MONTREAL Procès des manifestants de l’opération SalAMI L’argument de la défense de nécessité fait son chemin

JUDITH LACHAPELLE plaidé les manifestants. Ni les péti­ LE DEVOIR tions, ni les lettres dans les journaux, ni les manifestations politiques n’ont u terme du septième jour de pro­ réussi à alerter la population — et sur­ cès des manifestants de l’opéra­ tout les médias — sur la cause que dé­ Ation SalAMI à la Cour municipale defendait l'opération SalAMI. Restait la Montréal, le juge Denis Boisvert a ac­ désobéissance civile. cepté d’analyser l’argument de défen­ se de nécessité dans son jugement fi­ Des interrogations nal en ce qui concerne l’accusation de Mais le juge Denis Boisvert s’est in­ méfaits. Les audiences pour les trois terrogé sur plusieurs points avant d’ac­ autres chefs d’accusation, qui reposent cepter de considérer l'argument «Est- sur les 86 manifestants — attroupe­ ce que la nature même de la désobéis­ ment illégal, entrave au travail d’agents sance civile n’implique pas, sur le plan de la paix et trouble de la paix —, doi­ juridique, l’acceptation d’en subir les vent vraisemblablement reprendre conséquences légales et de ne pas de­ lundi prochain. mander d’excuses?», a demandé le juge. Un grand soupir de soulagement a D’autre part, le juge Boisvert a pré­ été entendu dans la salle d’audience senté un autre recours, légal celui-là, lorsque le juge a fait part de sa déci­ que les manifestants auraient pu utili­ sion, même si celle-ci n’implique pas ser pour parvenir à leurs fins. Les tri­ que la défense de nécessité sera rete­ bunaux, a-t-il expliqué, n’ont jamais hé­ nue lors du jugement. Le juge Boisvert sité à déclarer nulle une loi, un contrat doit tenir compte de l’imposante juris­ ou un traité qui est anticonstitutionnel prudence dans les cas de défense de et qui bafoue les droits fondamentaux. nécessité, notamment une décision de Pourquoi alors l’opération SalAMI ne la Cour suprême en 1984 qui établis­ s’est-elle pas adressée à un juge de la sait une série de critères à l’intérieur Cour supérieure pour lui démontrer desquels on peut invoquer un tel argu­ les dangers que constituait l’AMI pour ment. Le juge Boisvert devra noter si les droits fondamentaux? La Cour su­ la défense présentée par l’opération périeure aurait pu, a suggéré le juge, SalAMI répond à ces critères. produire une déclaration très rapide­ ment qui aurait invalidé l’AMI. Le fa­ Les dangers de l’AMI meux accord aurait ainsi pris le che­ Les accusés ont plaidé la défense de min des poubelles au Canada avant nécessité pour justifier le fait qu’ils ont même sa signature. bloqué l’accès à l’hôtel Sheraton où se Plus tôt en journée, l’avocate de la tenait la Conférence de Montréal sur poursuite, M' Claudie Bélanger, a ter­ la mondialisation des économies le 25 miné sa plaidoirie sur la requête en ar­ mai dernier. Les manifestants vou­ rêt des procédures demandée par la laient attirer l’attention du grand public défense dans le cas de douze manifes­ sur le danger que représentait la signa­ tants détenus pendant plus de 24 ture de l’Accord multilatéral sur les in­ heures, ce qui est contraire à la Charte vestissements (AMI), dont plusieurs des droits et libertés. La Couronne a négociants étaient présents à Montréal reconnu lundi que sept des douze ma­ à l’occasion de la conférence. L’AMI, nifestants avaient été détenus arbitrai­ ont-il fait valoir, était une atteinte à la rement. Dans le cas des cinq autres, souveraineté des États, les rendant vul­ qui avaient refusé de signer une pro­ nérables face à l’entreprise privée. Des messe de comparution assortie de témoins experts sont venus expliquer conditions de libération, Mr Bélanger a lors de la requête comment les mani­ mentionné que des mesures extraordi­ festations comme celle de Montréal et naires avaient été prises pour traiter de Genève avaient éveillé l’opinion pu­ ces arrestations le plus rapidement blique sur l’AMI et éventuellement possible, mais que les accusés «se plai­ La famille Laurin pleure un être cher. À l’arrière-plan, le ministre , venu rendre un dernier hommage à Camille Laurin. conduit la France à se retirer des négo­ gnent d'une situation qu’ils avaient eux- ciations avant que cellesci n’échouent. mêmes créée». Une centaine de per­ Le recours à un acte illégal était le sonnes avaient été arrêtées en deux Dernier hommage à Camille Laurin seul moyen de se faire entendre, ont heures le 25 mai. Des appuis pour Hudon fruits pour évoquer la fécondité de à la cérémonie, de même que l’épou­ MARIE-CLAUDE DUCAS Camille», qui lui a enseigné Bach et qui viendrait en aide aux Québécois celui qui souhaitait être «le père de se de , Lisette La- LE DEVOIR LE DEVOIR Brahms, et inculqué des valeurs éprouvant des difficultés à l’étranger. telles que le sens de la justice, du tous les Québécois». pointe. Les syndicalistes Gérald La- es étudiants du cégep Ahuntsic Les étudiants comptent se rendre de­ es funérailles de Camille Laurin, don de soi et du pardon. Bernard rose, Fernand Daoust et Pierre Cur- Personnalités présentes zi, de l’Union des artistes, étaient joignent leurs voix à celles qui ré­ vant le consulat du Mexique, jeudi, hier, ont permis à de nombreux Landry, vice prepiier ministre et mi­ L nistre d’État à l’Économie et aux Fi­ Parmi ceux qui ont assisté aux fu­ présents, de même que le président clament la libération de Pascal Hupour­ protester. Lproches de livrer un hommage très Le consulat général du Mexique nérailles, on reconnaissait plusieurs de la Société Saint-Jean-Baptiste de don, emprisonné au Mexique depuis personnel à celui que la plupart des nances, qui était un ami intime du à Montréal a une tout autre version personnalités qui ont été des mi­ Montréal, Guy Bouthillier. janvier. Québécois ont d’abord connu com­ Dr Laurin, a salué en Camille Laurin des faits: dans une lettre qu’il a fait nistres péquistes de la première heu­ Du monde médical, on reconnais­ M. Hudon a été arrêté le 1" janvier me «le père de la loi 101». «l’harmonieux équilibre des qualités parvenir à un quotidien montréa­ re, dont Marc-André Bédard, Guy sait le Dr Augustin Roy, ancien prési­ en possession de huit figurines Plus de 1500 personnes, dont de du cœur et de l'esprit, du particulier lais récemment, il rappelait que les Tardif, Clément Richard, Pierre Ma- dent du Collège des médecins, et le D' mayas. Il assure qu’il n’avait aucune nombreuses personnalités des mi­ et du général, du politique et du objets étaient huit pièces originales rois, , de même que Yves Lamontagne, qui a présidé l’As­ intention criminelle et qu’il avait tout lieux politique, culturel et médical, scientifique, de l’évasion esthétique faisant partie du patrimoine natio­ d’actuels membres du cabinet, dont sociation des médecins psychiatres et simplement trouvé les objets par ter­ ont assisté à la cérémonie, célébrée à comme de la rigueur clinique». nal archéologique et correspon­ , , Diane aujourd’hui le Collège des médecins. re, sur le site archéologique de Pa- la basilique Notre-Dame, dans le L’assistance a par ailleurs eu droit dant à la culture maya classique. Il Lemieux, Jean Rochon, Serge Mé­ lenque, au Chiapas. Vieux-Montréal. à un émouvant témoignage laissé par souligne qu’un examen d’expertise nard et François Legault. Le chef du Parizeau et Bouchard Hier, devant une centaine d’étu­ «La vie de Camille Laurin eêt un Camille Laurin lui-même, adressé à a été réalisé, démontrant que les Bloc québécois, Gilles Duceppe, À Paris, le premier ministre Lu­ diants réunis au cégep Ahuntsic, le puissant témoignage de compassion son épouse Francine le 22 décembre pièces avaient été lavées. L’amende était présent, de même que le mi­ cien Bouchard et l’ancien premier père de Pascal, Richard, qui était allé pour ses proches et pour la commu­ dernier. «Depuis ce coup de tonnerre imposée à M. Hudon correspond du mois d’octobre, qui m’annonce, à nistre Pierre Pettigrew, qui représen­ ministre Jacques Parizeau ont .parti­ voir son fils au Mexique peu avant nauté humaine dont il n’a cessé d’af­ cipé à un service spécial en l’Église son arrestation, a témoigné que les au dédommagement au patrimoine firmer l’identité», a entre autres dé­ plus ou moins brève échéance, la fin tait le gouvernement fédéral, et le chef libéral provincial Jean Charest. Saint-Philippe du Roule pour hono­ renseignements sur les consignes à archéologique. claré, en homélie, Mk'r Pierre Moris- de mon pèlerinage terrestre, mes pen­ Le jeune homme a aussi été «L’adoption de la loi 101 a été pour le rer la mémoire de l’ancien ministre suivre sur le site archéologique sette, président de l’Assemblée des sées ont pris un tour plus amoureux et condamné à un an de prison et il Québec un moment très important de Laurin. étaient totalement inexistantes. Pour évêques du Québec, qui présidait la plus éternel», écrivait Camille I^aurin vient de mettre fin à un jeûne d’une son histoire, a d’ailleurs déclaré Jean M. Parizeau l’a décrit comme un sa part, un ex-professeur du cégep, cérémonie. M" Morissette a salué la au début de sa lettre, qui a été lue vingtaine de jours, entrepris en guise par le comédien Serge Turgeon. Le Charest. Camille iMurin a légué un homme de courage. «Même que dans Jean-Marie Pellerin, a exprimé le dé­ contribution que Camille Laurin a ap­ sir de mettre sur pied une fondation de protestation. portée à la société québécoise, chanteur Dan Bigras, grand ami de exemple à ceux qui pensent que c’est son entourage de souverainistes, il y d’abord comme chercheur, puis la famille, a pour sa part interprété possible de contribuer à l’édification de en a qui trouvaient qu’il y allait un comme éducateur et thérapeute, une de ses compositions, Ange ani­ notre société.» peu fort, a-t-il rappelé. Il a quand avant de commencer une vie d’hom­ mal. D’autres proches du Dr Laurin «On a dit pendant la cérémonie qu’il même persévéré, en dépit d’attaques Monsieur François J. Beauregard, CFA, vice-président et conseiller très dures. C’est pour ça que, pour me public. avaient auparavant déposé des of­ était un des précurseurs du Québec mo­ financier chez Merrill Lynch Canada vous invite à la conférence : frandes destinées à symboliser ce derne, et je pense que c'est vrai, a pour moi, le Dr Laurin, c'est une leçon de courage, indépendamment du fait que Émouvants témoignages que représentait pour eux le disparu: sa part souligné Jean-Pierre Charbon- Le bogue de Van 2000 : De nombreux proches de Camille un drapeau fleurdelisé pour présen­ neau, président de l’Assemblée natio­ les cours de justice ont enlevé des lam­ Laurin ont d’ailleurs livré de tou­ ter le défenseur de la langue, une nale. Il va laisser un héritage extraordi­ beaux de la loi 101.» une catastrophe ou un pétard mouillé? M. Bouchard, de son côté, a rap­ chants témoignages sur celui qu’ils porcelaine en forme de crâne pour naire. Ce qui m’a frappé dans cette cé­ • Impacts et conséquences sur les marchés avaient côtoyé en famille, en poli­ évoquer l’homme de science, un re­ rémonie, c’est que le privé a pris le des­ pelé son importance dans l’histoire tique ou dans la profession médica­ cueil d’œuvres littéraires pour rappe­ sus sur le public. Une bonne partie des du Québec. «On doit beaucoup au Dr • Occasions et précautions le. Le D'Arthur Amyot, un collègue ler son érudition, un arrangement témoignages étaient liés à sa famille, à Laurin. Moi, je suis convaincu que, plus tard, les gens qui feront des rétros­ et ami de longue date, a décrit le Dr floral pour signifier l’amant de la na­ ce qui comptait pour lui, aux valeurs Date : le mardi 23 mars 1999 ture et «le contemplateur devenu dé­ fondamentales. C’est un beau message pectives diront qu’un des moments Camille Laurin comme «le père de la Heure: de 18h00à20h00 psychiatrie moderne au Québec», en fricheur», des instruments de mu­ qu’il envoie, d’une certaine façon, à charnières de l'histoire du Québec, ç’a rappelant les réformes innovatrices sique et une partition musicale pour l’ensemble du Québec.» été lorsqu’on a adopté la loi 101, lors­ Endroit : 1250, boul. René-Lévesque Ouest qu'on a pris les moyens pour promou­ qu’il a initiées. Sa belle-fille, Domi­ saluer l’artiste et l’amateur de «belle L’épouse de l’ancien premier mi­ Ascenseurs 27 à 35 nistre René Lévesque a aussi assisté voir la langue française.» nique Castonguay, a évoqué «papa ouvrage», et enfin une corbeille de Niveau mezzanine. Salon 2 et 3 Invités : Madame Michelle Gaudreault, Présidente, C&F. Multi-informatique inc. Commissaires peu payés Vice-présidente, Fédération de l’informatique sssSsssr** du Québec (en français) saires est passée, elle, de U,8 à 7,4 1 «s»; Monsieur Alex Baluta, analyste haute technologie, LE DEVOIR millions. Le ministère de l’Éducation Merrill Lynch Canada Inc. (en anglais) es commissaires des commis­ n’est d’ailleurs pas insensible aux k â&SSS Étapes d’apprentissage sions scolaires veulent être nouvelles responsabilités des élus lo­ Un léger goûter et des rafraîchissements seront servis. Lmieux payés. Faisant valoir que leurscaux puisqu’il a accepté de participer du français par ta tâches ont grandement crû avec la à un comité chargé d’examiner cette Pour réserver votre siège, veuillez communiquer avec restructuration récente, ils récla­ question. Le salaire moyen du com­ grammaire nouvelle Anne Patterson au (514) 846-2660. ment un nouveau barème de calcul missaire est présentement de 3000 $ i™ secondaire de leur salaire. La fusion des com­ (un peu plus à la Commission scolai­ missions scolaires, en juillet dernier, re de Montréal). A ce montant s’ajou­ fiches 312 pages un apprentissage à la mode. a fait passer le nombre de commis­ te une somme supplémentaire si le corrigé des fiches 312 pages Merrill Lynch sions scolaires de 153 à 69 et le commissaire, en plus de participer LIDEC inc. En uenie dans toutes les librairies nombre de commissaires de 2300 à aux réunions régulières publiques, (SI4)l4];S9!H Merrill Lynch Canada est membre du Fonds canadien de protection des épargnants. 1200. La masse salariale des commis­ siège à d’autres comités.