Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc www.cfcim.org 53e année Numéro 965 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 Dispensé de timbrage autorisation n° 956

L’INVITÉ DE CONJONCTURE

Spécial région : le développement du Gharb

ACTUS CFCIM L’économie marocaine montre ses points forts à l’Institut du Monde Arabe à Paris. Stéphane Le Foll, Driss Benhima, El Hadi Chaïbaïnou. Interviews

La formation en alternance arrive à l’Ecole Française des Aff aires (EFA)

ECHOS MAROC UrbAquitaine, une «task force» spécialisée dans la ville intelligente en prospection au Maroc

REGARDS D’EXPERTS Tout ce que vous devez savoir sur les produits bancaires islamiques

L’actualité vue par le Service économique de l’Ambassade de France Le Coin des Adhérents : Nouveaux Adhérents CFCIM - Opportunités d’affaires - Emploi

2 - Conjoncture N° 965 - 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 Editorial Journée de rencontres économiques à l’Institut du Monde Arabe Jean-Marie GROSBOIS « Les enjeux-clés Président du développement économique marocain »

Le 25 novembre dernier à l’Institut du Monde Arabe à Paris, devant plus de 300 décideurs français, marocains et plus largement arabes et africains, les grands acteurs de l’économie marocaine ont pu expliquer et décrypter, avec franchise et réalisme, les réussites, les modèles, les stratégies et les spécifi cités de l’Economie du Maroc. , Ministre marocain de l’Agriculture et de la Pêche Maritime parlant de développement durable et d’agriculture écologique avec son homologue français Stéphane Le Foll, Mohamed El Kettani, Président-Directeur Général d’ expliquant méthodiquement pourquoi la colocalisation est un système qui favorise le partage des valeurs entre le Nord et le Sud devant l’ancienne Ministre française de la Justice et Présidente de la Commission des Aff aires Etrangères de l’Assemblée Nationale, Elisabeth Guigou, ou encore Driss Benhima, Président-Directeur Général de , racontant avec passion les nouvelles ambitions de sa compagnie en Afrique, telles sont les images, parmi tant d’autres, que nous garderons de cette journée de réfl exions, de débats, d’échanges, dédiée au Maroc et à son dynamisme. Au centre de ces discussions, les relations économiques et commerciales entre la France et le Maroc. Elles font partie de l’ADN des deux pays, mais sont en train d’être bouleversées par les incroyables opportunités qu’offrent le Maroc aux entreprises pour un développement plus réfléchi, plus efficace, en Afrique subsaharienne. L’Afrique, l’ouverture vers la Méditerranée, l’envie de conquérir de nouveaux marchés, d’exporter son savoir-faire, ce sont des valeurs que partagent maintenant les chefs d’entreprise, qu’ils viennent de France ou du Maroc. Nous sommes fi ers à la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM) d’avoir participé au succèsCEFOR entreprises de cette journée en y apportant notre connaissance du terrain et de ces acteurs, les entreprises et les décideurs. Et je souhaite, pour terminer, remercier particulièrement Jack Lang, Président de l’Institut du Monde Arabe, pour son accueil, sa participation assidue à l’ensemble des travaux de cette journée et sa confi ance.

CEFOR entreprises

Conjoncture est édité par la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc 15, avenue Mers Sultan - 20 130 . Tél. LG : 05 22 20 90 90. Fax : 05 22 20 01 30. E-mail : [email protected]. Site Web : www.cfcim.org Directeur de la publication Jean-Marie Grosbois Rédacteur en chef Philippe Confais Secrétaire de rédaction-journaliste Franck Mathiau Président

CEFOR entreprises du Comité de rédaction Serge Mak Directrice Communication-Marketing Wadad Sebti Ont collaboré à ce numéro Philippe Baudry, Laurence Jacquot, Société de Bourse M.S.IN, Nadia Kabbaj (journaliste), Abderrahmane Lahlou, Jean-François Verdié, les administrateurs et collaborateurs de la CFCIM Agence de presse AFP Crédits photos CFCIM, Michèle Pappalardo, DR Conception graphique Sophie Goldryng Mise en page Mohamed Afandi Impression Direct Print (Procédé CTP) ISSN : 28 510 164 Numéro tiré à 13 500 exemplaires.

PUBLICITÉS Mariam Bakkali Tél. : 05 22 93 11 95 - 05 22 93 81 28 GSM : 06 61 71 10 80 [email protected] Anne-Marie Jacquin Tél. : 05 22 30 35 17 GSM : 06 61 45 11 04 [email protected] Nadia Kaïs GSM : 06 69 61 69 01 [email protected]

15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 - Conjoncture N° 965 - 3 4 - Conjoncture N° 965 - 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 Sommaire

ActusCFCIM 6 La formation en alternance, un pari gagnant pour les étudiants de l’Ecole Française des Affaires (EFA) et 12 pour les entreprises. 6 Interview de Philippe Malaval, spécialiste français du marketing B to B et professeur à TBS Casablanca. 12 La Vendée vient présenter son savoir-faire à la CFCIM. 13 L’économie marocaine montre ses points forts à l’Institut du Monde Arabe à Paris 16 L’étude de marché proposée par la CFCIM : un outil pour réussir. EchosMaroc 13 20 L’Aquitaine vient promouvoir ses solutions de constructions environnementales urbaines à Casablanca. 22 Service économique de l’Ambassade de France 26 L’invité de Conjoncture : Chakib Benmoussa, Ambassadeur du Maroc en France ZOOM 29 Spécial région : le développement du Gharb 30 Une région bénie 32 Interview de Laila Hammouchi, Directrice du Centre Régional d’Investissement de la région Gharb Chrarda Beni Hssen 34 Une région à « double casquette » 36 Des projets structurants pour accélérer la dynamique d’investissement 37 Interview de Cherkaoui Bouchaanana, Directeur Général d’Extralait, coopérative agricole laitière de Kénitra

Regardsd’experts 39 Management 40 Juridique Les produits bancaires islamiques au Maroc 42 La parole au Campus CFCIM Les marques rendent la Gestion Entreprise Finance perplexe Experts

On en parle aussi... La parole au 44 L’association du mois : L’Association Amal Campus CFCIM Marocaine des Handicapés se bat depuis 1992 pour faire entendre les droits des personnes handicapées.

15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 - Conjoncture N° 965 - 5 ActusCFCIM

La formation en alternance, un pari gagnant pour les étudiants l’Ecole Française des Affaires (EFA) et pour les entreprises. 2014 est une année qui fera date dans l’histoire de l’Ecole Française des Affaires (EFA). Une année placée sous le signe de la formation en alternance en entreprise pour les étudiants de deuxième année. Conjoncture a rencontré Amine Barkate, Directeur de l’EFA. INTERVIEW

et préfèrent les voir passer plus de temps à l’école. Conjoncture : La grande La formation alternée est une nouveauté et ce qui nouveauté de cette année à l’EFA, c’est le est nouveau peut inquiéter, c’est juste une question programme de formation alternée du deuxième de temps et de de communication. En septembre, semestre pour les étudiants de deuxième année j’avais déjà 19 étudiants d’une vingtaine d’années de l’EFA. Quel est le principe de cette nouvelle prêts à tenter l’expérience. méthode ? Et les entreprises ? Amine Barkate : L’objectif de Au jour d’aujourd’hui, une quinzaine d’entreprises ce semestre, c’est de professionnaliser encore plus le se sont montrées intéressées parmi les sociétés qui profi l de nos étudiants et les préparer au monde du envoient régulièrement des off res d’emploi à l’EFA travail de manière plus effi cace. AMINE BARKATE, et parmi les sociétés adhérentes de la CFCIM. Nous comptons aussi sensibiliser les anciens diplômés Le cursus de l’EFA était déjà très Amine Barkate, de l’EFA car l’encadrement des étudiants au sein de professionnalisant, quelles seront les Directeur de l’EFA. l’entreprise est un facteur de réussite de la forma- différences avec les années précédentes ? tion alternée. Nous avons principalement ciblé les Ce cursus concentrait davantage la période de stage en entreprise entreprises qui ont des besoins. Nos critères sont très stricts. Nous vers la fi n de l’année scolaire et là, nous avons choisi de concentrer la souhaitons que nos étudiants soient accueillis par un encadrant avec présence de l’étudiant en entreprise sur tout un semestre d’études. L’élève sera ainsi une semaine sur deux immergé dans l’entreprise. une mission très concrète dans l’entreprise sinon ce n’est pas de la Ainsi, l’entreprise fera partie intégrante de la formation des étudiants formation alternée. Les étudiants sont en deuxième année, ils ont pendant la moitié de leur année. déjà acquis à l’école une bonne base en commercial et marketing et les entreprises ont tout à gagner dans cette démarche. Un tuteur Pour que la formation alternée soit un succès, il faut réussir de l’EFA suivra l’étudiant durant toute sa formation alternée pour l’alchimie entre les 3 composantes que sont les étudiants, vérifi er que le contrat de formation alternée est bien respecté. Je suis l’école et l’entreprise. Est-ce que vous êtes prêts ? très confi ant, c’est une évolution logique pour l’Ecole Française des Oui. Et je rajouterai même une 4ème composante très importante, Aff aires. 4 les parents. Les parents sont quelquefois réticents à cette idée. Ils trouvent que leurs enfants sont trop jeunes pour intégrer l’entreprise Z Propos recueillis par Franck Mathiau

Philippe Malaval, spécialiste français du marketing B to B et professeur à TBS Casablanca Philippe Malaval, professeur à TBS Toulouse était en novembre et politique de marque et lobbying (Master, MS, MBA). Philippe à TBS Casablanca pour une série de cours dans ses domaines Malaval est aussi chercheur, auteur de nombreux ouvrages et d’enseignement : marketing management (Master, MS, MBA), l’un des meilleurs spécialistes du marketing B to B et des straté- communication (Master, MS, MBA), marketing B to B (MS, MBA) gies de marques en France. Conjoncture l’a rencontré. 4

6 - Conjoncture N° 965 - 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 - Conjoncture N° 965 - 7 ActusCFCIM

INTERVIEW

général en arithmétique, en calcul, ce qui est pri- Conjoncture : Vous venez cinq mordial quand on apprend le marketing. En France, ou six fois par an pour donner des cours à TBS il m’arrive de rencontrer des ingénieurs de Bac + 5 Casablanca, quel regard portez-vous sur les avec une formation en Ecole de Commerce qui ont étudiants de TBS Casablanca ? des problèmes pour faire une division.

Philippe Malaval : J’ai plu- Ces étudiants en formation exécutive sont sieurs types d’étudiants à Casablanca en Mastères et déjà engagés dans un parcours professionnel, MBA. Des jeunes qui sont Bac + 5 ou + 6 et qui n’ont est-ce qu’après les cours, ils vous demandent pas encore travaillé, et des étudiants qui ont déjà une des conseils pour leur carrière ? vraie expérience en entreprise, qui concrètement tra- Oui bien sûr. Ils sont très motivés, très modestes, et vaillent et qui font le choix de venir pour un Mastère PHILIPPE MALAVAL, souvent très compétents parce qu’ingénieurs et ce ou un MBA à TBS Casablanca. Je suis très content de Professeur à TBS sont des gens qui font l’eff ort de « revenir à l’école ». Alors cela déclenche des évolutions de carrière, des le dire aujourd’hui sur Conjoncture, c’est un plaisir de Toulouse était en travailler avec eux, d’échanger et je suis très sincère, questions. Et je dois vous avouer que j’adore ça et que je trouve les étudiants de Casablanca qui viennent novembre à TBS je réponds toujours. 4 des entreprises, beaucoup plus motivés que leurs Casablanca. homologues français. Je salue aussi le bon niveau Z Propos recueillis par Franck Mathiau Campus de la CFCIM : calendrier des formations

BADGE, un nouveau Bilan d’Aptitude au engagées dans la vie active, d’acquérir une Gestion de la Trésorerie Maroc formation complémentaire dans le domaine de la Dates : 06-07 Janvier 2015 Le Campus de la CFCIM propose pour la première gestion des entreprises, leur offrant la possibilité Objectif : Maîtriser les techniques de gestion fois au Maroc un Bilan d’Aptitude Délivré par d’obtenir des connaissances nouvelles en vue d’une de la trésorerie au quotidien, les moyens de les Grandes Ecoles (BADGE). Le principe est meilleure insertion dans leur vie professionnelle. fi nancements prévisionnels et les différents modes simple : tout candidat en possession d’un Bac et de paiement. qui dispose d’au minimum 5 années d’expérience Cycle de : Formation de formateur Enjeux de la gestion de trésorerie. professionnelle peut obtenir, par capitalisation de Durée : 64 heures deux modules spécialisés, un Mastère Spécialisé du Date : décembre 2014 Incoterms et Commerce International Concevoir des actions de formation Groupe Toulouse Business School. Objectif : Dates : 13-14 Janvier 2015 effi caces et motivantes. La délivrance du Mastère est conditionnée par une Objectif : Adapter sa stratégie d’achat/vente dans Animer avec aisance. Susciter une dynamique sélection sur dossier (validation des acquis), une un environnement international. de groupe positive. Éveiller et maintenir l’intérêt thèse professionnelle et une soutenance devant Éviter les pièges liés à l’Incoterm dans la rédaction un jury. des participants. Faciliter la compréhension et la mémorisation. des contrats et des crédits documentaires à Le Groupe Toulouse Business School propose l’international. par ailleurs sur le Campus de la CFCIM, une très Utiliser les techniques pédagogiques adaptées. Évaluer les acquis et réguler son intervention. Évaluer précisément les coûts et risques liés à large offre de programmes diplômants, Mastères l’Incoterm Spécialisés et Mastères of Science, MBA, positionnés autour de la chaîne de valeur de l’entreprise. Évaluer la rentabilité d’un projet d’investissement Droit du travail approfondissement : Durée : 2 jours Durée : 2 jours Cycle de Formation Supérieure Dates : 23-24 décembre 2014 Dates : 15-16 janvier 2015 Assistante de Direction Objectif : Tout cadre ou dirigeant sera conduit Objectif : Prévenir et limiter les risques en droit Durée : 150 heures au cours de sa carrière à concevoir et présenter un pénal du travail. Date : décembre 2014 projet d’investissement à sa hiérarchie ou à des Identifi er les risques d’infraction en droit du travail. Objectif : Amener chaque participante à partenaires extérieurs (banques, investisseurs, Comprendre les mécanismes d’engagement de l’épanouissement technique, relationnel et fournisseurs etc.). stratégique développé par la maîtrise : responsabilité et les conséquences pratiques pour Cette formation a pour objectif de vous permettre l’employeur. Des outils linguistiques, organisationnels et de découvrir et d’appréhender tous les aspects Bureautique Anticiper et mettre en œuvre les précautions de la création et de la rentabilité d’un projet élémentaires. Des valeurs comportementales d’investissement. Des moyens effi caces adaptés à l’entreprise et à son évolution Elaborer votre plan de formation Le CEFOR entreprises se tient à votre disposition Date : 04-05 Janvier 2015 pour toute information complémentaire Cycle ANGLAIS Perfectionnement Objectif : A l’issue de cette formation, chaque Durée : 60 heures participant pourra : notamment pour étudier avec vous la réalisation de Date : décembre 2014 Acquérir une méthodologie d’élaboration de plan vos formation sûr mesure. Objectif : Pouvoir s’exprimer avec aisance en de formation Pour toute autre information et inscription : anglais lors de réunions, de présentations, ou dans Identifi er les besoins de l’entreprise le cadre des échanges avec des interlocuteurs Elaborer un plan de formation adapté à l’entreprise Z Contact : Rédouane Allam anglophones Maîtriser les différents dispositifs de la formation Responsable Formation et Partenariats Cycle de perfectionnement en professionnelle [email protected] management/CPM Etablir un budget. Présenter et défendre le plan de Tél. : 05 22 35 02 12 Durée : 150 heures formation GSM : 06 67 03 03 25 Date : décembre 2014 Maîtriser les circuits de fi nancement de la Fax : 05 22 34 03 27 Objectif : Permettre à des personnes déjà formation E-mail : [email protected]

8 - Conjoncture N° 965 - 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 - Conjoncture N° 965 - 9 ActusCFCIM

Les DRH ont répondu présents au deuxième Business Forum Solutions RH organisé par la CFCIM les 12 et 13 novembre 2014.

rganisé par la Chambre Française débattre des principaux défi s de la fonction RH. Au de Commerce et d’Industrie du cours des diff érentes conférences et tables rondes, Maroc (CFCIM), le Business Fo- plusieurs thèmes ont ainsi été abordés : les nou- rum SOLUTIONS RH a réuni plus veaux outils et systèmes d’information appliqués à de 1 200 visiteurs professionnels et la GRH, la PME et le capital humain, le recrutement uneO cinquantaine d’experts-exposants des ressources humaines autour et la fi délisation des jeunes diplômés, le bien-être au travail, le dévelop- du thème : « Le capital humain au cœur de la performance ». pement personnel… En seulement deux éditions, le Business Forum SOLUTIONS RH s’est imposé comme la rencontre de référence pour les professionnels des Cinq trophées décernés aux meilleures solutions pour la ressources humaines au Maroc. gestion des RH Pour rappel, cet évènement a pour objectif d’aider les entreprises à Tout au long de l’évènement, des jurys composés de dirigeants et de DRH optimiser leur capital humain en leur présentant une vision globale du reconnus ont décerné cinq trophées aux meilleures Speed-Démos® pré- marché, notamment les dernières solutions développées en matière de sentées. Le Trophée Formation a été remis à l’entreprise Pourquoi pas ?, Gestion des Ressources Humaines (GRH). Innovant et dynamique, son cabinet de formation et d’accompagnement. L’INC (Institute Neuro- concept a été spécialement étudié pour les décideurs en vue de favoriser Cognitivism) Maroc, centre d’expertise international spécialisé dans les rencontres B to B et les partages d’expériences. l’approche neuro-cognitive et comportementale, a décroché le Trophée Développement Personnel. Le Trophée SI RH a été remis à l’un des prin- Une mine d’informations pour les entreprises cipaux fournisseurs mondiaux de logiciels de gestion : Sage. Enfi n, les Au Maroc, les pratiques RH sont actuellement en pleine mutation et les Trophées Conseil RH et Recrutement ont respectivement récompensé entreprises doivent sans cesse s’adapter à de nouveaux enjeux. C’est la société Psyphone, spécialisée dans la prévention et la gestion des pourquoi, SOLUTIONS RH a réuni les meilleurs experts en ressources risques psychosociaux et le portail Stagiaires.ma, site internet mettant humaines (cabinets de recrutement, établissements de formation conti- en relation les entreprises et les candidats en recherche de stage. nue, spécialistes du développement personnel, cabinets de conseil en Conjoncture a croisé dans les allées un DRH heureux, Younes Benali, ressources humaines, spécialistes en SI RH, etc.) afin d’exposer et de Senior RH Manager chez Hewlett-Packard. 4

INTERVIEW

Un bon DRH en 2014, c’est comment ? Conjoncture : Younes Benali, C’est quelqu’un qui sait gérer le présent en j’ai l’impression que nous sommes ici dans un connaissant le passé et en préparant le futur. Et grand marché du RH marocain, tout le monde cette donnée de l’avenir est évidemment encore est là, tout le monde échange… Existe-t-il une inconnue. Les challenges de demain, nous les pour autant un modèle RH marocain ? gérerons avec des modèles d’aujourd’hui et des leçons d’hier. Nous ne réussirons pas, nous les Younes Benali : J’espère que DRH, sans rendre les gens heureux. Aujourd’hui non ! Il ne peut pas y avoir de modèle marocain on peut travailler dans une entreprise perfor- ou français ou anglais, il doit y avoir un modèle mante au niveau social, et qui respecte les règles par entreprise. Chaque entité est diff érente avec sans que les gens soient réellement heureux. des valeurs communes bien sûr mais il faut se YOUNES BENALI, Nous avons longtemps pensé qu’il suffisait de méfi er des modèles génériques que l’on essaie bien les payer, de leur donner des promotions d’appliquer à tout le monde, on fi nit comme ça Senior RH Manager mais cela n’est pas suffisant. Cette notion de par vouloir faire entrer des ronds dans des carrés ! chez Hewlett-Packard. bonheur, de bien-être, c’est le grand challenge du futur pour les DRH. Conjoncture : Ce que vous dites, c’est que la culture de l’entreprise doit être plus forte que la culture ? En fait, c’est la même question qui concerne toute La culture de l’entreprise ne peut pas exister si elle ne prend l’humanité… Comment rendre les gens heureux ? pas en compte toutes les cultures, la culture de l’entreprise, L’entreprise fait partie de la société. Est-ce qu’on peut produire de l’environnement et de l’individu. Si on ne fait pas cela, on sans être heureux ? C’est la grande question. Si quelqu’un a la obtient quelque chose de très autoritaire, de très réglementé, réponse, je suis preneur. 4 sans initiative, cela existe mais il faut être conscient que c’est dangereux. Z Propos recueillis par Franck Mathiau

10 - Conjoncture N° 965 - 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 Mohamed Tassafout, DRH de Delattre Levivier Maroc (DLM) : « Les problèmatiques des séniors actuellement sont les mêmes qu’à l’époque de Platon ».

e 1er décembre dernier, La Commission Enseignement, comment éviter les conflits intergénérationnels, comment Formation et Ressources Humaines de la CFCIM orga- faire du sénior un vecteur de transmission du savoir ? Des nisait une rencontre-débat sur le thème : « Le manage- questions essentielles et des défis complexes pour les DRH. ment des séniors en entreprise ». Conjoncture a rencontré Mohamed TASSAFOUT, Directeur Quelle est la réelle place des séniors aujourd’hui des Ressources Humaines de Delattre Levivier Maroc (DLM), Ldans l’entreprise marocaine, comment gérer leur grande va- Vice-Président de la Commission Enseignement, Formation et Res- leur ajoutée ou leur démotivation, faut-il encore les former, sources Humaines de la CFCIM. 4

INTERVIEW

jourd’hui. Reprenez les relations entre Platon Conjoncture : A partir de et Socrate dans les textes de Platon et vous ver- quel âge, devient-on un sénior dans une rez que les questions qui étaient posées sont les entreprise ? mêmes qu’aujourd’hui au sein de l’entreprise. Les jeunes ont les mêmes interrogations à propos des Mohamed Tassafout : séniors et la cohabitation n’est pas toujours évi- L’âge n’est pas la seule valeur. Une entreprise qui dente. va fonctionner à l’anglo-saxonne va plutôt réfl é- chir en termes de poids de poste, de responsabilité, Parlons franchement, les séniors, une force alors qu’une entreprise marocaine plus tradition- ou un frein pour l’entreprise ? nelle va considérer l’âge. Il est donc important Les deux réponses sont dans votre question. Les d’avoir cette réfl exion là et de chercher à mieux MOHAMED séniors ont pour la plupart une forte valeur ajou- défi nir cette notion de sénior. TASSAFOUT tée, un grand savoir-faire, mais qui est devenu immatériel. Si l’entreprise ne veut pas ou ne sait Le profi l des nouveaux arrivants en entreprise, DRH de Delattre pas comment transmettre ce savoir, alors cela ceux qu’on appelle la « génération Y », a Levivier Maroc devient un frein pour son fonctionnement. changé, comment se passe la cohabitation ? C’est vrai que cette nouvelle génération a bouleversé les réfé- L’entreprise marocaine en général est-elle reconnaissante rentiels, c’est normal… Déjà à l’époque de Platon, dans la Grèce ou bienveillante envers ses séniors ? Antique, on se posait les mêmes questions qu’aujourd’hui. On Les règles sont là aussi en train d’évoluer. Il y a davantage de faisait les mêmes constatations sur les relations entre les jeunes, reconnaissance, on peut maintenant accompagner le sénior après plus dynamiques, moins académiques et ceux, plus âgés, qui sa carrière comme salarié de l’entreprise pour lui permettre une détiennent le savoir. deuxième vie professionnelle comme consultant par exemple. C’est une façon de réussir la transmission. 4 A l’époque de Platon, les séniors étaient des sages. Oui, mais des sages qu’on malmenait de la même façon qu’au- Z Propos recueillis par Franck Mathiau

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15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 - Conjoncture N° 965 - 11 ActusCFCIM

La Vendée vient présenter son savoir-faire à la CFCIM. a CFCIM, CCI Inter- 27 novembre afi n de faciliter les national Pays de la échanges entre les entreprises Loire et Vendée Ex- françaises et les entreprises pansion ont organisé adhérentes à la CFCIM. uneL mission collective multi- Dans le cadre de cette mission sectorielle du 25 au 27 novembre collective, un séminaire d’infor- 2014 à Casablanca. mation multisectoriel s’est tenu Cet évènement avait pour ob- le mardi 25 novembre 2014 dans jectifs de faciliter les échanges les locaux de la CFCIM. entre opérateurs et de per- Trois institutionnels marocains mettre de mieux appréhender ont été invités à participer : les besoins, les bonnes pratiques, ainsi que les évolutions du - M. David TOLEDANO, Président de la Fédération des Maté- marché de la construction, du tourisme et de l’industrie agroa- riaux de Construction (FMC) ; limentaire au Maroc. - M. Aziz MEKOUAR, Président de l’Association Marocaine des 13 entreprises et institutionnels français ont fait le déplacement Boissons et Administrateur de la FENAGRI (Fédération Nationale afi n de présenter leur savoir-faire. Plusieurs fi lières ont été repré- de l’Agroalimentaire) ; sentées : traitement des eaux et assainissement, fabrication de - Mme Maria RHARNIT, Chargée d’Aff aires Zone Europe au sein matériaux de construction, conception de mobilier, fabrication de la Société Marocaine d’Ingénierie Touristique (SMIT). d’équipements et d’automatismes industriels et fabrication Cette rencontre fut l’occasion d’un riche moment d’échange d’emballages. concernant les opportunités d’investissement au Maroc dans les Plus de 70 rencontres B-to-B ont été ensuite organisées du 25 au secteurs de la construction, de l’agroalimentaire et du tourisme.

Les opérateurs marocains de la logistique en mission en région Nord Isère. Au cours de ces 10 dernières années, le secteur de la logistique a connu une forte croissance au Maroc mais ce n’est pas suffi sant. Dans son quatrième classement LPI (Logistic Performances Index) paru cette année, la Banque Mondiale classe le Royaume en 62ème position sur un total de 166 pays devant l’Egypte et la Tunisie mais derrière l’Afrique du Sud. Consciente des progrès à réaliser dans ce secteur, la CFCIM a organisé les 26 et 27 novembre dernier une mission en région Nord Isère en France en collaboration avec la CCI Nord Isère. Khalid Idrissi Kaitouni, Directeur de l’Appui aux Investisseurs et à la Création d’Entreprise à la CFCIM est l’initiateur de cette mission. INTERVIEW C’est un pôle très impressionnant, Conjoncture : Quel complétement automatisé, où est installé était l’objectif de cette mission ? notamment le dépôt de logistique de La 2 Khalid Idrissi Poste sur plus de 100 000 m . Quelles vont être les suites données Kaitouni : C’était de montrer à cette mission ? aux opérateurs de la logistique marocains D’abord, nous l’espérons, des courants que sont la SNTL, l’Agence Nationale des KHALID IDRISSI d’affaires entre des entreprises Ports, l’ONCF et l‘Agence Marocaine de françaises spécialisées dans la logistique Développement de la Logistique, le plus KAITOUNI, et des opérateurs marocains et puis la grand centre de logistique d’Europe du Directeur de l’Appui aux CFCIM organisera un séminaire sur la Sud qui est à St Quentin-Fallavier en région Investisseurs et à la Création logistique au premier semestre 2015 à Rhône-Alpes sur une superfi cie de 1 000 ha. d’Entreprise à la CFCIM. Casablanca.

12 - Conjoncture N° 965 - 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 L’économie marocaine montre ses points forts à l’Institut du Monde Arabe à Paris

arement la salle du Haut- mondiale. La question de la colocalisation Etats de la région la création d’une nouvelle Conseil au 9ème étage de l’Ins- était au centre des échanges entre les par- compagnie panafricaine. La RAM serait en titut du Monde Arabe avait été ticipants aux diff érentes tables rondes. Un mesure d’engager jusqu’à 30 avions de ma- aussi « marocaine ». Organisée terme qui, rappelons-le, est encore diffi cile nière permanente pour des liaisons de pays mardi 25 novembre 2014, en à expliquer aux français qui voient dans ces à pays en Afrique subsaharienne. Une idée partenariatR avec la CFCIM, la Journée Eco- collaborations, pourtant « gagnantes-ga- qui rappelle les bases de la défunte compa- nomique consacrée aux « enjeux-clés du gnantes » entre entreprises françaises et gnie Air Afrique, mais Driss Benhima le sait développement économique marocain » est marocaines, des emplois délocalisés et une déjà, il aura besoin de beaucoup d’appuis incontestablement un succès. Pendant une course au profi t. Mohamed El Kettani, Pré- diplomatiques et politiques pour en faire journée, devant un public très nombreux, sident d’Attijariwafa bank et Co-Président admettre l’idée aux différents gouverne- attentif et hautement concerné par le mo- du Club des Chefs d’Entreprises France- ments concernés. dèle économique marocain et l’évolution Maroc, souligne les possibilités de création des échanges commerciaux avec la France, commune de valeur via des JV, « Joint-Ven- Enfi n, les banquiers ont montré mardi des dirigeants, des ministres et de grands tures » ou co-entreprises, une façon enca- leur dynamisme et leur résilience. acteurs de l’économie marocaine ont pu drée de « mettre » tout le monde d’accord Brahim Benjelloun-Touimi, Directeur Gé- échanger sur les nouveaux paradigmes éco- de part et d’autre de la Méditerranée et de néral du groupe BMCE Bank, a estimé que nomiques du Royaume en matière d’indus- développer le potentiel à l’export des PME la maîtrise des risques faisait partie de la trie, d’agriculture, de tourisme et de fi nance. françaises. Xavier Beulin, Président de Sofi - « marque de fabrique » du système finan- Pour Jacques Prost, Directeur Général protéol, groupe coopératif agricole fran- cier marocain, une parfaite connaissance de de Renault Maroc, l’objectif principal de çais, leader marocain de l’huile avec Lesieur l’économie réelle qui permet au Royaume l’usine Renault de Tanger est d’accroître Cristal, a insisté sur ces relations bilatérales de fi gurer au tout premier rang du continent son taux d’intégration actuel (42 %) en fructueuses en rappelant que Sofiprotéol malgré une économie qui pèse seulement continuant à attirer des sous-traitants de s’investit pour structurer les filières agri- 100 milliards de dollars de PIB. second et troisième rang. Un développe- coles en amont et développer des cultures Une journée économique consacrée au ment indispensable à la « success story » comme le tournesol afi n de réduire les im- Maroc qui a donc confi rmé l’excellence des de Renault et à l’ensemble du secteur auto- portations du Maroc en oléagineux. relations entre les deux pays et la bonne mobile marocain. Derrière Renault et grâce Driss Benhima, le PDG de Royal Air Maroc santé des mécanismes économiques maro- à cette présence accrue des sous-traitants, a lui rappelé que sa compagnie était deve- cains, générateurs de croissance, un constat Ford et PSA commencent à croire au po- nue incontournable sur les liaisons Ma- qui, sur les bords de la Seine, a fait rêver les tentiel du Maroc dans l’échelle de valeur roc-Afrique et a indiqué avoir proposé aux investisseurs et les économistes. 4 ® DR

15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 - Conjoncture N° 965 - 13 ActusCFCIM

Stéphane Le Foll : « Les défis d’Aziz Akhannouch sont complexes et ambitieux ». INTERVIEW française concentre tous les types d’agricultures. Conjoncture : Stéphane Le Foll, je vous ai observé pendant la table ronde, vous Mais il y a moins de manifestations étiez très concentré… L’agriculture marocaine d’agriculteurs au Maroc. vous paraît un peu complexe, c’est ça ? C’est vrai, mais on a l’Europe, la Politique Agricole Commune (PAC), c’est plus tranquille pour le Stéphane Le Foll : Non, ce Ministre chez vous. qui m’a passionné ce sont les deux piliers du Plan Maroc Vert. Cette idée qu’il y a à la fois une agricul- Quelles sont les collaborations entre la France ture presque traditionnelle qui a besoin d’être main- et le Maroc ? tenue parce que socialement elle est importante On travaille beaucoup ensemble notamment sur le et qu’on ne peut pas la remplacer dans certaines SIAM. On investit beaucoup sur la recherche, sur régions et puis cette agriculture très performante, le système statistique sur les céréales et les grands très moderne qui reflète les grands choix straté- STÉPHANE LE FOLL, enjeux que sont le développement durable et l’éco- giques et novateurs d’Aziz Akhannouch. Alors, c’est Ministre Français logie. Et puis on est là aussi pour aider les PME des vrai que c’est complexe. de l’Agriculture, de secteurs agricole et agroalimentaire qui décident de l’Agroalimentaire et de venir au Maroc. 4 C’est plus facile en France ? la Forêt, Porte-parole du Z Ah, vous croyez ça ? On a l’impression que tout est Gouvernement. Propos recueillis par Franck Mathiau bien calé, bien organisé, bien huilé, mais l’agriculture

Driss Benhima, PDG de Royal Air Maroc : « Il faut une compagnie panafricaine et la RAM est prête à commencer » ! Driss Benhima, PDG de Royal Air Maroc était l’un des participants à la Journée Economique consacrée au Maroc à l’Institut du Monde Arabe à Paris, organisée en partenariat avec la CFCIM INTERVIEW croyez-moi est une performance. La météo Conjoncture : Driss Benhima, africaine est diffi cile, le contrôle aérien et les je ne voudrais pas être à votre place. On parle règles de l’aviation civile ne sont pas les mêmes de relations économiques entre la France, qu’en Europe ou en Amérique. le Maroc et les pays subsahariens et on sait que le transport aérien est une donnée très On l’a bien compris, l’Afrique est dans les importante dans la réussite de cette équation. gènes de Royal Air Maroc. C’est pour ça que Mais voilà, plusieurs compagnies comme vous commencez à parler d’une éventuelle Air Afrique ont échoué dans le passé. Vous compagnie panafricaine ? avez avec Royal Air Maroc beaucoup de En fait, il y a 3 marchés. Un qui est facile, c’est contraintes qui échappent au grand public, Afrique-reste du monde et nous sommes comment faites-vous pour résister aux déjà un acteur incontournable de ce marché. critiques et continuer à avancer ? Pour réussir sur ce marché, il faut être très DRISS BENHIMA, libéral, ce que nous essayons de faire, mais Driss Benhima : Royal Air PDG de Royal Air nous ne sommes pas seuls. Il y a un autre Maroc est une compagnie qui a 57 ans et qui a Maroc. marché beaucoup plus compliqué surtout commencé son développement en Afrique dès sans subvention, c’est le domaine du transport son démarrage. Conakry, Bamako et Dakar, par exemple, font domestique et enfi n un troisième où la demande est forte et elle partie de l’ADN de la RAM. Aujourd’hui, depuis notre orientation va croître encore dans les prochains mois, c’est le transport stratégique vers l’Afrique qui s’est accélérée depuis 2010, nous intra-africain. Et ce marché est en ce moment entre les mains de savons ouvrir les routes, nous savons « aller » en Afrique, ce qui petites compagnies soutenues par les Etats au détriment d’une

14 - Conjoncture N° 965 - 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 libéralisation du ciel. Je crois que c’est une solution qui n’est pas en donnant à chacun une voix égale dans la gestion de cette la bonne. Le Maroc est porteur d’une doctrine de libéralisation compagnie panafricaine. du ciel africain et milite pour l’ouverture du marché intra- africain. Nous sommes lucides et honnêtes avec nos partenaires C’est une évolution très importante pour Royal Air Maroc. subsahariens, la libéralisation de ce marché ne favorisera pas Cette évolution, elle est possible et ne demande pas un gros les compagnies nationales. Si on veut que l’Ouest africain, au investissement. Au départ, on peut le faire avec les avions de lieu de subir la loi des opérateurs extérieurs, ait son mot à dire Royal Air Maroc aux couleurs de la nouvelle entité panafricaine. sur le réseau, il faut une compagnie panafricaine. Et c’est là que Le problème est politique et psychologique. Est-ce que les Etats nous intervenons. Nous sommes prêts à mettre nos flottes, sont mûrs aujourd’hui pour reconnaître avec lucidité que les nos équipages, notre réseau commercial, nos compétences compagnies nationales ne seront pas de taille pour gagner ce au service d’une entité commerciale de développement, marché, c’est l’avenir qui nous le dira. 4 une compagnie virtuelle au départ, en lui vendant des vols et en partageant les bénéfices sur le réseau intra-africain et Z Propos recueillis par Franck Mathiau

El Hadi Chaïbaïnou, Directeur Général du GPBM : « Nous les banquiers, nous manions moins bien la langue de bois que les politiques » !

Conjoncture a rencontré El Hadi Chaïbaïnou, Directeur Général du Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM), l’un des invités mardi 25 novembre à l’IMA de la table ronde sur le thème : « Maroc, nouvelle place fi nancière » aux cotés de Saïd Ibra- himi, Président-Directeur Général de Casablanca Finance City Authority, Brahim Benjelloun-Touimi, Administrateur-Directeur Général du Groupe BMCE Bank, Laurent Dupuch, Président du Directoire de la BMCI et Jamal Lemridi, Directeur Général et membre du Directoire du Crédit du Maroc.

INTERVIEW sur son développement à long terme. Si l’on Conjoncture : Finalement, parle de Casa Finance City, la stabilité est une c’est vous les banquiers, les vraies «stars » condition à la réussite du projet. de cette journée… Pourquoi ça marche aussi bien pour les El Hadi Chaïbaïnou : banques marocaines en Afrique ? Notre discours est intéressant parce que par La stratégie des banques marocaines, c’est définition un banquier est proche de l’éco- le respect des spécificités africaines. Quand nomie réelle. Vous avez remarqué que nous une banque marocaine va en Afrique, elle est manions moins bien la langue de bois que les d’abord africaine. Nous raisonnons en termes politiques. Nous sommes venus avec des solu- d’échanges et d’intégration et nous ne sommes tions concrètes mais en mettant aussi en relief pas là pour donner des leçons. Tout ce que nous les défauts, les défaillances, les insuffi sances. Et faisons au Maroc sur le fi nancement des PME et il faut rendre hommage aux banquiers ! Nous EL HADI des TPE, nous le faisons aussi dans les pays sub- accompagnons le Maroc dans ses grands projets CHAÏBAÏNOU, sahariens dans lesquels nous sommes installés. sectoriels et toutes les entreprises, des grands Directeur Général du groupes aux TPME. C’est pour cela que nous GPBM. J’ai remarqué aussi que vous étiez de méritons une reconnaissance. Malgré tout ça, fervents défenseurs de la Francophonie, les banquiers ont souvent mauvaise réputation. c’est encore de la communication ? Et oui, ça vous étonne ? Je peux même ajouter que notre approche Pendant la table ronde, on avait l’impression en vous est très pragmatique. Nous avons même constitué une Union écoutant vous et vos collègues banquiers que le Maroc est Bancaire Francophone il y a deux ans, ici à Paris, devant Madame un petit paradis pour les investisseurs. Vous êtes en fait de Lagarde. Une organisation qui regroupe tous les pays franco- très bons commerciaux ? phones et qui nous permet de faire des propositions au niveau C’est vrai et cela fait partie de notre métier. Nous ne sommes mondial. C’est un atout supplémentaire pour les banques afri- pas venus à Paris pour dire que la solution est désespérée et caines. 4 que nous allons tous mettre la clef sous la porte, c’est faux. Le Maroc bénéfi cie d’une grande stabilité politique et d’une vision Z Propos recueillis par Franck Mathiau

15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 - Conjoncture N° 965 - 15 ActusCFCIM

L’étude de marché proposée par la CFCIM : un outil pour réussir. Raphaëlle Grouix-Monvoisin, Responsable des études et des produits éditoriaux à la CFCIM : « Pour nos études de marché, nous avons un regard plus pragmatique que les grands cabinets, plus proche du terrain, ce qui plait à nos clients ».

ans marché, pas de clients et donc pas d’entreprise. Les en- Elle va aussi permettre d’identifi er des partenaires potentiels, fournis- treprises françaises et marocaines ont besoin d’outils pré- seurs, clients ou distributeurs et de présenter les nouveaux produits et cis pour réussir. Faire une étude de marché c’est identifi er prestations de l’entreprise de façon effi cace et ciblée. l’information dont vous avez besoin, l’analyser et l’utiliser. Les études de marché sur mesure proposées par la CFCIM Travailler avec la CFCIM pour les études de marché, c’est l’assurance Spermettent de découvrir un nouveau marché, de manière synthétique d’avoir : ou très détaillée, en fonction des réels besoins des entreprises et de - Une gestion personnalisée, sonder et de décrypter un ou plusieurs aspects de ce marché. L’étude - Un appui commercial de qualité, de marché va : - Une connaissance approfondie du marché marocain, - Une compréhension globale et précise du marché, - identifi er vos principaux concurrents, leur volume d’activité, leur - Une vision pragmatique et opérationnelle, positionnement sur le marché, leurs clients et leurs perspectives - Des recommandations quant aux actions à entreprendre, d’évolution. - Le respect de la confi dentialité de votre projet, - évaluer les niveaux de demande après identifi cation des sociétés po- - Un travail et un rendu conformes aux standards de qualité d’UBI- tentiellement clientes, à travers des contacts directs téléphoniques FRANCE, ou en face à face. Qu’est-ce qui est demandé, par qui, en quelle quan- - Des tarifs avantageux et très compétitifs, tité et à quel prix ? - connaître les perspectives de développement du marché à court et Conjoncture a rencontré Raphaëlle Grouix-Monvoisin, Responsable moyen termes. des études et des produits éditoriaux à la CFCIM. 4

INTERVIEW

Conjoncture : Pourquoi les Qui sont vos clients ? études de marché proposées par la CFCIM Ce sont des sociétés de toute nationalité, de tous intéressent les entreprises françaises et secteurs qui, soit désirent attaquer le marché avec marocaines ? un nouveau produit, soit toucher une autre cible que celles qu’elles ont l’habitude de toucher. Bien sûr, nous avons aussi les entreprises étrangères Raphaëlle Grouix- qui souhaitent s’implanter sur le marché maro- cain et à qui nous proposons des études très Monvoisin : Parce que nous avons sectorisées. Pour les entreprises marocaines et une vraie connaissance de notre environnement. compte tenu de la diffi culté de trouver et former Nous sommes depuis longtemps des profession- RAPHAËLLE GROUIX- les commerciaux, nous sommes un vrai relais effi - nels de la prospection, et avons un réseau que MONVOISIN, cace de prospection à forte valeur ajoutée. beaucoup de consultants marketing nous envient. Responsable des Mon équipe peut avoir accès à des décideurs dans études et des produits Et le petit plus de la CFCIM, c’est quoi ? tous les secteurs de façon privilégiée grâce à notre Le petit plus des études de marché de la CFCIM, position de Chambre Française, neutre et ouverte éditoriaux à la CFCIM. c’est d’abord une implication directe dans la vie sur toutes les composantes économiques du Royaume, ce qui faci- des entreprises et puis le prix de nos prestations, une notion non lite la collecte d’information et l’analyse des marchés en temps réel. négligeable pour les sociétés qui nous font confi ance. Nous avons un regard plus pragmatique que les grands cabinets, plus Pour tout renseignement, appelez Raphaëlle Grouix-Monvoisin proche du terrain, ce qui plait à nos clients qui ne l’oublions pas, com- au (212) (0) 522 43 96 42 .4 mandent une étude de marché pour gagner du temps et cibler leur stratégie commerciale. Z Propos recueillis par Franck Mathiau

16 - Conjoncture N° 965 - 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 - Conjoncture N° 965 - 17 EchosInternational Développement à l’international La CFCIM vous accompagne sur les salons professionnels

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18 - Conjoncture N° 965 - 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 - Conjoncture N° 965 - 19 EchosMaroc

L’Aquitaine vient promouvoir ses solutions de constructions environnementales urbaines à Casablanca.

a CFCIM organisait dans Des rendez-vous B to B ont été égale- ses locaux, 15 avenue Mers ment organisés à partir du 11 décembre. Sultan à Casablanca, du 9 Aujourd’hui 50 % de la population au 12 décembre dernier, mondiale vit en ville. En 2050, 80 % de une mission de promotion la population sera urbaine. desL activités des entreprises membres Durable, intelligente, connectée, la du Pôle UrbAquitaine, spécialisées ville attire comme un aimant des habi- dans les solutions pour les villes durables et les villes intelligentes. tants qu’il faut loger, transporter, nourrir, employer, divertir, alimenter Un colloque, ainsi que des ateliers techniques, se sont déroulés afin en eau et en énergie. d’échanger sur les expériences et les besoins des entreprises marocaines Conjoncture.info a rencontré Francis Beunot, Responsable Géogra- et françaises. phique Maghreb-Afrique à CCI International Aquitaine à Bordeaux. 4

INTERVIEW

les plus beaux, les plus compétents mais l’idée Conjoncture : Comment est de départ est de présenter nos savoir-faire et né UrbAquitaine ? de dire à nos futurs clients, venez à Bordeaux, venez en Aquitaine et nous allons vous montrer Francis Beunot : C’est une ce que nous avons déjà réalisé. Notre volonté est démarche à l’initiative de la CCI Aquitaine qui a été de démontrer aussi que derrière tel ou tel bâti- créée il y a 2 ans et demi. Nous avions désigné un ment, telle ou telle innovation dans le domaine certain nombre de fi lières prioritaires, dont le BTP, de l’architecture ou de l’urbanisation, se cachent avec la volonté d’axer notre action sur l’urbanisme, des PME et ces PME sont à même d’exporter le concept de ville intelligente et la mobilité dans leurs compétences. Toutes ces entreprises qui les grandes villes. Nous avons donc travaillé sur adhèrent maintenant au programme UrbAqui- une cartographie des savoir-faire des entreprises taine, avaient toutes une stratégie individuelle en Aquitaine dans le but de les accompagner à l’in- à l’international. Maintenant elles peuvent par ternational. Nous voulions privilégier l’approche FRANCIS BEUNOT, exemple sur un même projet, un même appel par savoir-faire, par domaine de compétence Responsable d’off re, s’associer à plusieurs fi nancièrement et plutôt que seulement par entreprise. D’ailleurs Géographique être donc plus performantes. C’est une formule le site internet d’UrbAquitaine sera très prochai- Maghreb-Afrique à CCI très innovante et qui porte déjà ses fruits. Notre nement en ligne pour présenter ces savoir-faire International Aquitaine souhait est que ces entreprises s’organisent entre avec des exemples concrets réalisés en Aquitaine. à Bordeaux. elles au départ de leur région, l’Aquitaine, pour 71 entreprises font partie de ce programme dans 8 aller sur d’autres marchés ensemble et qu’elles domaines d’activité, de l’architecture à la construction, de l’assainis- aient surtout confi ance pour le faire sans nous, un jour. 4 sement au traitement de l’air, ce qui correspond à quasiment toutes les étapes de la construction d’une ville. Contact : www.UrbAquitaine.com Francis BEUNOT, CCI International Aquitaine Vous voulez dire que les entreprises qui sont labélisées Tél. : 0033 5 56 79 50 32 ou 00 33 6 10 54 62 49 UrbAquitaine sont capables de construire une ville entière Mail : [email protected] « made in Aquitaine » ? Le but n’est pas d’aller à l’étranger et de dire que nous sommes Z Propos recueillis par Franck Mathiau

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15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 - Conjoncture N° 965 - 21 EchosServiceEconomique

L’économie en délégantes et des délégataires dans Mot du Chef les dysfonctionnements constatés. mouvement du Service Loin de remettre en cause le principe de la gestion déléguée, la Cour Un chiffre en économique de indique qu’elle peut contribuer à une meilleure efficacité économique et perspective l’Ambassade à l’amélioration du bien-être des populations. Elle relève par ailleurs de France que les tarifs pratiqués par les délégataires (eau et électricité) ne sont pas toujours supérieurs à ceux des régies. +0,7% Elle propose enfin des pistes d’amélioration de nature à sécuriser Pour l’année 2014, la Banque le cadre d’exercice des DSP : (i) centrale du Maroc prévoit un renforcer la gouvernance, en taux d’inflation de +0,7 % institutionnalisant le groupement de communes et en le dotant près deux hausses consécutives Philippe Baudry des compétences humaines en 2012 et 2013, le taux d’infla- et des outils nécessaires ; (ii) tion devrait diminuer en [email protected] étendre le multiservices dans la 2014 pour s’établir, selon la der- distribution et l’intermodalité dans Anière prévision de la Banque centrale du Quand la Cour des le transport urbain ; (iii) procéder royaume, à +0,7 %. comptes redore le blason aux réaménagements tarifaires Cette faible inflation s’explique par diffé- de la gestion déléguée nécessaires à l’équilibre financier et rents facteurs : apurer les arriérés de paiement des - la tendance baissière du cours internatio- Rompant avec la tonalité de ses administrations et des collectivités nal du pétrole, celui-ci s’étant déprécié de précédents rapports, le dernier locales vis-à-vis des opérateurs et plus de 20 % depuis le début 2014 ; rapport de la Cour des comptes (iv) assurer un accompagnement - la très faible inflation en zone euro, qui présente une vision plus positive de financier de l’Etat pour les reste le principal partenaire économique la gestion déléguée et une analyse infrastructures dont le coût dépasse du Maroc ; équilibrée des responsabilités les possibilités des collectivités - la faible dynamique des activités non respectives des autorités (transports urbains notamment). agricoles ; - une progression ralentie de la masse monétaire. Fiche express Malgré la réduction des subventions aux produits de base ces trois dernières années, Une nouvelle loi bancaire dans un contexte de reprise l’inflation devrait ainsi rester modérée. Par ailleurs, la hausse du SMIG (+5 % en juillet Le secteur bancaire marocain, modéré- bancaire, la plus basse depuis 10 ans. En 2014 puis +5 % en juillet 2015) et des tarifs ment concentré, se compose de 19 banques, 2014, la situation s’améliore cependant. Le de l’eau et de l’électricité, n’auraient éga- les trois premières pesant 65 % du marché. rythme de croissance du crédit se redresse lement pas d’effets notables sur le niveau Le taux de bancarisation s’élève aujourd’hui et le coût du risque commence à se stabili- général des prix. à 60 % de la population et continue sa pro- ser, laissant entrevoir une amélioration de gression régulière. la conjoncture dans le secteur. En 2013, les résultats du secteur ont été miti- 2014 est également l’année des avancées en % gés. La bonne progression des activités de institutionnelles. En effet, le projet de 2,1 1,9 marché a permis aux banques de compen- loi bancaire a été définitivement adopté 1,9 ser l’atonie de l’activité commerciale et de au Parlement fin novembre. Outre l’élar- 1,7 rester bénéficiaires. Le résultat net cumulé gissement de son champ de supervision, 1,5 1,3 a ainsi été maintenu au même niveau que la Banque centrale recevra désormais la 1,3 l’année précédente (environ 10 Mds MAD). mission explicite de garantir la stabilité 1,1 0,9 0,9 Face à la montée du risque de crédit et au du système financier. Ce texte permettra 0,9 0,7 renforcement des règles prudentielles, les également l’introduction effective de la 0,7 établissements bancaires ont augmenté finance islamique, dite participative, qui 0,5 leurs fonds propres et provisionné davan- devrait s’accompagner de l’émergence de 2010 2011 2012 2013 2014* tage. Ce comportement prudent couplé à nouveaux acteurs. Taux d’inflasion une croissance économique peu dynamique : Bank El Maghrib Source a entraîné une faible progression du crédit [email protected] [email protected]

22 - Conjoncture N° 965 - 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 L’actualité vue par le Service économique de l’Ambassade de France

Secteur à Relations France-Maroc Affaires l’affiche à suivre Salon Photovoltaïca : Signature d’un accord OOO lancement de la de coopération entre Abdellah Mahboul vient feuille de route pour d’être nommé au poste Atout France et l’ANIT de Secrétaire général du le développement du ministère délégué auprès du ministre de Energie, des photovoltaïque au Mines, de l’Eau et de Envi- Maroc ronnement, chargé de l’Eau. Il était précédemment Direc- Début novembre, le Ministère teur de l’Agence du bassin de l’énergie et la Société hydraulique de l’Oum Erra- d’investissements énergétiques bia Annoncée par le Ministre de l’équipement et (SIE), en partenariat avec l’Institut des transports lors des der- de recherche en énergie solaire nières Assises du tourisme et énergies nouvelles (IRESEN), en septembre dernier, la ont organisé la 1ère édition de nouvelle stratégie marocaine « Photovoltaïca », salon dédié au France © Atout pour le développement de photovoltaïque (PV). Cet événement © Pierre&Vacances Christian Mantéi, Directeur général son secteur aérien à l’horizon illustre une fois de plus l’intérêt du Laïla Haddaoui, Présidente de l’ANIT d’Atout France 2035 « Ajwae 2035 » vient Maroc pour les énergies renouvelables, d’être dévoilée. L’objectif et le solaire en particulier. Le potentiel hristian MANTEI, Directeur général d’Atout France, a est, entre autres, d’accueillir du PV au Maroc est estimé à 4,5 GW à participé le 25 novembre à Casablanca à une conférence 70 millions de passagers à cet horizon. 91 Mds MAD d’in- l’horizon 2030. organisée par l’Association Nationale des Investisseurs vestissements, répartis entre Lors de l’inauguration, le Ministre Touristiques (ANIT) sur le thème « Animations & Loisirs, les secteurs public et privé, de l’énergie, Abdelkader Amara, Cclés de la rentabilité de l’investissement touristique ». Atout France devraient être mobilisés, ce a présenté les dispositions de est l’Agence française de développement touristique. L’ANIT est pré- qui permettrait la création nature institutionnelle, législative sidée par Laïla Haddaoui, Directrice générale de Pierre &Vacances au de plus de 100 000 emplois et réglementaire nécessaires au Maroc et par ailleurs Conseillère du commerce extérieur de la France. Indemnité pour développement du PV au Maroc. Sont Outre M. MANTEI et son collaborateur Philippe MAUD’HUI, Direc- perte d’emploi, en vigueur notamment attendues en 2015, la depuis le 1er décembre 2014 : teur Ingénierie et Développement, sont intervenus notamment Driss pour la 1ère fois au Maroc, création de l’Agence de régulation du MOULAY RACHID, Directeur général de la société Casa Aménage- secteur de l’électricité et la possibilité un système d’assurance ment, Mme Fatima Zahra RAHMOUN, cheff e du service « Conces- chômage est mis en place, de raccordement des centrales solaires sions et PPP » au Ministère de l’Economie et des Finances, et les diri- sous un certain nombre de aux réseaux en basse et moyenne geants de plusieurs acteurs de terrain (Terres d’Amanar, Evolution 2 conditions. L’indemnité pour tension. M. Amara a également et Sindibad). perte d’emploi, versée pen- annoncé le lancement de mesures Cette conférence a permis de sensibiliser les professionnels maro- dant 6 mois, est égale à 70 % d’accompagnement, en particulier du salaire mensuel moyen dans la R&D. cains du secteur à l’importance des équipements d’animation et de perçu durant les 36 derniers Dans l’attente, des initiatives ont loisirs dans l’attractivité d’une destination touristique, partager les mois qui précèdent la date de d’ores et déjà été menées : l’ONEE expériences sur les projets réussis ou en cours et identifi er les diff é- perte de l’emploi, sans pou- a lancé un plan visant à développer rents « business models » possibles et les montages les plus appro- voir excéder le montant du des centrales pour un total de priés dans le contexte marocain. salaire minimum légal Identifi ant commun de 400 MW de capacité installée A l’issue de cette conférence, Atout France et l’ANIT ont signé un accord de coopération d’une durée de trois ans, qui s’articule autour l’entreprise : le Chef du gou- (investissement d’environ 800 M$) vernement a annoncé le lan- afi n de renforcer son réseau en bout 3 axes : cement de l’ICE, qui contri- de ligne. MASEN, outre la réalisation - faire émerger des projets d’investissement contribuant au ren- buera à la simplifi cation des de centrales solaires thermiques de forcement de l’offre touristique marocaine, grâce notamment procédures administratives grande capacité, mène une réfl exion aux PPP ; appliquées aux entreprises, sur le développement de centrales - identifier des opportunités d’affaires entre acteurs français et en vue d’améliorer le climat PV d’envergure pour répondre à la marocains et mobiliser les expertises utiles pour faciliter leur des affaires dans le Royaume Le Maroc a lancé, le pointe électrique du midi. Par ailleurs, concrétisation ; l’IRESEN fi nance des projets de - 17 novembre dernier, un partager des informations en matière de montages juridiques et appel à concurrence pour recherche dans le cadre d’appels à fi nanciers, d’évaluation des retombées des projets d’investisse- l’octroi de licences en vue de projets et développe à Benguérir, avec ment structurants, d’évolution des attentes internationales et de l’établissement et l’exploi- l’OCP, un centre de recherche dédié démarches qualité. tation de réseaux publics de au PV. télécommunications utilisant des technologies mobiles de [email protected] Z [email protected] 4ème génération.

15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 - Conjoncture N° 965 - 23 EchosMaroc Indicateurs économiques et financiers Retrouvez chaque mois dans Conjoncture les principaux indicateurs économiques et financiers du Maroc. Une rubrique réalisée par la société de Bourse M.S.IN.

Balance commerciale Inflation A fin octobre 2014, le déficit commercial a baissé de 5,55 % par rapport à la même Augmentation mensuelle de 0,3 % à fin Septembre et de 0,1 % à fin Cotobre période de l’année dernière, en passant de 169 076 à 159 686 millions de MAD % 0,8 (Millions de dirhams)

cor 04Octobre 2013 Octobre 2014 0,6 -159 686 Inflation 164 588 0,4 324 274 0,2

0 -169 076 152 123 -0,2 321 199 -0,4 Inflation sous-jacente -0,6 oct.13 janv. -14 avr. -14 juil. -14 oct.-14 Solde commercial global Importations globales Exportations globales -0,8

Finances publiques Transferts MRE La charge de la compensation a baissé de 9 454 millions MAD, contrairement Hausse des transferts MRE de 0,65 %, et des recettes voyages de 0,96% à l’investissement qui est passé de 37 945 à 42 181 millions MAD

(Milions de dirhams) En millions de DHS Octobre

2014 42 181 29 606 -43 883 49 846 49 896 49 523 37 945 Octobre

2013 49 422 39 060 -50 172

Octobre 2013 Octobre 2014 Investissement Compensation Déficit global Transferts MRE Recettes voyages

Activités sectorielles Principaux Indices boursiers er Les exportations du secteur de l’automobile ont connu une augmentation de MASI (+ 9,08 %) et MADEX (+ 9,65 %) du 1 janvier au 30 novembre 2014 31,31 % à fin septembre en glissement annuel 11 000 MASI 9 975,71 10 500 10 000 28 924 9 500 9000 22 028 8 500 8 000 11 302 MADEX 8 158,63 10 655 8 498 7 500 5 220 7 000 Septembre 2013 Septembre 2014 6 500

Vente du ciment (en milliers de tonnes) Internet (en milliens d’abonnés) 6 000 Automobile (en millions de DH) 02/01/2014 02/04/2014 02/07/2014 02/10/2014

24 - Conjoncture N° 965 - 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 Indicateurs économiques et financiers

2013 2014 Var %/pts fin Octobre 2014, le déficit commercial du Royaume a baissé Importations globales (en mdh) octobre 321 199 324 274 0,96 de 6 % par rapport à la même Exportations globales (en mdh) // 152 123 164 588 8,19 période de l’année 2013, et le taux de Balance Solde commercial // -169 076 -159 686 -5,55 Acouverture des Importations par les Exportations des Taux de couverture (en %) // 47,40 50,80 7,17 est passé de 47 % à 51 %. Cela est principalement paiements Transferts des MRE (en mdh) // 49 523 49 846 0,65 lié à la hausse des exportations des secteurs de l’Automobile (+31,31 %), l’Electronique (+25,3 %), Recettes des IDE (en mdh) 32 217 25 528 -20,76 l’Agriculture et l’Agroalimentaire (+5,3 %), le Agrégat M3 (en mdh) sept. 1 005 953 1 059 225 5,30 Textile et Cuir (+3,5 %), et l’Aéronautique (+2 %). Réserves Internationale Nettes Quant au Chiffre d’Affaires à l’Exportation de (en mdh) // 145 812 176 415 20,99 l’OCP, il a connu une baisse de l’ordre 1,5 %, en Créances nettes sur l’adminis- // passant de 32 411 millions DH, à fin Octobre 2013, Monnaie tration centrale (en mdh) // 157 211 134 080 -14,71 à 31 914 millions DH à fin Octobre 2014. et Concernant le marché boursier, l’ensemble Créances sur l’économie (en mdh) // 832 611 876 250 5,24 crédit des indicateurs de la place casablancaise Dont Créances des AID (en mdh) // 732 221 764 638 4,43 poursuivent depuis le début du 3ème trimestre Crédits immobiliers (en mdh) // 230 766 235 371 2,00 2014 une tendance haussière confortée par les Crédits à l’équipement (en mdh) 135 365 140 616 3,88 bons résultats semestriels des sociétés cotées. Crédits à la consommation (en mdh) 40 476 43 852 8,34 A fin Octobre, les indices MASI et MADEX ont Indice des prix à la consom- atteint des niveaux jamais enregistrés depuis Mai mation (100=2006) sept. 2012, 10 352,05 points pour le MASI et 8 485,24 points pour le MADEX. Et à fin Novembre, la Indice des prix à la consommation // 112,8 113,0 0,18 performance annuelle des deux indices a été Produits alimentaires // 121,3 119,5 -1,48 Prix respectivement de 9,78 % et 10,38 %. Produits non-alimentaires // 106,8 108,4 1,50 Quant à la Capitalisation boursière, elle a atteint Taux de change (prix vente) octobre 493,8 milliards DH à fin Novembre, soit une 1 EURO // 11,24 11,10 -1,25 augmentation de 10,67 % par rapport à la même 1 $ US // 8,24 8,75 6,19 période de 2013, et de 9 % par rapport au 1er Janvier 2014. Taux d’intérêt (en %) décembre Pour ce qui est du volume des transactions réalisé (13 semaines) 3,48 2,79 -69,0 Taux au sein du Marché central - Actions, il a atteint (26 semaines) // 3,73 2,85 -88,0 d’intérêt 1,34 milliards DH, soit une baisse de 46 % par (52 semaines) // 4,11 2,93 -118,0 rapport au moins d’Octobre (2,5 milliards DH). (2 ans) // 4,66 3,14 -152,0 Les plus fortes performances mensuelles ont été

Bourse MASI (en points) Nov. 9 262,49 9 975,71 7,70 enregistrées par Maghreb Oxygene (+14,53 %), Agma Lahlou-Tazi (+5,11 %), Dari Couspate Des MADEX (en points) // 7 567,39 8 158,63 7,81 (+4,15%), et Centrale Laitière (+3,57 %). Et les valeurs Capitalisation boursière (en Mdhs) // 446 288 493 898 10,67 plus fortes baisses ont été enregistrées par Activités sectorielles Samir (-22,09 %), SNEP (-15,17 %), et ADDOHA (-12,65 %). Sept. Les valeurs qui ont été les plus actives durant Téléphone mobile (en milliers d’abonnés) 41 324 44 258 7,10 Telecom le mois d’Octobre sont Itissalat Al-Maghrib Téléphone fi xe (en milliers d’abonnés) 3 008 2 573 -14,46 (20,36 %), ADDOHA (11,75 %), Attijariwafa Bank Internet (en milliers d’abonnés) 5 220 8 498 62,80 (11,31 %), CDM (8,70 %), et BCP (7,83 %). En termes de capitalisation, Itissalat-Al- Énergie appelée nette (GWH) Sept. 23 940 25 143 5,03 Énergie Maghrib se place en tête de liste avec plus de (GWH) Consommation d’électricité // 20 780 21 719 4,52 101,14 milliards DH. La deuxième place revient Industrie Exportation de l’Automobile (en MDH) Sept. 22 028 28 924 31,31 à Attijariwafa Bank avec 68,59 milliards DH, et la troisième revient à la BMCE Bank avec 40,19 Chiff res d’aff aires à Mines milliards DH. l’exportation OCP (en mdh) oct. 32 411 31 914 -1,53 Notons que le mois de Novembre a été marqué BTP Vente de ciment (en milliers de tonnes) oct. 12 312 11 678 -5,15 par le visa du CDVM quant à l’OPV de Résidences Dar Saada dont le montant global est Nuitées dans les EHC (en milliers) sept. de 1 126 980 550 DH. Tourisme Arrivées de touristes y compris // 14 615 15 327 4,87

MRE (en milliers) // 7 774 8 116 4,40

Mohamed El Mehdi CHAMCHATI

15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 - Conjoncture N° 965 - 25 L’invitédeConjoncture « Ce n’est pas le rôle de l’Ambassadeur de donner son avis sur la politique d’un gouvernement, quel qu’il soit. » Chakib Benmoussa, Ambassadeur du Maroc en France Chakib Benmoussa, Ambassadeur du Maroc en France, est l’invité de Conjoncture ce mois-ci.

Conjoncture : Chakib leur programme ou leur démarche, ils le font en Benmoussa, pourquoi si peu d’interviews fonction de leur propre stratégie ; à mon sens accordées aux médias depuis que vous êtes le débat politique correspondant, a vocation à Ambassadeur du Maroc en France ? avoir lieu d’abord au Maroc.

Vous avez un devoir de réserve ou c’est Chakib Benmoussa : justement parce que vous êtes un diplomate issu Ma mission est d’abord de représenter mon du monde politique que vous vous l’imposez ? pays, de défendre son label et de mieux expliquer Si vous voulez… La diplomatie se situe sur le ce qu’est le Maroc d’aujourd’hui et le rôle qu’il registre de la représentation, ce n’est pas le rôle joue dans un monde en mutation et dans une d’un Ambassadeur de donner son avis sur la région qui connaît nombre de turbulences. Elle politique d’un Gouvernement quel qu’il soit. est aussi de travailler avec l’ensemble des acteurs économiques ou culturels qui s’intéressent au Vous avez « quitté » la politique au Maroc depuis Maroc pour promouvoir l’investissement dans 2 ans, votre dernier poste comme Président du le Royaume ou leur faciliter les contacts. C’est Conseil Economique, Social et Environnemental vrai que je rencontre beaucoup de gens, que je remonte à 2011 et j’ai l’impression pourtant que m’exprime plus dans des rencontres privées ou le monde politique a changé, que les rapports, publiques et un peu moins dans les médias. les comportements au sein du Gouvernement ne sont plus les mêmes qu’à votre époque ? Mais vous qui avez été un acteur politique au La dynamique politique est différente d’une Maroc, c’est terminé, vous ne parlez plus de période à l’autre parce que la coalition au politique ? gouvernement est différente, mais le fonds Au-delà des opinions personnelles, chaque est toujours le même. Au Maroc, nous nous fonction détermine un champ d’intervention, distinguons de beaucoup d’autres pays par qu’il convient de respecter pour ne pas être des politiques qui s’inscrivent dans la durée, dans le mélange du genre. Je me détermine le temps long et qui sont portées au plus haut d’ailleurs beaucoup plus comme un technocrate niveau de l’Etat par Sa Majesté le Roi. Les débats que comme un acteur politique. Les acteurs politiques sont importants, nous y consacrons politiques n’ont pas besoin de moi pour définir du temps et cela aide à créer des consensus au

26 - Conjoncture N° 965 - 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 moins sur les questions essentielles. Dans un qui se développe, un pays qui avance, mais avec monde médiatique, où le temps est de plus en encore beaucoup de chemin à parcourir. plus court, je trouve plutôt encourageant de Je pense que justement le travail d’un disposer d’un cap et de privilégier « le moyen Ambassadeur est de ne pas se limiter à et le long terme ». Nous avons cette chance au cette image d’un Maroc où il fait bon vivre, Maroc, d’un large consensus sur les questions où la gastronomie est riche, ou l’accueil est fondamentales, au-delà des sensibilités chaleureux. C’est certes là, une réalité que politiques. vivent et connaissent tous ceux qui y viennent pour passer leurs vacances et que nous devons Quand vous étiez Ministre, vous avez beaucoup véhiculer mais mon travail est de présenter travaillé sur le volet territorial. Quel est, même la réalité d’un Maroc qui bouge, d’un Maroc si je comprends votre devoir de réserve, votre dynamique qui met en œuvre un modèle regard sur cette régionalisation ? de développement spécifique qui comporte Aujourd’hui, des avancées réelles sont plusieurs volets, politique, économique, enregistrées au niveau des principes consacrés culturel, social, environnemental ou sécuritaire par la Constitution ; les textes d’application sont et qui s’inscrit dans une démarche de progrès en cours de discussion pour relever les défis et de modernité. L’autre objectif, c’est la d’une régionalisation avancée avec davantage diplomatie économique qui est multifacettes de décentralisation et de transfert de pouvoirs. et nécessite un travail de proximité, de mise en La régionalisation est un puissant levier de relation, et d’explication auprès des opérateurs développement. Nous avons besoin évidemment économiques, des think tanks , des associations… de « locomotives » nationales, de visions et de stratégies globales, mais la déclinaison territoriale de ces stratégies est primordiale. « Je conçois ce poste comme une Et cette déclinaison ne sera pas la même d’une région à l’autre. A l’inverse, mobiliser grande responsabilité et ma au niveau régional, les acteurs économiques, mission comme au service de mon politiques ou ceux de la société civile dans une démarche ascendante, s’avère être une force pays. » pour créer de la valeur dans ces régions et assurer la durabilité de ces stratégies. Regardez Quand on est Ambassadeur du Maroc à Paris, la dynamique industrielle créée dans la Région c’est un peu comme si on avait gagné au loto, Nord grâce aux programmes de développement c’est l’une des plus belles villes du Monde, c’est lancés par Sa Majesté le Roi, elle est bénéfique une fonction hautement importante que peu pour la région mais a des effets d’entrainement de gens connaîtront… Est-ce qu’après votre pour l’ensemble du pays. Même constat pour mission en France, vous allez retourner à la la région de l’Oriental où la métamorphose est politique marocaine ? impressionnante. Je conçois ce poste comme une grande responsabilité et ma mission comme au service Et votre passage au Conseil Economique, Social de mon pays. Le chemin du développement et Environnemental ? est long, il nécessite de la persévérance et la Le CESE est une assemblée constitutionnelle mobilisation de tous ; c’est donc avec tout unique où des acteurs, qui proviennent de autant d’énergie que je continuerai, là où je différentes franges de la société civile et qui serai demain, à participer modestement à cette n’ont pas l’habitude de se retrouver ensemble, dynamique de développement, impulsée par Sa peuvent débattre de sujets de développement Majesté le Roi. du pays et de sujets de société. C’est un véritable forum d’échange qui permet, dans une ambiance Quand vous avez terminé votre journée sereine, loin des postures majorité-opposition, d’Ambassadeur, que faites-vous à Paris ? de faire progresser les idées et de rapprocher Le métier de diplomate est de plus en plus les points de vue. C’est l’expression de la société complexe ; il nécessite une disponibilité totale. civile, avec une connaissance du terrain et de la Par ailleurs, de nombreuses conférences vie réelle, bien loin des slogans et des formules internationales se tiennent à Paris et méritent toutes faites. d’être suivies pour mieux comprendre l’évolution du monde. Cela n’empêche pas, Comment faites-vous, en tant qu’Ambassadeur, lorsqu’il y a un moment de libre, de prendre pour gérer et expliquer aux français, les le temps de déambuler dans certains quartiers différentes facettes du Maroc ? Le Maroc est pour découvrir les multiples facettes de Paris. une destination de vacances, une « image d’Epinal » du tourisme, mais c’est aussi un pays Propos recueillis par Franck Mathiau

15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 - Conjoncture N° 965 - 27 QUELLE QUE SOIT VOTRE DESTINATION, NOUS Y SOMMES DÉJÀ. DACHSER

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www.dachser.ma 28 - Conjoncture N° 965 - 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 p. 30 Une région bénie p. 32 Interview de Laila Hammouchi, Directrice du Centre Régional d’Investissement de la région Gharb Chrarda Beni Hssen ZOOM p. 34 Une région à « double casquette » p. 36 Des projets structurants pour accélérer la dynamique d’investissement p. 37 Interview de Cherkaoui Bouchaanana, Directeur Général d’Extralait, coopérative agricole laitière de Kénitra

Spécial région : le développement du Gharb

La Région du Gharb Chrarda Beni Hssen, au Nord-Ouest du Maroc, est une terre de contrastes. Riche et diversifiée, elle apporte une grande partie des ressources agricoles du pays et avec l’arrivée du TGV et sa proximité avec le Grand Casablanca et le Nord du Royaume, elle est l’une des régions-clés du développement industriel du Maroc.

Dossier coordonné par Franck Mathiau

15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 - Conjoncture N° 965 - 29 ZOOM Spécial région : le développement du Gharb Une région bénie Située dans un carrefour stratégique, la région Gharb Chrarda Beni Hssen a été particulièrement bien pourvue en richesses naturelles. Elle a contribué à hauteur de 4,1 % au PIB national en 2012. Mais malgré tous ses atouts, il reste encore à faire, en particulier sur le plan du développement humain et de l’éducation.

epuis la préhistoire, le plateau Une position géographique stratégique du Gharb a connu la présence D’une superfi cie de 8 805 km2, la région Gharb de différentes civilisations. Chrarda Beni Hssen réunit trois provinces, Phéniciens, Romains, tribus Kénitra, Sidi Kacem et Sidi Slimane, 10 com- berbères et arabes occupèrent munes urbaines et 53 communes rurales. Elle la région, notamment la zone est entourée au Nord par la région de Tanger- Dde l’embouchure de l’Oued Sebou. Jusqu’au Tétouan, à l’Est par les régions de et Taza-Al début du XXe siècle, les populations, essentiel- Hoceima-Taounate et Fès-Boulemane et au lement rurales, vivaient de l’activité pastorale. Sud par les régions de Meknès-Tafilalet et C’est au cours du protectorat que la valorisa- -Salé-Zemmour-Zaër. Limitée au nord- tion des terres s’est intensifi ée. Grâce au drai- est par les collines du Pré-Rif, la plaine du nage des Merdjas (marais situés à proximité de Gharb représente près de 40 % de son terri- l’Oued Sebou) et à l’introduction de nouvelles toire. À l’Ouest, la façade atlantique s’étend techniques agricoles, de vastes périmètres de sur 140 km. Cette position géographique lui cultures irriguées (agrumes, riz, céréales…) ont confère de nombreux atouts stratégiques. La vu le jour. L’urbanisation ne commence que région occupe en effet une position centrale tardivement. Fondée en 1912 par le Maréchal entre la capitale économique, la zone indus- D’une Lyautey, Kénitra (baptisée alors Port Lyau- trialo-portuaire de Tanger et les terres fertiles tey) s’est progressivement développée autour de l’Est. Dans le cadre de la Régionalisation superfi cie de de son port de commerce et de sa voie ferrée. avancée, le projet découpage prévoit de la 8 805 km2, la Une base aéronavale y est créée en 1932 (cette fusionner avec la région Rabat-Salé-Zemmour- dernière passera ensuite sous commandement Zaër, ce qui, en termes de PIB et de démogra- région Gharb américain dans les années 40, puis marocain phie, constituerait le deuxième pôle régional dans les années 70). Après l’indépendance, du pays après Casablanca-Settat. Chrarda Beni la région poursuit son essor économique. De Hssen réunit nouvelles cultures, en particulier la betterave Des ressources naturelles riches et variées à sucre et le tournesol, y sont développées. À D’un climat littoral tempéré, la région Gharb trois provinces, ses débuts, l’activité industrielle, basée princi- Chrarda Beni Hssen connaît un niveau de palement à Kénitra, consistait en la transfor- pluviométrie moyen de 400 mm par an*, avec Kénitra, Sidi mation des matières premières locales comme des températures moyennes comprises entre Kacem et Sidi le liège (industrie papetière) ou les produits 14 et 24 ° C. La région bénéfi cie d’importantes agricoles (conserverie et raffi neries de sucre). Slimane. Elle s’est ensuite progressivement dirigée vers Population urbaine par commune de nouvelles activités telles que la métallurgie. Au cours des dernières décennies, avec le de plus de 30 000 habitants développement des infrastructures, la ville Nombre Ville Province de Kénitra a connu une forte croissance démo- d’habitants graphique, ce qui lui a valu les surnoms de Kénitra Kénitra 359 142 « ville champignon » ou de « ville dortoir » (en Sidi Slimane Kénitra 78 060 référence aux nombreux Rbatis venus s’y ins- Sidi Kacem Sidi Kacem 74 062 taller). Elle reste, encore aujourd’hui, le prin- cipal pôle urbain de la région, suivie par Sidi Ouezzane Sidi Kacem 57 972 Slimane et Sidi Kacem. Lors du découpage Souk Larbaa Kénitra 42 392 territorial de 2009, la région Gharb Chrarda Sidi Yahya Kénitra 31 705 Beni Hssen est créée et Kénitra en devient le Source : Recensement Général de la Population et de l’Habitat 2004 chef-lieu.

30 - Conjoncture N° 965 - 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 réserves hydriques constituées par l’Oued plus était estimé à 47,8 % (ce taux atteint 76 % Sebou et ses confluents ainsi que par deux pour les femmes vivant en milieu rural). Près grandes nappes phréatiques au niveau de la de 147 zones d’habitat insalubre ont en outre Maâmora et la plaine du Gharb. La couverture été identifi ées. En 2013, le taux de chômage de forestière représente 139 000 hectares* soit un la région s’est établi à 10,7 %, là aussi supérieur taux de boisement de 16 % (la moyenne natio- à la moyenne nationale (9,3 %). Il est de 16,5 % nale étant située à 9 %). Les zones boisées se en milieu urbain et de 7 % en milieu rural. Le composent d’essences naturelles ou plantées, niveau d’étude reste très faible : seulement 7,3 % principalement le chêne-liège et l’eucalyptus, de la population urbaine a suivi des études supé- qui offrent un potentiel intéressant pour l’ex- rieures (1 % pour la population rurale). ploitation forestière. La superfi cie agricole utile Ce retard en matière d’éducation constitue un s’élève quant à elle à 576 422 hectares*, dont réel frein pour les investisseurs à la recherche 177 800 d’hectares irrigués. de main-d’œuvre qualifi ée. En ce qui concerne les ressources minérales et fossiles, un petit gisement de gaz naturel a Une activité économique portée par la pêche récemment été découvert au nord de Kénitra. et l’agriculture La région comprend également quelques car- Selon le HCP, la région Gharb Chrarda Beni rières (sable, argile et gravette). Hssen a contribué à hauteur de 4,1 % au PIB La région Gharb Chrarda Beni Hssen abrite national en 2012, affichant une croissance de par ailleurs une grande biodiversité terrestre 1,4 %. Son PIB s’établit à 33,87 milliards de et marine. Inscrits dans la liste de la conven- dirhams. Elle enregistre un PIB par habitant tion de Ramsar, deux sites naturels ont été de 18 778 DH, ce qui la classe à 10e position à répertoriés comme Sites d’Intérêt Biologique l’échelle nationale. Le secteur primaire repré- et Écologique Majeurs : la Merja Zerga et le Lac Selon le HCP, sente 30,6 % du PIB régional. Ce taux a cepen- de Sidi Boughaba. Toutes ses richesses consti- dant diminué de 2,6 points entre 2011 et 2012. La tuent un point fort indiscutable pour la région. la région Gharb part du secteur secondaire dans le PIB est, quant Elles sont cependant menacées par le dévelop- à elle, en augmentation de 3 points : elle s’élève pement urbain, industriel et touristique qui Chrarda Beni à 21.9 %. génère une forte pression sur les zones natu- Hssen a contri- Le secteur du commerce est en pleine expansion, relles et les espèces qu’elles renferment. avec un développement du circuit de distribu- bué à hauteur tion moderne. La région enregistre en parallèle D’importants enjeux sociodémographiques un ratio de dépenses de consommation fi nale Lors du dernier recensement de 2004, la popu- de 4,1 % au PIB par habitant de 63 %, supérieur à la moyenne lation de la région Gharb Chrarda Beni Hssen national en 2012. nationale (59,9 %). D’après une étude réalisée était estimée à 1 895 540 habitants (soit 6,2 % de par la Chambre de Commerce, d’Industrie et la population nationale). La population est prin- de Services de Kénitra, le pouvoir d’achat des cipalement répartie sur la province de Kénitra habitants est néanmoins relativement faible : (62 % des habitants). 8 206 DH contre 11 673 DH au niveau national. La croissance démographique annuelle Malgré l’existence de plusieurs sites attractifs, moyenne a connu un ralentissement entre 1994 le secteur du tourisme est peu développé. Ce et 2004 : elle est passée de 2,3 % à 1,4 %. Le taux phénomène s’explique par l’offre insuffi sante d’urbanisation est, pour sa part, passé de 38,4 % en termes d’équipements de loisirs et d’héber- à 42 % au cours de la même période. En 2004, la gement (capacité de moins de 600 lits). Les sites densité de la population a atteint 246 habitants/ naturels comme les plages de Mehdia et Sidi km2, soit environ cinq fois la moyenne nationale. Bousselham, le lac de Sidi Boughaba, ou la forêt La population est généralement jeune : 32 % de la Maâmora représentent pourtant un réel étaient âgés de moins de 15 ans lors du recense- potentiel pour le tourisme balnéaire et rural. La ment. région dispose également de plusieurs vestiges Malgré le dynamisme de l’agglomération de historiques, notamment les sites archéologiques Kénitra, les indicateurs de développement romains de Thamusida, de Banasa et de Rirha et humain restent globalement en retrait par rap- la Kasbah de Mehdia. Le secteur de l’artisanat port aux tendances nationales. Ils mettent égale- est quant à lui orienté vers les métiers du tissage ment en lumière de grandes disparités entre les traditionnel (qui fait la renommée de Ouazzane), provinces, les richesses étant principalement de la menuiserie d’art et de la poterie et céra- concentrées à Kénitra. Le taux de pauvreté de mique. la région Gharb Chrarda Beni Hssen est ainsi le plus élevé du Maroc : 20,5 %, contre 14,2 % Nadia Kabbaj, journaliste au niveau national. En 2004, le taux d’anal- phabétisme de la population âgée de 10 ans et * Selon le Rapport National sur l’État de l’Environnement

15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 - Conjoncture N° 965 - 31 ZOOM Spécial région : le développement du Gharb

« La dynamique que connaît la région confirme sa vocation de terre d’investissement » Laila Hammouchi, Directrice du Centre Régional d’Investissement (CRI) de la région Gharb Chrarda Beni Hssen

Conjoncture : Quels sont les principaux du port fl uvial (l’unique port fl uvial au Maroc) en port de plai- atouts de la région du Gharb Chrarda Beni Hssen ? sance. À Kénitra, le projet de dédoublement de la RN4, qui relit le centre-ville à la plateforme industrielle, risque d’être relancé incessamment. Laila Hammouchi : La région Gharb Chrarda Beni Hssen présente un très fort potentiel de par sa Quels seront les principaux défi s à relever ? position stratégique au carrefour des régions les plus dyna- La région doit se préparer et mettre en place toutes les infras- miques du Royaume. Elle bénéfi cie d’un emplacement idéal, très tructures d’accueil. Kénitra a un peu de mal à trouver des espaces bien desservi par tous les axes routiers et dispose de toute l’in- pour le développement urbain, entourée au sud par la forêt et au frastructure nécessaire pour développer les diff érents aspects nord par l’oued Sebou. Il y a une forte pression foncière en raison économiques. C’est aussi une région à vocation agricole par des nombreux projets d’investissement et cela commence à être excellence, qui dispose de nombreuses ressources naturelles. ressenti comme une contrainte majeure. Or, il est important Elle abrite à peu près 2/3 des réserves hydriques du Maroc, de d’avoir une vision de développement durable et de respecter larges étendues de terre fertile et le plus vaste périmètre irrigué les aspects environnementaux. Nous réfl échissons, avec nos du pays. Un plan agricole très ambitieux, décliné du Plan Maroc partenaires dans le domaine de l’urbanisme, à des alternatives. Vert, est actuellement mis en place. L’une d’elles est d’ouvrir l’autre rive de l’Oued Sebou, dans le Dernièrement, grâce à l’élan insuffl é par tous les projets struc- cadre de la reconversion du port fl uvial tout en respectant les turants lancés par Sa Majesté, la région bénéfi cie aussi d’une contraintes physiques et techniques. Pour accueillir les 45 000 nouvelle plateforme industrielle intégrée située à 17 km à l’est personnes qui, à terme, travailleront sur la plateforme indus- de Kénitra. C’est une zone qui suscite beaucoup d’intérêt : trielle, un projet de pôle urbain situé à la sortie de Sidi Yahya 9 multinationales y sont déjà installées, ce qui représente près est en cours d’étude. de 14 000 emplois. D’importants eff orts ont été accomplis pour la mise à niveau de Kénitra. Petit à petit, elle devient un pôle d’attraction plu- Quel est l’impact de ces projets structurants ? tôt qu’une ville dortoir. D’où la nécessité de répondre aux nou- Avec le projet de plateforme industrielle, nous avons enregistré veaux besoins en matière d’habitat, d’équipement et d’espaces une très grande dynamique au niveau de la région. D’autres pro- de divertissement. jets majeurs vont ainsi accompagner le développement de la pla- teforme, notamment sur le volet de l’habitat et de l’urbanisme. Quelle est la stratégie du CRI pour la région ? Le premier tronçon de la LGV va permettre de parcourir le tra- Depuis mon entrée en fonction, il y a moins de 6 mois, nous avons jet Tanger-Kénitra en trois quarts d’heure. Installé à 20 km de essayé, avec l’Autorité régionale, de travailler dans un esprit d’ou- l’embouchure de l’Oued Sebou, le futur port Kénitra Atlantique verture et d’encourager l’investissement dans tous ses aspects. sera directement relié à la plateforme. Ce port, qui a vocation à C’est une tâche que mes prédécesseurs ont engagée et que nous recevoir une bonne partie de l’activité du port de Casablanca, va allons, bien sûr, poursuivre. Notre objectif est d’axer nos eff orts complètement changer le profi l de développement de la région. sur les spécifi cités de la région et d’identifi er les créneaux qui Par ailleurs, nous avons d’autres projets structurants tels que peuvent accompagner la dynamique régionale. Un autre chantier la station balnéaire de Mehdia qui sera opérationnelle l’été pro- vise à améliorer l’accueil et les procédures en vue de domicilier chain. Un autre projet très important concerne la reconversion l’ensemble des projets d’investissement au sein du CRI.

32 - Conjoncture N° 965 - 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 En 12 ans, un peu plus de 20 000 entreprises ont été En ce qui concerne les autres segments, les investis- créées au niveau du guichet 1. Il est important de seurs ont pris conscience du besoin en équipements savoir ce qu’elles sont devenues. Lesquelles sont et infrastructures de loisirs. Nous avons également toujours en activité ? Combien d’emplois ont-elles beaucoup de demandes en rapport avec la zone réellement générés ? Pourquoi certains projets industrielle. Récemment inaugurée, l’unité Delphi n’ont-ils fi nalement pas vu le jour ? Pour répondre emploie plus de 1 800 personnes et représente un à ces questions, nous sommes en train de lancer investissement de plus de 33 millions d’euros. Enfi n, une étude d’évaluation de tout ce qui a été fait en il y a beaucoup de projets agricoles, par exemple réexaminant les anciens dossiers. Dans l’accom- pour l’installation d’unités de conditionnement. pagnement des investisseurs, le paramètre temps est très important : il faut détecter tous les points de blocage et réduire les délais des procédures. « A Kénitra, nous avons une forte Certains projets étaient parfois déposés dans des services qui n’étaient pas directement concernés, pression foncière en raison des ce qui entrainait des retards. Aujourd’hui, pratique- nombreux projets d’investissement ment tous les projets sont centralisés au niveau du CRI. Pour faire avancer les projets en difficulté, et cela commence à être ressenti nous avons tenté d’identifier les problèmes et d’accompagner les investisseurs en vue de trouver comme une contrainte majeure » des solutions. Comment répondre à la demande en ressources Actuellement, quelles catégories humaines qualifi ées ? d’investisseurs font appel à vos services et Beaucoup d’emplois vont être créés, mais si la main quels sont les secteurs les plus porteurs ? d’œuvre n’est pas adaptée, pas formée, les entre- Nous enregistrons une forte demande dans le seg- prises seront obligées de chercher dans d’autres ment touristique. Il y a aussi le segment de l’habi- régions et cela peut créer un vrai malaise dans la tat et notamment l’habitat social pour lequel nous population. Au sein de la plateforme industrielle, avons adopté une approche particulière. En eff et, un institut de formation spécialisé a été construit. beaucoup de demandes sont concentrées dans Nous travaillons par ailleurs en étroite collabora- la province de Kénitra. Avec l’Autorité régionale, tion avec l’université, l’ANAPEC et l’OFPPT pour nous avons décidé d’orienter ces investisseurs vers identifi er les besoins en formation, programmer des d’autres localités ayant des besoins plus importants sessions de formation adaptées et conclure des par- (comme Sidi Yahia, Souk Larbaa ou Sidi Slimane). tenariats avec les entreprises de la plateforme. Ces Nous essayons de veiller à l’équité territoriale de conventions concernent aussi bien les étudiants et manière à ce que toutes les provinces bénéfi cient apprentis que les cadres et employés des unités. des projets d’habitat social, au même titre que la province chef-lieu. Propos recueillis par Nadia Kabbaj

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15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 - Conjoncture N° 965 - 33 ZOOM Spécial région : le développement du Gharb Une région à « double casquette » Historiquement à vocation agricole, la région opère depuis quelques années une diversification vers l’industrie de pointe. Ce double positionnement s’intègre dans le cadre des grandes stratégies nationales de développement. Retour sur une transition d’envergure.

râce à ses nombreuses res- La production végétale de la région englobe sources naturelles, la région des fi lières très diverses : les céréales (envi- Gharb Chrarda Beni Hssen ron 7 millions de quintaux par an), les se classe parmi les premières légumineuses, les cultures sucrières (bet- régions agricoles du Maroc. terave et canne à sucre), les cultures arbo- Avec ses 177 800 hectares ricoles (agrumes, olivier) et les cultures Girrigués, elle serait qualifi ée pour devenir la maraichères. La production des cultures première région irriguée du Royaume selon sucrières, qui constituent l’une des spéciali- Aziz Akhannouch, Ministre de l’Agriculture et tés de la région, est en perte de vitesse depuis La production de la Pêche Maritime. Dans le cadre du déploie- quelques années (près de 451 000 tonnes de ment du Plan Maroc Vert au niveau régional, cannes à sucre et 220 000 tonnes de bet- des cultures un ambitieux Plan Agricole Régional lancé teraves à sucre produites en 2013). Pour en 2009 fi xe les objectifs à l’horizon 2020. La relancer cette fi lière, l’État a prévu plusieurs sucrières, qui stratégie vise notamment à mettre à niveau les mesures dont le subventionnement des agri- constituent réseaux d’irrigation et d’assainissement, à amé- culteurs. liorer la structure foncière des terres agricoles, En ce qui concerne l’élevage, la région dis- l’une des à accroitre la productivité grâce à la recherche pose d’un cheptel important. En 2009, il spécialités de la et à développer les cultures à forte valeur ajou- comptait 251 200 têtes de bovins (9 % du tée. Le plan a pour but de tripler la production cheptel bovin national), 881 500 têtes d’ovins région, est en totale agricole. Au total, 113 projets seront réa- et 23 000 têtes de caprins. Grâce à de nom- lisés, dont 73 pour la filière végétale et 40 breux investissements, la production de la perte de vitesse pour la fi lière animale. D’importants inves- fi lière lait est passée de 173 millions litres en depuis quelques tissements ciblent les projets d’aménagement 2006 à 425 millions de litres en 2013. L’api- hydroagricole et concernent une superficie culture est également une fi lière très dyna- années. totale de 88 500 hectares. mique en raison des conditions climatiques © 123rf

34 - Conjoncture N° 965 - 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 et environnementales favorables (90 000 ruches). L’élevage et l’apiculture bénéfi cient Production végétale en 1000 Tonnes : en outre des nombreuses zones forestières Filières Référence 2010 Port National (%) 2013 2020 qui fournissent notamment 70 % du besoin en fourrage des cheptels. Les forêts alimen- Céréales 586 542 7 % 734,8 700 tent aussi l’industrie du liège, de l’eucalyptus Mar Primeurs 111 125 8 % 186,4 279 et de la caroube. Mar Saison 1085 813 16 % 1383 2800 Oléiculture 21,7 21,9 1 % 30 45 La montée en puissance d’un nouveau pôle Agrumes 340 280 17 % 625 1377 industriel au Maroc Les premières industries qui se sont implan- Arboriculture 38 47 2 % 71 112 tées dans la région avaient essentiellement pour vocation de transformer les matières Production animales : premières agricoles et naturelles locales. Filières Référence 2010 2013 2020 Avec l’implantation du projet Atlantic Free Viande rouge bovine (T) 15,170 18,120 20,230 28,110 Zone (plateforme intégrée entrant dans le cadre du Pacte National pour l’Émergence Viande rouge Ovine 7,050 8,130 9,100 13,050 Caprine(T) Industrielle), la région confirme son posi- tionnement dans les autres segments, notam- Avicole (T) 15,000 21,000 26,900 ment le câblage et l’équipement automobile. Lait (en millions de litres) 222 247 425 1,100 En 2009, l’agro-industrie, la chimie et la parachimie et l’industrie mécanique et métal- Source : Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime lique représentaient respectivement une pro- duction de 2,2 milliards, 1,2 milliard et 0,9 trielle a joué un rôle important dans cette milliard de dirhams. Plusieurs grandes uni- Dans la région dynamique. La production de ces unités est tés agro-industrielles sont implantées dans pour le moment principalement destinée la région (tabac, sucreries, transformation du de Kénitra, à l’export, mais la proximité des usines de lait, conserveries, conditionnement de fruits montage automobile de Tanger laisse pré- et légumes et minoteries), comme celles des le secteur de sager un fort potentiel de développement. sociétés Altadis, Cosumar, Citruma, Extra- l’équipement lait, Sotralait, Minoteries du Gharb… Nadia Kabbaj, journaliste Dans la région de Kénitra, qui concentre la automobile majorité de l’activité industrielle, le secteur a bénéfi cié de l’équipement automobile a bénéfi cié de nombreux investissements ces dernières de nombreux Pêche : un secteur à dynamiser années. De nombreuses multinationales Malgré la richesse et la diversité des spécialisées se sont en effet installées dans la investissements région : Faurecia, Hirschmann Automotive, ces dernières ressources halieutiques présentes le long Delphi, Sumitomo, Saint Gobain… des 140 km de littoral, le secteur de la L’implantation de la plateforme indus- années. pêche reste peu développé dans la région du Gharb Chrarda Beni Hssen. Selon l’Offi ce National des Pêches, au cours des Principales productions Superfi cies (103 Ha) huit premiers mois de cette année, 4 359 Céréales 358,6 tonnes ont été commercialisées dans le - Blé dur 57,3 port de Mehdia (soit une baisse de 17 % - Blé tendre 246,8 par rapport à la même période en 2013), - Orge 39,7 pour une valeur totale de 47,1 millions Légumineuses 43,8 de dirhams. Les poissons pélagiques, (1) Cultures industrielles 27,3 les poissons blancs, les céphalopodes et Cultures oléagineuses 51,1 les crustacés/coquillages représentent Cultures fourragères 21,7 respectivement 89 %, 2,4 %, 6,9 % et Cultures en sous étage 14,7 1,7 % des prises. L’ensemble portuaire Jachères 77,6 de Kénitra comprend trois installations Plantations fruitières 56,3 portuaires : un port de pêche, un avant- (1) Superfi cies récoltées port et un port commercial (l’unique port Source : rapport le Maroc des Régions publié par le HCP en 2010 fl uvial du Maroc).

15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 - Conjoncture N° 965 - 35 ZOOM Spécial région : le développement du Gharb Des projets structurants pour accélérer la dynamique d’investissement Infrastructures, urbanisme, industrie… Quels sont les projets phares, réalisés ou à venir, qui vont redessiner le paysage économique de la région Gharb Chrarda Beni Hssen ? Retour sur quatre projets majeurs.

Atlantic Free Zone, locomotive du secteur industriel LGV est de répondre à la demande croissante en terme de tra- à Kénitra fi c de voyageurs et d’accompagner le développement du pôle Inaugurée en 2010 et opérationnelle depuis 2012, la plate- économique de Tanger. La LGV va aussi permettre de fl uidi- forme industrielle intégrée (P2I) Atlantic Free Zone est le fi er la circulation sur l’actuelle ligne Tanger – Casablanca qui fruit d’un partenariat entre trois promoteurs : la CDG, MEDZ connaît une hausse importante du trafi c de conteneurs. Le coût et Edonia World. Elle s’étend une superfi cie de 3,5 millions de global s’élève à 20 milliards de dirhams. Ce montant inclut les mètres carrés, divisés en deux zones indépendantes : l’« Open études, le pilotage du projet, l’infrastructure, les équipements Zone » et la zone franche qui représente les 2/3 du projet. ferroviaires et l’acquisition du matériel roulant. L’entrée en Reliée au réseau autoroutier et ferroviaire, la P2I possède deux service est prévue pour 2016. accès principaux pour les véhicules et dispose également une station de train (passagers et marchandises). Le projet inclut Chiff res-clés : en outre des espaces pour les unités industrielles et logistiques, • 20 milliards de dirhams d’investissement les show rooms, ainsi que pour les bureaux et installations • 2 500 emplois directs et indirects mixtes comme la cité de l’électronique ou la zone High Tech. • 13 viaducs La toute dernière unité a été inaugurée le 26 novembre : il s’agit • 12 rames à grande vitesse de l’unité de câblage automobile de l’équipementier Delphi. Kénitra Atlantique, le futur pôle portuaire du Gharb Quelques services proposés : Dans le cadre de la Stratégie Portuaire Nationale à l’horizon • Centre d’expositions et centre d’affaires 2030 visant à améliorer l’offre portuaire marocaine, Kénitra • Banque off et on shore accueillera un nouveau port vraquier et conventionnel polyva- • Espaces d’hébergement et de détente lent. Couvrant un large hinterland (de Tanger à Casablanca), • Port sec il sera destiné aux fl ux non unitarisés, en particulier ceux en • Centre de formation spécialisé dans les métiers de l’auto- provenance et à destination des régions du Gharb, Saiss et mobile Loukous. Le port desservira également les zones franches • Douane (en zone franche). d’Atlantic Free Zone et de Tanger Med et drainera une partie du trafi c vraquier du port de Casablanca. Un terminal hydro- Chiff res-clés : carbures sera installé à proximité des centres de consomma- • 45 000 emplois créés à terme tion (centrales ONEE, industries). Le projet est actuellement • 9 grandes unités industrielles implantées en phase d’étude. • 10 milliards de dirhams d’investissement attendus. Mehdia, une nouvelle station pour développer l’offre La LGV, un projet phare qui va rapprocher Kénitra des touristique grands pôles économiques du Maroc Lancée en 2012 dans le cadre du plan Biladi, la station bal- Les travaux du premier tronçon de la Ligne à Grande Vitesse néaire de Mehdia est dédiée au tourisme interne. D’un inves- (LGV) Tanger-Casablanca ont été lancés en septembre 2011. tissement global de 380 millions de dirhams, le projet sera doté Le projet est mené par l’ONCF en partenariat avec la SNCF. d’une capacité d’accueil de plus de 5 000 lits et génèrera 700 La LGV va permettre de parcourir le trajet en 1h30, contre emplois. Le programme couvre une superfi cie de 23 hectares et 4h45 actuellement. 200 km de double voie (dont 51 km longe- comprend des résidences hôtelières, des unités résidentielles, ront l’autoroute) seront posés de Tanger à Kénitra, avec une un camping ainsi que différents équipements de loisirs (aqua- vitesse maximale de 350 km/h. Les voies existantes seront parc, restaurant, commerces, terrain de sport, école de surf…). aménagées à partir de Kénitra jusqu’à Casablanca en passant L’aquaparc et une partie des équipements seront opération- par Rabat. Dans le cadre du projet, Kénitra abritera une base nels l’été prochain. travaux. Sa gare sera également aménagée pour recevoir les nouvelles rames et assurer le raccordement. L’objectif de la Nadia Kabbaj, journaliste

36 - Conjoncture N° 965 - 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 « Extralait travaille en étroite collaboration avec les producteurs laitiers » Interview de Cherkaoui Bouchaanana, Directeur Général d’Extralait, coopérative agricole laitière de Kénitra Créée en 1953, la coopérative Extralait occupe aujourd’hui la 3e place sur le marché national et emploie 475 salariés. Elle est spécialisée dans la collecte, la transformation, la fabrication et la commercialisation du lait et de ses dérivés.

leur disposition du matériel d’élevage (par exemple pour l’ensilage Comment est gérée la Conjoncture : et la traite) répondant aux normes, et ce, afi n de leur permettre production ? Quelles catégories de produits commercialisez- d’assurer la production de lait dans les meilleures conditions. vous ? Quelle a été votre stratégie de développement ces dernières Cherkaoui Bouchaanana : années ? Aujourd’hui, notre coopérative gère 110 centres de collecte et dis- Depuis 2002, nous avons mis en place un vaste programme d’inves- pose d’une capacité de production de 740 000 litres/jour. L’unité tissement pour accroitre la capacité de production et de stockage de production s’étend sur une superfi cie de 100 000 m2, dont une et augmenter la productivité. Nous avons ainsi modernisé nos ins- unité de séchage d’une capacité de 8 000 litres/jour. Pour garantir tallations en nous équipant avec du matériel de pointe. Pour mieux la sécurité alimentaire de nos produits, nous avons mis en place répondre aux exigences du marché, de plus en plus concurrentiel, une organisation de gestion du risque en appliquant la démarche nous avons élargi nos gammes et lignes de produits en lançant de HACCP sur nos sites de production. D’autre part, la coopérative nouveaux produits adaptés aux attentes des consommateurs. Par dispose d’un laboratoire qui lui permet d’assurer la qualité tout au ailleurs, afin d’étendre nos réseaux de distribution, nous avons long du cycle de vie du produit, de l’approvisionnement jusqu’à la construit un dépôt à Casablanca et fait l’acquisition d’une nouvelle distribution en passant par les composants de fabrication. flotte de camions et véhicules utilitaires. Pour accompagner sa Notre gamme comprend plusieurs types de produits laitiers : lait croissance, la coopérative engage de nouvelles recrues et développe pasteurisé, beurre, leben, lait fermenté aromatisé, yaourts, yaourts à les compétences de ses salariés grâce à la formation continue. boire, boissons à base de lait. Ces produits sont commercialisés sous nos diff érentes marques (Extralait, Yovi, Yogo, Lact’Up Mahdya …). Quels sont les perspectives et les projets de développement Nous proposons également des produits destinés aux industriels de la coopérative ? comme le lait en poudre entier et écrémé conditionné en sacs de 25 kg. Dans les prochaines années, notre objectif est de poursuivre notre politique de modernisation et de développement des outils de pro- De quelle manière collaborez-vous avec les producteurs ? duction. Nous avons le projet de construire une nouvelle unité de Pour pérenniser, développer et diversifi er ses sources d’approvi- lait stérilisé UHT et d’installer une station d’épuration des eaux sionnement en lait, Extralait a adopté des stratégies et politiques usées industrielles conforme aux exigences réglementaires liées qui visent à fi déliser les producteurs laitiers. La coopérative fi nance à l’environnement. Sur le plan commercial, nous allons continuer notamment l’achat d’aliments simples et composés en vue d’une à diversifi er notre gamme de produits et à étendre nos réseaux de gestion rationnelle du cheptel. Elle importe également des génisses distribution en implantant de nouveaux dépôts et en faisant l’acqui- de races sélectionnées pour leur productivité. Par ailleurs, la coopé- sition de nouveaux camions. rative sensibilise ses adhérents sur l’importance de la qualité et de l’hygiène. Elle les accompagne dans leur mise à niveau en mettant à Nadia Kabbaj, journaliste

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Juridique Les produits bancaires islamiques au Maroc La parole au Campus CFCIM Les marques rendent la Finance perplexe

15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 - Conjoncture N° 965 - 39 ExpertJuridique

Les produits bancaires islamiques au Maroc

La finance islamique, basée sur les principes de l’Islam, connaît un fort développement. Quels en sont les produits «stars» disponibles au Maroc?

Abderrahmane LAHLOU Expert en Education, Formation et Management ABWAB Consultants

u lendemain du vote a. Moucharaka ou associa- ralement l’entrepreneur). Les tout à fait légale en Islam, mal- final de la nouvelle loi tion au capital parties se partagent les profits gré l’analogie de ses caractéris- Abancaire N° 103/12, Il s’agit pour la banque, de de l’exploitation ou de l’opéra- tiques avec le crédit à intérêt. portant création des produits prendre ou créer des parts ou tion selon un ratio convenu à Cette vente consiste à majo- bancaires dits participatifs, actions dans une société, en l’avance, à la hauteur de leurs rer le prix de vente du bien de nombreuses entreprises, association avec un partenaire engagements respectifs : le pro- d’une marge commerciale en soucieuses de diversifier leurs pour une période déterminée rata du capital pour la banque et contrepartie d’un paiement sources et modes de finance- avant rétrocession ou sortie le travail fourni pour l’entrepre- différé, à condition que le sur- ment, ont besoin de décrypter en bourse. C’est l’équivalent neur, qui est manuel, intellec- plus fasse partie intégrante du les nouvelles formules du texte du Capital Investissement, tuel ou managérial. prix à terme et ne subisse ni de loi, objet des articles 54 à 70, avec toutes ses formes de Seed augmentation ni rabais en cas et d’apprécier leur adaptation à Capital, Capital risque, Capi- Les contrats de raccourcissement du délai leurs besoins. La typologie des tal développement et Capital d’échanges transactionnels de paiement. Le vendeur peut produits bancaires islamiques transmission. Cette catégorie de contrats, offrir une palette de choix de se présente selon le triptyque plus diversifiée est connue prix de vente Prorata Tem- suivant : i) produits participa- b. Moudaraba ou Fiducie sous l’appellation de Boyou’e poris avant la transaction. La tifs, qui se basent sur le partage La Moudaraba signifie littérale- (ventes). Le principe est diffé- vente doit être réalisée à un des gains et profits ; ii) produits ment « entreprise » au sens de rent des contrats de participa- prix irrévocable. L’adaptation d’échange transactionnel, qui l’action, non de l’institution. Il tion, car il s’agit pour la banque contemporaine de cette vente portent sur les transactions consiste pour la banque, consi- de financer des opérations à tempérament, consiste pour commerciales ; iii) les produits dérée comme financeur de d’achat-vente au profit de son la banque à acheter un actif ou de titrisation, qui portent sur un bien, à la demande de son des sous-jacents immobiliers « La Banque Mondiale client, pour le lui revendre à ou commerciaux. tempérament, en contrepartie estime que les avoirs des d’une marge commerciale. aLes produits partici- patifs banques islamiques ont été d. Le Salam ou préfinance- Ils sont appelés de manière ment de campagne extensive Al Moucharakat, multipliés par neuf à 1800 Ce contrat consistait pour un littéralement les associations. milliards de dollars entre agriculteur en mal de finance- Dans cette catégorie de pro- ment au milieu de sa campagne duits, la banque se constitue 2003 et 2013. » agricole, de vendre tout ou par- acquéreur de parts ou porteur tie de sa future récolte contre de parts à créer dans le cadre l’action de fiducie, à avancer un client, moyennant une marge un paiement comptant anti- d’un projet à caractère com- capital à l’opérateur de fiducie, commerciale en contrepartie cipé, moyennant une décote mercial ou industriel, sujet à à l’objet de réaliser une opé- d’un délai de paiement, tous sur le prix de vente estimé au une exploitation économique ration commerciale détermi- deux fixes et irrévocables. Cela moment de la livraison. Le profitable et dont les bénéfices née ou monter une entreprise comprend la Mourabaha, le contrat est aujourd’hui étendu et pertes sont partageables d’exploitation commerciale Salam, l’Istisna’e, et l’Ijara. Les au financement du fonds de entre la banque et son client. ou industrielle déterminée. La banques islamiques pratiquent roulement dans l’industrie, par Appelé Profit & Loss Sharing banque, qui apporte les fonds, également le leasing, sous l’ap- assimilation à l’exploitation (PLS) ou partage des profits est appelée dans le contrat Rab pellation Ijara Tamlikia. agricole. Le client de la banque et des pertes, le système est al Mal, littéralement proprié- contracte alors avec elle une fondé sur la règle islamique taire des fonds, alors que son c. La Mourabaha ou vente à vente différée avec paiement statuant « qu’il y a nul béné- client, qui s’investit avec son tempérament au comptant. Parmi les adap- fice sans sacrifice ». Ils sont de seul travail est appelé Mouda- C’est un contrat basé sur la tations contemporaines de ce deux formes : rib, qui est le fiduciaire (litté- vente simple à tempérament, contrat, la banque ne prend

40 - Conjoncture N° 965 - 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 plus possession, le terme arrivé, prendre en charge en conces- aux besoins des entreprises en Les instruments de du bien objet de la vente, mais sion de la part de l’Etat, la réa- la transformant en Ijara tamli- titrisation mandate plutôt le client pour lisation de l’infrastructure, de kia ou location-vente, tout à Devant les besoins croissants réaliser la vente en son lieu et l’exploiter à son profit pour une fait similaire au leasing. Dans la d’endettement des insti- place, ce qui évite l’implica- durée déterminée (moyennant mesure où les deux contrats de tuions publiques et des gou- tion de l’organisme dans une redevance ou pas), puis de la location et de vente du même vernements, les contrats de activité qui ne relève pas de céder à l’Etat, qui en poursuit bien sont indépendants l’un de base autant participatifs que son métier, et réduit en même l’exploitation. Dans les opéra- l’autre, l’opération est autorisée commerciaux développés temps le nombre d’intermé- tions d’Istisna’e des banques par la Charia. L’achat de l’actif pour les banques islamiques diaires, la vente des biens étant islamiques, la phase d’exploita- en fin de contrat doit rester une n’étaient pas adaptés. Encore alors opérée naturellement par tion n’est pas prévue. option, signé simultanément une fois, et par mimétisme sur leur producteur. Après la livraison de l’ouvrage, avec l’engagement de location, les contrats conventionnels un contrat d’Istisna’e présente mais non opposable au client. d’obligations à rémunération e. L’Istisna’e, entre VEFA et fixe par intérêts, l’ingénierie BOT financière islamique a produit Ce contrat inspiré des pratiques « Plus de 40 millions de les Sukuks, littéralement « ancestrales de fabrication sur titres », qui étaient destinées commande prend aujourd’hui personnes dans le monde à un grand succès. Le principe dans l’immobilier, la forme de sont actuellement clientes générique est simple, il s’agit la vente en état futur d’achève- pour un originateur de titriser ment, prévue par le droit latin d’une banque islamique » non pas une créance, mais un pour la réalisation sur com- droit de copropriété sur les mande des ouvrages d’habita- des similitudes avec la Moura- Il est important de noter en revenus d’un actif physique tion et de génie civil, est éten- baha, car la relation débitrice conclusion, que même si la déterminé, ou d’un actif émis due par les banques islamiques entre la banque et le client est marge de financement est par un intermédiaire, le SPV à la réalisation d’actifs mobi- la même, à savoir des échéances exprimée en pourcentage de (Special Purpose Vehicle), lui- liers tels les avions ou navires à payer selon un échéancier l’encours, voire même bench- même adossé à l’actif d’origine, par exemple. prédéfini, incluant une marge markée sur le taux d’intérêt du qui devient le sous-jacent. Les En matière d’ouvrages d’infras- bénéficiaire préétablie. marché, elle reste une marge droits portent jouissance tant tructure, contrairement à l’im- commerciale en vertu de la que l’actif génère lesdits reve- mobilier, l’Istisna’e s’assimile à f. L’Ijara tamlikia ou loca- nature du contrat, qui est bien nus, et tant que le titre a cours la pratique du Build-Operate- tion-vente une location de bien à durée sur le marché avant d’être Transfer, qui consiste pour un Les banques islamiques ont déterminée s’achevant par une éventuellement racheté par maître d’ouvrage financeur de développé la location simple vente à la valeur résiduelle. l’originateur.

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15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 - Conjoncture N° 965 - 41 Expert La parole au Campus CFCIM

Les marques rendent la Finance perplexe

Les professionnels du marketing en font un sujet d’observation primordial. Certains professeurs de la même discipline ne jurent que par elle. Nous sommes nous, professionnels ou professeurs de la Finance, beaucoup plus perplexes sur ce thème. Jean-François Verdié, Professeur de Finance à TBS, Doyen de la Faculté, membre de la SFEV (Société Française des Evaluateurs, www.sfev.org)

alculer la valeur d’une tion des actifs incorporels) marques au bilan est lié à l’im- cière, c’est-à-dire la valeur marque est une opé- ne permettent la comptabi- possibilité de procéder à des que prendrait cette marque Cration délicate qui lisation des marques au bilan revalorisations de marque au si elle était négociée sur un exige la prise en compte de que si elles ont été acquises bilan ; l’inverse (dépréciation marché secondaire normale- facteurs aussi divers et intan- séparément des autres actifs de la valeur) étant possible ment efficient. gibles que l’émotion, l’imagi- d’une entreprise. De fait, les (cf. : le savoureux article de X. Pourtant, c’est bien cette naire, la notoriété, l’histoire, marques développées ou PAPER, Analyse Financière, valeur financière qui va inté- parfois longue de la marque créées en interne ne sont pas n°44, 2012, pages 5/6). Tout resser l’investisseur car elle analysée. Tous les secteurs, reconnues comptablement et cela fait que la valeur comp- reflète mieux que la valeur toutes les entreprises sont ne peuvent faire l’objet d’une table de la marque, même comptable la réalité éco- ou devraient être concernés inscription au bilan. installée au bilan de l’entre- nomique et financière liée par la gestion et l’évaluation L’autre problème posé par prise, est souvent bien loin au fait de détenir ou non un comptable de leur marque. l’inscription comptable des de refléter sa valeur finan- avantage appelé marque. Le Certains secteurs sont plus meilleur argument en faveur particulièrement visés : le de la valorisation financière luxe notamment et des entre- est celui d’un rapproche- prises comme Louis Vuitton, ment entre le marketing qui Gucci, Hermès. Les produits parle de capital marque et la de grande distribution avec finance qui se préoccupe de Danone, Coca Cola. Il est valoriser ce capital. Valori- impossible d’être exhaustif ser la marque permettra de (cf. : site www.prodimar- mieux la gérer en connaissant ques.com/). les déterminants de sa valeur Faire un état des lieux en et en permettant au gestion- matière d’évaluation des naire de marques de prendre marques comme élément les bonnes décisions : déci- d’actif immatériel conférant sions d’extension de gamme, un avantage par rapport à meilleure allocation des bud- celui ou celle qui ne détient gets publicitaires et de com- pas cet actif, nécessite des munication. Mais, au fait, questions liminaires à se comment faire et quelles sont poser. La première ques- ces pratiques de valorisation tion revient à bien séparer le financière ? Les investisseurs problème de la valeur comp- financiers, les études empi- table des marques de celui riques le montrent, réagissent de leur valeur financière. aux annonces de décisions Comptablement, l’enjeu est portant sur les marques. de faire apparaître au bilan Les méthodes de valorisation de l’entreprise la valeur de financière de la marque dans la marque. Le problème est un objectif d’optimisation de que les systèmes comptables sa gestion, de son acquisition, (notamment les normes de sa cession peuvent être comptables internatio- classées ainsi : nales IFRS : International • L’évaluation par les coûts Financial Reporting System, historiques ou de rempla- norme IAS38 sur la valorisa- cement, souvent à partir des

42 - Conjoncture N° 965 - 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 budgets de communication classement Best Global rencontrent toutes les entre- les rentes de situation (posi- passées ou estimés. Brands. SORGEM Eva- prises. tion monopolistique), les • L’évaluation à partir des luation (www.sorgeme- Rassurons le lecteur : même opportunités de croissance méthodes fondées sur la val.com/), ainsi que les si la relative rareté des tran- et autres avantages que peut capacité d’une marque à cabinets de conseil en sactions séparées sur les posséder une entreprise sans générer des flux futurs : Corprate Finance. marques rend les évaluations pour autant les avoir compta- - Capitalisation du diffé- bilisés à son bilan. rentiel de taux de marge Valoriser des actifs immaté- (dans la mesure où des riels implique de l’humilité produits marqués et « Valoriser des actifs et de toujours garder en tête des produits génériques la relativité des valeurs obte- peuvent être comparés). immatériels implique de nues. Seul le prix réellement - Approche DCF ou Dis- l’humilité et de toujours constaté reste objectif ! Le counted Cash Flow, champ de la recherche aca- directement liée à la théo- garder en tête la relativité démique est encore ouvert, rie financière classique. appuyé par des pratiques de - Capitalisation des rede- des valeurs obtenues. » professionnels de plus en vances de marques car, plus pointues. La valorisa- juridiquement, une L’objectif de cet article n’est difficiles à valider empirique- tion des marques est, en tout marque peut être concé- pas d’exposer les avantages et ment par confrontation de cas, un excellent exemple de dée à travers un contrat inconvénients des approches la valeur de marché avec la collaborations entre disci- de licence de marque. citées. Mais il montre la valeur financière, le problème plines qui pourraient s’igno- - Méthodes d’évaluation richesse et le dynamisme se retrouve quand on cherche rer (marketing/finance) et des praticiens : citons dont font preuve tant les pra- à quantifier d’autres éléments de partenariat entre acadé- INTERBRAND (www. ticiens que les enseignants- d’actifs incorporels tels le miques et professionnels interbrand.com/fr/) qui chercheurs dans la résolution capital humain (la valeur des pour converger vers les meil- publie également un de ce problème complexe que équipes et du management), leures pratiques.

15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 - Conjoncture N° 965 - 43 On en parle aussi...

L’association du mois L’Association Amal Marocaine des Handicapés se bat depuis 1992 pour faire entendre les droits des personnes handicapées.

Quelle est la situation des handicapés au Maroc en 2014 ? En 2012, articles présentés par la Ministre, près de la moitié devra être sou- le Conseil Economique et Social publiait déjà un rapport accablant. mise au Parlement avant d’espérer une traduction concrète dans Le CES recommandait à l’Etat d’adopter l’approche universelle du la loi. Les avancées en termes d’amélioration des prestations et les handicap pour garantir la dignité et les droits fondamentaux des per- mesures d’intégration au monde du travail des handicapés risquent sonnes en situation de handicap. On y demandait « la mise en place d’être lentes et donc diffi ciles à mettre en place. des mesures appropriées, y compris pénales, pour lutter contre tous les agissements discriminatoires, les termes et le langage stigmati- L’association du mois, l’Association Amal Marocaine des sant et non respectueux et les comportements cruels, inhumains et Handicapés. dégradants ou attentatoire à la dignité des personnes en situation de Dans ce contexte juridique et social où on préfère encore voir évo- handicap ». Qualifi ant le handicap de question centrale au Maroc, luer un handicapé à la maison, dans le cadre familial en marge de le CES mettait l’accent sur la nécessité de mettre en place une poli- la société, l’action des associations est indispensable. Ce mois-ci tique nationale intégrée pour protéger les droits de plus d’un million dans Conjoncture, nous avons choisi de présenter l’une des asso- et demi de citoyens marocains touchés par le handicap. ciations les plus actives pour la défense et les droits des handicapés au Maroc, récompensée cette année dans le cadre des projets carita- La dignité des handicapés, un droit constitutionnel. tifs de l’Ecole Française des Aff aires, l’Association Amal Marocaine La lutte contre toutes les formes de discrimination et de protection des Handicapés. L’association est née en 1992 d’une révolte contre des droits des catégories vulnérables est un engagement constitu- la situation préoccupante des personnes handicapées au Maroc et tionnel entériné par l’article 34 de la Nouvelle Constitution. « En d’une conviction, celle qu’il est possible de s’intégrer dans la société intégrant la question des handicapés, la Nouvelle Constitution pourvu qu’on soit correctement pris en charge et rééduqué. Elle oblige le Gouvernement marocain à élaborer un plan d’action et mène depuis sa création des actions en faveur de l’intégration des une stratégie effi cace pour promouvoir leur intégration » précisait handicapés en favorisant et fi nançant leur soutien direct et une à l’époque avec optimisme Youssef Errkiss, Président de l’Associa- réponse adaptée à leurs besoins. Elle supporte aussi moralement tion Marocaine Amal des Handicapés. Le 18 juin dernier, le Conseil et matériellement les personnes handicapées dans leur intégration de Gouvernement a fi nalement adopté le projet de loi. dans la société, notamment grâce à une insertion professionnelle. L’Association Amal Marocaine des Handicapés contribue égale- Une nouvelle loi diffi cile à mettre en place. ment à fi nancer des infrastructures urbaines destinées à améliorer Elaboré dès 2008 par Nouzha Skalli, en partenariat avec la Société le cadre de vie, l’accessibilité et l’indépendance des handicapés. Civile, ce texte a été pensé comme un projet de loi prêt à être appli- qué dans un délai de trois à cinq ans. , Ministre Contacts : www.handicapamal.ma PJD de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développe- Tel : 05 22 63 65 63 ment Social, a fi ni par le transformer en loi-cadre. Ainsi, parmi les 26 Youssef Errkiss, président de l’AAMH

44 - Conjoncture N° 965 - 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 15 décembre 2014 - 15 janvier 2015 - Conjoncture N° 965 - 45