REPUBLIQUEFEDERALE ISLAMIQUE DES COMORES

Public Disclosure Authorized E-388

Public Disclosure Authorized Projet « INFRASTRUCTURE,EAU, ENVIRONNEMENT» Public Disclosure Authorized

Etude d'impact sur l'Environnement Public Disclosure Authorized

4' Décembre 1999 ..4 SCETAUROUTE DRU 82 456 L

SOMMAIRE

RÉSUMÉNON TECHNIQUE 11 1 LA DÉMARCHEDE L'ÉTUDE 12 2 DESCRIPTIONDE L'ÉTATINITIAL ET DES GRANDSENJEUX ENVIRONNEMENTAUX 13 3 LES IMPACTSPRÉVISIBLES DU PROJETSUR L'ENVIRONNEMENT 17 4 LES RAISONSDU CHOIXDU PROJET 20 5 LES MESURESVISANT À ASSURERL'INTÉGRATION ENVIRONNEMENTALE DU PROJET 21 6 LE PLANDE CONSULTATIONET DE FORMATIONÀ L'ENVIRONNEMENT 24 7 LE PLAND'ACTION DE GESTIONDE L'ENVIRONNEMENT 27

PREAMBULEPORTÉE ET LIMITESDE LA PRÉSENTEÉTUDE 28

1ÈREPARTIE ETAT INITIAL DE L'ENVIRONNEMENT 31 1 INTRODUCTION 32 2 PRÉSENTATIONGÉNÉRALE DES COMORES 34 3 ANALYSETERRITORIALE, VOLET « URBAIN» 36 4 ANALYSETERRITORIALE, VOLET « EAU » 50 5 ANALYSETERRITORIALE, VOLET « TRANSPORT» 80 6 DÉFINITIONDES ENJEUXENVIRONNEMENTAUX 113 7 CADREDE LA RÉGLEMENTATIONENVIRONNEMENTALE AUX COMORES 125

2ÈMEPARTIE ANALYSE DES INCIDENCES SUR L'ENVIRONNEMENT_ 131 1 PRÉAMBULE 132 2 APPROCHESTRATÉGIQUE: IMPACTS GLOBAUX DE LA MISEEN OEUVREDE CHAQUE VOLET ET ÉVALUATIONDES IMPACTSCUMULATIFS 136 3 IMPACTSDES PRINCIPALESOPÉRATIONS DU VOLET « URBAIN» 142 4 IMPACTSDES PRINCIPALESOPÉRATIONS DU VOLET « EAU » 154 5 IMPACTSDES PRINCIPALESOPÉRATIONS DU VOLET«TRANSPORT » 171

3ÈMEPARTIE RAISONS DU CHOIX DU PROJET 179 1 INTRODUCTION 180 2 ELEMENTS GÉNÉRAUX DE JUSTIFICATION DU PROJET I.E.E. 180 3 LE VOLET URBAIN 182

ProjetInfrastructure, Eau, Environnement Seatembre 1999 4 LE VOLET EAU 182 5 LE VOLET TRANSPORT 184

4 ÈME PARTIE MESURESENVIRONNEMENTALES VISANT À RENDRELES INCIDENCES DU PROJET ACCEPTABLES - PLAN D'ACTION - 185

1 INTRODUCTION 186 2 MESURESD'ORDRE GÉNÉRAL RELATIVES A LA PÉRIODEDE TRAVAUXET APPLICABLESÀ L'ENSEMBLEDES OPÉRATIONS 188 3 MESURESENVIRONNEMENTALES SPÉCIFIQUES AU VOLET « URBAIN» 200 4 MESURESENVIRONNEMENTALES SPÉCIFIQUES AU VOLET « EAU » 203 5 MESURESENVIRONNEMENTALES SPÉCIFIQUES AU VOLET « INFRASTRUCTURES»_207 6 RÉCAPITULATIFDU PLAND'ACTION ET ÉLÉMENTSDE COÛTDES MESURES RÉDUCTRICES OU COMPENSATOIRES. 211

5ÈME PARTIE ACTIONS DE CONSULTATIONET DE FORMATIONÀ L'ENVIRONNEMENT 215

1 INTRODUCTION 216 2 ACTIONS D'INFORMATION,DE CONCERTATIONET DE SENSIBILISATION 217 3 ACTIONS DE FORMATION 233

ANNEXES 244

Projet Infrastructure, Eau Environnement Décembre 1999 TABLE DES MATIERES

RÉSUMÉNON TECHNIQUE

1 LA DÉMARCHEDE L'ÉTUDE 2 DESCRIPTIONDE L'ÉTATINITIAL ET DESGRANDS ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX 3 LES IMPACTSPRÉVISIBLES DU PROJETSUR L'ENVIRONNEMENT 4 LES RAISONSDU CHOIXDU PROJET 5 LES MESURESVISANT À ASSURERL'INTÉGRATION ENVIRONNEMENTALE DU PROJET 6 LE PLANDE CONSULTATIONET DE FORMATIONÀ L'ENVIRONNEMENT 7 LE PLAND'ACTION DE GESTIONDE L'ENVIRONNEMENT PREAMBULEPORTÉE ET LIMITESDE LA PRÉSENTEÉTUDE

1ÈRE PARTIEETAT INITIALDE L'ENVIRONNEMENT 1 INTRODUCTION 1.1 OBJECTIFDU PRÉSENTDOCUMENT 1.2 DÉMARCHEMISE EN OEUVRE 1.2.1 = Recueil des données liées à l'environnement 1.2.2 Définition des enjeux 2 PRÉSENTATIONGÉNÉRALE DES COMORES 3 ANALYSETERRITORIALE, VOLET « URBAIN» 3.1 POPULATION 3.2 ENVIRONNEMENTURBAIN 3.2.1 _ Cadre de vie 3.2.2 Paysages urbains 3.3ASSAINISSEMENTPLUVIAL 3.4ALIMENTATIONEN EAUET ASSAINISSEMENT 3.5GESTION DESDÉCHETS 3.6SANTÉ PUBLIQUE 4 ANALYSETERRITORIALE, VOLET « EAU » 4.1 CLIMAT 4.2 HYDROSYSTÈMES 4.3RESSOURCESEN EAUX 4.3.1 Généralités 4.3.2 4.3.3 Mohéli 4.3.4 4.4RISQUES LIÉSÀ L'EAU 4.4.1 Qualité de l'eau 4.4.2 Vulnérabilité des eaux de surface 4.4.3 Maladies hydriques 4.4.4 Inondations 4.5MILIEUX NATURELSAQUATIQUES 4.5.1 Ecosystèmes aquatiques marins et littoraux

Projet Infrastructure,Eau Environnement à Décembre1999 4.5.2 Ecosystèmes aquatiques continentaux 4.5.3 Statuts actuels de protection 5 ANALYSETERRITORIALE, VOLET « TRANSPORT» 5.1 GÉOLOGIE-GÉOMORPHOLOGIE-PÉDOLOGIE 5.1.1 Géologie 5.1.2 Géomorphologie 5.1.3 Pédologie 5.20CCUPATIONET UTILISATIONDES SOLS 5.2.1 Grande Comore 5.2.2 Mohéli 5.2.3 Anjouan 5.3MILIEUXNATURELS TERRESTRES 5.3.1 Biotopes 5.3.2 Biocénoses et espèces remarquables 5.3.3 Sites terrestres remarquables 5.3.4 Statuts actuels de protection 5.4NUISANCESET POLLUTIONS 5.4.1 Trafic routier 5.4.2 Bruit 5.4.3 Pollution de l'air 5.4.4 Pollution de l'eau 5.5PAYSAGESET PATRIMOINE 5.5.1 Caractéristiques paysagères des Comores 5.5.2 Patrimoine historique et culturel 5.5.3 Attraits touristiques des îles 6 DÉFINITIONDES ENJEUXENVIRONNEMENTAUX 6.1 INTRODUCTION 6.2SYNTHÈSEDE LASITUATION ENVIRONNEMENTALE ACTUELLE AUX COMORES 6.3DÉFINITIONDES ENJEUX 6.4ELÉMENTSPOUR UNE CLASSIFICATION DES ENJEUX 6.5REPRÉSENTATIONCARTOGRAPHIQUE DES ENJEUX 7 CADREDE LA RÉGLEMENTATIONENVIRONNEMENTALE AUX COMORES 7.1 INTRODUCTION 7.2 RECUEILDES TEXTES JURIDIQUES RELATIFS A L'ENVIRONNEMENTAUX COMORES

2ÈMEPARTIE ANALYSE DES INCIDENCESSUR L'ENVIRONNEMENT 1 PRÉAMBULE 1.1 INTRODUCTION 1.2CHoIX DES OPÉRATIONS CONSIDÉRÉES PAR LANALYSE 1.3CHOIXDES IMPACTS CONSIDÉRÉS DANS L'ANALYSE 2 APPROCHESTRATÉGIQUE: IMPACTS GLOBAUX DE LA MISE EN OEUVREDE CHAQUE VOLET ET ÉVALUATIONDES IMPACTSCUMULATIFS 2.1 IDENTIFICATIONDES CHAMPSD'ACTION DES OPÉRATIONS PROJETÉES 2.2DÉTERMINATIONDES EFFETS ENVIRONNEMENTAUX DESOPÉRATIONS PROJETÉES 2.3ANALYSEDES IMPACTSDES OPÉRATIONS PROJETÉES 3 IMPACTS DES PRINCIPALES OPÉRATIONS DU VOLET « URBAIN » 3.1 DESCRIPTIONSOMMAIRE DES OPÉRATIONS 3.1.1 Le schéma d'entretien de la voirie urbaine 3.1.2 Le schéma directeur d'assainissement

ProjetInfrastructure, Eau Environnement Décembre1999 3.2lMPACTS DES OPÉRATIONSEN PHASEDE RÉALISATION 3.2.1 Impacts des opérations d'entretien de la voirie urbaine 3.2.2 Impacts des schémas directeurs d'assainissement 3.3 IMPACTSDES OPÉRATIONS LIÉS A LEMPRISEET AU FONCTIONNEMENTDES OUVRAGES 3.3.1 Impacts des opérations d'entretien de la voirie urbaine 3.3.2 Impacts des schémas directeurs d'assainissement 4 IMPACTSDES PRINCIPALESOPÉRATIONS DU VOLET « EAU » 4.1 REMARQUESGÉNÉRALES 4.2DESCRIPTIONSOMMAIRE DES OPÉRATIONS 4.2.1 Opérations prévues sur Anjouan 4.2.2 Opérations prévues sur Mohéli 4.2.3 Synthèse des actions entreprises et structure de l'analyse 4.31MPACTSDES OPÉRATIONS EN PHASE DE RÉALISATION 4.3.1 Introduction 4.3.2 Sur le sol 4.3.3 Sur l'eau 4.3.4 Sur le milieu naturel 4.3.5 Sur les populations 4.4 IMPACTSDES OPÉRATIONS LIÉS À LTMPRISEET AU FONCTIONNEMENTDES OUVRAGES 4.4.1 impact des ouvrages de prélèvement des eaux 4.4.2 Impact des ouvrages d'adduction des eaux 4.4.3 Impact des ouvrages de stockage 4.4.4 Impacts des ouvrages de distribution en milieu urbain 5 IMPACTSDES PRINCIPALESOPÉRATIONS DU VOLET «TRANSPORT» 5.1 DESCRIPTIONSOMMAIRE DES OPÉRATIONS 5.21MPACTSDES OPÉRATIONS EN PHASE DE RÉALISATION 5.2.1 Sur le sol 5.2.2 Sur l'eau 5.2.3 Sur le milieu naturel 5.2.4 Sur les populations 5.3 IMPACTSDES OPÉRATIONS LIÉS A LÊMPRISEET AU FONCTIONNEMENTDES OUVRAGES 5.3.1 Sur le sol 5.3.2 Sur l'eau 5.3.3 Sur le milieu naturel 5.3.4 Sur les biens et le patrimoine culturel 5.3.5 Sur les populations et l'économie locale 5.3.6 Sur les commodités de voisinage

3 ÈME PARTIE RAISONSDU CHOIXDU PROJET

1 INTRODUCTION 2 ELEMENTSGÉNÉRAUX DE JUSTIFICATIONDU PROJETl.E.E. 3 LE VOLETURBAIN 4 LE VOLETEAU 5 LE VOLETTRANSPORT

4ÈME PARTIEMESURES ENVIRONNEMENTALES VISANT À RENDRELES INCIDENCESDU PROJETACCEPTABLES ------PLAN D'ACTION - 1 INTRODUCTION

Projet Infrastructure, Eau Environnement Décembre 1999 2 MESURES D'ORDRE GÉNÉRAL RELATIVES À LA PÉRIODE DE TRAVAUX ET APPLICABLES À L'ENSEMBLE DES OPÉRATIONS 2.1 MESURESD'ORDRE ORGANISATIONNEL 2.1.1 Cellule de coordination 2.1 .2Clauses environnementales incluses dans le cahier des charges des entreprises amenées à 2.1.3 Organisation d'un séminaire d'information 2.2MESURES À CARACTÈRERÉGLEMENTAIRE 2.3MESURES RÉDUCTRICESCOMPLÉMENTAIRES 2.3.1 Pollution et propreté du site 2.3.2 Bruit 2.3.3 Sécurité des personnes 2.3.4 Emprises provisoires 2.4CONSIGNES RELATIVESÀ L'OUVERTUREDE CARRIÈRESET FOSSESD'EMPRUNT 2.4.1 Choix du site d'extraction et des modalités d'exploitation 2.4.2 Dispositions générales relatives aux conditions d'extraction 2.4.3 Dispositions spécifiques 2.4.4 Remise en état des sites 3 MESURES ENVIRONNEMENTALES SPÉCIFIQUES AU VOLET « URBAIN » 3.1 MESURESPROPOSÉES POUR LA PÉRIODEDE TRAVAUX 3.1.1 Opérations d'entretien de la voirie urbaine 3.1.2 Schémas Directeurs d'Assainissement 3.2MESURES LIÉESA L'EMPRISEETAU FONCTIONNEMENTDES OUVRAGES 3.2.1 Opérations d'entretien de la voirie urbaine 3.2.2 Schémas Directeurs d'Assainissement 4 MESURES ENVIRONNEMENTALES SPÉCIFIQUES AU VOLET « EAU » 4.1 MESURESPROPOSÉES POUR LA PÉRIODEDE TRAVAUX 4.2MESURES LIÉESA L'EMPRISEET AU FONCTIONNEMENTDES OUVRAGES 5 MESURES ENVIRONNEMENTALES SPÉCIFIQUES AU VOLET « INFRASTRUCTURES » 5.1 MESURESPROPOSÉES POUR LA PÉRIODEDE TRAVAUX 5.2 MESURESLIÉES A L'EMPRISESET AU FONCTIONNEMENTDES OUVRAGES 6 RECAPITULATIF DU PLAN D'ACTION ET ELÉMENTS DE COÛT DES MESURES RÉDUCTRICES OU COMPENSATOIRES. 6.1 LIMITESDU PRÉSENTCHAPITRE 6.2REMARQUESCONCERNANT LES MESURESRELATIVES À LA PÉRIODEDE TRAVAUX 6.3VOLET URBAIN 6.4VOLET EAU 6.5VOLET INFRASTRUCTURES 6.6COÛT TOTALDU PLAN D'ACTION 5ÈME PARTIE ACTIONS DE CONSULTATIONET DE FORMATIONÀ L'ENVIRONNEMENT

1 INTRODUCTION 2 ACTIONS D'INFORMATION, DE CONCERTATION ET DE SENSIBILISATION 2.1 CONTEXTEGÉNÉRAL 2.20BJECTIFS 2.31NTÉRÉTDE LA DÉMARCHE 2.4IDENTIFICATIONDES GROUPESCIBLES 2.4.1 l'organisationadministrative locale 2.4.2 l'organisation sociale comorienne

ProjetInfrastructure, Eau Environnement 7 Décembre1999 2.4.3 Importance et rôle du secteur associatif 2.4.4 Personnes ressources et interlocuteurs privilégiés 2.5ACTIONS D'INFORMATION ET DE CONSULTATION ENGAGÉES AU COURS DE L'EIE ET DE L ÉTUDE COMPORTEMENTALE ET SOCIALE 2.6MOYENS COMPLÉMENTAIRES À METTRE EN ŒUVRE POUR TOUCHER LES GROUPES CIBLES 2.6.1 Information générale du public 2.6.2 les actions de sensibilisation 2.7SYNTHÈSE ET ÉVALUATION FINANCIÈRE DES ACTIONS COMPLÉMENTAIRES A METTRE EN OEUVRE 3 ACTIONSDE FORMATION 3.1 PRÉAMBULE 3.1.1 Introduction 3.1.2 La diversité des intervenants 3.1.3 La complexité de l'offre de formation face au contexte comorien 3.2LA FORMATION DES ADMINISTRATIONS 3.2.1 L'acquisition d'un fond de compétence minimal 3.2.2 L'équilibre de la formation 3.2.3 Le choix de formation 3.3L'INFORMATION DES INTERLOCUTEURS PRIVILÉGIÉS 3.4LLASENSIBILISATION DES SCOLAIRES AUX PROBLÈMES DÉNVIRONNEMENT 3.5COÛT TOTAL DES ACTIONS DE FORMATION ANNEXES

Projet Infrastructure, Eau Environnement Décembre 1999 LISTE DES FIGURES

Figure 1 - Situation géographique des Comores - 35 Figure 2 - Répartition de la population sur Grande Comore - 40 Figure3 - Répartitionde la populationpar localitésà Mohéliet Anjouan- 41 Figure 4 - Répartition par canton sur Grande Comore - 42 Figure5 - Densitéde populationpar terroir villageoisà Mohéli- 43

LISTE DES PLANCHESPHOTO

Planchephoto 1: Environnementurbain 45

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: principalescaractéristiques de la population 36 Tableau2: répartitionde la populationpar île et par milieuen 1991 36 Tableau3: Liste des localitésde plusde 3000 habitants 37 Tableau4: Caractéristiquesclimatologiques 51 Tableau5: inventairedes sites marinset côtiers remarquables 75 Tableau6: inventairedes sites aquatiquescontinentaux remarquables 76 Tableau7: Sites marinsou littorauxnécessitant une protection 78 Tableau8: catégoriesd'aires protégées et objectifsde gestioncorrespondants 79 Tableau9: inventairedes sites continentauxremarquables 97 Tableau10: Sites continentauxnécessitant une protection 98 Tableau1i: trafics routierde GrandeComore (trafic moyenjournalier) 98 Tableau12: trafic routierde Mohéli(trafic moyenjournalier) 99 Tableau13 trafic routierd'Anjouan (trafic moyenjournalier) 99 Tableau14 sites historiques- édificesreligieux 104 Tableau15: sites historiques- édificesliés aux ancienssultans 105 Tableau 16: sites archéologiques 106 Tableau 17: Souhaits exprimés par les populations par ordre de priorité 117

Projet Infrastructure, Eau Environnement Décembre 1999 Tableau18: lesenjeux environnementaux aux Comores 120 Tableau19 : Interlocuteursspécifiques des principales opérations 225 Tableau20 :programmed'action d'information, de concertationet de sensibilisation(volet transport) 231 Tableau21 : programmed'action d'information, de concertationet de sensibilisation(volet urbain)231 Tableau22: programmed'action d'information, de concertation et de sensibilisation(volet eau) 232

Projet Infrastructure, Eau Environnement ", Décembre 1999

RESUME NON TECHNIQUE

Projet /nfrastructure, Eau Environnement " Décembre 1999

1 LA DEMARCHEDE L'ETUDE

L'évaluationenvironnementale du projet « infrastructure,eau et environnement»' (IEE) a pour objectifd'évaluer les possibilités,capacités et fonctions des ressources,systèmes naturelset sociosystèmesdes îles de la RFIC afin de: * faciliter la planificationdu développementdurable et la prise de décision, * prévoiret gérer les impactsnégatifs et les conséquencesdu projet, * permettre aux citoyens comoriens de s'exprimer sur ces modifications potentiellesde leur environnementet de leur cadre de vie. Les études de programmationet de faisabilitédes opérationssoutenues par la Banque Mondiale (financementIDA), ont permis de sélectionnerun certain nombre d'opérations classées selon leur appartenanceà l'un ou l'autre des volets sectoriels (urbain, eau et transport).

Indépendammentdes choix techniquesdéjà faits, cette étude est le support privilégié pour engagersinon poursuivrele dialogueavec les partenairesdu projet (administrations, socioprofessionnels,usagers et population).Elle constitueainsi un vecteur pour organiser une concertationqui doit répondreà plusieursobjectifs: - recueillirle pointde vue des partenairesdu projet, - préciser les objectifsdu projetet en évaluer les enjeuxde façon concertée, * faire évoluer le projetdans le sens du moindreimpact, * et impliquer les différentspartenaires dans la maîtrisede l'environnementglobal du projet. Le champ d'application de l'étude d'impact sur l'environnement répond à plusieurs préoccupations

* il vise en priorité un programmed'aménagement composé de trois volets sectoriels (volet urbain, volet eau et volet transport), chacun de ces volets comprenant des projets précis localisés géographiquement. En conséquence l'évaluation environnementaledoit s'apparenter plus à une Etude d'impact Stratégique (ou Programmatique)sur l'Environnement(EISE ou EIPE) qu'à une série d'études d'impact « classiques» applicables à des projets « ponctuels» d'aménagement ou d'équipement.

* il permet par ailleurs d'analyser globalement les répercussions directes et indirectes, permanentes et temporaires de chaque volet sectoriel sur les écosystèmeset sociosystèmesde chacune des trois îles de la RFIC, y compris les effets cumulatifs risquant de conduire certains paramètres au-delà de seuils admissibles.

Dans les lignes qui suivent, le terme « projet » désigne le projet « infrastructure, eau et environnement.

Projet Infrastructure,Eau Environnement 19 Décembre1999 * il aide enfin à promouvoir la protection et l'améliorationde l'environnementet des conditionsde vie tendant à une meilleureintégration de l'environnementdans l'action projetée, au moyen d'une démarche sociale accordant une place importante à la consultation du public.

Eu égard aux objectifs précités, l'Etude d'impact sur l'Environnement (EIE) a été articuléeen cinq phases principales: 1. une analyse des enjeux environnementaux tenant compte de la richesse, de la fragilité et des potentialités des territoires concernés,

2. l'identification et l'appréciation des effets des grands volets sectoriels du projet (urbain, eau et transport),

3. les raisons des choix effectués, notamment du point de vue des préoccupations d'environnement, parmi les partis d'aménagement envisagés,

4. les mesures d'accompagnement environnemental pour rendre les impacts acceptables,

5. un programme d'actions de consultation et de formation à l'environnement, ces deux dernières parties formant la base d'un Plan d'Action de Gestion de l'Environnement du projet"Infrastructures, eau et environnement".

2 DESCRIPTION DE L'ETAT INITIAL ET DES GRANDS ENJEUX ENVIRONNEMENTA UX

Unmilieu naturel riche mais fragile ...

Leur faible superficie, la variété des situations géo-pédologiques, altitudinales et climatiques confèrent aux Comores un certain nombre de particularismesqui en font souvent l'intérêtet le charme,mais qui, en contrepartie,se révèlentaussi très fragiles vis- à-vis des agressionsextérieures de tous ordres.

La contrainte essentielle due aux spécificités de ces îles est la parcellisation de l'espace, liée à la complexitédu relief (Anjouan,Mohéli) ou à un volcanismeencore actif (Grande Comore). De ce contexte orographiquetrès spécifiquedécoule la rareté et la sensibilité à l'érosion des terres à vocation agricole.

Ces îles recèlent des ressources en eau superficielle ou souterraine relativement importantes,mais mal connueet de plus en plus menacées.

Projet Infrastructure,Eau Environnement Décembre 1999 Ellestémoignent d'une biodiversité exceptionnelle les formationsvégétales terrestres et marinessont variées et recèlentune flore et une faune très riche en espèces endémiques,dont certainesd'importance mondiale. Leurs habitatssont cependantde superficietrès réduiteset la plupart de ces espècessont très sensiblesà toute perturbationdu milieu.

Projet Infrastructure, Eau Environnement 1 Décembre 1999 Une croissance démographique inquiétante ...

Les Comorestémoignent déjà à l'heure actuelle de fortes densités de population, en particuliersur l'île d'Anjouan.Or, loin de se stabiliser,la croissancedémographique est de plus en plus rapide. La gestion durable des ressources naturelles, et la protection des milieux et des espèces, ne peut être assurée au delà d'une certaine pression démographique.

A moins que des mesuresconcrètes et significativessoient mises d'urgence en oeuvre, notammentdans le domainede l'éducationet en faveur du développementéconomique, il est à craindre que le seuil de non retour, à partir duquel la pression sur les milieux naturels soit irréversible ne soit rapidement atteint.

Une urbanisation anarchique ...

L'urbanisationanarchique des villes figure parmi les conséquences de la croissance démographique et vient accroître les risques de pollutions et d'insalubrité. Celle-ci se manifeste essentiellement par la multiplication de zones d'habitat informel, et l'augmentation des problèmes sanitaires liés à la production croissante de déchets ménagerset d'eaux usées.

Une pression excessive sur les ressources naturelles...

Cette pressionsur les milieux naturelsest déjà sensible et est souvent même excessive conduisantà la disparitionrapide des ressources.

En ce qui concerne les ressources marines, la pression exercée sur la frange littorale, de faible extension aux Comores et donc très vulnérable, est importante. De la disparitiondes plages à la dégradationdes massifs coralliens,c'est non seulement la survie des espèces qui est menacée, mais égalementtoute une classe de la société comorienne vivant des produits de la mer. De plus, la dégradation de ces espaces tampons engendre une fragilisationdes côtes, soumises directementà l'érosion marine, menaçantde nombreuseszones d'habitationet un patrimoineculturel et historiqueencore méconnu.

A terre, la situation n'est pas meilleure. L'on peut évaluer les menaces pesantsur les écosystèmesterrestres à l'aune des surfaces de forêt disparaissantchaque année. Sur Anjouan, les mécanismesde dégradation sont en voie d'atteindre leur paroxysme: il n'existe plus que de rares lambeauxde forêt originelle,garante de la tenue des sols et de la pérennitédes écoulementssuperficiels. De fait, les sols disparaissentet les rivières s'assèchent. La terre arable se retrouve dans les eaux côtières, étouffant le corail et recouvrant de boue les plages de sable. La réduction de la fertilité des sols incite à la poursuitedu défrichementet accélèrele cycle de dégradation.

Le potentiel touristique de ces îles, dépendantlargement de la préservationdes milieux naturels,est déjà largemententamé alors que cette activitéest encore embryonnaire.

ProjetInfrastructure, Eau Environnement d j; Décembre1999 Si la situationest extrêmementgrave à Anjouan,elle l'est cependantbeaucoup moins sur les deux autresîles, notammentMohéli, l'île la mieuxpréservée de l'archipel.

Le cas particulierdes ressourcesen eau ...

De tous les problèmesécologiques dont souffrent les îles comoriennes,celui dont les conséquences sont les plus immédiates pour les populations est sans doute la raréfactionet la dégradationde la ressourceen eau.

A la réduction des débits des cours d'eau permanents,induite par l'augmentationdes phénomènes de ruissellement liée à la déforestation, s'ajoute la dégradation de la ressourceelle-même.

En dehors des imperfectionsdes systèmes de stockage des eaux de pluie, signalons la détérioration des réseaux, non entretenus depuis leur mise en place, et surtout les carencesen terme de traitement des eaux usées, qui constituentune source majeurede pollution.

Ainsi, quel que soit le mode et la source d'approvisionnement,les risques de maladies hydriquessont omniprésents, notammentchez les enfantsen bas âge.

Une réglementationenvironnementale inapplicable ...

Les Comores se sont dotées en 1994 d'une Loi Cadre no 94-018 relative à l'environnement.

Il n'existe pour l'heure aucun texte d'applicationde cette loi. On peut de toute façon s'interrogersur l'applicabilitéd'une législationenvironnementale qui serait nécessairement contraignante,sachant que les autoritéscomoriennes ne disposent d'aucun moyen pour la faire appliqueret que l'acceptationde cette législationpar les populationsserait difficile à obtenir.

... permettentde définirun certainnombre d'enjeux environnementaux

La confrontationentre le diagnosticactuel de l'état de l'environnementaux Comoreset les préoccupationsdes populationsnous permet de proposer la liste suivante des enjeux environnementaux:

* Croissancemaîtrisée de l'urbanisation * Gestiondes déchets * Lutte contre l'érosionet la dégradationbiologique des sols * Préservationde la couvertureforestière et de sa qualitéécologique * Maîtrise des risques naturels liés aux activités humaines(écoulements torrentiels liés au défrichageet à la perte des sols, érosion côtière liée aux prélèvementsde sable)

Projet Infrastructure, Eau Environnement io; Décembre 1999 * Protectionet améliorationdes ressourcesen eau * Restauration,gestion et protectionde la biodiversitémarine (récifs coralliens) * Préservation d'espèces remarquables (roussette de Livingston, coelacanthe, tortues, ...)

* Lutte contre l'érosiondu littoralet conservationdes plages * Lutte contre les pollutionslittorales et marines(rejets en mer de déchets liquideset solides)

* Préservationet améliorationdu potentieltouristique

3 LES IMPACTS PREVISIBLES DU PROJET SUR L'ENVIRONNEMENT

Toutes les opérations du programme IDA susceptibles d'avoir des effets sur l'environnement ont été intégrées dans la présente étude d'impact. Il s'agit dans l'ensemble d'opérationsde réhabilitationd'infrastructure de transport (routes), de projets d'adductionou réfectionde réseaux d'eau potable,d'opérations d'assainissement, soit la liste suivante:

* opérations du volet « urbain »

- réhabilitationde la voirie urbaine - drainage(assainissement urbain) * opérations du volet « eau » - améliorationde l'alimentationen eau * opérations du volet «transport » - opérationsd'entretien du réseau routier

A chaque fois que cela s'avère nécessaire, l'analyse est décomposée suivant la période de travaux, de fonctionnement et d'entretien de l'opération projetée. Les effets bruts de chacune des opérations (avant la mise en place des « mesures environnementalesvisant à rendre les impacts acceptables» proposéesdans la partie 4 du présent rapport) sont alors étudiés au regard des grandes thématiques environnementales: le sol, l'eau, le milieu naturel,et les populationshumaines.

L'identification des impacts a été conduite au travers d'un processus de "scoping" au cours duquel les principaux interlocuteurs en matière de protection de l'environnement ont été impliqués (autorités gouvernementales, ONG, associations locales). Il convient de souligner que la présente étude s'est consacré à l'analyse des impacts environnementauxdu projet, l'analyse des impacts sociaux étant menée en parallèleau cours de 1'"Etudecomportementale et socialedu projet IEE".

ProjetInfrastructure, Eau Environnement 17 Décembre1999 Une analyseglobale des impactsconduit aux résultatssuivants:

* Si dans l'ensemble les opérations d'aménagementprojetées auront plutôt tendance à augmenterla pressionsur l'environnement,certaines d'entre elles devraient plutôt avoir un impact positif du point de vue environnemental.Il s'agit notammentdu drainagede la ville de Moroni. * Certainesopérations pourront présenter un bilan mitigé, c'est à dire témoigner à la fois d'impactsnégatifs et d'impactspositifs. Il s'agit en particulierd'opérations du type réhabilitationet extensiondes réseauxgravitaires (alimentation en eau). * Une analyse par "volet" montreque le volet transportest plutôt défavorablesur le plan environnemental,le volet eau plutôtfavorable, et le volet urbainmitigé. * En ce qui concerne l'évaluation des effets cumulatifs, l'on constate que les opérationsde drainage,ou de réhabilitationet d'extensiondes réseaux gravitaires jouent en faveur d'une réduction des risques sanitaires. Notons qu'il y a effet cumulatif dans la mesure où ces différentes opérations se caractérisent par les mêmes champs d'action, mais sachant ces opérationssont programméesen des lieux différents,ce cumulne peut s'apprécierqu'au niveauglobal des différentesîles concernées.

Il est impossibledans le cadre du présentrésumé de lister l'ensembledes impactsinduits par les différentesopérations projetées. Pour chaque volet sectoriel, nous retiendrons les impactssuivants:

- Volet urbain

Les opérationsde réhabilitationde la voirie urbaine n'auront qu'un impact limité, car correspondant à des travaux effectués sur de la voirie existante. Les opérations de réfection complète, assimilables à des créations de route, peuvent s'accompagner d'incidencessignificatives en terme de création de carrières ou fosses d'emprunt.Dans l'ensemble,ces opérationssont égalementfacteur de risques d'accidentsen période de travaux (gène à la circulation).

Dans le cadre de la mise en oeuvredu schéma directeur d'assainissement de Moroni, la réalisationdes exutoires côtiers est susceptiblede générer une pollution des eaux, en particuliersi des ouvragesen béton sont réalisés. Par ailleurs, ces travaux se déroulant au coeurde l'agglomération,ils peuventoccasionner une gêne importanteà la circulation et des conditionsde voisinage dangereusesentre le trafic automobileet les flux piétons. Ils faciliterontégalement le rejet au milieu marin de polluantset de déchets.

+ Volet eau

S'agissantdes ouvrages de prélèvement des eaux (captagesde sources, captagesen rivière), la réalisation des ouvrages de captage comme de dérivation de cours d'eau nécessitentla mise en place de seuils en béton ainsi que des travaux dans le cours d'eau, sourcede pollutions.

ProjetInfrastructure, Eau Environnement 40 Décembre1999 Les ouvrages de captage ne demandent pas, en eux-mêmes, une surface au sol importante.Par contre, ils sont en général associés à des périmètres de protection qui sécurisentles abords plus ou moins proches du captages contre d'éventuellespollutions ou dégradations.Ces périmètresassujettissent les usagersdu site à certaines contraintes d'occupationet d'utilisationdes sols.

Les retenuesforment des plans d'eau, généralementde petite dimensioncar implantésà flancs de montagne.Ces retenues sont des éléments importants de perturbationde la faune aquatique,habituée, dans les partieshautes des bassinsversants aux écoulements rapides (faune rhéophile). De plus, les barrages font office d'obstacle aux éventuels déplacementssaisonniers ou aux migrations.

Les ouvragesd'adduction des eaux (canalisationsenterrées, canalisations aériennes) sont susceptiblesde nécessiterdes défrichementset terrassements.Ces travaux peuvent induiredes risquesd'érosion, d'autant plus qu'ils se déroulerontle plus souventdans des zones d'assezforte déclivité.

Sur l'emprise des conduites et de la piste d'entretien attenante, toute la végétation existante sera supprimée.Les conduitesprincipales, localisées entre les captages et les réservoirs,traverseront le plus souventdes secteurs de forêt relativementpréservés. La disparition de ces milieux naturels et la perturbationdes milieux avoisinants sera la principaleconséquence environnementale de la mise en place des ouvragesd'adduction d'eau.

L'emprise des ouvrages et des servitudes associées pourra éventuellementconcerner des terres agricoles. Outre la suppression d'une partie des parcelles concernées directementpar l'effet d'emprise,il y a lieu de considérerégalement la désorganisationdu parcellaireinduite (morcellementdes champs, modificationdes conditionsd'exploitation). L'importancede l'impact dépendra beaucoup de la nature des cultures concernées.Les cultures spéculatives,à haute valeur ajoutée (telles que l'ylang-ylang),seront les plus pénalisées.

Les ouvrages de stockage (réservoirs, citernes, bassins), peuvent avoir un certain impact paysager.Afin de pouvoirjouer leur rôle de répartiteuret de rupturede charge,ces ouvragessont généralementinstallés sur des points hauts, aisément visibles depuis les sites environnants.Or les réservoirsles plus gros (750 m3 sur Anjouan)peuvent atteindra la hauteur d'un immeublede deux étages et risquent donc d'être facilement repérables dans le paysage.

Parmi les ouvrages de distribution en milieu urbain (réseaux, bornes fontaines, lavoirs), les canalisationsde distribution d'eau seront pour la plupart enterrées. Elles suivrontou traverserontles routes et chemins existants.De ce fait, lors des travaux, des perturbations de trafics peuvent être ponctuellementattendues. Rappelons que les nouvelles structures de distributiondes eaux auront cependantd'indéniables incidences positivessur la qualitéde vie et la santé des populationsurbaines et villageoises.

Projet Infrastructure. Eau Environnement .-i Décembre 1999 + Volet transport

Comme pour la réhabilitation de voirie urbaine, les opérations d'entretien des infrastructures routières n'auront qu'un impact limité, car correspondantà des travaux effectués sur de la voirie existante.Les opérationsde réfectioncomplète, assimilablesà des créations de route, peuvent s'accompagnerd'incidences significatives en terme de création de carrières ou fosses d'emprunt. Dans l'ensemble, ces opérations sont égalementfacteur de risquesd'accidents en périodede travaux (gène à la circulation).

4 LES RAISONSDU CHOIX DU PROJET

De façon générale, le projet "Infrastructures, Eau et Environnement"a pour objectif l'améliorationdes conditionsde vie des populationset la croissanceéconomique. Il mobilisedes investissementspublics en infrastructuresà cette fin, ainsi que des actions de protectionet de valorisationde l'environnement.

Dans sa formulation et son contenu, le projet l.E.E. laisse ainsi une large place à l'environnement.Il reflète la prise de conscience par les autorités comoriennesde la fragilité du milieu insulaire et des menaces qui pèsent sur le patrimoine naturel. L'environnementest devenu une préoccupationnationale et régionale, et un certain nombre de programmesd'actions ont été engagés par les autorités comorienneset par l'Union Européenne,par le biais de la COI.

Les différentesopérations qui composentle projet s'inscriventdonc dans unelogique de développementdurable.

Globalement,le projet vise à remédier aux déficiencesen infrastructureset en gestion institutionnelledans trois secteurs prioritaires: urbain, eau et transport.

Dans le secteur de l'urbanisme, les grandes villes comoriennessouffrent d'un certain nombre de maux tant sanitaires et sociaux, qu'environnementaux.La constitution anarchique de quartiers périphériques aux centres ville, le surpeuplement de ces quartiers,le manqueou le mauvaisétat généraldes infrastructures(en particuliervoiries et réseaux d'assainissementpluvial), l'absencede gestion des ordures ménagères,sont autantde problèmesnécessitant des réponsesurgentes.

Dans le secteur de l'eau, la méconnaissanceactuelle des ressources disponibles est flagrante. Les réseaux d'adduction actuels, tant en milieu rural qu'en zone urbaine sont obsolètes,insuffisants et en très mauvais état. L'utilisationde la ressource se fait le plus souventen dépit des règles d'hygièneélémentaires, et cette ressourcese fait de plus en plus rare, notammentà Anjouan. Cette situation est en grande partie responsable de l'ampleur des problèmes sanitaires rencontrés par les populations. Une meilleure protectionet gestion de la ressourceau niveaudes trois îles passe par une préservation des milieux forestiers qui tapissent les bassins versants, limitant l'érosion, facilitant le stockageet la restitutiondes volumesd'eau ruisselés.L'amélioration de la gestionde l'eau est donc égalementun fort enjeuenvironnemental.

Projet Infrastructure,Eau Environnement cn Décembre1999 Dans le secteur des transports,l'on constatel'insuffisance des infrastructuresactuelles dans la perspective d'un développementéconomique de l'archipel. Les relations avec l'extérieuret entre les îles reflètentune situationminimaliste. Les infrastructuresportuaires sont insuffisantesquant elles ne sont pas inexistantes(Mohéli), et souffrent d'importants problèmesde gestion et d'organisation.Les liaisons maritimes sont pénalisées par la vétusté de la flotte actuelle, également source d'insécurité. Le réseau routier, bien qu'assez développé,dessert essentiellementles zones côtières, si bien que les villages de l'intérieursont souvent enclavés,notamment dans la partie Nord de Grande Comore. Les routes actuelles se caractérisent également par leur manque d'entretien et leur étroitesse,les conditionsde circulations'avérant être de plus en plus dangereuses.

La justificationdes différentesopérations des volets sectoriels,notamment au regard de l'environnement,fait l'objet d'un développementà l'intérieurdu présentrapport.

Notons que les opérations inscrites au projet IEE sont limitées à celles du programmeIDA. D'autresopérations d'aménagement ou de développementdu territoire comoriensont programméespar d'autres bailleursde fonds. Par ailleursdans le choix des opérationsà inclure au programmede financementIDA, seules les opérationsles moins préjudiciablessur le plan environnementalont été retenues. Ont ainsi été écartées du présent programmed'investissement les opérationsde création d'infrastructuresroutières ou d'aménagementurbain susceptiblesd'entraîner des déplacementsde population ou des impactssignificatifs sur le milieu naturel.

Le projet IEE, dans sa configurationactuelle, reflète donc le souci de minimiser les impactsenvironnementaux du programme.

L'évaluation environnementaled'un programmed'investissement plus important, incluant notamment des opérations de restructuration urbaine et de création d'infrastructuresde transport- dont certainessur financementFED - a été menée au préalable. C'est au regard des implicationsenvironnementales et sociales de certainesopérations, telles qu'elles ont pu être identifiéesau travers de cette étude préalable,qu'a été arrêté le contenudu présentprojet IEE.

5 LES MESURES VISANT A ASSURER L'INTEGRATION ENVIRONNEMENTALEDU PROJET

Sont brièvementlistées ici les principalesmesures réductricesou compensatoires aux impacts précédemmentesquissés. Sont différenciées les mesures à mettre en oeuvre pendant la période de travaux - plus ou moins applicables à l'ensemble des opérations - et les mesures directement liées à l'emprise ou au fonctionnement des différentesopérations.

Ces mesures forment l'essentiel du Plan d'Action de Gestion de l'Environnement dans lequel entrent égalementles mesuresrelatives à la consultationdu public et celles relativesaux besoinsen formationdes différentsinterlocuteurs.

Projet Infrastructure, Eau Environnement Décembre 1999 . Mesuresrelatives à la périodede travaux

* mise en place d'une cellule de coordinationet de programmationde chantier pour les plus grossesopérations,

* propositionde clauses environnementalesà inclure dans le cahier des charges des entreprisesamenées à soumissionner,

* organisationd'un séminaire d'informationdestiné aux entreprises et aux agents de l'état qui veilleront et collaboreront à l'application des mesures réductrices ou compensatoires,

* application de mesures à caractère réglementaire,sur le modèle de la législation française,dans le domainedu respectdes niveauxde bruit admissibles,de la propreté des chantiers, de la pollution des eaux et de la sauvegarde du patrimoine archéologique,

* mesures complémentaires visant la lutte contre les pollutions chroniques ou accidentelles, les nuisances sonores, la sécurité des personnes, le traitement des emprisesprovisoires et des expropriations,

* consignesspécifiques à l'ouverture de carrières et fosses d'emprunt (choix du site d'extraction et des modalités d'exploitation, dispositions générales relatives aux conditions d'extraction,dispositions spécifiques relatives à la sécurité du public, aux plans de l'exploitation,à la préventiondes pollutions,et consignesde remise en état des sites).

Outre ces mesures, applicablesau plus grand nombre des opérations projetées, des mesures spécifiques sont proposées pour tenir compte du caractère particulier de certaines opérations(ex.: utilisationde ciment à prise rapide pour les ouvragessitués à proximité de milieux aquatiques,réalisation de pêches électriquesde sauvetagedans les cours d'eau concemés,protection des arbres en bordure de chaussée, mise en sécurité des chantiers sous circulation, dispositions spécifiques au transport de matériaux en milieu urbain, ...).

Dans l'ensemble,les mesuresrelatives à la périodede travaux n'engendrentpas de surcoût significatif. En effet, il s'agit essentiellementde mesures réglementaires, administrativesou organisationnelles,ou encore de mesuresjugées normales dans le cadre du bon déroulement d'un chantier (le stockage et la réutilisation des terres de découverte,ou les prestationsde propreté,par exemple).La plupart de ces mesuresn'ont donc pas d'incidencefinancière, car leur coût éventuel est supposé être déjà intégré dans le coût globaldes prestationsde l'entrepreneur.

L'expériencetend mêmeà démontrerque non seulementle coût de la prise en compte de l'environnement par rapport au coût initial des travaux est généralementfaible mais, qui plus est, ce coût est largement compensé par les économies réalisées par la suite sur l'entretien ou la maintenancedes infrastructures.

Projet Infrastructure. Eau Environnement Décembre 1999 + Mesuresrelatives à l'empriseet au fonctionnementdes ouvrages

Pour chaquevolet sectoriel,les principalesmesures préconisées se résumentde la façon suivante:

* volet urbain - schémadirecteur d'assainissement: mise en place de dispositifsde rétentiondes déchetset de décantationdes eaux pluviales,suivi biologiquedu milieu marin et de la qualité bactériologiquedes eaux, couverture des collecteurs afin de maintenirla fonctionnalitédes corps de rue;

* volet eau - créationde périmètresde protectionrapprochée et éloignéeautour des captages d'alimentationen eau potablepour les collectivités; - étude hydrobiologiquedes cours d'eau concernéspar des projetsde captage; - protectiondes massifsforestiers constituant les hauts bassinsversants des cours d'eau sur lesquelssont implantésles ouvragesde captage; - compensation des pertes pour l'agriculture (financière, foncière, ou aide en nature); - plantations paysagères afin de faciliter l'insertion des pistes et réservoirs projetés.

* volet infrastructures - restaurationou améliorationde l'interface route/bâti(clôtures, places publiques, accès, ...); - préventiondes nuisancessonores par la maîtrisede l'urbanisme; - actions de communicationet de sensibilisationafin de lutter contre l'insécurité routière; - mise en place de signalisationet de dispositifscomplémentaires de sécurité; Le coût global de l'ensemble des mesures relatives à l'emprise et au fonctionnement des ouvrages est évalué à environ 279 000 000 de francs comoriens,soit environ560 000 USD.

Projet Infrastructure, Eau Environnement Décembre 1999 6 LE PLAN DE CONSULTATION ET DE FORMATION A L'ENVIRONNEMENT

Les différentsvolets qui composentle projet « infrastructure,eau et environnement» ont été conçusdans l'objectif d'améliorerles conditionsde vie de la population.Ils intègrentla dimension communautaire, très importanteaux Comores,pour permettre d'engager très tôt le dialoguesur les modificationspotentielles de leur environnement,sur l'appropriation et la responsabilisationpar les bénéficiaires.

L'étude d'impact constitue un excellent vecteur d'organisation de la concertation et de recherche du consensus. C'est pourquoi la dernièrepartie de cette étude débouche sur des propositions concrètes d'information, de consultation et de sensibilisation du publicaux problématiquesd'environnement.

Sont ainsi présentés dans cette partie de l'étude:

* d'une part, les processus de consultation du public nécessaires à la prise en compte effective des besoins des populations, et contribuantpar la même occasion à leur informationet à leur sensibilisationaux enjeuxenvironnementaux sous-jacents,

* d'autre part, un plan de formation des différents personnels administratifs impliqués dans la mise en oeuvre et le contrôle des mesures visant à améliorer l'insertion environnementaledu projet IEE ou dans la conduite des actions de consultationdu public.

Les mesures et actions proposéesdans la présente partie du document s'ajoutent aux mesures réductrices ou compensatoiresdécrites dans les chapitres précédents pour constituerle Plan d'Action de Gestion de l'Environnement du projet IEE.

Il convientde soulignerque l'EIE a, dans sa phase de préparation,largement servi le processus de consultation, bien que celui-ci se soit essentiellement limité aux principaux interlocuteursdans le domaine de l'environnement(administration, ONG et principalesassociations). Au niveau de la consultationdes populationsdirectement concernées par les opérations du projet IEE, l'étude d'impact a été efficacement secondéepar "l'étude comportementaleet sociale"menée en parallèle.

Ces études ont été l'occasion d'amorcer un dialogue et de prendre en compte les considérationsenvironnementales et sociales dans la définitiondu projet IEE. Au cours des études de détail des différentesopérations, ce dialoguedoit être poursuiviet amplifié par le maître d'ouvrageet les autoritéslocales, en impliquantles interlocuteurspertinents et en mettanten oeuvreles méthodesadéquates. Ce travail complémentaired'information et de consultationest développédans cette partie de l'EIE.

Projet Infrastructure. Eau Environnement " 1 Décembre 1999 4 Actionsd'information, de concertationet de sensibilisation

Cette partie de l'étude, réaliséeavec le secoursde l'associationUlanga, part du constat qu'aux Comores,l'administration publique souffre d'un manquede représentationdans les régions, néanmoinscompensé par une présencede plus en plus forte des structures traditionnelleset des mouvementsassociatifs locaux, régionaux ou nationaux.Ces derniers sont devenus des relais opérationnelsincontournables dans le processus de développementdu pays.

Après une descriptionde la structure administrativelocale et de l'organisationsociale comorienne,avec ses variantes suivantles îles, l'étude s'attache à définir l'importanceet le rôle du secteur associatif. Les personnes ressources et les interlocuteurs privilégiésdans la perspectived'un processusd'information et de consultationdu public sont listés pour chacunedes principalesopérations du projet IEE.

Outre la consultation déjà engagée au cours de la présente démarche d'évaluation environnementale,pour chaque volet du projet IEE les grandes lignes et les méthodes spécifiques d'un plan de communication sont ici esquissés. Les approches méthodologiquess'articulent autour de deuxaxes majeurs:

- informationgénérale du public,ayant pour but de présenter les objectifsdu projet et les enjeux associésaux populationsconcernées à l'échellede chaque opération; - développementdes actionsde sensibilisationvisant à impliquer les populations locales dans la maîtrisede l'environnementglobal du projet. Elles ont pour objectif de donner une lisibilité sociale et un impact médiatique du projet auprès des différents acteurs socio-économiques et de la population. Elles concernent prioritairementles volets « eau »et « déchets»à Moroni.

Pour chacun de ces types d'actions sont définis le public visé, les stratégies de discourset d'image, les supportsd'information, ainsi que les opérateurspotentiels.

Ensuite, pour chacune des principales opérationsdu projet IEE sont définies les taches élémentaires à accomplir pour satisfaire aux objectifs d'information, de concertation ou de sensibilisation,le ou les responsable(s)d'exécution de ces mesures, la durée approximative dans laquelle s'inscrivent les actions, les opérateurspotentiels pouvant intervenir pour épauler le responsabled'exécution, et le coût estimatif des actionsenvisagées.

Le coût total de l'ensemble des opérations d'information,de concertationet de sensibilisation à engager dans le cadre du projet IEE est estimé à environ 2 080 000 FC, soit environ4 000 USD.

Projet Infrastructure,Eau Environnement C Décembre1999 * Actionsde formation La protection du patrimoine naturel impose à toute personne, et notamment aux administrations,la prise en comptedes impactssur l'environnementdes différents projets dont il est l'instigateurou le contrôleur.Il en résulte,en ce qui concernela conception, la réalisation,l'entretien et l'exploitationdes opérationsdu projet IEE un besoin en formationspécifique des personnelsqui ont à intervenirà des titres divers.

Dans ce chapitre sont d'abord rappelés la variété des domaines concemés par l'environnement,domaines qui font appel à des spécialités nombreuses auxquelles il convient d'être familiarisé. Sont ensuite exposés les différents types d'intervention exigeant des compétencesen matière d'environnement.Enfin, les principaux thèmes à aborderet les modalitésde formationsont décrits.

Compte tenu du rôle important des directions administratives(en particulier D.G.T.P.et D.G.E.)au regarddes fonctions identifiées,les formationsà destination du personnelde ces directionssont essentielles.

A ce titre, cinq séminairesd'une journée sont proposéssur les thèmessuivants:

* Notionsd'écologie générale

* Formationgénérale aux " étudesd'environnement"

* Présentationspécifique de l'étude de faisabilitéenvironnementale (EFE) * Présentationspécifique de l'étude d'impact sur l'Environnement(EIE) * Formationaux méthodesde consultationdes populations

Est en plus proposéela formationspécifique d'un responsablede la DirectionGénérale de l'Environnementattaché aux problèmesd'environnement liés aux projetsd'infrastructures par le biais d'un stage de 4 moisà l'étranger.

Outre la formation des responsablesde l'administration,et en complémentdes actions d'informationgénérale, de concertationet de sensibilisationdes populations,le volet formation de l'étude d'impact propose également deux actions en direction du public:

* la rédactionde documentsde synthèsesur les opérations projetées, reprenant un descriptifde ces opérations,des éléments de la procédureadministrative mise en oeuvre, l'incidence de ces opérations au regard des problématiques environnementales,et l'intérêt de ces opérationspour la collectivitécomorienne; * des interventions en milieu scolaire, visant l'éducationdes élèves aux questions environnementalessoulevées par les opérationsdu projet IEE, et la diffusion de l'enseignementacquis aux familles par le biais des élèves.

Le coût total des actions de formation préconisées s'élèverait à environ 24 000 000 FC, soit environ50 000 USD.

Projet Infrastructure, Eau Environnement Décembre 1999 7 LE PLAN D'ACTION DE GESTIONDE L'ENVIRONNEMENT

Comme il est déjà énoncé précédemment, le Plan d'Action de Gestion de l'Environnement (PGE) est en lui-même une synthèse des mesures réductrices et compensatoires proposées au titre des impacts prévisibles des différentes opérations du projet IEE, et des mesures proposées pour améliorer la consultation du public dans le processus décisionnel et former les principaux interlocuteurs du projet IEE dans les domaines de l'environnement et de la communication. Il ne nous semble pas utile ici de présenterà nouveaula liste - longueet exhaustive- des mesures inscritesdans ce plan. Pour ce faire, il suffit de se reporteraux deux chapitresprécédents de ce résumé.

Dans la mesure ou le PGE ne s'adresse pas à une opération particulière, mais à un ensemble d'opérations dont la planification est encore mal établie, l'on ne peut pour l'instant présenter ce PGE sous la forme d'un planning d'actions à mettre en oeuvre sous un échéancier donné.

Le présent PGE ne peut donc se présenter sous la forme d'un chronogramme d'interventions,mais encadre étroitement les plans d'action environnementaux qu'il conviendra de mettre en oeuvre sur chacune des principales opérations du projet IEE au fur et à mesurede la programmationeffective de ces opérations.

Le coût total du PGE s'élève à environ 305 millions de francs comoriens, soit environ 0,6 millions de dollars, se répartissantde la façon suivante:

* mesuresréductrices ou compensatoires: 279 000 000 FC * actionsde consultation/formation: 26 000 000 FC

Ce budget doit cependant être considéré comme un minimum. Il s'avère en effet que d'autres mesures réductricesou compensatoirespourront éventuellementdécouler des études et expertises complémentairesdestinées à préciser les impacts de certaines opérations.

Le plan de financement de ces mesures est bien sûr fonction de l'échéancier de réalisationdes différentesopérations, non encore déterminéau moment de la rédaction de la présenteétude. Danstous les cas, les actions de concertationdevront être menées avant le démarragedes études de détail des opérationscorrespondantes. Par contre, les opérations d'informationou de sensibilisationgagneront à être menées juste avant le démarragedes travaux correspondants.

Il convient de noter que, de façon générale,la DGTP (ou les DRTP) est, en tant que maître d'ouvrage, responsable de l'exécution des mesures réductrices ou compensatoiresdes impactsdu projet IEE et des actions d'information,de concertationou de sensibilisationqui lui sont associées.

Projet Infrastructure, Eau Environnement 7 Décembre 1999

PREAMBULE PORTEE ET LIMITESDE LA PRESENTE ETUDE

Projet Infrastructure, Eau Environnement CJ Décembre 1999

Le projet IEE constitue un programmede travaux regroupantdes opérationsde naturetrès variée,et présentéesà des degrésdivers de définition.

Dès lors, la présente EIE ne peut être ramenée à une étude d'impact classique, portant sur une opération spécifique (par exemple, l'aménagementd'une section routière),ayant fait l'objet d'étudesdétaillées de conception.Le champ d'applicationdu projet IEE est en fait celui d'une évaluationstratégique sur l'environnement(ESE) de plan ou programmed'aménagement.

Or, les termes de référencede la présenteétude reflètent le contenu habitueldes études d'impact, tel que défini par la plupart des bailleurs de fonds et des réglementationsnationales.

Au niveau "stratégique"qui est celui du projet IEE, il importe avant tout de définir la compatibilitédes différentesopérations envisagéesavec les enjeux environnementaux identifiablesen RFIC. A cet effet, les impact potentiels de ces opérationsdoivent être définis sur une base qualitativeet rapportés à la sensibilitéenvironnementale du milieu. De même, c'est au niveau du programmed'investissements que doivent être recherchés les éventuels effets synergiquesou cumulatifsdes opérationsprojetées. L'ESE a donc essentiellementpour objet d'assurer la cohérencedes programmesd'investissements à un niveau régional ou nationalavec les objectifsde protectionde l'environnement,et de modifier ces programmesen conséquence.

Ce n'est qu'au stade de l'étude d'impactd'une opérationdonnée qu'il est possiblede se prononcer "quantitativement"sur la réalité d'un impact et la définition des mesures visant à réduire cet impact. Contrairementà l'ESE qui vise l'identificationdes impacts globaux d'un programme d'investissementssur une vaste échelle territoriale, l'EIE se focalisesur les impactsspécifiques d'une opérationdonnée sur un territoiregéographique limité.

Il existe donc un décalageentre le niveaude détail sollicitépour l'étuded'impact du projet IEE et la nature même du programmede travaux couvert par cette étude d'impact.

Pour répondre néanmoinsdu mieux possible aux attentes conjointes du maître d'ouvrageet du bailleur de fonds, une approcheméthodologique en deux étapes à été adoptée:

* dans une première phase, définitiondes enjeux environnementauxà l'échelle du pays et approche stratégique des impacts environnementaux du projet IEE considérécomme un programmed'investissement; * dans une deuxième phase, analyse de la sensibilité environnementaleà l'échelle localeet évaluationdes opérationsdu projet IEE prisesséparément.

Cette approche présentedes avantages,en particulier celui d'exposer au sein d'une même étude la totalité des impacts des différentes opérations programmées. Elle présente cependantégalement des inconvénients,dont celui de ne pouvoir permettre de préciser certains impacts du fait de la définition relativementsommaire de certaines opérations.

ProjetInfrastructure, Eau Environnement Décembre1999 Le plan d'action présenté à la fin de ce rapport souffre de ces imprécisions,tant dans la nature des mesures réductricesou compensatoiresproposées que dans leur évaluation financière.Par ailleurs, l'étude d'impact détaillée de chacune des opérations du projet IEE, pour autant qu'elle soit nécessaire, ne peut être incluse dans l'échéancier et le cadre budgétaire fixé pour la présente étude.

Une fois ces limite posées, considérons néanmoins ce qu'apporte la présente étude:

* d'abord, à notre connaissance,il s'agit de la première étude d'impact réalisée au Comores, et à ce titre, elle présented'indéniables vertus pédagogiques,renforcées par la double approchedéveloppée (ESE et EIE); * ensuite, elle permet l'identification des impacts les plus significatifs du projet IEE, sur la base des caractéristiquesdes projets au stade actuel de définition,des données bibliographiquesdisponibles, de l'expérience des consultants et de la consultationdes interlocuteursjugés les plus pertinents(autorités en charge de la protectionde l'environnement,ONG, associationslocales); * enfin, cette étude permet d'établir un Plan d'Action de Gestion de l'Environnementchiffré, intégrantles mesuresréductrices ou compensatoiresdes impacts identifiéset des actionsde consultationet de formation.

Lorsque certaines opérations auront avancé dans leur niveau de définition, des études complémentaires - éventuellement non identifiéesau sein de la présente EIE - devront être menées, à charge pour les autorités locales, en particulier la Direction Générale de l'Environnementd'identifier les besoins potentiels.

Projet Infrastructure,Eau Environnement Décembre1999 IR PARTIE ETATINITIAL DE L'ENVIRONNEMENT J

Projet Infrastructure, Eau Environnement 1 Décembre 1999

1 INTRODUCTION

1.1 OBJECTIFDU PRESENTDOCUMENT

Le projet « INFRASTRUCTURES,EAU, ENVIRONNEMENT», comprend plusieurs volets techniquespréalables à la conceptionet à la réalisationdes projets.

Pour donner dès le départ une dimension environnementale aux projets envisagéset ainsi intégrer lors de leur conception même la sensibilité et les enjeux des milieux concernés, la présente phase de l'Etude d'Impact Environnementale(EIE) a été initiée parallèlementà l'étude de faisabilité.

L'objectif de cette première phase d'étude est d'établir un état initial de l'environnement devant servir à l'évaluation environnementaledu projet selon une approchesectorielle (milieu urbain, eau et transports)et selon une approchecentrée sur les aménagementsprogrammés dans le projet.

La démarche de cette première phase a été la suivante:

recueildes donnéesliées à l'environnementpour chacun des thèmes sectoriels(milieu urbain, eau et transports) et pour chacune des îles des Comores (Grande Comore, Anjouan,Mohéli),

- définitiondes enjeux environnementauxau niveaunational (ensemble de l'archipel des Comores)et régional(au sein de chacunedes grandesîles).

Dans un deuxièmetemps (au cours de la 2èr" phase d'étude),il a été procédéà un recueil de données complémentairessur les sites mêmes d'implantation et d'influence des aménagementsprogrammés, en fonctionde l'importancedes enjeuxidentifiés.

Afin de s'assurerque toutes les variantes d'aménagementenvisageables sont couvertes par un état des lieux pertinent,les thèmes abordés sont traités autant que possible sur l'ensemble du territoire des Comores, île par île. Bien évidemment,à chaquefois que cela s'avère nécessaire,l'analyse détaille les particularitésnotables.

Les principaux thèmes étudiés, regroupés par volet du projet (Eau, Infrastructure, Urbanisme),couvrent toutes les composantes qu'il semble nécessaire de connaître pour avoir une vision cohérente du contexteenvironnemental dans lequels'inscrivent les aménagements:

- Contexte climato-édaphiques:géologie, géomorphologie,climat, occupation du sol. - Contextebiologique: biotopes et biocénosesaquatiques et terrestres. - Contextehumain: population, habitat, économie, urbanisme, agriculture. - Paysage

Projet Infrastructure, Eau Environnement Décembre 1999 Si la structure de l'étude peut parfois paraître redondante sur certains chapitres, elle permet néanmoinsd'avoir une approche globale de l'environnementpour chacun des grandstypes d'aménagementsprévus.

1.2 DEMARCHEMISE EN OEUVRE

1.2.1 RECUEILDES DONNEES LIEES A L'ENVIRONNEMENT

Cette phase est basée sur un recueil des éléments nécessaires et suffisants à l'établissement de l'analyse de l'état initial de l'environnement. Cet inventairevise moins l'exhaustivitéque l'informationciblée en fonction des problématiquesposées par chacun des volets du projet. Parallèlementsont rassemblées et hiérarchisées les données légales et réglementaires se rapportant,à l'environnement.

Les moyensmis en jeu ont été les suivants:

* une exploitationtransversale des étudeset documentsrelatifs à l'environnement, * des enquêtes auprèsdes différentesadministrations et personnes-ressources, * des visites sur le terrain sur les aires d'implantationet d'influence des projets potentielsd'aménagement (reconnaissance préliminaire, approfondie en 2èmephase d'étude aprèssélection et affinagedes projetsretenus).

1.2.2 DEFINITIONDES ENJEUX

La synthèse et l'évaluation des paramètresenvironnementaux permet de définir les enjeux et donc d'articulerles problématiques pertinentes qui devrontêtre développées dansl'évaluation environnementale des voletssectoriels du projet.

L'identificationdes enjeuxs'appuie sur * l'évaluationde l'existantconcernant les milieuxet les usages * la prise en compte des comportementsdes différents acteurs (la demande sociale expriméepar les différentsacteurs et leur positionnement). On distingueà ce titre: * les enjeux généraux ou globaux à l'échelle de l'archipel des Comores, * les enjeux sectoriels etiou territorialisés à l'échellede chaqueîle. Les enjeuxpeuvent être hiérarchisésen enjeuxprioritaires et secondaires.

ProjetInfrastructure. Eau Environnement Z,v Décembre1999 2 PRESENTATION GENERALEDES COMORES

L'archipel des Comores est situé à l'entrée Nord du canal du Mozambique (entre 11020`et 13014' de latitude Sud et 43°11' et 45°19' de longitude Est), entre l'Afrique Orientale et Madagascar (voir figure 1). Les îles sont distantes entre elles de 40 à 80 km.

La RFI des Comoresest constituéede trois des îles de l'archipel, d'une superficie totale de 1861 km2:

* Grande Comore (N'Gazidja) est la plus vaste (1148 km2) et la plus occidentale.La capitale, Moroni,est située à l'ouest de cette île, au pied du mont Karthala (2 361 m). Elle possède une forme allongée de direction Nord-Sud, suivant laquelle elle mesure 62 km. La largeur de l'île varie de 15 à 24 km. La longueurtotale des côtes est de 170km.

GrandeComore est constituéepar 3 régionsnaturelles qui sont, du Sud au Nord la péninsulede Badjini,au centre, le massif du Karthalaet au Nord, le massif de la Grille. L'amplitudemoyenne des maréesà Moroniest de 1,6 m.

* Mohéli(Mwali) est la plus petitedes îles avec 290 km2 de superficie.L'île a une forme ovale, allongée,d'axe nord-ouest/ sud-est. L'axe central de l'île est dominé par un massifmontagneux qui culmineà 765 m au Mont Kibouana.

* Anjouan (N'Dzouani) présente une superficie de 424 km2. Sa forme est grossièrement celle d'un triangle. Les trois lignes de crêtes principales se rejoignent au centre de l'île, au Mont N'Tingui: 1595 m d'altitude. L'érosion est intensedans l'île. Le réseau hydrographiqueest dense et a creuséde nombreuses vallées étroiteset encaisséesqui donnentà l'ensemblede l'île un reliefaccidenté.

Au recensementgénéral de la population de 19912, la RFI des Comores comptait 447000 habitants dont 234 000 en Grande Comore (52 % du total), 189 000 à Anjouan (40 % du total) et 24 000 à Mohéli(8 %). Ce qui donnedes densités respectivesd'environ 226, 472 et 88 habitantsau km2.

Les taux de croissanceannuels de la populationsont estimés à 2,3 % pour la Grande Comore, 3 % pour Anjouan et 3,6 % pour Mohéli. Le taux de croissance plus élevé à Mohéli est dû au flux continud'immigration, en particulierdes Anjouanais.

La population rurale représente 72 % de la population totale avec des différences sensibles suivant les îles: la plus forte proportion de population rurale s'observe en Grande Comore (76% du total), la plus faible à Mohéli (50% du total), Anjouan occupant une positionintermédiaire (68% du total).

2 RecensementGénéral de la population,1991; lesrésultats ont été publiés en 1993.

ProjetInfrastructure, Eau Environnement C, Décembre1999 Figure 1 - Situation géographique des Comores -

Projet Infrastructure, Eau Environnement g Décembre 1999 3 ANALYSE TERRITORIALE,VOLET « URBAIN »

3. 1 POPULATION3

Le résultat du dernier recensementofficiel (1991), estime la populationde la RFI des Comores à 446817 habitants. Cette population est caractérisée par un fort taux de croissanced'environs 2,7% annuel, La densité moyenneest de 269 habitants au km2.

Avec un tel taux de croissance,la populationComorienne est estimées'élever à l'horizon 2010 à 750000habitants et 1 millionen 2020.

Les principales caractéristiques démographiques sont présentéesîle par île dans les tableaux ci-dessous.

Tableau 1: principales caractéristiques de la population

GRANDECOMORE MOHELI | ANJOUAN Population 1991 (+ % de la population totale des 233533 (52,3) 24331 (5,4) 188953 (42) Comores) l Taux de croissance 1991 (%) 2,2 3,6 r 3 Superficie (km2) 1024 211 424 Densité de population 1991 (hab./km2) 228 115 446

Tableau 2: répartition de la population par île et par milieu en 1991

POPULATIONPOURCENTAGE ACCROISSEMENTANNUEL(%) Grand Comores 233533 52,3 2.3 Urbain 55176 23,6 6.5 Rural 178357 76,4 1.3 Mohéli 24331 5,4 3.6 Urbain 12207 5,2 7.7 Rural 121224 4,8 0.8 Anjouan 188953 4,2 3.0 Urbain 598336 31,7 4.1 Rural 129117 68, 2.6 Total 446817 33,3 2,7 Urbain 127219 77,5 5,4 Rural 319598 21,3 1,8

3 Source principale: recensement général de 1991.

Projet Infrastructure,Eau Environnement Décembre1999 La Grande Comore comprend 194 villages et 9 localités urbaines4 dont la capitale: Moroni (30 000 habitants en 1991, 39 000 habitants, population estimée en 1998)5; Anjouan, 83 villages et 7 localités urbaines6 , enfin Mohéli, 23 villages et 3 localités urbaines7 . On notera que la taille moyenne des villages est la plus élevée à Anjouan, soit 1 560 habitants par village, celle des villages de Mohéli la plus faible, soit 527 habitants, la population moyenne par village en Grande Comore s'élevant à 900 habitants environ.

La part de la populationurbaine est en moyennede 28 %. Le tableau ci-dessous liste pour chaque île les localités de plus de 3000 habitants:

Tableau3: Liste des localitésde plus de 3000 habitants

Anjouan BambaoLa Mtsanga 3 534 10 169 Koni Djodjo 5 044 Ngadzalé 4 262 3 188 Ada Daouéni 6 171 Mrémani 3 501 Ongojou 6 487 7 126 18 540 Barakani 3 787 5 087 Jimlimé 3 031 Koki 3 066 7 134 Chandra 3 511 4 441 Tsembehou 8 096 Moya 4 683 Sima 7 270

4 « Localitéurbaine tout chef-lieude préfecturepourvu d'au moinstrois des équipementsurbains suivants: hôpital,bureau de poste,téléphone, électricité, eau courante; ou toute localitédont au moins 40% de la populationactive n'est pas dans le secteurprimaire et pourvued'au moinstrois des principauxéquipements urbainsprécités ». Cette définitionest sensiblementdifférente de celle retenueau recensementde 1980qui considéraitcomme localité urbaine tout chef-lieude préfectureou toute localitéde populationégale ou supérieureà 5000 habitants. 5 Les localitésurbaines de GrandeComore sont Moroni,, , , , , Mbéni,ltsandra et Mitsoudje.Outre la capitale,seules deuxde ces localitéscomprennent plus de 5000 habitants.L'agglomération de Moroniau sens strict (Moroni+ltsandra+Ntsoudjini+lconi+Mde)regroupe actuellementenviron 50 000 habitants.Plan de DéveloppementUrbain, 1997 6 Domoni,Mutsamudu (chef-lieu régional) Sima, Mrémani,Ouani, Tsembehou et Mirontsi,dont 6 localités qui totalisentplus de 5000habitants. 7 (chef-lieu régional) Djoiezi et ,seule la localitéde Fomobonidépasse 5000 habitants.

Projet Infrastructure.Eau Environnement ?7 Décembre1999 Grande Comore Moroni 39 000 Mitsamiouli 4500 Iconi 5 191 3 608 Mkazi 5 658 Djomani 3 545 Hankounou 3 787 Magoudjou 6 877 Tsidjé 3 461 Mbéni 4 549 Ouellah 4 122 Foumbouni 3 138 3 355 Dembeni 3 110 Mohéli Fomboni 8 615

La répartitionde la populationpar île et par centre urbain est présentéeauxfigures 2 et 3. La répartitionde la populationpar cantonest présentéesur GrandeComore à lafigure 4. Enfin, la densitéde populationpar terroir villageoisest présentéeà Mohélià lafigure 6. Sur Anjouan,une telleformalisation de l'informationn'est pas encore disponible.

Leszones appeléesà connaîtreune extensionurbaine importante sont: - pour GrandeComore: Mdé, ,Hamramba, Daché, Sahara, - Pour Anjouan : Hombo, Patsy, Pagé, - Pour Mohéli: le quartierde Fombonis'étendant vers le Relaisde Singani.

Les zones d'habitatinsalubre se concentrentmajoritairement à Moroni: - Au Nord de Moroni, deux sites relèvent de l'habitat précaire : Hantsambouet Bandamadji - Au Sud, l'Estd'lconi et le centreMdé - A l'Est, Daché - Le Nord de la Médina et le Sud.

Les principalescaractéristiques socio-économiques des îles sont les suivantes:

* Les classesd'âge les plusjeunes sont prépondérantes(57 % de moinsde 20 ans) et alimententla faiblessedu taux d'activité. * La populationactive représente29 % de la population(30% de femmes et 70 % d'hommes) dont quelques 15 000 salariés. 20 % sont sans emploi (chômeurs permanentset personnesen quête d'un premier emploi). Ce taux de chômage en augmentationconstante notammentparmi les jeunes est une source de sérieuses préoccupationsde la part des autorités.

Projetinfrastructure, Eau Environnement Décembre1999 * Le produitintérieur brut de la RFIC est évaluéà 81 847 millions de francs comoriens en 1996, soit l'équivalent de 2 140 FRF par habitant. Le rythme de croissance économiquedu pays s'est ralenti depuis 1994. L'agricultureet la pêche constituentla principalebranche d'activité économiquedu pays. Elle génère 39 % du PIB alors que l'industrie manufacturièreet les BTP se limitent respectivementà 5,4 et 6,2 %. Les deux autres principauxsecteurs d'activité sont le commerceet l'hôtelleried'une part, et les administrationspubliques d'autre part, avec respectivement28 % et 15 % du PIB. * Par rapport à l'enseignementet à l'éducation,notons que 46 % des enfants sont alphabétisésen comorienà caractèrearabe, 23 % en comorienà caractèrelatin, 14 % en français et 10 % sont analphabètes.Pour la tranched'âge de 3 à 25 ans, soit 267 000 personnesenviron, 66 % ne fréquententpas d'école (dont 70% de filles et 63 % de garçons).

3.2 ENVIRONNEMENTURBAIN 8

3.2.1 CADREDE VIE

En l'absencede plan d'urbanisationet de schémad'aménagement urbain actualisé(seule la ville de Moroni possède un Plan Directeur d'Urbanisation), on assiste de par un phénomènede déplacementdes populations,à un développementspontané des villes et des villagesqui provoquel'extension des taudis et l'apparitiond'habitats précaires.

A l'image de sa capitale fédérale, Moroni,qui abrite plus de 30 000 personnes,dont un tiers vit dans des conditionsprécaires dues au surpeuplement,la majorité des habitants vivent dansdes quartierspas ou peu équipésen servicesde base (desserteroutière, assainissementpluvial, adduction d'eau potable,sanitaire, etc.). La plupart d'entre eux vivent dans des cabanesde fortunesfaites de bois et de tôles.Ces quartiers se développentsouvent anarchiquementsur des terres inconstructibleset inadaptées.Ainsi, s'aggravent les problèmessanitaires, les difficultés d'organisationde l'espace, d'installationd'équipements et d'élargissementdes réseauxroutiers. Les villes importantes(plus de 5 000 habitants)sont peu nombreuses.On en recense:

* 4 sur GrandeComore (Moroni,Magoudjou, Mkazi, Iconi), * 10 sur Anjouan (Mutsamudu,Domoni, Tsembehou, Sima, Ouani, Mirontsi,Ongojou, Ada Daouéni,Bazimini, Koni Djodjo), * 1 sur Mohéli (Fomboni).

8 Sourcesprincipales: - Recensementgénéral de la populationet de l'habitatdu 15 septembre1991 - Plan de DéveloppementUrbain de de Moroni - Etudede faisabilitédu volet urbaindu projet InfrastructureEau Environnement

ProjetInfrastructure, Eau Environnement 0 Décembre1999 Figure 2 - Répartition de la population sur Grande Comore -

Projet Infrastructure, Eau Environnement ,«^ Décembre 1999 Figure 3 - Répartition de la population par localités à Mohéli et Anjouan -

Projet Infrastructure, Eau Environnement 41 Décembre 1999 Figure 4 - Répartition par canton sur Grande Comore -

Projet Infrastructure. Eau Environnement ,! Décembre 1999 Figure 5 - Densité de population par terroir villageois à Mohéli -

Projet Infrastructure, Eau Environnement AfS Décembre 1999 3.2.2 PAYSAGESURBAINS

Mêmelorsqu'un plan d'aménagementurbain a été défini,il estdifficile de faire respecter la réglementation aux Comoresen matière de construction.Les gens construisentle plussouvent de façon anarchiquesans se conformeraux principesédictés.

Il existe cependant certaines règles "traditionnelles" d'urbanisme en général respectées par la population. Ainsi, dans la plupart des agglomérations,on retrouve toujours un espace public appeléBangwé en Grande Comoreet Pangaharià Anjouan. C'est le lieu public par excellence où les hommes se retrouvent pour les grandes décisions mais aussi pour les divertissements.Ce lieu a une dimension sociale très marquée.

Selon le statut social des gens, ceux-ci n'occupentpas le même type d'habitation.Ceux qui ont des moyensrelativement importantsont des maisons en dur avec des murs en parpaing,en pierre ou en bétonet des toituresen béton. Pour les plus riches, les maisons sont souvent à plusieursétages. Dans le milieu aisé, on privilégietoujours la toiture en béton en vue justement de pouvoir construire plusieurs niveaux. Pour une même habitation, les propriétairescherchent souvent à varier les matériaux de construction (parpaing,pierre volcanique,bois, ...). Les matériauxlocaux ayant la réputationd'être de mauvaisequalité, il est souventfait appelà des matériauxde constructionimportés.

Dans les grands centres urbains, ceux qui ont des revenus plus modestes habitent généralementdes maisons en tôle, généralementsur dalle en béton.Elles peuventêtre entièrementen tôle mais parfois la toiture peut être en bois. On trouve ces habitations dans les quartierspériphériques et dans les zonesd'habitation insalubres des principales villes (exemple: Caltex,Djomani, Kourani Zawiyani).

En milieu rural subsiste encore l'habitat traditionnel en feuilles de coco tressées, éventuellementamélioré par des murs en torchis.

Notonsque la progression de l'habitat en dur est beaucoupplus rapide à Grande Comore que sur les autres îles, la diasporacomorienne à l'étrangerétant essentiellement issuede cetteîle et constituantune sourceimportante d'apports de capitaux.

Projet Infrastructure, Eau Environnement Décembre 1999 Planche photo 1: Environnement urbain

Projet Infrastructure.Eau Environnement , Décembre 1999 3.3 ASSAINISSEMENTPLUVIAL 9

Sur l'ensemble des Comores,aucun système global et organisé d'évacuation des eaux pluvialesn'est en place. Dansles plus grandesvilles, les canalisationsd'évacuation des eauxde pluie n'ont pas été remises en état depuisles années60.

A GrandeComore, à cause de la nature extrêmementporeuse des sols, l'essentieldes eaux de pluie s'infiltre instantanément.De ce fait, même à Moroni, il est rare d'observer des flaquespérennes ou des ruisseauxtemporaires.

En Anjouan comme à Mohéli, les canalisationsd'évacuation des eaux pluviale que l'on rencontre dans certaines grandes villes (Mutsamudu,Fomboni, etc.), sont fréquemment bouchées par de l'argile provenant des bassins versant. Ce phénomèneest d'ailleurs accéléré par la déforestation, la mise à nu des sols et leur déstabilisation.Dans ces mêmes villes, la création de routes n'intégrant pas de système de drainage, favorise la canalisationdes eaux durantles événementspluvieux et ensuite leurstagnation.

De façon générale,dans les secteursurbains, une part (importantesur GrandeComore, plus faible sur les autres îles) des écoulementss'infiltre dans le sol entre les espaces bâtis et imperméabilisés,le reste des écoulementsruisselant en suivantle tracé des voies.

Dans l'ensemble, les problèmes d'inondation ne semblent pas devoir être considéréscomme préoccupants.

3.4 ALIMENTATIONEN EAU ETASSAINISSEMENT0

Sur l'ensembledes Comores,la part de populationalimentée en eau couranteest très faible. En 1991, seul 2900 cabinets de toilettes avec chasse d'eau ont été recensés et 17667habitations possédaient l'eau courante (soit à peine plus de 14% des habitations).

De fait, aucun dispositif de collecte et de traitement des eaux usées n'est en place dans les villes ou les campagnes. Les ménages disposent généralement dans leur habitationde latrinessur puisard.

Quelques systèmes d'assainissementautonome (de type fosse septique) existent. Mais, aucun recensement n'a été réalisé. Au regard de la population totale, le pourcentagede populationtraité reste anecdotique.

9 Sourcesprincipales: * Situationdu secteurapprovisionnement public en eau et assainissement,initiative Afrique 2000,Aout 1995,OMS * Etudede faisabilitédu volet eau et du volet Urbaindu projetInfrastructure, Eau et Environnement. 10 Sourcesprincipales: * Situationdu secteurapprovisionnement public en eau et assainissement,initiative Afrique 2000,Aout 1995,OMS * Etudede faisabilitédu volet eau et du volet Urbaindu projetInfrastructure, Eau et Environnement.

Projet Infrastructure,Eau Environnement ij Décembre1999 Planche photo 2: Eau potable et eaux pluviales

Projet Infrastructure, Eau Environnement 47 Décembre 1999 Malgrécette absencede systèmesde collecte des eaux usées, Il semble queles cas de pollutiondes eaux par des effluentsdomestiques signalés soient rares. Cependant,cette situation (latrines collectives, absence de lieux d'aisances, etc.) est directement ou indirectement responsable du développementde nombreux germes, vecteurs des principalesmaladies infectieuses.

3.5 GESTIONDES DECHETS1

La gestion des déchets solides dans les agglomérations comoriennes est aujourd'huiencore embryonnaire, incomplète et désordonnée.En effet, il n'est réalisé que la partiecollecte de la filière de gestion des déchets,le traitementn'étant toujours pas abordé. Quant à la collecte,elle ne se fait que très partiellement,au coup par coup, avec du matérieldisparate, inadapté, et, sans coordinationdes intervenants.

L'étude réalisée en 1996 sur ce sujet relève que pour toutes ces agglomérations, l'absence de système global de gestion conduit à la fois à des dégradations environnementaleset à des effets, parfoisirréversibles, sur la santé de populations. Les initiativeset expériencesde gestion des déchetsanalysées au cours de cette étude ont permis de dégagerun certainnombre de points:

• au niveau local, les associations de quartiers font un travail important de sensibilisationdes populations et de gestion locale des déchets. Ainsi, les populationsprennent consciencedu danger des déchets et se mobilisent pour les évacuer en limite de leur quartier en un lieu reconnude tous; cette réaction vis à vis des déchetsest nouvelleaux Comores;

* au niveaude l'agglomération,les autoritéssont conscientesdes problèmesposés mais ne disposent pas de moyenshumains, matériels et financiers pour améliorer cette situation.

Les bénéfices environnementauxet sanitaires obtenus justifieraient la nécessité de la miseen place d'un fond spécialpour la gestiondes déchets.

Depuis1997, de nombreusesinitiatives dans le domainede la gestiondes déchets ont vu le jour dans l'archipeldes Comores.Il s'agit principalementd'actions menées par des associationset des ONG soutenuespar le PNUD et le FAC.

Le PNUD a démarrédans ce domaine,en 1994,par des actionsd'appui au service de la voirie de la Préfecturedu Centredans le cadre d'opérationsponctuelles de nettoyage de la ville de Moroni dénommées"Moroni ville propre".Depuis 1997, le PNUD s'est impliqué davantageà Moroniet Mitsamiouli.

1 Sourcesprincipales: * Etudede faisabilitédu volet Urbaindu projet Infrastructure,Eau et Environnement. * Miseen place aux Comoresd'un systèmede collecte,évacuation et traitementdes déchets,1996, JacquesGRELOT.

Pmjet Infrastructure,Eau Environnement Décembre1999 Le FAC est intervenuà Moroni en 1997 dans le domainede la gestion des déchets, en initiant un projet de collecte et de traitementdes déchets de l'agglomérationde Moroni, mis en oeuvrepar CARE Comoreset, financé sur Fond Socialet Développement(FSD).

Le système associatiftrès développé aux Comores joue depuis quelques années un rôle actif dans le domaine de la gestion locale des déchets. Cette nouvelle orientation n'est certainementpas étrangère aux actions menées par l'ONG ComorienneULANGA Ngazidja, créée en 1991 et très active dans le domaine de l'environnementet du développement. Toutes les villes de Comores ont maintenant une ou plusieurs associations,plus ou moins actives,travaillant dans ce domaine.

Seule la ville de Moroni possèdeun service de propreté,dépendant du servicede la Voirie de la Préfecture du Centre, dont les missions sont de collecter et d'évacuer les déchetsdes dépotoirsde la ville vers la déchargede Séléa, situéesur la RN2 à 10kmau Sud de Moroni. A Moroni, deux opérateursprivés interviennentdans le domaine des déchets,il s'agit de "MonsieurPropre" et de "Moroniassainissement".

A Moroni, aucunedécharge sauvage n'a été inventoriée.Le port sert de décharge pour tout le centre-ville;les habitantsdu secteurviennent y déposerleurs orduresqui y sont brûlées. Une organisationdu ramassageexiste pour les ménages qui contribuent auprès d'un comité de quartier (ONG Moroni Sud). D'autres initiatives (à Bacha) de ce type n'ont pas été suivies par la population.Certains ménagesbrûlent leurs ordures dans un coin de leur parcelle(Zawiani).

Une forte pollution résulte de l'incinérationdes ordures,principalement sur la zone Nord du secteurdu fait des vents dominants.

3.6 SANTEPUBLIQUE

Les principaux problèmes de santé ont trait au paludisme, à la typhoide et aux maladies diarrhéiques (surtout pour les enfants). Cependant, ces problèmes connaissent une nette amélioration due à une meilleure accessibilité aux structures sanitaires.

Depuisjanvier 98, les Comoressont confrontésà une épidémiede choléra.Déjà en 1974,le choléraavait décimé 500 personnes.L'épidémie de 1998 a démarrédans la ville de Mbéni (Grande Comore). Depuis janvier 1998, 7000 cas de contaminationont été dénombrés.Entre Août et Septembre1998, on comptait400 nouveauxcas par semaine. En Décembre1998, l'épidémie semble avoir perdu du terrain et l'on est tombé à moins de 100 nouveauxcas de contaminationpar semaine.L'épidémie a égalementtouché l'île de Mohéli.

Les principauxproblèmes de santé publiquesont liés au manquede dispositifde traitementet de collectedes eaux usées.Les maladiesinfectieuses se développent d'autant plus facilement du fait de la promiscuité, plusieurs personnes vivant généralementdans une même pièce.

Les déchargesd'ordures qui s'entassentun peu partoutde façon anarchiqueconstituent égalementun véritabledanger pour la santé de la population.

Projet Infrastructure,Eau Environnement Décembre1999 4 ANALYSE TERRITORIALE, VOLET « EAU »

4.1 CLIMAT

L'archipeldes Comores a un climat tropical, avec une saison chaude qui est aussi la saison des pluies correspondantà l'été austral (novembre à avril), et une saison dite "fraîche"de mai à octobre.

La pluviométriemoyenne interannuelle dépasse les 1 000 mm sur l'ensembledes îles.

A GrandeComore, la pluviométrieinterannuelle varie de 1 398 mm à Foumbouni (flanc Est de l'île, situé sous le vent) à 5 888 mm à Nioumbadjou(flanc ouest de l'île, situé au vent au pied du massif du Karthala).Le climat tropical se modifie parfois en quelques kilomètres,en fonctionde l'expositionet de l'altitude. Des contrastesimportants existent, quant à la pluviosité,entre les façadessituées au vent ou sous le vent.

A Mohéli, les précipitationsmoyennes varient de 1187 mm à Fomboni (altitude 15 m) à 3063 mm au Chalet Saint-Antoine(altitude 697 m).

A Anjouan,la pluviométriemoyenne annuelle varie de 1 371 mm à M'Ramani,à plus de 3000 mm dans la zone centralede l'île.

Les relevés pluviométriquesont débuté sur plusieurs points d'observation dans les années 1940 - 1950 et ont été interrompussur plusieursstations en 1985.A Moroni,les donnéesexistent jusque' en 1992. Depuis 1982, elles sont relayées par les mesuresde l'aéroportd'Hahaya.

Sur la côte, la température moyenne annuelle avoisine les 25°C. Elle diminue avec l'altitude.L'amplitude annuelle est faible,de l'ordre de 4°C.

L'humidité moyenne avoisine 85 %. L'amplitude moyenne sur l'année est faible, de l'ordre de 5 %, avec des maximaen janvier et février, et des minimaen juillet et août.

L'évaporationmesurée à l'évaporimètrePiche varie de 600 mm/an à 800 mm/an en bordurede côte.

Episodiquement,les Comorespeuvent être traverséespar descyclones. Si des vitesses de 85 noeuds(155 km/h) ont été mesuréesdurant le cyclonede 1983, il faut savoirque le risque cycloniqueest faible et décroissantdepuis Anjouan vers GrandeComore. Souvent, ces cyclonessont accompagnésde houlesimportantes (20m en 1983).

Dans l'archipel, la conjonction de différents facteurs (relief, couvert végétal, etc.) est favorableà la créationde nombreuxmicroclimats sur chacunedes îles. Ces variations jouent un rôle importantsur la répartitiondes espèces,la pédogenèseet les phénomènes d'érosion.

ProjetInfrastructure, Eau Environnement gn Décembre1999 Une synthèse des principales données climatologiques de chacune des îles par unité climatologique est présentée dans le tableau suivant:

Tableau 4: Caractéristiques climatologiques

Grande Comore Saison: * Moroni Sèche Août à Novembre Humide Décembreà Juillet * Mitsiamouli Sèche Mai à Novembre Humide Décembreà Avril * Koimbani Sèche Mai à Septembre Humide Octobreà Mars Précipitationmoyenne par an (mm) Foumbouni 1331 Mitsiamouli 1680 Nioumbadjou 5623 Températureà Moroni Minimaleabsolue 1306 Maximaleabsolue 35°6 Humiditérelative Sèche 65% Humide 77% Bilan hydrique Nonutilisé 45% Déficit hydrique: * Moroni 2 à 3 mois septembreà octobre * Nioumbadjou peu marquée * Mitsiamouli 5 à 6 mois Mai à novembre * Foumbouni 7 mois Mai à novembre Mohéli Saison Sèche Mai à Septembre Humide Décembreà Avril Précipitationmoyenne par an (mm) Fomboni 1187 (1967 à 1983) 2469 ______St-Antoine (1970 à 1983) 3063 Températures Déficit hydrique Miringoni 4 mois 5 à 6 mois Nioumachoua 7 mois

Anjouan Saison (Mutsamudu) Sèche Mai à Septembre Humide Décembreà Avril Précipitationmoyenne par an (mm) 1371 3233 Températures: * Mutsamudu Minimaleabsolue 13°8 Maximale absolue 32°4 * Ouani Minimale absolue 13°7 Maximaleabsolue 33°8 Humiditérelative Sèche 65% Humide 77% Bilan hydrique non utilisé 25% Déficit hydrique * Ouani 5 mois juin à octobre * Domoni 1 à 2 mois juillet à août * Mramani 6 à 7 mois mai à novembre * Mremani 3 à 4 mois juin à septembre

ProjetInfrastructure, Eau Environnement c: Décembre1999 4.2 HYDROSYSTEMES

Les caractéristiquesdes cours d'eau des Comoressont très différentesd'une île à l'autre et, sur une même île, d'un bassin versant à un autre. En effets, les grandes différencesobservées dans la géologie, la géomorphologieet le climat définissentdes caractéristiqueshydrauliques propres à chaquerivière.

Sur GrandeComore, aucun cours d'eau n'est pérenne,95 % de l'eau de pluie s'infiltre. Les caractéristiquesgéologiques et pédologiedes sols (la perméabilitéverticale des roches affleurantes est très élevée), hydrologiques (faibles réserves en eaux souterraines),pluviométriques (les pluies ne durent en général pas plus de quelques dizaines de minutes), géomorphologiques(les surfaces des bassins versants sont réduites)concordent pour limiter les écoulementsdans les talwegs aux brèves périodes de pluie intenses. Immédiatementaprès l'arrêt des précipitations,les eaux canalisées s'écoulentet s'infiltrentrapidement pour de nouveaulaisser placeà des lits à sec.

Sur Mohéliet Anjouan, on rencontredes cours d'eau pérenneset des cours d'eau temporaires.La géomorphologiede ces îles dénote en générald'une structure à plusieurs niveaux:

1. une zone amontde type torrentielle,à écoulementrapide,

2. une intermédiairede piémont,de pente plus faible, à écoulementmoyen ou lent,

3. une zone de delta, plus ou moins étendueou l'écoulementest lent à stagnant, et dans laquellese développeparfois une végétationde mangrove.

Sur Anjouan, en raison du caractèreaccidenté du relief, les secteurs de type 3 sont inexistantset les secteursde type 1 prédominentlargement sur les secteursde type 2.

A ce jour, aucunemesure ou estimationdu débit n'a été réalisée sur les cours d'eau des Comores.

Les sourceset cours d'eau temporairesde Grande Comoresont représentésà lafigure 6. Les principauxcours d'eau pérennesde Mohéli et Anjouansont représentéssur les figures 7 et 8.

Projet Infrastructure.Eau Environnement Décembre1999 Figure 6 - Le milieu physique sur Grande Comore -

Projet Infrastructure, Eau Environnement 9; Décembre 1999 Figure 7 - Cours d'eau permanents et principaux bassins versant de Mohéli -

Projet Infrastructure, Eau Environnement r; Décembre 1999 Figure 8 - Cours d'eau permanents et principaux bassins versant d'Anjouan -

Projet Infrastructure, Eau Environnement ;;,; Décembre 1999 4.3 RESSOURCES EN EAUX12

En raisonde l'importancedes problématiquesliées aux ressourcesen eau aux Comores, ce chapitre fait d'abord l'objet d'une présentationgénérale, puis de développementspour chacunedes îles

4.3.1 GENERALITES

4.3.1.1 Problèmesgénéraux des ressourcesen eaux de la RFI des Comores

Le problèmede ressourcesen eau est très différentd'une île à l'autre. En effet, selon le contexte géologique, Mohéli et Anjouan bénéficient d'écoulements superficiels permanents, alors que Grande Comore ne bénéficie d'aucun écoulement superficiel permanent.

Ces trois îles possèdent, par contre, des ressources en eaux souterraines et superficielles,qui n'ont jamais été évaluées. Le bilan des eaux souterraines est partiellementévalué pour GrandeComore, qui ne possèdepas d'écoulementssuperficiels permanents,mais n'existepas pourles îles de Mohéliet de Anjouan.

Les ressourcesen eau de surfaceont localementété évaluéespour les deux autres îles. Les eaux souterraines,issues de sources,ont fait partiellementl'objet d'études. De façon générale,la connaissancedes ressourcesen eau est encorelargement insuffisante.

4.3.1.2 Ressourcesen eaux souterraines

Les ressources en eau souterraine (autres que les sources) n'ont été étudiées qu'à Grande Comore. Dans cette île, les eaux de surface sont inexistantes.Quelques rares écoulementsd'une quinzainede jours ont été constatéslors des périodesde pluie les plus intensessur la côte Est de l'île.

Le coefficientde ruissellementest estimé à 5 % à GrandeComore. Les phénomènes érosifs sont très faibles. La quasi totalité des eaux de pluie s'infiltre. Le coefficientde pluie efficace, c'est-à-dire la fraction de la pluie totale qui alimente la nappe, est évaluéeà 57 %. Compte tenu de la pluviométrie moyenne interannuelle de Grande Comore, de l'évapotranspirationréelle (ETR) et du coefficientde ruissellement,le débit moyen de la nappe généraliséede Grande Comore qui se déverse à la mer a été estimé à 23 m3/jourimètrede côte. Ce débit est considérable.

12 Sourcesprincipales:- Etude de faisabilitédu volet eau - Base de donnéeshydrogéologique de la grandeComores, 1998, Mohamed MAAROUF - Situationdu secteurapprovisionnement public en eau et assainissement,initiative Afrique 2000, 1995, OMS. - Diagnosticde l'état de l'environnementaux Comores,1993, PNUD/UNESCO/UICN COI

ProjetInfrastructure, Eau Environnement Décembre1999 A Grande Comore,I' « aquifère de base », mis en évidencele long de la plaine côtière, est le seul aquifèreayant fait l'objet d'études.Cette nappe est en contact avec la mer. Le contact eau douce/eausalée se fait sous forme d'un biseau. La salinité varie en fonction de la distance à la mer, ce qui est logique comptetenu des transmissivitésde l'aquifèreet de l'altitude.

Les fluctuations du niveau de la mer, dues aux marées, se font sentir à l'intérieur des terres sur plusieurscentaines de mètres à Grande Comore. L'amplitudedes oscillations s'amortit lorsque l'on s'éloignede la mer. Ces battementsde la nappe,en fonctiondes marées, ainsi que les apport d'eau douces issues de la surfaces, entraînent des variations de salinité de la nappe au cours de la journée dans les ouvragesréalisés. La salinitédécroît lorsquela marée baisse ainsi que durant la saison des pluies.

Ces phénomènesexistent sûrementsur les autres îles. Ceux-ci n'ont pas été étudiés à Anjouan et Mohéli, car les eaux de surface et les sources sont suffisantes pour l'alimentationen eau des populations.

Les eaux des ouvragesréalisés à Grande Comore montrentune teneur en sel élevée qui traduit une contamination de l'aquifère par des intrusions marines et une très grande vulnérabilité de la nappe à proximité de la côte.

Les rares sources existantes (Grande Comore) dans le massif de la Grille et dans le Badjini sourdent au pied des cônes volcaniquesde déjection les plus importants. Elles correspondentà des nappes perchéesde faible extension. Ces nappes perchées sont probablementpiégées par les formationsargileuses latéritiques du tertiaire.

Dans les deux autres îles, les ressources en eaux souterraines sont exploitées au niveau des sources et, exceptionnellement,dans les altérites (plateau de Djandro à Mohéli).

Quelquesrares puits existent dans les régions où les écoulementsde surface sont peu importants: plateau de Djandro à Mohéli. Ceci traduit l'existence d'une nappe dont les caractéristiquesne sont pas connues. Aucune étude hydrogéologiqueglobale n'a été entrepriseà Anjouanet Mohéli.

4.3.1.3 Ressources en eaux de surface

A Grande Comore, les eaux de surface permanentessont inexistantes.

A Anjouan et Mohéli, de nombreusesrivières permanentesexistent. Le recouvrement argileux est bien plus importantqu'à Grande Comore, et une grande partie de la pluie ruisselle.

Cependant,aucune mesure hydrométriquen'a été réalisée sur ces cours d'eau et leur classementen cours d'eau pérenne et temporaire est simplementissu d'observations.Il ressort cependant de l'avis général que, depuis quelques années, un assèchement croissant des cours d'eau est observé sur les deux îles (à mettre en relation directe avec les problèmesde déboisementtraités ci-après).

Projet Infrastructure, Eau Environnement r7 Décembre 1999 4.3.1.4 Ressourcesen eau et déboisement

Différentesautorités administratives et traditionnellesnous ont signalédesproblèmes de déboisementimportant et leur impactsur les ressourcesen eau.

Ces phénomènesde déboisementdes impluviums,des sourcesou des rivièrescaptées, sont importants à Anjouan et, dans une moindremesure, à Mohéli. Leur impact peut être considérablesur le ruissellementdes eaux de surface.

Dans l'île de Grande Comore, le ruissellementétant quasi inexistant,et le captage des eaux de surface nul, l'impact du déboisementse fait peut ressentir sur les eaux de surface.

Dansl'île de Mohéli, le phénomènede déboisementet son impactsur l'environnementest encore peu perceptible.Les autoritésadministratives locales ont soulevéce problèmeet souhaitentque l'environnementsoit à ce titre préservé.

Dans l'île d'Anjouan, le problèmede déboisementdes bassinsversants est actuellement préoccupant.Le déboisement,en amont des ouvrages de captage, induit une érosion intense des bassins versants,par disparitiondu couvertvégétal, une réductiondrastique des débits et une augmentationde la sensibilitédes sous sols et nappes aux pollutions. La forte densité de population de l'île, combinée à une lente dégradation de l'environnement,risque d'accroître considérablement les maladiesd'origine hydrique.

4.3.2 GRANDECOMORE

4.3.2.1 Introduction

Actuellement,l'alimentation en eau potablede la populationde l'île se fait à partir de puits, de quelquesrares sources,et d'eau pluviale recueilliedans des citernes. La localisationdes principauxpoints d'alimentation en eau (puits)est présentéeà la figure 9.

Aucuneanalyse chimique ou bactériologiquecomplète n'a pu être obtenue. De même, aucun suivi permanentde la salinitédes eaux n'existeau niveaudes eaux distribuéespar les réseauxd'adduction d'eau.

4.3.2.2 Eaux souterraines

4.3.2.2.1 Sources

A Grande Comore,6 sources ont été répertoriéeset sont captées. Les débits de ces sources sont faibles (< 0,2 m3/h) en saison sèche, et ne permettent que l'approvisionnementdes populationsriveraines. D'après la carte géologique,l'impluvium de ces sourcesest très réduit: il correspondà d'ancienscônes de déjectionpyroclastique.

ProjetInfrastructure. Eau Environnement ;; Décembre1999 Ces sourcescorrespondent à un débordement de petites nappes perchées. La base de ces nappes est une roche imperméable,correspondant probablement aux altérites tertiaires,visibles à Anjouanet Mohéli. Cet horizonimperméable existe certainementdans d'autreszones de l'île, mais est recouvertpar les formationsbasaltiques ou pyroclastiques plus récentes.

4.3.2.2.2 Puits

Dans l'île, 80% de la population habite la zone isohypse située à moins de 300 mètres d'altitude. Toute cette population,tenant compte de la morphologielocale, peut satisfaireses besoinsen eau à partir de puits ou de foragesdans la nappe.

L'aquifère de base devrait se rencontrer sous l'ensemble de l'île. Les mesures de résistivitéapparentes, effectuées en 1987 semblentle confirmer.Par contre, les niveaux de la nappe restent très profonds par rapportau sol.

Dans les années 1980, le PNUD a réalisé 44 puits répartis sur la zone côtière de l'île. Les ouvrages réalisés dans le centre de l'île (massif de la Grille) n'étaient pas assez profonds(80 m) pour atteindrela nappe.

Sur les 44 puits réalisés,seulement 24 présentent une salinité inférieure à 3,0 g/Ilet 17 une salinitéinférieure à 2,0 g/l, normede potabilitéde l'O.M.S.

De nombreux puits, dont la salinité est acceptable, ne sont pas exploités. En 1997, sur l'ensembledes puits exploitables(salinité inférieureà 3,0 g/l calculée à partir de la conductivité), 19 % des puits étaient en exploitation,30 % des puits étaient défaillant (moyen d'exhaure manuel, éolien ou solaire en panne) et 51 % des puits n'étaient pas exploités.

En zone côtière, l'influence des marées se fait sentir à plus de 2 kilomètres à l'intérieur des terres. L'amplitudedes marées est amortie au niveau des puits. Ces fluctuations naturellesde la nappe, dues aux marées, provoquentdes variations de la salinitédes eaux captées: à maréedescendante, compte tenu du déphasageau pointde mesure, la salinité de l'aquifère capté décroît. Ainsi, dans certains puits la salinité peut passerde moinsde 2 g/l à plus de 6 g/l, et la hauteur de la nappe osciller sur une hauteur de 1,5 m.

Aucune donnée régulière sur la salinité des eaux distribuéesà Moroni et au niveau des autres adductionsd'eau n'a pu être obtenue. De même, aucune analyse bactériologique n'a pu être identifiée.

De façon générale, l'eau de la nappe est de très bonne qualité, car se situant à une certaine profondeur et bénéficiant de l'excellent pouvoir de filtration des roches volcaniques. La principale source de pollution de ces nappes semble provenir des installationsd'exhaure elles-mêmes (puits), insuffisammentprotégées.

Projet Infrastructure, Eau Environnement ,:0 Décembre 1999 Figure 9 - Répartition des puits et minéralisation globale de l'eau dans les puits de Grande Comore -

Projet Infrastructure, Eau Environnement o n Décembre 1999 4.3.2.3 Eaux pluviales

Toutes les zones non desserviespar une adductiond'eau utilisent les eaux pluviales stockées dans des citernes. En 1989, 80 % de la population de Grande Comore s'approvisionnaità partir de citernes, essentiellementcommunautaires. L'impluvium des citernesindividuelles est généralementconstitué par les toituresdes maisons.

Localement,des bassins de réception recouvertd'une bâchegoudronnée, avec ou sans impluviumcomplémentaire, ont été réalisés. Ces citernes de grande capacité (100-200 m3) sont destinés à l'approvisionnementen saison sèche. Les risques de pollution accidentelles de ces dispositifs sont importants.

Même ces citernes de secours ne sont parfois pas suffisantes,et il faut alors recourir à une alimentation de ces zones par camion, depuisla régionde Moroni,l'eau étant alors payante.

4.3.2.4 Bilan de la situation actuelle

Si la ressource en eaux potable de Grande Comore est suffisante pour satisfaire les besoinsde la population,le déséquilibre de répartition des points de prélèvement la rendsouvent difficilement accessible.

En l'absencede réels besoins pour l'irrigation et l'abreuvement,l'alimentation en eau potabledes populationsconcentre tous les efforts.

A Grande Comore, 80 % de la populationhabite en zone côtière. Les besoins ont été identifiéset la ressourceen eau souterraineexiste.

Pour la desserte en eau des villages situés en altitude, les eaux pluviales couvrent partiellementles besoinsdes populations.

4.3.3 MOHELI

4.3.3.1 Introduction

Sur l'île de Mohéli, l'approvisionnementen eau des populationsse fait à partir des ressourcesen eaux superficiellesou des eaux souterraines(sources).

Aucune mesure des débits d'écoulementde surface, sur une longue période, n'existeou n'a pu être obtenue.Aucun bilan des eaux souterrainesn'est égalementdisponible. Les mesuresclimatologiques semblent être interrompuesdepuis une dizained'années.

Projet Infrastructure, Eau Environnement o Il Décembre 1999 4.3.3.2 Eaux souterraineset eaux de surface

Les eauxde surfaceet les sourcessont suffisantes pour l'alimentationen eau potable de l'île, exceptédans la région de Ouanani (plateaude Djandro).Dans cette région, un programmede "forage"est en cours et devrait permettrede satisfaireles besoinsen eau des populations.

La qualité des eaux destinéeà l'alimentationen eau potablefait souventdéfaut, car les prisesd'eau sont installéesà même la rivière, sans décantationni filtrationpréalable.

4.3.3.3 Bilan de la situationactuelle

Dans l'île de Mohéli, l'alimentationen eau potablede la populationpeut être couvertepar les eaux de surface et le captage des sources. La défectuositéactuelle de certaines adductionsd'eau existantes (fuites de réseaux) est un des problèmesimportants de certains centres, notamment sur Nioumachoua et Fomboni où les réseaux sont insuffisantset dégradés.

4.3.4 ANJOUAN

4.3.4.1 Introduction

L'approvisionnementen eau se fait essentiellementà partir des eaux de surface. Aucune mesure des débits d'écoulementde surface,sur une longuepériode, n'existe ou n'a pu être obtenue.Aucun bilan des eaux souterrainesn'est égalementdisponible.

4.3.4.2 Eaux souterraineset de surface

L'île d'Anjouan fait actuellementface à un grave problème de disparition de ses ressourcesen eau superficielle. Alors qu'en 1950, 49 cours d'eau pérennes étaient recensés,il n'y en avait déjà plus qu'une trentaine il y a une vingtained'années, et il ne resterait aujourd'hui pas plus de 10 cours d'eau permanents. Cette situation est directement liée aux problèmes de défrichage et d'érosion des sols induits par l'augmentationdémographique de la populationanjouanaise.

Comme à mohéli, mais de façon plus aiguë en raison de la densité de populationet des problèmes d'érosion des sols, la qualité des eaux destinée à l'alimentationen eau potable fait souvent défaut, car les prises d'eau sont installéesà même la rivière, sans décantationni filtrationpréalable.

Aucun prélèvementd'eau souterrainepar forageou puits n'est recensé.

ProjetInfrastructure, Eau Environnement f Décembre1999 4.3.4.3 Bilande la situationactuelle

L'île d'Anjouan a des ressourceshydrauliques (superficielles et souterraines)suffisantes pour l'alimentationen eau potablede la population.Les nombreusesadductions d'eau réalisées dans les années 1950-1960 n'ont jamais été entretenues et sont actuellementdégradées, engendrant des pertesimportantes.

Anjouan souffre d'une pression démographiqueimportante qui se traduit par une déforestationintense du couvert végétal pour l'extensiondes cultures. La destructionde ce couvert induit un changementdes écoulementsde surface, une dégradationdes ouvragesde captageet des risquesaccrus de pollutionaccidentelle.

4.4 RISQUESLIES A L'EAU

4.4.1 QUALITEDE L'EAU

Aucunsuivi de la qualitédes eaux souterraines,superficielles ou marinesn'est effectué sur les Comores.Seules quelquesanalyses ponctuelles de salinitésont réaliséesà la suite de plaintesde consommateurs.Aucun des résultatsobservés n'est représentatifde la qualitéde l'eau actuelle.

Depuisquelques mois, la DirectionGénérale de l'Equipementet le ProgrammeRégional pour l'EnvironnementCOIUE 13 ont réhabilité et équipé le laboratoirede l'INRAPE14. Il maintenanten mesurede réaliserdes analyseschimiques et bactériologiques.

4.4.2 VULNERABILITEDES EAUX DE SURFACE

A Anjouan et Mohéli, les eaux de surfacesont captéespour l'approvisionnementen eau des populations. Les risques de pollution se situent principalementau niveau des captagesen cours d'eau.

Sur Grande Comore, l'alimentationse fait par des puits (44 dont 22 aux normesOMS de potabilité).Seuls les puits d'alimentationde Moronisont équipésde pompages.

Aucune protection des puits et des pompages n'existe et bien que, pour Moroni,les zones de pompagessoient difficilementaccessibles, la vulnérabilitédes eaux pompéesà une pollutionaccidentelle ou provoquéeest importante.Seuls les puits ressemantcrées sur le plateaude Djandrosont suffisammentprotégés.

13Commission de l'OcéanIndien/Union Européenne 14Institut National de Recherchesur l'Agriculture,la Pécheet l'Environnement

ProjetInfrastructure, Eau Environnement oz Décembre1999 4.4.3 MALADIES HYDRIQUES

Les maladiesinfectieuses et parasitairesconstituent la premièrecause de mortalitéet de morbidité. La grande majorité de ces maladies provient de l'utilisation pour l'alimentation d'eaux de qualité insuffisante. Citonsparmi ces affections:

* le paludisme. C'est probablementla 1ire cause de morbidité et de mortalité : il représenteen moyenne25 % des hospitalisationsau sein de la population,10 à 25 % des cas de décès parmi les enfants de moins de 5 ans suivant les régions. La qualité de l'eau n'est ici pas en cause, mais plutôtla stagnationde flaquesd'eau, favorisée par un mauvaisdrainage des sols, et qui permet aux moustiquesvecteurs de la maladie (qui est en fait une parasitose)de proliférer;

* les parasitoses intestinales, favoriséespar le manqued'eau saine, et dominéespar les ascaridioses,les oxyuroseset les ankylostomiases;

* les dermatoses. Une des causesles plus fréquentesdes consultationsà tous âges, les dermatosessont dues à des bactéries,des mycoseset des parasitestransmis par l'eau polluée(exemples: gale, chique,... );

* les maladies diarrhéiques. D'origine virale, bactérienne,parasitaire ou mycosique, elles constituentla 3 me' causede mortalitéchez les enfants;

* la dysenterie, souventliée à l'amibedans les régionsrurales où la fournitured'eau est faible et non traitée préalablement;

* la filariose de Bancroft et la dengue. Ces parasitoses,transmises par certains moustiquessévissent sous forme endémique. L'épidémiede dengue de 1993 aurait touché 60 000 individusaux Comores.Comme toutes les maladiestransmises par les moustiques,celles-ci sont favoriséespar la stagnationde poches d'eau à hauteurdes agglomérations;

* la liste ne serait pas complète sans évoquerle choléra, maladievirale extrêmement contagieuse,lié à une contaminationmicrobienne de l'eau et des aliments,et qui sévit aux Comoresdepuis début 1998.

4.4.4 INONDATIONS

Les inondationspeuvent avoir plusieurs origines:

* le débordementde coursd'eau, * l'écoulementdes eaux pluviales. * la remontéedes eaux marines,

Sur l'ensembledes Comores,aucune étude ne permetde délimiteractuellement les zonessensibles au risqued'inondation.

ProjetInfrastructure, Eau Environnement ;" Décembre1999 Concernant les zones de débordement des cours d'eau, il semble que de mémoire d'homme aucune crue n'ai entraîné de dégâts conséquents ou de pertes humaines. Cependant,au regard du développementdes populationsle long de certainscours d'eau, des déstabilisationsde profilspar les prélèvementscroissants de matériauxen lit mineur, de la déforestation,etc., il est probable que les écoulements, dans leurs volumes et dans leur vitesse, soient depuis quelquesannées modifiés,et que par conséquent les risques aient évolués.

Pour ce qui est des remontéesd'eau marinesqui pourrait survenir à la suite d'un séisme ou d'un cyclone, aucunezone de submersionn'a été identifiée.Cependant, étant donné que la plupart des villes côtières sont situées à une très faible altitude, la plupart d'entre elles seraient affectéespar une brusquemontée des eaux.

Enfin, l'écoulement des eaux pluviales dans les agglomérations peut être une cause d'inondations. Si aucun problèmede ce type ne semble avoir été révélé à ce jour, il est probable que l'augmentationaccélérée des surfaces imperméabiliséesdans les grandes agglomérations,cumulée à l'absencede systèmes de collecteet d'évacuationsdes eaux pluvialesefficace pourrait générer l'inondationsde bas quartiers.

4.5 MILIEUX NATURELSAQUATIQUES 15

4.5.1 ECOSYSTEMESAQUATIQUES MARINS ET LITTORAUX

4.5.1.1 Présentation

Sur l'ensemble des Comores, bien que partiellement dégradés, le biotope et la biocénose marine sont riches, très diversifiés et sensibles à toutes des dégradations et variations du milieu.

Cependant,outre l'aspectécologique, ces milieux ont également un rôle important sur le plan économique et culturel. Ces différentsusages et fonctionsdu milieu en rendent la gestion difficile et sensible.

Une descriptionassez précise des milieux marins et littorauxest donc nécessaireafin de permettre, lors de la réalisation des projets envisagés, une gestion intégrée prenant en considération,les sensibilités,les usageset les enjeux.

L'un après l'autre sont décrit et localisés,chacun des milieux (biotopes) et des espèces (biocénoses)auxquels une attentionparticulière doit être portée.

15Sources principales: - Diagnosticde l'étatde l'environnementaux comores, 1993, PNUD/UNESCO/UICN COI - Protectionet gestiondes zones marines et côtièresde la régionde l'AfriqueOrientale, 1996, PNUDIEAF 5 - Identificationet analysedes options pour la conservationet l'utilisationdurable de la diversitébiologique auxcomores, 1998, PNUD-FEM/COI - Rapportnational de pré-auditdes comores, 1997, COI - Récifcoratien des Comores, premiers élments de synthèse, 1998, COWUE

Projet Infrastructure, Eau Environnement « Décembre 1999 Les différentsmilieux aquatiqueset littoraux ainsi que les sites sensiblesau regard des espèces marinesprotégées sont présentésaux figures10, 11 et 12.

Projet Infrastructure, Eau Environnement Décembre 1999 4.5.1.2 Biotopes

4.5.1.2.1 Les récifs coralliens

* Généralités

Les récifs coralliens sont importants autant par leur biodiversité (coraux, poissons, mollusques, crustacés, etc.) que par les ressources qu'ils génèrent (poissons, crustacés,etc.). Ils font l'objet de nombreusesétudes en cours ou à venir.

Les principales espèces de coraux rencontréessont:

* des coloniesmassives: Favia, Favites, Porites,

* des coloniesencroûtantes et foliacées: Turbinaria,Echinopora, Montipora,

* des coloniesbranchues et tubulaires:Acropora, Pocillopora, Pavona,

• des coloniesméandreuses: Platygyra, Leptoria

Outre les corauxeux-mêmes, les récifs accueillent près de 485 espèces de poissons (820 ont été recenséesaux Comores)et de nombreuxinvertébrés.

Les récifs coralliens sont de type frangeant pour l'essentiel. Le linéaire de ceinture de corail est variableselon les îles. La largeurde ces massifsvarie de quelquesdizaines de mètres à plusieurs kilomètres.La qualité et la largeur des massifs coralliens est différente d'une île à l'autre ainsi que, sur une même île, d'un secteur à un autre.

Ces massifs corallienssont affectéspar une mortalité« naturelle» pouvantêtre accélérée par des phénomènesanthropiques. Les principales causes de mortalité anthropique sont:

* sédimentationexcessive et envasementlié à l'accélérationdes phénomènesérosifs, * pollutiond'origine terrestreou marine, * extractionde corail, * pêche et surpêched'espèce auxiliairesdu corail, * pêche à la dynamiteou au poison, etc.

Il convient de souligner que l'activité de pêche aux Comores est essentiellement récifale, en l'absenced'une véritable tradition de pêche pélagique.Toute la pression de pêche se focalise donc sur le platier récifal, alors que celui-ci, par rapport à d'autres ensemblesinsulaires est de très faible extension.

Projet Infrastructure, Eau Environnement o7 Décembre 1999 Figure 10 - Grande Comore -Ecosystèmes côtiers et sites sensibles au regard des espèces marines -

Projet Infrastructure, Eau Environnement ;Q Décembre 1999 Figure 11 - Mohéli Ecosystèmes côtiers et sites sensibles au regard des espèces marines protégées -

Projet Infrastructure, Eau Environnement Po Décembre 1999 Figure 12 - Anjouan - Ecosystèmes côtiers et sites sensibles au regard des espèces marines protégées -

Projet Infrastructure,Eau Environnement on Décembre1999 * Grande Comore

De type frangeant,le récif corallienoccupe environs 60% du littoral généralementsous la forme de platiers très réduits. Quelques extensions sont observées sur la zone Chindrini-Ouroveni-Fombouniau sud, sur toute la point nord entre Mitsamiouliet Hatzindzi et à l'Est au niveaude Chomoni.Parmi les paysagescôtiers d'intérêt,en dehors des sites qui associentle systèmerécifal aux plagesde sable blanc,on peutciter le côte nord(baie du trou du prophète),la zone du lac salé et la baie d'lvoini (île aux tortues).

Des plongées réalisées à hauteur du port de Moroni (proximité de la direction de la pêche)"8, ont montré que la platier est caractérisépar une alternancede coraux et de blocs rocheux. Le récif est partiellementdégradé (60% de coraux morts) mais une régénérationdes coraux semble s'amorcer. Les pentes externes du récif sont quant à elles en bon état (70% des corauxsont vivants).

La faune associéeau récif est ici très variée.

* Mohéli

De type frangeant, le récif de Mohéli occupe environ 100% du littoral de l'île. Il est globalement bien développé, varié et sain. La faune y est abondante et le fort développementde platierset d'herbiersest favorableà sa fréquentationpart les tortues marineset les dugongs.

Une reconnaissancedu récif au droit de la zone envisagéepour la créationdu port de Fomboni montreun très large platier récifalde plusieurscentaines de mètres.Ce platier, actuellementutilisé comme « port » artificiel pour les bateaux, est considérablement dégradé par le piétinementet l'ancrage des bateaux (la quasi totalité des coraux sont morts au niveau de la passe). Sur la pente externe, le récif est plus ou moins bien conservé. La moitié du corail est préservé. La faune ichtyologiqueest abondante et composéede lutjans,poissons perroquets, mérous, etc.

La variété géomorphologiquedu récif frangeant,la diversité biologiquedes espèces de madréporesou coraux qui constituentle récif frangeant,sa richesse spécifiquetant en invertébrésqu'en poissons,ainsi que l'importancede ses platiers et herbiers adjacents, en font un élément vital du parc marin en cours de création et sans doute un des élémentscapitaux du développementde l'île.

16 « Récifscoralliens des Comores, premiers éléments de synthèses », ProgrammeRégional Environnement/COI/UE,Coordination des Comores.

Projet Infrastructure, Eau Environnement 74 Décembre 1999 * Anjouan

Les récifs coralliensoccupent environ 80% du littoral,soit une superficiede 423 km2 et une longueurde 138 km. De type frangeant,ils sont discontinuset se détachentparfois de la côte. Ils sont particulièrementdéveloppés le long de la pointeouest de l'île (-îlots de la selle-Mjamaoué),et se retrouventde façon beaucoup plus discontinue à Moya- Pomoni--Vassiau Sud, à l'est sur la côte Bambao-Gégé,et à la pointe nord à -Bandamadji.

Des plongéesréalisées à proximitédu port de Mutsamudu, au droit de l'hôtel AI-amalont montréun récif très dégradé,de corauxmort, pauvreen poissons.

4.5.1.2.2 Les Mangroves

Des mangrovessont recenséessur les trois îles, cependantleur étendueest variable:

* GrandeComore: non définie

* Mohéli:91 Ha, - Anjouan:8 Ha.

Les espèces végétales qui y sont rencontrées sont essentiellementRhizophora mucronata,Bruguiera gymnorhiza, Avicennia marina, Ceriop tagal, Lumnitzeraracemasa et Sonneratia alba ainsi qu'une fougère, Arostichum aureum, associées à Hibiscus tiliacéus, Eucléa mayottensis, Gueterdo spéciosa, Pandanus species et des convolvulacés.

Ces milieux constituent l'habitat et la nurserie de très nombreusesespèces de poissons,mollusques, crustacés, oiseaux et mammifèresmarins (en particulierles Dugongs).

Même si ces espaces ne sont actuellementpas soumis à une menace directe (par exemple,par une utilisationdu bois de palétuvier),ces biotopesriches sont sensibles aux variations du milieu et sont parfois dégradés par une absence de régénération naturelle à la suite d'aménagementdu bassin versant (diminution des apports d'eau douce et de sédimentsà la suite de constructionde routesou de muretspar exemple).

4.5.1.2.3 Les plages

Les plages de sable, au même titre que le corail, subissent des prélèvements importantspour la construction.La disparitionde ces plagesaccélère l'érosion marine des côtes, menace les infrastructurescôtières (routes, bâtiments, etc.) et fait diminuer l'intérêt touristique des îles (zones de baignade, observationde la ponte des tortues marines).

Le ramassagede sable est un problèmedélicat à appréhender,d'une part parce qu'il n'existe pas vraiment d'alternatives, d'autre part, parce que cette activité est essentiellementle fait de la populationféminine des îles qui trouve la le moyend'assurer un certainrevenu et par la mêmeoccasion de s'émanciper.

Projet Infrastructure,Eau Environnement 71) Décembre 1999 4.5.1.3 Biocénoseset espècesremarquables

4.5.1.3.1 Coelacanthe (Latimeria chalumnes)

C'est sans conteste l'élément de la faune marine le plus renommé des Comores. Mal connu il est d'un grand intérêt scientifique. Son aire de répartitionest circonscrite à la zone marine située entre Grande Comore et Anjouan. La découverte récente de celacanthes dans les eaux indonésiennesprouve que la répartitionde cette espèce n'est pas limitée aux Comores.

L'espèce est protégée sur le plan international(art. 2 de la conventionde CITES). La population comorienne de l'espèce ne compterait que 200 individus, et est donc fortement menacée.

Leur aire de répartitionest présentéeà la figure 10.

4.5.1.3.2 Tortues marines

Quatre espècesde tortues marinesfréquentent les eaux de l'archipel:

- la tortue verte, Cheloniamydas • la tortue à écailles,Eretmochelys imbricata • la caouanne,Caretta caretta - la tortue luth, Dermochelyscoriecea

Sur ces quatreespèces, seules deux d'entre elles nidifientsur les plagesdes Comores.

Leur aire de répartitioncomprend l'ensemble des eaux comoriennes,mais leurs zones de pontes, sont peu nombreuses et font l'objet d'une importante dégradation (prélèvement de sable). Par ailleurs, les oeufs et la chair de tortue sont encore consommésdans l'archipel,résultant en une prédationexcessive de ces espèces.

Les sites de pontedes tortues marinessont présentésaux figures 10, Il et 12.

4.5.1.3.3 Dugongs et autresmammifères marins

Parmi les mammifèresmarins, outre les baleines,orques et dauphinsqui vivent au large des côtes, il est importantde noter la présencede dugongs(Dugong dugong) le long des côtes. Leur habitat, qui couvraitles trois îles semble aujourd'huiêtre réduità Mohéli.

Cet herbivoreest très dépendantdu maintiendes zones de mangroveet d'herbiersmarins pour sa survie. Bien que non chassé par l'homme, il se fait de plus en plus rare, en raison de la dégradation de son habitat.

Projet Infrastructure. Eau Environnement 70, Décembre 1999 Les sites potentiels d'accueil des dugongs (mangrove et herbiers sous-marins)sont présentésaux figures 10, 11 et 12.

4.5.1.3.4 Poissons crustacés et mollusques

Les récifs coralliens forment les biocénoses les plus riches de la planète. Ils jouent un rôle importantdans la biodiversitéet leur préservation est essentielle à l'activité de pêche côtière, telle qu'elleest pratiquéeaux Comores.

Grâceà la présencedes récifs,l'ichtyofaune des Comoresest très variée. Bien que celle- ci n'ait pas fait l'objet d'études systématiques,les espèces côtières et pélagiquessont estiméesà 820 environs.

Aux causes anthropiques de dégradation des récifs coralliens, il convient malheureusementd'en ajouter une, naturellecelle-ci, correspondant à un réchauffement des eaux comoriennes ces dernièresannées, lequel aurait provoquerla mort d'une part importante du récif. Ce phénomèneétant tout à fait récent, il n'existe encore aucune donnéepermettant de se faire une idée précisede l'ampleurdu phénomène.

4.5.1.4 Sites marins et littoraux remarquables

Le tableau suivantdresse un inventairedes écosystèmesmarins et côtiers remarquables des Comores.

Projet Infrastructure, Eau Environnement 7d Décembre 1999 Tableau 5: inventaire des sites marins et côtiers remarquables

TYPE GRANDECOMORE MOHELI ANJOUAN D'ECOSYSTEME Récifs 1. Zone du coelacanthe 1. Tout autour de l'île 1. Mirontsi-Ouani- coralliens 2. Mitsamiouli-Galawa- 2. -Bambao-Domoni- Bangoikouni Hachiringo 3. -Bouni-ltsinkoudi 3. Bandamaji-chaouéni- 4. Foumbouni-Malé-Ourovéni Mrijou 5. Moinzazaboini-Iconi- 4. Moya-Pomoni-Vouani- Mjoumbi -Bimbini-Ilôt de la Selle-Mjamaoué-Bandani Mangroves 6. Ivoini 2. Hachéli 5. Bimbini 7. Ourovéni 3. Nioumachoua 6. Ntakoudja 8. Iconi 4. 9. Hahaya Plages 10. Bouni 5. Domoni 7. Mirontsi 11. Chomoni 6. (site de ponte des 8. Hajoho 12. Ndroudé tortues) 9. Ongoni 13. Trou du prophète 7. Itsamia (site de pontes des 10. Chiromoni (?) 14. Galawa tortues) 11. Moya 15. Maloudja (?) 8. Sambia 12. Pomoni 16. Planète plage (?) 9. Nioumachoua 13. Bimbini 17. Mitsamiouli ville 10. Ndrodroni 18. Itsandra 11. Ouallah 19. Malé 20. Marécages 21. Marais côtier d'lcôni 12. Hachéli 14. Pomoni 13. Nioumachoua 14. Ouallah 15. Marais de Sambia Herbiers 22. Chindini-Malé 16. Tout autour de l'île 15. Bimbini sous-marins 23. Fassi-Mtsamiouli-Ndroudé Ilots 24. Ilot aux tortues (Ndroudé) 17. Ilôts d'ltsamia 16. Ilôts de la Selle 18. Ilots de Nioumachoua

Les principauxsites remarquablesréférencés dans ce tableau sont localisésauxfigures 10, 11 et 12.

Projet Infrastructure, Eau Environnement ; Décembre 1999 4.5.2 ECOSYSTEMESAQUATIQUES CONTINENTAUX

4.5.2.1 Biotopes

Deux types de biotopes continentauxsont recensés,les cours d'eau permanentset les lacs.

Les cours d'eau des Comores sont inégalementrépartis sur les trois îles puisqueseuls Mohéli et Anjouan possèdentdes cours d'eau pérennessusceptibles de permettrela vie aquatique17.

Les études biologiquess'y rapportantsont peu nombreuseset aucune d'entre elle ne fait état de coursd'eau aux caractéristiquesécologiques remarquables.

Cependant,il est importantde noter que, comme tous les milieux aquatiques,ces cours d'eau ont un fort potentiel biologique et une grande sensibilité aux variations du milieu. De plus à leur embouchurese développentsouvent des biotopes remarquables (mangrovesou, plus loin, récifs coralliens)d'un intérêtécologique certain et d'une grande sensibilitéaux modificationsdes apportsdu bassinversant (quantitatifet qualitatif).

En ce qui concerne les lacs, peu nombreux sur les îles, aucune étude écologiqueet biologiquen'a été réalisé sur ces milieux. Il est néanmoinsreconnu qu'un certain nombre d'espèces piscicoles y sont présentes. Le lac Boudouni a fait l'objet d'une étude écologiqueet économique.Un plan simple de gestionest en coursd'élaboration.

Le tableau suivant présente les principaux cours d'eau à écoulement permanent ainsi que les lacs d'intérêt écologique. Les figures 10, 11 et 12 présententles cours d'eau pérennesainsi que les lacs recensés.

Tableau 6: inventaire des sites aquatiques continentaux remarquables

GRANDECOMORE MOHELI ANJOUAN Rivières 1. Rivièrede Gnombéni- 1. FleuveTantinga Djoési Lacs 1. Lacsalé (Bangoi-Kouni) Il. Lac Boundouni(site Il. Lac Dzialandzé RAMSAR) 111.Lac Dzialaoutsouga

17 Sur GrandeComore, de par la très forte perméabilitédes sols, aucunécoulement permanent n'est recensé.Seuls quelques talwegs s'emplissenten périodede pluie. Ceux ci accueillentcependant aucune faune ou flore spécifique.

Projet Infrastructure, Eau Environnement 7f Décembre 1999 4.5.2.2 Biocénoses

Les populationsspécifiques des cours d'eau des Comores,ont été peu étudiées. Les quelques observations réalisées dénotent d'une certaine richesse. On y trouve en particulier une espèce locale de crustacé dite « Camaron» (Paleamonlar) ainsi que, semble-t'il, une quinzaine d'espècesde poissonsd'eau douce ayant pour l'essentiel une originemarine.

Aucune d'entre elle n'a été définie comme remarquable.Cependant, il convient de noter que les camaronssont, pour les habitants,à la fois une source de protéineet une source de revenus(forte valeur marchande).

La réduction des débits des rivières pérennesest telle que si le phénomènese poursuit,plus aucunevie aquatiquene pourrasurvivre en eau douceaux Comores.

4.5.3 STATUTSACTUELS DE PROTECTION

Sur l'ensembledes Comores,aucune structure de protectionou de mise en valeur du patrimoinenaturel aquatique n'est actuellementen place.

Certains projets sont cependant à l'étude: création de la réserve marine de Nioumachoua(projet GEF devant aboutir en 2003), réserve marine d'ltsamia à Mohéli et parc du coelacantheà GrandeComore (projets PRE-COI).

Ces projets, ainsi que l'ensemble des programmesenvironnementaux initiés par les autoritéscomoriennes ont beaucoup de difficulté à se mettre en place,en raison des lenteurs politiques et administratives(liée en grande partie à l'instabilité politique), le manquede moyenshumains et matériels,et enfin le manquede qualifications.

Une récente étude réalisée par la Direction Générale de l'Environnement sur l'ensembledu territoireComorien' 8, a permis d'identifierles sites pour lesquelsles potentialités biologiques et écologiques justifieraient la mise en place de protectionsparticulières (application de la loi-cadresur l'environnement).

Cette étude, après avoirfait un recensementdu patrimoinenaturel, propose pour chaque site un niveau de protection particulier ainsi qu'une liste d'aménagementset actions prohibées.

Les conclusionsde cette étude concernant les sites aquatiquessont présentées dans le suivant. Afin de mieux cerner les caractéristiquesde chacun des types de protection envisagée,une synthèseen est proposéedans le tableau 8. Bien que cette classificationn'ait, pour le moment,aucune valeur réglementaire,il semble opportund'en donnerici les grandeslignes:

18 « Identificationet analysedes optionspour la conservationet l'utilisationdurable de la diversitébiologique aux Comores», DirectionGénérale de l'Environnement,Ministère de la ProductionAgricole, des Ressources Marineset de l'Environnement- Juin 1998.

Projet Infrastructure,Eau Environnement " Décembre1999 Tableau7: Sites marinsou littorauxnécessitant une protection

CATEGORIE INTITULEDE LA GRANDECOMORE MOHELI ANJOUAN PROTECTION I Réservenaturelle 1. Zone du intégrale(ou Coelacanthe scientifique) il Parc national 1. Récif de 5. Mangrovede Nioumachoua Bimbini 9. Plagede Nioumachoua Ili Monumentnaturel 25. Ilôtsaux tortues 16. Ilot d'ltsamia 17. Ilot de la selle (Ndroué) 17. Ilôts de Nioumachoua IV Réservenaturelle 6. Mangrovede Ivoini gérée 7. Mangrovesde Ourovéni 8.Mangrove de Iconi V Paysageterrestre 21. Maraiscôtier 15. Maraisde Sambia 14. Maraisde Pomoni ou marin protégé d'lconi

Vil Réserve anthropologique VIII Aire à utilisation I. Lac salé Il. Lac Boundouni(site Il. Lac Dialanzé multiple(tourisme, RAMSAR) Ill. Lac pêche,etc.) Dzialaoutsounga . I. Fleuve Tantinga Les référencesdes sites correspondentà celles utiliséessur les figures 10, 11 et 12.

Pour l'ensemble de ces sites, une limitation des travaux et projets à fortes incidences sur l'environnement est souhaitable. Cependant,il est proposé que les établissementshumains soient interdit dans la forêt de Karthala,la foret de N'Tringuiet de Mlédjélé,ainsi que la création de voies de transport routier dans la forêt de Karthala, la forêt de N'Tringuiet de Mlédjélé.

Bien que ne bénéficiantpas de statut officiel de protection,deux sites font néanmoins déjà l'objet de mesures conservatoires: les îlots et la plage de Nioumachouaà Mohéli, et le milieu récifalsitué au large de l'hôtel GalawaBeach à Mitsamiouli(Grande Comore).

ProjetInfrastructure, Eau Environnement ., Décembre1999 Tableau 8 catégories d'aires protégées et objectifs de gestion correspondants

CATEGORIE INTITULEDE LA PRINCIPAUXOBJECTIFS DE GESTION PROTECTION I Réserve Viseà maintenirhors de touteperturbation un écosystème donné au naturelle seinduquel les processus écologiques fondamentaux restent inaltérés. intégrale(ou Danscet espace, des recherches scientifiques peuvent être conduites. scientifique) il Parcnational Viseà protégerdes espacesnaturels et des écosystèmesen évitant toutesactivités humaines extractives dans l'aire déterminée. Ili Monument Miseen défendd'aires de surface très réduitesdont les caractéristiques naturel naturelles,topographiques esthétiques sont considérées comme partie intégrantesdu patrimoinenational. IV Réserve Ellessont destinées à permettrela protectiondes sites ou depopulations naturellegérée biotiquesdont la surviereste conditionnée à l'intervention humaine. La collectede certainesressources peut être autorisée. V Paysage Viseà conserverl'intégrité de certainssites paysagers particulièrement terrestreou représentatifsd'une utilisation harmonieuse de l'espace pour les activités marinprotégé de production.Ces sites ont essentiellement une valeur récréative ou touristiqueau seind'un espace vécu et pratiquépar l'homme. VI Réservede Viseà protégerles ressources naturelles d'une zone en vue d'une ressources exploitationrationnelle future. Vise également à maîtriserles Impacts naturelles desactivités de développement en proposant des modalités rigoureuses de planificationbasées sur une connaissance appropriée des milieux et des ressources. Vil Réserve Permetaux sociétés qui viventen harmonieavec leur environnement de anthropologiquecontinuer à menerune existence non perturbée par la technologie moderne.Cette catégorie convient lorsque la populationautochtone exploiteles ressources naturelles de façon traditionnelle. ViII Aireà utilisation Garantirla productiondurable de ressources(eau, bois, production de multiple fauneet floresauvage, pâturage, etc. ) et l'organisationdu tourisme, la (tourisme,pêche, conservationde la natureest principalementorientée vers le soutiendes etc.) activitéséconomiques. IX Réservede Conservationen vue d'uneutilisation présente et à venirde la diversité biosphère et de l'intégritédes communautés animales et végétalesà l'intérieurdes écosystèmesnaturels et sauvegarderla diversitégénétique des espèces dontdépend leur évolution permanente. Ce sont des sites désignésau niveauinternational et aménagésen vue de la recherche,de l'éducation et de la formation. X Biendu Protégerles élémentsnaturels dans un site d'importanceinternationale patrimoine exceptionnelle.Il s'agit d'une liste de biensnaturels et culturelsuniques mondial sur le plan mondial,désignés part lespays signataires de la convection du patrimoinemondial.

Projet Infrastructure.Eau Environnement ^, Décembre1999 5 ANALYSE TERRITORIALE, VOLET « TRANSPORT»

5.1 GEOLOGIE-GEoMORPHOLOGIE-PEDOLOGIE19

5.1.1 GEOLOGIE

Les Comores sont des îles volcaniques, basaltiques,émergées d'une chaîne sous- marine. Le volcanismeest actif sur l'île de Grande Comore. Sur les deux autres îles, le volcanismeest récent ou ancien,mais non actif actuellement.

Malgré sa situation tectonique et géodynamique,l'activité sismique de l'archipel des Comoresest faible.

Les îles sont constituéesd'une superposition de coulées de laves d'âges différents et de formationspyroclastiques et scoriacées.

Les coulées les plus anciennes,datant du tertiaire,ont subi un processusde latéritisation avec formation d'un sol latéritique argileuxde couleurrouge.

Sur GrandeComore, ces niveaux argileuxsont de faible épaisseur(décimétrique), mais relativementimperméable. Ces couches latéritiquesanciennes sont, soit recouvertespar des formations basaltiques et pyroclastiquesrécentes de très forte perméabilité,soit érodées et donc, souvent inexistantes à l'affleurement ou non décrits dans la bibliographie.Ces couches argileuses sont responsablesde l'existence d'un certain nombrede sources,comme la sourcede Kové, visitéelors de la présenteétude.

Sur les îles de Mohéli et Anjouan, ces couches peuvent atteindre plusieurs mètres d'épaisseur.C'est l'existencede ces niveauxaltérés qui ont permis la mise en place d'un réseau hydrographiquepérenne.

19Sources principales: - Diagnosticde l'état de l'environnementaux Comores,1993, PNUD/UNESCO/UICN COI - Etudede faisabilitévolet eau, 1998 - Etudesdiverses

Projet Infrastructure,Eau Environnement Décembre1999 5.1.2 GEOMORPHOLOGIE

L'érosionqui a sévi entredeux phasesd'activité volcanique et aux différentsstades de formation des îles a conduit à une grande diversité de paysages et d'unités géomorphologiques.

Grande Comore est caractérisée par ses grandes superficies de coulées noires provenant des récentes éruptions (1977) non encore colonisées par la végétation pionnière.Le relief est peu marqué par les phénomènesd'érosion, bien que celle-ci soit accéléréedepuis quelquesannées par les problèmesde déforestation.La topographieest caractériséepar la présence de nombreuxcônes (grille) et l'émergencedu massif du Karthala,qui culmine à plus de 2300 m. La côte est peu élevée et le plus souvent rocheuse.On peut observer quelquesrécifs coralliensde type frangeant loin des zones d'épanchementvolcaniques.

Mohéli est caractérisépar un relief accidentéà crête aiguës, résultat de la dissectionde l'ancienvolcan (Ouest).Ce relief s'atténuevers l'Est et vers les bas en plaines littorales. L'île est également marquéepar le découpagede ses côtes et la présence de petites baies à mangroveset d'un récif corallienfrangeant entourant tout le périmètreinsulaire.

Encore plus que Mohéli, l'île d'Anjouan montre un modèle disséqué et un relief très accidenté à crête aiguës et flancs abrupts. La partie centrale correspondantau volcan bouclier est profondémententaillée par de grands cirques. Les presqu'îles, d'altitude moins élevées et d'âge plus récent, sont moinsdisséquées par l'érosion.Au niveau des trois extrémitésde l'île, on trouve des falaises dominantle littoralet un récif frangeantqui par endroit se détache des côtes, pouvant indiquer un début de phénomène de subsidence.

Globalement,les trois îles sont affectées par un double système de fracturation de direction nord-est, sud-est et nord-sud. Localement,à Grande Comore, comme à Anjouan,Ont note des signes d'affaissementou de subsidenceà Foumbouni,Malé et au niveau de l'île aux tortues. En outre, une plate-formed'érosion marine à 25 m d'altitude entoureGrande Comore. Ceci laisse penserqu'une remontéetemporaire du niveaude La mer ou un effondrementde l'île suivi par une remontéea eu lieu.

5.1.3 PEDOLOGIE

Aux Comores,on peut distinguertrois grandes catégories de sols:

* les sols ferralitiques, témoinsd'une pédogenèseancienne de type ferralitique. Ils ne subsistentqu'en de très rares endroits, là ou le modelé leur est resté favorable. Ces sols montrent une forte carence en phosphoreet une carence modérée en potassium dans l'horizon humifère et prononcé dans l'horizon inférieur. Ils sont le plus souvent remaniés. Bien que profonds, leur intérêt agronomiqueest limité par le faible niveau de fertilité. Ces sols se rencontrent sur les trois îles.

Projet Infrastructure, Eau Environnement 01 Décembre 1999 * les sols bruns, sur matériaux riches en bases dans les milieux à drainage limité, moins filtrant ou moins arrosés. Ils se distinguentdes autres types de sols par un horizoninférieur bien structuré.Ils sont en généralplus riches, mais ont une épaisseurfaible et variableselon leur degré d'évolution.Ces sols sont bien représentésà Anjouanet Mohéli.

* les andosols se développentessentiellement sur les matériauxvolcaniques de la phase récente.En fonctiondu degré d'évolution,ils sont plus ou moins épais, mais généralementlimités en profondeurs,par la roche mère intacte ou peu altérée. Ils sont caractériséspar un taux de piérosité pouvant atteindre 90%, une forte teneur en matière organique et une perméabilité très élevée, contrairementaux autres sols. Ces sols sont majoritairesa Grande Comore, mais égalementprésent sur Mohéliet Anjouan.

Sur les trois îles, la qualité des sols est modifiée localement par les reliefs. Les terrains très pentus n'atteignenten général pas les stades évolués.Sur ces reliefs, les phénomènesd'érosion, ravinementet lessivagesont intenses et empêchent cette évolution.

Souvent,notamment à Anjouanet Mohéli,en raisondu relief accidenté,le caractère des sols est naturellement fragile et sensible à l'érosion. Cette sensibilité est fréquemmentaccrue par la déforestation.Globalement, sur l'ensembledes trois îles, les sols sont peu évolués,pauvres et sensiblesaux décapages.

5.2 OCCUPATIONET UTILISATIONDES SOLS20

L'occupationdu sol peut être différenciéeen quatre grandes catégorie:

* les espaces agricoles, - les espaces « naturels», * les surfacesnues (couléede lave, etc.), * les espacesurbanisés et les routes.

Les principaux modes d'utilisation des sols sont présentés pour chaque île aux figures 13, 14 et 15.

20 Sourcesprincipales: - cartes IGN, 1995 - Rapportnational de pré-auditdes Comores,Commission de l'OcéanIndien, 1997. - Diagnosticde l'état de l'environnementaux Comores,1993, PNUD/UNESCO/UICN COI - Zonagefonctionnel de l'île de Mohéli,

Projet Infrastructure,Eau Environnement R9 Décembre1999 Planche photo 3: Activités et occupation des sols

Projet Infrastructure, Eau Environnement Décembre 1999 5.2.1 GRANDECOMORE

Comme sur l'ensembledes Comores,les surfaces sont essentiellement occupées par l'agriculture. Celle-ci est dominée par la culture extensivearborée mixte à dominance cocotier-agriculture vivrière associéeainsi que par les cultures vivrières non arborées sous forêt naturelle défrichée. Les cultures de rentes (girofliers, Ylang-Ylang, Vanille, arbresfruitiers) sont ici peu présentes.

Les espaces « naturels » continentaux non anthropisés(en particulierpar des cultures sous forêt), peuvent être localisésen deux principaleszones: le Karthala et ses abords ainsi que le secteurnord de Hahaya.

Les « espaces nus », en particulier les coulées de lave, qui sont caractéristiquesde GrandeComore sont dispersés,mais occupe une surfacerelativement importante.

Les surfaces urbanisées sont pour l'essentiel localiséessur les pourtours de l'île. La Plupart des villages sont constitués d'habitats dispersés, mais quelques grandes villes possèdentun centre ville à forte densitéd'habitat (en particulierà Moroni).

5.2.2 MOHELI

Les cultures arborées mixtes (arbres fruitiers) et les cultures vivrières couvrent ici aussi la quasi totalité de la superficiede l'île. Les forêts naturellesétendues sont encore rares, et à l'exceptionde quelques villes importantescomme Fomboni ou Nioumachoua, les villagessont disperséset possèdentune densité d'habitat moyenne.

Notons ici que la progressionde l'agriculturesur la forêt est largementinduite par les phénomènes d'immigration, notamment en provenance d'Anjouan. Cette progressionsemble moins correspondreà un besoin véritable qu'à la "volonté d'occuper l'espace"afin de laisser le moinsde terres possiblesaux immigrants.

5.2.3 ANJOUAN

Sur Anjouan, la quasi totalité des surfaces accessibles de l'île est occupée par l'agricultureou l'urbanisation.Les forêts naturellessont rares et généralementde faible superficie. A l'exception des grandes villes, l'urbanisation est diffuse. Les densités d'habitats sont faibles (les coeurs de ville sont de faible extension, à l'exception de Mutsamudu),mais les villagesse caractérisentpar un habitatlâche occupantdes espaces très importants,et donnantdans certaineszones une impressiond'urbanisation continue.

La forte pression sur la forêt à Anjouan tient d'abord à la densité de population, mais également à la nature de la principale culture pratiquée, celle de l'ylang-ylang, qui nécessitepour la distillationdu parfumdes quantitésconsidérables de combustibles.

Projet Infrastructure, Eau Environnement RA Décembre 1999 Figure 13 - Grande Comore - les différents systèmes d'exploitation rurale -

Projetinfrastructure, Eau Environnement Décembre1999 Figure 14 - Mohéli - Exploitation agricole et principales zones d'élevage -

Projet Infrastructure, Eau Environnement R; Décembre 1999 Figure 15 - Anjouan - Exploitation agricole et principales zones d'élevage -

Projet Infrastructure, Eau Environnement P7 Décembre 1999 5.3 MILIEUX NA TURELSTERRESTRES2 1

5.3.1 BIOTOPES

La forêt dense humide (ou forêt pluviale) constitue le biotope naturel climacique de l'ensemble des trois îles. Les autres formationsnaturelles rencontrées sur les îles sont essentiellementdes stades pionniers de végétation colonisantles coulées de lave, ou bien des formationsherbacées ou arbustivesne pouvant évoluer vers le milieu forestier en raison de fortes contraintesédaphiques (pauvreté des sols).

Bien qu'en régression du point de vue des surfaces occupées, les milieux forestiers sont encore présents. La plupart d'entre eux sont cependant dégradés. Les forêts primaires ne se rencontrent plus que ponctuellement sur Grande Comore et Mohéli. Au total, la forêt tropicaled'origine ne couvre plusque 15 % de la superficiedes îles.

Les principauxmilieux naturels continentaux et les pressionsactuellement exercées sur le milieu forestiersont présentéspour chaqueîle aux figures 16, 17 et 18.

5.3.1.1 Grande Comore

Il y a quelques temps existait encore sur Grande Comore deux forêts naturelles: au niveau du massif de la Grille et sur les pentesdu Karthala.Aujourd'hui, la forêt du massif de la Grille subit une forte influence humaine, et il ne reste plus que le massif du Karthala à conserver quelques vestiges de forêt primaire.

La répartitiondes formationsvégétales est liée aux facteurs micro-climatiquesd'une part et anthropiqued'autre part. La particularité de Grande Comore réside dans l'altitude du Mont Karthala qui induit des changement dans la composition floristique et la structure de la forêt dense humide. Au-dessus de 1800m, un étage montagnard à Ericacéesunique aux Comoresest observé.

Les coulées de lave sont égalementun facteur importantde répartition des formations végétales, en fonction de l'âge de ces coulées et de l'ampleur des phénomènesde pédogenèse.

21 Sourcesprincipales: - Diagnosticde l'état de l'environnementaux Comores,1993, PNUD/UNESCO/UICN COI - Identificationet analysedes optionspour la conservationet l'utilisationdurable de la diversitébiologique aux Comores.Juin 1998. - Zonagefonctionnel de L'île de Mohéli,1996, PDRM

ProjetInfrastructure, Eau Environnement RR Décembre1999 Figure 16 - Grande Comore - la pression sur la forêt -

Projet Infrastructure, Eau Environnement Décembre 1999 Figure 17 - Mohéli - la pression sur la forêt -

Projet Infrastructure, Eau Environnement On Décembre 1999 Figure 18 -Anjouan - la pression sur la forêt -

Projet Infrastructure,Eau Environnement 01 Décembre1999 La forêt dense humidese rencontresur les versantsouest et sud les plus arrosés et sur les sols les plus profonds.Sa limiteinférieure se situe en généralentre 500 et 800m. Le recul de la lisière forestièreet l'envahissementdes forêts pour l'installationde culturess'accentue particulièrement lorsque les sols sont profonds.La limite supérieurest quant à elle situéeentre 1700 et 1800m.

Entre 1000 et 1600m, on observe un étage intermédiaireconstitué par la forêt de brouillard, formée d'arbres couverts de lichens, hépatiques, lycopodes, fougères et orchidées. Avec l'altitude, la hauteur des arbres diminue et vers 1300m apparaît le Philippiaqui ne dépassepas 2 à 3m.

Le Karthala présente un intérêt particulier par la présence d'écosystèmesspécifiques représentatifsde tous les étages bioclimatiquesdepuis le niveau de la mer jusqu'aux étages supérieurs.

La forêt humidede La Grille (envahiepar les culturesvivrières sous forêt) reste cependant un milieuforestier remarquable.

5.3.1.2 Mohéli

L'île de Mohéliest indéniablementcelle pour laquellela couvertureforestière est la plus développéeet la mieux conservée.Cependant, les sols y sont particulièrement fragileset sensiblesà l'érosion.

La forêt naturelle (ou forêt primaire) est centrée sur la crête du M'Ledjelé. Le milieu forestier est riche en épiphytes (orchidées, fougères, mousses) et est relativement différentde celui rencontrésur Anjouanet GrandeComore.

La transitionvers les étages inférieursest cependantenvahie par des culturesvivrières.

Deuxtypes de physionomiesforestières peuvent être distinguées:

* une forêt basse, uniforme paucistrate (strates de végétation en nombres réduits) dominée par de grands arbres sur les crêtes, témoin d'une anthropisationancienne.

* une forêt pluristrate(nombreuses strates de végétation)dominée par de grands arbres sur les sols colluvionairesdes versants.

Bien que mieux conservée que sur Les autres îles, les forêts primaires de Mohéli subissentune importante pression humaine.

Projet Infrastructure, Eau Environnement Décembre 1999 Planche photo 4: Milieux naturels

Projet Infrastructure. Eau Environnement 0 Décembre 1999 5.3.1.3 Anjouan

Sur Anjouan,la quasi totalité des forêts restantessont utiliséespour de la culture vivrière sous bois. Seules les zones situées au-dessus de 1500 m accueillent encore une végétation dense.

La plupart des indicateurs d'une déforestation avancée sont particulièrementvisibles sur cetteîle (assèchementdes rivières,diminution de la fertilité, raréfactiondu bois, etc.).

5.3.2 BIOCENOSESET ESPECES REMARQUABLES

On observe aux Comores une très grande diversité biologique en raison des très nombreusesvariations des paramètres climato-édaphiques(nature des sols, altitudes, climats,etc.).

Aucun inventaire exhaustif de la flore faune des Comores n'a encore été réalisé. Cependant,les principales familles répertoriées dont les espèces sont endémiques sont: Amarilidacées, Acardiacées, Apocynacées, Araliacées, Bignoniacées, Celastracées, Cesalpiniacées, Cunioniacées, Ebenacés, Euphorbiacées, Lauracées, Malvacées, Melastomacées, Mimosacées, Momisiacées, Mauracées, Miristicacées, Oléacées,Rubiacées Rutacées et Verbenacées.

A ce jour, une centaine d'oiseaux a été identifiée.Certaines d'entre elles ont une aire de répartitiontrès réduite.Le cas le plus remarquableest celui duZosteropsmoroniensis, dont l'habitat est réduit à la zone de Philippia Sp. (entre 1300 et 1600m sur le Karthala). Parmi les espèces endémiques,on recense: Otus pauliani, Zosterops moroniensis, Humblotiaflavirostris, Dicrurus fuscipenis, Dicrusus waldenii. Les espècesendémiques en voie d'extinction ou menacées sont : le Founingo des Comores, le Pigeons bleu, le perroquetnoir (Coriacopsisvasa) et le gros pigeon brunfoncé (Columbapolleni).

Dans la classe des mammifères, on recense trois espèces de mégachiroptères (chauve-sourisgéante frugivore), dont la Roussette de Linvingston, dont l'aire mondiale de répartitionse limite à Mohéliet Anjouan.De même le lémurien Maki (Lemur mongoz), n'est présentque sur ces deux îles ainsi que sur une petite frange de Madagascar.

La connaissancedes autrestaxons (insectes,amphibiens et reptiles) est beaucoupmoins approfondie.Néanmoins, il semble que le taux d'endémismede ces animaux soit très important.

Les principaleszones d'accueil (dortoirs)des roussettesde Livingston sont présentées aux figures 19 et 20.

Projet Infrastructure, Eau Environnement Décembre 1999 Figure 19 - Dortoirs de P. Livingston actuellement recensés sur l'lie de Mohéli -

Projet Infrastructure,Eau Environnement o,; Décembre1999 Figure 20 - Dortoirs de P. Linvingston actuellement recensés sur l'lle d'Anjouan -

ProjetInfrastructure, Eau Environnement QF Décembre1999 5.3.3 SITES TERRESTRESREMARQUABLES

Les écosystèmes terrestres inventoriés pour leur intérêt écologique, faunistique ou floristique sont listés dans le tableau 8 et sont localisés aux figures 16, 17 et 18.

Tableau 9: inventaire des sites continentaux remarquables

TYPED'ECOSYSTEME GRANDECOMORE MOHELI ANJOUAN Foret A. Karthala A. Mlédjélé A. Ntingui(dortoirs à B. La Grille B. Mzé Koukoulé Roussette) C. Foretgalerie B. Moya (pourtourdes rivières) Formationarbustive C. Hahaya D. Kangani D. Cratèrede Mouandzaza E. Cratèred'iconi Formationherbeuse F. Plateaude Dibouani Flore pionnierdes coulées G. Couléesde Singani de lave

5.3.4 STATUTSACTUELS DE PROTECTION

Comme pour les milieux naturels aquatiques, aucune structure de protection ou de mise en valeur du patrimoine naturel terrestre n'est actuellement en place aux Comores.

Un projet visant à la protectiondes forêts du Karthala est inscrit au programmedu 8ème FED, celui-ci n'ayantcependant pas encore démarré.

La récenteétude réaliséepar la DirectionGénérale de l'Environnementsur l'ensembledu territoire Comorien22, identifie les sites pour lesquels les potentialités biologiques et écologiquesjustifieraient la miseen place de protectionparticulières.

Les conclusionsde cette étude concernant les sites terrestres sont présentés dans le Tableau9: 98. Il est rappeléque le classementdes sites répertoriésdans le tableau 9 n'a à ce jour aucunevaleur réglementaire.

22 « Identificationet analysedes optionspour la conservationet l'utilisationdurable de la diversitébiologique aux Comores», DirectionGénérale de l'Environnement,Ministère de la ProductionAgricole, des Ressources Marineset de l'Environnement- Juin 1998.

ProjetInfrastructure, Eau Environnement Décembre1999 Tableau 10: Sites continentaux nécessitant une protection

CATEGORIE INTITULEDE LA GRANDECOMORE MOHELI ANJOUAN PROTECTION Réserve A. Foretde Médjélé A. Foret de N'Tingui naturelle (Dortoirà intégrale(ou Roussette) scientifique) B. Foret de Moya il Parc national A. Forêt du Karthala D. Cratèrede Mouandzaza E. Cratère d'Icôni IV Réserve F. Formationherbeuse du D. Formation naturellegérée plateaude Diboini arbustivede C. Formations arbustives de Kangani Hahaya V Paysage G. Couléede Singani terrestreou marin protégé VIII Aire à utilisation B. Foretde la Grille multiple (tourisme, pêche, etc.)

Se référerau tableau 8 pour la significationdes différentsstatuts de protectionproposés.

5.4 NUISANCESET POLLUTIONS

5.4.1 TRAFICROUTIER

La circulation routière étant généralementconsidérée comme une source majeure de nuisancesenvironnementale (bruit, pollutions)et de mortalité(accidents), il convientdans un premiertemps de préciserles niveauxde trafic observablesaux Comores.

* Trafics:

Dans le cadre de l'étude faisabilitédu projet routier, un ensemblede comptage routiers ont été réalisésen différentspoints. Les résultatsde ces comptages,sur les axes les plus fréquentés,sont présentédans les tableauxsuivants.

Tableau 11: trafics routier de Grande Comore (trafic moyen journalier)

MITSAMIOULI- CHEZANI RN3 483 24 507 DACHE- RN4 612 16 628 DACHE- RN4 491 25 516 BAHANI- ITSIKOUDI RN4 498 36 534 N'TSOUDJINI- BAHANI RR 101 1454 39 1493

Projet Infrastructure,Eau Environnement Décembre1999 Tableau 12 trafic routier de Mohéli (trafic moyen journalier)

ITINERAIRE ROUTE YUVOITURES POIDSL TOTAL FOMBONI- BANGOMA RN 31 538 33 571 FOMBONI- MIRINGONI RN 32 190 9 199

Tableau 13 trafic routier d'Anjouan (trafic moyen journalier)

.IINERI ' R_o,'s sOITURE --Y+ .POIS -tlO-UR-S TOTAL MUTSAMUDU- MIRONTSI RN 21 1450 67 1517 RN 21 - OUANI RN 21 A 475 41 516 MUTSAMUDU-SIMA RN 22 394 35 429

5.4.2 BRUIT

Aucunedonnée concernant le bruit n'existeau Comorescar aucun suivi n'a été réalisé.

Cependant,au regard:

- du faible trafic routier, - des faibles vitesses de déplacement observées, - de l'absence d'environnement industriel générateurde bruit (en dehors des zonesportuaires en périodede déchargement), il est possible de dire que, en dehors des centres urbains des grandes villes en période diurne, globalement, les niveaux sonores observables sont faibles à modérés (moins de 60 dB(A) en bordure de route), caractéristiques de niveaux bruit en zones rurales.

5.4.3 POLLUTIONDE L'AIR

Aucune donnée sur la qualité de l'air n'existe aux Comores.

Sur les trois îles, les principales sources de pollutions sont:

* les véhicules à moteur (automobiles,camions, motocyclettes)le long des axes routiersprincipaux et dans les grands centresurbains; * les décharges publiques et sauvages fréquemment mise à feu (celles-ci renferment notamment des déchets plastiques et dérivés d'hydrocarbures), en particulierà proximitédes grandesagglomérations; * les centrales électriques fonctionnant au gasoil (centrales et groupes électrogènes)alimentant les agglomérations.

Proiet Infrastructure, Eau Environnement mm Décembre 1999 En dehors des fumées émanent de la combustion des déchets dans les décharges publiques, formant une source de pollution très ponctuelle mais relativement toxique, il n'existe actuellement aucun réel problème de pollution atmosphérique aux Comores.

5.4.4 POLLUTIONDE L'EAU

Aucune donnée sur la qualité des eaux superficielles ou souterraines n'a été recensée. Par ailleurs, aucunes source de pollution ponctuelle n'a été identifiée et localisée.

Néanmoins,même si les industriespolluantes sont absentes,il existe de nombreuses pratiques concourant à une pollution diffuse qu'il est impossible de recenser et de localiser (pêche au poison, lavagedu linge, vidangessauvages de véhicules,décharges publiquesen bordurede cours d'eau et sur le littoral,absence de systèmesde traitement des eaux usées, etc.). Ces pratiques courantes,facilement observablesau niveau des agglomérations,laissent à penser que la qualité des eaux de surface et des eaux souterraines doit être fréquemment dégradée.

5.5 PAYSAGESET PATRIMOINE

5.5.1 CARACTERISTIQUESPAYSAGERES DES COMORES

Le relief et l'hydrographie sont les éléments majeurs des paysages comoriens. Ils déterminentle parcellaire,la végétationet l'urbanisation.

Les trois îles, tout en présentantchacune une identité propre, offrent unegrande qualité paysagère, en raison notammentd'une orographiemarquée, de la diversité des unités paysagères,de l'organisationdes espaceset de leur perception.

Les paysages montagneux prédominent sur toutes les îles, sans véritable zone de plaine. Grande Comore présenteles sommets les plus élevés, mais les courbes du relief sont encore assez douces par comparaisonavec Mohéli,et surtout Anjouan, qui arbore le relief le plus accidenté et le plus escarpé, avec côtes à falaises et succession de cirques.

Sur Grande Comore, la subsistanced'une activité volcaniquedonnent au plateau de la Grille et aux coulées de laves un air de paysage lunaire. En dehors de ces zones, le paysage est beaucoup moins austère, avec notamment de grandes cocoteraies qui dévalent les pentes du Karthala, les villages et les cités-jardins enfouis sous les bougainvilléeset les hibiscus. Grande Comore possède également les plages les plus blancheset les plus grandesde tout l'archipel.

Anjouan offre sans doute les paysagesles plus pittoresquesdes Comores.De ses routes en lacets, on jouit de superbespanoramas sur ses vallées et ses côtes. Ses cascades et ses rivières sont égalementles plus belles. L'île séduit aussi par l'imbricationétroite entre la forêt et les cultures, notammentcelles d'ylang-ylangqui, au moment de la floraison, justifientson surnomd' "île aux parfums".

ProjetInfrastructure, Eau Environnement 4nn Décembre1999 Mohéli ne peut prétendreà la majesté des paysagesde Grande Comore et à la variété des paysagesd'Anjouan, mais c'est des trois îles la plus sauvageet la plus authentique. L'attrait paysagerde cette île tient à ses lacs de cratère et à ses plagesdésertes cachées au fond d'innombrablescriques.

Certains paysages caractéristiques des Comores sont présentés sur les planches photographiquesci-après.

5.5.2 PATRIMOINEHISTORIQUE ET CULTUREL 23

Les Comoresont été l'objet depuisle IX siècle de multiplesmigrations. Celles-ci ont laissé de nombreux édifices (mosquées, fortifications, etc.).

Aucun inventaire précis et exhaustif de l'ensemblede ces monumentsn'a pour l'heure été effectué. Un répertoire des sites et monuments historiquesest cependanten cours d'élaborationau CNDRS. En ce qui concerne les vestigesarchéologiques, aucune fouille approfondie n'a jamais été entreprise, l'essentiel des recherches étant limitées au ramassagede tessons en surface.

La plupart de ouvrages patrimoniaux sont localisés à proximité de la côte et se trouvent menacés en particulier par les évolutions de l'occupation du sol (démolition des bâtisses anciennes, constructions anarchiques, etc.) ainsi que par les grandes infrastructures(routes).

Aux Comores, l'île d'Anjouan est sans doute celle qui dispose du potentiel archéologique et historique le plus important. En effet, sa positioncentrale par rapport à l'archipelet les facilités d'approvisionnementen eau ont conféré à cette île une situation hégémoniquedepuis le Xlllème sièclejusqu'à la périodemoderne.

Les principauxsites reconnusd'importance historique ou archéologiquessont présentés dans les tableauxsuivant et aux figures 21 et 22:

23 Sourcesprincipales - Diagnosticde l'état de l'environnementaux Comores,1993, PNUD/UNESCO/UICN COI

Projet Infrastructure,Eau Environnement 4, ,- Décembre1999 Planchephoto 5: Paysages

Projet Infrastructure, Eau Environnement IMC Décembre 1999 Planche photo 6: Patrimoine historique et architectural

Projet Infrastructure, Eau Environnement 1MI Décembre 1999 Tableau 14: sites historiques- édifices religieux

NOM DU SITE LOCALISATION PERIODE ETAT DU SITE DESCRIPTIONDU SITE Mkiriwa DomoniAnjouan Dégradationdue 5ème constructionsur la même Shirazi aux intempéries fondation- grandecolonne polygonaleet Mihraben corail Mkiriwa SimaAnjouan Xlème Dégradé Dernierédifice construitau XVème Ziyara siècle siècle sur le site d'unemosquée du Xlème siècle Mkiriwa MirontsiAnjouan Dégradé Situéen bordurede mer Howaju MosquéeSud MaléGrande Comore Xllème et Dégradée, Situéedans l'ancienneville de Malé XVlllème menacéepar la siècles mer Mosquéedu MutsamuduAnjouan Vendrediavec son minaret

Mtswahuvindz NtsaouéniGrande XVlIlème Elle auraitété construitesur a Comore siècle l'emplacementde la première mosquéecomorienne bâtie dit-onau 1er siècle de l'hégire Mosquée NtsaouéniGrande XlVème Mosquéeau Mihrabdécoré DjumbéFumu Comore siècle BangoiKouni Grande Délabré Deux mosquéescontemporaines Comore Mosquée MoroniGrande Le Mihrabporte la date Comore 830H/1425126a subi plusieurs modificationsplafond aux poutres peintescolonne polygonale

Projet Infrastructure,Eau Environnement 1 -) Décembre1999 Tableau 15: sites historiques - édifices liés aux anciens sultans

NOM DU SITE LOCALISATION PERIODE ETAT DU SITE DESCRIPTIONDU SITE Darinimwa DomoniAnjouan XVIllème Assez bien Construitpar Fani Othman.Une Dari siècle conservé partie est actuellement habitée Ujumbé Domoni Anjouan XVIème et A gardé ses Une partie réservée aux visiteurs. Mpangani XVlIème panneaux à Une partie habitée Singani siècles niches et ses plafonds polychromes Twayifa Domoni Anjouan XVlIlème Très dégradé Présente de magnifiques siècle panneaux à niches et des plafonds polychromes Palais des Mutsamudu Niches, murailles décorées, Sultans Anjouan plafond en bois peint Palais du Bamabo Anjouan XlXème Palais bien Sultan siècle conservé Abdallah 1I1 Palais du Ouani Anjouan XVllème Situé à l'Est de la baie de Ouani Sultan siècle est assez bien conservé même s'il a été vraisemblablement abandonné depuis l'incursion malgache à la fin du XVlllème siècle Palais de Bandamadji La Mna Djumbé Domba Grande wa Mfawumé Comore Palais du Iconi Grande XVllème- Ruine Kaohiridjewo Comore XXème siècles Mosquée à Iconi Grande Ruine l'entrée Comore d'Iconi

ProjetInfrastructure, Eau Environnement ,,nr Décembre1999 Tableau 16: sites archéologiques

NOM DU SITE LOCALISATION CARACTERISATION Mohéli Mro Dewa Occupeune surfacede 3 hectares.Céramique poterie sasso-islamique,grosses jarres à anses,habitat sol intensementcultivé. Période d'occupation: Période Dembeni MwaliMdjini Situésur un éperonqui dominele villageactuelde Djoézi - Dembenironge graphité structure d'habitat très ancienne, verres,perles rougesimportants et accumulationde coquillages,importantes céramiques locales à motifsvariés. Domoniet vieux Dembeniassocié avec chloritos-chiste et du quartzhyalin Mdjini Mifuni Sasso-islamique- Intérêtsdu site: céramique,ossements, éclatsde galets- débutXlème et Xllème siècles Barakani Mohéli Vieillemosquée avec du corailtaillé du Mihrab Kakaoni Périoded'occupation Xllème-XlVème siècles ShuwaniMohéli ShuwaniMohéli Selonla traditionorale, les habitantsétaient originaires de Zanzibar.Habitations du XVèmeet XVIllèmesiècles. Tombesmonochromes islamiques - chloritos-chistes, poteriecôtelée Hamba Mohéli Site abandonnéau débutde l'époqueclassique Mtsutruni NguniIconi GrandeComore Fortificationqui servaitde refugeà la Communautéd'Iconi, au cours des invasionsmalgaches (1772-1813). Période d'occupationXllème et XVlllèmesiècles Mbachilé GrandeComore Ruined'une mosquéedu Xlllème siècle- tombes anciennes,importantes céramiques, rocades et importéesà partirdu IXèmesiècle. Période d'occupation IXème- XVlllèmesiècles ItsandraMdjini GrandeComore Fortifications,tours, mosquéesanciennes, palais royal, type d'une hiérarchisationspatiale de la ville - XVlllème-XXème siècles Malé GrandeComore Fortification,ruine placepublique, mosquée ancienne, tombe du Xllème-Xlllèmesiècles. Squelettes humains découverts en 1984(XI lème et XXèmesiècles) Chindini GrandeComore Site occupépar le village- XVlème-XXèmesiècles Sima SimaAnjouan Vieilleville abandonnéeau XVèmesiècle. Période d'occupationXlème et Xlllème siècles

Domoni Périoded'occupation Xlème et Xlllème siècles

ProjetInfrastructure, Eau Environnement 0n Décembre1999 Figure 21 - Localisation des sites d'intérêt historique en Grande Comore -

Projet Infrastructure,Eau Environnement in7 Décembre 1999 Figure 22 - Localisation des sites d'intérêt historique à Anjouan -

Projet Infrastructure, Eau Environnement lnR Décembre 1999 5.5.3 ATTRAITSTOURISTIQUES DES ILES

Si chaque île possède sa propre personnalité,toutes offrent une multitude d'attraits pour les visiteurs: marchesagréables en montagne,lacs volcaniques,plages de sable blanc ou de lave noire, plantationsexotiques aux mille senteurs(ylang -ylang,vanille, clou de girofle, cannelle, ...), sans parler du dédale des rues des villages et des marchés.

Pourtant, l'activité touristique aux Comoresest encore relativementconfidentielle. Elle souffre il est vrai de l'instabilitépolitique ambiante, du manquede vols régulierset du coût élevé des voyages.

On dénombreainsi à peine 26 000 visiteursen 1997, parmi lesquelsseuls une minorité se révèlentde véritablestouristes. La saison touristiques'étale de décembreà janvier et de juillet à septembre.Ce sont les Françaiset les Sud-Africainsqui constituentl'essentiel des effectifs.

Les principalesactivités de tourismeet loisirssont, par ordred'importance:

* le tourismebalnéaire, * la plongéesous-marine, * la randonnée, - la pêche au gros, • voire l'observationdes baleines(entre GrandeComore et Mohéli). Mohéli est sans doute l'île qui possèdele potentieltouristique le plus important,grâce à son caractèreauthentique et à la bonne préservationde ses milieux.La miseen valeur de ce capital touristique intéresse les capitaux privés, comme en témoigne la construction récented'un nouvelensemble hôtelier.

Cependant, pour l'heure, la clientèle touristique se concentre essentiellementà Grande Comore, à Moroni - pour un tourismed'affaire - et surtout à Mitsamiouli (hôtel Galawa),pour un tourismebalnéaire.

La capacité d'accueil des Comores(hôtellerie) s'élève à seulement714 lits, dont 608 en GrandeComore, 66 à Anjouanet 40 à Mohéli.

Le tourisme a fait l'objet d'un plan directeur récemmentadopté par le gouvernementet dont la stratégie repose essentiellementsur la notion d'éco-tourisme. Les autorités comoriennes sont conscientes de ne pouvoir rivaliser avec d'autres destinations de l'Océan Indien pour le tourisme balnéaire et tentent de recentrer leurs efforts sur un tourisme de "nature". Dans cette optique, des pôles d'attraction seraient créés : parcs nationaux (Karthala, parc du coelacanthe, ...), relais éco-touristiques, aménagement de sites touristiqueset création de sentiers de randonnée,... Néanmoins,pour l'heure, rien n'est en place.

Le volumefinancier correspondant a l'activitétouristique s'élève à environ4 milliards FC par an.

Les principauxsites touristiquessont présentésaux figures23, 24 et 25.

Projet Infrastructure. Eau Environnement 4no Décembre 1999 Figure 23 - Potentialités touristiques en Grande Comore -

Projet Infrastructure,Eau Environnement - - Décembre1999 Figure 24 - Potentialités touristiques à Mohéli -

Projet Infrastructure, Eau Environnement . ," Décembre 1999 Figure 25 - Potentialités touristiques à Anjouan -

Projet Infrastructure, Eau Environnement 1 1 Décembre 1999 6 DEFINITION DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX

6.1 INTRODUCTION

Ce chapitre a pour objectif d'identifier et localiser les problématiquespertinentes qui devront ètre développées dans l'évaluation environnementaledes volets sectorielsdu projet.

La déterminationdes enjeux environnementauxcorrespond à une doubledémarche:

* d'une part la synthèsedes problématiquesenvironnementales telles qu'elles ont pu apparaîtreau cours des chapitresprécédents. Il s'agit ici de dresser un constat - le plus objectif possible- de la situationenvironnementale telle qu'elle se manifeste au seinde chaqueîle;

* d'autre part la prise en compte de la demandesociale exprimée.La sauvegarde du patrimoinenaturel ne saurait faire abstractiondes besoinsde la population.Il est ainsi clair que l'on ne peut imposer une mesure conservatoire que si elle est comprise et admise par la population dans le cadre de ses préoccupations quotidiennes. A l'inverse, il est intéressant de rapprocher les points de vue "extérieurs" qu'une analyse scientifique telle que menée dans cette étude peut permettreet ceux de la population,qui vivent cette situationau jour le jour.

La définition finale des enjeux découleradonc du croisemententre la volonté de conservation des milieux naturels et la nécessité de permettreaux Comoriensde vivre dans des conditions décentes, dans un souci permanent de développement durable.

6.2 SYNTHESE DE LA SITUATION ENVIRONNEMENTALEACTUELLE AUX COMORES

Comme on a pu le voir au cours des chapitres précédentset comme l'ont déjà soulignés les récents diagnostics sur l'état de l'environnementaux Comores, et en particulier le rapport PNUD/UNESCO/UICN/COIde Novembre 1993, la consultation sectorielle sur l'environnementet l'agricultured'août 1994 et le rapport COI de mars 1997,la situation actuelle est préoccupante.

Les principalessources de préoccupationau regard de l'environnementsont rappeléesci- après.

ProjetInfrastructure, Eau Environnement Décembre1999 Un milieu naturel riche mais fragile ..

Leur faible superficie,la variété des situations géo-pédologiques,altitudinales et climatiquesconfèrent aux Comores un certain nombre de particularismesqui en font souventl'intérêt et le charme,mais qui, en contrepartie,se révèlentaussi très fragilesvis- à-vis des agressionsextérieures de tous ordres.

La contrainte essentielle due aux spécificités de ces îles est la parcellisation de l'espace, liée à la complexitédu relief (Anjouan,Mohéli) ou à un volcanismeencore actif (GrandeComore). De ce contexte orographiquetrès spécifiquedécoule la rareté et la sensibilitéà l'érosiondes terres à vocationagricole.

Ces îles recèlent des ressourcesen eau superficielle ou souterraine relativement importantes,mais mal connueet de plusen plus menacées.

Ellestémoignent d'une biodiversité exceptionnelle: les formationsvégétales terrestres et marines sont variées et recèlent une flore et une faune très riche en espèces endémiques,dont certaines d'importancemondiale. Leurs habitats sont cependant de superficie très réduites et la plupart de ces espèces sont très sensibles à toute perturbationdu milieu.

Une croissance démographique inquiétante ...

Les Comores témoignentdéjà à l'heure actuelle de fortes densités de population,en particuliersur l'île d'Anjouan.Or, loin de se stabiliser,la croissancedémographique est de plus en plus rapide. La gestion durable des ressourcesnaturelles, et la protection des milieux et des espèces, ne peut être assurée au delà d'une certaine pression démographique.

A moins que des mesuresconcrètes et significativessoient mises d'urgenceen oeuvre, notammentdans le domainede l'éducationet en faveur du développementéconomique,il est à craindreque le seuil de non retour,à partir duquel la pressionsur les milieux naturelssoit irréversiblene soit rapidementatteint.

Une urbanisation anarchique ...

L'urbanisationanarchique des villes figure parmi les conséquencesde la croissance démographique et vient accroître les risques de pollutions et d'insalubrité.Celle-ci se manifeste essentiellement par la multiplication de zones d'habitat informel, et l'augmentation des problèmes sanitaires liés à la production croissante de déchets ménagerset d'eaux usées.

Projet Infrastructure, Eau Environnement 4 ' A Décembre 1999 Unepression excessive sur les ressourcesnaturelles ...

Cette pressionsur les milieux naturelsest déjà sensible et est souventmême excessive conduisantà la disparitionrapide des ressources.

En ce qui concerne les ressources marines, la pression exercée sur la frange littorale, de faible extension aux Comores et donc très vulnérable, est importante. De la disparitiondes plages à la dégradationdes massifs coralliens,c'est non seulement la survie des espèces qui est menacée,mais égalementtoute une classe de la société comorienne vivant des produits de la mer. De plus, la dégradation de ces espaces tampons engendreune fragilisationdes côtes, soumises directementà l'érosion marine, menaçantde nombreuseszones d'habitationet un patrimoineculturel et historiqueencore méconnu.

A terre, la situation n'est pas meilleure. L'on peut évaluer les menacespesant sur les écosystèmesterrestres à l'aune des surfacesde forêt disparaissantchaque année. Sur Anjouan, les mécanismesde dégradation sont en voie d'atteindre leur paroxysme: il n'existe plus que de rares lambeauxde forêt originelle,garante de la tenue des sols et de la pérennitédes écoulementssuperficiels. De fait, les sols disparaissentet les rivières s'assèchent. La terre arable se retrouve dans les eaux côtières, étouffant le corail et recouvrant de boue les plages de sable. La réductionde la fertilité des sols incite à la poursuitedu défrichementet accélèrele cycle de dégradation.

Le potentiel touristique de ces îles, dépendantlargement de la préservationdes milieux naturels,est déjà largemententamé alors que cette activitéest encoreembryonnaire.

Si la situationest extrêmementgrave à Anjouan, elle l'est cependantbeaucoup moins sur les deux autres îles, notammentMohéli, l'île la mieuxpréservée de l'archipel.

Le cas particulierdes ressourcesen eau ..

De tous les problèmesécologiques dont souffrent les îles comoriennes,celui dont les conséquences sont les plus immédiates pour les populations est sans doute la raréfactionet la dégradationde la ressourceen eau.

A la réductiondes débits des cours d'eau permanents, induite par l'augmentationdes phénomènes de ruissellement liée à la déforestation, s'ajoute la dégradation de la ressourceelle-même.

En dehors des imperfectionsdes systèmesde stockage des eaux de pluie, signalons la détérioration des réseaux, non entretenus depuis leur mise en place, et surtout les carences en terme de traitement des eaux usées, qui constituentune source majeure de pollution.

Ainsi, quel que soit le mode et la sourced'approvisionnement, les risquesde maladies hydriques sont omniprésents, notammentchez les enfants en bas âge.

Projet Infrastructure, Eau Environnement da Décembre 1999 Une réglementationenvironnementale inapplicable ...

Les Comores se sont dotées en 1994 d'une Loi Cadre n° 94-018 relative à l'environnement.

Il n'existe pour l'heure aucun texte d'applicationde cette loi. On peut de toute façon s'interrogersur l'applicabilitéd'une législationenvironnementale qui serait nécessairement contraignante,sachant que les autoritéscomoriennes ne disposentd'aucun moyen pour la faire appliqueret que l'acceptationde cette législationpar les populationsserait difficile à obtenir.

6.3 DEFINITIONDES ENJEUX

Le diagnostic présenté au chapitre précédent est confronté ici aux besoins exprimés par la population comorienne tels qu'ils ont pu transparaître lors des entretiens effectués auprès des administrations, des ONG et des associations rencontrées.

De façon générale,les souhaitsexprimés ont concerné(sachant que l'on se limite ici aux aspectsenvironnementaux de la demandeexprimée):

* une alimentationen eau potablesatisfaisante en qualitéet en quantité,

* la lutte contre l'érosiondes sols (en particulierà Anjouan),

* la protectiondes zones habitéescontre les écoulements(en particulierà Anjouan),

* la codification (à défaut de réglementation stricte qui serait mal perçue) de l'urbanisation,

* la gestion des ordures,

* la préservationde la zone côtière (recherchede matériauxde constructionpouvant se substituer aux prélèvements de sable, maintien du stock de poissons récifaux prélevables).

Ces préoccupationsapparaissent de façon plus ou moins aiguë suivant les îles. Ainsi, pour les trois îles concernées,la hiérarchiesuivante peut être proposée:

Projet Infrastructure, Eau Environnement Décembre 1999 Tableau 17: Souhaits exprimés par les populations par ordre de priorité

NIVEAUDE GRANDECOMORE MOHELI ANJOUAN PRIORITE

1 sécuritéde l'alimentationen sécuritéde l'alimentationen sécuritéde l'alimentationen eau potable eau potable eau potable

2 préservationdes préservationdes ressources maintiende la fertilitédes ressourcescôtières côtières(potentiel récifal) sols (potentielrécifal)

3 gestiondes déchets gestiondes déchets protectioncontre les écoulements

4 maîtrisede l'urbanisation sauvegardedes ressources gestiondes déchets forestières

5 matériauxde substitution matériauxde substitution matériauxde substitution pour la construction pourla construction pourla construction

6 sauvegardedes ressources maintiende la fertilité des sauvegardedes ressources forestières sols forestières

L'alimentation en eau potable (quantitéet qualité) est le premier souci des populations par rapportà la problématiqueenvironnementale, et ce quelleque soit l'île.

Pour le reste, les besoins des populations sont sensiblement différents suivant les Iles:

* la problématiquede maîtrise de l'urbanisation et de gestion des déchets est relativementforte à GrandeComore,

* la volonté de préservationdes milieux naturels côtiers et terrestres semble plus importante à Mohéli,

* l'arrêt de la dégradation des sols et la maîtrise des écoulements étant une préoccupation certaine sur l'île d'Anjouan.

Ce travail mené sur la demande environnementale exprimée par les populations a permis de constater que les Comoriens sont dans l'ensemble soucieux du respect de leur environnement et conscients des conséquences que les dégradations occasionnées aux milieux naturels peuvent avoir sur vie au quotidien. Cette sensibilisationdes gens doit beaucoupau travail réalisés par les associationslocales de protection de la nature qui se sont multipliées au cours des années 1990, au 1e'rang desquellesl'association Ulanga.

Projet Infrastructure, Eau Environnement d ,, Décembre 1999 Tous les problèmesne sont pas encore clairementperçus, à l'instar des problèmes d'assainissementdes eaux usées, et un travail important de communication reste à mener.

La confrontationentre le diagnosticactuel de l'état de l'environnementaux Comores et les préoccupationsdes populationsnous permet de proposer la liste suivante des enjeux environnementaux:

* Croissancemaîtrisée de l'urbanisation * Gestiondes déchets * Lutte contre l'érosionet la dégradationbiologique des sols * Préservationde la couvertureforestière et de sa qualité écologique * Maîtrise des risques naturels liés aux activités humaines (écoulementstorrentiels liés au défrichageet à la perte des sols, érosion côtière liée aux prélèvementsde sable)

* Protectionet améliorationdes ressourcesen eau * Restauration,gestion et protectionde la biodiversitémarine (récifs coralliens) * Préservation d'espèces remarquables (roussette de Livingston, coelacanthe, tortues, ...)

* Lutte contre l'érosiondu littoralet conservationdes plages * Lutte contre les pollutionslittorales et marines (rejets en mer de déchets liquides et solides) * Préservationet améliorationdu potentieltouristique

6.4 ELEMENTSPOUR UNE CLASSIFICATIONDES ENJEUX

Un classement strict des enjeux par ordre d'importance semble exclu, car un tel classementapparaît souvent péremptoireet arbitraire. En revanche,une classification suivant les critères présentés ci-après permet de discerner, au sein des différents enjeux identifiés, des « familles » d'enjeux présentant des caractéristiques différentes. Cette classificationpourra donc, à l'occasion, être utilisée pour réaliser un classement - même grossier - de ces groupes d'enjeux suivant l'importance qui sera attribuéeà tel ou tel critère de sélection.Ainsi, pourraientêtre considérésau premier plan les enjeux ou groupes d'enjeux jouant un rôle important vis à vis de la santé publique, correctement perçus par les populations et correspondant à des effets fortement rémanents.

En première approche, il est possible de différencier deux types d'enjeux environnementaux, en fonction de leur portée géographique: enjeux locaux et enjeux internationaux.

Projet Infrastructure,Eau Environnement 1SQ Décembre1999 * les enjeux locaux correspondenta des objectifsmajeurs pour les Comores,mais peuvent ne pas être ressenticomme un enjeu véritablepour d'autres pays. Ils sont l'expression du mode d'aménagement du territoire comorien. Par ordre d'importance,ils sont perçus localementdevant les enjeux internationauxsur le court ou moyenterme; * les enjeux internationaux prennent leur réelle dimensionsur le plan international. Ils ne revêtent généralement aucun caractère d'urgence, mais sont jugés primordiauxsur le long terme. Ils sont souvent assimilables aux enjeux globaux. L'Agenda21 résultantdes accordsde Rio en est une illustration.

Outre la dimension géographique du problème, certains critères s'annoncent déterminantspour caractériserl'acuité des problèmesenvironnementaux, et donc des enjeux qui leur sont associés. Quatre d'entre eux retiennent plus particulièrement l'attention:

* L'importancedes enjeuxvis à vis de la santé publique. La santé publique et la sécuritédes populationsest indirectementune revendicationenvironnementale. A la notion d'« environnement» considérée, au départ, essentiellement dans sa composante« ressourcesnaturelles », et où l'homme était quasimentabsent (car n'ayant qu'une faible influence), s'est progressivement substituée la notion d'« environnement» au sens « habitat/ cadrede vie » où l'homme,par la force des choses, a pris une importance croissante et occupe actuellement une position centrale. * La réversibilitédes impactsassociés aux enjeux. La rémanenceplus ou moins forte d'un impact conditionnedans une large mesure sa gravité: la nocivité d'une pollution sera ainsi d'autant plus forte qu'elle pourra s'exercer sur une longue période de temps. Par ailleurs, si l'impact est facile à éliminer, son élimination ne constitue pas un enjeu véritable. S'il est, au contraire, pour diverses raisons, faiblementréversible, la difficultéde l'entrepriseen fait un enjeu de premier plan. * La portée des impactsdans le temps. Certainesactivités humainesexercent une influenceà court terme,d'autres à plus ou moins long terme. Indépendammentde la rémanencedes impactsgénérés, on ne s'attaquera généralementpas de la même façon à la résorption ou à la réduction des impacts immédiats, le plus souvent tangibles et faciles à cerner, et à la résorption ou à la réduction des impacts susceptibles d'intervenir à un horizon plus lointain, qui sont généralement des impactssecondaires ou induits,dont l'incidencepeut être plus forte que les impacts immédiats(impacts directs), mais qui sont dans leur nature largementconditionnels et difficilesà évaluer. * La transversalité des enjeux. Les connexionspouvant s'établir entre les différents enjeux identifiés rendent compte de la complexité des problèmes, des synergies entre les différents impacts et de l'importancemême des enjeux. Plus nombreux seront les enjeuxtémoignant d'une certaine interaction,et plus difficile sera l'atteinte des objectifsfixés, car plus les efforts à consentirseront importants.Dans la même logique, plus nombreux seront les enjeux liés entre eux et plus ces enjeux - considérésdans leur ensemble- seront susceptiblesde représenter la base de la problématiqueenvironnementale.

Le tableau ci-aprèsréunit les principauxenjeux environnementaux aux Comoresen les différenciant suivant la typologieprécédemment définie.

Projet Infrastructure,Eau Environnement lia Décembre1999 Tableau 18: les enjeux environnementaux aux Comores

Typologie des enjeux

Nature des enjeux 24* Perception Enjeu inter- Importancevis Irréversi- Portée des Transver- par la national / à vis de la bilité des impacts salité des population local santé publique impacts dans le enjeux temps 1. Croissance maîtrisée insuffisante local primordiale forte courtterme forte (2,5, de l'urbanisation 6,9,10,11) 2. Gestion des déchets bonne local primordiale faible courtterme relativement faible (1,6,10) 3. Lutte contre l'érosion bonne local secondaire forte courtterme forte (4,5, et la dégradation des 6,7,10,11) sols 4. Préservation de la relativement international indéterminée variable moyen relativement couverture forestière et bonne terme forte de sa qualité écologique (3,5,6,8,11) 5. Maîtrise des risques insuffisante local secondaire forte court, relativement naturels liés aux moyenet faible (1,3,4,9) activités humaines long terme 6. Protection et bonne local primordiale forte court, relativement amélioration des moyenet faible (1,2,3,4) ressources en eau long terme 7. Restauration, gestion insuffisante intemational indéterminée forte moyenet relativement et protection de la long terme forte biodiversité marine (3,8,9,10,11) 8. Préservation bonne international non significative forte court terme relativement d'espèces remarquables forte (4,7,9,10,11) 9. Lutte contre l'érosion relativement local indéterminée forte moyenet relativement du littoral et bonne long terme forte conservation des plages (1,5,7,8,11) 10. Luttecontre les insuffisante international significative faible moyenet -forte(1,2, pollutions littorales et long terme 3,7,8,11) marines 11. Préservationet insuffisante local non significative forte court terme très forte amélioration du (1,3,4,7,8,9,1 potentiel touristique 0)

24 la numérotationdes enjeuxà l'intérieurde la 1èrecolonne est destinéeà permettreune vision synthétiquedes interrelationsqu'ils peuventtémoigner (voir dernièrecolonne). Cette numérotation ne revêt donc aucuncaractère hiérarchique.

Projet Infrastructure,Eau Environnement do Décembre1999 6.5 REPRESENTATIONCARTOGRAPHIQUE DES ENJEUX

Les figures 26, 27 et 28 permettent de localiser à l'intérieur du périmètre géographiquede chaque île les zones soumisesà des enjeux environnementaux, en différenciant:

* les zones à enjeu environnemental majeur, pour lesquelles une protection absoluedoit être recherchée;

* les zones à enjeu environnemental important, pouvant être compatiblesavec certainsaménagements du territoire (à définir),sous réserve de respectercertaines consignesenvironnementales,

* les zones à enjeu environnemental secondaire, pouvant être compatiblesde façon générale avec l'ensemble des formes d'aménagementdu territoire, sous réservede respectercertaines consignes environnementales,

* enfin, les zones sans enjeu environnemental particulier, compatibles avec l'ensembledes formes d'aménagementdu territoire.

Il convient de noter que cette représentation des enjeux se rapporte essentiellement aux problématiques environnementales cartographiables au niveau de représentation retenu (celui du format A4). Sont ainsi représentés l'ensemble des espaces naturelsterrestres et marins remarquableset nécessitantune protection au titre de l'étude PNUD-FEM/COIde juin 1998. Par contre, toutes les problématiquesnon territorialisées(gestion des déchets,protection des ressourcesen eau, ...) ou de "maille" trop fine pour pouvoirêtre représentéessur le format retenu (zonesd'expansion urbaine, monumentshistoriques ou sites archéologiques,... ) ne sont pas représentées.

Par ailleurs, cette représentationcartographique des enjeux, est avant tout destinée à localiser - de façon relativement grossière - au niveau de chaque île, les secteurs géographiques sur lesquels les différents volets du projet "Infrastructures, Eau et Environnement" seront confrontés à des contraintes environnementales, et à donner un ordre d'idée de ces contraintes.

Cependant,de mêmeque les contoursdes "secteursà enjeux" ne doit pas être considéré commefigé, l'on ne doit pas conclure trop hâtivement que l'on se dédouane de toute contrainte environnementale dans les zones Identifiées à ce niveau de l'étude comme sans enjeu environnemental particulier. Ce sera notammentl'objet de la 2ème phase de l'étude d'impact du projet IEE que de déterminer la compatibilité réelle des différentescomposantes du projet avec la sensibilité environnementaleeffective du site d'implantationde ce projet.

Projet Infrastructure, Eau Environnement .f , Décembre 1999 Figure 26 - Grande Comore - Synthèse des enjeux environnementaux -

Projet Infrastructure, Eau Environnement 99 Décembre 1999 Figure 27 - Mohéli - Synthèse des enjeux environnementaux -

Projet Infrastructure,Eau Environnement ",à Décembre1999 Figure 28 - Anjouan - Synthèse des enjeux environnementaux -

Projet Infrastructure, Eau Environnement i9c Décembre 1999 7 CADRE DE LA REGLEMENTATION ENVIRONNEMENTALE AUX COMORES

7.1 INTRODUCTION

Une profusion de textes réglementent l'environnement aux Comores, mais ils datent pour la plupart de la période coloniale. Bien qu'étant toujours en vigueur puisque non abrogés, il sont inadaptés au contexte actuel.

D'autre part, on attend toujours les décrets d'application qui doivent permettreà la loi cadre relativeà l'environnementd'être vraimentopérationnelle.

On observede toute façon que les lois en vigueur ont plutôt un caractère normatif, si bien qu'en dépit de leur existence,les dommagescausés à l'environnementsont monnaie couranteet restent impunis.

Ainsi toute extraction de sable marin est strictement interdite par la loi, ce qui ne l'empêchepas d'être fortement pratiquéepartout, sans qu'aucune mesurede répression ne soit prise.

Les Comoresont adopté plusieurs conventions internationales relativesà la protection de l'environnementmais malheureusementjusqu'à présent les dispositions de ces conventionsne sont pas incorporéesà la législationnationale.

7.2 RECUEIL DES TEXTES JURIDIQUESRELATIFS A L'ENVIRONNEMENTAUX COMORES

Sont présentés ci-après les principauxtextes relatifs à la protection de l'environnement aux Comores.

Projet Infrastructure,Eau Environnement Décembre1999 Projet Infrastructure,Eau Environnement 11; Décembre 1999 ProjetInfrastructure. Eau Environnement 197 Décembre1999 ProjetInfrastructure, Eau Environnement 1 Décembre1999 ProjetInfrastructure, Eau Environnement i,> Décembre1999 Projet Infrastructure,Eau Environnement lin Décembre1999

2EME PARTIE ANALYSE DES INCIDENCES SUR L 'ENVIRONNEMENT

Projet Infrastructure, Eau Environnement " Décembre 1999

1 PREAMBULE

1.1 INTRODUCTION

A la suite de la description de l'environnement et de la définition des enjeux environnementauxsusceptibles d'être affectés par les opérationsdu projet IEE, l'analyse des effets sur l'environnementde chacuned'entre elle peut être entreprise.

Afin de donner au lecteur suffisammentd'éléments pour comprendreles raisonnements qui aboutissentà l'évaluation des impacts, un descriptif sommaire des principales opérationsde chaqueprojet précèdel'analyse détaillée des incidences.

L'évaluationdes impacts est une réflexion basée sur la connaissancetant de l'ingénierie de la conceptiondes projets,de la réalisationdes ouvrageset de leur entretien,que de la sensibilitédes milieuxnaturels, physiques et humains.

Le principede la démarcheintellectuelle aboutissant à la définitiondes impactsconsiste à simuler l'implantationde chaque opérationau sein de l'environnementlocal qui a été préalablementdéfini. L'interactionde ces deux éléments donne virtuellementlieu à un ensembled'effets liés à la modificationde l'environnementimmédiat ou éloigné (dans l'espaceet le temps).Ces effets peuventêtre positifsou négatifs.

Les effets positifs correspondentsouvent à l'objet même de l'opération concernéeet aboutissentà court terme à une améliorationévidente, et ici nécessaire,de la qualité de vie des populationset des considérationsenvironnementales. Ces effets, qui sont en partie les raisons du choix du projet, sont évoquésdans la présentepartie et repris pour une part dans la partie3 (Raisonsdes choixeffectués).

Les effets négatifsliés à une opérationsont généralementmoins aisémentidentifiables et nécessitentune étude spécifique.Ils sont souventindirects ou se révèlentà long terme. La relationde cause à effet et les incidencessur l'homme,le milieu naturel et biologique ainsi que sur l'environnentphysique sont alors moins évidentes. Leur identificationfait l'objet de cette partiedu rapport(Analyse des effets du projet).

Si certainesredondances inévitables sont observéesentre certainschapitres, la structure adoptée permet une lecture aisée de l'incidencede chaque projet, et assure au lecteur qu'aucun effet majeur n'a été oublié par la seule analyse globale superficielle ou thématique.

Il s'agit bien ici de définir les «effetsdes projetset leurs impactssur l'environnement» et non pas simplementles « modificationsde l'environnementpar rapportà un état initial ». L'analyses'applique à étudier tous les effets ayant un impact notableet occulteceux sans incidenceparticulière. Elle ne se veut donc pas exhaustivemais pertinenteet argumentée.

Projet Infrastructure Eau Environnement . ,C, Décembre 1999 A la lecture de ce rapport, il peut apparaîtreau premier abord que, dans l'ensemble,les opérationsprojetées sont dommageablespour l'environnementtant dans leur structure, dans leur phase de réalisationque dans celle de fonctionnement.Cependant, il convient de garder à l'esprit que l'objectif de cette partie du rapport est bien de « montrer ce qui pourrait arriver » afin de l'« éviter au mieux » (voir partie 4 du présent rapport mesuresenvironnementales visant à rendre les impactsacceptables).

1.2 CHOIX DES OPERATIONSCONSIDEREES PAR L'ANALYSE

La législationComorienne ne possèdepas, à ce jours, de décrets d'applicationde la Loi Cadre sur l'Environnement définissant les caractéristiquesdes projets et opérations nécessitantune Etude d'Impact sur l'Environnement.

Or, le projet IEE intègre de très nombreusesopérations dont bon nombre n'ont pas, ou très peu, d'incidencessur l'environnement.

Toutes les opérations susceptibles d'avoir des effets sur l'environnementsont considérées.Elles correspondentà toutes les opérationsde réhabilitationd'infrastructure de transport (routes), aux projets d'adductionou réfectionde réseaux d'eau potable, aux opérationsd'assainissement, soit la liste suivante:

* opérationsdu volet « urbain » - réhabilitation de la voirie urbaine - drainage (assainissement urbain) * opérationsdu volet « eau »

- amélioration de l'alimentation en eau * opérationsdu volet «transport» - opérationsd'entretien du réseauroutier

A chaque fois que cela s'avère nécessaire, l'analyse est décomposée suivant la période de travaux, de fonctionnementet d'entretien de l'opération projetée. Les effets bruts de chacune des opérations (avant la mise en place des « mesures environnementalesvisant à rendre les impactsacceptables » proposéesdans la partie 4 du présent rapport) sont alors étudiés au regard des grandes thématiques environnementales:le sol, l'eau, le milieu naturel,et les populationshumaines.

Il convientd'insister sur le fait que toutes les opérationsdu projet IEE susceptibles de générer un impact significatif sur l'environnementsont incluses dans la présenteanalyse. Il n'y a ainsi guère que les opérationsde support institutionnel,visant à la réorganisationou à l'améliorationdes rouages de l'administration,qui n'ont pas été intégréesà la présenteétude.

Proiet Infrastructure Eau Environnement , ", Décembre 1999 1.3 CHOIX DES IMPACTSCONSIDERES DANS L'ANALYSE comme il a déjà été souligné,le projet IEE constitueun programmede travaux regroupant des opérationsde naturetrès variée,et présentéesà des degrés diversde définition.

Ces opérationsd' "aménagementdu territoire"correspondent à des travaux courantsdont les impacts sont bien identifiés et familiers des spécialistes des études d'impact. La démarchedans le cadre du présent rapportd'EIE a donc moins été de définir les impacts potentiels que d'évaluerla significationde ces impacts, leur portée, leur étenduedans le contexteenvironnemental dans lequel ils s'inscrivent.

En raison du rôle pédagogiquede la présente étude, 1ére de ce type aux Comores,un balayage assez large des impacts potentiels est proposé. Cependant, seuls sont développésles impactsjugés les plus significatifsen raison de leur nature intrinsèqueou en raison de la sensibilitédu contexteenvironnemental.

Comme pour d'autres études du même type, la façon dont les impacts ont été sélectionnésdécoule donc d'un processusde "scoping", visant à balayer l'ensemble des problématiquesenvironnementales soulevées par les différentesopérations du projet IEE, et à se concentrersur celles se révélantêtre les plus préoccupantes.

Le "scoping"a été basé sur:

* l'examendes opérationsdu projet IEE, à leur stade de définitionrespectif, . l'analyse de la documentationexistante sur les problématiquesenvironnementales aux Comores, en faisant largement appel aux fonds bibliographiquesdes ONG présentes sur place (PNUD, Institut TransversalAgriculture-Pêche-Environnement, UICN, Projet EnvironnementCOI, FADC, ...), * des visites de terrain effectuées sur les sites des opérationsles plus importantes dans les trois îles de la RFIC, * l'expériencedes auteurs de la présente étude, notammenten contexte africain et insulaire, * enfin, et ce n'est pas là le moins important, des entretiens auprès des autorités environnementales, des ONG, des responsables d'associations locales de protection de l'environnementet, de façon plus informelle,des populationslocales lors des visites de terrain.

Les contacts noués auprès des différentsinterlocuteurs pertinents au regard des problématiquesenvironnementales ont permis l'expression des préoccupations environnementaleset leur prise en compteau sein de la présenteétude. Ainsi, c'est notammentà partir des entretiens effectués,et des souhaits et remarquesexprimés lors de ces entretiens, que les principaux enjeux environnementauxaux Comores ont été identifiés, et dans une certaine mesure, hiérarchisés(cf. chapitre 6.3. de la 1èrepartie du présent rapport).

Projet Infrastructure, Eau Environnement Décembre 1999 Il convient de noter ici que le champ d'investigation de la présente étude est confiné aux aspects environnementaux. Les aspects sociaux, notamment l'intégration sociale des différentes opérations, n'est ici considérée qu'au travers des impacts environnementaux susceptibles d'en découler. Le cahier des charges de la présenteétude est en effet celui d'une "étude d'impactsur l'environnement",non celui d'une "étude d'impactsocial" (Social ImpactAssessment).

Ces aspects sociaux ont par ailleurs été étudiés à l'occasion de "l'étude comportementale et sociale du projet IEE", menée en parallle à la présente étude. Ces deux étudess'avèrent ainsi à bien des égards complémentaireset gagneraient à être présentéesconjointement.

Projet Infrastructure. Eau Environnement .c Décembre 1999 2 APPROCHE STRATEGIQUE: IMPACTS GLOBAUX DE LA MISE EN OEUVRE DE CHAQUE VOLET ET EVALUATION DES IMPACTS CUMULA TIFS

Avant d'aborderdans le détail les impacts des différentesopérations projetées, le présent chapitreest destiné à définir les grands traits des différents volets en terme d'impact environnemental, à rapprocher l'impact identifié des enjeux environnementaux précédemmentdécrits, et à évaluer sommairementles impacts cumulatifs.

Dans un premier temps, les différentesopérations projetées sont classées en "champs d'action". Pour chaque champ d'action sont ensuite définis les "effets environnementaux" les plus caractéristiques.Enfin, par croisement avec les "enjeux environnementaux", l'on passeà l'identificationdes "impacts potentiels" des différentes opérations.

2.1 IDENTIFICATIONDES CHAMPSD'ACTION DES OPERATIONSPROJETEES

L'identification des champs d'action permet d'abord de structurer le raisonnement conduisant à la détermination des effets et à faciliter un rapprochementdes opérations entre elles (des opérations de nature différente peuvent correspondre à des champs d'action identiques).

L'identificationde champs d'action permet en outre de mettre en évidence les effets cumulatifs. En effet, il apparaît que des opérationsde nature relativementdifférente peuventdéboucher sur les mêmeseffets environnementaux.

Dans cette étape, il s'agit donc d'examiner la portée globale des opérationsprojetées avant d'en analyser les effets. De façon générale, les opérations d'aménagement du territoire tendant à une dégradation du contexte environnemental peuvent se ranger dans les champsd'action suivants

CHAMP D'ACTION CODE D'IDENTIFICATION Implantation- développementd'activités industrielles IDAI Intensificationagricole IA Implantation- développementd'autres types d'activités IDTA Augmentabonde la pressionurbai APU Accroissementdes trafics AT Créationd'infrastructures ci Altérationdes milieux AM

Les opérations tendant à une amélioration du contexte environnemental peuvent, elles, se classerdans les champsd'action suivants

Projet Infrastructure. Eau Environnement , ,>c Décembre 1999 CHAMP D'ACTION CODE D'IDENTIFICATION Conservationdes milieux CM Restauration- requalificationdes milieux RRM Extensificationagricole EA Gestion- réductiondes effets négatifs GREN Gestion- réductiondes risques GRR Réductionde la pressionurbaine RPU Eco-développement ED

En fonction de cette typologie de champs d'action, les opérations projetées peuventse définir commesuit:

INTITULEDES OPERATIONS CHAMPSD'ACTION Opérations du volet « urbain »

- réhabilitationde la voirieurbaine AT

- drainage GRR Opérations du volet « eau »

- améliorationde l'alimentationen eau GRR,GREN, APU Opérations du volet «transport »

- opérationsd'entretien du réseauroutier AT

Ce tableauappelle un certain nombrede commentaires:

* Si dans l'ensemble les opérations d'aménagementprojetées auront plutôt tendanceà augmenterla pressionsur l'environnement,certaines d'entre elles devraient plutôt avoir un impact positif du point de vue environnemental.Il s'agit notammentdes opérationsde drainage(assainissement urbain). * Certainesopérations pourront présenterun bilan mitigé, c'est à dire témoigner a la fois d'impactsnégatifs et d'impactspositifs. Il s'agit en particulierd'opérations du type réhabilitationet extensiondes réseauxgravitaires (alimentation en eau). * Une analyse par "volet" montre que le volet transportest plutôt défavorablesur le plan environnemental,le volet eau plutôt favorable,et le volet urbain mitigé. * En ce qui concerne l'évaluation des effets cumulatifs, l'on constate que les opérationsde drainage de la ville de Moroni,ou de réhabilitationet d'extensiondes réseaux gravitairesjouent en faveur d'une réduction des risques sanitaires.Notons qu'il y a effet cumulatifdans la mesureoù ces différentesopérations se caractérisent par les mêmes champs d'action, mais sachant que ces opérations sont programméesen des lieux différents, ce cumul ne peut s'apprécier qu'au niveau globaldes différentesîles concernées.

Projet Infrastructure Eau Environnement . ,7 Décembre 1999 2.2 DETERMINATION DES EFFETS ENVIRONNEMENTAUXDES OPERATIONS PROJETEES

Ce chapitre lève le voile sur la significationréelle des champsd'action, et permet de mieuxcomprendre les effets qui se rattachentaux différentesopérations.

A chaquechamp d'action correspondun certainnombre d'effetsenvironnementaux. Les opérationsprojetées pouvant être classées par champs d'action, l'on déduit leurs effets environnementauxpar un double système de correspondance: opération + champ d'action,puis champsd'action + effets environnementaux.

La grille présentée ci-après décrit, pour les différents champs d'action correspondantaux opérationsdu projet IEE, les effets spécifiquescorrespondant.

CHAMPSD'ACTION PRINCIPAUXEFFETS SPECIFIQUES 25 Gestion - réduction des - gestion/réductionde la consommationen eau effets négatifs (GREN) Gestion - réduction des - gestion/réductiondes risquessanitaires (notammentceux liés à la gestion risques (GRR) de l'eau) Augmentation de la - productionde déchetsménagers pressionurbaine (APU) - consommationd'eau potable

- rejets d'eaux usées - utilisationde ressourcesnon renouvelables - créationd'infrastnuctures - accroissementdes trafics Accroissement des - rejetde pluviolessivats trafics (AT) - utilisationde ressourcesnon renouvelables - émissionsde polluantsatmosphériques - émissions sonores - risquede pollutionaccidentelle - effet de coupure

- créationd'infrastructures

A la lecture de cette grille, l'on s'aperçoit que certains effets spécifiques des champs d'action peuventà leur tour être considéréscomme des champs d'action. Ainsi, "l'accroissementdes trafics" apparaît comme un effet spécifiquede l'augmentation de la pression urbaine, mais constitue lui-même un champ d'action dont certains effets spécifiques peuvent à leur tour constituer d'autres champs d'action (création d'infrastructures),générateurs d'autres effets spécifiques.

25 Sont notés en italiqueles effets spécifiquespouvant étre assimilésà des effets cadre

Projet Infrastructure.Eau Environnement . D Décembre1999 Une opération peut ainsi générer des effets environnementauxet des effets "autres", qui ne sont pas nécessairementde nature environnementale.Les champs d'action se mutent alors en "effets systémiques"ou "effets cadres" générateurs d'effetsenvironnementaux spécifiques.

EFFETSCADRES PRINCIPAUXEFFETS SPECIFIQUES' - rejet de pluviolessivats - utilisation de ressources non renouvelables Accroissement des trafics (AT) - émissions de polluants atmosphériques - émissions sonores - risque de pollution accidentelle - effet de coupure - création d'infrastructures Création d'infrastructures (Cl) - imperméabilisation des sols - implantationou développementd'activités - altérationdes milieux Altération des milieux (AM) - modification physique du milieu - modification biologique du milieu - disparition de milieux - fragmentation du territoire - dégradation des paysages

Dans l'analysedes effets d'une même opération,l'on passeainsi de la déterminationdes champsd'action, puis des effets cadreset enfin des effets spécifiques,parune démarche en cascade.

Cette démarchepermet:

* d'une part, d'identifierles impactsindirects des opérations(ex. : l'extensiondes réseaux gravitaires génère non seulement des effets induits directement par la création d'infrastructuresde stockage ou d'adduction, mais égalementdes effets indirectsgénérés par l'augmentationde la pressionurbaine qui peut en découler); * d'autre part, de matérialisercertains effets cumulatifs. Ces effets cumulatifs peuvent se produireà l'intérieurd'une même opérationou entre des opérationsde naturedifférente. Ils peuventprovenir de simplesprocessus linéaires d'accumulation d'effets spécifiquesde nature différente, ou au contraire être issus de processus itératifs (cercles"vicieux" ou "vertueux"du type accroissementdes trafics > création d'infrastructures=* implantationou développementd'activités r augmentationde la

pressionurbaine ': accroissementdes trafics);

Proiet Infrastructure Eau Environnement d .,, Décembre 1999 2.3 ANALYSE DES IMPACTSDES OPERATIONSPROJETEES

L'analyse des opérations s'appuie ici non plus sur la notion d'« effet » environnemental,mais sur celle d'« impact » environnemental,défini comme étant le résultat du croisement entre l'effet de l'opération (sa conséquenceobjective en terme environnemental,sous la forme d'élévation de niveau sonore ou de suppression de milieux naturels,par exemple) et la sensibilité environnementaledu territoire à l'intérieur duquels'exerce cet effet.

Impact = Effet x Sensibilitéenvironnementale du territoire

Cette sensibilitéenvironnementale a été établie en première partie de la présenteétude, lors de l'analysede la situation actuelle,et en particulierlors de la définition des enjeux environnementaux. Elle est reflétée par les cartes de synthèse des enjeux environnementaux(figures 26 à 28).

Le croisementde ces cartes avec la localisationdes opérations projetéespermet d'identifierles impactspotentiels du projetIEE:

* Impact potentielfort : les opérationsprojetées interfèrentavec une zone territoriale identifiéecomme étant de grandesensibilité environnementale (enjeu environnemental importantou majeur).Sont concernés: - certainesopérations d'entretien de chausséesroutières, - certainesopérations du volet eau.

* Impact potentiel moyen : les opérations projetées interfèrent avec une zone territoriale identifiée comme étant de sensibilité environnementalemoyenne (enjeu environnementalsecondaire). Sont concernés: - certainesopérations d'entretien de chausséesroutières, - certainesopérations du volet eau.

* Impact potentielfaible: les opérationsprojetées interfèrent avec une zone territoriale identifiée comme étant de sensibilité environnementale réduite (aucun enjeu environnementalidentifié). Sont concernés: - les opérationsdu volet urbain, - la plupartdes opérationsd'entretien de chausséesroutières, - la plupartdes opérationsdu volet eau. Notons qu'il s'agit bien ici d'impact "potentiel" et non d'impact "effectif', car l'intensitéde l'impactest ici uniquementévalué à l'aune de la sensibilitéenvironnementale des territoires concernés, sans tenir compte de l'importancedes effets des opérations correspondantes.Ainsi, les opérationsd'entretien routier ou celles relatives au volet eau sont - de façon générale - de faible impact environnemental,même dans les zones de sensibilitéélevée.

Projet Infrastructure. Eau Environnement Décembre 1999 L'évaluationdes impactstelle qu'elle est opérée dans la présente approchestratégique a cependant le mérite de permettre de différencier les opérations en fonction du contexte environnementalauquel elles sont confrontées.L'objectif est de lancer un signal, d'attirer l'attention de l'aménageursur la sensibilité du territoire concerné par les travaux. Il est égalementde juger de la compatibilitéentre les objectifsde protection de l'environnementet la réalisation des travaux, aux fins éventuellementde modifier ou supprimer certaines opérations prévues initialement. Il est enfin, pour les opérations jugées compatibles, de déterminer quelles seront les précautionsà mettre en oeuvre (mesures réductrices ou compensatoires) afin d'assurer l'intégration optimale de l'opérationau sein de son contexteenvironnemental.

Ces différents points sont repris et détaillés dans les chapitres suivants, ronmiLs axm impacts détaillés des différents volets du projet IEE, et dans la partie 4 relativeaux mesuresréductrices et compensatoiresà mettreen ceuvre.

Projet Infrastructure Eau Environnement Décembre 1999 3 IMPACTS DES PRINCIPALES OPERATIONS DU VOLET « URBAIN »

Ce volet comportedeux composantesqui portantsur les principalesvilles des Comores:

* le schémad'entretien de la voirie urbaine, * le schémadirecteur d'assainissement.

3.1 DESCRIPTIONSOMMAIRE DES OPERATIONS

Ce volet du projet « Infrastructure,Eau et Environnement» se compose d'opérations relativementdisparates. De par leur disparité, ces opérationsgénèreront des impacts relativementdifférents aussi bien dans leur natureque dans leur portée.

3.1.1 LE SCHEMAD'ENTRETIEN DE LA VOIRIE URBAINE

A la suite d'un inventairecomplet du réseau de voirie existant, les travaux d'entretienpour maintenir ce réseau à un niveau de service satisfaisantont été définis pour les agglomérationsde Moroni (Grande Comore), Fomboni (Mohéli), Moutsamudu et et Domoni(Anjouan).

A Moroni,96 % des voies primaireset la totalité des voies secondaireset tertiairessont jugées dans un état médiocre nécessitantdes travaux d'entretien. Le diagnostic est relativementplus favorablepour les autresagglomérations concernées.

En tout, les linéaires de voirie à réhabiliter s'élèvent à 30 km à Moroni, 7 km à Moutsamudu,5 km à Domoni,et 1 km à Fomboni.

Les opérations d'entretien consistent en déflachage, point à temps, mise en place d'enduit monocouche, d'enduit bicouche ou d'enrobé, construction de trottoirs, de bordures,d'épaulements, mise en placed'éclairage public et d'accotements.

Suivant les sectionsde voirie, l'une ou l'autre de ces opérationspeuvent être mises en ceuvreou bien combinées.

3.1.2 LE SCHEMADIRECTEUR D'ASSAINISSEMENT

Le projet consisteà créer un réseaude drainagedes eaux pluvialessous la forme de caniveauxde bord de chausséeaboutissant à des exutoirescôtiers. Ce schémadirecteur concerneles villes de Moroni,Fomboni, Moutsamudu et Domoni.

Les principalescaractéristiques du réseau prévuà Moroni sont présentéesà lafigure 29. Environ 11 km de canalisationssont prévues, réparties en 7 réseaux distincts. Il est importantde préciserici que le projet n'est avancéqu'au stade de la faisabilitéet que seul le cheminementapproximatif du réseauet les dimensionsde la sectionde chaquetronçon est défini.

ProjetInfrastructure, Eau Environnement Décembre1999 Figure 29 - Ville de Moroni,dimensionnement des ouvragesde drainage -

Projet Infrastructure. Eau Environnement f A Décembre 1999 Fomboni, traversé par une rivière en son centre, nécessite la création d'antennes d'assainissementpour récolter les eaux de part et d'autre et supprimer les poches de stagnationdes eaux résiduellesou leur déversementsur les voiries principale.Le réseau à construireest d'environ1 000 m.

Le même problèmese pose à Moutsamoudouet Domoni,où les besoins sont estimés à respectivement1 500 m et 500 m linéairesde canalisations.

3.2 IMPACTSDES OPERATIONSEN PHASEDE REALISATION

La phase de travaux est généralementconsidérée comme une période de gêne significativedu milieu humain et de perturbationdes milieux naturels.Les impacts qui lui sont associés sont néanmoinstemporaires. Par ailleurs, ces impacts sont souvent assez faciles à réduire par des mesures d'ordre organisationnelà inclure dans le cahierdes chargesdes entreprisesappelées à réaliser les travaux.

3.2.1 IMPACTSDES OPERATIONS D'ENTRETIEN DE LAVOIRIE URBAINE

3.2.1.1 Sur le sol

Les travaux d'entretien ne nécessiteronta priori aucun défrichement,terrassement ou talutage mettant à nu les surfaces. Les risques d'érosion des sols sont donc négligeables.

3.2.1.2 Sur l'eau

En l'absenced'opération de terrassementdes sols (débroussaillage,décapage, talutage, etc.) mettant temporairementles terrains à nu, les risques de pollution des eaux de surfacepar les matières en suspension(MES) est négligeable.

Citons de possibles pollutionsaccidentelles liées à des fuites d'hydrocarbures,de graisses ou de liquides hydrauliquesprovenant des engins de chantier. L'installationde chantier, sur laquelle sera effectuée les opérations d'entretien des engins et le remplissage des réservoirs sera à ce titre un point de concentrationdes pollutions éventuelles.

3.2.1.3 Sur la population

3.2.1.3.1 Sur l'économie locale

Des petits commercesne manquerontpas de se développerà proximité du chantier, pour satisfaire aux besoins des ouvriers. Par ailleurs, le chantier pourra être l'occasion d'une embauche pour certainshabitants du quartier.

Projet Infrastructure. Eau Environnement l'Ili Décembre 1999 3.2.1.3.2 La santé

Le côtoiement des zones de travaux et de vie par les habitants fera augmenter lerisque d'accidents de chantier, en particulier lors de la circulation des véhicules (camions, etc.) et de l'utilisation d'engins de chantiers (dameuse, rouleau compresseur, pelle mécanique, etc.).

Dans le but d'évitertout accident,des mesurespréventives judicieuses devrontêtre mises en place préalablementau démarragedes travaux.

3.2.1.3.3 Surles commoditésde voisinages

* La circulation

La réhabilitation de la voirie nécessitera l'apport d'un ensemble de matériaux et matériels de construction (pouzzolane, enrobé, béton, engins, drains, etc.) ainsi que l'évacuation de déblais (matériaux de décapage).

Le transport de ces matériaux et matériel, qui sera essentiellement réalisé par camions, entraînera une augmentation du trafic aux abords du chantier ainsi que le long des itinéraires d'accès. La situation urbaine du projet obligera en plus les véhicules de transport à passer par les centre-villes des agglomérations.

Le passage de ces véhicules par le centre ville entraînera une augmentation du trafic, susceptible de générer des accidents et des ralentissements. La circulation des engins de chantier et des camions est également susceptible de provoquer l'envol de poussières. Il convient cependant de relativiser ces risques au regard du faible volume de transport nécessité.

Les travaux d'entretien de la voirie se caractériseront également par les perturbations du trafic occasionnées dans les rues supportant les travaux, provoquant des encombrements et incitant à des dépassements dangereux (voie réduite à une seule file de véhicules).

Afin de limiter ces incidences,un ensemblede mesurespréventives et réductrices sera proposé.

* Le bruit et les vibrations

Les travaux seront générateurs de bruits et de vibrations qui seront perçus aux abords du chantier. Les deux causes principales en seront:

* le déplacement des véhicules sur le chantier (bulldozer, camions, etc.) et aux abords des itinéraires empruntés par les camions de transport de matériaux,

* les travaux en eux-mêmes.

Soulignons cependant que ces nuisances seront très temporaires.

Projet Infrastructure. Eau Environnement , Décembre 1999 Afin de limiter au mieux ces incidences, des mesures préventives et réductrices seront proposées.

* Les odeurs

Les travaux ne seront pas la source d'odeurs durablesparticulièrement désagréables ou suffisamment intenses pour déranger dans leur confort les habitants riverains. Ponctuellement,lors des opérationsd'enrobage des chaussées,des vapeursde goudrons pourrontêtre perçuesaux abords immédiatsdu chantier.

3.2.2 IMPACTSDES SCHEMAS DIRECTEURS D'ASSAINISSEMENT

3.2.2.1 Sur le sol

Les travaux auront lieu en bordurede voirie, sur des surfacesdéjà artificialisées.Aucun impact n'est attendu.

3.2.2.2 Sur l'eau

Seule la réalisationdes exutoirescôtiers est susceptiblede générer une pollution des eaux, en particulier si des ouvrages en béton sont réalisés. En effet, les laitances produitespar le béton sont polluanteset pourraientsouiller l'eau au abords immédiat des travaux.

Afin de limiter ces risques de pollution, même modérés, des mesures de réduction seront proposées.

3.2.2.3 Sur le milieu naturelet biologique

Les laitances de béton sont toxiques, pour les espèces aquatiques. Le départ de laitances de béton dans les eaux pourrait provoquer une intoxicationdes peuplements animaux,en particulierde la faune benthique(crustacés et mollusquespour l'essentiel).

Si les travaux sont correctementconduits, il y a peu de chance qu'une telle pollution survienne,d'autant que la capacitéde dilutiondu milieumarin est très forte.

Une telle pollution proviendraitplutôt du déversementdes eaux de lavage des toupies à béton et autres bétonnièresdirectement dans le milieu récepteur par des ouvriers non sensibilisésaux aspectsenvironnementaux.

Des mesures visant à limiter cette pollution et à éviter ses incidences seront proposées.

Proiet Infrastructure. Eau Environnement D ,c Décembre 1999 3.2.2.4 Sur les populations

3.2.2.4.1 sur les activitéset l'économielocale

Ces travaux, de faible ampleur et disperséssur l'ensemble de l'agglomération,n'auront aucun impactsensible sur les activitéset l'économielocale.

3.2.2.4.2 Sur les commoditésde voisinages

* La sécurité

La promiscuitédes travaux et de zones très fréquentéespar les passants(trottoirs et chausséesdu centre ville), de même que les encombrementsroutier que pourront parfois engendrerles travauxferont augmenterle risqued'accident de la circulation.

Des propositionsseront réalisées dans le but de limiter au mieuxces incidences.

* La circulation

L'essentieldes travaux sera réalisé en bordure de chaussée. De ce fait, ils pourront entrainerune gène à la circulationainsi que des ralentissementsroutier.

Des mesuresvisant à réduire ces incidencesseront proposées.

* Le bruit et les vibrations

Les opérationsde réalisationdes tranchéespourront engendrer du bruit et des vibrations occasionnant une gêne pour les habitants riverains, d'autant que ces travaux se déroulerontpour la pluparten milieu urbaindense.

Cependant,l'avancées de ce genre de travaux étant rapide, les perturbationsseront brèves,et ne devraientque rarementavoir lieu au mêmeendroit plusieursjours d'affilée.

3.3 IMPACTS DES OPERATIONSLIES A L'EMPRISEET AU FONCTIONNEMENT DES OUVRAGES

Les impacts présentésdans cette partie se différencientdes précédentspar leur caractère permanent.Sont évoqués ici les impacts directs des opérations,mais aussi les impacts indirects, susceptiblesd'être induits par la réalisation de ces opérations.

Proiet Infrastructure Eau Environnement ' , Décembre 1999 3.3.1 IMPACTS DES OPERATIONS D'ENTRETIEN DE LA VOIRIE URBAINE

3.3.1.1 Sur le sol

Aucuneacquisition foncière n'est requise.

3.3.1.2 Sur l'eau

Le projet ne devrait pas modifier de façon sensiblele niveau actuel d'imperméabilisation des sols et les débits ruisselés.

Sur le plan de la qualité des eaux de ruissellement,le projet n'étant pas en lui-même susceptibled'induire un trafic supplémentaire,aucun impact nouveau ne sera créé par rapportà la situationactuelle.

3.3.1.3 Sur le milieu naturel

Le projet étant entièrementconfiné en milieu urbain, aucun impactn'est attendu.

3.3.1.4 Sur les biens et le patrimoine culturel

Aucun bâtiment n'est détruit.Aucun site cultureln'est susceptibled'être endommagé.

3.3.1.5 Sur la population

3.3.1.5.1 Surles activitéset l'économielocale

Aucune habitation ou bâtimentà vocationcommerciale n'est touché.

3.3.1.5.2 Sur les commoditésde voisinages

* Sécurité aux abord du projet

La voirie routière est également utilisée par les piétons. La réhabilitationde voies au trafic relativementdense en zone urbaineest une source potentielled'accidents, et ce en particulierdurant la nuit, le bon état du revêtementincitant l'automobilisteà augmentersa vitesse.

* Le bruit et les vibrations

La réhabilitation des chaussées devrait permettre une réduction significative des niveaux de bruit liés au trafic routier, dus en partie au contact entre la chaussée et les pneumatiques.

Projet Infrastructure, Eau Environnement Décembre 1999 * Le paysage

La réhabilitation des chaussées n'aura aucune incidence visuelle ou paysagère significative.

3.3.2 IMPACTSDES SCHEMAS DIRECTEURS D'ASSAINISSEMENT

3.3.2.1 Sur le sol

Les caniveauxseront réalisés en bordure de chaussée, sur le domaine public, et ne grèveront pas, ou exceptionnellementet de façon réduite des propriétairesparticuliers de leursterrains.

3.3.2.2 Sur l'eau

Lors des périodes pluvieuses, les caniveaux collecteront les eaux pluviales pour les mener sans débordement vers les exutoires littoraux. Ces eaux seront différemment chargées en polluants en fonction du moment de l'averse ainsi que des surfaces lessivées.

Le niveau de pollution de ces eaux dépendrade plusieursparamètres notamment:

* de la fréquence des événementspluvieux, car la charge polluante des eaux est inversementproportionnelle à la fréquencedes précipitations, * d'une variation de concentrationde polluantsobservée entre le début et la fin d'un événementpluvieux, les premièreseaux étant toujours plus chargées.

Les principales causes de pollution sont quant à elles détaillées ci-après. Notons en l'occurrenceque les pollutionspotentielles ne sont pas liées au réseau de drainage en tant que tel, mais aux polluantsse déposantsur la chausséeet à ses abords. La forte densité de populationdes agglomérationsconcernées, qui concentrentégalement l'essentieldes trafics routiersdes îles, constitueun facteur aggravant.

Cependant,le milieu récepteur,soit le milieu marin, possèdeun fort pouvoirépurateur, lié à une forte capacité de dilution et d'oxygénation (brassagedes masses d'eau par les vagues et les courants).Après réalisationdu réseau de drainage, la pollution des eaux pluviales ne devrait donc pas - comme cela est le cas en situation actuelle - être réellement sensible.

* Matières en suspension:

A la suite d'événements pluvieux, des volumes importantsde matières en suspension seront véhiculés.Ces apportsde matièresauront de nombreusesincidences sur la qualité de l'eau dont l'ampleurdépendra directement de la concentrationde matièresdéversées, de la durée de événementpluvieux et de la courantologielocale (diffusion du nuage de turbiditt)u.

Projet Infrastructure. Eau Environnement *IC Décembre 1999 Les principalesincidences directes sont une réduction de la luminositéen profondeuret une diminution de l'oxygène dissout. Les incidences induites sont liées aux micro- polluantsainsi qu'aux nombreuxgermes fixés aux particulesde matièrestransportées.

* Matières organiques et déchets solides:

Les importantes quantités de déchets jonchant les rues des agglomérations se retrouverontdans les caniveauxà l'occasiond'événements pluvieux.

La partie solide de ces déchets (débris métalliquesdivers, emballages,... ) s'accumulera sur les fonds au niveaudes pointsde rejet du réseau,ou sera rejetée sur la côte pour les déchetsflottants.

La partie organique (déchets alimentaires,débris végétaux) sera elle aussiTejete au milieu marin. Si ces débris viennent à s'accumuler, ils peuvent localementmodifier les écosystèmes(prolifération d'algues, augmentationdu nombred'espèces détritivores, ... ).

* Micro-polluants:

Les premièreseaux de pluies issuesde la zone seront chargéesen polluantsdissous et fixés aux particulesen suspension.

Ces polluantsde type métaux lourd, produitschimiques, hydrocarbures, etc. seront issus de l'ensembledes activités exercées sur chacun des bassins versants et en particuliers des routes. En effets les chausséesaccumulent durant les périodessèches l'ensemble des résidusde pneumatiques,huiles, goudron, poussières, déposés par les automobiles.

Ces polluantsont en général une forte rémanenceet se diffusentdans les eaux pour être ensuite fixées par les végétauxet accumulésdans le réseautrophique.

Des mesuresvisant à limiter les rejets de matièrespolluantes et à réduireleurs incidences serontproposées.

* Germes pathogènes:

De nombreux germes dont certains pathogènes seront véhiculés par les eaux de ruissellement,en solution ou fixés à des éléments particulaires.L'essentiel d'entre eux sont issus du lessivage des matières fécales animales, des zones de marchés et des déchargesurbaines ou les conditionssont favorablesà leur développement.

Lors d'un déversementdans les eaux marines,ces germesseraient diffusés le long de la bande côtières. Comme pour les matières en suspension et les micro-polluants, la concentrationen germes serait réduite proportionnellementà l'éloignementau point de rejet et serait augmentéelors événementpluvieux intervenantaprès une longue période de sécheresseainsi que dans les premierstemps de chaquepluies.

Cette forme de pollutionest probablementla plus préoccupantepour la santé humaineet peut rendre ponctuellementles eaux côtièresimpropres à la baignade.

Proiet Infrastructure Eau Environnement e,c Décembre 1999 Des mesures visant à s'assurer de la non contamination des eaux littorales seront proposées.

3.3.2.3 Sur le milieu naturel

La principaleconséquence de l'augmentationdu ruissellementinduite par le réseau sera une augmentationtemporaire de la turbidité de le zone littorale en période pluvieuse. Une augmentation de la pollution des eaux marines par des matières en suspension pourraitavoir des conséquencessur la flore et la faune marine par:

* la réduction de lumière dans les eaux pouvant entraîner une diminution de la biomasseet en particulierde la végétationchlorophilienne, * le colmatagedes substratsdont dépendla faune benthique, * l'étouffementdes formationscoralliennes. Un envasementbrutal liée à la floculation des matières en suspension en milieu salé, étoufferait les coraux et tous les organismes ne pouvant se mouvoir. Cette couverture de sédiments empêcherait ensuite les larves de corail de se fixer à nouveauet ainsi la recolonisationdu récif. Au contraire, elle serait favorable au développement des algues qui se substitueraientalors aux récifs coralliens.

Au niveau du port de Moroni,le milieu « naturel » est déjà passablementdégradé par les déversementde déchets,les arrivées d'eaux usées, l'usure des fonds par les bateauxet la sédimentationdans cette zone de courant faible. L'impact du projet n'aura là pas de conséquencesensible sur unefaune appauvrieet un milieude faible intérêt écologique.

Plus au Nord, la zone est moins dégradée et les formations coralliennes sont mieux préservées.Les rejets turbidespourront y exercerun impactplus dommageable.

Les travaux prévus à Moutsamoudou,Domoni ou Fomboni,de plus faible ampleur et/ou concernantdes milieux relativementpeu sensiblesn'auront qu'un impactminime.

Il est importantde rappelerici que les phénomènesd'agression du récif (cyclones,etc.) et d'apports terrigènes en période pluvieuse sont naturels. Le problème des apport terrigènes d'origine anthropique,ainsi que des autres agressions humaines (rejets de polluants,d'eau usées, piétinement,etc.) est lié au fait qu'ils viennent se surajouter aux phénomènes naturels. C'est donc le cumul des impacts naturels et anthropiquesqui conduit à la mort du corail.

Suite à la fragilisation ou à la mortalité du corail, c'est l'ensemble de la biocénose associée qui est déstabilisée, soit de très nombreusesespèces animales (poissons, crustacés, mollusques, ...).

L'ingestion de déchets flottants par les animaux marins (notammentde sacs plastiques par les tortues marines) est également une source potentielle de mortalité, tandis que l'accumulation de déchets sur les fonds peut mener à une dégradation et à un appauvrissementdu milieu.

Projet Infrastructure, Eau Environnement 4 Décembre 1999 Enfin, l'accumulationde substances toxiques dans les organismesmarins (notamment des métaux lourds) pose des problèmesvis-à-vis des peuplementsanimaux concernés aussi bien qu'en terme de santé publique(consommation de poissonscontaminés).

Il est difficile de mesurer l'impact exact que l'amélioration du drainage des eaux pluviales pourra avoir sur le milieu marin. En facilitant le rejet de polluants et de déchets, il favorisera la dégradation de ce dernier. Cependant, il convient de considérer certains facteurs réducteurs:

* le milieu marin possèdeune forte capacité de régénération, * le littoral à hauteur des principales agglomérations, déjà largement dégradé, possèdeune faible sensibilité environnementale, * par essence, le rejet d'eaux pluviales est un phénomène naturel (contrairement aux rejetsd'eaux uséespar exemple)et, surtout, * les rejets d'eaux pluvialesreprésentent une faible perturbation du milieu marin à côté des dégâts occasionnéspar les dépôts d'ordures sur la frange littorale ou les prélèvementsexcessifs et dégradationsoccasionnés par la surpêche.

Au regard de la sensibilitédu milieu marin et de ses nombreuxintérêts, il sera nécessaire de réaliserun suivi du milieu naturelaux droit des rejets.

3.3.2.4 Sur les populations

* Sur la santé

L'impactdu projetse définit essentiellementen terme de santé publique.

Un meilleur drainage des eaux de pluie aura d'abord pour conséquencede limiter la stagnation de poches d'eaux favorables au développement des maladies hydriques paludisme,dermatoses, filariose, dengue, ... De ce point de vue, le projet aura un impact positifindéniable.

Cependant, l'augmentation des rejets en certains micro-polluants et en germes potentiellementpathogènes peut contrebalanceren partie cet impact favorable.

Afin de comprendrela portée d'une augmentationdu déversementde polluants,il est utile de rappeler ici que la zone côtière est le siège d'un certain nombre d'activités, dont la pêche artisanale(au filet, à la battue et à la ligne) et la baignade(pour les populations localesautant que pourles touristes).

Dans une telle situation, une augmentationde la pollution des eaux pourrait avoir deux conséquences:

Projet Infrastructure, Eau Environnement , Décembre 1999 • la premièreconcerne la contamination des espèces halieutiques par des micro- polluantssusceptibles de se concentrer ensuite dans l'organisme humain. Il est cependant peu probable que, d'une part les eaux de ruissellement soit suffisammentcontaminées pour que cet impact est une portée réelle sur le milieu marin (le trafic automobile à l'origine de l'essentiel de cette pollution reste à un niveau faible par comparaison avec les centres urbains de pays industrialisés), d'autre part que la quantité de poissons pêchés à proximité des points de contamination soit telle qu'elle puisse induire une quelconque accumulation de substancestoxiques chez le consommateur; * la seconde consistera en une contamination directe des baigneurs par des germespathogènes vecteurs de nombreusesmaladies. L'expérience acquise dans les pays industrialisésmontre que le rejet des eaux pluvialespeut, en milieu urbain, constituerune source significativede pollution bactériennedes eaux superficielles. Cette pollution est généralementliée aux déjectionsanimales s'accumulant sur les surfacesimperméabilisées. Dans le contexteparticulier des Comores,il est difficile de se prononcersur la portée de cet impact, mais il est probablequ'après une forte pluie suivantune longuepériode de temps sec, la pollutionbactériologique des eaux côtièresà proximitédes pointsde rejet dépasseles normesadmissibles. l* Sur les commodités de voisinage

Les fossés de collecte des eaux pluvialespeuvent former une gêne, voire un obstacle,à la circulationpiétonne et automobile.Si ces fossés restent à ciel ouvert, ils peuvent constituerune barrièrepour l'accèsdes parcellesriveraines. Leurs occupants seront alors tentés de couvrir les fossés avec des moyensde fortunes, peu fonctionnelset présentant des risquesd'obstruction du réseau.

Par ailleurs, des fossés à ciel ouvert, en réduisantles surfaces de chausséedisponibles, augmenteront les conflits d'usage piétonivéhicules.Cela se traduira par une augmentationdes risquesde collision.

Notonsqu'afin d'assurer la maintenanceet l'entretiendu réseau,desservitudes seront imposéessur l'emprisedes ouvrages.

Projet Infrastructure Eau Environnement « Décembre 1999 4 IMPACTS DES PRINCIPALES OPERATIONS DU VOLET « EAU »

4.1 REMARQUESGENERALES

Des trois volets du projet « Infrastructure,Éau et Environnement», le volet « eau » est sans contestecelui qui revêt la dimensionenvironnementale la plus importante.

L'environnement est évidemment perçu ici essentiellement sous sa composante humaine,tant il est vrai que les opérationsprojetées devraient largement participer à une améliorationdes conditionssanitaires et socialesdes populationsconcernées.

En retour, les aménagementsprévus peuvent induirecertaines incidencesnégatives sur l'environnement.Nous verrons cependantqu'au regard du caractère peu structurant des opérations,les impactssont pour l'ensembletrès réduitset ne nécessitentpour la plupart que la prise en compte de prescriptionsenvironnementales relativement simples durant la périodede travaux.

4.2 DÉsCRIPTIONSOMMAIRE DES OPERATIONS

Le volet « eau » englobe essentiellement des opération destinées à améliorer l'alimentationen eau des villes de Fombonià Mohéli, et Mutsamudu,Ouani et Domoni à Anjouan.

4.2.1 OPERATIONSPREVUES SUR ANJOUAN

4.2.1.1 Mutsamudu

* Premièreétape:

* Captages - Consolidationdes structuresexistantes (canal de dérivation,déversoir) - Protectiondu captagecontre les eauxde ruissellement - Réparation du compteur existant - Installation de deux nouveaux compteurs sur les conduites d'adduction de l'anciennechambre de distribution - Constructiond'une clôturegrillagée (muret surmontéd'un grillage) * Adduction - Réparationde la conduitede la gendarmerie * Réseaude distribution - Réhabilitationde bornes fontainesexistantes et constructionde nouvellesbornes fontaines (nombretotal des bornesfontaines à prévoir: 30) - Remplacementdes conduitesen amiante-cimentdu réseau de distribution

Projet Infrastructure.Eau Environnement ,, Décembre 1999 * Deuxièmeétape:

* Nouveauxcaptages et nouvellesadductions - Aménagementd'un nouveaucaptage à Pagé - Fournitureet posed'une nouvelleconduite d'adduction 0200 mm, L= 2.000 m. - Modificationau niveaudes captagesexistants. Installation de préfiltres à gravier et d'une unitéde chlorationà Moutsamuduet Hougouni - Installationd'unités de traitementpour le captagede Pagé * Réseaude distribution - Réhabilitationdu réseauexistant (parties en acier galvanisé) - Constructionde deux nouveauxréservoirs de 500 m3 chacun - Modification de la structure du réseau de distribution par l'installation de conduitessupplémentaires - Extensiondu réseau 4.2.1.2 Domoni

Premièreétape:

- Réhabilitationdu captageexistant d'Adjaho - Eliminationdu pointhaut le long de la conduited'adduction de la sourced'Hapira - Aménagementd'une piste d'accèsà la sourced'Hapira - Réparationde 4 réservesde stockaged'eau

* Deuxièmeétape: - Aménagement d'un nouveau captage, fourniture et pose d'une conduite d'adduction- solutionsource Mro Goucouni- quote-partDomoni - Captageet adductiond'eau - quote-partde l'agglomérationde Ngandzalé - Réhabilitationdes sept réservoirsexistants à Domoni - Réhabilitationdu réseaude distributiond'eau - Constructionde 20 bornesfontaines - Extensiondu réseauexistant 4.2.1.3 Ouani

* Premièreétape - Bilan hydraulique- diagnosticsystème d'adductionet du réseau de distribution- Plan Directeur - Installation d'une unité de chloration sur le captage existant avec les aménagementsnécessaires

* Deuxième étape

Premièrephase - Aménagementd'un nouveaucaptage

Projet Infrastructure. Eau Environnement 1 Décembre 1999 - Fourniture et pose d'une nouvelle conduite d'adduction 0100/ 0150 mm. L = 2200 m. - Aménagementd'un système de traitementd'eau au niveau du nouveaucaptage (dégrilleur-dessableur-préfiltreà gravier-chloration) - Constructiond'une réservede stockaged'une capacitéde 200 à 250 m3 - Fournitureet pose d'une premièrepartie des conduitesprincipales de distribution d'eau 080/0100/0125/0150. L = 2.000 m. - Constructionde bornes fontaines(Ouani :10, Barakani: 6, Gnantranga:4)

Deuxième phase - Constructionde réservesde stockaged'une capacitétotale de 500 m3 - Fourniture et pose d'une deuxième partie des conduites principalesde distributiond'eau 080/0100/0125/0150. L = 7.000 - Fourniture et pose d'un réseau secondaire et tertiaire de distribution d'eau 060/080, L= 9.000 m.

4.2.2 OPERATIONSPREVUES SUR MOHELI

Les améliorationsproposées seront étalées en plusieursphases dont la premièrerevêt un caractèreurgent en égard au risque d'éboulementet d'affouillementdu cheval d'amenée provisoire.

_ 1è" étape:

* Captage existant Fomboni: - Aménagementdu nouveaucaptage sur M'Rochiconi - Mise en place d'une prise dans la retenue y compris crépine et canalisation d'adductionjusqu'à la sortiede la retenue(2 chambresde prise) - Pose de clôture autour de la retenue - Mise en place d'un compteur * Adduction Fomboni: - Révision et réparation de conduite d'adduction (mise en place de ventouse, vidange,réparation, base 1000ml) * Ouvrage de stockage: - Equipementhydraulique du réservoir(vannes et accessoires) - Installationde compteur(1 pour chaquedépart) - Mise en place d'une installationde désinfection+ préfiltres - Clôture autour de l'ensemble traitement + stockage - Nettoyage et évacuation des dépôts * Réseau de distribution: - Miseen place de compteursindividuels (60.OOOFC/unité) base 100compteurs - Réhabilitation des bornes fontaines et construction de nouvelles bornes (y compris compteur - base 20) - Campagnede fuites prioritaireet réparation - Enfouissementdes canalisationsapparentes et branchements

Projet Infrastructure Eau Environnement -C Décembre 1999 - Remplacementdes conduitesvetustes (500 ml)

* 2èmeétape:

* Adduction: - Remplacement total conduite adductions longueur 4000 ml - 1000 mI (étape 1) * Stockage: - Réservoir (base 500 m3) - Installation dessableur + chloration * Réseau de distribution: - Nouveaux maillages: canalisations, raccord, accessoires et équipement du réseau base: 2000 ml diamètre80 /100 1125 /150 - Installationde poteaud'incendie (base 5) * Travaux annexes: - Piste d'accèsau captage longueur4000 ml (type pouzzolane)

4.2.3 SYNTHESEDES ACTIONS ENTREPRISES ETSTRUCTURE DE L'ANALYSE

L'analyse des différentes opérations considérées fait ressortir une typologie des principauxaménagements suivants:

- ouvragesde prélèvementdes eaux, soit: - captagesde sources, - captagesen rivière. • ouvragesd'adduction des eaux - canalisationsenterrées, - canalisations aériennes, * ouvragesde stockage - réservoirs, - citernes, - bassins, * ouvragesde distribution - forages à pompe manuelle, - réseaux, - bornes fontaines, - lavoirs.

Au regard de la multitude d'opérationsprojetées sur l'ensembledu territoirecomorien, ainsi que des importantessimilitudes observables entre elles, il semble ici opportun de réaliser une analyse non pas par opération mais par type d'opération, replacée pour chacune dans un contexteurbain ou rural en fonctiondes spécificités.Cette approcheest en outre plus cohérente avec le niveau de détail correspondant à l'étude de faisabilité.

Projet Infrastructure, Eau Environnement Décembre 1999 L'analyses'articulera donc autourdes pointssuivants

* ouvragesde prélèvementdes eaux, * ouvragesd'adduction d'eau, * ouvragesde stockage, * ouvragesde distributionen milieu urbain.

4.3 IMPACTSDES OPERATIONSEN PHASEDE REALISATION

4.3.1 INTRODUCTION

Les phases de travaux en général sont considérées comme une période de gêne significativedu milieu humainet de perturbationdes milieuxnaturels. Les impacts qui lui sont associés sont néanmoins très temporaires, et pour ce qui concerne le volet eau, de faible importance. Par ailleurs,ces impactssont souventassez faciles à réduire par des mesures d'ordre organisationnelà inclure dans le cahier des charges des entreprisesappelées à réaliserles travaux.

Dans le cas des opérations concernées,le niveau de définition correspond à une étude de faisabilité et est donc relativement sommaire; par ailleurs, un certain nombre d'options restent à préciser dans le cadre des études de définition ultérieures. L'analysedes impactsprévisibles, telle que présentéeci-après, tient compte de ces incertitudes.

Dans l'ensemble, les opérations projetées relèvent de la même typologie d'impact en période de travaux. Il n'a donc pas paru nécessaire ici d'établir une séparation tranchéeentre les différentsouvrages envisagés.

4.3.2 SUR LE SOL

Les ouvragesd'adduction d'eau et de stockagesont les seuls susceptiblesde nécessiter des défrichementset terrassements.Ces travaux peuvent induiredes risques d'érosion, d'autant plus qu'ils se déroulerontle plus souventdans des zones d'assez forte déclivité. Notons cependant que les surfaces concernées seront de faible étendue, allant de quelquesdizaines de mètres carré à un maximum de 1 ha pour les travaux d'adduction les plus importants.

L'ampleur des terrassements restera généralementde l'ordre du mètre cube ou de la dizaine de mètres cube. Les déblais seront le plus souventremis en place, après la pose des canalisation,sauf pour le creusementde bassins,qui requerra la mise en dépôt des déblais.

Projet Infrastructure Eau Environnement Décembre 1999 Signalonsque le plus souventles granulatset sables nécessairesà la constructiondes ouvrages sont extrait de rivières ou prélevés sur le littoral. Bien que les volumes concernéssoient ici relativementfaibles, l'on ne peut admettrela poursuitede ce genre de pratique - très dommageablepour l'environnement- dans le cadre des opérations projetées.

Des mesuresvisant à limiter les risques d'érosionseront proposées.

4.3.3 SURL'EAU

4.3.3.1 Eau potable:

Les travaux de réhabilitationet d'extensiondu réseau d'eau potable,en particulierlors des opérationsde raccordementdes anciens aux nouveauxréseaux, pourront entraîner des coupuresponctuelles d'alimentation en eau potablede la zone desservie.

Suite à ces micro-coupures,la mise ou remise en charge des réseaux entraînera une dégradation temporaire inévitable de la qualité des premières eaux (bouchon terreux). Ce premierflux d'eaux polluées,outre des macro-élémentsen suspension(terre, gravier, résidus des travaux, etc.), pourra contenirdes germes pathogènesqui se seront développés dans le réseau durant l'arrêt du flux. A l'arrivée aux bornes fontaines notamment,ces eaux peuvent polluerles citernes.

La consommationde ces eaux pourra alors avoir éventuellementdes effets sur la santé des populationsconcernées.

Afin de limiter et de prévenir les effets possibles sur la santé de la consommationdes premières eaux distribuées après travaux, des mesures d'informationet de prévention seront mises en place.

4.3.3.2 Eaux pluviales:

Les travaux de placement de réseaux, ainsi que des pistes d'accès nécessairesà leur installation requièrentdes opération d'abattage, de débroussaillageet de décapage des sols sur la largeur de l'emprise des travaux. En périodes pluvieuses, les eaux ruisseléessur ces surfaces se chargeront de matières en suspension (MES) avant de s'écouler dans les cours d'eau récepteur,d'en dégrader la qualité et ainsi générer des incidencessur la faune aquatique.

Néanmoinsau regard des faibles surfaces décapées (une canalisation de 300 mm de diamètre et la piste d'entretienattenante nécessite le décapaged'une bande de moins de 3 m de largeur), et de la forte couverturevégétale des hauts bassins versants au niveau desquels se feront la plupart des travaux d'adduction, l'impact devrait être limité. Ces impacts pourraient cependant s'avérer préoccupants dans le contexte de forte dégradationdes sols observableactuellement sur l'île d'Anjouan.

Projet Infrastructure, Eau Environnement ";0 Décembre 1999 Citons, en dehors du problème de pollution par les MES, de possibles pollutions accidentelles liées à des fuites d'hydrocarbures, de graisses ou de liquides hydrauliquesprovenant des engins de chantier.L'installation de chantier,sur laquellesera effectuée les opérationsd'entretien des engins et le remplissagedes réservoirssera à ce titre un point de concentrationdes pollutionséventuelles.

Par souci de sécurité, des mesures de type organisationnelvisant à réduire au mieux les incidencesd'un décapage des sols ainsi que les risques de pollutions accidentelles,en particulierà proximité de cours d'eau, serontproposées.

4.3.3.3 Cours d'eau:

La réalisationdes ouvrages de captage de sources comme de dérivationde cours d'eau nécessitentla mise en place de seuils en béton ainsi que des travaux dans le coursd'eau.

Le coulagedu béton libère en général des laitanceset les travaux dans le cours d'eau génèrent une mise en suspension des sédiments. Les engins de chantier et les activitésde maintenancequi leur sont associéessont égalementune source potentiellede pollutionpar les huiles,graisses et autreshydrocarbures.

Ces pollutions peuvent avoir des répercussionssur l'alimentationen eau potable des populationsvivant à l'aval et peuvent induirede fortes mortalitéspiscicoles, même si les effets sont temporaires.

Ces problèmesdevraient être limités dans le temps et n'avoir aucune incidencemajeure sur la qualitégénérale des eaux. Néanmoins,par souci de sécuritéainsi que pour réduire les conséquences d'une dégradation de la qualité des eaux, des mesures organisationnelleset méthodologiquesdevront être observéessur le chantier.

4.3.4 SURLE MILIEU NATUREL

4.3.4.1 Ecosystèmesaquatiques:

Toute pollution directe ou indirecte des eaux superficielles(rivières et torrents) par des matières en suspensions, des laitances de béton ou des hydrocarbures,auront des conséquencessur la faune et la flore aquatiques.

Les laitancesde béton et les hydrocarburessont toxiques pour les espècesaquatiques à des doses assez faibles. Le départ de ces polluantsdans les eaux pourrait provoquer une intoxicationou une contaminationdes peuplementsaquatiques. Un apporttrop massif ou continude matièresen suspensionprovoquerait quant à lui le colmatagedes branchies ainsi que le recouvrementdes pontes. L'ensemblede ces phénomènesentraînerait une augmentation de la mortalité, une dégradation du biotope et un déséquilibre de l'écosystèmeaquatique aval.

Les travaux en cours d'eau dégraderontégalement le biotopeet l'écosystèmeassocié sur l'emprisedes travaux.

Projet Infrastructure. Eau Environnement e,l Décembre 1999 Afin de réduire au mieux les pollutions et de limiter leurs incidences des mesures environnementalesseront proposées.

Projet Infrastructure. Eau Environnement 1 e., Décembre 1999 4.3.4.2 Milieunaturel terrestre:

* Végétation:

Les canalisationstraverseront souvent des espaces boisés, notammentcelles reliant les captages aux réservoirs.Ces travaux nécessiterontun abattage sélectif. Certainsarbres, à conserverpour leur intérêt culturel, scientifiqueou commercialpourraient être blessés par les engins de chantierde manièreirréversible (section d'une partie des racinesou des branches, écorçage, entailles au niveau du tronc, ...).

Afin de s'assurerqu'aucun d'entre eux ne subira de dommagesaccidentels des mesures de protection des arbres dont la position par rapport aux travaux est critique seront proposées.

* Faune:

Les travaux de réalisation des captage comme de pose de canalisationsseront une sourcede bruit et de vibrationsusceptibles de perturberles populationsanimales locales.

On peut penser que la plupart des espèces,mobiles, se déplacerontalors vers des sites plus calmeset réintégrerontles lieux à la fin des travaux.Les travauxétant pour l'essentiel limités à quelquesjours (pose de canalisation)à quelquessemaines (construction d'une retenueou d'un réservoir),la périodede dérangementsera de courtedurée.

Dans le cas ou des travaux devraientêtre réalisés à proximités de sites reconnus d'un intérêt faunistiquenotoire (dortoirs à Chauve souris de Linvingstonpar exemple) des mesuresparticulières de réductiondes nuisancesdevront être proposées.

4.3.5 SURLES POPULATIONS

4.3.5.1 Activitéset économielocale:

Etant donné que de très nombreux ouvrages sont envisagés et que les travaux correspondantsont, de façon généralede faible niveau de technicité,il est probableque la réalisation des structures nécessiteral'embauche d'une main d'oeuvre locale ne requérant qu'une faible qualificationpour leur réalisation.Les retombées économiques des travaux serontdonc largementpositives sur l'économielocale.

4.3.5.2 Circulation:

Les canalisationsde distributiond'eau seront pour la plupart enterrées.Elles suivrontou traverseront les routes et chemins existants. De ce fait, lors des travaux, des perturbationsde trafics peuvent être ponctuellementattendues. Celles-ci seront cependanttemporaires et, de par les faibles trafics observés sur les voies rurales, sans incidencesmajeure.

Projet Infrastructure. Eau Environnement 4c," Décembre 1999 A Fomboni et Mutsamudu,le trafic étant relativement important, ces ralentissements pourraient perturber considérablementla circulation et éventuellement entraîner des accidentsroutiers.

Afin de les limiter au mieux, des mesuresd'informations et de préventionsseront mises en place.

4.3.5.3 Bruit et vibration

La réalisationdes travaux de poses des canalisationsinclut Laréalisation de tranchées à la pelle mécanique, opération relativement bruyante. Les imseaux d'addutiom deau traverserontou aboutirontà des agglomérationset ces nuîioes seront perçuespar les habitants. Néanmoins,de par le caractère rural des projets,et donc la faible densitéde populations des régions concernées, ces incidences r_mit modérées et très localisées.

Au regard de l'intérêt vital des opérations, ces nuisances temporaires peuvent être considérées comme acceptableset ne feront que l'objet de mesuresenvironnementales simples.

4.4 IMPACTS DES OPERATIONSLIES A L'EMPRISEET AU FONCTIONNEMENT DES OUVRAGES

Les impacts présentés dans cette partie se différencientdes précédentspar leur caractère permanent.Sont évoqués ici les impacts directs des opérations, mais aussi les impacts indirects, susceptiblesd'être induits par la réalisation de ces opérations.

4.4.1 IMPACTDES OUVRAGES DE PRELEVEMENTDES EAUX

4.4.1.1 Sur le sol

Les ouvrages de captage ne demandent pas, en eux-mêmes, une surface au sol importante.Par contre, ils sont en général associés à des périmètresde protectionqui szuisent les abords plus ou moins prochesdu captagescontre d'éventuellespollutions ou dégradations.

Ces périmètresassujettissent les usagers du site à certaines contraintes.Le périmètre de protection immédiat,délimite physiquementle site et empêche tout usage - quel qu'il soit - du sol dans l'environnement immédiat du prélèvement. Ce périmètre est généralementde l'ordre de quelques dizaines à quelques centaines de mètres carrés, délimité par une clôture infranchissable.Aux Comores, aucun périmètre de protection rapproché ou éloigné n'a encore été mis en place. Si certains de ces périmètres sont institués dans le cadre du présent projet, cela peut induire certaines contraintes d'utilisation des sols sur les surfaces concernées: limitation de la charge en bétail, interdictionsde défrichages,...

Proiet Infrastructure. Eau Environnement , Décembre 1999 4.4.1.2 Sur l'eau

L'implantationde nouveaux ouvrages de captage va accentuer la pression sur les ressourcesen eau: réductiondu débit des cours d'eau à l'aval des captages,réduction du stock aquifère...

D'un autre côté, la rénovationdes ouvrages existantsira dans le sens d'une meilleure gestiondes ressources(réduction des pertes, meilleuredistribution aux usagers),ce qui devrait - au final - largement compenser l'accroissement des prélèvements.

Aucune pollution des eaux ne peut être émise par les ouvrages concernés. Bien au contraire,la présencede tels ouvragesest la meilleuregarantie, notammentpar le biais de leur périmètrede protection,du maintiende la qualité des eaux, du moins au niveau des prisesd'eau.

4.4.1.3 Sur le milieu naturel

L'emprisedirecte des ouvragesde captage sur le milieu naturel est faible (de l'ordre de quelquesmètres carrés). Par contre,indirectement, de par les périmètresde protection ou la formation de retenues en amont des ouvrages de captage, l'incidence de ces ouvragespeut concernerdes surfacesbeaucoup plus importantes.

Les retenuesforment des plans d'eau, généralementde petite dimensioncar implantésà flancs de montagne.Ces retenuessont des élémentsimportants de perturbationde la faune aquatique, habituée, dans les parties hautes des bassins versants aux écoulementsrapides (faune rhéophile). De plus, les barrages font office d'obstacle aux éventuelsdéplacements saisonniers ou aux migrations.

Or, la faune aquatique des rivières comoriennes est relativement mal connue. L'implantation de nouveaux barrages peut accélérer la disparition de certaines espècessensibles. En contrepartie,des espèces favoriséespar les écoulementsà faible vitesse (faune limnophile)pourraient tirer profit de la création des retenues.Cela pourrait être positif si ces espècesparticipent à une augmentationde la biodiversité.Par contre si ces espèces s'installent au détriment des espèces en place, le bilan sera négatif. En raison du nombre de cours d'eau concernés,et de la méconnaissanceactuelle de leur faune aquatique,il est difficile d'évaluer l'impact réel des opérations projetées.

Outre l'aspect "modificationdes biotopes", les captages en rivière sont responsables d'une réduction des débits à l'aval des ouvrages. Or, les débits des rivières comoriennessont déjà faibles et ces prélèvementspeuvent être, notammenten saison sèche fortement préjudiciablesà la vie aquatique.Il convient cependantd'admettre que les débits prélevéssont pour la plupart de l'ordre de quelques litres par seconde, et ne sont donc pas susceptiblesde modifiersignificativement l'hydrologie des cours d'eau.

Notonstoutefois que les rivières concernéespar les nouveaux captagesn'ont pas été recensées parmi les milieux aquatiques continentaux comoriens remarquables (cf. première partie du présent rapport). A ce titre, les impacts peuvent être considérés commeadmissibles.

Projet Infrastructure, Eau Environnement c,» Décembre 1999 L'emprisedes ouvrages étant relativementfaible, ils n'auront que peut d'incidencessur les milieux naturels,limitées tout au plus à l'abattagede quelquesarbres. Le clôturage de ces sites pourra indirectemententraîner un abattageplus conséquentd'arbres gênant l'implantationde la clôtureou risquantd'endommager les ouvragesde prélèvement.

Dansle cas ou de tels abattages intervenaient dans le périmètred'un site naturel identifié d'un intérêt majeur (forêt primaire ou forêt galerie par exemple), des mesures environnementalesde compensationsseront proposées.

4.4.1.4 Sur les populations

* Sur les bienset le patrimoineculturel

Les captages en rivière sont localisés sur les hauts bassins, en dehors de zones d'habitations.Leurs incidencessur les populationsseront donc quasi nulles. Il est peu probableque ces ouvragesinterfèrent avec des vestigesarchéologiques ou historiques.

Toutes les mesures d'informationet de compensationnécessaires devront alors être proposées.

* Sur la santéet les conditionsde vie

La créationd'aires de protectionde captages,en interdisantl'accès à ces ouvrages,ainsi que la créationde nouveauxouvrages d'alimentation des populationsen eau potableaura d'indubitables incidences positives sur la santé et le confort des populations actuellementou nouvellementdesservies. Il s'agit là du principal impact du volet eau et de sa justificationpremière. Notonsen outre que tous les nouveauxcaptages seront équipés de dispositifs de dégrillage-dessablagepermettant un pré-traitement par décantationdes matièresen suspensionet blocagedes corpsflottants. Danscertains cas, pour l'alimentationen eau des principauxcentres urbains, il est prévu d'installeren aval des dessableurs un préfiltre à gravier (vitesse de filtration de 1 m/h) et une unité de chloration (doseur de solution à niveau constant assurant une quantité de chlore résiduellelibre dans l'eau équivalenteà 0,5 mg/l après30 mn de contact).

Cependant,si des mesuresdrastiques ne sont pas prisespour protégerles bassins versantset impluviumsdes ouvragesconcernés, les sourceset cours d'eau risquent fort de voir leur débit tarir à plus ou moins long terme, du fait notamment de la déforestationet de l'érosion des bassins versants. En outre, en l'absence de telles mesures,l'on peut craindreque tôt ou tard une contaminationdes points de prélèvement survienneet soit à l'origine du développementde nouveauxfoyers infectieux (typhoïde, hépatite virale, ...), notamment pour les captages ne bénéficiant pas de traitement chimique.

Les périmètres de captages réglementés assureront la protection des espaces superficielssensibles. Ainsi, la ressource en eau potable sera préservée au mieux en limitantles risquesde pollutioncriminelle ou accidentelledes captages.

Projet Infrastructure Eau Environnement , t Décembre 1999 4.4.2 IMPACTDES OUVRAGES D'ADDUCTION DES EAUX

Alors que les canalisations actuellement observables sont pour la plupart en acier galvaniséet disposéesà l'air libre, les futures conduitesseront généralementen PVC ou en fonte, et enterrées.

4.4.2.1 Sur le sol

L'emprise au sol des ouvrages d'adduction d'eau est relativement faible. Elle est constituéed'une bande de quelques dizainesde centimètresde largeur nécessaireà la pose en souterrain, ainsi que de la servitude de passage (piste d'entretien). En tout l'emprise totale représente une largeur d'environ 2,5 à 3 m. Cependant, comme ces conduitespeuvent être installéessur plusieurskilomètres, l'emprise totale des ouvrages est loin d'être négligeable (environ1 ha pour les plus importantes).

4.4.2.2 Sur l'eau

Aucun impact, tant sur la disponibilitédes ressourcesque sur leur qualité n'est à prévoir. Notons que les dispositifs permettantéventuellement le refoulementvers des réservoirs localisés plus haut ne sont pas susceptibles d'être à l'origine de pollutions (pompes installéesen fosses sèches).

4.4.2.3 Sur le milieu naturel

Sur l'emprise des conduites et de la piste d'entretien attenante, toute la végétation existantesera supprimée.Les conduitesprincipales, localisées entre les captageset les réservoirs,traverseront le plus souvent des secteurs de forêt relativementpréservés. La disparition de ces milieux naturels et la perturbation des milieux avoisinants sera la principale conséquence environnementale de la mise en place des ouvrages d'adduction d'eau.

Il est peu probable que la création de ces "saignées" dans les massifs forestiers soit directementresponsable de la disparitionde certainesespèces. Cependant, ces trouées dans les massifs forestiers vont s'accompagnerd'un certain nombre d'effets induits dont le cumul peut avoir des conséquencessignificatives: * risquesde déstabilisationdes sols le long de l'ouvragepar les mécanismesd'érosion, * perturbationprofonde des écosystèmesadjacents par "effet de lisière", * création d'une brèche par laquelle de nombreusesespèces pionnières vont pouvoir s'engouffreret supplanterles espècesindigènes, * risques de colonisationspontanée et de défrichage des zones adjacentes par les populations,grâce à la nouvellevoie d'accèsmise à leur disposition. Le dernier impact, en particulier,constitue le risque le plus importantde dégradationdes milieux naturelsassocié à ces opérations.

Vis-à-vis de la faune, les impactspourraient être les suivants * destructionde biotopes,

Proret Infrastructure Eau Environnement .. Décembre 1999 * création de barrière écologiquepour les espèces sauvages les plus farouches (bien que la bandedéboisée soit relativementétroite et a priori peu fréquentée), * axe de migration biotique pour les espèces domestiques et commensales (bétail, chiens, chats, rats, ...), * augmentationdes risquesde braconnagepar l'améliorationdes conditionsd'accès, * perturbationsde la faune sauvage par là seule présence humaine (odeurs, bruits, mouvements, ...). La portée de ces impacts dépendra évidemment beaucoup de la valeur écologique et biologique des milieux atteints. Il est ainsi clair que si ces ouvragesétaient implantés dans les zones ou surviventcertaine des espècesendémiques de perroquets,de pigeons ou de roussettes,les conséquencespourraient en être catastrophiques.

Ces ouvrages n'ayant pas encore fait l'objet d'un repéragecartographique, il est difficile de préciser leurs impacts potentiels au regard des zones refugesdes espèces les plus sensibles.Par principede précaution,mieux vaut considérerque tout ouvraged'adduction implantéen zone de forêt est susceptiblede générerdes impactsmajeurs.

Afin de compenserdes incidencesliées au défrichementde l'emprise des canalisations, des mesuresenvironnementales seront proposées.

4.4.2.4 Sur les populations

A l'instar des ouvragesde captage des eaux de surface, les ouvragesd'adduction reliant ces captages aux réservoirsauront un impact très réduit sur les populations, dans la mesureoù leur localisationest pour l'essentielen dehors des zones d'habitation,en milieu forestier.

,* Paysage

Bien qu'enterrés, les ouvrages auront un impact paysager. Les pistes de servitudes conservées après la pose des canalisationscréeront, lors de la traversées de terres agricolesou bien d'espaces forestiers, une coupe franche et linéaire dans la végétation. Ces "cicatrices", qui plus est localisées à flancs de versant, risquent d'être visibles de loin.

L'intensité de l'impact dépendra beaucoup du volume de populationsusceptible d'être touché par ces dégradationspaysagères et du caractère touristique du site.

Afin de réduireet de compenserles incidencespaysagères de ces cheminsde servitudes, des mesuresenvironnementales seront proposées.

Projet Infrastructure. Eau Environnement 1;, Décembre 1999 * Agriculture

L'emprise des ouvrages et des servitudes associées pourra éventuellementconcerner des terres agricoles. Outre la suppression d'une partie des parcelles concernées directementpar l'effet d'emprise, il y a lieu de considérerégalement ladésorganisation du parcellaire induite (morcellement des champs, modification des conditions d'exploitation).Cet impactsera en partie compensépar les facilitésd'accès apportées par le projet à de nouvellesterres agricoles (cf. remarquesprécédentes sur les risques de défrichagedes milieuxnaturels).

L'importancede l'impactdépendra beaucoup de la naturedes culturesconcernées. Les cultures spéculatives,à haute valeur ajoutée (telles que l'ylang-ylang),seront les plus pénalisées.

Afin de réduireou de compenserau mieuxces incidencessur la population,des mesures serontproposées.

4.4.3 IMPACTDES OUVRAGES DE STOCKAGE

Par ouvrage de stockage, il faut comprendreles réservoirs,citernes et autres bassins conçuspour assurerune distributionrégulière de la ressourceen eau, réduirela pression dans les réseaux,et répartirl'alimentation en eau entre les différentsréseaux.

4.4.3.1 Sur le sol

L'empriseau sol des ouvragesde stockagene devrait pas excéder100 m2 pour les plus importants.L'impact est donc négligeable.

4.4.3.2 Sur l'eau

La réhabilitationdes réservoirsexistants, en les équipant notammentd'une couvertureet de dispositifs de contrôle des niveaux (robinets à flotteur), permettra d'améliorer la qualitéet de l'eau et la gestionde la ressource.

4.4.3.3 Sur le milieu naturel

Sur l'emprisedes réservoirset bassins,toute la végétationexistante sera supprimée.Or, ces réservoirsseront le plus souvent implantésà mi-hauteursur les bassins,dans des zones non urbanisées. Ces ouvrages risquent donc d'entraîner la suppression de milieux d'un certain intérêtécologique et biologique.

Cependant,de par leur emprise limitée - ils ne devraient pas excéder le volume d'une habitationde petite à moyenneimportance - l'impactsera réduit.

Profet Infrastructure Eau Environnement »c0 Décembre 1999 4.4.3.4 Sur les populations

A l'instar des ouvragesde captage des eaux de surface, les réservoirs auront un impact très réduit sur les populations,dans la mesure où leur localisationest pour l'essentiel en dehors des zones d'habitation,en milieu rural ou forestier.

* Paysage

Il s'agit probablementlà du principalimpact environnemI des réservoirs.Afin de pouvoir jouer leur rôle de répartiteur et de rupture de xturge, ces ouwvgs sont généralement installés sur des points hauts, aisément visibles depuis ies sies environnants.Or les réservoirsles plus gros (750 m3 sur MjRuan) peuvent atteindra la hauteurd'un immeublede deux étages et risquentdonc d'êtremailementrepérables dans le paysage.

Il convient cependantde reconnaîtreque la plupart des ouvragesde stockage projetés font moins de 300 m3, et seront doncfacilement intégrables sur le planpaysager.

* Agriculture

L'emprise des réservoirs pourra éventuellementconcerner des terres agricoles et se solder par la suppressionde quelques parcellesde cultures.Au regard des faibles superficies concernéeset du faible effet de ces ouvragessur la structure du parcellaire, cet impactsera minime.

4.4.4 IMPACTSDES OUVRAGES DE DISTRIBUTION EN MILIEU URBAIN

Les ouvrages de distribution sont constitués par les conduites issues des réservoirs, formant des réseaux au niveau des agglomérations, et se terminant en fontaines publiquesou raccordementprivés.

4.4.4.1 Sur le sol

Les réseaux de distribution urbain et villageois sont généralement situés sous les chaussées.Il ne nécessiterontdonc pas d'empriseparticulière.

Les bornes fontaines ou les lavoirs n'ont qu'une emprise réduite, généralement en bordurede rue ou sur des placetteset sont intégréesà la structureurbaine des quartiers.

4.4.4.2 Sur l'eau

C'est généralementsur les réseaux de distributionque les pertes (fuites) sont les plus importantes.Des bornes fontaines en mauvais état sont égalementsource de gaspillage. La réhabilitationde ces dispositifs aura donc un impact positif sur la gestion de la ressourceen eau.

Projet Infrastructure. Eau Environnement d Décembre 1999 4.4.4.3 Sur le milieu naturel

Ces ouvrages étant implantés en milieu urbain, l'impact sur les milieux naturels est négligeable.

4.4.4.4 Sur les populations

De l'ensemble des ouvrages du volet eau, les ouvragesde distributionseront ceux qui auront l'impact le plus importantsur les populations,en raison de leur caractère urbain. Les nouvelles structures de distribution des eaux auront d'indéniables incidences positives sur la qualité de vie et la santé des populationsurbaines et villageoises.

* Qualité de vie:

La recherche d'eau à des bornes-fontaines éloignées ne sera plus la première préoccupationdes foyers. Elle ne nécessiteraplus alors untransport difficile et pénible néfaste pour la santé des femmeset des enfantssouvent responsablesde cette corvée.

* Santé:

Ces ouvrages permettront d'éviter le stockage prolongé de l'eau, favorable au développementde germes pathogèneset source de nombreusesmaladies hydriques infectieuses. Enfin, la réhabilitationdes réseaux, du captage jusqu'à la fontaine sera favorableà la conservationd'une eau de qualité tout au long de son transportjusqu'aux pointsde distribution.

Notons également que les opérations envisagées comprennentle remplacementdes conduitesen amiante-ciment,nocives sur le plan sanitaire, par des conduites en PVC ou en fonte.

Projet Infrastructure. Eau Environnement , 7,, Décembre 1999 5 IMPACTS DES PRINCIPALES OPERATIONS DU VOLET «TRANSPORT»

Ce volet concerne essentiellement des opérations d'entretien des infrastructures routières.

5.1 DESCRIPTIONSOMMAIRE DES OPERATIONS

Suivant l'état de dégradationde l'infrastructureroutière, différentes modalités d'entretien, de la plus légèreà la plusconséquente, sont envisageables:

* L'entretien courant: il consiste en débroussaillagedes accotements,curage et reprofilage des fossés. Il nécessite essentiellementde la main d'oeuvre (aucun apport de matériauxn'est nécessaire). * L'entretien périodique: il consiste en la réhabilitationde la couche de roulement par mise en place d'un enduit superficiel. L'enduit est composé d'un mélange de gravillons et de bitume). Cet enduit peut être du type monocouche (12 mm d'épaisseur) ou bicouche (26 mm d'épaisseur). Sa mise en place fait appel à différentescatégories d'engins, utilisés successivementpour l'épandagedu bitume à chaud, l'engravillonnage,le cylindrageet le compactage. • La réfectioncomplète: elle consisteen une scarificationde la structure existante, un renforcementde cette structure par apport complémentairede matériaux, une imprégniationde ces matériaux(bitume très fluide), un sablage(mise en place d'une couche de sable),et couronnementdu tout par un enduit bicouche.Ces différentes phases nécessitentun apportconsidérable en matériauxet l'utilisationde nombreux engins de chantier.

Les opérations de réfection des accotements et des ouvrages, et d'amélioration de l'assainissementsont menéesdès l'entretienpériodique.

Ce programmed'entretien concerne 183,2 km de voies, se répartissantcomme suit 113,3 km en GrandeComore, 42,9 km à Anjouan et 27 km à Mohéli. La localisationdes voies concernéesest présentéeà la figure 30.

Projet Infrastructure. Eau Environnement < Décembre 1999 Figure 30 - Programme d'entretien des routes

Projet Infrastructure. Eau Environnement 179 Décembre 1999 5.2 IMPACTSDES OPERATIONSEN PHASEDE REALISATION

Rappelons que la phase de travaux est généralement considérée comme une période de gêne significative du milieu humain et de perturbation des milieux naturels. Les impacts qui lui sont associés sont néanmoins temporaires. Par ailleurs, ces impactssont souventassez faciles à réduire par des mesures d'ordre organisationnelà inclure dans le cahier des charges des entreprises appelées à réaliser les travaux.

5.2.1 SURLE SOL

Les travaux d'entretien routier n'auront aucune incidencedirecte sur les sols. Ils sont en effet totalementcirconscrits à l'empriseroutière.

En fait, l'impactde ces opérationssur les sols se manifestedavantage indirectement, par la création de carrièresou fossesd'emprunt nécessaires à la fourniture des matériaux constituantla structurede base et les couches superficiellesde l'infrastructure.A ce titre, les opérationsde réfectioncomplète, assimilables à des créationsde route, sont les plus préjudiciables.

5.2.2 SURL'EAU

Les opérations d'entretien ne nécessitent aucune opération de terrassement (déblaiement, remblaiement,talutage) mettant temporairementles terrains à nu, hors zones d'emprunt nécessaires à la fourniture des matériaux de construction. Ces opérationsne sont donc pas susceptiblesd'induire des écoulementsfortement turbides au momentdes épisodespluvieux.

Citons de possibles pollutions accidentelles liées à des fuites d'hydrocarbures,de graisses ou de liquides hydrauliquesprovenant des engins de chantier. L'installationde chantier, sur laquelle sera effectuée les opérations d'entretien des engins et le remplissage des réservoirs sera à ce titre un point de concentration des pollutions éventuelles.

Cependant,sauf sensibilité particulière des milieux concernés,l'incidence sera faible. Les sites les plus sensiblesà ces pollutionssont les cours d'eau pérenneset les zones littoralesdans lesquellessont susceptiblesde s'écoulerdirectement les pluviolessivats.

Afin de réduire au mieux les incidencessur la qualité des eaux et les effets induits sur le milieu naturel,des mesuresenvironnementales seront proposées.

Projet Infrastructure, Eau Envwronnement 17? Décembre 1999 5.2.3 SURLE MILIEUNATUREL

* Milieu naturel terrestre

C'est durant les travaux de déboisement, débroussaillage ou décapage des zones d'empruntque les risques d'impactsur le milieunaturel sont les plus importants.En effet, si l'on n'y prête pas attention, ces travaux peuvent largement déborder de l'emprise initialementprévue.

Certains arbres peuvent ainsi être abattus sans que cela soit vraiment nécessaire. Les engins de chantier peuvent également provoquerdes dommages irréversibles(section d'une partie des racines ou des branches,écorçage, entaillesau niveau du tronc, ...) à des arbres qu'il n'est pas prévude couper.

Signalons également les projectionséventuelles de poussière, pouvant perturber les mécanismesde photosynthèseet le dérangementoccasionné pour la faune.

* Milieu naturelaquatique

Il est importantde rappelerque:

* le milieu corallien est très sensibleà la pollutionpar les matièresen suspension, , les milieux aquatiques continentaux sont également sensibles à de fortes turbidités, mais surtout à des pollutions chimiques comme le déversement accidenteld'hydrocarbures.

En raison du caractèrelimité des travaux, les impactsdevraient néanmoinsrester dans des limites admissibles.

Afin de préserver la biodiversitédes zones littorales sensibles, des mesures visant à kmitersles départsde serontproposées.

5.2.4 SURLES POPULATIONS

5.2.4.1 Sur les acdviàet l'économielocale

-F Poeon rn manquerontpas de se développerà proximité des chantiers, pour satisfaire aux besoins des ouvriers. Par ailleurs, les chantiers - notammentceux d'entretiencourant ou d'entretienpériodique, qui ne requièrentqu'une faible qualification- pourrontêtre l'occasiond'une embauchepour les populationslocales.

Projet Infrastructure. Eau Environnement "tf Décembre 1999 5.2.4.2 Sur la sécurité

Les travaux d'entretientraverseront de nombreusesagglomérations.

Le côtoiement des zones de travaux et des lieux de vie fera augmenter le risque d'accidentsde chantier, en particulierlors de la circulationdes véhicules de transport des matériaux (camions,etc.) et de l'utilisation d'engins de chantiers (dameuse, rouleau compresseur,pelle mécanique,etc.).

Dans le but d'éviter tout incident,des mesurespréventives judicieuses devront être mises en place préalablementau démarragedes travaux.

5.2.4.3 Sur les commoditésde voisinages

* La circulation

La réfection des routes nécessitera un ensemble de matériaux et matériels de construction (pouzzolane, enrobé, béton, etc.) ainsi que de déblais (matériaux de décapage).

Le transport de ces matériaux et matériel,qui sera réalisé par camions, entraînera une augmentation du trafic aux abords du chantier ainsi que le long des itinéraires d'accès. Les véhiculestraverseront de nombreuxvillages et provoquerontprobablement des ralentissements.

Les travaux d'entretien de la voirie perturberontégalement le trafic, provoquantdes encombrementset incitantà des dépassementsdangereux (voie réduite à une seule file de véhicules).

Afin de limiter ces incidences,un ensemblede mesurespréventives et réductricessera proposé.

* Le bruit et les vibrations

Les travaux seront générateursde bruits et de vibrations.Ces nuisancesseront perçues, en particulierdans les traverséesde village,par les riverains.Les deux causesprincipales en seront:

* le déplacementdes véhicules sur le chantier (bulldozer, camions, etc.) et aux abords des itinérairesempruntés par les camionsde transportde matériaux, * les travauxen eux-mêmes.

Dans l'ensemble, les abords des routes sont peu urbanisés, ce qui devrait limiter les incidencessonores aux habitationsriveraines des villagestraversés. Soulignonsen outre que ces nuisancesseront temporaires.

Projet Infrastructure, Eau Environnement 17r Décembre 1999 Afin de limiter au mieux ces incidences,des mesures préventives et réductrices seront proposées.

* Les odeurs

Les travaux ne seront pas la source d'odeurs durablesparticulièrement désagréables ou suffisammentintenses pour dérangerdans leur confort les riverains. Ponctuellement,lors des opérations d'enrobage des chaussées, des vapeurs de goudrons pourront être perçuesaux abordsimmédiats du chantier.

* La poussière

La circulationdes engins de chantier et des camions de transportde matériauxterreux est susceptiblede provoquerl'envol de poussières.Ces envols de poussièrespourront être particulièrementgênants pour les secteursd'habitation ou les zones de culture.

5.3 IMPACTS DES OPERATIONSLIES A L'EMPRISEET AU FONCTIONNEMENT DES OUVRAGES

Les impacts présentés dans cette partie se différencientdes précédentspar leur caractère permanent.Sont évoqués ici les impacts directs des opérations, mais aussi les impacts indirects, susceptiblesd'être induits par la réalisationde ces opérations.

5.3.1 SURLE SOL

Ces opérationsn'entraîneront aucune emprise supplémentaire,et ne nécessiterontdonc aucuneacquisition foncière.

5.3.2 SURL'EAU

La réfection des routes ne modifiera pas le taux d'imperméabilisationactuel lié aux infrastructures.Les volumes ruisselés sur les chaussées restera donc sensiblementle même.

En période pluvieuse, les premièreseaux provenantdu lessivage de la chaussée seront polluées par des matières en suspension ainsi que par une certaine quantité de micro-polluantset de métauxlourds (plomb,hydrocarbures, plastiques, etc.) provenantde l'usure des pneumatiques,des huiles moteurs et des gaz d'échappements.Le projet n'étant pas susceptibled'engendrer une forte croissance du trafic, l'impact additionnel peut être considérécomme négligeablepar rapportà la situation actuelle.

Aucun cours d'eau ne sera dévié ni aucun écoulement modifié, le drainage étant simplementamélioré en l'absencede structured'assainissement en situationactuelle.

Projet Infrastructure. Eau Environnement Décembre 1999 5.3.3 SUR LE MILIEUNATUREL

* Végétation

En zone rurale les routes sont souvent bordées d'espèces fruitières arbustives et arborescentes.Sur le linéaire concerné,quelques baobabs sont implantéset par endroit, des haies d'arbressont érigéesde part et d'autresde la voie.

Les opérationsde débroussaillagedes accotementspeuvent être la cause d'abattage d'un certain nombred'arbres. L'essentielde ces arbres et arbustessont des espèces sans valeur scientifiqueou économiqueparticulière.

* Faune

Mis à part un impact indirect,par l'abattaged'arbres et le débroussaillagede surfaces et donc la modificationlocale des habitats,aucune incidencesignificative sur la faune n'est prévisible.

6.3.4 SURLES BIENS ET LE PATRIMOINE CULTUREL

Les opérationsd'entretien des chausséesroutières ne nécessitentaucune expropriation. Aucun site historiqueou culturel n'est menacépar les travaux.

5.3.5 SURLES POPULATIONS ETL'ECONOMIE LOCALE

Aucune expropriation n'étant nécessaire, aucun déplacement de population n'est attendu.

Le projet s'accompagnerad'améliorations significatives des conditionsde vie des populationsriveraines, notamment par les aspectssuivants:

* améliorationdes échangesle long des routes, * augmentationdu confortet de la sécuritédes voyageurs,

* accès facilitéaux équipementssocio-collectifs (hôpitaux, écoles, marchés, ... ), * réductiondes temps de parcours.

5.3.6 SURLES COMMODITES DE VOISINAGE

Le projetde réfectiondu réseau routierest susceptibled'avoir, outre une incidencesur les conditions de circulation et la sécurité, exposée plus haut, un impact sur les niveaux sonores,la pollutionatmosphérique et le confort visuel des riverains.

Prniet fnfrastructure Eau Environnement ,,, Décembre 1999 En ce qui concerneles nuisancessonores, en l'état actuel des trafics (moins de 7 000 véhiculespar jour sur la section la plus chargée de la RN 1), les nuisancesobservables ne dépassent pas les 65 dB(A) par jour à 10 m de la chaussée, et restent donc acceptablespar rapportaux normeset standardsinternationaux en vigueur.

Par contre, à long terme (horizon2019), pour un trafic estimé de 23 000 véhiculespar jour sur la même section, les niveaux de bruit calculés à partir du Guide du Bruit des InfrastructuresTerrestres (CETUR, 1980) s'élèveraientà 70 dB(A) à 10 m de la chaussée, le seuil admissibledes 65 dB(A) n'étant respectéqu'à une quarantainede mètres de la chaussée. La première rangée d'habitationssur le tronçon Moroni - Voidjou serait ainsi - à long terme - exposée à des nuisances sonores excessives.

Les sections routières incluses dans le présent programme d'entretien routier connaissentcependant un niveau de trafic beaucoupmoins importantque la RN 1 (maxi. 1500 véhiculespar jour). Les nuisancessonores correspondant à ce trafic resteront modéréesencore pour de nombreusesannées.

Notons que si la réhabilitationdes axes routiers peut être en partie responsablesde l'augmentationde trafic prévue, cet accroissementdu trafic dépend beaucoup plus de l'évolutiondes conditionsdémographiques et économiques.L'amélioration des conditions de circulation induite par le projet n'intervient que secondairement. Par ailleurs, la suppressiondes inégalitésdu revêtementet la fluidificationdu trafic en milieu urbain sont autant de facteurs contribuantà réduire les conséquencesdu bruit induit par la circulation automobile.

S'agissant de la pollution atmosphérique, pour les conditions de trafic citées précédemment, les concentrations maximales autorisées en dioxyde d'azote (polluant considéré comme le plus contraignantau regard de la réglementation)par rapportaux directiveseuropéennes, évaluées en utilisant les abaquesmises au point par l'IRT, le CETE (France) et la BAST (Allemagne),ne sont jamais atteintes ni en situation actuelle ni en situationfuture. De tels niveaux critiques ne sont atteints que pour des niveauxde trafic dépassantles 4 000 véhiculesà l'heurede pointe,soit plus du double des trafics envisagésà long terme sur les sectionsles plus chargéesdes RN 1 et RN 2.

En terme d'impact visuel et paysager, la géométrie des infrastructuresn'étant pas modifiée,les différencespar rapportà la situationactuelle seront négligeables.

Projet Infrastructure. Eau Environnement 7 p Décembre 1999

3EME PARTIE RAISONS DU CHOIXDU PROJET

Proiet Infrastructure. Eau Environnement 4n Décembre 1999

1 INTRODUCTION

Danscette partiesont exposéesles raisonsqui ont motivé le Ministèrede l'Aménagement du Territoire,de l'Urbanismeet du Logementà: * adopter le projet « Infrastructure, Eau et Environnement. * retenir un certaine nombre d'opérations au titre des trois volets sectoriels composantle projet. Pour chacun des volets, puis pour les principalesopérations de ces volets, les points suivantssont développés: * l'évolutionprévisible du contexteenvironnemental si aucun projet/opérationn'est réalisé(variante "zéro"), * les alternatives et variantes envisagées- s'il y a lieu, * les raisons techniques, environnementales et économiques qui ont conduit à retenir les solutions. Sont notammentévoqués les ajustements successifs du projet qui ont permis soit de supprimercertains impacts, soit de les réduire à la source. * les mesures prises pour réduire les impacts résiduels ou, à défaut, les compenser (développementen 4èn"partie du présentrapport). Soulignons l'engagement indispensable du Ministère de l'Aménagement du Territoire, de l'Urbanismeet du Logement sur la mise en oeuvrede ces mesures, qui seront développéesdans la quatrièmepartie de l'étude d'impact.

2 ELEMENTSGENERAUX DE JUSTIFICATIONDU PROJET I.E.E.

Le projet "Infrastructures,Eau et Environnement"a pour objectif l'amélioration des conditions de vie des populations et la croissance économique. Il mobilise des investissementspublics en infrastructuresà cette fin, ainsi que des actions de protection et de valorisationde l'environnement.

Dans sa formulation et son contenu, le projet l.E.E. laisse ainsi une large place à l'environnement. Il reflète la prise de consciencepar les autorités comoriennes de la fragilité du milieu insulaire et des menaces qui pèsent sur le patrimoine naturel. L'environnementest devenu une préoccupationnationale et régionale, et un certain nombre de programmesd'actions ont été engagés par les autoritéscomoriennes et par l'UnionEuropéenne, par le biais de la COI.

Les différentesopérations qui composentle projet s'inscriventdonc dans unelogique de développement durable.

Globalement,le projet vise à remédier aux déficiencesen infrastructureset en gestion institutionnelledans trois secteursprioritaires: urbain,eau et transport.

Projet Infrastructure Eau Environnement 1 ,- Décembre 1999 Dans le secteur de l'urbanisme, les grandes villes comoriennessouffrent d'un certain nombre de maux tant sanitaires et sociaux, qu'environnementaux.La constitution anarchique de quartiers périphériques aux centres ville, le surpeuplement de ces quartiers, le manqueou le mauvaisétat géneral des infrastructures(en particuliervoiries et réseaux d'assainissementpluvial), l'absencede gestion des ordures ménagères,sont autant de problèmesnécessitant des réponsesurgentes.

Dans le secteur de l'eau, la méconnaissanceactuelle des ressources disponibles est flagrante. Les réseaux d'adduction actuels, tant en milieu rural qu'en zone urbaine sont obsolètes, insuffisantset en très mauvais état. L'utilisationde la ressource se fait le plus souvent en dépit des règles d'hygiène élémentaires,et cette ressourcese fait de plus en plus rare, notammentà Anjouan. Cette situation est en grande partie responsablede l'ampleur des problèmes sanitaires rencontrés par les populations. Une meilleure protection et gestion de la ressourceau niveau des trois îles passe par une préservation des milieux forestiers qui tapissent les bassins versants, limitant l'érosion, facilitant le stockageet la restitutiondes volumes d'eau ruisselés. L'améliorationde la gestion de l'eau est donc égalementun fort enjeu environnemental.

Dans le secteur des transports, l'on constate l'insuffisancedes infrastructuresactuelles dans la perspective d'un développementéconomique de l'archipel. Les relations avec l'extérieuret entre les îles reflètentune situationminimaliste. Les infrastructuresportuaires sont insuffisantesquand elles ne sont pas inexistantes(Mohéli), et souffrent d'importants problèmes de gestion et d'organisation.Les liaisons maritimes sont pénalisées par la vétusté de la flotte actuelle, également source d'insécurité. Le réseau routier, bien qu'assez développé,dessert essentiellementles zones côtières, si bien que les villages de l'intérieursont souventenclavés, notammentdans la partie Nord de Grande Comore. Les routes actuelles se caractérisent également par leur manque d'entretien et ieur étroitesse,les conditionsde circulations'avérant être de plusen plus dangereuses.

Notons que les opérations inscrites au projet IEE sont limitées à celles du programmeIDA. D'autres opérationsd'aménagement ou de développementdu territoire comoriensont programméespar d'autresbailleurs de fonds. Par ailleursdans le choix des opérationsà inclure au programmede financementIDA, seules les opérationsles moins préjudiciablessur le plan environnementalont été retenues. Ont ainsi été écartées du présent programmed'investissement les opérationsde création d'infrastructuresroutières ou d'aménagementurbain susceptiblesd'entraîner des déplacementsde populationou des impactssignificatifs sur le milieunaturel.

Le projet IEE, dans sa configuration actuelle, reflète donc le souci de minimiser les impacts environnementaux du programme.

L'évaluation environnementaled'un programme d'investissement plus important, incluant notamment des opérations de restructuration urbaine et de création d'infrastructuresde transport- dont certainessur financementFED - a été menée au préalable. C'est au regard des implicationsenvironnementales et sociales de certainesopérations, telles qu'elles ont pu être identifiéesau travers de cette étude préalable,qu'a été arrêté le contenudu présentprojet IEE.

Proiet Infrastructure Eau Environnement Décembre 1999 3 LE VOLET URBAIN

Le secteur de l'aménagement urbain et de la gestion urbaine est en voie de structuration. L'effort accompli avec l'élaboration du Plan de DéveloppementUrbain (1997) doit être poursuivi. Il faut actualiser le cadre réglementairepour l'adapter aux contraintesd'une urbanisationen coursd'accélération.

Dans ce contexte,le volet urbaincomporte deux composantes:

* un schémad'entretien de la voirie urbainepour les principalesvilles, * un schémadirecteur d'assainissement(drainage des eaux pluviales),là amusidéfini pour les principalesvilles.

Le schéma d'entretien de la voirie urbaine part du constatque la voirie repi-ésentepour toute entité urbaine un patrimoinede premier ordre, tant par le capital investi que par les sommes annuelles consacréesà son entretien. La dégradationde ce capital peut avoir des répercussionssur de nombreusescatégories d'utilisateurs: piétons,véhicules en tous genres, transport en commun, concessionnaires des réseaux enterrés, ... Cette dégradationpénalise l'activitééconomique et est facteur d'accidentet d'augmentationdu coût du transport.

La composante drainage du volet urbain vise à éviter les inondationsqui ne pourront que s'aggraverdans le contexteactuel de densificationde l'urbanisation.La stagnationde poches d'eau est par ailleurs favorable au développementdes maladies hydriques. L'opérations'inscrit donc égalementen terme de santé publique.

Ainsi, par définition,"l'assainissement des agglomérationsa pour but d'assurer la collecte, le transit, au besoin la rétention des eaux pluviales et éventuellementde procéderà leur traitement avant leur rejet dans le milieu naturel par des modes compatiblesavec les exigencesde la santé publiqueet de l'environnement".

Notons qu'il n'a pas été estimé utile dans le cadre de la définitiondes aménagementsde mettre en place des dispositifs de traitement ou de rétention de la pollution. La forte capacité de dilution et de résorptiondes éventuellespollutions par le milieu marin a été jugée suffisante. Certaines recommandationssont néanmoins émises dans la partie suivantede l'étude.

4 LE VOLET EAU

Pour le secteur de l'eau, la participation des habitantsau financement et à la gestion des infrastructuresproposées a été identifiécomme un préalableindispensable et le seul gage de pérennisationdes investissementsconsidérés. Les priorités suivantes ont ainsi été fixées: 1. mise en place de conditionspérennes des ressourceshydrauliques, 2. augmentationsignificative du taux de couvertureen eau des populationsdes trois îles à l'horizon2002,

Pro/et infrastructure. Eau Environnement ., Décembre 1999 3. prise en charge des infrastructureshydrauliques par les populations. Le projet a égalementune fonction stratégique de mise en place d'un cadre viable de gestion et d'extension de la couverture en eau des populations,notamment en aidant l'administrationà définir une Déclarationde PolitiqueGénérale de l'Eau et en renforçant les capacitésde la DGERM.

Si la pluviométriegénérale des îles de la RFIC est de façon générale suffisante pour satisfaire les besoins en eau potable, par contre, la maintenance des réseaux d'adductionet des moyens d'exhaureexistants sont préoccupants.Dans la plupart des cas, les systèmesd'exploitation des moyensde captage mis en place il y a plus de 10-20 ans sont défaillants,voire inexistants.Or, les collectivitéslocales ou nationalesde gestion des réseaux de distribution d'eau potabJe sont financièrement incapables d'assurer la maintenancedes infrastructuresexistantes et celles de la distribution des eaux. Par ailleurs, les charges récurrentesà la gestion villageoisedes eaux ne peuvent être supportéespar les populationsbénéficiaires.

L'insuffisanceet le mauvaisétat des réseauxactuels est sourced'importantsgaspillages (nombreusesfuites), de transports longs et laborieuxpour l'alimentationen eau potable de certains villages, et de risques sanitaires liés à la fréquente contamination des ouvragesde prélèvementou d'adductionpar des germespathogènes.

Etant posé le problème du financement et de la gestion des ouvrages, une série d'opérationssont proposéessur les trois îles, s'articulantautour des aménagements suivants: * ouvragesde prélèvementdes eaux, * ouvragesd'adduction d'eau, * ouvragesde stockage, * ouvragesde distributionen milieuurbain. Dans chaque cas, la solution la moins onéreuse a été recherchée. De fait, peu d'alternativesou de variantes ont été envisagées. Par ailleurs, s'agissant souvent d'ouvragespréexistants à réhabiliterou conforter, les possibilitésd'offrir des alternatives sont peu nombreuses.

Proiet Infrastructure Eau Environnement -OC Décembre 1999 5 LE VOLET TRANSPORT

Dans le secteur des transports, la nature même des investissementsamène à privilégier les opérations d'aménagement.A côté de ces investissements, des orientations structurantessont néanmoins nécessairespour assurer la mobilisationdes entreprises pour l'entretiend'un réseau prioritaire,le renforcementdes capacitésde gestion de leur secteur par les administrationsconcernées et la refontedes mécanismesde financement de l'entretiendes infrastructures.

Ce volet porte essentiellementsur des opérations d'entretien des infrastructures routières.

Ces opérationssont dictéesavant tout par des impératifsde sécuritéroutière. L'étroitesse des routes actuelleset le mauvaisétat de la chausséesont les deux principauxfacteurs d'accident. Cette situation ne peut que s'aggraver dans la perspectived'accroissement des flux de trafic. D'autres justifications peuvent être apportées à ces opérations: la diminution des coûts de transport pour les usagers existants, l'améliorationdu confort, l'améliorationde l'homogénéitéd'aménagement des itinéraires, et la préservation du patrimoineroutier.

Il n'existepas de variantesd'aménagement aux travaux d'entretien.L'état de dégradation de la chausséedécide du type d'interventionà proposer.

Proiet Infrastructure, Eau Environnement 4," Décembre 1999

4EME PARTIE MESURESENVIRONNEMENTALES VISANT A RENDRELES INCIDENCESDU PROJET ACCEPTABLES

- PLAN D'ACTION -

Projet Infrastructure, Eau Environnement " Décembre 1999

1 INTRODUCTION

Cette partie de l'étude d'impact présente successivement pour chaque type d'opérations:

* les mesuresrelatives à la périodede travaux * les mesuresrelatives à l'empriseet au fonctionnementdes ouvrages

Ces mesures permettentde réduire, supprimerou compenserles effets dommageables des opérationssur leur environnement.Lors de la réalisationde chaque opération, ces mesures devront être concrétiséesdans leur intégralité,car elles font en fait partie intégrantedu programmede travaux.

Celles qui ne pourraient l'être suite à des difficultés de mise en oeuvre (échec de négociations avec des tiers par exemple) devront être remplacées par des mesures équivalentesafin que les objectifsinitialement visés puissentêtre atteints.

Il est importantde préciser ici que l'opérateur (DGTP) a la responsabilitépleine et entière de la mise en oeuvredes mesures préconisées.Il n'a cependantpas à lui seul les moyensd'entreprendre ou de faire appliquertoutes les mesuresproposées pour l'insertiondes opérationsdans leur environnement.Il est ainsi clair que la Direction Générale de l'Environnement(DGE) doit jouer un rôle importantdans le contrôle de la mise en oeuvreeffective de ces mesureset leur suivi. Ces deux entités devront à ce titre faire l'objet d'un programme de formation leur permettant d'assumer pleinement leurs responsabilités.Le contenu d'un tel programmeest détaillé dans la partie 5 du présent rapport. Notons par ailleurs que l'ensemble des opérations du projet IEE peut et doit susciter une concertationentre les divers services concernés de l'Etat et dégager par synergieles moyensnécessaires à leur miseen oeuvre.

Les résultatset les prescriptionsde ce chapitre,pourront alors soit:

* être intégrés au Cahier des Clauses Particulièresdes Dossiers de Consultation des Entreprisespour les opérationslargement avancées, * permettre la modification des opérations à ce jour au stade d'avant-projet sommairepar l'intégrationdes recommandationsenvironnementales, * intégrer directement les contraintes environnementales et la réduction des incidences lors de la réalisation de l'avant-projet sommaire pour les opérations aujourd'huiau stade de la faisabilité. La présente étude servirait alors en quelque sorte d' « étudeenvironnementale préliminaire ».

Les mesuresdécrites dans cette partie de l'étude constituentl'esssentiel d'un Plan d'Action de Gestion de l'Environnement,complété dans la dernière partie du rapport par une programmede consultationdes populationset de formation des intervenants.

Proiet InfrastructureEau Environnement Décembre1999 N. B. il est rappelé ici que la propositionde mesures réductricesrepose d'abord sur une bonne connaissancedes opérationset des travaux à réaliser. A l'heure actuelle, la connaissancesdes opérations est incomplète car leur définition n'est pas encore aboutie. Par ailleurs, la présente étude d'impact se rattache à un programme d'investissements,en l'occurrencele "projet I.E.E.". Elle a pour vocation d'identifier les impacts potentiels de ce programme et de proposer des mesures d'atténuation des incidences éventuelles. Elle n'a pas vocation à se substituer aux études environnementalesqui devront être menées,pour certaines opérations,au moment des études de détail. C'est pourquoipeuvent figurer dans les chapitressuivants, au titre de mesures d'accompagnement,la réalisation d'étiàm complémentaires qui permettrontde valider ou préciserles impactset mesu rmductrices définis dans le présentrapport.

Proiet Infrastructure. Eau Environnement Décembre 1999 2 MESURESD'ORDRE GENERAL RELATIVESA LA PERIODE DE TRAVAUX ET APPLICABLES A L'ENSEMBLE DES OPERATIONS

2.1 MESURESD'ORDRE ORGANISATIONNEL

2.1.1 CELLULEDE COORDINATION

Une cellule de coordinationet de programmationde chantier sera mise en place pour optimiser l'organisation technique de chaque chantier et prendre en compte les problèmes d'environnement.

Cette cellulesera composée:

* d'un représentantde l'opérateur(DGTP) * des représentantsdes entrepriseschargées de la coordinationdes travaux, * d'un spécialisteComorien en environnement,formé spécialementà la réductiondes nuisancessur l'environnementdes différentestechniques de chantier (DGE) * d'associationslocales (ex. : Ulanga).

Cette cellule assurera:

- l'élaborationdes cahiers des charges intégrantles clauses destinéesà prendreen compte les problèmes d'environnementpendant les opérations de chantier. Ce cahier des chargesfera partiedes documentsd'appels d'offres des entreprises, - la liaison avec les entreprises de travauxpublics, . les relations avec la population locale (notables, chefs de villages, sous- préfectures,préfectures) pour prendreen compte leurs problèmesavant et pendant la réalisationdes chantiers. * le contrôle de la bonne applicationdes mesuresenvironnementales retenues, soit: - le respect du cahier des charges renfermant les prescriptions relatives à l'environnementet au cadre de vie que devront respecterles entreprises, - le contrte de la mise en place des mesuresréductrices pendant le chantier. Les principaux chantiers nécessitantla créationd'une cellule de coordinationsont:

* les travauxde réhabilitationde la voirie urbaine, * la réfectiondu réseau pluvialde Moroni

Projet Infrastructure Eau Environnement ,00 Décembre 1999 2.1.2 CLAUSES ENVIRONNEMENTALESINCLUSES DANS LE CAHIER DES CHARGESDES ENTREPRISESAMENEES A SOUMISSIONNER

Chaque entreprise consultéejustifiera de ses méthodes de travail au regard de la réductiondes nuisancesdes travauxsur l'environnement.

Le dossier de consultation des entreprises comportera,dans le Cahier des Clauses Techniques Particulières, des clauses relatives à la limitation des effets sur l'environnementet la préventiondes nuisancespendant la périodede chantier.

Chaque entreprise consultée justifiera en particulier de ses méthodes de travail, intégrant l'acheminementdes matériaux,au regard de la réduction des nuisancessur l'environnementhumain et naturel.Les coûts afférentsà ces méthodesseront justifiés.

En cas de non respect de ces clauses, le cahier des charges mentionnera que des pénalités pourrontêtre exigées.

Les propositions environnementalesdes entreprisesentreront pour une part dans les critèresde sélection de celle-ci.

2.1.3 ORGANISATIOND'UN SEMINAIRE D'INFORMATION

Afin que les mesuressoient pleinementréalisées, il est souhaitableque les agents de l'Etat qui veillerontet collaborerontà leur applicationainsi que les entreprisesappelées à les réaliser,participent à un court séminaired'information.

Lors de ce séminaire, l'étude d'impact sera présentée. Chaque partenaire pourra ainsi apprécier:

* le fondementde chaquemesure, * les contraintestechniques ou administrativesrelatives à sa miseen oeuvre.

Les principesde ce séminaired'information sont développésdans la 5éme partie (Actions de sensibilisationà l'environnement).

2.2 MESURES A CARACTERE REGLEMENTAIRE

Certainesmesures relèvent d'une réglementationqui n'est pas actuellementen vigueur aux Comores.En l'absencede telles réglementations,il semble souhaitabled'exiger de la part de l'entrepreneur le respect des textes suivants, s'appliquant dans le contexte français.

Proiet Infrastructure. Eau Environnement d c<, Décembre 1999 * Mesuresd'ordre général

De façon générale, les entreprises réalisant les travaux devront respecter la Circulaire n°911-46 du 13 juin 1991 sur la limitation des nuisances dues aux travaux en agglomération.

* Enginsde chantier

- Respect des niveaux de bruit admissibles,conformément au décret n069-380 du 18 avril 1969, relatif à l'insonorisationdes engins de chantier,et à l'Arrêté du 2 janvier 1986fixant les dispositionscommunes applicables aux matérielset enginsde chantier.

- Respect du décret n°77-254 du 8 mars 1977 relatif à la réglementationdu déversementdes huiles et lubrifiantsdans les eaux superficielleset souterraines.

- Obligation de stockage, récupérationet élimination des huiles de vidange des engins de chantier. Ces huiles devront être stockées dans la perspective de leur recyclage (aucune structure n'existant aux Comores,les huiles usagées pourraientêtre transportées à l'île de La Réunion).A défaut, ces huiles seront incinérées dans des conditionsenvironnementales acceptables (site de plein air largementouvert et éloignéde zonesd'habitations).

* Transportdes matériaux(hors chantier)

Respect des niveaux sonores maximums admissibles pour les véhicules de transport, conformémentà l'arrêtédu 13 avril 1972,relatif au bruit des véhiculesautomobiles.

* Prestationsde propreté

Une liste indicative des prestations de propreté qui peuvent être demandées par les pièces particulièresdu marchéest proposéeà l'annexe 1 de la recommandationn°Tl-91 du Groupe permanentd'étude des marchésde travaux, approuvéele 25 octobre 1990 par la sectiontechnique de la commissioncentrale des marchés.

Cette liste concerne:

* le nettoyagedes véhicules, * le nettoyagede la voirie empruntée, * l'inscriptiondu nom du propriétairedes véhicules, * les prestationsconcernant les clôtures, * les installationsde bureauxet d'hébergementdu personnel.

Ces dispositionsfigureront dans le Cahierdes spécificationstechniques relatif au chantier.

Projet Infrastructure.Eau Environnement , n Décembre1999 * Patrimoine archéologique

Pendantla périodede travaux, conformémentaux termes de la loi du 27 Septembre1941, réglementantles découvertesfortuites, toute découvertedevra être signalée à la Direction Régionaledes Affaires Culturelles.

2.3 MESURES REDUCTRICESCOMPLEMENTAIRES

En complémentdes mesuresstrictement à caractèreréglementaire, les entreprisesseront tenues de respecterles consignessuivantes.

2.3.1 POLLUTIONET PROPRETE DU SITE

Les entreprises accompagnerontleurs propositionsd'un volet « chantier propre» où serontgarantis:

* l'engagementde ne pas déposer les matériaux issus des démolitionsailleurs que dans des zones bien identifiées et destinées à cet effet et déterminées en concertationavec les autoritéslocales,

- l'engagementde stocker toute matièrepolluante et de les transportersur des sites approuvéspar les autorités, a l'engagementde ne pas abandonnertout matérielou matériauaprès le chantier, e l'engagementde nettoyerles lieux de chantieraprès les travaux.

Pour réduire les risques de pollution accidentelle,les aires de stockage et d'entretien des engins seront rendues étanches,les graisses et hydrocarburesétant recueillisavec les pluviolessivatsdans un décanteur-déshuileur,avant rejet des eaux de ruissellement dans le milieu naturel.

Les réservoirs des véhicules seront remplis sur le site avec des pompes à arrêt automatique. Les huiles usées des vidanges et les liquides hydrauliques seront récupérés,stockés puisévacués dans les réservoirsétanches.

Tout déversementdirect de laitiers de ciment, ou d'eaux de rinçage de toupie à béton, dans le milieu aquatique devra être soigneusementévité. De tels effluents devront impérativementêtre orientés vers une fosse de décantationaménagée à terre, les eaux rejetéespar surversedevant retrouver un aspecttranslucide.

La localisation des installations de chantier sera décidée en fonction des contraintes environnementales(nuisances de voisinage,sensibilité à la pollution).En fin de travaux, dans un délai maximum de 15 jours, les terrains ayant servi aux installationsde chantier devrontêtre remis en état.

Projet Infrastructure. Eau Environnement ,, Décembre 1999 2.3.2 BRUIT

Afin de limiter au mieux les nuisances sonores à proximité des zones habitées les mesuressuivantes seront appliquées:

* Les travaux seront réalisés en semaine, les horaires devant être compatiblesavec le cadrede vie des riverains(7h - 18h), * Lors de travaux à proximité d'une mosquée, arrêt des travaux bruyant lors de la prière du vendredi,

* Lors de travaux à proximité d'un établissementscolaire, réalisationdes opérations les plus bruyantesen périodede congés scolaires. * Le niveau de bruit indicatif que les moteursne devraientpas dépasser (mesuréà 7 m) - camions et engins de terrassement: 80 dB(A) pour les moteurs < 200 CV à 90 dB(A) pour les moteurs> 200 CV, - compresseurs 85 dB(A2), - groupes électrogènes 85 dB(A)

Les documentstechniques des véhiculeset engins de chantier devront attester du respectde ces limites.

* Les entreprisesindiqueront les itinérairesdes camionspour réduire les nuisancesà l'égard des populations locales. Les itinéraires définitifs seront choisis avec les autoritéslocales,

* Les aires de stockageet d'entretiendes engins, correspondantà une concentration de nuisances environnementales,seront localisés le plus loin possible des habitationsriveraines.

Lors d'éventuelles opérations de déroctage à l'explosif, que cela soit pour la préparationdu site du projet ou pour la productionde matériauxde construction,un plan de tir sera établi et une informationsuffisante des populationsenvironnantes sera réalisée

2.3.3 SECURITEDES PERSONNES

* Aux abordsdu chantier:

Trois types d'opérations successives et complémentaires permettront d'améliorer l'informationet de limiter les risquesd'accidents de la circulationou de chantier,soit:

* campagned'information préalable à la réalisationdes opérations(voir 5emepartie: actionsde sensibilisationà l'environnement),

* signalisation routière signalant la présence des travaux et gestion du flux (panneaux,agents de circulation,etc.), * délimitation du chantier par la matérialisationde barrières, de palissades ou de rubans.

Peroet Infrastrmcture Eau Environnement , Décembre 1999 Sur chacun des chantiersurbains, une personnesera chargée d'éloignerles badaudsafin de limiter les risquesd'accidents.

* Sur le chantier

Concernantles ouvriers du chantier,des mesuresgarantissant leur sécurité devront être proposéespar les entreprisesamenées à soumissionner.

Elles fourniront en particulierà l'ensemble des employésunqluipement de protection comprenantau minimumun casque de chantier,une paire de chaussuresrenforcée, une paire de gants. Pour les opérations spécifiques des masquesanti-poussière et des lunettes protectricesviendront compléter l'équipemenft.Le tWef de chanitiers'assurera de l'utilisationde ces équipements.

* Sur les itinéraires de transport des matériaux

Les chauffeurs seront formés en matière de prévention routière.Dans les traversées d'agglomération,la vitessedes camionssera limitéeà 40 km/h.

2.3.4 EMPRISESPROVISOIRES

Toute clôture, mur d'enceinte ou autre élément du cadre bâti endommagépendant la périodede travaux devraêtre réparé ou faire l'objet de mesuresd'indemnisations.

Concernantle transport des matériaux, les limitations de charge existant sur les voies routières seront à respecter, faute de quoi les frais d'entretien occasionnés par la circulation de ces engins seront à la charge exclusive de l'entreprise. L'entrepreneur supporteral'intégralité des dépensesrelatives aux réparationsdes dégradationsde toute nature causées à toutes les voies publiques ou privées par les transports effectués à l'occasion des travaux. Il prendra toutes précautions pour éviter les chutes et les entraînementsde matériaux.

Tous les accès nécessitéspar les travauxferont l'objet d'un plan de récolement fixant la surface exacte des emprises provisoires, le montant d'indemnisation pour occupation temporairedes sols et l'obligationd'une remise en état (en général, revégétalisationou réaménagement agricole). Cette procédure est la meilleure garantie pour que les emprisesprovisoires soient réduites au minimum.

En ce qui concerne les travaux de débroussaillageet déboisement,la préparation de plans de déboisements permettront de limiter les abus en assujettissant l'abattage d'arbres non prévus aux plans à des pénalitésfinancières. En phase de décapage des sols, les terres en excès seront restituéesaux propriétairesou exploitants,qui pourront les utiliser pour améliorerla qualitédes sols et nivelerleurs parcelles.

ProjetInfrastructure. Eau Environnement 10o` Décembre1999 S'agissant du croisement des réseaux en service, l'entrepreneur doit envoyer des Déclarationsd'intention de Commencer les Travaux à tous les concessionnairessans exception. L'Entrepreneurprendra contact avec chaque concessionnairequi lui donnera toute indication nécessaire à la protection de son réseau (repérages, coupures éventuelles et consignes). Pour les réseaux aériens (lignes électriques), l'Entrepreneur prendra toutes les dispositionsde sécurité quant à la circulationet à la manoeuvredes engins sous ces ouvrages, et quant aux terrassementsà proximité des supports. Les plans de récolement précédemmentévoqués permettront de connaître la localisation exactedes réseaux.

2.4 CONSIGNES RELATIVES A L'OUVERTURE DE CARRIERES ET FOSSES D'EMPRUNT

2.4.1 CHOIXDU SITE D'EXTRACTION ETDES MODALITES D'EXPLOITATION

En préalable doit être rappelée l'interdiction formelle d'extraction de sables et graviers sur le littoral, interdictionspécifiée par la loi cadre sur la protectionde la nature du 6 octobre 1994 et imposéepour tout travaux sous maîtrise d'ouvragede la DGTP. L'on peut égalementsouligner la nécessitéd'éviter tout prélèvementde matériauxdans le lit des rivières, à la seule exceptionde travauxde curage visant à la protectioncontre les crues de zoneshabitées.

Outre les interdits précédents,l'exploitation de matériauxdevra se faire dans les limites suivantes:

* Prélèvements ou extractions en zone de roche nue ou affleurante, avec notammentun taux de recouvrementpar la végétationinférieur à 30 %. Cette mesure est destinée à éviter toute exploitationdans des zones ou la présenced'une activité d'extractionserait immédiatementrepérable et fortementpréjudiciable sur le plan visuel et paysager, et d'autre part, à minimiserles problèmesde remise en état des sites après exploitation,tant il est vrai que ces remisesen état sont généralementaléatoires, insuffisantesou infructueuses(non reprisedes plantationspar exemple).

On se limitera de plus aux extractionsdans des matériaux rocheux dont la coloration reste uniforme en surface ou en front de taille, ce qui est généralementle cas des rochesd'origine volcanique.

* Prélèvements ou extractions sur une faible épaisseur. Pour des raisons paysagères(éviter une modificationnotable du relief), il semble préférablede limiter la profondeur des excavations, quitte à couvrir des surfaces plus importantes. Le raccordementdes zones exploitéesavec le terrain naturel devra se faire en pentes douces.

Proiet Infrastructure Eau Environnement , Décembre 1999 * Si une carrière devait malgré tout être ouverte pour l'extraction de volumes rocheux significatifs (plusieurs dizaines de milliers de mètres cubes), son emplacementdevrait être soigneusementétudié, afin de n'être visibleque d'un nombre très limité de points d'observationet uniquementà faible distance (moins de 200 ou 300 m). Des modes d'exploitationen « dent creuse», avec piste d'accès au carreau d'exploitationtracé « en baïonnette», répondentgénéralement à ce genre d'exigences.

Soulignonsque dans le cadre du développementprévisible des infrastructuresdes îles comoriennes,il semble urgentde travaillerà l'identification et à la caractérisationde l'ensemble des gisements rocheux potentiellement exploitables au regard de l'environnement,si l'on veux éviter l'ouvertureanarchique de sites de prélèvementsdès qu'un chantierde taille significativedémarre.

2.4.2 DISPOSITIONSGENERALES RELATIVES AUX CONDITIONS D'EXTRACTION

L'exploitant placera des bornes en tous les points nécessaires pour déterminer le périmètre de l'exploitationainsi que le nivellement en ces points. Ces bornes doivent demeureren placejusqu'à l'achèvementdes travaux d'exploitationet de remise en état du site.

Afin d'éviterque les eaux de ruissellementissues de la zone d'exploitationne s'écoulent au travers des villagesvoisins, des propositionde canalisationet de détournementde ces eaux seront proposées

L'accèsà la voirie publiquesera aménagéde telle sorte qu'il ne crée pas de risque pour la sécuritépublique des piétonscomme des automobilistes.

Le déboisementet le défrichage éventueldes terrains seront réalisésprogressivement avec l'accord de l'administrationresponsable de l'environnement.

Le décapagedes terrainssera limité au strict besoindes travauxd'exploitation.

La profondeur des excavationsenvisagées sera préalablementdéfinie par rapport aux bornes de nivellementmises en place.

Dans le cas où l'abattage du gisement est réalisé avec des substances explosives, l'exploitantdéfinira un plan de tir qui sera préalablementcommuniqué aux administrations compétentesainsi qu'aux responsablesdes villagesvoisins, afin de prévenir la population et d'assurer la sécuritédu public lors des tirs. Les tirs de mines auront lieu seulementles jours ouvrables

En fin d'exploitation, tous les produits polluants ainsi que tous les déchets seront valorisésou éliminésvers des installationsadaptées.

Prciet Infrastructure. Eau Environnement .^ Décembre 1999 L'exploitantest tenu de remettre en état le site affecté par son activité, comptetenu des caractéristiquesessentielles du milieu environnant.La remise en état du site doit être achevéeau plus tard à l'échéancede l'exploitation,sauf dans le cas de renouvellementde l'autorisation d'exploiter. Elle fera l'objet d'un projet de réhabilitation préalable. Elle comporteau minimumles dispositionssuivantes:

* la mise en sécuritédes fronts de taille; * le nettoyagede l'ensembledes terrains et, d'une manière générale,la suppression de toutes les structuresn'ayant pas d'utilité après la remise en état du site; * l'insertion satisfaisante de l'espace affecté par l'exploitation dans le paysage, comptetenu de la vocationultérieure du site.

2.4.3 DISPOSITIONSSPECIFIQUES

* Sécurité du public

Durant les heures d'activité, l'accès à la carrière sera contrôlé. En dehors des heures ouvrées,cet accèssera interdit.

L'accès de toute zone dangereuse sera interdit par une clôture efficace ou tout autre dispositif équivalent.Le danger est signalépar des pancartes placées,d'une part, sur le ou les chemins d'accès aux abords des travaux, d'autre part, à proximité des zones habitées.

* Plans de l'exploitation

L'exploitantétablira préalablementau démarragedes travaux un plan d'échelle adapté à sa superficie.Sur ce plan seront reportés:

- les limites du périmètre sur lequelporte le droit d'exploiterainsi que de ses abords, dans un rayon de 50 mètres; * les bords de la fouille; * les courbes de niveau ou cotes d'altitude des points significatifs (bornes de nivellement) * les zones remises en état;

Un plan de surface et un registre d'avancementdes travaux seront égalementétablis et tenus à jour par l'exploitant.

* Prévention des pollutions

L'exploitantprendra toutes les dispositionsnécessaires dans la conduite de l'exploitation pour limiter les risques de pollution des eaux, de l'air ou des sols et de nuisance par le bruit et les vibrationset l'impactvisuel.

. Eaux:

Pro,et Infrastructure. Eau Environnement , Décembre 1999 L'ensembledu site et ses abords placés sous le contrôle de l'exploitantseront maintenus en bon état de propreté. Les bâtiments et installations seront entretenus en permanence.

Les voies de circulation internes et aires de stationnement des véhicules seront aménagéeset entretenues.

Les véhicules sortant de l'installation ne doivent pas être à l'origine d'envols de poussières,ni entraîner de dépôt de poussièreou de boue sur les voies de circulation publiques.

Les écoulements naturels perturbéspar l'extractiondevront être rétablis.

Si un rejet des eaux de ruissellement du carreau d'exploitation dans des eaux superficielles (cours d'eau, plan d'eau, milieu marin), est inévitable, un bassin de décantationsera aménagéavant le point de rejet de manière à limiter la libération de matières en suspension.

a Air

L'exploitantprendra toutes dispositions utiles pour éviter l'émission et la propagation des poussières, justifiera et détailleraces mesures.

Les dispositifs de limitation d'émission des poussières résultant du fonctionnementdes installationsde traitementdes matériauxseront aussi complèteset efficacesque possible.

L'exploitantprésentera notamment des mesuresappliquées afin de réduire les retombées de poussièresau droit des villages riverains en périodecourante ainsi qu'en période de vent portant (réductionou arrêt de l'activité).

Il précisera l'ensemble des équipements mis en place pour limiter les envols de poussièreà leur source (encapuchonnagedes installationsde criblage- concassage,par exemple). De la même manière, il justifiera de l'absence de pertes de matières par les camions de transports et proposerades mesuresvisant à éviter la diffusion de poussière le long des itinérairesempruntés (bâchage, par exemple).

* Déchets:

Toutes dispositions seront prises pour limiter les quantités de déchets produits, notammenten effectuant toutes les opérations de valorisation possibles. Les diverses catégoriesde déchetsseront collectéesséparément puis valoriséesou éliminéesvers des installationsdûment autorisées.

* Bruit:

L'exploitationsera menée de manière à ne pas être à l'origine de bruits aériens ou de vibrationsmécaniques susceptibles de compromettrela santé ou la sécuritédu voisinage ou de constituerune gêne poursa tranquillité.

Proiet Infrastructure. Eau Environnement jA- Décembre 1999 En dehors des tirs de mines,les bruits émis par les carrièreset les installationsde premier traitementdes matériauxne devrontpas dépasser 75 dB(A) en bruit de crête en limite de la zone d'exploitation délimitée.

En outre, le respect de niveaux sonores maximum de 65 dB(A) devra être assuré en façade des habitations les plus proches existant à la date de démarrage de l'exploitation.

Les véhiculesde transport,les matérielsde manutentionet les engins de chantier utilisés à l'intérieur des carrières, et susceptibles de constituer une gêne pour le voisinage, devrontjustifier de niveauxsonores raisonnables(niveaux réels par rapportaux données constructeurs).Ils devrontégalement posséder en état la totalité des équipementsvisant à réduireles émissionssonores (capotage des moteurs,calfeutrage, etc.)

Un contrôle des niveaux sonores sera effectué par la Direction Générale de l'Environnementdès l'ouverture de la carrière et annuellement,ou à la demande des riverains(sous réserveque la DGEsoit équipéedu matérieladéquat).

e Vibrations:

Les tirs de mines ne devrontpas être à l'origine de vibrationssusceptibles d'engendrer des dégradationsmatérielles dans les constructionsavoisinantes, ni de traumatismesquel qu'ils soientchez les riverains.

On entend par constructionsavoisinantes les habitationsoccupées ou habitées par des tiers ou affectéesà toute autre activitéhumaine et les monuments.

Une expertise de l'état des constructionsles plus proches sera effectuée par un bureau d'études compétentdès l'ouverturede la carrière et annuellement,ou à la demandedes riverains,et ce à la charge de l'exploitant.

2.4.4 REMISEEN ETAT DES SITES

La remise en état des sites d'extractiona pour but de réduire les impacts inhérentsà l'érosiondes sols et à la dégradationdu milieunaturel et du paysage.

En premierlieu, on élimineratoute trace de creusement en fin d'exploitation (effacer le rainurageprovoqué par les godetsdes pelles mécaniquesou les tirs d'explosifs)afin de redonnerau site une apparencenaturelle.

On s'attachera ensuite à un redémarrage le plus rapide possible de la végétation. Cette reprise sera accélérée par un semis (manuel, à la volée, afin d'éviter des tassements)de mélangesde graminéeset de légumineusesformant un tapis dense.Une limitation de l'accès à la zone devra être imposée,afin de permettre la consolidationdu tapis végétal et l'apparitionspontanée d'une végétationarbustive et arborescente.

Protet Infrastructure. Eau Environnement Décembre 1999 En principe, cette plantation pourrait avoir lieu directementsur le terrain préalablement recouvert de terre végétale issue des terres de découvertesstockées à cet effet en bordure du site d'emprunt. La réalisation des pépinières puis des plantations sera du ressort du maître d'ouvragequi peut envisagerde sous-traiterce volet soit aux services forestiers, soit à une entrepriseprivée.

L'aménagementet le choix des essences doivent être effectués en accord avec le propriétairedu terrain afin que la réalisationsoit compatibleavec l'usage qu'il souhaite faire du sol.

Certaines des zones d'emprunt, présentant un substrat rocheux affleurant, ne possèdentpas une couchede terre végétalesuffisante et ne permettrontpas la plantation d'espèces arbustivesou arborescentes.Dans ce cas, l'intégrationpaysagère de la zone devra se faire par des engazonnementsen espècespionnières, peu exigeantesen terme d'apport terreux, et par des plantations périphériques d'espèces arbustives ou arborescentespermettant de dissimulerla zone.

Projet Infrastructure. Eau Environnement no Décembre 1999 3 MESURES ENVIRONNEMENTALES SPECIFIQUES AU VOLET « URBAIN »

3.1 MESURES PROPOSEESPOUR LA PERIODEDE TRAVAUX

3.1.1 OPERATIONSD'ENTRETIEN DE LA VOIRIE URBAINE

Les mesures environnementalesliées aux travaux de réhabilitationdes voiries urbaines correspondentdans l'ensembleaux mesures d'ordre général (voir chapitre « 2. Mesures d'ordre général relatives à la période de travaux et applicables à l'ensemble des opérations»). De par ses caractéristiqueset son environnement,cette opération ne semble pas nécessiter de mesures spécifiques.

3.1.2 SCHEMASDIRECTEURS D'ASSAINISSEMENT

* Opérations de coulage du béton dans le cadre de la réalisation des exutoires côtiers

Pour ces opérations,des bétons à prise rapide seront autantque possibleemployés.

La manipulation de produits chimiques (inhibiteursde corrosion)sera faite à terre, lors de la préparation du béton, sur une surface étanche permettant de récupérer les éventuelsécoulements accidentels.

Les toupies à béton seront lavées loin de la mer, sur une aire étanche prévue à proximité de la centrale à béton. Les eaux seront récupérées dans des bassins d'infiltrationou d'évaporationqui seront remblayésà la fin des travaux.

* Rétablissements routiers

L'occupationde la chausséedevra être minimaleafin de permettre autant que possible le maintien d'une circulation à deux voies.

Lors de traverséesde voies, les travaux se feront par demi-chausséeafin de permettre une circulation alternée sur une voie.

3.2 MESURES LIEESA L'EMPRISEETAU FONCTIONNEMENTDES OUVRAGES

3.2.1 OPERATIONSD'ENTRETIEN DE LA VOIRIEURBAINE

* Sécurité routière

Afin de réduire les risques de renversementde piétons, des efforts particuliersdevront être consentispour améliorer la séparation entre les espaces piétons et la chaussée (trottoirs,signalisation horizontale, signalisation verticale).

Projet Infrastructure. Eau Environnement .,, Décembre 1999 3.2.2 SCHEMASDIRECTEURS D'ASSAINISSEMENT

* Déchetsdans les eaux pluviales

Afin de réduire la quantité de déchets rejetés en mer et l'obstruction du réseau, les avaloirs du réseau seront équipésde grilles et le réseau de fosses de.décantation des sédiments.

* Suivi biologiquedu milieu marin

Préalablementà la mise en service des réseaux de drainage des eaux pluviales, une campagnede caractérisationdu milieu marin sera réaliséeau droit de chaque point de rejet. Celle-ci décrira de la manière la plus exhaustive possible le milieu physique (topographie,bathymétrie, éclairement, etc.) et le milieu biologique(analyse qualitative et quantitativede la faune et la flore) en réalisantdes transectsà partir du point de rejet.

Cette première campagneservira de référenceet permettraultérieurement de contrôler les incidenceséventuelles des rejets sur la qualité du milieu naturel littoralaux abords des pointsde rejets, en répétantces expertisesà intervallesréguliers.

* Suivi de la qualité bactériologique

A ce jour aucun suivi de la qualité des eaux littorales n'est réalisé. Comme pour le milieu biologique,il serait intéressantd'effectuer préalablementà la réalisation du réseau de drainage,une campagnede caractérisation de la qualité des eaux sur un cycle annuel (période pluvieuse et période sèche) afin de posséder une image fiable de la qualité actuelle.

Ces prélèvementsdevront être fait le long de la zone côtière, à hauteurdes pointsde rejet prévus.Des prélèvementsultérieurs permettront de connaîtrede façon régulièrela qualité des eaux côtièreset de définir la qualité des eaux vis-à-visd'un usage de baignade. Parallèlement,ils permettront de connaître l'incidence de la concentrationdes rejets d'eaux pluviales.Ces analyses pourront être réalisées par le laboratoire biologique de l'hôpitalde Moroni.

Les paramètres minimum qu'il serait judicieux d'analyser seraient les paramètres microbiologiquesde qualité: coliformestotaux / 100 ml, streptocoquesfécaux / 100 mi, escherichiacoli /100 ml, recherchede salmonella.

Suivantles résultatsobtenus lors des analysesde la qualité biologiqueou microbiologique du milieu, il pourra être décidé d'équiper le réseau d'assainissementpluvial de dispositifs spécifiquesde traitement(type décanteurlamellaire) oulet de restreindre la baignade sur certains secteurs.

Proiet Infrastructure. Eau Environnement ,n Décembre 1999 * Maintiende la fonctionnalitédes corps de rue

L'ensembledes collecteursqui seront mis en place au droit des lieux publics (places, marchés, ...) seront couverts, afin d'offrir aux piétons des cheminementsen bordure de chaussée.Des couverturessont égalementprévues à hauteur des traverséesde voies.

Proiet Infrastructure. Eau Environnement Décembre 1999 4 MESURES ENVIRONNEMENTALES SPECIFIQUES AU VOLET « EAU »

4.1 MESURESPROPOSEES POUR LA PERIODEDE TRAVAUX

* Préventiondes problèmesd'érosion

Les ouvragesd'adduction d'eau étant susceptiblesd'être construitssur des pentesà forte déclivité,la piste attenantedevra être équipéede dispositifs de collecte et de drainage des eaux de pluie(nombreux redans, en particulier).

* Réductiondes incidencessur l'eau et la santé

Afin d'éviter une indisposition - même passagère - des populations a cause de dégradationsponctuelles de la qualité des eaux de distributionlors des travaux, après chaqueopération de coupuredu réseau,les servicescompétents se chargeront:

* de désinfecterles réseauxpar une augmentationdes concentrationsde chlore, * de purgerles réservoirsdes bornesfontaines et de les désinfecter.

Tout stockage de produit potentiellementpolluant à moins de 100 m du captage faisant l'objet de travauxsera rigoureusementinterdit.

* Réductiondes perturbationsau milieu naturel

Les déboisementsdevront se limiter au strict minimum requis pour la constructiondes ouvrages.

Aucune installationde chantier(base vie, stockagedes matériaux,entretien des engins) ne sera tolérée en milieu forestier. Les ouvriers devront être logés dans les villages avoisinants.

Pour les opérationsde coulage de béton associées à des ouvrages en rivière (micro- barrages), des bétons à prise rapide seront autant que possible employés. La manipulationde produitschimiques (inhibiteurs de corrosion)sera faite à terre, lors de la préparationdu béton, sur une surface étanche permettant de récupérer les éventuels écoulementsaccidentels. Les eauxde lavagedes toupies à béton seront récupéréesdans des bassinsd'infiltration ou d'évaporationqui seront remblayésà la fin des travaux.

Sous réserve que le matériel soit disponibleaux Comores, une pêche électriquesera menée dans les biefs concernéspar les aménagementsen préalableau démarragedes travaux. Cette opérationaura pour objectif.demieux connaîtreles populationspiscicoles de ces cours d'eau et de les protégercontre les éventuellesperturbations induites par les travaux. Les poissonsseront relâchés à l'aval,à distancesuffisante du chantier.

Projet infrastructure Eau Environnement -,, Décembre 1999 * Réductiondes perturbationsroutières

L'occupationde la chausséelors de la constructionou de la réhabilitationdes réseauxde distribution devra être minimale afin de permettre autant que possible le maintien d'une circulationà deux voies.

Lors de traverséesde voies, les travaux se feront par demi-chausséeafin de permettre une circulationalternée sur une voie.

4.2 MESURES LIEESA L'EMPRISEET AU FONCTIONNEMENTDES OUVRAGES

* Mise en place de périmètresde protection

Les opérationsprojetées dans le cadre du projet l.E.E. intègrentla créationdepérimètres de protectionimmédiate, qui se matérialisentgénéralement sous la forme de périmètres clôturés entourant le site du captage et les installationsnécessaires à leur exploitation. Ces périmètres sont des zones de faible extension (généralementquelques dizaines à quelques centainesde mètres carrés), qui ont pour fonctiond'empêcher la détérioration des ouvrageset d'éviterque des déversementsou des infiltrationsd'éléments polluants se produisentà l'intérieurou à proximitéimmédiate du pointde prélèvement.

Ces aires grillagées sont suffisantespour prévenirtoute pollution directe des points de prélèvements,mais ne garantissent aucune protection contre les pollutions indirectes susceptibles d'affecter la qualité des eaux prélevées par transfert d'une pollution survenant plus haut sur le bassin versant. Pour se prémunircontre ce type de risque,il est indispensable de délimiter des périmètres de protection plus vastes sur lesquelsles usagesdu sol seront strictementréglementés.

Un périmètre de protection rapprochée sera défini autour de chaque périmètre de protectionimmédiate. Il représenteune enveloppede protection,délimitée en fonctiondes risques proches du point de prélèvement (délai réduit de transfert de la pollution potentielleentre la source de pollutionet le point de prélèvement).Pour donner un ordre d'idée, les temps de transfert d'une pollution à l'intérieur de ce périmètre de protection iront de quelques heuresà plusieurssemaines. Il occupe généralementune surface allant de quelqueshectares à plusieursdizaines d'hectares.

L'acquisition de ce périmètre en pleine propriété est souhaitable, mais n'est pas obligatoire.Tout dépend de la capacité des services en charge de la Police de l'Eau à interdiresur ce périmètreles activités, installationset dépôts susceptiblesd'entraîner une pollutionde nature à rendre l'eau impropreà la consommationhumaine. L'acquisition des surfacescorrespondantes permettrait évidemment de clôturer le périmètreet d'éviterainsi de devoir mettre en place un contrôle hasardeuxet conflictueldes conditionsd'utilisation des terrains concernés.

En tout état de cause, à l'intérieur du périmètre de protection rapprochée,les activités suivantesseront interdites:

* foragede puits, exploitationde carrières,ouverture et remblaiementd'excavations,

Projet Infrastructure. Eau Environnement -.. Décembre 1999 * dépôtd'ordures ménagères, d'immondices et autres détritussusceptibles d'altérer la qualitéde l'eau, * rejetsd'eaux uséeset d'effluents, . installations de canalisation, réservoirs ou dépôts d'hydrocarbures,de produits chimiqueset d'eaux uséesde toute nature, * établissementde toute constructionsuperficielle ou souterraine, * élevagede bétail (mêmede très faible densité), * épandage de fumier, engrais organiques ou chimiques et de tous produits et substancesdestinés à la fertilisationdes sols ou de naturephytosanitaire, * transport, sur les axes de circulationéventuels traversant le périmètre,de produits dangereux ou susceptibles d'engendrer des pollutions (mise en place d'une signalisationadéquate avec indicationdes déviationsà suivre).

Un périmètrede protectionéloignée sera égalementdéfini autourde chaque périmètre de protection rapprochée.Il prolonge l'efficacitédu périmètre de protection rapprochée pour renforcer la protection contre les pollutions permanentesou diffuses. Il concerne donc toute la surface de bassin versant sur laquelle une pollution éventuelle est susceptible,à terme (cela peut éventuellementprendre plusieurs années), de générerune pollution au point de prélèvement.Il occupe généralementune surface de plusieurs kilomètrescarrés.

Dans le cas des îles comoriennes,ce périmètrese justifie égalementpar la nécessitéde préserver la capacité de stockagedes bassins versants, et aura donc une fonction de protectionquantitative de la ressource.

A l'intérieurde ce périmètre,les activités,installations et dépôts à même d'entraînerune pollution de nature à rendre l'eau impropre à la consommation humaine seront réglementées.De même, toutes les activitéssusceptibles de porter atteinte à la capacité de rétention et d'infiltration de la végétation et des sols devront être soigneusement encadrées.

La définition de ces périmètres de protection devra faire appel à l'expertise d'hydrogéologuesagréés par les autoritésgouvernementales. Les études menées par ces expertsdevront, pour chaque point de captage:

* présenterle contextehydrogéologique, * décrirela situationprésente des activités/installations, * esquisserl'évolution prévisible, * proposerune délimitationdes périmètresde protectionrapprochée et éloignée, * préciserla réglementationà appliquerà l'intérieurde chaquepérimètre.

Ces propositionsdevront passer à l'enquête publique et faire l'objet d'une autorisation gouvernementale.

Projet frfrastructure. Eau Environnement ,,.>; Décembre 1999 * Etude hydrobiologique des cours d'eau

Au regard de la méconnaissanceactuelle de la faune des cours d'eau comoriens, il semble souhaitable de profiter des opérations programmées pour mener quelques investigationssur les cours d'eau concernés.

Une expertise hydrobiologiquesera donc menée sur chaque rivière faisant l'objet de travaux de création ou de réhabilitationde captage.Outre l'aspect connaissancedu cours d'eau, cette expertise s'attachera à définir la sensibilité du cours d'eau au regard des aménagementsprojetés, ainsi que les mesuresréductrices ou conservatoiresà mettre en oeuvre.

Cette expertisepourra s'appuyersur les résultatsdes pêchesélectriques.

* Protection des massifsforestiers

Les hauts bassins versant sur lesquelssont implantés les ouvrages de captage et les conduitesprimaires d'adduction d'eau ne sont pas supposésêtre occupés par des terres agricoles. La fonction de ces zones est avant tout de protectionde la ressourceen eau, protection des sois contre l'érosion, et maintien de la biodiversité. Tout défrichage supplémentairede ces secteurspour l'agriculturene peut qu'avoir un intérêt à court terme et concourraà l'épuisementrapide des ressourcesnaturelles (eau, sol, végétation,gibier).

Dans le cadre du projet l.E.E.,et en parallèleavec la créationde périmètresde protection des ressources en eau, il est nécessaired'éviter toute tentative de colonisationou de défrichagedes massifs forestiers à partir des pistes d'entretien construites le long des conduitesd'adduction. Ces pistesdevront donc être strictementinterdites au public.

* Compensation des pertes pour l'agriculture

L'emprisedes ouvrages n'aura qu'un impact très limité sur les surfaces cultivées. Néanmoins,une indemnisationsera allouée à chaquefois que des terres agricoles,dont l'exploitantaura été identifié,seront supprimées.

Cette indemnisationpourra prendretrois formes:

* financière pour la compensationdu patrimoinefoncier perdu, * foncière par attribution de nouvelles parcelles d'une surface et d'une valeur agronomiqueau moinséquivalente, . aide en nature sous la forme de nouveauxplants dans le cas d'abattagesd'arbres fruitiers ou d'ylang-ylang, accompagnée d'une compensation de la perte de production correspondant au nombre d'années durant lequel les arbres seront improductifs(les arbres produisenten généralaprès 5 à 7 ans).

Proiet Infrastructure. Eau Environnement DécembreDe 1999 * Mesures d'intégration paysagère

Localement,il pourra s'avérer souhaitabled'améliorer l'insertionpaysagére des pistes et réservoirs projetés. De façon générale,ces aménagementssont de dimension modeste, et il sera facile de procéder à leur camouflagepar la plantation de rideaux d'arbres judicieusementpositionnés. Ces arbres seront choisis parmi les essences déjà en place sur le site, afin que l'intégrationsoit totale.

5 MESURES ENVIRONNEMENTALESSPECIFIQUES AU VOLET « INFRASTRUCTURES»

5.1 MESURESPROPOSEES POUR LA PERIODEDE TRAVAUX

Les mesuresenvironnementales liées aux travauxd'entretien des infrastructuresroutières correspondent dans l'ensemble aux mesures d'ordre général déjà présentées (voir chapitre « 2. Mesures d'ordre général relatives à la période de travaux et applicablesà l'ensembledes opérations»).

* Préserver les conditions de circulation et de sécurité

Afin de réduire les perturbationsde la circulation et assurer des conditions de sécurité minimalessur les chantiersd'élargissement de chaussée,plusieurs mesures peuvent être mises en place,soit:

* annoncer l'évolution des travaux par voie de presseet de radio, * organiserle travail par demi-chaussée afin de ne jamais arrêter le trafic, et veiller à la bonne organisationd'une circulationalternée, * créer des déviations provisoires bien aménagéeset clairementsignalées, lorsque la totalité de la voie doit être neutralisée.

* Limiter les perturbations des habitants riverains

La perturbation des riverains dans les traversées d'agglomérations, pourra être compensée,dans une certaine mesure, par l'intégration des habitants à la vie du chantier. Elle pourra en particulierse traduire par le recrutementd'ouvriers ou de main- d'oeuvrelocale.

Projet Infrastructure, Eau Envirunnement , Décembre 1999 5.2 MESURES LIEESA L EMPRISESETAU FONCTIONNEMENTDES OUVRAGES

* Restaurationou améliorationde l'interfaceroutelbâti

Les mesuressuivantes devront être systématiquementappliquées - reconstructiondes murset clôtureséventuellement déplacés, - rétablissementdes accès particulierssur le domainepublic de la voie, - rétablissementdes réseauxpublics éventuels.

* Préventiondes nuisancessonores

Les niveauxde trafic actuels ne justifient pas de mise en oeuvrede mesuresspécifiques visant à réduire les nuisances acoustiquesliées au trafic routier. Il est souhaitable d'attendreencore une certaineévolution du trafic avant d'intervenirace niveau.L'on peut ainsi estimer qu'en deçà de 10 000 véh./j, les investissementsdans ce secteur ne seraientpas justifiés(et l'on est actuellementencore loin de ce chiffre).

Unefois acquis le fait que le traitementdes nuisancessonores liées au trafic ne présente aucun caractèred'urgence, il convientensuite de s'interrogersur lesméthodes à mettre en oeuvrepour limiter l'accroissementdu nombred'individus susceptibles d'être concernéspar le problème.En effet, avant de recourir à des dispositifs- souventtrès onéreux- de traitementes nuisancesacoustiques (murs anti-bruit,isolation de façade), il est nécessaire de mettre en oeuvretous les moyens envisageablespour limiter l'urbanisationà proximitéimmédiate des grandsaxes routiers.

Cela ne peut passer que par l'adoption de servitudes de recul des projets de constructionpar rapportaux bords de voies, servitudes limitées au recul nécessaireau bon entretiende la plate-formeroutière pour les voies communales,mais qui pourraient atteindre plusieursdizaines de mètres pour le réseau routier national.Ainsi, si l'on veut s'assurer que d'ici 20 ans les seuils de nuisance sonore admissible ne soient pas dépasséssur le tronçon de la RN 1 Moroni - Voidjou, une servitude de recul de 40 m devraitêtre dès aujourd'huiinstaurée de part et d'autresde la chaussée.

Pour l'heure, un classement des axes routiers suivant leur niveau de trafic doit être entrepris,afin de servir de base à la définitiond'une carte des "voies bruyantes"aux Comores,elle même destinée à établir les servitudes de recul à appliquer le long des voies.

Tout laxismeou incapacitédans la mise en oeuvrede telles servitudesde reculse traduira à terme par une situation environnernentaletrès dégradée requérant des mesures réductricesfort onéreuses.

* Actionsde communication,réduction des risques

Dans un souci d'efficacité accrue, toute action en matière de sécurité routière doit associeraux aménagementsdes actionsde communicationauprès des usagersde la route.

Projet Infrastructure. Eau Environnement ,, Décembre 1999 En effet, la sensibilisation des habitants aux enjeux de la sécurité routière et leur participation à des réunions de concertation, permettra d'accroître l'efficacité des dispositifsà mettre en place. Ces propositionsd'actions ne doivent pas être négligées, d'autant plus que des relais de communication traditionnels existent dans les agglomérations(écoles, associations,notables, réunions après la prière du vendredi, etc.).

La partie 5 du présent rapport (Actions de sensibilisationà l'environnement)expose les modalitésd'application de telles actionsde communication.

* Actionsauprès des jeunes:

La présence fréquente d'enfants sur la chaussée constitue un facteur de risque important.A ce niveau,des actionsdoivent être entreprisespour réapprendrela rue, non comme espace ludique,mais commeespace à partageren bonne intelligencesans pour autantméconnaître ses règles et ses dangers.

Les jeunes doivent être la cible principaledes actions de communicationà cause de sa réceptivitéplus importanteet de sa positionde futurs parents.

* Le cadrede vie:

Le cadre de vie doit constitueraujourd'hui l'une des prioritésdes aménageurset des décideurssi l'on veut évitersa dégradationau coursdes prochainesannées, en particulier en milieu urbainavec le développementde nuisancesdiverses.

L'insécuritésur les routes fait partie de ces nuisanceset contribue par conséquentà la dégradationdu cadre de vie. Son appréciationest donc indissociablede l'évaluationdes conditionsde sécuritésur la route. La réductionde la vitesse et des accidentscontribue de ce fait activementà son amélioration.

* Sécuritéet signalisation

La vitesse est l'une des principalescauses d'accidents en agglomération.Réduire la vitesse c'est avant tout améliorerla sécurité des usagers.La proportionimportante de jeunes et d'enfantsplaide en faveur d'une baissede la limitationde vitesseà 40 km/h pour l'ensemble des agglomérations.Cette limite de vitesse sera indiquée à l'entrée des agglomérationspar des moyensappropriés (une signalisationau sol semble souhaitable sachantque les panneauxde signalisationsont souventenlevés pour être détournésde leur vocationpremière).

Afin d'être certain du respect des vitesses imposées,des systèmes de ralentisseurs (dos d'âne) pourront être installés à l'entrée et à la sortie de chaque agglomération traversée. Dans le cas des agglomérationsétendues, des ralentisseursintermédiaires pourront être mis en place. Ces ouvrages éviteront la pose de ralentisseurs par les riverains, efficaces quant aux objectifs recherchés mais extrêmement dangereux !. Chacun de ces ouvragessera bien entendu annoncépréalablement par un panneau de signalisation(ou mieux, par des marquagesau sol) et devra être peint avec une peinture réfléchissante.

Projet Infrastructure Eau Environnement ,,,, Décembre 1999 En parallèle,dans les agglomérationsoù n'existe pas de trottoirs,le long de la chaussée, une « zone piétonne» sera matérialiséeau sol par une ligne blanche de peinture réfléchissante.

Sur les tronçons routiers les plus fréquentéspar les piétons (a proximité des zones de marché par exemple) un système de plots en plastiquefixés au sol pourra être installé pour améliorerla séparationdes flux.

Au centre des agglomérations,un emplacementsera réservé pour l'arrêt des taxis. Il correspondraà un élargissementde la chaussée,sera signalé par des marquagesau sol et un panneaud'information.

Enfin,tout un programmed'action de préventionet de formationroutière aujourd'hui à l'étude (Etude sur la Sécurité Routièredu projet IEE), permettra de compenseret de pallieraux conséquencesde l'augmentationprévisible du trafic routier.

Projet Infrastructure. Eau Environnement ,,. Décembre 1999 6 RECAPITULATIF DU PLAN D'ACTION ET ELEMENTS DE COUT DES MESURESREDUCTRICES OU COMPENSATOIRES.

6.1 LIMITES DU PRESENTCHAPITRE

Comme il l'a déjà été évoqué précédemment,la présente étude d'impact s'adresse à un vaste programme de travaux.

Ni le niveau de détail des études de définition,ni le budget alloué à la présente étude, ne permettentune appréciationfine des impactset des mesuresréductrices qui doivent leur être associées. Il n'est donc pas ici possible de déterminer la part effective que représentera la prise en compte des mesures réductrices ou compensatoires dans le budget global des différentes opérations.

Ne pouvant préjugerde l'ampleurréelle des mesures à mettre en oeuvre (par exemple, les surfaces effectives de plantationsou d'engazonnementà réaliser dans le cadre des différentesopérations), nous nous limiterons le plus souvent à la définition de coûts unitaires et d'enveloppes financières globales à consacrer à ces mesures.

Ces coûts seront à affiner dans le cadre d'études complémentaires, menées au niveau des études de détail. Toutes les opérations du projet l.E.E. ne nécessitent cependantpas forcémentla réalisationd'études d'impactsspécifiques. Dans le cadre du présent chapitre, la liste de ces opérationsest effectuée en fonction de la sensibilité du contexte environnementaltelle qu'elle a pu être identifiéeen lè'e partie et par rapport à l'intensité supposée des impacts telle que déterminéedans la 2è1epartie de l'étude. Le coût approximatifdes étudescomplémentaires à menerest alors évalué.

Il doit être gardé à l'esprit que le coût total des mesures réductrices ou compensatoires ne pourra être connu qu'à l'issue des études complémentaires à mener.

Les coûts présentés ici n'intègrent pas non plus les actions de formation et de concertation présentées en 5è*' partie de la présente étude. Le tout, mesures réductrices et compensatoires d'un côté, actions de formation et de concertation de l'autre (développées dans la partie 5), forment le Plan d'Action de Gestion de l'Environnement du projet IEE.

Projet Infrastructure. Eau Environnement 711 Décembre 1999 6.2 REMARQUES CONCERNANTLES MESURESRELATIVES A LA PERIODE DE TRAVA UX

Dans l'ensemble, les mesures relatives à la période de travaux n'engendrent pas de surcoût significatif. En effet, il s'agit essentiellement de mesures réglementaires, administrativesou organisationnelles,ou encore de mesuresjugées normales dans le cadre du bon déroulement d'un chantier (le stockage et la réutilisation des terres de découverte,ou les prestationsde propreté,par exemple).La plupart de ces mesuresn'ont donc pas d'incidencefinancière, car leur coût éventuelest supposéêtre déjà intégré dans le coût globaldes prestationsde l'entrepreneur.

D'autres mesures sont fortement entachées d'incertitude, comme la réalisation de fouilles archéologiques,par exemple, dont la mise en oeuvre dépend des découvertes fortuites susceptiblesd'être réaliséesau momentdes terrassements.

A partir d'une comparaison des coûts combinés de réhabilitation et d'entretien courant sur 10 ans avec et sans prise en compte de l'environnement, il est néanmoins possible de déterminer le coût effectif d'une prise en compte véritable des contraintesd'environnement en phase de travaux.

Une telle comparaison a déjà été effectuée pour des travaux se situant dans des pays d'Afrique sub-saharienne (L'entretienroutier et l'environnement,Banque Mondiale, 1994). Celle-ci a démontré que si les travaux d'amélioration ou de protection de l'environnementdes abords d'une route bitumée sont traités en même temps que la réhabilitation de la route, ces travaux représentent un coût marginal faible et supportable (environ 3 % du coût initial). La prise en compte optimale des paramètres environnementaux,notamment la nécessitéde protéger les talus routierspar un talutage adéquat, un bon drainage et un couvert végétal dense, permettrait même de faire des économies substantielles sur l'entretien courant (d'environ17 %).

Ces résultats, obtenus à partir d'études de cas concrets, tendent à démontrer que non seulement le coût de la prise en compte de l'environnement par rapport au coût initial des travaux est généralement faible mais, qui plus est, ce coût est largement compensé par les économies réalisées par la suite sur l'entretien ou la maintenance des infrastructures.

Projet Infrastructure. Eau Environnement , Décembre 1999 6.3 VOLET URBAIN

Seules sont présentées ici les mesures réductrices des opérations du volet urbain susceptiblesd'avoir un impactfinancier significatif. Opération Mesure Coût estimé .:______:;.. (en milliers de FC) * utilisationde bétonà prise rapidepour la 20 000 Schémadirecteur réalisationdes exutoires(surcoût estimé à d'assainissement environ 10 %) * mise en place de grilles et de fosses de 180 000 décantationsur chaquecollecteur * suivi biologiquedu milieumarin (intervenant 2 000 par potentiel: associationA.l.D.E.) campagne * suivi de la qualité bactériologique 2 500 par an (intervenantpotentiel: laboratoired'analyses biologiquesde l'hôpitalde Moroni) * couverturedes caniveauxaux endroits les Déjà intégré au plus sensibles coût du projet

Remarque : il est ici considéré que les coûts de signalisationhorizontale ou verticale visant à améliorer la séparation entre les espaces piétons et la chaussée sont déjà intégrésau coût initialde cette opération.

Le coût total des mesuresréductrices ou compensatoiresliées au volet urbain est estimé à environ205 000 000 FC.

6.4 VOLETEAU

Seules sont présentées ici les mesures réductrices des opérations du volet eau susceptiblesd'avoir un impactfinancier significatif. Opération :Meure Coûtestimé ______(.--enm illiers de FC) Réhabilitationet * utilisationde béton à prise rapide pour tous 30 000 aménagementde les travauxen rivière (surcoûtestimé à captagesen rivières environ 10 %) * pêchesde sauvetagesur les 4 principaux 3 000 cours d'eau concernés(intervenants potentiels: Universitéde St Denis de la Réunion) * expertisehydrobiologique des cours d'eau 7 500 (intervenantspotentiels : Universitéde St Denis de la Réunion) Aménagementou e études de définitiondes périmètresde 22 500 créationde captages protectionrapprochée et éloignée et forage (intervenantspotentiels: hydrogéologues agreés de l'île de la Réunion) Adductiond'eau et * plantationspaysagères 2 800

Proiet lnfrastructuoe Eau Environnement Décembre 1999 réservoirs l l l Remarque: les éventuelles compensations et aides agricoles susceptibles d'être apportées du fait des incidences du projet sont considérées comme faisant partie intégrantedu coût initialdes opérationset ne devraientdonc pas constituerun surcoût.

Le coût total des mesuresréductrices ou compensatoiresliées au volet « eau » est estimé à environ66 000 000 FC.

6.5 VOLET INFRASTRUCTURES

Seulessont présentéesici les mesuresréductrices des opérationsdu volet infrastructures susceptiblesd'avoir un impactfinancier significatif. Opération Mesure Coût estimé

,______(en milliers de FC) Entretiendes * cartographiedes voies bruyantes 5 000 infrastructuresroutières (intervenantspotentiels: bureau

e ralentisseursdans les traversées 3 000 l ______d'agglomération

Remarque: les éventuellescompensations et aides susceptiblesd'être apportéesdu fait des incidencesdu projet sur l'interface route/bâtisont considéréescomme faisant partie intégrantedu coût initial des opérationset ne devraientdonc pas constituerun surcoût.

Le coût total des mesuresréductrices ou compensatoiresliées au volet « infrastructures» est estiméà environ8 000 000 FC.

6.6 COUT TOTALDU PLAND'ACTION

Le plan d'actions correspondantà la mise en oeuvredes mesures réductriceset compensatoiresdu projet IEE est évalué à environ 279 000 000 FC, soit environ 560 000 USD.

Ce budget doit cependantêtre considérécomme un minimum.Il s'avère en effet que d'autres mesures réductricesou compensatoirespourront éventuellementdécouler des études et expertises complémentairesdestinées à préciser les impacts de certaines opérations(expertises hydrogéologiques, par exemple).

Le plan de financementde ces mesuresest fonction de l'échéancierde réalisationdes différentes opérations, non encore déterminé entre les, grands postes de dépense (infrastructures,eau, urbain).

Proiet Infrastructure Eau Environnement Décembre 1999 1 5EME PARTIE ACTIONS DE CONSULTATIONET DE FORMATION A L 'ENVIRONNEMENT26

26 Réaliséen collaborationavec l'O.N.G. ULANGA,BP 514 Moroni,Comores. Rédacteurs:M. Ahmed OULEDIet M. HachimeABDEREMANE

Proiet Infrastructure.Eau Environnement ", x Décembre1999

1 INTRODUCTION

Sont présentésdans cette partiede l'étude:

* d'une part, les processusde consultationdu public nécessairesà la prise en compteeffective des besoinsdes populations,et contribuantpar la mêmeoccasion à leur informationet à leur sensibilisationaux enjeux environnementauxsous-jacents,

* d'autre part, un plan de formation des différents personnels administratifs impliqués dans la mise en oeuvre et le contrôle des mesures visant à améliorer l'insertion environnementaledu projet IEE ou dans la conduite des actions de consultationdu public.

Les mesures et actions proposéesdans la présente partie du document s'ajoutent aux mesures réductrices ou compensatoiresdécrites dans les chapitres précédents pour constituerle Plan d'Actionde Gestionde l'Environnementdu projet IEE.

Il est importantde préciser ici que l'opérateur (DGTP) a la responsabilitépleine et entière de la mise en oeuvredes actions visant l'informationet la consultationdu public. Le programmede formation présenté dans certte partie de l'étude tient compte des besoinsde la DGTPen la matière.

Les dépensesoccasionnées par l'ensemblede ces actions devrontêtre couvertespar le financementIDA.

PrcnetInfrastructure. Eau Environnernent Décembre 1999 2 ACTIONS D'INFORMATION, DE CONCERTATION ET DE SENSIBILISATION

2.1 CONTEXTEGENERAL

Au cours de sa préparation,le projet « infrastructure,eau et environnement» envisagede prendre en compte les problèmes et les opportunitésconcernant les ressources, les activités économiques existantes et les besoins de la population bénéficiaire. Les différents volets qui le composentont été en effet conçus dans l'objectif d'améliorer les conditionsde vie de la populationet la croissanceéconomique. Il mobiliseà cette fin des actionsde protectionet de valorisationde l'environnementainsi que des investissements publics en infrastructure.Le projet se doit donc d'intégrer la dimensioncommunautaire, très importantedans le cas spécifiquesdes Comores,pour permettred'engager très tôt le dialoguesur les modificationspotentielles de leur environnementet sur l'appropriationet la responsabilisationpar les bénéficiaires.

Le projet « infrastructure, eau et environnement» va s'intégrer dans un cadre environnemental déjà profondément modifiés de nombreux facteurs naturels ou anthropiques. L'environnementdes Comores souffre de nombreuses agressions de diverses origines. Les grands problèmestiennent principalementà la dégradationrapide de ces écosystèmes.Les phénomènesnaturels tels que les éruptions volcaniques,les cyclones, l'érosion ... ainsi que les phénomènes d'anthropisationliés aux pratiques agricolesou à la pressiondémographique, exercent des pressionsde plus en plus fortes sur ce potentielriche et varié.

L'espaceenvironnemental comorien a été modifiéà la fois par des phénomènesnaturels et aussi par l'action de l'homme. Les dégradationss'opèrent de diverses façons sur les différents milieux.C'est ainsi que l'environnementterrestre est confrontéparticulièrement à une déforestationmassive qui a pour conséquencel'assèchement des cours d'eau et des sources en eau et la disparition des habitats de nombreusesespèces d'animaux contribuant à la diversité biologique des Comores. Le recours à des techniques d'exploitationagricole inadaptées contribue à l'accélérationdu phénomèned'érosion et la perte des sols arables.

L'environnementurbain n'a jamais fait l'objet de planificationgénérale ni au niveau de l'implantation des bâtiments, ni à celui des infrastructureset des services associés. L'approvisionnenten eau potable n'est fiable ni en quantité ni en qualité. Il n'y a pas de réseau de collecte ni de traitementdes eaux usées, ni des déchets liquides et solides. Il existe de très fortes risques de pollutionde la nappe phréatiquepar les fosses septiques, les puits d'infiltrationdes eaux côtières,et par les déchargessolides et les égouts.

Les modifications du milieu que pourrait entraîner le projet nécessitentque des initiativeshardies soient prises afin de mieux prévenirles conséquencesnéfastes éventuelles. De tels effets peuvent être atténués voire supprimés grâce à une sensibilisationet une mobilisationsociale bien penséeet bien conduite.

Proiet infrastructure. Eau Environnement Il - Décembre 1999 2.2 OBJECTIFS

Le processus d'évaluation environnementale doit permettre d'engager très tôt le dialogue avec les partenaires institutionnels de l'environnement et surtout les populations villageoises et urbaines, afin de lui expliquer la pertinencedu projet et de démontreraussi la capacitéà prendreen compteleurs propositionexprimées. Cette étude d'impactdoit constituerun excellentvecteur pour organiserla concertationet la recherche du consensus.Les objectifsdéfinis sont:

. recueillir le point de vue des populations concernées à l'échelle de chaque opération, * préciserles objectifsdu projet et en évaluer les enjeuxde façon concertée, * expliquer, amender les décisions successiveset faire participer la population à la conceptiondu projetde façon à le faire évoluerdans le sens du moindreimpact, * impliquerles différentspartenaires dans la maîtrisede l'environnementglobal.

2.3 INTERETDE LA DEMARCHE

La tendance dans le monde moderne est à une plus grande participationdu public non seulementaux études d'impact mais aussi au processusgénéral de prise de décisions portant sur l'approbationdes différentsvolets des projets.

Cette participation du public permet souvent de faire apparaître des faits nouveaux en ce qui concerne les effets éventuels du projet sur l'environnement. Elle peut contribuerà la préparationdes mesuresappropriées d'accompagnement environnemental pour rendreces impactsacceptables.

Aux Comores, la faiblesse de l'administration publique dans les régions reste grandement compensée par une présence de plus en plus forte des structures traditionnelles et des mouvements associatifs locaux, régionaux ou nationaux. Ces derniers sont devenus des relais opérationnels Incontournables dans le processus de développement du pays.

Pro,et Infrastructure. Eau Envoronnerment Décemboe 1999 2.4 IDENTIFICATION DES GROUPES CIBLES

2.4.1 L'ORGANISATIONADMINISTRATIVE LOCALE

Le réseau administratiflocal est représentépar le gouvernorat,les préfectureset les chefs de village en zone rurale ou les chefs de quartiersen zone urbaine.

Le gouvernorat:chacune des 3 îles constitueune entité adWinistrativeautonome dinigée par un gouverneurnommé par le présidentde la République.Le gouvernoratrepresente ainsi la structureadministrative suprême de l'île. Il exemesn autoriTsur l'ensemie*des administrationsrégionales (tourisme, transport, santé, populatbnenvizmnnenient,...).

Les préfectures: chaque gouvernorat est subdivisé en préfectures. le préfet est le représentantdu gouverneurau niveau de ces subdivisions.Il a en charge les problèmes administratifset techniquesau niveaudu territoirequi lui est échu.

Le chef du village ou de quartier est nommé par le gouverneursur la propositiondu préfet . Il a en charge les affaires du village ou du quartier notammentleur bonne marche ainsi le règlementdes litiges à l'amiable.

Le gouverneur,les préfet et les chefs des villagesou de quartier constituentle chaînon entre les départementministériels et la population.Mais du fait de son manquede moyens humains, matériels et financiers, l'administrationdécentralisée ne possède qu'une faible emprise dans les décisions locales. Elle reste cependant un interlocuteur privilégiédans le développementlocal.

2.4.2 L'ORGANISATIONSOCIALE COMORIENNE

L'organisation sociale traditionnelle, en particulier, représente un atout majeur dans l'initiation d'une démarche participative au projet. Par son originalité et son omniprésence,elle rythmela vie quotidiennelocale et influencela prise de décisionspour un nombre importantde projetsde développement.Toutefois, son importancevarie d'une île à l'autre.

En Grande Comore, la société traditionnelles'est structurée sur la base d'une division très marquée entre d'une part ceux qui n'ont pas réalisé le mariage coutumier appelé « anda » et d'autre part ceux qui l'ont réalisé appelésles notables.Et les modes respectifs d'affiliation, d'appartenance,d'organisation et de promotion, propres à chacune de ces catégoriesrépondent à des règles préciseset codifiées.Les premiersdoivent obéissance et respect aux seconds qui sont les maîtres incontestéset incontestables.Le système dans sa globalitéinstitue une inégalitéentre les groupesd'âge et institutionnaliseaussi les relations de subordinationentre les générationsanciennes et nouvellestout en forgeant même temps le sentimentd'appartenance à un groupesocial (hirimu).

Projet Infrastructure.Eau Environnement .',-, Décembre1999 Le pouvoir local traditionnel est ainsi fondé sur le principe de séniorité sociale. Cette organisation,si elle n'est jamais formellementinstitutionnalisée et reconnueofficiellement par les instancesétatiques, n'en est pas moins fonctionnelledans tous les villages.C'est ainsi que chaque individu appartenantà la communautévillageoise est appelé à tout momentà apportersa contributiondans le développementde son village.

A Mohéli, la société traditionnelle s'est structurée aussi sur la base du système de groupes d'âge où les générations nouvelles doivent obéissance aux générations anciennes.La populationa conservéles valeurs et les institutionstraditionnelles toutefois leur pouvoirest moinsfort qu'en GrandeComore.

A Anjouan, l'organisationtraditionnelle s'est érodée avec le temps. Compte tenu de la présence,depuis les temps anciens,de nombreusespetites industrieslocales (distilleries, fabriques, ...), les rapports sociaux se sont articulés sur une division très marquéeentre d'une part ceux qui possèdentune richessematérielle et ceux qui n'en ont pas. Le pouvoir local traditionnelest exercé le plus souventpar les élites du villagesou ceux ayant exercé un mandatélectif.

Face à la faiblesse des structures étatiques et de l'administrationpublique, la bonne dispositiondu pouvoirlocal traditionnelpeut être un facteur positif dans l'implantationet la mise en oeuvre de projet de développement. Les structures coutumières sont devenuesainsi des relais incontournablesdans les villes et les villages. Elles sont fortement impliquées dans le développementlocal. De nombreuses organisationsde coopération internationale utilisent ces canaux traditionnels au service d'actions concertées d'intérêt communautaire: constructions d'école, travaux de voirie, aménagementdes voiesde circulation,...

2.4.3 IMPORTANCEET ROLE DU SECTEUR ASSOCIATIF

Le secteur associatif est très développé aux Comores. Chaque village a une ou plusieurs associationsqui sont à la base d'une série d'initiatives dans de nombreux domaines. Ces associations sont nées très souvent sous l'impulsion de jeunes pour mener bénévolement des actions culturelles, sanitaires, socio-économiques, environnementales,musicales, ... Les jeunes créent ainsi volontairementleur association et s'organisentfréquemment sans appui extérieur.

D'essenceparticipative, ces associationsentretiennent la vie dans les villageset assurent la symbioseavec la population.Si la directionde ces associationsest très souventconfiée à des jeunes, les communautésparticipent à la prise de décisionlors de réunionssur les places publiquesou dans les foyers culturels. Par l'organisationde conférencesdébats, de projection de films, d'expositions thématiques,elles contribuent à la prise de conscience, à l'engagement et à la participation communautaire dans les actions initiées.

Projet Infrastructure. Eau Environnement """ Décembre 1999 Les associationsse composentainsi:

* Les associations culturelles villageoises qui ont le statut d'associationde développement et comprennent plusieurs sections dont parfois une section environnement.Dans cettecatégorie d'association, on peut citer:

* Grande Comore

NoU DEL'ASSOCTION - "VILLEAVLkGE' POINTFOCAL NOMBRED'ADHERENTS ADCS Mitsamiouli DarouechBoina 270 APEC Mbéni Ali Hassani 150 APEF Foumbouni Abdou BacarAli 225 JACEM Mitsoudjé 180 Nviya Singani IbrahimaAdame 143 Twamaya Itsandra Arkane Chami 110 ADELEC Iconi AdinaniMohamed 98 ADEIC Mdé 76 ADN Ntsaouéni 72

* Mohéli

NOMDE LASSOCIATION; P : IU`E IVtLLAGE POINTF NOMBRED'ADHERENTS AssociationCulturelle Pourle Développementde Nioumachoi 48 Nioumachoi CoordinationNationale des Associationsde île ToihiriMohamed Développement(CNAD) AssociationSocio- Culturellede Ouallah Ouallah2 Hatsimédou Associationpour le DéveloppementSocio- Fomboni 180 Economiqueet Culturelde (ADESCO) AssociationCulturelle de Wanani Wanani 60 Mouvementpour pour le DéveloppementSocio- Ouallah 1 Economiqueet Culturelde OuallahMiréréni

* Anjouan NoMDE L'ASSOCLATION VILLEhVLLAGE POINTFOCAL NOMBRED'ADHERENTS AssociationAvide Malezi Bimbini AbdouroihmaneLoutfî 20 JAF Mutsamudu

Prciet Infrastructure Eau Environnement Décembre 1999 * Les associations de développement de quartier des grandesvilles qui mènentdes actions d'environnement,de développementcommunautaire, d'animation, ... Dans cette catégoried'asssociations, on trouve:

NOM DEL'ASSOCAON QUARTIER POINTFOCAL NOMBRED'ADHERENTS CASM de Mtsangani Mtsangani Abdourahim said 416 CCLB de Badjanani Bandamadji Ali Said Salim 170 Mayendéléo Iroungoudjani Ahmed Oulédi 430 d'irougoundjani Bargum de Magoudjou Magoudjou Ouesse 98 ADM de Mbouéni Mbouéni Ngao de Djoumoimdji Djoumoimdji Abdallah Nourdine 58 Djenga de Madjénini Madjénini Mohamed Mzé Msa ACDB de Bacha Bacha

* Les associations "ulanga" qui sont entièrementconsacrée à la sensibilisationet à la défensede l'environnement:

* Grande Comore

NoM DEL'ASSOCIATON o VILEMU.AGE - POINTFOCAL NOMBRED'ADHERENTS Environnement 2000 Said Ahmed Cheikh 27 Ulanga Bandamadji Soilihi Mourdjay Mabellas Ulanga Mitsoudjé Ali damir azir Ass. Ecologie sankoulé Itsandra Hassani Mohamed cheikh Gombessa Itsoundzou Keldi Mohamed 22 Adabou Bouni Youssouf Mzé 19 Mango Mvouni Ismael Hassani 32 Ulanga Ntsaouéni Ntsaouéni

* Mohéli

Nom de l'association villefvillage point focal nombre d'adhérents Ulanga Hoani Hoani Madi Houssein 30 Ulanga Domoni Domoni Nadjim Hassan 22 Ulanga Hamba Hamba Siba Ibrahim 50 ADM Miringoni Ahmed Malida 50 ADSEI Mtsanga Ngamba Itsamia Ambdi Moegné 115 ADESCO Ouallah Mbarafi abdallah

Pro,et Infrastructure Eau Environnement --- Décembre 1999 Proiet Infrastructure. Eau Environnement , , Décembre 1999 * Anjouan Nomde l'association villehvillage pointfocal nombred'adhérents Basra ulanga Ouani AbdallahDaroussi 70 UlangaBandrani-Vouani BandraniVouani Bacarsaid 15 Ulanga FRAU Mutamudu Riziki Abdallah Mawa mema Pomoni 70 Ulanga Ngadzale Ngandzalé Hadim Soidri Mranda Domoni Achikidine 142 Ulanga Chandra DhoulkamAbdou 15 UlangaB. Badramadji Th. Saendou 65

* Les comités de pilotageimpulsés par le projet FADC/BanqueMondiale qui jouent un rôle de conseild'administration des micro-projets.

' Le Réseau Femmeet Développementqui regroupeles associationset groupements féminins,

_ Les comités locaux du Croissant Rouge Comorienqui possèdent des sections environnement.

2.4.4 PERSONNESRESSOURCES ETINTERLOCUTEURS PRIVILEGIES

L'atteintedes objectifsfixés passe nécessairementpar un choix raisonnéet une utilisation rationnelle d'un relais de personnes ressources et d'interlocuteurs privilégiés. Les personnesressources sont des personnescompétentes dans le domaineconcerné et incontournablesdans le cadre de la ou les opérationsenvisagées. Elles sont ici identifiéessous le titre de "pointfocal".

Les interlocuteursprivilégiés sont des personnesou de groupementsde personnes dont la consultationeVlou la participationdans les opérationssont recommandées. leur implicationeffective est souhaitablepour la réussitedes opérations.

Le rrombreimparint des opérations envisagées requiert des personnes compétentes pourleur mise en oeuvre et/ou leur supervision.Ces personnesdoivent être clairement identifiées, répertoriées et programmées par rapport aux différentes étapes des opérationsenvisagées. Leur sélection sera effectuée sur la base de leur compétences techniqueset/ou de leurs expériences.Elle sera aussi effectuée en fonction de leur rôle clé dans la ou les opérations.

Les différentesassociations citées développentdéjà des actions allant dans le sens des opérationsenvisagées (cas de la gestiondes orduresménagères ou de l'assainissement). Il s'agit d'utiliser ces associationscomme interlocuteursprivilégiés en capitalisantainsi leurs expériences.

ProietInfrastructure. Eau Environnement "", Décembre1999 Tableau19: Interlocuteursspécifiques des principalesopérations OPERATIONS POINTFOCAL INTERLOCUTEURSPRIVILEGIES 1. Réhabilitationde la voirie Mr Abdourahim Said Bacar * CASM de Mtsangani urbaineà Moroni (CASM) * CCLB de Badjanani Mr Ali Said Salim (CCLB) . Mayendéléod'irougoundjani MrAhmed Oulédi(Mayendéléo) *Bargum de Magoudjou Mr Ouessou(Bargoum) . ADM de Mbouéni Mr Abdoulaziz(ADM-Mbouéni) Mr AbdallahNourdine (Ngao) a Ngaode Djoumoimdji Mr MohamedMzé Msa (Djenga) . Djengade Madjénini Mr Amir Elarif a ACDBde Bacha 2. Drainagede la ville de Mr HamidiSoulé a Gouverneurde GrandeComore Moroni Mr IbrahimMmadi a Préfetdu centre Mr Bacri * CASMde Mtsangani Mr MchamiAhmed . CCLBde Badjanani * Mayendéléod'lrougoundjani . Bargumde Magoudjou * ADM de Mbouéni . Ngaode Djoumoimdji * Djengade Madjénini . ACDB de Bacha 3. Réhabilitationet extension MelleAntuaba Mohamed * UlangaMutsamudu des réseauxgravitaires eau Mr ElamineChaihane AssociationMrunda potablede Mutsamuduet de Domoni. 4. Réhabilitationet extension Mr FaissoilMohadji . Gouverneurde l'île des réseauxgravitaires eau Mr BianrifiTarmidi . Préfets potablede Fomboni Mr Dhounouraine . FADC Mr Toihiri Mohame * CNADde Mohéli Mr SaindouMihidjahi . Assoaciationpour le Développement Mr Toihiri Mohamed Socio-Culturelde Salamani * Associationpour la promotion Mr FatihouOitik des Jeunes de Boingoma * UlangaFomboni 5. Opérationsd'entretien des * Préfets infrastructuresroutières * Chefs de villageconcernés a Associationsdes localités concernées

Proiet Infrastructure. Eau Environnement - , Décembre 1999 2.5 ACTIONS D'INFORMATIONET DE CONSULTATIONENGAGEES AU COURS DE L 'EIE ET DE L 'ETUDE COMPORTEMENTALEET SOCIALE

Le processusd'étude d'impact d'un projet est généralementun moment privilégié pour rencontrer les populations, partenaires sociaux et autorités susceptibles d'émettreun avis sur les opérationsprojetées.

Ces contacts permettent une prise en compte des préoccupationssociales et environnementalesdes différentsinterlocuteurs, et participentdonc au processusde "scoping"visant à identifierles principauximpacts environnementaux sur lesquelsl'étude d'impactdoit se focaliser.Ainsi, c'est à partir des entretienseffectués, et des souhaitset remarquesexprimés lors de ces entretiens,que les principauxenjeux environnementaux aux Comoresont été identifiés, et dans une certaine mesure, hiérarchisés(cf. chapitre 6.3. de la 1èrepartie du présentrapport).

En retour, ces contacts permettent également une information préalable des populationset, pour certaines d'entre elles, des autorités administratives.Dans certainscas, s'agissant d'opérationsrelativement avancées, les populationsconcernées sont déjà informées.Il en est ainsi des travaux de déviationet d'élargissementdes RN 1 et RN 2 (opérationnon incluse dans le programmeIDA), pour lesquelsla société Dinika International S.A. a mené dès 1997 des actions afin d'identifier les propriétaires susceptiblesd'être concernéspar une expropriation.

En dehors des entretiensinformels noués sur le terrain avec la population,la liste des principalespersonnes rencontrées au cours du processusd'EIE est présentéeen annexe. Il s'agit pour l'essentiel des autorités en charges de la protection de l'environnement, des organisations responsables des grands programmes de développement,d'ONG et d'associations locales de protection de l'environnement (notammentUlanga), et ce, sur les trois îles de la RFIC.

Il convient de rappeler que dans le cadre des études menées sur le projet "Infrastructures,eau et environnement",l'EIE n'est pas la seule à avoir joué ce rôle d'information- consultation.Cette fonction était même avant tout assurée par 1' "Etudecomportementale et sociale du projetIEE".

L'étude comportementaleet sociale avait pour objet de mieux cerner les besoins et les pratiquesde la population,afin de faciliter la conceptionde l'ensembledes opérationsdu projet IEE. Un important travail d'enquête a ainsi été mené auprès des populations concernéesafin de définir les us et coutumes des ménages, et l'analyse des modes d'organisation,en relationavec les opérationsprojetées.

Pour le volet eau, le travail d'enquête a privilégié l'étude des usages et pratiquesdes ménagesautour des pointsd'eau (bornesfontaines, citernes, etc.) ainsi que l'analysedes modesd'organisations. A Mohéli,l'enquête s'est centréesur des villagesOuella 2, Mbatse qui se sont mobilisés pour prendre en charge la gestion et/ou l'équipementde leur adductiond'eau. A Anjouan, les informationsont été obtenues auprès de la directrice régionaledu FADC.

Projet Infrastructure. Eau Environnement ,,f Décembre 1999 Pour le volet infrastructures,des enquêtes sur l'attitude des habitants face aux opérationsroutières ont été conduitesprincipalement en Grande Comore. Des entretiens ont été menés avec des responsablescoutumiers (chefs de village et groupe des notables), les membres d'Associations de développementet de diverses structures villageoises mises en place dans le cadre de projets routiers (comités de pilotage et comitésinter villageois).

Des informationsont été recueilliesauprès des responsablesrégionaux du FADC en ce qui concerneMohéli et Anjouan.

Le guide d'entretien,les résultats détaillés des enquêtes et les comptes rendus des entretienssont présentésen annexede l'étudecomportementale et sociale.

Il apparaîtdonc qu'entre la présenteétude d'impactsur l'environnementet l'étude comportementaleet sociale menée en parallèle, une importante démarche d'informationet de consultationportant sur le projet IEE a déjà été menée, aussi bien au niveau des différents représentants des groupes sociaux, élus ou traditionnels,qu'au niveaudes populationselles-mêmes.

Ces études ont été l'occasion d'amorcer un dialogue et de prendre en compte les considérationsenvironnementales et socialesdans la définitiondu projet IEE. Au cours des études de détail des différentesopérations, ce dialogue doit être poursuiviet amplifié par le maîtred'ouvrage et les autoritéslocales, en impliquantles interlocuteurspertinents et en mettanten oeuvreles méthodesadéquates.

Ce travail complémentaired'information et de consultationfait l'objet du chapitresuivant.

Proiet Infrastructure.Eau Environnement Décembre1999 2.6 MOYENS COMPLEMENTAIRESA METTREEN ŒUVRE POUR TOUCHERLES GROUPESCIBLES

Le champ d'applicationde l'étude d'impact sur l'environnementvise chacundes 3 volets sectoriels du projet: urbain, eau et transport. Outre la consultationdéjà engagée au cours de la présente démarche d'évaluation environnementale,pour chaque volet du projet IEE les grandes lignes et les méthodes spécifiquesd'un plan de communication sont ici esquissés. Les approchesméthodologiques vont s'articuler autour de deux axes majeurs:

* informationgénérale du public * développementdes actionsde sensibilisation

2.6.1 INFORMATIONGENERALE DU PUBLIC

Elle concerne les différentescomposantes du projet. Elle a pour but de présenter les objectifs du projet et les enjeux associés aux populations concernées à l'échelle de chaqueopération.

Elle doit être conçue comme un processus limité dans le temps qui doit aider les communautésà prendre consciencede l'importanceet de la pertinencedu projet ainsi que de la nécessité d'agir individuellementet collectivementpour contribuerà la bonne réalisationdu projet.

'- Publicvisé:

• populationconcernée à l'échellede chaque opérationidentifiée

• populationintéressée par les questionsde développement

* Stratégiesde discourset d'images

* organisation du débat autour de l'intégration du projet dans le cadre global du développementnational

* organisationde débatset causeriescentrés sur le rôlede levier qui constituele présent projetpour le développementdurable du pays.

* Supportsde l'information

* encarts d'informationd'une page dans les journauxde la placedurant un mois

* interviewdes responsablesdu projetdans les différentsmédias audiovisuels,

* réunionspubliques d'information au siège du projet et dans les foyers des jeunes.

Projet Infrastructure Eau Environnement "C Décembre 1999 * Opérateurspotentiels

* GrandeComore - Réseaudes radios et télévisionscommunautaires - radio nationale - journauxAlwatan et Archipel - Réseauulanga - RéseauFemme et Développement - Inter ONG - CroissantRouge * Mohéli - Radioprivée de Fomboni - Fédérationulanga - RéseauFemme et Développement - Coordinationnationale des Associationsde Développement(CNAD) - CroissantRouge * Anjouan - Radioprivée de Dzialandzé - MutsamuduTV - TV Uhuru - Fédérationulanga - RéseauFemme et Développement - Coordinationnationale des Associationsde Développement(CNAD) - CroissantRouge

2.6.2 LESACTIONS DE SENSIBILISATION

Les actions de sensibilisationvisent à impliquer les populationslocales dans la maîtrise de l'environnementglobal du projet. Elles ont pour objectif de donner une lisibilité sociale et un impact médiatiquedu projetauprès des différentsacteurs socio-économiqueset de la population.Elles concernentprioritairement les volets « eau »et « déchets »à Moroni.

* Publicvisé:

* les associations * acteurs locaux * populationde la place * opérateurséconomiques

* Stratégiesde discourset d'images

* imposer le conceptde l'eau commesource de vie * lier l'eau et sa gestion rationnelleavec les préceptesde l'Islam

Proiet Infrastructure Eau Environnement .. ,, Décembre 1999 * insistersur l'importanceéconomique de l'eau

* Opérateurspotentiels

* GrandeComore - CASM de Mtsangani - CCLB de Badjanani - Mayendéléo d'lrougoundjani - Bargum de Magoudjou - ADM de Mbouéni - Ngao de Djoumoimdji - Djenga de Madjénini - ACDB de Bacha * Mohéli - Fédération ulanga - Réseau Femme et Développement - Comité de pilotage FADC - Coordinationnationale des Associationsde Développement(CNAD) - Croissant Rouge

* Anjouan

- Fédération ulanga - Réseau Femme et Développement - Coordinationnationale des Associationsde Développement(CNAD) - CroissantRouge

2.7 SYNTHESE ET EVALUATION FINANCIERE DES ACTIONS COMPLEMENTAIRESA MEUTREEN OEUVRE

Les tableauxsuivants présentent pour chaqueopération ou type d'opérationdu projet IEE les taches élémentaires à accomplir pour satisfaire aux objectifs d'information, de concertationou de sensibilisation,le ou les responsable(s)d'exécution de ces mesures,la durée approximative dans laquelle s'inscrivent les actions, les opérateurs potentiels pouvantintervenir pour épaulerle responsabled'exécution, et le coût estimatifdes actions envisagées.

Il convient de noter que, de façon générale, comme pour les mesures réductrices ou compensatoiresà mettre en oeuvre,la DGTP (ou les DRTP) est en tant que maître d'ouvrage également responsablesde l'exécution des actions d'information,de concertationou de sensibilisation.

Projet Infrastructure, Eau Environnement ,, Décembre 1999 Un véritable échéancier de ces actions ne saurait être défini pour l'instant. Celui-ci dépendra en particulier du phasage retenu pour la mise en oeuvre des différentes opérations du projet IEE. Dans tous les cas, les opérations d'information ou de sensibilisation gagneront à être menée juste avant le démarrage des travaux correspondants.

Un coût estimatif des actions est proposé, en tenant compte du fait qu'une grande partie des actions de sensibilisationdéjà menées sur le terrain ressortentdu bénévolatet ne constituent donc aucun surcoût. Les coûts énoncés correspondent donc essentiellementaux frais matériels du responsabled'exécution (panneaux d'exposition, encarts publicitaires, affiches, ...).

Tableau 20 :programme d'action d'information, de concertation et de sensibilisation (volet transport)

N' OPERATIOS AOS LEENADE REsoSPO'lAL! EcHEANcîER OPIERATEURSPOT&ENIELS COUT l Entretien de * réunionsd'inforrnation DRTP . 1.Associations villageoises 150 chaussées . émissionsradio * Préfecture 40 routières I11l

Pour le volet transport, le coût total des actions d'information, de concertation et de sensibilisationà engagerest évaluéà environ 190 000 FC.

Tableau 21 programme d'action d'information, de concertation et de sensibilisation (volet urbain)

Ne : TACHESELEMENTIRIS JUSPNOPERAONSRPON: ECHEfCI!R ld: OPERATEURSPOTENTELSCOUT

EXEOUTIO~~~~~~~~~ P~C)

1Réhabilitation de la * installationde panneaux DGTP a Associationsde 360

voirie urbainede Moroni d'information ,quartier de Moroni encartspublicitaires * Préfecture 265 s structures ______traditionnelles _ _ _ 2 * encartspublicitaires DGTP * Associations 265 Drainagede la videSde *oeueries, débats villageoises 45 Moeani Préfecture

- s ~~~structures

-~~~ ~traditionnelles Pour le volet urbain, le coût total des actions d'information, de concertation et de sensibilisation à engager est évalué à environ 935 000 FC.

Proje t Eau Environnement *nfrastructure.Décembre 1999 Tableau 22: programme d'action d'information, de concertation et de sensibilisation (volet eau)

NS 'rTA*CHELELEMENTAiRE8 , REspOm ECHEANOlERI COUT OPERATIONS SA v DUREE(MMOI) OPERATEURS (103FC) EXECUT POTENTIEL _ _ _i _ _ _. ______1 2 3 4 5 6 _ _ _ _ _l1 __2_3 1 Réhabilitation et extension . organisation de DRTP * Associations de des réseaux gravitaires eau causeries, débats Mutsamudu et de 45 potable en milieu urbain * installation de Domoni (Mutsamudu et Domoni) panneaux * Ass. Ulanga d'information * Préfecture 360 e réunion d'information 115 2 Réhabilitation et extension * installation de DRTP __ . Associations de des réseaux gravitaires eau panneaux Fomboni potable en milieu urbain d'information . Préfecture 360 (Fomboni) * encarts publicitaires __ _ _ _ 75

Pour le volet eau, le coût total des actions d'information, de concertation et de sensibilisationà engagerest évalué à environ955 000 FC.

Le coût total de l'ensemble des opérations d'information, de concertation et de sensibilisation à engager dans le cadre du projet IEE s'élèverait donc à environ 2 080 000 FC, soit environ 4 000 USD.

Projet Infrastructure. Eau Environnement Décembre 1999 3 ACTIONS DE FORMATION

3.1 PREAMBULE

3.1.1 INTRODUCTION

La protection du patrimoine naturel impose à toute personne, et notamment aux administrations,la prise en comptedes impactssur l'environnementdes différentsprojets dont il est l'instigateurou le contrôleur.Il en résulte, en ce qui concernela conception, la réalisation,l'entretien et l'exploitationdes opérationsdu projet IEE un besoin en formationspécifique des personnelsqui ont à intervenirà des titres divers.

Dans un premier temps sera rappelée la variété des domaines concernés par l'environnement,domaines qui font appel à des spécialités nombreuses auxquelles il convientd'être familiarisé.

Dans un deuxièmetemps sera exposée la variété des types d'interventionexigeant des compétencesen matièred'environnement.

Enfin seront proposésles principauxthèmes à aborderdans le cadrede séminairesou de formationsspécifiques à mettreen place. L'ensembledes élémentsrecueillis au cours de la présente étude nous a ainsi conduit à dégager des orientations sur des objectifs prioritairesde formation.

3.1.2 LA DIVERSITEDES INTERVENANTS

La réalisation de projets (notamment de grands projets d'infrastructures),leur entretienet leur exploitationmettent en jeu:

* des prescripteursdéfinissant les grandsobjectifs nationaux de l'environnement, * des maîtres d'ouvrage le plus souvent publics qui interviennent à divers stades depuis la planificationjusqu'à l'entretienet l'exploitation, * des concepteurs,des spécialistes, * des entreprises(régie et secteurprivé), * la populationelle-même (y compris les usagers) qui réagit notammentau moment des débats et des " enquêtes publiques" directementet avec des représentations diverses(élus, associations).

A cette diversitéd'intervenant s'ajoute une certainediversité de fonctions:

* les prises de décision relatives au choix entre les variantes d'infrastructures nouvelles, * la conduite des études et procédures permettant le choix, ce qui implique des maîtrises d'oeuvrepartiellement en régie, le restant en sous-traitance,

Proiet Infrastructure. Eau Environnement , Décembre 1999 * l'exécutionmême des travaux neufs, avec des implicationsen matièrede nuisances pendantcette phase, * l'entretienet l'exploitationdes infrastructuresqui impliquentégalement des effets sur l'environnementet donc des dispositionsà prendre et une formation à donner pour les travauxen régie,ou confiésà une entreprise.

Compte tenu du rôle important des directions administratives (en particulier D.G.T.P.et D.G.E.) au regard des fonctions identifiées,les formationsà destination du personnelde ces directionssont essentielles.

Les relations entre décideurs, conducteurs d'opération, concepteurs, spécialistes, personnelsde travaux, population,usagers sont de naturetrès complexede sorte que de bons résultats ne pourront être obtenus que si une certaine cohérenceexiste das les objectifs à atteindre en matière d'environnement.Tout cela soulève le problèmed'un langage et d'un niveau de connaissancecommun minimum et supposé au niveau de l'action des médias, de l'enseignementgénéral, une informationsuffisamment complète sur des bases largementpartagées qui puissentservir de fonds culturel communtout en respectantla variétédes sensibilitésindividuelles.

De ce qui précède découle des exigences en matière de formation et de compétence:

* pour tous les intervenants,disposer d'un niveau de connaissancecommun minimum, * pour les conducteursd'opération (y compris au stade de la planification),besoin de connaissancessuffisamment approfondies sur la structure et l'intérêt des différentesformes d'études environnementalespour organiser les commandes de prestations,opérer le dialogueavec les concepteurset les spécialistes,préparer les synthèses, a pour les spécialistes et concepteursparticuliers, en dehors de leur compétence propre dans leur spécialité, besoin de connaissancessuffisantes dans d'autres domaines.

3.1.3 LA COMPLEXITEDE L'OFFREDE FORMATIONFACE AU CONTEXTECOMORIEN

L'offre de formationpouvant être considérée:

* s'étend du secteur de l'éducation primaire jusqu'aux branches spécialisées de l'enseignement supérieur (actuellement non représentées aux Comores, mais présentesdans l'Océan Indien),pour ce qui concernela formationinitiale, * inclut formation initiale, formation complémentairede prise de poste, formation continue, * recouvre aussi bien le secteur public que le secteur privé (entreprises de BTP, bureauxd'études), * concernedes phasesextrêmement diverses depuis la planificationgénérale jusqu'à l'entretienet l'exploitationdes infrastructures.

Proiet Infrastructure Eau Environnement _, Décembre 1999 Etant donné le contexte comorienet notammentl'absence de cursus universitaire et d'experts couvrantles différents domainesde l'environnement,la formationaux problématiquesenvironnementales s'avère a priori peu aisé a mettreen oeuvre.

Au cours de notre étude, nous nous sommescependant rendu comptequ'a l'échelle des villages et des quartiers, en dehors de tout contexte éducatif officiel, le milieu associatif s'investissait énormément dans des actions d'information et de sensibilisationdes populationsse rapportantaux problèmesd'environnement (gestion des déchets, protection des plages, protection des tortues, des espaces naturels sensibles,etc).

A l'heure actuelle, paradoxalement,le " message " environnementalsemble mieux passer - ou en tout cas est mieux véhiculé - au niveau des populations (et en particulier des jeunes), qu'au niveau des administrations.

Sachant par ailleurs que la prise en compte environnementaledes projets est souvent encore vécue par les donneurs d'ordres, aux Comores comme ailleurs, comme une contrainte supplémentaire et des coûts additionnels dont la justification est mal appréhendée,c'est vers cette catégoried'interlocuteurs qu'il faut avant tout orienter l'offre de formation.

Dans les chapitres suivants, nous sommes donc attachés à définir des axes de formationsprioritairement pour le personneladministratif concerné. Des pistes sont égalementproposées pour les interlocuteursprivilégiés des administrations(associations, notables,etc.) ainsi que pour les personnesscolarisées du primaireet du secondaire.

3.2 LA FORMATIONDES ADMINISTRATIONS

3.2.1 L'ACQUISITIOND'UN FOND DE COMPETENCEMINIMAL

Les services administratifsde l'Etat jouent un rôle clé au niveau de la préparationdes commandesd'études et de la préparationdes décisionset nécessitentune compétence suffisammentforte de généralistesde l'environnementdont les fonctions peuvent être assez bien cernées:

* réaliserun bon diagnosticdes problèmesd'environnement qui se posent, * monter le cahier des charges des études d'environnementà mener (domaineset degré de précisions), * aider à la préparationdes contrats d'interventiondes spécialisteset à la gestion de ces contrats,réceptionner les prestations, * aider à l'élaborationdes synthèses, * aider à la présentationdes résultatset à la communication,

Les personnes impliquées doivent aussi avoir une connaissancesuffisante du milieu professionnelpour savoir ce qui peut être demandéau secteur professionnelet à qui le demander.

Proiet Infrastructure Eau Environnement ,^ Décembre 1999 3.2.2 L'EQUILIBREDE LA FORMATION

Les domainesrelatifs à l'environnementrelèvent de spécialitésnombreuses et différentes. Le risque existe de ce fait, de ne pas couvrir de manière équilibrée les divers domaines de l'environnement concernés par une infrastructure ou un projet. L'importancerelative des problèmesd'environnement dépend fortement de la situation de l'infrastructure(notamment en milieu urbain ou rural), du stade considéré (planification générale, conception de projet, construction,entretien et exploitation)et du niveau de préoccupation (local par exemple dans le cadre de la réhabilitationd'un quartier ou général avec prise en compte d'intérêts collectifs par exemple au niveau de la création d'un port).

Il apparaît donc utile, dans les diverses circonstances, de disposer:

* d'une part de personnelsayant une connaissancesuffisamment ample et complète sur les diversesprocédures et intérêtsdes étudesenvironnementales, * d'autre part de personnelsayant une connaissancegénérale sur les impacts des projets, leur importancerelative et les moyensde les limiter, - enfin d'un réseau de technicienssuffisamment pointus dans les diverses spécialités utiles (bruit,déchets, eau, air, milieu naturelaquatique et terrestre,paysage, etc.) au sein des Servicesde l'Etat.

Etant donné les effectifs réduitsde l'administrationcomorienne, ces compétencesdevront probablementêtre regroupéesau niveaud'un nombrelimité d'individus.

Les chapitre suivant présente les principales connaissances que doivent acquérir le personnel des services techniques et juridiques de la D.G.T.P. ainsi que de la D.G.E. dans le but d'intégrer l'environnement lors des diverses étapes de la planification, de la conception et de la réalisation de projets.

ProietInfrastructure, Eau Environnement ->C Décembre1999 3.2.3 LE CHOIXDE FORMATION

Les formationsdécrites ci-dessous constituent une baseminimale à acquérirpar le personnel qui aura la charge de la mise en oeuvreeffective et du contrôle des mesuresréductrices et compensatoiresdu projet IEE ainsi que des procéduresde consultationdu public.

Les formations présentéessous la forme de séminaires d'une journée peuvent évidemmentêtre regroupées,suivant la disponibilitées participantset des formateurs, ce qui pourrait permettredes économiesde massepouvant s'élever à 20 ou 30 % du coût total de ces formationsconsidérées séparément.

Il est cependant conseillé d'étaler ces journées de formation, afin d'en faciliter l'assimilationpar les différentsparticipants.

3.2.3.1 Notionsd'écologie générale

- Forme: séminaire d'une joumée - Personnel concerné: DGTP et DRTP, ensemble du personnel chargé de la planificationdes grands projetsd'infrastructures, du contrôle de chantiers ainsi que de l'analysed'études environnementales (formation de groupe). - Objectif: donner des notions généralessur l'environnementnaturel et humain des Comores. - Principauxthèmes abordés: - particularitésclimato-édaphique de chacunedes îles comoriennes, • particularités anthropiques (urbanisation, infrastructures, cultures, ressources, fonctionnement,etc.) de chacunedes trois îles comoriennes, . fonctionnement des différents écosystèmes comoriens (écosystèmes marins, fluviauxet terrestres), • particularitésbio-écologiques des Comores. * hiérarchisationdes enjeuxécologiques (régionaux, nationaux et internationaux) - Profildes formateurs: chercheurs,enseignants, naturalistes. - Organismes formateurs: Direction Générale de l'Environnement,Association de protectionde la nature,ONG, etc. - Lieu de formation : Comores - Estimationdu coût de la prestation: 750 000 FC

Projet Infrastructure. Eau Environnement " 0,.7 Décernbre 1999 3.2.3.2 Formationgénérale aux " études d'environnement"

- Forme: séminaired'une journée (formationcollective) - Personnelconcerné: DGTP, DRTP et DGE, ensembledu personnelchargé de la veille réglementaireet juridique ainsi que de la rédactionde cahiers des charges, de l'analysede propositionset de l'analysede dossiersd'études environnementales. - Objectif: présenterl'ensemble des outilsd'études sur les impactsprévisibles directs et indirects qui peuvent résulter d'une interventionprojetée et où l'environnementest impliqué. - Principaux thèmes abordés:

Typed'évaluation environnementale Objetde l'évaluatlon

Evaluation Législative de l'impact sur l'Environnement Projetou propositionde loi (ELIE)

Etudestratégique de l'Impactsur l'Environnement;Niveau Politique Générale et schéma 1 (ESIE1) intermodaux;Schéma modal

Etudestratégique de l'Impactsur l'Environnement;Niveau Définition des axes, des fuseaux 2 (ESIE2) d'insertionet des interconnexions

Etudepréliminaire ou de faisabilité(EFE) Aménagementet ouvrage

Etuded'impact sur l'Environnement(EIE)

- Profil des formateurs: Ingénieurécologue, Environnementaliste généraliste, juriste.

- Organismes formateurs: Bureau d'étude spécialisé dans le domaine de l'Environnementet Administration étrangère exerçant un rôle de police dans le domainede l'Environnement,juriste spécialisédans le domainede l'environnement

- Lieu de formation : Comores

- Coût de la formation : 2 250 000 FC

3.2.3.3 Présentationspécifique de l'étude de faisabilitéenvironnementale (EFE)

- Forme : séminaire d'une journée - Personnelconcerné: DGTP, DRTP et DGE, personnel chargé de la rédaction de cahiers des chargesd'études, de l'analysede propositionset de dossiers d'études de faisabilité, - Objectif: définir de manièreapprofondie l'objectif et le contenudes EFE

ProjetInfrastructure. Eau Environnement -1)"0 Décembre1999 - Principaux thèmes abordés: * Définitiondes objectifset des principesde EFE, * Différencesentre l'EFE et EIE * Détail des cinq principalesétapes de l'EFE: * identifiertoutes les situations, * identifierles impactsdéterminants, * regrouperles impactsen grandefamille, * proposerdes modificationset adaptationsdu projet, * propositionsde mesuresenvironnementales, * rédactionde termes de références

- Profil des formateurs: Ingénieur écologue, Environnementalisteexpert dans Le domainedes étudesd'impact, expert d'étudede faisabilitéenvironnementale de grands projets,etc. - Organismes formateurs: Organisme juridique, bureau d'étude, administration étrangèreexerçant un rôle de policede l'environnement.

- Lieu de formation : Comores

- Estimationdu coût de la prestation: 2 250 000 FC

3.2.3.4 Présentationspécifique de l'étuded'impact sur l'Environnement(EIE)

- Forme : séminaire d'une journée - Personnel concerné: DGTP, DRTP et DGE, personnel chargé de la veille réglementaireet juridique, de la rédaction de cahiers des charges, de l'analyse de propositionset de dossiersd'études d'impactainsi que du contrôlede travaux.

- Objectif: définir de manièreapprofondie l'objectif et le contenudes EIE - Principaux thèmes abordés, * contenude l'étuded'impact: * analyse des enjeux environnementauxtenant compte de la richesse, de la fragilitéet des potentialitésdes territoiresconcernés, * identificationet l'appréciationdes effets * raisons des choix effectués, notammentdu point de vue des préoccupations d'environnement,parmi les partis d'aménagementenvisagés, * mesures d'accompagnement environnemental pour rendre les impacts acceptables, * rédactiondes termes de référenced'une étude d'impact - Profil des formateurs: Ingénieur écologue, Environnementalisteexpert dans Le domainedes étudesd'impact, expert d'étude de faisabilitéenvironnementale de grands projets,etc. - Organismes formateurs: Organisme juridique, bureau d'étude, administration étrangèreexerçant un rôlede policede l'environnement.

Proiet Infrastructure. Eau Environnement ncM Décembre 1999 - Lieu de formation: Comores

- Estimationdu coût de la prestation: 2 250 000 FC

3.2.3.5 Formationaux méthodesde consultationdes populationspréalablement à la réalisationde projets.

- Forme: Séminaired'une journée

- Personnelconcerné: DGTPet DRTP, responsablesen charge des projets et chargés de la mise en place des processusd'information des populations,tels que définis dans le programmed'action et de sensibilisationà la protectionde l'environnement.

- Objectif: Donner aux responsablesde la communicationles moyensnécessaires à la mise en place de procéduresd'information des populationset à la prise en compte effectivedes opinionset souhaitsexprimés par le public.

- Principauxthèmes abordés: * l'organisationadministrative et socialecomorienne, les interlocuteursprivilégiés * la notion d'enquêtepubliques, intérêt de la démarche * méthodologied'information et de recueildes avis, - la stratégiede discourset d'image,

- Profil des formateurs: sociologue,expert en communication.

- Organismesformateurs : Cabinetde conseilen communication

- Lieu de formation: Comores

- Estimationdu coût de la prestation: 2 250 000 FC

3.2.3.6 Formation spécifique d'un responsable attaché aux problèmes d'environnementliés aux projetsd'infrastructures

- Forme : séjour de 4 mois à l'étranger

- Personnel concerné: DGE, responsable(s) attaché(s) aux problèmes d'environnementliés aux projetsd'infrastructures.

- Objectif: comprendre l'ensemble du processus de réalisation des études environnementalesdans les pays possédant une législation aboutie et maîtriser la pratiquedes étudesd'impact sur l'environnement.

- Principalesinstitutions et formateurs:cette formation prendraitla forme d'un stage en bureau d'études, permettant de travailler sur des cas concrets d'études environnementalesen étant intégré à une équipe d'expertset en nouant des contacts auprès des différentesinstitutions et acteursde l'environnement,notamment les * institutionslégislatives (rôle de planificateur), * maîtresd'ouvrages (rôle de commanditaire,commande, appel d'offre, rédactionde cahier des charges,etc.) . services instructeurs d'études environnementales(analyse de dossiers d'études, rôle de contrôleur)

Prnmpt IrfrRstructurp Eau Environnement Décembre 1999 - Lieu de formation: France,Agence BCEOMde la Réunion

- Estimation du coût de la prestation: 7 500 000 FC pour une personne.

3.3 L'INFORMATION DES INTERLOCUTEURSPRIVILEGIES

Cette action s'inscrit en complément des actions d'information générale, de concertation et de sensibilisation présentées au chapitre 2 de cette 5ènmepartie du rapport de l'EIE.

La structure sociale particulièredes Comores ne permet pas de mettre raisonnabLenent en oeuvre de formationssystématiques aux très nombreuxrepréseratts des ollectivités (Chefsde villageset notables)ainsi que des groupementsactifs (Associaions).

Nous opterons donc pour une " information éclairée " des interlocuteuTs identifiés préalablement à la consultation des populations des différentes opérations envisagés (voir chapitre 2.4.4. sur les personnes ressources et les interlocuteurs privilégiés).

Dans ces conditions,une présentation détaillée, assistée et commentée des études préliminaires, d'impacts ainsi que des opérations envisagées serviront de base à la formation technique, civique et environnementale des principaux interlocuteurs qui pourrontainsi le répercutersur le reste de la population.

L'adjonctionaux études de plaquettes synoptiques ou la diffusion de documents pédagogiques lors des réunionspubliques pourra éventuellementservir de vecteurs de l'informationvers les populationset ainsi les sensibiliseraux problèmesd'environnement et d'aménagement.Ces documents(études et plaquettes)devront bien évidemmentêtre largementillustrés afin d'être compréhensiblepar une grandepartie de la population.

Ces documents synthétiques devrontnotamment présenter:

* le projetenvisagé, sa descriptionet sa localisation . la procédure administrativecomplète liée au projet avec la localisation de la concertationdu public, * la sensibilitéde l'environnementdu projet, • les effets du projetsans mesuresenvironnementales, * les mesuresde suppressionet de réductiondes effets, * l'objectif et les intérêtsdu projet pour la collectivitécomorienne.

Il nous semble qu'à partir de la présente EIE et des études complémentaires sollicitées dans le cadre des mesures réductrices ou compensatoires du projet, certains opérateurs tels que les responsables d'associations Ulanga disposeront du matériel et des compétences requises pour réaliser ces documents de synthèse.

Proiet Infrastructure. Eau Environnement , I Décembre 1999 Il est par contre difficile d'apprécierle coût global de cette action, celui-ci dépendantde l'ampleurrespective et du nombre d'opérationsincluses dans le projet IEE. Un budget de 375 000 FC pourrait constituerune moyennepour chaque opérationou type d'opération au sein du projet IEE. Un budget global de 4 500 000 FC pour la réalisationde ces documentsde synthèsedestinés à l'information du public semble représenterune baseacceptable.

3.4 LA SENSIBILISATION DES SCOLAIRES AUX PROBLEMES D'ENVIRONNEMENT

Cette action s'inscritégalement en complémentdes actionsd'information générale, de concertationet de sensibilisationprésentées au chapitre2 de cette 5"' partiedu rapportde l'EIE.

La sensibilisationaux problèmesd'environnement des personnesscolarisées rentre dans le cadre des objectifs pédagogiquesgénéraux du Ministère de l'Education des Comores ainsi que, plus ou moins directement, dans les programmes scolaires (géographie,biologie, écologie, etc.).

Les consultationspubliques des populationsdans le cadre des opérationsdu projet IEE, gagneront à utiliser le canal des enseignantset des élèves comme moyens de diffusionde l'informationcar:

, la populationscolarisée, et les enfantsen particulier,constitue un bon vecteur de la connaissanceauprès des familles et donc de la population, , les enfants sont les générationsfutures et probablementles donneursd'ordres de demain, , les enquêtes publiques et grands projets d'intérêt collectif sont l'occasion, d'excellentssupports pédagogiques pour aborderaux cours de leçons thématiques les caractéristiqueset les problèmesde l'environnementaux Comores.

Ces missionsde formationet de sensibilisationen milieuscolaire pourraient être assurées par les mêmesopérateurs (par exemple,associations Ulanga) que ceux mobiliséspour la réalisationde documentsde synthèsedestinés au public.

Une demi«-juméede farmation par classe, adaptée aux classes d'âge concernéeset effectuée en pale a la procédurede consultationpublique, pourrait être effectuée. Unesomme forfaitaire de 2 250 000 FF pourraitêtre allouéeà ces formations.

3.5 COUT TOTALDES ACTIONSDE FORMATION

Les différents séminairesà organiser aux Comores plus un stage d'études à l'étranger pour un responsablede la DGEs'élèvent à un total de 17 250 000 FC.

Les actions de formation menées auprès du public et des scolaires reviendraientà environ6 750 000 FC.

Proiet Infrastructure, Eau Environnement . Décembre 1999 Le coût total des actions de formation préconisées s'élèverait donc à environ 24 000 000 FC, soit environ 50 000 USD.

Ce coût s'ajoute à celui des mesuresréductrices et compensatoiresdes impactsdu projet IEE et du coût des procéduresd'information et de consultationà mettre en oeuvre sur financement IDA.

Le plan de financement de ces actions est bien sûr fonction de l'échéancier de réalisationdes opérationsdu projet IEE. Cependant,les actionsde formationen direction du personnel des administrationssont à engager dès que possible, alors que celles concernantla populationet les scolairessont à programmerau momentdu lancementdes procéduresde consultationdu public, avant d'arrêter le contenu définitif des différentes opérationsprojetées.

Projet Infrastructure Eau Environnement Décembre 1999 ANNEXES

Projet Infrastructure. Eau Environnement hAA Décembre 1999 Liste des personnes rencontrées

Proiet Infrastructure Eau Environnement 4 e Décembre 1999 Liste des documents consultés

Proiet Infrastructure Eau Environnement Décembre 1999