Bulletin De L'institut Français D'archéologie Orientale
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MINISTÈRE DE L'ÉDUCATION NATIONALE, DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE BULLETIN DE L’INSTITUT FRANÇAIS D’ARCHÉOLOGIE ORIENTALE en ligne en ligne en ligne en ligne en ligne en ligne en ligne en ligne en ligne en ligne BIFAO 106 (2006), p. 245-314 Isabelle Régen Aux origines de la tombe js [...]. Recherches paléographiques et lexicographiques. Conditions d’utilisation L’utilisation du contenu de ce site est limitée à un usage personnel et non commercial. Toute autre utilisation du site et de son contenu est soumise à une autorisation préalable de l’éditeur (contact AT ifao.egnet.net). Le copyright est conservé par l’éditeur (Ifao). Conditions of Use You may use content in this website only for your personal, noncommercial use. Any further use of this website and its content is forbidden, unless you have obtained prior permission from the publisher (contact AT ifao.egnet.net). The copyright is retained by the publisher (Ifao). Dernières publications 9782724708288 BIFAO 121 9782724708424 Bulletin archéologique des Écoles françaises à l'étranger (BAEFE) 9782724707878 Questionner le sphinx Philippe Collombert (éd.), Laurent Coulon (éd.), Ivan Guermeur (éd.), Christophe Thiers (éd.) 9782724708295 Bulletin de liaison de la céramique égyptienne 30 Sylvie Marchand (éd.) 9782724708356 Dendara. La Porte d'Horus Sylvie Cauville 9782724707953 Dendara. La Porte d’Horus Sylvie Cauville 9782724708394 Dendara. La Porte d'Hathor Sylvie Cauville 9782724708011 MIDEO 36 Emmanuel Pisani (éd.), Dennis Halft (éd.) © Institut français d’archéologie orientale - Le Caire Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) 1 / 1 Aux origines de la tombe js Recherches paléographiques et lexicographiques isabelle régen onsacré au lexique inversé allemand-égyptien, le sixième volume du Dictionnaire de Berlin recense une vingtaine de termes différents sous l’entrée « tombe 1 ». Derrière cette traduction unique se dissimulent pourtant des particularités que révèle en partie Cla coexistence de deux ou plusieurs termes désignant la sépulture dans une même séquence textuelle 2. Alors que la lexicographie du temple a déjà fait l’objet d’une analyse 3, celle de la tombe a été relativement négligée. L’étude générale qu’a consacrée J. Černý au terme pȝ ḫr – qui, outre la sépulture royale, désigne l’institution afférente 4 – fait figure d’exception. Son appro- che reste strictement lexicographique. Pourtant, la paléographie peut fournir des indications précieuses. L’entrée du Wörterbuch dédiée au mot js « tombe » montre des graphies disparates et un déterminatif peu commun qui suggèrent l’utilité d’une recherche graphique 5. Le terme, Je tiens à remercier D. Meeks, L. Pan- 2 Exemples : un passage du papyrus BiEtud 50, Le Caire, 1973, 2e éd., talacci et L. Postel pour leur relecture de Maâtkarê évoque la présence d’une 2001, chap. i-iii (p. 1-28). Voir ensuite attentive et leurs judicieuses remarques. torche m pr=s tn, m ḥw.t=s tn, m ḥr.t=s D. Valbelle, Les ouvriers de la Tombe. J’exprime également ma gratitude aux tn, m tpḥ.t=s (variante de la section f du Deir el-Médineh à l’époque ramesside, personnes qui m’ont aimablement LdM 151 a : É. Naville, Papyrus funéraires BiEtud 96, Le Caire, 1985, p. 87-113 ; donné accès à des documents inédits de la XXIe dynastie, vol. I, Paris, 1912, R. Ventura, Living in a City of the Dead. ou en cours de publication, I. Regulski, pl. I). Cf. P. Léopold II, 1, 3 : jw wȝḥ=w A Selection of Topographical and Admi- B. Midant-Reynes, R. Friedman, js.w n nȝ mʿḥʿ.wt n(y.wt) tȝ Jmn.t. nistrative Terms in the Documents of the Y. Tristant et B. Kirschenbilder. Le cli- 3 P. Spencer, The Egyptian Temple. A Theban Necropolis, OBO 69, Fribourg, ché de la figure 8 de l’article est publié Lexicographical Study, Londres, Boston, Göttingen, 1986, p. 1-37. avec l’aimable autorisation du Museum New York, 1984. 5 Wb I, 126, 18-24. L’analyse des gra- of Fine Arts, Boston. 4 J. Černý, A Community of Work- phies de js « tombe » donnera lieu à une 1 Wb VI, 58, s.v. Grab. men at Thebes in the Ramesside Period, étude séparée. bifao 106 - 2006 BIFAO 106 (2006), p. 245-314 Isabelle Régen Aux origines de la tombe js [...]. Recherches paléographiques et lexicographiques. © IFAO 2021 BIFAO en ligne https://www.ifao.egnet.net Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) 246 isabelle régen attesté de l’Ancien Empire à l’époque romaine, correspond à la désignation la plus commune et générale de la tombe. Il offre de ce fait une masse documentaire importante et se prête à une analyse d’ensemble. C’est donc par une approche à la fois paléographique et lexicographique que l’étude qui suit se propose d’aborder la réalité recouverte à l’origine par le mot js « tombe ». La paléographie du bilitère Gardiner M40 fait l’objet de la première partie de cet article avec pour objectif l’identification du hiéroglyphe, à laquelle des données archéologiques pourront apporter un éclaircissement important [fig. 1-2, 4-8, annexes A-C]. Un plan a été fourni en fin d’article afin de faciliter la consultation des groupes paléographiques. La seconde partie de ce travail ne vise pas à établir une étude lexicographique d’ensem- ble du terme js « tombe » mais à rassembler des éléments textuels de nature à renseigner sur l’origine de la tombe js et en particulier sur la signification de son radical. Cette dernière ne pourra être entrevue qu’après avoir considéré brièvement l’ensemble des termes à radical js désignant un édifice. Une réflexion finale porte sur la nature de la tombe js et les origines de la sépulture égyptienne. I. AUX ORIGINES DE La TOMBE JS : ÉLÉMENTS PALÉOGRAPHIQUES 1. paléographie hiéroglyphique du signe m40 a. Principes et limites Le hiéroglyphe M40 figuré dans les fontes traditionnelles correspond à un long rectangle orienté dans le sens de la hauteur et pourvu, dans sa partie médiane, d’un lien enserrant le corps du signe. Ce lien est fermé par un nœud formé d’une boucle et d’une extrémité retombant à l’aplomb du rectangle. La variante M40A figure le même signe mais doté d’un sommet en biseau. La forme du nœud est apparue comme le critère le plus déterminant car elle permet parfois d’isoler chronologiquement certains groupes ; elle a par conséquent présidé à la classification d’une paléographie hiéroglyphique (signes gravés et/ou peints) de quatre-vingt-trois formes réparties en dix-sept groupes (A-Q) [fig. 4]. On trouvera en annexe B un long développement consacré à la typologie du nœud. Dans un second temps, formes au sommet biseauté/non biseauté ont été séparées à l’intérieur de chacun des groupes. Pour les autres éléments qui ont régi la présentation de cette paléographie, voir infra, Annexe A. b. Critères paléographiques Les détails iconographiques retenus comme critères pertinents dans l’établissement de la paléographie et de ses différents groupes sont au nombre de deux : la forme du nœud et celle de l’extrémité supérieure du signe (ou sommet). La forme du nœud et de la retombée du lien apparaît comme le critère primordial. La forme du sommet n’intervient qu’en seconde instance BIFAO 106 (2006), p. 245-314 Isabelle Régen Aux origines de la tombe js [...]. Recherches paléographiques et lexicographiques. © IFAO 2021 BIFAO en ligne https://www.ifao.egnet.net Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) aux origines de la tombe JS . recherches paléographiques et lexicographiques 247 pour séparer de manière pratique, à l’intérieur de chaque groupe, les formes biseautées des non biseautées. D’autres détails, comme la décoration interne du corps, du lien ou encore le nombre de ces liens n’apparaissent pas comme un élément déterminant, ceux-ci n’étant que trop rarement ou aléatoirement indiqués pour permettre d’en tirer une typologie. Il en va de même pour les proportions du signe (hauteur, épaisseur), trop difficiles à prendre en compte vu le nombre considérable de sources documentaires concernées (multitude d’échelles différentes). Nœud et retombée de lien Critère paléographique premier, la forme du nœud et de sa retombée présente une très grande variété iconographique. Ce détail a pu être traité de manière très différente selon les monu- ments. La figure 1 tente d’expliquer cette diversité en reliant ces formes les plus diverses. Elle propose une restitution hypothétique de la « relation » entre les variantes principales du nœud (et non la totalité des variantes). Le terme de « relation » a été préféré à dessein à celui d’« évo- lution », ce dernier pouvant donner l’impression d’une présentation chronologique absolue. Il suffira de signaler, par exemple, que les deux dernières formes de la figure 1 (boucle ronde avec une ou deux retombées de lien), certes communes à l’époque tardive (groupe O), sont connues au moins par un exemple dès l’Ancien Empire [fig. 4, O/3] et l’on comprendra que cette restitution n’a rien d’une chronologie absolue ou plutôt, qu’elle présente seulement l’un des multiples chemins de l’évolution du nœud du signe. Un essai de « généalogie » des formes du signe M40 comprenant ses occurrences dans l’ensemble du lexique égyptien montrerait sans doute des ramifications complexes et des retours en arrière. En dépit de ces difficultés, l’hypothèse proposée est la suivante [fig. 1] : fig. 1. Restitution hypothétique de la relation entre les formes principales du nœud du signe M40 (non chronologique) (I.R.). Les formes les plus anciennes du signe M40 figurant un nœud « en coude », nous avons placé cette forme en premier dans la restitution (cf. groupe B, la version tardive de cette forme archaïque) 6. Ce « coude » ou sorte de rectangle ouvert dans sa partie inférieure se ferme pour former un rectangle complet (groupe C, connu dès la IIe dynastie) [fig.