De Maria Callasà Dalida
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Exposition de costumes Du 5 juin au 31 décembre 2010 de Maria Callas à Dalida... Cahier Bibliographique Conception : Atalante-Paris /photo : Maria Callas en essayage chez Biki, Milan, 1958. Olycom/Abacapress.com Biki, Milan, chez : Maria Callas en essayage /photo : Atalante-Paris Conception Moulins Allier Auvergne www.cncs.fr / 04 70 20 76 20 Exposition du 5 juin au 31 décembre 2010 3 Biographies de divas Anderson, June (1952 - ) Par son physique, son agilité vocale et son répertoire, cette lauréate (prix de chant et de musicologie) de l’université de Yale a d’emblée évoqué Joan Sutherland. La Reine de la Nuit dans La Flûte enchantée de Mozart et les autres rôles qu’elle a interprété sur scène (rôles-titres dans Semiramis de Rossini, dans Lucia di Lammermoor de Donizetti ainsi que Marie dans La Fille du régiment de Donizetti, Violetta dans La Traviata Diva. Mot italien qui signifie déesse. Les Italiens l’em- de Verdi et Isabelle dans Robert le Diable de Meyerbeer à l’Opéra de ployaient naguère, dans leur exagération artistique habi- Paris en 1985), mais aussi sur disque (Catherine dans La Jolie Fille de tuelle, pour désigner une cantatrice hors ligne, une char- Perth de Bizet) ont mis en valeur ses dons de prima donna, capable de meuse, une enchanteresse. prendre des risques vocaux, même périlleux pour sa voix. La diva constituait une sorte d’idole pour un théâtre ; on ne pensait qu’à elle, on ne voyait qu’elle, on n’entendait In Dictionnaire de la Musique. – Larousse, 2005 qu’elle, elle était l’objet de manifestations aussi enthousiastes Berganza, Teresa (1935 - ) que ridicules, on l’applaudissait avec fureur, et l’admiration Rossini et Mozart unis dans un même qu’elle excitait prenait toute l’apparence d’un culte irréfléchi. Tosca / Costume pour le rôle de Floria Tosca pour élan de grâce féminine, celle de la Maria Callas / Costume de Franco Zeffirelli / De l’Italie, ce mot, comme bien d’autres, s’était introduit mezzo-soprano espagnole Teresa 1965. © CNCS / Pascal François. dans notre langue théâtrale. Aujourd’hui il est démodé, et Berganza (née le 16 mars 1935 à chez nos voisins, comme chez nous-mêmes, l’usage semble Madrid). De la Dorabella de Cosi fan en être depuis longtemps abandonné. tutte, choisie pour ses débuts à Aix en-Provence en 1957, à Isabella de L’Italienne à Alger pour la radio ita- In Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’y rat- tachent. - Paris, Firmin-Didot, 1885. lienne sitôt après, l’espace d’une géné- ration musicale s’abolit dans ce chant de pure élégance mutine et sensuelle. Alterneront ainsi Chérubin des Noces et Isolier du Comte Ory, auxquels elle prête une palpitation d’une troublante ambiguïté. Cenerentola et Rosina, avec un égal bonheur vocal pimenté d’ironie. Technique accomplie, affi- née au contact de Purcell, Monteverdi ou Haendel, alliée à une pudeur musi- cale exemplaire. Le timbre ambré de cette artiste ibérique devait l’inciter à affronter la Carmen de Bizet, rôle 4 Vestiaire de Divas Exposition du 5 juin au 31 décembre 2010 5 d’être rappelée à la Comédie- Française (1872). Là, avec Mounet-Sully comme par- tenaire, elle connaît d’im- menses succès dans les grands rôles du répertoire classique et romantique : Phèdre (1874), Hernani (1877), Ruy Blas (1879). Après une qu’elle voulut affranchir des démission retentissante, elle crée sa propre compagnie, avec laquelle stéréotypes, autant psycholo- elle parcourra le monde entier : nombreuses tournées pleines d’éclat giques que vocaux, et auquel dont elle revient millionnaire. A Paris, elle dirige successivement les elle offrit le naturel d’un tem- théâtres de la Porte Saint-Martin, de la Renaissance et fonde celui qui pérament spontané et ardent. portera son nom (1898). Teresa Berganza est l’une des Outre le rôle de Phèdre qu’elle reprendra jusqu’en 1914, ses plus grands artistes les plus discrètes et sty- rôles seront la Dame aux Camélias, Théodora (de Sardou), Hamlet, lées de son temps, dont la riche la Samaritaine (de Rostand) et surtout l’Aiglon qui connut deux cent discographie accorde une place cinquante représentations consécutives. Elle crée le rôle de Lorenzaccio éminente au répertoire tradi- dans une pièce réputé injouable jusqu’alors. Mais elle ignore presque tionnel espagnol. Le cinéma complètement la dramaturgie nouvelle (de Becque à Bernstein en pas- (Don Giovanni de Joseph Losey, sant par le naturalisme). Amputée d’une jambe en 1915, elle crée encore 1979) a popularisé sa Zerlina, Athalie en 1920. Elle sut cultiver, par les excentricités de sa vie privée, accord parfait d’une voix et une popularité inouïe, due surtout à la qualité cristalline de sa « voix d’un personnage trop souvent d’or », à la pureté musicale de sa diction (confinant à la monotonie), affadis. auxquelles elle joignait la beauté languide des attitudes et un luxe pro- digieux de costumes. In Cabourg, Jean. Dictionnaire des Musiciens. – Universalis, In Corvin, Michel. Dictionnaire encyclopédique du théâtre à travers le 2009 monde. – Bordas, 20208 Bernhardt, Sarah (1844–1923) Bumbry, Grace (1937 - ) Tragédienne française. Sortie La mezzo-soprano et soprano américaine Grace Bumbry naît à Saint du Conservatoireen 1862, Louis, dans le Missouri, le 4 janvier 1937. Cette artiste incandescente après une année terne à la étudie le chant aux Etats-Unis, notamment avec Lotte Lehmann, avant Comédie-Française, elle joue de débuter à l’Opéra de Paris en 1960, en Amneris d’Aïda, riche d’un au théâtre du Gymnase, puis timbre voluptueux appelé à conquérir le monde entier. Première canta- La Flûte enchantée / Costume pour le rôle de la Reine de la nuit pour Nathalie Dessay / entre à l’Odéon en 1866 : son trice de couleur invitée à Bayreuth, elle y fait sensation l’année suivante Costume de Jean-Marc Stehlé / 1965. éclatant triomphe dans le rôle dans Tannhaüser. La phrase sensuelle de la Vénus noire, apte à traduire © CNCS / Pascal François. de la reine de Ruy Blas lui vaut la palpitation amoureuse comme la rage vengeresse, lui confère une 6 Vestiaire de Divas Exposition du 5 juin au 31 décembre 2010 7 ambivalence troublante, laquelle est redoublée par celle d’une tessiture Callas, Maria (1923-1977) étendue et homogène, aux confins de la voix de soprano dramatique. Elle étudie le piano et le chant avec Maria Trivela puis avec Elvira Ses incarnations verdiennes – outre Amneris, elle chante Eboli (Don de Hidalgo, avec laquelle elle sera très liée. En 1940 elle chante dans Carlo) – embrassent le registre ambigu de Lady Macbeth, qu’elle alterne Boccace de Franz von Suppé. En 1947, le chef d’orchestre Tullio Serafin, dans les années 1960 avec Tosca, Carmen ou Salomé. Progressivement, l’invite à chanter La Gioconda de Ponchielli à Vérone. La même année l’artiste se tournera vers le répertoire du grand soprano, incluant le elle épouse Gianbattista Meneghini, passionné d’opéra qui est à la tête rôle titre d’Ariane à Naxos de Richard Strauss, l’Abigaille verdienne d’une entreprise de briques. Elle fait une carrière éblouissante, au cours (Nabucco) et même la Norma bellinienne. de laquelle elle se fait apprécier tant pour sa voix extraordinaire que par son talent de tragédienne. Elle défraie la chronique par ses caprices In Cabourg, Jean. Dictionnaire des Musiciens. – Universalis, 2009 de diva et ses querelles, notamment avec « sa rivale » Renata Tebaldi, largement instrumentalisées par la presse à sensation. Gianbattista Caballé, Montserrat (1933 - ) Meneghini, et Maria Callas divorcent en 1960. Elle a alors une liaison Elle fit ses études de chant au conservatoire de Barcelone et à Milan, avec Aristote Onassis, riche armateur. et débuta en 1956 à l’opéra de Bâle dans le rôle de Mimi de La Bohème de Puccini. Au début de sa carrière, elle chanta des rôles très divers Le Couronnement de Poppée / Costume pour le rôle d’Octavia pour Christa des répertoires italien, français et Ludwig / Costume de José Varona / 1978. © CNCS / Pascal François. allemand. Après le triomphe qu’elle remporta en 1965 au Carnegie Hall de New York dans Lucrèce Borgia de Donizetti, elle s’est spécialisée dans le répertoire romantique italien de Rossini, Bellini, Donizetti, où elle a poursuivi l’œuvre de réhabilitation de partitions longtemps négligées, entreprise par Maria Callas ; mais elle s’est distinguée de cette dernière en cherchant à rendre justice à ces par- titions surtout à travers la perfection, l’extrême raffinement de l’exécution vocale, refusant de sacrifier une part de cette perfection à des impératifs théâtraux. Cependant, son timbre naturel, incisif sait être très drama- tique. Sa technique est l’une des plus accomplies de l’histoire du chant. In Dictionnaire de la Musique. – Larousse, 2005 8 Vestiaire de Divas Exposition du 5 juin au 31 décembre 2010 9 Ils ont un enfant qui meurt à la naissance. En la Walkyrie, 1961) et à Milan (Fedra de 1964, des défaillances vocales (dans La Norma Pizzetti, 1959). Dotée d’une voix puis- à l’Opéra de Paris) l’obligent à se retirer de la sante, mais au timbre plein de charme, scène en 1965. Onassis la quitte en 1968 pour Régine Crespin a pu s’imposer aussi se marier avec Jacqueline Kennedy, la veuve bien dans des rôles dramatiques du de l’ancien président des États-Unis. répertoire italien (Tosca, Amelia d’Un En 1973-1974, elle fait une tournée mondiale bal masqué de Verdi) que dans les rôles triomphale et controversée, de 38 récitals. wagnériens et dans l’opéra français Ayant « perdu sa voix », elle se retire en1974 (Didon des Troyens, Marguerite de La dans son appartement parisien. Damnation de Faust de Berlioz). Elle meurt d’une crise cardiaque le 16 sep- Sa volonté d’approfondissement du tembre 1977.