COMMISSION INSULAIRE

POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE (CIDD)

Plan Insulaire de Gestion Intégrée des Zones Côtières de Mohéli (2010-2014)

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SOMMAIRE

Sommaire

PRESENTATION GENERALE DE L’ILE ...... 3 Chapitre : 1/ ENVIRONNEMENT PHYSIQUE ...... 3 Tableau : 2 Résultats de suivi des sites...... 8 1.4.4 Les herbiers de phanérogames...... 8 1.4.5 Les îlots ...... 8

Chapitre 2/ENVIRONNEMENT SOCIOECONOMIQUE ...... 12 2-1 Origine du peuplement de Mohéli ...... 12 2-2 Situation économique et sociale ...... 13 2-3 Identité démographique et évolution de la population ...... 13 2-4 Répartition et densité de la population ...... 15

Chapitre 3 / LES PRESSIONS SUR LES MILIEUX NATURELS ET LES ESPECES ...... 17 3-1 LES EVOLUTIONS ET DEGRADATIONS NATURELLES ...... 17 3-2 LES MENACES ANTHROPIQUES ...... 18

Chapitre 4 /SITUATION ET ACTIONS ENTREPRISES POUR LA GESTION DES ZONES COTI7RES ...... 21 a) LES CONTRAINTES ET CONFLITS D’USAGE POUR LA GESTION ...... 21 b) Politiques nationales et Actions entreprises pour la gestion de la zone côtière ...... 21

Chapitre 5 / LES OBJECTIFS DE GESTION ET LES STRATEGIES ...... 23 Objectif spécifique 1 : Assurer une gestion rationnelle de l’espace ...... 23 Objectif spécifique 2 : Développer l’éducation environnementale, la formation et la communication...... 24 Objectif spécifique 3 : Assurer la conservation et la gestion durable des ressources marines et côtières ...... 24 Objectif spécifique 4 : Développer les capacités (public et société civile) de l‘île en matière de gestion intégrée des zones côtières...... 25

Chapitre 6/-PLAN D’ACTIONS ...... 26 Objectif spécifique 1 : Assurer une gestion rationnelle de l’espace ...... 26 Objectif spécifique 2 : Développer l’éducation environnementale, la formation et la communication ...... 28 Objectif spécifique 3 : Assurer la conservation et la gestion durable des ressources marines et côtières ...... 30 Objectif spécifique 4 : Développer les capacités (public et société civile) de l‘île en matière de gestion intégrée des zones côtières...... 34

Chapitre : 7 / Suivi – Evaluation ...... 36

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PRESENTATION GENERALE DE L’ILE

L’île de Mohéli est la plus petite de l’Union des Comores avec 211 km. De forme allongée d’ouest en est, Mohéli est caractérisée par un relief accidenté à crêtes aiguës, résultat de la dissection d’un ancien volcan situé à l’ouest. Ce relief s’atténue vers l’est et vers les bas en plaines littorales. L’île est caractérisée aussi par le découpage de ses cotes et la présence des petites baies de mangroves et d’un récif corallien frangeant entourant l’île.

Chapitre : 1/ ENVIRONNEMENT PHYSIQUE

1-1 Climat

Le climat est de type tropical humide sous l’influence océanique. Il est caractérisé par :

- une saison chaude et humide(été austral) de décembre à mars avec une pluviométrie importante, des températures moyennes variant entre 24 et 27,8°C et des vents de mousson(kashkazi, vents du N-NO et Mgnombeni, vents N-NE). - Une saison sèche et fraiche (hiver austral) de mars-avril à novembre avec des températures moyennes entre 23,2° et 27°C et de vents d’alizés ( Koussi, vents du S pluvieux et Matoulai, vents secs du S-SE).

La pluviométrie moyenne est comprise entre 1500 et 5000 mm avec des fortes variations inter-annuelles( 1800mm en 1979, 4200 mm en 1980) et inter-zones (Moyenne annuelle Miringoni : 2200 mm, Itsamia : 1200 mm). Il existe également des variations locales entre le Sud et les îlots de , plus secs (précipitations moyennes : moins de 1000 mm/ an) et les zones d’altitude avec des brouillards persistants (précipitations moyennes de plus de 3000 mm/an).

L’évapotranspiration de l’ordre de 600 à 800 mm/an laisse aux sols de très importantes ressources hydriques, vu les précipitations annuelles. L’humidité voisine de 85°/° est symptomatique du climat tropical humide avec de faibles amplitudes annuelles (environ 5°/°).

Des microclimats jouent un rôle important dans répartition de la végétation, dans la pédogenèse et dans les phénomènes d’érosion des sols.

Mohéli est à la limite de la route préférentielle des cyclones, qui se situent plus au Sud. Toutefois plus de trente perturbations de type cyclonique ont affecté les Comores depuis 1900, le plus important en 1950, puis Elina en 1982 , Kamisy en 1984 et Keliska en 1985.

L’île a été concernée par les événements El Nino, notamment en 1997-98 qui se sont traduits par divers bouleversements hydroclimatiques, en particulier le réchauffement des

3 eaux de surface. Le phénomène de blanchissement de 1998, le dernier enregistré, a été particulièrement sévère, avec des températures de l’eau atteignaient 31°C en avril et début mai 1998.

1.2 Géologie

Mohéli est une île d’origine volcanique formée au Tertiaire, à la fin du miocène (entre 3,4 et 1,4 millions d’années). La formation s’est effectuée en deux étapes, auxquelles correspondant les deux provinces de l’île :

- La partie occidentale de l’île, la chaîne centrale et son prolongement, les îlots de Nioumachoua, est la plus récente ; la ligne de crête culmine à plus de 700 m ; - A l’est, le plateau de Djandro, fortement érodé, est plus ancien et ne dépasse guère 200 m d’altitude.

L’érosion intense qui a sévi entre deux phases d’activité volcanique a conduit à une grande diversité de paysages et d’unités géomorphologiques : l’ouest est caractérisé par un relief accidenté de crêtes aiguës ; ce relief s’atténue vers l’est et vers les plaintes littorales. L’île est caractérisée par une côte très découpée , diversifiée, avec alternance de pointes rocheuses, de côtes basses, de falaises et d’anses formant de plages de galets, de sables noirs volcaniques ou de sables blancs coralliens ou occupées par les mangroves.

La partie Sud de l’île compte 5 grands îlots, d’altitude maximum de 200 m : (Magnougni, Kanzoni, Ouenefou, Chanzi et Méa) et plusieurs îlots de plus modestes (Mbouzi, Mbougo, Foro), tandis qu’à l’est, devant Itsamia, s’étendent également les petits îlots de Bouélamanga, Chikoundou, Gnandza, Mbouzi et Mchaco.

Les fonds sous-marins sont occupés par les récifs coralliens, qui bordent le littoral sur toute sa longueur. Plus s’étend un large plateau sous-marin, de 8 à 10 km dans sa plus grande largeur au Sud-Ouest, occupé par des fonds sableux et des formations coralliennes inconnues. Au large des îlots, les fonds remontent jusqu’à des profondeurs de l’ordre de 9-10m ; cette formation est parfois assimilée à une pseudo-barrière récifale. Il y aurait des grottes marines vers Canzoni-Dzaha.

Les sols de l’île sont jeunes et peu évolués, sensibles à l’érosion naturelle et anthropique. On observe trois grandes catégories de sols : les sols ferralitiques , profonds et peu fertiles, les sols bruns, plus riches mais moins épais, les andosols, limités en profondeur, pierreux et très perméables.

1-3 Données océanographiques et hydrologiques

1-3-1) Hydrologie

4 A Mohéli, les sols sont meubles, souvent imperméables. D’une manière générale, le réseau hydrographique est bien développé et permanent sauf sur la partie est et sur le plateau de Djando où il est temporaire.

Les rivières partent presque toutes de quelques dizaines de mètres au-dessous des lignes de crêtes situées à plus de 700m d’altitude et creusent des vallées profondes orthogonales à l’arête axiale. Il existe à Mohéli une vingtaine de cours d’eau à écoulement permanent ou intermittent. Les cours d’eau à écoulement permanent sont localisées sur la partie occidentale de l’île notamment sur le versant Sud qui est la partie la plus arrosée (M’ro wabushi, M’ro shiconi, M’ro Wabouéni, M’ro Wamlebeni, M’ro Dewa, M’ro Gnombeni, M’ro Mlédjelé, M’ro Foungué, M’ro Mihonkoni, M’ro Wala) Ceux à caractère intermittent sont situés sur la partie orientale (M’ro Maji, habomo, tsamia, ikoni, Mzé palé, Wangani). Les eaux sont généralement bonnes et présentent une turbidité seulement en saison des pluies.

Tableau 1 : Principaux bassins versants

Rivières Surface du bassin Surface cumulée En °/° cumulé de la versant (ha) (ha) surface totale M’ro Gnombeni 1 434 1 434 7°/° M’ro Wamlembeni 1 055 2 488 12°/° M’roni Hankanga 918 3 406 17°/° M’ro Mlédjelé 900 4 306 21°/° M’ro Wabouéni 881 5 188 25°/° Déwa 720 5 908 29°/° M’ro Oungani 627 6 535 32°/° M’ro 610 7 144 35°/° Ndrondroni Foungué 479 7 623 37°/° Wamadji 464 8 087 39°/° Akomodjou 452 8 538 41°/° M’ro Wabouchi 441 8 979 44°/° M’ro chiconi 429 9 408 46°/° M’ro Mihonkoni 424 9 832 48°/° Mboinifoungué 415 10 247 50°/°

Vu les problèmes de déforestation liées à la recherche d’espace agricole, toutes ces rivières sont menacées de tarissement et d’autres ne sont pas permanentes sur leur cours inférieur. Les associations mènent des actions de reboisement dans le but d’apporter de l’ombre aux cours d’eau et de maintenir ainsi l’eau à la surface.

Un potentiel hydroélectrique existe (ex : Miringoni), dont la préservation passe par celle des bassins versants. Le lac de Boudouni est un système lacustre particulier mal connu, peut être un lac de caractère aux eaux sulfureuses .Il serait peut - être en communication avec la mer.

1-3-2 Courants et marées

Les Comores sont baignées par le Courant Sud - Equatorial (CSE) et le courant de Mozambique, lequel a son origine aux environs du parallèle 11° Sud. Sa vitesse est très

5 variable et oscille entre 10 et 80 milles par jour avec une moyenne de 20milles par jour .A part ce régime général, dans la zone des Comores le courant parte à l’Ouest avec une vitesse moyenne de 1,5 nœuds, et maximale de 3 nœuds.

Les marées sont de type semi-diurne avec une amplitude de 1à 3m (4m pour les marées de vives eaux)

1-3-3 Caractéristiques des eaux

- Températures des eaux de surface : 26 à 30 °C (octobre à mai) et 23 à 27°c (mai à octobre) ; - Salinité : 34-35°/°° ; - Thermocline à plus de 100 m de profondeur.

1-4 Les Unités Ecologiques

1-4-1 La foret

a) Forêts naturelles

La foret naturelle intacte, sempervirente humide, est passée de 1553 ha (1987) à 1145 (1996) ; elle couvre une zone centrée sur la ligne de crête du Mont Mledjele, au dessus de 500-600m. Deux faciès sont reconnaissables : une basse uniforme paucistrate dominée par des grandes arbres sur les crêtes venteuses et sols squelettiques et une foret pluristrate dominée par des grands arbres (30 à40 m) sur les sols colluvionnaires des versants.

Ces forets riches en formes endémiques et habitats variés, régressent sous l’action des défrichements agricoles.

En lisière de foret se trouvent également des peuplements spontanés de jamrose (Eugena jamboiana). Vers le bas, la forêt se prolonge parfois en galerie ripicoles( raphias et nombreuses espèces introduites). Les ripisylves assurent la protection des berges contre l’érosion lors des crues.

Autres formations forestières naturelles de plus faibles extensions : - La forêt sèche dont il subsiste un lambeau dans le cratère du Boudouni ; - Des peuplements hydrophiles à M’Winga (Erythrina), formant l’arrière mangrove, dans les plaines côtières ; - Des formations arbustives occupent certaines parties sèches de l’île et le versant sud-est de la montagne.

b) Forets cultivées

6 On distingue : - les cultures periforestières ; - les polycultures arborées, cultures mixtes, pluri-étagées, de cultures perennes et annuelles, de rente et vivière, en sous-étage de cocotiers : manguiers, giroflier, manioc, ambre vade, riz pluvial, poivre, vanille, caféier… ; - les plantations agricoles, établies comme culture de rente, qui sont dans l’ensemble en déclin. Elles sont constituées, d’ylang-ylang (Itsamia, Iconi, Miringoni, Hamba et Nioumachoua), de girofliers (plateau de djandro et Nioumachoua), actuellement en régression, souvent éclaircies pour place à des productions vivrières, des cocotiers et parfois le caféier (Itsamia, Plateau de Djandro et Nioumachoua) ; - les reboisements en foret à base de Sandragon, d’Eucalyptus, de teck, ainsi qu’un peu de canneliers et de Terminalia.

Les padzas dont les sols décapés et à nu sont soumis à d’importants phénomènes d’érosion sont présents sur les crêtes, notamment en amont de Ndrondroni et Nioumachoua mais aussi à Itsamia, Kangani et Hagnamoida. Les associations villageoises revégétalisent ces padzas en Sandro, gliricidia, acacias, manguiers etc.

L’espace est occupé à 21,2°/° par des formations naturelles, 77,37°/° par des zones rurales exploitées et 1,5°/° par l’urbanisation.

1-4-2 Les mangroves

La mangrove est une formation végétale caractéristique de la zone de balancement des marées des régions tropicales et subtropicales. A Mohéli, les mangroves occupent les fonds de baie dans le Sud de l’île, où elles couvrent 91 ha. Trois mangroves sont bien développées, la plus importante est celle de Nioumachoua à l’Est, puis celle de Nioumachoua Ouest et enfin celle de -Mirémani.D ‘autres tâches de palétuviers, d’extension plus modeste, s’étendent sur la pointe de Mirémani et du coté de Hachéhi. Les espèces identifiées sont : Rhizophora maculata, Bruguiera gymnorhiza, Sonneratia alba et Avicennia marina, qui sont carcteristiques des espèces de mangroves que l’on rencontre sur les cotes Malgaches et d’Afrique orientale.

1-4-3 Les récifs coralliens

Les récifs coralliens de type frangeant, bordent toute la cote du parc marin (de l’île) et la plupart des îlots. Etroits, ils ne dépassent pas 1km de large. Ils sont encore moins larges autour des îlots, sauf à kanzoni. On note également la présence d’un petit platier de forme ovale en face de la plage sambia.

Depuis la plage vers le large on distingue le platier qui comprend : - une zone d’accumulations sédimentaires sableuses à sablo-vaseuse, qui porte parfois des herbiers ; - une zone de coraux qui se densifient vers le front récifal ; les peuplements sont dominés par les formes massives (Porites, Platygyra, Favia) ; - un front récifal plus ou moins construit par les coraux (Acropora, Poccilopora, Seriatopora, Pavona….).

7 Les informations fournies ici sont l’œuvre de V.Tilot et la COI, qui ont suivi les sites suivants : Itsamia, Méa, Ouenefou ouest/M’bouzi, Ouenefou Nord-Est, Chandzi Nord. En dehors de ces sites, les formations récifales sont mal connues.

Les formes de coraux les plus fréquentes sont : Acropora tabulaire, Acropora florida, Acropora tenuis, Acropora cervicorenis, Porites, Pavona, Favia, Favites, Diploria, Fungia, Poccillopora, Seriatopora hystrix, Platygyra, Agaricia.

Tableau : 2 Résultats de suivi des sites

Sites localisation Tilot 1993 AIDE 1998 AIDE 1999 AIDE 2002 Ouenefou S 12°23”53,6” PL: 31°/° PL:20°/° PL:5°/° E 43°42’34,9” PE: 20°/° Mea PL: 45°/° PL:35°/° PL:10°/° Itsamia S 12°22’22,2” PL: 73°/° PL: 35°/° PL: 30°/° E43°55’8,2” PE:53,5°/° kandzoni S 12°24’21,7” PL:21,7°/° E 43°39’53,7“ PE:39°/° PE: 41°/° Ouallah 1 S 12°19’24“ PL: 40°/° E 43°38’57,9” PE : 60°/°

Ces données montrent une chute importante du recouvrement en coraux vivants entre 93 et 98. La plupart des récifs sont dégradés par les activités anthropiques (pêche à la dynamite, ancrage sauvage, pêche au fusil..). Ce sont surtout les coraux fragiles tels que ceux de la famille des Acroporidae qui sont les plus touchés, en revanche les coraux durs types Platygyra, Diploria, Favia et Porites sont plus abondants. En 1998 l’augmentation de température des eaux a entraîné un blanchissement des coraux suivi d’une forte mortalité, pouvant atteindre 30 à 40°/° dans les sites observés. Dans l’ensemble, le platier est souvent dégradé voir extrêmement dégradé et la pente externe globalement mieux préservée.

1.4.4 Les herbiers de phanérogames

Les herbiers de phanérogames couvriraient environ 5 km2 .Les principales formations de platier sont localisées à l’ouest devant Ouallah, sur le platier en face de Sambia et du côté d’Itsamia. Ils seraient sujets à d’importantes variations saisonnières (Tillot, 1994) avec une extension en août - septembre. Habitat et source de nourriture des deux espèces emblématiques de la zone du parc, tortues et dugong, il est fondamental de renforcer les connaissances à leur sujet.

1.4.5 Les îlots

Les îlots sont quasiment inconnus. La plupart présentent des pentes escarpées qui descendent sur la mer en falaises abruptes. Les anses sont occupées de petites plages. Le couvert végétal est surtout important à Chissoi Ouenefou qui est le plus anthropisé en raison d’une installation humaine ancienne. La couverture forestière du haut de plage est

8 relativement dense avec présence d’Hibiscus tilliaceus et de Callophyllum, espèce recherchée qui se raréfie ailleurs. Les hauteurs sont occupés par des savanes à Hyparrhena et des pelouses, avec sur les pentes des Albizia, quelques Adansonia(baobas) et des bouquets de palmiers( Bolsée-Beudels,1994).

La végétation des îlots est relativement préservée, notamment les plus inaccessibles. Certains d’entre eux, notamment Magnougni, qui sert de dortoir aux frégates, mais surtout Mchaco, site de nidification, présentant un intérêt orthologique.

Tableau 3 : synthèse sur les fonctions des unités écologiques

Types d’unité écologique Fonctions Usages Plages Protection des côtes Tourisme, Loisir, Matériel de construction, Site de ponte Récifs coralliens Réservoir de biodiversité Pêche à pied Protection des côtes Loisir, Tourisme Forte production primaire Source de renseignements Zone de nurseries et de refuge scientifiques Herbiers de phanérogames Oxygénation des eaux Rétention/Stabilisation du sédiment Alimentations tortues et dugongs Protection des côtes Ilots Repos pour les oiseaux Loisir, Tourisme Foret littoral Stabilisation des cordons Loisir, Tourisme sableux Agriculture vivrière Mangroves Protection du littoral Approvisionnement en bois Rétention des sédiments Pêche Forte production primaire Lieu de reproduction, de nurseries et de refuge Epuration des intrants

1.5) LES ESPECES (Faune – Flore)

1.5.1 Généralités sur la faune et la flore de Mohéli Le taux d’endémisme à Mohéli, comme pour l’ensemble des Comores apparaît très élevé. Parmi les îles de l’Océan Indien, les Comores se situeraient en deuxième place pour le taux d’endémisme après Madagascar : - 3 espèces de Méga chiroptères endémiques : la roussette de Livingstone (Pteropus livingstonii), la petite roussette des Comores (Roussettus obliviosus) et la roussette des Comores (Pteropus seychellensis comorensis) ; - le lémur L.mongoz ; - oiseaux forestiers : le pigeon vert (Treron australis sous espèce endémique, menacée à Mohéli, Nesillas mariae,Coracina cinerea moheliensis, Hypsipetes

9 parvirostris moheliensis, Cyanolanius madagascarinus comoriensis, Turdus brewsheri mohéliensis, Nestillas typica moheliensis, Terpsiphone mutata voeltzkowiana, Foudia e. eminentissima… - reptiles (gecko, scinques, serpent), menacés : au moins 11 formes endémiques, avec un taux d’endémisme de 45°/° ; - groupe des insectes mal connu : 4 à 6000 espèces, avec un taux d’endémisme de 34°/° et certaines espèces menacées ; - 16 espèces de poissons d’eau douce et au moins une espèce de crevette d’eau douce (Palemon lar) ; - environ 2000 espèces végétales, dont 15°/° endémiques aux Comores ; - fougères (Ptéridophytes) : 174 espèces aux Comores (162 à Mohéli) ; - orchidées : 72 espèces aux Comores dont 36 endémiques. Pour les oiseaux, plusieurs espèces ont été signalés sur les îlots : le busard de Maillard Circus maillard, le milan noir Milvus migrans, la grande aigrette Egretta alba, le héron cendré Ardea cinerea, le paille en queue Phaeton lepturus.

Le rocher de Mchaco abrite d’importantes colonies d’oiseaux de mer dont certains nicheraient sur l’île : des milliers de noddies bruns Anous stolidus, des sternes bridées Sterna anethtus, des fous masqués Sula dactylatra des fous à pied rouges Sula sula, des frégates (Fregata ariel et F. minor), pour lesquelles l’îlot de Magnougni constitue un dortoir, les puffins d’Audubone et oiseaux d’eau et de rivage, grèbes castagneux(Tachubaptus ruficallis). Le lac de Boudouni est un site de nidification de la poule d’eau.

1.5.2 La faune marine

1.5.2.1Mammifères marins

a) Les dauphins

Les eaux de Mohéli sont riches en cétacés, notamment au large des îlots.Plus d’une dizaine d’espèces ont été observées, certaines de facon régulière, d’autres plus rarement. Les espèces les plus courantes sont le grand dauphin (Tursiops truncatus), le dauphin à long bec (Stenella longirostris), le dauphin commun (Delphinus delphis), le dauphin à bosse du pacifique (Sousa chinensis), Eubalaena australis et Balaenoptera edna.

b) La baleine à bosse

La plus fréquente et la plus spectaculaire des mammifères est Megaptera novaeangliae, qui est présente de juillet à novembre. Cette saison correspond à la période de reproduction, au terme d’une longue migration depuis les eaux polaires de l’Antarctique.

c) Le dugong

Dugong dugon est encore très mal connu, malgré son statut d’espèce mondialement menacée. Il est devenu rare suite à la pêche mais reste observé périodiquement en divers sites : Itsamia (septembre- octobre), Mirémani, Ouallah, Nioumachoua….

d) Les reptiles

10 Sur huit espèces de tortues marines existant dans le monde, cinq sont présentes dans le Sud-ouest de l’Océan indien. Deux seulement fréquentent les eaux de Mohéli : la tortue verte (Chelonia mydas L) et la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata), Dermochelys coriacea a été signalée mais non observée. Les principaux sites de nidification se situent à Itsamia, Ouenefou et Ouallah. Mohéli figure parmi les sites de ponte les importants de cette région de l’océan indien. La population de femelles venant pondre est estimée aux environs de 1500 individus par an.

1.5.2.2 Les espèces récifales

Les rapports signalent la présence de nombreuses espèces associées aux récifs mais aucun inventaire précis n’a jamais été réalisé.  Poissons : plus de 820 espèces marines recensées aux Comores, parmi lesquelles 485 sont inféodées aux récifs coralliens, dont 247 à Mohéli. La faune ichtyologique est diversifiée, dense mais reste relativement faible par rapport à celles d’autres régions de l’océan indien. Les poissons présents représentent quasiment toutes les formes de récifs coralliens des Comores : poissons perroquets, mérous, poissons papillons et poissons anges, chirurgiens, demoiselles, balistes, lutjans, Pterois. Les poissons sont souvent de petite taille ce qui signifie la pression exercée par la pêche sur le récif.  Mollusques : une espèce, chiton comorensis, est endémique aux Comores. Les mollusques les plus menacés, les plus grands, sont : le triton (charonia tritonis), prédateur d’Acanthaster planci, le troca (Trochus niloticus), le lambis (Lambis lambis), les bénitiers, les casques et l’huître. Certains rapports mentionnent également les porcelaines, les cônes, les olivés les terèbres etc. Les poulpes (npouédza) du genre Octopus sont abondants sur les platiers où ils sont activement recherchés.  Crustacés : plusieurs espèces de langoustes (Panulirus japonicus,P.ornatus, P.versocilor, P. longipes) , le crabe de palétuvier(Scylla serrata) et le crabe de cocotiers (Birgus latro).  Echinodermes : on dénombre à ce jour 22 espèces d’holothuries ; les espèces d’oursins ne sont pas connues. Acanthaster planci, l’étoile de mer qui se nourrit de coraux, n’est pas mentionnée.  Coraux : plusieurs espèces sont mentionnées dans les rapports mais à ce jour aucun inventaire précis n’est réalisé par un spécialiste. Le corail noir (Anthipates sp) semble abondant.  Gorgones : elles sont également inconnues.

1.5.2.3 La flore marine  Phanérogames : les principales espèces présentes dans l’archipel sont : Thalassodendron ciliatum ; Cymodocées(C.serrulata et C.rotondata) ; Halophila ovalis ; Thalassia hemprichli, Halodule uninervis ; Syringodium isoetifolium ;Enhalus acoroides. Aucun inventaire n’existe pour Mohéli.  Algues : aucun inventaire n’existe. L’inventaire de biodiversité des Comores mentionne : Gracilaria, Jania, Padina, Sargassum, Porolithon, Ulva , Cdium, Halimeda.

11  Palétuviers : les espèces caractéristiques de la mangrove des Comores sont : Rhizophora mucronata, Bruguiera gymnorhiza, Sonneratia alba, Avicenie marina, Lumnitzera racemosa, Heritiera littoralis, Ceriops tagal.

Chapitre 2/ENVIRONNEMENT SOCIOECONOMIQUE

2-1 Origine du peuplement de Mohéli

Le fond mohélien correspondant à la population autochtone dans la référence orale, résulte d’un métissage ancien (Chanudet, 1981) : aux premiers peuplements, d’origine bantoue et/ou malgache (VIIè à IXè s), ont succédé des vagues de peuplements arabes et chiraziens (Xè- XVème s), liées aux courants d’islamisation dans l’océan indien (civilisation Swahli). Deux villages sont considérés par les personnes ressources comme d’origine arabe : Djoiezi, qui fut depuis longtemps un centre de commerce et de pouvoir de l’île ; Hamba, dont l’origine est liée à des familles arabes commerçantes, installées en premier à Grande Comores. Au XIXè siècle, l’île de Mohéli, soumise aux pillages réguliers des pirates, demanda assistance aux rois de la Grande Comores. Venus des régions d’Itsandra et de Badjani, les grand-comoriens s’installèrent à des points stratégiques pour la défense de l’île et créèrent ainsi plusieurs villages : M’Batsé, Itsamia, Miringoni, Bangoma. A la fin du XIX è siècle, des malgaches conduit par Ramanetaka( futur roi de Mohéli) furent à l’origine de la création de deux villages( Ouallah Mirereni, Chiconi ) et eurent une grande influence sur l’île. L’arrivée d’esclaves du continent africain s’est poursuivie jusqu’au début du XX ème siècle. Certains villages ou certains quartiers sont le fait de ces arrivants. Les villages d’origine anjouanaise sont récents (XX ème siècle) et liés aux domaines coloniaux, qui demandaient une main d’œuvre importante. La région de Djandro abrite aujourd’hui des villages relativement homogènes d’un point de vue social, il y a peu de différences en terme de qualité de vie d’un village à l’autre.

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2-2 Situation économique et sociale

L’économie de l’île repose sur l’agriculture, la pêche, l’élevage et le petit commerce. Les entreprises privées se limitent à quelques sociétés de travaux publics, la société des Hydrocarbures, la compagnie d’électricité (MAMWE), la Société Télécom, la Société Nationale de Poste Service Financier (SNPSF), la Banque Centrale des Comores, les Mutuelles d’épargne et crédits (MECK), SANDUK et des sociétés de transport aérien et maritime. Le tourisme est plein développement et occupe une place importante pour la promotion d’emploi et l’apport de devise dans l’île vu les potentialités touristiques. Seuls 8 huit villages sur 22 que compte l’île sont fournis par la MAMWE et trois autres ont investi collectivement par achat des groupes électrogènes. Au niveau des communications tous les villages sont desservis en téléphone. L’approvisionnement en eau est assuré par des organismes de développement et la gestion assurée par des comités villageois d’eau. Seule le plateau de Djandro connaît des problèmes d’eau. Une famille mohélienne (6 personnes) dégage en moyenne 20 000 à 40 000 francs comoriens de revenus mensuels sur son exploitation. L’agriculture, la pêche et l’élevage sont principalement destinés à couvrir les besoins de la famille, et ce n’est qu’un faible excédent qui est vendu pour dégager des revenus. Le tissu associatif constitue un atout pour le développement de l’île et il faut accompagner cette société civile émergente et dynamique.

2-3 Identité démographique et évolution de la population

Au début du XXème siècle, l’île comptait moins de 5 000 personnes. En fait elle se remettait très mal, en peuplement, des razzias malgaches et anjouanaises auxquels elle a été victime. Au recensement de 2003, la population de Mohéli est de 37 751 (voir Tableau 4), dont 18 337 hommes.

Tableau 4: Evolution de la Population de l'île et milieu de résidence de 1980 à 2008

Taux d'accroissement annuel Pourcentage (%) Effectifs

13 1980- 1991- 2003- Années 1980 1991 2003 2008 1991 2003 20081 1980 1991 2003 2008 Mohéli 16536 24918 35751 42221 3,8 3,1 4,9 5,5 6,2 6,5 Urbain 5412 12398 19581 23125 7,8 3,9 32,7 49,8 54,8 54,8 Rural 11124 12520 16170 19096 1,1 2,2 3,8 67,3 50,2 45,2 45,2 Source : RGPH03

En 2003, bien que la population comorienne soit essentiellement rurale (plus de 72%), celle de Mohéli semblait être équilibrée entre zone urbaine (54,8%) et rurale (45,2%), comme nous le montre le Tableau 5. Tableau 5 : Evolution de la population de Mohéli par Préfecture et localité, 1991-2003 et 2008

Population et Tmc Tmc Villes et localités 1991 2003 1991-2003 2008

MOILI (22 localités) 35 751 42218 Urbain 19 581 23125 Rural 16 170 19096

FOMBONI (7 Localités) 8 615 12 881 3,4% 15212 DJOIEZI 1 636 2 096 2,1% 2475 1 338 1 496 0,9% 1767 BANDAR SALAMA 679 1 344 5,9% 1587 M'BATSE* 1 558 2 428 3,8% 2867 MBOIGOMA 791 1 063 2,5% 1255 190 259 2,6% 306 Total Préfecture Fomboni 14 807 21 567 3,2% 25469

NIOUMACHOUA (8 Localités) NIOUMACHOUA 1 956 2 687 2,7% 3173 NDRONDRONI 1 314 2 671 6,1% 3154 BARAKANI 694 748 0,6% 883 MIRINGONI 514 693 2,5% 818 BARAKATI SALAMA 414 631 3,6% 745 WALLAH 175 386 6,8% 456 HAMBA 360 361 0,0% 426 NDREMEANI 90 109 1,6% 129 Total Préfecture Nioumachoua 5 517 8 286 3,4% 9784

WANANI (7 Localités) 1493 1 917 2,1% 2264

14 ZIROUDANI 737 1 240 4,4% 1464 KANGANI 527 767 3,2% 906 HAMAVOUNA 479 762 3,9% 900 HAGNAMOIDA 343 576 4,4% 680 ITSAMIA 376 406 0,6% 479 MLABANDA 246 230 -0,6% 272 Total Préfecture Wanani 4201 5 898 2,9% 6965

Ile Mohéli 24 525 35 751 3,2% 42218

Cette population connaît un fort taux d’accroissement annuel moyen, entre 1991 à 2003, d’ordre de 3,2%. Les projections faites par le Commissariat Général au Plan montrent que ce taux deviendra encore beaucoup plus fort entre 2003 et 2008, puisqu’il sera 3,4% Ce taux d’accroissement qui dépasse celle des autres îles sœurs s’explique en partie par l’immigration à Mohéli des ressortissants de l’île sœur de Ndzouani. La population mohélienne se caractéristique par son extrême jeunesse : 56,58% de la population a moins de 20 ans. Cette extrême jeunesse pose des défis majeurs en matière de prise en charge de nutrition, de santé, d’emploi et surtout d’éducation et de formation. L’explosion démographique, et les fortes densités que l’île continuera à connaître, si des mesures appropriées ne sont pas prises impliqueront automatiquement des gros problèmes de protection de l’environnement.

2-4 Répartition et densité de la population

Les 22 localités de l’île sont regroupées en 3 préfectures : Préfecture de Fomboni, de Nioumachoi et de Wanani. Il y a une grande concentration de la population (60,3%) dans la préfecture qui intègre la capitale Fomboni avec presque 22 000 habitants. A part la capitale avec 12 881 habitants, il y a seulement 9 localités où la population varie entre 1 000 et 3 000 personnes. Les 12 autres localités de Mwali ont une population variant entre 100 et 800 habitants. Les superficies des terroirs qui nous ont permis de calculer les densités de la population (Tableau 6 ci-dessous) proviennent des études réalisées par le Projet de Développement Régional de Mwali (PDRM). Les limites de terroir présentées dans ce document ont été tracées grâce à la connaissance de terrain des membres de l’équipe du PDRM, et en interrogeant certains notables pour quelques cas particuliers.

15 Les limites de terroir proposées s’appuient le plus souvent sur des points remarquables du milieu physique : cours d’eau ou lignes de crête. Hormis quelques cas de litige entre village, dont il n’est pas question dans ce document, ces limites sont le fait d’un consensus traditionnel entre les villages, pour l’usage des terres. La notion de terroir villageois est comprise comme l’ensemble des terres dont l’usage revient aux membres d’une communauté villageoise. Cette notion n’exclue pas la possibilité que des terrains d’un terroir appartiennent à des personnes extérieures au village (transmission du foncier par héritage ou vente de terrains). Le Tableau 6 ci-dessous montrent que la population mohèlienne est inégalement repartie entre les régions. En effet la densité à la préfecture de Fomboni est de 307 habitants/km2 ; une densité presque 2 fois supérieure à la moyenne de l’île (173 habitants au Km2). Alors que la densité de la préfecture de Nioumachoi et celle de Djandro respectivement 111 Km2 et 96 Km2 sont au-dessous de la moyenne. Tableau 6 : Surface des terroirs et densité

Surface Préfectures et Localités terroir Pop en Densité Rapport en ha 2003 en 2003 superficie/population

FOMBONI 2389 12 881 539 DJOIEZI 1179 2 096 178 HOANI 1185 1 496 126 BANDAR SALAMA 316 1 344 425 M'BATSE* 1279 2 428 190 MBOIGOMA 299 1 063 356 DOMONI 383 259 68 Total Préfecture Fomboni 7030 21 567 307 0,6

NIOUMACHOUA 2781 2 687 101 NDRONDRONI 1343 2 671 199 BARAKANI 379 748 197 MIRINGONI 1054 693 66 BARAKATI SALAMA 1427 631 71 WALLAH 386 HAMBA 455 361 79 NDREMEANI 109 Total Préfecture Nioumachoua 7439 8 286 111 1,6

WANANI 1030 1 917 186 ZIROUDANI 1701 1 240 73 KANGANI 1001 767 77 HAMAVOUNA 256 762 298 HAGNAMOIDA 816 576 71

16 ITSAMIA 750 406 54 MLABANDA 613 230 38 Total Préfecture Wanani 6167 5 898 96 1,8

Ile Mohéli 20636 35 751 173

A la lumière du tableau ci-dessus, la préfecture de Fomboni où vivent 60,33 % de la population de l’île occupe seulement 34,07% de la superficie, alors que celle de Nioumachoi avec 36,05 % des terres n’abritent que 23,18 % de la population. Mais c’est surtout à la préfecture de Djandro que les habitants disposent de plus d’espace : car on trouve 16,50 % de la population pour 29,88 % de la superficie. Il est clair que la zone côtière est en pleine exploitation étant donné que 90°/° de la population de l’île vit sur cette zone.

Chapitre 3 / LES PRESSIONS SUR LES MILIEUX NATURELS ET LES ESPECES

3-1 LES EVOLUTIONS ET DEGRADATIONS NATURELLES a) les contraintes liées aux changements climatiques Les bouleversements climatiques globaux , avec le réchauffement de la planète, ont des conséquences sur la remonté du niveau des océans, sur la température des eaux ainsi que sur l’accroissement des phénomènes météorologiques intenses tels que les pluies et les cyclones.

En 1998, la température de l’eau a fortement augmenté, en relation avec un épisode océanographique EL Nino. Les coraux très sensibles aux variations de température de l’eau ainsi qu’aux ultraviolets ont subi un très fort stress durant ces évènements qui s’est traduit par un blanchissement important suivi de la mort des coraux. La mortalité aux alentours du Parc Marin était estimée à 30 à 50°/°. L’augmentation de la température constitue un stress fort, qui vient s’ajouter aux dégradations chroniques et conduit à la mort des coraux si la température de l’eau de mer dépasse durablement un seuil critique.

La remontée du niveau marin et l’accroissement des phénomènes de type cyclone ou fortes pluies pourraient par ailleurs conduire à des phénomènes de régression du traits de cote, menaçant la stabilité des plages, et à l’augmentation des apports terrigènes qui constituent déjà la principale menace pour la vie marine du lagon. b) Acanthaster Les étoiles de mer qui se nourrissent de corail Acanthaster planci, peuvent faire des ravages sur de grandes surfaces du récif. A ce jour aucun rapport ne mentionne d’infestations particulières. c) Cyclones et fortes houles de tempête L’incidence de ces phénomènes météorologiques exceptionnels peut être très forte sur les complexes récifaux, avec destruction mécanique des coraux sur les pentes externes et les

17 platiers sous l’effet de très fortes houles, brassage des eaux et remise en suspension des sédiments très fins pouvant asphyxier les coraux, apports terrigènes très importants dans le lagon lors des très fortes pluies en période cyclonique. d) Les contraintes liées à la tectonique Une étude récente, dans le cadre de la recherche de matériaux de substitution (RRI, 2002) montre que le relief côtier est instable et que Mohéli est soumise à d’importants mouvements littoraux résultants des phénomènes de subsidence et basculement locaux par failles (Itsamia par exemple). Ces phénomènes pourraient avoir des impacts sur la distribution des mangroves, voire sur la distribution des récifs coralliens et renforcer l’érosion littoral.

3-2 LES MENACES ANTHROPIQUES a) L’érosion des sols L’érosion des sols se traduit par une forte sédimentation littorale qui entraîne l’étouffement des coraux ; c’est actuellement le principal facteur de dégradation des récifs frangeants de Mohéli.

Le caractère naturellement fragile et la sensibilité des sols à l’érosion, conjuguée à la déforestation, sont à l’origine d’un décapage massif de nombreux versants. La forêt est détruite pour : - L’agriculture(culture vivrière et rente) avec des méthodes de moins en moins conservatrices du sol ; la mise en culture des versants à pentes fortes ; surtout que les bassins versants sont étroits dans l’île ; la culture sur brûlis ; - le bois de chauffe et l’exploitation de bois d’œuvre ;

Entre 1973 et 1983, 53°/° de la forêt mohélienne a disparu au profit des cultures vivrières. Entre 1983(1550ha) et 1993(1070 ha), la perte est de 500ha (COI, 1997). Ce qui fait une perte évaluée à 65°/° en 20 ans.

Cette déforestation anarchique est la conséquence de l’absence d’une gestion globale et organisée des terres, et répond à la demande d’une population dont les effectifs augmentent très rapidement. Elle est exacerbée du fait d’une concurrence entre les paysans nouvellement arrivés, à la recherche des terres, et les locaux qui en réaction veulent agrandir leurs terres. Le front de déforestation progresse ainsi vers les sommets. Dans l’est de l’île , particulièrement , l’extension des cultures vivrières annuelles, et notamment le tabac, expose à l’érosion des sols autrefois protégés par une longue jachère.

Outre la destruction des récifs, ces défrichements mettent en péril la pérennité des cours d’eau permanents et les réserves d’eau potables, et la sur-exploitation des sols conduit à leur appauvrissement.

Les associations villageoises mènent des actions de reboisement dans les Padzas et de surveillance en foret pour déguerpir les braconniers.

18 D’autre part, le pâturage, qui persiste avec des charges excessives dans la pointe du sud-est de l’île, serait à l’origine de nombreux padzas, d’autant que ces pâturages sont souvent entretenus par le feu. b) L’extraction des matériaux naturels côtiers et l’érosion littorale L’exploitation des matériaux cotiers , notamment du sable de plage , sont responsables de la disparition des plages .Une étude récente(RRI,2002) montre qu’entre 1950 et 1998, la perte de plage s’élève à 469 ha(1,7 millions de m3), soit 54°/° des plages de Mohéli. L’évaluation donne un chiffre de 6000 m3 extraits par an. L’impact de cette exploitation est donc important, par exemple les plages de Mnadzi-moja et de Bouyou wamadji. Cette disparition des plages a divers impacts : - augmentation de l’intensité de la force de frappe des vagues à marée haute et lorsque la mer est forte, favorisant ainsi une érosion accrue du littoral ; - destruction du patrimoine naturel ; - perte du potentiel touristique que représentent les plages ; - mise en péril des infrastructures côtières ; - la disparition de certaines plages compromet la reproduction et donc la survie des tortues qui viennent y pondre, cas des plages de la Colas, Mnadzimodja, Mabahoni, Mbouyou wamadji et Moinbassa.

Les plages sont du domaine de l’Etat, et l’extraction est interdite mais la législation nationale n’est ni respectée ni appliquée, ce laisse libre cours à toute exploitation d’une ressource gratuite et facilement accessible.

Par ailleurs la fragilisation du récif frangeant favorise l’érosion du littoral, car le récif une fois dégradé ne joue plus son rôle de barrière contre la mer en avant de la cote ni son rôle de pourvoyeur de sable. c) L’exploitation illégale des ressources 1- Le braconnage des tortues L’un des problèmes majeurs sur l’île est le braconnage des tortues marines, malgré les réglementations et la surveillance par les associations. Cette situation est préoccupante car certains pêcheurs se reportent sur le braconnage des tortues comme compléments d’activité et de revenus. Par ailleurs la viande des tortues est commercialisée dans les autres aux yeux de tout le monde sans crainte. Ceci constitue une menace sérieuse pour le maintien de la fréquentation des plages de pontes par les tortues. La pérennité de ces ressources à Mohéli voir aux Comores, est vitale car elles sont un atout pour le développement de l’éco-tourisme, qui se trouve ainsi menacé.

2- Les coquillages et le corail noir Les prélèvements abusifs de certains coquillages comme les conques(Charonia tritonis) qui sont les prédateurs spécifiques des étoiles de mer mangeuses de corail, Acanthaster planci, les burgeaux(Turbo marmoratus), les casques (Cipraecassis rufa, Cassis cornuta), ou les lambis, soit pour la fourniture de nacre, soit comme souvenirs pour les touristes. C’est également le cas du corail noir (Anthipates sp), utilisé en bijouterie.

3- Le Dugong L’espèce a fait l’objet d’une très forte pression de pêche, sa chair étant très appréciée. Elle a très fortement diminué dans les eaux de l’archipel mais reste présente ; des individus

19 isolés sont périodiquement observés. Leur disparition serait également à corréler à la disparition des herbiers, suite à la sédimentation. d) Les pratiques de pêche destructives Le récif frangeant et les écosystèmes associés ont été très fortement dégradés par certaines pratiques de pêche et tout particulièrement par l’utilisation du dynamite. Des grandes surfaces de récifs ont été détruites et l’impact de cette pratique est toujours visible à : Chissoua Ouenefou, Mbouzi, Itsamia. Elle est aujourd’hui interdite et il est fondamental de l’éradiquer totalement et définitivement.

D’autres pratiques, aujourd’hui interdites, sont à mentionner comme l’utilisation du poison Tephrosia, essentiellement par les femmes, la pêche illégale avec filets à petites mailles ou harpons.

La pêche à pied sur les platiers à marée basse (poulpes, poissons, coquillages), qui est encore pratiquée, conduit à la destruction des coraux par piétinement ou par retournement des coraux. Elle est pratiquée par les pêcheurs mais aussi les femmes et les enfants.

e) La surexploitation des ressources Le nombre élevé d’embarcations surtout à pagaie dont le rayon d’action est limité, conjugué aux dégradations du récif, conduit à la diminution des ressources récifales. En 1998, une enquête auprès des pêcheurs révélait que 84°/° des pêcheurs interrogés avait constaté une chute de production dans la zone côtière notamment dans les zones les plus dynamitées. Les pêcheurs interrogés récemment affirment qu’il y a beaucoup plus de pôissons depuis que le parc a été mis en place.

Le niveau d’exploitation des autres ressources notamment holothuries et langoustes est mal connu. f) Les pollutions Les pollutions sont à ce jour relativement faibles. Elles sont essentiellement le fait de l’absence de traitements des eaux usées et des fosses septiques et latrines. Il faut mentionner la présence des décharges d’ordure ménagère au niveau des plages, surtout les sachets en plastique.

Par ailleurs les risques de pollution par hydrocarbures ne sont pas négligeables en raison du passage important de pétroliers au large des cotes comoriennes, dans le canal du Monzambique ; des traces de produits sont souvent visibles sur les plages, probablement liées au déballastage en haute mer. g) Les aménagements côtiers Des aménagements sont réalisés sans études impact préalable, par exemple le port de Hoani dans un site de ponte de tortue. L’absence de prise en compte de l’intérêt paysager des sites risque d’entraîner des pertes de potentiel touristique suite à des aménagements mal conçus.

Sans mesures correctives, ce risque potentiel augmentera avec le développement économique et en particulier touristique de l’île. Par ailleurs la concentration de l’habitat sur

20 la cote accroît les pressions humaines (eaux usées, déchets, exploitation…) sur le littoral et ses écosystèmes. h) Les pressions liées au tourisme Le tourisme est actuellement limité et ne produit probablement que de faibles dégâts, sauf pour l’ancrage des bateaux sur les fonds coralliens. Pour l’instant il y a peu d’informations, mais il faut en tenir compte pour la protection de la zone côtière.

Chapitre 4 /SITUATION ET ACTIONS ENTREPRISES POUR LA GESTION DES ZONES COTI7RES

a) LES CONTRAINTES ET CONFLITS D’USAGE POUR LA GESTION

- mésententes inter-villageoises sur les limites des terroirs ; - conflits sur la pêche : (utilisation du petromax ; utilisation du filet et pêche au harpon ; délimitation ou appropriation des zones de pêche par les villages) ; - manque de données sur la ressource halieutique pour orienter les mesures de gestion ; - risques liés à la surveillance des plages et la lutte contre le braconnage ; - appropriation des plages par des privés où leurs terrains sont en face d’une plage; - manque de connaissances sur la biodiversité du milieu marin ; - laxisme et partialité dans les affaires de justice ; - rôle dévolu aux associations villageoises formées surtout des jeunes scolaires ; - le braconnage des tortues par les Anjouanais ; - ignorance sur l’intérêt de la zone côtière ; - absence des mécanismes institutionnels ; - manque de coordination ; - absence de l’Etat pour régler les conflits ;

b) Politiques nationales et Actions entreprises pour la gestion de la zone côtière Le pays a ratifié des conventions relatives à la conservation de la biodiversité, la désertification, aux changements climatiques etc.

Ainsi le pays a élaboré plusieurs documents pour répondre aux exigences de ces conventions, tel que la stratégie nationale et le plan d’action en matière de diversité biologique, le rapport national sur le changement climatique, et un DSCRP qui prend en compte les aspects de pauvreté et du sous-développement.

En 1993 et 1994, le gouvernement élabore la Politique Nationale de l’Environnement (PNE) et approuve le Plan d’Action Environnementale (PAE) et fait adopter une Loi Cadre sur l’Environnent (LCE).

21 Le Programme Régional de la Commission de l’Océan Indien (PRE/COI), de 1995 à 2000, a permis la réalisation de plusieurs études et l’initiation de deux opérations aujourd’hui poursuivies, par ou en collaboration avec le Parc Marin de Mohéli : les suivi des récifs coralliens et le développement de suivi des tortues marines à Itsamia par une convention de jumelage avec le Centre de tortue de la Réunion.

L’Union des Comores, dans le cadre du projet conservation de la biodiversité et développement durable aux Comores d’une durée de 5 ans a mis en place le Parc Marin de Mohéli, première aire protégée des Comores. Il a été crée par décret N°01-053/CE du Chef de l’Etat, le 19 avril 2001 qui classe la zone du Sud et l’Est de Mohéli en Parc National , conformément aux dispositions de l’article 46 de la Loi Cadre relative à l’environnement. Les villages ci-après sont comprises dans le Parc : Itsamia, Hamavouna, Nkangani, Wanani, Ziroudani, Nioumachoua, Ndrondroni,OuallahII, Ouallah miréréni, Miringoni.

Les associations villageoises dites Ulanga, mènent des actions de contrôle sur les prises de sable, la protection des tortues et la forêt, mais elles sont souvent confrontées à des problèmes de moyens financiers et de problème de justice.

Dans le cadre du ProGe Co, l’association VUNA-DJEMA a bénéficié un financement pour un projet de gestion des terres et d’aménagement anti-érosif dans la zone du Parc Marin

Deux projets nationaux, le Programme National de Développement Humain Durable (PNDHD) qui comprend une composante sur la réhabilitation de l’environnement et gestion durable des terroirs et la Gestion Durable des Terres (GDT) qui doit apporter un appui aux techniques de restauration de fertilité des terres dégradées.

Ainsi l’Union des Comores en collaboration avec les autres pays de la région du Sud Ouest de l’Océan Indien viennent de lancer le Programme Régional de Gestion durable des zones Côtières (Pro Ge Co), qui fait objet du présent document intitulé Plan de Gestion des Zones Côtières de l’île Autonome de Mohéli.

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Chapitre 5 / LES OBJECTIFS DE GESTION ET LES STRATEGIES

5-1.OBJECTIF GLOBAL DU PROGECO : contribuer à la réduction de la pauvreté des populations côtières dans les pays du Sud Ouest de l’Océan Indien, par l’amélioration de la conservation et la promotion d’une gestion durable de ressources marines et côtières.

5-2. OBJECTIF SPECIFIQUE DU PROGECO : le renforcement des capacités des communautés locales, des agents de l’Etat , et des organisations de la société civile, en vue de promouvoir des plans nationaux de gestion intégrée de la zone côtière

5.3. VISION DU CIDD MOHELI : Gestion rationnelle et durable de la zone côtière pour le bien être de la population

5-4. OBJECTIFS SPECIFIQUES ET STRATEGIES DE L’ILE AUTONOME

Le programme ayant des objectifs propres à l’ensemble des pays de la région, chaque pays doit arrêter ses objectifs spécifiques par contexte du pays. Ainsi le CIDD de Mohéli par rapport aux enjeux dégagés a retenu les objectifs spécifiques à l’île ci-dessous : - Assurer une gestion rationnelle de l’espace ; - Renforcer l’éducation environnementale, la formation et la communication ; - Assurer la conservation et la gestion durable des ressources marines et côtières ; - Développer les capacités de l’île en matière de gestion intégrée des zones côtières (GIZC).

Objectif spécifique 1 : Assurer une gestion rationnelle de l’espace

Il est fondamentale de mettre en place les mécanismes pouvant définir les utilisations de l’espace, en vue de prévenir les conflits adjacents sur l’exploitation anarchique de cet espace limité, liés à une pression démographique et une absence d’une politique foncière. Cette situation est le premier facteur de dégradation des zones côtières d’où l’urgence de prendre les dispositions qui s’imposent en matière de gestion d’espace.

Stratégies :

- Mettre en place une aire protégée terrestre ; - Assurer une gestion durable des terres ; - Elaborer un plan d’aménagement du territoire de l’Ile ; - Réactualiser les textes (lois et règlements) relatifs au foncier ;

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Objectif spécifique 2 : Développer l’éducation environnementale, la formation et la communication.

Les problèmes environnementaux que sont l’érosion, le rétrécissement des surfaces arables, déforestation/déboisement des bassins versants, tarissement des rivières, envasement des coraux et des herbiers, disparition des herbiers et algues, extraction du sable et galets/ érosion côtière, la pollution etc, ne peuvent être résolus que par une approche multidisciplinaire. L’éducation environnementale vise à aider les groupes sociaux de la zone côtière à acquérir les techniques permettant d’identifier et de solutionner les problèmes environnementaux, d’en prendre conscience et d’y être sensibilisé, et de déclencher une réflexion écologique et un engagement pro-actif dans la protection et l’amélioration de l’environnement à tous les niveaux. Il faut mettre en place une dynamique de réflexion, des débats, des échanges de vue, et la formation à la démarche participative au niveau des cadres administratifs. Les groupes cibles, pour lesquels les messages et les moyens de communication devront être adaptés sont :

- les associations Ulanga ; - les enfants via l’école ; - les usagers locaux, les groupements socio-économiques (pêcheurs, agriculteurs, exploitants du sable etc) ; - les investisseurs locaux ; - les administrateurs locaux ; - les élus et les décideurs ; - les investisseurs étrangers - les touristes ; - les associations de développement

Stratégies - Information et sensibilisation et communication,; - Formations techniques ; - Education environnementale

Objectif spécifique 3 : Assurer la conservation et la gestion durable des ressources marines et côtières

Les connaissances sur les ressources de l’île sont mal connues. Les unités écologiques doivent faire objet d’étude et inventaire. Surtout les récifs coralliens et les herbiers où pèsent les principales menaces.

Stratégies - Etudier et proposer des schémas de conservation et de gestion des unités écologiques suivantes : - la foret ;

24 - les habitats ; - les herbiers ; - les îlots ; - les mangroves ; - les plages. - Elaborer ou réactualiser des plans de gestion pour les espèces suivantes : tortues marines, les dugongs, les cétacés, les langoustes, les holothuries ; - Développer des activités économiques respectueuses de l’environnement ; - Développer et Promouvoir l’éco-tourisme ; - Renforcer les connaissances sur le contexte économique et social de la pêche, sur les pratiques traditionnelles et sur les ressources ; - Développer un suivi régulier des écosystèmes marins ; - Lutte contre l’érosion côtière et l’érosion des sols en amont; - Assurer une gestion durable des déchets et ordures ménagers ;

Objectif spécifique 4 : Développer les capacités (public et société civile) de l‘île en matière de gestion intégrée des zones côtières.

Pour pérenniser les activités de suivi et d’évaluation en matière de gestion intégrée des zones côtières, il est indispensable de renforcer les capacités des structures étatiques et de la société civile. La gestion intégrée est une science nouvelle, qui demande des compétences multidisciplinaires pour mieux dégager les enjeux et les solutions.

Stratégies : - Mettre en place un système de financement durable ; - Assurer la coordination intersectorielle des actions GIZC ; - Mettre en place une base de données GIZC;

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Chapitre 6/-PLAN D’ACTIONS

Objectif spécifique 1 : Assurer une gestion rationnelle de l’espace Stratégie 1.1 : Mettre en place une aire protégée terrestre Actions : - Intégrer la gestion de la forêt de l’île dans la gestion du parc marin ; - Délimiter physiquement la forêt ; - Elaborer un plan d’aménagement de la forêt ; - Mettre en place un système de contrôle de l’exploitation forestière ; - Moyens : financier, matériels et logistique ;

Parties prenantes : - Ministère de la Production et Environnement ; - Ministère de l’intérieur (Préfet et Maires); - Ministère de Finance (Service de cadastre et Topographie); - Ministère du tourisme (Service du tourisme); - Procureur de la République au niveau de l’île ; - La gendarmerie et la police ; - Les cadis ; - Les chefs religieux ; - Les chefs des villages ; - Communautés riveraines ; - Les associations villageoises de développement ; - Les agriculteurs braconniers ; - Le Parc Marin ; - La Maison de l’éco-tourisme ; - Les syndicats de pêcheurs, des agriculteurs (SNAC) et la Fédération National des Agriculteurs Comoriens (FNAC); - Les éleveurs ; - Le réseau Femme et Développement ; - La Fédération des Acteurs pour le Développement Social de l’Ile de Mohéli (FADESIM) ; - Les médias ; - Le CIDD

Coût estimatif : - Appui aux structures (Logistique, équipement en matériel) 50 000 € - Organisation des réunions d’information et de sensibilisation 5 000 € - Délimitation du foret 200 000 € - Consultations 50 000 € - Formations 20 000 € Sous-Total======325 000 €

Stratégie 1.2 : Assurer une gestion durable des terres Actions : - Produire et diffuser des plants forestiers et fruitiers - Reboiser les zones agricoles dégradées, les bassins versants, les têtes de source et les cours d’eau ;

26 - Aménager les parcelles agricoles en DRS ; - Etudes socio-économiques ; - Mettre en place un cadre institutionnel local avec des structures décentralisées de gestion des terroirs (Comité de Gestion de Terroirs ; - Contractualisations et réglementations.

Parties prenantes : - Ministère de la Production et de l’Environnement ; - Les communautés impliquées dans les zones dégradées : - Les agriculteurs et éleveurs des zones dégradées; - Le Syndicat des agriculteurs (SNAC) et la FNAC ; - Les mairies ; - Le service de cadastre ; - Les chefs de villages ; - La gendarmerie et la police ; - Les braconniers ;

Coût estimatif : - Appui aux structures 10 000 € - Equipement aux pépiniéristes 30 000 € - Production des plants 80 000 € - Transport des plants 20 000 € - Formations des techniciens et des paysans 50 000 € - Réunions d’information et de sensibilisation 15 000 € - Consultations 40 000 € - Mise en place du cadre institutionnel et des Comités de Gestions des Terroirs 200 000 € (Construction des bâtiments, équipements en ordinateurs, matériel topographique et logistique) Sous-Total : ======445 000 €

Stratégie 1.3 : Elaborer un plan d’aménagement du territoire de l’Ile ; Actions : - Elaboration des TDRs pour les groupes thématiques par le CIDD; - Mettre en place des équipes thématiques (cadastre, utilisation des sols, cartographie); - Renforcer les institutions concernées en moyens humains, matériels, logistiques et financiers ; - Définir un zonage d’utilisation de l’espace (urbanisation, industrie, tourisme, agriculture, élevage, conservation…).

Parties prenantes : - Ministère de la Production et de l’Environnement ; - Ministère de finance ; - Ministère de l’équipement et de l’urbanisme ; - Ministère du tourisme ; - La maison de l’écotourisme ; - Les communautés villageoises ; - Les ONGs ; - Les mairies et les préfets ; - Les chefs du village ; - La gendarmerie et la police ;

27 - Les syndicats ; - Le commissariat au plan ; - La justice et le cadi. - Le CIDD

Coût estimatif : ======200 000 €

Stratégie 1.4 : Réactualiser les textes (lois et règlements) relatifs au foncier ; Actions : - Recenser les textes existants (EIE, législation forestière, code de l’urbanisme et foncière, loi cadre relative à l’environnement…) ; - Sensibiliser et impliquer les communautés, les politiques, les techniciens et les juristes dans ce processus ; - Faire adopter les lois et rédiger les textes d’application ; - Les publier et les faire appliquer ; - Former et informer les techniciens sur la nouvelle législation relative au GIZC ;

Parties prenantes : - Les communautés villageoises ; - La justice et le cadi ; - L’assemblée de l’Union ; - Le ministère de la production et de l’Environnement ; - Le ministère de finance ; - Secrétaire Général du Gouvernorat ; - Les ONGs ; - Les chefs du village ; - Les chefs religieux ; - Le CIDD

Coût estimatif : ======50 000 €

Objectif spécifique 2 : Développer l’éducation environnementale, la formation et la communication Stratégie 2.1 : Information et sensibilisation ; Actions : - Organiser une campagne de sensibilisation sur la législation en vigueur relative à l’extraction des matériaux de rivage (séminaires, ateliers, sketch théâtrales, émissions radio-télés, dépliants, posters, tee-shirts, film sur le milieu marin et terrestre…) ; - Produire les outils d’éducations relatives à l’environnement et de sensibilisation ; - Organiser des ateliers avec les paysans, les villageois, les pécheurs et les associations ; - Information des autorités et des populations locales du Plan de Gestion intégrée des zones côtières de l’île ;

Parties prenantes : - Les médias ; - Les techniciens formés ;

28 - Les associations villageoises, Ulangas et les ONGS (FNAC, FADESIM, RFD, UCEM; centre de ressource) - Les autorités locales et nationales (pêche, agriculture, tourisme, éducation, aménagement, justice, gendarmerie et police) ; - les élus et décideurs politiques ; - Les usagers locaux et les groupements socioprofessionnels (pêcheurs, squatters, braconniers, agriculteurs etc..) ; - Le ministère de l’information ; - Les chefs des villages ; - Le ministère de la Production et de l’Environnement ; - Le CIDD ; - Les opérateurs économiques en tourisme et les entreprises privées ; - La Chambre de Commerce et d’agriculture

Coût estimatif : ======40 000 €

Stratégie 2.2 : Formations techniques ; Actions : - Formation du personnel de la Direction Production et Environnement en biologie marine/ océanographie, en écologie forestière, en éco développement rural, en EIE, en écologie quantitative (base de données, SIG, télédétection et statistiques) et en législation environnementale ; - Formations des acteurs concernés dans la gestion intégrée des zones costières ; - Formations des paysans en techniques d’agroforesterie ; - Formations des pécheurs aux techniques de pêche appropriées ; - Formation des communautés et plus particulièrement des femmes pour la gestion intégrée des zones côtières ; - Formation de la gendarmerie et la police ;

Coût estimatif : ======75 000 €

Stratégie 2.3 : Education environnementale - Rendre opérationnel l’éducation environnementale dans le cursus scolaire ; - Former les enseignants, les associations en éducation environnementale ; - Produire les outils d’éducations relatives à l’environnement et de sensibilisation ; - Equiper les institutions concernées en moyens : financier, matériels et logistique - Créer une mallette pédagogique à destination des écoles ;

Parties prenantes : - Les médias ; - Le ministère de l’éducation ; - Le Parc Marin ; - La FADESIM ; - Les associations Ulangas ; - Les maîtres d’écoles ; - Le grand public ; - Les ONGs ;

Coût estimatif : ======50 000 €

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Objectif spécifique 3 : Assurer la conservation et la gestion durable des ressources marines et côtières Stratégie : 3.1 : Etudier et proposer des schémas de conservation et de gestion des unités écologiques suivantes : - la forêt ; - les habitats ; - les herbiers ; - les îlots ; - les mangroves ; - les plages. Actions : - Elaborer les TDRs de ces études ; - Engager des consultants multidisciplinaires ; - Associer les communautés riveraines et les techniciens ; - Organiser des ateliers de restitution et de validation des schémas ; - Diffusion et exploitation des documents ; Parties prenantes : - CIDD. - Direction de la Production et de l’Environnement ; - Le Parc Marin de Mohéli ; - Service pêche ; - Les communautés riveraines ; - Le service de cadastre et topographie ; - Les associations villageoises ; - Les chefs des villages ; - Les mairies ; - Université des Comores ; - INRAPE

Coût estimatif : ======60 000 €

Stratégie 3.2 : Elaborer ou réactualiser des plans de gestion pour les espèces suivantes : tortues marines, les dugongs, les cétacés, les langoustes, les holothuries ; Actions : - Elaborer les TDRs de consultation ; - Engager les consultations après appel d’offre ; - Valider les plans de gestion de chaque espèce ; - Mobiliser des fonds pour leur financement ;

Parties prenantes : - CIDD ; - Le Parc Marin ; - Service pêche ; - FADESIM ; - Les pêcheurs ; - Les agriculteurs ; - Les associations villageoises ; - La maison de l’éco-tourisme ;

30 - La Direction de la Production et de l’Environnement ; - Université des Comores

Coût estimatif : ======60 000 €

Stratégie 3.3 : Développer des activités économiques respectueuses de l’environnement Actions : - Ouvrir des lignes de crédits pour financer les AGR en faveur des plus démunis ; - Former les porteurs des projets dans l’identification et formulation du projet et le suivi après financement ; - Développer les nouvelles techniques de pêche ;

Parties prenantes : - Les micro finances existantes dans l’île ; - Les pêcheurs ; - Les agriculteurs ; - Les jeunes sans emplois ; - Le Parc Marin ; - Les femmes ; - CIDD ; - Service pêche ; - Direction de la Production et de l’Environnement ;

Coût estimatif : ======100 000 €

Stratégie 3.4 : Développer et Promouvoir l’éco-tourisme Actions : - Clarifier les rôles entre et le Parc Marin et les associations et opérateurs touristiques ; - Appuyer la maison de l’éco-tourisme ; - Instaurer la taxe sur l’environnement ; - Développer les 9 pôles touristiques de l’île ( 4 axées en mer et 5 à double vocation mer- montagne) ; - Mettre à jour la brochure sur l’écotourisme à Mohéli ; - Développer et diffuser les outils du tourisme (Panneaux, affiches, fiches techniques par prestation ; prises des photos et le site internet etc) ; - Formation en artisanat ; gestion, restauration -cuisine, écologie marine et terrestre ; navigation aux profits des opérateurs et associations ; - Construction ou réhabilitation des structures d’hébergement villageois ; - Développer l’artisanat local - Mettre en place des observatoires pour le Livingstone et tortues marines ; - Mettre en valeur le lac Boudouni, Site RAMSAR. - Renforcer et équiper les sites de mouillages ;

Parties prenantes : - La maison de l’écotourisme ; - Service du tourisme ; - Direction production et environnement ; - Service plan ; - Les associations villageoises ;

31 - Le Parc Marin ; - La gendarmerie et police ; - La justice ; - Les communautés riveraines, - Les pêcheurs et les agriculteurs ; - Les mairies ;

Coût estimatif : ======200 000 €

Stratégie 3.4 : Renforcer les connaissances sur le contexte économique et social de la pêche, sur les pratiques traditionnelles et sur les ressources ; Actions : - Etendre l’étude réalisée sur les pêcheurs de Nioumachoua à l’ensemble des villages de l’île ; - Identifier les zones d’intérêt particulier pour le renouvellement des stocks : zones d’agrégation particulière, frayères, nurseries, zone d’upwelling et autre zone de forte productivité, sources larvaires etc.… ; - Evaluer les stocks d’espèces potentiellement exploitables : langoustes, holothuries, crabe et analyser les opportunités d’exploitation et d’écoulement ; - Sur la base de la biologie de l’espèce, évaluer les quotas, les périodes, les tailles souhaitables pour un maintien de stocks ; - Evaluer les stocks de poissons pélagiques et les ressources potentiellement exploitables sur le plateau sablo- corallien ;

Parties prenantes : - Les pêcheurs ; - Le Parc Marin ; - Les associations villageoises ; - Service pêche ; - Direction production et environnement ; - La justice ; - Université ; - INRAPE ; - Les communautés riveraines ;

Coût estimatif : ======75 000 €

Stratégie 3.5 : Développer un suivi régulier des écosystèmes marins Actions : - Assurer un suivi des herbiers pour mieux comprendre leur dynamique ; - Assurer un suivi des récifs corallien annuellement en partenariat avec le Par cet des instituts de la région ; - Développer un suivi périodique des espèces phares pour mesurer l’évolution des populations : Tortues, dugongs, cétacés, - Fournir la logistique inhérente au suivi en milieu marin ;

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Parties prenantes : - Les pêcheurs ; - Les associations villageoises ; - Service pêche ; - Le Parc Marin ; - Direction de la production et de l’environnement ; - INRAPE ; - Université des Comores

Coût estimatif : ======75 000 €

Stratégie 3.6 : Lutte contre l’érosion côtière et l’érosion des sols en amont; Actions : - Identifier et restaurer les plages érodées, avec le concours des populations riveraines par revégétalisation ou aménagements ; - Développer et encourager l’utilisation des techniques d’aménagement anti-érosif ; - Contrôler les nouvelles constructions par un cahier de charge ou un étude d’impact ; - Sensibiliser les populations et les décideurs sur l’impact du prélèvement du sable des plages et le recul de littoral ; - Restaurer et planter des mangroves ;

Parties prenantes : - Les populations riveraines ; - Le Parc Marin ; - Direction de l’équipement, - Les entreprises de bâtiments ; - CIDD ; - Association ULANGA - Direction de la production et de l’environnement ; - Service pêche ; - Service de cadastre et topographie ; - La justice ; - Les mairies ;

Coût estimatif : ======150 000 €

Stratégie 3.7 : Assurer une gestion durable des déchets et ordures ménagers ; Actions : - Identifier et clôturer les sites de décharge des déchets - Organiser la collecte, le transport, le tri et le traitement des déchets ; - Appuyer les communes en matière de gestion des déchets ; - Sensibiliser et former les acteurs impliqués dans la gestion des déchets ; - Produire des outils de sensibilisation (panneaux autocollants, teeshirt, programme des visites d’échanges d’expérience, … - Former les acteurs concernés (Mairie, les associations, les villageois etc) ; - Organiser un atelier de sensibilisation ;

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Parties prenantes : - Les mairies ; - Les associations ; - La gendarmerie et la police ; - Les chefs des villages ; - Les femmes ; - FADESIM ; - ULANGA ; - Direction de la production et de l’environnement ;

Coût estimatif : ======100 000 €

Objectif spécifique 4 : Développer les capacités (public et société civile) de l‘île en matière de gestion intégrée des zones côtières.

Stratégie 4.1 : Mettre en place un système de financement durable ; Actions : - Identifier les partenaires financiers ; - Maîtriser leurs procédures de mobilisation des ressources financières ; - Sensibiliser les autorités politiques sur le financement durable ; - Mettre en place un Fond sur l’environnement à partir d’un taxe sur l’environnement par exemple; - Organiser un atelier regroupant les bailleurs, les autorités et la société civile pour arrêter ensemble les mécanismes de mobilisation de fonds ;

Parties prenantes : - le ministre de l’environnement ; - le ministre du finance ; - le ministre du tourisme ; - le Parc Marin ; - la Maison de l’écotourisme ; - les bailleurs. - Direction de la production et environnement ; - CIDD ; - Les opérateurs touristiques ;

Coût estimatif : ======60 000 €

Stratégie 4.2 : Assurer la coordination intersectorielle des actions GIZC ; Actions : - Renforcer les actions de suivi et de coordination du CIDD à Mohéli ; - Renforcer les institutions impliquées dans les actions GIZC en moyens humains, matériels, logistiques et financiers.

Parties prenantes : - CIDD ; - Direction de la production et de l’environnement ;

34 - Service pêche ; - Service du tourisme ; - Les opérateurs touristiques ; - Le Parc Marin ; - Direction équipement ; - Les mairies ; - La justice ; - La gendarmerie et la police

Coût estimatif : ======75 000 €

Stratégie 4.3 : Mettre en place une base de données GIZC Actions : - Recruter des consultants pour définir les canevas de collecte de données - Recruter un consultant pour former et superviser les enquêteurs et analyser les données et les cartes existantes - Mobiliser les moyens matériels - Dégager la vulnérabilité de la zone côtière - Produire et restituer les cartes

Parties prenantes : - CIDD ; - Les opérateurs touristiques ; - Le Parc Marin ; - La maison de l’écotourisme ; - Direction de la production et de l’environnement ; - Les mairies ; - Les élus ; - Service pêche ; - Service cadastre et topographie ; - Service tourisme ; - La justice ; - La gendarmerie et police - FADESIM ; - ULANGA

Coût estimatif : ======90 000 €

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Chapitre : 7 / Suivi – Evaluation Le suivi – évaluation est du ressort direct du CIDD ainsi que la direction de la production et de l’environnement en tant qu’institution de tutelle technique. Il a comme objectifs : - Mesurer l’efficience et l’efficacité des mesures de gestion sur la zone côtière ; - réorienter les mesures de gestion et revoir le plan d’aménagement ;

Les activités de suivi et évaluation sont : - Suivi rapproché des actions de terrain - Examen des rapports d’activités (rapport trimestriel –semestriel -annuel) - Examen des rapports d’évaluation

Un plan de suivi-évaluation doit être élaboré sur la base des indicateurs pertinents pour évaluer l’évolution des milieux, la participation des communautés, le respect de l’étude d’impact environnementale, le développement durable, la performance des acteurs en gestion intégrée des zones côtières etc.

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