UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

Domaine des Sciences de la Société

********************

Mention Economie

********************* Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme de Licence en Sciences Economiques

Option : Economie Générale

Rédigé par JAOTOMBO Alain Numéro d’examen : 197

Encadré par Madame RAMANANTSEHENO Domoina, Docteur en Economie

Promotion : TAMBATRA Date de soutenance : 12 mars 2019 Date de dépôt : 16 avril 2019 Année Universitaire : 2017- 2018 REMERCIEMENTS

Avant tous, je remercie Dieu tout puissant de m’avoir donné la force, la santé et la foi afin que je puisse finir mon mémoire de fin d’année.

Ensuite, je tiens aussi à remercier :

 Monsieur RAKOTO David Olivaniaina, Doyen de la Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie.

 Monsieur RAMAROMANANA Andriamahefazafy Fanomezantsoa, Chef de département de l’économie « Mention économie ».

 Madame RANDRIAMANAMPISOA Holimalala, Responsable de l’année en L3.

 Tous les enseignants et les personnels administratifs au sein du département économie.

Mes sincères remerciements s’adressent également à Madame RAMANANTSEHENO Domoina qui a accepté de nous encadrer pour l’élaboration de ce travail et a consacré son temps précieux malgré ses lourdes responsabilités.

Enfin, je tiens à exprimer ma profonde gratitude à ma famille, à mes amis près ou loin de moi qui m’ont toujours soutenir moralement et financièrement.

i

SOMMAIRE

INTRODUCTION……………………………………………………………………………..1 Partie I : L’agriculture et le développement économique ...... 2 Chapitre I : Le rôle de l’agriculture dans le développement économique ...... 2 Chapitre II : Les innovations technologiques et les modèles économiques sur le développement agricole ...... 13 Chapitre III : Les stratégies agricoles sur le développement économique ...... 20 Partie II : Le développement agricole dans le district d’ II « filière rizicole » .... 26 Chapitre I : Etude des lieux : situation géographique, situation démographique ...... 26 Chapitre II : La production locale et la sécurisation alimentaire de la population ...... 34 Chapitre III : Les activités agricoles et sources des revenues de la population……….……38 CONCLUSION……………………………………………………………………………….45

ii

LISTE DES ABREVIATIONS PMA : Pays Moins Avancés PIB : Produit Intérieur Brut PED : Pays En Développement IDR : Institut du Développement Rural MEG: Modèle d’Equilibre Général MEP : Modèle d’Equilibre Partiel UE : Union Européenne JRC: Joint Research Centre MAGNET : Modular Agricultural GeNeral Equilibrium Tool PAC : Politique Agriculture Commune MIRAGE : Modeling International Relationships in Applied General Equilibrium CEPII : Centre d’Etudes Prospectives et d’Informations Internationales ID : International Dynamique CIRAD: Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement OCDE : Oragnisation de Coopération et de Développement Economique CAPRI : Common Agricultural Policy Regionalized Impact ESIM : European Simulation Model FAPRI : Food and Agricultural Policy Research Institute CARD : Center for Agricultural and Rural Development PB : Production de la Branche DIANA : Diana, , Nosy-Be, RGPH : Recensement Général de la Population Humain DRDR : Direction Régionale du Développement Rural SRI : Système Riziculture Intensive MAEP : Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pèche IDH : Indice du Développement Humain MEI : Ministère de l’Economie et de l’Industrie CREAM : Centre des Recherches, d’Etudes et d’Appui à l’analyse économique à EPP : Ecole Primaire Publique CEG : Collège d’Enseignement Général CEPE : Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires BEPC : Brevet d’Etudes du Premier Cycle

iii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Part de l’agriculture dans le PIB au Cameroun………………………………11

Tableau 2 : Part de l’agriculture dans le PIB de quelques pays…………………………12

Tableau 3: Listes des communes et fokontany du district d’Antsiranana II………….…26

Tableau 4 : Effectif de la population agricole……………………………………………30

Tableau 5 : Effectifs des élèves inscrits dans les écoles primaires publiques(EPP)…….30

Tableau 6 : Effectifs des élèves inscrits dans les écoles privées………………………..31

Tableau 7 : Effectif des élèves inscrits dans les collèges d’enseignements publics (CEG)……………………………………………………………………………………31

Tableau 8 : Effectifs des élèves inscrits dans les collèges privés……………………….32

Tableau 9 : PIB du district d’Antsiranana II……………………………………………32

Tableau 10 : Les différents types des cultures………………………………………….34

Tableau 11 : La superficie cultivée…………………………………………………….34

Tableau 12 : Production rizicole du district d’Antsiranana II ………………………...35

iv

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1: Part de agriculture dans le PIB (en %) au Cameroun……………………………11

Graphique 2 : Part de l'agriculture dans le PIB (en %)………………………………………..12

Graphique 3 : PIB(en %) du district d’Antsiranana II par rapport à la région DIANA………...33

Graphique 4: Production du riz du district d’Antsiranana II………………………………….35

v

INTRODUCTION

Un développement accéléré et soutenu de l'agriculture est la clé du développement économique dans les pays moins avancés(PMA). Dans les PMA, le secteur agricole représente une part du produit intérieur brut (PIB). De 40 % à 80 % (Source : FAO 2015), il emploie une majorité de la population active. Il est une source de devises dans les trois quarts des PMA. Le secteur agricole montre la majeure partie des denrées alimentaires. Plus de la moitié de la population active, il est la seule source de revenus de ces pays. Dans les pays en développement(PED), l’agriculture est l’activité dominante. Elle est une des activités principales de l’homme. Pour un pays à vocation agricole, elle donne la meilleure chance pour développer un pays.

Concernant le district d’Antsiranana II, il fait partie d’un district à vocation agricole à Madagascar. Le secteur agricole qui occupe plus des travailleurs dans ce district. C’est ainsi que la filière rizicole domine l’activité économique pour les paysans ruraux. A l’Ouest de ce district, la principale activité est la riziculture associée à l’élevage bovin. A l’Est, l’activité traditionnelle repose sur la riziculture et l’élevage. On constate que plus de 80 % (Source : CREAM 2009) de la population rurale pratique de l’agriculture. Le secteur agricole et le développement rural sont les facteurs majeurs pour un développement économique. Or, la majorité des paysans ruraux utilise encore des cultures de production traditionnelle. Le développement rural améliore le niveau de la population en vue d’augmenter la production agricole. Le district d’Antsiranana II, le secteur agricole est la première activité économique par rapport aux autres secteurs. Mais la question se pose « l’agriculture est-elle un secteur incontournable pour un développement économique ? ». Avant de répondre à cette question, le travail doit faire appel à deux parties. La première constitue entre l’agriculture et le développement économique. Et la seconde partie, l’étude sur la filière rizicole pour le cas d’ « Antsiranana II »

1

Partie I : L’agriculture et le développement économique

Le développement agricole est incontournable lorsque le développement économique est basé sur l’agriculture. Selon François Perroux, « Le développement économique est une combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population, des changements qui les rendent aptes à faire croître cumulativement et durablement, son produit global ». Par définition, le développement économique désigne les évolutions positives dans les changements structurels d’une zone géographique ou d’une population : démographiques, techniques, industriels, sanitaires, culturels, sociaux.

Chapitre I : Le rôle de l’agriculture dans le développement économique

L’agriculture est susceptible d’assumer dans le processus de développement. L’importance relative de l’agriculture est de créer le marché extérieur et intérieur, les possibilités de l’accroissement de la productivité du travail et les ressources agricoles pour nourrir qui sont les facteurs à considérer.

Dans ce chapitre, le développement économique doit analyser soit prioriser l’industrie ou l’agriculture. Dans les perspectives de développement, il semble qu’il y a des relations intersectorielles entre l’agriculture et l’industrie. On comprend que l’agriculture est un facteur de démarrage de l’économie. Donc, l’agriculture joue un rôle du secteur moteur du développement. En effet, elle peut exercer plusieurs fonctions dans l’économie. D’une manière générale, le rôle de l’agriculture dans le développement doit faire appel aux théories de la croissance équilibrée et la croissance déséquilibrée. Dans ce cas, l’analyse économique montre clairement que négliger l’agriculture conduit probablement à une perte d’une illusion.

Section I : La croissance équilibrée ou déséquilibrée

I.1. Croissance équilibrée

D’une part, elle est fondée sur la nécessité de la croissance d’une demande sectorielle c’est-à- dire on tient compte de l’échange internationale. D’autre part, elle est basée sur les relations interbranches qui existent au sein de l’économie. La politique des investissements doit conduire sur les perspectives d’évolutions des besoins pour éviter les déséquilibres sectoriels, de freiner ou bloquer la croissance. Si on néglige l’agriculture, il peut favoriser la croissance insuffisante

2 de l’offre par rapport à la demande. Cela entraine des inflations, des importations des denrées alimentaires. Finalement, ceci freine la croissance. La croissance équilibrée conduit à un développement aux différents secteurs de l’économie. Ensuite, elle prend en considération les investissements d’infrastructure, les investissements productifs et les investissements sociaux. En principe, elle s’appuie sur une prévision des besoins et sur une estimation des moyens basée sur les coefficients de capital, d’emploi et d’importation.

I.2. Croissance déséquilibrée

La théorie de la croissance déséquilibrée des secteurs moteurs et industries motrices s’appuie sur des différents arguments1. Selon le professeur Hirschmann, la théorie de la croissance équilibrée ne correspond pas à la réalité. Donc, elle est impraticable en tant que politique d’investissement. Tous les secteurs économiques ne se développent pas au même rythme ni au même moment. Dans ce cas, il existe des secteurs moteurs (leading secteurs de Rostow) qui jouent un rôle favorisant dans la période du démarrage et aux différents des étapes du développement économique. L’agriculture, la sidérurgie, les textiles ont joué un rôle décisif dans le démarrage pour l’Angleterre et la France. Les chemins de fer sont celui des Etats-Unis, du Canada et de l’Allemagne. Ensuite, le bois et la pâte à papier sont pour le Suède et le Japon. Après, les produits laitiers et la viande sont pour le Danemark. Les autres étapes du développement qui sont l’automobile, la chimie, l’électronique ont des effets sur le développement global. Les industries motrices sont des catégories historiques et géographiques. Selon Hirschmann, celui qui défend le développement équilibré propose une politique inapplicable. Car le développement implique des disponibilités en capital. Or, les pays moins développés ne les disposent pas. Alors, ils ne peuvent se permettre de disperser leurs capitaux. Pour eux, à court terme, le problème fondamental n’est pas une demande mais de transformer un processus d’amélioration de leur économie. Et ils n’arrivent pas les choix stratégiques pour mettre en priorité les activités de leur développement. Enfin, pour la croissance déséquilibrée, Hirschmann a dit que le rassemblement des moyens dans quelques industries permet de réaliser des économies d’échelle.

1 Ces thèses sont notamment celles de Hirschmann et de F. Perroux.

3

Section II : Les priorités sectorielles au processus du développement

Dans l’histoire du processus du développement occidental les mercantilistes, les physiocrates, les industrialistes ont donné la préférence au commerce, à l’agriculture, à l’industrie comme source principale de la richesse. L’histoire du développement occidental montre des avantages relatifs provenant des préférences données à l’agriculture, ou à l’industrie, ou à d’autres activités. Les idées du développement occidental constituent un chapitre de l’histoire mondiale. Cependant, l’activité économique montre qu’il existe une forte corrélation entre l’industrialisation des nations et leur niveau de vie. Le processus d’industrialisation joue un rôle décisif dans une croissance. De nombreux pays moins développés ont une tendance de préférence à l’industrie. Cette dernière ne peut pas en mesure de remplir les fonctions économiques si l’agriculture est négligée. Dans ce cas, il y a un freinage dans la croissance globale. Avant de monter que l’industrie ou l’agriculture peut relancer développement économique, il faut mettre en œuvre les processus qui impliquent certaines relations et certains mécanismes intersectoriels.

II.1. Choix de l’industrie

L’industrialisation a été à la fois l’instrument de la croissance et du développement occidental. Pour les pays moins développés, l’industrie parait jouer un rôle important dans la réalisation des équilibres économiques fondamentaux. Ces derniers sont la balance de l’emploi et la balance des paiements. La croissance industrielle constitue l’un des aspects pour les pays qui sont avancés (Europe occidentale, Amérique du Nord, URSS, Japon). L’industrie est un secteur le plus important car la croissance compte sur les exportations agricoles. Tant à l’agriculture, en 1965, le PIB représente comme suit 15% pour le Danemark, 11% au Canada, 10% en Australie, 13% en Nouvelle-Zélande. Dans tous les pays développés, le taux de croissance a été plus élevé que celui de l’agriculture. L’industrialisation n’est pas seulement une source principale de la croissance économique. Mais à long terme, elle est un instrument fondamental d’une transformation socio-économique. Elle est caractérisée par des nouveaux processus de production, d’une nouvelle technologie, de nouvelles structures socio-économiques, de nouvelles mentalités et attitudes. Dans une société occidentale, l’agriculture connait une évolution. Cela

4 signifie qu’elle adopte des méthodes, les formes d’organisation. L’industrialisation de l’agriculture c’est en cours d’une transformation de l’agriculture. Mais l’agriculture ne perd pas toute spécificité c’est-à-dire elle reste sur l’utilisation d’un convertisseur biologique.

II.2. Choix de l’agriculture

Dans cette analyse, l’agriculture a trois rôles dans un processus du développement économique. En premier lieu, elle satisfait les besoins alimentaires. De nombreux pays, la consommation alimentaire par tête stagne. Face à la croissance démographique, il est important de prioriser l’agriculture pour améliorer le niveau de consommation par tête. En effet, les besoins sont insuffisants car il existe un sous-emploi des ressources disponibles (homme, terre). En second lieu, elle a un rôle sur les équilibres économiques qui sont la balance de l’emploi, la balance des paiements, l’équilibre épargne-investissement. Les situations du commerce international ne sont pas favorables pour les pays moins développés face aux exportations. Puisque leur balance des paiements est gravement déficitaire. La contribution de l’agriculture est indispensable pour diminuer le déséquilibre économique. La compétition internationale oblige d’améliorer la productivité du travail agricole et moderniser l’agriculture. Enfin, pour certains pays l’agriculture conduit au processus d’industrialisation. L’agriculture peut intégrer dans la société industrielle et commerciale. Elle peut aussi stimuler la croissance industrielle. Donc, il est nécessaire de moderniser l’agriculture et d’améliorer le niveau de vie d’une population. Pour le cas d’un pays moins développé, l’industrialisation est fondée principalement sur l’utilisation des ressources internes. Alors, l’agriculture traditionnelle n’arrive pas enchainer le processus d’industrialisation. Au Mexique, Furtado2 a interprété que « depuis 1940, la politique agricole a systématiquement poursuivi l’objectif d’augmenter l’excédent agricole destiné à la consommation urbaine ou à l’exportation. » Les économistes latino-américains ne sont les seuls avoir une idée que l’agriculture joue un rôle dans le développement économique. Et

2 Celso Furtado, Economic Development in Latin America, 2 ème édition, Cambridge University Press, Cambridge, 1976, p.259.

5 on retrouve aussi le « modèle de la double économie » de John Fei et Gustave Ranis3. Hollis Chenery et Moises Syrquin ont souligné que l’agriculture doit être une source de transferts de capital et de main d’œuvre vers les zones urbaines pour encourager le développement général de l’économie4. Même les économistes agricoles tiennent cette thèse : «…l’agriculture doit beaucoup augmenter sa production, mais elle doit aussi apporter des contributions nettes importantes aux besoins en capital d’autres secteurs de l’économie… »5 Bruce Johnston et John Mellor6 ont élaboré une vision complète du processus du développement agricole. Leur stratégie de développement agricole est d’augmenter la production même chez les agriculteurs. Cependant, leur rôle de l’agriculture est de soutenir le développement des autres secteurs de l’économie en fournissant les facteurs de production, la main d’œuvre, les devises étrangères, des denrées alimentaires et en offrant un débouché de l’industrie nationale.

II.3. Les relations agriculture-industrie dans le processus du développement

L’histoire du développement est dite durant une période où il y avait un lancement de l’économie. Ce lancement s’effectue soit par l’agriculture, soit par l’industrie. P.Bairoch a montré que l’agriculture est un secteur moteur dans le démarrage occidental. Dans ce contexte, les secteurs industrialisés ne sont pas en mesure de produire le surplus nécessaire à la mise en œuvre du développement pour certains pays. Le secteur industriel a déjà connu un certain développement dans quelques pays moins développés. Par exemple, en Amérique Latine, la part du revenu national provenant du secteur industriel est de 15 à 30 %. Pour l’Asie, elle représente de 15 à 20 %. En Afrique, elle est inférieure à 10 %. Les pays moins développés satisfont 66 % de leurs besoins de biens manufacturés, 50 % des besoins intermédiaires et 25 % pour les besoins d’équipements. Dans les années soixante, quelques pays africains (Libye, Algérie Gabon, etc..) ont connu des croissances rapides grâce à l’exploitation de leur richesse pétrolière et

3 John C.H Fei et Gustav Ranis, Development of the Labor Surplus Economy : Theory and Policy, Irwin Publishing Company, Homewood, Illinois, 1964. 4 Hollis Chenery et Moises Syrquin, Patterns of Development, 1950 – 1970, publié par la Banque Mondiale par Oxford University Press, 1975. 5 John W.Mellor, the Economics of Agricultural Development, Cornell University Press (édition de poche), Ithaca, 1966, p.5. 6 Bruce F. Johnston et John W. Mellor, The Role of Agriculture in Economy Development, American Economic Review, Volume 51, 1961, pages 566 – 593.

6 minière. Mais à long terme, cette croissance n’est pas une base d’un processus d’un développement car l’exploitation minière n’est pas à la mise d’une infrastructure industrielle. En tant secteur d’ajustement, l’agriculture doit remplir trois fonctions fondamentales : - ajuster la croissance de la production agricole à celle de la demande alimentaire - ajuster la population active à la demande industrielle de transferts de travailleurs - contribuer aux autres équilibres fondamentaux qui sont équilibre épargne-investissement et équilibre de la balance des paiements.

Section III : L’agriculture : théorie du surplus

III.1. Théorie du surplus agricole

L’agriculture doit être en mesure de dégager un surplus qui permet de lancer le développement de l’industrie. La notion de surplus agricole a été proposée dès le XXVIIIe siècle en Occident.

Pour les physiocrates, la terre est l’unique source des richesses. Elle est apte à produire puisqu’elle n’a pas de prix. Donc, elle donne un surplus et un produit net. Ce surplus est constitué par le capital et le canal des bénéficiaires(le souverain, les propriétaires fonciers) pour servir la diversification de toute l’activité économique.

Adam Smith, dans la Richesse des nations écrit que « c’est seulement le surplus du produit de la campagne, c’est-à-dire l’excédent de la subsistance des cultivateurs, qui constitue la subsistance de la ville, laquelle, par conséquent, ne peut se peupler qu’autant que ce surplus de produit vient à grossir »7. Smith annonce qu’il n’aura pas un effet sur le développement de la richesse même les oisifs consomment une grande partie de ce surplus.

Stuart Mill donne une définition assez analogue à celle de Smith : la différence entre le produit brut et ce qui est nécessaire à l’entretien des personnes liées à la production8.

7 Adam SMITH, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des Nations, 1176. 8 John Stuart MILL, Principes d’économie politique, 1848. 7

Marx utilise cette notion du surplus. Et il lui donne une « coloration morale » qui aboutit à la notion de taux d’exploitation9. Karl Marx écrit: « Les physiocrates sont encore dans le vrai, quand ils prétendent que toute production de plus-value, partant tout le développement du capital, ont pour base naturelle la productivité du travail agricole. Si l’homme n’était pas capable de produire, dans une journée de travail, plus de moyens de subsistance, donc au sens le plus étroit du mot, plus de produits agricoles que ceux dont chaque ouvrier a besoin pour sa propre reproduction; si la dépense quotidienne de force de travail totale suffisait à produire les moyens dont il a personnellement besoin pour subsister, il ne pourrait être question ni de surproduit, ni de plus-value. Une productivité du travail agricole dépassant les besoins individuels du travailleur est la base de toute société et principalement de la production capitaliste ».10

III.2. La théorie du surplus économique

Cette théorie est tombée en désuétude au XXème siècle. Elle a retrouvé un récent regain d’actualité, en tant qu’outil d’analyse en vue d’explication du processus du développement des sociétés attardées. Celso Furtado reprend la théorie classique selon la notion du surplus « produit excédentaire ». Et il constate que c’est une réalisation d’ « observation universelle » c’est- à-dire dans toute société, ce surplus peut exister. Ensuite, il a écrit aussi que ce surplus est retenu d’une manière ou d’une autre par une minorité que « phénomène, extrêmement simple et d’observation universelle, est le fondement du processus d’accumulation du capital »11. Cependant, ce surplus n’est pas utilisé pour la croissance économique. Mais il permet d’augmenter la consommation et les dépenses.

9 C.FURTADO, op. cit, p. 80. 10 Karl MARX, Le capital, livre III, chap. XVII 11 C. FURTADO, p. 81. 8

Section IV : La contribution de l’agriculture dans la croissance économique

IV.1. La croissance économique et croissance agricole

Le taux de croissance de l’agriculture a une incidence plus forte sur la croissance économique. En général, la croissance de la production non agricole est supérieure à la croissance agricole. L’agriculture contribue à la croissance économique avec sa propre croissance. Historiquement, le taux de croissance est de 3 % par an de la production agricole sur une période.

IV.2. Les autres secteurs de l’économie a-Transferts de travailleurs

L’agriculture constitue un réservoir de main-d’œuvre pour lesquels les autres secteurs de l’économie puisent pour satisfaire leurs besoins. Au début du XIX siècle, Adam Smith a écrit et distingue déjà l’importance de la croissance de la productivité du travail dans le processus de développement: « le jour où, par l’amélioration de la culture de la terre, le labeur d’une seule famille permettra d’en nourrir deux, travail de la moitié de la population suffira à nourrir la société tout entière. L‘autre moitié pourra donc être employée en majeure partie, tout au moins, à fournir d’autres choses, ou à satisfaire d’autres besoins et aspirations de l’humanité ».12 Dans les pays en développés, la situation est différente parce qu’ils sont en cours du processus du développement. Nous allons considérer un modèle simple pour montrer les relations entre la croissance économique et le transfert des travailleurs. La croissance de l’emploi global est égale à la croissance des emplois. Supposons que la proportion des emplois industriels αi et des emplois industriels agricoles 1-αi= αa. La croissance de l’emploi (rN) s’écrit :

rN = αi rNi + αa rNa Dans la mesure où l’agriculture constitue le réservoir de la main-d’œuvre, l’industrie peut satisfaire ses besoins. Dans une certaine mesure, la population agricole a un caractère résiduel.

12 A. SMITH, La richesse des nations, cité dans : « Place de l’agriculture dans le développement économique », Bulletin mensuel Economie et statistique agricoles de la FAO, février, 1964.

9

On peut en déduire la variation de l’emploi agricole. Elle est formulée comme suit :

rN− αi rNi

rNa = αa Selon cette formule, trois cas sont considérés:

 La croissance de l’emploi industriel(αi rNi) est inférieure à la croissance de l’emploi

global (rN): on dit que l’emploi agricole est croissant ;

 r - rN= αi rNi, on a l’emploi agricole est stagnant ;

 rN ≤ αi rNi, l’emploi agricole décline. b-Transfert d’épargne

Dans les pays riches en pétroles et en mines, la moitié du produit des exploitations de ces ressources est destiné au financement du développement industriel et agricole. Dans une certaine mesure, l’aide extérieure facilite les investissements de base. Mais la dette devient lourde et réduit l’importation. Les pays manquent des ressources minières et veulent réduire l’aide extérieure. L’agriculture joue un rôle décisif en tant que secteur de financement du développement. En tant que secteur de financement, le rôle de l’agriculture constitue un exemple particulier pour le développement du Japon. Le financement a été réalisé principalement par l’impôt foncier, qui représentait 86% des recettes fiscales vers 1875 et encore 45% vers 1895. A cette époque, l’agriculture qui représentait 50% du PNB payait plus de 80% des impôts13. Dans les pays sous-développés, le transfert d’épargne de l’agriculture vers les autres secteurs se réalise par des transferts forcés. Le premier représente l’impôt, la rente foncière, la domination par marché, le prix fixe, les taxes sur les exportations, le transfert de capitaux liés à l’exode rural.

13 FAO, Place de l’agriculture dans le développement économique, op. cit, p. 10 10

Tableau 1 : Part de l’agriculture dans le PIB au Cameroun

Années Part de l’agriculture dans le PIB(en %) 1995 40,202 1996 41,327 1997 42,093 1998 42,432 1999 42,326 2000 38,456 2001 39,864 2002 39,897 2003 40,583 2004 41,098 2005 41,058 Source : Banque Mondiale 2007

Graphique 1: Part de l’agriculture dans le PIB(en %) au Cameroun 43

42

41

40

39

38

37

36 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Source : Banque Mondiale 2007

Depuis 1995, la part de l’agriculture dans le PIB est restée supérieure à 40,202% jusqu’aux années 1999. En 2000, il y avait une chute de 0,91%. En 2001 et 2002, la part de l’agriculture dans le PIB a évolué. Et c’est pareil aussi pour les deux dernières années. On peut en déduire

11 que le secteur agricole contribue une part importante dans le développement économique. Comme le graphique nous montre que l’agriculture est un moteur favorisant l’activité économique pour le Cameroun.

Tableau 2 : Part de l’agriculture dans le PIB de quelques pays

Part de l’agriculture dans le PIB(en %) Années 1975 1980 1990 2000 2005 France 5,938 4,7542 3,7877 2,8364 2,1965 Pays Etats-Unis 4,0718 2,8964 2,0613 1,2318 Chine 32,399 30,09 27,049 14,832 12,601 Afrique du Sud 7,6617 6,1963 4,6301 3,2749 2,5456 Source : Banque Mondiale 2007

Graphique 2: Part de l'agriculture dans le PIB (en %) 35

30

25

20

15

10

5

0 1975 1980 1990 2000 2005 Pays France Pays Etats-Unis Pays Chine Pays Afrique du Sud

Source : Banque Mondiale 2007

12

En 1975, la part de l’agriculture dans le PIB pour la France, les Etats-Unis et l’Afrique du Sud est à peu près la même. Mais pour la Chine, la part de l’agriculture est élevée qui est égale à 32,399%. C’est pareil aussi pour les années 1980, 1990, 2002 et 2005. Pour chaque pays, on constate aussi que la part de l’agriculture dans le PIB diminue comme nous indique le graphique ci-dessus.

Chapitre II : Les innovations technologiques et les modèles économiques sur le développement agricole

Le développement agricole dans les pays en développement a donné une grande place aux transferts de technologies. Et il a pratiqué l’évolution de la gestion des pays développés. Cela mis en cause quelques d’effets positifs mais il y aussi des conséquences néfastes. Du côté positif, la croissance de l’agriculture est supérieure à la croissance démographique sauf dans l’Afrique Subsaharienne. De plus, certains pays arrivent à augmenter leurs recettes d’exportations et leurs revenus locaux. Mais ils n’abandonnent pas la production vivrière. Cette augmentation est obtenue grâce aux progrès techniques dans les régions où il y avait un fort potentiel. Mais il peut provoquer un effet négatif sur l’environnement. Or, la variété de riz et de blé représente un bon rendement en Asie et en Amérique Latine. Et aussi les rendements des sucres dans certains pays comme la Colombie ont évolué. Les modèles économiques jouent un rôle important dans l’analyse des marchés, l’élaboration des politiques économiques et surtout dans l’agriculture. Alors, ils sont utilisés pour établir les mouvements des prix et des prix à long terme. Mais ils essaient de prévoir les impacts positifs ou négatifs sur le fonctionnement des marchés et sur le bien-être des individus. Ainsi, ils disposent d’une souveraineté aux décideurs publics et privés parce qu’ils peuvent apporter des explications sur les évolutions économiques et des réponses précises face aux problèmes qui se posent.

Section I : Les innovations technologiques

En agriculture, il existe plusieurs moyens pour le progrès technique. Mais les contraintes sur le développement agricole sont causées par une offre de terre rigide. En effet, elles peuvent être retirées par des progrès dans les techniques biologiques. Cela entraine une offre de travail inélastique. Cette dernière peut être écartée par des progrès dans les techniques mécaniques. Pour assurer une croissance rapide de la productivité et de la production agricole, le pays doit

13 choisir les techniques les mieux adaptés. Le processus de création de ce progrès technique est considéré comme exogène au système économique. Donc, la théorie de l’innovation montre une tentative pour traiter le progrès technique. Ce dernier répond aux changements de dotations factorielles et à la croissance de la demande.

I.1. Progrès technique

Dans un développement agricole le progrès technique est considéré comme un facteur endogène au processus de développement. Mais il n’est pas un facteur exogène. Les nouvelles techniques sont créées et utilisées pour faciliter la substitution de facteurs de production. Cette dernière est relativement abondante face à des facteurs qui sont rares dans une économie considérée. En effet, les variétés de céréales à meilleur rendement sont essentiellement pour distinguer la substitution d’engrais chimiques par rapport à la terre. A titre d’exemple nous allons comparer la réaction à l’azote(en termes de rendement hectare) entre la variété du riz indigène du Bangladesh et la variété améliorée du Japon. D’après la comparaison, on constate que les rendements des variétés indigènes et variétés améliorées sont élevés grâce à un faible niveau de fertilisation. Par contre si les doses sont importantes, les variétés indigènes représentent un faible excès. Pour elles, son supplément de fertilisation se traduise par une production de paille plus élevée. Mais il est séparé de grains. Avec de plus hauts niveaux de fertilisation, l’absence de réaction de ces variétés représente un facteur limitant pour la croissance de la production agricole dans une économie. L’absence de cette réaction et cette croissance sont caractérisées par une forte densité de la population et une offre rigide de la terre. La croissance de la production dépend de la mise au point des techniques agricoles et les variétés résistant à la fertilisation. Ces derniers peuvent atténuer les contraintes sur la rigidité d’une offre de la terre. Dans une économie de la rareté du travail, le remplacement de la terre et du capital au travail réclame une amélioration des outils et des machines agricoles pour le premier chef. Par exemple aux Etats-Unis, les chevaux ont été utilisés pour les labours. De ce fait, la compensation du manque de la main-d’œuvre par la terre ou l’énergie supplémentaire a été réduite à cause des limites techniques de la traction animale. L’introduction des tracteurs facilite la substitution de la terre. Ce tracteur permet à chaque agriculteur d’utiliser plus de puissance et de cultiver une plus grande superficie.

14

I.2. Progrès mécanique

En Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, la mécanisation de l’agriculture a été associée à une révolution industrielle. Au XVIIIe siècle, il y avait les relations exactes entre les révolutions agricoles et industrielles. Mais ces relations sont encore à débattre selon l’histoire économique. Généralement, en agriculture, l’absence de la main-d’œuvre doit adopter des méthodes plus intensives en capital. C’est pareil aussi pour l’industrie. Mais d’ailleurs, il est plus accentuer aux Etats-Unis qu’en Grande-Bretagne.14 La mécanisation de l’agriculture et celle de l’industrie sont les forces économiques fondamentales. En agriculture, les développements du machinisme sont différents de l’adaptation des méthodes industrielles de production. La production agricole conduit à des significations par rapport à l’industrie lorsqu’il s’agit d’un type de matériel.

Dans le secteur industriel, le remplacement des méthodes manuelles de production par des méthodes mécaniques entraine un nouveau système d’organisation. Dans lequel le travailleur devient un spécialiste dans une fonction particulière. Comme la dimension spatiale des cultures exige que les machines agricoles soient mobiles. D’une manière à l’autre, les machines agricoles doivent déplacer à travers des matériaux immobiles. Mais c’est différent pour l’industrie car les machines sont fixes et les matériaux sont mobiles. L’intervalle de temps et les caractéristiques saisonnières de la production agricole imposent une série de machines spécialisées pour la préparation des sols, les semis, le désherbage, la récolte. Spécifiquement, cette préparation dure quelques jours et quelques semaines par campagne. Cela signifie que l’agriculture mécanisée ne permet pas davantage que l’agriculture manuelle aux travailleurs de se spécialiser dans une fonction donnée. En outre, dans un système agricole mécanisé d’une caractéristique des machines mobiles et spécialisées, l’investissement par travailleur est plus élevé que dans l’industrie. La mobilité veut dire que la machine. D’une part, cette dernière doit avoir la capacité d’assurer l’opération spécifique. D’autre part, elle peut se déplacer à travers un terrain pour effectuer son opération. Bref, en agriculture, la spécialisation signifie que la machine utilisée doit s’adapter à des tâches qui exigent un laps de temps chaque année.

14 Habakkuk (1962, p.14) estime que l’évolution des techniques agricoles, durant les premières décennies du XIXème siècle, a pu provoquer des disparités fortes entre les Etats- Unis et la Grande-Bretagne quant à la disponibilité de main d’œuvre agricole pour l’industrie.

15

I.3. Progrès biologiques et chimiques

En agriculture, les techniques et les processus biologiques et chimiques sont plus fondamentaux sont plus fondamentaux plus particulièrement ils relèvent de la mécanisation et du machinisme. Cependant, leurs effets sur le développement économique et l’organisation de l’agriculture sont mal mesurés selon les chercheurs en sciences sociales, les planificateurs et les politiciens. Les innovations biologiques et chimiques ont été évoquées rapidement dans le développement économique pendant l’apparition et la diffusion de variétés modernes de riz ou de blé. Ces variétés sont localisées dans les zones tropicales. Les deux innovations mentionnent simplement la nécessité de nouvelles semences ou l’amélioration des méthodes de culture. Or, seuls les progrès techniques associés à la mécanisation donnent un espoir d’une modernisation rapide. Cependant, les progrès liés à la biologie et à la chimie n’apportent ni menace, ni promesse des systèmes de productions agricole. En matière de biologie et chimie, le but est d’accroitre les quantités produites.

Section II : Les liens entre les innovations technologiques et productions agricoles

Dans les zones soudaniennes et sahéliennes, la production agricole et l’élevage dépendent de la pluviométrie. La variation des productions vivrières et animales s’explique par les changements des revenus des ménages, le capital de production et la sécurité alimentaire. Donc, il existe des liens entre la commercialisation des produits agricoles et la diversification des revenus, la productivité agricole, le revenu et le niveau de richesse des producteurs.15

II.1. L’insécurité alimentaire

L’insécurité alimentaire constitue un problème dans ces populations. Leur vie est basée à l’agriculture et à l’élevage. Le gouvernement de l’Afrique sub-saharienne adopte une solution. Cette dernière est d’importer des produits alimentaires (achat ou aides alimentaires) pour combler le déficit alimentaire. Au Burkina Faso, la sécurité alimentaire constitue un souci permanent pour les décideurs politiques en particulier dans les régions centres et nord. Les populations les plus vulnérables sont localisées dans les zones rurales. Leur ressource alimentaire provient de l’agriculture et l’élevage. Pour les deux régions, la dégradation des terres et les variations pluviométriques

15 Institut du Développement Rural(IDR), Burkina Faso

16 constituent les principaux facteurs limitant de l’accroissement de la productivité agricole (INERA, 1998).

II.2. Le transfert de technologie et la production agricole

Pour accroitre les productions agricoles, les pouvoirs publics intègrent les séances de sensibilisation-vulgarisation d’une nouvelle technologie et d’autres incitations. Les incitations ont les attributions de prix aux producteurs ou bien les groupes qui ont réalisé les performances dans un domaine donné. Cette planification centralisée a montré ses limites, les résultats obtenus par les investissements de l’Etat. En effet, les producteurs ont une grande d’expérience dans la pratique de l’agriculture et de l’élevage. De ce fait, ils possèdent une grande capacité de leur activité agricole. Donc, il existe une dynamique dans chaque système de production agricole. Cette dynamique innovatrice constitue une étape importante dans le processus de transfert technologies. L’élaboration de cette technologie au Burkina Faso marque une amélioration impressionnant. Mais la productivité agricole demeure faible par la conséquence naturelle de l’insécurité alimentaire. Cette étude a pour objectif : - d’identifier les principales activités agricoles économiques, les clés de technologies ; - d’évaluer les performances et les contraintes associées à chaque activité, et d’étudier le mécanisme d’élaboration, d’expérimentation et de l’adaptation de technologies nouvelles.

Section III: Les modèles économiques

Dans cette analyse, ils peuvent être classés en deux catégories qui sont les modèles d’équilibre général (MEG) et les modèles d’équilibre partiel (MEP). Les MEG qui élaborent clairement tous les secteurs de l’économie. Mais les MEP qui n’élaborent qu’un seul secteur. Les MEG ont l’avantage d’anticiper tous les effets mêmes indirects vis-à-vis d’un changement de l’économie. Notamment, ils interviennent sur le marché du travail. Pour les MEG, ils proposent un avantage d’une modélisation plus adaptée au secteur étudié. Avant tout, les modèles d’équilibre général sont utilisés pour évaluer l’impact économique sur les accords commerciaux de grande puissance. Alors que, les MEP sont employés pour obtenir des prévisions sur les quantités produites à moyen terme.

17

III.1. Modèles d’équilibre général a-Modèle GLOBE(UE)

Le modèle GLOBE a été développé par le JRC (Joint Research Centre) de la commission Européenne. Cependant il utilise pour évaluer les impacts d’un accord irrégulier de libre- échange entre l’Union Européenne et le Mercusor16 ainsi les effets du changement climatique sur l’agriculture. b-Modèle LINKAGE (Banque Mondiale)17

Durant les années 1980, le modèle LINKAGE a été développé par la Banque Mondiale. En plus, il est utilisé pour le rapport Global Economic Prospects de la Banque Mondiale et pour l’étude sur le commerce international. Dernièrement, il a été utilisé pour l’analyse de la pauvreté. c-Modèle MAGNET (UE)18

Le modèle MAGNET (Modular Agricultural GeNeral Equilibrium Tool) a été développé par l’institut de recherche néerlandais LEI Wageningen UR avec le JRC (Joint Research Centre) de la Commission Européenne. En fait, il a été utilisé pour le PAC (Politique Agriculture Commune). d-Modèle MIRAGE(CEPII)19

Depuis 2002, le modèle MIRAGE (Modeling International Relationships in Applied General Equilibrium) a été développé par l’institut de recherche français CEPII (Centre d’Etudes Prospectives et d’Informations Internationales). Ce modèle est destiné à l’analyse des politiques commerciales au niveau mondial. En principe, il a été utilisé pour étudier l’approfondissement du marché intérieur européen.

16 Burrell and alii., 2011) 17 Van der Mensbrugghe, 2005 18 Woltjer and Kuiper, 2014 19 Decreux & Valin, 2007

18 e-Modèle ID(CIRAD)

C’est à partir du 1999 que le modèle ID (modèle International Dynamique pour l’étude du Développement durable et de la Distribution des revenus) a été développé par l’institut de recherche français CIRAD (centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le développement). Cette recherche est déterminée par le travail de Jean-Marc Boussard. En effet, ce modèle tient en compte la particularité du secteur agricole et l’instabilité du prix agricole.

III.2. Modèles d’équilibre partiel a-Modèle AgLINK-COSIMO (OCDE/FAO)

Le modèle AgLINK-COSIMO est le résultat de la coopération commencé en 2004 par la FAO et l’OCDE. Donc il fallait 10 ans des prévisions pour produire les volumes de production et les prix agricoles, au niveau national, régional et global. En particulier, il prend en compte la variabilité des rendements agricoles. b-Modèle AGMEMOD(UE)

A partir de l’année 2001, ce modèle a été développé par Teagasc Ireland, l’autorité de contrôle agricole et alimentaire irlandaise avec des financements de la Commission Européenne. Et il permet une étude des politiques agricoles et alimentaires au niveau de l’Union Européenne ou de ses pays membres. Ainsi qu’il est utilisé pour évaluer la modification de la PAC. c-Modèle CAPRI(UE)

A la fin des années 1990 que le modèle CAPRI (Common Agricultural Policy Regionalized Impact) a été développé sous la protection de l’Union Européenne. Leur but est d’analyser les conséquences agricoles pour l’Europe et les politiques commerciales qui sont en relation avec les matières premières agricoles. D’ailleurs, il a un double module. Le premier est un module de production qui détermine les décisions des producteurs au niveau des exploitations agricoles. Et ensuite, le second est un module de marché qui détermine la demande locale et internationale pour les produits agricoles.

19 d-Modèle ESIM(UE)

Au milieu des années 1990, le modèle ESIM (European Simulation Model) a été initialement développé par le ministre de l’agriculture américain(USDA) et l’Université de Göttingen à la demande d’une Commission Européenne. Depuis 2001, il est directement développé par la DG Agri. Alors, il analyse les politiques agricoles européennes, et l’impact sur l’agriculture provoqué par le changement climatique. e-Modèle FAPRI

Au début des années 1980, l’institut de recherche américain a développé le modèle FAPRI (Food and Agricultural Policy Research Institute) sur la base d’une collaboration entre le Center for Agricultural and Rural Development(CARD) de l’Iowa State University, et le Center for National Food and Agricultural Policy(CNFAP) de l’University of Missouri-Columbia. En principe, il démontre les projections des principaux marchés agricoles.

Chapitre III : Les stratégies agricoles sur le développement économique

Section I : les stratégies du développement agricole

I.1. La stratégie sectorielle

A la fois les modifications de politiques traitent souvent un problème. Cela implique que chaque problème a des conséquences dans plusieurs domaines. Parfois leur efficacité est plus grande lorsque leur élaboration d’une idée et leur résultat sont dans un ensemble du secteur. Alors la stratégie comporte deux parties qui sont la vision (caractéristique du secteur dans l’avenir) et l’action (marche à suivre pour transformer la vision en réalité). Au début, elle part d’une donnée existante et des problèmes auxquels le secteur est examiné. Et en même temps, elle doit fixer l’histoire du secteur et l’évaluation de son potentiel. L’élaboration d’une stratégie agricole peut être justifiée par une crise économique sectorielle. Dans ce cas, elle est créée comme l’offre d’un programme d’ajustement structurel. Son but est de stimuler la production en vue d’équilibrer les effets pour stabiliser les prix à court terme de la macroéconomie. En général, la réussite de la stratégie dépend des agriculteurs qu’elles soient les rasions son élaboration.

20

I.2. Les stratégies agricoles

Elles évaluent leur vision de l’avenir soit en termes de superficies cultivées à irriguer, soit en nombre d’hectares consacrés aux cultures principales, etc. Sans ou non des projections numériques doit manifester les directions du changement et les nouvelles priorités caractérisées par la croissance future. La meilleure façon pour déterminer les orientations du changement est l’avantage comparatif du secteur. C’est-à-dire à long terme il est plus convenable d’augmenter les productions face à la concurrence sur les marchés mondiaux. Pourtant, il faut avoir l’esprit que les situations du marché peuvent évoluer rapidement. Enfin, les producteurs sont plus avantageux par rapport aux gouvernements pour effectuer leurs choix de productions. En effet, la détermination de l’avantage comparatif du secteur agricole constitue une étape fondamentale sur les objectifs nationaux. Cela implique qu’il aura une augmentation de la productivité qui est la principale condition à la hausse des revenus. Les améliorations technologiques (augmentations du rendement) et les glissements des systèmes de production sont comme les objectifs de productivité vers des cultures à plus grande valeur ou de nouveaux produits.

Section II : Transformations agraires

L’agriculture peut jouer un rôle dans le processus du développement en augmentant la production agricole et alimentaire, ainsi que la productivité du travail. En tant qu’elle joue le rôle du secteur moteur, la croissance de la production et de la productivité sont des conditions préalables au développement global. Et elle joue le rôle de secteur d’ajustement, elle doit adapter la croissance de sa production et de sa productivité au même rythme que la croissance de la production industrielle. Les objectifs fondamentaux de la stratégie d’un développement consistent à modifier les conditions technologiques de production. Alors, cette modification est le changement des modes de production ou des systèmes socio-économiques qui sont formés sur la base de l’économie traditionnelle.

II.1. Fonctions et coefficients de production a-Une présentation simplifiée S La fonction de production de l’économie traditionnelle s’écrit: Y = N ф( ) où N Y : production ; S : surface cultivée ; N : nombre des travailleurs.

21

Cette fonction implique que le capital par unité de travail est relativement faible. Ce capital est relativement constant et il ne constitue pas une variable de la production.

Maintenant, considérons une fonction simplifiée à deux facteurs de production. Les derniers sont le travail et le capital. Cette fonction est en fonction d’une période t donnée.

Elle s’écrit comme : Yt = f (Lt, Kt)

Lt = quantité de travail; Kt = quantité de capital Cette présentation permet de définir quelques coefficients fondamentaux. Ces coefficients sont trois types, chacun d’entre eux peut être moyen ou marginal. b-Coefficient de structure Ils expriment la structure de la combinaison productive. K  k1 = L dK  dk1 = dL k1 : la quantité moyenne de capital par unité de travail dk1 : la quantité marginale Ce coefficient a un intérêt dans l’analyse de la croissance. Parfois ce coefficient, on l’appelle coefficient d’intensité capitalistique. c-Coefficients techniques Ils expriment la quantité des facteurs nécessaires pour obtenir une unité de produit. Alors, il existe deux coefficients d’emplois des facteurs qui se présentent comme suit :  Le coefficient de capital K  k = Y dK  dk = dY  Le coefficient de travail L  l = Y dL  dl = dY Ces deux coefficients sont utilisés dans l’analyse de la croissance. Mais le coefficient de capital est utilisé surtout dans les pays moins développés c’est-à-dire la manque de capital.

22 d-Coefficients de productivité Ils expriment la quantité de produit obtenue par unité de facteurs. Donc ces coefficients sont l’inverse des coefficients d’emploi. Mais les coefficients de productivité se distinguent en deux parties :  Les deux coefficients de productivité partielle qui sont productivité partielle du travail(w), efficacité du capital(f). Y  w = L dY  dw = dL Y  f = K dY  df = dK  Les coefficients de productivité totale ou production par unité de travail(R) Y  R = C dR  dR= dC C = coût total des facteurs

II.2.Fonction agricole de production

Considérons une fonction représentative d’une branche (par exemple l’agriculture), il faut tenir compte des achats effectués par cette branche aux branches de l’économie(Ac). Cette fonction se présente : PBt = f (Lt, Kt, Act)

La production de la branche(PB) est en fonction de travail, de capital utilisé et des achats de Ac l’agriculture aux autres branches. Le rapport représente les achats courants de l’agriculture PB par rapport à la production de la branche. Ce coefficient est utilisé pour distinguer par les types de l’agriculture et les niveaux de développement. Les pays moins développés, il est inférieur à 5 % ou 10 %. Mais les pays avancés, il peut atteindre jusqu’au 50 %. D’après la fonction agricole de production, on peut obtenir la formule de la valeur ajoutée(VA). Cette dernière est égale à la production de la branche moins les achats courants, et en fonction du travail et du capital agricole. Donc, l’expression s’écrit :

PBt- Act = VAt= f (Lt, Kt).

23

Le capital utilisé dans l’agriculture peut se décomposer en capital foncier (Kf), capital fixe d’exploitation d’origine agricole (Ka) et capital fixe d’exploitation d’origine industrielle (Ki). Le capital fixe d‘exploitation d’origine agricole est principalement constitué par le « fonds de cheptel vif », le capital fixe d’exploitation d’origine industrielle est constitué par les machines et instruments divers de production. Au capital fixe d’exploitation s’ajoute le capital circulant, composé du stock d’achats courants et de produits agricoles disponibles au moment de l’inventaire (Kc).

II.3.Les composantes de la croissance a-Modèles simplifiés

Cette approche consiste à considérer des modèles simplifiés. Ces modèles ne comportent qu’un facteur de production: soit du travail ou du capital. On désigne: O = l’année de base t = l’année terminale (Ot)= la période de l’année de base à l’année terminale Y= la production N= l’emploi K= le capiatl y= la fonction par actif f = la fonction par une unité de travail

Soit Yo=Noyo

rY(Ot) = rN(Ot) + ry (0t) La croissance de la production (ry) vient de la croissance du travail (rn) et de la production par actif (r).Toutefois, l’approche du modèle rY(Ot) = rN(Ot) +ry (0t) n’est acceptable que pour des variations relativement faibles et c’est-à-dire pour courtes périodes. Par exemple, le taux de croissance de production est de 4 %. Puis, celle de la croissance du travail est de 1 % et 4 % celle de la production par actif. Nous avons,

Taux : rY= rN + ry 4% = 1% + 3% Les composantes : 100%= 25 %+75%

24

En résumé, chaque facteur a l’importance dans la croissance économique. C’est pareil aussi pour le capital, on peut écrire :

Yo = Kofo rY(0t) = rK(Ot) + rf(Ot) La croissance de la production provient de la croissance du capital et de l’efficacité du travail. b-Modèle théorique : la croissance agricole traditionnelle

La production agricole(Y) est en fonction des facteurs de la production : la terre(S), le travail(N), le capital de production(K). La terre a de valeur par rapport à ces facteurs. On peut donc schématiser ce modèle par Y= f (S, N, K).

Y S K En divisant par N, on a = f ( , 1, ) N N N

S K Y= N f ( , 1, ) N N K Avec est pratiquement constant N S : La surface disponible par travailleur N N : nombre des travailleurs

La production dépend du nombre des travailleurs. En plus, elle est en fonction de la surface disponible par travailleur. Pour la consommation humaine, la production disponible est égale à la production totale. La croissance du processus de production est en relation avec la croissance démographique. Les producteurs cherchent à satisfaire au minimum leurs besoins de subsistance. Chaque travailleur doit assurer sa propre nourriture et celle des membres de sa famille inactive. Si cs est la consommation de subsistance par personne et n la population à charge par travailleur. La production de subsistance par travailleur (ps) doit être au minimum égal à: ps = cs (1 +n).

25

Partie II : Le développement agricole dans le district d’Antsiranana II « filière rizicole »

Chapitre I : Etude des lieux : situation géographique, situation démographique

Section I : Location géographique

Le district d’Antsiranana II fait partie des cinq districts de la région DIANA. Sa superficie est de 5630,80 km². Il occupe le 28,03% de la superficie totale de la région DIANA. Et il compte de 23 communes subdivisées en 161 fokontany.

Tableau 3: Listes des communes et fokontany du district d’Antsiranana II

Communes Fokontany Ramena, Ankorikihely, Andavakoera, Ivovona, Betahitra Antsahampano, Ambodimadiro, Ampasira, , Ambararatakely, Ambohitsimely, Andranotsimaty, Antongombato, Anketrabe, Mahaleja Antanamitarana Sud Antanamitarana, Antafiamalama, Maromagniry, Ambodimanga Ambony, Ambodimagnary Sakaramy Sakaramy, Ankazomibaboka, Ambodimadiro, Mahatsinjo, Sahasifotra Berafia, Sahankazo Ambony, Sahankazo Ambany, Mosoro, Andrafiabe, Ankitsakalaninaomby, Mandrosomiadana Joffre Ville Joffre Ville, Ambibaka, Morafeno Anketrakabe Anketrakabe, Andasaria, Antsarorobe, Andrafiamivory, Saharenana Ambony, Antanimenamihenjana, Andranotsisiamalona, Mahatsinjo, Ambahivahikely, Ambahivahibe Bobakilandy Bobakilandy, Antsagnavo, Ambatoafo, Ampanangana, Magnirenja Sud Antsalaka, Antsalaka Avaratra, Antsalaka Morafeno, Andaloasy, Antsakoakely, Bedingadingana Sadjoavato, Antserasera, Saharenana Ambany

26

Anivorano Nord I, Anivorano Nord II, Anivorano Nord III, Marovato, Ambalafary Scama, Beanamalao, Marotaolana, Ampandrana, Amparihy, Mahatsara, Andrafiabe, Andrevokely, Ambondromifehy, Ampasimbengy, Marovato Ivanga, Ambery, Ambohibory Antsoha Antsoha, , Mahatsinjo, Morafeno Scama Ambondrona Ambondrona, Matsaborimanga, Analamavaza, Andilamoko, Andonakaomby, Andranotolihina, Antsatrabonko, Anketraka Bemongo, Mahatsara Andranofanjava, Manondro, Bemanevikabe, Ankiabe, Antsahafabe, Analamazava, Melivato, Irorona Andranovondronina, Andohazompona, Antsako, Baie de Courrie, Anjiabe Bobaomby, Morafeno, Bedarabe, Antsisikala, Zengitra Ankarongana Ankarongana, Madirobe, Menagisy, Irodo, Ankorera Bobasakoa, Ambolimpamba, Andranomena Befotaka, Ambodimadiro, Mahalina, Androtso, Bobatsiratra, Ampondrabe Mahavanona Mahavanona, Ankazomenafelana, Besokatra, Nosimbary, Antetezana, Daraina, Ambilo, Ambodimadiro, Mahagaga, Ampandriakilandy, Andranomanitra, Antanivelatra, Ampondrahazo,Ambavarano, Ambodivahibe, Antanimbaribe, Antserasera, Sandrambato, Ampifinala, Ankerana, Antsatrana, Anjavimiavana Mangaoaka , Ampasindava, Antanamandririna, Ankorefo, Ambohibory, Antanamisondrotra, Mananara, Matsaborimaiky Mosorolava, Ampombiantambo, Mahagaga, Morarano, Andrafiamadinika, Ankiabe Antsakoabe, Antanabezandry Ambolobozobe Ambolobozobe, Ambolobozokely, Tanambao Ankeriky Source : Direction Régionale des Travaux Publics

27

I.1. Type des sols dans le district d’Antsiranana II a-Sols ferrugineux sur basalte

Ce genre de sol concerne la partie de la montagne d’Ambre et la basse altitude d’Antsiranana sur les plateaux Sahafary et le sable dunaire de l’Est. Ce dernier est réservé au boisement et culture d’arbres fruitiers. b-Sols ferralitiques d’origine volcanique basique

On les rencontre surtout dans les massifs, les flancs, les plateaux d’Ambre et aussi l’île d’Ampasindava. Ce sont des sols riches ayant plusieurs vocations dont la plupart est destinée à la culture de riz, de légumes, de fruits et de cultures industrielles et de rentes. Grâce à leur fertilité, ces types de sols sont très favorables pour la culture du riz sans utiliser des engrais. Les deux versants massifs de l’Ambre sont très opposés :  A l’ouest, la principale activité est la riziculture associée à l’élevage bovin. Ce sont les routes qui causent le problème. Cette zone Ouest, on trouve les communes d’Andranofanja, d’Antsahapanao, de Mangaoko, Mosorolava et Bobasakoa. Cependant, elle reste le grenier dans cette région.  A l’Est, l’activité traditionnelle repose sur la riziculture et l’élevage. Mais le marché urbain à Antsiranana I a permis le développement des cultures maraîchères. c-Sols hydro-morphes

Ils sont situés dans les zones marécageuses et exploités pour la riziculture et la culture de tabac. En résumé, le district d’Antsiranana II possède des types des sols riches et favorable pour la riziculture et d’autres cultures de contre saison qui peuvent le riz après la moisson. Donc, il a une potentialité agronomique et surtout rizicole.

I.2. Etat climatique

La région DIANA est caractérisée par un climat de type tropical à deux saisons bien tranchées : avec une saison pluvieuse, du mois de Novembre jusqu’en mois de Mars, et une saison sèche

28 dominée par l’Alisé ou « Varatraza ». Mais le district d’Antsiranana II a deux zones climatiques :

 zone Nord Elle est caractérisée par une température annuelle de 27°C et la présence des mois secs de Mars jusqu’en Octobre.  zone de la montagne d’Ambre et Tsaratanana Elle est caractérisée par un climat tropical semi humide. En moyenne, la température est de 19°C par an. La pluviométrie est de1500mm en 116jours. La région DIANA est rarement frappée par des cyclones. Le district d’Antsiranana II est rare d’en trouver l’inondation. Sa pluviométrie est stable et permet aux paysans de cultiver sans crainte durant toute l’année.

I.3. Aménagement hydro-agricole

L’eau ne pose pas trop des problèmes dans le district d’Antsiranana II. Par exemple, l’année 2004, dans le fokontany de Marovato situé dans la commune d’Anivorano Nord, 96 ha de terrains ont été récupérés. En particulier, ces terrains sont disponibles pour la culture du riz grâce au projet d'aménagement des réseaux hydro-agricoles financés par le PSDR (Projet de Soutien au Développement Rural).

Section II : La croissance démographique

II.1. Effectif de la population

D’après le RGPH20 en 1993, le district d’Antsiranana II comptait 57353 habitants. L’année 2002, l’effectif de la population a augmenté de 77 218 selon le recensement administratif. Maintenant, la population du district d’Antsiranana II est estimée à 88612 habitants contre 900000 habitants de l’ensemble de la région DIANA.

20 RGPH : Recensement Général de la Population Humain 29

II.2. Population agricole

Tableau 4 : Effectif de la population agricole Population agricole District Population rurale Effectif % de la population Antsiranana II 88612 70625 79,70 Source : recensement agricole, 2015

Parmi les 70625 d’une population agricole, plus de la moitié de la population de ce district pratique les activités agricoles. Le district d’Antsiranana II prouve que sa population est à vocation agricole. C’est-à-dire les activités agricoles améliorent leur niveau de vie et surtout leur capacité de production.

Section III : Evolution du taux de scolarisation et du PIB

III.1.Ecoles primaires et collèges

Tableau 5: Effectifs des élèves inscrits dans les écoles primaires publiques(EPP)

District 2007-2008 2008-2009 2011-2012 2013-2014 2014-2015 2015-2016 Antsiranana 20739 20744 20942 21856 22645 22720 II Source : DREN Antsiranana

On voit bien que les nombres des enfants inscrits ne cessent qu’augmenter dans le district d’Antsiranana II. Dans l’année scolaire 2007-2008, 20739 élèves sont inscrits au niveau EEP. Parmi les 20739 inscrits, 1712 élèves ont passé l’examen de CEPE en 2008. Et, le taux de réussite est de 79,70% par rapport à la région DIANA. (Source : MEI/CREAM/Monographie 2008). En sept ans, le taux de scolarisation est de 5,4 % dans une école publique.

30

Tableau 6: Effectifs des élèves inscrits dans les écoles primaires privées

District 2007-2008 2008-2009 2011-2012 2013-2014 2014-2015 2015-2016 Antsiranana 2556 2560 3345 3362 3404 3518 II Source : DREN Antsiranana On constate que les effectifs des élèves en EPP sont nombreux par rapport aux élèves qui s’inscrivent en école primaire privé. Puisque les parents n’ont pas des moyens pour payer les écolages. Malgré cette difficulté, l’effectif des élèves inscrits en écoles privées augmente assez fort. L’année scolaire (2007-2008), 2256 élèves ont inscrits au niveau d’école privé. Et l’année scolaire, leur effectif atteint à 3518 élèves. Parmi les 2556 inscrits, 350 élèves ont inscrits aux candidatures de CEPE. L’année scolaire (2007-2008), 84,9% qui ont reçu son BEPC par rapport à la région DIANA. (Source : MEI/CREAM/Monographie 2008). En sept ans, le taux de scolarisation est de 31,5 % dans une école privée. Donc, dans ce district, le taux de scolarisation est de 8,3 % en sept ans pour les écoles primaires (publiques et privées).

Tableau 7: Effectifs des élèves inscrits dans les collèges d’enseignements publics(CEG)

District 2007-2008 2008-2009 2011-2012 2014-2015 2015-2016 Antsiranana 1054 1074 2045 3464 3738 II Source : DREN Antsiranana

Dans les collèges publics, les effectifs ont diminué car le résultat de l’examen CEPE bloque quelques élèves de continuer ces études. Mais l’effectif ne cesse qu’augmenter puisque les enfants en écoles primaires (publics et privés) ne cessent qu’augmenter. Cet accroissement remplit les collèges publics parce que les collèges ne sont pas suffisants face aux effectifs en écoles privés. L’année scolaire (2007-2008), 1054 élèves ont inscrits au niveau des collèges. Mais 229 élèves ont passé l’examen de BEPC. Le taux de réussite est de 45,9 % par rapport à la région DIANA. (Source : MEI/CREAM/Monographie 2008). On constate que la performance n’est pas bonne car le résultat n’atteint pas la moitié des élèves en passant l’examen de BEPC.

31

Tableau 8: Effectifs des élèves inscrits dans les collèges privés

District 2007-2008 2008-2009 2011-2012 2014-2015 2015-2016

Antsiranana II 407 450 717 1545 1643

Source : DREN Antsiranana

Dans les collèges privés, les effectifs ont diminué aussi. Mais ils ne cessent qu’augmenter dans ce district. L’année scolaire (2007-2008), 407 élèves ont inscrits aux collèges. Mais 67 élèves ont pour remplir ces candidatures pour passer leur examen de BEPC. Or, 25,4% ont reçu leur BEPC par rapport à la région DIANA. (Source : MEI/CREAM/Monographie 2008). Ce résultat n’est pas bon face aux collèges publics. Dans ce district, les collèges privés ne sont pas encore nombreux. La création des collèges privés s’explique par l’importance au niveau de l’éducation. Cette insuffisante montre parfois les parents ne veulent pas que ses enfants fréquentent les collèges. Puisque les collèges ne sont pas placés au fokontany. Cela empêche les enfants ne suivent pas son étude approfondie.

III.2.Evolution du Produit Intérieur Brut(PIB)

Tableau 9: PIB du district d’Antsiranana II

Années 2005 2006 2007 2008 2009 2014 2015 2016

PIB(en %) du district 4,1 21,9 -10 16 -1,6 44,5 0,8 -81,6 d’Antsiranana II par rapport à la région DIANA Source : DREP Antsiranana

32

Graphique 3: PIB(en %) du district d’Antsiranana II par rapport à la région DIANA 60

40

20

0 2005 2006 2007 2008 2009 2014 2015 2016 -20

-40

-60

-80

-100

Source : DREP Antsiranana

En 2005, le PIB dégagé par la production rizicole était de 4,1% par rapport à la région DIANA. Et ensuite, il a augmenté de 21,9%. Pendant l’année 2007, il a chuté de 10%. Cette diminution est l’insuffisance de pluie par la saison pluviale. C’est pareil les années de 2008 et 2009. C’est- à-dire, l’année 2008, le PIB a augmenté et l’année 2009, il a baissé. Pendant le mois de mars en 2017, il y avait un cyclone enawo. Ce cyclone est l’origine de cette diminution. Puisque la production du riz a diminué alors la croissance rizicole a baissé forcement. En effet, le PIB ne reflète pas la vie des paysans parce que les états de routes sont mauvais. Le PIB par habitant est très bas. Cela implique que les informations venant de la région n’arrive pas atterrir dans ce district. L’espérance de vie est très courte car le centre médical est insuffisant. Le PIB par habitant, l’espérance de vie et le niveau d’éducation sont regroupés dans l’Indice du Développement Humain(IDH). Dans ce district, l’IDH est très faible par rapport à la nation. Par exemple, le taux de scolarisation est encore bas par rapport aux autres districts de la région DIANA.

33

Chapitre II : La production locale et la sécurisation alimentaire de la population

Section I : Superficie cultivée par rapport aux différents types des cultures (2007-2010)

Tableau 10 : les différents types des cultures

Type des cultures Spéculation Superficie cultivée (2010)

vivrières riz, manioc, maïs 47464 ha, soit 97,43 % des cultures du riz maraîchères haricot 275 ha

industrielles arachide, canne à sucre 106 ha

Source : Annuaire Statistique Agricole(2012)

Dans le district d’Antsiranana II, sur 47845 ha de la superficie cultivée, 47464 ha sont occupés des cultures vivrières. Mais le riz domine avec 96,65% par rapport aux cultures.

Tableau 11 : La superficie cultivée Unité : Ha Année Superficie cultivée Riz Manioc Maïs 2007 46195 45000 270 925 2008 46610 45410 270 930 2009 47031 45820 272 939 2010 47464 46242 275 947 Source : Annuaire Statistique Agricole(2012)

Parmi les trois cultures, le riz tient la première place. En 2012, la riziculture dans ce district domine la surface cultivée avec 97,43 % face aux autres cultures. Durant les 4 années, la superficie rizicole augmente forte par rapport aux cultures du manioc et au maïs.

34

Tableau 12 : Production rizicole du district d’Antsiranana II Unité : tonne Années 2007 2008 2009 2010 2014 2015 2017 Production 32270 29040 33690 33165 64356 93005 17210 du riz Source : Direction Régionale du Développement Rural(DRDR) DIANA

Graphique 4: Production du riz 100000 90000 80000 70000 60000 50000 40000 30000 20000 10000 0 2007 2008 2009 2010 2014 2015 2017

Source : Direction Régionale du Développement Rural(DRDR) DIANA

I.1. Types de riziculture

On observe deux types de cultures du riz dans le district d’Antsiranana II :  riz irrigué  riz pluvial a-Riz irrigué

La culture du riz irrigué peut être pratiquée suivant deux méthodes : le semis direct et le repiquage. Pour le semis direct, il se fait sur les plaines, les flancs rocailleux. Le repiquage se fait sur les rizières avec ou sans diguettes. Les rizières sont les rizières avec marais et les rizières semis pluviales. Pour la méthode semis direct, les temps de travaux sont 227,5 jours pour la plaine et 161,5 jours pour le flanc rocailleux. Tandis que, pour le repiquage, 229 jours pour les

35 rizières avec diguettes, 225 jours pour les rizières sans diguettes, 140 jours pour les rizières sur marais et 186 jours pour les rizières semis pluviales. b-Riz pluvial

Le riz pluvial peut se pratiquer suivant trois méthodes qui sont la méthode semis à la volée, semis au semoir et semis en poquets. Leur temps de travaux sont respectivement 120, 116, et 162 jours. Dans ce district, l’exploitation de la terre est assez facile et ne demande pas beaucoup de temps par rapport à celui du riz irrigué.

Dans le District d’Antsiranana II, le riz constitue un potentiel agricole exploitable compte tenu des conditions physiques et pédologiques favorables à sa culture, des infrastructures domaniales vastes et aménageables. L’existence des techniciens agricoles peut contribuer avec les paysans à l’amélioration de la riziculture malgré leur nombre insuffisant. A part cela on observe également une légère augmentation sur les productions et la superficie cultivée dans ce District. Suite à la vulgarisation menée par les techniciens pour la filière rizicole, la riziculture irriguée avec repiquage procure aux paysans de bon rendement par rapport aux autres types de cultures.

Section II : La sécurité alimentaire de la population

La sécurité alimentaire est évoquée lorsqu’une personne bénéficie d’un accès physique, social et économique à une alimentation suffisante, saine et de qualité de façon à satisfaire ses besoins nutritionnels et ses préférences alimentaires pour mener une vie active et être en bonne santé (FAO 2002).

II.1. Les caractéristiques de la sécurité alimentaire a-La disponibilité physique des aliments

Comme district d’Antsiranana II est une population à vocation agricole, le riz n’est pas un problème pour les paysans ruraux. Donc, la disponibilité des aliments favorise bien la sécurité alimentaire c’est-à-dire la population consomme régulièrement le riz c’est-à-dire trois fois par jours. Du côté de l’offre, elle est supérieure à la demande de la population. Même pendant la saison de pluie, leur consommation est bien gérée grâce à la provision. Le manioc et le maïs

36 sont les aliments secondaires pour sauver les populations au cas il y a une catastrophe naturelle qui est généralement le cyclone. Concernant l’importation du riz, la plupart des ménages dans ce district ne consomment pas du riz importé. b-Analyse de la consommation du riz

A certaines périodes, l’indisponibilité du riz local est à l’origine de la consommation non négligeable de manioc et de maïs par les paysans ruraux. La baisse de consommation de riz par les riziculteurs à partir du 1èr trimestre de l’année est compensée en partie par une augmentation de la consommation de maïs et de manioc. Cette dernière est essentiellement issue de sa propre production des riziculteurs. En milieu rural, le changement du prix à la consommation du riz n’influe pas beaucoup sur la quantité consommée quotidiennement. Seule une substitution s’opère entre riz local et riz provenant de l’extérieur. Le niveau de consommation des ménages ruraux est à peu près identique également quel que soit leur niveau de revenus. En effet, la consommation de riz est loin devant celle de manioc et de maïs. c-L’accès économique et physique des aliments

L’accessibilité des ménages est un élément qui dépend des facteurs physiques et économiques. Les facteurs physiques sont les routes, les moyens de transport. Les facteurs économiques sont en généralement le marché et le pouvoir d’achat des populations. La région DIANA que le district se situe le district d’Antsiranana II, les routes sont les blocages du développement agricole. Les routes tardent les ménages de s’installer sur le marché parce que leur moyen de transport est la charrette avec des bœufs. Mais cette difficulté n’empêche les ménages (fokontany) d’implanter sur le marché pour acheter des besoins alimentaires. Les besoins alimentaires sont l’huile, le savon, etc… Puisque parmi les fokontany de ce district qu’on ne trouve pas de grandes épiceries. Le marché « tsena » se déroule seulement sur les communes dans ce district. d-La stabilité des aliments

En général, la stabilité de production dépend des aléas climatiques. L’importation joue aussi un rôle important dans la sécurité alimentaire. Dans le district d’Antsiranana II, la stabilité des aliments ne touche pas beaucoup les habitants au niveau des communes et de fokontany. Le riz

37 importé est généralement pour le district d’Antsiranana I. Mais, quelques communes consomment de riz importés par exemple les communes de Joffre Ville, Mahavanona. La condition d’une stabilité alimentaire n’est tout à fait permanente et durable. Quelquefois, les habitants consomment le manioc et le maïs pour substituer le riz.

II.2. La commune de Mangaoko et de Mahalina

La commune rurale de Mangaoko qui est caractérisée par la présence d’un vaste terrain aménageable d’origine volcanique qui est favorable à l’agriculture. De même, la commune rurale de Mahalina située à l’ouest d’Andranofanjava est très favorable pour la culture du riz du District de Diégo II (Antsiranana II). Son terroir possède une vaste étendue de plaine aménageable qui offre une opportunité pour développer un centre de production rizicole dans la partie nord d’Antsiranana I. Les destinations de la production du riz sont destinées à l’autoconsommation et à la vente. L’autoconsommation est plus large supérieure à la vente car en général, les paysans cultivent pour leur consommation. Dans ce district, le riz tient la place importante en matière de productions. Le périmètre rizicole d’Ankaibe situé dans la commune d’Andranofanjava alimente les marchés locaux, non seulement des communes voisines, mais aussi de la ville d’Antsiranana I entière.

Chapitre III : Les activités agricoles et sources des revenues de la population

Section I : Condition de développement rizicole

I.1.Potentialités

- Existence de plaines et marais pouvant être aménagés en rizières - Sols très fertiles et vastes permettant la culture, attelée ou même mécanisée - Climat favorable - Nombreux points d’eaux - Existence de prototype de matériels adaptés - Service d’Appui et d’encadrement (public, projet, ONG…) - Disponibilité d’intrants

38

I.2.Contraintes

- Contraintes naturelles : aléas climatiques, ensablement des canaux et des rizières, baisse de la fertilité. Tout cela est dû aux cultures sur brûlis, exploitation forestière, feux de brousse - Infrastructures hydro- agricoles défectueuses et non entretenues : pas de maîtrise d’eau - Droit coutumier et droit légal conflictuel - Terrain domanial non immatriculé - Problèmes fonciers - Hausse du coût des intrants et faiblesse du surplus monétaire en hectare - Insuffisance de techniciens encadreurs des paysans - Enclavement des zones de production - Inexistence du système de financement (micro- crédit) - Insuffisance de producteurs de semences riz pluvial et de variétés de riz tolérantes à la virose et de cycle court - Le métayage

Dans le district d’Antsiranana II, la majorité de la population est des agriculteurs. Mais certains vivent dans le commerce, la pêche, etc…Ici, le commerce concerne la vente des produits de base comme l’huile, le savon, la bougie, le sucre, etc…La principale source des revenus des ménages provient de l’agriculture.

Section II : Sources des revenus des ménages

Le riz tient une place importante dans ce district. Et il est la principale culture parce qu’il est l’aliment de base. En termes de revenu, le riz est moins important. Par contre, il est la principale source de revenu des ménages. Donc, le revenu des ménages de riziculteurs provient de la vente du riz sur le marché existant. Puisque la part non consommée va être vendu sur le marché. Or, les populations ruraux consomment plus qu’ils vendent. Les revenus des ménages ne proviennent pas seulement d’une vente du riz. Mais leur revenu peut être obtenu par d’autres cultures. Environ 66% des exploitations rizicoles paysans présentent un revenu brut d’exploitation pour leur activité rizicole. C’est-à-dire qu’elles réalisent davantage de dépenses monétaires que d’entrées monétaires avec le riz parce que leur production sert essentiellement à l’autoconsommation. Ainsi, l'évolution des revenus des paysans dépend de 3 principaux facteurs :

39

- évolution de la production du riz. Cette dernière est liée aux changements climatiques - facteurs qui sont liés aux marchés par exemple le prix, la concurrence - fragilité des revenus tirés des activités secondaires en milieu rural

II.1. La création d’emploi

Comme les techniques de cultures du riz sont encore traditionnelles, elles exigent un temps dur et réclament beaucoup travailleurs agricoles. Par exemple, au niveau de la commercialisation, les fournisseurs du riz emploient des gens pour collecter, la filière riz offre de travail aux fournisseurs tels que les collecteurs, les grossistes et ainsi les vendeurs des

II.2. La place du riz dans le district d’Antsiranana II

Le riz est la principale culture qui occupe plus la superficie cultivée. Plus de 82% des ménages sont impliquées dans la production du riz. Cette dernière alimente les populations de ce district. On constate aussi que les populations ne consomment moins le riz importé. En termes de consommation, la production rizicole du district d’Antsiranana II satisfait leur besoin alimentaire et aussi alimente son voisin qui est le district d’Antsiranana I. En effet, l’agriculture est le secteur moteur dans ce district et surtout le riz qui domine dans tous les secteurs. Dans ce cas, le riz est l’activité principale pour le développement économique au sein de Diégo II.

II.3. Riz : moteur d’autres secteurs

Dans ce district, on peut trouver les différents types de secteurs qui existent à Madagascar surtout en matière première. La filière riz favorise d’autres secteurs. En effet, les activités artisanales se développement par ce secteur ; par exemple, la confection des paniers, etc….

II.4. Faible capital humain

Les travailleurs agricoles souffrent d’une diminution des capacités physiques (par exemple la mauvaise nutrition, l’insuffisance des services de santé) et d’un manque de compétences (manque d’éducation, de formation professionnelle). Parmi eux, plus de la moitié n’a jamais fréquenté l’école primaire.

40

II.5. Analyse de la pratique du Système Riziculture Intensive « SRI » a-Les objectifs de la pratique du « SRI »

- Augmentation de la production - Autosuffisance alimentaire - Accroissement de revenus familiaux en vendant les excédents de produit b-Les principes de « SRI »

- Repiquage - Sarclage fréquent (au moins 4 fois au total) et à répéter tous les 8 jours - Maîtrise d’eau c-Technique du « SRI »

 Choix de semences Toutes semences d’usage habituel sont acceptables

 Préparation pépinières

- Mettre les semences dans un sac fait en sisal - Eviter de faire plein au sac car les semences augmentent de volume après être trempées - Tremper le sac de semences par de l’eau tiède de (35 - 40°C) dans un seau ou bidon métallique pendant 24 heures. Cette température doit être constante. On peut également exposer le sac de semences à la chaleur du soleil ou près du four à bois ou du réchaud à charbon. - Au deuxième jour, mettre le sac de semence dans un endroit chaud (fumier ou fosse). La chaleur est indispensable pour faire pousser bien et vite le riz. Ce dernier est prêt à semer après 24 heures.

 Préparation rizière

L’objectif c’est d’obtenir de boue très concentrée et sans herbes.  Choix de rizière :

41

- rizière ayant une bonne gestion d’eau : accès et sortie d’eau selon le besoin - rizière aérée et bien ensoleillée (aidant les pépinières à former des épis portant beaucoup de grains). - Bien préparer la rizière en même temps que le début de la préparation de semences, un mois avant le repiquage au moins : labour, hersage et irrigation. - Nettoyer les bordures et surveiller l’évacuation d’eau (entourer la rizière avec des canaux d’évacuation). - Répéter deux fois dans six jours les travaux suivants : irrigation, évacuation d’eau, c’est-à- dire une activité par jour. (Une petite quantité d’eau suffit pour inonder la rizière). - Débarrasser la rizière des mauvaises herbes. - Il faut obtenir de boue visqueuse, épaisse et bien mélangée mais non fluide. Si elle est trop fluide, laisser la rizière se dessécher un peu un ou deux jours avant le repiquage.

 Repiquage

-Il faut des jeunes plants à deux feuilles, pas plus de 10 jours qu’on repique. -Ne pas arracher les jeunes plants par les mains car ils sont encore fragiles. Il faut se servir de bêche pour les enlever avec la boue où ils poussent. - Si c’est possible, repiquer tout de suite, demi- heure après. - Le repiquage se fait en ligne à l’aide d’une corde portant la distance à prendre laquelle est marquée par des nœuds ou des tiges de bois tordus sur le long de la corde. Mettre de piquets sur les bouts de corde pour pouvoir l’enfoncer dans la boue. La mesure 40 x 40 cm est favorable. - Utiliser deux cordes à la fois sur les 2 côtés (horizontal et vertical) en partant d’un même point. - Les repiqueurs doivent se mettre en rang sur la même ligne devant chaque nœud de la corde en faisant marche arrière après avoir mis le jeune plant dans la boue. - Ne pas enfoncer le jeune plant verticalement. Poser le doucement dans la boue de façon incliné et sans le plier, à peu près de 1 cm de profondeur - Vérifier l’alignement à chaque fois qu’on déplace la corde. - Contrôler l’activité le lendemain : remplir le manque, remplacer ce qui sont abîmés, redresser ce qui se sont courbés.

 Sarclage

42

C’est l’entretien le plus indispensable et surtout très important pour le « SRI ». Comme le riz vit et respire, le sarclage lui procure donc une aération ; ainsi que pour la terre. 22 - Le premier sarclage doit se faire 8 à 10 jours après le repiquage. Il faut le répéter tous les 8 ou 10 jours aussi : 4 fois au moins pour faire disparaître les mauvaises herbes lesquelles se concourent à pousser avec le riz - Utiliser le sarcloir mesurant 16 – 22 cm : Ce petit sarcloir est facile à employer si c’est possible celui avec « houe », spécial pour le « SRI » est très favorable pour tout état de sol, en plus il est moins cher. - On peut se servir également des mains, de bêche, et d’autres outils si l’on n’a pas de sarcloir. - Faire sortir hors de la rizière les mauvaises herbes.

 Gestion d’eau

- Les racines ont besoin d’oxygène. - Trop d’eau empêche le riz de respirer : 2 jours inondée, 3 jours secs (rizière). - Laisser pénétrer l’eau de pluie très oxygénée directement dans le sol. - Aménager une chute d’eau à l’entrée de la rizière pour l’oxygéner.

Section III : Les infrastructures et les stratégies du développement agricole

III.1. Les infrastructures routières

La route est un des moyens et supports la plus indispensable de la vie paysanne. Au niveau de développement rural, elle présente encore un problème majeur. Et les communes rurales de l’axe Ouest du District d’Antsiranana II sont les victimes car les routes ne sont pas praticables que cinq mois sur douze (5 mois/ 12). Or, cette partie de ce District est considérée l’un des greniers rizicoles de la région DIANA.

III.2. Les objectifs et les stratégies du développement rural

 Les objectifs principaux dans ce district consistent à :

- la sécurisation alimentaire et nutritionnelle et la réduction des risques pour les vulnérables ; - l’amélioration des revenus des producteurs agricoles et la création d’emplois pour les paysans ;

43

- l’extension des espaces et zones de production et infrastructures d’exploitation ; - l’accroissement durable de la productivité et le développement des systèmes de production ; - le développement de l’accès aux marchés existants ;

 Les stratégies pour le développement rizicole à Antsiranana II :

- la maîtrise d’eau, les engrais, les semences, les techniques culturales et la mécanisation agricole ; - l’amélioration de la culture familiale ; - la mise en place des entrepreneurs agricoles dans chaque commune pour l’exploitation des terres.

44

CONCLUSION

Pour conclure, les physiocrates disaient que la terre est l’unique source des richesses. Mais, le développement agricole doit soutenir le développement des autres secteurs de l’économie en fournissant les facteurs de production, la main d’œuvre, les devises étrangères, des denrées alimentaires et en offrant un débouché de l’industrie. L’agriculture est un secteur primordial pour un développement d’un pays. Dans ce cas, elle joue un rôle important sur les équilibres économiques qui sont la balance de l’emploi, la balance des paiements, l’équilibre épargne-investissement. Elle conduit aussi au processus d’industrialisation. Ce dernier a un rôle décisif dans une croissance économique. Négliger de l’agriculture dans l’activité principale d’une économie, un pays a du mal de relancer son développement. Donc, le développement économique est basé d’abord par un secteur agricole avant de passer aux autres secteurs. Pour les pays en développement, le développement agricole garde une grande place aux transferts de technologies.

Le riz est l’aliment de base de la majorité de la population malgache. Dans le district d’Antsiranana II, la filière rizicole est la filière la plus importante aux paysans. Evidemment, le riz est une culture qui occupe plus de la superficie cultivable après le manioc et le maïs. Le secteur agricole constitue un développement en vue d’augmenter la productivité dans ce district. La production du riz dans ce district alimente ses habitants. La commune d’Andranofanjava alimente les marchés locaux, non seulement des communes voisines, mais aussi de la ville d’Antsiranana I entière. En effet, l’agriculture est le secteur moteur dans ce district et surtout le riz qui a un avantage aux autres secteurs. Dans ce cas, le riz est l’activité principale pour le développement économique au sein de Diégo II.

45

Bibliographies

- Louis Malassis, 1973, Agriculture et processus de développement. Gembloux, Belgique. Edition FAO, Paris, 310 pages.

- YUJIRO HAYAMI et VERNON W. RUTTAN, 1998, Agriculture et développement, une approche internationale. Edition INRA, Paris, 482 pages.

- Bernard Kouassi, 2009, Innovations technologiques et productions agricoles en Afrique de l’Ouest, exemple de Burkina Faso, du Ghana et du Togo. Edition Karthala, Paris, 357 pages.

- Roger D. Norton, 2005, Politique de développement agricole. Edition FAO, Rome, 646 pages.

- R.C Gifford, 1993, Génie agricole et développement : élaboration d’une stratégie en matière de mécanisation. Edition FAO, Rome, 102 pages.

Références webographies

- http//www.momagri.org

- http//www.instat.mg

- http//www.maep.goov.mg

vi

Annexe 1 : Part de l’agriculture dans le PIB (en %) au Cameroun

part de l'agriculture dans le PIB (%) 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0

Source : Banque mondiale, 2007

Annexe 2 : Production du riz, manioc, et maïs

production 45000 40000 35000 30000 25000 20000 15000 10000 5000 0 2007 2008 2009 2010

Production Riz Production Manioc Production Maïs

Source : Annuaire Statistique Agricole, 2012

vii

TABLE DES MATIERES

Remerciements…………………………………………………………………………..……..i Sommaire………………………………………………………………………………….…...ii Liste des abréviations….………………………………………………………………………iii Liste des tableaux………….………………………………………..…………………………iv Liste des graphiques………………….…………………………………...……………….…...v INTRODUCTION………..……………….…..…………………………….………...……….1

Partie I : L’agriculture et le développement économique ...... 2 Chapitre I : Le rôle de l’agriculture dans le développement économique ...... 2 Section I : La croissance équilibrée ou déséquilibrée ...... 2 I.1. Croissance équilibrée ...... 2 I.2. Croissance déséquilibrée ...... 3 Section II : Les priorités sectorielles au processus du développement ...... 4 II.1. Choix de l’industrie ...... 4 II.2. Choix de l’agriculture ...... 5 II.3. Les relations agriculture-industrie dans le processus du développement ...... 6 Section III : L’agriculture : théorie du surplus ...... 7 III.1. Théorie du surplus agricole ...... 7 III.2. La théorie du surplus économique ...... 8 Section IV : La contribution de l’agriculture dans la croissance économique...... 9 IV.1. La croissance économique et croissance agricole ...... 9 IV.2. Les autres secteurs de l’économie ...... 9 a-Transferts de travailleurs ...... 9 b-Transfert d’épargne ...... 10 Chapitre II : Les innovations technologiques et les modèles économiques sur le développement agricole ...... 13 Section I : Les innovations technologiques...... 13 I.1. Progrès technique ...... 14 I.2. Progrès mécanique ...... 15 I.3. Progrès biologiques et chimiques ...... 16 Section II : Les liens entre les innovations technologiques et productions agricoles ...... 16 II.1. L’insécurité alimentaire ...... 16 II.2. Le transfert de technologie et la production agricole ...... 17 Section III: Les modèles économiques ...... 17 III.1. Modèles d’équilibre général ...... 18 a-Modèle GLOBE(UE) ...... 18 b-Modèle LINKAGE (Banque Mondiale) ...... 18 c-Modèle MAGNET (UE) ...... 18 d-Modèle MIRAGE(CEPII) ...... 18 e-Modèle ID(CIRAD) ...... 19 III.2. Modèles d’équilibre partiel ...... 19

a-Modèle AgLINK-COSIMO (OCDE/FAO) ...... 19 b-Modèle AGMEMOD(UE) ...... 19 c-Modèle CAPRI(UE) ...... 19 d-Modèle ESIM(UE) ...... 20 e-Modèle FAPRI ...... 20 Chapitre III : Les stratégies agricoles sur le développement économique ...... 20 Section I : les stratégies du développement agricole ...... 20 I.1. La stratégie sectorielle ...... 20 I.2. Les stratégies agricoles ...... 21 Section II : Transformations agraires ...... 21 II.1. Fonctions et coefficients de production ...... 21 a-Une présentation simplifiée ...... 21 b-Coefficient de structure ...... 22 c-Coefficients techniques ...... 22 d-Coefficients de productivité ...... 23 II.2.Fonction agricole de production ...... 23 II.3.Les composantes de la croissance ...... 24 a-Modèles simplifiés ...... 24 b-Modèle théorique : la croissance agricole traditionnelle ...... 25 Partie II : Le développement agricole dans le district d’Antsiranana II « filière rizicole » .... 26 Chapitre I : Etude des lieux : situation géographique, situation démographique ...... 26 Section I : Location géographique ...... 26 I.1. Type des sols dans le district d’Antsiranana II ...... 28 a-Sols ferrugineux sur basalte ...... 28 b-Sols ferralitiques d’origine volcanique basique ...... 28 c-Sols hydro-morphes ...... 28 I.2. Etat climatique ...... 28 I.3. Aménagement hydro-agricole ...... 29 Section II : La croissance démographique ...... 29 II.1. Effectif de la population ...... 29 II.2. Population agricole ...... 30 Section III : Evolution du taux de scolarisation et du PIB ...... 30 III.1.Ecoles primaires et collèges ...... 30 III.2.Evolution du Produit Intérieur Brut(PIB) ...... 32 Chapitre II : La production locale et la sécurisation alimentaire de la population ...... 34 Section I : Superficie cultivée par rapport aux différents types des cultures (2007-2010)34 I.1. Types de riziculture ...... 35 a-Riz irrigué ...... 35 b-Riz pluvial ...... 36 Section II : La sécurité alimentaire de la population ...... 36 II.1. Les caractéristiques de la sécurité alimentaire...... 36 a-La disponibilité physique des aliments ...... 36 b-Analyse de la consommation du riz ...... 37 c-L’accès économique et physique des aliments ...... 37 d-La stabilité des aliments ...... 37

II.2. La commune de Mangaoko et de Mahalina ...... 38 Chapitre III : Les activités agricoles et sources des revenues de la population ...... 38 Section I : Condition de développement rizicole ...... 38 I.1.Potentialités ...... 38 I.2.Contraintes ...... 39 Section II : Sources des revenus des ménages ...... 39 II.1. La création d’emploi ...... 40 II.2. La place du riz dans le district d’Antsiranana II ...... 40 II.3. Riz : moteur d’autres secteurs ...... 40 II.4. Faible capital humain ...... 40 II.5. Analyse de la pratique du Système Riziculture Intensive « SRI » ...... 41 a-Les objectifs de la pratique du « SRI » ...... 41 b-Les principes de « SRI » ...... 41 c-Technique du « SRI » ...... 41 Section III : Les infrastructures et les stratégies du développement agricole ...... 43 III.1. Les infrastructures routières ...... 43 III.2. Les objectifs et les stratégies du développement rural ...... 43 CONCLUSION………………………………………………………………………………45 Bibliographies……………………………………………………………………………...….vi Annexe………………………………………………………………………………………..vii

Nom : JAOTOMBO Prénom : Alain Titre : AGRICULTURE : ANTSIRANANA II Encadreur : Madame RAMANANTSEHENO Domoina Nombre des pages : 45 Nombres des tableaux : 12 Nombres des graphiques : 04 Annexe : 02

Résumé

L’agriculture contribue dans le développement économique d’un pays. En effet, l’agriculture assure un débouché de l’industrie et une source de main d’œuvre. Dans ce cas, la relation entre de l’agriculture et l’industrie est fortement au niveau d’un pays surtout au niveau d’une population. Premièrement, l’agriculture satisfait les besoins alimentaires. Ensuite, sa contribution est indispensable pour diminuer le déséquilibre macroéconomique. Enfin, elle conduit au processus d’industrialisation. De plus, l’agriculture apporte des arguments exemplaires dans un développement d’un pays. Antsiranana II est un district à vocation agricole surtout la filière rizicole est la principale activité économique. Alors, le riz est l’aliment de base. Donc, la production du riz soutient la sécurité alimentaire dans ce district. Et il est aussi la principale source des revenus des ménages. Alors, le riz constitue l’amélioration des niveaux de vie des paysans ruraux. Donc, l’agriculture est un secteur moteur du développement économique d’un pays. C’est ainsi qu’elle tient une place importante aux activités économiques dans le district d’Antsiranana II.

Mots clés : agriculture, industrie, filière rizicole, sécurité alimentaire, développement, déséquilibre macroéconomique, production, district.

Encadreur : Madame RAMANANTSEHENO Domoina

Adresse de l’auteur : Lot IPA112 Anosimasina Itaosy, Commune Bemasoandro, TANA 102