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TERMES DE REFERENCES ETUDE DE MODELISATION DES RISQUES DANS LE BASSIN VERSANT MAHAVAVY, DISTRICT – REGION DIANA

I. Contexte

Madagascar est régulièrement affecté par les catastrophes dues au passage des cyclones, des inondations et de la sècheresse. Les informations relatives au changement climatique prédisent pour les années à venir le maintien globalement stable du nombre de cyclones au cours d'une saison (2 à 3) selon la Direction Générale de la Météorologie (DGM). La région de DIANA fait partie des zones à haut risques de cyclone et d’inondation qui peuvent s’en suivre de par sa localisation se trouvant à proximité du canal de Mozambique où des cyclones peuvent se former comme ce fut le cas lors du passage d'Haruna en 2013, d'Hellen en 2014 et de Chedza en 2015, Enawo en 2017. La faible résilience des communautés de cette zone face aux cyclones et aux inondations est généralement due à la connaissance des risques très limitée, au manque d'informations météorologiques disponible ou n'arrivant pas jusqu'aux communautés, à l'inexistence de diffusion des alertes et à la très faible capacité de réponse en cas de catastrophes. Ces éléments sont au cœur des problèmes de la région. Face à cette situation, avec le financement du Département d’Aide Humanitaire et de la Protection Civile de la Commission Européenne (ECHO), Humanité et Inclusion (HI) et CARE ont uni leurs efforts mettre en place le projet MIARO dans 4 districts, 7 communes et 30 fokontany des régions Boeny, Betsiboka et Diana. L’objectif du projet, qui a commencé le 1 juillet 2019, est de « renforcer les capacités de préparation et réponse des institutions et populations de Boeny, Betsiboka et Diana, y compris des structures éducatives, des enfants et autres groupes les plus vulnérables/à risque, pour mieux faire face aux catastrophes d'origine hydrométéorologique (cyclones et/ou inondations) » Pour ce faire, le projet procédera à un appel à proposition pour la réalisation d’une étude et modélisation hydrologique dans le bassin versant du fleuve Mahavavy dans le but de disposer de modèles pouvant servir d'outils d'aide à la décision pour la réduction des risques de catastrophes.

II. Zone couverte par l’étude

Sont concernées par cette étude les communes se situant dans le bassin versant du fleuve Mahavavy, à savoir, les communes de : , Ambatoben’Anjavy, Ambilobe, , Sirama, , Ambodibonara, , Anjiabe, et dans le sous bassin de Mananjeba : , Marivorahona, . Les communes de Ambatoben’Anjavy, Ambilobe, Mantaly sont des zones d’intervention du projet, et les autres communes en amont et aval des deux fleuves sont parmi les plus touchées par l’inondation en cas d’une grande pluie (qui accompagne un cyclone ou non). Les deux fleuves, Mahavavy et Mananjeba se joignent en aval (Ouest de la route RN6) durant les grandes crues. Les changements de lits de ces deux rivières, surtout en aval, engendrent une succession des problèmes vis-à-vis de l’habitat et les moyens de subsistances de la communauté.

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III. Objectifs de l’étude

2.1 Objectif global

L’objectif général de l’étude est de produire une simulation en 3D ainsi que des cartographies numériques des aléas au niveau du bassin versant de Mahavavy (fleuve de Mahavavy et Mananjeba) qui permettent aux décideurs de prendre les décisions adaptés et appropriés en vue de réduire les risques de catastrophes des communautés concernées, et plus particulièrement concernant la mise en place d’un mécanisme de système d’alerte précoce inondation dans les communes du projet.

2.2 Objectifs spécifiques

Le modèle 3D ainsi que les cartographies numériques des aléas et risques y résultantes devront :

 Identifier et cartographier les acteurs, leurs zones d’intervention et leurs activités de mitigation déjà en cours ou prévues à court terme dans le bassin versant afin d’avoir une vue d’ensemble des enjeux dans le bassin versant et de faciliter la mise en œuvre des actions de réduction des risques de catastrophes ;  Identifier la nature et le niveau de risque (faible, moyen, élevé) face à des cyclones et/ou inondations dans les zones couvertes par l’Etude ;  Réaliser une modélisation précise de l’aléa inondation (vitesse/ hauteur d’eau attendue/ superficie touchée) sur les communes situées en aval du BV, basée sur les données historiques sur 3 niveaux d’intensités : faible/moyen/élevé dans l’objectif de mieux appréhender les notions de risques naturels dus aux inondations ;  Etablir des cartes d’inondations pour chaque niveau d’alerte dans les communes dans la zone d’études ;  Emettre des recommandations pour faciliter la mise en en place d’un système d’alerte précoce à distance à l’échelle du bassin versant, en tenant en compte l’éloignement des villages par rapport aux lits des rivières (lieu habituel pour la mise en place des balises). Les recommandations doivent porter sur les 4 composantes d’un SAP et prendre en compte la nécessité de l’implication des différents acteurs (les autorités, les communautés, les institutions gouvernementales, les intervenants dans la RRC, la société civile et le secteur privé) ;  Emettre des propositions de systèmes d’alertes adaptés suivant le contexte.

IV. Résultats attendus

A la fin de l’étude, les résultats suivants sont attendus :  Actualisation de la connaissance des crues sur le bassin versant et constitution d'une base documentaire incluant l'analyse hydrologique du bassin de Mahavavy (Mahavavy et Mananjeba) et l’analyse des interactions/ origine des inondations de type haute marée ou raz de marée sur zones côtières en cas de passage d’un cyclone intense ;  Disponibilité de la cartographie des zones inondables par commune et à l’ensemble du bassin versant de Mahavavy suivant les niveaux d’alertes ;  Disponibilité des valeurs de référence réactualisées et homogènes en matière d’hydrologie et donc de débits de référence ;  Simulation en 3D et cartographie du risque inondation pour la crue de référence (durée de submersion, débit de pointe et période de retour) et la crue exceptionnelle en visualisant aussi les zones habitées et les champs de culture, mais aussi l’inondation à risque moyen nécessitant les

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évacuations de zone habitables. Les supports devront être réutilisables par la DGM et l’utilisation d’un logiciel modélisation SIG compatible pour le transfert de données ;  Identification des fokontany les plus à risque dans les communes du projet ainsi que dans toutes les communes couvertes par l’Etude ;  Pour les autres communes hors zone d’intervention du projet : Manambato, Sirama, Antsohimbondrona, Ambodibonara, Ampondralava, Anjiabe, Tanambao Ambakirano, Marivorahona, Antsaravibe, préciser le niveau de risque inondation et les causes (route, proximité des fleuves Mananjeba et Mahavavy)

V. Approche et méthodologie

Le/la prestataire est tenu(e) de préparer, présenter et défendre l’approche méthodologique qu’il/elle juge appropriée pour répondre aux objectifs de l’étude. Dans tous les cas, il/elle devra adapter sa méthodologie en fonction des objectifs et des résultats sus mentionnées. La méthodologie proposée par le/la prestataire doit être validé préalablement par les responsables techniques du projet. 4.1 La zone d’intervention La zone d’intervention est localisée dans le bassin versant Mahavavy (Mahavavy et sous bassin de Manajeba) dans le district d’Ambilobe – région Diana.

4.2 Les principales étapes de l’étude L’étude comprendra 4 principales phases bien distinctes :

o La phase de préparation : Pendant cette phase, le/la prestataire est tenu(e) de prendre connaissance de l’ensemble de la documentation pertinente relative au projet. Cette étape lui permettra de développer son approche méthodologique et les outils qui seront utilisés et les soumettre aux responsables techniques du projet et aux partenaires techniques (DGM, Institut et Observatoire de Géophysique d’Antananarivo) pour feed-back et validation. Cette phase devrait démarrer après la signature du contrat. Les principaux documents auxquels le prestataire doit impérativement se référer en plus d’autres documents à la demande de ce dernier sont soit à la disposition de l’équipe du projet ou à collecter auprès des organismes ciblés :  La proposition de projet ;  D’autres documents relatifs au projet ;  Des documents relatifs à l’historique et bilan des aléas majeurs ayant frappés la zone concernée.  Base de données climatiques (MAPROOM) et hydrauliques au niveau de la Direction Générale de la Météorologie ;  Documents relatifs aux systèmes d’alerte précoce inondation déjà développés sur d’autres bassins versants à auprès de la DGM incluant la collecte de data / informations techniques préliminaires à leur mise en place.  Des documents relatifs à des études similaires déjà réalisées au niveau de la zone ;  Documents d’information relatifs à des projets de mitigation sur la zone du BV par d’autres acteurs (ONG, services décentralisés, communes, communautés… ) afin de mieux dimensionner les infrastructures à réhabiliter ou nouvelle construction dans la zone.  Cartographies et imageries existantes concernant la zone d’étude ;

Sur la base des informations recueillies, le/la préstataire soumettra un plan de travail détaillé après la signature du contrat , plan de travail comportant :

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‐ une méthodologie rectificative de l'étude (en cas de besoin); ‐ une liste des outils à utiliser au cours de la phase de terrain ; ‐ un calendrier définitif, itinéraire et nom des membres de l’équipe.

Ce plan de travail doit être mis en œuvre avec suffisamment de souplesse pour pouvoir faire face aux éventuelles difficultés qui pourraient survenir en dernière minute sur le terrain. Dès lors qu'un écart important par rapport au plan de travail ou au calendrier convenu est perçu comme susceptible de menacer la qualité de l'étude, il convient d'en discuter immédiatement avec les responsables techniques du projet. o La phase de mise en œuvre sur terrain : Suivant la méthodologie préalablement validée par les responsables et les partenaires techniques du projet, le prestataire met en œuvre le plan de travail détaillé. La phase de terrain débutera dès l'approbation du plan de travail détaillé par les responsables et les partenaires techniques du projet. Cette phase se termine par la présentation d’un rapport technique d’exécution retraçant le déroulement général des travaux et présentant les premières conclusions. o La phase traitement et d’analyse et de rédaction du rapport provisoire : Après le traitement et l’analyse des données recueillies lors de la phase de mise en œuvre sur le terrain, le prestataire soumettra un rapport provisoire en version électronique sur les principaux résultats de l’étude avant la phase de restitution. o La phase de restitution et de rédaction du rapport final : En tenant compte des feedbacks et commentaires formulés par les responsables et les partenaires techniques du projet, le/la prestataire élaborera le rapport final et le remettra après la réception des feedbacks du projet. Le/la prestataire devra animer une séance de restitution en présence de tous les intervenants et les parties prenantes du projet, séance au cours de laquelle il/elle présentera les résultats de l’étude. En effet, le/la prestataire est chargé(e) de préparer des supports de documents nécessaires pour mieux comprendre les résultats de l’étude accompagnés d’une présentation sur Power Point qui est considérée comme un produit de l’étude au même titre que le rapport. La séance de restitution sera orientée sur :  La présentation des principales données de l’étude ;  La présentation des cartes numériques des risques pour les zones concernées par l’étude ;  La présentation d’une simulation en 3D des risques pour les zones concernées par l’étude ;  La présentation de recommandations quant à la mise en œuvre d’autres études dans d’autres zones.

VI. Durée de la prestation

La durée de la prestation est fixée à environ 45 jours calendaires de travail (incluant la documentation, les aspects méthodologiques, les travaux sur le terrain ainsi que les analyses des résultats, la rédaction du rapport et la restitution des résultats de l’étude).

VII. Profil du prestataire

Le prestataire peut être :  Un regroupement de consultants individuels ;  Un Cabinet ou Bureau d’étude ;  Un institut de recherche.

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Le prestataire devrait présenter parmi les personnes ressources affectées à la prestation :

 Une très bonne connaissance de la zone d’intervention ;  De bonnes connaissances en matière de projet de Réduction des Risques des Catastrophes, des projets d’Urgences, et d’Adaptation aux Changements Climatiques ;  Des expériences confirmées dans l’hydraulique, l’hydrologie, la météorologie, la géologie, la statistique ou dans des domaines proches ;  Des expériences confirmées en Système d’Information Géographique Cartographie (GIS) ;  Des expériences confirmées en modélisation informatique ;  Des expériences confirmées dans la quantification des risques d’inondation.  Une/des expérience(s) de travail avec les ONGs, les services techniques et les instituts de recherche notamment la DGM et le IOGA serait un atout ;  D’excellentes capacités de rédaction, d’analyse et de synthèse en français ;  D’excellentes connaissances du dialecte de la zone d’intervention.

L’équipe recrutée par le prestataire, en plus d’être multidisciplinaire, doit présenter :  De fortes capacités d’organisation et de travail en équipe ;  De la proactivité ;  De fortes expériences dans la conduite d’étude de bassin versant ou dans des domaines proches ;  Une grande disponibilité et flexibilité par rapport à la durée de la prestation ;  Un diplôme au moins supérieur ou égale au BAC+4.

VIII. Budget

Le budget pour cette Etude est dans les 70 000 000 AR.

Ce montant inclut :  Les honoraires du prestataire et de son équipe  Les dépenses liées à la réalisation de l’étude (fourniture, déplacement à Tana et en région, indemnités de déplacements, etc.)  Toutes autres dépenses liées à la prestation telle qu’assurance, taxes, etc.  Frais de déplacement et indemnités de séjour à Ambilobe pour la restitution de l’Etude.

Les dépenses liées à la participation des acteurs et partenaires pour la restitution de l’Etude seront prise en charge par HI et CARE.

IX. Candidature

Pour répondre à cet appel à proposition, le prestataire doit présenter une offre de service qui inclut à minima : ‐ Une description de l’Etude et de ses enjeux ‐ Proposition méthodologique ‐ Calendrier provisoire de travail ‐ Composition et CV de l’équipe ‐ Offre financière détaillée

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