le bloc en question est un bloc « on shore » situé à l’extrémité Nord-ouest de Madagascar, le programme de forage d’exploration est prévu dans le village d’Andranira, fokontany d’Anjanozano, Commune de Bemanevika , district d’Ambanja, Région DIANA. Les résultats des investigations géophysiques passées ont permis de définir cette zone d’intérêt pour le forage, la surface s’étend sur environ 15 ha. Les coordonnées géographiques de l’emplacement du site de forage sont 13°38’11.84’’S / 48°6’57.66’’E. Une plateforme de forage (d’une emprise de 1,2 ha, incluant l’aire de stockage et la base-vie) est construite à l’intérieur du site de forage. Le site de forage a une superficie de 1,6 ha. Une piste d’accès de 6 m de large et 5.500 m de long est créée pour relier la plage au site de forage. L’emprise totale du programme de forage d’exploration s’élève ainsi à 5 ha.

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METHODOLOGIE

Carte 1 : Localisation du Bloc 1101 Source : EAX, année 2010.

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METHODOLOGIE

Carte 2 : Localisation de la zone potentielle de forage et localisation du puits d’exploration Source : EAX, année 2010.

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METHODOLOGIE

Carte 3 : Tracé de la piste d’accès au site de forage Source : Données EAX, année 2012. b. Ecosystèmes Deux écosystèmes y sont observés : (a) Les écosystèmes forestiers : les forêts de transition, les mangroves, les forêts littorales, les formations ripicoles et les forêts secondaires ou « savoka » (CJB, 2010) et (b) les écosystèmes ouverts : les zones de culture et les jachères. D’autres précisions sur le milieu écologique de la zone sont présentées en Annexe 1.

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METHODOLOGIE

3. 1. 2. Le cadre socio-économique Le fokontany d’Anjanozano est le seul fokontany directement affecté par le programme de forage d’exploration (plateforme de forage et piste d’accès). Il est constitué de 5 villages : Andranira, Anjanozano, Ambatomaranitra, et Maroakoho. L’étude socio-économique est focalisée aux trois villages les plus limitrophes de la zone de forage : Andranira, Anjanozano et Ambatomaranitra. Il n’est accessible que par voie maritime. Il est majoritairement peuplé de Sakalava mais compte également des Antakarana, des Merina, des Betsileo ainsi que des étrangers, principalement des Français. Le fokontany compte 200 habitants répartis en 50 ménages avec une taille moyenne de 4 personnes par ménage. Les habitations ont été construites le long de la côte, à proximité du lieu d’amarrage des pirogues. Les cases sont faites à partir de matériels végétaux. Généralement pourvues de pilotis, elles sont faciles à reconstruire en cas de destruction (par exemple après le passage d’un cyclone).

Tableau 1: Répartition de la population par village dans le fokontany d’Anjanozano en 2012.

NOMBRE DE NOMBRE DE TAILLE DE Village POPULATION MENAGES MENAGE Ambatomaranitra 87 21 4 Anjanozano 60 15 4 Andranira 40 12 3 Antsakoabe 7 1 7 Maroakoho 6 1 6 TOTAL 200 50 _ Source : Commune de Bemanevika, 2012.

La démographie et l’étude monographique feront étape d’une présentation antérieure en Annexe 2.

3. 2. Etat des connaissances 3. 2. 1. Présentation des activités du programme Normalement, le forage d’exploration est une opération d’exploration pétrolière « amont » d’une durée totale d’environ 6 mois qui comprend : Une phase d’aménagement des accès et du site de forage Une phase de forage et d’éventuels tests Une phase de réhabilitation des sites et de démobilisation : ≈ 3 semaines. Seule la phase d’aménagement de la piste d’accès et d’aménagement du site de forage a été réalisée jusqu’aux termes de l’étude, la phase de forage proprement dite n’ayant pas encore eu lieu.

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METHODOLOGIE

a. La création de la piste d’accès Le choix du tracé de cette piste se base sur les critères suivants : Pente de 15% maximum le long de la piste pour éviter d’importants travaux Evitement des cours d’eau Evitement des villages

b. La préparation du site de forage Sur ce site qui occupe une superficie totale de 1,6 ha, toute la végétation est défrichée et la terre végétale enlevée sur une épaisseur de 10 à 15 cm.

c. Les ressources utilisées La source d’énergie utilisée est de l’électricité générée par des groupes électrogènes ainsi que du gaz embouteillé utilisé comme combustible. L’utilisation de charbon de bois et de bois de chauffe est prohibée. Pendant la phase de préparation d’une durée de 74 jours, 814 m3 d’eau ont été nécessaires, puisés dans la rivière Marangitra et dans les sources d’eau des villages environnants. Le programme a employé 70 personnes dont 40 recrutées localement : 3 femmes et 37 hommes. Les machines comme les bulldozers et les camions sont louées et proviennent de .

d. L’activité de forage Prospection et exploration gazières et/ou pétrolières visent à découvrir de nouveaux gisements de gaz naturel ou de pétrole. Ces deux ressources fossiles résultent de la transformation des déchets organiques animaux et végétaux contenus dans les boues gorgées d’eau se sédimentant au fond des mers. Leur enfouissement progressif pendant des millions d’années les soumet à des températures (géothermie) et des pressions (gravité) croissantes. En l’absence d’oxygène, ces matières organiques se pyrolysent en hydrocarbures au sein des roches-mères, soit sous forme d’huile (pétrole) entre 1,5 et 3 km de profondeur, soit sous forme de gaz (méthane) au-delà. Sous l’effet de la pression intense, ces hydrocarbures de densité inférieure à l’eau, sont alors poussés à migrer hors de leur roche-mère et à remonter vers la surface au travers de couches plus perméables. Si leur remontée est bloquée par des strates imperméables (argile) formant voûte, ils peuvent s’accumuler dans des roches perméables sous- jacentes (roches-réservoirs) en formant un gisement de pétrole et/ou de gaz naturel (CDE, 2014). L’objectif de la prospection est de localiser un gisement. L’exploration doit en vérifier l’existence et en évaluer l’importance et la qualité grâce à des forages dont l’emplacement est déterminé en associant géologie et géophysique. En cas de succès, ces deux phases en amont sont suivies par les phases d’exploitation, de transport et de commercialisation.

La prospection géologique en surface Les caractéristiques géologiques des gisements pétroliers diffèrent en fonction de leur âge (de 5 à 400 millions d’années), de leur profondeur (de 1 à 10 km) et de leur thermique (la formation de

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METHODOLOGIE l’huile se situant entre 60 et 150 °C). Pour identifier les régions potentiellement pétrolifères, les géologues s’interrogent sur les points suivants : Quelle est la nature des roches ? Ont-elles été soumises à des conditions favorables à la création d’hydrocarbures ? Ces hydrocarbures ont-ils pu migrer et être piégés par des couches imperméables ? Les géologues dressent une carte du sous-sol à partir des informations obtenues en surface par examen des affleurements et dans les airs par photogéologie. Lorsqu’une zone favorable (prospect) est repérée par les géologues depuis la surface, c’est au tour des géophysiciens d’explorer le sous-sol (CDE, 2014).

La prospection géophysique en profondeur La « sismique réflexion » est la méthode principale des géophysiciens pour repérer des gisements potentiels : Sur terre (on shore), les échos réfléchis partiellement par les couches géologiques sont détectés par un réseau de géophones à partir d’un choc ou de vibrations sonores ébranlant le sol. Une échographie 2D de la structure des couches prospectées est ainsi obtenue. En mer (offshore), il faut produire une onde sismique par air comprimé à haute pression et les échos sont recueillis sur des hydrophones flottants (flûtes), la couche d’eau étant considérée comme homogène (CDE, 2014).

Le forage d’exploration Après la prospection géologique en surface et la prospection géophysique en profondeur, le forage d’exploration est la phase pour confirmer, ou au contraire infirmer, la présence d’hydrocarbures et pour définir la qualité de l’effluent du puits, la perméabilité du réservoir, la production potentielle et la quantité d’huile. Forer consiste donc à percer l’écorce terrestre pour atteindre les zones pétrolifères au-delà de deux kilomètres (HACHE, 2016). Pour les gisements conventionnels terrestres, on fore généralement à la verticale mais des forages horizontaux sont pratiqués pour les gisements de grande étendue et de faible épaisseur. En mer, pour des raisons économiques, des forages orientés multiples sont effectués à partir d’une plateforme unique. Dans un forage vertical classique, la tête de forage est un trépan doté de dents en acier très dur, parfois diamanté, mis en rotation rapide par un train de tiges creuses reliées à une tour verticale d’une trentaine de mètres de haut dans laquelle sont regroupés la table de rotation et les pompes d’aspiration et d’injection. Au fur et à mesure de la descente du trépan, on visse en surface des tiges supplémentaires. Simultanément, on procède au tubage externe du forage par des cylindres creux en acier de diamètre supérieur au trépan que l’on gaine de ciment. Pour débarrasser en permanence le fond du forage des débris de roche arrachés par le trépan, on injecte sous haute pression dans le train de tiges en rotation une boue fluide qui traverse le trépan et remonte par le tubage externe en entraînant les débris. Cette boue est filtrée en surface, analysée et

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METHODOLOGIE réinjectée dans le train de tiges. Au-delà de l’évacuation des débris, ce fluide équilibre la pression sur les parois du puits, lubrifie et refroidit le trépan et peut empêcher d’éventuelles éruptions (CDE, 2014).

Figure 1: Principe de forage Source : CDE, 2014. La profondeur des trous de forage est habituellement comprise entre 2 000 et 4 000 m et peut atteindre 6 000 m. Lorsque des traces d’hydrocarbures sont détectées dans le fluide remontant en surface, il faut procéder à un carottage avec un trépan spécial qui découpe un cylindre dans la roche. Une fois remontée, cette carotte fournit des informations clés sur la teneur en hydrocarbures de la roche traversée. Si un gisement est atteint, le forage est arrêté. Des explosifs sont descendus pour percer le tubage et laisser le pétrole pénétrer dans le puits et remonter à la surface si la pression est forte. Une tête de puits est alors installée pour mesurer le débit et évaluer la productivité du gisement. En cas de succès, d’autres forages sont réalisés pour en confirmer le potentiel. Puis viennent les multiples études économiques pour en estimer la rentabilité avant une décision de mise en exploitation (CDE, 2014).

3. 3. Méthodes Le travail de recherche s’est déroulé en deux étapes : d’abord une phase de collecte des données où toutes les informations et tous les documents disponibles concernant le programme et son milieu

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METHODOLOGIE d’implantation sont rassemblés, suivie d’une phase de traitement des données où ces derniers sont analysés et synthétisés.

3. 3. 1. La collecte des données Les données collectées – inventaires floristiques et faunistiques, enquêtes- émanent des travaux de bureau et des descentes sur terrain. La mission de terrain a été conduite en deux étapes : la première descente a été menée en août 2012, considérée comme état initial T0 avant le programme où des investigations environnementales et socio-économiques ont été effectuées ; la deuxième descente a eu lieu en décembre 2014 pour la comparaison de ces mêmes données après l’installation du site de forage.

a. La cartographie Tous les documents cartographiques et images satellites concernant la localisation et le milieu physique de la zone ont été exploités. Les limites géographiques de la zone, les évolutions des surfaces forestières sont précisées et actualisées. Cela nécessite l’utilisation du logiciel spécifique Google Earth pour le téléchargement des images satellites.

b. Les consultations publiques Des consultations publiques ont eu lieu lors des descentes pour recueillir les commentaires, les mises à jour, les préoccupations et questionnements du public à tous les niveaux de la hiérarchie administrative. Elles ont consisté soit à des entretiens individuels soit à des réunions.

c. Analyse de la qualité de l’eau Pour l’eau, une campagne de prélèvements d’eaux brutes a été réalisée durant la mission de 2012 pour évaluer l’état initial de la qualité. 4 points de mesure ont fait l’objet de cette étude : AMPA E-01, AMPA E-02, AMPA E-03 et AMPA E-04. En 2014, 4 prélèvements ont également été réalisés, AMP E-05 a été ajouté à la liste car AMPA E-03 était à sec. Tous ces points de mesure sont des points de prélèvements d’eau desservant les villages concernés par le programme. Le programme analytique suivi est le suivant : Mesures in situ : pH, température, conductivité, oxygène dissous. L’appareillage est composé d’un boîtier d’acquisition et d’une sonde. La sonde est constituée d’une électrode de température, d’une électrode de mesure constituée de plusieurs capteurs. La sonde mesure également la pression atmosphérique. En général, les appareils apportent une correction automatique en fonction de la température. Analyses chimiques au laboratoire CNRIT : matières en suspension (MES), demande chimique en oxygène (DCO), demande biochimique en oxygène (DBO), nitrate, azote, ammonium, phosphore.

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METHODOLOGIE

Analyses bactériologiques au laboratoire IPM : bactéries coliformes, Escherichia coli, entérocoques. Tableau 2 : Localisation des points de mesure de la qualité des eaux

MISSION COORDONNEES LOCALISATION ENVIRONNEMENTALE GEOGRAPHIQUES

AMPA-E 01 S 13°36’24.6’’ 2012 2014 Ruisseau source d’eau du village d’Ambatomaranitra E 48°07’04.4’’

AMPA-E 02 S 13°37’32.4’’ Rivière Marangitra (au nord du site de forage et en aval du 2012 2014 E 48°06’35.2’’ site dans le bassin versant de la Marangitra)

AMPA-E 03 S 13°36’20.7’’ 2012 - Rivière Andranirabe source d’eau du village Andranira E 48°06’57.3’’

AMPA-E 04 S 13°36’04.5’’ 2012 2014 Puits de l’hôtel Eden Lodge dans le village d’Anjanozano E 48°08’14.2’’

AMPA-E 05 S 13°37’53.32’’ - 2014 Cascade en aval du site de forage, à 400 m au nord du site E 48°06’56.37’’

d. Analyse de la qualité de l’air

L’étude de la qualité de l’air a été focalisée sur la quantité de CO2 qui est le principal gaz émis par les opérations de forage, toutes phases et activités confondues. C’est un gaz à effet de serre (GES) à longue durée de vie qui altère la composition de l’atmosphère, donc nuisible. Des mesures journalières ont été entreprises pendant l’installation du programme pour les activités responsables d’émissions atmosphériques de CO2. L’appareil de mesure directe utilisée est le testo 435. Les mesures ont ensuite

été calculées pour évaluer la quantité de CO2 émise pendant la phase d’aménagement du site, la phase de forage n’ayant pas encore eu lieu. Les émissions de gaz à effet de serre sont considérées comme

étant en grande quantité dans des activités pétrolières à partir de 100.000 tonnes équivalent CO2 par an.

e. Inventaire floristique Pour la flore, des inventaires floristiques ont été effectués en 2 temps (en 2012 et en 2014) pour chaque type d’écosystème en tenant compte de tous les types de plantes : ligneuses, non ligneuses, herbeuses pour traduire les impacts ressentis. Des sites d’inventaire ont été choisis dans un rayon de 100 m autour du site de forage et le long de la piste d’accès. Des inventaires floristiques ont été ponctuellement réalisés à l’aide de fiches de relevé élaborées au préalable (Annexe 3). Le dispositif d’inventaire floristique adopté est une placette d’échantillonnage de 20 m x 20 m compartimentée selon le diamètre à 1,30 m du sol ou diamètre à hauteur de poitrine (DHP). Au total, 4 placettes ont été installées. La liste des espèces, le DHP, la hauteur totale des arbres (Ht), les espèces dominantes des différentes strates, les abondances des espèces, l’état de la régénération naturelle (RN)

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METHODOLOGIE ont été les paramètres relevés. Dans ce travail, outre la disparition de l’espèce, l’impact sera traduit également au niveau de la sensibilité de l’espèce. Elle est définie à partir des critères suivants : L’importance biologique de l’espèce La représentativité de l’espèce sur le site L’abondance de l’espèce sur le site Le degré d’utilisation de l’espèce par la population locale ou valeur socio-économique (nourriture, plante médicinale…) Le tableau suivant renseigne sur la méthode de classification des espèces suivant l’importance ou valeur biologique : Tableau 3 : Méthode de classification des espèces suivant leur importance biologique

STATUT VALEUR/IMPORTANCE BIOLOGIQUE

Plantes classées par l’IUCN comme en danger d’extinction Très élevée

Plantes classées par l’IUCN comme vulnérables ou à faible Elevée risque d’extinction

Plantes endémiques (niveau national, régional ou local) Moyen

Plantes communes non endémiques Faible

Plantes envahissantes, introduites Nulle

Le tableau suivant donne les coordonnées géographiques des différents sites d’inventaire. Tableau 4 : Sites d’inventaire floristique

COORDONNEES GEOGRAPHIQUES SITES D’INVENTAIRE LOCALISATION (UTM 38 S) Site d’inventaire A 30 m au nord-ouest du puits X = 837153 ; Y = 8490320

Site d’inventaire B 70 m à l’est du puits X = 837244 ; Y =8490310

Site d’inventaire C 100 m au sud du puits X = 837174 ; Y =8490200

Site d’inventaire D 10 m au sud du puits X = 837172 ; Y =8490290

f. Inventaire faunistique Pour l’inventaire faunistique, la méthode Rapid Assessment Program a été adoptée pour identifier les habitats des espèces le long de la piste d’accès et sur le site de forage, les groupes taxonomiques des oiseaux, des reptiles et amphibiens et des mammifères ont été considérés. Ces groupes sont considérés comme les plus représentatifs de la faune de la zone du programme. Le dispositif d’inventaire a été constitué par un transect d’une longueur totale de 7.000 m traversant les différents types

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METHODOLOGIE d’écosystèmes de la zone d’investigation. Des fiches de relevé ont été élaborées pour faciliter l’inventaire (Annexe 4). Par ailleurs, des fouilles systématiques dans les microhabitats susceptibles d’abriter des animaux ont été réalisées. Les enquêtes auprès des riverains ont complété l’investigation.

g. Les enquêtes Les enquêtes écologiques concernent l’identification des impacts sur le milieu biophysique de la zone réceptrice. Des fiches d’impact (WAAUB, 2012) ont été élaborées au préalable avant les descentes pour permettre la collecte des informations suivant un guide spécifique aux opérations pétrolières en « amont » rédigé par l’ONE (Annexe 5). Suivant les informations disponibles sur terrain, elles ont été ajustées. La fiche présente l’activité source d’impact avec l’élément de l’environnement affecté. Les enquêtes socio-économiques sont focalisées au niveau des ménages des villages étroitement concernés par le programme afin d’identifier les impacts relatifs au milieu humain suivant le tableau suivant : Tableau 5 : Echantillonnage des ménages

NOMBRE NOMBRE NOMBRE NOMBRE NOMBRE DE NOMBRE DE DE DE DE DE Village POPULATION POPULATION MENAGES MENAGES MENAGES MENAGES EN 2012 EN 2014 ENQUETES ENQUETES EN 2012 EN 2014 EN 2012 EN 2014 Ambatomaranitra 87 100 21 23 15 17 Anjanozano 60 84 15 19 10 15 Andranira 40 47 12 13 12 12 TOTAL 187 231 48 55 37 44 Source : Données Commune de Bemanevika, 2014.

Le taux d’échantillonnage avoisine les 80% de la population des zones étudiées. Les questions posées touchent plus particulièrement les impacts sur la santé (la qualité de l’eau et de l’air), sur la productivité de la zone et sur l’amélioration de la qualité et du niveau de vie. Le maximum de ménages disponibles a été examiné suivant un questionnaire (Annexe 5). Les résultats obtenus des enquêtes ont ensuite été vérifiés auprès des entités administratives et publiques concernées (CSB, école…).

3. 3. 2. Le traitement et analyse des données a. Les traitements informatiques D’une manière générale, toutes les données récoltées ont été arrangées, épurées puis traitées numériquement sur des outils informatiques par des logiciels Microsoft Office : Word, Excel, Picture Manager.

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METHODOLOGIE

b. Les traitements cartographiques Les traitements cartographiques sont réalisés sur des logiciels Système d’Information Géographique tels que Arc Gis 9.3 et Arc View 3.2. Des superpositions cartographiques ont été nécessaires pour comparer l’état final avec l’état initial de certaines composantes de l’environnement, notamment l’évolution de l’érosion. Une image Spot HRV et des photographies aériennes au 1:40.000 couvrant la région ont été utilisées.

Figure 2 : Méthode d’évaluation quantitative de l’érosion Dans le présent travail, un SIG est procédé pour quantifier l'érosion hydrique annuelle en utilisant l'équation universelle de pertes de sols (USLE : Universal Soil Loss Equation). En effet, avant d'entamer l'étape de spatialisation des modèles de l'érosion sur la région étudiée, il fallait identifier les facteurs et les indicateurs de la dégradation des sols. USLE prévoit uniquement l'importance des pertes de terre qui résultent de l'érosion en nappe ou en rigoles sur une pente simple sans toutefois tenir compte des pertes de terre supplémentaires qui peuvent être attribuables aux autres formes d'érosion associées au ravinement et au vent. L'équation universelle des pertes en sol modifiée permet d'estimer le risque d'érosion hydrique. Il s'agit d'un modèle empirique qui réunit les facteurs ayant une incidence sur l'importance de l'érosion. Il se présente comme suit: A = R.K.LS.C.P Avec: A = taux de perte de sol (t/ ha/an), R = érosivité de pluie,

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METHODOLOGIE

K = érodabilité du sol, LS = facteur topographique intégrant la pente et la longueur de pente, C = facteur de protection du sol par la couverture végétale, P = facteur exprimant la protection du sol par les pratiques agricoles. D'après ce modèle, cinq facteurs servent à calculer les pertes de terre en un endroit donné. À long terme, les valeurs moyennes obtenues par USLE représentent les pertes en sol avec plus de précision. Facteur topographique (LS) Il est bien entendu que, plus la pente est raide, plus l'eau ruisselée érodera le sol. L'érosion hydrique augmente aussi avec la longueur de la pente à cause de l'augmentation de l'énergie érosive de la lame d'eau ruisselée. Pour avoir une carte de LS plus précise et fondée sur des algorithmes mathématiques plus rigoureux, un programme informatique (Erode) développé par HICKEY (2000), et qui tourne sous le logiciel Idrisi peut être utilisé ou directement à l’aide de la formule : LS = [0,065 + 0,0456 (pente) + 0,006541 (pente)2](longueur de pente ÷ constante)NN Avec : Pente = inclinaison de la pente (%) Longueur de pente = longueur de la pente en m Constante = 22,1 en unités du système métrique Tableau 6 : Valeurs de NN

PENTE < 1% 1% ≤ PENTE < 3% 3% ≤ PENTE < 5% ≥ 5% NN 0,2 0,3 0,4 0,5

Protection du sol par la couverture végétale (C) Le risque d'érosion augmente lorsque le sol n'a qu'un faible couvert végétal ou de résidus. Les résidus et la végétation protègent le sol de l'impact des gouttes de pluie et tendent à ralentir la vitesse de l'eau de ruissellement et permettent une meilleure infiltration (CYR et al, 1995; BANNARI et al, 1999). Une approche par classification supervisée de l'image Spot a été appliquée pour déterminer la carte de l'occupation du sol. Cette carte a été vérifiée par les observations du terrain et les photographies aériennes. Les valeurs du facteur C sont issues de la combinaison du type de culture et de la méthode de travail du sol. Tableau 7 : Valeurs du paramètre C

TYPE DE CULTURE FACTEUR METHODE DE TRAVAIL DU SOL FACTEUR Céréales 0,40 Brûlis 1 Haricots 0,50 Labour 0,90 Horticulture 0,50 Déchaumage 0,60 Arbres fruitiers 0,10 Travail du sol sur billon 0,35 Foin et pâturage 0,02 Travail en bandes avec fissure profonde 0,25 Semis direct 0,25

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METHODOLOGIE

Source : USLE Les autres facteurs (K, R et P) A l'aide de la base de données pédologiques et climatiques établie durant la première phase du projet et d'après des expertises de terrain, il faut déterminer le reste des facteurs et paramètres intervenant dans le modèle utilisé. L'évaluation du facteur K est basée sur la détermination des différentes unités pédologiques. En effet, faute de mesure directe de ce paramètre, il est attribué par analogie à partir des travaux de HEUSCH (1970) pour chaque type du sol des valeurs d'érodabilité (K). A partir des données climatiques, l'évaluation de l'indice R est basée sur la formule de KALMAN (1970) qui tient compte des précipitations moyennes annuelles et la moyenne des pluies maximales en 24 h. Pour le domaine du Sambirano, la valeur de R est de 100. Concernant le facteur P, en absence des pratiques antiérosives, il est accordé à ce paramètre la valeur 1. Tableau 8 : Valeurs du paramètre K

CLASSE TEXTURALE FACTEUR K (TONNES/HA) Argileux 0,49 Argilo-sableux 0,40 Argilo-limoneux 0,58 Sableux 0,29 Sablo-argileux 0,45 Sablo-limoneux 0,57 Limoneux 0,85 Limono-argileux 0,72 Limono-sableux 0,67 Source : USLE Tableau 9 : Valeurs du paramètre P

PRATIQUE DE CONSERVATION FACTEUR P Culture dans le sens de la pente 1,00 Culture à contre-pente 0,75 Culture suivant les courbes de niveau 0,50 Culture en bandes, à contre-pente 0,37 Culture en bandes, suivant les courbes de niveau 0,25 Source : USLE

Enfin, la spatialisation de ces facteurs a été exécutée en utilisant les techniques du SIG pour avoir la carte du risque d’érosion. La méthodologie adoptée dans ce travail est illustrée par la figure 2. Le tableau suivant récapitule les valeurs des paramètres permettant les calculs des pertes en terre en 2012 et en 2014 sur les échantillons de parcelle de terre choisis dans un rayon de 1 km du site de forage.

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METHODOLOGIE

Tableau 10 : Valeurs des différents paramètres de l’érosion

R : facteur de pluie K : érodabilité du LS : topographie C : couverture P : conservation du et de ruissellement sol végétale sol

ECHANTILLONS 2012 2014 2012 2014 2012 2014 2012 2014 2012 2014 AMPA S-01 Champ défriché en culture de riz et de 100 100 0,4 0,29 0,1 0,1 0,1 0,4 1 1 maïs sur terrain plat (Pente 0% sur une longueur de 200 m) AMPA S-02 Champ défriché en culture de riz et de 100 100 0,4 0,29 1,18 1,18 0,1 0,4 0,37 0,37 maïs en pente de 5% sur 240 m AMPA S-03 Champ défriché en culture de riz et de 100 100 0,4 0,45 3,35 3,35 0,1 0,4 1 1 maïs en pente de 10% sur 180 m AMPA S-04 Champ défriché en culture de riz en 100 100 0,49 0,49 5,17 5,17 0,1 0,4 0,37 0,37 pente de 15% sur 120 m

Tableau 11 : Classification du risque d’érosion suivant les classes des pertes en terre

CLASSES PERTE EN TERRE A EN T/HA/AN NIVEAU DE RISQUE Classe 1 A ≤ 25 Faible à modéré Classe 2 25 < A ≤ 50 Moyen Classe 3 50 < A ≤ 150 Elevé Classe 4 A > 150 Très élevé Source : USLE

c. L’identification et l’évaluation des impacts L’identification des impacts potentiels se fait à partir du croisement des composantes du programme avec celles du milieu récepteur. La matrice suivante permet de définir les éventuelles interactions des activités du programme avec le milieu récepteur.

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METHODOLOGIE

Tableau 12: Matrice de définition des interactions du programme avec le milieu récepteur

COMPOSANTES DU MILIEU RECEPTEUR

-

Air Eau Sol Flore Faune Socio économique & humain ACTIVITES DU PROGRAMME REALISEES Préparation de la plage de débarquement Préparation de la piste d’accès Préparation de la plateforme de forage Acheminement du matériel

La probabilité de l’impact : C’est le degré d’occurrence de l’impact ou la chance pour que celui-ci se produise. Pour l’évaluation, les échelles suivantes sont définies : Elevé : l’impact est probable, c’est-à-dire avec plus de 25% de chance de se produire ; Moyen : l’impact est possible, c’est-à-dire avec moins de 25% de chance de se produire ; Faible : l’impact est improbable, c’est-à-dire avec moins de 2% de chance de se produire.

La gravité de l’impact : Elle est définie comme étant l’intensité ou le degré de l’impact en termes de gain, de dommages, de blessures ou de la perte du milieu récepteur. L’évaluation considère la notion d’ampleur (degré de variation ou de changement apporté au milieu récepteur initial) et prend en compte la nature de l’impact (positive ou négative), son étendue spatiale (localisée ou locale), la date de déroulement et la fréquence des activités et la durée des activités (court terme, moyen terme ou permanent). Les échelles suivantes sont définies : Positif : impact positif ou gain sur le milieu récepteur ; Négligeable : pas de variation significative ; Faible : changements imputés au programme mais compris dans une gamme normale de variation ; Moyen : impact causant des dommages réversibles sur une courte période de temps ; Elevé : impact causant des dommages irréversibles ou réversibles sur le long terme.

L’importance de l’impact : L’évaluation de l’importance de l’impact(I) découle de la combinaison de la probabilité d’occurrence(P) et de la gravité(G) de celui-ci suivant une analyse matricielle. La modification du

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METHODOLOGIE milieu récepteur est évaluée à partir d’un processus de classement de l’importance de l’impact. Les impacts sont classés suivant le croisement des critères de probabilité et de gravité.

Tableau 13 : Matrice de l’importance de l’impact

IMPORTANCE DES IMPACTS (I) Elevée MINEURE MODEREE MAJEURE Moyenne POSITIVE NEGLIGEABLE MINEURE MODEREE MODEREE

Faible MINEURE MINEURE MINEURE Positive Négligeable Faible Moyen Elevée

GRAVITE DES IMPACTS (G)

PROBABILITE DES IMPACTS (P)

d. Les analyses comparatives Les données relatives aux caractéristiques du milieu récepteur ont fait l’objet d’une étude comparative de l’état initial de la zone avant l’accueil du programme avec l’état du milieu lorsque le programme est installé. La comparaison des résultats des analyses des eaux brutes prélevées avec les valeurs limites du décret n°2003-464 considérées comme références permet de classer tous les échantillons. Tableau 14 : Grille de qualité des eaux

PARAMETRE CLASSE A CLASSE B CLASSE C HORS CLASSE

pH 6,0 - 8,5 5,5 - 6 ou 8,5 - 9,5 <5,5 ou >9,5 -

Conductivité (µS/cm) <250 250 - 500 500 - 3000 >3000

Oxygène dissous (mg/l) ≥5 3 - 5 2 - 3 <2

MES (mg/l) <30 30 - 60 60 - 100 >100

DCO (mg/l) ≥20 20 - 50 50 - 100 >100

DBO (mg/l) ≤5 5 - 20 20 - 70 >70

Présence de germe pathogène non non non oui

Source : Décret n° 2003-464 Classe A : bonne qualité, usages multiples possibles. Classe B : qualité moyenne, loisirs possibles, baignade pouvant être interdite. Classe C : qualité médiocre, baignade interdite. Hors classe : contamination excessive, aucun usage possible à part la navigation.

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METHODOLOGIE

Les émissions de GES, notamment de CO2, sont comparées avec les valeurs de référence de l’IFC.

e. Les traitements statistiques Les données écologiques et économiques ont subi des traitements statistiques pour faire sortir les relations entre les composantes de l’environnement et celles du milieu récepteur et signifier les évolutions des composantes de l’environnement (milieu physique et milieu humain) à l’issue des activités réalisées jusque-là. Les données collectées ont fait l’objet d’un dépouillement manuel ; elles ont ensuite été saisies et analysées à l’aide du logiciel correspondant disponible, le XLSTAT 2008.

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METHODOLOGIE

3. 3. 3. Le cadre opératoire de l’étude Tableau 15 : Cadre opératoire de l’étude

QUESTION DE HYPOTHESES DE INDICATEU METHODES ACTIVITES OBJECTIFS RECHERCHE RECHERCHE RS

-Erosion -Analyse des - -Surface impacts : Documentation Les activités du forestière analyse -Cartographie Programme de -Diversité matricielle -Superposition Diagnostiquer les forage floristique (identification, cartographique impacts d’exploration -Abondance classification, -Inventaire environnementaux portent des floristique évaluation) forestier du projet sur le dommages sur le -Diversité -Analyse des -Inventaire milieu biophysique milieu écologique faunistique composantes de faunistique et les évaluer. (biophysique) de -Abondance l’environnement -Enquête la zone d’accueil. faunistique -Analyse écologique

comparative -Consultations

L’OPERATIONNALISATION Analyse publiques DU PROJET DE FORAGE EST- statistique ELLE BENEFIQUE POUR LA NATION MALAGASY? -Analyse des - L’environnement impacts : Documentation social de la zone, analyse -Cartographie Mesurer les effets notamment sur le -Qualité de matricielle -Prélèvement négatifs des plan santé, est l’eau (identification, -Mesures in opérations du affecté de classification, situ programme sur manière négative -Qualité de évaluation) -Analyses l’environnement par le l’air -Analyse socio- physico- social de la zone. programme de économique chimiques

forage -Analyse -Analyses

d’exploration. comparative bactériologique -Analyse s statistique

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METHODOLOGIE

-Analyse des impacts : analyse Le programme matricielle -Enquête socio- Evaluer les effets de forage - (identification, économique des opérations du d’exploration Productivité classification, des ménages programme sur contribue au évaluation) l’environnement développement -Revenu -Analyse -Consultations économique de la économique de la moyen économique publiques zone. zone -Analyse

comparative -Analyse statistique

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METHODOLOGIE

3. 4. Limites de l’étude 3. 4. 1. La zone d’impact La principale limite réside dans le fait que seule la phase d’aménagement de la piste d’accès et du site de forage a été réalisée, limitant ainsi l’étude à se focaliser sur les impacts ressentis seulement jusqu’à l’implantation du site de forage. De plus la localisation de la zone potentielle de forage est encore provisoire malgré les activités réalisées. Les prochaines décisions dépendent du nouvel opérateur qui exploiterait prochainement le bloc. De ce fait, la zone de l’étude considérée comme zone d’impact socio-économique est délimitée aux 3 villages limitrophes de la zone de forage à savoir Anjanozano, Andranira et Ambatomaranitra appartenant au fokontany d’Anjanozano.

3. 4. 2. La nature du terrain Lors de la descente sur terrain en 2014, une des rivières source de prélèvement a été asséchée, amenant l’étude à introduire une nouvelle source de prélèvement ; la biologie et l’écologie des espèces faunistiques n’ont pas été exhaustives. En 2012, seules les espèces à biologie et écologie particulières ont fait l’objet d’études spéciales. En 2014, seuls les inventaires taxonomiques pour vérifier la présence des espèces ont été réalisés.

3. 4. 3. Les méthodes utilisées Les projets d’exploration pétrolière doivent suivre un cadre règlementaire strict et un guide spécial dans l’étude d’impact environnemental et social. Aussi, des méthodes d’évaluation des impacts sont recommandées par les organismes environnementaux concernés pour uniformiser le secteur. De ce fait, ce sont habituellement des méthodes descriptives et non analytiques pour pouvoir quantifier de manière tangible la réalité. Néanmoins, aux méthodes recommandées, d’autres méthodes plus scientifiques ont dû être employées pour mettre en exergue cette quantification des impacts.

3. 4. 4. La méfiance de la population Lors des inventaires, des agriculteurs propriétaires de terrain méfiants ont été rencontrés, ne permettant pas d’avoir les dimensions exactes des terrains ni des valeurs exactes de la productivité. Au niveau des ménages, lors des enquêtes, quelques uns sont également méfiants, biaisant les réponses aux questionnaires comme dans le cas des valeurs exactes des revenus par mesure de sécurité. D’autre part, le chef de famille partant très tôt au travail des terres, la mère de famille n’est pas à même de fournir les détails sur les modes de production.

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RESULTATS ET INTERPRETATIONS

RESULTATS ET INTERPRETATIONS 1. SYNTHESE DES RESULTATS SUR L’IDENTIFICATION DES IMPACTS DU PROJET 1.1. Interactions des composantes du milieu avec les activités du programme Tableau 16 : Interactions du programme avec le milieu récepteur

COMPOSANTES DU MILIEU RECEPTEUR

-

Air Eau Sol Flore Faune Socio économique & humain ACTIVITES DU PROGRAMME REALISEES Préparation de la plage de débarquement Préparation de la piste d’accès Préparation de la plateforme de forage Acheminement du matériel

La matrice d’interaction des composantes du programme avec celles du milieu récepteur a fait ressortir que presque toutes les composantes du milieu ont été affectées par les activités du programme réalisées.

1.2. Identification des impacts Tableau 17 : Identification des impacts

COMPOSANTE DU IMPACT MILIEU RECEPTEUR

Bruits générés par la circulation des camions et engins, par les travaux d’aménagement Air Gaz d’échappement des véhicules de liaison et des engins de chantiers Génération de poussière

Erosion par défrichage, décapage et nivellement du sol sur les sites de Sol travaux (accès, plateforme de forage)

Déplétion des ressources en eau

Franchissement de cours d’eau par l’aménagement de la piste d’accès: Eau interférence avec le drainage naturel

Pollution par diverses substances chimiques, diesel, huiles issues des opérations de lavage des outils et engins de chantier.

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RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Flore Destruction de la végétation, pertes d’espèces floristiques

Faune Perturbation et perte d’habitat

Perte en occupation : espaces habités et/ou exploités

Accidents de travail pour les ouvriers du chantier : chute, collision, Social explosion, brûlure, intoxication, coupure

Propagation des maladies

Erosion affectant la productivité des surfaces ensablées

Création d’emplois directs et indirects : augmentation du revenu Economie Création d’une piste d’accès : ouverture d’une piste de 5,5 km de long : nouvelles spéculations, génération d’activités économiques pour les entrepreneurs : location d’engins et de matériels (barge, bulldozer, camions), commerce, approvisionnement en PPN

2. LES IMPACTS ECOLOGIQUES 2. 1. Caractérisation des principales formations écologiques dans la zone et site d’implémentation du forage La zone relative à la piste d’accès présente plusieurs formations écologiques. Les résultats ont été obtenus grâce à l’inventaire le long de la piste d’accès. L’accès au puits de forage d’exploration, depuis la plage pour le débarquement, suit un chemin de crête sur environ 5,5 km, d’orientation générale Sud-ouest.

Figure 3 : Profil schématique de la végétation, de la plage vers le puits de forage.

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RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Les écosystèmes suivants se rencontrent successivement le long du tracé de la piste : La plage de galets s’étend sur une longueur de 350 m. La végétation est pauvre en espèces végétales et est représentée par quelques pieds de Cocos nucifera (cocotiers) et de palétuviers (Avicennia marina et Rhizophora micronata). Une forêt littorale et une formation secondaire ou « savoka » qui s’étendent sur un peu plus de 600 m de longueur font suite à la plage. Ces formations, localisées sur un versant, sont très dégradées et pauvres en espèces forestières. La forêt littorale est caractérisée par la présence de 3 espèces de baobab : Adansonia madagascariensis, Adansonia za et Adansonia digitata outre les espèces typiques comme Cycas thouarsii, Terminalia catappaou et Casuarina equisetifolia. Quelques espèces envahissantes caractérisent la formation secondaire: Ravenala madagascariensis, Trema orientalis et Psidium cattleyanum. Des surfaces défrichées, actuellement colonisée par la jachère, sont rencontrées à la sortie de la formation secondaire dégradée. La technique de défrichement utilisée est celle du brûlis. Les surfaces défrichées débouchent sur une forêt basse sclérophylle. Cette formation présente la particularité d’être relativement ouverte, signe d’une dégradation assez avancée ; elle s’étend sur 1.500 m de longueur. Les arbres sont de petite taille et très branchus. Le phénomène d’érosion est très intense dans cette partie, ce qui explique l’apparition des racines des arbres. Une forêt de transition, composée par une forêt humide et par une forêt sèche succède à une forêt basse sclérophylle, qui constitue l’écosystème forestier le plus étendu le long du tracé (environ 2.250 m). La formation, de basse altitude, ne reflète plus les caractéristiques d’une forêt dense humide telles que l’existence d’individus ayant un gros diamètre ou la richesse en épiphytes et palmiers. Cependant, quelques points distinctifs d’une forêt humide peuvent être encore observés tels que la présence d’arbres à racines échasses, d’une litière épaisse et humide, d’une stratification, d’une voûte forestière relativement fermée ou d’espèces caractéristiques telles que Pandanus sp et Dypsis sp. Des espèces caractéristiques des forêts denses humides de basse altitude de l’Est de Madagascar ont été identifiées : Anthostema madagascariensis, Uapaca ferruginea, Manilkara hexandra, Eugenia urschoana, Uapaca densifolia. Des activités de collecte et de coupe de bois de construction sont visibles dans cette formation. A moins d’un kilomètre avant de parvenir au puits de forage se dresse une forêt basse sclérophylle suivie par une forêt de transition.

2. 2. Données d’inventaire dans le site de forage: La zone aux alentours du puits de forage, dans un rayon de 100 mètres, est colonisée par une forêt basse sclérophylle à sous-bois clair.

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RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Tableau 18 : Caractéristiques de la végétation dans le site de forage

SITES A B C D Forêt basse Forêt basse Forêt basse Forêt basse Végétation sclérophylle sclérophylle sclérophylle sclérophylle Abondance (N/ha) 350 375 350 325 Abondance de la 200 175 450 300 régénération (N/ha)

H tot (m) 6.82 6,25 2,92 5,07

H fût (m) 4,94 4,85 1,16 4,01 DHP (cm) 10,25 11,02 4,35 8,94 Espèces ligneuses 8 7 11 9 ■Schizolaena sp ■Moravaratra, ■Moravaratra ■Moravaratra ■Moravaratra ■Ochnella ■Mascarenhasia sp Espèces dominantes madagascariensis ■Schizolaena sp. Espèces dominantes de ■Schizolaena sp ■Sarcolaena ■Moravaratra ■Moravaratra la strate inférieure ■Moravaratra codonochlamys ■Aspidostemon (moins de 3 m de scintillans hauteur) ■Dichaetantera ■Schizolaena sp ■Dichaetantera crassinoides ■Phyllartron sp crassinoides Espèces dominantes de ■Moravaratra ■Moravaratra ■Moravaratra la strate moyenne ■Breonia ■Schizolaena sp (entre 3 m et 6 m de sambiranensis ■Mascarenhasia sp hauteur) ■Breonia capuronii ■Homalium myrtifolium Espèces dominantes de ■Moravaratra, ■Moravaratra ■ Ochnella la strate supérieure ■Ochnella madagascariensis (au-delà de 6 m de madagascariensis hauteur) ■Vernonia grandis ■Phyllartron sp ■Moravaratra ■Phyllartron sp ■Mascarenhasia sp ■Manjakariva ■Moravaratra, Espèces dominantes de ■ Ochnella ■Homalium ■Ochnella la régénération madagascariensis myrtifolium madagascariensis naturelle ■Mascarenhasia sp ■Schizolaena sp ■Mascarenhasia sp ■Breonia ■Dalbergia baronii Espèces menacées sambiranensis IUCN ■Breonia capuronii

Ce qui est surtout à mettre en exergue c’est que le site abrite des espèces comme Breonia sambiranensis, Breonia capuronii et Dalbergia baronii qui sont classées parmi les espèces menacées selon les critères IUCN. Les impacts écologiques sont donc importants du fait que les activités menacent l’existence de ces espèces de valeur.

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RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Après des études, le projet a décidé que la zone cible pour le forage est localisée dans une formation forestière dégradée caractérisée par : (a) La présence de quelques pieds ou de régénération d’essences à haute valeur écologique (Dalbergia baronii, Schizolaena sp, Leptolaena multiflora), (b) La faible abondance des espèces ligneuses au niveau de chaque site (375 individus/ha au maximum), (c) l’allure assez basse de la végétation, surtout au niveau du site C qui, de par sa physionomie et l’importance de la régénération, tend à se rapprocher du « savoka » et (d) L’absence totale de grands individus (DHP≥30 cm) pour tous les sites, ce qui caractérise une forêt fortement écrémée, exploitée ou défrichée.

2. 3. Les impacts au niveau de la flore 2.3.1. Pertes en surfaces forestières En termes d’occupation du sol, il est à préciser que notre zone d’investigation est composée de 90% de forêts et de 10% de sols nus dégradés, de sols de culture et de jachère. L’ouverture de la piste d’accès au site de forage et la préparation du site requiert le décapement de la végétation. Le long de la piste d’accès ont été décapées 3,15 ha de forêts dont : 0,36 ha de forêt littorale et de « savoka », 1,44 ha de forêt sclérophylle, 1,35 ha de forêt de transition Sur le site de forage 1,45 ha de forêts ont été décapées. En tout, 4,6 hectares de forêts ont été décapés. Tableau 19 : Evaluation totale des pertes en surface forestière

ECOSYSTEME FORESTIER SURFACE PERDUE (HA) Forêt littorale et « savoka » 0,36 Forêt sclérophylle 2,89 Forêt de transition 1,35

TOTAL 4,6

En considérant l’emprise du programme, ces pertes en surface forestière représentent 92% de la superficie totale de la zone pour l’implantation du forage et 31% de la zone potentielle de forage (4,6 ha sur 15 ha) mais elles sont négligeables par rapport aux surfaces forestières de la Région DIANA qui s’élèvent à 550.750 ha (ONE, 2006).

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RESULTATS ET INTERPRETATIONS

2.3.2. Sensibilité des espèces des différents écosystèmes forestiers : a. Sensibilité au niveau des forêts de transition

Figure 4 : Sensibilité des espèces dans la forêt de transition La forêt de transition présente une haute sensibilité. Les espèces les plus sensibles sont Dalbergia baronii et Ochnella madagascariensis qui sont toutes des espèces menacées selon l’IUCN et utilisées par la population de manière notable. Breonia capuronii et Breonia sambiranensis sont aussi des espèces menacées mais peu utilisées par la population. Leptolaena sp, Schizolaena sp, Rhopalocarpus similis et Rhopalocarpus louvelii appartiennent à des familles endémiques de Madagascar. En termes de service écologique, les forêts de transition approvisionnent en eau les zones en aval et jouent ainsi un rôle important dans le maintien et l’équilibre de la zone humide tout en protégeant les rivières prenant leur source dans la forêt. Elles procurent en outre à la population du bois d’œuvre et de construction, des plantes médicinales, de la nourriture.

b. Sensibilité au niveau des forêts secondaires

Figure 5 : Sensibilité des espèces dans les formations secondaires ou « savoka »

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RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Au niveau des formations végétales secondaires, Ravenala madagascariensis (endémique de Madagascar et à haute valeur socio-économique locale) représente l’espèce floristique la plus sensible.

c. Sensibilité au niveau des forêts littorales

Figure 6 : Sensibilité des espèces dans les forêts littorales Les forêts littorales de la zone d’étude constituent une végétation relativement sensible avec notamment 3 espèces dont le niveau de risque face à l’extinction selon les critères IUCN diffère d’une espèce à l’autre : Cycas thouarsii, Adansonia madagascariensis (Quasi-menacée) et Adansonia za (Quasi-menacée). Elles forment également une barrière naturelle qui protège les autres écosystèmes continentaux et les villages contre les intempéries. La présence de ces espèces endémiques et leur rôle de protection du littoral confèrent aux forêts littorales leur spécificité.

d. Sensibilité au niveau des forêts ripicoles

Figure 7 : Sensibilité des espèces dans les formations ripicoles Ces formations comportent des espèces floristiques endémiques de Madagascar à l’instar de Raphia rufa, Pandanus plucher et Canarium madagascariensis. Par contre, aucune espèce appartenant à la liste IUCN n’a été identifiée.

e. Sensibilité au niveau des mangroves L’importance biologique et socio-économique des espèces de palétuviers confère aux mangroves une certaine sensibilité. De surcroît, elles jouent un rôle de régulation dans la protection de la côte contre les cataclysmes naturels.

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RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Figure 8 : Sensibilité des mangroves

2. 4. Les impacts au niveau de la faune 2.4.1. Liste des espèces menacées selon la liste IUCN Tableau 20 : Liste des espèces dans la liste rouge de l’IUCN

GROUPE ESPECE STATUT IUCN Lophotibis cristata NT OISEAUX Haliaetus vociferoides CR Eulemur macaco VU PRIMATES Phaner parienti EN Microcebus sambiranensis EN

5 espèces faunistiques sont classées dans la liste rouge de l’IUCN dont 2 espèces d’oiseaux et 3 espèces de primates.

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RESULTATS ET INTERPRETATIONS

2.4.2. Les espèces faunistiques de valeur Tableau 21 : Inventaire faunistique

FORET DE TRANSITION FORET SECONDAIRE OU « SAVOKA » FORET LITTORALE

Taxonomie Avifaune Herpétofaune Mammifères Avifaune Herpétofaune Mammifères Avifaune Herpétofaune Mammifères Espèces identifiées 37 17 8 35 21 6 36 22 6 Endémiques 34 (92%) 15 (88%) 6 (75%) 29 (83%) 16 (76%) 2 (33%) 30 (83%) 19 (86%) 3 (50%) Menacée 1 0 3 0 0 1 0 0 3 Lophotibis Eulemur macaco Microcebus Eulemur macaco cristata (NT) (VU) sambiranensis (VU) Phaner parienti (EN) Phaner parienti Espèces menacées (EN) (EN) selon l’IUCN Microcebus Microcebus sambiranensis (EN) sambiranensis (EN)

La faune des formations ripicoles peut être assimilée à celle des forêts de transition. La faune des mangroves est surtout caractérisée par la présence du Pygargue de Madagascar ou Haliaetus vociferoides (CR : en danger critique d’extinction selon l’IUCN et du Crocodilus niloticus qui constituent les espèces particulières des mangroves.

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

2.4.3. Perturbation des habitats A cause de la perte en surface forestière, la perturbation au niveau des habitats de la faune n’est pas à écarter car certaines espèces préfèrent des habitats particuliers. En effet, à l’instar des espèces comme Cuculus rochii et Eurostymus glaucurus, ce sont des oiseaux qui représentent les espèces migratrices de la forêt de transition qui ne sont présentes sur place que durant la période de reproduction (saison pluvieuse). La biologie et l’écologie de quelques espèces sont fournies en Annexe 6. Dans les forêts de transition, 92 % des espèces sont endémiques de Madagascar. Près de 66% de la totalité des espèces d’oiseaux de la zone d’étude se rencontrent dans ce type de forêt. Elles constituent le seul refuge de l’espèce Lophotibis cristata, une espèce farouche de cette forêt classée Near Threatened selon les critères IUCN. Par ailleurs, Dicrurus forficatus et Hypspetes madagascariensis sont les espèces les plus fréquentes donc forcées de modifier leurs habitats. Quasiment toutes les espèces de l’herpétofaune sont endémiques de Madagascar. La plupart des amphibiens se rencontrent au niveau de la forêt tropicale. Près de 84 % des espèces mammaliennes de la zone sont abritées par les forêts naturelles (forêts de transition). De plus, cette forêt abrite des espèces de primates menacées selon les critères IUCN telles que Microcebus sambiranensis, Phaner parienti et Eulemur macaco. La forêt secondaire constitue un abri attrayant pour la faune sauvage de la zone d’étude. Beaucoup d’espèces y trouvent refuge mais dont les habitats sont perturbés. Près des ¾ des espèces d’oiseaux sont endémiques dans ce type de forêt ; toutes les espèces sont de mœurs forestières mais aucune n’est identifiée comme menacée. Numida meleagris (pintade) et Dicrurus forficatus (Drongo malgache) sont les espèces les plus rencontrées. Microcebus sambiranensis, un lémurien en danger d’extinction, est connu côtoyer ces formations. Rattus rattus, Potamocherus larvatus et des espèces de chauve-souris et de chat sauvage sont principalement rencontrées dans ces formations. L’herpétofaune est très variée dans les savoka, plus des ¾ sont endémiques, le genre Phelsuma est très remarqué. Les forêts littorales de la zone d’étude, relativement dégradées, constituent un habitat privilégié pour des espèces faunistiques caractéristiques. Plus de 80% des oiseaux sont endémiques mais aucune n’est protégée. Ce type de formation abrite le plus grand nombre d’espèces de reptiles et d’amphibiens et le taux d’endémisme est très élevé, surtout chez les reptiles -86%-. Les mammifères sont pauvrement représentés ; on y retrouve des espèces très communes, Rattus rattus et Potamocherus larvatus y sont très remarquables. Des espèces de lémuriens menacées ont été identifiées : Microcebus sambiranensis (EN), Eulemur macaco (VU), Phaner parienti (EN).

3. LES IMPACTS SOCIAUX 3. 1. Evolution de la qualité de l’eau La population d’Andranira se ravitaille en eau à partir d’une petite rivière localisée en face du village – la rivière Andranirabe- et dans un puits superficiel. Il ne possède ni infrastructure de santé ni infrastructure d’éducation ni infrastructure d’accès à l’eau. La zone possède plusieurs cours d’eau dont

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS le principal est la rivière de Bemanevika, avec un bassin versant drainé couvrant 106 km2. La rivière Marangitra est la plus proche du site de forage qui est localisée dans son bassin versant. Les sources utilisées pendant les activités réalisées et utilisées par la population ont fait l’objet de prélèvements.

Carte 4 : Réseau hydrographique de la zone avec les points de prélèvements Source : EAX, 2010

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

Tableau 22 : Résultats des mesures de la qualité des eaux brutes

Prélèvement AMPA-E 01 AMPA-E 02 AMPA-E 03 AMPA-E 04 AMPA-E 05

Source village Rivière Marangitra Source village Puits à Cascade aval Localisation Ambatomaranitra aval du site Andranira Anjanozano du site

Année 2012 2014 2012 2014 2012 2014 2012 2014 2012 2014 pH 6,7 7,5 6,9 7.5 7.6 - 5,6 5,6 - 7,6

Conductivité 101,9 87 114,9 115 52800 - 127 134 - 139

Oxygène 5,2 5,1 5,6 5,5 5,5 - 5,6 5,6 - 5,2 dissous

MES 2 2 24 23 181 - 5 6 - 24

DCO 5 5 5 5 2425 - 26 27 - 5

DBO 0,5 0,5 0,5 0,5 15 - 3 3 - 0,5

Présence de Oui Oui Oui Oui Oui - Oui Oui - Oui germes

Conclusionpathogènes Hors classe Hors classe Hors classe Hors classe Hors classe

Classe A : bonne qualité, usages multiples possibles. Classe B : qualité moyenne, loisirs possibles, baignade pouvant être interdite. Classe C : qualité médiocre, baignade interdite. Hors classe : contamination excessive, aucun usage possible à part la navigation. Classe A Classe B Classe C Hors classe

Tous les échantillons sont classés en « hors classes ». En général, le pH est neutre et la teneur en sels dissous est faible. En termes de quantité, la zone est caractérisée par des difficultés d’approvisionnement en eau : les débits sont faibles. Or, pour la phase d’aménagement de la piste et du site de forage, 11 m3 d’eau/jour ont été nécessaires sur une durée de 74 jours, soit 814 m3 pompés dans les rivières utilisées par la population locale. L’eau est utilisée pour le terrassement et pour le lavage des outils et engins au niveau du chantier : les eaux sont polluées par diverses substances chimiques (diesel, huiles issues des opérations de lavage) qui menacent la nappe phréatique. Les résultats des analyses des eaux brutes (Annexe 7) ne montrent pas de différences significatives pour les prélèvements effectués avant et après la phase préparatoire du programme en termes de qualité. L’influence des activités du programme sur la qualité de l’eau sera étudiée ultérieurement à travers l’évolution de l’état de santé de la population.

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

3. 2. Evolution de la qualité de l’air Environ 15 à 20 passages de camions par jour sont notés sur la piste d’accès pour l’acheminement du matériel et ce pendant 20 jours, les gaz d’échappement des véhicules de liaison et engins de chantiers sont les émissions enregistrées. La phase de forage n’ayant pas encore eu lieu, les émissions de CO2 mesurées ont été celles pendant la phase d’aménagement des accès et du site de forage ainsi que lors de l’acheminement du matériel. Cette phase préparatoire a duré 11 semaines (74 jours). La quantité totale de CO2 a été de 2.600 tonnes équivalent CO2 en 74 jours donc à 10.400 tonnes équivalent CO2 par an. A noter que l’IFC qualifie les GES comme étant « en grandes quantités » et donc nuisibles dans des activités pétrolières à partir de 100.000 tonnes équivalent CO2 par an. Toutefois, les enquêtes auprès des institutions de santé et de la population vont démontrer les évolutions des maladies respiratoires (grippe, toux…) durant cette phase du programme.

3. 3. Quelles conséquences sur la santé de la population locale? 3.3.1. Evolution des maladies entre 2012 et 2014 Les réponses des ménages enquêtés et les sources au niveau des CSB ont fourni les résultats sur la santé de la population suite à l’implantation du programme. Tableau 23 : Maladies recensées entre 2012 et 2014 2012 2014 Population de la Employés par le MALADIES Population de la zone zone programme

GASTRO-ENTERITES 14/187 7% 36/231 15% 0

MALADIES RESPIRATOIRES 2/187 1% 4/231 1,73% 0

INFECTIONS SEXUELLEMENT 17/187 9% 39/231 17% 9/40 TRANSMISSIBLES

MORTALITE 8/187 4% 12/231 5% 0 Source : CSB II à Bemanevika

Les maladies respiratoires enregistrées sont des grippes et des toux chroniques avec plus ou moins des complications ainsi qu’un cas tuberculeux. Les fiches des décès n’ont signalé aucune anomalie ni de suspicion quelconque, elles ont toutes été classées dans les cas de mort naturelle malgré que l’on dénote une hausse de la mortalité de la population, les personnes décédées ont une moyenne d’âge de 62 ans avec un nombre majoritaire d’hommes. Ce qui est à déplorer c’est que le village ne possède aucune infrastructure de santé. En cas de maladie, la population est obligée d’aller à Ambanja, via Ankify. Ce qui est pourtant très onéreux. Des solutions sont donc à trouver face à des risques de maladies importantes engendrées par les effets négatifs des activités du projet qui nuisent à la santé de la population. Les infections sexuellement transmissibles sont assez sérieuses. Avant le projet, l’on dénote déjà que 9 personnes sur 100 sont touchées par les IST. Parmi les 17 cas enregistrés, 12 sont des syphilitiques, 5 des complications du gonocoque de Neisser et 2 des mycosiques. En effet, le village

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS d’Andranira abrite 3 centres touristiques dont l’hôtel Eden Lodge qui recrute des femmes et des hommes locaux comme femmes de ménages, lessiveuses, gardiens et guides locaux. Les gastro-entérites incluant les maladies diarrhéiques sont les plus fréquentes et touchent plus particulièrement les jeunes enfants (9 cas sur 10). Elles ont évolué de 8% en deux années. Les principales causes sont la qualité de l’eau bue par la population et le non respect de l’hygiène sanitaire vis-à-vis de la qualité de l’eau, des aliments ingurgités et de la défection.

3.3.2. Influence des activités du programme sur l’évolution des maladies Tableau 24 : Corrélation entre l’évolution des maladies et les activités du programme

VARIABLES COEFFICIENT DE PEARSON (R) P-VALUE

GASTRO-ENTERITES 0,715 <0,0001

MALADIES RESPIRATOIRES 0,395 0,004 IST 0,727 <0,0001

A travers le tableau 23, les activités réalisées par le programme de forage d’exploration influent sur l’état de santé de la population environnante. Ayant une influence significative mais faible sur les maladies respiratoires, le programme est responsable de la recrudescence des maladies gastro- intestinales et des infections sexuellement transmissibles.

4. LES IMPACTS ECONOMIQUES 4. 1. Importance de l’érosion qui peut exercer des impacts néfastes sur le rendement 4.1.1 Evaluation des pertes en terres en 2012 et en 2014 Tableau 25 : Evaluation des pertes en terres en 2012 et en 2014

PERTES EN TERRE EN 2012 PERTES EN TERRE EN 2014 ECHANTILLON (TONNES/HA/AN) (TONNES/HA/AN) 1 0,4 0,46 2 1,75 5,06 3 13,4 60,3 4 9,37 37,5 L’installation de la piste d’accès et de la plateforme de forage implique la mise à nue du sol, le décapage de la terre végétale, le nivellement et le compactage de la couche superficielle du sol. Ceci favorise l’érosion par le ruissellement des eaux pluviales qui lessivent les surfaces non protégées, les sédiments charriés s’accumulant ensuite dans les points bas pour étouffer la végétation ou colmater les cours d’eau. L’érosion est due à l’action conjointe de plusieurs facteurs qui sont, d’une part, le climat et d’autre part, la nature et la topographie du sol, ainsi que la couverture végétale. Ce phénomène de charriage est accentué si le sol terrassé est laissé comme tel (c’est-à-dire nu, compacté et cuirassé) ; en effet le type de sol présent dans la zone d’étude ne favorise pas la repousse naturelle d’herbacées sauvages, qui constituent la protection naturelle et la plus efficace contre les phénomènes d’érosion.

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

Le tableau 25 montre l’évolution des pertes en sol entre les instants T0 avant projet et T1 après les activités réalisées. Avant le projet, les pertes en terre varient entre 0,4 et 13,4 t/ha/an avec une moyenne de 6,23 t/ha/an, ce qui classifie la zone dans le niveau à risque d’érosion faible. En 2014, les pertes en terre varient entre 0,46 à 60,3 t/ha/an avec une moyenne de pertes en terre de 25,83 t/ha/an permettant de classer la zone dans le niveau à érosion moyen. Les pertes en terre sont de plus en plus importantes jusqu’à un certain degré de pente (10%).

4.1.2 Impacts des pertes en terre sur le rendement des terrains Tableau 26 : Evolution du rendement en riz entre 2012 et 2014

PERTES EN TERRE EN RENDEMENT EN PERTES EN TERRE EN RENDEMENT EN

ECHANTILLON 2012 RIZ 2014 RIZ

(TONNES/HA/AN) (TONNES/HA) (TONNES/HA/AN) (TONNES/HA) 1 0,4 0,750 0,46 0,700 2 1,75 0,700 5,06 0,700 3 13,4 0,625 60,3 0,500 4 9,37 0,650 37,5 0,600 En 2014, de légères pertes en rendement sont enregistrées au niveau des parcelles échantillons par rapport à l’année 2012. Tableau 27 : Influences des pertes en terre sur le rendement

COEFFICIENT DE PEARSON (R) P-VALUE 2012 -0,9565 0,02175 2014 -0,9924 0,003818 Le tableau 27 montre qu’il existe une très forte corrélation négative entre les pertes en terre et le rendement du terrain. L’augmentation des pertes en terre est au détriment du rendement des cultures.

4. 2. Le projet, une porte d’entrée pour les nouvelles spéculations ? Depuis l’arrivée du projet, des impacts sur les activités économiques locales ont été constatés. Tableau 28: Répartition des activités économiques de la zone

PART DE LA POPULATION TOUCHEE PAR LES ACTIVITES EVOLUTION (%) Activités Temps T0 Temps T1 % Riziculture 88 70 -18 Cultures de rente 2 13 +11 Elevage 3 3 0 Pêche 6 6 0 Tourisme 1 1 0 Commerce : épicerie 0 5 +5 Transport (de la zone vers +5 0 5 Nosy Be et Antsiranana)

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

Sur le nombre de ménages enquêtés (37), le tableau 27 montre la répartition des activités sources de revenu pour la population environnante. Avant le projet, la majorité de la population dans tous les villages avoisinant le projet vit de l’agriculture (88%) et principalement de la riziculture, secondée par des petites activités de pêche destinées à l’autoconsommation et de l’élevage de zébu. 1% de la population travaille dans le tourisme, ce sont des habitants du village d’Anjanozano, le seul village qui possède des infrastructures touristiques telles que l’hôtel Eden Lodge et 2 maisons d’hôte. Jusque là, la population s’approvisionnait en produits de première nécessité à Anjanozano, là où il y avait le seul commerçant disponible dans la région. Avec l’arrivée du projet, par la création de la piste débouchant directement sur la plage, de nouvelles spéculations ont été remarquées dont le développement des cultures de rente à l’instar de la vanille, du poivre et du cacao. En effet, l’ouverture de la piste a permis aux acheteurs venant de Nosy Be et d’Antsiranana de faciliter des négociations vis-à-vis des paysans cultivateurs, la zone étant propice aux cultures. Sur la proportion des ménages s’adonnant à la riziculture essentiellement, 13% se sont convertis dans les cultures de rente, une activité plus rentable par rapport à la riziculture dont la récolte est surtout destinée à l’autoconsommation. Des petits commerçants ont également vu le jour dans les villages d’Anjanozano et d’Ambatomaranitra, ils vendent des produits de première nécessité. Enfin, le transport maritime s’est développé par la location des barges pour relier directement la zone à Nosy Be et Antsiranana : 3 ménages vivent de cette activité actuellement. Sur le plan économique, l’ouverture de la piste a contribué au développement des activités économiques de la zone.

4. 3. Evolution du revenu moyen Les données relatives aux revenus des ménages ont subi le test de comparaison de 2 échantillons de 37 ménages. 29 parmi ces 37 possèdent un membre de la famille qui a été embauché par le projet. L’hypothèse nulle H0 posée est : « Il n’y a pas de différence significative entre les revenus moyens en 2012 et en 2014 ». L’hypothèse alternative H1 est : «Il y a une différence significative entre les revenus moyens des ménages en 2012 et en 2014 ».

Tableau 29 : Comparaison des revenus entre 2012 et 2014 par test de Mann-Whitney

ELEMENT DE DIFFERENCE z (valeur z (valeur p-value alpha

COMPARAISON observée) critique) (bilatérale) Revenu 2012-2014 -0,305 -2,018 1,870 0,003 0,05

La valeur de p-value bilatérale qui est la probabilité sous l’hypothèse nulle H0 est inférieure au seuil alpha. Pour ce test, il est concluant qu’au seuil de signification alpha de 0,05, l’hypothèse selon laquelle le revenu moyen des ménages en 2012 n’est pas différent de celui de 2014 est alors rejetée. En d’autres termes, les ménages de la population sous l’influence du programme obtiennent un

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS revenu moyen plus important. Les enquêtes auprès de la population confirment que l’amélioration nette de leur niveau de vie est concrète. Les emplois indirects associés sont l’approvisionnement du site en légumes et fruits et en produits de pêche tels que les poissons pélagiques, les crevettes, les langoustes et la location d’engins de transport tels que les camions et les bulldozers.

5. SYNTHESE DES RESULTATS GLOBAUX SUR L’EVALUATION DES IMPACTS DU PROJET Tableau 30 : Evaluation des impacts liés à la phase préparatoire du forage

COMPOSANTE DU IMPORTANCE DE IMPACT MILIEU RECEPTEUR L’IMPACT

P : Elevée Gaz d’échappement des véhicules de liaison et des engins de chantiers Air G : Moyenne Génération de poussière I : Modérée P : Elevée Erosion par défrichage, décapage et nivellement du sol sur les sites de Sol G : Elevée travaux (accès, plateforme de forage) I : Majeure P : Moyenne Déplétion des ressources en eau G : Moyenne I : Modérée P : Moyenne Franchissement de cours d’eau par l’aménagement de la piste d’accès: Eau G : Moyenne interférence avec le drainage naturel I : Modérée P : Moyenne Pollution par diverses substances chimiques, diesel, huiles issues des G : Moyenne opérations de lavage des outils et engins de chantier. I : Modérée P : Elevée Flore Destruction de la végétation, pertes d’espèces floristiques G : Elevée I : Majeure P : Elevée Faune Perturbation et perte d’habitat G : Moyenne I : Modérée P : Moyenne Perte en occupation : espaces habités et/ou exploités G : Moyenne I : Modérée P : Moyenne Accidents de travail pour les ouvriers du chantier : chute, collision, Social G : Elevée explosion, brûlure, intoxication, coupure I : Modérée P : Elevée Propagation des maladies G : Elevée I : Majeure P : Elevée Economie Erosion affectant la productivité des surfaces ensablées G : Elevée I : Majeure

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

Création d’emplois directs et indirects : augmentation du revenu Impact positif

Création d’une piste d’accès : ouverture d’une piste de 5,5 km de long : nouvelles spéculations, génération d’activités économiques pour les Impact positif entrepreneurs : location d’engins et de matériels (barge, bulldozer, camions), commerce, approvisionnement en PPN

P : probabilité de l’impact G : gravité de l’impact I : importance de l’impact

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS 1. DISCUSSIONS 1. 1. Discussions méthodologiques Lors de l’identification des impacts, des listes de contrôle ont été établies. Elles identifient les paramètres à considérer sans les apprécier. Ce sont des listes de paramètres environnementaux traduisant les impacts et des listes d’actions reconnues comme sources d’impacts. Elles sont simples, rapides et permettent une expertise antérieure. Toutefois, elles sont incomplètes et les descentes sur terrain pour observation directe doivent les compléter. De plus, il n’y a pas d’interrelations entre causes et impacts et elles ne permettent pas d’évaluer les impacts. Les fiches d’impact quant à elle présente l’activité source d’impact, les critères d’identification et d’évaluation de l’impact et permet de retrouver sous forme synthétique l’information relative à un impact quoiqu’elle est également une vision incomplète de l’évaluation de l’impact (WAAUB, 2012). Les matrices ou tableaux synoptiques mettent en relation les composantes du programme avec les composantes de l’environnement du milieu récepteur et permettent une appréciation qualitative et quantitative de l’impact. Leur présentation est facilement compréhensible mais l’étendue de l’échelle de cotation est assez subjective, les impacts secondaires et cumulatifs ne sont pas pris en compte (WAAUB, 2012).

1. 2. Discussions sur les résultats 1. 2. 1. Les impacts atténués d’une intensité acceptable Les bruits générés durant les travaux d’aménagement des accès et de la plateforme (sirène, klaxon, générateurs électriques) ont produit des gênes pour la population mais la perturbation a été mineure car outre l’effet de dispersion rapide, des mesures d’atténuation ont été prises dès le départ : le choix de la localisation de la plateforme de forage a été loin de tout village (au moins à 3 km), les moyens de transport ont été optimisés pour limiter le nombre d’aller et de retour, le contrôle et l’entretien des véhicules et engins ont été minutieux, des silencieux ont été installés sur les équipements bruyants. Les résultats des mesures de la qualité de l’eau ont montré que malgré les déversements de substances polluantes issues des lavages des engins de chantiers, la qualité de l’eau n’a pas été affectée. En effet, les opérations de lavage ont été réalisées sur une zone étanche munie d’un système de drain ouvert permettant la récupération des eaux de lavage, puis envoyées vers un système de traitement des eaux huileuses à travers un séparateur à hydrocarbures, les effluents traités sont ensuite évacués via le système de drainage du site. De plus, le choix de la localisation de la plateforme de forage est loin de tout village. Toutefois, l’analyse plus poussée de l’évolution des maladies a montré des corrélations significatives sur l’influence de l’installation du projet sur l’état de santé de la population. Les émissions atmosphériques engendrées par les travaux ont été faibles et rapidement diluées dans l’atmosphère, la qualité de l’air n’a pas été entravée. Des révisions régulières des engins de

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS chantiers et des véhicules de transport ainsi que l’enregistrement et le suivi de la consommation du carburant ont été effectués. La perturbation de certaines espèces faunistiques est d’importance modérée car elles peuvent facilement adapter leurs biologies en fonction des pressions existantes sur la zone sans que des conséquences écologiques importantes soient palpables. Par contre, les espèces dont la biologie et l’écologie dépendent de la zone sont à considérer. Au niveau social, malgré l’apparition des maladies, des mesures strictes de politique HSE ont été suivies pour éviter la reproduction des incidents.

1. 2. 2. Le projet de forage, une opportunité pour protéger les ressources locales ? L’enquête sur l’utilisation des ressources a permis de constater que les forêts sont soumises à diverses pressions : Les feux de forêt consécutifs au défrichement sur brûlis, au nettoyage des parcelles de culture et au renouvellement des pâturages. Bien que ces mises à feu peuvent être pratiquées légalement par la délivrance d’un permis de mise à feu communautaire émanant du Cantonnement de l’Environnement et des Forêts à Ambanja, la plupart du temps, les activités de défrichement sont pratiquées de manière illicite. La collecte du bois de service pour constituer du bois de chauffe ou alimenter les fours à charbon. La collecte de certains produits forestiers non ligneux comme le miel. Le prélèvement de bois d’œuvre et de construction destinés à alimenter le marché en bois à Nosy Be.

Le projet prévoit de mettre en place une structure et un programme visant à renforcer la conservation dans la zone en protégeant les ressources naturelles afin de compenser les pertes en surfaces forestières engendrées par le projet. Ce qui aura des retombées positives et tangibles sur le plan écologique en protégeant ces forêts contre les pressions anthropiques existantes.

1. 2. 3. Des retombées positives au niveau socio-économique à double tranchant Il a été démontré que l’érosion hydrique due à la mise à nue et au décapage du sol entraîne à long terme une perte en productivité sans oublier la modification chimique de la potentialité du sol, sans que les paysans en soient conscients. Pour le moment, les compensations telles que les dédommagements financiers pour ceux qui possèdent des terres dans l’emprise du programme, les projets sociaux en cours de négociation tels que l’adduction en eau potable, la création d’écoles et de centres de santé suffisent pour fermer les yeux à la population. Mais ce ne sont que des solutions ponctuelles qui ne résoudront pas éternellement les problèmes et les tensions risquent d’apparaître quand viendra le jour où ils seront conscients des pertes. Il est à noter que l’exploitation pétrolière ne se fera pas si les résultats du forage ne seront pas concluants. Il y a ainsi une probabilité que le

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS programme ne se poursuive pas et que d’autres forages s’avèrent nécessaires dans d’autres zones d’exploration. La question qui se pose est : « Les dédommagements seront-ils proportionnels aux pertes à long terme occasionnées par les activités réalisées ? »

1. 2. 4. Des mesures d’atténuation impératives pour limiter l’extension des impacts négatifs Après l’implantation du projet, la population locale est toujours desservie en eau potable. En effet les résultats des analyses de la qualité des eaux brutes ont montré que malgré les déversements de substances chimiques et de polluants dans la nappe phréatique, les paramètres n’ont pas montré de différences significatives mais qu’aucun traitement n’a été apporté par le projet pour rendre l’eau potable ni de systèmes d’approvisionnement en eau pour ne pas affecter les débits utilisables par la population locale si le projet continue. Dans cette optique, le projet doit prendre des mesures pour préserver la qualité de l’eau et la quantité d’eau utilisée et maîtriser la gestion des émissions des gaz à effets de serre pour ne pas nuire à la qualité de l’air. Des mesures de lutte antiérosive et des méthodes pour améliorer les pratiques culturales doivent être adoptées en concertation avec la population locale dont la principale activité demeure l’agriculture.

1. 3. Vérification des hypothèses La première hypothèse émise était que : « Les activités du Programme de forage d’exploration portent des dommages sur le milieu écologique (biophysique) de la zone d’accueil ». La surface forestière disparue s’élève à 4,6 hectares. D’après les résultats des inventaires, des espèces à haute valeur écologique telles que des espèces endémiques et des espèces classées dans la liste rouge de l’IUCN à l’instar de Dalbergia baronii, Diospyros haplostylis, Ochnella madagascariensis, Breonia capuroni, Breonia sambiranensis ainsi que Sarcolaena codonochlamys, Leptolaena sp, Schizolaena sp, Rhopalocarpus similis, Ravenala madagascariensis, Cycas thouarsii, Adansonia madagascariensis, Adansonia za et des espèces à haute valeur économique telles que Valiha diffusa, Dalbergia sp, Psydium guajava, Trema orientalis ont ainsi disparues. Cette disparition a entraîné également la perturbation des espèces faunistiques à écologie et biologie particulières dont Cuculus rochii, Eurostymus glaucurus, Lophotibis cristata, Microcebus sambiranensis (EN), Eulemur macaco (VU), Phaner parienti (EN). L’hypothèse est donc vérifiée.

Concernant la deuxième hypothèse, elle consiste à vérifier si : « L’environnement social de la zone, notamment sur le plan santé, est affecté de manière négative par le programme de forage d’exploration ». La recherche a consisté dans ce cas à vérifier si la qualité de l’eau et la qualité de l’air ont été affectées pour nuire à l’état de santé de la population environnante. Les résultats ont été significatifs, l’existence du projet a accentué l’évolution des maladies respiratoires, gastro-intestinales et des IST. L’état de

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS santé de la population est affecté par les activités de la zone. Sur le plan social, l’hypothèse est également confirmée.

La dernière hypothèse stipule que : « Le programme de forage d’exploration contribue au développement économique de la zone ». L’étude a démontré que le phénomène d’érosion enregistré dans la zone a eu des effets sur le rendement rizicole. Les effets de l’érosion ne sont pas indulgents au niveau des petits paysans dont la seule technique culturale adoptée est le défrichement sur tavy. De nouvelles activités économiques ont été créées telles que le petit commerce, le développement des cultures de rente à l’instar du poivre, de la vanille et du cacao et le développement du transport maritime par la location des barges pour faciliter les relais vers Nosy Be et Antsiranana, les emplois directs (40 employés par le projet) et indirects (approvisionnement du site en produits agricoles) engendrés par le projet ont permis d’améliorer la qualité de vie de la population en termes d’augmentation du revenu moyen. Cette troisième hypothèse est donc vérifiée.

2. RECOMMANDATIONS 2. 1. Recommandations pratiques au stade actuel du projet Les résultats ont démontré que des impacts négatifs sur l’environnement physique et social ne sont pas négligeables. Pour les espèces floristiques disparues, de nouveaux inventaires exhaustifs sont nécessaires pour évaluer la réelle potentialité et richesse disparues. Les mesures doivent être strictes quant à la coupe des espèces à valeur écologique et économique importante. Les espèces menacées classées dans la liste de l’IUCN sont interdites de coupe ainsi que les espèces ligneuses à DHP exploitable. Quant aux individus coupés, le Cantonnement des Eaux et Forêts relatif doit se charger de leur sort. La population doit cependant être informée et sensibilisée du patrimoine restant et les actions à entreprendre pour la durabilité de ce qui reste doivent être entreprises par tous les acteurs qui exploitent la zone. Pour ce faire, la régénération naturelle pour les espèces menacées doit être protégée au niveau du site et les permis de coupe pour ces espèces doivent être interdits (SNGDB, 2001). Des mesures sont également à entreprendre pour limiter l’érosion hydrique (ROOSE et al, 1990). Quoique les paysans ne sont pas réellement conscients des effets à long terme de l’érosion car les conséquences ne sont pas palpables du premier coup et que des compensations ponctuelles rendent aveugles, des mesures de défense et de restauration de sol doivent être promulguées au niveau des paysans. L’opérateur, quant à lui, doit entreprendre des mesures immédiates telles que l’aménagement d’un système de drainage autour de l’emprise de la plateforme pour limiter le lessivage par ruissellement, la mise en place de système de collecte des eaux de ruissellement (fossés de drainage), le dimensionnement d’ouvrages pérennes au niveau des zones de passage d’eau de ruissellement naturel.

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

Un projet doit s’efforcer de supprimer tout impact sur la biodiversité. Si l’impact est inévitable, il doit être réduit le plus possible. S’il reste un dommage résiduel, alors il faut le compenser. Cette compensation n’intervient seulement que lorsque l’impact n’a pu être suffisamment atténué et qu’il n’existe pas de projet alternatif. Une mesure d’évitement (ou suppression) d’impact consiste à modifier le projet initial pour qu’il n’y ait plus d’impact. Une mesure de réduction (ou d’atténuation) agit sur le projet en phase d’exploitation pour maitriser les impacts sur le milieu naturel. Une mission de suivi environnemental permet de contrôler sa réalisation et de l’ajuster le cas échéant. Lors d’une demande d’autorisation d’exploiter, si les impacts ne peuvent être suffisamment évités, des mesures compensatoires précisant la nature des actions envisagées et démontrant que celles-ci permettent bien de compenser les dommages résiduels doivent être proposés.

2. 2. Recommandations pratiques si le projet se poursuit En amont d’un programme d’une telle envergure, des mesures devaient être prises avant, pendant et après les activités pour minimiser, atténuer ou éliminer les impacts négatifs (ONE, 2000). Elles auraient dû être traduites dans un Plan de Gestion Environnementale et Sociale qui clarifie a) l’organisation à mettre en place afin d’assurer la mise en œuvre effective des mesures d’accompagnement et de suivi environnemental du programme, en termes d’organisation humaine, b) les mesures d’atténuation proposées et c) le système de surveillance et de suivi environnemental à mettre en place. Force est de constater qu’à ce stade de progression, des mesures ont été respectées aux normes tandis que d’autres lésées ou compensées d’une autre manière. Mais dans l’objectif d’un développement durable alliant le souci environnemental, il est impératif de respecter les mesures mises en œuvre pour minimiser les dégâts.

2. 2. 1. Plan de réhabilitation du site Le site du puits d’exploration se situe sur un sol forestier caractérisé par un substrat assez riche en litière forestière et par une couverture dégradée, avec un degré de fermeture assez espacé. Le défrichement de l’emprise du programme a entraîné la mise à nue du sol avec pour conséquences la disparition de la litière, l’exposition du sol à l’érosion et la formation de trouées au sein de la zone. Des mesures de prévention ont été élaborées pour compenser ces dégâts, néanmoins aucune réalisation n’a été entreprise. Limiter ces conséquences revient à réhabiliter le site à la fin des travaux de forage et dont les principes de base sont exposés ci-après : La restauration du sol forestier par décompactage de l’horizon supérieur du sol par la technique de scarification ainsi que remise de la couche végétale et de la litière originelles. La reforestation des sites par la plantation d’espèces autochtones et caractéristiques de la zone (Moravaratra par exemple) ; les espèces sensibles identifiées lors des inventaires (Dalbergia sp, Schizolaena sp, Leptolaena sp, Dypsis sp, etc) étant particulièrement considérées.

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

La protection temporaire et immédiate du sol par l’application d’un paillage afin de limiter l’effet de battance des premières averses ; La protection temporaire des jeunes plants ou plantules par l’installation de pare-feu ; La sensibilisation et l’information de la population sur les activités de reconstitution du site.

A la fin de la réhabilitation du site, en décision avec les autorités locales et nationales, le site devrait retrouver sont état initial (ONE, 2000). A cet effet, un programme de suivi de la remise en état doit être mis en œuvre pour s’assurer de l’efficacité des mesures prises.

2. 2. 2. Analyse des dangers Le forage pétrolier est une activité complexe, mobilisant des technologies industrielles modernes, coûteuses, volumineuses et exigeant un personnel hautement qualifié, ce niveau de complexité est lié aux enjeux économiques qui impliquent des durées d’exploration réduite pour un résultat rapide et donc la mobilisation de la technologie la plus efficace (UNEP, 2016). Il est également lié à des enjeux techniques contraignants et difficiles constitués par la perforation de couches géologiques profondes, plus ou moins sous pression, au comportement parfois imprévisible et exigeant un niveau de surveillance constant et réactif étant donné la nature inflammable du fluide recherché. Le forage pétrolier n’est pas une activité à risque nul, mais la longue expérience des activités de par le monde a permis de définir des comportements, des méthodes et des équipements qui promettent de réduire ce risque ou d’en maîtriser les conséquences. Les dangers probables majeurs pour un tel projet sont : l’incendie, l’éruption incontrôlée de pétrole et les fuites accidentelles de substances chimiques dangereuses. L’identification au préalable des dangers potentiels permet de prendre des mesures anticipatives afin de mieux les maîtriser (UNEP, 2007).

2. 2. 3. Programme de surveillance environnementale La surveillance environnementale a pour objectif de s’assurer le respect des mesures d’atténuation par le promoteur du projet et ses sous-traitants, et de leurs engagements par rapport aux différentes parties concernées (autorités environnementales, services gouvernementaux, collectivités…)

2. 2. 4. Plan de gestion environnementale et sociale Le respect de ce plan est primordial pour allier profit écologique et économique donc un développement durable. Ce plan visera à clarifier l’organisation à mettre en place afin d’assurer la mise en œuvre effective des mesures d’accompagnement et de suivi environnemental du projet, en termes d’organisation humaine ; le programme de mesures d’atténuation proposées et le système de suivi et de surveillance environnemental à mettre en place.

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

Tableau 31: Mesures à entreprendre

MESURES D’ATTENUATION CONTROLE INDICATEUR Assurer le tri des déchets, pour Responsable environnemental Tri des déchets effectué. recyclage, stabilisation, Fiche de suivi des déchets. enfouissement ou évacuation des Rapport d’inspection & déchets dangereux, photographies. l’interdiction de brûlage de plastiques, limiter la durée du brûlage. Eloigner la fosse à déchets par Responsable environnemental Mesure de la distance entre la fosse rapport aux habitations à déchets et les premières habitations. Recycler les fluides de forage pour Responsable environnemental Rapport d’inspection. limiter la consommation Fiche de suivi des consommations en eau. d’eau pour le forage. Utiliser l’eau de mer pour la lutte Responsable environnemental Fiche de suivi des volumes d’eau incendie (et en partie pour de mer utilisés la fabrication de la boue de forage) : diminution de la quantité d’eau douce prélevée. Aménager le système de drainage Responsable environnemental Système de drainage fonctionnel. autour de l’emprise de la Rapport d’inspection & plateforme pour limiter le lessivage photographies. par ruissellement Mettre en place un système de Responsable environnemental Système de collecte des eaux collecte des eaux de ruissellement fonctionnel. autour de la foreuse et des zones de Rapport d’inspection & travail. photographies. Traiter les eaux de ruissellement Responsable environnemental Système de traitement des eaux internes (foreuse et zones de fonctionnel. travail) par un séparateur à Rapport d’inspection & hydrocarbures. photographies. Suivi de la qualité des effluents après traitement. Confiner et drainer les zones de Responsable environnemental Zones de stockage des produits stockage des produits chimiques et chimiques et d’hydrocarbures. d’hydrocarbures effectivement confinées et drainées. Rapport d’inspection & photographies

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

Mettre en place des dispositifs de Responsable environnemental Dispositif de rétention mis en rétention au niveau des place. zones de stockage de produits Rapport d’inspection & d’hydrocarbures. photographies. Etablir un Plan Anti-pollution et Responsable environnemental Plan Anti-pollution disponible. appliquer ce plan en cas de déversement accidentel. Mettre en place un système de Responsable environnemental Système de drain fonctionnel. drain ouvert permettant de Rapport d’inspection & récupérer les déversements, et de photographies. les orienter vers le système de traitement des eaux huileuses. Préparer et mettre en œuvre d’un Responsable environnemental Plan de Gestion de Déchet Plan de Gestion des disponible. Déchets (PGD). Fiche de suivi des déchets. Traiter les déblais et boues de Responsable environnemental Système de traitement des boues et forage. déblais de forage fonctionnel. Rapport d’inspection & photographies. Sensibiliser le personnel sur le Responsable environnemental Support de sensibilisation du respect de l’environnement personnel. Fiche de présence aux réunions de sensibilisation. Traiter les zones mises à nue à la Responsable environnemental Rapport d’inspection à la fin des démobilisation. travaux. Photographies Utiliser uniquement la piste Responsable environnemental Rapport d’inspection d’accès aménagée pour le Projet Mettre en œuvre le Plan de Responsable environnemental Rapport d’inspection à la fin des Restauration des Sites. travaux. Photographies

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CONCLUSION

CONCLUSION Le forage d’exploration constitue l’une des dernières étapes dans la recherche d’hydrocarbures. Du point de vue écologique et social, les activités réalisées sont peu onéreuses de l’environnement. Les hypothèses émises au départ du travail concernant le milieu écologique et le milieu humain ont été confirmées. Les méthodes adoptées pour l’évaluation de l’érosion ainsi que les inventaires floristiques et faunistiques ont permis de déduire que le milieu biophysique a souffert du projet. Des pertes en surfaces forestières sont considérables, perturbant ainsi l’habitat, la biologie et l’écologie de la faune à taux d’endémicité élevée et entrainant la disparition d’espèces floristiques de valeur. L’érosion engendrée par les pertes en sol issues du décapage de la couche végétale a des effets néfastes sur le rendement à long terme, entravant la marge bénéficiaire vitale au ménage. Au niveau social, les activités du programme influent sur l’état de santé de la population de manière négative. Les chiffres ont montré que les maladies se sont amplifiées à la suite de l’implantation du programme dans la zone réceptrice. Toutefois, des avantages potentiels sont tangibles au niveau économique. Ils se traduisent par les apports financiers grâce à la création d’emplois directs et indirects, l’émergence de nouvelles spéculations aux bénéfices de la population qui ont amené à l’amélioration du niveau de vie et à l’ouverture de la zone aux différents pôles économiques de la région, sans oublier les projets sociaux en cours tels que l’adduction en eau potable, la création d’écoles et de centre de santé. Des mesures d’atténuation ont été déjà entreprises par le projet pour minimiser les dégâts, voire les éviter. D’autres facteurs méritent quand même beaucoup plus d’intérêts. Il faut toujours rappeler que le développement durable intègre à la fois la dimension écologique, la dimension économique et la dimension sociale. Pour les projets à grands enjeux économiques, les profits économiques ont plus de poids aux dépens des valeurs écologiques. La réalité est souvent dissimulée pour favoriser le profit économique. Les organisations et bailleurs prennent progressivement en considération la question environnementale. L’intégration progressive de la démarche de développement durable au sein des actions humanitaires semble vouer l’EIE à un développement certain qui devra nécessiter une adaptation du format pour intégrer l’objectif et le contexte d’intervention des actions humanitaires. L’EIE est un outil participatif permettant de communiquer et de recueillir l’analyse des populations, des autorités, des partenaires sur les activités et enjeux du projet. L’EIE est un outil d’aide à la décision pouvant permettre de partager une compréhension commune des enjeux et impacts potentiels du projet et ainsi d’accepter consciemment et collectivement les choix réalisés. Il ne doit pas ainsi seulement demeurer en tant que document nécessaire pour l’obtention du permis environnemental. Dans le cas de cette étude, il y a encore beaucoup de domaines qui méritent d’être approfondis et tenus en compte. C’est le cas de l’étude anthropologique qui étudie le niveau d’intégration et d’acceptation du projet au niveau social dans le temps et l’espace.

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ANNEXES

ANNEXES ANNEXE 1 : MILIEU ECOLOGIQUE DE LA ZONE Géomorphologie Comme l’illustre le modelé géomorphologique, les surfaces planes ne s’observent qu’au niveau des tannes, dans la zone des mangroves. La zone potentielle destinée au puits de forage se trouve à 180 m d’altitude au pied du massif de « Bongomirahavavihely ».

Carte 5 : Modelé de la zone Source : EAX, 2010. Climat Selon la division bioclimatique de CORNET (1972), le climat de la zone d’étude appartient à l’étage subhumide à saison sèche non atténuée, caractéristique du domaine particulier du Sambirano. Les caractéristiques sont spécifiques à la fois des influences de l’Est de Madagascar (2.000 mm de pluies par an réparties sur 116 jours) et de l’Ouest de Madagascar (température moyenne de 26°C avec de faibles écarts de température). Une saison sèche non atténuée est observée de mi-septembre à mai. L’alizé du Sud-est, le « Varatraza », caractéristique de la Région DIANA, s’y fait moins ressentir, le régime des vents n’est conditionné que par l’alternance des brises de terre et de mer. Cette partie est rarement frappée par les perturbations cycloniques (un cyclone d’intensité moyenne tous les 3 à 4 ans).

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ANNEXES

Carte 6 : Courbe ombrothermique de la zone Pédologie La zone d’étude se trouve sur un sol faiblement ferralitique rouge à orangé sur grès et schistes liasiques, généralement couvert d’une forêt sèche relativement dégradée ; le sol essentiellement argileux est le plus souvent érodé. En termes de vocation du sol, BOURGEAT et VIEILLEFON conseillent la préservation de la forêt pour ce type de sol, il nécessite la mise en œuvre rigoureuse de défense et de restauration de sol dans le cas d’un défrichement.

Erosion La zone d’étude est placée sur une zone à risque d’érosion classée moyenne. Les sols nus sont les plus sensibles à l’érosion hydrique. Quelques points vulnérables sont également identifiés le long du tracé de la voie d’accès.

Zones de conservation : La zone d’étude fait partie de la Nouvelle Aire Protégée avec un statut temporaire de protection, appelée Ampasindava Ikalabenono et Complexe de Galoko. De même, il y a également le site potentiel Aire Protégée marine d’Ambaro – Mitsio - Nosy Be actuellement dénommée Ankareha dont la limite septentrionale du site se situe sur la partie Nord, du côté de la mer, de la zone du projet. La pointe nord de la presqu’île d’Ampasindava est constituée par la Nouvelle Aire Protégée marine appelée « Nosy Iranja – Ankazoberavina - Baie des Russes » (créée en 2010).

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ANNEXES

Carte 7 : Carte pédologique de la zone Source : Données EAX, 2010.

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ANNEXES

ANNEXE 2 : CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUE DE LA ZONE L’étude concerne les 3 principaux villages : Andranira, Ambatomaranitra et Anjanozano. Le village d’Anjanozano est le chef-lieu du fokontany d’Anjanozano. En termes de population, il compte une soixantaine d’habitants répartis dans une quinzaine de ménages, soit une taille moyenne de 4 personnes. La majorité des habitants sont Sakalava. Toutefois, des Merina et des Betsileo y vivent également. Une proportion notable de la population est étrangère : les propriétaires de l’hôtel Eden Lodge ainsi que ceux des deux autres maisons d’hôte du village. Les trois infrastructures touristiques du village font travailler la population locale. Plus de la moitié de la population active du village sont des employés de l’hôtel Eden Lodge, un éco-lodge de luxe qui allie l’expérience écologique à l’élégance ethnique et est localisé à 4,5 km du puits. L’Eden Lodge est orienté vers le tourisme durable. Un commerçant de marchandises générales se trouve également à Anjanozano. Les sources de revenu des ménages proviennent des activités agricoles, du petit élevage, de la pêche et des emplois au sein des infrastructures hôtelières du village, ce qui leur permet d’avoir un niveau de vie assez confortable par rapport aux autres villages. La quasi-totalité des ménages vivent de l’agriculture sur brûlis (le riz est le principal produit cultivé), du petit élevage et de la pêche. Un permis de mis à feu pour le défrichement leur est régulièrement accordé auprès du Cantonnement de l’Environnement et des Forêts (CEF) d’Ambanja. L’élevage et la pêche sont pratiqués de manière traditionnelle. Toute la production agricole, d’élevage et de la pêche est destinée à la consommation locale. Le village bénéficie d’un puits d’eau, mis en place par l’hôtel Eden Lodge en 2008. Le village ne possède aucune infrastructure de santé. Toutefois, les employés de l’Eden Lodge ainsi que leurs familles bénéficient d’une couverture maladie. L’hôtel met également à la disposition des villageois une coque à moteur pour l’évacuation d’urgence des malades vers les grands centres urbains comme Nosy Be et Ambanja. Deux écoles primaires publiques y sont présentes. Les enseignants sont payés par l’hôtel Eden Lodge et par le FRAM –association des parents d’élèves-. Les mardis et les jeudis sont des jours de « fady » pour le travail de la terre.

Figure 9 : Eden Lodge

Andranira est le village le plus proche du puits d’exploration. Il compte une quarantaine d’habitants répartis pour une douzaine de ménages. Les activités de la population locale sont essentiellement la riziculture sur brûlis et la pêche traditionnelle : 10 ménages vivent de l’agriculture et 2 de la pêche. Toute la production est destinée à

IV

ANNEXES la consommation locale. Les parcelles défrichées par le feu sont situées sur des versants et en bas de pente. Un champ de culture est utilisé durant 2 à 3 années. Le permis de mise à feu doit être renouvelé chaque année auprès du Cantonnement de l’Environnement et des Forêts (CEF). La population d’Andranira se ravitaille en eau à partir d’une petite rivière localisée en face du village –la rivière Andranirabe- et dans un puits superficiel. Il ne possède ni infrastructure de santé ni infrastructure d’éducation ni infrastructure d’accès à l’eau. En cas de maladie, la population préfère aller à Ambanja, via Ankify.

Figure 10: Village d'Andranira

La population ne travaille pas la terre les mardis ni les jeudis. En cas de force majeure, la transgression de cet interdit peut être envisagée par la réalisation d’un « joro » - culte ancestral durant lequel le sacrifice de zébu joue un rôle prépondérant dans l’expiation de la transgression-.

Le village d’Ambatomaranitra est le plus grand village du fokontany d’Anjanozano. Il est réparti en plusieurs petits hameaux et compte 87 habitants. Il est majoritairement peuplé par le groupe ethnique des Bemihisatra du Nord. Les descendants de la famille royale Amada y vivent encore. Les activités de la population sont presque entièrement tournées vers l’agriculture (≈ 90% de la population).

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ANNEXES

cultures

riz café poivre vanille autres

Figure 11 : Proportion des types de cultures à Ambatomaranitra La riziculture constitue la première activité agricole avec plus de 80% des pratiques. La production est destinée à l’autoconsommation. Le rendement rizicole sur tavy est d’environ 0,75 tonnes à l’hectare. Malgré un potentiel de rendement assez important, la production effective reste insuffisante pour la population à cause des dégâts causés par les passages des sangliers dans les champs de culture. Les autres types de culture sont destinés à la vente. Des collecteurs venant d’Ambanja et de Nosy Be viennent au village en boutres pendant la période de récolte, notamment pour le café, le poivre et la vanille. Il faut toutefois noter que ces pratiques culturales demeurent une activité de faible ampleur. La présence d’une population active assez importante dans la zone explique l’activité de pêche qui est également assez importante. Des jeunes hommes pratiquent la plongée pour la collecte de concombres de mer destinés à la vente à Nosy Be. Cette activité de pêche est assez prometteuse puisque la moyenne de prix de vente des produits varie entre 30.000 Ar/kg à 50.000 Ar/kg selon les espèces. Certaines espèces de concombre de mer se vendent jusqu’à 100.000 Ar/kg. Le village ne possède aucune infrastructure de santé. Les habitants sont obligés d’aller à Kongony à environ 8 km du village pour consulter des médecins. Auparavant, le village possédait une école primaire publique mais elle est fermée actuellement. Les enfants doivent marcher à pied à marées basses pour rejoindre l’école à Anjanozano. Un projet de piste et une nouvelle école devrait se faire prochainement à l’initiative d’Eden Lodge et financé par des donateurs. La population s’approvisionne en eau par une source située dans un ruisseau à cinq minutes de marche du village.

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ANNEXE 3 : FICHE DE RELEVE FLORISTIQUE

Espèce Nom Htot Hfût DHP(130 cm) RN Taux Importance Pression Critères Autres vernaculaire d’endémisme IUCN

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ANNEXES

ANNEXE 4 : FICHE DE RELEVE FAUNISTIQUE TAXONOMIE :

Nom de l’espèce :

Habitat :

Groupe :

Importance écologique :

Pression :

Taux d’endémisme :

Critères IUCN :

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ANNEXE 5: FICHE D’IMPACT Activité source de l’impact:

Elément de l’environnement potentiellement affecté :

DESCRIPTION DE L’IMPACT POTENTIEL

 Nature de l’impact  Durée  Intensité  Etendue  Autres critères

EVALUATION DE L’IMPACT POTENTIEL

 Valorisation de l’élément affecté  Contrainte légale  Préoccupation publique exprimée  Importance de l’impact potentiel : Elevé Faible

ATTENUATION DE L’IMPACT

EVALUATION DE L’IMPACT RESIDUEL

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ANNEXES

ANNEXE 6: FICHE DE QUESTIONNAIRE SOCIO-ECONOMIQUE Identification du ménage :

Nom du chef de ménage :

Age : Niveau d’éducation :

Q1 Nom du village Q2 Ethnie Q3 Depuis quand habitez- vous ce village ? Q4 Taille du ménage Homme Femme Q5 Population active Q6 Activités sources de revenu Q7 Taille de l’activité Agricole Pêche Tourisme Autres

Q8 Mode de mise en valeur des moyens de production Q9 Revenu par activité Agricole Pêche Tourisme Autres Projet

Q10 Qualité du niveau de vie Q11 Santé Q12 Education Accès Niveau Q13 Production est-elle Oui : combien de temps ? Non : quelles sont les suffisante pour les causes ? besoins ? Q14 Structure des dépenses Q15 Les impacts du programme identifiés

Observations de l’enquêteur

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ANNEXES

ANNEXE 7 : BIOLOGIE ET ECOLOGIE DES ESPECES MENACEES A. OISEAUX : Lophotibis cristata (Ibis huppé de Madagascar) C’est l’un des plus gros oiseaux terrestres de la forêt originelle de Madagascar. Gros oiseau brun roux, haut sur pattes. Sa silhouette est élancée. Le cou est long et le bec long et incurvé. C’est une espèce forestière farouche que l’on rencontre souvent en couple ou en groupe familiale mais rarement seule. Elle aime se balader près des ruisseaux forestiers ainsi que dans les bas-fonds humides de la forêt. On l’aperçoit souvent marcher rapidement dans le sous-bois, s’arrêter fréquemment pour fouiller la litière forestière. Il se nourrit d’invertébrés et de petits vertébrés comme les grenouilles et les petits reptiles. La nidification de l’espèce est constatée de septembre à janvier. L’incubation est assurée par les deux sexes. La femelle niche isolément. Le nid est construit sur les premières fourches importantes d’un arbre, le plus souvent à l’abri du soleil.

Threskiornis bernieri (Ibis sacré) Espèce à silhouette trapue. Son corps est blanc et la tête, le cou et les plumes ornementales noires. Le bec est noir, incurvé et très épais. Le mâle est légèrement plus grand que la femelle. L’ibis sacré est observé le plus souvent en couple ou en petits groupes pendant les activités de quête de nourriture. Il fréquente les zones humides comme les lacs, les embouchures de rivières, les rivages marins et mangroves. Le dortoir de l’espèce se trouve souvent sur des îlots ou des arbres. Ils passent le plus souvent la nuit en plusieurs groupes. L’espèce cherche sa nourriture dans la boue et dans la vase en sondant ses derniers par son long bec. Son régime alimentaire est constitué d’invertébrés, de crustacés, mais également de petits vertébrés comme les grenouilles, les reptiles, les oisillons. Elle niche le plus souvent au sein de colonie mixte d’Ardeidae. Le nid est construit dans les arbres. L’incubation des œufs est assurée par les deux parents. La nidification est constatée au début de la saison des pluies.

Glareola ocularis (Glaréole malgache) C’est une espèce qui se ressemble beaucoup à des Sternes, à la différence près que sa silhouette est plus haute sur pattes et son cou plus marqué. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel entre le mâle et la femelle. La longueur totale du corps est d’environ 25 cm. La Glaréole malgache est une espèce que l’on rencontre le plus souvent en groupes de 10 à 15 individus. Elle fréquente les abords des lacs et rivières, les zones herbeuses rases, les langues sableuses des embouchures des fleuves, les îlots rocheux situés au milieu des cours d’eau ou à proximité des côtes. Elle chasse ses proies en vol, particulièrement en fin de l’après-midi. Elle se nourrit principalement d’insectes (Névroptères, Hyménoptères, Coléoptères).

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ANNEXES

La nidification de l’espèce se produit aux alentours du mois de novembre. Le nid est construit sur des rochers en mer ou sur des îlots rocheux, au milieu d’une rivière. Plusieurs couples nichent à proximité les uns des autres.

Haliaetus vociferoides (Pygargue de Madagascar) C’est un très gros rapace. Il est caractérisé par sa silhouette massive et à petite tête. La pointe des ailes recouvre le bout de sa queue. La longueur totale du corps est de 80 cm. L’envergure au vol est de 200cm. La morphologie des mâles ressemble à celle des femelles. On le rencontre généralement seul ou en couple. Il vole peu et plane parfois longtemps en utilisant les ascendances thermiques. Il passe la majeure partie du temps immobile perché sur un grand arbre, un piquet ou un mort surplombant l’eau. On le voit se poser à l’ombre des feuillages pendant qu’il fait chaud. Il chasse à l’affut et mange ses proies sur un reposoir ou sur le sol à proximité du lieu de capture. Le régime alimentaire est constitué principalement de poissons de surface mais également de crabes. La nidification se produit de juin à août. Le nid est construit en hauteur sur des rochers, à l’intérieur d’une falaise dominant sur la mer, sur un palétuvier de la mangrove ou sur un grand arbre localisé sur les berges des cours d’eau. Le nid est de taille importante (120 cm de diamètre). Un seul jeune est habituellement élevé, bien que deux œufs soient disponibles à chaque ponte.

Ardeolaidae (Héron crabier blanc) C’est un petit héron trapu au plumage nuptial entièrement blanc. Les pattes sont courtes. Le bec court et effilé, bleu vif à pointe noire. Elle fréquente les plans d’eau douce peu profonds et bordés d’une ceinture de végétation flottante et des plans d’eau dont les abords sont boisés. Le héron crabier est discret et solitaire. Il chasse à l’affut, immobile au bord de l’eau, dans l’eau peu profonde ou perché sur la végétation flottante. Dérangé, il a tendance à chercher refuge sur un arbre proche. Son alimentation est constituée de batraciens et de poissons, mais aussi d’insectes. La nidification de cette espèce est constatée d’octobre à mars. Une apogée d’activité de nidification est constatée aux mois de novembre et décembre. Cette espèce est grégaire sur le site de nidification. Il niche le plus souvent au sein des colonies mixtes d’Ardeidae. Le nid est construit à faible hauteur, entre 0,5 à 1,5m, sur un arbuste ou dans un buisson situé près de l’eau.

B. LEMURIENS Eulemur macaco macaco (Lémur noir) Le Lémur noir a une taille moyenne de 90 à 100 cm (41 cm en moyenne pour le corps et 55 cm pour la queue), pour une masse corporelle d’environ 2,4 kg. Il présente un dimorphisme sexuel marqué : les mâles sont entièrement noirs et les femelles brun roux, avec le ventre blanc. Les oreilles sont recouvertes de longues touffes de poils, noires chez les mâles et blanches chez les femelles. Son

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ANNEXES habitat est hétérogène et complexe sur le plan botanique. Il occupe la forêt primaire, la forêt secondaire dégradée et des formations de plantations. Le Lémur noir vit en groupes multimâles multifemelles, d’une dizaine d’individus en moyenne. L’organisation sociale de cette espèce se caractérise par une dominance des femelles. Le Lémur noir présente une activité cathémérale : des périodes significatives d’activité ont lieu à la fois pendant les phases claires et obscures du cycle journalier. Cette espèce consomme des fruits, des feuilles, des fleurs, du nectar, occasionnellement des insectes, et ce de façon variable en fonction de la saison. Pendant la saison humide les fruits prédominent dans le régime alimentaire, tandis que lors de la saison sèche, les lémuriens consomment certaines fleurs et feuilles qu’ils délaissent habituellement pendant la saison humide. Sa reproduction est saisonnière. La saison des accouplements s’étend d’avril à juin. La maturité sexuelle est atteinte vers l’âge d’un an et demi, mais les jeunes ne se reproduisent généralement qu’à partir de la seconde saison de reproduction suivant leur naissance. Les femelles peuvent donner naissance à un ou deux jeunes après un temps de gestation moyen de 128 jours. La gestation a lieu pendant la saison sèche et les naissances au début de la saison humide.

Microcebus sambiranensis (Microcèbe de Sambirano) C’est l’une des plus petits microcèbes de Madagascar. La longueur totale de son corps est de 25 à 27 cm, queue et corps confondues. Cette espèce a été longtemps confondue avec le Microcebus rufus de l’Est. Toutefois, le dos du microcèbe de Sambirano est un peu roux clair. Le côté ventral est beige. Une tache pale est observée entre les lobes des yeux entourés par des contours sombres. L’habitat habituel de cette espèce est la forêt originelle mais aussi les formations perturbées et les lisières des forêts et les champs de culture. Le microcèbe de Sambirano est un lémurien nocturne et quadrupède. Actuellement, aucune étude spécifique sur son écologie n’est disponible. De même, il n’y a aucune étude sur l’estimation de la taille de sa population ni de la densité de cette espèce. Par conséquent, les données écologiques touchant cette espèce sont très limitées.

Phaner parienti (Phaner de Pariente) Le pelage de cette espèce est brun avec une rayure dorsale plus foncée. L’extrémité de la queue est noire. La queue est aussi longue que la longueur du corps. Le Phaner de Pariente évolue à 5 à 10m du sol. Il se déplace très rapidement de branche en branche et d’un arbre à un autre. Il se caractérise par l’émission de voix loquace et lourd. On l’aperçoit dans la forêt originelle mais aussi dans des formations secondaires et même des plantations d’arbres fruitiers ou de cultures de rente. C’est une espèce de mœurs nocturnes. Il est de type quadrupède et se déplace horizontalement. La période de reproduction se passe durant la saison de pluie. Après la naissance, le petit est d’abord laissé dans le nid parental qui est installé dans le trou d’un arbre, puis il est ensuite transporté sur le ventre. Une fois plus grand, le petit de Phaner de Pariente est transporté par sa mère sur son dos.

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ANNEXES

ANNEXE 8 : RESULTATS BRUTS DES ANALYSES DE L’EAU

VR : SMC-

Date de réception : 20 août 2012 Date de prélèvement : août 2012 Description : Echantillons d’eaux brutes Préleveur : EAX Référence flacon : AMPA E-01 AMPA E-02 AMPA E-03 AMPA E-04 Quantité : 2 litres chacun

Paramètre Unité AMPA E-01 AMPA E-02 AMPA E-03 AMPA E-04 DCO Mg/l 5 5 2425 26 DBO Mg/l 0,5 0,5 15 3 Chlorure Mg/l 10 8 19.383 16 - Sulfate (SO4 ) Mg/l 1,65 3,13 1.466 7,66

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ANNEXES

VR : SMC-

Date de réception : 14 décembre 2014 Date de prélèvement : décembre 2014 Description : Echantillons d’eaux brutes Préleveur : EAX Référence flacon : AMPA E-01 AMPA E-02 AMPA E-04 AMPA E-05 Quantité : 2 litres chacun

Paramètre Unité AMPA E-01 AMPA E-02 AMPA E-04 AMPA E-05 DCO Mg/l 5 5 27 5 DBO Mg/l 0,5 0,5 3 0,5 Chlorure Mg/l 10 8 14 12 - Sulfate (SO4 ) Mg/l 1,65 3,13 7,02 2,04

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