Morrice Lyman Matisse
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MORRICE ET EN COMPAGNIELYMAN DE MATISSE Cet ouvrage accompagne l’exposition Morrice et Lyman en compagnie de Matisse, organisée et mise en circulation par le Musée national des beaux-arts du Québec, et présentée à Québec du 8 mai au 7 septembre 2014. L’exposition est également présentée à la Collection McMichael d’art canadien, Kleinburg (Ontario), du 4 octobre 2014 au 5 janvier 2015. Une version anglaise de cet ouvrage est publiée sous le titre Morrice and Lyman in the Company of Matisse. MORRICE ET EN COMPAGNIELYMAN DE MATISSE Sous la direction de Michèle Grandbois TABLE DES MATIÈRES 8 Préface Line Ouellet et Victoria Dickenson 13 Les prêteurs 14 Remerciements 16 Présentation 21 MORRICE ET LYMAN LES LUMIÈRES DE L’EXIL Michèle Grandbois 79 MORRICE ET L’AFRIQUE DU NORD « JE VEUX DES COULEURS VIVES ! » Lucie Dorais 102 L’EXTRAORDINAIRE FINESSE DE LA LUMIÈRE NORD-AFRICAINE PORTFOLIO 113 MORRICE ET MATISSE COMPAGNONS SOUS LE SIGNE DE L’ART MODERNE John O’Brian 136 L’ÉTÉ SANS FIN PORTFOLIO LYMAN À LA RENCONTRE DE MATISSE 147 François-Marc Gagnon LE DÉCORATIF 174 PORTFOLIO L’EXPOSITION SOME FRENCH IMPRESSIONISTS 187 VUE PAR JOHN LYMAN Marc Gauthier LE PRESTIGE DE L’EAU 198 PORTFOLIO MORRICE | LYMAN | MATISSE : PARCOURS CROISÉS 208 CHRONOLOGIE Richard Foisy et Michèle Grandbois Liste des œuvres exposées 244 Liste des figures 248 Bibliographie sommaire 250 Index onomastique 252 Les auteurs 255 Crédits photographiques 256 PRÉFACE UNE CONVERSATION À TROIS Inscrire le parcours d’artistes du Québec et du Canada dans le cadre plus large des pratiques internationales est une ambition qui anime le Musée national des beaux- arts du Québec depuis sa fondation, il y a plus de 80 ans, tout autant que la Collection McMichael d’art canadien en Ontario. Toutefois, l’ampleur du projet de recherche dont nous livrons ici les résultats n’a que peu d’équivalent dans la documentation de l’avènement de la modernité au Canada. En effet, c’est à l’automne 2011 que Michèle Grandbois, conservatrice de l’art moderne au Musée national des beaux- arts du Québec, a initié cette vaste recherche qui aboutit aujourd’hui à la publication Morrice et Lyman en compagnie de Matisse et à l’exposition qui l’accompagne. Les peintres anglophones d’origine montréalaise James W. Morrice (1865- 1924) et John Lyman (1886-1967) n’ont bénéficié d’aucune rétrospective depuis 1985 et 1986, respectivement. Ils occupent pourtant une place de choix tant sur le plan de la chronologie de l’art moderne canadien que dans les collections publiques du pays. Rappelons, à ce titre, que le Musée national des beaux-arts du Québec fut l’heureux destinataire en 1970 de la collection d’œuvres de Lyman léguée par sa veuve, que le Musée des beaux-arts de Montréal détient un important fonds de Morrice (dont le père, David, fut un des soutiens actifs de l’Art Association of Mont real), que le Musée des beaux-arts du Canada reçut la formidable donation de G. Blair Laing, comprenant 83 œuvres de Morrice, en 1992, et que la Collection McMichael a acquis, en 2009, un important tableau de Morrice pour bonifier sa collection d’art québécois. Ayant éprouvé la nécessité d’un exil à Paris, dans un premier temps pour se former puis pour pratiquer l’art tel qu’ils l’entendaient, Morrice et Lyman y ont tous deux croisé leur contemporain français Henri Matisse (1869-1954) à plusieurs occa- sions dans les deux premières décennies du XXe siècle. Déçus de l’accueil réservé à leurs travaux par leurs compatriotes, ils ont perçu en lui, avant même sa consécra- tion comme chef de file de l’avènement d’une nouvelle modernité, un monde de possibles et la promesse d’une certaine liberté, constatant une grande affinité de vues sur le sens profond de la pratique artistique. Forts de ce constat, il nous est apparu pertinent de témoigner des chemine- ments de ces deux artistes majeurs, à la lumière de celui de Matisse. Personnalité secrète, qui n’a laissé quasiment aucune trace documentaire, et rétif à toute forme d’association personnelle ou professionnelle, Morrice s’était déjà imposé comme un peintre en vue sur la scène artistique parisienne, pourtant hautement concurren- tielle à l’époque. Insatiable voyageur, primé par ses pairs et collectionné par les musées et les amateurs d’art européens – y compris russes, anglais et français –, il était également estimé pour son esprit et son humour. Ces traits de caractère, tout comme son « œil délicat », furent appréciés par Matisse lors de leurs séjours en- semble à Tanger, en 1912 puis en 1913, ainsi qu’il le rapporte, quelques mois après le décès du Canadien, dans le catalogue de l’exposition posthume organisée par les Galeries Simonson à Paris en 1926. Plus jeune, et d’un tempérament plus introverti et intellectuel que Morrice, Lyman a néanmoins suivi une trajectoire comparable à celle de son aîné. Ayant quitté Montréal pour rompre avec l’académisme prévalent, il s’installe à Paris en 1907 dans le but de poursuivre une carrière en peinture. De passage à l’Académie Matisse pour quelques mois en 1909, il fut marqué par « le classicisme, la mesure, l’ordre et l’équilibre surtout » enseignés par le maître. Tout aussi voyageur que Morrice, navi- guant entre l’Europe (il retrouvera Matisse à Nice au début des années 1920), le Maghreb, le Canada et les Antilles, il voua toute sa vie une admiration indéfectible à ses deux maîtres et amis, comme en témoignent une production picturale et une critique d’art foncièrement indépendantes. Cette exposition vous convie à découvrir les traces inédites d’une cordée artistique singulière entre Morrice, Lyman et Matisse – singulière, car transgéné- rationnelle, transatlantique et se déployant sur plusieurs décennies. Au-delà de l’anecdotique, il s’agit bien du récit de connivences entre trois hommes auxquels répugnait toute conception rigide de la peinture, partageant une même quête d’harmonie et de la maîtrise des moyens au service d’une individualité propre. Conçus par la conservatrice et commissaire Michèle Grandbois sous la forme d’un dialogue plutôt que d’une démonstration, l’exposition et le catalogue ont fait le choix de révéler influences, confluences et dissonances pour mettre en exergue les sensibilités picturales de chacun, à l’image d’une conversation en trio. Pour mener à bon port cette vaste initiative, Michèle Grandbois a pu compter sur la participation de collaborateurs passionnés et avisés. Tout d’abord les histo- riens de l’art John O’Brian, Lucie Dorais, Richard Foisy, François-Marc Gagnon et Marc Gauthier lui ont ouvert leurs archives et ont accepté de partager leurs recherches avec largesse. Nous leur savons particulièrement gré de leurs contributions éclairées et originales sur les relations unissant les trois peintres. Cette publication, coéditée avec les Éditions de l’Homme pour la version française et Firefly pour la version anglaise, constitue une étape capitale dans notre compré- hension des débuts de la modernité au Canada. Nous voudrions aussi remercier les donateurs de Montréal et de Toronto qui nous ont appuyés afin de rendre possible la réalisation de l’édition anglaise de cet ouvrage. L’exceptionnelle générosité d’un grand nombre de collectionneurs particu- liers, canadiens mais aussi étrangers, s’est avérée tout aussi fondamentale : en effet, peu de peintres canadiens peuvent s’enorgueillir d’une telle présence dans les demeures privées. Nous sommes reconnaissants à ces amateurs sensibles qui – de Calgary à Londres, en passant par Burnaby en Colombie-Britannique ou Loretteville au Québec –, ayant à cœur de partager leur appréciation de Morrice et Lyman, ont répondu avec enthousiasme à notre volonté de témoigner de leur fraternité artis- tique avec Matisse. Sans leur accueil chaleureux et leurs prêts multiples, cette expo- sition n’aurait tout simplement pas pu voir le jour. Nous aimerions par ailleurs souligner l’appui de plusieurs institutions. Au Canada, que l’ensemble de nos collègues du Musée d’art contemporain de Montréal, du Musée des beaux-arts de Montréal, du Musée des beaux-arts du Canada et du Musée des beaux-arts de l’Ontario, qui ont répondu avec bienveillance à nos nom- breuses sollicitations de prêts et d’informations, reçoivent ici le témoignage de notre gratitude. À l’étranger, nous adressons nos remerciements sincères au Musée des beaux-arts de Lyon et à la Tate Modern de Londres qui nous permettent de pré- senter deux tableaux de Morrice qui n’ont pas été exposés au Canada depuis 1937 et 1985, respectivement. Une mention particulière s’impose également à l’endroit de la National Gallery of Art de Washington, du Detroit Institute of Arts et du Norton Museum of Art de West Palm Beach, qui nous ont accordé leur confiance en acceptant de se départir de tableaux majeurs de Matisse provenant de leur collection permanente. Certes, nous avons pu compter sur les prêts d’œuvres du peintre français dans les collec- tions canadiennes. Mais le soutien de ces institutions états-uniennes est d’autant plus éloquent que, d’une part, notre entreprise visait à le présenter dans un contexte inédit, à savoir sur le même plan que des contemporains canadiens inconnus de nos confrères, et que, d’autre part, la concurrence pour l’obtention de ces prêts était particulièrement féroce en raison de nombreux projets monographiques en cours. Nous leur exprimons toute notre gratitude pour leur indéniable contribution à l’éclairage que nous souhaitions apporter à l’histoire de l’art canadien. Enfin, saluons l’excellence du travail accompli par Michèle Grandbois, avec la vision, la précision et la passion qui la caractérisent, ainsi que celui livré par les équipes du Musée national des beaux-arts du Québec, sous la direction éclairée d’Anne Eschapasse.