Vu dans : 04/2021. Décès de Robert Opron, le père des Citroën SM, GS et CX

Alors que Citroën s'apprête à retrouver une grande berline dans sa gamme, la marque aux chevrons pleure aujourd'hui l'un de ses designers les plus marquants. Robert Opron, créateur des SM, GS et autres CX, est décédé à l'âge de 89 ans. Il aura aussi apposé sa patte sur les 25 ou Fuego

Après avoir fêté son cinquantième anniversaire l’an dernier, la Citroën SM est aujourd’hui orpheline. Son designer, le Français Robert Opron, s’est éteint le 29 mars à l’âge de 89 ans. Le prestigieux coupé de la marque aux chevrons, avec son style avant-gardiste, reste l’une des créations les plus marquantes de ce natif d’. Mais d’autres modèles issus de son coup de crayon demeurent aujourd’hui dans les mémoires. Y compris chez Renault, constructeur qu’il rejoindra en 1975 et qui lui laissera pourtant beaucoup moins de liberté de création. Des débuts remarqués chez . Dès le début, le parcours de Robert Opron, né le 22 février 1932, se place sous le signe de l’audace. En 1958, il rejoint d’abord Simca et y signe le concept Fulgur à l’âge de seulement 26 ans. Une étude commanditée par le journal Tintin et qui veut incarner rien moins que « la voiture de l’an 2000 ». Il n’y aura évidemment pas de commercialisation, mais une maquette sera exposée au Salon de Genève de 1959... peu avant la dissolution du bureau de design Simca. Après son licenciement, puis un bref intermède dans l'électroménager, Robert Opron prend véritablement son envol chez Citroën. Il commence par y La première création de ce natif d'Amiens est ce concept dessiner la version break de l’Ami Simca Fulgur, censé incarner la « voiture de l'an 2000 ».. 6, qui gomme la poupe controversée alors que nous n'étions qu'en 1959. de la berline et connaîtra une vraie réussite commerciale.

1970, année faste avec les GS et SM

D’abord placé sous les ordres de , il prend la succession de l’Italien en 1964, après son décès des suites d'une hépatite foudroyante. C'est ainsi Opron qui se chargera de restyler le chef-d'œuvre de son prédécesseur, la DS, en lui greffant des phares carénés directionnels en 1967. Mais c'est 1970 qui sera l’année la plus faste pour lui, avec la naissance de deux modèles qui marqueront leur temps pour des raisons différentes : la très populaire GS d’un côté et la luxueuse SM de l’autre. Son passage chez Citroën s’achève avec le dernier haut de gamme à succès de la marque, la CX, en 1974. Avec toujours une poupe en forme de bulle, le gimmick fétiche de Robert Opron.

Un passage chez Renault en demi-teinte… Après le rachat des Chevrons par , le designer préfère se tourner vers Renault, qu’il rejoint en janvier 1975. Hélas, il ne pourra laisser son imagination s’exprimer autant qu’il l’espérait. La faute, notamment, à un département marketing qui a trop souvent le dernier mot. La Renault 9 sera donc loin de proposer l’originalité qu’il aurait souhaité lui insuffler. Mais il aura le droit de se lâcher un peu plus avec le coupé Fuego et apposera également sa patte, ou plutôt sa bulle, sur la R25. Comme la CX, il s’agit d’ailleurs du dernier vrai succès commercial du constructeur chez les routières

Et une aventure vite terminée Malheureusement, l’arrivée de Georges Besse à la tête du Losange et le départ simultané de Bernard Hanon, qui l’avait fait venir chez Renault, vont le pousser vers la sortie. Robert Opron entre alors chez Fiat, où on lui doit notamment les dessins préparatoires des baroques Alfa Romeo RZ et SZ. Mais l’aventure tourne de nouveau court assez vite. De retour en France dès 1990, le designer termine sa carrière comme consultant, notamment pour . L’une des voitures sans permis les plus atypiques, la Be Up, avait ainsi été annoncée par le concept Dragon Fly, qui portait sa marque. Décidément, jusqu’au bout, Robert Opron aura cultivé le goût de la différence.

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