UNIVERSITE D'ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

MEMOIRE DE FIN D'ETUDES

CONTRIBUTION AU DEVELOPPEMENT DE METHODE D'EVALUATION DE L'UTILISATION DE PRODUITS NON LIGNEUX : EXPERIMENTATION SUR Dypsis arenarum ET sambiranensis DANS LA FORET CLASSEE DE TAMPOLO

Devant les membres de jury : Docteur RAJOELISON Lalanirina Gabrielle (Président) Docteur RAMAMONJISOA Bruno Salomon (Tuteur) Docteur HAWKINS Frank (Membre) Docteur RATSIRARSON Joelisoa (Membre)

Présenté par: LAURET Ange Rafanomezantsoa

Promotion IAVO Juillet 2001

Projet d’Appui à la Gestion ESSA-Forêts de l’Environnement

REMERCIEMENTS

Le présent mémoire de fin d'étude est réalisé grâce à l'étroite collaboration entre l'ESSA-Forêts et le PAGE, et aussi grâce à l'aide de plusieurs personnes. Ainsi, nous tenons à adresser nos plus vifs remerciements à ceux qui, de près ou de loin, nous ont aidés à achever ce travail. Notre profonde gratitude s'adresse particulièrement à : - Docteur RAJOELISON Lalanirina Gabrielle, Chef du département des Eaux et Forêts de l'ESSA qui n'a pas cessé de nous aider depuis l'élaboration du plan d'investigation jusqu'à la finition de ce livre et qui nous a fait un grand honneur de présider le jury de ce mémoire. - Docteur Frank HAWKINS, Conseiller technique principal du PAGE en suivi écologique, pour ses instructions, appuis financiers et matériels, et d'avoir bien voulu être parmi les membres de jury. - Docteur RATSIRARSON Joelisoa, d'avoir bien voulu nous emprunter beaucoup de documents, corriger une grande partie de ce livre et d'être parmi les membres de jury malgré ses multiples responsabilités. - Docteur RAMAMONJISOA Bruno Salomon, notre tuteur qui par ses conseils judicieux, nous a guidés d'une façon remarquable dans la réalisation de ce travail.

Nos sincères remerciements s'adressent également: - à Monsieur RANDRIANARISOA Bernard, titulaire d’un DEA en foresterie, Conseiller technique du PAGE en suivi écologique, qui nous a encadrés deux fois lors des descentes sur terrain. Ses précieuses instructions nous ont été d’une grande nécessité. - à Madame RATSIRARSON, Ingénieur, Enseignante à l'ESSA-Forêts, pour ses instructions statistiques lors de l'élaboration du plan de recherche. - à Monsieur RAKOTOMAHARO Joël, Ingénieur forestier, pour ses aides lors du traitement des données d'inventaire. - à Monsieur RANAIVONASY Jeannin, Chercheur à l'ESSA-Forêts, pour ses aides dans l'élaboration des cartes. - au personnel et enseignants de l'ESSA-Forêts. - au personnel du PAGE. - à Monsieur RANDRIANASOLO Mad et famille, Chef de site de la station forestière de Tampolo.`` - à toute la population de Tampolo. - à la famille ANDRIANAIVO-HARIMISA qui nous a gâtés et ne nous a jamais laissés sentir orphelin même une seule fois durant nos cinq années d'étude à l'ESSA. - à notre mère qui n'a pas cessé de nous soutenir tout au long de nos études.

RESUME

Suite à la dégradation alarmante des ressources naturelles en général et de la forêt en particulier, Madagascar essaie toujours d'améliorer la gestion de l'accès et de l'usage des ressources naturelles, surtout ressources forestières.

La population de la région Est de Madagascar mène encore un mode de vie traditionnel basé sur l'utilisation de produits forestiers. L'armature de leurs maisons est en bois, et les murs, le toit et le plancher sont construits à partir des produits non ligneux forestiers ou non.

Dans la région de Tampolo, Dypsis arenarum et Ravenea sambiranensis sont parmi les produits non ligneux forestiers les plus exploités et ceux sont les plus menacés à cause de leur mode de prélèvement par la population locale. Les tiges de Dypsis arenarum sont utilisées pour des supports de toits en feuilles de Ravenala et les troncs de Ravenea sambiranensis sont façonnées pour construire les planchers de case.

Une évaluation de l'utilisation de ces deux espèces de palmier s'avère alors nécessaire pour pouvoir prendre des mesures sur la gestion de leur exploitation, sur leur conservation et sur la conservation de la forêt de Tampolo en général. Des enquêtes et des inventaires dans la forêt classée ont été menés dans la région de Tampolo dans le but de chercher des indicateurs d'évaluation de l'utilisation de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis et d'élaborer ensuite des méthodes de mesure de ces indicateurs.

Le nombre de toit en feuille de Ravenala et le nombre de la population sont choisis comme indicateurs d’évaluation de l’utilisation de Dypsis arenarum.

Pendant l’année 2000, les villageois riverains de la forêt classée de Tampolo ont consommé environ 10 750 tiges de Dypsis arenarum. La consommation/habitant/an varie de 2,2 tiges/habitant/an à 3,4 tiges/habitant/an dans les fokontany riverains. Mais d’après les résultats de l’inventaire de Dypsis arenarum dans la forêt classée de Tampolo, cette ressource est encore abondante dans la forêt.

Dans le cas du Ravenea sambiranensis, l'indicateur d'évaluation de son utilisation est le nombre de plancher construit en cette espèce. Son utilisation dans les villages riverains de la forêt classée de Tampolo diminue d’année en année à cause de l’épuisement de la ressource.

ABSTRACT

Because of serious damage to natural resources, especially forest, Madagascar always try to improve the management of access and the use of natural resources. The population of eastern Madagascar still has a traditional way of life based on the use of forest products. The framework of their houses is in wood; and the wall, the roof and the floor are built with non-wood forest products.

In the region of Tampolo, Dypsis arenarum and Ravenea sambiranensis are among the most exploited and the most threatened non-wood resources. Dypsis arenarum stems are used as roof supports and Ravenea sambiranensis trunks are transformed into planks for the floor of traditional huts.

So, in order to manage their exploitation and protection, it is necessary to assess the use and to estimate the consumption of those two species of palm; Investigations around the villages and an inventory of those species in the Tampolo coastal forest were conducted in the region with the aim of finding indicators of the utilization of Dypsis arenarum and Ravenea sambiranensis; then to create a method for measuring these indicators.

The number of Ravenala roofs and the number of individual remaining in the forest are chosen as indicators of the use of Dypsis arenarum.

Locally villagers consumed about 10 750 stems of Dypsis arenarum in 2000. The consumption per inhabitant is 2,2 stems to 3,4 stems a year.

About Ravenea sambiranensis, the indicator of its utilization is the number of floors made from this species. Now, the use of Ravenea sambiranensis is going down because of the exhaustion of this resource.

TABLE DES MATIERES Page

INTRODUCTION...... 1

Chapitre 1: PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE

1.1. Problématique et objectifs...... ……………… 3

1.2. Méthodologie...... 4 1.2.1. Etude bibliographique...... 4 1.2.2. Contact des personnes ressources (enquête et interview)...... 1.2.3. Inventaire des espèces à étudier...... 5 1.2.4. Les formules utilisées dans les méthodes proposées...... 8 1.2.5. Récapitulation de la méthodologie 10 ...... 12 1.2.6. Les limites de la méthodologie de travail...... 13

Chapitre 2: RESULTATS ET INTERPRETATIONS

2.1. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE ...... 15

2.1.1. Données physiques...... 15 2.1.1.1. Localisation de la zone d'étude...... 15 2.1.1.2. Historique de la forêt de Tampolo...... 15 2.1.1.3. Climat...... 16 2.1.1.4. Géologie...... 18 2.1.1.5. Hydrographie...... 19 2.1.1.6. Végétation...... 19 2.1.1.7. La faune...... 20 2.1.2. Données sociales...... 21 2.1.2.1. Historique...... 21 2.1.2.2. Démographie...... 21 2.1.2.3. Les tabous et rites traditionnels...... 22 2.1.2.4. Structures traditionnelle et administrative...... 23

2.1.2.5. La zone périphérique...... 2.1.2.6. Perception paysanne des ressources naturelles et relation homme-forêt..... 23 2.1.2.7. 24 Habitation...... 25 2.1.2.8. Typologie de la population riveraine...... 28 32 2.1.3. Données économiques......

2.1.3.1. L'exploitation agricole...... 32 2.1.3.2. La pêche...... 33 2.1.3.3. L'artisanat et exploitation des ressources 33 forestières...... 34

2.2. PRESENTATION DES ESPECES A ETUDIER...... 34 2.2.1. Généralités...... 35 2.2.2. Dypsis arenarum...... 37 2.2.3. Ravenea sambiranensis......

2.3. PROPOSITION DE METHODES D'EVALUATION DE L'UTILISATION DE PRODUITS NON LIGNEUX 39 FORESTIERS EN GENERAL ...... 39 39 2.3.1. Généralités......

2.3.2. méthode proposée pour évaluer l'utilisation locale de tiges de palmiers...... 41 2.4. APPLICATION DE LA METHODE SUR L'UTILISATION LOCALE DE 41 Dypsis arenarum...... 41 2.4.1. "Fitoroka" ou support de toit...... 42 2.4.1.1. Tailles standard de cases traditionnelles...... 43 2.4.1.2. Nombre de tiges nécessaires pour une case...... 43 2.4.1.3. Durée d'utilisation...... 43 2.4.1.4. Consommation annuelle par case...... 44 2.4.1.5. Utilisateurs...... 47 2.4.1.6. Etude de filières...... 53 2.4.1.7. Etat des ressources...... 54 2.4.1.8. Indicateurs d'évaluation...... 57 2.4.1.9. Mesure des indicateurs...... 2.4.1.10. Consommation totale annuelle de Dypsis arenarum pour "fitoroka"...... 58 2.4.1.11. Estimation des besoins futurs en tiges de Dypsis arenarum pour "fitoroka"...... 61 61 2.4.1.12. Evolution de l'utilisation de "fitoroka" Dypsis arenarum dans les 63 villages riverains...... 64 2.4.2. "Vitrana" ou barrière aux poissons...... 2.4.3. Ombriere...... 66 2.4.4. Conclusion partielle...... 66 2.5. APPLICATION DE LA METHODE SUR L'UTILISATION LOCALE DE 66 Ravenea sambiranensis...... 67 2.5.1. Généralités...... 67 2.5.2. Taille standard de cases traditionnelles...... 67 2.5.3. Nombre de tronc nécessaire pour une 67 case...... 68 2.5.4. Durée d'utilisation...... 71 2.5.5. Consommation annuelle par case...... 72 2.5.6. Analyse des utilisateurs...... 73 2.5.7. Etude de filières ...... 2.5.8. Etat des ressources...... 74 2.5.9. Indicateur d'évaluation...... 74 2.5.10. Mesure de l'indicateur...... 2.5.11. Consommation totale de Ravenea sambiranensis dans les villages 77 riverains...... 77 . 77 2.5.12. Utilisation et évolution de l’utilisation de Ravenea sambiranensis dans les 77 villages riverains de la forêt classée...... 77 Chapitre 3: DISCUSSIONS, SUGGESTIONS ET 78 RECOMMANDATIONS 78 3.1. DISCUSSIONS...... 78 3.1.1. Sur la valeur des méthodes élaborées...... 78 3.1.2. Sur la validité des méthodes proposées...... 79 3.1.3. Sur les facteurs limitants des méthodes proposées...... 79 3.1.4. Sur les indicateurs utilisés...... 79 3.1.5. Sur les coefficients de la consommation annuelle de PNL...... 79 3.1.6. Sur la méthode d'enquête...... 80 3.1.7. Sur la méthode d'inventaire...... 80 3.1.8. Sur les résultats d'inventaire...... 80 3.1.9. Comparaison des consommations de PNL et des stocks de ressources...... 3.2. SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS...... 81 3.2.1. Quelques suggestions par rapport à la méthode proposée...... 81 3.2.1.1. Enquête...... 82 3.2.1.2. Inventaire...... 82 3.2.2. Quelques suggestions pour la forêt classée de Tampolo...... 82 3.2.2.1. Enrichissement en Dypsis arenarum et Ravenea sambiranensis...... 83 3.2.2.2. Etude sur le pigeon bleu (Alectroenas madagascariensis) dans la forêt de 83 Tampolo...... 83 3.2.2.3. Plantation de 84 bambou...... 3.2.2.4. Continuation de la conservation de la forêt 85 classée...... 3.2.2.5. Ecotourisme...... 3.2.2.6. Amélioration de la situation financière des villageois...... 3.2.2.7. Exploitation des gros pieds d'Okoumé...... 3.2.2.8. Agroforesterie...... 3.2.2.9. Amélioration de l'éducation des enfants...... 3.2.2.10. Utilisation d'ombrière en bambou......

CONCLUSION...... BIBLIOGRAPHIE

ANNEXE 1: "Dinam-pokonolona"

ANNEXE 2:Résultats de l'inventaire de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis sur listing Statview

ANNEXE 3: Guide d'enquête ANNEXE 4: Fiche de relevé de l'inventaire de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis ANNEXE 5: Liste des transects ANNEXE 6: Les principes stratégiques de gestion définis dans le COAP (Code des aires protégées) et définition d'une aire protégée (Source : PLANGRAP 2000)

GLOSSAIRES

Falafa :Assemblage de nervures principales de Ravenala

Fitoroka :Tiges fixées sur l'armature des cases traditionnelles betsimisaraka, perpendiculairement à l'axe de la case et ayant pour rôle de supporter les toits en feuilles de Ravenala.

Mahay miraike et Marolahy : Clans vénus négocier avec les Zanamalata pour s'installer dans la région.

PNL : Produits non ligneux. PNL désigne tout produit (bien ou service) issu de la forêt, autre que le bois. Les PNL peuvent provenir des RNL ou des ressources ligneuses (arbres), ou bien de la forêt en général ; à titre d’exemple : les feuilles et tronc de palmier, les feuilles de Pandanus, les feuilles ou tiges ou racines des plantes médicinales, le miel, la viande de gibiers, la recréation (écotourisme), les écorces d’arbre,...

Rapaka : Plancher de case traditionnelle.

RNL : Ressources non ligneuses. RNL est l’ensemble de toutes matières vivantes dans la forêt, animales ou végétales, sources de produits (bien ou service) utiles pour les villageois, autres que le bois. A titre d’exemple : les palmiers, les Pandanus, les plantes médicinales, les champignons, les animaux sauvages, les ressources aquatiques,...

Tangalamena : Dirigeant traditionnel. Il peut être aussi qualifié comme Chef spirituel. Son rôle est surtout de conserver les coutumes et les traditions. Il n'est pas élu mais détient le pouvoir par son appartenance familiale, sa sagesse et son âge.

Vitrana : Barrière pour diriger les poissons à entrer dans les nasses.

Zanamalata : Ce sont des descendants de RAMALATA. Ce dernier fut le premier à s'installer dans la région de Tampolo avec sa famille.

LISTE DES ABREVIATIONS

ANGAP : Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées

BEPC : Brevet d’Etudes du Premier Cycle

CEPE : Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires

CIREF: Circonscription des Eaux et Forêts

COAP: Code des aires protégées

Cons°a.: Consommation annuelle

CV: Coefficient de variation

DDL: Degré de liberté

ESSA-Forêts: Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques - Département des Eaux et Forêts

FC: Forêt claire

FE: Forêt d'enrichissement

FL: Forêt littorale

FMD: Forêt moyennement dense

FTI: Forêt temporairement inondée

IC 95%: Intervalle de confiance au niveau de probabilité de 95%

Nb/ha: Nombre par hectare

P: Petite case

M: Case moyenne

G: Grande case

PAGE: Projet d'appui à la gestion de l'environnement PCLS: Président du comité locale de sécurité

PNL(F): Produit non ligneux (forestier)

RNL: Ressource non ligneuse

SCI: Souche coupée identifiable

LISTE DES CARTES

Pages

Carte 1: Parcelles et transects 7

Carte 2: Localisation de la forêt de Tampolo 14

Carte 3: Distribution de Dypsis arenarum 35

Carte 4: Distribution de Ravenea sambiranensis 37

LISTE DES FIGURES

Pages Figure n°1 : Schéma de la topographie et du relief de la forêt de Tampolo 18 Figure n°2 : Arbre de la typologie 30 Figure n°3 : Les trois méthodes de recensement de maison dans un village 55 Figure n°4 : Fentes discontinues tracées sur un tronc de Ravenea 68 Figure n°5 : Façonnage de tronc de Ravenea sambiranensis 68 Figure n°6 : Assemblage de planches de Ravenea sambiranensis 69

LISTE DES GRAPHIQUES

Pages Graphique n°1 : Courbe ombrothérmique 17 Graphique n°2: Evolution du nombre de tiges de Dypsis arenarum selon la proximité(Nb/ha) 49 Graphique n°3: Variation du nombre de souches coupées identifiables selon la proximité 49 Graphique n°4: Evolution du nombre de Dypsis arenarum selon le degré de proximité au lac 50 Graphique n°5: Evolution du nombre de souches coupées identifiables selon le degré de proximité au lac 50 Graphique n°6: Souches coupées identifiables dans les proximités des layons principaux 50 Graphique n°7: Souches coupées identifiables dans les proximités des layons secondaires 51 Graphique n°8: Souches coupées identifiables dans les proximités des layons tertiaires 51 Graphique n°9 : Les trois types de maison dans les villages riverains 57 Graphique n°10 : Consommation annuelle de Dypsis arenarum dans les villages riverains 58

Graphique n°11 : Tendance d'augmentation des besoins en Dypsis arenarum des villages riverains 60 Graphique n°12 : Comparaison des trois types d'utilisation de Dypsis arenarum 64 Graphique n°13 : Comparaison de la consommation de Dypsis arenarum par les villageois des Fokontany 65

LISTE DES PHOTOS

Pages

Photo n°1: Maison à toiture mixte (à véranda) 26

Photo n°2: Maison à toiture mixte (avec cloison) 26

Photo n°3: Case typique des Betsimisaraka (mur en falafa) 27

Photo n°4: Case typique des Betsimisaraka (mur en bambou) 27

Photo n°5: Dypsis arenarum 35

Photo n°6:Ravenea sambiranensis 37

Photo n°7: Fixation des fitoroka sur l'armature de case et fixation des feuilles de Ravenala sur les fitoroka Photo n°8: Tiges de Dypsis arenarum coupées, non sélectionnées et abandonnées dans la 41 forêt 42 Photo n°9: Tiges de Dypsis arenarum de bonne qualité (droites, longues et robustes)

Photo n°10: "Vitrana" ou barrière à poissons faite à partir de Dypsis arenarum 44

Photo n°11: "Vitrana" ou barrière à poisson faite à partir de tiges d' Afromomum angustifolium 62

Photo n°12: Ombrière de pépinière faite à partir de tiges de Dypsis arenarum 62

Photo n°13: "Rapaka" ou plancher de case en Ravenea sambiranensis 63

Photo n°14: Sortie de plancher en Ravenea sambiranensis, vue de l’extérieur de la case 66

Photo n°15: Sortie de plancher en bambou, vue de l’extérieur de la case 72

73

LISTE DES TABLEAUX Pages Tableau n°1 : Pluviométrie et température (Période de mesure 1951 - 1981) 17

22 Tableau n°2 : Nombre de population et nombre de ménage par Fokontany 22 Tableau n°3 : Répartition par groupe d'âge 24 Tableau n°4 : Les villages périphériques de la forêt classée de Tampolo 25 Tableau n°5 : Typologie des maisons et leurs proportions dans les villages riverains 28 Tableau n°6 : Classification des cases traditionnelles par dimension 29 Tableau n°7 : Les six classes de la société riveraine 31 Tableau n°8 : Proportion des ménages dans les six classes de la typologie 35 Tableau n°9: Les espèces de palmier dans la forêt de Tampolo 36 Tableau n°10: Systématique de Dypsis arenarum 38 Tableau n°11: Systématique de Ravenea sambiranensis 42 Tableau n°12: Classification des cases traditionnelles par dimension 43 Tableau n°13: Nombre de tiges nécessaires selon la dimension de la case 43 Tableau n°14 : Consommation annuelle de tiges de Dypsis arenarum par type de case

Tableau n°15: Importance de l’autoconsommation de Dypsis arenarum dans les villages 45 riverains 46 Tableau n°16: Importance de la vente de Dypsis arenarum dans les villages riverains. 47 Tableau n°17: Résultats par type de forêt

Tableau n°18: Répartition de tiges de Dypsis arenarum adultes par classe de diamètre (en 48 Nb/ha) Tableau n°19: Stock actuel de tiges de Dypsis arenarum adultes 48 Tableau n°20: Résultats dans les strates 52 Tableau n°21: Répartition des tiges de Dypsis arenarum par classe de diamètre 53 Tableau n°22: Nombre de population et nombre de toits dans les Fokontany 53 Tableau n°23 : Méthode de recensement de maison utilisée dans les villages riverains 55 Tableau n°24 : Résultats du recensement de maison 56 Tableau n°25 : Consommations totales annuelles de tiges de Dypsis arenarum pour "fitoroka" dans les villages riverains 58 Tableau n°26 : Consommation totale de Dypsis arenarum dans les Fokontany (année 2000) 58 Tableau n°27 : Comparaison des deux consommations (année 2000) issues des deux indicateurs 59 Tableau n°28 : Estimation des besoins en Dypsis arenarum dans les villages riverains de 2000 à 2005 (en Nb tiges/an) 60 Tableau n°29 : Consommation annuelle de Dypsis arenarum dans les Fokontany 64 Tableau n°30 : Nombre de troncs de Ravenea sambiranensis nécessaires selon la dimension des cases ; en prenant DHP des troncs=20cm et hauteur exploitable(hauteur fût – 2m)=4m 67 Tableau n°31 : Consommation de tronc de Ravenea par type de case 67 Tableau n°32 : Importance des filières Ravenea sambiranensis dans les villages riverains 70 Tableau n°33 : Nombre de tiges de Ravenea adultes et jeunes dans les strates (en Nb/ha) 71 Tableau n°34 : Nombre de tiges de Ravenea adultes et jeunes par type de forêt (en Nb/ha) 71 Tableau n°35 : Les maisons à plancher Ravenea sambiranensis dans les villages riverains 73 Tableau n°36 : Consommations totales annuelle et quinquennale de Ravenea sambiranensis dans les villages riverains 74 Tableau n°37: Utilisation de Ravenea sambiranensis et des produits de substitution dans les villages riverains (en pourcentage) 75

INTRODUCTION

L'homme est le premier facteur de la dégradation des ressources naturelles à Madagascar. La forte croissance démographique ayant un taux annuel supérieur à 3 %, associée à un niveau de vie assez bas oblige les paysans malgaches à défricher la forêt pour avoir de nouvelles terres pour l'agriculture ou bien à exploiter d'une manière irrationnelle les ressources forestières ligneuses et non ligneuses afin de satisfaire directement les besoins quotidiens et/ou d'avoir des revenus pour compléter celui provenant de l'agriculture. Les forêts denses humides de basse altitude de la région Est de Madagascar constituent un écosystème très complexe. Tous les éléments de cet écosystème, c'est-à-dire les nombreuses synusies de plante et la faune à l'intérieur sont souvent dépendantes les unes des autres. Si un de ces éléments disparaît, tout l'écosystème risque d'être menacé. Alors les forêts de l'Est sont sensibles aux perturbations dues à l'action anthropique malgré le climat favorable à leur développement. Dans la forêt littorale de Tampolo, même si la culture sur brûlis (ou "tavy") n'y est pas pratiquée à cause de la pauvreté du sol sableux, l'exploitation excessive et souvent illicite des produits forestiers risque de dégrader encore plus et de faire disparaître ce vestige de forêt littorale de l'Est qui constitue une principale réserve de Dypsis arenarum et un dernier refuge de plusieurs espèces faunistiques. Les ressources dans les forêts proches dont la forêt d'Andranonampangobe et la forêt communautaire de Vohijamala sont déjà épuisées et la population riveraine de ces forêts commence à prélever des produits forestiers dans la forêt classée de Tampolo. La population riveraine de la forêt classée a un mode de vie traditionnel basé sur l'utilisation de produits forestiers, surtout produits non ligneux dans la vie quotidienne. De plus, leur pouvoir d'achat assez faible les oblige à exploiter et à utiliser les produits forestiers facilement accessibles. Les ressources forestières les plus utilisées sont Pandanus vandani, Dypsis arenarum et Ravenea sambiranensis. Les feuilles de Pandanus servent de matière première pour la vannerie. Les paysans prélèvent uniquement les feuilles, sans couper le tronc. Donc il n'y a pas de risque d'épuisement de la ressource car il y a possibilité de régénération. Par contre, pour les deux espèces de palmier, ce sont surtout les tiges ou les troncs qui sont utilisés dans la construction de cases traditionnelles. La tige de Dypsis arenarum est utilisée comme support de toiture en feuille de ravenala et le tronc de Ravenea sambiranensis est transformé en une sorte de planche (ou "rapaka") pour le plancher de cases. Le mode de prélèvement de ces espèces est fatal et risque d'entraîner l'épuisement de la ressource et leur extinction si le rythme de régénération ne suit pas le rythme de prélèvement. La forte croissance démographique dans la région dont le taux est de 3,4% (selon le Service de la planification- Fénérive Est, 2000) entraîne un rythme rapide de construction de cases. De plus, le climat chaud et humide de la région et le passage fréquent de cyclones obligent les villageois à faire des réparations de case presque chaque année. Les villes riveraines de la forêt de Tampolo et la ville de Fénérive Est ont été détruits à 70% par le cyclone Bonita en 1996. La CIREF de Fénérive Est a alors délivré des permis de coupe aux villageois pour la réparation des dégâts. Néanmoins, la quantité prélevée est largement supérieure à celle autorisée dans le permis et le lieu de prélèvement indiqué n'est pas toujours respecté. De plus, un permis de coupe peut être utilisé par une ou plusieurs personnes autres que le demandeur en disant tout simplement que ce dernier ne peut pas prélever ces bois ou ses palmiers. Et la plupart des villageois pensent que le permis de coupe n'est pas nécessaire lorsqu'il s'agit de ressources non ligneuses. Depuis cette autorisation d'entrer dans la forêt classée après le cyclone Bonita, beaucoup de jeunes riverains vivent de la vente de bois et de palmiers sans demander de permis de coupe. D'après le "Dina" du 24 octobre 1997, établi entre la population riveraine de la forêt de Tampolo, l'ESSA-Forêts et la CIREF de Fénérive-Est, les paysans doivent faire une demande auprès du PCLS du fokontany et du Service des Eaux et Forêts avant de faire des prélèvements dans la forêt. Mais jusqu'à présent, aucune demande d'autorisation de coupe n'est enregistrée au Service Forestier. De ce fait, il est difficile de suivre et d'évaluer les produits exportés de la forêt de Tampolo. Ainsi l'ESSA-Forêts, en collaboration avec le PAGE nous a confié l'élaboration d'une méthode d'évaluation de l'utilisation de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis dans la forêt classée de Tampolo. La finalité de la présente étude est la conservation de la biodiversité dans la forêt classée de Tampolo et ses objectifs sont le suivi de l'utilisation des ressources non ligneuses (RNL) menacées d'épuisement et la pérennisation de ces RNL dans la forêt de Tampolo. Ainsi, ce mémoire comportera trois chapitres: • Le premier chapitre explique la démarche méthodologique adoptée pour atteindre les objectifs de cette étude ainsi que ses limites. • Le second chapitre a pour objet de présenter les résultats (de l'investigation bibliographique, de l'enquête, et de l'inventaire) suivis d'interprétations. • Et le troisième chapitre sera consacré aux discussions et recommandations.

CHAPITRE I

PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE

1.1. PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS

1.1.1. PROBLEMATIQUE La population riveraine de la forêt classée de Tampolo a un mode de vie traditionnel basé sur l'utilisation des produits forestiers, surtout des produits non ligneux dans la vie quotidienne. Dypsis arenarum et Ravenea sambiranensis sont les RNL les plus menacées dans la forêt de Tampolo à cause de leur forte exploitation et de leur mode de cueillette par la population riveraine. En effet, la partie végétative utilisée est la tige (le tronc) pour ces deux espèces de palmier. Le rythme de réparation et de construction de nouvelles maisons est très rapide à cause de la forte croissance démographique et du climat agressif de la région. Après la succession de plusieurs générations, la part de surface de rizière et/ou de tanety, héritage d'une personne est devenu trop petit. Beaucoup de jeunes sont victimes de ce phénomène. Il y en a même des jeunes démunis de terrain car leurs parents ont vendu leurs terres lors des moments difficiles. La vente de bois, de Dypsis arenanrum, et de Ravenea sambiranensis coupés illicitement dans la forêt classée est le seul moyen de survie pour les jeunes pauvres pendant les périodes où ils ne trouvent pas de travail comme le salariat agricole, récolte de girofle ou de litchis. La libéralisation de coupe après le cyclone Bonita en 1996 a causé une dégradation considérable de la forêt classée. Un "dina" sur la nécessité de permis de coupe et le respect de la quantité et du lieu indiqué a été alors élaboré par la CIREF de Fénérive Est, l'ESSA-Forêts, les autorités administratives et traditionnelles et quelques représentants du Fokonolona en juillet 1997. Le "dina" était respecté et il n'y avait plus qu'un taux minime de coupe illicite jusqu'au moment où le fils d'un Tangalamena a été surpris dans la forêt. Il n'a pas accompli le "vonodina" ou sanction qui valait un zébu, 20 "kapoaka" (boîte de lait concentré sucré) de riz blanc, 20 litres de "betsabetsa" (bière locale), 1 litre de rhum et 1 Kg de sel de cuisine. Depuis, le taux de coupe illicite dans la forêt classée a augmenté et il est devenu impossible de suivre et d'évaluer la quantité de PNL prélevé dans la forêt à partir des permis de coupe. Il est alors nécessaire d’élaborer une méthode d'évaluation de l'utilisation de RNL issues de la forêt de Tampolo, autre que le comptage des quantités indiquées dans les permis de coupe délivrés, en vue d'une gestion rationnelle des RNL dans cette forêt.

1.1.2. OBJECTIFS Finalité : Conservation de la biodiversité dans la forêt classée de Tampolo Objectifs globaux : • Suivi de l’utilisation des RNL menacées d’épuisement dans la forêt de Tampolo • Pérennisation des RNL dans la forêt de Tampolo Objectifs spécifiques : • Prioriser les RNL en fonction du risque d’épuisement • Evaluer la consommation de PNL par rapport à la ressource existante • Valoriser et améliorer les indicateurs d’évaluation de l’utilisation pour chaque PNL à étudier • Etablir des méthodes de mesure de ces indicateurs • Recommander des mesures d’exploitation rationnelle des RNL 1.2. METHODOLOGIE

1.2.1. Etude bibliographique Objectifs: ♦ Bien cerner la problématique (bibliographie préliminaire). ♦ Rassembler tous les données disponibles sur le milieu d'étude et sur les espèces à étudier. Procédés: Le début de l'investigation bibliographique consistait à la consultation des répertoires de documents dans les bibliothèques et sites web sans encore lire les documents, puis à l'élaboration d'une liste de références de tous les documents qui concernent la région de Tampolo, les PNL, les palmiers et la méthode d'évaluation. Les documents listés ont été consultés un à un après et les informations utiles ont été copiées. Informations recueillies : De nombreuses données sur le milieu d'étude et sur les espèces à étudier ont été obtenues par des investigations bibliographiques, à savoir : - Données physiques de la zone d'étude : climat, géologie, hydrographie. - Données biologiques : végétation, faune. - Cadre institutionnel de la forêt de Tampolo et le système de gestion appliqué. - Taxonomie, biologie et écologie des espèces à étudier. - Perception paysanne des ressources forestières en général. - Mode de vie et dynamisme de la population riveraine. - Données économiques de la région de Tampolo : exploitations agricoles, élevage, pêche, exploitation des ressources forestières. 1.2.2. Contact des personnes ressources (enquête et interview) Objectifs: ♦ Collecter des données sociales et économiques sur la zone d'étude. ♦ Identifier l’utilisation de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis par la population riveraine de la forêt de Tampolo. ♦ Etudier les filières de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis. Procédés: Vingt quatre jours ont été consacrés pour l'enquête. Les trois premiers jours ont été dépensés pour les contacts aux responsables administratifs, autorités et aux villageois. Lors du quatrième jour, le questionnaire a été testé. Et les vingt jours restants ont été réservés pour l'enquête proprement dite, à raison de 4 ménages par jour, soit 80 ménages sur 737. Le taux d'échantillonnage est alors de 10,85%. La population parente est constituée par les villageois riverains de la forêt classée de Tampolo, c’est-à-dire les villageois de Tanambao Tampolo (Ambavala, Ambilodozera, Ankasimbelona, Antsapanana, Vohibao, Vohidromba), d’Ampasimazava, d’Antetezampafana, et de Rantolava. A part les «tangalamena », l'échantillon a été choisi au hasard. Les toits ont été numérotés puis tirés au hasard (tirage aléatoire simple). Mais cela n'a pas empêché de considérer les informations issues des discussions informelles avec les paysans. L'enquête des paysans s'est fait par questionnaire, de type questionnaire d'administration indirecte. C'est-à-dire la présence de l'enquêteur est indispensable. Avant l'enquête proprement dite, le questionnaire a été encore testé et corrigé. Informations recueillies : Les informations recueillies lors de l'enquête sont : - Données sociales : historique des villages riverains, démographie, tabous et rites traditionnels, perception paysanne des ressources forestières en général et des espèces à étudier en particulier, relation villageois-forêt,... - Données économiques : exploitations agricoles, élevages, pêche, exploitation des ressources forestières.

CARTE 1 : Parcelles et transects

vers Takobola

K14

J14 K13

J13

K12

J12

A12 F12 K11 E12 J11

F11 K10 A11 E11 J10

K9 F10 G9 H9 A10 E10 J9 K8

F9 J8 A9 B9 I8 E9 H8 OCEAN G8 K7 INDIEN A8 F8 J7 B8 E8 I7 D8 H7 G7 K6 F7 J6 E7 I6 D7 H6 A7 B7 G6 K5 F6 J5 E6 I5 H5 D6 K4 G5 F5 J4 A6 B6 I4 E5 H4 D5 G4 K3 F4 J3 I3 E4 H3 D4 B5 G3 J2 A5 C4 F3 I2 B4 H2 E3 J1 D3 A4 G2 I1 C3 F2 H1 B3 E2 A3 D2 C2 B2 A2 0 800 m AW2

A1 AW1

AW0

parcelle transect Xi grand layon (primaire ou secondaire) rivière ou lac petit layon 1.2.3. Inventaire des espèces à étudier Objectifs: ♦ Détermination de l'état actuel (répartition spatiale, densité, régénération, souches coupées,...) des Dypsis arenarum et Ravenea sambiranensis dans la forêt classée ; ♦ Estimation des stocks de ces deux RNL dans la forêt classée ; ♦ Evaluation des changements de pression dans les différentes parcelles selon le degré de proximité aux villages ou route ou lac ou layons. Procédés: L'inventaire de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis a été appliqué dans les trois types de forêt à savoir les forêts littorales, les forêts temporairement inondées et les forêts d'enrichissement. La forêt marécageuse est exclue de l'inventaire car les deux espèces étudiées ne poussent pas dans ce type de forêt. La répartition de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis est considérée comme homogène à l'intérieur de ces trois types de forêt. Et la méthode utilisée a été l'échantillonnage aléatoire simple. En effet, un essai de stratification de la forêt classée a été fait dans le laboratoire de télédétection de l'ESSA-Forêts mais seules quelques parcelles dégradées ont été distinguées. Les dispositifs d'inventaire utilisés étaient des transects dans le but d'analyser l'évolution de pression de coupe à partir des points de départ vers le centre des parcelles (la forêt de Tampolo est subdivisée en plusieurs parcelles d'exploitation et d'enrichissement, de superficie 200m x 200m). Un transect a 5m de large et 100m de long, soit 500m2 de surface. Les transects ont été orientés dans toutes les directions et un transect ne pouvait pas être coupé par un autre ou par un layon. Alors, un transect ne pouvait pas chevaucher deux parcelles. Chaque transect a été subdivisé en dix classes d'abscisse de 10 mètres. Toutes les voies d'accès possibles dans la forêt ont été prises comme point de départ de transect pour évaluer le changement de pression de coupe selon le degré de proximité à ces endroits. L'hypothèse à vérifier est que "le prélèvement de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis est plus accentué dans les proximités des voies d'accès qu'aux centres des parcelles". Cette hypothèse détermine la logique économique des exploitants lors du prélèvement. Ces voies d'accès sont : ¾ L'ex-RN5 : reliant directement la forêt et les villages. C'est la route qui mène à Rantolava et elle longe la partie ouest de la forêt classée. ¾ Le bord de la mer : l'Océan Indien est la limite Est de la forêt classée. De nombreux délinquants venant de Fénérive Est y ont été déjà surpris par la patrouille. ¾ Le lac Tampolo : c'est la limite au nord de la forêt classée. Les villageois de Rantolava utilisent ce lac comme voie d'accès par pirogue dans la forêt classée. ¾ Les rizières : beaucoup de rizières se trouvent sur la partie ouest de la forêt. ¾ Les layons principaux : ce sont des grands layons accessibles par tracteur, utilisés par l'Entreprise Charlemagne autrefois. Ils ont une orientation Ouest-Est. ¾ Les layons secondaires : accessibles par tracteur également mais dans la direction Nord-Sud. ¾ Les layons tertiaires : ce sont des petits layons de même orientation que les layons principaux. Deux transects ont été installés pour chaque point de départ. Les coordonnées des deux extrémités de chaque transect, c'est-à-dire les deux centres des largeurs sont enregistrés à l'aide de GPS. A part ces coordonnées géographiques, les données relevées sont : - la date du relevé - le type du point de départ - la parcelle - le type du sol - le type de forêt - la direction (et azimut) - les données dendrometriques : DHP, hauteur totale et abscisse pour les palmiers dépassant 1,70m de hauteur ; et abscisse uniquement pour les régénérations et les souches coupées identifiables. Les données d'inventaire ont été traitées sur tableur Excel d'abord, puis avec le logiciel Statview pour faire des comparaisons entre les types de forêt et aussi entre les états de forêt. Les résultats d'inventaire dans les transects de 500m2 ont été ramenés à l'hectare avant de passer aux traitements statistiques et à l'interprétation. La comparaison des différents points de départ a été faite uniquement par interprétation de graphiques (histogrammes et courbes de tendance) sans calculer des paramètres statistiques à cause du nombre insuffisant des échantillons pour chaque point de départ (deux transects par point de départ seulement). Par contre, les données par type de forêt ont été exploitées et interprétées à l'aide de calcul de paramètres statistiques (moyenne, écartype, erreurs standard, intervalle de confiance) Informations recueillies : Les informations tirées des résultats d'inventaire sont : - Densités par type de forêt (en Nb/ha) des Dypsis arenarum adultes, des jeunes Dypsis arenarum (régénérations) et de souches coupées identifiables (Sci). - Densités par type de forêt (en Nb/ha) des Dypsis arenarum adultes classés dans deux catégories de diamètre : dhp < 3 cm ; et dhp > 3cm. - Moyenne générale (pour l'ensemble des trois types de forêt) de Nb Dypsis arenarum adultes/ha ; Nb Régénérations Dypsis arenarum/ha ; et Sci/ha. - Stocks de Dypsis arenarum dans la forêt classée. - Densités par type de forêt (en Nb/ha) des Ravenea sambiranensis adultes, des jeunes Ravenea sambiranensis (régénérations). - Moyenne générale (pour l'ensemble des trois types de forêt) de Nb de Ravenea sambiranensis adultes/ha ; Nb Régénérations de Ravenea sambiranensis /ha. - Stocks de Ravenea sambiranensis dans la forêt classée. 1.2.4. Les formules utilisées dans les méthodes proposées 1.2.4.1. Consommation annuelle La consommation annuelle (Cons° a.) de tiges de palmier par utilisation est donnée par la formule : Cons° a./utilisation = Nb tiges nécessaires par utilisation/durée d'utilisation La consommation annuelle d'une case est : Cons°a./case = Nb tige par case/durée d'utilisation 1.2.4.2. Consommation totale annuelle de Dypsis arenarum pour "fitoroka" La consommation totale annuelle de tiges de Dypsis arenarum pour "fitoroka" des villages riverains est obtenue par la somme des nombres totaux de chaque catégorie de case comme coefficients. Fitoroka/an = ΣCons°a.i x Ni Où i = p; m; g (p: petite case; m: case moyenne; g: grande case) Remarque: Certaines formules dont la démonstration est assez longue et nécessitant les éléments des chapitres ultérieurs ne sont pas données dans ce chapitre 2 mais seront expliquées et démontrées ultérieurement.

1.2.5. Récapitulation de la méthodologie

Bibliographie préliminaire

Elaboration de plan de recherche

Investigation bibliographique

Inventaire Enquête

Etat des Filières des espèces Type d'utilisation Durée Taille de ressources étudiées d'utilisation l'utilisation et Utilisateurs

Indicateurs d'évaluation de l'utilisation des espèces étudiées

Elaboration de méthode de mesure des indicateurs

Application de la méthode sur la zone d'étude

Résultats d'évaluation et interprétations

Rédaction 1.2.6. Les limites de la méthodologie de travail Quelques limites de la méthode de travail adoptée dues à des problèmes sociaux et surtout techniques doivent être reconnues ici : ™ Depuis le mois de mars 1999, une vingtaine de villageois riverains ayant fait de coupe illicite, surpris par la gendarmerie dans la forêt sont emprisonnés. Par conséquent, certains villageois sont devenus réticents lorsqu'on leur questionne sur le prélèvement de produits forestiers. Et il était impossible de suivre la méthode d’échantillonnage prévue pour l'enquête (numérotation des toits puis tirage au hasard) et de prendre des notes pendant l'enquête. ™ Avant la première descente sur terrain, un essai de stratification de la forêt de Tampolo a été fait avec des clichés photoaériens dans le laboratoire de télédétection de l'ESSA-Forêts mais le degré de luminosité à l'intérieur des parcelles ne peut pas être distingué sur les clichés. Seules quelques parcelles dégradées ont pu être remarquées. C'est pourquoi la méthode d'échantillonnage choisie pour l'inventaire a été l'échantillonnage aléatoire simple. De plus, les clichés datent de 1995, ce qui est déjà assez loin. Des changements sur la densité de la couverture forestière ont dû exister après les dégâts cycloniques et les coupes illicites au cours des cinq dernières années. ™ Malgré les efforts d'échantillonnage aléatoire, l'obtention des échantillons purement au hasard a été impossible lors de l'inventaire de palmier. Le choix des placettes à inventorier a été souvent influencé par les résultats d'enquête ou même par une certaine subjectivité. ™ L'effectif des échantillons dans l'inventaire de palmiers est trop petit. Par conséquent, la précision des tests statistiques peut être faible. Et dans le cas de la comparaison des points de départ de transect (voies d'accès), l'utilisation de méthode statistique est limitée voire impossible à cause de cette insuffisance d'effectif d'échantillon. ™ Le climat chaud et humide de la région entraîne un pourrissement rapide des souches de palmiers coupés. Pourtant la connaissance du nombre de souches coupées identifiables à un moment donné et dans un lieu de prélèvement déterminé peut être utile à l'étude. ™ L'analyse de changement d'état des peuplements de palmiers dans la forêt est impossible à cause de l'insuffisance de document d'inventaire des deux espèces étudiées.

CHAPITRE II

RESULTATS ET INTERPRETATIONS

CARTE 2 : Localisation de la forêt de Tampolo (source : RATSIRARSON et al, 2001) vers Soanierana-Ivongo

Ampasina-ManingoryAmpasina-Maningory ~ zTankobolaTankobola

zAntsiraboloAntsirabolo

zAndalyAndaly zAntanetilavaAntanetilava zMaharenakaMaharenaka

zAmboditononaAmboditonona z AmboditononaAmboditonona AmbodimangaAmbodimanga IIII

zRantolavaRantolava

z AmbodihasinaAmbodihasina zAnamboranoAnamborano AmbodihasinaAmbodihasina z TanambaoTanambao IIII

VohidrombaVohidrombaz AnkasimbelonaAnkasimbelonaz zAmbilidaozeraAmbilidaozera AmbavalaAmbavalaz

AndapaAndapaz AmpasimazavaAmpasimazavaz AmbodibibakaAmbodibibaka z MahavanonaMahavanona MarojomanaMarojomanaz zMahavanonaMahavanona

AntetezampafanaAntetezampafanaz z TanambaoTanambao zAmbodimangaAmbodimanga Antsiranana z zManakambahinyManakambahiny

Mahajanga z ItendroItendroItendro ~AmbodimangaAmbodimanga IIII z zAndrebaAndreba

Toamasina Routes et pistes z Antananarivo z z route nationale SaintSaint BenoitBenoit autres routes et pistes FenoarivoFenoarivo AtsinananaAtsinanana Chefs-lieux administratifs „„ z Fianarantsoa „„chef-lieu de sous-préfecture Toliary ~chef-lieu de commune z

forêt de Tampolo lac de Tampolo 024 kilomètres 0 vers Tamatave 2.1. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE

2.1.1. DONNEES PHYSIQUES

2.1.1.1. Localisation de la zone d'étude La région de Tampolo se situe dans la Province de Toamasina, Fivondronampokontany de Fénérive Est. Elle est à cheval entre deux Communes : Ambodimanga II et Ampasinamaningory. La forêt littorale de Tampolo se trouve à 10 Km au nord de la vile de Fénérive Est, entre 49°25' de longitude Est et 17°17' de latitude Sud. Sa longueur est de 5 Km et sa largeur, 2 Km. L'altitude oscille entre 5 et 10 m. Cette forêt littorale couvre une superficie de 880 Ha dont 675 Ha de forêt classée. Et à l'intérieur de la forêt classée, il y a une Station forestière qui est limitée au nord par le Lac Tampolo, à l'est par l'Océan Indien, à l'Ouest par l'ancienne route nationale n°5 reliant Fénérive Est et Soanierana Ivongo, et au Sud par le marécage inondé par la rivière Antetezambe. 2.1.1.2. Historique de la forêt de Tampolo Autrefois, le littoral Est de Madagascar était couvert d'une bande continue de forêt du nord au sud. Mais à cause des exploitations légales et illicites, et surtout à cause des pratiques de l'agriculture itinérante, il ne reste plus actuellement que quelques vestiges discontinues de la forêt littorale de l'Est dont la forêt de Tampolo. Cadre institutionnel : La forêt littorale de Tampolo est divisée en deux : - La forêt d'Antandrokomby qui a été classée en périmètre de restauration en 1959 par l'Arrêté provincial n°281-DSP/FOR du 22 septembre 1959. Sa superficie est de 675 Ha. - La forêt d'Andranonampangobe qui a été déclassée en 1965 pour les besoins en produits forestiers de la population riveraine. Cette forêt est actuellement épuisée à cause de son exploitation intensive. Le 24 octobre 1990, un protocole d'accord a été établi l'ESSA-Forêts et la DEF. Dorénavant, l'ESSA-Forêts assure les tâches d'ordre techniques, alors que la CIREF de Fénérive Est assure celles d'ordre administratif. Depuis, de nombreuses études scientifiques (écologiques, biologiques, socio- économiques) ont été menées à Tampolo. Exploitation: En 1942, le Service forestier a subdivisé la forêt de Tampolo en différentes parcelles pour l'exploitation et a aménagé les premiers layons d'exploitation. De 1956 à 1980, la forêt de Tampolo était exploitée intensivement par l'Entreprise CHARLEMAGNE, puis par SOCOFEN. Toutes les parcelles ont été exploitées. Le droit d'usage des produits forestiers, la circulation sur les pistes existantes, ainsi que la pêche dans le lac Tampolo ont été accordés aux villageois riverains.

En 1996, suite aux dégâts causés par le cyclone Bonita (70% de dégâts pour la région de Fénérive Est), le Service forestier a octroyé des permis de coupe de bois et de ressources non ligneuses aux villageois riverains et aux habitants de Fénérive Est. Depuis, l'exploitation illicite de bois, de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis dans la forêt de Tampolo est devenue grandiose. Un "dina" sur le prélèvement de produits forestiers(Annexe 1)a été alors élaboré par les villageois mais ce dina n'a pas été respecté. Depuis le mois de mars 1999, l'ESSA-Forêts collabore avec la Gendarmerie de Fénérive Est pour le contrôle des exploitations illicites. Une vingtaine de personnes sont emprisonnées et le degré de coupe illicite dans la forêt a diminué. Actuellement, la vente de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis à Fénérive Est n'existe presque plus. Les exploitants illicites préfèrent couper des bois de valeur tels que Intsia bijuga, Faucherea sp, Stephanostegia capuronii,... Opérations sylvicoles : Depuis 1958, des opérations d'enrichissement ont été menées à l'intérieur de la Station forestière dans le but de revaloriser le capital forestier après les exploitations. Les espèces utilisées sont notamment okoumé (Aucoumea klaineana), ramy (Canarium madagascariensis), et hintsy (Intsia bijuga). Des reboisements d'Eucalyptus robusta ont été entrepris par le Service forestier dans la partie Ouest de la RN5, de 1950 à 1957, et sur une surface totale de 87 Ha. 2.1.1.3. Climat Les données climatiques (précipitations et températures) dans la région de Fénérive Est, de 1951 à 1981 sont données par le tableau suivant.

Tableau n°1 : Pluviométrie et température (Période de mesure 1951 - 1981)

Mois J F M A M J J A S O N D Total P(mm) 437,3 296 450,9 196 165,7 172,2 208,3 163,3 100,4 95 146,6 257,3 2712 Jrs de pluie 20 15 18,8 13,8 14,2 17,2 19,3 20,4 15 15 13,4 16,1 198 Tmax (°C) 30,8 30,7 30,2 29,4 27,8 27,6 25,5 25,4 26,3 27,6 29,2 30,4 28,8 Tmin (°C) 22,3 22,5 20,5 20,9 19,1 17,6 16,8 16,7 17,4 18,7 20,6 21,2 19,9 Tmoy (°C) 26,5 26,6 25,4 25,2 23,5 22,6 21,2 21,1 21,9 23,2 24,9 26,1 24 Source: Direction de la météorologie d'Ampandrianomby-Antananarivo La moyenne de la pluviométrie totale annuelle est de 2712mm, repartie sur 198 jours. La saison sèche qui se situe aux mois de septembre-octobre est très peu marquée, avec une précipitation mensuelle d'environ 97,7mm. Durant le mois de décembre au mois de mars, les précipitations mensuelles sont très élevées, pouvant aller jusqu'à 450,9mm. Ce pic est observé au mois de mars. Le climat de la région est chaud. Les températures moyennes mensuelles varient de 21,1°C (août) à 26,6°C (février). La saison la plus chaude est durant les mois de décembre, janvier, février pendant lesquels la température maximale mensuelle peut monter jusqu'à 30,8°C (janvier). La température minimale mensuelle se localise au mois d'août avec une valeur de 16,7°C.

Les données climatiques du tableau n°1 permettent d'avoir la courbe ombrothérmique de Walter et Lieth suivante.

Fénérive Est Alt=5 à 10msm Pa=2712mm Tm=24°C

80 160 P = 2 T 70 140 60 120 50 100 40 80 30 60 20 40 Saison perhumide Température (°c) 10 20 Pluviométrie (mm) 0 0 JASONDJFMAMJ Saison humide Mois

Température moyenne (°c) Pluviométrie (mm) Graphique n°1 : Courbe ombrothérmique Selon la classification d'AUBREVILLE en 1970, le climat de la région de Fénérive Est est de type tropical humide : 1500mm< Précipitation annuelle < 5000mm 24°C< Température moyenne annuelle < 27°C

Et d'après KOECHLIN et al (1974), il est de type perhumide chaud: Pannuelle>2000mm L'abondance de la précipitation accompagnée d'une température élevée entraîne une forte humidité atmosphérique. Selon RASOLOFOHARINORO en 1988, cette humidité atmosphérique est de : 97% à 7 heures ; 73% à 12 heures ; et 88% à 19 heures. La direction du vent est dominée par l'Alizé qui souffle toute l'année dans la direction sud-est.

2.1.1.4. Géologie Le relief dans la forêt de Tampolo est formé par l'alternance de bas fonds et de sommets ne dépassant pas 10 m d'altitude. Bas fond 2 Bas fond 1 mer

Figure n°1 : Schéma de la topographie et du relief de la forêt de Tampolo (Source : RAJOELISON, 1995) D'après BATTISTINI (1964), la forêt de Tampolo repose sur des sédiments quaternaires, le long d'une côte basse uniformément sableuse, continue sur 50 Km au nord. Il y a quatre types de sol dans la forêt de Tampolo (RAJOELISON, 1995) : - les sols peu évolués d'apport : se trouvant sur les sommets des rides à nappe phréatique profonde ; - les sols podzoliques : dans les zones basses, près des bas fonds ; - les sols hydromorphes tourbeux : dans les dépressions marécageuses ; - les pseudopodzols de nappe : constitués par des dépôts de sable blanc sur un horizon ferrugineux déposé par la nappe en relation avec les dépressions temporairement inondées. Le sol est très acide et pauvre en matière organique. Le pH varie entre 3,7 et 4,6. Le sol est riche en fer mais très pauvre en calcium et magnésium. 2.1.1.5. Hydrographie Dans la partie Nord de la Station forestière, il y a le lac lagunaire Tampolo qui est pourvu de deux dendrites dont Tetezambe à l'ouest et Lohalava à l'est. Au bord de l’Océan Indien se trouve le lac Tampolomarofototra. Et dans la partie sud de la Station forestière, il y a plusieurs marécages alimentés par les dendrites du lac Tampolo. Le fleuve Maningory passe au nord de la forêt de Tampolo. 2.1.1.6. Végétation 2.1.1.6.1. La forêt classée de Tampolo La forêt littorale de Tampolo est une forêt dense humide sempervirente de basse altitude. Elle a l'aspect d'un peuplement de faible hauteur, arasé par le vent et s'abaissant progressivement vers la mer (KOECHLIN et al, 1974). 360 espèces de plantes ont été recensées dans cette forêt lors de l'inventaire biologique mené par RATSIRARSON et GOODMAN en 1997. Selon RAOLINANDRASANA (1996), la forêt de Tampolo comprend une strate arborescente de hauteur variable, une strate arbustive dense, des palmiers de différents genres, et des épiphytes formés par l'ensemble des Orchidées, des mousses et des algues. RAJOELISON (1995) a distingué cinq types de forêt à Tampolo : la forêt temporairement inondée ; la forêt littorale proprement dite ; la forêt enrichie ; la forêt des marécages ; et la frange externe en bordure de la plage. En 1997, RATSIRARSON et GOODMAN ont pu subdiviser la forêt de Tampolo en quatre biomes à savoir : la forêt littorale moins dégradée ; la forêt littorale dégradée ; la forêt de marécage ; et la forêt d'enrichissement. 2.1.1.6.2. Végétation à l’extérieur de la forêt classée de Tampolo Il y a différents types de forêt à l’extérieur de la forêt classée : - la forêt communautaire de Vohijamala à l'est d'Ambilodozera ; - la forêt déclassée d'Andranonampangobe ; - la forêt privée à Rantolava ; - la plantation d'Eucalyptus robusta, sur une surface de 87 Ha ; - les reboisements dans la zone périphérique de la forêt classée, appuyés par l'ESSA-forêts. 2.1.1.7. La faune Les résultats de l'inventaire biologique mené dans la forêt de Tampolo en 1997 montrent la grande richesse faunistique de cette forêt : - 47 espèces de reptiles et d'amphibiens dont 12 espèces de serpents, 19 espèces de lézards et 16 espèces d'amphibiens ; - 52 espèces d'oiseaux ; - des petits mammifères : 3 espèces d'insectivores et 2 espèces de rongeurs ; - 6 espèces de lémuriens dont 4 nocturnes et 2 diurnes ; - 29 genres avec 90 espèces de fourmis ; - 1 espèce de scorpion : Grophus hirtus ; - 5 espèces de crabes. En dehors de ces animaux cités ci-dessus, il existe de nombreux insectes et des sangliers(Potamochaerus larvatus) dans la forêt de Tampolo. 2.1.2. DONNEES SOCIALES (Analyse des utilisateurs)

2.1.2.1. Historique Au temps du Roi RATSIMILAHO, un certain RAMALATA s'installa avec sa famille dans la région de Tampolo. Quelques années plus tard, les Mahay miraike et les Marolahy furent venus négocier avec les Zanamalata (qui sont des descendants de RAMALATA) pour s'installer dans la région. Les Zanamalata donnèrent une partie de leurs terres à ces nouveaux venus et la limite de leurs territoires était le pont d'Ampasimazava. Jusqu'à nos jours, les Zanamalata sont des grands propriétaires fonciers, en rizières et en tanety. La plupart d'entre eux possèdent des maisons à Fénérive Est. Ils ont un niveau d'éducation plus avancé que les autres clans. 2.1.2.2. Démographie Dans la zone périphérique de la forêt de Tampolo, il y a dix villages regroupés dans quatre fokontany. La taille du village ou du hameau est variable. La population est hétérogène du point de vue ethnique. Néanmoins, les originaires de la région, c'est-à-dire les Betsimisaraka sont largement dominants en nombre par rapport aux immigrants. Les immigrants de la région de Tampolo sont des originaires du Sud-Est de Madagascar (Antemoro ; Antesaka et Antanosy), et des originaires des Haut-plateaux (Merina; Vakinankaratra et Betsileo). Les principales raisons de l'immigration sont : la conquête foncière, l’exploitation des ressources forestières, le salariat agricole (girofle), la commerce, la pêche et le mariage. Les ressources forestières exploitées sont à la fois ligneuses et non ligneuses. Le taux d'accroissement démographique est de l'ordre de 3,4% dans le Fivondronana de Fénérive Est (Service de la Planification à Fénérive Est ; 2000). Un ménage est composé de six personnes en moyenne.

La zone périphérique de la forêt de Tampolo possède une forte densité de la population (200habitants/Km2 dans les Communes d'Ampasinamaningory et d'Ambodimanga II) par rapport au Fivondronana de Fénérive Est (79 habitants/Km2). Ce fait est dû à l’existence des ressources naturelles exploitables (forêts, lac, terres agricoles). Le tableau suivant montre le nombre et la répartition de la population riveraine dans les quatre fokontany.

Tableau n°2 : Nombre de population et nombre de ménage par Fokontany Commune Chef lieu de fokontany Nombre de la Nombre de population ménages Ampasinamaningory Rantolava 1262 342 Ampasinamaningory Tanambao Tampolo 1243 251 Ambodimanga II Ampasimazava 610 116 Ambodimanga II Antetezampafana 172 28 Source: Bureaux de fokontany La répartition de la population par sexe et par groupe d’âge est donnée par le tableau ci-après.

Tableau n°3 : Répartition par groupe d'âge

Groupe d’âge Masculin Féminin Total 0 à 5 ans 338 344 682 6 à 17 ans 539 545 1084 18 à 60 ans 692 690 1382 60 ans et plus 60 79 139 Total 3287 Source: Enquête 2000 La population riveraine est équilibrée sur le plan répartition des deux sexes. 2.1.2.3. Les tabous et rites traditionnels Il y a deux types de tabous : les tabous collectifs que presque tous les villageois riverains de la forêt de Tampolo respectent, et les tabous individuels concernant uniquement quelques familles. Le tabou collectif qui tient un rôle sur l’exploitation des ressources forestières et un rôle économique concerne les jours de travail pour l'agriculture. Il est interdit de travailler dans la rizière ou dans le champ le mardi, jeudi et dimanche. Et en général, c'est pendant ces jours "fady" que les riverains prélèvent des produits forestiers (ligneux et non ligneux).

Les rites traditionnels Betsimisaraka les plus importants sont le "Rasarihana" et le "tsikafara" ( B. Mayer et R. Lemaraina, 1991) qui sont appelés communément "Tsaboraha". Le "Rasarihana" est une fête offerte aux ancêtres pendant laquelle les descendants abattent un ou deux zébus ; tandisque le "Tsikafara"s'agit d'un exaucement de vœux ou de promesse aux ancêtres. Pendant ces fêtes, tous les villageois sont invités et il y a forte utilisation de produits forestiers ligneux et non ligneux. 2.1.2.4. Structures traditionnelle et administrative Le pouvoir traditionnel et le pouvoir administratif coexistent dans la communauté riveraine. Le pouvoir traditionnel est représenté par le "Tangalamena" ou dirigeant traditionnel. Son rôle est surtout de conserver les coutumes et les traditions. Il n'est pas élu mais détient le pouvoir par son appartenance familiale, sa sagesse et son âge. Chaque Fokontany a son "Tangalamena". Le pouvoir administratif est représenté par le Président du Fokontany. Il est considéré comme un représentant de l'Etat et possède une autorité juridico-policière. Il est élu par les villageois à l’intérieur d'un Fokontany. Dans le cas du Fokontany de Tanambao-Tampolo, le "Tangalamena" est élu Président du Fokontany. Le Président du fokontany ne joue qu'un rôle minime dans la gestion de la forêt. Ce sont surtout la CIREF de Fénérive Est et l'ESSA-Forêts qui tiennent cette responsabilité. La CIREF tient le rôle de superviseur et assure toutes les fonctions d'ordre administratif. La zone d'action de cette CIREF s’étend sur cinq Fivondronana dont Fénérive Est, Vavatenina, Soanierana Ivongo, Mananara et Maroantsetra. Pourtant la CIREF souffre d'une insuffisance de personnel et de matériels. De son côté, l'ESSA-Forêts assure toutes les fonctions d'ordre technique. Il est responsable de la gestion de la Station forestière de Tampolo selon le protocole d'accord du 24 octobre 1990, établi entre la DEF et l'ESSA-Forêts. Il peut mener plusieurs activités dans la forêt classée de Tampolo et dans la zone périphérique grâce à l'appui de la Fondation John D. et Catherine Mac Arthur. 2.1.2.5. La zone périphérique C'est l'ensemble des villages qui prélèvent directement des produits forestiers dans la forêt classée. La zone périphérique s'étend jusqu'à six kilomètres autour de la forêt. Elle est constituée par huit villages regroupés dans quatre fokontany, appartenant à deux communes. Tableau n°4 : Les villages périphériques de la forêt classée de Tampolo

Communes Fokontany Villages Ambodimanga II Ampasimazava Ampasimazava Antetezampafana Antetezampafana Ampasinamaningory Rantolava Rantolava Tanambao Tampolo Ambavala Ambilodozera Ankasimbelona Vohibao Vohidromba

2.1.2.6. Perception paysanne des ressources naturelles et relation homme-forêt Les paysans constatent l'utilité de la forêt de Tampolo et ils sont pour la conservation de cette forêt. Ils craignent que la forêt de Tampolo soit épuisée comme celle d'Andranonampangobe. Ils pensent que le bois dans la forêt pourrait être épuisé mais considèrent les RNL comme inépuisables car elles se régénèrent rapidement. La forêt de Tampolo est une réserve de produits non ligneux pour les villageois mais en principe, elle ne doit pas faire objet de lieu de prélèvement de produits ligneux. La forêt d'Andranonampangobe a été déclassée pour servir de réserve de bois de construction pour les villageois sous condition qu'ils demandent d'abord des permis de coupe au Service forestier. Cependant, la forêt classée de Tampolo souffre de coupe illicite de bois d’œuvre et de bois de service. Deux associations villageoises pour la protection de la forêt de Tampolo et le développement de la zone périphérique se sont formées : - le FMTIMA (Fikambanana Miaro ny Tontolo Iainana Momba ny Ala) en juillet 1997; - le FIHATI (fikambanana hiaro ny tontolo iainana) en septembre 1999. Les villageois membres de ces associations bénéficient des appuis techniques et financiers de l'ESSA-Forêts. Ils ont créé leurs propres pépinières forestières dans quatre villages et ils font des opérations d'enrichissement dans la forêt classée de Tampolo, la forêt d'Andranonampangobe, et la forêt communautaire de Vohijamala. 2.1.2.7. Habitation Les deux espèces de palmier à étudier sont tous deux utilisées dans la construction de maison, surtout de case traditionnelle. C'est pourquoi il est nécessaire d'étudier l'habitation. Deux critères de distinction sont à considérer pour faire la typologie des maisons dans les villages riverains de la forêt de Tampolo :

- les matériaux utilisés pour la toiture ; - les matériaux utilisés pour le plancher. Les différents types de maisons ainsi que leurs proportions respectives dans les villages riverains figurent dans le tableau suivant. Tableau n°5 : Typologie des maisons et leurs proportions dans les villages riverains TOIT Ravenala ou tôle mixte Bambou Type 1 (49,65%) Type 6 (0,65%) Tronc de Ravenala Type 2 (7,74%) Type 7 (0%) PLANCHE Ravenea sambiranensis Type 3 (26,65%) Type 8 (2,2%) R Planche Type 4 (6,82%) Type 9 (4,2%) Ciment Type 5 (0,94%) Type 10 (1,1%) Source de pourcentages : Recensement des maisons 2000 Certaines maisons à véranda ou à poche possèdent une toiture mixte, c’est-à-dire le toit sur les quatre murs est en feuilles de Ravenala et le toit du véranda ou de la poche est en tôle. En effet, l'angle d'inclinaison du toit en feuilles de Ravenala doit être au moins 35° pour éviter la rétention d'humidité qui conduit à la détérioration rapide des feuilles de Ravenala.

Photo n°1: Maison à toiture mixte (à véranda)

Photo n°2: Maison à toiture mixte (avec cloison)

Photo n°3: Case typique des Betsimisaraka (mur en "falafa")

Photo n°4: Case typique des Betsimisaraka (mur en bambou)

Plus de 80% des maisons dans les villages riverains sont des cases traditionnelles. Les caractéristiques des cases traditionnelles Betsimisaraka sont : - la présence de pieds en bois (sur pilotis) ; - armature en bois ; - toit en feuille de Ravenala ; - plancher en produit non ligneux [Ravenea sambiranensis, Ravenala ou bambou (Cephalostachyum pergracile et Bambusa striata) ] ; - mur en produit non ligneux (bambou ou "falafa"). Le "falafa" est un assemblage de nervures principales de Ravenala. Souvent, les types 1 ; 2 et 3 sont des cases traditionnelles pures. Et les autres types sauf le type 10 sont des cases traditionnelles améliorées, c'est-à-dire ayant perdu quelques-uns uns de ces caractéristiques. En général, une famille possède deux maisons : une de taille petite ou moyenne ou grande pour logement, et une de petite taille pour cuisine. Dans la région, la taille standard d’une case traditionnelle est de 4m x 3m. Plus de 70% des cases traditionnelles pour logement (sans considérer les cuisines) possèdent cette taille. C’est pourquoi cette taille standard est prise comme référence d’une case de taille moyenne.

Tableau n°6 : Classification des cases traditionnelles par dimension Petite case Case moyenne Grande case Longueur L < 4m 4m < L < 4,5m L > 4,5m

largeur l < 3m 3m < l < 3,5m l > 3,5m

Les cuisines ont généralement une longueur inférieure à 2,5m et une largeur inférieure à 2m. Les consommations de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis sont différentes selon la taille des maisons. 2.1.2.8. Typologie de la population riveraine D'après l'exploitation des résultats d'enquête, la population riveraine de la forêt de Tampolo est constituée de six catégories distinctes sur le plan économique.

Tableau n°7 : Les six classes de la société riveraine CRITERES Classe1 Classe2 Classe3 classe4 Classe5 Classe6 Rizière (+ 0,125Ha) - - - + + + Tanety (+ 0,25Ha) - + + + + + Bœufs - - + - + ++ propriétaire foncier par achat - - - + + + propriétaire foncier par - + + + + + succession métayage ou location de + + + - - - rizière salariat agricole + + + - - - bicyclette - + - + + + machine à coudre - + - + + +

- : Non-possession +: Possession ++: Possession de plus de 4 têtes de zébus Les critères fondamentaux de distinction de la catégorie d'un ménage sont : - la possession de rizière de surface supérieure ou égale à 0,125Ha ; - la possession de tanety supérieure ou égale à 0,25Ha ; - la possession de bœufs. En effet, ces trois critères sont fondamentaux dans la vie des villageois riverains. Tout le monde, même les immigrants achètent des terrains et des bœufs lorsque la trésorerie de ménage s'améliore. Sauf les quelques familles les plus pauvres, chaque ménage possède au moins une petite surface de tanety.

A partir de ces trois critères fondamentaux, un arbre de typologie de la population riveraine peut être élaboré pour déterminer classes sociales existantes et absentes dans la société riveraine de la forêt de Tampolo

1 1 1 0 0 0 0 1 1 0 0 1

BB B SB BB B SB BB B SB BB B SB

Bœufs Bœufs Bœufs Bœufs

AT ST AT ST

Tanety Tanety

AR SR

Rizière

Figure n°2 : Arbre de la typologie Légendes: Rizière: SR : Sans rizière ou surface < 0,125Ha AR: Avec rizière ( surface > 0,125Ha ) Tanety: ST : Sans tanety ou surface < 0,25Ha AT: Avec tanety ( surface > 0,25Ha ) Bœufs: SB : Sans bœuf B: 1 à 4 têtes de zébu BB: Plus de 4 têtes de zébus Classe : : Classe non existante dans la société riveraine de la forêt classée 0 : Classe existante dans la société riveraine de la forêt classée 1

La répartition des ménages enquêtés dans les six classes est donnée par le tableau suivant.

Tableau n°8 : Proportion des ménages dans les six classes de la typologie

Classe1 Classe2 Classe3 classe4 Classe5 Classe6 Proportion (en %) 14 24 33 22 3 4

La majorité des villageois sont dans les classes moyennement riches (classes : 2 ; 3 ; 4). Les classes des riches (classes 5 et 6) ne représentent que 7% de la population seulement.

Ce sont surtout les jeunes descendants des parents des classes 1 et 2 qui se trouvent dépourvus de terre. En effet, leurs parents ont vendu leurs terres au cours des moments difficiles comme la maladie durant les périodes de soudure. De l'autre coté, les riches tentent toujours d'acheter les terres des pauvres. Presque tous les descendants des Malata sont parmi les familles aisées (classes 4 ; 5 et 6). Ce sont les propriétaires fonciers les plus reconnus de la région (cf. 2.1. Historique).

Dans toutes les classes, il y a des migrants. Les épiciers des villages se trouvent dans les classes 4 ; 5 et 6. Ils sont à la fois épiciers et collecteurs de produits locaux (girofle et café). Ils s’enrichissent de plus en plus. Les classes 2 et 3 exploitent leurs tanety par la riziculture sèche tandis que les classes supérieures exploitent les leurs pour les cultures pérennes, surtout girofliers. Les classes 1 ; 2 ; 3 et 4 prélèvent eux-même les produits forestiers non ligneux qu'ils ont besoin pour la construction de case. Les classes 1 ; 2 et 3 vendent des PNL aux classes 5 et 6 qui n'entrent que très rarement dans la forêt. Les classes 1 ; 2 et 3 ont souvent des petites cases ou des cases moyennes à toiture ravenala et à plancher bambou ou Ravenala ou Ravenea. Les classes 4 ; 5 et 6 possèdent en général des cases moyennes ou grandes, à toiture ravenala ou tôle et à plancher ravenea ou planche ou ciment. Pour ces trois classes, il y a tendance vers l'utilisation de planches et de ciment pour les planchers de maison. Les habitants d'Ambilodozera font exception sur cette remarque car ils utilisent tous du bambou pour les planchers de leurs cases. La plupart des familles aisées possèdent des maisons à Fénérive Est. En effet, c'est la ville la plus proche où leurs enfants peuvent trouver de lycée.

2.1.3. DONNEES ECONOMIQUES

Les activités de subsistance de la population riveraine sont l'agriculture, l’élevage, la pêche, l'artisanat, la cueillette et l'exploitation des ressources forestières. 2.1.3.1. L'exploitation agricole Les familles dans les classes 4 ; 5 et 6 de la typologie ont accumulé presque la totalité des rizières autour de la forêt. Souvent, les familles des classes 1 ; 2 et 3 pratiquent le métayage ou louent des terres aux familles de classe supérieure. Ce sont surtout les jeunes descendants des parents pauvres qui se trouvent sans terre. 2.1.3.1.1. Riziculture inondée La région de Tampolo est pourvue de plusieurs bas fonds de superficie assez vaste. L'eau est suffisante presque toute l'année et les paysans récoltent deux fois par an : - le "vary vato" (semis : janvier ; récolte: juin) - le "vary kitrana" (semis : juin ; récolte: décembre) Quelques familles seulement fertilisent leurs rizières en utilisant du fumier et du son de riz. Il n'y a d'autre matériel agricole que la pioche (pour le labour) et les bœufs pour le piétinnage. La récolte se fait à la main sans utiliser de faucille. Le rendement moyen annuel avec deux récoltes par an est de deux tonnes/Ha. La production n'est pas suffisante toute l'année pour les villageois. 2.1.3.1.2. Les cultures sur tanety Les villageois pratiquent des cultures sèches sur les bas de pente et pentes des collines. Ils plantent du riz, du maïs, des lentilles, des haricots, du manioc, et de la patate douce. Avant, la technique utilisée était la culture sur brûlis mais actuellement, les gens commencent à labourer avec de l'angady sans utiliser du feu. Ils n'utilisent pas d'engrais. Actuellement, l'ANAE vulgarise la technique de paillage et le zérolabour. Les produits sont voués à l'autoconsommation. Le principal problème des cultures sèches est l'attaque des larves d'insecte.

2.1.3.1.3. Les cultures pérennes Les cultures pérennes tiennent un rôle économique très important dans la région. Ce sont des cultures de rente : caféiers, girofliers, vanilliers, bananiers, litchis, cocotiers,... La taille de l'exploitation varie de 0,25 Ha à 5 Ha. Le problème des cultures pérennes est le passage fréquent de cyclones dans la région. 2.1.3.1.4. L’élevage Les types d’élevage pratiqués par les villageois sont l'apiculture, l'aviculture, et l’élevage bovin. L’élevage porcin est tabou pour les descendants de Malata. Les bœufs sont utilisés pour le piétinnage des rizières et aussi pour thésauriser l'argent. Pendant les cérémonies traditionnelles, il y a toujours sacrifice de zébus. L'ESSA-Forêts vulgarise l'apiculture et l'aviculture aux membres des associations villageoises FMTIMA et FIHATI. Les problèmes de l’élevage dans la région est la peste aviaire et la bilharzioze des bœufs. 2.1.3.2. La pêche La pêche dans le lac Tampolo joue un rôle économique important pour les villageois de Rantolava qui est le fokontany le plus peuplé de la région. 80% des villageois pêchent dans ce lac. Les pécheurs utilisent des pirogues et des filets. Certaines familles qui ont aligné des "vitrana" ou barrière à poisson utilisent des nasses à poissons (ou "vovo"). Ces "vitrana" sont faits à partir de tiges de Dypsis arenarum. Les membres de l'association FIHATI ont obtenu des filets en novembre 2000 grâce à l'aide financier du SAF-FJKM. Cette association villageoise possède une pirogue, don de l'ESSA-Forêts. Une dizaine de jeunes pratiquent la pêche maritime. 2.1.3.3. L'artisanat et exploitation des ressources forestières 2.1.3.3.1. L'artisanat Presque toutes les villageoises pratiquent la vannerie. Les matières premières utilisées sont des feuilles de Pandanus et de Lepironia. Elles prélèvent ces matières à l’intérieur de la forêt classée et dans les marécages près des rizières. Les produits finis qui sont des nattes et des soubiques sont en général voués à l'autoconsommation. Les nattes sont utilisées à la place de matelas et pour le séchage de café, de girofle et de riz alors que les soubiques sont pour le transport et le stockage de ces produits. Certaines familles des classes 1 ; 2 et 3 de la typologie fabriquent des nasses à poisson à partir de nervures secondaires de feuilles de raphia. Les nasses à poissons sont vendues dans les villages riverains même. 2.1.3.3.2. Exploitation des ressources forestières Les Betsimisaraka ont traditionnellement l'habitude de cueillir dans la forêt. Plus de 70% des matériels et produits utilisés dans leur vie quotidienne proviennent directement de la forêt, à savoir du miel, des animaux (tenrec,...), des tubercules, des plantes médicinales, des lianes, Dypsis arenarum, Ravenea sambiranensis, Ravenala, bois de service et bois d'énergie,... Les villageois collectent du bois de chauffe pour l'utilisation ménagère et pour la distillation des feuilles et griffes de girofle. Il y a des jeunes qui vendent du bois de chauffe collecté dans la forêt. Avant l'intervention de la gendarmerie de Fénérive Est dans la patrouille à l’intérieur de la forêt classée, beaucoup de jeunes vivaient de l'exploitation et vente illicite de bois d’œuvre, de bois de service, de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis.

2.2. LES ESPECES A ETUDIER

2.2.1. Généralités Les ressources non ligneuses ou RNL sont l’ensemble de toutes matières vivantes dans la forêt, animales ou végétales, sources de produits (bien ou service) utiles pour les villageois, autres que le bois. Tandis que le produit non ligneux ou PNL désigne tout produit (bien ou service) issu de la forêt, autre que le bois. Les PNL peuvent provenir des RNL ou des ressources ligneuses (arbres), ou bien de la forêt en général ; à titre d’exemple : les feuilles et tronc de palmier, les feuilles de Pandanus, le miel, la recréation (écotourisme), écorce d’arbre,... Les RNL dans la forêt de Tampolo sont : les palmiers, Pandanus sp, les plantes médicinales, les champignons, Lepironia sp, les bambous, Typhonodorum sp, les animaux sauvages, les ressources aquatiques,...Mais les plus menacées d’épuisement sont Dypsis arenarum et Ravenea sambiranensis à cause de leur mode de prélèvement par les villageois (coupe du tige). Selon RATSIRARSON et GOODMAN. (1998), 11 espèces de palmiers ont été recensées dans la forêt littorale de Tampolo. Tableau n°9: Les espèces de palmier dans la forêt de Tampolo

Noms scientifiques Noms vernaculaires

Cocos nucifera Vanio, voanio Dypsis arenarum Ambôza Dypsis fibrosa Vonitra Dypsis hiarakae Tsirika Dypsis lutea Ambozarano Dypsis lutescens Lafaza Dypsis nodifera Bedoda Dypsis poivreana Volimbodindronga Dypsis tsaravoasira Ovilananana Raphia farinifera Rafia Ravenea sambiranensis Anivona, anivo 2.2.2. Dypsis arenarum

Photo n°5: Dypsis arenarum CARTE 3: Distribution de Dypsis arenarum (source : DRANSFIELD et BEENT JE, 1995) Tableau n°10: Systématique de Dypsis arenarum Règne Végétal Embranchement Spermaphytes Sous embranchement Angiospermes Classe Ordre Famille Sous famille ARECOIDEAE Tribu ARECEAE Sous tribu DYPSIDINEA Genre Dypsis Espèce Dypsis arenarum Noms vernaculaires Ambôza, Hirihiry

Dypsis arenarum est l’espèce de palmier la plus abondante dans la forêt de Tampolo (RATSIRARSON et GOODMAN ; 1998). Le nom de Dypsis arenarum signifie «sur le sable ». L’habitat naturel de cette espèce est en effet la forêt littorale sur sable et proche de la mer, à une altitude comprise entre 1 et 15m. Mais la présence d’eau douce(rivière ou lac) sur le lieu est l’une des conditions d’existence de l’espèce (DRANSFIELD et BEENT JE ; 1995). A Madagascar, Dypsis arenarum est localisé sur la côte Est, entre Soanierana Ivongo et Vatomandry. Ce palmier se développe en groupe de 3 à 10 tiges. Il peut atteindre jusqu’à 12m de hauteur et 5cm de DHP (diamètre à hauteur poitrine). Les feuilles sont peu nombreuses, au nombre de 6 à 10. Le spadice est muni de 2 spathes longuement tubuleuses. Les épis sont en grêles. L’inflorescence est interfoliaire. Les fleurs sont de petite taille, groupées dans la moitié inférieure des épis. La baie est rouge à maturité, de forme ovoïde ou ellipsoïde. La graine est à albumen homogène. (ANDRIAMIHARISOA ; 1998). Quelques remarques sur le comportement du Dypsis arenarum ont été observées lors de l’inventaire : - Lorsque la forêt littorale est très dense et la luminosité pour les sous bois est faible, le Dypsis arenarum n’est pas fréquent. - A l’intérieur des forêts à fort degré de dégradation, où la lumière solaire arrive directement au sol, l’espèce est très rare. Ce palmier ne pousse pas ensemble avec les espèces pionnières, herbacées ou arbustives des formations secondaires tellesque : mazambody ( Clidemia hirta), voamason’omby (Dianela sp), longoza (Afromomum angustifolium), ahaka (Asplenium nidus), Ravenala madagascariensis, Harungana madagascariensis, ... - Dans la frange littorale riche en Dypsis lutescens et fougère (Cijcas sp), Dypsis arenarum est rare. - Dypsis arenarum sont à maturité de fruit pendant le mois de février. Statut de conservation : selon DRANSFIELD et BEENT JE en 1995, le statut de cette espèce est critique. L’aire de distribution est très petite et menacée par le développement et le feu. 2.2.3. Ravenea sambiranensis

CARTE 4: Distribution de Ravenea sambiranensis Photo n°6: Ravenea sambiranensis (source : DRANSFIELD et BEENT JE, 1995) Tableau n°11: Systématique de Ravenea sambiranensis Règne Végétal Embranchement Spermaphytes Sous embranchement Angiospermes Classe Monocotyledons Ordre Arecales Famille ARECACEAE Sous famille Tribu CEROXYLEAE Genre Ravenea Espèce Ravenea sambiranensis Noms vernaculaires Anivo, anivona, mahafely, soindro, ramangaisina

Ce palmier a été découvert pour la première fois dans la région de Sambirano. Mais il est localisé dans plusieurs régions de Madagascar : Nord-Ouest, Ouest, le long de la côte Est (de Manongarivo vers Marojejy, Vangaindrano et Bemaraha). Il pousse entre 1 à 2000m d’altitude. C’est un palmier solitaire de grande taille, pouvant atteindre une hauteur de 25m et un DHP 30cm. Mais sur le sol pauvre de la région de Tampolo, les troncs de Ravenea dépassent rarement une hauteur de 10m. Il ne donne pas de rejet de souche après être coupé. La gaine des vieilles feuilles est à bord fibreux. Les spadices sont munis de spathes persistantes. C’est un palmier dioïque. Les fleurs sont isolées et insérées en spirale sur l’axe des épis. Ses fleurs sont visitées par des petits insectes, particulièrement l’abeille. Les fruits sont mangés par des pigeons sauvages qui jouent un rôle important dans la germination après (DRANSFIELD et BEENT JE ; 1995). La baie à maturité est rouge ou jaune vif, à endocarpe mince et charnu. La graine est à albumen homogène. Le cœur (meristème) de ce palmier est comestible, avec un goût légèrement amère.

Statut de conservation : Vulnérable malgré sa large distribution à Madagascar. En effet, l’espèce n’apparaît sur une aire qu’en petit nombre et son habitat est menacé par le feu. De plus, Ravenea sambiranensis sur les montagnes sont abattus par les paysans pour avoir les cœurs comestibles.

2.3. PROPOSITION DE METHODE D'EVALUATION DE L'UTILISATION LOCALE DE PRODUITS NON LIGNEUX EN GENERAL

2.3.1. Généralités Dans leur vie quotidienne, les Betsimisaraka ont l’habitude d’utiliser des produits locaux faciles à trouver dont les PNL. Les ressources de PNL se trouvent soit à l’intérieur de la forêt classée soit à l’extérieur. A titre d’exemple, le Ravenala et le bambou sont deux PNL prélevés à l’extérieur de la forêt classée et très utilisés par la population riveraine. Mais cette étude se limite aux PNL prélevés à l’intérieur de la forêt classée de Tampolo, donc ces deux produits ne seront pas traités ici. Certaines RNL dans la forêt classée de Tampolo dont Dypsis arenarum et Ravenea sambiranensis paraissent être surexploitées. Pour confirmer cette hypothèse, il faut comparer l'exportation de PNLF avec les ressources existantes. Pourtant, il est impossible de suivre et d'évaluer l'exploitation de ces ressources à partir des permis de coupe parce que d'habitude, les villageois ne demandent pas des permis de coupe lorsqu'il s'agit de PNL. Il faut alors élaborer une méthode d'évaluation de l'utilisation locale de PNL. 2.3.2. Méthode proposée pour évaluer l'utilisation locale de tiges de palmiers Pour évaluer l'utilisation locale de tiges de palmiers, la méthode suivante pourrait être proposée : • Identification de tous les types d'utilisation • Trouver des tailles standard pour chaque type d'utilisation • Déterminer la consommation de tiges de palmier, ramenée à une référence temporelle, pour chaque type d'utilisation • Déterminer la durée d'utilisation, en nombre d'année • Evaluer la consommation annuelle par utilisation qui est donnée par la formule Cons°a. = Consommation/durée d'utilisation • Analyser les utilisateurs (démographie, les différentes couches sociales,...) • Etudier les filières existantes • Analyser l'état des ressources • Essayer de trouver des corrélations entre les utilisateurs et le prix ; les utilisateurs et les types d'utilisation ; la disponibilité des ressources et le prix ; ... • Chercher des indicateurs d'évaluation facilement quantifiables • Mesurer les indicateurs • Evaluer la consommation totale annuelle • Faire des prévisions

Récapitulation de la méthode

Identification des types d'utilisation

Durée Taille d'utilisation standard des Utilisateurs Filières Ressources (année) utilisations

Consommatio Corrélation Corrélation Corrélation n par utilisateurs - disponibilité utilisateurs- utilisation prix de ressource

Consommation Indicateurs d'évaluation annuelle par

Mesure des indicateurs

Evaluation de la consommation annuelle totale

Prévision de l'évolution d'utilisation

2.4. APPLICATION DE LA METHODE SUR L'UTILISATION LOCALE DE Dypsis arenarum

Dypsis arenarum est l’espèce de palmier la plus exploitée et la plus utilisée par les paysans. La forêt classée de Tampolo est la seule source de ce produit dans la région après l’épuisement des ressources dans la forêt déclassée d’Andranonampangobe. Il y a trois principaux types d'utilisation de Dypsis arenarum par la population riveraine: • "Fitoroka" ou support de toit en feuilles de Ravenala • "Vitrana" ou barrière aux poissons • Ombrière de pépinière 2.4.1. "FITOROKA" OU SUPPORT DE TOIT Les tiges de Dypsis arenarum sont utilisées pour supporter les toits en feuilles de Ravenala. Ces supports sont appelés localement “ fitoroka ”. Les tiges de Dypsis arenarum sont fixées parallèlement à la largeur de la case sur l’armature en bois à l’aide de liane. La distance entre deux “ fitoroka ” est de 30cm.

Photo n°7: Fixation des fitoroka sur l'armature de case et fixation des feuilles de Ravenala sur les fitoroka

2.4.1.1. Tailles standard de cases traditionnelles L'étude de l'habitation dans les villages riveraines est déjà faite dans le sous chapitre 2.1.2.7 de ce livre. Les cases traditionnelles peuvent être groupées en trois catégories selon la dimension.

Tableau n°12: Classification des cases traditionnelles par dimension Petite case Case moyenne Grande case Longueur L<4m 4m4,5m

largeur l<3m 3m3,5m

2.4.1.2. Nombre de tiges nécessaires pour une case Pendant le prélèvement, le nombre de tiges coupées est supérieur au nombre de tiges voulues. Les paysans coupent d’abord 14 ou 16 tiges, puis ils choisissent les 10 ou 12 meilleures tiges et laissent le reste pourrir dans la forêt. En effet, une personne (un homme) n’arrive à transporter plus de 12 tiges à la fois à cause de la lourdeur des tiges. Donc le nombre de tiges coupées pour la construction ou réparation de toit d'une maison, qui sera appelé "consommation réelle" est supérieur au nombre de tiges réellement utilisées ou "consommation apparente". Dans la consommation apparente, on ne tient pas compte des tiges coupées, non sélectionnées et abandonnées dans la forêt. En général, 4 tiges sont laissées pourrir dans la forêt à chaque 10 tiges sélectionnées.

Photo n° 8: Tiges de Dypsis arenarum coupées, non sélectionnées et abandonnées dans la forêt

Le nombre de tiges de Dypsis arenarum utilisées est différent selon la dimension de la case. Tableau n°13 : Nombre de tiges nécessaires selon la dimension de la case

Petite case Case moyenne Grande case Longueur L<4m 4m4,5m largeur l<3m 3m3,5m

Dypsis arenarum nécessaires 20 à 26 30 à 34 34 à 40 (consommation apparente) Dypsis arenarum nécessaires 28 à 30 42 à 45 45 à 56 (consommation réelle)

Le nombre de Dypsis arenarum réellement coupées varie de 28 à 56 tiges selon la taille de la maison. Les maisons à toiture mixte consomment les mêmes nombres de tige indiqués dans le tableau. Les maisons avec cloison ou véranda et à toiture uniquement en feuilles de Ravenala sont très rares. 2.4.1.3. Durée d'utilisation La durée d’utilisation des “ fitoroka ” Dypsis arenarum varie de 6 à 9 ans. En général, les paysans changent le toit en feuilles de Ravenala tous les 3 ans et les "fitoroka" tous les 6 ans. Les “ fitoroka ” faits à partir de tiges âgées et ne sont pas atteints d’humidité peuvent durer 9 ans. Mais actuellement, il est devenu difficile de trouver des tiges de cette qualité, alors la durée d’utilisation des “ fitoroka ” est supposée à 6 ans. 2.4.1.4. Consommation annuelle par case La consommation annuelle réelle de tiges de Dypsis arenarum pour chaque type de case traditionnelle est donnée par le tableau suivant. Tableau n°14 : Consommation annuelle de tiges de Dypsis arenarum par type de case

Petite case Case moyenne Grande case Consommation annuelle 5 7 à 8 8 à 9 réelle (tiges/an)

Une case nécessite 5 à 9 tiges de Dypsis arenarum par an. En général, la dimension d'une case moyenne est de 12 m2 (L = 4m; l = 3m), alors la consommation annuelle réelle utilisée dans les calculs postérieurs sera 7 tiges/an. De même, la dimension d'une grande case est généralement supérieure à (4,5m x 3,5m), donc le chiffre à utiliser dans les calculs sera 9 tiges/an. 2.4.1.5. Utilisateurs L'analyse des utilisateurs est l'objet du sous chapitre2.1.2. L'histoire, l'étude démographique, la perception paysanne des ressources naturelles, la typologie de la population locale ainsi que ses corrélations avec l'utilisation des espèces étudiées, et la description des villages riverains sont déjà traitées dans ce chapitre. Dans la région, une famille est composée de 5 personnes en moyenne. Et en général, une famille possède une case de taille moyenne pour logement et une petite case pour cuisine. Le besoin annuel en tige de Dypsis arenarum d’une personne est alors de l’ordre de 2,4tiges/personne/an c'est-à-dire [(5+7)/5personnes]. 2.4.1.6. Etude de filières 2.4.1.6.1. Exploitation Les pieds de Dypsis arenarum sont coupés à l’aide d’une coupe-coupe, à environ 10 à 40cm du sol. Les paysans préfèrent et ne coupent que les vieilles tiges qui sont plus dures et plus résistantes que les jeunes. Pour déterminer les vieilles tiges, l'exploitant frappe doucement la tige avec la face de la coupe-coupe avant de l'abattre. En effet, les vieilles tiges donnent un bruit spécifique, différent de ceux des jeunes tiges. Lors du prélèvement, les paysans coupent d’abord 14 ou 16 tiges, puis ils choisissent les 10 ou 12 meilleures tiges et laissent le reste pourrir dans la forêt. En effet, une personne (un homme) n’arrive à transporter plus de 12 tiges à la fois à cause de la lourdeur des tiges. Une femme peut porter 6 à 8 tiges en un voyage. Le transport se fait à épaule d’homme et particulièrement par pirogue pour les habitants de Rantolava. Les paysans reviennent deux à quatre fois dans la forêt pour avoir la quantité voulue qui varie de 20 à 40 tiges selon la dimension de la case. Mais seuls ceux qui habitent proche de la forêt peuvent faire deux voyages en une journée.

Photo n°9: Tiges de Dypsis arenarum de bonne qualité (droites, longues et robustes)

2.4.1.6.2. Etude de filière En 1998, ANDRIAMIHARISOA a distingué trois sous filières de Dypsis arenarum : - Autoconsommation - Vente dans le même village - Approvisionnement d’autres villages dont la commune d’Ampasinamaningory et la ville de Fénérive Est. Depuis le mois de Mars 1999, cette troisième sous filière n’existe plus. En effet, une vingtaine de délinquants surpris par la gendarmerie ont été emprisonnés. Les exploitants illicites préfèrent risquer pour les bois de valeur que pour les palmiers. Alors, il n’existe plus actuellement que deux sous filières : - Autoconsommation - Vente dans les villages riverains.

Sous filière n°1 : Autoconsommation Les tiges de Dypsis arenarum sont utilisées par le paysan préleveur même pour son besoin. Il n’y a pas d’échange monétaire. La logique économique dans cette sous filière est la minimisation d’investissement (coût et effort). Souvent, les tiges sont coupées à 40cm du sol. Il y a des femmes aussi bien que des hommes qui prélèvent des Dypsis arenarum pour l’autoconsommation. Cette sous filière concerne surtout les villages proches de la forêt et les familles dans les classes 1 ; 2 ; 3 et 4 de la typologie (cf. partie 1.2.8 du chapitre1). Tableau n°15: Importance de l’autoconsommation de Dypsis arenarum dans les villages riverains Villages Degré de proximité à la Autoconsommation (par ressource rapport au nombre de la population) xxx 90% Ambavala xx 70% xxx 80% Ambilodozera x 50% Ampasimazava (Andapa II) x 50% Ankasimbelona xxx 85% Antetezampafana x 40% Rantolava xx 100% Vohibao Vohidromba

Source : Enquête 2000 xxx : moins de 1Km xx : entre 1 et 2 Km x : plus de 2 Km Le prélèvement de Dypsis arenarum est plus important avant et après les campagnes de girofle et de litchis (Juin à Décembre) et aussi après les passages de cyclone. Les jours de prélèvement sont les jours “ fady ” : Mardi, Jeudi et Dimanche.

Sous filière n°2 : vente dans les villages riverains Les tiges de Dypsis arenarum prélevées sont vendues dans le même village ou dans d’autres villages riverains. Une tige de 6m coûte 400Fmg. Ce prix était de 250Fmg en 1998 (ANDRIAMIHARISOA ; 1998). Cette augmentation de prix est expliquée par le risque d’être surpris par les patrouilles(Chef de la station forestière ; Chef de site ; Employés de l’ESSA-Forêts et quelque fois la gendarmerie) et par l’éloignement des ressources aux villages qui devient de plus en plus important. Les tiges de bonne qualité sont devenues rares dans les proximités des villages. Une tige est qualifiée de bonne qualité si elle est vieille, droite, ayant un diamètre supérieur à 3cm et une longueur dépassant 5m. Les vendeurs ne coupent des tiges que lorsqu’il y a commande. En effet, les tiges se détériorent facilement si elles sont atteintes d’humidité. Les tiges à vendre sont coupées à 10cm du sol. La logique économique dans cette sous filière est la maximisation de profit. Les préleveurs-vendeurs sont des jeunes hommes dans les classes 1 et 2 de la typologie (cf. partie 1.2.8 du chapitre1). Aucune femme pratique cette activité et les vendeurs intermédiaires sont absents. Le transport qui se fait à épaule d’homme est assuré par le vendeur. Les principaux acheteurs sont les riches ou moyennement riches (classes 4 ; 5 ; 6 de la typologie) et les personnes âgées. Cette sous filière est plus importante dans les villages éloignés de la forêt. Tableau n°16: Importance de la vente de Dypsis arenarum dans les villages riverains.

Villages Degré de proximité à la Importance de vente de ressource Dypsis arenarum xxx + Ambavala xx + + xxx + + Ambilodozera x + + + Ampasimazava (Andapa II) x + + + Ankasimbelona xxx + Antetezampafana x + + + Rantolava xx - Vohibao Vohidromba Source : Enquête 2000 xxx : moins de 1Km + + + : très élevé xx : entre 1 et 2 Km + + : élevé x : plus de 2 Km + : faible - : absent La vente de Dypsis arenarum est importante du mois de Juin au mois de Décembre. Mais les jours de prélèvement ne sont pas forcément pendant les jours “ fady ”.

2.4.1.7. Etat des ressources Des inventaires sur transect ont été faits à l'intérieur de la forêt classée pour évaluer l'état actuel des Dypsis arenarum. 2.4.1.7.1. Résultats en général Le nombre moyen de Dypsis arenarum adultes par hectare (densité) dans la forêt classée est 828 Nb/ha. La densité moyenne de régénérations de Dypsis arenarum pour l'ensemble des trois types de forêt est 22221 Nb/ha. 2.4.1.7.2. Densités par type de forêt Dans la forêt classée de Tampolo, il y a quatre types de forêt mais Dypsis arenarum ne pousse que dans trois types à savoir: la forêt littorale (FL), la forêt temporairement inondée (FTI), et la forêt d'enrichissement (FE). Les résultats dans ces trois types de forêt sont résumés dans le tableau suivant. Tableau n°17: Résultats par type de forêt

Strate Dypsis adultes (h>1,70m) Régénérations Souches coupées identifiables Nb/ha IC 95% CV Nb/ha IC 95% CV Nb/ha IC 95% CV FL 882 [120 ; 1 645] 93 36 531 [10 826 ; 62 236] 76 902 [216 ; 1 588] 82 FTI 1 184 [0 ; 2 883] 115 13 356 [2 554 ; 24 157] 65 100 [0 ; 267] 134 FE 400 [0 ; 1 924] 42 5 410 [0 ; 33 490] 57 130 [2 ; 257] 10

L'analyse du tableau montre que: - Le nombre de régénération est très élevé dans les FL (36 531 N/ha), un peu inférieur à la moyenne générale (22221 régénérations/Ha) pour les FTI (13 356 N/ha), et très bas pour les FE (5 410 N/ha). En effet, les FE qui sont souvent claires ne sont pas favorables aux régénérations de Dypsis arenarum. Pour les FTI, certaines graines de Dypsis arenarum tombées au sol sont pourries à cause de l'humidité élevée et certaines jeunes Dypsis arenarum sont asphyxiés lors des inondations temporaires. - Le nombre de Dypsis arenarum adultes est plus élevé dans les FTI (1 184 N/ha) que dans les FL (882 N/ha) que dans les FE (400 N/ha). Les paysans préfèrent en effet prélever des tiges de Dypsis arenarum dans les FL où les tiges sont de bonne qualité par rapport à celles dans les FTI. C'est pourquoi le nombre de souches coupées identifiables dans les FL est neuf fois plus élevé que ceux dans les FTI et FE.

La répartition de tiges adultes de Dypsis arenarum par classe de diamètre dans les trois types de forêt est donnée dans le tableau ci-dessous. Tableau n°18: Répartition des tiges de Dypsis arenarum par classe de diamètre Type de forêt Nb/ha D < 3 cm D > 3 cm FL 882 568 314 FTI 1184 608 576 FE 400 280 120

Les tiges ayant un diamètre inférieur à 3 cm sont toujours plus nombreuses que celles dépassant 3 cm de diamètre. L'estimation du stock total actuel de Dypsis arenarum adultes dans la forêt de Tampolo est donnée par le tableau suivant Tableau n°19: stock actuel de Dypsis arenarum adultes Type de forêt Surface (ha) Nb/ha Total FL 600 882 529 200 FTI 35 1184 41 440 FE 66 400 26 400 Total 597 040

Le stock actuel (année 2000) de Dypsis arenarum adultes dans la forêt de Tampolo est de l'ordre de 597 040. 2.4.1.7.3. Etude selon le degré de proximité aux voies d'accès Les voies d'accès à la forêt classée qui ont été prises comme point de départ de transect sont: L'ex- RN5, le bord de la mer, le lac Tampolo, Les rizières, les layons principaux, les layons secondaires et les layons tertiaires. L'hypothèse à vérifier dans cette étude est que "le prélèvement de Dypsis arenarum est plus accentué dans les proximités des voies d'accès qu'aux centres des parcelles". Donc l'objectif est d'évaluer le changement ou l'évolution de pression de coupe selon le degré de proximité aux voies d'accès. Une telle étude nécessite un nombre assez grand d'échantillon, pourtant le temps était un facteur limite lors de notre séjour sur terrain. Par conséquent, l'exploitation des données d'inventaire pour cette étude est faite uniquement à partir d'interprétation de graphiques sans calculer des paramètres statistiques. Graphique n°2: Evolution du nombre de tiges de Dypsis arenarum selon la proximité (Nb/ha)

2500 2000 1500 1000 Nb/ha 500 0 12345678910 Distance (x10m)

La tendance générale montre que le nombre de tiges de Dypsis arenarum/ha est plus élevé dans les 40 premiers mètres puis diminue petit à petit. Ceci peut être interprété par l'augmentation de l'état de dégradation de la périphérie vers le centre des parcelles. En effet, les exploitants illicites de bois coupent des arbres à l'intérieur des parcelles pour ne pas être repérés par les patrouilles. Or Dypsis arenarum ne se développe pas dans les endroits où il y a trop de lumière. La courbe de tendance de variation du nombre de souches coupées identifiables/ha vérifie l'hypothèse de l'importance de prélèvement de Dypsis arenarum dans les proximités des voies d'accès par rapport aux centres des parcelles. Le nombre de souches coupées identifiables/ha est maximal dans les premiers 10 mètres à partir des voies d'accès. Graphique n°3: Variation du nombre de souches coupées identifiables selon la proximité

2000 1500 1000 sci/ha 500 0 12345678910 Distance (x10m)

Sur tous les points de départ, les bords du lac Tampolo font exception sur les courbes de tendance du nombre de tiges/ha et du nombre de souches coupées identifiables/ha.

Graphique n°4: Evolution du nombre de Dypsis arenarum selon le degré de proximité au lac 800 600 400

Nb/Ha 200 0 12345678910 Distance (x10m)

Graphique n°5: Evolution du nombre de souches coupées identifiables selon le degré de proximité au lac

400 300 200 sci/ha 100 0 12345678910 Distance (x10m)

Les tiges de Dypsis arenarum dans les proximités du lac sont déjà épuisées pour la fabrication de "vitrana", et les souches sont déjà pourries et non identifiables à cause de l'humidité du sol. Actuellement, les villageois prélèvent des Dypsis arenarum dans les 60 à 80m à partir du bord du lac. Dans les proximités des layons secondaires et tertiaires, le nombre de souches coupées identifiables/ha est élevé dans les 40 premiers mètres. Les courbes de tendance sont décroissantes. Par contre, la variation de ce nombre a une tendance croissante pour les proximités des grands layons. Graphique n°6: Souches coupées identifiables dans les proximités des layons principaux 500 400 300 200 SCI/ha 100 0 12345678910 Distance (x10m)

Graphique n°7: Souches coupées identifiables dans les proximités des layons secondaires

120 100 80 60

SCI/ha 40 20 0 12345678910 Distance (x10m)

Graphique n°8: Souches coupées identifiables/ha dans les proximités des layons tertiaires

400 300 200

SCI/ha 100 0 12345678910 Distance (x10m)

En effet, il y a toujours des personnes qui passent sur les grands layons et les exploitants sont obligés de se cacher aux centres des parcelles pour prélever des Dypsis arenarum. Par contre, ils n'ont pas besoin de se cacher dans les proximités des petits layons car ces layons ne sont pas très utilisés. 2.4.1.7.3. Densité par état de forêt Lors de l'exploitation des données d'inventaire, nous avons constaté que la densité de Dypsis arenarum varie avec l'état de dégradation et la condition de luminosité décrits dans les observations de parcelle. Cela peut être expliqué par le fait que la forêt en général constituent l'habitat de Dypsis arenarum. L'état des arbres de la canopée et de la sous canopée (texture et structure de la forêt) conditionne la luminosité des palmiers et des espèces de sous bois, donc influe leur abondance. Dans les forêts claires qui ne sont pas forcément des forêts dégradées, on rencontre peu ou pas de Dypsis arenarum mais beaucoup d'espèces pionnières telles que : mazambody ( Clidemia hirta), voamason’omby (Dianela sp), longoza (Afromomum angustifolium), ahaka (Asplenium nidus), Ravenala madagascariensis, Harungana madagascariensis, ...Ce palmier ne pousse pas ensemble avec les espèces pionnières, herbacées ou arbustives des formations secondaires. 7 parcelles sur les 15 inventoriées sont qualifiées comme "forêts claires" et ou "forêts dégradées" dans l'observation; et 8 parcelles sont des "forêts moyennement denses". Etant donné que la méthode d'échantillonnage adoptée au début est l'échantillonnage aléatoire simple (et non pas l'échantillonnage aléatoire stratifié), les surfaces des forêts claires et des forêts moyennement denses qui seront supposées constituant deux strates distinctes ne sont pas connues. Alors, ces nombre de parcelles par strates peuvent ne pas remplir la condition de "répartition proportionnelle d'unités d'échantillonnage" (ni/n = Ni/N). Cependant, nous avons essayé d'exploiter par strate les données d'inventaire. Les résultats obtenus après traitement sur le logiciel Statview sont donnés en Annexe2 et dont les points essentiels sont résumés dans le tableau suivant. Tableau n°20 : Résultats dans les strates

Strate Dypsis adultes (h>1,70m) Régénérations Souches coupées identifiables Nb/ha IC 95% CV moy/ha IC 95% CV moy/ha IC 95% CV FMD 1 300 [335 ; 2 264] 88% 27 567 [4 229 ; 50 905] 101 527 [51 ; 1 003] 107 FC 416 [80 ; 753] 76% 18 796 [80 ; 753] 94 476 [0 ; 1 330] 170

Nb/ha: Nombre Moyen à l'hectare IC 95%: Intervalle de confiance au niveau de probabilité de 95% CV: Coefficient de variation Dans le tableau ci-dessus, les coefficients de variation sont très élevés et les intervalles de confiance au niveau de probabilité de 95% sont très larges. Ce qui signifie que la précision peut être faible. En effet, les nombres moyens de tiges de Dypsis arenarum, de régénérations, et de souches coupées identifiables dans les parcelles sont très dispersés. Ce fait explique les valeurs assez élevées des erreurs standards dans les tableaux de l'annexe2. Les résultats de la comparaison des deux strates par analyse de la variance (ANOVA) sur le logiciel Statview montre qu'il n'y a pas de différence significative entre les deux strates (Probabilité retour = 0,0957 > 0,05). Cependant, des différences entre le nombre moyen à l'hectare de tige de Dypsis arenarum, de régénérations, et de souches coupées identifiables des forêts moyennement denses (FMD) et des forêts claires (FC) peuvent être constatées sur le tableau ci-dessus: ♦ Le nombre de régénérations dans les FMD est supérieur à celui dans les FC. ♦ Le nombre de tiges adultes de Dypsis arenarum des FMD est trois fois plus élevé que celui des FC. Le taux de jeunes Dypsis arenarum (régénérations) arrivant à l'âge adulte est alors nettement supérieur dans les FMD par rapport aux FC. ♦ Le nombre moyen de souches coupées identifiables par hectare des FMD plus élevé que celui des FC peut être interprété par une préférence des paysans de prélever des Dypsis arenarum dans les FMD que dans les FC. Les tiges de Dypsis arenarum dans les FC sont de mauvaise qualité (courbées, courtes, de petit diamètre). En général, les paysans n'utilisent que les tiges ayant un diamètre dépassant 3 centimètres. Tableau n°21: Répartition de tiges de Dypsis arenarum adultes par classe de diamètre (en Nb/ha)

Strates D < 3cm D > 3cm total FMD 732 568 1300 FC 286 130 416

Les jeunes tiges ayant un diamètre inférieur à 3 cm sont plus nombreuses que les tiges dépassant 3 cm de diamètre dans les deux strates. Les tiges ayant un diamètre supérieur ou égal à 3 cm sont très abondantes dans les FMD. 2.4.1.8. Indicateurs d'évaluation 2.4.1.8.1. Nombre de maisons à toiture feuilles de Ravenala Etant donné que la toiture en feuille de Ravenala est une indication d'utilisation de tige de Dypsis arenarum, et que les maisons dans la région peuvent être classées en trois catégories de taille standard, le nombre de toit en feuille de Ravenala est choisi comme indicateur d'évaluation d'utilisation de Dypsis arenarum. De plus, le recensement de maison est un travail rapide et facile à faire. 2.4.1.8.2. Nombre de la population Le nombre de la population peut être pris comme indicateur d'évaluation de l'utilisation locale de Dypsis arenarum. En effet: • La consommation de Dypsis arenarum par village est proportionnelle et varie avec le nombre de la population. • Il y a une correspondance entre l'accroissement démographique et le rythme de construction de nouvelles maisons. • 91,81% des maisons dans les villages riverains sont à toiture Ravenala et ce taux est presque constant pour tous les villages. • La taille moyenne d'un ménage est la même pour tous les Fokontany et la variation du rapport Nombre de population/Nombre de toits est faible; de même pour le rapport Nombre de population/Nombre de toits en Ravenala. Tableau n°22: Nombre de population et nombre de toits dans les Fokontany

Fokontany Nombre de la Nombre de Nombre de toits (a)/(b) .(a)/(c) population (a) toits (b) en Ravenala (c) Ampasimazava 610 247 225 2,46 2,71 Antetezampafana 172 61 60 2,81 2,86 Rantolava 1262 539 482 2,34 2,61 Tanambao Tampolo 1243 522 490 2,38 2,53

Remarque: Le taux Nombre de la population/Nombre de toits est diffèrent de la taille moyenne de ménage car le nombre de toits et le nombre de ménages sont différents. Mais l'indicateur "Nombre de la population" est moins sûr que l'indicateur "Nombre de toits en feuille de Ravenala" pour évaluer la consommation actuelle de Dypsis arenarum. En effet, l'indicateur "Nombre de toits en feuille de Ravenala" se réfère directement à l'utilisation de l'espèce par la population locale. L'indicateur "Nombre de la population" est choisi surtout pour l'estimation des besoins futurs en tiges de Dypsis arenarum des villageois. Il est plus facile et plus sûr d'estimer le taux d'accroissement démographique que d'estimer le taux de construction de nouvelles maisons dans le futur. 2.4.1.9. Mesure des indicateurs 2.4.1.9.1. Recensement de toits Le recensement de toit se passe en deux étapes : 1. Comptage du nombre total des maisons dans le village (toits en tôle compris) 2. Recensement par catégorie de dimension des maisons à toiture feuille de Ravenala ou mixte. La première étape ne demande pas beaucoup de temps. Le nombre total de maisons est nécessaire pour savoir la proportion de chaque type de maison dans le village. La méthode pour la deuxième étape est différente selon la grandeur du village : • Petit village (inférieur à 200 toits au total) : recensement intégral des toits en feuilles de Ravenala. • Grand village (supérieur à 200 toits) : recensement par échantillonnage des toits en Ravenala. Dans le cas des grands villages, il faut essayer d'analyser la texture du village, c'est-à-dire la distribution des maisons à toit en tôle dans le village d'une part, et la distribution des trois catégories de maisons à toit Ravenala d'autre part. Si la texture du village est homogène, le recensement se fait par échantillonnage aléatoire simple. Alors, tout taux d'échantillonnage est valable dès que l'échantillon est représentatif du village tout entier, c'est-à-dire que tous les types de maison sont représentés dans l'échantillon. Dans le cas de la région de Tampolo, étant donné que la taille des villages riverains ne dépasse pas 600 toits, un taux d'échantillonnage de 25% est largement représentatif. Dans le cas où la texture du village est hétérogène, il faut subdiviser le village en deux ou plusieurs strates plus homogènes. Le recensement se fait alors par échantillonnage aléatoire stratifié, c'est-à- dire on prend des échantillons à l'intérieur des strates. Les taux d'échantillonnage dans les strates peuvent être différents selon le degré d'homogénéité et la taille de chaque strate. Il n'y a donc pas de taux conseillé mais il faut essayer d'avoir le maximum possible. En effet, plus le taux d'échantillonnage est élevé, plus le résultat s'approche de la réalité.

Figure n°3 : Les trois méthodes de recensement de maison dans un village

Comptage du nombre total de toits

Nombre total des toits < 200 Nombre total des toits > 200

Recensement Recensement

Texture Texture

Echantillonnage aléatoire Echantillonnage aléatoire simple (taux stratifié (taux d'échantillonnage = 25%) d'échantillonnage variable)

Ces trois méthodes ont été tous utilisées lors du recensement de maison dans les villages riverains. Tableau n°23 : Méthode de recensement de maison utilisée dans les villages riverains

Villages Nombre Toiture Méthode de recensement utilisée total toits Ravenala Tôle 144 124 20 Recensement intégral Ambavala 52 51 1 Recensement intégral

Ambilodozera 247 225 22 Echantillonnage aléatoire simple Ampasimazava 111 105 6 Recensement intégral Ankasimbelona Antetezampafana 61 60 1 Recensement intégral Rantolava 539 482 57 Echantillonnage aléatoire stratifié Vohibao Vohidromba 130 126 4 Recensement intégral 85 84 1 Recensement intégral 1369 1257 112 Total

La texture du village d'Ampasimazava est homogène du fait qu'il n'y a ni marché ni hôpital, ni bureau dans ce village. Il y a une école primaire publique (EPP) mais c'est juste une grande maison à toit en tôle. La méthode utilisée est le recensement par échantillonnage aléatoire simple, avec un taux de 25%, soit une soixantaine de maisons non groupées. C'est-à-dire que le recensement de maison a été fait dans huit directions différentes, en prenant comme point de départ le centre du village.. La circulation à l'intérieur des groupes de maisons est facile parce qu'il n'y a pas de clôture ni de chiens méchants dans le village. Le village de Rantolava n'est pas homogène sur le plan texture. Il peut être subdivisé en deux strates bien distinctes : 1) Une strate constituée uniquement de maisons à toit en tôle. Cette strate se trouve dans la partie Nord du village et est formée par l'ensemble Centre pédagogique et Dispensaire. Le Centre pédagogique qui est dans la partie nord-est contient 20 maisons à toit en tôle. Parmi ces 20 maisons, il y a des grands bâtiments en dur et des petites cuisines en tôle de zinc. Le Dispensaire est formé par l'ensemble de trois maisons : bureau et sale de soin ; logement du Docteur ; cuisine. Cette strate ne représente que 4,26% du village. 2) Une strate contenant tous les types de maison ou le village proprement dit. C'est la strate où il y a utilisation de Dypsis arenarum. Elle représente les 95,74% du village. Cette strate a une texture homogène. Il n'y a pas de marché et les petites épiceries qui sont souvent à toit en tôle sont bien reparties dans le village. C'est la méthode du recensement par échantillonnage aléatoire simple, avec un taux de 25% qui a été utilisée dans cette strate. Les résultats du recensement de maison dans les villages riverains figurent dans le tableau suivant. Les résultats dans les villages d'Ampasimazava et de Rantolava sont obtenus après extrapolation.

Tableau n°24 : Résultats du recensement de maison

Villages Toiture Nombre total des Feuilles de Ravenala Tôle de zinc toits P M G 41 58 25 20 144 Ambavala 25 20 6 1 52

Ambilodozera 82 93 50 22 247 Ampasimazava 37 63 5 6 111 Ankasimbelona Antetezampafana 24 32 4 1 61 Rantolava 156 244 82 57 539 Vohibao Vohidromba 40 58 28 4 130 32 44 8 1 85 Total 437 612 208 112 1369

91,9% des maisons dans les villages riverains sont à toiture feuille de Ravenala. Les toits en tôle ne représentent donc que 8,1%. 48,7% des maisons à toit Ravenala sont des cases moyennes, 34,8% sont de petite taille et 16,5% seulement sont de grande taille.

Graphique n°9 : Les trois types de maison dans les villages riverains

300 250

200 PETITES CASES 150 CASES MOYENNE 100 GRANDES CASES

Nombre de cases 50 0

a a a n va ao a b lon ol be nt ohi m V Ambavala si Ra ka Vohidromb Ambilodozera etezampafa AmpasimazavaAn t An Villages

2.4.1.9.2. Recensement de la population Dans les bureaux de Fokontany et de la Commune, il y a en principe des résultats de recensement annuel. Il suffit de copier ces données. Quelque fois, surtout pendant les périodes électorales, le recensement annuel se limite aux personnes majeures. Dans ce cas, il faut faire un recensement intégral de la population dans les villages manquants. Le taux d'accroissement démographique pour le Fivondronana de Fénérive-Est peut être demandé au Service de la planification à Fénérive-Est. Le calcul de ce taux dans les villages riverains est impossible dans cette étude à cause de l'insuffisance des données dans les bureaux de Fokontany et de la Commune. 2.4.1.10. Consommation totale annuelle de Dypsis arenarum pour "fitoroka" Pour évaluer le nombre total de tiges de Dypsis arenarum utilisées comme "fitoroka" dans une année, les chiffres du tableau n°14 (Consommation annuelle de tiges de Dypsis arenarum par type de case) servent de coefficients au nombre de chaque catégorie de case à toit Ravenala. Fitoroka/an = 5Np + 7Nm + 9Ng (en tiges/an) Avec Np : nombre des petites cases Nm: nombre des cases moyennes Ng: nombre des grandes cases Les trois types de taille standard de case traditionnelle ne changent pas au cours des années, donc ces coefficients sont constants. Par contre, le nombre de maison peut varier d'une année à l'autre. Les consommations totales annuelles de chaque village riverain sont données par le tableau ci- dessous. Tableau n°25 : Consommations totales annuelles de tiges de Dypsis arenarum pour "fitoroka" dans les villages riverains

Villages Maisons à toit en Ravenala Consommation totale/an P M G 41 58 25 836 Ambavala 25 20 6 319

Ambilodozera 82 93 50 1511 Ampasimazava 37 63 5 671 Ankasimbelona Antetezampafana 24 32 4 380 Rantolava 156 244 82 3226 Vohibao Vohidromba 40 58 28 858 32 44 8 540 Total 437 612 208 8341

Environ 8341 tiges de Dypsis arenarum ont été consommées comme "fitoroka" dans les villages riverains de la forêt classée de Tampolo pendant l'année 2000. Graphique n°10 : Consommation annuelle de Dypsis arenarum dans les villages riverains

Consommation annuelle de Dypsis arenarum par village Ambavala Ambilodozera Ampasimazava Ankasimbelona Antetezampafana Rantolava Vohibao Vohidromba

2.4.1.11. Estimation des besoins futurs en tiges de Dypsis arenarum pour "fitoroka" La consommation de Dypsis arenarum par les villageois peut être estimée à partir du nombre de la population. En effet d'après l'analyse des utilisateurs (sous chapitre 2.1.2), un villageois consomme chaque année 2,4 tiges de Dypsis arenarum en moyenne. Donc, la multiplication de ce chiffre avec le nombre de la population peut donner la consommation totale de Dypsis arenarum dans le village. Tableau n°26 : Consommation totale de Dypsis arenarum dans les Fokontany (année 2000)

Fokontany Nombre de la population Consommation totale (2000) Ampasimazava 610 1464 Antetezampafana 172 413 Rantolava 1262 3029 Tanambao Tampolo 1243 2983 Total 3287 7889

Mais la comparaison des deux résultats montre que l'utilisation de l'indice "nombre de la population" ne donne pas des chiffres exactement comme ceux obtenus à partir de l'indice "nombre de toits en Ravenala". Tableau n°27 : Comparaison des deux consommations (année 2000) issues des deux indicateurs Fokontany Consommation annuelle 1 Consommation annuelle 2 Ampasimazava 1511 1464 Antetezampafana 380 413 Rantolava 3226 3029 Tanambao Tampolo 3224 2983 Total 8341 7889

Consommation annuelle 1 : Calculée à partir de l'indice "Nombre de toit en Ravenala" Consommation annuelle 2 : Calculée à partir de l'indice "Nombre de la population"

Entre les deux consommations totales, il y a une différence de 452 tiges. L'estimation faite à partir de l'indice "nombre de la population" est un peu inférieure à l'évaluation à partir du "nombre de toits en Ravenala". Donc pour être plus près de la réalité, c'est cette dernière qui sera prise comme donnée de base pour l'estimation des besoins en tiges de Dypsis Arenarum des villageois pendant les cinq ans à venir. Une projection du nombre de la population peut donner une idée sur l'augmentation de la consommation de Dypsis arenarum.

Le nombre de la population locale en 2000 (P2000) est 3287 et le taux d'accroissement démographique dans la zone d'étude est de 3,4%. Le nombre de la population à la fin de l'année 2001 sera alors : P2001 = P2000 + 0,034 P2000= P2000 (1 + 0,034) 2 Et en 2002 : P2002 = P2001 + 0,034 P2001 = P2000 (1 + 0,034) 3 2003: P2003 = P2002 +0,034 P2002 = P2000 (1 + 0,034) ...... n Par récurrence, à l'année n : P(2000+n) = P(2000+n-1) + 0,034 P(2000+n-1) = P2000 (1 + 0,034) Cependant, il faut admettre que cette projection ne sera pas valable s'il y aurait des facteurs importants internes (décès ou naissances supérieurs à l'habituel : épidémie ou "baby boom") et/ou externes (mouvements migratoires importants) qui affecteraient l'effectif social de la région au cours de ces années de projection. Si la consommation de Dypsis arenarum est proportionnelle au nombre de la population, alors l'augmentation de cette consommation sera proportionnelle au taux d'accroissement démographique. Et la projection du nombre de la population dans le futur donnera la projection de la consommation de Dypsis arenarum.

La consommation de Dypsis arenarum en 2000 (C2000) est de 8341, et le taux d'accroissement démographique est 3,4%.

Les consommations en 2001 : C2001 = C2000 + 0,034 C2000 = C2000 (1 + 0,034) 2 2002: C2002 = C2001 + 0,034 C2001 = C2000 (1 + 0,034) 3 2003: C2003 = C2002 + 0,034 C2002 = C2000 (1 + 0,034) ...... n Par récurrence, à l'année n : C(2000+n) = C(2000+n-1) + 0,034 C(2000+n-1) = C2000 (1 + 0,034)

n C(2000+n) = 8341 x (1,034)

Plusieurs facteurs conditionnent cette projection de la consommation de Dypsis arenarum par les villageois riverains : facteurs démographiques (internes et externes) ; catastrophes naturels entraînant une destruction de l'habitation ; patrouille très souvent dans la forêt classée ; enrichissement rapide de la population ; ... Tableau n°28 : Estimation des besoins en Dypsis arenarum dans les villages riverains de 2000 à 2005 (en Nb tiges/an)

VILLAGES 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Ambavala 836 864,4893,81 924,20 955,63 988,12 Ambilodozera 319 329,8341,06 352,66 364,65 377,05 Ampasimazava 1 511 1562 1 615,49 1 670,42 1 727,22 1 785,94 Ankasimbelona 671 693,8717,40 741,80 767,02 793,10 Antetezampafana 380 392,9 406,28 420,09 434,38 449,14 Rantolava 3 226 3 336 3 449,10 3 566,37 3 687,62 3 813,00 Vohibao 858 887,2917,34 948,53 980,78 1 014,12 Vohidromba 540 558,4577,34 596,97 617,27 638,26 TOTAL 8 341 8 625 8 917,83 9 221,04 9 534,55 9 858,73

Graphique n°11 : Tendance évolutive des besoins en Dypsis arenarum des villages riverains

4500

4000

3500

3000

2500 Ambavala 2000 Ambilodozera Tiges/an 1500 Ampasimazava Ankasimbelona 1000 Antetezampafana 500 Rantolava Vohibao 0 Vohidromba 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Années

S'il n'y aura pas influences importantes des facteurs cités ci-dessus, les besoins annuels en tiges de Dypsis arenarum des villages riverains pourraient passer de 8 341 tiges à 9 859 tiges au bout de cinq ans. L'augmentation des besoins serait plus remarquée pour les villages plus peuplés (Rantolava et Ampasimazava). 2.4.1.12. Evolution de l'utilisation de "fitoroka" Dypsis arenarum dans les villages riverains Autrefois, les “ fitoroka ” de toit dans la région de Tampolo étaient faits uniquement de tige de Dypsis arenarum même pour les cases provisoires que ce soit au village ou dans les champs. Mais depuis l’année 1999, certains villageois commencent à utiliser des produits de substitution tels que bambous et gaulettes. Dans les villages d’Antetezampafana, Vohibao et Ankasimbelona, plus du quart des nouvelles cases construites en 1999 et 2000 sont à “ fitoroka ” bambous. Ces villages sont plus éloignés de la forêt classée et depuis le mois de mars 1999, il est devenu difficile de trouver des jeunes villageois qui vendent des tiges de Dypsis arenarum. D’après l’enquête menée auprès des habitants de ces trois villages, ils remplaceront les “ fitoroka ” usés de leurs maisons par des bambous s’ils ne trouvent plus de Dypsis arenarum. Une tige de bambou coûte 500 à 600 Fmg. A Rantolava qui est le village le plus peuplé de la région, les cases provisoires (gargotes et bars) construites juste avant les campagnes de girofle et de litchis sont à “ fitoroka ” bambou ou gaulettes. Les espèces utilisées comme gaulette sont Eucalyptus, le Niaouli, l’Okoumé, le Tavolo (Ravensara eliptica et Ravensara accuminata). Ces cases provisoires sont sans plancher, c’est-à-dire directement sur le sol. Les nouvelles cases traditionnelles à Rantolava sont encore à “ fitoroka ” Dypsis arenarum. En effet, l’accès à la forêt classée et le transport sont faciles par pirogue grâce au lac Tampolo. Dans la forêt déclassée d’Andranonampangobe, il y a encore des restes de Dypsis arenarum exploitables mais de qualité médiocre (courbés et de petit diamètre). De plus, le transport de tiges à pied, de la forêt d’Andranonampangobe vers Rantolava est très fatigant par rapport au transport par pirogue de la forêt de Tampolo vers Rantolava. Néanmoins, 20% des familles enquêtées affirment d’avoir prélevé des Dypsis arenarum à Andranonampangobe. Dans les villages d’Ambavala, Ampasimazava, Ambilodozera et Vohidromba, il n’y a encore ni utilisation ni tendance d’utilisation de produits de substitution de Dypsis arenarum. Dans tous les villages riverains, l’utilisation de tôle en feuille de zinc devient fréquente. Les familles aisées commencent en effet à acheter des meubles et elles évitent la réparation de toit tous les ans.

2.4.2. "VITRANA" OU BARIERRE AUX POISSONS Il y a un autre type d’utilisation de l’espèce par les villageois de Rantolava. Les tiges de Dypsis arenarum sont alignées verticalement dans le lac Tampolo pour servir de barrière qui canalise les poissons vers les nasses. La barrière s’appelle “ vitrana ”.

Photo n° 10: "Vitrana" ou barrière à poisson faite à partir de tiges de Dypsis arenarum

Photo n° 11: "Vitrana" ou barrière à poisson faite à partir de tiges d' Afromomum angustifolium

Une tige est tranchée en deux longitudinalement puis coupée en deux. Donc une tige donne quatre pièces de "vitrana". Les pièces sont ensuite alignées et reliées à l'aide de liane. Un "vitrana" s'étale sur 8 à 10m sur la largeur des dendrites ou dans le lac Tampolo. Il faut environ 80 tiges de Dypsis arenarum pour construire une barrière à poisson. Les pièces de Dypsis arenarum dans l'eau légèrement saumâtre du lac Tampolo peuvent durer jusqu'à 4 ans. Mais généralement, les paysans changent les pièces des "vitrana" tous les 3 ans. La consommation annuelle en tiges de Dypsis arenarum d'un "vitrana" est alors de 27 tiges/an (80tiges/3ans). Dans le Fokontany de Rantolava, 42 familles possèdent des "vitrana" depuis vers 1970. Donc ce nombre peut être supposé constant. La consommation totale annuelle de Dypsis arenarum pour "vitrana" est de l'ordre de 1134 tiges/an. Actuellement, certaines familles utilisent des tiges de Longoza (Afromomum angustifolium) comme produit de substitution au Dypsis arenarum, étant donné que le prélèvement de Dypsis dans la forêt est devenu interdit. Ceci montre une tendance de diminution du nombre de tiges de Dypsis arenarum utilisées pour les "vitrana" dans l'avenir. 2.4.3. OMBRIERE

Photo n°12: Ombrières de pépinière faites à partir de tiges de Dypsis arenarum

Les ombrières utilisées dans la pépinière de l'ESSA-Forêts à Tampolo sont faites à partir de tiges de Dypsis arenarum. Une tige peut donner 12 pièces pour ombrière. En effet, une tige est divisée longitudinalement en 4 puis coupée en 3. Il y a 25 plates bandes à la pépinière. L'élaboration d'ombrière pour une plate bande nécessite 17 tiges de Dypsis arenarum. La durée d'utilisation de ces 17 tiges est de 4 mois. Soit, la consommation annuelle d'une plate bande est de 51 tiges. La consommation annuelle de la pépinière est alors 1275 tiges de Dypsis arenarum. Cette pépinière de l'ESSA-forêts à Tampolo a été aménagée en 1996. Il y a quatre pépinières villageoises dans les villages riverains de la forêt classée mais les paysans n'utilisent pas de Dypsis arenarum. Ils fabriquent leurs ombrières à partir de "bozaka"(chaume) et de bambou. 2.4.4. Conclusion partielle Il y a trois types d'utilisation de Dypsis arenarum dans la région de Tampolo mais c'est le "fitoroka" qui consomme le plus et qui concerne presque tous les villageois. Graphique n°12 : Comparaison des trois types d'utilisation de Dypsis arenarum

Ombrière Vitrana12% 11%

Fitoroka 77%

_Environ 10750 tiges de Dypsis arenarum sont coupées chaque année dans la forêt classée de Tampolo. Ce sont les villageois de Rantolava qui consomment le plus de Dypsis arenarum (77,59%) car en plus des "fitoroka", ils utilisent des tiges de Dypsis pour les "vitrana".

Tableau n°29 : Consommation annuelle de Dypsis arenarum dans les Fokontany

Fokontany Nombre de Consommation totale Cons°/habitant/an population annuelle de Dypsis arenarum (tiges/hab/an) Ampasimazava 610 1511 2,47 172 380 2,2 Antetezampafana 1262 4360 3,45 Rantolava 1243 3224 2,59 Tanambao Tampolo Total 3287 9475

Graphique n°13 : Comparaison de la consommation de Dypsis arenarum par les villageois des Fokontany

4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0

a a v n olo Consommation/Population a ava z l p a to n m im a s Ra

tetezampafa Ampa ambao T An n Ta Fokontany

La consommation de tiges de Dypsis arenarum par habitant dans les Fokontany de Rantolava est plus élevé (3,45 tiges/habitant) que celles des autres Fokontany. En effet, seul les villageois de Rantolava utilisent des barrières à poissons (vitrana). Dans le Fokontany d'Antetezampafana qui est plus éloigné de la forêt classée, la consommation de Dypsis arenarum par habitant est faible (2,2 tiges/habitant/an).

2.5. APPLICATION DE LA METHODE SUR L'UTILISATION LOCALE DE Ravenea sambiranensis

2.5.1. Généralités Ravenea sambiranensis est un palmier très apprécié par les paysans de la région pour le plancher de case. Cette espèce est fortement exploitée par la population riveraine, c’est pourquoi il est devenu difficile de trouver des pieds de Ravenea sambiranensis adultes et exploitables à l’intérieur de la forêt classée. Avant le cyclone Bonita en 1996, les gros pieds de Ravenea sambiranensis étaient encore abondants dans la forêt de Tampolo mais ils ont été utilisés pour réparer les dégâts cycloniques. Actuellement, même les régénérations de Ravenea sambiranensis sont très peu nombreuses dans la forêt classée par rapport aux autres espèces de palmier. Avant 1996, certains paysans construisaient les murs de leurs cases à partir de planches de Ravenea sambiranensis. Mais actuellement, vu la rareté de cette ressource, cette pratique est abandonnée. Dans la région, les murs sont construits à partir du bambou ou du “ falafa ” (assemblage de nervures principales de Ravenala ). Donc la seule principale utilisation de Ravenea sambiranensis dans la région de Tampolo est le "rapaka" ou plancher de maison.

Photo n°13: "Rapaka" ou plancher de case en Ravenea sambiranensis

2.5.2. Taille standard de cases traditionnelles La catégorisation des cases traditionnelles utilisée dans les chapitres antérieurs est toujours valable dans l'étude de l'utilisation locale de Ravenea sambiranensis (CF. Sous-chapitre 2.1.2.7; Tab.6). 2.5.3. Nombre de tronc nécessaire pour une case Le nombre de troncs nécessaires pour le plancher d’une maison varie en fonction de la dimension de la maison et des grosseurs (diamètres) des troncs. Il est rare de trouver des troncs de Ravenea sambiranensis dépassant 8m de hauteur et pouvant être coupés en deux. Tableau n°30 : Nombre de troncs de Ravenea sambiranensis nécessaires selon la dimension des cases ; en prenant DHP des troncs=20cm et hauteur exploitable(hauteur fût – 2m)=4m

Petite case Case moyenne Grande case Longueur L < 4m 4m < L < 4,5m L > 4,5m Largeur 3m < l < 3,5m l > 3,5 l < 3m Troncs de Ravenea s. 3 à 5 6 à 7 7 à 10

Le nombre de Ravenea sambiranensis nécessaires pour une maison varie de 3 à 10 selon la grandeur de la maison. 2.5.4. Durée d'utilisation La durée d’utilisation des «rapaka » Ravenea sambiranensis varie de 5 à 20 ans selon l’âge des troncs et la condition d’humidité du plancher (toit et inondation). Les cases traditionnelles betsimisaraka sont construites sur des pieds en bois d’environ 40 cm de hauteur pour éviter la montée d’humidité du sol, vu le climat humide de la région. 2.5.5. Consommation annuelle par case En supposant que la durée d'utilisation moyenne des "rapaka" Ravenea sambiranensis soit de 10 ans, car ceux qui atteignent 20 ans sont rares, les consommations annuelle et quinquennale de tronc de Ravenea sambiranensis sont données par le tableau suivant. Tableau n°31 : Consommation de tronc de Ravenea par type de case

Petite case Case moyenne Grande case Consommation 2 3 4 quinquennale (Troncs/5ans) Consommation 0,4 0,6 0,8 annuelle (Troncs/an)

La consommation annuelle de tronc de Ravenea sambiranensis varie de 0,4 à 0,8 soit 2 à 4 tiges tous les cinq ans selon la dimension des cases. La consommation quinquennale est donnée pour avoir des chiffres entiers.

2.5.6. Analyse des utilisateurs L'étude de la société riveraine de la forêt classée Tampolo est dans le sous-chapitre 2.1.2 de ce livre. 2.5.7. Etude de filières 2.5.7.1. Exploitation Après l'abattage, le paysan trace plusieurs fentes longitudinales sur le tronc de Ravenea sambiranensis à l'aide d'une hache ou de coupe-coupe. Mais les fentes ne doivent pas être continues sur toute la longueur du tronc. Ces fentes faciliteront l'ouverture de l'écorce lors de l'aplatissement.

Fentes parallèles mais discontinues

Tronc

Figure n°4 : Fentes discontinues tracées sur un tronc de Ravenea

Le tronc muni de plusieurs fentes est encore fendillé longitudinalement sur une ligne continue et il s'ouvre facilement. Le cœur (fibre) du palmier est enlevé à l'aide d'une bêche puis l'écorce donne une planche de forme légèrement trapézoïdale. En effet, les deux diamètres des deux bouts sont légèrement différents.

1-Tronc muni 2-Une fente 3-Tronc 4-Planche après enlèvement des de plusieurs sur toute la ouvert fibres fentes longueur discontinues Figure n°5 : Façonnage de tronc de Ravenea sambiranensis

Toutes ces opérations sont faites dans la forêt même et les déchets (tête, feuilles et fibres) y sont laissés. Pendant l’abattage, le pied est coupé à 20 à 40 cm du sol. Concernant la tête, les paysans enlèvent les deux premiers mètres à partir du bourgeon terminal car l'écorce dans cette partie est encore jeune donc ne dure pas longtemps. Le prélèvement de Ravenea sambiranensis est une tâche réservée uniquement aux hommes à cause de sa dureté. Pour le transport qui se fait à épaule d’homme, une personne n’arrive à porter que l’écorce d’un tronc en un voyage. Les planches dépassant 8m de longueur sont coupées en deux. Particulièrement, les villageois de Rantolava transportent les produits forestiers qu’ils prélèvent par pirogue sur le lac Tampolo. Les paysans reviennent plusieurs fois dans la forêt jusqu’à ce qu’ils obtiennent la quantité voulue. Selon la dimension de la case et selon le diamètre et la hauteur des Ravenea sambiranensis, cette quantité peut varier de 3 à 10 pieds. Les paysans préfèrent les pieds âgés de Ravenea sambiranensis grâce à leur durabilité qui peut aller jusqu’à 10 ans dans de bonne condition (si le plancher n’est pas atteint d’humidité). Le tronc de Ravenea sambiranensis donne après façonnage une sorte de planche de forme légèrement trapézoïdale, d’épaisseur environ 2 cm. La largeur de planche varie en fonction du diamètre du tronc de Ravenea sambiranensis selon la formule de la circonférence : l = Π x d où d est le diamètre du tronc. Lors de la construction, les deux bouts, petit et grand des planches sont assemblés de façon à ce qu’ils soient complémentaires. Ainsi, deux planches trapézoïdales couvrent une surface rectangulaire.

+

Figure n°6 : Assemblage de planches de Ravenea sambiranensis

2.5.7.2. Etude de filière Avant et juste après le cyclone Bonita en 1996, la forêt de Tampolo était la source de Ravenea sambiranensis pour les villages riverains et les villes proches (Fénérive Est et Ampasinamaningory). Suite à la forte exploitation de cette espèce lors de la réparation des dégâts cycloniques, les grands pieds exploitables de Ravenea sambiranensis sont actuellement très rares dans la forêt classée et la filière Ravenea sambiranensis n’existe plus dans la région. Cependant, de nombreuses maisons sont encore à plancher Ravenea sambiranensis dans les villages d’Ambavala, Ampasimazava et Rantolava qui sont parmi les premiers villages de la région et les plus peuplés. En 1998, ANDRIAMIHARISOA a pu distinguer deux principales sous filières : • Autoconsommation • Vente dans les villages riverains. L’existence de ces sous filières dans les villages d’Ambavala, d’Ampasimazava, d’Antetezampafana, de Rantolava, de Vohidromba et de Vohibao a été confirmée lors de notre enquête auprès des paysans. Les villages d’Ambilodozera et d’Ankasimbelona n’utilisent ni vendent du Ravenea sambiranensis. Ils utilisent du bambou pour le plancher de leurs maisons. L’autoconsommation concerne les familles dans les classes 1 ; 2 ; 3 ; 4 et quelques familles dans les classes 5 et 6 de la typologie. Mais la plupart des familles des classes 5 et 6 utilisant du Ravenea sambiranensis en ont acheté aux jeunes des classes 1 et 2. Les vendeurs ne prélevaient pas du Ravenea sambiranensis que sur commande. Les collecteurs revendeurs (intermédiaires) étaient absents. En 1998, le prix d’une pièce était de 2500Fmg à 5000Fmg selon la qualité, la dimension et la distance séparant le village de la forêt (ANDRIAMIHARISOA ; 1998)

Tableau n°32 : Importance des filières Ravenea sambiranensis dans les villages riverains

Villages Proximité à Autoconsommation Vente Produits de la ressource substitution xxx + + + + + Ambavala xx - - + + + xxx + + + + + + Ambilodozera x - - + + + Ampasimazava (Andapa II) x + + + + + + Ankasimbelona xxx + + + + + + + Antetezampafana x + + + + + + Rantolava xx + + + - + Vohibao Vohidromba Source : Enquête 2000 xxx : moins de 1Km xx : entre 1 et 2 Km x : plus de 2 Km + + + : très élevé + + : élevé + : faible - : absent Actuellement, les paysans utilisent des produits de substitution pour les réparations ou les nouvelles constructions de maisons. Les produits de substitution sont des bambous, des Ravenala, des planches ou ciment. Mais les villageois ont toujours l’intention d’utiliser du Ravenea sambiranensis quand les jeunes Ravenea dans la forêt classée de Tampolo et dans la forêt d’Andranonampangobe seront exploitables. 2.5.8. Etat des ressources Ravenea sambiranensis est un palmier solitaire fortement exploité dans la région de Tampolo. Actuellement, les pieds adultes de Ravenea sambiranensis sont devenus rares dans la forêt classée. Cette espèce est alors menacée d'extinction parce que les sources de graines sont épuisées. 2.5.8.1. Densité par type de forêt Les trois types de forêt où Ravenea sambiranensis peut exister sont la forêt littorale (FL), la forêt temporairement inondée (FTI) et les forêts d'enrichissement (FE). Tableau n°33 : Nombre de tiges de Ravenea adultes et jeunes par type de forêt (en Nb/ha)

Type de forêt Ravenea adulte Régénérations FL 6 111 FTI 8 116 FE 0 40

Les nombres de Ravenea sambiranensis trouvés dans les FL et les FTI sont à peu près les même. Les FE sont très pauvres en Ravenea sambiranensis. 2.5.8.2. Densité par état de forêt De même que dans le cas du Dypsis arenarum, le degré de luminosité à l'intérieur de la forêt a une influence sur la densité des Ravenea sambiranensis. Ainsi, nous avons essayé d'exploiter les données d'inventaire par strate. Le critère de stratification utilisé ici est le même que celui utilisé dans le cas du Dypsis arenarum, c'est-à-dire le degré de luminosité. Il y a deux strates : les forêts moyennement denses (FMD), et les forêts claires (FC). Tableau n°34 : Nombre de tiges de Ravenea adultes et jeunes dans les strates (en Nb/ha)

Strates Ravenea adulte Régénérations FMD 10 137 FC 0 54

Aucun pied adulte de Ravenea sambiranensis n'est rencontré dans les FC, et le nombre de Ravenea sambiranensis adulte est de 10 pieds/ha seulement pour les FMD. Concernant les régénérations, le nombre moyen à l'hectare est de 98 pour la totalité de la forêt classée. Le nombre moyen de régénérations de Ravenea sambiranensis par hectare dans les FC est presque la moitié de cette moyenne générale. Pour les FMD, les régénérations de Ravenea sambiranensis sont de l'ordre de 137/ha, c'est-à-dire qu'un jeune Ravenea sambiranensis seulement peut être rencontré à tous les 73 m2.

2.5.9. Indicateur d'évaluation Ravenea sambiranensis est utilisé pour le plancher de maison, surtout de case traditionnelle. Donc l'indicateur d'évaluation de l'utilisation de cette espèce dans les villages riverains de la forêt sera le nombre de maisons à plancher Ravenea sambiranensis. Le comptage est facile et le recenseur n'est pas obligé d'entrer dans les maisons des villageois. En effet, les cases typiques betsimisaraka sont sur pilotis et les murs en bambou ou en "falafa" reposent sur le plancher. Donc ce dernier est identifiable de l'extérieur, sans falloir entrer dans les cases. Cette partie du plancher qui sort à l'extérieur des murs peut servir d'identification des matériaux utilisés pour le plancher. Contrairement à l'utilisation de Dypsis arenarum, celle de Ravenea sambiranensis ne peut pas être évaluée à partir du nombre de la population. En effet, l'utilisation de Ravenea sambiranensis dans les villages riverains diminue à cause de l'épuisement des ressources. L'utilisation locale de cette espèce et l'accroissement démographique varient dans deux sens différents et non proportionnels.

Photo n°14: Sortie de plancher en Ravenea sambiranensis, vue de l'extérieur de la case

Photo n°15: Sortie de plancher en bambou, vue de l'extérieur de la case

2.5.10. Mesure de l'indicateur La méthode de mesure de l'indicateur d'évaluation de l'utilisation de Ravenea sambiranensis est aussi le recensement de maison. Comme dans le cas de Dypsis arenarum, le recensement se passe en deux étapes : • Comptage du nombre total de maison dans le village • Recensement par catégorie des maisons à plancher Ravenea sambiranensis. La deuxième étape doit se faire intégralement. La méthode d'échantillonnage est impossible parce que la distribution des maisons à plancher Ravenea sambiranensis dans les villages n'est pas homogène. D'ailleurs, le nombre de maisons à plancher Ravenea sambiranensis n'est plus élevé. Tableau n°35 : Les maisons à plancher Ravenea sambiranensis dans les villages riverains

Villages Maisons à plancher en Ravenea sambiranensis Total P M G 2 11 3 16 Ambavala 0 0 0 0

Ambilodozera 56 46 28 130 Ampasimazava 0 0 0 0 Ankasimbelona Antetezampafana 0 0 0 0 Rantolava 60 129 57 246 Vohibao Vohidromba 0 0 1 1 3 2 1 6 Total 121 188 90 399 Source: Recensement de maison 2000 2.5.11. Consommation totale de Ravenea sambiranensis dans les villages riverains Pour avoir la consommation totale de Ravenea sambiranensis dans un village, il suffit de multiplier le nombre de troncs nécessaires pour chaque catégorie de maison au nombre de maisons dans chaque catégorie respective. La consommation totale par village peut être calculée annuellement ou bien tous les cinq ans. Consommation totale/an = 0,4 Np + 0,6 Nm + 0,8 Ng (Troncs/an) Consommation totale/5 ans = 2 Np + 3 Nm + 4 Ng (Troncs/5 ans) Avec Np : nombre des petites cases Nm: nombre des cases moyennes Ng: nombre des grandes cases Les consommations totales dans les villages riverains sont données dans le tableau ci-dessous. Tableau n°36 : Consommations totales annuelle et quinquennale de Ravenea sambiranensis dans les villages riverains Villages Consommations annuelles Consommations quinquennales (Troncs/an) 5troncs/5 ans) 10 49 Ambavala 0 0

Ambilodozera 72 362 Ampasimazava 0 0 Ankasimbelona Antetezampafana 0 0 Rantolava 147 735 Vohibao Vohidromba 1 4 3 16 Total 233 1166

La consommation de Ravenea sambiranensis évaluée pendant l'année 2000 est de l'ordre de 233 troncs/an, soit 1166 troncs/5ans. Les chiffres dans la colonne "Consommations annuelles" sont des chiffres arrondis. Ces résultats sont obtenus à partir du recensement de maison en 2000. Mais il est fort possible que ces consommations annuelles et quinquennales diminuent et tendent vers zéro dans les dix ans à venir. En effet, il n'y a guère de Ravenea sambiranensis de grande taille dans la forêt classée et la coupe y est devenue interdite. 2.5.12. Utilisation et évolution de l’utilisation de Ravenea sambiranensis dans les villages riverains de la forêt classée Trois types de PNL peuvent être utilisés pour le plancher de case : le bambou, le Ravenala et le Ravenea sambiranensis. Mais c'est le RS qui est le plus apprécié par les paysans grâce à sa durabilité. La préférence de ces trois PNL par la population riveraine de la forêt de Tampolo est dans l'ordre Ravenea sambiranensis > Bambou âgé > Ravenala Le "rapaka" fait à partir du bambou âgé peut durer 6 ans. Et le façonnage du bambou est le plus facile des trois PNL. Une tige de bambou de 10 m coûte 5000Fmg dans la région. Actuellement, 60% des villageois possédant des "tanety" commencent à cultiver du bambou. Concernant le Ravenala, il est difficile de trouver des troncs de Ravenala de bonne qualité, c'est-à- dire âgés et bien droits comme ceux de Ravenea sambiranensis. De plus, la durabilité des "rapaka" Ravenala est 5 ans au maximum. En effet, les fibres de Ravenala sont moins denses, moins dures et ne sont pas bien collées entre elles. Les "rapaka" Ravenala se déchirent petit à petit et automatiquement au cours du temps. Les proportions d'utilisation de "rapaka" Ravenea sambiranensis et des produits de substitution par rapport aux nombres totaux de maisons pour chaque village riverain sont données par le tableau suivant. Tableau n°37 : Utilisation de Ravenea sambiranensis et des produits de substitution dans les villages riverains (en pourcentage)

Villages Degré de Pourcentage Produits de substitution proximité à de Ravenea la ressource sambiranensis Bambou Ravenala Planches Ciment xxx 11,8 65,2 2,7 13,9 6,2 Ambavala xx 0 96,1 0 3,8 0 xxx 51,8 31,9 3,2 10,5 2,4 Ambilodozera x 0 92,8 0 5,4 1,8 Ampasimazava x 0 65,5 31,1 3,2 0 Ankasimbelona xxx 45,26 31,35 5,7 15,7 1,8 Antetezampafana x 0 64,6 30 5,3 0 Rantolava xx 7 82,3 5,8 3,5 1,1 Vohibao Vohidromba Source : Recensement de maison 2000 xxx : moins de 1Km xx : entre 1 et 2 Km x : plus de 2 Km L'utilisation de Ravenea sambiranensis est encore élevée dans les villages d'Ampasimazava et de Rantolava. Ce sont les villages les plus anciens de la région. Cette utilisation de Ravenea sambiranensis est aussi marquée pour le village d'Ambavala et de Vohidromba parce que ces deux villages sont encore proches de la forêt. Avant le ravage du cyclone Bonita en 1996, certains villageois d'Antetezampafana et de Vohibao utilisaient des "rapaka" Ravenea sambiranensis. Mais après le cyclone, vu la rareté et le prix élevé du Ravenea sambiranensis, et la distance par rapport à la ressource, ces paysans ont été obligés d'utiliser des produits de substitution. Les villages d'Ambilodozera et d'Ankasimbelona n'ont jamais utilisé du Ravenea sambiranensis depuis la création de leurs villages à cause de la difficulté du transport et de la présence de bambou. Ces deux villages sont installés sur des collines éloignées de la forêt classée. Le tiers des villageois d'Antetezampafana et de Vohibao utilisent des planchers Ravenala ("honkono") grâce à l'abondance de cette ressource près de ces villages. L'utilisation assez remarquée de planches dans les villages d'Ambavala, d'Ampasimazava et de Rantolava peut être expliquée par la proximité à la forêt classée et l'abondance d'épicerie dans ces villages. En effet, les épiceries sont souvent à plancher ciment ou planche. Autrefois, Ravenea sambiranensis était le PNL le plus utilisé pour les planchers de case. Mais au cours du temps, le bambou a pris ce premier rang. Actuellement, il y a tendance d'augmentation d'utilisation de planche et de ciment grâce à l'inflation du prix de girofle sur le marché mondial. 3.1. DISCUSSIONS

3.1.1. Sur la valeur des méthodes élaborées Les méthodes d'évaluation de l'utilisation locale de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis proposées dans ce mémoire est loin d'être parfaite. Ce ne sont pas des méthodes standards applicables à d'autres PNL ou dans d'autres régions. Cependant, cette étude est parmi les premières de son genre. Elle peut servir d'étude pionnière de l'évaluation d'utilisation de PNL à Madagascar et peut être améliorée après par des études similaires. 3.1.2. Sur la validité des méthodes proposées Les méthodes proposées ne peuvent être appliquées dans d'autres régions que si l'étude de filière de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis dans cette région donne exactement les mêmes résultats que celle faite à Tampolo. Et si un jour, il y a ouverture de nouvelle filière de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis, autre que l'utilisation locale dans la région de Tampolo, cette méthode ne sera plus valable. La proximité de la forêt par rapport aux villages et la disponibilité des ressources forestières ont une influence sur la logique économique des villageois et sur les filières des PNL. Pourtant dans d'autres régions, ces deux critères ne sont pas forcement identiques à ceux dans la région de Tampolo. 3.1.3. Sur les facteurs limitants des méthodes proposées Les aléas naturels, surtout cyclone et inondation qui entraînent une grande destruction de maison obligent les villageois à changer les "fitoroka" et "rapaka" de leurs maisons avant la durée d'utilisation habituelle. Alors, les consommations annuelles de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis seront modifiées. La libéralisation des villageois de prélever ce qu'ils veulent dans la forêt comme lors de la réparation des dégâts cycloniques en 1996 ; ou bien l'interdiction de l'utilisation de ces deux espèces de palmier aura une répercussion sur la validité de la méthode. Les mouvements démographiques importants comme la migration en masse, épidémie ou famine peuvent fausser l'estimation des besoins futurs des villageois en tiges de Dypsis arenarum. 3.1.4. Sur les indicateurs utilisés Les indicateurs d'évaluation d'utilisation de PNL choisis dans cette étude se limitent aux indicateurs facilement quantifiables. Mais d'autres études postérieures pourraient aboutir à des indicateurs plus complexes et plus perfectionnés pouvant donner des résultats plus fiables. Concernant l'indicateur "Nombre de la population" pour l'estimation des besoins dans le futur de tiges de Dypsis arenarum, la corrélation entre l'accroissement de la population active et l'augmentation du nombre de maison peut être plus évidente que celle entre l'accroissement démographique en général et le nombre de nouvelles maisons. En effet, la plupart des jeunes construisent leurs propres cases quand ils ont une autonomie financière. Mais l'estimation du taux d'accroissement de la population active est plus difficile que celle du taux d'accroissement démographique en général. Alors, nous avons choisi "le nombre de la population en général" comme indicateur utilisé dans l'estimation des besoins futurs en tiges de Dypsis arenarum des villageois riverains. 3.1.5. Sur les coefficients de la consommation annuelle de PNL Les tailles standards des trois types de cases traditionnelles ne changent pas dans toutes les régions betsimisaraka, sauf pour les Betsimisaraka des hautes terres (Andasibe, Anosibeanala, Lakato,...). Et d'après des enquêtes, les cases des ancêtres Betsimisaraka avaient déjà la même taille que celles de nos jours. De plus, l'espacement entre deux "fitoroka" est presque constant pour toutes les régions utilisant des feuilles de Ravenala pour la toiture. Par conséquent, les coefficients utilisés dans les calculs des consommations totales annuelles de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis sont valables dans d'autres régions. 3.1.6. Sur la méthode d'enquête Les résultats d'enquête ont montré que la population riveraine la forêt classée de Tampolo n'est pas homogène sur le plan économique mais constituée de six classes distinctes. Donc la méthode d'échantillonnage utilisée aurait dû être l'échantillonnage aléatoire stratifié au lieu d'échantillonnage aléatoire simple pour avoir des échantillons plus représentatifs de la population. 3.1.7. Sur la méthode d'inventaire Pendant l'exploitation des résultats d'inventaire, il a été constaté que la répartition de palmiers dans la forêt classée de Tampolo n'était pas homogène. Les densités de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis dans les forêts claires étaient différentes de celles dans les forêts plus denses. Donc, la méthode d'échantillonnage utilisée aurait dû être l'échantillonnage aléatoire stratifié au lieu d'échantillonnage aléatoire simple. 3.1.8. Sur les résultats d'inventaire Les objectifs de l'inventaire peuvent être groupés en deux: 1. Evaluation des changement de pression dans les différentes parcelles selon le degré de proximité aux villages ou route ou lac ou layons. 2. Estimation des stocks de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis dans les deux strates: FMD et FC. Le premier objectif vise surtout à analyser la logique économique des exploitants de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis dans la forêt classée de Tampolo. Alors que le deuxième a un intérêt plutôt écologique qu'économique. En principe, l'atteinte du deuxième objectif nécessite un grand nombre d'échantillons et un taux de sondage équilibré pour les deux strates de forêt distinguées. Mais les contraintes sur le temps de travail sur terrain et le type même de ce sujet de mémoire nous ont obligés d'axer l'inventaire plus sur le premier objectif que sur le deuxième. Nous admettons que les résultats sur l'estimation des stocks des deux espèces étudiées dans la forêt classée ne sont pas très fiables. Cependant, ces résultats nous ont permis de tirer certaines conclusions utiles à cette étude, et peuvent être exploités et enrichis par une étude sur l'évaluation des stocks de RNL d'intérêts socio-économiques dans la forêt classée de Tampolo. 3.1.9. Comparaison des consommations de PNL et des stocks de ressources 3.1.9.1. Dypsis arenarum La consommation totale de Dypsis arenarum dans les villages riverains de la forêt classée de Tampolo a été de l'ordre de 10 750 tiges pendant l'année 2000. Le stock de Dypsis arenarum évalué dans l'ensemble de la forêt classée a été de l'ordre de 597040 tiges adultes et 22 743 120 régénérations. S'il n'y a pas exportation de tige de Dypsis arenarum vers les villes voisines (Fénérive Est et Ampasinamaningory), la consommation locale de Dypsis arenarum ne risquerait pas d'épuiser les ressources existantes. 3.1.9.2. Ravenea sambiranensis Les résultats de l'inventaire montre que cette ressource est déjà épuisée dans la forêt classée et risque même d'être menacée d'extinction si les gens continuent à l'exploiter.

3.2. SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS 3.2.1. Quelques suggestions par rapport à la méthode proposée Cette étude n'est qu'une contribution au développement de méthode d'évaluation d'utilisation de PNL, et c'est la première en son genre. La méthode proposée est encore loin d'être parfaite. Des études similaires dans la région de Tampolo et dans d'autres régions de la côte Est sont préconisées dans le but de rendre la méthode d'évaluation d'utilisation de PNL standard pour être applicable à d'autres régions et à n'importe quel moment. Particulièrement pour la région de Tampolo, les échantillonnages pour l'enquête et pour l'inventaire sont à changer. 3.2.1.1. Enquête Etant donné que la population riveraine la forêt classée de Tampolo n'est pas homogène mais composée de six catégories sociales, la méthode d'échantillonnage préconisée pour l'enquête est l'échantillonnage aléatoire stratifié. Cependant, il faut redéfinir les critères de stratification, c'est-à- dire la typologie de la population car la flambée du prix de girofle lors de la campagne 2000 a eu un effet considérable sur l'économie de la région et a probablement changé les données typologiques au niveau de chaque ménage. D'après des discussions informelles avec les villageois lors de notre deuxième descente sur terrain (en février 2001) : le nombre de bicyclette dans les villages riverains a triplé ; quatre familles ont acheté des voitures ; plusieurs familles ont acheté des radio K7, télévisions, batteries, matelas éponges,... Mais l'effet sur la construction de maison n'était pas encore constaté. 3.2.1.2. Inventaire Vu que la répartition de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis à l'intérieur de la forêt classée n'est pas homogène, la méthode d'échantillonnage à utiliser doit être changée en échantillonnage aléatoire stratifié. Nous suggérions la subdivision des trois types de forêt (forêts littorales, forêts d'enrichissement et forêts temporairement inondées) où Dypsis arenarum et Ravenea sambiranensis poussent en deux strates selon le degré de luminosité à l'intérieur des parcelles. • Strate des forêts moyennement denses (FMD) : Les houppiers des arbres de la canopée empêchent à plus de 70% la pénétration directe de la lumière solaire (c'est-à-dire que sur une surface de 10m x 10m =100m2, au plus 30 m 2 seulement sont atteints directement par la lumière solaire à midi). • Strate des forêts claires (FC) : Les houppiers des arbres de la canopée ne forment pas une bonne couverture et laissent plus de 30% de la lumière solaire arriver au sol.

3.2.2. Quelques suggestions pour la forêt classée de Tampolo La forêt classée de Tampolo a fait l'objet de nombreuses recherches menées par des Etudiants et Chercheurs, aussi bien des nationaux que des étrangers, et bénéficie des suivis par des Docteurs ingénieurs, des Titulaires de DEA, des Ingénieurs et des Elèves ingénieurs. Donc la politique et les techniques appliquées dans la gestion de cette forêt et de sa zone périphérique devraient faire preuves de réussite. Faire la région de Tampolo un modèle de succès de gestion des ressources naturelles malgré son état de dégradation actuel causé par les vingt quatre années d'exploitation intensive par l'entreprise Charlemagne et les exploitations illicites doit être le défi de l'ESSA-Forêts. Compte tenu des résultats de cette étude, nous aimerions apporter quelques suggestions pour la bonne gestion et la conservation de la forêt de Tampolo. 3.2.2.1. Enrichissement en Dypsis arenarum et Ravenea sambiranensis 3.2.2.1.1. Dypsis arenarum L'enrichissement en Dypsis arenarum des forêts dans la région entre Soanierana Ivongo et Vatomandry, et particulièrement la forêt déclassée d'Andranonampangobe, de la forêt communautaire de Vohijamala et des parcelles pauvres en cette espèce dans la forêt classée de Tampolo est préconisé. Le statut de conservation de cette espèce est en effet déjà critique (DRANSFIELD et BEENT JE, 1995) malgré son abondance dans la forêt classée de Tampolo. Son aire de distribution est très limitée. Les résultats de l'essai de germination en pépinière de graine de Dypsis arenarum récoltées dans la forêt classée de Tampolo, fait par les employés de l'ESSA-Forêts à Tampolo sont comme suit : • Sans traitement au préalable : 191 graines sur 250 ont germé. Soit un taux de germination de 76,4%. • Prétraitement (trempage 24 h dans l'eau froide) : 100 graines germées sur 250. Soit 40% de taux de germination. La récolte de sauvageons de Dypsis arenarum qui sont très abondants dans les layons secondaires entre les parcelles Ei – Fi – Gi est aussi intéressante. Ces sauvageons peuvent être utilisés pour enrichir les parcelles pauvres en Dypsis arenarum. 3.2.2.1.2. Ravenea sambiranensis Le Ravenea sambiranensis a une large distribution à Madagascar (DRANSFIELD et BEENT JE, 1995). Son aire de. Cependant cette espèce devient de plus en plus rare dans la région de Tampolo. Un enrichissement en Ravenea sambiranensis de la forêt classée, de la forêt d'Andranonampangobe, et de la forêt communautaire de Vohijamala est suggéré. Pendant l'essai de germination dans la pépinière de l'ESSA-Forêts à Tampolo, 114 graines sur 400 ont germé. Soit un taux de germination de 28,5%. Ces graines ont été récoltées dans la forêt classée de Tampolo et avant l'essai, elles n'ont pas subi de Prétraitement. 3.2.2.2. Etude sur le pigeon bleu (Alectroenas madagascariensis) dans la forêt de Tampolo D'après DRANSFIELD et BEENT JE (1995), le pigeon bleu (Alectroenas madagascariensis ) qui mange le fruit de Ravenea sambiranensis joue un rôle important dans la germination et la multiplication de cette espèce. Une étude sur l'écologie et le comportement de cette espèce de pigeon sauvage est conseillée pour améliorer son existence. Les villageois enqûetés ont mentionné l'existence de différentes sortes de pigeon (bleu, vert, rouge, jaune) dans la forêt classée. 3.2.2.3. Plantation de bambou Le bambou peut remplacer les deux espèces de palmier étudiées dans la vie des villageois. Il est utilisé dans la construction de case traditionnelle à la fois comme plancher, mur et "fitoroka". Une vulgarisation sur la plantation de bambou (Cephalostachyum pergracile et Bambusa striata) dans les propriétés privées et sur terrains domaniaux entraînera sûrement une diminution d'utilisation de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis. Cependant, il faut veiller à la propagation et envahissement de cette espèce dans la forêt classée.

3.2.2.4. Continuation de la conservation de la forêt classée La forêt en général constitue l'habitat de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis. Dans les parcelles dégradées, on rencontre peu ou pas de ces deux espèces de palmier. Donc il est préconisé de continuer l'effort de conservation de la forêt classée contre les exploitations illicites d'espèces ligneuses et non ligneuses. Le contrôle de l'accès à la forêt classée s'avère indispensable. Ce qui nécessite l'autorisation par des permis et le maintien du contrôle périodique par les patrouilles. 3.2.2.5. Ecotourisme La région de Tampolo a une potentialité écotouristique élevée qui mérite d'être exploitée (forêts, faune, lacs, mer, plages, source thermale,...). L'écotourisme serait un puissant facteur de développement des villageois riverains si une partie des droits de visite est utilisée à cette fin comme dans le cas des aires protégées gérées par l'ANGAP. Même si la forêt de Tampolo n'est pas gérée par le Réseau national des aires protégées, les principes stratégiques de gestion définis dans le COAP ou code des aires protégées (annexes 6) peuvent y être appliqués. Des projets de développement (apiculture, aviculture, pèche, artisanat,...), des aides sanitaires et scolaires peuvent être financés à partir des droits de visite et il y aura des emplois pour les jeunes. L'étude faite par ANDRIANARIJAONA (1998) sur les potentialités écotouristiques de Tampolo et sur les aménagements à faire parait être réaliste et peut être un bon outil de lancement de l'écotourisme à Tampolo.

3.2.2.6. Amélioration de la situation financière des villageois 3.2.2.6.1. Pourquoi améliorer la situation financière des villageois ? L'amélioration de la situation financière des villageois entraînerait une diminution d'utilisation de produits non ligneux dans l'habitation et une augmentation d'utilisation de tôle de zinc, de ciment et de planches. En effet, les villageois achèteront des meubles lorsqu'ils s'enrichissent et chercheraient à avoir des maisons qui ne doivent pas être réparées fréquemment. 3.2.2.6.2. Comment améliorer la situation financière des villageois ? Pour améliorer la situation financière des villageois, il faut trouver un moyen d'augmenter les activités génératrices de revenu dans chaque ménage. • Vulgarisation des petits élevages : aviculture et apiculture. Quelques paysans ont pu suivre des formations sur l'aviculture à Mahitsy (Antananarivo) en février-mars 2000 grâce à la collaboration avec l'ESSA-Forêts. Et en mars-avril 2000, des apiculteurs ont été mis en place dans les villages riverains (RATSIRARSON et al, 2001). L'apiculture est bénéfique pour la fécondation des fleurs de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis. • Formation en pêche maritime : la mer est une source de revenu non encore exploitée par les villageois. Dans les villages riverains, il n'y a que cinq personnes qui pratiquent la pêche maritime. Ces cinq marins habitent à Rantolava. Une formation en pêche maritime des villageois peut augmenter ce nombre. Des pirogues construites à partir des gros pieds d'Okoumé peuvent être vendues par facilité de payement aux pécheurs formés. En 2000, quelques pécheurs dans le lac Tampolo ont pu acheter des filets grâce à l'appui financier du SAF-FJKM. Une telle collaboration mérite d'être continuée. • Vente de produits de l'artisanat à condition que l'écotourisme soit lancé. 3.2.2.7. Exploitation des gros pieds d'Okoumé

Dans les parcelles périphériques Est de la forêt classée (parcelles Ai), de nombreux pieds d'Okoumé (Aucoumea klaineana) arrivent à l'âge d'exploitabilité. Ces gros pieds d'Okoumé peuvent être transformés en planches ou en pirogues puis vendues à un prix relativement bas aux villageois riverains. Les villageois ont besoin de planches pour le plancher de leurs maisons et la vente de pirogue contribuera au développement de la pêche maritime. L'argent obtenu sera utilisé pour payer l'indemnité des patrouilles et/ou pour l'enrichissement des parcelles pauvres avec des espèces ligneuses ou non ligneuses convenables selon des études au préalable. Les parcelles d'Okoumé à l'intérieur de la forêt classée sont à préserver intactes pour l'écotourisme. 3.2.2.8. Agroforesterie L'Agroforesterie est formée par la complémentarité de trois principaux éléments de production : Agriculture (cultures annuelles), Elevage et Foresterie (arbres, cultures pluriannuelles). Ces trois éléments sont tous déjà présents dans le système de production des villageois riverains mais ne sont pas encore complémentaires. La vulgarisation des techniques de l'Agroforesterie aux paysans peut changer leur système de production en un autre système plus stable écologiquement et plus rentable économiquement. 3.2.2.9. Amélioration de l'éducation des enfants L'éducation des adultes fait déjà partie des programmes du plan d'aménagement de la forêt de Tampolo (RATSIRARSON et al; 2001). Cependant, il faut voir aussi celle des écoliers qui n'étudient que 2h30mn par jour à cause de l'insuffisance de salle de classe et d'enseignants. C'est pourquoi leur niveau est faible et ils ont des difficultés lorsqu'ils continuent leurs études à Fénérive Est après l'obtention du diplôme de CEPE. Pourtant, ce sont les jeunes n'ayant pas terminé leurs études à Fénérive Est (c'est à dire ayant échoué au BEPC ou au Baccalauréat) qui deviennent des exploitants illicites de la forêt classée de Tampolo. De l'autre côté, les résultats de l'enquête faite auprès des jeunes villageois étudiant à Fénérive Est montre que l'esprit de sauvegarde de l'environnement, et de la forêt en particulier est déjà développé dans ces jeunes. De plus, les jeunes ayant terminé leurs études jusqu'au baccalauréat ne restent pas dans le village mais vont travailler ailleurs. Donc l'augmentation du besoin des villageois en produits forestiers ralentit car l'augmentation du nombre d'utilisateurs ralentit. L'amélioration de l'éducation des enfants dans les villages riverains en augmentant le volume horaire parait alors importante. Mais l'augmentation du volume horaire n'est possible que par la construction de nouvelles salles de classe. 3.2.2.10. Utilisation d'ombrière en bambou Si l'ESSA-forêts voudrait interdire les villageois de prélever des tiges de Dypsis arenarum dans la forêt classée, Il vaudra mieux utiliser du bambou pour les ombrières de la pépinière à Tampolo.

CONCLUSION

CONCLUSION

La forêt classée de Tampolo est un vestige des forêts littorales de l'Est malgache, sous un climat de type tropical humide. Toutes les parcelles dans cette forêt avaient été exploitées par l'entreprise Charlemagne, puis certaines parcelles ont été enrichies. Dix villages regroupés dans quatre Fokontany constituent la zone périphérique de la forêt de Tampolo. La population riveraine vie surtout de l'agriculture, de la pèche et de l'exploitation des ressources forestières. Elle peut être catégorisée en six classes socio-économiques. Plus de 80% des maisons dans ces villages sont des cases traditionnelles typiques des Betsimisaraka. Ce sont des maisons sur pilotis dont l'armature est construite en bois de cœur et le reste, en produits non ligneux. Les cases traditionnelles peuvent être classées en trois catégories de taille standard. Les consommations de bois et de produits non ligneux sont différentes selon la taille de la case. Deux espèces de palmier, Dypsis arenarum et Ravenea sambiranensis sont parmi les ressources non ligneuses les plus exploitées dans la forêt classée de Tampolo et ce sont les plus menacées à cause de leur mode de prélèvement par les villageois riverains. Dypsis arenarum est encore abondant dans la forêt classée. Néanmoins, son statut de conservation est déjà critique car son aire de distribution est très réduite. L'utilisation principale de cette espèce par la population riveraine est le "fitoroka" ou support de toit en feuilles de Ravenala. Ravenea sambiranensis est une espèce en voie d'extinction dans la forêt classée de Tampolo à cause de sa forte appréciation par la population locale. Cette espèce est utilisée principalement pour le "rapaka" ou plancher de case. Actuellement, le produit de substitution de Ravenea sambiranensis le plus utilisé est le bambou. Au cours des quatre dernières années (1996 – 2000), la forêt de Tampolo était victime d'exploitation illicite de bois, de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis. Mais grâce à l'intervention de la Gendarmerie dans la conservation de cette forêt, le taux de coupe illicite a beaucoup diminué et la filière Dypsis arenarum se limite actuellement à l'utilisation locale. L'objectif de ce mémoire est l'élaboration de méthode d'évaluation de l'utilisation locale de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis. Les méthodes élaborées sont efficaces et faciles à suivre. Cependant, elles ont quelques limites. Les indicateurs d'évaluation utilisés sont différents selon l'espèce. Dans le cas du Dypsis arenarum, l'indicateur choisi pour l'évaluation de son utilisation est le nombre de toit en feuille de Ravenala. Mais le nombre de la population est aussi utilisé comme indicateur d'estimation des besoins futurs en Dypsis arenarum, vu la correspondance entre l'accroissement de la population et le rythme de construction de nouvelles maisons dans les villages riverains. L'indicateur d'évaluation de l'utilisation de Ravenea sambiranensis est le nombre de plancher construit en cette espèce. Le comptage est facile grâce à la continuation (sortie) des planchers des cases traditionnelles à l'extérieur des murs. Quelques suggestions sont émises dans la quatrième partie de ce mémoire dans le but d'améliorer la gestion et la conservation de la forêt classée de Tampolo.

BIBLIOGRAPHIE

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ANNEXES

ANNEXE 1: "Dinam-pokonolona" Traduction du "Dina"( convention) entre la population de la zone périphérique de la forêt classée de Tampolo (source: Plan d'aménagement de la forêt de Tampolo, mars 2001) Suite à la réunion du 17 Juillet 1997 à Tanambao-Tampolo concernant la gestion et la protection de la forêt classée de Tampolo où l'on a constaté la participation des autorités traditionnelles (Tangalamena) représentant chaque circonscription administrative. Etant donnée la dégradation progressive et intensive de la forêt de Tampolo, les accords ou conventions, ci-après ont été adoptés: 1. Les règles sur les droits d'usage doivent être bien explicitées surtout la délimitation de la superficie attribuée à l'ayant droit. 2. Tous les bénéficiaires d'un permis de coupe ou d'exploiter doivent passer par les responsables locaux du Service des Eaux et Forêts, ainsi que les autorités administratives compétentes pour faciliter le contrôle. 3. Les responsables locaux du Service des Eaux et Forêts prennent en charge le contrôle et la vérification des produits sur le lieu de coupe. Les participants à la réunion ont décidé à l'unanimité que le contenu du "dina" peut être subdivisé en deux catégories principales, à savoir la convention régie par la réglementation traditionnelle et celui régie par le droit administratif. I. Convention régie par le droit traditionnel • Une réunion de toute la population, ayant atteint 18 ans et plus à la date de validation de la convention a été organisée sous forme de vœux ("joro") suivie de sacrifice de zébu. • Toutes contravention en matière forestière sera sanctionnée par un bœuf qui sera abattu pour les communautés villageoises, 20 gobelets (kapoaka) de riz blanc, 1 litre de rhum, 20 litre de "betsabetsa", et 1 kilogramme de sel. Ces mesures de sanction devront être exécutées dans un délai maximum de 15 jours après le constat de l'acte. II. Convention régie par le droit administratif En cas de non respect des sanctions ou dommages-intérêts cités précédemment, les contrevenants doivent être livrés aux autorités administratives compétentes. La date de mise en vigueur de cette convention a été fixée le 23 Octobre 1997 à Tanambao Tampolo en présence de toutes les autorités locales et régionales concernées.

ANNEXE 2

Résultats de l'inventaire de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis sur listing Statview DDL: Degré de liberté Moyenne quadratique : Carrés moyens F-test: test-F Count: effectifs Mean: Moyenne Std. Dev: Déviation standard Std. Error: Erreur standard Mean Diff: Différence de la moyenne Fisher PLSD: Plus petite différence significative (Fisher) Coef. Var.: coefficient de variation Between groups: Entre les groupes Within groups: Intra-groupe FC: Forêt claires FMD: Forêt moyennement denses FL: Forêt littorale FTI: Forêt temporairement inondée FE: Forêt d'enrichissement Nb/ha: Nombre par hectare SCI: Souche coupée identifiable Comparaison par Type de forêt

Nb tige/ha Table d'Analyse de la Variance Source: ddl: Somme des Moyenne F-test: Carrés: quadratique: Between groups 2 898908.571 449454.286 .426 Within groups 11 11599062.857 1054460.26 p = .6633 Total 13 12497971.429

Group: Count Mean: Std. Std. : Dev.: Error: FE 2 400 169.706 120 FL 7 882.85 824.251 311.538 7 FTI 5 1184 1368.751612.124

Comparison: Mean Fisher Scheffe F- Diff.: PLSD: test: FE vs. FL -482.857 1812.341 .172 FE vs. FTI -784 1891.175 .416 FL vs. FTI -301.143 1323.547 .125

Nb régénérations/ha Table d'Analyse de la Variance Source: ddl: Somme des Moyenne F-test: Carrés: quadratique: Between groups 2 2.356E9 1.178E9 2.62 Within groups 11 4.946E9 449641200.519 p = .1173 Total 13 7.302E9

Group: Count Mean: Std. Std. : Dev.: Error: FE 2 5410 3125.412 2210 FL 7 36531.42 27789.89 10503.59 9 5 3 FTI 5 13356 8697.924 3889.83

Comparison: Mean Fisher Scheffe F- Diff.: PLSD: test: FE vs. FL - 37424.658 1.675 31121.429 FE vs. FTI -7946 39052.57 .1 FL vs. FTI 23175.429 27331.106 1.742

Nb tige/ha (d<3) Table d'Analyse de la Variance Source: ddl: Somme des Moyenne F-test: Carrés: quadratique: Between groups 2 164005.714 82002.857 .256 Within groups 11 3523565.714 320324.156 p = .7786 Total 13 3687571.429

Group: Count Mean: Std. Std. : Dev.: Error: FE 2 280 84.853 60 FL 7 568.57 491.644 185.824 1 FTI 5 608 718.693 321.409

Comparison: Mean Fisher Scheffe F- Diff.: PLSD: test: FE vs. FL -288.571 998.895 .202 FE vs. FTI -328 1042.345 .24 FL vs. FTI -39.429 729.489 .007

Nb tige/ha (d>=3) Table d'Analyse de la Variance Source: ddl: Somme des Moyenne F-test: Carrés: quadratique: Between groups 2 357508.571 178754.286 .795 Within groups 11 2473691.429 224881.039 p = .476 Total 13 2831200

Group: Count Mean: Std. Std. : Dev.: Error: FE 2 120 84.853 60 FL 7 314.28 359.205 135.767 6 FTI 5 576 650.446 290.888

Comparison: Mean Fisher Scheffe F- Diff.: PLSD: test: FE vs. FL -194.286 836.953 .131 FE vs. FTI -456 873.359 .66 FL vs. FTI -261.714 611.224 .444

Nb souche coupée identifiable/ha Table d'Analyse de la Variance Source: ddl: Somme des Moyenne F-test: Carrés: quadratique: Between groups 2 2209400 1104700 3.602 Within groups 11 3373342.857 306667.532 p = .0626 Total 13 5582742.857

Group: Count Mean: Std. Std. : Dev.: Error: FE 2 130 14.142 10 FL 7 902.85 741.658 280.321 7 FTI 5 100 134.907 60.332

Comparison: Mean Fisher Scheffe F- Diff.: PLSD: test: FE vs. FL -772.857 977.369 1.515 FE vs. FTI 30 1019.883 .002 FL vs. FTI 802.857 713.77* 3.065 * existence de différence

I ) Statistiques descriptives des forêts d'enrichissement (FE) Nb tige/ha Moy: Ecart- Err. Variance Coef. Comptag type: Stand.: : Var.: e: 400 169.706 120 28800 42.426 2

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 280 520 348800 t 95%: 95% Inf.: 95% t 90%: 90% 90% Sup.: Inf.: Sup.: 1524.745 - 1924.745 757.6 -357.65 1157.65 1124.745 5

Nb régénérations/ha Moy: Ecart- Err. Variance Coef. Comptag type: Stand.: : Var.: e: 5410 3125.412 2210 976820057.771 2

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 3200 7620 68304400 t 95%: 95% Inf.: 95% t 90%: 90% Inf.: 90% Sup.: Sup.: 28080.712 - 33490.71 13953.39 - 19363.39 22670.712 2 1 8543.391 1

Nb tige/ha(d<3) Moy: Ecart- Err. Variance Coef. Comptag type: Stand.: : Var.: e: 280 84.853 60 7200 30.305 2

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 220 340 164000 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 762.372 - 1042.372 378.82 -98.825 658.825 482.372 5

Nb tige/ha (d>=3) Moy: Ecart- Err. Variance Coef. Comptag type: Stand.: : Var.: e: 120 84.853 60 7200 70.711 2

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 60 180 36000 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 762.372 - 882.372 378.82 - 498.825 642.372 5 258.825

Nb SCI/ha Moy: Ecart- Err. Variance Coef. Comptag type: Stand.: : Var.: e: 130 14.142 10 200 10.879 2

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 120 140 34000 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 127.062 2.938 257.062 63.13 66.862 193.138 8

II ) Statistiques descriptives des forêts temporairement inondées (FTI)

Nb tige/ha Moy: Ecart- Err. Variance Coef. Comptag type: Stand.: : Var.: e: 1184 1368.751 612.124 1873480115.604 5

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 0 2720 14503200 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 1699.796 - 2883.796 1305.12 - 2489.123 515.796 3 121.123

Nb régénérations/ha Moy: Ecart- Err. Variance Coef. Comptag type: Stand.: : Var.: e: 13356 8697.924 3889.83 7565388 65.124 5 0

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 2240 25860 1194529200 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 10801.596 2554.40 24157.59 8293.59 5062.40 21649.59 4 6 1 9 1

Nb tige/ha(d<3) Moy: Ecart- Err. Variance Coef. Comptag type: Stand.: : Var.: e: 608 718.693 321.409 516520 118.206 5

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 0 1400 3914400 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 892.516 - 1500.516 685.28 -77.284 1293.284 284.516 4

Nb tige/ha(d>=3) Moy: Ecart- Err. Variance Coef. Comptag type: Stand.: : Var.: e: 576 650.446 290.888 423080 112.925 5

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 0 1320 3351200 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 807.762 - 1383.762 620.20 -44.209 1196.209 231.762 9

Nb SCI/ha Moy: Ecart- Err. Variance Coef. Comptag type: Stand.: : Var.: e: 100 134.907 60.332 18200 134.907 5

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 0 300 122800 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 167.536 -67.536 267.536 128.63 -28.636 228.636 6

III ) Statistiques descriptives des forêts littorales (FL) Nb tige/ha Moy: Ecart- Err. Variance: Coef. Comptag type: Stand.: Var.: e: 882.857 824.251 311.538 679390.47 93.362 7 6

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 40 2280 9532400 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 762.408 120.449 1645.265 605.44 277.414 1488.301 3

Nb régénérations/ha Moy: Ecart- Err. Variance Coef. Comptag type: Stand.: : Var.: e: 36531.429 27789.89 10503.59 7.723E8 76.071 7 5 3

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 4900 86360 1.398E10 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% Inf.: 90% Inf.: Sup.: Sup.: 25704.818 10826.6 62236.24 20412.7 16118.71 56944.14 1 7 16 3 4

Nb tige/ha (d<3) Moy: Ecart- Err. Variance: Coef. Comptag type: Stand.: Var.: e: 568.571 491.644 185.824 241714.28 86.47 7 6

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 20 1380 3713200 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 454.756 113.815 1023.328 361.13 207.44 929.703 1

Nb tige/ha (d>=3) Moy: Ecart- Err. Variance: Coef. Comptag type: Stand.: Var.: e: 314.286 359.205 135.767 129028.57 114.293 7 1

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 0 900 1465600 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 332.254 -17.969 646.54 263.8 50.436 578.136 5

Nb SCI/ha Moy: Ecart- Err. Variance: Coef. Comptag type: Stand.: Var.: e: 902.857 741.658 280.321 550057.14 82.146 7 3

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 40 2100 9006400 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 686.012 216.845 1588.869 544.77 358.081 1447.633 6

Comparaison par état de forêt Nombre de tige par hectare Table d'Analyse de la Variance Source: ddl: Somme des Moyenne F-test Carrés quadratique Between groups 1 2675238.095 2675238.095 p = .0957 Within groups 12 9822733.333 818561.111 Total 13 12497971.429

Group: Count Mean: Std. Std. Error: : Dev.: FC 6 416.66 320.604 130.886 7 FMD 8 1300 1153.182407.711

Comparison: Mean Fisher Scheffe F- Diff.: PLSD test: FC vs. FMD -883.333 1064.728 3.268

Nombre de régénération par hectare Table d'Analyse de la Variance Source: ddl: Somme des Moyenne F-test: Carrés: quadratique: Between groups 1 263751488.095 263751488.095 .45 Within groups 12 7.039E9 586557956.944 p = .5152 Total 13 7.302E9

Group: Count Mean: Std. Std. : Dev.: Error: FC 6 18796.66 17804.90 7268.822 7 5 FMD 8 27567.5 27912.16 9868.44 4

Comparison: Mean Fisher Scheffe F- Diff.: PLSD: test: FC vs. FMD -8770.833 28501.551 .45

Nombre de tiges ayant un diamètre inférieur à 3 cm par hectare Table d'Analyse de la Variance Source: ddl: Somme des Moyenne F-test: Carrés: quadratique: Between groups 1 681488.095 681488.095 2.72 Within groups 12 3006083.333 250506.944 p = .125 Total 13 3687571.429

Group: Count Mean: Std. Std. : Dev.: Error: FC 6 286.66 264.928 108.156 7 FMD 8 732.5 615.879 217.746

Comparison: Mean Fisher Scheffe F- Diff.: PLSD: test: FC vs. FMD -445.833 589.01 2.72

Nombre de tiges ayant un diamètre supérieur ou égal à 3 cm par hectare Table d'Analyse de la Variance Source: ddl: Somme des Moyenne F-test: Carrés: quadratique: Between groups 1 656250 656250 3.621 Within groups 12 2174950 181245.833 p = .0813 Total 13 2831200

Group: Count Mean Std. Std. : : Dev.: Error: FC 6 130 91.869 37.506 FMD 8 567.5 551.977 195.153

Comparison: Mean Fisher Scheffe F- Diff.: PLSD: test: FC vs. FMD -437.5 501.011 3.621

Nombre de souche coupée par hectare Table d'Analyse de la Variance Source: ddl: Somme des Moyenne F-test: Carrés: quadratique: Between groups 1 8859.524 8859.524 .019 Within groups 12 5573883.333 464490.278 p = .8924 Total 13 5582742.857

Group: Count Mean: Std. Std. : Dev.: Error: FC 6 476.66 813.035 331.92 7 FMD 8 527.5 569.304 201.279

Comparison: Mean Fisher Scheffe F- Diff.: PLSD: test: FC vs. FMD -50.833 802.05 .019

I )Statistiques descriptives des forêts claires (FC) Nb tige/ha Moy: Ecart- Err. Stand.: Variance: Coef. Var.: Comptag type: (%) e: 416.667 320.604 130.886 102786.66 76.945 6 7

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 0 880 1555600 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 336.501 80.166 753.168 263.77 152.894 680.44 3

Nb régénérations/ha Moy: Ecart- Err. Variance Coef. Comptag type: Stand.: : Var.(%) e: 18796.667 17804.90 7268.822 3.17E8 94.724 6 5

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 2240 43460 3704961200 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 18687.775 108.892 37484.44 14648.78 4147.87 33445.45 2 8 9 4

Nb tige/ha (d<3) Moy: Ecart- Err. Variance: Coef. Comptag type: Stand.: Var.: e: 286.667 264.928 108.156 70186.66 92.417 6 7

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 0 720 844000 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 278.064 8.602 564.731 217.96 68.7 504.633 6

Nb tige/ha (d>=3) Moy: Ecart- Err. Variance Coef. Comptag type: Stand.: : Var.: e: 130 91.869 37.506 8440 70.669 6

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 0 260 143600 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 96.425 33.575 226.425 75.58 54.415 205.585 5

Nb souche coupée identifiable/ha Moy: Ecart- Err. Variance: Coef. Comptag type: Stand.: Var.: e: 476.667 813.035 331.92 661026.66 170.567 6 7

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 0 2100 4668400 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 853.35 - 1330.017 668.91 - 1145.583 376.684 6 192.249

II ) Statistiques descriptives des forêts moyennement denses (FMD) Nb tige/ha Moy: Ecart- Err. Variance: Coef. Comptag type: Stand.: Var.: e: 1300 1153.182 407.711 1329828.57 88.706 8 1

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 40 2720 22828800 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 964.208 335.792 2264.208 772.52 527.473 2072.527 7

Nb régénérations/ha Moy: Ecart- Err. Variance Coef. Comptag type: Stand.: : Var.: e: 27567.5 27912.16 9868.44 7.791E8 101.25 8 4

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 4900 86360 1.153E10 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 23338.148 4229.35 50905.64 18698.6 8868.89 46266.11 2 8 1 Nb tige/ha (d<3) Moy: Ecart- Err. Variance: Coef. Comptag type: Stand.: Var.: e: 732.5 615.879 217.746 379307.14 84.079 8 3

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 20 1400 6947600 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 514.954 217.546 1247.454 412.58 319.917 1145.083 3

Nb tige/ha (d>=3) Moy: Ecart- Err. Variance: Coef. Comptag type: Stand.: Var.: e: 567.5 551.977 195.153 304678.57 97.265 8 1

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 0 1320 4709200 t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 461.524 105.976 1029.024 369.77 197.726 937.274 4

Nb souche coupée identifiable/ha Moy: Ecart- Err. Variance: Coef. Comptag type: Stand.: Var.: e: 527.5 569.304 201.279 324107.14 107.925 8 3

Minimum: Maximum: Somme des carrés: 20 1520 4494800

t 95%: 95% 95% t 90%: 90% 90% Inf.: Sup.: Inf.: Sup.: 476.011 51.489 1003.511 381.38 146.118 908.882 2

ANNEXE 3: Guide d'enquête I. Pour les riverains de la forêt classée 1. Social -Nombre de personnes dans la famille -Ethnie (si immigrant: motif d'immigration dans la région) -Statut social -Activités journalières (agriculture, élevage, pêche, artisanat, cueillette, vente,...) -Techniques culturales et matériels de production (tavy ou non) -Foncier (propriétaire, faire valoir directe, métayage, fermage,...) -Emplois du temps selon la saison -Appartenance à des groupements ou associations -Fady -Rites traditionnels 2. Ressources forestières -Conception des ressources ligneuses -Conception des ressources non ligneuses -Idée sur la pérennité des ressources forestières -Idée sur la productivité de la forêt -Idée sur l'évolution de la surface forestière -Dynamisme des ressources 3. Utilisations des ressources forestières -Ressources ligneuses -Ressources non ligneuses (type et utilisation) -Vente ou non (si oui: lieu ou circuit, prix, acheteurs, quantité, facteurs influençant la consommation des acheteurs, mode d'approvisionnement, transport,...) -Achat ou non (si oui: lieu, prix, vendeurs, quantité, provenance,...) -Type de PNL prélevés -Produits de substitution -Mode de prélèvement pour chaque RNL -Quantité prélevée et fréquence de prélèvement pour chaque PNL -Qualité prélevée (taille, diamètre, hauteur,...) -Jours et temps de prélèvement -Début de prélèvement ou d'exploitation -Zones ou parcelles de prélèvement pour chaque produit -Autorisation de prélèvement ou permis d'exploitation -Satisfaction sur l'artisanat, transformation, vente -Intention d'exploiter à une échelle plus grande ou plus petite -Type de transport de PNL utilisés -Problèmes rencontrés -Principaux acteurs parmi les membres de la famille -Consommation de PNL pour chaque type d'utilisation -Durée de vie de l'utilisation -Type de mesure utilisé pour chaque PNL -Rôle de l'Administration forestière dans le contrôle des exploitations -Système de régulation II. Pour les villages destinataires ou acheteurs -Utilisations des PNL achetés -Prix d'achat -Lieu d'achat -Durée d'utilisation -Revendre ou non (si oui: où?, à qui?,...) -Fréquence d'achat selon la saison -Quantité achetée -Existence d'autres provenances de PNL -Variation de prix III. Pour les responsables administratifs 1. Président de Fokontany -Démographie -Délivrance d'autorisation de prélèvement -Ristournes (si oui: destination ou utilisation) 2. Personnel de l'Administration forestière -Autorisations et permis -Produits les plus exploités -Mesure contre les illicites ANNEXE 4 Fiche de relevé de l'inventaire de Dypsis arenarum et de Ravenea sambiranensis Relevé n°: Date: Point de départ: Parcelle: Etat de forêt: Type de forêt: Type de sol: Direction: Azimut: GPS début de transect: GPS fin de transect:

Dypsis arenarum Ravenea sambiranensis

D1,30 Htot abscisse Observations D1,30 Htot abscisse Observations (cm) (m) (m) (cm) (m) (m)

ANNEXE 5: Liste des transects Transect Parcelle Strate Type forêt GPS début GPS fin 1 A6 FMD FE S: 1728010 S: 1728016 E: 04941060 E: 04941058 2 A3 FC FE S: 1728881 S: E: 04940802 E: 3 B3 FMD FL S: 1728883 S: 1728859 E: 04940805 E: 04941251 4 A9 FC FE S: 1727319 S: 1727299 E: 04941504 E: 04941596 5 A7 FMD FL S: 1727919 S: E: 04941374 E: 6 J4 FC FTI S: 1728500 S: 1728521 E: 04942805 E: 04942694 7 K7 FMD FTI S: 1728028 S: 1728026 E: 04942846 E: 04942848 8 K9 FC FTI S: 1727678 S: 1727699 E: 04943306 E: 04943212 9 K12 FMD FTI S: 1727018 S: 1727036 E: 04943553 E: 04943478 10 K14 FC FTI S: 1726810 S: 1726813 E: 04943419 E: 04943421 11 H9 FMD FL S: 1727573 S: 1727574 E: 04942444 E: 04942444 12 H5 FMD FL S: 1728350 S: 1728436 E: 04942429 E: 04942450 13 F5 FC FL S: 1728555 S: 1728478 E: 04942170 E: 04942136 14 E4 FMD FL S: 1728624 S: 1728642 E: 04941948 E: 04941856 15 B5 FC FL S: 1728529 S: 1728573 E: 04941214 E: 04941293

ANNEXE 6: Les principes stratégiques de gestion définis dans le COAP (Code des aires protégées) et définition d'une aire protégée (Source : PLANGRAP 2000)

Les principes stratégiques de gestion définis dans le COAP Ils constituent les objectifs des aires protégées et sont définis de manière très large. Ils comprennent: • La conservation et la valorisation du patrimoine naturel et culturel, basées sur les meilleures connaissances disponibles et sur un large éventail de recherche dont les conditions d'utilisation et les bénéfices sont définies avec soin; • L'éducation, pour que le public apprécie davantage la richesse du patrimoine naturel malgache et adopte des pratiques respectueuses; et • La contribution au développement économique et social durable, en particulier à travers la promotion de l'écotourisme sans déculturation.

Définition d'une aire protégée Une aire protégée est définie dans le COAP comme "un territoire délimité terrestre, côtier, marin, saumâtre, et continental ou aquatique, dont les composantes présentent une valeur particulière et notamment biologique, naturelle, esthétique, morphologique, historique, archéologique ou culturelle et qui, de ce fait, dans l'intérêt général, nécessite une préservation contre tout effet de dégradation naturelle et contre toute intervention artificielle susceptible d'en altérer l'aspect, la composition et l'évolution".