10 No.Novembre Décembre 2011 LA LETTRE Le Futur de notre Association Chers adhérents et amis 3AF, concernées et seront responsables de la bonne « marche » de la 3AF Au seuil de l’année 2012, comment se dans leur domaine. présente le futur de notre Association? • Faire en sorte que les participants « actifs » aux travaux de Le futur de la Société Savante 3AF? notre Société Savante – schématiquement les membres des Commissions En novembre 2009, nous avons tenu Techniques – soient reconnus par leur hiérarchie (après avoir été des États Généraux qui nous ont confir- autorisés à participer), leur participation constituant un plus pour la més dans notre rôle de Société Savante collectivité en général et pour leur entreprise en particulier. Nationale, qui ont souligné la nécessité: • Élaborer un « plan stratégique » pluriannuel; travail ambitieux, • de produire; produire pour contribuer en cours de finalisation, qui précisera les ambitions de la 3AF, les à la création de richesses dans les secteurs moyens mis au service de ces ambitions, en particulier en terme de de l’Aéronautique et de l’Espace; bénévolat. Un chapitre particulier de ce plan traitera de la « com- • de diffuser lesavoir dans ces domaines; munication externe », très insuffisante à ce jour à la 3AF, en consi- • de poursuivre une action vigoureuse dérant, ce qui là aussi est une évidence triviale, que sans la recon- auprès des « jeunes » pour leur rendre plus attractive la perspective naissance portée par la communication, une entité telle que notre d’une carrière dans nos secteurs; Société Savante, reste largement méconnue. Ce plan stratégique • d’asseoir une présence à l’international à la hauteur des traditions constituera bien évidemment un « matériau » important, pour l’équipe de notre pays. dirigeante qui sera issue des nouveaux statuts. Nous avons bien reçu ces messages qui nous ont unanimement Voilà, à l’approche de cette année 2012, je tenais à vous délivrer confortés. ces quelques informations**, et vous faire partager ma conviction Contribuer à la création de richesses relève presque exclusivement que notre Société Savante, votre Société Savante, est sur de bons des productions de nos Commissions Techniques. Pour que ces rails pour s’épanouir comme le souhaitent tous ceux, nombreux, qui dernières s’expriment avec efficacité, il convient qu’elles constituent y portent un intérêt constructif. un lieu de rencontre privilégié pour les membres de notre association: Je tiens aussi à vous remercier tous, qui avez contribué à donner cadres de l’activité industrielle dans la force de la créativité, l’image de ce que nous sommes aujourd’hui et avez permis que nous chercheurs portant les innovations de demain, et jeunes dont le préparions cette nouvelle page de notre histoire. primat est plus la fraîcheur que l’engourdissement. La vie est courte. Il faut qu’elle soit joyeuse, quelles que soient les Ce constat, somme toute assez trivial, mais mis en lumière avec insistance vicissitudes auxquelles nous ne pouvons, hélas, pas grand-chose. Je lors de nos États Généraux, nous a conduits à plusieurs initiatives: souhaite à chacun d’entre vous le capital qui nous est le plus cher, la • Transformer les statuts de l’association (refondre corrélativement Santé. La Santé pour vous-mêmes, pour votre famille, vos proches, le règlement intérieur). Les nouveaux statuts (transmis au ministère tous ceux que vous aimez. de l’Intérieur après leur approbation quasi unanime lors de l’assemblée Et, au-delà, le Bonheur. Or, il n’est pas de bonheur sans rêve. Rêver générale extraordinaire du 30 septembre dernier*) prévoient – pour – oui – voilà bien un verbe en voie de disparition, dans notre société ce qui est ressenti comme le plus important – trois collèges représentés marquée par le matérialisme, et des « crises » dont il faut bien avouer par 7 administrateurs chacun, 3 administrateurs de droit: que pour certaines d’entre elles, nous n’y comprenons pas grand-chose! - un collège de personnes physiques; Rêver. Je vous propose la passion, la passion qui enrichira votre - un collège de personnes morales représentant le monde des vie privée, et votre vie professionnelle, qui permettra de générer « activités industrielles »; autour de vous la joie. Et je vous le dis, la 3AF, par ses rencontres, - un collège de personnes morales représentant le monde « de la par les relations qu’elle génère, par ses ambitions toujours saines, recherche et de la formation ». par sa vocation à rendre notre société plus humaine, plus innovante, Les personnes morales éligibles auront signé un document (protocole, plus créative, est là pour vous apporter cette part de rêve, de passion agrément, mémorandum ) précisant leur engagement au profit de la et de satisfaction, dont vous ressentez tous la nécessité. 3AF ainsi que leurs attentes. Les représentants des personnes morales Votre Président, seront désignés par les dirigeants responsables des personnes morales Michel Scheller *Voir ci-après le Compte rendu de l’AGE du 30 septembre 2011 **Des informations plus détaillées sont données dans l’article «les nouveaux statuts et règlement intérieur de la 3AF : modalités pratiques » publié ci-après

LA LETTRE • Novembre - Décembre 2011 Compte rendu de l’AGÉdu 30 septembre 2011

Chère, cher Membre, applicable à compter du 1er jan- l'Administration et le Conseil L'AGÉ du 30 septembre vier 2012 (informations dispo- d'État (la gouvernance de la 3AF dernier a été, à tous égards, un nibles dans le procès-verbal de se mobilise pour obtenir cette ap- grand succès: l’AGÉ (www.aaaf.asso.fr)). probation pour le début de l'été • le quorum a été atteint, nous Au nom du Conseil, je re- prochain) sont des priorités. permettant de traiter formelle- mercie en particulier ceux qui Soyez assurés que je suis ment les projets de nouveaux ont répondu à mes appels en convaincu que la réussite de statuts et règlement intérieur; étant présents ou représentés, cette AGÉ a renforcé notre so- c'est une grande première pour et je vous dis ma satisfaction et lidarité et notre image exté- notre association qui a, ainsi, ma fierté de voir aboutir ces rieure. montré sa capacité de mobilisa- projets issus des états généraux J'invite chacune et chacun tion sur un sujet important pour de la 3AF tenus le 17 novembre d'entre vous, membre individuel son avenir. 2009. ou membre collectif, à soutenir • les propositions soumises à Comme je m'y suis engagé, la dynamique ainsi lancée. l'AGÉ par le Conseil d'Admi- l'élaboration du plan d'actions Recevez, chère ou cherMem- nistration ont toutes été ap- stratégique d'ici à la fin de bre, mes sentiments les plus prouvées, à la quasi-unanimité, l'année, et la mise en applica- cordiaux. qu'il s'agisse des nouveaux textes tion des nouveaux textes, dès Michel Scheller, ou du barème des cotisations qu'ils auront été approuvés par Président de la 3AF

Annexe 2 au procès-verbal de l’assemblée générale extraordinaire du 30 septembre 2011

Projets de nouveau barème des cotisations annuelles applicable à compter du 1er janvier 2012

Cette proposition s’inscrit dans le cadre des statuts et règlement intérieur en vigueur

Membres individuels

Principes: • Augmentation de 25 % (avec arrondi) • Avantage lié à l’appartenance à une École membre collectif • Avantage incitatif à la fidélité pour les Jeunes Professionnels Nouveaux montants proposés

Montant proposé Montant en vigueur Catégorie Sous-catégorie à compter du depuis le 01/01/2012 01/01/2006 Actif - Actif de plus de 30 ans 125 € 100 € - Enseignant/Chercheur/IAT/IATOS, collaborateur 60 € Néant d’un membre collectif École, Université ou Laboratoire Retraité 65 € 50 €

2 LA LETTRE •Novembre - Décembre 2011 LA VIE DE L’ASSOCIATION

Membres individuels (suite)

Principes: • Augmentation de 25 % (avec arrondi) • Avantage lié à l’appartenance à une École membre collectif • Avantage incitatif à la fidélité pour les Jeunes Professionnels

Nouveaux montants proposés Montant proposé Montant en vigueur Catégorie Sous-catégorie à compter du depuis le 01/01/2012 01/01/2006 Jeunes - Actif de plus de 30 ans au plus 45 € 35 € Étudiant* - Étudiant d’une École ou Université 15 € 10 € membre collectif (la première adhésion prise en début d’année scolaire couvre l’année suivante) - Étudiant d’une École ou Université 20 € 10 € non-membre collectif (la première adhésion prise en début d’année scolaire couvre l’année suivante) - Un étudiant membre venant d’obtenir son diplôme bénéficie: • d’une inscription gratuite 0 € Néant pour sa première année d’activité • et d’une inscription à prix réduit 20 € Néant pour l’année suivante

Toute - Membre Bienfaiteur (avec reconnaissance À partir de Néant Catégorie notamment dans l’annuaire et sur le site) 250 € - Membre Donateur (avec reconnaissance À partir de Néant notamment dans l’annuaire et sur le site) 500 €

Membres collectifs

Principes: • Fixation de seuils minimaux: les seuils actuels augmentés d’environ 25 % • Attributions d’inscriptions individuelles gratuites • Engager un dialogue avec chaque membre collectif sur les bases précédentes

Nouveaux montants proposés Les cotisations des membres collectifs seront discutées avec chacun des membres collectifs sur la base du barème minimum suivant: Montant proposé Montant en vigueur Catégorie à compter du depuis le 01/01/2012 01/01/2006 Adhérent 1500 € 1200 € Bienfaiteur À partir de 3000 € À partir de 2400 € Donateur À partir de 12500 € À partir de 10000 € École/Université/Laboratoire de recherche 750 € 600 € École/Université/Laboratoire de recherche Bienfaiteur À partir de 1100 € À partir de 900 € Chaque tranche de 750 € donne droit à une inscription individuelle gratuite.

*Afin de tenir compte des contraintes du système d'information de la 3AF, le Bureau d'octobre a décidé que la cotisation "Etudiant" serait unique (15 €)

LA LETTRE •Novembre - Décembre 2011 3 Les nouveaux statuts et règlement intérieur de la 3AF: modalités pratiques

RECONNAISSANCE ET VALORISATION La Lettre de la 3AF DES MEMBRES INDIVIDUELS Les membres individuels constituent la première ri- de mai 2011 a présenté chesse de la 3AF, la société savante française de l’aé- ronautique et de l’espace. la genèse et les nouveautés Toute adhésion à la 3AF est d’abord une décision in- dividuelle, motivée par des raisons personnelles et/ou professionnelles. De surcroît, elle peut se traduire par essentielles des projets un engagement bénévole dans des activités de la 3AF, au sein des groupes régionaux ou des structures tech- de nouveaux statuts et niques : • haut conseil scientifique ; règlement intérieur. • comité de pilotage des commissions techniques ; • commissions techniques ; • manifestations scientifiques et techniques… Ces projets ont été approuvés C’est pourquoi les nouveaux textes de la 3AF valori- seront les membres individuels par : à la quasi-unanimité • la mise en place d’une procédure formelle d’adhé- sion: par l’assemblée générale M donnant au conseil d’administration le pouvoir de décision en matière d’adhésion d’un membre indivi- extraordinaire du duel ; N permettant de mieux faire connaître les nouveaux adhérents : 30 septembre 2011. V en interne, au sein des différentes structures de la 3AF (conseil, bureau, commissions techniques, Cet article présente groupes régionaux) ; V en externe et avec l’accord des intéressés, en les conséquences pratiques portant à la connaissance de leurs employeurs, l’intérêt porté à la 3AF par leurs collaborateurs. • la mise en place d’une procédure formelle de valo- qu’auront ces nouveaux risation: M en faisant connaître plus largement, notamment textes, tant pour les membres aux employeurs, l’engagement individuel au sein de la 3AF de certains de leurs collaborateurs ainsi que les re- individuels que pour connaissances qui leur auront été attribuées par la 3AF (grades, prix, palmes) ; les membres collectifs, après N en sollicitant, en retour, des employeurs, un soutien à ceux de leurs collaborateurs ayant adhéré à la 3AF, par exemple en intégrant cette activité dans leurs ob- qu’ils auront été approuvés jectifs annuels. Le président de la 3AF, M. Michel SCHELLER, portera ce message lors de ses prochaines par le Conseil d’État et rencontres avec des présidents de membres collectifs dont certains ont déjà donné leur accord de principe le Ministère de l’Intérieur, quant à ce soutien ; O en donnant aux présidents des groupes régionaux à qui ils ont été remis le pouvoir de proposer de reconnaître les membres ap- portant une contribution significative à la vie de la 3AF, en leur attribuant les palmes. le 5 octobre dernier. La réalité de ces changements est de nature à accroî- tre la fierté d’appartenance à la 3AF et à entraîner de nouvelles adhésions.

4 LA LETTRE •Novembre - Décembre 2011 LA VIE DE L’ASSOCIATION

VISIBILITÉ DES MEMBRES COLLECTIFS, d’adhérer, à resserrer fortement les liens entre la 3AF et ses AFFIRMATION DE LEUR ENGAGEMENT membres collectifs et, ce faisant, à amplifier la légitimité de AUPRÈS DE LA 3AF la 3AF auprès de tous les acteurs du domaine et donc de sus- citer de nouvelles adhésions collectives. Les membres collectifs de la 3AF apportent à notre Asso- ciation, outre un soutien significatif, une légitimité essentielle, GOUVERNANCE AMÉLIORÉE tant nationale qu’internationale. C’est pourquoi les nouveaux textes de la 3AF leur donne- Conseil d’Administration ront une visibilité statutaire par: Les membres de chaque collège éliront sept représentants • la mise en place d’une procédure formelle d’adhésion: de leur collège au conseil d’administration pour une durée de le conseil d’administration aura le pouvoir de décision en ma- trois ans. tière d’adhésion d’un membre collectif; La procédure du vote sera la même qu’actuellement. Tou- • la constitution de deux collèges « membres collectifs », tefois, le vote électronique sera possible après qu’une assem- à côté du collège « membres individuels »,: blée générale l’aura décidé. Le conseil ne sera plus renouvelé M le premier regroupant les acteurs ayant des activités in- par tiers, mais en totalité au terme de son mandat de trois dustrielles; ans. À part le président qui pourra être renouvelé une fois, les N le second regroupant ceux ayant des activités de re- autres administrateurs seront renouvelables sans limite. cherche ou de formation. Le conseil: Trois quarts des membres collectifs actuels de la 3AF, qui • élira les membres du bureau de l’Association; notam- sont un peu plus de soixante, appartiendront au premier col- ment, le président, deux vice-présidents issus chacun d’un lège, un quart au second; l’existence de ces deux collèges des deux autres collèges auxquels le président n’appartiendra traduit, aussi, l’égale importance accordée par la 3AF à l’in- pas. Le bureau désignera le coordonnateur des commissions dustrie d’une part, à la recherche et à la formation d’autre techniques qui sera également l’animateur du comité de pi- part. lotage de ces commissions; • l’attribution d’un statut de membre de droit aux orga- • entérinera l’élection des présidents de commission tech- nismes chargés par l’État de mettre en œuvre les politiques nique, des présidents de groupe régional; françaises industrielles et de recherche relatives aux do- •désignera le président du Haut Conseil Scientifique; maines de l’aéronautique et de l’espace, civil ou de défense: •sera informé de la composition des bureaux des groupes M le Centre National d’Études Spatiales (CNES); régionaux. N la Direction Générale de l’Armement (DGA); O la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC). Groupes régionaux Ce statut est conditionné par l’accord des intéressés, à Le gréement des bureaux des groupes régionaux sera dif- concrétiser par une convention de partenariat précisant la na- férencié selon que le groupe comportera plus, ou moins de ture et le contenu du partenariat ainsi que les modalités du cent membres. Ces bureaux sont élus pour une durée de trois soutien financier apporté à la 3AF; à ce jour, la DGA et la ans renouvelable. DGAC remplissent ces conditions, et les discussions avec le Le mode de fonctionnement d’un comité « Jeunes » d’un CNES sont en cours. groupe régional sera explicité, de même que les publications • la mise en place de règles concernant: périodiques à la charge du groupe. M la représentation d’un membre collectif: chaque membre collectif devra désigner formellement son représentant au Fonctionnement amélioré sein de son collège et son suppléant éventuel; Les règles de nomination aux grades de Senior ou d’Émé- rite seront précisées, ainsi que la composition du comité N l’éligibilité d’un membre collectif au conseil d’adminis- tration: celle-ci sera conditionnée à l’existence d’une conven- chargé de ces nominations ou attribution. En particulier, tout tion de partenariat ou de coopération le liant à la 3AF. postulant à un grade devra déposer un dossier et être par- À ce jour, huit conventions ont été passées avec des mem- rainé. bres du collège « activités industrielles » (ARMÉE de l’AIR, Les cotisations seront exigibles au 30 avril de chaque année  EADS ASTRIUM, EUROCOPTER, MBDA, SNPE Matériaux au lieu de fin février actuellement. Énergétiques (devenu -SME), SODERN; SOPEMEA et TRESCAL) et sept avec des membres du collège « re- cherche ou formation » (ENAC; ENSEEIHT; ENSMA; IAS; INSA Rouen; ISAE; PPRIME). Jacques Sauvaget, La réalité de ces changements est de nature, outre à Délégué général conforter les membres individuels actifs dans leur choix en charge du rayonnement

LA LETTRE •Novembre - Décembre 2011 5 LA VIE DE L’ASSOCIATION

La Fédération Internationale d'Astronautique (IAF) récompense Yves Gourinat (senior 3AF)

La Fédération Internationale d’Astro- spatiale, et promouvant l’étude de l’as- Supérieur de l’Aéronautique et de l’Espace nautique (IAF) a remis à Yves Gourinat tronautique et des sciences spatiales. (ISAE) et responsable de l’Unité de la « Médaille Frank Joseph Malina de Le premier récipiendaire de cette médaille Formation Mécanique des Solides à l’Astronautique » lors de la cérémonie fut Krista Mc Auliffe, l’enseignante qui a SUPAERO à Toulouse. Il est par ailleurs de clôture du 62ème Congrès Mondial péri lors de l’accident de la navette Chal- le président-fondateur de Terre & Espace, d’Astronautique en octobre 2011 à Cape lenger le 28 janvier 1986. Yves Gourinat association organisant depuis 1995 des Town (Afrique du Sud). Cette médaille, est le deuxième Français a l’obtenir, activités paraspatiales, avec notamment créée en l’honneur du fondateur du Jet après André Lebeau, médaillé en 1988. des sessions et des activités d’applications Propulsion Laboratory (JPL) disparu en Ingénieur ENSMA, Yves Gourinat est, des techniques spatiales au niveau. 1981, récompense une contribution re- depuis 2004, professeur de Mécanique connue exceptionnelle à la formation et de Techniques Spatiales à l'Institut In memoriam Roger Chevalier, Président d’Honneur de la 3AF

Industrielle Aérospatiale) qui résulte de la fusion de Nord-Aviation, de Sud-Aviation et de la SEREB et qui deviendra en 1978 l’Aérospatiale. Roger Chevalier devient alors Directeur Général de la SNIAS et occupera suc- cessivement à l’Aérospatiale les postes de Directeur Général Délégué de 1976 à 1982 et de Vice-Président de 1982 à 1987. Ingénieur Général de l’Armement et Commandeur dans l’ordre de la Légion d’Honneur, Roger Chevalier était membre de nombreuses associations françaises, dont l’Académie des Technologies, et étrangères. Croquis J. NOETINGER (Air & Cosmos n° 1123/1124, décembre 1986 et janvier 1987) Roger Chevalier fut l’un des premiers Présidents de l’Association Aéronautique et Astronautique de de 1973 à C’est avec une grande tristesse que ces derniers conçus à Châtillon, le CT10, 1980. Il se plaisait à répéter que « Faire nous avons appris la disparition, le 16 août le CT20 et le CT41. connaître la 3AF était l’affaire de chacun ». dernier, à l’âge de 89 ans, de Roger Che- Nommé Ingénieur en Chef des avions Le siège de l’association qui était alors valier, un des pères de la fusée Diamant, cibles à la fin de 1950, il le restera jusqu’à installé au 22 rue des Belles Feuilles dans prédécesseur du lanceur Ariane*. la création de la SEREB (Société pour le 16ème arrondissement de dé- Né en 1922 à Marseille, ancien élève l’Étude et la Réalisation d’Engins Balis- ménagea pour le 80 rue Lauriston en de l’École Polytechnique (X 42), ingénieur tiques) en 1959, après que l’Arsenal de 1975. de l’École Nationale Supérieure d’Aéro- l’Aéronautique fut devenu en 1952 la Roger Chevalier fut également Président nautique, diplômé du Centre Supérieur SFECMAS (Société Française d’Étude et de l’Académie Internationale d’Astronau- de Mécanique des Fluides, il a fait toute de Construction de Matériels Aéronau- tique de 1982 à 1984 et Président de sa carrière dans l’Aéronautique et l’Es- tiques Spéciaux), absorbée en 1954 par l’Académie de l’Air et de l’Espace. pace. la SNCAN (Société Nationale de Construc- Nous nous associons à la peine de sa Affecté comme ingénieur militaire de tions Aéronautiques du Nord) qui deviendra famille à qui nous présentons nos très l’air à l’Arsenal de l’Aéronautique, il rejoint elle-même en 1958 Nord-Aviation. sincères condoléances ainsi que l’expres- en 1946 le secteur Engins Spéciaux et D’abord Directeur Technique, Roger sion de notre profonde sympathie. plus particulièrement celui des Avions Chevalier prend le poste de Directeur Cibles où il participe de 1947 à 1953, Général de la SEREB en 1960, poste qu’il * Remerciements à Madame Patricia Artigues comme Ingénieur puis comme Chef de occupera jusqu’en 1970, année de la et Messieurs Gérard Payelle et Fernand Mary Département, aux trois programmes de création de la SNIAS (Société Nationale pour les éléments qu’ils nous ont fournis.

6 LA LETTRE •Novembre - Décembre 2011 LA VIE DES GROUPES RÉGIONAUX • MARSEILLE • PROVENCE des Visiteinstallations industrielles nucléaires de Cadarache Paul Lemuhot

À l’heure où se discute, en France et dans le monde, le futur de la filière nucléaire, cette visite du Groupe

« Provence » de Centre de CADARACHE (13)*, l’un des plus importants centres de recherche et de dé- la 3AF au Centre veloppement technologique, pour l’énergie en Europe avec, d’abord, les installations CEA de Cadarache, du Commissariat à l’Énergie Atomique et aux Énergies Alternatives (nouvelle dési- donne une idée gnation du CEA tenant compte de la diver- sification de ses activités par rapport à saisissante l’atome) et, ensuite, le chantier en cours du projet ITER, réalisé en large coopération in- de l’importance ternationale. Après de pointilleuses formalités d’usage des enjeux à l’entrée, le vaste site de CADARACHE, qui regroupe en fait la moitié des installations industriels nucléaires du CEA, se parcourt en bus avec les commentaires abondants et circons- tanciés d’Aurélie DENIS, guide chargée de et énergétiques de communication au CEA. Vue générale Le Centre de CADARACHE abrite 5500 de TORE cette filière employés (hors ITER) dont 2100 en propre SUPRA pour le CEA, 1000 du Groupe industriel en France. AREVA et I.P.S.M. pour les réacteurs nu- cléaires utilisés par la Marine Nationale, 300 collaborateurs scientifiques temporaires doctorants français et étrangers, 350 autres collaborateurs temporaires et environ 1700 sous-traitants. Les 2/3 de l’activité du Centre sont consa- crés à l’énergie nucléaire: en majorité à la fission de l’atome avec le développement Le des réacteurs de recherche et en moindre « TOKAMAK » proportion, à la fusion de l’atome avec le ITER projet ITER, et depuis 1988, l’expérimentation des installations de recherche TORE SUPRA du plus grand TOKAMAK à aimants supra- conducteurs du monde, pour démontrer la faisabilité de cette technique. On rappelle, CADARACHE pour situer l’intérêt de l’énergie tirée de l’atome et son évolution, que la fission nu- Le 25 février 2011, une trentaine d’adhé- cléaire délivre, en gros, 1 tonne d’équivalent rents 3AF du Groupe Provence ont participé pétrole avec 1 gramme de matière et qu’il à une visite d’information générale sur le est attendu, avec la fusion nucléaire, 10 * Article paru dans la Gazette 144 tonnes d’équivalent pétrole pour 1 gramme d’octobre 2011 du groupe Provence de matière fusionnée.

LA LETTRE •Novembre - Décembre 2011 7 des Visiteinstallations industrielles nucléaires de Cadarache (Suite)

LA FABRICATION DES PASTILLES DE MOX

La visite commence par le passage à proximité des laboratoires de fabrication, à titre expérimental, de combustibles avancés. Dans cet ensemble figure l’« ate- lier technologique plutonium de fabri- cation de pastilles de MOX », à partir de déchets recyclables, d’oxyde d’uranium et de plutonium. À partir de 2003, du fait de risques sismiques, non pris en compte à un degré suffisant lors de sa construction, ce site a été démantelé et reconstruit à proximité, aux nouvelles normes sismiques et avec une automa- tisation des opérations plus poussées pour renforcer la sécurité. À propos de cet atelier, est évoqué le problème posé par les résidus de pluto- nium dans les boîtes à gants, plus im- portants qu’admis par de nouveaux rè- glements de sécurité et qui auraient pu conduire éventuellement à une explosion spontanée. En fait il n’y a pas eu d’accident et ce problème administratif, avec l’Autorité de Sûreté Nucléaire qui, à l’époque, avait fait grand bruit dans les médias a été réglé: l’incident classé niveau 1 au départ a été reclassé en niveau 2.

DE NOUVEAUX RÉACTEURS EXPÉRIMENTAUX

Dans le cadre des réalisations, en cours, de nouveaux réacteurs expérimentaux et le vaste chantier du réacteur n° 8 en construction (il n’a pas encore de nom). Ce réacteur permettra de produire des composants nucléaires en vue de réaliser des isotopes à durée de vie courte, utilisables en scintigraphie lors des tests d’irradiation poussés, accroissant notablement les per- formances de cet important appareillage d’investigations médicales. Il est prévu que 50 % des besoins euro- péens seront couverts dès 2014 par ces produits dont l’acheminement sur les sites Ce procédé de fission est en cours d’utilisation devra être très rapide, compte de modernisation sur les filières qui tenu de leur faible durée de vie pour ne mettent en œuvre des réacteurs refroidis pas contaminer les patients auxquels ils au sodium ou au gaz, dans la perspec- auront été inoculés pour les examens. tive de mise en service en France du prototype ASTRID (Advanced Sodium LES RÉACTEURS Technological Reactor for Industrial De- DE 4ème GÉNÉRATION monstration). Ces réacteurs de qua- trième génération seront plus perfor- Le bus fait ensuite une halte à proximité mants, plus sûrs, utiliseront moins de du réacteur à neutrons rapides RAPSO- ressources naturelles, limiteront les DIE, mis en service à partir des années60 risques de prolifération et la nocivité et arrêté en fin de vie en 2009. des déchets générés.

8 LA LETTRE •Novembre - Décembre 2011 LA VIE DES GROUPES RÉGIONAUX • MARSEILLE • PROVENCE

élevées, comme au cœur du soleil, les noyaux d’hydrogène fusionnent et li- bèrent une importante quantité d’éner- gie. C’est cette réaction de fusion que le dispositif cherche à reproduire. Pour cela, il faut chauffer et maintenir de l’hydrogène à une température de l’ordre de 150 millions de degrés, tout en le maintenant à distance des parois situées autour. Le gaz, à cette tempéra- ture est ionisé sous forme de plasma, et ce sont de puissants aimants agissant comme des rails invisibles qui en assurent le coulissement. C’est ce qui est réalisé depuis 1988 dans l’installation TORE SU- PRA TOKAMAK à aimant supraconduc- teur et qui servira de base dans le futur Test sur des panneaux solaires photovoltaïques réacteur international ITER. L’utilisation de matériaux supracon- LE MAGASIN sous-marins par des réacteurs électrogènes ducteurs assure un fonctionnement quasi- DES MATIÈRES FISSILES de 4ème génération. Ces recherches se- ininterrompu de l’aimant et permet à crètes ne font évidemment pas l’objet de TORE SUPRA de réaliser des plasmas La visite se poursuit par une station commentaires détaillés. sur de longues durées. TORE SUPRA près de l’entrée du magasin des matières dispose de moyens de chauffage du fissiles installé par sécurité en site sou- TORE SUPRA, plasma par micro-ondes pour une puis- terrain. Ces matières fissiles y sont en- LA FUSION NUCLÉAIRE sance totale disponible de l’ordre de treposées pour une durée maximale de 15 MW. La paroi interne du TOKAMAK 50 ans avec toutes les barrières succes- En préambule au passage sur le chan- est refroidie en permanence par un circuit sives nécessaires, interposées entre ces tier du réacteur international ITER, la d’eau à haute pression. En complément, matières et l’environnement, en attendant visite se termine par une station dans un dispositif particulier appelé limiteur leur acheminement vers un site de le vaste hall des installations de re- plancher circulaire permet d’évacuer une stockage définitif ou leur retraitement. cherche TORE SUPRA, le plus grand grande partie de la puissance cédée par TOKAMAK à aimant permanent du le plasma. LES RECHERCHES SUR monde, mis en service depuis 1988 et Dès 2003 TORE SUPRA a obtenu le L’ÉNERGIE SOLAIRE porté par l’association européenne EU- record mondial de durée avec un RATOM/CEA cherchant à démontrer la plasma de plus de 6 minutes dans le- Dans le cadre des recherches diversi- faisabilité de la fusion nucléaire pour quel il a été injecté et extrait une fiées sur l’énergie solaire, sont évoqués produire de l’énergie. énergie de l’ordre de 300 kWh. les travaux en liaison avec les industriels Dans le hall d’accueil sont rassemblés La visite de l’immense hall dans le- concernés pour améliorer le rendement des panneaux qui synthétisent le pro- quel est installé TORE SUPRA permet des panneaux photovoltaïques. blème de la fusion thermonucléaire et de se rendre compte du gigantisme Sur les 120 hectares du site, une puis- le dispositif à aimants permanents qui de ce dispositif d’autant plus qu’un sance solaire de 20 MWe sera installée permet de l’obtenir. Il est rappelé que élément de la chambre à vide exposé d’ici 2012. Plusieurs mini-boucles ther- la fusion thermonucléaire vise à repro- en vraie grandeur assure aux visiteurs miques compléteront les dispositifs ex- duire l’énergie des étoiles, lorsque la une meilleure compréhension du fonc- périmentaux de la plate-forme solaire, matière atteint des températures très tionnement de cette installation et des alors que d’ores et déjà plus de 10000 m² de toitures des bâtiments du Centre sont Chambre à vide équipés de panneaux photovoltaïques. du TORE SUPRA où LES MOTEURS circule le plasma NUCLÉAIRES lors des essais Enfin, en étroite coopération avec AREVA (650 salariés) et l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire IRSN (350 salariés), le site de Cadarache a mené des travaux sur le renouvellement de la technique des moteurs nucléaires pour les navires et les

LA LETTRE •Novembre - Décembre 2011 9 des Visiteinstallations industrielles nucléaires de Cadarache (Suite)

Construction du bâtiment des bobines poloïdales en cours

difficultés très importantes de ITER bâtiments (6800 m²) de bu- BERRE, où arriveront sur la fabrication des bobines po- reaux modulaires qui abritent berges les composants, loïdales produisant le champ La visite se termine par un les équipes d’ITER et de Fusion jusqu’à CADARACHE (environ magnétique toroïdal qui sert passage sur le site où seront For Energy. à 100 km de distance) a été à contrôler le plasma. implantées les installations du Est en construction un im- défini à partir des caractéris- Les avantages de ce pro- programme international ITER mense hall du bâtiment de fa- tiques maximales des convois cédé de fusion nucléaire sont (« chemin » en latin) dont la brication des bobines poloïdales. attendus: 9 m de large à 1 m multiples: fiche ci-après indique les Un appel d’offres de plusieurs de hauteur du sol, plus de • Le combustible utilisé: Deu- grandes lignes. centaines de millions en cours 10 m de haut, 61 m de long térium et Tritium, deux isotopes Depuis un belvédère qui do- concerne le bâtiment qui abri- et une masse de 900 tonnes. de l’hydrogène, sont abondants mine le site de 480 ha, Véro- tera le TOKAMAK et des édifices Cet aménagement, qui a em- et disponibles dans le monde nique MARFAING, chargée de attenants (hall d’assemblage, ployé jusqu’à 400 personnes, entier. Le Deutérium est présent communication/visite précise salle de contrôle, bâtiment cryo- a représenté 110 millions d’eu- dans l’eau de mer et le Tritium l’avancement actuel du chan- génique) et un 2ème appel d’of- ros (35 % à la charge de l’État est produit à partir du Lithium tier: après 4 ans de viabilisation fres de plusieurs dizaines de et 65 % au Département des disponible dans l’eau de mer ayant mobilisé plus de 2000 millions concerne la réalisation Bouches-du-Rhône) est main- et la croûte terrestre; personnes est achevée en des 2 ponts roulant de 750 tenant achevé pour un 1er • Le procédé est intrinsè- juin 2010 une plate-forme de tonnes chacun et d’un élévateur passage de convoi prévu fin quement sûr par absence de 40 ha avec une capacité de de grande capacité capable 2011 et concernant un pont risque d’emballement de la portance de 25 tonnes/m² et la de déplacer des charges de roulant de 47 m de long. réaction. Le combustible est zone de remblais calcaire pour 120 tonnes. Pour terminer nous signale- injecté en continu et seulement l’implantation du TOKAMAK, D’autres appels d’offres rons que les visites du chantier quelques grammes sont né- permettant d’avoir une capacité concerneront le transport de ITER sont organisées du lundi cessaires à chaque instant: de portance d’au moins 100 l’ensemble des composants au vendredi de 9 heures à 1 gramme pour ITER, soit tonnes/m². Ce terrassement a en provenance des pays par- 17 heures et qu’une abondante l’équivalent de 8000 tonnes nécessité le déplacement de tenaires, le montage de la documentation est disponible de pétrole; 2,5 millions de m³ de matériaux: chambre toroïdale et le sou- à l’accueil. • La fusion ne produit pas l’équivalent en masse de la py- dage des neuf secteurs qui la de déchet radioactif de haute ramide de Kheops. composent. activité à vie longue au-delà Sur cette plate-forme dont L’aménagement des routes de 100 années. déjà construits les 2 grands à partir du port de la Pointe à Paul Lemuhot

10 LA LETTRE •Novembre - Décembre 2011 AÉRONAUTIQUE ET POÉSIE La Course

du SoleilPar Édouard Bassinot

Astronome « du Dimanche », l’auteur se sent un peu perdu dans l’écliptique… Alors, pour retrouver

son cher Soleil, il se lance Fig.1 – Trajectoire apparente du Soleil dans le plan de l’écliptique T : Terre ; S : Soleil dans un simulacre de voyage A (ix==00; ) : automne ; r 3 H (ir==2 ; ) : hiver ; astronautique : F (ix==r;0 ) : printemps ; 3r 3 G (ix==2 ; ) : été. le changement d’axes ! La ligne des solstices est la projection orthogonale de l’axe du monde sur l’écliptique Périhélie : point de l’orbite d'une planète le plus proche du soleil Aphélie : point de l'orbite d'une planète le plus éloigné du soleil

l’observateur, conditionné par le référentiel dans lequel il vit et qui impressionne ses sens. Le but est donc, connaissant i à une date donnée, de calculer ℎ et AZ par trois changements d’axes successifs, exercice cher aux élèves de classe préparatoires aux Grandes Écoles scientifiques*!

LA POSITION DU SOLEIL DANS L’ÉCLIPTIQUE

Sur la figure 1, T est le centre de la Terre, S le centre du soleil, TX la ligne des équinoxes, TY des solstices et TZ un axe orienté de telle façon que le système orthonormé Txyz soit direct. L’an- G gle i = TX, TS appelé longitude céleste est un angle calendaire car on peut faire correspondre une date à chaque valeur de i . Edouard Bassinot Par convention,i = 0 à l’équinoxe d’automne en A et ir= à l’équinoxe de printemps en F. L’angle i varie de 0 à 2r en OÙ EST LE SOLEIL ? 365 jours ¼. L’axe TX est orienté positivement de F vers A. D’où les coordonnées écliptiques de S, d’une simplicité biblique ! : Où se trouve donc le Soleil à une date et une heure locale pré- xTS= cos i cises, par rapport à un observateur situé à une latitude dans un méridien quelconque. La trigonométrie sphérique permet de (1) S*yTS= sin i répondre à cette question. Mais nous utiliserons une autre mé- z = 0 thode, séduisante car elle nous fait passer du « simple » au « fa- milier », et qui consiste à « surfer » de repère en repère. Nous appellerons « paramètre calendaire » la quantité C’est « simple »: il suffit en effet d’un seul angle i pour re- xi= tan , soit, d’après (1) : pérer le Soleil dans le plan de l’écliptique (Fig. 1). Il faut ensuite (2) yx= x deux paramètres, pour définir la position du Soleil dans le sys- À l’équinoxe, x est nul, au solstice, x est infini. tème local: la hauteur ℎ et l’azimut AZ (voir Fig. 2): voilà qui est « familier », car les angles ℎ et AZ sont ceux-là mêmes que voit * La réfraction atmosphérique n’est pas prise en compte ici.

LA LETTRE •Novembre - Décembre 2011 11 La Course du Soleil (Suite)

Soit i l’inclinaison sur l’écliptique de Tg , axe de rotation de la Terre sur elle-même, pompeusement appelé « axe du monde »

(i = 23° 27’ ). Le repère équatorial Tphg se déduit du repère écliptique Txyz par une rotation d’angle i autour de Tp confondu avec la ligne des équinoxes TX. Par conséquent :

p = x

(3) *h =+yizicos sin

g =-yizisin + cos

Où x, y et z sont donnés par les formules (1).

Fig.2 – Le système local Le système de coordonnées horizontales, ou système local, est un système de coordonnées célestes utilisé en astronomie attaché à un observateur terrestre. Son plan de référence est le plan horizontal, perpendiculaire à la verticale du lieu. Dans ce système, la direction d'un objet céleste peut être donnée par son azimut AZ, angle horizontal mesuré (en astronomie) depuis le sud géographique dans le sens des aiguilles d'une montre, et sa hauteur h. S : Soleil ; T : Terre ; AZ : azimut ; h : hauteur XLp= S*Yps= ZsS= Y ps ==tan AZ X Lp Z sS sS Ls tan h ==: = X Lp Ls Lp cos AZ

Fig.3-b — TTphg " uvw

EH BIEN, SURFEZ MAINTENANT ! @ Du système équatorial au système « toupie terrestre » (Fig. 3b) ! De l’écliptique au système équatorial (Fig.3a) Soit i , l’angle dièdre formé par le méridien du lieu d’obser- vation et le plan TSg contenant le Soleil et l’axe du monde (qui n’est pas la verticale du lieu!). Alors que i est un angle calen- daire, est un angle horaire qui varie de 0 à 2r en 24 heures. Il est midi vrai local au moment où le Soleil traverse le méridien. Le système « toupie » Tuwv lié à la Terre se déduit de Tphg par une rotation d’angle i autour de TW. Par conséquent,

u =+pihicos sin

(4) *v =+pihisin cos

w = g

# Du système « toupie terrestre » au système local (Fig. 3c) Soit m la latitude du lieu d’observation L. Le système géo- centrique Txyz se déduit de Tuvw par une rotation d’angle m au- tour de TY confondu avec Tv ; Par conséquent : Fig.3-a – Une cascade de référentiels liés au globe terrestre :

TTxyz " phg

12 LA LETTRE •Novembre - Décembre 2011 AÉRONAUTIQUE ET POÉSIE

On obtient la hauteur h0 du soleil à midi vrai local en faisant

ii= 0 dans (8), d’où :

22 (9) 1 + x ()cos i tan ()h0 +=m ! x sin i Cette formule permet

de trouver chaque jour de l’année la hauteur h0 maximum at- teinte par le Soleil en un lieu de latitude m ou encore de calculer les azimuts de lever et de coucher de notre étoile. ! Exemple 1 : hauteur maximum atteinte par le soleil le jour du solstice d’été ()x " 3 Au tropique du cancer ()m = i : 1 r tan ()hi0 +=- , d’où h0 = . tan i 2

Fig.3-c — TTuvw" xyz Ce jour-là, le soleil est à la verticale. r Au cercle polaire arctique ()m =-i : Xu= sin m 2

(5) *Yv= r 1 tanahi0 +-=-k , d’où hi0 = 2 . 2 tan i Zu==cosmm w sin @ Exemple 2 : azimuts de lever et de coucher du soleil h = 0 r La direction du Soleil dans le système local Lxyz est évidem- à la latitude de Bordeaux ()m = . 4 ment la même que dans le système géocentrique Txyz car la Les formules (7) et (8) se simplifient puisque dans ce cas, translation de module LT égal au rayon terrestre est rigoureu- sinmm= cos ; on a donc h = 0 pour sini = tan i , d’où : sement négligeable comparée à la distance Terre-Soleil LS . 11 tan AZ =-! 2 1 AZIMUT ET HAUTEUR SOLAIRES 2 ()tan i Au solstice d’été, AZ =!124° 15' ; au solstice d’hiver, La figure 2 montre que dans LXYZ, l’azimut AZ et la hauteur h ! du Soleil au-dessus de l’horizon sont donnés par : AZ = 55° 45' .

Y CONCLUSION tan AZ = X (6) * Z Cet article, fruit des réflexions d’un amateur curieux d’astro- tan AZ = X nomie, est sans doute écrit avec la maladresse du néophyte, mais aussi avec un enthousiasme qu’il espère partagé. Or, le passage direct de x, y, z à X, Y, Z s’obtient en éliminant Trois changements d’axes conduisent aux formules qui don- ,,et uvw,, entre (3), (4) et (5) puis en tenant compte de (1) phg nent la position du Soleil à tout moment et en tout point du globe. et (2), d’où les formules « hauteur/azimut » un tantinet barbares Les formules « hauteur /azimut » sont à la base de la théorie pour deux angles familiers : du cadran solaire. -+sinix cosi cos i D’autre part, elles sont applicables à n’importe quelle planète (7) tan AZ = sinmmm cosix++() cosii sin sin i sin cos du système solaire si l’on connait l’inclinaison de son axe de ro- tation sur le plan de son orbite. tan h cosmmm cosix+-() cosii cos sin i sin sin Le passage de l’écliptique au référentiel local (Sud, Est, Zé- (8) = cos AZ sinmmm cosix++() cosii sin sin i sin cos nith) montre que changer de repère, c’est aussi voir avec d’au- tres yeux ! Ces calculs ont inspiré à un ami, ingénieur et poète à ses APPLICATION DES FORMULES « HAUTEUR/AZIMUT » heures, les quatre vers que voici :

En annulant le numérateur de tan AZ , on a la valeur i0 de i quand le Soleil passe du lieu (AZ = 0 ) , soit : « Seigneur, Dieu tout puissant, vois cet olibrius

1 22 Qui, pour chanter Phébus, a mis tous ces sinus. tanix0 = cos i et =+! 1()x cos i cos i0 Je demeure éperdu et mon âme effarée

LA LETTRE •Novembre - Décembre 2011 13 L’Évolution des moteurs d’avions vue au travers des réalisations françaises Par Pierre Mouton

L’idée d’un moteur rotatif n’était pas concept même. En effet pour en aug- PREMIÈRE PARTIE nouvelle, un tel moteur ayant déjà été menter la puissance, et satisfaire la re- utilisé sur des motocyclettes (figure 10). cherche de vitesses de vol toujours Les moteurs à pistons L’avantage de la formule est sa légèreté, plus élevées, il était nécessaire d’aug- (Suite) la rotation des cylindres fournissant « gra- menter leur cylindrée (c’est-à-dire la tuitement » la fonction du volant d’inertie masse tournante) et/ou leur vitesse de nécessaire pour régulariser le fonction- rotation, deux caractéristiques aggravant Les premiers moteurs aéronautiques nement saccadé des pistons. le couple gyroscopique qu’ils produi- à essence Ce seront les frères Seguin, brillants saient lorsque l’avion engageait une Le cycle du moteur à quatre temps et ingénieurs et industriels français, qui en ressource ou simplement un virage. à combustion interne fournit de l’énergie développeront une version aéronautique, L’augmentation de la puissance des mécanique car l'énergie nécessaire à la à refroidissement par air (la rotation des moteurs rotatifs aurait tout simplement compression d’un gaz froid est inférieure cylindres favorisant la circulation d’air) rendu les avions impilotables ! à l’énergie fournie par la détente de ce et extrêmement légère. Ce sera le moteur même gaz porté à haute température. Oméga de 1908 (figure 11). L’air carburé L’hélice profilée La compression et la détente s’effectuant est admis dans les cylindres par une Les premières hélices du début des entre les deux mêmes volumes bien dé- soupape automatique (commande à dé- années 1900 étaient du type « palette » terminés, il convient de remarquer que pression) installée dans les pistons. Les et ressemblaient à des pagaies de canoë, la détente obtenue est incomplète, une cylindres sont très finement usinés et ce qui était loin de leur fournir les ca- pression résiduelle, supérieure à la pres- permettent, conjugués à la légèreté du ractéristiques aérodynamiques néces- sion d’admission, subsistant en fin de concept, d’atteindre un rapport saires à l’obtention d’un bon rendement course de détente. Cette surpression poids/puissance de 1,5 kg/ch, ce qui propulsif. est perdue et s’échappe sous forme était remarquable pour l’époque. Comme C’est un Français, l’ingénieur Chau- d’une « bouffée » lors de l’ouverture de par ailleurs les 50 ch étaient fournis à vière, qui développa, vers 1909, les la soupape d’échappement. une vitesse de rotation relativement premières hélices profilées (figure 13) Le premier moteur quatre temps in- faible, une hélice de grand diamètre dont l’aspect se conservera jusqu’à dustriellement produit pour l’aviation a pouvait être utilisée, ce qui contribuait à nos jours. été français. Ce fut l’Antoinette de Leva- l’obtention d’un excellent rendement L’hélice Chauvière était composée de vasseur (figure 9), en 1904. propulsif. lames de noyer collées l’une sur l’autre Figure 9 – puis aérodynamiquement profilées de Levavasseur : telle sorte que le calage des sections le moteur droites du profil évolue depuis le moyeu Antoinette (1904) (grand pas) jusqu’à l’extrémité des pales (petit pas). De telles hélices atteignaient un rendement propulsif de 0,8, tant que leur calage restait adapté aux vitesses de vol, qui, à cette époque ne dépassaient d’ailleurs pas 200 km/h.

Figure 11 – Les frères Seguin : la légèreté du moteur rotatif (1908)

Ce moteur est du type huit cylindres Les moteurs rotatifs « Gnôme » et en V et à refroidissement par eau. Il dé- « Le Rhône » ont équipé la plupart des veloppait jusqu’à 60 ch et a équipé de avions à partir de 1908 (figure 12). Leur nombreux avions français avant que développement a cependant été stoppé n’apparaissent les moteurs rotatifs en vers la fin de la première guerre mon- 1908. diale, pour une raison tenant à leur

Figure 10 – Première application du moteur rotatif (Millet, 1902)

* Cet article fait suite à celui paru dans la Lettre 3AF Figure 12 – Gnôme « OMEGA » Figure 13 – Chauvière : N°9-2011 d’octobre 2011 (pages 13-15) sur Nieuport – Dunne (1913) l’hélice profilée « intégrale » (1909)

14 LA LETTRE •Novembre - Décembre 2011 LES histoires de L’HISTOIRE

La montée en puissance des moteurs constante est théoriquement proportion- La demande constante pour plus de nelle à la masse d’air « traitée » par cycle, puissance de manière à permettre des et donc, pour une pression d’admission vitesses de vol de plus en plus élevées a, donnée, à la cylindrée. La densité de l’air pour la raison que nous venons de voir, diminuant avec l’altitude, la puissance condamné le concept du moteur rotatif. du moteur chute lorsque l’avion monte. Ce fut, au cours de la première guerre Comme par ailleurs le moteur est dimen- Figure 16 – mondiale, le retour au moteur fixe. sionné en tenue mécanique pour les Rateau : Un exemple des plus significatifs de conditions du sol (celles des plus fortes le turcompresseur cette évolution est le développement du pressions), le moteur devient mécani- de suralimentation moteur Hispano-Suiza par l’ingénieur quement surdimensionné, dès que l’avion turbine n’existaient pas à cette époque. (1916) (figure 14). Ce moteur est décolle et monte en altitude. Nous abou- L’absence de fiabilité qui en résultat un V8 développant 140 ch. Il apparut tissons donc à cette situation absurde, conduisit à la mise en sommeil du sur le front en 1916 équipant ce qui fut au plafond de l’avion, où un moteur mé- concept qui ne réapparut qu’au cours sans doute le meilleur chasseur de cette caniquement capable de fournir plus de de la seconde guerre mondiale. Entre guerre, le SPAD VII. Ce moteur, en version puissance pour la poursuite de la montée temps la suralimentation se fit essen- V12, sera développé jusqu’à plus de ne le peut pas à cause de la trop faible tiellement par l’emploi de compresseurs 1000 ch pour équiper cet autre chasseur densité de l’air. C’est pour résoudre cette entraînés mécaniquement par le moteur. de légende, le Dewoitine 520 en 1940. inadaptation du moteur à l’avion que Le réglage de la pression de refoulement l’idée de la suralimentation est née. Elle des compresseurs de suralimentation consiste à incorporer un compresseur au était réalisé par modulation d’ouverture moteur de manière à « gaver » l’admission d’une vanne à leur alimentation, donc des cylindres et à maintenir, lors de la avec une perte d’énergie tant que la montée, la même pression d’admission vanne n’était pas complètement ouverte que celle existant au sol. à l’altitude de rétablissement.

Figure 14 – Marc Birkigt : l’Hispano Suiza Figure 15 – vers les grandes puissances (1915) Principe du turbocompresseur Le moteur V8 de 140 ch de 1916 était du même concept que l’Antoinette mais n’en avait pas le principal défaut qui était le manque de fiabilité. Tous les organes qui avaient été la cause d’ennuis étaient doublés, comme les magnétos, bougies, carburateur et même les ressorts de sou- papes. Les soupapes d’admission n’étaient plus automatiques mais commandées par arbre à cames, comme les soupapes d’échappement. Le résultat a été une fiabilité exemplaire pour un rapport poids/puissance à peine supérieur à un. La première expérimentation d’un Les ingénieurs J.Szydloski et Planiol compresseur de suralimentation fut réa- eurent l’idée en 1936 de remplacer le La suralimentation lisée par un Français, le professeur Rateau vannage par une directrice d’entrée ré- Lorsque l’altitude augmente, à vitesse en 1917. Le concept mis en œuvre était glable devant le rouet du compresseur de vol constante, le poids restant le très en avance sur son temps puisqu’il (figure 17). Ce dispositif permet de faire Figure 17 – même, l’incidence de vol doit augmenter. utilisait le principe du turbocompresseur varier sans perte la pression de refoule- Szydloski – Ceci permet une augmentation du coef- (figure 15) où le compresseur est entraîné, ment du compresseur et donc d’optimiser Planiol : le ficient de portance Cz qui compense la non pas mécaniquement par le moteur le rendement de la fonction. compresseur à chute de la masse spécifique de l’air lui-même, mais par une turbine alimentée circulation ambiant. À ce stade, nous devons consi- par les gaz d’échappement. variable (1936) dérer la polaire de l’avion. Suivant que Par cette innovation, Rateau utilisait l’augmentation du coefficient de traînée l’énergie de pression résiduelle des gaz Cx, résultant de la prise d’incidence, est en fin de détente, normalement perdue plus grand ou moins grand que l’aug- dans la « bouffée » d’échappement et mentation correspondante de Cz, la puis- devenue très substantielle de par la pré- sance propulsive nécessaire augmentera sence même du compresseur. Ce dis- ou diminuera. À haute altitude (faible positif fut construit en série pour équiper masse spécifique, donc forte incidence) un petit nombre de moteurs Renault la puissance propulsive augmente. Il en 12Fe de 320 ch à la fin de la première résulte que c’est la puissance du moteur guerre mondiale (figure 16). qui déterminera le plafond de l’avion. Mais les matériaux résistants aux tem- D’autre part, la puissance fournie par pératures élevées des gaz d’échappement un moteur à piston tournant à vitesse et nécessaires à la réalisation de la

LA LETTRE •Novembre - Décembre 2011 15 ANNONCES DES GROUPES • COLLOQUES

ANNONCES DES GROUPES RÉGIONAUX ET COMMISSIONS TECHNIQUES/FORMATIONS

Année 2011 Organisateur Lieu Manifestation

Journée: « Piles à combustible pour applications 8 novembre CT Énergétique SAGEM, Paris XV aéronautiques et spatiales » GR Midi-Pyrénées « Les essais en vol de l'A400M », une conférence 16 novembre 18h 00 Toulouse Airbus France en partenariat avec l’AAE de M. Gagneux, Airbus, pilote d’essais Conférence des Samedis de l'Histoire: « Le cirque Moisant, Gar- 3AF Commission Histoire, Musée de l'Air et de l'Espace 10 décembre 14h30 ros et les autres, la 1ère reconnaissance aérienne » Musée de l'Air et de l'Espace au Bourget par Stéphane Nicolaou

14 décembre 18h 00 GR Midi-Pyrénées Toulouse Cité de l’Espace « 50 ans du CNES: bilan et perspective du spatial français »

Année 2012 Conférence « Le projet européen PPlane : du Vélib' 26 Janvier 18 h 3AF Groupe Régional Ile-de-France Auditorium SAGEM, Paris XVe à l'Avionlib'? » une conférence de Claude Le Tallec (Onera)

COLLOQUES NATIONAUX ET INTERNATIONAUX

Année 2012 Organisateur Lieu Manifestation

Worshop annuel du CNRT R2A « Aérodynamique et aéroacous- 25 janvier CNRT R2A Onera, Centre de Meudon tique des véhicules automobiles » 3AF GR Midi Pyrénées, SEE , 1-3 février Toulouse Colloque ERTS2 www.erts2012.org 3AF Commission Systèmes « OPTRO 2012, 5th International Symposium 8-10 février Paris optroniques on Optronics in Defence and Security 3AF 47th Symposium of Applied Aerodynamics : « Wind Tunnel and 26-27 mars Paris Commission Aérodynamique Computations : a joint strategy for flow prediction »

Éditeur: Association Aéronautique et Astronautique de France - 3AF - 6, rue Galilée, 75016 Paris - Tél.: 01 56 64 12 30 - : 01 56 64 12 31 Directeur de la Publication: Michel Scheller • Rédacteur en chef: Khoa Dang Tran Comité de rédaction: Michel de la Burgade, Jacques Sauvaget, Jean Tensi, Bernard Vivier. • Rédaction - Tél.: 06 81 88 98 51, E-mail: [email protected] Conception: Khoa Dang Tran, Easy-to-Design [email protected], Imprimerie BIALEC, Nancy Dépôt légal: 4e trimestre 2011 • ISSN 1767-0675 - Droit de reproduction, textes et illustrations réservées pour tous pays Crédits Photos: Air & Cosmos, CEA, Onera, Snecma Ont notamment participé à ce numéro: Michel Scheller, Jacques Sauvaget, Paul Lemuhot, Édouard Bassinot, Pierre Mouton.

16 LA LETTRE • Novembre - Décembre 2011