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La naissance de la culture épigraphique latine en ·

Par ATTILIO MASTINO·· ET RAIMONDO ZUCCA

1. Avant de commencer cet exposé, nous investigations archéologiques et épigra­ voudrions apporter les plus vives saluta­ phiques, contribuant ainsi au développe­ tions de l'Université de Sassari à tous ment de la recherche historique sur la nos collègues marocains ainsi que nos Tingitana dans ses rapports remerciements pour l'accueil et l'hospi­ avec Rome. Parmi eux, nous voudrions talité qu'ils nous réservent durant ces surtout mentionner nos éminents collè­ . . Jours-cl. gues Ahmed Siraj de l'Université de Nous voudrions également rappeler Mohammedia et Aomar Akerraz de les travaux du XVe Congrès international l'INSAP, sans pour cela oublier Halima sur l'Ain'ca Romana, centré sur le thème Ghazi Ben Maïs sa, Mohamed Majdoub, « Aux confins de l'Empire: contacts, Mohammed Makdoun, Hassan Limane, échanges, conflits» (fozeur, Tunisie). A la Mohamed Habibi, Ali Ouahidi, Abdelaziz réalisation de cette initiative participe acti­ el-Khayari, Mohamed Behel, Abdelhadi vement un grand nombre de collègues, Taz~ auxquels sont venus s'ajouter récem­ ** Universita degli archéologues, historiens et épigraphistes ment Sidi Mohammed Alaioud, Bekkache studi di, Sassari de l'Institut National des Sciences de

l'Archéologie et du Patrimoine de Rabat • Cet article est la version revue et corrigée Oa mise à dirigé par Joudia Hassar Ben Slimane (pré­ jour, qui consiste en quelques rectifications et intégra­ cédemment assistée par Abdelaziz Touri) tions, ne concerne que la partie africaine) de l'article de R. ZUCCA, « Inscriptiones latinae liberae rei publi­ ainsi que plusieurs universités marocaines. cae Mricae, Sardinae et Corsicae », in L'Africa Romana, Les séminaires de Sassari, qui ont suscité XI, Cartagine 1994, p. 1425-1450 (cf. AB 1996, 1671). Bien que conçu de façon unitaire, ce texte comprend l'intérêt de la communauté scientifique cinq paragraphes: les paragraphes 1, 2 et 5 ont été rédi­ internationale, ont permis de créer un gés par Attilio Mastino ; les paragraphes 3 et 4, ainsi que le catalogue en appendice, ont été rédigés par réseau de rapports, de relations et d'ami­ Raimondo Zucca. Les auteurs remercient vivement tiés qui est, selon nous, le résultat le plus tous ceux qui sont intervenus au débat lors de la pré­ sentation de cette communication, à Casablanca, à la extraordinaire de cette expérience que les Fondation du Roi Abdul-Aziz Al Saoud pour les deux rives de la Méditerranée ont vécue et Etudes Islamiques et les Sciences Humaines (19 avril partagée. 2002) et, en particulier, les professeurs Maurice Snzycer, Jehan Desanges, Christine Hamdoune, Cette collaboration, dont les premiers Ginette Di Vita Evrard pour leurs stimulantes obser­ pas remontent au début des années 1980, vations. Le catalogue en appendice ne regroupe que les inscriptions républicaines authentiques, la date limite a vu la participation active de nombreux de la recherche étant l'année 31 av. ).-C., en accord collègues marocains qui se sont engagés à avec S. P ANCIERA, «Inscriptiones latinae liberae rei publicae », in Epigrafta, Actes du Colloque international présenter, lors des Congrès internationaux d'épigraphie latine en mémoire de Attilio Degrassi, Roma sur l'./ifrica Romana, les résultats de leurs 1991, p. 241.

191 Badia, Abdelaziz Bel-Faida, Rachid la connaissance archéologique de la région, Bouzidi, Aboulkacem Chebri, Abdel­ à partir d'une révision critique des sources kader Chergui, Abderrazak el Asri, Rah­ antiques, médiévales et modernes, à travers moune el-Houcine, Brahim el I<.adiri­ l'exploration du territoire et la constitution Boutchich, Habib el-Malik, EI-Arby En­ d'une banque de données utile à la com­ N achioui, Malika Ezzahidi, Hicham munauté scientifique et aux autorités com­ Hassini, Abdelfattah Ichkhakh, Mohamed pétentes en matière d'élaboration de plans I<'biri Alaoui, Cheddad Abdel-Mohcin, de développement. Abdelwahed Oumlil, Amine Younsi. La première campagne, à laquelle ont Nous profitons de l'occasion qui nous participé Ahmed Siraj, Cinzia Vismara, est offerte aujourd'hui pour leur exprimer Mohammed I<'biri Alaoui, Caterina Coletti notre plus grande gratitude pour la pré­ et Liliana , s'est déroulée en octo­ cieuse collaboration qu'ils nous assurent bre 2000 et elle a consisté essentiellement et nous souhaitons que les prochains en une prise de contact initiale avec le ter­ congrès de l'Africa Romana puissent se ritoire, visant à définir une stratégie de la dérouler au Maroc et dans quatre ans en recherche. Les chercheurs ont donc procé­ Sardaigne. Nous espérons, en outre, que dé à une exploration préalable de la cette expérience commune maroco-ita­ bande côtière comprise entre Badîs et la tienne pourra s'étendre dans le domaine Moulouya. A la seconde campagne, qui s'est des recherches sur le territoire et dans celui déroulée en septembre 2001, ont pris part des enquêtes archéologiques commencées également les professeurs Mohammed il y a trois ans par Cinzia Vismara (récem­ Mahjdoub, Beniamino Toro et Michele ment mutée à l'Université de Cassino), Di Filippo et les étudiants et doctorants Emanuele Papi, Ahmed Siraj et Aomar Fatima Bouchmal, Adil Bouhya, Gianluca Akerraz. De Rosa, I

193 le déchiffrement Qa traduction du texte ciens de l'aire ibérique du Morro de en grec). Mezquitilla et de Trayamar, étudiés récem­ Indépendamment de la valeur de l'ana­ ment par M. G. Guzzo AmadasF. lyse épigraphique faite par Procope - il Sous le profù épigraphique, pourrait s'agir tout simplement de stèles n'a restitué, à ce jour, de documents écrits puniques ou libyques - il est important qu'à partir du deuxième quart du VIle siè­ pour notre thèse de vérifier l'association cle av. ].-C., époque de laquelle on peut d'un document épigraphique à la plus dater le médaillon en or d'Ishmillek. ancienne expansion sémitique en Occident, C'est à partir de cette époque que se que l'on peut situer aux alentours du développe l'activité d'officinae lapidariae xne siècle av. ].-C., à une période coïnci• auxquelles on doit les milliers d'inscrip­ dant avec les traditions classiques concer­ tions sacrées gravées sur les stèles du nant les fondations des temples de Utica tophet de Salammbô aussi bien que d'im­ (Apol/onion, ou temple de Reshef, que Pline posantes inscriptions sacrées tel le grand situe 1178 ans avant son époque)3 et de Tarif dit de Marseille, concernant les tarifs Uxus (Herakleion ou temple de Melqart, sacrificiels du Temple de Baal Saphon de plus ancien, selon Pline, que l' Herakleion Carthage, des inscriptions à caractère gaditan, datable probablement de 1110 public comme celle de La Malga, où il est av. ]._C.)4 question de la construction de la route qui Les études contemporaines tendent, on longe la plaine située en face de la le sait, à ignorer la valeur chronologique de Nouvelle Porte du mur méridional de ces traditions et préfèrent donner du crédit, Carthage (édition Dupont-Sommer de pour la Ubye également, à la thèse d;une 1968)8, des textes funéraires mentionnant initiative coloniale limitée à la ville de Tyr, à le défunt et ses ascendants, et éventuelle­ partir de la première moitié du !Xe siècle, ment les charges revêtues ou le métier lorsque les Annales Phéniciennes utilisées pratiqué; ce sont des textes épigraphes par Ménandre d'Ephèse chez Flavius très peu répandus par rapport aux inscrip­ Josèphe attestent la fondation de la colo­ tions sacrées, comme l'a observé Sabatino 9 nie, non identifiée, de Auza en Ubye par le Moscati • roi tyrien Ithobaal Iers. Parallèlement aux officinae lapidariae, se Les premières attestations épigra­ développent des ateliers spécialisés dans phiques phéniciennes d'Afrique provien­ la production d'objets en matériaux diffé­ nent de la petite île de Mogador, située rents, comme par exemple des objets en juste en face d'. Il s'agit d'une métal, ou des laboratoires de gravure sur centaine de graffitis sur céramique très pierres précieuses, en particulier de cachets brefs portant des noms propres sémi­ scarabéoïdes, auxquels on doit l'apport épi­ tiques parmi lesquels B ~YTN (Baal graphique qui apparaît parfois sur ces Yaton), MGN (Magon), tZMLKT6. catégories d'objets. .Les textes les plus anciennement datés Citons encore d'autres catégories de remontent à la fin du VIne siècle av. J.-C. l'insfrumentum domesticum : par exemple, des et sont comparables aux graffitis phéni- supports d'amphores portant souvent,

194 gravé à cru, le nom du propriétaire, ou des La déflnition chronologique de chaque couvercles et des amphores phéniciennes texte pose également problème: la diffu­ sur lesquels le nom du propriétaire a été sion de l'épigraphie punique (et en parti­ gravé avant la cuisson sur les anses et le culier néo-punique) à l'ouest du territoire corps même1 o. carthaginois d'origine, qui correspond Nous réserverons une place à part aux essentiellement à la provincia de l'Afn'ca de graffitis et aux inscriptions à l'encre sur 146 av. ].-C., est très sélective et concerne ostrakan, concernant les catégories de docu­ les territoires conquis par Carthage au ments les plus variées, en particclier ceux Ive siècle, perdus ensuite au profit de la qui relèvent du domaine économique, aux monarchie numide, ainsi que les villes cachets en terre cuite des documents et capitales des royaumes de Numidie et de aux légendes des monnaies qui présentent Maurétanie et leurs zones d'influence 1 1 • des lettres en relief. Comme l'a observé Sabatino Moscati : Nous pouvons donc vérifier que, durant « In Africa la lingua e la scrittura dovet­ cinq longs siècles au moins, Carthage a tero affermarsi anche al di là del territorio diret­ abrité des ateliers de gravure spécialisés tamente controllato da Cartagine. [... ] Per dans la production de différentes catégo­ quanto riguarda la scrittura, cio fu dovuto in mas sima parte all'esempio dato dai re locali, ries épigraphiques qui, bien qu'anéantis per i quali Cartagine era il centro culturale su par l'incendie de la ville à la fin de la troi­ cui modellarsi. Cos i le monete di Sifacc, del sième guerre punique, ont fortement figlio Vermina e di Massinissa hanno leggende contribué à 1'« éducation épigraphique» in punico; 10 stesso Massinissa lascio a des autres ateliers de la chora de Carthage un'iscrizione in punico, secondo quanto ricor­ et ont constitué le modèle « urbain» de réfé­ da Cicerone nelle Verrine. » J 2 rence pour les ateliers des cités puniques du L'épigraphie libyque, dont les carac­ territoire carthaginois en Afrique et des tères alphabétiques sont amplement tri­ royaumes de Numidie et de Maurétanie. butaires du modèle sémitique, comme les L'aire de diffusion des inscriptions études de G. Simon, F. Millar et L. Galand 1 puniques africaines, aussi bien de celles en l'ont établi avec certitude \ révèle un graphie proprement punique que de cel­ autre aspect de l'influence de l'écriture les en cursive néo-punique, est extrême­ punique en Afrique. ment vaste et embrasse tout le Maghreb, Dans le domaine de l'épigraphie lib y­ de la Tripolitaine au Maroc. Il convient que, G. Camps a établi l'existence d'un cependant de rappeler, outre les produits alphabet oriental attesté en Tunisie et dans de haute qualité et nombreux de certaines la région d', d'un alphabet occi­ agglomérations urbaines, telles ùpcis Magna dental répandu entre et l'océan en Tripolitaine, en Byzacène, Adantique, d'un alphabet saharien antique en Numidie et en Tingitane, (tifinagh antique) auquel s'apparentent de pour ne citer que les exemples les plus nombreux « grabados alfabéticos libicos », éclatants, l'existence de témoignages portant des inscriptions libyco-berbères, mineurs et sporadiques provenant de zones des Insulae Fortunatae, des Canaries, et côtières et d'agglomérations de l'intérieur. plus précisément des îles les plus orienta-

195 les de Fuerteventura (voir, à ce propos, des Uf?yka, Cornelius Alexander Polyhistor les études de J-C. Cabrera Perez) et de le milésien, dont l'activité se situe entre 80 Lanzarote (rappelons les études de et 50 av. ].-C. Alexandre de Milet, dit le M. A. Perera Betancort, R. Springer Polyhistor, « celui qui sait tout », donne, en Bunk, M. Ce judo Betancort,]. De Leon effet, un contexte ponctuel au terme en

Hernandez) 14. langue libyque, ~a~a8~ signifiant "grand" : Le tifinagh (tifinar), terme libyque, formé «Mayva v~aoç At~oKil. c.AÂéçavôpoç Èv par li (article) etftnagh (qui signifie proba­ 'tpî'tw Atpt1~wv. cH Ka'tà 't~v 'twv Atpûwv blement «punique» selon L. Galarid) wv~v ~a~a8~, 0 Èo'tt ~eyaÀll. 'to È8VtKOV témoigne donc d'une pénétration qui va Mayvî'tllÇ ôtà 'tov AtpOKOV 'tÛ1tOV ti KaTi bien au-delà des frontières de l'Empire 'tov Ai yÛ1t'ttov » L'alphabet grec n'était, somme toute, romain et qui atteint, dans l'espace, le Mali que très modestement répandu dans et les Canaries et, dans le temps, le monde l'Afrique punique et son utilisation était actuel avec le tifinagh moderne, apanage 20 liée soit aux échanges commerciaux , des dernières tribus de Touaregs du 15 comme l'a récemment relevé J.-P. Sahara • Morepl, soit à la constitution de commu­ Les inscriptions libyques sont essentiel­ nautés grecques, ou du moins helléno­ lement funéraires; mais nous possédons phones, dans les cités puniques ou numi­ également la célèbre inscription bilingue 22 des • libyco-punique de Thugga qui mentionne L'emploi de l'alphabet étrusque fut par le temple de Massinissa 16 et des graffitis contre extrêmement minoritaire bien que libyques sur deux objets de l'instrumentum l'on possède une inscription étrusque sur domeslicum : une amphore du 1er siècle av. ].­ une tessera hospitalis trouvée à Carthage, C. provenant de Banasa 17 et un vase trou­ datant de la fin du VIle siècle av. J-C,23 et l8 vé à publié par P.-A. Février . La que l'on connaisse des inscriptions étrus­ documentation épigraphique libyque ne er ques en Afrique encore au 1 siècle av. ].-C., semble pas remonter au-delà des IVe_Ille à rattacher très certainement à la colonisa­ siècles av. J-C. ; par contre, la documenta­ 24 tion marienne ou triumvirale ; quelques tion linguistique libyque pourrait remon­ incertitudes subsistent pour situer le ter d'après les attestations au VIe siècle av. disque en bronze portant deux têtes de JC., c'est-à-dire au Peryplus (Le Périple de la béliers affrontés et l'inscription (p)uni-eu­ mer intérieure) de Scylax, qui mentionne, le ni lar8al (probablement deux anthropony­ long de la côte algérienne, IIoâlla8oç mes étrusques) trouvé dans une tombe vfiooç 1t6Âtv Kaçt Âtll1lV, terme redéfini punique du Ille siècle av. J-C., à Gouraya en grec comme « ~'île) sablonneuse », qui en Algérie ~'antique Gunugu) , et exposé pour ]. Desanges indique «l'île de Psama­ actuellement au Musée d'Alger 25. thos (île des sables) », appartenant au registre « des toponymes tout à fait inco­ 3. La romanisation de l'Afrique, sur le nnus »19 ; ce terme appartient en réalité à plan linguistique et en ce qui concerne la la couche linguistique libyque, comme transmission écrite de la langue, s'est tra­ l'affirme explicitement, dans le Ille livre duite, du moins à l'origine, par une juxta- position du nouveau code d'écriture ~'al­ Les rapports diplomatiques (avec l'em­ phabet ), et de la langue latine qu'il ploi des langues latine et punique) se pour­ représentait normalement, aux codes suivent en réalité au cours des guerres épigraphiques existants sur le territoire puniques et sont attestés jusqu'aux affron­ africain à partir du VIlle siècle av. J-C. La tements entre Massinissa et Carthage, à la connaissance du latin par les Carthaginois veille de l'expédition de Scipion Emilien, est. attestée à l'occasion de leurs rapports de la des truction de la ville et de la nais­ avec Rome et avec le monde étrusque qui sance de la Province romaine d'Afrique remontent au VIC siècle av. J-C. et dont dont la capitale fut Utica. l'existence est documentée dans les traités M'hamed Fantar a observé que, durant successifs rédigés, semble-t-il, en latin et les 150 premières années de la domina­ en punique. Polybe rappelle que le pre­ tion romaine de la province africaine, le mier traité entre Rome et Carthage, qu'il code de prédilection fut le code punique faisait remonter à la première année de la - en particulier la cursive néo-punique - République, sous le consulat de Lucius attesté aussi bien en milieu urbain que dans Iunius M. f Brutus et de Marcus Horatius les districts ruraux, non seulement de l'an­ M. f Pu/vil/us, donc en 509 av. J-C., était cien territoire carthaginois mais également rédigé dans un latin encore archaïque et dans le royaume numide et dans les zones quasiment incompréhensible même pour côtières de l'Afrique du Nord intéressées les archivistes du Tabu/arium capitolin, où 28 par la colonisation phénicienne • le document (produit plutôt à Rome qu'à La naissance tardive d'une épigraphie Carthage) était conservé: latine autonome est à rechercher dans la « Nous avons transcrit le pacte successive­ séquence historique des premières phases ment - écrit Polybe - en nous efforçant de de la présence romaine en Afrique. l'interpréter avec la plus grande précision pos­ Bien que la conquête de l'Afrique date de sible; en effet, la différence entre la langue actuelle des Romains et la langue antique est 146 av. J-C,29, Rome, selon la célèbre expres­ telle que même les plus experts n'ont pu, mal­ sion de , se contenta gré leur grande compétence, en comprendre pendant environ un siècle de « garder le avec difficulté que quelques passages. »26 cadavre de Carthage» pour empêcher qu'el­ Le texte du second traité entre Carthage le ne renaisse30 et la déduction avortée de la et Rome, daté de 348 av. J-C., établissait c%nia Iunonia Carthago par C. 5 empronius 31 l'interdiction aux navires romains d'excercer Gracchus, en 122 av. J-C., le confirme bien • le commerce au-delà de l'Espagne sud-orien­ Ce contexte africain du premier siècle tale : « Ordre est fait aux Romains de ne pra­ de vie de la province ne doit toutefois pas tiquer ni piraterie ni négoce et de ne fonder nous inciter à sous-estimer certains phé­ aucune ville au-delà du Beau Promontoire nomènes - en premier lieu commerciaux de Mastia et de Tharsis. »27 Le texte de l'ac­ - qui se développèrent à l'intérieur et à cord interdisait de fait aux Romains l'accès au l'extérieur du territoire provincial et dont secteur extrême de la mer de Sardaigne, la un grand nombre d'Italiens, responsables Méditerranée occidentale, et donc également de la diffusion de la langue et de l'écritu­ à la Mauretania Ting/tana, le ~1aroc actuel. re latines, furent les protagonistes.

197 L'élection de Ulica au rang de capitale 100 jugères en Afrique aux vétérans issus 43 provinciale comporta pour la ville, outre l'é­ des troupes de Marius • Cette colonisa­ tablissement d'oo gouverneur, l'implanta­ tion viritane s'étendit dans le secteur tion de résidents romains parmi lesquels oriental du royaume numide, le long du

dominaient les negotiatores 32. Utica, ainsi que cours moyen du Bagradas 44 autour de six autres villes puniques : Hadrumetum, 4S , Thibaris 46, Uchi Maius 47 et

Thapsos, Leptis Minus, , Usalis et Muslis 48, qui conservent depuis lors le Theudali.f3, à l'occasion de la troisième guer­ souvenir de Marius conditor municipii ou re punique, avait accepté, on le sait, ooe coloniac. alliance avec Rome. La présence de noyaux La guerre civile entre Marius et Sylla a organisés de citoyens romains (conventus eu semble-t-il des conséquences aussi CR) dans cette ville est fort probable, si dans le domaine de la colonisation de l'on tient compte en particulier d'ooe affir­ l'Afrique: Jacques Heurgon a, en effet, 34 mation de Caton d'V tique • attribué aux partisans mariens de Clusium La colonisation de Caius Gracchus n'en­ les trois inscriptions terminales étrusques traîna pas, en raison de l'opposition radicale trouvées dans la plaine traversée par des optimates, la reconstruction de Carthage; l'oued Miliana à 50 km au sud-ouest· de 49 elle contribua cependant (comme l'a Carthage • récemment démontré ].-M. Lassère) à l'ins­ La politique de colonisation en tallation de colons romains et italiens35 Afrique ne reprit qu'avec César, après la dans le Cap Bon et dans la partie sud des victoire de en 46 av. ].-C. contre 50 vastes territoires traversés par le Bagradas 36. les partisans de Pompée , bien que la Salluste fait état de la présence d'un réalisation du dessein césarien de consti­ groupe très important d'Italiens sur le ter­ tution de la colonie Iulia Karthago et des

ritoire numide, au cours de la guerre de nombreuses autres coloniae Iuliac 51 ait été, 52 , à l'ouest de la Fossa Regi~7 : une en fait, l'œuvre d'Octave • mu/titt/do togatorulJi3 8 est attestée dans la capitale, Cirta, où ils auraient payé de leur 4. ].-M. Lassère a afftrmé que les sources vie lélir volte-face en faveur de Jugurtha littéraires sur la présence d'Italiens en qui avait assiégé la ville contrôlée par Afrique « sont rarement complétées par des 39 Adherbal • textes épigraphiques »53. Cette situation La présence d'Italiens est également embarrassante, compte tenu de l'importan­ attestée à , où ils furent massacrés, le ce (relative) des groupes d'Italiens en jour de la fête des Cereres, en même temps Afrique à l'époque républicaine tardive 40 que la garnison constituée par Metellus , documentée par M. Benabou, exige 54 mais on peut penser à une diffusion d'im­ quelques explications • migrés italiens implantés dans les diffé­ On ne peut sérieusement soutenir le 41 tentes villes de la Numidie (çf. nO 29 Antio). caractère aléatoire de la recherche dans A la fin du Bellum Iugurthinum, en l'ooe des aires les plus riches sur le plan SS 103 av. ].-C., une loi de L Appuleius Satur­ de la production épigraphique ; on peut

ninus 42, établissait l'assignation de lots de plutôt penser que le développement des officinae lapidariae puniques pourrait avoir les autres cas, des Valerii, des Antestii et conditionné négativement la diffusion d'autres gentes romaines, nous renvoyons d'ateliers spécialisés dans la préparation au catalogue, en appendice, rédigé par 56 de textes • Il faut d'ailleurs rappe­ Raimondo Zucca (nos 20-27). Certains ler que toute affirmation énoncée et toute timbres mentionnent les années consulai­ constatation effectuée dans d'autres res jusqu'au consulat de C Vibius Cf. Pansa domaines valent également pour l'Afrique: Caetronianus et de A. Hirtius A.j, en 43 av. la naissance d'une épigraphie latine d'en­ ].-C. (n° 25). Citons également une coupe vergure monumentale (condition fonda­ et une patère à vernis noire (nos 17-18), mentale pour l'essor d'officines de lapici­ datables autour de 100 av. ].-C., donc plus 57 des) date du principat d'Auguste • anciennes, qui portent le même graffiti Les premiers documents épigraphiques Sp(urii) Asinii, probablement écrit à la latins trouvés sur le sol africain sont, en main par leur propriétaire en Afrique (un règle générale, sur l'instrumentum domesti­ colon, peut-être, ayant survécu à la cum : il s'agit de timbres amphoriques, déduction avortée de la IUl10nia ?). datables encore de l'époque punique, qui C'est peut-être à la colonia Iunonia que fait témoignent des rapports commerciaux allusion l'inscription na 28 sur un terminus, fort anciens entre Carthage et Rome, un cippe de délimitation se référant à des réglementés d'ailleurs par différents traités assignations de fonds effectuées juste romano-carthaginois. après la mort de Caius Gracchus et son Il faut souligner l'importance de l'ins­ remplacement dans le triumvirat a(gris) trumentum domesticum dans la pénétration i(udicandis) a(dsignandis) par Caius Papin/IS 59 de 1'alphabet latin en Afrique car, cotnme Carbo • L'examen paléographique attes­ l'a observé le regretté Giancarlo Susini, te que le titulus, rédigé aux alentours de « l'Î11strumentum domesticum svolse un ruolo l'année 120 av. ].-C., fut transcrit sur importante nel processo di acculturazio­ une tabula en marbre à l'époque impé­ ne, dal momento che la conquista di un riale. mercato si doveva accompagnare all'infor­ D'autres amphores de l'époque répu­ mazione alfabetica »58. blicaine tardive sont attestées en Numidie Dans le détail, nous observerons que le et plus précisément à où l'on document épigraphique latin le plus a retrouvé une amphore vinaire Dressel 1 ancien trouvé à Carthage consiste en une B portant le timbre FAB (n° 33) et à coupe de l'atelier des petites estampilles, Cirta, où les fouilles ont permis de mettre datant de la fin du IVc-premier tiers du llIC au jour une amphore gréco-italique por­ siècle av. ].-C., sur laquelle sont imprimées tant le timbre M. Antesti o(fficina) (n° 37). en relief quatre lettres A à l'intérieur de Il faut en outre signaler une amphore cartouches (n° 16). Viennent ensuite des trouvée à Lepcis Magna (n° 1) avec une amphores gréco-italiques des Illc_Icr siè­ inscription peinte en rouge, datable de cles av. ].-C. portant des timbres latins, à l'année 107 av. ].-C., sur la base de la men­ partir de l'attestation de Tr(ebios) ÙJisio(s), tion du consulat de Lucius Cassius et de de la fin du IllC siècle av. ].-C. (na 19) ; pour Caius Marius, à relier probablement avec

199 l'activité militaire en Afrique de ces der­ précédèrent le massacre des Italiens de niers durant la guerre jugurthine. Cirta par Jugurtha. Il s'agit des dédicaces Dans la partie occidentale la plus éloi­ de' C Mu(n)atio(s) Saturni (sacerdos ?) (n° 34), gnée, à part deux fragments de mortaria de d'[- - -] Anton(ios) sa[c(erdos)] (?) ou mieux Volubilis, datables autour de 100 av. ].-C., Sa[turninus} (n° 35) et d'un Gabiedio(s) qui portent des marques de fabrication (n° 36). La réalisation des stèles comman­ grecque (D1.0VE1. ef Dl. ôq>av't'oc;;)60 , les pre­ dées par les Italiens résidant à Cirta est de mières attestations épigraphiques latines toute évidence l'œuvre des officinae lapida­ relèvent une fois encore de l'instrumentum riae de tradition punique, dont l'activité domesticum: de Volubilis, nous possédons, remontait au moins au Ille siècle av. ]._C.64 en effet, une massa plumbea, un lingot de Les ateliers des civitates d'origine puni­ plomb provenant de Carthago Nova, qui que ou numide entre la fin de l'époque porte la marque C Pontilieni M. f Fab(ia républicaine et l'époque d'Antonin le tribu), c'est-à-dire d'un membre de la gens Pieux témoignent de cette liaison inextri­ Pontiliena concessionnaire de l'exploitation cable entre les différentes épigraphies des mines de plomb de l'arrière-pays de punique, libyque, grecque et surtout latine. Carthagène, aux alentours de 50 av. ]._C.61 Les inscriptions bilingues ou trilingues, Toujours au Maroc, principalement à punico-Iatines (et éventuellement grecques) et à Volubilis pour la période anté­ et libyco-latines revêtent pour notre thèse rieure à la constitution de la province sous un intérêt particulier. Claude 1er, entre 20 av. ].-C. et environ l'an 37 Dans ces cas, un seul support au servi­ ap. J.-C, on connaît des estampilles d'ateliers ce des diverses épigraphies permet de met­ de sigillée italique, provenant d'Arretium, tre en évidence l'appartenance des monu­ attribuables à 24 servi ou officinatores 62. ments épigraphiques aux mêmes ateliers. Les plus anciennes inscriptions lapi­ Les inscriptions bilingues néo-puniques daires latines d'Afrique se trouvent en et latines de Lepcis Magna témoignent de la Numidie, à Cirta, dans le tophet d'EI­ qualité très haute des offtcinae lapidariae Hofra63 , un ensemble sacré d'origine locales chargées de réaliser des textes à punique. Ce sanctuaire, dédié à Saturne, caractère monumental commémorant des abrite des stèles décorées de symboles actes d'évergétisme, une pratique très puniques habituels (signe de Tanit, crois­ répandue entre l'époque d'Auguste et celle sant lunaire et disque solaire, fruits, etc.), des Flaviens, ayant comme objet le mar­ et surtout des inscriptions votives à Baal ché, le théâtre ou le temple de luppiter Hammon et Tanit en caractères puniques. Dolichenus. Dans le tophet, se trouvent aussi 17 autres Il faut rappeler en particulier: stèles, identiques du point de vue de la - la dédicace néo-punique dans la pre­ typologie et des symboles avec des inscrip­ mière moitié du 1er siècle av. ].-C. d'une tions grecques, parmi lesquelles une faite statue en bronze à SDRP' et à :MLK­ par un italien ra(oc; ~Ep61.oC;, ainsi que trois 'STRT, sur décision des notables de 4- stèles avec des inscriptions latines, remon­ cis et de tout le peuple de Lep[cis} 65 ; tant très probablement aux années qui - l'inscription néo-punique gravée sur

200 deux blocs de la frise de couronnement peuple, amant de la paix, a obtenu la de l'édifice oriental du marché, mention­ concession à vie du laticlave de la part nant un suffète de l'époque d'Auguste des notables de Lepcis et du peuple de et, plus précisément, de 8 av . ]._C.66 ; Lepcis, pour ses services loyaux envers -l'inscription latine, gravée sur 31 blocs l'Etat et ceux de ses ancêtres; du mur sud-occidental du marché, dont - l'inscription bilingue latine et néo­ le texte est presque identique à celui de punique, mentionnant un suffète la pécédente. Y sont évoqués: Auguste anonyme et provenant du temple de dans sa xve puissance tribunicienne, le Iuppiter Dolichenus, datable de l'époque patron M(arcus) Licinius M. j(ilius) de Domitien70 ; Crassus Frugi augur, les flamines August(i) - l'inscription bilingue, latine et néo­ Caesaris et un , jlamen, praefectus punique, mentionnant un suffète sacrorum 67 ; Boncarth Muthumbalis j(ilius)/ sobti, - les inscriptions bilingues du théâtre, IIIvir macelli et provenant du marché; il dont la datation se situe entre 1 et 2 s'agit d'une dédicace à Liber Pater- ap. ].-C., mentionnant Auguste dans sa SDRP' BDMLQRT, toujours du 1er siè­ XXIVe puissance tribunicienne, le sou­ cle ap.]. -Co 71 venir d'Annobal Rujus ornator patriae, La plaque provenant d'Henchir amator concordiae,/flamen, sufes, praef(ectus) Aouïne, dans le territoire de (Ajrica sacr(orum) HimtÏchonis Tapapi j(ilius) 68 ; Vetus) 72 , avec une inscription trilingue, - l'inscription bilingue latine et néo­ latine, grecque et néo-punique, remon­ punique gravée sur deux côtés d'un tant à la première moitié du 1er siècle ap. autel octogonal, trouvé près du théâtre. ].-C., environ un demi-siècle avant l'éta­ L'inscription latine est répétée sur la blissement de la colonie d'Octave cons­ balustrade de l'orchestre. Il· est ques­ tituée par les vétérans de la XIII legio tion d'un suffète flamen perpetuus, amator (Cohnia Iulia Pietas Tertiadecimanomm Uthina)73, parnae, amator civium, ornator pat[riaeJ, / est un cas particulier. Cette plaque en cal­ amator concor/ diae, cui prim%rdo et popu­ caire, fragmentaire, constituait probable­ lus / ob merita malo/mm eius et ipsius/lato­ ment une partie d'une arula ou, mieux elavo sem/per uti concessit. Sa datation encore, la base d'une statuette offerte à la (entre janvier et septembre de 92 ap.].­ divinité dans un sanctuaire inconnu. Le texte trilingue est le suivant (n° 30) : C.) correspond à la XVIe puissance tri­ bunicienne de Domitien69. - Texte latin : Q. Marct[us---} / Protomacus, Le texte punique précise que le suf­ [decumaJ / jacta, I(ibens) m(erito)? fète Tiberius Claudius S estius, fus de ou bien L(ucio) M(arcio) co(n)s(uk) M[---J. Tiberius Claudius Sestius, de la tribu - Texte grec : KOU~VK'tOÇ MapKto[ç Quirina, préfet du culte, flamine du IIpU>'t6]/~axoç, cHepaKÂetÔo[ u ia'tpôç]. divin Vespasien, suffète, flamine per­ - Texte punique: Quintus Martius pétuel, amant de la patrie, amant des Proto[machusJ le médecin a offert cet aute~ membres du peuple, gloire de la en l'année des suffètes Abdelmerqart patrie, sauveur (?) des membres du et Adoba[al].

201 L'épigraphe latine mentionne l'offran­ Par contre, aucun des trois textes ne de de l'arula par le médecin Q. Marcius mentionne le nom de la divinité car celle­ Protomachus (dont le statut d'affranchi était ci était, probablement, la seule titulaire du vraisemblablement indiqué dans la lacune sanctuaire où l'anathema de Q. Marcius de la ligne 1) à une divinité, probablement Protomachus fut déposé; sans doute s'agit­ Hercules, après la dédicace au dieu de la il de Melqart-Herakles-Hercules, à en juger decima des biens sauvegardés ou obtenus par la mention [dec(uma)] Jacta dans l'ins­ grâce à l'intervention divine 74. cription latine. Les trois textes suivent chacun la logique Dans d'autres cas, l'emploi exclusif du interne du code linguistique et culturel latin témoigne de l'adaptation laborieuse dans lequel ils ont été rédigés; c'est pour­ du nouveau code linguistique au formu­ quoi ils sont parallèles sans pour cela être laire punique, en particulier dans les tex­ analogues, ce qui est une caractéristique tes à caractère sacré. habituelle des textes plurilingues. Le cas d'une inscription de Sucubi, qui En particulier, on peut remarquer dans date du 1er siècle ap. J.-C. et qui commé­ le texte latin la présence d'un ensemble more la construction de la porticus du /em­ d'éléments du formulaire des inscriptions plum Plu/onis, dans l'année des sufetes votives romaines (/(ibens) m(erito)) et, si Izazcus et Zrubal, An(n)onis J(ilius), illustre l'on accepte l'intégration de la formule de façon exemplaire cette affirmation. [dec(uma)] Jacta sur laquelle s'est penché Son premier éditeur, Claude Poinssot, récemment Lidio GasperinF5, de la observa que le texte latin, très riche en dédicace de la decima à Hercules. Selon Z. « punicismes », pouvait être la traduction 82 Benzina Ben Abdallah 76, l'intégration d'un texte original néo-punique • Sucubi 7 [ara] Jacta proposée par R. CagnaC , mais était une civitas suffétale, caractérisée par qui ne se retrouve pas d'habitude dans les une tradition culturelle punique forte­ textes d'époque républicaine, serait à exclu­ ment enracinée, qui, si l'on s'en tient à la re; en revanche, il faut accepter, avec documentation actuellement disponible, quelque réserve toutefois, le développe­ ne présente aucune évolution institu­ ment du sigle L M. en L(ucio) M(arcio) tionnelle durant l'époque impériale. co(n)s(ule) qui avait suscité quelques per­ Rappelons encore que Azedine

plexités chez différents auteurs 78, alors Beschaouch a relevé dans deux textes votifs que la séquence, même abrégée, D(ecuma) latins de Mactar et de Musli le lexème P(acta) L(ibens) M(erito) est conforme aux punique idurio, « espace sacré délimité par

canons des textes votifs d'Hercule79. un mur d'enceinte », adapté à la langue 83 Les textes grec et punique présentent latine • des éléments propres aux deux cultures, Ce lien étroit entre les différentes épi­ en particulier la profession de iat'p6ç, graphies se retrouve également dans l'en­ 80 «médecin », dans le texte grec , et la semble des textes qui, indépendamment datation avec les suffètes éponymes (pro­ de leur adaptation aux exigences du for­ bablement de la cité de Uthina)81 dans le mulaire romain, mettent en évidence, dans texte sémitique. l'anthroponomastique et dans les structu-

202 res administratives urbaines, l'existence d'un creees entre le règne de César et celui cadre culturel et linguistique pré-romain, d'Auguste fournissent des typologies de comme l'atteste la tessère d'hospitalité de supports (en particulier des stèles cintrées), Curubis. des caractères formulaires et onomastiques L'on peut donc affirmer que la naissan­ d'importation italienne. Il s'agit essentielle­ ce d'une épigraphie latine «pure» va de ment des épitaphes du Cimetière des pair avec les déductions coloniales de vété­ Officiales de Carthage (nos 6-7-8-9-10-11- rans ou de civils, sans pour cela sous-esti­ 12-13-14-15), quoique le niveau le plus mer l'importance des qlftcinae hpidariae, spé­ profond de la nécropole de Bir-ez-Zitoun, cialisées dans la production de textes épi­ explorée par le Père Delattre en 1896, où graphiques latins en Afrique, créées à l'ini­ les inhumations et les incinérations sont tiative des negotiatores italici 84 : le document signalées par des «stèles anépigraphes »90, le plus intéressant est probablement la dédi­ pourrait, selon J.-M. Lassère, remonter cace latine, retrouvée aux alentours immé­ aux « colons de Gracchus »91. En ce qui diats d'un sanctuaire de S aturous et Caelestis, concerne les stèles gravées, J.-M. Lassère posée Augusto deo par les cives Romani qui a, sur la base des caractéristiques des sup­ Thinissut negotiantur, qui témoigne du culte ports et sur l'analyse des épitaphes, pro­ divin voué à Auguste vivant parallèlement posé les conclusions suivantes: « Les épi­ au culte des ancêtres du sanctuaire de tradi­ taphes du cimetière inférieur des Officiales tion punique85. Dans ce même lieu de culte, qui ne portent pas mention de l'âge du une inscription néo-punique gravée sur une défunt seraient plus anciennes, et cor­ plaque de marbre rectangulaire à corniche respondraient à la colonisation de César »92. moulurée, datable du I er siècle av. J.-C., avait On peut observer en effet que, normale­ été dédiée au Seigneur B'L et à 1NT « face» ment, les stèles dont le texte est dénué de de B'L ou « reflet de Ba'al», et qui rappelle données bio-métriques sont rectangulai­ l'inauguration du sanctuaire ainsi que l'a­ res93, alors que celles mentionnant l'âge chat de quatre vases pour les libations, deux des défunts présentent un couronnement bassins et deux zebarims (ustensiles cultuels cintré, trapézoïdal ou triangulaire94. Les dont la fonction n'est pas défmie)86. plaques rectangulaires pouvaient être insé­ Il faut aussi souligner le grand intérêt rées dans une stèle95, ou bien constituer la des dédicaces effectuées par la legio III fermeture de la niche d'un columbarium 96, Augusta et par les cohortes auxiliariae sta­ ou bien être scellées dans un petit monu­ tionnées dans les provinciae africaines, un ment funéraire97. Une seule98 présente des thème que récemment Y. Le Bohec a données bio-métriques qui permettraient affronté87. Enfin, les dédicaces aux anciens de la situer à l' époque post-césarienne. Le rois de Numidie, telle celle gravée sur la seul cas d'ossuaire avec épitaphe ne men­ base de Hiempsal, fils du roi Gauda, à tionne qu'un homme, affranchi d'une Thubursicu Numidarum 88, remontent très femme99. probablement à l'époque impériale89. Ce sont les ateliers de la capitale de la La Colonia Iulia Carthago représente un province de l'Afiica qui constitueront les excellent exemple: les ojjicinae lapidariae modèles d'excellence épigraphique, comme

2°3 c'est le cas pour les offtcinae lapidariae des sud de Curubis) où, reconnaissant de façon anciennes civitates puniques et indigènes. éclatante le rang d'imperator au lieutenant Mais, en dépit des nombreuses lacunes de Pompée, Metellus Scipion, refusa de que présentent les informations dont nous recevoir une lettre de l'imperator Caesar qui disposons sur l'épigraphie primitive des lui avait été remise par un messager qu'il colonies Iuliae et d'Octave, faute de recher­ fit exécuter. Après s'être installé à Tf?ysdrus, ches dans des colonies comme , située à 50 km au sud d'Hadrumète, il dut Carpis et bien d'autres, nous pouvons sup­ subir le siège des Césariens et fut rapide­ poser que même les colonies déduites ont ment abandonné par ses troupes. Longus très certainement contribué, avec leurs ate­ tenta alors de rejoindre le royaume de liers de gravure, à l'éducation épigraphique Juba mais il fut assassiné par les barbares des centres moins importants de leurs ter­ de son escorte. L'inscription de Curubis ritoires et des cités avoisinantes. se situe donc à un moment où, probable­ Le Musée du Bardo 1 00 conserve un ment après le débarquement de Curion, il bloc (n° 2), remployé dans une habitation était nécessaire de fortifier ce centre 106 de Kurba d'où il a été transporté, prove­ côtier florissant du Cap Bon • Les tra­ nant de Curubis et qui faisait probablement vaux furent suivis par un praefictus, peu partie, à l'origine, des fortifications men­ connu, L. Tettius T. j., chargé probable­ tionnées dans l'inscription qui y est gravée. ment de l'administration militaire de la Le texte commémore la construction ville. des différents éléments de fortifications L'inscription n° 3, provenant elle aussi de Curubis, dont la liste est ainsi dressée: de Curubis, datable de 45 av. J-C., célèbre murus 101 , turres 102, posteicuus 103 et fossa 104. la construction du mur d'enceinte en opus

La mention des deux legati propraetore, quadratum 107 de l'opPidum de Curubis, par

P. Attius Varus et C Considius Longus, bien L Pomponius L .I(t·bertus) Malc[hioJ 108, duum­ connus par les sources littéraires 105, per­ vir (de la colonie curubitaine) probable­ met d'établir la datation du texte aux envi­ ment pour la seconde fois 109. Curubis 110, rons de 48-46 av. J-C. Attius Varus fut prae­ centre punique important de la rive méri­ tor dans la province d'Afrique en 51 av. dionale du Cap Bon, durant la guerre qui J-C. Revenu en Italie, il prit parti pour opposa les partisans de César à ceux de Pompée durant la guerre civile. Battu à Pompée, tomba d'abord aux mains des plusieurs reprises, il se retira en Afrique légats de Pompée qui entreprirent la où il organisa deux légions, s'opposant au construction des fortifications de la débarquement de Aelius Tubéron choisi cité 111 pour passer ensuite sous le pouvoir par Pompée comme légat en Afrique. de César qui la récompensa en y consti­ Mais Varus ne put empêcher le débar­ tuant la colonie Iulia Curubis, dont proba­ quement à Utica du césarien Curion, qu'il blement L Pomponius L l(ibertus) Malc[hioJ, battit cependant, avec l'aide du roi représentant de la communauté punique, Juba 1cr, au cours de la bataille du Bagradas. affranchi par un parent du patronus de C Considius Longus, collègue de Varus, Curubis C Pomponius 112, fut duumvir avec s'établit à Hadrumetum (située à 80 km au un autre collègue durant le premier collè-

204 ge duumviral de l'histoire de la ville (46 indigènes africaines, dont les élites, dont av. ].-C.). L'année suivante, L Pomponius, témoigne la liste des legati, sont caractéri­ reconduit dans sa charge, fit achever la sées par le système onomastique punique construction de la fortification - f;) urum ou punicisé 124. oppidi totum - sans naturellement la moin­ L'inscription na 4 atteste de la cons­ dre référence aux énormes structures truction, près des Aquae Carpitanae, de défensives déjà érigées par les partisans de thermes, par ordre du quaestor propr(aetore) Pompée et, vraisemblablement, très gra­ D. Laelius, pendant le gouvernement de vement endommagées lorsque la ville l'Ajrica Vetus par Q. Cornificius 125. Le termi­ l13 passa sous la domination de César • nus ante quem est 42 av. ].-C., l'année de l'as­ Le texte na 5, retrouvé à Tunis, nous sassinat de Laelius et de Cornificius par Titus ramène une fois encore à Curubis: il s'agit 5 extius 126. d'une tabula en bronze fragmentaire L'inscription ne commémore pas un conservée à Paris, sur laquelle est gravé acte privé d'évergétisme, l'indication de un acte de patronage et de clientèle entre sua pecunia aut similia 127 n'y figurant pas, le patronus C. Pomponiu[s---], résidant pro­ mais une œuvre publique réalisée directe­ bablement à Tunes, le senatus et le populus ment par le trésor provincial probable­ des Cur[ubitani], stipulé le 26 avril d'une ment parce que, malgré l'appartenance année au cours de laquelle César revêtit la des Aquae Carpitanae au tern"torium de la J charge de consul (en 48 av. ].-C., peut­ colonia lulia Carpis constituée par César 28, être, lorsque Curubis, qui n'était pas enco­ les eaux minérales des thermes représen­ l29 re une colonie césarienne, était adminis­ taient une ressource domaniale • trée par deux suffètes, dont la présence Les constructions réalisées par ordre de serait difficilement justifiable après la Laelius ne correspondent pas à un établis­ déduction de la colonie) 114. Les legati sement thermal complet, mais seulement à chargés de remettre la tessera au patronus certains secteurs: il s'agit des salles utili­ furent, outre les deux suffètes qui ont un sées pour les sudationes (assa) 130, de la salle nom punique ([---] fils de Hmiko 115 et où les sportifs se lavaient à l'aide de strigi­

Zentua J J6, dont le patronyme était indi­ les (destrictanum) 13 1 et d'un solarium, salle qué dans la partie manquante du texte), dont la destination est incertaine 1 32. sept membres de la communauté indigè­ Il est probable que la plaque d'Utica ne de Curubis dont les noms sont men­ (n° 31), posée par les stipendiatiei pagorum tionnés : Muthunilim 117, fùs de Hi[---] 118 ; Muxsi, Cususi et Zeugei en l'honneur du

[---], fils de Mikaton 119 ; Baric 120, fils de questeur Q. Numerius Rujus 133, remonte à

H[---]; [---], fils de Ammicar 121 ; Zecenor 122, l'époque républicaine, aux alentours de fils de [---] ; [---], fils de Ammicar, homony­ 60 av. ].-C. : les pagi mentionnés dans cette me du précédent; Lilva 123, fils de Mi[---j. inscription sont de «vastes districts grou­

Entre la fm de l'époque républicaine et pant de multiples cités stipendiaires »134, il le début de l'empire, il existe fréquem­ ne s'agit donc pas de pagi civium Romanorum ment un rapport de patronage entre des qui vivaient comme des structures adminis­ citoyens romains et des communautés tratives romaines autonomes, parallèlement

205 aux civitates indigènes 135 • Le terntolte aux modèles d'importation romaine, in pn­ des pagi de Muxsus, Gususus et Zeugei fai­ mis sur la base de la statue de M. Val(enus) saient partie de la chora de Carthage qui Bostans f(ilius) Gal(ena) Severns dont seuls fut transformée en 146 en province certains éléments de l'inscription, le nom I36 d'Afrique • patronymique Bostans f(ilius) et la magistra­ Le triumvir Lépide est mentionné, en ture de sufts, parfaitement latinisés, rappel­ I40 36 av. ].-C., sur une plaque de marbre de lent l'anciën héritage punique •

Chemtou 137 (n° 32), sur un monument. Cette inscription, l'une des plus érigé par decretum de l'ordo decunonum de anciennes de la ,

Thabraca 138. où il est acclamé trois fois atteste la constitution du municipe par imperator, grand pontife, deux fois triumvir Claude 1cr et la naturalisation des incolae. pour la reconstitution de la République, La naissance de la province, après la mort deux fois consul, patronus des Thabraceni. de Ptolemée, roi de Maurétanie, voulue Le rang de patronus de la communauté par Caligula, avait déchaîné de graves dés­ des Thabraceni dont il est question dans le ordres et une violente résistance anti­ texte concernant Lépide nous incite à romaine menée par Aedemon : la base du exclure que le triumvir ait été le condi/or de duumvir M. Val(enus) Severns, un chef la colonia Thabracenorum ou qu'au moment indigène ayant déjà obtenu la citoyenneté de la dédicace la colonie fût déjà consti­ romaine sous les rois maures, praef(ectus) tuée. auxilianorn(m) adversus Aedemonem oppres­ En effet, la mention de l'ordo decuno­ sum bel/o, rappelle précisément le rôle que num, qui n'est pas une preuve sûre de l'or­ les élites romanisées de Volubilis jouèrent dre colonial ou municipal d'une cité, est pour rétablir l'ordre et pour garantir la cependant l'indice certain d'un processus, paix. Elle atteste également la promotion en cours à l'époque, de romanisation des de la civitas pérégrine au rang de munici­ structures administratives de la ville. pe, décidée par Claude 1cr en 44 ap. ].-C., Pline mentionne Thabraca comme oppi­ l'octroi de la citoyenneté romaine, l'immu­ dum civium Romanorum, alors que la titula­ ni/as fiscale garantie pour dix ans, l'agré­ ture complète de la colonie V(---) P(---) gation des incolae et enfin l'assignation au lulia Thabracenorum est connue grâce à trésor municipal des bona civium bello inter- des documents épigraphiques datant de fectornm quorum heredes non extabant 141. l'époque impériale. Bien que 40 ap. ].-C. soit considéré comme la date de la naissance de la pro­ 5. L'exemple de la Mauretania Tingitana est vince, les interventions romaines sur le également éloquent: Volubilis, regia lubae, territoire remontent à une époque anté­ selon l'expression emphatique et probable­ rieure d'au moins 70 ans, notamment en l39 ment erronée de ]erôme Carcopino , au ce qui concerne la déduction de colonies lendemain de son accession au rang de et la concession du statut municipal à province sous le règne de Claude 1cr et de telle ou telle autre agglomération indigè­ sa constitutio municipale, offre un cadre très ne. Les chercheurs distinguent plusieurs riche en épigraphie latine, étroitement liée phases:

206 a - la colonisation du territoire, entre 33 inscriptions latines dont 845, recueillies par et 25 av. ].-C. ; M. Euzennat et]. Marion jusqu'en 1962, b - plus tard, le protectorat sur le royau­ ont été publiées par]. Gascou (avec la col­ me autonome confié par Auguste à laboration de Y De Kisch pour Tanger) Juba II et à Cléopâtre Séléné, fille de dans le volume Inscriptions antiques du Marc Antoine et de Cléopâtre VII ; Maroc, 2, - Inscriptions latines, dans la col­ c - enfin, l'annexion. lection Etudes d'Antiquités africaines, CNRS, 144 C'est surtout la politique d'Octave Paris, 1982 • Les sites qui ont fourni le Auguste qui a fait l'objet d'approfondisse­ plus grand nombre de témoignages sont ments, en particulier en ce qui concerne la les suivants: Volubilis: 472 textes; Banasa : déduction des colonies durant l'interrègne 163; : 51 ; Sala: 40; : 40. entre Bogud et Juba II, lorsque les villes de Parmi ces inscriptions il faut signaler un cer­ Zilil, Babba et Banasa furent fondées et des tain nombre de libellés qui sont considérés mesures en faveur de Tingi furent prises. dans les manuels comme de véritables tex­ Les inscriptions latines trouvées au tes littéraires, telle la Tabula Banasitana, ou Maroc sont disloquées sur une aire plutôt encore des diplômes militaires (une trentai­ vaste, qui arrive au sud jusqu'à Azzemour, ne environ). Plusieurs dizaines d'inscrip­ à Safi et, encore plus au sud, à la petite île tions, provenant du Castellum Tamudense ]45, 148 de Mogador, près d'Essaouira. Cette île, à de Volubilis 146, de Sala 147 , de Ziltï , de plus de 700 km au sud de Tanger, est pro­ Septem Fralres 149, etc., ont été publiées par la bablement l'une des Purpurariae insulae suite. 142 mentionnées par Pline • C'est vraisemblablement à partir de la La localité la plus éloignée de la côte à Mauretania Tingitana que la connaissance avoir restitué quelques témoignages épi­ de l'épigraphie latine s'est propagée vers graphiques est, si ce n'est Annoceur, du l'extrême partie occidentale du monde moins l'oued Bou Hellou, qui se jette dans antique, aux insulae Fortunatae. Au delà l'oued Inaouène, environ 50 km à l'est de de la survivance du topos de l'Ile des Fès et en plein territoire des Baquates, Bienheureux dans la littérature et dans mais toujours dans la [provinJcia Ti[ngitanaJ, l'histoire, de Sertorius chez Salluste et avec une dédicace à la Victoria Aug(ustay 43 • Plutarque à Horace 150, la découverte La province romaine comprenait donc dans le gisement d'EI-Bebedero, dans l'île les régions du Rif, la dépression de Taza de Lanzarote, des premiers éléments de et la partie la plus occidentale du Moyen culture matérielle romaine en verre, en Atlas, où se situent les sources du Lixus, bronze et en céramique dans des con tex­ l'actuel Loukkos (qui baignait Oppidum tes stratigraphiques circonscrits témoigne Novum et Lixus) , du Sububus, l'actuel de l'existence d'un commerce romain du Sebou (qui touchait Banasa et Thamusida) 1er siècle av. ].-C. au Ille siècle ap. ].-C. Les et du Salat dont l'embouchure se situe données les plus significatives sont cons­ entre Rabat et Salé. tituées par le matériel amphorique : il s'a­ A ce jour, les fouilles effectuées au git de fragments d'amphores du type Maroc ont permis de retrouver 900 Dressel 1 (probablement) de provenance

2°7 campanienne du 1er siècle av. ].-C., Petite limes romain plus au nord - les attesta­ Africaine du Ile siècle ap. ].-C. et Almagro tions les plus tardives de l'épigraphie lati­ Slc du Ille siècle ap. ]._C.lSl. ne de l'extrême occident: on compte de Ces éléments permettent, d'autre nombreuses épitaphes latines de person­ part, de défmir le contexte culturel éven­ nages chrétiens, dont la datation remonte tuel des «grabados alfabéticos "pseudo­ au VIe siècle ap. ].-C., voire même au vue: latinos"», cités plus haut, qui ont été c'est le cas du vice praepositus lulius, mort à trouvés dans de nombreux sites rupestres 68 ans, die kalendas novembres anno provinciae des îles les plus occidentales de l'archipel, DLXVII, à savoir dans la S67e année de Fuerteventura et Lanzarote, et qui sont la province, c'est-à-dire le 1er novembre différents des « grabados alfabéticos 606 ; signalons encore l'épitaphe de lulius libicos». La présence, dans ces « graba­ Princeps, dont la domus eternalis fut cons­ dos», d'une série alphabétique propre­ truite die VII calendas Augustas anno provin­ ment latine, avec des caractéristiques ciae DLXVI, c'est-à-dire dans la 566 e paléographiques telles la lettre A à barre année de la province, le 28 juillet 605; transversale désarticulée et les ligatures citons encore la mémoire de la kaptiva entre les lettres M et A, N et A, A et V, lulia Rogatiana de , morte à 76 ans, incite à préférer, parmi les différentes anno provinciae DCXVI, c'est-à-dire dans interprétations attribuées jusqu'à présent la 616e année de la province, à savoir en à ces inscriptions rupestres, celle de l'ac­ 655 ap. J.-C. L'épitaphe de Maternus, dont quisition d'un alphabet latin véhiculé par la date est plus incertaine, mentionne anno e des éléments romains 1 S2. provinciae DCX, la 610 année de la pro­ Revenant à .la Mauretania Tingitana vince (649 ap. ].-C.) ou la 560e année de la continentale, il faut observer que la province (599 ap. ]._C.)lS3. fourchette chronologique de la culture Nous sommes, on le voit, devant de épigraphique latine est extrêmement vaste précieux témoignages de la vitalité de la (environ dix siêcles) : Volubilis, par exem­ culture latine à la fin de l'époque byzanti­ ple, fournit - bien au-delà de la fin du ne, jusqu'à la veille de la chute de Carthage monde antique et du déplacement du aux mains des Arabes.

208 Appendice

CATALOGUE DES INSCRIPTIONS REPUBLICAINES DE L'AFRIQUE DU NORD

LEPTIS MAGNA romano-africaine (146 av. ].-C-235 ap. ].-C), Bordeaux 2001, p. 250 5., n" 1.

1 - Inscription peinte en rouge sur une 3 - Bloc en calcaire ébréché sur le côté amphore (conservée actuellement au droit (95 cm [3 pieds + 1/6] x 49 cm [1 British Museum, considérée erronément pied + 2/3] ), trouvé dans les ruines de comme provenant de Carthage). l'aqueduc de Curubis mais appartenant très probablement à l'origine à la structu­ L Cassio, / C. Mario / co(n)s(ulibus) (107 re en opus quadratum du mur d'enceinte, av. ].-C.) qui est mentionné dans l'inscription. Hauteur des lettres: 6-4,5 cm. Date: 45 aL 1,22 ,697 =VIII, 10477,1 =ILLRP II, 1180a. av. J.-C.

CVRVBIS C(aio) Caesare imp(eratore), co(n)s(ule) 11[II] / L(ucius) Pomponius, L(uciij l(ibertus), 2 - Bloc en calcaire (?) (85 cm [2 pieds + Malc[hio ?J / duovir it(erum ?) / [mJurum oppidi 5/6] x 35 cm [1 pied + 1/6]) appartenant tomm ex saxo / quadrato edtfic(andum) coer(avit). probablement aux fortifications mention­ 2 nées dans l'inscription, remployé (en CIL I,2 788 =VIII, 977 =12451 ; ILS 5320; IILRP II, 580; Z. BENZINA BEN ABDALLAH, Catalogue des 1894) dans une maison de Kurba, actuel­ inscriptions latines païennes du Musée du Bardo, op. dt., lement conservé au Musée du Bardo. p. 1445., n° 372 (L(ucius) Pomponius, L(udi) I(ibertus), Malc[hus]); S. AOUNALLAH, Le Cap Bon, jardin de Une inscription de cinq lignes est gravée Carthage, op. dt., p. 252 5., n° 3. sur la face antérieure du bloc (48-46 av. J.­ Tous les éditeurs mentionnent duovir V C.). Hauteur des lettres: 5,5 cm. (<< V littera certissima est ») que Z. Benzina P(ublius) Attius P(ubli) j(ilius) Vaarus, Ben Abdallah traduit, actuellement, par leg(atus) propr(aetore),/ C(aius) Considius C(ai) quinquennalis. f(ilius) Longus, leg(atus) propr(aetore),/ murum, turres, posteicuus / fossam jaciundum coer(ave­ AQVAE CARPITANAE runt)./T(itus) Tettius T(iti)f(ilius) Vel(ina tribu) 4 - Plaque de marbre blanc, entourée praeftctus (operi jacendo). d'une corniche moulurée, (10,5 cm [1/3 CIL 1,22 780; VIII, 979 =24099; ILS 5319; ILLRP l, de pied] x 13 cm [2/5 de pied] x 6 cm 394, if. ILTun 836; Z. BENZINA BEN ABDALLAH, [1/5 de pied]), retrouvée à Korbous près Catalogue des inscriptions latines païennes du Musée du Bardo, de l' « hôtel des thermes» et conservée au Rome 1986, p. 203, n° 519 ; S. AOUNALLAH, Le Cap Bon, jardin de Carthage. Recherches d'épigraphie et d'histoire Musée du Bardo.

2°9 Texte couché sur cinq lignes. Hauteur des KARTHAGO lettres: 0,7-0,9 cm. Date: 42 av. J.-C. 6 - Plaque rectangulaire en calcaire D(ecimus) Laelius, D(ecimi) f(ilius),·/ Balbus; (49 cm [1 pied + 2/3] x 35 cm [1 pied + q(uaestor) profpr(aetore), assa, destrictar(ium) / so/a­ 1/6] x 13 cm) achetée par le Père riumque / fadundu(m) coerav(tt). Delattre, et provenant selon ce dernier, compte tenu des caractéristiques du sup­ CIL VIII, 24106 = ILS 9367, if. ILTun 852; IllRP port et du texte, de la nécropole de Bir­ II, 1275; Z. BENZINA BEN ABDALLAH, Cotologue des ez-Zitoun. Hauteur des lettres: 5,5 cm. inscriptions latines païennes du Musée du Bardo, dt., p. 203 S., na 520 ; S. AOUNALLAH, Le Cap Bon,jardin de Carthage, cit., p. 348, na 1. Q. Figilius Q. l(ibertus) / Diodorus,. / P. FuJius (mulieris) l(ibertus) Dama,. / FuJia P. l(iberta) TVNES Helena.

CIL VIII, 24917. 5 - Tabula fragmentaire en bronze décou­ verte avant 1789, date à laquelle elle fut Le titulus est en rapport avec un sepulchrum transportée à Paris à r Académie des de liberti : Diodorus affranchi par un Inscriptions et Belles-Lettres. Q. Figilius, Dama, affranchi par une femme Texte gravé sur treize lignes. Hauteur des de la gcns FuJia et Helena, liberta d'un lettres: 1 cm (ligne 1) ,0,6 cm (lignes 2-13). P. FuJius. Date: 26 avril 48 av. ].-C. (?). Les Figilii sont attestés parmi les Hir­ piniP54, alors que les FuJii, eux aussi attes­ c. Pomponiu[s ---] / hospitium tesseram[que ? tés parmi les Hirpinii, le sont également hospitalem --- quam] / sinatu (sic) populoquc 1 dans l'Italie méridionale 55 • Cur[ubitano --- ficit eidemque} / eius studio, benificieis --- devineti ? publiee} / preivatimquc 7 - Stèle rectangulaire en calcaire dont la C. Pompon[ium--- posterosque] / cius patro~' base n'est qu'ébouchée, vu qu'elle était num sibei po[sterisq(ue) sueis adoptaverunt destinée à être enterrée (72 cm [2 pieds + decretumque .?] / quom hospitale tessera [--- per- 1 once] x 37 cm [1 pied + 1 quart] x 12 ferendum eensuerunt. Egcrunt legati ---] cm). Hauteur des lettres: 5,5 cm (ligne 1), Himilconis f(ilius), Zentuci [---] / sufetes, 4 cm (ligne 2), 2 cm (ligne 3). Muthunilim Hi[--- f(ilius), ---] Milcatonis f(ilius), / Barie H[--- f(ilius), ---] Ammiéaris c AeciusSp.f(ilius) / Tiro hie situs / cst. f(ilius), Zeeenor [--- ftlius, ---] Ammicaris f(ilius), Iilva Mi[--- f(ilius)}. Aet(um) a(ntc) GL VIII, 24862. d(iem) VI k(alendas) Mai(as). C. Caesar[e --­ eo(n)s(ulibus )]. Epitaphe de C. Aecius Tiro, dont le genti­ lice est fréquent chez les Peligni 156.

2 CIL l, 2 , 755; VIII, 10525 = ILS 6094; ILLRP II 8 - Stèle rectangulaire en calcaire (55 cm 1069; S. AOUNALLAH, Le Cap Bon,jardin de Carthage, cit., p.251 S., na 2 (ù s'agirait poùI l'auteur du troisième [1 pied + 5/6] x 25 cm [5/6 de pied] x consulat et de l'année 46 av. J.-c.). 8,9 cm). Hauteur des lettres: 2-1,8 cm.

210 Communis/ M. Vibbi Martia/ lis ser(vus)/ Pr(a)ecilia Tulli (uxor). h(ic) s(itus) ers!). CIL VIII, 24872. CIL VIII, 24865. I60 L'épitaphe mentionne une Pr(a)ecilia , La gens Vibbia est attestée en Etrnria, Umbria, probablement femme d'un membre de la gens Tullia 161 • Picenum et Apulia 157.

9 - Stèle en calcaire de forme irrégulière 12 - Couvercle d'un ossuaire en calcaire (60 cm [2 pieds] x 27 cm x 13 cm). (49 cm x 34 cm) d'un type punique bien Hauteur des lettres: 3 cm (ligne 1),2,5 cm documenté dans la nécropole hellénis­ I62 (ligne 2), 2 cm (ligne 3). tique de -Louis • Selon le Père Delattre, l'urne cinéraire Manlia D(ecimtJf(ilia) / Rufilla / hic s(ita) ers!). aurait été remployée à l'époque césarien­ ne, date à laquelle l'épitaphe aurait été l63 CIL VIII, 24867. apposée , hypothèse qui n'est pas nécessaire. Hauteur des lettres: 3 cm. Inscription funéraire d'une Manlia Ruftlla, fille de D(ecimus) Manlius. La gens Manlia Tryphaenis / Proc/aes I(ibertae). l58 est attestée surtout en Campanie • CIL VIII, 24873. 10 - Stèle en calcaire conchylifère arrondie au sommet (90 cm [3 pieds] x 45 cm [1,5 13 - Stèle rectangulaire en calcaire (hauteur pied] x 36 cm) présentant une niche rec­ 70 cm [2 pieds + 1/3] x 21 cm [environ 2/3 tangulaire sur le tiers supérieur de la face de pied]) présentant une base destinée à être antérieure où une plaquette en marbre enterrée. Hauteur des lettres: 4,5-3 cm. blanc (22 cm x 16 cm) portant l'épitaphe est inserée. Hauteur des lettres: 2,5-2 cm. 4ucius) Vergilius / 4uci), L(uci) et mul(iens) / l(ibertus) Rufio/ h(ic) s(itus) ers!). Masclus/BenniAtf?ymi (servus)/ h(t'c) s(t'tus) ers!). CIL VIII, 24874.

CIL VIII, 24868. Epitaphe de L Vergilius Rujo, affranchi des deux LuctÏ Vergilii (père et fus ?) et Epitaphe de Masculus, esclave de Bennius d'une Vergilia parente des deux précé­ Athymus, affranchi probablement d'un dents. La gens Vergilia est attestée princi­ membre de la gens Bennia, d'origine cam­ palement dans le Latium, mais aussi en l59 panienne • Campanie 164.

11 - Plaquette en calcaire (41 cm [1 pied 14 - Stèle rectangulaire en calcaire (51 cm + 1/31] x 18 cm x 12 cm) avec une épita­ [1 pied + 2/31] x 27 cm x 9 cm) portant phe gravée sur une seule ligne. Hauteur une inscription couchée sur deux lignes. des lettres: 4 cm. Hauteur des lettres : 4,5 cm.

211 Vergilia L(ucii) I(iberta) / Pia h(ic) sri/a) est. CIL VIII, 22645, 1. Cj F. CHELBI, Céramique à vernis noir de Carthage, Tunis 1992, p. 42, n° 123, n° 133. CIL VIII, 24875. 17 - Coupe à vernis noir (Campanienne L'inscription commémore le lieu de A?) (forme Lamboglia 8Ba ?), associée au sépulture d'une Vergilia Pia, affranchie numéro suivant, datable approximative­ d'un L Vergilius, que l'on peut vraisem­ ment de l'année 100 av. ].-C. et portant un blablement identifier avec un des duo Lucii graffiti sur la paroi externe. Vergilii de l'inscription précédente. Sp(urii) Asinii 15 - Plaque en calcaire (32,5 cm x 22 cm x 7,5 cm) portant une épitaphe sur cinq Cj E. CHELBI, Céramique, cit., p. 36, 109, n° 74. lignes. Hauteur des lettres : 2 cm. 18 - Patère à vernis noir (Campanienne A L(ucius) Atilius L(uaJ 1{I·bertus) Hiero, furna­ ou officine de Teano) (forme Lamboglia ri(us),/ Valeria (mulieris) l(iberta) Euterpe, for­ 51 = CCF 2252), associée au numéro pré­ naria,/ vivi!./ C(aius) Valerius C(aij l(ibertus) cédent, portant un graffiti sur la paroi Vionisus, triari(us)/ vivit. externe.

CIL VIII, 24678. Sp(urii) Asinii Inscription d'un sepulchrum commun men­ Cj F. CHELBI, Céramique, cit., p. 36, 109, n° 74. tionnant deuxfurnarii, L Atilius L L Hiero et Valeria (mulieris) 1. Euterpe, et un triarius Amphorae C. Valerius C. L Dionisus. L'inscription pré­ cise que le premier était déjà décédé alors 19 - Amphore gréco-italique de produc­ que les autres personnages étaient encore tion campanienne, datable de la fin du Ille l65 siècle av. ].-C., portant un timbre en relief vivants • La gens Atilia est très répandue dans un cartouche rectangulaire. en Etruria, et dans le Latium 166, Actuellement à Carthage, au Musée de la alors que l'aire de diffusion des Valeni est Byrsa. très vaste 167.

Insfrumenfum domesficum Tr(ebios) Loisio(s)

GL 1,22 425 k =VIII, 22637,62 =ILLRP II, 1177. Vascu/a 16 - Coupe de l'atelier « des petites estam­ 20 - Amphore gréco-italique avec marque. pilles » (forme Lamboglia 27), portant quatre A en relief (dont trois sont dans un L Valer[i?J bon état de conservation) dans des car­ touches rectangulaires, dont la production Cj A. L. DELATIRE, « Marques de potier relevées à Carthage », dans Bulletin de l'Académie d'Hippone, 21 se situe .entre la fin du IVe siècle et le pre­ (1886), p. 217, n° 73. Pour la définition du contexte, mier tiers du Ille siècle av. ].-C. voir C. VANDERMERSCH, Vins et amphores de Grande

212 Grèce et de Sicilie (IV-IIr s. av. J-C), Naples 1994, p. 135, 27 - Amphore avec deux inscriptions n° 234. peintes sur la panse. 21 - Amphore gréco-italique avec marque. a) ARP. T/I 1 L Voler ) L Aut() 1 eo(n)s(ulibus) (33 av. J.-C.) M. Antesti o(fftcina ?) b) ALO ? 1 C Caesare RMACE ? (titulus

2 plus ancien que le précédent et se réfé­ CIL 1,2 , 3491 = VIII, 22637, 11. Cf C. VANDERMERSCH, Vins et amphores, cit., p. 145, n° 234. rant, selon le Père Delattre, à un consulat de César indéterminé). 22 - Amphore gréco-italique avec marque. CIL VIII, 22640, 3.

Q. Antr(---) AGER CARTHAGINENSIS

CIL VIII, 22637,10. Cf C. VANDERMERSCH, Vins et Mo/go amphores, cit., p. 145, nC> 234. 28 - Fragment de plaque en marbre avec une inscription dont seulement les trois 23 - Amphore Dressel lB avec marque, dernières lignes sont conservées. datable de 43 av. ].-C. [Ex auetontate 1 C. S ulpieiJ Galbae 1 [Co Euta(etus) PaJpiri Carbonis,1 [L. CalpuJrni Bestia[e 1 III vir(orum) a(gris) i(udicandis) a(dsignandis)). CIL 1,22 3505 = VIII 22637, 37. CIL 1,22 695 = VIII, 12535 = ILS 28 = ILLRP I, 475.

24 - Amphore apulienne (?) avec marque. Vogo

P(ubli) Ve(---) Bal(---) 29 - Amphore gréco-italique avec marque,

CIL 1,22 3543 d. Antio

25 - Amphore avec une inscription pein­ CIL VIII, 22637,12. te sur le col a) et sur la panse b). TERRITOIRE DE VTHINA a) lMl C Pans(a), A. Hirt{t'o)1 co (n)s(ulibus) (43 av. ].-C.) 30 - Henchir Aouine. b) Gerilianianum Arula en calcaire de forme parallélépipé­ CIL VIII, 22640, 1. dique avec corniche moulurée à la base et à l'extrémité supérieure (hauteur: 20 cm ; 26 - Amphore avec une inscription peinte. largeur: 21 cm). La face antérieure porte Iibo, L Atrant(ino) sic (eonsulibus) (34 av. une inscription trilingue, sur sept lignes : ]. C.). les trois premières lignes du texte sont CIL VIII, 22640, 2. rédigées en latin, les deux suivantes en

213 grec et les deux dernières en punique. tant une inscription sur cinq lignes, trou­ Hauteur des lettres: 35 cm (ligne 1),2 cm vée lors de la constitution, en 1930-1939, (lignes 2-5), 0,50 cm (lignes 6-7). du camp militaire de la Légion étrangère à . Hauteur des lettres: 4,3 cm Texte latin : Q. Mard[us ---} / Protomacus, (ligne 1), 3,8 cm (ligne 2), 3,2 cm (ligne 3), [dec(uma)}/facta, l(ibens) m(erito) ? ou bien 2,5 cm (ligne 4), 2,2 cm (ligne 5). L(ucio) M(ardo) co(n)s(ule) M[---]. M. Lepido, imp(eratori) / tert(ium), pont(ifld) Texte grec: Kout VK't'Ot; MapK(o[t; IIpw't'ô]/• max(imo),/ (trium)vir(o) r(ei) p(ublicae) c(onsti­

~axot;, cHepaKÀ.e(ôo[u ia't'pôt;] tuendae) bis, co (n)s(uli)/ iter(um), patrono,/ ex d(ecreto) d(ecurionum). Texte punique: Quintus Mardus Proto­ AB 1959, 77; ILLRP II, 1276. [machus} le médecin a donné [cet autel], en l'année des suffètes Abdelmerqart et HIPPO REGIVS Adobaa[alJ· 33 - Amphore DressellB avec marque. CIL 1,22 707 = VIII, 24030 ; cf. L. GASPERINI, « Puglia tardo-repubblicana. Note epigrafiche », in FAB S. ALESSANDK:, F. GRELLE (éd.), Dai Gracchi alla fine CIL 1,22 3506a = VIII, 22637,39. della repubblica. Atti del V Convegno di studi sulla Puglia romana, Mesagne, 9-10 aprile 1999, p. 129-146. CIRTA VTICA 34 - EI-Hofra. Fragment de stèle votive, 31 - Plaque en marbre gris-noir, entou­ sur laquelle est représenté, à droite, au­ rée d'une corniche moulurée (34 cm x dessous de l'inscription (insérée dans un 27 cm x 6 cm), trouvée à Utica et conser­ cadre), un bélier en marche. Date: époque vée au Musée du Bardo. antérieure à la conquête romaine. Hauteur : Le texte est couché sur cinq lignes. 30 cm ; largeur: 15 cm ; épaisseur: 11 cm ; Hauteur des lettres: 3-2,5 cm. Date: envi­ hauteur des lettres 1,5-2 cm. ron 60 av. J. -Co C Mu(n)atio(s) / Saturni (sacerdos ?).

Q(uinto) N umerio Q(uinti) f(ilio) / Rufo, q(uaesto­ lLA(g II 525, voir M. LE GLAY, Saturne africain, riJ/ stipendiariei / pagomm Muxsi,/ Gususi, Zeugei Monuments, tome II, Numidie-Maurétanies, Paris 1966, p. 28, n° 8 (C Munatio / Saturnino).

CIL 1,22 2513 if. p. 839 = lLAfr. 422; ILS 9482; ILLRP 1 388; Z. BENZINA BEN ABDALLAH, Catalogue 35 - Fragment de stèle mutilée à droite et des inscriptions latines païmnes du Musée du Bardo, cit., p. 176, n° 440. à gauche. Hauteur: 21,5 cm ; largeur: 30 cm ; épaisseur: 9,5 cm ; hauteur des lettres THABRACA 2,5-4 cm.

32 - Plaque rectangulaire en marbre de [---} Anton(ios) Sa[turninus ?J / [--- v}otum Simitthus (31,5 cm x 27 cm x 4,8 cm) por- s(olvit) mer(ito).

214 IIAIg II 524, voir M. LE GLAY, Saturne africain, Gabiedio[---] Monuments, tome II, cit., p. 27, n° 5.

ILAIg II 526, voir M. LE GLAY, Saturne africain, Note paléographique: lettre A dépourvue Monuments, tome II, cit., p. 28, n° 6. de barre transversale; lettre E portant une double hampe verticale. 37 - Amphore gréco-italique avec marque. 36 - Fragment de stèle mutilée dans les parties supérieure et inférieure. Le signe M. Antesti o((ftcina ?) de Tanit est gravé en haut. La partie infé­ rieure comprend le texte, gravé à l'intérieur CIL 1,2 2 3491c. Cf A. BERTHIER, «Un habitat punique à Constantine», AII/Afr XVI, 1980, d'une embrasure. Hauteur: 32 cm; lar­ p. 23; C. VANDERMERSCH, Vit/se/amphores, ci/., p. 145, geur : 24 cm ; hauteur des lettres: 2,5 cm. n° 234.

215 Notes 14 - CABRERA PEREZ, J. C., La Prehistoria de Fuerteventura: un modelo insular de adaptaci6n, Madrid 1996, p. 423-425; PERERA BETANCORT, 1 - PROC., Bell. Vand. II, 10, 13-23. M. A. ; SPRINGER BUNK, R. ; CE]UDO BETANCORT, 2 - BATES, O., The Eastern Libyans, London 1914, M.; DE LE6N HERNANDEZ, J., « Las incripciones p. 256 ss. ; GSELL, ST., Histoire ancienne de lAfrique hbico-bereberes de la Isla de Lanzarote», in du Nord, Paris 1920, p. 338-343; KRAPPE, A. H., AA.VV., VIIIJornadas de Estudios sobre LanZllrote y « Les Chananéens dans l'ancienne Mrique du Fuerteventura, T. II, Historia dei Arte, Literatura, Nord et en Espagne », American Journal ofSemitic Lengua, Prehistoria, Arqueologia, Arrecife 1999, Languages and Litterarure, 57, 1940, p. 229-243 ; P·487-519· PuGLIESE CARRATELLI, G., « Cari in Libia », P., La 15 - CAMPS, G., Les civilisations préhistoriques de Parola dei Passato, 3, 1948, P.15-19 ; DI VITA, A., lAfrique du Nord et du Sahara, Paris 1974, p. 1 et ss. « Libia», in AA.VV., L'espansione fenicia nel 16 - CHABOT, J. B., Recueil des inscriptions libyques, Mediterraneo, Roma 1971, p. 77-88; LEPELLEY, CL., Paris 1940-1941, n° 2. Les cités de lAfrique romaine au Bas-Empire, II, Paris 1981, p. 486 ; FANTAR, M. H., Carthage. Approche 17 - Ft!VRIER, P.-A., Approches du Maghreb romain, II, Aix-en-Provence, 1990, p. II5. d'une civilisation, l, Tunis 1998, p. 63-64. 3 - PLIN., N. H. XVI, 216. 18 - FÉVRIER, P.-A., Approches du Maghreb, op. cit., p. I15· 4 - PLIN., N. H. XIX, 63. Cf ROUILLARD, P., « Maroc », in V. KRINGS (éd.), La civilisation phé- 19 - SKYL. III., DESANGES,]., Recherches sur lactivi­ nicienne et punique, Leiden-New Y ork-Kôln 1995, té des Méditerranéens aux confins de lAfrique, Rome, 1978, p. 106. Cf ALEXANDROS POL YHISTOR in P·778-779· FGrHist, III. 273 f. 43 = St. Byz. 424, 16-18 M. (F. 5 - AUBET, M. E., Tiro y las colonias fenicias de JACOBY, Die fragmente der Griechischen Historiker, Occidente, Barcelona 1997, p. 71-72. III. Kommentar zu nr. 262-296, Leiden 1964, 6 - AMAnASI Guzzo, M. G., « Notes sur les graffitis p. 248-9 ; sur les Libyka, p. 274-5). phéniciens de Mogador», in AA.VV., (Coll. Lixus 20 - GSELL, ST., Histoire, op. cit., VII, p. II6-II7 ; EFR-166), Rome, 1992, p. 155-173. W. THIERLING, Der Hellenismus in Klein Afrika, 7 - EADEM, ibidem, p. 173. Leipzig, 19II. 8 - DUPONT-SOMMER, A., « Une nouvelle inscrip­ 21 - Sur les graffitis grecs en Afrique, cf.].-P. MOREL, tion punique de Carthage », CRAI, 1968, p. I16- « Quelques graffiti commerciaux de Carthage et 133· ailleurs », BCTH, XXII, 1987-89, p. 280-1. 9 - MOSCATI, S., I Fenici e Cartagine, Torino 1972, 22 - BERTHIER, A.; CHARLIER, R., Le sanctuaire P·593-594· punique d'el-Hofra à Constantine, Paris 1955, p. 167- 10 - MOSCATI, S., I Fenici e Cartagine, op. cit., p. 579. 176; J.-M. LASSÈRE, Ubique populus. Peuplement et

II - SZNYCER, M., « Le punique en Mrique du mouvements de population dans lAfrique romaine de la Nord à l'époque romaine d'après les témoignages chute de Carthage à la fin de la dynastie des Sévères épigraphiques», in AA.VV., Afrique du Nord (146 av.J.-G.-235 ap.J.-C.), Paris, 1977, p. 66-69. antique et médiévale. Numismatique, langues, écritures 23 - TLE 724; M. PALLOTTINO, « Les relations et arts du livre, spécificité des arts figurés, Paris 1999, entre les Etrusques et Carthage du VIle au Ille siè­ P·171-180. cle », CT, XLIV, 1963, p. 23 et ss. ; M. MARTELLI, 12 - Cf MOSCATI, S., I Fenici e Cartagine, op. cit., Civiltà degli Etruschi, Milano 1985, p. 229,232. P·579· 24 - HEURGON, J., « Inscriptions étrusques de 13 - Cf SIMON, M., Punique ou berbère .? Note sur la Tunisie », CRAI, 1969, p. 526-551 ; ID., « Les darda­ situation linguistique dans lAfrique romaine. Recherches nies en Afrique », REL, XLVII, 1969, p. 284-294 ; d'histoire judéo-chrétienne, Paris 1962, p. 88-100 ; M. PITTAU, « Gli Etruschi e Cartagine : i documen­ MILLAR, F., « Local Cultures in the Roman ti epigrafici », in L'Africa Romana, XI, Cartagine Empire: Libyan, Punic and Latin in Roman 1994, p. 1666 et ss. Africa », JRS, LVIII, 1968, p. 126-134; GALAND, 25 - Cf LIEBERT, Y., « Une inscription étrusque en L., « Le problème des alphabets libyques », BCTH, Algérie », REL, 74, 1996, p. 38-46, cf. AB 1997, 1744· XX-XXI, 1984-85, p. 159 ; ID., « Les alphabets 26 - POL. III, 22, 8, cf. récemment, B. SCARDIGLI, libyques », AntAfr, XXV, 1989, p. 69-81. I trattati romano-cartaginesi, Pisa 1991.

216 27 - POL. III, 24, II. 41 - LASSÈRE,].-M., Ubique populus, op. cit., p. 69-74. 28 - Cf. BENABOU, M., La résistance africaine à la 42 - De viris i//. 73, 1. romanisation, Paris 1976, P.37, 471-489; M. 43 - ROMANELLI, P., Storia, op. cit., p. 82-83 ; T.R.S. FANTAR, «L'épigraphie punique et néo-punique: BROUGHTON, The ofAfrica proconsu­ la Tunisie et la Sardaigne », in AA.VV., Rapporti laris, New York 1968, p. 32 et ss. ; LASSÈRE, ].-M., tra Sardegna e da/fetà antica a/fetà moderna, Ubique populus, op. dt., p. 115 ; ID., « L'organisation 1995, p. 35-39. des contacts de population dans l'Afrique romai­ 29 - GSELL, ST., Histoire, op. dt., P.297 et ss; ne sous la République et au Haut-Empire», in ROMANELLI, P., Storia delle province romane delfAfrica ANRW II, 10, 2, Berlin-New York 1982, p. 405 (Studi pubblicati dall'Istituto Italiano per la Storia et ss. Antica. XIV), Roma 1959, p. 22 et ss. ; DECRET, 44 - TEUTSCH, 1., Das Stadtewesen in Nordafrika in F. ; FANTAR, M., L'Afrique du Nord dans (Antiquité, der Zeit von C. Gracchus bis zum Tode des Kaisers des origines au V .. siècle, Paris 1981, p. 140 et ss. , Berlin 1962, p. 23 et ss. ;]. GASCOU, 30 - Cf. LAsSÈRE, ].-M., Ubique populus, op. dt., « Marius et les Gétules », MEFR, 77, 1965, p. 555- P·144· 568; LASSÈRE,].-M., Ubique populus, op. cit., p. 120- 31 - Cf. ROMANELLI, P., Storia, op. cit., p. 58 et ss. ; 124. CARCOPINO, ]., Autour des Gracques, Paris 1967, 45 - Marius est conditor coloniae in AE 1951, 81, p. 305-306 ; E. GABBA, « Nota sulla rogatio agraria cf P. QUONIAM, « A propos d'une inscription de di P. Servilio RuIlo», in Mélanges Piganiol, II, Thuburnica (Tunisie). Marius et la romanisation Paris 1966, p. 169 et ss. ; LAsSÈRE, ].-M., Ubique de l'Afrique », CRAI, 1950, p. 332-336. populus, op. cit., p. 103 et ss. 46 - LASSÈRE, ].-M., Ubique populus, op. cit., p. 126- 32 - LAsSÈRE, ].-M., Ubique populus, op. cit., p. 78, 127. L'appellatif Marianum est adopté par le n° 10. municipe de Thibaris à l'époque tardive (CIL 33 - LUZZATTO, G. L, Roma e le provinâe l, VIII 26181), après la disparition du pagus Organizzazione, Economia, Società, Bologna 1985, Thib(aritanus) englobé dans le territoire de P·90. Carthage, encore attesté en 198 (CIL VIII 26179) ; cf. GASCOU, l., « La politique municipale 34 - LAsSÈRE, J.-M., Ubique populus, op. cit., p. 87, de Rome en Afrique du Nord. II, Après la mort n° 70 se référant à PLUT., Cato LIX; Cf. G. 1. de Septime-Sévère», in ANRW, II, 10,2, Berlin­ LUZZATIo, Roma, op. cit., p. 89. New York 1982, p. 272. 35 - LAsSÈRE, ].-M., Ubique populus, op. cit., p. 109. 47 - LASSÈRE,].-M., Ubique populus, op. cit., p. 126- 36 - Ibid., p. 109. Cf. également AOUNALLAH, S., Le 127; RUGGERI, P. ; ZUCCA, R., « Nota preliminare Cap Bon, jardin de Carthage. Recherches d'épigraphie sul pagus e sulla colonia di Uchi Maius (Henchir et d'histoire romano-africaines (146 a.C.-235 p.c.), ed-Duamis, Tunisia»), in L'Africa Romana, X, Bordeaux, 2001, p. 27 et ss. 1992, p. 645 et sS.; A. BEsCHAOUCH, 37 - Cf. WILSON, A., Emigration from in the « Colonia Mariana "Augusta" Alexandriana Repub/ican Age of Rome, Manchester 1966, p. 14 ; Uchitanorom Maiorom. Trois siècles et demi d'his­ LAssÈRE,l.-M., Ubique populus, op. cit., p. 69. toire municipale en abrégé », in KHANOUSSI, M. ; 38 - SALL., Bell luge XXI, 2. MASTINO, A., (éd.), Uchi Maius, l, Scavi e scoperte epigrafiche in Tunisia, Sassari 1997, p. 97 et ss. 39 - LAsSÈRE, J.-M., Ubique populus, op. cit., p. 70 ; 48 - L'attestation de la tribu Cornelia à Mustis a cf. également MAsTINO, A.; FRAU, S., « Studia Numidarum in Iugurtham adcensa : Giugurta, i récemment fait penser à cette localité comme à Numidi, i Romani », in A. ALONI et 1. DE FINIS un lieu d'implantation des vétérans de Marius: cf (éd.), Da/flndo a Thule: i Greci, i Romani, gli altri, A. BESCHAOUCH, « Mustitana. Recueil des nouvel­ Atti dei Convegno di Trento, 23-25 febbraio 1995, les inscriptions de Mustis, cité romaine de (Labirinti 24), Trento 1996, p. 175 et ss. Tunisie », l, Karthago XIV, 1965-66, p. 117 et ss. ; LASSÈRE,].-M., Ubique populus, op. cit., p. 125-126. 40 - CARCOPINO, ]., « Salluste. Le culte des Cereres et les Numides », Revue historique, 158, 49 - HEURGON,]., « Inscriptions étrusques», op. 1928, p. 7 et sS.; LASSÈRE, ].-M., Ubique populus, cit., p. 526-551 ; LASSÈRE,J.-M., Ubique popu/us, op. op. cit., p. II6, n° 306; MASTINO, A.; FRAU, S., cit., p. III et ss. ; PITIAU, M., (( Gli Etruschi e « Studia Numidarum », op. cit., p. 206 et ss. Cartagine», op. cit., p. 1666 et ss.

217 50 - ROMANELLI, P., Storia, op. cit., p. III et ss. p. 59-60, n° 24b = IRT 321-323. 51 - GASCOU, J., La politique municipale de fEmpire 69 - LEVI DELLA VIDA, G. ; AMADASI Guzzo, M. romain en Afrique Proconsulaire de Il Septime­ G., Iscrizioni puniche della Tripolitania, op. cit., Sévère, Roma 1972, p. 21-27. p. 5-70, n° 27 = IRT 318, 347. 52 - ID., ibidem, p. 21-27 ; PLINE L'ANCIEN, 70 - CIL VIII, 7 = IRT 349a = LEVI DELLA VIDA, Histoire naturelle, Livre V, 1-46 (Ire partie). G.; AMADASI Guzzo, M. G., Iscrizioni puniche « L'Afrique du Nord », texte établi, traduit et della Tripolitania, op. cit., p. 33-4, n° 9. commenté parJ. DESANGES, Paris, 1980,passim; 71 - KAI 120 = IRT 319 = LEVI DELLA VIDA, G. ; GASCOU, ]., « La politique municipale de AMADASI Guzzo, M. G., Iscrizioni puniche della Rome », op. cit., p. 139-144. Tripolitania, op. cit., p. 61-2, n° 25. 53 - LAsSÈRE,].-M., Ubiquepopulus, op. cit., p. 77, 140. 72 - Atlas Archéologique de la Tunisie, Oudna, F .lle 54 - BENABOU, M., La résistance, op. cit., p. 37. XXVIII, n° 43. 55 - LE GLAY, M., Préface à].-M. LASSÈRE, Ubique 73 - LASSÈRE,J.-M., Ubique populus, op. cit., p. 202, populus, op. cit., p. 9, dénombre environ 50 000 n° 283, 252; MAURIN, L., « Pagus Mercurialis « inscriptions retrouvées à ce jour sur le territoire Veteranorum Medelitanorum. Implantations vétéra­ des provinces d'Afrique, de Numidie, de Mauritanie nes dans la vallée de l'oued Miliana. Le dossier Césarienne et de Mauritanie Tingitane ». épigraphique », MEFRA, 107, 1995, p. 134. 56 - GSELL, ST., Histoire, VII, op. cit., p. 115. 74 - DEGRASSI, A., ILLRP I, 134, p. 98, n° 2. 57 - ALFôLDY, G., « Die Entstehung der epigra­ 75 - GASPERINI, L., « Puglia tardo-repubblicana. phischen Kultur der Ramer an der Levanteküste », Note epigrafiche», in ALESSANDRI, S. ; GRELLE, in AA.VV., Roma y el nacimiento de la cultura F. (éds.), Dai Gracchi alla fine della repubblica. epigraJica, op. cit., p. 130. Atti dei V Convegno di studi sulla Puglia romana, 58 - SUSINI, G. C., Epigrafia romana, Roma 1982, Mesagne, 9-10 aprile 1999, Galatina, 2002, p. 129- P·150. 146. 59 - ROMANELLI, P., Storia, op. cit., p. 63 et ss. 76 - BEN ABDALLAH, Z. ; BEN HAssEN, H. ; MAURIN, L., « L'histoire d'Uthina par les textes », in 60 - JODIN, A., Volubilis regia lubae. Contribution Il AA.VV., Oudna (Uthina). La découverte d'une ville fétude des civilisations du Maroc antique préclaudien, antique de Tunisie, Bordeaux, Paris, Tunis 1998, Paris, 1987, p. 229-23°. P·38-42• 61 - CHATELAIN, L., « Volubilis: lingot de plomb 77 - BERGER, PH. ; CAGNAT, R., (( L'inscription tri­ avec inscription», BCTH, 1928-1929, p. 416-417 ; lingue d'Henchir Alaouin », CRAI, IV, XXVII, M. BESNIER, « A propos du lingot de plomb de 1899, p. 51. Volubilis», BeTH, 1928-1929, p. 417-418; JODIN, A., Volubilisregia Iubae, op. cit., p. 273, n° 228. 78 - Cf CIL VIII, 24°3°; voir les réserves de PFLAUM, H.-G., (( La romanisation de l'ancien ter­ 62 - JODIN, A., Volubilis regia Iubae, op. cit., ritoire de Carthage punique à la lumière de p.264-266. découvertes épigraphiques récentes »,AntAfr, IV, 63 - LASSÈRE, J.-M., Ubique populus, op. cit., p. 66 1970 (= Afrique romaine. Scripta varia 1), p. 88. et ss. 79 - DEGRASSI, A., in ILLRP l, 134, p. 98, n° 2. Sur 64 - Cf LE GLAY, M., Saturne africain, Monuments, la documentation concernant la decuma dans les tome II, Numidie-Maurétanies, Paris 1966, p. 27 et inscriptions républicâines, cf. S. P ANCIERA, (( Le ss, nOS 5, 6, 8. iscrizioni votive latine», Scienze dell'Antichità. 65 - KAI 119 = LEVI DELLA VIDA, G. ; AMADASI Storia, Archeologia, Antropologia, 3-4 (1989-199°), Guzzo, M. G., Iscrizioni puniche della Tripolitania p. 913, n° 90. (1927-1967), Roma 1987, p. 74-82, n° 31. 80 - BERGER, PH. ; CAGNAT, R., (( L'inscription tri­ 66 - KAI 120 = LEVI DELLA VIDA, G. ; AMADASI lingue», op. cit., p. 51. Sur le médecin, cf. GUM­ Guzzo, M. G., Iscrizioni puniche della Tripolitania, MERUS, H., Der Arztestand in romischen Reiche nach op. cit., p. 48-53, n° 21. den Inschriften, Helsingfors 1932, p. 82, n° 315. 67- IRT 319· 81 - MAURIN, L., Pagus, op. cit., p. 134. 68 - LEVI DELLA VIDA, G.; AMADASI Guzzo, 82 - POINSSOT, CL., (( Suo et Succubi », Karthago, M. G., Iscrizioni puniche della Tripolitania, op. cit., X, 1959, p. 120-129 ; Z. BENZINA BEN ABDALLAH,

218 Catalogue des inscriptions latines païennes du Musée du plaque pourraient indiquer que celle-ci appartenait Bardo, (Coll. EFR-92), Tunis-Rome 1986, n° 206. à l'origine à un monument funéraire). 83 - BESCHAOUCH, A., « Qu'est-ce que un "idurio" ? 98 - ID., ihidem, p. 92, n° 15. Spiritualité punique et culture latine en Mrique 99 - ID., ihidem, p. 91, n° 12. romaine », MBFRA, 102, 1990, p. 639-646. 100 - BENZINA BEN ABDALLAH, Z., Catalogue des 84 - LAssÈRE,].-M., Uhique populus, op. cit.,passim. inscriptions latines païennes du Musée du Bardo, op. 85 - ILAfr. 306 = ILS 9495 = BENZINA BEN cit., p. 203, n° 519. ABDALLAH, Z., Catalogue des inscriptions païen• 101 - Pour d'autres attestations du terme murus nes du Musée du Bardo, op. cit., p. 73, n° 190. inséré dans des inscription républicaines, cf. 86 - MERLIN, A., « Le sanctuaire de Baal et de ILLRP, II, p. 478 (index). Tanit près de Siagu », Notes et Documents puhliés par 102 - Pour d'autres attestations du terme tu"es, la Direction des Antiquités et Arts, IV, Paris 1910, cf. ILLRP II, p. 479 (index). p. 22-24 = KAI 137. 103 - Sur le terme posticus, cf. CAGNAT, R., Revue 87 - LE BOHEC, Y., La troisième Légion Auguste, Archéologique, op. cit., p. 137. Paris 1989. 104 - Sur la documentation épigraphique des fos­ 88 - CIL VIII 7* = 171259 = lLAlg., l, 1242. sae, cf. ILS 2487,5319,57971,5982,80°4. 89 - Sont exclus du corpus des IURP de l'Afrique, 105 - BRDAL, M., « Inscription de Curohis », CRAI, les textes épigraphiques suivants dont la chrono­ IV, XXIII, 1895, p. 33 ; DEGRASSI, A., in ILLRP, logie, encore incertaine, a été placée entre l'é­ p.227, na 1; BENZINA BEN ABDALLAH, Z., poque républicaine et le début du principat Catalogue des inscriptions latines païennes du Musée du d'Auguste: CIL VIII 24583 (cf. les observations Bardo, op. cit., p. 203. de CAGNAT, R., « Note sur une inscription de 106 - ROMANELLI, P., Storia, op. cit., p. II4-I16 ; Carthage relative à Sex. Appuleius», CRAI, 1906, DECRET, F. ; FANTAR, M., L'Afrique du Nord, op. p. 47°-478); DE VILLEFOSSE, H., « La tessère de cit., p. 151-152. », in CRAI IV, XXI, 1893, p. 319-325 ; 107 - Comme l'indiquent explicitement les lignes ILTun 1636 (p. SALAMA, « Le milliaire archaïque 4-5 de l'inscription: ex saxo / quadrato. de Lorheus», in Mélanges de Carthage offerts à Ch. Saumagne, L. Poinssot, M. Pinard, Paris 1964-65, 108 - Les intégrations du cognomen de l'affranchi p. 97-II5; DESANGES,]., Pline, cit., p. 197, na 6); sont variables: Malc[io} (CIL l, 2\ 788 ; VIII, AB 1967,546 = 1968, 553 bis, un texte découvert à 977); Malc{us.?] (ILLRP II, 580) ; Malc[chio} ou Tunis en 1958 est, selon toute probabilité, un faux Malc{hus} (BENZINA BEN ABDALLAH, Z., Catalogue (CIL 1" 2, 4, p. VIIn : commémoration de la conse­ des inscriptions latines païennes du Musée du Bardo, op. cratio de Carthage par Scipion Emilien; voir, en cit., p. 145, avec référence aux autres exemples de dernier, DI STEFANO MANZELLA, I., « Nexus inter CIL VIII, 978 ; IIII5 ; 22637,72; 23272). titulum et rem/monumentum in epigraphia ", in 109 - Le nombre des différentes reconductions de XII Congressus Internationalis Epigraphiae Grecae et Lucius Pomponius à la charge de duovir n'a pas Latinae, Barcelone, 7 septembre 2002, sous pres­ encore été éclairci: en effet, à la ligne 3, l'indica­ se, qui tend à réhabiliter le document. tion de la magistrature est suivie d'une liaison 90 - DELATTRE, A. L., « Les cimetières romains entre V et T ou plus probablement de 1 et T. Il superposés de Carthage (y896) ", Revue Archéologique, faudrait, dans ce dernier cas, entendre it(erom). III, XXXIII, 1898, p. 84. En effet, on ne peut accepter l'interprétation commune duovir (quintum) car Curohis est deve­ 91 - LASsÈRE,].-M., Uhique populus, op. cit., p. 105. nue eolonia Iulia (CIL VIII, 12452) au plus tôt en 92 - LASSÈRE,].-M., Uhique populus, op. cit., p. 163. 46 av. ].-C., à moins de ne pas partager avec ]. 93 - DELATTRE, A. L., « Les cimetières romains », SCHMIDT (CIL VIII, 12452, p. 1282) la thèse selon op. cit., p. 88-93, nOS 1,3,5, 6, 13, 14, 16, 17· laquelle Pomponius aurait assumé la plus haute 94 - ID., ihidem, p. 88-93, n0 5 2, 8. magistrature de Curohis avant la constitution de la colonie, en englobant ainsi dans le décompte des 95 - ID., ihidem, p. 95, fig. 5· magistratures celles de l'époque pré-coloniale et 96 - ID., ihidem, p. 92-93, n° 16 Oe formulaire se celles de l'époque post-coloniale (DEGRASSI, A., réfère à une sépulture de trois personnes). ILLRP II, 580, n° 1). BENZINA BEN ABDALLAH, 97 - ID., ihidem, p. 93, n° 17 Oes dimensions de la Z., Catalogue des inscriptions latines païennes du Musée

219 du Bardo, op. cit., p. 145, a proposé l'interprétation calidae in Africa e », in AA. VV., Scritti di (quinquennalis) . antichità in memoria di Benita Sciarra Bardaro, 110 - DECRET, F.; FANTAR, M., L'Afrique du Nord, Fasano 1994, p. 2II-212. op. cit., p. 65. 129 - Voir les observations de L. GASPERINI, III - Cf supra à propos de l'inscription n° 2. « Ricerche epigrafiche in Sardegna - II)), in L'Africa Romana, IX, Nuoro 1991, p. 592. 112 - Cf BENZINA BEN ABDALLAH, Z., Catalogue des inscriptions latines païennes du Musée du Bardo, op. 130 - Cf REBUFFAT, R., «Vocabulaire thermal. cit., P.145, à propos de CIL VIII 10525 = ILS Documents sur le bain romain», in AA. VV., Les 6094. Voir infra, catalogue n° 5. thermes romains (Coll. EFR-142), Roma 1991, p. 9, 12, 20, 23, avec référence aux sources classiques et 113 - ROMANELLI, P., Storia, op. cit., p. 121, n° 2. épigraphiques (CIL VIII, 24106 ; lLAfr, 459) du 114 - Cf supra à propos de l'inscription n° 3. terme. Voir également AOUNALLAH, S., Le Cap 115 - Cf VATTIONI, F., « Antroponimi fenicio-puni­ Bon, op. cit., p. 348. ci nell'epigrafia greca e latina deI Nord Africa», 131 - REBUFFAT, R, « Vocabulaire thennah, op. cit., AION, 1979, p. 177, n° 133a. p.B-9. 116 - Le rapprochement entre et l'anthropo­ Zentuci 132 - ID., ihidem, p. 9. nyme punique ZNZ' par G.lIALFF, «L'onomastique 133 - BROUGTHON, T. R. S., The Magistrates, cit., punique de Carthage», Karthago, 12, 1963-64, p. 109, II, p. 184 (cf. BENZINA BEN ABDALLAH, Z~, n'est pas à exclure. Catalogue des inscriptions latines païennes du Musée du 117 - Cf V ATTIONI, F., « Antroponimi fenicio­ Bardo, op. cit., p. 176.) punici », op. cit., p. 181, n° 171. 134 - Cf PICARD, G.-CH.; MAH]OUBI, A.; 118 - Cf VATTIONI, F., « Antroponimi fenicio-puni­ BESCHAOUCH, A., « Pagus Thuscae et Gunzuzi », ci», op. cit., p. 177, nOS 133-133a, noms commençant CRAI 1963, p. 126. ; M'cHAREK, A., « Inscriptions par Hi, Himilco et Himilcato. découvertes entre Regia (Henchir Zama) et 119 - ID., ihidem, p. 182, n° 180. [MaJrag{uiJ Sara (Henchir Chaar»), in L'Africa 120 - ID., ihidem, p. 167-168, nOS 66-67. Romana, IX, Nuoro 1991, p. 251-264. 121 - ID., ihidem, p. 162, n° 26. 135 - Cf GASCOU, ]., « Les pagi carthaginois », AA.VV, Villes et campagnes dans fEmpire romain, 122 - A relier peut-être avec la racine zqn "ancien", Aix-en-Provence 1982, p. 139-175. signalée par V ATTIONI, F., « Antroponimi fenicio­ punici», op. cit., p. 190, n° 271 à propos de Zacunis. 136 - Cf PICARD, G.-CH. ; MAH]OUBI, A. ; Pour la finale en -or, probablement d'origine BESCHAOUCH, A, « Pagus Thuscae et Gunzuzi», op. libyque, cf. FRDzouLs, E., « Les survivances indigè­ cit., p. 128. nes dans l'onomastique africaine», in L'Africa 137 - Cf GUEY, ].; PERNETTE, A., « Lépide à Romana, VII, Sassari 1989, p. 163. Thahraca », Karthago, IX, 1958, p. 85, 88. 123 - Le nom est apparemment unique. Pour la fina­ 138 - Cf DEGRASSI, A, ILLRP II, 1276, p. 375. La le en -a, d'origine libyque, cf. FRDzOULS, E., « Les dédicace de Tergeste à Octave (lLLRP l, 418) pré­ survivances indigènes dans l'onomastique africai­ sente la même structure que cette inscription. ne », op. cit., p. 163-164. 139 - Cf CARCOPINO,]., « Volubilis, capitale de 124 - Cf GREGORI, G. L., « Forme onomastiche Juba», BSNAF, 1933, p. 146; voir JODIN, A., indigene e puniche adApisaMaius, Siagu, Themetra Volubilis, regia Jubae, op. cit. ; voir, à présent, H. e Thimiliga», in L'Africa Romana, VII, Sassari GHAZI-BEN MAISSA, « Voluhilis et le problème de 1989, p. 166-176; AOUNALLAH, S., « Une nouvelle regia Jubae », in L'AfriCll Romana, X, Oristano 1992, p. inscription de Vina »., in L'Africa Romana, IX, 243 et SS. Nuoro 1991, p. 318. 140 - Cf IAMar., lat. 448 = AE 1978, 897. 125 - Cf WISSOVA, P., in RE IV, S.v. Cornificius-7, 141 - Cf JODIN, A., Volubilis, regia Jubae, op. cit., cc. 1624-163°. p·318-320. 126 - Cf MUNZER, F., in RE XII l, S.V. Laetius - 6, 142 - PLIN., NH, VI, XXXVII, 203. En ce qui cC·4II-413· concerne les inscriptions plus méridionales, jus­ 127 - Cf par ex. ILLRP l, 395. qu'à Mogador, cf. IAMar., lat. 339 et ss. 128 - Cf ZUCCA, R., « Nota sui culti delle aquae 143 - IAMar., lat. 841.

220 144 - Cf. MAsTINO, A., «La ricerca epigrafica in Fuerteventura: un mode/o insu/ar de adaptacion, Marocco (1973-1986)), in L'Africa Romana, IV, Fuerteventura 1996, p. 425-8 ; TEJERA, A. ; CHAUSA, Sassari 1986, p. 338 et ss. A., cc Les nouvelles inscriptions indigènes et les 145 - Cf. MASTINO, A., « Un decurione dell'ala relations entre l'Afrique et les îles Canaries», III Asturum, praepositus Castelli Tamudtnsis, in BCTH, n.s., Afrique du Nord, 25, 1999, p. 69-74. una nuova dedica a Giove nel dies natalis di 153 - Cf. IAMar., lat. 506, 603, 608, 619. Settimio Severo», MBFRA, Cil, 1, 1990, p. 247- 154 - LAssÈRE, J.-M., Ubique popu/us, op. cit., 270 ; ID., cc Il Castellum Tamudense in età severia­ p. 164, 461. na (riassunto) », XXVII, 1991, p. 119-121. AntAfr 155 - ID., ibidem, p. 164, 178, 461. 146 - Cf. LENOIR, M., cc Aulisua, dieu maure de la 156 - ID., ibidem, p. 80, 102, 163. fécondité », in L'Africa Romana, III, Sassari 1985, 157 - ID., ibidem, p. 703 (index) ; sur les origines de P·295<102. cette gens, cf. Bpigrafia e ordine senatorio, Roma 1982, 147 - AB 1980, 995, = 1983, 996. p. 109, 160, 234, 264, 271, 283. 148 - AB 1987, 1128-31, cf. LENOIR, M., cc Ab eo 158 - LASsÈRE,].-M., Ubique popu/us, op. cit., p. 161- XXV in ora oceani colonia Augusti Iulia Constantia 163 et index, p. 700. Zilil», in L'Africa Romana, IV, Sassari 1986, p. 443 159 - ID., ibidem, p. 164. et ss. 160 - ID., ibidem, p. 164. 149 - Cf. VILLA VERDE VEGA, N., Tingitana en la 161 - ID., ibidem, p. 80, 84, 163. L'épitaphe, dont Antigiiedad tardia (siglos III-VII), Madrid 2001, l'expression est concise, devait être compréhensi­ p. 335, n° 127. ble dans le cadre d'un sépulcre commun. 150 - Pour les sources, cf. MARliNEz HERNÀNDEz, 162 - DELATIRE, A. L., Lescimetièresromaùzs, op. cit., M., Canarias en la mitologia. Historia mitica dei P·91. Archipiélago, Santa Cruz de Tenerife 1992; MARTiNEZ HERNÀNDEZ, M., Las !slas Canarias de 163 - ID., ibidem, p. 91. la Antigüedad al Renacimiento. Nuevos aspectos, 164 - LASSÈRE,].-M., Ubique popu/us, op. cit., p. 164. Santa Cruz de Tenerife 1996 ; MANFREDI, V., Le 165 - Cette mention est documentée dès l'époque isole Fortunate, Roma, 1996. républicaine tardive: cf. FRIGGERI, R. ; PELU, C., 151 - Cf. ATOCHE PENA, P.; PAZ PERALTA,]. A.; Vivo e morto nelle iscrizioni di Roma (Titu/i - 2), RAMIREZ RORIGUEZ, M. A. ; ORTIZ PALOMAR, M. Roma 1980, p. 161-162. E., Bvidendas arqueologicas dei mundo romano en 166 - LASSÈRE, ].-M., Ubique populus, op. cit., Lanzarote as/as Canarias), Arrecife 1995. P· 163-164· 152 - Cf. CABRERA PÉREZ, J. C., La Prehistoria de 167 - ID., ibidem, p. 702 (index).

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