UNION DES COMORES

Unité, Solidarité, Développement

RAPPORT DU PROJET PILOTE DE « TRANSFERT MONETAIRE » AUX MENAGES LES PLUS VULNERABLES AUX COMORES

Juin-décembre 2014

- Direction Nationale de la Solidarité et de la Protection Sociale -

Avec le support technique et financier de l’Unicef Table de matières

INTRODUCTION ...... 2 I. L’ENVIRONNEMENT DU TRANSFERT MONETAIRE ...... 3 1. Brève aperçu du niveau de pauvreté aux Comores ...... 3 2. Etat de la protection sociale aux Comores ...... 3 3. Les activités de transfert monétaire aux ménages ...... 4 II. CADRE DE MISE EN ŒUVRE DU PROJET PILOTE DE TRANSFERT MONETAIRE AUX MENAGES ...... 6 1. Contexte et objectifs du projet pilote de transfert monétaire aux Comores ...... 6 2. Le ciblage des ménages bénéficiaires ...... 6 a. Revue des techniques de ciblage pour les transferts monétaires ...... 6 b. Dispositif de ciblage pour le projet pilote aux Comores et choix des localités ...... 7 3. La collecte des données de base (enquête initiale) et quelques résultats obtenus ...... 9 a. La collecte des informations auprès des ménages ...... 9 b. Principales caractéristiques des ménages ...... 10 c. Quelques caractéristiques des individus ...... 11 4. Sélection des ménages vulnérables ...... 14 a. Présélection des ménages ...... 14 b. Réunion avec les comités consultatifs villageois ...... 15 III. LA REMISE DES FONDS AUX MENAGES ET LEUR UTILISATION ...... 17 1. Choix de l’Opérateur de transfert des fonds ...... 17 2. Les résultats de l’enquête finale auprès des ménages ...... 18 a. Caractéristiques des ménages après la remise des fonds ...... 18 b. Principales utilisations des fonds ...... 19 c. Dépenses spécifiques aux enfants ...... 19 d. Constitution d’une épargne ...... 20 e. Le renforcement de la solidarité autour du transfert monétaire ...... 20 f. Utilité du transfert ...... 20 g. Effets du transfert monétaire ...... 21 IV. CONTRAINTES OPPORTUNITES ET RECOMMANDATIONS ...... 24 1. Contraintes ...... 24 2. Opportunités et leçons apprises ...... 24 3. Recommandations ...... 24 CONCLUSION ...... 26

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INTRODUCTION

L’Union des Comores est caractérisée par une croissance rapide de sa population et est marquée par de fortes disparités régionales. Le taux de croissance annuel moyen est de 2,1% (dont 3,3% pour l’île de Mohéli). L’une des caractéristiques majeures de cette population est aussi son inégale répartition sur le territoire de l’Union et surtout sa forte densité. En 2003, la densité était de 574,8 habitants au km 2.

Le marché du travail en Union des Comores est déséquilibrement structuré au profit des emplois ruraux (57,4%) dont la qualité reste aléatoire, suivis des emplois modernes publics et privés (26,3%), de l’emploi national et des emplois informels de 16,3% (24,4% en milieu urbain et 14,3% en milieu rural) connus par leur précarité et l’absence de toute forme de protection sociale.

Depuis 2003, le chômage est devenu un problème préoccupant, avec un taux élevé à 14,3%. Ce phénomène, essentiellement urbain, avec une proportion atteignant 17% en milieu urbain contre 13,2% en milieu rural est diversifiée d’une île à l’autre; Mwali est le plus élevé avec 19,8%, Ngazidja à 14,2%, Ndzuwani 13,5%. Par ailleurs, selon le genre, les femmes étaient plus touchées (18,5%) que les hommes (11,9%).

Cette situation est due à une croissance économique insuffisante et de multiples contraintes qui augmentent le coût de la production locale et qui découragent la création d'emplois, notamment le coût élevé de l'énergie et l’incapacité de la fournir à tout moment et des télécommunications, le mauvais état des infrastructures de transport, une fiscalité lourde et des charges financières élevées.

Le marché du travail repose sur des secteurs à développement disparate et aux caractéristiques amenant à les subdiviser de manière suivante : Emploi agricole (agriculture, pêche, élevage), emploi public, emploi moderne privé et emploi informel. Le secteur informel reste la forme dominante de l'emploi dans les centres urbains des trois îles. La fonction publique est actuellement le plus grand pourvoyeur d'emplois. C’est pourquoi de nombreux Comoriens ont migré vers d'autres pays à la recherche de meilleures perspectives économiques.

Au regard de la situation, l’objectif général du projet de transfert monétaire est de contribuer au développement d’une société plus solidaire qui œuvre pour la lutte contre la pauvreté, la promotion d’une protection sociale appropriée, l’intégration sociale, la lutte contre les exclusions et les inégalités entre les collectivités territoriales et les personnes physiques.

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I. L’ENVIRONNEMENT DU TRANSFERT MONETAIRE

1. Brève aperçu du niveau de pauvreté aux Comores

Selon les résultats de l’enquête intégrale des ménages (EIM) réalisée dans le pays en 2004, l'incidence de la pauvreté au niveau de la population était estimée à 44,8%. La pauvreté est essentiellement un phénomène rural ; quatre ménages ruraux sur cinq étant classés comme pauvres contre seulement un sur quatre dans les zones urbaines. Les indicateurs de développement des zones rurales se trouvent loin derrière ceux des zones urbaines : taux de pauvreté plus élevé, taux de fécondité plus élevé chez les femmes en âge de procréer, utilisation moins fréquente de la contraception, retard de croissance plus répandue chez les enfants, analphabétisme des adultes plus répandue et une plus grande part de la population n'ayant pas accès à des services d'assainissement améliorés.

La pauvreté urbaine quant à elle, a augmenté au cours des années 1990 et au début des années 2000. Au cours des dernières années, l'exode urbain a transformé des zones précédemment rurales en banlieues à expansion rapide et fortement peuplées. Par ailleurs, avec un coefficient de Gini de 0,557, les inégalités sont fortes et une proportion importante de la population est vulnérable sans être pauvre. Alors que 44,8% de la population étaient pauvres, 47% étaient très vulnérables et 25% des familles non pauvres mais en situation de vulnérabilité et de précarité avait une probabilité de 80% de retomber dans la pauvreté à court terme.

2. Etat de la protection sociale aux Comores

En Union des Comores, les programmes de protection sociale sont peu développés. Une politique nationale de protection sociale a été élaborée et validée techniquement en juin 2014 avec l’appui technique et financier de la Banque Mondiale, mais souffre encore d’un manque d’appropriation par l’ensemble des acteurs qui entraine de ce fait le non accompagnement d’un plan d’actions de mise en œuvre.

Les programmes de protection sociale en cours, se réduisent aux prestations fournies par la Caisse nationale de retraite, la Caisse nationale de solidarité et de prévoyance sociale pour les salariés du public et du privé, les pensions de réversion et celles versées aux handicapés et la caisse de retraite des militaires.

Les personnes qui travaillent dans l’informel et ceux qui n’ont pas cotisé dans ces structures étatiques, notamment les agricultures, les pêcheurs, les artisans, ne bénéficient pas de prestation sociale. Les indigents, les handicapés et les plus vulnérables ont des difficultés d’accès aux services sociaux de base et bénéficient de très peu de programmes de transfert monétaire.

Malgré les efforts que le Gouvernement déploie pour la protection de sa population, la grande majorité de celle-ci, n’est pas couvert e par un dispositif formel ou un système de protection et de gestion des risques. A cet effet, elle fait recours aux réseaux sociaux basés sur la forte tradition communautaire d’entraide et de solidarité communautaires qui ont une longue tradition d’investissement dans les services collectifs des villes et des villages: construction de la plupart des infrastructures villageoises.

Depuis quelques années, des ONG internationales, en appui au Gouvernement, soutiennent plusieurs familles vulnérables et pauvres par des prestations sociales allant jusqu’aux transferts monétaires mais très limités et non coordonnés.

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Avec l’appui technique et financier de la Banque Mondiale, le FADC a mis en place dans le pays des programmes de transfert monétaire contre travail (travaux HIMO) et la Direction Nationale de la Solidarité et de la Protection sociale avec l’appui technique et financier de l’UNICEF vient de tester un programme de transfert monétaire non conditionnel à des ménages vulnérables et pauvres dans 3 localités des 3 îles de notre pays.

Toutefois, le cadre politique et institutionnel de la protection sociale n’est toujours pas clair pour l’ensemble des acteurs. Le Président de la République a confié dans sa lettre de mission au Ministre de l’Emploi les grandes lignes et les nouvelles orientations de la protection sociale. Cependant, la même mission a été confiée au Ministre de la Santé, de la Solidarité, de la Cohésion Sociale et de la Promotion du Genre. Ainsi, les questions relatives à la protection sociale sont gérées à la fois par les deux départements et cette situation entraîne souvent des conflits de compétence. En l’absence de leadership et de coordination, les apports des partenaires ne respectent aucun plan d’intervention collectif pour le pays : chaque intervenant concentre ses actions auprès des populations cibles qu’il juge les plus vulnérables et de son côté, le gouvernement initie les programmes selon son propre ciblage.

La politique du Gouvernement en matière de renforcement de la protection sociale (y compris la résilience des ménages) vise deux objectifs stratégiques :

A court terme, développer « des filets sociaux de sécurité » permettant à la fois de répondre aux besoins de protection immédiats tout en favorisant le développement socio-économique à long terme, via l’établissement de liens étroits avec d’autres secteurs (éducation, santé, emploi, agriculture, développement des infrastructures, sécurité civile, etc.) et de nutrition pour les groupes vulnérables.

Le Gouvernement entend mettre en place progressivement un « socle de protection sociale universel » en vue de permettre à toutes les catégories de la population de disposer d’un minimum de services essentiels et de transferts sociaux. Dans cette perspective, il travaillera avec l’ensemble des partenaires sur l’élaboration d’une stratégie et de programmes opérationnels de protection sociale, incluant une stratégie de filets sociaux pour les groupes les plus pauvres et les plus vulnérables en milieu rural et en milieu urbain. La stratégie accordera une importance particulière à la promotion de synergies entre les différents instruments de protection sociale et d’autres politiques sectorielles.

A moyen et long termes, mettre en œuvre la politique nationale de protection sociale en priorisant les interventions.

L’État jouera son rôle en commençant par la coordination. A cet effet, sous son leadership, il mettra un cadre institutionnel unitaire de concertation, d’orientation, de décision et de coordination des actions en matière de politique de protection sociale au niveau national. De façon précise, la structure en charge de l’opérationnalisation des actions de protection sociale devra être dotée d’une personnalité juridique et ayant une autonomie financière dans la gestion quotidienne de ses activités lui permettant d’assurer une cohésion, une harmonisation et une synergie entre les différents programmes pour plus de visibilité et d’impact des actions en matière de protection sociale.

3. Les activités de transfert monétaire aux ménages

L’Union des Comores entretient des relations avec beaucoup de partenaires pour la lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité. Il s’agit plus particulièrement des organismes du Système des

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Nations Unies, de la Banque Mondiale à travers le programme ‘’Fonds d’Appui au Développement Communautaire (FADC)’’, les pays arabes, l’Union Européenne, l’Iran, etc. On dénombre plusieurs organismes dont les actions relèvent de la protection sociale, même si elles sont très peu coordonnées. Les organismes suivants effectuent différentes formes de transfert d’argent au profit des ménages et des personnes vulnérables et pauvres : • Le Comité Emdad Imam Khomeini est un organisme iranien, qui à la demande du gouvernement comorien, s’est installé aux Comores en 2006 afin de favoriser l’insertion professionnelle et socioéconomique à travers des formations en informatique, en couture, … etc., suivies par un accompagnement jusqu’à l’obtention d’un emploi. IL apporte des aides sociales de manière ponctuelle et plus précisément pour les personnes formées qui souhaitent travailler à leur propre compte (l’auto emploi). • Le Fonds d’Appui au Développement Communautaire (FADC), est un programme financé par la Banque Mondiale (BM) qui appuie le pays avec initialement des projets de développement. Suite à la crise de 2008 qui a touché profondément le pays et a rendu les plus pauvres de plus en plus vulnérables, la BM a proposé au gouvernement comorien, deux programmes pouvant l’aider à subvenir à leurs besoins: le cash assistance (une forme d’assistance pour les plus démunis) et le cash for work (transfert de fonds en échange de travail). Le gouvernement a préféré le cash for work pour la principale raison liée à l’absence de données de ciblage des ménages les plus pauvres et pouvant donc bénéficier du transfert monétaire. • La fondation Cheikh Eid rentre dans le cadre des projets de la Conférence pour le Développement et l’investissement aux Comores organisée à Doha en 2010 et à laquelle ont pris part les opérateurs économiques publics, privés ainsi que du milieu associatif du Qatar et de la plupart des pays de la ligue des Etats Arabes. Elle mène différentes actions de protection sociale et d’aide telle que des microprojets pour les pauvres, accompagnés de suivi mais aussi des transferts de bien et d’argent, envers les plus défavorisés. • L’Agence des Musulmans d’Afrique (AMA) une organisation humanitaire de développement et de promotion de l’Islam en Afrique qui s’est installée aux Comores en 1994 et qui apporte de l’aide principalement aux orphelins en matière d’éducation. Parmi ces réalisations, il y a un centre ouvert à où des enfants orphelins sont logés, nourris, soignés et suivent de l’enseignement primaire jusqu’à la fin du secondaire en son sein. Certains sont pris en charge sous forme de bourses pour la formation supérieure. Cette agence apporte aussi de l’aide sous forme de cash transfert pour quelques catégories de la population, dans le but de lutter contre la pauvreté. • Qatary Charity, autre organisation intervenant également dans le cadre des projets de la Conférence pour le Développement et l’investissement aux Comores organisée à Doha en 2010 mène différentes actions de protection sociale et d’aide telle que des microprojets pour les pauvres, des constructions des maisons destinées à des familles pauvres, avec des programmes de transferts d’argent, envers les plus défavorisés ainsi que des bourses d’études pour certains étudiants aussi bien en formation surplace qu’à l’étranger..

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II. CADRE DE MISE EN ŒUVRE DU PROJET PILOTE DE TRANSFERT MONETAIRE AUX MENAGES

1. Contexte et objectifs du projet pilote de transfert monétaire aux Comores

Le Gouvernement comorien à travers le Commissariat Général à la Solidarité, à la Cohésion Sociale et à la Promotion du Genre, avec l’appui des partenaires techniques et financiers notamment l’UNICEF, met en œuvre le plan d’action 2014-2018 de la politique nationale de la solidarité. Ce plan d’action comprend un programme de transfert monétaire au profit des ménages les plus vulnérables. L’objectif de ce programme est de contribuer en général à la réduction de la pauvreté et de la vulnérabilité et en particulier à l’amélioration de certains indicateurs sur le bien – être des enfants liés à la nutrition, la fréquentation scolaire, l’utilisation des services de santé, l’enregistrement des naissances et de réduire leur implication dans les pires formes de travail.

Par ailleurs, le nouveau cadre de coopération entre l’Union des Comores et l’UNICEF pour la période 2015 – 2019, comprend un volet “Inclusion sociale’’ qui a pour but notamment d’appuyer le gouvernement dans le développement et la mise en œuvre d’un programme de protection sociale. En vue de faciliter la mise en œuvre de ce volet inclusion sociale à partir de 2015, le Commissariat Général à la Solidarité, à la Cohésion Sociale et à la Promotion du Genre avec l’appui du bureau de l’UNICEF s’est proposé de mettre en œuvre un programme pilote de transfert monétaires au profit des ménages les plus vulnérables en 2014.

L’objectif principal de cette phase pilote de transfert monétaire aux ménages est de contribuer à améliorer l’accès des enfants vulnérables à des services d’hygiène, de santé, de nutrition, d’éducation et de protection adéquats. Le programme s’est intéressé aux familles / ménages pauvres qui ont été déterminés selon des critères bien précis, dans au moins une localité par île.

Au terme de cette phase pilote de transfert monétaire aux familles les plus démunis, il est attendu qu’en moyenne cent cinquante (150) ménages identifiés comme vulnérables bénéficient du transfert monétaires avant la fin de l’année 2014. Ainsi, en moyenne quatre cent cinquante (450) enfants de moins de 15 ans pourraient bénéficier directement ou indirectement de ce transfert monétaire.

La mise en œuvre de ce projet pilote de transfert monétaire aux ménages a été planifiée pour se dérouler suivant trois phases essentielles :

• Le ciblage des ménages bénéficiaires ; • Le choix définitif des ménages et la remise des espèces ; • La collecte des données finales et la présentation des résultats du projet.

2. Le ciblage des ménages bénéficiaires

a. Revue des techniques de ciblage pour les transferts monétaires Plusieurs techniques sont utilisées de par le monde pour cibler les ménages bénéficiaires d’un programme de transfert monétaire. Toutefois la littérature les regroupe en quatre catégories :

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• l’auto sélection qui n’impose pas de conditions d’éligibilité mais repose sur la mise en œuvre d’incitations qui encouragent la participation des plus démunis et découragent les plus nantis. Cette technique présente entre autres avantages de nécessiter des coûts de ciblage pratiquement nuls et surtout convient bien dans un contexte de capacités institutionnelles ou administratives peu développées. • Le ciblage par critère d’éligibilité qui consiste à identifier les bénéficiaires des programmes à mettre en œuvre à partir de leurs caractéristiques. Les critères définis portent généralement sur un indicateur de niveau de vie (Mean testing) ou sur des variables supposées en corrélation avec l’indicateur de niveau de vie (Proxy-mean testing). L’avantage principal de cette méthode reste la faible manipulation du critère de sélection, toutefois, elle n’est pas si facile à comprendre et demande davantage du temps pour développer des analyses statistiques assez élaborées (analyse en composantes principales puis des modèles économétriques). • Le ciblage communautaire qui part du principe de demander à la communauté d’identifier en son sein les bénéficiaires pour un programme donné. Cela suppose généralement que les communautés connaissent très bien le type de programme et que les critères de sélection sont établis avec la participation des membres des localités. L’avantage de cette méthode est d’assurer la prise en compte des spécificités locales mais présente le risque de détournement des critères de sélection qui pourrait porter atteinte à la cohésion sociale dans la communauté. • Le ciblage géographique qui consiste à identifier des entités géographiques dans lesquelles un programme doit être mis en œuvre mais cela suppose que la population à l’intérieur de cette entité soit homogène du point de vue des caractéristiques retenues. Elle est très facile à mettre en œuvre juste avec des données secondaires uniquement bien que l’efficacité du ciblage reste très dépendante de la qualité des données disponibles. b. Dispositif de ciblage pour le projet pilote aux Comores et choix des localités Comme dans beaucoup de pays, le dispositif de ciblage des ménages pour le projet pilote de transfert monétaire aux Comores est dans une certaine mesure une combinaison de trois sur les quatre méthodes de ciblage décrites ci – dessus. En effet, le projet a considéré deux paliers de ciblage des bénéficiaires des transferts monétaires, à savoir la localité et les ménages vulnérables. Plus précisément, il y a eu dans premier temps un choix ‘’raisonnée’’ d’une localité par île, ensuite une enquête rapide de collecte des données de base dans chacune des trois localités retenues et enfin une validation de la liste des ménages présélectionnées comme bénéficiaires du transfert par un comité consultatif villageois.

En effet, dans chaque île, la Direction Nationale de la Solidarité avec l’appui de l’Unicef a procédé à une présélection de trois localités en milieu rurale qui, au vu des considérations générales de la population, présentent des aspects de vulnérabilité importante. Il s’agit là d’un ciblage géographique qui a permis de pré-identifier des localités bien connues pour leur conditions précaires de vie, par exemple dans le Nioumakélé, l’une des régions pauvres de l’île d’. Il en ressort de ce ciblage géographique les localités présélectionnées suivantes :

• Ndzuwani : Koni Ngani, Mahalé, Sadapoini et Jandza ; • Mwali : Hamba, et Mlabanda ; • Ngazidja : Idjoindradja, Famaré et Sambamadi.

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Des visites de terrain ont été effectuées afin d’identifier les trois villages qui ont fait l’objet du projet pilote de transfert monétaire étant entendu que les fonds disponibles ne permettaient pas de couvrir plus d’une localité par île. Lors de ces visites, trois critères ont été pris en considération à savoir (i) une vue sur l’habitation du village, (ii) les installations à caractère publics (école, mosquée, place publique, etc.) et (iii) le niveau global d’instruction de la population.

Sur la base de l’observation faite sur le terrain, les localités suivantes ont été retenues pour participer à cette expérience du projet pilote de transfert monétaire aux Comores :

• Jandza (Ndzuwani) : située dans la région de Nioumakélé, derrière Adda Daoueni, cette localité se caractérise par une habitation majoritairement en terre battue ou en tôle, d’une mosquée non achevée (voir photo ci – contre) et d’une école située à plus de 800 m dans le village voisin de Banda la Jandza. Jusqu’en 2014, Jandza n’a Mosquée de Jandza toujours pas de bachelier parmi ses enfants. • Famaré (Ngazidja) : ce village est situé dans la région de Mbadjini - Ouest, non loin de ya Sima. Il compte environ cinq (05) bacheliers dont la plupart poursuivent leurs études à l’Université des Comores. L’habitation est fortement dominée par des maisons en tôle. En revanche, Famaré ne dispose pas encore d’une école, seuls les enfants en CP1 et CP2 Salles de classe à Famaré suivent leur enseignement dans deux salles de classes inachevées (voir photo) considérées comme annexe de l’école de Nkourani. De ce fait, à partir de la classe de CE1, les enfants de Famaré doivent se rendre à Nkourani, parcourir ainsi près d’un kilomètre de route pour pouvoir suivre leurs cours.

• Domoni (Mwali) : c’est un village côtier de la région de Mlédjélé, situé à une dizaine de kilomtètres de , la capitale de l’île. Il se caractérise par une habitation majoritairement en terre battue ou en paille. Il est exposé aux inondations et aux assauts des vagues qui, souvent débordent la digue de protection pour pénétrer dans les maisons. La majorité de ses cadres se Place publique à Domoni sont installés à Fomboni ou à Moroni.

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3. La collecte des données de base (enquête initiale) et quelques résultats obtenus

a. La collecte des informations auprès des ménages Pour éviter la récupération politique qui aurait vraisemblablement influencé le choix des localités, la Direction Nationale de la Solidarité en collaboration avec l’Unicef se sont convenus de mettre l’idée de collecte de données sur les conditions de vie des ménages et l’état de réalisation des droits des enfants dans la présentation aux autorités régionales et locales de l’objectif de leur mission sur le terrain particulièrement à Anjouan et à Mohéli.

Une fois que la localité a été choisie pour bénéficier du projet pilote de transfert monétaire, la Direction Nationale de la Solidarité a procédé immédiatement à la collecte des données de base concernant les ménages et la population du village (enquête initiale). La collecte des données a porté sur l’ensemble des ménages de la localité sans aucune exception. Elle a permis de recueillir auprès de chaque ménage des informations telles que les caractéristiques socio – démographiques des membres du ménage (sexe, âge, lien de parenté avec le chef du ménage, niveau d’instruction, situation matrimoniale, etc.), les ressources du ménage, l’accès aux services de base notamment pour les enfants (fréquentation scolaire, vaccination, facilités d’hygiène, etc.).

Pour réaliser cette enquête, la Direction Nationale de la Solidarité a recruté deux agents enquêteurs dans chaque île. L’un de ces agents a été recruté au niveau du village sélectionné, le meilleur qu’on ait pu trouver et parfois sur proposition des responsables villageois, en vue de faciliter le contact avec les membres de ménage pour passer les interviews, surtout le premier jour. Le second agent est recruté sur la base de l’expérience en matière d’enquête auprès des ménages, dans la région où se situe la localité choisie pour le projet. Avec son expérience, ce second agent guidait les premières interviews réalisées par l’enquêteur du village, le temps que ce dernier trouve la maitrise du questionnaire et la manière d’enregistrer les réponses des enquêtés.

Il convient de préciser que dans chaque île, les deux enquêteurs ont suivi une formation rapide sur la manière d’aborder les responsables des ménages pour avoir leur consentement à passer l’interview, la conduite de l’enquête et la façon de remplissage du questionnaire. L’enquêteur plus expérimenté procédait également à un premier contrôle des questionnaires remplis par son collègue avant que l’ensemble soit revu par l’équipe de la Direction nationale de la solidarité et de l’Unicef (Equipe DNSPS/Unicef) qui assurait la vérification technique et la supervision de l’opération.

La saisie des données collectées a été centralisée au niveau de la Direction nationale de la solidarité à Moroni. Une maquette de saisie a été développée à partir du logiciel ACCESS à cet effet alors que le traitement et l’analyse des données ont été faits sur SPSS. A l’issue de tout ce travail, les principaux résultats obtenus de cette enquête initiale auprès des ménages de Jandza – Anjouan, Domoni – Mohéli et Famaré – Ngazidja, se présentent comme suit.

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b. Principales caractéristiques des ménages Tableau 1 : Répartition des ménages enquêtés par île ILE Effectif Fréquence Ndzuwani 79 40.7% Ngazidja 69 35.6% Mwali 46 23.7% Total 194 100.0% Source : enquête initiale 2014

Le tableau 1 ci – dessus indique que 79 ménages ont été enquêtés dans la localité de Jandza Ndzuwani, 69 à Famaré Ngazidja et 46 à Domoni Mwali. En effet, du fait que dans chaque île, une seule localité a été enquêtée, toutes les distributions des caractères aussi bien des ménages que des populations en fonction de l’île, sous-entendent selon les villages cibles du projet.

Au total, 194 ménages ont accepté de se faire interviewé et par conséquent de participer au projet bien que le but final de cette enquête, à savoir le transfert monétaire, n’a pas été communiqué aux habitants de ces villages.

Parmi les 194 ménages, 47 sont dirigés par des Graphique 1: Répartition des femmes contre 147 dont le Chef est un homme ménages selon le sexe du Chef de comme le montre le graphique 1 ci – contre, ce qui ménage représente 24.2% et 75.8% respectivement. Femme Cette proportion de femme Chef de ménage est plus 24% élevée à Domoni où 18 femmes sont des Chefs de ménage. Plus de 60% des ménages dirigés par des femmes sont des familles monoparentales avec à leur tête des Homme veuves et/ou des divorcées. Cette proportion est de 76% seulement 5% pour les ménages gérés par des hommes.

Le robinet public reste la principale source d’approvisionnement en eau de boisson à Jandza (72.2%) et à Domoni (71.2%) contre l’eau de pluie (97.1%) à Famaré. Il y a lieu de préciser cependant que l’eau courante (eau de robinet) à Ndzuwani et à Mwali ne subit aucun traitement qui garantirait sa potabilité. Ce qui fait qu’en termes de qualité de l’eau à boire, il n’y aurait vraisemblablement de différence entre celle qui coule dans les robinets à Jandza et à Domoni et celle puisée dans les citernes à Famaré. Dans le domaine de l’assainissement, la latrine traditionnelle est presque le seul type de toilette utilisé dans les trois localités. Dans l’ensemble des trois localités, 36.5% des ménages enquêtés disposent de l’électricité, soit 12.7% à Jandza, 39.2% à Domoni et 58.0% à Famaré. Le téléphone portable est le bien le plus possédé par les ménages (53.8%) suivi de la télévision (23.9%) et de la montre (15%). Près de deux ménages sur trois (61%) possèdent de terre cultivable et dont la moitié (50.5%) a une parcelle cultivée en 2013. Sur la quasi – totalité (90.8%) de ces parcelles, on a pratiqué de la culture vivrière, la culture maraichère n’est pratiquée que sur 2 parcelles.

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Ciblant des localités toutes du milieu rural, l’enquête s’est également intéressée à la possession de cheptel dans le ménage. Le cheptel constitue sans aucun doute l’une des formes de richesse que les familles et populations rurales peuvent constituer. L’analyse du cheptel s’est limitée dans le cas de cette exercice au nombre de tête de bovins, ovins et caprins que possèdent chaque ménage. Il en ressort que 50% des ménages ont déclaré détenir au moins un animal (vache, mouton et chèvre), soit 54,4% à Jandza, 27,5% à Famaré et 76,1% à Domoni. En matière de logement, neuf ménages sur dix (90.0%) vivent dans des maisons en paille, en terre battue ou en tôle, soit 98.7% à Jandza, 88.9% à Domoni et 82.6% à Famaré. Ces maisons disposent en moyenne 2 pièces pour dormir. Cette moyenne ne varie presque guerre d’une île à une autre. Pour ce qui est de l’activité économique, il a été enregistré au moins une personne active en 2013 dans la quasi – totalité (95.0%) des ménages. Plus de deux personnes sur trois (65.1%) de cette population travaillent dans le secteur de l’agriculture, pêche ou élevage.

c. Quelques caractéristiques des individus

Caractéristiques démographiques :

Les résultats sur les principaux caractéristiques des habitants de ces trois localités se présentent de la façon suivante. Comme le montre le tableau 2 ci – dessous, au total 1 092 individus ont été recensé dans les 194 ménages, soit 437 (40.0%) à Jandza, 378 (34,6%) à Famaré et 277à Domoni (25.4%). Avec cette population, la taille moyenne est estimée à 5.6 personnes par ménage à raison de 6.0 à Domoni et 5.5 à Jandza et à Famaré.

Tableau 2 : Répartition de la population et de la taille moyenne de ménage par île

Population Nombre de Taille / Ile ménages ménage Effectif Fréquence

Ndzuwani 437 40.0% 79 5.5 Ngazidja 378 34.6% 69 5.5 Mwali 277 25.4% 46 6.0

Total 1092 100.0% 194 5.6 Source : Enquête initiale, 2014

La distribution de la population totale enquêtée des trois localités selon le sexe indique une répartition presque égalitaire avec 51% d’hommes contre 49% de femmes. On distingue parmi les habitants de ces villages, 184 enfants de moins de cinq (05) ans, ce qui représente environ 17% de l’effectif total. Cette proportion s’élève à 22% à Jandza, 15% à Famaré et 12% à Domoni. La situation matrimoniale qui concerne la population âgée de 15 ans ou plus a montré que 545 personnes, dont 274 hommes et 271 femmes vivent en mariage contre 261 célibataires.

Survie des parents biologiques : Il est généralement établi que l’une des principales raisons de la vulnérabilité des enfants est le décès de l’un ou des deux parents biologiques. C’est pourquoi l’enquête s’est penchée sur la survie des parents biologiques pour les enfants de moins de 18 ans. Il se trouve que seulement 19 enfants dont 14 à Jandza et 05 à Domoni ont été déclarés avoir perdu l’un de deux parents.

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En revanche, aucun orphelin n’a été déclaré à Famaré comme l’indique le graphique 2 ci – dessous. Toutefois, en dépit de la survie de la quasi – totalité des parents, certains de ces enfants de moins de 18 ans ne vivent pas dans le même ménage qu’eux. Ils représentent 17% les enfants qui ne vivent pas avec leur père biologique et 13% qui n’habitent pas avec leur mère alors qu’elles sont en vie.

Graphique 2 : Survie des parents pour les enfants de moins 18 ans par île

300 251 250 181 200 125 150 100 50 14 0 5 0 Ndzuwani Ngazidja Mwali

Les deux sont en vie Un seul est en vie

Fréquentation scolaire :

En ce qui concerne la fréquentation scolaire, la question a été posée pour les enfants de la tranche d’âges 3 – 24 ans. Et le taux global de fréquentation scolaire s’élève à 65%, soit 49% à Jandza, 77% à Famaré et 78% à Domoni. En se focalisant sur les âges spécifiques de l’enseignement primaire, soit 6 – 11 ans, la situation s’améliore davantage. En effet, environ 90% des enfants de 6 – 11 ans ont été déclarés avoir fréquenté l’école au cours de l’année scolaire 2013 – 2014. La localité de Jandza détient la plus petite proportion d’enfants de 6 – 11 ans scolarisés avec 80% alors que Famaré semble avoir inscrit tous ses enfants à l’école.

Tableau 3 : Fréquentation scolaire pour les enfants de 6 - 11 ans en 2013 ILE Ndzuwani Ngazidja Mwali Total 67 61 54 182 Fréquente l'école 79.8% 98.4% 94.7% 89.7% Ne fréquente pas 17 1 3 21 l'école 20.2% 1.6% 5.3% 10.3% Ensemble 84 62 57 203 Source : Enquête initiale 2014

Enregistrement des naissances : Au cours de cette enquête, une question a été posée sur l’enregistrement des naissances et l’établissement d’un certificat (ou extrait d’acte de naissance) pour les enfants de moins de cinq ans. Etant l’un des droits fondamentaux de l’enfant – droit à un nom et à une nationalité, le certificat de naissance peut s’il n’est pas établi constituer un frein pour les enfants d’accéder aux services d’éducation ou de santé de base. Les résultats de l’enquête révèlent que 79% des

12 enfants de moins de 5 ans ont un certificat de naissance ou leur naissance a été enregistrée à l’Etat civil contre 21% non enregistré ou dont on n’a pas de connaissance. La figure 3 ci – dessous montre que la proportion des enfants pour lesquels rien n’a été fait ou dont on ne dispose pas d’information, atteint 30% à Jandza contre 15% à Domoni et 9% à Famaré.

Graphique 3 : Etablissement de certificat de naissance pour les enfants de moins de 5 ans

3% 15% 9% 100% 12% 26% 80% 15% 18% 5% 60%

40% 65% 65% 67% 20% 0% Ndzuwani Ngazidja Mwali

A un certificat Naissance enregistrée Ni l'un ni l'autre Ne sait pas

Utilisation des services de santé : Cette opération de collecte des données contenait un volet relatif à la santé des enfants en distinguant la partie préventive, la vaccination dont la cible était les enfants de 0 – 2 ans de la partie curative à savoir le traitement de la fièvre et ou la diarrhée pour ceux de moins 5 ans. Pour la vaccination, des informations ont été collectés pour chacun des 8 antigènes appliqués aux Comores à savoir le BCG, les trois doses de Penta, les trois doses de Polio et la Rougeole. Toutefois, le tableau ci – dessous présente le niveau général d’utilisation des services du PEV, ce qui ne reflète pas l’état d’immunisation de l’enfant. Les détails sur les taux de vaccination pour chaque antigène figurent en annexe de ce rapport. Dans l’ensemble des trois localités, 88% des enfants de 0 à 2 ans se sont déjà fait vacciné au moins une fois. Entre les îles, cette proportion est de 78% à Jandza, 94% à Domoni et 97% à Famaré. Il convient de souligner que près de 18% des enfants de 0 à 2 ans de Jandza n’ont jamais été vus en séance de vaccination.

Tableau 4 : Utilisation des services de vaccination pour les enfants de moins de 0 - 2 ans Ndzuwani Ngazidja Mwali Ensemble Au moins un vaccin 78.4% 97.4% 94.1% 87.9% Aucun vaccin 17.6% 0.0% 5.9% 9.3% Ne sait pas 3.9% 2.6% 2.8% 2.8% 100% 100% 103% 100% Ensemble 51 39 17 107 Source : Enquête initiale, 2014

En matière de traitement de la maladie, la question posée avait comme référence les trois mois précédent l’interview. Cette question visait essentiellement le recours des membres du ménage

13 aux soins de santé de qualité en cas de maladie d’un enfant. Les résultats ont montré que 67% des enfants de moins de 5 ans, n’ont présenté ni la fièvre ni la diarrhée durant les trois mois ayant précédé l’enquête. En revanche, les enfants qui avaient eu la fièvre ou la diarrhée ont reçu, dans la plupart de cas, un médicament prescrit (63%) à Famaré, un médicament disponible à domicile (58%) à Domoni et un traitement traditionnel (45%) à Jandza. La figure 4 ci – dessous illustre bien le mode traitement administré aux malades selon la localité.

Graphique 4 : Type de traitement utilisé contre la fièvre ou la diarrhée pour les enfants de moins de 5 ans

15

10

5

0 Ndzuwani Ngazidja Mwali

Médicament préscrit Médicament à la maison

Traitement traditionnel Aucun traitement

4. Sélection des ménages vulnérables

a. Présélection des ménages Deux techniques ont été utilisées pour sélectionner les ménages vulnérables qui vont recevoir les fonds du transfert monétaires. C’est à ce niveau que le ciblage par critères d’éligibilité et le ciblage communautaire ont été appliqués. En effet, dans un premier temps, des critères d’éligibilité ont été définies à partir des résultats de l’enquête initiale. Il s’agit plus précisément de :

• La précarité du logement qui vise les maisons en paille / terre ou en tôle ; • Les biens économiques détenus par le ménage et plus spécifiquement le nombre de parcelles cultivées et le nombre de têtes de bétail (vaches, moutons, chèvres) ; • La charge familiale s’intéressant à la présence d’enfants en âge de scolarisation primaire dans le ménage. En application des critères ci – dessus, les ménages présélectionnés comme bénéficiaires du transfert présentaient les aspects suivants :

• Les ménages habitant dans des maisons en paille / terre ou des maisons en tôle (murs extérieurs) ; • Les ménages ayant au plus deux parcelles cultivées en 2013 ; • Les ménages disposant au maximum trois têtes de bétail • Les ménages ayant au moins un enfant en âge de scolarisation primaire (6 – 11 ans) ;

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Au bout du processus de sélection progressive des ménages sur la base de ces critères, une attention particulière a été portée sur la présence des ménages monoparentales et surtout ayant des enfants orphelins dans le lot tiré. Au total, on a retenu 162 ménages répartis comme suit : 73 à Jandza, 56 à Famaré et 33 à Domoni. Cette liste de 162 ménages devra ensuite être présentée à l’appréciation d’un comité consultatif au sein de chaque village cible du projet.

b. Réunion avec les comités consultatifs villageois Avant d’entamer cette étape du processus, la Direction Nationale de la Solidarité a fait appel à la collaboration des directions de solidarité des îles. Ces dernières étaient informées de façon sommaire sur l’activité de collecte des données qui a été réalisée sans pour autant que la finalité de cette enquête leur ait été communiquée. Cette décision de parler du projet aux autorités sectorielles des îles à ce stade avancé du processus se justifiait par la crainte qu’il y ait une récupération politique de cette initiative pilote qui intervient d’ailleurs à une période pré- électorale.

C’est donc en collaboration avec la direction de la solidarité dans île que l’équipe DNSCS / Unicef a tenue au niveau de chaque localité, une rencontre avec la communauté pour leur présenter les résultats obtenus de l’enquête initiale réalisée auprès de leurs ménages et leur informer de la suite de cette enquête. Les résultats présentés au cours de cette réunion portaient essentiellement sur les caractéristiques des enfants à savoir la scolarisation, la vaccination, le recours aux soins de santé, l’établissement de certificat de naissance, etc. une façon pour l’équipe de la solidarité au niveau central et de l’île de sensibiliser la population des trois localités sur les avancées en termes de droits des enfants et les efforts qui restent à faire.

Ces séances de sensibilisation revêtaient une importance capitale dans ce processus étant donné que le transfert monétaire n’est pas conditionnel et qu’il se fera en seule tranche. Elles permettaient de préparer les habitants non seulement à accepter le choix des ménages qui sera fait sur la base de critères objectifs mais aussi à la manière dont ils vont définir les dépenses prioritaires auxquelles ils vont affecter les fonds du transfert. Le fait d’avoir insisté sur les caractéristiques de l’enfant était une manière d’amener les habitants notamment ceux qui vont bénéficier du transfert d’intégrer la composante ‘’Enfant’’ dans leur décisions de dépense.

Enfin, la question du récipiendaire des fonds pour les ménages qui seront sélectionnés a été soulevée et discutée au cours de cette réunion. Les participants ont adopté à l’unanimité l’idée de considérer la femme qu’elle soit épouse du chef de ménage ou elle – même à la tête du ménage comme récipiendaire des fonds. En revanche, la proposition de présenter une carte d’identité au moment de la réception des fonds a été catégoriquement rejetée. Les femmes présentes à ces réunions ont déclaré pour la plupart qu’elles ne disposent pas de pièce d’identité. Et comme l’équipe de la solidarité s’attendait à cette réaction, elle avait donc annoncé que pour chaque ménage qui sera retenu, le récipiendaire devra être photographié.

A la suite de la présentation des résultats de base, un comité restreint a été constitué pour examiner la liste des ménages présélectionnés. Ces comités consultatifs villageois sont parvenu à détecter les erreurs d’inclusion et / ou d’exclusion que contenait la liste préliminaire de chaque localité. A Famaré, le comité consultatif a fait valoir la représentativité des groupes familiaux au sein de la liste en plus des caractéristiques de pauvreté. L’objectif étant d’assurer

15 qu’aucun groupe familial ne soit exclu du projet sachant que certains ménages ne figurant pas sur la liste ont des caractéristiques similaires à d’autres qui sont retenus.

A Jandza, le comité a plaidé pour une réintégration dans la liste, des six (06) ménages non retenus étant donné que leur situation ne diffère guère de celle des autres. Vu le nombre très réduit de ménages qui n’ont pas été présélectionnés, l’idée proposée a été retenue afin d’éviter de frustrations et des sentiments de marginalisation. Toutefois, les ménages en question ont été revisités par l’équipe de la solidarité pour s’assurer que leur situation mérite effectivement qu’ils bénéficient du projet. A Domoni, les habitants ne voulaient pas constituer le comité consultatif et demandaient à ce que toutes les décisions soient prises en séance plénière, mais ils ont fini par comprendre que ce procédé n’allait pas donner les résultats escomptés.

L’ensemble des amendements et corrections des erreurs constatées ont été insérées sur place après concertation de tous les participants à la réunion. Ce sont les listes corrigées et amendées qui ont été lues aux habitants qui attendaient impatiemment le verdict de la réunion restreinte. Et c’est à partir de ces listes validées en comité que la séance de prise de photo pour le récipiendaire de chaque ménage sélectionné, a été effectuée. Au final, 79 ménages ont été retenus à Jandza, 56 à Famaré et 33 à Domoni, soit 168 ménages pour l’ensemble des trois localités.

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III. LA REMISE DES FONDS AUX MENAGES ET LEUR UTILISATION 1. Choix de l’Opérateur de transfert des fonds

Lors de l’élaboration du projet, il était prévu qu’une institution de microfinance pourrait être appelée à effectuer les opérations de transfert monétaire aux ménages bénéficiaires. A cet effet, les institutions de microfinance devaient constituer un partenaire indispensable pour ce programme. En fonction de la localité et des facilités d’accès offertes aux bénéficiaires, le réseau des ‘’Sanduk’’, celui des ‘’MECK’’ ou encore la banque postale ‘’SNPSF’’ devraient être utilisés pour l’envoi des fonds aux bénéficiaires. Des pourparlers ont été réalisés par la Direction nationale de la Solidarité avec l’Union des Mecks pour la remise des espèces aux ménages, mais sans succès.

En effet, dans ces discussions, plusieurs interrogations ont été soulevées dont la question de la disposition d’une pièce d’identité. De façon précise, si les bénéficiaires du transfert doivent percevoir les fonds à travers le réseau des Mecks, il aurait fallu que chaque récipiendaire aient ouvert un compte dans une agence Meck et présente une pièce d’identité valide. Cette condition, malgré toute sa pertinence ne pouvait pas être remplie par l’ensemble des ménages présélectionnés. Un autre problème qui a mis à mal les négociations a trait à la visibilité de l’opération et l’effet qu’elle pourrait engendre sur la mission principale des Mecks en tant qu’institution de crédit qui aurait distribué gratuitement de l’argent à des ménages vulnérables.

C’est pour ces raisons que lors de la réunion de restitution des résultats préliminaires de l’enquête initiale, tenue au bureau de l’UNICEF Comores, une décision a été prise de manière collégiale indiquant que pour une bonne appropriation, une bonne visibilité et un bon apprentissage, la Direction nationale de la solidarité et de la protection sociale devrait effectuer l’opération de remise des fonds aux ménages bénéficiaires en collaboration avec les directions régionales des îles en charge de la solidarité. Ainsi, lors de la finalisation des listes des bénéficiaires, une photo d’identité a été prise pour la personne désignée comme récipiendaire des fonds dans le ménage.

Montant remis aux ménages :

Le calcul du montant que devait recevoir chaque ménage s’est fait de la façon suivante : • Une valeur de base a été définie pour chaque ménage et est fixée à 35 000 francs comoriens (environ 100$US) ; • Une valeur indexée sur le nombre d’enfants de moins de 15 ans dans le ménage et défini comme suit : – Les deux premiers enfants rapporte chacun au ménage 15 000 kmf ; – A partir du 3 ème enfant, chaque enfant rapporte au ménage 10 000 kmf. Ainsi, le montant minimum remis est de 35 000 kmf alors que le maximum s’élève à 120 000 kmf (US$ 343). La remise des espèces aux ménages a été assurée comme il a été décidé, par la Direction nationale de la solidarité avec l’appui de l’Unicef et la direction de la solidarité de chaque île. Elle a été réalisée à partir de la liste définitive portant le numéro du ménage, le nom du chef du chef de ménage, le nom et la photo du récipiendaire et le montant à percevoir. Après avoir reçu l’argent, le récipiendaire apposait sa signature ou ses empreintes digitales en guise d’émargement sur les deux exemplaires de la liste définitive dont l’un a été confié à la direction en charge de la solidarité de chaque île. Une nouvelle photo a été prise pour le récipiendaire au

17 moment de la remise des fonds. Un compte rendu de l’opération de remise des fonds aux ménages a été dressé, signé et remis au représentant de la localité.

Sur l’ensemble des trois localités, c’est seulement à Jandza où il a été enregistré deux ménages qui ne se sont pas présentés pour percevoir les fonds, ce qui a ramené l’effectif des bénéficiaires à 166 ménages, soit 77 à Jandza, 56 à Famaré et 33 à Domoni. Le montant total remis aux ménages s’élève à 11 510 000 kmf (US$ 30,290), soit 2 385 000 kmf (US$ 6,276) à Domoni, 3 780 000 kmf (US$ 9,948) à Famaré et 5 345 000 kmf (US$ 14,066) à Jandza.

2. Les résultats de l’enquête finale auprès des ménages

a. Caractéristiques des ménages après la remise des fonds

Un mois après la remise des fonds aux ménages, l’équipe constituée de la Direction Nationale de la Solidarité, la direction de la solidarité de l’île et l’Unicef a réalisé une enquête finale auprès des ménages des trois localités. Le but étant de voir les utilisations faites de l’argent reçu par les ménages bénéficiaires et estimer les retombées du transfert monétaire. Tous les ménages de chaque localité ont été interviewés qu’ils aient reçu de l’argent ou non. Le premier constat révélé par cette enquête montre que le transfert monétaire a suscité plus d’enregistrement des ménages dans les trois localités. En effet, l’effectif des ménages interviewés est passé de 194 lors de la première enquête au début du projet à 231 au cours de cette enquête finale, soit un accroissement de 19%. Cet accroissement serait dû d’une part à un retour au bercail des ménages qui n’habitaient pas dans la localité et qui ont certainement entendu parler du transfert. D’autre part, grâce au transfert monétaire, les ménages qui ont refusé à se faire interviewer au cours de l’enquête de base et/ou qui y ont montré de la réticence ont affiché une plus grande prédisposition à se faire enregistrer. Parfois, il a été question de scission de certains ménages. Il s’agit là d’une technique d’autonomisation développée par certains couples qui se sont vus refusés le transfert lors de la remise des fonds alors qu’ils étaient enregistrés au sein du ménage soit de leur fille ou de leur gendre. Ces couples ont donc décidé chacun de mettre la chance de son côté si jamais l’expérience devrait être renouvelée. Le tableau 5 ci – dessous montre la répartition par île des ménages interviewés au cours de l’enquête finale selon qu’ils aient bénéficié du transfert monétaire ou non. Dans l’ensemble, les ménages qui ont bénéficié du transfert monétaire ont été retrouvés au cours de cette enquête finale. A Ndzuwani, seul un ménage bénéficiaire du transfert était absent lors de l’enquête finale et par conséquent n’a pas été interrogé, soit un taux de déperdition de 0.6%.

Tableau 5 : Répartition des ménages enquêtés par île

ILE Ménage Ensemble bénéficiaire Ndzuwani Ngazidja Mwali Oui 76 56 33 165 Non 22 28 16 66 Ensemble 98 84 49 231 Source : Enquête finale 2014

L’augmentation du nombre de ménages recensés au cours de cette enquête finale est de nature à modifier les taux de couverture du projet au niveau globale et au sein de chaque localité. En

18 effet, de façon générale, le taux de couverture révisé se situe à 71% contre 85% initialement. Ce taux est de 77% à Jandza, 67% à Famaré et Domoni alors qu’il était de 97%, 81% et 72% respectivement. Par rapport à l’ensemble des ménages bénéficiaires du projet de transfert monétaire, ceux de Jandza représentent 46%, suivi de Famaré avec 34% et Domoni dont la part est de 20%. Par ailleurs, comme il a été adopté lors de la phase préparatoire du transfert, les fonds ont été remis dans l’immense majorité aux femmes qui ont été choisies comme récipiendaire. Et cela est ressorti dans l’enquête finale qui a montré que dans l’ensemble, 68% des répondants se sont déclarés être les récipiendaires des fonds, soit 83% à Jandza, 38% à Famaré et 85% à Domoni. Ceci indique qu’à Famaré, les répondants à l’enquête étaient majoritairement les chefs de ménage qui à 63% ont déclaré que ce sont leurs conjoints qui ont perçu l’argent du transfert. C’est dans deux cas seulement où les fonds ont été perçus par une personne autre que le chef de ménage ou son conjoint.

b. Principales utilisations des fonds

L’enquête finale avait pour principal objectif de recueillir des informations sur les utilisations faites de l’argent reçu par les ménages bénéficiaires du transfert monétaire. Une question a été donc posée aux ménages bénéficiaires sur les dépenses les plus importantes faites à partir des fonds du transfert. Le tableau 6 suivant indique l’alimentation constitue le premier poste de dépense (37%) couvert par l’argent du transfert monétaire. A Jandza – Ndzuwani, près d’un ménage sur deux (47%) a dépensé l’argent reçu sur les achats liés à l’alimentation.

Tableau 6 : Distribution de la principale utilisation des fonds par île ILE Utilisation Ensemble Ndzuwani Ngazidja Mwali Nourriture 47,4% 30,4% 24,2% 37,0% Dépenses de santé 2,6% 5,4% 18,2% 6,7% Ecolage / fournitures scolaires 18,4% 30,4% 30,3% 24,8% Vêtements 7,9% 28,6% 3,0% 13,9% Paiement de dettes 7,9% 1,8% 0,0% 4,2% Autre 15,8% 3,6% 24,2% 13,3% Total 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% Source : Enquête finale 2014

Dans les deux autres îles, les dépenses en nourriture occupent la première position au même titre que les frais d’écolage et de fournitures à Famaré et la deuxième place à Domoni. Les autres types de dépenses sont également cités dans des proportions importantes à Ndzuwani (16%) et à Mwali (24%) et concernent en majorité l’achat de matériaux de construction (tôles, ciment, pierre, etc.).

c. Dépenses spécifiques aux enfants En vue de bien apprécier le bénéfice tiré par les enfants des fonds du transfert monétaire, une question a été posée aux ménages bénéficiaires s’ils ont consacré une partie de la somme reçue à des dépenses qui leur sont spécifiques. Et il s’est avéré que plus de 70% des ménages bénéficiaires du transfert ont consacré une partie des fonds à des dépenses spécifiques aux enfants, soit 95% à Famaré et 58% à Jandza et Domoni. Les dépenses les plus récurrentes faites pour les enfants concernent l’achat de vêtement, chaussures et tenue scolaire (30%), le paiement d’écolage et fournitures scolaires (15%), l’établissement d’extrait d’acte de naissance et autres dépenses (10%).

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Il convient de préciser que pour cette question, il a été demandé au ménage de citer le nom de l’enfant et son numéro de ligne sur la liste des membres du ménage, la nature de la dépense qui lui a été spécifique et le montant qui y est attaché. Ainsi, le coût moyen des dépenses spécifiques aux enfants s’élève à 19 600 kmf (US$ 52), avec 8 400 kmf (US$ 22) à Jandza, 17 400 kmf (US$ 46) à Domoni et 29 700 kmf (US$ 78) à Famaré.

d. Constitution d’une épargne Du moment où le transfert se fait en une seule tranche, il a été jugé pertinent de voir également dans quelle mesure les priorités de dépense des ménages intègrent leur besoins futures. Pour cela, on demandait à chaque ménage bénéficiaire s’il a su dégager quelques économies qu’il a mises de côté. Il se trouve donc que plus de trois ménages sur quatre (46%) des ménages bénéficiaires ont épargné une part de l’argent reçu (62% à Famaré, 49% à Domoni et 33% à Jandza). L’épargne a été constituée sous forme de : marchandise à revendre (43%), achat de bétail (22%), la tontine (13%), etc. La moyenne du montant de l’épargne est relativement faible se situant autour de 5 500 kmf (US$ 14). A Domoni - Mwali, plus d’un tiers des ménages ayant déclaré avoir mis un peu d’argent de côté, ont utilisé le système formel d’épargne en le plaçant dans un compte au sein des institutions financières. Dans les autres localités, les populations continuent d’utiliser la thésaurisation comme technique d’épargne avec 8% à Jandza et 6% à Famaré.

e. Le renforcement de la solidarité autour du transfert monétaire Le but ici est de voir si en dépit de la pauvreté et la vulnérabilité des ménages sélectionnés pour recevoir le transfert, ils auraient la générosité de partager leur argent avec d’autres personnes. Et les résultats de l’enquête finale ont indiqué que plus d’un tiers (37%) des ménages bénéficiaires du transfert ont fait don d’une partie de l’argent reçu à d’autres personnes. Ce pourcentage est de 61% à Famaré contre 25% à Jandza et 24% à Domoni, confirmant les liens forts de solidarité et d’entraide en . Même si, le montant du don reste en moyenne très dérisoire (1 800 kmf), c’est plus l’esprit de partage et d’entraide mutuelle qu’il y a à saluer. Le temps imparti à ce projet ne permettait pas de développer davantage de questions pour savoir les liens des personnes avec lesquels ont partagé leur argent, ce qui aurait donné une idée globale des retombées du transfert monétaire sur les non – bénéficiaires directes. Sinon, la prépondérance du don d’argent à Famaré – Ngazidja épouse dans une certaine mesure la vision du comité consultatif villageois qui cherchait à s’assurer que chaque grande famille soit représentée dans la liste des bénéficiaires. L’idée sous-jacente est que les bénéficiaires de chaque puissent partager avec leur proches qui n’en ont pas bénéficié.

f. Utilité du transfert L’enquête finale visait également la collection d’informations sur l’appréciation générale des bénéficiaires du transfert monétaire. Le graphique 5 ci – dessous, présente la manière dont les bénéficiaires se sont exprimés sur le transfert monétaire.

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GRAPIQUE 5 : UTILITÉ DU TRANSFERT SELON LES BÉNEFICIAIRES

Inutile, 1.2%

Un peu Trés utile, utile, 30.9% 45.5%

Utile, 22.4%

Trois ménages sur quatre qui en ont bénéficié ont donné une appréciation positive (utile et / ou très utile) sur le transfert monétaire. A Jandza, plus de 83% des ménages ayant perçu l’argent du transfert ont jugé ce dernier de très utile. La mauvaise appréciation du projet proviendrait vraisemblablement du bénéficiaire qui s’est fait dérober son argent le jour même où il l’avait reçu. Des propos recueillis en guise de témoignage indiquent : « Je suis Zalhata M’madi, Famaré. J’ai reçu l’aide du transfert, louange à Allah et son Messager. Je vais m’occuper de mes petits – enfants et de mes enfants. Il n’y aura pas de problème. Je leur donnerai de la bonne nourriture et je leur paierai des habits pour se vêtir. Et pour la personne infirme que j’ai à la maison, je vais payer du savon pour laver son linge », a déclaré cette femme de 67 ans de Famaré à l’équipe de la Direction nationale de la solidarité, après qu’elle ait encaissé l’argent du transfert. g. Effets du transfert monétaire En regardant les caractéristiques des individus, la durée entre les deux enquêtes n’aurait pas permis de changement considérable. Toutefois, avec le retour de certains ménages au sein des trois localités, les valeurs de certains indicateurs ont connu des modifications parfois non négligeables. En matière de santé préventive comme curative, l’effet du transfert monétaire reste très peu visible. En effet, près de 81% des enfants de 0 à 2 ans ont déjà reçu au moins un vaccin avec seulement 69% à Jandza. Au début du processus cette proportion était de 88% pour l’ensemble des trois localités. Les cas de fièvre ou de diarrhée ont touché environ 53% des enfants de moins de cinq ans au cours des trois mois précédant l’enquête. Ces cas ont été traité à 68% avec un médicament prescrit ou disponible à la maison. Au niveau des localités, ‘’le médicament prescrit’’ reste le type de traitement préféré des ménages à Famaré avec 79% (63% à l’enquête initiale), et est nouvellement adopté à Jandza (52%) où l’on pratiquait assez souvent le traitement traditionnel (45% au début). A Domoni, par contre, la situation semble s’inverser en ce sens le traitement traditionnel a été cité par un ménage sur deux (50%) comme la façon de traiter la fièvre ou la diarrhée des enfants alors qu’au départ c’était ‘’le médicament à domicile’’ qui était le plus administré. En outre, une des conséquences directes et très visibles du transfert monétaire se trouve au niveau de l’établissement des certificats de naissance. Environ 86% des enfants de moins de 5 ans ont leur certificat ou leur naissance enregistrée. En se limitant à l’échantillon de départ, cette proportion devient 85% alors qu’elle était de 79% à l’enquête initiale. Cette augmentation du nombre de naissances déclarées et/ou des certificats de naissance établis est imputable à

21 l’augmentation des capacités financières des ménages suite au transfert monétaire. D’autant que l’établissement des certificats de naissance vient en troisième position des principales utilisations de l’argent reçu par les ménages. Dans le domaine de l’éducation, les résultats descriptifs indiquent que près de 82% des enfants de 6 – 11 ans sont inscrits à l’école pour l’année 2014 – 2015. Cette proportion est de 85% si on se limite à l’échantillon de départ. Ce taux était d’environ 90% au moment de l’enquête initiale. De cette situation assez confuse, il était important d’explorer davantage les données de l’enquête de manière à voir clairement quel pourrait être l’effet du transfert monétaire sur la scolarisation des enfants. Pour ce faire, une petite analyse explicative a été développée avec comme variable dépendante (expliquée) ‘’le pourcentage des enfants de 6 – 11 ans scolarisés dans le ménage’’ et comme variables explicatives les caractéristiques des ménages. Avec la technique d’entrée progressive des variables (stepwise) dans le modèle de régression par la méthode des ‘’Moindres Carrées Ordinaires – MCO’’, les résultats obtenus à l’étape 4, se présente comme suit :

Coefficients a

Standardized Unstandardized Coefficients Coefficients

Model B Std. Error Beta T Sig.

4 (Constant) ,200 ,091 2,209 ,029

DepensesTotalEnf 7,085E-6 ,000 ,282 3,587 ,000

ILE ,181 ,039 ,379 4,683 ,000

TERRESCULTIVABLES ,190 ,070 ,202 2,727 ,007

Nombre total de bovins, ovins et -,051 ,023 -,175 -2,280 ,024 caprins

a. Dependent Variable: Proportion des enfants en âges scolarisables inscrits au primaire

Ce modèle est globalement significatif avec une statistique de Fisher F = 15,369 (Sign = 000) malgré une variance expliquée relativement moins élevée (R 2 = 0,326) qui dénoterait dans une certaine mesure toute la complexité de l’environnement de la scolarisation. Les autres indicateurs relatifs à la vraisemblance du modèle ainsi que les modèles itératifs précédents sont présentés en annexe de ce rapport. Le plus important à retenir de ce modèle, c’est la sélection des ‘’DepensesTotalEnf’’ comme première variable explicative de la scolarisation avec un effet positif (b = 7,085E-6) très significatif (sign = 000). Cette variable ‘’DepensesTotalEnf’’ est le montant total consacré par les ménages bénéficiaires du transfert monétaire aux dépenses scolaires des enfants. Il en résulte que ce n’est pas seulement le fait de bénéficier du transfert monétaire mais surtout d’allouer une partie des fonds reçus aux dépenses spécifiques des enfants qui aurait un impact sur la scolarisation. Toutefois, il convient de préciser que la faible valeur de l’effet de cette variable sur la scolarisation serait due aux montants faibles de ces dépenses. En effet, on a montré que le coût moyen des dépenses spécifiques aux enfants (y compris les dépenses d’éducation) s’élève à 19 600 kmf (US$ 52). Pour les autres variables explicatives, l’île a également un effet significatif positif, ce qui laisse comprendre qu’il y a une plus grande prédisposition à scolariser les enfants à Ngazidja (Famaré) et à Mwali (Domoni) qu’à Anjouan (Jandza). De même, la variable ‘’TerreCultivables’’ agit positivement et significativement sur la scolarisation. En d’autres

22 termes, plus le ménage dispose de terres cultivables, plus il jouit d’un certain niveau de satisfaction de besoins primaires provenant des retombées de ces terres et par conséquent a plus de facilités d’inscrire les enfants à l’école. En revanche, pour ce qui est du cheptel, son effet pour la scolarisation doit être surveillé. En effet, le cheptel aurait un effet négatif sur la scolarisation qui est signification au seuil de précision de 5% mais non significatif au seuil de 1%. L’interprétation de ce résultat voudrait que plus le ménage dispose de bêtes, moins les enfants seraient inscrits à l’école en ce sens qu’ils constitueraient de la main d’œuvre gratuite pour l’élevage, un métier facilement à leur portée.

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IV. CONTRAINTES OPPORTUNITES ET RECOMMANDATIONS 1. Contraintes Les principales contraintes et / ou difficultés rencontrées se résument ainsi : • L’absence d’analyses à jour sur le niveau général de la pauvreté et la vulnérabilité aux Comores (la plus récente – EIM - est de 2004) ; • L’absence d’une base donnée actualisée sur la répartition de la population par localités qui aurait pu être utile lors du choix des localités ; • La durée limitée (environ 6 mois) impartie pour réaliser l’ensemble des activités de ce projet pilote. • Des capacités techniques insuffisantes au niveau de la Direction Nationale de la Solidarité et les directions de solidarité dans les îles, surtout dans le domaine de la protection sociale ; • L’absence des structures ou mécanismes décentralisés et fiables de transfert d’argent aux particuliers et qui soient accessibles à tous ; • Le manque généralisé de pièce d’identité pour la population adulte des localités cibles du projet (seulement 3 ménages ont pu fournir une carte d’identité du récipiendaire).

2. Opportunités et leçons apprises

Plusieurs enseignements peuvent être tirés de cette première expérience de transfert monétaire aux ménages vulnérables dont les plus importants sont :

• Etant donné le niveau de pauvreté sans cesse grandissant, le transfert monétaire serait d’un très grand support aux ménages défavorisés ; • Au vu des déclarations faites et l’état d’esprit affiché par les habitants surtout lors des visites de la Directrice Nationale de la Solidarité, la population a besoin de ce genre d’appui ; • Les habitants de ces localités et surtout les comités consultatifs locaux ont montré un sens élevé de responsabilité et de coopération ; • La durée relative courte du projet n’a pas permis de suffisamment sensibiliser la population sur les impacts attendus du transfert monétaire surtout qu’il était conçu comme non conditionnelle ; • De même, du fait que le transfert a été effectué en une seule tranche, il n’était pas possible de développer des mesures incitatives et correctives; • La collaboration des directions de la solidarité des îles a été très précieuse malgré leur implication tardive dans le processus.

3. Recommandations

Fort de résultats ci – dessus décrits pour ce projet pilote de transfert monétaire aux Comores, les principales recommandations suivantes sont formulées :

24

• Mobiliser davantage de ressources aussi bien auprès des partenaires au développement qu’auprès du gouvernement pour un programme à l’échelle de transfert monétaire ; • Développer des mécanismes d’accompagnement au profit des bénéficiaires du transfert monétaire qui leur permettraient d’investir une partie de l’argent dans des activités génératrices de revenue en vue de pouvoir in fine se prendre en charge eux – mêmes ; • Elaborer et mettre en place un mécanisme et des outils d’enregistrement et de suivi des bénéficiaires des actions de protection sociale et plus précisément de transfert monétaire, en vue de la mise sur pied d’un guichet unique d’enregistrement ; • Appuyer la mise en place du fonds national de solidarité comme cadre légal des interventions de transfert monétaire aux ménages ; • Renforcer le leadership du Commissariat Général à la Solidarité et la Promotion du Genre pour développer davantage de partenariats et mieux assurer la coordination des interventions en matière de protection sociale ; • Renforcer les capacités techniques et humaines de la Direction Nationale de la Solidarité et les Directions de la Solidarité des îles pour une mise en œuvre efficace et efficiente des projets et programmes de protection sociale ; • Renforcer le partenariat et les échanges d’expérience sud – sud dans le domaine de la protection sociale en général et du transfert monétaire en particulier.

25

CONCLUSION

Dans le cadre du renforcement de l’équité, le bureau de l’Unicef a supporté la Direction Nationale de la Solidarité et de la Cohésion Sociale dans la mise en œuvre du plan d’action de la politique de solidarité pour 2014 – 2016 qui prévoit entre autres des activités de transfert monétaires aux populations les plus vulnérables. En guise d’études de faisabilité, le bureau de l’Unicef Comores a appuyé la Direction Nationale de la Solidarité a réalisé un projet pilote de transfert monétaire en faveur des familles vulnérables dans trois localités, soit une localité par île. Au terme d’un processus d’identification des ménages comprenant un ciblage géographique, une sélection sur la base de critères d’éligibilité et une validation communautaire, 166 ménages ont été sélectionnées pour bénéficier du transfert monétaire de ce projet pilote sur un total de 194 ménages recensés sur l’ensemble des trois localités retenues. Ceci représente un taux de couverture globale de 85%. La répartition de ces ménages bénéficiaires sur les trois localités se présente de la façon suivante : 77 ménages (97%) dans le village de Jandza dans l’île de Ndzuwani, 56 ménages (81%) dans la localité de Famaré à Ngazidja et 33 ménages (72%) à Domoni dans l’6ile de Mwali. La remise des fonds a été assurée par la Direction Nationale de la Solidarité en collaboration avec la Direction de la solidarité dans chaque île en présence d’un staff de l’Unicef sauf à Mwali où le personnel des nations Unies ne pouvaient pas se rendre pour des restrictions sécuritaires en vigueur en cette période. Le montant remis aux ménages a été dans une certaine mesure indexé sur le nombre d’enfants de moins de 15 ans habitant dans le ménage. Ainsi, le plus petit montant remis aux ménages est de 35 000 francs comoriens (US$ 92) alors que le montant le plus élevé est de 120 000 francs comoriens (US$ 316). Le transfert des fonds a été effectué en une seule tranche et le montant total remis aux ménages identifiés comme défavorisés s’élève à 11 510 000 kmf (US$ 30,290 environ). Plus de 470 enfants de moins de 15 ans ont bénéficié directement ou indirectement de ce transfert monétaire. En effet, le paiement des frais et fournitures scolaires a été le deuxième poste d’utilisation des fonds reçus, déclaré par 25% des ménages bénéficiaires. Il s’en suit que plus de 70% des ménages bénéficiaires du transfert monétaire ont consacré une partie de l’argent reçu à des dépenses spécifiques aux enfants y compris l’établissement des certificats de naissance. A ce titre, la proportion des enfants disposant d’un certificat de naissance ou dont la naissance a été enregistrée est passée de 79% au début du processus à 85% à la fin de la mise en œuvre de ce projet pilote.

26

ANNEXES :

Annexe 1 : Budget du projet et son utilisation

27

Annexe 2 : Résultat de la Régression

REGRESSION /MISSING LISTWISE /STATISTICS COEFF OUTS R ANOVA /CRITERIA=PIN(.05) POUT(.10) /NOORIGIN /DEPENDENT TauxEduc

/METHOD=STEPWISE ILE MENAGEBENEFICIAIRE MONTANTREÇU Cheptel MURS DEPENSESAUXENFAN

TS TERRESCULTIVABLES DepensesTotalEnf.

Regression Notes

Output Created 17 -févr. -2015 08:50:16

Comments

Input Data C:\Users\Me\Documents\Cash Transfert\Enquete finale \Menages final_Reg.sav

Active Dataset DataSet1

Filter

Weight

Split File

N of Rows in Working Data File 231

Missing Value Handling Definition of Missing User-defined missing values are treated as missing.

Cases Used Statistics are based on cases with no missing values for any variable used.

Syntax REGRESSION /MISSING LISTWISE /STATISTICS COEFF OUTS R ANOVA /CRITERIA=PIN(.05) POUT(.10) /NOORIGIN /DEPENDENT TauxEduc /METHOD=STEPWISE ILE MENAGEBENEFICIAIRE MONTANTREÇU Cheptel MURS DEPENSESAUXENFANTS TERRESCULTIVABLES DepensesTotalEnf.

Resources Processor Time 00:00:00,031

Elapsed Time 00:00:00,033

Memory Required 6460 bytes

Additional Memory Required for 0 bytes Residual Plots

[DataSet1] C:\Users\Me\Documents\Cash Transfert\Enquete finale\Menagesfinal_Reg.sav

28

Warnings

For models with dependent variable Proportion des enfants en ages scolarisables inscrits au primaire, the following variables are constants or have missing correlations: MENAGEBENEFICIAIRE. They will be deleted from the analysis.

Variables Entered/Removed a

Variables Model Variables Entered Removed Method

1 Stepwise (Criteria: Probability-of-F-to-enter <= ,050, DepensesTotalEnf . Probability-of-F-to-remove >= ,100).

2 Stepwise (Criteria: Probability-of-F-to-enter <= ,050, ILE . Probability -of -F-to -remove >= ,100).

3 Stepwise (Criteria: Probability-of-F-to-enter <= ,050, TERRESCULTIVABLES . Probability-of-F-to-remove >= ,100).

4 Nombre total de bovins, Stepwise (Criteria: Probability-of-F-to-enter <= ,050, . ovins et caprins Probability-of-F-to-remove >= ,100). a. Dependent Variable: Proportion des enfants en age scolarisables inscrits au primaire

Model Summary

Std. Error of the Model R R Square Adjusted R Square Estimate

1 ,429 a ,184 ,178 ,33544

2 ,517 b ,268 ,256 ,31903

3 ,546 c ,299 ,282 ,31342

4 ,571 d ,326 ,305 ,30840 a. Predictors: (Constant), DepensesTotalEnf b. Predictors: (Constant), DepensesTotalEnf, ILE c. Predictors: (Constant), DepensesTotalEnf, ILE, TERRESCULTIVABLES d. Predictors: (Constant), DepensesTotalEnf, ILE, TERRESCULTIVABLES, Nombre total de bovins, ovins et caprins

29

ANOVA e

Model Sum of Squares df Mean Square F Sig.

1 Regression 3,299 1 3,299 29,315 ,000 a

Residual 14,628 130 ,113

Total 17,926 131

2 Regression 4,797 2 2,398 23,565 ,000 b

Residual 13,129 129 ,102

Total 17,926 131

3 Regression 5,353 3 1,784 18,163 ,000 c

Residual 12,574 128 ,098

Total 17,926 131

4 Regression 5,847 4 1,462 15,369 ,000 d

Residual 12,079 127 ,095

Total 17,926 131 a. Predictors: (Constant), DepensesTotalEnf b. Predictors: (Constant), DepensesTotalEnf, ILE c. Predictors: (Constant), DepensesTotalEnf, ILE, TERRESCULTIVABLES d. Predictors: (Constant), DepensesTotalEnf, ILE, TERRESCULTIVABLES, Nombre total de bovins, ovins et caprins e. Dependent Variable: Proportion des enfants en age scolarisables inscrits au primaire

30

Coefficients a

Standardized Unstandardized Coefficients Coefficients

Model B Std. Error Beta t Sig.

1 (Constant) ,576 ,042 13,690 ,000

DepensesTotalEnf 1,077E-5 ,000 ,429 5,414 ,000

2 (Constant) ,362 ,069 5,256 ,000

DepensesTotalEnf 8,223E-6 ,000 ,328 4,102 ,000

ILE ,147 ,038 ,306 3,837 ,000

3 (Constant) ,214 ,092 2,327 ,022

DepensesTotalEnf 7,901E-6 ,000 ,315 4,003 ,000

ILE ,157 ,038 ,328 4,149 ,000

TERRESCULTIVABLES ,167 ,070 ,177 2,379 ,019

4 (Constant) ,200 ,091 2,209 ,029

DepensesTotalEnf 7,085E-6 ,000 ,282 3,587 ,000

ILE ,181 ,039 ,379 4,683 ,000

TERRESCULTIVABLES ,190 ,070 ,202 2,727 ,007

Nombre total de bovins, -,051 ,023 -,175 -2,280 ,024 ovins et caprins a. Dependent Variable: Proportion des enfants en age scolarisables inscrits au primaire

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Excluded Variables e

Collinearity Statistics Partial Model Beta In t Sig. Correlation Tolerance

1 ILE ,306 a 3,837 ,000 ,320 ,890

MONTANTREÇU -,117 a -1,466 ,145 -,128 ,975

Nombre total de bovins, ovins et -,058 a -,733 ,465 -,064 ,993 caprins

MURS ,011 a ,139 ,890 ,012 ,957

DEPENSESAUXENFANTS -,055 a -,572 ,568 -,050 ,683

TERRESCULTIVABLES ,142 a 1,811 ,072 ,157 ,999

2 MONTANTREÇU -,125 b -1,652 ,101 -,144 ,975

Nombre total de bovins, ovins et -,144 b -1,852 ,066 -,162 ,925 caprins

MURS ,102 b 1,280 ,203 ,112 ,881

DEPENSESAUXENFANTS -,012 b -,128 ,898 -,011 ,673

TERRESCULTIVABLES ,177 b 2,379 ,019 ,206 ,986

3 MONTANTREÇU -,136 c -1,830 ,070 -,160 ,971

Nombre total de bovins, ovins et -,175 c -2,280 ,024 -,198 ,905 caprins

MURS ,095 c 1,211 ,228 ,107 ,880

DEPENSESAUXENFANTS -,020 c -,221 ,826 -,020 ,672

4 MONTANTREÇU -,138 d -1,881 ,062 -,165 ,971

MURS ,089 d 1,149 ,253 ,102 ,879

DEPENSESAUXENFANTS -,042 d -,467 ,641 -,042 ,664 a. Predictors in the Model: (Constant), DepensesTotalEnf b. Predictors in the Model: (Constant), DepensesTotalEnf, ILE c. Predictors in the Model: (Constant), DepensesTotalEnf, ILE, TERRESCULTIVABLES d. Predictors in the Model: (Constant), DepensesTotalEnf, ILE, TERRESCULTIVABLES, Nombre total de bovins, ovins et caprins e. Dependent Variable: Proportion des enfants en age scolarisables inscrits au primaire

FREQUENCIES VARIABLES=DEPENSESAUXENFANTS

/ORDER=ANALYSIS.

32

Annexe 3 : Questionnaire de l’enquête finale.

33

34

35

CARACTÉRISTIQUES DU MÉNAGE

No QUESTIONS ET INSTRUCTIONS CODES OBSERV.

15 D'où provient principalement l'eau que boivent les membres de votre ménage ? ROBINET DANS LOGEMENT ...... 1 ROBINET DANS COUR/PARCELLE . . . . . 2 Robinet dans logement ROBINET PUBLIC/BORNE FONTAINE . . . 3 Robinet dans la cour / parcelle PUITS OU FORAGE ...... 4 Robinet public / Borne faontaine EAU DE SOURCE ...... 5 Puits ou Forage EAU DE PLUIE………………………… 6 Eau de source CAMION CITERNE……………………… 7 Eau de pluie EAU DE SURFACE (RIVIÈRES/BARRAGES/ Camion citerne LACS/MARES/FLEUVES……………….. 8 Eau de surface EAU EN BOUTEILLE…………………… 9 Eau en bouteille Autre AUTRE 18 (PRÉCISEZ)

16 Quel type de toilettes les membres de votre ménage CHASSE D'EAU…… 1 utilisent-ils habituellement ? LATRINES TRADITIONNELLES…………………….. 2 Chasse d'eau PAS DE TOILETTES / NATURE 3 Latrines traditionnelles 4 Pas de toilettes / nature AUTRE 8 Autre (PRÉCISEZ)

17 Dans ce ménage, avez-vous : OUI NON L'électricité ? ÉLECTRICITÉ ...... 1 2 Un poste radio ? RADIO ...... 1 2 Une télévision ? TÉLÉVISION ...... 1 2 Un téléphone portable ? TELEPHONE PORTABLE . . . 1 2 Un téléphone fixe ? TÉLÉPHONE FIXE ...... 1 2 Un réfrigérateur ? REFRIGÉRATEUR ...... 1 2

Ajoutez d'autres postes si nécessaire

18 PRINCIPAL MATÉRIAU DU SOL Terre / sable TERRE/SABLE ...... 1 Planches en bois PLANCHES EN BOIS…………………… 2 Ciment CIMENT ...... 3 Carrelage CARRELAGE ...... 4 Tapis / Moquette Tapis / MOQUETTE ...... 5 Autre AUTRE 8 Enregistrez l'observation (PRÉCISEZ)

19 PRINCIPAL MATÉRIAU DU TOIT Pas de toit PAS DE TOIT ...... 1 Paille / feuilles d'arbre PAILLE ...... 2 Bois BOIS 3 Tole TÔLE ...... 4 Tuiles TUILES ...... 5 Beton BETON ...... 6 Autre AUTRE 8 Enregistrez l'observation (PRÉCISEZ)

20 PRINCIPAL MATÉRIAU DES MURS EXTÉRIEURS PAS DE MUR 1 Pas de mur PAILLE / TERRE ...... 2 Paille / Terre TOLE ...... 3 Tole PIERRES AVEC. . . . . CHAUX/CIMENT...... 4 Pierre avec chaux / ciment BRIQUES ...... 5 Briques

Autre AUTRE 8 Enregistrez l'observation (PRÉCISEZ)

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21 Est-ce qu'un membre de votre ménage possède : OUI NON Une montre ? MONTRE ...... 1 2 Une bicyclette ? BICYCLETTE ...... 1 2 Une moto ou un scooter ? MOTO/SCOOTER 1 2 Une voiture ou une camionette ? VOITURE/CAMIONETTE . . . . . 1 2 Un bateau à moteur ? BATEAU À MOTEUR ...... 1 2

22 Est-ce que votre ménage possède des terres cultivables ? OUI ...... 1 NON ...... 2

23 Si oui, combien de parcelles / champs sont ils cultivés en 2014 ? NOMBRE DE CHAMPS / PARCELLES.

CULTURE DE RENTE 1 24 Quelles cultures avez - vous developpé dans ces CULTURE VIVRIERE 2 champs / parcelles ? CULTURE MARAICHERE 3

Culture de rente (vanille, ylang, girofle, etc.) AUTRE 8 Culture vivrière (manioc, banane, patate, etc.) (PRÉCISEZ) Culture maraichere

25 Est-ce que votre ménage possède du bétail, des OUI ...... 1 troupeaux d'autres animaux de ferme ou de la volaille ? NON ...... 2

26 Parmi les animaux suivants, combien votre ménage en possède t-il ? SI AUCUN, INSCRIVEZ '00'. SI 95 OU PLUS, INSCRIVEZ '95'. SI NE SAIT PAS, INSCRIVEZ '98'.

Vaches laitières ou taureaux ? VACHES/TAUREAUX ......

Anes ou mules ? ÂNES/MULES ......

Chèvres ? CHÈVRES ......

Moutons ? MOUTONS ......

Poulets ? POULETS ......

27 Combien de membres de votre ménage exercent une NOMBRE DE PERSONNES activité économique cette année (2014) ?

Dans quel secteur travaillent ces personnes ? 28 ADMINISTRATION PUBLIQUE 1 Administration publique ENTREPRISE PRIVEE 2 Entreprise privée AGRICULTURE / PECHE / ELEVAGE 3 Agriculture / pêche / Elevage BATIMENT 4 Batiment SERVICES 5 Services Autres services AUTRE 8 (PRÉCISEZ) Entourez autant de codes que nécessaire

29 OUI ...... 1 Est - ce que votre ménage a reçu des fonds dans le cadre du transfert monétaire ? NON ...... 2

Si Oui, continuez l'enquete avec les questions suivantes Si Non, fin de l'enquête pour ce ménage.

30 OUI, C'EST...... MOI ...... 1 NON, C'EST MA FEMME / MON MARI…….. 2 Votre ménage a été retenu comme bénéficiaire du NON, C'EST MA FILLE / MON GENDRE …… 3 transfert monétaire, est ce que c'est vous qui avez receptionné les fonds ? AUTRE 8 (PRÉCISEZ)

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31 Quel montant votre ménage a reçu au cours de la remise des fonds du transfert monétaire?

32 Quelle utilisation avez - vous faite de l'argent que vous avez reçu? Nourriture 1 Nourriture Dépenses de santé 2 Dépenses de santé Ecolage / fourniture scolaire 3 Ecoalge / fournitures scolaires Vetements 4 Vetements Paiement de dettes 5 Paiement de dettes AUTRE 8 Autres dépenses (à préciser) (PRÉCISEZ)

33 Parmi les dépenses que vous avez faites de l'argent OUI ...... 1 reçu, y a t - il certaines qui étaient spéficiques à des enfants précis ? NON ...... 2

34 Si Oui, quels sont les enfants qui ont bénéficié de Indiquez dans le tableau ci - dessous, le numéro de ligne de l'enfant, son nom et prénom, la nature et le montant des dépenses faites pour lui. Repétez le dépenses spécifiques ? même enfant dans les lignes suivantes si nécessaire.

Num ligne Nom de l'enfant Type de dépenses Montant 34.a

34.b

34.c

34.d

34.e

34.f

35 Avez - vous utilisez une partie de l'argent reçu sous OUI ...... 1 forme d'économie pour l'avenir? NON ...... 2

36 Si Oui, sous quelle forme avez - vous économisé de l'argent ? Epargne dans un compte bancaire 1 Cotisation / tontine 2 Epargne dans un compte bancaire Achat de marchandise pour vevnte 3 Cotisation / tontine Achat de bétail 4 Achat de marchandise pour vente Achat de sémences agricoles 5 Achat de bétail Achat de sémences agricoles AUTRE 8 (PRÉCISEZ)

37 Quel montant avez - vous consacré à ce type de dépenses ?

38 Avez - vous fait don d'une partie de l'argent que vous OUI ...... 1 avez reçu à une autre famille / personne ? NON ...... 2

39 Si Oui, combien avez - vous donné à cette famille / personne ?

40 Pensez - vous que le transfert monétaire est utile Inutile 1 pour aider à lutter contre la pauvreté ? Un peu utile 2 Utile 3 Inutile Très utile 4 Un peu utile Utile Très utile

41 Si l'on doit refaire du transfert monétaire, quelles serait votre suggestion pour amélioration ?

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