Édito

Toujours plus vivante, imaginative, diverse, des Francophonies en Limousin, pour deux lec- la littérature africaine ! Et d’autant plus né- tures de pièces de théâtre, premier pas d’une col- cessaire, pensons-nous, le grand rendez-vous laboration que nous espérons suivie de beaucoup d’Étonnants Voyageurs Bamako, qui ac- d’autres ! cueille cette année bien des nouveaux talents. Ouvert sur le monde, et enraciné dans la réalité malienne. Cette année encore, le festival débu- Cinq années déjà ! Et quelle évolution, en si peu tera par des manifestations à Mopti, Ségou, Tom- d’années, malgré les difficultés sans nom ! Le prix bouctou, Kayes, Koulikoro, Kidal, Kita, Sikasso, Renaudot d’Amadou Kourouma, l’énorme suc- Gao, avant que les écrivains se retrouvent à Ba- cès de librairie du Ventre de l’Atlantique de Fatou mako, où, parallèlement aux rencontres au Pa- Diome ont montré que des barrières enfin vacil- lais de la Culture et au Centre Culturel français, laient, que la littérature africaine, comme celle des les attend un gros programme d’animations et de Caraïbes, venait occuper le devant de rencontres dans les lycées de la ville, à la scène, imposait des voix neuves, se- CE FESTIVAL, l’École Normale, à l’Université, au couait heureusement un roman fran- NOUS L’AVONS TOUS Conservatoire des Arts – sans parler çais quelque peu assoupi. Le très VOULU LE PLUS des stages de formation au conte, à grand succès de la dernière édition LARGEMENT OUVERT l’animation, à la BD qui s’augmente- d’Étonnants Voyageurs de Saint-Malo À TOUTES LES ront cette année d’un atelier de slam. consacrée aux littératures de la Ca- EXPRESSIONS Enfin, ce festival n’existerait pas sans raïbe, après le succès de l’édition 2002 LITTÉRAIRES la mobilisation et le dévouement de consacrée à l’Afrique, a spectaculaire- AFRICAINES tous, ministère français des Affaires ment démontré cette richesse nou- étrangères, ministère français de la velle, en prise sur son temps. Reste à le faire Culture et de la Communication, services de mieux savoir encore, à favoriser échanges et dé- Coopération française au Mali, AFLAM, Agence bats – ce à quoi nous nous attachons depuis le Intergouvernementale de la Francophonie (AIF), début. ministère de la Culture au Mali, mais aussi mul- Ce festival, nous l’avons tous voulu le plus large- tiples bénévoles : qu’ils en soient tous ici remer- ment ouvert à toutes les expressions littéraires ciés. Avec un très grand merci aux Centres E. Le- africaines. Cette année, il prend véritablement des clerc, partenaires de longue date du festival allures de carrefour de toutes les écritures. Litté- Étonnants Voyageurs de Saint-Malo, qui se sont raires, avec une large place faite à la poésie, à associés à notre démarche par une décision spec- toutes les formes d’expressions poétiques, orales, taculaire : la fourniture, sur une liste établie en écrites, jusqu’au slam qui conjugue aujourd’hui concertation avec la direction de l’association l’extrême modernité et la puissance d’impact de Étonnants Voyageurs Afrique, de plusieurs mil- l’oralité. Cinématographiques, avec la 2e édition liers de livres aux bibliothèques publiques – ac- d’Étonnants Scénarios qui prolonge le travail tion qui se poursuivra dans les années à venir. amorcé – et démontre que ce travail ne fut pas Chaque livre est comme une porte, ouverte sur vain puisque nous voyons des projets, nés ici, en le monde : donner à lire et à rêver, ouvrir les es- cours d’aboutissement. Théâtrales, avec pour la prits et les cœurs, qui sait, éveiller des vocations, première fois la venue de la Maison des auteurs est-il de plus beau projet ?

Moussa KONATÉ et Michel LE BRIS Codirecteurs du festival

3 Soutiens

tonnants Voyageurs Afrique, au fil des édi- ’ouverture sur le monde, les peuples et les É tions, s’implante progressivement dans no- L littératures, au-delà de toutes les frontières tre paysage culturel à la fois par l’engouement géographiques, culturelles et mentales : voilà le qu’il suscite dans divers milieux et par son impact sens et l’élan du festival Étonnants Voyageurs. sur la diffusion des littératures africaines. Les taux Voilà la beauté et la générosité de cet événement de fréquentation du festival, en nette évolution, qui a pris le large avec bonheur il y a cinq ans, de- paraissent suffisamment éloquents à cet égard. puis Saint-Malo, sous la ferme gouverne de Mi- Brisant le mythe de l’écrivain enfermé dans “sa chel Le Bris. tour d’ivoire”, la rencontre de Bamako contribue Le festival de Bamako est plus qu’une escale, plus véritablement à l’instauration d’un dialogue fé- qu’un déplacement du succès déjà éprouvé sous cond entre auteurs, lecteurs, critiques, universi- le soleil d’un autre continent. Il est devenu au- taires, éditeurs et libraires. Cet élargissement du jourd’hui l’un des plus importants festivals du li- champ littéraire au-delà de l’école et de l’univer- vre d’Afrique, internationalement reconnu et ad- sité s’accompagne, cette année, d’une ouverture miré. Un festival qui ne se repose pourtant pas aux littératures en langues nationales qui favori- sur son prestige, mais qui rêve toujours plus loin. sent l’expression plurielle des identités indivi- Un festival qui se nourrit, plus que jamais, d’au- duelles et collectives. dace et d’exigence. Pour mon département, Étonnants Voyageurs Étonnants Voyageurs à Bamako grandit en pro- Afrique constitue un événement majeur dont la fondeur, par l’extension de ses racines. Et il s’an- portée transcende les frontières du Mali : à tra- cre dans la terre malienne en embrassant au- vers les œuvres littéraires, ce sont différentes sen- jourd’hui neuf autres villes du Mali. Il cherche à sibilités et différents imaginaires qui entrent en nous faire entendre des voix qui disent l’Afrique contact, élargissant l’horizon des uns et des au- dans toute sa diversité, en dépassant les sonori- tres. tés exotiques, pour dire aussi le monde et l’inti- Je perçois cette manifestation de grande enver- mité des auteurs. Le festival Étonnants Voyageurs gure comme un puissant outil de dialogue inter- de Bamako témoigne d’une même ardeur de la culturel qu’il importe d’apprécier à sa juste va- création, de la découverte et de l’écoute. Il ajoute leur et d’insérer dans l’arsenal du juste combat à la lumière du ciel, la lumière des livres, du par- pour la diversité culturelle. Aussi, la mobilisation tage et de l’échange. générale autour du livre africain mérite-t-elle Ici les mots se donnent et les langues se mêlent. d’être entretenue, poursuivie et relayée à plusieurs Les livres de papier viennent accompagner, ren- niveaux. La décentralisation progressive et la di- forcer et stimuler les livres imaginaires que beau- versification des activités du festival me semblent coup d’Africains savent en outre cultiver dans leur parfaitement s’inscrire dans cette démarche. Par- esprit, et transmettre par l’oralité des mots. Cette tenaire institutionnel et technique d’“Étonnants littérature africaine enrichit notre langue et notre Voyageurs Afrique”, mon département ne ména- culture. Une langue que nous célébrerons d’ail- gera aucun effort pour la réussite de l’édition leurs dans toute sa splendeur l’année prochaine, 2005. à vos côtés, à l’occasion du centième anniversaire C’est, en ce début d’année, le premier chantier de la naissance de Léopold Sedar Senghor et de commun à la et à notre pays qui accueille l’année de la Francophonie. en décembre l’Afrique et la France. Pour toutes ces raisons, le succès sera au rendez- vous de cette cinquième édition du festival Éton- Cheick Oumar SISSOKO nants Voyageurs de Bamako, et surtout parce qu’il Ministre de la Culture a un style particulier, celui du cœur.

Renaud DONNEDIEU de VABRES Ministre de la Culture et de la Communication

4 Étonnants Voyageurs à Bamako 2005 our la cinquième fois, les Étonnants Voya- hacun connaît, au moins de réputation, la P geurs sont de retour au Mali. C grande figure de Léopold Sédar Senghor, Lecteurs, lectrices, tous passionnés de littérature poète-président, chantre de la négritude et apôtre vont pouvoir rencontrer des écrivains, certains cé- d’une civilisation de l’universel. Quelques aficio- lèbres, d’autres à découvrir, vivant en France, en nados ont fréquenté les œuvres des grands an- Europe, en Afrique, en Amérique, dont l’œuvre ciens (Ferdinand Oyono, Mongo Béti, Cheikh témoigne de la force et de la variété des littéra- Hamidou Kane, Ousmane Sembene ou Amadou tures du Sud. Hampâté Bâ…) ou d’auteurs médiatisés comme La vitalité de ce Festival tient à ce que les rencon- Marie Ndiaye, Moussa Konaté ou Ahmadou tres entre les écrivains et les lecteurs, en particu- Kourouma mais il n’est pas exagéré de dire que la lier scolaires et étudiants, sont organisées non seu- littérature africaine francophone, comme lement à Bamako mais dans une dizaine de villes l’Afrique elle-même, demeure un continent trop maliennes toutes engagées très activement dans méconnu, sans parler de la littérature en langue cette célébration des livres, de la lecture et des vernaculaire. écrivains. Le grand mérite de Michel Le Bris et de Moussa Cette manifestation littéraire sera pour la troi- Konaté, fondateurs d’Étonnants Voyageurs à Ba- sième fois étendue au cinéma, à travers les “Éton- mako, en 2001, est d’avoir su faire vivre le plus nants Scénarios”, grâce à des ateliers ouverts à grand festival du livre en Afrique en y impliquant des réalisateurs et producteurs africains. toujours plus les Africains eux-mêmes. Le conseil Le ministère des Affaires étrangères, premier et général d’Ille-et-Vilaine, associé depuis vingt ans fidèle partenaire financier de cette manifestation à la région de Mopti et partenaire fidèle de cette dès sa création par les écrivains Moussa Konaté et manifestation, ne peut que souscrire à cette Michel Le Bris, se réjouit de l’ampleur qu’elle a conception de la coopération fondée sur le par- prise sur l’ensemble du territoire du Mali et au- tage et la complémentarité. Il est heureux de pou- delà des frontières. voir contribuer à faire mieux connaître, en Afrique J’exprime le vœu que le prochain Festival “Éton- et dans le monde, la richesse de la littérature afri- nants Voyageurs” soit le temps fort de l’année lit- caine ainsi qu’à favoriser une meilleure implan- téraire en Afrique francophone et que tous ses tation du livre dans les cultures africaines tout en participants poursuivent cette aventure en faveur permettant la valorisation des trésors de cette ci- de l’écriture, de la lecture, des échanges dans la vilisation orale. diversité des talents de multiples origines. À tous les festivaliers, acteurs et public, je sou- haite de vibrer au grand souffle littéraire issu de la Xavier DARCOS terre africaine. Ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie Jean-Louis TOURENNE Président du Conseil Général d’Ille-et-Vilaine

5 Le guide des auteurs

Ernest Ahippah la collection Continents noirs chez sur lesquels l’auteur pose un regard Voir page 21 Gallimard, il signe une authentique grave ou satirique. Il a également enquête policière au cœur de la savane publié aux éditions Jamana : Riche ou Kangni Alem africaine, servie par une écriture lu- pauvre pour un mois (2002) et Le CANAILLES ET CHARLATANS (DAPPER, 2005) mineuse. Après Sami Tchak, Kangni vieux pagne (2001). Alem et Kossi Efoui, entre autres, il vient confirmer la vitalité et la richesse Seydou Badian (sous réserve) de la jeune littérature togolaise. SOUS L’ORAGE (KANY) SUIVI DE LA MORT DE CHAKA (PRÉSENCE AFRICAINE, 2000) Abdoulaye Ascofaré Né en 1924 à Bamako, Seydou Ba- DOMESTIQUER LE RÊVE (EDIM) dian Kouyaté fait ses études pri- Né en 1949 à Gao (Mali), il a été maires à Bamako, avant de s’envoler animateur radiophonique puis ensei- pour Montpellier où il passe le bac en gnant à l’Institut National des Arts 1948. Il y poursuit ensuite des études de Bamako. En 1985, il commence à la Faculté des Sciences de 1948 à à travailler en tant que réalisateur au 1949 et à la Faculté de Médecine Centre national de Production Ciné- (Doctorat) de 1942 à 1955. Son pre- matographique de Bamako. Après mier roman Sous l’Orage (1953) qui plusieurs courts métrages, son pre- traite des rapports des anciens avec mier long métrage Faraw ! Une mère l’administration coloniale est suivi de

R des sables a reçu le “Bayard d’or La mort de Chaka, une pièce en cinq D

© Création artistique” au Festival de tableaux dénonçant le colonialisme. Kangni Alemdjrodo de son vrai nom Namur en 1997. Abdoulaye Ascofaré Médecin au Soudan français (actuel est né à Lomé, au Togo, en 1966. Ti- est également poète. Mali) en 1955 à Bougouni, successi- tulaire d’un diplôme en sémiologie vement ministre du Plan et de l’Éco- théâtrale, auteur, metteur en scène et Ibrahima Aya nomie Rurale en 1957, du Dévelop- comédien, il a fondé l’Atelier Théâ- LES LARMES DE DJOLIBA pement de 1962 à 1966, ministre à la tre de Lomé, où il a signé, entre au- (CERCLE GIE / AMAP, 2003) Présidence de 1966 à 1968, il sera tres, les mises en scène de Mère Cou- Né à Goundam (Mali) en 1967, il a détenu après le coup d’état du 19 no- rage de Brecht, de La Route de Wole suivi une formation d’agronome en vembre 1968 jusqu’en 1975. Soyinka et de Récupérations de Kossi Moldavie. Il est successivement as- Efoui. “Remercié” de Radio-Lomé sistant de recherche, agronome du Belco Moussa Barry pour raisons politiques en 1992, il vit projet de développement intégré en SUUSU BINNDE (LE FIGUIER, 1998) aujourd’hui à Bordeaux, où il pour- zone lacustre, consultant de l’ONG Né en 1958 au Mali, journaliste et suit ses multiples activités de drama- Aide et Développement au Mali et, écrivain, il a déjà publié au Figuier turge, de traducteur, de nouvelliste et depuis mai 2001, consultant indé- Le petit enfant et la méchante hyène, en de critique littéraire. Canailles et char- pendant. Écrivain, il a été révélé au 1997. latans est son deuxième roman, après grand public grâce à la publication Cola-cola jazz (Dapper en 2002) qui mensuelle de ses nouvelles dans le Tahar Bekri a obtenu le Grand Prix Littéraire de quotidien national malien L’Essor. LA BRÛLANTE RUMEUR DE LA MER l’Afrique noire 2003. Les larmes de Djoliba sont le recueil (AL MANAR, 2004) de ses nouvelles publiées dans la Il est né en 1951 à Gabès en Tunisie, Théo Ananissoh presse – une première au Mali : un et vit à Paris depuis 1976. Auteur LISAHOHÉ (GALLIMARD, 2005) monde imaginaire surprenant et fas- d’une vingtaine d’ouvrages (poésie, Il est né au Togo, en 1962, et vit au- cinant, construit autour de faits di- essai, livre d’art), en français et en jourd’hui en Allemagne. Avec Lisa- vers ou d’événements du quotidien arabe, il est surtout reconnu pour hohé, son premier roman, publié dans d’une ville ou d’un village du Mali, son œuvre poétique, saluée par la cri-

6 Étonnants Voyageurs à Bamako 2005 tique, et traduite dans de très nom- la violence, l’ivresse du pouvoir, les (journal humoristique), puis d’Abito breuses langues. Actuellement maî- enfants-soldats… (journal satirique) de 1992 à 1996 – tre de conférences à l’Université de qu’il quitte pour suivre une forma- Paris X-Nanterre, Tahar Bekri est Alain Brezault tion d’entrepreneur culturel en 1995. une des voix majeures des littératures Voir page 21 Actuellement professeur de lettres à du Maghreb. Parmi ses dernières pu- Cotonou et consultant culturel, il est blications : Les Songes impatients (As- Roland Brival l’auteur d’une œuvre littéraire très pect, 2004), La brûlante rumeur de la UN AMOUR À SANBAAD remarquée : Ce jour où j’ai toujours mer (Al Manar, 2004), L’Horizon in- (LE SERPENT À PLUMES, 2005) soif (théâtre, L’Harmattan, 1995), cendié (Al Manar, 2002) et Marcher Notre pain de chaque nuit (roman, Le sur l’oubli (L’Harmattan, 2000). Serpent à Plumes, 1998), L’homme dit fou et la mauvaise foi des hommes Hamidou Berthé (nouvelles, Le Serpent à Plumes, FEN BE FAN (JAMANA, 1996) 2000), Charly en guerre (roman jeu- C R

Né en 1964 à Koutjenebougou au E nesse, Dapper, 2001)… L C E L

Mali, il est l’auteur de recueils de E L L poèmes et de nouvelles parus aux E Pascal Baba Coulibaly B A

S LES ANGOISSES D’UN MONDE (JAMANA, 1998) I

éditions Jamana. © Ancien ministre de la Culture de la Moussa Bissan Originaire de la Martinique, il est République du Mali, Pascal Baba UN MARIAGE DE RAISON (JAMANA) tout à la fois critique littéraire, Coulibaly est né à N’tiola en 1951. Né au Mali, professeur de Lettres, il homme de théâtre, compositeur, Anthropologue de formation, il est est l’auteur d’un roman publié aux chanteur, sorte d’homme-orchestre l’auteur de plusieurs ouvrages de réfé- éditions Jamana : Un mariage de rai- d’un art résolument métis, impatient rence parmi lesquels La Gwandusu, son. de faire exploser les clivages eth- une forme de sculpture chez les Bama- niques et les frontières. C’est à tra- nan du Mali (Jamana, 2001) et Rites Tanella Boni vers l’écriture, surtout, qu’il fait et sociétés à travers le Bafili (Jamana, MATINS DE COUVRE-FEU connaître son talent auprès de la cri- 1995). Son roman Les angoisses d’un (LE SERPENT À PLUMES, 2005) tique et du grand public, avec six ro- monde, réédité en 1998 aux éditions Elle est née à Abidjan en Côte mans publiés par les éditions Phébus Jamana, qui se veut la démystification d’Ivoire. Après des études supérieures : Le dernier des Aloukous (1996), Bô nécessaire d’un passé trop aisément à Toulouse, puis à Paris IV Sorbonne (1998), Buiguine Blues (1999, Prix sacralisé, vient à son heure dresser d’où elle est sortie docteur ès-lettres, RFO), La Robe Rouge (2000), En contre une gérontocratie cruelle la vo- elle est aujourd’hui professeur de phi- eaux troubles (2002) et Cœur d’ébène lonté des générations nouvelles de losophie à l’Université d’Abidjan. An- (2004). Il vient de publier Un amour cheminer dans le progrès. Il vient de cienne présidente de l’Association des à Sanbaad, aux éditions du Serpent publier Le Mali d’Alpha Oumar Ko- écrivains de la Côte d’Ivoire, membre à Plumes. naré, Ombres et lumières d’une démocra- de l’Académie mondiale de poésie, tie en gestation (L’Harmattan, 2004). elle est l’auteur de romans, de livres Florent Couao-Zotti pour enfants et de recueils de poésie. LE CANTIQUE DES CANNIBALES Adama Dahico Avec Matins de couvre-feu, son troi- (LE SERPENT À PLUMES) NE RIEZ PAS (NEI, 2004) sième roman, elle signe une œuvre Florent Couao-Zotti est né à Phobè, Né le 10 mai 1968 à Abidjan (Côte majeure sur le drame qui déchire ac- au Bénin, en 1962. Après une maî- d’Ivoire), il se lance dans le théâtre tuellement la Côte-d’Ivoire. Une sa- trise de lettres modernes à l’Univer- au milieu des années 80. Devenu cé- tire parfois féroce, souvent drôle, de sité Nationale du Bénin, il se consa- lèbre, lancé par l’émission “Alloco- la société ivoirienne prisonnière de ses cre un temps au journalisme – il sera drome”, il arrive à imposer son démons : la pauvreté, l’ethnicisation, rédacteur en chef du Canard du Golfe concept “La Doromikan”, en fran-

7 Le guide des auteurs

çais “Paroles d’ivrogne”. Ses specta- le premier roman noir écrit par une Ousmane Diarra cles ont été édités en CD et en cas- femme africaine, Kouty (Gallimard). LA LONGUE MARCHE DES ANIMAUX settes. Son livre Ne riez pas a été pu- Ingénieur agronome de formation, ASSOIFFÉS (LE FIGUIER, 2000) blié en 2004 aux éditions NEI. elle travaille depuis 1999 pour le Ousamane Diarra est né en 1960 fournisseur de services Internet Afri- dans le Bélédougou, en pays Bam- Zakya Daoud bone. En 2002 Aïda participe au re- bara. Orphelin à l’âge de deux ans, il ZAYNAB, REINE DE MARRAKECH cueil Nouvelles voix d’Afrique (Hoe- a passé une partie de son enfance (ÉDITIONS DE L’AUBE, 2004) beke, 2002). Son dernier ouvrage : dans le village de ses parents, aban- Née Jacqueline Loghlan, Zakya un “carnet de la création”, illustré donnant l’école pendant deux ans. Il Daoud fut la fondatrice en 1966 et par des photos d’Antoine d’Agatha, retrouve par la suite l’école comme la rédactrice en chef de Lamalif, un est paru aux éditions de L’œil en “une bouée de sauvetage”. Installé à mensuel de réflexion interdit en 2003. Aïda Mady Diallo est actuel- Bamako à l’âge de quatorze ans, chez 1988 par le gouvernement marocain. lement présidente de l’Association une tante, il est diplômé en lettres Française, naturalisée marocaine – Étonnants Voyageurs Afrique. modernes de l’École Normale Supé- fait rarissime –, journaliste et es- rieure de Bamako en 1987. Conteur, sayiste, elle est une observatrice et Boubacar Belco Diallo nouvelliste et poète, il s’essaie actuel- une critique sans complaisance de la LE SECRET DE LA DUNE (LANSMAN, 2003) lement au roman et au théâtre. Il a vie politique marocaine. Auteur de Il est né en 1957 à Sèguè, dans la ré- entre autres publié deux ouvrages plusieurs biographies, dont Abdel- gion de Mopti. Animateur à la radio jeunesse aux éditions du Figuier krim, une épopée d’or et de sang, (Sé- de l’émission littéraire “Plume d’or”, dont Néné et la chenille en 2000. Son guier, 1999), biographie du chef mi- il est aussi directeur d’une troupe de recueil de poésie et son recueil de litaire qui tenta de libérer le Rif théâtre, “Niamibugu”. Ancien secré- nouvelles Les ombres de la nuit sont marocain dans les années 20, et taire aux relations extérieures de disponibles sur le site www.manus- d’une très belle histoire du Détroit l’Union des Écrivains du Mali, il a cript.com. de Gibraltar (Gibraltar, croisée des organisé et animé plusieurs ateliers mondes, 2 tomes, Séguier, 2004). Son d’écriture au Mali. Il a déjà publié Gaoussou Diawara premier roman retrace la destinée de quelques poèmes et nouvelles dans LA SAGA DU ROI MANDÉ BORI Zaynab, qui au XIe siècle, fonda des revues littéraires. (SKYLINE, OSLO, 2000) Marrakech, aux côtés de son qua- Gaoussou Diawara est né en 1940 au trième mari, Youssef Ibn Tachfine, Mamadou Diallo Mali. Auteur de nombreux écrits sur créateur de la dynastie almoravide. LA MUSIQUE MALIENNE, SAUVEGARDE le théâtre européen et africain, il est ET DYNAMIQUE (LE FIGUIER, 2001) actuellement professeur à l’Univer- Urbain Dembélé Né en 1939 au Mali, il est enseignant sité du Mali où il enseigne à la fa- LA SAGA DES FOUS (JAMANA) et écrivain. culté des lettres, des arts et des Enseignant et chercheur malien, il est sciences humaines. Romancier, il a consultant auprès d’organisations hu- Alpha Mandé Diarra notamment reçu le prix RFI 1976 manitaires implantées au Mali. Ecri- RAPT À BAMAKO (LE FIGUIER, 1999) pour L’aube des béliers. Gaoussou vain, il est notamment l’auteur d’In- Après des études et un mariage en Diawara est également président de ceste et parricide et de La saga des fous. France, Alpha est retourné seul tra- l’Union des Écrivains Maliens et pré- vailler comme vétérinaire au Mali. Il sident du Centre malien de l’Institut Aïda Mady Diallo vit désormais entre Bamako et Fara. international du théâtre. KOUTY (GALLIMARD, 2002) Auteur de Sahel, sanglante sécheresse Après une enfance en France, une (Présence Africaine, 1981) et de La Fatou Diome adolescence au Mali et des études nièce de L’Imam (Sépia), il publie en LE VENTRE DE L’ATLANTIQUE supérieures en Ouzbékistan, elle ha- 1999, un roman policier destiné à la (ANNE CARRIÈRE, 2003) bite actuellement à Bamako. Écri- jeunesse, Rapt à Bamako. Elle est née en 1968 à Ndiour, une vain, elle a publié en 2002, en France île du Sénégal, et vit actuellement en

8 Étonnants Voyageurs à Bamako 2005 France où elle prépare un doctorat Le Temps de Tamango, critique des Famory Fofana de lettres modernes à l’Université de pouvoirs despotiques africains sous LES POÈMES DE LA SOURCE SANIYA . En 2001, elle présentait forme de politique-fiction, une pre- (DONNIYA, 1997) à Étonnants Voyageurs Bamako son mière pour la littérature africaine. Médecin diplômé de l’École Natio- premier recueil de nouvelles, La Pré- nale de Médecine et de Pharmacie du férence nationale (Présence Africaine), Abdelkader Djemaï Mali, Famory Fofana est également qui laissait présager un grand talent LE NEZ SUR LA VITRE (LE SEUIL, 2004) écrivain. En 1997, il publie Les poèmes de raconteuse d’histoireS. Deux ans Né en 1948 à Oran, Abdelkader Dje- de la source Saniya - Échos des ruines de plus tard, elle publie chez Anne Car- mai vit en France depuis 1993. Après Dikhuna. La première partie du livre rière un roman best-seller, Le ventre un bref passage dans l’enseignement, (Les poèmes de la source Saniya) est un de l’Atlantique, bientôt traduit dans il devient journaliste et collabore à un hommage aux femmes dans leurs dif- plusieurs langues, qui la consacre grand nombre de périodiques, algé- ficiles conditions de vie en Afrique. La comme une des très grandes dames riens et autres (Algérie-Presse-Service, deuxième partie (Échos des ruines de de la littérature africaine. Présente à Qantara, La République...). Auteur de Dikhuna) traite d’une histoire drama- Bamako en 2004, elle nous fait le nouvelles, de pièces de théâtre et de tique d’un village mandingue, décimé plaisir d’être à nouveau des nôtres romans, il a reçu le Prix Découverte par une épidémie. cette année. Un projet d’adaptation Albert Camus et le Prix Tropiques cinématographique du Ventre de l’At- pour Un été de cendres (Michalon, Hamidou Assoumane lantique est actuellement en cours. 1995). Abdelkader Djemaï anime Fongo Maiga également de nombreux ateliers MOI, ENFANT (HALO, TOGO, 1996) d’écriture dans les établissements sco- Écrivain et poète malien, il a re- laires et en milieu carcéral. Il signe groupé dans son ouvrage Moi, enfant, avec Le nez sur la vitre un beau roman un ensemble de poèmes destinés aux sur l’immigration, l’exil et l’errance. enfants du monde entier sans dis- tinction de races ni de frontières, les Adelaïde Fassinou invitant à s’unir et à s’aimer comme L’OISEAU MESSAGER des frères de la même famille. (RUISSEAUX D’AFRIQUE, 2002) Elle est née à Porto-Novo (Bénin) en Libar Fofana 1955. Professeur certifié de lettres LE FILS DE L’ARBRE (GALLIMARD, 2004) modernes et titulaire d’un DEA en Né en 1959, à Conakry, Libar Fofana stylistique, elle a enseigné le français fuit la Guinée à l’âge de 17 ans alors R D dans les lycées et collèges de son que son père croupit dans la célèbre © pays. Depuis 1999, elle est responsa- prison du Camp Boira. Il gagne le Boubacar Boris Diop ble de l’évaluation à l’Institut natio- Mali à pied, puis la Côte d’Ivoire, L’IMPOSSIBLE INNOCENCE nal pour la formation et la recherche d’où il s’embarque pour l’Europe. Di- (PHILIPPE REY, 2005) en éducation (INFRE), et s’investit plômé d’informatique à Aix-en-Pro- Né à en 1946, il a enseigné les dans tous les domaines concernant vence, il travaille dix ans à la Chambre lettres et la philosophie avant de de- l’amélioration de la vie des femmes de commerce et d’industrie de Mar- venir journaliste, puis de se consa- et des enfants. Auteur de nombreux seille, avant de se consacrer à l’écri- crer entièrement à l’écriture. On se recueils de nouvelles et romans pu- ture. Il a publié l’an dernier chez Gal- souviendra longtemps de Murambi, blié au Bénin (aux éditions du Flam- limard-Continents noirs Le Fils de le livre des ossements (Stock, 2001), ro- boyant) et en France (chez L’Har- l’arbre, un récit sur la tradition des man soulevé de colère, écrit après mattan), elle a publié en 2002, aux mariages arrangés dans son pays. son voyage au Rwanda en 1998. Les éditions Ruisseaux d’Afrique (Bé- éditions du Serpent à Plumes ont ré- nin), L’oiseau messager, un beau livre édité en 2002 son premier ouvrage jeunesse illustré par Claude Adkaja.

9 Le guide des auteurs

Diop Kady Guissé NOUVELLES D’ICI (JAMANA, 1995) Née au Mali, écrivain, elle a notam- ment participé au recueil collectif d’auteurs maliens Nouvelles d’ici, pu- blié par les éditions Jamana en 1995.

Helon Habila EN ATTENDANT UN ANGE (ACTES SUD, 2004) Né et installé au Nigeria, il est jour- naliste et écrivain. Après Jamal Mah- joub et Chenjerai Hove, la collection “Afriques” des éditions Actes Sud nous fait découvrir un nouvel écri- vain africain anglophone de talent. Le premier chapitre de son roman En attendant un ange, initialement publié comme nouvelle, a remporté E L

A le prestigieux prix Caine de la littéra- P O

/

ture africaine en 2001. Un livre qui A S

R nous plonge dans le quotidien de la A N N

A terreur et du chaos nigérian. C

O S S O B

Mamadou Maha Haïdara © LE PETIT POISSON (EDIM, 1999) Romuald Fonkoua Cendres sur les mains et Le Tigre bleu de Né à Ségou (Mali) en 1936, cet en- ESSAI SUR UNE MESURE DU MONDE l’Euphrate (2002) et un premier ro- seignant à la retraite se consacre au- AU XXE SIÈCLE : EDOUARD GLISSANT man, Cris (2001) dont l’action se dé- jourd’hui entièrement à l’écriture de (HONORÉ CHAMPION, 2002) roule dans les tranchées de la Pre- livres pour la jeunesse. Professeur de littérature comparée à mière Guerre mondiale. Son second l’Université de Cergy-Pontoise, au- roman, La Mort du roi Tsongor, lui ap- Annick Hamel teur en 1990 d’une monumentale porte une large reconnaissance auprès Infirmière de formation, elle a débuté thèse sur les Antilles, il est l’un des du grand public et le Prix Goncourt sa collaboration avec Médecins Sans très grands spécialistes de la littéra- des lycéens en 2003. En 2004, c’est la Frontières en 1976 à Beyrouth. Au- ture antillaise. On lui doit notamment consécration, avec le Goncourt qui jourd’hui, elle est chargée de la coor- le splendide Essai sur une mesure du vient récompenser un troisième ro- dination de la “Campagne pour les monde au XXe siècle : Edouard Glissant. man, Le Soleil des Scorta, mais aussi médicaments essentiels”, dans la- un écrivain à l’ascension fulgurante quelle l’association s’est investie de- Laurent Gaudé et, pour la première fois, sa maison puis le début des années 2000 pour LE SOLEIL DES SCORTA (ACTES SUD, 2004) ; d’édition de toujours, Actes Sud. Ro- permettre l’accès des pays pauvres LA MORT DU ROI TSONGOR (ACTES SUD, 2003) man épique, Le Soleil des Scorta ra- aux médicaments. À ce titre, MSF est Né en 1972, il vit à Paris. Passionné conte l’histoire, souvent tragique, à l’origine de la bataille visant à de théâtre, sa carrière littéraire débute d’une famille originaire des Pouilles contraindre les pays riches à permet- en 1999 avec la publication chez (Italie), de 1870 à nos jours. tre aux pays pauvres de fabriquer des Actes Sud de sa première pièce, Com- copies génériques de médicaments bats de possédés. Suivront : Onysos le fu- Lucien Gourong sous brevets, propriétés des labora- rieux (2000), Pluies de cendres (2001), Voir page 21 toires pharmaceutiques.

10 Étonnants Voyageurs à Bamako 2005 Khadi Hané essayiste et auteur de pièces de théâ- Après des études scientifiques à Da- tre. Avec le succès de L’assassin du kar et commerciales à Nanterre, elle Banconi, paru en Série Noire, il s’est travaille actuellement en France. définitivement imposé comme un Présidente de l’association “Black très grand écrivain. Moussa Konaté Arts et Culture”, elle a trois romans est codirecteur du festival Étonnants à son actif : Sous le regard des étoiles Voyageurs à Bamako. (1998), Le Collier de paille (Ndzé, 2002) et Ma sâle peau noire (à paraî- Albakaye Ousmane Kounta tre en 2005). POÉSIE DE TOMBOUCTOU ET DU MACINA (L’HARMATTAN, 2000) Lansiné Kaba Né à Tombouctou, il a été successi- CHEIKH MOUHAMMAD CHÉRIF ET SON TEMPS, R vement enseignant, économiste, di- D ISLAM ET SOCIÉTÉ À KANKAN, 1874-1955 © recteur de sociétés et conseiller dans (PRÉSENCE AFRICAINE) Un arbre pour Lollie, roman jeunesse différents ministères et institutions in- D’origine guinéenne, aujourd’hui édité en Côte d’Ivoire, traite du pro- ternationales. Poète, conteur et ro- professeur d’histoire afro-américaine blème du sida. mancier, il a notamment publié aux à l’Université d’Illinois, Lansiné Kaba éditions Jamana le recueil de poèmes est un africaniste reconnu internatio- Adame Bâ Konare Sanglots et dédains (1995), suivi de nalement. Il retrace dans ce livre ex- LES PARFUMS DU MALI, DANS LE SILLAGE deux recueils de nouvelles pour en- trêmement documenté la trajectoire DU WUSULAN (CAURIS EDITIONS, 2002) fants, Un complot de chèvre (1998) et de celui qui fut l’un des grands mara- Ancienne première dame du Mali, Le diablotin dormant (1998). bouts de l’Afrique de l’Ouest, et qui écrivain, militante de la cause des impressionna ses contemporains de femmes, elle est l’auteur de plusieurs Béatrice Lalinon Gbado toutes origines et de toutes religions ouvrages de référence dont le Dic- HÊDOMEY (RUISSEAUX D’AFRIQUE) par la vigueur de sa foi et par sa tolé- tionnaire des Femmes célèbres du Mali Béninoise, auteur d’ouvrages pour la rance. Lansiné Kaba fait également (Jamana, 1993) et L’Os de la Parole jeunesse et fondatrice des éditions revivre dans son ouvrage la place de (Présence Africaine, 2000), un essai, Ruisseaux d’Afrique (Cotonou), elle Kankan (Guinée) dans le système des à la fois érudit et personnel, voire in- est une des figures dynamiques de échanges et de la culture musulmane timiste, sur l’identité malienne, la dé- l’édition en Afrique francophone. en Afrique de l’Ouest d’avant 1958. mocratie en Afrique et les difficultés Pour preuve, son catalogue passé de la transition vers le monde globa- d’une quinzaine de titres en 1998, Fatoumata Keita lisé d’aujourd’hui. Son livre Les Par- lors de la création de sa maison UN ARBRE POUR LOLLIE (NEI) fums du Mali, dans le sillage du Wusu- d’édition, à près de quatre-vingt-dix Née en Côte d’Ivoire, elle a poursuivi lan a été sélectionné pour le Prix aujourd’hui. Elle est aussi la coordi- ses études en France, en Angleterre et Guerlain 2003, remis dans le cadre natrice du réseau “Afrilivres” sur le aux États-Unis. Docteur ès lettres, elle des Journées Nationales du Livre et continent africain. enseigne la littérature anglaise à l’Uni- du Vin de Saumur. versité de Cocody à Abidjan. Initiale- Michel Le Bris ment connue pour ses livres à desti- Moussa Konaté LE DÉFI ROMANTIQUE (FLAMMARION, 2002) ; nation de la jeunesse (Le petit garçon L’ASSASSIN DU BANCONI UN HIVER EN BRETAGNE (POINTS SEUIL, 1997) ; D’OR, DE RÊVES ET DE SANG bleu, NEI, 1996 et La voleuse de sou- SUIVI DE L’HONNEUR DES KÉITA (GALLIMARD SÉRIE NOIRE, 2002) (HACHETTE-PLURIEL, 2004) rires, NEI, 1997, Akpagnon, 1998) Écrivain, romancier, philosophe, il est elle s’est fait remarquer à l’occasion Né en 1951 à Kita, fondateur et di- le directeur du festival Étonnants de la parution de son roman Rebelle recteur des éditions du Figuier, di- Voyageurs de Saint-Malo. Son livre (NEI / Présence Africaine, 1998) recteur de l’association Étonnants Le Journal du romantisme (Skira), sa- consacré à la tradition de l’excision. Voyageurs Afrique, il est romancier, lué comme un événement lors de sa

11 Le guide des auteurs

parution en 1982, traduit en cinq Bruno Mauguin langues et couronné par de nom- Il est le responsable du planétarium breux prix, a reparu en 2002 chez de l’Espace des sciences de Rennes. Flammarion, dans une édition consi- Brillant “vulgarisateur scientifique”, dérablement augmentée et intitulée ses conférences attirent à Rennes plus Le défi romantique. Dans Un hiver en de 600 personnes le premier mardi Bretage, il évoque avec émotion son de chaque mois. Un passionné qui vit enfance en Bretagne. Romancier, il a la tête dans les étoiles et qui adore publié Les flibustiers de la Sonore (J’ai faire partager ses connaissances. lu). Spécialiste de Stevenson, il lui a consacré une monumentale biogra- Eric Milet LA QUÊTE DU DÉSERT phie. Le premier tome de son histoire R D – D’UN RÊVE À LA RÉALITÉ (ARTHAUD) de la flibuste vient de paraître aux © éditions Hachette-Pluriel : D’or, de il s’est surtout fait connaître du pu- Écrivain-voyageur, photographe, guide rêves et de sang (2004). Directeur gé- blic français par ses talents de roman- saharien depuis une vingtaine d’an- néral du Centre d’Art de l’Abbaye de cier. Grand prix littéraire d’Afrique nées, on lui doit notamment un beau Daoulas, il y a organisé notamment noire en 1999 dès son premier roman, Sahara, sur les traces de Frison-Roche deux très grandes expositions, sur les Bleu-Blanc-Rouge, paru chez Présence (Arthaud, 2003), récit de sa méharée mondes dogon avec Moussa Konaté africaine, il est l’un des chefs de file de Tamanrasset (Algérie) à Ghat (Ly- (2002) et sur le vaudou (2003). de la jeune génération de la littérature bie), sur les pas de l’expédition me- africaine. Il enseigne aujourd’hui la née par le grand explorateur français Yvon Le Men littérature africaine aux États-Unis. en 1950. Il livre dans La Quête du dé- ELLE ÉTAIT UNE FOIS (FLAMMARION, 2003) En 2003, il publie African Psycho (Le sert ses réflexions sur le désert saha- Installé en Bretagne, près de Lan- Serpent à Plumes), et nous revient rien en confrontant mythe et réalité, nion, il est l’auteur d’une œuvre im- cette année avec un superbe roman, évoquant la nature, l’histoire ou la vie portante de poésie (Le jardin des tem- Verre cassé (Seuil). quotidienne de ses habitants. pêtes, 2001) et de prose (On est sérieux quand on a dix-sept ans, 1999 Bernard Magnier Bernard Mouralis et Le petit tailleur de short, 2001) pu- Spécialiste des littératures africaines Directeur du Centre de Recherches bliée chez Flammarion. Il a publié en et caraïbes, il est directeur de la col- Texte/Histoire de l’Université de 2003 son premier roman, Elle était lection “Afriques” chez Actes Sud. Cergy-Pontoise, il est l’un des meil- une fois. Fidèle du festival, Yvon Le leurs spécialistes de littérature afri- Men vient à Bamako pour la qua- Idriss Mariko caine en France. On lui doit notam- trième année consécutive. Son der- CIEL D’HIVERNAGE ment Littérature et développement nier livre de poèmes sur des photo- (PRÉSENCE AFRICAINE, 2004) (Silex, 1984), L’Europe, l’Afrique et la graphies de Georges Dussaud, Né en pays bambara au Mali, il a fait folie (Présence Africaine, 1993) et Ré- Presqu’une île, a été publié aux édi- ses études dans les Universités de publique et colonies (Présence Africaine, tions Ouest-France (2004) Dakar et de Caen, où il a obtenu un 2000). Il fait partie du Conseil scien- doctorat ès lettres. Écrivain, il est tifique de la revue Notre Librairie. Alain Mabanckou également professeur à l’École Nor- VERRE CASSÉ (LE SEUIL, 2005) male Supérieure et à la Faculté des Samba Niare Né en 1966 au Congo-Brazzaville, il a Lettres, Arts et Sciences Humaines GRAINE DE CHEF (JAMANA, 2000) passé sa jeunesse dans la ville côtière de l’Université du Mali. Son premier Ancien élève de l’ENS de Bamako, de Pointe-Noire. Entré en littérature roman, Ciel d’hivernage, traite de la professeur de Lettres, écrivain et dra- par la voie de la poésie (cinq recueils polygamie, phénomène de société maturge, il est le fondateur et le di- publiés), ancien codirecteur de la col- causant souvent la détérioration des recteur de la maison d’édition ma- lection “Poètes des cinq continents”, liens parentaux dans les familles. lienne EDIS.

12 Étonnants Voyageurs à Bamako 2005 Gisèle Pineau GUADELOUPE D’ANTAN (HORS COMMERCE, 2004) Née à Paris en 1956, de parents gua- deloupéens, elle a découvert les An- tilles durant l’adolescence. De retour à Paris pour ses études, elle devient infirmière en psychiatrie, se marie et part pour la Guadeloupe où elle exerce sa profession pendant près de vingt ans. Aujourd’hui installée à Pa- ris, elle continue d’exercer, parallè- lement à son activité d’écrivain. Au- teur pour la jeunesse, nouvelliste, romancière, elle a notamment été ré- compensée en 1993 par le Prix Car-

T bet pour son roman La Grande Drive R E B des esprits (Le Serpent à Plumes). En M A L

E 2002 elle publie son très beau roman N I R

E Chair piment (Mercure de France) H T A

C suivi de deux ouvrages pour la jeu-

© nesse, Case Mensonge (Bayard, 2004) Nimrod jeunesse dans le milieu algonquin. et Les colères du Volcan (Dapper 2004). LE DÉPART (ACTES SUD, 2005) Après une licence en Lettres, il pour- Nimrod Bena Djangrang, dit Nim- suit par une maîtrise en arts, puis un Rouda rod, est né en 1959 à Koyom, au sud doctorat en 1983. Il a travaillé au mi- Voir page 20 du Tchad. Il a d’abord enseigné le nistère des Affaires indiennes et du français, l’histoire, la géographie et la Nord du gouvernement du Canada Yaya Sangaré philosophie au Tchad et en Côte et au ministère de la Culture du gou- UNE CARRIÈRE RÉCOMPENSÉE d’Ivoire. Romancier et poète, il dit vernement du Québec. Romancier, (AKPAGNON, 1999) écrire aujourd’hui pour témoigner de conteur poète et dramaturge, au Né en 1954 à Konsa (Mopti), profes- la guerre qui l’a fait fuir, et pour ren- cours des dix dernières années, il a seur de lettres, il est auteur de livres dre hommage à sa mère et à son en- publié plus de trente livres. pour la jeunesse, plusieurs fois pri- fance. On lui doit notamment Passage més par l’Agence Intergouvernemen- à l’infini (poèmes, Obsidiane, 1999), Demba Pamenta tale pour la francophonie (Une car- Les jambes d’Alice (roman, Actes Sud, BELDI MAASINA (ÉDITIONS TOGUNA, 2005) rière récompensée, Akpagnon, 1999 ; 2001) et Tombeau de Léopold Sédar Né en 1954 dans la région de Mopti, Hôte de marque, Haho, 1998). Senghor (Le Temps qu’il fait, 2003). il a fait ses études supérieures à Docteur en philosophie, il vit à Paris l’ENS de Bamako et à l’Institut su- Sylvia Serbin et anime la revue Aleph, beth. Il nous périeur de formations et recherches REINES D’AFRIQUE (SÉPIA, 2004) revient cette année avec un très beau appliquées. Il est chercheur à l’Insti- D’origine antillaise, journaliste et roman paru chez Actes Sud. tut des langues Abdoulaye Barry. Il historienne de formation, spécialiste a publié un recueil de poèmes peul, en communication d’entreprise, elle Michel Noël Maayo Kumbé (Jamana, 1995), un li- s’est partagée entre l’Afrique, où elle NIPISHISH, (ÉDITIONS HURTUBISE, 2004) vre médical en peul, Eddé Dogotoro est née, et Paris, où se sont déroulées Né en 1944 au Québec, Michel Noël, (Clef, 1998) et un recueil de contes ses études et une partie de sa carrière d'origine amérindienne, a passé sa peul, Beldi Maasina (Toguna, 2005). professionnelle. Auteur de séries his-

13 Le guide des auteurs

toriques pour la radio et la presse Jacqueline Sorel Abdoulaye Garba Tapo écrite, elle publie avec Reines FEMMES DE L’OMBRE ET GRANDES ROYALES L’HÉRITAGE EMPOISONNÉ d’Afrique son premier livre, consacré (PRÉSENCE AFRICAINE, 2004) (L’HARMATTAN, 2004) aux grandes figures féminines qui Longtemps responsable des produc- Écrivain, il a été Garde des Sceaux ont marqué l’histoire de l’Afrique et tions culturelles du service Coopéra- de la République du Mali. L’héritage de sa diaspora. Un ouvrage écrit avec tion de RFI, et de la série d’émis- empoisonné, publié en janvier 2004 un authentique talent de conteuse à sions “Mémoire d’un continent”, elle dans la collection Encres noires chez partir de sources écrites et orales. possède une rare connaissance de L’Harmattan est son premier roman, l’histoire et de la culture africaines. dont l’intrigue nous entraîne au cœur Oumou-Louise Sidibé Déjà auteur d’une magistrale biogra- des croyances du continent africain. LE VOYAGE AUTOUR DU MONDE DES TROIS phie de Senghor (Léopold Sédar Sen- AMIS (LE FIGUIER / VILLE D’ANGERS, 2004) ghor, l’émotion et la raison, Sépia, Yasmina Traboulsi Née à Kita, elle est professeur de let- 1995), elle brosse dans son livre LES ENFANTS DE LA PLACE tres et fondatrice/directrice de l’école trente portraits de femmes pour rap- (LE MERCURE DE FRANCE, 2003) maternelle et fondamentale Les Cas- peler que celles-ci ont toujours oc- tors. Auteur pour la jeunesse, elle a cupé une place prépondérante dans publié l’an passé Le voyage autour du les sociétés africaines. monde des trois amis. M’Bamakan Soucko Mamadou Fanta Simaga NOUVELLES D’ICI (JAMANA, 1995) I D

LES CHAMPS DU KANDJO (EDIM) Née en 1954 à Kangaba (Mali), elle D A S

Né à Ségou en 1939, il a fait des est professeur de Lettres à l’Univer- S A B B

études de philosophie à Bamako, puis sité du Mali. En 1990, elle a reçu le E D

A des études à l’Université de pharmacie premier prix de la meilleure nouvelle N I D

à Grenoble. Député-maire de Ségou des ACP-CEE de la Belgique avec © de 1992 à 1997, il est actuellement Comme un message de Dieu, publiée Née en 1975, d’une mère brésilienne promoteur touristique et propriétaire en 1995 dans le recueil Nouvelles et d’un père libanais, elle partage sa de l’hôtel Colibri à Bamako. Auteur d’Ici. En 2001 elle participe à la Ré- vie entre Londres, où elle est docu- d’un essai historique, Segou Sikoro sidence d’écriture théâtrale : “Ruche mentaliste, et Teresopolis, près de Balanzan (1987), il publie un premier Soni Labou Tansi” en collaboration Rio, où vit sa grand-mère. Récom- roman, Les Champs du Kandjo. avec Le Nouveau Théâtre d’Angers, pensé par le prix du premier roman Écritures Vagabondes (Paris) et Se- en 2003, Les Enfants de la Place nous Sory Birama Singaré ben (Mali). Elle participe également entraîne au cœur des favelas de Rio LE BOY DIPLÔMÉ (JAMANA, 2000) au projet de roman collectif Myriem, de Janeiro – un récit magnifique sur Né en 1950 à Koulikoro, il est dra- lancé par le Centre Culturel Français le Brésil contemporain, et une his- maturge et romancier. Après des de Bamako en 2002. toire universelle qui conte l’existence études secondaires inachevées, il suit misérable de tous les enfants des une formation en hôtellerie puis ef- Moussa Sow pays pauvres. fectue un bref passage à l’université LA VIE SANS FIN (LE FIGUIER, 2000) d’Abidjan. Le boy diplômé, son pre- Chercheur à l’Institut des Sciences Aminata Dramane Traoré mier roman, a été réédité en 2004 par humaines du Mali, il est l’auteur de LE VIOL DE L’IMAGINAIRE (FAYARD, 2002) Jamana. Il est aussi l’auteur d’une plusieurs ouvrages scientifiques, et Ancienne ministre de la Culture du nouvelle, Les frères coépoux (2003), d’un roman, La vie sans fin. En 2002, Mali, elle est l’une des grandes figures d’une pièce de théâtre, Le nouveau il a écrit le texte de l’ouvrage Ismaël politiques de la scène africaine. Es- président et d’un roman encore inédit, Diabaté (éditions de L’Œil) et écrit sayiste, elle est notamment l’auteur de Les criquets pèlerins. le chapitre cinq du roman collectif L’Étau : l’Afrique dans un monde sans Myriem. frontières, publié chez Actes Sud en

14 Étonnants Voyageurs à Bamako 2005 1999. En 2002 paraît Le viol de l’ima- ginaire, une analyse sans concession de la situation actuelle de l’Afrique.

Bakary Koniba Traoré LA VOIX D’UN REGARD (JAMANA, 1999) Il est né en 1946 à Sansanding (Mali). Ancien ministre de la Culture et de la Communication du Mali et porte-parole du gouvernement, éco- nomiste de formation, diplômé de l’ENA, il a travaillé à la Banque afri- caine de Développement avant d’être ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et du Plan chargé du budget, puis minis- tre des Transports et de l’équipe- ment. En 1999 il publie un recueil de poésie, aux éditions Jamana.

Ismaïla Samba Traoré LES AMANTS DE L’ESCLAVERIE (LE CAVALIER BLEU, 2004) Né en 1949 à Bamako, il travaille comme chercheur sur les récits de tradition orale, les mouvements mi- en 1951 à Yangambi, sur les rives du par le Prix Nobel de la paix en 1999. gratoires et l’esclavage dans les so- fleuve Congo, où elle vécut ses dix ciétés du Sahel. Auteur d’études et premières années entre savanes et fo- Abdourhaman Waberi de romans en français, il également rêts primaires. Après un cycle d’his- MOISSON DE CRÂNES publié en bambara plusieurs ou- toire à la Sorbonne, elle est de (LE SERPENT À PLUMES, 2004) vrages utilisés dans l’enseignement l’équipe fondatrice du quotidien Li- Né en 1965 à Djibouti, il vit depuis au Mali. En 1992, il crée à Bamako bération, en 1973. Elle quitte la presse 1985 en Normandie où il enseigne les éditions La Sahélienne. Les en 1981 et signe avec Alain Dugrand, l’anglais. Écrivain et nouvelliste, il est Amants de l’esclaverie est un récit em- son compagnon, une trilogie roma- également conseiller éditorial aux preint de la poésie de l’oralité, nesque, Les Barcelonnettes (rééd. éditions Serpent à Plumes. On lui construit à la manière des chro- Fayard, 2003). Les romans qui sui- doit notamment Cahier nomade (Le niques traditionnelles d’Afrique de vront traitent des passions quand elles Serpent à Plumes, Grand prix de l’Ouest. Il raconte un monde où l’es- sont confrontées à la vigueur des élé- l’Afrique noire 1996), Rift, routes, rails poir d’une société meilleure traverse ments naturels, à l’étrangeté des dé- (2001) et Transit (2003), ces deux l’histoire, porté par la parole an- cors, à la solitude, aux solidarités hu- derniers romans parus chez Galli- cienne sous le nom de “Chronique maines : Coup de Bambou (Payot) et mard. Autant de livres qui font de lui de Sanda”. Agua Verde (rééd. Fayard, 2004), puis un des plus grands écrivains africains La mémoire du papillon (Flammarion). contemporains. Sans oublier cet essai Anne Vallaeys Dans Médecins sans frontières, la bio- bouleversant, Moisson de crânes, pu- MÉDECINS SANS FRONTIÈRES, graphie, un gros récit de 764 pages, blié en 2000 et réédité l’an dernier LA BIOGRAPHIE (FAYARD, 2004) elle retrace l’histoire de la plus célè- au Serpent à Plumes, où Waberi té- D’origine belge, Anne Vallaeys est née bre des ONG françaises couronnée moigne de l’horreur absolue qui l’a

15 Des livres pour le Mali

es Centres E.Leclerc sont des partenaires fidèles du festival Étonnants L Voyageurs. Ce rendez-vous littéraire nous séduit chaque année davan- tage par la richesse de ses échanges et son indiscutable ouverture sur le monde. La littérature doit être accessible au plus grand nombre. Il faut don- ner envie de lire, de tout lire. À Saint-Malo, aux côtés de l’Éducation Natio- nale, nous soutenons tout particulièrement le Concours de Nouvelles ou- vert à tous les jeunes. De la lecture à l’écriture, les jeunes découvrent… qu’ils peuvent refaire le monde. Michel Le Bris a entrepris, avec courage et enthousiasme, de transporter une fois par an le chapiteau d’Étonnants Voyageurs dans la capitale du Mali. À Bamako, à Ségou et jusqu’à Tombouctou, il y a tout autant qu’à Saint- Malo un grand appétit de lecture. Mais le livre est cher ! Sensibilisés à la pénurie de livres dans cette partie de l’Afrique, nous avons décidé d’apporter notre contribution en dotant les bibliothèques scolaires et publiques. Un important programme échelonné sur trois ans. Dès cette an- née, les centres E.Leclerc offriront 6 000 livres (littérature européenne, lit- térature africaine, bandes dessinées, usuels et dictionnaires) dûment choisis en concertation avec les équipes et les partenaires du festival. Offrir des livres, apprendre à la même source, partager des émotions de lec- ture… Voilà une manière concrète et enthousiasmante de vivre la solidarité R D

entre peuples. ©

Michel-Edouard Leclerc Coprésident des centres E.Leclerc

Une aide à la diffusion rieure de Bamako et diffuser les livres bon fonctionnement de ces établisse- de livres au Mali des auteurs présents au festival dans les ments et au bon entretien des livres (film Les Centres E.Leclerc, partenaires de- écoles et bibliothèques des différentes de couverture, ciseaux, colle, etc.). puis plusieurs années du festival Saint- décentralisations et au Salon du livre du Michel-Edouard Leclerc Malo Étonnants Voyageurs, ont choisi de festival à Bamako. La liste de ces livres a à Ségou et Bamako s’associer au festival Étonnants Voya- été établie en concertation avec la direc- Le 9 février, Michel-Edouard Leclerc et Mi- geurs Bamako pour : Offrir des livres et tion d’Étonnants Voyageurs Afrique et chel Le Bris seront à Ségou, accompagnés des bandes dessinées aux bibliothèques l’association Étonnants Voyageurs. L’Ap- de Laurent Gaudé et de Fatou Diome pour de Bamako et des villes concernées par pui à la Filière du Livre au Mali (AFLAM) lancer l’opération, rencontrer les respon- les “décentralisations” du festival, et les autorités maliennes apporteront sables des écoles et des bibliothèques, et visant à la constitution d’un fonds de lit- leur concours pour la diffusion des livres mesurer l’importance de cette action. térature française et africaine en trois dans le pays. Michel-Edouard Leclerc sera également ans ; offrir aux écoles de Bamako et des Le ministère français des Affaires Etran- présent le 10 février à l’inauguration du villes concernées par les décentralisa- gères est également sollicité pour partici- festival à Bamako, où une cérémonie offi- tions des usuels, des atlas et des dic- per au transport des livres de Paris à Ba- cielle en présence de Cheik Oumar Sis- tionnaires de langue française ; créer et mako. soko, ministre malien de la Culture et de développer un fond “littérature fran- En plus de ces livres, les Centres E.Le- la Communication, viendra saluer le dé- çaise et africaine du XIXe et XXe siècle” à clerc offriront à chacune de ces écoles et but de l’initiative des Centres E.Leclerc. l’Université et à l’École Normale Supé- bibliothèques le matériel nécessaire au Les livres arriveront à Bamako dans le

16 Étonnants Voyageurs à Bamako 2005 Dans tout le Mali

La grande caravane d’Étonnants Voyageurs

Étonnants Voyageurs à Bamako, c’est aussi un travail en profondeur dans tout le Mali pour promouvoir la lecture, qui ne cesse d’année en année de prendre de l’ampleur : du 7 au 9 février des auteurs se rendent à Kayes, Kita, Koulikoro, Ségou, Sikasso, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal, pour un programme d’animations et de rencontres dans les écoles, les centres culturels et les bibliothèques.

Kayes Avec les écrivains Idriss Mariko, Bernard Mouralis et Samba Niaré.

LUNDI 7 FÉVRIER > Visite au Gouverneur entouré Kita des autorités locales. Avec les écrivains Florent Couao-Zotti, 16.00 > Académie Yaya Sangaré et Anne Vallaeys. Voyageurs en Afrique Conférence de Bernard Mouralis. LUNDI 7 FÉVRIER Organisé par la DRJSAC à l’Académie Visite au préfet entouré 20.00 Cocktail des autorités locales Avec spectacle du groupe scolaire du quartier 10.00 > Carrefour des Jeunes Plateau second cycle Présentation historique de Kita MARDI 8 FÉVRIER Par les Griots 10.00 > Salle Massa Makan Diabaté. 15.00 > Carrefour des Jeunes Montage poétique en Français Présentation d’œuvres poètiques et en Bambara par les élèves du lycée et récital 16.00 Café Littéraire Par les poètes locaux Avec Bernard Mouralis, Idriss Mariko, 16.00 > Carrefour des Jeunes Samba Niaré et les élèves. Rencontre avec Anne Vallaeys 20.00 Soirée contes Autour de la biographie de Médecins Contes du terroir avec Gaoussou Fofana sans frontières et contes de Diagouraga 20.00 > Carrefour des Jeunes MERCREDI 9 FÉVRIER Lecture de 09.00 > Jardin d’enfants En partenariat avec les Francophonies Visite en Limousin 10.00 > École de formation des maîtres de Kayes MARDI 8 FÉVRIER Recherche : comment travailler Excursion et visite des sites ensemble ? touristiques Rencontre-débat avec Bernard Mouralis. 15.00 Café littéraire 16.00 > Fort de Medine Avec Florent Couao-Zotti et Yaya Sangaré Visite 19.00 Cocktail 20.00 Cocktail d’adieu Animé par un groupe musical

17 Dans tout le Mali

Koulikoro MARDI 8 FÉVRIER Avec Théo Ananissoh, Hamidou Berthé et Lucien Gourong. > Écoles maternelle et de 1er cycle Rencontres autour du conte LUNDI 7 FÉVRIER > Lycée Cabral 09.00 Accueil des autorités, Mon premier livre discours du maire Conférence, avec Ousmane Diarra, Ismaila Chants et récitations des petits du Jardin Samba Traore, Michel Le Bris, Gisèle Pineau. d’enfants Nelson Mendela. Animation du Club MERCREDI 9 FÉVRIER de lecture de la bibliothèque : deux récitations Réception par le gouverneur en français, deux Poï en Bambara avec En présence de Michel-Édouard Leclerc, des montages poétiques dans les deux langues. Laurent Gaudé et Fatou Diome. 16.30 Visite des pierres sacrificielles > Bibliothèque La légende de la colline sacrée Visite 20.00 Soirée de contes > Lycée Michel Allaire Avec les meilleurs conteurs de Koulikoro Rencontre avec les élèves et la participation de Lucien Gourong En présence de Michel-Édouard Leclerc, MARDI 8 FÉVRIER Michel Le Bris, Ousmane Diarra, Isaïla Samba 10.00 > Lycée Traoré, Laurent Gaudé, Fatou Diome et Gisèle auteurs et sources d’inspiration Pineau. Table-ronde avec Lucien Gourong, Théo Ana- Visite touristique de Ségou nissoh et Hamidou Berthé 19.00 Rencontres Entre les auteurs Etonnants Voyageurs Sikasso et les auteurs de Koulikoro Avec les écrivains Boubacar Belco Diallo, Gaoussou 20.00 Soirée folklorique Diawara et Lansiné Kaba. Avec les marionnettes de Koulikoro Ba. MERCREDI 9 FÉVRIER LUNDI 7 FÉVRIER Matin > Village de Gouni 10.00 Visite de courtoisie au Gouverneur Visite historique entouré des autorités locales Matin > Fleuve 15.00 La place et le rôle de la poésie Spectacle dans la société Avec les marionnettes de Gouni Conférence-débat par les poètes de Sikasso, 12.00 Cocktail d’adieu en présence des auteurs Étonnants Voyageurs. 18.00 Cocktail et spectacle poétique MARDI 8 FÉVRIER Ségou 09.00 Visite des sites historiques Avec Gisèle Pineau, Ismaïla Samba Traoré, Ousmane 16.00 Cheikh Mouhammad Cherif et son temps Diarra, Michel Le Bris. Puis, le mercredi 9, Michel- Rencontre-débat avec Lansiné Kaba Edouard Leclerc, Laurent Gaudé et Fatou Diome. 21.00 > Lycée Monseigneur Didier de Montclos L’importance de la poésie LUNDI 7 FÉVRIER Emission de radio en direct par le comité péda- Visite de courtoisie au Gouverneur gogique des lettres, avec les auteurs EV. entouré des autorités locales Cocktail d’adieu > Bibliothèque des lectures publiques Paysages d’enfance Conférence, avec Gisèle Pineau et Michel Le Bris

18 Étonnants Voyageurs à Bamako 2005 Tombouctou Gao Avec les écrivains Ousmane Konaté, Eric Milet Avec les écrivains Belco Moussa Barry, Karim Dembélé. et Abdourhaman Waberi. LUNDI 7 FÉVRIER LUNDI 7 FÉVRIER Visite de courtoisie au Gouverneur 20.00 Visite de courtoisie au Gouverneur entouré des autorités locales entouré des autorités locales 10.00 > Académie > Institut Ahmed Baba Place de la lecture dans la formation Soirée d’ouverture intellectuelle du jeune enfant Présentation des auteurs et animations par les Conférence animée par l’Académie de Gao artistes locaux. 16.00 Café littéraire MARDI 8 FÉVRIER Avec Belco Moussa Barry et Karim Dembélé 10.00 > École Yehia Alkaya 20.00 Soirée Contes et poèmes Rencontre avec les élèves Par Youna Ouédrago et Ousman Serré Avec Eric Milet et Abdourhaman Waberi, MARDI 8 FÉVRIER animée par Ousmane Konaté 09.00 > Lycée Yanna Maïga 20.00 Visite guidée de la ville Rencontres, lectures de poèmes Diner Officiel et entretiens avec les auteurs en herbe 16.00 > École Saneye A Concours de lecture Mopti 17.00 Contes Yéhia Arby Avec les écrivains Bernard Magnier, Nimrod, Ibraïma MERCREDI 9 FÉVRIER Aya et le concours du Conseil Général d’Ille-et-Vilaine. 08.30 > École sœur Geneviève Rencontre avec les auteurs LUNDI 7 FÉVRIER et concours de lecture Visite de courtoisie au Gouverneur Les contes d’Alassame Maïga entouré des autorités locales Excursion 10.00 > Bibliothèque municipale 19.00 > Résidence du gouverneur Lecture de “Le Globe” Cocktail et suivie d’une soirée de Avec Les Francophonies en Limousin. contes au coin du feu 15.00 > Lycée Ecrivains africains : Les nouvelles générations Kidal Conférence de Bernard Magnier. Avec Abdoulaye Ascofaré et Demba Pamenta. 20.00 Spectacle folklorique et montage poétique LUNDI 7 FÉVRIER En Français par les élèves et en peul par Visite de courtoisie au Gouverneur les poètes locaux avec accompagnement musical. entouré des autorités locales MARDI 8 FÉVRIER > Lycée Attaher Ag Ali 09.00 Rencontre avec une classe Lecture de textes littéraires Pédagogie convergente (PC) suivi d’un débat En présence de conteurs et d’auteurs locaux. Avec Abdoulaye Ascofaré et Demba Pamenta. 10.30 > Bibliothèque municipale > École Amidi Ag Onane Café littéraire Rencontre avec les élèves Avec Nimrod et Ibrahima Aya. Avec Abdoulaye Ascofaré et Demba Pamenta. 16.00 Visite guidée de la ville 19.00 Soirée des parents d’élèves et cocktail

19 Ateliers à Bamako

Ils sont pour nous un aspect important de notre action — ainsi, l’année dernière ce sont des animateurs passés par les ateliers de contes et d’animation de Lucien Gourong qui animaient les journées Étonnants Voyageurs dans les quartiers de Bamako en direction des enfants. Quatre ateliers, cette année, qui seront de nouveau très suivis. Avec des nouveautés !

> Né en banlieue parisienne en 1976, Rouda se pré- sente comme un “poète-rappeur-slameur”. Auteur proli- fique à la jonction du théâtre, de la poésie et du hip hop, il se produit dans toute la France et participe depuis deux ans à des créations slam/théâtre, slam/vidéo, slam/danse. Depuis 2001, il est membre du Collectif de slameurs 129H : à ce titre, il organise et anime réguliè- rement des slam sessions (scènes ouvertes de poésie urbaine), et encadre des créations et des ateliers d’écriture. Présent également sur la scène musicale, il apparaît sur plusieurs compilations hip hop, et a réalisé, enregistré et autoproduit les volumes 1 et 2 des “Chro- niques de Gouttière”. En relation avec différents ar- tistes, acteurs culturels, studios, associations et ONG le collectif 129H monte des projets ouvrant l’accès à la R D

© création et à la pratique artistique en Afrique de l’Ouest.

Atelier d’écriture slam Atelier de Bande dessinée Avec Rouda Avec Alain Brézault Importé des États-Unis, le slam est un art collec- Un atelier qui avait eu un grand succès durant les tif, oratoire et acoustique, où la parole mise à nu éditions précédentes, animé par ce grand connais- fait face à l’auditoire. Seul compte le texte, qu’il seur de l’Afrique qu’est Alain Brézault. L’atelier se soit lu, scandé, crié, improvisé, récité. Tribune de déroule en trois temps : étude de la BD et de ses libre expression, chaque scène slam donne la pa- codes (à partir d’une sélection de planches choi- role à tous et à toutes sans discrimination, et réu- sies dans des albums) ; la BD envisagée comme nit poètes, nouvellistes, rappeurs, improvisateurs moyen de communication en Afrique et au Mali à et chanteurs tous animés d’une même passion partir d’exemples choisis (la composition et le trai- pour l’écriture. Il n’y a pas de musique, la voix est tement de l’image dessinée ; le rôle de l’ellipse dans l’unique repère rythmique. Les auteurs et le pu- le découpage d’une planche) et enfin des travaux blic sont invités à tour de rôle à monter sur une pratiques et une analyse critique collective. scène pour dire leurs textes. Un animateur rythme Tous les matins de 9h30 à 12h au Palais de la Culture. la soirée et distribue la parole. Les ateliers slam Présentation des travaux le dimanche après-midi. mettent en valeur une discipline complète qui combine l’écriture, la diction et l’expression scé- > Né, en Belgique, scénariste, auteur de bandes dessi- nique. L’objectif fixé avec chaque participant est nées, romancier et essayiste Alain Brézault anime d’écrire, maîtriser et interpréter un texte libre de nouveau cette année les ateliers de bande dessinée (chanson, couplet de rap, poésie, nouvelle…). d’Étonnants Voyageurs à Bamako. En 2003, il a publié Tous les matins de 9h30 à 12h au Palais de la Culture. le deuxième tome des Corruptibles : “Zig Zag”. Scène slam aves les participants le dimanche après-midi.

20 Étonnants Voyageurs à Bamako 2005 Dire, lire, écouter, conter L’atelier de Lucien Gourong On ne présente plus Lucien Gourong, grand conteur de- vant l’éternel, auteur de multiples livres, qui sait dire comme pas un sa Bretagne, et fin connaisseur de toutes les traditions populaires de par le monde. Grand voya- geur, avec ça, grand gourmand, aussi, et grand gourmet de toutes les saveurs du monde. Ses ateliers sont tou- jours très suivis. Cette année, il s’associe de la plus belle manière à l’entreprise des centres E.Leclerc en travaillant avec les animateurs des bibliothèques de quartier qui re- R

cevront les donations en livres des centres E.Leclerc. D

L’animation d’une bibliothèque destinée à un jeune public © peut être beaucoup plus protéiforme qu’on ne pourrait le > Conteur breton de renom, chroniqueur à “Ouest-France”, penser. Bien sûr, la lecture à haute voix est une activité in- Lucien Gourong est l’auteur de nombreux recueils publiés aux contournable, mais il est aussi possible d’effectuer tout un éditions du Scorff : “Contes de la rade de Lorient et des Coureaux travail sur les auteurs (ne serait-ce qu’en faire connaître de Groix”, “Contes de Quiberon et des alentours” et “Contes des leurs noms), leurs univers, leur œuvre. Et plus particuliè- îles de Bretagne”. Presque aussi connu au Mali qu’il l’est en rement de disséquer un de leurs ouvrages en imaginant Bretagne et en France, il est un des piliers du festival. Pionnier un autre début, une autre fin, en changeant les person- des décentralisations, il s’est rendu dans une ville différente nages. Autant d’actions pédagogiques qui amènent lente- chaque année : Mopti, Segou, Kita et Koulikoro. Environ 80 ment mais sûrement le public des enfants vers l’art de la stagiaires venus de tout le Mali ont suivi avec passion et assiduité narration. Et par voie de conséquence vers le conte. ses ateliers de conte dans les jardins du Palais de la Culture.

Atelier Conte et musique Avec Ernest Ahippah Un personnage, grande figure d’Étonnants Voyageurs à Saint-Malo depuis des années, conteur, musicien, auteur de livres pour enfants, homme orches- tre, il doit être un peu magicien, à voir comme il sait embarquer les enfants en deux mots dans ses récits et dans ses rêves. “Atelier” avec Ernest Ahippah veut dire d’abord grande fête, communion – mais ne nous y trompez pas : mine de rien, il est un formateur hors pair. Et nous sommes ravis qu’il nous accom- pagne cette année à Bamako… Les jeudi 9 et vendredi 10 dans les CLAEC.

> Né en 1947 à Jacqueville en Côte 1980, il ouvre en 1990 la première école de d’Ivoire, Ernest Ahippah arrive en France musique et de danse africaine à Rennes, en 1972 et pratique d’abord son premier l’Appatame. Aujourd’hui, ce “Breton cal- métier de typographe et d’imprimeur. Au ciné”, comme il aime à se définir, multiplie contact des cultures traditionnelles en avec succès les expériences culturelles Bretagne, il redécouvre sa propre culture liées à la rencontre de la Bretagne et de la R D

© traditionnelle et se fait alors tout à la fois Côte d’Ivoire. Également auteur de récits, danseur, musicien, conteur, promoteur et de nouvelles et de poèmes, il a publié organisateur de projets de développement deux livres pour la jeunesse chez Milan : pour les villages de Côte d’Ivoire. Créateur “Un petit garçon trop pressé” (2001) et de l’association Bretagne-Côte d’Ivoire en “Un petit garçon trop fanfaron” (2002).

21 Programme à Bamako

Jeudi 10 février

09.00-12.00 > École Normale Supérieure Littérature et développement : nouvelles perspectives Avec Bernard Mouralis, Mamadou Bani Diallo, Sédou Badian (sous réserve), Adama Traore (sous réserve). Animé par Romuald Fonkoua. En partenariat avec Notre Librairie, la revue de l’ADPF. La nature des liens qui unissent la littérature au domination ou mutualisation des expériences ? développement a souvent été étudiée et mise en La littérature, lieu de savoirs et de transmission, question. Si le débat reste plus que jamais d’ac- peut apparaître comme un facteur de rééquilibrage tualité, les circonstances ont cependant changé. et de dialogue possible. Une rencontre qui s’an- Dans un monde où la mise en contact est crois- nonce passionnante, à l’occasion de la parution sante, les savoirs et les idées – comme les écono- d’un nouveau numéro de Notre Librairie, revue mies – se rencontrent. Uniformisation ou dévoi- dont on ne dira jamais assez le rôle capital dans la lement de la diversité du monde ? Échange inégal, connaissance des littératures francophones…

09.00-12.00 > École Liberté Voyage dans le Système Solaire Conférence de Bruno Mauguin C’est un véritable voyage que nous propose le voyage commencé ! Bruno Mauguin est le res- Bruno Mauguin, dans le système solaire : en ponsable du planétarium de l’Espace des sciences images de synthèse, accompagnées de photogra- de Rennes. Brillant “vulgarisateur scientifique”, phies obtenues par l’ensemble des sondes inter- ses conférences attirent à Rennes les foules le pre- planétaires lancées dans l’espace depuis plus de mier mardi de chaque mois. Un passionné qui vit 30 ans ! Un moment tout simplement magique, la tête dans les étoiles et adore faire partager ses qui avait ébloui les étudiants l’année dernière. connaissances… Tous ont insisté pour qu’il revienne, et poursuive

10.00-10.30 > Palais de la Culture Émission Radio France Internationale Enregistrement en public

11.30-12.30 > Palais de la Culture / Le Cocotier État d’urgence : l’aventure de Médecins sans frontières Avec Anne Vallaeys, Annick Hamel, Alain Mabanckou, Ibrahima Aya, Tanella Boni Révoltés par l’inertie des institutions internatio- lent à l’opinion publique contre le cynisme de la nales, dans les années 70, une poignée de méde- politique internationale. Une extraordinaire aven- cins décident de s’impliquer dans les affaires du ture humaine, qu’Anne Vallaeys fait revivre dans monde. “Médecins sans frontières : dans leur salle sa magistrale biographie. Mais aussi un formida- d’attente deux milliards d’hommes” : cette affiche ble laboratoire d’idées, remettant en cause bien déclenchera un extraordinaire mouvement de so- des certitudes, au contact du réel, mettant à mal lidarité. Du Biafra à l’Afghanistan, du Cambodge les idéologies toutes faites : ainsi du colloque sur au Rwanda, de l’Éthiopie à la Bosnie, partout où le tiers-mondisme, organisé par Liberté sans fron- le monde se déchire, ils partent soigner les vic- tières en 1985, qui fit grand bruit – et continue times des combats sans distinction. Et ils cho- de déranger… quent, dérangent, bousculent, quand ils enten- Couronnée par le prix Nobel de la paix en 1999, dent témoigner face aux atrocités auxquelles ils la plus célèbre des ONG poursuit son aventure, sont confrontés, bousculent les médias, en appel- avec la même exigence…

22 Étonnants Voyageurs à Bamako 2005 D R A N R E B

E P P I L I H P

©

15.30-16.30 > Palais de la Culture / Le Cocotier Femmes de l’ombre et grandes royales Avec Jacqueline Sorel, Sylvia Serbin, Zakya Daoud, Fatoumana Keita Les femmes, l’avenir de l’Afrique ? Elles en sont mères de héros ; Jacqueline Sorel, en une série de aussi le passé – un passé extraordinaire, oublié, portraits nous invite à réévaluer la place de la enfoui, bien loin des images dans lesquelles une femme africaine dans l’histoire du continent, de supposée tradition voudrait les enfermer, un passé Lucy, la gracile des origines à Zaouditou, l’impé- que trois livres s’attachent à exhumer. Qui se sou- ratrice d’Éthiopie, en passant par Tin-Hinan, la vient de cette reine sénégalaise au XIXe, mena ba- mère des Touaregs, Nonquause, la prophétesse taille contre le général Faidherbe ? Des Ama- tragique, Bwanika, l’esclave maintes fois vendue et zones guerrières du Dahomey ? De Malan Alua, Yaa Asantiwa, l’âme de la résistance ashantie – la “Messaline noire” du royaume Sanvi de Côte tandis que Zakya Daoud nous enchante avec l’ex- d’Ivoire ? De la régente Tassin Hangbé qui régna traordinaire histoire de Zaynab, la fondatrice de sur le royaume d’Abomey ? De la princesse ma- Marrakech. Enfin, Fatou Keita, dont on n’a pas lienne Salou ? Sylvia Serbin redonne vie à vingt- oublié le beau roman Rebelle, fera le pont entre le deux femmes en tous points exceptionnelles, ré- passé et le présent : un moment fort à ne pas man- sistantes, prophétesses, guerrières, victimes ou quer !

> Palais de la Culture / Le Cocotier 16.30-17.30 Inauguration officielle Sous le haut patronnage de Monsieur le ministre de la Culture du Mali “Cartes postales” : impressions des auteurs au re- “Paroles et musique” avec Ernest Ahippah, Ro- tour des décentralisations. Présentation par Éton- land Brival, Rouda, Yvon Le Men et Tahar Bekri. nants Scénarios des trois adaptations en cours. Une grande ronde des poètes, conteurs et musi- Intervention sur l’initiative “pour la diversité cul- ciens, magiciens des sons et des mots pour lancer turelle”. Intervention de Michel-Edouard Leclerc en beauté le festival. sur la donation en livres des Centres E.Leclerc.

> Centre Culturel Français 21.00 –22.30 Lecture de Khasso Pièce de Moussa Konaté, lue par Tola Koukoui (1h20). En partenariat avec les Francophonies en Limousin. Voir page 29

23 Programme à Bamako

Vendredi 11 février

08.00-10.30 > École Normale Supérieure 1990-2005 : une décennie et demie de création, d’édition et de lecture des littératures africaines. Conférence de Bernard Magnier, spécialiste des littératures africaines, directeur de la collection “Afrique” chez Actes Sud Depuis l’attribution du Prix Nobel au Nigérian afin d’éditer et de promouvoir ces auteurs et leurs Wole Soyinka, les littératures africaines ont connu livres, de nouvelles structures ont été mises en des bouleversements considérables et plusieurs place. Le lectorat s’est élargi. Une place plus im- facteurs sont venus en modifier la création, l’édi- portante est désormais faite à ces littératures. tion et la réception (venue de nouveaux auteurs, Quels sont ces nouveaux acteurs ? L’accueil de présence accrue des voix féminines, développe- ces littératures a-t-il changé ? Quels sont les en- ment des traductions, nouvelles thématiques jeux de cette reconnaissance ? abordées, etc.). En Afrique comme en Europe,

10.30 > École Normale Supérieure Du Big Bang à nos jours Conférence de Bruno Mauguin En condensant à l’échelle d’une année, l’histoire jusqu’à nos jours. Deuxième moment, tout aussi de notre Univers qui est âgé d’environ 14 mil- magique, soyons-en sûrs, du grand voyage dans le liards d’années, nous situons mieux dans nos es- temps et l’espace que nous propose Bruno Mau- prits la notion de temps et les principales étapes guin à la découverte des mystères et des merveilles qui se sont succédé depuis l’origine de l’Univers de notre univers.

10.00-10.30 > Palais de la Culture Émission Radio France Internationale Enregistrement en public

11.30-12.00 > Palais de la Culture Dans le cratère du monde Avec Roland Brival, Florent Couao-Zotti, Helon Habila, Abdourhaman Waberi, Libar Fofana et Jean-Marie Téno Depuis toujours ce sont les écrivains, les artistes, l’homme… qui nous donnent à voir l’inconnu du monde, nous Abdourhaman Waberi, dans un des plus beaux en proposent les figures nouvelles, et ne nous les textes écrits sur la tragédie du Rwanda, des plus disent jamais mieux que lorsqu’ils les inventent, à humbles, au plus près du témoignage, mais en travers contes, histoires, poèmes, films. En ce sens, même temps d’une rare puissance littéraire ; Ro- là, les artistes, écrivains ou cinéastes, sont plus que land Brival dans un roman fort et subtil hanté par jamais nécessaires – à un moment où le monde la guerre en Irak, Helon Habila, sur la force du ancien bascule, et avec lui ce que nous pensions poème, malgré tout, au cœur des prisons nigé- nos repères les plus assurés, tandis que surgit un rianes, Florent Couao-Zotti par une terrible charge nouveau monde, opaque, inquiétant. contre la dictature, à travers un extraordinaire por- Dire le monde aujourd’hui, se confronter à la trait de femme, sorte de Robin des bois, dans le tu- tâche d’en dire l’indicible, c’est hélas le plus sou- multe du Bénin voué à l’oppression, au mensonge, vent en dire la violence, dénoncer sans relâche le à la corruption des gouvernants, relèvent magnifi- mensonge, la corruption, l’oppression – et s’af- quement le défi. Ce sont bien les artistes qui en- fronter à l’affolante énigme de l’inhumanité de core aujourd’hui nous disent le monde qui vient…

24 Étonnants Voyageurs à Bamako 2005 15.00-16.00 > Patio du Centre Culturel Français Paysages d’enfance Avec Abdelkader Djemai, Tahar Bekri, Yasmina Traboulsi, Nimrod Et si l’écriture littéraire procédait toujours d’un un père et un fils, qui renvoie à la douleur du pays d’exil ? “La plupart des écrivains africains fran- perdu, au silence creusé entre les générations is- cophones le sont devenus en France” déclarait ré- sues de l’immigration, et à la part en chacun faite cemment Boniface Mongo-Mboussa qui publie d’ombres et de silences. Tahar Bekri poursuit une ces temps-ci une suite de son essai Désir d’Afrique : œuvre poétique de grande ampleur hantée par L’indocilité (Gallimard). Exil du monde de l’en- l’absence du pays natal – mais aussi par l’appel de fance, que l’on recrée et peut-être invente venu la mer, la nécessité de l’ailleurs. Yasmina Traboulsi l’âge adulte, exil de l’émigration, exil d’un monde fait entendre la complainte douce-amère de la englouti avec le temps qui passe, mal-être d’être “Place” où se rassemblaient les enfants de Bahia la pris entre plusieurs cultures – quel écrivain ne se douce, Bahia qui se meurt et se vide, pour les sent pas, peu ou prou étranger, et d’abord à lui grandes mégapoles inhumaines du Brésil mo- même ? Abdelkader Djemai dans Le nez sur la vi- derne. Le Départ de Nimrod est le chant blessé tre propose un récit émouvant sur le silence entre d’une enfance au Tchad, prélude au départ.

15.30 > Palais de la Culture Conférence de Bruno Mauguin

16.00 -17.00 > Patio du Centre Culturel Français La diversité culturelle Débat avec la “coalition malienne pour la diversité culturelle”. En présence du ministre de la Culture Cheikh Omar Sissoko, avec la participation d’Adama Traoré, président d’Acte7 et directeur du festival “Le théâtre des Réalités” d’Aminata Traoré, de Tanella Boni, d’Alpha Mandé Diarra, d’Alain Mabanckou, de Moussa Konaté, de Michel Le Bris… Débat animé par Cheikh Hamallah Diarra. La culture est au cœur de l’échange entre les continuer à accéder à la création intellectuelle et hommes : cinéma et productions audiovisuelles, artistique la plus large possible et donner aux ar- musiques et livres. Mais la mondialisation mar- tistes les moyens de leur libre expression. Faire chande bouleverse la donne, les impératifs de ren- en sorte que le droit international établisse la spé- tabilité économique obligent les industries cultu- cificité des biens et services culturels, reconnaisse relles à se concentrer, privilégiant une production l’égalité des cultures. Un avant-projet de conven- standardisée destinée à la clientèle la plus large, tion sur “la protection de la diversité des contenus définie à l’échelle mondiale. La logique des ac- culturels et des expressions artistiques” est en cords de commerce internationaux amplifie ce cours de rédaction à l’UNESCO dans ce sens. mouvement, remettant en cause jusqu’au droit Mais les acteurs culturels nationaux doivent être des États à définir et mettre en œuvre leurs pro- extrêmement mobilisés pour que ce texte, soumis pres politiques culturelles. à l’approbation des délégations gouvernementales Il est urgent d’affirmer haut et fort que la culture lors de la session de l’automne 2005, soit voté et n’est pas une marchandise comme les autres. que son contenu reste fort pour préserver effecti- L’enjeu : permettre aux publics les plus divers de vement la diversité culturelle mondiale…

21.00 > Centre Culturel Français “Le Globe” Lecture de la pièce de Marc Israël-Le-Pelletier par Claude Bernard Perot (40’). En partenariat avec les Francophonies en Limousin.

25 Programme à Bamako

Samedi 12 février

10.00-11.00 > Palais de la Culture Le premier roman Avec Yasmina Traboulsi, Libar Fofana, Théo Ananissoh, Zakya Daoud. Étonnants Voyageurs à Bamako, c’est aussi décou- lais vivant en Allemagne par un roman en forme de vrir chaque année de nouveaux talents, qui mon- “retour aux sources”, à Lisahohé – mais retrouve-t- trent la vitalité aujourd’hui des littératures afri- on jamais ce qu’on a laissé ? –, Zakya Daoud, qui caines. Quatre premiers romans, quatre nouvelles fait revivre une femme hors du commun, Zaynab, voix, fortes et belles. Yasmina Traboulsi avec une la fondatrice de Marrakech, et Libar Fofana, enfui évocation douloureuse et tendre de “la Place” – c’est de Guinée en 1977, où son père croupissait dans la à Bahia, mais ce pourrait être toutes les places, prison du Camp Boira, qui campe un personnage, quand l’enfance s’éloigne, que les groupes se dé- Bakari, où il a mis beaucoup de lui même, retour font, qu’un monde s’efface tout doucement, nous incognito au pays natal comme un Ulysse africain, laissant orphelins –, Théo Ananissoh, jeune Togo- après quarante années… Quatre talents à décou-

11.00-12.30 > Palais de la Culture Autour de Laurent Gaudé, suivi d’un débat sur l’écriture théâtrale Avec Laurent Gaudé, Moussa Konaté, Bernard Magnier, Kangni Alem, Florent Couao-Zotti et Abdelkader Djemaï. Il nous avait enchantés avec La mort du roi Tson- sur le jury des vénérables… Sa venue à Bamako gor (Actes Sud), récit épique écrit dans une langue nous fait un immense plaisir. Occasion rare d’une flamboyante, qui reçut le Goncourt des lycéens rencontre, occasion aussi de découvrir une autre en 2001 – il vient d’obtenir le prix Goncourt pour facette de son talent : l’écriture théâtrale. Et d’un Le Soleil des Scorta (Actes Sud), à croire décidé- dialogue, tant le théâtre est une tradition vivante ment que les lycéens avaient un temps d’avance en Afrique…

> Palais de la Culture 15.30-16.30 Besoin de poésie. La poésie en Afrique, le rapport écrit/oral, suivi de lectures Avec Tahar Bekri, Yvon Le Men, Rouda, Nimrod, Alain Mabanckou, le poète Songhaï Albakaye Kounta, les poètes touaregs Ibrahim ag Alhabib et Abdhallah ag Alhousseini du groupe Tinariwen. Le monde est un poème, dix poèmes, mille mil- venue savante, n’est plus réservée qu’à une rare lards de poèmes – d’ailleurs, n’a-t-il pas été créé, élite. Nous, nous croyons qu’elle est un besoin un jour, par un poème ? Ainsi, les aborigènes aus- universel, que nul ne peut vivre sans poèmes, sans traliens assurent que le monde est parcouru de chants, sans histoires à rêver. Ici, en Afrique, la lignes de chants, lignes que les hommes doivent poésie, en tous les cas, est extraordinairement vi- parcourir et reparcourir sans cesse, nommant les vante – et c’est à une fête des mots, mots écrits choses et les êtres, faute de quoi ceux-ci cesse- de Tahar Bekri, d’Yvon Le Men, d’Alain Ma- raient d’exister : ce sont les mots du poème qui banckou, paroles de Rouda, mots tracés dans le font tenir les hommes, et le monde, debout. sable en caractères tifinagh par les poètes toua- On voudrait croire en France que la poésie, de- regs, que nous vous convions !

16.30-17.30 > Palais de la Culture À la rencontre de Cheikh Mouhamad Chérif À propos du livre de Lansiné Kaba, suivi d’une rencontre autour de l’Islam. Avec Lansiné Kaba, Tahar Bekri, Cheikh Hamallah Diarra et Abdourhaman Waberi. Animé par Romuald Fonkoua. Nombreux sont les spécialistes de l’islam en Cheikh Mouhammad Chérif de Kankan, mais Afrique occidentale qui ont entendu le nom de rares sont ceux qui connaissent sa trajectoire et

26 Étonnants Voyageurs à Bamako 2005 sa pensée. Un des grands marabouts de l’Afrique la savane et de la forêt, de la Guinée au Ghana, et de l’Ouest, il impressionna ses contemporains de fut le témoin de la résistance de l’Almami Samori toutes origines et de toutes religions par la vigueur Touré auprès duquel son père servit de conseil- de sa foi et sa tolérance. Il rayonna sur les pays de ler spirituel.

Dimanche 13 février

10.00-11.00 > Palais de la Culture Voyages en Afrique Avec Bernard Mouralis, Eric Milet et Tahar Bekri. En partenariat avec la revue Notre Librairie. Voyages, regards, discours : ces trois termes dé- rations jusqu’à celui d’un certain nomadisme clinent le rapport à l’autre et son appréhension. contemporain. Comment dire et écrire l’autre ? Entre fascination de l’inconnu, exotisme, désir de Quelles sont les modalités actuelles du voyage et découvertes, il importe de s’interroger sur les re- de ses écritures ? Voici quelques-unes des inter- présentations de l’Afrique qui se tissent dans les rogations qui seront abordées lors de cette ren- relations de voyages, depuis le temps des explo- contre.

11.00-12.30 > Palais de la Culture Entre le rire et les larmes Avec Kangni Alem, Alain Mabanckou, Helon Habila, Yvon Le Men, Rouda, Ernest Ahippah, Lucien Gourong. Dire le monde aujourd’hui : on voudrait croire, disons des poèmes, inventons des chansons ? Et parfois, que le journalisme suffit, et “l’exposé des puis, en trouvant en nous la force d’en rire, malgré faits”, pour comprendre où nous sommes, qui tout – comme Kangni Alem dans son inénarrable nous sommes. Mais comment dire le réel quand il tragédie bouffonne Canailles et charlatans, comme nous submerge, nous écrase, nous emporte ? Com- Alain Mabanckou dans sa farce métaphysique ment dire le tragique du monde quand toutes les Verre Cassé, où le sublime se mêle au grotesque au théories s’avèrent vaines ? En faisant un pas de fil des prouesses des éclopés fantastiques, piliers côté, par la mise à distance de la métaphore. En le branlants du bar congolais “le Crédit a voyagé”. suggérant, en biais, par la grâce du conte, ou du Mais derrière les rires se devinent les larmes… poème. Pourquoi croyez-vous que nous nous ra- contons des histoires depuis l’aube des temps, nous

15.00-16.30 > Palais de la Culture Musique et spectacle poétique des élèves En présence des parents. Remise du prix du concours de nouvelles.

16.30-17.30 > Palais de la Culture En guise d’au revoir Présentation des travaux des ateliers, poésie, slam. Mot de Laurent Gaudé.

27 Musique

© DR > Tinariwen > Tartit Tinariwen fut le premier groupe touareg à L’ensemble Tartit, qui signifie “réuni”, est pratique quotidienne. En écoutant ses émerger des sables sahariens. Issus du orginaire de la région de Tombouctou. balades on se sent transporter dans peuple nomade le plus fascinant au Fondé en 1999 par cinq femmes touaregs, l’immensité du Sahara ; on est ensorcelé monde, on peut dire que ces musiciens Tartit s’est enrichi depuis de musiciens. par le chant vibrant des femmes, les sons ne pouvaient mieux rêver qu’une nais- Accompagnés par des instruments tradi- du tehardent et de l’imzad, deux an- sance artistique vagabonde, le long des tionnels (tambour tindé, vièle imzad, luth ciennes formes de guitares et de violons, pistes reliant le Mali, l’ Algérie et les oa- tehardent...), les chants de ces femmes ainsi que par les rythmes souples des sis libyennes. Après la sortie et le succès parées de costumes traditionnels témoi- tambours tindé. international de leur nouvel album gnent de la vie de ce peuple nomade sé- Concert en première partie de Tinariwen, “Amassakoul” en avril dernier, la cara- culaire, pour lequel la musique est une le 12 février à 21.00 au CCF. vane des Tinariwen rentre d’une tournée à travers le monde entier. Le Centre Cultu- rel Français est donc ravi de les accueillir pour une résidence de création d’une se- maine qui se clôturera par un concert ex- ceptionnel, le samedi 12 février à 21.00. Deux poètes du groupe, Ibrahim ag Alha- bib et Abdhallah ag Alhousseini, partici- peront également au Café littéraire “Be- soin de poésie”, le samedi 12 février à 15.30 au Palais de la Culture, aux côtés d’écrivains et de poètes. R D

En concert le 12 février à 21.00 au CCF. ©

28 Étonnants Voyageurs à Bamako 2005 Théâtre

Le rendez-vous de toutes les écritures

Écriture cinématographique, écriture théâtrale : le festival, cette année, En partenariat avec se veut résolument le rendez-vous de toutes les formes d’écritures — et pour la première fois accueille la Maison des auteurs des Francophonies en Limousin, pour deux lectures. Les débuts, nous l’espérons, d’une fructueuse collaboration.

En 1988, quatre ans après la naissance du Festival des Francophonies “Le Globe” en Limousin, une Maison des auteurs a vu le jour. Des écrivains, se de Marc Israel-Le-Pelletier dédiant principalement à l’écriture théâtrale, viennent y faire un sé- Lecture par Claude Bernard Perot jour de trois mois. (40 min) Cette Maison, à l’image du Festival, voit passer dans ses murs des auteurs Lionel est un petit garçon d’une dizaine d’expression française vivant habituellement en Afrique, en Amérique du d’années qui n’a jamais connu son père. Nord, ou en Europe. Elle tente de leur procurer ce que demande l’écriture : Élevé par sa mère, il est d’une extrême ti- du retrait, de la discrétion et du temps. Et tout à la fois de favoriser les ren- midité et éprouve des difficultés à trouver contres avec les metteurs en scène pour ouvrir le chemin qui mène de la page sa place dans le monde. Dès le premier à la scène. Sans oublier les nombreuses mises en relation informelles, ami- jour d’école, Lionel et son nouveau pro- cales, qui sont pour beaucoup dans la destinée des textes. fesseur de géographie ressentent une af- Les lectures publiques aident à la diffusion des textes tout en procurant au finité réciproque ; le professeur découvre public, nous l’espérons, le sentiment de se situer au plus proche de l’écriture. dans cet enfant réservé, mais intelligent C’est dans cet esprit que les Francophonies ont initié en 2004 “Écrits de et studieux, le fils, qu’un jour, il aimerait résidents”, manifestation inscrite dans le temps du Festival qui permet, en avoir ; Lionel projetant sur cet homme, en confiant la lecture à des comédiens, de faire entendre des textes d’au- porteur d’autorité et dispenseur de sa- teurs venus en résidence. voir, l’image du père qu’il n’a jamais eu... Une belle occasion de découvrir à Bamako deux œuvres théâtrales présentées Vendredi 11 février, au CCF à 21.00. aux 21e Francophonies en Limousin : la première, de Moussa Konaté, Khasso, Et à Kita, le lundi 7 à 20.00. sera lue par Tola Koukoui, et celle de Marc Israël-Le-Pelletier, auteur nord- “Khasso” américain, Le globe, par Claude Bernard Perot. de Moussa Konaté Lecture par Tola Koukoui (1h20). Le Royaume de Khasso est menacé par l’invasion des Blancs. Le conseil de guerre envoie le frère du roi, le prince Diango, guerrier sans peur et sans reproche, à la tête de l’armée pour mater l’invasion. Face à la puissance des armes des Fran- çais, pour des raisons tactiques, il ramène provisoirement ses troupes au bercail. Un ennemi de la famille fait alors circuler la rumeur que le prince a hésité, sa parole est remise en question et son honneur ba-

D foué. Le roi doit agir et prendre une déci- U A T

E sion pour le bien de son peuple, la péren- R A

B nité du Khasso… Légende ou vérité ? M A

H L’auteur s’en expliquera. C

N I A

R Jeudi 10 février, au CCF à 21.00. L D A

Et à Mopti, le lundi 7 à 10.00. © ©

29 Étonnants Scénarios

Ce sera cette année la deuxième édition piration d’une grande richesse pour le septième d’Étonnants Scénarios, manifestation desti- art de ce continent. née aux professionnels de l’audiovisuel ori- D’autre part, initié en 2004, l’accompagnement de ginaires de l’Afrique sub-saharienne et spé- projets de long métrages issus d’œuvres littéraires cialisée dans l’adaptation d’œuvres littéraires se prolonge en 2005 avec des expertises sur la fi- au cinéma et à la télévision. nalisation du développement et sur les questions de financement – conseil en production / distribu- Organisé avec le ministère français des Affaires tion / vente à l’étranger… – des projets en fonction Étrangères en partenariat avec l’Agence Intergou- de leur stade d’avancement (projets ci-contre). vernementale de la Francophonie, Étonnants Scé- Avec la participation de plusieurs experts et ob- narios entend donner les clefs des pratiques et des servateurs : Gilles Cahoreau, scénariste, Ilan techniques spécifiques qui permettent de faire Girard, spécialiste des financements internatio- d’un livre un film dans les meilleures conditions, naux, Emmanuel Sanon, scénariste, producteur tant économiques qu’artistiques. et formateur, Isabelle Fauvel, productrice et fon- Étonnants Scénarios et le festival Étonnants Voya- datrice d’Initiative Film. geurs organisent d’une part, une rencontre inter- Par ailleurs, Richard Magnien (Mat films), ac- professionnelle entre cinéastes producteurs et quéreur des droits du roman de Fatou Diome, Le écrivains africains réunis autour d’une sélection ventre de l’Atlantique (Anne Carrière), viendra ex- d’œuvres littéraires libres de droits et présentant pliquer sa démarche et le travail de développe- un intérêt pour une adaptation. Elle sera l’occa- ment qu’il entreprend aux côtés de Fatou Diome sion de confirmer, une fois de plus, à quel point la et de la responsable audiovisuelle des éditions littérature africaine peut devenir une source d’ins- Anne Carrière, Yasmina Urien.

Cas d’école La Cité de Dieu (Cidade de Deus). Film brésilien de Fernando Meirelles et Katia Lund (135min.) Avec Alexandre Rodrigues, Douglas Silva, Phelipe Haagensen...

Dans une favela qui a vu le jour à Rio de Janeiro dans les années soixante, Fusée est un gamin noir, pauvre, trop fragile pour devenir hors-la-loi, mais assez malin pour ne pas se contenter d'un travail sous payé. Il grandit dans un environnement violent, mais tente de voir la réalité autrement, avec l'œil d'un artiste. Il rêve de de- venir photographe professionnel. Petit Dé, un enfant de onze ans, emménage dans la Cité. Il souhaite pour sa part devenir le plus grand criminel de Rio et commence son apprentissage en rendant de me- R D nus services à la pègre locale. Il admire Tignasse et son © gang, qui arraisonnent les camions et cambriolent à tout va. Tignasse donne à Petit Dé l'occasion de commettre un meurtre, le premier d'une longue série...

30 Étonnants Voyageurs à Bamako 2005 Projets en cours Programme

Ramata l’autre des différentes factions qui sé- Jeudi 10 février Un film de Haroun Mahamat Saleh adapté par vissent dans ces territoires où la loi Haroun Mahamat Saleh et Miguel Machalsky du plus fort, du plus féroce, du plus > Palais de la Culture 10.00-13.00 de l’œuvre éponyme de Abasse Ndione (Gallimard). Le film est produit par Moktar Ba violent est toujours la meilleure. Table ronde écrivains / cinéastes (Mediatik, Dakar). Actuellement en bouclage Yacouba sera le grigriman féticheur Présentation des ouvrages de financement sur la base d’une co-produc- tion entre le Sénégal, la France et la Belgique musulman, ce qui peut se révéler très sélectionnés. Séance publique. pour un tournage prévu en automne 2005. lucratif surtout si on prétend pouvoir > Conservatoire des Arts 14.30 Ramata est une très belle jeune femme fabriquer le grigri qui rend invulné- Focus sur les projets ayant parti- mariée à un riche homme politique sé- rable aux balles de l’ennemi. cipé à Etonnants Voyageurs 2004 négalais. Elle aurait tout pour être heu- Birahima sera enfant soldat, et tans pis En présence des cinéastes maliens, reuse si elle n’était pas tourmentée par si on le paye pas toujours car avec une des éditeurs et des étudiants. une secrète frigidité. Un jour, elle se Kalachnikov on ne peut, on ne doit fâche avec le gardien de l’hôpital où pas avoir faim… Au delà de la violence Vendredi 11 février travaille son amant médecin. Capri- quasi quotidienne de la guerre, Bira- cieuse et de mauvaise foi, elle de- hima va se faire des amis : les enfants > Palais de la Culture 10.00-12.00 mande à son mari que cet homme soit soldats. Beaucoup qui croyaient, en Rendez-vous individuels entre puni… Il est battu par la police et s’engageant dans les factions, fuir la participants 2004 et experts trouve la mort. Craignant le scandale, misère, et qui trouveront la mort au > Conservatoire des Arts mari et amant étouffent l’affaire... détour d’une bataille. Mais, après tout, 16.00-17.00 Vingt ans plus tard, Ramata est violée « Allah n’est pas obligé d’être juste avec Table Ronde par un voyou qui n’est autre que le fils toutes les choses qu’il a créées ici bas. » Avec Fatou Diome, Yasmina Urien et du gardien et a la révélation du plaisir Richard Magnier. Séance publique. physique. Le bouleversement est tel Une blanche dans le noir > Palais de la Culture 17.30-19.30 qu’elle se prend d’une passion pour Un film de Jean-Marie Teno d’après l’œuvre Rendez-vous individuels entre son violeur. Publiquement déshonoré, éponyme de Jean-Roger Essomba (Présence participants 2004 et experts Africaine), adapté par Jean-Marie Teno son mari se suicide. L’un après l’autre et Laurent Salgues. Les films du Raphia > Centre Culturel Français 21.00 les protagonistes de l’histoire meurent, ont obtenu pour ce film une aide du CNC Cas d’école et une du programme Media Développement. jusqu’à Ramata elle-même, dont le ca- Actuellement en finalisation d’écriture Projection de “La cité de Dieu” davre est découvert. et recherche de partenariat. Film brésilien de Fernando Sabine Denoblecourt, prostituée, se Meirelles et Katia Lund (135min.) Allah n’est pas obligé voit proposer un “mariage blanc” par Séance publique Un film de Gabriel Biggs adapté par Eric un jeune africain, Luc Engoulou... La Kanago d’après l’œuvre éponyme d’Ahmadou jeune femme que des préjugés héri- Samedi 12 février Kourouma (Seuil). Le film est produit par Erik Kanago – IKA (Sénégal). Actuellement en tés de sa culture ne prédisposaient recherche de financements et de partenaires pas à s'éprendre d'un Noir, est séduite > Palais de la Culture 10.00-11.30 co-producteurs européens. par son futur “mari” qu'elle convainc Analyse du cas d’école du point Birahima, petit orphelin de 10 ou 12 de se rendre en Afrique. Luc accep- de vue de l’adaptation ans, accompagné de Yacouba, le féti- tera ce voyage malgré lui car il sait ce > Palais de la Culture 12.30-13.30 cheur multiplicateur de billets, par- retour hypothéqué par de mystérieux Rendez-vous individuels entre courent de long en large le Liberia et événements... Un combat subtil en- participants 2004 et experts la Sierra Léone à la recherche de la tre tradition et modernité, un excel- > Palais de la Culture 15.00-17.00 tante Mahan. Pour survivre en ces lent roman retraçant le cours de deux Rendez-vous individuels entre temps de guerre tribale, ils vont de- existences sociologiquement dissem- participants 2004 et experts voir, au gré de leurs aventures, louer blables mais unies dans l'épreuve de leurs services tantôt à l’une tantôt à l'initiation.

31 Étonnants Scénarios / participants

N’Diouga Motar Ba dans le suivi d’écriture, la recherche quarantaine de long métrages des Producteur, il est administrateur de de sujets de films et l’organisation de cinq continents. En 1993, Richard Mediatik Communication à Dakar, “castings d’auteurs”. crée Mat Films où il produit des au Sénégal. films de cinéma et des documen- Ilan Girard taires. La société a commencé avec Gabriel Biggs Diplômé en droit, spécialiste des fi- Les silences du palais de Moufida Tatli, Fils de diplomate chilien, ayant passé nancements internationaux, Ilan Gi- film sélectionné à Cannes en 1993 son enfance entre son pays d’origine, rard est le fondateur d’Arsam, so- (mention spéciale du Jury – Caméra l’Allemagne, la Chine et la France, il ciété basée à Paris et spécialisée dans d’Or). Depuis Mat films a produit Le a commencé sa carrière en tant que les services aux producteurs de films complexe de Toulon de Jean-Claude directeur de la photographie pour des et de programmes de télévision Biette, Les lionceaux de Claire Doyon clips et des courts métrages. Il se (conseil en Business Affairs, re- (Quinzaine des réalisateurs - Cannes lance dans la réalisation à partir de cherche de financement, ventes in- 2003), Neg Maron de Jean-Claude 1999, devenant rapidement un des ternationales, coproductions...). Flamand-Barny. réalisateurs de clips les plus produc- tifs de sa génération (Kool Shen, Mahamet-Saleh Haroun Emmanuel Sanon Saïan Supa Crew, Nina Simone re- Originaire du Tchad, il a exercé pen- Ses diplômes en poche, Emmanuel mixed by Felix Da Housecat, Indo- dant cinq ans dans la presse quoti- commence sa carrière par l’enseigne- chine, Saez…). Il présente cette an- dienne régionale française. En 1994, il ment. Très vite, il va acquérir une ex- née à Étonnants Scénations son réalise son premier court métrage, sé- périence professionnelle très diversi- projet d’adaptation d’Allah n’est pas lectionné et primé dans de nombreux fiée dans le domaine de l’audiovisuel obligé d’Ahmadou Kourouma. festivals internationaux. Il réalisera tel que la scénarisation de films de ensuite des documentaires puis son fiction, de documentaires, la réalisa- Gilles Cahoreau premier long métrage, Bye Bye Africa. tion et la production de longs et de Scénariste, expert pour “Produire au Le dernier court métrage d’Haroun, courts métrages (fiction et documen- Sud”, séminaire d’écriture et de déve- Letter from NY City, a été réalisé dans taire). Il a travaillé sur l’adaptation loppement de scénario réalisé dans le le cadre de la série “On the water”. Il de L’apatride d’Alphonse Ouedraogo. cadre du Festival des Trois Continents présente à Bamako le projet d’adapta- (Nantes), Gilles est enseignant en tion de Ramata d’Abasse Ndione. Jean-Marie Téno “Écriture et expertise de scénario” à Originaire du Cameroun, Jean-Ma- l’Université de Bordeaux et collabore Eric Kanago rie Téno a été monteur à France 3, avec le Ministère des Affaires étran- Après des études scientifiques et avant de se consacrer à partir de gères en tant que lecteur de scénarios techniques, Eric commence à travail- 1997 à la réalisation. Après son pre- pour la commission ADC SUD. ler sur des longs métrages à la régie mier long métrage, Clando, il réalise puis à la production. Directeur de en 2002 un nouveau documentaire, Isabelle Fauvel production puis producteur exécutif, Le mariage d’Alex, sorti en salle en Ele a travaillé comme productrice il crée sa société IKA 964 (Sénégal) juin 2003. Le projet d’adaptation du chez Flach Film, ou elle a coproduit en 1998, où il devient producteur dé- roman de Jean-Roger Essomba, Une Leolo de Jean-Claude Lauzon, Chine légué et développe ses propres pro- blanche dans le noir, sur lequel Jean- ma douleur de Dai Sijie, Bezness de jets. Eric travaille sur le projet d’adap- Marie travaille, est une production Nouri Bouzid. En 1993, elle a fondé tation de Allah n’est pas obligé des Films du Raphia. Initiative Film, la première société de d’Ahmadou Kourouma. conseil en développement de longs Yasmina Urien métrages en France. Depuis, elle a Richard Magnien Depuis cinq ans, Yasmina est respon- collaboré avec plus de 150 sociétés Il commence par l’exploitation puis sable des cessions de droits étrangers de production. En tant que consul- la distribution au sein de sa société et audiovisuels aux éditions Anne tante, elle est notamment spécialisée amorces Diffusion où il distribue une Carrière.

32 Étonnants Voyageurs à Bamako 2005 Jeunesse

Dans tout Bamako, la fête de la jeunesse

Film de fiction, ateliers de contes et de lectures, rencontres dans les lycées et les CLAEC, autant d’occasions pour les plus jeunes de s’initier à la lecture et à l’écriture tout en s’amusant

Ateliers dans les CLAEC Le Gone du Chaâba Rencontres, contes et musique PROJECTION AU CENTRE CULTUREL FRANÇAIS Dans le cadre du jumelage-coopéra- Comédie dramatique (France, 1997, 1h36) de Christophe Ruggia d’après le roman d’Azouz Begag. tion initié en 1974 entre la ville d'An- Omar, 9 ans, habite le chaâba de son père pendant les années soixante. Une vingtaine gers et la ville de Bamako, les deux de familles immigrées d’El Ouricia co-habitent dans ce bidonville. La première généra- partenaires ont décidé en 1992 de tion issue de l’immigration algérienne en France devra se trouver une identité entre réaliser dans chacune des six com- ses racines et son pays hôte. Une histoire à travers laquelle on suit le jeune Omar dé- munes du District de Bamako un chiré entre ce morceau d’Algérie et la France. Centre de Lecture et d'Animation Centre Culturel Français, mercredi 9 février à 16.30 Enfantine pour assurer l'encadre- ment de la petite enfance à Bamako. Environ 250 enfants sont inscrits dans chaque CLAEC, essentielle- ment d'âge préscolaire, entre quatre et six ans. Jeudi 10 et vendredi 11 février, les auteurs par- tiront à la rencontre des enfants, en alternance avec Ernest Ahippah (voir p. 21) qui viendra animer un atelier de contes en musique.

à la rencontre des lycéens Les auteurs dans les lycées Pendant que le festival se déroule au Palais de la Culture et au Centre Culturel Français, des auteurs, chaque jour, partent à la rencontre des lycéens – et ces rencontres sont à chaque fois l’occasion de discussions interminables et passionnées. Les au- teurs en redemandent et les lycéens aussi. Pas moins de douze lycées de Bamako accueillent cette année les auteurs dans leur établissement, les jeudi et vendredi. R D

©

33 L’aventure Étonnants Voyageurs

“Étonnants Voyageurs”, c’est une aventure commencée en 1990 à Saint-Malo pour affirmer le goût d’une litté- rature ouverte à tous les vents du monde, une littérature voyageuse, aventureuse, soucieuse de dire le monde – avec ce rêve de rassembler “tous les petits enfants de Ste- venson et de Conrad de par le monde”. Aujourd’hui le festival de Saint-Malo s’affirme comme l’un des tous premiers festivals en France, en tous les cas le plus original : plus de 150 écrivains chaque année, venus du monde entier, 5 000 m2 de stands libraires, 60 films, 12 expositions, 200 rencontres, débats et lectures dans 14 lieux différents ! “Étonnants Voyageurs” c’est aussi une histoire d’amitié entre écrivains, avec une telle envie de nous revoir que nous avons créé des festivals à Missoula dans le Montana (États-Unis), à Dublin (Irande), à Sarajevo (Bosnie) en partenariat avec le Centre André-Malraux et à Bamako S R

(Mali). Aujourd’hui nous concentrons tous nos efforts U E G A sur le développement du festival de Bamako. Y O V

“Étonnants Voyageurs” c’est aussi un rapport vivant entre S T N A

chacun de ces festivals : ainsi c’est à partir de tout le N N O travail effectué à Bamako que nous avons pu monter à T É

/

Saint-Malo en 2002 une belle édition “Étonnants E Y O L Voyageurs Afrique” qui a suscité plus de 1200 articles L E D dans la presse nationale et internationale et des dizaines R U H T d’heures d’émissions. Au printemps dernier, ce fut la R A

grande fête de toutes les littératures de la Caraïbe, avec © un égal succès. Et l’envie, du coup, de monter un festival La Sénégalaise Ken Bugul, sur les remparts de Saint-Malo en Haïti et en Guadeloupe. Projet en cours ! Pour que à Étonnants Voyageurs, en 2001. se poursuive l’aventure…

ÉTONNANTS VOYAGEURS > AFRIQUE ORGANISATION ÉTONNANTS VOYAGEURS Directeur : Moussa Konaté GIE-Cercle > FRANCE Assistants : Brigitte Altabegoithy Directeur : Michel Le Bris Moussa Sogoba et Bokar Sow Nicolas Morin Directrice adjointe : Assistante de direction : [email protected] Maëtte Chantrel Djénèba Maïga Attachées de direction : Relations presse : COMMUNICATION-PRESSE RÉALISATION DU CATALOGUE Mélani Le Bris (relations Mariam Oumar Touré Faits & Gestes vincentaubureau auteurs/éditeurs) Chargé des décentralisations : Serge Roué Vincent Guérin Isabelle Paris Kadiatou Coulibaly Diakité Laurent Delarue [email protected] (administration et logistique) Chargé des écoles et des [email protected] Étonnants Voyageurs universités : Sirafily Diango IMPRESSION 3 rue de Viarmes, AVEC LA PARTICIPATION DE : Média Graphic 35000 Rennes, FRANCE Étonnants Voyageurs Afrique L’Association Culturelle des Tél. : ++33 2 99 31 05 74 BPE 2605, Bamako, MALI Fax : ++33 2 99 30 78 63 Tél./Fax : ++223 223 32 11 Élèves et Étudiants du Mali PHOTO DE COUVERTURE [email protected] [email protected] (ACEEM) © Paul W. Liebhardt / Corbis

34 Étonnants Voyageurs à Bamako 2005