Maison fondée en 1830 Fonderies de Brousseval et Montreuil Fonderies de Fonte et Acier 2ème Fusion Société Anonyme au Capital de 3 240 000 F

HISTORIQUE DE LA SOCIÉTÉ DES FONDERIES DE BROUSSEVAL ET MONTREUIL

Les fonderies de Brousseval et Montreuil sont la suite de deux sociétés différentes regroupées en 1961 à partir de la société des Hauts Fourneaux et fonderie de Brousseval sise à Brousseval et la société des fonderies de Montreuil-sur- établie à proximité de Brousseval à Montreuil sur Blaise. Ces deux entreprises appartenaient alors à la même famille qui regroupe à Brousseval les activités industrielles des deux sociétés.

La Société des Fonderies de Montreuil-sur-Blaise avait une origine très ancienne puisque dès 1622 il est fait mention dans le village d’une forge et de deux hauts-fourneaux déjà anciens. Puis à partir de 1654 on peut suivre sans discontinuer dans les registres paroissiaux l’activité du haut-fourneau et de la forge. Les hauts-fourneaux furent en activité à Montreuil jusqu’en 1880, date à laquelle furent installés les premiers cubilots qui permirent de faire évoluer la fabrication de l’usine de la poterie vers le chauffage à air chaud et les poêles nommés « Phares » à feu apparent. A partir de 1930 les Fonderies de Montreuil firent de plus en plus de pièces diverses spécialement pour la machine-outil et les moteurs thermiques. En 1961 fut décidé le regroupement de Montreuil suer Brousseval qui se fit sans problème pour le personnel et la clientèle.

Les hauts-fourneaux et Fonderies de Brousseval ont été créés pour leur part en 1830 par la famille Moinot, à l’emplacement du moulage main actuel de l’ancienne usine.

A l’époque, la métallurgie haut-marnaise était en plein essor et les hauts-fourneaux au bois se comptaient par dizaines.

Brousseval utilisa alors le minerai de fer de Bailly-aux-Forges et celui de Chesnois au- dessus de Montreuil-sur-Blaise, ce minerai était excellent, riche, 40 à 45% de fer et ne contenant pas de phosphore. Par ailleurs les forêts avoisinantes donnaient le bois pour obtenir le charbon de bois, les carrières fournissaient le sable et terre réfractaire, et la Blaise enfin faisait marcher les bocards et patouillets tout en fournissant la force motrice pour insuffler l’air dans le haut-fourneau.

On utilisait alors deux hauts-fourneaux de sept tonnes dont la fonte était utilisée pour faire des chenets, des grilles à houille et de l’ornement (entourages, escaliers, appareils à air chaud) la fusion se faisait en charbon de bois ou en allure mixte coke et charbon de bois.

C’est vers 1862, sous l’impulsion des Festugières, arrivés depuis peu, que Brousseval se lança dans la fabrication des tuyaux (d’abord avec le système Dussart et Petit) qui est toujours en 1984 le produit de base de l’usine. Il n’y avait alors pas de concurrence sur la tuyauterie en fonte ! Par contre à cette époque, la ligne de chemin de fer St-Dizier n’existait pas et il fallait conduire tous les produits vendus sur Chevillon ou St-Dizier dont on ramenait du coke de chez Giros et Lacombe. Un dépôt s’ouvre alors à Paris puis à Barcelone. En 1866, Brousseval obtient une importante commande de candélabres de la ville de Paris dont ceux des Champs-Elysées, et c’est également à cette époque qu’entre en service la ligne de chemin de fer St-Dizier Wassy. La fabrication des candélabres a duré à Brousseval jusque vers 1965.

C’est également à cette même période que se développe le moulage des statues religieuses dont il y eût jusque 8 chantiers simultanément pendant plusieurs années. En même temps se développait la fabrication des chenets, grilles à houille, garniture de rampe, colonnes, etc.

En 1870, au moment de la guerre, l’activité de l’usine se réduisit à la fusion de fonte brute et à un peu de moulage, et on installait petit à petit un haut-fourneau de 20 tonnes.

En 1872, les deux premiers cubilots étaient installés pour développer la fabrication de l’ornement, des candélabres et des entourages militaires, tandis qu’en 1875 on arrêtait le haut- fourneau de 20 tonnes qui ne servait plus alors qu’à produire de la fonte brute difficile à vendre vis-à-vis de la concurrence.

En 1877, Brousseval se lançait dans la fabrication difficile des colonnes ornées pour l’exposition de cette année à Paris et les gares d’Orléans et du Nord.

A partir de 1880, la fabrication des conduites d’eau s’accroit considérablement avec la canalisation des travaux du Vexin.

En 1881, l’atelier d’usinage et de montage est développé et Brousseval se lance dans le matériel pour usine à gaz dont la fabrication durera près de trois quarts de siècle. Pour ce faire on n’hésitera pas à déplacer la route de Vaux.

En 1888, Brousseval décroche une grosse affaire pour la Bolivie pour laquelle seront montés 42 chantiers de tuyaux ! Cette halle dite Bolivie sera ensuite réaménagée avec quatre grues de 12 tonnes et 8 tonnes pour les gros chantiers.

C’est à cette période que commence la fabrication des colonnes distillatoires de Daguin, ainsi que pour Solvay, le Badische Anilin, obtenu par l’intermédiaire de Mallet pour cette dernière.

En 1890, installation d’une dynamo de 10 CV pour l’éclairage uniquement.

En 1896 fut démarrée la fabrication des tuyaux à ailettes qui après bien des évolutions reste toujours en 1984 une fabrication importante de l’usine.

En 1905, les grues étaient supprimées et remplacées par des ponts électriques de 30 tonnes dont l’un est toujours en service en 1984 au moulage main.

En 1908 était commencée la nouvelle usine destinée à développer la fabrication de chaudières de chauffage central et de radiateurs, faits en moulage mécanique. Pendant la guerre de 1914-1918, l’usine travaille jour et nuit pour la fabrication d’obus, grenades et matériel de poudrerie.

M. Festugière quittait en 1918 l’administration de l’usine, qui était alors gérée par Messieurs Henry Stein et Ferry avec M. Aubry comme directeur général. M. Ferry supervisait déjà à cette date l’exploitation de la Société des fonderies de Montreuil détenue par sa belle famille depuis 1843. En 1929 la famille Ferry acquérait la majorité dans Brousseval et Monsieur André Lang prenait en main la direction de la société pour plus d’un demi siècle.

Ce fut alors la période où le chauffage central et les radiateurs devinrent une fabrication importante pour Brousseval mais que devait interrompre la guerre 1939-1945. La production des radiateurs fut alors abandonnée, et celle des chaudières ne reprit que faiblement pour s’arrêter en 1980.

En 1939, démarrage de la fabrication de l’acier moulé d’abord au four à arc puis avec des fours rotatifs à charbon pulvérisé puis des fours rotatifs à fuel lourd.

Puis à partir de 1940 l’activité de l’usine se ralentit considérablement afin d’éviter de travailler pour l’Allemagne.

De 1952 à 1956, installation de chantier de moulage mécanique avec machine à mouler pneumatique et ligne de transrouleur avec monorail de coulée et décocheuse mécanique. Adoption du sable synthétique pour le moulage mécanique.

En 1961, remplacement des fours rotatifs au fuel lourd par deux fours électriques 50 Hz de 3T2 Junker pour la fusion de l’acier au carbone.

En 1968, utilisation du sable furanique pour le noyautage main à l’AU (ancienne usine)

En 1970, utilisation du sable furanique pour la moulage main. Arrêt des cubilots à vent froid AU, mise en service de trois fours CEM 50 Hz de 5T2 pour fusion de la fonte. Contrôle par analyse thermique.

En 1971, démarrage du noyautage en croning.

En 1972, arrêt des derniers cubilots à vent froid de NU (nouvelle usine) et mise en service d’un four électrique Junker de 3T pour fusion de la fonte.

En 1973, mise en service du malaxeur Axmann 18T/h.

En 1974, mise en route de deux fours électriques 50 HT de 6T5 Junker pour fusion fonte et acier moulé.

En 1975, mise en service d’un Disamatic 2013 avec mottes de 480 x 600. Mise en service malaxeur Sapic à prise rapide avec table vibrante de moulage équipée d’un système de démoulage.

En 1978, installation atelier Hall Blot pour usinage tuyaux et raccords de DN 40 à DN 1000. En 1981, mise en service de la BMD pour moulage automatique avec châssis de 1300 x 1100 en hauteur 700 mm.

En 1983, mise en service noyauterie Hardox avec SO 2 Label fonte FGS.

En 1984, contrôle magnétoscopique.

Jean-Yves Somborn (1984)