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Québec français

La bande dessinée francophone de Belgique Bilan et perspectives pédagogiques Jean-Marie Rosier

Numéro 70, mai 1988

URI : https://id.erudit.org/iderudit/45220ac

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Éditeur(s) Les Publications Québec français

ISSN 0316-2052 (imprimé) 1923-5119 (numérique)

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Citer cet article Rosier, J.-M. (1988). La bande dessinée francophone de Belgique : bilan et perspectives pédagogiques. Québec français, (70), 78–82.

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. It. Je-., maitr v insi il convien­ drait de rappe­ Jean-Marie Rosier ler que l'appella­ Mon seul rival international, c'est tion elle-même fait pro­ blème dans la mesure où Le général de Gaulle la bande dessinée en Bel­ gique est un phénomène typiquement franco­ phone. Seul le dessinateur flamand Willy Van- Dissipons d'emblée dersteen, proche collaborateur d'Hergé et toute équivoque et tout malentendu, créateur d'un studio de BD à Anvers, est répertorié parmi les auteurs de bande dessinée la bande dessinée de Belgique en compagnie de dessinateurs n'est en aucune façon français (J. Martin), ce qui explique la dénomi­ l'expression d'une spécificité culturelle nation d'école franco-belge de bande dessinée de la Belgique. dont usent parfois les critiques de l'Hexagone. Pour être exhaustifs, certains avancent Certes, pour des facilités didactiques, qu'il n'y a pas une, mais deux écoles de bande l'on parle volontiers d'une école belge de bande dessinée, dessinée en Belgique : celle de Bruxelles et seule capable d'ailleurs de rivaliser celle de Charleroi. Deux pôles géographiques qui affirment par la diffusion de leurs hebdo­ avec la production des comics d'origine américaine, madaires. Tintin d'une part. de l'autre. et cette singularité a besoin d'être creusée. la primauté des chefs de file : Hergé et Fran- quin. Schématiquement, les auteurs les plus importants se répartissent comme suit : Répétons que l'existence d'une école de bande dessinée en Belgique ne va pas de soi, École de Bruxelles École de Charleroi c'est-a-dire n'est en rien le reflet d'une quel­ conque «belgitude». le propre d'une expres­ Dessinateurs Personnages Dessinateurs Personnages sion nationale ou le reflet d'un particularisme régional. Des éléments institutionnels étayent Hergé Tintin Franquin Spirou, repris cette affirmation péremptoire. Le centre edito­ Quick et Flupke à Rob-Vel et Jijé rial parisien a rejeté vers ses marges les Jo et Zette Popol et Virginie productions non légitimées. La périphérie, bon gré, s'est confinée dans la publication d'ou­ Cuvelier Corentin Jijé Blondin et Cirage vrages de second rayon et, dans ce domaine, Jerry Spring la Belgique francophone possédait des poten­ De Moor Barelli Valhardi tialités structurelles de conquête du marché Cori, le moussaillon de la bande dessinée parce que les éditeurs belges avaient l'habitude de jouer les créneaux E. P. Jacobs Blake et Mortimer Morris Lucky Luke réservés à la jeunesse. Il restait pourtant à transformer un handicap editorial de départ Laudy Hassan et Kaddour Paape Valhardi, repris à en stratégie hégémonique. L'occasion sera Jijé fournie par la promulgation en (des Martin Alix l'intrépide Marc Dacier mesures analogues seront prises dans Lefranc Luc Orient d'autres pays européens) de la loi du 16 juillet 1949. laquelle vise à protéger la lecture des Tif et Tondu, repris à Dineur enfants et des adolescents. Concrètement, cette loi aura pour effet l'arrêt des importations *s •;** M A I 19 I ni! N U M É R O de bandes dessinées américaines jugées mora­ La bande dessinée belge négocie mal ce lement discutables pour l'éducation de la jeu­ virage et se fige en académisme. Pour des nesse. Dès lors, la bande dessinée belge qui raisons éditoriales. elle se cantonne dans la aborde tous les sujets, comiques ou sérieux, publication pour l'enfance au moment où la en conformité avec la commission de censure bande dessinée touche enfin un vaste public. catholique — car au départ la bande dessinée Actuellement, si le passé hypothèque encore en Belgique est affaire de scoutisme et d'Église les possibilités de création des auteurs, la — connaît son âge d'or. recherche est à l'ordre du jour dans Spirou Repères chronologiques

1938 Spirou 1946 Le Journal de Tintin 1946-48 Le Secret de l'espadon de Ja­ cobs 1947 Buck Danny de Charlier et Hubinon Lucky Luke de Morris Tif et Tondu de Dineur et Will et son tank de Fran- quin 1948 Alix l'intrépide de Martin Le Fantôme espagnol de Van- dersteen politique et culturel, la bande dessinée est Jerry Spring de Jijé 1954 une image de marque que l'on utilise pour 1956 L'Affaire Tburnesol d'Hergé eNP/R&cr 1957 Les Schtroumpfs de vendre la Belgique à l'étranger et rien de plus. 1958 Marc Dacier de Paape Le statut d'un créateur de bande dessinée est 1961 La patrouille des castors de à mi-chemin entre la reconnaissance amusée 3 Mitacq et Charlier et la marginalité anecdotique . 1980 Silence de Comès 1985 La Fièvre d'Urbicande de Schuiten et Peeters et mythologie Dix ans plus tard, la bande dessinée belge Le champ de la bande dessinée est forte­ qui pour plaire â un vaste public européen ment régi par les lois du marché et par la s'est universalisée en gommant toute référence recherche d'une rentabilité déterminée par le explicite au pays d'origine, cette bande dessi­ goût des lecteurs. Ce sont les impératifs de née belge qui sert aujourd'hui de parangon production et de diffusion qui imposent le et de repoussoir, montre des signes d'essouf­ genre â traiter la durée d'une histoire (44 flement. Le poids de Ta tradition transforme pages), un processus de création semi-collectif, tout jeune dessinateur en épigone de Franquin l'hyper-spécialisation et la rotation des tâches. ou d'Hergé. Des séries routinières remplissent Ainsi les entraves à la liberté de création les pages de Spirou et de Tintin dont les surtout. Des créateurs sont apparus qui ne sont nombreuses, les restrictions en matière tirages baissent1. Pour sauver la vente. Tintin doivent rien ou si peu â Hergé comme Comès, de propriété intellectuelle évidentes, la pra­ recourt au service du tandem suisse Cosey Schyten ou Servais, plus perméables à toutes tique de la censure permanente. Un dessina­ el Derib et publie l'Italien Pratt sans succès. les influences qui affectent le champ mondial teur doit souvent s'accommoder d'un héros Le centre de gravité de la bande dessinée de la bande dessinée2. Forte de son réseau (Franquin avec Spirou. Will et Tif et Tondu), s'est déplacé vers la France (création de Pilote d'écoles d'art graphique, de son système rela­ d'un scénario, d'un modèle graphique (les co­ en 1959). puis vers l'Italie et une génération tionnel et critique, la Belgique semble s'enga­ miques au gros nez), de normes esthétiques de nouveaux dessinateurs redécouvre les co­ ger dans une aventure artistique digne de son (la couleur, par exemple, est une obligation mics américains (retour du noir et blanc). âge d'or. Malheureusement pour le pouvoir dans les magazines pour enfants).

MAI 19 8 8 $ .^NUMÉRO 701 sation des seuls éléments signifiants. Ce dispo­ schématique au réalisme (l'expressionnisme sitif graphique baptisé par la postérité « ligne des yeux dans les récits humoristiques) sont claire» se résume à l'utilisation d'aplats de employés et cohabitent parfois au sein d'une couleurs pures et à des contours de person­ même histoire. Ainsi dans les aventures de nages bien détourés. E. P. Jacobs, en particu­ Tintin. le décor est réaliste, aucun détail ne lier, est célèbre pour ses fameux tons pastels, manque, alors que le visage du héros est d'une marque de l'école de Bruxelles. Cette colora­ grande simplicité. tion ne différencie pas lumière artificielle et Le projet éducatif qui modèle la bande clarté naturelle, visages et objets ; elle recourt dessinée belge de l'après-guerre à 1960 véhi­ cule nombre de préjugés, d'interdits et de tabous et, si elle intègre avec minutie les données de l'actualité, elle n'en a pas moins représenté la réalité selon une codification idéologique qui atteignit des sommets de conservatisme social au moment de la guerre T^j^là froide. L'amour de Dieu et de la patrie, la défense de la famille, le culte du chef et l'exaltation de l'esprit de générosité feront bon ménage avec un anticommunisme rabique, un ethnocentrisme, un racisme et une misogynie Née dans la civilisation du roman, la bande féroce. En focalisant l'analyse sur le person­ dessinée ne possède pas de techniques narra­ nage, lieu privilégié d'investissement idéolo­ tives propres ; elle utilise le récit-parenthèse gique, des travaux universitaires récents ont à la mécanique bien huilée et se nourrit d'in­ i^« • Pa*- montré que le code rhétorique de la BD de grédients romanesques empruntés à la littéra­ l'école belge fonctionne à partir d'évidences ture populaire sans innovation ni disfonction­ idéologiques, comme par exemple : nement. Au contraire, elle tire sa spécificité — un héros de type aryen, manifestant de l'exploitation d'archétypes. D'une série à un individualisme forcené. Aucune intégration l'autre, une typologie est mise en place, ce dans un groupe ou dans une classe sociale que Numa Sadoul appelle une famille de per­ n'est susceptible de satisfaire son idéal ; sonnages. Nous reproduisons dans le tableau ci-dessous deux actualisations du modèle fonc­ tionnel de départ :

Classification graphique des personnages4 Famille Tintin Héros : Tintin. reporter dessin aux formes géométriques / Second : Haddock, capitaine au long cours graphisme aux formes naïves les Schtroumpfs Puissant ami : Tournesol caricature humoristique Gaston Fidèle compagnon : Milou. un chien dessin semi-réaliste Silence, Yoko. Jourdan, Hochet Comparses : 36. dont Alcazar. Abdallah dessin réaliste J. Spring Lampion, Castafiore dessin hyper-réaliste Comanche, Archie Cash, Ardent Affreux : Colonel Boris. Dawson. Loiseau. Mûller... dessin fantastlco-surréallste / forme esthétique pure 1 '.IIII.Ilf Spirou / Héros : Spirou. reporter Second : Fantasio, reporter Puissant ami : Le comte de Fidèle compagnon : , un écureuil peu aux hachurés qui suggèrent les demi- — des héroïnes d'importance ponctuelle 5 Comparses: 17. dont le maire de Champignac teintes ; elle n'est donc pas référentielle même et secondaire ; Affreux : Helena, Zantafio. Zabaglione. ... si elle obéit aux codes chromatiques du vrai­ — une surdétermination/valorisation des semblable. Souvent la couleur inspire méta­ représentants des différents appareils répres­ Pourtant les productions de l'école belge phoriquement des ambiances. Sur fond blanc sifs de la société (armée, police); de bande dessinée sont toujours identifiables : intericonique, les vignettes s'alignent en trois — une véritable sacralisation des valeurs récits conventionnels à fort ancrage diégétique ou quatre bandes horizontales. Jamais le phares de la société de consommation : la ou histoire poético-humoristique et clarté du cadre d'une case n'est transgressé, la mise voiture est le sujet héros de plusieurs séries; dessin qui se caractérise par une grande styli- en page est linéaire et tous les registres, du — une absence, malgré le manichéisme

S3 M A I 1 9 S-m/aâ U M É R O latent, de personnages/symboles d'idéologies — Le discours sémiologique. Il est la contradictoires. À l'intérieur de chaque camp conséquence de la percée massive de l'esprit mis en présence, on retrouve des héros anti­ de « linguisterie » dans le domaine de la cri­ thétiques (bons et mauvais), ce qui signifie tique littéraire. Soumise au traitement des sé­ que les problèmes sociohistoriques sont auto­ mioticiens, la BD plonge dans la grande aven­ matiquement travestis en conflits moraux. ture du signe et découvre ses structures L'histoire/fiction est en définitive une tension narratives, ses codes chromatiques et typogra­ dramatique à l'intérieur d'un champ social phiques. Parfois, apanage de Trissotins tou­ clos. La fin de l'histoire marque le retour à chés par la grâce linguistique, le disours sé­ la norme.

Bande dessinée et discours critique La bande dessinée dans sa mutation ac­ tuelle apparaît comme un support privilégié entre le monde de l'écrit et celui de l'audio­ visuel. En voie de légitimation, la bande dessi­ née permet à de véritables créateurs de pro­ duire des histoires en images d'une grande cohérence. Il existe une «écriture BD» dont les avancées rejoignent les préoccupations avant-gardistes du champ littéraire. Cependant la lecture de bandes dessinées suscite des blocages et des résistances de l'institution sco­ laire par exemple. Beaucoup d'enseignants re­ courent à la bande dessinée parce qu'elle est pour eux un substitut facile et obligé d'œuvres plus sérieuses et plus ardues de forme. Dans cette perspective, la bande dessinée ne peut devenir un objet d'étude appelant l'élaboration d'une méthodologie de lecture spécifique, et lontiers, en ce qui regarde la BD belge de la elle s'introduit à l'école sous forme de passe- guerre froide, que les preuves abondent. Il temps récréatif et de concession â la mode n'empêche qu'a séparer fond et forme ce dis­ du jour. cours montre vite ses limites. Occultant la Quiconque veut s'initier à la bande dessi­ tradition iconique et tout phénomène de distan­ née trouve sans doute sur le marché une ciation (« Hergé est un fasciste »). bref, l'organi­ moisson abondante de publications diverses sation imagée graphicochromatique, il n'atteint mais, l'euphorie consommatrice passée, il se l'idéologie que dans sa fonction sémantique voit confronté a trois types de discours dont et jamais dans sa fonction syntaxique. aucun n'est satisfaisant pédagogiquement. à lel est, en raccourci, l'état présent du com­ savoir : mentaire critique sur la BD. Partant de ce — Le discours subjectiviste d'érudition. constat, il ne semble pas superflu de rappeler C'est celui des happy few de la marginalité les objectifs que l'on poursuit en prônant l'in­ et des spécialistes de rééditions coûteuses et miologique met en évidence la spécificité de troduction de la BD à l'école. Il s'agirait — luxueuses des grands martres. L'historique de la BD comme moyen d'expression, mais sou­ et l'on devine que la liste ne sera pas exhaus­ la BD n'a pas de secret pour eux et Hergé vent il opère une lecture formelle, laquelle tive — de : est leur auteur de prédilection. Volontiers fron­ néglige trop le rôle de l'idéologie et des sou­ — tenter avec succès des analyses sémio­ deur par rapport à l'institution critique univer­ bassements institutionnels sous prétexte scien­ tiques conséquentes (Pierce), parce que non sitaire, ce discours antirationaliste renoue, tifique. plaquées arbitrairement, dans la mesure où dans ses efforts de compilation, avec la tradi­ — Le discours didactique progressiste. la BD est plus une typologie qu'une psycholo­ tion de la critique dilettante de la fin du siècle Pur et dur. faisant fi des nuances, travaillant gie. passé, celle de Jules Lemaître, collectionneur à ras de signifié aux antipodes du discours — Initier les élèves au langage de l'image littéraire qui enseignait « l'art de jouir des précédent, il brocarde la BD comme véhicule au sens large, car il faut convenir que celui-ci livres6 ». d'idéologie petite-bourgeoise. On concède vo- est entré peu ou pas du tout à l'école.

M A I 19 RvN U M É R O . Ht Het . X LES AVENTURES DE TINTIN

avec sa peur du Russe et du Chinois au . Récits et Discours par la bande. Hachette, moment de la guerre froide, sa lente déchris­ Paris. 1977. tianisation éditoriale. ses particularismes ré­ . la Chambre à bulles. 10/18. Paris. 1977. gionaux (l'accent marollien ou wallon de tel Wilbur Leguèbe, la Société des bulles. Vie Ouvrière. Paris. 1977. ou tel personnage). À ce titre, la BD franco­ De Man et Malherbe. Un ghetto exemplaire. C.T.L. phone est un miroir déformant dans lequel Bruxelles. 1977. la Belgique réelle se contemple et se reconnaît. J.-P. Chemin. Dossier BD. Média animation. Bruxelles, 1979. A. Rey. les Spectres de la bande. Minuit, Paris. 1978. Collectif : le Message social et politique de la BD. l.E.P.T/Privat. Toulouse, 1975. Revues: Communications n° 24. 1976.

1. Paradoxe, lorsque Hergé lui-même, avec les Bi­ joux de la Castafiore. subvertit les conventions de l'école de Bruxelles, il ne sera pas suivi par ses jeunes lecteurs. 2. Dans la tradition, un seul auteur nous parait digne d'intérêt : Wasterlain. créateur du déjà cé­ lèbre Docteur Poche. 3. Quelques pages en loin de manuel scolaire ou une statue dans un parc pour eux-mêmes ou leurs créatures : Hergé et Vandersteen. — Favoriser l'imaginaire en procédant â 4. Le travail de Chemin que l'on reproduit ici tend des expériences de création collective avec à montrer que récit, image et texte ne présentent comme support la BD. où la participation de pas la même difficulté de lecture. Comme on le chacun est effective, ce qui semble plus diffi­ voit, la bande dessinée belge n'a pas exploré cile à mener si l'on s'en tient stricto sensu à toutes les possibilités graphiques à cause du des opérations d'écriture. public cible visé. — Changer la relation pédagogique en te­ 5. Cette situation a-t-elle vraiment changé avec l'ap­ nant compte de la culture des enseignés car parition de Natacha (de Walthéry) et de Yoko Tsuno () ? Nous ne le pensons pas. la connaissance de la BD suppose un élargis­ Il suffit de comparer ces héroïnes avec Laureline sement de l'horizon culturel de l'enseignant. du tandem Christien et Mézières (Ed. Dargaud). Ajoutons encore que l'approche de la BD 6. Il existe une mode de la citation des œuvres belge permet de cerner l'inconscient collectif d'Hergé parmi les milieux « branchés » de la d'une nation avec cette réserve que la culture capitale de la Belgique. populaire montre plus qu'elle n'explique. Nous 7. Parmi les scénaristes, citons . Tilleuse, Char­ pensons que des personnages comme Lampion lier. Rony. ou Lambique incarnent des types de « Belges moyens» dignes de solliciter un sociologue des mentalités. Une étude éditoriale à partir du statut de la BD montrerait également les divisions du champ culturel belge et franco­ phone. Exception faite du scénariste Van Ham- Bibliographie me7. il n'existe guère de lien entre littérature et bande dessinée. Peu d'écrivains (De Coster. Antoine Roux, la Bande dessinée peut être éducati­ J. Ray) inspirent les créateurs de récits en ve. L'école, Paris. 1970. Francis Lacassin. Pour un f? art : la bande dessi­ images dont l'émergence n'a que de lointains née. 10/18, Paris. 1971. rapports avec la consécration légitimée. Gérard Blanchard. Histoire de la bande dessinée. Dans le roman BD, art de masse s'il en Marabout, Verviers. 1975. est, à vocation internationale, se lit en creux P. Fresnault-Deruelle : la Bande dessinée. Essai l'image d'un pays : la Belgique francophone d'analyse sémiotique. Hachette, Paris, 1972.

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