ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES DEPARTEMENT DES EAUX ET FORÊTS

Mémoire pour l’obtention du Diplôme d’Ingéniorat

Plan d’aménagement et de gestion pour la

préservation des poissons endémiques malagasy menacés d’extinction : cas des « Damba » ( dambabe, Paretroplus maculatus et Paretroplus kieneri) de la Région

Présenté par : RAZAFINDRALAMBO Angelo Promotion FITSINJO Le 11 Mars 2008 Devant les membres de Jury composés de : -Président : RAJOELISON Gabrielle -Tuteur : RAFOMANANA Georges -Examinateur : ANDRIAMARO Luciano -Examinateur : RASOLONJATOVO Harimandimby

UNIVERSITE D’ MEMOIRE DE FIN D’ETUDES Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques DIPLOME D’INGENIEUR AGRONOME Département des Eaux et Forêts TUTEUR : Georges RAFOMANANA ORGANISME D’ACCUEIL : CONSERVATION Ingénieur Agro-Halieute, Docteur de l’ENSAR, Directeur de Recherche Associé, Chercheur- INTERNATIONAL FUND Enseignant en Limnologie et Hydrobiologie Marine à l’ESSAgro (Université d’Antananarivo) Auteur : RAZAFINDRALAMBO Angelo Titre : Plan d’aménagement et de gestion pour la préservation des poissons endémiques malagasy menacés d’extinction : cas des « Damba » ( Paretroplus dambabe, Paretroplus maculatus et Paretroplus kieneri ) da la région de Boéni. RESUME La région de Boéni a un potentiel économique considérable à l’instar de la pêche maritime surtout crevettière. La pêche lacustre a toujours été passée en deuxième plan. Pourtant, elle joue un rôle considérable au niveau régional. La pression sur les zones de pêche continentale s’est beaucoup accrue en raison de l’augmentation de la population et l’extraversion du prix des produits dulcicoles. En outre, elle est aggravée par l’utilisation des engins et des méthodes de pêche peu sélectifs dans les milieux naturels. Les espèces introduites ont fini par supplanter la faune ichtyologique locale, en raison du peu de compétition des espèces endémiques, en particulier de la famille des Cichlidae , qui sont déjà peu abondantes dans des aires de répartition souvent fragmentées ou très localisées pour certaines d’entre elles. Puis, l’érosion et l’utilisation des petits poissons en alimentation porcine entraînent la diminution du stock piscicole lacustre. Les espèces autochtones comme les « Damba » n’échappent pas à ces problèmes. Ces études ont permis d’abord d’étoffer les autres traits biologiques des « Damba », et de déterminer les pressions sur les Paretroplus malagasy pour la proposition d’un plan d’Aménagement et de Gestion rationnelle de la pêche continentale en vue de la préservation de ces espèces de « Damba ». ABSTRACT The Boéni area has a considerable economic potential following the example maritime fishing especially shrimp. Lake fishing always be passed in 2 nd plan. However, it plays a considerable part at the regional level. The pressure on the continental fishing zones increased much because of the increase in the population and the extraversion of the price of the fresh-water products. Moreover, it is worsened by the use of catching operations machines and methods of not very selective fishing in the natural environments. The introduced species ended up supplanting local ichthyologic fauna, because of the little of competition of the endemic species, in particular of the family of Cichlidae, which are already not very abundant in often fragmented or very localised surfaces of distribution for some of them. Then the erosion and the use of small fish in porcine food involve the reduction in lake fishe stock. The species autochthons as the “Damba” do not escape these problems. These studies initially made it possible to pack the other biological features of the “Damba”, and to determine of the pressures on Paretroplus malagasy for the proposal for a plan of Adjustment and rational Management of continental fishing for the safeguarding of these species of “Damba”.

MOTS CLES : Paretroplus- dambabe - maculatus- kieneri- Damba-, Damba KEYWORDS : Paretroplus damii - P. petiti- mimpetina- Kotsovato - Préservation- Poissons endémiques - Lacs de la P.kieneri -Damba- Kotso- Kotsovato- région du Boina - Gestion de Pêche continentale, Lacs (Kinkony, Preservation- Endemique fish- Lakes of Boina- Amboromalandy, Ravelobe et Ambanja) Management of the fresh water fishery,Lakes(Kinkony, Amboromalandy, Ravelobe et Ambanja) 109 Pages

REMERCIEMENTS Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à toutes les personnes qui ont contribué à l’élaboration jusqu’à terme de ce présent mémoire. Tout d’abord, ma gratitude s’adresse particulièrement à : - Madame RAJOELISON Gabriel, Docteur ès Sciences Naturelles, Docteur ès Sciences Biologiques Appliquées, Chef du Département des Eaux et Forêts à l’ESSAgro, qui a fait l’honneur de présider ma soutenance et qui, tout au long des cinq années d’études, m’a fait bénéficier de ses précieux conseils et de ses connaissances ; Veuillez trouver ici toutes nos hautes considérations. - Monsieur RAFOMANANA Georges, Docteur de l’ENSAR, mention en Halieutiques, Ingénieur Agronome Halieute, Chercheur-Enseignant en Hydrobiologie et Limnologie aux différents Départements à l’ESSAgro, Directeur du Centre Surveillance des Pêches de , mon tuteur, qui malgré ses lourdes responsabilités, a usé de sa patience pour me guider dans la réalisation de ce travail ; Nous lui transmettons l’expression de nos profondes reconnaissances. - Monsieur RAJAOBELINA Léon, Directeur régional de la Conservation International Madagascar qui nous a permis de réaliser cette investigation à travers les soutiens financiers et moraux; Nous voudrons remercier.

- Madame ANDRIAMARO Luciano, responsable complexe Mahavavy-Kinkony, pour l’intervention très constructive dans la réalisation de ce mémoire à travers les conseils et remarques pertinentes, et qui a fait l’honneur de siéger parmi les membres de jury ;

- RASOLONJATOVO Harimandimby, Chef du Centre de Surveillance de Pêche Madagascar, Docteur de l’ENSAR, Ingénieur Halieute (Institut Halieutique et des Sciences Marines Toliara), Ingénieur d’Elevage (ESSAgro) et qui a fait l’honneur de siéger parmi les membres de jury

Qu’il trouve ici l’expression de ma profonde estime. - Monsieur VAN Sickle, Directeur de l’ONG Idea Wild qui nous a donné des matériels venant de Colorado USA jusqu’à Madagascar pour la réalisation de cette étude ; - Merci à Monsieur Nônô enseignant de l’ENEM, qui m’apprendre pour un temps, d’avoir pu partager ses expériences de terrain

Mes tendres remerciements se tournent surtout vers Dieu qui ne m’a jamais abandonné. Nos remerciements vont également : • Au Conservation International : notre organisme d’accueil, nous tenons à rappeler que sans son soutien financier, nos expériences sur terrain n’auraient pas pu être terminées à temps ; • A tous ceux de l’Idea Wild à Colorado USA dont les matériels expédiés sont importants ; • A tous ceux de l’E.S.S.A. dont les enseignements m’ont été précieux : les enseignants, les personnels administratifs et les bibliothécaires ; • A tous ceux de Bird Life International, qui ont bien voulu me permettre de faire mon stage au sein de son site de conservation au lac Kinkony ; • A tous ceux de PLAE, qui ont bien voulu me permettre de faire mon stage au sein de son site d’intervention au lac Amboromalandy ; • A tous ceux du Parc National Ankarafantsika, qui ont bien voulu me permettre de faire mon recoupement au sein de son site de conservation au lac Ravelobe ; • A toutes les personnes ressources dans région de Boéni ; • A ma famille pour leur aide précieuse ; • A tous ceux qui, de près et de loin, ont apporté une contribution pour ce mémoire.

J’aimerais remercier ceux qui n’ont pas participé scientifiquement à ce travail, mais qui ont partagé une grande partie de ma vie durant ces cinq années d’études, ma famille pour leur gentillesse, leur soutien moral et financier, sans lesquels je n’aurais certainement pas pu parvenir à bout de ce mémoire.

Et, finalement à toutes les personnes que j’aurais malencontreusement oubliées mais à qui je témoigne toute mon affection.

Merci,

Angelo.

SOMMAIRE

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES……………………...……………………………...i LISTE DES GLOSSAIRES………………………………………………………………………………ii

LISTE DES TABLEAUX………………………………………………………………………………………………………………………...... V

LISTE DES PHOTOS……………………………………………………………………………………………………………………………...... VII

LISTE DES CARTES……………………………………………………………………………………………………………………………...... VIII

LISTE DES SCHEMAS……………………………………………………………………………………………………………………………...... VIII

LISTE DES FIGURES……………………………………………………………………………………………………………………………...... VIII

INTRODUCTION……………………………………………………………………………………………………………………………...... 1

ERE 1 PARTIE : PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE ET PROBLEMATIQUES DE LA PECHE CONTINENTALE A MADAGASCAR……………………………………………………………………………………………………………………………...... 4 I. PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE………………………………………………………………………………………………...... 4 II. SITUATION ET PROBLÉMATIQUE……………………………………………………………………...... 27

EME 2 PARTIE : MATERIELS ET MÉTHODOLOGIE D’APPROCHE………………………………………...... 35 I. PLAN DE TRAVAIL ………………………………………………………………………………………………………………………...... 35 II. MOYEN MISE EN ŒUVRE ……………………………………………………………………………………………………………...... 35 III. MÉTHODOLOGIE D’APPROCHE…………………………………………………………………………………………………...... 42 IV. AVANTAGES, INCONVÉNIENTS ET LIMITES DE LA MÉTHODOLOGIE……………………………………………...... 46

EME 3 PARTIE : RÉSULTATS, ANALYSE ET DISCUSSION, ET PLAN D’AMÉNAGEMENT…………………………………...... 51 I. PARAMÈTRES PHYSICO-CHIMIQUES……………………………………………………………………………………………...... 51 II. CARACTERISTIQUES ECOLOGIQUES……………………………………………………………………………………………...... 60 III. ECOBIOLOGIE DES DAMBA………………………………………………………………………………………………………...... 68 IV- SITUATION DE LA PÊCHE DANS CHAQUE LAC……………………………………………………………………………...... 78 VI. PLAN D’AMÉNAGEMENT ET DE GESTION DE LA PÊCHE CONTINENTALE DE LA RÉGION BOENI...... 95

CONCLUSION………………………………………………………………………………………………………………………………………………….105

BIBLIOGRAPHIE ET WEBIOGRAPHIE………………………………………………………………………...107 ANNEXE

ABREVIATIONS ET ACRONYMES

%: pour cent °C : Degré Celsius BET: Betsileo BIMP : BIrd life Madagascar Program BV: Bassin Versant C.T.F.T : Centre de Technique Forestier Tropicale Ca : Calcium

Ca 2 (HCO 3 )2: Bicarbonate de Calcium Ca 2+ : ion de Calcium

Ca 2CO 3: Calcaire CDCC : Centre de Développement de Culture des Crevettes CI: Conservation International Fund Cl : Chlore

CO 2: Gaz carbonique CO3 -: Carbonate CSP : Centre de Surveillance des Pêches de Madagascar DPRH : Direction de la Pêche et des Ressources Halieutiques DRH : Direction de la Ressource Halieutique E : Est E.S.S.A : Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques ED : Eau Douce F.A.O : Food and Agricultural Organization FKT : Fokontany GPS : Global Position System H+: Molécule d’Hydrogène

H2O: Molécule d’eau Ha : hectare HASYMA : HASY MAlagasy hbts/km 2: habitant par kilomètre carrée - HCO 3 : Bicarbonate INSTAT : Institut Nationale de Statistique k: coéfficient de catabolisme kg/ha/an : kilo par hectare par an km/h : kilomètre par heure km 2: kilomètre carré L.T: Longueur Totale m: mètre MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elévage et de la Pêche MER : Merina i

mg/l :milligramme par litre Mg : Magnésium mg : milligramme mm/an : millimètre par an mm : millimètre MPRH : Ministère de la Pêche et de la Ressource Halieutique

NH 3 : Azote ammoniacal NW : Nord-Ouest

O2 : Oxygène dissous OFMATA : Office Malgache de Tabac ONG : Organisme Non Gouvernemental PNAE : Plan National d’Action Environnementale. ppm : partie par million RN : Route Nationale RNT: Route Nationale en Terre P : Phosphate SAK : Sakalava SIG : Système d’Information Géographique SIRAMA : SIRAmamy Malagasy SSMD : Système de Suivi Mensuel des « Damba » SUA : Sous Unité d’Aménagement T : température TMG : Taux de Minéralisation Global UPDR : Unité Politique pour le Développement Rural

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GLOSSAIRE

- Effluent : Cours d’eau se jetant dans un autre. - Alluvions : sédiments très fins venant de l’érosion du sol. - Annulis : des zones circulaires bien distinctives sur les écailles de poissons, correspondant à l’arrêt de croissance engendrée par un ou plusieurs facteurs du milieu (insuffisance alimentaire, période hivernale…). - Baiboho : zone atteinte par la crue et le dépôt des alluvions, devenant cultivable en période sèche, avec une productivité meilleure que les autres terrains de cultures. - Circuli : stries d’accroissement superposant les unes aux autres sur les écailles des poissons, pendant la période avec les conditions du milieu défavorables, comme l’hiver. - Cohorte : génération de poissons issue d’une même ponte. - Cténoides : zone caudale des écailles des poissons présentant des granulations cachant les circuli. - Dambiculture : élevage des « Damba ». - Disque de Secchi : matériel pour estimer la transparence d’un plan d’eau. - Dulçaquicole : relatif à l’eau douce. - Dulcicole : milieu relatif à l’eau douce. - Effort de pêche : mesure de l’ensemble des moyens de capture mis en œuvre par les pêcheurs sur un stock piscicole pendant un intervalle de temps. - Etiage : diminution de la profondeur des lacs pendant la période de décrues. - Euryhalines : poissons vivant en eau de mer et en eau douce. - Faciès lentique : comprenant les lacs, étangs, marécages et marais avec des eaux pas en mouvements. - Faciès lotique : fleuves, rivières et petits cours d’eau. Des eaux en mouvements. - Fati-drà : liaison sanguine non familiale. - Fidoboka: une sorte de petit tronc de cône en bois emmanché ou une sorte de boite vide fixée au bout d’un bâton afin d’effrayer les poissons en direction du filet. - Filet à plancton : filet pour recueillir le plancton. - Filet épervier : filet de pêche sous forme de cône. - GPS (Global Position System): dispositif électronique utilisant les signaux de positionnement des satellites pour détecter précisément la latitude et la longitude, depuis l’année 2000, la précision des G.P.S à l’ordre de quelques mètres. - Gonades : organes reproducteurs des animaux. - Hadirano: technique de pêche à l’aide des petits canaux. - Harato kaoka : filet senne. - Harato toraka : filet épervier. - Herbivores : organismes se nourrissant de l’herbe. - Hydrobiologie : science de l’étude de la vie de l’eau. - Jaugeage : matériel pour mesurer la maille d’un filet. - Kinga : une forme de chenaux entre 2talus en « Bararata » sur les bords. - Limnologíe : science de la vie de l’eau douce. - Treko : nasse fait en « Satrana ». - Malacophages: organismes se nourrissant des mollusques. iii

- Maladies épizootiques: maladies des animaux. - Malé : crachin fine. - Marais : milieu gorgé d’eau, mais sans surface libre. - Matsabory : nom vernaculaire « Sakalava » désignant à la fois les lacs, les étangs, ou même les marais ou mares. - Misama : capture des poissons avec ses mains (technique de pêche très utilisée par les femmes et enfants dans la région Boéni dans les plans d’eau). - Mpiziva : liaison familiale des 2 personnes sans liaison sanguine. - Omnivores : organismes se nourrissant de tout. - Orographiques : relatif au relief. - pH : potentiel d’hydrogène exprimant la valeur d’acidité ou d’alcalinité d’une solution. -Pêche traditionnelle : définie comme celle réalisée par des pêcheurs utilisant différents types d'embarcations non motorisées ou pratiquant la pêche à pieds, pêche pratiquée essentiellement dans les lacs, lagunes, marais et dans une moindre mesure dans les rivières ; avec des engins de capture variés tels des filets divers, des lignes à main, des casiers, des moustiquaires, des barrages,… - Plancton : ensemble des organismes vivants animaux et végétaux, d’origine marine ou d’eau douce, en générale de dimension microscopique, vivant en suspension dans les étendues d’eau et se déplaçant peu ou pas du tout sous l’effet des courants. - Phytoplancton : ou plancton végétal, constitué principalement d’organisme végétaux. Chlorophylliens capable d’effectuer la photosynthèse. - Pirogue monoxyle : pirogue taillée dans un tronc de bois. - piscivores : organismes se nourrissant de poissons. - Recrue : poisson recruté dans le stock. - Recrutée : une classe d’âge de poisson atteignant la taille minimale pour être capturée par tels types d’engins. - Recrutement : ensemble des recrues. - Redlist : document résumant le statut et le degré de menace de flore et faune dans le monde. - Production soutenue : production ne risquant de gaspiller un stock piscicole. - Samonta : jeu de marées avec la phase lunaire avec des marées hautes et basses. - SIG (Système d’ Information Géographique) : méthode et logiciels pour traiter les cartes numériques, assistée par ordinateur. - Sols Hydromorphes : sol gorgé d’eau. - Sténohalines : relatif à l’eau de mer. - Stripping : massage abdominal des poissons pour distinguer les mâles des femelles. - Sympatriques : 2 animaux vivant dans un même site ou zone, avec une affinité particulière - Tanety : des petites collines. - Turbidité : valeur de transparence d’un plan d’eau. - Varilava : nom vernaculaire des petits poissons de l’espèce Pellonulops madagascariensis . - Zooplancton : plancton , représenté en eau douce surtout par les Protozoaires, les Rotifères et les Entomostracés (Copépodes et Cladocères). - Zone de frai : lieu de ponte des poissons. - Zone nourricière : lieu de la recherche de la nourriture des poissons.

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LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU N° 1: PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES DU LAC KINKONY EN 1993, 1998 ET 2003 ...... 8

TABLEAU N°2: COUVERTURES FORESTIERES DU DISTRICT DE ...... 9

TABLEAU N°3: LISTE DES ESPECES DE POISSONS INVENTORIEES EN 1967 AU LAC KINKONY ...... 11

TABLEAU N° 4: LISTE DES ESPECES DE POISSONS INVENTORIEES EN 2003 AU LAC KINKONY ...... 12

TABLEAU N°5: EVOLUTION DU FEU DE BROUSSE DANS LE DISTRICT DE MITSINJO ...... 15

TABLEAU N° 6: LISTE DES OISEAUX RECENSES DANS LE LAC RAVELOBE ...... 21

TABLEAU N° 7: COMPOSITION PISCICOLE DU LAC AMBANJA EN 1988 ...... 24

TABLEAU N° 8: NOMBRE D'HABITANT PAR FKT DU DISTRICT D'AMBATOBOENY ...... 25

TABLEAU N°9: EVOLUTION DE LA POPULATION DU DISTRICT D'AMBATOBOENY (1999-2000) ...... 25

TABLEAU N° 10: REPARTITION PAR STRATE D'AGE ET DE SEXE DA LA POPULATION DU DISTRICT D'AMBATOBOENY ...... 26

TABLEAU N°11: SITUATION DE LA BIODIVERSITE MALAGASY ...... 27

TABLEAU N°12: COMPARAISON DE CAPTURE DE 1966/67 TE 1988/89 DU LAC KINKONY ...... 28

TABLEAU N° 13: PRODUCTIONS DES 7 PRINCIPAUX LACS DE MADAGASCAR ...... 28

TABLEAU N° 14: PARETROPLUS DE MADAGASCAR ...... 33

TABLEAU N°15: DETERMINATION DES STADES SEXUELS PAR LA METHODE DE KESTEVEN ...... 44

TABLEAU N°16: APPAREILS DE MESURE DES PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES ...... 48

TABLEAU N° 17 : SYNTHESE DE CONDITIONS PHYSICO-CHIMIQUES DES LACS ...... 59

TABLEAU N°17: LISTES DE QUELQUES PLANTES AQUATIQUES CARACTERISTIQUES DU LAC KINKONY ...... 60

TABLEAU N°18 : LISTE SYSTEMATIQUE EN ELEMENT PHYTOPLANCTONIQUE DU LAC KINKONY ...... 60

TABLEAU N°20 : LISTE SYSTEMATIQUE EN ELEMENT ZOOPLANCTONIQUE DU LAC KINKONY ...... 61

TABLEAU N°21 : LISTES DES PRINCIPAUX PLANTES AQUATIQUES CARACTERISTIQUES DU LAC AMBOROMALANDY ...... 61

TABLEAU N°22 : LISTE SYSTEMATIQUE EN ELEMENT PHYTOPLANCTONIQUE DU LAC AMBOROMALANDY ...... 61

TABLEAU N°23 : LISTE SYSTEMATIQUE EN ELEMENT ZOOPLANCTONIQUE DU LAC AMBOROMALANDY ...... 62

TABLEAU N°24 : LISTE DE LA FLORE DU LAC RAVELOBE ...... 63

TABLEAU N°25 : LISTE SYSTEMATIQUE EN ELEMENT PHYTOPLANCTONIQUE DU LAC RAVELOBE ...... 63

TABLEAU N°26 : LISTE SYSTEMATIQUE EN ELEMENT ZOOPLANCTONIQUE DU LAC RAVELOBE ...... 64

TABLEAU N°27 : LISTE DE LA FLORE AQUATIQUE DU LAC AMBANJA ...... 64 v

TABLEAU N°28 : LISTE SYSTEMATIQUE EN ELEMENT PHYTOPLANCTONIQUE DU LAC AMBANJA ...... 65

TABLEAU N°29 : LISTE SYSTEMATIQUE EN ELEMENT ZOOPLANCTONIQUE DU LAC AMBANJA ...... 65

TABLEAU N°38 : SYNTHESE ECOLOGIQUES DES LACS ...... 67

TABLEAU N°31 : LISTE DES ESPECES DE POISSONS INVENTORIEES EN 2006-2007 AU LAC KINKONY ...... 69

TABLEAU N°32 : INVENTAIRE DES "DAMBA" POUR CHAQUE PRODUIT DES PECHEURS...... 70

TABLEAU N°33 : LISTE DES ESPECES INVENTORIEES AU LAC RAVELOBE EN 2006 ...... 71

TABLEAU N°34 : LISTE DES ESPECES INVENTORIEES AU LAC AMBOROMALANDY EN 2006 ...... 72

TABLEAU N°35 : LISTE DES ESPECES INVENTORIEES AU LAC AMBANJA EN 2006 ...... 73

TABLEAU N°36 : FACTEURS DE CONDITION DES "DAMBA" AU LAC KINKONY ...... 74

TABLEAU N°38 : NOMBRE DES INDIVIDUS MALE ET FEMELLE DE « DAMBABE » SUIVANT L’ECHELLE DE MATURITE ...... 75

TABLEAU N°39 : EXIGENCES PHYSIQUES ET CHIMIQUES DES « DAMBA » AU LAC KINKONY...... 77

TABLEAU N°40 : CARACTERISTIQUES DE L'EFFORT DE PECHE AU LAC KINKONY ...... 79

TABLEAU N°41 : CARACTERISTIQUES DU MENAGE DE LA FAMILLE PECHEUR AU LAC KINKONY ...... 80

TABLEAU N°50 : TYPE DE PIROGUE UTILISE AU LAC KINKONY ...... 81

TABLEAU N°41 : DUREE DE VIE D'UNE PIROGUE SELON LE BOIS DE FABRICATION ...... 82

TABLEAU N°42 : TYPE DE FILET UTILISE AU LAC KINKONY ...... 83

TABLEAU N°44 : COMPARAISON DE CAPTURE ET RENDEMENT DU LAC KINKONY DE 1966 A 2006 ...... 86

TABLEAU N°45 : CARACTERISTIQUES DE LA PECHE AU LAC AMBOROMALANDY ...... 89

TABLEAU N°46 : CARACTERISTIQUES DE LA PECHE AU LAC AMBANJA ...... 90

TABLEAU N°47 : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES DE LA PECHE DES 4 LACS ...... 91

TABLEAU N°53 : LAC AMBOROMALANDY ...... 97

TABLEAU N°54 : LAC RAVELOBE ...... 98

TABLEAU N°55 : LAC AMBANJA ...... 99

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LISTE DES PHOTOS

PHOTO N°1: "AKAMBA" OU NENUPHAR OU NYMPHEA. DANS LA PARTIE DE MAKARY ...... 10

PHOTO N°2: "BARARATA" OU PHRAGMINTES COMMINIS À MAKARY ...... 10

PHOTO N°3 BIS: INCUBATION DES OEUFS PAR LE TILAPIA ...... 32

PHOTO N° 4: MATERIELS UTILISES PENDANT L'ETUDE ...... 37

PHOTO N° 5: "DAMBABE" DU LAC KINKONY ...... 39

PHOTO N °6: "KOTSOVATO" DU LAC KINKONY ...... 39

PHOTO N° 7: PARETROPLUS MACULATUS DU LAC RAVELOBE ...... 39

PHOTO N° 8: BANDE CALCAIRE A L'EST DU LAC KINKONY ...... 52

PHOTO N°9: DEGRADATION DE LA BORDURE DU LAC AMBOROMALANDY EN ZONE DE PATURAGE ...... 56

PHOTO N° 10: FOND DU LAC AMBANJA VISIBLE A CAUSE DE L'ETIAGE PENDANT LA SAISON SECHE ...... 58

PHOTO N° 11: "VANGA" DE VAN DAMNE ...... 64

PHOTO N°12: CULTURE DE MAÏS AUTOUR DU LAC AMBANJA ...... 66

PHOTO N° 13: TECHNIQUE DE PECHE "HADIRANO" AU LAC AMBANJA ...... 66

PHOTO N° 14: EXUTOIRE D'ANKANDINDRANO AVEC LE TECHNIQUE DE PECHE APPELEE "VAVAVILY" ...... 66

PHOTO N° 15: PASSAGE BRUSQUE DE L'ECOSYSTEME LACUSTRE EN TERRE FERME ...... 67

PHOTO N°15 : TILAPIA, "BORIDOA MAINTY ET FOTSY" CAPTURES PAR LES PECHEURS ...... 70

PHOTO N°16 : PECHE EXPERIMENTALE A L'AIDE D'UN EPERVIER AU LAC RAVELOBE ...... 71

PHOTO N°17 : PARETROPLUS.SP. AU LAC RAVELOBE ...... 71

PHOTO N° 18 : "DAMBA" FUMES VENDU AU MARCHE D'ANTSELIKA ...... 78

PHOTO N° 19 : MAISON EN "SATRANA" ET FILET MOUSTIQUAIRE CARACTERISTIQUES DE LA PECHE DU LAC KINKONY ...... 79

PHOTO N° 20 : EFFET DE L'EROSION SUR LA BORDURE DES ILOTS DU LAC KINKONY ...... 80

PHOTO N° 21 : PREPARATION DU TRONC DE "SATRANA" POUR L'ALIMENTATION BOVINE ET PORCINE ...... 80

PHOTO N° 22 : PORC NOURRIT A L'AIDE DU TRONC DE "SATRANA" OU "BANTY" ...... 81

PHOTO N° 23 : PIROGUE EN FER ET EN BOIS DANS LE LAC KINKONY ...... 82

PHOTO N° 24 : PECHEURS DE PELLONULOPS M/SIS OU "VARILAVA" AU LAC KINKONY ...... 83

PHOTO N° 25 : FUMAGE DES TILAPIA SUR LA RIVE DE MAROFANDROBOKA ...... 84

PHOTO N° 26 : SECHAGE DE "VARILAVA" AU LAC KINKONY ...... 85 vii

PHOTO N° 27 : SECHAGE D'ENTRETIENS DES POISSONS FUMES PAR LES COLLECTEURS AU LAC KINKONY ...... 86

LISTE DES CARTES

CARTE N°1: LOCALISATION DE LA REGION BOENY ...... 4

CARTE N°2 : LOCALISATION DES LACS DANS LES COMMUNES ...... 5

CARTE N°3 : LOCALISATION DU LAC KINKONY DANS LE DISTRICT DE MITSINJO ...... 6

CARTE N°4 : LAC AMBOROMALANDY ...... 17

CARTE N°5 : LAC RAVELOBE AU PARC NATIONAL ANKARAFANTSIKA ...... 18

CARTE N° 6: LAC AMBANJA À AMBATOBOENY ...... 23

CARTE N°7 : PRINCIPALES ZONES D'OCCUPATION DES "DAMBA" EN ROUGE ET DES PECHEURS DU LAC KINKONY ...... 76

CARTE N° 8: CARTE D'OCCUPATION DES "DAMBA" DANS LE DISTRICT D'AMBATO-BOENI ...... 92

LISTE DES SCHEMAS

SCHEMAS N°1: PRINCIPAUX CIRCUITS DE MIGRATIONS DE PECHEURS DANS LES EAUX INTERIEURES DE MADAGASCAR ...... 14

SCHEMAS N°3 : ENGINS DE PECHES ...... 30

SCHEMAS N° 4 : LOCALISATION GEOGRAPHIQUES DES CICHLIDES MALGACHE ...... 41

SCHEMAS N° 4 : TRANSECT ALLANT DU TAMPOKEETSA VERS LE DELTA DE MAHAVAVY ...... 92

LISTE DES FIGURES

FIGURE N°1 : SYNTHESE DE LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE ...... 36

FIGURE N° 2 : EMPLOI DU DISQUE DE SECCHI ...... 43

FIGURE N°3 : UTILISATION D'UN FILET A PLANCTON SUR LA SURFACE DE L'EAU DU LAC ...... 45

FIGURE N°4 : CIRCUITS DE COMMERCIALISATION DE POISSONS AU LAC KINKONY ...... 88

FIGURE N°5 : ORGANIGRAMME DES INTERVENTIONS DANS LA GESTION DE LA PECHE LACUSTRE DANS LA REGION BOENY ...... 103

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INTRODUCTION

La pêche est une activité qui existe depuis la préhistoire. Si la chasse est transformée peu à peu en élevage dans la plupart des pays, la pêche par contre est restée en grande partie une activité de cueillette. L’homme se contente de récolter les produits d’une croissance naturelle sauvage. Dans les pays en voie de développement, la pêche est avant tout une opération de ravitaillement à caractère familial. Opération vitale s’il en fut, car plus de la moitié de la population se nourrit du riz et ne retrouve les vitamines qui lui manquent que dans le peu de poisson qui l’accompagne (VIBERT et LAGLER, 1961). Madagascar n’échappe pas à ces faits. Subjugué actuellement par les efforts de développement, le secteur de la pêche constitue l’un des pôles majeurs pour un essor économique du pays. Cela est illustré par la pêche continentale de subsistance. Pourtant, l’île continent bénéficie d’une biodiversité rare avec un taux d’endémisme élevé par rapport aux autres pays en voie de développement (ANGAP et al, 1998). L’importance de l’icthyofaune malagasy sur le plan d’endémisme est représentée en majeure partie par la famille des Cichlidae (KIENER et MAUGE, 1963). De nombreuses espèces marines et continentales ont été décimées, on arrive maintenant à accepter à Madagascar que plusieurs de ses espèces endémiques sont menacées de disparition (REDLIST, 2004). La Région Boeny par la pertinence de la pêche traditionnelle en eaux douces et par l’existence des Cichlidae endémiques comme les « Damba » reste une des zones où ces espèces existent encore. Ainsi, le genre Paretroplus est l’une des figures emblématiques de la Région Boeny. Les « Damba » Paretroplus dambabe ou « Dambabe », Paretroplus kieneri ou « Kotsovato » et Paretroplus maculatus ou « Damba mimpentina » appartiennent à ce genre. Une étude intitulée : Proposition d’un Plan d’Aménagement et de Gestion pour la préservation des poissons endémiques menacés d’extinction malagasy : cas des « Damba » de la Région Boeny a été entreprise dans le cadre de cette investigation. Il s’agit de déterminer les pressions qui pèsent sur les « Damba ». Elle a pour objectif d’élaborer un plan pour la viabilité écologique de ces « Damba » dans la future. Dans ce cas, l’étude fait apparaître la présentation du milieu d’étude et les problématiques. La deuxième partie est consacrée à la méthodologie et aux matériels utilisés. Enfin, dans la troisième partie les résultats, les analyses et les discussions qui sont suivis d’une proposition d’un plan d’aménagement et de gestion de préservation des « Damba » et du développement de la pêche lacustre dans la Région Boeny.

1

CI est présenté à Madagascar depuis 14 ans. Leur activité appuie la politique environnementale de l’Etat, telle quelle est reflétée dans la PNAE. En complément de ses activités, CI- Madagascar soutient aussi des initiatives des partenaires aux Comores, Seychelles et les Iles Mascareignes. CI s’est fixé pour mission de conserver les écosystèmes et la diversité biologique ainsi que le processus écologique qui régit et soutient la vie sur la planète. Elle essaie de démontrer que les sociétés sont capables de vivre en harmonie avec la nature. Ils visent essentiellement à conserver les écosystèmes : - au niveau des aires protégées, clés de la biodiversité ; - au niveau des espèces menacées d’extinction et; - au niveau des corridors par la consolidation des fonctions écologiques pour la survie de la biodiversité. Dans le cadre de préservation des espèces de poissons menacés, la présente étude est le fruit d’une recherche menée dans la Région Boeny en parténariat avec la Consérvation International ou CI Madagascar et l’ESSA Forêt. Elle a pour ambition de : décrire la situation actuelle des « Damba » et de leur environnement ; relever et analyser les paramètres qui peuvent avoir des impacts potentiels sur les « Damba » ; quantifier la production potentielle des trois lacs (Kinkony, Amboromalandy, Ravelobe et Ambanja) ; avancer des propositions et des recommandations de gestion sur l’avenir de la pêche continentale de cette région et ; Le programme de conservation et du développement des milieux aquatiques dans la zone a pour but de prévoir la viabilité écologique des « Damba » dans la future.

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PARTIE I :

PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE ET PROBLEMATIQUES DE LA PECHE CONTINENTALE

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1ère partie : PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE ET PROBLEMATIQUES DE LA PECHE CONTINENTALE A MADAGASCAR

I. PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE

Tous les lacs étudiés se trouvent dans l’ex-Faritany de , Région Boeny (Carte n°1). La Région Boeny est caractérisée par la présence en majeure partie des plaines, qui longent les grands fleuves et la côte maritime : les plaines de , d’, d’Ambatoboeny, la grande plaine de , les plaines de Mitsinjo, de Namakia et de (UPDR, 2003). Carte n°1: Localisation de la Région Boeny

Source : Auteur, 2006

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Carte n°2 : Localisation des lacs dans les communes

Source : Auteur, 2006

I.1. Lac Kinkony dans le Fivondronana de Mitsinjo

Le District de Mitsinjo est à 75 km de (Carte n°2). Il est relié par Katsepy de la RNT 8 qui relie Mahajanga- Maintirano. Le bac « Baobab » ou « Madaba » et les vedettes rapides font la navette entre « La cité des fleurs » et Katsepy distant de 10 km. Les coordonnées géographiques du lac sont inclues dans 15°46’de latitude Sud et de 45°28’ à longitude Est á une altitude allant de 0 à 50 m (MAEP, 2001). Pour une superficie de 13.900 ha, le lac Kinkony offre un type de lac de barrage par alluvionnement en voie de comblement très avancé ((Carte n°3).

I.1.1. Milieu biophysique

Les aspects biologiques spécifiques du lac Kinkony sont marqués par les courants et les vents (FAO, 1992).

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Carte n°3 : Localisation du lac kinkony dans le District de Mitsinjo

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I.1.1.1. Climatologie a- Température La température moyenne annuelle de l’air est de 26,1°C (ZICOMA, 2000). Le mois le plus chaud est le mois de Novembre. Et, le plus froid est le mois de Juillet (Graphe n°1). Les eaux du lac sont relativement chaudes, avec une température de 31°C de 2 à 1 m de profondeur (ZICOMA, 2000). Graphe n°1: Courbe ombrothérmique du District de Mitsinjo

500 30 400 25 20 Precipitation moy en mm 300 15 200 Température moyenne en 10 °C 100 5 Température en °C Précipitation en mm 0 0 Avr Juil Oct Nov Mai Déc Juin Févr Janv Août Sept Mars Mois

Source : SERVICE MÉTÉOROLOGIQUE MALAGASY, 2006 b- Précipitation Le climat est du type tropical subhumide chaud avec une saison sèche de Mai à Octobre. Une saison pluvieuse de Novembre à Avril marque la particularité de la zone. Les mois de Janvier et Février sont les plus arrosés (Graphe n°1). Le plus sec est le mois d’Octobre (CANTONNEMENT DE MITSINJO, 2004). c- Vents La région est soumise aux jeux de 4 types de vents différents. Il y a le « Varatraza », du Nord-Est souffle toute la matinée. Puis, le « Makia » vient de l’Ouest durant l’après-midi. Le « Varaky » ou « Avaraka », du Nord commence à souffler à partir de 17 h jusqu’au matin. Enfin l’« Andoviky », est un vent du Sud à partir de 6 h 30 jusqu’à 9 h (RAMINOSOA, 2004). I.1.1.2. Hydrologie et Hydrogéologie a- Phénomène de la marée La région de l’Ouest est caractérisée par une grande amplitude de marées par rapport à celles de l’Est. L’amplitude moyenne des marées de vives eaux est environ 3,30 m pour la côte Ouest, alors qu’elle est limitée à environ 0,75 m pour la côte Est (KIENER, 1967). Avec le phénomène du « Samonta », des espèces migrent couramment entre les eaux marines et continentales. C’est le cas du lac Kinkony. En saison sèche, la marée dynamique se fait sentir jusqu’à 80 km en amont de Mahajanga (HERVIEU, 1968).

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b- Eaux de surface Les bassins versants de la zone d’étude sont ceux de la Mahavavy du Sud. La superficie est de 18.500 km 2. Le fleuve de Mahavavy du Sud alimente toute la région du lac Kinkony de façon permanente. Son exutoire est le « Kinga » du Kotomay, qui est un effluent de la Mahavavy. Il est aussi alimenté par des nombreux petits ruisseaux, qui s’y perdent (RAMINOSOA, 2004). De petits lacs temporaires sont formés lors de la période de crues (ZICOMA, 2000). Le lac Kinkony n'est pas accessible en saison de pluies qui est à partir du mois de Décembre au mois d’Avril (Graphe n°1). La pêche se pratique pendant 8 mois (Avril-Novembre). Le lac Kinkony communique avec la mer par l'intermédiaire du kinga de Kotomay reliant le fleuve Mahavavy du Sud. c- Aperçu pédologique de zones alluvionnaires La rive Nord du lac, à l’Ouest de Marofandroboka est dominée par un plateau calcaire. Le Sud est formé par un plateau gréseux. Les rives Est et Ouest du lac ont un relief très faible. Elles sont bordées par de petits marais et de rizières en de nombreux endroits. Les « Baiboho » se trouvent sur les bourrelets de chaque berge du fleuve Mahavy Sud ou du lac Kinkony. (RAMINOSOA, 2004). I.1.1.3. Paramètres physico-chimiques Le pH de l’eau du lac est entre 6,7 et 8,3, favorable à la vie et à la croissance des poissons (FAO, 1988 in [1]). Si un lac a un pH proche de la neutralité, cette valeur caractérise la productivité des eaux continentales Malagasy (LEMASSON, 1975). Par l’intermédiaire du phénomène « Samonta », la salinité aussi est un des facteurs dominants dans l’évolution de cet écosystème lacustre. Elle varie entre 0,5 ‰ et 10 ‰ (KIENER et MAUGE, 1966). Cette salinité entraîne la migration des espèces euryhalines ou même sténohalines dans le lac Kinkony. Quant à la teneur du calcium, elle est environ de 17,8 mg/l pour le lac Kinkony (KIENER et MAUGE, 1966). La mesure effectuée par RAMINOSOA en 2004 montre que la température du lac a connu une diminution de 3°C en 1993, 1998 et 2003 par rapport à celle de l’année 1967-68 (Tableau n°2). Tableau n° 1: Paramètres physico-chimiques du lac Kinkony en 1993, 1998 et 2003 Prof Quantité

T de O2 P Dureté de de l'eau Turbi Conduc (mg/l Alca Cl (mg totale Nitrite l'eau TMG plancton Année en °C (cm) pH (µS/cm) ) (mg/l) (mg/l) /l) (mEq) (mg/l) (m) (ppm) (ml/l) 1993 27 27,3 7,8 217,6 5,8 0,5 0,133 2,3 1,8 1,767 4,79 117,3 93,6 27,16 1998 6 25 7,6 220 7,066 0,5 0,167 2,4 1,5 1,667 4,576 118,6 147,6 2003 27,3 24 7,8 204,3 6,4 0,4 0,2 3,1 2 2 4,493 110 100,3 Source : RAMINOSOA, 2004

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I.1.2. Composantes biologiques

I.1.2.1. Milieux terrestres Dans le District de Mitsinjo, on trouve souvent de la forêt secondaire et du peuplement de « Satrana » ou Raphière ou Medemia nobilis (Tableau n°3). La surface colonisée par la Raphière est faible dans le district. La forêt secondaire et le peuplement de « Satrana » sont faibles dans les grandes villes comme Katsepy (1.000 ha) et . Les autres communes difficiles d’accès ont plus de surface de cette forêt secondaire comme Antongomena- Bevary et Matsakambanja. Au Nord du lac se développe une forêt caducifoliée avec une canopée de hauteur moyenne de 20 m hébergeant plusieurs espèces faunistiques. On y rencontre également des savanes à palmiers (Bismarckia nobilis ) surtout dans la partie Est du lac Kinkony (ZICOMA, 2000). Plusieurs variétés de lémures et des chauves souris ont été identifiées dans les îlots du lac Kinkony. Tableau n°2: Couvertures forestières du District de Mitsinjo Commune Superficies Forêts naturelles Reboisement plus de 3 ans km 2 Type Superficies Essence Superficies en ha en ha Mitsinjo 724 - Forêts secondaires et - 8.000 -Eucalyptus camaldulensis, - 03 peuplement de Satrana - Anacardium sp. - Raphières - 200 - 04 Antongome 419 - Forêts secondaires et - 9.000 -Eucalyptus camaldulensis, - 30 na –Bevary peuplement de Satrana - Acacia mangeum -Mangroves - 9.000 - 02 Katsepy 1.193 - Forêts secondaires et - 1.000 -Eucalyptus camaldulensis, - 21 peuplement de Satrana Acacia mangeum, - Raphières - 250 Anacardium sp. - Mangroves - 26.000 Matsakamba 530 - Forêts secondaires et - 8.000 Eucalyptus camaldulensis - 01,50 nja peuplement de Satrana - Raphières - 250 - Mangroves - 9.000 Antseza 450 - Forêts secondaires et - 7.200 Acacia mangeum - 02 peuplement de Satrana - Raphières - 260 1.407 - Forêts secondaires et - 8.000 Eucalyptus camaldulensis - 02 peuplement de Satrana Ambarimani 1.005 - Forêts secondaires et - 7.200 Acacia mangeum - 02 nga peuplement de Satrana - Raphières - 420 Source : CANTONNEMENT DE MITSINJO, 2003

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I.1.2.2. Milieux aquatiques a- Flore Il y a 87 plantes aquatiques dans le lac kinkony. La composante floristique se repartit dans des groupements végétaux qui se divisent également en deux groupes (RABARY, 2005) : -groupe de plantes du milieu aquatique (Annexe) : il est constitué par des hydrophytes (herbes et/ou ligneux émergents) et des hélophytes (herbes flottantes et/ou immergées) occupant le plan d’eau de 0 à 3 mètres de profondeur. -groupe de plantes de rivage : il regroupe certaines plantes hydrophytes (herbes et/ou ligneux) et quelques plantes terrestres constituant de tapis de végétation herbeuse de 5 à 20 cm d’épaisseur parsemé des ligneux (palmiers ; arbrisseaux ; arbustes ; arbres et lianes) à distribution très éparse. La partie Est dans le FKT de Makary où il y a assez de « Akamba » (Photo n°1) ou Nénuphar ( Nymphéa ) et beaucoup de « Bararata » ou Phragmites communis (Photo n°2). Les bulbes de plante aquatique du Nymphea lotus (Makamba) ont subi d’une exploitation importante surtout pendant la période de soudure (RABARY, 2005).

Photo n°1: "Akamba" ou Nénuphar ou Nymphea. dans la partie de Makary

Source : Auteur, 2006 Photo n°2: "Bararata" ou Phragmintes comminis à Makary

Source : Auteur 2006 b- Faune La faune ichthyologique autochtone est assez riche comparée avec celle des Hauts-Plateaux (KIENER et MAUGE, 1966). 26 espèces ont été dénombrées aux quelles s’ajoutent des espèces introduites par la Mahavavy du Sud : Carassius auratus (Cyprin dore ou « Trondro gasy ») vers 1900, Tilapia rendalli ou « Tilapia » en 1957 et Tilapia macrochir en 1961.

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L’analyse de la population ichtyologique intègre d’autres sources de données. D’une part le CTFT en 1968 par l’inventaire réalisé par THEREZIEN révèle l’existence de 24 espèces (Tableau n°4). Ce tableau donne la liste des animaux avec leurs noms scientifiques, vernaculaires et familles auxquelles ils appartiennent. D’une part en 1993, RAMINOSOA n’a inventorié que 22 espèces avec une nouvelle espèce introduite n’existant pas encore dans le recensement de 1967. Il s’agit de l’Heterotis niloticus , importé d’Afrique Centrale à la demande du Président de la 1 ère république de Madagascar TSIRANANA Philibert. D’ailleurs, le poisson porte le nom du « Trondron’ny prezidà » ou le poisson du président. Ce carnivore très vorace est renommé par sa croissance très extraordinaire. Il atteint un poids de 4 kg en 20 mois (KIENER, 1963). Il demande beaucoup d’espace pour vivre. Très vite, il a envahi tous les écosystèmes à eaux chaudes malagasy. Tableau n°3: Liste des espèces de poissons inventoriées en 1967 au lac Kinkony FAMILLE GENRE et ESPÈCE NOM VERNACULAIRE Anguillidae Anguilla bicolor (1) Amalompotaka Anguilla marmonata (1) Diatra Bagridae Arius madagascaraiensis *(1) Gogo, Vaona Carangidae Caranx sp. (1) Kikao Carcharinidae Carcharinus leucas (1) Ankiho Chaetodontidae Scathophagus tetracanthus (1) Hitra Chanidae Chanos chanos (1) Vango Cichlidae Oreochromis macrochirus Ranaobe Paretroplus kieneri * Damba, Kotsovato Paretroplus petit * Damba, Kotso Tilapia rendallii Laombazaha Cyprinodontidae Pachipanchax homalonotus * Morora Dussumieridae Pellonulops madagascariensis Varilava, Vilivary Eleotridae Eleotris fusca (1) Boridoa mainty Eleopidae Elops machnata (1) Kilengilengy Megalops cyprinoïde (1) Besisika Gobiidae Glossogobius giuris Boridoa malandy Lethrinidae Lethrinus sp. (1) Menahelika Mugilidae Mugil macrolepis (1) Jompo Mugil robustus (1) Bika, Kelimanitra Pristidae Pristis microdon Vavana Serranidae Ambassis commersoni (1), Ambassis kopsi (1) Karara Kuhlia sp. (1) Source : THEREZIEN, 1968 Le signe * indique les espèces endémiques discutées au CAMP 2001. Le chiffre (1) désigne les espèces euryhalines. Le reste constitue les espèces introduites. En 2003, cette liste renferme 33 espèces (Tableau n°5) correspondant à 19 familles, dont 7 espèces endémiques avec une espèce menacée : Paretroplus petiti ; 2 vulnérables : Paratilapia polleni et Paretroplus kieneri ; 1 quasi- ménacée : Eleotris pellegrini et 3 à préoccupation mineure : Pachipanchax omalonotus , P.sp. / et Arius madagascariensis . 11

Pellonulops madagascariensis ou « varilava » est une espèce euryhaline, plutôt à affinité essentiellement marine, qui remonte assez loin dans les eaux douces. A Madagascar, elle peut s’adapter totalement. Elle peut être considérée comme une espèce endémique. En général, toutes les espèces mentionnées dans le répertoire, bien qu’elles soient strictement dulçaquicoles ou euryhalines, supportent bien des concentrations en sels plus ou moins élevées. C’est la raison pour laquelle l’espèce exotique Ophicephalus striatus ou « Fibata », actuellement appelé Channa maculata est absente dans cet écosystème. En effet, le lac Kinkony est actuellement l’un des rares écosystèmes dulçaquicoles malgaches qui n’héberge pas ce poisson très vorace (RAMINOSOA, 2004). Tableau n° 4: Liste des espèces de poissons inventoriées en 2003 au lac Kinkony FAMILLE GENRE et ESPÈCE NOM NIVEAU HABITAT VERNACULAIRE TROPHIQUE PRÉFÉRENTIEL Cyprinidae Cyprinus carpio Carpe, Karpa, O Le/Va Trondro vahiny Anguillidae Anguilla bicolor (1) Amalompotaka C2 Lo/Le Anguilla marmonata (1) Diatra, Dretsy, C2 Lo/Le Amalompotaka Ariidae Arius madagascaraiensis*(1) Gogo, Vaona (a) C2 Lo Carangidae Caranx hippos (1), C. forsteri (1) Kikao C2 Lo Carcharinidae Carcharinus leucas (1) Ankiho C2 Lo Chaetodontidae Scathophagus tetracanthus Hitra H Lo/Le Chanidae Chanos chanos (1) Vango M-P Lo Cichlidae Oreochromis macrochirus Ranaobe, H Lo/Le Oreochromis mossambicus Motsomotso H Lo/Le Oreochromis niloticus Borivava, Barahoa H Lo/Le Paratilapia polleni * Marakely (b) O Lo/Le, EC Paretroplus kieneri * Damba, Kotsovato(b) O Lo/Le, EC Paretroplus petiti * Damba, Kotso (d) O Lo/Le, EC Tilapia rendallii Laombazaha H Lo/Le Aplocheiliidae Pachipanchax omalonotus * Morora (a) C1 Lo/EC P.sp./Betsiboka* Morora (a) C1 Lo/EC Dussumieridae Pellonulops madagascariensis (1) Varilava, Vilivary C1 Lo, Sa Eleotridae Eleotris fusca (2) Boridoa mainty (c) C2 Lo Eleotris pellegrini * C2 Lo/Le Elopidae Elops machnata (1) Kilengilengy C2 Lo Megalops cyprinoïdes (1) Besisika C2 Lo Kuhlidae Kuhlia sp. (1) Sampia C2 Lo/Le Gobiidae Glossogobius giuris (2) Boridoa malandy C2 Lo/Le, EC, Sa Glossogobius biocellatus (2) Tsimatiantany C2 Lo/Le, EC, Sa Lethrinidae Lethrinus reticulatus (1) Menahelika C2 Lo Mugilidae Liza macrolepis (1) Jompo L Lo Mugil robustus (1) Bika, Kelimanitra L Lo

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Pristidae Pristis microdon (1) Vavaha C2 Lo Ambassidae Ambassis commersoni (1), A. kopsi Karara C2 Lo (1) Osteoglossidae Heterotis niloticus Vangolaopaka C2 Lo/Le Source : RAMINOSOA, 2004 Le signe * indique les espèces endémiques discutées au CAMP 2001. Le chiffre (1) désigne les espèces euryhalines. Le reste constitue les espèces introduites. (a) Préoccupation mineure, (b) Vulnérable, (c) Quasi-menacé, (d) Menacé C1 : Carnivore de 1 er ordre ; C2 : Carnivore de 1 èm ordre ; H : Herbivore ; M-P : Microphage-planctonophage ; O : Omnivore ; Lo : Zone lotique ; Le : Zone lentique ; Sa : Eaux à fond sableux ; Va : Eaux à fond Vaseux ; EC : Eaux Claires. A travers l’étude de THEREZIEN en 1968 et de celle de RAMINOSOA en 2004, des formes nouvelles ont été inventoriées. Elles sont au nombre de 11 espèces. Parmi elles, 6 espèces sont carnivores telles Pachipanchax sp. /Betsiboka (eurhyhaline), Caranx hippos (eurhyhaline), Glossogobius biocellatus, Heterotis niloticus, Lethrinus reticulatus et Caranx forsteri (eurhyhaline). Les 3 espèces herbivores sont Oreochromis macrochirus, O.mossambicus et O.niloticus . Enfin, une espèce omnivore est le Paratilapia polleni .

I.1.3. Milieu social et économique

L’ethnie d’origine dans la Région Boeny est le Sakalava. Il y a les « Sakalava Marambitsy » et les « Sakalava Sandrangoaty» à Mitsinjo, Soalala et Besalampy et les « Sakalava Boeny » à Ambatoboeny. Le « Fitampoha » et le « Fanompoa » sont les célèbres rites des Sakalava. I.1.3.1. Démographie A Mitsinjo il y a une arrivée massive des groupes migrants qui viennent exploiter ce lac (FAO, 1988 in [1]). Dans le District de Mitsinjo il y a 74.605 habitants, avec une densité moyenne de 17,71 habitants/km 2 (CANTONNEMENT DE MITSINJO, 2003). Autour du lac Kinkony il y a 10 FKTs qui se repartissent dans 2 communes avec Mitsinjo (Bemahazaka, Marofandroboka, Ratinavia, Ambodimanga –Tsiamboho, Antongomena Betsina) et Antseza (Antseza, , Belakoko, Antongomenabe et Manisakomby). Plusieurs groupes s’installent autour du lac Kinkony à savoir les Sakalava, Antesaka, Antandroy, Betsileo, Merina (Schémas n°1). En 1993, les Sakalava représentent 70 % de la population contre 15 % des Antaisaka, 6 % des Antandroy, 4,5 % pour des Tsimihety, 3 % pour les Betsileo et 1,5 % les Merina d’après (MAEP, 2003). A partir de l’an 2000, les Sakalava ne représentent plus que 60 % de la population. Une forte croissance des migrants à Mitsinjo a été observée. I.1.3.2. Organisation urbaine A Mitsinjo, la population urbaine compte environ 7.571 contre 34.465 en milieu rural. Il y a un taux d’urbanisation de 18,01 % par an (MAEP, 2003). La commune la moins peuplée est celle de l’Ambarimaninga avec 3.259 habitants. Cette commune est loin de la ville et difficile d’accès. On trouve beaucoup de population dans les villes comme Mitsinjo, Katsepy et Antongomena-Bevary.

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Schémas n°1: Principaux circuits de migrations de pêcheurs dans les eaux intérieures de Madagascar

Source : FAO, 1988 I.1.3.3. Population et sa répartition Les jeunes moins de 20 ans représentent environ les 60 % de la population des villages situés aux alentours du lac Kinkony. Chaque FK T n’a pas de statistiques exactes de la population. La densité de la population est entre 3 et 33 habitants/km 2 (Tableau n°6). D’après le graphe n°2, la population du District de Mitsinjo est très jeune. Avec un âge moyen inférieur à 17 ans, les jeunes rep résentent un taux de 62 %. Graphe n°2: Répartition de la population du District de Mitsinjo selon la classe d'âge

14%

34% 0 à 5 ans 6 à 13 ans 22% 14 à 17 ans 18 et plus

30%

Source : Auteur, 2006

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I.1.3.4. Activités économiques a- L’agriculture L’agriculture est du type traditionnel dans la région du Kinkony. La majorité des cultivateurs sont des autochtones. Ils possèdent des terres. Et, si les migrants veulent cultiver, ils doivent louer ou emprunter des parcelles. Pendant la période d’étiage, certains agriculteurs travaillent dans les rizières de décrues. D’autres font des cultures vivrières comme les maïs, patates douces, bananes (ZICOMA, 2000). La présence du « SIRAMA Namakia » est un des atouts économiques de la région. Le SIRAMA Namakia exporte des sucres à l’étranger. Cette usine sucrière emploie environ 1000 personnes. La production est de 80 à 150 tonnes par jour. En plus de la bagasse, l’usine produit de l’alcool bleu et du rhum. L’approvisionnement en alcool de la plupart des hôpitaux à Madagascar est souvent assuré par le SIRAMA Namakia. Tout nouveau défrichement pour l’Agriculture à l’intérieur du District de Mitsinjo a été suspendu depuis 1999 (RANAIVOJAONA, 2003). Le feu de brousse a diminué à partir de l’année 2000 (Tableau n°6). Les essences favorables aux enrichissements dans la région sont : Mantaly, Eucalyptus camaldulensis (Kininina), Acacia mangium et Cassia siamea . b- L’élevage La majorité des Sakalava pratiquent l’élevage des bovidés. Le système reste extensif. L’aire d’exploitation est constituée par des flambeaux forestiers et des savanes aux alentours. A Ampitsopitsoky, quelques personnes élèvent des ovins. Les zébus sont utilisés pour les travaux aux champs ou sont vendus pour résoudre le problème d’argent. La maladie du charbon symptomatique est figurée parmi les maladies épizootiques de l’élevage des bovins. Les chiens sauvages aux alentours ravagent aussi les petits ovins nouveaux-nés (ZICOMA, 2000). Tableau n°5: Evolution du feu de brousse dans le District de Mitsinjo Communes par Superficie Surface atteinte par le feu de brousse en hectare Total (ha) Densité de la ordre communale (1998-2003) population par d’importance de (ha) km carrée nombre de population 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Matsakabanja 530 140 70 30 40 55 4 869 33,68 Antongomena- 419 100 60 40 70 65 10 764 32,73 Bevary 300 200 120 150 160 65 995 11,33 Katsepy 1.113 Mitsinjo 724 90 80 30 58 60 20 1062 17,76 Antseza 456 110 50 30 50 70 40 806 16,47 150 80 50 50 40 43 413 4,18 Bekipay 1.407 Ambarimaninga 1.005 150 90 50 50 40 31 411 3,24 Total (ha) 2129 1040 630 350 468 490 213 5320 Source : CANTONNEMENT DE MITSINJO, 2003

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c- La pêche L’importance économique du District de Mitsinjo est liée aux activités de pêches. Les B etsileo et les Antesaka sont les grands acteurs de la pêche dans la région du lac Kinkony. Ils établissent des campements saisonniers au bord du lac pendant la saison sèche (ZICOMA, 2000). Un pêcheur peut obtenir jusqu’à 5 kg de poisson au maximum si la p êche est bonne. Il part à la pêche au moyen d’un filet avec sa pirogue chaque matin, et retourne vers la fin de la matinée (ZICOMA, 2000). Les poissons séchés sont acheminés vers les grandes villes (Schémas n°2). Souvent, des collecteurs viennent à Mitsin jo. D’après RANAIVOJAONA en 2003, les revenus des gens liés à l’activité de pêche sont les suivants : - pêcheurs autochtones avec 70 % de revenus issus de la pêche, puis 20 % de l’agriculture et 10 % de l’élevage ; - pêcheurs migrants avec 100 % des revenu s venant de la pêche et ; - agriculteurs avec 5% de revenu de la pêche, 80 % de la culture et 15 % de l’élevage. Le lac Kinkony est parmi les lacs envahis par les migrants du District de Mitsinjo. Puis viennent le s lacs Katondra et Kamonjy. La pêche consti tue la principale activité de la région. Le milieu biophysique et les plans d’eau favorisent l’économie de la région. Schémas n°2: Principaux marchés et circuits de commercialisations des poissons d'eau douce de Madagascar

Source : FAO, 1988

I. 2. Lac Amboromalandy et Ravelobe dans le District Marovoay

Le District de Marovoay comprend 12 communes et 146 quartiers d’une superficie de 8.570 km 2. Il compte environ 154.859 habitants (CANTONNEMENT DE MAROVOAY, 2004). Les coordonnées géographiques du lac Amboromalandy sont de 16°07’10,9’’ latitude Sud et de 046°44’51,2’’ longitude Est. P our le lac Rave lobe, elles

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sont de 16°07’13’’ latitude Sud et de 046°44’22’’ longitude Est. Les 2 lacs se trouvent à droite de la RN 4. Le lac Ravelobe est inclus dans le Parc Ankarafantsika. La région a un climat particulier par la présence de la forêt d’Ankarafantsika. Le lac Amboromalandy communique avec le lac Ambilivily (Carte n°4 et 5), sa surface est de 650 ha. Il est aménagé par le service du Génie rural pour l’irrigation d’une partie de la plaine rizicole de Marovoay et l’approvisionnement en eau potable d’une partie de la Commune Rurale . Carte n°4 : Lac Amboromalandy

% % Betaolo Morafeno

% % Nord Mahatsinjo Madiromiongana % Ankazomborona Antanimora % % Amp % Amparihilava

% Marovoay Bevovoka % Ambonara % Ankazomborona # P1 # P3 % Antsohihy Lac Ambilivily abe % % lac Amboromalandy Ambilivily Antanipaika

% % Bepako % Manaribe

% ena Tsararano %

% Ambanjabe % Mandinilatsaka taramahamay % Bekalila

% Befotoana

Rizicultures Plan d’eau Mosaïques de culture, jachère, formation graminéennes Forets Sols nus et canne à sucre RN 4 Rivière Source : Auteur, 2006

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Carte n°5 : Lac Ravelobe au Parc National Ankarafantsika Ampombolava

Nord

# # Andohajango # # Barrage Ampijoroa # # Pêche à la ligne

Ampijoroa %

%

%Bemailaka

Ambongamanenitra %

Lac Rave lobe Rivière Mosaïques de culture, jachère, formation graminéennes Forets RN 4 Source : Auteur, 2006

I.2.1. Milieu biophysique

I.2.1.1- Climatologie Le climat est du type tropical subhumide chaud. Une saison chaude et pluvieuse allant du mois de Novembre au mois d’Avril (Graphe n°3). a- Température Le mois de Novembre est le mois le plus chaud. Les mois de juin et Juillet sont les plus frais à cause de l’action du vent froid du Nord « Varatraza ». L’absence persistante du vent élève la température moyenne de la saison froide avec une température mensuelle de 24°C.

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Graphe n°3: Courbe ombrothérmique du District de Marovoay

Précipitation 450 35 400 30 350 Température 1992 25 300 250 20 Température 1993 200 15 150 10 Température 1994 100 50 5 0 0 Température 1995 Avr Juil Oct Nov Mai Déc Juin Févr Janv Août Sept Mars Température sur 30 ans Source : RABEZANDRINA, 1996 b- Précipitation Une saison sèche de Mai à Octobre. Le nombre de jours de pluies et la quantité augmentent à partir du mois de Novembre et atteignent le maxima au mois de Janvier et Février. Le mois d’Avril correspond surtout à la période des décrues (Graphe n°3). La pluviométrie est de l’ordre de 1.000 mm à 1.200 mm dans la région de Betsiboka (MAEP, 2001). Le nombre de jours de pluies en moyenne est de 70 jours (RABEZANDRINA, 1996). c- Vent Cinq sortes de vents circulent et soufflent tout au long de l’année dans la région. Il a la mousson ou « Talio » du Nord-est, d’Octobre à Mars. Puis, l’alizé ou « Varatraza » souffle du Nord-Est d’Août-Septembre. Le « Kosy » est un vent souvent violent après la saison sèche du Sud-Ouest. Et enfin, le « Mantasaly » est un vent toujours accompagné de pluies torrentielles pendant la saison humide (MAEP, 2003). I.2.1.2. Hydrologie et Hydrogéologie a- Bassins versants et eaux de surface Deux grands bassins versants existent à Marovoay : Betsiboka et Mahajamba. Ils ont une superficie de 63.450 km 2. La région est caractérisée par une diversité d’écosystèmes aquatiques aussi bien du faciès lotique qu’en faciès lentique. Il s’agit de : - 5 lacs, Ravelobe (2,7 millions de m3 d’eau), Anosilava, Betanty haut et bas, Besamaka Antsoha et Angoroda ; - 4 réservoirs d’eau artificielle Amboromalandy (50 millions de m3 d’eau), Morafenobarazy (18 millions de m3 d’eau), Ambilivily (13 millions de m3 d’eau) et Ambondromifehy (2,5 millions de m3 d’eau) et; - 06 rivières Andranolava, Trangabitika, Milahazomaty, Marovoay, Karambo et Ampijoroa. Les écosystèmes d’Ankarafantsika et d’Amboromalandy fonctionnent comme un château d'eau. Ils assurent la viabilité du deuxième grenier à riz de Madagascar : la plaine rizicole Marovoay. En outre, ils constituent les sanctuaires des pratiques socioculturelles des natifs de la région. Des trafics fluviaux font la navette entre Ambatoboeny et Madirovalo ou Marovoay surtout pendant la période des hautes eaux (CHAPERON et al, 1993). b- Aperçu pédologique des zones alluvionnaires En matière de pédologie, les sols de la région sont composés par trois grands types de sols, d'origine ferrugineuse tropicale : - les sols des « Tanety » latéritiques rouges, en petite partie sur Marovoay ; - les sols hydromorphes des bas-fonds ou des plaines, en amont des mangroves, à quelques kilomètres des embouchures des grands cours d’eaux comme Betsiboka et ;

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- les « Baiboho », sur les bourrelets de chaque berge des grands fleuves.

I.2.2. Composantes biologiques

L'existence de plusieurs espèces animales et végétales au taux d'endémicité très élevée est à noter dans le Parc Ankarafantsika. La richesse en oiseaux et la facilité d'observation de flore et faune, entre autres les lémuriens pendant toute l'année pour les espèces diurnes et nocturnes caractérisent la richesse du site biologique. I.2.2.1. Milieux terrestres a- Flore Il y a 3 types de forêts à Marovoay. Il s’agit : - de la forêt naturelle sèche, comme le fameux Parc National Ankarafantsika situé à cheval du District de Marovoay et d’Ambatoboeny ; - de la forêt des Mangroves en aval de la Betsiboka à la Baie de Bombetoka ; - et enfin des forêts artificielles avec des reboisements d’essence d’Eucalyptus, Acacia et Anacarde. b- Faune Il y a des animaux protégés comme les lémuriens ( Lemur coronatus , microcèbe roux), Phaner à fourche, Cheirogale, tenrec, boa, Phelsuma lienata , Mantidactylus ambrensis , des tortues ou « Rere », ou « Angononoka » en élevages en captivité à Ampijoroa. Il y a des Primates endémiques du Parc comme le Microcebus ravelobensis , Eulemur mongoz , Propithecus verrauxi coquereli et des mammifères endémiques tels le Xenopirostris damii et le Macrotarsomys ingens . I.2.2.2. Milieux aquatiques Les espèces faunistiques aquatiques sont de divers ordres : - les crocodiles comme le Crocodilus niloticus ou « Voay »; - les poissons comme « Damba», et Spratellomorpha bianalis au lac Ravelobe; - les oiseaux d’eaux (Tableau n°6); - et les tortues d’eau douce comme Erimnochelys madagascariensis ou « Rere » menacés d’extinction à Madagascar. Il est interdir de faire une pêche dans ce lac. Seule, la pêche à la ligne est autorisée par l’Etat et le Parc.

I.2.2.3. Paramètres physico-chimiques

Aucune étude n’a été faite dans le domaine de « Limnologie » des plans d’eaux d’Amboromalandy et de Ravelobe. La récolte de ces données est l’un des objectifs de cette étude.

I.2.3. Milieu social et économique

Le milieu est affecté par des flux migratoires. La majorité des migrants est dominée par des Betsileo puis les Merina (Schémas n°1). La plupart de la population du district pratique la riziculture et le commerce. La culture du riz est très développée avec les Betsileo. Marovoay est parmi le grenier à riz de Madagascar. Le lac Amboromalandy et Ravelobe sont utilisés pour l’irrigation de la plaine de Marovoay. La pêche se trouve au 3 ème rang dans les activités de la population.

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Tableau n° 6: Liste des oiseaux recensés dans le lac Ravelobe DATE NOM SCIENTIFIQUE NOMBRE 28/01/2005 Bubulcus ibis 4524 28/01/2005 Nycticorax nycticorax 199 28/01/2005 Egretta ardesiaca 95 28/01/2005 Dendrocygna viduata 27 28/01/2005 Egretta dimorpha 1 28/01/2005 Plegadis falcnellus 84 28/01/2005 Sarkidiornis melanotos 2 28/01/2005 Butorides striatus 15 28/01/2005 Ardea purpurea 9 28/01/2005 Ardeola ralloides 91 28/01/2005 Ardea humbloti 1 28/01/2005 Anhinga rufa 1 28/01/2005 Corythornis vintsiodes 1 28/01/2005 Haliaeetus vociferoides 3 28/01/2005 Galenulla cloropus 2 28/01/2005 Porphyrula alleni 1 Source: DURREL WILDLIFE CONSERVATION TRUST, 2005

I.3. Lac Ambanja dans le Fivondronana d’Ambatoboeny

I.3.1. Milieu biophysique

Le plan lacustre fait partie du district d’Ambatoboeny. Il se situe à l’altitude de 20 m, S16°31’02,9’’ et E46°45’21’’. I.3.1.1. Climatologie a- Température Le climat de la région est du type subhumide chaud. La température moyenne annuelle de l’air est de 28°C avec un maximum de 29°C et un minimum de 24,5°C au mois de Juin à Août. Le mois de Novembre est le plus chaud (Graphe n°4). b- Précipitation La pluviométrie moyenne annuelle est de 1.482 mm. Il ne pleut pratiquement pas, pendant toute la saison sèche de Mai à Septembre. Le nombre de jours de pluies et la quantité augmentent petit à petit à partir du mois d’Octobre (Graphe n°4). Elles atteignent les maxima au mois de Janvier. Le mois d’Avril correspond surtout à la période des décrues. La saison est sèche aux mois de Mai à Septembre. c- Vent Le vent dominant est la mousson en été et l’alizé en saison sèche. La vitesse est généralement faible, de 10 à 30 km/h (ZICOMA, 1999). Les directions dominantes sont Sud-Est en saison sèche, Nord-Ouest en saison de pluies (THEREZIEN, 1966). En saison fraîche, les vents passent de l’Est Sud-Est le matin, au Sud-Ouest dans l’après-midi

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pour revenir au Sud-Est en fin de nuit. En saison chaude, la nuit et le matin, les vents soufflent toujours de l’Est et du Sud-Est. Mais en fin d’après-midi, ils passent au secteur Ouest et donnent alors lieu à des rafales d’orages.

Graphe n°4: Courbe ombrothérmique d'Ambatoboeny (1951-1980)

400 35 350 30 300 25 250 20 Précipitation en mm 200 15 Température en °C 150 100 10 5

50 en °C Température Précipitation en mm 0 0 Avr Juil Mai Oct Nov Juin Déc Févr Janv Août Sept Mars Mois

Source : SERVICE MÉTÉOROLOGIQUE MALAGASY, 1985 I.3.1.2. Hydrologie et Hydrogéologie a- Eaux de surface Il a un groupe de vastes bassins versants avec 2 ouvertures sur la mer, ceux du Kamoro et de la Betsiboka. Les étangs et les lacs dans la Région Boeny totalisent 20.838 hectares. La majorité des lacs de la Région Boeny se trouve à Ambatoboeny (MAEP, 2003). La région est surtout caractérisée par l’existence de 2 grands cours d’eau : - à l’Ouest et au Sud-Ouest, la Betsiboka (Carte n°6) est caractérisée par un lit majeur bordé d’un certain nombre de lacs, parmi lesquels les plus importants sont Amparihibe Bendrony, Kamotro et Kapingo et; - au Nord, le Kamoro (Carte n°6) assure le captage d’une partie des eaux de la Mahajamba au profit de la Betsiboka. Il est également bordé sur plus de 50 km par de très nombreux lacs permanents ou temporaires dont le plus important est le lac Ambanja, situé sur la rive gauche du Kamoro (Carte n°6). b- Ecoulement fluvial Les zones des lacs sont relativement mal desservies en voies de communication. L’insuffisance d’infrastructure routière de la région est d’ailleurs en partie, compensée par l’existence des voies d’eau parfois utilisées, surtout le Kamoro et la Betsiboka en aval d’Ambatoboeny vers Madirovalo et Marovoay surtout pendant la période des hautes eaux. Mais, les voies fluviales sont malheureusement très peu exploitées, malgré la présence de nombreuses pirogues en fer qui permettent aisément de descendre les produits vers l’aval. Il n’y a, par contre, que de très rares embarcations à moteur qui peuvent remonter le Kamoro et la Betsiboka (THEREZIEN, 1966).

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Carte n° 6: Lac Ambanja à Ambatoboeny Bevoay % Ambalaban t Kamory Nord Ambato-Boeni % Ambohimarina % Tsinjorano %

% Ankarambilo # Bekarahara-Marosohery

% # P3 Betongoa # P2 % % # Ant Befelipatika # P1 Lac Ambanja

Anosikely % Ankifatry-Anjobo % # % Amboroabo Antsirabe

Bestiboka % # Maromandalo

% Fonoalakely ngomena Ambatomay # y

% Marolaona % Betaramahamay

Source : Auteur, 2006 c- Géologie Au Nord du Kamoro, des argiles et marnes à ammonites et belemnites du Jurassique supérieur et du valanginien se rencontrent. Les vallées du Kamoro, de la Betsiboka et d’Iabohazo, affluent la rive gauche de Betsiboka sont ennoyées sous dépôts d’alluvions récents appelés « Baiboho ». Au Sud du Kamoro et à l’Est de la Bestiboka, une succession de terrains se profile à un paysage de basses collines. Ils sont composés essentiellement par des calcaires du callovien à macrocephalites, puis des calcaires et marnes du bathonien supérieur à acrosalenia et corbula et grès, calcaires, argilites de faciès continental ou mixte. d- Aperçu pédologique des zones alluvionnaires Les alluvions récentes ou « Baiboho » constituent un élément tout à fait original de cette région. Par suite de leur aptitude à porter de nombreuses cultures, ils conditionnent une grande partie de la vie économique de la région. Ces « Baiboho » sont des alluvions rouges, fines, micacées. Au toucher, ils donnent une sensation de tissu soyeux. Déposés par les fleuves et rivières et surtout par le Kamoro, ils peuvent être entraînés avec facilité, par suite de leur friabilité, pour être déposés en aval. Ce phénomène est facilement perceptible dans le lit de Kamoro où les bancs d’alluvions changent fréquemment de forme et de place. De même, les berges de ce fleuve sont souvent attaquées et s’écroulent de pans entiers dans le lit (THEREZIEN, 1966). 23

I.3.2. Composantes biologiques

I.3.2.1. Milieux terrestres Sur les alluvions, la végétation est à base de roseaux (THEREZIEN, 1966) : Phragmintes comminis ou « Bararata », Orghum verticilliflorum ou « Bakaka », Hyparrhenia sp ou « Verobe », Panicum maximum ou « Kalay ». Il y a aussi de formations à Cyperus au voisinage de certaines dépressions. La présence des lémuriens est fréquente dans la zone. I.3.2.2. Milieux aquatiques a- Faune THEREZIEN en 1966 mentionne qu’il y a des tortues appartenant au genre Sternothaerus et Erymnochelis comme le « Kapika », « Réré » et des oiseaux d’eau dans les plans d’eau de la région. Ils sont consommés par la population. Aussi, des crocodiles comme le Crocodilus niloticus existent mais leur nombre a considérablement diminué depuis quelques années à cause des braconnages. Puis, les poissons d’eau douce comme les Cyprinidés (Carassius auratus ); les Carpes, les Tilapias, les « Damba » ( Paretroplus dami , P.kieneri et P.petiti dans le lac Ambanja), les anguilles, les « Gogo », les « Vango », et les « Besisika » complètent l’inventaire ichtyologique en 1988 (Tableau n°8). Tableau n° 7: Composition piscicole du lac Ambanja en 1988 Espèces Nom vernaculaire % en nombre % en poids Cyprinus carpio Carpe 15,46 21,99 Arius madagascariensis Gogo 9,14 26,72 Megalops cyprinoïdes Besisika 3,45 8,21 Tilapia mossambica Tilapy 64,06 34,01 Tilapia macrochir Tilapy 5,75 3,08 Tilapia rendalli Tilapy 0,48 0,40 Carassius auratus Trondro gasy 0,02 0,02 Liza macrolepis Zompona Sources : FAO, 1988 in [1] b- Flore Certaines plantes sont véritablement les caractéristiques du paysage. Parmi eux, les Cyperus madagascariensis ou « Zozoro », les P haragmintes comminis « Bararata », puis les Polygonum sp , quelques fougères,…font partie des plantes aquatiques du site.

I.3.2.3. Paramètres physico-chimiques

Les analyses de l’eau faite par THEREZIEN en 1966 montrent que le lac Ambanja est un lac riche en minéraux, en plancton favorable à la production des poissons. L’analyse faite par le BDPA a signalé que le Kamoro est enrichi en sels de calcium qui provoque la floculation et le dépôt d’argile (THEREZIEN, 1966). Ceci explique que le Kamoro traverse des marnes gypseuses riches en calcium.

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I.3.3. Milieu social et économique

I.3.3.1. Démographie La population d’Ambatoboeny compte plus de 30.000 habitants. Quatre FKTs ont une population supérieure à 3.000 habitants. Ils se trouvent dans les FKTs d’Ankarambilo, d’Ambato-Avaratra, d’Ankaraobato et d’Ambato-Atsimo (Tableau n°9). Tableau n° 8: Nombre d'habitant par FKT du District d'Ambatoboeny Nom du FKT Nombre d’habitants Ambatoboeny 3256 Ambato-Avaratra 3500 Ambato-Atsimo 3258 Ankaraobato 3500 Ankifatry 1350 Betongoa 1400 Betaramahamay 850 Anosikely 600 Maroelatra 560 Masiadokotra 1100 Anosikary 725 Ankarambilo 3370 Ambesisika 1763 Madirovalokely 1200 Beritra 2000 Maromandalo 900 Ambarimay 1725 Amboaroabo 400 Marolona 420 Total 31877 Source : COMMUNE RURALE AMBATOBOENY, 2000 De par ses potentialités, en plaines régulièrement inondées, très étendues et très fertiles, la région d’Ambatoboeny a toujours attiré des migrants venus de toutes les parties de l’Ile. En moyenne, la croissance de la population est environ de 2 % par an (Tableau n°10). Tableau n°9: Evolution de la population du District d'Ambatoboeny (1999-2000) Année 1995 1996 1997 1998 1999 2000 Nombre total 28850 29250 29850 30459 31240 31877 Variation annuelle 1,4 2,1 2 3,2 1,5 Source : COMMUNE RURALE AMBATOBOENY, 2000

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I.3.3.2. Population et répartition Pendant la campagne agricole, les agriculteurs se ruent vers le « Baiboho » en saison sèche. La population se concentre sur les petites collines ou au centre du District pendant la saison pluvieuse. Toute la zone de basses collines est peu habitée. Les villages se concentrent le long des grandes vallées et autour des dépressions, à proximité des zones alluvionnaires ou « Baiboho ». La moitié de la population a plus de 26 ans (Tableau n°11), l’âge de 6 à 25 ans est de 42 %. La population est jeune. Tableau n° 10: Répartition par strate d'âge et de sexe da la population du District d'Ambatoboeny Sexe 0-5 ans 6-15 ans 16-25 ans 26 ans et plus Total Masculin 1700 3500 3000 7330 15530 Féminin 1840 3700 3100 7070 15710 Total 3540 7200 6100 14400 31240 % 11 23 20 46 100 Source : COMMUNE RURALE AMBATOBOENY, 2000 I.3.3.3. Activités économiques a- Agriculture Au début du 19è siècle, le site a été déjà peuplé par des agriculteurs et des éleveurs. Ils vivent dans des petits villages situés à la périphérie des « Baiboho » et dans les zones forestières. Au temps de la colonisation, des sociétés (société FRANCO-MALGACHE, SLAMI) viennent s’installer, et développent la riziculture, les cultures de rente (tabac), l’exploitation forestière et minière. Cela entraîne des flux migratoires, en particulier des Hauts-Plateaux et du Sud-Est. Après l’indépendance, d’autres sociétés s’établissent dans la région : UCOPRA (arachide), SIMPA (collecte de produits agricoles), SOMACO (conserve des tomates), OFMATA (tabac), HASYMA (coton). Les cultures du tabac sont surtout importantes en bordure du Kamoro (THEREZIEN, 1966). Habituellement, les gens font l’élevage des bovidés, quelques fois des caprins. Actuellemnt ces sociètés sont inactives b- Pêche La pêche est surtout pratiquée toute au long de l’année au niveau des « Matsabory » et des fleuves ou rivières. Les produits sont consommés sur place ou expédiés à l’état frais à Antananarivo ou à Mahajanga (Schémas n°2). La première étude du plan d’eau a été réalisée par le CTFT en 1964 (FAO, 1988 in [1]). A cette époque, l’étude dénote l’importance de Tilapia mossambica dans la capture, puis des Cyprinus carpio et Arius m/sis .La production piscicole du lac Ambanja est de 150 kg/ha/an à 250 kg/ha/an en 1966 (FAO, 1988 in [1]). La production a été estimée en 1969 à 2.400 t/an. Le nombre de pêcheurs en 1988 est de 267. La région des 4 lacs étudiés se situent dans une zone où les crues sont abondantes pendant le mois de Janvier et Février. Ils se trouvent dans la température de l’aire de 26 à 27°C en moyenne. Le vent froid dénommé « Varatraza » pendant le mois de Juin et Juillet entraîne de mauvaise conséquence dans l’activité de la population de la Région Boeny. La majorité des réseaux hydrographiques de l’ex Faritany de Mahajanga se trouvent dans la Région Boeny. Ces réseaux contribuent au développement de la région. Les apports alluvionnaires augmentent la production agricole dans cette région à forte migration. Au vue de ces conditions, la zone d’étude est le lieu de migration de plusieurs ethnies en particuliers les gents du Sud et Sud-Est. C’est à Marovoay, et à Mitsinjo que la population se concentre. Le district le moins peuplé est celui d’Ambatoboeny. Marovoay est très réputé en

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riziculture. A Mitsinjo, la pêche est la base de l’économie. L’activité de la population d’ Ambatoboeny est combinée par l’agriculture et la pêche.

II. SITUATION ET PROBLÉMATIQUE Actuellement, 34 zones Hotspots dans le monde abritent des plantes et des animaux uniques au monde. Ces zones appelées Hotspots ne couvrent que 1,4 % de la surface de notre planète (CI, 2006). Madagascar et les Iles de l’Océan Indien se trouvent parmi les plus importants Hotspots par l’endémicité en famille et en genre de ses plantes et vertébrés (Tableau n°11). Madagascar héberge la majorité de la biodiversité du Hotspot. Tableau n°11: Situation de la biodiversité malagasy Taxon Espèces Endémisme Menacés Plantes Plus de 12000 89% 9% Reptiles 340 92% 5% Amphibiens 199 99% 23% Oiseaux 209 52% 17% Mammifères 169 83% 41% Poissons d’ED 161 65% 40% Source : CI, 2006

II.1. Situation de la pêche continentale dans l’ex Faritany de Mahajanga

II.1.1. Diminution de production des poissons d’eau douce malagasy

La production totale de la pêche continentale est actuellement difficile à estimer. Elle oscille entre 28.000 et 30.000 tonnes/an en 1990. Une intensification de l'effort de pêche sur l'ensemble des plans d'eaux des dernières années est à observer. Le plan directeur de la pêche a noté que sans application de mesures appropriées, la surexploitation des ressources ichtyques d'eau douce déjà atteinte et va s’aggraver (FAO, 1992 in [1]). La pression sur les zones de pêche continentale s’est beaucoup accrue en raison de l’augmentation de la population. Les produits de pêche continentale sont destinés pour l’approvisionnement du marché national ou local. L’augmentation du nombre des pêcheurs dans les plans d’eau entraîne la diminution de la production des ressources lacustres dans la Région Boeny. Le lac Kinkony connaît une augmentation du nombre de pêcheurs d’année en année. En effet, l’estimation en 1988 a donne un nombre de 193 (FAO, 1988 in [1]). En 1993, le nombre trouvé est de 574 (FAO, 1993 in [1]). Depuis 1989, le rendement de pêche diminue de 25% au lac Kinkony (FAO, 1992 in [1]). D’après le tableau n°12, la baisse de capture a été observée suite aux études entreprises de 1966 à 1988/89. En 1966/67, la production est de 800 tonnes. Elle a chuté plus de moitié en 1988/89.

En analysant le développement de la pêche à Madagascar, il faut mettre en exergue le fait que les chiffres avant 1989 ne constituaient pas (sauf pour la pêche industrielle crevettière) des statistiques de production basée sur un système statistique fiable et régulière. Etant donné qu'elles existent et qu'elles sont officielles, elles doivent être citées, avec cependant quelques commentaires ou précautions (RAFALIMANANA et STOMATOPOULOS, 1991).

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Tableau n°12: Comparaison de capture de 1966/67 te 1988/89 du lac Kinkony Année Production en tonne Rendement kg/ha/an Source 1966/67 800 53,3 CTFT 1968 760 50 CTFT 1988/89 357 23,8 FAO 1990 1174 84 Aménagement de la pêche et Aquaculture en 1992 Sources : FAO, 1992 En se référant aux chiffres de rendements depuis 1969, les niveaux d'exploitation des lacs Alaotra, Itasy et Ambatoboeny - Maevatanàna atteignent et dépassent le maximum soutenable de 150 kg/ha/an (COLLART et RABELAHATRA, 2006). En ce qui concerne les productions, les baisses de production sont effectives (Tableau n°13). Elles sont réduites de 42 % de 1972 à 1989. A partir de 1995, il n’y a pas de données statistiques disponibles pour la pêche continentale auprès du MAEP. Tableau n° 13: Productions des 7 principaux lacs de Madagascar

Plans d'eau CTFT VINCKE Enquête-cadre (1960–69) (1972) (1988–89)

(1) (2) (1) (2) (1) (2)

Alaotra 4.000 181 4.000 181 3.079 139

Mantasoa 35 25 55 40 188 136

Itasy 1.400 400 830 237 285 81

Tsiazompaniry 45 19 52 22 77 34

Kinkony 800 53,3 760 50 357 23

Lacs de la région de Maevatanàna - 2.000 250 2.400 300 855 107 Ambatoboeny

Pangalanes 381 34,6 335 30 - -

TOTAL… 8.661 137 8.380 122 4.841 86

Source : COLLART A. et RABELAHATRA A, 2006 « Programme pour le recueil des données statistiques de base sur les Pêches Continentales : Production & Commercialisation ». MDRRA - PNUD – FAO

II.1.2. Présence des poissons carnivores

La présence des poissons voraces dans la composition de capture entraîne la diminution de poissons autochtones comme les « Damba » et les « Vango ». La présence du « Fibata » ou Channa maculata dans les plans d’eaux des Fivondronana d'Ambatoboeny, Marovoay et Mahajanga II diminue la présence des autres poissons.

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II.1.3. Technique de pêche Le filet maillant et la nasse sont les engins de pêche les plus utilisés pour capturer le Tilapia, la Carpe, et les « Damba » ou Paretroplus sp . dans la Région Boeny (Schémas n °3) . D’autres engins utilisés sont les filets sennes, et les filets « Varilava » ou filet moustiquaire, la ligne, l'épervier (FAO, 1991). L’utilisation des filets à petites mailles diminuent la croissance des poissons et la production. D’après l’arrêté n°7240/2004, les dimensions minima des mailles des engins sont de 4cm ; 3,5cm et 4,5cm. Ces réglements ne sont pas respectés. Il y a 2 types d’embarcations destinées pour la pêche. Le premier type utilisé par les pêcheurs est la pirogue monoxyle sans balancier en bois ; le deuxième type est la pirogue métallique utilisée par les collecteurs (FAO en 1992 in [1]). La non amélioration de la technique de fabrication et de conservation de pirogue contre les insectes entraîne la régression de la forêt de la région et entraînent l’ensablement des lacs.

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Schémas n°3 : Engins de pêches

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Source : KIENER, 1963

Source : KIENER, 1963

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II.2. Problèmes des espèces de « Damba »

En général, beaucoup de biologistes ont déjà mentionné que l'ensemble de l'ichtyofaune indigène d'eau douce malagasy est menacée. Certaines espèces sont déjà éteintes. De très nombreux habitats aquatiques ont connu des populations importantes d'espèces indigènes. Aujourd’hui ils sont complètement dépourvus et peuplés uniquement d'espèces introduites (DE RHAM, 1996 in [1]). C’est le cas du Paretroplus damii du lac Kinkony. L’introduction des espèces exotiques comme les Tilapia, les « Fibata » et les « Vangolopaka » entraîne la régression des espèces endémiques comme les « Damba ». Sur les côtes de Madagascar, la période de reproduction du Tilapia est plus longue qu’en altitude. La reproduction des femelles est très précoce, surtout quand la longueur de la taille atteint 10 cm. Les parents vivent en couple et surveillent leurs œufs et alevins. Certains gardent même les oeufs en bouche jusqu’à l’éclosion de ses alevins qui (Photo n°2 bis), au moindre approche des prédateurs, ils reviennent dans la bouche des géniteurs pendant le 1 er jour de leur existence. Cette biologie du Tilapia entraîne son abondance dans tous les coins de la Grande Ile. La biologie du « Damba » est contraire de celle du Tilapia. Ce facteur entraîne la rareté des « Damba » dans les eaux de la Région Boeny. Photo n°3 bis: Incubation des oeufs par le Tilapia

Source : Pisciculteur de Tamatave, 2008 La distribution géographique des espèces dans les eaux intérieures de Madagascar est encore mal connue. Malheureusement, les recherches dans ce domaine sont entravées par la disparition rapide des populations d'espèces indigènes. Enfin, les changements des paramètres écologiques suite à la déforestation, l’érosion, l’évasement, la sédimentation et la modification du régime hydrologique dégradent les habitats et les écosystèmes aquatiques. Les espèces du genre Paretroplus sont au nombre de 7, d’après DE RHAM en 1996 in [1] (Tableau n°14). En général, le point commun des Paretroplus est l’appellation locale « Damba » à part le « Masovoatôka ». D’après ce tableau, le Nord-Est de Madagascar est considéré comme le site de répartition de la majorité des espèces de Paretroplus . Seul, le P.polyactis se cantonne à l’Est dans l’ex Faritany de Toamasina. La systématique et la taxonomie des Paretroplus sont difficiles à exploiter. DE RHAM, en 1996, observe que des lacunes existent dans des espèces nouvellement identifiées au cours de dernières six années. Cela est vérifié pour le cas du Paretroplus petiti à Kinkony. NOURISSAT en 2002 in [1] dénote la modification du nom de Paretroplus petiti ou « Kotso » par un autre nom le Paretroplus dambabe ou « Dambabe ». La majorité des lacs de Mahajanga sont dans le district d’Ambatoboeny. Il y a une tendance générale de migration de pêcheurs dans les eaux intérieures. Dans la majorité des plans d'eau, il y a lieu de signaler la disparition progressive des espèces autochtones, en l’occurrence le Paretroplus dami ou « Damba » et le Paretroplus petiti ou « Kotso » (FAO, 1992 in [1]).

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Trois espèces figurent dans l’investigation : Paretroplus maculatus ou « Damba » ou « Damba mimpentina », Paretroplus kieneri ou « Kotsovato » ou « Damba », et Paretroplus dambabe ou « Dambabe » ou « Damba ». Ces espèces ne sont pas incluses dans les zones bénéficiant d’un statut d’aires protégées. Quelque fois, elles se localisent dans les zones protégées à l’exception de celle du Parc Ankarafantsika, dans le « Matsabory tsy ritra » de Ravelobe. Depuis la disparition de l'herbier Nymphes ou « Akamba », le « Damba » est en nette régression surtout dans le lac Kinkony (FAO, 1988 in [1]). Respectivement, le « Kotsovato » est classé menacé et le « Dambabe » est classé vulnérable d’après le statut UICN (RAMINOSOA, 2004). Tableau n° 14: Paretroplus de Madagascar Espèce Nom vernaculaire Distribution Observation Paretroplus dami Damba NW Paretroplus maculatus Damba NW Paretroplus ? Nsp Lamena NW Collectée par NOURISSAT et DE RHAM en 1991 in [1] Paretroplus petiti (1966) Damba NW Systématisé par KIENER en 1966 et devient modifiée par NOURISSAT en 2002 in [1] Paretroplus dambabe (2002) Paretroplus polyactis Masovoatoaka E Paretroplus n.sp Damba menarambo NW Collectée par NOURISSAT et DE RHAM en 1991 in [1] Paretroplus kieneri Damba NW Source : DE RHAM, 2002 in [1] E : Est, NW : Ord-Ouest L’objectif global de l’étude est d’élaborer un plan d’Aménagement et de Gestion pour la préservation des « Damba » dans la Région Boeny. Au vu du contexte local et la problématique identifiée, la recherche proposent comme objectifs spécifiques : - la connaissance du milieu d’adaptation des « Damba » ; - l’établissement des caractéristiques biologiques des « Damba » et; - l’accroissement de la production de la pêche continentale, du niveau de vie des pêcheurs et de la population de la Région Boeny tout en préservant les espèces endémiques. La connaissance approfondie de l’espèce dans la zone concernée reste essentielle et préalable à toute proposition de gestion et d’aménagement. L’investigation cherche à fournir des paramètres indicateurs nécessaires pour permettre l’orientation à l’aménagement et à la gestion des « Damba » dans la Région Boeny .

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PARTIE II : MATERIELS ET METHODOLOGIE D’APPROCHE

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2ème partie : MATERIELS ET MÉTHODOLOGIE D’APPROCHE

Compte tenu de la problématique, et afin d’atteindre les objectifs fixés, la recherche adopte une démarche méthodologique basée essentiellement sur la collecte et l’analyse de données biologiques et commerciales de « Damba » et sur les résultats des paramètres physico-chimiques du milieu d’étude. Cette démarche concerne les éléments qui constituent le but principal de la recherche.

I. PLAN DE TRAVAIL L’élaboration d’un plan de travail a été nécessaire. Il se présente comme suit : - montage du plan de recherche : une présentation synthétique des différentes étapes de la recherche en les classant suivant un ordre logique ; - achat et regroupement des matériels nécessaires pour l’étude ; - collecte et analyse des données physico-chimiques des eaux des lacs ; - négociation avec les pêcheurs pour l’approvisionnement quotidien en spécimens ; - pêche expérimentale à l’aide d’un épervier, d’une pirogue ou vedette ; - étude du mécanisme et de la situation actuelle de l’exploitation de « Damba » - expérimentation : études biomorphologiques de « Damba » (Traitement des individus capturés) ; - enquête pendant l’achat des spécimens à l’accostage du village des pêcheurs ; - enquête aux marchés des poissons de la région d’étude, de Mahajanga et d’Antananarivo ; - numérisation des données GPS assistée par ordinateur ; - traitement des images satellites à l’aide d’un logiciel Arc Wiew, d’une image satellitaire BD 500 (FTM, 2006) et des diverses cartes (FTM, 1953) comme base de données ; - analyse des paramètres biologiques de « Damba » afin de créer de données sur l’écobiologie de l’espèce en milieu naturel ; - saisie et synthèse de données ; - traitement statistique : Excel ; - mise à jour de la carte d’occupation des « Damba » dans la Région Boeny; - et montage du plan d’aménagement pour la préservation des « Damba ». II. MOYEN MISE EN ŒUVRE

II.1. Moyen humain

L’étude a été réalisée avec l’appui des équipes des différentes ONGs comme le BIRD Life International (lac Kinkony), le PLAE (lac Amboromalandy) et le Parc Ankarafantsika (lac Ravelobe). Dans le cas pratique, le guidage est assuré par les gens natifs de la région et la capture quotidienne des spécimens a été collaborée avec les pêcheurs locaux.

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Figure n°1 : Synthèse de la démarche méthodologique

IDENTIFICATION DU CONTEXTE LOCAL ET NATIONAL

IDENTIFICATION DE LA BIBLIOGRAPHIE FORMULATION DE PROBLÉMATIQUE L’OBJECTIF

VISITE SUR TERRAIN

TRAITEMENT DES DONNEES

ANALYSE DES DONNEES

RECOMMANDATIONS

PROPOSITION D’UN PLAN D’AMÉNAGEMENT POUR LA PÊCHE CONTINENTALE DE LA RÉGION DU BOINA

PRÉSERVATION DU GENRE AMÉLIORATION ACCROISSEMENT DE LA PARETROPLUS DU NIVEAU DE VIE PRODUCTION DE LA DE LA PÊCHE POPULATION

Source : Auteur, 2007

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II.2. Matériels utilisés

Les matériels sont achetés par le biais du budget de l’étude financé par la Conservation International Fund. Il s’agit de l’acquisition des matériels importants en vue de la facilitation du travail. D’autres matériels du Centre de Surveillance des Pêches Madagascar, du Département de l’ESSA Forêts, du BIMP et de l’ENEM ont été utilisés pour la réalisation des travaux de recherche (Photo n°3). Ces matériels sont les suivants: un filet épervier, un disque de Secchi, un kit Aquachek, une balance, une thermomètre en verre et une autre sonde à bord, un mètre à ruban, un jaugeage de filet, un microscope optique, un GPS, des cartes topographiques, un appareil photo, un fil à roc, une trousse de dissection, une clé USB, une solution de formol, une solution d’eau distillée, des piles rechargeables, un chargeur de piles, une carte puce mémoire MMC et un ordinateur portable. Photo n° 4: Matériels utilisés pendant l'étude

Source : Auteurs, 2006

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II. 3. Matériel animal

II. 3.1. Systématique

Appartenant au règne animal, les espèces étudiées sont classées comme suit : - Phylum : Chordata - Subphylum : Craniata - Superclasse : Gnathostomata - Sous classe : Actinopterygae - Super ordre : Teleostei - Ordre : Perciformes - Sous ordre : Percoïdei - Famille : Cichlidae - Genre : Paretroplus 1ère espèce : Paretroplus dambabe ou « Dambabe » 2ème espèce : Paretroplus kieneri ou « Kotsovato » 3ème espèce : Paretroplus maculatus « Damba mimpetina »

II. 3.2- Morphologie générale

En général, les Cichlidae autochtones peuvent être reconnus par les caractères suivants : corps recouvert d’écailles généralement cténoïdes, souvent cycloïdes sur la nuque, la tête, sur la base pectorale et la région prépelvienne. Une seule narine se trouve de chaque côté de la tête. La bouche est fortement protractile. Les nageoires sont caractérisés par : caudale 7+7 ; dorsale X-XX, 10-20 ; anale III-X , 7-16 ; pectorales I, 13-17 ; ventrales I-5 branchiospines peu nombreuses (KIENER et MAUGE, 1966).

II. 3. 3. Ecobiologie

II.3.3.1. Caractéristiques

Le nom vernaculaire du Paretroplus dambabe est « Dambabe ». Il est aussi appelé « Damba » par les pêcheurs et les commerçants Merina. Il prend une couleur tend au rouge vineux vif à l’état adulte (KIENER et MAUGE, 1966). La queue est grande et échancrée (Photo n°4). Le Paretroplus kieneri a une coloration générale gris terne, avec larges zones longitudinales jaunes. La forme générale est allongée avec 4 à 5 séries d’écailles sur la joue (Photo n°5) (KIENER et MAUGE, 1966). L’espèce Paretroplus maculatus se détermine par le profil du museau convexe avec une concavité accentuée en avant de l’orbite. Les flancs peuvent comporter plusieurs bandes transversales grises, généralement très atténuées. Une assez grande tâche noire sur les flancs est observée au-dessus du milieu de la pectorale (Photo n°6). Cette tâche de taille variable, s’étend vers le haut jusqu’à la ligne latérale ou un peu au-delà. Les sujets, ont une coloration générale brun-jaune (KIENER et MAUGE, 1966).

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Photo n° 5: "Dambabe" du lac Kinkony

Source : Auteur, 2006 Photo n °6: "Kotsovato" du lac Kinkony

Source : Auteur, 2006 Photo n° 7: Paretroplus maculatus du lac Ravelobe

Source : Auteur, 2006

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II.3.3.2. Biologie et habitat

Les « Damba » sont des espèces typiquement d’eau douce. Mais ils peuvent vivre jusqu’à une marge de taux de salinité de 6 à 10‰ (KIENER et MAUGE, 1966). Elles ont une prédilection pour les zones envahies par une végétation touffue. Le « Kotsovato » aime les eaux peu profondes. La biologie du Paretroplus maculatus est très voisine avec les 2 autres espèces précédentes. Les espèces du genre Paretroplus quant à elle sont des espèces sympatriques (KIENER et MAUGE, 1966).

II.3.3.3. Croissance

Le Paretroplus dambabe a une croissance rapide. Mais, sa taille se limite généralement à 35 cm, exceptionnellement 40 cm. Certains pêcheurs prétendent que le nom vernaculaire du « Paretroplus kieneri » qui est « Kotsovato » tire de son nom du fait qu’il reste de petite taille et ne grandit pas « comme la pierre ». « Kotsovato » indique la couleur de la pierre brune (KIENER et MAUGE, 1966). Sa taille maximale est de 22 cm.

II.3.3.4. Reproduction

Le « Dambabe » pond en moyenne de 200 œufs sur des femelles de 25 à 30 cm. Les œufs sont roses et sont déposés sur les plantes aquatiques. Les pêcheurs avancent que chaque femelle peut pondre 2 ou 3 fois par an. Le Paretroplus kieneri semble se reproduire également plusieurs fois par an et les œufs sont déposés sur des herbes aquatiques (KIENER et MAUGE, 1966).

II.3.3.5. Régime alimentaire

Le Paretroplus dambabe est omnivore et la gamme des aliments trouvés dans l’estomac est fort étendue. Parmi les éléments les plus fréquents, la pulpe de tubercules de nénuphar ou « Makamba », du plancton figure parmi les proies, dont de nombreuses algues, des insectes et des petits crustacés ont été identifiées. Le régime alimentaire de Paretroplus kieneri et Paretroplus maculatus est semblable a celui de « Dambabe » (KIENER et MAUGE, 1966).

II.3.3.6. Aire de répartition et races géographiques

Le « Dambabe » se localise dans la plaine côtière Nord-Ouest et son aire de répartition est fragmentée (Schémas n°4). C’est ainsi que l’on rencontre dans la région de Maitirano, en particulier dans la rivière Maintimaso, dans toute la région du lac Kinkony. Plus à l’intérieur du pays dans les lacs voisins de la région de Tsaramandroso, le « Dambabe » se rencontre en particulier dans le petit lac d’Ampijoroa. D’après les vieux pêcheurs de la zone du Kamoro, le « Dambabe » existe autrefois dans la région. Mais, il a pratiquement disparu dans la grande majorité des lacs et des rivières de la zone. Et, il ne semble pas hasardeux d’attribuer cette régression à la nature des eaux de plus en plus chargées de vase latéritique entraînée de la zone des Hauts-Plateaux ravagés par les feux. Le Paretroplus kieneri se rencontre dans toutes les régions du Kinkony, de notamment au lac Amparihibe, d’Ambatoboeny, de Tsaramandroso et du Kamoro. L’aire de répartition du Paretroplus maculatus est très limitée. Elle se localise au lac Amparihibe-Sud au Nord de Maevatanana (KIENER et MAUGE, 1966). Au lac Kinkony, le « Damba » existe dans la partie de Marofandroboka, Antongomenabe et Andranolava (RAMINOSOA, 2004). Dans ces 3 sites, la déforestation est importante. Et, la fréquence d’apparition des végétaux supérieurs est faible.

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Schémas n° 4 : Localisation géographiques des Cichlidés malgache

Source : KIENER et MAUGE, 1966

II.3.3.7- Pêche et importance économique

Le « Dambabe » représente une part importante des prises mises à terre au lac Kinkony. Il est couramment capturé à la nasse et au filet, accessoirement à la ligne. La pêche se pratique régulièrement tout au long de l’année (KIENER et MAUGE, 1966). La majorité des sujets pêchés sont préparés à l’état fumé à Mitsinjo pour être acheminés à Mahajanga et à Antananarivo. Le fumage de poisson se fait sans l’éviscérer, ni l’écailler. Ainsi préparé, le poisson se conserve de 1 à 2 mois. La cavité abdominale est petite et le tube digestif est très réduit. C’est la raison pour laquelle le poisson peut être non vidé. Le Paretroplus kieneri est plus rustique que les « Dambabe ». Au lac Kinkony, ce poisson est moins fréquent que les « Dambabe » quelque soit les techniques de pêches à la nasse et au filet. En raison de sa petite taille, il est moins côté par les pêcheurs que les autres poissons. Il est relativement assez abondant.

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III. MÉTHODOLOGIE D’APPROCHE La méthodologie adoptée pour bien mener l’étude est basée sur les matériels disponibles, en considérant les problèmes rencontrés au cours de l’investigation. Pour atteindre les objectifs assignés, la méthodologie suivante est à adopter :

III.1. Etude bibliographique

La bibliographie se fait tout au long du travail. Même tout au long du travail, la bibliographie et la webiographie ont permis d’assembler toutes les données nécessaires. Elles permettent de recueillir des informations, entre autres : - les travaux sur la biologie, l’écologie et la zoo sociologie du P.dambabe, P.kieneri, et P.maculatus ; - la connaissance actuelle de P.dambabe, P.kieneri, et P.maculatus pour la gestion responsable d’une exploitation rationnelle de ressources naturelles renouvelables et ; - la distribution spatio-temporelle des 3 espèces de « Damba » dans le Nord-Ouest de Madagascar.

III.2. Prospection du site d’étude

Des reconnaissances du site d’étude ont été effectuées avant le début de toute activité sur terrain au mois de juillet 2006. Une prospection du plan d’eau de Kinkony, d’Amboromalandy, de Ravelobe et d’Ambanja a été faite pour savoir de plus près le fonctionnement de ce système. Puis, on questionne les gens d’eau s’il existe toujours des « Damba » dans leurs zones de pêches. Pour ces raisons, l’essentiel des travaux sur terrain a été de relever les points de ces zones à l’aide d’un GPS.

III.3. Paramètres physiques et chimiques

Les données sur les paramètres physico-chimiques des 4 lacs ont été recueillies sur place. Les temps libres, durant les travaux de terrain, la disposition d’un guide et d’une pirogue ont été complétés par des prises de ces paramètres. La mesure de ces paramètres se fait journalièrement.

III.3.1. Paramètres physiques

La prise en considération des paramètres physiques a pour but de bien cerner les caractéristiques des milieux fréquentés par les espèces étudiées (RAFOMANANA, 2005). La mesure se fait au niveau des zones de pêches accessibles par des pirogues au mois de Juillet et mois d’Août 2006. Les paramètres considérés sont les suivants :

- les points géographiques des « Damba ». L’utilisation de GPS pour la stratification de l’écosystème lacustre a été utilisée. Puis, les zones de distribution ont été localisées avec une carte d’occupation ; - l’identification des zones trophiques des espèces étudiées. L’étape concerne la profondeur de la zone où l’activité des pêches est menée. Les valeurs sont obtenues par la lecture d’un fil à roc. L’unité de mesure est le mètre.

III.3.2. Paramètres chimiques

Ils permettent de voir la potentialité en production primaire de chaque plan lacustre et des effets sur l’espèce cible (RAFOMANANA, 2005). Des mesures des paramètres chimiques de l’eau est à effectuer au niveau de chaque station du site d’étude au mois d’Août 2006.

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Les paramètres à observer sont : pH, température, la dureté totale (Calcium et Magnésium), l’alcalinité totale (Carbonate et Bicarbonate), le Chlore et le Brome. On n’a pas le moyen d’observer la valeur de l’oxygène dissous pour cette étude. La mesure se fait journalièrement au lac Kinkony, mais on a fait qu’une mesure seulement pour les 3 autres lacs. Un kit Aquachek est utilisé pour la mesure des paramètres chimiques. La température de l’eau est un des facteurs environnementaux les plus importants pour tous les organismes aquatiques. Elle agit directement sur la physiologie et le métabolisme des espèces des poissons (KARPETSKY et al, 1988). Elle influe sur l’oxygénation des eaux et la production primaire. La mesure se fait avec un thermomètre en verre et un autre électronique. Le pH permet de juger l’état d’équilibre du système gaz carbonique dissous qui peut être modifié par des facteurs physiques (GAUJOUS, 1993). Ainsi, une production in situ de gaz carbonique, par la respiration des organismes aquatiques et par le processus de réminéralisation des matières mortes, tend à abaisser le pH (RASOAMAMPIANINA, 2002). Il permet d’estimer l’alcalinité et l’acidité de l’eau du lac. La connaissance du taux du chlore est importante pour l’étude. Il permet de juger la pollution des lacs. ARRIGNON en 1976 mentionne que le Cl<2 mg/l est indicateur du plan d’eau exempte de pollution en chlore. La turbidité détermine l’importance des particules minérales et organiques (phytoplancton, zooplancton) de l’eau du lac. En général, l’eau est transparente, mais par la présence des particules inertes (lessivage du sol, débris organiques) ou micro-organismes vivants et de l’activité biologique, l’eau devient turbide. Et une eau turbide empêche la pénétration lumière du soleil et par conséquent la production s’appauvrit. Elle est appréciée par la profondeur du disque de Secchi. Le disque de Secchi est utilisé pour une mesure classique de la transparence de l’eau à la lumière visible. Ce disque comportant des quadrants blancs et noirs alternés est plongé dans l’eau (Figure n°3). On l’a fabriqué manuellement. On mesure la profondeur à laquelle ce disque n’est plus visible. La valeur de la turbidité est exprimée en cm. Normalement, elle se situe entre 40 cm et 80 cm selon les classes d’interprétation des analyses chimiques des eaux (NISBET et al in ARRIGNON, 1976). Plus de 80 cm, l’eau contient peu d’algues et moins de 40 cm, il y a trop d’algues. Figure n° 2 : Emploi du Disque de Secchi

Source : FAO, 2006 in [2]

III.3.3. Paramètres biologiques

D’abord, l’identification de l’espèce cible est une 1 ère tâche à faire. Elle est faite sur terrain au mois de Juillet et d’Août 2006 en utilisant des méthodes préconisées par KIENER et MAUGE en 1966. III.3.3.1. Longueur totale Elle se définit comme la distance séparant l’extrémité du museau de l’espèce de l’étude à la nageoire caudale. Le matériel de mesure est le ruban. L’unité est le centimètre.

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III.3.3.2. Poids de capture Il s’agit de poids vif de l’espèce capturée sans subir aucune transformation (décapitation et éviscération). Chaque individu est pesé à l’aide d’un peson de 40 g à 5000 g. L’unité est en gramme. III.3.3.3. Evaluation de la maturité Elle se fait à partir des dissections par l’analyse des gonades mâles et femelles (PIERRE et GRASSE, 1958) suivant la clé de détermination des stades de maturité sexuels de KESTEVEN en 1960 (Tableau n°15) et par méthode de Stripping. III.3.3.4. Sexe Il se définit par une constatation « in visu » ou par « Stripping » et même par examen des gonades à partir d’une dissection du poisson. III.3.3.5. Poissons d’accompagnement de l’espèce cible La liste des autres espèces de poissons capturés lors de la pêche expérimentale ou auprès des pêcheurs pour savoir la zoosociologie du P.dambabe, P.kieneri, et P. maculatus avec des espèces carnivores et introduites. III.3.3.6. Evaluation de l’âge des poissons étudiés Elle est estimée à partir des observations des annulis sur les écailles des Paretroplus étudiés qui sont présents dans les lacs. L’hypothèse avancée marque que l’annulis apparaît une fois par an en raison de l’arrêt de la croissance de l’écaille en saison froide (MOREAU, 1974). L’observation menée doit être vérifiée au travers des résultats sur terrain. Tableau n°15: Détermination des stades sexuels par la methode de Kesteven STADE TEST OVAIRE 1 : Immature très petit, transparent jusqu'au gris très petit, transparent jusqu'a gris 2 : Début de maturation rouge-gris, moitié longueur de la cavité idem, oeufs visibles avec loupe ventrale 3 : Maturation Opaque, capillaires de sang (rougeâtre) idem, oeufs visible avec yeux comme grain blanc 4 : Maturation blanc rougeâtre blanc, ⅔ de la cavité orange-rouge, ⅔ de la cavité ventrale, oeufs opaque ventrale, 5 : Maturation avancée cavité ventrale remplie de blanc cavité ventrale remplie d’oeufs ronds, quelques déjà mature et translucide 6 : Mature émission avec une légère pression oeufs translucides 7 : Apres la ponte vide, rougeâtre quelques oeufs réabsorbés 8 : Repos sexuel translucide, gris-rouge, ½ cavité ventrale oeufs visibles avec loupe Source: KESTEVEN, 1960 III.3.3.7. Analyse stomacale et de la production primaire des lacs Le plancton constitue la principale source de nourriture naturelle des poissons dans les plans d’eau. La quantité du plancton dans les lacs présente de variations annuelles en rapport avec celle des températures et de l’ensoleillement (SAGE, 2004). Un microscope optique (Photo n°3) et un filet à plancton (Figure n°3) ont été utilisés pour voir la présence du zooplancton et du phytoplancton en appliquant l’identification à l’aide d’un manuel de détermination venant de la Direction des Eaux et Forêts (DEF, 1980), et 2 autres du BALVAY en 2005 et du DUSSART en 1992. La détermination de la couleur de l’eau des lacs est une clé à bien cerner la productivité des plans d’eau. Il consiste à prélever le plancton, à les inventorier pour savoir les espèces dominantes. Ce suivi permet d’apprécier si le plancton, source d’aliments naturels pour les poissons est disponible dans les lacs en passant par 44

une dissection des poissons (MOREAU.J., 1977). Le prélèvement a été effectué tous les jours durant une période de 2 mois (Juillet et Août). Il se fait sur les zones de présence des « Damba ». Mais des prélèvements ont été effectues sur les autres zones des lacs. On utilise ici un filet à plancton de 60 µ de prélever l’échantillon d’eau. Puis, cet échantillon est fixé au formol 5% et observé à la loupe et microscope optique pour la détermination spécifique du plancton. Figure n°3 : Utilisation d'un filet à plancton sur la surface de l'eau du lac

Source : FAO, 2006 in [2]

III.3.4. Enquêtes sociales

La méthodologie appliquée est la méthode participative. Elle va se realiser par des entretiens libres, par groupes, par assemblées, par visites de ménages. Les enquêtes se font auprès des populations locales, les usagers du milieu lacustre, et les communautés des pêcheurs. Elles donnent des indications sur la nature et la cause des pressions sur les espèces cibles. La démographie des villages riverains, l’histoire, les us et coutumes locales, la pêche proprement dite font partie des données à collecter. Les difficultés inhérentes au recueil des informations sont considérables. Cela tient notamment au nombre très important d’observations à réaliser sur terrain et de questions à poser auprès de chaque pêcheur (Cf. : Annexe n°1). Pour collecter et compléter les données sur la situation actuelle de « Damba », des enquêtes et entretiens avec les pêcheurs ont été menés. Le taux d’échantillonnage n’est pas fixe. Cette procédure consiste : à évaluer le nombre de pêcheurs, dénombrer les matériels de pêche utilisés, à estimer l’effort de pêche continentale, connaître l’évolution de « Damba » dans son milieu naturel (reproduction, différence entre mâle et femelle, période de frai…) et à évaluer le taux de capture de l’espèce « Damba » par rapport aux autres espèces.

III.3.5. Inventaire des poissons

Trois méthodes vont être appliquées, il s’agit : - d’une observation directe des poissons mis en vente sur les marchés ; - de comptage des produits de pêches auprès des pêcheurs. Les photos comme instruments à utiliser et ; - d’essais de pêches expérimentales avec comme techniques de pêches : l’épervier ou « Harato toraka », la ligne à l’aide d’une vedette ou pirogue.

III.4. Evaluation de la production

La production piscicole d’un plan d’eau est donc la totalité du tonnage de poissons pêchés de ce plan d’eau (VINCKE, 1972). Pour évaluer la production annuelle d’un lac il suffit d’estimer l’effort de pêche. On exprime

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l’effort par des unités simples (BEDDINGTON, 1984) : les poids des prises mises à terre, les caractéristiques du filet utilisé, la durée de pêche et le nombre des pêcheurs dans les lacs. Ainsi, les enquêtes auprès des pêcheurs et les informations reçues de suivi des ressources halieutiques complétés par les résultats du suivi de pêche permettent d’établir des fourchettes de production annuelle (PAULY, 1997). Connaissant donc, le nombre de pêcheurs, la fréquence de pêche et le taux moyen de capture de chaque espèce, la formule suivante peut fournir une fourchette de production annuelle dans le système lacustre :

Rendement moyen de production = Nombre de pêcheurs x Nombre moyen de capture x Fréquence de pêche x poids

moyen par capture (g)

Puis, la productivité d’une pièce d’eau est estimée par la formule: W=(B x 1ha x K1 x...x K2)/S (PASQUELIN, 1976) - B: richesse en élement fertilisant B= 1 à 3 pour des eaux pauvres, B= 4 à 6 pour des eaux moyens, B=1 à 6 pour des eaux riches - K: lumière et transparence (favorise la photosynthèse) K1= 1 pour les lacs tropicales - S: surface - K2 : le pH (les eaux alcalines sont>eaux acides) K2= 1 pour les eaux acides, K2= 2 pour les eaux alcalines - K3: l’espèce considérée (certaines espèces grossissent plus vite que d’autres) K3= 1,5 pour les Cyprinidés; K3= 2,5 pour les Tilapia - K4= l’âge de poissons (plus ils sont jeunes, mieux ils profitent) K4= 1 pour des poissons de plus de 6 mois, K4= 1,5 pour des poissons de moins de 6 mois VI. AVANTAGES, INCONVÉNIENTS ET LIMITES DE LA MÉTHODOLOGIE Cette partie détaille les limites de l’approche méthodologique mise en œuvre durant l’étude. Comme toute recherche, divers problème ont été rencontrés et peuvent avoir des impacts sur les résultats de l’expérience (Tableau n°16). Tout d’abord, l’insuffisance voire même l’inexistence des réactifs ou kit ne permet pas de bien suivre l’évolution de la qualité des paramètres chimiques des eaux des lacs. C’est la raison pour laquelle on a fait qu’une mesure pendant une journée pour les lacs Amboromalandy, Ravelobe et Ambanja. Les réactifs et les kits ne sont pas disponibles tout de suite chez les distributeurs. On doit faire une commande avant. Puis on attend 1 à 3 mois pour l’arrivée des réactifs ou kit commandés venant de l’étranger. Par exemple, pour la mesure de l’oxygène dissous, on doit payer de 2.400.000 Ariary pour un oxymètre. Pour avoir un kit multiparamètres, une valise Aquamerk coûte environ de 10.000.000 Ariary. Ces sommes exorbitantes ne sont pas dans le cadre du budget de l’étude. L’otolimétrie et la scalimétrie sont deux méthodes permettant l’évaluation de l’âge des poissons. La connaissance de l’âge a permis de faire une comparaison et d’émettre des hypothèses quant à l’origine des différences observées. Par exemple, la relation qui peut exister entre le milieu de vie et la caractéristique des otolithes et écailles. La présence des anomalies qui caractérisent les écailles des « Damba » bloque l’évaluation de l’âge. Les écailles et les structures osseuses jouent un rôle identique . Vu la nécessité de l’usage des matériels sophistiqués pour l’otolimétrie, l’évaluation de l’âge de « Damba » n’a été faite dans cette étude.

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Les limites de la méthode sont très constatées au niveau des informations statistiques. La pêche continentale n’est pas la priorité des services centraux. En l’absence de statistiques établies régulièrement, il est difficile de connaître le niveau de production dans les différents lacs à partir de 1995.

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Tableau n°16: Appareils de mesure des paramètres physico-chimiques PARAMETRES APPAREIL DE MESURE INCONVÉNIENT AVANTAGE

Température (°C) Thermomètre a mercure et Fragile Facile à manipuler sonde à bord pH, dureté total, l’alcalinité Test colorimétrique avec un Besoins de réactifs Un kit multiparamètres totale, chlore et brome « Kit Aquachek »

Profondeur (m) Fil a roc Facile à manipuler

Turbidité (cm) Disque de Secchi Facile à manipuler

Coordonnées géographiques GPS Sans signaux quand il y a Facile à manipuler brouillard

Voix des enquêtés, Clé USB avec dictaphone Méfiance des pêcheurs Facile à manipuler conservation des données

Maille des filets Jaugeage Méfiance des pêcheurs Facile à manipuler

Poids des poissons Peson mécanique de porté de 5 Fragile et difficile a porté kg

Caractéristiques du régime Microscope optique Echantillons analysés sur Demande un bon alimentaire et des gonades place ensoleillement, très lourds. des poissons

Production primaire Filet à plancton Facile à manipuler

Coordonnées géographiques GPS Sans signaux quand il y a Facile à manipuler brouillard

Voix des enquêtés, Clé USB avec dictaphone Méfiance des pêcheurs Facile à manipuler conservation des données

Photo Appareil photo Méfiance des pêcheurs Facile à manipuler

Traitement des données Logiciel « Arc Wiew » N’exige qu’une petite GPS et image satellitaires espace dans le disque dur d’un ordinateur

Support des données GPS BD 500 Contour des images des plans d’eaux pas bien précis

Localisation des plans d’eau Divers cartes produites par Non actualisées, sorties en et fleuves FTM 1953 Source : Auteur, 2006 En général, les études sur la biomorphologie et l’écobiologie d’une espèce donnée doivent être basées sur la réalisation des pêches expérimentales. Des séances de pêches expérimentales ont été alors menées dans le but d’inventorier les espèces de poissons étudiés dans le milieu d’étude. Pourtant, le nombre de poissons capturés n’a pas permis de faire un inventaire exhaustif. La menace sur la disparition des « Damba » pose des limites sur l’étude. Malgré cela, les matériels disponibles et la méthodologie adoptée permettent de suivre les différentes pressions sur

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les « Damba » durant l’étude. Il y a quelques contraintes mais celles-ci ne constituent pas des obstacles dans l’étude. Les résultats obtenus à la fin de l’expérience vont être traités dans la troisième partie de cette étude. Cette étude développe plusieurs étapes et techniques pour parvenir à l’objectif visé. D’abord, une recherche de matériels sacrés a été procurée avant le travail de terrain. Elle concerne la détermination des paramètres physiques et chimiques. Ensuite, l’application des méthodes de détermination biologique, notamment la mensuration, l’évaluation des stades sexuels, l’observation du contenu stomacal de chaque espèce. Enfin, l’évaluation du milieu d’adaptation, de pressions sur les « Damba », et de la production afin de proposer des indications possibles pour une gestion rationnelle des ressources halieutiques tout en tenant compte l’organisation sociale des pêcheurs. L’interprétation des résultats de la recherche est pondérée dans la mesure où la démarche a été limitée par plusieurs contraintes, notamment le temps et les moyens matériels limités.

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PARTIE III : RESULTATS, ANALYSES ET DISCUSSIONS, ET PLAN D’AMENAGEMENT ET DE GESTION

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3ème partie : RÉSULTATS, ANALYSE ET DISCUSSION, ET PLAN D’AMÉNAGEMENT Les caractéristiques des différents lacs et les problèmes de la pêche continentale des les 3 Districts d’étude vont être étudiés et analysés. Puis, les résultats obtenus grâce à l’approche méthodologique adoptée font l’objet de discussion en vue d’élaboration d’un plan d’action d’aménagement. I. PARAMÈTRES PHYSICO-CHIMIQUES Les paramètres physico-chimiques jouent un rôle important dans l’étude du milieu et du cycle biologique des poissons. En effet, la croissance et la reproduction des poissons varient suivant les variations des paramètres physico-chimiques. Pour ce faire, les paramètres suivis sont mesurés et contrôlés sur terrain.

I.1. Lac Kinkony

I.1.1. Température

La moyenne de la température dans le système lacustre est de l’ordre de 26,28°C. La température la plus élevée se rencontre dans les zones proches du village d’Amorokatakata avec une moyenne de 29,8°C à partir de l’après-midi. La température la plus basse est de 22°C au cœur des 2 villages dont Boeny Kely et Toby mafana. La température du lac Kinkony est en corrélation positive avec le pH (Graphe n°5). En général, la température moyenne diminue à partir de 1967 avec 31°C, 1993 à 2003 avec 27°C (Tableau n°2). Puis, en 2006, elle est de 26,28°C. Cette diminution peut entraîner un ralentissement sur la reproduction des poissons. En effet, la diminution de la température défavorise la prolifération du plancton, qui est d’une part source principale de nourriture naturelle pour les poissons et d’autre part entre en compétition avec les poissons à la consommation de l’oxygène dans l’eau. Graphe n°5: Variation de la température et du pH de l’eau du lac Kinkony

Variation de la Temperature et du pH de l'eau du lac Kinkony

35 10 30 8 25 20 6 Température en °C

15 4 pH pH 10

Temperature 5 2 0 0

8h 45 30 15 40 30 25 13h 6h15 16h 12h 10h 16h 15h 12h Heure de prelevement

Source : Auteur, 2006

I.1.2. pH

La valeur du pH varie entre 6,8 le matin et 8,4 l’après-midi (Graphe n°5). Le lac Kinkony présente un pH plus ou moins neutre ou peu basique car la moyenne est de 7,72 (Tableau n°17). Ainsi, une eau productive, chargée en plancton et en matière organique, a un pH faible. Donc, le lac Kinkony est un lac productif. L’eau sur la plage de Marofandroboka a un pH de 7,2 le matin contraire à celle qu’on trouve aux autres villages où le pH n’atteint pas cette valeur que tard le matin voire même après-midi. Ce pH est dû par la présence de la bande calcaire (Photo n°7) le long de la bordure Ouest du lac où cantonne le FKT de Marofandroboka. Ces minéraux ont le pouvoir de diminuer le pouvoir acide de l’eau.

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Par rapport aux données en 1993, 1998 et 2003, les valeurs moyennes du pH sont constantes (Tableau n°2) en 2006. Il est légèrement neutre autour de 7,7. Cette valeur est favorable à la croissance des poissons. Photo n° 8: Bande calcaire à l'Est du lac Kinkony

Source : Auteur, 2006

I.1.3. Turbidité

Elle varie entre 0,35 m et 1,47 m au lac Kinkony (Graphe n°6). En moyenne, elle est 0,79 cm au lac Kinkony. La grande valeur est enregistrée le matin où le phytoplancton ne remonte pas encore en surface. En fin de l’après-midi, la plupart du plancton subit la migration verticale et où la valeur de transparence est de 0,35 m. La valeur moyenne indique que les algues du lac Kinkony sont plus ou moins suffisantes. Cette observation est valable pour la pédologie du lac Kinkony qui est dans la région calcaire. Par comparaison à celle des valeurs moyennes obtenues par RAMINOSOA en 2004, la turbidité augmente de 24 cm à 79 cm (Tableau n°2). Ces valeurs indiquent que l’eau est de plus en plus non chargée par des particules. Par conséquent, la photosynthèse augmente la production primaire du lac Kinkony. Le feu de brousse est interdit depuis 1999. Donc l’eau est de plus en plus non chargée par des particules de l’érosion du sol. Graphe n°6: Variation de la turbidité et de la profondeur de l’eau du lac Kinkony

Variation de la Turbidite et la profondeur de l'eau du lac Kinkony

12 1,6 10 1,4 1,2 8 1 Profondeur (m) 6 0,8 Turbidité (m) 4 0,6 Turbidite 0,4 Profondeur 2 0,2 0 0

8h 9h 13h h45 h30 h15 h40 6 2 6h15 0 6 1 1 1 1 Heure de prelevement

Source : Auteur, 2006

I.1.4. Profondeur

La profondeur du lac enregistrée varie de 2 m et 11 m (Graphe n°6). Donc, la thermocline n'a eu lieu au lac Kinkony. La valeur minimale se trouve à Makary. Et, la maximale est enregistréedans la partie de Marandravo. La valeur est plus de 1 m que les valeurs en 1993, 1998 et 2003 (Tableau n°2). Cette croissance est due par la

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diminution du feu de brousse autour du lac à partir de l’année 1999. Cette augmentation de la profondeur peut être la raison de la diminution de la température de l’eau du lac.

I.1.5. Dureté totale

Les 2 principaux minéraux qui caractérisent la dureté sont le calcium et le magnésium. Elle est en relation étroite avec le pH et la température. Lorsque le pH et la température atteignent leurs valeurs minimales respectives, la dureté a une valeur de 1 mg/l (Graphe n°7). Quand ces 2 paramètres ont leurs valeurs maximales, elle est de 5 mg/l. La valeur moyenne de la dureté totale est de 3,4 mg/l. De 1993 à 2006 (Tableau n°2), la dureté totale s’accroît. Par conséquent, si la température diminue, la dureté temporise toujours le pH. Graphe n°7: Variation de l’alcalinité et de la dureté totale de l’eau du lac Kinkony Variation de lAlcalinite totale et la durete totale de l'eau du lac Kinkony

2 6 5 1,5 Alcalinité totale 4 (mg/l) 1 3 Dureté totale (mg/l) 2 0,5 Durete totale Durete 1 Alcalinite totale 0 0 5 0 5 8h 4 9h 13h 2h3 6h15 0h1 16h 1 1 16h40 Heure de prelevement Source : Auteur, 2006

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I.1.6. Alcalinité totale

Elle mesure la quantité des tampons alcalins à savoir le carbonate et le bicarbonate dans l’eau. L’alcalinité a la même fonction que la dureté mais les anions entrent en jeu avec le calcium et le sodium. Ici, il y a dissolution du calcaire (Ca 2CO 3). Elle est de 0,8 à 1,8 mg/l (Graphe n°7). Le lac Kinkony est productive avec une alcalinité faible à moyenne. L’eau est très productive en région calcaire selon la classe proposée pour l’alcalinité totale par ARRIGNON en 1976. 2+ — Ca 2CO 3 Ca + CO3 (Carbonate) 2+ - Ca + HCO 3 Ca 2 (HCO 3 )2 (Bicarbonate de Calcium) Ce bicarbonate de calcium affaiblit l’acidité du milieu aquatique. Et, la variation de l’alcalinité suit celle de la température, du pH, et de la dureté totale. Le sel de calcium par le biais de la bande calcaire à l’Ouest du lac Kinkony et le calcium bicarbonaté par la même source entraînent une temporisation du pH à la neutralité. De 1993 à 2006 (Tableau n°2), l’alcalinité s’accroît. Par conséquent, même si la température diminue, la dureté et l’alcalinité temporisent toujours le pH.

I.1.7. Chlore et brome

Au cours des mesures, le chlore est toujours inférieur à 0,4 mg/l. Comme les eaux marines à pH alcalin, la présence de ces minéraux indique que l’écosystème lacustre tend un peu vers l’alcalinisation du milieu. D’où, le pH moyen est de 7,72. Il participe aussi à la prolifération de la production primaire. Il est à remarquer que dans tous les plans d’eau étudiés, le chlore enregistré est inférieur à 0,4 mg/l et le brome est sous forme de trace. Ce taux n’est pas un danger pour l’écosystème lacustre. La formation de sels favorise la migration des espèces marines voire même leur adaptation. Ces espèces sont attirées par un certain taux de salinité, et la présence du chlore dans le lac. Par rapport aux données des RAMINOSOA en 2004, la valeur du chlore en 2006 est toujours inférieure à 0,4 mg/l (Tableau n°2). La présence des sels et du chlore adéquate dans le lac Kinkony vérifie l’absence des « Fibata » dans cet écosystème. Par rapport aux écarts à la moyenne du pH, l’eau est plus ou moins neutre quelle que soit la variation des autres paramètres au cours de la journée. Cette constance des valeurs indique l’équilibre hydrobiologique entre l’oxydation des matières organiques du lac, produisant du CO 2 et le rôle tampon des réserves alcalines. Le sel de calcium par le biais de la bande calcaire à l’Ouest du lac Kinkony et le calcium bicarbonate de par la même source entraînent une temporisation du pH plus ou moins à la neutralité.

I.1.8. Vents

En général, le Fivondronana de Mitsinjo a une exposition aux vents Nord/Sud. Mais, le lac Kinkony a son microclimat particulier. Selon les utilisateurs permanents du lac et ses environs, (pêcheurs, collecteurs, commerçants, transporteurs des pirogues,…), les pêcheurs au lac Kinkony profitent les vents pour capturer des poissons. Les pêcheurs des « Varilava » ou Pellonulops madagascariensis profitent le « VARATRAZA » pendant la pêche. Il vient de l’Est à partir du 5 h ou 5 h 30 jusqu’à midi environ. Il est très actif à partir de la mi-Mai à mi- Octobre. Les « Damba » sont capturés par le filet « Varilava » avec les Pellonulops . Pour « l’ANDOVOKA », un vent humide plus ou moins permanent dure toute l’année. Il vient du Sud-Ouest. Souvent, il rend difficile la pêche aux poissons surtout pendant l’hiver. Souvent, les vents du lac Kinkony provoquent des petites vaguelettes ou quelquefois de grandes vagues.

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Le lac Kinkony paraît être riche en plancton et en poissons d’après ces données. Cette productivité est due à la présence du sol calcaire dans la partie de Marofandroboka et la communication avec le fleuve de Mahavavy du Sud qui apporte des poissons migrateurs et des nutriments. Aussi, les différents régimes de vents entraînent le brassage équitable des minéraux dans tout le plan d’eau. Les vents indiquent aussi une absence de stratification thermique au lac Kinkony.

I.2- Lac Amboromalandy

La couleur de l’eau du lac est plus ou moins brun claire. Cette couleur a une certaine importance. Elle permet d’apprécier la composition chimique et biologique du milieu qui conditionne la vie piscicole. Les graphes ci-dessous montrent la variation des paramètres de l’eau prélevée à 10 h 45 mn de matin et à 16 h de l’après-midi, à une profondeur de 20 cm. Une élévation de la température et du pH a été marquée du matin jusqu’après midi (Graphe n°8). Le pH varie de 7,2 à 8,2. Graphe n°8: Variation de la température et du pH de l’eau du lac Anboromalandy

Variation de la Temperature et du pH de l'eau du lac Amboromalandy

31 8,4 30 8,2 8 29 7,8 Température en °C 28 7,6 7,4 pH pH 27 7,2 7 Temperature 26 6,8 25 6,6

50 14 30 5h 6h 1 1 3h 4h 4h 10h45 1 1 1 Heure de prelevement

Source : Auteur, 2006 La dureté est normale, mais il y a des microparticules physiques et chimiques qui rendent mal la photosynthèse. La valeur est moyenne est 0,528 m (Graphe n°8). La profondeur du lac connaît une diminution à cause de la présence du barrage de retenue pour l’irrigation de la plaine de Marovoay. Elle est entre 0,8 m et 4 m (Graphe n°9). L’ouverture de la vanne de retenue commence le mois de Juin jusqu’au mois d’Octobre. La faible profondeur du lac influe une hausse à la température sur la totalité du plan d’eau de 27°C à 30°C.

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Graphe n°9: Variation de la turbidité et de la profondeur de l’eau du lac Amboromalandy

Varriation de la Turbidite et la profondeur de l'eau du lac Kinkony

1,2 5

1 4 0,8 3 Turbidité (m) 0,6 2 Profondeur (m)

Turbidite 0,4 Profondeur 0,2 1 0 0 10h45 13h50 14h14 14h30 15h 16h Heure de prelevement

Source : Auteur, 2006 Le lac est une réserve d’eau pour la partie Ouest de la plaine de Marovoay. Cette fonction lui entraîne sa mise à sec. Et, le lac évolue vers un autre écosystème comme un étang (Photo n°8). La facilité d’accès, la surface faible et la situation à proximité du lac avec la RN4 peuvent entraîner la dégradation rapide contrairement au lac Kinkony. Photo n°9: Dégradation de la bordure du lac Amboromalandy en zone de pâturage

Source : Auteur, 2006

I.3. Lac Ravelobe

L’objectif est de connaître seulement la présence ou non des « Damba » dans le lac Ravelobe. Quelques paramètres physico-chimiques ont été analysés. Les graphes ci-dessous montrent la variation des paramètres de l’eau prélevée à 9 h 45 mn de matin et à 16 h de l’après-midi, à une profondeur de 20 cm. La moyenne de température dans le système lacustre est de l’ordre de 26,25°C (Graphe n°10). La plus élevée est de 27,5°C. La plus basse est de 25°C. Sa situation dans une aire protégée le positionne à ce climat spécifique avec une ambiance forestière.

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Graphe n°10: Variation de la température et du pH de l’eau du lac Ravelobe

Variation de la Temperature et du pH de l'eau du lac Ravelobe

28 7,3 27,5 7,2 27 26,5 7,1 Température en °C 26 7 25

25,5 6,9 pH pH 6,8 à 7,2 25 6,8 24,5 Temperature 24 6,7 23,5 6,6 10h 11h 12h 14h 16h 9h45 10h07 10h25 11h30 Heure de prelevement

Source : Auteur, 2006 La valeur du pH varie entre 6,8 et 7,2 (Graphe n°10). Ce taux est viable pour la faune ichtyologique. La turbidité varie entre 1,1 à 2 m au milieu de la journée (Graphe n°11). Le placement du lac dans le parc diminue sa capacité en production primaire. Les forêts diminuent la photosynthèse. Donc la présence des algues est faible dans ce lac. Selon les responsables du lac, sa profondeur ne cesse de diminuer. La profondeur du lac connaît une diminution à cause de la présence du barrage de retenue pour l’irrigation de la plaine de Marovoay. Elle est entre 2,5 m et 5 m. L’ouverture de la vanne de retenue commence le mois de Juin jusqu’au mois d’Octobre. La faible profondeur du lac influe une hausse à la température sur la totalité du plan d’eau de 25°C à 27,5°C. Cette diminution de la profondeur est utile pour accroître la température, donc la production primaire. Graphe n°11: Variation de la turbidité et de la profondeur de l’eau du lac Ravelobe

Variation de la Turbidité et la Profondeur de l'eau du lac Ravelobe

2,5 6 2 5 4 1,5 Turbidité (m) 3 1 Profondeur (m) 2 Turbidité 0,5 1 Profondeur 0 0

0 07 25 1h 10h 1 12h 9h40 9h45 0h 0h 1 1 11h3 Heure de prélevement

Source : Auteur, 2006

I.4. Lac Ambanja

Les graphes ci-dessous montrent la variation des paramètres de l’eau prélevée à 10 h 30 mn de matin et à 16 h de l’après midi, à une profondeur de 20 cm la température est de 28 à 31°C (Graphe n°12). Elle est due par la profondeur du lac de 0,30 cm à 1 m (mois d’Août) très faible et par sa surface en eau très faible (moins de 500 ha). Le plan d’eau n’est pas un lac permanent ; il devient un étang ou un marais en saison sèche (Graphe n°13). Le pH a une moyenne de 8,08. Il est dû par une hausse de température de l’eau car la profondeur est faible (Photo n° 9).

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Graphe n°12: Variation de la température et du pH de l’eau du lac Ravelobe

Variation de la Temperature et du pH de l'eau du lac Kinkony

32 8,25 31 8,2 30 8,15 8,1 Température en °C 29 8,05 pH pH 28 8 Temperature 27 7,95 26 7,9 10h30 11h30 13h 15h 16h Heure de prelevement

Source : Auteur, 2006

Graphe n°13: Variation de la profondeur de l’eau du lac Ravelobe

Variation de la Profondeur de l'eau du lac Ambanja

1,2 1 0,8 0,6 Profondeur (m) 0,4 Profondeur 0,2 0 10h30 11h30 13h 15h 16h Heure de prelevement

Source : Auteur, 2006

Photo n° 10: Fond du lac Ambanja visible à cause de l'étiage pendant la saison sèche

Source : Auteur, 2006

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Tableau n° 17 : Synthèse de conditions physico-chimiques des lacs

Paramètres Unité Kinkony Amboromalandy Ravelobe Ambanja

Température moyenne °C 26,83 28,71 26,48 29,75 pH 7,79 7,93 7,08 8,1

Turbidité m 0,79 0,52 1,56 Fond du lac visible à l’œil nu

Profondeur m 5,73 2,2 3,84 0,78

Alcalinité totale mg/l 1,14

Dureté totale mEq/l 3,65

Chlore mg/l Inférieur à 0,4

Brome Sous forme de trace

Source : Auteur, 2006 Les pH de l’eau des lacs étudiés ont une tendance basique. Le pH entre 6,8 et 8,4 favorise la formation du bicarbonate qui est très utilisé par les végétaux et animaux aquatiques. Ce pH indique une neutralité approchée et de faible alcalinité de la majorité des eaux piscicoles de la région calcaire (NISBET et VERNEAUX in ARRIGNON, 1976) comme le cas de ces 4 lacs de l’étude. L’eau des 4 lacs est souvent tiède sauf le lac Ambanja. Aucune thermocline n'a été observée sur les lacs. La profondeur du lac Kinkony est entrain d’augmenter par rapport aux données précédentes. La variation de la turbidité du lac Kinkony et Amboromalandy sont dans la fourchette de production moyenne (40-80 cm). La valeur de la turbidité enregistrée indique sa richesse en éléments planctoniques du milieu. La dureté et l’alcalinité totale marquent que l’eau du lac Kinkony est productive en rendement. La présence du chlore à un taux acceptable marque la communication du lac Kinkony avec la mer et la localisation des 4 lacs dans la région sédimentaire. En effet, la diminution de la température défavorise la prolifération du plancton surtout au lac Ravelobe, qui est une source principale de nourriture naturelle pour les poissons. La valeur élevée de la température du lac peut engendrer une prolifération des grands cladocères et copépodes. Les milieux lacustres sont stables quant aux aspects physico-chimiques sauf le lac Ravelobe et Ambanja.

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II. CARACTERISTIQUES ECOLOGIQUES

II.1. Lac Kinkony dans le Fivondronana de Mitsinjo

II.1.1. Plantes aquatiques

Actuellement, les plantes aquatiques du lac sont entrain de disparaître comme les Nénuphars ou Nymphéa sp (Photo n°1). Cette plante flottante ne se rencontre que dans le FKT de Makary. Les poissons se mettent à l’abri pendant la chaleur de la journée. Sur la bordure du lac, il y a des « Bararata » ou Phragmites communus en abondance à Makary (Tableau n°18). Les oiseaux comme l’ Amaurornis olivieri « Vorofaly » se refuge dans ce vestige de « Bararata ». Tableau n°17: Listes de quelques plantes aquatiques caractéristiques du lac Kinkony Nom vernaculaire Nom scientifique Fréquence dans le lac Observation Nénuphars, Akamba Nymphéa.sp. + Makary Bararata Phragmites communus ++ Makary et sur la bordure du lac et les îlots Source : Auteur, 2006 + : présence rare, ++ : présence moyenne

II.1.2. Plancton

Les prélèvements faits sur terrain ont permis d’identifier les algues avec l’aide d’un manuel d’identification du « Phytoplancton d’eau douce », des documents du DUSSART en 1992 et du BALVAY en 2005. Les Mollusques font leur apparition dans le milieu lacustre et y sont abondants. Les éléments planctoniques présentés dans le tableau ci- dessous sont obtenus à partir d’inventaire effectué dans quelques échantillons d’eau de même volume (Tableau n°19). L’abondance des Cyanophycées et des Chlorophycées dans le lac, permet de mettre en évidence la présence du taux assez important d’O 2. Et ces microflores fixent les substances nutritives comme l’azote en diminuant le risque d’eutrophisation. La prolifération des Diatomées indique que le lac est riche en substances nutritives. Tableau n°18 : Liste systématique en élément phytoplanctonique du lac Kinkony Famille Chlorophycées Cyanophycées Diatomées Chrysophycée Euglénophycées Espèce Staurastrum sp., Microcysts sp. Surirela sp. , Dynombrion sp. Euglena sp. Arthrodesmus sp. Melosira sp. Présence +++ +++ +++ ++ + dans l’échantillon Source : Auteur, 2006 +++ : Abondant, ++ : moyenne, + : faible L’eau du lac Kinkony a une richesse spécifique assez importante. L’importance du zooplancton au détriment du phytoplancton a été observée. Le genre Branchionus figure parmi les Protozoaires identifiés le plus fréquent. Les 2 espèces Branchionus fulcatus , B.forficula sont fréquentes dans l’échantillon. Il y a aussi l’ Anurea sp et le Testudinella sp . Ils sont utilisés pou l’alimentation des poissons.

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Tableau n°20 : Liste systématique en élément zooplanctonique du lac Kinkony Famille Rotifères Copépodes Cladocères Mollusques Espèce Branchionus fulcatus, Microcysts sp. Daphnia spp Biomphalaria B.forficula madagascariensis et Bulinus sp Présence dans +++ ++ + +++ l’échantillon Source : Auteur, 2006 +++ : Abondant, ++ : moyenne, + : faible

II.1.3. Influence de la Mahavavy Sud

Le fleuve Mahavavy Sud apporte beaucoup de nutriments caractéristiques des eaux douces et des poissons dulcicoles pendant la saison sèche et pluvieuse en amont. Et en aval, des espèces euryhalines remontent les eaux pendant l’été. Le plancton enregistré peut être donc caractéristique du fleuve Mahavavy Sud.

II.2. Lac Amboromalandy dans le Fivondronana de Marovoay

II.2.1. Plantes aquatiques

Contrairement au lac Kinkony, on trouve plus des végétaux sur ce lac, à savoir les Phragmites comminis , Nénuphar ( Nymphéa sp ) et l’ Eichornia crasipes « Akata vahiny ou Tsikafona ». Tableau n°21 : Listes des principaux plantes aquatiques caractéristiques du lac Amboromalandy Nom vernaculaire Nom scientifique Fréquence dans Observation le lac Nénuphars, Akamba Nymphéa.sp. +++ Partie Nord du lac Bararata Phragmites comminis ++ Sur la bordure du lac et les îlots, dans la partie Nord et Ouest du lac Akata vahiny, Tsikafona Eichornia crasipes ++ Partie Nord du lac Source : Auteur, 2006 +++ : Abondants, ++ : moyenne

II.2.2. Plancton

En général, les Chlorophycées et aussi les Diatomées sont moins abondantes dans ce lac. Cela marque la pauvreté en production primaire. La production piscicole s’évalue de l’ordre de 23 kg/ha/an contre 52 kg/ha/an pour Kinkony. La faible présence des Diatomées est un indice de la faible productivité du lac. Tableau n°22 : Liste systématique en élément phytoplanctonique du lac Amboromalandy Famille Chlorophycées Cyanophycées Diatomées Chrysophycée Euglénophycées Espèce Staurastrum sp., Microcysts sp., Melosira sp. Dynombrion sp., Euglena sp., Cosmarium sp. Oscillatoria sp. Mallomonas sp. Lepocinclis sp. Présence dans + + + ++ ++ l’échantillon Source : Auteur, 2006 61

+++ : Abondant, ++ : moyenne, + : faible Les prélèvements faits ont permis d’identifier le zooplancton ci-dessous. La faible présence des Rotifère entraîne une difficulté dans le contrôle direct des bactéries et du nanoplancton (DUSSART, 1992). Tableau n°23 : Liste systématique en élément zooplanctonique du lac Amboromalandy Famille Rotifères Copépodes Cladocères Mollusques Espèce Keratella spp, Brachionus Nauplius spp Daphnia spp Bulinus sp angularis Présence dans + ++ ++ +++ l’échantillon Source : Auteur, 2006 +++ : Abondant, ++ : moyenne, + : faible

II.2.3. Influence de la plaine de Marovoay

Le lac est destiné pour l’irrigation d’une partie de la plaine de Marovoay. Cette fonction entraîne des difficultés sur sa fonction biologique car la faune ichtyque souffre de la diminution de la profondeur moins de 2 m.

II.3. Lac Ravelobe dans le Fivondronana de Marovoay

II.3.1. Plantes aquatiques

Beaucoup d’herbes aquatiques se trouvent dans le lac (Tableau n°24). La plupart des plantes constituent la principale nourriture des poissons comme les Maritiana jacquin ou « Vahimbararata ou Ankatapila » sur le haut de la bordure du lac. Et, elles servent de nourriture pour les poissons pendant la période des crues comme le Floscopa glomerata ou « Ahibita ». Les « Tsikafona » envahissent le lac. Les parties Est et Ouest du lac Ravelobe sont peuplées par cette végétation. Cette végétation peut diminuer le taux de l’oxygène de l’eau du lac.

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Tableau n°24 : Liste de la flore du lac Ravelobe Nom scientifique Nom vernaculaire Fréquence dans le lac Observation Phragmites comminis Bararata +++ Sur la bordure du lac, dans la partie Ouest du lac Polygon tomentosum Varimboaloboka ++ sur le haut de la bordure du Lac servant de nourriture pour les poissons pendant la période des crues Melothria Voatangomboalavo ++ sur le haut de la bordure du Lac rutembergiana Floscopa glomerata Ahibita ++ Nourriture pour les poissons pendant la période des crues ; Ipomea cairica Faladiamborona ++ Maritiana jacquin Vahimbararata ou ++ Sur le haut de la bordure du Lac, et servant de Ankatapilao nourriture pour les poissons pendant la période des crues Tristema virusanum Ravimboatrotroka ++ Nymphéa.sp. Nénuphars, Akamba +++ Partie Est du lac Eichornia crasipes Tsikafona, Akata +++ Partie Sud du lac vahiny Source : Auteur, 2006 +++ : Abondants, ++ : moyenne

II.3.2. Plancton

L’abondance des algues vertes, surtout les Arthrodesmus sp. et les Cosmarium sp. a été marquée pour le phytoplancton. Les Protozoaires comme l’Actinosphaeriu sp. et Centropyxis sp. figurent parmi les petits animalcules. Tableau n°25 : Liste systématique en élément phytoplanctonique du lac Ravelobe Famille Chlorophycées Cyanophycées Chrysophycée Euglénophycées Espèce Scenedesmus sp., Colospharium sp. Dynombrion sp. Phacus sp. Arthrodesus sp., Cosmarium sp Présence dans +++ + + + l’échantillon Source : Auteur, 2006 +++ : Abondant, ++ : moyenne, + : faible

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Tableau n°26 : Liste systématique en élément zooplanctonique du lac Ravelobe Famille Rotifères Copépodes Cladocères Mollusques Espèce Actinosphaeriu sp., Thermocyclops Moyna Bulinus sp Centropyxis sp spp. brachyata Présence dans ++ + + +++ l’échantillon Source : Auteur, 2006 +++ : Abondant, ++ : moyenne, + : faible

II.3.3- Influence de la plaine de Marovoay

Le lac Ravelobe a la même fonction que celle du lac d’Amboromalandy. Le problème est le même, la diminution de profondeur a été très marquée. Mais, cette diminution est importante pour recheuffer l’eau pour avoir une bonne production primaire.

II.3.4- Oiseaux aquatiques

Le lac Ravelobe est riche en faune aquatique. On a la possibilité de voir le maximum d’oiseaux (Tableau n°21) tels le « Vaga » de Van Damne (Photo n°11), rare et endémique à Ankarafantsika. Photo n° 11: "Vanga" de Van Damne

Source: ANGAP Ankarafantsika, 2006 in [8]

II.4. Lac Ambanja dans le Fivondronana d’Ambatoboeny

II.4.1. Plantes aquatiques

Des « Bararata » ont été trouvées sur la bordure du lac. Sur la partie Ouest, quelques plantes utilisées par le poisson comme aliments ont été détectés. Il s’agit de « Tambono », « Ramavo » et « Tsingetsetsy ». Tableau n°27 : Liste de la flore aquatique du lac Ambanja Nom vernaculaire Nom scientifique Fréquence dans Observation le lac Bararata Phragmites +++ Sur la bordure du lac et les îlots, dans comminis la partie Nord et Ouest du lac Tambono, Ramavo et Tsingetsetsy ++ Partie Ouest Source : Auteur, 2006

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II.4.2. Plancton

Par rapport aux autres lacs, il est pauvre en qualité. Quelques Chlorophycées comme Scenedesmus sp . , et Pediastrum sp. ont été déterminées. Elles sont dues par la mauvaise qualité des paramètres physico-chimiques. La technique de pêche par la méthode « Hadirano » en est la cause principale. Il y a augmentation de la température de l’eau du lac. Tableau n°28 : Liste systématique en élément phytoplanctonique du lac Ambanja Famille Chlorophycées Cyanophycées Diatomées Chrysophycée Espèce Scenedesmus sp ., Pediastrum Microcysts sp., Surirela sp. , Dynombrion sp., sp, Closterium sp., Euglena sp., Melosira sp., Mallomonas sp. Arthrodesmus sp. Asterionella sp. Présence dans + ++ + ++ l’échantillon Source : Auteur, 2006 +++ : Abondant, ++ : moyenne, + : faible Le zooplancton est dominé par des grands Copépodes , Cladocère s et quelques Rotifères comme les Branchionus sp . Ces animalcules provoquent des dégâts considérables sur les alevins des poissons. Leur croissance est favorisée par la faible profondeur de l’eau (Photo n°11) et la hausse de la température. Tableau n°29 : Liste systématique en élément zooplanctonique du lac Ambanja Famille Rotifères Copépodes Cladocères Mollusques Espèce Branchionus Microcysts sp., Daphnia spp., Biomphalaria fulcatus Nauplius spp Alona madagascariensis quadrangularis et Bulinus sp Présence dans + +++ +++ +++ l’échantillon Source : Auteur, 2006 +++ : Abondant, ++ : moyenne, + : faible

II.4.3. Présence des rivières et fleuves

Les fleuves (Kamoro et Betsiboka) et rivière (Iabohazo) alimentent le lac. Il bénéficie des apports des minéraux, des nutriments charriés par les fleuves Betsiboka, Mahajamba par l’intermédiaire du Kamoro en période des pluies. Les poissons venant du rivière et fleuves migrent dans ce lac durant la période des pluies.

II.4.4. Développement de la culture de décrues autour du lac

Après la saison des pluies, le niveau de l’eau diminue, les gens font les cultures de contre saison comme le maïs (Photo n°11), l’arachide, la patate douce, le « lojo »,…. Ces agriculteurs ont du problème avec les pêcheurs qui utilisent des techniques de pêche destructives. La technique « Hadirano » tarit vite l’eau par l’intermédiaire de plusieurs canaux (Photo n°12).

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Photo n°12: Culture de maïs autour du lac Ambanja

Source : Auteur, 2006. La technique de pêche « Hadirano » se résume comme suit. Les pêcheurs font des canaux pour que les poissons les suivent. Et, ils les récupèrent tout au long des canaux à l’aide des nasses ou « Treko » et à l’aval des canaux à l’aide d’un barrage appelé « Vavavila » (Photo n°13). La technique de pêche entraîne la mise à sec de l’écosystème lacustre et de problème de regéneration des poissons (Photo n°14). Photo n° 13: Technique de pêche "Hadirano" au lac Ambanja

Source : Auteur 2006

Photo n° 14: Exutoire d'Ankandindrano avec le technique de pêche appelée "Vavavily"

Source : Auteur, 2006

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Photo n° 15: Passage brusque de l'écosystème lacustre en terre ferme

Source : Auteur 2006 Les végétaux supérieurs ne sont pas abondants dans le lac Kinkony et Ambanja. Mais, la présence des Cyanophycées , des Chlorophycées et des Diatomées marque une bonne production primaire avec l’abondance des Rotifères dans la 2 ème chaîne alimentaire pour le lac Kinkony. Les mollusques sont abondants dans tous les lacs. Ces facteurs sont généralement favorables à la production piscicole. Contrairement aux autres lacs, le lac Kinkony est favorisé par ses facteurs physiques, chimiques et la communication avec la mer et le fleuve Mahavavy du Sud. Les lacs Amboromalandy et Ambanja souffrent de la diminution de la profondeur de l’eau. Donc, l’abondance des grands Copépodes peuvent nuire la chaîne alimentaire du cheptel piscicole particulièrement les phases larvaires. La photosynthèse est difficile au lac Ravelobe à cause des arbres aux alentours. Et, cela peut entraîner une production primaire médiocre. Mais, la production primaire est moyenne car il y a abondance des « Ankatapilao » pour le lac Ravelobe et l’apport de nutriments pour le lac Ambanja. Tableau n°38 : Synthèse écologiques des lacs

Caractéristiques Kinkony Amboromalandy Ravelobe Ambanja écologiques

Plantes aquatiques « Bararata » et Abondance des Envahissement Nénuphars moins « Bararata » et des des « Tsikafona » Peu de « Bararata » et fréquent Nénuphars et abondance des de Nénuphars mais « Ankatam-pilao » abondance des « Ankatam-pilao »

Phytoplancton Domination des Les Chlorophycées et les Moins d’algues Faible présence des Cyanophycées , des Diatomées sont moins vertes Chlorophycées et des Chlorophycées et des abondantes Diatomées Diatomées Diatomées

Zooplancton Domination des Faible présence des Faible présence Domination des Rotifères Rotifères des animalcules Copépodes et des Cladocères

Source : Auteur, 2006 67

III. ECOBIOLOGIE DES DAMBA L'étude des poissons d’accompagnement des « Damba » et des phénomènes liés, tels la maturation, la migration de nourriture et les habitudes alimentaires constituent les éléments d’étude de la biologie des espèces étudiées.

III.1. Résultat de pêches

III.2.1. Lac Kinkony

La technique de pêche utilisée est l’épervier pour la pêche expérimentale et le filet maillant pour les pêcheurs. L'ichtyofaune du lac Kinkony est constitué d'au moins 30 espèces. Elles proviennent des 19 familles (Tableau n°31). Pendant l’investigation, 86 « Damba » ont été recensés avec 75 « Dambabe » et 11 « Kotsovato ». Ces résultats montrent que le « Kotsovato » est plus menacé que le « Dambabe ».

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Tableau n°31 : Liste des espèces de poissons inventoriées en 2006-2007 au lac Kinkony Famille Nom scientifique Nom vernaculaire Régime alimentaire Cyprinidae Cyprinus carpio Carpe, Trondro vahiny O Anguillidae Anguilla bicolor Amalompotaka C Anguilla marmonata Diatra, Dretsy, C Ariidae Arius madagascariensis Gogo C Carangidae Caranx.sp. Kikao C Carcharinidae Carcharinus leucas Ankiho C Chanidae Chanos chanos Vango M-P Cichlidae Oreochromis macrochirus Ranaobe, Motsomotso H Oreochromis mossambicus Borivava H Oreochromis niloticus Barahoa H Paratilapia polleni Marakely O Paretroplus kieneri Damba, Kotsovato O à tendance Mal Paretroplus dambabe Damba, Dambabe O à tendance Mal Tilapia rendallii Laombazaha H Aplocheiliidae Pachipanchax.sp. Morora C Caridae Macrobrachium sp Tsitsika ou Camaron Dussumieridae Pellonulops madagascariensis Varilava C Eleotridae Eleotris fusca Boridoa mainty C Elopidae Elops machnata Kilengilengy C Megalops cyprinoïdes Besisika C Kuhlidae Kuhlia sp. Sampia C Gobiidae Glossogobius giuris Boridoa malandy C Glossogobius biocellatus Tsimatiantany C Lethrinidae Lethrinus reticulatus Menahelika C Mugilidae Liza macrolepis Jompo L Mugil robustus Bika, Kelimanitra L Pristidae Pristis microdon) Vavaha C Ambassidae Ambassis.sp. Karara C Osteoglossidae Heterotis niloticus Vangolaopaka C Gambusia holbrooki Pirina Source : Auteur, 2007 C : Carnivore de 1 er ordre, C : Carnivore de 2 em ordre, H : Herbivore, L : Limnivore, Mal : Malacophage, M : Microphage, P : Planctonophage, O : Omnivore. Les poissons d’accompagnement des « Damba » sont : les Tilapia, les « Vangolopaka », les 2 variétés de « Boridoa » (Photo n°15), les « Tsimatiantany », les Carpes, les « Amalona », les « Varilava » et les « Ranaobe ». Ces poissons dont la majorité sont des carnivores et nuient la viabilité des « Damba ». Les « Vagolopaka », les « Boridoa », les Carpes et les Tilapia sont les principales espèces exploitées par les pêcheurs au lac Kinkony. Les moins abondants sont les « Gogo » et les « Damba ». Le « Hitra » est absent au lac Kinkony durant notre étude.

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Photo n°15 : Tilapia, "Boridoa mainty et fotsy" capturés par les pêcheurs

Source : Auteur, 2006 Le lieu où on trouve beaucoup de « Damba » est dans la partie de Vavan’ny Kotomay (Tableau n°32). On a recensé 35 « Damba » avec 5 « Kotsovato » et 30 « Dambabe ». Dans la partie de d’Ankizombo, il y a 32 « Damba ». Cette prise est composée par 30 « Dambabe » et 2 « Kotsovato ». La capture des « Damba » est très rare dans la partie de Boeny kely. Tableau n°32 : Inventaire des "Damba" pour chaque produit des pêcheurs Pêcheurs Lieu de pêche A B C D E F G H I Vavan’ny 3 P.d 8 P.d 19 P.d et 5 Kotomay P.k Ouest de 6 P.d et Boeny kely 2 P.k Toby mafana 2 P.d Ankizombo 3 P.d et 25 P.d 1 P.k 1 P.k et 2 P.k Ampananira 9 P.d Nombre total 3 8 24 8 2 4 27 1 9 Village des Marofand Marofandrob Marofandro Boeny Ampa Toby Toby Toby Marofandr pêcheurs roboka oka boka kely nanira mafana mafana mafana oboka

Source : Auteur, 2006 P.d designe Paretroplus dambabe et P.k Paretroplus kieneri

III.2.2. Lac Ravelobe

Dans ce lac, une pêche expérimentale a été faite à l’aide d’une vedette pour le déplacement (Photo n°16). La technique de pêche utilisée est l’épervier. L'ichtyofaune du lac Ravelobe est constitué d'au moins 9 espèces, provenant de 6 familles (Tableau n°33). Parmi les 28 poissons capturés, seulement 1 Paretroplus kieneri , 7 P.maculatus et P .sp. figurent parmi les prises (Photo n°17). La technique de pêche à la ligne donne comme résultat de 3 individus de P.maculatus . De même ici, « Kotsovato » est plus menacé que le « Dambabe ». Les poissons d’accompagnement des « Damba » sont tous des carnivores sauf le Tilapia.

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Photo n°16 : Pêche expérimentale à l'aide d'un épervier au lac Ravelobe

Source : Auteur, 2006 Tableau n°33 : Liste des espèces inventoriées au lac Ravelobe en 2006 Espèce Espèce Nom Régime vernaculaire alimentaire Cichlidae Paretroplus kieneri Kotsovato O à tendance Mal Paretroplus.sp. Damba mimpentina Paretroplus maculatus Damba Tilapia rendallii Kalapy H Tilapia sp. Caridae Macrobrachium sp Tsitsika ou Camaron Centrarchidae Channa maculata Fibata C Elopidae Megalops cyprinoïdes Besisika C Osteoglossidae Heterotis niloticus Vangolaopaka C Anguillidae Anguilla.sp Amalona C Source : Auteur 2006 C: Carnivore, H : Herbivore, Mal : Malacophage. Photo n°17 : Paretroplus.sp. au lac Ravelobe

Source : Auteur, 2006

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III.2.3. Lac Amboromalandy

Dans ce lac, une pêche expérimentale a été faite à l’aide d’une pirogue pour le déplacement. La technique de pêche utilisée est l’épervier. L'ichtyofaune du lac Amboromalandy est très pauvre. Il est constitué de 4 espèces, provenant de 4 familles. Il est à noter que le « Damba » n’existe pas dans ce lac (Tableau n°34). Les « Fibata » et les Tilapia sont abondants dans les prises mises à terre. Tableau n°34 : Liste des espèces inventoriées au lac Amboromalandy en 2006 Espèce Espèce Nom vernaculaire Régime alimentaire Cichlidae Tilapia sp. Kalapy H Cyprinidae Cyprinus carpio Carpe, Trondro vahiny O Centrarchidae Channa maculata Fibata C Osteoglossidae Heterotis niloticus Vangolaopaka C Source : Auteur 2006 C: Carnivore, H : Herbivore, O: Omnivore

III.2.4. Lac Ambanja

L'ichtyofaune du lac Ambanja est riche après le lac Kinkony. Il est constitué de 15 espèces, provenant de 11 familles (Tableau n°35). Il est à noter que le « Damba » n’existe pas dans ce lac que pendant les périodes de crues. Les Carpes sont abondants dans ce fameux lac d’Ambatoboeny.

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Tableau n°35 : Liste des espèces inventoriées au lac Ambanja en 2006 Famille Nom scientifique Nom vernaculaire Régime alimentaire Cyprinidae Cyprinus carpio Carpe, Trondro vahiny O Anguillidae Anguilla.sp. Amalona C Ariidae Arius madagascaraiensis Gogo C Carcharinidae Carassius auratus Macrobrachium sp Tsitsika ou Camaron Cichlidae Tilapia macrochir Kalapy, Tilapy, Tilapia H Tilapia mossambica Kalapy, Tilapy, Tilapia H Tilapia rendallii Kalapy, Tilapy, Tilapia H Paretroplus maculatus Damba, Damba mimpentina O à tendance Mal Paretroplus.sp. Damba O à tendance Mal Elopidae Megalops cyprinoïdes Besisika C Mugilidae Liza macrolepis Jompo L Pristidae Pristis microdon Vavaha C Osteoglossidae Heterotis niloticus Vangolaopaka C Centrarchidae Channa maculata Fibata C Gambusia holbrooki Pirina Source : Auteur 2006 C: Carnivore, H : Herbivore, O: Omnivore, Mal : Malacophage.

III.3. Régime et habitudes alimentaires

A partir du manuel du MOREAU en 1977 ; on a essayé d’identifier les résidus des aliments dans l’estomac des « Damba » du lac Kinkony et celle du lac Ravelobe. Il s’agit des coquilles tendres, des petits vers, des débris de végétaux, des algues, des petits crustacés des boues ou « Betron-tany ». L’abondance des résidus d’algues dans l’estomac des « Damba » montre qu’il y a présence de production primaire adéquate au lac Kinkony. Le régime plus ou moins omnivore est vérifié par les mesures de la longueur du tube digestif. Et, le rapport varie de 1,70 à 3 pour le lac Kinkony. Quant au lac Ravelobe, la moyenne de ce rapport est de 1,70 pour le Paretroplus (maculatus et kieneri ). D’après KIENER et MAUGE 1966 un poisson est omnivore s’il a un rapport allant de 1,67 à 3,4. Remarquons qu’au cours de l’analyse, l’abondance des petites coquilles a été remarquée par l’espèce Biomphalaria madagascariensis et Bulinus sp. dans l’estomac des « Damba » (Dambabe, Damba mimpetina et Kotsovato ). Ce qui marque le régime omnivore à tendance malacophage. Actuellement, une autre niche s’intègre dans les plans d’eaux de la Région Boény. C’est la niche pour les espèces à régime malacophage. Il y a adaptation progressive des « Damba » à cause de la compétions alimentaires avec d’autres poissons omnivore comme le Tilapia, le Cyprin doré et les « marakely ».

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III.4. Relation Taille (LT) et Poids

Parmi les 75 Paretroplus dambabe pêchés au lac Kinkony, 67,14 % ont la corrélation entre la croissance pondérale et linéaire (Graphe n°6). Pour l’espèce kieneri ; 7,75 % de l’espèce capturée ont une corrélation entre le poids et la longueur standard. Donc plus de 80 % n’ont pas une corrélation entre le poids et la longueur de la taille. Cette valeur est significative parce que l’espèce historiquement et biologiquement n’a pas la faculté de se grandir d’où son nom « Kotsovato » qui ne se grandit pas. Cette espèce est fusiforme et de petite taille. Ces caractéristiques sont vérifiées par le facteur des conditions de l’espèce (Tableau n°36). Sa petitesse entraîne son utilisation directe en alimentation porcine. Ces facteurs de condition montrent que le « Kotsovato » est plus maigre et fusiforme par rapport au « Dambabe » court, et épais. Vu le nombre total du Paretroplus pêché pedant l’étude, le « Kotsovato » est plus menacé (11 au total) que le « Dambabe » (75 au total). Par contre, les pêcheurs disent que beaucoup de « Dambabe » a été pêché que de « Kotsovato » au lac Kinkony. Graphe n° 14: Rélation entre poids et longueur standard des Paretroplus dambabe du lac Kinkony

Relation entre poids et LS du P.d du lac Kinkony

600 500 400 Poids total (g) 300 Exponentiel (Poids

Poids (g) 200 total (g)) 100 0 y = 9,8621e 0,1444x 0 10 20 30 R2 = 0,6714 Longueur (cm)

Source : Auteur, 2006 Tableau n°36 : Facteurs de condition des "Damba" au lac Kinkony Espèce Paretroplus dambabe (Dambabe) P.kieneri (Kotsovato) Nombre d’individus 75 11 Facteurs de condition K 6,293 5,293 Source : Auteur, 2006 Les « Damba » mis à terre au lac Ravelobe lors de l’échantillonnage sont très faibles. Donc, il s’avère difficile de faire une estimation par la corrélation entre poids et longueur des « Damba ».

III.5. Maturité sexuelle

Pour les 11 « Kotsovato », pêché au lac Kinkony, les mâles et les femelles sont tous au stade de maturité 1 et 2 de l’échelle de maturité de Kesteven (Tableau n°37).

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Tableau n°37 : Nombre des individus mâle et femelle de « Kotsovato » suivant l’échelle de maturité Stade I Vierge II Vierge Sexe Mâle Femelle Mâle Femelle Kotomay 3 2 Ouest Boeny kely 2 Toby mafana 1 1 2 Source : Auteur, 2006 Le cas contraire est constaté pour le Paretroplus dambabe . Il y a des individus matures au nombre de 6. Mais, plus de 50 % sont dans la maturité 1 de l’échelle de Kesteven. Les « Dambabe » de la maturité 4 de l’échelle de maturation sont au nombre de 5. On les trouve dans la partie de Toby mafana, Ampananira et Ankizombo (Tableau n°38). Deux femelles atteignent le poids de 280 g et 300 g. Et, 3 mâles ont un poids respectif de 200, 240 et 260 g. Les mâles sont plus légers que les femelles. Tableau n°38 : Nombre des individus mâle et femelle de « Dambabe » suivant l’échelle de maturité Stade I Vierge II Vierge III Maturation avancée IV Mature Sexe Mâle Femelle Mâle Femelle Mâle Femelle Mâle Femelle Ankizombo 4 3 1 1 Ampananira 1 1 Kotomay 14 11 3 2 Ouest Boeny kely 3 3 Toby mafana 12 12 1 2 1 Source : Auteur, 2006 En général pour les 2 espèces, les individus ne sont pas à l’état de maturité au mois d’Août. 93 % sont à l’état où les gonades sont très petites, transparentes d’une part et des gonades avec des oeufs visibles avec la loupe d’autre part. Lorsque la maturité s’approche, les « Damba » adultes se déplacent vers l’Ouest du lacs. L’eau dans cette partie est mois turbide. Cette condition est importante pour sa reproduction.

III.6. Essai d’évaluation de l’âge

Les résultats ont montré qu’il n’est pas possible de faire l’évaluation de l’âge des poissons par la méthode de scalimètrie. Les écailles des « Damba » sont caractérisées par les points suivants : - les écailles de « Dambabe » sont cténoides (KIENNER, 1963). La zone caudale présente des granulations cachant les circuli et; - les écailles des « Kotsovato » sont petites et présentent des contours imprécis de surface granuleuse qui rendent la lecture difficile (MOREAU, 1974). Ces aspects des écailles rendent difficiles l’observation et la distinction des contours des annuli. Les enquêtes auprès des pêcheurs montrent que les oeufs de Paretroplus dans la maturité 1 et 2 de l’échelle d’analyse ont été éclos au mois de Mars ou d’Avril 2006. Les données récoltées sont du mois de Juillet. Donc, les espèces capturées sont âgées de 4 à 5 mois. Elles sont issues de la même cohorte. Donc, la reproduction des « Damba » peut être se situe entre le mois de Septembre et le mois de Décembre.

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III.7. Milieu d’adaptation des « Damba »

III.7.1- Lac Kinkony

A Kinkony, la pêche des « Damba » est souvent effectuée à partir de 5 h du matin jusqu’à 9 h. Au lac Kinkony il y a 2 types de « Damba ». Ces sont les « Damba » juvéniles et les « Damba » adultes. En général, les « Damba » ( Paretroplus dambabe et P.kieneri ) âgée de 3 à 4 mois sont pêchés dans la partie Est du lac Kinkony, sur la partie du Vavan’ny Kotomay (Carte n°7). Elle constitue l’exutoire qui communique le lac Kinkony avec le fleuve Mahavavy Sud. Ce fleuve apporte des nutriments pour les petits « Damba ». Au Sud-Ouest de cet effluent se trouve le FKT de Makary. Les « Bararata » ou Phragmites comminis et « Makamba » ou Nénuphar ou Nymphéa sp sont en abondance à Makary. Les « Bararata » sont utilisés par les Paretroplus comme de support des oeufs et les « Makamba » servent d’aliment et de refuge contre les prédateurs. Donc, Makary est une zone de frayères, et Vavan’ny Kotomay une zone nourricière. Carte n°7 : Principales zones d'occupation des "Damba" en rouge et des pêcheurs du lac Kinkony

% Antongomena-Bevary %Bedo %Analatelo Lac Antongomena %Sasahia

%Ambato %Masiakakoho

%Mitsinjo

%Anjamena

Lac Kamonjy

%Beantsiva

Sampanana % % % % Ambinany 1 Marovovo % Bemahazaka Maroambay % % Marofandroboka % FL. MAnaborengy Ankilahila Marofandroaka A H %Tsiandrarafa A %Ambatovaky V % % Bekapila % A Tsiamboho Vavan'ny Kotomay V Y

Bevoay D % % Ile de Marandravo U %Analalava S % P6h15 % Bezavadoany % % % % Bekaso U % AntongomenabePoint 005% D %Antsoherikely % % Lac Kinkony Andohaomby % Manisakomby Ankarab Antongomena Bararata %Makary % % % Betsina Boeny kely 2 Antanimalandy a AnkabokaBoeny kely 1 % %Ambohibary % Boeny kely 3 %Onjakatsakatsa %Marontsafa % Ampanjy % Salamila % %Antsoherimbora Ambolodia Ampananira% %Mangabe 1 %Antanamifaly %Ambolodia Toby mafana 3% % Toby mafana 1 % Belobaka %Ambararatabe %Anjiajia Ampananira 2 % Mokata %Ankazobe

%Antsoha Antseza 1 %% %AntsezaAntseza 2 %Ampananira %Bekitrobaka Lac Katondra %Ankararaka %Marosakoa

%Andranolava %Ampasitanantanana Bekipay

Source : Auteur, 2006 Les captures des 2 espèces en état adulte peuvent se faire dans la partie de Toby mafana et Boeny kely (dans la partie Sud du lac Kinkony) surtout par les pêcheurs de « Varilava ». Les filets « Varilava » endommagent les « Damba » géniteurs. On trouve des poissons de grande taille (plus de 350 g) de Paretroplus dambabe dans la partie d’Antsohelibe, Ankandrin’ny Boeny, Beketsa et Bevoay. Dans la partie d’Ampananira (Village des pêcheurs au

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voisinage de Toby mafana), il y a souvent des couples de Paretroplus dambabe sur les « Vody bararata » qui sont capturés surtout entre 4 heures et 7 heures du matin par la technique de « Fidoboka ». Le Paretroplus dami ou « Damba » n’existe plus au lac Kinkony. Et le P.dambabe et P.kieneri sont rarement capturés par les pêcheurs. La différence de tempérament est très constatée au niveau des paramètres physiques. Les juvéniles aiment les eaux moins turbides et la faible profondeur (Tableau n°39). Ces facteurs sont importants pour la recherche d’aliments pour la croissance. Puis, les « Damba » adultes préfèrent les eaux turbides et profondeur élevées. Les « Damba » aiment les eaux où le chlore est inférieur à 0,4. En général, les « Damba » évoluent dans un écosystème où le pH est légèrement basique avec une température environ de 28°C et exempte de pollution de chlore. Tableau n°39 : Exigences physiques et chimiques des « Damba » au lac Kinkony Dureté Stade de Température Turbidité Alcalinité Cl totale Profondeur de développement de l'eau en °C (m) pH totale (mg/l) (mg/l) Br (mg/l) (mg/l) l'eau (m) 7,8 « Damba » à juvénile 28 0,5 8,4 1,2 Cl<0,4 Trace 2,5 2 à 4 7,8 à « Damba » adulte 28 1,2 8,4 1,8 Cl<0,4 Trace 5 6 à 11 Source : Auteur, 2006

III.7.2. Lac Ravelobe et Ambanja

Au lac Ravelobe, les « Damba » s’adaptent avec une température moyenne de 26 °C à. Même avec un pH inférieur à 7,8; les « Damba » du lac Ravelobe donnent toujours un signe de vie. Les pêcheurs à Marovoay récoltent occasionnellement des « Damba ». Ils viennent probablement du lac Ravelobe ou des autres lacs éparpillés du complexe Ambatoboeny et Maevatanana comme le lac Ambanja pendant la période des crues. Vu du caractère dulçaquicole des « Damba », leur survie dans la baie de Bombetoka est improbable. Cette zone est salée. Les P.dambabe , P.maculatus et P.sp (Damba) sont pêchés pendant la saison de pluies dans le lac Ambanja. P.sp ressemble bien au Paretroplus dami (Damba), espèce décrite par KIENER en 1963. Au marché du mardi à Antselika, les mareyeurs vendent des P.sp fumé (Photo n°18). Ces « Damba » viennent des lacs entre la limitrophe du district d’Ambatoboeny et Maevatanana.

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Photo n° 18 : "Damba" fumés vendu au marché d'Antselika

Source : Auteur, 2006 IV- SITUATION DE LA PÊCHE DANS CHAQUE LAC

IV.1. Lac Kinkony

La pêche constitue la principale activité de rente des villageois lacustres. Comme la pêche traditionnelle maritime, la pêche dans les lacs est presque exclusivement pratiquée par les hommes.

IV.1.1. Pêche dans l’organisation sociale

Les communautés de pêcheurs vivent au bord de l’eau dans les zones souvent inondables pendant la période des crues. La présence des bancs de poissons et les quantités de prises guident les campements des pêcheurs. Ils mènent une existence quasi-nomade aux grés de la période des crues et de décrues. Et, le régime du vent influe beaucoup la capture de poissons au lac Kinkony. Le partage des tâches entre les sexes est assez généralement respecté dans l’organisation de la communauté des pêcheurs. Les hommes plus ou moins adultes, dans la force de l’âge pratiquent la pêche. Par contre, les hommes et les femmes réparent ensemble les engins de pêches. Aussi, une autre activité réservée aux femmes et aux enfants est la pêche à la ligne sur la berge. En outre, la pêche aux filets moustiquaires ou nasses sur la rive des lacs font partie des activités des femmes. Aussi, la grande participation de la femme et des enfants est l’éviscération des poissons avant le traitement par fumage. Au lac Kinkony, les femmes des pêcheurs assurent le rôle des mareyeurs, ou la vente des prises mises à terre au marché. Les flux des migrations de pêcheurs (Schéma n°1), du Sud-Est des Betsirebaka, Tanala, Bara et Betsileo vers le Nord-Ouest, zones de pêche de Mahajanga, connaissent un essor croissant ces dernières années. Ce phénomène est commun dans toutes les activités Agricoles. A Kinkony, 806 pêcheurs ont été inventoriés (Tableau n°40). Trois sortes de typologie ont été spécifiées. Les pêcheurs saisonniers font la pêche à Kinkony comme une activité temporaire à la recherche des fonds pour la pêche en haute mer à partir du mois de Mai à mi-Décembre. Il y a les pêcheurs migrants. Parmi les migrants figurent les chômeurs lors de la fermeture du SIRAMA Namakia. Et enfin, pêcheurs résidents, leur nombre est très élevé.

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Tableau n°40 : Caractéristiques de l'effort de pêche au lac Kinkony Type Nombre Observation Moment de pêche Pêcheurs résidents 406 Pêcheurs à mi-temps et agriculteurs des Toute l’année décrues Pêcheurs migrants 370 Ces sont des Betsirebaka, des Betsileo et Du 15 Mars au 15 des Merina Décembre Pêcheurs saisonniers 30 Gens du Sud-Est Pendant la haute saison Source : Auteur, 2006 Les immigrants ont des problèmes avec les résidents sur la réglementation des normes des mailles du filet et l’utilisation du filet moustiquaire ou « Harato varilava ». Ces engins affectent beaucoup sur les stocks piscicoles. Et la valeur ajoutée obtenue par des migrants est directement transférée vers leur lieu d’origine, par exemple le cas des migrant de l’ex-Faritany de Fianarantsoa (RAZAFINDRALAMBO et al, 2003). Cela entraîne des impacts négatifs sur l’économie de la région. La migration saisonnière dans la région, le developpement de la riziculture au bord du lac et la construction des maisons en « Satrana » et la fabrication des « Treko » autour du lac et dans les îlots dénotent une déforestation du peuplement de « Satrana » (Photo n°19 et n°20) et facilite la dégradation du sol. Les maisons en « Satrana » sont abandonnées pendant la période des crues. Cela induit la disparition des îlots et de niches écologiques des poissons traduisant le déplacement de poissons vers d’autres niches. Pendant la période des pêches, les pluies sont rares voire même absentes. Et, les pêcheurs ne reviennent aux villages qu’à la fin de la campagne de 9 mois. Photo n° 19 : Maison en "Satrana" et Filet moustiquaire caractéristiques de la pêche du lac Kinkony

Source : Auteur, 2006

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Photo n° 20 : Effet de l'érosion sur la bordure des îlots du lac Kinkony

Source : Auteur, 2006

IV.1.2. Caractéristiques de l’économie du ménage d’une famille pêcheurs

La plupart des pêcheurs ayant comme activité principale la pêche, sont des jeunes mariés. Les mariés plus âgés ont beaucoup d’enfants à la charge de la famille. L’énergie utilisée pour le bois de chauffage et le fumage de poissons sont issus de bois de « Satrana ». Le genre d’alimentation menace la dégradation de l’écosystème et la disparition des « Damba » (Tableau n°41 et Photo n°21, 22). Ces différentes pressions régressent la surface colonisée par le « Satrana » et la présence du stock des « Damba » dans la région. Tableau n°41 : Caractéristiques du ménage de la famille pécheur au lac Kinkony Nombre de bouche Alimentation de base Moyen d’épargne Alimentation de base des porcs et des à nourrir des pêcheurs bœufs Supérieur à 7 Poisson, riz, manioc, Porciculture, élevage Composée des fingerilings des maïs, tronc de des bœufs, aviculture « Damba » et des troncs de« Satrana » « Satrana » Source : Auteur, 2006 Photo n° 21 : Préparation du tronc de "Satrana" pour l'alimentation bovine et porcine

Source : Auteur, 2006

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Photo n° 22 : Porc nourrit à l'aide du tronc de "Satrana" ou "Banty"

Source : Auteur, 2006

IV.1.3. Matériels et technique de pêche

Au lac Kinkony, un pêcheur a 3 des matériels de pêche qui sont les suivant : - une embarcation, composée d’une pirogue monoxyle avec une rame ou « Five » ; - un engin de pêche comme le filet maillant ou « Harato mika », la senne de plage ou « Harato mandry » ou « Harato kaoka », le filet moustiquaire ou « Harato varilava », l’épervier ou « Harato toraka », la nasse ou « Treko » et la canne ou « Fitamandry » ; - et un « Fidoboka ». Tableau n°50 : Type de pirogue utilisé au lac Kinkony Matériaux de Dimension Prix/pirogue Observation fabrication (Ariary) Bois 5 à 7 m de long sur 0,5 m de large 20.000 à 100.000 Utilisée par les pêcheurs Fer 5 à 10 m de long sur 0,7 m à 2 m de 150.000 à 600.000 Utilisée par les collecteurs large de poissons Source : Auteur, 2006 La pirogue (Photo n°23) constitue un moyen de pêche, de locomotion et de transport. Dans la Région Boeny, les pirogues en bois sont fabriquées selon les techniques traditionnelles. Et, elles sont propulsées à l’aide d’une rame. La pirogue en bois au lac Kinkony ressemble à une banane allongée. Elle a une excellente tenue en eau. Son fond en forme de l’ellipse permet l’amarrage et le basculement sur le sable enfin d’en vider le contenu. Elle est caractéristique de la pêche traditionnelle Africaine (EDOUMBA, 1999). La durée de vie est de 8 mois à plus de 5 ans (Tableau n°41). La pirogue fabriquée par le bois de « Sohihy » a une durée d’utilisation plus longue. La pirogue en fer assure la navette dans les eaux douces de la Région Boeny pour le transport des produits halieutiques et agricoles, et des voyageurs. C’est un moyen de déplacement pour les communautés installées sur les îlots et les bords du lac Kinkony. La pirogue est indispensable pour pouvoir exercer l’activité essentielle telle la pêche.

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Photo n° 23 : Pirogue en fer et en bois dans le lac Kinkony

Source : Auteur, 2006 Tableau n°41 : Durée de vie d'une pirogue selon le bois de fabrication Nom vernaculaire du bois Nom scientifique Durée de vie de la pirogue Sohihy Adina microcephala Supérieur à 5 ans Manga 4 à 5 ans Pamba Kapokier 3 ans Sandraza 2 ans Taly mena Terminalia.sp. 1 an Taly fotsy 1 an Tsaboinihazo 8 mois Source : Auteur, 2006 Le filet maillant est l’engin le plus utilisé au lac Kinkony. En général, le filet maillant est fait d’une nappe rectangulaire en nylon câblé tendue entre 2 ralingues. Une ralingue supérieure est munie de flotteurs et de lests. Les ralingues sont en nylon, les flotteurs en polyester ou en caoutchouc et les lests en plomb. Grâce aux flotteurs et aux lests, la nappe peut se maintenir verticalement dans l’eau. La dimension des mailles ne favorise pas la régénération naturelle du stock piscicole, environ 25 mm. Cete dernière est intérdite par l’arrêté n°7240/2004 qui fixent les caractéristiques des engins de pêches. Elle se traduit par la capture des juvéniles et des individus immatures surtout dans la partie de Makary, zone de frai des « Damba » et de Kotomay, zone nourricière des « Damba » juvéniles. Ils sont posés dans une zone de pêche et sont laissés sur place pendant quelques temps. Les petits poissons essayent de les traverser et se coincent la tête dans les petites mailles Le filet « Varilava » est utilisé par 4 personnes (Photo n°24). Il est fabriqué par des toiles de moustiquaires. Le filet « Varilava » est un filet destructif. La technique de pêche consiste à virer les poissons encerclés sur la berge. Pour ce faire, une équipe reste à terre avec une des ralingues latérale du filet. Le reste est embarqué dans une pirogue qui va effectuer un demi-cercle en mouillant le filet. A la fin de la manoeuvre, l’autre ralingue est remise à une 2 nde équipe et le halage peut commencer. Il dure entre 30 mn et 2 heures de temps, en fonction de la taille du filet et la quantité de prises. Puis, quelques pécheurs utilisent la senne dans la partie Ouest du lac. Ces engins perturbent la migration somatique des « Damba » avant la reproduction dans cette zone.

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Enfin, l’épervier figure parmi les engins de pêche spectaculaire. Il s’agit d’un filet rond avec une corde centrale et des lests tout autour des poches. La manipulation de ce filet n’est pas facile en pirogue car elle exige une coordination parfaite des gestes et une symbiose avec celui qui est au gouvernail. Photo n° 24 : Pêcheurs de Pellonulops m/sis ou "Varilava" au lac Kinkony

Source : Auteur, 2006 Tableau n°42 : Type de filet utilisé au lac Kinkony Type filet Dimension Prix en Ariary Espèce cible Observation Filet - 100 à 400 m de long sur 1 à 1,5 m de 20.000 à 100.000 Tous les Destructif, le plus utilisés maillant haute ; poissons - maille de 15 à 25 mm surtout les Tilapia Filet Fabriqué ou cloné avec des toiles de Varilava - Très destructif, « Varilava moustiquaires - Très utilisé dans la partie » d’Ampananira, d’ Antsoherimbora, et d’Onjakatsakatsa - Utilisation en relation avec le vent VARATRAZA

Senne de Utilisé dans la partie Toby plage mafana, d’Ampananira, de Boeny kely ou Bevoay Epervier - filet rond de 1,5 m à 3 m de haute 30.000 à Ar Utilisé par les adolescents - maille de 15 à 40 mm 50.000 pendant la saison des crues Source : Auteur, 2006

IV.1.4. Présentation des produits de pêche

Les poissons commercialisés sont présentés sous 3 formes auprès des collecteurs et des consommateurs directs : il y a les poissons vendus à l’état fumé, les poissons séchés, et les poissons frais. Vu le mauvais état de la route reliant Katsepy-Mitsinjo, la distance est de 65 km pour une durée de 5 à 7 h et praticable pendant la période sèche. Et, elle est de 10 à 12 h de temps pendant la période de pluies voire même inaccessible. La durée de transport rancit vite les poissons à l’état frais. Seuls les produits consommés localement, et quelquefois évacués à Mahajanga sont à l’état 83

frais. Ces aspects dévalorisent les produits vendus. Les pêcheurs se ruinent vers le fumage de poissons pour faciliter le transport et valoriser les produits.

IV.1.5. Conservation de poissons

En fonction de présentation d’un poisson sur le marché, plusieurs types de conservation existent. Le fumage est une règle générale. Le salage ne constitue que quelques cas, et de même pour le séchage. Les pêches les plus importantes au lac Kinkony portent sur le Tialpia, le « Gogo », la Carpe ou le « Vangolopaka », le « Boridoa ». La vente courante est le poisson fumé en grande quantité sur le marché de mercredi à Andravoahangy (Antananarivo). Tous les poissons fumés sont toujours éviscérés surtout les carnivores comme l’ Arius madagascariensis et les « Vangolopaka ». Mais, il faut signaler que le séchage simple au soleil des petites espèces comme le Gambusia sp. ou « Pirina », le « Varilava » ou Pellonulops madagascariensis est la technique pratiquée. Le « Dambabe » à une cavité abdominale très réduite, le fumage (Photo n°25) se fait sans éviscération. Cette technique figure parmi l’une des techniques bien connue en Extrême-Orient pour des espèces herbivores (KIENER, 1963). La procédure de fumage à chaud (Photo n°25) est très répandue dans la Région Boeny. Les étapes de traitement sont les suivantes : - séchage des poissons au treillis avant la mise au fumoir ; - posage à plats sur une grande claie ; - allumage sous la claie avec des pièces de « Banty » comme bois de chauffe, de feuilles des « Satrana », et autres bois d’énergie et ; - enfin empilage sous des « Sobika » en Satrana. Autour du lac Kinkony, ce type de fumage dure de 3 à 5 h. Puis, un séchage d’entretiens est à faire pendant la période de pluies pour un stock de poisson séché en vue d’avoir un meilleur produit. Les pêcheurs ne pratiquent le saumurage qu’en petite quantité des produits capturés comme les « Vangolopaka » et Carpe de grande taille. Or, la faune ichtyologique du lac Kinkony est généralement de petite taille. Quant au séchage, les «Varilava » et les Tialpias de petite taille sont séchés par la voie solaire. Le bon moment de séchage se situe au mois de Juillet à Novembre. Les étapes sont les suivantes : - ensoleillement bien exposé en période sèche ; - recherche d’un terrain nu pour les « Varilava » et « Pirina » et de claie pour les petits Tilapia; - balayage pour débarrasser la poussière et ; - mise en place des produits sur le sol (Photo n°26). Photo n° 25 : Fumage des Tilapia sur la rive de Marofandroboka

Source : Auteur, 2006 84

Photo n° 26 : Séchage de "Varilava" au lac Kinkony

Source : Auteur, 2006 La durée de conservation dure 2 semaines à 3 mois dans le District de Mitsinjo. Le rapport de poisson fumé/frais est de 1/3 c'est-à-dire pour obtenir 1 kg de poisson fumé, on doit avoir 2 à 3 kg de poisson frais. Le fumage à chaud entraîne beaucoup de perte en poisson. Il n’est pas rentable à cause des surplus de charge en bois d’énergie, de la dégradation de l’environnement par la coupe à blanc de peuplement de «Satrana », de la disparition de la forêt ripicole, et de l’état carbonisé des poissons fumés. Les produits stockés sont suivis par de séchage d’entretiens (Photo n°27) pour éliminer les microbes et les Demestres « Koroka ». Les mois de Septembre et d’Octobre sont le moment propice pour le séchage, car le climat subit une poussée printanière par augmentation du jour et de la température. Par contre, du 15 Décembre jusqu’au 15 Mars, la technique de séchage enregistre de mauvais résultats. C’est la saison des pluies.

IV.1.6. Production de poissons au lac Kinkony

La production est en fonction de la saison et des matériels de pêche utilisés. L’effort de pêche est presque identique pour les pêcheurs classiques d’une part et ceux de « Varilava » d’autre part. L’unité de production est exprimée en kilo après conversion de la quantité en «seaux » ou en «Sobika» fournie par les pêcheurs. Le lac Kinkony est le plus productif parmi ces 4 lacs de l’étude. Le rendement du lac Ravelo est faible.

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Tableau n°43 : Rendement des lacs Lac B K1 K2 K3 K4 S (ha) Capture t/an Rendement kg/ha/an Kinkony 10 1 2 2,5 1,5 13990 1049,25 75 Amboromalandy 6 1 2 2,5 1,5 650 29,25 45 Ravelobe 4 1 2 2,5 1,5 24 0,72 30 Ambanja 7 1 2 2,5 1,5 909 47,72 52,5 Source : Auteur, 2006 Photo n° 27 : Séchage d'entretiens des poissons fumés par les collecteurs au lac Kinkony

Source : Auteur, 2006 Tableau n°44 : Comparaison de capture et rendement du lac Kinkony de 1966 à 2006 Année Capture t/an Rendement kg/ha/an Source 1966 800 53,3 THEREZIEN et all 1988 357,2 25,7 ENQUETE-CADRE 1990 1174 84 Aménagement de la pêche et Aquaculture en 1992 2007 1046 75,251 Enquête de l’auteur, renforcée par les données de la commune Rurale Mitsinjo, Source : Auteur, 2007 En 1993, le nombre de pêcheurs au lac Kinkony esr de 574 (FAO, 1993). Et actuellement, environs 803 pêcheurs sont recensés (Tableau n°40). Donc, une augmentation de 140 % en 13 ans. Cette augmentation est due par une croissance démographique de la population malagasy avec une demande accrue de poisson. Puis, il y a aussi l’arrêt de l’usine sucrière « Sirama Namakia » qui emploie plus de 1000 personnes. Et, la route très difficilement accessible a beaucoup affecté le stock de poisson au lac Kinkony. Le contrôle du service de pêche dans la zone est faible. Le rendement du lac Kinkony a chuté de 84 kg/ha/an en 1990 à 75 kg/ha/an en 2007. La migration vers la zone de pêche au lac Kinkony entraîne aussi la régression des stocks piscicoles de haute valeur commerciale. Cela a affecté l’épuisement du stock, la diminution de la taille des « Damba » voire même la disparition irréversible des Cichlidea endémiques telles le Paretroplus dami . Par rapport à l’année 1990, le rendement en 2007 diminue de 1174 t à 1046 t (Tableau n°43). La production soutenue du lac Kinkony est autour de 1000 t. Le rendement pour 2 h de pêche d’un pêcheur au lac Kinkony pour un filet maillant de 100 m de longueur et de 1,5 m de hauteur ; avec une pirogue monoxyle sans balancier est de : Rdt=P (kg)/(DP x 100m x 1,5m)=5 à 10 kg. Il est de 1 à 5 kg pour le lac Amboromalandy (au cours de la campagne) et 10 à 13 kg voire même 20 kg pour le lac Ambanja.

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IV.1.7. Circuits de commercialisation

Une grande partie de la production est écoulée dans les grands centres de consommation de l'île, notamment la Capitale et les marchés de Mahajanga (Schéma n°2). Il apparaît une liaison étroite entre le rapprochement des centres de consommation et les infrastructures de transport. Les produits fumés sont acheminés vers Antannarivo ou Mahajanga. Ces 2 centres de consommation sont reliés par la RN 4. Il y a 2 grands groupes de circuits (Figure n°4). Les poissons sont directement vendus par les mareyeurs. Ils sont consommés à l’état frais au marché du Zoma de Mitsinjo. Le « circuit indirect » est constitué par les spéculateurs suivants : les détaillants n°1 et n°2. Les démarcheurs n°1 et n°2, les collecteurs, et les grossistes qui acheminent les produits des démarcheurs vers les détaillants n°3. Pour la vente directe, les données statistiques sont inexistantes. Les mareyeurs vendent une partie de la production au marché local. Les poissons sont des produits périssables. L’utilisation du froid pour la conservation de la chaire des poissons s’avère nécessaire. Mais, cette technique de conservation n’est pas à la portée des mareyeurs. Outre l’absence d’infrastructure routière adéquate entre Mitsinjo et le lac Kinkony longue de 17 km pour une durée de 5 h de temps, cela entraîne la faible valeur marchande des poissons. Le prix de tas de poissons entre 250 à 500 g est de Ar 200. Quant aux Détaillants n°1 et n°2, ils sont constitués par 17 personnes qui ont de Ar 600.000 à Ar 1.000.000 comme capital. Pour le transport de poissons frais, les Détaillants n°1 et n°2 utilisent des glacières avec de la glace mélangée avec du son de riz pour la conservation des poissons. C’est dans le 3 ème cas du circuit indirect que se posent beaucoup de problèmes. Pour ce type de circuit, ce sont les Démarcheurs n°2 composés des jeunes qui viennent tous du Sud-Est de Madagascar, les « Betsirebaka ». Ces sont des « Antesaka » et « Antemoro ». Les Démarcheurs n°1 sont en majorité des « Betsileo ». Ils livrent les poissons séchés directement vers les « Betsirebaka ». Le système entre Démarcheurs n°1 et n°2 se fait par une tradition de « Fati-drà et Mpiziva ». Les Démarcheurs n°1 se campent autour des villages autour du lac Kinkony, les Démarcheurs n°2 sont à Mitsinjo. Ces Démarcheurs n°1 sont des épiciers ou agriculteurs autour du lac Kinkony. Les Démarcheurs n°1 achètent à bas prix aux pêcheurs et collectent la majorité des produits. Et, ils les vendent aux Démarcheurs n°2. Aussi, les Démarcheurs n°2 collectent directement les produits des pêcheurs en faisant le système de troc pour un filet neuf ou des plombs contre des poissons fumés. Un autre système pratiqué par les Démarcheurs n°2 est de proposer un crédit non formel pendant la saison de fermeture de pêche ou de la rareté de capture. Ou pendant la période de « Varatraza », les pêcheurs hésitent de s’aventurer au milieu du lac avec du vague de 0,5 à 1 m de creux. Donc, la pêche s’arrête ou se cantonne alors au bord. Le taux d’intérêt est souvent exorbitant, jusqu’à 100 % de crédit à court terme. Le Démarcheurs n°1 et n°2 achètent les produits aux pêcheurs à Ar 1.400 à Ar 1.800/kg les poissons séchés. Les « Varilava » a une grande valeur ajoutée et coûtent entre Ar 2.000 à Ar 3.200/kg. Aussi, le coup de balance est une des manipulations courantes de ces 2 spéculateurs. Quant aux collecteurs en général, leurs bastions sont à Mitsinjo. Ils sont au nombre de 9. Ce sont des « Sakalava ». Le capital de chaque personne s’élève environ d’Ar 5.000.000. Ils partagent le coup de balance avec les Démarcheurs n°2 de 50 à 50 % pour chacun. Ces 9 collecteurs remplissent des poissons séchés dans 4 camions de 10 tonnes/semaine. La majorité des grossistes, des détaillants et des consommateurs de poissons fumés se trouvent à Antananarivo. Il y a une forte demande avec une situation démographique galopante.

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Les autres facteurs de la variation de prix sont : - les saisons, en période d’abondance de bancs de poissons, le prix est relativement bas, et augmentation du prix en fin du campagne au mois de Décembre jusqu’au mois de Mars ; - selon les espèces et les tailles des individus capturés et ; - selon les prix des autres denrées agricoles. Figure n°4 : Circuits de commercialisation de poissons au lac Kinkony

Pêcheur

Mareyeurs Détaillants n°1 Détaillants n°2 Démarcheurs (frais) (frais salé, (frais) n°1 et n°2 séché, salé) (fumé)

Collecteurs

Grossistes

Consommateurs Détaillants n°3

Source : Auteur, 2006 D’une manière générale, une baisse considérable du prix de poissons est enregistrée au mois de Juin à Octobre à cause de l’abondance des autres produits agricoles. Une hausse progressive du prix est enregistrée à partir du début du mois de Novembre jusqu’au fin Mars. De ce fait, le prix de poissons se situe entre Ar 1.400 à Ar 2.600/kg. Il est à remarquer que la route, l’accès à la conservation de produits et la disponibilité de crédit abordable pour les pêcheurs constituent les maillons du système de commercialisation de poissons dans le lac Kinkony. Cette situation entraîne la pauvreté des pêcheurs. Aussi, ils cherchent le maximum de produits et l’écosystème lacustre en pâlit la conséquence. Cet effort de pêche se traduit par la diminution de taille des prises, la disparition des espèces endémiques comme les « Damba » et les « Hintra » et la faible valorisation des poissons mis à terre. Tous ces facteurs entraînent la non accessibilité et le désintéressement des vrais opérateurs dans la filière de pêche traditionnelle.

IV.1.8. Cas des « Damba » et les circuits de commercialisation

C'est dans la partie Ouest et Sud-Est du lac Kinkony que s’effectue la filière « Damba ». Les gens combinent leurs activités avec la pêche aux « Damba ». Un vendeur achète 50 pièces avec un poids de 200 g/pièce au minimum. Il les transporte à Antananarivo en « Damba » fumé par semaine et les vend 10.000 Ariary/kg. Dans les autres villages des pêcheurs, les moyens d’épargne sont la porciculture même s’il est « Fady » de faire un élevage des porcs à Kinkony. Les petits poissons voire même les fingelings des « Damba » sont directement utilisés en alimentation animale quand les prix de maïs et du son de riz sont en hausse au mois d’Octobre. Le « Dambabe » est un mets de haute valeur sur la table malagasy en particulier les « Sakalava ». Les « Damba » fumés sont vendus quelquefois au marché de Mercredi à Antseza. Leur prix est relativement élevé. Ils sont différents à celui des poissons classiques comme le Tilapia. A l’état frais, le pourcentage des déchets de « Dambabe » oscille 88

autour de 10 %. La bonne digestion de la chaire du « Damba », et la partie comestible du « Damba » à 80 % fait de la « Dambabe » une espèce très appréciée par les malagasy. La disparition des « Damba » est aussi due par la concurrence alimentaire avec les autres espèces marines ete dulcaquicole. La disparition des végétations aquatiques comme nourriture et refuge des « Damba » augmentent la pression. La prolifération des « Vangolopaka » ou Heterotis niloticus constitue une des menaces de la disparition des « Damba ». Une intensification de l'effort de pêche sur l'ensemble des plans d'eaux ces dernières années sans l'application de mesures appropriées risque d'avoir la surpêche au lac Kinkony. Aussi, le déséquilibre écologique de l’écosystème est plus ou moins tamponné par le fond pédologique du lac par la bande calcaire pour augmenter le pH, l’apport de nutriments par le fleuve Mahavavy Sud et le brassement de l’eau du lac par le vent.

IV.2. Lac Amboromalandy

Les pirogues monoxyles avec ou sans balanciers, les filets maillants (25,30 mm) combinés avec des moustiquaires, les éperviers ou «Harato toraka» constituent les engins de pêche (Tableau n°44). La pêche à la ligne est pratiquée toute l’année. L’épervier est utilisé uniquement pendant la période des crues. Tableau n°45 : Caractéristiques de la pêche au lac Amboromalandy Nombre de Espèce capturée Nombre de filet Nombre de Rendement pêcheur pirogue 120 Tilapia, les « Fibata » et les Carpes 60 à 180 100 1 à 5 kg/demi journée Source : Auteur, 2006 Les produits sont vendus à l’état frais sur les marchés locaux ou à Mahajanga. La composition du cheptel piscicole est pauvre par rapport au lac Kinkony. Les résultats de l’étude sont négatifs. Le « Damba » n’existe pas dans le lac Amboromalandy. Les carpes sont épuisées pendant notre étude. La prolifération des « Fibata » et des Tilapia entraîne sa disparition. Pendant la période des crues 2006, le service des Eaux et Forêts de Marovoay a fait une opération de rempoissonnement de ce lac en carpe. Les pressions qui pèsent sur ce plan d’eau entraînent sa dégradation. D’où, il y a migration des pêcheurs au lac Kinkony. L’irrigation d’une partie de la plaine de Marovoay entraîne une diminution de profondeur et un déséquilibre écologique de l’écosystème. L’évolution du lac vers le marais n’est pas à écarter. La maille de filet n’est pas réglementée. Donc, il y a une surpêche. Le rejet de produit toxique comme les savons, l’huile de vidange entraînent la pollution du lac.

IV.3. Lac Ravelobe

Le lac Ravelobe fait partie du parc Ankarafantsika. Il a son statut de réserve spéciale. Il est interdit de pêcher des poissons avec des filets. A tout moment, seule la pêche à la ligne est autorisée pour les villageois aux alentours du lac. Ce lac constitue une réserve d’eau pour la partie Sud-Est de la plaine de Marovoay. La mesure et le statut conservent bien la richesse du lac en espèces endémiques. Mais, ils rendent aussi intacts les formes des poissons voraces. La composition piscicole du lac Ravelobe est dominée par des espèces carnivores comme les « Fibata », les « Besisika » et les « Vangolopaka ». Il y a aussi la présence de Tilapia, des Paretroplus maculatus et Paretroplus sp. en concurrence alimentaire avec P.kieneri dans la zone trophique des espèces existantes. Les autres pressions qui pèsent sur le lac sont les suivantes : - la diminution de la profondeur du lac par sa fonction d’irrigation avec augmentation de la température de l’eau ;

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- l’abondance des Crocodilus niloticus ou « Voay », dangereux pour les poissons et les villageois et ; - le contraste entre la conservation et le développement de l’écotourisme par utilisation d’une vedette qui inhibe le développement piscicole ;

IV.4. Lac Ambanja Tableau n°46 : Caractéristiques de la pêche au lac Ambanja Type Nombre Engin de pêche Rendement Pêcheurs saisonniers 500 filets maillants 10 à 20 kg/sortie de pêche Source : Auteur, 2006 Ce lac héberge 800 migrants qui pratiquent la pêche nomade autour du lac entre mi-Mars au fin du mois de Juillet (Tableau n°45). Sur les 800 personnes, 500 hommes capturent des poissons à l’aide des filets maillants. Ce lac est très productif par rapport aux lacs Kinkony, Amboromalandy avec un rendement de 10 ou 13 kg/sortie de pêche voire même 20 kg. La fréquence de pêche est de 2 à 3 fois/jour. Il existe de « Damba » dans ce lac au mois de Mars et Avril. Le « Damba » ( Paretroplus.sp et Paretroplus maculatus ) remontent dans ce lac pendant la période pluvieuse. Cela est dû par la communication du lac Ambanja avec les autres lacs (Maroazôra, Andeloza, Antselika, Garagaga, Bemadiro, Mangabe) et les fleuves (Bestiboka et Kamoro) avec la rivière Iabohazo (Figure n°5). Les « Damba » se pêchent au lac Maroazôra. Puis, ils suivent le faciès lotique (rivière Iabohazo) et arrivent au lac Ambanja, en empruntant les fleuves Betsiboka ou Kamoro. Au lac Antselika et Mangabe (Carte n°8). Les « Damba » en période pluvieuse visitent le lac Ambanja par le biais du fleuve Betsiboka. La présence des terrains agricoles autour du lac pendant la saison pluvieuse entraîne l’apport artificiel des fumiers, des résidus de récoltes qui favorisent l’abondance de la production primaire. L’utilisation des herbicides et des insecticides est très répandue autour du lac.

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Tableau n°47 : Synthèse des caractéristiques de la pêche des 4 lacs Lac Kinkony Amboromalandy Ravelobe Ambanja Nombre estimatif 806 120 800 personnes dont 300 des pêcheurs femmes et enfant Technique de - Abondance de - Abondance filets - Pêche à la ligne - Abondance de filets pêche filets « Varilava » maillants de maille maillants de maille - Abondance de inférieure à 30 mm inférieure à 30 mm filets maillants de clonés avec de - Pêche par maille inférieure à moustiquaire « Hadirano » 30 mm Composition du - Carnivore >60 % - Abondance des - Abondance des - Abondance des produit piscicole - Absence de Tilapia et des carnivores comme les carnivores comme « Fibata » « Fibata » « Besisika, », les Tilapia et les - Prolifération de - Diminution ou « Fibata » et « Vangolopaka » « Vangolopaka », souvent absence de « Vangolopaka » Tilapia et Carpe Carpe

Rendement en 5 à 10 kg/j/sortie 1 à 5 kg/demi 3 à 7 pièces de 10 à 20 kg/sortie de poisson journée poissons/personne/jours pêche Présence de - P.dambabe - Indem du genre - P.maculatus - P.dambabe « Damba » - P.kieneri Paretroplus - P.kieneri - P.maculatus - P.sp - P.sp Rendement Plus ou moins atteint Largement dépassé Inconnu Plus ou moins atteint soutenu Source : Auteur, 2007

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Schémas n° 4 : Transect allant du Tampokeetsa vers le delta de Mahavavy

Source : Auteur, 2007 Carte n° 8: Carte d'occupation des "Damba" dans le district d'Ambato-Boeni

AndranomenAampijoroa % % Bef otoana % % % % Maroala Anjiabe Ank ara Antanambao Antanimasaka % % % % Andranotomend Beanamamy % Ambarinda Bev azaha kipay Tsiehas esy % % % Anta Ampombolava % % Ank aram Antsiketraka % Ank oririka Ampombilava Anaborano % Andranomiditra % A Carte n* 2 % % % % Bedo Mataviamalona Ambalabongo % Ampijoroa % BetaramahamayBeronono % % Marobaria Sak aizana % % % Andranofasika Tsinjo % Bemailaka% % % Antoboro AmbongamanenitraAmbatolo% a%k a Ambaliha % Bira % AndranomandevTsaramyandrosoBetaramahamay % Amb % Morarano % Maevarano % Bealana % Bemongo Ampombokely % % % %% % % Antanambao % MenaranoAntanandavaMangatelo BeraporFiaod Bets ioka % Bef otak a% Ank ijabe % % Amborondolo Lac Garagaga % Ampanifora % Malaiboka % % Ambanjabe % Maevahazo % Marotolana% % Madirovalo % % Mahavingotra Androtra % Bev oay % % Mailaka % Ambalabanty Amboromaika % % Ank azomeloka % Ambarindra% % Ambatomasina %AMBATO BOENI Anjiajia % Sa % Ambohimarina % Tsinjorano Antanimalandy% % % % Bek apaika % Tsinjorano% % Marovovo Madiotsifafana% Bevezaka Ambohimanatrika Manolots% oa Ankarambilo Maizimazava % Bes% Ambovobe eva % % Andoharano Betongoa % % % Bekoratsaka Befelipatika Antongomena % Bemangidy% Anolaka Manonga% Morarano % % % % % Ankifatry-Anjobo % Tsianaloka Bek abija AnosikelyAmboroabo % % % Ambatolafia % Andranovaky % Maromandalo % Ambahivahy% % % % Antsondrodava Belohasifaka% Antongomena Fonoalakely AmbohitrombyMas okoamena Ankijabe % % % Anosikary % Mahavanona % Marotoka Marovoalavo % Belambo % % Lac Bemadiro % Madiromirafy Ambararata Antsohihy % Marolaona % % Betaramahamay % % Anjiakely% Bemadiro % Mairinarivo Besely Maroakanga % Maromalandy % Antsohibe atsiak a Bekohoka O % Somorobalahy % Lac Antselika Kapingo % Ampamofo Z % Kelimaizina Andabomadinika A %

% Antantelinandriamamy

% H

rikely O

piky O Marosakoa fia Lac Andeloza

Ambatomasina % Antanambao

B %

% Morafeno %

A

% Marosakoakely I Antongomena % Lac Maroazora Lac Mangabe % % % Ambanjalava . Madirobe Mangabe v % be i % % Ambinanikely Anditsaka Kamotro % % R A Belengo % Ambalalemoka% Madirotelo% % % % Ambalabongo % % SaonjoBemariv o Marololo manga % Ampombokely% % Anjiakely Mah % Antsohiabo % Andranomamy % Antorilava % Madiromirafy % Madosi % % MaroaboalyBemangahazo % % Beratsimanana Antaboakavalala % Tsiand % Manganoro % Antanandava% % % % Andramy Mahamavo % Kamak ama Antetezana % AntsAmbodimanga akoabe % Tanambao % % % Madirosoa % Mahatsinjo Bev oay Marokoro % Ank % Ambodivohitra % MAEVATANANA % % Mahatsinjo % % Bemarivo % Andalivao Belambo % % % MarofototraAntsakoamamy Ambatolampy% Besakay Bej % Marobaria% Mahatsinjo % Marosakoa % A Bok arano Ants irasira -Betsibok a

Source : Auteur, 2006

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Sur les 4 lacs de l’étude, on trouve des « Damba » au lac Kinkony et Ravelobe. Le « Damba » visite le lac Ambanja pendant la période de crues. Seul, le lac Amboromalandy est dépourvu de « Damba ». Sur le plan rendement, le tableau n°46 montre des points communs entre le lac Kinkony et Ambanja, c’est-à-dire une abondance des poissons. Pour ces 2 lacs, c’est le facteur climacique- édaphique qui joue un rôle important. Sur le plan de production primaire, le lac Kinkony est meilleur par l’intermédiaire des courants et des vents. Le lac Ambanja est médiocre car il y a tarissement de l’eau du lac. Donc, il y a transport des nutriments. Mais, le rendement au lac Ambanja est meilleur par l’extraversion de l’apport de poissons venant des autres plans d’eau et rivières. Le plan directeur de la pêche a noté que sans application de mesures appropriées, la surexploitation des ressources ichtyques d'eau douce dans la Région Boeny est déjà atteinte. Quant aux menaces, la diminution de la profondeur de l’eau du lac est commune pour tous les lacs sauf le lac Kinkony. Elle est due par l’érosion, le « Hatsake », la riziculture, le technique de pêche, l’irrigation et l’ensablement. Au lac Kinkony, les petits poissons sont utilisés en alimentation porcine. Cela multiplie la disparition des « Damba ». Tous les lacs sont envahis par des poissons carnivores, comme les « Fibata » et le « Vangolopaka ». En plus, il y a aussi des espèces marines ou euryhalines pour les lacs Kinkony et Ambanja. Contrairement aux autres lacs, la composition piscicole du lac Kinkony est le seul dépourvu du « Fibata ». Sociologiquement, les lacs sont envahis par des pêcheurs migrants surtout aux lacs Kinkony et Ambanja. Les pêcheurs dans lacs utilisent des filets non seléctifs, et particulièrement de filets « Varilava » pour le lac Kinkony. Ces filets non sélectifs diminuent les tailles des poissons, le rendement et le stock piscicole. V. RECOMMANDATIONS Avant toute activité, la Dambiculture in situ (élevage en cage dans ces 4 lacs d’étude) et ex-situ (élevage expérimentale et production des alevins au CDCC Mahajanga et Centre Aquacole Antsahabingo) sont incontournable pour la préservation des « Damba » de la Région Boeny.

V.1. Lac Kinkony

- Diminuer le taux de carnivore mise à terre de 60 % à 10 ou 15 % par la promotion de la pêche de nuit ; - réduire l’effort de pêche par la diminution du nombre de pécheurs de 800 personnes à 500 ; - mettre en place une politique claire pour le redémarrage de l’usine sucrière SIRAMA Namakia ; - augmenter le pouvoir du chef FKT pour contrôler la migration des pêcheurs du lac de la Région Boeny ; - interdire l’utilisation du filet « Varilava » sur la partie de la zone de frai et nourricière du lac ; - stopper l’entrée et limiter le nombre du filet « Varilava » au lac Kinkony ; - attenuer la dégradation du peuplement de « Satrana » pour la construction des cases saisonnières des pécheurs : vulgarisation des maisons préfabriquées amovible ; - interdire l’utilisation du filet de maille inférieure à 30 mm pour la pêche continentale de la Région Boeny ; - inciter la professionnalisation du métier de pêcheur continental ; - protéger les zones favorables des « Damba » ; - faciliter l’accès au micro-crédit pour les pêcheurs continentaux de la Région Boeny ; - interdire la porciculture au niveau du lac Kinkony en aidant le pouvoir traditionnel et le MAEP ; - augmenter l’énergie fournie par le JIRAMA ; - désenclaver le District de Mitsinjo ; - interdire la technique de pêche par « Fidoboka » dans toute la Région Boeny ; - mettre en place une chambre frigorifique et vulgariser des glacières pour augmenter la valeur des produits vendus ;

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- vulgariser le fumage à froid pour augmenter le rendement du fumage de poissons dans toute la Région Boeny ; - prendre de dispositions afin d’éviter l’encombrement de l’exutoire de la Mahavavy ; - mettre en place une couverture végétale adéquate dans les lacs avec la participation effective de la Région Boeny, des districts, de la DENVFT, de la Conservation Internationale, du BirdLife ; - freiner la création des nouvelles rizières autour du lac Kinkony en aménageant les abords du lac pour augmenter la profondeur du lac ; - effectuer une enquête cadre annuelle pour disposer de statistiques de pêche, d’agriculture et pour évaluer les types des herbicides ou insecticides utilisés à l’intérieur ou autour du lac Kinkony ; - curer partiellement le « Kinga » de Kotomay au lac Kinkony ; - pour éviter l’ensablement du lac : contrôler et utiliser des permis d’autorisation du « Hatsake », la riziculture sur la bordure du lac et la coupe de bois énergie autour du lac KInkony et ; - restaurer le sol de la bande calcaire de Marofandroboka pour avoir un pH viable pour le cheptel piscicole (7,724).

V.2. Lac Amboromalandy

- Diminuer le nombre de pêcheurs de 120 à 80 personnes ; - éliminer les carnivores par la promotion de la pêche de nuit ; - diminuer le temps d’ouverture de la vanne d’irrigation ; - créer des bassins au cœur de la commune Ankazomborona afin d’éviter et limiter la pollution des savons et des huiles vidanges du lac Amboromalandy et ; - créer un comité de contrôle et suivi des effets de la fermeture des vannes d’irrigation du lac Amboromalandy et Ravelobe, pour éviter la diminution et le réchauffement de l’eau des lacs.

V.3. Lac Ravelobe

- Couper les arbres aux alentours du lac pour mieux passer la photosynthèse en vue d’augmentation du pH de 7 à 7,4 :; - remplacer la vedette par des pirogues propulsées à l’aide des rames ; - augmenter le temps d’ouverture de la vanne d’irrigation ; - éliminer les carnivores et ; - faucarder les « Tsikafona » et les autres plantes envahissantes du lac Ravelobe pour avoir une bonne aération.

V.4. Lac Ambanja

- Diminuer le nombre de pêcheurs de 500 à 300 personnes contre l’augmentation de l’effort de pêche ; - éliminer les carnivores par la promotion de la pêche de nuit ; - mettre en place une politique claire pour le redémarrage de l’usine de mise en boîte des tomates SOMACO à Ambatoboeny ; - interdire la pratiquer de la technique de pêche « Hadirano » afin d’éviter l’étiage du lac Ambanja au mois de Juillet et; - effectuer une enquête cadre annuel pour disposer de statistiques de pêche d’agriculture et pour évaluer les types des herbicides ou insecticides utilisés à l’intérieur ou autour du lac Ambanja.

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VI. PLAN D’AMÉNAGEMENT ET DE GESTION DE LA PÊCHE CONTINENTALE DE LA RÉGION BOENI Les résultats, les analyses et les discussions en cohérence avec les caractéristiques des 4 écosystèmes lacustres étudiés ont abouti à l’élaboration d’un plan d’aménagement et de gestion pour la préservation des « Damba » dans la Région Boeny. Ce plan entre dans le cadre de la pérennisation des ressources renouvelables, tout en considérant l’accroissement des produits de la pêche et le niveau de vie des pêcheurs tout en préservant les « Damba ».

VI.1. Plan d’aménagement

Dans ce plan, l’objectif est d’ordonner des mesures nécessaires. La pêche dans l’écosystème lacustre et l’évolution du monde rural dans chaque District visité constituent des indicateurs fondamentaux. Mais, il faut considérer la possibilité de chaque service ainsi que tous les participants susceptibles d’intervenir dans la préservation des « Damba » dans ce cadre.

VI.1.1. Lac Kinkony

Selon la nature de chaque sous-écosystème considéré et l’utilisation par la population riveraine, on peut repartir l’effort en sous unités d’aménagement (SUA) au lac Kinkony.

VI.1.1.1- Sous unités d’aménagement

L’aménagement au lac Kinkony est reparti avec les sous unités suivantes : - SUA 1 : Zone peuplée de « Bararata » dans la partie Est du lac dans le FKT Makary (Tableau n°48 de l’annexe n°3) ; - SUA 2 : Partie de confluent du l’exutoire « Vavan’ny Kotomay » et le lac Kinkony (Tableau n°49 de l’annexe n°3) ; - SUA 3 : Bande calcaire de Marofondroboka (Tableau n°50 de l’annexe n°3) ; - SUA 4 : Petit « Matsabory tsy ritra » du FKT d’Antongomenabe (Tableau n°51 de l’annexe n°3) ; - SUA 5 : Les îlots fragmentés à l’intérieur du lac (Tableau n°52 de l’annexe n°3).

VI.1.1.2. Préservation des Damba au lac Kinkony

Les « Damba » de la Région Boeny évoluent généralement dans les eaux douces où elles sont présentes avec un pH de 7 à 8. Elles se situent parmi les espèces les moins représentées dans les captures de la pêche continentale de la région de Boina notamment dans le système lacustre. De ce fait, l’objectif est de protéger l’espèce contre toute menace d’extinction. Les caractéristiques des engins de pêches non sélectifs, la présence des poissons carnivores en un taux assez élevé et l’absence de gestion de pêche peuvent conduire à la disparition totale des « Damba » dans la Région Boeny.

Le caractère dulcicole des « Damba » de la Région Boeny confirme que la pisciculture de ces espèces est faisable dans un étang ou bassin d’élevage. Un élevage expérimental au CDCC Mahajanga ou au Centre Aquacole Antsahabingo avec les conditions physico-chimiques adéquates des « Damba » a permis l’adaptation, l’acclimatation des espèces étudiées et la production des alevins des Damba. Aussi, une protection de zones de frai dans la partie est aussi envisageable. Puis, la mise en place d’une antenne de suivi mensuel des « Damba » aux lacs Ravelobe, Kinkony Ambanja et aval du District de Marovoay.

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L’une des mesures à prendre aussi est l’interdiction de l’utilisation des filets à petites mailles (inférieure à 25 mm) et la limitation des utilisateurs de filets « Varilava » pour la capture Pellonulops madagascariensis . Les zones de frai de « Damba » sont à surveiller à Makary et la zone nourricière de « Vavan’ny Kotomay ». Il existe de même pour les autres zones des « Damba » adultes comme à Boeny kely, Ankandrin’i Boeny, Bevoay (à l’Ouest du lac), Ampananira et Salamila. Dans le contexte actuel, la pêche aux « Damba » connaît une surpêche. Dans ce secteur, il y a un manque général de matériels de pêche adéquats et non destructifs. Aussi, la promotion de la pêche de nuit s’avère nécessaire pour éliminer les poissons voraces comme les Megalops cyprinoïde (ou Besisika), Gobius girius (ou Boridoa fotsy), Eleotris fusca (ou Boridoa mainty), Anguilla sp (ou Amalona), Carcharinus sp (ou Antsantsa). Il faut diminuer le taux de carcinophage de 60 % à 5 ou 10 % des prises. Le contrôle de migration, la diminution ou la limitation du nombre de pêcheurs au lac Kinkony sont nécessaires pour assurer le renouvellement du stock de poissons. Le respect de la fermeture de pêche est important pour la régénération des recrues au lac Kinkony. La promotion de l’écotourisme dans le district de Mitsinjo est intéressant pour l’AGR de la population locale.

VI.1.2. Aménagement du lac Amboromalandy

L’aménagement du lac Amboromalandy s’avère nécessaire. Il faut faire un aménagement de rendement soutenu de ce lac. Le rendement décroissant du lac Amboromalandy induit les pêcheurs à migrer aux autres lacs. Dans tous les tableaux d’aménagement, l’aménagement et les mesures préconisées se passent suivant un ordre decroissant.

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Tableau n°53 : Lac Amboromalandy Description Lac naturel mais artificialisé par le Service du Génie Rural, on trouve ici 120 pêcheurs. Dépourvu de « Damba ». Présence des végétations aquatiques comme le « Bararata » ou Phragmintes communis et des Nénuphars. Présence des oiseaux d’eau. Superficie (ha) 650 Village et Commune Ankazomborona et la partie Est de la plaine de Marovoay hameaux concernés Potentialité - Capacité de rétention d’eau, alimenté par le lac Ambilivily (à l’Est d’Amboromalandy) - pH moyenne de 7,8 Pressions actuelles - Ouverture de la vanne du barrage au mois de Mars à Août (6 mois) - Augmentation du nombre de pêcheur - Dominance absolue des « Fibata » et Tilapia dans l’écosystème - Rejet des produits des savons, et des huiles d’automobile - Utilisation de filet de maille<30 mm - Filet combiné avec des moustiquaires - Rendement faible : 1 à 5 kg/j/sortie Menaces - Diminution de la profondeur ; - Réchauffement progressive de l’eau du lac dû par la diminution de la profondeur de l’eau - Pollutions de l’écosystème lacustre par des savons et huile de vidange - Disparition des Carpes - Evolution du lac en marais - Diminution de taille de capture de poissons, le rendement et la production - Faible valeur commerciale des poissons - Présence de la RN4 rélation avec la demande en poissons (des voyageurs) et l’augmentation de l’effort de pêche - Augmentation de la population aux alentours du lac avec la commune Ankazomborona comme carrefour pour Marovoay ville, Mahajamba et Antananarivo - Diminution de la fréquence des oiseaux d’eau Type de gestion Néant actuelle Objectif de Augmentation du rendement piscicole de 5 à 10 kg/j l’aménagement Activités permises - Pêche réglementée - Etude et recherche - Abris des zébus - Chasse réglementée

Aménagement et - Elevage en cages des « Damba » venant du lac Ravelobe mesures - Interdiction de l’utilisation de filet de petite maille (inférieure à 30 mm) préconisées - Utilisation de filet sans moustiquaire 97

- Diminution de nombre de pêcheurs de 120 à 100 - Elimination de poissons voraces - Diminution du nombre de mois d’ouverture de la vanne d’irrigation (5 à 3 mois) - Interdiction de laver des linges sur la bordure du lac - Recherche sur le dynamisme de la population ichtyologique - Rempoissonnement en Carpe Indicateurs - Augmentation annuel du niveau de l’eau - Nombre de pêcheurs et des engins en activité dans le plan d’eau - Fréquence de poissons voraces capturés en diminution - Nombre de filet de maille>30 mm en augmentation - Présence des « Damba » au lac Amboromalandy

VI.1.3. Aménagement du lac Ravelobe Tableau n°54 : Lac Ravelobe Description Lac de dépression avec de la forêt en bordure. Des plantes aquaqtique comme le Nénuphar, « Tsikafona » et « Ankatam-pilao ». Une réserve spéciale la pêche à la ligne est autorisée. Présence des oiseaux d’eau. Superficie (ha) 24 Village et hameaux concernés FKT Ampijoroanala et le Parc ANGAP Ankarafantsika (Gestionnaire) Potentialité - Présence des « Damba » (Paretroplus maculatus, P.kieneri et P.sp) - Lac poissonneux - Abondance de crocodiles ( Crocodile niloticus ) - pH légèrement basique Pressions actuelles - Irrigation d’une partie de la plaine de Marovoay - Pêche à la ligne - Présence des poissons carnivores Menaces - Envahissement des Eichornia crassipes ou « Tsikafona » - Abondance des crocodiles - Utilisation des essences et des huiles motrices pour la vedette pendant la promenade des touristes - Prolifération des poissons voraces comme les « Fibata », « Vangolopaka » et les « Besisika » Type de gestion actuelle Par l’intermédiaire du parc Objectif de l’aménagement Exploitation rationnelle de la valeur économique directe et indirecte du lac Activités permises - Cérémonie traditionnelle - Etude et recherche sur le dynamisme de la population ichtyologique - Pêche réglementées Aménagement et mesures - Ecotourisme ; préconisées - Elimination de poissons vorace et des plantes envahissantes - Elagage des arbres aux alentours du lac

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- Pêche à la ligne ; - Recherche sur le dynamisme de la population ichtyologique - Utilisation des pirogues propulsée à l’aide des rames pendant la promenade des touristes - Augmentation de la durée d’ouverture de la vanne de Mars à Août (6 mois) Indicateurs - Présence de pirogues propulsée à l’aide de la rame - Taux de poissons vorace et plantes envahissantes en diminution - Nouvel calendrier d’ouverture de la vanne adopté

VI.1.4. Aménagement du lac Ambanja Tableau n°55 : Lac Ambanja Description Lac de plaine alluviale, situé à 4 km vol d’oiseaux au Sud de la commune rurale d’Ambato-Boéni. Faible présence de la végétation aquatique. Présence des « Damba » entre le mois de Décembre et Avril. Présence des oiseaux d’eau. Superficie (ha) 909 Village et hameaux concernés FKT Maromandalo, Ambato Atsimo, Ambato centre Potentialité - Communication avec les fleuves Kamoro, Betsiboka, rivière Iabohazo et autres lacs (Antselika, Mangabe, Maroazôra et Bemadiro) pendant la saison de pluies ; - Apport des nutriments, des poissons et des minéraux par les fleuves, rivière et lacs satellites et même la mer Pressions actuelles - Adoption d’une technique de pêche diminuant le niveau de l’eau du lac pendant la période sèche, ce technique est appelée « Hadirano » - Migration saisonnière de 800 personnes (500 pêcheurs, 300 femmes et enfants) - Accès facile à la ressource - Prolifération des poissons voraces comme les « Fibata », « Vangolopaka » et les « Besisika » avec un taux > 35% - Utilisation des filets non sélectifs (maille<30 mm) - Abondance des agriculteurs aux alentours du lac Menaces - Diminution de la surface du lac de 900 ha à 500 ha pendant la saison sèche - Réchauffement de l’eau du lac par la diminution de la profondeur jusqu’à 40 cm en moyenne pendant l’investigation - Tendance de l’écosystème lacustre vers le marais ou voire même terre ferme - Diminution de la taille des poissons - Utilisation des herbicides autour du lac Type de gestion actuelle Néant Activités permises - Etude et recherche sur le dynamique de population ichtyologique - Pêche et agricultures Objectif de l’aménagement Exploitation rationnelle de la ressource du lac Aménagement et mesures - Adoption d’une loi Régionale contre le technique de pêche « Hadirano »

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préconisées - Utilisation de filet sélectif (maille>30 mm) - Diminution du nombre de pêcheurs de 200 à 300 personnes - Délimitation des zones pour l’agriculture Indicateurs - Nouvel nombre de pêcheurs recensés - Non utilisation de « Hadirano » - Nombre de filet recensé - Augmentation de la surface du lac de 500 ha à 900 ha

VI.2. Stratégie de gestion

Pour la continuation des travaux entrepris, les mesures recommandées dans ce plan d’aménagement et de gestion concernent la régulation des efforts de pêche, le maintien de la biodiversité des lacs, la collaboration entre l’administration et les pêcheurs. Ce plan n’est pas efficace et non réalisable si les toutes les parties prenantes n’ont exprimé leur volonté de contribuer à mettre en place la valeur indirecte et directe des lacs. En principe, c’est l’administration qui doit exécuter le plan. Par contre, l’aménagement doit être bien intégré et requérir une structure spécifique avec les différents acteurs et les secteurs concernés.

VI.2.1. Hiérarchie et structure de gestion

La structure a pour objectif la gestion rationnelle et durable des « Damba » et du lac par la mise en place de la région composée de District, Communes, FKT et VOI. Cette structure est renforcée par des règles de gestion traditionnelle et de la mise en place des associations des pêcheurs pour la gestion de la commercialisation des produits halieutiques.

VI.2.1.1. Suppression structure Faritany

Actuellement, Madagascar est déconcentré à 2 niveaux (Commune et District) et décentralisé à 2 niveaux (Faritany et région). Pour qu’il y ait une collaboration plus étroite entre les dirigeants et la population, la suppression du « Faritany » est incontournable parce que : - la procédure longue ne simplifie pas le processus d’autorisation de pêche ; - la plupart des Président du « Fariatny » n’ont pas les moyens de contrôler leur zone territoriale et; - les ristournes vont être directement utilisées par les Communes et District bénéficiaires, sans passer au niveau supérieur pour la restauration du développement (Construction école et hopital).

VI.2.1.2. Redélimitation de territoire administratif

Beaucoup de collecteurs souffrent l’abus des communes sur la ristourne. Pour transporter des produits de pêche venant de Mitsinjo à Mahajanga, ils doivent payer plus de 2 ristournes car la délimitation administrative des Communes est ambiguë. C’est le cas pour la commune de Bemarivo (District de Marovoay) et de Bekopay (District de Mitsinjo) dans le village d’Ankaraobato et Tanimalandy. Il y a de problèmes pour la gestion d’un lac entre ces 2 communes. Les collecteurs augmentent les charges avec le prix de produits obtenus. Donc, il faut faire une redelimitation des zones.

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VI.2.1.3. Augmentation du pouvoir des chefs Fokontany La plupart des plans d’eau de la région de Boéni sont gérés par le système de libre d’accès. Ce type de système entraîne de conflits entre les migrants et autochtones ou entre les pêcheurs et les agriculteurs. Or, la possibilité de la ressource est limitée. Pour réduire les impacts négatifs de l’exploitation d’une ressource lacustre, l’augmentation du pouvoir des chefs FKT est indispensable. A Mitsinjo, les chefs FKT sont convaincus du processus d’aménagement ou de développement. Celà doit se dérouler convenablement s’ils ont plus de moyens pour effectuer leurs tâches. Le chef FKT peut par exemple expulser tous les pêcheurs migrants qui ne sont pas en règle.

VI.2.1.4- Augmentation du taux de ristourne

Pour le partage équitable des bénéfices d’une ressource lacustre, l’augmentation de taux de ristournes s’avère nécessaire. Actuellement, il est de Ar 20/kg (Annexe n°) pour les poissons frais et les poissons séchés ou fumés (MINISTERE DE L’INTERIEUR ET DE LA REFORME ADMINISTRATIVE, 2003). Les surplus de ristournes sont donnés au District ou Communes pour la mise en place des infrastructures routières et la construction des écoles ou hôpitaux.

VI2.1.5. Mise en place et renforcement de capacité d’une association de pêcheurs et des agriculteurs

Pour réduire les problèmes d’utilisation de la ressource et pour la prise en main de la gestion des ressources naturelles, la création des associations est indispensable surtout pour le lac Ambanja et Amboromalandy. La gestion dans le temps et dans l’espace de la rizière et la pêche doit être dirigée par les associations à travers de « transfert de gestion ». Renforcement de capacité des associations de pêcehurs du lac Kinkony en matière de consérvation de biodiversité et recherche du marché.

VI.2.1.6- Renforcement du pouvoir traditionnel

A Mitsinjo et à Ambatoboeny, le problème sur le développement persiste car il y a de discordance au niveau des dirigeants désignés (Chefs Districts et FKTs), des élus (Députés et Maires) et des autorités traditionnelles (Ampanjaka de Marambitsy et Ampanjaka Boéni). Les us et coutumes traditionnelles ne sont pas respectés par les migrants. Il faut faire une promotion et une mise en valeur de la festivité « Fitampoha » en collaboration avec les autorités traditionnelles et gouvernementales de la région de Boéni.

VI.2.1.7- Réorganisation des responsables de la sécurité

L’insuffisance du contrôle au niveau du service du MAEP et des Eaux et Forêts entraîne la non réglementation de pêche, d’agriculture et de feu de brousse autour du lac Kinkony. La mise en place d’un Commissariat de Police à la Commune de Mitsinjo et l’augmentation de missions des gendarmes autour du lac peuvent diminuer les infractions. Cette structure doit être suivie par le bitumage de la route Mitsinjo-Katsepy. Actuellement, seul un CB de la Gendarmerie assure la sécurité tant urbaine que rurale à Mitsinjo avec 10 gendarmes.

VI.2.1.8. Contacts du secteur pêche avec les autres secteurs de l’économie nationale

Actuellement, le « Faritany » de Mahajanga est très réputé en ressources minières et stratégiques. Au cours de « Foire Boéni Miranga » au mois d’Août 2006, toutes les institutions de la Région Boeny ont été informées de la présence d’une nappe pétrolière à l’Ouest du lac Kinkony. Or, cette zone est infestée par le phénomène des marées hautes. Et, les poissons sont des animaux très sensibles aux rejets pétroliers et chimiques. Pour les projets pétroliers

101

dans l’avenir dans toute la Région Boeny, l’autorité compétente doit étudier profondément les moyens adéquats pour le traitement des rejets des industries pétrolières.

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Figure n°5 : Organigramme des interventions dans la gestion de la pêche lacustre dans la Région Boeny a Région Boeny ou Ministères concernés

b a b a b

Districts, FKT, 2 Services MAEP 1 Communes, Ampanjaka Service EetF, Brigade de ONGs la gendarmerie Encadrement appui a b a b a Chercheurs Aménageurs Usagers Encadrement b

Industrie Touriste Us et Agri Pêche Biologie pétrolière coutumes Ecologie Hydrologie Limnologie Travaux Sociologie

Plan d’eau

Source : Auteur, 2007

1 2 a Appui Information Décisionb 103

VI.3. Mesures d’accompagnement

Elles sont de divers ordres : - l’assistance des ONGs pour l’appui des associations de pêcheurs et des agriculteurs, et des services administratifs de la région de Boeny ; - la formation en Aquaculture, et systématique des poissons pour le personnel du système de suivi mensuel des « Damba » (SSMD) aux lacs Ravelobe, Kinkony et Ambanja ; - l’amélioration des matériels de JIRAMA pour la mise place de la chambre frigorifique et le système de production de glace à Mitsinjo et Ambatoboeny pour la conservation des poissons des pêcheurs ; - la création de microcredits pour l’achat des matériels de pêche dans la Région Boeny ; - la légalisation de « Dina » contre les feux de brousse dans la Région Boeny ; - la création de mutuelle d’épargne à Mitsinjo et Ambatoboeny ; - l’autorisation des rites traditionnels au niveau des îlots du lac Kinkony et de lacs à Ambatoboeny ; - le redémarrage de l’Usine sucrière « de Sirama Namakia », pour diminuer le nombre de pêcheur au lac Kinkony ; - création des bassins de lavage des linges dans la commune d’Amboromalandy ; - la réhabilitation de l’usine de traitement de tomate à Ambatoboeny ; - le contrôle de migration et limitation du nombre des usagers de l’écosystème lacustre et ; - la promotion de l’écotourisme dans le District de Mitsinjo et Ambatoboeny. La pêche continentale est une activité pratiquée par milliers de famille dans la Région Boeny. Elle joue un rôle capital dans l’approvisionnement de Mahajanga et d’Antananarivo en produits halieutiques. La ressource maritime est presque destinée à d’autres marchés extérieurs. Elle doit donc satisfaire une demande toujours croissante de la population malagasy. Pourtant, la pêche lacustre souffre de la dégradation de l’environnement. Elle présente déjà un signe de surpêche qui se traduit par la baisse progressive des prises mises à terre. Une menace de disparition des « Damba » et des autres espèces autochtones est à craindre. Dorénavant, elle constitue une source de revenus des migrants, des agents déflatés de la SIRAMA et des autres entreprises agricoles fermées dans la Région Boeny. Vu les enjeux auxquels la pêche lacustre dans la Région Boeny est assujettie, l’aménagement est l’affaire de tout un chacun. Le plan de gestion préconisée est donc une gestion communautaire et participative. Et, une reforme de l’administration basée sur la création d’un environnement favorable aussi bien social, culturel, économique qu’écologique s’avère nécessaire. Sa concrétisation repose sur le changement progressif des comportements de tout usager du lac. Elle doit être initiée par la sensibilisation, la formation et l’éducation. Cela entre dans le cadre du développement durable qui préconise l’accompagnement de l’aménagement technique et social comme un facteur essentiel humain. La diminution de prise rend obligatoirement quelques formes de législation pour la viabilité écologique des « Damba », en augmentant la production dulcicole économiquement rentable et pour un développement sociologiquement acceptable.

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CONCLUSION

La présente étude a permis d’apporter des connaissances sur l’écobiologie des « Damba » ( P.kieneri , P.maculatus et P.dambabe ) et la situation de la pêche continentale dans la Région Boeny. Les « Damba » évoluent dans des milieux avec un pH légèrement basique, avec des eaux moins turbides, d’une température assez élevée et exemptent de pollution par le chlore. Actuellement, les « Damba » sont rares dans la Région Boeny. Parmi les 4 lacs étudiés, le lac Kinkony constitue une forte présence des P.dambabe que de P.kieneri . Le lac Amboromalandy est dépourvu de « Damba ». Quant au lac Ravelobe, deux espèces de « Damba » existent. Ces sont les espèces kieneri et maculatus . Pour le lac Ambanja, les « Damba » ( P.maculatus et P.sp. ) se servent de passage pendant la période des crues. Par contre, les lacs entre la limitrophe du District de Maevatanana et d’Ambatoboeny sont pourvus des « Damba » tels P.maculatus , P.dambabe et P.sp . Cette dernière espèce ressemble bien au « Damba » décrit par KIENER en 1963 ( P.damii ). Actuellement, les « Damba » sont des omnivores à tendance malacophages. Du point de vue abondance, le P.kieneri est le plus menacé parmi les « Damba ». Il est suivi par P.maculatus . Et les espèces moins menacées sont P.dambabe et P.sp. La disparition des « Damba » est due par plusieurs facteurs. Partout dans les lacs, les poissons voraces gagnent d’espace comme le « Fibata » et le « Vangolopaka ». Le « Fibata » n’existe pas au lac Kinkony. L’utilisation du « Harato varilava », la technique de pêche « Hadirano » et l’emploi des filets simples de petites mailles dans les lacs nuisent gravement à la régénération naturelle du stock piscicole. La diminution de la profondeur du lac d’Amboromalandy et de Ravelobe est très constatée par leur fonction d’irrigation des rizières. Le pouvoir du système de droit coutumier diminue nettement dans la Région Boeny. La porciculture se multiplie dans toutes les zones sacrées des lacs de la Région Boeny. Beaucoup de fingerlings des « Damba » sont utilisés en alimentation porcine. Les « Satrana » sont de plus en plus rares sur les îlots du lac Kinkony. La Dambiculture in-situ ou ex-situ est un moyen envisageable pour rempoissonner les lacs de la Région Boeny. L’identification des pressions, du contexte actuel des systèmes lacustres et l’acquisition de nouvelles données a permis comme outils d’aménagement et de gestion pour la préservation des « Damba » dans la Région Boeny. Enfin, les données de l’étude ne sont pas exhaustives. Elles méritent d’être complétées et mises à jour au fur et à mesure de l’évolution du système lacustre. L’étude de la dynamique de la population des « Damba » s’avère essentielle et indispensable pour la préservation des « Damba »

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ANNEXES

Annexes n°0 : Liste de la flore aquatique du lac Ki nkony

Taxa Synonymes de nom Noms vernaculaires Port ; fo rme biologique et type scientifique biologique

AIZOACEAE ou MOLLUGINACEAE 1-Mollugo oppositifolia Felimangidy Herbe ; rivage L Anatsitiamasaky Herbe ; rivage 2-Mollugo sp

AMARANTHACEAE 3-Alternanthera sessilis N°3 Herbe; Hydrophyte; rivage

AMARYLLIDACEAE 4-Crinum sp Kongatsy Herbe; Geophyte; rivage

ARACEAE 5-Typhonodorum Arodendron engleri Werth Via Herbe ; hydrophyte ; émergente lindleyanum Schott Typhonodorum madagascariense Engl. Ramanjaka Herbe ; flottante 6-Pistia stratioites L.

ARECACEAE o u

PALMAE Satra Ligneux; rivage; terrestre 7-Bismarckia nobilis Hildebrandt & H. Wendl. Medemia nobilis Maroandravy; Ligneux; rivage; terrestre 8-Borassus I

madagascariensis (Hildebrandt & H. Dimaka (Jum. & H. Perrier) Jum. & H. Perrier Wendl.) Drude

Borassus flabellifer var. madagascariensis Jum. & H. Perrier

ASCLEPIADACEAE

9-Cryptostegia Lombiro Liane ; Ligneux ; rivage et terrestre grandiflora

ASTERACEAE 10-Acanthospermum Bakakely Herbacé Acanthospermum hispidum DC humile var. hispidum Herbacé; rivage 11-Ageratum (DC.) Kuntze Famonty Ligneux; rivage ; terrestre conyzoides Bezompiny Herbe; rivage 12-Pluchea bojeri Baker Sarikaroty Herbe; rivage 13-Sphaeranthus cotuloides Herbe; epiphyte; emergente 14-Soliva anthemifolia (Juss.) R. Br. Sarifelimafana Herbe; rivage 15-Exomiocarpon madagascariense (H. Humbert) Lawabr 16-Dichrocephala

II

gossypina Baker

BORAGINACEAE 17-Cordia myxa Ligneux ; Rivage et Terrestre

CAMPANULACEAE N 70 Langonany 18-Sphenoclea Sarisavony Herbe ; rivage et terrestre zeylanica Gaertn.

CAPPARIDACEAE 19-Cleome sp Herbe ; rivage et terrestre

CHARACEAE 20-Chara braunii Gm Saraha Herbe; helophyte; immergée

CONVOLVULACEAE 21-Ipomea aquatica Ipomoea reptans Poiret Lalanda Liane; rampante; flottante et rivage Forssk. Felibararata Liane; grimpante 22-Ipomea Liane; grimpante fimbriosepala Choisy 23-Ipomoea sp

COMMELINACEAE

24-Commelina sp Akatangisa Herbe ; hydrophyte 25-Commelina Herbe ; hydrophyte madagascarica Clarke

CYPERACEAE 26-Cyperus compactus Tsingetsietsy Herbe; Hydrophyte ; rivage III

27-Cyperus aequalis Vonindoa Herbe; Hydrophyte Vahl. Vinda Herbe; Hydrophyte; rivage 28-Cyperus alternifolius Somobengy Herbe 29-Cyperus sp Volodia antety Herbe; Hydrophyte 30-Cyperus sp Herbe; Hydrophyte; rivage 31-Cyperus difformis L. Tsiraorao Herbe; Hydrophyte; rivage 32-Cyperus sp Moita Herbe; hydrophyte; sol salé 33-Scirpus juncoides Volodia Herbe; Hydrophyte Roxburgh Voloporitany Herbe; Hydrophyte; Rivage 34-Cyperus sp 63 Vendramalogno Herbe; Hydrophyte; rivage 35-Cyperus cuspidatus H.B.K. Herbe; Hydrophyte; rivage 36-Fuirena umbellata Rottb. 37-Kyllingia pumila Michx

EUPHORBIACEAE 38-Capernonia 65 Ligneux ; rivage stuhlmannii Pax.

FABACEAE

39-Neptunia oleracea Sarirotsy Liane; flottante Lour. Acacia lacustris (Willd.) Fagnivana Ligneux; émergente 40-Aeschynomene Desf. ; Desmanthus Rotsy keliravy Ligneux; rivage et aquatique sensitiva Sw. Rotsy beravy Ligneux; rivage IV

41-Mimosa asperata L. natans (L. f.) Willd.; Kintsakintsa Ligneux; rivage 42-Mimosa pudica L. Mimosa aquatica Pers. 43-Sesbania Fagnamo Liane; Rivage; terrestre madagascariensis Du Madiro Ligneux; Rivage; terrestre Puy & Labat

45-Derris trifoliata Lowis

46-Tamarindus indica

LAMIACEAE 47-Pycnostachys Herbacé; rivage caerulea Hook

MALVACEAE 48-Thespesia populnea Varilao Ligneux ; Rivage ; Terrestre (L.) Sol. ex Corrêa 49-Urena lobata L. Kisalenjo Ligneux ; Rivage et Terrestre

MARSILEACEAE 50-Marsilea diffusa Herbe ; hélophyte ; aquatique Lepr.

MELIACEAE 51-Malleastrum Andriamagnamora Ligneux ; Rivage et Terrestre gracileJ.F. Leroy

NYCTAGINACEAE

V

52-Boerhaavia diffusa L Fandrianomby Herbe; Rivage et Terrestre

NYMPHEACEAE 53-Nymphea lotus L. Makamba Herbe; hydrophyte; flottante 54-Nymphea stellata Agoago; Voahirana Herbe; hydrophyte; flottante Willd.

OENOTHERACEAE ou ONAGRACEAE 55-Ludwigia stolonifera Jussiaea stolonifera Guill. & Perr Samborimaito Herbe; hydrophyte (Guill. & Perr.) P.H. Raven = L. adscendens Saboamenazaha Herbe; hydrophyte 56-Ludwigia abyssinica Jussiaea abyssinica (A. A. Rich. Rich.) Dandy & Brenan Borobosy Herbe; hydrophyte 57-Ludwigia sp 58-Ludwigia octovalis Ludwigia prostata Roxb. (Jacquin) Raven Olikolikamalo Herbe; hydrophyte

59-Ludwigia leptocarpa (Nutt.) H. Hara Jussiaea leptocarpa var. genuina Munz ; Jussiaea pilosa Kunth;

OMBELLIFERAE VI

60-Centella asiatica (L) Talapetraka Herbe ; Hydrophyte Urban

PARKERIACEAE

61-Ceratopteris Faritsodrano Herbe ; Hydrophyte; flottante thalictroides Des. Bronger.

POACEAE ou Arundo phragmites L. ; Phragmites GRAMINAE Bararata Ligneux; hydrophyte; émergente en phragmites (L.) H. Karst 62-Phragmites touffe dense communis Trin. 31 Ahipisaky

Panicum ascendens Willd. ex Herbe; rivage et aquatique 63-Panicum sp Spreng.; Panicum beccabunga Rendle; Panicum 64-Panicum parvifolium Lam. oplismenoides Nash; Panicum dactylon L. Tsitorompanarivo ; Kidresy ; Herbe; rivage; terrestre

Mandavohita 65-Cynodon dactylon (L.) Pers. Herbe; rivage; terrestre Akatamena Herbe; rivage; terrestre Ahibita 66-Echinochloa crus- Herbe; aquatique; émergente

galli (L.) Lamk

67-Echinochloa Vary Herbe; Hydrophyte colonum (L.) Link. Akatamboay Herbe ; rivage 68-Echinochloa Akatamena Herbe ; rivage pyramidalis (Lamk) Hitch et Chas

VII

69-Oryza sativa L. 70-Paspalum distichum L. 71-Paspalum polystachum R. Br.

POLYGONACEAE

72-Polygonum glabrum Tambonoana Herbe; Hydrophyte Willd. = P. wallensi beravy Persicaria glabra (Willd.) 73-Polygonum Herbe; Hydrophyte tomentosum Schrank M. Gómez Tambonoana beravy

Polygonum incanum Herbe; Hydrophyte 74-Polygonum mite F.W. Schmidt ; Schrank Tambonoana Polygonum keliravy lapathifolium var. incanum (F.W. Schmidt) W.D.J. Koch;

VIII

Persicaria mitis (Schrank) Assenov

PONTEDERIACEAE 75-Eichornia crassipes Akatavahiny Herbe; helophyte; flottante (Martius) Solms

PORTULACACEAE

76-Portulaca oleracea Tsitiamasaky Herbe; rivage; terrestre L.

PTERIDACEAE

77-Acrostichum aureum Akohorafanjava Herbe ; Hydrophyte sur sol salé

RHAMNACEAE

78-Ziziphus mauritiana Mokonasy Ligneux; terrestre; rivage Lam. Ziziphus jujuba (L.) Gaertn.; Rhamnus jujuba L.

SALVINIACEAE

79-Salvinia hastata Savamikipiky Herbe ; helophyte; flottante Desv. Salvinia hildebrandtii

IX

Baker ; Salvinia mollis Mett.

SCROFULARIACEAE 80-Herpestis monniera Langonany Sarifelimangidy Herbe; Hydrophyte; rivage et 81-Scoparia dulcis L. Langonany Jamalanjiriky aquatique Herbe ; rivage

SAPINDACEAE

82-Cardiospermum Tsipôpôky Herbe; hydrophyte; rivage halicacabum

THELYPTERIDACEAE

83-Cyclosorus sp Felidrafia 84-Thelypteris sp1 Felidrere Herbe; épiphyte

85-Thelypteris sp2

TYPHACEAE

86-Typha angustifolia L. Vondro Herbe; hydrophyte; emergente Typha domingensis Pers. ; Typha angustifolia var. domingensis (Pers.) Hemsl. ; Typh a

X

foveolata Pobed.

VERBENACEAE

87-Phyla nodiflora (L.) Fandriamboay Herbe ; Hydrophyte; rivage et Greene terrestre Blairia nodiflora (L.) Gaertn. ; Lippia nodiflora (L.) Michx. ; Phyla incisa Small

XI

Annexes n°1 : Fiches d’enquête FICHE D’IDENTIFICATION DES PECHEURS Entretien n °: Date : 1) Localisation Géographique : Fiv : Village : Village pêcheur : Commune : Hameau : Oui Non FKT : Coordonnées géographique : Activité principale :

Distance % RN/ Commune/ FKT/ Lac

2) Composition familiale : Membre No Niveau d’instruction Décideurs Observation mbr d’utilisation e du revenu CEPE BEPC BACC Autres Père Mère Enfants Garçons Filles Total 3) Activité de pêche : Site Distance% Période % espèce capturée (kg ou Technique utilisée maison (km) nombre) P.d P.k P.p Autres

4) Engin de pêche : Engin Nombre Location Propriété privée Prix Echange Gratos (Ar) non monétaire Pirogue Filet Ligne Harpon Autres

XII

5) Commerce : Espèce Collecteur Vente direct Prix (kg) en Ariary Observation Frais Fumé Frais Fumé P.d P .k P.p Autres

Source : Auteur, 2006

XIII

FICHE D’IDENTIFICATION DU MARCHE Entretien n °: Date : 1) Localisation Géographique : Fiv : Village : Marchand saisonnier : Commune : Hameau : Oui Non FKT : Coordonnées géographique : Activité principale : Marché : Distance % RN/ Commune/ FKT/ Lac

2) Etude de filière : Produits P.dambabe P.kieneri P.polyactis Observation Prix actuel en kg (Ar) Frais Fumé Frais Fumé Frais Fumé Variation prix Quelle période/Motif hausse Hausse périodique ?

Prix avant prix actuel (t-1)

Prix avant (t-1) : (t-2)

Quantité écoulée par semaine ou par mois Provenance des produits Fournisseur fixe ou variable ?

Source : Auteur, 2006

XIV

FICHE D’IDENTIFICATION DE LA PECHE EXPERIMENTALE Nom de la station : GPS Date : Heure de pêche : Engin utilisé :

Espèces Pourcentag Profondeu T Matérie Turbidit p Coule Végétatio Observatio e r (m) (°C l de é (cm) H r de n n ) capture l’eau P.dambab e

P.kieneri

P.polyacti s

Autres

Source : Auteur, 2006

XV

FICHE DE PRELEVEMENT DES PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES (Échantillon d’eau) Nom de la station : GPS Date : Heure de prélèvement : Site n° :

Site Observation et O2 T Salinit pH Profondeur Turbidit NH 4OH Conductivit Métau description du dissou (°C) é (en (cm) é (cm) é électrique x milieu t NaCl) lourds _Phase lunaire

_ Direction du vent

_ Sens du courant

_ Couleurs eau

_ Sédiment

_ Flore et faune observées

Source : Auteur, 2006

XVI

RECENSEMENT DES PECHEURS

Date :…………………………………………………………………………………… Faritany :……………………………………………………………………………….. Région :………………………………………………………………………………… Fivondronana :…………………………………………………………………………. Commune :……………………………………………………………………………... Village :………………………………………………………………………………… Lieu de pêche :…………………………………………………………………………. Chef de famille :………………………………………………………………………...

1/ Pêcheurs : Pêcheurs Age Sexe Autres activités (*)

(*) E : élevage A : agriculture C : collecteur M : mareyeur X : autres (à préciser)

2/ Engins de pêche : Engins Longueur Maillage

3/ Embarcations : Embarcations Longueur Propulsion (*)

XVII

4/ Espèces cibles et saisons de pêche : Espèces cibles J F M A M J J A S O N D

Source : Auteur, 2006

XVIII

RECENSEMENT DES POISSONS

Date : Observateur : Echantillonage n ° : Site : Poids total de capture : Kg/g Poids de l’échantillon : Kg/g Coordonnées géographiques : N° Espèce LT (cm) Stade Male Poids (g) Observation Femelle

Source : Auteur, 2006

XIX

Annexes n°2 : Mesure des paramètres physiques et chimiques

Tableau n°1 : Mesure des paramètres physiques et chimiques du lac Kinkony du 08/07/06 au 12/07/06 et Janvier 2007 Heure de Température en Turbidité Dureté Alcalinité Profondeur Nom site prélèvement °C pH (m) totale totale (m) Boeny Kely 8h 22 7,6 1,2 4 Toby mafana 8h30 22 7,2 1,1 12h39 26 7,3 1,2 Antsoherimbora 13h 26 7,2 0,5 4 Onjakatsakatsa 17h 24 7,6 0,75 4 Ambinany 2h45 26,7 8,4 0,67 2,50 1,20 3 Vavan'ny Kinkony 16h45 27,2 7,8 0,55 2,50 1,20 6 Boeny Kely 7h45 25,3 6,8 1,35 5,00 0,80 6 Ampananira 11h 27,4 7,8 1,27 5,00 1,20 5,5 Ampanjia 12h30 27,4 8,4 0,47 2,50 1,20 7,35 Toby mafana 13h45 28,7 8,4 5,00 1,80 5 Toby mafana 15h10 28,8 8,4 5,00 1,20 6 Pêcheur 6h15 24,8 6,8 5,00 1,80 11 Andohaomby 16h40 28 7,8 5,00 1,20 4 Mary 9h10 27,3 8,4 1,47 1,00 1,20 2 Marofandroboka 10h15 27,3 7,2 0,35 5,00 1,20 7,3 Pêcheur vary lava 14h 28,9 8,4 2,50 1,20 8 Antsoherimboro 15h26 29,3 8,4 2,50 1,20 7 Amorokatakata 16h40 29,8 8,4 5,00 0,80 5,45 Boeny Kely 6h15 24,8 6,8 0,65 5,00 1,80 4 Boeny Kely 6h15 24,8 7,4 0,43 1,00 0,80 4 Marofandromboka 15h30 25,3 8,4 1,00 0,80 Marofandromboka 9h 25,3 7 0,47 5,00 1,20 Andohaomby 8h 25 8,4 2,50 1,20 Andohaomby 12h25 27,9 6,8 2,50 1,20 Minimum 22 6,8 0,35 1,00 0,80 2 Moyenne 26,288 7,724 0,79875 3,45 1,19 5,28 Maximum 29,8 8,4 1,47 5,00 1,80 11 Source : Auteur, 2006

XX

Tableau n°2: Mesure des paramètres physiques et chimiques du lac Amboromalandy du 21/07/06 heure de prélèvement Température en °C pH Turbidité (m) Profondeur (m) 10h45 27 7,2 à 8 0,4 0,8 13h50 28 7,5 0,4 2 14h14 28 7,7 0,4 0,8 14h30 28 8 1 4 15h 30 8 0,7 0,8 16h 30 8,2 0,4 3 Minimum 27 7,5 0,4 0,8 Moyenne 28,2857143 7,81666667 0,52857143 1,74285714 Maximum 30 8,2 1 4 Source : Auteur, 2006

Tableau n°3 : Mesure des paramètres physiques et chimiques du lac Ravelobe du 25/07/06 au 28/07/06 heure de Température Profondeur Chlore Brome prélèvement en °C pH Turbidité (m) (m) en ppm 9h40 25 6,8 à 7,2 1,9 4 9h45 25 6,8 1,1 2,5 10h 26 6,8 1,5 2,4 10h07 26 7,2 2 3,5 10h25 27 7,2 1,5 2,9 11h 26 7 1,3 5 11h30 27 7 1,2 4,3 12h 27 7,2 5 14h 27,3 7,2 16h 27,5 7,2 Minimum 25 6,8 1,1 2,4 Sous forme Moyenne 26,2545455 7,04 1,45 3,55555556 de trace Maximum 27,5 7,2 2 5 Cl<0,4 Source : Auteur, 2006

XXI

Tableau n°4 : Mesure des paramètres physiques et chimiques du lac Ambanja du 01/08/06 heure de Température Profondeur Chlore Brome prelèvement en °C pH Turbidité (m) (m) en ppm 10h30 28 8 0,3 Sous forme 11h30 29,5 8 1 de trace 13h 29 8,1 0,4 15h 30 8,2 1 16h 31 8,2 1 Minimum 28 8 0,3 Moyenne 29,25 8,08333333 0,66666667 Sous forme Maximum 31 8,2 1 trace Source : Auteur, 2006

XXII

Tableau n°4 bis : Mesure des paramètres biologique des « Damba » au lac Kinkony du 08/07/06 au 12/07/06 et 29/08/06

Longueur Poids Heure de Poisson Espèce standard (cm) total (g) Sexe Maturité sortie (h) d'accompagnement Lieu de pêche Observation Carpe, Vangolopaka et Pêcheur à Marofandroboka, filet maille 25, durée P.p 8 28 Femelle 1 5h Tilapia Kotomay pêche 8h et profondeur 3m P.p 9 34 Femelle 1 5h même même P.p 9 40 Male 1 5h même même Pêcheur à Marofandroboka, filet maille 20, sur de P.p 9,8 25 Male 1 5h Borodoa, Tilapia Kotomay boue et sable ou fond de Bararata, durée pêche 3h P.p 8 21 Male 1 5h même P.p 8,5 26 Male 1 5h même P.p 7,5 18 Male 1 5h même P.p 9,5 38 Male 1 5h même P.p 8,5 32 Femelle 1 5h même P.p 8,5 29 Femelle 1 5h même P.p 8 30 Male 1 5h même Pêcheur à Marofandroboka, filet kaoka maille 30 P.p 8,2 28 Femelle 1 6h Kotomay sable ou fond de Bararata durée pêche 5h P.p 9 45 Femelle 2 6h même P.p 9,5 41 Male 2 6h même P.p 7,3 39 Male 2 6h même P.p 9,1 32 Male 2 6h même P.p 8,6 45 Femelle 2 6h même P.p 7 28 Femelle 1 6h même XXIII P.p 7,5 34 Femelle 1 6h même

P.p 7,3 40 Male 1 6h même P.p 7,2 25 Femelle 1 6h même P.p 9,4 21 Femelle 1 6h même P.p 8,7 26 Male 1 6h même P.p 7,3 18 Male 1 6h même P.p 9 38 Male 1 6h même P.p 7,5 32 Male 1 6h même P.p 7,8 29 Male 1 6h même P.p 7,4 20 Male 1 6h même P.p 8,4 36 Femelle 1 6h même P.p 8,2 26 Femelle 1 6h même P.k 7,4 38 Male 2 6h même P.k 9,1 32 Male 2 6h même P.k 8,5 41 Male 2 6h même P.k 7,5 29 Femelle 2 6h même P.k 8,6 26 Femelle 2 6h même Ouest de Boeny kely, filet maille 30, sur de boue et sable P.p 7,5 32 Male 1 5h30 Boeny kely ou fond de Bararata durée pêche 3h P.p 7,8 45 Femelle 1 5h30 même P.p 7,4 28 Femelle 1 5h30 même P.p 8,4 34 Femelle 1 5h30 même P.p 8,2 40 Male 1 5h30 même P.p 7,4 25 Male 1 5h30 même P.k 8 18 Male 1 5h30 même P.k 8,2 21 Male 1 5h30 même

XXIV

Pêcheur à Ampananira filet maille 45, sur de boue P.p 18 280 Femelle 4 5h Ampananira et sable ou fond de Bararata durée pêche 1h P.p 15 200 Male 4 5h même Pêcheur à Toby mafana, filet maille 30 sable ou P.p 22 260 Male 4 6h Toby mafana fond de Bararata durée pêche 0,5h; vent Est P.p 24 240 Male 4 6h même P.p 27 300 Femelle 4 6h même P.k 8,9 26 Femelle 2 6h même Pêcheur à Toby mafana, filet maille 25 sable ou P.p 8 28 Femelle 1 5h Borodoa fotsy et Carpe Toby mafana fond de Bararata durée pêche 3h; P.p 8,5 34 Femelle 1 5h même P.p 7,5 40 Femelle 1 5h même P.p 8,5 25 Male 1 5h même P.p 8,5 21 Male 1 5h même P.p 8 26 Male 1 5h même P.p 8,2 18 Male 1 5h même P.p 7 38 Femelle 1 5h même P.p 7,5 32 Male 1 5h même P.p 7,3 29 Male 1 5h même P.p 7,2 20 Male 1 5h même P.p 8,7 36 Femelle 1 5h même P.p 7,3 26 Femelle 1 5h même P.p 8,6 38 Male 1 5h même P.p 7 32 Male 1 5h même P.p 7,5 41 Femelle 1 5h même

XXV

P.p 7,3 29 Femelle 1 5h même P.p 7,2 26 Male 1 5h même P.p 9 32 Male 1 5h même P.p 7,5 45 Male 1 5h même P.p 7,8 28 Femelle 1 5h même P.p 7,4 34 Femelle 1 5h même P.p 8,4 40 Male 2 5h même P.p 8,2 25 Femelle 1 5h même P.p 7,4 18 Femelle 1 5h même P.k 8,9 36 Male 1 5h même P.k 8,4 28 Femelle 1 5h même Vary lava(10 kg), Tsy Pêcheur à Toby mafana, filet vary lava sur sable, P.k 7 21 Femelle 2 5h maty antany, Karara Toby mafana durée pêche 3h30, vent Sud-Est Pêcheur à Marofandroboka, filet maille 30, sur de boue et sable ou fond de Bararata, durée pêche P.p 8,5 150 Male 3 5h45 Ankizombo 4h45, profondeur 3m P.p 8 41 Male 1 5h45 même P.p 8 29 Male 1 5h45 même P.p 8 26 Male 1 5h45 même P.p 8 32 Male 1 5h45 même P.p 8,5 100 Femelle 2 5h45 même P.p 8,5 40 Femelle 1 5h45 même P.p 8,5 25 Femelle 1 5h45 même P.p 7,5 18 Femelle 1 5h45 même Max 27 300

XXVI

Moyenne 9,056 48,804 Min 7 18

Source : Auteur, 2006

XXVII

Annexes n°3 : Sous Unité d’Aménagent du lac Kinkony

Tab n°48: SUA 1 « Zone peuplée par de « Bararata » dans la partie Est du lac (FKT Makary) »

Description Zone où on trouve un vestige de végétation de « Bararata » et des Nénuphar. Présence des oiseaux d’eau. Village et hameaux concernés FKT Makary Potentialité - Zone de frai des poissons y compris les « Damba » au mois de Fevrier-Mars - Présence des végétations aquatiques et des « Bararata » Pressions actuelles - Exploitation des poissons avec augmentation annuelle des pêcheurs et collecteurs - Aménagement des terrains rizicoles aux bordures du lac et à l’intérieur des zones de végétation sans cesse en extension suivant la profondeur du lac - Présence des Tilapia et des poissons voraces venant de Mahavavy Sud - Prolifération des « Vangolopaka » - 2ème zone bénéficiant l’apport en éléments minéraux, nutriments et poissons (euryhalines ou strictement marines) par le fleuve Mahavavy par l’intermédiaire de l’exutoire du Kotomay Menaces - Augmentation annuelle de nombre des pêcheurs - Utilisation filet de maille<30 mm - Transport de sable par le fleuve Mahavavy Sud au lac et pouvant entraîner son ensablement - Augmentation de la surface rizicole en bordure du lac entraînant l’envasement et la diminution de la superficie du lac - Utilisation des poissons de petite taille en alimentation des Porcs - Disparition de certains oiseaux d’eau comme le « Vorofaly » Type de gestion actuelle Idem Objectif de l’aménagement Création d’une zone de frai des « Damba » et équilibre ichthyologique Activités permises - Etude et recherche - Pêche et riziculture réglementées Aménagement et mesures - Pêche de nuit pour contrôlée les poissons voraces préconisées - Utilisation de filet de maille>30mm - Interdiction de pêche à partir mois de Mars au mois Novembre - Limitation de nombre de pêcheur et agriculteur sur cette zone - Dragage des zones sédimentées - Organisation de base et transfert de gestion - Chasse des oiseaux non menacés de disparition Indicateurs - Zone de ponte des « Damba » non perturbée

XXVIII

- Surface rizicole fixée - 1 contrat GELOSE mis en place - Nombre de pêcheurs et d’agriculteurs répertoriés - Associations de pêcheurs et riziculteurs mises en place - Augmentation de la profondeur de l’eau de cette zone Source : Auteur, 2006

XXIX

Tab n°49: SUA 2 « Partie de confluent du l’exutoire Vavan’ny Kotomay et le lac Kinkony »

Description Zone à quelques végétations de « Bararata » surtout le long de l’exutoire une partie du confluent FKT, village et hameaux FKT de Marofandroboka et Ambinany concernés Potentialité - Zone avec des poissons juvenilles d’une longueur<20cm ents y compris les petits « Damba » - Apport en éléments minéraux, nutriment et espèce euryhaline ou sténohaline par le fleuve Mahavavy par l’intermédiaire de cet exutoire Pressions actuelles - Exploitation des poissons avec augmentation annuelle des pêcheurs venant du FKT Marofandroboka - Présence des terrains rizicoles aux bordures du lac (à l’Est du FKT Marofandroboka et le long de la bordure du l’exutoire Menaces - Augmentation annuelle du nombre des pêcheurs - Augmentation du filet de maille<30 mm et du filet « Varilava » - Transport de sable par le fleuve Mahavavy Sud alimentant le lac et entraînant l’ensablement de l’exutoire - Augmentation de la surface des terrains rizicoles aux bordures du lac (à l’Est du FKT Marofandroboka) et le long de la bordure du l’exutoire en extension suivant la profondeur du lac - Utilisation des fingerlings en alimentation des Porcs Type de gestion actuelle Idem Objectif de l’aménagement - Création d’une zone de nourricière des petits « Damba » Activités permises - Etude et recherche - Pêche et riziculture réglementées - Chasse réglementée Aménagement et mesures - Utilisation de filet da maille>30mm préconisées - Fixation du nombre de filet « Varilava » utilisé sur cette partie - Limitation de nombre de pêcheur et agriculteur sur cette zone - Reboisement des essences fixatrices du sol - Dragage des zones sédimentée - Organisation de base et transfert de gestion Indicateurs - 1 contrat GELOSE est mis en place - Nombre de pêcheurs, des filets « Varilava » et des agriculteurs répertoriés - Surface rizicole fixée - Des associations de pêcheurs et riziculteurs mises en place

XXX

- Augmentation de la profondeur de l’eau de cette zone - Nombre des essences de reboisement plantées et vivantes - Augmentation de la profondeur de l’eau de cette zone

Source : Auteur, 2006

XXXI

Tab n°50 : SUA 3 « Bande calcaire de Marofondroboka »

Description Zone des forêts dégradées, présence des terrains agricoles FKT, village et hameaux FKT de Marofandroboka concernés Potentialité - Présence d’une bande calcaire avec l’agressivité du pH

- Bénéficiaire du vent VARATRAZA, donc abondance de l’O 2 et faible hausse de température de l’eau Pressions actuelles - Erosion due par des labours et de « Hatsake ou Pômotro » des terrain agricole en amont du lac - Exploitation des poissons avec augmentation annuelle des pêcheurs du FKT Marofandroboka et des engins non sélectifs - Présence environ de 25 pêcheurs-agriculteurs Menaces - Erosion entraînant l’ensablement de la partie Ouest de lac Kinkony (à l(Est de FKT Marofandroboka) - Augmentation annuelle de nombre des agriculteurs en plein temps - Augmentation annuelle de nombre des pêcheurs migrants (avec filet de maille 15, 20cm) - Extension des villages (direction Nord Sud) le long de la bande calcaire - Augmentation de la surface agricole par le techniques du « Hatsake ou Pômotro» ou défrichement le long de la bande calcaire - Utilisation des poissons de petite taille en alimentation des porcs Type de gestion actuelle Idem Objectif de l’aménagement Persistance de la bande calcaire Activités permises - Etude et recherche - Pêche et riziculture réglementées Aménagement et mesures - Etude et recherche préconisées - Utilisation de filet da maille>25mm - Limitation de nombre de pêcheur et agriculteur sur cette zone - Reboisement du versant Ouest du lac - Pêche et agriculture réglementées - Dragage de la sédimentation du lac - Organisation des communautés de base et transfert de gestion Indicateurs - 1 contrat GELOSE est mis en place - Nombre de pêcheur et des agriculteurs répertorié - Surface de la culture fixée - Répertoire des engins de pêche - Associations de pêcheurs et agriculteurs mises en place - Adoption d’une technique de culture moins érodible par les agriculteurs - Nombre des essences de reboisement plantées et vivantes XXXII

- Augmentation de la profondeur de l’eau de cette zone

Source : Auteur, 2006

XXXIII

Tab n°51: SUA 4 « Petit Matsabory tsy ritra du FKT d’Antongomenabe »

Description Lac permanent avec plusieurs types de poissons et des crocodiles, abondance des végétations FKT, village et hameaux FKT d’Antongomenabe concernés Potentialité - Présence d’une niche non occupé pour les « Damba » - Eau suffisante même en période sèche

Pressions actuelles - Exploitation des poissons Menaces - Diminution de la profondeur du marais ; - Utilisation des poissons de petite taille en alimentation des Porcs ; - Utilisation des engins non sélectifs Opportunités - Présence des Crocodiles donc accès limité à la ressource Type de gestion actuelle Idem Objectif de l’aménagement - Elevage de géniteurs de Damba Activités permises - Etude et recherche - Pêche réglementée Aménagement et mesures - Utilisation de filet da maille>30 mm préconisées - Limitation de nombre de pêcheurs sur cette zone - Dambiculture de repeuplement - Organisation des communautés de base et transfert de gestion Indicateurs - 1 étang naturel d’élevage de « Damba » mise en place - 1 contrat GELOSE mis en place - Nombre de pêcheurs répertoriés - Des associations de pêcheurs et agriculteurs sont mise en place

Source : Auteur, 2006

XXXIV

Annexes n°4 : Schémas de quelques Paretroplus malagasy

Source : KIENER, 1963

XXXV

Annexes n°6 : Méthodes de pêche

Source : KIENER, 1963

XXXVI

Annexes n°7 : Ristourne du Faritany de Mahajanga

XXXVII

XXXVIII

Source : FARITANY MAHAJANGA, 2003

XXXIX

Annexes n°8 : Graphiques comparatifs de la teneur en calcium de quelques eaux côtières de l’Est et de l’Ouest de Madagascar

Source : KIENER, 1967

XL

Annexes n°9 : Schéma s de quelques poissons de la région de Maevatanana et Ambatoboeny

Source : THEREZIEN, 1966

XLI

Source : THEREZIEN, 1966

XLII

Annexe n°10 : Arrêté n°7240/2004 sur les caractéristiques des engins

Source : MAEP, 2004

XLIII

TABLE DES MATIERES

ABREVIATIONS ET ACRONYMES ...... I

GLOSSAIRE ...... III

LISTE DES TABLEAUX ...... V

LISTE DES PHOTOS ...... VII

LISTE DES CARTES ...... VIII

LISTE DES SCHEMAS ...... VIII

LISTE DES FIGURES ...... VIII

INTRODUCTION ...... 1

PARTIE I : ...... 3

PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE ET PROBLEMATIQUES DE LA PECHE CONTINENTALE ...... 3

1ERE PARTIE : PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE ET PROBLEMATIQUES DE LA PECHE CONTINENTALE A MADAGASCAR ...... 4

I. PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE...... 4 I.1. Lac Kinkony dans le Fivondronana de Mitsinjo ...... 5 I.1.1. Milieu biophysique...... 5 I.1.2. Composantes biologiques ...... 9 I.1.3. Milieu social et économique ...... 13 I.2. Lac Amboromalandy et Ravelobe dans le District Marovoay ...... 16 I.2.1. Milieu biophysique...... 18 I.2.2. Composantes biologiques ...... 20 I.2.2.3. Paramètres physico-chimiques ...... 20 I.2.3. Milieu social et économique ...... 20 I.3. Lac Ambanja dans le Fivondronana d’Ambatoboeny ...... 21 I.3.1. Milieu biophysique...... 21 I.3.2. Composantes biologiques ...... 24 I.3.2.3. Paramètres physico-chimiques ...... 24 I.3.3. Milieu social et économique ...... 25 II.1. Situation de la pêche continentale dans l’ex Faritany de Mahajanga ...... 27 II.1.1. Diminution de production des poissons d’eau douce malagasy ...... 27 II.1.2. Présence des poissons carnivores ...... 28 II.1.3. Technique de pêche ...... 29 II.2. Problèmes des espèces de « Damba » ...... 32

XLIV

II.1. Moyen humain...... 35 II.2. Matériels utilisés ...... 37 II. 3. Matériel animal ...... 38 II. 3.1. Systématique ...... 38 II. 3.2- Morphologie générale ...... 38 II. 3. 3. Ecobiologie...... 38 II.3.3.1. Caractéristiques ...... 38 II.3.3.2. Biologie et habitat ...... 40 II.3.3.3. Croissance ...... 40 II.3.3.4. Reproduction ...... 40 II.3.3.5. Régime alimentaire ...... 40 II.3.3.6. Aire de répartition et races géographiques ...... 40 II.3.3.7- Pêche et importance économique ...... 41 III.1. Etude bibliographique ...... 42 III.2. Prospection du site d’étude ...... 42 III.3. Paramètres physiques et chimiques ...... 42 III.3.1. Paramètres physiques ...... 42 III.3.2. Paramètres chimiques ...... 42 III.3.3. Paramètres biologiques ...... 43 III.3.4. Enquêtes sociales ...... 45 III.3.5. Inventaire des poissons ...... 45 III.4. Evaluation de la production ...... 45 I.1. Lac Kinkony ...... 51 I.1.1. Température ...... 51 I.1.2. pH ...... 51 I.1.3. Turbidité ...... 52 I.1.4. Profondeur ...... 52 I.1.5. Dureté totale ...... 53 I.1.6. Alcalinité totale ...... 54 I.1.7. Chlore et brome ...... 54 I.1.8. Vents ...... 54 I.2- Lac Amboromalandy ...... 55 I.3. Lac Ravelobe ...... 56 I.4. Lac Ambanja ...... 57 II.1. Lac Kinkony dans le Fivondronana de Mitsinjo ...... 60 II.1.1. Plantes aquatiques ...... 60 II.1.2. Plancton ...... 60 II.1.3. Influence de la Mahavavy Sud ...... 61

XLV

II.2. Lac Amboromalandy dans le Fivondronana de Marovoay ...... 61 II.2.1. Plantes aquatiques ...... 61 II.2.2. Plancton ...... 61 II.2.3. Influence de la plaine de Marovoay ...... 62 II.3. Lac Ravelobe dans le Fivondronana de Marovoay ...... 62 II.3.1. Plantes aquatiques ...... 62 II.3.2. Plancton ...... 63 II.3.3- Influence de la plaine de Marovoay ...... 64 II.3.4- Oiseaux aquatiques ...... 64 II.4. Lac Ambanja dans le Fivondronana d’Ambatoboeny ...... 64 II.4.1. Plantes aquatiques ...... 64 II.4.2. Plancton ...... 65 II.4.3. Présence des rivières et fleuves ...... 65 II.4.4. Développement de la culture de décrues autour du lac ...... 65 III.1. Résultat de pêches ...... 68 III.2.1. Lac Kinkony ...... 68 III.2.2. Lac Ravelobe ...... 70 III.2.3. Lac Amboromalandy ...... 72 III.2.4. Lac Ambanja ...... 72 III.3. Régime et habitudes alimentaires ...... 73 III.4. Relation Taille (LT) et Poids ...... 74 III.5. Maturité sexuelle ...... 74 III.6. Essai d’évaluation de l’âge ...... 75 III.7. Milieu d’adaptation des « Damba » ...... 76 III.7.1- Lac Kinkony ...... 76 III.7.2. Lac Ravelobe et Ambanja ...... 77 IV.1. Lac Kinkony ...... 78 IV.1.1. Pêche dans l’organisation sociale ...... 78 IV.1.2. Caractéristiques de l’économie du ménage d’une famille pêcheurs ...... 80 IV.1.3. Matériels et technique de pêche ...... 81 IV.1.4. Présentation des produits de pêche ...... 83 IV.1.5. Conservation de poissons ...... 84 IV.1.6. Production de poissons au lac Kinkony...... 85 IV.1.7. Circuits de commercialisation ...... 87 IV.1.8. Cas des « Damba » et les circuits de commercialisation ...... 88 IV.2. Lac Amboromalandy ...... 89 IV.3. Lac Ravelobe...... 89 IV.4. Lac Ambanja ...... 90

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V.1. Lac Kinkony ...... 93 V.2. Lac Amboromalandy ...... 94 V.3. Lac Ravelobe...... 94 V.4. Lac Ambanja ...... 94 VI.1. Plan d’aménagement ...... 95 VI.1.1. Lac Kinkony ...... 95 VI.1.1.1- Sous unités d’aménagement ...... 95 VI.1.1.2. Préservation des Damba au lac Kinkony ...... 95 VI.1.2. Aménagement du lac Amboromalandy ...... 96 VI.1.3. Aménagement du lac Ravelobe ...... 98 VI.1.4. Aménagement du lac Ambanja ...... 99 VI.2. Stratégie de gestion ...... 100 VI.2.1. Hiérarchie et structure de gestion ...... 100 VI.2.1.1. Suppression structure Faritany ...... 100 VI.2.1.2. Redélimitation de territoire administratif ...... 100 VI.2.1.4- Augmentation du taux de ristourne ...... 101 VI2.1.5. Mise en place et renforcement de capacité d’une association de pêcheurs et des agriculteurs ... 101 VI.2.1.6- Renforcement du pouvoir traditionnel ...... 101 VI.2.1.7- Réorganisation des responsables de la sécurité...... 101 VI.2.1.8. Contacts du secteur pêche avec les autres secteurs de l’économie nationale ...... 101 VI.3. Mesures d’accompagnement ...... 104

CONCLUSION ...... 105

BIBLIOGRAPHIE ET WEBIOGRAPHIE……………………………………………………………………...107 ANNEXES ...... I Annexes n°0 : Liste de la flore aquatique du lac Kinkony ...... I Annexes n°2 : Mesure des paramètres physiques et chimiques ...... XX Annexes n°3 : Sous Unité d’Aménagent du lac Kinkony ...... XXVIII Tab n°48: SUA 1 « Zone peuplée par de « Bararata » dans la partie Est du lac (FKT Makary) » ...... XXVIII Tab n°49: SUA 2 « Partie de confluent du l’exutoire Vavan’ny Kotomay et le lac Kinkony » ...... XXX Tab n°50 : SUA 3 « Bande calcaire de Marofondroboka » ...... XXXII Tab n°51: SUA 4 « Petit Matsabory tsy ritra du FKT d’Antongomenabe » ...... XXXIV

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