Bulletin de I

rand-Duché de Luxembourg Ainistère d'État documentation

SOMMAIRE

La naissance de Son Altesse Royale le Prince Louis . 1 La célébration de la Fête nationale à Luxembourg . . 2 La visite officielle de Leurs Altesses Royales le Grand- Duc et la Grande-Duchesse en Islande 4 La commémoration du centenaire de la naissance de Robert Schuman 8 Le 35e Congrès à Luxembourg de la International Transport Workers'Federation 13 Politik für eine-europäische Medienlandschaft: Reali- tät und Vision 15 L'activité de la Société Nationale de Crédit et d'Inves- tissement au cours du premier semestre de 1986 . . 20 L'activité de l'ARBED en 1985 20

Service Information et Presse Juillet - Août Luxembourg -10, boulevard Roosevelt La naissance de Son Altesse Royale le Prince Louis

Le 3 août 1986, à 17.25 heures, à la Maternité Son Altesse Royale Monseigneur le Prince Henri - Grande-Duchesse Charlotte, Son Altesse Royale la Albert - Félix - Marie - Guillaume, Grand-Duc Héri- Grande-Duchesse Héritière a donné le jour à un tier de Luxembourg, Prince Héritier de Nassau, Prince qui portera les noms de Louis-Xavier-Marie- Prince de Bourbon de Parme, né au Château de Betz- Guillaume. La naissance du troisième fils du Couple dorf, le 16 avril 1955, Héritier a été saluée par 101 coups de canon tirés par une batterie d'artillerie mise en place sur les hauteurs Nous a fait connaître l'heureuse délivrance de Son de Fort Thüngen. Auguste Epouse, Son Altesse Royale la Princesse Maria Teresa, Grande-Duchesse Héritière de Luxem- La nouvelle de l'heureuse délivrance de Son Altesse bourg, née à Marianao, La Havane, le 22 mars 1956, Royale fut portée officiellement à la connaissance du Qui a mis au monde le trois août mil neuf cent peuple luxembourgeois dans le Mémorial du 4 août quatre-vingt-six, à dix-sept heures vingt-cinq minutes 1986 par les membres du Gouvernement. Dans le à ladite Maternité Grande-Duchesse Charlotte, un même numéro du Mémorial a été publié l'arrêté enfant qui nous a été présenté et que nous reconnais- grand-ducal du 28 juillet 1986 concernant le nom de sons, avec les témoins, être du sexe masculin et qui famille des Princes et Princesses de Luxembourg et recevra les prénoms de Louis - Xavier - Marie - Guil- dont le texte est le suivant: «Dans les actes publics et laume. privés qui les concernent, les princes et princesses, issus de la descendance masculine et directe du Souve- En foi de quoi, Nous Président du Gouvernement, rain et nés d'un mariage conclu avec Son consente- Ministre d'Etat, et le Ministre de la Justice, avons, en ment, portent le titre de princes et princesses de présence des témoins, dressé en double exemplaire le Luxembourg, à la suite de leurs prénoms et avant la présent procès-verbal dont nous avons donné lecture à mention de leur nom de famille «Nassau». Les prin- Son Altesse Royale Monseigneur le Prince Henri - cesses unies aux princes de Notre Maison grand- Albert - Gabriel - Félix - Marie - Guillaume, Grand- ducale par un mariage conclu avec le consentement du Duc Héritier de Luxembourg, Prince Héritier de Nas- Souverain, seront qualifiées de la même manière, à la sau, Prince de Bourbon de Parme, Père du Prince suite des prénoms, titres et noms de famille qui leur nouveau-né, ainsi qu'aux témoins ci-après désignés, à sont propres.» savoir: Monsieur Léon Bollendorff, Président de la Cham- Monsieur Roger Hastert, Maréchal de la Cour bre des Députés, et Monsieur , Prési- dent du Gouvernement, firent parvenir à Leurs Altes- et ses Royales le Grand-Duc et la Grande-Duchesse ainsi Madame Lydie Wurth-Polfer, Bourgmestre de la qu'à Leurs Altesses Royales le Grand-Duc Héritier et Ville de Luxembourg, qui, en sa qualité d'Officier de la Grande-Duchesse Héritière des télégrammes de féli- l'état civil dressera l'acte de naissance en conformité citations. des dispositions légales en vigueur, Le 7 août 1986, Monsieur Jacques Santer, Prési- et ont, le Père déclarant et lesdits témoins, signé dent du Gouvernement, accompagné de Monsieur avec nous le présent procès-verbal dont un exemplaire Robert Krieps, Ministre de la Justice, du Maréchal de sera déposé aux Archives de la Maison Grand-Ducale la Cour, Monsieur Roger Hastert, et de Madame et l'autre aux Archives de l'Etat. Lydie Wurth-Polfer, Bourgmestre de la Ville de Luxembourg, se rendit à la Maternité Grande- Duchesse Charlotte pour procéder avec Son Altesse ACTE DE NAISSANCE Royale le Grand-Duc Héritier à la signature de l'acte de de délivrance constatant la naissance de Son Altesse S.A.R. le Prince Louis-Xavier-Marie-Guillaume Royale le Prince Louis-Xavier-Marie-Guillaume. Luxembourg, le 3 août 1986 L'acte de naissance a été signé ensuite par Son Altesse Royale le Grand-Duc Héritier en tant que père décla- L'an mil neuf cent quatre-vingt-six, le sept du rant et Madame Lydie Wurth-Polfer, Bourgmestre de mois d'août, à seize heures la Ville de Luxembourg en sa qualité d'Officier de Nous Lydie Polfer, Bourgmestre, Officier de l'Etat l'Etat civil. civil de la Ville de Luxembourg, canton de Luxem- bourg, Grand-Duché de Luxembourg, Nous reproduisons ci-après l'Acte de Délivrance et l'Acte de naissance. Nous nous sommes rendu au Centre Hospitalier, Maternité Grande-Duchesse Charlotte à Luxem- bourg, où, Son Altesse Royale le Prince Henri, ACTE DE DELIVRANCE Grand-Duc Héritier de Luxembourg, nous a déclaré la naissance d'un enfant du sexe masculin, né à L'an mil neuf cent quatre-vingt-six, le sept août, à Luxembourg, au Centre Hospitalier, Maternité seize heures, Grande-Duchesse Charlotte, route d'Arlon, le trois Nous Jacques Santer, Président du Gouvernement août courant, à dix sept heures, vingt-cinq minutes, du Grand-Duché de Luxembourg, Ministre d'Etat, Que cet enfant est fils de Son Altesse Royale le et Robert Krieps, Ministre de la Justice, Prince Henri - Albert - Gabriel - Félix - Marie - Guil- laume, Grand-Duc Héritier de Luxembourg, Prince Nous sommes rendus au Centre Hospitalier de Héritier de Nassau, Prince de Bourbon de Parme, né Luxembourg, Maternité Grande-Duchesse Charlotte au Château de Betzdorf, commune de Betzdorf, le à Luxembourg, où étant seize avril mil neuf cent cinquante-cinq,

1 Et de Son Altesse Royale la Princesse Maria Teresa, l'avons inscrit dans les registres aux actes de naissance Grande-Duchesse Héritière de Luxembourg, née à de la Ville de Luxembourg. Marianao, Province de la Havane, Cuba, le vingt- deux mars mil neuf cent cinquante-six, Nous avons aux lieu, jour et heure susmentionnés Conjoints, domiciliés ensemble à Luxembourg, donné à Son Altesse Royale le Prince Henri-Albert- Palais Grand-Ducal, résidant à Heisdorf, commune Gabriel-Marie-Guillaume, Grand-Duc Héritier de de Steinsel, Luxembourg, Prince Héritier de Naussau, Prince de Que l'enfant portera les prénoms de Louis-Xavier- Bourbon de Parme, Père de l'enfant nouveau-né, lec- Marie-Guillaume ture du présent acte qu'il a signé avec Nous. En foi de quoi Nous Lydie Polfer, Bourgmestre, Officier de l'état civil, avons dressé le présent acte et Henri de Luxembourg Lydie Polfer La célébration de la Fête nationale luxembourgeoise

Comme chaque année, la Fête nationale luxem- Nationalfeierdag as duerfir déi richteg Gelëenheet, fir bourgeoise a été célébrée dans tout le pays avec l'éclat äis emmer erëm drun ze erënnere wat eist Land spe- traditionnel. Dans la journée du 22 juin, Monsieur ziell ausmecht. Jacques Santer, Président du Gouvernement, Grad an dësem Joer si mir äis et schëlleg, fir erëm s'adressa en langue luxembourgeoise à la population un dat dräiduebelt Zeechen ze denken, dat d'Letze- par une allocution diffusée dans le cadre des program- buerger viru 45 Joer - den 10. Oktober 1941 - a grous- mes en luxembourgeois de Radio Luxembourg et dans ser Gewëssensnout gesat hun. Dräi Froe wore vum le cadre de l'émission télévisée «Hei Elei - Kuck Elei». Okkupant gestallt gin: Un message en langue française a été diffusé au cours du Journal du soir de Télé-Luxembourg. Nous repro- 1. Bei watfir e Vollek gehéiert Dir? duisons ci-après le texte de ces messages. 2. Wat as Ar Nationaliteit? 3. Wat as Ar Mammesprooch? Usproch vum Här Staatsminister Dräimol hun d'Letzebuerger, - trotz dem gréissten Jacques SANTER, Drock an Dreën - ewéi ee Mann geäntwert «Lëtze- Meng léif Matbierger, buergesch». An der Traditioun as eisen Nationalfeierdag en Dag Haut gi wuel keng esou dramatesch Beweiser méi vu Besënnung, en Dag vun Nodenken iwer d'Grond- vun äis verlaangt, mä eent as sécher: ouni den Asaz, wäerter vun eiser Natioun. de Courage an den Affer vun eiser eelerer Genera- tioun kennte mer den Nationalfeierdag nët am Klima Wann och an onser geeschteg gewieweger Zäit vu Fridden, Fräiheet an Onofhengegkeet esou halen d'Gefiller fir déi Wäerter, un déi mer dësen Dag erè'n- ewéi dat an eiser Zäit de Fall as. nert gin, beim eenzele vun äis, je nom Alter, nom Milieu, oder nom Temperament verschidden Aus- Déi Grond wäerter, op deenen ons kleng Natioun drocksweisen unhuelen, a wann dat spezifecht Lëtze- steet, mussen duerfir allkéier op en neits iwerduecht buergescht fir deen een oder aaneren op ganz ver- gin, an an der Aktualitéit hir Stackwuurzele behalen. schidden Interessepläng läit, da bleift dach wouer, datt zugudderlescht kee sech sei wer verleegent. D'Fräiheet - iwer déi mer zënter 40 Joer frou sin - déi kann et nët ouni de Fridde gin. Haut wësse mer, Dat huet sech däitlech bei deene sëlleche Manifesta- datt Fräiheet keng Selbstverständlechkeet ka sin, mä tiounen am leschte Joer gewisen - déi äis un datt si emmer erëm eise vollen Asaz verlaangt, an datt d'Befreiung vum Land viru 40 Joer duerch eis jiddereen op sénger Plaz, a sénger eegener Verantwor- Alliéiert, an un d'Liberatioun aus Prisongen a Lage- tung fir Fräiheet bäidroe muss. Mir sollen äis duefir ren, un den Heemwee vun den Zwangsrekrutéierten, permanent prett halen, fir iwerall do riichtzestoen an grad ewéi un d'Armistice erënnert hun, Commémora- ze protestéieren, wou d'Fräiheet och haut nach an all- tiounen déi nach an dësem Joer hiren Ausklang fan- zeville Länner ënnerdréckt gët, a wou déi elementarst nen. Mee ganz secher huet de Geescht vun deer natio- Mënscherechter mat Féiss gerannt gin. naler Erënnerong sech bei deer déiwer Trauer a Bedeelegung vum ganze Land erëmfond, wéi Fräiheet a Fridden setzen awer Solidariteit viraus. d'Begriefnisfeierlechkeeten vun eiser veréierter Solidariteit an eisern klenge Vollek, déi muss all Dag Grande-Duchesse Charlotte waren, deer grousser Fra, gelieft an erlieft gin: an eiser Famill, op der Aar- déi de Symbol vun der Resistenz a schwéierster Zäit bechtsplaz, an de Veräiner, an eise Stied an Dierfer. duergestallt huet, an déi wéi keng aner déi perséinlech Solidariteit as fir d'alleréischt e Matfille fir dat wat Verkierperung vun eiser Identiteit an Eegestännegkeet anerer bluttnéideg hun, déi sech aus irgendengem wor. Si huet ville vun Iech déi Kraaft gin, aus deer Grond un de Rand vun der Gesellschaft gestouss fil- Dir, viru 45 Joer, mat dem Asaz vun Ärem Liewe len: déi Handicapéiert, déi eeler Leit, déi Krank, oder Mutt geschafft huet, fir d'Fräiheet an de Fridde déi, déi nach keng Aarbecht hun. D'Weiderliewe vun geruetzestoen, an doduerch äis déi Heemecht opze- eiser Natioun verlaangt vun äis, verstänneg dofir ze bauen, an deer mir, déi jenger Generatiounen, haut suergen, datt d'Friemaarbechter - ouni deenen hir eis eegen Aspiratiounen an d'Wiirklechkeet setze ken- aktiv Mathelief eise Wuelstand nët kann ausgebaut nen. gin - hir Plaz an hire Stellewert an eiser Gesellschaft Villes as haut esou selbstverständlech gin, wat dee- geséchert kréien. mols - virun nët emol esou laanger Zäit - huet misse Solidariteit verlaangt vun äis awer och, iwer déi mat Leed a Läif a Seil an der Gefor eruwwert gin. Den national Grenzen ewech, mat der Drëtter Welt, zesummen een deem anere méi no ze brengen, wou de solidarité et de compréhension mutuelle qui restent mir als räicht Vollek och besonnesch déi grouss l'apanage de notre petite communauté nationale. Verantwortung matdron, Europa an déi Entweck- lungslänner an enger Solidaritéitsgemeinschaft Symbole de notre unité, de notre identité nationale, zesummenzefeieren . et de notre indépendance notre dynastie constitue un facteur de continuité et de stabilité de nos institutions Fir dés Objektiver ze erreechen, musse mer Ver- démocratiques en même temps qu'elle est une garantie trauen hun: Vertrauen an d'Follement vun eiser pour la consistance et la permanence de notre nation. Gesellschaft, Vertrauen awer och an d'Eegekraaft vum Mënsch. Nëmmen esou kenne mer de Jongen a C'est dans cet esprit de reconnaissance que je me Meedercher vun der jonker Generatioun nei Perspek- permets d'adresser en ce jour au nom de tout le peuple tiven offréieren, neie Courage gin, an hinnen d'Gefill luxembourgeois mes sincères voeux de bonheur et de verschafen , datt d'Liewen och haut nach lieweswert prospérité au Grand-Duc Jean, à la Grande-Duchesse as. Eng kleng Natioun muss sech an engem Stéck Joséphine Charlotte ainsi qu'à tous les Membres de la erneieren an opfrëschen, wann se iwerliewe wëllt. famille grand-ducale. Dëse Prozess kann nëmmen an der Erzéiung vu Jonk Vive le Grand-Duc! an Al méiglech sin, an engem intelligente Gebrauch Vive le Luxembourg! vun der Fräizäit, an der Liewesfreed a Qualitéit, déi Sport, Konscht an zolidd Frënnschaft mat sech bren- gen, mat Häerz a Verstand fir d'Wëssenschaft, sou- Les cérémonies officielles dans le cadre de la Fête wäit se mat de geeschtegen a reliéise Wäerter iwere- nationale débutèrent le 20 juin en fin d'après-midi par neestëmmt. un dépôt de fleurs au Monument national de la Soli- darité luxembourgeoise par les Commandants de Ail daat gët äis Ulass, fir mat Hoffnung a Ver- l'Armée et de la Gendarmerie et le Directeur de la trauen an d'Zukunft ze goen. Police en présence de détachements militaires et de la musique militaire. Nationalfeierdag - Dag vu Besënnung, Dag vun Erënnerung, awer och Dag vun Unerkennung a Merci Leurs Altesses Royales le Grand-Duc et la Grande- fir all déi, a besonnesch fir déi eeler Generatiounen, Duchesse ainsi que le Grand-Duc Héritier et la déi et fäerdeg bruecht hun, iwer all Geforen a Grande-Duchesse Héritière se sont rendus cette année schwéier Weër, datt eist Land haut déi Plaz an der à Mersch et à Echternach, respectivement à Esch-sur- internationaler Gesellschaft huet, fir déi et respek- Alzette la veille de la Fête nationale pour assister aux téiert gët. diverses manifestations organisées par ces municipali- tés. Message de Son Excellence A Mersch, Leurs Altesses Royales le Grand-Duc et Monsieur Jacques SANTER la Grande-Duchesse furent accueillies par Monsieur Mesdames, Messieurs, Marcel Erpelding, bourgmestre, en présence de Mon- Mes chers concitoyens, sieur le Ministre . Après avoir déposé des fleurs devant le Monument aux Morts, les Souve- La Fête Nationale luxembourgeoise qui est en rains se rendirent à pied vers la Place Saint-Michel. même temps la commémoration officielle de la fête de Après une allocution du bourgmestre, les Souverains notre Chef d'Etat, le Grand-Duc Jean, nous donne ont assisté aux danses folkloriques et aux diverses l'occasion chaque année de faire quelques réflexions manifestations culturelles avant de se rendre au Châ- sur le rôle et la place de notre petite collectivité natio- teau pour une réception offerte par la municipalité. nale au sein de la communauté internationale. Après avoir signé le livre d'Or de la ville, Leurs Altes- Vu de l'extérieur il n'est pas évident qu'un pays ses Royales prirent congé des autorités pour se rendre comptant à peine plus de 350.000 habitants ait pu sur- ensuite à Echternach où elles furent saluées par Mon- vivre dans un monde dominé par les grandes puissan- sieur Gab Delleré, bourgmestre, en présence du ces. Et pourtant, le Luxembourg a su imposer et Ministre . Après avoir déposé une cou- ancrer sa place dans cette communauté internatio- ronne de fleurs devant le Monument aux Morts, les nale, il jouit de l'estime et de la considération de tou- Souverains se rendirent à la Place du Marché où le tes les nations libres de ce monde. bourgmestre présenta à Leurs Altesses Royales devant le «Denzelt» les personnalités, notamment Monsieur Cette place hors de proportion avec sa taille, le le Ministre , les députés de la cir- Luxembourg ne l'a acquise au cours des siècles qu'à conscription, le commissaire de district et les bourg- force de résister avec énergie et ténacité aux envahis- mestres du canton. Après une allocution du bourg- seurs et occupants de quelque pays qu'ils viennent; mestre, les Souverains assistèrent aux diverses mani- qu'à force de montrer une solidarité à toute épreuve festations folkloriques et à une présentation de devant les dangers qui le menaçaient tant de l'exté- métiers d'art exercés jadis à Echternach. Après la rieur que de l'intérieur. Ce sont certainement ces signature du livre d'Or de la ville et après une récep- valeurs fondamentales qui ont créé l'esprit de l'iden- tion offerte par la municipalité au «Denzelt», les Sou- tité nationale sans laquelle la notion d'indépendance verains prirent congé des personnalités pour rejoindre serait vidée de tout sens. ensuite la capitale. Ouvert sur le monde, le Luxembourg a oeuvré plus que tout autre Etat pour l'unification européenne en A Esch-sur-Alzette les cérémonies marquant la Fête considérant - comme il est dit dans le préambule du nationale débutèrent la veille du 23 juin par un Te Traité CECA - que la paix mondiale ne peut être sau- Deum en l'église décanale Saint-Joseph et un dépôt de vegardée que par des efforts créateurs à la mesure des fleurs devant le Monument aux Morts par Leurs dangers qui la menacent! Altesses Royales le Grand-Duc Héritier et la Grand- Duchesse Héritière qui avaient été accueillis aupara- La prospérité économique et le bien-être social de vant à la Place du Brill par Monsieur Jos. Brebsom, notre pays ont sans doute été favorisés par cet esprit Bourgmestre de la ville d'Esch-sur-Alzette, en pré- sence de Monsieur Jacques F. Poos, Vice-Président officiers représentant les Corps de l'Armée, de la du Gouvernement et des échevins de la ville. Entouré Gendarmerie et de la Police. La cérémonie fut clôtu- des personnalités, le Couple Héritier remontait à pied rée par une parade militaire à laquelle prirent part une la rue de l'Alzette jusqu'au parvis de l'Hôtel de Ville compagnie d'honneur à trois peletons avec le drapeau où il assista au défilé des sociétés culturelles et sporti- de l'Armée et son escorte, une compagnie à pied avec ves de la ville. A la salle des séances de l'Hôtel de un détachement et des anciens drapeaux, la musique Ville, Monsieur Jos. Brebsom, bourgmestre, présenta militaire, un détachement motorisé, un détachement au Couple princier les membres du conseil communal de la Gendarmerie, un détachement de la Police et un et les invités d'honneur. Après une allocution du détachement motorisé de ces deux Corps. bourgmestre, le Couple princier signa le Livre d'Or de A 11.00 heures, un Te Deum solennel fut célébré à la ville et se présenta au balcon de l'Hôtel de Ville où la cathédrale de Luxembourg par l'Evêque de Luxem- il fut acclamé longuement par la foule. bourg, Monseigneur l'Archevêque Jean Hengen, en A Luxembourg-Ville, Leurs Altesses Royales le présence de Leurs Altesses Royales le Grand-Duc et la Grand-Duc et la Grande-Duchesse, le Grand-Duc Grande-Duchesse, le Grand-Duc Héritier, la Grande- Héritier et la Grande-Duchesse Héritière et le Prince Duchesse Héritière et le Prince Guillaume. Dans le Guillaume se rendirent à pied à la Place Guillaume où choeur de la cathédrale avaient pris place les membres du Corps diplomatique accrédités à Luxembourg, les ils furent accueillis par Madame Lydie Würth-Polfer, représentants des Institutions européennes, les mem- bourgmestre de la ville. Les membres de la Famille bres des Corps constitués, le Conseil National de la grand-ducale assistèrent ensuite à la retraite aux flam- Résistance, les comités des associations des Anciens beaux de l'armée ainsi qu'au défilé aux flambeaux des Combattants, de la Résistance, des mouvements associations culturelles et sportives. Ils ont assisté patriotiques etc. Le programme musical du Te Deum ensuite au feu d'artifice tiré du Pont Adolphe. fut exécuté par la Maîtrise de la cathédrale sous la direction de l'Abbé René Ponchelet, avec aux orgues La jounée du 23 juin débuta à Luxembourg-ville Maître Albert Leblanc. par la traditionnelle prise d'armes et la parade mili- taire à la Place des Martyrs et à l'avenue de la Liberté. A midi, un tir d'honneur de 101 coups de canon fut Après l'arrivée du Commandant de l'Armée, le Colo- exécuté par l'Armée au lieu dit «Trois Glands». nel Nicolas Ley, du Commandant de la Gendarmerie, le Colonel Aloyse Harpes, du Directeur de la Police, Dans toutes les villes et localités du pays des mani- le Colonel Fernand Diederich et du Ministre de la festations auxquelles prirent part les autorités locales, Force Publique, Monsieur Marc Fischbach, le Grand- les associations patriotiques ainsi que la population Duc et le Grand-Duc Héritier furent accueillis aux eurent lieu à l'occasion de la Fête nationale. Des servi- accents du «Wilhelmus». Le Grand-Duc et le Grand- ces religieux furent célébrés à l'Eglise protestante et à Duc Héritier passèrent en revue les détachements mili- la synagogue à Luxembourg et à Esch-sur-Alzette. taires et prirent place ensuite à la tribune où l'on A l'étranger, la Fête nationale était marquée par remarquait les attachés militaires accrédités à Luxem- des réceptions aux postes diplomatiques du Grand- bourg, les autorités municipales, les officiers et sous- Duché.

La visite officielle de Leurs Altesses Royales le Grand-Duc et la Grande-Duchesse en Islande Répondant à l'invitation de Son Excellence ment, Ministre des Affaires étrangères et Madame Madame Vigdis Finnbogadottir, Président de la Poos, Monsieur Roger Hastert, Maréchal de la Cour, République d'Islande, Leurs Altesses Royales le Monsieur Jean Wagner, Ambassadeur de Luxem- Grand-Duc et la Grande-Duchesse ont effectué une bourg à Londres, Madame Emile Neuman, Dame visite officielle en Islande du 9 au 12 juin 1986. d'honneur hon. de S.A.R. la Grand-Duchesse, le Colonel Germain Frantz, Chambellan de S.A.R. le Le 9 juin, peu après midi, eut lieu à l'aéroport du Grand-Duc, Monsieur Gérard Rasquin, Chambellan Findel la cérémonie de départ à laquelle assistèrent les de S.A.R. le Grand-Duc, Monsieur Jacques Reuter, personnalités suivantes: Monsieur Léon Bollendorf, directeur du Protocole, Monsieur André Claude, chef Président de la Chambre des Députés, Monsieur du Service Information et Presse, Monsieur Jean- Benny Berg, Ministre de la Santé, Monsieur Robert Jacques Kasel, directeur des Affaires politiques, Krieps, Ministre de la Justice, Monsieur , Monsieur Ronald Mayer, directeur des Relations éco- Ministre de l'Intérieur, Monsieur Jean-Claude Junc- nomiques internationales, le Major Léandre Mignon, ker, Ministre du Travail, Monsieur Marcel Schlech- Aide de Camp, le Lieutnant Fernand Brosius, Aide de ter, Ministre des Transports, Monsieur Prosper Jac- Camp, et Monsieur Claude May, Commissaire de la ques, Président de la Cour Supérieure de Justice, Cour. Monsieur Camille Wampach, Procureur général d'Etat, Madame Lydie Wurth-Polfer, Bourgmestre de la Ville de Luxembourg, le Lieutnant-Colonel Après que le Grand-Duc eut passé en revue un déta- Armand Brück, Commandant adjoint de l'Armée, chement de l'Armée, Leurs Altesses Royales le Monsieur Nicolas Koob, Bourgmestre de Niederan- Grand-Duc et la Grande-Duchesse montèrent à bord ven, Monsieur Etienne Wenandy, Commandant en de l'avion spécial de la Luxair à destination de Reyk- chef de l'aéroport de Luxembourg. javik. La délégation officielle qui accompagnait les Sou- A leur decente d'avion, les Souverains furent verains comprenait les personnalités suivantes: Mon- accueillis par le Président de la République d'Islande, sieur Jacques F. Poos, Vice-Président du Gouverne- Madame Vigdis Finnbogadottir. Après l'exécution des hymnes nationaux les Souverains furent présentés pourrait nous parler de Clervaux, où il a séjourné tant aux autorités islandaises. Ce fut ensuite le départ pour de mois? Bessastadir où se trouve la résidence du Président de la République. Après l'échange des cadeaux, le Cou- N'oublions pas que les monastères étaient autrefois ple grand-ducal se rendit à la résidence des hôtes du les relais de cette culture médiévale européenne, que gouvernement où eut lieu une réception des membres les grands voyageurs ramenaient avec eux vers leur île du Corps diplomatique accrédités en Islande. lointaine. La première journée de la visite officielle en Islande De nos jours encore, nombreux sont les petits Islan- s'est achevée par un dîner offert en l'honneur du dais qui viennent boire aux sources de la culture euro- Grand-Duc et la Grande-Duchesse par le Président de péenne ... sur les bancs des écoles luxembourgeoises. la République d'Islande au Saga Hotel. Voici le texte En effet toute une «colonie» d'Islandais est née au des discours prononcés par Madame Vigdis Finnbo- Luxembourg, grâce aux facilités aériennes que votre gadottir, Président de la République d'Islande, et par pays nous a accordées, nous permettant de tisser un Son Altesse Royale le Grand-Duc à l'issue du dîner. important réseau de communications. Cette activité aéronautique que l'hospitalité du Discours de Madame Vigdis Finnbogadottir, Prési- Luxembourg a contribué à favoriser est un maillon de dent de la République d'Islande plus dans cet immense ouvrage qui vise à rapprocher les hommes en effaçant les frontières. (Traduction non officielle et non corrigée) Vos Altesses Royales, C'est ainsi que les communications modernes ont Mesdames, Messieurs, aboli l'isolement de l'Islande et lui ont permis de faire entendre sa voix dans le concert des nations. C'est pour nous Islandais un grand plaisir de vous souhaiter la bienvenue dans notre pays. Votre visite Qui dit communications, dit circulation des hom- revêt une importance historique puisque c'est la pre- mes et des idées, brassage stimulant et fécond, vitalité mière fois que le chef de l'Etat luxembourgeois visite accrue. notre île dans le Nord. Votre pays y est pour beaucoup et nous ne saurions Il y a peu de pays dont le nom soit si souvent sur les trop vous en savoir gré. lèvres de nos compatriotes. A l'Islandais qui s'apprête Vos Altesses Royales, nous vous souhaitons donc, à partir en voyage on est toujours tenté de demander, ainsi qu'aux membres distingués de votre suite, la très par Londres, ou par Luxembourg? Les Islandais sont bienvenue en Islande. Vous ajoutez au plaisir que de grands voyageurs qui inlassablement parcourent le monde en cherchant l'inspiration pour se sentir mieux nous avons à vous voir parmi nous, celui de pouvoir chez eux, au retour, et votre pays est la porte qui nous vous montrer, en répondant à vos désirs, ce qui préci- ouvre le continent. Dans un univers où les communi- sément nous est le plus cher, et nous semble avoir une cations se sont si vite développées votre pays et le valeur unique. nôtre sont comme les deux piliers d'un vaste pont qui En exprimant le souhait de voir nos paysages, nos relie l'Europe au Nouveau Monde. Vous êtes le pilier oiseaux et cette géologie en mouvement permanent, Sud, qui livre les clefs de l'Europe; nous sommes la en perpétuelle mutation, vous nous faites le plus pierre du gué, le point d'appui naturel qui, dans grand compliment que nous puissions recevoir. l'océan jalonne la route de l'Ouest. Cette nature intacte qui est la nôtre vous le verrez Ce n'est guère qu'après la Seconde Guerre Mon- telle que nous la vivons chaque jour, dans la clarté du diale, dans ces années de paix si chèrement acquise, mois de juin, non dans sa maturité, mais prenant tar- que les liens entre nos deux pays se sont intensifiés. Et divement les couleurs de l'été. Vous ne verrez point de c'est, à notre époque, un rare et précieux privilège de vastes forêts vertes, mais des étendues minérales aux pouvoir constater que jamais aucune ombre n'est contrastes dramatiques, où la lumière joue avec les venue les ternir. couleurs. Mais s'il y a des ponts qui rapprochent les hommes Cette nature âpre, qui fut souvent notre ennemie, dans l'espace, il y en a d'autres, parfois à demi effa- est aujourd'hui notre amie. Nous l'avons redoutée et cés, qui relient le présent au passé. respectée, combattue et aimée. L'époque moderne C'est sensiblement à la même époque que nos deux nous permet d'en faire une alliée. pays ont fait leur entrée dans l'Histoire. Lorsque au Le centre du monde, pour chaque peuple, est milieu du Xème siècle il est dit que le Duc Sigefroi l'endroit où bat son coeur. C'est ici que notre coeur hérita d'une petite forteresse, «Lucilinburhuc» ou bat, et nous vous invitons chaleureusement à l'écouter «Lützelburg», accrochée à la falaise qui domine battre avec nous. l'Alzette, les colons Islandais avaient pris possession de leur nouveau pays, et s'étaient donné le Parlement Discours de Son Altesse Royale le Grand-Duc qui préside encore à la destinée de cette nation au jour d'aujourd'hui. Madame President, Your Excellencies, Même si les annales sont muettes sur ce point, il y a Ladies and Gentlemen peu de doute qu'à partir de cette époque, plus d'un Islandais, dans ses pérégrinations vers Rome, ou «EG TAKK FYRIR HLYAR MOTTÖKUR.» autres lieux saints ait fait halte dans vos monastères My attempt to express in your ancient and beautiful qui étaient alors l'asile et le refuge des voyageurs, tout language our gratitude for your cordial words of wel- comme ils sont restés de nos jours le havre de médita- come and for your warm hospitality may have been tion pour le voyageur spirituel. Qui mieux que l'écri- hesitant. But it seems to me to be best suited to convey vain Halldor Laxness, notre Prix Nobel de littérature, to you and your fellow-countrymen our sincere fee- ling that Iceland has shown open arms and an open Madame President, heart for the visitors of today. Indeed, this is a May I invite you to join me in raising our glasses, to country and a people, where we Luxembourger feel at the prosperity and happiness of our nations and peo- home. ple. Geography has placed your vast island in the midst of the great and open atlantic ocean, quite removed Dans la matinée du 10 juin, les hôtes luxembour- from the heart of Europe where our small country is geois, accompagnés de Madame Finnbogadottir, Pré- situated amongst large neighbouring states. On your sident de la République, se sont envolés pour le Nord island you have managed to keep pure a historic heri- du pays. A leur arrivée à l'aéroport de Husavik, ils tage for centuries, while Luxembourg, at the cross- furent salués par les autorités locales avant de se ren- roads of the latin and germanic civilisations, had to dre dans la région du lac de Mycatn, une réserve orni- find and to defend its own identity. thologique, et à Dimmuborgir où les hôtes purent admirer les champs de lave et, plus loin à Namaskard, But strong similarities can be found. Both our les sources chaudes. Après le déjeuner, le programme nations enjoyed, lost and regained independence. Nei- prévoyait la visite d'une zone de nidification ainsi que ther of us have had the strength to defend ourselves la visite de la centrale hydro-électrique de Laxarvirk- on our own and we both, therefore, sought temporary jun. shelter in neutrality. Dans la soirée un dîner fut offert à Reykjavik en Hence we became partners in the defense alliance of l'honneur du Grand-Duc et de la Grande-Duchesse the western démocraties, an alliance which we are par Monsieur David Oddsson, Maire de Reykjavik. confident will maintain its goal of preserving freedom Relevons encore qu'en fin d'après-midi, Monsieur and peace for its members. Jacques F. Poos, Ministre des Affaires Etrangères, a eu des entretiens avec le Ministre Islandais des Affai- Luxembourg has always strongly advocated inter- res Etrangères, Monsieur Mathias A. Mathiesen. national cooperation and acknowledges increasing interdependence, whilst defending with stubborn Nous reproduisons ci-après le discours prononcé à determination her own national identity and indepen- l'issue du dîner offert par le Maire de Reykjavik par dence. «Mir welle bleiwe wat mer sin» - «We want to Son Altesse Royale le Grand-Duc. remain what we are» is the national motto that has given us the strength to survive through two world Discours de Son Altesse Royale le Grand-Duc wars during this century and incites us to strive even more for cooperation and the development of ever Your Honour, stronger links with other nations, be they small or big. Excellencies, Ladies and Gentlemen, Iceland, to me, has this same strength. Her people find it in their natural cultural identity and, I would In the course of our wonderful visit to Iceland, let say, they draw it from the very rocks that emerged out me once more, express my gratitude for the lovely of the sea to form their country. Democracy was ori- time that has been given to us. The Grand Duchess ginally your experience; this is certainly due to the and myself, just as all the members of our delegation commitment of both, women and men of Iceland to will return to Luxembourg with the fondest memories keep it modern and to adapt it whenever it appears of our stay in your beautiful country. necessary or useful. This visit has given us a good opportunity to deepen the friendship between our countries. Politically and Iceland and Luxembourg have been drawing nearer economically we have strong bonds and I am confi- to each other over the course of the recent years. Not dent that we succeeded in using our visit to strengthen only do we feel similar in demographic size and in the these links. political role that our two countries play in the world. But, bilateral cooperation, especially in the field of Iceland is indeed to us a fascinating country: not air-links, has given us the opportunity to constantly only by its very name, but also through its imposing renew our mutual esteem and friendship. landscapes of a striking natural beauty. The colours we find here, as well as the buoyant splendour of the You will agree with me that we should ensure the geysers, the restless sea and even the massive rocks development of our mutual links, our consultations have turned our visit into a marvellous experience. and ventures to the benefit of both our nations. Your Honour, As free peoples, and free citizens we know, that Your city is to be envied, since it is part of this individual freedom is the best basis for coherent impressive environment and may I add that in our moral structure in our societies. We do not take eyes Reykjavik is a good introduction to Iceland, it human rights and their respect for granted, but we helps us to understand you. must constantly strive towards developing them. The importance of our convictions and our determination 200 years ago this city was officially founded. to stand by them should not be underestimated. Those who have been responsible for municipal Indeed they form the basis of the self-respect we must affairs during this long period deserve our congratula- maintain as small countries. tions. Allow me to state on this occasion, Madame Presi- You have chosen to celebrate this anniversary dent, that it is our true conviction that your persona- through a series of cultural events gathering outstan- lity, wisdom and commitment have been a great asset ding artists. for the positive development and the high esteem Ice- On our part, we have been struck by your endea- land enjoys in so many parts of the world. vours to complete natural beauty by artistic beauty

6 made by Icelandic artists. As ambitious as such an But let us not forget to develop the friendship undertaking may be, it deserves our full admiration which unites Iceland and Luxembourg. and it translates the high importance attached to art in this country. Luckily, our two countries have overcome the stage where natural obstacles to communications constitute May I express today the hope that we will be able, a real block in the path of friendship and cooperation. in Iceland and in Luxembourg, to perpetuate our As a matter of fact we have turned these natural obs- proud traditions of independence, individuality and tacles into an asset: it is the distance between us which dynamism while remaining open and hospitable to the is the basis for our cooperation. Due to Icelandair we great outside world. have bridged this distance and an exceptionnally fruit- ful cooperation has grown out of it. Furthermore, Ladies and Gentlemen, those members of my delegation concerned with eco- Let us now raise our glasses to the well-being of nomic questions have informed me of the rapid pro- Major Oddson and to the citizens of Reykjavik and of gress we have been making in our bilateral-relations. Iceland. Even if Luxembourg's main field of activities is the European Community and yours the Nordic Council, La troisième journée de la visite officielle en Islande our exchanges have reached a highly satisfactory level débuta par une visite de la collection de manuscrits de while remaining full of further potential. la Fondation Ami Magnusson à l'Institut Arnama- Mr. Prime Minister, gnean et du Musée national à Reykjavik. Les hôtes luxembourgeois se sont rendus ensuite à Thingvellir With my renewed thanks for your overhelming hos- où se trouve le sîte du premier parlement du monde, le pitality, let me invite you all to raise your glasses, to Althing, fondé en 930. C'est aussi à Thingvellir qu'eut the spirit of cooperation between our peoples and to lieu un déjeuner offert en l'honneur du Grand-Duc et evergrowing friendship between us. de la Grande-Duchesse par Monsieur Steingrimur Hermannson, Premier Ministre d'Islande. A l'issue En fin d'après-midi, Leurs Altesses Royales le de ce déjeuner, Son Altesse Royale le Grand-Duc a Grand-Duc et la Grande-Duchesse ont reçu une délé- prononcé l'allocution suivante: gation d'Islandais qui ont vécu au Grand-Duché. Dans la soirée du 11 juin, un dîner fut offert par Leurs Altesses Royales le Grand-Duc et la Grande- Dear Prime Minister, Duchesse en l'honneur du Président de la République Excellencies, d'Islande à l'hôtel Loftleidir. Voici le texte de l'allo- Ladies and Gentlemen, cution prononcée à cette occasion par Son Altesse May I start by thanking you for the kind words you Royale le Grand-Duc. just addressed to me, to my wife and the members of my delegation. We are also especially grateful for the Dear Madame President, opportunity we had today and yesterday to visit your Excellencies, Ladies and Gentlemen, country. The legendary hospitality of the Icelandic My wife and I are so happy to meet you all again on people has yet again surpassed its reputation. the eve of our departure from your lovely country. Over the years, Iceland and Luxembourg have We would like to thank you for your warm hearted strengthened their friendship. Let me recall what uni- hospitality and your kindness during our stay. tes us: a fierce spirit of independence maintained Madame President, may I tell you on this occasion throughout the vicissitudes of history, a strong cons- how much the Grand Duchess and myself, as well as cience of our national identities and the inner strength our government, would be delighted to receive you required to be open to the outside world. for a State Visit in Luxembourg in a near future. Luxembourg and Iceland are the two smallest mem- Indeed we are convinced that the continuation of our bers of the Atlantic Alliance, and yet they have their mutual contacts would reinforce and strengthen the ties between the Republic of Iceland and the Grand contribution to make to the defence of freedom and Duchy of Luxembourg. peace. Excellencies, We took note, in Luxembourg, with hope, of the Ladies and Gentlemen, various proposals forthcoming from the Soviet Union which touch upon various aspects of disarmement May I now ask you to raise your glass and to drink and international cooperation. with me to the personal wellbeing of Her Excellency the President of Iceland, to the friendship between We do wish these new ideas to be examined care- Iceland and Luxembourg and to the happiness of the fully and with an open mind in the forums of Stock- friendly people of your beautiful country. holm, Geneva and Vienna in order to allow for a detailed discussion of these proposals which need to Dans la matinée du 12 juin, Leurs Altesses Royales be extensively explained. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse se rendirent à The world is not exclusively painted in black and l'aéroport de Keflavik pour la cérémonie de départ. white or separated into east and west. We are aware Le Grand-Duc et la Grande-Duchesse prirent congé of the necessity to go beyond the unfortunate obsta- des personnalités islandaises et montèrent à bord de cles of history and geography and to take into full l'avion de la Icelandair qui les ramenait à Luxem- account the needs of the people, be this in the field of bourg. the respect of human rights or of economic develop- Voivi le texte du télégramme de remerciement ment. In this respect the United Nations General adressé par Son Altesse Royale le Grand-Duc au Pré- Assembly seems to us a particularly valuable instru- sident de la République d'Islande à l'issue de la visite ment. officielle: Son Excellence Mme Vigdis Finnbogadottir Avec mon Gouvernement je considère notre visite Président de la Republique d'Islande comme le symbole d'une profonde amitié entre nos Reykjavik peuples et d'une coopération fructueuse dans une alliance avec les nations qui partagent les mêmes De retour de votre beau pays la Grande-Duchesse et idéaux. moi-même avons à coeur de vous remercier, ainsi que Je forme des voeux ardents pour votre bonheur per- tous vos collaborateurs, de l'accueil chaleureux et de sonnel et pour l'avenir heureux du peuple de la Répu- l'hospitalité généreuse que vous avez bien voulu nous blique d'Islande. réserver tout au long de notre séjour inoubliable en Islande. Jean Grand-Duc de Luxembourg La commémoration du centenaire de la naissance de Robert Schuman à Luxembourg

Le centième anniversaire de la naissance de Robert allait appeler le Plan Schuman devienne le premier Schuman, père de l'Europe, a été commémoré à pas d'une vaste entreprise d'unification de l'Europe. Luxembourg par diverses cérémonies, notamment un dépôt de fleurs devant le Monument Robert Schuman A part l'Allemagne, quatre autres pays, à savoir près du Pont Grande-Duchesse Charlotte dans la soi- l'Italie et les trois pays du Benelux n'ont pas tardé de rée du 16 juin, l'inauguration, le 17 juin, d'une plaque répondre favorablement à l'appel de la France. Parmi commemorative apposée au bâtiment dans lequel, le eux le petit Luxembourg était loin de constituer une 10 août 1952, la Haute Autorité de la CECA a com- quantité négligeable au niveau de la C.E.C.A., mencé ses travaux, une séance académique et l'inau- puisqu'il disposait d'une puissante industrie de guration d'une exposition consacrée à Robert Schu- l'acier. Les conséquences immédiates du traité étaient man au Cercle Municipal. même particulièrement déterminantes pour un pays qui dépendait entièrement de la sidérurgie. Jamais L'organisation des manifestations commémorati- cependant les Luxembourgeois n'ont eu à regretter ves avait été confiée à un comité présidé par Monsieur leur adhésion à la C.E.C.A. Pierre Werner, Ministre d'Etat honoraire, avec le concours de la Ville de Luxembourg. La commémora- Cela est d'autant plus vrai que notre capitale a tion était placée sous le Haut Patronage de Son l'honneur d'être l'un des sièges des Communautés Altesse Royale le Grand-Duc. Relevons encore que la Européennes. Caisse d'Epargne de l'Etat a émis une médaille d'art Il faut avouer qu'elle a eu beaucoup de chance en bronze patiné à l'occasion du centième anniver- d'être choisie à l'époque. Luxembourg était certes saire de la naissance de Robert Schuman et que candidate au siège de la Haute Autorité, mais face à la l'administration des P. et T. a émis un carnet de concurrence de nombreuses autres villes ses chances à timbres-poste à l'effigie de Robert Schuman. être choisie ne paraissaient guère brillantes. Ce n'est Avant d'inaugurer la plaque commemorative appo- que tard dans la soirée du 25 juillet 1952 que les sée au bâtiment annexe de la Caisse d'Epargne de Ministres des Affaires Etrangères des six pays se sont l'Etat à la place de Metz, ancien siège de la Haute mis d'accord pour désigner Luxembourg'comme siège Autorité de la CECA, en présence de nombreuses per- provisoire de différents organes communautaires et sonnalités, Monsieur Jacques Santer, Président du comme lieu de démarrage des activités du Plan Schu- Gouvernement, a retracé dans un discours l'histoire man. La date de l'inauguration des travaux de la de la Haute Autorité de la CECA en relation avec le Haute Autorité était fixée au 10 août, soit une quin- Luxembourg. Nous reproduisons ci-après le texte du zaine de jours après que la décision avait été prise. discours de Monsieur Santer. C'est donc en toute hâte que le Gouvernement et la municipalité se sont mis à libérer et aménager les bâti- Discours de M. Jacques Santer, Président du Gouver- ments nécessaires. En particulier, celui devant lequel nement nous nous trouvons, arbitait jusque là les services de Monsieur le Président Poher, la Direction des Chemins de Fer Luxembourgeois. Ils Chers anciens membres de la Haute-Autorité, ont dû être évacués d'urgence pour libérer cet hôtel Messieurs les Présidents, qui semblait pouvoir convenir provisoirement à Messieurs les Ministres, accueillir les nouveaux hôtes de marque. Madame le Bourgmestre, L'installation de la CECA dans cet immeuble a été Mesdames, Messieurs, pour notre capitale mais plus encore pour notre pays le point de départ d'un essor prodigieux. Peut-être La journée d'aujourd'hui se situe sous le signe d'un vaut-il mieux laisser parler Jean MONNET lui-même homme, Robert SCHUMAN, et sous celui d'une idée, qui décrit le commencement de que devait être cette l'unification de l'Europe. aventure européenne dans des termes charmants dans Le 9 mai 1950, Robert SCHUMAN a surpris ses Mémoires: l'Europe par sa fameuse déclaration, qui proposait la «Le 10 août 1952 au matin, l'Europe avait rendez- mise en commun des marchés du charbon et de l'acier vous à Luxembourg. La charmante capitale du de la France et de l'Allemagne. Il visait un double but: Grand-Duché n'était pas préparée à cet afflux de per- rendre impossible un nouveau conflit armé entre sonnages d'origines et de comportements variés qui, l'Allemagne et la France, mais en même temps, en sans perdre un instant, s'installèrent pour travailler lançant un appel aux autres pays européens de s'asso- vite au sein d'une population au rythme mesuré. En cier à cette communauté, il espérait déjà que ca-qu'on quelques jours, de vieilles administrations furent

8 déménagées pour laisser la place à nos institutions rité qui n'avait qu'à observer le bien commun des nouvelles dont les premiers éléments disparates débar- pays membres, sans devoir se préoccuper des intérêts quaient par vagues de Bonn, de Paris, de Rome, de nationaux divergents. Monsieur Joseph BECH, le Bruxelles et de La Haye, comme des envahisseurs Ministre des Affaires Etrangères luxembourgeois a dit venus d'un autre monde. Dans leur sillage, arrivaient en ce même 10 août 1952 du Plan Schuman: «Aux pour les cérémonies inaugurales une foule d'hommes égoïsmes nationaux, il substitue une organisation politiques, de diplomates et de journalistes. Les internationale fondée sur l'intérêt commun et la colla- Luxembourgeois étaient flattés de cet intérêt soudain boration féconde des partenaires de la Communauté qui donnait du lustre à leur pays et augurait bien de la qui aliènent à cet effet entre les mains de la Haute saison touristique. Mais ils ne se doutaient pas que ces Autorité, organe supranational, une partie de leurs touristes d'un jour reviendraient peu après pour éta- droits souverains». blir des ambassades, des agences de presse, des bureaux de liaison professionnels, et que la petite Cet abandon de souveraineté de l'Etat national au équipe qu'ils avaient invitée à camper provisoirement profit de la Communauté était en effet un élément chez eux grossirait jusqu'à encombrer leurs maisons décisif, non seulement parce qu'il garantissait le fonc- et leurs rues. Les plus traditionnels d'entre eux en vin- tionnement efficace de la C.E.CA., mais surtout rent à regretter le succès diplomatique de Bech dont parce qu'il constituait le premier pas d'une longue les conséquences bouleversaient peu à peu les équili- route non encore achevée vers l'unification de bres délicats de leur petite collectivité. Pour nous, les l'Europe. incommodités de l'endroit furent vite surmontées et je Puisse la plaque commemorative que nous venons trouvai des avantages dans un éloignement que j'avais de dévoiler, rester le témoin permanent d'une vaste d'abord redouté. L'environnement était beau et entreprise communautaire qui a timidement démarré calme, et nous n'étions dans notre travail l'objet dans ces immeubles au petit matin un beau jour du d'aucune pression du milieu local. Si les communica- mois d'août 1952. tions n'étaient pas faciles, eh bien, nous aurions à nous efforcer davantage pour être entendus dans les grandes capitales et attirer sur nous l'attention de tous En présence de Leurs Altesses Royales le Grand- les Européens». Duc et la Grande-Duchesse eut lieu dans l'après-midi du 17 juin une séance académique au Cercle Munici- Malgré tous les efforts, les conditions de travail pal au cours de laquelle des discours furent prononcés n'ont pas dû être idéales pendant les premiers mois du par Monsieur Pierre Werner, Ministre d'Etat hono- fonctionnement de la Haute Autorité. La compréhen- raire, Président du comité de patronage, Monsieur sion dont ont fait preuve les membres de la Haute Pierre Pflimlin, Président du Parlement européen, Autorité, et leurs services, au cours de cette période a Monsieur Hans Van den Broek, Président en exercice certainement contribué à les rendre dès le départ du Conseil des Communautés européennes, Monsieur sympathiques à la population malgré les quelques Jacques Delors, Président de la Commission des remous que causait inévitablement leur installation. Communautés européennes, Monsieur Alain Poher, Président du Sénat français, Monsieur Bernard Clap- L'inauguration des travaux de la Haute Autorité pier, ancien directeur de cabinet de Robert Schuman, était un moment historique et les acteurs autant que Madame Lydie Wurth-Polfer, Bourgmestre de la Ville les observateurs en étaient bien conscients. Avec le de Luxembourg, et Monsieur Jacques Santer, Prési- recul de l'histoire récente nous sommes aujourd'hui dent du Gouvernement. A la fin de la séance académi- bien mieux capables de définir ce que les hommes et que eut lieu l'inauguration de l'exposition «Robert les femmes du moment sentaient de manière impré- Schuman (1886-1986): Les racines et l'oeuvre d'un cise. Il s'agissait bel et bien du début de l'Europe com- grand Européen». munautaire. Nous reproduisons ci-après le texte des discours de Jean MONNET avait, lui, pleinement conscience Monsieur Pierre Werner, Président du comité de de la portée des événements qui étaient en train de se patronage, et de Monsieur Jacques Santer, Président passer, et dans son discours d'ouverture il a prédit: du Gouvernement. «Au moment où l'établissement de la Communauté transforme en une réalité vivante ce que le monde, à Allocution de Monsieur Pierre WERNER juste titre, appelle le «Plan Schuman», permettez-moi Président du Comité de Patronage, d'évoquer la gratitude que l'Europe ne cessera de ancien Président du Gouvernement. témoigner au Président Robert Schuman qui, en lan- çant l'appel du 9 mai 1950, a pris l'initiative et la res- Monseigneur, Madame, ponsabilité d'engager notre continent dans la voie de En se rendant à cette séance solennelle à l'invitation son unité. du Gouvernement et du Comité d'organisation pour Le nombre et la qualité des manifestations commé- la Commémoration du 100e anniversaire de la nais- moratives qui ont eu lieu au cours de cette année du sance de Robert SCHUMAN, Vos Altesses Royales centième anniversaire de la naissance de Robert apportent un hommage de respect et d'attachement SCHUMAN donnent parfaitement raison à Jean admiratif à la mémoire du grand homme d'Etat Fran- MONNET, qui a prévu non seulement notre gratitude çais, qui a vu le jour dans ce pays. En même temps, envers SCHUMAN, que nous nous disposons à réaf- elles donnent à cette séance académique le lustre qui firmer aujourd'hui, mais aussi la signification pro- sied à l'évocation d'une vie d'homme et d'une oeuvre fonde de l'événement que constituait la mise en oeu- politique, qui désormais appartiennent à l'Histoire de vre du Plan Schuman. toutes les nations européennes engagées dans la mar- Le caractère supranational de la Haute Autorité la che vers l'Union. différenciait fondamentalement d'une organisation Nous Vous exprimons notre profonde gratitude internationale. Les pays membres de la CE.C.A. ont pour Votre présence comme pour le Haut-Patronage confié le marché du charbon et de l'acier à une auto- accordé à cette commémoration. Messieurs les Présidents, A ce dernier égard, SCHUMAN et Monnet ont été Excellences, à égalité les hommes du destin. La rencontre de deux Messieurs les Ministres, intelligences et de deux caractères, différents par leurs Madame le Bourgmestre, origines et leurs carrières, mais complémentaires pour Mesdames, Messieurs, la circonstance historique, a fait jaillir l'étincelle du démarrage des réalisations communautaires. Il y a Je considère comme une coïncidence de date parti- quelque chose de fascinant à analyser ce concours culièrement heureuse le fait que Messieurs les Minis- pour l'obtention d'un résultat commun de deux tres des Affaires Etrangères étant réunis en conseil à volontés et de deux talents dissemblables. Les expé- Luxembourg, plusieurs d'entre eux accompagnés de riences et les mobiles, la tournure d'esprit et les inten- leurs représentants permanents, aient pu se rendre à tions de l'action de Monnet nous sont assez bien con- notre invitation. nus, surtout par ses Mémoires. Par contre, Robert Je leur adresse une cordiale bienvenue ainsi qu'aux SCHUMAN est resté longtemps mal connu, ses écrits représentants diplomatiques accrédités auprès de la et ses déclarations étant plus dispersés par les circons- Cour Grand-Ducale. Je salue avec chaleur et gratitude tances même de sa vie. Heureusement l'approche de Messieurs les Présidents Alain Poher, Pierre Pflimlin, ce centenaire a provoqué la parution de plusieurs Hans van den Broek, Jacques Delors et Jacques San- ouvrages consacrées à sa vie et à sa personne. ter, qui nous font l'honneur de s'associer par des mes- sages personnels à l'évocation de la mémoire du Prési- C'est dans ce processus d'éclairage de la connais- dent SCHUMAN. Que Madame le Bourgmestre sance de l'homme SCHUMAN que s'intègre la Com- accepte également mon hommage de reconnaisance à mémoration de Luxembourg par le moyen de cette divers titres et notamment pour la coopération effi- séance solennelle, par l'exposition sur ses racines, par cace de la Municipalité à l'organisation de cette Jour- un catalogue de documentation historique, par les ini- née consacrée à Robert SCHUMAN, citoyen d'hon- tiatives de la Caisse d'Epargne de l'Etat, qui a créé neur de la Ville. une médaille spéciale et l'Administration des Postes qui émet un timbre spécial à partir du 26 juin. Je suis particulièrement heureux qu'un grand nom- bre des eminentes personnalités, auxquelles nous Notre pays, notre ville se devaient de célébrer le avions demandé de faire partie du Comité de Patro- centenaire de celui que a vu le jour chez nous, qui y a nage et du Comité d'Honneur, aient pu nous rejoin- passé son enfance et une grande partie de sa jeunesse, dre aujourd'hui. Parmi elles, permettez-moi d'adres- qui y a vécu sa scolarité. ser un merci spécial à Monsieur Clappier, Gouverneur On nous pardonnera si par endroits nous donnons honoraire de la Banque de France, ancien chef de un éclairage luxembourgeois à certains traits et goûts cabinet de SCHUMAN, qui a accepté de nous appor- de l'illustre Français. Mais il est incontestable que ses ter tout-à-1 'heure un témoignage personnel sur les évé- ascendances à la fois lorraines et luxembourgeoises nements qui ont entouré la déclaration du 9 mai 1950. tout comme son destin d'homme des frontières politi- La présence des nombreux représentants, prési- ques et culturelles expliquent qu'il soit devenu le dents et exécutifs des institutions communautaires champion de la réconciliation franco-allemande, qui, installés à Luxembourg ainsi que de nombreux fonc- elle, a changé la face de l'Europe durablement. tionnaires européens, démontre qu'ils se sentent con- Avec les commentaires biographiques éclos au cernés par cette commémoration qui remonte aux ori- cours de cette année de commémoration, on connaîtra gines de l'engagement pour le bien de l'Europe unie. encore mieux les ressorts intellectuels et psychologi- ques qui ont donné à cet homme, qui avait horreur de Je salue les membres des familles SCHUMAN et l'ostentation et de l'improvisation, le courage et DUREN, qui viennent de divers horizons que Robert l'habileté incontestables d'assumer la responsabilité a également chéris. politique de la déclaration du 9 mai 1950. On en Ich begrüsse herzlich die offiziellen Gäste aus der mesure la dimension, si on se rappelle que cela se pas- Bundesrepublik Deutschland. Wenn wir heute Robert sait à un moment où l'opinion publique française était SCHUMAN ehren, können wir nicht umhin, Konrad encore assez perplexe, voire divisée, sur ses futures Adenauers zu gedenken. Der Zusammenklang dieser relations avec l'Allemagne. beiden Geister, welche auf Freiheit und Aussöhnung gerichtet waren, hat grundlegend die Ursprünge des Avec la personne, nous entendons évoquer la prin- europäischen Aufbauwerkes bestimmt. cipale réalisation sortie de l'action politique de Robert SCHUMAN à savoir la Communauté européenne du May I friendly thank all our guests for the interest Charbon et de l'Acier. shown with respect to a celebration which is intended to rekindle the flame of European unity by recalling Ce matin, le Président du Gouvernement a dévoilé the fervent ardor of the founding fathers. une plaque commemorative des débuts des travaux en 1952 de la Haute Autorité de la CECA, apposée au bâtiment situé à la place de Metz. Jean Monnet et ses Mesdames, Messieurs, premiers collègues et collaborateurs, se sont plus sou- En chargeant dès le début de l'année 1985 un vent à évoquer avec nostalgie l'esprit de pionnier et comité spécial de l'organisation de ces Journées Com- l'ardeur créative qui ont présidé à la mise en place de mémoratives, le Gouvernement luxembourgeois con- l'organisation comme à l'élaboration des premières sidérait que ce centenaire devrait fournir l'occasion de directives de la politique communautaire, cela dans nous replonger dans l'ambiance politique des origines des conditions de confort encore fort relatives. de nos Communautés, de tirer à la lumière bien des faits risquant de tomber dans l'oubli et de retracer le Que l'on évoque également l'importance du traité rôle déterminant de Robert SCHUMAN dans le de Paris pour nos régions et plus spécialement pour le déclenchement du grand processus historique euro- Luxembourg pour qui la sidérurgie était l'atout éco- péen. nomique prédominant, ne doit pas étonner.

10 Quelques soient les remous qui ont entouré l'exécu- remonter jusqu'en 1919 quand il fut pour la première tion du programme d'assainissement de l'industrie fois élu député. D'autres Français se rappelleront le sidérurgique européenne, au cours des dernières Président SCHUMAN de l'immédiat après-guerre. années, un fait me semble certain: Sans l'existence et Mais tous nous nous souvenons de Robert SCHU- la mise en oeuvre des dispositions du Traité CECA, MAN comme de l'homme de l'année 1950, que vient cette adaptation à de nouvelles conditions de structu- d'évoquer pour nous de façon passionnante Monsieur res et de marché se serait opérée dans le désordre et en Bernard CL APPIER. Quelques-uns parmis vous ont sacrifiant brutalement des intérêts légitimes. Seul été, comme lui, ses collaborateurs, en 1950 ou au regret, que l'on n'ait pas dès le début intégré toutes les cours des années subséquentes, et je les remerice tout sources d'énergie dans une politique commune. particulièrement d'avoir tenu à être des nôtres en ce jour. D'autres ont continué, et continuent encore son Enfin cette évocation ne veut pas seulement s'atta- oeuvre en bâtissant l'Europe, participant à la grande cher au passé. construction dont Robert SCHUMAN a posé la pierre Elle veut aussi nous inciter à aborder les tâches angulaire. communautaires actuelles et futures avec le même Dès le départ Robert SCHUMAN était pleinement esprit d'audace tempérée de réalisme qui a caractérisé conscient que «l'Europe ne se fait pas en un seul jour, l'action historique de Robert SCHUMAN. La tâche ni sans heurts, que rien de durable ne s'accomplit de notre génération n'est pas achevée. Nous restons dans la facilité». Nous devons en tenir compte si nous en marche vers l'Union européenne, avec des étapes adressons aujourd'hui le bilan provisoire du dévelop- qui feront appel à notre lucidité et notre hardiesse: pement auquel il a donné naissance. l'équilibrage des institutions communautaires, le mar- ché unique et libre, l'union économique et monétaire, Et ce bilan mérite à être revalorisé alors que l'euro- la maîtrise de l'innovation, un jour futur l'organisa- pessimisme croissant pousse de nombreux Européens tion de notre sécurité commune. convaincus vers la résignation. Robert SCHUMAN, dans une déclaration de 1956, Si nous évaluons les progrès accomplis avec le réa- ajoutait au progrès technique et juridique comme lisme qui caractérisait d'ailleurs Robert SCHUMAN, condition de la réussite de l'oeuvre européenne la con- nous constatons fiance que chaque nation a en elle-même et celle - que les pays des Communautés Européennes sont qu'elle place dans la bonne foie de ses partenaires. devenus alliés, et même amis, après s'être entredé- Cet appoint d'humanisme international lui semblait chirés dans la plus terrible des guerres, indispensable. - que ces Communautés réunissent maintenant douze pays libres et démocratiques, Promouvoir cette double confiance dans soi-même et dans les autres, est sans doute le plus grand défi - et que de plus en plus l'ensemble de ces pays est con- adressé aux gouvernements de la Communauté dans sidéré comme une entité économique, sinon politi- les années à venir. que. Finalement permettez-moi d'exprimer ma recon- L'habitude que nous avons prise de mettre sans naissance aux nombreux artisans de cette commémo- cesse en évidence les divergences ne doit pas nous faire ration dans la langue que Robert SCHUMAN avait oublier les acquis, et les problèmes non résolus qui également apprise sur les genoux de sa mère. freinent l'intégration ne doivent pas nous cacher le fait que chaque pas accompli est un pas vers l'union. E grousse Merci un ail Membren a Mataarbechter vun dem Organisationskomitee, och un all Staats- a Les principaux défis qui sont aujourd'hui lancés Gemengeservicer, déi mat Begeeschterong des Feieren aux constructeurs de l'Europe concernent l'extension organisiéiert oder verschéinert hun. du pouvoir de décision supra-national et, l'intégration économique et la réalisation de politiques communes. E besonnescht Kompliment fir dee Grupp ënnert Ces enjeux sont interdépendants et il faudra les der Leedong vum Här Gilbert Trausch, deen mat approcher parallèlement. engem seelenen Eifer historecht an aaner Material fir d'Ausstellong an de Catalogue erbeigeschleeft huet. Ils ne sont certes pas faciles à réaliser. Aussi permettez-moi de me retourner vers les pères fonda- Dir wärt Iech selwer no dëser Sëtzong vun der héi- teurs de l'Europe pour rappeler quelle a été leur ger Qualitéit dervun iwerzeege kennen! manière de mettre en oeuvre leur projet bien plus audacieux encore. Le plan SCHUMAN prévoyait de mettre en commun les secteurs économiques clés des Allocution de Monsieur Jacques SANTER pays européens concernés, à savoir les industries du President du Gouvernement charbon et de l'acier. En outre, il a créé un organe, Altesses Royales, supranational, la Haute Autorité, ayant un pouvoir Messieurs les Présidents, réel, et capable de passer outre à l'opposition des Excellences, Etats nationaux. Madame le Bourgmestre de la Ville de Luxembourg Mesdames, Messieurs, Cette recette peut encore nous servir. Ce que nous voulons mettre en commun aujourd'hui c'est l'ensem- La commémoration du centième anniversaire d'une ble du marché des biens et des services. Il s'agit là personnalité qui a marqué son époque comme l'a fait d'un but en soi, mais aussi bien au-delà, du meilleur Robert SCHUMAN nous incite naturellement à tour- moyen de lever les principaux conflits d'intérêt entre ner notre regard en arrière. les pays et donc de renforcer la cohérence de la com- munauté. Pour y parvenir il faut disposer d'une ins- Les Luxembourgeois reculeront volontiers de cent tance capable de prendre des décisions. L'accord de ans pour rappeler que Robert SCHUMAN est né Luxembourg s'inscrit parfaitement dans cette logique parmi les leurs. Nos amis lorrains se plairont de en introduisant la règle de la majorité qualifiée au

11 Conseil pour la plupart des secteurs du marché inté- Luxembourg, où il a passé son enfance et sa jeunesse. rieur. Il entretenait des contacts fréquents avec ses cousins habitant non loin de la frontière en Lorraine et en Bel- J'aimerais ajouter que la convergence entre les éco- gique. Son père était Lorrain, et avait vu sa nationa- nomies et surtout entre les politiques économiques lité changer avec les aléas de la guerre. Robert SCHU- pourrait au mieux être atteinte en poussant plus loin MAN a fait ses études en Allemagne; il s'est ensuite l'intégration au niveau financier et monétaire. établi comme avocat en Lorraine et est devenu Fran- çais avec celle-ci. Il est enfin entré à la Chambre des Si nous voulons que nos pays se mettent d'accord Députés française comme élu de la Moselle et il est sur des politiques communes, nous devons chercher à devenu Ministre français des Affaires Etrangères et les lier entre eux, afin qu'ils aient des intérêts com- Président du Conseil. Il a ainsi, au cours de sa vie, muns. En retenant cette leçon que nous a donnée appris à connaître et à estimer plusieurs pays euro- Robert SCHUMAN, nous aboutirons sans aucun péens, et surtout la région frontalière qui a tant souf- doute à brève échéance au stade où les pays membres fert des séquelles de trois guerres successives entre les seront prêts également à céder une partie significative puissants rivaux que furent l'Allemagne et la France. du pouvoir législatif au Parlement Européen. Ce ne Pour lui le problème de la réconciliation entre ces sera qu'à partir de ce moment que les institutions deux pays prenait une dimension bien plus grave européennes pourront assumer pleinement le rôle qui encore que pour la plupart de ses contemporains. leur revient. Le souci de sauvegarder la paix en Europe et dans le Ce chemin vers l'intégration européenne nous a été monde correspondait d'ailleurs parfaitement au cara- tracé par les pères de l'Europe. Si nous le suivons avec tère de cet homme, qui, malgré ses hautes qualités et patience, il ne faillira pas à aboutir. Ce sera là sans aucun doute la manière la plus digne de soigner la fonctions, demeurait simple et modeste, à qui l'on mémoire de celui que nous commémorons atteste un esprit de calme et d'humour, et qui a fait aujourd'hui: Robert SCHUMAN. son chemin en politique en jouant de son amabilité, de sa sincérité, de son intelligence et de sa fine con- Au nom du Gouvernement luxembourgeois, je vous naissance des hommes. remercie vivement d'être venu aujourd'hui, et je vous Le pas déterminant qu'il a franchi en 1950, il ne l'a incite à redécouvrir les racines et l'oeuvre de Robert certes pas fait en fonction de ses propres ambitions, ni SCHUMAN que nous avons tâché d'éclairer par une pour entrer dans l'histoire. Il a pris sans doute un exposition à sa mémoire. grand risque politique, et il en était conscient, mais il Le 8 juillet 1986, Monsieur Jacques Santer, Prési- l'a assumé parce qu'il avait compris que les proposi- dent du Gouvernement, Ministre d'Etat, assista à la tions que lui soumettait Jean MONNET constituaient commémoration du centenaire de Robert Schuman à une voie, peut-être l'unique voie, qui pouvait amener Scy-Chazelles. Monsieur Santer, accompagné de les pays européens à devenir alliés plutôt qu'adversai- Monsieur Jean Spautz, Ministre de l'Intérieur et Pré- res, et à entreprendre la reconstruction de l'Europe en sident du Parti Chrétien Social, déposa des fleurs sur commun plutôt que de persister à se nuire mutuelle- la tombe de Robert Schuman. A cette cérémonie par- ment. ticipaient Monsieur Helmut Kohi, Chancelier fédéral de la République Fédérale d'Allemagne, Monsieur Si sans doute ses origines pluri-culturelles et son Alain Poher, Président du Sénat français, et Mon- caractère d'homme de paix ont été pour beaucoup sieur Pierre Mehaignerie, Ministre français de l'Equi- dans l'oeuvre de Robert SCHUMAN, je me dois pement et Président du Centre des Démocrates d'évoquer un autre aspect de sa personnalité, peut- Sociaux de France. Après la cérémonie à Scy- être plus déterminant encore. Le jeune étudiant Chazelles, les personnalités se sont rendus à Stras- SCHUMAN s'était déjà fait remarquer pour le dyna- bourg où eut lieu au Palais des Congrès une manifes- misme qu'il développait au sein des mouvements tation en hommage à la mémoire de Robert Schuman. d'étudiants catholiques allemands, et ce à tous les A cette occasion Monsieur Jacques Santer a prononcé sites universitaires qu'il fréquentait. Son retour en Lorraine le voit de plus en plus jouer un rôle dans les le discours suivant: milieux proches de l'Eglise. C'est en tant que chrétien engagé que Robert SCHUMAN a fait ses débuts dans Allocution prononcée par Son Excellence Monsieur la vie publique et c'est en tant que tel qu'il s'est fait Jacques SANTER, président du Gouvernement élire député de Moselle. Cet engagement religieux, il luxembourgeois, à l'occasion de la commémoration ne l'a jamais nié. Au contraire il l'a affirmé, même si du centenaire de la naissance de Robert SCHUMAN, ce label peut lui avoir nui parfois au niveau national, devant le Groupe du Parti Populaire Européen, à alors que la vie politique française est plutôt tournée Strasbourg, le 8 juillet 1986 vers la laïcité. La célébration du centième anniversaire de la nais- sance de Robert SCHUMAN a donné lieu, en cet été Le démocrate chrétien SCHUMAN était attaché à 1986, à une série de manifestations commémoratives, la paix et à la démocratie. Réaliste, il avait parfaite- dont chacune est l'occasion à la fois de remonter aux ment compris qu'une nouvelle hostilité entre les vieux sources de l'Europe communautaire et de penser à pays d'Europe ne pouvait que menacer l'une et l'avenir de celle-ci, d'exprimer nos espoirs et nos sou- l'autre. Pragmatique, il a su considérer les atouts du haits et de réaffirmer notre volonté d'oeuvrer pour projet que lui soumettait Jean MONNET. Courageux une relance du processus d'unification européenne. enfin, il a pris sur lui la lourde responsabilité de lancer son fameux appel du neuf mai. Il a été souvent souligné, et encore récemment lors des cérémonies commémoratives à Luxembourg, que Son initiative a débouché sur la création de la les origines pluri-culturelles de Robert SCHUMAN C.E.C.A., première Communauté européenne. Il a su lui ont sans doute facilité son choix déterminé en convaincre les Etats d'abandonner une partie de leur faveur de l'Europe unie. Robert SCHUMAN est né à souveraineté en faveur de la Haute Autorité qui pre-

12 nait le caractère d'une instance supranationale. Au renforçant la convergence des intérêts des pays par le sein de la Comunauté, les pays membres ont large- biais du marché commun du charbon et de l'acier. ment renoncé à se quereller pour collaborer plutôt Cette leçon, nous pouvons en tenir compte pour afin d'assurer au mieux la prospérité commune. Ainsi mieux relever les défis que nous pose actuellement le Plan SCHUMAN ne devenait-il pas seulement l'ins- notre mission d'unification européenne. trument de la réconciliation franco-allemande, mais, conformément à la volonté de ses instigateurs, il La recette des pères de l'Europe nous invite notam- représentait le premier pas d'une longue route non ment à réaliser les objectifs concernant le marché inté- encore achevée vers l'unification européenne. rieur. L'acte unique de Luxembourg, et c'est un de ses principaux mérites, nous donne sans doute les moyens Mais aujourd'hui, devant la lenteur de notre pro- d'arriver à cette fin ambitieuse. gression sur cette même route, nous ne pouvons nous empêcher de nous poser la question si nous sommes Un effort tout particulier dans le domaine de l'inté- des successeurs dignes de Robert SCHUMAN. Où gration monétaire et financière ne peut par ailleurs voit-on encore le reflet de son engagement et de son que faire mieux converger les économies nationales, et courage? faciliter de cette façon la coordination des politiques Il est vrai que nous ne devons pas oublier que économiques. Robert SCHUMAN était aussi un réaliste. Ce n'était pas un idéalisme aveugle qui l'animait, mais la convic- La solidarité entre toutes les régions de la Commu- tion que la voie qu'il choisissait était la bonne, et nauté devra s'exprimer concrètement à travers des qu'elle était pratiquable. Dès le départ il prévenait lui- efforts continus visant à améliorer la cohésion écono- même que «l'Europe ne se fait pas en un seul jour, ni mique et sociale. sans heurts, que rien de durable ne s'accomplit dans la facilité». Nous devons en tenir compte si nous dres- En procédant par cette voie, nous aboutirons sans sons aujourd'hui le bilan de nos achèvements. aucun doute à brève échéance au stade où les pays membres encore réticents aujourd'hui seront prêts L'habitude que nous avons prise de mettre sans également à céder une partie significative du pouvoir cesse en évidence les échecs et les divergences ne doit législatif au Parlement Européen. Ce ne sera qu'à par- pas nous faire oublier les nombreux acquis. Douze tir de ce moment que les institutions européennes pays libres et démocratiques sont aujourd'hui réunis pourront assumer pleinement le rôle qui leur revient. au sein des Communautés. Ils sont conscients de leur interdépendance et la solidarité entre eux, si elle n'est Rendre hommage à Robert SCHUMAN, c'est sur- pas toujours parfaite, est pourtant bien réelle. Même tout, je crois, agir avec détermination pour achever si toutes les barrières intérieures ne sont pas abolies, il l'oeuvre qu'il a entamée. J'ose espérer que le père de n'en reste pas moins que les relations économiques l'Europe aura réussi, à travers les manifestations sont privilégiées entre les pays partenaires. commémoratives qui sont organisées cette année pour La voie suivie par Robert SCHUMAN et Jean célébrer sa mémoire, de donner un nouveau coup de MONNET consistait à faciliter la collaboration en pouce à l'intégration européenne.

Le Congrès Mondial de l'International Transport Workers' Federation à Luxembourg Du 31 juillet au 8 août 1986 a eu lieu à Luxembourg multitude des travailleurs qu'ils représentent, acquiert le 35e Congrès mondial de l'International Transport une importance toute particulière. Workers' Federation auquel participaient quelque 800 délégués de 67 pays. Au cours de la séance inaugurale Le congrès qui débute aujourd'hui prend en effet des discours furent prononcés par Monsieur Josy une envergure mondiale. Il réunit des centaines de Konz, président de la FNCTTFEL, Monsieur John délégués en provenance de tous les continents et de Castegnaro, président de la Confédération Générale tous les horizons. Les continents se trouvaient autre- du Travail (CGT), Monsieur Jacques Santer, Prési- fois séparés par des océans infranchissables. dent du Gouvernement, Madame Lydie Wurth- Aujourd'hui, grâce aux moyens de transports moder- Polfer, Bourgmestre de la Ville de Luxembourg, nes, ils se sont rapprochés les uns des autres et nous Monsieur Stanley Clinton-Davis, membre de la Com- pouvons sans peine les relier en quelques heures par mission des Communautés européennes, Monsieur avion. Les transports de personnes rapprochent les Jacques F. Poos, Ministre des Affaires Etrangères, et hommes et les cultures. Les transports de marchandi- Monsieur Fritz Prechtl, président de l'ITF. ses connectent les marchés et rendent accessibles dans tous les pays les produits les plus divers. Les hommes Nous reproduisons ci-après le texte du discours de et les femmes travaillant dans les services de trans- Monsieur Jacques Santer, Président du Gouverne- ports, représentés ici à travers leurs délégués, portent ment, lors de la séance d'ouverture du 35e Congrès et supportent le poids de cette mission essentielle. mondial de l'ITF. Le développement des moyens de transport aujourd'hui usuels est un phénomène encore relative- Allocution prononcée par Monsieur Jacques SANTER ment récent et qui a largement contribué à changer la Président du Gouvernement face du monde. L'introduction des chemins de fer a C'est un honneur pour notre pays que de pouvoir été un facteur déterminant de la première révolution accueillir le 35e congrès mondial de l'International industrielle. L'impact économique, mais aussi cultu- Transport Workers' Federation qui, par le nombre de rel, de cette innovation a été tel que, au Luxembourg, ses participants, mais plus encore par la diversité et la la chanson qui célèbre le premier train dans notre pays

13 a figuré longtemps comme hymne nationale. Cet évé- évidemment les droits légitimes des salariés, les ges- nement signifiait en effet l'entrée du pays dans l'ère tionnaires des réseaux de transports publics doivent industrielle. remplir leur mission tout en limitant au maximum un Aujourd'hui les services de transport représentent déficit qui reste sans doute inévitable. quelque sept pour cent du produit intérieur brut et Qu'il s'agisse de transports collectifs ou particu- occupent une fraction comparable de la population liers, publics ou privés, de marchandises ou de per- active. La généralisation de la voiture particulière sonnes, c'est à l'Etat qu'il incombe également de veil- offre aux individus une liberté de déplacement impen- ler à l'existence des infrastructures indispensables. sable autrefois, et qui est encore complétée par les Les investissements en question demandent un effort réseaux de transport en commun de personnes. Les financier important, mais une infrastructure solide autoroutes et les lignes aériennes relient les pays et les permettant un système de transports efficace consti- continents. tue indiscutablement un préalable au développement économique équilibré. L'individu peut choisir entre une panoplie de moyens selon le type du déplacement. La gamme La planification de ces investissements ne peut s'étend de la bicyclette à l'avion supersonique, en pas- pourtant pas se passer de prendre en considération les sant par la motocyclette, la voiture particulière ou le nécessités écologiques. Les forêts et les espaces natu- taxi, le bus, le tramway ou le métro, le bateau, l'avion rels ne peuvent sans cesse faire les frais de l'extension voire l'hélicoptère, et encore je me limite aux trans- du réseau autoroutier notamment. L'Etat doit cher- ports de personnes. cher à réconcilier les impératifs économiques et la nécessité de préserver l'environnement. Le transport de marchandises est le support du commerce international à grande échelle. Le choix des Une approche similaire doit d'ailleurs le guider par consommateurs est ainsi divsersifié et leur confort rapport au défi que lance à l'Europe le problème de la amélioré. pollution de l'air et des pluies acides qui menacent la Les individus et les entreprises peuvent partielle- santé des forêts. Quelle mesure faut-il prendre à cet ment subvenir eux-mêmes à leurs besoins de trans- égard? Une solution commune des pays des Commu- port, mais ils ont en outre la possibilité de recourir nautés Européennes serait hautement souhaitable en aux services offerts, soit par des entreprises privées, ce domaine. Une réorientation vers les transports en soit par les pouvoirs publics. L'Etat intervient dans ce commun, l'introduction obligatoire du pot catalyti- vaste marché à plusieurs titres. que pour les voitures et l'imposition de limites de vitesse généralisées pourraient constituer des remèdes C'est lui en effet qui aménage, coordonne, et à appliquer au secteur des transports. Mais dès à pré- finance pour une grande partie les infrastructures uti- sent nous pouvons nous féliciter de ce que de nom- lisées; les routes et autoroutes, les lignes de chemins breux conducteurs acceptent désormais de réduire de fer avec leurs stations, les ports et les canaux ainsi volontairement leur vitesse. que les aéroports. En prélevant des taxes, sur les car- burants notamment, il intervient dans les rapports de Cette attitude peut simultanément contribuer à ren- prix. Par les réglementations concernant la sécurité ou dre les routes moins dangereuses. En l'année euro- l'environnement, il peut favoriser l'un ou l'autre des péenne de la sécurité routière, je me dois d'évoquer différents moyens. Enfin et surtout, les pouvoirs cet autre problème éternel du secteur des transports publics, au niveau national, régional ou communal que constitue la sécurité. De nombreuses mesures ont sont eux-mêmes prestataires de services de transport été prises au cours des dernières années, comme la et interviennent de cette façon directement dans le limitation de vitesse, la ceinture de sécurité, le renfor- marché. cement des contrôles techniques, la disparition de la plupart des routes à trois voies, les contrôles contre Cette présence multiple des pouvoirs publics au l'abus d'alcool. niveau d'un secteur essentiel de l'économie exige une L'année présente est le cadre d'une vaste campagne politique particulièrement bien agencée. de sensibilisation dans toute l'Europe communau- La possibilité de pouvoir se déplacer comme il taire. Mais la route n'est pas seule à présenter des dan- l'entend est une liberté essentielle de l'individu et le gers, même si elle demande de loin le tribut le plus transport des personnes à leur lieu de travail est une lourd. La sécurité aérienne n'est jamais parfaite non nécessité incontestée. Toutes les personnes n'ont plus. Aux dangers techniques s'ajoutent ceux du ter- pourtant pas les moyens d'acheter une voiture ni la rorisme international. Des mesures de sécurité de plus capacité de la conduire. L'Etat doit donc veiller à en plus poussées seront nécessaires pour assurer la l'existence d'un réseau de transports en commun suf- protection des passagers et des équipes contre les pira- fisamment dense et bien coordonné, qui offre ses ser- tes de l'air et contre les bombes à retardement. vices à des prix abordables. Il peut laisser se dévelop- Les problèmes de sécurité font ainsi appel à l'Etat- per des entreprises privées pour assurer cette tâche, gendarme et, comme ceux de l'environnement, à la mais il ne peut éviter de les contrôler et de les suppléer réglementation. Dans les deux domaines, les pays doi- au cas où elles font défaut. Les communes urbaines vent mener une action concertée pour arriver à leurs ont intérêt à prévoir également des transports publics fins. La mise en place des infrastructures doit elle afin d'assurer le transport des personnes, d'éviter aussi être coordonnée avec les pays voisins. Enfin les l'encombrement des centres urbains et de résoudre les pouvoirs publics se font eux-mêmes prestataires de problèmes de stationnement. services de transports, en complément des entreprises Le transport des personnes doit être organisé de la privées. façon la plus efficiente. Il faut éviter tout double Mais au-delà de ces questions spécifiques, l'Etat est emploi et utiliser le matériel le plus performant. concerné par des questions plus générales qui intéres- L'impact budgétaire du financement des services de sent les travailleurs du secteur des transports telles que transport est en effet considérable. Tout en respectant les conditions de travail, la législation sociale, la poli-

14 tique salariale ou même le développement économi- Jusqu'au 8 août prochain, les délégués du 35e con- que. grès mondial de l'I.T.F. auront l'occasion d'appro- Il s'agit sans doute là d'une spécificité de ce secteur fondir ces questions et bien d'autres. Je tiens pour ma que de susciter l'intervention des pouvoirs publics à part à exprimer mon espoir qu'ils connaîtront des dis- tous les niveaux. Les conclusions de votre congrès cussions fécondes et un séjour très agréable pendant n'en présenteront que plus d'intérêt pour l'homme les quelques jours qu'ils passeront dans notre pays. politique. Politik für eine europäische Medienlandschaft, Realität und Vision Dans le cadre de l'exposition internationale auch beispielsweise die grossen Qualitäten und die «Broadcast 1986» qui s'est déroulée du 24 au 28 juin gelegentlichen kleinen Schwächen der deutschen 1986 à Francfort, Monsieur Jacques Santer, Président öffentlich-rechtlichen Fernsehprogramme, welche bei du Gouvernement, Ministre d'Etat a participé le 25 uns täglich in erfolgreicher Konkurrenz stehen mit juin à un symposium consacré au thème: «Privates einem guten Dutzend anderer Programme aus Fernsehen - Privater Hörfunk - Politik - Inhalte - Luxemburg, Belgien, Frankreich und -via Fernmelde- Wirtschaft». A cette occasion Monsieur Santer a pro- satellit - aus anderen Ländern. noncé un discours consacré au sujet suivant: «Politik für eine europäische Medienlandschaft, Realität und Die ausländischen Sendungen sind in Luxemburg Vision». Nous reproduisons ci-après le texte de ce dis- absolut willkommen, nicht nur weil wir sie gebühren- cours. Relevons qu'à la même occasion Monsieur frei empfangen, sozusagen als audiovisuelle Zaun- Santer a visité le stand de la Société Européenne des gäste, sondern auch weil wir die importierten Medien Satellites qui a présenté à cette exposition internatio- generell nicht als eine Agression oder einen Fremd- nale son système de satellite GDL/ASTRA. körper ansehen, sondern als eine Bereicherung. Als freiheitlicher Staat können wir uns eine Einschrän- kung der Wahl des mündigen Bürgers im Medienkon- Perspektiven einer europäischen Medienpolitik sum nicht vorstellen. Dabei kommt uns natürlich Realität und Vision zugute, dass wir die Wahrung unserer nationalen kul- Erlauben Sie mir zuerst einmal, den Veranstaltern turellen Identität nicht protektionistisch in der des heutigen Symposiums meinen Dank auszuspre- Abgrenzung und Abschirmung gegenüber fremden chen für die Gelegenheit, welche sie mir als Luxem- Einflüssen suchen - was in einem Kleinstaat unserer burger bieten, heute einige Gedankengänge zur Dimension ohnehin utopisch wäre - sondern eher in Medienpolitik in Europa vorzutragen. Wir haben es einer ausgewogenen Teilnahme sowohl an der roma- hierbei ganz offensichtlich zu tun mit dem konkret nischen wie an der germanischen Kultur. In Luxem- angewandten Prinzip des «free-flow of information» burg, wo übrigens der Anteil der Ausländer in der über nationale Grenzen hinweg, ein Thema auf das Wohnbevölkerung 25% übersteigt und bei den Akti- ich später zurückzukommen habe. ven fast 40% erreicht, finden wir es einfach sinnvoll, resolut europäisch zu denken, drei offizielle Sprachen Wenn ich im Laufe meiner Ausführungen auch gleichzeitig zu besitzen, und auch bewusst keine deutsche Positionen und Gegebenheiten anspreche, so eigene Universität zu gründen um dadurch unsere möchte ich hierzu vorausschicken, dass ich mich als Jugend dazu zu verleiten, auf hundert europäischen Ausländer keineswegs berufen oder berechtigt fühle, Hochschulen zu studieren und dabei europäische und die interne deutsche Politik mitzubestimmen. Eigent- damit neue Ideen zu sammeln. lich sollten mir auch meine eigenen, nationalen Medienprobleme ausreichen, doch leider ist es so, Wenn ich dies hier anführe, so ist es nicht, meine dass wir alle im gleichen Boot sitzen, dass unser aller Damen und Herren, um sie davon zu überzeugen, Medienfragen viele gemeinsame Aspekte besitzen und dass meine Landsleute die besseren Europäer sind, zum Teil nur europäische Lösungen finden können. denen andere Nationen nacheifern müssten. Es Sehen Sie meine Ausführungen in diesem Sinne an als scheint mir vielmehr so zu sein, dass Luxemburg auf Überlegungen zu einem grenzüberschreitenden Pro- Grund seiner zentralen geographischen Lage, seiner blemkreis und als Gedankenanstösse aus einer inter- Kleinräumigkeit, der Vielsprachigkeit seiner Einwoh- nationalen Warte zur Befruchtung auch der nationa- ner und anderer Umstände, in punkto Medien schon len Meinungsbildung. ein klein wenig in der Zukunft lebt. Wenn die Sozial- wissenschaftler Recht haben mit ihrer These, im Zeit- Wir Luxemburger haben mehrere Gründe, uns der alter der neuen Kommunikationstechniken, europäischen Dimension der Medienproblematik stär- schrumpfe die Welt zusehens dann erleben die ker bewusst zu sein und uns intensiver zu interessieren Luxemburger vielleicht schon heute etwas von dem, an der Presse- und Rundfunkszene in den Nachbar- was Europa morgen erwartet. Übrigens stehen uns ländern. Hierzu gehört zum ersten der Umstand, dass unsere westlichen Nachbarn in dieser Entwicklung wir einen bedeutenden exportorientierten Dienstleis- kaum noch nach, da auch der Durchschnittsbelgier tungssektor im Rundfunkbereich besitzen, welcher längst seine zwölf bis sechzehn Fernsehprogramme in sich einen Marktanteil in allen Nachbarländern der Flimmerkiste zählt. sichern konnte, sowohl beim Hörfunk als auch beim Fernsehen. Keinem Deutschen, keinem Belgier, kei- Die wirtschaftliche, vor allem aber die technische nem Franzosen brauche ich die Abkürzung RTL zu Entwicklung wird in den kommenden Jahren, mehr erläutern. Andererseits sind wir Luxemburger aber noch als in der rezenten Vergangenheit, die Rahmen- auch Konsumenten ausländischer Medien, als Leser, bedingungen des audiovisuellen Medienangebotes als Zuhörer und als Zuschauer. Wir kennen daher verändern, und dies nicht nur im nationalen Bereich

15 sondern auch durch eine Sprengung der zwischen- Absicht. Aber einige plädieren wohl in eigener Sache - staatlichen Abschottung. Neben den politischen In- und auch das ist legitim. stanzen der Einzelstaaten in Europa ist daher vor allem auch die internationale Gemeinschaft als ganzes Es entspricht auch nicht unserem Wirtschaftssys- gefordert. Der Ausgangspunkt und die Triebfeder tem, staatliche Planer damit zu beauftragen, die Ent- dieser Veränderungen liegen eindeutig bei den neuen scheidungen des Konsumenten zu treffen. So wie einst Möglichkeiten, welche der technologische Fortschritt die Verkehrsmittel, so eröffnen heute die Massen- dem Publikum bietet; die Medienplaner ihrerseits lau- kommunikationsmittel dem Menschen neue Hori- fen dieser Entwicklung eher hinterher, als dass sie sie zonte, neue Entfaltungsmöglichkeiten. Und so wie hervorgerufen hätten oder begleiten würden. dem Inlandstourismus sich der Auslandstourismus hinzugestellt hat, so wie längst die Möglichkeit be- Bedauerlich ist es auf alle Fälle, wenn die zuständi- steht, sich auch ausländische Zeitungen, Zeitschriften gen Politiker ihrer'Verantwortung, aus welchen Grün- und Bücher zu besorgen, so werden auch künftig aus- den auch immer, nicht gerecht werden können und ländische Fernsehprogramme oder ausländische keine klaren, zukunftsweisenden Lösungen durchset- Bildschirmtext-Angebote zur Verfügung stehen. zen. Durch Unentschlossenheit den Gerichtsinstanzen den Fall praktisch zu überlassen, kommt einer Denn, und dies ist für mein Thema von Wichtig- medienpolitischen Abdankung gleich, abgesehen keit, die Technik ermöglicht auch, über Kabel und davon dass dies nicht unbedingt der schnellere Weg Satellit, die Heranführung und die Verteilung von ist, den wirtschaftlichen Akteuren jene Planungssi- Programmen ausländischer Herkunft. Mehr noch: die cherheit zu geben, welche dieser, ohnehin mit enor- leistungsstarken und mittelstarken Satelliten erlauben men Marktrisiken behaftete Sektor dringend braucht. in Kürze den Direktempfang fremder Programme auf Vor allem ist es nicht Aufgabe der Justiz, sachge- dem ganzen nationalen Territorium, eine Möglichkeit rechte politische Entscheidungen zu treffen, so dass die bisher nur in unmittelbaren Grenzgebieten gege- die Richter nicht in der Lage sind, die eigentliche ben war. Die betreffenden Programme entsprechen in Sachfrage allen anderen Überlegungen vorauszustel- ihrer Gesamtgestaltung und in ihren Einzelbestandtei- len, dass sie sich vielmehr - neben Prozedurgeplänkel len nicht notwendigerweise in jeder Hinsicht den Vor- und Kompetenzgerangel - vor allem der Wahrung von stellungen und den Vorschriften der nationalen Rechtsprinzipien und der Auslegung von Gesetzestex- Behörden des Empfangslandes. Die Versuchung be- ten und Reglementierungen widmen müssen, welche steht daher bei den nationalen Medienbürokraten, nicht gerade im Hinblick auf den Sonderfall verfasst über Zulassungsbestimmungen im Kabelwesen oder wurden, auf den sie nun anzuwenden sind. über andere Einschränkungen, etwa fernmelderechtli- So manche Politiker scheinen sich vor allem nicht cher Art, beim Satellitenempfang, die Konkurrenz des der Tatsache bewusst zu sein, dass die Technik ihnen Auslandes auszuschliessen, um so die eigenen Bürger die medienpolitischen Entscheidungen geradezu vor allen als negativ empfundenen Einflüssen zu abnimmt, wenn sie zu keinen Entschlüssen gelangen bewahren. Nicht überall unterliegen die Verantwortli- oder wenn sie unzeitgemässe Lösungen durchsetzen chen dem Protektionismus: ein konkretes Beispiel wollen. Unter bestimmten technischen Gegebenhei- stellt die Bundesrepublik dar, in welcher fast alle Lan- ten, die vor Jahren Geltung hatten, waren restriktive desregierungen die Ermächtigung erteilt haben, das Lösungen notwendig und angebracht, die nach und aus Luxemburg über den Fernmeldesatelliten Eutelsat nach nicht mehr tragbar sind unter gänzlich veränder- 1 kommende Programm RTL PLUS in die Kabel- ten Voraussetzungen. Der akute Mangel an Rund- inseln einzuspeisen, so dass neben dem terrestrischen funkfrequenzen und das Fehlen alternativer Vertei- Empfang im Saarland und in Rheinland-Pfalz immer- lungsmöglichkeiten standen Pate bei der Geburt der hin schon eine Million deutscher Haushalte dieses nationalen Sendemonopole und der staatlichen und Programm in ihre Auswahl einbeziehen können. öffentlich-rechtlichen Strukturen des Rundfunksek- tors. Heute setzt sich mehr und mehr die Erkenntnis Die neuen Medien aus dem Ausland oder mit Pro- durch, dass die in unsern Verfassungen und Grundge- grammanteilen aus dem Ausland werden zuweilen setzen festgeschriebene Meinungs- und Pressefreiheit hingestellt als Faktoren kultureller Überfremdung. sich auch in einer grosseren Auswahl an audio- Die Gefahr unerwünschter Einflüsse besteht selbst- visuellen Programmen niederschlagen muss, und dass verständlich, vor allem wenn es nicht in Europa zu das Angebot nicht länger ausschliesslich unter öffent- einem Konsensus kommt über bestimmte Spielregeln. licher Kontrolle sein darf. Alles in allem aber glaube ich weder an die Notwen- digkeit noch an die Nützlichkeit audiovisueller In andern politischen Systemen und auf andern Maginot-Linien oder Siegfried Linien, um die Bilder- Kontinenten mag das anders sein. Im Westeuropa von invasion zu verhindern. Man sollte doch für einmal heute aber ist es nicht statthaft und wird es auch nicht stärker darauf bedacht sein, die eigene Kultur zu länger hingenommen werden, dem mündigen Bürger erhalten und zu stärken, indem man versucht sie euro- dauerhaft und ohne ersichtlichen Grurid, die neuen paweit auszustrahlen, und man sollte im Gegenzug Möglichkeiten vorzuenthalten, welche die Technik akzeptieren, dass die Nachbarn und Partner das glei- schafft. So manche der Argumente welche heutzutage che tun. Europa bauen wir nicht, indem wir uns kom- angeführt werden, um zu erläutern wieso die neuen, merziell, finanziell und kulturell abschirmen und privaten Programme eine Gefahr für die Kultur, die abkapseln, sondern indem wir uns gegenseitig berei- Bildung, die Demokratie darstellen, erinnern uns an chern und befruchten und an einem vereinigten Diskussionen die im vergangenen Jahrhundert Europa in einer breiten kulturellen Vielfalt arbeiten. geführt wurden, um gegen die Abschaffung der Pres- Es kann meiner Meinung nach einfach keinen Zweifel sezensur bei den Printmedien zu plädieren. Ich darüber geben, dass eine bessere Information über die möchte den Gegnern der Liberalisierung, jenen von andern in Europa auch mehr Verständnis für sie damals wie jenen von heute, durchaus nicht allen bringt, eine bessere Zusammenarbeit auf allen Gebie- unterstellen, sie argumentierten nicht in guter ten, eine dauerhaftere wirtschaftliche und politische

16 Integration und damit einen dauerhafteren Frieden in Regenbogenpresse verschlingen in Ermangelung Europa. nationaler Produkte dieser Art, ist die geistige Befruchtung schon weniger offensichtlich; immerhin Es tut mir leid in diesem Zusammenhang ein paar mag man noch von einem gewissen Unterhaltungs- harte Worte sagen zu müssen über das traditionelle wert sprechen. Wenn aber Jahr für Jahr tonnenweise Fernsehen in Europa. Es genügt nämlich nicht, bloss Schund und Schmutz aus deutschen Landen ihren an die neuen Programme Ansprüche zu stellen, wel- Weg in Luxemburger Familien finden, so darf man chen diese in der Anfangsphase unmöglich gerecht den entsprechenden Einfluss durchaus auch als nega- werden können, oder ihnen eine angebliche Coca- tiv ansehen. Cola-Kultur anzudichten. Es ist nicht deren Schuld, wenn wir in Luxemburg, wo recht viele öffentlich- Aber, meine Damen und Herren, ist daran der rechtliche Programme zu empfangen sind, gleich vier- gemeinsame Markt schuld? Der freie Verkehr von mal jede Dallas-, Denver- und Dynastie-Folge sehen Gütern und Dienstleistungen, die offenen Grenzen in konnten und können, und wenn gleiches leider nur für Europa? Luxemburg, das keine Autoindustrie besitzt, amerkanische Serien gilt. Anders ausgedrückt: der wird doch auch nicht den Import von Verkehrsmitteln audiovisuelle Programmaustausch in Europa ist prak- untersagen, um die Zahl der Verkehrstoten zu senken. tisch inexistent und jener über den Atlantik hinweg ist Wenn es Dinge gibt, welche reglementiert werden eine reine Einbahnstrasse. Grenzüberschreitende müssen, dann sollten wir doch den Mut haben, sie zu Kooperation wie auch Mehrfachverwendung von Pro- reglementieren. Und benutzen wir sie bitte nicht zu duktionen scheinen weitgehend unbekannte Begriffe unangebrachten Überlegungen! Warum sollen wir zu bleiben in Europa. denn keine europaweiten Jugendschutz-Bestimm- ungen vereinbaren können, oder nicht bestimmte In ihrem Grünbuch «Fernsehen ohne Grenzen» Arten von Werbung untersagen? Aber es ist nicht ehr- veröffentlicht die Kommission der Europäischen lich, wenn man vortäuscht den Zuschauer vor Wer- Gemeinschaften eine sehr aufschlussreiche Statistik, bung schützen zu wollen, in Wirklichkeit aber nur den die zum Beispiel belegt, dass von den ausländischen neuen Programmen, welche keine andere Einnahme- Filmen in den französischen Fernsehprogrammen quelle besitzen - und auch keine andere beanspruchen - über 80% aus den Vereinigten Staaten stammen, aber über mehr oder weniger willkürliche Vorschriften das nur 2% aus der Bundesrepublik, dass in Grossbritan- Leben versauern möchte, während ihre Konkurrenz nien die Amerikaner es sogar auf 94% der Auslands- von hohen sozialen Zwangsabgaben, den sogenannten filme bringen, die Deutschen auf ganze 0,3% und die Rundfunkgebühren, profitiert? Ich möchte auch diese Italiener und Franzosen auf je 1%. Ich möchte es Problematik nicht vertiefen, da sie im Referat von nicht unterlassen, hier zu unterstreichen, dass die Herrn WILHELM behandelt wird. Werte für die bundesdeutschen Programmgestalter wesentlich europäischer ausfallen, mit nur 54% US- Ich kann hier nicht alle Argumente anführen, wel- Anteil. Aber auch das ist noch zuviel. che für eine gemeinsame europäische Medienpolitik plädieren. Die Einkäufer der neuen Programmgesellschaften werden sich angesichts ihrer Budgets wohl ihrerseits Es gibt zwei grosse Kategorien. Die ersten sind auch massiv mit billigeren, da schon amortisierten wirtschaftlicher Art und entfliessen der Tatsache, amerikanischen oder brasilianischen oder andern dass Hörfunk und Fernsehen als Dienstleistungen überseeischen Programmbestandteilen eindecken. Ob gemäss den römischen Verträgen unter die Bestim- sie aber die obengenannten Daten noch übertreffen mungen des freien Verkehrs und der Nichtdiskrimi- werden, das bleibt zu beweisen. Ich vertrete den nierung in der Europäischen Gemeinschaft fallen. Ich Standpunkt, dass in Europa nicht genug ko- war, wie Sie vielleicht wissen, im letzten Jahr Vorsit- produziert wird und dass nicht genügend Programm- zender des Europäischen Rates und möchte deshalb elemente mehrfach, unter anderem auch in den Part- noch hinzufügen, dass die Luxemburger Beschlüsse, nerländern, verwendet werden. Die erweitere Nach- auf Gemeinschaftsebene endlich Ernst zu machen mit frage, die die neuen Kanäle darstellen, muss genutzt dem gemeinsamen Binnenmarkt, den Abbau von werden, um eine neue europäische Programmindus- technischen, bürokratischen und sonstigen Hindernis- trie entstehen zu lassen, wie es die Brüsseler Kommis- sen noch dringender verlangen. sion ja auch anstrebt. Man denke auf dem Gebiet der Fiktion doch nur an die Fundgruben, welche die Lite- Die zweite Gruppe von Argumenten sind politischer ratur der einzelnen europäischen Nationen darstellt. Art. Sie entfliessen etwa der Europäischen Konven- Ich möchte hier nicht weiter auf die Programmfrage tion über die Wahrung der Menschenrechte und die eingehen, zumal Herr Scholl-Latour dieses Thema Grundfreiheiten von 1950 oder der Menschenrechts- eingehend behandeln wird. erklärung der Vereinten Nationen von 1948. Ich möchte diese Texte weder zitieren noch im einzelnen Es liegt mir nicht, komplexe Fragen zu vereinfa- analysieren. Halten wir lediglich fest, dass sie die chen, zu verharmlosen oder wegzudiskutieren. Die Meinungs- und Ausdrucksfreiheit des einzelnen Gefahr des Unterlaufens nationaler Vorschriften ist festschreiben, einschliesslich des Rechtes, Informatio- und bleibt eine legitime Sorge einer jeden Regierung. nen und Ideen, ungeachtet von Staatsgrenzen, zu Erlauben Sie mir als Illustration einen Augenblick auf empfangen und zu verbreiten. In rezenter Vergangen- die Mediensituation in Luxemburg zurückzukommen, heit war es vor allem die Schlussakte der Konferenz welche ich eingangs beschrieb. Wenn ich täglich von Helsinki, welche den freien Fluss der Information neben fünf in Luxemburg herausgegebenen Zeitungen in Europa forderte, wobei der sogenannte dritte Korb auch Organe aus allen Nachbarländern auf meinem die Absicht unterstrich, Verbesserungen herbeizufüh- Schreibtisch finde - etwa ein renommiertes Blatt aus ren bei der Verbreitung von Informationen, dem der Stadt in der wir uns befinden - so ist die Bereiche- Zugang zu Informationen und dem Austausch von rung für mich ganz indiskutabel. Bei jenen meiner Informationen, einschliesslich von Film, Hörfunk Landsleute aber, welche die deutsche Boulevard- und und Fernsehen.

17 In unseren nationalen Verfassungen und Grundge- Mir scheinen wenig Zweifel daran zu bestehen, dass setzen sind zudem in der Regel Bestimmungen ein- Fernseh- und Rundfunkprogramme unter anderem geschrieben über die persönlichen und politischen auch Dienstleistungen im Sinne des EG-Rechtes sind, Freiheiten, vor allem auch über die Meinungs-, und sie daher den Regeln der Freizügigkeit und des Presse- und Informationsfreiheit, welche in unseren gemeinsamen Binnenmarktes zu unterwerfen sind. Da Tagen sinngemäss Anwendung finden müssen auf die sie aber darüber hinaus auch andere, nicht wirtschaft- neuen Medien und die Techniken der Massenkommu- liche Aspekte berühren, erscheint es mit zweckmässig, nikation, nicht zuletzt auch im grenzüberschreitenden die entsprechenden Probleme in einem positiven Geist Bereich. des gegenseitigen Respektes zu lösen. Es würde uns zu weit führen, hier alle strittigen Fragen im einzelnen Diese grossen politischen Prinzipien mögen nicht anzuführen und zu analysieren, zumal ich im Verlaufe alle direkt einklagbar sein für den einzelnen Bürger. meines Ausführungen viele Aspekte schon in der Es mag durchaus möglich und notwendig sein, durch einen oder anderen Form angesprochen habe. allgemeine Gesetze bestimmte Einschränkungen, z.B. technischer Art, zu erlassen, welche mit dem Geist der Ich möchte nur ein Beispiel von denkbarer wirt- Texte vereinbar sind. Aber ein grosser Leitgedanke schaftlicher Diskriminierung anführen, welche meiner müsste uns in diesem Zusammenhang alle beseelen: als Demokraten können wir es uns unter keinen Um- Meinung nach einen offenen Verstoss gegen die Re- ständen leisten (auch noch unsererseits wäre ich ver- geln der Europäischen Gemeinschaft darstellen sucht hinzuzufügen), diese Grundsätze irgendwie res- würde. Vor zwei Jahren wurden die Postverwaltungen triktiv auszulegen. Wir Politiker sind verpflichtet, von der Europäischen Organisation für Satellitentele- gegebenenfalls unsere Techniker und Bürokraten zu kommunikation EUTELSAT aufgefordert, den bremsen, wenn sie dem Reglementierungsdrang zu geplanten Luxemburger Fernmeldesatelliten zu boy- unterliegen drohen. Eine Einschränkung der Freihei- kottieren und seine Benutzung auf dem jeweiligen ten des Bürgers darf es nur dort und nur so lange Territorium zu untersagen. Dieser Satellit ist von sei- geben, wie dies zwingend erforderlich ist. Ich habe nem juristischen Status her wegen der genutzten Fre- vorhin darauf hingewiesen, dass die Knappheit der quenzen kein direktstrahlender, sondern ein Frequenzen vor Jahrzehnten monopolistische Lösun- Fernmelde-Satellit, so dass seine Benutzung dem gen notwendig machte, die heute nicht mehr gleicher - massen erforderlich sind. Die neue Sachlage verlangt Fernmelderecht unterliegt. Nachdem aber für ähnli- daher nach einer Liberalisierung, die nicht aus che Satelliten, nämlich jene von Eutelsat und Intelsat, Bequemlichkeit oder wegen Partikularinteressen der private Direktempfang unter bestimmten Voraus- unterbleiben darf. setzungen in einer Reihe von Gemeinschaftsländern gestattet wird, glauben wir, dass eine Diskriminierung Sie haben vielleicht gelegentlich den Eindruck, in unseres Satelliten nicht mit dem Gemeinschaftsrecht der Bundesrepublik, angesichts der weitgehenden vereinbar ist. Fernmelderechtliche Vorschriften stel- Zuständigkeit der Landesregierungen verbunden mit len gewiss eine Notwendigkeit dar, sie dürfen aber den auseinanderdriftenden politischen Ansichten der nicht zweckentfremdet und missbraucht werden. entsprechenden Politiker, in einer besonders schwieri- gen Lage zu sein. Ich darf Ihnen aber versichern, dass Mein Beispiel bleibt aller Voraussicht nach ein rein Sie in guter Gesellschaft sind mit Ihren Problemen. In theoretisches, da nicht nur eine wachsende Anzahl Belgien etwa fühlen sich mehrere Regierungen zustän- von Postverwaltungen Verständnis bis Sympathie für dig für die Medienpolitik, ohne dass die Kompetenz- unser Satellitensystem entwickelt, sondern auch lage so klar abgegrenzt wäre wie in der Bundesrepu- Eutelsat mit uns in Verhandlungen getreten ist über blik. ein geordnetes Nebeneinander, und mir eine Einigung in diesem Sinne, nach dem Besuch den der Eutelsat- In Frankreich haben nunmehr während Jahren die Generalsekretär H. CARUSO mir vor gut acht Tagen unterschiedlichsten Beamten, Verwaltungen, Ministe- abstattete, durchaus denkbar erscheint. rien und noch höher gestellte Instanzen gegensätzliche Lösungen angestrebt, und nachdem die gleiche Regie- Damit aber, meine Damen und Herren, komme ich rung mehrere spektakuläre Kehrtwendungen vorge- nommen hatte, hat schliesslich eine neue Regierung schon zu den technischen Fragen der europäischen praktisch alle getroffenen Entscheidungen wieder Medienpolitik und den volkswirtschaftlichen Aspek- rückgängig gemacht. ten. Die ganze Mediendebatte ist ja eigentlich nur in Fluss gekommen, weil neue technische Möglichkeiten Auf der europäischen Ebene ist man nicht einig oder auch die Perspektiven solcher Entwicklungen die darüber, was im Rahmen der Europäischen Gemein- Geister beflügelt haben, bei den Konsumenten wie bei schaften und was im Rahmen des Europarates oder den Unternehmen. noch anderswo behandelt und geregelt werden soll, oder ob man verbindliche Direktiven oder blosse In der Bundesrepublik werden nun schon seit Jah- Empfehlungen anstreben soll. Ja, selbst diejenigen, ren erhebliche Anstrengungen unternommen, um die welche den Standpunkt vertreten, es stehe den zwi- neuen audiovisuellen Möglichkeiten dem Bürger schenstaatlichen europäischen Organisationen und näher zu bringen über die flächendeckende Verkabe- ihren Gremien und Apparaten nicht zu, sich in die lung. Diese Politik wird zügig und erfolgreich voran- nationale Medienpolitik der einzelnen Staaten einzu- mischen, sind sich nicht einig darüber, ob dem so sein getrieben und hat natürlich auch beträchtliche wirt- soll, weil jedes Land ohnehin alle Programme verbie- schaftliche, finanzielle, arbeitsmarktpolitische und ten darf, die ihm kulturell, politisch oder anderswie andere Auswirkungen. In Luxemburg und den ande- nicht behagen, oder aber weil jedes Land ohnehin alle ren Beneluxstaaten ist die Fernseh- und die Hörfunk- ausländischen Programme ohne jedwelche Einschrän- verteilung über Gemeinschaftsantenne seit längerem kung zulassen muss. eine geschätzte Realität. Für mich persönlich besteht

18 kein Zweifel daran, dass die Breitbandverkabelung, die gleichen Parameter festgelegt: Satelliten mit sech- wie sie die Bundespost durchführt, eine zukunftorien- zehn mittelstarken Transpondern, die auf Antennen tierte Lösung darstellt, da sie auch für die interaktive von 85 cm abzielen. Kommunkation grosse Perspektiven eröffnet. Es steht allerdings fest, dass es nicht möglich sein wird, In der nationalen wie der europäischen Medien- in wenigen Jahren die Versorgung der Gesamtbevöl- debatte darf man meiner Meinung nach die industriel- kerung sicherzustellen. In anderen Ländern, etwa in len, und die volkswirtschaftlichen Aspekte nicht aus Frankreich oder Grossbritannien, steckt der Kabel dem Auge verlieren. So wie die deutsche Verkabe- sogar noch in den Kinderschuhen und kommt zuwei- lungspolitik eine gewisse Lokomotiv-Funktion über- len nicht recht vom Fleck. nommen hat in technologischer und industrieller Hin- sicht, so wird auch der (in Amerika gekaufte) Luxem- Deshalb wurden denn auch erhebliche Erwartungen burger Satellit, zusammen mit den direktstrahlenden in die Technologie der leistungsstarken, direktstrah- Satelliten, eine entscheidende Rolle spielen um den lenden Fernsehsatelliten gestellt. Im nächsten Jahr europäischen Unternehmen aus dem Bereich der Elek- sollen die beiden ersten Satelliten dieser Art, der tronik und der Empfangsgeräte jetzt eine schnelle deutsche TV-SAT und der französische TDF, in Marktpenetration zu ermöglichen, ohne die Europa Dienst gestellt werden. Über ihre Benutzung sind aber auf dem Gebiet der Fernsehsatelliten - Empfangs - noch keine definitiven Entscheidungen getroffen. Die Schüsseln genau so den Markt verlieren würde, wie es Zukunft des Konzeptes wird weiterhin angezweifelt, ihn für den weltweiten Bedarf an Satelliten an die vor allem weil die Wirtschaftlichkeit zur Diskussion Amerikaner und für die grossen Satellitenboden- steht, nachdem es sich herausgestellt hat, dass soge- stationen an die Japaner verloren hat. Für die neuen nannte mittelstarke Satelliten, die zu vergleichbaren privaten Fernsehprogramme aber bietet sich endlich Gesamtkosten statt 4 Fernsehkanäle deren 16 betrei- die reale Chance, schneller aus den roten Zahlen ben, mit einem vergleichbaren Empfangsgerät beim herauszugelangen und Gewinne einzufahren, nach- Zuschauer auskommen, das heisst mit einem Para- dem man die Zuschauerzahlen rapide steigern kann. bolspiegel von 60 bis 85 cm. Und dieses Konzept wird Dem Fernsehpublikum dagegen bietet sich nicht nur seinerseits auch schon Ende kommenden Jahres in eine breitere Auswahl an «allgemeinen» Program- Betrieb gehen können mit dem Luxemburger Satelli- men, sondern auch die Möglichkeit, sogenannte Spar- tensystem, das Ihnen dieser Tage auf der BROAD- tenprogramme zu empfangen, etwa auf den Gebieten CAST unter seiner kommerziellen Bezeichnung Sport, Musik, Nachrichten, Filme, Kultur, Wirtschaft ASTRA vorgestellt wird durch die «Société Euro- usw. péenne des Satellites», ein breites europäisches Kon- sortium in welchem die bundesdeutschen Interessen Und damit, meine Damen und Herren, bin ich wie- vertreten sind über die Gruppen der Deutschen Bank der an der Stelle angelangt, wo ich betonte, die Politi- und der Dresdner Bank. ker riskierten, dass ihnen die Technik, in Verbindung mit dem Konsumenten, die Lösungen abnimmt, wenn Luxemburg entwickelte Ende der Siebziger Jahre sie nicht in verständigen Zeiträumen sinnvolle Eini- Pläne für einen direktstrahlenden Satelliten namens gungen erzielen. Da ich auch Finanzminister bin, LUXSAT, die sich aber nie konkretisierten. Vor nun- fühle ich mich bei dem Gerangel der Medienpolitiker mehr drei Jahren Hessen wir uns vom «medium verschiedentlich an die Debatten im Währungsbereich power» - Konzept überzeugen, zu einem Zeitpunkt, erinnert. Jeder souveräner Staat besitzt seine Münz- wo die europäische Weltraumindustrie dies als Unfug hoheit und darf beharrlich auf seine absolute mone- und «science fiction» abtat. Schon 1983 unternahmen täre Autonomie pochen. Jedenfalls so lange, bis eine wir Schritte, um uns die notwendigen Frequenzen bei Währungsturbulenz auf einem fremden Kontinent der Internationalen Fernmeldeunion zu sichern; wir seine Auswirkungen fortpflanzt bis in das letzte unse- schreckten nicht davor zurück, einen amerikanischen rer Dörfer und uns so daran erinnert, dass das hohe Satelliten in Auftrag zu geben, nachdem die europäi- Prinzip der Währungssouveränität, ohne besonderes schen Hersteller kein echtes Interesse zeigten. Das Zutung von irgendjemandem, zu einer Fiktion wird, alles erlaubt es uns, Europa jetzt schon die Lösung angesichts der gegenseitigen Abhängigkeit und der all- der Zukunft anzubieten. Der für Mai kommenden gemeinen Interdependenz der Völkergemeinschaft. Jahres bei Ariane gebuchte Start wird sich wohl leicht Seien wir also bescheiden genug einzusehen, dass das verzögern wegen der Probleme der europäischen Stadium der wirtschaftlichen und der gesell- Rakete. Dann aber eröffnen sich neue Perspektiven schaftlichen Integration unserer Länder auch auf der für die Programmgesellschaften, die Hersteller von Ebene der Medien keinen Alleingang und kein Eigen- Empfangsgeräten und Parabolantennen, wie auch für brödlertum zulässt. Dass wir miteinander leben müs- die Kabelbetreiber und die bilderhungrigen Zu- sen und auf einander angewiesen sind, ist vielleicht schauer. Dass unsere Wahl die richtige war, ist heute kein Idealzustand, aber wohl der notwendige Preis für allgemein anerkannt, hat kürzlich doch auch Eutelsat das demokratische Europa, das wir nicht bereit sind für seine Fernmeldesatelliten der zweiten Generation aufzugeben.

19 L'activité de la Société Nationale de Crédit et d'Investissement au cours du premier semestre de 1986 Le premier semestre de 1986 s'est encore caractérisé 60 millions de francs et de 4 prêts à l'innovation pour par un climat conjoncturel international favorable, un montant total de 33,3 millions de F. encouragé par la chute des prix du pétrole et la baisse Par ailleurs, la SNCI a refinancé une opération des taux d'intérêt. Toutefois, la dépréciation massive d'exportation à concurrence de 48 millions de francs. du cours du dollar a freiné les investissements améri- cains en Europe. Par ailleurs, les incertitudes de l'évo- Enfin, en matière de participations et de prêts parti- lution économique future ont amené les investisseurs cipatifs, il y a lieu de signaler, d'une part, la participa- potentiels à une attitude plus prudente. tion de la SNCI par un montant de 101 millions de F à Dans l'ensemble, les principaux indicateurs de l'augmentation du capital de la SES dans laquelle la l'économie luxembourgeoise (taux d'inflation, taux SNCI a décidé de maintenir sa part initiale (10% du de chômage, balance commerciale) ont continué à se total) et, d'autre part, l'octroi par la SNCI d'un prêt redresser au cours du premier semestre de 1986. En participatif de 50 millions de F à la firme Husky en l'absence de statistiques très précises on peut cepen- vue d'étoffer les fonds propres de cette joint-venture dant avoir l'impression que les investissements des canado-luxembourgeoise durant la phase de démar- entreprises se sont maintenus au niveau très élevé rage de celle-ci. atteint en 1985. A signaler encore que, suite à la nouvelle réglemen- En ce qui concerne l'activité de la SNCI, le montant tation communautaire en matière d'aides à la sidérur- total des quelque 140 opérations décidées au cours du gie, aucune opération nouvelle n'est intervenue dans premier semestre se chiffre à 791 millions de francs, ce le cadre de la «section spéciale sidérurgie». qui indique une nette progression par rapport à la Compte tenu de l'évolution plus modérée des affai- période correspondante de 1985 (697 mio F). res, la somme du bilan de la SNCI n'a que légèrement Un peu plus de la moitié des opérations décidées progressé par rapport au niveau de fin 1985. Quant au ont trait aux crédits d'équipements, dont le montant bénéfice réalisé au cours du premier semestre 1986, il total s'est chiffré au premier semestre de 1986 à 423 a connu une certaine diminution en raison de la baisse millions de francs (pour 129 crédits) contre 332 mil- substantielle du rendement des fonds placés de la lions (pour 126 crédits) alloués au cours du 1er semes- SNCI ainsi que de la réduction sensible des taux tre de 1985. La progression a été particulièrement sen- d'intérêt créditeurs pratiqués par la SNCI à partir du sible pour l'hôtellerie et la restauration ainsi que pour début de 1986. le commerce, alors que les chiffres relatifs à l'artisa- nat sont en légère progression et que ceux relatifs à A relever enfin que le conseil d'administration de la l'industrie sont proches du niveau du premier semes- SNCI a décidé le 3 juillet dernier de procéder à une tre 1985. nouvelle baisse du «prime rate» de la SNCI, qui est ramené avec effet immédiat à 8%, alors qu'il s'élevait Parmi les prêts directs de la SNCI, on peut relever encore à 9.75% à la fin de 1985. Le taux d'intérêts des l'octroi d'un prêt à long terme de 75 millions de crédits d'équipement (4.50% p.a.) et le taux des prêts francs, de deux prêts CECA pour un montant total de à l'innovation (5.0% p.a.) n'ont pas été modifiés.

L'activité de l'ARBED en 1985 Malgré la stagnation de l'activité sidérurgique en Parallèlement, les productions de base en amont de général, en Europe et dans le monde, la production de la production d'acier (minerai et fonte) n'ont enregis- laminés de l'ARBED a augmenté de 9% en 1985. tré elles aussi que des modifications insignifiantes par C'est le résultat, d'une part, des accords de coopéra- rapport à l'exercice précédent. tion conclus avec la sidérurgie belge, dans le cadre de En ce qui concerne la production de fonte, en baisse la politique transnationale poursuivie par la société et, de 0,5%, elle a été réalisée intégralement par les trois d'autre part, des efforts systématiques fournis en vue hauts fourneaux d'Esch-Belval, alors qu'en 1984 le de renforcer la position de la société dans des cré- haut fourneau IV de Dudelange avait encore produit neaux d'avenir, tels les poutres lourdes, laminées sur 466.130 t. Les 2.753.800 t de fonte produites en 1985 mesure, où elle compte d'ores et déjà une avance cer- représentent le tonnage le plus élevé jamais atteint à taine sur ses concurrents directs. Esch-Belval. Avec 1,4 million de t, le haut fourneau C a réalisé sa meilleure performance depuis sa mise en ARBED S.A. service. La production d'acier a été réalisée entièrement Après une hausse exceptionnellement élevée de dans les trois aciéries du bassin d'Esch-Differdange, 21,1% en 1984, la production d'acier de la société l'aciérie de Dudelange ayant été arrêtée en novembre mère ARBED S.A. a légèrement diminué en 1985 1984, après avoir produit 613.380 t au cours de cette (-1,1%) pour s'établir à un total de 3.945.275 t. année.

20 Evolution de la production d'acier du Groupe ARBED

Tonnes Variations en % Sociétés 1983 1984 1985 1985/84 1985/83

ARBED S.A. 3.293.760 3.987.440 3.945.275 - 1,1 + 19,8 SIDMAR 2.813.254 3.355.815 3.128.178 — 6,8 + 11,2 ARBED Saarstahl 2.397.273 2.461.594 2.679.322 + 8,8 + 11,8 Lech Stahlwerke 418.604 343.229 357.301 + 4,1 — 14,6 Belgo-Mineira 812.769 842.232 855.313 + 1,6 + 5,2

TOTAL GROUPE 9.735.660 10.990.310 10.965.389 -0,2 + 12,6

II convient de relever, cependant, que la notion L'excédent de la production d'acier de l'ARBED d'acier brut est en voie de perdre son rôle de paramè- sur la production de laminés, qui était de 30% en tre représentatif de l'activité générale de la société. Il y 1974, est revenu à 15% en 1984 pour tomber à moins a deux raisons à ce changement: d'une part, les écono- de 5% en 1985. Si la production d'acier depuis 1974 a mies en métal brut que permettent les progrès cons- baissé de 31,2% le recul de la production de laminés tants réalisés en matière de rendement des installa- ne se chiffre qu'à 14,7%. tions en aval des aciéries (coulées continues et lami- noirs) et, d'autre part, le rôle de relamineur dévolu à l'usine de Dudelange dans le cadre des accords de La production a été en hausse pour tous les groupes synergie avec la sidérurgie belge. de produits laminés, à l'exception des palplanches et La production de laminés, par contre, est un critère des tôles galvanisées, affectées par une demande permettant une appréciation plus significative de affaiblie et irrégulière, ainsi que des produits plats à l'évolution. Dans ce domaine, l'ARBED a enregistré chaud. Le laminoir à froid de Dudelange étant appro- en 1985 und hausse de 8,8%, le volume total étant visionné dorénavant en coils à chaud en provenance passé à 3.761.186 t, après une progression de 24,2% de Carlam (Cockerill Sambre), la fabrication de ce réalisée au cours de l'exercice précédent. produit a été définitivement arrêtée au Grand-Duché.

Evolution de la production de laminés du Groupe ARBED

Tonnes Variations en % Sociétés 1983 1984 1985 1985/84 1985/83

ARBED S.A. + MMRA 2.773.810 3.410.160 3.715.440 + 9,0 + 33,9 SIDMAR 2.182.040 2.442.120 2.430.480 -0,5 + 11,4 ARBED Saarstahl 1.949.870 2.133.720 2.314.000 + 8,5 + 18,7 Lech Stahlwerke 381.870 318.360 311.160 -2,3 -19,5 Belgo-Mineira 693.400 717.480 713.160 -0,6 + 2,8

TOTAL GROUPE 7.980.990 9.021.840 9.484.240 + 5,1 + 19,0

II convient de signaler que l'augmentation de la finis après déduction, dans le cas d'ARBED S.A., des production de laminés est attribuable pour l'essentiel demi-produits fournis pour relaminage à la MMRA. aux synergies avec la sidérurgie belge, qui ont fonc- tionné à plein pour la première fois en 1985. Les Dans le domaine des tréfilés, la production des échanges de tonnages contractuellement fixés ont été filiales et participations de l'ARBED est restée prati- respectés dans l'ensemble. quement inchangée par rapport à l'exercice précédent et s'est élevée à 1,1 million de t, dont 513.000 t pro- Groupe ARBED duites par la tréfilerie de la Belgo-Mineira au Brésil. La production d'acier des sociétés ayant fait partie Consommations du groupe ARBED en 1985 s'est établie à 10,965 mil- lions de t, en baisse de 0,2% par rapport à l'exercice précédent. La production totale de «minettes» des trois sites d'exploitation de la division des Mines françaises Par contre, la production de laminés a augmenté de (Montrouge, Ferdinand et Serrouville), soit 4,496 mil- 5,1% pour s'élever à 9.484.000 t. Ce chiffre com- lion de t (+ 1%) a été acheminée vers le Centre de prend l'ensemble des demi-produits et des produits répartition des minerais du Heintzenberg.

21 Evolution des productions de base

Tonnes Variations en % Productions 1983 1984 1985 1985/84 1985/83

Minerai de fer 4.650.629 4.452.574 4.496.121 + 1 - 3,3 Fonte 2.316.300 2.767.930 2.753.800 -0,5 + 18,9 Acier 3.293.760 3.987.440 3.945.275 - 1,1 + 19,8

La consommation de minerais riches, qui avait plus Globalement, la mise au mille de fonte liquide dans que doublé entre 1983 et 1984, n'a augmenté que de les aciéries a augmenté légèrement et s'est établie à 5,5% en 1985 pour s'élever à 1,991 million de t. 698 kg par tonne d'acier, contre 694 kg en 1984. La mise au mille de ferraille dans les convertisseurs Avec 4,952 millions de t, la consommation d'agglo- est passée de 367 kg en 1984 à 370 kg en 1985. mérés n'a augmenté que de 1,2% par rapport à l'exer- Ces résultats techniques des aciéries ont été obtenus cice précédent. La teneur en fer de l'aggloméré avec une marche excellente des trois installations tout enfourné, du fait de la consommation accrue de mine- au long de l'exercice. rais riches, s'est élevée à 46,9% contre 46,4% en 1984. A l'aciérie d'Esch-Schifflange, la production des En passant de 561 kg en 1984 à 547 kg, la consom- deux coulées continues a dépassé pour la première fois mation de combustibles aux hauts fourneaux (coke et le cap des 3.700 t en moyenne journalière. charbon) par tonne de fonte a diminué de 14 kg. En matière de rendements des laminoirs, l'amélio- L'amélioration est attribuable à une meilleure qualité ration constatée depuis plusieurs années s'est poursui- de l'aggloméré et à une évolution favorable des para- vie. mètres de marché des hauts fourneaux. La consom- Le rendement général des trains de laminoirs s'est mation totale de coke, pour une production de fonte amélioré de 1,1% pour passer à 86,3%; celui des seuls pratiquement inchangée, a baissé de 3,7% pour reve- produits finis a augmenté de 0,6% pour s'établir à nir p 1,511 million de t, contre 1,569 million et t un an 84,6%. Ces valeurs représentent les meilleures perfor- plus tôt. mances jamais réalisées.

Destination des expéditions

Régions 1983 1984 1985

Communauté européenne 68,3 68,1 70,3 Autres pays d'Europe occidentale 9,9 9,4 8,8 Continent américain 7,3 8,6 8,5 Pays de l'Est 0,6 0,1 0,3 Autres pays du monde 13,9 13,8 12,1

Prix de revient Effectifs et coûts du personnel Le prix de revient par tonne de laminés produite est en diminution pour la seconde année consécutive. Effectifs Cette évolution positive s'explique par la synergie avec la sidérurgie belge et la hausse de la production L'effectif total inscrit de l'ARBED, au Grand- qui en a résulté, ainsi que par la baisse des principaux Duché et à l'étranger, s'est élevé à fin 1985 à 13.706 éléments de coût, dont notamment l'énergie et les ouvriers et employés, en hausse de 65 personnes ou charges financières. 0,5%. Cette augmentation du personnel inscrit à fin Ces dernières ont diminué en rapport avec la baisse d'exercice, qui est la première intervenue depuis 1975, de l'endettement financier de la société, baisse provo- est due exclusivement à l'évolution constatée dans les quée par la restructuration financière, un cash flow unités luxembourgeoises, où l'ensemble de l'effectif élevé et des taux d'intérêt plus favorables. bénéficiant du statut sidérurgique s'est accru de 108 unités ou 0,9% pour s'élever à 13.127 personnes. Parmi les postes en hausse, il convient de mention- L'engagement de 603 ouvriers et employés, dont ner les matières de consommation, ainsi que les frais une part importante résulte de l'embauche de stagiai- généraux, qui ont enregistré une forte augmentation res en production, a été motivé surtout par la nécessité du fait de l'accroissement des dépenses de recherche, de corriger la pyramide d'âge du personnel et d'orga- des assurances et des impôts fixes. niser le transfert de savoir-faire d'une génération à

22 Evolution du personnel total inscrit

Effectifs Variations Personnel au 31/12 1983 1984 1985 1985/84 1985/83

Luxembourg Effectif total à statut sidérurgique 14.016 13.019 13.127 + 108 — 889 — Ouvriers 10.654 9.841 9.969 + 128 — 685 — Employés 3.515 3.178 3.158 — 20 — 347

Etranger Division des Mines françaises 639 622 579 — 43 — 60 — Ouvriers 486 476 442 — 34 — 44 — Employés 153 146 137 — 9 — 16

TOTAL GROUPE 14.655 13.641 13.706 + 65 — 949 (+ 0,5%) (- 6,5%)

Evolution du personnel des divisions luxembourgeoises

Effectifs Varia tions Personnel au 31/12 1983 1984 1985 1985/84 1985/83

Ouvriers 10.654 9.841 9.969 + 128 — 685 Employés 2.996 2.854 2.860 + 6 — 136

TOTAL 13.650 12.695 12.829 + 134 — 821 dont (+ 1,1%) (— 6,0%) Division anticrise 1.027 490 298 — 192 — 729

l'autre. Cette approche a été rendue possible par ARBED a diminué encore de 192 personnes au cours l'introduction d'un 3ème poste au train Grey de Dif- de 1985 pour tomber à son niveau le plus bas, soit 298 ferdange et l'institution du système à 4 équipes à ouvriers et employés. l'aciérie et aux coulées continues d'Esch-Schifflange.

La situation au 31 décembre ne reflète pourtant pas Coûts du personnel l'évolution vue sur l'ensemble de l'exercice 1985. En Contrairement à l'évolution constatée en 1984, le effet, l'effectif inscrit en moyenne tout au long de coût du personnel a augmenté en 1985. l'année a suivi la tendance à la baisse et a diminué de nouveau de 600 personnes. Ce retournement s'explique par le rétablissement légal de l'échelle mobile des salaires, qui s'est traduite Depuis le début de la crise sidérurgique, fin 1974, par une augmentation moyenne annuelle de la charge l'effectif inscrit de l'ARBED à statut sidérurgique a salariale de 2,2%, ainsi que par la suppression, en diminué de 10.053 au Grand-Duché de Luxembourg, janvier 1985, de la moitié de la réduction des salaires, soit une baisse de 44,4%. Dans ce chiffre global, les traitements et pensions bénévoles. La diminution de départs naturels, les départs volontaires et les départs l'effectif moyen inscrit a été insuffisante pour com- favorisés par la préretraite instituée dans le cadre du penser ces deux facteurs de hausse. modèle social luxembourgeois représentent des pour- centages pratiquemenet égaux. Exprimé en coût par heure de présence d'un ouvrier adulte occupé dans les usines sidérurgiques, le coût Dans la sidérurgie luxembourgeoise, il n'y a eu ni salarial a augmenté de 6,4%. licenciements ni chômage partiel tout au long des douze dernières années, exemple qui n'a guère été Cette hausse traduit les résultats des conventions suivi ailleurs dans l'industrie sidérurgique euro- collectives conclues pour une période de trois ans et péenne. expirant au 31 décembre 1988.

En ce qui concerne plus particulièrement la division (Source: Extrait des rapports de l'ARBED pour anticrise, commune avec la MMRA, l'effectif l'exercice 1985).

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