Forces Spéciales : Réactivité Maximale Partout Dans Le Monde Avec Les ERC
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Forces spéciales : réactivité maximale partout dans le monde avec les ERC Les « embarcations rapides commandos » (ERC), prépositionnées ou déployées, permettent aux commandos marine d’effectuer opérations spéciales, interventions aéromaritimes de la mer vers la terre et actions de l’Etat en mer. Elles ont fait l’objet d’une présentation à la presse, le 15 février 2018 à Paris, par un capitaine de frégate de la Force maritime des fusiliers marins et commandos (Forfusco). Systèmes d’armes modulables. La Forfusco dispose de deux types d’ERC : l’Etraco (Embarcation de transport rapide pour commandos) et l’Ecume (Embarcation commando à usages multiples et embarquable). Toutes deux, capables d’embarquer jusqu’à 12 commandos équipés, sont employables depuis la terre par transport routier sur remorque. Pour les missions lointaines, elles sont déployables par mer sur les frégates multimissions (6.000 t), bâtiments de projection et de commandement ou bâtiments de soutien. En cas d’urgence, elles sont largables d’avions de transport tactique C-130 Hercules ou A400M Atlas. Longue de 8 m, l’Etraco déplace 2,4 t, emporte une mitrailleuse de 7,62 mm et navigue à plus de 50 nœuds (93 km/h). L’Ecume, qui a profité du retour d’expérience de l’Etraco, est modulable selon les missions, endurante et particulièrement manœuvrable même par gros temps. Elle présente une longueur de 9,3 m, un déplacement de 7 t, une vitesse supérieure à 40 nœuds (75 km/h), une capacité d’emport de 3 t et une autonomie en charge de 200 nautiques (370 km). La future frégate de taille intermédiaire (4.250 t) pourra en embarquer un ou deux. Large spectre de missions. L’action de l’Etat en mer s’exerce sur l’ensemble des zones économiques exclusives de la France. Cela va de la lutte contre les narcotrafics jusqu’à 60 nautiques (111 km) au large des Antilles à celle contre la pêche illicite dans les zones maritimes de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française. S’y ajoutent la lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée, le détroit de Malacca et au large de la Somalie et celle contre le crime organisé sur la côte libyenne. Celle contre le terrorisme s’étend de la Méditerranée orientale à la mer Rouge. Les ERC rendent possibles des opérations spéciales contre la terre, comme pénétrer de façon discrète dans un espace hostile, notamment pour recueillir du renseignement. Pour s’y préparer physiquement et mentalement et se maintenir à niveau, les commandos effectuent des raids nautiques de 1.200 km en 4 jours entre Lorient et Saint-Malo. Cet entraînement leur permettra de faire des raids de 100 nautiques (1.852 km), à partir d’un bâtiment porteur ou par aérolargage pour, par exemple, rattraper un navire détourné par des pirates. La capacité à conduire des assauts de vive force contre des adversaires en mer, explique le capitaine de frégate, nécessite de parcourir de longues distances, longtemps, et avec une importante réserve de puissance au moment de les intercepter et d’agir contre eux, sans leur laisser la possibilité de fuir. Une autre action contre la terre consiste à forcer le déni d’accès à une côte, lequel peut s’étendre jusqu’à 50 nautiques (90 km) en mer et sur des longueurs de plus en plus longues. Cela implique la participation des partenaires aériens et navals de la Forfusco, pour le transport jusqu’à la limite de la zone, et la mise à l’eau de senseurs, pour que les commandos puissent passer inaperçus. L’équipe ERC/hélicoptère Caïman permet de les récupérer. L’action à partir de sous-marins relève des nageurs de combat. Loïc Salmon Forces spéciales : création du commando Ponchardier de la Marine nationale Forces spéciales Air : allonge, rapidité et puissance de feu Diplomatie : prise en compte du fait religieux dans le monde La République française recourt au principe juridique de la laïcité pour la mise en œuvre de sa devise : « liberté, égalité, fraternité ». Sa diplomatie s’appuie sur le réseau d’ambassades et de consulats, des acteurs spécialisés et des partenaires pour favoriser le dialogue interreligieux. L’ambassadeur Jean-Christophe Peaucelle, conseiller pour les affaires religieuses au ministère des Affaires étrangères, l’a expliqué au cours d’une conférence- débat organisée, le 11 décembre 2017 à Paris, par l’Institut des hautes études de défense nationale. Les principes. Pays laïc depuis la séparation de l’Eglise et de l’Etat par la loi de 1905, la France ouvre un poste diplomatique au Vatican dès 1920 et renoue avec le Saint-Siège (voir encadré). Le monde actuel ne se comprend pas sans le fait religieux et la diplomatie française ne peut en faire l’économie, souligne l’ambassadeur. Il convient d’abord de connaître les religions et, dans une approche globale, de discerner ce qui n’est pas vraiment de leur ressort. Il s’agit ensuite de refuser l’instrumentalisation de la religion au nom de l’universalité des droits de l’homme. Le traité européen de Westphalie (1648) a élaboré le concept d’Etat-Nation, où la diplomatie se détache du fait religieux, donc de l’influence du pape des croisades (1095-1291) à la bataille navale de Lépante contre l’Empire ottoman (1571). Pendant la conquête de l’Algérie, l’émir Abd el-Kader, en tant que chef religieux, organise la résistance contre la France (1832-1847) puis met fin au massacre des chrétiens par les Druzes en Syrie (1860). L’Occident rationaliste a été réveillé brutalement par le fait religieux, à savoir la proclamation de la République islamiste d’Iran en 1979, qui manifeste sa volonté d’influence sur le monde. Avec le slogan « L’islam est la solution » qu’il diffuse, l’Iran invente un gouvernement politico-religieux. La même année, lors de l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS, l’Occident soutient les résistants afghans, religieux, qui vont élaborer le djihadisme. Avec l’élection de Ronald Reagan à la présidence des Etats-Unis en 1980, les évangélistes et le fondamentalisme chrétien pèsent pour la première fois sur la politique américaine. Les chutes du mur de Berlin (1989) et de l’Union soviétique (1991) entraînent un renouveau du sentiment religieux en Russie…et l’apparition du terrorisme au nom de l’islam en Tchétchénie. Par sa connivence avec les autorités politiques russes, l’Eglise orthodoxe devient un instrument de leur politique. La société saoudienne s’est véritablement islamisée après la prise, temporaire, de la grande mosquée de La Mecque (1979). Son affrontement avec l’Iran, essentiellement politique, remonte au choix du chiisme comme religion d’Etat au XVIIème siècle par ce pays pour se différencier des peuples arabes. L’Inde est dirigée par le parti nationaliste hindou et la Birmanie, comme la Thaïlande, par le fondamentalisme bouddhiste. La montée du sentiment religieux en Chine la transformera en principal pays chrétien (toutes catégories confondues) dans le monde en 2030, estime l’ambassadeur. L’organisation. La laïcité française a pris une dimension internationale, également dès 1920, avec la nomination d’un diplomate, conseiller pour les affaires religieuses, interlocuteur des différentes communautés pour le travail d’intermédiation et d’accueil, explique Jean-Christophe Peaucelle. L’ambassadeur de France au Vatican, en relation avec le Saint-Siège toujours le mieux informé, est assisté d’un prêtre. Le consulat général à Jérusalem est ouvert depuis le XVIème siècle, lorsque l’Empire ottoman confie à la France la protection des pèlerins et des chrétiens d’Alep à Jérusalem, accord codifié par le gouvernement français en 1901. Le consulat général à Djeddah assure la protection juridique des 17.000 à 20.000 pèlerins français qui se rendent chaque année à La Mecque. En outre, un protocole d’accord de coopération sur des projets humanitaires a été conclu avec l’Ordre de Malte, avec le soutien politique et financier de la France. La Communauté de Sant’Edigio a acquis un savoir-faire pour entrer dans la douleur du camp d’en face et faciliter l’adhésion de la population. Pour la recherche de solutions personnelles, elle peut s’adresser à certains interlocuteurs…à la place de la diplomatie française ! L’ambassadeur Peaucelle travaille aussi avec des chercheurs universitaires, les autorités religieuses protestantes, juives et musulmanes de France et le nonce du Saint-Siège. Garant de la neutralité de l’Etat, il coopère avec le ministère de l’Intérieur et des Cultes pour la nomination des évêques, dont l’objection, éventuelle, serait politique. Les objectifs. Le but de la diplomatie reste la paix, sa construction et sa préservation, rappelle Jean-Christophe Peaucelle. Il s’agit d’identifier la part religieuse d’un conflit. Pour la France, très attachée à la Déclaration des droits de l’homme, chacun peut pratiquer librement sa religion en privé ou en public. Lors du conflit interne en Centrafrique entre chrétiens et musulmans, l’opération « Sangaris » a été menée de concert avec les acteurs religieux locaux, à savoir l’évêque, le pasteur et l’imam de Bangui, qui ont risqué leur vie du début de l’intervention militaire à la recherche d’une solution politique. Sans eux, « Sangaris » n’aurait pu réussir, estime l’ambassadeur. En France, l’Etat doit travailler avec les autorités musulmanes pour lutter contre le salafisme pour évaluer le discours de « déradicalisation ». Il s’agit d’accompagner l’évolution d’un islam moderne, qui rencontre des aspirations dans le monde musulman. Cela passe par le développement de l’islamologie, action presque centenaire de l’Ecole pratique des hautes études, et une offre universitaire à des étudiants étrangers musulmans. Le fait religieux compte de plus en plus dans les relations internationales.