LES AS DE LA GUERRE 1939-1945 - Tome 2
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Illustration de couverture : Philippe Mitschké SERVICE HISTORIQUE DE L'ARMEE DE L'AIR LES AS DE LA GUERRE 1939-1945 - Tome 2 - (de L à W) - Daniel PORRET Franck THEVENET Lieutenant-colonel Antoine DE LA CHAPELLE Groupe de chasse II/4 7 victoires aériennes homologuées. Le lieutenant-colonel Antoine de La Chapelle est né le 27 septembre 1916 à Lyon. Décidé à assouvir sa passion pour l'aviation, il s'engage en octobre 1935 dans 1 'armée de l'Air. C'est à Istres où il est admis comme élève du personnel navigant qu'il obtient, le 7 juillet 1936, son brevet de pilote. Il a la chance d'être désigné en janvier 1938 pour la base aérienne de Reims, là où l'équipement en matériel performant attire les jeunes aviateurs. Le 16 mai 1939, le sergent de La Chapelle est placé sous les ordres du capitaine Claude qui commande la 4e escadrille du groupe de chasse IL/4. Pour les hommes de cette unité, la "drôle de guerre" n'a rien de particulièrement risible. La disparition du capitaine Claude, dans des conditions qui relèvent de l'assassinat et non du fait d'armes, suffit pour convaincre ses équipiers du caractère particulièrement odieux de l'ennemi. Le 25 septembre 1939, le capitaine Claude, après avoir abattu un Me 109 est contraint d'abandonner son Curtiss en flammes. Il saute en parachute et pendant sa descente ses adversaires n'hésitent pas à lui loger deux balles en pleine tête. On comprend mieux la hargne avec laquelle le sergent de La Chapelle, épaulé par deux camarades, détruit trois Me 109 le 27 septembre 1939. Même si deux seulement seront homologués, les hommes ont la satisfaction d'avoir vengé leur chef regretté. Le 10 mai 1940, le sergent-chef de La Chapelle se distingue en prenant en chasse un groupe de He 111. Bien placé derrière l'un de ces bombardiers il vide ses chargeurs sur sa victime. A son tour, il est pris à partie par les mitrailleuses adverses et contraint à un atterrissage forcé. Le 19 mai, ce sont deux Hs 126 qui s'écrasent aux environs de Marie. Enfin, les 9 et 11 juin il ajoute deux avions allemands à son palmarès. Au soir de la débâcle, il totalise sept victoires aériennes homologuées. Replié en Afrique du Nord, son groupe est dissous en août 1940. Il est pris en compte par le groupe de chasse II/5 qu'il quitte en avril 1942 pour suivre les cours du centre de perfectionnement des sous-officiers. Placé en permission puis en congé d'armistice, il part en mai 1944 au stage des élèves officiers d'activé. A sa sortie, il réalise pour le compte de la Résistance de nombreuses opérations. Son action au sein de la mission interalliée Verveine, à laquelle il adhère le 15 juillet 1944 lui vaut une citation à l'ordre de la Division. Promu sous-lieutenant en septembre 1944, il est muté au centre d'instruction de la chasse à Meknès. Il retrouve la Métropole quatre ans plus tard et intégre avec le grade de lieutenant, le groupe de reconnaissance 1/33 "Belfort". Capitaine, il est affecté en juillet 1951 au groupement de contrôle tactique aérien 72 à Metz. Il y reste jusqu'en mai 1960. A cette date, commandant depuis le 1er juillet 1956, il prend la direction de la base 901 Drachenbronn. En avril 1962, il est au centre d'instruction des contrôleurs d'opérations et des contrôleurs de sécurité aérienne de Dijon. Le 26 septembre 1963, le commandant de La Chapelle était placé en position de congé définitif du personnel navigant. Promu lieutenant-colonel en avril 1964, il faisait valoir ses droits à la retraite et quittait, le 1er octobre 1968 après trente-trois années de service, cette armée de l'Air qu'il honore de ses sept victoires homologuées. Le lieutenant-colonel Antoine de La Chapelle décédait en novembre 1983. Antoine DE LA CHAPELLE à Meknès, fin juin 1940, tenant le fanion des "Petits-Poucets" Antoine de La Chapelle Tableau des victoires sûres <S), probables <p), appareils endommagés (E) L'inspection de la Chasse gratifie le lieutenant-colonel Antoine de La Chapelle de 7 victoires sûres. L'Historique du groupe de chasse 11/4 source plus détaillée, lui donne 7 victoires sûres et 1 probable. Lieutenant Jacques LAMBLIN Groupe de chasse 11/7 5 victoires aériennes homologuées 4 probables. Le lieutenant Jacques Lamblin est né le 4 juillet 1907 à Saint-Fargeau (Yonne). Très tôt, il fréquente le terrain .d'aviation de sa commune de l'Yonne. Arrivé en âge de satisfaire à ses obligations militaires, il en profite pour servir dans l'aviation. Il est admis en novembre 1930 à l'école d'Istres et passe en avril 1931 son brevet de pilote. Il termine sa période réglementaire sous les drapeaux dans le groupe de chasse H/7. De retour à la vie civile, il effectue régulièrement des périodes volontaires au sein de son unité, totalisant chaque année quarante à cinquante heures de vol. Dans l'entretien qu'il a accordé au service historique de l'armée de l'Air, le lieutenant Lamblin se souvient : "Le hasard a voulu qu'en 1939 je choisisse d'effectuer ma période volontaire au mois d'août... A la fin du mois, j'étais plus entraîné que les camarades d'active de mon groupe qui ne volaient guère plus de cent heures par an. Ça expliqué simplement pourquoi j'ai eu des résultats "(1). Résultats qui ne se font pas attendre, puisque c'est à lui que revient le privilège d'ouvrir le palmarès de son groupe en abattant le 22 novembre 1939 un Do 17. Il renoue avec le succès le 7 avril 1940 en détruisant un Ju 52. Puis, la bataille de France lui permet le 11 mai et le 10 juin 1940 d'obtenir trois victoires supplémentaires. Pour lui, c'est avant tout la chance qui peut expliquer de tels succès : "J'avais une chance invraisemblable. Toujours les yeux tournés là où il fallait (2). Il est vrai que la chance sourit aux audacieux et à ceux qui savent la saisir... Le 15 juin 1940, alors que son groupe s'apprête à se replier en Afrique du Nord, le sergent Jacques Lamblin livre un dernier combat contre un Do 17. Combat acharné qui le pousse à poursuivre son adversaire jusqu'en Allemagne. Là, au fond d'une vallée, l'avion allemand heurte un versant et explose sous les yeux du sergent Lamblin. Mais, dans le feu de l'action, l'appareil du sergent Lamblin a été endommagé, une balle ayant percé le radiateur. Il parvient à rejoindre ses lignes et à se poser. Il lui reste à retrouver son groupe... "Avec quelques camarades, nous avons couru après le groupe qui se repliait, lui en avion, nous en voiture. Finalement nous étions à Vichy quand nous avons appris la demande d'armistice. Nous sommes allés à Marignane et nous avons traversé la Méditerranée avec un hydravion et avons rejoint notre groupe "(3). L'ambiance en Afrique du Nord ne le satisfait pas. Le commandant Durieux qui avait l'estime et l'admiration de tous ses pilotes, est remplacé par un officier aux sympathies pro-allemandes prononcées... Aussi, est-ce sans amertume qu'il apprend en septembre 1940 sa démobilisation. Il se retire en Tunisie. En 1943, il souhaite participer à nouveau à la lutte contre l'Allemagne, mais il se heurte à l'administration militaire qui lui fait comprendre que sa présence n'est pas indispensable et l'encourage à demander son congé pour limite d'âge. Le 1er octobre 1943, il quittait le service actif, entrait dans la réserve et poursuivait ses périodes d'entraînement. Pilote aussi modeste qu'efficace, il était promu lieutenant en 1952. (1) Interview du lieutenant Lamblin, S.H.A.A., H.O., n° 371,28.11.1983. (2) Ibidem. (3) Ibid. Au centre, Jacques LAMBLIN àLuxeuil le 1er novembre 1939 Jacques Lamblin Tableau des victoires sûres (S), probables (p), appareils endommagés lE) Capitaine Roland DE LA POYPE R.A.F. 602e Squadron et "Normandie-Niémen" 16 victoires aériennes homologuées 2 probables. Le capitaine Roland de La Poype est né le 28 juillet 1920 aux Pradeaux (Puy-de-Dôme). Emerveillé par les exploits des As de la Grande Guerre, admirateur des Mermoz et autres figures de l'Aéropostale, il est attiré très tôt par l'aéronautique '7orsque l'on est jeune, on aime toujours débuter dans des métiers relativement nouveaux, et, plus ces métiers donnent l'impression d'être glorieux, plus l'impatience vous vient d'y participer le plus rapidement possible" (1). Eduqué, comme la plupart des jeunes français de l'époque, dans la crainte de l'Allemagne, conscient du danger nazi, il entend se préparer à servir son pays. C'est ainsi qu'il se, porte volontaire pour suivre une préparation militaire supérieure. Celle-ci, outre la perspective d'être incorporé en qualité d'officier, lui offrait la possibilité de choisir son arme. On l'a deviné, l'armée de l'Air recueillait toutes ses faveurs. Le 15 août 1939, il s'engage à Angers en qualité d'élève pilote. Là il effectue plusieurs vols d'entraînement au-dessus de la Loire, s'initie aux techniques de la navigation et passe en février 1940 son brevet. Au terme de son apprentissage, sorti dans un bon rang de sa promotion, le 15 mars 1940 il se porte candidat pour l'école de chasse d'Etampes. Il complète son instruction en pilotant des Morane 225 et 406 ainsi que des Dewoitine 500.