Union Des Comores
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UNION DES COMORES Unité, Solidarité, Développement RAPPORT DU PROJET PILOTE DE « TRANSFERT MONETAIRE » AUX MENAGES LES PLUS VULNERABLES AUX COMORES Juin-décembre 2014 - Direction Nationale de la Solidarité et de la Protection Sociale - Avec le support technique et financier de l’Unicef Table de matières INTRODUCTION ................................................................................................................................. 2 I. L’ENVIRONNEMENT DU TRANSFERT MONETAIRE ........................................................... 3 1. Brève aperçu du niveau de pauvreté aux Comores ................................................................ 3 2. Etat de la protection sociale aux Comores .............................................................................. 3 3. Les activités de transfert monétaire aux ménages ................................................................. 4 II. CADRE DE MISE EN ŒUVRE DU PROJET PILOTE DE TRANSFERT MONETAIRE AUX MENAGES ................................................................................................................................... 6 1. Contexte et objectifs du projet pilote de transfert monétaire aux Comores ........................ 6 2. Le ciblage des ménages bénéficiaires ...................................................................................... 6 a. Revue des techniques de ciblage pour les transferts monétaires ............................................ 6 b. Dispositif de ciblage pour le projet pilote aux Comores et choix des localités ...................... 7 3. La collecte des données de base (enquête initiale) et quelques résultats obtenus ................ 9 a. La collecte des informations auprès des ménages .................................................................. 9 b. Principales caractéristiques des ménages ............................................................................ 10 c. Quelques caractéristiques des individus ............................................................................... 11 4. Sélection des ménages vulnérables ........................................................................................ 14 a. Présélection des ménages ..................................................................................................... 14 b. Réunion avec les comités consultatifs villageois .................................................................. 15 III. LA REMISE DES FONDS AUX MENAGES ET LEUR UTILISATION .......................... 17 1. Choix de l’Opérateur de transfert des fonds ........................................................................ 17 2. Les résultats de l’enquête finale auprès des ménages .......................................................... 18 a. Caractéristiques des ménages après la remise des fonds ..................................................... 18 b. Principales utilisations des fonds ......................................................................................... 19 c. Dépenses spécifiques aux enfants ......................................................................................... 19 d. Constitution d’une épargne ................................................................................................... 20 e. Le renforcement de la solidarité autour du transfert monétaire ........................................... 20 f. Utilité du transfert ................................................................................................................. 20 g. Effets du transfert monétaire ................................................................................................. 21 IV. CONTRAINTES OPPORTUNITES ET RECOMMANDATIONS ........................................ 24 1. Contraintes .............................................................................................................................. 24 2. Opportunités et leçons apprises ............................................................................................. 24 3. Recommandations ................................................................................................................... 24 CONCLUSION ................................................................................................................................... 26 1 INTRODUCTION L’Union des Comores est caractérisée par une croissance rapide de sa population et est marquée par de fortes disparités régionales. Le taux de croissance annuel moyen est de 2,1% (dont 3,3% pour l’île de Mohéli). L’une des caractéristiques majeures de cette population est aussi son inégale répartition sur le territoire de l’Union et surtout sa forte densité. En 2003, la densité était de 574,8 habitants au km 2. Le marché du travail en Union des Comores est déséquilibrement structuré au profit des emplois ruraux (57,4%) dont la qualité reste aléatoire, suivis des emplois modernes publics et privés (26,3%), de l’emploi national et des emplois informels de 16,3% (24,4% en milieu urbain et 14,3% en milieu rural) connus par leur précarité et l’absence de toute forme de protection sociale. Depuis 2003, le chômage est devenu un problème préoccupant, avec un taux élevé à 14,3%. Ce phénomène, essentiellement urbain, avec une proportion atteignant 17% en milieu urbain contre 13,2% en milieu rural est diversifiée d’une île à l’autre; Mwali est le plus élevé avec 19,8%, Ngazidja à 14,2%, Ndzuwani 13,5%. Par ailleurs, selon le genre, les femmes étaient plus touchées (18,5%) que les hommes (11,9%). Cette situation est due à une croissance économique insuffisante et de multiples contraintes qui augmentent le coût de la production locale et qui découragent la création d'emplois, notamment le coût élevé de l'énergie et l’incapacité de la fournir à tout moment et des télécommunications, le mauvais état des infrastructures de transport, une fiscalité lourde et des charges financières élevées. Le marché du travail repose sur des secteurs à développement disparate et aux caractéristiques amenant à les subdiviser de manière suivante : Emploi agricole (agriculture, pêche, élevage), emploi public, emploi moderne privé et emploi informel. Le secteur informel reste la forme dominante de l'emploi dans les centres urbains des trois îles. La fonction publique est actuellement le plus grand pourvoyeur d'emplois. C’est pourquoi de nombreux Comoriens ont migré vers d'autres pays à la recherche de meilleures perspectives économiques. Au regard de la situation, l’objectif général du projet de transfert monétaire est de contribuer au développement d’une société plus solidaire qui œuvre pour la lutte contre la pauvreté, la promotion d’une protection sociale appropriée, l’intégration sociale, la lutte contre les exclusions et les inégalités entre les collectivités territoriales et les personnes physiques. 2 I. L’ENVIRONNEMENT DU TRANSFERT MONETAIRE 1. Brève aperçu du niveau de pauvreté aux Comores Selon les résultats de l’enquête intégrale des ménages (EIM) réalisée dans le pays en 2004, l'incidence de la pauvreté au niveau de la population était estimée à 44,8%. La pauvreté est essentiellement un phénomène rural ; quatre ménages ruraux sur cinq étant classés comme pauvres contre seulement un sur quatre dans les zones urbaines. Les indicateurs de développement des zones rurales se trouvent loin derrière ceux des zones urbaines : taux de pauvreté plus élevé, taux de fécondité plus élevé chez les femmes en âge de procréer, utilisation moins fréquente de la contraception, retard de croissance plus répandue chez les enfants, analphabétisme des adultes plus répandue et une plus grande part de la population n'ayant pas accès à des services d'assainissement améliorés. La pauvreté urbaine quant à elle, a augmenté au cours des années 1990 et au début des années 2000. Au cours des dernières années, l'exode urbain a transformé des zones précédemment rurales en banlieues à expansion rapide et fortement peuplées. Par ailleurs, avec un coefficient de Gini de 0,557, les inégalités sont fortes et une proportion importante de la population est vulnérable sans être pauvre. Alors que 44,8% de la population étaient pauvres, 47% étaient très vulnérables et 25% des familles non pauvres mais en situation de vulnérabilité et de précarité avait une probabilité de 80% de retomber dans la pauvreté à court terme. 2. Etat de la protection sociale aux Comores En Union des Comores, les programmes de protection sociale sont peu développés. Une politique nationale de protection sociale a été élaborée et validée techniquement en juin 2014 avec l’appui technique et financier de la Banque Mondiale, mais souffre encore d’un manque d’appropriation par l’ensemble des acteurs qui entraine de ce fait le non accompagnement d’un plan d’actions de mise en œuvre. Les programmes de protection sociale en cours, se réduisent aux prestations fournies par la Caisse nationale de retraite, la Caisse nationale de solidarité et de prévoyance sociale pour les salariés du public et du privé, les pensions de réversion et celles versées aux handicapés et la caisse de retraite des militaires. Les personnes qui travaillent dans l’informel et ceux qui n’ont pas cotisé dans ces structures étatiques, notamment les agricultures, les pêcheurs, les artisans, ne bénéficient pas de prestation sociale. Les indigents, les handicapés et les plus vulnérables ont des difficultés d’accès aux services sociaux de base et bénéficient de très peu de programmes de transfert monétaire. Malgré les efforts que le Gouvernement déploie pour la protection de sa population, la grande majorité