MARK ANDRE BÉLA BARTÓK W. A. MOZART FRÉDÉRIC PATTAR MATTHIAS PINTSCHER ARNOLD SCHOENBERG SALVATORE SCIARRINO ANTON WEBERN JÖRG WIDMANN

Jean-E6am Bavouzet piano / soprano violon / Jörg Widmann clarinette Ensemble L’Insant Donné / Quatuor Hagen

9, 16 ET 23 NOVEMBRE 2007 AUDITORIUMDULOUVRE Le Louvre invite Anselm Kiefer

Quand je parle de frontières, il ne s’agit pas seulement de fron- tières politiques, mais de notre essence même. Les frontières, c’est “ce d’où nous venons, ce que nous sommes, ce qui va venir. Tout. Nous sommes la membrane entre le macrocosme et le microcosme, entre l’intérieur – ce que nous sommes et le dehors – ce que nous sommes aussi. Nous vivons de cela. L’interférence entre les deux est très com- plexe, c’est la vie même parce que nous sommes les deux à la fois, cet échange entre l’intérieur et l’extérieur. Et nous ne savons pas vrai- ment si nous ne sommes pas surtout composés du dehors. Je ne crois pas que la vie soit une entité bien façonnée, je pense au contraire que c’est un concept très fragile, dépendant autant de l’extérieur que de l’intérieur. Pour moi, la frontière définit le monde comme elle nous définit. ” Anselm Kiefer Cinquante ans après George Braque, un artiste conçoit un nouveau décor pour le Louvre. Anselm Kiefer s’est vu confier la réalisa- tion d’une œuvre dans un escalier du dé- partementdesAntiquitéségyptiennes.Ce projet ambitieux a été dévoilé au public le 25 octobre 2007. L’inauguration de l’œuvre s’accompagne d’un mois d’événements conçus en étroi- te collaboration avec Anselm Kiefer qui, après Robert Badinter en 2005, puis Toni Morrison en 2006, est l’invité du musée. Autour du thème des “Frontières” choisi parl’artistes’entrecroisentlesdisciplines :littérature,musique,danse,sciences,phi- losophie, histoire de l’art. Exposition, parcours dans les salles, colloque,conférences,lectures,créations dans le domaine de la danse et de la musique illustrent cette “traversée des frontières”. 9 novembre 20h 16 novembre 20h 23 novembre 20h

Mark Andre Jörg Widmann Jörg Widmann Zum Staub sollst du zurückkehren... Sphinxensprüche und Rätselkanons, Fantasie, pour clarinette pour sept instrumentistes pour soprano, clarinette et piano Création française Création française Jörg Widmann Jagdquartett, Anton Webern Matthias Pintscher quatuor à cordes n° 3 Deux pièces pour violoncelle et piano Study III for Treatise on the Veil, pour violon solo Arnold Schoenberg Création française, commande Quintette pour clarinette et quatuor à Ein Stelldichein, du Alte Oper avec le soutien de la Société cordes en la majeur, K 581 pour hautbois, clarinette, piano, violon des amis du Alte Oper de Francfort, du Allegro et violoncelle muséeduLouvreetduFestivald’Automne Larghetto à Paris Minuetto Frédéric Pattar Allegretto con variazioni Outlyer, Salvatore Sciarrino pour ensemble Caprices n° 1, 2, 4, 6, Jörg Widmann, clarinette Création mondiale, commande pour violon solo Quatuor Hagen du musée du Louvre et du Festival Lukas Hagen, violon d’Automne à Paris Béla Bartók Rainer Schmidt, violon Contrastes, Veronika Hagen, alto Ensemble L’lnstant Donné pour violon, clarinette et piano Clemens Hagen, violoncelle Elsa Balas, alto Nicolas Carpentier, violoncelle Salome Kammer, soprano Caroline Cren, piano Carolin Widmann, violon Esther Davoust, harpes Jörg Widmann, clarinette Maxime Echardour, percussion Jean-Efflam Bavouzet, piano Durée : environ 60’ Saori Furukawa, violon Cédric Jullion, flûte Philippe Régana, hautbois Durée : environ 60’ Mathieu Steffanus, clarinettes Présentation et rencontre animées par Xavier Dayer

Durée : environ 60’ Présentation et rencontre animées par Matthias Pintscher

Présentation et rencontre animées par Gérard Pesson

Ces trois concerts sont réalisés en coproduction : Auditorium du Louvre cycle (œuvre)2 et Festival d’Automne à Paris Avec le concours de la Sacem

Le musée du Louvre est en partenariat avec Télérama et reçoit le soutien de Louis Vuitton

France Musique enregistre les concerts des 9 et 16 novembre

3 Frédéric Pattar Commentavez-vousorganisévotrecompo- dans ma musique. J’ai d’ailleurs sition,etpourquoicechoixdudispositiforches- choisi chacun de ces instruments Outlyer tral – avec deux “solistes” , l’un hors de pour des raisons très différentes. pour flûte et violon solistes ; alto, violon- scène (flûte), l’autre sur scène, au premier En ce qui concerne le zarb qui celle, harpes, piano Fender Rhodes, plan (violon), accompagnés d’un ensemble appartient à la longue tradition de percussion. évoluant dans les registres piano ? musique savante iranienne, il s’agit Création mondiale, commande du musée duLouvreetduFestivald’AutomneàParis Il y a au début de l’œuvre un solo d’une musique que j’ai longue- Durée : environ 17 minutes de violon assez long en regard de ment écoutée avec attention et pas- la durée totale de la pièce. Ce solo sion, mais aussi, fatalement, avec EntretienavecFrédéricPattar va susciter, je dirais même invo- naïveté, puisqu’elle n’appartient Propos recueillis par David Sanson, quer tout ce qui suit. La flûte sul pas à ma culture. Le zarb est un juin 2007 palco intervient par la suite comme instrument de facture très rudi- une sorte d’écho déformé du vio- mentaire, dont le jeu offre pour- Inspirée du titre d’un recueil de poèmes de lon,etlesinstrumentsdel’ensemble tant un nombre incalculable de so- JimHarrison,Outlyersemblevouloirdon- commentent le dialogue entre les norités et de registres. Ce qui ner une traduction concrète à la notion de deuxsolistesavecunesortededéta- m’attire dans cet instrument, c’est profondeur – cette distance qui sépare ce chement,commeleferaitunchœur que, si petit qu’il soit, il constitue qui est vu de ce qui est entendu... antique. Si les instruments non un véritable orchestre de sons té- Pouvez-vous revenir sur la genèse de cette solistesjouentleplussouventpiano, nus. partition ? c’estunefaçonpragmatiquedelais- Jenesuispasparticulièrementattiré FrédéricPattar:J’avaisdepuislong- ser de la place à la voix invisible et par la pop music, mais il est indé- temps envied’expérimenterau sein lointaine de la flûte. niable que j’en ai été imprégné de mon écriture le fait qu’un ins- Mais c’est dans l’écho que tient durantmonenfance...J’aidécou- trument joue hors scène. Ce n’est l’essentiel du projet. L’écho est vertdansleFenderRhodesunins- pas une nouveauté, faire jouer un véritablement un archétype musi- trument très riche. La pédale de instrument sul palco (littéralement cal, et en cela il est fascinant, mais volume permet de faire jouer ce dans les loges) a été très utilisé dans il peut aussi devenir un véritable piano dans un registre très bas, de nombreuses œuvres drama- piège pour le compositeur. Or, d’éloignerleson,oumêmedemas- tiques. Mais je voulais intégrer ce avoir conscience de la présence quer les attaques et de n’en faire type de dispositif à l’intérieur d’une d’undangerrendplusattentif,plus entendre que les résonances. Le pièce purement instrumentale. lucide et plus éveillé... Rhodes est désormais un instru- Au moment où je commençais à Ma principale référence se trouve ment du passé – il n’est même plus travailler sur Outlyer, je lisais le re- dans un duo extrait des Vêpres de la fabriqué.Celasemblemêmepara- cueil éponyme d’Harrison, et sa Vierge de Monteverdi. Le chanteur doxald’opérerunearchéologiesur poésie, à la fois brute, sensuelle pose une question et l’écho lui un instrument si récent. et déviante voire déglinguée, répondexactement,textuellement, Pour continuer avec les paradoxes: m’enthousiasmait. Entre autres car lafindesaphrase,maisilsetrouve non, je ne souhaite pas intégrer elle se démarque totalement de tout qu’àchaquefois,lesderniersmots d’élémentspopulairesdansmamu- ce qu’on peut lire en Europe. De de la question apportent la sique, même si je dois avouer ap- fait, il s’agit bien pour moi d’un réponse... Je dois dire que cet précier parfois l’immédiateté, poète exotique en quelque sorte. exemple magistral a suscité chez l’inventivité et la vivacité de cer- J’étais et je suis toujours intrigué moi une sorte de rêverie matéria- taines de ces musiques. En som- par ce titre, Outlyer, qui n’existe liste sur le phénomène de l’écho. me, j’aimerais que la musique sa- dans aucun des dictionnaires vante d’aujourd’hui soit plus d’anglais que j’ai pu consulter. Il L’effectifintègredesinstruments“populaires” populaire sans toutefois s’abîmer signifierait à la fois “lointain”, (à tous les sens du terme) : le zarb, le piano dans la démagogie. Je suis bien “écarté”, “en dehors de l’horizon”. Fender Rhodes. Ce choix sert-il simplement conscient que c’est une utopie to- Ce mot est aussi proche par sa so- à enrichir le spectre sonore, ou bien tra- tale dans le monde actuel. norité de “outlaw”, “hors la loi”… duit-il un désir d’intégrer plus avant les Bref, en choisissant ce titre, ce éléments populaires dans votre musique ? Quelles ont été les étapes décisives de votre n’était pas un hommage et encore En fait, sans pour autant oublier parcours de compositeur, et les œuvres ou moins une référence, mais plutôt la connotation parfois très forte de les artistes dont vous pourriez dire qu’ils une concordance que je voulais ces instruments, ma volonté est de vous ont influencé ? faire apparaître. leur donner une place organique J’auraisenviedevousrépondreque

4 tout ce que j’écoute m’influence concert et sa présentation “frontale ” ? la plus grande simplicité possible d’unefaçonoud’uneautre!Jesuis Cette collaboration suivie avec dans la relation entre un instru- pianiste, et bien que je ne me pro- L’Instant Donné est une chance mentiste et son auditoire, et de duise pas en public, j’ai travaillé pour moi. J’essaie d’être aussi trouver un programme où les les œuvres du répertoire de piano proche que possible du geste ins- œuvres jouées soient complémen- quejecontinuedepratiquer.Parmi trumentaldanslaconceptiond’une taires et cohérentes les unes par les œuvres récentes qui ont été un œuvre, il m’est donc indispensable rapport aux autres. Cela semble choc, je citerais le Concerto pour vio- d’échanger régulièrement avec des évident, mais cette évidence est lon et Beiseit de , instrumentistes... Mais il y a éga- souvent oubliée: on est là avant Gran Torso et Zwei Gefühle de Helmut lement une relation de confiance tout pour écouter de la musique ! Lachenmann, et le Deuxième Qua- qui s’est instaurée, les instrumen- Nous avons remarqué qu’il est très tuor de Brian Ferneyhough, mais tistes connaissent ma musique, et difficiled’évacuercequis’apparente aussiARoaringFlamedeJamesDillon, sont familiarisés avec ma propre au rituel, car bon nombre de so- ouencoreClocksandCloudsdeGyörgy recherche. lutions alternatives provoquent Ligeti. Il y en a bien d’autres... En ce qui concerne les concerts en d’autres rituels bien plus ridicules eux-mêmes, je n’ai aucun pouvoir et pompeux… La préoccupation Les titres de vos pièces semblent souvent de décision sur la programma- des membres de L’Instant Donné traduireuneconceptionorganiquedelatex- tion de cet ensemble. Toutefois, est de faire en sorte que chaque turesonore(Lierre,Soleils-filaments, cela n’empêche en rien que nous œuvre soit mise en valeur et cela Cendres...):commentOutlyers’intègre- échangionstrèssouventnosidées... en donnant au concert une forme t-il à cette production ? Ma préoccupation, lorsque je vais sobre et non apprêtée. Ce sont des Vous avez raison de souligner cet écouter un concert – et c’est aussi choses très simples, mais qui me aspect.Jemesuisbeaucoupimpré- celle, je crois, de Rémy Jannin (res- paraissent indispensables pour que gné du matérialisme poétique de ponsabledeL’InstantDonné,ndlr) l’aura des œuvres – dans le sens Gaston Bachelard. Et bien que et de tous les musiciens de L’Instant où l’entend Walter Benjamin – Bachelard ne parle jamais de Donné – consisterait à retrouver puisse s’épanouir pleinement. musique, la lecture de ses livres a affectéprofondémentmafaçonde concevoir la composition. Lierre, par exemple, est une œuvre pour harpeetpianoFenderRhodesdans laquelle j’avais travaillé sur l’enchevêtrement des sonorités de ces instruments. Ce titre est beletbienunemétaphore,etmême une rêverie, qui s’est opérée à la fois autour de la conception de l’œuvre et sur un certain type de texturesonore.Delamêmefaçon, dansOutlyer,letitrereprésentebien ma rêverie sur ce phénomène très matériel qu’est l’écho.

Vous menez depuis quatre ans une collabo- ration avec l’ensemble L’Instant Donné : un tel travail vous semble-t-il indispensable pour le développement d’un jeune compo- siteur d’aujourd’hui (nombre de composi- teurs de votre génération entretiennent des liens privilégiés avec un ensemble, qu’ils ont mêmeparfoiseux-mêmescréés)?Dansquelle mesure la création contemporaine doit-elle égalementréfléchirauxmodalitésdesonexé- cution – en essayant de casser le rituel du Frédéric Pattar – Photo : © Rémy Jannin

5 Mark Andre espaces sonores. Mon idée était maisquipassentdefaçontrèstrans- de catégoriser les sons et les tex- parente dans la pièce. Zum Staub sollst du tures, et de les utiliser de façon zurückkehren... conséquente. Une dimension “physique” qui prend une pour flûte, clarinette, piano, percussion, dimensionexistentielle…voiremétaphysique, trio à cordes. Vous dites également de ce septuor qu’il met comme l’indique le titre du septuor, qui, Commande : Festival de Salzbourg. Créa- à jour des “traces de vie” ? commelaplupartdevosœuvres,estunecita- tion le 19 août 2005, par l’Ensemble Il met d’abord à jour des traces de tion de la Bible (“Tu retourneras à la pous- Recherche. DédiéàHelmutLachenmann. sons. Par exemple, un flûtiste qui, sière”, Génèse, 3, 19)… Durée : environ 17 minutes danssaflûtebasse,vainspirer“dans On n’a pas besoin de croire pour le bec”, simulant ainsi une sorte écoutermamusique,etjen’aiaucun Entretien avec Mark Andre de crise d’asthme : on obtient un message à faire passer à ce sujet. Je Propos recueillis par David Sanson, “sontexture”àlamorphologiepar- croisqueleconceptmêmedepous- octobre 2007 ticulière, mais qui renvoie aussi à sière – poussière de son, de maté- une catégorie assez existentielle, riau – renvoit à l’idée de passage, Vous dites de Zum Staub… – que vous finalement.C’estpourcelaquej’ai de seuil entre des états du maté- avez élaboré comme une “polyphonie ren- employécetermede“tracesdevie”. riau, et que ces seuils, lorsque versableà7”dontlaforme,peuàpeu,s’émiette Lesinstrumentsàventsonttrèsliés l’on atteint certaines familles de –qu’ils’agitd’uneméditationmusicaleautour àlanotionderespiration.Etquand sons, prennent une dimension de l’idée de poussière (Staub)… cette notion même est en situa- existentielle. Il y a alors quelque Mark André : La première “sec- tion d’être remise en cause, quand chose qui n’est plus en phase avec tion” de l’œuvre est effectivement on a le sentiment que les instru- le concept de virtuosité habituel. une polyphonie, qui n’est pas un mentistessontentraindes’étouffer Et cette mise en danger, où l’on contrepoint, mais une polypho- (par exemple, des bois joués sans atteint des espaces fluctuants, niede“sonstextures”–desfamilles l’embouchure),laperforationetla fébriles,quelquepartentrecetalpha sonoresdifférentessuperposéesles fragmentation du matériau pren- et cet omega que suggère l’Apocalypse unes sur les autres. Cela peut être, nent une dimension existentielle. de Jean de Patmos, est aussi, éven- parexemple,unsonbruitécontinu Cesontdessignauxunpeulatents, tuellement, métaphysique. plutôtaigu,surlequelsesuperpose unsonàtendanceharmoniquegrave – avec entre les deux, peut-être, un son bruité à la forme très per- forée...C’estdoncunconceptpoly- phonique qui dépasse largement l’idéecontrapuntique.Ilyaensuite despermutationscirculaires(A-B- C-D-E, puis B-C-D-E-A, etc.)

Vouscitezenexemplelederniermouvement delaSymphonien°41deMozart… Oui, c’est cette procédure qui m’a intéressé : l’idée de ne pas superposerseulementdescouches contrapuntiques, mais aussi des couches polyphoniques, c’est-à- diredematériauxdifférents.Dans mon septuor, c’est une procé- dure qui n’ira pas à son terme. La procédure combinatoire va aller à son terme, elle, mais le contenu va être fragmenté – ou, comme onlediraitenélectroniqueaujour- d’hui, “granulé” –, de manière à

permettre le passage vers d’autres Photo : © Patricia Dietzi

6 Matthias Pintscher réalisation est toujours différen- L’œuvre de Twombly – la constan- te. Les pièces sont suffisamment ce de son développement, la poé- Study III for Treatise mouvantes pour qu’on ne puisse sie et la créativité dont elle est gor- on the Veil pas les empiler l’une sur l’autre, gée,d’unemanièrepresquebaroque pour violon solo comme avec un patron ; elles évo- (en ce sens, il n’a d’ailleurs pas Création française luent librement, toujours en fonc- grand-chose de minimaliste) – est Commande du Alte Oper avec le soutien tion du médium, de la nomencla- à la fois extrêmement énigmatique de la Société des amis du Alte Oper de Francfort, du musée du Louvre et du Fes- ture choisie. Néanmoins, le motif etfantastiquementpoétique,ettrès tival d’Automne à Paris – comme on le dirait d’un tableau influencée par la littérature. Créationle15septembre2007àFrancfort, – reste le même. Le fait que ce cycle par Carolin Widmann ne fasse intervenir que des cordes Comment expliquez-vous cet intérêt crois- Durée : environ 8 minutes est une tentative de traduire mu- sant pour les arts plastiques ? sicalement la technique de Twom- J’ai commencé à découvrir que je Entretien avec bly – ce dessin rapide, griffonné, développais avec le temps, musica- Matthias Pintscher prochedel’esquisse.Jevoulaisdon- lement, des textures qui, en un Propos recueillis par David Sanson, ner l’illusion que les archets des- sens,étaientcomparablesavecl’acte juin 2007 sinent sur les instruments. de dessiner. Nombre de mes pièces Treatise on the Veil est une très grande de ces deux ou trois dernières an- peinture sur toile composée de six nées, en particulier ma musique de panneaux juxtaposés, qui se trou- chambre,sontvraimentcommedes ve à Cologne, au Museum Ludwig: dessins que l’on peut regarder ou ce sont des traits horizontaux re- lire.Cenesontpasdestravauxfixes, couverts par des écritures, avec des concrets, dont la forme serait défi- raccourcis de perspectives. J’ai es- nitivementachevée,maisplutôtdes Photo : © Charlotte Oswald sayé d’atteindre avec les cordes cet- sortes de coupes dans des dessins… Votre troisième étude sur Treatise on the te illusion de perspective acous- Mêmemespartitionsfinissentpar- Veil fait partie d’un cycle inspiré par une tique – des sons très proches, fois à ressembler à des dessins… œuvre du peintre américain Cy Twombly… d’autres très lointains. C’est un processus particulière- Matthias Pintscher : Le tout pre- ment intéressant à observer : sans mier “état” de ce cycle est effecti- Comment en êtes-vous venu à composer ce l’avoiraucunementdécidé,j’aicom- vement un duo pour violon et vio- cycle ? Entretenez-vous une relation parti- mencé à vraiment dessiner la mu- loncelle. La seconde étude ajoute culière avec la peinture de Twombly ? sique, au lieu de simplement à cette nomenclature un alto. La Ces cinq dernières années, mon l’écrire. troisième étape – la troisième étu- travail de compositeur a été très de – est une condensation, ou une fortement inspiré et influencé par La musique est toujours affaire de temps, et compression pour un seul instru- les arts plastiques. Et surtout par laréceptiond’uneœuvremusicalen’estpasla ment à cordes, le violon. La qua- ceux que l’on appelle les minima- même que celle d’un tableau : la forme du trième étude sera un quatuor à listes américains – Barnett New- concert est-elle vraiment adaptée à ces par- cordes – avec donc un second vio- man,Twombly,Rothko...J’aibeau- titions, celles-ci ne s’accomoderaient-elles lon en plus –, et je suis en train de coup appris de ces artistes – aussi pas mieux d’une diffusion moins frontale ? réfléchir à la possibilité de combi- bien au plan de la forme qu’en ce C’est pour cela que je parle ner simultanément ces quatre for- qui concerne le son. L’œuvre de d’“illusion” : l’illusion d’une tra- mations – solo, duo, trio, quatuor Twombly a représenté pour moi duction du dessin, du plastique, – en les disséminant dans un es- unesorted’artefactpersonnel–cela dans l’espace acoustique. Comme pace, de manière à créer une sor- aétéunerencontreincroyablement si la durée de la partition était un te de vaste antiphonie. Ces pièces forte, intense et enthousiasmante. espace dans lequel on entrerait, sont indépendantes les unes des J’ai eu par la suite la chance de le avec différents objets que l’on peut autres : on pourrait les comparer rencontrer, et ce fut très intéres- regarder. J’essaie de dissoudre cet- à un motif qu’un peintre traiterait sant de pouvoir discuter avec lui du te perception du temps, en intro- plusieurs fois, en usant de diffé- son, mais aussi de la perspective – duisant des perspectives, une plu- rentes techniques (dessin à la mine des différentes strates de matériaux ridimensionnalité – des qualités de plomb, aquarelle, acrylique, permettant de produire un effet qui n’existent pas dans la musique, etc.). C’est-à-dire que l’objet, le diffus, ou au contraire une extrê- maisàl’“illusion”desquellesj’essaie matériau, est semblable, mais la me précision. de travailler.

7 Jörg Widmann simplement “romantique”, mais faire les deux – l’un et l’autre me considèrent qu’il nous incombe, sont également essentiels. Ces six Sphinxensprüche und enraisonprécisémentdecetamour derniersmois,parexemple,jen’ai Rätselkanons de la tradition, d’aller plus loin, fait presque que me produire en pour soprano, clarinette et piano (2005) ailleurs, d’accomplir une avancée tant que concertiste, alors Commande des Römerbad-Musiktage, décisive,dedéfricherdenouvelles qu’auparavant, j’avais connu une Badenweiler. Création le 10 mars 2005 à voies. Et je me sens très redevable phasedecomposition.J’essaiepar- Badenweiler, par Claron McFadden, Jörg Widmann, Jean-Efflam Bavouzet. de cette exigence. fois de séparer les deux, mais cela Durée : environ 17 minutes nefonctionnepastoujoursparfai- …cela, sans mettre la tradition de côté, tement. Fantasie maisaucontraireenprenantappuisurelle… pour clarinette solo (1993) Absolument!Maispasd’unefaçon La première des œuvres qui seront présen- Commande : Bayerischer Rundfunk aveugle ou “conservatrice”. C’est téesàParis,poursoprano,clarinetteetpiano, Création en mars 1994 par Jörg Widmann unemanièreactivedetraiterlatra- s’intituleSphinxensprücheundRät- Durée : environ 7 minutes dition qui, encore une fois, tra- selkanons : quel sens a ce titre étrange duit un grand amour pour elle. (Parolesdesphinxetcanonsénigmatiques) ? Jagdquartett Chez moi, il s’agit surtout de la Ilyaeuunepériodedurantlaquelle Troisième quatuor à cordes (2003) musique de Mozart – à laquelle j’ai passionnément composé de Commande des Römerbad-Musiktage, ma pièce Armonica est particulière- manière contrapuntique – avec Badenweiler. Création le 12 novembre ment liée. Mais cela reste un lan- notamment mon Cinquième Quatuor 2003 à Badenweiler par le Quatuor Arditti Durée : environ 12 minutes gagetrèsparticulier.Naturellement, à cordes (Essai sur la fugue) et, juste- en tant que clarinettiste, j’ai la ment,SphinxensprücheundRätselkanons. chancedem’yconsacrerquotidien- L’allusion au canon est très claire Extrait d’un entretien nement. En ce sens, pour moi, – la forme contrapuntique la plus avec Jörg Widmann aucuneavant-gardenepeutéclore strictequisoit.Jemesuisdemandé Propos recueillis par David Sanson, horsdel’histoire:ellesefondesur commentcetteforme,danslaquelle juin 2007 elle – il nous appartient seule- chaque note a vraiment un sens, ment d’aller plus loin. pouvaitapporteràmamusiqueune Les quatre partitions qui vont être présen- profondeur émotionnelle et une tées au Festival d’Automne traitent toutes, à Vous parliez tout à l’heure de votre pratique justificationspirituelleencoreplus des degrés divers, de la tradition – qu’elles instrumentale.Àquelmoment,etpourquelle marquées.L’écrituredecettepièce jouent avec la figure de Mozart, avec le raison, vous êtes-vous orienté vers la com- a été très déterminante pour moi, genre du quintette… Quel rapport entrete- position ? Ces deux activités ont-elles tou- elle m’a permis de constater que nez-vous avec la tradition ? jours été liées ? le contrepoint ne diminue en rien JörgWidmann:D’aprèsmoi, tous Laclarinetteaétélepointdedépart. l’émotion – bien au contraire, ceux qui ont le plus révolutionné, J’ai commencé à sept ans, et la une écriture particulièrement littéralement, l’histoire de la raisonpourlaquellej’ensuisvenu, stricte permet de la décupler. musique – que ce soit Arnold peu après, à composer, c’est que Dans ce cas précis, il s’agit d’une Schoenbergou,pourl’avant-garde je ne cessais d’improviser à courtescènedethéâtremusical.La allemande,HelmutLachenmann, l’instrument. J’étais énervé de ne chanteuse est le sphinx. Elle ne parexemple–,sontjustementceux pouvoir me rappeler, le jour sui- chante aucun texte, seulement qui possédaient la plus forte rela- vant, ce que j’avais improvisé la des voyelles et des consonnes ; les tion à la tradition. Ce sont ceux veille : ce fut une raison suffisante seuls mots qu’elle prononce sont qui connaissaient le mieux la tra- pourapprendreàécrirelamusique. “alpha”, au début, et “omega” à la fin dition, et qui l’ont le plus aimée. En ce sens, je crois que ces deux – tout étant construit en canons. JetrouveamusantqueSchoenberg dimensions sont très étroitement Elle doit notamment beaucoup déclare qu’il n’agit pas différem- liées. Au XXe siècle : on était soit intervenir à l’intérieur du piano – ment de Brahms – et il a parfaite- instrumentiste, soit compositeur. elle frappe les cordes avec un cou- ment raison, les techniques sont Aux siècles précédents, cela aurait teau –, car ce sont aussi des canons très semblables… Chez Lachen- été étonnant : il était difficile bruitistes ; ici, la forme ancienne mann, ce sont d’autres noms – d’imaginer se cantonner à un ins- ducanonestutiliséepourproduire Schubert, Mozart, etc. Toutefois, trument, ou à la seule composi- desbruits,touslesbruitspossibles. ces musiciens ne nourrissent pas tion. Je considère comme une Les instrumentistes utilisent aussi à l’égard de la tradition un amour grande chance le fait de pouvoir des chiffres – sept, neuf, cinq –

8 qu’ilsdoiventmontrerdudoigtau vrai, était très claire dès le départ ; lorsquej’écrispourlaclarinette:je public, mais je ne voudrais pas en aufildelapièce,jelatraitedefaçon doissouventmetapersurlesdoigts, dire plus à ce sujet : c’est la raison très libre, tout en restant étroite- de peur de n’écrire que parce que pourlaquellecescanonssont“énig- ment contraint par elle. cela sonne bien sur l’instrument. matiques”(Rätsel) et mystérieux : C’est pour cela que mes parties de le sphinx parle, et on ne le com- Vous avez composé cinq œuvres pour qua- clarinette sont si difficiles ! prend pas, comme il arrive qu’on tuor à cordes. S’agit-il d’un cycle en soi ? ne comprenne pas toujours ce qui Mon cycle des quatuors à cordes Dansuntextequ’ilaconsacréàvotremusique, est dit – autrement, les Grecs s’est achevé avec le cinquième. MaxNyffelerparledevotreamourpourMiles n’auraientpaseubesoind’oracles. J’aimerais à présent rassembler Davis… Cequim’aintéressé,c’étaitdecom- toutes les expérimentations aux- Je suis passionné par Miles Davis biner ces symboles, ces interroga- quelles je me suis livré avec mon – par tout ce qu’il a fait. C’est tions,cesdeuxmotsavecdesformes instrument – car je crois avoir, ces pourmoil’undestrèsgrandsgénies extrêmement strictes – différentes dernières années, découvert cer- du XXe siècle, au même titre que formesdecanons-d’associer,pour taineschoses,certainestechniques les grands héros de la nouvelle ainsi dire, le jeu et l’intellect. qu’un compositeur ne peut pas musique. Chez lui, je ne peux pas connaître,etquejen’aipasencore séparer le trompettiste du musi- Dans ce cas précis, à l’inverse de ce que vous utilisées dans ma musique –, et les cien, du penseur – du composi- disiez tout à l’heure, la forme était préexis- combineravecmonexpériencedu teur, si l’on veut. Je ne saurais tante… quatuor à cordes. dire ce qui est, pour moi, le plus Danscettepièce,ilyadetrèsnom- important. Par exemple, ce que breux canons. Elle est construite Il y a donc dans votre musique une dimen- Miles Davis ne joue pas entre deux suivant une alternance systéma- sion très ludique, qui semble liée à votre notes est plus génial que ce que la tique: une parole du sphinx est pratique instrumentale… plupartdesautresmusiciensjouent! suivie d’un canon. La forme, c’est C’est vrai. Même si je me méfie, Cettetensionentredeuxsons,cette surprise permanente, font que sesmusicienssemblentjouerautre- ment, ils sont comme des oiseaux de proie, des chats qui se prépa- reraient à bondir. Avec ma sœur, (la violoniste Carolin Widmann), j’ai dû le voir cinq ou six fois en concert à . Il n’a jamais, jamais cessé de chercher, il ne s’est jamais contenté de ce qu’il avait, et c’est là l’essentiel. Voilà quinousramèneaudébutdenotre conversation…

25 novembre 20h Opéra National de Paris/Bastille

Jörg Widmann Echo-Fragmente, pour clarinette solo et groupes d’orchestre Armonica, pour orchestre Orchestre Symphonique SWR Baden-Baden/Freiburg Jörg Widmann, clarinette Direction, au même programme : Varèse, Déserts et Igor Stravinsky, Le Sacre du printemps

Réservation : 01 53 45 17 17 Jörg Widmann, photo © Félix Broede

9 Jörg Widmann Jagdquartett nosjours,enpassantparJohannes W. A. Mozart (Quatuor de la chasse) Brahms et Max Reger, s’en sont Max Nyffeler Quatuor à cordes nº 3 inspirés. Mozart a composé cette de Jörg Widmann œuvreenseptembre1789,peuavant Fantasie pour clarinette solo Jörg Widmann a conçu les cinq le début de son travail sur Così fan de Jörg Widmann quatuors à cordes qu’il a compo- tutte, pour le clarinettiste viennois LaFantasiepourclarinetteensibémol sés à ce jour comme un cycle pre- Anton Stadler. On joue en règle de 1993, une sorte de petit chef nant la forme d’une méta-œuvre généraleaveclaclarinetteenla,qui d’œuvre composé par Jörg Wid- en cinq mouvements. Le premier possède un timbre particulière- mann qui venait d’avoir vingt ans, etlecinquièmequatuorenconsti- ment sonore; on suppose pour- peut, en tant que solo instrumen- tuent les angles virtuels tandis tant que Stadler l’a interprété avec talidiomatique,êtreplacéaumême queletroisième,composéen2003, la clarinette de basset qu’il avait niveau que les Sequenze de Luciano prendlapositiond’unscherzo;c’est mise au point: elle disposait de Berio. aussi ce qu’indique le tempo de quelques notes supplémentaires base rapide, qui porte l’indication dans les basses et d’un spectre Excellent clarinettiste, Jörg Wid- vivace assai. Le compositeur parle harmonique plus riche. mann fait ici appel à tout le cata- d’un “scherzo courroucé”. Il fait Danssonquintette,Mozartmeten logue existant de modes de jeu ainsi allusion à l’idée dramatur- valeur avec une très grande subti- extravagants ; les difficultés tech- gique de cette pièce qu’il a enri- lité la richesse des tonalités et des niquessont aplaniesparuneinven- chie avec le matériau thématique caractéristiquesdesregistres.Bien tivité musicale et un sens de la des Papillons de Schumann et qu’il qu’ilintervienneparfoisensoliste, sonorité sans pareils. Dès les pre- appelle Jagdquartett, “quatuor de l’instrument à vent s’intègre dans mières mesures, il expose le voca- chasse”. Les chasseurs, qui par- le dispositif d’écriture pour les bulaire de l’œuvre avec une liberté tentavecun“fraiscourage”(comme cordes;l’équilibredesinstruments, rhapsodique : une multiphonie diraitSchumann)pourleursaven- essentiel pour la musique de courant sur deux octaves, un trille tures, se transforment au fil de chambre, est constamment main- modelantsubtilementlescouleurs, l’œuvreencréaturestraquées.L’élan tenu.Danslepremiermouvement, des mouvements ascendants vir- actifducommencements’effondre, unallegropastroprapide,cetteéga- tuoses, un glissando criard vers les le rythme galopant se paralyse, les litédesvoixestréaliséedemanière aigus, une répétition rapide des cris optimistes du départ laissent optimale, tandis que dans le lar- notes.Letoutsefonddansunmou- place à des cris d’angoisse. Une ghetto qui suit, la clarinette mène à vement mélodique flexible, les chevauchée qui a commencé sur nouveau, avec une ample canti- volumes, étalonnés avec subtilité, la terre fertile de la tonalité et lène. Dans le troisième mouve- vontdelalimitedel’audibleaufor- s’achève dans la zone de crise de la ment,lemenuet,onestfrappépar tissimo. Les figures d’introduction production de bruits. On ne se les deux trios dont l’expression réapparaissentsousformedereprise trompe pas totalement en y voyant diverge fortement. L’allegretto final verslafindel’œuvre;pourlereste, une critique métaphorique de la proposeunesuccessionraffinéede lagrandeformesuituncourslibre, civilisation – dans la musique de cinq variations qui vont de plus procédantparassociations.Larhé- Widmann,bonheuretcatastrophe en plus vers les extrêmes : dans les torique affirmée de l’œuvre est sont parfois plus proches l’un de variations 2 et 4, la musique se concrétisée par des indications de l’autre qu’on ne le pense. condense de plus en plus (d’abord jeu comme “rappelant une danse avec des triolets, puis avec des alpine”, “quasiment effrayé” ou Le Quintette pour clarinette doubles croches), dans les varia- “exagérément jazzy ” (ce dernier à et quatuor à cordes, K 581, tions 3 et 5, c’est l’évolution propos des glissandi dans les aigus de Mozart contraire: la musique s’apaise et vers la fin). Ce type d’indications Le Quintette en la majeur K 581 de devientunadagio.Ladernièrevaria- fait apparaître une qualité carac- WolfgangAmadeusMozart,lapre- tion, allegro, reprend en le variant téristiqueducompositeuretinter- mièreœuvrejamaiscomposée pour le thème initial. prètequ’estJörgWidmann:autant cetteformationinstrumentale,est qu’ilpuissesoulignerl’aspectacro- d’unetelleperfectionqu’elleprend Traduit de l’allemand batique, il reste fidèle à l’idée que le caractère d’un prototype. Tous par Olivier Mannoni lamusiqueestunlangageetcherche les compositeurs après Mozart, lacommunicationavecl’auditeur. de Carl Maria von Weber jusqu’à

10 Salvatore Sciarrino Extrait d’un article de Giuliano d’Angiolini Caprices n° 1, 2, 4, 6 Extraits de Sei Capricci Quand on écoute pour la pre- qui détermine les caractéristiques pour violon solo (1975-1976) mière fois les Capricci pour violon du geste intrumental, son homo- Créationaux SemainesmusicalesdeSien- de Salvatore Sciarrino, on est sai- généïté, sa rapidité... la forme mu- ne, le 27 août 1976, par Salvatore Accardo si par un monde sonore clos, nou- sicale qu’il rend possible. C’est n° 1, Vivace, 1’25 n° 2, Andante, 5’50 veau et inattendu, et l’on perce- donc le geste, comme on vient de n° 4, Volubile, 4’10 vra en même temps la grande le définir dans la relation à n° 6, Con brio, 6’15 difficulté instrumentale et la vir- l’interprète et son instrument, qui tuosité interprétative qu’exige cet- détermine ici la matière sonore, Sei Capricci est sans doute l’une de te musique. Par le titre déjà, cet- les processus musicaux, la forme mesœuvreslesplusconnues.Indis- te œuvre renvoie – au-delà de la et l’écriture même. sociables du nom de Salvatore référence qui n’est pas fortuite à la Accardo, pour qui ils ont été com- célèbre composition homonyme La technique de composition des posés, et du magistral enregistre- de Paganini – à un ensemble de Capricci procède donc d’une logique ment de Georg Mönch, ils ont connotations lié au geste instru- corporelle – et plus encore de immédiatementfaitpartieduréper- mental, aux implications physio- l’expression d’un vécu du corps toire instrumental en raison de logiques, perceptives et même psy- ayant ici une valeur anthropolo- leur caractère transcendantal chologiques que comporte toute gique – qui, comme telle, se sub- d’étudeetdel’impulsionqu’ilsont création. (Capriccio : exercice vir- stitue efficacement à tout procédé apportée à l’étude du violon, mais tuose, acrobatique, invention riche d’écriture abstrait, à toute métho- aussi en raison de l’extrême diver- de fantaisie, qui mime l’impro- de qui se poserait en-deçà du son sité de leur monde expressif. visation inspirée). et de l’acte de sa production. Même Ils sont datés de 1976, mais le le silence “sciarrinien”, désormais deuxième, composé à partir d’une La production des sons sur un ins- célèbre, n’est pas conçu seulement idée empruntée à la Sonatine pour trument comprend, pour le com- entantqu’événementmusical,mais violon et piano à peine évoquée, a positeur, un certain nombre de li- implique aussi le geste qui donne été écrit un an plus tôt. Quatre mites et de possibilités: contraintes naissance au son comme acte des cinq autres caprices ont été créées par la résistance physique et concret de création. composésenunjourchacun,mais les qualités de la matière, limites il m’a fallu un mois pour écrire le imposées par notre corps même et In CD Accord, 1994 sixième. par cette logique physiologique Salvatore Sciarrino (puisqu’il s’agit bien d’une logique)

Béla Bartók geti.Ilsenprécisèrentladurée(dix binaire et musique savante par la minutes), la forme (rhapsodie en forme ternaire. La forme finale Contrastes deuxparties),mêmesiBartókcom- encore jamais explorée par Bartók pour clarinette, violon et piano (1938) posafinalementtroismouvements. sera reprise dans son Divertimento Commande de Benny Goodman Cette œuvre, composée entre la et son TroisièmeConcerto pour piano. Création le 9 janvier 1939, New York, Carnegie Hall Sonate pour deux pianos et per- Interprètes:BennyGoodman(clarinette), cussions et le Concerto pour violon est BélaBartók(piano),JosephSzigeti(violon) atypique. Le piano reste en retrait avec un rôle de soutien pour les Seule partition de musique de deux autres instruments qui ont chambreavecuninstrumentàvent chacun une cadence soliste. (en fait deux puisque écrites pour deuxclarinettes,l’uneenlaetl’autre Cette œuvre virtuose est un par- en si bémol), les Contrastes ont été fait exemple du mélange réussi composée à la demande de Benny entre musique populaire (hon- GoodmansurlasuggestiondeSzi- groise et bulgare) par la forme

11 Arnold Schoenberg La partie que Schoenberg a entiè- où les préoccupations construc- Ein Stelldichein rement écrite (sehr langsam) pos- tives prendront le pas sur l’idée pour ensemble sède la richesse harmonique des de la musique programmatique. Écrite pour hautbois, clarinette, violon, œuvres de cette période, dans un Ein Stelldichein constitue un maillon violoncelle et piano durant l’année 1905, cette œuvre inachevée s’inspire, comme climattrèsromantique;ladeuxième important entre le premier qua- La Nuit transfigurée, d’un poème extrait partie (sehr rasch) a été complétée tuor à cordes et la symphonie. durecueilWeibundWeltdupoèteRichard parFriedrichCerha :elleannonce Dehmel (1863-1920) le style de la Symphonie de chambre, Création le 11 mars 1966 au Konzerthaus de Vienne

Anton Webern Ces deux pièces écrites en 1899 mentsimpledupianosurlemême sont les deux premières œuvres accord. Ces œuvres de jeunesse, Deux pièces connues composées par Webern. (Webern était âgé de 15 ans), res- pour violoncelle et piano Découvertes en 1965, elles sont tent romantiques, mais sans sen- Langsam I en sol majeur toutes deux notées langsam (lente- timentalité. Langsam II en fa majeur Composition: 1899. Création en 1970 à ment) dans deux tonalités diffé- Cleveland par Gregor Piatigorsky (violon- rentes. Sorte de soliloque pour le celle) et Victor Babin (piano) violoncelle avec un accompagne-

Biographies des compositeurs

Mark Andre Né en 1964, Mark Andre étudie au prix. En 1997-1998, il est en ré- Il a créé en 2004 “…22,13…” pour Conservatoire de Paris et obtient sidence à la Radio SWR de Ba- la Biennale de Munich et le Staats- les premiers prix de composition, den-Baden et, de 1998 à 2000, à theater de Mayence, mis en scène de contrepoint, d’harmonie, la Villa Médicis à Rome. De 1997 par Georges Delnon (présenté par d’analyse et de recherche musica- à 2000, Mark Andre enseigne le le Festival d’Automne à Paris en le. En 1995, il obtient une bour- contrepoint et l’orchestration au 2004).En2007,ilaachevéletrip- se Lavoisier en composition du mi- Conservatoire de région de Stras- tyque … auf… pour orchestre. nistère des Affaires étrangères et bourg. Il enseigne également à Parmi ses projets, une nouvelle un diplôme en composition à la l’École de musique de Francfort. œuvre pour l’Ensemble Klangfo- Hochschule für Musik de Stutt- Modell pour cinq groupes d’or- rum qui sera créée au Festival de gart, où il a travaillé avec Helmut chestre, composé pour le Festival Witten, en avril 2008. Lachenmann. Il étudie ensuite de Donaueschingen (1999) a été Depuis 2005, il vit à Berlin. l’électronique musicale avec An- joué à Paris, dirigé par Sylvain dré Richard au Studio expérimen- Cambreling en novembre 2003, Ses œuvres sont désormais édi- tal de la SWR à Freiburg. à l’invitation du Festival d’Automne tées par Peters Francfort. Mark Andre a reçu de nombreux et de la Cité de la Musique.

Béla Bartók Compositeur hongrois né en 1881 positeur, il commence à enquêter symétriques qu’il utilise dans ses àNagyszentmiklosetmorten1945 demanièresystématiquesurlefolk- premières œuvres pour piano à New York, Béla Bartók entre- lore hongrois avec son ami Zoltán comme dans les Six danses bulgares de prend des études de musique à Kodály (1882-1967), posant ainsi Mikrokosmos.Peuavant1914,ilcom- l’Académie Royale de Budapest les fondements de l’ethno- posedenombreusespièces,comme auprès d’Istvan Thoman (piano) musicologie. Il y découvre, outre Allegro barbaro (1911) pour piano, et Janos Koessler (composition). l’échelle pentatonique, des com- dont les rythmes martelés et les Parallèlementàsonactivitédecom- binaisons polyrythmiques non contours émaciés, l’équilibre de

12 l’élément magyar et de la nouvelle où se révèle l’influence du Sacre du folkloriquesjusqu’àcequelamon- grammaire,marquentl’avènement Printemps. Il continue à composer téedunazismelepousseàs’expatrier d’un style neuf. II poursuit sa lan- (concertos pour piano, sonates aux États-Unis, où il meurt le 26 céeavecunopéra,LeChâteaudeBarbe- pour violon et piano, quatuors à septembre 1945. Bleue(1914-1917),puisavecleballet cordes...)toutenpoursuivantson Le Mandarin Merveilleux (1918-1919), travailderecensementdesmusiques Source : Médiathèque de l’Ircam

Wolfgang Amadeus Mozart Compositeur,pianisteetvioloniste classique européenne? Mort à perfectionleconcerto,lasympho- autrichien, né à Salzbourg le 27 trente-cinqans,illaisse626œuvres nieetlasonatequideviendrontles janvier 1756, mort à Vienne le 5 répertoriées dans le catalogue principales formes de la musique décembre 1791. Köchel, qui embrassent tous les classique. Comment présenter celui qui est genres musicaux de son époque. considéré comme l’un des plus Il est un des plus grands maîtres grandscompositeursdelamusique de l’opéra et a porté à un point de

Frédéric Pattar Né en 1969 à Dijon, Frédéric Pat- l’Ensemble Intercontemporain, tementavecL’InstantDonné:cette tarcommencesesétudesmusicales l’Ensemble Orchestral Contem- collaborationaaboutiàlacréation par la pratique du piano, de porain, Les Temps modernes, dehuitœuvresécritesspécialement l’accompagnement, de l’écriture L’InstantDonné,Accroche-Note, pourl’ensemblequiaduresteins- etdelamusiqueélectroacoustique. l’EnsembleCairn,entreautres.Sa crit une quinzaine de ses pièces à En 1994, il entre dans la classe de musique est régulièrement inter- son répertoire. composition de Gilbert Amy au prétéeenFrance(festivalsWhyNote En mars 2006, L’Instant Donné ConservatoireNationalSupérieur àDijon,MusiquesenscèneàLyon, propose à Lyon une carte blanche de Musique et de Danse de Lyon AGORAetTerritoirespolychromes à Frédéric Pattar dans le cadre de oùilobtientsondiplômeavecmen- à Paris, Archipel à Genève, Fon- laBiennaleMusiquesenscène.En tiontrèsbienàl’unanimitéen1998. dation Royaumont, Villa Médicis février 2007, l’ensemble donne Il termine ses études à l’IRCAM àRome,OpéradeLille,Rencontres deuxconcertsmonographiquesau où il suit le cursus d’informatique d’ensembles de violoncelles de Théâtre L’Échangeur (Bagnolet) musicale (1999-2000). Beauvais…) ainsi qu’à l’étranger. et à L’Allan – Scène Nationale de Ses œuvres ont été jouées par Depuisquatreans,iltravailleétroi- Montbéliard (Doubs).

Matthias Pintscher Matthias Pintscher est né en 1971 Henze, Peter Eötvös et Helmut Herodiade-Fragmente,(soliste,Chris- à Marl (Rhénanie du Nord-West- Lachenmann,luipermettentdese tine Schäfer). Le NDR Symphony phalie).Ilétudieleviolon,lesper- concentrer sur cette discipline. OrchestraluicommandeSurDépart, cussions, le piano et la direction. Lauréatdeprestigieuxconcourset crééenjanvier2000sousladirec- Endirigeant,dèslelycée,l’Orches- plus tard titulaire de nombreux tiondeChristophEschenbach.En tre symphonique des jeunes de sa prix, il reçoit en 1993 sa première septembre 2000, le Cleveland ville natale, il commence à com- commanded’opéra,ThomasChatter- Orchestra et Christoph von Doh- poser pour cet appareil sonore ton, qui sera créé au Semperoper nanyi l’accueillent en résidence et qui le fascine. de Dresde en mai 1998. Le Festi- créent en mai 2002 With Lilies White Aprèsunséjourd’étudesàLondres, val de Salzbourg lui consacre en : Fantasy For Orchestra With Voices. En Matthias Pintscher étudie la com- 1997 un Portrait au cours duquel 2004,l’opéraL’Espacedernierestcréé position avec Giselher Klebe et le Philharmonia Orchestra dirigé à l’Opéra National de Paris – Bas- ManfredTrojahn.Lesnombreuses parKentNaganointerprètesesFünf tille. En 2006, le concerto pour bourses qu’il se voit accorder dans Orchesterstücke.L’OrchestrePhilhar- violoncelle Reflections on Narcissus est les années 1990, ainsi que ses moniquedeBerlin,dirigéparClau- créé par l’Orchestre de Paris sous rencontres avec Hans Werner dioAbbado,créeendécembre1999 la direction de Christoph Eschen-

13 bach. Towards Osiris est également d’orchestre, notamment avec le tra et les orchestres de la Radio en crééen2006,parl’OrchestrePhil- Deutsches Sinfonieorchestrer de Allemagne. harmonique de Berlin dirigé par Berlin, la Staatskapelle de Berlin, . l’, le Klangfo- Les Éditions Bärenreiter publient Matthias Pintscher mène parallè- rum Wien, le Cleveland Orches- ses œuvres. lement une carrière active de chef

Salvatore Sciarrino Salvatore Sciarrino est né à Paler- tro Communale de Bologne (1978- livrets d’opéras et de nombreux me en 1947. Doué d’un talent pré- 1980), et enseigne dans les conser- écrits, parmi lesquels Le Figure della coce, il choisit la musique qu’il étu- vatoires de Milan, Pérouse et Flo- musica,daBeethovenaoggi(1998).Cer- die en autodidacte, avant de suivre, rence. Il vit à Città di Castello tains de ses textes et essais ont été dès l’âge de 12 ans, l’enseignement (Ombrie). rassemblés en 2001 dans Carte da d’Antonio Titone, puis de Turi Salvatore Sciarrino a composé de suono (CIDIM – Novecento). Belfiore. En 1962, lors de la Troi- nombreuses œuvres de musique De 1969 à 2004, ses œuvres ont sième Semaine Internationale de scénique, vocale, orchestrale, de été publiées par Ricordi. Depuis musique contemporaine de Paler- musique de chambre, de musique 2005, c’est Rai Trade qui publie me, il est joué pour la première pour soliste, des opéras (Luci mie ses œuvres. fois. Après ses études classiques, il traditrici, créé en 1998, Macbeth en SalvatoreSciarrinoaétélauréaten vit à Rome, puis à Milan. Lauréat 2002, Da gelo a gelo en 2007) aux- 2003 du Prix Prince de Monaco de nombreux prix, il dirige le Tea- quelles il convient d’ajouter les etduPrixInternationalFeltrinelli.

Arnold Schoenberg Compositeur autrichien naturali- ses élèves. Alors que ses premières 1925, il est mis en congé par le gou- sé américain, né en 1874 à Vien- œuvres (Verklärte Nacht, Pelléas et Mé- vernement national-socialiste en ne et mort en 1951 à Los Angeles. lisande...) trouvent un accueil mi- 1933 et émigre à cette même date Principalement autodidacte, tigé auprès du public viennois, aux États-Unis. Durant ses dix- Schoenberg reçut assez tardive- Schoenberg se dirige vers un lan- sept années américaines, il com- ment l’enseignement de Zemlins- gage atonal dès les années 1906- posa encore de nombreuses œuvres ky. Après son mariage à Berlin, il 1907. Ce n’est qu’entre 1921 et avec la technique dodécaphonique, retourne en 1903 à Vienne où il 1924 que naquirent les premières mais aussi quelques-unes dans une enseigne à la Reformschule du Dr. œuvres écrites dans la nouvelle tonalité très élargie. Schwarzwald. C’est à cette époque technique de composition à dou- que , Erwin Stern, An- ze sons. Professeur à la Preussische Source : Médiathèque de l’Ircam ton Webern et Wellesz devinrent Akademie der Künste de Berlin en

Anton Webern Compositeur et chef d’orchestre ArnoldSchoenberg,dontildevient Pièces pour orchestre opus 6, qui sont autrichien né à Vienne en 1883, le premier et le plus dévoué dis- sa seule œuvre pour grande for- mort en 1945. Il étudie le piano, ciple,estdécisive.Avec AlbanBerg, mation. En 1913-1914, s’ouvre la le violoncelle et la théorie avec ilformelepremiercercledesélèves périodedesœuvresbrèves:onpeut EdwinKomaueretfaitensuitedes de Schoenberg, et va suivre parler d’expressionnisme de la études de philosophie et de musi- l’évolutionstylistiquedesonmaître, concision. Entre 1917 et 1921, il cologie à l’Université de Vienne. de l’atonalité à la dodécaphonie, composedenombreuxcyclespour En 1906, il y termine sa thèse de ajoutant à chaque fois un degré de voix, renonçant à l’accompa- doctorat et manifeste son intérêt radicalité supplémentaire aux gnement pianistique pour le petit pourlapolyphonieancienneetses inventions théoriques de Schoen- ensembleoulaclarinettequ’ilaffec- jeuxd’écriture.Ilcommenceàcom- berg. De 1908 à 1914, il est chef tionne particulièrement. De 1927 poser, sans doute sous l’influence d’orchestre à Vienne et en Alle- à 1938, il est chef d’orchestre à la de Wagner. Sa rencontre avec magne. Il compose en 1909 les Six Radio autrichienne.

14 La montée du nazisme bouleverse redécouverte très rapidement par initiale de 3 ou 4 notes, etc). Le sa vie: sa musique fait partie de les musiciens de la génération de pointillisme et la concision, “l’art dégénéré” ; Schoenberg s’est 1925: Boulez, Maderna, Nono, caractéristiquesdel’écritureweber- exilé, Berg meurt en 1935. Des Stockhausen,Pousseur...quifon- nienne, seront également systé- membres de l’école de Vienne, deront l’école de Darmstadt et le matiquementimitésparlesjeunes Webernresteseuldanslaville,per- sérialisme intégral sur les tech- compositeursdesannées1950,qui dant ses emplois de musicien. Il niques de composition mise au ont longtemps tenu Webern pour meurt, tué par un soldat améri- pointparWebernpendantl’entre- le plus important des trois vien- cain, à la suite d’un tragique deux-guerres;utilisationdeséries nois. méprise, alors qu’il sortait fumer dont les différentes sections sont un cigare à l’extérieur, malgré le elles-mêmesdérivéespartranspo- Source : Médiathèque de l’Ircam couvre-feu, à la suite d’un repas sition, renversement ou rétro- chez son gendre. Son œuvre sera gradation d’une petite cellule

Jörg Widmann Compositeur et clarinettiste, né à vatoired’Odessa.En2001,leRoyal par l’Orchestre Philharmonique Munich en 1973, Jörg Widmann College of Music de Londres lui a de Munich dirigé par Christian prend ses premières leçons de consacré un festival. Thielemann. clarinette à 7 ans. Il étudie avec Dès1984,àl’âgede11ans,ilprend Ces dernières années Jörg Wid- Gerd Starke à Munich avant de des cours de composition auprès mannaétérécompensépardenom- poursuivre ses études à New York deKayWestermannpuisauprèsde breuses distinctions, dont le Prix auprès de Charles Neidich à la HansWernerHenze,WilfriedHil- de musique de la fondation Ernst JuilliardSchoolofMusic.Ilobtient ler, Heiner Goebbels et Wolfgang von Siemens en mai 2003. Son lepremierprixduConcoursCarl- Rihm. Le Münchner Kammer- opéra Das Gesicht im Spiegel (Le Visage Maria von Weber à Munich et de spiele lui a commandé en 1998 et dans le miroir) a été créé en 2003 à celuidesConservatoiresdemusique en 1999 des musiques de scène. l’Opéra national de Bavière. Ses allemands à Berlin. 2001 a marqué ses débuts au Fes- Quatuors à cordes n°2 et n° 3 ont été En novembre 1999, il crée avec tival de Donaueschingen avec une joués respectivement par le Qua- l’Orchestre de la Radio bavaroise, œuvre symphonique Implosion. tuor Keller et par le Quatuor sous la direction de Sylvain Cam- En décembre 2003, l’Orchestre Arditti. breling, un concerto pour clari- symphoniquedeBambergl’accom- Invité par l’Académie des arts et nette Über die Linie II que Wolfgang pagne dans le Concerto pour clarinette des sciences de Berlin, Jörg Wid- Rihm a composé pour lui. de Mozart et lui commande une mann y a enseigné en 2004 et Lamusiquedechambre,sonréper- œuvre, Lied, premier volet d’une 2005.JörgWidmannaétéenrési- toire de prédilection, le conduit à trilogiesurlaprojectiondelaforme dence au Festival de Salzburg en jouer dans de nombreux festivals. vocale sur les ensembles instru- 2004,entantqu’interprèteetcom- IljoueavecNataliaGutman,András mentaux, créé en 2003 par positeur et invité par le NDR de Schiff, Heinz Holliger et Chris- l’OrchestresymphoniquedeBam- Hambourg pour une série de tophPoppen,ainsiqu’aveclesqua- berg et dirigé par Jonathan Nott. concerts, là aussi comme clari- tuors Vogler, Keller et Arditti. Danslecadredesarésidenceauprès nettiste et compositeur (saison Depuisoctobre2001,ilestprofes- du Deutsche Sinfonie-Orchester 2004-2005). seurdeclarinetteauConservatoire Berlin (2003-2004), Jörg Wid- Armonica a été créé en janvier 2007 nationaldemusiquedeFreibourg. manncomposeChor,deuxièmevolet parl’OrchestrePhilharmoniquede En1993,ilenseigneàlaRoyalAca- de la trilogie, créé en 2004 sous Vienne, dirigé par . demy of Music de Londres, fait la direction de Kent Nagano. des conférences à l’Académie de AprèsLiedetChor,letroisièmevolet LesœuvressontéditéesparSchott, musiquedeLisbonneetauConser- delatrilogie,Messe,estcrééen2005 www.schott-music.

15 Biographies des interprètes

Ensemble L’Instant Donné L’Instant Donné est un ensemble des incursions vers les époques an- vastes locaux de répétitions, véri- instrumental qui se consacre à térieures. Toutefois, la program- table centre névralgique du grou- l’interprétation de la musique de mation est principalement consa- pe, lieu primordial de vie, de ren- chambre d’aujourd’hui. Au-delà crée aux compositeurs avec lesquels contres, d’échanges et de création. de la défense et de la promotion l’ensemble collabore étroitement. L’Instant Donné se produit en d’un répertoire, l’ensemble met Ainsi s’est développé au Théâtre France et à l’étranger dans des fes- en avant un état d’esprit collégial L’Échangeur (Bagnolet) un cycle tivals ou des salles tels que la Cité et un travail d’équipe qui privilé- de concerts monographiques (An- de la Musique, L’Ircam–Festival gie autant que possible les projets dré Boucourechliev, Gérard Pes- Agora, Instants Chavirés (Mon- de musique de chambre non diri- son, Frédéric Pattar, Beat Furrer, treuil), Musica (Strasbourg), Opé- gée. Chaque membre prend éga- JohannesSchöllhorn,StefanoGer- ra de Lille, L’Allan – Scène natio- lement part aux décisions artis- vasoni...) fruits d’un travail par- nale de Montbéliard, Festival de tiquesetorganiselaviequotidienne ticulièrement approfondi autour Michoacán à Morelia (Mexique), de l’ensemble. d’une figure musicale. Auditorio Nacional de Música à Le répertoire de L’Instant Donné L’Instant Donné est installé à La Madrid (Espagne) etc… s’étend de la fin du XIXe siècle à Villa Mais d’Ici à Aubervilliers (Sei- nos jours, avec suivant l’inspiration ne-Saint-Denis) où il bénéficie de www.instantdonne.net

Quatuor Hagen Le Quatuor Hagen est une aven- Menuhin était président du jury. Janácek, Kodály, Debussy, Ravel, ture familiale commencée au Le Quatuor Hagen a ensuite com- Webern. Ils ont également enre- Mozarteum de Salzbourg: com- mencéunecarrièreinternationale. gistré le Quintette D 956 de Schu- posédesfrèresetsœursHagenjus- Lesmembresduquatuorattachent bertaveclevioloncellisteHeinrich qu’à l’arrivée de Rainer Schmidt une importance particulière à Schiff, les quintettes pour cordes en1987.En1981,leQuatuorHagen l’enseignement. Depuis 1988, ils deBrahmsavecGérardCaussé,les remportelepremierprixd’unjury enseignentlamusiquedechambre quintettesavecclarinettedeMozart d’artistes présidé par Gidon Kre- auMozarteumdeSalzbourg.Depuis et de Weber avec Eduard Brun- mer et le prix du public lors d’un 1996, Veronika Hagen dirige une ner,etlaPetiteMusiquedenuitdeMozart concoursdejeunesquatuorsorga- masterclassd’altoetdemusiquede avec le contrebassiste Alois Posch. nisé dans le cadre du Festival de chambreauConservatoiredeParis; musique de chambre de Locken- enfin,RainerSchmidtauneclasse LukasHagenjoueunviolonAnto- haus. Les membres du quatuor de musique de chambre à l’École nius Stradivarius fait à Cremona approfondissentleurtravailauprès supérieureReinaSofiadeMadrid. en 1724 et Veronika Hagen joue de Hatto Beyerle, Walter Levin et EnexclusivitéchezDeutscheGram- un alto de Giovanni Paolo Mag- Nikolaus Harnoncourt, et rem- mophon depuis 1985, le quatuor gini fait à Brescia appartenant à la portent, en 1982, le premier prix a enregistré les œuvres de Mozart, collection de la Österreichische auConcoursinternationaldequa- Haydn, Beethoven, Schubert, Nationalbank. tuors de Portsmouth dont Yehudi Schumann, Verdi, Wolf, Dvoràk,

Jean-Efflam Bavouzet Né en 1962, il étudie au Conser- en 1987 et en 1989, et obtient le Il a joué avec les orchestres d’Île- vatoire national supérieur de prix de musique de chambre du de-France, du Capitole de Tou- musique et de danse de Paris. En Concours international Van Cli- louse,deLyon,deNancy,deHallé, 1986, il remporte le premier prix burn au Texas. de Bournemouth, de Belgique et du Concours international Bee- Après des débuts remarqués au le Gürzenich de Cologne, sous la thoven-Tomasson à Cologne puis KennedyCenterdeWashingtonet directiondeCharlesDutoit,Marek les auditions de Young Concert au Kaufmann Hall de New York, Janowski,EmmanuelKrivine,Kent Artists à New York. Il est lauréat ilestrégulièrementinvitéauxÉtats- Nagano, Michel Plasson, Andrew duConcoursinternationaldeLeeds Unis en récital et avec orchestre. LittonetKen-IchiroKobayashi…

16 En1998,àl’invitationdeSirGeorg festivals de la Roque d’Anthéron, uneintégraledesœuvrespourpiano Solti, il joue leTroisième Concerto de la Grange de Meslay, la Folle jour- deMauriceRaveletundisqueentiè- Bartók avec l’Orchestre de Paris néedeNantes,PianoauxJacobins, rement consacré à des œuvres de sous la direction de Pierre Bou- Schleswig-Holstein et de la Ruhr. Franz Liszt publié par Naïve. La lez. En 2002, il fait ses débuts Il a transcrit Jeux de Debussy pour Première Sonate pour violon et piano avec le Boston Symphony Orches- deux pianos qu’il joue avec Zoltan et Contrastes de Bartók, enregistrés tra sous la direction d’Ingo Metz- Kocsis. Il a enregistré chez Har- avecLaurentKorciaetMichelPor- macher,eten2003avecl’Orchestre monic des œuvres de J. Haydn et tal et les deux livres de Préludes de symphonique de Berlin et Jean- Schumann,chezPonyCanyonClas- Claude Debussy viennent d’être ClaudeCasadesus.Ilestl’invitédes sicslesÉtudesdeDebussy,chezMDG publiés par Chandos.

Salome Kammer Aprèsdesétudesdevioloncelleavec a aussi enregistré avec l’orchestre Elle chante également Pierrotlunaire Maria Kliegel et Janos Starker à du Staatsoper de Stuttgart, dirigé et Die Jakobsleiter d’Arnold Schoen- Essen de 1977 à 1984, elle entre par Lothar Zagrosek, publié par berg(qu’elleaenregistréavecKent dans la troupe du théâtre de Hei- Kairos. En 2003, elle participe à Nagano et l’Orchestre sympho- delberg où elle apparaît dans de la création de l’opéra Das Gesicht im nique de Berlin chez Harmonia nombreux rôles du théâtre clas- SpiegeldeJörgWidmann,commandé Mundi), DiesiebenTodsünden de Kurt sique,musicaletdesopérettes.Elle parleBayerischeStaatsoperetreçoit Weill et LaFabriccailluminata de Luigi prendaussidescoursdechantavec lePrixSchneider-Schottdelaville Nono, ainsi que des œuvres de Yaron Windmüller. de . En 2005, elle crée le Cage,Berio,Zender,Rihm,Kurtág En 2001, elle est récitante dans rôle de Pénélope dans Die Odyssee – et Eisler. l’opéraDasMädchenmitdenSchwefelhöl- EinAtemzugd’IsabelMundryàl’Opéra Elle enseigne actuellement au zerndeHelmutLachenmannqu’elle de Berlin. Conservatoire de Munich. Salome Kammer, photo © Andreas Ludwig

17 Carolin Widmann Née en Allemagne en 1976, elle national Yehudi Menuhin. Bath,Berlin,Schleswig-Holstein, étudie avec à la Musi- Elle joue en soliste avec les Witten, Heidelberg Spring, Salz- khochschuledeCologne,puisavec orchestres symphoniques de la bourg et Lucerne. Elle fera ses Michèle Auclair au Conservatoire Norddeutscher et de la Westdeut- débuts aux Proms de Londres en deBostonetenfinavecDavidTake- scher Rundfunk, les orchestres juillet 2008, sous la direction de noàlaGuildhallSchooldeLondres. philharmoniques de Stuttgart et George Benjamin. Elleremportedepuis1998denom- de Belgrade, les orchestres de Carolin Widmann a enregistré, breuxconcoursinternationauxde chambre de Munich et de Litua- chez Telos, l’intégrale des œuvres violon : Prix de la fondation For- nie, l’Orchestre national de Lille, pour violon seul d’Eugène Ysaÿe. berg-Schneider, Prix culturel de la Camerata Saint-Pétersbourg, Son CD “Reflections I” a été élu la Ville de Munich, plusieurs prix sousladirectiondeYehudiMenu- “Disquedel’année”parlacritique auConcoursinternationaldevio- hin, Michael Schønwandt, Peter allemande. Elle enseigne le vio- lon Georg Kulenkampff, au Eötvös, Kazushi Ono, Jonathan lon à la Hochschule für Musik ConcoursdesJeunesses Musicales NottetChristophPoppen.Elleest und Theater - de Belgrade et au Concours inter- invitéeauxfestivalsd’Aspen,Banff, Bartholdy de Leipzig. Carolin Widmann, photo © LGM

Biographies des compositeurs invités à présenter les concerts

Gérard Pesson œuvres sont publiées aux Éditions de Paris lui a commandé, LesAveugles Né en 1958 à Torteron (Cher), il Henry Lemoine. d’après Maeterlinck, créé en 2006. fait des études de lettres et musi- En 2007, Delights pour voix, en- cologie à la Sorbonne, puis au MatthiasPintscher voir page 14 semble et électronique, comman- CNSM de Paris où il enseigne à dée par l’IRCAM, est créé par présent la composition. Il a été Xavier Dayer l’Ensemble Intercontemporain. Il pensionnaire à la Villa Médicis de Né à Genève en 1972, il étudie la enseigne la composition et la théo- 1990 à 1992. Son opéra ForeverVal- composition avec Éric Gaudibert, rie à Berne ainsi que l’analyse au ley, sur un livret de Marie Redon- puis avec Tristan Murail et Brian conservatoire de Neuchâtel. Il sera net, a été créé en 2000. Le second Ferneyhough à Paris. Il obtient un pensionnaire de la Villa Médicis opéra, Pastorale, d’après L’Astrée diplôme de guitare classique en en 2008-09. d’Honoré d’Urfé, a été créé en 1995 et plusieurs prix de compo- Sa musique est éditée aux éditions 2006 à l’Opéra de Stuttgart. Ses sition. L’Atelier Lyrique de l’Opéra Papillon.

18 Béla Bartók / Salvatore Sciarrino/ Jörg Widmann / Lina Saneh Matthias Pintscher Appendice Audiorium du Louvre Théâtre de la Cié Internationale Jörg Widmann Wolfgang Amadeus Mozart Jean-Luc Lagarce / Audiorium du Louvre Rodolphe Dana Derniers remords avant l’oubli Igor Stravinsky Théâtre de la Basille Photo : © Alexandre Ponomarev Edgard Varèse / La Ferme du Buisson Jörg Widmann / La Scène Watteau / Opéra National de Paris / Nogent-sur-Marne Basille Tim Etchells* Xavier Dayer That Night Follows Day Audiorium/Musée d’Orsay Centre Pompidou

Lieux de musique II Paroles d’aceurs / Merce Cunningham Maison de l’archiecure Julie Brochen Crises / EyeSpace / CRWDSPCR 13 septembre (salle de la chapelle) Variations / Jean-Luc Lagarce Théâtre de la Ville Théâtre de l’Aquarium au Compagnie Via Katlehong/ THÉÂTRE Rodrigo García Robyn Orlin / 22 décembre Et balancez mes cendres sur Mickey Chrisian Rizzo LarsNorén/ Théâtre du Rond-Point Imbizo e Mazweni 2007 PierreMaillet/ Maison des Arts Créteil MélanieLeray Amir Reza Koohesani La Veillée Recent Experiences Alain Bufard Théâtre de la Basille Théâtre de la Basille (Not) a Love Song www.fesival-automne.com Centre Pompidou 01 53 45 17 17 Abbas Kiarosami Marivaux / Luc Bondy Looking at Tazieh La Seconde Surprise de l’amour Centre Pompidou Théâtre Nanterre- PERFORMANCES Amandiers Josse dePauw / Walid Raad Collegium Vocale Gent William Shakespeare / I Feel a Great Desire to Meet the MUSIQUE RUHE Dood Paard Masses Once Again Maison de l’archiecure Tius Centre Pompidou Morton Feldman / Maison des Arts Créteil Samuel Beckett / Rabih Mroué Scène artisique neither Qui a peur de la représentation? Thomas Bernhardt / du Moyen-Orient Cié de la Musique Centre Pompidou tg STAN Décadrages “Sauve qui peut”, Performances, rencontres, projecions, Edgard Varèse / Arne Lygre / Claude Régy pas mal comme tire concerts Pierre Boulez / Homme sans but Théâtre de la Basille Point Éphémère Mark Andre / Odéon-Théâtre de l’Europe / aux Ateliers Berthier Matthias Pintscher DANSE POÉSIE Salle Pleyel Benjamin Franklin / Stéphane Olry Rachid Ouramdane Mahmoud Darwich Hugues Dufourt Treize semaines de vertu Surface de réparation Fleurs d’amandier et plus loin encore Audiorium/Musée d’Orsay Château de la Roche-Guyon Théâtre de Gennevilliers Maison de la Poésie Archives Nationales / Hôtel Rasheed Al-Bougaily / de Soubise Mathilde Monnier Nouri Iskandar / Saed Tempo 76 CINÉMA Haddad / Rashidah Ödön von Horváth / Théâtre de la Ville Ibrahim / Daniel Landau/ Chrisoph Marthaler Images du Moyen-Orient: Hossam Mahmoud / Légendes de la forêt viennoise Meg Stuart Omar Amiralay et Cinémas ARTS Alireza Farhang / Shafi Théâtre National BLESSED d’Égypte, Iran, Israël, PLASTIQUES Badreddin / Hiba Al de Chaillot Théâtre de la Basille Jordanie, Liban, Palesine, Kawas / Samir Odeh- Syrie Alexandre Ponomarev Tamimi / Kiawash Rabih Mroué Emanuel Gat Une rétrospecive Verticale Parallèle Sahebnassagh Comme Nancy aurai souhaié que Peti torn de dança… Jeu de paume – Concorde Chapelle Saint-Louis Opéra National de Paris/ tout ceci ne fût qu’un poisson d’avril Maison des Arts Créteil de la Salpêtrière Basille-Amphihéâtre Théâtre de la Cié Cinéma en numérique Internationale Eszter Salamon MK2 Bibliothèque Hassan Khan Xavier Le Roy La Ferme du Buisson AND THEN Cahiers du Cinéma Kompressor Le Sacre du printemps Centre Pompidou Le Plateau – FRAC Centre Pompidou Anton Tchekhov / Île-de-France Enrique Diaz Emmanuelle Huynh Franco Donatoni / SEAGULL-PLAY (la mouette) Le Grand dehors Le Louvre invie Jérôme Combier/ La Ferme du Buisson Centre Pompidou Anselm Kiefer Salvatore Sciarrino Frontières Centre Pompidou Lars Norén Bill T. Jones Musée du Louvre Le 20 novembre Walking the Line Anton Webern / Maison des Arts Créteil Musée du Louvre Joana Hadjihomas et Arnold Schoenberg/ Khalil Joreige Frédéric Pattar / Ricardo Bartís Raimund Hoghe Où sommes-nous? Mark Andre De Mal en Peor Boléro Variations Espace Topographie de l’Art Audiorium du Louvre MC 93 Bobigny Centre Pompidou &UpDWLR

,A CRÏATION 0ROCHAINS CONCERTS AU MUSÏE DU ,OUVRE CYCLE “UVRE 

!NSELM +IEFER 6ENDREDI  MARS Ì H i!THANOR w %N LIAISON AVEC i #LASSIQUE EN IMAGES w UN NOUVEAU DÏCOR POUR LE PALAIS 0RÏSENTATION ET RENCONTRE ANIMÏES DANS LESCALIER CON U PAR PAR 0HILIPPE -ANOURY LES ARCHITECTES 0ERCIER ET &ONTAINE *EAN &RAN OIS (EISSER PIANO 3#(5"%24 ,)3:4 -/3#(%,%3 "ILL 4 *ONES 6ARIATIONS SUR UNE VALSE DE $IABELLI i 7ALKING 4HE ,INE w -!./529 UNE CHORÏGRAPHIE ORIGINALE UVRE SUR UN THÒME DE $IABELLI *AN &ABRE ,UNDI  MAI Ì H 5N PARCOURS AVEC DES CRÏATIONS %N LIAISON AVEC LEXPOSITION i "ABYLONE w 0RÏSENTATION ET RENCONTRE ANIMÏES !RTHUR ( PAR 'EOFFROY *OURDAIN i $UOS ÏPHÏMÒRES w ,E JEUNE CH“UR DE PARIS 4SAÕ -ING ,IANG %NSEMBLE INSTRUMENTAL i6ISAGES w ,AURENCE %QUILBEY 'EOFFROY *OURDAIN LONG MÏTRAGE DIRECTION i +LAG "ABYLONIS w ,E PETIT PAN DE MUR JAUNE 4%,%-!.. -OTETS #AMILLE ,AURENS ,INDA ,Ñ +)2."%2'%2 -OTETS #LÏMENCE "OULOUQUE 342!3./9 "ABEL POUR CH“UR A CAPPELLA SINSPIRENT D“UVRES DU ,OUVRE POUR ÏCRIRE -!.4/6!.) UVRE POUR CH“UR A CAPPELLA UN TEXTE -%.$%,33/(. 4E $EUM

 “UVRE #ONCERTS GRATUITS POUR LES MOINS DE  ANS #RÏATION DES “UVRES DES COMPOSITEURS LES CARTES ,OUVRE JEUNES ET LES GROUPES SCOLAIRES &RÏDÏRIC 0ATTAR -ATTHIAS 0INTSCHER 0HILIPPE -ANOURY /SCAR 3TRASNOY "RUNO -ANTOVANI COMMANDES )NFORMATIONS       LOUVREFR DU MUSÏE DU ,OUVRE 2ÏSERVATIONS