UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES MENTION FORESTERIE ET ENVIRONNEMENT

Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du Diplôme d’Ingénieur en Sciences Agronomiques au grade Master de Recherche en Foresterie et Environnement - Parcours : Ecosystème et Biodiversité Promotion : VAHINALA ( 2014-2019 )

SERVICE ECOSYSTEMIQUE D’APPROVISIONNEMENT ET MOYEN D’EXISTENCE DE LA POPULATION. Cas de la NAP TAMPOLO – Région Analanjirofo Agronomiques Présenté le 9 Juillet 2019

Par :

RAONITSOA Ando Niaina

Président : Docteur HDR RABEMANANJARA Zo Rapporteur : Professeur RAJOELISON Lalanirina Gabrielle Examinateurs : Docteur RAZAFINTSALAMA Voahiraniaina Madame RAKOTOMALALA Linjasoa Nantenaina

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES MENTION FORESTERIE ET ENVIRONNEMENT

Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du Diplôme d’Ingénieur en Sciences Agronomiques au grade Master de Recherche en Foresterie et Environnement - Parcours : Ecosystème et Biodiversité Promotion : VAHINALA ( 2014-2019 )

SERVICE ECOSYSTEMIQUE D’APPROVISIONNEMENT ET MOYEN D’EXISTENCE DE LA POPULATION. Cas de la NAP TAMPOLO – Région Analanjirofo

Par :

RAONITSOA Ando Niaina

Président : Docteur HDR RABEMANANJARA Zo Rapporteur : Professeur RAJOELISON Lalanirina Gabrielle Examinateurs : Docteur RAZAFINTSALAMA Voahiraniaina Madame RAKOTOMALALA Linjasoa Nantenaina

REMERCIEMENTS

Mes plus profondes gratitudes se tournent vers Dieu Pour le temps, le courage, la force qu’il m’a accordée.

Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à :

 Monsieur RAMAMONJISOA Bruno Salomon, Professeur et Directeur de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques.

 Monsieur RABEMANANJARA Zo Hasina, Docteur HDR à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA), Responsable de la Mention Foresterie et Environnement.

 Madame RAJOELISON Lalanirina Gabrielle, Professeur à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA), Chef de l’Unité de Formation et de Recherche en Sylviculture et Aménagement des Ressources Naturelles au sein de la mention foresterie et environnement et vice-présidente de l’Université d’Antananarivo pour sa patience, sa disponibilité et surtout ses judicieux conseils, qui ont contribué à alimenter ma réflexion malgré ses nombreuses responsabilités.

 Madame RAZAFINTSALAMA Voahiraniaina, Docteur et enseignante à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA), qui a bien voulu siéger parmi les membres du jury afin d’examiner ce travail.

 Madame RAKOTOMALALA Linjasoa Nantenaina, Ingénieur et Assistante à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA), pour l’honneur qu’elle me fait d’être un examinateur de ce travail.

 Madame RANOROSOA Marie Claudine, Coordinatrice du site de Tampolo qui a réglé tous les détails concernant la descente sur terrain.

 Toute l’équipe de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques et plus particulièrement celle de la Mention Foresterie et Environnement.

 Tous les guides de la NAP Tampolo

 Tous ceux qui ont participé de près ou de loin dans l’élaboration de cet ouvrage

Enfin, mes sincères remerciements à la famille, aux proches et amis qui m’ont appuyée chacun de leur manière.

Ando

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RESUME

Le rôle des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) dans la vie quotidienne des populations riveraines des forêts n’est plus à démontrer. Ce phénomène est particulièrement observable dans l’Aire Protégée de Tampolo, un des derniers vestiges de la forêt littorale de l’Est de Madagascar. Cette forêt est actuellement sujette à une dégradation intense. Et pourtant, la disparition des composantes ligneuses et non ligneuse de cette forêt engendre la détérioration des moyens d’existence de la population riveraine. D’où tout l’intérêt de cette étude qui a pour but de valoriser durablement les produits forestiers non ligneux autour de la NAP Tampolo. Pour cela, l’état des espèces de PFNL cibles en forêt a été apprécié grâce à un inventaire en plein de placettes circulaires. Ensuite, les interactions entre ces espèces et la population, matérialisées par les usages directs ont été déterminées à l’aide d’entretiens semi-directifs. Egalement, un inventaire des pressions qui s’exercent sur la forêt a été effectué par observations directes et entretiens. Les espèces de Pandanus et de Lepironia faisant office de matières premières dans la vannerie et les espèces de Dypsis, de Ravenae et de Ravenala utilisées dans la construction de cases traditionnelles constituent les espèces cibles. Pour la vannerie, les besoins annuels en feuilles de Pandanus qui sont de 90 090 feuilles n’excèdent pas la quantité en forêt qui est encore de 615 400 feuilles. Mais le cas contraire est observé pour Lepironia qui en plus de présenter des difficultés de régénération, montre des besoins largement supérieurs au stock disponible en forêt. Pour la filière Construction et Service, Dypsis arenarum, bien qu’en bonne régénération, est dans une situation critique puisque les besoins annuels de 15 743 tiges atteignent presque l’offre en forêt qui est de 18 224 pieds. Les tiges de sambiranensis et de Ravenala madagascariensis, ainsi que les feuilles et stipes de Ravenala madagascariensis en forêt, quant à elles, dépassent largement les besoins ; bien que Ravenea sambiranensis soit en difficulté de régénération. Cependant, lorsque les prélèvements liés à la vente sont inclus dans le calcul, les besoins peuvent atteindre le double de leur valeur et mettre en danger toutes les espèces. L’inventaire a également démontré le mauvais état général de la forêt qui a vu sa production diminuer et sa régénération s’affaiblir. La commercialisation de ces espèces ou des produits transformés peuvent générer entre 700 et 10 000 MGA par vente. Enfin, les pressions les plus importants s’exerçant sur ces espèces sont principalement d’origine anthropique et matérialisées par les coupes illicites et les feux de forêts. Par conséquent, il est important dans un premier temps d’agir au niveau de la forêt elle-même afin de protéger les espèces de PFNL qu’elle abrite. La redynamisation du tourisme, la restauration des paysages forestiers, accompagnées d’éducations et de sensibilisation auprès de la population sont plus qu’urgent pour refreiner les pressions. Après cela, il faudra réduire les pressions liées à la collecte de PFNL pour la vente par l’intermédiaire des plantations hors NAP et l’implication de la population dans la gestion de ces espèces. Des enrichissements en ces espèces pourront être effectués. Enfin, la filière vente des produits de PFNL pourra être dynamisée à l’aide des formations et de l’ouverture vers de nouveaux marchés. Mots-clés : Vannerie, COS, moyen d’existence, palmier, Pandanus, Lepironia, Tampolo.

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ABSTRACT

The role of Non-Timber Forest Products (NTFPs) in the daily lives of riparian populations is well established. This phenomenon is particularly observable in the Protected Area of Tampolo, one of the last vestiges of the coastal forest of Eastern Madagascar. This forest is currently subject to intense degradation. And yet, the disappearance of the woody and non-woody components of this forest is causing the livelihood of the riparian population to deteriorate. Hence the interest of this study, which aims to sustainably valorize non-timber forest products around the protected area of Tampolo. For this, the status of target NTFP species in the forest has been assessed through an inventory of circular plots. Then, the interactions between these species and the population, materialized by direct uses, were determined using semi-directive interviews. In addition, an inventory of the pressures and threats on the forest was made by direct observations and interviews. The species of Pandanus and Lepironia used as raw materials in basketry and the species of Dypsis, Ravenae and Ravenala used in the construction of traditional huts are the target species.

For basketry, the annual Pandanus leaf requirement of 90 090 leaves does not exceed the amount in the forest, which is still 615 400 leaves. However, the opposite case is observed for Lepironia, which besides presenting difficulties of regeneration, shows needs far higher than the stock available in the forest. For the construction sector, Dypsis arenarum, although in good regeneration, is in a critical situation since the annual needs of 15 743 stems almost reach the forest supply of 18 224 feet. The stems of Ravenea sambiranensis and Ravenala madagascariensis, as well as the leaves and petioles of Ravenala madagascariensis in the forest, far exceed the needs; although Ravenea sambiranensis is in difficulty of regeneration. However, when sales-related exploitations care included in the computations, needs can be double their value and endanger all species. The inventory also demonstrated the general poor condition of the forest, which saw its production decline and its regeneration weaken. Commercialization of these species or processed products can generate between 700 and 10 000 MGA per sale. Finally, the most significant pressures on these species are mainly anthropogenic and materialized by illegal logging and forest fires.

Therefore, it is important in the first instance to act at the level of the forest itself to protect the NTFP species it harbors. The revitalization of the tourism, the restoration of the forest landscapes, accompanied by educations and sensitization to the population are more than urgent to reverse the pressures. After that, it will be necessary to reduce the pressures related to the collection of NTFPs for sale through plantations of NTFP species outside of the Protected Area and through the involvement of the population in the management of these species. Enrichments planting with these species should be made. Finally, the sales of NTFP products sector can be boosted by training and opening up to new markets.

Keywords: Basketry, construction, livelihood, Palm, Pandanus, Lepironia, Tampolo.

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Famintinana

Tsy zoviana intsony ny anjara andraikitry ny vokatry ny ala ankoatry ny hazo amin'ny fiainana andavanandron'ny mponina manodidina. Hita taratra manokana izany ao amin'ny faritra voaaro ao Tampolo, izay anisan’ireo ala amoron-tsiraka Atsinanana Madagasikara sisa tavela. Iharan'ny fahasimbana goavana io ala io ankehitriny. Anefa, ny fanjavonan'ny hazo sy ny vokatra ankoatry ny hazo ao amin'io ala io dia manimba fatratra ny fiveloman’ny mponina manodidina. Izany indrindra no antony nanaovana ity fikarohana ity, izay mikendry ny hanomezan-danja ny vokatra ankoatry ny hazo avy amin'ny alan’i Tampolo. Noho izany, nojerevana tamin’ny alalan’ny fanangonana antontam- pahalalana momba ny zava-maniry ny toetoetran’ireo zava-maniry ankoatry ny hazo ireo. Manarak’izany dia nofantarina tamin’ny alalan’ny fanadihadihadian ny fifandraisana misy eo amin'ireo zava-maniry ireo sy ny mponina manodidina. Ankoatra izany, nofantarina tamin'ny alalan’ny fandinihana ny olona sy ny ala ihany koa ireo antony tena manimba ny aty ala. Ireo karazana Vakoana sy Penjy izay akora fototra amin’ny rary amin'ny tsena ary ny karazana Dypsis, Ravenae ary Ravinala izay akora fototra amin’ny fanamboarana trano no ifotoran’ny fikarohana.

Ho an’ ny akora fototra amin’ny rary, ny filàna Vakoana izay mahatratra 90 090 ravina dia tsy mihoatra ny habetsany ao anaty ala izay mbola 615 400 ravina. Ny tranga mifanohitra amin'izany kosa no hita ho an’ny Penjy izay manana filàna avo lavitra noho ny tahiry hita any anaty ala. Ho an'ny fanamboara-trano kosa, ny filàna Dypsis arenarum dia mahatratra 15 743 vatany raha 18 224 vatany kosa ny tahiry anaty ala. Ny solofon’ny Dypsis arenarum kosa dia mbola betsaka. Ny vatana Ravenea sambiranensis sy Ravenala madagascariensis, ary ny ravina sy ny tahona Ravenala madagascariensis ao anaty ala kosa indray dia mihoatra lavitra noho ny filàna. Ny solofon’i Ravenea sambiranensis kosa dia efa kely isa. Na izany aza, raha toa ka ampidirana ao anaty kajy ny filàna akora fototra ho an’ny famarotana dia mahatratra avo roa heny ny filàna ary mety hampidi-doza ireo zava-maniry rehetra izany. Ny aty ala dia nahitana fahasimbana lehibe toy ny fihenan'ny vokatra sy ny solofo. Ny famarotana ireo zava-maniry ireo na ny vokatry ny rary dia ahazoana 700 ka hatramin'ny 10 000 MGA isaky ny varotra. Farany, hita fa ny fangalarana fanapahana hazo sy ny doro ala no antony tena manimba ny aty ala.

Noho ireo, ny dingana tokony hotanterahina voalohany dia eo anivon’ny ala, mba hiarovana ireo zava- maniry ao aminy. Mba hiaton’ireo fanimbana ny aty ala dia ny fampiroboroboana indray ny fizahan- tany, ny fanarenana ny ala simba, ampiarahana amin’ny fanabeazana sy ny fanentanana ireo mponina manodidina no maika indrindra. Aorian'izany dia tokony ahato ny fakana akora fototra hovarotana ao anatin’ny faritra voaaro. Izany dia tanterahina amin'ny alalan'ny fambolena ireo zava-maniry ilaina amin’ny rary sy ny tao-trano ao ivelany sy anatin’ny faritra voaaro. Ilaina ihany koa ny fandraisana anjaran'ny mponina amin'ny fitantanana ireo zava-maniry ireo. Farany, mila ampiroboroboana amin'ny fampiofanana sy fanokafana tsena vaovao ny fivarotana ny vokatry ny rary.

Teny iditra : Rary, tao-trano, fivelomana, satrana, Pandanus, Lepironia, Tampolo.

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TABLE DES MATIERES

1. INTRODUCTION ...... 1

2. METHODOLOGIE ...... 3

2.1. Problématique et hypothèses ...... 3

2.1.1. Problématique...... 3

2.1.2. Hypothèses ...... 3

2.2. Etat des connaissances ...... 4

2.2.1. Notions générales ...... 4

2.2.2. . Milieu d’études ...... 6

2.3. Méthodes ...... 9

2.3.1. Cartographie ...... 9

2.3.2. Observations ...... 9

2.3.3. Enquêtes ...... 9

2.3.4. Inventaire ...... 10

2.3.5. Traitement et analyse des données ...... 12

2.4. Cadre opératoire ...... 17

3. RESULTATS ...... 18

3.1. Potentialités en PFNL utilisés en vannerie et en COS dans la NAP ...... 18

3.1.1. Structure floristique ...... 18

3.1.2. Structure spatiale ...... 22

3.1.3. Structure totale ...... 26

3.1.4. Dynamique ...... 26

3.2. Usages directs des espèces cibles par la population ...... 30

3.2.1. Usages de consommation ...... 30

3.2.2. Usages de non consommation ...... 38

3.2.3. Bénéfices économiques tirées des espèces cibles ...... 38

3.3. Etat des pressions ...... 40

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4. DISCUSSIONS ...... 43

4.1. Discussions ...... 43

4.1.1. Discussions sur la méthodologie ...... 43

4.1.2. Discussions sur les résultats ...... 44

4.1.3. Discussions sur les hypothèses ...... 48

4.2. Recommandations ...... 49

4.2.1. Gestion de la NAP ...... 50

4.2.2. Gestion des espèces cibles ...... 51

4.3. Plan d’action ...... 53

5. CONCLUSION ...... 57

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...... 59

ANNEXES ...... I

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LISTE DES ABREVIATIONS ET DES ACRONYMES

AGR : Activités Génératrices de Revenus CHR : Centre Hospitalier Régional COAP : Code des Aires protégées COKETES : Conservation Of Key Threatened Endemic and Economically valuable Species COS : Construction et Service CSB : Centre de Santé de Base DREEF : Direction Régionale de l’Environnement, de l’Ecologie et des Forêts ESSA : Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques FAO : Food and Agriculture Organisation INSEE : Institut national de la statistique et des études économiques IOV : Indicateur Objectivement Vérifiable LRA : Laboratoire de Recherches Appliquées MGA : Malagasy Ariary MEA : Millenium Ecosystem Assessment NAP : Nouvelle Aire Protégée OIBT : Organisation Internationale des Bois Tropicaux ONE : Office National de l’Environnement ONU : Organisation des Nations-Unies PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux RN : Route Nationale SAPM : Système des Aires Protégées de Madagascar UNICEF : United Nations International Children's Emergency Fund USD : United State Dollar VOI : Vondron’Olona Ifotony

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LISTE DES ILLUSTRATIONS

Liste des cartes

Carte 1 : Localisation du milieu d'étude ...... 6 Carte 2 : Localisation des placettes d'inventaire ...... 11

Liste des figures

Figure 1 : Courbe ombrothermique de la NAP de Tampolo selon le modèle de Walter et Lieth ...... 7 Figure 2 : Transect du relief de Tampolo ...... 7 Figure 3: Compartimentation dans une placette circulaire ...... 10 Figure 4 : Démarche des tests statistiques ...... 15 Figure 5 : Synthèse de la démarche méthodologique ...... 16 Figure 6 : Fréquence relative des espèces ...... 18 Figure 7 : Richesse floristique des palmiers ...... 19 Figure 8 : Composition floristique de Pandanus ...... 20 Figure 9 : Structure des hauteurs par type de forêt ...... 25 Figure 10 : Structure totale par type de forêt...... 26 Figure 11 : Composition floristique de la régénération ...... 27

Liste des photos

Photo 1 : Foyer de charbon dans la NAP ...... ix Photo 2 : Souche de Faucherea glutinosa coupée ...... 40 Photo 3 : Parcelle J13 brûlée ...... 41

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Liste des tableaux

Tableau 1 : Cadre opératoire ...... 17 Tableau 2 : Richesse floristique de la forêt de Tampolo ...... 20 Tableau 3 : Espèces de Pandanus à Tampolo ...... 21 Tableau 4 : Espèces de palmiers à Tampolo ...... 21 Tableau 5 : Diversité floristique par type de forêt ...... 22 Tableau 6 : Abondance, dominance et contenance par type de forêt ...... 23 Tableau 7 : Abondance des palmiers par type de forêt ...... 23 Tableau 8 : Abondance des ressources en Pandanus ...... 24 Tableau 9 : Caractéristiques de la régénération ...... 27 Tableau 10 : Abondance de la régénération de palmiers ...... 28 Tableau 11 : Taux de régénération des palmiers ...... 28 Tableau 12 : Stock de nouvelles feuilles de Pandanus chaque année ...... 28 Tableau 13 : Caractéristiques de la régénération en Ravenala madagascariensis ...... 29 Tableau 14 : Dimension des cases traditionnelles ...... 30 Tableau 15 : Besoins en Ravenea sambiranensis par dimension de cases ...... 33 Tableau 16 : Quantification des besoins en Pandanus ...... 34 Tableau 17 : Quantification des besoins en Lepironia pour la fabrication de nattes et de paniers ...... 36 Tableau 18 : Besoin en Ravenala par ménage ...... 37 Tableau 19 : Besoin total en Ravenala ...... 37 Tableau 20 : Prix des PFNL utilisés en COS ...... 38 Tableau 21 : Prix des nattes par type ...... 39 Tableau 22 : Parcelles brulées durant 2018 ...... 41 Tableau 23 : Orientations stratégiques pour la NAP ...... 53 Tableau 25 : Orientations stratégiques pour les espèces cibles ...... 55

Liste des annexes

ANNEXE 1 : Valeur économique totale de la biodiversité ...... I ANNEXE 2 : Données climatiques d'Ambavahala ...... I ANNEXE 3 : Démographie des zones périphériques de la forêt de Tampolo ...... II ANNEXE 4 : Guide d'entretien ...... II ANNEXE 5 : Fiches d'inventaire ...... II ANNEXE 6 : Liste des espèces inventoriées ...... IV ANNEXE 7 : Description des espèces cibles ...... VIII

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Introduction

1. INTRODUCTION L’écosystème forêt est un écosystème complet et complexe. Ses composantes ligneuses et non ligneuses fournissent des biens et services contribuant au bien-être humain qui peuvent être traduits en services écosystémiques. Particulièrement, la forêt assure une fonction de production ou un service d’approvisionnement crucial pour l’Homme. En effet, la nourriture, l’eau, les fibres et combustibles sont des éléments essentiels pour une vie satisfaisante et assurent sécurité, santé et bien-être social aux humains (OCEAN ET CLIMAT, 2016). Entre autres, en Afrique, l’exportation de bois rond a généré près de 1,6 million USD en 2016 (OIBT, 2017)

D’autre part, la forêt regorge également de Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) de différentes origines. L’utilisation de ces PFNL est profondément ancrée dans les systèmes socioculturels et économiques du monde entier, aussi bien dans les communautés rurales (Wahlen, 2017) que dans les communautés urbaines (Hurley et Emery, 2018). En effet, des millions de citadins et de ruraux du monde entier utilisent une grande diversité de produits forestiers non ligneux pour répondre à plusieurs besoins de subsistance, allant de l'approvisionnement direct des ménages en revenus monétaires, aux besoins culturels et en période d'urgence ou à la diversification des revenus (Shackleton, 2015).

De plus, ces PFNL peuvent également constituer des matières premières pour une large gamme de produits utilitaires. Plusieurs de ces produits, en plus de répondre aux besoins quotidiens représentent également une possibilité de génération de revenus par la vente. Plusieurs filières peuvent alors être citées : l’apiculture, la vannerie, les plantes ornementales et autres. Rien qu’au Cameroun, la valeur des PFNL commercialisés annuellement varie entre 120 millions USD et 470 millions (FAO, 2016).

Tel est également le cas autour de la Nouvelle Aire Protégée de Tampolo qui, étant un vestige des forêts littorales de l’Est, présente toutes les composantes ordinaires de ces dernières en regorgeant autant d’espèces ligneuses que non ligneuses. Spécialement, cette forêt abonde en PFNL qui sont réparties dans les différentes synusies existantes dans la forêt : les arbres, les arbustes, les lianes, les bambous, les épiphytes et les palmiers. Ces PFNL remplissent simultanément les différentes fonctions déjà sus-citées dans la vie quotidienne de la population riveraine.

L’étude s’est penchée sur les espèces appartenant à la famille des , connues communément sous le nom de palmiers ; celle des STRELIZIACEAE, représentée par Ravenala madagascariensis. Les PFNL découlant de ces espèces font partie des matières utilisées dans la construction des cases traditionnelles Malagasy. Mais le genre Pandanus et le genre Lepironia qui sont des matières premières dans la vannerie seront également étudiés dans ce travail. Ces derniers tiennent des rôles non négligeables et font ainsi l’objet d’un intérêt important par la population locale.

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Introduction

Cependant, depuis plusieurs décennies déjà, le monde fait face à une explosion démographique sans précédent. Rien que ces douze dernières années, la population a cru d’un milliard (ONU, 2018). La situation est la même pour l’Afrique où l’augmentation de la population est estimée à 1,3 milliard d’ici 2050 (UNICEF, 2017). Et Madagascar n’y échappe pas car la population, qui continue de croître à un rythme élevé évalué à 2,8 % par an, est estimée à 24,9 millions d’habitants en 2016 (Insee, 2017). Et pourtant, il est évident que l’accroissement du nombre de la population entraîne une augmentation des besoins, y compris les produits forestiers.

D’ailleurs, les pressions actuelles sur les forêts alarment autant les dirigeants que les scientifiques. Entre 1990 et 2015, la superficie forestière mondiale était passée de 31,6 pour cent à 30,6 pour cent des terres émergées (FAO, 2018). Cette disparition est surtout relative au changement d’utilisation des terres matérialisé par un gain net de superficie des terres agricoles de 6 millions d’hectares par an (FAO, 2016). Ce phénomène est d’autant plus alarmant pour le cas de l’Est de Madagascar car 205 000 hectares de forêts naturelles ont été perdus chaque année entre 2005 et 2013 (Rakotomalala et al, 2017). Et ces pertes mettent en danger autant les produits forestiers ligneux que non ligneux, y compris le Ravenala, les Dypsis et Ravenae, le Pandanus et le Lepironia.

La forêt littorale de Tampolo, qui est l’objet de cette étude est déjà fortement exposée à ce phénomène. D’ailleurs, elle présente déjà des états de dégradation alarmants. Sa position géographique n’améliore pas les choses car cette dernière se situe dans la côte orientale de la grande île. La côte Est est une zone qui est fréquemment sujette aux cyclones ; ces derniers causant chablis et trouées dans la forêt. Les deux effets combinés entraînent des conséquences désastreuses pour la forêt. D’où tout l’intérêt de cette étude qui a pour but de connaître l’état des espèces de PFNL les plus utilisées dans la forêt littorale de Tampolo en vue d’une gestion durable des ressources forestières. Une question relative à cela se pose : Comment valoriser durablement les produits forestiers non ligneux autour de la NAP Tampolo ? Dans le but d’élucider au mieux cette question, deux points sont à prendre en compte. La première est de savoir si les espèces de PFNL cibles suivent la tendance régressive de la forêt et décroissent ainsi en quantité ; ensuite, dans un second temps, il est utile de voir si ces espèces génèrent des retombées économiques considérables à la population locale pour faire l’objet d’une valorisation économique durable.

Pour ce faire, suivant cette brève mise en contexte, la méthodologie appliquée pour parvenir aux différents objectifs posés a été détaillée ; s’en suivra alors les résultats obtenus lors des investigations. Enfin, des discussions seront menées pour aboutir à des recommandations effectives, et pour se terminer avec la partie conclusion.

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Méthodologie

2. METHODOLOGIE 2.1. Problématique et hypothèses

2.1.1. Problématique

Deux utilisations des PFNL de la forêt de Tampolo ont été prises en compte dans cette étude : celle pour la construction des cases traditionnelles comprenant les palmiers et le Ravenala, et celle de la vannerie représentée par le genre Pandanus et Lepironia articulata. Cette forêt classée fait notamment l’objet d’un intérêt particulier car elle fait partie des derniers vestiges de forêts littorales de Madagascar. Et pourtant, aucun plan de gestion clair n’est établi pour l’utilisation des espèces sus-citées. Il en résulte une impossibilité de gestion efficace et durable de ces espèces. D’une part, l’absence de plan d’aménagement rend impossible le suivi des prélèvements et donc des quantités disponibles en forêt. D’autre part, la forêt risque d’être plus sensible aux exploitations illicites. De plus, le positionnement de la forêt de Tampolo est problématique car la NAP est bordée à l’Ouest par la Route Nationale 5. Cette proximité avec une route nationale facilite l’accès à la forêt et augmente ainsi encore plus les pressions relatives aux exploitations illicites. Cette dégradation aura pour conséquence une détérioration des moyens d’existence des populations riveraines. Il parait alors urgent d’entreprendre des actions en faveur de ces espèces. Ainsi, Quelles sont les caractéristiques actuelles des produits forestiers non ligneux utilisés en vannerie et en COS ? Et cette problématique ramène notamment à différentes questions de recherches :

- Comment sont les quantités en espèces de PFNL utilisés en vannerie et en COS disponibles ? - Comment ces espèces contribuent-elles au revenu des ménages autour de la NAP ? - Quelles pressions mettent en danger l’existence de ces espèces ? - Quelle est la stratégie de gestion à recommander pour une gestion durable de ces ressources ?

2.1.2. Hypothèses

Au vu de la problématique, deux hypothèses ont été émises :

H1 : Les espèces de PFNL utilisées comme matière première en vannerie et en COS sont en dégradation. Vu les pressions qui s’exercent sur les ressources, les individus peuvent être peu nombreuses et les régénérations trop jeunes pour être exploitées. Les potentialités en forêt n’arriveront alors plus à pourvoir aux besoins locaux et la quantité en forêt diminue peu à peu.

H2 : La dégradation des PFNL cibles est fonction de l’importance de leurs retombées économiques Les PFNL cibles, en plus de couvrir les besoins de la population font permettent une commercialisation. Cela contribue à réduire la pauvreté autour de la NAP, surtout en période de soudure. Cependant, cet intérêt commercial que possède ces espèces accentue la surexploitation et donc leur dégradation.

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Méthodologie

2.2. Etat des connaissances

2.2.1. Notions générales

 Nouvelle Aire Protégée (NAP)

La zone d’étude, Tampolo, est une NAP ou Nouvelle Aire Protégée classée Paysage Harmonieux dans le système d’aires protégées de Madagascar. Les NAP sont des aires protégées dont la création est ultérieure à 2005, année de l’adoption de la vision Durban qui vise à tripler la superficie des aires protégées à Madagascar. Ces dernières comprennent notamment le Parc Naturel, le Monument Naturel, le Paysage Harmonieux Protégé et la Réserve de Ressources Naturelles (Décret n°2005-848). Leur finalité est de compléter la représentativité du réseau national des aires protégées, d’assurer la durabilité de la biodiversité Malagasy ainsi que de maximiser les autres valeurs naturelles et culturelles qui y sont associées.  Service écosystémique Le Millenium Ecosystem Assessment définit les services écosystémiques en 2005 comme les avantages que les hommes tirent des écosystèmes (MEA, 2005). D’autres auteurs la définissent comme l’ensemble des bénéfices que les êtres humains tirent du fonctionnement des écosystèmes (Arnauld De Sartre et al, 2014). La forêt fournit le service écosystémique de support, étant donné qu’elle est nécessaire à la production d’autres services telles que la conservation de la biodiversité. Vient ensuite la régulation permettant de réguler les phénomènes naturels semblables à la régulation du climat. Ensuite, la forêt fournit un service culturel par les bénéfices non matériels qu’elle procure à l’humanité ; et enfin, le l’approvisionnement en Produits Forestiers Ligneux (PFL) et en PFNL, principal sujet de cette étude. Ainsi, la biodiversité possède de la valeur pour les êtres humains. Et cette valeur peut être subdivisée en valeur d’usage et de valeur de non usage. (Annexe 1)  Moyen d’existence Le moyen d’existence peut être défini comme les méthodes et les moyens de gagner sa vie. Le concept s'articule autour de ressources telles que la terre / la propriété, les cultures, la nourriture, les connaissances, les finances, les relations sociales et leurs liens interdépendants avec les caractéristiques politiques, économiques et socioculturelles d'une communauté donnée. Un moyen de subsistance comprend les personnes elles-mêmes, les actifs qu’elles possèdent, les activités qu’elles exercent ainsi que le rendement qu’elles tirent de leurs activités (Islam et Ryan, 2016). Dans le cadre de cette étude, le moyen d’existence en question concerne les ressources forestières non ligneuses. L’étude aborde notamment les sujets de la vannerie et de la construction d’habitations traditionnelles.

 La vannerie autour de la NAP Tampolo La vannerie peut être définie comme l’art de tresser des fibres végétales pour réaliser des objets très variés, notamment les corbeilles, paniers, nattes, et les vans. Une des ressources forestières les plus

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Méthodologie utilisées par la population autour de la NAP Tampolo pour la vannerie est Lepironia mucronata ou « penjy » (Ranaivonasy, 2017 ; Andriamamijaona, 2018).

C’est une plante vivace poussant souvent en grandes touffes et atteignant environ 15 cm. Charnues au début mais devenant ligneuses, les tiges de Lepironia articulata sont utilisées dans la fabrication de nattes, de sacs, de paniers et de chapeaux. Elles se retrouvent pour la plupart dans les eaux peu profondes (habituellement moins de 0,8 m) des endroits marécageux ouverts, dans les marais ouverts, dans les marécages en savane boisée et le long de cours d’eau calmes, souvent près des côtes. Aucune étude n’a encore été réalisée sur cette espèce dans la NAP, alors qu’elle contribue grandement au moyen d’existence de la population par la commercialisation et par l’usage quotidienne des ménages.

Le genre Pandanus est également très prisé par la population en tant que matière première pour la vannerie. Le Pandanus est une plante monocotylédone possédant un faux-tronc et présentant des racines adventives semblables aux rameaux mais terminées par un germe vert. Les racines s’en détachent en des points variables et se dirigent vers le sol. Leur ensemble forme alors un faisceau pyramidal qui semble soutenir la tige. Les feuilles de Pandanu ssont séchées et tressées ; pareillement au Lepironia. Ce genre comprend plus de 600 espèces, et pour le cas de Tampolo, des inventaires récents (Ranaivonasy, 2017 ; Andriamamijaona, 2018) ont permis de confirmer l’existence d’au moins huit espèces. Mais les espèces les plus utilisées sont Pandanus pervilleanus ou Vakoandranto et Pandanus heterocarpus ou Vakoanala. En 2017, les nouvelles feuilles disponibles dans la zone de droit d’usage de Tampolo ont été évaluée à 265 000 feuilles dans une année (Ranaivonasy, 2017). Ces travaux ont également abouti à la création de l’association VAKOANALA qui a pour objectifs la gestion durable des ressources en Pandanus et la promotion de l’artisanat à partir des plantations de Pandanus.

 La construction des cases traditionnelles

Les différentes parties du Ravelana ou arbre du voyageur sont utilisées dans la construction des cases traditionnelles. Ravenala madagascariensis préfère des zones abritées, chaudes, humides et perhumides à proximité de la côte, entre le niveau de la mer et des altitudes de 450 m. Elle croît de manière très rapide là où les forêts primaires ont été déboisées ou brûlées. (Kress et al, 1994). Ses pétioles fendus servent à confectionner des panneaux muraux, les feuilles séchées sont utilisées en guise de toit et le tronc sert de plancher (Hladik et al, 2002). Aucune base de données n’est non plus disponible sur le Ravenala dans la NAP Tampolo.

Ensuite, les palmiers sont également une des matières premières dans la construction des habitations. Le palmier est une grande famille intertropicale représentée dans le monde par 187 genres et environ 2 600 espèces (Pintaud, 2015). Pour le cas des populations autour de la NAP Tampolo, suivant leurs caractéristiques propres, les différentes espèces de palmiers présentes sont principalement utilisées comme matériaux de construction. Le tronc de certains palmiers est utilisé comme support de toit ou

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Méthodologie comme planchers et les feuilles comme toit. Mais dans un second temps, les palmiers constituent une source d’alimentation car le fruit et le cœur sont comestibles. 10 espèces peuvent être rencontrées dans la NAP (Lauret, 2001).

2.2.2. . Milieu d’études

. Situation géographique

La forêt de Tampolo est comprise dans la région Analanjirofo. Elle est bordée par l’Océan Indien et l’ancien tracé de la RN5, c’est-à-dire qu’elle se situe dans la côte orientale de l’île. Le lac de Tampolo et le grand marécage inondé par la rivière Antetezambe constituent ses délimitations Nord et Sud respectives (RAJOELISON, 1997). Cette forêt littorale s’étend sur 675,46 hectares dont 542,14 ha de noyau dur, entre 49°24’00 ’’ et 49°24’30’’ de longitude Est et entre 17°15’00’’ et 17°15’30’’ de latitude Sud, avec une altitude de 5 m à 10 m au-dessus de la mer (RATSIRARSON et al, 2001).

Erigée en station forestière en 1959, Tampolo est gérée depuis les années '90 par l'ESSA, conformément à une convention régulièrement renouvelée entre le ministère de tutelle des Eaux et Forêts et l’ESSA. Depuis 2006, dans le cadre de la mise en place du SAPM, pour l'extension de la superficie des aires Protégées à Madagascar, Tampolo a reçu le statut d'Aire Protégée (ESSA-FORETS, 2018).

Légende AP créées avant 2003

Extension d’AP créées avant 2003 NAP créées après 2003 Limites de Région

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Carte 1 : Localisation du milieu d'étude Méthodologie

. Climat

Le climat de la zone d’étude peut être apprécié grâce aux données climatiques entre 1982 et 2012 de Climate-Data.org (Annexe 2).

STATION : AMBAVAHALA 450 225 400 200

350 175 C) ° 300 150 250 125 200 100

Précipitations (mm) Précipitations 150 75

100 50 Température moyenne ( moyenne Température 50 25 0 0

Saison perhumide Précipitations Température Saison humide

Figure 1 : Courbe ombrothermique de la NAP de Tampolo selon le modèle de Walter et Lieth

Le climat de la région est de type tropical perhumide chaud.

. Géologie, géomorphologie et topographie

La zone se trouve sur des sédiments quaternaires. Le relief dominant dans la zone d’étude est une alternance de bas fond et de replats sommitaux (RABESON, 2001). Le sol y est de type sablonneux, peu compact, perméable et pauvre en matière organique.

Bas-fond Forêt haute Dépressions Forêt inondée/marécageuse

Figure 2 : Transect du relief de Tampolo

Source : RAJOELISON, 1995.

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Méthodologie

. Hydrographie

Plusieurs éléments constituent le réseau hydrographique dans la région. Deux lacs y sont notamment présents : le lac Tampolo au Nord, déjà mentionné précédemment, qui pourvoie la population en eau et en poissons et le lac Marofototra au Sud-Est près de la mer. Et des fleuves et rivières tels que le fleuve Maningory, au Nord, les rivières Manjorozoro et Antetezambe s’y trouvent également.

. Flore, végétation et faune

Au vu de ses caractéristiques et de sa situation, la forêt littorale de Tampolo est classée dans les forêts denses humides sempervirentes de basse altitude à série à Anthostema et Myristicaceae (Humbert et Cours-Darne, 1965). Elle appartient au domaine de l’Est ou du vent (Perrier de la Bathie, 1921).

Au total, la forêt compte aux environs de 360 espèces ligneuses. Du littoral vers l’intérieur des terres, les types de forêts rencontrés sont (Raolinandrasana, 1994 in Rajoelison, 1997) : la forêt temporairement inondée, la forêt littorale, la forêt enrichie, la forêt des marécages. Et la faune dans la forêt de Tampolo peut être qualifiée d’assez riche en comptant plus d’une cinquantaire d’espèces d’oiseaux, plus d’une dizaine d’espèces de mammifères, plus d’une cinquantaine d’espèces de reptiles et d’amphibiens ou encore près d’une centaine d’espèces de fourmis (Ratsirarson et Goodman, 1998).

. Milieu humain

En 2015, la démographie s’élève à 5 700 répartie 1 300 ménages (ESSA-FORETS, 2015). La population vit en premier lieu d’Agriculture, mais également de pêche et d’artisanat. La pêche se fait au filet et à la nasse traditionnelle. Et la population effectue des plantations de riz, de manioc, de légumes et d’essences fruitières. La pratique de l’agriculture sur brûlis peut également être notée et représente une pression sur la forêt. Avec cela, la possession de cheptel bovin représente un signe de richesse et un moyen d’épargne (Ratsimbazafy 2004). L’aviculture est pratiquée par la plupart de la population.

Les cultures de rente notamment le café, le girofle et le litchi constituent une autre activité économique. Des ateliers de distillation d’huiles essentielles constitués par des alambics artisanaux sont présentes sur place et l’essence est exportée via le port de Toamasina en Europe et en Asie.

Les PFNL collectés sont destinés à un usage médicinal, alimentaire, artisanal et à la construction. Quant aux produits ligneux de la forêt, ils sont utilisés pour la construction des habitations, des pirogues, comme bois de chauffe et de charbon.

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Méthodologie

2.3. Méthodes Avant toute démarche méthodologique proprement dite, une investigation bibliographique a été nécessaire. Ainsi, toutes les informations disponibles qui ont été nécessaires et relatives au thème de l’étude ont été recherchées. Cela a pour but d’avoir une idée des connaissances existantes sur les caractéristiques de la zone d’étude, en l’occurrence la forêt de Tampolo, et le thème en question. Ensuite, les étapes suivantes ont été suivies :

2.3.1. Cartographie

La bibliographie effectuée, est venue l’étape de la cartographie qui a pour premier but de localiser et délimiter la zone d’étude et d’aboutir à une carte. Elle a également pour but de localiser les placettes inventoriées sur la carte.

La cartographie a notamment permis d’aboutir à une carte mise à jour de la NAP Tampolo. Et grâce à ces informations, les dispositifs d’inventaire ont pu être définis et disposés au préalable. Mais dans un second temps, la cartographie a permis de vérifier les données d’inventaire collectées sur terrain. Les données cartographiques ont été traitées à l’aide de plusieurs outils : Google earth, Autocad, Photoshop. L’emploi d’un GPS, d’une boussole, de jalons et d’une chevillière ont également été nécessaires.

2.3.2. Observations

Les observations ont pour but une délimitation réelle et matérielle de la zone d’étude et le jugement de la véracité les données récoltées lors de la bibliographie. Les données bibliographiques sur le milieu autant abiotique et biotique qu’humain ont alors été vérifiées. Parallèlement, cette étape a permis de récolter préalablement les quelques informations relatives au thème telles que les acteurs dans la chaîne d’approvisionnement, les espèces utilisées, les procédés de prélèvement et de fabrication ou de construction. Et grâce à l’observation directe, la méthodologie la plus adaptée pour l’inventaire a finalement été fixée.

2.3.3. Enquêtes

Les buts principaux ont été de collecter toutes les informations sur l’usage des PFNL cible dans la zone. Par ailleurs, les enquêtes effectuées auprès des chefs des Fokontany ont pour but, entre autres, de connaitre le pourcentage de la population utilisatrice des PFNL cibles. Des enquêtes socio-économiques ont été menées auprès de chaque type d’acteur intervenant dans l’utilisation, à savoir la population locale en général, les collecteurs de matière première, les artisans, les commerçants, les gestionnaires de l’aire protégée, les collectivités territoriales décentralisées, les groupements d’artisans et les VOI. Au total, 40 individus ont été enquêtés ; soit 10 individus pour chacun des 4 Fokontany autour de la NAP : Tanambao-Tampolo, Rantolava, Antakobola et Ampasimazava-Andapa II (Annexe 3). L’enquête de type informelle semi-directive basée sur un guide d’enquête a été choisie (Annexe 4).

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Méthodologie

2.3.4. Inventaire

Les principaux objectifs de l’inventaire ont été de déterminer la potentialité en matières premières, d’évaluer leur dynamique à l’aide de la régénération ainsi que leur phytosociologie.

Méthode d’échantillonnage

Etant donné que l’inventaire était basé sur plusieurs espèces cibles, l’échantillonnage choisi a été l’échantillonnage raisonné. Les placettes ont été répartis en fonction de la présence des espèces cibles ainsi que des 3 types de forêt dans la NAP que sont la forêt temporairement inondée, de marécages et la forêt littorale dans la carte 2.

Dispositif d’inventaire

Pour l’inventaire, l’aire minimale proposée par Lamprecht en 1989 qui est aux environs de 1 ha a été respectée afin d’assurer la représentativité et la fiabilité des résultats. Ainsi, 32 placettes circulaires de 10 m de rayon ont été réparties de façon raisonnée dans la forêt. C’est-à-dire en fonction de la présence des espèces cibles, de façon à éviter qu’une placette ne contienne aucune des espèces cibles.

Afin d’apprécier au mieux la structure des peuplements étudiés dans tous les étages, chaque placette a été divisée en 2 compartiments A et B. A L=9 m

R=10 m B

m L=9

Figure 3: Compartimentation dans une placette circulaire

R : Rayon de la placette circulaire (compartiment A)

L : Côté du compartiment B

Les individus dont le diamètre est compris entre 1 cm et 5 cm ont été considérés comme régénération et ont été inventoriés uniquement dans le compartiment B.

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Méthodologie

Localisation des placettes TYPES DE FORETS Forêt d’enrichissement Forêt littorale Formation des marécages Forêt temporairement inondée Placette

Carte 2 : Localisation des placettes d'inventaire

Critère de choix des espèces cibles Les critères de choix des espèces à étudier ont été : - L’importance des besoins de la population : l’exploitation des espèces devaient être importante au point de causer des impacts tangibles sur les ressources. Ainsi, les espèces de PFNL les plus utilisées par la population en matière de quantité ont été choisies. - Les filières porteuses : afin d’améliorer au mieux les moyens d’existence de la population locale, les PFNL qui peuvent générer d’importantes bénéfices et qui sont en conséquence jugées porteuses ont été priorisés. Ainsi, l’étude s’est focalisée sur les espèces de palmiers, sur Ravenala madagascariensis, sur les espèces de Pandanus et sur Lepironia articulata. Les données à relever Les paramètres à relever dans chaque compartiment sont résumés dans la fiche d’inventaire (Annexe 5).

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Méthodologie

2.3.5. Traitement et analyse des données

 Données cartographiques

La carte obtenue a fait l’objet d’une photo-interprétation via les nuances de couleur grâce aux logiciels ArcGis et ENVI. Ces nuances de couleur ont notamment permis de déceler les différentes formations forestières existantes dans la zone. De plus, la cartographie a permis de connaître la valeur plus exacte et actualisée des types de forêts dans l’aire protégée.

 Données d’observation

Les informations ont été regroupées, analysées puis synthétisées pour aboutir au document final présentant les interactions qui existent entre les espèces cibles et la population locale. Peuvent alors être cités : les usages des espèces cibles par la population, les acteurs dans les chaînes d’approvisionnement ou encore les pressions qui s’exercent sur ces dernières.

 Données d’enquête

Les données d’enquête ont également été regroupées, synthétisées puis analysées. Ces dernières ont notamment permis la quantification des besoins en PFNL des habitants autour de la NAP.

Pour le cas de Dypsis arenarum, la formule de récurrence établie par Lauret en 2001 de la quantification 푛 des besoins a été utilisée : 퐶(2000+푛) = 8341 ∗ (1.034) (푬풒풖풂풕풊풐풏 ퟏ)

Avec C : Consommation de Dypsis arenarum pour l’année 2000+n (tiges) n : Année de calcul – 2000 Pour les autres espèces, étant donné que le recensement de toutes les cases et les habitants des 4 Fokontany n’a pas été possible, un calcul des moyennes a été effectué. Le nombre total d’habitants considéré a été celui du recensement effectué par l’ESSA en 2015 qui est de 5700 habitants correspondant à 1300 ménages avec 5 personnes en moyenne par ménage.

퐴∗푃 ∗N Le calcul des besoins se fait comme suit : 퐶 = 푥 (푬풒풖풂풕풊풐풏 ퟐ) 푥 100

Avec Cx : Consommation annuelle/habitant ou/ménage de l’espèce x

Px : Pourcentage de la population qui utilise l’espèce N : Nombre d’habitants ou de ménages A : Consommation moyenne annuelle/habitant ou /ménage

Particulièrement, les données d’enquêtes sur les valeurs de Px ont été recoupées à l’aide des données d’observations. Pour la quantification des besoins, le nombre moyen de feuilles exploitables sur un pied considéré a été celui de Ranaivonasy en 2017 qui est de 12 feuilles.

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Méthodologie

 Données d’inventaire

Analyse sylvicole

Cette analyse a pour but d’établir la structure spatiale des espèces cibles afin de déterminer les caractéristiques de ces essences, leur composant et le potentiel de leur exploitabilité (RAJOELISON, 1997).

. Structure floristique

La structure floristique a été appréciée à l’aide de trois caractéristiques : la composition floristique, la richesse floristique et la diversité floristique.

- La composition floristique : comprend la liste de toutes les espèces recensées, leur genre et leur famille. Cela a permis de déceler les espèces caractéristiques de la forêt mais également les espèces rares et menacées ; - La richesse floristique : exprime le nombre total d’espèces présentes sur la surface - La diversité floristique : montre la manière dont les espèces se répartissent entre les individus présents (FOURNIER et SASSON, 1983, in RAJOELISON, 1997). Plusieurs indicateurs sont assimilés à la diversité floristique. Pour cette étude, les indicateurs choisis sont : le coefficient de mélange, l’indice de Shannon, celle de Simpson et l’indice d’équitabilité. 푆 a) Le coefficient de mélange : 퐶푀 = (푬풒풖풂풕풊풐풏 ퟑ) 푁

Avec CM : coefficient de mélange S : nombre d’espèces N : nombre totale de tiges inventoriées ′ 푥 b) L’indice de Shannon : 퐻 = − ∑푖=1 푝푖 푙표𝑔2 푝푖 (푬풒풖풂풕풊풐풏 ퟒ)

Avec H’ : indice de Shannon

pi : probabilité qu’une plante choisie au hasard appartienne à l’espèce i c) L’équitabilité qui renseigne sur la manière dont les individus sont répartis entre les 퐻′ différentes espèces. : 퐸 = (푬풒풖풂풕풊풐풏 ퟓ) 푙표푔2푁

Avec E : équitabilité H’ : indice de Shannon N : nombre d’epèces . Structure spatiale

La structure spatiale comprend l’analyse horizontale et l’analyse verticale

- Analyse horizontale qui est exprimée par l’abondance, la dominance, la contenance et le coefficient d’élancement.

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Méthodologie

a) L’abondance représentée par le nombre de tiges à l’hectare qui est exprimée en N/ha. b) La dominance qui évalue le degré de remplissage de la forêt. Elle est exprimée par la surface 휋 terrière : 퐺 = ∑푛 퐺 = ∑푛 ∗ 푑2 (m2/ha) (푬풒풖풂풕풊풐풏 ퟔ) 푖=1 푖 푖=1 4 푖 Avec G : surface terrière totale

Gi : surface terrière de chaque arbre

di : diamètre à 1,30 m du sol c) La contenance de la forêt qui est l’ensemble du volume de bois, apprécie le pouvoir productif. Elle est exprimée par le volume calculé d’après la formule de DAWKINS (1959, 휋 1961) : 푉 = ∑푛 V = ∑푛 0,53 ∗ ∗ 푑2 ∗ ℎ (m3/ha) (푬풒풖풂풕풊풐풏 ퟕ) 푖=1 푖 푖=1 4 푖 푖 Avec V : volume total

Vi : volume de chaque arbre

di : diamètre à 1,30 m du sol h : hauteur de chaque arbre 0,53 : coefficient de forme dans une forêt naturelle - Analyse verticale qui a été évaluée par la distribution des hauteurs par rapport au nombre de tiges ;

. Structure totale

Elle désigne la répartition des individus suivant les classes diamétriques. Elle renseigne sur la variabilité du nombre de tiges d’une classe de diamètre à l’autre.

. Dynamique

La dynamique d’un peuplement peut être appréciée par l’étude de la régénération de celui-ci. Pour l’étude, la régénération a été constituée par les arbres de diamètre inférieur à 5 cm. Pour les palmiers, la régénération est formée des individus dont la hauteur est inférieure à 2 m. L’état de la régénération naturelle a été apprécié à travers sa diversité, son abondance et le taux de régénération (Rothe, 1964) :

푁표푚푏푟푒 푑′푖푛푑푖푣푖푑푢푠 푟é푔é푛é푟é푠 푇푎푢푥 푑푒 푟é𝑔é푛é푟푎푡𝑖표푛 = ∗ 100 (푬풒풖풂풕풊풐풏 ퟖ) 푁표푚푏푟푒 푑′푖푛푑푖푣푖푑푢푠 푠푒푚푒푛푐푖푒푟푠

Selon l’échelle de Rothe

- Si TR < 100%, l’espèce est en difficulté de régénération

- Si 100 % < TR < 1000%, l’espèce présente une bonne régénération

- Si TR > 1000%, l’espèce a une très bonne régénération

L’analyse de la régénération a également permis d’apprécier le stock futur en PFNL cibles dans le peuplement.

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Méthodologie

Pour le cas des Pandanus, la potentialité future a été appréciée à partir des nouvelles feuilles renouvelées. Et, pour calculer l’abondance des nouvelles feuilles par année, les taux de croissance dans l’étude de RANAIVONASY en 2017 ont été utilisés.

. Analyse statistique

Elle s’est faite à l’aide du logiciel XLSTAT. Dans un premier temps, une analyse descriptive comprenant les moyennes, les écart-type et variance a été effectuée dans l’objectif de caractériser les unités d’échantillonnage. Ensuite, des analyses multivariées ont été réalisées. Elles consistent notamment en des analyses comparatives effectuées à l’aide du test de Kruskal-Wallis.

VARIABLE Test de normalité

OUI NON K>2 échantillons Test paramétrique Test non paramétrique

Test de comparaison des Test de Wilcoxon ou Tests de comparaison de K moyennes (K=2) Mann-Whitney (K=2) échantillons indépendants

(tendance centrale, modèle de ANOVA (1 facteur) Test de Kruskal-Wallis localisation)

Test de Fischer (K=2) Test de Mood Tests de comparaison de K échantillons indépendants (tendance de dispersion, modèle Test t de Student Test de Wilcoxon (K=2)

Tests de comparaison de K échantillons appropriés ANOVA Test de Friedmann

Figure 4 : Démarche des tests statistiques

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Méthodologie

Démarche méthodologique

PHASE PREPARATOIRE S E U Q I H P A R G O I L B I B S N O I T A G I T S E V N I Obtention du thème Elaboration du Cartographie de recherche plan de recherche

TRAVAUX DE TERRAIN

Inventaire Enquêtes Observations forestier directes

Collecte des données

TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNES

Traitement des données Analyse sylvicole Analyse des

socio-économiques pressions

REDACTION DE L’OUVRAGE

Figure 5 : Synthèse de la démarche méthodologique

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Méthodologie

2.4. Cadre opératoire Tableau 1 : Cadre opératoire

Problématique Hypothèses Indicateurs Objectifs Méthodes

-Déterminer les quantités et -Abondance en l’état des PFNL de vannerie espèces utilisées et de COS Inventaires en vannerie et H1 : Les espèces -Taux de Enquêtes en COS de PFNL utilisées régénération informelles disponibles ? comme matière semi-directives -Besoins en PFNL -Inventorier les Comment première sont en de vannerie et de pressions et Observations valoriser dégradation COS mettant en durablement les danger produits forestiers -Rapport entre l’existence de non ligneux besoin et abondance ces espèces autour de la NAP

Tampolo ? Déterminer les H2 : La Inventaires usages directs dégradation des -Taux de Enquêtes des PFNL cibles PFNL cibles est dégradation informelles -Quantité exploitée par la fonction de semi-directives population l’importance de -Valeur ajoutée par Observations leurs retombées exploitant économiques

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Résultats

3. RESULTATS 3.1. Potentialités en PFNL utilisés en vannerie et en COS dans la NAP Une espèce forestière évolue tout au long de sa vie en interaction avec d’autres espèces qui forment alors un écosystème. L’abondance, autant que d’autres caractéristiques de cette espèce dépendent grandement de l’écosystème dont elle fait partie. Ainsi, avant d’évaluer l’abondance des PFNL utilisés en vannerie et en COS, il est important d’évaluer l’état général de la forêt dans laquelle ils évoluent.

3.1.1. Structure floristique

a) Composition floristique - Pour l’écosystème

L’inventaire effectué sur 10 048 m² a permis de recenser 995 individus adultes, bois morts ou coupés, lianes et épiphytes exclues. Ces individus sont représentés par 149 espèces réparties dans 54 familles (Annexe 6). Les espèces dont la fréquence cumulée est sensiblement égale à 50% sont présentées de façon décroissante dans la figure 8 :

6.82

4.41 9.46 3.74 2.99 3.64 2.86

2.50 2.07 2.04 1.98 1.98 1.79 48.75 1.68 1.64 1.63

Draceana reflexa Dypsis arenarum Canthium sp. Coffea sp. Diospyros sphaerosepala Ravenala madagascariensis Dypsis poivreana Syzigium sp Homalium thouarsianum Asteropeia sp. Faucherea glutinosa Noronhia sp. Brochoneura acuminata Uapaca sp. Rhodocolea sp. Pandanus pseudocollinus Autres

Figure 6 : Fréquence relative des espèces

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Résultats

Draceana reflexa ou Hasina est l’espèce la plus dominante dans la forêt de Tampolo. D’autres espèces telles que Canthium sp. et Coffea sp. sont également bien représentées en matière de dominance.

- Pour les espèces cibles

Dypsis arenarum fait partie des espèces dominantes dans la forêt. Elle représente notamment 5,82% des espèces recensées. Dypsis poivreana présente un pourcentage non négligeable de 2,86. Enfin, Pandanus pseudocollinus et Ravenala madagascariensis figurent également dans la liste des espèces dominantes à raison respectivement de 1,63% et de 2,99%. Mais Lepironia mucronata est largement moins représentée puisqu’elle ne figure pas dans les espèces dont la fréquence cumulée relative est égale à 50%.

 Palmiers

21,83%

1,33% 6,80%

11,04%

0,08% 58,59% 0,41%

Dypsis arenarum Dypsis nodifera Dypsis lutea Ravenea sambiranensis Dypsis tsaravoasira Dypsis hiarakae Dypsis poivreana

Figure 7 : Richesse floristique des palmiers

Au total, 7 espèces ont pu être recensées pour le cas des palmiers. Dypsis arenarum est l’espèce dominante car elle représente 58,59% des palmiers recensés. Elle est suivie par Dypsis poivreana avec une fréquence relative de 21,83%, puis par Ravenea sambiranensis à 11,04 %. Tandis que Dypsis nodifera et Dypsis lutea sont les moins abondantes avec des fréquences de 0,08% et de 0,41%.

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Résultats

 Pandanus

20.91% 4% Pandanus pseudocollinus

24% Pandanus rolotti 12% Pandanus heterocarpus

Pandanus pervilleanus

Pandanus leptopodus 39%

Figure 8 : Composition floristique de Pandanus

Pandanus heterocarpus ou Vakoanala est l’espèce dominante parmi les Pandanus dans la forêt de Tampolo puisque sa fréquence est la plus grande, de l’ordre de 39,37%. Elle est suivie par Pandanus pervillanus ou Vakoandranto avec une fréquence de de 24,39%. Les espèces restantes sont moins abondantes, notamment Pandanus pseudocollinus qui est la moins bien représentée.

b) Richesse floristique

La richesse floristique, comme déjà mentionnée plus haut, représente le nombre total d’espèces présentes sur la surface. Pour cette étude, la surface mentionnée précédemment correspond à la surface totale d’inventaire qui a été ramenée à 1 ha. La forêt de Tampolo comprend 4 types de forêt : la forêt temporairement inondée, la forêt marécageuse, la forêt littorale et la forêt d’enrichissement. La forêt d’enrichissement a été englobée dans la forêt littorale, ainsi les résultats seront présentés en fonction de ces 3 types de forêts considérées.

- Pour l’écosystème

Tableau 2 : Richesse floristique de la forêt de Tampolo

Type de forêt Surface (m²) Nombre d’individu Richesse floristique Forêt temporairement 3 140 262 56 inondée Forêt marécageuse 628 30 10 Forêt littorale 6 280 703 101 Total 10 048 995 113 La forêt littorale affiche la richesse floristique la plus élevée. Elle est suivie ensuite par la forêt temporairement inondée ; et la forêt marécageuse est la moins riche spécifiquement parlant.

20

Résultats

- Pour les espèces cibles Parmi ces familles, la famille des palmiers, c’est-à-dire les ARECACEAE occupent la première place avec une fréquence de 12,41%. Egalement, les PANDANACEAE auxquelles appartiennent les Pandanus sont comprises dans les familles les plus dominantes à raison de 4,41%.

 Pandanus

Pour les Pandanus, 5 espèces ont pu être inventoriées dans la forêt de Tampolo.

Tableau 3 : Espèces de Pandanus à Tampolo

N° Noms vernaculaires Noms scientifiques Famille

01 Vakoan’ala Pandanus heterocarpus PANDANACEAE 02 Vakoandranto Pandanus pervilleanus 03 Bobaka Pandanus pseudocollinus 04 Konkona Pandanus rolotti

05 Fandrana Pandanus leptopodus

 Palmier

L’inventaire a fait ressortir 7 espèces de palmiers.

Tableau 4 : Espèces de palmiers à Tampolo

N° Noms vernaculaires Noms scientifiques Famille

01 Anivona, Anivo Ravenea sambiranensis E A E C A C E R A 02 Tsaravoasira Dypsis tsaravoasira 03 Ambôza Dypsis arenarum 04 Amboza beravina Dypsis nodifera 05 Tsirika, Araka, Sinkiara Dypsis hiarakae 06 Ambôzarano Dypsis lutea

07 Volimbondindronga Dypsis poivreana

 Ravenala et Lepironia

Enfin, les deux dernières espèces cibles ne figurent pas parmi les familles dominantes. Et ces dernières ne comprennent respectivement qu’une seule espèce : Ravenala madagascariensis et Lepironia mucronata.

c) Diversité floristique

La diversité floristique qui montre la manière dont les espèces se répartissent entre les individus présents est exprimé pour cette étude par le Coefficient de mélange, l’indice de Shannon et l’équitabilité:

21

Résultats

Tableau 5 : Diversité floristique par type de forêt

Type de forêt CM H’ E Forêt temporairement inondée 1/17 5,47 0,52 Forêt marécageuse 1/15 2,83 0,39 Forêt littorale 1/23 6,01 0,51 p-value 0.718>α 0.0003<α 0.56 Signification NS S NS CM : Coefficient de Mélange H : Indice de diversité de Shannon E : Indice d’équitabilité NS : Non Significative S : Significative

CM : Coefficient de Mélange La p-value calculée est supérieur à α, ce qui signifie que la différence entre les coefficients de mélange des 3 types de forêt n’est pas signifcative.

H : Indice de diversité de Shannon L’indice de Shannon permet d’exprimer la diversité en prenant en compte le nombre d’espèces et l’abondance des individus au sein de chacune de ces espèces. La p-value calculée est inférieure à α. Par conséquent, la différence entre les 3 indices de diversités est significative. Dans la forêt littorale et la forêt marécageuse, les individus sont équitablement répartis entre les espèces. Alors que pour la forêt marécageuse, une espèce, Ravenala madagascariensis domine toutes les autres.

E : Indice d’équitabilité L’indice d’équitabilité permet de mesurer la répartition des individus au sein des espèces, indépendamment de la richesse spécifique. La p-value calculée est supérieure à α, ce qui signifie qu’il n’existe pas de différence significative entre les 3 valeurs. La valeur est sensiblement égale à 0,5, ce qui ne permet pas vraiment de tirer une conclusion.

3.1.2. Structure spatiale

La structure spatiale a été appréhendée à partir de la structure horizontale, la structure verticale et la structure totale.

a) Structure horizontale

La structure horizontale permet une description sylvicole par l’intermédiaire de l’abondance, la dominance et du volume. La dominance et la contenance n’ont pas été ramenée à l’hectare. Et il est utile de préciser que seules les espèces ligneuses ont été considérées pour le calcul de la dominance et de la contenance étant donné que certaines des espèces non ligneuses ne possèdent pas de DHP.

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Résultats

- Pour l’écosystème forêt

Tableau 6 : Abondance, dominance et contenance par type de forêt Type de forêt Abondance (N/ha) G (m²) Contenance (m3) Forêt temporairement inondée 834 1,67 3,84 Forêt marécageuse 478 0,37 0,68 Forêt littorale 1 119 10,16 43,93 TOTAL 990 12,20 48,45 p-value 0,04>α 0,016<α 0,219>α Signification NS S NS G : Dominance NS : Non significatif S : Significatif Abondance Pour l’abondance, les espèces cibles qui ne sont pas ligneuses ont été exclues du calcul. 990 individus sont présents par ha dans la forêt de Tampolo. La p-value calulée est inférieure à α. Ainsi, la différence entre les abondances pour les trois types de forêt est significative. La forêt littorale est la plus abondante en individu, suivie par la forêt temporairement inondée. Et la forêt marécageuse vient en dernière

- Pour les espèces cibles

Pour le cas des palmiers, Dypsis arenarum ainsi que Ravenea sambiranensis figurent parmis les espèces les plus abondantes dans la forêt de Tampolo à raison de 706 N/ha. Plusieurs espèces de Pandanus, notamment Pandanus pseudocollinus et Pandanus heterocarpus font également partie des espèces les plus abondantes avec des abondances respectives de 87 N/ha et de 84 N/ha.

 Palmier

Au total, 612 pieds de palmiers adultes, c’est-à-dire avec une hauteur dépassant 2 m, sont présents par ha dans la forêt de Tampolo.

La distribution interspécifique de ces 612 pieds se fait comme suit : Tableau 7 : Abondance des palmiers par type de forêt Forêt temporairement Types de forêts Forêt littorale Forêt marécageuse Inondée Dypsis arenarum 181 87 Dypsis nodifera 4 1 Dypsis lutea 1 Ravenea sambiranensis 9 2 98 Dypsis tsaravoasira 4 Dypsis hiarakae 9 29 Dypsis poivreana 1 TOTAL 394 2 216

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Résultats

Les palmiers sont presque absents dans la forêt marécageuse puisque seuls deux Ravenea sambiranensis y ont été recensés. Les palmiers sont assez abondants pour les deux autres types de forêt, surtout pour la forêt littorale dont l’abondance est de 394 individus/ha. Dypsis arenarum ou Ambôza est l’espèce la plus abondante pour les palmiers. Puis vient ensuite Dypsis poivreana et Ravenea sambiranensis. Si leur abondance est rapportée à la zone de droit d’usage qui est de 68 ha, pour Dypsis arenarum, le stock utilisable pour la population locale est de 18 224 pieds adultes, tandis que pour Ravenea sambiranensis, elle est de 7 412 pieds adultes.

 Pandanus

Tableau 8 : Abondance des ressources en Pandanus

Espèces P. ps P. rl P. ht P. pr P. lp TOTAL Abondance (N/ha) 10 34 113 70 60 287 Abondance - zone de droit 680 2 312 7 684 4 760 4 080 15 436 d'usage (individus) Nombre moyen de feuilles/pied 32 44 38 42 Nombre moyen de feuilles - zone 21 760 101 728 291 992 199 920 615 400 de droit d'usage (feuilles) P. ps : Pandanus pseudocollinus P. pr : Pandanus pervilleanus

P. rl : Pandanus rolotti P. lp : Pandanus leptopodus P. ht : Pandanus heterocarpus

L’inventaire a fait ressortir 287 pieds de Pandanus par ha, toutes espèces confondues. Le nombre de pieds de Pandanus utilisable par la population, c’est-à-dire dans la zone de droit d’usage est actuellement de 15 436 pieds. Pandanus leptopodus, représenté par 60 pieds n’a pas été inclus dans le calcul étant donné qu’elle n’est d’aucune utilité pour la population. Pandanus heterocarpus ou Vakoanala et Pandanus pervilleanus ou Vakoandranto dominent largement l’effectif total avec respectivement une abondance de 7 684 et 4 760 pieds par ha. Le stock actuel de feuilles de Pandanus dans la zone de droit d’usage est de l’ordre de 615 400 feuilles. Ces feuilles sont évidemment largement dominées par les feuilles de Pandanus heterocarpus.

 Ravenala madagascariensis

Ravenala est très abondant dans la forêt marécageuse car l’inventaire a fait ressortir 134 pieds. Puis la forêt littorale la suit de près avec 123 pieds. Il est peu abondant dans la forêt temporairement inondée car seulement 44 pieds ont été recensés. Au total 301 pieds de Ravenala sont présents par ha dans la forêt. Pour le cas des Ravenala, cette valeur ne peut pas être rapportée à la zone de droit d’usage étant donné que celle-ci est plus abondante dans les marécages. La valeur a été rapportée à toute la surface de l’aire protégée, ce qui donne 203 313.46 pieds exploitables par la population dans la NAP.

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Résultats

 Lepironia mucronata

Lepironia mucronata ou Penjy n’a été présente que dans les 2 placettes de la forêt marécageuse. 816 000 tiges ont pu être rencensés par hectare. De même que pour Ravenala et les palmiers, cette valeur ne peut pas être rapportée à la zone de droit d’usage puisque l’écosystème dans la zone d’usage ne convient pas à l’espèce. L’abondance a été rapportée à toute la surface de forêt marécageuse dans la NAP qui est de 15.6 ha. Ainsi, la NAP Tampolo contient en tout 12 729 600 tiges de Lepironia, régénération y compris.

Dominance Le test de Kruskal-wallis a pu montrer que la p-value calculée est inférieure à α. Par conséquent, il existe une différence significative entre les dominances des trois types de forêt. La dominance est très importante pour la forêt littorale et elle l’est largement moins pour les deux autres types de forêt. Particulièrement, la forêt marécageuse affiche une valeur très basse de 0,37 m².

Contenance De même que pour la dominance, les contenances ont fait l’objet d’un test de Kruskal-wallis. Les contenances ne présentent pas une différence significative étant donné que la p-value est supérieure à α.

b) Structure verticale

La stratification pour chaque type de forêt est illustrée par l’allure des histogrammes de distribution des individus par classe d’hauteurs.

<12

[10;12[

[8;10[

[6;8[

[4;6[

Classe des hauteurs (m) hauteursdes Classe [2;4[

]0;2[

0 200 400 600 800 1000 1200 1400 Nombre d'individus

Forêt littorale Forêt marécageuse Forêt temporairement innondée

Figure 9 : Structure des hauteurs par type de forêt

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Résultats

Pour les trois types de forêt, les grands arbres dont la hauteur dépasse 8 m sont rares, et ils sont même absent pour la forêt marécageuse. La forêt marécageuse est dominée par les individus de 2 à 4 m de hauteur ; mais les tiges ne dépassent pas 8 m. Pour la forêt temporairement inondée, les individus dont la hauteur est inférieure à 2 m dominent. Elle est suivie par les individus de 4 à 6 m de hauteurs. Pour la forêt littorale, le nombre de tige diminue à mesure que la hauteur monte. Cette dernière est également dominée par les individus de moins de 2 m.

3.1.3. Structure totale

La structure totale de la forêt est appréciée par la courbe de la distribution du nombre de tiges en fonction des classes de diamètre.

10.00 9.00 8.00 7.00 6.00 5.00 4.00 3.00

2.00 log2(Nombre de tiges/ha ) tiges/ha de log2(Nombre 1.00 0.00

Classe des diamètres (m)

Forêt littorale Forêt marécageuse Forêt temporairement inondée

Figure 10 : Structure totale par type de forêt

La courbe a une allure exponentielle négative. En effet, à mesure que le diamètre augmente, le nombre de tiges diminue. Une prédominance des tiges de diamètre compris entre 5 et 10 cm est observée. Les individus adultes sont très peu nombreux dans la forêt marécageuse, et ils ne dépassent pas 20 cm de diamètre. Dans la forêt temporairement inondée, les arbres de gros diamètre (supérieur à 20 cm) existent encore bien qu’ils soient en nombre très restreint.

3.1.4. Dynamique

La régénération est constituée par les arbres dont le diamètre est compris entre 1 cm et 5 cm. L’analyse de cette régénération permet de déduire la tendance évolutive du peuplement et surtout des espèces cibles. Cette analyse concerne principalement la diversité, l’abondance et le taux de régénération.

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Résultats

- Pour l’écosystème forêt

RUBIACEAE 13,51% CONVALLARIACEAE 45,27% 9,52% EBENACEAE EUPHORBIACEAE 7,77% ASTEROPEIACEAE SALICACEAE 7,34% SAPOTACEAE 5,80% Autres 5,23% 5,56%

Figure 11 : Composition floristique de la régénération

La régénération est composée de 46 familles représentées par 141 espèces composent. 7 familles constituent la moitié de la régénération. La famille des RUBIACEAE y est la plus abondante à 13,51%.

Tableau 9 : Caractéristiques de la régénération

Abondance Dominance Type de forêt Nombre d’espèces CM TR (N/ha) (m²/ha) Temporairement 80 1/13 133,81 2 392 1,44 inondée Marécage 12 1/9 157,14 637 0,08 Littorale 117 1/18 124,81 2 830 2,88 TOTAL 136 1/15 127,32 2 568 4,41 p-value 0,185>α 0,111>α Degré de signification NS NS CM : Coefficient de Mélange TR : Taux de régénération NS : Non Significatif S : Significatif

Pour la régénération, 136 espèces ligneuses représentées par 2568 individus à l’hectare ont été inventoriées. La forêt littorale présente le CM le plus faible, tandis que la forêt des marécages possède le CM le plus élevé.

Le taux de régénération est compris entre 100 et 1000 : 100 % < TR < 1000%, la forêt présente alors une bonne régénération. Et ce fait peut être affirmé pour les trois types de forêt bien que le taux de régénération pour la forêt temporairement inondée et la forêt littorale soient assez bas par rapport à celui de la forêt marécageuse. Pour l’abondance, les valeurs pour la forêt temporairement inondée et la forêt littorale sont assez rapprochées, ainsi, un test de Kruskall-walis a été effectué. Et il en est de même pour la dominance des trois types de forêt. Les p-value calculées sont supérieures à α, ce qui signifie que les différences entre les abondances et les dominances ne sont pas significatives. 27

Résultats

- Pour les espèces cibles

 Palmiers La régénération pour les palmiers est constituée par les tiges dont la hauteur est inférieure à 2 m. Tableau 10 : Abondance de la régénération de palmiers

Types de forêts Forêt littorale Forêt temporairement Inondée TOTAL Dypsis arenarum 128 309 437 Dypsis nodifera 0 Dypsis lutea 0 Ravenea sambiranensis 5 19 24 Dypsis tsaravoasira 12 24 Dypsis hiarakae 6 38 12 Dypsis poivreana 35 227 262 TOTAL 151 366 517 Concernant la régénération des palmiers, 517 individus/ha ont été recensés. Cette régénération est principalement dominée par Dypsis arenarum avec une abondance de 437 pieds à l’hectare, ainsi que par Dypsis poivreana avec 262 pieds/ha. L’abondance en Ravenea sambiranensis s’élève quant à elle à 24 jeunes individus/ha. Cela correspond, dans la zone de droit d’usage à 29 716 pieds de Dypsis arenarum, 17 816 pieds de Dypsis poivreana et 1 632 pieds de Ravenea sambiranensis. Les taux de régénération de Ravenea sambiranensis et Dypsis arenarum ont été calculés

Tableau 11 : Taux de régénération des palmiers

Espèces TR Dypsis arenarum 100 % < 163,06 < 1000% Ravenea sambiranensis 22,02 < 100% Le taux de régénération de Dypsis arenarum est compris entre 100% et 1000%. Par conséquent, il présente une bonne régénération. Par contre, pour Ravenea sambiranensis, le taux de régénération est inférieur à 100%. Ravenea sambiranensis est alors en difficulté de régénération.  Pandanus Tableau 12 : Stock de nouvelles feuilles de Pandanus chaque année

Espèces P. ps P. rl P. ht P. pr TOTAL Nombre moyen de nouvelles 12,79 18,38 17,36 7,79 56,32 feuilles/pied/an Abondance - zone de droit 680 2 312 7 684 4 760 15 436 d'usage (individus) Nombre total de nouvelles 75 665,64 27 496,48 99 160,32 18 010,48 220 332,92 feuilles/an P. ps : Pandanus pseudocollinus P. pr : Pandanus pervilleanus P. rl : Pandanus rolotti P. ht : Pandanus heterocarpus

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Résultats

Les nouvelles feuilles de Pandanus que peut produire la forêt par an s’élèvent à 220 332,92 feuilles, toutes espèces confondues. Cette valeur est également dominée par les feuilles de Pandanus heterocarpus. Elle est suivie de près par Pandanus pseudocollinus à hauteur de. 75 665,64 feuilles.

 Ravenala madagascariensis

Tableau 13 : Caractéristiques de la régénération en Ravenala madagascariensis

Type de forêt Abondance (N/ha) TR Forêt temporairement inondée 647 165,04 Forêt marécageuse 6 242 292,54 100 % < TR < 1000% Forêt littorale 78 111,36 Total général 644 213,95 p-value 0,23>α Signification NS TR : Taux de régénération NS : Non Significatif

L’inventaire a fait ressortir 644 pieds de Ravenala ne dépassant pas 2 m de hauteur. Pour tous les types de forêt, le taux de régénération est compris entre 100% et 1000%. En conséquence, l’espèce présente une bonne régénération. La p-value calculée est supérieure à α, ce qui signifie les abondances ne sont pas significativement différentes dans les 3 types de forêt. La forêt marécageuse est particulièrement très abondante en régénération de Ravenala.

 Lepironia mucronata Parmi les 816 000 tiges recensées, 40,3 % sont en développement, c’est-à-dire qu’elles ne présentent pas encore d’inflorescence. Ainsi, la régénération est constituée par 326 400 tiges. Et Lepironia mucronata est en difficulté de régénération puisque son taux de régénération est inférieur à 100%.

Ainsi, l’état général de dégradation de la forêt peut déjà être aperçue par la faiblesse des indicateurs qui la caractérisent. Seule la diversité floristique est encore relativement bonne. La dominance est faible, et elle est particulièrement très basse pour la forêt marécageuse. La forêt est majoritairement constituée par des individus de faible diamètre et de hauteur. Cependant, elle présente une régénération assez satisfaisante : riche spécifiquement et quantitativement. Concernant les espèces cibles, l’attention se porte particulièrement sur Ravenea sambiranensis et Lepironia mucronata qui affiche des difficultés de régénération.

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Résultats

3.2. Usages directs des espèces cibles par la population Les valeurs d’usage direct de ces espèces comprennent les usages de consommation et les usages de non-consommation.

3.2.1. Usages de consommation

La valeur d’usage de consommation des espèces cibles se matérialise par les prélèvements effectués par la population en forêt. Les palmiers et le Ravenala sont prélevés pour la construction des cases traditionnelles, tandis que le Pandanus et le Lepironia pour la vannerie. Mais d’abord, l’importance des besoins de la population en ces espèces cibles sera appréciée.

a) Typologie des cases traditionnelles

Avant la quantification des besoins en matériaux pour la construction des cases, une typologie de ces cases se présente tout d’abord comme suit :

Selon la dimension, 3 types de cases peuvent être observées :

Tableau 14 : Dimension des cases traditionnelles

Petite case Case moyenne Grandes case Longueur (m) L < 4 4 ≤ L < 6 6 ≤ L Largeur (m) l < 3 3 ≤ l < 4 4 ≤ l

Les cases moyennes de 12 m² c’est-à-dire de 4 m de long et de 3 m de large dominent dans la région de Tampolo. Un ménage possède en général une grande ou une case moyenne avec une petite case qui sert le plus souvent de cuisine.

Deux types de toitures peuvent être observés : les toitures en feuille de Ravenala et les toitures en tôle. Les toitures des grandes cases sont généralement en tôle. En effet, la construction de toiture de grande dimension en Ravenala en plus d’être difficile à réaliser demande beaucoup de matières premières. Ainsi, les villageois optent pour la tôle. Les toitures en feuilles de Ravenala représente en moyenne 60% des cases.

Ensuite, en matière de plancher, les matériaux utilisés sont : le bambou, les troncs de Ravenala ou « honko », les écorces de Ravenea sambiranensis, les planches et le ciment. D’après l’enquête effectuée, la part de la population qui utilise des planchers en palmier est de 43.3%. Concernant les murs, le principal matériau utilisé est le pétiole de Ravenala ou « falafa ». Le pourcentage de ménage à cases en falafa est de 67.6%. Les autres optent pour d’autres matériaux tels que les planches ou le bambou. Pour le calcul des besoins, la case de 12m² a été pris comme référence.

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Résultats

Image 1 : Case traditionnelle Betsimisaraka

b) Les palmiers

Comme mentionné maintes fois précédemment, les palmiers sont utilisés pour la construction des cases traditionnelles. Mais ils sont également utilisés pour la construction de barrière aux poissons et pour l’ornementation lors de grand évènement tel que le tsaboraha et les mariages.

Deux espèces sont très prisées par la population : Dypsis arenarum en guise de support des toits en feuilles de Ravenala ou « fitoroka » et Ravenea sambiranensis utilisé comme plancher ou « rapaka ». Dypsis lutea est quant à lui rarement utilisé à cause de la difficulté de son prélèvement.

Image 2 : Support en palmiers de toit

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Résultats

Image 3 : Plancher en Ravenea sambiranensis

Exploitation

Pour le prélèvement, les tiges âgées sont plus prisées bien qu’elles soient de moins en moins abondantes en forêt. Ces dernières sont plus solides et moins sensibles à l’humidité.

Les pieds de Dypsis arenarum sont coupés à l’aide d’une coupe-coupe, à environ 10 à 40 cm du sol. Puis, 6 à 12 tiges sont ramenées au village, selon la capacité de transport du préleveur, sachant que le transport se fait à dos d’homme. Ainsi, un préleveur revient en moyenne 3 à 4 fois en forêt pour avoir la quantité voulue. Au moins 4 tiges sont coupées et laissées en forêt car des tiges de meilleure qualité que ces dernières ont été trouvées. Cette valeur peut s’élever jusqu’à 10 tiges pour un préleveur.

Pour Ravenea sambiranensis, après l’abattage à 20 à 40 cm du sol, le préleveur trace plusieurs fentes longitudinales parallèles mais discontinues sur le tronc. Le tronc muni de plusieurs fentes est encore fendillé longitudinalement sur une ligne continue afin qu’il s’ouvre facilement. Le cœur du palmier est enlevé à l'aide d'une bêche puis l'écorce donne une planche de forme légèrement trapézoïdale. Seule une écorce d’un tronc peut être transporté durant un voyage. Ainsi, les villageois effectuent plusieurs allers- retours. Ces activités ne sont réalisées que par les hommes.

Quantification des besoins

Les besoins en Dypsis arenarum pour l’année 2019 ont été calculés à partir de la formule de Lauret (2001). Le calcul a fait ressortir un besoin qui s’élève à 15743 tiges. Tandis que pour Ravenea sambiranensis, elle est de 987.24 tiges/an.

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Résultats

Tableau 15 : Besoins en Ravenea sambiranensis par dimension de cases

Besoins Case moyenne Nombre de tiges 1 à 2 Durabilité moyenne 5 ans Besoin annuel 1 à 2

ARavenea sambiranensis 1/5 à 2/5

CRavenea sambiranensis 987.24

ARavenea sambiranensis : Besoin annuel en tiges de Ravenea sambiranensis par ménage

CRavenea sambiranensis : Besoin annuel total en tiges de Ravenea sambiranensis

Sachant que les planchers en écorce de palmiers doivent être changé tous les 5 ans et que chaque ménage utilise 1 à 2 tiges, la consommation moyenne annuelle est de 0,4 tiges par ménage.

c) Pandanus sp.

Les Pandanus servent principalement pour la fabrication de nattes ou « tsihy ». Parmis les ménages enquêtés, seules trois ont déclaré fabriquer des chapeaux. D’autres matériaux tels que le raphia peuvent être utilisés à part le Pandanus. Et seules deux ménages ont déclaré fabriquer des vannes. Les deux dernières utilisations ne constituent ainsi pas une menace pour les ressources. Par conséquent, elles n’ont pas été incluses dans les calculs. D’après les enquêtes, la préférence de la population sont surtout tournées vers Pandanus pervilleanus ou Vakoandranto car en plus d’être facilement accessible, elle est également plus ou moins durable. Après elle, Pandanus heterocarpus est également bien appréciée, Pandanus pseudocollinus l’est moyennement et enfin, Pandanus rolotti et Pandanus pygmaeus sont rarement utilisés.

Exploitation

Les feuilles de Pandanus sont coupées à l’aide d’une coupe-coupe sans toucher au tronc. Auparavant, lors des prélèvements, les habitants avaient l’habitude de couper directement les Pandanus à la base du tronc et de couper ensuite les feuilles après. Cela permettait de se protéger contre les épines et représentait en même temps un gain de temps considérable. Mais cette pratique met gravement les espèces en danger en empêchant la régénération. Une formation a alors été dispensée aux habitants sur le mode de prélèvement : prélèvement exclusif sur les individus dépassant 1 m ; coupe à 10 à 30 cm de la base des feuilles et par souci de régénération, épargner les nouvelles feuilles. L’ancienne pratique a ainsi été peu à peu abandonnée par les habitants. Et cela a notamment pu être vérifié par l’absence de pieds coupés lors des inventaires. Les feuilles sont ensuite regroupées et transportées en paquets. Un paquet peut contenir aux environs de 160 feuilles. Deux à quatre pieds de Pandanus peuvent donner un paquet.

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Résultats

Le prélèvement est très important durant les périodes précédant les moissons entre Mai et Juin pour le riz, et pour le girofle entre Septembre et Octobre. D’une façon générale, le prélèvement se fait un mois avant les récoltes. Les prélèvements s’observent de Mai jusqu’à Novembre, mais un pic se produit au mois de Mai ou Juin et au mois de Septembre ou Octobre. Les exploitants peuvent faire deux à trois prélèvements par mois, soit un prélèvement par deux semaines. Toutefois, certains prélèvent dès que leur réserve est finie.

Les épines des feuilles sont éliminées puis l’artisan procède au séchage qui dure entre 1 à 3 jour selon les conditions météorologiques. Ensuite, vient le tissage qui peut prendre une demi-journée jusqu’à 3 jours selon la disponibilité de l’artisan. Un paquet contenant environ 160 feuilles peut être transformé en 1 ou 2 nattes. Tous les travaux cités précédemment, du prélèvement jusqu’à la vente sont effectués exclusivement par les femmes.

Image 4 : Tissage de Pandanus

Quantification des besoins

1 pied de Pandanus peut donner 4 nattes de 1m².

Tableau 16 : Quantification des besoins en Pandanus

Nombre moyen de feuilles/natte 30 Durabilité d’une natte (an) 1 Nombre moyen annuel de nattes/ménage 4

Afeuilles de Pandanus 150

Pfeuilles de Pandanus 46,2%

Cfeuilles de Pandanus 90 090

Afeuilles de Pandanus: Besoin annuel en feuilles de Pandanus par ménage

Pfeuilles de Pandanus : Pourcentage de ménage utilisant des nattes en Pandanus

Cfeuilles de Pandanus : Besoin annuel total en feuilles de Pandanus

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Résultats

La fabrication d’une natte de taille moyenne nécessite aux environs de 30 feuilles séchées. Un ménage possède en moyenne 4 nattes. Mais cette valeur peut atteindre 10 nattes pour les exploitants de girofle. Et selon la fréquence d’usage, leur durabilité varie de 1 à 2 ans. Néanmoins, rares sont les nattes qui durent jusqu’à 2 ans car elles subissent une utilisation excessive lors des récoltes tandis que dans les cases, elles sont piétinées. Ainsi, la durabilité moyenne considérée est d’une année.

Le pourcentage de ménages utilisateurs de nattes en feuilles de Pandanus est de 46,2%. Le reste des ménages a une préférence pour les nattes en Lepironia. Finalement, les besoins annuels en feuilles de Pandanus s’élèvent à 90 090 feuilles/an.

d) Lepironia articulata

Lepironia articulata sert pour la fabrication de nattes et de paniers. Les nattes ainsi fabriquées remplissent les mêmes rôles que pour les feuilles de Pandanus. Quant aux paniers, ils servent pour la plupart à transporter le riz et le girofle lors des récoltes ainsi que les produits de la pêche.

Exploitation

Les tiges de Lepironia sont récoltées puis mis à sécher. Le séchage dure 3 jours. Puis, les tiges séchées sont tressées pour fabriquer des paniers et des nattes. Les périodes d’exploitation et la fréquence d’exploitation de Lepironia sont les mêmes que pour l’exploitation de Pandanus. C’est-à-dire que l’exploitation est plus fréquente lors des périodes avant la moisson et avant la récolte du girofle.

Image 5 : Tissage de Penjy

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Résultats

Quantification des besoins

Tableau 17 : Quantification des besoins en Lepironia pour la fabrication de nattes et de paniers

Natte Panier Nombre moyen de tiges/natte 400 1 500 ou/panier Durabilité d’une natte ou panier 1 1 à 2 (an) Consommation moyenne annuelle 4 7 /ménage

Atiges de Lepironia 1 600 10 500

Ptiges de Lepironia 53,8% 98%

Ctiges de Lepironia 1 119 040 13 377 000

Atiges de Lepironia: Besoin annuel en tiges de Lepironia par ménage

Ptiges de Lepironia: Pourcentage de ménage utilisant des nattes ou des paniers en Lepironia

Ctiges de Lepironia: Besoin annuel total en tiges de Lepironia

Les besoins annuels en Lepironia pour la fabrication de natte à usage non commercial sont de 1 119 040 tiges, et ceux pour les paniers sont de 13 377 000 tiges. Ces deux valeurs combinées, les besoins annuels totaux en Lepironia s’élèvent à 14 496 040 tiges

e) Ravenala madagascariensis

La case traditionnelle Betsimisaraka est construite à partir d’éléments du Ravenala. Le stipe ou Honko, lorsqu‘il est abattu, est évidé de sa moelle et coupé en deux demi-cylindres qui, aplatis en cours de séchage, permettent de fabriquer des planchers. Les longs pétioles rigides servent à construire des cloisons ou des murs. Les feuilles sont utilisées en très grande quantité pour la couverture de toitures.

Exploitation

Près de deux mois sont nécessaires pour la construction des cases. Seules les feuilles et pétioles déjà séchées sont prélevées. Le prélèvement se fait à l’aide d’un coupe-coupe. Cette tâche est particulièrement ardue car elle nécessite en même temps de l’agilité et de la force. Ainsi, elle est effectuée uniquement par les hommes.

La fréquence des prélèvements est très prononcée lors des périodes pré et post-récoltes. Tandis qu’elle est au plus bas lors des périodes de récolte et des autres travaux en champs tels que le travail de la terre ou en période de semis.

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Résultats

Quantification des besoins

Les besoins en ressources en PFNL ont été calculés. Un paquet de feuilles de Ravenala contient en moyenne 95 feuilles.

Tableau 18 : Besoin en Ravenala par ménage

Nombre de paquets 5 à 6 Feuilles (Toit) Durabilité moyenne 2 à 5 ans

Afeuilles de Ravenala 158.3 Nombre de tronc 5 à 6 Stipe (Plancher) Durabilité moyenne 2 à 5 ans

Astipes de Ravenala 1.6 Nombre de paquets 5 à 6 Pétioles (Mur) Durabilité moyenne 2 à 5 ans

Apétioles de Ravenala 133.3

ARavenala: Besoin annuel en Ravenala par ménage La durabilité moyenne pour les feuilles est de 3 ans. Sachant qu’il faut en moyenne 5 paquets pour la toiture d’une case de taille moyenne, le besoin annuel par ménage en feuilles est égal à 158.3 feuilles/an. Pour le stipe, les besoins s’élèvent à 1.6 stipes/an. Enfin, pour les pétioles, ils sont de 133.3 pièces/an.

Concernant le plancher, 5 stipes en moyenne suffisent pour le fabriquer. La durabilité moyenne est également de 3 ans étant donné que le plancher est souvent sujet à l’humidité et se détériore ainsi facilement. Un besoin annuel par ménage de 1,6 stipes a alors été trouvé.

Ensuite, pour les pétioles, un paquet équivaut en moyenne à 80 tiges. Il peut en être conclu un besoin annuel en pétioles de 133.3 tiges.

Tableau 19 : Besoin total en Ravenala

Pfeuilles de Ravenala 60% Feuilles (Toit) Cfeuilles de Ravenala 123 474

Pstipes de Ravenala 43,3% Stipe (Plancher) Cstipes de Ravenala 901

Ppétioles de Ravenala 67,6% Pétioles Cpétioles de Ravenala 117 144

PRavenala: Pourcentage de ménage utilisatrice

CRavenala : Besoin annuel total

Les besoins annuels en feuilles, en stipes et en pétioles de Ravenala pour les 4 Fokontany sont respectivement de 123 474 feuilles, 901 stipes et de 117 144 pétioles.

37

Résultats

3.2.2. Usages de non consommation

Il faut rappeler que les espèces cibles sont des espèces forestières qui se développent donc en forêt. Elles font alors l’objet d’usages de non consommations grâce au tourisme qui se réalise au sein de la NAP. Cet usage régresse de plus en plus puisque la NAP ne compte plus en moyenne qu’une visite par mois. Cela provient de la méconnaissance des touristes sur l’existence de la NAP et sur les activités écotouristiques qui peuvent y être réalisées, mais également de l’état de dégradation avancé de la forêt. Le nombre de visites par mois est compris entre 1 et 2 visites.

3.2.3. Bénéfices économiques tirées des espèces cibles

a) Bénéfices tirés de la filière COS

Les éléments des palmiers ou des Ravenala prélevés sont destinés soit à l’utilisation directe par le préleveur, soit à la vente. En général, l’autoconsommation concerne surtout les habitants des villages à proximité de la NAP, en l’occurrence Ambavala, Ampasimazava et parfois Rantolava. Les femmes autant que les hommes y sont acteurs.

Mais le prélèvement des tiges, des feuilles ou des pétioles pour la COS nécessite beaucoup de temps et d’efforts. De plus, certains Fokontany, notamment Takobola sont très éloignés des lieux de prélèvement. C’est pourquoi, certains habitants préfèrent en commander aux jeunes hommes vivant à proximité. Dans ce cas, les PFNL génèrent alors des bénéfices pour le préleveur. Le transport des PFNL ainsi prélevés est assuré par le vendeur.

Tableau 20 : Prix des PFNL utilisés en COS

PFNL Unité Prix (MGA) Tige de Dypsis arenarum Tige 700 à 1 000 Tige de Ravenea sambiranensis Tige 2 000 à 3 000 Pétiole/feuille de Ravenala Paquet 4 000 à 5 000 madagascariensis Stipe de Ravenala Tige 4 000 à 5 000 madagascariensis Les prix fluctuent en fonction de la qualité des produits. Et la vente se réalise uniquement par suite de commandes. La fréquence annuelle des ventes est difficile à évaluer étant donné qu’elles dépendent surtout de l’état de détérioration des habitations. Cependant, les activités de vente ne sont effectuées que durant les périodes hors récolte du riz et du girofle.

b) Bénéfices tirés de la filière vannerie

Certains habitants prélèvent le Lepironia ou le Pandanus et le transforment pour obtenir des produits pour satisfaire leur besoin quotidien, c’est-à-dire pour l’autoconsommation. Mais comme pour le cas de la filière COS, le prélèvement demande assez de temps. 38

Résultats

Par ailleurs, les épines à l’extrémité des feuilles de Pandanus rend leur prélèvement difficile. De plus, certaines espèces de vannerie comme Lepironia mucronata ou encore Pandanus pseudocollinus sont marécageuses et sont donc difficilement accessibles. Par conséquent, certaines vannières préfèrent passer des commandes de matière première par paquet aux jeunes hommes ou femmes du village. Le paquet de Pandanus est à 1 000 MGA et celui du Lepironia à 4 000 MGA

Enfin, certaines vannières tirent des bénéfices grâce à la vente des produits finis. Trois cas de figure peuvent alors être distingués. En premier lieu, certaines vannières vendent leurs produits au marché d’Ampasina, où le prix est le plus élevé. Généralement, pour ce type d’artisan, la vannerie constitue une activité génératrice de revenus à part entière. Ainsi, il cherche le maximum de bénéfices et n’est par conséquent pas intéressé par la vente aux alentours. En second lieu, les autres qui tirent seulement de la vannerie des revenus supplémentaires vendent sur place par suite de commandes effectuées par les villageois de leur Fokontany. Enfin, un artisan peut effectuer les deux cas de figure en même temps. Mais un artisan peut également vendre en même temps sur place et au marché d’Ampasina.

- Vente de nattes Tableau 21 : Prix des nattes par type

Dimension Utilisation Type Prix (MGA) En Pandanus 2 000 à 3 000 1*1,5 Lors des repas, dans les cases En Lepironia 2 000 En Pandanus 4 000 à 6 000 1*1,5 En forêt ou dans les rizières En Lepironia 3 000 à 5 000 En Pandanus 7 000 à 1 0000 1,5*2 Séchage du paddy et du girofle En Lepironia 6 000 à 1 0000 Les prix varient selon la période et le lieu de vente entre 2 000 et 1 0000 MGA. Durant les périodes précédant les moissons, les prix atteignent leur plus haut niveau. Puis, elles descendent peu à peu pour atteindre les prix les plus bas durant la période Janvier-Avril. Et les prix sont également élevés au marché d’Ampasina, alors qu’ils le sont moins pour les Fokontany aux alentours.

- Vente de paniers

Les paniers en Lepironia de 20cm*30cm*10cm sont vendus à 3 000 ar et sont utilisés lors de la récolte du riz et du girofle.

Les espèces de PFNL cibles, comme tout autre ressource forestière quelconque, font l’objet de plusieurs usages directs. Les usages de consommation sont notamment très importants puisque des prélèvements non négligeables sont effectués dans la forêt par la population locale. Mais les usages de non consommations liés au tourisme sont moins élevées. Les PFNL provenant des espèces cibles génèrent des revenus supplémentaires importants pour la population locale, surtout en période hors récole du riz et du girofle. 39

Résultats

3.3. Etat des pressions La proximité des habitations, de la RN5, des zones de cultures met grandement le peuplement et les espèces cibles en danger. Ces faits favorisent notamment les pressions qui seront citées :

- Chasse et coupe illicite

Le braconnage concerne principalement la chasse des lémuriens qui seront consommés. Cette pression met surtout en danger les espèces de plus en plus rares comme Microcebus rufus.

La coupe illicite est une des pressions les plus importantes et les plus fréquentes dans la NAP Tampolo. Elle peut notamment être appréhendée à partir des souches laissées après abattage. Lors de l’inventaire, 60 souches ont pu être recensées, soit près de 2 pieds coupés par placette. Et en effet, aucune des placettes inventoriées n’y a été indemne car chacune d’elles possède au moins un pied coupé. Le phénomène touche en conséquence l’ensemble de la forêt mais il est très prononcé dans les parcelles proches des pistes forestières. Et cette coupe illicite concerne toutes les espèces présentes dans le peuplement. Les bois peu denses tels que Intsia bijuga [CAESALPINIACEAE] ou Canarium spp [BURSERACEAE] sont utilisés pour la fabrication de pirogues, tandis que les bois durs comme Homalium thouarsianum [SALICACEAE] ou Diospyros spp. [EBENACEAE] servent pour la fabrication des cases. Sans oublier la coupe des bois de chauffe et la fabrication de charbon au sein même de l’air protégée. Ces coupes illicites concernent surtout les arbres de gros diamètres. Mais le bois coupé sert également de bois de chauffage. Les lois et règlement déjà en vigueur au sein de la NAP ne semblent pas refreiner ces dernières.

Photo 2 : Foyer de charbon dans la NAP Photo 1 : Souche de Faucherea glutinosa coupée

- Feux de forêt

Les feux de brousses sont un phénomène fréquent dans la NAP. Ces feux de forêt résultent principalement de conflits non résolus entre la NAP et les populations riveraines. Le mécontentement de la population à cause des règlements en vigueur dans la NAP les pousse à brûler la forêt.

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Résultats

Le dernier incendie recensé s’est produite en Octobre 2018 et a causé la perte de 3 100 m² de forêt dans la parcelle J13. Plusieurs espèces de valeurs, dont celles cibles du projet COKETES y ont brûlées. Peuvent par exemple être citées Faucherea glutinosa [SAPOTACEAE] et Leptolaena multiflora [SARCOLAENACEAE].

Photo 3 : Parcelle J13 brûlée

Tableau 22 : Parcelles brulées durant 2018

PARCELLES SURFACE BRULEE (m²) J13 3 100 K13 1 780 I4-I5 5 222,3 B2 1 090 - Pâturage du bétail

Les excréments de bétail rencontrés lors des inventaires dans la NAP témoignent des pâturages illicites qui bien qu’interdits, s’y effectuent encore. Et pourtant, le piétinement des bêtes d’élevage empêche la survie des jeunes et met par conséquent en danger la régénération de la forêt. Ce phénomène est surtout observable le long des pistes forestières et dans les parcelles avoisinantes.

- Conversion des marécages en rizières

Ce phénomène a été observé sur les parties inondées de la forêt telles que les parcelles A6 et B6. Les forêts dégradées ont été rasées pour laisser place à un écosystème monospécifique de riziculture.

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Résultats

- Phénomènes cycloniques

La NAP Tampolo se situe dans la côte orientale de Madagascar où les cyclones sont très fréquents. Ces dernières, en plus de détruire les produits forestiers autant ligneuses que non ligneuses accentuent fortement la pauvreté des populations touchées en détruisant tout sur leur passage.

Elles favorisent également l’apparition des clairières qui, elles, vont accentuer l’envahissement des lianes. Ce problème touche l’ensemble de la forêt.

- Invasion d’espèces exotiques

A cause des différentes pressions déjà mentionnées plus haut, certaines parties de la forêt sont dans de graves états de perturbations. La forêt de Tampolo présente actuellement d’innombrables clairières par suite des feux de forêts, des chablis et des coupes illicites. Grâce à l’ouverture de la canopée dans ces clairières, les espèces héliophiles se développent rapidement. Par conséquent, plusieurs parcelles telles que B3 ou encore B2 subissent de plein fouet l’envahissement des lianes. Des lianes telles que Agelaea pentagyna [CONNARACEAE] menacent ainsi la pérennité de la forêt car les essences qu’elles utilisent comme supports meurent et les régénérations sont étouffées par la concurrence d’autres plantes envahissantes ayant une grande affinité à la lumière.

- Chablis

Plusieurs chablis ont également été observés lors de l’inventaire. Mis à part les cyclones, ces derniers résultent du vieillissement des arbres. Ces chablis surviennent de part et d’autre dans la forêt et peuvent toucher toutes les espèces. Les chablis participent à la naissance de trouées dans la forêt.

Ainsi, l’écosystème qui abrite les espèces de PFNL utilisés en vannerie et en COS est soumis à beaucoup de pressions qui menacent constamment son existence. Ces dernières menacent par la même occasion l’existence des espèces cibles. Ces pressions peuvent notamment être divisées en deux groupes : les pressions d’origine anthropique et les pressions qui ne proviennent pas de l’action de l’homme. Les pressions anthropiques liées aux exploitations illicites de bois sont notamment les plus fréquentes et les plus prononcées. Mais les feux de forêt font également d’importants ravages en des intervalles de temps relativement courts. Peuvent également être citées d’autres pressions telles que la prolifération de la riziculture dans les marécages. Les pressions d’origine naturelle sont quant à elles moins importantes. Elles concernent principalement les phénomènes cycloniques, les invasions d’espèces exotiques, ainsi que les chablis.

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Discussions

4. DISCUSSIONS 4.1. Discussions

4.1.1. Discussions sur la méthodologie

La méthodologie employée a permis d’aboutir entièrement aux résultats escomptés. Néanmoins, elle n’est pas exempte de failles.

a) Sur la bibliographie

Les études bibliographiques préliminaires ont permis d’obtenir une quantité importante d’informations relative à l’utilisation des PFNL autant dans le monde que dans la NAP Tampolo. En plus, elle a permis d’avoir une appréhension sommaire de l’état actuel de la forêt. Grâce à elle, la méthodologie à adopter sur terrain a pu être façonnée peu à peu. Et tout au long de la réalisation de tous les travaux, de la descente sur terrain jusqu’à la rédaction du présent mémoire, la bibliographie et la webographie a servi de base pour aboutir à un document mieux détaillé et référencé. Cependant, certains sujets tels que la démographie à Madagascar et plus particulièrement à Tampolo ou encore l’utilisation des Ravenala ont manqué de documents récents. De ce fait, les données de recensements datant de 2015 ont été utilisés.

b) Sur les observations directes

L’observation a pu jouer un grand rôle dans le recoupement de certaines informations telles que la part de population utilisatrice des ressources et la typologie des cases traditionnelles. De plus, sans observation préliminaire en forêt, la répartition des placettes au sein de chaque type de forêt aurait été impossible. Ainsi, les observations directes ont en quelque sorte aidé dans l’élaboration définitive de la méthodologie, dans la collecte d’informations et dans le traitement des données.

La descente sur terrain a eu lieu durant les mois de Janvier et Février. Cette période, dans la région est consacrée à la récolte secondaire du riz et la plupart de la population est occupée à cette activité. Ainsi peu de personne, voire aucune ne s’adonne aux autres activités, notamment à la vannerie et à la construction de cases. Ceci a entravé l’observation directe pour la récolte d’informations sur les filières, notamment l’observation des acteurs, des procédés de prélèvements, de construction ou de transformation. Aucune photo n’a non plus pu être prise pour illustrer les différentes étapes dans l’utilisation des PFNL. Par ailleurs, l’absence d’électricité dans la NAP a empêché la prise de photos. Néanmoins, la bibliographie a pu remédier à ces difficultés.

c) Sur la cartographie

La cartographie a permis de délimiter sur les images satellites le site d’étude ainsi que les différents types de forêt et leurs surfaces respectives.

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Discussions

d) Sur les enquêtes

L’entretien semi-directif a donné des informations plus détaillées sur les mécanismes régissant les filières. De plus, il a été facile à réaliser. Le même problème que pour les observations directes s’est posé durant cette phase. Bon nombres d’habitants étaient occupés soit en forêt, soit dans les rizières. Ainsi, les enquêtes dans certains Fokontany ont été réalisées durant les horaires hors travail, en l’occurrence dans la soirée.

e) Sur l’inventaire

Etant donné que plusieurs espèces de familles différentes ont été ciblées, l’échantillonnage de type raisonné a été choisi. Mais le type d’échantillonnage a empêché une comparaison plus poussée entre les différents types de forêt étant donné que le nombre de placettes pour chaque type est très variable. De plus, étant donné que les zones d’occurrence de chaque espèce sont différentes, certaines placettes ont contenu seulement 2 genres cibles. Ce problème touche particulièrement l’inventaire de Lepironia mucronata puisqu’elle n’a été présente que dans deux placettes. Malgré cela, le type d’échantillonnage choisi a cependant permis d’avoir plus ou moins une bonne représentation des espèces cibles.

Par ailleurs, les coupes illicites incessantes combinées au manque de personnel ont causé l’absence de guide lors de certains inventaires. Ainsi, la réalisation d’herbiers a été incontournable, ce qui a ralenti le rythme de travail. Néanmoins, cela n’a pas affecté les résultats puisque les herbiers ont ensuite été rapporté aux guides pour la reconnaissance des espèces.

f) Sur le traitement des données

L’utilisation de la formule de Lauret (2001) pour le calcul des besoins en Dypsis arenarum est parfaitement justifiable. En effet, bien que cette formule date de 2001, les conditions d’études n’ont pas changé. L’auteur a stipulé que sa modélisation dépend de l’enrichissement rapide de la population. Et aucun enrichissement rapide n’a été observé durant ces dernières années.

4.1.2. Discussions sur les résultats

Il faut rappeler que l’utilisation des ressources en PFNL dans la NAP est faite exclusivement pour satisfaire les besoins quotidiens. La collecte de ces ressources pour la commercialisation de produits transformés n’est en aucun cas possible. C’est pourquoi lors de la quantification des besoins, les besoins en PFNL pour la vente n’ont pas été inclus dans le calcul.

a) Sur les potentialités en PFNL utilisés en vannerie et en COS

Avant de déterminer la potentialité des PFNL cibles, une étude de la structure floristique de l’écosystème forêt a été incontournable. Elle a permis de recenser 54 familles représentées par 149 espèces. Ces résultats sont assez éloignés de ceux trouvés par Andriamihaja (2013) qui sont de 80 espèces pour 42 familles.

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Discussions

La forêt temporairement inondée a présenté une richesse floristique plus élevée par rapport aux deux autres types. Cela peut s’expliquer par la surface totale d’inventaire pour chaque type. En effet, plus la surface est grande, plus la richesse floristique est élevée.

Les coefficients de mélange qui varient de 1/15 à 1/23 selon le type de forêt sont également similaires à ceux trouvés par Andriamihaja (2013) qui sont de 1/18 et 1/19.

Concernant l’abondance, la différence importante entre les abondances de ligneux par type de forêt peut encore une fois être expliqué par la différence de taille des surfaces d’inventaire pour chaque type. Une diminution importante de l’abondance de ligneux a été constaté entre 2013 et 2018. En effet, elle était 1 144 tiges/ha (Andriamihaja, 2013) et pour notre étude elle n’est plus que de 990 tiges/ha. Et la dominance et la contenance trouvées suivent également cette tendance puisqu’elles sont remarquablement peu élevées pour cette étude. La dominance qui était de 36,10 m²/ha en 2005 (Rajoelison, 2005) est actuellement de 12,2 m²/ha. Quant à la contenance, en 2005 elle atteint 236,25m3/ha, alors qu’ici elle est de 48,45m3/ha. Cela traduit alors une perte soit en diamètre total, soit en hauteur totale, ou les deux. Pour mieux vérifier cela, les valeurs de Andriamihaja (2013) qui sont de 24,98m²/ha et de 101,87m3/ha en 2013 pour la forêt peu perturbée de Tampolo ont été pris en compte. Une diminution de 12,78 m²/ha de la dominance et de 53,42m3/ha de la contenance est ainsi observée entre 2013 et 2019. Ces diminutions signifient que la forêt a perdu en diamètre total et en hauteur. En effet, les coupes sélectives illicites fréquentes des arbres de gros diamètre dans la NAP ont peu à peu diminué sa production. Si elles continuent, ces exploitations peuvent aboutir à la disparition totale de l’écosystème. Et cela peut encore être affirmé grâce à la courbe de la structure totale de la forêt. En effet, les arbres de gros diamètre sont devenus rares, avec une courbe proche de 0.

La richesse floristique des adultes est supérieure à celle de la régénération. Une différence de 8 espèces a été enregistrée. Ce qui veut dire que certaines espèces ne présentent plus de régénération et sont donc au bord de l’extinction. Malgré cela, la forêt présente en général un taux de régénération assez satisfaisant.

En d’autres termes, la forêt de Tampolo a fortement régressé en production ligneuse à cause des coupes illicites, mais cela n’a pas encore affecté la diversité en espèces. Cependant, un progrès dans l’évolution de l’état de la forêt est encore possible grâce à la régénération.

Pour le cas des palmiers, 612 tiges adultes par ha ont pu être inventoriés. Ce chiffre correspond plus ou moins à l’étude de Rakotoarinosy (2018) qui a trouvé 642 tiges adultes/ha en 2017. Néanmoins, l’abondance en Dypsis arenarum a fortement diminué étant donné qu’en 2001, elle était de 828 tiges/ha (Lauret, 2001) et qu’en 2019, elle n’est plus que de 268 tiges/ha. En l’espace de 17 ans, 560 tiges adultes ont été perdues. Cette diminution peut être imputée à la mauvaise gestion de l’espèce. Mais cette espèce affiche quand-même une régénération avec 437 jeunes individus. Autrefois, Ravenea sambiranensis était devenu très rare dans la NAP, à raison de 14 tiges adultes par ha (Lauret, 2001).

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Discussions

La situation s’est quelque peu améliorée puisque cette valeur a atteint 109 tiges adultes par ha en 2019. Cependant, l’espèce est en difficulté de régénération car seulement 24 jeunes individus ont pu être recensés.

Concernant les Pandanus, le stock de feuilles de Pandanus dans la zone de droit d’usage qui est de 615 400 feuilles a également diminué par rapport à l’estimation de Ranaivonasy en 2017 qui est de 638 044 feuilles. Mais le stock de nouvelles feuilles est assez important puisqu’il s’élève à 220 332.92 feuilles par an.

L’abondance en Ravenala dans la forêt de Tampolo est très importante par rapport à celle de Ranomafana-Est : 301 individus adultes contre 183 (Randrianantenaina, 2018). Ceci peut s’expliquer par le fait que l’auteur n’a considéré qu’une seule variété puisque seule une variété se développe dans cette forêt. Alors que la forêt Tampolo abrite plusieurs variétés, bien qu’aucune distinction sur la variété n’ait été effectuée dans cette étude. Le même cas a été observé pour la régénération qui est de 644 individus contre 157.

Et pour le Lepironia, 816 000 tiges par ha ont pu être évaluées. Cette valeur peut être jugée basse puisque dans la Réserve Spéciale de Manombo, dans le Sud-Est de Madagascar, une abondance comprise entre 856 000 et 421 0000 tiges par ha a été trouvé selon la localité (Guillaud et Vermeulen, 2014).

b) Sur la valeur d’usage direct des espèces cibles par la population

Andriamamijaona a estimé en 2018 les besoins annuels en feuilles de Pandanus à 180 000 feuilles dans les 4 Fokontany à proximité de la NAP. Cette valeur est presque le double de celui de cette étude qui est de 90 090 feuilles chaque année. Cette différence s’explique facilement par le fait que l’auteur a inclus les prélèvements pour la vente dans son calcul. Alors que pour cette étude, la vente a été exclue étant donné que selon la loi, une aire protégée ne peut pas satisfaire les besoins en ressources forestières pour la vente. Ainsi, l’exploitation des espèces cibles dans des objectifs de commercialisation accentue grandement la dégradation de celles-ci puisqu’elles peuvent augmenter jusqu’au double les besoins en ressources. Et pourtant, le prélèvement de ressources à ces fins est toujours très courant dans la Nouvelle Aire Protégée.

Les enquêtes ont démontré que le prix du Ravenala, qu’il s’agisse des stipes, pétioles ou feuilles se vendent entre 4000 à 5000 MGA. Ces prix sont considérés comme assez bas s’ils sont comparés à d’autres régions de Madagascar tel qu’Ambalabe où le prix du stipe de Ravenala varie de 4500 à 5800 MGA, des feuilles à 3600 MGA et des pétioles entre 2100 et 7300 MGA (Rakotoarivelo et al, 2014).

La vente d’une tige de Dypsis arenarum varie de 700 à 1 000 MGA et celui de Ravenea sambiranensis de 2 000 à 3 000 MGA. Les feuilles de Pandanus se vendent à 1 000 MGA le paquet, tandis que les tiges sont à 4 000 MGA. Les nattes varient de 2 000 à 1 0000 MGA. Et le paquet de feuilles, de stipes ou de pétioles de Ravenala est de 4 000 MGA à 5 000 MGA.

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Discussions

c) Sur l’état des pressions

En réalité, les pressions qui s’exercent sur l’écosystème forêt peuvent être expliquées par des problèmes sous-jacents :

- Dégradation des forêts communautaires aux alentours

Les forêts ommunautaires aux alentours de la NAP sont déjà tous dégradées et manquent alors de plus en plus d’arbres de gros diamètre. Et si la tendance continue, ils risquent de disparaitre totalement. Cette disparition est déjà observable pour la forêt des VOI d’Andapa II. Ainsi, la population aux alentours de la NAP commence à manquer de ressources forestières. C’est pourquoi les habitants pénètrent dans l’Aire Protégée. Aussi, la population estime que les droits et redevances relatifs à l’exploitation des forêts qui sont à hauteur de 13 000 MGA sont trop élevés. Elle préfère alors exploiter illicitement mais sans payer de redevances dans la Nouvelle Aire Protégée Tampolo.

- Problème de mentalité des riverains

La pauvreté actuelle à laquelle fait face les populations du monde, et particulièrement celle riveraine de la Nouvelle Aire Protégée Tampolo accentue leur dépendance aux forêts. En effet, la forêt constitue une source facile et rapide d’argent par la production de bois d’énergie, de construction ou de charbon. Et la proximité de la Route Nationale et des villages par rapport à la Nouvelle Aire Protégée facilite encore plus ces exploitations illicites. Néanmoins, la NAP a déjà dispensé quelques formations sur des Activité Génératrice de Revenus telles que la culture maraichère ou la pisciculture à la population. Pourtant, la majorité de la population pense difficilement au long terme et préfère se ruer vers l’exploitation de la forêt. Par ailleurs, le manque de matériels pour la réalisation de ces Activité Génératrice de Revenus décourage les habitants. De plus, les villageois ne sont pas assez autonomes, et attendent toujours la participation financière des dirigeants avant d’entreprendre. Ce phénomène peut être observé pour tous les types d’Activité Génératrice de Revenus, mais particulièrement pour la vannerie. Les villageois préfèrent l’argent facile et ont par conséquent abandonné les efforts déjà accomplis, ce qui a abouti à la dissolution de l’association VAKOANALA. Par ailleurs, ces formations sont considérées par la plupart de la population comme une perte de temps, du temps qu’ils pourraient exploiter pour générer des revenus, en l’occurrence par l’exploitation de la forêt. Par conséquent, ils s’attendent à une indemnisation financière pour le temps qu’ils y ont consacré.

- Problèmes liés à la gestion de la Nouvelle Aire Protégée

Tout d’abord, le premier problème, déjà mentionné, est le faible nombre de visite dans la Nouvelle Aire Protégée faute de popularité et faute d’installations en eau et en électricité adéquates pour héberger les visiteurs. Par conséquent, elle affiche une rentrée d’argent très faible, qui empêche son autonomisation financière. Ainsi, la Nouvelle Aire Protégée dépend presque entièrement de financements externes venant en l’occurrence du projet COKETES et du LRA de l’ESSA-Forêts.

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Discussions

Et pourtant, la lenteur administrative qui survient souvent empêche le déblocage rapide des fonds pour mener à bien la gestion de la Nouvelle Aire Protégée et des différents projets et activités qui y existent. Ce problème se manifeste par exemple pour la dynamisation des Activité Génératrice de Revenus. Le manque de fond a empêché l’exécution de plusieurs étapes tels que la distribution de matériels ou encore le suivi de la réalisation de ces Activités Génératrices de Revenus. D’autre part, au vu de sa grande surface (675,46 ha), le personnel de la Nouvelle Aire Protégée est largement insuffisant. Elle ne compte actuellement que 4 agents de patrouilles, 1 agent de surface et 1 chef de site. Lorsque des touristes arrivent ces agents de patrouilles et le chef de site font office de guide. Aucun des guides sur place n’a encore reçu de formation en guidage. Et la plupart d’entre eux ne parlent aucune autre langue mise à part leur langue maternelle. D’autre part, les agents n’arrivent pas à surveiller la totalité de la Nouvelle Aire Protégée. D’où l’abondance des coupes et exploitation illicites de charbon dans la Nouvelle Aire Protégée.

- Changement climatique

Le changement climatique est notamment à l’origine de l’augmentation de la fréquence des phénomènes extrêmes tels que les cyclones qui touchent la forêt littorale.

4.1.3. Discussions sur les hypothèses

H1 : Les espèces de PFNL utilisées comme matière première sont en dégradation

La vérification de cette hypothèse se base sur la dynamique des espèces. Cette dynamique peut être appréciée par l’état de la régénération, par le rapport disponibilité en ressources et besoin ou par la comparaison de l’état des espèces avec des données antérieures.

Pour Dypsis arenarum, les individus adultes ont diminué au cours des années mais l’espèce présente une bonne régénération. Le stock actuel rapporté à la zone d’usage s’élève à 18 224 pieds adultes et 29 716 jeunes pieds. Les besoins annuels de la population sont de 15 743 tiges. Ainsi, le stock actuel de Dypsis arenarum ne peut suffire que pour cette année, et les régéné rations ne pourront satisfaire qu’une année de plus si la tendance continue. La comparaison des besoins par rapport au stock actuel permet de préfigurer la tendance évolutive de l’espèce et permet de conclure que celle-ci est en dégradation.

Pour Ravenea sambiranensis, le nombre d’individus adultes a augmenté, mais l’espèce est en difficulté de régénération. Le stock est de 7 412 pieds adultes et 1 632 jeunes pieds dans la zone de droit d’usage. Les besoins annuels sont de 987,24 pieds. Ainsi, 7 ans devront encore passer avant que le stock d’individus adultes ne s’épuise. Cela laisse un temps important à la régénération pour se développer et augmenter en nombre. Ainsi, bien que l’espèce soit en difficulté de régénération, elle n’est pas particulièrement en dégradation.

Pour Pandanus, les besoins sont de 90090 feuilles par an contre 615400 feuilles encore disponibles et 220332,92 nouvelles feuilles par an dans la zone de droit d’usage. 48

Discussions

Ces deux valeurs sont très éloignées, ainsi, le stock de Pandanus dans la zone d’usage arrive et devrait encore pourvoir aux besoins quotidiens de la population. Par conséquent, après évaluation du stock et des besoins, l’espèce n’est pas en dégradation. Cependant, lorsque le commerce des produits de la vannerie est inclus dans le calcul, les besoins s’élèvent à 180 000 feuilles par an ; les besoins risquent de doubler. Cela mettra en danger les espèces de Pandanus.

Pour Ravenala madagascariensis, le stock est largement supérieur aux besoins à raison de 203 313.46 pieds adultes disponibles contre 900.64 pieds consommés par année. Les besoins annuels en feuilles et en pétioles qui sont de 123 474 feuilles et de 117 144 pétioles ne dépassent pas le nombre de pieds de Ravenala. Sachant qu’un pied peut contenir en moyenne 10 feuilles, le stock arrive encore à pourvoir aux besoins. Par ailleurs, l’espèce présente une bonne régénération, ce qui permet de conclure à la non dégradation de l’espèce.

Pour Lepironia mucronata, le cas contraire peut être observé puisque les besoins sont considérablement élevés par rapport au stock présent. Et encore, les besoins calculés n’incluent pas les utilisations relatives à la commercialisation. De plus, la capacité de régénération est faible Ainsi, l’espèce est sujette à la dégradation.

Ainsi, Ravenea sambiranensis, Ravenala madagascariensis et les espèces de Pandanus ne sont pas en dégradation. La première hypothèse est alors rejetée pour le cas de ces espèces. Alors que Dypsis arenarum ainsi que Lepironia mucronata sont en dégradation. La première hypothèse est vraie pour ces espèces. Par conséquent, la première hypothèse est partiellement vérifiée.

H2 : La dégradation des PFNL cibles est fonction de l’importance de leurs retombées économiques.

Pour le commerce des ressources brutes, Lepironia et Ravenala affichent les prix les plus élevés avec respectivement 4000 MGA et 5 000 MGA. Tandis que Pandanus est le moins cher avec un prix de 1 000 MGA. Et pourtant, Ravenala n’est pas particulièrement en dégradation.

Pour le commerce des produits transformés, les prix des produits de la vannerie varient entre 2 000 et 10 000 MGA avec une prépondérance du prix du Pandanus. Et pourtant, il a été démontré précédemment que Lepironia est en dégradation tandis que Pandanus ne l’est pas. Ainsi, il peut en être déduit facilement que l’importance des retombées économiques d’un produit n’entre pas en action dans sa dégradation. La deuxième hypothèse est alors refusée.

4.2. Recommandations

Certaines recommandations doivent être considérées dans l’objectif de la continuité de l’étude. Tout d’abord, étant donné que Lepironia mucronata ne se développe que dans la forêt marécageuse, l’inventaire devrait à l’avenir couvrir une superficie minimale d’un hectare pour cette espèce afin d’assurer une bonne représentativité. Des recherches plus poussées devraient également être entreprises sur la physionomie et la biogéographie des Pandanus et du Lepironia. 49

Discussions

Par ailleurs, des recensements et des études des systèmes de production de la population doivent être effectués afin d’obtenir des estimations plus précises des besoins en PFNL de la population. Aussi, les quantités prélevées hors de la Nouvelle Aire Protégée devraient être déterminées afin d’aboutir à des valeurs plus précises.

4.2.1. Gestion de la NAP

Les espèces cibles évoluent au sein de l’écosystème forêt de la NAP. Et les valeurs d’usages de non consommation de ces espèces sont en lien directe avec l’écosystème dans lequel elles évoluent. Et pourtant, la forêt est actuellement soumise à de nombreuses pressions qui risquent d’empirer l’état de dégradation actuel. Par conséquent, dans le but de préserver ces valeurs, des améliorations dans la gestion de la NAP doivent tout d’abord être entreprises. Il s’agit ainsi d’y restaurer la fonctionnalité écologique et d’améliorer le bien-être humain. Dans ce sens, les actions toucheront l’échelle large du paysage y compris le couvert forestier et les systèmes sociaux.

Objectif principal 1 : Redynamiser le tourisme au sein de la NAP

Entreprendre des actions en faveur de la forêt nécessite des fonds importants. Dans ce cas, avant toute action, il est important d’assurer l’autonomie financière de la NAP. Cela peut se faire par la promotion des visites de la NAP.

- Augmentation du personnel : 3 guides et 4 patrouilleurs - Formation en guidage et en langue : pour les guides et les patrouilleurs dans l’objectif de donner pleine satisfaction aux touristes, mais également pour s’ouvrir à une plus grande clientèle, des formations en guidage et en langue doivent être dispensées aux guides. - Installation de plaques solaires, de batteries et réhabilitation de la pompe à eau afin d’assurer le confort des invités - Restauration des panneaux d’information sur le nom des parcelles et des espèces dans la NAP

Puisque le tourisme est peu évolué, voire rare à cause de la méconnaissance des touristes sur l’existence de la NAP, la communication pour rendre populaire le lieu est plus que cruciale :

- Installation de plus grandes plaques publicitaires le long de la RN5 - Inscription et augmentation de la présence sur les réseaux sociaux et les sites de voyage

Objectif principal 2 : Réduire les pressions anthropiques sur la NAP

- Changer la mentalité de la population locale par la sensibilisation sur la protection de la forêt et les dangers de sa disparition et par la formation sur la planification afin que les habitants une vision plus long terme

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Discussions

- Améliorer les moyens d’existence de la population par la poursuite des projets d’AGR déjà entrepris. Etant donné qu’actuellement les associations sont déjà érigées, l’étape suivante sera la distribution de matériels agricoles et d’élevage. Par ailleurs, le suivi de la réalisation de ces AGR est très important. - Faciliter la commercialisation des produits issus des AGR par la création d’un marché communautaire de produits agricoles dans la NAP - Améliorer la surveillance de la NAP par la tenue d’un cahier des charges pour les droits d’usage - Actualiser les systèmes de répression des infractions. Grâce à l’amélioration de la communication avec la DREEF, les dossiers sur les infractions envoyées pourront être suivis. Mais pour les infractions pas trop graves, le système de transaction doit être instauré afin d’alléger le travail de la DREEF et d’accélérer ainsi le traitement des dossiers en cours

Objectif principal 3 : Restauration du paysage forestier de la NAP Tampolo

- Reforestation - Suivi de la régénération des espèces sans jeunes bois inventoriés - Réhabilitation de l’écosystème des marécages par la réintroduction d’espèces floristiques et faunistiques propres aux marécages

4.2.2. Gestion des espèces cibles

Objectif principal 1 : Réduire les pressions liées à la collecte de PFNL pour la vente

Les prélèvements liés à la commercialisation de produits transformés, notamment pour la vannerie mettent en danger les ressources puisqu’ils doublent les besoins. Ainsi, la réduction de ce phénomène est plus qu’urgent. La stratégie vise à augmenter les ressources en PFNL hors de la NAP afin que la population ne dépende plus de la NAP pour l’approvisionnement en PFNL, surtout pour la vente. Cela peut se faire par la plantation des espèces de PFNL hors de la NAP. Tout d’abord, étant donné que bon nombre des habitants ignorent encore les principes liés au concept de droit d’usage, des séances d’informations et d’éducations sont incontournables. Grâce à cela, ils pourront comprendre que les PFNL servent à satisfaire leur besoin quotidien, et que s’ils projettent de commercialiser les produits il faudra d’autres lieux de prélèvement. Ensuite, après qu’ils aient eu conscience de ce fait, des sensibilisations doivent être entreprises sur les plantations des espèces de PFNL. C’est par ce moyen qu’ils pourront alors satisfaire les besoins en matières premières pour la vente. Des formations pourront alors être données sur les modes de reproductions des espèces de PFNL, sur l’entretien et le suivi des plantations. Ensuite, les populations peuvent également être appuyées dans leur plantation par la distribution de matériaux de reproduction. Une partie de ces matériaux de reproduction peuvent notamment être prélevés dans la NAP. Et c’est seulement après cela que les campagnes de plantations des espèces de PFNL hors de la NAP pourront être lancées.

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Discussions

Les plantations se feront sur des espaces communautaires, comme dans les forêts dégradées des VOI. En plus de cela, la plantation pour usage individuel sera également encouragée.

Il s’agit également d’impliquer la population dans la gestion des ressources en PFNL par la gestion participative des ressources. Plus la population est concernée par la gestion des ressources, moins elle exposera ces dernières aux pressions. Pour y aboutir, la population doit d’abord être sensibilisée et éduquée sur la nécessité, l’efficacité et les avantages de la gestion participative. Les habitants persuadés pourront alors créer des associations pour chaque type d’usage des PFNL : pour la construction de cases et pour la vannerie. Ensuite, afin que la gestion participative soit effective, des formations doivent être dispensées aux membres de ces associations.

Enfin, il faudra améliorer le suivi des prélèvements. Les associations pourront alors effectuer des patrouilles et tenir un cahier des charges pour un suivi des prélèvements.

Objectif principal 2 : Améliorer l’état des espèces en dégradation

Les espèces concernées ici sont les espèces les moins abondantes, ainsi que les espèces dont l’abondance a diminué. Y sont compris notamment : Dypsis arenarum, Dypsis nodifera, Dypsis lutea, Dypsis tsaravoasira, et Pandanus pseudocollinus. Lepironia mucronata, bien qu’en dégradation, ne figure pas dans cette liste car elle est encore abondante hors de la NAP. Cet objectif peut être atteint par l’enrichissement en ces espèces dans la forêt. Etant donné que la forêt présente déjà beaucoup de trouées, et que les espèces cibles peuvent se développer ensemble, les enrichissements se feront par placeaux le long de layons orientés Est-Ouest. De plus, ce type d’enrichissement permet de garder un aspect assez naturel et ainsi ne pas perturber la vision des touristes. La taille ainsi que la distance entre les trouées peuvent être variable. Des nettoiements seront effectués dans les placeaux. Par ailleurs, ces enrichissements doivent faire l’objet d’un suivi périodique. Aussi, le suivi des régénérations de Ravenea sambiranensis est important. Les individus morts seront alors remplacés. Ces projets d’enrichissement doivent être accompagnés d’une suspension des prélèvements de toutes les espèces mise à part Dypsis arenarum. Le prélèvement pourra reprendre uniquement quand les régénérations auront atteint des dimensions acceptables. Cette suspension ne sera évidemment respectée que si des séances de sensibilisation sont données aux populations locales sur la protection de ces espèces.

Objectif principal 3 : Améliorer les moyens d’existence de la population grâce aux PFNL

Etant donné que les PFNL, notamment les espèces de vannerie génèrent des retombées économiques non négligeables, la promotion de cette filière s’avère stratégique. La plupart des femmes autour de la NAP ne fabriquent de produits autres que les nattes et paniers faute de compétence technique. Une formation préalable sur les techniques de tissage est alors très utile. Ensuite, puisque le prix des produits est plus élevé dans le marché d’Ampasina mais également à Fénérive Est, les artisans seront encouragés à vendre leur produit là-bas. Par ailleurs, un marché communautaire peut être créé dans la NAP. En plus d’être bénéfique pour les artisans, cela permettra également d’attirer plus de visiteurs dans la NAP. 52

Discussions

4.3. Plan d’action Tableau 23 : Orientations stratégiques pour la NAP

POUR LA NAP Objectifs Objectifs spécifiques Résultats attendus Activités IOV Acteurs Echéance généraux OS 1 : Améliorer les Le personnel arrive Recrutement de nouveaux guides et patrouilleurs Nombre de personnel recruté ESSA CT ressources humaines à gérer la NAP Formation en langue et en guidage Nombre de formation effectué MT L’état des Installation de plaques solaires et de batteries Nombre de matériels installés ESSA CT OS 2 : Améliorer les Redynamiser le infrastructures est Restauration des plaques dans la NAP Nombre de plaques restaurées Personnel de la CT infrastructures tourisme au convenable Réhabilitation de la pompe à eau NAP CT sein de la NAP Installation de plaques sur la RN5 Nombre de plaques installées MT OS 3 : Améliorer la La NAP gagne en Création d’un site web propre à la NAP Nombre de gens connaissant la NAP CT communication Chef de site popularité Inscription et utilisation des réseaux sociaux Nombre de followers sur les réseaux Sites webs CT présence sociaux OS 1 : Changer la Les habitants Sensibilisation sur la protection de la forêt mentalité de la veulent protéger la Taux de participation aux séances LT Formation sur la planification population locale NAP Population OS 2 : Poursuivre les Distribution de matériels agricoles et d’élevage Nombre de matériels distribués locale CT projets d’AGR déjà Taux de réalisation de chaque AGR ESSA Les moyens Suivi des AGR LT entrepris COKETES d’existence de la OS 3 : Faciliter la Montant des bénéfices du marché Personnel de la population sont commercialisation des Création d’un marché communautaire de produits communautaire NAP améliorés MT produits issus des agricoles dans la NAP AGR Réduire les OS 4 : Promouvoir la filière PFNL pressions OS 5 : Améliorer la Les pressions Tenue d’un cahier des charges pour les droits ESSA anthropiques surveillance de la anthropiques sur la Rapport sur les prélèvements CT d’usage COKETES sur la NAP NAP forêt diminuent

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Personnel de la NAP OS 6 : Actualiser les Nombre de cas d’infraction dans la DREEF Communication constante avec le DREEF MT systèmes de NAP traités ESSA répression des Personnel de la Instauration du système de transaction Nombre de transactions effectuées MT infractions NAP OS 1 : Renverser la Reforestation Nombre de plants plantés Population tendance régressive Taux de régénération des espèces locale Restaurer le des indicateurs de Le paysage Suivi de la régénération des espèces menacées menacées ESSA paysage l’état de la forêt forestier est LT COKETES forestier OS 2 : Réhabiliter restauré Nombre d’individus introduits Personnel de la l’écosystème des Réintroduction d’espèces de marécages NAP marécages CT : Court Terme MT : Moyen Terme LT : Long Terme

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Tableau 24 : Orientations stratégiques pour les espèces cibles

POUR LES ESCPES CIBLES Objectifs Objectifs spécifiques Résultats attendus Activités IOV Acteurs Echéance généraux ESSA Education de la population sur le concept Nombre de participants aux COKETES CT de droit d’usage séances d’éducation Population locale ESSA Sensibilisation de la population sur les Nombre de participants aux COKETES CT plantations sensibilisations Population locale OS 1 : Les ressources en PFNL Formation de la population sur les modes ESSA Nombre de participants aux Augmenter les ressources hors de la NAP de reproductions des espèces de PFNL, COKETES MT formations en PFNL hors de la NAP augmentent sur l’entretien et le suivi des plantations Population locale ESSA Réduire les Distribution de matériaux de reproduction Nombre de matériaux distribués COKETES MT pressions liées Population locale à la collecte de ESSA PFNL pour la Lancement de campagnes de plantations Abondance en nouveaux plants de COKETES MT vente des espèces de PFNL hors de la NAP PFNL hors de la NAP Population locale ESSA Création des associations des usagers en Nombre d’associations créées COKETES MT PFNL Population locale OS 2 : La population est ESSA Impliquer la population impliquée dans la Taux de participation aux Formation sur la gestion des PFNL COKETES dans la gestion des gestion des ressources formations Population locale ressources en PFNL en PFNL ESSA Sensibilisation et éducation de la Nombre de participants aux COKETES CT population sur la gestion participative sensibilisations Population locale

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OS 3 : Le suivi des Adoption d’un cahier des charges ESSA Taux de prélèvement des PFNL Améliorer le suivi des prélèvements en PFNL Instauration des patrouilles Les membres des LT dans la NAP prélèvements est amélioré associations Améliorer Enrichissement en espèces en dégradation ESSA l’état des dans la NAP Les membres des MT espèces en associations dégradation OS1 : ESSA L’abondance en espèces Augmenter l’abondance Suivi périodique des enrichissements Les membres des LT dégradées augmente Abondance en nouveaux plants de en espèces en dégradation associations PFNL hors de la NAP ESSA Suivi de la régénération Les membres des LT associations Les espèces en Suspension des prélèvements des espèces ESSA LT OS2 : dégradation sont en dégradation Préserver les espèces en préservées ESSA Sensibiliser la population locale sur la Nombre de participants aux dégradation Le prélèvement de ces COKETES MT protection de ces espèces sensibilisations espèces est suspendu Population locale Améliorer les ESSA moyens Formation pour les femmes en matière de Nombre de participants aux COKETES MT d’existence de vannerie formations Les artisans en OS1 : Dynamiser la filière la population La vente des produits de vannerie vente des produits de autour de la PFNL est promue Ouverture de la vente vers de nouveaux Nombre de lieu de vente des Les artisans en PFNL LT NAP grâce aux marchés produits vannerie PFNL Création de marché communautaire dans Les artisans en Nombre de produits vendus MT la NAP vannerie CT : Court Terme MT : Moyen Terme LT : Long Terme

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Conclusion

5. CONCLUSION La forêt littorale de Tampolo est une forêt riche en PFNL qui participent grandement à la vie quotidienne de la population autour de la NAP. Cette étude a été réalisée afin de connaitre les espèces de PFNL les plus utilisées dans la NAP. Les espèces de PFNL jugées porteuses et exploitées en grande quantité ont été choisies. Entre autres, les espèces de Dypsis, de Ravenae, de Pandanus, de Lepironia et de Ravenala peuvent être citées.

Les résultats trouvés découlent de la combinaison de plusieurs outils méthodologiques, à savoir les investigations bibliographiques, les observations directes sur terrain, la cartographie, les inventaires et les enquêtes socio-économiques. Les informations issues de ces méthodes ont été étudiées à partir des analyses sylvicoles et statistiques et utilisées pour l’estimation des besoins en ressources de la population locale ainsi que de l’état général de la forêt et les stocks disponibles.

L’inventaire entrepris a permis d’avoir un aperçu sommaire de l’état de la forêt. Il a également permis de connaître l’écosociologie, l’abondance et la distribution des espèces cibles par rapport aux trois types de forêt. Le constat le plus important concernant l’état de la forêt est que celui-ci est en dégradation. En effet, son abondance et sa dominance ont fortement diminué.

La forêt littorale sur sable de Tampolo renferme encore une grande diversité de palmier et de Pandanus malgré les multiples pressions anthropiques qui menacent leur extinction. L’étude a démontré que la forêt de Tampolo recèle 7 espèces de palmiers appartenant aux genres Dypsis et Ravenea et 5 espèces de Pandanus.

Pour le cas des palmiers, Dypsis arenarum a connu une dégradation importante car elle subit une diminution de 0,82% chaque année depuis 2001. L’abondance de Ravenea sambiranensis a quant à elle augmenté bien que la régénération est en difficulté. Le stock de feuilles de Pandanus accompagne également la tendance régressive de la forêt en diminuant de 22 440 feuilles en seulement 2 années. Et Lepironia n’est pas en meilleur état puisque le stock disponible en forêt est bas et la régénération est en difficulté. Par contre, la situation pour Ravenala se révèle être meilleure car elle présente une bonne régénération, en plus du stock en forêt qui est toujours important.

Les enquêtes ont révélé l’utilisation des palmiers par la population riveraine comme matériaux de construction de case traditionnelle : Dypsis arenarum comme support de toiture à raison de 15 743 tiges/an et Ravenea sambiranensis en guise de plancher avec 987,24 pieds de consommation annuelle. Hormis l’utilisation quotidienne, les palmiers peuvent également être vendus. Les feuilles de Pandanus constituent des matières premières pour la confection de nattes qui seront utilisées quotidiennement ou vendues. Les besoins actuels des ménages sont de 90 090 feuilles. Les stipes de Ravenala font office de plancher, les stipes de murs et les feuilles de toit. Par ailleurs, la vente de ces ressources, bruts ou transformés, constitue pour une partie de la population des activités génératrices d’importants revenus. Des besoins de 123 474 feuilles, 900,64 stipes et 117 144,04 de pétioles de Ravenala ont pu être calculés. 57

Conclusion

Enfin, le Lepironia constitue la matière première pour la fabrication de nattes et de paniers. Le besoin annuel s’élève à près de 6 millions de tiges. Les prélèvements peuvent soit satisfaire les besoins quotidiens, soit être destinés à la vente. La vente des produits bruts de PFNL varie de 700 à 5 000 MGA. Tandis que la commercialisation de produits finis de vannerie varie de 2 000 à 10 000 MGA.

Mis à part ces prélèvements, l’écosystème forêt est également soumis à plusieurs pressions qui menacent et qui ont d’ailleurs déjà altéré son intégrité. Les pressions qui ont causé le plus de dégâts jusqu’ici sont certainement la coupe illicite qui perdure depuis longtemps ainsi que les feux de forêts qui sont de plus en plus fréquents. Mis à part ces deux phénomènes, les cyclones, les pâturages du bétail dans la NAP et les chablis contribuent également à détruire l’écosystème.

Pour Dypsis arenarum et Lepironia mucronata, l’offre en ressources dans la NAP n’arrive plus à satisfaire la demande. Pour les autres, le cas contraire est observé, à condition que les besoins liés à la vente ne soient pas inclus. Si ces deniers sont pris en compte, le rapport offre-demande peut alors atteindre un seuil critique. Et malheureusement, ce type de pratique censé être interdit dans une aire protégée persiste encore.

Concernant les pressions sur l’écosystème forêt, des causes sous-jacentes ont pu être décelées. Notamment, les quelques problèmes de gestion, tels que le manque de personnel, le manque de financement empêchent la gestion durable de celle-ci. Certains de ces causes, comme le manque de financement deviennent des cercles vicieux puisque moins il y a de financement, moins de personnes adoptent les AGR et plus de personnes se ruent vers l’exploitation illicite. Par ailleurs, les problèmes au niveau de la mentalité des riverains, les déforestations des forêts aux alentours de la NAP et la proximité des villages augmentent la sensibilité de la forêt aux pressions. Enfin, des causes plus éloignées comme le changement climatique ont également pu être citées.

Ainsi, les interventions prioritaires concernent la réduction de ces prélèvements dans l’objectif de vente dans la NAP par des campagnes de plantations des espèces de PFNL hors de la NAP et par une gestion participative. Ensuite, l’enrichissement en espèces constatées en diminution ou en faible densité est conseillé. Enfin, il a été constaté que l’exploitation des PFNL, notamment en vannerie, peut constituer une importante source de revenus. Par conséquent, la filière de vente de ces produits est à promouvoir par l’ouverture à de nouveaux marchés et par le renfoncement de capacités techniques.

Mais des actions en faveur de la NAP elle-même doivent précéder les interventions sus-citées. En effet, afin d’assurer l’autonomisation financière pour effectuer ces interventions, la dynamisation du tourisme est plus que cruciale. Cela peut se faire par l’amélioration de la communication sur la NAP. Parallèlement, la restauration de l’écosystème dans lequel vit les espèces cibles, en l’occurrence la forêt, est également incontournable. Dans cette vision, la question suivante se pose : quelles sont les déterminants des logiques comportementales et d’actions des coupeurs illicites qui menacent l’existence de la forêt de Tampolo ?

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Références bibliographiques

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Annexes

ANNEXES ANNEXE 1 : Valeur économique totale de la biodiversité

Source : MEA, 2005.

ANNEXE 2 : Données climatiques d'Ambavahala

Janr Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Température 26,4 26,3 26 25 23,3 21,7 20,8 21 21,4 23 24,4 25,7 moyenne (°C) Température minimale 22,5 22,4 21,9 20,7 18,8 17,2 17,2 17,3 17,4 18,7 20,4 21,5 moyenne (°C) Température maximale 30,3 30,3 30,2 29,4 27,9 26,3 24,5 24,7 25,5 27,3 28,5 29,9 (°C) Précipitations 351 397 386 294 201 192 180 159 109 96 146 282 (mm) Source : https://fr.climate-data.org/afrique/madagascar/ambavahala/ambavahala-773147/.

I

Annexes

ANNEXE 3 : Démographie des zones périphériques de la forêt de Tampolo

POPULATION NOMBRE DE FOKONTANY COMMUNE TOTALE MENAGES Andapa II Ambodimanga II 700 200 Tanambao-Tampolo Ampasina Maningory 1 900 400 Rantolava Ampasina Maningory 1 800 400 Takobola Ampasina Maningory 1 300 300 Total 5 700 1 300 Source : ESSA-Forêts, 2015.

ANNEXE 4 : Guide d'entretien

THEME RUBRIQUE Usage des PFNL par la population locale  Besoins en quantité  Modes, lieux et périodes d’exploitation  Acteurs dans les exploitations Les filières PFNL  Prix des produits sur le marché  Acteurs dans les filières  Mécanismes régissant les filières Pressions sur les espèces et la forêt  Nature des pressions  Intensité des pressions  Zones de prédilection ANNEXE 5 : Fiches d'inventaire

a) Compartiment A

Pour les ligneux

N° Espèce DHP Hfût Htotale Observations

Pour les Pandanus

N° Espèce Htotale Nombre de feuilles Observations

Pour les Palmiers

N° Espèce DHP Htotale Observations

Pour les Ravenala II

Annexes

N° Hfût Htotale Nombre de feuilles Observations

Pour les Lepironia

N° Htotale Observations

b) Compartiment B

N° Espèce Htotale Nombre de feuilles Observations

III

Annexes

ANNEXE 6 : Liste des espèces inventoriées

NOM VERNACULAIRE NOM SCIENTIFIQUE FAMILLE Acacia Acacia sp. FABACEAE Aferonakavy Elaeocarpus alnifolius ELAEOCARPACEAE Amaninombilahy Leptolaena multiflora SARCOLAENACEAE Ambivahitra Dendrocalamus asper POACEAE Ambora Tambourissa religiosa MONIMIACEAE Ambora beravina Tambourissa perrieri MONIMIACEAE Amboza Dypsis arenarum ARECACEAE Ambozarano Dypsis lutea ARECACEAE Amontana Ficus baroni MORACEAE Ananas Aananas sp. BROMELIACEAE Andravokona Anthostema madagascariensis EUPHORBIACEAE Anivona, Anivo Ravenea sambiranensis ARECACEAE Antohiravina Phyllarthron madagascariense BIGNONIACEAE Barabanja Mascarenhasia arborescens APOCYNACEAE Beando Erythroxylum corymbosum ERYTHROXYLACEAE Beando madinidravina Erythroxylum sp. ERYTHROXYLACEAE Bedoda Dypsis nodifera ARECACEAE

Beravina Inconnu Bobaka Pandanus pseudocollinus PANDANACEAE Bonarimbazaha Albizia moluccana FABACEAE Cannelle Cinnamomum sp. LAURACEAE Dendemo Anthocleista madagascariensis GENTIANACEAE Dité Aphloia theiformis APHLOIACEAE

Dodoko Inconnu

Doko Inconnu Elana Eliea articulata HYPERICACEAE Famelona Chrysophyllum boiviniana SAPOTACEAE Famelondriake Donella fenerivensis SAPOTACEAE Fandrana Pandanus leptodus PANDANACEAE Fandranala Pandanus sp. PANDANACEAE Fanintonakoholahy Scolopia erythrocarpa SALICACEAE Fotatra Butonica apiculata LECYTHIDACEAE Fotsiavadika Croton noronhae EUPHORBIACEAE Fotsidinty Bosqueia obovata MORACEA Goavy Psidium cattleianum MYRTACEAE Hafotra Dombeya laurifolia MALVACEAE Hafotra beravina Dombeya sp. MALVACEAE Hafotra madinidravina Dombeya sp. MALVACEAE Hafotrankora Rhopalocarpus sp. SPHAEROSEPALACEAE Hafotrankora beravina Rhopalocarpus thouarsianus SPHAEROSEPALACEAE

Handrozo Inconnu Harongampanihy Psorospermum chronanthifolium CLUSIACEAE Harongana Harungana madagascariensis HYPERICACEAE IV

Annexes

Hasina Draceana reflexa CONVALLARIACEAE Hasintoho Monoporus floribondus MYRSINACEAE Hazinina Symphonia sp. CLUSIACEAE Hazoambo Xylopia sp. ANNONACEAE Hazoambo beravina Xylopia humblotiana ANNONACEAE Hazoambo fotsy Xylopia humblotiana ANNONACEAE Hazoambo madinidravina Xylopia buxifolia ANNONACEAE Hazoambo mahitsy Xylopia sp. ANNONACEAE Hazoambo maitso Ambavia gerrardii ANNONACEAE Hazomafana Diospyros haplostylis EBENACEAE Hazomainty Diospyros sphaerosepala EBENACEAE Hazomainty madinidravina Diospyros mapingo EBENACEAE Hazomalany Macarisia pyramidata RHIZOPHORACEAE Hazomalany beravina Casearia nigrescens SALICACEAE Hazomamy Weihea sp. RHIZOPHORACEAE Hazomananjara Pseudopteris decipiens SAPINDACEAE Hazombarorana Protorhus dintimena ANACARDIACEAE Hazombato Homalium thouarsianum SALICACEAE Hazombato beravina Homalium sp. SALICACEAE Hazombato fotsy Homalium sp. SALICACEAE Hazombato madinidravina Homalium sp. SALICACEAE Hazombato mena Bembicia axilaris SALICACEAE Hazondahy Burasaia madagascariensis MENISPERMACEAE

Hazondririnina Inconnu Hazondronono Stephanostegia capuronii APOCYNACEAE Hazovola beravina Dalbergia sp. FABACEAE Hela Eliaea articulata CLUSIACEAE Helana Sarcolaena multiflora SARCOLAENACEAE Hintsina Intsia bijuga FABACEAE Hompa Syzigium pluricymosa EUPHORBIACEAE Hompa mena Eugenia sp. MYRTACEAEA Fotatra Butonica apiculata LECYTHIDACEAE Kafeala Coffea sp. RUBIACEAE Kafeala beravina Coffea richardii RUBIACEAE Kafeala mena Coffea sp. RUBIACEAE Kangarano Voacanga thouarsii APOCYNACEAE

Honko Inconnu Konkona Pandanus rolotti PANDANACEAE Koto Pterygota bequaertii MALVACEAE Laka Myrica spatulata MYRICACEAE Livory Tabernaemontana rotusa APOCYNACEAE Loahindry Cleistanthus capuronii EUPHORBIACEAE Maherihely Pachytrophe dimepate MORACEAE Maimbovitsika Pittosporum sp. PITTOSPORACEAE Maitsoravina Barbeuia madagascariensis BARBEUIACEAE

V

Annexes

Maitsoririnina Olax sp OLACACEAE Maesopsis Maesopsis emnii RHAMNACEAE Mamoahely Exacum quinquenervium GENTIANACEAE Mampay Cynometra sp. FABACEAE Mandravasarotra Cinnamosma sp. CANELLACEAE Mandrorofo Hymenaea verrucosa FABACEAE Mankaranana Macarangua acuminata EUPHORBIACEAE Matrambody Asteropeia matrambody ASTEROPEIACEAE Menahihy Erythroxylum corymbosum ERYTHROXYLACEAE Nanto Faucherea glutinosa SAPOTACEAE Nanto beravina Faucherea sp. SAPOTACEAE Nanto madinidravina Sideroxylon betsimisarakum SAPOTACEAE Nanto voasihy Labramia bojeri SAPOTACEAE Nantofotsy Labramia bojeri SAPOTACEAE Nantomena Faucherea glutinosa SAPOTACEAE

Nonitsay Inconnu Okoumé Aucoumea klaineana BURSERACEAE Ombavy Polyalthia ghesquieriana ANNONACEAE Penjy Lepironia articulata CYPERACEAE

Popoko Inconnu Ramy Canarium boivini BURSERACEAE Ramyberavina Canarium madagascariensis BURSERACEAE Ramymadinidravina Canarium sp. BURSERACEAE Rangazaha Clidemia hlrta MELASTOMATACEAE Rarà Brochoneura acuminata MYRISTICACEAE Ravenala Ravenala madagascariensis STRELITZIACEAE Robary Sygyzium emirnensis MYRTACEAE Rotra Syzigium sp EUPHORBIACEAE Sadodoko Gaertnera sp RUBIACEAE Sakaiala Cinnamosma sp. CANELLACEAE Sakoanala Sakoanala villosa FABACEAE Somotrorana Macphersonia sp -Tina sp - SAPINDACEAE Neotina sp-Tinopsis sp Somotrorana beravina Macphersonia sp. SAPINDACEAE Tafononana Ocotea sp LAURACEAE Tambonana Asteropeia sp. ASTEROPEIACEAE Tangena Cerbera venenifera APOCYNACEAE Tarantana Campnosperma micrantheia ANACARDIACEAE Tavolo Cryptocaria sp. LAURACEAE Tavolobelelo Cryptocarya acuminata LAURACEAE Telokintana Fouetidia oblica SAPOTACEAE

Tendriko Inconnu Tsaravoasira Dypsis tsaravoasira ARECACEAE Tsiboraty Vitex pachyclada LAMIACEAE Tsifo Canthium sp. RUBIACEAE

VI

Annexes

Tsifo madinidravina Canthium vandrika RUBIACEAE Tsifoala Canthium sp. RUBIACEAE Tsifoberavina Canthium medium RUBIACEAE Tsifokely Canthium sp. RUBIACEAE Tsifontsoho Rhodocolea sp. BIGNONIACEAE Tsifontsoho beravina Rhodocolea sp. BIGNONIACEAE Tsilaitra Noronhia sp. OLEACEAE Tsilaitra beravina Noronhia grandifolia OLEACEAE Tsimamasatsoko Memecylon sp. MELASTOMATACEAE Tsimamasatsoko beravina Memecylon longipetalum MELASTOMATACEAE Tsiperifery Piper sp. PIPERACEAE Tsipoapoaka Majidea sp SAPINDACEAE Tsirika Pandanus pygmaeus PANDANACEAE Tsirika, araka, Sinkiara Dypsis hiarakae ARECACEAE Tsitakotrala Homalium involucratum SALICACEAE

Tsito Inconnu

Tsivoromborona Inconnu Vakoana Pandanus sp. PANDANACEAE Vakoanala Pandanus heterocarpus PANDANACEAE Vakoandranto Pandanus pervilleanus PANDANACEAE

Valankoho Inconnu Vanille Vanilla sp. ORCHIDACEAE Varanto Mimusops commersonii SAPOTACEAE Vihy Typhonodorum lindleyanum ARACEAE Vilanimposa Mapouria rielandiana RUBIACEAE Voantalanana Genipa sp. RUBIACEAE Voantsilaka Cuphocarpus aculeatus ARALIACEAE Voantsiritra Vaccinium madagascariensis ERICACEAE Voapaka Uapaca sp. EUPHORBIACEAE Voapaka beravina Uapaca louvelii EUPHORBIACEAE Voapaka madinidravina Uapaca littoralis EUPHORBIACEAE Voapaka mena Uapaca ferruginia EUPHORBIACEAE Voasirindrina Sorindeia madagascariensis ANACARDIACEAE

Voatsefaka Inconnu Volimbodindronga Dypsis poivreana ARECACEAE

Zoambo Inconnu

VII

Annexes

ANNEXE 7 : Description des espèces cibles

a) Les palmiers

Règne : Végétal Embranchement : Spermaphytes Sous-embranchement : Angiospermes Classe : Monocotylédones Ordre : Famille : ARECACEAE Sous-famille ARECOIDEAE Tribu Arecaeae Ceroxyleae Genre Dypsis Ravenea

Source : Dransfield et Beentje, 1995.

Les individus sont monoïques ou dioïques, généralement non ramifiés, solitaires ou en groupes, au tronc parfois renflé et souvent annelé de cicatrices foliaires. Les feuilles sont alternes, groupées à l’apex de la tige, généralement disposées en spirales, rarement de façon distique sur un plan, ou tristique sur 3 plans, simples et penninerves, ou costapalmées et palmatinerves, ou composées paripennées, la base de la feuille (dans le bourgeon) formant une gaine tubulaire autour de la tige, se fendant généralement à l’opposé de la feuille et aux marges se désintégrant souvent en fibres.

Inflorescences axillaires, partant soit au sein des feuilles (interfoliaires), soit parfois en dessous d’elles (infrafoliaires), en épis ou paniculées ramifiées de 1 à 4 fois portées à l’aisselle d’une bractée (prophylle) avec généralement des bractées supplémentaires sous-tendant les axes, la première d’entre elles se référant à la bractée pédonculaire.

Fleurs petites à grandes, souvent regroupées dans les genres monoïques, parfois dans des triades encastrées d’une fleur femelle centrale et de 2 fleurs mâles latérales, ces triades le plus souvent vers la base des axes de l’inflorescence, avec des fleurs mâles solitaires ou appariées vers l’apex, généralement protandres, c’est à dire les fleurs mâles s’ouvrant avant les fleurs femelles, fleurs généralement régulières. Le fruit est une petite à grande drupe charnue à fibreuse ou ligneuse, indéhiscente ; graines à albumen abondant, homogène ou ruminé (Schatz, 2001).

VIII

Annexes

b) Les Pandanus

Règne : Végétal Embranchement : Spermaphytes Sous-embranchement : Angiospermes Classe : Monocotylédones Ordre : Pandanales Famille : PANDANACEAE Genre : Pandanus

Plantes herbacées vivaces, arbustives ou arborescentes, au stipe simples ou ramifiés, munis de racines verruqueuses et très fréquemment de racines aériennes. Les feuilles sont terminales et sessiles, densément spiralées, tri- à tetraseriées, simples et entières ou serratulées à spinescences. Les fleurs, actinomorphes et unisexuées, sont groupées en têtes ou en spadices terminaux ou axillaires, assemblés en panicules ou en fascicules, axillés par plusieurs bractées souvent colorées. Apérianthées et plus ou moins coalescentes, elles se composent de nombreuses étamines libres pour les mâles et d'un ovaire uniloculaire et uniovulé, à la placentation subbasale pour les femelles. Les fruits sont drupacés, et assemblés en syncarpes subligneux (plantes-botanique.org).

c) Ravenala madagascariensis

Règne : Végétal Embranchement : Spermaphytes Sous-embranchement : Angiospermes Classe : Monocotylédones Ordre : Zingiberales Famille : STRELIZIACEAE Genre : Ravenala Espèce : madagascariensis

Racines rhizomateuses de formes tractrices, ridées, à croissance verticale, apparues très précoces. Leur stipe est solitaire ou ramifié à la base, cylindrique, ligneux, dépourvu de branches, recouvert par les cicatrices des feuilles (Blanc et al., 1999). Feuilles simples, alternes et disposées de manière distique. Les pétioles longs de 3–6 m, solides, canaliculés accumulent de l’eau de pluie à la base. L’inflorescence est constituée de thyrse axillaire, portant des bouquets de fleurs cincinnées, enclos dans de grandes bractées blanchâtres, raides, disposées de manière distique (Hladik et al., 2000). Le fruit est formé d’une capsule oblongue, ligneuse, portant de nombreuses graines.

IX

Annexes

d) Lepironia mucronata

Règne : Végétal Embranchement : Spermaphytes Sous-embranchement : Angiospermes Classe : Monocotylédones Ordre : Poales Famille : CYPERACEAE Genre : Lepironia Espèce : mucronata

Plante herbacée vivace, poussant souvent en grandes touffes ; rhizome ligneux, rampant horizontalement quelques cm au-dessous de la surface de boue, atteignant environ 15 cm × 0,5–1 cm, charnu au début mais devenant ligneux, à nombreux nœuds, entrenœuds d’environ 1 cm de long, brun foncé, couvert d’écailles brunes, ovales-aiguës, striées et portant de nombreuses racines trapues ; tiges rapprochées, disposées en une ligne le long du rhizome, chacune étant érigée, mince, cylindrique, de 0,5–2,5(–3,5) m de long, de 2–8 mm de diamètre, lisse et creuse. Feuilles réduites à des gaines sans limbe. Inflorescence : un seul glomérule spiciforme, apparemment latéral à cause de l’unique bractée involucrale érigée qui ressemble à un chaume. Fruit : double nucule en forme d’akène, obovoïde fortement aplatie à subglobuleuse.

Lepironia articulata est présent dans les eaux peu profondes (habituellement moins de 0,8 m) des endroits marécageux ouverts, dans les marais ouverts, dans les marécages en savane boisée et le long de cours d’eau calmes, souvent près de la côte (uses.plantnet-project.org).

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