BEAUMONT-VILLAGE

C.L.D. 42, av. des Platanes 37170 CHAMBRAY

� SERGE FOUCHER

BEACMONT-VIIIAGE

recherches sur le passé d'un village du canton de Montrésor

C,L,D Ces armoiries se blasonnent de la façon suivante : D'Or à une bande d'Azur, chargée de 3 roues de Moulin d'Or Soutiens : 2 tranches de chêne de Sinople Timbre : couronne murale d'Or à 5 tours Signification : — d'Or : pour les cultures céréalières — bande d'Azur : pour le ruisseau l'Olivet — 3 roues de moulin : pour les Moulins des Barres, de St-Martin et de Bréviande — 2 branches de chêne : pour le bois de Beaumont — la couronne murale : qui est le symbole communal Ces armoiries matérialisent la volonté d'exister d'un petit village dont l'origine se perd dans la nuit des temps. Elles perpétuent une tradi- tion remontant au Moyen Age. Elles apportent un peu de poésie dans notre monde matériel. D'une certaine manière c'est une façon de croire en l'avenir tout en ayant conscience du passé. Je dédie cette monographie aux habitants de Beaumont-Village en reconnaissance de leur chaleureux accueil, de leur patience à l'égard de mes innombrables questions et en les assurant de toute mon amitié. Ainsi qu'à Geneviève, mon épouse, pour sa collaboration à mes recherches.

Serge Foucher

Nous remercions la municipalité de Beaumont-Village ainsi que la Caisse Régionale d'-et- du Crédit Agricole Mutuel pour leur parrainage et l'aide financiède qu'ils ont apporté à cet ouvrage.

PREFACE

C'est un plaisir pour moi de présenter en quelques mots l'ouvrage de M. Serge Foucher consacré à la jolie bourgade de Beaumont-Village en pays lochois. Depuis de nombreuses années déjà, M. Foucher s'intéresse à cette commune et ses recherches l'ont naturellement amené aux Archives départementales, il a dépouillé avec ardeur toutes les archives intéressant Beaumont, aussi bien les archives conservées par la commune, que les plus anciens documents de l'abbaye de Villeloin ainsi que les minutes de l'étude notariale de Montrésor, encore conservées dans l'étude de Maître Darmon. Fidèlement il a transcrit tous les actes susceptibles de fournir des renseigne- ments sur la vie à Beaumont-Village à travers les siècles. Ce livre est donc un aperçu de la richesse des sources de documentation sur les petites communes d'Indre-et-Loire, dont le passé disparaît peu à peu dans l'indifférence des populations. C'est tout à l'honneur de M. Foucher de rappeler aux habi- tants de Beaumont-Village l'histoire de leur paroisse, dont dépen- dait Montrésor, avant la création d'une paroisse indépendante dans ce lieu en 1700. Les Tourangeaux connaissent bien Montré- sor, un des plus beaux villages de France, mais ignorent le plus souvent Beaumont-Village. Nous souhaitons donc que le livre de M. Foucher fasse renaî- tre ce goût qu'avaient autrefois les instituteurs de la fin du XIXe siècle pour l'histoire de leurs communes, et remette les monogra- phies à l'honneur. L'histoire locale est souvent complexe et très diversifiée mais elle reste aussi le fondement de notre histoire nationale.

Line Skorka Conservateur, aux Archives départementales d'Indre-et-Loire

REMERCIEMENTS

Je tiens ici à exprimer toute ma gratitude envers les nom- breuses personnes m'ayant apporté leur concours et accordé leur confiance tout au long de ces années de recherches, et en particulier à : — Monsieur B. de Fournoux, Directeur des Archives Départe- mentales d'Indre-et-Loire. — Madame L. Skorka, conservateur aux Archives Départemen- tales d'Indre-et-Loire. — Monsieur l'Abbé E. Lepironnec, curé de Montrésor. — Monsieur le comte Rey, de Montrésor, et Madame. — Monsieur J. de Lauriston, du Mousseau, et Madame. — Maître A. Darmon, notaire à Montrésor, et Madame. — Monsieur S. Segurini. — Monsieur L. Poullier. — Monsieur le commandant Brault, de Chemillé-sur-Indrois. — Monsieur J. Moreau, maire de Montrésor. — Monsieur A. Montoux. — Mademoiselle Leroy, Directeur des Archives Départementales du Val d'Oise. — Madame Delaume, bibliothécaire de Loches. — Mademoiselle J. Mesnet - Madame Hélène Chaumier, à la Ver- rerie, Chemillé. — Madame C. Rabastens. — Madame Boucher, de la Cartinière, Orbigny. — Mademoiselle Françoise Grosdemange. — Sans oublier bien entendu Monsieur Michel Girard, maire de Beaumont-Village sans qui cette monographie n'aurait peut- être jamais vu le jour. — Et enfin tous les habitants de Beaumont-Village.

AVANT-PROPOS

Cette présente monographie à laquelle vous me faites l'hon- neur de vous intéresser est le fruit de plusieurs années de recher- ches. La plus grande partie du temps consacré à cette tâche l'a été au dépouillement systématique de toutes les archives pou- vant avoir un rapport avec Beaumont-Village. Il s'agit essentiellement des minutes notariales de l'étude de Montrésor, des archives privées des châteaux de Montrésor et du Mousseau, des archives de la chartreuse du Liget, et de celles de l'abbaye de Villeloin, des registres de catholicité et d'état- civil de Beaumont-Village mais aussi des communes qui l'entou- rent, des archives des particuliers et enfin des documents conser- vés par les archives d'Indre-et-Loire à Tours. Pour donner un simple exemple de ce que représente un tel dépouillement il faut savoir que les minutes de l'étude du notaire de Montrésor, pour la période comprise entre 1650 et 1803 repré- sentent une masse d'un peu plus de 15200 actes. Ces recherches sont toujours en cours et demanderont en- core plusieurs années. De ce fait, aucun des chapitres de cette étude n'a la prétention d'être exhaustif. Mais alors me direz-vous pourquoi faire paraître un ouvrage incomplet ? Eh bien pour au moins deux raisons. Le première pour répondre à l'attente des personnes m'ayant fait confiance dans cette entreprise en m'ap- portant leur soutien et leurs encouragements. La seconde parce qu'il faut, un jour, se décider à mettre noir sur blanc ce que le passé nous a déjà révélé, ne sachant pas combien de temps de- mandera encore la suite de ces recherches. NOTA : Il est probable que des inexactitudes se soient glissées dans le texte qui va suivre. Ce texte étant une chronologie historique et non un roman. Ces possibles inexactitudes pouvant provenir d'une difficul- té de lecture de documents en mauvais état de conservation ou écrit de façon peu lisible. Aussi nous demandons au lecteur ayant relevé une anomalie de bien vouloir la faire connaître à l'auteur afin qu'il en soit tenu compte lors d'une mise à jour de cette première édition. Photocopie d'un acte de 1286 extrait du Cartulaire de la Chartreuse du Liget. Il s'agit d'une des plus anciens documents où il est fait mention de Beaumont. « Au mois de mai 1286 un certain Mathieu et son épouse, demeurant au hameau de Chanteloup, paroisse de Beaumont reconnaissent de- du Liget la terre de Valle Bérengier pour la somme de 4 livres 10 sous vant Girard, archiprêtre de Loches, avoir vendu au prieur du couvent tournois. Terre située près du bois des religieux. Ainsi qu'un bout de pré d'environ un demi quartier situé entre le clos des religieux et la rivière au lieu dit Prémerois ». PAROISSE ET COMMUNE

PARROCHIA DE BELLO MONTE, ainsi s'appelait Beau- mont-Village au début du XIIIe siècle. C'est sous ce nom que Beaumont apparaît sur les chartes de l'abbaye de Villeloin datant de 1218, 1239 et 1260, et aussi dans le cartulaire de la chartreuse du Liget. Par contre dans celui de l'archevêché de Tours, égale- ment du XIIIe siècle le village est désigné sous le nom de PAR- ROCHIA BELLI MONTIS. Il semblerait que le plus ancien document parvenu jusqu'à nous sur lequel figure Beaumont soit une charte datant de 1212. Cette charte relate la visite pastorale effectuée par Jean de Faye, Archevêque de Tours, à l'abbaye de Villeloin. Le prélat constate que les religieux de l'abbaye ont fait don à leur abbé Girard, des dîmes et terrages qu'ils possèdent à Beaumont, et ce pour que leur abbé puisse en jouir sa vie durant lorsque celui-ci cesserait d'administrer l'abbaye. Sur la carte de Cassini, Beaumont figure sous le nom de Beaumont-lez-Montrésor. La carte dite de Cassini fut dressée sur ordre du Roi Louis XV. Elle est la plus ancienne des cartes de la France entière à l'échelle topographique. Elle est aussi la première dans le monde qui ait été établie en s'appuyant sur une triangulation géodésique. Celle-ci fut mesurée par Cassini de Thury, de l'Académie Royale des sciences de 1683 à 1744. Les travaux de gravure de la carte sur cuivre, entrepris en 1750 ne furent terminés qu'en 1815. Sur certains documents du XVIIIe siècle Beaumont s'écrivait Beaulmont. Avant de poursuivre plus avant il est peut-être bon de situer le village pour les personnes ne connaissant pas la région. Beaumont-Village est situé en Indre-et-Loire, arrondissement de Loches, canton de Montrésor. Sa superficie en 1980 était de 1925 hectares. Cette petite commune du pays lochois se trouve à 3 km au nord de Montré- sor, sur la route menant à Montrichard. Elle est bornée au nord par la commune d'Orbigny, à l'ouest par celle de Genillé. A l'est, se trouvent les terres de Villeloin-Coulangé et Orbigny, et au sud Montrésor et Chemillé-sur-Indrois. La région sur laquelle est implanté Beaumont-Village est la gâtine de Montrésor. Comme son nom l'indique, les terres, même si elles ont été améliorées sont de médiocre qualité. Cette région fait suite à la Champeigne Tourangelle, elle beau- coup plus riche. Le ruisseau l'Olivet venant d'Orbigny coupe pratiquement la commune en deux. Il se jette dans la rivière l'Indrois au lieu-dit le pont de pier- re, passant sous le chemin départemental n° 10 de Bléré à Bu- zançais. La ville de Tours se trouve à 60 km et Loches à 20 km. Avant la Révolution de 1789, Beaumont-Village était du res- sort de l'élection de Loches, qui elle-même faisait partie de la Généralité de Tours, formant avec les élections de Chinon, Lou- dun, Richelieu et Amboise l'ancienne Province de Touraine. Beaumont-Village était une châtellenie relevant de Montrésor, et appartenait à l'abbaye de Villeloin qui y exerçait le droit de justice. Voilà donc situé en quelques lignes le village de Beaumont, tant sous l'ancien régime que de nos jours. Jusqu'à la fin du XVIIe siècle, Montrésor et Beaumont ne for- maient qu'une seule et même paroisse. Le château de Montrésor étant situé sur le territoire de Beaumont. A cette époque, seul le château portait le nom de Montrésor. Au fil des siècles de par la protection qu'il assurait et le travail qu'il fournissait, un village se constitua autour du château. Ce village devint assez rapidement plus important que le bourg de Beaumont lui-même. Au XVIIe siècle se créèrent les halles (la halle des cardeux) puis un hôpital et une école. Pour se différencier de Beaumont, le village autour du château prit le nom de Beaumont-Ville, alors que le bourg prit celui de Beaumont-Village. Beaumont-Village possédait son église du XII" siècle et Beaumont-Ville une chapelle du XVIe siècle, la chapelle Saint- Roch, que l'on retrouve sur certains documents sous le nom d'annexe de Beaumont. En ce temps-là et ce jusqu'en fin 1699, la collégiale était privée et réservée aux seigneurs. La collégiale devint église paroissiale le 6 avril 1700 lors de l'érection de Mon- trésor en paroisse. L'église de Beaumont-Village rendue dangereuse par sa vé- tusté fut détruite en 1949. Quant à la chapelle Saint-Roch, elle fut désaffectée à la Révolution et de nos jours elle est utilisée, partie en entrepôt par un artisan, et partie en logment. C'est à la requête du duc de Saint-Aignan, seigneur de Mon- trésor, que le 6 avril 1700 fut créée la cure de Montrésor. Beau- mont-Ville devint paroisse à part entière et prit le nom de Mon- trésor. L'érection de cette nouvelle paroisse se fit au détriment de Beaumont par le démembrement de sa cure. Et, Beaumont- Village conserva le nom que nous lui connaissons aujourd'hui. Nous allons tenter maintenant de reconstituer quelques frag- ments de son histoire, à l'aide des documents anciens épargnés par le temps et ayant échappés à la folie destructrice des hom- mes. L'EGLISE DU XIIe SIECLE ET L'EGLISE MODERNE

L'église dite ancienne, aujourd'hui disparue, était un édifice dont la construction remontait au XIIe siècle. Menaçant ruine, devenue dangereuse pour les fidèles, elle fut détruite en 1949. Nous reviendrons plus en détail par la suite sur cette démoli- tion. Cette église était placée sous le vocable de Notre-Dame et de Saint-Sylvain. Ce dernier, d'après une légende locale, aurait sé- journé à Beaumont-Village. En visitant la collégiale de Levroux dans l'Indre nous pouvons voir la chapelle Saint-Sylvain, en bout de la nef latérale, elle est revêtue de lambris du XVIIIe siècle et contient de nombreuses reliques parmi lesquelles se trouve le crâne de Saint-Sylvain. Le tombeau du Saint se trouve à Bruère- Allichamps près de Saint-Amand-Montrond dans le Cher. Son tombeau est toujours l'objet de vénération. Saint-Sylvain et son compagnon Saint-Sylvestre avaient le privilège de guérir la lèpre. Sur le plan architectural l'église de Beaumont ne présentait aucun intérêt particulier. Seul pouvait retenir l'attention son portail roman très bien conservé dont parle l'abbé Plat dans son ouvrage, « l'architecture religieuse en Touraine » (page 155). Mais enfin elle rythma au son de ses cloches la vie des Beau- montois pendant 850 ans. Et ce n'est pas sans émotion et regrets que l'on voit disparaître un témoin du passé faisant partie de notre patrimoine. En 1983, soit 34 ans après sa destruction, la doyenne du village, née au siècle dernier, évoquait encore la dis- parition de « son » église avec des larmes dans les yeux. Voyons maintenant ce que nous connaissons de l'histoire de ce monument disparu. Construite vers le XIIe siècle, l'église appartenait à l'abbaye de Villeloin. Elle est mentionnée sur plu- sieurs chartes de cette époque. En 1150, Engebaud, Archevêque de Tours confirme la pos- session de cette église par les religieux de Villeloin. En 1156, le Pape Adrien IV confirme également cette posses- sion. C'est Michel de Marolles, célèbre abbé de Villeloin de 1626 à 1674 qui nous relate ces faits dans ses écrits. Cette église fut assez souvent appelée église de Montrésor dans le passé. Comme souvenirs de cette église disparue il ne reste que fort peu de choses qui soient conservées à Beaumont-Village. — le coq du clocher, qui est à la mairie ; — une petite cloche, qui se trouve sur l'église moderne ; — un grand christ rustique en bois polychrome du XVIIe siècle, qui fut classé monument historique le 5 mars 1965 ; — une petite dalle funéraire en pierre de tuffeau de 46 cm sur 42 cm comportant l'inscription suivante : « Cy gyst feu Julien Darveau qui trépassa le 5e jour de juin 1556 » Cette dalle représente la trace matérielle du plus ancien pa- roissien connu du village. Avant la destruction de l'église cette dalle était dans le mur nord de l'édifice. Ces deux derniers vesti- ges du passé sont actuellement dans la nouvelle église. Cependant il existe autre chose de plus important provenant de l'ancienne église mais qui ne se trouve plus à Beaumont-Villa- ge. Il s'agit de cinq peintures murales qui sont maintenant ex- posées dans l'ancienne bibliothèque du cloître de la Psalette à Tours, où elles font l'admiration des visiteurs. En 1949, année de la démolition de l'église, l'abbé Bourde- rioux, curé de Loché-sur-Indrois découvre une série de peintures murales qu'il juge digne d'intérêt. En effet, il s'avère qu'elles da- tent des XIIe, XIIIe et XIVe siècles. Après maintes difficultés, cinq d'entre elles furent sauvées grâce à l'action conjuguée de l'abbé Bourderioux, de M. Sicre, son paroissien, ainsi que du conservateur du musée de Chaillot à Paris. Toutes ces peintures avaient été recouvertes par d'autres plus récentes et ces dernières par des badigeons successifs. Elles se trouvaient divisées en trois groupes sur le chevet plat du sanc- tuaire, là où à mi-hauteur s'ouvraient trois fenêtres. Seuls furent sauvés les cinq personnages se trouvant dans l'embrasement des trois fenêtres. Ces personnages sont peints en ocre rouge et jau- ne soulignés d'un trait noir, et seraient semble-t-il de la seconde moitié du XIVe siècle. Le premier de ces personnages, ganté de blanc, vêtu d'une longue robe et couvert d'un manteau serait Corusculus, jeune romain fiancé à la vierge Rodaine. Il est connu aussi sous le nom de Saint-Courroux, et il est encore honoré de nos jours à Levroux dans l'Indre. Les deux autres personnages représentent deux saints, saint Sylvestre et saint Sylvain. Quant au quatrième il s'agit d'un évêque qui serait saint Martin d'après l'inscription « Martinus » placée près du chef de celui-ci. Enfin le cinquième et dernier au visage ravagé par la lèpre, c'est Hugon, clerc de Tou- louse. Il fut guéri de cette terrible maladie en venant prier sur le tombeau de saint Sylvain. Ces peintures ont fait l'objet d'une communication très dé- taillée par l'abbé Bourderioux dans le bulletin XXX de la Socié- té Archéologique de Touraine en 1949. L'ouvrage de Paul Des- champs et de Marc Thibout, édité par le C.N.R.S. et intitulé « La peinture murale en France au début de l'époque gothique » consa- cre un article avec photos aux peintures de l'ancienne église de Beaumont-Village. A la fin du XVe siècle, un peu avant 1490 les seigneurs de Montrésor, donc de Beaumont étaient Antoine de Villequier et son épouse Charlotte de Bretagne. Ils firent peindre une litre autour du chœur de l'église. Ils firent exécuter des blasons par moitié aux armes de l'un et de l'autre entre les mains de saint Sylvestre, de saint Sylvain, du lépreux, et un sur le visage de saint Martin. Enfin Charlotte de Bretagne fit peindre son demi- blason entre les mains de Corusculus en effaçant le nom de ce der- nier pour le remplacer par le sien c'est-à-dire Carol. En examinant les registres paroissiaux d'avant la Révolution, nous trouvons quelques éléments concernant l'état de l'église tout au long des ans. 5 juin 1750, Assemblée du village au sujet des réparations de l'église. Les habitants chargent Claude Mardelle, Maître char- pentier couvreur demeurant à la Bourdinière, d'entretenir le sanctuaire pendant 9 ans pour éviter les grosses réparations faute d'entretien régulier. Lui verse 10 livres pour l'année présen- te, à charge par lui de remettre l'église en état. Il sera exempté pendant ces 9 années des divers impositions (tailles, capitation, et autres) et ne paiera que 6 deniers par an. Il sera exempté éga- lement des charges de collecteur et autres charges publiques. En 1753, Monseigneur Henry Marie de Rosset de Fleury, Ar- chevêaue de Tours et conseiller du Roi visite l'église de Beau- mont-Village. D'après ce qu'il ordonna nous pouvons imaginer le triste état dans lequel devait se trouver le sanctuaire. 1836. Jean Rabier, Jacques Cherbonnier et Louis Lucas y de- meuraient. 1849. Louis Chapu et Catherine Mouray étaient propriétaires de Grenache. Acte de Maître Chauveau, notaire à Montrésor. 1895. Le 24 février, Justin Chapu, de la Cartinière, vend Grena- che à Charles Cadart, capitaine commandant le 31e régi- ment d'artillerie stationné au Mans. Devant Maître Eugène Louis Desprez notaire à Meusnes (L.-et-C). Vers 1918-1919. Louis Eugène Girault et Augustine Vrillon achè- tent Grenache. 1985. René Girault, fils des précédents, possède toujours Gre- nache où il demeure avec son épouse Reine Pinault et leur fils Gérard. René Girault est l'un des trois derniers vignerons de Beau- mont-Village. Grenache fut sans doute reconstruit par Silvain Chapu entre 1880 et 1891. Dans la cour de la ferme nous pouvons voir sur le sol la trace de constructions qui pourraient être le très ancien Grenache.

L'ANGOTTIERE

Aussi Langottière ou Langoltière. Ancien fief relevant de la Châtellenie de Genillé. L'étang de la Saugeure, asséché au XVIIIe siècle en dépendait. 1685. Jean Foucher en était le métayer avec Jacquette Bourdain, son épouse. 1697. Antoine Cuisinier y était laboureur. 1773. Ce fief réuni à la Châtellenie de Genillé appartenait à Louis René Charles, chevalier, marquis de Menou, seigneur de Genillé. Famille originaire du Perche, connue dès le XIIe siè- cle, s'établit en Touraine au début du XIVe siècle. 1821. Le 15 avril, le marquis de Menou vend l'Angottière à Louis Bonroy et Madeleine Bordereau. 1822. Le 3 mars, les Bonroy-Bordereau cèdent l'Angottière à Fran- çois Ovide Gabillon et Rosalie Bironneau. 1839. Les époux Gabillon vendent à leur tour l'Angottière à la Comtesse Eléonore Julienne Dembkowska, mère du comte Henri Louis de Saint Chamans. La comtesse était la veuve du comte Arthur de Govello et épouse en secondes noces du comte Gaston Louis Marie de Saint Chamans. 1842. Le 6 octobre, la comtesse Dembkowska donne l'Angottière à son fils le comte Louis Gaëtan de Saint Chamans. 1847. Le 6 juillet, le comte de Saint Chamans baille à ferme l'An- gottière pour 3-6-9 à Pierre Pin et Marie Dru. 1862. Le 16 mai, le comte Henri Louis de Saint Chamans vend l'Angottière à Emile Collinet. 1864. Le 25 octobre, Emile Collinet résilie le bail à ferme prévu pour 15 ans à Désiré Thireau et Désirée Hauterive par acte du 25 juillet 1861. Ce bail comprenait l'Angottière mais également la Dutterie et sa locature ainsi que Chassenay. 1869. Le 14 mars, Emile Collinet vend l'Angottière à M. Despaigne. 1882. Le 30 janvier, Emile Despaigne baille à moitié fruits (3-6-9) l'Angottière à Silvain Croix et Catherine Prouteau. 1985. L'Angottière appartient à M. Hotten, du château de la Gi- tonnière à Genillé. Un nouvel étang a été créé, probablement à l'emplacement de l'ancien étang de la Saugeure, où pro- che, asséché au XVIIIe siècle.

LA ROBINIERE L'inventaire général des titres de la seigneurie de Biardeau mentionne deux Robinières : Robinière la grande et la Robinière des Roux. La Robinière avait été faite des terres démembrées de plu- sieurs fresches de la seigneurie de Biardeau. Au XVIIIe siècle, elle appartenait aux Chartreux du Liget. A cette époque elle était constituée de 84 arpents de terres labourables dont 7 chaînées de vignes et 5 arpents de prés. Les bâtiments, cours et noues s'étendaient sur 1 arpent 86 chaînées. 1666. Le 11 novembre, bail à moitié fruits à Nicolas Dupm. 1676. Le 23 juin, les religieux du Liget baillent à ferme pour 3 ans la métairie de la Robinière aux frères Jean et Nicolas Dupin laboureurs, Nicolas avait pour épouse Simone Dabin. 1677. En avril, seul Nicolas Dupin semble rester le métayer de la Robinière. 1689. Le 1er mai, François Nitray baille à rente la Robinière, qui à cette époque était couverte en chaume, à André Des- champs. 1695. Le 27 février, André Péan, marchand, remplace Deschamps à la Robinière.