UNE RETROSPECTIVE 2014-A.Indd

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UNE RETROSPECTIVE 2014-A.Indd Système de Management de la Qualité certifié ISO 9001 version 2008 par BUREAU VERITAS MAROC LE PREMIER QUOTIDIEN ECONOMIQUE DU MAROC Année marathon II RétRospective L’année où la diplomatie • Tournées royales d’envergure construite avec un montant de 330 mil- lions de DH. Les champs de partenariats ont également compris d’autres secteurs • Le capital immatériel fait son comme les finances, les énergies renou- velables, les infrastructures, le transport, entrée dans l’évaluation de la l’agroalimentaire, les mines, l’habitat… richesse du pays L’impact de cette tournée a été retentis- sant en termes de perception du Maroc dans le continent. En peu de temps, le • Appel à une rupture avec les Souverain a construit une image charis- matique en Afrique. La dynamique de la privilèges et l’économie de rente diplomatie royale a permis un plus grand au Sahara rapprochement avec certains Etats du Sahel, comme le Mali, qui n’étaient pas considérés traditionnellement comme des 2014 est décidément l’année bastions acquis au Maroc. Aujourd’hui, de la consécration de l’orientation afri- le renforcement du partenariat avec ces caine du Maroc. La tournée royale dans Etats se base sur une logique de com- la région, durant les premiers mois de plémentarité. Ces Etats ont demandé de cette année, a montré l’engagement du profiter de l’expertise marocaine dans Royaume en faveur du développement de plusieurs domaines, notamment dans la la coopération Sud-Sud. Le pays ne s’est promotion des ressources humaines, mais pas contenté des beaux discours, mais surtout dans l’encadrement religieux. Des a joint l’acte à la parole. En témoignent promotions d’imams maliens, gabonais, l’ampleur et la force de la délégation qui ivoiriens et guinéens ont commencé à bé- a accompagné le Souverain dans sa vi- néficier d’une formation à Rabat. C’est site au Mali, en Côte d’Ivoire, au Gabon dire le rôle stratégique que joue le Maroc et en Guinée Conakry. Sur le terrain, des dans la région, en dépit de son retrait de dizaines de conventions ont été signées l’OUA, devenue entre-temps UA. dans différents domaines, lors des quatre Le Souverain étapes de la tournée royale. Résultats, de Messages forts à l’ONU a introduit le grands projets qui vont favoriser le déve- concept de capi- loppement du continent. C’est le cas no- Cela s’inscrit dans l’orientation de la tal immatériel, tamment de la méga-usine de production défense des intérêts des pays en voie de qui devra désor- d’engrais entièrement dédiée à l’Afrique, développement, consacrée par le discours mais être pris en réalisée avec un budget de 5,1 milliards du Souverain, lu en son nom par Abdeli- considération de DH, ou encore la cimenterie qui sera lah Benkirane, devant l’Assemblée géné- dans l’élabo- ration des poli- tiques publiques. Actuellement, le CESE et BAM planchent sur la préparation d’une étude sur ce sujet, en plus de l’évaluation de la richesse na- tionale (Ph. MAP) rale des Nations unies. Le Roi a mis l’ac- leur imposer des conditions drastiques cent sur les différentes défaillances qui qui entravent leur évolution naturelle marquent les relations qu’entretiennent vers le progrès». Le discours royal de- les Etats occidentaux avec les pays en vant toutes les délégations présentes à développement. Il a lancé un appel pour la réunion de l’Assemblée générale de «le respect des spécificités de chaque l’ONU a aussi épinglé «les critères de Etats, surtout les pays en voie de déve- notation et de classement de nos pays, loppement, qui pâtissent encore des effets qui suscitent de nombreuses interroga- de la colonisation». D’ailleurs, le Sou- tions». Le Souverain a appelé à prendre La relation maroco-française a connu un coup de froid durant cette année, notamment verain a chargé les anciennes puissances en considération d’autres dimensions à cause de certains incidents diplomatiques, dont notamment la convocation d’un haut coloniales, et les a appelé à assumer leur dans l’évaluation du progrès des Etats, responsable sécuritaire marocain par la Justice française, qui a été suivi d’une suspension responsabilité historique. Car, ces Etats, notamment le capital immatériel. Il s’agit de la coopération judiciaire entre les deux pays (Ph. MAP) «au lieu d’apporter le soutien nécessaire d’un concept défendu par le Souverain aux peuples de ces pays, s’obstinent à dans son discours du 20 août, comme Mercredi 31 Décembre 2014 III RetRospective marocaine a retrouvé du sens qui a été considéré comme «une pause introspective», dans laquelle le Souverain Justice militaire: Fini les tribunaux d’exception a mis l’accent sur les enjeux que doit re- lever le Maroc pour rejoindre le club des La tournée pays émergents. Il s’agit notamment de la LA loi relative à la réforme de la Justice militaire a été finalement adoptée, royale en nécessité de «mobiliser des élites quali- cette année, par la Chambre des représentants en 2e lecture. Ce texte fondateur, Afrique a fiées», pour assurer la mise en œuvre des dans la mesure où il rompt avec la logique de tribunal d’exception, qui a écorné permis de différents plans de développement. Partis l’image du Maroc, notamment à l’occasion du jugement des personnes impli- consacrer politiques, syndicats et associations sont quées dans l’affaire de Gdim Izik à Laâyoune. Aujourd’hui, ce texte a introduit l’orientation ainsi interpellés pour favoriser l’émer- une série de nouveautés. Il s’agit notamment de l’exclusion des civils de la subsaharienne gence d’une nouvelle élite patriotique. compétence militaire. Aucun civil ne pourra être poursuivi devant un tribunal du Maroc, D’ailleurs, le Souverain a insisté dans militaire, même s’il est employé par les FAR ou complice du personnel de l’ar- notamment son discours à l’occasion de la Marche mée. Globalement, ce texte limite la compétence de ces juridictions aux seules via des parte- verte, sur l’importance de la dimension infractions militaires et celles commises en temps de guerre. Même la procédure nariats autour patriotique dans le service du pays. Sur- a été alignée sur celle appliquée devant les tribunaux ordinaires. Ce texte avait de projets tout que le mode de gouvernance dans suscité la polémique, surtout à cause de ses dispositions prévoyant une sorte concrets, loin certaines régions du Maroc, particuliè- d’immunité aux militaires, au point de réclamer l’avis du Conseil national des des beaux rement dans les provinces du Sud, «a droits de l’homme, qui a élaboré un rapport sur le sujet.o discours sans connu des dysfonctionnements qui en suites… ont fait un terrain propice à l’économie (Ph. MAP) de rente et des privilèges indus», peut-on Le CESE fait entendre ses avis lire dans le discours royal. Le Souverain a été catégorique: «Assez de la politique de rente. Assez de la mercantilisation de LE Conseil économique, social et environnemental est attendu sur 5 la patrie». C’est dans ce cadre qu’il a ap- grands dossiers lors des prochains mois. Il s’agit notamment des rapports sur la pelé à «une révision radicale du mode de situation des personnes âgées, sur l’innovation, sur la politique industrielle… Il gouvernance des provinces du Sud». Et faut dire que les avis du Conseil, présidé par Nizar Baraka, ont réussi à jeter des la régionalisation devra favoriser la rup- pavés dans la mare au niveau de plusieurs dossiers sensibles, comme celui de ture avec les modes actuels de gestion, et la réforme des retraites. Le CESE a réussi à créer une dynamique d’interaction permettre aux populations locales de par- avec les autres institutions comme le Parlement et le gouvernement. Si ce der- ticiper à la gestion des affaires de leur ré- nier n’a saisi le Conseil qu’une seule fois en 2014, les autres saisines ont prati- gion. D’ailleurs, le Roi a appelé à mettre quement triplé, avec 9 demandes d’avis cette année, contre 3 auparavant. C’est en œuvre le projet de régionalisation dès la Chambre des conseillers qui a saisi le Conseil de Baraka 5 fois cette année.o l’année prochaine.o Mohamed Ali MRABI Maroc-France: La tension dure LA relation maroco-française a traversé cette année une zone de tur- bulences dont l’impact a été ressenti des deux côtés de la Méditerranée. La convocation d’Abdellatif Ham- mouchi, patron de la DGST par la Jus- tice française a été le point de départ des frictions entre les deux pays. Les déclarations d’un diplomate français à l’ONU à l’égard du Maroc, démenties un élément essentiel, encore non pris en par la suite, ont compliqué les choses compte dans l’appréciation du patrimoine au point d’aboutir à une rupture de la national. Le CESE et Bank Al-Maghrib coopération judiciaire. Néanmoins, au- ont été chargés d’élaborer une étude sur delà de cette tension conjoncturelle, ce sujet. Les premiers groupes de travail certains observateurs comme Hubert ont été installés au niveau du CESE et ont Vedrine, ancien ministre français des déjà démarré leur action, en partenariat Affaires étrangères, ont estimé que avec BAM. En introduisant ce nouveau «les deux pays ne peuvent pas ne pas concept, le Souverain a montré un souci imaginer une issue à cette situation». concernant l’impact réel des politiques de Plusieurs observateurs estiment que les développement sur le niveau de vie des deux partenaires traditionnelles doi- citoyens. Car il a souligné qu’au cours vent trouver de nouveaux moyens pour La mise en place d’une nouvelle réglementation de la justice militaire permettra de rompre de ses déplacements fréquents à travers réinventer leur relation, sur une base de avec la situation passée, où il s’agissait de tribunaux d’exception.
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