Mandenkan Bulletin semestriel d’études linguistiques mandé

63 | 2020 Numéro 63

Édition électronique URL : https://journals.openedition.org/mandenkan/2183 DOI : 10.4000/mandenkan.2183 ISSN : 2104-371X

Éditeur Llacan UMR 8135 CNRS/Inalco

Référence électronique Mandenkan, 63 | 2020, « Numéro 63 » [En ligne], mis en ligne le 06 juillet 2020, consulté le 08 juillet 2021. URL : https://journals.openedition.org/mandenkan/2183 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ mandenkan.2183

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SOMMAIRE

Dictionnaire goo – français Ekaterina Aplonova

On latent nasals in Samogo Laura McPherson

Vers une lexicographie mandingue sur la base de grands corpus annotés Valentin Vydrin

Kastenholz, Raimund. A corpus dictionary of Vai. Klingenheben’s collection of lexical data (Archiv Afrikanistischer Manuskripte 9). Köln: Rüdiger Köppe Verlag, 2019. Alexandra Vydrina

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Dictionnaire goo – français Goo-French dictionary Гоо-французский словарь

Ekaterina Aplonova

Introduction

1. Composition du dictionnaire

1 Le goo est une langue peu dotée : il n’existe pas de publications en goo, sauf deux livrets de contes traditionnels transcrits par moi en collaboration avec mon assistant Roger Goh Duané. De plus, une version simplifiée de ce dictionnaire a été diffusée en Côte d’Ivoire, à Zagwee, le plus grand village des Goo. Quelques publications académiques sur le goo sont accessibles en russe (Vydrin 2014) et il existe aussi deux articles en français : une description préliminaire de la langue (Vydrin 2013) et une description du système TAM (Aplonova 2017).

2 Ce dictionnaire n'est qu'une première approche du vocabulaire de la langue goo, il représente un résultat préliminaire de ma collaboration avec Roger Goh Duané, que je remercie profondément. Je remercie également Valentin Vydrin sous le patronage duquel j’ai travaillé avec les Goo pour ses conseils, son aide et ses encouragements. De plus, je suis aussi reconnaissante à mes deux relecteurs anonymes de leur aide pour le français et les commentaires pertinents sur la phonologie.

3 Le dictionnaire contient 1190 entrées, donc plus du double par rapport au lexique goo inclus dans la publication de Vydrin (2014) qui a servi de point de départ pour mon travail. Malheureusement, les données ici présentées n’ont pas été validées avec d'autres locuteurs du goo.

4 La première partie de l’introduction contient la liste des termes désignant les parties du discours utilisés dans le dictionnaire, suivie par une brève description des lexèmes polysémiques et des lexèmes complexes qui ont été les cas les plus problématiques pendant ce travail sur le dictionnaire. La deuxième partie est consacrée à l’esquisse grammaticale qui représente une description des parties du discours. Pour les classes

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fermées telles que les conjonctions, les déterminants, les numéraux, les particules et les postpositions, je donne peu d’exemples illustratifs, puisque tous les exemples sont accessibles dans le dictionnaire aux entrées correspondantes. Comme la description se concentre sur la description des parties de discours, la syntaxe n’est pas décrite systématiquement.

5 Le dictionnaire est également accessible en ligne (https://corporan.huma-num.fr/ Lexiques/dicoLLACAN.php) avec les enregistrements audio.

1.1. Marques des parties de discours

adj – adjectif (cf. 2.7) adv – adverbe (cf. 2.10) conj – conjonction (cf. 2.13) dtm – déterminant (cf. 2.8) intrj – interjection n – nom (cf. 2.5) n.loc. – nom locatif num – numéral (cf. 2.9) part – particule (cf. 2.11) pers – pronom personnel (cf. 2.4) pm – marqueur prédicatif (cf. 2.4) pp – postposition (cf. 2.12) pron – pronom (cf. 2.4, 2.6) v – verbe (cf. 2.4)

6 Les verbes sont distingués sur le critère de transitivité : vi – verbe intransitif vt – verbe transitif

7 Beaucoup de verbes sont labiles, par conséquent, le même verbe peut avoir des emplois transitifs et intransitifs : dɔ̀ v. 1 vi. se lever Dɔ̀! Lève-toi! 2.1 vt. construire Á kwíî dɔ̂-là. Je suis en train de construire la maison. 2.2 vi. être construit Kwíî a dɔ̀. La maison est construite 8 Si nécessaire, d'autres arguments verbaux sont représentés. La postposition goo introduisant l'argument est indiquée entre parenthèses, à côté de la préposition française à laquelle elle correspond : koo v. vi. refuser (à lʌ̀n) 9 Pour les pronoms personnels et les marques pronominales prédicatives, la série est indiquée (cf. Tableaux 3 et 4).

1.2. Lexèmes polysémiques

10 Il est souvent difficile de tracer les limites entre les sens des mots, les expressions idiomatiques et les homonymes. Ainsi (1-5) avec le verbe kûn :

(1) Bhán wii kûn.

1SG.PRF animal attraper

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‘J’ai attrapé un animal’.

(2) Bhán wii kûn súú ká.

1SG.PRF animal attraper dent avec

‘J’ai mordu un animal’ (litt. : ‘J’ai attrapé un animal avec les dents’).

(3) Bhán yóá kûn.

1SG.PRF maladie attraper

‘Je suis tombé malade’ (litt. : ‘Une maladie m’a attrapé’).

(4) Lìì a n kûn.

saleté 3SG.PRF 1SG attraper

‘Je suis devenu sale’ (lit. : ‘La saleté m’a attrapé’)

(5) Bhán tɔɔn kûn.

1SG.PRF montagne attraper

‘J’ai escaladé une montagne’ (litt. : ‘J’ai attrapé une montagne’).

11 Dans les exemples (1-5), le même verbe est utilisé, par contre ce n’est pas évident s’il s’agit de sens contextuels ou d’expressions idiomatiques. Selon Kilgarriff (1992; 2007), la question de la représentation des sens des mots dans un dictionnaire doit se baser sur sa fréquence et sur l’insuffisance de prévisibilité de ces sens. Ainsi, un sens mérite d’être représenté lorsqu'il est suffisamment fréquent et insuffisamment prévisible. Kilgarriff perçoit la polysémie comme “un carrefour”(crossroad) de l'homonymie (le sens le plus imprévisible du même mot), de l’analogie (sens du mot qui est prédit à partir des connaissances générales) et de la collocation (sens des mots qui se produit dans le voisinage d’un, ou de quelques autres mots). Il note que «il n’y a pas de division naturelle entre la polysémie et son voisin (E.A. : l’homonymie, l’analogie, collocation). Light, en parlant de couleur et de poids, peut être considéré comme homonyme ou polysémique, <…> light dans travel light, peut être considéré comme relevant de la polysémie ou de la collocation»1.

12 Dans le dictionnaire goo, je distingue les sens contextuels des expressions idiomatiques. Voici un exemple d'un fragment d'une entrée du verbe kûn des exemples (1-5). Les sens contextuels sont numérotés, tandis que les collocations (les expressions idiomatiques) sont répertoriées après des exemples illustrant des sens contextuels. kûn v. 1 vt. attraper Bhán wii kûn. J’ai attrapé un animal. yóá kûn ‘attraper une maladie, kûn sóó ká ‘mordre’, lìì kûn ‘devenir sale 2 vt. grimper Á tɔɔn kûn. J’ai escaladé la montagne

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1.3. Les lexèmes composés

13 En goo, il existe des combinaisons de bases nominales et bases verbales (ex., zì-gô ‘commencer’ ) et de nom avec un autre nom (zɔ́ɔ́-wɛ́ɛ́ ‘une seule abeille’). Je ferai référence à ces mots en tant que verbes complexes et noms complexes respectivement. Les deux ont fait l'objet d’études dans d'autres langues mandé (Erman 2005; Vydrin 2009; Vydrin 2011; Makeeva 2013; Khachaturyan 2017a; Nikitina 2019).

14 La question principale qui a émergé lors de la compilation du dictionnaire est de savoir s’ils doivent être considérés comme des lexèmes composés ou comme des combinaisons des deux lexèmes co-lexicalisés. Cette question théorique est directement liée à une question plus formelle, qui est cependant pertinente pour l'organisation d'un dictionnaire : comment écrire ces mots complexes, en deux mots, avec un trait d’union ou en seul mot ? L’analyse plus ou moins complète de ces lexèmes a été faite dans (Aplonova 2019). Il a été décidé d'écrire tous les verbes complexes dans le dictionnaire avec un trait d’union (bɛɛn-zᴧ̀ ‘écrire’). Les noms complexes sont écrits en un seul mot, si leur première partie ne peut pas fonctionner seule comme un mot autonome : (kɔlᴧ́nwɛ́ ‘doigt’) ou si la forme du deuxième composant se distingue du mot autonome correspondant : sɛ́ɛ́gbɔ́lɛ̂n ‛petit pot en argile’ (lᴧ́n ‘petit’ → lɛ̂n). Dans le cas contraire, les noms complexes sont également écrits avec un trait d’union.2

2. Esquisse grammaticale

2.1. Informations générales

15 Le goo est parlé dans 8 villages à l’ouest de la Côte d’Ivoire. Le village le plus grand est Zagwe, où presque tous les habitants sont des locuteurs du goo. La majorité absolue des Goo sont bilingues avec le toura et le dan de l’est, deux langues voisines et génétiquement très proches ; de nombreux hommes adultes et certaines femmes parlent aussi le français. Auparavant, le goo était considéré comme une langue mixte combinant les traits du toura et du dan (Bearth 1971)3. En 2013, un travail permanent avec un assistant locuteur goo, Roger Goh Duané, a été initié par Valentin Vydrin. Les données lexicostatistiques (Vydrin 2013) ont confirmé le statut du goo en tant que langue indépendante.

2.2. Aperçu du système phonologique

16 Une description préliminaire de la phonologie et de la phonétique de goo a été faite par Valentin Vydrin. Dans mon étude, je ne me suis pas spécialement concentrée sur la phonologie et la phonétique. Mes données goo sont presque toujours accompagnées des enregistrements audio, mais toutes les prononciations appartiennent à mon assistant principal, Roger Goo, qui avait une voix assez basse. Il faut avouer également que les enregistrements ne sont pas toujours de bonne qualité. Il n'est pas donc exclu que lorsque davantage des données seront disponibles, certaines conclusions concernant la phonologie goo ou l'identification des phonèmes dans quelques lexèmes seront à revoir. Dans le dictionnaire, les mots dont la composition phonétique n’est pas établie avec certitude, sont accompagnés d'un point d’interrogation.

17 La version actuelle du système vocalique est présentée dans le Tableau 1.

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Tableau 1. Voyelles

Non-nasales Nasales

ŋ

i u ĩ ũ

ɩ ʋ

e ɤ o (ɤ̃)

ɛ ʌ ɔ ɛ̃ ʌ̃ ɔ̃

a ã

18 La nature phonétique d’opposition entre les voyelles mi-fermées (/ɩ / et /ʋ/) et fermées (/i/ et /u/) n’est pas tout à fait claire (cf. des paires quasi-minimales : péê ‘faire mal’ vs. pɩ̀ɩ̀ ‘vomir’ vs fii ‘odeur’, fuù ̀ ‘éponge’ vs. fʋ́ʋ́ ‘peau’ vs púú ‘blanc’). Il est fort probable que ces paires des voyelles se diffèrent par l'indice de l'avancement/ rétraction de la racine de langue (±ATR), mais cette hypothèse est à vérifier. Le phonème /ʌ/ est rare, mais il est bien identifiable en comparaison avec /ɤ/ (cf. zʌ̀ ‘tuer’ vs. zɤ́ ‘ici’). Pourtant, si ces voyelles postérieures sont nasalisées, il est beaucoup plus difficile de les différencier.

19 /ŋ/ désigne une voyelle d’aperture zéro, qui est considérée comme une voyelle sur des motifs combinatoires, elle n’est jamais utilisée en position initiale du mot.

20 Les consonnes sont présentées dans le Tableau 2.

Tableau 2. Consonnes

Labiale Dentale Palatale Velaire Velaire labializée Labiovelaire

p t k kw kp Occlusif b d g gw gb

fs Fricatif vz

Implosif, Sonant ɓ (m) ɗ (n) y (ɲ) w

21 Les consonnes implosives [ɓ], [ɗ] et le sonant [y] apparaissent seulement devant une voyelle non-nasale, tandis que [m], [n] et [ɲ] apparaissent seulement devant une voyelle nasale (cf. bhí [ɓi̋] ‘ici’ vs bhín [mĩ]̋ ‘boire’, laà [làȁ] ‘mère’ vs lᴧ́n [nʌ̃]̋ ‘enfant’, yán [ɲã]̋ ‘œil’ vs yââ [yáá] ‘mauvais’).

22 Comme toutes les langues mandé sud, le goo est une langue tonale. Il a quatre tons : extra-haut, haut, bas, extra-bas. Chaque lexème possède son ton lexical qui peut être

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remplacé par un ton grammatical. Les tons grammaticaux sont très nombreux dans la morphologie verbale (cf. 2.4). Certains lexèmes subissent l’abaissement du ton de leur syllabe finale sous l’effet du sandhi final (ce phénomène existe aussi en toura).

2.3. Orthographe

23 Dans ce travail, j'utilise une orthographe goo, initialement conçue par Valentin Vydrin et Roger Goh Duané. L'orthographe suit principalement l’IPA (International Phonetic Alphabet), à quelques exceptions près : • le ɓ s'écrit bh, • le ɗ s'écrit l, • le j (une sonante palatale) s'écrit y. • la nasalization de voyelle est marquée par la lettre n. Alphabet a ʌ b bh d e ɛ g gb gw i ɩ j k kp kw l n ŋ o ɔ ɤ p s t u ʋ v w y z

24 Les tons sont marqués comme suit (avec l'exemple de a) : á pour le ton extra-haut, â pour le ton haut, a (absence de signe diacritique) pour le ton bas, à pour le ton extra- bas. À cet égard, le goo suit le modèle de l'orthographe toura, la langue la plus proche génétiquement et ayant une certaine tradition écrite.

2.4. Verbes, auxiliaires et pronoms personnels

25 Pour des informations détaillées concernant la morphosyntaxe verbale, le lecteur peut consulter (Aplonova 2017), ce qui me permet de ne pas traiter de ce sujet ici. Les Tableaux 3-5 donnent un aperçu des pronoms personnels, des marques pronominales prédicatives et des constructions verbales.

Tableau 3. Pronoms sujet (Aplonova 2017: 5)

Série SG PL

1 2 3 1 2 3

Existentiel, EXI á í e, ya kó ká wò, wa

Immédiat, IMM â î è kô kâ wò

Impératif, IMP – Ø – kò (incl.) koô (excl.) kà –

Subjonctif, SUBJ á í è kó ká wò

Conditionnel, COND â î yà kô kâ wà

Tableau 4. Marques pronominales prédicatives (Aplonova 2017: 6)

Série SG PL

1 2 3 1 2 3

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Parfait, PRF bhán bhá ya kwá ká wa

Prospectif, PROS bhaân bhiî eê koô kaâ woô

Imparfait négatif, IPFV.NEG bháán bháá yàâ kwáá káá wàâ

Négatif, NEG n̂ î è kô kâ wò

Tableau 5. Constructions verbales (Aplonova 2017: 11)4

Construction verbale Affirmative Négative

Habituel EXI — (O) — V\T1 IPFV.NEG — (O) — V

Progressif EXI — (O) — V\T2-là IPFV.NEG — (O) — V\ T2-là

Passé immédiat IMM – gò – (O) – V\T2-í NEG — ká – gò – (O) – V\T1-í

Aoriste EXI — (O) — V\T1-â NEG — ká — (O) — V Parfait PRF — (O) — V

Résultatif EXI — V\T2-è ká IPFV.NEG — (O) — V\T2-è ká

Futur EXI — (O) — V\T2-à IPFV.NEG — (O) — V\T2-à Prospectif PROS — (O) — V

Futur immédiat IMM – lò – (O) – V\T2-í NEG — ká – lò – (O) – V\T1-í

Subjonctif SUBJ — (O) — V NEG — gô — (O) — V

Impératif/Prohibitif IMP — (O) — V NEG — gô — (O) — V\T2-à

Continuatif EXI tûan — (O) — V\T2-à IPFV.NEG tûan — (O) — V\T2-INF2 — kûû

Présomptif PRF — gùn — (O) — V lûn

Ultérieur EXI gún/gúán — (O) — V\T2-à

2.5. Noms

26 Les noms se répartissent en deux types : aliénables et inaliénables. Dans une construction possessive, un possédé aliénable est précédé par la postposition bhà : Tîâ bhà kwíî ‘une maison de Tia’. Les noms inaliénables sont juxtaposés à leurs possesseurs : Tîâ laà ‘mère de Tia’. Certain noms particulièrement fréquents (i.e. kwíî ‘maison’, bhɛ̂ɛ̂ ‘personne, être humain’), en fonction de tête d'une construction possessive inaliénable, changent leurs tons grammaticaux en ton extra-bas : gbàâlᴧ́n kwìì ‘case sacrée’ (litt : maison des esprits), bʋ̂ʋ̂kɛ̂ɛ̂bhɛ̀ɛ̀n ‘guérisseur’. La classe

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des noms inaliénables inclut la plupart des termes de parenté et des noms de parties du corps, ce qui est généralement le cas dans des langues ayant ce contraste (Nichols 1992). Outre bhà, il existe un marqueur possessif locatif gɔ̀n qui marque le possesseur s’il est exprimé par un nom locatif.

(6) Á lôâ n̂ gɔ̀n beî.

1SG.EXI aller :INF1 1SG POSS.LOC champ.LOC

‘Je suis parti à mon champ’. 27 Il y a deux clitiques qui expriment le pluriel : =bò qui peut être utilisé avec n'importe quel nom, et =lùn qui apparaît avec des noms désignant des êtres humains. Certains noms peuvent être marqués par l'un ou l'autre sans aucune différence de sens : lᴧ̂n=bò ou lᴧ̂n=lùn ‘pères’. Je traite ces marques du pluriel comme des clitiques, car s'il y a un adjectif qui modifie un nom au pluriel, le marqueur du pluriel peut être placé soit après le nom, soit après l'adjectif, soit après les deux mots (7). Dans une construction coordinative, le marqueur du pluriel ne marque que le dernier nom (8). (7a) lᴧ́n=bò kpɔɔyè (7b) lᴧ́n kpɔɔyè=bò (7c) lᴧ́n=bò kpɔɔè=bò ‘les enfants bien éduqués’

(8) À dɩ́ɩ́ à lóò wâà

3SG frère\sœur.ainé.e 3SG frère\sœur.cadet.e et :3SG

laá=lùn wa lùn.

mère=PL2 3PL.PRF venir

‘Sa petite sœur, sa grande sœur et ses mères sont venues’. 28 Certains noms ont des formes redoublées avec un sens de pluriel d’abondance : bɤɤ 'mensonge' → bɤɤbɤɤ 'beaucoup de mensonges’. Le plus souvent, les noms n'ont pas de marques du pluriel s'ils sont modifiés par un numéral, sauf s'ils sont définis.

29 Il existe beaucoup de noms composés : yí-tà-gbɔ̀ ‘pot en argile’, kɩɩ̀-daa- bhɛ̀ɛ̀n ‘chasseur’ etc.

2.6. Pronoms non-sujet

30 Outre les pronoms sujets, il existe deux autres séries de pronoms personnels : pronoms non-sujets et pronoms possessifs. Les pronoms non-sujets apparaissent dans toutes les positions syntaxiques autres que le sujet. Si un possesseur d'un nom aliénable est pronominalisé, un pronom possessif est utilisé : bhâan kwíî ‘ma maison’, alors que si un possesseur d'un nom inaliénable est pronominalisé, un pronom non-sujet est utilisé : n̂ gɛɛn ‘ma jambe’. Les pronoms non-sujet et les pronoms possessifs sont présentés dans le Tableau 6.

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31 Les pronoms indéfinis proviennent des noms génériques ‘personne’ et ‘chose’ : pɔ̂ɔ̂n, wún ‘chose’ + kɤ̂ ‘certain’ → pɤ̂ŋ̂gɤ̂, wúŋ̂gɤ̂ ‘quelque chose’, bhɛ̂ɛ̂ ‘personne’ + kɤ̂ ‘certain’ → bhɤ̂ŋ̂gɤ̂ ‘quelqu’un’.

Tableau 6. Pronoms non-sujet et pronoms possessifs

Série SG PL

1 2 3 1 2 3

Non-sujette n̂ í à kô kâ ààn

Possessive bhâan îbhà àbha kô káà àŋbha

2.7. Adjectifs

32 Morphologiquement, les adjectifs en goo diffèrent des noms par leur capacité à être redoublés. Dans la position prédicative, ils se distinguent des verbes par l'absence de changement du contour tonal. Syntaxiquement, les adjectifs démontrent un comportement mixte : ils peuvent, comme les noms, apparaître avec la postposition ká (9b) ou, comme les verbes, sans postposition (10b).

(9a) Tíá kɤ́ kɩɩ̀daabhɛ̀ɛ̀n ká.

Tia COP chasseur avec

‘Tia est chasseur’.

(9b) Tíá kɤ́ zìì ká.

Tia COP vieux avec

‘Tia est vieux’.

(10a) Tíá kɤ̂ lô Zágwɛ́.

Tia IPFV aller Zagwe

‘Tia va à Zagwe’.

(10b) Tíá kɤ́ gbɩ̂ɩ̀.

Tia COP fort

‘Tia est fort’.

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33 Par contre, la fonction syntaxique prototypique des adjectifs est celle d'un modificateur dans un groupe nominal (11).

(11) Á yán pâ bhɛ̂ɛ̂ zìì/gbɩ̂ɩ̀ bhà.

1SG.EXI œuil remplir personne vieux/fort sur

‘J’ai vu un homme vieux/fort’.

34 En ce qui concerne la formation des adjectifs, ils peuvent être divisés en adjectifs non- dérivés et adjectifs dérivés. La majorité des adjectifs non-dérivés comportent un seul pied et peuvent être redoublés. Il existe également des adjectifs redoublés non-motivés, ex. gblɤ̂gblɤ̂ ‘très grand’ (*gblɤ̂). D'autre part, les adjectifs peuvent être dérivés de noms et de verbes par le suffixe -(y)è : fàân ‘embonpoint’ → fàânyè ‘costaud’, súô ‘avoir peur’ → súóyè ‘effrayant’. Cependant, il existe des adjectifs avec suffixe ‑(y)è qui n'ont ni verbe, ni nom correspondant : sɔ́nyè ‘dense’ (*sɔ́n), fɔɔyè ‘gonflé’ (*fɔɔ) etc.

35 La majorité des adjectifs ont des formes intensives dérivées selon les modèles suivants : 1. Les adjectifs à ton lexical extra-haut ou haut sont redoublés avec un interfixe ‑tà- et un ton extra-bas sur le reduplicant droit : púú ‘blan’c→ púútàpùù. L’adjectif kpàá ‘grand’ représente une exception, car les tons de sa forme redoublée en -tà- sont non-standards : kpââtàkpàà. 2. Les adjectifs à ton lexical (extra)-haut ou extra-bas sont redoublés avec un transfixe -k-…-k-. Le ton de la première composante est extra-haut, et de la deuxième, extra-bas : gbɩ́ɩ̀ ‛fort’ → gbɩ́kígbɩ̀kɩ̀ ; kpɛ́ìŋ̀ ‛amer’ → kpɛ́nkíŋ́kpɛ̀nkìŋ̀. Si la forme initiale d'un adjectif est déjà redoublée, la forme intensive n'est marquée que par le transfixe : fúúfùù ‛paresseux’ → fúkúfùkù. 3. Quelques adjectifs à ton bas ou extra-bas sont redoublés avec un interfixe -gí- : wili ‘cassé’ → wìlìgíwili, zìì ‘vieux’ → zììgízìì. 4. Quelques adjectifs dont la forme initiale contient le suffixe diminutif -lᴧ́n peuvent avoir ce suffixe redoublé : tûlᴧ́n ‘court’ — tûlᴧ́nlᴧ́n. Ce suffixe redoublé apparaît également dans une des formes intensives de l'adjectif sᴧ̀ ‘bon’, sᴧ̀lᴧ́nlᴧ́n. 5. Les adjectifs avec suffixe -(y)è subissent un redoublement de la racine : kanyè ‛aigre’ → kankanyè ; zɔɔye ̀ ‛mou’ → zɔɔzɔɔyè.

36 Le sens intensif d'un adjectif peut également être exprimé par un adverbe expressif (cf. 2.10).

2.8. Déterminants

37 En goo, les déterminants se subdivisent en plusieurs types : des démonstratifs (lɛ̂ ‘ceci’, yɛ̂ ‘cela’), des marques de focalisation ( lè, bhɤ́), des quantificateurs (tó ‘tout’, kɤ̂ ‘certain, aucun’), des mots interrogatifs (wᴧ̀sᴧ̀ ‘combien’, bhɛ̀n ‘qui’), des restricteurs lefɤlɤ ‘même’, degâ ‘soi’ et un déterminant réciproque kɤ́ ‘l'un l’autre’. Tous ces types occupent la même position syntaxique en suivant le nom, mais ils peuvent être utilisés indépendamment.

38 Il s'agit d'une classe de mots très hétérogène, et chaque type sera examiné séparément.

39 Les démonstratifs : lɛ̂ désigne un objet plus proche et visible pour le locuteur, tandis que yɛ̂ tend à être utilisé pour des objets plus distants et/ou invisibles. Pourtant, dans la majorité des cas, ces deux démonstratifs sont interchangeables.

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(12) N̂ gbâ sákɤ̀ lɛ̂/yɛ̂ kâ!

1SG donner sac ceci/cela avec

‘Donne-moi ce sac-ci/ce sac-là’.

40 L'un des rares cas où le remplacement d'un démonstratif par un autre est impossible est la condition irréelle (13). Dans ce cas, c’est le démonstratif distant qu'on doit utiliser.

(13) È ká gùn gbɛɛn-lʌ́n lɔ̂ lún kɤ̂

3SG.NEG NEG PSM couteau-DIM acheter venir CNJ

yàâ lɤ̀lɔ́n yɛ̂ zʌ̂-à.

3SG.IPFV.NEG panthère cela tuer-INF2

‘S’il n’avait pas acheté un couteau, il n’aurait pas tué cette panthère’.

41 Les deux démonstratifs sont souvent utilisés comme marques de topicalisation.

(14) Lᴧ́n lɛ̂/yɛ̂ e yââ ká.

enfant ceci/cela 3SG.EXI mauvais avec

‘Cet enfant, il est laid’. 42 Apparemment, ces démonstratifs se sont grammaticalisés en conjonctions lɛ et yê, qui seront discutées en 2.14.

43 En goo, il y a deux marques de focalisation : bhɤ́ (15) et lè (16)5.

(15) Wii bhɤ́ wo gûân à bhɤà.

viande FOC 3SG.EXI etre.dans.le.passé :INF1 3SG manger :INF2

‘Ils étaient en train de manger LA VIANDE’.

(16) À lè lɛ̂ e tɛ́ɛ́n ká bhɤ́

3SG FOC.CTR ceci 3SG.EXI rouge avec FOC

à lè lɛ̂ e púú ká.

3SG FOC.CTR this 3SG.EXI blanc avec

‘Celui-ci est rouge, celui-là est blanc’.

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44 Une marque de focalisation bhɤ́ avec un démonstratif proximal lɛ̂ peut être utilisée comme copule d’identification (17).

(17a) N̂ lʌ̂n bhée lɛ̂.

1SG père FOC :3SG.EXI ceci

‘Voici mon père’.

(17b) Lùùtíí lûnyè bhée lɛ̂.

chef.du.village venir :GER FOC :3SG.EXI ceci

‘Le chef est venu ; le voici’. 45 Les quantificateurs sont : pɛ́í ‘tout, chaque’, tó ‘tous’, kɤ̂ ‘certains’, lᴧ́nkɤ̂ ‘un peu’. pɛ́í ‘tout, chaque’ a une forme redoublée pɛ́(í)pɛ́. Apparemment, le sémantisme de la forme redoublée est similaire à celui de pɛ́í non-redoublé.

46 Certains quantificateurs ont également une fonction pronominale.

(18) Bhán tó lɔ̂.

1SG.PFV tout acheter

‘J’ai tout acheté’. 47 Les déterminants interrogatifs sont wᴧ̀sɤ̀ ‘combien’ et bhɛ̀n ‘quel’. Il arrive qu’un groupe nominal avec le déterminant soit suivi par un pronom résomptif (19).

(19) Kwíî bhɛ̀n è î pɤ kâ ?

maison quel 3SG.SBJV 2SG proprieté avec

‘Quelle maison est la tienne ?’

48 Le restricteur est un terme utilisé dans (Idiatov 2005), il désigne en toura une petite classe lexico-grammaticale fermée modifiant l’ensemble de la proposition. En goo, un seul restricteur a été trouvé jusqu'à présent : lefɤlɤ ‘même’.

(20) Kwââ wii lefɤlɤ bhɤɤ.

3SG.IPFV.NEG viande même manger

‘Nous ne mangeons même pas la viande’.

49 Le restricteur suit toujours un nom, par conséquent, j’ai décidé de le garder dans la classe des déterminants.

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2.9. Numéraux

50 En goo, le modèle quinaire apparaît dans les numéraux de 6 à 9 : dô ‘un’, pèèlᴧ◌̂ ‘deux’, yààkâ ‘trois’, yììsᴧ̂ ‘quatre’, sóólû ‘cinq’, sálâdô ‘six’ (cinq + un), sálâpèèlᴧ̂ ‘sept’ (cinq + deux), sáláàkâ ‘huit’ (cinq + trois), seé ̀sᴧ◌̂ ‘neuf’ (cinq + quatre). Le reste du système est décimal. Le mot pour góò ~ gô ‘dix’ est probablement dérivé de góô ‘cola’. Les nombres de 11 à 19 ont la structure suivante : : góòdô wɛ́ɛ́ dô 'onze'. Pour les nombres de 20 à 99, ‘dix’ a une forme plus courte gô, et le nombre composé se forme selon le modèle suivant : , ex. gôpèèlʌ̂ wɛ́ɛ́ dô ‘vingt et un’. Les centaines ont la structure suivante : , ex. : kɛ̀ìŋ̂lì wâà pɔn dô ‘cent et un’. Si le mot pour centaine apparaît comme multiplicand, il a la forme kɛ̀ìŋ̂ : kɛ̀ìŋ̂ pèèlʌ̂ ‘deux cents’. gbílídô ‘mille’ est dérivé de gbílí ‘panier’, car, autrefois, ce genre de panier était utilisé pour transporter les noix de cola, et il contenait mille colas. Les grands nombres sont utilisés très rarement, pour exprimer de grands nombres les locuteurs utilisent normalement des nombres français. Tous les numéraux apparaissent sous deux formes : une forme de comptage et une forme attributive. De plus, les numéraux peuvent apparaître en position prédicative : bháá sálâpèèlᴧ̂ ‘sept moutons’ ; wo sálâpèèlᴧ̂ ‘Ils sont sept’. Ils peuvent être utilisés en position oblique également en fonction adverbiale.

(21) Bhán bîê yê pèèlᴧ̂.

1SG.PRF éléphant voir deux

‘J’ai vu un éléphant deux fois’.

51 Le sens distributif est exprimé par le redoublement de la racine du numéral.

(22) E géè bhúú pèèlᴧ̂-pèèlᴧ̂ lûân lᴧ́n tó lᴧ̀n.

3SG.EXI banane fruit deux-deux donner.INF1 enfant tout PP

‘Il a donné une banane à chaque enfant’.

52 Les nombres ordinaux sont dérivés des cardinaux en ajoutant le suffixe –lan : lee pèèlᴧ̂lan ‛deuxième jour’. Le numéral ‘premier’ a une forme irrégulière, yààlíeé ́yè : lee yààlíééyè ‘le premier jour’.

2.10. Adverbes

53 Du point de vue sémantique, les adverbes peuvent être divisés en adverbes déictiques, adverbes qualitatifs et adverbes expressifs.

54 Le système d'adverbes déictiques de l'espace est centré sur le locuteur (speaker- centred). Il a beaucoup en commun avec le système toura (Bearth 1971). Les adverbes diffèrent selon l’emplacement (vertical / horizontal) et la proximité du locuteur.

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Tableau 7. Les adverbes déictiques (première partie)

localisation verticale / localisation horizontale proche distant

le même niveau que locuteur tîîzia tîîlɛ̂

plus haut que locuteur lâńzia lââlɛ̂

plus bas que locuteur wîŋ́zia wîîlɛ̂

55 Le dernier élément des adverbes proximaux est dérivé de zíaa ‘derrière’. Dans les adverbes distants, l'élément lɛ̂ change son ton en extra-haut à la fin de la phrase. Probablement, il provient du déterminant lɛ̂ (cf. 2.8).

56 Il existe trois autres adverbes spatiaux qui diffèrent aussi par la proximité du locuteur, mais il y a un autre paramètre, qui ne peut pas être expliqué pour le moment, en raison du manque des données. Ce paramètre n'est pas parmi ceux les plus fréquents typologiquement, comme la visibilité / non-visibilité d'un objet ou l'action dynamique / statique (Weissenborn & Klein 1982). En toura, les adverbes correspondants diffèrent par la limitation d'espace (zone limitée /zone illimitée). En goo, contrairement au toura, il n'y a pas de seconde paire d’adverbes.

Tableau 8a. Les adverbes déictiques en toura (Bearth 1971: 196)

distance/zone proche distant

illimitée zé ɓí

limitée ɓɛ́ tɛ́

Tableau 8b. Les adverbes déictiques en goo (deuxième partie)

??? proche distant

zɤ̂ ??

bhí bhɤ́

57 Les adverbes qualitatifs peuvent être formellement divisés en trois groupes : non- dérivés (bòô 'souvent'), adverbes avec suffixe -lɤ̂ (sɛ́nlɤ̂ 'doucement'), adverbes avec suffixe -wò (dɛ̂ɛ̂wò 'nouvellement'). Les adverbes à suffixe -lɤ̂ peuvent être dérivés de noms ou d’adjectifs : tɤ́ŋ́ ‘temps’ → tɤŋlɤ ‘aujourd’hui', wɔ́ɔ́nwɔ̀ɔ̀n ‘très lent’ → wɔ̀ɔ̀nlɤ̀ ‘nonchalamment, lentement’, mais dans la majorité des cas, ils n'ont pas d'adjectifs ou de noms correspondants dont ils pourraient être dérivés. Le ton du suffixe varie (-lɤ̂ ~ lɤ́ ~ lɤ̀), les règles de modifications tonales ne sont pas toujours claires. Les adverbes non-dérivés et les adverbes avec suffixe -lɤ̂ ont des formes redoublées : zí 'encore' → zízî, sɛ́nlɤ̂ ‘doucement’ → sɛ́nsɛ́nlɤ̂. Les formes redoublées expriment le sens d’intensité. Les adverbes en -wò sont peu nombreux, ils sont dérivés d'adjectifs : dɛ̂ɛ̂ 'nouveau' →

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dɛ̂ɛ̂wò 'nouvellement', dɩɩ 'vrai' → dɩɩwô 'vraiment'. Il existe un modèle de dérivation similaire en toura, en dan de l’est et en mano (Khachaturyan 2017b; Idiatov & Aplonova 2017; Vydrin 2017). Dans (Vydrin 2017), il a été suggéré que ce suffixe était le résultat d'une grammaticalisation du verbe explitif wō, un substitut du verbe lexical dans une construction à focalisation verbale.

58 Les adverbes expressifs sont des intensificateurs des adjectifs (23) ou verbes (24). Ils sont très sélectifs, le plus souvent, un adverbe expressif ne se conjugue qu'avec un seul lexème verbal ou adjectival. Par exemple, klélè (23) ne se conjugue qu'avec tɩ́tɩ́ ‘petit’, et gbulúlɤ̂ (24) seulement avec dâlá ’s’arrêter’.

(23) Lᴧ́n tɩ́tɩ́ klélè àâ sᴧ̀à.

enfant petit très 3SG.NEG bon :avec

‘Un enfant trop petit, c’est pas bon’.

(24) Káà a dâlá gbulúlɤ̂.

voiture 3SG.PRF s'arrêter brusquement

‘La voiture s'est arrêtée brusquement’.

59 La majorité des adverbes expressifs ont des formes redoublées : gbàngbàn ‘très rouge’. Les formes redoublées peuvent éventuellement s’adjoindre un suffixe adverbial -lɤ̀ : klɤ̂ŋ̂klɤ̂ŋ̂lɤ̀ ‘très sec’.

2.11. Particules

60 En goo, il n’y a que deux particules : une marque de question totale è (25) et une particule modale ò qui exprime l'assurance (26). Elles apparaissent dans la position finale de proposition.

(25) Í yân pââ Tîâ bhà è?

2SG.EXI œil remplir :INF1 Tia sur Q

‘As-tu vu Tia ?’

(26) È ká à zᴧ̂ ò.

3SG.NEG NEG 3SG tuer sûr

‘Il ne l'a pas tué, c’est sûr’.

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2.12. Postpositions

61 Les postpositions peuvent être subdivisées en deux groupes : postpositions fonctionnelles et postposition locatives. Les postpositions fonctionnelles déterminent le rôle syntaxique d'un groupe nominal dépendant sans indication de localisation spatiale. Certaines postpositions locatives marquent l’argument oblique de certains verbes : non seulement elles localisent le groupe nominal, mais elles sont également capables d’introduire l’argument d’un verbe.

62 Les postpositions fonctionnelles en goo sont ká ~ kâ ‘avec’ et gɔ̀n ‘à’. La postposition ká ~ kâ est polysémique. Elle peut exprimer les sens comitatif, instrumental et temporel. De plus, ká ~ kâ a plusieurs fonctions grammaticales. Elle accompagne le participe dans la construction résultative, certains adjectifs dans leur fonction prédicative et les noms dans certains types de propositions non-verbales. La postposition gɔ̀n marque le destinataire, le complément d’agent, le possesseur dans un groupe nominal en position oblique.

63 Les postpositions locatives, qui ont également des fonctions grammaticales, sont lʌ̀n ‘à’, bhà ‘sur’ et píé ‘près de’. La postposition lᴧ̀n introduit l'adressé du verbe pɤ̀ ‘dire’. En ce qui concerne son sens locatif, elle localise des objets sous le ciel et tout ce qui peut tomber du ciel. Postposition bhà exprime le sens superessif et locatif général. De plus, il marque un paramètre de comparaison. Probablement, elle a la même origine que le marqueur possessif bhà (cf. 2.5), étant donné que la transition de l'adpositon à un marqueur possessif est un moyen courant de grammaticalisation (Kastenholz 1997; Tröbs 1998). La postposition píé est utilisée dans la proposition locative non-verbale exprimant le désir. Elle désigne également la localisation à proximité d'un objet.

64 Les postpositions purement locatives sont gí ‘dans’, gɤ́ɤ́ ‘à l’intérieur’, tà ‘sur (superessif)’, líé ‘près’, zì ‘autour’, zíà ‘derrière’, ziŋgí ‘au milieu’, wɛɛ̂ ‘sous’, kɛ̀ɛ̀ ‘derrière’ et tɛɛ ‘sur (allatif)’. La postposition zì ‘autour’ peut être redoublée pour exprimer la pluralité de son groupe nominal dépendant (27).

(27) Kpáà a bhɔ̂ kwíî zìzì.

herbe 3SG.PRF apparaitre maison autour.INT

‘L’herbe pousse autour des maisons’.

65 Certaines postpositions ont des noms correspondants : gí ‘dans’ — gí ‘l'intérieur’, zì ‘autour’ — ziì ‘espace autour’, tɛɛ ‘sur (allatif)’ — tɛɛ ‘dos’. De plus, probablement, zíà ‘derrière’ est le résultat d’une fusion du nom zî ‘fesses’ avec une autre postposition (tà ou bhà).

66 Les groupes postpositionnels peuvent être nominalisés (28).

(28) Kpàà lúún gí lɔ̀ɔ̀ kɤ́ n̂ kɛɛ.

se.coucher\T2 filet.de.pêche dans amour IPFV 1SG faire

‘J’aime être allongé dans le hamac’.

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67 Parfois, les postpositions ká ~ kâ, bhà, tà, gí ~ gî peuvent être fusionnées avec leurs dépendants (29-31). En dan de l’est un phénomène similaire est analysé comme une inflexion des cas (Vydrin 2011).

(29a) Diì kɤ́ kpâá bhʋʋà.

vache COP grand :avec chèvre :sur

(29b) Diì kɤ́ kpaâ ká bhʋʋ bhà.

‘La vache est plus grande que la chèvre’.

(30а) E kweŋ sî à tɛ̀ɛ̀.

3SG.EXI bagage prendre 3SG dos :PP

(30b) E kweŋ sî à tɛ̀ɛ̀ tà.

‘Il transporte le bagage sur le dos’.

(31а) Yáá kɤ́ sɛ́í.

igname COP terre :sur

(31b) Yáá kɤ́ sɛ́ɛ́ gí.

‘L’igname est sur la terre’.

2.14. Conjonctions

68 Il existe deux principaux types de conjonctions : nominales, qui sont utilisées dans le groupe nominal, et les conjonctions verbales, qui sont des connecteurs interpropositionnels. Une telle différenciation est particulièrement répandue dans les langues africaines (Welmers 1973). Dans le domaine des conjonctions nominales, les langues peuvent être divisées en AND langues et WITH langues (Stassen 2000). Les AND langues utilisent des conjonctions différentes pour la coordination nominale et les phrases comitatives, tandis que les WITH langues utilisent les mêmes conjonctions dans les deux cas. Selon la typologie de Stassen, goo appartient aux AND langues : la coordination des groupes nominaux est exprimée par wâà (32), tandis que la construction comitative est formée avec une postposition ká (33).

(32) à dɩ́ɩ́ wâà lóò

3SG frère\sœur.ainé.e avec :3SG frère\sœur.cadet.e

‘son frère aîné\sa sœur aînée et son frère cadet\sa sœur cadette’

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(33) Ká ló-là à ká.

2PL.EXI aller-PROG 3SG avec

‘Tu es en train de partir avec lui’.

69 A part wâà, il y a une autre conjonction de coordination ôô ... ôô qui relie des propositions nominales à dénombrement ouvert, et une conjonction distributive óó.

70 La manière la plus courante d’exprimer la disjonction est une conjonction tààn ‘ou’. Il existe aussi une conjonction complexe ɛ̀ɛ̀ zí ‘ou alors’, mais elle est plus souvent utilisée comme un connecteur discursif.

71 En goo, la majorité des sens des connecteurs interpropositionnels peuvent être exprimés par une conjonction polysémique kɤ̂ qui peut introduire une proposition désignant une séquence d'actions, un but, une action simultanée. De plus, elle marque une phrase optative. Il existe des conjonctions líkɤ̂ ‘si’ et sánlin ... kɤ̂ ‘avant’ qui sont dérivées de kɤ̂. Afin d'exprimer une séquence d'actions, au-delà de kɤ̂, une conjonction bhɤ́ peut être utilisée. Sinon, ce sens peut être exprimé par la juxtaposition des propositions (34).

(34) Ya bha bhilin gí-wô-â

3SG.EXI :3SG POSS riz désherber-INF1

e kpaâ e yî-lᴧ́nkɤ̂-zᴧ̂â.

3SG.EXI se.coucher 3SG.EXI dormir-un.peu-tuer :INF1

‘Il a nettoyé son champ de riz, (puis) il a dormi un peu’. 72 Pour exprimer une cause, il existe deux conjonctions complexes : wùn gí (← affaire ou tête + PP) et pɔ̂ɔ̂n kɛɛ (<- chose \ T + PP).

Liste des abréviations

CNJ — conjonction COP – copule DIST – conjonction distributive EXI — pronom de la série existentielle EXCL —pronom exclusif impératif GER – clitique de gérondif FOC – particule de focalisation INT —forme intensive des adverbes et adjectifs INCL — pronom inclusif impératif INF — suffixe d’infinitif IPFV.NEG — MPP négatif imperfectif NEG — MPP négatif PM —marqueur prédicatif POSS — marque possessive

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POSS.LOC – marque possessive locative PP — postposition PRF — MPP perfectif PROG — suffixe de progressif Q — particule interrogative \T1 — contour tonal-1 \T2 — contour tonal-2

Dictionnaire goo-français

A a

73 à pers. le ; la ; son, sa (pronom non-sujet de la 3ème pers. sg.)

74 á pers. je (pronom subjectif 1ère pers. sg. de la série existentielle) 75 á pers. je (pronom subjectif 1ère pers. sg. de la série subjonctive) 76 -á mrph. suffixe de l'infinitif-1 (marque le verbe dans la construction résultative ou après le verbe bò 'terminer') 77 â pers. je (pronom subjectif 1ère pers. sg. de la série immédiate) 78 â pers. je (pronom subjectif 1ère pers. sg. de la série conditionelle) 79 áá intj. ah ! Áá bhá lun zɤ́ zí è ? Ah, tu es arrivé ici encore une fois ? 80 áâ pers. je le, je la 81 ààn pers. les (pronom non-sujet de la 3ème pers. pl.) 82 àbha pers. son, sa (pronom possessif de la 3ème pers. sg.) 83 àŋ̀bha pers. leur (pronom possessif de la 3ème pers. pl.)

B b

84 bà intj. fiou (le son imitant séparation brusque) Bà, súó a daa pɔ̂ɔ̂n=bò yɛ̂ tó gî. Fiou, tous les génies se sont effrayés (ils se sont échappés)

85 bá n. sac (qu'on prend pour aller au champ) N̂ bàá à gwéà sî bá gí. a) Mon père a pris le manioc du sac. b) Mon père a pris le sac avec le manioc 86 bàá n. 1 père (idiom.) bàá kpâè grand-père Syn. lʌ́n 2 grand-père 87 bákɤ̀ n. bac (examen) Bhari àâ píé kɤ̂ è kɛ̂ɛ̂ búɛ́ì kâ pɔ̂ɔ̂n kɛɛ è bákɤ̀ pâsɩ̀ kɤ̂ à bhɤ́ e yɛ̂. Marie n’a aucune envie de devenir une domestique, c’est pourquoi elle veut passer le bac 88 bàn HAB, FUT bân v. 1 vi. pleuvoir ; tomber (de pluie). 2 vt. verser (pour remplir) Yí bân vɛ́lɛ́ gî ! Mets l'eau dans le verre ! 89 baŋ̂ n. machette Á bhálá kɛɛ baŋ̂ wâà pɔ́ɔ̂ ká. Je travaille avec une houe et une machette 90 bà-zᴧ̀ v. circoncire 91 beî n.loc. au champs Í walá laba líé kɤ̂ í ló beî. Tu te lèves tôt le matin pour aller au champ 92 beî-lèè → beî n.loc. au champ

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93 bɛ́ɛ́ adj. 1 beaucoup Á yán pââ bhà gɛɛn bɛ́ɛ́ ká. Je l’ai vu plusieurs fois Faa bɛ́ɛ́ kɤ́ zîâ líé. Il y a beaucoup de boue sur la route. 2 nombreux Bhɛ̂ɛ̀ kɤ́ bɛ́ɛ́ ká. Les gens sont nombreux N̂ ká káfé gó bɛ́ɛ́ ká kwɛɛa. Je n'ai pas récolté beaucoup de café cette année Syn. kapa 94 bɛ́ɛ̂ n. neveu (fils de la sœur) Bhaan bɛ́ɛ̂ kwee a ̀ kɛ̂ɛ̂ yààkâ. Mon neveu a trois ans 95 bɛɛn → bɛɛn-yaa, bɛɛn-zᴧ̀ n. écriture Deebóbhɛ̀ɛ̀n a pɔ̂ɔ̂n bɛɛn-yaa yɛ́ɛ́n gî. Le devin a écrit quelque chose sur le sable 96 bɛɛn-zᴧ̀ v. vt. écrire 97 bɛ́ɛ́tàbɛ̀ɛ̀ → Int. de bɛ́ɛ́ ; bɛ́ɛ́ adj. en très grand nombre 98 bɛ̀ì n. piment Lôòlᴧ́n a bɛ̀ì wɛnŋ à lóòlᴧ́n yaan bhà. La jeune fille a jeté du piment dans les yeux de son petit frère (idiom.) bɛi púú gros piment blanc (idiom.) bɛi tiilᴧn petit piment (idiom.) sɛ́í bɛ̀ì type de piment pour fabriquer le jus de piment (yánbhánkú) 99 bɛ̀î n. initiation Kó bɛ̀î kɛ̂à kwiaa. On va faire la fête d'initiation cette année 100 bìà n. fouet à chasse-mouches (pour danser) Lûn bhâan táán kɛ̀ɛ̀ à ká bìà ká. Viens avec mon fouet à mouche 101 bîê n. éléphant Bîê kwîî kɤ́ gbláágblàà ká. La peau d'éléphant est dure. (idiom.) yía bîê hippopotame 102 bíɛ̂ n. nuit bíɛ̂ ziŋgî au milieu de la nuit 103 bíɛ̂gí n. nuit Bhaan lê kɤ́ lûân gbúnŋ́ gí bíɛ̂gí. Ma femme est venue à la maison la nuit Bíɛ̂gí kɤ́ tûlᴧ́n ká. Les nuits sont courtes 104 bíɛì n. cochon Kuyalʌ́n a bíɛì bhúlú plaa kɤ́ ya à bhɤ̀ɤ̀. Le vieux a grillé le foie de cochon pour le manger 105 bìì n. poudre 106 bín n. fleur Yílí lɛ̂, bín fii kɤ́ sᴧa. L'odeur des fleurs de cet arbre est agréable 107 bín n. 1 ombre Kâ bín=bò kɤ́ dɔ́ndɔ́n ká Vos ombres sont longues (il est 17 heure). 2 image Tîâ aa laâ bín yaa kwíî kùlù bhà. Tia a mis une image (photo) de sa mère sur le mur À bín tó à bha lᴧ́n lɛ̂ kâ. Il ressemble à son père 108 biŋ n. bouche Ya bô pɔ̂ɔ̂n bhɤâ, ya sɔ̂ gîê à biŋ bhà. Il a fini de manger, il s’est essuyé la bouche (idiom.) biŋ yí salive (idiom.) Bhá biŋsùlù dɔ̀. Faire une bouche pointue, arrondir les lèvres (ça se fait quand on est fâché) 109 blà → blà-sí n. course gee blà course de masques Lûn blà kâ. Viens en courant 110 blàn-kpɔ̂ v. vt. cacher (de bhà) Lâ gbɛì kɤ́ súúlʌ́n blànkpɔ̂. Les nuages cachent les étoiles (la lune) 111 blànkpɔ́lê n. cache-cache 112 blà-sî v. 1 courrir Blàsí kîí waa váánlɤ̂. Cours pour arriver vite. 2 rouler fort Gɔɔ kɤ́ blàsî kpiŋtà. Le camion roule vite sur la route 113 blᴧ́ŋ́( ?) n. porc-épic, Athérure africain ; hérisson 114 blɛ́ adj. déchiré sɔ̂ blɛ́ vêtements déchirés 115 blì HAB, FUT bli v. vi. sauter Bhán bli yí tà. J'ai sauté par-dessus une flaque d'eau (idiom.) Bha bli lìànŋ̀zᴧ̀. Tu as menti (litt. : Tu a parlé une parole qui fait sauter) 116 blí n. 1 fruit È ká yílí lɛ̂ blí kɤ̂ lɔ́. Il n’a acheté aucun fruit de cet arbre. 2 classificateur (indique un objet rond) (idiom.) wúnbli ́ tête (idiom.) bànŋ̀lèblí papaye

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117 blɤ̀blɤ̀ adv. très (adverbe expressif de tîî 'noir') Tínŋ̂ kɤ́ tîî blɤ̀blɤ̀ (ká). Le charbon est très noir 118 =bò mrph. marque du pluriel 119 bòô adv. souvent Á lɔ́nlɔ́n lɔ̂ bòô. J’achète du lait souvent Syn. zîàn 120 bɔ̀ v. HAB, FUT bɔ̂ 1.1 vt. tresser (cheveux) Î lóòlôò àa dɔ̂n wûn bɔâ. Ta petite sœur ne sait pas tresser les cheveux. 1.1 vi. être tressé à wûn a bɔ sa tête est tressée 2.1 vt. labourer Kó lôà laá bha bhili bɔí tili. Nous allons labourer le champs de riz de ma maman demain. 2.2 vi. être labouré. 3 vi. passer Bhán bɔ̂ â gɛ́ɛ̂n. Je suis passé devant lui Syn. gíé. 4 vt. produire un son Á táá sílà kɤ̂ á táán bɔ̂là. Je marche en chantant 121 bɔ̀ŋ̀ n. estomac Diì bɔ̀nŋ̀ kɤ́ gbɛ́ɛ́ kà. L'estomac de bœuf est grand (idiom.) Î bɔ̀nŋ̀ kɤ́ gbɛ́ɛ́ kà. Tu as l'habitude de manger trop 122 bɔɔ̂ n. grenouille 123 bɔ̂ɔ́ n. beau-frère N̂ bɔ̂ɔ́ kɤ́ lûàn yáânlân. Mon beau-frère viendra le soir 124 bɤɤ n. mensonge Bɤɤ pɤè kɤ́ yɛ́ɛ̂yè ká. C’est honteux de mentir 125 bulu n. nombril Lᴧ́n púúlᴧ́n bulu a pɤ̀ɤ̀. Le nombril du bébé est tombé 126 bûlû n. pain N̂ laa kɤ́ bûlû kɛɛ, yàâ lɔ́ lóó( ?) gî. Ma mère fait le pain, elle ne l’achète pas au marché 127 bulu-wɛ́ɛ́ → bulu n. nombril 128 bûn n. tombe, tombeau Wo gâbhɛ̀ɛ̀ kpaa ben gí. On enterre le mort dans un tombe (idiom.) X bûn kpɔ̂ ensevelir X 129 buo n. poussière Pɛ̀î kɤ́ buo lûnlà kô tà. Le vent souffle la poussière sur nous (idiom.) bùòbìì poussière dans l'air (idiom.) I buo wɛŋlà kô yáàn. Tu es en train de nous tromper 130 buɔ̀ n. jachère (un champ laissé temporairement reposer) Gwîà kɤ́ buɔ̀ gí. Il y a des maniocs dans la jachère 131 bútèli n. bouteille 132 buu n. champ (d'une culture) gwîà buu champ de manioc 133 bùù n. 1 saison sèche Yaá ́n kɤ́ yua kpâá bùù gí. en saison sèche le soleil brûle fort 2 harrmattan, froid 134 búû v. HAB buu FUT búú 1.1 vi. pourrir Zoogèè a búû. La carcasse de la gazelle est pourrie. 1.2 vt. laisser pourrir. Bhán pɔ̂ɔ̂n bhɤ̀ɤ̀ búû J'ai laissé la nourriture pourrir 135 bʋ̂ʋ̂kɛ̂ɛ̂bhɛ̀ɛ̀n( ?) n. guérisseur Syn. yílíkwɛ́kɛ̂ɛ̂bhɛ̀ɛ̀n 136 bʋ̀( ?) HAB, FUT bʋ̂ v. vi. finir Bhán bʋ̂ bhâan bhálá ká váánlɤ́. J’ai fini mon travail vite Yóá a bʋ̀. Ma maladie est finie 137 bʋ̂ʋ̂( ?) n. 1 brousse (hors village) Syn. kwei. 2 médicament, remède Wo bʋ̂ʋ̂ kɛɛ bhúkɛ́ kɤɤ ká. On fait le médicament avec les racines d'acajou

Bh bh

138 bha pp. marque possessive

139 bhà → bha pp. 1 sur (une surface plate, horizontale ou verticale). 2 à (valeur locative- temporelle générale) E gââ gli bhà. Il est mort à la guerre 140 bhá pm. tu (marque prédicative du parfait de la 2ème pers. sg.)

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141 bhâ v. vt. prendre (qqch gɔ̀n) Á bhá gbɛɛlᴧ́n gɔ̀n Je prends (toujours) le couteau Bhán bhâ lᴧ́n gɔ̀n. J'ai pris l'enfant dans mes bras Syn. sî 142 bhaa n. tambour (idiom.) bhaa zᴧ̀ jouer au tambour 143 bháá pm. tu (marque prédicative négative de la 2 pers. sg. de la série imperfective) 144 bháá n. mouton (idiom.) bháá lêê brebis 145 bhààbhààyè → Int. de bhààyè adj. complètement bon à rien

146 bhaan pron. mon (pronom possessif de 1ère pers. sg.)

147 bhaan n. oiseau Bhaan kɤ́ bhɔ̂ là bhilin boà. Les oiseaux détruisent le riz 148 bhaân pron. je (marque prédicative de la 1ère pers. sg. de la série prospective) 149 bhààn v. HAB, FUT bhaan 1.1 vt. frapper Bhɤ́ɤ́ kɤ́ lê bhaan. Beu frappe sa femme. 1.2 vi. se battre Waa an kɤ́ bhààn loo wun gi. Ils se sont battus à cause d'une femme Syn. gɔŋgɔ̂n. 2 vt. battre (le riz) Bhán bhilin bhààn. J'ai battu le riz 3 vt. battre les ailes Bhaan kɤ́ gbân bhaan. L'oiseau bat des ailes 150 bháán pm. je (marque prédicative négative de la 1ère pers. sg. de la série imperfective) 151 bhààyè adj. bon à rien Kɤ̂ î ká bhálá kɛ̂ɛ̂, î tô bhààyè ká. Si tu ne travailles pas, tu restes bon à rien Syn. vlânvlân 152 bháázᴧ̂kiâlè n. pangolin 153 bhàí n. jeu à la poursuite, touche-touche 154 bhálá n. travail 155 bhalân FUT bhalá v. 1.1 vi. tomber Piewɛɛsùù a bhalân tɔɔ bhà. Le vélo est tombé de la montagne Syn. pɤ̀ɤ̀. 1.2 vt. faire tomber Bhán tɛ́ɛ̂ bhalân. J'ai fait tomber la cuvette 156 bhàn HAB bhán v. vi. cuire. Bhilin a bhan.̀ Le riz est cuit 157 bhàn HAB, FUT bhân v. 1 vt. entendre Bhúbhú aa bhɛ̂ɛ̂ wuu bhàn. Le sourd-muet n'entend pas. 2 vt. comprendre Á kwii wùù bhân. Je comprends le français 158 bhán pm. je (marque prédicative du parfait, 1ère pers. sg.) 159 bhán n. belle-sœur 160 bhângolô n. mangue 161 bhànzíî n. machine 162 bhàŋàlè n. papaye 163 bháŋ́gálí n. acrobatie Lᴧn=bò kɤ́ bháŋ́gálí zuo zábàà lèà. Les enfants font de l'acrobatie là où ils s’amusent 164 bhà-pââ HAB, FUT bhà-pââ v. vt. lécher Î kɔɔ bhà-pââ, zɛ́ŋ́ kɤ́ í kɔɔ bhà. Lèche ta main, il y a de la sauce dessus

165 bhee n. vipère

166 bhéê pers. il, elle 167 bhéê HAB bhéé v. 1 vi. tarir Yí tóó bhéé bùù gî. Tous les marigots ont tari pendant la saison sèche. 2 vt. sécher Yaá ́n à yí bheé ̂. Le soleil a tari l'eau 168 bhɛ̂ n. blessure, plaie Ya pɤɤ yɛ́ɛ́ bhɛ̂ a yaa bhà. Il est tombé hier, il a une blessure 169 bhɛɛ n. corde Sɔ̂ kpɔ́ bhɛɛ bhà. Étends les habits sur la corde Syn. bhɛɛ-wɛ́ɛ́

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170 bhɛɛ n. céphalophe à ventre blanc, biche (idiom.) Í bhɛɛ yì-zᴧ̂là. Tu fais un sommeil de biche (tu somnoles, ou : tu dors avec les yeux ouvertes) 171 bhɛ́ɛ́ n. termite ailé (plus petit que dúú, il sort la nuit) 172 bhɛ̂ɛ̂ n. personne ; être humain, homme 173 bhɛɛn pron. quoi ? (rattache souvent le pronom non-subjectif de la 3ème pers. sg. : bhɛ̀án) í bhɛân sɔ̂rɔ̂â kweí ? qu'est-ce que tu as trouvé en brousse ? 174 bhɛ̀ɛ̀n dtm. quel ? Kwíî bhɛ̀ɛ̀n è î pɤ kâ ? Quelle maison est à toi ? 175 bhɛ́ɛ̂n pron. où ? 176 bhɛɛnbhí pron. pourquoi ? 177 bhɛɛ-wɛ́ɛ́ → bhɛɛ n. corde 178 bhɛ́ɛ́-wɛ́ɛ́ → bhɛ́ɛ́ n. termite ailé (plus petit que dúú, il sort la nuit) 179 bhɛ̀ɛ̀-wò v. vt. consoler 180 bhɛ́í n. chemise 181 bhɛ́ílíédɔ́ɔ́n n. robe (de femme) 182 bhɛ́ìn adj. 1 froid Buu lîlî kɤ́ yí kɛɛ bhɛ́ìn kà. La fraîcheur du matin rend l'eau froide (idiom.) yí bhɛ́ìn kpɛ̂nkpɛ̂n l'eau très très froide 2 froid (en parlant de la manière) Ya sɛ́ɛ́-góá tà bhɛ́ìn ká. Il l’a salué froidement. 3 timide (en parlant du caractère ) Kɛ̀ɛ̀ bhɛ́iǹ ká è àâ sᴧ̀à. Le fait d'être timide n'est pas bon 183 bhɛ́în HAB bhɛin FUT bhɛ́ín v. 1 vt. avaler Gbìlì a zʋʋ bhɛ́în. Le python a avalé la gazelle. 2 vt. encombrer, détruire Yílí a pɤɤ yaa bʋʋ tó bhɛ́în. L'arbre est tombé, il a détruit tout le champ 184 bhɛ́nkínbhɛ̀nkìn → Int. de bhɛ́ìŋ̀ adj. très froid 185 bhɛ̂wɛ́ɛ́ → bhɛ̂ n. scarification (traditionelle, rituelle, actuellement, on ne le fait pas) Bhɛ̂wɛ́ɛ́ zᴧ̂ wùn a yɛ̀n. On ne fait plus la scarification 186 bhí adv. ici (dans les énocés existentiels) Gîê-lèè kɤ́ bhí. Il y a un passage ici Syn. zɤ̂ 187 bhí n. lumière (d'un objet brillant) Yáán bhí a wʋʋ kwɤ́lɤ̀. La lumière du soleil est entrée dans la maison Î bhí a dɔ̂ n̂ bhà. Tu m'as attiré (litt. ta lumière est braquée sur moi) 188 bhíâ adv. simplement È ká ga bhíâ, wa zᴧ̂ bhɔ́ɔ̀. Il n'est pas mort simplement, il a été assassiné 189 bhíáá dtm. autre N̂ gbâ pɔ́ɔ̂ bhíáá kâ. Donne-moi une autre houe 190 bhíââ v. HAB bhíáá, ne vaut rien E gie gbâleâ, e bhíáá. Il passe son temps à mendier, il n'est rien 191 bhíábhíá → Int. de bhíâ adv. 1 pour rien, en vain E lûân bhíábhíá. Il est venu pour rien. 2 gratuitement Kátîâ kɤ́ n̂ gbââ téè ká bhíábhíá. Katya m'a donné un cadeau pour rien (je n'ai rien payé). 3 très simple 4 mauvais À bha zɛ́ŋ́ kɤ́ bhíabhía. Sa sauce n'a pas de goût 192 bhian n. rêve Bhɛ̂ɛ̀ yî zᴧ̀â, bhɤ́ bhɛ̂ɛ̀ bhian zᴧ̂. Quand on dort, on fait des rêves 193 bhiî pm. tu (marque prédicative de la 2e pers. sg. de la série prospective) 194 bhìn HAB, FUT bhîn v. 1.1 vt. boire. 1.2 vi. être bu yi a bhìn l'eau est bue 2 vt. téter Lᴧ́n púlᴧ́n kɤ́ yɔ́n bhîn. Un bébé tète (idiom.) táà bhìn fumer (idiom.) wɩ̂ɩ̂zìbhî alcoolique

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195 bhíŋ́gɤ́ pron. 1 quelqu'un. 2 personne bhíŋ́gɤ́ ká lùn. Personne n'est venu 196 bhîɔ̂n n. homme, garçon Bhîɔ̂n=bò tó wò ló lùùtîî píê. Tous les garçons se rendent chez le chef de village 197 bhlᴧ̀ŋ̀( ?) n. respect Bhlᴧ̀ŋ̀ kɤ́ sᴧa. C’est bien quand on est respectueux 198 bhlʌŋ-yàà v. vt. respecter Á n̂ kpɔ́bhɛ̀ɛ̀ bhlɤŋ-yaa. Je respecte mes parents 199 bhlibhli-zᴧ̀ v. vi. être ridé Kaàlᴧ́n wɛ́îlèè a bhlibhli-zᴧ̀. Le visage du vieux est ridé 200 bhlɔ̂ n. rancune E sɔ̂ɔ̂n-wôâ n̂ gɔ̀n, á bhlɔ̂ kɤ́ n̂ gí. Ils m'ont insulté, j'en garde une rancune 201 bhlɔ̂-gô v. vt. se venger Ya daa bhâan lê kɛŋ, á à bhlɔ̂-góà. Il a couché avec ma femme, je me vengerai de lui 202 bhóà n. barbe Tia bhóà a dàà. La barbe de Tia a trop poussé (idiom.) bhóàbhɛ̀ɛ̀n un barbu 203 bhɔ̀ HAB, FUT bhɔ̂ v. 1 vi. apparaître. 2 vi. ressembler Lʌ́n kɤ́ bhɔ̂ à laa bha L'enfant ressemble à sa mère Î bhɔ̂ î laa bhà î yán wɛ́ɛ́ píé. Tu ressembles à ta mère par les yeux. 3 vi. naître Lᴧ́n lɛ̂ ẹ bhɔ̂â yɛ́ɛ́. Le bébé est né hier. 4 vi. être actif (masques et enfants) Lᴧn gbɔɔè kɤ́ bhɔ̂. L'enfant à quatre pattes est actif. 5 vi. s'attrouper Bhaan a bhɔ̂ bhili bhà. Les oiseaux sont venus en masse sur le champs de riz. 6 vi. couler (le nez) À yûn kɤ́ bhɔ̂ kpâà. Son nez coule beaucoup. 7 vi. briller (choses dorées) Sᴧ́ŋ́ kɤ́ yáán-bhɔ̂ = Sᴧ́ŋ́ yáán kɤ́ bhɔ̂ L'or brille 204 bhɔ̂ adv. presque Bhâan tóò=bò wa bhɔ̂ waalà zɤ̂. Mes visiteurs sont presque arrivés 205 bhɔ̀lɔ́ n. sac Wa káfé bân bhɔ̀lɔ́ gî. Nous avons versé le café dans le sac 206 bhɔ̂n FUT bhɔ́n v. vi. durer Kwíî lɛ̂ ya bhɔ̂n. La maison a duré 207 bhɔ̀ɔ̂ n. tortue (idiom.) yí wɛ́ɛ́ bhɔ̀ɔ̂ tortue d'eau (idiom.) sɛ́í bhɔ̀ɔ̂, kpóŋ́tɛɛ bhɔ̀ɔ̂ tortue terrestre Bhɔ̀ɔ̂ àâ blà-sî. La tortue ne court pas 208 bhɔɔn n. souris 209 bhɔ̀ɔ̀n HAB bhɔ̀ɔ̀n v. 1 vi. être suffisant Wɛ́ɛ̂ a bhɔɔn kô tà. L'argent nous suffit. 2 vi. être de même taille Pɛ̂ɛ̂lᴧ́n=bò kɤ́ bhɔɔn kéá. Les jumeaux sont de la même taille. 3 vi. arriver à terme Táásîè a bhɔ̀ɔ̀n La marche s’est terminée. 4 vi. pouvoir Á bhɔɔn à bhà. Je peux le faire. 5 vi. grandir (être prêt pour la consommation, en parlant des animaux) Toogɔ̂ɔ̂n lɛ̂ ya bhɔ̀ɔ̀n. Le coq est à terme. 6 vi. prendre le dessus ; vaincre Bhɛ̂ɛ̂ yáákâ ká lɛ̂, máá bhɔɔnàn n̂ bhà. Vous trois, vous ne pouvez pas me vaincre 210 bhɔ́ɔ́n n. ceinture pour grimper au palmier Bhɤ́ɤ́ kɤ́ yɔ̂ kûn bhɔ́ɔ́n gí. Bheu grimpe au palmier 211 bhɤ́ cop. là (dans les énoncés existentiels) Gîêlèè kɤ́ bhɤ́. Il y a un passage ici 212 bhɤ́ conj. puis Ya bha bhili gíwôâ bhɤ e kpaâ e yîlᴧ́nkɤ̂zᴧ̂â. Il a désherbé son champs du riz, puis il a dormi un peu 213 bhɤ́ dtm. particule de focalisation N̂ dóô bhɤ́ è kwíî lɛ̂ dɔ̂â. C'est mon jeune frère qui a construit cette maison 214 bhɤ̀ adv. pas encore E ká lùn bhɤ̀. Il n'est pas encore venu 215 bhɤ̀n pron. quel Bhɤ̀n lᴧ̀n ya kpɔ̂â ? Quel enfant elle a eu ? (Un garçon ou une fille) i ́ lùán bhɤ̀n yìá ká ? quel jour es-tu venu ? 216 bhɤ̂ŋ̂gɤ̂ pron. quelqu'un, personne (dans un énoncé négatif) 217 bhɤ̂ŋ̂tó pron. tout le monde

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218 bhɤ̀ɤ̀ HAB, FUT bhɤɤ v. 1.1 vt. manger 1.2 vi. être mangé bhilin a bhɤɤ le riz est mangé 2 vt. brûler (feu) Síé aa bha káfé lee bhɤ̀ɤ̀. Le feu a brûlé son champs de café (idiom.) gwɤ́lɤ́ gbɛ́ɛ́ gourmand (celui qui mange beaucoup) 219 bhûgɔ̂ɔ̂ n. champignon (pousse sur les palmiers morts) Bhûgɔ̂ɔ̂ a bhɔ̂ yɔ̂ boà tiî l̂ ɛ̂. Le champignon a poussé sur un palmier là-bas 220 bhúkɛ́ n. acajou Bhúkɛ́ kɤɤ kɤ́ kpɛ́ìŋ̀ ká. L'écorce d'acajou est amère 221 bhúlú n. foie, poumon (idiom.) bhúlú púú poumon (idiom.) bhúlú tîî foie 222 bhúú n. fruit (allongé : banane, maïs) Kpàŋ̂ bhúú a kpɛ́ɛ́kpɔ̂. L'épi de maïs a séché 223 bhûû n. boule Lᴧ́n=bò kɤ́ zábaa sɛ́ɛ́ bhûû bhà. Les enfants jouent avec une boule de terre Syn. kɔɔn 224 bhuu( ?) n. caprin (idiom.) bhuu lêê, lɔnŋ̂ chèvre 225 bhùù-ló v. vt. presser Wò sɩ̀ɩ̂ bhùù-lòâ, bhɤ́ à yí è wʋʋ. Si tu presses l'orange, le jus apparaît 226 bhʋ́ʋ̀ n. rat palmiste, écureuil de terre Bhʋ́ʋ̀ kɤ́ kpàŋ̂ bhɤɤ. Le rat palmiste mange le maïs

D d

227 daa v. HAB, FUT daa 1 vi. monter (sur bhà). 2 vi. entrer Bhán daa kwɤlɤ. Je suis entré dans la maison (idiom.) daa kwíî bhà monter sur la maison (idiom.) daa suu tà monter à cheval 3 vt. habiller qqn sɔ̂ daa à bhà habille-le 4 vi. sortir avec (avec kɛŋ) Ya daa bhâan lê kɛŋ, ya kɛ̂ɛ̂ n̂ yɔ́ɔ̀n. Il est entré en relation avec ma femme, il est devenu mon ennemi. 5 vi. se mêler Bhᴧ̀n wùn í degâ daa gí lɛ̂ ? Quel est ce problème dont il s'est mêlé ?

228 dâân v. HAB daan 1 vt. apprendre Á agɛ́lɛ̀ wuu dâânlà. J'apprends l'anglais. 2 vt. enseigner à (qch. bhà) N̂ lᴧ̂n bhẹéê n̂ daân sᴧ́ᴧ̂ wùù bhà. Mon père m’a appris l’arabe 229 dábhɤ̀ n. dames (jeu) Ya n̂ kɛ̂ɛ̂ dábhɤ̀ gî. Il m'a battu au jeu de dames 230 dâlâ HAB dala v. vi. s'arrêter Káà a dâlá lagâà. Le car s'est arrêté à la gare 231 dàn HAB dân v. vt. peser Káfé dân kílɔ́ŋ́ líê. Pèse le café sur la bascule 232 dee n. dévin Dee kɤ́ wɛɛ kó sáàgó bháá ká kɤ̂ kâa pɛ́ɛ̂ è dò. Le prédicateur dit qu'il faut faire le sacrifice d'un mouton pour que notre village s'agrandisse

233 dee pron. qui ?

234 deebɔ̂bhɛ̀ɛ̀n → dee n. devin 235 degâ dtm. soi-même Bhîɔ̂nlᴧ́n a pɤɤ ya à degâ sóó( ?) yɛ́ɛ̂. Un jeune homme est tombé et s'est cassé une dent Á lûàn kpìŋ̀ líé n̂ degâ ká. [Il ne faut pas me mettre sur la route], j'emprunterai la route par moi-même 236 dɛ́ɛ́ adj. nouveau Bhán bhɔ̂nŋ̂tóô dɛ̂ɛ̂ lô. J'ai acheté une nouvelle moto 237 dɛ̂ɛ̂tàdɛ̀ɛ̀ → Int. de dɛ́ɛ́ adj. tout neuf 238 dɛ̂ɛ̂wò → dɛ́ɛ́ 'nouveau' adv. de nouveau Ya lûn dɛ̂ɛ̂wò. Il est venu de nouveau 239 dɛ́ŋ̂ n. araignée Dɛ́ŋ̂ a dóŋ́ daa yílí gî. L'araignée a tissé la toile dans l'arbre 240 dí n. lance Kweîkɛ̂ɛ̂ bhɛ̀ɛ̀ a wii zᴧ̂à bha dí (wɛ́ɛ́) kâ. Le chasseur a tué un animal avec sa lance

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241 dî n. sorcellerie (maléfique) Dî yòà kéa kɛ̂ɛ̂là. Il a une maladie qui provient de la sorcellerie 242 dîâlâbhààn n. mendiant Syn. gbâleebhɛ̀ɛ̀n 243 dîbhɛ̀ɛ̀n n. sorcier 244 diì n. bovidé (idiom.) diìlêê, diìlɔŋ vache 245 diìtàbhaan n. héron garde-bœuf, pique-bœuf

246 dili n. escargot

247 dí-wɛ́ɛ́ → dí n. lance Syn. dí 248 dɩdɩ adj. véritable N̂ laú è lóò dɩdɩ bhɤ́ â kâ. Ma maman est une véritable femme 249 dɩdɩwô → Int. de dɩɩwô adv. vraiment bien E bhálá kɛɛ dɩdɩwô, yaâ fèègô. Il travaille vraiment bien, il ne se repose pas 250 dɩɩ adj 1 vrai, véritable N̂ laû dee bhɤ́ e lɛ̂. C'est ma vraie mère (et non une mère adoptive). 2 de bon qualité Yáá dee bhɤ́ e lɛ̂. C'est une igname de bonne qualité 251 dɩ́ɩ́ n. sœur aînée, frère aîné 252 dɩ̀ɩ̀ pm. être (copule idéntificative) N̂ lᴧ̂n dɩ̀ɩ̀. C'est mon père 253 dɩɩwô → dɩɩ 'vrai' adv. vraiment bien 254 dli n. colis, paquet (idiom.) dlì kɛ́ɛ́ faire un paquet 255 dli-kɛ̂ɛ̂ v. vt. envelopper Bhán wìì dlì-kɛ̀ɛ̀ J'enveloppais la viande 256 dò → dô 'un', dô 'toujours' adv (avec la négation) 1 jamais N̂ ká yán pá à bhà dò. Je ne l'ai jamais vu. 2 encore Súú lɛ̂ e bhɔ̂â lâ ká ban dò. Depuis que la nouvelle lune est apparue, il n'a pas encore plu 257 dô adv. complètement Kiriku à fáân yàâ e bhûôlà â tà dô. Quand Kirkou a mis le chapeau, le chapeau l'a couvert de la tête aux pieds 258 dô adv. (dans les phrases affirmatives) 1 toujours Ń bàá kwɛ̀ɛ̂ zʌ̀â dô, fɛ́t kɤ́ kɛɛ dô tà dô. Quand mon père tue un chimpanzé, nous faisons toujours une fête Syn. yîŋ̂tó. 2 toujours, encore E zɤ́ dô. Il est toujours là 259 dô CNT dôô num. un (la forme dôô est utilisée en comptant ) Bhán gɛɛ yàn dô ló. Je suis venu une fois Dâvi wâà Záàn kɤ́ lô beí dô dô. David et Zan vont dans le champ l’un après l’autre, un par un 260 dòlò FUT, HAB dòlò v. vt. allumer Bhán télé dòlò. J'ai allumé la télé 261 dóŋ́ n. 1 bave Lɤ̀ŋ̀ yî kɤ́ dóŋ́yè ká. La sève de l'hévéa est visqueuse. 2 toile des araignées Dɛ́ŋ̂ a dóŋ́ daa yílí gî. L'araignée a fait sa toile dans l'arbre dóŋ́ 262 dóŋ́yè adj. visqueux Lɤ̀ŋ̀( ?) yî kɤ́ dóŋ́yè ká. La résine de l'hévéa est visqueuse Syn. dóón 263 doo v. 1 vi. s'arrêter Dee doo tîî lɛ̂ ? Qui s'est arrêté là-bas ? 2 vt. accompagner Bhaân ló î dɔ̂í zîâ kîí ló Bháánlɤ̀. Je vais t'accompagner sur la route, et toi, tu vas partir à Man 264 dóô n. termite ailé (le plus gros) 265 dóô n. frère aîné 266 dóô-wɛ́ɛ́ → dóô n. termite ailé (le plus gros) 267 dôsɛ̂ŋ̂ adv. seulement À le dôsɛ̂ŋ bhée lûân. Lui seul est arrivé Syn. dô 268 dôsɛ̂ŋ̂sɛ̂ŋ̂ → Int. de dôsɛ̂ŋ̂ adv. seulement

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269 dɔ̀ v. HAB, FUT dɔ̂ 1 vi. être debout 2 vt. bâtir Á kwíî dɔ̂là. Je suis en train de construire une maison. 3 vt. attendre Dɔ̂ n̂ gɔ̀n ! Attends-moi ! 4 vi. se taire Dɔ̀ ! tais- toi ! 270 dɔ́bhán n. ami (idiom.) dɔ́bhán lòò amie 271 dɔ́lɔ́ n. grenouille (une petite espèce) 272 dɔ́ɔ́lín adv. un peu N̂ gí a gâ dɔ̂ɔ̂lîn. Je suis un peu fatigué 273 dɔ́ɔ́líndɔ́ɔ́lín → Int. de dɔ́ɔ́lín adv. doucement Syn. sɛ́nlɤ̂ 274 dɔ́ɔ́n adj. 1 long gee dɔ́ɔ́n masque échassier 2 profond klɔ̀ŋ̀ dɔ́ɔ́n puits profond 3 éloigné péêlèè dɔ́ɔ́n village lointain 4 visqueux Zɛ́n kɤ́ dɔ́ɔ́n ká. La sauce est “longue” (une sauce gluante) 275 dɔ̂ɔ̂n n. toux Dɔ̂ɔ̂n kéâ bhà, wà zùà. Il a la toux, on lui a fait une injection (idiom.) dɔ́ɔ́n gò tousser 276 dɔ́ɔ́ntàdɔ̀ɔ̀n → Int. de dɔ́ɔ́n adj. très long 277 dɤ̀ŋ̂( ?) n. fil de coton Wo sɔ̂ kpɔ̂kɤ́líé dɤ̀ŋ̂ ká. Nous cousons des habits avec des fils de coton Syn. dɤ̀ŋ-̂wɛ́ɛ́ 278 dɤ̀ŋ̂( ?) n. piège 279 dɤ̀ŋ̂-lìɤ̀( ?) HAB, FUT liɤ v. tendre un piège Tîâ a bhɔɔn gɔ̀n dɤ̀ŋ̂-lìɤ̀. Tia a fabriqué une souricière 280 dɤ̀ŋ̂-wɛ́ɛ́( ?) → dɤ̀ŋ̂ n. fil de coton 281 dua n. hache  gò bhâan dua líé zᴧ̂î. Je viens d'aiguiser ma hache 282 dùàn HAB, FUT duan v. vi. se promener Gbɛ́ɛ̂ lɛ̂ e duan. Ce chien-là se promène 283 dùn HAB, FUT dûn → zʋ̀ʋ̀-dún v. vt. pendre Bhán bhâan bhɛ́ín dûn gbɛì bhà. J'ai pendu mon habit sur le porte-manteau (idiom.) yaa degâ dùn bhɛɛ wɛ́ɛ́ bhà il s'est pendu à la corde 284 dúŋ́ n. trou pour les ordures Wò lᴧ́n yààlíé bûnkpɔ̀ dúŋ́ bhɤ́ á gí. Ils enterrent le premier enfant à l'endroit où on verse les ordures

285 duo n. buffle

286 dúû n. perdrix 287 dúú-wɛ́ɛ́ → dúú n. termites ailés 288 dúú( ?) n. termites ailés (esp. : ne font pas de termitières ; apparaissent tous les 2 ans en juillet, dans la nuit, on les sèche au soleil pour faire la sauce)

E e

289 e pers. il, elle (pronom subjectif de la 3ème pers. sg. de la série existentielle)

290 -è mrph. 1 marque du participe. 2 marque de superlatif 291 è pers. il, elle (pronom subjectif de la 3ème pers. sg. de la série immédiate) 292 è pm. il, elle (MPP de la 3ème pers. sg. de la série négative) 293 è pers. il, elle (pronom subjectif de la 3ème pers. sg. de la série subjonctive) 294 è prt. marque d'interrogation totale 295 eê pm. il, elle (MPP de la 3ème pers. sg. de la série prospective)

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Ɛ ɛ

296 ɛ̀ɛ̀zí conj. alors Ɛ̀ɛ̀zí n̂ pɤ gbân e n̂ bhà à bheé lɛ̂. Alors, voilà mon totem qui est là

297

298 faa n. boue (argile liquide) Lâ a bân, faa a kɛ̂ɛ̂ kpââ kâ. Après la pluie il y a trop de boue 299 fáâkpɛ́ɛ́ n. calao (idiom.) Âlɛ̂síì kɤ́ doo yê fáâkpɛ́ɛ́ lᴧ̀n. Il est comme un calao (il est très mince) 300 fàân n. embonpoint (idiom.) fàân sî prendre du poids 301 fáân n. chapeau 302 fàânfàânyè → Int. de fàân adj. très gros 303 fàânyè adj. gros (en parlant de l'homme, une caractéristique positive) Lᴧ́n lɛ̂ e bhôâ kɤ̂ e fàânyè ká. Un enfant est né gros 304 fèè-gô v. vi. se reposer Ká bô bhálá kɛ̂á, kà fèè-gô. Vous avez fini de travailler, reposez- vous 305 fèè-yaa v. vi. embrouiller Bhànzíî vîŋ̂ kɤ́ fèè-yaalà. Le bruit des machines nous embête 306 féì adj. léger Yèêvúá kɤ́ féì ká. Le coton est léger 307 fékífèkì → Int. de féì adj. très léger 308 fɛ̀ɛ̀ HAB, FUT fɛɛ v. vt. se gâter (le tô, le riz cuit, igname) Súkulu wa kpaâ yɛ́ɛ́ ya fɛ̀ɛ̀. Le tô qu'on a préparé hier est pourri Syn. bhúû 309 fɛɛè adj. pourri (nourriture) bhilin fɛɛè riz pourri 310 fɛ́ɛ̂gí n. 1 être en bonne santé À túlú kɤ́ gûn yóáà kɛ́ɛ́, ya kɛ̂ɛ̂ fɛ́ɛ̂gí. Il avait mal à la poitrine, mais il a guéri. 2 être à l'aise Bhɛ̂ɛ̂tìàànlɤ̂ fɛ́ɛ̂gí. Un riche est à l'aise 311 fɛ́ɛ̂yí n. sueur Fɛ́ɛ̂yí kɤ́ bhɔ̂là Tîâ bhà. Tia est en train de transpirer 312 fɛ́ŋ́ n. rat voleur (porte malheur) 313 fíánlè n. petite branche Á í fɤ́à yílí fíánlè ká. Je vais te chicoter 314 fìfìlᴧ́n n. bruine 315 fii n. odeur Yabhà ̀ fii kɤ́ yaalà. Ça sent l'oignon À yûngbîŋ̂ kɤ́ dɔ̂. Il a un bon odorat 316 fɩɩ adj. vide tɛ́ɛ̂ fɩɩ cuvette vide 317 fɩɩ n. 1 embêtement 2 suffocation Ya bla-sí, fɩɩ aa zᴧ̀. Il a couru, il s'étouffe 318 fɩ́ɩ́ n. veine 319 flɛ́ n. pauvreté (idiom.) flɛ́bhɛ̀ɛ̀n pauvre 320 flín n. rosée (après une nuit fraîche ou après une pluie) Lâa bân, flín a dɔ̀. Il a plu, il y a de la rosée 321 flɔ́tí n. contrainte Flɔ́tí bhálá àâ bhɤ́ kûû. Les travaux forcés n'existent plus A pɤ̂ kêè ló beî flótí kâ. Dis-lui d'aller au champ obligatoirement 322 fɔ́ŋ́ n. aluminium 323 fɔ́ŋ́-wɛ́ɛ́ → fɔ́ŋ́ n. objet en aluminum 324 fɔ́ɔ́ n. rayon (propolis, cire des abeilles) Zɔ́ɔ́ kɤ́ yɔ́ɔ́n kɛɛ fɔ́ɔ́ kɔɔn gí. Les abeilles font le miel dans le rayon

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325 fɔɔyè adj. gonflé gbân fɔɔyè bras gonflé 326 fɤ̀-gàà v. s'évanouir Ya pɤɤ ya fɤ̀-gàà. Il est tombé évanoui 327 fɤ́ɤ̂ v. vt. chicoter Á í fɤ́à yílí fíánlè ká. Je vais te chicoter 328 fuanyè adj. bébé (un enfant moins de 4 mois) lᴧ́n fuanè bébé 329 fúkúfùkù adj. très paresseux 330 fùù n. éponge (fabriquée avec des fibres de liane, pour le corps ou la vaisselle) 331 fúúfùù adj. paresseux Tia kɤ́ fúúfuù ̀ ká, è ká bha káfé tó gí-zᴧ̀. Tia est paresseux, il n'a pas nettoyé tout son champ de café 332 fʋ́ʋ́ n 1 épiderme E pɤâ, à fʋ́ʋ́ è ká síâ bhà. Il est tombé, mais il n'a même pas été égratigné. 2 écorce Yílí lɛ̂ fʋ́ʋ́ kɤ́ zíɔ́ɔ́nzìɔ̀ɔ̀n ká. L'écorce de cet arbre est dure Syn. kɤɤ 333 fʋ̀ʋ̂ n. mousse (de savon) (idiom.) sɤ̂tàfʋ̀ʋ̀ colère sans raison Sɤ̂tàfʋ̀ʋ̀ a daa î gɔ̀n bhá, bhá îbha l̂ê bhààn. Tu étais énervé sans raison, tu as frappé ta femme

G g

334 gà HAB, FUT gâ v. mourrir E gââ váâ lᴧ̀n/gɔ̀n. Il est mort de famine (idiom.) gbɛɛ lᴧ́n líé a gà. le couteau n'est plus tranchant

335 gá n. mort 336 gàà v. HAB, FUT gaa 1.1 vt. regarder Lùn, kîí bhâan seé ̀kwɛ́ gàà. Viens, tu vas regarder mon papier tele gaa regarder la télé 1.2 vi. être regardé

337 gaan n. pintade

338 gàgàlᴧ́n n. chenille 339 gàgàvùŋ̀dɤ̂ n. génie de brousse 340 geakwayóó n. paludisme Geakwayóó bʋ̂ʋ̂ kɤ́ lɔtɔ̂lɔ̀gí. Le médicament contre le palu est à l'hôpital

341 gee n. masque

342 gèè n. cadavre 343 géè n. banane (idiom.) géè bhɛ́ìŋ̀ banane douce (idiom.) plaa géè plantain (idiom.) géè goo bananier (pieds de banane) 344 geedààbhàyílí n. arbre rouge 345 gɛàn n. fois Á gɛàn dô ló. Je suis venu une fois 346 gɛ̂ɛ̂lᴧ́n n. nasse (instrument de pêche) 347 gɛɛn → gɛɛnkwɛ́ n. 1 jambe (partie de la jambe au-dessous du genou, y compris le pied) (idiom.) À gɛɛn líé kɤ́ walâ. Il court très vite kwíî gɛɛn pilier 2 fois Á yán pââ bhà gɛɛn bɛ́ɛ́ ká. Je l‘ai vu plusieurs fois 348 gɛ́ɛ̂n pp. devant 349 gɛɛn-dɔ̀ v. vt. raconter Kà lûn kó wún zìì gɛɛn-dɔ̀. Venez, on va raconter des histoires 350 gɛɛn-gùò HAB, FUT gùò v. provoquer Tîâ kɤ́ Gbɤ́ɤ́ gɛɛn-guolà kɤ̂ wò lílààn wàà. Tia provoque Gbeu dans une querelle 351 gɛɛnkwɛ́ → gɛɛnwɛɛ̂ n. pied 352 gɛɛnlᴧ́nwɛ́ɛ́ n. orteil

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353 gɛɛntílí n. talon 354 gɛɛnwɛɛ̂ n.loc. pied, talon Bhɛ̂líé kéâ gɛɛnwɛɛ̂. Il a des plaies sur la plante du pied 355 gɛɛnwɛɛ̂-lèè n. pied, talon 356 gí pp. 1 dans (sens locatif) Wêê kɤ́ yɔ̂ gí. Le vin (bangui) est dans le palmier. 2 dans (localisation temporelle) Sᴧ́ᴧ̂wôbhɛ̀ɛ̀nlùn kɤ́ súŋ̂ gí. Les musulmans sont en carême 357 gí-dàn v. vt. essayer, tester Waa bha gɔ̂ɔ̂ baa, eê gí-dàn. Ils ont réparé sa moto, il va la tester 358 gîê HAB gie v. 1 passer Îî pɤ̀â í ló lɔtɔ̂lɔ̀gí, í gie lóó gí. Si tu veux aller à l'hôpital, tu passes par le marché. 2 vt. enduire, oindre (sur bhà) E yɔ́ɔ́n gie à bhà. Elle se pommade avec de l'huile 359 gîêlâ v. vt. envoyer (une personne) Luutii à ń baa gîêlâ Bhaanlɤ. Le chef a envoyé mon père à Man 360 gí-gà v. 1.1 vi. se fatiguer N̂ gí a gâ bhálá kâ. Je suis fatigué de travailler. 1.2 vt. fatiguer qqn Í n̂ gí-gâ. Tu me fatigues 361 gígâlê n. fatigue Á bôâ bhálá kɛ̂â, gígâlê kɤ́ n̂ bhà. J'ai fini de travailler, je sens la fatigue Syn. sᴧᴧ̂wôlê 362 gílê n. feuille pour la sauce longue Gílê líí kɤ́ sᴧa súkulu bhà. La feuille guilé est délicieuse avec le tô 363 gìlì HAB, FUT gili v. rouler, conduire Tia kɤ́ gɔɔ gililà. Tia conduit la voiture 364 gîsîbhán n. examen 365 gí-sie v. gaspiller Í wɛ́ɛ́ gí-sie pɔ̂ɔ̂n vlánvlán lɔ́è ká. Tu gaspilles l'argent en achetant des choses inutiles 366 gí-wò v. vt. désherber (à la main) Á bhilin gí-wô. Il a désherbé le riz. Bhilin gí-wò. Le riz est désherbé 367 gí-zᴧ̂ v. 1 vt. désherber (avec la machette) Bhá ló káfé gí-zᴧ̂î. Je suis parti nettoyer le champ. 2 vt. remuer Gbɛ́ɛ̂ kɤ́ wêŋ̂ gí-zᴧ̂ là. Le chien remue sa queue 368 gɩɩ̀ n. iroko Gɩɩ̀ kóŋ̂ kɤ́ sᴧa. La porte en iroko est bonne 369 gláâ HAB gla FUT glá v. vt. se transformer Waa glá dîbhɛ̀ɛ̀n gî. Ils se sont transformés en sorciers 370 glᴧ̂-wò v. vt. interroger Lùùtîî kɤ́ kwanbhɛ̀ɛ̀ glᴧ̀-wôlà. Le chef de village est en train d'interroger le voleur 371 glìŋ̀ n. ruse, intelligence Yaà ̀ bhà gɔ̂ɔ̂ ló glìŋ̀ bhà. Il a acheté sa voiture avec la ruse 372 glìŋ̀glìŋ̀yè adj. très rusé 373 glìŋ̀yè adj. malin Luulᴧ́n kɤ́ glìŋ̀yè ká. Le lièvre est malin 374 glɔŋ n. molaire 375 gò → gô 'quitter' pm. marque du passé immédiat 376 gô → gô 'quitter' pm. marque de prohibitif 377 gòŋ̀gòlì n. masque gendarme (avec rafia au cou) 378 góô n. cola Kà góô saan-gô. Faites une offrande de cola ! 379 góò-dô → góô 'cola' num. dix (une forme góò-dò est utilisée en comptant) 380 góô-wɛ́ɛ́ → Sing. de góô n. cola

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381 gô-pèèlᴧ̂ num. vingt (la forme gô-pèèlᴧ̀ est utilisée en comptant) 382 gɔ̀n pp. 1 à (récipient) E wɛ́ɛ̂ kpàn-sîââ dóbhán gɔ̀n. Il a prêté de l’argent à son ami Kɔɔ daa n̂ gɔ̀n. Donne moi ta main. 2 par (marque le complément d'agent) Yí a wɛŋ lᴧ́n gɔ̀n. L’eau a été renversée par un enfant. 3 valeur possessive Pɔ́ɔ̂ kɤ́ n̂ gɔ̀n. J'ai une houe. 4 marque possessive des noms locatifs non-relationnels au cas locatif Á lôâ n̂ gɔ̀n beî. Je suis parti à mon champ 383 gɔ̀n v. vi. se battre Lun, kóô gɔ̀n. Viens, on va se battre 384 gɔ́ŋ́dɤ́ n. corbeau 385 gɔ̀ŋ́gɔ́n → bhaan, gɔ̀n v. vi. se battre 386 gɔ̀ɔ̀ HAB, FUT gɔɔ v. passer le temps ; durer Klaŋ líé lᴧ́n=bò gɔɔì bhée tìlì. Le jour de repos des enfants c'est demain E gɔɔâ Bia. J'ai passé du temps à Abidjan (j'ai duré à Abidjan) 387 gɔ́ɔ́ HAB gɔɔ v. écraser Ya bɛ̀ì gɔ́ɔ́ gwɛɛ tà. Elle a broyé le piment rouge sur ce caillou 388 gɔ̂ɔ̂ n. voiture 389 gɔ́ɔkwîîdᴧ̂ n. masque coureur 390 gɔ̂ɔ̂n n. 1 mâle (idiom.) bháá gɔ̂ɔ̂n mouton 2 mari 391 gɤ́bhɤ́ŋ́ n. girafe 392 gɤ́ɤ́ → gí pp. à l'intérieur Fɛ́ŋ́ a ló yɛɛ gɤ́ɤ̂. Le rat est entré dans le trou 393 gùâ n. esclave Gùâ wùn àâ bhɤ̂ kûû. Il n'y a plus d'esclavage 394 gùàn n. champignon (qui poussent sur les termitières) 395 gûlân n. mariage (idiom.) gó gûlân bhà divorcer (idiom.) gûlân kpɔ̂ se marier 396 guli n. guerre Guli kɤ́ bhɛ̂ɛ̀ zᴧ̂. La guerre tue l'homme 397 gulilᴧ́n n. roi Wò î leâ sɛ́ɛ́lᴧ̂n kɤ̂ bha kɛ̂ɛ̂ gulilᴧ́n kâ. Une fois que tu es nommé chef de terre, tu es un roi Syn. sɛ́ɛ́lᴧ̂n 398 gûlín n. jalousie Zâlí ìbha gɔ̂ɔ̂n lɔ̀ɔ̀ kéâ kɛɛ e gûlín gô à tà. Zali aime son mari, elle est jalouse de lui

399 gulu n. 1 trou (dans la terre) (idiom.) yí gulu trou d'eau 2 tombeau 400 gùlù HAB, FUT gulu v. vt. diviser (entre tà) Wo wɛɛ kó kôa sɛ́ɛ́kpɔ̂ gùlù. On dit de partager notre parcelle de terre 401 gúlɤ́ n. intérieur du ventre (idiom.) N̂ gúlɤ́ kɤ́ gîê là. Il a de la diarrhée (idiom.) gúlɤ́ yaa bhɛ̀ɛ̀ personne avare 402 gùn pm. marque de présomptif Ya gùn gô lûn. Probablement, il est déjà parti 403 gûn FUT gún → gùn v. être dans le passé e gûn zɤ́ C'était ici 404 gúpé n. guêpe maçonne 405 gúúdᴧ̂ n. caméléon 406 gûyà n. manioc 407 Gʋ̀ʋ̀ n. Goo (nom du groupe ethnique et de la langue)

Gb gb

408 gbá n. tas (d'herbe) Kaa gbá kɤ́ kpââ ká. Un tas d'herbes de brousse est grand

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409 gbààlàà n. cobra, serpent cracheur 410 gbààlᴧ́n n. chaise 411 gbàâlᴧ́nkwìì n. case sacrée Kó gbàâlᴧ́n kwìì lɔ̀ɔ̀ kɛ̂à tɤŋlɤ́. Nous allons adorer la case sacrée aujourd'hui

412 gbaan n. 1 branche. 2 affluent Kô lò yí gbaan tà. On va vers l'affluent 413 gbààn HAB, FUT gbaan v. 1 vt. enfoncer Yílí gbaan kɤ́ è ló sɛ́ɛ́ gí dɔ́ɔ́n kà. Enfonce le bois afin qu'il rentre profondement dans la terre. 2 vt. arrêter Tââ e tô pɤ́ɤ̂ gbaan. La marche c'est bon, arrêtons-nous. 3 vt. garer Dɔ̂ kɤ̂ á moto gbaan kɤ̂ ká yɔ̀ɔ̀. Attends que je gare la moto afin que vous descendiez 414 gbáán n. cuisse (partie de jambe au-dessus du genou ) 415 gbalân FUT gbalán v. s'incliner Ya gbanlań kêè wɛ́ɛ bhɛ̂ɛ̀ bhà. Il s'est incliné pour saluer 416 gbâlèè HAB, FUT gbâlee v. vt. mendier E wɛ́ɛ̂ gbàlee. Il demande de l'argent E gie gbaleâ ̂, e bhíáá. Il passe son temps à mendier, il n'est rien 417 gbâleebhɛ̀ɛ̀n n. mendiant Syn. dîâlâbhààn 418 gbân n. totem N̂ gbân bhée yíagùâ kâ. Le crocodile, c'est mon totem 419 gbân n. 1 bras (de l'épaule au poignet, le poignet non inclus). 2 aile (d'oiseau) 420 gbàngbàn → tɛ́ɛ́n 'rouge' adv. très (adverbe expressif de tɛ́ɛ́n 'rouge') Yɛ̀ɛ̀n kɤ́ tɛ́ɛ́n gbàngbàn. Le sang est rouge foncé 421 gbânsángbá n. épaule (y compris l'omoplate) 422 gbânsùlù n. coud líé-zuo gbânsùlù ká pousser avec les coudes ya n̂ zᴧ̂ gbânsùlù ká il m'a tapé avec le coude 423 gbânwɛɛ̂ n.loc. aisselle À kwâ kéâ gbânwɛɛ̂. Il a des poils sous les aisselles 424 gbânwɛɛ̂-lèè n.loc. aisselle 425 gbáŋ́ n. étagère (pour les marmites) Kà gbɔ̂ yaa gbáŋ́ tà. Mettez le canari sur l'étagère 426 gbâpɔ̀ɔ̀n n. totem Bhɛ̂ɛ̂ ààn gbâpɔ̀ɔ̀n e yíagoâ ká, waan lee bhàŋ̀bhà. Ceux qui ont caïman comme totem, on les appelle Bamba 427 gbᴧ́ᴧ̂ n. crocodile noir (une espèce de crocodile, assez petite, à museau large, lente, pacifique et omnivore)

428 gbee n. puce

429 gbeegbeeyè → Int. de gbeeyè adj. très intelligent 430 gbèèyè adj. intelligent Klaŋlíélᴧ́n lɛ̂ è gbèèyè ká, yaa bhà bákɤ̀ sɔ̀lɔ̀. Un élève est intelligent, il a passé son bac Syn. kpɔɔyè

431 gbele( ?) n. scorpion

432 gbɛ́ɛ́ n. cabane 433 gbɛ̀ɛ̀n n. couteau 434 gbɛ́ɛ́n adj. large, grand Bháánlèè kɤ́ gbɛ́ɛ́n ká. Man (la ville) est grande 435 gbɛ́ɛ̂n n. chien 436 gbɛ́ɛ̂n n. fruit sauvage Gbɛ́ɛ̂nlᴧ́n kpà kɤ́ bhɛ̂ɛ̂ kaa. L'ensemble des fruit qui sont là grattent

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437 gbɛ́ɛ́tà n. causerie (idiom.) À gbɛ́ɛ́tà kɤ́ bhɛ́íŋ̀ ká. Il ne cause pas trop (idiom.) gbɛ́ɛ́tà zᴧ̀ causer 438 gbɛ́ɛ́tàgbɛ̀ɛ̀ → Int.de gbɛ́ɛ́n adj. très large 439 gbɛì → lâgbɛì n. crochet, fourche (perche à un bout courbé pour abaisser les branches) Î pɤ gbɛì káán kɤ̂ kó leezᴧ̀. Il faut couper la fourche, nous allons travailler sɔ̂ dɔ̂ gbɛì líé/bhà porte-manteau 440 gbɛ̂nlɛ̂n n. intestin Diì gbɛ̂nlɛ̂n líí kɤ́ sᴧa. L’intestin de bœuf est bon 441 gbɛ̂nlɛ̂n-wɛ́ɛ́ → gbɛ̂nlɛ̂n n. intestin 442 gbɛ̀ŋ̀ n. punaise 443 gbɛ́sɛ̀ n. cure-dents Gbɛ́sɛ̀ bhɤɤ kɤ̂ î súú è kɛ̂ɛ̂ púú kâ. Utilise le cure-dents pour avoir les dents blanches 444 gbìlì n. python 445 gbílí n. panier (ancient, fabriquée avec les feuilles du palmier pour transporter les tubercules et les fruits) Bhán géè kpà sí gbílí gî. J'ai pris un panier avec un régime de banane 446 gbílídô → gbílí 'basket' num. mille (une forme gbílídó est utilisée en comptant ) 447 gbínkínŋ́gbìnkìnŋ̀ → Int. de gbiŋ́ ̀ adj. très lourd

448 gbiŋ n. écureuil

449 gbíŋ̀ adj. lourd gwɛɛ gbíŋ̀ caillou lourd 450 gbîyê HAB gbìyè v. vt. tirer (exercer une traction) Bhɛ́ɛ́ gbîyê(lâ) ! Tire la corde 451 gbɩ̂ɩ̀ adj. 1 fort E gbêè, e yílí kpòô sî. Il est fort, il soulève un tronc d'arbre E gbêè, e bhɛ̂ɛ̀kɤ́tà. Il est fort, il rassemble les gens. 2 grave (en parlant de la maladie) Yóá gbêè kéâ kɛ̂ɛ̂là. Une maladie grave est en train de le fatiguer (idiom.) sɔ̀nŋ̂ gbêè cher 452 gbɩ́kɩ́gbɩ̀kɩ̀ → Int. de gbɩ̂ɩ̀ adj. très fort 453 gbláágblàà adj. dur Bîê kwîî kɤ́ gbláágblàà ká. La peau d'éléphant est dure Syn. zíɔ́ɔ́nzìɔ̀ɔ̀n ? 454 gblákágblàkà → Int. de gbláágblàà adj. très dur 455 gblíbhàá n. aigle 456 gblɔ̀ n. lièvre 457 gblɤ̂gblɤ̂ adj. grand kwîî gblɤ̂gblɤ̂ grande maison (idiom.) bhêê gblɤ̂gblɤ̂ un vieux Syn. kpàá, kábhákó 458 gbɔ̂ → sɛ́ɛ́gbɔ̂ n. marmite 459 gbɔɔ FUT, HAB gbɔɔ v. ramper lᴧ́n gbɔɔè l'enfant qui rampe 460 gbɔ̀ɔ̀n HAB, FUT gbɔɔn v. être difficile Lôò lɛ̂ lᴧ́n kpɔ́è a gbɔ̀ɔ̀n. L'accouchement était difficile 461 gbɔ̀ɔ̀ŋ̀ n. guêpe 462 gbɔ̂ɔ̂ŋ̂ n. chauve-souris Gbɔ̂ɔ̂ŋ̂ bɛ́ɛ́ kɤ́ Bíà. À Abidjan il y a plein de chauves-souris 463 gbɤ̂ n. fils 464 gbúlú n. déchets, ordures Gbúlú wɛŋ lèè àâ zɤ̂. Il n'y a pas d'endroit ici pour verser les ordures

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465 gbulúlɤ̂ adv. brusquement Káà a dâlá gbulúlɤ̂. Le car s'est arrêté brusquement 466 gbúŋ́ n. cour familiale, concession (habitation d'une grande famille) 467 gbúŋ́ n. hibou 468 gbʋ́ʋ́ n. trace (idiom.) kɔɔ gbʋ́ʋ́ écriture (idiom.) Á tôâ î gbʋ́ʋ́ líé, á lóà. À ta place, je partirais

469 Gw gw

470 gwéé n. arachide gweé ́ kɔɔn pâte d'arachide 471 gwêê n. fromager 472 gwéé-wɛ́ɛ́ → Sing. de gwéé n. grain d'arachide 473 gwɛɛ n. pierre 474 gwɛ́ì n. babouin 475 gwɛlᴧ́n n. gravier 476 gwɛlᴧ́n-wɛ́ɛ́ → Sing. de gwɛlᴧ́n n. un gravier Too kɤ́ baan yé gwɛlᴧ́n-wɛ́ɛ́ lᴧ̀n. Les poulets se sont entassés comme des graviers 477 gwɛ́yɛ́ n. mamba vert (serpent arboricole, fin, très venimeux, souvent attaque en se suspendant à l’arbre) 478 gwí n. ventre (l'extérieur) À gwí kɤ́ kpaa.̂ Son ventre est gros 479 gwíɤ́ n. hyène 480 gwò HAB, FUT gwo v. vt. avoir l'envie Á lᴧ́n gwolà. J'ai envie d'avoir un enfant 481 gwɤlɤ́ → Loc. de gwí n.loc. dans le ventre 482 gwɤlɤ́-lèè → gwí n.loc. dans le ventre 483 gwɤŋlɤ̂ n.loc. sur la tête, dans la tête À wûnkwɛ́ kêááà gwɤŋlɤ̂. Il n'a pas de cheveux sur la tête 484 gwɤŋlɤ̂-lèè → gwɤŋlɤ̂ n.loc. sur, dans la tête

I i

485 í pers. tu (pronom subjectif de la 2ème pers. sg. de la série existentielle)

486 í pers. tu (pronom subjectif de la 2ème pers. sg. de la série subjonctive) 487 -í mrph. suffixe de soupin 488 î pers. tu (pronom subjectif de la 2ème pers. sg. de la série immédiate) 489 î pers. tu (pronom subjectif de la 2ème pers. sg. de la série conditionelle) 490 î pm. tu (MPP de la 2ème pers. sg. de la série négative) 491 î pers. toi, ton... (pronom non-sujet de la 2ème pers. sg.) 492 îbhà pers. ton (pronom possessif de la 2ème pers. sg.) 493 íí pers. tu le, tu la (forme contractée : pronom existentiel subjectif 2 sg. + pronom non- sujet 3 sg.)

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K - k

494 kà pers. vous (pronom subjectif de la 2ème pers. pl. de la série impérative)

495 ká pm. ne ... pas (marque de négation au perfectif) 496 ká pers. vous (pronom subjectif de la 2ème pers. pl. de la série existentielle) 497 ká pm. vous (MPP de la 2ème pers. pl. de la série du parfait) 498 ká pers. vous (pronom subjectif de la 2ème pers. pl. de la série subjonctive) 499 ká pp. 1 avec (valeur comitative) Lûn lᴧ́n kâ. Viens avec l'enfant ! 2 avec, par (valeur instrumentale ) Kwíî ziì baa baŋ kâ. Fais le nettoyage avec une machette autour de la maison. 3 en (désigne le matériel) Kɔɔbhàpɔ̀ɔ̀n lɛ̂ e zɛ̂ ká. Ce bracelet est en cuivre. 4 dans (localisation temporelle) Bhᴧ̂ŋ̂gɤ̂ kɤ́ lôâ táá gí leekpɛì dô ká. Un jour, un homme est parti en voyage. 5 marque la construction verbale résultative. 6 marque les adjectifs dans la fonction pseudo-substantive 500 kâ pers. vous (pronom subjectif de la 2ème pers. pl. de la série immédiate) 501 kâ pers. vous (pronom subjectif de la 2ème pers. pl. de la série conditionnelle) 502 kâ pm. vous (MPP de la 2ème pers. pl. de la série négative) 503 kâ pers. à vous, votre (pronom non-sujet de la 2ème pers. pl.) 504 kaa n. canne (idiom.) kaa lɛ́ɛ́nlɛ̀ɛ̀n canne à sucre 505 káà n. car (idiom.) káà si prendre le car 506 káà pers. votre (pronom possessif de la 2ème pers. pl.) 507 káá pm. vous (MPP négatif de la 2ème pers. pl. de la série imperfective) 508 kâà pers. toi et... (pronom coordinatif) 509 kââ pm. vous (MPP de la 2ème pers. pl. de la série prospective) 510 kââ n. crabe 511 kââ HAB kaa v. vt. égratigner Gbɛ́ɛ̂nlᴧ́n kpà kɤ́ bhée kaa. Ces grappes de fruits peuvent égratigner 512 káân HAB kaan FUT káán → tu-kaan v. 1.1 vt. couper Yílí gbaan káân ! Coupe la branche ! 1.2 vi. être coupé. 2 vt. couper (la route) Kwanbhɛ̀ɛ̀lùn wa zîâ káân. Les voleurs ont coupé la route. 3 vt. attacher (une pagne) Sɔ̂ káân ! Attache un pagne ! 4 vi. s'agrandir (une plaie) Bhɛ̂líé a káân La plaie s'est agrandie (parce que tu ne la soignes pas bien). 5 vi. finir (la pluie) Lâ a káân. La pluie est finie 513 kábhákó adj. énorme Goloŋ kɤ́ kábhákó ká. La Dent de Man est énorme (idiom.) bhɛ̂ɛ̂ kábhákó un vieux Syn. gblɤ̂gblɤ̂, kpàá 514 kàdó n. cadeau (l'argent) 515 káfé n. café 516 kákáyè adj. nerveux Kuàlᴧ́n kákáyè kɤ́ lᴧ́n=bò bhaan. Un vieux nerveux frappe les enfants 517 kàkò pers. nous (pronom hortatif) Kàkò dâlâ ! Arrêtons-nous ! 518 kalaŋ, klaŋ n. 1 école Ya ló kalaŋ líé. Il est parti à l'école. 2 étude Bhán kalaŋ kɛ̂ɛ̂ kpââ. J'ai fait beaucoup d'études 519 kalaŋwûnbhɛ̀ɛ̀n n. professeur

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520 kálí n. carré (un morceau de superfecie) Kó kálí dô bhéâ zᴧ̂â tɤ̀ŋ̀lɤ̂. C'est un carré que nous avons nettoyé aujourd'hui 521 kân FUT kán v. rassasier Bhán bhilin bhɤɤ, bhán kan. J'ai mangé du riz, je me suis rassasié 522 kànkànyè → Int. de kànyè adj. très aigre 523 kànyè adj. aigre Bhɛ̂ɛ̂tîîsɛ̀ɛ̂ kɤ́ kànyè. Le citron est aigre 524 kàsò n. prison 525 keè n. plante (couleur jaune, utilisée pour la sauce longue) keè kɤ́ sᴧa bhìlìn bhà. Kee est bon avec le riz 526 kéyaa n. lèpre Kéyaa kɤ́ bhɛ̂ɛ̂ lìànwô. La lèpre rend infirme 527 kɛɛ pp. dans la construction "X me plaît/j'aime X" Bíɛì yɔ́ɔ́n lɔ̀ɔ̀ kɤ́ kuyalᴧ́nbọ̀ kɛɛ. Les vieux aiment la graisse de cochon 528 kɛ́ɛ́ conj. mais Lò pɛ́ɛ̂ lɔ̀ɔ̀ àâ n̂ bhà gbɛ́ɛ̂ kâ, kɛ́ɛ́ n̂ lᴧ̂nlùn kɤ́ wɛɛ á waa bhí. Je n’ai pas beaucoup d'envie d’aller dans mon village, mais mes parents me forcent à le faire 529 kɛ̂ɛ̂ FUT kɛɛ v. 1 vi. devenir (qqn., qch. ká) A kɛɛ wunbhɛɛ kpaa ka. Il est devenu un grand chef. 2 vt. faire (idiom.) yí kɛ̂ɛ̂ nager 3 vt. battre (au jeu) Ya n̂ kɛɛ dábhɤ̀ gî. Il m'a battu au jeu de dames 530 kɛ̂ɛ̀n n. bile 531 kɛ̀ìŋ̀ pp. 1 derrière Táásí n̂ kɛiŋ̀. Suis-moi. 2 avec (seulement avec les humains) Kò ló n̂ kɛiŋ̀. Allons avec moi ! 532 kɛ̀ìŋ̂ num. cent (multiplicande dans les numéraux complexes) kɛ̀ìŋ̂ pèèlʌ̂ deux cents 533 kɛ̀ìŋ̂lin num. cent (si 100 est un multiplicande, on utilise kɛ̀ìŋ̂) 534 kìlìn HAB, FUT kilin v. 1 vt. entourer Sɔ́yá=bò wa pɛ́ɛ̂ kìlìn. Les soldats ont entouré le village. 2.1 vt. clôturer Bhɤɤ aa bha gbúŋ́gí lèè kìlìn. Beu a clôturé sa cour. 2.2 vi. être clôturé 535 kílɔ́ŋ́ n. 1 kilomètre. 2 kilo. 3 balance, bascule Káfé dân kílɔ́ŋ́ liê. Pèse le café sur la bascule 536 kɩɩ̀ n. fusil (idiom.) kɩɩ̀ daa à bhà tirer sur qqn/qch kɩɩ̀ kɤ́ wɛɛ le fusil tire 537 kɩɩ̀daabhɛ̀ɛ̀n n. chasseur (avec fusil) 538 kɩɩ̀kpɤ̀ n. nuque 539 kɩɩ̀wɛ́ɛ́ → kɩɩ̀ n. balle kɩɩ̀wɛ́ɛ́ daá gî charger le fusil 540 kɩ́ɩ̂ n. groupe d'entraide, groupe de travail 541 klélè adv. très (adverbe expressif de tété 'petit') Lᴧ́n tɩ́tɩ́ klélè àâ sᴧ̀̀a. Un enfant trop petit, c'est pas bon 542 klɔŋ̀ n. puits Yí a bhéé klɔ̀ŋ̀ gî. L'eau est tarie dans le puits 543 klɤ̂ŋ̂klɤ̂ŋ̂lɤ̀ → kpɛ́ɛ́kpɔ̂ 'sécher' adv. complètement (adverbe expressif de kpɛ́ɛ́-kpɔ̂ 'sécher') Yílí a kpɛ́ɛ́kpɔ́ klɤ̂ŋ̂klɤ̂ŋ̂lɤ̀. Un arbre s'est séché complètement 544 kò pers. nous (pronom subjectif 1ère pers. inclusif de la série impérative) 545 kó pm. nous (MPP de 1ère pers. pl. de la série négative) 546 kó pers. nous (pronom subjectif de la 1ère pers. pl. de la série subjonctive) 547 kô pers. nous (pronom subjectif de la 1er pers. pl. de la série immédiate)

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548 kô pers. nous (pronom subjectif de la 1ère pers. pl. de la série conditionnelle) 549 kô pm. nous (MPP de 1ère pers. pl. de la série négative ) 550 kô pers. nous, notre (pronom non-sujet de 1ère pers. pl.) 551 kô pers. notre (pronom possessif de 1ère pers. pl.) 552 koó pers. nous (pronom subjectif 1ère pers. exclusif de la série impérative) 553 koô pm. nous (MPP de la 1ère pers. pl. de la série prospective) 554 kòò n. bas-ventre À kòò a lààn. Son bas-ventre est collé (il a faim) 555 kòò HAB, FUT koo v. refuser (à lᴧ̀n) Ya koo lo beîè kâ. Il a refusé d'aller au champ 556 kóó n. gale, éruption (toute sorte de dermatose) Kóó yòà kɤ́ sɔ́è ká tɛ́ɛ̂ pié. La gale s'est répandue ces derniers temps 557 kóô pers. nous le, nous la (forme contractée : le pronom existentiel subjectif 1 pl. + pronom non-sujet 3 sg.) 558 kóólíé n. bordure Yílí kpââ kɤ́ bʋʋ kóólíé. Un grand arbre est au bord du champ 559 kóó-wò v. élever, éduquer Wa gbɛ́ɛ̂ lɛ̂ kóó-wô, yàâ bhɛ̂ɛ̀ kûn. Ils ont dressé ce chien, il ne mord pas les gens 560 kóówôè adj. bien éduqué Lᴧ́n lɛ̂ è gìèâ e bhɛ̂ɛ̂ bhlʌŋ-yaa, wa kóówôè ká. Un enfant passe, il salue, il est bien éduqué 561 kɔlᴧ́nwɛ́ɛ́ n. doigt (idiom.) kɔlᴧ́nwɛ́ɛ́ gɔ̂ɔ̂n lᴧ́n pouce (idiom.) yɔ́ɔ́n pàâ kɔlᴧ́nwɛ́ɛ́ index (idiom.) kɔlᴧ́nwɛ́ɛ́ lè e dɔ̂â yɔ́ɔ́n pàâ kɔlᴧ́nwɛ́ɛ́ píẹ́ médius (idiom.) kɔlᴧ́nwɛ́ɛ́ lè e dɔ̂â kɔlᴧ́nwɛ́ɛ́ tò zíaa píé annulaire (idiom.) kɔlᴧ́nwɛ́ɛ́ tò zíaa petit doigt 562 kɔlᴧ́nwɛ́ɛ́bhàpɔ̀ɔ̀n n. bague 563 kɔ́ŋ̂ n. porte Piewɛ́ɛ́ kɔ́ŋ̂ bheé kwíî lɛ̂ lîê. Cette maison a une porte en fer 564 kɔɔ → kɔɔ kwɛ́ n. 1 main. 2 façon À táán kɛ̂ɛ̂ kɔ̀ɔ̀ kɤ́ sᴧa. Sa manière de danser est magnifique 565 kɔɔ-kwɛ́ n. paume de main 566 kɔɔn n. boule (de cire etc.) (idiom.) géè kɔɔn foutou banane sɛ́ɛ́kɔɔnkwìì maison de terre battue 567 kɔ̀ɔ̀n HAB kɔɔn v. vt. diriger, gérer Tîâ kɤ́ pɛ́ɛ̂ kɔɔnlà. Tia dirige le village 568 kɔɔsᴧ̀ n. côté droit Bhɛ̂ɛ̂ è pɔ̂ɔ̂n bhɤ̀ɤ̀ bhɛ̂ɛ̂ kɔɔsᴧ̀. L'homme mange avec la main droite 569 kɤ́ pm. être (marque imperfective dans les énoncés verbaux) 570 kɤ́ pm. être (copule dans les énoncés locatifs et équatifs non-verbaux) 571 kɤ́ dtm. l'un l'autre Ààn lɔ̀ɔ̀ àâ ààn kɤ́ kɛ̂ɛ̂. Il ne s'aiment pas 572 kɤ̂ dtm. 1 certain (dans les phrases affirmatives) kwíî kɤ̂ une certaine maison 2 encore Á sɔ̂ kɤ̂ yêà è ? Est-ce que je peux avoir encore des habits ? 3 autre …bhɛ̂ɛ̂ dô kɤ̂ pɤ pɛ́ɛ́n è bhɔ̂ à tà. ...une autre personne a le sien en face de lui 573 kɤ̂ dtm. aucun (dans les phrases négatives) È ká yílí blí kɤ̂ lɔ̂. Il n’a acheté aucun fruit 574 kɤ̂ conj 1 pour que (doit être suivi de la série subjonctive) Á lûân zɤ́ kɤ̂ á bhálá kɛ̂ɛ̂ beî. Je suis venu ici pour travailler au champ. 2 pendant que Á táá-sílà kɤ̂ á táán bɔ̂là. Je marche et je chante. 3 si, quand Kɤ̂ í yànbhàn líéyaa, e wɛɛ. Si tu dorlotes le chat, il

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ronronne Bhá à súàn-gó kɤ̂ ya bhân... Tu as vérifié si c'est cuit ou non. Syn. líkɤ̂. 4 que (dans les souhaits, vœux) Kɤ̂ á ló í ká pɛ́ɛ̂ è ! Que je puisse t'envoyer au village ! 575 kɤɤ n. écorce 576 kɤ̀ɤ̀ FUT, HAB kɤɤ v. roter Ya bô wɩɩ bhîán, ya kɤ̀ɤ̀. Il a fini de boire le bangui et il a roté 577 kúân HAB kuan FUT kúán v. 1 vt. éplucher (tubercules) Bhán gwîa kúân. J'ai épluché un manioc. 2 vi. être épluché 578 kulû n. nain Bhɛ̂ɛ̀ tûlᴧ́n bhɤ́ wà kulû kɛ̀ɛ̀. Ce sont de petites personnes qu'on appelle les nains 579 kùlù HAB, FUT kulu v. 1.1 vt. attacher Bhán bháá kùlù yílí bhà. J'ai attaché un mouton à un arbre. 1.2 vi. être attaché. 2 vt. confier (à qqn – bhà) Wa lôò yɛ̂ kulu à bha gɔ̂ɔ̂n lóò bhà. Ils ont confié la femme au petit frère de son mari 580 kùlù n. mur Kwíî kùlù a laan dàà. Le mur a fondu 581 kùlù HAB klù v. vt. donner des courbatures Beî bhálá kɤ́ bhɛ̂ɛ̂ klù. Le travail au champ fait mal au corps 582 kùlù n. louche (grande cuillère pour marmite) Kùlù kɤ́ bhilin gbɔ̀ gí. La louche est dans la marmite de riz 583 kulu-gó v. vi. honnir (faire honte) Bhá kulu-gó ń líê. Tu m'as honni 584 kûn v. FUT kúàn 1.1 vt. attraper Bhán wii kûn. J'ai attrapé un animal (idiom.) Bhán yóá kûn. J'ai attrapé la maladie (idiom.) kûn sóó ká mordre Gbɛ́ɛ̂ a n̂ kún sóó kâ. Un chien m'a mordu (idiom.) lìì kûn salir Bhâan sɔ̂ tó lìì kûn. Tous mes habits sont sales (idiom.) wuǹ kûn s'entretenir, être propre Á degâ wùn kûn. Il s'entretient. 1.2 vi. être attrapé. 2 vt. monter (montagne, palmier) Á tɔɔn kûn. J'ai escaladé la montagne 585 kùû n. carpe 586 kûû adv. plus (dans une phrase négative) Yàâ yíî zɤ̂ kûû. Il n'habite plus ici 587 kuu-lô HAB kùù-ló v. courber, tordre Ya yílí gbaan kuu-lô. Il a courbé une branche d'arbre 588 kuyà n. vieux Kuyàlᴧ́n sóó tóó wòò. Le vieux a perdu toutes ses dents Syn. bhɛ̂ɛ̂ kpaa, bhɛ̂ɛ̂ gblɤgblɤ

Kp kp

589 kpà n. régime géè kpà a tâân régime des bananes est mûr Gbɛ́ɛ̂nlᴧ́n kpà kɤ́ bhɛ̂ɛ̂ kaa. Ce régime-là donne des démangeaisons

590 kpàà HAB, FUT kpaa v. 1.1 vt. cuire Yoo a wii kpàà. Yoo a cuit la viande. 1.2 vi. être cuit Wii a kpàà. La viande est cuite 591 kpáà n. gazon, herbe (au village) Kpáà a dàà. Les herbes ont poussé 592 kpâá → kpàá 'grand' adv. beaucoup Géè kɔɔn lɔ̀ɔ̀ n̂ kɛɛ kpâá. J'aime beaucoup le foutou banane Á bhilin bhɤɤ kpâá. Je mange beaucoup de riz Syn. bɛɛ, tɔ 593 kpââ adj. 1 grand kwíî kpââ grande maison 2 vieux bhɛ̂ɛ̂ kpââ un vieux Syn. kábhákó, gblɤ̂gblɤ̂, kpɛ̂ŋ̂kpɛ̂lɛ̂ 594 kpáán n. fondations (d'une maison) Bhasɔ́nlùn waa bha kwíî kpáán tó yaa. Les maçons ont achevé les fondations de sa maison

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595 kpááŋ́ adj. nu (idiom.) gɛɛn kpááŋ́ pieds-nus 596 kpââtàkpàà → Int. de kpàá adj. très grand 597 kpân n. dette, crédit (idiom.) kpân sî bhɛ̂ɛ̂ gɔ̀n emprunter à qqn (idiom.) kpân gó rembourser la dette 598 kpânlá adj. gauche (toujours avec kɔɔ 'main') À kɔɔ kpânlá a yí gô. Sa main gauche est mouillée 599 kpàŋ̂ n. maïs 600 kpᴧ́lɤ́ adv. 1 à côté, proche Kôa beîlèè kɤ́ kpᴧ́lɤ́ péêlèè bhà. Notre champ est proche du village Syn. píé. 2 peu profond Yíwɛ́ɛ́lèè a tó kpᴧ́lɤ̂. Le marigot est peu profond 601 kpᴧ́lɤ́ n. raccourci Tîâ zʋʋ a gó zîâ kpᴧ́lɤ́ ká/bhà. Tia a oublié le raccourci Á bɔ̂à kpᴧ́lɤ́ zɤ̂. Je veux prendre ce raccourci-là 602 kpêêlíé n. dans la gorge Yúû wɛ́ɛ́ a laan n̂ kpêêlíé. L'arête est coincée dans la gorge kpêêlíé gó égorger 603 kpêêlíé-lèè → kpêêlíé n. gorge 604 kpèlêŋ̂ n. devinette, proverbe Kà lûn kó kpèlêŋ̂ bɔ̀ ! Kà lûn kó kpèlêŋ̂ dàà ! Donnez une devinette ! 605 kpɛ́ɛ́ adj. 1 sec wóó kpɛ́ɛ́ bois à brûler sec 2 mince lᴧ́n kpɛ́ɛ́ enfant maigre Syn. pɛ́ɛ́ntà. 3 aiguë (voix) Lᴧ́ŋ̂=bò wʋʋ kɤ́ kpɛ́ɛ́ ká. Les voix des enfants est aiguë 606 kpɛ́ɛ́ n. pou de corps 607 kpɛ́ɛ́-kpɔ̂ v. vt. sécher Bhán gboo kpɛ́ɛ́-kpɔ̂. J'ai fait sécher le gombo 608 kpɛ́ɛ́-wɛ́ɛ́ → Sing. de kpɛ́ɛ́ n. pou de corps 609 kpɛ́î n.loc. dehors Kà lûn kó yaa kpɛ́ì. Venons nous asseoir dehors ! 610 kpɛ́î-lèè → kpɛ́î n.loc. dehors 611 kpɛ́ìŋ̀ adj. amer Zóŋ̂ wɛ́ɛ́ kɤ́ kpɛ́ìŋ̀ ká. L'aubergine est amère 612 kpɛ́nkíkpɛ̀nkì → Int. de kpɛ́ìŋ̀ adj. très amer 613 kpɛ́ŋ́kplɛ̂ adj. très gros, très grand (objet inanimé) bhɛɛ̂wɛ́ɛ́ kpɛ̂ŋ̂kplɛ̂ grosse corde kwíî kpɛ̂ŋ̂kplɛ̂ très grande maison 614 kpílín n. joue extérieure (idiom.) zabaa kpílín bhà pincer la joue 615 kpìŋ̀ n. route (où une voiture passe ) 616 kpìŋ̀-wɛ́ɛ́ → kpìŋ̀ n. route (large, où une voiture peut passer) 617 kpɩɩ n. mil 618 kpɩ́ɩ̂ n. panier (plus grand que gbílí) 619 kpɩɩ-wɛ́ɛ́ → Sing. de kpɩɩ n. graine de mil 620 kpláso ́ n. calvitie Kplásó aa wûn kwɛ́ bhɤ̀ɤ̀. La calvitie a fait tomber les cheveux 621 kplᴧ n. enfant non-initié Syn. suwɛin 622 kpò FUT kpó HAB kpo v. vi. être couché Sɛ̀ìŋ̀ kɤ́ kpo tîîlɛ̂. Le serpent est couché là-bas 623 kpóŋ́tɛɛ n. terre ferme (opposé à l'eau) kpóŋ́tɛɛ bhɔ̀ɔ̂ tortue terrestre Yí a bîê a lûn kpóŋ́tɛɛ. L'hippopotame est venu sur la terre ferme 624 kpóŋ́tɛɛ-lèè → kpóŋ́tɛɛ n. terre ferme (opposé de l'eau) 625 kpoo adj. pas mûr bhángoló kpoo mangue pas mûre

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626 kpòô n. tronc (d'arbre) 627 kpóò adj. nu 628 kpóólíê n. embrasure de porte 629 kpɔ̂ v. 1.1 vt. exposer, étaler. 1.2 vi. être exposé. 2 vt. défricher (un terrain pour le champ) Bhán bʋʋ kpɔ̂. J'ai défriché le terrain pour le champ. 3 vt. naître Ya lᴧ́n kpɔ̂. Elle a accouché. 4 glisser Ya kpɔ́ pɔ̂n ká. Il a glissé sur le pont (et il est tombé) Syn. zaan-lô. 5 manquer (une cible, kâ) E kpɔ́ bhaan kâ. Il a tire sur l'oiseau, mais il a manqué 630 kpɔ̂kɤ́líê v. 1.1 vt. coudre Tàyᴧ̂ᴧ̂ a bhâan sɔ̂ tó kpɔ́kɤ́líê. La tailleur a cousu tous mes habits. 1.2 vi. être cousu 631 kpɔŋ̀ n. front 632 kpɔ́ŋ́ n. bord 633 kpɔ́ŋ̂ n. genou 634 kpɔɔ n. forêt 635 kpɔ̂ɔ̂ n. cicatrice Kpɔ̂ɔ̂ kéâ kpɔ̂ŋ̀ bhà. Il a une cicatrice sur le genou 636 kpɔ́ɔ́bhɛ̀ɛ̀n n. parent (père et mère, une forme d'adresse polie à une personne âgée) n̂ kpɔ́ɔ́bhɛ̀ɛ̀ mes parents 637 kpɔ́ɔ́-gô v. vt. raser N̂ lᴧ̂n a gâ, bhán wûn kpɔ́ɔ́-gô. Je me suis rasé la tête, c'est que mon père est mort. (une coutume goo) 638 kpɔɔkpɔɔyè → Int. de kpɔɔyè adj. très intelligent 639 kpɔɔyè adj. pas arrogant, intelligent Lᴧ́n lɛ̂ e kpɔɔyè ká, yaa degâ bha kwíí dɔ̀. L’enfant est intelligent, il a construit la maison lui-même Lᴧ́n lɛ̂ e kpɔɔè ká, e yí pââ láán lᴧ̀n. L’enfant est intelligent, il puise de l'eau pour sa grand-mère Syn. gbèèyè 640 kpɤ̂ n. boule gwiâ kɔɔn kpɤ̂ boule de foutou de manioc 641 kpɤ́ŋ̀kpɤ́( ?) n. hoquet Yí bha lɔ̀ɔ̀, è n̂ kɛ̂ɛ̂ là, kpɤ́ŋ̀kpɤ́ kɤ́ n̂ kɛɛ. Quand j'ai soif, j’ai le hoquet 642 kpú n. reins, lombes

Kw kw

643 kwá pm. nous (MPP de la 1ère pers. pl. de la série du parfait)

644 kwâ n. 1 poile. 2 plume too kwâ plumes de poulet 645 kwáá pm. nous (MPP négatif de la 1ère pers. pl. de la série imperfective) 646 kwàn HAB, FUT kwan v. vt. voler (dérober) Ya káfé kwàn. Il a volé le café 647 kwàn n. vol (rapt) Kwàn kɤ́ yaa. Vol, c'est mauvais 648 kwanbhɛ̀ɛ̀n n. voleur

649 kwee n. an, année

650 kwèè n. calebasse 651 kwêê n. nid Bhaan kɤ́ kwêê dɔ̂. Un oiseau a fait un nid 652 kwêê HAB kwee v. maigrir Bhɛ̂ɛ̂ wo kwêêlà, fàân àâ ààn gî. Les gens qui sont en train de maigrir, ils n'ont pas de force Váâ kɤ́ bhɛ̂ɛ̂ kwee. La faim fait maigrir 653 kwêêè adj. maigre

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654 kwêêekwêêè → Int. de kwêêè adj. très maigre Bhɛ̂ɛ̂ lɛ̂ e gôâ kàsò gí kɤ̂ e doo kwêêekwêêè. Celui-là qui est sorti de prison est très-très maigre 655 kwɛ́yɔ́n n. deuxième co-épouse 656 kweî n.loc. en brusse 657 kweîkɛ̂ɛ̂ n. chasse 658 kweîkɛ̂ɛ̂bhɛ̀ɛ̀n n. chasseur 659 kweî-lèè → kweî n.loc. en brusse Syn. kpɔ́ɔ́ 660 kwɛ́ n. 1 feuille lèè kwɛ́ feuille d'arbre 2 classificateur (indique des objets longs et plats : gɛ̂ɛ̂n kwɛ́ 'pied', séèkwɛ́ 'papier') 661 kwɛ̀ɛ̂ n. chimpanzé 662 kwɛɛzî n. année prochaine Kó lóà Bíà kwɛɛzî. Nous allons partir à Abidjan l'année prochaine 663 kwɛ̀ŋ̀ n. charge, bagage 664 kwí n. Blanc (idiom.) kwí sɩ̀ɩ̂ orange (idiom.) kwí sɛ́ɛ́ ville (idiom.) kwí tóó canard 665 kwìì HAB kwii FUT kwîî v. 1 perdre (au jeu ; à qui bhà, en gí) Bhán kwîî Tià ̀ bhà dán gî. J'ai échoué contre Tia au jeu des dames. 2 échouer Bhán kwîî kɛ̀ɛ̀ wûn bhɛ̀ɛ̀ ká è bhà. Il a échoué à devenir prof 666 kwíî n. maison 667 kwîî n. peau (idiom.) kwîî kûn fièvre Zógbɤ̂ kwîî yà kûn Zogbeu a la fièvre 668 kwíîdɔ̂bhɛ̀ɛ̀n n. constructeur 669 kwɩ́lá n. un fruit (petit, vert, avec les grains rouges ovale, utilisé pour la sauce longue) 670 kwɩ́lá-wɛ́ɛ́ n. graine de kwela Kwéláwɛ́ɛ́ líí kɤ́ sᴧa gwîà kɔɔn bhà. Les graines de kwela sont bons avec le foutou manioc 671 kwô n. calebasse Lɛ́ŋ̂zia bhɛ̀ɛ̀ kɤ́ yí sîâ kwô gí. Les hommes d'avant transportaient l'eau dans la calebasse Syn. kwɩɩ 672 kwɤŋɤ̂ n. paume 673 kwɤ́lɤ̂ n.loc. partie intérieure de la maison Bhâan sɔ̂ kɤ́ kwɤ́lɤ̂. Mes vêtements sont dans la maison 674 kwɤ́lɤ̂-lèè → kwɤ́lɤ̂ ; kwíî n.loc. partie intérieure de la maison 675 kwɤ̂ŋ̂lɤ́ → kwɤŋɤ̂ n.loc. dans la main Kɔɔ daa n̂ kwɤŋlɤ̂. Serre-moi la main 676 kwɤ̂ŋ̂lɤ́-lẹ̀ẹ̀ → kwɤ̂ŋ̂lɤ́ n.loc. dans la main

L l

677 là v HAB, FUT lâ v. 1.1 vi. se sauver Paul a (degâ) lâ Paul s'est sauvé Yúálí a lâ yúá gɔ̀n Le malade a guéri 1.2 vt. sauver. 2 vi. vivre

678 -là mrph. suffixe du progressif 679 lá n. pluie (idiom.) lá kɤ́ bân il pleut (idiom.) lá wéé tonnerre (idiom.) lá à yán tàkún la foudre a éclaté Zógbɤ̂ a dà lá gí Zogbeu a reçu une averse sur le dos (idiom.) lá fìfìlᴧ́n bruine 680 laà n. mère (idiom.) laà sɛɛnlᴧ́n tante maternelle

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681 láágɤ́ɤ̂ n.loc. place (espace ouvert) Kò ló láágɤ́ɤ̂ ! Allons sur la place ! 682 láágɤ́ɤ̂-lèè → láágɤ́ɤ̂ n. place (espace ouvert) 683 lââlɛ̂ adv. en haut (à la limite de visibilité) Záágwɛ̂-lèè kɤ́ lââlɛ̂. Zagwé est en haut là- bas 684 lààn HAB, FUT laan v. 1 vt. coller Bhán fòtó laan kwíî kùlù bhà. J'ai collé une photo sur le mur. 2 vi. s'accrocher Yílí a laan gwɛɛ bhà. L'arbre s'accroche au caillou Bhɤ́ɤ́ a laan pɔ̂ɔ̂n bhɤ̀ɤ̂ bhà. Beu s'accroche à la nourriture (où il y a de la nourriture, il y a Bɤɤ) Ya laan klɔ̀ŋ̀ gî. Il est coincé dans le puits. 3 vt. grimper Ya laan tɔɔn bhà. a) Il est bloqué sur la montagne (il ne peut pas descendre). b) Il a escaladé la montagne (idiom.) kɔɔ laan bhɛ̀ɛ̀ personne avare 685 láán n. 1 grand-mère. 2 belle-mère 686 làbà n. bonne heure Bàá kɤ́ wàlá làbà líé, bhɤ́ e lóâ táá gí. Mon père s'est levé de bonne heure, puis il est parti en voyage 687 lâgbɛì n. nuage (idiom.) lâgbɛì à káán kêa les nuages se sont dissipés 688 lànlán n. ananas (idiom.) lànlán goo plante d'ananas 689 lánlán → zìì 'vieux' adv. très (adverbe expressif de zìì 'vieux') N̂ láán a kɛ̂ɛ̂ zìì lánlán kâ. Ma grande-mère a beaucoup vieilli 690 lànlán-blí → lànlán n. ananas 691 lânwáâ n. 1 grand-père. 2 oncle paternel 692 lâŋ̂gî n. ciel Syn. lólàwɛ́ɛ́ 693 lâŋ̂gî-lèè → lâŋ̂gî n. ciel Syn. lólàwɛ́ɛ́ 694 lâŋ́zia adv. en haut, au nord Tɔɔn kɤ́ pɛ́ɛ gɔ̀n lâŋ́zia La montagne est au nord du village 695 laún n. maman (une forme plus respectueuse et plus affectueuse que laà) 696 lᴧ́n n. enfant 697 lʌ̀n pp. 1 à (valeur d'adresse). 2 sous (par rapport au ciel, soleil, pluie, etc.) Ló kiî ́ sɔ̂ wóó yáán lᴧ̀n. Va et prends les vêtements qui sont au soleil Bháá a yí-gó lâ lᴧ̀n. Les moutons se sont mouillés sous la pluie. 3 E gie yê suà wɛ́ɛ́ lᴧ̀n. Il passe comme une flèche (il est rapide) 698 lᴧ̂n n. père Syn. bàá 699 -lʌ̀n mrph. suffixe des notions abstraites 700 lᴧ́nfuanyè n. bébé (le nombril est parti, il est en train de grossir) 701 lᴧ́nkɤ̂ dtm. un peu N̂ pɤ wɩɩ lᴧ́nkɤ̂ lùn. Donne-moi un peu de sel 702 lᴧ́npúúlᴧ́n n. bébé (nouveau-né) 703 lè dtm. ce (marque de focus contrastif) À lè lɛ̂ e tɛ́ɛ́n ká bhɤ́ à lè lɛ̂ e púú ká. Celle-ci (tasse) est rouge, celle-là est blanche 704 lê n. épouse àbha lê sa femme 705 lee n. place Bhâan lee bhée lɛ̂. C'est ma place qui est là 706 lee HAB, FUT lèè v. 1.1 vt. appeler – Wò î lèè lɔ̀ ? Wo n̂ lee Roger. – Comment on t'appelle ? – On m'appelle Roger. 1.2 vi. s'appeler 2 vt. inviter Lùùtîî a n̂ lee pɔ̂ɔ̂n bhɤ̀ɤ̂ gî. Le chef du village m'a invité à manger

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707 léé → léékwɛ n. feuillage Kà léé káán káa lûn bháá lᴧ̀n. Coupez les feuilles pour les donner au mouton 708 léé n. femelle (pour tous les animaux) diì léé vache 709 léé-kwɛ n. feuille 710 lèè-lùn v. 1.1 vt. perdre Bhân wɛ̂ɛ̀ lèè-lun. J'ai perdu l'argent. 1.2 vi. se perdre Bhân lèè- lun. Je me suis perdu. Bhân lèè-lùn ! Tu t'es perdu ! 3 vi. mourrir Ya lèè-lûn kô gɔ̀n. Il est mort 711 lee-sálá v. balayer Á lee-sálá kwɤlɤ. Il a balayé dans la maison 712 lefɤlɤ dtm. même (avec la négation) Kwââ wii lefɤlɤ bhɤɤ. Nous ne mangeons même pas la viande 713 léí adv. en haut Víòŋ̀ kɤ́ kôa pɛ́ɛ tà léí. L'avion est au-dessus de notre village 714 lɛ → yê conj. que (aparaît dans la position finale dans la proposition, le plus souvent interchangeable avec yé) N̂ zʋ̀ʋ̀ a gó lɛ/yê bhá bûlû lɔ́. J'ai oublié que tu avais acheté du pain 715 lɛ conj. dès que Lɛ wo daa kwɤ́lɤ̂, bhɤ́ lâ è bân. Dès qu'ils rentrent à la maison, il commence à pleuvoir 716 lɛ̂ dtm. 1 ce (démonstratif proche) N̂ gbâ sákɤ̀ lɛ̂ kâ ! Donne-moi ce sac. 2 ce (marque de topicalisation) Lᴧ́n lɛ̂ e yââ ká. Cet enfant-là, il est vilain 717 lɛ́ɛ́ adv. ainsi Wò súkulu kpàà lɛ́ɛ́. On prépare le to comme ça Syn. pɤ́ɤ́ 718 lɛɛn n. hivernage Lá kɤ́ bán lɛɛn gí. Il pleut pendant l'hivernage 719 lɛɛn n. chair Diì lɛɛn líí kɤ́ sᴧa. La chair du bœuf est douce 720 lɛɛ̀n n. langue (partie de corps) Diì lɛɛ̀n kɤ́ yɔ́ɔ́nè ká. La langue de bœuf est grasse (idiom.) Í n̂ lɛɛ̀n guolà. Tu m’indisposes (litt. ‘tu cherches ma langue’) 721 lɛ́ɛ́nlɛ́ɛ́n adj. sucré 722 lɛɛ̀n-wɛ́ɛ́ → lɛɛ̀n n. langue (partie de corps) 723 lɛ̀lɛ̀ n. 1 épine Kó leezᴧ̂â lee â gí lɛ̂, lɛ̀lɛ̀ kɤ́ gûân bhà. Là où nous avons travaillé il y avait des épines. 2 arête (idiom.) Í doo yé yúû lɛ̀lɛ̀ lᴧ̀n. Tu n'es pas agréable (tu es comme une arête) 724 lɛ́lɛ́ n. heure (idiom.) lɛ́lɛ́ pèàgí pɛ̀ɛ̀lᴧ̀ demi-heure 725 lɛ̀lɛ̀-wɛ́ɛ́ n. 1 épine. 2 arête 726 -lɛ́n mrph. suffixe diminutif 727 lɛ́nkɛ́nlɛ̀nkɛ̀n → Int. de lɛ́ɛ́nlɛ́ɛ́n adj. très sucré 728 lɛ́ŋ̂zia adv. auparavant 729 lià n. lombric Lâ a bân, lii a gó sɛ́î. Il a plu, les lombrics sont sortis de la terre 730 líá n. amour Syn. lɔɔ 731 lìàn n. habitude Táásì vàànlɤ́è lìàn kɤ́ â kúnyè ká. Marcher vite, c'est son habitude 732 lîán n. paresse Tìà kɤ́ lîán kɛɛ. Tia est paresseux 733 lìàn-wò v. devenir infirme À gɛɛn yɛâ, ya lìàn-wò. Son pied est cassé, il est devenu infirme 734 lìâŋ̂ n. parole (idiom.) lìâŋ̂ zᴧ parler

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735 líé n. orifice (entrée) 736 líé pp. 1 sur Í yáán pâ bhɛ́ɛ̀ bɛ́ɛ́ bhà zía líé. Tu vois beaucoup de gens sur la route. 2 à côté Á yáán pâ bhuu kɤ̂ bhà pɛ́ɛ̂ líé. J’ai vu une chèvre à côté du village 737 líé-póô v. vt. ouvrir Bhán kwíî líé-póô. J'ai ouvert la maison 738 líé-tà v. vt. fermer Bhán kwíî líé-tà. J'ai fermé la maison 739 líé-walâ v. vt. soulever 740 líé-yàà v. vt. dorloter 741 líé-zùò v. vt. pousser Yaa bhado líé-zuo, ya pɤ̀ɤ̀. Il a poussé son ami, il est tombé 742 lìɛ̀ n. furoncle 743 lìɛ̀ n. famille Á pɔɔn bhɤa lìɛ̀ gî. J'ai mangé dans la famille 744 lìì n. 1 saleté. 2 mauvaise réputation Dî wùn kɤ́ î bhà, í lììè ká. Tu es accusé de sorcellerie, tu es discrédité 745 lìì n. partie mâchée du cure-dent 746 líí n. goût (idiom.) X líí gàà. goûter qch 747 líî HAB lii FUT líí v. 1.1 vt. éteindre. 1.1 etre éteint Síé́ a líî. Le feu est éteint. 2 caler (moto) Bhâan bhótó a líî. Ma moto a calé 748 lîî n. forêt (dense) (idiom.) lîî sɔ́nyè forêt dense 749 líí-gàà v. vt. goûter Lûn, kîí bhâan zɛ́ŋ́ líí-gàà. Viens goûter ma sauce 750 lììlììyè → Int. de lììyè adj. très sale 751 líîn n. comportement À líîn kɤ́ yaa. Il est méchant Syn. suu 752 liitîî adv. complètement (déshabillé) Tìà kɤ́ kpóò liitîî ká. Tia est complètement nu 753 lììyè adj. 1 sale. 2 impur (sens sacré) À gèè kɤ́ lììyè ká. Son corps est sale (parce qu'il est mort à cause de la sorcellerie) 754 líkɤ̂ conj. si (introduit une phrase avec l'alternative) Bháân wún dɔ̂n líkɤ̂ e luâ ̀n. Je ne pense pas qu’il viendra 755 lílé n. bouche (cavité) 756 lìɤ̀ v. gémir 757 lɩ̀ɩ̀lᴧ́n( ?) n. lièvre (dans les contes) 758 lò pm. marqueur du futur immédiat qui provient de lô 'aller' 759 lô FUT ló v. aller 760 lòkó n. aloko, plantain 761 lólà n. ciel 762 lólà-wɛ́ɛ́ → lólà n. ciel 763 lóŋ́lágî n. palais (partie de la bouche) 764 loo n. 1 brouillard Loo a yaa. Du brouillard est descendu. 2 ombre Kà ló loo gí. Allez à l’ombre 765 lóó n. 1 marché. 2 prix À bha bhili tɛ́ɛ̂ yàn lóó kɤ́ sᴧa. Le prix de sa bassine de riz est correcte (idiom.) lóówûn semaine 766 lôò n. femme

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767 lóó-dɔ̀ v. vt. vendre E géè lóó-dɔ̀ lóó gí. Elle vend des bananes au marché 768 lóòlᴧ́n n. jeune frère, jeune sœur 769 lôòlᴧ́n n. jeune fille, jeune femme 770 lôwáâlᴧ́n n. vieille femme (respectueux) Lôwáâlᴧ́n súú tó wɔ̀ɔ̀. La vieille femme a perdu toutes ses dents 771 lɔ̀ pron. 1 comment ? Îî kɛ̀ɛ̀ lɔ̀ ? Comment le fais-tu ? 2 pourquoi ? Îî bhààn lɔ̀ ? Pourquoi le frappes-tu ? 772 lɔ̂ FUT lɔ́ v. 1.1 vt. acheter. 1.2 vi. être acheté 773 lɔn n. racine (tubercule) gwiâ lɔn manioc 774 lɔ́n n. femme Syn. lôò 775 lɔ́nlɔ́n n. lait (en poudre ou concentré) (idiom.) lɔ́nlɔ́n bii lait en poudre 776 lɔ̀ɔ̀ n. amour, désir (idiom.) X lɔ̀ɔ̀ kɤ́ Y kɛɛ Y veut / aime X (idiom.) yí bhîn lɔ̀ɔ̀ soif 777 lɔ́ɔ̀n n. fiancée 778 lɔ́ɔ̂n adv. pitoyablement Tiilᴧ́n dô kɤ̂ e yaa liê dô ká lɔ́ɔ̂n. Un orphelin est assis tout seul pitoyablement 779 lɔtɔ̂lɔ̀ n. médecin 780 lɔtɔ̂lɔ̀gí n. l'hôpital, à l'hôpital 781 lɔtɔ̂lɔ̀gí-lèè → lɔtɔ̂lɔ̀gí n. l'hôpital, à l'hôpital 782 -lɤ́ mrph. marque locative 783 lɤ́kɤ́lɤ̀kɤ̀ → Int. de lɤ́ɤ́lɤ̀ɤ̀ adj. très rond 784 lɤ̀lɔ́n n. panthère, léopard 785 lɤ̀ŋ̀ n. hévéa (l'arbre à caoutchouc) Lɤ̀ŋ̀ yî kɤ́ dóŋ́yè ká. La sève de l'hévéa est visqueuse 786 lɤ̀ŋ̀gbɤ̀gídàà v. porter sur la tête (sans le soutenir avec ses mains) Ya lɤ̀ŋ̀gbɤ̀gídàà kwɛiŋ ká. Elle a marché avec la charge sur la tête sans la tenir 787 lɤ́ɤ́lɤ̀ɤ̀ adj. rond 788 luan v. grandir (d'un bébé, fuanè) 789 luan n. esclave Syn. gùâ 790 luaŋlè n. miroir I degâ gaa luaŋlè gî. Regarde-toi dans le miroir 791 lùn HAB, FUT lun̂ v. 1.1 vt. donner (à lᴧ̀n). 1.2 vi. être donné Syn. gbâ 792 lùn HAB, FUT lûn v. venir (idiom.) lûn à kâ apporter qch., envoyer qqch 793 =lùn mrph. marque du pluriel pour certains noms animés 794 lún n. fille 795 lûn prt. déjà (est obligatoire dans la construction du présomptif, mais n'est pas spécifique pour cette construction) Ya gùn gô lûn. Probablement, il est déjà parti 796 lúú n. douchière N̂ lóò a ló zúlúí lúú gɤ́ɤ̂. Mon petit est parti se laver dans la douchière 797 lûûlûû n. fourmie (esp. : noire, qui mord, et d’odeur désagréable) 798 lúún n. 1 filet de pêche (utilisé par les hommes). 2 hamac Kpàà lúún gí lɔ̀ɔ̀ kɤ́ n̂ kɛɛ. Se coucher dans le hamac me plaît 799 lúúnzùòbhɛ̀ɛ̀n n. pêcheur (idiom.) yalawɛ́ɛ́daabhɛ̀ɛ̀n pêche à la ligne

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800 lùùtîî n. chef de village

N n

801 n̂ pm. moi (MPP de la 1ère pers. sg. de la série négative)

802 n̂ pers. me, moi (pronom non-sujet de 1ère pers. sg.)

O o

803 ò prt. certes È ká à zᴧ̂ ò. Certainement, il ne l'a pas tué

804 óó conj. n'importe quel, quel que soit E lôò óó lôò â yêà ya síà. Il va épouser n'importe quelle fille 805 ôô, ... ôô conj. et ..., et À dɩ́ɩ́ ôô à lóò ôô à laá ôô wa lùn. Son grand frère, son petit frère et sa mère sont arrivés

P p

806 pà HAB, FUT pâ v. 1.1 vt. remplir avec (qch. kâ). 1.2 vi. être rempli Yí a pà. Le marigot est plein

807 páâ v. 1 remuer E pálà zɛ́ŋ́ gbɔ̀ gí. Elle est en train de remuer la sauce dans la marmite. 2 questioner E pálà lìànŋ̂ gí, kɤ̂ kóô tìân wùn bhàn. Il est en train de faire l'interrogatoire pour comprendre la vérité 808 pââ v. 1 vt. racler Tɛ́ɛ̂ gɤ́ɤ́ pââ. Racle la cuvette ! (obligation des enfants à la fin du repas) 2 vt. laper Láán kɤ́ yɔ́ɔ́n pââlà. Ma grande-mère est en train de laper l'huile 809 páán n. tronc, torse (partie centrale du corps, seulement pour l'homme) 810 pâânwɛ́ɛ́ n. perçoir (pour percer les furoncles) Wo lìɛ̀ yíbhɔ́ pâânwɛ́ɛ́ ká. On perce la furoncle avec le perçoir 811 paazànlàn n. masque danseur 812 páŋ́lɤ́ adv. bonne heure Tîâ a lûn bhálá líé páŋ́lɤ́. Tia est arrivé au travail de bonne heure 813 páŋ́páŋyè adj. ovale wûnbílí páŋ́páŋyè tête ovale 814 páŋ́páŋ́lɤ́ → Int. de páŋ́lɤ́ adv. très tôt 815 pàpà → púú 'blanc' adv. très (intensificateur de l'idée du blancheur) Syn. plôŋ̂plôŋ̂ 816 pásɩ́ v. passer (l'examen) Ya gisabhan pásɩ́. Il a passé un examen 817 péé → pɛ́ɛ̂ n.loc. dans le village 818 péê HAB pee FUT péé v. 1 vt. faire mal (maladie, douleur) N̂ wûnblí kɤ́ pee. J'ai mal à la tête. 2 vt. crier (qqn kâ, à tà) e pee sɔ̂ɔ̂n ká Paul tà Il crie des insultes à Paul. 3 vt. fendre Bhán yílí péê J'ai fendu l'arbre. 4 vt. déchirer Bhán sɔ̂ péê J'ai déchiré le vêtement (idiom.) lɛ́lɛ́ pèè à gí pèèlᴧ̀ demi-heure 819 péé-lèè → péé n.loc. village Syn. pɛ́ɛ̂ 820 pèèlᴧ̂ num. deux (la forme pèèlᴧ̀ est utilisée en comptant) Zîâ kɤ́ kwíî pèèlᴧ̂ zìŋgí. Il y a une route entre deux maisons Bhán bîê yê pèèlᴧ̂ . J'ai vu des éléphants deux fois 821 pɛ̂ n. bête, simplet E bhɔ̂â kɤ̂ e pɛ̂ ká. Il est né bête Pɛ̂ biŋ yí kɤ́ bhɔ̂. Le bête bave

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822 pɛ́ɛ̂ n. village (idiom.) pɛ́ɛ̂ bàǹkɤ́tà association des villages 823 pɛ̂ɛ̂lᴧ́n n. jumeau (la naissance de jumeaux est perçue comme un bonheur) Ko pɛ̂ɛ̂lᴧ́n ká. Nous sommes jumeaux 824 pɛ́ɛ́n n. moitié ; morceau, partie Sɔ̂ pɛ́ɛ́n sí â bhà. Enlève une partie du pagne 825 pɛ́ɛ́n-gô v. vt. fendre (en petits morceaux) Bhâan lê a lòkó pɛ́ɛ́n-gô. Ma femme a coupé l'aloko 826 pɛ́ɛ́ntà adj. mince loolᴧn pɛɛnta fille mince 827 pɛ̀î n. vent Pɛ̀î kɤ́ gie lâ bân téê gí. Pendant l'hivernage, le vent souffle fort (idiom.) pɛ̀i ̂ a gíê le vent a soufflé (idiom.) pɛ̀î wí souffler Pɛ̀î wí (casser) bhɛ̂líé bhà. Souffle sur la plaie ! 828 pɛ́í dtm. chaque, tous (idiom.) tó pɛ́í tous sans exception Syn. tó 829 pɛ́pɛ́ dtm. chaque, tous bhɛ̂ɛ̂ pɛ́pɛ́ tous les gens 830 pie n. fer Bhâan gbɛɛlᴧ́n kɤ́ pie (wɛ́ɛ́) ká. J'ai un couteau en fer (idiom.) Pie bhée î gí èè ? Tu es en fer ou quoi ? (dit à une personne qui n'est jamais fatiguée) 831 píé-kɛ̂ɛ̂ v. 1 vt. faire la chasse à A yanlan píé-kɛ̂ɛ̂là. Je chasse les agoutis (idiom.) yí píé- kɛ̂ɛ̂ pêcher 2 vt. chasser Kà sâlábhɛ̀ɛ̀ píé-kɛ̂ɛ̂ ! Chassez le fou ! 832 piekwɛ́ → pie n. toit 833 pîêlâ v. 1 vt. faire mal (le ventre) n̂ gúlɤ́lèè kɤ́ n̂ pîêlálà j'ai mal au ventre 2 vt. enrouler, essorer Kpààn a soakɤ́ɤ́ pîêlà à tà. Kpa a essoré la natte (après la lessive) 834 pie-wɛ́ɛ́ n. fer travaillé 835 piewɛ́ɛ́suu n. vélo 836 pìè-wò HAB pìè v. vt. forger (fabriquer) Pìèwóbhɛɛn kɤ́ piè-wô sᴧa. Le forgeron forge bien 837 piewôbhɛ̀ɛ̀n n. forgeron 838 pilin n. piquant (d'un porc-épic ou hérisson) Bílín pilin kɤ́ bhɛ̂ɛ̂ zᴧ̂. Les piquants de porc-épic piquent l'homme 839 pìè HAB, FUT pie v. 1.1 vt. forger Bhán pɔ́ɔ̂ pìè. J'ai forgé une houe. 1.2 vi. être forgé Pɔ́ɔ̂ a pìè. Le fer est forgé. 2.1 vt. vanner Lóô=bò bhilin pie. Les femmes vannent le riz. 2.2 vi. être vanné 840 píé pp. 1 près Yɔ̂ kɤ́ doo yílí píé. Le palmier d'huile pousse à côté de l'arbre À gbéè kɛ̀â, tó î bháŋ́=bò píé. Si les difficultés arrivent, reste aves tes amis Syn. líé. 2 dans la construction d’un désir Á yí píé. Je veux de l'eau 841 pɩɩ n. vomissement Pɩɩ kɤ́ gwɛɛ bhà. Il y a des vomissements sur le caillou 842 pɩ̀ɩ̀ HAB, FUT pɩɩ v. vi. vomir (qqch kâ) Lʌ́n púlʌ́n a pɩɩ yɔ́n yí kâ. Le bébé a vomi le lait Í n̂ pɩɩ ! Tu me fais vomir ! 843 plàà HAB, FUT plaa v. 1.1 vi. brûler Bháán lóó kɤ́ plaalà. Le marché s'est brûlé. 1.2 vt. brûler Wa Bháán lóó plàà. Ils ont brûlé le marché de Man (ville). 2 vt. rôtir Kweîkɛ̂ɛ̂bhɛ̀ɛ̀n kɤ́ wii plaalà síé tà. Le chasseur est en train de faire rôtir la viande 844 plàkàyí n. plakali (manioque pilé, fermenté, pressé sous forme de boule) 845 plôŋ̂plôŋ̂ → púú 'blanc' adv. très (intensificateur de l'idée de blancheur) Syn. pàpà 846 póô HAB, FUT poo, póó v. vt. ouvrir Bhán wûn póô. J'ai défait mes cheveux

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847 pɔ̂n HAB, FUT pɔ́n v. 1.1 vt. creuser Kà sɛ́ɛ́ pɔ́n zɤ̂ ! Creusez la terre ici ! 1.2 vi. être creusé. 2 vt. embêter( ?) E n̂ wɛɛ̂ pɔ́nlà. Il est en train de chercher tous mes secrets 848 pɔ́ɔ̂ n, houe 849 pɔ̂ɔ̂n n. chose 850 pɔ̂ɔ̀n kɛɛ conj. c'est pourquoi Á kwɛ̀ɛ̂ zᴧ̂â yɛ́ɛ́ pɔ̂ɔ̀n kɛ̀ɛ̀ á wii bhɤ̀ɤ̀ à bhée yɛ̂. Hier j’ai tué un chimpanzé, c'est pourquoi je mange de la viande 851 pɤ̀ HAB, FUT pɤ̂ v. vt. dire 852 pɤ̂ŋ̂gɤ̂ pron. 1 quelque chose (dans les phrases affirmatives) Î gbâ pɤ̂ŋ̂gɤ̂ kâ. Tu dois donner quelque chose (au quémandeur). 2 rien (dans les phrases négatives) Pɤ̂ŋ̂gɤ̂ áá n̂ gɔ̀n. Je n'ai rien 853 pɤ́ɤ́ adv. ainsi Wò kwíî dɔ̀ pɤ́ɤ́. On construit une maison comme ça Syn. lɛ́ɛ́ 854 pɤ̀ɤ̀ HAB, FUT pɤɤ v. 1 vi. tomber (idiom.) yáán a pɤɤ le soleil s'est couché (idiom.) Wɛ́ɛ́ áâ gɔ̀n kûû, ya pɤ̀ɤ̀. Il n'a plus d'argent, il s'est ruiné. 2 vt. faire tomber. 3 vi. décéder Sɛ́ɛ́lᴧ̂n a pɤ̀ɤ̀, wa kpáà tili. Le roi est décédé, on l'enterre demain 855 pûô n. crapaud Î bhɔ̂ pûô bhà. Tu ressembles à un crapaud (tu es vilain) 856 púú adj. 1 blanc (idiom.) púú pàpà (idiom.) púú plôŋ̂plôŋ̂ blanc comme neige (idiom.) kwí púú le Blanc 2 propre sɔ̂ púú habits propres 3 claire, compréhensible lìàŋ̂ púú paroles claires 857 púútàpùù → Int. de púú adj. tout blanc

S s

858 sà v. 1.1 vt. étaler (pour sécher) Kafe sà ! Etale le café ! 1.2 vi. être étalé 2 vi. inonder Yí a sâ kwɤ́lɤ̀. L'eau a inondé la maison

859 sàà HAB, FUT saa v. 1.1 vt. refroidir (idiom.) Î zʋwɛ́ɛ́ sàà ! Calme-toi ! (litt. : Refroidis ton cœur) 1.2 vi. se refroidir Yí a sàà. L'eau s'est refroidie 860 sàâ n. savon (idiom.) kwii sàâ savon fabriqué industriellement (idiom.) sàâ tîî savon fait à la main 861 sáágɤ́ɤ́ n. grenier Á daa sáágɤ́ɤ́. Je monte dans le grenier 862 sáágɤ́ɤ́-lèè → sáágɤ́ɤ́ n. grenier 863 sákpádᴧ̂ n. mangouste 864 sàkpè n. masque gendarme 865 sáláàkâ num. huit (la forme sáláàkà est utilisée en comptant) 866 sálâdô num. six (la forme sálâdò est utilisée en comptant) 867 sálâpèèlᴧ̂ num. sept (la forme sálâpèèlᴧ̀ est utilisée en comptant) 868 sân v. éternuer Pɛ̂ áá sân Le bête n'éternue pas (proverbe) 869 sân FUT sán v. 1.1 vt. raser Bhaân ló n̂ bhóà sánî. Je vais raser ma barbe. 1.2 vi. se raser bhóà a sân Il s'est rasé la barbe 870 sánlin conj. avant que (toujours suivi par kɤ̂) Sánlin ká see ká lûn kɤ̂ á yîzᴧ̂là. Avant que vous revenez, je vais dormir 871 sáŋ́gbá n. cuillère (faite d'une moitié de calebasse)

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872 sàŋ̀sáŋ́ n. clôture Kwanbhɛ̀ɛ̀n a bli sàŋ̀sáŋ́ tà, ya lâ sáyálùn gɔ̀n. Un voleur a sauté par- dessus la clôture et a échappé aux policiers 873 sᴧ̀ adj. 1 bon. 2 joli. 3 bon marché (idiom.) X kɤ́ sᴧ̀ ká Y gí plaire Î wʋʋ kɤ́ sɛ̂a n̂ gí. Ta voix me plait. (idiom.) wún sᴧ̀ bonheur 874 sᴧ̂ᴧ̂-wò v. 1 se fatiguer  gô bhálá líé, bhàn sᴧ̂ᴧ̂-wò. Je viens du travail, je suis fatigué. 2 vt. fatiguer Í n̂ sᴧ̂ᴧ̂-wô. Tu me fatigues 875 sᴧ́ᴧ̂wôbhɛ̀ɛ̀n n. musulman 876 sᴧ́lᴧ́ n. manipulations Yílánbhîî kɤ́ sᴧ́lᴧ́ kɛɛ. Le magicien fait des manipulations magiques 877 sᴧlᴧ̀ n. ongle, griffe (idiom.) kɔɔ sᴧ̀lᴧ̀ ongle (idiom.) gɛɛn sᴧ̀lᴧ̀ ongle d'orteil Yanbhàn sᴧlᴧ̀ kɤ́ zɔ̀ɔ̀yè ká. Les griffes de chat sont acérées 878 sᴧ̀lᴧ́nlᴧ́n → Int. de sᴧ̀ adj. très bon 879 sᴧ́ŋ́ n. or Sᴧ́ŋ́ sɔlɔyè kɤ́ yââ ká. Trouver de l'or, c'est difficile (idiom.) Sʌ́ŋ́ lòò lɔ́ɔ́ kɤ́ n̂ kɛɛ. J'aime la femme en or (une formule de tendresse) 880 sᴧ̀ŋ̀-gbɤ̀ɤ̀ HAB, FUT sᴧ̀ŋ̀-gbɤɤ v. fondre Túlúkpɛ́ɛ́ a sᴧ̀ŋ̀-gbɤɤ yáán lᴧ̀n. Le beurre de karité a fondu sous le soleil 881 sᴧ̂ŋ̂-wɛ́ɛ́ → sᴧ̂ŋ̂ n. or travaillé (bracelet etc.) 882 sᴧ̀tàsᴧ̀ → Int. de sᴧ̀ adj. très bon 883 sèè HAB, FUT see v. revenir Î lòâ Bháánlɤ̂ í see sɛ́ɛ zᴧ̂. Tu vas à Man, tu reviens tout de suite 884 séèkwɛ́ n. 1 papier. 2 lettre 885 séèsᴧ̂ num. neuf (la forme séèsᴧ̀ est utilisée en comptant) 886 selâ FUT selá v. 1 vi. se retourner À pɤ̂ Tia lᴧ̀n, è selâ, áà léé là. Dis à Tia de se retourner, je l'appelle (il est un peu loin). 2 vt. renverser Á tɛ́ɛ̂ selâ à gî Je renverse la cuvette. 3 vt. changer Bhán sɔ̂ selâ. Je me suis changé (j'ai changé de vêtements) Bhán kwíî selâ. J'ai changé la maison 887 sèláwɛ́ɛ́ n. aiguille 888 sɛ́ɛ́ n. terre 889 sɛ̂ɛ̂ v. 1 vi. être bon ; réjouir Kado a sɛ̂ɛ̂ Tiâ ̂ lᴧ̀n. Tia est content du cadeau. 2 vi. devenir joli Lᴧ́n lɛ̂ a sɛ̂ɛ̂. L'enfant est devenu beau 890 sɛɛ-go v. vi. saluer Ya sɛ́ɛ́-góá tà bhɛ́ìǹ ká. Il les a salués froidement 891 sɛ́ɛ́gbɔ̂ n. canari, pot 892 sɛɛlᴧ́n adj. petit À yûn wɛ́ɛ́ kɤ́ sɛɛlᴧ́n ká. Il a un petit nez Syn. tɩ́tɩ́ 893 sɛ́ɛ́lᴧ̂n n. chef des terres Wò î leâ sɛ́ɛ́lᴧ̂n kɤ̂ bha kɛ̂ɛ̂ gulilᴧ́n kâ. Une fois que tue es appelé chef de terre, tu es un roi 894 sɛ́ɛsɛ́ɛzɤ̂ → Int. de sɛ́ɛzɤ̂ adv. tout de suite 895 sɛ́ɛ́-wɛ́ɛ́ n. grain (miette) de terre 896 sɛ́ɛzɤ̂ adv. tout de suite Lûn sɛ́ɛzɤ̂ ! Viens tout de suite ! 897 sɛ́ísúô n. gingembre 898 sɛ́nlɤ̂ adv. doucement ... à kpáá sɛ́ŋ́lɤ̂ (Le bébé est endormi), couche-le doucement Syn. zooyè

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899 sɛ́nsɛ́nlɤ̂ → Int. de sɛ́nlɤ̂ adv. Kɩɩ̀dààbhɛ̀ɛ̀n kɤ́ tàà sɛ́nsɛ́nlɤ̂. Le chasseur marche à pas de loup. 2 tranquille (dans l'expression :) À tó bhí sɛ́nsɛ́nlɤ̂. Laisse-le tranquille ! 900 sɛŋ̀ n. serpent sɛŋ̀ bin yí venin de serpent 901 sɛ́ŋ̀ n. filet de pêche (utilisé par les femmes) Lôò=bò kɤ́ yí píé kɛ̂ɛ̂ là sɛ́ŋ̀ ká. Les femmes sont en train de pêcher avec le filet 902 sî FUT sí v. 1 vt. prendre (idiom.) bhán lê sî je me suis marié 2 vt. deshabiller qqn 3 vt. enlever Lûn kîí bha gɔ̂ɔ̂ sí zɤ̂. Viens déplacer ta voiture 903 sìè v. 1.1 vt. gâter Bhaan gɔɔ a sie. Ma voiture est tombée en panne. 1.2 vi. se gâter. 2 vi. fâcher (qqn. lᴧ̀n) n̂ ká lùân e sìèà n̂ lᴧ̀n. Si je ne viens pas, il va se fâcher contre moi. 3 vt. faire une mine méprisante Wa sɔ̂ɔ̂n-wô à gɔ̀n, ya wɛ̂í sìè. Ils l'ont insulté, il a serré la figure. 4 vi. ne pas aller bien (vêtement) Sɔ̂ kɤ́ siea ká. Ce vêtement ne lui va pas 904 sìlá adj. rassis (nourriture) bhilin sìlá riz rassis 905 síŋ́gbɤ́sìŋ̀gbɤ̀ adj. pure, transparent (une liquide) yí síŋ́gbɤ́sìŋ̀gbɤ̀ eau pure, transparente Syn. záázàà 906 sɩ̀ɩ̂ n. citrus, agrume (idiom.) bhɛ̂ɛ̂ tîî seè ̂ citron (idiom.) kwii sèê orange 907 sɩ̂ɩ̂ n. racine Yílí sêê a zîâ tà. La racine de l'arbre a barré la route 908 sòò HAB, FUT soo v. vi. être matinal N̂ lᴧ̂n a soo a ló beî. Mon père est parti au champ de bonne heure 909 sòò HAB, FUT soo v. vt. s'enduire avec Lôò=bò gòâ zúlúí bhɤ́ wò yɔ́ɔ́n soo. Quand les femmes finissent de se laver, elles s'enduisent avec de la pommade Syn. gie 910 sóólû num. cinq (une forme sóólú est utilisée en comptant) 911 sòsàlín n. lapin (chez les Goo, il n'existe pas à l’état sauvage) 912 sɔ́ HAB sɔ̂ v. 1 vi. dépasser Yí kɤ́ sɔ̂ bhɛ̂ɛ̂ tà. Le niveau de l'eau dépasse la taille de l'homme. 2 vi. donner des ordres Tia kɤ́ sɔ̂ à bha lê tà. Tia commande sa femme 913 sɔ́ n. 1 vêtement Tìà bha sɔ̂ kpɔ̀kɤ́líé kɔ̀ɔ̀ kɤ́ sᴧa. La manière de coudre le vêtement de Tia est jolie. 2 tissu Ya bô pɔ̂ɔ̂n bhɤâ, ya sɔ̂ giê à biŋ bhà. Il a fini de manger, il s’est essuyé la bouche avec un tissu 914 sɔ̂ FUT sɔ́ v. vi. être partout Wún sᴧ̀a sɔ̂. Le bonheur est partout 915 sɔ̂bɔ̂bhɛ̀ɛ̀n n. tisserand Sɔ̂bɔ̂bhɛ̀ɛ̀n àâ péê zɤ́ kûû. Il n'y a plus de tisserand dans ce village 916 sɔ̂kɔ̀ɔ̀n n. pagne 917 sɔ̀lɔ̀ HAB, FUT sɔlɔ v. 1.1 vt. trouver Wa sᴧ́ŋ́ sɔlɔ kô gɔ̀n péè. Ils ont trouvé de l'or dans notre village. 1.2 vi. se trouver Sᴧ́ŋ́ a sɔlɔ kô gɔ̀n péè. L'or se trouve dans notre village 918 sɔ̂n FUT sɔ́n v. se former (plante) Kôa kpàŋ̂ a sɔ̂n. Notre maïs s'est formé 919 sɔ́n-kɩ́ɩ̂ v. vi. froncer les sourcils Ya wɛ̂ɛ̂ sɔ́n-kɩ́ɩ̂. Il a froncé les sourcils 920 sɔ́nyè adj. 1 formé (fruits) kpaŋ sɔ́nyè un épi de maïs formé 2 dense (forêt) lîî sɔ́nyè forêt dense 921 sɔŋ̂ n. prix (idiom.) sɔŋ̂ gbéè prix élevé Syn. loo 922 sɔ̀ŋ̂-lùn v. payer la dot pour Ya bhɔ́n gûlân kwìì líé, woô sɔ̀ŋ-̂lùn. Elle a duré dans son foyer, on est venu pour payer sa dot

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923 sɔ̀ɔ̀ HAB, FUT sɔɔ v. 1 vi. entrer Gee a sɔɔ kwɤ́lɤ̀. Le masque est entré dans la maison Syn. daa. 2.1 vt. insérer, introduire Bhân yílí sɔɔ yɛɛ gî. J'ai introduit le bâton dans le trou. 2.2 vi. s'introduire 924 sɔ̂ɔ̂n n. insulte Sɔ̂ɔ̂n kɤ́ î lílɤ́ yîŋ̂ tó ká. Tu as toujours des insultes dans ta bouche (idiom.) sɔ̂ɔ̂n-wô bhɛ̂ɛ̂ gɔ̀n insulter qqn 925 sɔ́yá n. soldat 926 sɤ̀ɤ̀ n. corne Gbɛ́ɛ̂ sɤɤ áâ bhɔ̀. Le chien n'a pas de cornes 927 sɤ̀ɤ̀-wɛ́ɛ́ → sɤ̀ɤ̀ n. corne Syn. sɤ̀ɤ̀ 928 suà → suàwɛ́ɛ́ n. flèche Lɛ́ŋ̂ziabhɛ̀ɛ̀n guli gɔ̀n suà bhéâ kâ. Les gens d'avant faisaient la guerre avec des flèches 929 súàn n. attention Dɤ̀ŋ́ gaa súàn kâ, ya gùn gbìlì kûn. Examine le piège avec attention, il se peut qu'il ait attrapé le python 930 súàn-gô v. 1 vt. se méfier de Kàà súàn-gô, e bhɔ̂ kwanbhɛ̀ɛǹ bhà. Méfiez-vous de lui, il semble être voleur. 2 vt. vérifier Bhán kwíî tó súàn-gô. J'ai vérifié toutes les maisons 931 suà-wɛ́ɛ́ → suà n. flèche (idiom.) suà wɛ́ɛ́ zûò lancer une flèche (idiom.) E gie yê suà wɛ́ɛ́ lᴧ̀n. Il passe comme une flèche Syn. suà 932 sufɛi n. âne (idiom.) sufɛi lêê ânesse (idiom.) sufɛi gɔ̂ɔ̂n âne mâle 933 súkáló n. sucre Wó súkáló kɛɛ kaa bhéâ kâ. C'est avec la canne qu'on produit le sucre 934 súkulu n. tô (bouillie gluante de mil, plantain ou manioc : le manioc est pelé, découpé en morceaux, séché pendant quelques jours, pilé et cuit dans l'eau pendant une heure) 935 sùlù adj. pointu (bouche) (idiom.) Bhá biŋ sùlù dɔ̀. Tu as fait une bouche pointue 936 súŋ̂ n. carême (musulman) Sᴧ́ᴧ̂wôbhɛ̀ɛ̀n lùn kɤ́ súŋ̂ gí. Les musulmans sont en carême 937 sùŋ̀sûŋ̂ n. corossol 938 súô HAB suo FUT súó v. avoir peur (de gɔ̀n) Kweikɛɛbhɛɛn aa suo sɛŋ gɔ̀n. Le chasseur n'a pas peur des serpents 939 súóyè adj. effrayant gee súóyè masque effrayant 940 súóysúóyè → Int. de súóyè adj. très effrayant 941 suu n. cheval (idiom.) suu lêê jument (idiom.) suu gɔ̂ɔ̂n étalon 942 súú n. céphalophe 943 súú n. 1 lune (idiom.) súú a pɤ̀ɤ̀ La période sans lune a commencé 2 règles (des femmes) Lôò lɛ̂ ya súú yè. La femme a ses règles 944 súú n. dent, dents (idiom.) súú bhɔ̀ les dents poussent (idiom.) súú wòò perdre les dents (idiom.) gbɛ́ɛ̂n sùù canine 945 sûû n. caractère Sɔ́yá=bò lɛ̂ sûû kɤ́ yâá. Les soldats sont méchants 946 súúlᴧ́n → súú n. étoile 947 súú-sî v. rire (idiom.) súú-sí biŋ píê sourire 948 súú-wɛ́ɛ́ → Sing. de súú n. une dent 949 suwɛin n. enfant non-initié Suwɛin áâ ló geebaaléà. L’enfant non-circoncis ne va pas là où on prépare les masques Syn. kplʌ̀

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T t

950 tà pp. sur Pɔ̂ɔ̂n bhɤ̀ɤ̂ kɤ́ táâblè tà. La nourriture est sur la table

951 táà n. tabac, cigarettes Á táà páké pɛ̀ɛ̀lᴧ̂ bhîn lee kpaaè dô gí. Je fume deux paquets de cigarettes par jour 952 táá HAB taa v. marcher Táá, kó lô ! Allons, on va partir ! 953 tààn conj. ou Í gêè kɔɔn bhɛân síà tààn lòkó ? Tu prends le foutou ou l’aloko ? 954 táán n. chanson (idiom.) táán bɔ̂ chanter une chanson (idiom.) táán kɛ̂ɛ̂ danser 955 tâân HAB, FUT taan v. 1 vi. rougir (idiom.) à yán a tâân ses yeux rougissent (il est énervé) 2 vi. mûrir (un fruit qui change sa couleur en mûrissant) Géè kpà a tâân. La banane est mûre 956 tà-bhaan v. flatter Tîâ kɤ́ Bhánkulá tà-bhaanlà. Tia flatte Makura 957 tà-káân v. 1 vt. arrêter Kà táán tà-káân ! Arrêtez la musique ! 2 vt. tailler Kà yílí tà- káân ! Taillez l'arbre ! 958 tà-kûn v. 1 vt. aider À tà-kún bhálá bhà. Aide-le à travailler ! 2 vt. faire un clin d'œuil Wa yán tà-kún kɤ́ lᴧ̀n. Il se sont fait un clin d'œil (idiom.) lâ a yán tà-kún La foudre a éclaté 959 tâlââ HAB tlàà v. vi. s'assombrir, noircir (idiom.) lèè a tlâ tîî ká La nuit est sombre, le temps a noirci Kwɤ́lɤ̂ lee a tâlââ. L'intérieur de la maison s'est noirci 960 tâŋ̂ n. tambour d'aisselle 961 tâpɔ̀ɔ̀n n. culture (plante cultivée) Tâpɔ̀ɔ̀n a bhà. Les plantes ont donné 962 tà-sí v. vt. frauder Flá bhî aa tà-sî. Un vendeur peul a fraudé 963 tᴧ̀ŋ̀ n. cerveau 964 tèŋ̀tà n. menton 965 tɛɛ pp. sur la surface Yíabîê a lûn kpóŋ́ tɛɛ. L'hippopotame est venu sur la terre (il est sorti de l'eau) 966 tɛɛ̀ → tɛɛlèè n. sur le dos e kweŋ sî à tɛɛ̀ (tɛɛ tà). Il porte le bagage sur le dos 967 tɛ̀ɛ̀ → Loc. de tɛɛlèè n.loc. sur le dos 968 tɛɛ-lèè n. dos N̂ tɛɛ-lèè kɤ́ n̂ kaalà. Mon dos me donne des démangeaisons 969 tɛ́ɛ́n adj. rouge (en plus, jaune, marron, violet) (idiom.) tɛ́ɛ́n gbàngbàn très rouge 970 tɛ́ɛ́tàtɛ̀ɛ̀n → Int. de tɛ́ɛ́n adj. tout rouge 971 tɛ́î adv. l'autre jour (5 jours à 2-3 mois avant) Bhâan dɤ̀ŋ̂ kɤ́ wii kûân tɛ́î. Mon piège a attrapé du gibier l'autre jour 972 tɛ́î HAB tɛ̀ì v. 1 vi. respirer È ká gà, e tɛ́ílà. Il n'est pas mort, il respire. 2 vt. faire bouillir 973 tìààn n. vérité Kôa lúútîî kɤ́ tìààn wun pɤ́. Notre chef de village dit la vérité 974 tìàànlɤ́ adj. aisé N̂ dóô kɤ́ tìàànlɤ́ e bhálá kɛɛ Bíà. Mon grand-frère est aisé, il travaille à Abidjan 975 tìààntìàànlɤ́ → Int. de tìàànlɤ́ adj. très aisé 976 tîî adj. noir (en plus, vert, bleu, gris) (idiom.) tîî blɤ̀blɤ̀ très noir (idiom.) bhúlú tiî ̂ foie (idiom.) yánwɛ́ɛ́tîîlèè pupille (idiom.) bhɛ̂ɛ̂tîîsɛ̀ɛ̂ citron

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977 tîîlɛ́ adv. là (à la limite de visibilité) Yí kpââ kɤ́ tîîlɛ́. Il y a un grand fleuve là-bas 978 tîîtàtíí → Int. de tîî adj. tout noir

979 tìlì adv. demain

980 tiŋ n. tas

981 tɩ́ɩ́ n. hérisson 982 tɩɩ n. orphelin À laa a gâ ya tó tee kâ. Sa mère est morte, il est resté orphelin 983 tɩ́tɩ́ adj. petit lᴧ́n tɩ́tɩ́ petit enfant (idiom.) tɩ́tɩ́ klélè très petit 984 tò adv. maintenant (uniquement dans les phrases verbales) Bhán zanlan tò. Je me suis réveillé maintenant 985 tó dtm. tous Gbɛ́ɛ̂n a too tó zᴧ̀. Le chien a tué tous les poulets 986 tó pm. copule emphatique Tîâ tó kpáâ kâ. Tia est de grande taille 987 tô v. 1 vi. rester Á tô à zɤ́. Je reste ici. 2 vt. laisser Bhân î tô. Je te laisse 988 tòŋ̀ n. pigeon 989 too n. poulet Too a yaan dàà. La poule a pondu des œufs 990 tóó n. champignon Tóó kɤ́ bhɔ̂ tóò boà. Les champignons poussent sur la termitière 991 tòsɛ́ɛ́tà n. vie Tòsɛ́ɛ́tà kɤ́ gbɛ́ɛ̀ ká. La vie est dure 992 tɔ́ n. nom Kà lᴧ́n yɛ̂ tɔ́ kpɔ̂. Donnez un prénom à l'enfant ! 993 tɔ́ɔ́ n. gourde Tɔ́ɔ́ a wî. La gourde est cassée 994 tɔɔn n. montagne, colline Kàkò ló tɔɔn líê ! Allons à la montagne ! 995 tɤ́ŋ́ n. temps 996 tɤŋlɤ adv. aujourd'hui Á lóà péê tɤŋlɤ. J'irai au village aujourd'hui 997 tû n. morceau wii tû morceau de viande 998 tùà FUT, HAB tua v. boiter À gɛɛn a gîê kɤ́ tà e tuala. Ses pieds sont déplacés, il boite 999 túàn pm. encore (est obligatoire dans la construction de continuatif) È tûàn kô zíaa. Il est encore derrière nous 1000 tû-káân v. vt. couper Bhán wii tû-tû-káân. J'ai coupé la viande en plusieurs morceaux 1001 túlú n. poitrine (surface) À túlú kɤ́ yoa. Il a mal à la poitrine 1002 túlúkpɛ́ɛ́ n. beurre de karité 1003 tûlᴧ́n adj. 1 court 2 proche Bháán-lèè kɤ́ tûlᴧ́n ká lee lɛ̂ bhà. Man est proche d'ici 1004 tûlᴧ́nlᴧ́n → Int. de tûlᴧ́n adj. très court 1005 tʋ́ʋ́ → tʋ́ʋ́kwɛ́ɛ́ n. oreille (interne) (idiom.) Lᴧ́n lɛ̂ tʋ́ʋ́ gí kɤ́ tâ. Cet enfant est têtu (idiom.) À tʋ́ʋ́ gí kɤ́ féì kà. Il entend de loin 1006 tʋ́ʋ̀ n. termitière Tʋ́ʋ̀ kɤ́ n̂ gɔ̀n kafé gí. Il y a une termitière dans mon champ de café 1007 tʋ́ʋ́kwɛ́ɛ́ → tʋ́ʋ́ n. pavillon de l’oreille 1008 tʋ́ʋ́-wili adj. sourd (personne) N̂ lóò tʋ́ʋ́-wili a ló lóógî. Mon petit-frère sourd est parti au marché

V v

1009 váá n. faim Váá kéâ kɛ̂ɛ̂là gbɩ́kɩ́gbɩ̀kɩ̀. Il est très affamé

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1010 váánlɤ́ adv. vite E táá sî váánlɤ́. Il marche vite 1011 váánváánlɤ́ → Int. de váánlɤ́ adv. très vite 1012 vɛɛ n. céphalophe (espèces différentes : céphalophe aux flancs roux, céphalophe à ventre blanc) 1013 vîŋ̂ v. 1 vt. faire bouger Yílí vîŋ̂ n̂ kâ. Fais mouvoir l'arbre avec moi (je suis en haut, pour s'amuser) 2 Sɛ́ɛ́ kɤ́ vîŋ̂là. Tout bouge dans le pays 1014 vîŋ̂ n. bruit Gɔ̂ɔ̂ vîŋ̂ kɤ́ dɔ̂là. La voiture est en train de faire un bruit Gɔ̂ɔ̂ vîŋ̂ kɤ́ fèèyè ká. Le bruit du camion est embêtant 1015 víɔ̀ŋ̀ n. avion Ya víɔ̀ŋ̀ sí Bíà. Il a pris l'avion à Abidjan 1016 vɩ́ n. "sardine de rivière" (espèce de petit poisson) 1017 vlànkàlì-wò v. 1 vt. détruire (par la magie noire). 2 vt. semer la discorde dans Yaa bha gbúŋ́gí-lèè vlànkàli-̀wò. Il a semé la discorde dans sa famille 1018 vlânvlân adj. 1 inutile sɔ̂ vlânvlân vêtements inutiles 2 bête (l'action) wún vlanvlâ ̂n bêtise, action bête 3 bon à rien (personne) bhɛ̂ɛ̂ vlânvlân une personne bonne à rien Syn. pɛ̂, bhààyè 1019 vóó n. entrelacement de lianes (couvrant le tronc d'arbre) Gbiŋ kɤ́ vóó gí. L'écureuil est dans l'entrelacement 1020 vɤ̂ n. moucheron Vɤ̂lᴧ́n kɤ́ bhɛ̂ɛ̂ zʋʋ-dûn. Les moucherons embetent̂ l'homme 1021 vɤɤ n. cou

W w

1022 wa pm. ils, elles (MPP de la 3ème pers. pl. de la série du parfait)

1023 wà pers. ils, elles (pronom subjectif de la 3ème pers. pl. de la série conditionelle) 1024 wàà HAB wàà v. arriver 1025 wàâ pm. ils, elles (MPP de la 3ème pers. pl. de la série imperfective négative) 1026 wâà conj. et 1027 wáá-gô v. bailler Váâ è n̂ kɛ̂ɛ̂là, á wáá-gô. Quand j'ai faim, je baille 1028 waa-kɩ́ɩ̂ v. 1.1 vi. s'entrelacer (une corde) Yèê wɛ́ɛ́ a waa-kɩ́ɩ̂ Le fil de coton est entrelacé. 1.2 vt. mélanger Bhán pɛ̂ŋ̂túû waa-kɩ́ɩ̂. J'ai mélangé la peinture. 2 vi. être tortueuse (route) Zia a waa-kɩ́ɩ̂ n̂ gɔ̀n bhán lèè-lùn. La route est tortueuse, je me suis perdu 1029 walâ v. 1 voler (dans l'aire) Kôa víɔ̀ŋ̀ a wala. Notre avion s'est envolé. 2 se lever Walá kîí yaa gɛàn. Lève-toi, tu vas t'asseoir Bhaân gwɛɛ líé-walâ. Je veux soulever le caillou 1030 wáŋlɤ́ n. remerciement n̂ dóbhán wáŋlɤ́ n̂ bhà merci, mon ami (idiom.) wáŋlɤ́ gô remercier Î wáŋlɤ́ wáŋlɤ́ ! merci vraiment 1031 wàŋ̀ n. fissure Wàŋ̀ kɤ́ kwíî kùlù lɛ̂ gí. Il y a une fissure dans le mur (idiom.) wàŋ̀ kɔɔ incompétence maladresse 1032 wᴧ̀sɤ̀ dtm. combien ? Î kílɔ́ŋ́ è wᴧ̀sɤ̀ ? Combien pèses-tu ? Lᴧ́n wᴧ̀sɤ̀ î gɔ̀n ? Tu as combien d'enfants ? 1033 wêŋ̂ → wêŋ̂wɛ́ɛ́ n. queue (idiom.) Lᴧ́n lɛ̂ e doo à laa wêŋ̂ ká. L'enfant suit sa mère tout le temps (idiom.) Gbɛ́ɛ̂ kɤ́ wêŋ̂ gí-zᴧ̂ là. Le chien remue la queue

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1034 wêŋ̂-wɛ́ɛ́ → wêŋ̂ n. queue 1035 wɛɛ̂ pp. sous Sɛŋ a blàn-kpɔ́ líì wɛɛ̂. Le serpent s’est caché sous le lit 1036 wɛ́ɛ́ n. 1 os. 2 grain. 3.1 classificateur (indique un objet singulier du groupe : bhilin- wɛ́ɛ́ ‘grain de riz’, zíí-wɛ́ɛ́ 'un moustique’. 3.2 classificateur (indique un objet singulier et long : bhɛɛ-wɛ́ɛ́ 'corde' ; le plus souvent, une forme avec classificateur est interchangeable avec celle sans classificateur) 4 unité 1037 wɛ́ɛ̂ n. argent (monnaie) (idiom.) wɛ́ɛ̂ sᴧ́ᴧ̂lᴧ́n kɛ̂ɛ̂ faire la monnaie (idiom.) wɛ́ɛ̂ bankɤta faire des économies (idiom.) wɛ́ɛ́ gí-sie gaspiller de l'argent 1038 wɛ́ɛ̂ HAB wɛɛ FUT wɛ́ɛ́ v. 1.1 vt. aiguiser Bhán baŋ líé wɛ́ɛ̂. J'ai aiguisé la machette. 1.2 vi. être tranchant Gbɛɛ lᴧ́n líé a wɛ́ɛ̂. Le couteau est tranchant 1039 wɛ̂ɛ̂ n. visage (seulement dans les expressions figées) 1040 wɛ́ɛ́n n. mouche 1041 wɛi n. tristesse Wɛi kɤ́ bɔ̂là n̂ tà, n̂ lᴧ̂n gâ wùn gî. Je suis triste à cause de la mort de mon père 1042 wɛ̂í → wɛ̂í-lèè n. sur le visage Kóó kéâ wɛ̂í. Il a la gale sur son visage 1043 wɛ̂ílê n. danse traditionnelle (de réjouissance) Kó wɛ̂ílê kɛ̂à yáânlán tɤŋlɤ́. Nous allons danser wɛ̂ílê ce soir 1044 wɛ̂í-lèè n. visage À wɛ̂í-lèè kɤ́ sᴧa. Son visage est joli 1045 wɛ̀ìwɛ̀ìyè → Int. de wɛ̀ìyè adj. très triste 1046 wɛ̀ìyè adj. triste Syn. wɔ́ɔ́nwɔ̀ɔ̀n 1047 wɛ̂lɛ̂ n. pâturage Diì wɛ̂lɛ̂ kɤ́ n̂ dóbhán gɔ̀n. Mon ami a un pâturage pour les bœufs 1048 wɛŋ n. pou (de tête) 1049 wɛ̀ŋ̀ HAB, FUT wɛŋ v. 1 vt. verser (pour se débarrasser). 2 vt. jeter (pour se débarrasser) Kà sɔ̂ vlânvlân yɛ̂ wɛ̀ŋ̀. Vous avez jeté les vêtements inutiles 1050 wî FUT wí v. 1 vt. briser, casser Ya yítàgbɔ̀ wî. Il a brisé le canari d'eau. 2 vt. embrasser (qqn bhà) Lûn kîí wí n̂ bhà. Viens m'embrasser 1051 wii n. 1 viande Yoo kɤ́ wii kpaa. Yoo est en train de préparer la viande. 2 animal Wii kɤ́ Tìà bha bʋʋ sielà. L'animal est en train de gâter le champ de Tia Wii ká î tà ! Animal que tu es ! (insulte) 1052 wîîlɛ̂ adv. en bas (à la limite de visibilité) Klaŋkwìì kɤ́ wîîlɛ̂. L'école est là au-dessous Syn. wîŋ́zia 1053 wili adj. cassé Gɔ̂ɔ̂ wili kɤ́ doo wîîlɛ́. Une voiture en panne est là, en bas 1054 wìlìgíwili → Int. de wili adj. complètement cassé 1055 wín n. graine de palmier 1056 wîŋ́zia adv. en bas Klaŋ kwìì kɤ́ wîŋ́zia. L'école est au-dessous, là-bas Syn. wîîlɛ̂ 1057 wɩɩ n. sel 1058 wɩ̂ɩ̂ n. vin (idiom.) wêêzìbhîîn alcoolique 1059 wɩ́ɩ̂( ?) HAB wɩ́ɩ̂ v. vt. 1 parler. 2 chanter (oiseau, animal). 3 émettre des bruits (animal, oiseau, insecte). 4 répondre (à gɔ̀n). 5 craquer N̂ kpɔ́ gí a wɩ́ɩ̂. J'ai eu un craquement dans le dos 1060 wɩɩwɩɩyè → Int. de weeyè adj. très salé

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1061 wɩɩyè adj. salé pɔ̂ɔ̂n bhɤ̀ɤ̀ weeyè nourriture salée 1062 wɩ́sɩ́ n. patate douce

1063 wo pers. ils, elles (pronom subjectif de la 3ème pers. pl. de la série existentielle)

1064 wò pers. ils, elles (pronom subjectif de la 3ème pers. pl. de la série immédiate) 1065 wò pers. ils, elles (pronom subjectif de la 3ème pers. pl. de la série subjonctive) 1066 wò pm. ils, elles (MPP négatif de la 3ème pers. pl.) 1067 wó prt. certes 1068 woô pm. ils, elles (MPP de la 3ème pers. pl. de la série prospective) 1069 wóô v. vt. ramasser (champignons, cola...) Lûn, kó góô wóô. Viens, on va ramasser les colas 1070 wóóyè adj. 1 chaud yí wóóyè eau chaude 2 pressé, vite (manière de marcher) Bhɛ̂ɛ̂ lɛ̂ bha wún kɤ́ wóóyè ká. Cet homme est toujours pressé Gee lɛ̂ gɛɛn kɤ́ wóóyè ká. Ce masque marche vite vite (a les pieds chauds) 1071 wówóyè → Int. de wóóyè adj. très chaud 1072 wɔ̀ɔ̀nlɤ̀ → wɔ́ɔ́nwɔ̀ɔ̀n 'très lent' adv. nonchalamment Tìà e gôâ yóá gí lɛ̂, ya kɛ̂ɛ̂ wɔ̀ɔ̀nlɤ̀. Tia s'est remis de la maladie, mais il est devenu nonchalant 1073 wɔ́ɔ́nwɔ̀ɔ̀n adj. 1 très lent. 2 triste Tia laa e gââ lɛ̂ ya tó wɔ́ɔ́nwɔ̀ɔ̀n kâ. Depuis que sa maman est morte, Tia est devenu triste Syn. bhɛ́ìŋ̀, wɛ̀ìyè 1074 wɤ́lɤ́ n. richesse Wɤ́lɤ́bhɛ̀ɛ̀n kɤ́ kô gɔ̀n péê. Il y a des riches dans notre village 1075 wɤ̂-sî v. pleurer Waa bhaan, e wɤ̂-sílà. Ils l'ont frappé, il pleure 1076 wún n. affaire (idiom.) wún kɤ́ bha être occupé 1077 wûn → wûnblí n. tête (seulement dans les expressions figées) À wûn a dàà. Ses cheveux ont poussé (idiom.) wûn bhɛ̀ɛ̀n chef 1078 wùn gí conj. à cause de Síé gbɛ́ɛ́ wùn gí, wii gbʋ̀ʋ̀ a lèè-lûn n̂ gɔ̀n. À cause de la fumée j'ai perdu la trace de l'animal 1079 wûnblí n. tête N̂ wûnblí kɤ́ pee. J'ai mal à la tête 1080 wûnkwɛ́ → wûn n. cheveux 1081 wúŋ̂gɤ̂ pron. quelque chose Èè, yàâ wúŋ̂gɤ̂â. Bah, c'est pas grave 1082 wúún n. mortier E wúún yân. Il fabrique des mortiers 1083 wʋ̀ʋ̀ HAB, FUT wʋʋ v. 1 vt. écorcer Bhán yílí lɛ̂ kɤɤ wʋ̀ʋ̀. J'ai enlevé l'écorce de l'arbre. 2 vt. déraciner Bhán gwîâ wʋ̀ʋ̀. J'ai déraciné le manioc. 3 vi. apparaître Bhán wʋʋ tele gî. Je suis apparu sur la TV. Yáán à wʋʋ. Le soleil s'est levé. 4 vt. extraire, faire sortir (de gî) Ya sɛ̀ìŋ wʋʋ a bha sákɤ̀ gî. Il a sorti un serpent de son sac 1084 wʋ̀ʋ̀-pɤ̀ v. vt. lire 1085 wʋʋ( ?) n. 1 parole À wʋʋ kɤ́ sᴧa. Sa parole est bonne. 2 langue (système) gʋ̀ʋ̀ wʋʋ la langue goo

Y y

1086 ya pers. il le, il la (forme contractée : pronom 3 sg. existentiel subjectif + pronom 3 sg.non-sujet)

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1087 ya pm. il, elle (MPP de la 3ème pers. sg. de la série du parfait)

1088 yà pers. il, elle (pronom subjectif de la 3ème pers. sg. de la série conditionelle) 1089 yàâ pm. il, elle (MPP de la 3ème pers. sg. de la série négative imperfective) 1090 yàà v. vt. mettre 1091 yáá n. igname (idiom.) yáá púú igname précoce 1092 yââ adj. 1 mauvais Záágwɛ̂ zìà kɤ́ yââ ká. La route de Zagwe est mauvaise. 2 vilain Lᴧ́n lɛ̂ e yââ ká, à yûn wɛ́ɛ́ kɤ́ kpâá. L'enfant est vilain, il a un gros nez. 3 difficile Sᴧ́ŋ́ sɔlɔyè kɤ́ yââ ká. Trouver de l'or, c'est difficile 1093 yààkâ num. trois (la forme yààkà est utilisée en comptant) 1094 yaakɤ́líébhɛ̀ɛ̀n n. voisin 1095 yààlíé adj. premier lᴧ́n yààlíé le premier enfant

1096 yaan n. œuf

1097 yaan v. grogner (chien, chats, vipère) Gbɛ́ɛ̂ kɤ́ yaanlà bhɛ̂ɛ̂ e lûân yɛ̂ boà. Le chien grogne contre un homme qui est venu 1098 yáàn → yánwɛ́ɛ́ n.loc. dans l'œil Yílí a bhaan yáàn. Il s’est heurté l'œil avec une branche 1099 yáán n. soleil Yaá ́n kɤ́ yóálà. Le soleil est en train de chauffer fort pendant la journée (idiom.) yáán woo lèè est (idiom.) yáán pɤɤ lèè ouest 1100 yáán-bhɔ̀ v. vt. résoudre Kà bhâan bhálá wùn yáán-bhɔ̀ ! Réglez mes problèmes de travail 1101 yáânlán n.loc. soir (à partir de 18 heures) Kó zábaà yáânlán. Nous allons nous amuser le soir. Yaá ̂nlɛ̂lán kɤ́ sᴧa. Ce soir il fait beau 1102 yáán-tó v. surveiller Kà yáán-tó lᴧ́n yɛ̂ bhà kêe gô ló yí lîé. Surveillez l'enfant pour qu'il n'aille pas dans l'eau 1103 yààpíélɔ́nŋ̂ n. co-épouse (la première) 1104 yââtàyàà → Int. de yââ adj. très mauvais 1105 yáklâ n. magie Zúú=bò kɤ́ yáklâ kɛɛ. Les féticheurs font de la magie yáklâ gí pɔ̂ɔ̂n un truc magique 1106 yalâ FUT yalá v. 1.1 s'asseoir 1.2 vt. asseoir Bhán lᴧ́n yalâ J'ai fait asseoir un enfant

1107 yalan n. aulacode, agouti

1108 yalawɛ́ɛ́ n. hameçon 1109 yalawɛ́ɛ́daabhɛ̀ɛ̀n n. pêcheur 1110 yàn n. contenu À bha bhili tɛ́ɛ̂ yàn lóó kɤ́ sᴧa. Son prix d'une bassine de riz est correct Lôò lɛ̂ ya gwɤ́lɤ́ yàn kɛ̂ɛ̂ dò. La femme a eu un enfant 1111 yán n. œuil (seulement dans des expressions figées) (idiom.) yán wili aveugle (idiom.) yán pá à bhà voir qch./qqn 1112 yân FUT yán v. 1 vt. tailler Guɛ́î kɤ́ wúún yân. Il fabrique des mortiers. 2 vi. être taillé Wúún a yân. Le mortier est taillé 1113 yaǹbhà n. oignon (idiom.) yànbhà kwɛ́ partie verte de l'oignon 1114 yànbhàn n. chat

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1115 yànbhán n. malheur Î yán pàâ fɛ́ŋ́ bhà yáán gí kɤ̂ yànbhán a dɔ̂ î bhà. Voir un rat pendant la journée, ça porte malheur 1116 yánbhánkú n. gingembre, jus de piment 1117 yànbhányè adj. maudit lôò yànbhányè femme maudite 1118 yántàbìà n. cil 1119 yántàkwà n. sourcil 1120 yántàkwìì n. paupière 1121 yánwɛ́ɛ́ n. yeux Yílí a bhaan yánwɛ́ɛ́ bhà. Il a heurté son ouil contre un arbre 1122 yánwɛ́ɛ́tîîlèè n. pupille 1123 yátàlán n. dieu (idiom.) yántàlán gbɤ Zanlan Jésus 1124 yʌ́ʌ́ n. griot (idiom.) yᴧᴧ̂bhîî un griot (idiom.) yᴧᴧ̂lɔ̀ŋ̂ une griotte 1125 yè HAB, FUT yê v. 1 vt. voir Á lee yê yáán gí. Il fait jour. 2 vt. trouver Bhâan bíkɤ̀ a lèè- lûân, bháân yè. Mon bic était perdu, je l'ai retrouvé 1126 yê → lɛ conj. que (occupe la position finale dans la proposition, le plus souvent, interchangeable avec lɛ ) N̂ zʋ̀ʋ̀ a gó yê bhá bûlû lɔ́. J'ai oublié que tu avais acheté du pain 1127 yébhè n. serpent d'eau 1128 yɛ conj. que Î lò péêyè yɛ̂, e n̂ gí sᴧa. Le fait que tu ailles au village, ça me plaît 1129 yɛ̂ dtm. 1 ce ... là (démonstratif lointain) N̂ gbâ sákɤ̀ yɛ̂ kâ ! Donne-moi ce sac-là. 2 là (marque de topicalisation) Lᴧ́n yɛ̂ e yââ ká. Cet enfant-là, il est vilain 1130 yɛɛ → yɛɛ-wɛ́ɛ́ n. trou (d'un animal) Bhɔɔn yɛɛ kɤ́ kwɤ́lɤ̂. Il y a un trou de souris dans la maison 1131 yɛ̀ɛ̀ HAB, FUT yɛɛ v. 1.1 vt. griller Kà wii lɛ̂ yɛɛ ! Grillez la viande ! 1.2 être grillé Wii a yɛɛ La viande a été grillée 1132 yɛ́ɛ́ adv. hier Á gôâ Bháánlɤ̂ yɛ́ɛ́. Je suis venu de Man hier 1133 yɛ́ɛ̂ HAB yɛ̀ɛ̀ v. vt. casser E lôâ blilà, à gbân a yɛ́ɛ̂. Il voulait sauter, son bras s'est cassé 1134 yɛ́ɛ̂-kɛɛ v. honte Á yɛ́ɛ̂kɛɛ kwan woè ká. J'ai honte de voler yɛ́ɛ̂ lᴧ́n kɤ́ kɛɛ j'ai un peu honte 1135 yɛɛn n. sang 1136 yɛ́ɛ́n n. arbre (les feuilles sont mangées par les moutons) 1137 yɛ́ɛ́n n. sable 1138 yɛ́ɛ́n-wɛ́ɛ́ → Sing. de yɛ́ɛ́n n. grain de sable 1139 yɛɛ-wɛ́ɛ́ → yɛɛ n. trou 1140 yɛ̀n HAB, FUT yɛ̂n v. 1 vi. finir Guli a yɛ̀n La guerre est terminée. Bhán bhilin a yɛ̀n. J'ai fini de manger le riz. 2 vi. perdre ses forces (à cause d'une maladie) Yóálí fàân kɤ́ yɛ̂nlà. Le malade est en train de perdre ses forces 1141 yí n. eau (idiom.) yí kpàá rivière (idiom.) yán yí larmes (idiom.) biŋ yí salive 1142 yí n. sommeil (idiom.) yî zᴧ̀ dormir 1143 yíabîê n. hippopotame 1144 yíagoâ n. crocodile du Nil

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1145 yí-bhɔ́ v. vt. percer (furoncle ) Wo lìɛ̀ yí-bhɔ́ pâân-wɛ́ɛ́ ká. On perce la furoncle avec l'aiguille pâân-wɛ́ɛ́ 1146 yígîêyè n. marigot Syn. yí-wɛ́ɛ́ 1147 yígîêyè-wɛ́ɛ́ → yígîêyè n. marigot Kùû kɤ́ yígîêyè-wɛ́ɛ́. Il y a des carpes dans le marigot 1148 yìì HAB, FUT yii v. 1 vi. dormir Yii zɤ̂ tɤŋlɤ̂. Dors ici aujourd'hui. 2 vi. passer la nuit. 3 vi. habiter Yaà ̂ yíî zɤ̂ kûû. Il n'habite plus ici 1149 yììlèè n. chambre Yììlèè yààkâ bheé kwɤ́lɤ̂ zɤ̂. Il y a trois chambres dans la maison 1150 yììsᴧ̂ num. quatre (une forme yììsᴧ̀ est utilisée en comptant) 1151 yîlâ n. lion, lionne 1152 yílán n. esprit, diable Yílán kɤ́ yí lɛ̂ wɛ́ɛ́. Un génie habite dans cette eau 1153 yilawɛ́ɛ́ n. hameçon (idiom.) yìlawɛ́ɛ́ bhɛɛ ligne de pêche 1154 yílí n. arbre 1155 yilíé n. matin 1156 yílíkpɔ́ɔ́ n. bâton 1157 yîŋ̂gɤ̂ká → yîŋ̂tó 'toujours' n.loc. autrefois Yîŋ̂gɤ̂ká kó gûâ fɛ́ɛ̂gí. Autrefois, nous étions à l'aise Yîŋ̂gɤ̂ká kɤ́ gûân sᴧa. Autrefois, c'était bien 1158 yîŋ̂tó adv. toujours Yîŋ̂tó è tó kôa leekpɛî sᴧ̀ kâ ! Que notre bonheur dure toujours ! Syn. dô 1159 yípíé n. pêche (des femmes, avec des filets) (idiom.) yípíé kɛ̂ɛ̂ pêcher 1160 yí-wɛ́ɛ́ n. marigot Syn. yígîêyè 1161 yɩ̀ɩ̂goo n. coton (plante) 1162 yɩ̀ɩ̂( ?) n. fibre de coton Bhán yèê zùù-ló. J'ai filé le coton 1163 yô n. fétiche Zúúbhîîn a too zᴧ̂ à bha yô bhà. Le féticheur a tué ce poulet pour son fétiche Yôgbâbhɛ̀ɛǹ kɤ́ gbɛ́ɛ̂ bhɤɤ. Ceux qui adorent les fétiches mangent les chiens 1164 yóá n. maladie Yóá è gûân bhà, waa bʋ̀ʋ̀ kɛ̂ɛ̂. La maladie qu'il avait, on l'a soignée 1165 yóâ HAB yoa FUT yóá v. 1 vi. faire mal (partie du corps) N̂ gɛɛn kɤ́ yoa. Ma jambe me fait mal. 2 vi. brûler (soleil) Yáán kɤ́ yóálà. Le soleil brûle 1166 yôgbâbhɛ̀ɛ̀n n. païen 1167 yɔ̂ n. palmier à huile (idiom.) yɔ̂ kɛ̀ɛ̀ faire du vin de palme 1168 yɔɔ n. réponse Î bha lìànŋ̂ yɔɔ kɤ́ sᴧa. Ta réponse est bonne 1169 yɔ̀ɔ̀ HAB, FUT yɔɔ v. 1 vi. descendre Kàkò yɔɔ tɔɔn bhà. Descendons de la montagne. 2 vt. faire descendre Kweiŋ yɔ̀ɔ̀ ! Descend le bagage 1170 yɔɔn n. oncle maternel 1171 yɔ́ɔ̀n n. ennemi Ya daa bhâan lê kɛŋ, ya kɛ̂ɛ̂ n̂ yɔ́ɔ̀n. Il est sorti avec ma femme, il est devenu mon ennemi 1172 yɔ́ɔ́n n. 1 graisse. 2 huile de palme 1173 yɤ̀ɤ̀ HAB, FUT yɤɤ v. 1.1 vt. attacher Bháá lɛ̂ yɤɤ yílí sɩ̂ɩ̂ bhà. Attache le mouton à l'arbre Syn. kulu. 1.2 vi. être attaché Bháá a yɤɤ. Le mouton est attaché 1174 yûn → yunŵ ɛ́ɛ́ n. morve

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1175 yúnlee n. fourmi (esp. : petite, rouge, venimeuse, habite dans les branches des arbres fruitiers) Yúnlee-wɛ́ɛ́ à n̂ kûn. Une fourmi m'a piqué 1176 yûnwɛ́ɛ́ → yun̂ n. nez 1177 yúù n. cendre Lee sáláá zɔ̂ngwɛɛ gî yúù a kɛ̂ɛ̂ kpââ. Balaie le foyer, il y a trop de cendre 1178 yúû n. poisson 1179 yúû-wɛ́ɛ́ → yuú ̂ n. un poisson

1180 Z z

1181 zá n. jeu, amusement (des enfants) Kâa zá kɤ́ kpâá. Vos amusements, c'est trop 1182 záá n. mâchoire (idiom.) záá sɛ̂ɛ mâchoire inférieure (idiom.) záá léí mâchoire supérieure 1183 zàà-dɔ̀ v. vt. fiancer ("on commence par se fiancer, et puis on dote, on vit ensemble un peu, si ça va, on la dote") Eê ló gûlân bhà, wa lûn à zààdɔ̂î. Elle va se marier, ils sont venus la fiancer 1184 záán n. liane (il y a deux types de lianes pour la « sauce longue » : grosses, qu'on sèche, et petites, qu'on presse dans l'eau chaude à la main) Záán púú yɛ̂ wà kpɛ́ɛ́ kpɔ. Zaan blanc, on le fait sécher Záán tîî yɛ̂ wa kpɩɩ. Le zaan noir, on le presse 1185 zaan-lô v. vi. glisser Ya zaan-ló lâ yí tà ya pɤ̀ɤ̀. Il a glissé sur l'eau de la pluie, il est tombé 1186 záázàà adj. propre bhɛ̂ɛ̂ záázàà homme propre (corps, vêtement) Syn. séŋ́gbɤ́sèŋ̀gbɤ̀ 1187 zábàà HAB, FUT zábaa v. s'amuser Kà lùn, kó zábàà. Viens, on va s'amuser 1188 zàkɔ̀lɔ̀ n. masque gendarme (avec un grand rafia) 1189 zakpɤ̂ n. pomme d'adam 1190 zàlàà HAB, FUT zàlaa v. vi. faire lentement Zalaa kîí pɔ̂ɔ̂n bhɤ̀ɤ̀. Mange doucement ! 1191 zàlààn HAB zàlàn v. 1 vi. se réveiller Bhɛ̂ɛ̂ e gûân yî zᴧ̂à, ya zàlààn. Celui qui dormait, il s'est réveillé. 2 vt. ressusciter Zúúbhîî a lᴧ́n yɛ̂ zàlààn. Le magicien a ressuscité l'enfant 1192 Zànlàn n. Dieu (chrétien, musulman, païen) Zànlàn=bò wò n̂ gba wún sᴧ̀ kâ. Que les dieux me donnent le bonheur 1193 zàŋ̀gbà n. danse des courses de masques Blà a tó à bhà kó zàŋ̀gbà kɛ̂à tili. La course (des masques) a eu lieu, demain nous danserons le zangba 1194 zᴧ̀ HAB zʌ́ v. 1 vt. tuer Wa bhɛ̂ɛ̀ zᴧ̂ zîâ líé tîî lɛ̂. Ils ont tué un homme sur la route là- bas. (idiom.) bɛɛnzᴧ̀ écrire (idiom.) lianŋzᴧ̀ parler (idiom.) bhianzᴧ̀ rêver (idiom.) bà-zᴧ̀ circoncire 2 vt. faire du mal Bhá bhâan kwíî plaa, bhá n̂ zᴧ̀. Tu as brûlé ma maison, tu m'as tué (métaphore) 1195 zᴧ̂n n. cuivre 1196 zᴧ̂n-wɛ́ɛ́ → Sing. de zᴧ̂n n. objet fait de cuivre (bracelet etc.)

1197 zee n. termite

1198 zee-wɛ́ɛ́ → zee n. termite 1199 zɛŋdᴧ̂kpɤ̂ n. termitière (les termites zèè, sous forme de champignon) 1200 zɛ́ŋ́ n. sauce 1201 zì pp. autour de Kpáà a bhɔ̂ kwíî zì. L'herbe a poussé autour de la maison 1202 zí adv. encore Ya lùn zî. Il est venu encore

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1203 zí conj. ou alors 1204 zî n. fesses, derrière 1205 zia n. homonymes (les gens qui portent le même prénom) Kwâà î ká, kô tɔ́ kɤ́ dô n̂ zia tó î kâ. Toi et moi, nous avons le même prénom, nous sommes des homonymes 1206 zíà pp. derrière 1207 zîâ n. route (plus petite que kpìŋ̀) Gó zîâ ! Quitte la piste ! 1208 zíaa adv. 1 plus tard E lûàn zíaa. Il viendra plus tard (idiom.) lóó zíaa semaine prochaine 2 derrière È tûàn kô zíaa. Il est encore derrière nous 1209 zîàn adv. souvent E lûn zîàn. Il vient souvent 1210 zîànzîàn → Int. de zîàn adv. très souvent 1211 zîâ-wɛ́ɛ́ → zîâ n. route (plus petite que kpìŋ̀) 1212 zíê n. beau-père (mari de petite sœur) 1213 zì-gô v. vt. commencer 1214 zìì adj. 1 vieux. 2 ancien pɛ́ɛ̂ zìì ancien village 1215 zììgí n. revenant, spectre Bhán n̂ yán pà à zììgí bhà. J'ai vu son revenant 1216 zììgízìì adj. très vieux 1217 zíín n. moustique Zínŋ́ a n̂ kûn n̂ lɛ̂ɛ̀n bhà. Un moustique m’a piqué à la langue 1218 zî-lân v. vi. descendre Gó gɔ̂ɔ̂ gí í zí-lân. Sors de la voiture, descends ! 1219 zìlì HAB zìlì v. vi. trembler Lílí kéâ zililà. Le froid le fait trembler 1220 zìn HAB, FUT zîn v. 1.1 vt. toucher avec (qch. bhà) bhán kɔɔ zîn yílí bhà j'ai touché l'arbre avec la main 1.2 vt. être touché Kɩɩ̀ a zîn à bhà. Il a été touché d'une balle. 2 vt. commencer 1221 ziŋgí → zìí pp. 1 au milieu Yílí kɤ́ dóó pɛ́ɛ̂ ziŋgí. L'arbre a poussé dans le centre du village. 2 entre Zîâ kɤ́ kwíî pèèlᴧ̂ zìŋgí. Il y a une route entre deux maisons 1222 zíɔ́ɔ́nkɔ́nzìɔ̀ɔ̀nkɔ̀n → Int. de zíɔ́ɔ́nzìɔ̀ɔ̀n adj. très dur 1223 zíɔ́ɔ́nzìɔ̀ɔ̀n adj. dur Wii è ká bhàân e tô zíɔ́ɔ́nzìɔ̀ɔ̀n ká. Quand la viande n'est pas cuite, elle est dure Syn. gbláágblàà 1224 zìzì → Int. de zì pp. autour (si le groupe nominal est au pluriel) 1225 zízî → Int. de zí adv. encore et encore 1226 zììyè adj. effrayant Gee kɤ́ zììyè ká lᴧ́n=bò gí. Les masques effrayent les enfants 1227 zɩ̂ɩ̂ n. haricot 1228 zɩ̂ɩ̂-wɛ́ɛ́ n. graine de haricot 1229 zóŋ̂ n. aubergine 1230 zóŋ̂-wɛ́ɛ́ → zóŋ̂ n. aubergine Zóŋ̂-wɛ́ɛ́ kɤ́ kpɛ́ìŋ̀ ká. L’aubergine est amère 1231 zɔ̀n HAB, FUT zɔ̂n v. vt. piler 1232 zɔ̂ngwɛɛ n. foyer 1233 zɔ̀ɔ̀ FUT, HAB zɔɔ v. 1.1 vt. refroidir Bhán yí zɔ̀ɔ̀. J'ai refroidi l'eau. 1.2 vi. se refroidir 2 vi. se calmer E gûân zââbɔ̂à, kɛ́ɛ́ ya zɔ̀ɔ̀. Il criait, mais il s'est calmé Syn. saa 1234 zɔ́ɔ́ n. abeille (idiom.) zɔ́ɔ́ yɔɔn miel (idiom.) zɔ́ɔ́ kwêê ruche

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1235 zɔ́ɔ́ n. bout bíkᴧ̀ zɔ́ɔ́ le bout du stylo 1236 zɔ̀ɔ̀n HAB, FUT zɔɔn v. vt. montrer (à lʌ̀n) N̂ bàá a kweîkɛ̂ɛ̂ kɔ̀ɔ̀ zɔɔn n̂ lʌ̀n. Mon père m'a montré comment chasser 1237 zɔ́ɔ́-wɛ́ɛ́ → zɔ́ɔ́ n. abeille 1238 zɔɔyè adj. 1 mou bûlû zɔɔyè pain mou 2 gentil E zɔɔyè ká, yàâ sɔ̂ɔ̂n-wô bhɛ̂ɛ̂ gɔ̀n. Il est gentil, il n'insulte personne 1239 zɔ̀ɔ̀yè adj. pointu Yanbhàn sᴧlᴧ̀ kɤ́ zɔ̀ɔ̀yè ká. Les griffes des chats sont pointues 1240 zɔɔzɔɔyè → Int. de zɔɔyè adj. très mou 1241 zɔ̀ɔ̀zɔ̀ɔ̀yè → Int. de zɔ̀ɔ̀yè adj. pointu.INT 1242 zɤgɤ n. chenille (comestible) 1243 zɤŋdabhààn n. oiseau (esp., noir et petit) 1244 zɤ̂ adv. ici Î gô tóà zɤ̂ ! Il ne faut pas rester ici ! Syn. bhí 1245 zû n. margouillat 1246 zùà HAB, FUT zua v. vt. percer Pie kwɛ́ a zùà, yí kɤ́ wɛŋlà. Le toit est percé, il y a de l'eau qui coule 1247 zûàn n. 1 fiancé. 2 copain Àbha zûàn a lùn. Son copain est venu 1248 zûlû n. fourmis magnan 1249 zûlûɛ̂ n. varan 1250 zúlúû HAB, FUT zulu v. 1.1 vt. laver. 1.2 vi. se laver Á zuluu. Je me lave. 1.3 vi. être lavé Gbɔ̂ kɤ́ zuluâ sɛa. La marmite a été bien lavée 1251 zûlû-wɛ́ɛ́ → zûlû n. fourmi magnan 1252 zûŋ̂zûŋ̂ n. mygale (araignée venimeuse) 1253 zùò HAB zuo v. 1 vt. jeter (to bhà) Bhîɔ̂nlʌ́n kɤ́ gwɛɛ zuolà zû bhà. Les garçons jettent des pierres aux margouillats. 2 vt. jeter un sort à Ya lìàŋ̂ yââ zᴧ̂, waa zùò. Il a mal parlé, on lui a lancé un sort 1254 zúú n. chasseur aux sorciers, féticheur 1255 zúùgî adv. accroupi Eê zúlú, ya yaa zúùgî. Il va se laver, il s'est accroupi 1256 zuu-lô v. vt. filer (coton) N̂ laá a yɩ̀ɩ̂ zuu-ló kɤ̂ è kôa gbàbhóŋ̂ kɛ̂ɛ̂. Ma mère a filé le coton pour nos boubous 1257 zʋʋ n. gazelle 1258 zʋʋ n. cœur (comme siège des émotions, de la mémoire) Zógbɤ́ zʋʋ kɤ́ daalà à bha lê wún tà. Zogbeu pense à sa femme Zógbɤ́ zʋʋ à gô à bha lê ká. Zogbeu a oublié sa femme À zʋʋ àâ píé yê Kiriku kɤ́ fáân yɛ̂ gí. Il ne sait pas que Kirikou est dans le chapeau 1259 zʋʋ-dûn v. vt. embêter Vɤ̂lᴧ́n kɤ́ bhɛ̂ɛ̂ zʋʋ-dûn. Les moucherons embêtent l’homme. Bô n̂ zʋʋ-dûân. Cesse de m’embêter 1260 zʋʋwɛ́ɛ́ n. cœur À zʋʋwɛ́ɛ́ kɤ́ bhaan wanlɤwanlɤ. Le cœur bat très vite (idiom.) N̂ zʋʋwɛ́ɛ́, î wùn kɤ́ n̂ gɔ̀n gbɛ́ɛ̀ ká. Mon cœur, tu me coûtes cher (en adressant une personne aimée)

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NOTES

1. « there is no natural divide between polysemy and its neighbor. Light, of color and of weight, may be considered homonymous or polysemous, <…> light in travel light, polysemy or collocation ». 2. Les critères de séparabilité sont formulés d’une façon préliminaire. On peut s’attendre à ce qu’à l’avenir, ils seront précisés. 3. « Seuls restent à part les Gʋ̀ʋ̀ au sud-ouest, censés utiliser un parler mixte dan-toura » (Bearth 1971: 5). 4. T1 et T2 indiquent les contours tonaux. 5. le est une marque de focus contrastif, elle est souvent suivie par le démonstratif lɛ̂.

RÉSUMÉS

Cette publication est un dictionnaire bilingue goo–français. Ce dictionnaire n'est qu'une première approche du vocabulaire de la langue goo. Il contient approximativement 1200 mots et expressions en goo traduits en français, les formes grammaticales irregulières, exemples illustratifs et expressions idiomatiques. Les données ont été collectées pendant la période de 2014 à 2019. Le dictionnaire est également accessible en ligne (https://corporan.huma-num.fr/ Lexiques/dicoLLACAN.php) avec les enregistrements audio. La préface au dictionnaire fournit les informations nécessaires sur la grammaire de la langue goo.

This paper is a bilingual Goo–French dictionary. Being only a first approach to the vocabulary of Goo, the dictionary contains approximately 1200 words and expressions in Goo translated into French, irregular grammatical forms, illustrative examples and idiomatic expressions. The data were collected during the period from 2014 to 2019. The dictionary is also available on line (https://corporan.huma-num.fr/Lexiques/dicoLLACAN.php) with the audio recordings. The preface to the dictionary provides the necessary information on the grammar of the Goo language.

Публикация представляет собой двуязычный гоо–французский словарь. Данный словарь является лишь первым подходом к описанию лексики гоо. Словарь содержит около 1200 слов и выражений на гоо с французским переводом, с указанием морфологически нерегулярных форм, иллюстративными примерами, коллокациями и

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идиоматическими выражениями. Материалы для словаря собирались с 2014 по 2019 гг. Словарь с аудиозаписями слов доступен онлайн ( https://corporan.huma-num.fr/ Lexiques/dicoLLACAN.php). В предисловии к словарю даются необходимые сведения по грамматике языка гоо.

INDEX

Mots-clés : lexicographie bilingue, langues mandé, langues mandé-sud, dan-mano-toura, goo motsclesru двуязычная лексикография, языки манде, южные манде, дан-мано-тура, гоо Keywords : bilingual lexicography, Mande languages, Southern Mande, Dan-Mano-Tura, Goo

AUTEUR

EKATERINA APLONOVA LLACAN, CNRS UMR-8135. [email protected]

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On latent nasals in Samogo Sur les nasales latentes en samogo Латентные носовые в самого

Laura McPherson

1. Introduction

1 The Samogo group of Mande languages straddles the Burkina Faso/Mali border. A branch of Western Mande (Vydrin 2009a; Vydrin 2016), the Samogo group includes Jowulu (AKA Jɔ, (Carlson 1993; Djilla, Eenkhoorn & Eenkhoorn-Pilon 2004)), Dzùùngoo (AKA Dzuun, (Solomiac 2007; Solomiac 2014)), Duungoma (AKA Duun, (Hochstetler 1996; Tröbs 2008)), Kpeengo (AKA Kpeen, (Zwernemann 1996)), Bankagooma (AKA Banka), and Seenku (AKA Sambla, Sembla, or Seeku, (Prost 1971; McPherson 2020)). Many of these languages, especially Bankagooma, Kpeengo, and Duungoma, remain severely underdocumented.

2 A peculiar commonality of the Samogo languages is the presence of what has been described as a floating or latent nasal. At least diachronically a nasal coda, these nasals often trigger alternations on the following reminiscent of consonant mutation in Atlantic languages and beyond (Merrill 2018). In this paper, I provide a comparative look at these nasals, privileging the term “latent”, which can encompass both cases of true floating elements as well as the weak or gradient pronunciations of coda nasals in Seenku. In Sections 2-4, I summarize the distribution and realization of latent nasals in Jowulu, Dzùùngoo and Seenku, the three languages with sufficient descriptions of the phenomenon. Section 5 provides a local summary of the Samogo patterns. In Section 6, I look beyond Samogo and situate latent nasals in their broader Mande context. Section 7 concludes and lays out a path for future work.

2. Jowulu

3 Jowulu [ISO 639-3: jow] is spoken by 10,000 people across the Mali/Burkina Faso border, with the majority of villages found on the Malian side. Djilla et al. (2004) describe latent

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nasals as floating, part of a CVᶰ syllable structure. In isolation, it is realized as a “weak [i]” after the final . For instance:1

(1) a. /doᶰ/ [doⁱ] ‘partridge’

b. /kãᶰ/ [kãⁱ] ‘leg’

c. /nkfàᶰ/ [ŋkfàⁱ] ‘day before yesterday’

4 As the examples in (1) suggest, Jowulu has phonemic nasal in addition to latent nasals. In other words, vowel nasality is independent of floating or latent nasal codas. Table 1 illustrates that each cell of a two by two table for vowel nasality and floating nasals is filled:

5 Table 1: Independence of vowel nasality and latent nasals in Jowulu

/CV/ /CVᶰ/

/V/ ta ‘go’ kaᶰ ‘here’

/Ṽ/ tã ́ ‘build’ tãᶰ́ ‘squirrel’

6 Before a , the Jowulu latent nasal is realized as a homorganic nasal stop (i.e. it creates an NC cluster):

(2) a. /koᶰ/ + /bwɔ̀/ → [kõmbvɔ̀] ‘man’s back’

man back

b. /tãᶰ́ / + /ta/ → [tãnta]́ ‘squirrel’s hole’

squirrel hole

c. /kãᶰ/ + /kwùù/ → [kãŋkfʊ̀ʊ̀] ‘ankle’

leg knot

7 Example (2a) also shows that the vowel before a nasal is realized as nasal, despite being an oral vowel underlyingly. The authors go on to state that voiceless after nasals are variably voiced, suggesting optional realizations [tãnda]́ and [kãŋgvʊ̀ʊ̀] for (2b-c) above, though neither of these are explicitly stated in the description.

8 If the latent nasal precedes a voiced plosive, it will once again be realized as a homorganic nasal. However, the authors state that in this environment, too, we find variation between a homorganic nasal+voiced stop sequence and a single nasal with the place of articulation of the original plosive. These variable outcomes are illustrated in (3) with a labiovelar plosive:

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(3) /mĩᶰ́ / + /gbɛ́/ → [mɪ̃́ŋgbɛ́] ~ [mɪ̃́ŋmɛ́] ‘my arm’

1SG arm

9 Following this same pattern, the authors state that /d/ after a latent nasal can be nasalized to [n]; nevertheless, this nasalization must not be neutralizing, i.e. derived [n] must be phonetically distinct from /n/, since Jowulu speakers can easily perceive a difference between /kõᶰ-dáᶰ/ ‘someone’s child’, which would vary in pronunciation between [kõndáⁱ] and [kõnáⁱ], and /konáᶰ/ ‘human being’, with only the realization [kõnáⁱ].2 In other words, despite the fact that both of these words share a surface pronunciation transcribed as [kõnáⁱ], the phonetic detail of the [n] must differ. This question would benefit from deeper phonetic investigation.

10 Voiced palatals, both the plosive /ɟ/ and the glide /j/, are said to exceptionlessly become the palatal nasal [ɲ]:

(4) a. /ɲãᶰ/ + /ɟàᶰ/ → [ɲãɲàⁱ] ‘chicken’s medicine’

chicken medicine

b. /kãᶰ/ + /jaà/ → [kãɲaà] ‘leg ache’

leg hurt

11 Before a voiceless , the latent nasal is realized as nasalization on the preceding vowel and voicing on the following fricative:

(5) a. /ɲãᶰ/ + /fɔ́/ → [ɲãvɔ́] ‘white chicken’

chicken white

b. /koᶰ/ + /ʃi/ → [kõʒi] ‘take someone’

person take

12 Vowel nasalization is seen clearly in (5b), where the underlying vowel of /koᶰ/ is oral. Note that Jowulu has no phonemic voiced .

13 The latent nasal triggers gemination of a following /l/, presumably by assimilating to the /l/:

(6) /ɲãᶰ/ + /lú/ → [ɲãllú] ‘share a chicken’

chicken share

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14 The authors offer no examples with a preceding oral vowel to know whether the latent nasal’s nasal feature is retained even as it assimilates to the following lateral.

15 Unlike the lateral, the rhotic /r/ nasalizes to [n] following the latent nasal:

(7) a. /búᶰ/ + /-ru/ → [bũnu]́ ‘in the canoe’

canoe in

b. /kãᶰ/ + /-rì/ → [kãnĩ]̀ ‘legs’

leg PL

16 In (7a), we see that the preceding vowel nasalizes due to the following nasal sound. In (7b), we see that the plural vowel also becomes nasal after the nasalization of /r/ to [n], which is not noted for the locative suffix ‘in’. It is unclear whether this is a consistent difference between the two suffixes, or whether it is related to the nasality of the stem vowel (oral in 7a, nasal in 7b).

17 Interestingly, unlike what we will see in Seenku below, any nasal sound in Jowulu will nasalize /r/ to [n], including a plain without a latent nasal:

(8) a. /ʃɛ̃́/ + /-ri/ → [ʃɛ̃́nĩ]́ ‘lizards’

lizard PL

b. /kãá ̃/́ + /-ra/ → [kãá ̃ná ̃] ‘farming’

farm PROG

18 Once again, the vowel of the plural suffix nasalizes after [n], as does the vowel of the progressive/participial suffix /-ra/.

19 Finally, a following will simply absorb the latent nasal:

(9) a. /péᶰ/ + /mwɔ̃ɔ̃nã/ → [pémwɔ̃ɔ̃nã] ‘a lot of horns’

horn a lot

b. /ɲãᶰ/ + /nɔ́ɔ́/ → [ɲãnɔ́ɔ́] ‘chicken excrement’

chicken excrement

20 It is unclear whether the oral vowel ([pém]) in the output of (9a) is a mistake, as we typically see vowel nasalization before a nasal sound in Jowulu.

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3. Dzùùngoo

21 Dzùùngoo [ISO 639-3: dnn] is spoken by 13,400 people in southwest Burkina Faso (Solomiac 2007). Like Jowulu, it has a phonemic contrast between oral and nasal vowels that is separate from the presence of a floating nasal. This is demonstrated in Table 2.3

22 Table 2: Independence of vowel nasality and latent nasals in Dzùùngoo

/CV/ /CVᶰ/

/V/ kà ‘griot’ káᶰ ‘flower’

/Ṽ/ xɔ̃̄ ‘nose’ kãᶰ́ ‘oppose’

(10) a. /kà/ [kà] ‘griot’

/káᶰ/ [ká] ‘flower’

b. /ɟɛ́/ [ɟɛ́] ‘plaster’

/cɛ́ᶰ/ [cɛ́] ‘breast’

23 The presence of the latent nasal is identifiable from the alternations that it triggers on following .

24 As in Jowulu, the latent nasal is realized as a homorganic nasal stop before plosives:4

(11) /dzĩːᶰ/ + /kũŋgɔ/ → [dzĩːŋkũŋgɔ] ‘child’s head’

child head

25 Nasal vowels without a latent nasal coda condition the realization of a slight homorganic nasal, but Solomiac (p.c.) notes that this nasal is shorter and weaker and likely a phonetic effect rather than a distinct phonological element:

(12) /tãà ̃/̀ + /bɔ́ɔ́/ → [tãà ̃(m)b̀ ɔ̄ɔ̄] ‘old woman’

woman old

26 Presumably this environment provides more evidence for floating nasals after oral vowels than it does after nasal vowels. There is no indication that the latent nasal causes voicing of voiceless plosives or nasalization of voiced plosives, as it does in Jowulu.

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27 Similarly, in Dzùùngoo, the latent nasal does not trigger voicing of a following fricative; instead, it is realized as simply nasalization on the preceding vowel:

(13) /bɔᶰ/ + /su/ → [bɔ̃su] ‘beard hair’

cheek hair

28 In this environment, the distinction between nasal vowels and Vᶰ sequences is likewise neutralized.

29 The environment that provides the most evidence for the latent nasal in Dzùùngoo is before /r/. Like Jowulu, /r/ becomes [n] after a latent nasal coda, thus distinguishing stems like those in (10) that otherwise both appear with oral vowels in isolation:

(14) a. /kà/ + /-rèè/ → [kà-rèè] ‘griots’

griot PL

b. /káᶰ/ + /-rèè/ → [ká-nèè] ‘flowers’

flower PL

30 Unlike Jowulu, plain nasal vowels do not trigger the nasalization of /r/:

(15) /xɔ̃̄/ + /-rèè/ → [χɔ̃̄-rèè] ‘noses’

nose PL

31 In this way, a latent nasal is distinguishable from phonemic vowel nasalization.

32 In sum, latent nasal codas in Dzùùngoo can occur on both oral and nasal vowels, but in most environments, its effects cannot be distinguished from one or the other; in isolation, it is not pronounced, and so /Vᶰ/ is neutralized with /V/ and /Ṽᶰ/ is neutralized with /Ṽ/. Before obstruents, /Vᶰ/, /Ṽᶰ/ and /Ṽ/ all surface the same, with the exception that the nasal stop from a latent nasal is perceived as stronger than that arising from a simple nasal vowel before a plosive. The most salient effect of the latent nasal is that it triggers a following /r/ to be realized as [n], which a nasal vowel does not.

4. Seenku

33 Seenku [ISO 639-3: sos] is the easternmost Samogo language, spoken in villages just to the west of the Bobo-Dioulasso metropolitan area in Burkina Faso (McPherson 2020). Also known by its exonym Sambla (French spelling: Sembla), the language has approximately 15,000 speakers.5

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34 In light of the Jowulu and Dzùùngoo descriptions of floating nasals, I originally treated Seenku’s nasal reflex as floating as well, since it seemed to appear only with a following word and be deleted in isolation. Under such a phonological analysis (employed, for instance, by Solomiac (2007)), the floating nasal must either dock to a following consonant position or a preceding vowel position, rendering those segments phonologically [+nasal], or it is left floating and hence unrealized (e.g. Dzùùŋgoo /káᶰ/ in isolation pronounced as [ká] ‘flower’). However, speakers reported a difference even in isolation between words with a latent nasal and words without. Preliminary phonetic analysis corroborates this intuition, showing that latent nasals are realized in isolation as late nasalization of the vowel. In other words, we find a three-way contrast in isolation between purely oral vowels (e.g. /kâ/ ‘griot’), purely nasal vowels (e.g. /kã/̌ ‘white’), and late nasalized vowels (e.g. /kâN/ ‘granary’, realized as [kâã̯]6), which indicates that the realization of the nasal is not simply a phonological question of [+nasal] vs. [-nasal] segments, or a docked vs. undocked floating element. The reality is considerably more gradient, and for this reason, I favor the more neutral term “latent” to the phonological term “floating”.

35 Figure 1 shows spectrograms/waveforms from a female speaker for an oral vowel (a), nasal vowel (b), and latent nasal/late nasalized vowel (c).

Figure 1 Waveform and spectrogram for a) /kâ/ ‘griot’, b) /kã̌/ ‘white’, and c) /kâN/ ‘granary’

a.

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b.

c.

36 In Figure 1a, the vowel formants are clear and smooth throughout the duration of the oral vowel. In Figure 1b, the formant structure is more diffuse in the nasal vowel. Finally, in Figure 1c, we can see a change about halfway through the vowel, indicated

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with arrows. Before this point, the vowel looks like the oral vowel in Figure 1a; after it, when nasalization begins, the formant structure becomes fuzzy.

37 The data presented here are meant simply to provide a rough illustration of how the Seenku nasal is realized in isolation. More systematic phonetic study of the nasal will be required to determine with certainty its realization. This includes nasometry to accurately measure oral and nasal airflow, since acoustic measurements of nasality are notoriously challenging. Future work will focus on the collection of these data.

38 To summarize, because the nasal is still realized even in isolation, just weakly, I choose to refer to it as a “latent” nasal coda rather than a floating nasal. In transcriptions here, I will write it as a large capital N, indicating that place is not contrastive for this nasal coda. It is quite likely that the nasal in Jowulu, at least, has a similar representation, since Djilla et al. (2004) do note that it is subtly realized even in isolation (albeit as a palatal effect, or a “small [i]”).

39 As in the other Samogo languages, latent nasals can co-occur with both oral and nasal vowels in Seenku. This distribution is illustrated in Table 3.

Table 3. Independence of vowel nasality and latent nasals in Seenku

/CV/ /CVN/

/V/ kâ ‘griot’ kâN ‘granary’

/Ṽ/ kã ̌ ‘white’ kɔ̃̏N ‘head’

40 Before plosives, the latent nasal is realized as a homorganic nasal stop, though as in other languages, it is unclear whether it should be viewed as a coda (grouped with its original stem) or as prenasalization (grouped with the following word):7

(16) a. /dôN/ + /kɔ̃̀/ → [dóŋ̀kɔ̃̀] ‘child’s head’

child head

b. /kâN/ + /bəlě/ → [kâmbəlě] ‘big granary’

granary big

c. /cǔeN/ + /te̋/ → [cuentě ̋] ‘Cuen’s’

Cuen GEN

41 This nasal does not trigger voicing of voiceless stops nor does it trigger lenition of voiced stops, as we saw in Jowulu.

42 Before fricatives, the latent nasal is realized as nasalization on the preceding vowel, though it varies between full nasalization and late nasalization. For example:

(17) a. /ɟéN-ɟe̋N/ + / fĩ/̋ → [ɟéɲɟe̋ẽ̯ fĩ]̋ ‘two stories’

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story two

b. /sâN/ + /sïo/ → [sã ̂ sïo] ‘hare has arrived’

hare arrive.PRF

43 Thus, as far as I can tell, the contrast between a latent nasal on an oral vowel and a nasal vowel with or without a latent nasal is optionally neutralized in this environment.

44 The most interesting behavior of the latent nasal is found before sonorants, namely /l/ and /w/.8 In this environment, /l/ can be realized as [n] and /w/ as [m] (which I term “nasal alternation”), or the sonorants can simply be nasalized as [l̃] and [w̃] with concurrent late nasalization of the preceding vowel (which I term “nasalization”). For example:9

(18) a. /dôN/ + /wɛ̏/ → [dó ̀ mɛ̀] ~ [dóõ̯ ̀ w̃ɛ̀] ‘with a child’

child with

b. /sa̋N/ + /lɛ̋/ → [sa̋ nɛ̋] ~ [sa̋ã̯ l̃ɛ̋] ‘to God’

God DAT

45 This variation is interesting because while it is free variation (i.e. it could be produced either way with no change in meaning), the rate of nasal alternation vs. nasalization depends on a number of factors, including phrase boundaries, speaker, lexical item, vowel length preceding the nasal, and which sonorant follows. Overall, /w/ is more likely to undergo nasal alternation than /l/. One speaker, GET, is more likely to produce nasal alternation when the latent nasal and sonorant are in the same phonological phrase, such as between a noun and a postposition. Another speaker, SCT, has the opposite pattern, with nasal alternation more likely to cross a phrase boundary, such as between a subject and a predicate. Finally, for both speakers tested, certain lexical items were more likely to trigger nasal alternation than others.

46 Latent nasals on nouns also interact with plural morphology in interesting ways. Earlier work (McPherson 2017a) distinguished between nouns with floating nasals and nouns with true nasal codas, whose behavior differed under plural inflection. “Floating nasals”, found mostly on stems with short vowels, are present in the singular, triggering the range of effects described above on the following word. In the plural, however, the nasal appears to be subsumed into the noun stem itself, nasalizing the vowel; this nasal vowel acts like any phonemic nasal vowel and does not interact with the following word. This data pattern is illustrated in (19):

(19) a. kâN ‘granary’ c. kɛ̰̋ ‘granaries’

b. kâm bəlě ‘big granary’ d. kɛ̰̋ bú-bəlě ‘big granaries’

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47 As described in McPherson (2017a), the plural suffix in Seenku consists of a floating [+front] vocalic feature and a floating [+raised] tonal feature, which cause vowel fronting and raising. They also have the effect of “locking in” the nasality of the latent coda to the stem itself. For more on adjectival morphology in Seenku, see McPherson (2017b).

48 However, another set of nouns with latent nasal codas, often though not exclusively with long vowels, show a different pattern. As before, the latent nasal in the singular shows the expected range of effects, but it is simply deleted in the plural. For example:

(20) a. bɔ̏ɔ̂N ‘bag’ c. bɔ̌ɛɛ ‘bags’

b. bɔ̏ɔ̂m bəlě ‘big bag’ d. bɔ̌ɛɛ bú-bəlě ‘big bags’

49 Rather than creating *bɔ̰̌ɛ̰ɛ̰ ‘bags’ by incorporating the nasal coda into the stem, it is lost completely.

50 I suspect that rather than a categorical bifurcation of stems into those with floating and those with true codas, the behavior in the plural is likely related to the range of variation of the latent coda in other contexts. For instance, in the case of ‘bag’, we find that this word is more likely to have its latent nasal realized as a coda even in isolation or before a /w/, though it can also show the more typical pattern of nasalizing the sonorant to [w̃] in this environment.

51 A formal phonological analysis of the data patterns in Seenku is beyond the scope of this paper, but it will require a stochastic analysis to account for the variation (e.g. maximum entropy harmonic grammar, (Legendre, Miyata & Smolensky 1990; Hayes & Wilson 2008)) and possibly a formalism like Gradient Symbolic Representation, e.g. (Smolensky & Goldrick 2016), which posits that individual segments can have different levels of activation in the lexicon. Under such an account, nasal codas would generally have lower activation than other segments, but lexical items could differ in the activation level of the latent nasal to account for lexical differences in the behavior of latent nasals.

5. Local summary

52 To summarize what we have seen so far, all documented Samogo languages have a portion of the lexicon with an associated final nasal. This nasal, variably classified as “floating” or “latent”, tends to be realized primarily on following sounds or as nasalization on the preceding vowel rather than as a surface nasal coda. In each of the languages, latent nasals are independent of vowel nasalization, which is also phonemically contrastive.10

53 The exact realization of the latent nasal in different environments depends on the language and its phonotactic patterns. The patterns are summarized in Table 4.

Table 4: Summary of the realization of the latent nasal

Jowulu Dzùùngoo Seenku

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Isolation Light [i] Deleted Late nasalization

__ Plosive Homorganic nasal + voicing Homorganic nasal Homorganic nasal [−voice]

__ Homorganic nasal + nasalization of Plosive Homorganic nasal Homorganic nasal plosive [+voice]

Nasalization of vowel and voicing of Nasalization of (Late) nasalization of Fricative fricative vowel vowel

Deletion/ Nasal Deletion/absorption Deletion/absorption absorption

__/r/ /r/ → [n] /r/ → [n] N/A

__/l/ Gemination of /l/ ? /l/ → [l̃] ~ [n]

__/w/ ? ? /w/ → [w̃] ~ [m]

54 While data on some environments is missing, we see that Dzùùngoo and Seenku are the most similar, while Jowulu tends towards greater effects on the following consonant, especially in terms of voicing, which is typologically natural after a nasal (cf. *NC̥, (Pater 1999)). Given these facts, it comes as little surprise that Jowulu has seen more treatment under the heading of “consonant mutation” patterns, e.g. (Merrill 2018).

55 Lexical comparison of the three Samogo languages reveals that, in many cases, the latent nasal is stable across cognates. Note that Jowulu and Seenku are overrepresented in the following table, since Dzùùngoo orthography conflates nasal codas and nasal vowels, thus meaning that the only stems with identifiable latent nasals are those that are explicitly discussed as such. Table 5 provides some examples of (potential) cognates with coda nasals, transcribed here as N for consistency.

Table 5: Samogo cognates with consistent latent nasals

Jowulu Dzùùngoo Seenku Gloss

dáN dzĩŃ dóN ‘child’

féN pɛ̋N ‘wooden cane for tamping floors’

kãN cɛ̃̏N ‘foot/leg’

káN káN ‘flower’

sɔN sɔ́N ‘heart’

péN bĩN̋ ‘horn’

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tẽN sóeN ‘one’

fĩN fɛ̂N ‘thing’

dʒiN dɔ̏N ‘today’

ɲɛ̃́N cɛ́N cɛ́N ‘breast’

fiN fôN ‘fonio’

56 Nevertheless, we also find a few cases where languages diverge, suggesting some instability or uncertainty in the patterns that can lead learners to either reinterpret codas as vowel nasality or lose them altogether. These cases are shown in Table 6.

Table 6: Samogo cognates with inconsistent latent nasals

Jowulu Dzùùngoo Seenku Gloss

tʃũN tsȕ ‘straw/thatch’

tsyɛ̃̀ cɛ̏N ‘peanut’

baaN bãâ ̃ ‘balafon’

57 The two pairs from Dzùùngoo and Seenku show that reinterpretation occurs in both directions: A Dzùùngoo nasal vowel can correspond to a Seenku coda and vice versa. As these two tables suggest, latent nasals are more often consistent than not across the three languages.

58 Further documentation of other Samogo languages will allow us to compare these patterns more broadly within the group and trace a diachronic path for the changes.

6. Beyond Samogo

59 When we look beyond the Samogo languages to broader Mande, we find far greater diversity in terms of nasal patterns. In typologizing Mande nasality, we can define the following parameters of variation: 1. Presence of phonemic nasal vowels. 2. Presence of phonemic nasal consonants. 3. Presence of nasal codas. 4. Effect of nasality on following consonants.

60 Of course, these parameters are not independent, and in fact, it appears that they can sometimes be a matter of analysis.

61 First, we can consider Parameter 1, the presence of phonemic nasal vowels. These are unequivocally attested in Samogo, as they are South Mande (Vydrine 2004; Vydrine 2005a) and other (South-)Western Mande languages like Bobo (Boone 2016), Kpelle (Welmers 1962), and Jalkunan (Heath 2017). However, many Manding-Mokole

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languages are analyzed with only oral vowels underlyingly. This includes Guinean Maninka (Diané & Vydrin 2014), Niokolo Maninka (Creissels 2013), Lele (Vydrin 2009b), and Kakabé (Vydrina 2015); vowel nasalization, where present, is analyzed as the result of a nasal coda (Parameter 3). Nevertheless, other major like Bambara, e.g. (Green 2010) or Jula, e.g. (Donaldson 2013) are analyzed as having a phonemic oral/nasal vowel contrast but no nasal codas. While I am not certain of the exact phonetic and phonological criteria used by every author to decide the source of vowel nasalization, it seems plausible that the opposite analysis would be possible for at least some languages, since nasal codas and vowel nasalization are not contrastive in these languages. For a discussion of the development of nasal vowels and/or codas (discussed as prenasalized consonants) in Central Mande, see Kastenholz (1989).

62 The same general pattern seems to hold in Soninke-Bozo as we see in Manding, namely that surface nasal vowels can be analyzed as the result of nasal codas; for Kingi Soninke, see (Creissels 2016); for Bozo-Jenaama, see (Lauschitzky 2007). It is unclear whether nasality in these languages could be fruitfully reanalyzed as vocalic rather than consonantal.

63 Just as we can ask whether nasality is a contrastive feature on vowels, we can also ask whether it is contrastive for consonants (Parameter 2). For most of Western Mande, including Manding, the answer appears to be “yes”; in many South Mande languages, however, nasality behaves suprasegmentally as a property of the foot, encompassing both vowels and consonants (Vydrine 2004; Vydrine 2005b). Under this analysis, nasal consonants are the result of spreading a vowel’s [nasal] feature to the rest of the foot. For example, in Mwan (Perekhvalskaya & Yegbé 2018), /ɓ/ and /ɗ/ in a nasal foot will be realized as [m] and [n]. Thus, nasality is still a phonemic feature of the language (see e.g. Kono, (Konoshenko 2017); Mano, (Khachaturyan 2018)), but not for consonantal phonemes.

64 Parameter 3 asks whether the language has nasal codas, either instead of or in addition to nasal vowels and consonants. As mentioned above, nasality in many Manding languages and the Soninke-Bozo group is analyzed as resulting from a nasal coda, which is the only source of vocalic nasality in the language. Many other languages pattern like Samogo, with vowel nasality an independent parameter from the presence of a nasal coda. Bobo Madaré South, for instance, contrasts oral and nasal vowels, and both may co-occur with a coda /ŋ/ (Boone 2016). The same situation holds for Kpelle (Welmers 1962) and many of the South Mande languages, where the /ŋ/ is sometimes analyzed as a vowel, e.g. (Khachaturyan 2015), since it acts as a tone bearing unit. Jalkunan (Heath 2017) appears to have coda nasals on the surface, though seemingly due to an apocope process rather than arising from an underlying coda.

65 This brings us to Parameter 4, the effects of nasality on following consonants. Languages differ both in how extensive alternations are (i.e. affecting only very specific sounds or a broader set of sounds) and in the range of possible triggers (i.e. nasal vowels, nasal codas, or both). In Samogo, as we saw in this paper, it is typically only the latent nasal coda that has any effect on following consonants, while phonemic nasal vowels are inert; the range of alternations that they trigger, though, can be extensive.

66 Grégoire (1987) shows that consonant alternations of the Samogo sort are relatively widespread in Mande. The closest parallel in terms of triggers and effects can be found in South Mande, also described by Vydrine (2004). As in Samogo, nasal codas (and/or syllabic nasals) in South Mande can trigger assimilation on the following consonant in

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terms of voicing and/or nasality. In Mano (Khachaturyan 2018), for instance, syllabic and coda nasal /ŋ/ assimilates in place of articulation to the following consonant, which undergoes voicing and nasalization, resulting in geminate nasals (e.g. /ŋɓ/ → [mm]). Like the Samogo languages, we see variation between dialects of Mano in the nasal alternations. In one dialect, only the implosive and sonorants undergo nasalization, while in the Maa dialect, other consonants do as well, including voiceless fricatives (e.g. /ŋs/ → [ɲɲ]). Perhaps like Jowulu’s isolation pronunciation [ⁱ], the coda nasal [ŋ] is realized as a “closed nasal vowel” in final position (Khachaturyan 2015). A similar situation holds in Beng (Paperno 2014), but with only a singleton nasal as the result (e.g. /ŋd/ → [n]) and many phonological and morphosyntactic restrictions on the process; for instance, it applies generally with sonorants within a compound word but only sporadically with initial obstruents, and then only triggered by the 1SG pronoun in high frequency constructions.

67 Even in languages that are not typically considered to have consonant alternations, we find small pockets of similar phenomena. For instance, many of the Manding languages see the nasalization of /l/ to [n] after a nasal vowel or a nasal coda, depending upon how nasality is analyzed in the language. In a unique parallel with Jowulu, the syllabic nasal or nasal coda in Niokolo Maninka will denasalize and assimilate to a following /l/, creating a geminate (Creissels 2013).

68 By far the most extensively documented consonant alternations in Mande, related either synchronically or diachronically to nasals, can be found in the Southwestern Mande languages, such as Kpelle, Mende, Looma, or Kono. For instance, Dwyer (1974) shows that in the Southwestern Mande languages, morpheme-final nasals are (or were) responsible for alternations between “weak” and “strong” realization of consonants. The effects of the nasal can differ by language; in Bandi, the presence of a nasal causes a voiceless onset to remain voiceless as the nasal assimilates to it (while intervocalic voiceless consonants weaken), whereas in Kpelle, the nasal causes the voiceless consonant to become voiced — more similar to what we see elsewhere in Mande. It should be noted that some Southwestern Mande languages, especially Mende, have evolved such that consonant mutation can no longer be linked synchronically to nasals, instead being triggered by morphosyntactic environment, see e.g. (Conteh, Cowper & Rice 1986; Iosad 2008).

69 To summarize, while diverse patterns are attested across Mande with respect to nasality, we also find many similarities. Nasal codas, whether separate from vowel nasality or not, tend to be realized homorganically with plosives and to nasalize /l/ to [n] (with rare exceptions). A subset of languages, especially in the South and Southwest Mande groups, show further effects on following consonants, though interestingly these extreme effects tend to be found only in languages with both phonemic vowel nasality and coda nasals. Languages analyzed with only nasal vowels, like Bambara and Jula, still show homorganic nasal stop insertion before plosives and nasalization of /l/ to [n], which raises questions about whether their phonological representations of nasality really differ greatly from those found in languages like Manding or Kakabé, analyzed with only nasal codas.

70 Finally, echoing Vydrine (2004), we find striking similarity in the systems of nasality in the South Mande languages and Samogo, with both groups showing independent vowel nasality and nasal codas. This is not the only phonological similarity between these groups of languages; both tend towards monosyllabicity, have complex tone systems

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(3+ levels of tone), larger vowel inventories (monophthongs and diphthongs), etc. From a genealogical point of view, there is no reason why the Samogo group in particular should show so many similarities to South Mande, while other Western Mande languages do not. Could there have been a period of sustained contact? Or could the evolutionary pressures that led to word compression (resulting, among other things, in more robust tonal systems) have arisen independently in each group? I leave this question for future research.

71 For a cross-linguistic survey of nasal vowel inventories, including Mande languages, see Rolle (2013).

7. Conclusions

72 In this paper, I have provided an overview of the phenomenon of latent or floating nasal codas in the Samogo languages for which extensive phonological description is available. Drawing on phonetic data from Seenku, I question the designation of “floating”, suggesting instead that these nasal codas are simply weak elements; as such, they may be well suited to recent developments in phonological theory like Gradient Symbolic Representation (Smolensky & Goldrick 2016), but with the effects of gradience still felt at the surface level and not simply at an underlying one.

73 A survey of nasality patterns in other Mande languages revealed many variations on a theme; in many languages, vowel nasality and nasal codas are one and the same, while in the South Mande languages and Bobo, they tend to be contrastive, as in Samogo. Regardless of contrast, the realizations of nasality in contact with a following consonant are highly similar across languages.

74 It is worth speculating on how such a situation, especially with contrastive nasalization and nasal codas, could have arisen. The diachronic path from nasal codas to nasal vowels is well known (for Romance languages, see (Sampson 1999); for Bantu, see (Hombert 1986)), though nasalization can also arise from a preceding nasal consonant (see also (Vydrine 2004)). This same relationship between nasal codas and nasal vowels can arguably be seen in those languages where a nasal coda is the source of vowel nasalization synchronically. On the flip side, nasal codas have also been shown to emerge from nasal vowels, e.g. (Shosted 2006); this could explain the development of nasal codas in a language without a contrast between nasal vowels and codas, but would fail to explain the presence of nasal codas after oral vowels in the Samogo or South Mande languages.

75 If original nasal codas were presumed to be the source of nasal vowels in Mande more broadly (Vydrin (Vydrine 2005a) posits that they are reconstructable back to Proto- Mande), then there must have been multiple rounds of reduction and coalescence to yield new nasal codas on both oral and nasal vowels in Samogo and South Mande; given the short word length in both of these groups, such a diachronic development seems plausible. What is interesting is that these new nasal codas tend to exert a greater influence on following words than on the preceding vowel. In some languages like Jowulu, nasal codas are evolving towards a system of initial consonant mutation, which could at some point be reanalyzed by learners as morphosyntactically or prosodically triggered (à la Mende, (Dwyer 1969; Iosad 2008)), in which case the nasal codas would again be lost.

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76 Future work on Mande nasal codas should look to incorporate more phonetic evidence, including articulatory or airflow studies to determine the extent to which codas truly remain in isolation or the timing of the nasal gesture with respect to preceding vowels or following consonants. Taken together with phonological patterns, this may help tease apart questions of representation (is the coda floating or latent?) and could provide evidence for how different patterns of nasality have evolved and continue to evolve in Mande languages.

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Welmers, William E. 1962. The phonology of Kpelle. Journal of African Languages 1(1). 73–101.

Zwernemann, Jürgen. 1996. Documents kpḛḛgo. Cahiers Voltaïques / Gur Papers 1. 147–164.

NOTES

1. Throughout this paper, I faithfully reproduce the transcriptions given by the original authors, whose conventions especially with regard to tone can differ considerably. Jowulu is a three-tone language, where L is indicated with a grave accent, H with an acute accent, and M left unmarked. 2. I have reproduced the form /konaᶰ/ as the authors transcribe it on p. 104, but in the prose, they suggest that its underlying form is better understood /koᶰ+naᶰ/ (man+kind). In other words, both ‘someone’s child’ and ‘human being’ can be understood as compound forms. 3. Like Jowulu, Dzùùngoo is for the most part a three-tone language (with a rare raised M as a fourth tone). Solomiac’s transcrition conventions differ from those used in Djilla et al. (2004) in that M tone is marked with a macron (e.g. χɔ̃̄ ‘nose’). 4. Here and in a few other examples below (13, Tables 5-6), tone is not marked in the original examples presented by Solomiac. I have reproduced them as they were given in the original source.

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5. Tone in Seenku is more complex than in Jowulu or Dzùùngoo, with four contrastive tone levels which I call extra-low (X, ȁ), low (L, à), high (H, á) and super-high (S, a̋). These four levels can combine to create numerous contour tones, though most commonly low-super-high (LS, ǎ), high- extra-low (HX, â), and super-high-extra-low (SX, ä). Since tone is a property of the syllable rather than each vowel or the mora, I mark tone only once per syllable. Thus, a word like kâa ‘fight’ represents a long vowel with a HX falling tone, allowing the same diacritic to represent the HX melody on long and short vowels. 6. It is difficult to phonetically transcribe late nasalization of a short vowel using the IPA, since a tilde above the vowel would mean full nasalization (and the absence of the tilde would mean an oral vowel). In the transcription system used here, I have appended a short/non-syllabic vowel [a̯] to the end of the short vowel, which hosts the nasal tilde. This sequence [aã̯] indicates a short vowel that begins oral and ends nasal. 7. The tonal alternations found in possession and other environments are beyond the scope of this paper. See McPherson (2019) for further discussion. 8. The rhotic [ɾ] is only found in C2 position of sesquisyllabic words like [səɾe̋] ‘outside’, and /j/ (orthography ) is not a native sound in Seenku. 9. In the phonetic transcription of (18a), we find the form [dó ̀]. This represents a HL falling tone on the short vowel; since the circumflex is already used to indicate the more common HX falling tone, it becomes difficult to transcribe a HL tone pattern using a single diacritic. For this reason, the L tone is left to the right of the syllable, but it should not be understood as a floating tone, merely as a HL tone pattern realized on [o]. 10. There is one possible exception to this independence, namely that in Dzùùngoo and Seenku, nasalized high vowels are uniformly followed by a latent nasal. It may be that the greater acoustic coupling of low F1 in high vowels and the nasal formant reduces the perceptibility of nasality on these vowels, and the latent nasal thus serves to reinforce this nasality.

ABSTRACTS

Languages in the Samogo group display a phenomenon referred to as “floating” or “latent” nasals. Though belonging to the end of a word (either synchronically or diachronically) in coda position, latent nasals more often appear as mutations or modifications to either the initial consonant of the following morpheme or the preceding vowel. This paper draws together extant descriptive data on Samogo nasals and considers them in the broader typology of consonant and vowel nasality in Mande. Finally, the question of phonological representation vs. phonetic realization is considered with preliminary acoustic data from Seenku [sos]; the weak surface realization of the nasal raises questions about an analysis in which it is floating and suggests that recent developments in Gradient Symbolic Representation (Smolensky & Goldrick 2016) may be applicable to the data.

Les langues du groupe samogo montrent un phénomène que l'on peut appeler des nasales "flottantes" ou "latentes". Bien que ces nasales fassent partie du coda d'un mot (soit synchroniquement, soit diachroniquement), elles apparaissent le plus souvent comme des mutations ou modifications de la consonne initiale du morphème suivant ou de la voyelle précédente. Cet article rassemble les données descriptives existantes sur les nasales samogo et les examine dans le contexte typologique de la nasalité vocalique et consonantique en mandé.

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Enfin, je considère la question de la représentation phonologique par rapport à la réalisation phonétique avec des données acoustiques préliminaires en seenku [sos]; la réalisation faible du nasale remet en question une analyse où elle est "flottante" et suggère plutôt que des développements récents dans le cadre de la théorie Gradient Symbolic Representation (Smolensky & Goldrick 2016) peuvent être utiles pour ces données.

Языки группы самого демонстрируют явление, которое обычно называют «плавающими» или «латентными» носовыми элементами. Эти элементы локализуются в конце слова (и в синхронном, и в диахроническом отношении), но проявляются чаще всего в изменениях или чередованиях начальных согласных последующих морфем или предшествующих гласных. В статье сводятся воедино доступные данные о носовых в языках самого, и эти данные рассматриваются в контексте более широкой типологии консонантной и вокалической назальности в семье манде. Вопрос о фонологическом представлении в отношении к фонетической реализации рассматривается применительно к предварительным акустическоим данным языка сенко [sos]: слабая поверхностная назализация носового ставит вопрос о возможности интерпретации его как плавающего, выдвигается предположение о том, что к этим данным может быть пременена методика Gradient Symbolic Representation (Smolensky & Goldrick 2016).

INDEX

Keywords: Samogo, nasal, coda, phonetics, phonology motsclesru самого, носовые, кода, фонетика, фонология Mots-clés: Samogo, nasale, coda, la phonétique, phonologie

AUTHOR

LAURA MCPHERSON Dartmouth College. [email protected]

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Vers une lexicographie mandingue sur la base de grands corpus annotés Towards corpus-driven dictionaries for Manding languages Корпусная лексикография для языков манден

Valentin Vydrin

1. Introduction

1 Depuis une dizaine d'années, des corpus annotés de textes écrits ont été créés pour plusieurs langues mandé, dont les plus volumineux sont ceux pour le bambara (plus de 11 millions de mots en avril 2020) et le maninka de Guinée (plus de 3,5 millions de mots), cf. plus en détail (Vydrin, Maslinsky & Méric 2011 ; Vydrin 2013 ; Vydrin 2014 ; Vydrin, Rovenchak & Maslinsky 2016).

2 L'annotation de ces corpus est effectuée avec les dictionnaires électroniques Bamadaba (Bailleul et al. 2011) pour le Corpus Bambara, et Malidaba (Vydrin 2018) pour le Corpus Maninka. Ces deux dictionnaires diffèrent beaucoup par leur degré d'élaboration. En avril 2020, le Bamadaba comptait plus de 13 150 entrées dans la partie principale (en outre, il comporte des annexes : dictionnaires des toponymes, des noms claniques et des prénoms, des termes encyclopédiques). Le Bamadaba est disponible sur le site du Corpus Bambara de Référence, il est constamment complété. Les sources de nouvelles données lexicographiques sont surtout les textes prépares pour le sous-corpus désambiguïsé et, d'autre part, d'autres dictionnaires, surtout, (Vydrine 1999 ; Dumestre 2011).

3 Le dictionnaire Malidaba (maninka–français–anglais–russe) a été mis en ligne1 au printemps 2018. En avril 2020, il comptait un peu moins de 7000 entrées dans la partie principale ; de nouvelles données y sont intégrées constamment. Si l'on compare le Malidaba avec le Bamadaba, il est beaucoup moins homogène : certaines entrées sont assez élaborées, d'autres, surtout vers la fin du dictionnaire, le sont moins. Quoi qu'il en

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soit, c'est le premier dictionnaire bilingue (ou plutôt quadrilingue) maninka de taille moyenne avec notation tonale, l'information grammaticale et la polysémie plus ou moins élaborée, et avec la possibilité de navigation par les mots maninka et par les équivalents français, anglais et russes.

4 Si l'on compare le Bamadaba avec le dictionnaire de Dumestre (2011), on dirait qu'ils sont en complémentarité. Le dictionnaire de Dumestre dépasse le Bamadaba pour le nombre d'entrées (15 850) et souvent pour l'élaboration de la polysémie. Le Bamadaba gagne en structuration de la polysémie et en notation grammaticale, en ce qui concerne surtout les valences verbales. En plus, le Bamadaba a l'avantage d'être un dictionnaire électronique : il est régulièrement mis à jour, et, ce qui est très important, il a un accès direct au Corpus Bambara de Référence (chaque lexème comporte un lien à un concordancier généré à partir du sous-corpus désambiguïsé).

5 On peut dire que la lexicographie mandingue a déjà profité des projets des grands corpus annotés des langues mandingues. Cependant, il faut avouer qu'à ce stade le potentiel lexicographique de ces corpus n'est exploité qu'à un degré insignifiant. L'existence des corpus annotés comportant des millions de mots est un grand atout qu'il serait tentant d'utiliser pour créer des dictionnaires dérivés des corpus numériques (angl. « corpus-driven dictionaries »), en s'appuyant sur l'expérience de la lexicographie moderne. Un tel dictionnaire représenterait le vocabulaire d'une langue d'une façon stéréoscopique, ce qui permet d'observer chaque lexème de sorte qu'on voie plus clairement son fonctionnement dans la langue.

6 La littérature sur la lexicographie de corpus étant très riche,2 je ne pense pas qu'il soit nécessaire de présenter ici les approches élaborées dans le cadre de cette discipline. Au lieu de cela, je chercherai à démontrer le potentiel du Corpus Bambara de Référence dans le domaine de la lexicographie avec l'exemple de deux lexèmes, le verbe bánban et le nom jàhadi.

2. Bánban

2.1. Bánban dans les dictionnaires « classiques »

7 Prenons pour le point de départ la présentation de ce lexème dans les grands dictionnaires bambara disponibles.

8 Chez Dumestre (2011)3 ce lexème apparaît en deux variantes phonétiques, bánban et báman, et ses sens sont présentés en liste par les équivalents français suivants : s'évertuer, persévérer, faire de son mieux, prendre au sérieux ; prendre appui ; enfoncer, fixer solidement BA4 ; centrer, concentrer ; tendre, déployer, hisser ; effort tendu KT, attention soutenue, sérieux5.

9 Cette liste des équivalents est suivie de seize exemples illustratifs.

10 Dans le dictionnaire Mandingue-Anglais (Vydrine 1999)6 qui traite du bambara et du maninka de Guinée, trois formes de ce lexème sont mentionnées : bánban (pour les deux langues en question), bánba (bambara) et báman (un dialecte bambara non-spécifié).

11 La polysémie du verbe est présentée en hiérarchie numérotée, chaque sens étant doté de l'indice concernant la structure des valences (transitif, intransitif, réfléchi ; là où d'autres valences sont attestées, la postposition introduisant l'oblique est indiquée). Pour les sens dont la répartition est limitée, des marques dialectales sont données : (m)

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pour maninka, (b) pour bambara. Voici les sens de bánban selon (Vydrine 1999), en notant que les expressions idiomatiques et les exemples illustratifs sont omis. Les traductions françaises des équivalents anglais sont données entre les crochets. 1. (m) vt stretch out tightly [tendre] 2.1. vt fix tightly ; hammer in [fixer fortement ; enfoncer, clouer] vr establish oneself firmly [s'établir solidement] 2.2. (m) vt strengthen [renforcer] 3. vt set sth. (against — lá), lean sth. (on, against — la◌́) [appuyer qqch. (sur — lá)), mettre (contre — lá)] vr lean (on — lá, kàn, mà) [s'appuyer (contre — lá, kàn, mà)] 4. vr take pains (over — lá), be zealous (in — inf.) [faire un effort (pour — lá), faire du zèle (en — inf.)] 5. (m) vt support, give assistance [soutenir, donner l'assistance] 6. (bSegu) vr get off cheap, extricate oneself [se débrouiller, se tirer d'affaire]

12 Il s'avère que les deux dictionnaires se complètent : • on trouve dans DUM les sens ‘centrer, concentrer’, ‘hisser’, ‘prendre au sérieux’, absents de VYD ; • on trouve dans VYD les sens ‘vr s'établir fermement’, ‘s'appuyer’, ‘se débrouiller, se tirer d'affaire’ (en dialecte de Ségou), absents de DUM. On y trouve également les sens maninka (mais non pas bambara) ‘vt renforcer’ (pourtant, on peut réunir ce sens avec 2.1 ‘fixer’) et ‘vt soutenir, donner assistance’ (en fait, on peut rapprocher ou même réunir ce sens avec 2.2. ‘renforcer’).

13 Il faut mentionner également que le sens 1 en VYD, ‘vt tendre’, marqué comme typique du maninka, apparaît dans DUM ; on peut donc conclure qu'il est typique de l'ensemble de l'aire maninka et bambara.

14 La polysémie consolidée de bánban peut être présentée comme suit : 1.1 vt tendre 1.2 vt hisser, déployer 2.1. vt fixer fortement ; enfoncer, clouer ; établir solidement vr s'établir solidement 2.2. (m) vt renforcer 2.3. (m) vt soutenir, assister 3. vt appuyer qqch. (sur — lá)), presser qqch. (contre — lá) vr s'appuyer (contre — lá, kàn, mà) 4.1 vr faire un effort (pour — lá), faire du zèle (en — inf.) 4.2 vr prendre au sérieux 4.3 vt centrer, concentrer (sur — kàn) 5. (bSegu) vr se débrouiller, se tirer d'affaire.

2.2. Bánban dans le Corpus Bambara de Référence

15 En mai 2013, j'ai effectué une étude de la polysémie de ce verbe sur la base du Corpus Bambara de Référence qui comportait à l'époque environ 1,5 million de mots. J'ai trouvé 123 occurrences de banban, dont 12 (des emplois nominaux et des homonymes) ont été mis de côté, ce qui m'a laissé 111 occurrences (y compris quelques formes dérivées dont les sens sont en correspondance régulière avec les sens du verbe, et quelques emplois nominalisés du verbe dans les noms composés).

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16 A ce moment-là, presque une moitié du Corpus (environ 700 000 du nombre total de 1,5 millions mots) était constitué par les textes de l'Ancien Testament. Le premier résultat intéressant a été que parmi les 111 occurrences de bánban, 76 (68,5 %) provenaient de l'Ancien Testament. Autrement dit, il s'est avéré que dans cette source, bánban a été 2,5 fois plus fréquent (109 occurrences par million) que dans les autres textes du Corpus (42,5 occurrences par million).

17 On peut indiquer également que la variante phonétique báman (mentionnée dans les deux dictionnaires de référence, DUM et VYD) a eu 0 occurrences.

18 En septembre 2017, j'ai réanalysé l'utilisation de bánban dans le Corpus Bambara de Référence qui comptait à ce moment-là 4,1 million de mots en dépassant la version du mai 2013 de 2,73 fois. Conséquemment, le taux des textes de l'Ancien Testament s'était abaissé dans le Corpus à 17 %.

19 Le nombre total des occurrences de banban (y compris les formes dérivées et les mots composés) a été de 253. Après la mise de côté des homonymes, des lexèmes dérivés irréguliers (comme le causatif lábanban) et des emplois nominaux, ce nombre a baissé à 226. Concernant le taux d'occurrences dans l'Ancien Testament (109 par million) et dans le reste du Corpus (44 par million), la tendance reste la même qu'en 2013.7

20 Malgré l'augmentation de l'échantillon, la variante phonétique baman n'est toujours pas apparue (plus précisément, toutes les 5 occurrences de la forme bamanna qu'on pourrait croire d'être des formes perfectives intransitives de notre verbe, se sont avérées des écritures erronées du mot ba◌́manà ‘bambara’). A l'évidence, cette variante n'appartient à l'usage écrit du bambara moderne.

21 Dans ce qui suit, je présenterai une analyse détaillée de la polysémie du verbe bánban sur la base des données du Corpus Bambara de Référence (version du septembre 2017). Dans cette analyse, la séquence des sens correspond, dans ses grandes lignes, à celle qu'on a vue plus haut. Les nouveaux sens seront introduits à côté de ceux qui leur sont les plus proches sémantiquement. Auprès de chaque sens, après la marque de valence (vt, vi, vr), le nombre d'occurrences du verbe bánban sera indiqué entre parenthèses.

22 Concernant ces données numériques, il faut préciser qu'à part les occurrences purement verbales, j'ai pris en compte les formes dérivées régulières et les mots composés où le sens verbal se manifestait clairement ; pour certains sens, le taux de fréquence de ces mots dérivés et composés s'est avéré assez élevé. Mais pour les sens où se manifeste la labilité verbale (ambivalence), l'opposition « transitif / intransitif / réfléchi », la nominalisation neutralise cette opposition (ex., ‘établir solidement’ vs. ‘s'établir solidement’), ce qui crée un problème pour les résultats statistiques. Un autre problème concerne les emplois passifs : faut-il les compter avec des occurrences intransitives ou transitives ? (J'ai pris la décision de les rajouter aux emplois transitifs : ‘être établi’ est compté avec ‘établir solidement’, plutôt qu'avec ‘s'établir solidement’).

23 D'autre part, les calculs sont compliqués par le syncrétisme des sens. Il est souvent difficile de dire auquel des sens adjacents il faut attribuer un emploi du verbe, ex. : 2.1. ‘établir solidement’ ou 2.2 ‘renforcer’ ? 4.1 ‘faire un effort pour’ ou 4.2 ‘prendre au sérieux’ ?

24 Il est vrai que ces réserves rendent approximative la distribution des occurrences par les sens. Et pourtant, il y a toutes les raisons d'affirmer que les données statistiques permettent d'identifier les tendances principales de la polysémie.

25 Considérons maintenant les sens du verbe bánban un par un.

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26 1.1 vt (3) tendre

(1) Ò lá, áw bɛ jɔ̀` bánban jí` cɛ́fɛ̀…

ce à 2PL.EMPH IPFV filet\ART tendre eau\ART parmi

‘Alors vous tendez le filet au milieu du fleuve…’ [Maléfices].

27 Dans VYD, ce sens est doté de la marqué dialectale (m) ( = maninka), cependant, il apparaît dans DUM. Parmi les 3 occurrences, l'un provient du journal Jɛkabaara, où le verbe décrit des relations entre les gens (il s'agit donc de son emploi figuré), deux autres viennent de « Maléfices et manigances » et représentent donc la zone dialectale de Ségou. On peut donc enlever la marque dialectale, cependant, ce sens reste relativement rare en bambara.

28 1.2 vt (0) hisser (voile, drapeau)

29 Ce sens n'est pas représenté dans le Corpus où bánban ne se conjugue pas avec le mot dàrapo ‘drapeau’ ; d'ailleurs, on ne trouve pas ce sens parmi les exemples illustratifs dans DUM. En fait, pour ‘hisser le drapeau’, on utilise en bambara le verbe yɛ̀lɛn, et l'idée de « hisser les voiles » est étrangère aux Bambara qui sont un peuple foncièrement terrestre. Sans doute, pour bánban, il s'agit d'un sens marginal ou même fantôme ; probablement, on peut le réunir avec le sens 1.1 ‘tendre’ ou l'éliminer carrément.

30 2.1. vt (22) fixer fortement ; enfoncer, clouer ; établir solidement

31 vi (3) s'établir solidement

32 vr (0) s'établir solidement

33 Il n'y a aucun exemple de réalisation de ce sens dans une construction réfléchie ; d'autre part, on trouve quelques cas d'emploi de construction intransitive, ce qui n'est pas prévu par les dictionnaires. Mais parmi les trois occurrences, un seul est incontestable, et dans les deux autres cas nous avons un participe résultatif bánbannen utilisé dans les contextes identiques (2). Il s'avère donc que l'emploi intransitif est marginal aussi.

(2) Dùgukolo` bánban-nen bɛ́ kóɲùman àní à tɛ sé

terre\ART fixer-PTCP.RES être bien et 3SG IPFV.NEG arriver

kà lámàga.

INF remuer

34 ‘La terre est établie solidement, on ne peut pas la remuer’ [Layidu Kɔrɔ].

35 Curieusement, parmi les 22 occurrences transitifs de bánban dans ce sens, 19 viennent de l'Ancien Testament (en s'agissant presque toujours de la Création), 2 viennent du journal Jɛkabaara, et un, de Kibaru. Il s'avère donc que le taux élevé des occurrences pour ce sens (environ 10 % de toutes les occurrences du verbe) s'explique par « l'effet

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de buccin » décrit par Adam Kilgarriff (1997 : 138–139) ;8 il n'est attesté que rarement en dehors de l'Ancien Testament.

36 2.2. vt (55) renforcer, rendre solide

37 vi (31) se renforcer, s'enraciner ; devenir stable

38 vr (3) se renforcer, s'enraciner

(3) Nê míiri` lá, ò dè ka ɲì, ò bɛ mɔ̀gɔ`

1SG.EMPH pensée\ART à ce FOC QUAL bon ce IPFV personne\ART

bánban

tendre

39 ‘A mon avis, c'est ça qui est bon, cela renforce l'homme’ [Cɛ sigidamaw].

40 Dans VYD, le sens ‘renforcer’ est doté de la note (m) ( = maninka), et il n'est pas mentionné dans DUM ; on pourrait donc penser qu'il n'existe pas en bambara. Et pourtant, ce sens s'avère le plus fréquent dans le Corpus Bambara de Référence, surtout l'interprétation abstraite de ‘renforcer’. En plus, des occurrences des emplois intransitifs (très nombreuses) et réfléchies (plus rares), non-attestés dans VYD, ont été trouvées.

41 La distribution des occurrences par sources est relativement équilibrée. Plus précisément, on y trouve aussi un déséquilibre au profit de l'Ancien Testament, mais à moindre degré que pour le sens 2.1.

Tableau 1. La distribution par les sources des occurrences de bánban en sens 2.2

Ancien Testament Jɛkabaara Kibaru autres

vt 25 21 4 5

vi 7 24 0 0

vr 2 0 1 0

42 2.3 vt (3) soutenir, assister

(4) (Ála…) o◌̀ mîn ye nê bánban ka nê sìgi

Dieu ce REL PFV.TR 1SG.EMPH tendre INF 1SG.EMPH asseoir

nê fà` Dawidi ka màsa-sigilan` kàn

1SG.EMPH père\ART Davide POSS roi-siège\ART sur

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43 ‘(Dieu…) qui m'a aidé et m'a fait asseoir sur le trône de mon père David’ [Layidu Kɔrɔ].

44 Ce sens est absent dans DUM, et dans VYD il est marqué comme appartenant au maninka. Dans le Corpus, on le trouve dans l'Ancien Testament, d'où viennent les trois occurrences. 45 3. vt (1) appuyer qqch. (sur — lá), presser qqch. (contre — lá) 46 vr (0) s'appuyer (contre — lá) 47 vr (0) s'appuyer (contre — mà) 48 vr (22) s'appuyer (sur — kàn) 49 vi (12) s'appuyer (sur — kàn)

(5) À y' í ɲɔ◌̀ngiri kà màrifa` bánban, kà mu◌́gu`

3SG PFV.TR REFL s'agenouiller INF fusil-ART tendre INF poudre-ART

cì dájɛ kélen ná.

frapper hyppotrague un à

50 ‘Il s'est agenouillé, il a appuyé la crosse de son fusil (contre son épaule) et tiré sur un hippotrague’ [Bamanankan ni tubabukan].

51 Ce sens en emploi transitif est attesté dans VYD, où une expression est mentionnée : kà màrifa` bánban ‘appuyer la crosse du fusil (contre l'épaule, pour tirer)’.9 52 Aucune occurrence n'est attestée dans la construction réfléchie avec la postposition lá. Cependant, un exemple de cet emploi est donné dans DUM :

(6) À y' í bánban à térikɛ` lá kà jɔ̀yɔrɔ` sɔ̀rɔ.

3SG PFV.TR REFL tendre 3SG ami-ART à INF place-ART trouver

53 ‘Il s'est appuyé sur son ami pour obtenir une place.’

54 La construction réfléchie avec la postposition ma,̀ semble-t-il, n'est possible qu'avec le nom dùgu ‘terre’ (en bambara, la collocation dùgu mà est lexicalisée). Elle a été absente du Corpus en 2017, mais une occurrence est apparue dans la version du Corpus d'avril 2020. Par contre, la construction réfléchie avec la postposition kàn s'avère très fréquente, de même que la construction intransitive avec la même postposition (non- attestée dans VYD ni DUM). La différence entre l'emploi réfléchi et intransitif est en conformité avec la tendance générale : avec le sujet animé, le verbe tende à être réfléchi, et avec le sujet inanimé, intransitif (Vydrine 1995 : 171).10

55 L'analyse des occurrences (intransitives et réfléchies) avec la postposition kàn montre que dans presque tous les cas (à une exception près) il s'agit de ‘s'appuyer’ dans le sens abstrait (‘s'appuyer sur qqn. dans ses actions’, ‘s'appuyer sur les règles’, etc.), cf. (7). Par

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contre, dans une construction avec la postposition lá, bánban exprime le fait de s'appuyer physiquement, cf. (6).

(7) Ù y' ù bánban nìn fɔ́-li` kàn.

3PL PFV.TR 3PL tendre ce dire-NMLZ-ART sur

56 ‘Ils se sont appuyés sur ces paroles’ [Jɛkabaara 266].

57 Quant à la distribution de ces occurrences, un seul exemple vient du journal Kibaru, et 4 viennent de l'Ancien Testament. Tous les autres proviennent de Jɛkabaara,11 et presque toutes appartiennent à la plume d'un seul auteur, Toumani Yalam Sidibé, le rédacteur- en-chef et auteur principal de ce journal. On peut conclure que l'emploi fréquent du verbe bánban dans ce sens est une particularité du style personnel de Toumani Yalam Sidibé. 58 4.1 vr (20) faire un effort (pour — kàn, dans — fɛ̀, pour — Inf., Sbjv), faire du zèle (en — fɛ̀, kàn) 59 Contrairement à VYD, l'oblique (l'objet d'application des efforts) est introduit par les postpositions fɛ̀ (s'il s'agit d'une sphère d'activité, (8)) ou kàn (s'il s'agit du but d'activité, (9)), plutôt que lá.

(8) Án ka kán k' án bánban kɔ́ɔri-sɛnɛ ìn fɛ̀…

1PL QUAL.AFF égal INF 1PL tendre coton-cultiver DEF par

60 ‘Nous devons cultiver le coton avec du zèle...’ [Jɛkabaara 116].

(9) Án ka dá án yɛ̀rɛ̂ lá ; k' án bánban án ka

1PL SBJV coucher 1PL même à INF 1PL tendre 1PL POSS

kɛ́-ta-w kɛ́-cogo ɲuman` kàn.

faire-PTCP.POT-PL faire-façon bon\ART sur

61 ‘Nous devons avoir confiance en nous-mêmes et faire un effort pour faire bien tout ce qui doit être fait’ [Jɛkabaara 113].

62 Assez souvent, le verbe apparaît en ce sens sans oblique.

63 Concernant la distribution des occurrences de bánban en ce sens, Jɛkabaara prédomine (13 occurrences sur 20, dont 9 appartiennent à Toumani Yalam Sidibé), les autres apparaissent dans les sources diverses. 64 4.2 vr (14) prendre au sérieux (qqch. — kàn, mà)

65 Ce sens est mentionné dans DUM, il est absent de VYD. L'analyse du Corpus Bambara de Référence témoigne que le sens ‘prendre au sérieux’ appartient au noyau sémantique

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du verbe bánban. La postposition introduisant l'oblique (« ce qui est pris au sérieux ») n'est pas donnée dans DUM, mais les données du Corpus montrent que cette postposition est kàn, plus rarement mà (la nuance de sens entre ces deux postpositions dans ce contexte n'est pas claire).

(10) Án k' án bánban báara` kàn.

1PL SBJV 1PL tendre travail\ART sur

66 ‘Prenons le travail au sérieux’ [Jɛkabaara 249].

67 Si on analyse la distribution des occurrences, Jɛkabaara (11 occurrences) prédomine toujours. 68 4.3 vt (11) centrer, concentrer (sur — kàn) 69 vr (6) se concentrer (sur — kàn)

(11) Ánw ODIMO mɔ◌̀gɔ-w kòni kɛ́-len bɛ́ k' án

1PL.EMPH ABBR. personne-PL mais faire-PTCP.RES être INF 1PL

bárika bánban ò dè kàn.

force\ART tendre ce FOC sur

70 ‘Mais nous, les gens de l'ODIMO, nous concentrons nos efforts sur cela’ [Jɛkabaara 91].

71 Ce sens aussi existe dans DUM, mais non pas en VYD. Il faut dire qu'il est parfois difficile de le distinguer (cela concerne surtout l'emploi réfléchi) des sens 4.1 et 4.2.

72 Toutes les occurrences réfléchies et 10 (sur 11) occurrences transitives proviennent de Jɛkabaara, dans la plupart de cas des écrits de Toumani Yalam Sidibé. 73 4.4. vr (9) persister (dans — kàn), insister (sur — kàn)

(12) Ù bɛ ù bánban nánbara` kàn, ù bɛ ù bàn

3PL IPFV 3PL tendre fraude\ART sur 3PL IPFV 3PL refuser

kà kɔ́sègin.

INF revenir

74 ‘Ils persistent dans l'injustice, ils refusent de revenir’ [Layidu Kɔrɔ].

75 Ce sens n'apparaît ni dans DUM, ni dans VYD. Sa proximité sémantique avec les sens 4.1, 4.2, 4.3 est indubitable, mais il est pourtant nettement à part. 5 occurrences de ce

Mandenkan, 63 | 2020 97

sens proviennent de Jɛkabaara (dont une seule appartient à T. Ya. Sidibé), les autres 4 viennent de l'Ancien Testament.

76 5. (bSegu) vr (0) se débrouiller, se tirer d'affaire

77 Ce sens est mentionné dans VYD (sans exemples illustratifs), les données du Corpus ne le confirment pas.

78 On trouve dans le Corpus deux autres sens pour lesquels je n'ai trouvé qu'un seul exemple dans l'échantillon de septembre 2017 (dans les deux cas, la source est Jɛkabaara, et l'auteur est T. Ya. Sidibé). 79 6. vi (1) peser lourdement (sur — kàn)

(13) Sarili Tayilɔri ka fa◌̀nga` gɛ̀lɛya` bánban-na

Charles Taylor POSS force\ART lourdeur\ART tendre-PFV.INTR

kósɛbɛ liberiya-ka-w kàn…

très Libérien-GENT-PL sur

80 ‘Le pouvoir de Charles Taylor pesait lourd sur les Libériens...’ [jekabaara281_8sidibe_wale].

81 7. vi (1) avoir pour cause (qqch. — lá), provenir (de — lá)

(14) Fo◌́yì wɛ́rɛ ma kɛ́ ja◌̀mana-den-w ka hi◌́nɛ`

rien autre PFV.NEG faire pays-enfant-PL POSS pitié\ART

bɔ́-ɲɔgɔn-na` kɔ́, n' ò bánban-na jàmana`

sortir-RECP-à\ART après si cela tendre-PFV.INTR pays\ART

ɲɛ́-maa-w ka jɔ̀-yɔrɔ` fá-bali-ya` lá

œil-personne-PL POSS dresser-place\ART remplir-PTCP.PRIV-ABSTR\ART à

kà táa súgu-kɔnɔ-fɛn-w sɔ̀ngɔ` dan-sigi-li`̀ mà.

INF aller marché-dans-chose-PL prix\ART limite-asseoir-NMLZ\ART ADR

82 ‘Rien d'autre n'a allégé le lot des habitants du pays, et la cause en est que les dirigeants du pays n'ont pas fait ce qu'ils devraient faire pour limiter les prix des marchandises aux marchés’ [Jɛkabaara 276].

Mandenkan, 63 | 2020 98

83 Pour 5 occurrences (moins de 2 % de l'échantillon) le contexte est insuffisant pour définir le sens.

2.3. Un résumé pour bánban

84 L'analyse des occurrences du lexème dans le Corpus Bambara de Référence permet de considérablement préciser et détailler la présentation de ses caractéristiques sémantiques, grammaticales et stylistiques dans le dictionnaire :

85 — détecter les sens qui n'avaient pas été répertoriés par des dictionnaires « classiques » (2.2. ‘renforcer’ ; 2.3. ‘assister’ ; 4.4 ‘persister, insister’ ; 6. ‘peser lourdement’ ; 7. ‘provenir’) et, éventuellement, de se débarrasser des sens fantômes ;

86 — préciser l'information concernant les collocations et les valences verbales ;

87 — ranger les sens par fréquence. Ainsi, pour bánban le sens ‘tendre’ (le fil de trame ; une corde, un filet de pêche…) qui peut être considéré comme étymologiquement primaire (et pour cette raison il est mis en premier lieu dans VYD) s'avère peu fréquent dans le bambara moderne. Si on veut rendre le dictionnaire plus commode aux utilisateurs, il serait probablement plus approprié de donner les premières places aux sens avec les indices statistiques les plus élevés (ou, au moins, les données statistiques pourraient être présentées pour mieux orienter les utilisateurs) ;

88 — prendre en compte les particularités des sources. Ainsi, il s'est avéré que les sens 2.1, 2.2, 2.3 de bánban (d'ailleurs, avec de bons indicateurs statistiques) sont typiques surtout des textes de l'Ancien Testament. D'ailleurs, la plus grande partie des occurrences de ce verbe vient soit de l'Ancien Testament, soit des textes écrits par Toumani Yalam Sidibé (originaire de Kita). Évidemment, cette conclusion est d'intérêt pour la lexicographie bambara.

3. Jàhadi

3.1. Jàhadi dans les dictionnaires « classiques »

89 Ce mot est un emprunt à l'arabe où jiha:d signifie ‘effort’ (surtout un effort pour la religion) ; ‘lutte’ ; ‘guerre’ (religieuse).

90 Dans le dictionnaire (Vydrine 1999), l'entrée jàhadi est présentée d'une façon préliminaire, avec deux sens :

91 1 jihad (Muslim holy war) 2 (m) calamity

92 Dans (Bailleul 2007) aussi, jàhadi a deux sens :

93 1 grand malheur, catastrophe, accident grave

94 2 guerre ‘sainte’ (pour les musulmans)

95 Enfin, (Dumestre 2011), qui mentionne deux variantes phonétiques de ce mot, jàhadi et jàadi, donne les sens suivants :

96 catastrophe, malheur ; guerre KT, guerre sainte

97 Les trois dictionnaires s'accordent donc en ce qui concerne les sens ‘catastrophe, malheur, calamité’ et ‘guerre sainte’ (pour les musulmans), et DUM y rajoute le sens ‘guerre’.

Mandenkan, 63 | 2020 99

3.2. Jàhadi dans le Corpus Bambara de Référence

98 Dans le Corpus Bambara de Référence consulté en avril 2020, j'ai trouvé 161 occurrences de ce lexème. Elle apparaît sous trois variantes phonétiques : jàhadi (133), jàadi (12) et jìhadi (16), dont la dernière est absente des dictionnaires « classiques ».12

99 Quant à la polysémie de ce lexème, elle s'est avérée beaucoup plus riche dans le Corpus que dans les dictionnaires. Dans ce qui suit, chaque sens détecté sera présenté et discuté.

100 1 calamité, malheur ; catastrophe (75 occurrences)

(15) Kɛ̀lɛ`, jànko◌́ múgu` ni kìsɛ` mánà dòn à

guerre\ART surtout poudre\ART et grain\ART COND.AFF entrer 3SG

lá, à bɛ kɛ́ kó cɛ̀jugu yé, à bɛ kɛ́ jàhadi yé.

à 3SG IPFV faire affaire vilain PP 3SG IPFV faire calamité PP

101 ‘La guerre, surtout si on met en action des armes à feu, c'est une chose vilaine, cela devient une calamité’ [Kibaru 24].

102 Ce sens est de loin le plus fréquent, ce qui confirme l'intuition de Dumestre et Bailleul qui l'ont mis en première position dans leurs dictionnaires.

103 J'ai d'abord attribué le sens ‘guerre’ (mentionné dans DUM) à 4 occurrences. Cependant, après réflexion, je suis arrivé à la conclusion que dans un cas (18), le sens peut être interprété comme ‘troubles’, et dans les 3 autres cas, comme ‘calamité’, en particulier dans l'expression jàhadi kɛlɛ (16) 13 ou dans le contexte suivant : Ségu Damonson ka jàhadi tuma` [Jɛɛmu ni jiidi] qui signifie, sans doute, ‘la période néfaste de Da Monson de Ségou’. Les données du Corpus ne confirment donc pas l'existence du sens ‘guerre’ du mot jàhadi.

(16) Fabali na◌̀-na Natala, à ma mɛ́n, shúbaa-w ni

Fabali venir-PFV.INTR Natala 3SG PFV.NEG durer sorcier-PL et

nyàgwan-w ye shí ban kɛlɛ` dábɔ,

sorcier.bienfaisant-PL PFV.TR semence finir guerre\ART commencer

jàadi kɛ̀lɛ-ba.

calamité guerre-AUGM

Mandenkan, 63 | 2020 100

104 ‘Quand Fabali est venu à Natala, peu après, les sorciers et les contre-sorciers ont entamé une guerre d'extermination, une guerre dévastatrice’ [Jama 5].

105 Curieusement, on ne trouve qu'une seule occurrence de la variante jìhadi avec ce sens (contre 63 jàhadi et 8 jàadi).

106 2.1 troubles (15)

107 Dans la grande majorité de cas, ces occurrences se réfèrent aux événements de mars 1991 (la chute du régime de Moussa Traoré et les troubles qui l'ont accompagnée), comme dans (17). On trouve quand même quelques cas où il s'agit d'autres troubles, mais toujours postérieurs à mars 1991 (18). On peut donc supposer que ce sens du mot jàhadi a émergé en mars 1991. Il n'apparaît que dans la presse, aux articles concernant les actualités politiques.

(17) Í n' à fɔ́ bɛ́ɛ b' à kàlamà sàn 1991

2SG CERT 3SG dire tous IPFV 3SG au.courant.de an 1991

márisi-kalo jàhadi` nà-na ni tákisi-ko` ni

mars-mois calamité\ART venir-PFV.INTR et taxe-affaire\ART et

wu◌́suru-ko` la◌́afu-li` yé.

patente-affaire\ART avilir-NMLZ\ART PP

108 ‘Comme tout le monde sait, les troubles du mois de mars 1991 ont entraîné de la négligence par rapport aux taxes et impôts’ [Kibaru 359].

(18) Se◌̀gin` tùn ka kán kà kɛ́ ntòlatan ìn kàn dón`

retour\ART PST QUAL.AFF égal INF faire football ce sur jour\ART

mîn Bàmakɔ, ò bɔ́-ra à mà, k' à dá à kàn

REL Bamako ce sortir-PFV.INTR 3SG ADR INF 3SG poser 3SG sur

jàhadi` tuǹ wúli-la Álizeri, mɔ̀gɔ cáman nín`

calamité PST se.lever-PFV.INTR Alger personne nombreux âme\ART

tó-ra mîn ná.

rester-PFV.INTR REL à

Mandenkan, 63 | 2020 101

109 ‘Le jour où ce match devait avoir lieu de nouveau à Bamako, il a été ajourné, car des troubles ont commencé à Alger, dans lesquelles beaucoup de gens ont péri’ [Jɛkabaara 35-36].

110 Parmi les 15 occurrences, la variante jàadi est apparue une fois, et jàhadi, 14 fois.

111 2.2 crime (7)

(19) À bɛ sé kà kɛ́ fána jàhadi nìn-nu kɛ́-baga`

3SG IPFV arriver INF faire aussi calamité ce-PL2 faire-AG.OCC\ART

tɛ dɔ́n kà dá à kàn sàriya-w bɛ ù ɲɛ́madògo.

IPFV.NEG connaître INF poser 3SG sur loi-PL IPFV 3PL dissimuler

112 ‘Il se peut aussi que les auteurs de ces crimes restent inconnus, parce que les lois les cachent’ [Ntomokun].

113 Dans toutes les occurrences de ce sens, le lexème apparaît sous sa variante jàhadi.

114 3 guerre sainte (19)

115 Ce sens se réalise souvent dans le cadre de l'expression jàhadi kɛlɛ (20), mais pas seulement (21).

(20) À fúrucɛ` bàn-na sèn-na-kolon diinɛ` mànton-w

3SG époux\ART refuser-PFV.INTR pied-à-nu religion\ART peuple-PL

ka jàhadi kɛlɛ` lá.

POSS calamité guerre\ART à

116 ‘Son époux a refusé de participer à la guerre sainte des adeptes de la « religion des nu- pieds »14 [Kibaru 319].

(21) Ìrisi-w bìn-nen` Áfuganisitan kàn k' à mìnɛ sàn

russe-PL tomber-PTCP.RES\ART Afganistan sur INF 3SG attraper an

1979, sìlamɛ-w ye jàhadi` wúli ìrisi-w kámà.

1979 musulman-PL PFV.TR calamité\ART se.lever russe-PL pour

Mandenkan, 63 | 2020 102

117 ‘Quand les Russes ont attaqué l'Afganistan et l'ont occupé en 1979, les musulmans ont commencé une guerre sainte contre les Russes’ [Kibaru 472].

118 La majorité des occurrences pour ce sens de jàhadi vient des journaux Kibaru et Jɛkabaara, deux proviennent de livres sur l'histoire, et deux, du Coran. 119 Concernant la forme du mot, nous avons 1 occurrence de jàadi et 4 jìhadi (toutes les quatre dans un article de Kibaru No. 532), dans les autres 14 cas (y compris les deux venant du Coran), c'est jàhadi.

120 4 effort religieux (32)

(22) Á yé jàhadi` kɛ́ ála-ko` lá, jàhadi lakika` lá

2PL IMP calamité\ART faire Dieu-affaire\ART à calamité vrai à

ála yé !

Dieu PP

121 ‘Faites un effort pour la cause de Dieu, un vrai effort pour Dieu !’ [Kurana 22].

122 Très souvent, ce sens est réalisé dans le contexte kà jìhadi` kɛ́ Ála ka síra` kàn ‘faire un effort sur le chemin de Dieu’.

123 La quasi-totalité des occurrences (plus précisément, 30) vient du Coran, les deux restantes apparaissent dans des textes de Hadiths ou des citations de Hadiths. Il semble que ce soit le seul sens de notre lexème admis dans le Coran (à part le deuxième sens religieux, ‘guerre sainte’, cf. ci-dessus) : on ne trouve pas dans le Livre Saint d'occurrences de jàhadi pour ‘calamité’, ‘trouble’ ou ‘crime’. Je suppose qu'Alihaji Modibo Jara, le traducteur de Coran en bambara, a sciemment évité d'utiliser ce mot dans un sens profane.

124 Une autre particularité intéressante du sens en question concerne la variabilité phonétique. Parmi les 32 occurrences, nous trouvons 10 jìhadi (9 dans le Coran, 1 dans le livre de Hadiths). Il est vrai que la variante jàhadi reste prédominante, mais le ratio est 1 : 2, plutôt que 1 : 8 pour la totalité d'échantillon (et si on compte le taux pour toutes les occurrences du lexème dans des sens autres que ‘effort religieux’, on trouve presque 1 jìhadi pour 50 jàhadi + jàadi). Évidemment, nous observons une tendance à utiliser la forme phonétiquement proche de l'original arabe pour le sens « canonique », sans doute, pour éviter des confusions avec les sens « profanes ». Par contre, dans l'Ancien Testament nous ne trouvons que la forme jàhadi avec le sens profane ‘calamité, désastre’.

125 5. objet magique, fétiche (6)

126 Toutes les occurrences (dans la forme jàhadi) viennent d'une seule source, l'interview de Souleyman Kantè par Amadou Tamba Doumbia, et se réfèrent à un seul objet, le fétiche qui assurait la puissance de Sumanguru Kantè, le roi de Soso.

(23) Ba◌́` dè n' à ka jàhadi` bɔ́-ra

Mandenkan, 63 | 2020 103

mère\ART FOC et 3SG POSS calamité\ART sortir-PFV.INTR

jínɛ-w bólo.

esprit-PL CNTRL

127 ‘C'est la mère qui a apporté son fétiche de chez les esprits’.

128 Il reste 6 occurrences où le contexte est insuffisant pour identifier le sens. Cela constitue moins de 5 % du total et ne doit donc pas influencer notablement les conclusions.

3.3. Un résumé pour jàhadi

129 Comme ce mot est emprunté à l'arabe, il est certain que ses sens primaires soit ‘effort (religieux)’ et ‘guerre sainte, guerre de religion’. Logiquement, on peut supposer une direction suivante de l'évolution sémantique pour ce lexème :

130 (en arabe : effort religieux > guerre sainte) > calamité, catastrophe, malheur > crime > troubles

131 Il s'avère qu'en bambara les nouveaux sens (surtout ‘calamité, catastrophe, malheur’) ont pris le dessus en éclipsant le sens original (‘effort religieux’), qui reste réservé aux contextes religieux.

132 Le fait que la variante dominante, jàhadi, manifeste une modification de la voyelle par rapport à la forme arabe, de même que la prépondérance du sens ‘calamité’ (non- existant en arabe) témoigne au profit du caractère ancien de cet emprunt. Par conséquent, la variante jìhadi, sans doute, résulte d'un emprunt plus récent, ce qui explique son utilisation presque exclusive dans le sens original (‘effort religieux’).15

133 ***

134 Les deux petites études que je viens de présenter visent à démontrer le potentiel du Corpus Bambara de Référence pour la lexicographie « classique ».16 Les avantages du Corpus semblent évidents, et il serait difficile de mettre en question son indispensabilité dans l'élaboration des dictionnaires académiques bambara à l'avenir. Cependant, je vois ici au moins deux questions : • est-ce que le Corpus Bambara de Référence est suffisamment grand et équilibré pour qu'un dictionnaire dérivé de ce Corpus représente la richesse lexicale de la langue d'une façon adéquate ?

135 En avril 2020, ce Corpus comptait plus de 11 millions de mots (dont plus de 1,5 million dans le sous-corpus désambiguïsé). Il comportait une grande majorité de tous les textes publiés en bambara jusqu'ici,17 et si on le juge déséquilibré, cela veut dire que l'ensemble de la production écrite bambara est déséquilibré aussi. On peut se rappeler que le premier dictionnaire dérivé d'un corpus annoté, Cobuild English Dictionary (1987), se basait sur un corpus de 6 millions mots (puis revérifié sur un corpus de 9 millions) ; le Corpus Bambara dépasse ce chiffre ; • serait-il réaliste de créer un dictionnaire dont chaque entrée se baserait sur le concordancier complet (de la façon dont je l'ai essayé de faire ici pour ces deux lexèmes) ?

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136 Cette question est plus épineuse : la compilation d'un dictionnaire dérivé d'un grand corpus s'avère très complèxe, elle sous-entend une analyse profonde du concordancier de chaque lexème. Les deux lexèmes analysés dans cet article, bánban et jàhadi, sont de fréquence moyenne.18 Le tri manuel des concordanciers de ces deux lexèmes m'a pris environ une journée de travail. Conséquemment, pour un dictionnaire de 12 000 à 15 000 entrées, on aurait besoin de dizaines années de travail d'un lexicographe qualifié, et il n'y a aucune garantie qu'une vie suffirait pour achever un tel travail.

137 Une solution qui s'impose pourrait être celle d'un projet collectif. D'ailleurs, des gros dictionnaires académiques sont le plus souvent créés par des collectifs de lexicographes.

138 Pour les lexèmes très fréquents, on peut penser à se limiter à des échantillons limités randomisés, ce qui pourrait donner une économie considérable.

139 Une autre piste pourrait être l'application de la méthode de la désambiguïsation automatique des sens basée sur la mise en grappe contextuelle. Il faut avouer que les résultats de premiers essais entrepris en 2018 ont été plutôt décevants, mais des modifications de l'algorithme pourraient probablement les améliorer. Cf. la publication (Maslinsky 2019) où certaines pistes allant dans ce sens ont été tracées.

Gloses et abréviations

1, 2, 3 — 1, 2, 3 personne ABBR — abréviation ADR — postposition à valeur adressative et directive AFF — affirmatif ART — article tonal AUGM — suffixe augmentatif (b) — bambara (bSegu) — bambara de Ségou CERT — futur certain CNTRL — postposition avec la valeur de contrôle COND — conditionnel DEF — le « nouvel article défini » EMPH — pronom personnel emphatique FOC — particule de focalisation GENT — suffixe de nom d’habitant ou originaire d’une localité IMP — impératif INF — infinitif INTR — intransitif IPFV — imperfectif (inaccompli) (m) — maninka NEG — négation, négatif NMLZ — suffixe de nom d'agent PFV — perfectif (accompli) PL — pluriel (-w) PL2 — marque non-productive du pluriel (-lu) POSS — marque possessive

Mandenkan, 63 | 2020 105

PP — postposition au sémantisme large (yé) PST — marque du passé discontinu PTCP.POT — participe potentiel PTCP.RES — participe résultatif/statif QUAL — marque affirmative de l’énoncé qualitatif RECP — pronom réciproque ; suffixoïde à valeur de « nom de partenaire » REFL — pronom réfléchi REL — relativisateur SBJV — subjonctif SG — singulier TR — transitif vi — emploi intransitif d'un verbe vr — emploi réfléchi d'un verbe vt — emploi transitif d'un verbe

BIBLIOGRAPHIE

Sources

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[Cɛ sigidamaw] — Diarra, Justin (Jɔ̀nkɛ). Etapes de la vie de l'homme Bambara dans la société traditionnelle (Cɛ sigidamaw). Édité par José Morales. Falajɛ.

[Jama] — Jama (une revue irrégulière).

[Jɛɛmu ni jiidi] — Jara, Modibo. Jɛɛmu ni jiidi. Bamako : Imprimerie SISA.

[Jɛkabaara] — Jɛkabaara (mensuel)

[Kibaru] — Kibaru (mensuel)

[Kurana] — Kuranɛ kɔrɔ bayɛlɛmanen bamanankan na. Naaniye fɔlɔ. Jara, Alihaji Modibo (traducteur). Bamako, 2011.

[Layidu Kɔrɔ] — Layidu Kɔrɔ. Bamakɔ, 2006.

[Maléfices] — Dumestre, Gérard ; Touré, Seydou. Maléfices et manigances : Chroniques maliennes. (version bambara).

[Ntomokun] — Ɲare, Sanba. Ntomokun. Bamako : EDIS, 2010.

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Bibliographie

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Vydrine, Valentin. 1999. Manding-English Dictionary (Maninka, Bamana). vol. 1. St. Petersburg: Dmitry Bulanin Publishing House.

NOTES

1. Sur le site du Corpus Maninka de Référence, http://cormand.huma-num.fr/cormani/.

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2. Il suffit de mentionner des ouvrages classiques (Kilgarriff 1997; Kilgarriff, Rundell & Dhonnchadha 2006; Hanks 2012). 3. Dans ce qui suit, codé comme DUM. 4. Les index à deux lettres renvoient aux sources dont la liste est donnée dans l'Introduction du dictionnaire. 5. Les trois derniers sens sont nominaux. Dumestre considère les cas de conversion « verbe → nom » comme polysémie. Dans ce qui suit, les sens nominaux ne sont pas pris en considération. 6. Dans ce qui suit, VYD. Dans le dictionnaire de Charles Bailleul (Bailleul 2007) la polysémie de ce verbe est représentée plus laconiquement ; je ne la considère donc pas spécialement. 7. Comme je l'ai déjà dit, entre septembre 2017 et avril 2020 le Corpus a considérablement grandi et a atteint 11 140 640 mots. J'ai décidé de ne pas reprendre l'analyse du verbe bánban sur le nouvel échantillon : peut-être, cela permettrait de rajouter quelques nuances, mais je ne pense pas que cela modifierait cardinalement les choses. Cependant, j'utilise les données du Corpus-2020 là où cela semble nécessaire. 8. En anglais, «the whelks problem». Il s'agit d'une situation où un échantillon comporte un texte traitant spécialement d'un objet (par exemple, le buccin, whelks) qui est assez rarement mentionné ailleurs. La présence de ce document rend la fréquence du mot en question exagérée et fausse la statistique. 9. Cependant, dans VYD, on trouve une autre expression: kà màrifa` bánban à lá ‘braquer le fusil sur qqn.’ Il n'est pas clair lequel parmi ces deux sens se réalise dans l'exemple (5). 10. Plus de la moitié des occurrences pour ce sens sont représentées par des mots composés ou dérivés, et le caractère réfléchi ou intransitif dans ces cas est hypothétique. 11. En septembre 2017, les volumes de textes provenant de chaque journal, Jɛkabaara et Kibaru, étaient sensiblement égaux. 12. Dans le dictionnaire Bamadaba, http://cormand.huma-num.fr/bamadaba.html, outre ces trois variantes, on trouve une quatrième, jàhadu, mais cette forme n'apparaît pas dans le Corpus. 13. Dans d'autres contextes, jàhadi kɛlɛ signifie ‘une guerre sainte (des musulmans)’, cf. plus bas ; mais dans la phrase (16) il ne peut pas s'agir d'une guerre pour l'Islam. 14. Une secte musulmane active au Mali dans les années 1990. 15. En maninka de Guinée, il n'existe qu'une seule forme, jàhadi. On peut se poser une question : ne faut-il pas considérer jàhadi et jìhadi en bambara comme deux lexèmes différents (de même que, par exemple, chef et chief en Anglais) ? Cette solution est tout à fait envisageable, mais pour le moment, je les traiterai comme des variantes d'un seul lexème, car parmi les sens de jìhadi il n'y en a aucun qui ne serait pas valable pour jàhadi. 16. Je souligne qu'il s'agit des études lexicographiques plutôt « classiques », où le Corpus ne sert que comme source des exemples naturels (même si c'est une source très riche). L'application des méthodes du traitement automatique de langue (TAL) pour la lexicographie est un sujet à part, je n'y touche pas dans cet article. 17. D'après mon évaluation très approximative, entre 70 et 80%. Sans doute, certaines publications manquantes seront retrouvées, numérisées et intégrées dans le Corpus, mais une partie risque d'avoir disparu pour toujours. Mais il ne faut pas oublier que le bambara est une langue vivante, et que de nouveaux textes bambara sont générés sans cesse. 18. Dans NoSketchEngine, le moteur de recherche du Corpus Bambara de Référence, il y a une option de génération de la liste des lexèmes en ordre décroissant de fréquences. Malheureusement, cette option n'est pratiquement pas utilisable pour le corpus entier (à cause de l'homonymie abondante), et même pour le sous-corpus désambiguïsé, l'ordre des fréquences est sensiblement perturbé pour plusieurs raisons. Cependant, on peut évaluer approximativement le rang de bánban dans cette liste autour du 1500ème, et celui de jàhadi autour du 2000ème.

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RÉSUMÉS

La disponibilité des corpus électroniques annotés comptant des millions de mots pour les langues maninka et bambara permet de penser des dictionnaires de nouvelle génération. Dans un tel dictionnaire, l'élaboration de la polysémie, combinabilité, valences syntaxiques, caractéristiques stylistiques, régionales et dialectales pour chaque lexème (et pour chaque sens du lexème) sera basée sur l'analyse du concordancier dérivé du corpus. Désormais, il devient possible d'évaluer statistiquement chaque trait caractéristique du lexème. Une analyse lexicographique, sur la base des concordanciers, est présenté sur l'exemple des lexèmes bambara bánban et jàhadi.

Availability of big electronic annotated corpora for Maninka and Bamana languages lets us think about development of corpus-driven dictionaries, i.e. dictionaries of a new generation. In a corpus-driven dictionary, elaboration of the polysemy, collocations, syntactic valencies, stylistic, regional and dialectal characteristics of each lexeme (and of each sense of a lexeme) will be based on the analysis of a concordance extracted from the corpus. Henceforth, it becomes possible to evaluate statistically each feature. Two sample examples of lexicographic analysis of Bambara lexemes, bánban and jàhadi, are given.

Создание миллионных электронных аннотированных корпусов для языков манинка и бамана ставит вопрос о разработке « корпусных словарей », т.е. словарей нового поколения. В таком словаре разработка полисемии, сочетаемости, синтаксических валентностей, стилистических и регионально-диалектных характеристик каждой лексемы (и каждого значения лексемы) должно базироваться на анализе корпусного конкорданса. Становится возможным не только выявление различных характеристик, но и их статистическая оценка. В статье даётся, в качестве примера, лексикографический анализ баманских лексем bánban и jàhadi на основе корпусных данных.

INDEX motsclesru язык бамана, манден, корпусная лексикография, полисемия Keywords : Bamana language, , Manding, corpus-driven lexicography, polysemy Mots-clés : bambara, mandingue, lexicographie dérivé du corpus, polysémie

AUTEUR

VALENTIN VYDRIN INALCO — LLACAN — St. Petersburg State [email protected]

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Kastenholz, Raimund. A corpus dictionary of Vai. Klingenheben’s collection of lexical data (Archiv Afrikanistischer Manuskripte 9). Köln: Rüdiger Köppe Verlag, 2019.

Alexandra Vydrina

REFERENCES

Kastenholz, Raimund. A corpus dictionary of Vai. Klingenheben’s collection of lexical data(Archiv Afrikanistischer Manuskripte 9). Köln: Rüdiger Köppe Verlag, 2019.

1 The publication of the Vai dictionary based on August Klingenheben’s collection and edited by Raimund Kastenholz is a very fortunate event for African studies. It finally makes the rich lexical database that was compiled by August Klingenheben (1886-1967) accessible. The thorough and consistent editorial work carried out by Kastenholz has made available the results of Klingenheben’s research and documentation project on Vai, which, as we learn from the introduction, spanned a period of over forty years. The dictionary will doubtlessly serve as a very useful tool for further research on this language.

2 The Vai language is spoken in and Sierra-Leone by a total of 120 000 people.1 The dictionary under review is not the first one published on this language. Sigismund Koelle’s dictionary dates back to 1854, and Welmers and Kandakai finished their dictionary in 1974. Nevertheless, Kastenholz and Klingenheben’s dictionary is unrivalled for its size: it contains 6300 entries as compared to the 1700 entries in the dictionary by Welmers and Kandakai (1974) and the even smaller dictionary by Koelle (1854). As for the state of research on the language, it should be noted that Vai has a relatively full though not very detailed grammatical description by Welmers (1976).

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3 In general, due to the scrupulous work of the editor, the representation of the information is very clear and user-friendly. The entries of the dictionary contain various layers of information: apart from English equivalents, there are multiple cross- references between entries including “synonyms, variants, majoritarian forms, minoritarian forms and archaic forms” (p. 9) and information about borrowing sources (mostly from English, but also from , French, Mende, etc.). Among the lemmas one finds a big number of compounds, with the morphological complexity indicated by dots that separate the morphemes. Apart from this, Kastenholz provides valuable comments that are often based on a comparison with equivalent forms in Welmers and Kandakai’s (1974) dictionary. For example, for the noun kɔ́níŋgáì that Klingenheben translates as ‘harp player, lute player’, Kastenholz expresses his doubts concerning the meaning: “This glossing (‘harp player’) is neither consistent with the semantics of the following entry, nor with Welmers & Kandakai’s (1974), who note kɔ́níngàí ‘framed flute’ (p. 142). This is very helpful, since this allows the reader to take into account the information contained in Welmers and Kandakai’s dictionary as well. Apart from this, in these comments Kastenholz sometimes also expresses his hypotheses concerning the morphological parsing and the meaning of a form that may diverge from Klingenheben’s analysis. For example, with respect to the noun kɔ̀ɲjí ‘perfumes incense’, he suggests that its meaning may be ‘resin’ with the form originating from kɔ̀ŋ ‘tree’ and jí ‘water’.

4 The dictionary is richly illustrated, with a considerable part of lemmas accompanied by examples that aid the understanding of how the words function in speech, and by idiomatic expressions involving the word. In the introductory remarks, Kastenholz provides brief sociolinguistic and genetic information about the language. He introduces Klingenheben and his work on Vai and explains the circumstances of the creation of the database. The section of the introduction entitled “principles of the presentation of the data” is mainly dedicated to the question of the realization of nasalization, but one can also learn from it about such phonological phenomena as the disappearance of the intervocalic /l/. Further, the introduction provides the alphabet where the phonetic IPA correspondences are given when the orthography diverges from it. The introduction ends with a very helpful description of the possible structure of the entries and the use of conventions, and a list of abbreviations used in the dictionary. It would have been helpful, though, to add a short description of the main grammatical features of the language, such as the basic word order, the auxiliaries and the main inflectional markers. The inclusion of some general grammatical information would have facilitated the use of the dictionary and would make it easier to understand the examples in Vai. One also misses the description of some basic properties of the phonological system of the language (tonal oppositions, the presence or absence of tonal processes, etc.) and the presentation of the most widespread allomorphic variation. For example, the entry kɔ̀ŋ ‘tree’ on p. 143 contains the example kɔ́m ɓilà ̀ (lit. ‘to let go of the stick’). As can be seen, the final nasal and the tone of the form meaning ‘stick/tree’ in the example are different as compared to the entry form, and it leaves the reader wondering about the reasons of this variation. One also misses some explanation about the nominal morphology: as can be deduced from examples, Vai nouns often appear in sentences accompanied by a suffix. This appears to be an article, yet the reader can only try to guess how this form is derived and what is its precise function.

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5 Among the few minor deficiencies in the presentation of Vai forms in the dictionary one can mention the absence of tonal notation for some words, e.g. Ɓowakai (personal noun), ɓunɗu ‘leafstalk’. Does the absence of tone reflect some phonological reality or is it simply due to the lack of information in Klingenheben’s database? No clarification concerning such cases of the absence of tonal notation are provided in the introduction.

6 Next, the presentation of morpheme boundaries seems to be inconsistent sometimes, in particular in the case of reduplicated forms. For example, for the ideophones gbɛ̀ŋgí.gbɛ̀ŋgí ‘in a hobbling, toddling way’, kúwúyá.kùwùyà ‘(to walk) boastfully, in a proud way’ the repeated elements are separated, but there is no separation for cases which seem to be identical in terms of morphological structure, cf. gbɔ́ŋmgbɔ́ŋ ‘in a staggering, tottering, teetering way’, and gbùngbùlù ‘stout, short, and strong build’, kàyàkàyà ‘in a limping, hobbling way’.

7 In general, apart from providing valuable and variegated information about the lexical forms, this dictionary can also serve as an interesting source for observing certain phonological phenomena. Even for a person not familiar with the phonology of Vai, the dictionary allows to figure out the highly intricate and curious functioning of nasalization in this language. This understanding is possible to arrive at due to the consistent use of transcription that is provided in square brackets after a certain number of lemmas and due to the explanations provided in the introduction to the dictionary. A particularly interesting case is the difference in the functioning of nasalization with respect to the consonant /v/. As Kastenholz explains in the introduction, /v/ is automatically nasalized [ṽ] in the following three contexts: followed by /ɲ/, /ŋ/ or by a nasalized vowel. Accordingly, when the head of the entry contains such a consonant that is realized with nasalization, it is followed by transcription. At the same time, the author may be somewhat too demanding towards the reader, who is an ordinary linguist, and some more explicitness would have been helpful to guide the reader in understanding the complex Vai nasalization. Thus, the reader has to be very attentive not to miss any piece of information in order to understand the use of transcription reflecting nasalization. Thus, at the first reading of the nasalization principle concerning /v/, I was confused by the fact that the word vànjà ‘type of cloth embroidered with pearls’ on p. 254 is not accompanied by the transcription, whereas the word vàɲá [ṽàɲá] ‘sinew’ just before does have such an annotation. I first took it as an inconsistency in the use of transcription, thinking that vànjà is also a context in which nasalization takes place and it is therefore realized with a nasalized /v/. Yet, when I referred back to the explanations in the introduction, I realized that phonologically, /ɲ/ in vànjà is not a separate consonant, but rather a secondary articulation feature of the /j/. Therefore, going back to the description of the automatic nasalization context for /v/, it should be taken into account that this consonant is nasalized not before any /ɲ/ or /ŋ/ but only before those that represent a full-fledged consonant.

8 However, these minor remarks do not change the fact that Klingenheben’s Vai dictionary prepared for publication by Kastenholz is an extremely rich and useful source of information on the Vai language.

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BIBLIOGRAPHY

References

Koelle, S. W. 1854. Outlines of a Grammar of the Vei Language. Together with a Vei-English Vocabulary. London.

Welmers, W. E. & C. K. Kandakai. 1974. A Vai–English dictionary (preliminary draft). Monrovia, ms.

Welmers, William. 1976. A Grammar of Vai. Berkeley: University of California Press.

NOTES

1. This figure from Ethnologue is about twenty years old. The current number of speakers may be considerably bigger.

AUTHORS

ALEXANDRA VYDRINA Higher School of Economics, Moscow

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