LE MONDE ÉCONOMIE a Porto Alegre contre Davos a 20 pages d’offres d’emplois Demandez notre supplément www.lemonde.fr 57e ANNÉE – Nº 17417 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE MARDI 23 JANVIER 2001 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

Jean Paul II nomme trente-sept Le procès de l’affaire Dumas b L’ancien ministre et ex-président du Conseil constitutionnel comparaît devant le tribunal de Paris nouveaux cardinaux b Il est accusé d’avoir profité des commissions occultes versées par Elf à Christine Deviers-Joncour pour organiser b En fuite, Alfred Sirven sera le grand absent b La défense tente de faire annuler la procédure SAUF INCIDENT de procédure, fonds provenant de détourne- sa succession le procès de l’affaire Dumas devait ments commis au préjudice de la s’ouvrir, lundi 22 janvier, devant la compagnie pétrolière. LE RENOUVELLEMENT impo- onzième chambre correctionnelle Les débats, s’ils ne sont pas inter- sant du Sacré Collège – trente-sept du tribunal de Paris. Ancien minis- rompus d’entrée par la demande P. GUYOT/AFP nouveaux cardinaux – auquel Jean tre des affaires étrangères, ancien en annulation déposée par les Paul II a procédé, dimanche 21 jan- président du Conseil constitution- défenseurs de Loïk Le Floch-Pri- AUDIOVISUEL vier, change la donne du conclave nel, Roland Dumas est accusé de gent, ex-PDG d’Elf, pourraient qui devra désigner un successeur. Le « complicité et recel d’abus de biens éclairer les raisons pour lesquelles collège des cardinaux électeurs sociaux » pour avoir bénéficié des Mme Deviers-Joncour a reçu des Enquête (moins de 80 ans) passera de 97 à largesses accordées par le groupe commissions d’une telle ampleur, 128 le 21 février, jour de la remise de Elf-Aquitaine à Christine Deviers- liées, selon elle, à la vente de fréga- leurs insignes. Ce jour là, le pape Joncour, son ancienne maîtresse. tes françaises à Taïwan, en 1991, sur le CSA révélera aussi les noms de cardinaux Mme Deviers-Joncour, qui compa- par le groupe Thomson-CSF. Or gardés secrets pour des raisons poli- raît elle aussi dans ce procès, ava- Roland Dumas a été partie prenan- Persuader, discuter, palabrer… Hervé tiques (sans doute des Chinois). tar de l’affaire Elf, a perçu, selon te des négociations diplomatiques Bourges, en six ans de présidence du Dans les nouveaux cardinaux, le l’enquête, 64,5 millions de francs dans cette affaire, qui, selon les Conseil supérieur de l’audiovisuel poids de la Curie romaine (40 élec- versés par le groupe pétrolier, juges, ne doit pas être évoquée à (CSA), a imposé un très particulier teurs) et de l’Amérique latine (26) a dont environ 60 millions à titre de l’audience. Quatre autres préve- fait de dialogue et de consensus. Avant été renforcé. Il faut y voir l’influence commissions. Roland Dumas nus sont cités : outre Loïk Le Floch- du cardinal , secrétai- devra répondre d’une double accu- Prigent, deux anciens dirigeants de céder la place à Dominique Baudis, il re d’Etat, chef de file des conserva- sation : avoir usé de son influence d’Elf, André Tarallo et Jean-Claude admet volontiers s’être placé « au cen- teurs à la Curie. Les spéculations sur ministérielle pour obtenir l’embau- Vauchez, l’homme d’affaires Gil- tre du jeu » audiovisuel, assumant une la succession sont relancées et les che, par Elf, de Mme Deviers-Jon- bert Maria et Alfred Sirven, en fui- personnalisation qui ne fait pas l’unani- chances d’un Latino-Américain ou cour et le versement de sommes te, l’homme-clé des montages mité. Tout négocier, serait-ce s’arranger d’un Italien, garant de la continuité, destinées à l’achat d’un apparte- financiers occultes d’Elf. sont renforcées. ment de 17 millions de francs par de tout ? Des présidences de France cette dernière ; avoir profité sciem- Lire pages 10-11 et Télévision à la fusion Vivendi-Canal+- Lire page 2 ment, via Mme Deviers-Joncour, de « Dumas, le Limousin » page 15 Seagram, revue de détail. p. 14 Municipales : La décoration posthume d’un policier espagnol tortionnaire tué par l’ETA MADRID sablé le champagne, estimant, disaient-ils, Les réactions ne se sont pas fait attendre. chasseurs à l’affût de notre correspondante avoir fait justice. Depuis, l’ETA s’est bien rattra- « C’est une provocation ! », s’insurge le porte- Son nom est dans tous les livres d’histoire : il pée, tuant, sans hésitation ni scrupule, près de parole du Parti nationaliste basque, Joseba Egi- STRATÉGIE incertaine, divi- s’appelait l’inspecteur-chef Meliton Manzanas huit cents personnes, dont vingt-trois au cours bar, qui estime que cet acte est « cohérent avec a sions internes, démobilisa- et dirigeait la brigade de police, aujourd’hui de la dernière année. un gouvernement qui ne condamne ni ne renie tion des militants et image dégra- disparue, des « enquêtes sociales » de Saint- Aussi, dans sa lutte quotidienne contre le ter- la dictature franquiste ». dée : après la percée de Chasse, Sébastien, au Pays basque. Interrogatoires rorisme, doublée d’une lutte politique tout aus- Pour sa part, l’opposition socialiste estime pêche, nature et traditions (CPNT) musclés et façons très personnelles de cuisiner si acharnée contre les nationalistes au pouvoir cette décoration « répugnante », car Meliton INTERNET aux européennes de 1999, le mou- les suspects, surtout les militants indépendan- au Pays basque, le gouvernement de centre Manzanas, souligne-t-elle, « était le pur pro- vement des chasseurs paraissait en tistes basques, lui avaient gagné, déjà, une droit de José Maria Aznar a-t-il pris grand soin, duit d’une dictature qui niait les droits de l’hom- perte de vitesse. Les cafouillages notoriété redoutable de son vivant, en faisant à chaque occasion, de rendre hommage aux me les plus élémentaires ». Quant à la gauche Naviguer sur du gouvernement sur la date de un des symboles les plus brutaux de la dictatu- victimes. Des victimes qui s’étaient d’ailleurs communiste, elle n’est pas en reste. Elle expli- fermeture de la chasse les remobili- re franquiste. Mais c’est surtout sa mort qui le plaintes d’être un peu oubliées. que, par la voix du coordinateur d’Izquierda lemonde.fr sent pour les municipales. Alors rendra inoubliable : dans l’après-midi du Seulement voilà, à trop vouloir en faire, le Unida, Gaspar Llamazares, que décorer un Une édition largement rénovée du site que Dominique Voynet, ministre 2 août 1968, en tombant devant sa maison gouvernement vient de provoquer un tollé. En homme pareil, « c’est légitimer le terrorisme Internet du Monde est en ligne depuis de l’environnement, a pris un arrê- d’Irun, atteint de sept balles, Meliton Manza- effet, l’annonce, vendredi 19 janvier, de la remi- d’Etat ». té autorisant la chasse jusqu’au nas devint la première véritable victi- se à titre posthume de la grande croix de l’or- L’explication gênée du gouvernement, justi- lundi, à l’adresse www.lemonde.fr. 20 février pour certaines espèces, me – c’est-à-dire sciemment choisie – de l’or- dre royal de la Reconnaissance civile aux victi- fiant la médaille comme un acte « automati- Cette nouvelle formule, décalquée les préfets sont condamnés, les ganisation séparatiste basque ETA. Jus- mes du terrorisme à Meliton Manzanas, ainsi que » envers toutes les victimes du terroris- directement du contenu et de l’archi- uns après les autres, par les tribu- qu’alors, l’ETA avait tué un autre policier, mais qu’à neuf autres victimes de l’ETA, a jeté un me, n’a pas calmé le jeu : le Parti nationaliste tecture de l’édition papier du quoti- naux administratifs qui s’appuient dans un échange fortuit de coups de feu. Bien grand froid. Non qu’il soit jamais venu à l’es- basque demande que le ministre de l’inté- dien, a pour objectif prioritaire d’infor- sur la législation européenne pour plus tard, les chefs etarra de l’époque raconte- prit de quiconque d’applaudir au fait que l’ETA rieur, Jaime Mayor Oreja, s’explique devant le fermer la chasse le 31 janvier. ront que si certains, effarés par leur propre avait mis fin aux agissements de ce tortionnai- Parlement. mer. Le site offrira progressivement de audace devant ce premier assassinat, avaient re, en versant son sang. mais de là à décorer nouveaux services et de nouvelles fonc- Lire pages 6 et 7 eu des scrupules religieux, d’autres avaient cette victime-là trente ans après ! Marie-Claude Decamps tions interactives. p. 24 La reine POINT DE VUE de la City L’ultime victoire par Robert Badinter ’AI toujours été sans illusion Nul doute pour moi que, sur instruc- Les temps avaient changé lors- magistrat républicain, Maurice sur le sort que Maurice Papon tions venues de Vichy ou d’ailleurs, que Maurice Papon, préfet de poli- Aydalot, alors procureur général, aurait réservé à ma famille et Maurice Papon n’aurait pas man- ce respecté, régnait sur la ville de qu’il fût mis un terme à cette crue Jà moi-même si, au lieu de qué de nous faire arrêter, parmi Paris. A l’automne 1961, la Seine sinistre. Il s’y employa et tout revint nous trouver à Lyon, où le tant d’autres juifs, et de faire refer- charriait des cadavres d’Algériens à l’ordre ordinaire. malheur guettait, nous avions vécu mer sur nous la porte des wagons jetés dans le fleuve. Avocat à cette Lorsque, quelques mois plus tard, à Bordeaux pendant l’Occupation. de la mort. époque, je demandai à un grand Maurice Papon donna ordre à la police parisienne de réprimer une

manifestation pour la paix en Algé- D. CEYRAC/AFP rie, j’étais, parmi des dizaines de mil- SPORTS liers d’autres, un de ceux qui défilè- rent pour dénoncer la tuerie du Le Mondial CAROL GALLEY métro Charonne. Par la suite, alors que M. Papon poursuivait sa brillan- LA COPRÉSIDENTE de Merrill te carrière parlementaire et ministé- du handball Lynch Investment Managers, pre- rielle, je ne l’ai jamais rencontré. Du 23 janvier au 4 février, la France mier gestionnaire de fonds britan- Nos choix et nos voies nous ont tou- accueille la 17e édition du championnat nique, fait fructifier 500 milliards jours opposés irréductiblement. de dollars. Pour Carol Galley, Si je rapporte ces faits, c’est pour du monde masculin de handball. Si la « c’est le bon moment pour se déve- indiquer dans quelles dispositions Suède, la Russie et l’Espagne sont favoris, lopper en France, en raison de la pro- d’esprit j’ai répondu à la question la France peut jouer les outsiders (en pho- pagation de la culture des actions ». qui m’était posée sur le sort actuel to, Jackson Richardson) : on se souvient de Maurice Papon. Deux ordres de de la victoire des « barjots » en 1993. Lire page 22 considérations ont inspiré mes pro- pos. Le premier, c’est que la justice Pathé Sport diffusera plusieurs matchs Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche, a toujours pour mission d’établir la par jour et France Télévision la finale. 25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ; Côte d'Ivoire, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; réalité des crimes dénoncés et d’en p. 28 et le reste du sport p. 29 et 30 Espagne, 225 PTA ; Gabon, 900 F CFA ; Grande-Breta- déterminer les auteurs. gne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; International...... 2 Tableau de bord ...... 25 Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 270 PTE ; Réunion, 10 F ; Lire la suite et le point de vue Sénégal, 900 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; France...... 6 Aujourd’hui ...... 28 de Roland Rappaport page 19 Tunisie, 1,4 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. Société...... 10 Météorologie-Jeux...... 31 Régions ...... 13 Culture ...... 32 Horizons ...... 14 Guide culturel ...... 35 , ancien mi- Robert Badinter Carnet...... 20 Kiosque ...... 36 nistre de la justice, ancien président Entreprises...... 22 Abonnements ...... 36 du Conseil constitutionnel, est séna- Communication...... 24 Radio-Télévision ...... 37 teur (PS) des Hauts-de-Seine. LeMonde Job: WMQ2301--0002-0 WAS LMQ2301-2 Op.: XX Rev.: 22-01-01 T.: 10:47 S.: 111,06-Cmp.:22,11, Base : LMQPAG 14Fap: 100 No: 0190 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001

NOMINATIONS Au cours du par son nombre, a été rendue pu- en cas de conclave. Le tiers du col- poids croissant de la Curie romaine BILI : cette nouvelle « fournée » de consistoire qui se réunira mercredi blique dimanche 21 janvier par Jean lège électoral du pape est ainsi re- et de l’Amérique latine, ce qui est in- cardinaux – la huitième depuis le dé- 21 février à Rome, trente-six nou- Paul II. b TRENTE-TROIS nouveaux, nouvelé : il comptera 128 membres, terprété comme un renforcement but du mandat de Jean Paul II en veaux cardinaux recevront leur âgés de moins de quatre-vingts ans, soit huit de plus que le plafond ré- des positions conservatrices au som- 1978 – va relancer les spéculations « chapeau ». Une liste, imposante seraient demain électeurs du pape glementaire de 120. On y relève un met de l’Eglise catholique. b PAPA- sur sa succession. Jean Paul II a profondément renouvelé le collège des cardinaux Trente-sept nouveaux prélats font leur entrée au Sacré Collège dont trente-deux – le quart – en âge de voter pour son successeur dans un futur conclave. Le poids de la Curie romaine et de l’Amérique latine est renforcé, ce qui représente une victoire pour la ligne conservatrice C’EST à la huitième « fournée » chissement de la « barre » qui inter- « plafond » de 120 qu’avait fixé viennent cardinaux électeurs. La de Pinochet, est également évidente personnelle du cardinal Sodano, de cardinaux que vient de procéder dit à tout cardinal de plus de quatre- Paul VI dans sa réforme de 1975. Le Curie compte désormais 38 cardi- dans le choix des archevêques rési- chef de file d’une faction conserva- Jean Paul II depuis le début de son vingts ans de participer à un nombre des 128 électeurs va fondre naux en âge de voter dans un col- dentiels (chefs des grands diocèses) trice qui n’a pas cessé déjà d’étendre pontificat, il y a vingt-deux ans. conclave. avec le temps mais, dans cette fan- lège de 128. S’il n’y a pas de disci- devenus cardinaux : pas moins de l’influence de l’Amérique latine à la C’est aussi la plus nombreuse : L’autre règle qui préside à l’élec- taisie des chiffres, il faut sans doute pline de groupe et de vote lors d’un neuf viennent de l’Amérique latine, Curie. S’il n’est pas lui-même « can- 37 nouveaux cardinaux, dont 33 en tion d’un pape est que le collège voir un indice supplémentaire de la conclave, le poids de la Curie de- qui compte désormais un total de didat », il sera le grand électeur du âge de voter (32, si on exclut le Père électoral ne doit pas dépasser forte volonté de Jean Paul II de vient tel – 40 cardinaux électeurs – 26 électeurs. Ce qui est une manière conclave. A noter l’entrée dans le Roberto Tucci, proche de quatre- 120 cardinaux en âge de voter. Or, la poursuivre sa mission. qu’elle pourra contrôler demain, d’honorer un continent qui abrite Sacré Collège du premier cardinal vingts ans). Record battu depuis première surprise de la liste rendue dans le scrutin qui suivra le décès ou près de la moitié des catholiques et de l’Opus Dei, Mgr Juan Luis Cipria- Paul VI qui, en 1969, en avait nom- publique dimanche par Jean Paul II ENJEU DE SUCCESSION la démission de Jean Paul II, au pourrait bien « donner » à l’Eglise ni, archevêque de Lima, compromis mé 33. S’il est vrai que la principale est que le collège des cardinaux On devine les dosages « poli- moins le tiers des suffrages. Sachant son prochain pape. Mais cette arith- avec l’ancien président péruvien Fu- raison d’être du Sacré Collège des électeurs sera de 128 à la date du tiques » qui ont présidé au choix des que le nouveau pape doit être élu à métique renforce aussi la position jimori. cardinaux est d’élire un nouveau 21 février, jour du consistoire (réu- nouveaux cardinaux lorsqu’on la majorité des deux tiers, c’est elle Ainsi des évêques résidentiels, pape – après décès ou démission – nion de cardinaux) au cours duquel connaît l’enjeu : la succession de qui arbitrera le futur conclave. dont on pouvait raisonnablement le pape en fonction est régulière- les nouveau élus recevront les in- Jean Paul II. En ce sens, la deuxième Cette influence de la Curie, no- L’Europe minoritaire s’attendre à ce qu’ils entrent dans le ment tenu d’en renouveler la signes de leur fonction (le « cha- surprise est le renforcement du tamment celle du cardinal Sodano, Sacré Collège, ont-ils été écartés. composition, afin de tenir compte peau » de cardinal) ; 128, soit un poids de la Curie romaine : pas secrétaire d’Etat, numéro deux der- au Sacré Collège C’est le cas de Mgr Michel Sabbah, des disparitions et du fran- chiffre largement supérieur à ce moins de 11 de ses membres de- rière le pape, ancien nonce au Chili patriarche latin de Jérusalem, arti- Le collège des cardinaux est dé- san du succès de la récente visite de sormais composé de 178 membres Jean Paul II en Terre sainte, dont les dont 130 qui, ayant moins de positions propalestiniennes ont été Mgr Billé et Mgr Honoré, deux Français parmi les trente-sept cardinaux quatre-vingts ans, seraient de- jugées sans doute trop accusées. main électeurs du pape. Mais C’est aussi le cas de Mgr Henri Tes- LA FRANCE compte désormais six cardinaux. (1931) ; Mario Francesco Pompedda, préfet ita- ton, Theodore Edgar McCarrick (1930), et de trois vont bientôt dépasser cette sier, archevêque d’Alger, chef d’une Outre Jean-Marie Lustiger (Paris), Pierre Eyt lien du Tribunal de la signature apostolique New York, Edward Michael Egan (1932) sont limite d’âge (en février, le Sénéga- petite Eglise maghrébine très coura- (Bordeaux), Roger Etchegaray et (1929) ; Jorge Maria Mejia, archiviste argentin promus. D’Afrique et d’Asie émergent trois lais Thiandoum et l’Espagnol Ja- geuse, de Mgr Karl Lehman, pré- (Curie), il faut y ajouter deux noms : Louis-Ma- (1923). noms : Bernard Agré, archevêque d’Abidjan vier Ortas ; en avril, l’Italien Tuc- sident des évêques allemands, en rie Billé, né le 18 février 1938, archevêque de Trois autres sont appelés à un avenir au sein (1926) ; Ivan Dias, de Bombay (1936) ; Varkey ci). Avec 16 nouveaux cardinaux, froid avec Rome pour ses positions Lyon depuis 1998, président de la conférence des de la Curie : , secrétaire italien Vithayathil, archevêque indien de l’Eglise syro- l’Europe compte 61 électeurs et relativement libérales dans la polé- évêques depuis 1996 ; Jean Honoré, né le 13 août du Comité du Jubilé (1943) ; , se- malabare (1927). En Europe, des sièges cardina- reste minoritaire. C’est l’Italie qui mique sur les centres de consulta- 1920, ancien archevêque de Tours (1981-1997), crétaire allemand du conseil pontifical pour l’uni- lices sont pourvus : outre Lyon, Tolède avec a toujours la première place avec tion avant avortement. ancien président de la commission épiscopale té des chrétiens (1933), promis à la succession du Francisco Alvarez Martinez (1925) ; Lisbonne 24 cardinaux (7 nouveaux). Les Parent pauvre de ce consistoire, chargée de l’enseignement catholique, l’un des cardinal Cassidy à la tête du conseil pour l’unité ; avec Jose da Cruz Policarpo (1936) ; Turin avec Etats-Unis comptent 11 électeurs, l’Afrique ne compte qu’un nouveau rédacteurs du Catéchisme universel (1992) et arti- Ignace Moussa I Daoud, ancien patriarche (1933) ; Westminster (Londres) soit 13 pour toute l’Amérique du cardinal venant de Côte d’Ivoire, san du succès de la visite du pape à Tours (1930) syro-catholique, nouveau préfet des avec Cormac Murphy-O’Connor (1932) ; Des- Nord. Avec ses 10 nouveaux cardi- mais l’Inde en compte 2. En Irlande, en 1996. Eglises orientales. Les neuf nouveaux cardinaux mond Connell, de Dublin (1926) et Audrys Bac- naux, l’Amérique latine voit son Dublin a supplanté le célèbre siège Parmi les autres nouveaux cardinaux, onze d’Amérique latine sont Antonio Jose Gonzalez kis, de Vilnius (1937). Outre le Français Jean Ho- contingent passer de 16 à 26, dont primatial d’Armagh. En Europe de proviennent de la Curie : Giovanni Battista Ré, Zumarraga, archevêque de Quito (1925) ; Geral- noré, quatre personnalités de plus de 7 Brésiliens. L’Afrique progresse l’Est, si l’archevêque de Zagreb ne fi- préfet italien de la congrégation des évêques (né do Majella Agnelo, de Salvador de Bahia (1933) quatre-vingts ans entrent au Sacré Collège : Ste- peu et passe de 12 à 13. L’Asie en gure pas dans la liste, la surprise est en 1934) ; Zenon Grocholewski, préfet polonais et Claudio Hummes, de Sao Paulo (1934) ; Pe- phanos II Ghattas, patriarche copte d’Alexan- compte 13 et l’Océanie 4. Depuis l’entrée dans le Sacré Collège du Li- de la congrégation de l’éducation (1939) ; Jose dro Rubiano Saenz, de Bogota (1932) ; Francis- drie (1920) ; Leo Scheffczyk, théologien de Mu- 1978, Jean Paul II aura créé au to- tuanien Audrys Backis, archevêque Saraiva Martins, préfet portugais de la congré- co Javier Errazuriz Ossa, de Santiago du Chili nich (1920) ; Avery Dulles, ancien professeur de tal 189 cardinaux. Des 130 cardi- de Vilnius, bien connu à Rome et à gation des causes des saints (1932) ; François- (1933) ; Oscar Andres Rodriguez Maradiaga, de l’université Fordham de New York (1918), et Ro- naux aujourd’hui électeurs, seuls Paris. En Italie, le seul « résidentiel » Xavier Nguyen Van Thuan, président vietna- Tegucigalpa, au Honduras (1942) ; Ignacio Anto- berto Tucci, jésuite, patron de Radio-Vatican, or- 11 ont été nommés par son pré- nommé est Severino Poletto, nouvel mien de Justice et paix (1928) ; Agostino Caccia- nio Velasco Garcia, de Caracas (1929) ; Juan ganisateur de tous les voyages du pape (quatre- décesseur Paul VI. Un seul nom- archevêque de Turin, encore un villan, président italien de l’administration du Luis Cipriani Thorne, de Lima (1943) et Jorge vingts ans le 19 avril). mé par Jean XXIII (1958-1963) est proche du cardinal Sodano. patrimoine (1926) ; , président Mario Bergoglio, de Buenos Aires (1936). encore en vie : le cardinal Koenig italien des affaires économiques du Saint-Siège Les deux nouveaux archevêques de Washing- H. T. (Vienne), quatre-vingt-quinze ans. Henri Tincq Un nouveau pape venant d’Amérique latine ou... d’Italie

QUI SERA le prochain pape ? conclave reste inconnue. Le quinze ans –, l’opinion compren- ris, 74 ans) sont également mena- d’origine du « candidat », sa capa- rouages de la vie de l’Eglise, garan- Les listes de papabili vont ressortir constat le moins discuté est celui dra difficilement que le futur pape cés par le handicap de l’âge. A cité à gouverner l’Eglise, son expé- tissant la continuité de Jean Paul II, après le renouvellement du quart du vieillissement de toute une gé- soit élu à l’âge où tous ses col- contrario, l’élection d’un pape rience pastorale, ses options théo- et prudemment réformiste. Dans du collège des cardinaux électeurs. nération de papabili, en raison de lègues doivent partir, et le conclave « jeune » paraît aussi peu probable logiques, son charisme personnel. cette hypothèse, deux noms de Ces nominations n’autorisent au- la durée record – vingt-deux ans – ne pourra pas sous-estimer les in- après le long pontificat de Jean Depuis l’élection d’un pape polo- personnalités italiennes se dé- du pontificat actuel. Si aucune li- convénients du choix d’un homme Paul II, même si les cardinaux nais en 1978, après quatre siècles et gagent déjà : Dionigi Tettamanzi, ANALYSE mite d’âge n’est exigée pour deve- âgé. Christoph Schönborn (Vienne, demi de suprématie italienne, l’ori- archevêque de Gênes (66 ans), mo- La solution classique nir pape, la barre des soixante- Le critère de l’âge sera donc à la 56 ans) – proche de Mgr Ratzinger, gine nationale ne sera plus aussi raliste proche de Jean Paul II, une quinze ans risque d’être fatale. En fois déterminant et insuffisant. Les avocat actif du rapprochement déterminante qu’autrefois. Cin- silhouette à la Jean XXIII, le mieux serait un cardinal 1958, Jean XXIII avait été élu à l’âge « chances » d’hommes qui, il y a avec les orthodoxes –, Norberto quante-trois pays sont représentés élu du conseil post-synodal, qui a européen rompu de soixante-dix-sept ans. Mais de- quelques années, étaient d’indis- Rivera Carrera (Mexico, 58 ans) ou dans le collège des électeurs et le suivi la dernière assemblée des aux rouages de l’Eglise puis, une réforme de Paul VI im- cutables papabili – comme Roger Vinko Puljic (Sarajevo, 55 ans) fi- jeu n’aura jamais été aussi ouvert, évêques européens en octobre pose à tous les évêques de présen- Etchegaray (France, Curie, 78 ans), gurent encore sur les listes de pa- quoique le choix d’un pape améri- 1999 ; puis le nouveau cardinal ter leur démission à l’âge de Lucas Moreira Neves (Brésil, Curie, pabili. cain, par ses conséquences poli- Giovanni-Battista Ré (66 ans), cune certitude. Elles permettent soixante-quinze ans. Si la mission 75 ans et malade), Silvano Piova- La bonne tranche d’âge devrait tiques, soit moins probable que ce- homme de confiance de seulement de préciser les hypo- du pape, évêque de Rome, est d’un nelli (Florence, 76 ans) – semblent être celle des soixante- lui d’un homme issu d’un pays plus Jean Paul II pendant plus de dix thèses d’un jeu qui reste gratuit ordre différent – argument que désormais compromises. Souvent cinq - soixante-quinze ans. C’est modeste. ans comme substitut, récemment tant que Jean Paul II est en fonc- Jean Paul II a fait valoir pour expli- cités, Carlo-Maria Martini (Milan, dans ce vivier qu’il faudra croiser nommé préfet de la prestigieuse tions et que la date du prochain quer son maintien après soixante- 73 ans) et Jean-Marie Lustiger (Pa- des critères comme la nationalité MAJORITÉ DES DEUX TIERS congrégation des évêques, à dis- Le jour venu, les regards se por- tance du noyau le plus conserva- teront vers l’Amérique latine où vit teur de la Curie romaine. près d’un catholique sur deux. S’ils ne sont pas (ou plus) eux- Après l’Europe, la logique serait mêmes d’incontestables papabili, que le prochain pape vienne de les deux « grands électeurs » l’un de ces continents du Sud où risquent d’être les cardinaux ita- réside la majorité des chrétiens. liens Carlo-Maria Martini et Ange- Mais peu de personnalités d’Amé- lo Sodano (73 ans tous les deux). rique latine, d’Afrique ou d’Asie Le premier est connu comme chef sont aujourd’hui connues comme de file d’une ligne réformiste qui étant capables de réunir la majori- semble loin de pouvoir remporter té des deux tiers d’un conclave, né- la majorité requise des deux tiers. cessaire pour « faire » un pape. Les Au dernier synode des évêques eu- rares noms du Sud parfois cités ropéens, il avait souhaité que sont les suivants : l’Eglise s’attaque de manière collé- (Nigeria, Curie, 68 ans), le seul giale (un nouveau concile ?) à ses Africain parmi les papabili ; Fran- « nœuds disciplinaires et doctri- çois-Xavier Nguyen Van Thuan naux ». Proche de lui, un autre pa- (Vietnam, Curie, 72 ans), qui a pabile plus jeune, Godfried Dan- connu les prisons de son pays ; neels, archevêque de Bruxelles, Jaime Lucas Ortega y Alamino (La capitale européenne. Quant au Havane, 64 ans), compte tenu de la cardinal Angelo Sodano, l’actuel symbolique particulière de Cuba ; secrétaire d’Etat, il est le porte-pa- le Mexicain Norberto Rivera Car- role d’une ligne conservatrice ac- rera (Mexico) ou Dario Castrillon cusée de freiner certaines des ini- Hoyos (Colombie, Curie, 71 ans), tiatives de Jean Paul II (comme la réputés très conservateurs. Le nou- « repentance »), réclamant une veau cardinal de Sao Paulo, Clau- présence plus offensive de l’Eglise dio Hummes (66 ans), franciscain sur les questions éthiques et poli- engagé hier contre la dictature, tiques. Ancien nonce au Chili, on pourrait devenir la « chance » du lui prête des amitiés suspectes et le Brésil. renforcement de la présence à la Devant l’extraordinaire diversité Curie de la fraction la plus conser- des qualités requises et le probable vatrice de l’Eglise latino-améri- choix d’un pontificat plus modeste caine, et il apparaît déjà comme la et plus court, on est tenté de pen- « bête noire » des partisans des ré- ser que le futur conclave s’en tien- formes. dra à la solution classique d’un car- dinal européen rompu à tous les H. T. LeMonde Job: WMQ2301--0003-0 WAS LMQ2301-3 Op.: XX Rev.: 22-01-01 T.: 10:43 S.: 111,06-Cmp.:22,11, Base : LMQPAG 14Fap: 100 No: 0191 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 / 3

Un congrès sur les droits George W. Bush débute son mandat de l’homme dénonce en donnant des gages à la droite religieuse l’« autoritarisme » russe Une contre-manifestation a réuni plusieurs milliers de personnes Le républicain George W. Bush a prêté serment, sonnes ont protesté contre les conditions de son 21 janvier journée nationale de prière. Avant de samedi 20 janvier à Washington, devenant le élection. M. Bush a placé ses premiers moments quitter la Maison Blanche, Bill Clinton a gracié Les « organes de sécurité » prennent du poids 43e président des Etats-Unis. Des milliers de per- sous le signe de la religion, décrétant le dimanche 140 personnes. (Lire aussi notre éditorial page 17.) MOSCOU Kremlin et souhaitent que les WASHINGTON sur les « Junk Bonds » ; l’activiste compatriotes, républicains ou dé- homme si peu versé en politique de nos correspondants sanctions – symboliques – prises de notre correspondant amérindien Leonard Peltier, mocrates, à travailler ensemble étrangère. Son message a été clair : Cela ne s’était jamais vu en Rus- contre la Russie soient mainte- George W. Bush a commencé sa condamné pour le meurtre de poli- pour le bien commun dans la son administration ne sera ni isola- sie. Pour la première fois, la my- nues. première journée de président par ciers ; et Jonathan Pollard, espion à « courtoisie », un mot souvent ré- tionniste ni arrogante. Mais elle riade d’organisations de défense Les militants des droits de un office à la Cathédrale nationale. la solde d’Israël, en dépit des de- pété, « la bonne volonté, le respect, défendra ses intérêts, avec en fili- des droits de l’homme, associa- l’homme ont pourtant dû prendre Auparavant, il avait décrété ce di- mandes répétées de l’Etat hébreu. l’équité et le pardon ». grane son programme controversé tions civiles, groupements écolo- acte de la forte popularité de Vla- manche 21 janvier journée natio- Le Sénat s’est également réuni Ce n’était pas le même son qui de bouclier antimissiles. gistes ont réussi à mener une ini- dimir Poutine. Sergueï Kovalev, en nale de prière et d’action de pour confirmer la nomination de montait de la rue. Des manifes- Le nouveau président devrait tiative commune en organisant, s’appuyant sur l’histoire de la dis- grâces. Deux heures après la pres- sept membres du cabinet dont la tants ont protesté contre l’une des présenter, dès cette semaine, ses samedi 20 et dimanche 21 janvier à sidence, a jugé qu’un « pays qui a tation de serment à midi devant le personnalité n’était guère contes- plus importantes investitures de- premiers textes, sur l’éducation et Moscou, un « congrès extraordi- une si sale histoire ne peut se per- Capitole, la présidence a aussi an- tée : Colin Powell (secrétaire puis la guerre du Vietnam. Ils ont peut-être sur les impôts. Il lui fau- naire de défense des droits de mettre d’élire un lieutenant du noncé le blocage des dernières dé- d’Etat), Donald Rumsfeld (dé- traité « W » de « tricheur », de dra prendre garde à ses amis l’homme ». Cette nébuleuse, que KGB, cette élection est une honte cisions prises par le président sor- fense), Paul O’Neill (Trésor), Rode- « mal élu » ou d’« assassin », tandis comme à ses ennemis : le sénateur l’on dit traditionnellement divisée nationale ». Iouri Orlov a estimé tant qui, lui aussi, aura travaillé rick Paige (éducation), Donald que ses partisans appelaient à McCain, son rival pendant les pri- et sans prise sur le débat public, a qu’il fallait « expliquer et expliquer jusqu’à la dernière minute, pro- Evans (commerce), Ann Veneman « désinfecter la Maison Blanche ». maires, devait relancer dès lundi la pu faire la démonstration inverse encore les concepts des droits de nonçant son ultime allocution ra- (agriculture) et Spencer Abraham Selon un sondage de CBS, 51 % réforme du financement politique en réunissant plus de mille partici- l’homme, une culture qui n’a pas diodiffusée dans la matinée et an- (énergie). Les autres confirmations d’Américains considèrent George pour laquelle il a l’appui des démo- pants, représentant environ encore pénétré notre société ». Va- nonçant une série de mesures de s’étaleront sur une ou deux se- W. Bush comme légitime, mais crates et qui hérisse « W ». En 250 associations implantées dans leri Borchev, qui rêve de « faire grâce. maines. Deux d’entre elles font seulement 19 % des démocrates et même temps, Bill Clinton, qui est 64 régions de Russie. progresser un contrôle citoyen sur Pendant que les cérémonies se l’objet de débats houleux en raison 12 % des Noirs. arrivé à New York samedi soir, va « On était jusqu’alors habitués l’Etat », a noté pourtant « un cer- déroulaient sous un crachin glacial des positions ultraconservatrices l’observer, compter les coups et aux réunions dans les cuisines ou les tain réveil de la société civile ». qui a fait fuir plus d’un invité, le des nominés, qui cadrent mal avec « JE SUIS TOUJOURS LÀ ! » profiter des moindres erreurs. De- nouveau secrétaire général de la le consensus prôné par M. Bush : « W » a aussi réaffirmé son in- venu une sorte de manager des Maison Blanche, Andrew Card, a John Ashcroft (ministre de la jus- tention d’appliquer son pro- ambitions présidentielles de son Le Conseil de l’Europe rend son droit de vote à la Russie publié le premier ordre présiden- tice) et Gale Norton (intérieur, en- gramme conservateur, en parti- épouse Hillary, il a lancé une mise tiel sur lequel le New York Times a vironnement). culier une réduction massive des en garde voilée en quittant Was- STRASBOURG. L’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe titré : « A faire en premier lieu : dé- Or un des thèmes majeurs du impôts. Et d’accorder aux institu- hington : « J’ai peut-être quitté la (PACE), qui va siéger à Strasbourg du 22 au 27 janvier, va rendre son faire les plus récentes décisions de discours du nouveau président tions religieuses « une place d’hon- Maison Blanche, mais je suis tou- droit de vote à la délégation russe, qui en est privée depuis le 6 avril mon prédécesseur ». Toutes les dé- était cette unité mise à mal par une neur dans nos plans et nos lois ». Il a jours là ! » 2 000 en raison de la guerre menée en Tchétchénie. Les parlementaires cisions non publiées au Federal Re- campagne interminable et dont les enfin voulu rassurer le reste du russes, qui boycottent les travaux de l’assemblée depuis lors, lient leur gister (journal officiel) ou pas en- plaies restent vives. Il a appelé ses monde, qui s’interroge sur un Patrice de Beer participation à la session actuelle à la restitution de leur vote. core appliquées sont bloquées en Pourtant, la résolution finale du Congrès autour des droits de attendant d’être revues et celles l’homme qui s’est tenu à Moscou appelle – en vain – le Conseil de l’Eu- dont la mise en œuvre a été déci- rope à « à ne pas renoncer à ses positions sur la guerre en Tchétchénie » dée sont suspendues pendant où « une ville de cinq cent mille habitants, Grozny, a été complètement ra- 60 jours. Ce sont : la protection sée. Le gouvernement russe poursuit une guerre cruelle et sans règles dont médicale des personnes âgées, la pâtissent d’abord la population civile – et surtout les enfants. Ce qui se santé, l’autorisation de la pilule du passe peut être qualifié de crime de guerre, de crime contre l’humanité, à lendemain ou l’environnement. la limite du génocide d’un peuple tout entier ». – (Reuters.) Le pardon ou la commutation de peine accordés à 176 personnes par Bill Clinton ne pourront pas être entresols », disait un juge de Kos- Et ce réveil se produirait en annulés, car il s’agit d’un privilège troma, tandis que Valeri Borchev, réaction au nouveau pouvoir, clai- présidentiel. Parmi les 140 amnis- du groupe Helsinki, se félicitait de rement ressenti comme « un enne- tiés figurent Susan McDougal, qui pouvoir « montrer qu’on peut rem- mi ». La procédure obligatoire avait refusé de témoigner contre plir une grande salle de congrès » d’enregistrement des associations lui lors de l’affaire Whitewater ; d’un hôtel moscovite. Préparée auprès du ministère de la justice l’ex-chef de la CIA John Deutch, depuis six mois, avec le soutien fi- est décrite comme un obstacle qui n’avait pas respecté les nancier du parti libéral Iabloko, du grandissant. « 8 500 organisations consignes de sécurité ; l’ancienne fonds Soros et d’une demi-dou- locales se sont heurtées à un refus terroriste Patty Hearst ; le demi- zaine de fondations américaines, d’enregistrement, 57 % seulement frère du président, Roger, condam- cette manifestation, organisée par des associations fédérales ont été né pour trafic de cocaïne, et plu- Memorial, le centre Sakharov, le accréditées, tandis que des syndi- sieurs politiciens. En revanche, ne fonds Glasnost et le mouvement cats et des mouvements religieux figurent pas sur la liste Webster Pour les droits de l’homme, a évité étaient interdits », a noté Sergueï Hubbell, ancien numéro trois du deux écueils traditionnels : les rè- Grigoriants, du Fonds Glasnost. département de la justice, égale- glements de compte internes et Ce n’est qu’un signe parmi tant ment condamné dans le procès une dénonciation hystérique du d’autres de la panne d’un système Whitewater ; Michael Milken, gol- nouveau pouvoir russe. La pré- judiciaire largement soumis à den boy emprisonné pour fraude l’exécutif et au parquet. « Le pou- voir judiciaire remplit trop souvent Valeri Borchev, des commandes politiques, les droits basiques de la défense ne « L’Amérique du groupe Helsinki, sont pas respectés, dix ans de tenta- tives de réformes n’ont rien chan- note « un certain réveil gé », a estimé le juge Vladimir Mi- ronov. reste engagée de la société civile » Grigori Pasko et Alexandre Niki- tine, ces deux militants écologistes harcelés par le FSB (ex-KGB), ont dans le monde » sence de juges ou, par exemple, de eux mis en avant le nouveau zèle « LE TRANSFERT pacifique du fonctionnaires de services sociaux des services secrets qui, en multi- pouvoir est rare dans l’Histoire mais a montré l’audience nouvelle de pliant ces derniers mois les procès, habituel dans notre pays (...). En ces mouvements dans la société. appliquent « un concept élargi commençant, je remercie le pré- M. Poutine fut néanmoins sur d’espionnage analytique ». « C’est sident Clinton pour les services ren- toutes les lèvres. « Ce congrès est une arme dirigée contre tous les dus à la nation. extraordinaire parce que la situa- spécialistes ou journalistes qui tra- Et le vice-pré- tion politique l’est », a estimé le dé- vaillent sur des documentations sident Gore puté et ancien dissident Sergueï sensibles mais néanmoins pu- pour une Kovalev. L’après-Eltsine ne fut pas bliques », a déclaré M. Nikitine. compétition examiné que sous l’angle de la Plus largement, les intervenants animée et qui nouvelle guerre menée en Tché- ont déploré que les rares canaux s’est terminée tchénie, même si celle-ci occupa de dialogue entre le pouvoir et les avec élégance une bonne part des débats. Mais, associations aient été ou suppri- (...). Les ambi- lors de travaux en ateliers ou d’in- més ou mis en sommeil. La sup- tions de certains Américains sont li- terventions plus spécialisées, ont pression du comité pour l’écologie mitées par des écoles défaillantes, été détaillées les autres facettes de ou du service des forêts a été rap- des préjugés cachés et les conditions ce que la résolution finale décrit pelée. Le conseil consultatif sur les de leur naissance. Et parfois, nos dif- comme « une érosion des fonde- migrations « n’a pas été réuni de- férences sont si profondes qu’il ments démocratiques ». Tous ces puis un an et demi », a dit Svetlana semble que nous partageons un mouvements ont fait état d’un Gannouchkina, de Memorial, no- continent, pas un pays. « lent glissement vers l’autorita- tant les discriminations frappant » Ensemble nous allons re- risme » et d’une régression des les Caucasiens dans la délivrance conquérir nos écoles (...), réformer droits de l’homme dans toutes les de papiers ou de permis de séjour le système des retraites et de la cou- sphères : justice, prisons, relations dans les régions et à Moscou. verture médicale des personnes avec les pouvoirs, liberté de la Dirigeant du parti Iabloko, Gri- âgées (...) et réduire les impôts pour presse et du droit d’association, gori Iavlinski, qui avait fait 6 % des rendre son dynamisme à l’économie poids croissant des « organes de voix lors de l’élection présiden- et récompenser les efforts des entre- sécurité ». tielle de mars 2000 , a déclaré voir prises et de nos travailleurs. Nous Sergueï Kovalev s’inquiète de s’installer au Kremlin un système nous doterons d’une défense qui ne voir « restauré l’Etat en puissance de « national-bolchévisme basé sur puisse être défiée. Nous ferons face supérieure, appuyé sur un patrio- une bureaucratie toute-puissante ». aux armes de destruction massive tisme qui ne s’exprime que par la « Nous n’avons que l’illusion de la afin que le nouveau siècle soit épar- recherche d’ennemis intérieurs et liberté de parole, l’illusion de l’in- gné par de nouvelles horreurs. extérieurs ». A ce titre, plusieurs dépendance de la justice, l’illusion » Les ennemis de la liberté et de intervenants ont souligné que la d’élections libres », a-t-il ajouté. notre pays ne doivent pas s’y trom- guerre en Tchétchénie n’était pas Avant lui, de nombreux interve- per. L’Amérique reste engagée dans un phénomène marginal : « Ce qui nants avaient souligné les « dan- le monde, par son histoire et par se passe là-bas influe de la manière gers » d’un projet de loi soumis au choix, façonnant un équilibre qui fa- la plus négative sur toutes la vie du Parlement visant à réorganiser les vorise la liberté. Nous défendrons pays et menace toute avancée vers partis politiques et à en réduire le nos alliés et nos intérêts. Nous mon- la construction d’un Etat de droit. » nombre à deux ou trois. trerons notre résolution sans arro- Les congressistes appellent les di- gance. Nous ferons face à l’agres- rigeants européens à ne pas «se François Bonnet sion et à la mauvaise foi avec satisfaire » des déclarations du et Agathe Duparc détermination et force (...) .» LeMonde Job: WMQ2301--0004-0 WAS LMQ2301-4 Op.: XX Rev.: 22-01-01 T.: 10:46 S.: 111,06-Cmp.:22,11, Base : LMQPAG 14Fap: 100 No: 0192 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 INTERNATIONAL Les Philippines face à l’ambiguïté Veillée funèbre populaire du nouveau « pouvoir du peuple » pour « Papa » Kabila Le téléphone portable, arme du soulèvement qui fit chuter l’ancien président à Kinshasa Gloria Macapagal-Arroyo s’est installée, lundi da au terme de la deuxième édition du « pouvoir par ce « soulèvement constitutionnel », doit faire 22 janvier, au palais présidentiel philippin de Ma- du peuple », quinze ans après l’éviction des Mar- face au défi d’un mandat fragile dans un archipel lacanang, évacué par l’ex-président Joseph Estra- cos. La nouvelle présidente, portée au pouvoir où la pauvreté alimente encore l’instabilité. Les obsèques nationales auront lieu mardi MANILLE sont descendus dans les rues à l’ap- KINSHASA lins » énervés. Avant le journal du de notre envoyé spécial pel de syndicats, de mouvements de notre envoyé spécial soir, la télévision d’Etat diffuse Sous le regard d’une foule jubi- politiques et d’organisations reli- « Papa, adieu, nous ne t’oublie- chaque jour des images terribles lante, évaluée à un demi-million de gieuses. Parallèlement, des négocia- rons jamais ! », hurle une femme de la colonisation belge accompa- personnes, quatre personnages au tions très serrées se sont engagées, en brandissant une couronne de gnées d’une chanson engagée : centre d’un podium encombré ont notamment avec les militaires. « Si l’homme blanc est venu en symbolisé le « changement » ou L’ancien président Fidel Ramos, REPORTAGE Afrique ce n’était pas seulement encore la « révolution de velours » qui a également été le chef de L’excitation, pour civiliser le nègre et en faire un aux Philippines. Une femme de l’armée de terre, a joué un rôle esclave, mais aussi pour faire bonne famille, menue, d’allure crucial, avec l’aide d’autres géné- voire la colère, fortune... » jeune et au regard vif, a prêté ser- raux à la retraite, pour inviter l’état- prévalaient souvent Une certaine tension, liée à la ment devant un juge en robe et major général à abandonner sur l’émotion guerre qui fait d’un pays potentiel- sous le regard attentif d’un homme Estrada, ce qui a été acquis le lement riche un bateau ivre de d’Eglise. Le seul micro présent était 19 janvier. Faute d’obtenir en malheurs, planait sur cette jour- tendu par un bourgeois d’âge mur échange une amnistie, Estrada a re- fleurs en plastique tandis qu’au- née, symbolisée par la multitude en chemisette. « People Power II », fusé de démissionner et des mani- tour d’elle des dizaines d’autres de militaires surarmés – parmi les- deuxième édition du « pouvoir du festants radicaux ont décidé de «mammas» en pleurs se contor- quels les soldats du Zimbabwe et peuple », a ainsi été consacrée. La marcher sur Malacanang, malgré sionnent. Plus loin, des jeunes en de l’Angola (alliés du Congo) pré- première avait mis fin, quinze ans l’opposition du cardinal Sin, et d’en uniforme balancent des palmes, dominaient – et les hélicoptères auparavant, à la dictature des Mar- éjecter le président le lendemain symbole africain du deuil et en- de combat MI-24 bourdonnant cos avec l’intronisation d’une autre matin à l’aube. La Cour suprême tonnent des chants patriotiques. dans le ciel. femme, Cory Aquino, la « dame en est alors entrée à son tour dans la Parmi une forêt de bras levés Cette cérémonie du retour cor- jaune ». danse et, par un vote unanime, a émergent des portraits géants du respondait à la première sortie of- Gloria Macapagal-Arroyo, qui ne déclaré vacante la présidence. Ce président assassiné. Les très nom- ficielle de Joseph Kabila, fils du fait pas ses cinquante-trois ans, est « soulèvement constitutionnel » breuses chemisettes bleues ou président défunt et successeur de donc présidente des Philippines de- s’est réclamé du principe selon le- noires imprimées à l’effigie du son père. En effet, si ce jeune puis le 20 janvier. Cory Aquino figu- quel salus populi es suprima lex. « Mzee » –le « sage » en langue homme, décrit comme « sociable rait au deuxième rang lors de la cé- Mme Arroyo se retrouve donc swahili – se mêlent aux boubous et discret, sérieux et plutôt efficace » rémonie organisée à la va-vite par dans une situation fragile. Le sou- pour donner au deuil les couleurs par ceux qui l’ont rencontré, ne Hilario Davide, président de la tien de l’armée s’est monnayé d’une fête. Tout au long des 30 ki- semble pas encore très à l’aise Cour suprême. La présence du car- toires de ceux qui l’ont propulsée ; seph Estrada avait transformé la contre le « départ dans la dignité » lomètres séparant l’aéroport de dans ses nouveaux habits, en l’oc- dinal Jaime Sin offrait la caution de les directeurs de sociétés du Club présidence en une sorte de syndicat de Joseph Estrada et l’absence de Kinshasa du centre-ville, ce sont currence une sobre saharienne la puissante Eglise catholique. Le de Makati, centre d’affaires de Ma- de crime contrôlant des jeux clan- « gauchistes » dans le prochain plusieurs centaines de milliers de grise, il n’en a pas moins cessé porteur du micro n’était autre que nille, qui ont encouragé leurs em- destins ou pratiquant en Bourse le gouvernement. Or la pression en personnes qui se sont massées, di- d’être présenté comme chef d’Etat le président démissionnaire du Sé- ployés à quitter leurs bureaux pour délit d’initié. Estrada a dû se croire faveur d’une traduction en justice manche 21 janvier, sur le parcours « provisoire ». L’adoubement défi- nat, Aquilino Pimentel. La scène a manifester ; les organisations de alors sauvé par l’ajournement de d’Estrada, qui a perdu son immuni- du cortège funèbre de Laurent- nitif a eu lieu samedi 20 janvier, eu lieu auprès d’une chapelle dres- gauche, très actives dans l’organisa- son procès en destitution devant un té présidentielle, est déjà crois- Désiré Kabila, dont les obsèques lors d’une conférence de presse sée à la mémoire de la « révolu- tion des manifestations ; les mili- Sénat transformé en Haute Cour de sante. En outre, dans un archipel nationales seront célébrées mardi tenue par Mwenze Kongolo, mi- tion » de 1986, qui avait mis fin aux taires, qui ont tourné casaque pour justice. Il s’est lourdement trompé. dont le tiers de la population se 23 janvier. nistre de la justice et fidèle parmi vingt ans de règne des Marcos. prévenir un pourrissement suscep- contente de moins de sept francs Après une escale d’une journée les fidèles, et par Dominique Sa- Pour sa part, la présidence de Jo- tible de déboucher sur des affronte- SITUATION FRAGILE par jour pour vivre, s’attaquer aux dans son fief natal katangais de kombi, ministre de l’information, seph Estrada n’aura duré que trente ments entre les partisans d’Estrada, L’effet du choc a été multiplié par racines de la misère et à l’indiffé- Lubumbashi, deuxième ville du qui se sont exprimés au nom du et un mois. Au même moment, regroupés autour de Malacanang, les retransmissions télévisées, en rence qu’elle suscite dans les rangs pays, l’avion rapatriant le corps du « président de la République, chef sous l’escorte de généraux qui l’ont et ses adversaires, il est vrai beau- direct, du vote et des manifesta- d’une minorité très riche semble la défunt président depuis Harare, de l’Etat, chef du Comité de salut abandonné, il quittait en famille le coup plus nombreux. tions que ce dernier a déclenchées. condition du changement : pauvre- au Zimbabwe, où il avait été trans- public, commandant suprême des palais présidentiel de Malacanang L’explosion populaire a été pro- La messagerie sur téléphone por- té et indignité nourrissent une pe- féré après l’attentat commis mardi forces armées ». par la porte de derrière : à bord voquée par le refus de onze séna- table a fait le reste en introduisant tite insurrection d’obédience mar- 16 janvier, s’est posé comme prévu d’une barge, sur une rivière qui teurs, sur vingt et un, d’examiner l’instantanéité des mots d’ordre. xiste et, bien entendu, les vers midi sur le tarmac de Kinsha- DES VOIX S’ÉLÈVENT longe la résidence, il a regagné sa des comptes bancaires qui, selon Des dizaines, puis des centaines de frustrations de la minorité musul- sa. Son fils, le général major Jo- Au total, une demi-douzaine de luxueuse propriété aux environs de l’accusation, prouveraient que Jo- milliers de gens, bien organisés, mane du sud des Philippines. seph Kabila, nouveau président, ministres étaient présents et se li- Manille, le sourire triste et le regard Pour l’instant, Mme Arroyo a joué entouré de toutes les autorités ci- vrèrent à des commentaires tous vide, saluant au passage un dernier la prudence en annonçant seule- viles et militaires, souvent en azimuts témoignant de leur désar- carré de fidèles serviteurs ou des La justice ouvre une enquête sur Joseph Estrada ment la nomination rassurante de larmes, s’est incliné devant le cer- roi. Ils firent assaut d’allégeance groupes de jeunes venus des taudis Roberto Romulo aux finances. Les cueil qui a été hissé sur un affût de au nouveau pouvoir, davantage de la capitale et aux yeux desquels La justice a engagé, lundi 22 janvier, une enquête sur Joseph Estra- réactions internationales sont canon avant de prendre la route militaire que civil, compte tenu de il demeure, quels que soient ses da, des membres de sa famille ainsi que des associés, aux motifs de encourageantes et, lundi matin, la du Palais du peuple, où un catafal- l’état d’urgence, et l’un d’eux dé- crimes, un héros. Contrairement à pillage économique (passible de la peine de mort), de parjure et de Bourse de Manille a fait un bond de que bleu frappé d’étoiles jaunes clara : « Certains politiciens irres- la longue lutte de 1986, « People corruption. En évacuant, samedi 20 janvier, le palais présidentiel de 34 %. Quant au peso, monnaie – les couleurs nationales – avait ponsables demandent à la commu- Power II » n’aura duré que cinq Malacanang, l’ancien président n’avait pas évoqué l’éventualité d’un nationale, il avait remonté la pente été dressé. nauté internationale de ne pas jours, sans blindés dans les rues, exil et, au contraire, affirmé qu’il ferait face à « tout futur défi qui par anticipation dès vendredi, le Le cortège empruntant les prin- reconnaître le nouveau président. sans véritables tensions, sans vic- puisse se présenter ». Il avait également dit ne pas souhaiter « être un dollar se négociant lundi contre cipales artères de l’immense cité, Qu’est-ce qu’ils cherchent ? A créer times. facteur qui empêcherait la restauration de l’unité et de l’ordre dans 46 pesos, alors que le taux de où une effroyable misère est om- un vide chaotique pour que les Mme Arroyo, qui occupe Malaca- notre société civile » tout en exprimant « de sérieux doutes à propos de change était de 55 jeudi. Mais il ne niprésente, cette première mani- Congolais s’entretuent ? » nang depuis lundi matin, a promis la légalité et de la constitutionnalité de la proclamation [de Gloria Ma- s’agit pas de contenter seulement le festation d’adieu au « Mzee » dura Dans la rue, la régence n’est de « changer le caractère de la vie capagal-Arroyo] comme présidente ». Enfin, même s’il n’a pas formel- Club de Makati. près de cinq heures. L’excitation, pourtant pas toujours accueillie politique ». Mais elle doit s’ac- lement démissionné, la justice estime qu’il a perdu son immunité voire la colère, prévalaient avec enthousiasme. Des voix commoder des intérêts contradic- présidentielle. – (Corresp.) Jean-Claude Pomonti souvent sur l’émotion. Certains s’élèvent, sans crainte, pour re- Kinois, voyant dans l’assassinat de chigner. « Depuis quand le pouvoir leur chef « la main satanique de se transmet-il de père en fils ?, ré- l’Occident », s’en prirent à des sume un étudiant, que je sache, la Les négociations israélo-palestiniennes de Taba débutent dans le scepticisme équipes de reportages en criant ou RDC n’est pas une monarchie ! » Le en jetant des pierres. « Les Blancs, fils à « Papa » aura besoin de faire JERUSALEM minée après trois heures de dis- soir, le cabinet israélien examinera est possible d’aboutir en dix jours vous êtes des fainéants, vous avez rapidement ses preuves. de notre correspondant cussions. Les négociateurs ont es- si, au vu de l’évolution des travaux, de négociations au forceps. M. Ba- tué Kabila pour les diamants ! », A deux semaines d’élections qui sentiellement décidé de réunir il est nécessaire de poursuivre. rak a lui-même tenu à exprimer scanda ainsi un groupe d’« orphe- Robert Belleret doivent désigner le nouveau pre- deux commissions de travail Mais d’ores et déjà plusieurs mi- publiquement ses doutes, réaffir- mier ministre de l’Etat juif, Israé- consacrées, l’une à la question des nistres du gouvernement d’Ehoud mant, dimanche, qu’il n’accepte- liens et Palestiniens ont entamé, frontières, de Jérusalem et de la sé- Barak, dont deux de ses plus rait ni transfert aux Palestiniens de dimanche 21 janvier, à Taba, en curité, l’autre à celle des réfugiés, proches fidèles, se sont élevés la souveraineté sur le mont du Egypte, de nouvelles négociations le dossier le plus douloureux de la contre des négociations conduites Temple, ni retour en Israël des L’assassinat revendiqué de paix. Dirigée par le ministre des négociation. Significativement, les en pleine campagne électorale, réfugiés. affaires étrangères, Shlomo Ben Israéliens y sont représentés par alors que le gouvernement sortant Mais le ministre des affaires Ami, la délégation israélienne Yossi Beilin qui, contrairement à ne bénéficie que d’un soutien me- étrangères, Shlomo Ben Ami, par des fidèles de son défunt rival comprend, notamment, le ministre beaucoup d’autres ministres tra- suré. L’opposition a réagi sur le pousse à l’élaboration d’un docu- DANS un communiqué « fait à alors, en fait, le seul mouvement du tourisme et ancien chef d’état- vaillistes, a gardé auprès de la par- même mode. ment qui, sans être un accord défi- Kinshasa » et daté du 18 janvier, armé congolais combattant la dic- major Amnon Lipkin-Shahak, le tie palestinienne une forte crédibi- nitif, pourrait constituer « l’héri- surlendemain de l’attentat contre tature de Mobutu. Cette première ministre de la justice Yossi Beilin, lité. Son vis-à-vis, Nabil Chaath, LES DOUTES D’EHOUD BARAK tage et la mémoire des négociations Laurent-Désiré Kabila, un groupe épuration fut suivie de beaucoup et Gilad Sher, directeur du cabinet négociateur adroit, est l’homme Les appréciations divergentes, antérieures », point de départ à d’opposants a revendiqué l’assas- d’autres. « L’opinion doit savoir d’Ehoud Barak. La délégation pa- qui, à Camp David, a le mieux suivi jusqu’au sein du gouvernement is- partir duquel, peut-être, les deux sinat du président congolais. Le que le 15 janvier [2001] à 23 h 30, lestinienne, qui est conduite par le ce dossier. raélien, quant à l’opportunité des parties pourraient reprendre, plus communiqué, reçu ce week-end 47 jeunes patriotes furent exécutés président du Conseil législatif pa- Communément qualifiées de nouveaux pourparlers, témoignent tard, leurs discussions. par plusieurs agences de presse, sans procès en présence de Kabi- lestinien Ahmed Qoreï, compte « marathon » par la presse israé- du scepticisme qui domine en Is- Les incertitudes ne sont pas est signé par des membres du la », affirme le communiqué de re- dans ses rangs le ministre de la lienne, les discussions pourraient raël. Après seize semaines d’Intifa- moins grandes du côté palestinien Conseil national pour la résistance vendication pour justifier la déci- coopération internationale Nabil durer une dizaine de jours, si elles da, des centaines de morts et des où, malgré une forte opposition de et la démocratie (CNRD), qui se sion prise de « mettre un terme à Chaath, ainsi que Yasser Abed se révèlent fructueuses... ou rapi- milliers de blessés, de nombreuses la rue, l’on semble s’être résolu à déclarent « totalement solidaires l’aventure sanguinaire de Kabila, à Rabbo, Saëb Erakat, Mohamed dement tourner court, ce que per- réunions, qui ont été autant de nouveaux pourparlers, princi- du geste héroïque de notre frère la fois pour venger nos camarades Dahlan et Hassan Asfour. sonne n’exclut, tant demeurent d’échecs, et un degré de confiance palement à cause des inquiétudes d’armes Rachidi ». Selon des té- et pour lever tout obstacle à l’ouver- Commencée dimanche dans la patentes les divergences qui op- mutuelle qui n’a jamais été aussi qui entourent le proche avenir. La moignages recoupés, c’est en effet ture de négociations ». Sans préci- soirée, la première séance s’est ter- posent les deux parties. Mercredi bas, peu d’Israéliens croient qu’il direction palestinienne qui, pen- le commandant Kasereka Rachidi, sions, le terme « négociations » dant longtemps, manifestait à de la Garde présidentielle, âgé de peut signifier aussi bien un dia- l’égard des élections israéliennes vingt-six ans et originaire du logue intercongolais que des une indifférence appuyée, paraît Nord-Kivu, une province fronta- pourparlers avec les belligérants aujourd’hui plus préoccupée de la lière du Rwanda, qui a abattu le ayant envahi le Congo, l’Ouganda possible victoire de Ariel Sharon et chef de l’Etat à bout portant. et le Rwanda. de ses conséquences. Récemment, La revendication renvoie au Dans un entretien publié lundi un proche du candidat, Avigdor meurtre originel perpétré par 22 janvier par le quotidien britan- Lieberman, a ainsi menacé l’Auto- Laurent-Désiré Kabila. Imposé par nique The Independent, le conseil- rité palestinienne et les pays voi- l’Ouganda et le Rwanda, en octo- ler présent dans le bureau de Ka- sins d’Israël de représailles apoca- bre 1996, comme « porte-parole » bila lorsque l’assassin y fit lyptiques si « un seul coup de feu » de l’Alliance des forces démocra- irruption, Emile Mota, confirme était tiré contre leur pays. M. Sha- tiques pour la libération du que le garde du corps a tiré trois ron s’est aussitôt distancé des pro- Congo-Zaïre (AFDL), Kabila a fait balles sur le chef de l’Etat, dont pos de M. Lieberman, mais cela n’a alors éliminer, en janvier 1997, son une – fatale – « du côté gauche du pas suffi à rassurer les Palestiniens. principal rival pour la direction de cou ». la rébellion, André Kisase Ngandu, Georges Marion président du CNRD, qui était Stephen Smith LeMonde Job: WMQ2301--0005-0 WAS LMQ2301-5 Op.: XX Rev.: 22-01-01 T.: 11:04 S.: 111,06-Cmp.:22,11, Base : LMQPAG 14Fap: 100 No: 0193 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 / 5 Andrés Pastrana, président de la République de Colombie Mesures de sécurité drastiques « La Colombie demande à l’Europe d’assumer pour le Forum de Davos BERNE. Craignant des débordements, les autorités helvétiques ont multiplié les mesures de sécurité à la veille du Forum économique de Davos du 25 au 30 janvier, où plus de deux mille participants dont sa responsabilité dans la lutte contre la drogue » une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus. Le président colombien Andrés Pastrana a dé- ter contre le trafic de drogue, en faisant, nancer des mesures sociales. Le chef de l’Etat Alors que cette année, toutes les manifestations ont été interdites et buté, lundi 22 janvier, une visite en Europe notamment de la substitution des cultures illi- Colombien sera jusqu’à mercredi à Paris et se que la police a décidé de bloquer l’accès à cette station de sports d’hi- avec pour objectif de convaincre ses interlo- cites une priorité. Si ce plan comporte un volet rendra ensuite en Suède, pays qui assure la pré- ver aux contestataires qui entendaient défiler samedi 27 janvier, le cuteurs de la nécessité de soutenir son plan vi- militaire pour lutter contre le narcotrafic, il veut sidence de l’Union européenne (UE), avant de gouvernement fédéral a décrété une interdiction d’entrée en Suisse sant à rétablir la paix sur son territoire et à lut- expliquer que 80 % des fonds sont destinés à fi- participer au sommet de Davos, en Suisse. concernant 300 opposants étrangers. Cette mesure a été prise après consultation des responsables de la sécurité de Seattle, de Prague et « Vous avez été élu, en 1998, sur de l’armée peuvent être concernés. trices de coca. La Colombie paie de Nice où des incidents se sont produits lors de rassemblements la promesse de faire la paix avec Nous avons d’ailleurs pris des me- très cher chaque année pour éviter contre la mondialisation. Pour parer à toute éventualité, 300 mili- les mouvements armés dans votre sures en excluant 388 militaires, que la drogue n’arrive dans les rues taires professionnels ont été dépêchés sur les lieux, et des renforts de pays. Qu’en est-il aujourd’hui ? en novembre, dont certains pour de Paris ou de New-York. Par ail- police sont attendus de toute la Suisse. En outre, 600 soldats de l’ar- – Nous avons beaucoup avancé leurs liens avec les paramilitaires. leurs, la production augmente, ainsi mée de milice ont été cantonnés à une vingtaine de kilomètres de la au cours de ces deux années et le – Vous espériez une contribu- que le trafic à destination de l’Eu- localité, prêts à intervenir en cas de nécessité. – (Corresp.) dialogue est engagé avec les mou- tion d’un milliard de dollars de rope selon les éléments à notre dis- vements de guérilla. Avec les Forces l’Union européenne pour financer position. Nous constatons, aussi, DÉPÊCHES armées révolutionnaires de Colom- le plan Colombie et les Quinze les liens établis entre les narcotrafi- a ESPAGNE : 70 000 manifestants selon les organisateurs, 20 000 bie (FARC), le plus important, nous n’apporteraient finalement que le quants et de grandes organisations selon la police, ont marché, samedi 20 janvier, à travers les rues de la avons un ordre du jour, des quart de cette somme. Etes-vous criminelles en Europe. ville espagnole d’Algésiras pour demander le départ du sous-marin groupes de travail thématiques et déçu ? – Comment attirer les investis- nucléaire d’attaque britannique Tireless de son dock de Gibraltar, où il un mécanisme qui permet à la so- ANDRÉS PASTRANA – Non, mais c’est en effet beau- seurs étrangers, malgré le climat est en réparation suite à une panne du dispositif de refroidissement ciété civile de participer. C’est la coup moins que ce que nous espé- d’insécurité et de violence ? de sa chaudière nucléaire de propulsion. Le départ du bâtiment, selon première fois depuis quarante ans péens comprennent que les rions, cela est l’une des raisons de – La Colombie a maintenu des le quotidien espagnol El Pais, n’est pas prévu avant la mi-mai. – (Reu- que ce groupe armé est impliqué cultures illicites financent aussi bien mon voyage. Nous avons concen- institutions solides. Grâce à une ters.) dans un tel processus. Avec l’Armée les paramilitaires que les guérilleros tré, l’année dernière, nos efforts gestion macro-économique rigou- a SUÈDE : environ cinquante manifestants ont brûlé, dimanche de libération populaire (ELN) nous et la délinquance commune. Si les vers les Etats-Unis et, cette année, reuse, la croissance a toujours été 21 janvier, un drapeau européen, à l’occasion de la première réunion commençons à avancer. FARC, comme elles le disent, ne l’Europe est notre priorité. Je crois positive à l’exception de l’année interministérielle informelle de la présidence suédoise de l’Union eu- – En Colombie et à l’étranger, sont pas impliquées dans la pro- que les Européens ont perçu le plan 1999. Nous avons toujours respecté ropéenne. – (Reuters.) beaucoup soutiennent que vous duction et le trafic de drogue, elles Colombie comme un plan exclusi- nos engagements internationaux, a INDE : la violence redouble au Cachemire sous contrôle indien, n’avez pas cessé de faire des n’ont rien à craindre. vement militariste et très améri- payé notre dette. Les entrepreneurs alors que le gouvernement de M. Atal Bihari Vajpayee doit se pro- concessions, sans rien obtenir en – Mais elles taxent les cultures cain, ce qui est inexact. La Colom- étrangers, les organismes financiers noncer avant le 25 janvier sur une nouvelle extension du cessez-le-feu retour. de coca et de pavot ? bie ne fait pas l’aumône, mais savent cela. La Colombie continue observé unilatéralement par les forces indiennes depuis le 27 no- – Je suis d’accord avec l’opinion – Oui, mais elles ne sont pas un demande la mise en œuvre du prin- d’attirer plus d’investisseurs que ses vembre. Quinze personnes ont été tuées dimanche 21 janvier, dont selon laquelle mon gouvernement cartel, c’est-à-dire une organisation cipe de coresponsabilité entre pays proches voisins ; la France a d’ail- neuf dans l’explosion d’une bombe télécommandée au passage d’un a beaucoup donné et peu reçu, no- qui contrôlerait dans sa totalité la producteurs et consommateurs de leurs occupé l’année passée le pre- bus local dans lequel venaient de monter une trentaine de soldats. Six tamment en accordant aux FARC le filière de la drogue. Si j’avais cette drogue. Cela suppose, par exemple, mier rang en matière d’investisse- militants ont d’autre part été tués alors qu’ils tentaient de pénétrer au contrôle d’une zone de 42 000 km2 conviction, je dis clairement que ja- que l’Europe s’implique dans des ments directs.» Cachemire. Traditionnellement, les militants redoublent d’activité à dans le sud du pays. mais mon gouvernement n’aurait projets de cultures de substitution l’approche de la fête nationale indienne du 26 janvier, mais ce contex- – Quels gestes ont faits les accepté de négocier. Je suis engagé et dans le développement écono- Propos recueillis par te de violence a incité plusieurs responsables, y compris au sein du FARC ? dans un processus politique et le mique et social des régions produc- Alain Abellard et Marie Delcas gouvernement, à réclamer la fin du cessez-le-feu. – (Corresp.) – Aucun, je crois. Le gouverne- terme de « narcoguérilla » est utili- ment, lui, a joué cartes sur table. sé par ceux qui n’y croient pas. Les Colombiens partagent mon Maintenant, il appartient aux FARC sentiment : la solution au conflit ar- de se démarquer du narcotrafic en mé dans le pays ne peut être que Colombie et face à la communauté négociée. J’ai été élu pour faire la internationale. Le plan Colombie paix, pas la guerre. Cette option fait fait de la substitution des cultures l’objet d’un consensus au sein de la illicites une priorité et je leur pro- classe politique et associe tous les pose de s’y associer dans la zone secteurs de la société civile. sous leur responsabilité. – Mais il y a pourtant un grand – Quels sont éléments concrets scepticisme en Colombie sur les qui vous permettent de croire que chances de votre politique de les FARC, riches et puissantes, paix. La guérilla n’a certes rien cé- souhaitent aboutir à un accord dé, mais vous n’avez pas provo- politique ? qué de profonds changements en – Parce que, malgré quarante ans engageant, par exemple, une ré- de lutte armée, elles n’ont pas été forme agraire. capables de prendre le pouvoir et – L’attitude de la guérilla est res- que l’Etat n’a pas été capable d’en ponsable de ce désenchantement ; finir avec elles. nous aurions préféré négocier dans – Un accord avec l’ELN, signé ré- le cadre d’un cessez-le-feu, mais les cemment, prévoit la prochaine FARC n’ont pas accepté cette voie. démilitarisation d’une zone de Je souhaite souligner que malgré 5 000 km2. L’imposerez-vous, mal- les restrictions budgétaires que gré la forte opposition d’une nous a imposées la situation écono- grande partie de la population lo- mique, les dépenses sociales n’ont cale. pas été affectées. Et c’est bien l’am- – Les dirigeants de l’ELN sou- bition du plan que nous avons lan- haitent cette zone pour organiser cé, d’un montant de 7,5 milliards de une Convention nationale qui, se- dollars sur trois ans, dont 80 % du lon eux, pourrait aboutir à un ac- total est consacré aux problèmes cord de paix dans les neuf mois. Les sociaux et seuls 20 % aux aspects termes de cette démilitarisation militaires. donnent de larges garanties à la po- – Ce Plan Colombie comporte pulation et prévoient la participa- un volet militaire important, fi- tion de la communauté internatio- nancé à concurrence d’un milliard nale, notamment la France. Le de dollars par les Etats-Unis. Est- gouvernement s’efforce de ce la raison pour laquelle la gué- convaincre les responsables locaux rilla a suspendu les négociations ? et la population que la paix dépend – Non. de tous les Colombiens. – Il a pour objectif de s’attaquer – Les paramilitaires, puissants au narcotrafic qui représente une dans cette région, s’opposent à cet source de financement essentielle accord. Etes-vous disposés à négo- des groupes armés et notamment cier avec eux ? des FARC ? Son succès signifie- – Non. Mon gouvernement a in- rait-il la mort économique des tensifié la lutte contre les milices groupes armés ? paramilitaires : 700 de leurs – C’est clair. Le commerce de la hommes sont aujourd’hui en pri- drogue est le grand bailleur de son. Il n’y a pas de lien institution- fonds de la violence dans mon pays nel entre les Forces armées et ces et nous souhaitons que les Euro- groupes, même si certains secteurs Prague réclame la libération des deux Tchèques détenus à Cuba

LES DEUX Tchèques détenus à après une rencontre avec des dis- Cuba depuis le 12 janvier, Ivan Pilip sidents cubains. Ces arrestations et Jan Bubenik, sont poursuivis par surviennent dans un climat de ré- les autorités cubaines pour « asso- pression accru ces dernières se- ciation visant à provoquer une rébel- maines, selon des opposants. lion », a annoncé, dimanche 21 jan- Soixante-dix d’entre eux ont lancé, vier, le porte-parole du ministère mardi 16 janvier, un appel à la tchèque des affaires étrangères, communauté internationale pour Ales Pospisil. Les deux hommes, dé- qu’elle « contribue à arrêter la vague tenus dans une maison d’arrêt à La de répression » lancée par le gouver- Havane, ont reçu samedi la visite nement cubain depuis novembre d’un diplomate tchèque pour la pre- 1999. Elles ont également pour toile mière fois depuis leur interpellation. de fond une mobilisation de la po- Ivan Pilip, député et ancien ministre pulation orchestrée par les autori- des finances, et Jan Bubenik, ancien tés, qui a culminé, vendredi 19 jan- leader estudiantin, sont « en bon vier, lors d’une marche de état physique et psychique », selon le protestation contre les Etats-Unis. chargé d’affaires tchèque à La Ha- Donnant le ton à la veille de l’in- vane, Josef Marsicek. vestiture de George W. Bush, le pré- Prague réclame la « libération im- sident cubain Fidel Castro a défilé médiate » de ses deux ressortis- en tête du cortège dans les rues de sants, arrêtés par la police le 12 jan- La Havane, suivi d’un million de vier dans la province de Ciego de personnes, selon les autorités.. – Avila (300 km à l’est de La Havane) (AFP.) 6 FRANCE LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001

MUNICIPALES Un arrêté de Domini- seurs de gibier d’eau, alors que le mouve- avait obtenu 54 % des voix aux élections velles dérogations pour la chasse de certai- que Voynet, ministre de l’environnement, ment Chasse, pêche, nature et traditions européennes de 1999 et où la chasse est nes espèces. Il installe un véritable imbro- sur les dates de fermeture de la chasse, (CPNT) paraissait endormi à deux mois des omniprésente, les différentes listes déplo- glio politico-juridique, les dates de ferme- publié au Journal officiel, samedi 20 jan- élections municipales et cantonales. b À rent que cet enjeu occulte tous les autres. ture faisant ainsi l’objet de plusieurs textes vier, a pour effet de remobiliser les chas- SAINT-VALERY-SUR-SOMME, où CPNT b L’ARRÊTÉ publié samedi instaure de nou- et décisions de justice privés de cohérence. Les « chasseurs » repartent en guerre contre Dominique Voynet Un arrêté de la ministre de l’environnement, publié au « Journal officiel » samedi 20 janvier et portant sur la fermeture de la chasse pour certaines espèces, remobilise CPNT à deux mois des élections municipales et cantonales. Le mouvement paraissait pourtant s’être mis en sommeil

DÉPUTÉ européen du mouve- vement le reconnaissent à mots faire entendre une voix différente sont plongés depuis vingt ans ». du-Rhône), Auch (Gers) ou Saint- votent pour moi sont peut-être des ment Chasse, pêche, nature et tradi- couverts : la loi sur la chasse, diffici- de celle, tonitruante, des amateurs L’heure n’est pas à la conquête des Valery-sur-Somme, où CPNT s’affi- opposants à la chasse ou bien ont eu, tions (CPNT) et adjoint au maire lement votée le 28 juin 2000, a en de gibier d’eau. « Les chasseurs de mairies mais à la constitution d’un chera sous ses propres couleurs, la un jour, un problème avec des chas- d’Abbeville, dans la Somme, Yves partie atteint son objectif : « Elle la Somme ou du Pas-de-Calais ne réseau serré de militants, pour consigne est de ne présenter aucun seurs. Je ne veux pas être dans un car- Butel n’en croit toujours pas ses nous a coupé l’herbe sous le pied », sont pas assez canalisés , et le mouve- « mailler » les départements, candidat sur des listes politiques. Il can politique », ajoute le maire. yeux. « A chaque fois qu’il y a une admet M. Butel. Parallèlement, ment manque de maturité politique « miter » les municipalités, « infiltr y aura ainsi en Gironde « environ Le mouvement ne risque-t-il pas, élection, du pain béni nous tombe une série de dérapages ont contri- dans ce coin, même si la ligne généra- er » les conseils généraux, où se pré- mille candidats CPNT sur des listes au soir des élections, de passer tota- tout droit du ciel ! », se réjouit-il. bué à détériorer l’image du mouve- le est identique », déplore Henri senteront pour la première fois d’union d’intérêts communaux, de lement inaperçu ? « C’est vrai qu’on En 1999, l’interdiction par le Con- ment auprès du public comme de Sabarot, conseiller régional (CPNT) dans l’histoire du mouvement droite ou de gauche, et dix pour cent ne pourra pas se compter. Certains seil d’Etat de la chasse nocturne au ses sympathisants modérés. L’agres- et président de la fédération des d’entre eux seront tête de liste », rap- diront même que c’est un échec et gibier d’eau avait largement contri- sion du député Vincent Peillon (PS) chasseurs d’Aquitaine. porte M. Sabarot. M. Saint-Josse que le mouvement a disparu. On est bué au succès de la liste menée par par une centaine de chasseurs, le 29 C’est pourtant dans la Somme, « Quand on est dans lui-même laissera son écharpe habitué à tout ça et on se comptera Jean Saint-Josse aux élections euro- avril, à Ault (Somme), a fini de où CPNT avait totalisé 27,06 % des CPNT au placard, dans sa mairie en 2002 », répond M. Sabarot. Res- péennes, où elle avait remporté réduire à néant les efforts patients voix aux élections européennes, une petite commune, de Coarraze, dans les Pyrénées- te la sanction promise depuis des 6,77 % des voix. La divine surprise, des responsables cynégétiques comme dans le Nord-pas-Calais, Atlantiques. mois à tous les députés de la majori- cette fois, vient d’un communiqué pour donner une image respectable où il compte plus de 100 000 élec- il ne faut pas Officiellement, en effet, CPNT ne té plurielle qui ont mal voté, les explosif du ministère de l’environ- et modérée des chasseurs. teurs, que la mobilisation repart de se mêle pas de politique. Sur le ter- Verts Noël Mamère et Dominique nement, qui a maladroitement rani- Dans une lettre envoyée, le plus belle. Photocopié à des dizai- mélanger la politique rain, les volontaires sont difficiles à Voynet en tête : à Bègles comme à mé la colère des chasseurs (lire 30 novembre 2000, à tous les nes d’exemplaires dix jours avant trouver pour défendre les couleurs Dole, les chasseurs promettent de ci-dessous). cadres du mouvement, Véronique sa publication au Journal officiel, et la gestion » de la chasse. « Quand on est dans tout faire pour « faire perdre » « On se paye notre tête, s’insurge Matthieu, députée européenne, a l’arrêté du ministère à mis le feu une petite commune, il ne faut pas leurs bêtes noires. « Il n’y a rien de M. Butel. Avec cet arrêté, il y a une tiré la sonnette d’alarme. Annon- aux poudres. Le 17 janvier, Jean mélanger la politique à la gestion de mieux pour faire réagir les politique nouvelle envie d’en découdre. Toute çant sa « mise en retrait » du mouve- Saint-Josse fustige devant cinq « quelques dizaines de candidats » la ville », commente Bernard Amou- que de mettre à mal leurs fiefs électo- cette histoire a remobilisé les chas- ment, elle déplorait le « dysfonction- cents chasseurs d’Abbeville la « tra- là où les scores des chasseurs giron- roux (divers droite) maire de Nau- raux », résume Jean Pilniak, délé- seurs, qui se dégonflaient un peu. » nement, voire peut-être l’incompéten- hison des élus de la gauche pluriel- dins, charentais ou ardéchois le jus- jac-sur-Mer, dans le Médoc, depuis gué départemental de la Somme, A quelques semaines des élections ce de la structure » en fustigeant le le ». Les élections municipales et tifient. « Nous serons représentés 1995, sympathisant CPNT et mem- quite a devoir faire, invariable- municipales, CPNT semblait en « climat délétère » qui y règne. cantonales ne sont qu’une étape dans plus de la moitié des communes bre du comité de soutien du mouve- ment, le jeu des listes de droite. effet accumuler les difficultés, à la Depuis lors, indique-t-elle, les adhé- avant les législatives, explique-t-il, de France », prévient M. Saint-Jos- ment. « Même si CPNT, c’est “ni gau- fois divisé sur sa stratégie politique sions ont fortement augmenté seules échéances où les chasseurs ser, mais pas sous l’étiquette CPNT. che ni droite”, cela a tendance à être Alexandre Garcia et en perte de vitesse auprès de ses dans son département des Vosges, pourront enfin espérer « sortir du A l’exception de quelques villes de la politique. Cela pourrait même avec Claudia Courtois, militants. Les responsables du mou- où les chasseurs se mobilisent pour contentieux et de l’insécurité où ils « tests » comme Arles (Bouches- me desservir : des personnes qui à Bordeaux Dans la Somme, les non-chasseurs déposent les armes Les préfets sont empêtrés dans un imbroglio juridique SAINT-VALERY-SUR-SOMME, pays, gagner peu, mais vivre avec pas venir sur notre liste pour aller COMMENT embarrasser en ce moment un préfet ? mier ministre et lui ont conseillé une attitude plus com- de notre envoyé spécial la famille, la baie et la chasse, sa avec les chasseurs. » De son bureau Il suffit de lui demander à quelle date ferme la chasse préhensive. Lionel Jospin en a fait la demande à Domi- Tous les soirs, Nicolas Lottin « raison de vivre ». Son grand-père, qui surplombe la baie, le maire dans son département. L’homme sortira aussitôt nique Voynet, qui a refusé. La ministre a seulement part dans le marais ravitailler son qui a eu dix-sept enfants, l’a initié à (divers) de la ville, Pierre Dingre- trois textes d’un tiroir. Le premier sera un décret du consenti à étendre la dérogation à la chasse de nuit. la « culture » cynégétique dès l’âge ment, évoque de son côté une ministère de l’aménagement du territoire et de l’envi- REPORTAGE de trois ans. Depuis, il a passé plus « catastrophe ». Il se souvient de ce ronnement, paru le 1er août 2000 en application de la LES TRIBUNAUX SAISIS de trois mille nuits dans la hutte jeune chômeur de vingt-quatre ans loi de juin 2000 autorisant la chasse jusqu’au Mais, avant cet embrouillamini gouvernemental, les Dans cette bourgade familiale, créée en 1894 et achetée qui est venu le voir en pleurs, quel- 10 février. Le deuxième sera un arrêté, publié au Jour- préfets avaient pris des arrêtés sur la base du décret où la « culture » en 1932 par le grand-père. Celui ques jours après l’agression du nal officiel samedi 20 janvier, instaurant de nouvelles d’août 2000, donc avec une date de fermeture au est omniprésente, qui fêtait François Mitterrand à la député socialiste Vincent Peillon, dérogations, pour huit espèces, jusqu’au 20 février. 10 février. Les associations de défense de l’environ- CPNT fait 54 % des voix Bastille en 1981 ne croit plus aux le 29 avril à Ault. « Il était poursuivi Enfin, le représentant de l’Etat brandira un arrêt du nement ont aussitôt attaqué ces textes, les estimant « politiques qui ont trahi ». Alors il par la justice, on lui avait retiré son tribunal administratif lui commandant, sous peine contraires à la réglementation européenne et à la juris- se présente à son tour « pour se fai- fusil et son permis de chasse, il d’astreinte, de fermer la chasse au 31 janvier. Sur le prudence du Conseil d’Etat, qui fixe au 31 janvier la armée de « bons soldats » à l’aide re entendre », défendre la chasse n’avait plus de raison de vivre », rap- calendrier, il pointera accessoirement une dernière fermeture de la chasse. A ce jour, tous les tribunaux d’un grand seau rempli de blé. A « avant qu’il ne soit trop tard ». porte le maire, scandalisé date, le 11 mars, jour du premier tour des élections administratifs saisis leur ont donné raison, pour la Cha- son approche, une immense cla- Dans cette petite ville de qu’« aucun patron de la chasse ne municipales. rente-Maritime, la Saône-et-Loire, l’Ille-et-Vilaine, le meur envahit l’enclos où le chas- 2 783 habitants, où CPNT a soit venu le défendre ». Les dates de fermeture de la chasse au gibier d’eau Doubs et le Territoire de Belfort. Les juges ont assorti seur élève une centaine de canards, recueilli 54 % des voix aux élec- Lui qui n’a cessé de se battre et aux oiseaux migrateurs sont devenues en dix jours leurs condamnations d’astreintes allant de 2 000 à au bord d’un étang en partie pris tions européennes de 1999 et pour les chasseurs au cours de ses un véritable imbroglio politico-juridique. S’ils ne sont 5 000 francs par jour de retard. par la glace. « Mes vieux canards, je 25,4 % aux régionales de 1998, la deux mandats, à la mairie comme que 300 000 à 400 000 à pratiquer cette variante sur le D’autres jugements devraient intervenir cette semai- ne veux pas les tuer, explique-t-il. chasse ne semble pourtant pas au conseil général, ne se résout pas million et demi de chasseurs français, leur détermina- ne, concernant le Pas-de-Calais, l’Ardèche, les Landes, On a été complices des dizaines de avoir besoin de défenseurs : omni- à voir la chasse faire l’objet d’« une tion et leur influence dans certaines circonscriptions la Gironde, l’Eure-et-Loir. Le droit étant ainsi fait, les nuit ensemble. Ils m’ont tellement présente, elle a son musée et ses exploitation malhonnête ». «Cene en ont fait des interlocuteurs redoutés. Vincent associations devront reprendre leur travail procédu- fait plaisir que maintenant ils sont locaux prêtés par la mairie, où l’as- peut quand même pas être le seul élé- Peillon (PS), député de la Somme, le sait, qui avait dû rier de zéro si les préfets signent de nouveaux arrêtés logés, nourris et peuvent vieillir tran- sociation des chasseurs de gibier ment de décision politique d’une fuir en hélicoptère, en avril 2000, sous les jets de pier- au 20 février. Déjà, en 2000, leurs victoires juridiques quilles. » Dès que la lune et les d’eau propose aux touristes la tra- région », s’emporte-t-il. Et puis, res de chasseurs en colère. L’élu socialiste avait, à avaient été inappliquées sur le terrain. Pierre Atha- vents sont favorables, il en choisit versée de la baie de Somme ; on la pour quelle chasse se bat-on ? Cel- l’époque, révélé un projet d’arrêté du ministère de naze, responsable de France Nature Environnement, une dizaine qu’il dispose sur sa retrouve à l’entrée de la ville, sur le « qui s’industrialise et devient un l’environnement promettant une clôture dérogatoire qui annonce vouloir attaquer l’arrêté ministériel paru mare, prêts à criailler pour attirer une pancarte « Jospin, responsable privilège de caste » réservé aux plus au 20 février. C’est ce texte qui a resurgi, le 8 janvier, samedi, est amer. « En matière de chasse, la France vit les bandes de passage qu’il atten- antichasse », comme dans les con- fortunés ? « Les chasseurs de Picar- et a été envoyé aux préfets, mais assorti de restrictions dans le non-droit », se plaint-il. Plutôt que de vide, les dra toute la nuit, le fusil pointé à la versations des collégiens. « A qua- die n’ont plus les moyens de se payer de prélèvement et de la promesse de contrôles jugées préfets parleraient plus volontiers de trop-plein. meurtrière de sa hutte. torze ans, ils ne parlent que de ça », une nuit à la hutte », observe le mai- inacceptables par le lobby de la chasse. M. Peillon et Employé municipal à Saint-Vale- soupire Pierre Sageot, professeur re, parce que les propriétaires de certains de ses collègues PS s’en sont ouverts au pre- Benoît Hopquin ry, M. Lottin doit démissionner d’histoire au collège de la ville et huttes « veulent aujourd’hui gagner pour se présenter aux élections candidat communiste sur la liste de beaucoup d’argent ». A la veille de municipales, en tête de la liste Chas- gauche. son retrait de la politique, le maire Christophe Traïni, maître de conférences à l’IEP d’Aix-en-Provence se, pêche, nature et traditions A Saint-Valery plus qu’ailleurs, la évoque « une immense hypocrisie », (CPNT), sans être sûr de retrouver gauche a payé cher le vote de la loi avant de pointer du doigt deux sa place après le scrutin. Lui qui chasse. « Notre parti s’est abstenu, canards siffleurs qui rasent les eaux « CPNT entend chasser sur les terres des hommes politiques » aurait pu avoir une situation à et ils ne nous le pardonnent pas, calmes de la Somme. Paris, où il a fait des études de regrette le militant communiste. « Vous êtes l’auteur d’une étu- déjà annoncé qu’ils s’engageront les hommes politiques par tous les publicité, il a préféré revenir au J’ai des camarades qui ne veulent A. Ga. de intitulée “Les braconniers de aux prochaines législatives. moyens, y compris en chassant sur la politique” (Les Cahiers du Cevi- – Comment expliquez-vous le leurs propres terres afin de leur pof), dans laquelle vous analysez succès croissant de CPNT, qui a ravir un maximum de sièges. les ressorts de la conversion à obtenu 6,77 % des voix aux élec- – Comment CPNT s’y prend-il Chasse, pêche, nature et tradi- tions européennes ? pour faire triompher la cause de tions. Comment les chasseurs – Le premier facteur de son déve- la chasse sur les clivages politi- abordent-ils les élections munici- loppement est d’ordre sociologi- ques traditionnels ? pales ? que. Il est lié à la stigmatisation – Les responsables de CPNT tien- – Depuis la création de CPNT, croissante de la pratique de la chas- nent un discours très dépréciatif en 1989, les chasseurs sont très par- se, très mal ressentie par des indivi- de l’homme politique, de gauche tagés sur le comportement à adop- dus qui y sont attachés depuis leur comme de droite, auquel ils oppo- ter en fonction des enjeux, locaux, enfance et qui refusent de voir les sent les vertus des chasseurs, qui nationaux ou européens, des scru- chasseurs apparaître comme des seraient des hommes d’enthousias- tins. Les plus militants d’entre eux « beaufs » ou des abrutis. Le me, de spontanéité. Face aux tra- ont souvent été marqués par un deuxième facteur est lié à l’incapa- vers de la politique médiatique, ils passé politique avec lequel il n’est cité des appuis politiques des chas- présentent ainsi leurs qualités pas simple de composer lorsque seurs à les défendre dans la gué- d’ “hommes du terroir”, comme l’on prétend sacrifier les clivages rilla juridique menée par les asso- les qualités nécessaires pour partisans d’autrefois sur l’autel de ciations écologistes pour obtenir connaître les préoccupations des la chasse. Lors des prochaines la réduction des périodes de chas- citoyens au plus près du terrain. municipales, deux éléments pour- se au nom du droit européen. Les C’est ce discours qui leur permet raient pourtant porter bon nom- chasseurs l’ont très mal vécu, en de présenter la défense de la rurali- bre de chasseurs à mettre fin à ayant l’impression de ne plus être té comme un enjeu important leurs dernières hésitations. D’une maîtres chez eux alors même que, pour la société française dans son part, en se dotant de six députés pendant des années, l’Etat leur ensemble. Certains, bien sûr, peu- européens, en 1999, le mouve- avait confié la gestion du secteur vent trouver ce mythe bien peu ment CPNT a fait taire les plus cynégétique. La montée en puis- consistant. Il a pourtant bel et bien sceptiques sur l’efficacité de son sance de CPNT a été ainsi très clai- une certaine efficacité puisque, action. D’autre part, le vote de la rement ponctuée par les intru- dans quinze départements, CPNT loi chasse, en juin 2000, a fait naî- sions successives du droit euro- a déjà touché un électorat plus tre la volonté de sanctionner tous péen entre les politiques et les large que celui des chasseurs. » ceux qui en sont tenus responsa- chasseurs. Pour répondre à une tel- bles. Parmi les mesures de rétor- le évolution, les sympathisants de Propos recueillis par sions, les dirigeants de CPNT ont CPNT entendent faire pression sur A. Ga FRANCE LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 / 7

ÉCHOS

Philippe Séguin confirme La tenue d’une législative à Toulouse a CUMULS : quatorze eurodéputés socialistes – dont Michel Rocard – ont demandé, samedi 20 janvier, au premier sa stratrégie à Paris brouille les cartes à gauche ministre et aux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat un report des dispositions de la loi Nommé au CSA, Dominique Baudis démissionne de son siège de député du 5 avril 2000 leur interdisant de malgré les sondages cumuler leur mandat avec une La date prévue pour l’élection législative devant pour- lippe Douste-Blazy, qui concourt déjà pour la mairie, fonction exécutive locale. Dans e voir au remplacement de Dominique Baudis, nommé est sur les rangs. Ce nouveau scrutin a relancé la concur- leur lettre ouverte, ils leur La gauche favorite dans le 13 arrondissement président du CSA, n’est pas encore fixée. A droite, Phi- rence entre les différents partis de la gauche plurielle. demandent de faire voter, avant la suspension des travaux du ALORS QUE se succèdent les 28 % à celle de M. Séguin conduite TOULOUSE Avant le 11 mars, le délai oblige- dat le plus sérieux apparaît être Parlement prévue le 8 février, sondages défavorables à la droite par la nouvelle tête de liste du 13e, de notre correspondant régional rait les électeurs toulousains à se Jean-Jacques Mirassou, conseiller « une disposition susceptible de [les] parisienne, Philippe Séguin a défi- Françoise Forette et Jacques Tou- Toulouse n’en a pas encore fini déplacer quatre dimanches succes- général de Toulouse, qui avait reporter à la prochaine élection nitivement coupé court aux suppu- bon. Les Verts sont crédités de avec Dominique Baudis. Sa déci- sifs. Autre hypothèse : faire coïnci- échoué, à la surprise générale, con- européenne ». Les signataires tations sur un éventuel change- 13 % des intentions de vote, la liste sion de quitter la mairie après der l’élection législative et les tre M. Simon lors de la désigna- dénoncent l’« incohérence » de ment de cap de sa campagne. Refu- de Jean Tiberi de 9 %. Au deuxiè- trois mandats successifs avait municipales. Mais, à cette date-là, tion par le PS de sa tête de liste dispositions qui autorisent députés sant d’écouter ses partisans qui le me tour, la gauche l’emporterait ouvert le jeu : la gauche s’est sou- se tient aussi le scrutin cantonal aux municipales. et sénateurs à conserver le droit pressaient, depuis plusieurs jours, dans tous les cas : avec 54 % des dain prise à espérer conquérir la sur une partie de la ville de Toulou- Mais le PRG est aussi candidat. d’avoir un mandat de maire ou de de prendre la tête de liste dans le voix en cas de triangulaire (contre quatrième ville de France, et Phi- se. Les électeurs seraient ainsi Guy Debuisson estime que son ral- président de conseil général ou 18e arrondissement, il a confirmé, 33 % à la liste de M. Séguin et 13 % lippe Douste-Blazy a quitté ses ter- appelés à voter trois fois, deux liement à la liste de la gauche plu- régional. « Les seuls citoyens dimanche 21 janvier sur Europe 1, à celle de M. Tiberi) et 56 % des res pyrénéennes pour venir quérir, dimanches de suite, pour trois rielle doit être payé de retour. Les interdits d’exercer ces fonctions sont qu’il resterait en quatrième posi- voix en cas de duel gauche-droite. ici, une responsabilité municipale scrutins différents. « Compliqué », Verts, eux, exigent l’application de aujourd’hui les quatre-vingt-sept tion sur la liste. « J’ai un moral Malgré ces encouragements, le à la hauteur de ses ambitions. estime-t-on du côté de l’adminis- l’accord passé avec le PS qui leur représentants de la France au d’acier », a assuré M. Séguin en candidat socialiste à la Mairie de L’empoignade, déjà, faisait frisson- tration électorale. destinait cette circonscription, Parlement européen », notent-ils. répétant que sa « stratégie était bon- Paris, M. Delanoë, s’efforce de con- ner la ville. Mais le second départ On ne sait donc pas si l’élection d’autant qu’en 1997 Marie-Françoi- Le Conseil constitutionnel avait ne » et qu’il était convaincu «dela server la tête froide. Invité du de M. Baudis, pour Paris cette législative partielle servira de tour se Mendez – tête de liste des Verts validé cette loi. justesse de son combat ». « Vous Grand Jury RTL-Le Monde-LCI, fois, comme président du Conseil de chauffe avant le scrutin munici- pour le scrutin municipal – était a PCF : Robert Hue s’est félicité, imaginez, a-t-il poursuivi, alors que dimanche 21 janvier, il a commenté supérieur de l’audiovisuel (CSA), pal ou de session de rattrapage, parvenue à mettre M. Baudis en dimanche 21 janvier, à Evreux, des je fais un effort de rajeunissement et la situation de la droite qui, selon entraîne le déroulement d’une après. Le paysage politique, en ballottage pour la première fois de accords pour les municipales de féminisation, que je vais aller reti- lui, « prépare un troisième tour ». autre joute électorale locale, quasi tout cas, ne sera pas le même. sa carrière. Pas question, rétor- signés avec le PS et les autres rer la tête de liste à Roxane Decorte « Est-ce que vous vous rendez comp- simultanée. M. Douste-Blazy, qui est toujours quent les socialistes : « Si les Verts composantes de la gauche. Le qui est née dans le 18e arrondisse- te de ce que ça représente pour les L’ex-maire de Toulouse – qui donné gagnant pour le Capitole veulent qu’on les soutienne pour la secrétaire national du PCF a ment, qui a milité dans le 18e arron- Parisiens ?, a interrogé M. Delanoë. devrait être remplacé par son troi- par les sondages même si son législative, qu’ils renoncent à faire souligné que « jamais dans le dissement et qui incarne cette volon- C’est le dispositif le plus confus, le sième adjoint, Guy Hersant, mardi avance s’est réduite, ne cache pas bande à part pour les municipa- passé » ces accords n’avaient été té de renouveau ! » plus inefficace, le plus déloyal qui 23 janvier, au cours d’un conseil qu’il sera probablement candidat les. » Quant au Parti communiste, « si nombreux et de si bonne Les partisans de M. Séguin en soit vis-à-vis des électeurs. » municipal extraordinaire – est aus- au fauteuil de député de Toulou- présent sur la liste du PS pour le qualité ». M. Hue a cependant sont donc pour leurs frais. L’an- si député (UDF) de la première cir- se. Personne, à droite, ne conteste scrutin municipal, il a d’ores et ajouté qu’il veillera à leur nonce de la publication, samedi « LA JURISPRUDENCE CHIRAC » conscription de Haute-Garonne. cette candidature. Prudent, il déjà pris les devants et annoncé la « application rigoureuse ». 20 janvier, de deux sondages don- Le candidat socialiste en a aussi C’est d’ailleurs le seul député non attend toutefois de prendre con- candidature de Claudie Fontes, a CLERMONT-FERRAND : nant la gauche largement majori- profité pour répondre aux accusa- socialiste du département. Sa naissance du calendrier avant de deuxième de liste de M. Simon. La Mme Paule Oudot (UDF), députée taire dans les 12e et 14e arrondisse- tions de M. Séguin concernant le nomination au CSA l’oblige à se prononcer. situation est tellement confuse suppléante de Valéry Giscard ments, avait déclenché un vent de nombre des collaborateurs de son démissionner de ce mandat et à que les instances nationales du PS, d’Estaing dans le Puy-de-Dôme, panique au sein de l’état-major groupe à l’Hôtel de Ville. « Le grou- provoquer une élection législative MOTIVÉ(E)S PAS MOTIVÉ du PCF, des Verts et du PRG ont conduira la liste de l’opposition séguiniste. Une troisième enquête, pe socialiste et apparentés dispose de anticipée. A gauche, la cacophonie qui décidé de trancher le cas toulou- contre le maire sortant, Serge publiée par le Journal du Diman- 34 collaborateurs pour 42 élus », a Aura-t-elle lieu avant, après ou avait marqué les premiers temps sain et de désigner eux-mêmes le Godard (PS), a annoncé, samedi che du 21 janvier, montre que la expliqué M. Delanoë qui a rappelé en même temps que les deux tours de la campagne municipale, avec ou la candidat(e) au remplace- 20 janvier, la commission droite pourrait être également en que c’était Jacques Chirac qui avait des élections municipales, les 11 et six listes en présence, et qui sem- ment de M. Baudis. Seule certitu- nationale d’investiture mauvaise posture dans un autre choisi de donner « un peu plus à 18 mars ? Personne n’en sait enco- blait s’être calmée avec le rallie- de : la liste Motivé(e)s, soutenue UDF-RPR-DL. « Cette candidature arrondissement-clé, le 13e, où Jac- l’opposition » pour compenser le re rien, et les services du ministère ment du Parti radical de gauche à par le groupe Zebda et de nom- marque la volonté d’innover à ques Toubon a finalement accepté fait que la majorité disposait, elle, de l’intérieur sont confrontés à un la liste conduite par François breuses associations, tout entière Clermont-Ferrand, car c’est la d’être numéro deux sur la liste. des « cabinets des maires adjoints ». cas de figure difficile. Une élection Simon (PS) et avec l’engagement consacrée à l’élaboration d’« une première fois que l’opposition Selon cette enquête, réalisée par « Si je suis maire de Paris, a t-il partielle ne peut intervenir dans de loyauté des Verts au second autre politique municipale » (Le présente une candidate aux l’IFOP, le 20 janvier, auprès d’un annoncé, j’ai plutôt l’intention d’ap- les douze mois précédant les élec- tour, reprend de plus belle. Fran- Monde du 18 janvier), se désinté- élections municipales », a indiqué le échantillon de 603 électeurs du pliquer la jurisprudence Chirac. C’est tions législatives nationales. Or çois Simon ayant clairement indi- ressera de cette élection législative délégué national UDF aux 13e, la liste de Bertrand Delanoë plus démocratique et plus respec- l’échéance de celles-ci n’est pas qué qu’il ne serait pas candidat, dont tout le monde parle sans élections, Hervé Marseille. Brice conduite par le socialiste Serge tueux du pluralisme. » encore fixée en raison du projet de par application du principe de non- savoir quand elle aura lieu. Hortefeux (RPR) doit figurer en Blisko, l’emporterait au premier loi sur l’inversion du calendrier, cumul des mandats, les ambitions deuxième position sur la liste de la tour avec 39 % des voix contre Christine Garin qui est en navette parlementaire. fleurissent au sein du PS. Le candi- Jean-Paul Besset droite. 8 / LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 FRANCE Le gouvernement face à l’offensive du patronat et à la grogne sociale Avenir des retraites, salaires dans la fonction publique , mécontentement dans les hôpitaux et les professions de santé : alors que le patronat multiplie les initiatives, la mobilisation unitaire de tous les syndicats place le gouvernement dans une situation délicate Les appels syndicaux à la mobilisation se santé et des salaires. Le 25 janvier, toutes Medef sur les retraites complémentaires. rents à rejoindre les cortèges. Le même sionnels concernés. Le 30 janvier, les fédé- multiplient cette semaine et, au-delà, dans les organisations syndicales, soutenues Cette journée étant en passe de devenir le jour, la ministre de l’emploi, Elisabeth Gui- rations de fonctionnaires invitent à leur les hôpitaux, le secteur privé ou la fonction par le PS, le PCF, les Verts et le MDC, appel- symbole de la défense des retraites, les gou, confrontée à une série de mouve- tour leurs adhérents à manifester pour publique. Trois temps forts sont notam- lent à des manifestations et des arrêts de fédérations de fonctionnaires et les asso- ments de grogne, a convoqué un « Grenel- exiger la réouverture des négociations ment organisés, autour des retraites, de la travail pour protester contre l’offensive du ciations de retraités ont appelé leurs adhé- le de la santé » avec l’ensemble des profes- salariales.

DEMANDEZ le programme! Du tions de fonctionnaires, CGT, FO, disent « plutôt ou tout à fait pessi- té à divers mouvements. Après trei- 22 au 30 janvier, il est presque com- CFTC, CGC, FSU, à l’exception de mistes » sur l’issue de cette rencon- ze semaines de débrayages quoti- plet: des salariés du privé aux fonc- la CFDT et de l’UNSA, ou bien tre. diens, la CFDT et la CGT appellent tionnaires, en passant par les per- encore le Groupe des dix et l’asso- b Salaires : les négociations désormais les 969 salariés de la sonnels hospitaliers, les appels à la ciation Attac. L’ensemble des fédé- avec le ministre de tutelle, Michel société Hispano-Suiza, filiale du grève et aux manifestations se mul- rations de cheminots a décidé de Sapin, ayant échoué, toutes les groupe aéronautique Snecma, à tiplient. Dominée par trois rendez- rallier les cortèges, estimant que fédérations de fonctionnaires ont manifester le 23 janvier. A Metz, vous importants autour des retrai- les régimes spéciaux « seront à leur appelé à la grève et à des manifes- après la grève démarrée le 9 jan- tes, de la santé et des salaires, cet- tour visés si l’écart entre le système te semaine est marquée par une général et celui des cheminots unité syndicale plutôt rare, faisant venait à nouveau à se creuser ».Un Atofina ne suit pas le patronat sur les retraites ainsi craindre au gouvernement préavis de grève à également été une jonction de tous les méconten- déposé par la CGT à La Poste. A La société de chimie Atofina, filiale du groupe TotalFinaElf, a décidé tements à quelques semaines des Paris, la présence des leaders syndi- de ne pas suivre les consignes du Medef et de continuer à prélever les élections municipales (lire ci-des- caux, dont Nicole Notat (CFDT), cotisations ASF qui financent les retraites complémentaires à soixan- sous). Entreprises « bloquées » ou est acquise. te ans. Soumise à la pression de l’intersyndicale CGT, CFDT, FO, CFTC fonction publique figée, les deux b Santé : le même jour, jeudi et CGC, qui souhaitait connaître sa position sur le sujet, la direction de secteurs sont concernés par des 25 janvier, Mme Guigou a convo- l’entreprise a indiqué qu’elle « continuera à faire les prélèvements nor- appels à la « mobilisation » sur le qué un sommet, déjà baptisé le malement, jusqu’à ce qu’il y ait des instructions claires, très précises de la plan national ou local. « Grenelle de la santé » avec l’en- part des organismes gestionnaires », notamment de l’Unedic, le régime b Hôpitaux : le personnel non- semble des professionnels concer- d’assurance-chômage qui collecte les cotisations ASF. médical de l’hôpital européen Geor- nés. Pour la ministre de l’emploi et Dans un communiqué, l’intersyndicale s’est réjouie de cette prise ges Pompidou ouvre le bal, lundi de la solidarité, confrontée à une de position, en précisant que les élus du personnel étaient montés au 22 janvier, en débrayant pour pro- série de manifestations de colère créneau lors du comité central d’entreprise, le 18 janvier. Selon la tester contre « la désorganisation du secteur, des masseurs-kinés CGT, la réaction d’Atofina précède une réunion paritaire prévue le générale ». Le lendemain, mardi, b Retraites : attisée par l’attitu- heures pour chacune des équipes aux infirmières libérales, il s’agit 23 janvier consacrée à un programme de préretraites volontaires une journée « bloc opératoire fer- de du Medef sur le dossier des de travail. Le transport routier de restaurer le dialogue et de trou- « avec départ à cinquante-sept ans ». mé » est organisée sur tout le terri- retraites complémentaires, la jour- ayant été invité par les syndicats à ver les bases d’une nouvelle régula- toire avec manifestation nationale, née du 25 janvier devrait mobili- rejoindre le mouvement, Marc tion des dépenses, alors que celles- à Paris, des infirmières anesthésis- ser. Depuis l’échec des négocia- Blondel estime que « ça pourrait ci sont deux à trois supérieures tations mardi 30 janvier. Tandis vier, des salariés de la Caisse tes (IADE) et de bloc opératoire tions du 21 décembre, l’organisa- être gros ». Dans un entretien au aux objectifs votés par le Parle- que M. Sapin menace de prendre d’Epargne de Lorraine-Nord (IBODE). Ces dernières, qui n’en tion patronale a, en effet, annoncé Parisien, lundi 22 janvier, le secré- ment (Le Monde du 19 janvier). des mesures « unilérales », les syn- (117 agences) ont séquestré le sont pas à leur première action, exi- que les cotisations ASF, qui ser- taire général de FO assure que Pas moins de quarante personnes dicats « exigent la réouverture » directeur vendredi 19 janvier après gent une revalorisation de leur vent à financer les départs à soixan- « l’objectif est de bloquer les entre- devraient se retrouver autour de la des discussions « sur la base de pro- que l’intersyndicale a décidé de grille de salaires. te ans dans les régimes complé- prises, grandes ou petites ». Même table. Selon un sondage Ipsos positions significativement amélio- « radicaliser » son action. Les hôpitaux connaîtront ensuite mentaires, ne seraient plus préle- la CSL, syndicat proche des direc- paru dans le Quotidien du Médecin, rées ». Là aussi, il se produit un une nouvelle période d’effervescen- vées. Les cinq confédérations tions d’entreprise, approuve cette 80 % des médecins libéraux se écho avec le secteur privé, confron- Isabelle Mandraud ce, pas seulement à cause des retrai- CGT, CFDT, FO, CFTC et CGC, réu- journée et considère les « déclara- tes et des salaires. Alors que les nies en intersyndicale, ont donc tions du Medef comme une déclara- négociations sur les 35 heures, appelé à la mobilisation des sala- tion de guerre envers les salariés du engagées par Elisabeth Guigou, se riés. Selon Jean-Christophe Le Dui- privé », alors que « les patrons licen- La stratégie risquée du Medef poursuivent avec un nouveau ren- gou (CGT), plus de cent défilés, cient ceux-ci à tour de bras dès dez-vous le 7 février, d’autres, arrêts de travail et rassemble- qu’ils dépassent la cinquantaine »… CE N’EST pour le moment ni la jets d’allongement de la durée de ganisation patronale apparaît com- ouvertes sur les filières profession- ments sont déjà prévus un peu par- Le 25 janvier est en passe de forte houle, ni la tempête ; mais, de cotisation portés par le Medef me l’initiateur d’une réforme « cou- nelles et les classifications, ont moti- tout en France. Ainsi, chez Renault devenir le symbole de la défense l’affaire Danone à l’échec des négo- étaient adoptés. La CGT comme rageuse » et écarte définitivement vé un appel unitaire des huit syndi- Le Mans ou dans le groupe Schnei- des retraites. Les associations de ciations salariales dans la fonction FO, la CGC, la CFTC, la FSU et le toute perspective de relèvement cats représentatifs pour une jour- der Electric, des tracts circulent retraités ont appelé à rejoindre les publique, en passant par l’offensi- Groupe des Dix ont donc appelé des cotisations. Que le bras de fer née d’action nationale, le 6 février. appelant à des débrayages de trois défilés, tout comme les fédéra- leurs adhérents fonctionnaires à continue, et c’est le gouvernement ANALYSE participer activement à la journée qui est dans l’embarras, contraint du 25 janvier. En revanche, si la de trouver une solution pour Les éléments CGT n’entend pas mettre l’accent pérenniser le financement de la d’une crispation sur les salaires à cette occasion, FO retraite à soixante ans des régimes généralisée et le Groupe des Dix estiment que complémentaires, sans en avoir se sont accumulés les deux sujets sont liés, dans le aisément les moyens en raison de public comme dans le privé. la nature paritaire de ces organis- mes. ve du Medef sur les retraites, les UNE MÈCHE DE PLUS Le Medef table sur une relative ingrédients de crispation sociale se Le gouvernement, lui, se montre atonie sociale et des mobilisations sont accumulés en quelques jours. très attentif à ce qu’il n’y ait pas qui s’épuiseront assez rapidement Au point désormais de dessiner « amalgame ». Au Parti socialiste d’elles-mêmes. Le hic, c’est que une ambiance propice à un énerve- qui a manifesté son soutien à la même sans déboucher sur un mou- ment général… Sans compter que journée du 25 janvier, on souligne vement de protestation générale, pour être tout à fait exhaustif, il qu’il ne doit pas y avoir de confu- son initiative risque bien de durcir faudrait ajouter à la liste ci-dessus sion : pas question de voir stigmati- un climat social déja fort incertain un courant persistant de conflits ser l’Etat-employeur ! Les rémuné- et dont ses adhérents pourraient salariaux dans le privé, depuis plu- rations dans la fonction publique être les premiers à supporter les sieurs semaines, et la diffusion et les retraites dans le privé sont frais. Il n’est pas facile, pour un d’une revendication-choc, des des dossiers de nature très différen- chef d’entreprise, de contenir des « 500 francs de plus » mensuels, ou te, souligne-t-on rue de Solférino, revendications salariales en pério- la grogne qui monte dans le sec- en indiquant que l’ambiguïté ne de de reprise de la croissance. Cela teur hospitalier à propos des reclas- pourrait que faire le jeu du Medef. l’est encore moins quand il lui faut sifications. Pour autant, la plus grande fébri- annoncer qu’à compter du 1er Qu’il s’agisse de le repousser ou lité sociale qui se profile n’en est avril, les futurs retraités verront de l’appeler de ses vœux, le mot pas moins suivie avec attention. Le leurs pensions complémentaires « cristallisation » est dans toutes Medef, qui a confirmé son inten- supporter un abattement allant jus- les bouches à l’approche du 25 jan- tion de passer en force sur les qu’à 22 %, faute d’un accord sur le vier, date de la journée nationale retraites complémentaires, est projet du Medef. Si la journée du d’action sur les retraites complé- venu allumer une grosse mèche 25 janvier devait entraîner un dur- mentaires organisée par les cinq supplémentaire. Les dirigeants de cissement, les dirigeants de l’orga- centrales – CGT, CFDT, FO, CGC, l’organisation patronale ont vendu nisation patronale pourraient bien CFTC –, rejointes par la FSU, l’UN- à leurs troupes un « coup » fondé se voir reprocher par leurs mem- SA et le Groupe des Dix. Du côté sur l’analyse selon laquelle ils ne bres d’avoir joué les apprentis-sor- des organisations syndicales, trois peuvent pas perdre : que les syndi- ciers. blocs se dessinent à gros traits. cats flanchent, et le Medef obtient Pour ne pas « rendre service au une victoire politique totale. L’or- Caroline Monnot Medef », qui a déja raillé des mani- festations où ne s’exprimeraient que le « corporatisme » des agents de l’Etat, la CFDT et l’UNSA n’ont pas appelé leur fédérations de fonc- tionnaires à participer à cette jour- née. Pour l’une comme pour l’autre, il n’est pas question de mélanger les revendications. La journée du 25 janvier concerne, soulignent-elles, les retraites dans le privé et elle est ciblée sur le Medef. S’agissant des salaires dans le public, elles se réservent pour la grève du 30 janvier, à laquelle parti- ciperont l’ensemble des fédéra- tions de fonctionnaires. Par ailleurs, l’une comme l’autre, jugeant relativement inévitable une réforme des retraites dans le secteur public, entendent préser- ver leurs marges de manœuvre sur ce thème. Pour la CGT, la journée du 25 jan- vier est une journée « retraites », ciblée sur le Medef et qui doit mobi- liser le privé. Cependant, la centra- le estime que les agents du secteur public sont également concernés, leur système de retraite devenant injustifiable si d’aventure les pro- FRANCE LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 / 9 Le vice-président du Conseil d’Etat Le RPR ne veut pas abandonner sa position dénonce la loi « bavarde » RENAUD DENOIX DE SAINT-MARC, vice-président du Conseil dominante au sein de l’opposition d’Etat, juge « dommageable » que « l’action politique [ait] pris la forme d’une gesticulation législative ». Dans un entretien accordé au Journal du dimanche daté du 21 janvier, il estime que la loi, au lieu d’être « solennel- La direction du parti gaulliste accueille avec réserve les propositions de fusion à droite le, brève et permanente », est « bavarde, précaire et banalisée ». « Il exis- te (...) un mauvais penchant chez les gouvernants, (...) celui d’utiliser la loi A l’occasion du comité politique du RPR, samedi pas soluble dans l’eau tiède ! ». Elle exprimait tions de l’opposition, défendu par Edouard Balla- comme un moyen d’action politique », déplore-t-il. Il juge également que 20 janvier, la présidente du mouvement, Michèle ainsi les réticences de la majorité des cadres du dur. Pour sa part, Alain Juppé a reconnu, sur « les ministres travaillent (...) avec des cabinets pléthoriques » expliquant, Alliot-Marie, a déclaré que « le gaullisme n’est parti à l’égard du projet de fusion des forma- France 3, que « le mot fusion peut faire peur ». selon lui, « un certain découragement dans l’encadrement supérieur de l’Etat », qui a « le sentiment (…) d’être inutile ». Cette polémique inter- JUSQU’OÙ ne pas aller trop cette union, et, si oui, sous quelles projet de fusion. « Le gaullisme der par étapes. Mais, a-t-il vient après celle qui a opposé le Conseil constitutionnel à une partie de loin ? La réunion, samedi 20 jan- conditions ? » n’est pas soluble dans l’eau tiè- estimé, « tous les états-majors ne la gauche à l’Assemblée nationale (Le Monde du 20 janvier). vier, du comité politique du Concéder une situation ? Sûre- de ! », a affirmé la présidente du sont pas récalcitrants », en souli- RPR a eu le mérite de présenter à ment pas, lui ont répondu à la fois RPR, après avoir dit sa méfiance gnant que « les présidents de six DÉPÊCHE peu près toute la palette des le député des Hauts-de-Seine, Jac- pour les « usines à gaz ». « Parce groupes parlementaires sur sept a SONDAGE : Jacques Chirac gagne 2 points et Lionel Jospin 1 point réactions que provoquent les ques Baumel, l’un des vétérans du qu’il est, qu’on le veuille ou non, le ont signé » le projet de « France de popularité dans le dernier baromètre de l’IFOP, réalisé, du 11 au diverses propositions d’union de gaullisme, et le jeune secrétaire parti de l’opposition le plus nom- alternance ». 19 janvier, auprès d’un échantillon de 1 867 personnes et publié par l’opposition, émises ces derniè- national chargé du projet, Jean- breux par ses électeurs, ses mili- L’ancien premier ministre a Le Journal du dimanche (daté 21 janvier). Le chef de l’Etat recueille 57 % res semaines. François Copé, « entré » en politi- tants, ses structures décentralisées, également recommandé que la de bonnes opinions contre 34 % de mauvaises. Le premier ministre est En l’absence d’Alain Juppé, l’un que au début des années 90. «Il c’est au RPR que revient la première nouvelle formation qu’il souhai- apprécié par 52 % des personnes interrogées contre 41 % de mécontents. des principaux signataires de l’ap- serait paradoxal que les héritiers du responsabilité dans l’initiation de la te voir se constituer au prin- pel baptisé « France alternance » gaullisme soient les fossoyeurs de la refondation nécessaire de notre vie temps « concentre son attention (Le Monde daté 14-15 janvier), politique », a rappelé Mme Alliot- sur la préparation des élections Une élection cantonale partielle Edouard Balladur s’est retrouvé Marie. législatives », quitte à ce qu’elle bien seul pour prôner la solution « Le gaullisme Evoquant les craintes que susci- apporte aussi son soutien à un VAL-D’OISE extrême, consistant à fondre tent chez François Bayrou et Alain candidat à l’élection présidentiel- Pontoise (second tour). dans une formation unique, n’est pas soluble Madelin les initiatives en faveur de le, sans exclure les autres. I., 15 493 ; V., 4 852 ; A., 68,68 % ; E., 4 695. l’Union pour la réforme, les diffé- l’union, le porte-parole du RPR, Dans un entretien publié lundi Philippe Houillon, DL, 2 613 (55,65 %)… ÉLU rentes composantes de l’opposi- dans l’eau tiède ! », M. Devedjian a été le seul à dire 22 janvier par La Tribune, un autre Jean-Michel Rollot, PS, 2 082 (44,35 %). tion. « Certains trouvent mes pro- que non seulement « l’union de ancien premier ministre, Raymond [Les Pontoisiens ont confirmé leur vote du premier tour en élisant le député Philippe Houillon positions trop maximalistes »,a a affirmé Michèle l’opposition ne peut pas être une Barre, estime que « la bonne formu- (DL) au siège de conseiller général, conservant ainsi à la droite la ville-canton de Pontoise. Un reconnu l’ancien premier minis- agression contre l’une de ses compo- le n’est pas l’intégration mais l’al- avertissement pour Jean-Michel Rollot, maire (PS) de Pontoise, qui sera de nouveau candidat tre, tout en insistant sur la néces- Alliot-Marie, santes », mais qu’« il est de notre liance ». « Les courants politiques aux municipales et aux cantonales de mars. Avec 44,39 % des suffrages, il améliore toutefois son sité de créer une sorte de choc intérêt qu’il y ait un candidat centris- français sont trop anciens, trop enra- score de 1994, où il avait obtenu au second tour 41,28 % des voix. Le millier d’abstentionnistes psychologique pour convaincre après avoir dit te au premier tour de l’élection prési- cinés dans les esprits, pour que, en du premier tour qui se sont déplacés hier se sont répartis à égalité sur les deux candidats. l’électorat de droite que quelque dentielle afin de mieux fixer les voix dehors de périodes exceptionnelles, 14 janvier 2001 : I., 15 493 ; V., 3 908 ; A., 74,78 % ; E., 3 825 ; Philippe Houillon, DL, 1 838 chose de nouveau est en train de sa méfiance pour flottantes ». l’union dont on parle tellement puis- (48,05 %) ; Jean-Michel Rollot, PS, 1 288 (33,67 %) ; Alain Dacheville, FN, 195 (5,10 %) ; Jean-Pier- se passer. Sur France 3, dimanche 21 jan- se se réaliser facilement », explique re Rossignol, PCF, 191 (4,99 %) ; Sylviane Farjon, NE, 165 (4,31 %) ; Louis Girard, MNR, 148 Conseiller politique du RPR, les « usines à gaz » vier, M. Juppé a reconnu que «le le maire de Lyon. (3,87 %). François Fillon n’est pas si éloigné mot “fusion” peut faire peur » et 27 mars 1994 : I., 14 826 ; V., 7 393 ; A., 50,13 % ; E., 6 836 ; Philippe Hemet, UDF-CDS, 4 014 lorsqu’il constate que « le paysage qu’il faudrait sans doute procé- Jean-Louis Saux (58,72 %) ; Jean-Michel Rollot, PS, 2 822 (41,28 %).] politique reste dangereusement République gaullienne », a lancé, figé ». Comptant parmi les plus jeu- lyrique, le premier. Rappelant le nes des responsables de l’opposi- précédent du Parti socialiste, que tion, il veut voir apparaître «de l’on croyait mort après son échec nouveaux visages ». « L’union, dit- en 1993, le second s’interroge : il, doit être incarnée à sa tête par « Faut-il lâcher la proie pour l’om- des hommes et des femmes qui n’ont bre ? » Non, répond M. Copé qui aucune ambition personnelle ni à préfère « garder le trésor de guerre l’Elysée ni à Matignon. » Pour le que constitue le RPR ». député de la Sarthe, « l’union doit Comme il est naturel, les repré- dépasser la logique des écuries prési- sentants de la direction, Michèle dentielles » et il ose cette ques- Alliot-Marie, Adrien Gouteyron, tion : « Ce qui est important, c’est Patrick Devedjian, sont eux aussi de savoir si le RPR est capable de hostiles, avec des nuances, non à concéder sa situation au profit de l’union de l’opposition, mais au Le « repentir » de Charles Millon ne convainc pas la droite lyonnaise LYON Métro Lyon a publié une courte de notre correspondante déclaration dans laquelle il deman- Alors que, depuis deux ans, de « pardon » à « toutes celles et Charles Millon refusait obstiné- ceux qui ont été choqués par ce ment de reconnaître qu’il avait qu’il est maintenant convenu d’ap- commis une faute politique en peler les “événements de 1998” ». acceptant, en 1998, les voix du Sans autre explication, le député Front national pour conserver la de l’Ain s’est dit « désolé de la pei- présidence de la région Rhône- ne » qu’il a pu causer. Alpes, admettant tout juste une Longtemps, ses proches, comme « erreur tactique » et une « mau- Raymond Barre, l’avaient pressé vaise estimation de la réaction de purger son passé. L’actuel mai- médiatique », le candidat de la re de Lyon, qui le premier avait droite libérale et chrétienne à la condamné son alliance avec le mairie de Lyon commence à ébau- Front national, lui avait, à plu- cher, à quelques semaines des élec- sieurs occasions, tendu la perche, tions municipales, un changement se refusant à lui fermer défini- de stratégie. Lundi 15 janvier, lors tivement sa porte. Il avait expliqué de son premier meeting, il avait qu’il appartenait à son ancien bras évoqué devant quatre mille mili- droit de « reconquérir par les urnes tants une « erreur politique ». Ven- l’électorat républicain ». Mais dredi 19, l’hebdomadaire lyonnais M. Millon continuait de dénoncer une « manipulation » estimant qu’il n’avait « jamais passé aucun Bruno Mégret invite accord avec l’extrême droite ».

Philippe de Villiers UN PARDON TARDIF Son concurrent à la mairie de à le rejoindre Lyon, Michel Mercier, investi par le RPR et l’UDF, a immédiatement Bruno Mégret, président du souligné cette volte-face. « Pour Mouvement national républi- moi, l’engagement politique ne se cain (MNR), a invité, dimanche réduit pas à une succession de coups 21 janvier, le président du Mou- médiatiques », a-t-il déclaré samedi vement pour la France, Philippe 20 janvier. M. Mercier, dont la straté- de Villiers, à rejoindre le MNR, gie de conquête repose en partie sur après sa rupture avec Charles les femmes qui se sont opposées à Pasqua. Évoquant l’affaire du l’ancien président de la région, n’ap- trafic d’armes avec l’Angola, précie guère ce pardon tardif. De dans laquelle l’ancien ministre son côté, Bruno Gollnisch, le chef de l’intérieur a été mis en cause, de file du Front national lyonnais, M. Mégret a déclaré que M. de ironise sur « la repentance à laquelle Villiers « aurait dû savoir que il procède, qui, n’a rien du repentir M. Pasqua est impliqué jusqu’au chrétien » et d’ajouter : « Dans ce cou dans la classe politicienne et domaine, comme les autres, elle est qu’il ne peut pas incarner un quel- l’expression pitoyable de la soumis- conque renouveau ». Il a ajouté sion aux pouvoirs dominants. » que M. de Villiers « ne devrait pas A gauche, Jean-Jack Queyranne, se tromper comme cela d’amis et maire de Bron et candidat à la pré- savoir que, s’il ne veut pas rester sidence de la communauté urbaine tout seul, c’est auprès de nous qu’il de Lyon, met en garde les électeurs peut trouver une vraie famille devant « cet acte de contrition » qui d’hommes et de femmes de convic- « relève d’un calcul électoral ». tion et d’intégrité ». « Les Lyonnais ne doivent pas lui fai- M. Mégret a appelé le MNR à re confiance », estime le ministre « lancer toutes [ses] forces dans la des relations avec le Parlement bataille des municipales »,oùil dans un entretien au Figaro du présentera 400 listes (Le Monde 22 janvier. « Ce serait un déshon- daté 21-22 janvier). Il a indiqué neur pour la ville qui est la capitale que son parti mènera campagne de la Résistance. » « contre les trois I : l’insécurité, l’immigration et les impôts ». Sophie Landrin 13 RÉGIONS LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 La SNCF tente de reprendre en main son réseau d’Ile-de-France Au moment même où l’entreprise lançait le « Transilien », retards et incidents techniques ont atteint un niveau calamiteux en 2000. Face au « ras-le-bol » des usagers, les élus régionaux exigent un meilleur fonctionnement et une réorganisation interne

NE PARLEZ PLUS du « Transi- Un réseau complexe s’expliquer, avec M. Dartigues, descendent sur les voies pour arrê- vers Cergy, notre ligne est passée en Jean-Pierre Pernot, maire (PS) lien » aux banlieusards d’Ile-de- devant le Syndicat des transports ter les trains, après avoir vu des deuxième catégorie, explique-t-il. de Méry-sur-Oise et député du Val- France ! Retards en pagaille, trains VALMONDOIS Luzarches RER D d’Ile-de-France. Le STIF est le nou- rames bondées passer sans s’arrê- C’est bien simple, il fallait trente- d’Oise, a rencontré à plusieurs supprimés, pannes ou accidents veau nom du Syndicat des trans- ter ; excédés par le manque d’infor- cinq minutes pour aller à Paris il y a reprises les responsables du dos- qui obligent les voyageurs à débar- ports parisiens (STP), en prévision mations, ils s’en prennent parfois quelques années, quarante-cinq sier au conseil régional. Pour Jean- quer des wagons en rase campa- RER C de l’entrée prochaine au sein de aux agents de la SNCF. De manière aujourd’hui. Les habitants du sec- Paul Huchon, président (PS) de cet- gne : des milliers d’usagers de la RER B son conseil d’administration du générale, ils se plaignent de devoir teur se sentent piégés, pris en ota- te assemblée, « il faut en priorité région parisienne sont chaque jour RER A conseil régional. Celui-ci a bien l’in- jongler avec les horaires des garde- que la SNCF prenne des mesures au bord de la crise de nerfs. Et les GARE DU NORD tention de faire respecter le ries ou des nourrices pour récupé- d’organisation et de management à campagnes de publicité de la CHÂTELET contrat signé en juillet 2000 entre rer leurs enfants, de rater régulière- Une habitante l’intérieur des services ». Interpellé SNCF, pour ses TGV, aujourd’hui, le STP et la SNCF. « Si les objectifs ment des correspondances et d’arri- au cours des questions d’actualité GARE comme pour l’anniversaire du nou- RER C DE LYON RER A de qualité de service inscrits dans ce ver en retard à leur travail. Une de Taverny a écrit à l’Assemblée nationale, le 10 jan- veau nom de son réseau de ban- document ne sont pas atteints cette habitante de Taverny vient d’écrire vier, par M. Pernot, Jean-Claude lieue, en septembre 2000 (Le Mon- année, des pénalités financières à M. Gallois pour lui démontrer, au président Gayssot, ministre de l’équipement de du 22 septembre 1999), n’arran- pourront être appliquées à l’entrepri- chiffres à l’appui, qu’en 2000 elle et des transports, a préféré souli- gent pas l’humeur de ces naufragés RER B se publique », assure-t-on à la n’a connu que quatre journées de la SNCF : en 2000, gner la nécessité d’investisse- du rail. région. sans retard, alors que la seule autre ments : « Neuf cent cinquante mil- Denys Dartigues, directeur du Les exemples de dysfonctionne- possibilité pour rallier Paris reste la chiffres à l’appui, lions de francs ont été inscrits dans « Transilien », autrement dit de la ment de la SNCF en Ile-de-France voiture, avec l’A 15 complètement le contrat de plan pour résorber les SNCF en Ile-de-France, a dû le RER C RER D sont en effet légion. Les problèmes saturée. Certains habitants de la elle n’a connu difficultés au nœud ferroviaire d’Er- reconnaître officiellement, fin RER se multiplient sur les lignes, à par- région font maintenant état de mont par lequel passent ces trains », TRAIN DE BANLIEUE 2000 : la moyenne des trains en tir de Montparnasse et de Saint- discriminations à l’embauche : les que quatre journées a rappelé le ministre. retard ou supprimés sur son réseau Lazare, en particulier vers Mantes. employeurs hésiteraient à recruter Eric Radenac, directeur délégué est passée de 6,8 % en 1999 à 8,2%. te façon. Il faut que les cheminots se C’est dans la très résidentielle val- des personnes de cette zone, dont sans retard de Paris-Nord à la SNCF, le recon- Devant le mécontentement des réveillent », assure Serge Méry, lée de Montmorency (Val-d’Oise), ils savent qu’elles auront du mal à naît : « Ce secteur n’a pas été suffi- usagers, relayé par les élus, M. Dar- vice-président (PS) de l’assemblée à l’est de la ville nouvelle de Cergy- respecter les horaires. samment modernisé ces dernières tigues a été convoqué à plusieurs régionale, chargé des transports. Pontoise, où la population a triplé Devant l’aggravation de la situa- ge. » Et de dénoncer ce qu’il appel- années. » A l’automne 2000, certai- reprises par le conseil régional. Louis Gallois, le président de la en trente ans, que le « ras-le-bol » tion, les élus se sont emparés du le l’« opération cache-misère » du nes motrices trop anciennes pati- « Au moment où la région dégage SNCF, vient justement de nommer est maximal. Les usagers de la problème. Maurice Boscavert, mai- Transilien, même si ce vaste pro- naient sur les feuilles mortes, dans avec l’Etat d’importants crédits dans auprès de lui un « M. Régularité » ligne Paris-Nord-Valmondois sont re (PS) de Taverny, multiplie gramme a déjà permis de rénover les côtes de la ligne Paris-Nord-Val- le contrat de plan pour améliorer le pour l’Ile-de-France (lire ci-dessous très remontés face à une situation démarches et pétitions auprès de plus du tiers des trois cent cin- mondois. matériel, il n’est pas possible que la l’entretien avec Christian Portal). Le qui n’a cessé de se dégrader ces der- la SNCF depuis plusieurs années. quante gares de la région, rappelle qualité du service se dégrade de cet- 27 février, tous deux vont devoir niers mois, et ils le font savoir : ils « Avec le prolongement du RER C la SNCF. C. de C.

TROIS QUESTIONS À... monde a, tout d’un coup, un peu baissé les bras. On peut égale- CHRISTIAN PORTAL ment parler d’une crise de crois- sance de la SNCF, avec une aug- Vous avez été chargé par Louis mentation du trafic, y compris 1Gallois, président de la SNCF, TGV et fret, qui pèse sur l’ensem- d’une « mission régularité » pour ble du réseau de la région pari- l’Ile-de-France. Pourquoi ? sienne. Enfin, nous sommes actuel- La décision de traiter au fond le lement dans une période de problème de la ponctualité des renouvellement du personnel. La trains sur le réseau Transilien a région parisienne, pour laquelle été prise à la suite d’une lente et les candidats ne se bousculent profonde dégradation du service pas, est la plus touchée par cette en Ile-de-France, pendant tout le perte de technicité. Le manque premier semestre 2000 : la moyen- d’expérience des jeunes agents ne des retards aux heures de poin- entraîne immanquablement une te était passée de 6,8 % à 8,2 % dégradation de la maintenance en l’espace d’un an. Certaines de matériels trop anciens et d’in- lignes pouvaient connaître un frastructures qui ont rarement été taux de retards atteignant 20 %. conçues pour un tel trafic. Seule la toute nouvelle ligne E du RER fonctionnait quasi normale- Quels sont vos objectifs à court ment, et la ligne D commençait à 3et à moyen terme, de quels s’améliorer. Quand j’ai pris mes moyens disposez-vous ? fonctions, en novembre 2000, les Nous devons retrouver, avant protestations des usagers et des l’été, le niveau de 1999. Il faudra élus remontaient à la direction ensuite descendre sous le seuil générale, qui a décidé de réagir psychologique des 5 % de retard. avec vigueur. Pour cela, nous avons décrété une mobilisation générale de tout le Quelles sont les causes de cet- personnel, en particulier de l’enca- 2te dégradation spectaculaire ? drement, auquel j’ai demandé Il n’y a pas une explication uni- d’être beaucoup plus présent sur que. Mais j’ai pu constater que le terrain. Nous ne devons pas l’ensemble des acteurs du trafic oublier que la régularité des en Ile-de-France, agents de condui- trains fait partie des « fondamen- te, personnel de maintenance et taux » de la profession. d’exploitation, mais aussi usagers, avaient leur part de responsa- Propos recueillis par bilité dans cette situation. Tout le Christophe de Chenay En deux ans, les retards sur la ligne D du RER ont été divisés par deux LA GRÈVE qui perturbait forte- M. Lafeuillade. Le moindre inci- ment la ligne D du RER, lundi dent dans le centre de Paris se matin 22 janvier, risque d’occul- répercute donc inévitablement sur ter, pour les usagers, une relative toute la ligne, car les gares de amélioration sur la durée. En dépôt ne disposent pas des quais 1998, trois ans après son ouvertu- suffisants pour permettre d’absor- re, la ligne connaissait de gros ber ces retards. » problèmes : avec plus de 18 % de Faute de financements pour de trains en retard, la mise en service nouvelles infrastructures, de la ligne nord-sud du RER – réa- M. Lafeuillade a complètement lisée par la connexion des réseaux réorganisé le fonctionnement. nord et sud grâce à un nouveau « La SNCF est une vieille maison, tunnel entre les gares du Nord et dit-il, avec ses structures géographi- de Lyon – n’apparaissait pas com- ques, ses différents métiers. Sur la me une réussite pour les deux ligne D, personne ne poursuivait le cent mille voyageurs de la ligne. même objectif. J’ai imposé la Face au mécontentement des notion de produit. » Les mille sept usagers et des élus, la SNCF déci- cents agents ont dû harmoniser dait de nommer un directeur de les procédures de circulation, l’in- ligne. La mission de Jean-Gérard formation aux voyageurs… Tou- Lafeuillade tenait en trois mots : tes ces pratiques pouvaient varier « redresser la ligne ». Objectif en fonction du dépôt d’origine. atteint : les retards ont été divisés Les horaires de services sont main- par deux entre 1998 et 2000. tenant calculés pour qu’un agent de conduite n’ait pas à être rem- « UNE VIEILLE MAISON » placé au milieu de la ligne. M. Lafeuillade et son équipe Enfin, M. Lafeuillade a choisi la ont d’abord analysé le fonctionne- suppression ponctuelle de trains, ment du RER D. « Les rames – en cas de problème prévisible : quatre cent quarante par jour – « Je préfère réduire le service pro- empruntent, comme celles de la posé aux voyageurs, s’ils sont préve- ligne B, le tunnel entre Châtelet et nus à temps, plutôt que de les lais- Gare-du- Nord : en tout trente- ser attendre en vain. » deux trains à l’heure aux heures de pointe dans chaque sens, explique C. de C. 14 / LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 HORIZONS ENQUÊTE

Une réunion du CSA. De gauche à droite : Joseph Daniel, Janine Langlois-Glandier, Hélène Fatou, Jean-Marie Cotteret, Hervé Bourges, Philippe Labarde, Pierre Wiehn, Jacqueline de Guillenchmidt et Véronique Cayla.

LS viennent tous, ils sont tous là. Les rares absents envoient un mot d’ex- cuse, car on ne snobe pas les invitations du président du Conseil supérieur de l’audiovi- suel (CSA). Ce 10 janvier par exemple, pour la tra- ditionnelle cérémonie des vœux, Iil y a foule au dix-septième étage de la tour Mirabeau, siège du CSA en bord de Seine. Hervé Bourges P. TOURNEBŒUF/CSA embrasse l’assistance d’un regard satisfait avant de plonger dans les feuillets dactylographiés de son ou non, il n’est pas de son ressort imposé ses poulains, notamment discours. Presque deux pages – d’aller pinailler sur des sujets qu’il le fidèle Pascal Josèphe pour sur cinq – sont consacrées à les ne peut maîtriser. » Personnelle- France Télévision. Ni ses choix, saluer un à un, les Le Lay, Tessier, ment, il aurait dit oui, car « c’est même s’il a été suspecté de mani- Drucker, Clément, Lagardère, une chance pour l’industrie fran- puler le Conseil. « C’est un col- Cavada, tous les barons de l’audio- çaise ». Philippe Labarde n’aime lège, le président n’est que le visuel français, leurs seconds cou- Le CSA, c’est moi pas non plus le compromis au- primus inter pares, sans voix pré- teaux et aussi quelques autres, quel le CSA a abouti, mais lui, il pondérante et sans pouvoir réel, moins en vue mais qui pourraient aurait dit non : « La ligne de par- rappelle-t-il. N’étant pas collégial le devenir. Quatre-vingt-dix noms tage au sein du Conseil n’est pas de nature, j’ai dû contraindre mon seront ainsi égrenés. « Je ne peux Pendant les six années du règne droite-gauche, elle est culturelle, tempérament et apprendre la citer tous les présents, et vous m’en résume-t-il. Notre rôle est-il d’ac- patience. » De l’avis unanime, la excuserez… » En six ans de prési- d’Hervé Bourges, l’ex-gendarme compagner les grands groupes collégialité est d’ailleurs le talon dence, Hervé Bourges a saisi tou- français ? » d’Achille du CSA. Pour un juriste tes les occasions pour réunir l’éli- de l’audiovisuel est devenu un apôtre La marge de manœuvre du CSA spécialiste des autorités admi- te de l’audiovisuel « dans la salle est étroite : « Sa seule arme est le nistratives indépendantes, neuf la plus consensuelle de Paris ». du dialogue et du consensus. retrait d’autorisation, c’est-à-dire conseillers c’est trop : « Le prési- Les voir ainsi, au garde-à-vous l’arme atomique, regrette un dent existe, l’institution aussi, alors pendant son allocution, est une Ferme sur les principes mais impuissant observateur. Il ne peut la brandir pour exister eux-mêmes les mem- forme de consécration : « Avant, à tout propos. » Sans doute l’orga- bres jouent les mouches du coche, ils se contentaient d’envoyer leurs face aux pouvoirs économiques, nisme de régulation aura-t-il du téléphonent ici ou là, déjeunent en attachées de presse. » Aujour- mal à affirmer son indépendance ville, entretiennent un climat d’in- d’hui, tous ces gens que l’autorité son efficacité dépend des personnalités sur les dossiers économiques, par trigues. Il n’y a aucune pratique de de régulation est censée contrô- manque de doctrine précise et de confidentialité au sein du collège ler, voire sanctionner, ont l’air qui l’animent moyens adaptés. Vis-à-vis du pou- où les chaînes ont leur relais. » heureux d’être là, comme chez voir politique, il ne s’en tire finale- eux devant les copieux buffets. ment pas si mal, même si le mode « Ce qui me fait plaisir, confie le de désignation des neuf « sages » « Le CSA sort gonflé président sortant, c’est que les opé- voir pour discuter, dit-il. Mais ce programmes – une cinquantaine tâches neuves, liées aux nou- par le président de la République, rateurs ne peuvent pas dire du mal système de relation avec les opéra- de personnes – est outillée pour veaux enjeux économiques (fu- ceux du Sénat et de l’Assemblée de l’ère Bourges. du CSA. » De quoi se plaindraient- teurs serait pervers s’il était réservé faire respecter les engagements sion Vivendi-Canal+-Seagram) et nationale est jugé « bancal » par ils ? Il est loin le temps où Jacques à quelques-uns. » La proximité est pris par les chaînes lors de leur aux nouvelles technologies (Inter- tout le monde. En notoriété, Boutet, son prédécesseur, mettait telle que, pour échapper au soup- conventionnement. net, numérique hertzien), sans La politique n’affleure que Patrick Le Lay à la porte de son çon de connivence, il faut, affirme Au dixième étage de la tour parler des toquades du président, pour les nominations des prési- il a fait des progrès ; bureau et faisait condamner TF 1 ce chef de service, « un mélange Mirabeau, des magnétoscopes toujours prompt à humer l’air du dents de chaînes publiques. «Le à une amende de 30 millions de de fermeté et de diplomatie ». tournent vingt-quatre heures sur temps pour, dit-il, « jeter des seul moment où le pouvoir se pas- en efficacité, francs pour non-respect des quo- Un ancien de la maison s’éton- vingt-quatre pour enregistrer pavés dans la mare ». Ainsi de la sionne pour l’audiovisuel public », tas de diffusions d’œuvres audio- ne que « cela ne marche pas si tous les programmes des six chaî- publicité pour les sites Internet regrette un conseiller. Chaque je ne sais pas. visuelles. Désormais, le CSA ne mal, en fin de compte ». Un autre, nes hertziennes, la surveillance ou des minorités visibles à la télé, membre prend ses consignes frappe plus au porte-monnaie, les plus cynique : « Le génie de Bour- des quatre-vingts chaînes du câ- deux sujets sur lesquels le CSA, auprès de celui qui l’a nommé, Il a acquis une « mises en demeure » s’avérant ges est d’avoir fait croire que le ble se faisant par sondages. Des sèchement remis à sa place de- pourtant les votes restent assez suffisantes, paraît-il : « Les opéra- CSA avait du pouvoir. » A l’heure observateurs visionnent ensuite puis par le Conseil d’Etat, «aeu imprévisibles. C’est un conseil stature de médiateur, teurs craignent l’institution, se du bilan, que penser de cet orga- les cassettes. Actuellement, com- le mérite de lancer le débat ». majoritairement à gauche qui défend Hervé Bourges, mais je nisme autoproclamé « indépen- me à chaque période préélecto- a désigné le giscardien Xavier mais sa posture n’ai pas voulu de cette peur stupide dant et impartial » ? Peut-on se rale, des renforts sont requis pour ’IL refuse d’apparaître com- Gouyou-Beauchamps pour succé- qui empêche tout dialogue. » contenter de cette appréciation décortiquer les « IPP » (interven- me le deus ex machina de der à Jean-Pierre Elkabbach à de régulateur Dialoguer, discuter, palabrer, d’un haut fonctionnaire : « N’a tions politiques et professionnel- Sl’audiovisuel, Hervé Bour- France Télévision, ou le chira- ainsi fonctionne Hervé Bourges, pas fait de grosses bêtises ces der- les) dans les émissions, qu’elles ges admet s’être placé avec jubila- quien Michel Boyon à Radio- n’est pas affirmée » ainsi a fonctionné « son » CSA. niers temps » ? Dans un pays où la soient ou non d’information. Ce tion « au centre du jeu ». Le CSA, France. Le CSA ne peut se faire « Au début, j’étais sidérée par sa notion d’autorité administrative « travail d’épicier », dénoncé par c’est moi. Les personnels n’ont imposer un nom, mais il ne peut Philippe Labarde méthode, se souvient Monique indépendante est encore balbu- Noël Mamère, est effectué à lon- pas toujours apprécié cette appro- pas non plus désigner quelqu’un Dagnaud, une ancienne conseil- priation. D’autant moins, précise contre l’avis de l’actionnaire prin- lère nommée sous Boutet. J’étais une employée, que le président a cipal. Le milieu garde le souvenir Les choses se seraient amélio- entrée dans une instance très juridi- « Je n’ai aucun ego, j’essaie de symboliser parfois manqué de doigté : «Il de « l’épouvantable cafouillage de rées. « La collégialité s’est dévelop- que, alors que lui croit à la péda- n’est venu que deux fois à l’arbre 1989 », lorque Philippe Guil- pée grâce à la création de groupes gogie et à sa capacité de persua- l’entreprise que je représente. de Noël du personnel. » A ses collè- laume a été désigné pour la prési- de travail thématiques dans les- sion. » Ancien patron de TF 1, gues membres du Conseil qui ont dence commune de France 2 et quels les conseillers et les services France 2 et France 3, il a la convic- J’ai rendu le CSA crédible, pu aussi s’agacer de son omnipré- France 3, contre toute attente, peuvent travailler les dossiers en tion que le CSA ne doit pas être le sence médiatique, il répond sans alors que Georges Kiejman avait amont », souligne Anne Durupty, gendarme des télévisions, mais je suis fier qu’on ne le confonde rire : « Je n’ai aucun ego, j’essaie les faveurs du pouvoir et de son directrice générale du CSA. Ainsi, un médiateur. Les hauts fonction- de symboliser l’entreprise que je ami Jacques Boutet. les sages ne découvrent plus les naires de Matignon et de la plus avec un institut de sondages » représente. J’ai rendu le CSA crédi- « J’ai convaincu mes collègues enjeux en arrivant à la plénière culture ont ainsi vu se forger une ble, je suis fier qu’on ne le confon- que, sur les grands dossiers et les du mardi matin, comme ce fut le autorité administrative où, selon Hervé Bourges de plus avec un institut de sonda- nominations, il ne fallait pas voter cas, en 1997, lorsqu’ils ont recon- l’expression de l’un d’eux, « tout ges. » Très critique au début, le d’entrée de jeu, afin d’éviter les cli- duit la concession de TF 1 en lui est négocié, parfois à la limite de journaliste Philippe Labarde est vages politiques », explique Hervé accordant au passage deux minu- l’arrangement avec les gros dif- tiante – et souvent bridée par le gueur d’année sans incidents no- plus nuancé au moment de céder Bourges, persuadé de « faire tes de publicité supplémentaires. fuseurs ». Les personnels eux- Conseil d’Etat –, l’efficacité de tables. sa place de conseiller : « Le CSA progresser l’indépendance par le « Je n’ai pas mesuré les répercus- mêmes – 270 agents de l’Etat char- ce système assez empirique de De même, grâce à de puissants sort gonflé de l’ère Bourges, dit-il. consensus. » Alors, on discute en sions politiques et médiatiques de gés de contrôler le respect des contre-pouvoir restera très dépen- moyens informatiques, le respect En notoriété, il a fait des progrès ; séance plénière, au téléphone, cette décision qui se justifiait en règles par les diffuseurs – ont été dant des hommes et des femmes des quotas est vérifié au jour le en efficacité, je ne sais pas. Il a dans les couloirs jusqu’à ce que se droit », plaide aujourd’hui Hervé invités à modifier leurs habitudes, qui le composent. jour. Les chaînes font le même tra- acquis une stature de médiateur, dégage une forte majorité. « Une Bourges. héritées de la CNCL – ancêtre du vail de leur côté. Chaque semai- mais sa posture de régulateur n’est succession de happenings »,se L’efficacité du CSA dépend en CSA. « J’ai fait changer le ton des AR son goût du show et son ne, les chiffres sont confrontés et pas affirmée. » souvient Monique Dagnaud. Sou- bonne partie du travail collégial. missives pour qu’il soit moins talent de communicateur, les difficultés généralement apla- L’affaire Vivendi-Canal+-Sea- vent, un nom arrive sur la table Selon un témoin, « il y a eu des comminatoire », explique Hervé PHervé Bourges a placé le nies par téléphone. La vérifica- gram est emblématique. «Si en bout de course, pour déblo- moments de tension extrême au Bourges. CSA sous les feux de la rampe. Il a tion qualitative est plus délicate, Labarde n’avait pas foutu le bor- quer la situation entre plusieurs sein du Conseil, et des périodes André-Paul Weber est arrivé il y mis à son service ses réseaux per- mais les « fiches d’alerte » rédi- del, la fusion serait passée comme candidats. Un énarque sans expé- d’alchimie heureuse ». C’était, a quatre ans pour piloter la direc- sonnels et son art florentin de la gées par les chargés de mission – une lettre à la poste », estime un rience de la radio, ex-directeur de semble-t-il, le cas dernièrement. tion des opérateurs audiovisuels, politique. Mais l’institution dont un par chaîne – se raréfient : « Les observateur. cabinet de François Léotard, com- Mardi 23 janvier, quelques heures notamment chargée d’instruire hérite Dominique Baudis a-t-elle diffuseurs sont matures, explique On se souvient comment le me Boyon en 1995 pour Radio avant la passation des pouvoirs, les dossiers de renouvellement de toute la puissance et l’efficacité Maryse Brugière, directrice des CSA a obtenu de Jean-Marie Mes- France. Ou au contraire un profes- les quatre conseillers sortants et conventions, les allocations de fré- souhaitées ? Une chose est sûre, programmes. Nous ne sommes sier quelques aménagements, qui sionnel confirmé, aux amitiés poli- les cinq restants iront déjeuner quences et autres autorisations. les télévisions ne cherchent plus, plus au temps de La Cinq, qui fai- n’ont guère changé les accords au tiques non sectaires, comme Jean- ensemble au restaurant. Qui a eu Ce fonctionnaire chevronné, rom- comme au début des années 1990, sait une grosse bêtise par semaine. final. Le Conseil était violemment Marie Cavada en 1998 pour lui l’idée de cette première ? Per- pu aux méthodes carrées du à le berner en matière de pluralis- Le seul sujet qui donne lieu à des partagé. Pour Jean-Marie Cotte- succéder. Le premier, personne sonne ne saurait le dire, mais le Conseil de la concurrence, a cru me politique, de signalétique procédures de sanction reste la ret, un professeur de droit lui aus- ne se rappelle qui l’a sollicité. Le consensus s’est fait sans difficulté atterrir sur une autre planète : pour la protection du jeune publicité clandestine. » si membre sortant, il n’aurait pas second, tout le monde croit à un autour d’un couscous. « Au début, on est surpris par la public, de quotas de diffusion et Outre ces figures imposées, les fallu s’aventurer dans des négocia- coup très personnel de Bourges. noria des gens qui viennent vous de production. La direction des services ont dû s’atteler à des tions : « Le CSA aurait dû dire oui Ce dernier n’a pas souvent Jean-Jacques Bozonnet HORIZONS-HISTOIRE LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 / 15 Roland Dumas, le Limousin L’ancien ministre est né en 1922 à Limoges, où une artère porte le nom de son père, fusillé en 1944 par les Allemands. Devenu avocat au début des années 1950, il sauva des griffes de la justice Georges Guingouin, résistant et dissident communiste, victime d’une misérable cabale politique

N homme sur réserve, et Guingouin lui avait inti- lequel « l’iniquité mé l’ordre d’aller immédiatement s’est étrangement se remettre en civil. Cela méritait acharnée ». Ainsi vengeance. La revanche trouva pré- l’écrivain Jean texte dans deux crimes qui avaient Cassou évoque-t- accompagné les troubles de la Libé- il la figure d’un ration. personnage qui avait été comme E 4 juillet 1944, à Chambéret lui résistant de la première heure, (Corrèze), la famille Dutheil UGeorges Guingouin, « le premier Lest décimée chez elle. Le père, maquisard de France », l’un des André, la mère, Léone, le fils aîné, rares communistes à avoir été fait Roger, dix-neuf ans, sont abattus compagnon de la Libération en par deux hommes masqués. Echap- 1945, avant d’être, à partir de 1952, pent à la tuerie les deux autres traité en chef de bande criminel, enfants, Yvonne, onze ans, et promis à la cour d’assises, traîné de Daniel, cinq ans. Les Dutheil prison en hôpital psychiatrique étaient soupçonnés de marché sans trouver d’autre appui que noir, et leurs meurtriers étaient ceux d’une poignée de ses camara- venus leur réclamer de l’argent. Un des de clandestinité, puis, sur le an plus tard, le 5 août 1945, deux plan national, des marginaux qu’en voisins sont arrêtés, les frères Hen- période de guerre froide exacerbée ri et Pierre Pradoux, résistants personne ou presque personne actifs, brouillés depuis quelque n’écoute, Claude Bourdet (France- RUE DES ARCHIVES temps avec les Dutheil. Ils sont Observateur), Jean-Marie Dome- le maquis qui nous donne le pain Roland Dumas acquittés par la cour d’assises de nach (Esprit), Emile Kahn (Ligue blanc »). En janvier 1942, l’ex-insti- en 1956. Tulle le 1er octobre 1946. des droits de l’homme), l’avocat tuteur est condamné par contu- Le 27 novembre 1945, à Domps Yves Deschezelles, la journaliste mace : travaux forcés à perpétuité. (Haute-Vienne), Emmanuel Parri- Françoise Seligmann (secrétaire du Pour la direction communiste, il est chout et son fils Joseph partent à Comité français Julius et Ethel devenu « le fou qui vit dans les pied à la foire du bourg voisin de Rosenberg), François Mauriac… bois ». Un personnage dangereux. La Celle. Avec 30 000 francs pour C’est la défense d’un jeune avo- « Il fallait descendre Guingouin, acheter une vache. Le lendemain, cat, Roland Dumas, qui, au terme c’était un ordre du parti », ont leurs corps criblés de plombs de d’un marathon judiciaire de cinq raconté plusieurs acteurs de l’épo- chasse sont retrouvés sur un sen- ans, arrache, le 13 novembre 1959, que au journaliste Michel Taub- tier désert et l’argent a disparu. Un le non-lieu. Il a été appelé, quel- mann (L’Affaire Guingouin, Edi- crime jamais élucidé. ques années plus tôt, avec un autre tions Lucien Souny, 1994). Un Huit ans plus tard, en octo- débutant, Robert Badinter, pour ancien des Brigades internatio- bre 1953, après l’exclusion du PCF, seconder les deux avocats en titre, nales, Pierre Lerouge, reçoit mis- les deux affaires sont ressorties des Me Honnet, du barreau de Troyes, sion de s’infiltrer dans l’entourage tiroirs par deux policiers qui et Me Rizyger, avocat à la Cour de de « lou Grand » (ainsi est désor- avaient œuvré pour Vichy et par cassation. mais surnommé Guingouin dans deux magistrats du même profil. Georges Guingouin, né à les campagnes). Il s’y prend mal, se Une instruction est ouverte. Jean Magnac-Laval (Haute-Vienne), est fait repérer, mais, selon une straté- Le Bail, dans le quotidien socialiste nommé à trente-cinq ans, après gie qui sera répétée, notamment régional Le Populaire, commence la école normale et service militaire, avec les gendarmes capturés par le parution d’une enquête à épisodes, maître d’école à Saint-Gilles-les- maquis, « grâcié ». « Limousin, terre d’épouvante ». Forêts (Haute-Vienne), deux cents Guingouin, surnommé « le colonel habitants, sur le flanc du mont Gar- VEC la montée en puissance Georges Massacrov », en est la cible privilé- gan. Il milite au Parti communiste, de la guérilla, la divergence, Guingoin giée. Un témoin, Pierre Lascaud, dans cette zone de petite monta- Aaprès 1943, change de sens. à la maison récusé lors de la première instruc- gne âpre et boisée, un de ces ter- Pour le PCF, Guingouin, de gauchis- d’arrêt tion pour état d’ébriété permanent, roirs de « paysans rouges » caracté- te devient droitier, principalement de Brives devient le témoin numéro un. Plu- ristiques du Limousin. lors du débarquement de Norman- en 1953 sieurs résistants sont arrêtés, mais Mobilisé en 1939, il est blessé, die, le 6 juin 1944. Les partisans, (document Jean Le Bail cherche le « chef de hospitalisé à Moulin, d’où il s’en- sur l’ordre du commandement extrait du film bande », celui qui « tire les ficel- fuit en juin 1940, avec quelques FTP, se lancent à l’assaut des villes. « Georges les ». C’est, bien sûr, Georges Guin- soldats, lorsque la ville est investie Sont libérées Tulle (Corrèze), Gué- Guingoin, gouin, désigné comme tel le par l’armée allemande. Il regagne ret et La Souterraine (Creuse), premier 10 décembre 1953 par le témoin Saint-Gilles. Révoqué par Vichy, il Argenton-sur-Creuse (Indre). Brè- maquisard (qui se rétractera ensuite), qui dit participe, avec les paysans alen- ve libération, bien sûr, car le poten- de France », l’avoir vu diriger un « conseil de tour, à la reconstitution du parti tiel militaire allemand reste inenta- de Michel guerre » de douze hommes pour clandestin. Il fabrique des faux mé, et la riposte est immédiate et Taubmann régler les détails de la liquidation papiers (comme beaucoup d’institu- cruelle. Guingouin refuse d’atta- et Claude des Parrichout au motif qu’ils en teurs de l’époque, il est aussi secré- quer Limoges : l’opération lui sem- Clorennec, savaient trop sur le meurtre de la taire de mairie), rédige un « appel à ble comporter trop de risques pour réalisé famille Dutheil. Le 24 décembre, la lutte », imprime à la ronéo une la population civile. Cette nouvelle en 1999). Guingouin, convoqué comme Humanité clandestine. Dans une indiscipline alourdit son casier témoin par le juge d’instruction de France disloquée par la défaite, tou- pour l’avenir. Limousin. Les combats y furent destinité, n’étaient pas passés par Désormais seul, il devint une cible Tulle, ressort accusé principal, tes les structures sont en miettes, le On a écrit que ces actions militai- quasi quotidiens, jusqu’à la libéra- le moule du Komintern. Les années facile, qui focalisa aussitôt une menottes aux poignets. Il est incar- PCF comme les autres. Guingouin res avaient été lancées par le seul tion de Limoges, sans violence, le qui suivirent furent celles de la coalition de vengeances et de hai- céré à la prison de Brives. et ses camarades, sans contacts ni Parti communiste, pour faire la 21 août 1944. L’armée des parti- reprise en main, écrit Michel Taub- nes. Les vengeances, ce furent cel- Le 22 février 1954, il y est l’objet directives, diffusent leurs propres démonstration de sa puissance sans entra en triomphe dans la mann, « par les hommes d’appareil les de policiers et de magistrats col- d’une tentative de liquidation physi- analyses et leur propre mot d’or- dans la Résistance. C’est un peu ville. Guingouin, devenu intoucha- contre les hommes de masse ». L’ac- labos rentrés en grâce, les haines que. Plusieurs détenus assistent à dre, la « lutte des peuples contre le vite dit ; c’était aussi la stratégie de ble, fut le premier (et unique) cusation qui prévalut fut celle de celles de politiciens traditionnels, son tabassage par deux gardiens, fascisme ». Ils s’aperçoivent vite l’état-major interallié, le « plan maire communiste de Limoges, « titisme », en référence à Tito, notamment celle de Jean Le Bail, « pendant une demi-heure », disent- que la position du parti n’est pas la vert » : fixer sur place, par un soulè- avant de perdre les élections de dont le communisme yougoslave patron, à l’époque, de la SFIO ils, alors qu’il a « l’air drogué », même ; le premier tract national vement général, un maximum de 1947, contre le vieux Léon Betoule, n’avait pas fait allégeance à Staline. limousine. Normalien supérieur de cependant que la nouvelle de son qui leur arrive, en septembre, est forces allemandes, ou au moins député et maire socialiste depuis Sur le plan national, elle servit à la promotion Sartre-Aron-Nizan, suicide est annoncée. Une informa- inspiré du pacte germano-soviéti- retarder leur arrivée sur le front 1912, révoqué par Pétain, auquel il exclure André Marty, « le héros de professeur, Jean Le Bail avait tou- tion prématurée, qui le sauve peut- que : « Ni l’Angleterre avec de Gaul- normand, où les premiers régi- avait pourtant voté les pleins pou- la mer Noire », et Charles Tillion, le jours manifesté du mépris pour la être. le ni l’Allemagne avec Pétain » ; ments débarqués n’occupaient voirs. Le contentieux n’était pas chef de la résistance militaire. Sur Résistance : « une farce grotes- L’administration pénitentiaire « Nous sommes le parti de la fraterni- encore qu’une mince frange litto- effacé pour autant. Le PCF sortait le plan régional, ce fut donc Guin- que », disait-il. Le jour de la libéra- parle alors d’une crise de folie té des peuples, nous devons être sans rale. De juin à août 1944, on peut transformé de la Résistance. Ses gouin, devenu « ennemi de la pire tion de Limoges, il s’était pointé furieuse, qui l’aurait amené à haine vis-à-vis des soldats alle- parler d’une véritable bataille du nouveaux cadres, issus de la clan- espèce », exclu le 9 novembre 1952. dans son uniforme d’officier de s’automutiler. Il est transféré à Tou- mands ». Interdiction de tout louse à la prison Saint-Michel, puis « acte isolé ». à l’hôpital psychiatrique Mar- La cellule décide de ne pas diffu- chand. En janvier 1955, la chambre ser ce tract. Guingouin reçoit mis- « Ici c’est un ami, et à un ami on ne demande rien » des mises en accusation de Limo- sion de convaincre le sommet de ges décide de l’envoyer devant la son divorce avec l’opinion de sa OURS heureux en limousin ». Ainsi débute ges, « préposé en chef de l’octroi, directeur des A sa famille socialiste il reprochait son attentis- cour d’assises. C’est Roland Dumas base. « Les travailleurs ne peuvent l’autobiographie Le Fil et la Pelote, publiée halles, places et marchés et des régies municipa- me majoritaire sous l’Occupation et sa participa- qui, en enquêtant sur la personnali- pas rester neutres, écrit-il ; face à la Jpar Roland Dumas en 1996 chez Plon, les ». Socialiste, franc-maçon, responsable tion à la curée contre Guingouin abandonné par té des accusateurs, trouve la faille : collaboration des classes dominantes avant que les « affaires » l’atteignent. Il y CGT, père attentionné de trois enfants, le PCF. La Haute- Vienne avait alors cinq dépu- les deux inspecteurs et les deux avec l’envahisseur, il leur incombe dit son attachement à sa ville natale. Roland, Georgette et Jean, joueur de belote tés. Résultat, le 2 janvier 1956 : deux élus commu- magistrats ex-vichystes ne peuvent de défendre dans un même mouve- Et la réciproque est vraie : il était encore très avec ses voisins ouvriers dans les bistrots de nistes, deux socialistes et Roland Dumas. Qui, à pas être impartiaux. Il obtient en ment la patrie et la justice sociale. » officiellement invité, l’été dernier, aux commé- son quartier, Le Puy-Las-Rodas, dont le petit l’Assemblée, adhéra à un minigroupe charnière cassation le transfert du dossier à Le message est acheminé vers Paris morations des combats de la Libération. « Ici Roland fréquenta l’école laïque. de l’UDSR (Union démocratique et sociale de la Toulouse, où la décision prise à par des cheminots résistants. Il c’est un ami, et à un ami on ne demande rien », Georges Dumas était responsable du NAP Résistance), animé par un député de la Nièvre, Limoges est confirmée. Nouvelle n’aura pas de réponse. résume Jacques Valéry, président du Musée (nettoyage des administrations publiques). Arrê- François Mitterrand. cassation, nouveau transfert, à Tôt recherché, Guingouin doit départemental de la Résistance. « Ce n’est pas té par la Gestapo le 24 mars 1944, il fut transféré Cette Assemblée fut emportée deux ans plus Lyon. Où le substitut Thomas, en plonger, début 1941, dans la clan- quelqu’un de moche. Je lui garde toute mon estime à Brantôme (Dordogne) pour y être fusillé avec tard, le 13 mai 1958, dans l’effondrement de la principe chargé de l’accusation, dit destinité totale. Il va de ferme en et mon amitié », insiste Simone Nathan-Ascher, vingt-cinq autres otages, en représailles de IVe République et le retour de Charles de Gaulle. « ne pas comprendre, en [son] âme cabane, avec sa Ronéo. Premier artiste peintre et animatrice de galeries à Limo- la mort d’un Obersturmführer et d’un Haupt- Roland Dumas reprit son activité d’avocat. et conscience, qu’on ait engagé des acte « terroriste » : un hold-up sur ges, qui, enfant, fut sauvée de la déportation par sturmführer nazis. Limoges a donné son nom à Seconde tentative, seconde réussite dix ans plus poursuites contre Georges Guin- un stock de cartes d’alimentation la famille Dumas. Et qui emmena en 1985 l’avo- l’une de ses principales artères. tard, en 1967, en Corrèze, à Brive-la-Gaillarde. gouin ». Il ne reste plus que le non- entreposé à la mairie de Saint- cat en Israël recevoir la médaille des Justes. Le jeune Roland, alors étudiant, entra lui aussi Sans plus de chances dans la continuité : l’Assem- lieu. Il est acquis au printemps Gilles-les-Forêts. D’autres sui- Cette estime préservée est largement due au en Résistance. Une vague d’arrestations le fit par- blée fut cette fois emportée par la tempête de 1959. L’ancien maquisard peut vront, sous le slogan « Plus de blé souvenir du père, Georges Dumas, combattant tir pour Lyon, puis Paris d’où il apprit l’exécution Mai 68. Depuis, rien : la rumeur lui a prêté des reprendre son métier d’instituteur. pour Hitler » : des sabotages de bat- de 14-18 et de 39-40, résistant, souvent donné de son père. Son entrée dans le métier d’avocat convoitises sur la mairie de Limoges, une ville Dernière « repentance » en date, teuses et de botteleuses empê- comme capitaine d’aviation. Ce n’est pas faux, le ramena à Limoges en 1953, avec l’affaire Guin- gagnée d’avance à la gauche. Mais la Haute-Vien- celle du Parti communiste, qui, en chent les récoltes de partir pour mais l’image occulte l’aspect le plus attachant gouin (lire ci-dessus). Cela lui valut quelque presti- ne n’aime pas les parachutages, fût-ce celui d’un novembre 1998, a décidé la « réha- l’Allemagne. La direction du PCF y du personnage : sa simplicité. Georges Dumas ge, de solides amitiés et son entrée en politique. enfant du pays devenu parisien. Le socialisme bilitation » de Georges Guingouin. voit déjà des actes gauchistes qui n’avait rien d’un militaire. Il avait terminé la Fin 1955, l’Assemblée nationale fut dissoute par local a fait savoir qu’il avait assez d’hommes de Réhabilitation dont, a-t-il répondu, vont couper la Résistance de la guerre de 14-18 avec le grade de sous-lieute- Edgar Faure. Aux élections suivantes, Roland talent sur place, et Roland Dumas n’a plus avec il n’a « rien à faire ». A quatre-vingt- population. En fait, c’est l’inverse : nant d’aviation, et c’est par des périodes réser- Dumas se présenta en Haute-Vienne, en outsi- sa région que des relations d’ordre privé. six ans, il a « l’âge de la sérénité ». « Qué lo maquis qui nous baillen lo vistes qu’il était devenu capitaine. Dans le civil, der aux deux forces qui s’en disputaient alors la po blan », dit la campagne (« C’est il était simplement employé municipal à Limo- représentation, le parti socialiste SFIO et le PCF. G. Ch. Georges Chatain 16 / LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 HORIZONS-ENTRETIENS

Robert Malley, spécialiste des relations internationales « Au Proche-Orient, on en reviendra toujours à l’équation posée par Bill Clinton » Attendre d’un accord israélo-palestinien qu’il constitue un « bilan de l’histoire » est « impensable ». Un accord doit « poser les jalons politiques de la paix » pour permettre ensuite au « travail de mémoire » de se faire de part et d’autre

« Vous avez été directement tre visionnaire qui a suscité des impliqué dans les négociations déchirures dans la société israé- israélo-palestiniennes depuis lienne, un homme d’Etat dont on a quatre ans. Quel bilan en tirez- senti qu’il était capable d’aller par- vous, du point de vue des Etats- fois à l’encontre de ses propres sen- Unis ? timents et convictions, même si, à – Le président Clinton s’était fixé l’égard de ses interlocuteurs palesti- pour objectif, à son entrée en fonc- niens, cela s’est manifesté sans cha- tion, de créer un tissu de liens entre leur humaine. Certes, après coup, Israël et les pays arabes tels qu’ils on peut toujours penser que, sur deviennent une “routine”. Avec les certains points il aurait mieux valu violences en Palestine, cette s’y prendre différemment. Mais un “routine” traverse aujourd’hui une fait reste : Barak a su voir les bénéfi- période délicate. Mais en huit ans ces de la paix et les sacrifices néces- de mandat, une étape essentielle a saires pour y parvenir. Cela étant, été franchie : le monde arabe recon- Arafat a lui aussi montré, depuis naît que la paix implique la recon- huit ans, et même plus, sa capacité naissance d’Israël, et Israël que la à envisager un compromis histori- paix ne viendra qu’avec la restitu- que. Bill Clinton reconnaît qu’il a tion des territoires aux Palesti- également parcouru un chemin niens. Désormais, la construction extraordinaire. Mais il a encore de la paix entre Israël et les pays plus de difficultés sur le plan inter- arabes fait partie de l’ordre des cho- ne que les Israéliens. Peut-être que ses, non remis en question par ce que l’on a demandé aux Palesti- DESSIN IVAN SIGG l’environnement régional. C’est un niens était prématuré. acquis irréversible du président – L’image des Etats-Unis s’est Clinton. d’Ehoud Barak, en mai 1999, Bill reviendront pas chez eux. Cette souveraine, mais ne peuvent remet- de l’ONU et les accords intérimai- nettement dégradée dans le mon- » Je tirerai personnellement Clinton est parvenu à la conclusion nouvelle étape du dialogue, très tre en cause les fondements de res passés depuis Oslo. Seul un de arabe avec la nouvelle Intifa- deux enseignements de mon expé- que la phase des accords intérimai- au-delà de l’accord d’Oslo, force l’Etat d’Israël. Celui-ci doit être juif accord sera considéré comme l’ap- da. Avez-vous des craintes pour rience. D’abord, il est malaisé de res avait vécu. Un accord définitif les deux parties à voir en face la réa- en grande majorité, comme l’Etat plication convenue par tous des la stabilité des régimes arabes conduire des négociations en fai- et durable devenait plausible. Oslo lité. Ainsi Bill Clinton a élevé le palestinien sera arabe. C’est une résolutions onusiennes. alliés de l’Amérique dans la sant abstraction du terrain. Les avait prévu un accord final en cinq niveau du débat au sein des deux précondition à la viabilité des deux – Sur la question des réfugiés, région ? Palestiniens n’ont jamais rompu ans. Or sept années s’étaient écou- sociétés. Désormais, les Israéliens Etats. ne pensez-vous pas que le problè- – L’année écoulée nous a rappelé avec la culture de la violence et du lées. Il fallait engager la négocia- discutent ouvertement de la souve- » D’autres “utopies” pourront me ne tient pas uniquement au que le conflit de la Palestine est au refus d’Israël. Mais il leur était diffi- tion pour résoudre une fois pour raineté palestinienne sur Jérusalem- resurgir, comme un Etat d’Israël refus israélien de tout droit au cœur de la conscience arabe. Ce cile de négocier quand la construc- toutes le conflit israélo-palestinien. Est, ce qui semblait auparavant binational, ou un Etat palestinien retour, mais aussi au refus de qui se passe actuellement ne peut tion des colonies, la politique de » Cela dit, on aurait encore pu impensable. Les Palestiniens, eux, en Jordanie. Mais elles ne fonction- reconnaître une quelconque res- qu’avoir des répercussions dans la destruction de maisons et l’humilia- laisser des questions en suspens. discutent des modalités d’applica- neront pas. Avec, peut-être, des ponsabilité dans la création du région. Pourtant, la logique de paix tion quotidienne de l’occupation Le président Clinton, à Camp tion des résolutions de l’ONU sur modifications, dans un mois ou problème. Sans qu’Israël assume s’y est durablement installée. israélienne perdurent. David, a proposé à un moment de les réfugiés, pour ne pas mettre en dans dix ans, on reviendra toujours moralement sa responsabilité, Même si la région reste potentielle- » Ce sont là de véritables obsta- laisser de côté la question de Jérusa- péril l’existence d’Israël. Cet hérita- à l’équation posée par Bill Clinton : comment imaginer que Yasser ment instable, il n’y a aucune indi- cles pour avancer vers la paix. lem. Arafat a refusé. A partir de là, ge perdurera. deux Etats souverains, indépen- Arafat accepte un compromis ? cation d’une menace conséquente Ensuite, on aboutit difficilement il fallait impérativement que la fin – Les dernières propositions dants et viables. – Le rôle d’un accord n’est pas de pour les régimes amis de l’Améri- dans un climat de méfiance. Pour du conflit soit inscrite dans un Clinton peuvent se résumer à – Les Palestiniens n’ont cessé faire un bilan de l’histoire. Dans que. Oui, il y a des inquiétudes aux conclure un accord, il faut une cer- accord, sinon il n’aurait pas été deux “renoncements” distincts d’exiger que les négociations l’affaire israélo-palestinienne, cha- Etats-Unis. Et les dirigeants arabes taine confiance entre les diri- « vendable » par Ehoud Barak aux et liés. Pour les Palestiniens : s’inscrivent dans le respect des cun développe un récit de sa pro- ne peuvent ignorer les sentiments geants, que chacun laisse le bénéfi- Israéliens. Et nous avons été près obtenir une souveraineté sur résolutions de l’ONU (retrait pre histoire à très fort poids symbo- de leurs peuples. Mais, au Caire, à ce du doute à son partenaire, au de parvenir à l’équilibre dans une partie de la Vieille Ville de israélien des territoires conquis lique. Côté israélien, cela touche Amman ou Riyad, tous favorisent lieu de percevoir chaque proposi- l’équation fondamentale entre Jérusalem et abandonner tout en juin 1967 et droit au retour aux événements de 1948. Côté un accord entre Israéliens et Palesti- tion comme un piège. Israéliens et Palestiniens. droit au retour des réfugiés en des réfugiés). Pensez-vous que palestinien, au bilan du terrorisme niens. L’hypothèse de la guerre – Les Israéliens disent que leur » Il faudra encore des retouches, Israël. Pour les Israéliens, accep- toute solution devra davantage ou à la reconnaissance du lien des n’est définitivement plus envisagée confiance s’est érodée sur les mais l’équation a été posée : un ter la partition de fait de Jérusa- tenir compte du droit internatio- juifs avec le mont du Temple. par le consensus arabe. questions sécuritaires. Pour les retrait israélien d’environ 95 % des lem et obtenir la “fin du conflit”. nal, ou que celui-ci, en posant » Chacun veut insérer sa vision – Une administration républi- Palestiniens, c’est la volonté territoires palestiniens avec des Cette “équation”-là restera-t- des principes rejetés sur le fond de l’histoire dans l’accord. Mais caine se met en place à Washing- d’Ehoud Barak de ne pas leur res- échanges de territoires et une sou- elle selon vous la clé de la paix par Israël, constitue de fait un demander aux négociateurs de ton. Fera-t-elle de la paix israélo- tituer les nouveaux territoires, veraineté palestinienne sur la par- dans l’avenir ? obstacle à la paix ? résoudre aujourd’hui des ques- palestinienne et de la médiation comme le prévoyait l’accord d’Os- tie arabe de Jérusalem-Est, dont – L’esprit qui domine l’équation – Le droit international doit res- tions qui touchent à l’identité des américaine une priorité, ou au lo, qui a brisé la confiance. l’esplanade des Mosquées, qui clintonienne est que la solution pas- ter la base des négociations. Les deux parties depuis des décennies, contraire ce dossier sera-t-il Renoncer au “troisième redé- reconnaisse les liens historico- se par l’instauration de deux Etats propositions Clinton ne se substi- et alors que les débats internes à relégué dans l’ordre de ses ploiement” israélien et passer religieux du peuple juif avec le indépendants, souverains et via- tuent pas aux résolutions de leurs sociétés n’y sont qu’émer- priorités ? directement à la négociation sur mont du Temple. Cette équation bles. Les solutions aux quatre gran- l’ONU. La question est : comment gents, c’est impensable. En 1948 et – Quelles que soient les inten- la “fin du conflit” n’a-t-il pas blo- donne aux Palestiniens leur Etat des questions – frontières et sécuri- les appliquer ? Car elles sont sujet- depuis, les deux camps ont fait des tions de la nouvelle administration, qué les négociations, au lieu de souverain et aux Israéliens les té, Jérusalem, réfugiés – en décou- tes à interprétation. La 194 parle erreurs. Ce n’est qu’en posant les le Proche-Orient demeurera priori- les faire avancer ? garanties de sécurité et l’assurance lent. Ainsi les réfugiés doivent pou- du retour des réfugiés, mais le ter- jalons politiques de la paix que le taire, pour des raisons qui tiennent – Avec l’accession au pouvoir que les réfugiés palestiniens ne voir retourner dans une Palestine me “droit au retour” n’y figure pas. travail de mémoire pourra s’appro- aux intérêts historiques des Etats- Il y a aussi débat sur la formulation fondir. Sur la question des réfugiés, Unis, mais aussi culturelles et émo- de la 242 sur le retrait des territoi- un accord doit reconnaître que les tionnelles, auxquelles on ne peut res occupés. Personne n’imagine Palestiniens sont les victimes et échapper. Cependant, un élément- Un universitaire en diplomatie que les résolutions onusiennes s’ap- Israël doit accepter d’aider à la réso- clé va disparaître : l’engagement pliqueront d’elles-mêmes. lution du problème. personnel du président. On n’imagi- DIPLÔMÉ des universités Harvard en (NSC) en 1994, d’abord comme chargé de » Pour bâtir la paix, il faut donc – A l’issue de Camp David, Bill ne pas combien Bill Clinton s’est droit et Yale en relations internationales, la promotion de la démocratie (et plus partir des besoins fondamentaux Clinton a explicitement imputé constamment impliqué dans le pro- Robert Malley est également docteur en particulièrement du dossier de Cuba), des uns et des autres, et construire l’échec du sommet aux Palesti- cessus de paix israélo-palestinien. sciences politiques de l’université d’Ox- avant de devenir l’assistant du président un cadre qui les satisfasse. Je com- niens. Beaucoup considèrent Ce dialogue-là ne continuera sans ford. Il a publié, en 1996, L’Appel de l’Algé- de la NSC, Sandy Berger, et le directeur prends les Palestiniens : ils crai- qu’en tant que “médiateur”, il a doute pas de la même manière. rie, tiers-mondisme, révolution et tournant du bureau Proche-Orient. En septem- gnent que, s’ils disent oui à une commis une erreur. Les Etats- Mais, quelle que soit la façon de vers l’islam (The Call from Algeria – Third bre 1998, il est recruté par la Maison Blan- négociation sur la base des proposi- Unis jugent-ils toujours que les George Bush de gérer le dossier, il Worldism, Revolution and the Turn to che pour être le conseiller particulier du tions Clinton, on leur rétorque à Palestiniens sont responsables lui sera impossible de se délester Islam, California University Press). président Clinton pour les affaires israé- l’avenir qu’ils ne sont plus en droit de l’échec des négociations ? des questions fondamentales qui Spécialiste du Proche-Orient et du lo- arabes. Depuis 1996, M. Malley a suivi d’invoquer le droit international. – Bill Clinton n’a pas imputé restent à régler dans la région. » Maghreb, après deux années à la Cour toutes les négociations israélo-palesti- Mais pour le président, tant qu’il l’échec aux Palestiniens, mais suprême des Etats-Unis, il entre au niennes qui ont abouti au sommet de n’y a pas d’accord signé, le point de reconnu l’apport historique Propos recueillis par Conseil national de sécurité américain ROBERT MALLEY Camp David, auquel il a participé. référence demeure les résolutions d’Ehoud Barak, un premier minis- Sylvain Cypel Bertrand Delanoë, sénateur (PS) de Paris, au « Grand Jury RTL-"Le Monde"-LCI » « Je veux un changement pour les Parisiens, pas pour l’élection présidentielle » « Depuis l’annonce de votre suis socialiste ; ceux qui m’entou- ce êtes-vous prêt à leur faire dans – Le maire d’arrondissement » Dès avril, si nous sommes élus, moins de place pour la voiture. Une candidature, au printemps 2000, rent, ce sont les partis progressis- la majorité et dans l’exécutif pari- du 18e s’appelle Daniel Vaillant, il je ferai passer quinze mesures per- bonne part des transports, dans vous n’avez pas cessé de monter tes, mais il y aussi des personnalités siens ? est ministre de l’intérieur, et mettant d’améliorer l’efficacité de Paris, ce sont des habitants de l’Est dans les sondages, au point de qui n’appartiennent à aucun parti. – Je respecte la décision des Verts M. Séguin dit : “On ne peut pas se la police de proximité et de faire en qui vont travailler à l’Ouest, parce distancer la liste de Philippe Nous sommes dans une élection qui, pour des raisons d’intérêts de promener tranquillement dans les sorte que la Ville assume ses respon- qu’ainsi a été organisée la région Ile- Séguin. Comment expliquez- municipale. Je veux être dans le parti, de tactique électorale, présen- rues du 18 e”… sabilités : porter le budget de pré- de-France. Le problème du trans- vous cette ascension ? sujet et je veux un changement tent des listes séparées au premier – M. Séguin découvre un peu vention de 80 millions à 150 mil- port et de la qualité de vie dans – C’est aux Parisiens qu’il faut le pour les Parisiens, pas pour l’élec- tour. Nos projets, fort heureuse- Paris, peut-être ne connaît-il que lions de francs ; recruter mille Paris est un problème d’aggloméra- demander. Les sondages, ce ne sont tion présidentielle. ment, ne sont pas éloignés ; il y a certaines rues du 18e… Le gouverne- agents contractuels pour les corres- tion parisienne. La proposition que les sondages, mais je sens une – Alors, quand Lionel Jospin est des nuances, mais nous sommes ment a mis en place la police de pondants de nuit, le gardiennage emblématique de la mandature que dynamique et je suis reconnaissant venu vous soutenir, le 13 janvier, convergents. Les listes, au second proximité, qui commence à donner des squares, les cités, la médiation je conduirai, si je suis élu, c’est la aux Parisiennes, aux Parisiens de vous vous êtes dit : “Sale temps ! tour, seront fonction de la place des résultats, mais ce sont des sociale ; embaucher des emplois- requalification du boulevard des créer ce climat de confiance. Je suis Tous les électeurs parisiens vont que le suffrage universel aura don- débuts, et je reconnais bien volon- jeunes pour les sorties d’écoles ; maréchaux. L’Etat et la Région ont en campagne depuis presque un découvrir que je suis vraiment de née aux uns et aux autres. Si je suis tiers que ce n’est pas suffisant. Par- améliorer l’éclairage public ; mettre déjà décidé un tramway sur 8 kilo- an, M. Séguin depuis dix mois. Sim- gauche” ? élu maire de Paris, je veux consti- lons honnêtement et efficacement en place des équipes pour traiter le mètres dans la période 2000-2006 ; plement, nous ne parlons pas de la – Je ferai la campagne présiden- tuer un exécutif d’abord paritaire, de la sécurité des Parisiens ! Que problème de la toxicomanie, etc. je propose que la Ville de Paris même chose ; je n’alimente pas la tielle, notamment si le candidat pro- femmes-hommes ; ensuite, une propose M. Séguin, comme – Vous dites que la ville ne doit amplifie ce plan, pour que les qua- chronique des “petites phrases”, la gressiste est Lionel Jospin. Cela fait équipe de femmes et d’hommes MM. Tiberi et Dominati ? La créa- pas être soumise à l’automobile. tre cinquièmes du boulevard des politique politicienne ne m’attire vingt-cinq ans que je le soutiens et qui, indépendamment des partis tion d’une police municipale, qu’ils Que voulez-vous faire pour l’em- maréchaux soient en tramway. pas beaucoup. j’ai l’intention de continuer, que je auxquels ils appartiennent, vien- n’ont jamais proposée à l’Assem- pêcher ? » Je propose, en outre, de faire – Quels obstacles redoutez- sois maire de Paris ou pas ! Mais nent avec leurs compétences, leur blée nationale et dont ils savent – La pollution, à Paris, c’est un passer le stationnement résidentiel vous dans les deux mois qui vien- vous remarquerez qu’à aucun envie de réussir, la loyauté et l’es- qu’elle ne pourra pas être mise en problème de santé publique, grave à 5 francs par jour, ce qui fera que nent ? moment il n’a tiré la couverture à prit d’équipe. Je n’ai pas besoin de place puisque la loi ne le permet pour les enfants et toutes les per- la minorité des Parisiens qui a une – Il y a une hypothèse sérieuse lui. Lionel Jospin est venu faire proportionnelle pour composer un pas. Le rapport qui préconise cette sonnes déficientes. Les Parisiens voiture aura intérêt à la laisser en que Paris choisisse le changement, notre campagne, il n’est pas venu exécutif au service des Parisiens, formule reconnaît qu’elle coûterait ont anticipé sur les décisions futu- bas de chez elle. » mais que si nous gagnons, il ne fau- faire sa campagne. mais de femmes et d’hommes géné- 4 à 6 points de pression fiscale sup- res dans leur mode de vie : 44 % des dra pas dire que Paris “passe à gau- – L’opposition, à Paris, c’est aus- reux et compétents, avec lesquels plémentaire dès la première année ménages parisiens n’ont pas de voi- Propos recueillis par che”. Il y aura un changement, déci- si les Verts, qui n’ont pas voulu on ne va pas, toutes les semaines, et qu’elle ne pourrait commencer à ture. Les Parisiens veulent recon- Patrick Jarreau, dé par les Parisiens, sur un projet de listes communes avec vous discuter d’un amendement à je ne avoir d’effet que dans quatre ou quérir de l’espace pour eux, ils veu- Olivier Mazerolle très clair, porté par la gauche. Je pour le premier tour. Quelle pla- sais quel projet de délibération ! cinq ans. lent moins de pollution, ils veulent et Pierre-Luc Séguillon HORIZONS-ANALYSES LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 / 17 Les Etats-Unis, « puissance manifeste » 0 123 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD – 75242 PARIS CEDEX 05 POUR souligner le statut d’uni- cent mis, au gré des circonstances ding » – qui n’existent pas, comme fixées, en fonction des intérêts pro- Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 202 806 F que superpuissance acquis par les et des besoins, sur les premiers ou dans l’ex-Yougoslavie, ou qui sont pres des Etats-Unis. Si elle trouve Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 Changement d’adresse et suspension : 0-803-022-021 (0,99 F la minute). Etats-Unis depuis l’effondrement sur la seconde. Sans négliger la en péril, comme en Haïti. des volontaires tant mieux, si elle Internet : http: // www.lemonde.fr du système soviétique, le ministre défense des « valeurs américai- S’il ne craignait pas de pécher n’en trouve pas, elle s’en passera, français des affaires étrangères, nes », la nouvelle administration par manque de piété filiale, la première hypothèse étant cepen- ÉDITORIAL Hubert Védrine, emploie volon- affirme d’ores et déjà devoir invo- George W. Bush aurait pu ajouter dant la plus vraisemblable étant tiers l’expression « hyperpuis- quer plus souvent les intérêts à cette liste la Somalie où son père donné la force d’attraction qu’exer- sance ». Au grand déplaisir des nationaux des Etats-Unis. Elle envoya les forces américaines ce toujours la puissance. Pour les Américains, bien que le terme ait entend revenir à une conception dans des conditions et pour une Européens, c’est un défi et une L’Amérique de G. W. Bush été forgé par un sociologue améri- plus « bismarckienne » des rela- mission peu claires. Il ne revient chance. cain, Ben J. Wattenberg (dans The tions internationales, ce qui ne sau- pas non plus, selon le nouveau pré- Dans les Balkans, ils ont insisté ES mots simples, un sidentiel a été de proclamer First Universal Nation). rait déplaire à ceux des diplomates sident, aux Etats-Unis d’intervenir pendant des années pour que les appel à l’unité du pays, dimanche 21 janvier « journée de George W. Bush hérite de cette du Vieux Continent qui regrettent pour empêcher des massacres ou risques soient partagés. Cinq ans le tout enrobé de réfé- prières et d’actions de grâce ».Ila « hyperpuissance » ou, mieux en- le tournant « wilsonien » pris par des génocides qui seraient perpé- après la fin de la guerre de Bosnie, Drences religieuses. De affirmé au New York Times qu’il core, d’une puissance « manifes- l’Europe au cours des dernières trés en des lieux dont le destin est deux ans après la guerre du Koso- l’avis de la plupart des commenta- ne voulait pas qu’un dollar d’aide te ». L’adjectif, cette fois, est repris années. indifférent à l’« intérêt national » vo, et surtout depuis la chute de teurs américains, le 43e président publique américaine puisse aller de plusieurs essais américains « Nous ne vivons pas dans un américain. Milosevic, la situation a changé. Le des Etats-Unis a affiché ce week- dans le tiers-monde à des organi- décrivant, sous le titre Manifest monde postwestphalien », a expli- risque d’un « découplage » trans- end l’humilité qui convient à sa sations prônant l’avortement Destiny, l’expansion territoriale qué un proche de la nouvelle ad- UN DÉFI ET UNE CHANCE atlantique à propos de l’ex-Yougos- situation politique : George dans leur programme de contrôle américaine au XIXe siècle. « Mani- ministration lors de l’Atlantic Au New York Times (cité par l’In- lavie est limité : les Européens W. Bush se trouve à la Maison des naissances. Il a nommé minis- feste », comme évidente, naturelle, Conference organisée à la fin de ternational Herald Tribune du pourraient assumer seuls, avec le Blanche par la grâce d’une déci- tre de la justice un fondamentalis- incontestable, qui va de soi et l’année dernière à Porto Rico par 15 janvier), « W » affirme que les soutien bienveillant, et non sour- sion de la Cour suprême, vain- te protestant, John Ashcroft. éclate au yeux de tout le monde. le Council for Foreign Affairs de alliés européens des Etats-Unis noisement hostile comme au queur d’une élection au cours de Celui-ci est anti-homosexuels, C’est ainsi qu’apparaît aujourd’hui Chicago. Un monde postwestpha- (qui constituent plus de 80 % des début des guerres yougoslaves, de laquelle il n’a pas gagné la majori- anti-avortement et opposé à tout la puissance des Etats-Unis. lien, c’est-à-dire un monde qui ne effectifs déployés en Bosnie et au Washington, le maintien de la paix té du suffrage populaire. Il le sait. contrôle des ventes d’armes (y Et tout le monde se demande ce serait plus divisé en Etats-nations Kosovo) sont maintenant « très au et au-delà, l’ancrage de la région C’est un bon tacticien politi- compris automatiques). M. Ash- que George W. Bush va en faire. (consacrés en Europe en 1648 par courant » de son désir d’un retrait dans le développement européen. que – pas le « crétin » trop sou- croft affiche fièrement le titre de On s’efforce de déchiffrer ses mai- les traités de Westphalie qui con- progressif des troupes américaines Avec la politique commune de vent décrit en Europe. Il n’ignore docteur honoris causa que lui a gres déclarations sur le sujet ; on clurent la guerre de Trente Ans), de cette région. Pour être sûr défense consacrée à Nice, les Euro- pas le déficit de légitimité qui est décerné une université d’intégris- scrute son équipe de politique un monde où ces Etats-nations ne d’être bien compris, il ajoute que péens s’en sont donné, théorique- le sien. Les sifflets et manifesta- tes protestants qui qualifie l’Egli- étrangère. Celle-ci est composée seraient plus les acteurs centraux Colin Powell fera savoir aux Euro- ment, les moyens. Le nouveau pré- tions d’hostilité qui, samedi se catholique de « secte satani- de fortes personnalités, du vice- de la vie internationale et où la péens qu’il leur reviendra à eux sident et ses conseillers, qui ne 20 janvier, ont ponctué sa cérémo- que » et interdit sur son campus président Richard Cheney, en pas- recherche de l’équilibre des forces seuls de « jouer les gardiens de la sont pas connus pour être des par- nie d’investiture le lui ont cruelle- les contacts inter-raciaux. sant par le secrétaire d’Etat Colin (balance of power) entre des coali- paix » dans les Balkans. Quand ? tisans convaincus de l’autonomie ment rappelé. Le ton de son allo- M. Bush ne voit aucune contradic- Powell, le secrétaire à la défense, tions ne serait plus le principe « Je n’ai pas de date à l’esprit, pour- européenne, les laisseront-ils aller cution était à l’apaisement. Pour tion entre l’engagement chrétien Donald Rumsfeld, ou encore Con- directeur. suit-il ; cela [le retrait américain] jusqu’au bout de leur entreprise ? autant, gouvernera-t-il en « cen- qu’il proclame toutes les deux doleezza Rice à la tête du Conseil Si la souveraineté nationale ne prendra un certain temps (…), j’ho- Ou chercheront-ils à décourager triste », comme on voudrait le fai- phrases et sa défense acharnée national de sécurité. Ce sont des doit plus être une valeur absolue, il norerai les engagements pris par les les plus traditionnellement « atlan- re croire ici ou là ? de la peine de mort. « vétérans » – même s’ils sont sou- faut « être prudent avec les interven- Etats-Unis.» tistes » ? Il serait contradictoire de Tout indique le contraire. Dans Une petite majorité d’Améri- vent encore jeunes – de la pre- tions dites humanitaires et considé- Cette assurance laisse à penser pousser l’Europe à assumer plus un éditorial, le New York Times cains se reconnaît dans cet uni- mière administration Bush, celle rer l’Etat comme devant rester l’insti- que la nouvelle administration de responsabilités dans des crises observait à la fin de la semaine vers politico-idéologique ; une du père du nouveau président, tution centrale de régulation ». n’est pas tentée par un unilatéra- régionales en lieu et place des dernière : « Républicains et démo- autre le rejette. C’est leur affaire. voire des administrations Nixon et M. Bush juge ainsi que l’intérêt lisme sans frein, c’est-à-dire par la Etats-Unis et de lui en refuser les crates commencent ensemble à sus- Mais les alliés des Etats-Unis sont Ford. national des Etats-Unis n’est pas volonté d’agir sans tenir compte moyens. Mais c’est une contra- pecter que le président Bush est aussi concernés. L’Europe, una- Que vaut leur expertise ? Depuis en jeu dans les Balkans : il ne fal- de l’avis ou de l’existence des diction depuis longtemps inhé- beaucoup plus conservateur qu’il nime, dénonce la peine de mort ; la présidence de George Bush père lait pas y aller, reproche-t-il à l’ad- alliés. Elle serait plutôt favorable à rente à la politique européenne de ne l’a laissé paraître durant la cam- elle est, de plus en plus, laïque ; (1988-1992), le contexte internatio- ministration Clinton ; il faut donc un « multilatéralisme régenté », Washington. pagne. » Il n’est pas le fils politi- elle forge un droit qui traduit les nal a fondamentalement changé. en partir. Il ne revient pas à l’Amé- autrement dit à une coopération que de son père, républicain de la conquêtes libérales des années George Bush et ses conseillers ont rique ou à l’OTAN de s’essayer à avec des partenaires, mais aux Alain Frachon Côte est (comprendre : modéré). 1960. Elle est, en ce sens, de plus eu à gérer la chute du communis- forger des nations – « nation-buil- conditions qu’elle aura elle-même et Daniel Vernet Il est un républicain du Sud, du en plus étrangère à ce que les me, la fin de la guerre froide, la réu- Texas, de la Bible belt (le pays fon- Etats-Unis représentent. L’Euro- nification de l’Allemagne et, en damentaliste). C’est un homme pe s’éloigne des « valeurs » qu’in- pointillés, celle de l’Europe. C’était dont le discours sur les carne l’Amérique de George une période de transition, de passa- « valeurs » dit ouvertement qu’il W. Bush. Ce n’est pas une rupture ge entre le monde de l’après- Entrée des artistes par Jacek Wozniak B.B. King est en croisade politico-religieuse stratégique mais, de part et deuxième guerre mondiale – avec contre l’individualisme libertaire d’autre de l’Atlantique, la commu- ses deux blocs militaires et la des années 1960 (qu’incarnait Bill nauté de « valeurs » occidentales confrontation idéologique avec le Clinton). Son premier décret pré- s’étiole. communisme – et un monde uni- polaire. George Bush père a parlé 0123 est édité par la SA LE MONDE alors, au moment de la guerre du Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani Golfe, d’un « nouvel ordre mon- Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint dial », qu’il voulait mettre en place. Il n’a pas eu le temps d’en Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau définir les contours. Directeur artistique : Dominique Roynette Cette tâche aura-t-elle été l’œu- Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment Rédacteurs en chef : vre du président démocrate qui lui Alain Frachon (Éditoriaux et analyses) ; Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; a succédé à la Maison Blanche ? Michel Kajman (Débats) ; Eric Fottorino (Enquêtes) ; Dans une certaine mesure. Au Éric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Anne Chemin (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) cours des huit années d’administra- Rédacteur en chef technique : Eric Azan tion Clinton, de nouveaux paradig- mes de la politique internationale Médiateur : Robert Solé sont apparus, sans que l’on sache Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg encore s’ils vont durablement Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; s’imposer. partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre

Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président INTÉRÊTS ET MORALE Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), Selon la distinction chère à André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) Henry Kissinger entre les réalistes à la Theodore Roosevelt et les Le Monde est édité par la SA LE MONDE Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. moralistes à la Woodrow Wilson, Capital social : 166 859 ¤. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, les seconds semblent l’avoir Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, emporté – au moins dans le dis- Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations. cours. Le droit des peuples à dispo- ser d’eux-mêmes appuyé sur le droit d’ingérence, appliqué aussi ILYA50 ANS, DANS 0123 bien dans les Balkans qu’à Timor, la création de nouvelles juridic- tions internationales (TPY, TPI, Avalanches tragiques en Suisse et en Autriche etc.), la priorité donnée à la promo- tion de la démocratie, en sont quel- LES FORMIDABLES avalanches on y comptait aujourd’hui lundi ques illustrations. Le fait que les qui ont déjà ravagé au cours des 49 morts. Dans le Tyrol, ce matin, Etats-Unis soient en mesure de trois derniers jours la Suisse, une avalanche dévalait les pentes refuser l’application à eux-mêmes l’Autriche et l’Italie du Nord se mul- toutes les trois minutes. de ce qu’ils prêchent pour les tiplient dans les Alpes orientales. Les communications ferroviai- autres ne change rien à l’affaire. Le bilan provisoire des victimes res, routières et télégraphiques Bien sûr, personne n’a la naïveté en Suisse, indique que 59 person- sont partout interrompues, blo- de prendre au pied de la lettre l’op- nes ont été tuées, que 20 sont por- quant les touristes dans les sta- position entre les intérêts et la tées manquantes et 20 autres griè- tions de sports d’hiver. La ligne du morale. Tout est fonction de l’ac- vement blessées. La région la plus Saint-Gothard, encore impratica- affectée est celle des Grisons, où ble dimanche, a depuis été rétablie l’on n’enregistre pas moins de sur une seule voie. Cinq cent cin- RECTIFICATIFS tants. D’autre part, dans Le Monde MARYLISE LEBRANCHU internationale, a été écrite en 1955, 45 morts, 15 disparus, plusieurs quante personnes déblaient le du 16 janvier, nous avons employé Marylise Lebranchu, ministre de et non en 1995, comme nous blessés graves et la destruction ballast malgré les menaces URANIUM APPAUVRI le terme d’île pour qualifier la Guya- la justice et garde des sceaux, est l’avons écrit par erreur dans Le d’une soixantaine de maisons. d’avalanche. Les munitions françaises à ura- ne. Le département d’outre-mer se candidate à la mairie de Morlaix, Monde du 11 janvier. Au total plus de 100 chalets, fer- Le tunnel du Simplon est coupé. nium appauvri n’ont pas été fabri- situe évidemment sur la côte nord- les 11 et 18 mars, et non maire de mes et maisons auraient été L’Arlberg-express a été détourné quées par la SICN, comme nous est du continent sud-américain, à la cette ville, comme nous l’avons PRÉCISION détruits dans le canton des Grisons et la passe du Brenner est bloquée. l’avons indiqué par erreur (Le Mon- frontière du Surinam et du Brésil. écrit par erreur dans Le Monde du et dans ceux d’Uri, de Glaris et du Dans le Tyrol, la neige recouvre les de du 11 janvier), mais par l’usine 18 janvier. Elue maire en 1995 et MNEF Valais. Le bétail a également été voies ferrées sur une dizaine de GIAT Industries de Salbris (Loir-et- TRUFFE députée de la quatrième circons- Nous avons indiqué, à propos de touché, et de deux cents à trois mètres de hauteur. Dans la plupart Cher). La SICN, à Annecy (Haute- Le reportage photographique cription du Finistère en 1997, elle a l’enquête sur la gestion de la Mutuel- cents animaux auraient été tués. des régions de l’Autriche, il a neigé Savoie), usinait pour le GIAT les illustrant nos pages « Voyages » démissionné de ces mandats à son le nationale des étudiants de France Mais c’est en Autriche que la catas- toute la nuit, ce qui ne fait qu’ac- barreaux d’uranium nécessaires. du Monde du 18 janvier n’était pas entrée au gouvernement. (Le Monde du 6 janvier), que les poli- trophe atteint ses plus grandes pro- croître le danger. de Charles Ballavia, mais de Chris- ciers semblaient exclure, au terme de portions. Aux dernières nouvelles (23 janvier 1951.) GUYANE tian Bellavia. MUNICIPALES leurs investigations, l’existence d’opé- Dans l’« accroche » de l’article En Seine-Saint-Denis, c’est à rations irrégulières entre la MNEF et sur la chasse en Guyane, publié RTL Gagny, et non à Bondy comme le bureau d’études Transim. Alain 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS dans Le Monde du 10 janvier, des Christophe Dechavanne nous fait nous l’avons indiqué par erreur Borlieu, dirigeant de Transim, nous hectares sont malencontreusement savoir, à la suite de l’article « RTL dans Le Monde du 18 janvier, que précise que le juge d’instruction Fran- Adresse Internet : http: // www.lemonde.fr devenus des habitants. Ainsi que ou l’histoire d’un accident indus- Fathi Benarbia travaille à la consti- çoise Neher a rendu, le 25 juillet Télématique : 3615 code LEMONDE l’indiquait le texte de l’article, ce triel » (Le Monde du 16 janvier), que tution d’une liste alternative pour 2000, une ordonnance de restitution Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) département d’outre-mer a une la citation qui lui a souvent été attri- les élections municipales. des pièces sous scellés qui avaient ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) superficie de 9 millions d’hectares buée concernant les « auditeurs pan- été saisies. « Cette ordonnance, indi- et non une population de 9 millions touflards » des « Grosses Têtes » JULIO CORTAZAR que M. Borlieu, permet de manière Le Monde sur CD-ROM : 01-44–88-46-60 Index du Monde : 01-42-17-29-33. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 d’habitants. Au dernier recense- était erronée. En fait, précise-t-il, La pièce de Julio Cortazar Rien incontestable de supprimer tout condi- ment (1999), la population de la « j’avais dit qu’il était difficile de faire pour Pehuajo, mise en scène par tionnel dans l’affaire de la MNEF pour Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 Guyane s’élevait à 156 790 habi- changer les Français d’habitudes ». Jean Boillot au Théâtre de la Cité ce qui concerne notre société. » 18 / LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 HORIZONS-DÉBATS Le droit à la santé n’existe pas par Guy Vallancien

ES mots ont un sens et rement affichée et sans moyens ainsi qu’en déléguant à son assis- le, l’ ordonnance salvatrice qui les payeurs devraient publier de nie et de contrôle du système de l’oublier expose à leur humains et financiers suffisants tant certaines consultations de guérira de tous les maux et, en façon transparente comment ils soins qui, malheureusement, frei- exploitation hasardeuse. pour l’impulser, nous resterons contrôle (hypertension artérielle, bout de chaîne, un service de réani- financent le système de soins et ne la plupart des initiatives. Sans LPour un individu donné, la enlisés dans de fausses restructura- diabète ou autres pathologies mation à la porte de chez eux dis- quels sont les hôpitaux ou cli- une régionalisation vraie et quasi santé est un état instable dont la tions coûteuses et génératrices de chroniques), l’établissement de ponible jour et nuit et gratuit. niques reconnus pour leur savoir- complète (hormis les grandes cau- dimension personnelle prime sur rancœurs, de déceptions, de mani- certificats, etc. Il prescrira certaine- Les comportements des assurés faire. ses dites nationales), nous ne pour- la dimension socio-économique. festations et de grèves. Aujour- ment moins d’examens et de traite- sociaux sont déterminés par cette Les devoirs des politiques. Nos rons assurer une médecine adap- Peut-on borner cette situation pré- d’hui, la régulation purement ments inutiles et rendra un sentence puérile : « J’y ai droit puis- élus ont peur de se lancer dans la tée aux besoins des populations caire par des limites qui défini- comptable des prestations médica- meilleur service médical pour un que j’ai payé. » Faut-il rappeler rénovation de notre système de locales. raient un état idéal de « bonne san- les qui enserre les établissements coût probablement inférieur. Il lui que cotiser à la Sécurité sociale ne soins. Localement toute restructu- Il nous faut bâtir un nouveau té », que nous aurions le droit d’at- hospitaliers, publics comme pri- faudra, en revanche, accepter de donne pas le droit à dépenser ration logique les expose au diktat système d’organisation des teindre et de conserver, en partici- vés, est une aberration qui conduit travailler systématiquement en moyens de prévention, de diagnos- pant au financement de sa perpé- à la réduction des soins ou à leur groupe pour partager ces assis- tic et de soins qui relie l’efficacité tuation ? La définition de l’état de report inadmissible. tants dans le cadre de maisons Un généraliste devrait être payé médicale aux financements enga- santé est floue – « état de bien-être L’un des devoirs du corps médi- médicales qui pourront supporter gés. Pourquoi les hôpitaux ne physique, psychique et social de la cal est donc de proposer des solu- la prise en charge de ces auxiliai- 300 ou 400 francs la demi-heure vraie gagneraient-ils pas d’argent pour personne humaine » –, mais il n’y tions nouvelles pour échapper à res nécessaires. le réinvestir dans l’amélioration de en a pas d’autre plus précise, car la un inexorable appauvrissement Le prix de la qualité passe par le de consultation, ce qui correspond leurs performances ? Le refus du norme de santé pour un être des moyens mis à sa disposition, contrôle de cette même qualité : politique de tenter des expérien- humain donné n’existe pas. alors que la demande de perfec- que les médecins discutent des au tarif moyen d’un expert. ces ponctuelles qui nous servi- Physiquement, psychologique- tion et de sécurité maximale s’ac- moyens et de l’intervalle de temps raient de bancs d’essai montre ment et socialement, sommes- croît. Or, dans le monde complexe du recyclage de leur connaissance De nombreux actes quotidiens ne devraient qu’il est en France impossible de nous identiques ? Non. Devons- d’aujourd’hui, les médecins n’ont est normal, mais que certains passer du particulier au général nous revendiquer d’être égaux jamais su parler d’une même voix. osent encore discuter de son prin- alors plus être assurés par le médecin sans théoriser à outrance. Les face à la maladie ? Non plus, sauf Ils ont, année après année, pesé de cipe est une faute. C’est parce que récents états généraux de la santé à rêver, car, en réalité, je n’ai moins en moins fort dans le grand nous serons les meilleurs que nous lui-même mais par des assistants n’ont guère bouleversé la aucun droit à me plaindre de ne marchandage du système de soins, conserverons la confiance des réflexion de fond et le « Grenelle pas faire 1,80 mètre, de n’avoir pas la multiplicité des syndicats et malades et il est de notre devoir de de la santé » qui est annoncé pour les yeux bleus, de risquer un can- leurs luttes fratricides depuis vingt nous tenir informés de l’avance- pour soi-même ce que l’on a épar- des électeurs qui défendent leur le 25 janvier n’est qu’une lance cer et de mal supporter l’alcool ! ans ayant affaibli la représentativi- ment des techniques de diagnostic gné pour soigner la collectivité ? hôpital, quelle que soit la qualité sans eau braquée contre l’incendie Le « droit à la santé » est une té de la profession. et de traitements. Notre devoir de citoyens est de des soins qui y sont prodigués. Les qui s’étend. revendication illusoire, basée sur Les gouvernements successifs Les devoirs des malades. Les participer au financement du sys- députés votent le budget de la un faux concept de norme de bon- ont alors su jouer habilement de Français pensent qu’ils ont le droit tème de soins que nous nous som- Sécurité sociale sans regarder com- ne santé. Arrêtons donc de bran- ces divisions lors des diverses à des prestations sociales, incluant mes donné sans chercher à récu- ment l’argent est redistribué et Guy Vallancien est profes- dir un tel slogan, seulement utile à négociations des conventions l’ambulance pour le moindre trans- pérer sa propre mise à tout ins- sans contrôler la qualité des presta- seur à l’université Pierre-et-Marie- maintenir des corporatismes obso- médicales successives. Il est de port, des examens biologiques et tant. En retour, et pour nous aider tions offertes aux malades. Le Curie, chef du département d’urolo- lètes ou des pouvoirs inappro- notre devoir de dépasser ces cliva- radiologiques pour se rassurer, la à mieux comprendre ce pourquoi ministère de la solidarité a trop gie à l’Institut mutualiste Montsou- priés, et posons-nous la seule ques- ges partisans et de porter sur les sacro-sainte prescription médica- nous cotisons, les organismes souvent une prétention d’hégémo- ris (Paris). tion qui vaille : sommes-nous capa- fonts baptismaux une Association bles de respecter le devoir de soli- médicale française qui aurait à darité qui incombe aux membres répondre à plusieurs questions. d’une société civilisée ? Combien faut-il de médecins ? Où Respecter un devoir exige une doivent-ils exercer ? Comment et attitude personnelle et collective combien doivent-ils être rémuné- responsable. Lorsqu’il s’agit du rés ? Comment doivent-ils être for- devoir de solidarité, ce sont de pro- més et évalués régulièrement ? fonds changements de mentalité Une telle association regroupe- et de comportements qu’il faut sus- rait des représentants du conseil citer, tant nous avons été habitués de l’ordre, des sociétés savantes, à croire que notre protection socia- des syndicats, des académies et le était un modèle d’efficacité. des universités concernées. Son Le corps médical a des devoirs : rôle premier serait de répondre à les médecins, hospitaliers comme ces questions cruciales qui déter- privés, sont tous employés par la mineront la qualité de la médecine Sécurité sociale. Dès lors, tous doi- française dans vingt ans. vent comprendre qu’à ce titre ils Les devoirs des organismes de ne pourront plus s’installer où ils tutelle. La Sécurité sociale, qui le veulent, pratiquer comme ils emploie un salarié pour deux l’entendent, isolément, sans accep- médecins, paie en gestionnaire ter les recommandations rédigées quasi aveugle, ne s’étant pas dotée par la profession elle-même sous à temps des moyens modernes et la direction de l’Agence nationale rapides d’évaluation des techni- de l’accréditation et de l’évalua- ques et des procédures médicales. La Caisse nationale d’assurance- maladie (CNAM) n’a que très peu Il n’y a pas de contrôle sur les caisses régiona- les qui, elles, ont une vision comp- de capitaine table souvent étriquée de leurs pré- rogatives. Les conflits incessants dans la plus grande de la CNAM avec le ministère de la solidarité mine le peu de pouvoirs entreprise de France, qu’elle possède alors que certaines de ses analyses de la pratique au budget médicale sont vraies et que plu- sieurs de ses propositions vau- de 630 milliards draient la peine d’être expérimen- tées. Pourquoi ne pas accepter de francs, localement ou régionalement des initiatives de fonctionnement dif- et dont le marché férent de notre système de soins qui serviraient de bases d’action à est en expansion plus grande échelle ? Si l’on veut une médecine de croissante et qualité, il faudra la payer : à 115 francs la consultation du géné- sans doute indéfinie raliste, on ne peut prétendre faire une médecine lente où l’acte intel- lectuel est honoré à sa valeur. Les tion en santé. Ils devront, en organismes payeurs ont toujours outre, accepter d’être réévalués en privilégié le remboursement des fonction de l’évolution des con- actes techniques souvent inutiles naissances nouvelles de la science au lieu d’honorer à son vrai dû la dans le cadre d’une formation consultation approfondie. Un continue sérieuse. Ils devront, généraliste devrait être payé 300 enfin, être rémunérés autrement ou 400 francs la demi-heure vraie qu’à l’acte puisqu’ils ne sont plus de consultation, ce qui correspond libéraux, c’est-à-dire libres du au tarif moyen d’un expert. De choix de leurs honoraires. nombreux actes quotidiens ne Quelle entreprise pourrait vivre devraient alors plus être assurés aujourd’hui, dont les cadres supé- par le médecin lui-même mais par rieurs ne se recycleraient jamais, des assistants (infirmières prati- feraient ce qu’ils veulent et se fixe- ciennes) qui seraient autorisés à raient un salaire et des stock- pratiquer un certain nombre de options sans en référer à leur direc- gestes et éventuellement à prescri- tion ? re dans un cadre déterminé sous Il est vrai que nous ne savons sa responsabilité. Le médecin en pas quel est le patron du système France assure une fonction de de soins en France. Les députés soins qui passe souvent après sa décident du budget annuel. Le fonction d’aide sociale ! ministère de la solidarité tente Le revenu annuel avant impôts d’organiser le système. Les diffé- d’un généraliste est, en moyenne, rentes agences publiques (accrédi- de 330 000 francs alors qu’il pres- tation, médicament, sécurité sani- crit en examens, médicaments et taire, sang, transplantation) autres traitements environ quatre posent des jalons ; les médecins fois plus. dépensent et les caisses d’assu- Acceptons qu’il soit pendant un rance-maladie payent. Mais il n’y an payé globalement avec le a pas de capitaine dans la plus même niveau de revenu, mais sur grande entreprise de France, au la base d’une consultation à budget de 630 milliards de francs, 300 francs, en réduisant le nombre et dont le marché est en expansion de ses consultations et visites tout croissante et sans doute indéfinie. en prenant le temps de voir ses Sans une politique de santé clai- malades, de mieux les connaître, HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 / 19

sur ses bourreaux. C’est pourquoi il est bon que le statut de la Cour L’ultime pénale internationale voté à Rome par cent vingt Etats ait exclu la pei- ne de mort. Il s’agit, pourtant, là Maurice Papon et le pardon aussi, de juger les pires crimes con- victoire tre l’humanité. par Roland Rappaport Ces considérations m’ont amené Suite de la première page à déclarer, à propos de Maurice LAUS BARBIE, Paul Tou- juger le Français Paul Touvier, Et quand, enfin, il fut arrêté, il sa guère et put attendre jusqu’au Papon, que, dès lors que le procès vier, condamnés pour l’un des chefs de la milice, bras s’est trouvé des magistrats pour 27 juillet 1982 avant de faire le Dans les procès pour crime con- avait eu lieu, que la vérité était crimes contre l’humani- armé de Vichy, soutien empressé prononcer en sa faveur un non- nécessaire. On sait trop que c’est tre l’humanité qui se déroulent établie pour les jeunes générations Kté sont morts en prison. de l’occupant, qui s’était rendu lieu qui provoqua, on s’en sou- seulement seize ans plus tard que près d’un demi-siècle après les et la condamnation prononcée, la Ils étaient avancés en âge mais il coupable de l’assassinat de juifs vient, l’émotion de l’opinion et la pouvait s’ouvrir le procès. Un jury faits, la difficulté est considérable justice avait, près de cinquante ans est vrai qu’ils n’avaient pas choisis comme tels dans un grou- censure de la Cour de cassation. composé de trois magistrats et d’établir avec certitude la vérité. Le après les crimes, rempli sa mission. atteint quatre-vingt-dix ans. S’ils pe d’otages, que d’efforts Touvier, pourtant, n’était qu’un neuf jurés a déclaré Maurice scrupuleux respect des droits de la Restait l’exécution de la peine. J’ai avaient vécu plus longtemps, des déployés pour qu’il échappe à tou- homme de main, un exécuteur de Papon coupable de complicité de défense, toujours nécessaire, est souhaité l’arrestation et l’incarcéra- voix de personnalités, d’associa- te sanction ! L’Etat se refusait à basses œuvres. Lorsqu’il s’est agi, crimes contre l’humanité et l’a un impératif catégorique dans de tion de Maurice Papon. Quant à le tions, se seraient-elles jointes à saisir la justice. Un président de la au cours des années 1980 cette condamné, le 24 avril 1998, à dix telles procédures. Ce qui a donné maintenir jusqu’à sa mort en pri- celles de leurs avocats pour République qui déclarait ne pas fois, de mettre en cause la respon- années de réclusion. au jugement de Nuremberg sa for- son, j’ai dit que la détention à la demander grâce ? Il est permis vouloir revoir l’époque où les sabilité de deux hauts fonction- Avant que la Cour de cassation ce morale et sa valeur historique, Santé d’un vieillard de quatre-vingt- d’en douter. n’examine le dossier, ce haut fonc- ce n’est pas l’exécution des crimi- dix ans me paraissait sans portée. Pourquoi en va-t-il différem- tionnaire a passé la frontière et a nels mais le respect de leurs droits. Pour tout autre que Maurice ment pour Maurice Papon ? Il a Depuis l’origine, il se déclare victime été retrouvé en Suisse. Il a finale- En cela réside la différence entre le Papon, ce propos n’aurait soulevé fallu attendre longtemps pour ment rejoint la prison de la Santé lynchage de Mussolini et la fin de aucune passion. Mais, pour nom- que, dans notre pays, on en vien- des associations qui ont décidé fin 1999. Il n’a jamais varié. Il a Goering. bre de victimes, atteintes jusqu’à ne à comprendre la nature, à fait son devoir, tout son devoir, Cette exigence a été respectée l’âme, la représentation de Maurice mesurer la dimension et l’éten- des poursuites, des médias, de la justice, rien que son devoir. Il n’est pas jusqu’à l’extrême, considèrent les Papon libre est insupportable. Et il due des crimes contre l’humanité question pour lui de procéder à juristes, jusqu’à l’excès pensent cer- est vrai que, si Maurice Papon, du commis pendant la dernière de l’abandon des siens et le voilà victime un réexamen de sa conduite, de taines victimes, au profit de Mauri- fond de sa cellule, avait exprimé guerre mondiale. Il a été bien diffi- son action. Il n’a rien à dire aux ce Papon. C’était pourtant là une enfin des paroles de véritable cile de parvenir à poursuivre, et des conditions de détention. victimes, ni l’expression d’un sen- victoire de la justice et du droit sur repentir et de profonde compas- encore plus de juger, au moins timent ni un quelconque regret. Il le crime et les pratiques barbares sion, alors, sans doute, tout serait quelques-uns des coupables. Le Que de nobles sentiments ne nous rendent ne leur doit rien. Il a d’ailleurs dont il s’était rendu complice. En différent. Au-delà de cette obsti- premier fut Klaus Barbie, en 1987. pris ses précautions en organi- son temps, Barbie avait saisi la nation vient pourtant toujours le Pour celui-ci, officier SS qui rele- pas prisonniers de cette posture sant son insolvabilité. Les victi- Cour européenne des droits de temps où, même s’agissant de cri- vait du pouvoir nazi, les plus hau- mes, parties civiles, ne peuvent l’homme en dénonçant sa remise, mes contre l’humanité, l’humanité tes autorités de l’Etat, le prési- obtenir l’exécution de la décision par les Boliviens, aux autorités fran- doit prévaloir sur le crime. Winston dent de la République, le garde Français ne s’aimaient pas naires, René Bousquet, secrétaire des magistrats de la cour d’assises çaises. Le recours fut rejeté, com- Churchill, farouche guerrier, procla- des sceaux s’étaient, au début des accueillait même une demande de général de la police de Vichy, et de Bordeaux qui ont fixé le mon- me il était prévisible. Mais son exer- mait « in victory, magnanimity ». années 1980, joints aux époux grâce. Il a fallu la détermination Jean Leguay, son adjoint, co-orga- tant de leurs droits. cice même établissait la différence L’affaire Papon a marqué, en Klarsfeld, qui s’employaient d’associations de résistants et de nisateurs en collaboration avec Le philosophe Vladimir Jankélé- de nature entre la justice des démo- grande partie grâce à la conviction depuis des années à l’expulsion familles de victimes pour que des les nazis de la rafle du Vel’d’Hiv vitch écrivait en 1964 : « Le par- craties et les pratiques totalitaires. des parties civiles, une victoire de de Barbie de Bolivie et à son poursuites soient engagées. Pen- (16 000 juifs de tous âges arrêtés don est mort dans les camps de la Cette victoire de l’Etat de droit et la justice. Reste la plus difficile à retour en France pour qu’il y dant des années et des années, et déportés), chacun put prendre mort. Notre horreur pour ce que de la justice doit s’accompagner, à remporter : celle sur nous-mêmes. réponde de ses crimes. Touvier en fut préservé par cer- la mesure des résistances. Les pro- l’entendement à proprement parler mon sens, d’une autre victoire de Mais lorsqu’il avait été ques- tains secteurs de l’Eglise et abrité tections s’étendaient jusqu’au ne peut concevoir étoufferait la nature morale : celle de l’humanité Robert Badinter tion, dans les années 1970, de dans des couvents. chef de l’Etat de l’époque. Ce sont pitié dès sa naissance… si l’accusé seulement les plaintes des victi- pouvait faire pitié. L’accusé ne mes qui ont permis le déclenche- peut jouer sur tous les tableaux à la ment d’une procédure qui s’enlisa fois, reprocher aux victimes leur res- pendant plus de dix ans et fut sentiment, revendiquer pour soi- éteinte par le décès de Leguay et même le patriotisme et les bonnes l’assassinat de Bousquet. intentions, prétendre au pardon. Il Papon, qui était ministre du faudrait, pour prétendre au par- budget, fut mis en cause le 6 mai don, s’avouer coupable. » 1981 dans un article du Canard Pour Papon, on sait ce qu’il en enchaîné l’accusant d’avoir con- est. couru à la déportation de Le pardon ne peut non plus rele- 1 690 juifs. Interrogé par des jour- ver de l’effet mécanique du temps nalistes, il déclara : « Tout ça ne mais seulement d’une volonté qui m’émeut pas beaucoup. Le Canard ne peut être que celle des victi- enchaîné, chez qui j’ai fait opérer mes et non celle de la puissance un contrôle fiscal, me cherche des publique. Le président de la Répu- poux dans la tête… ». blique Jacques Chirac, qui a rejeté Cependant, les jours suivants, il la demande de grâce, semble bien demandait au Comité d’action de en être d’accord. On ne peut en la Résistance de constituer un être surpris puisqu’il fut le pre- jury d’honneur, ce qui fut immé- mier, à ce niveau de l’Etat, à diatement accepté. Comment une reconnaître la responsabilité de la demande aussi singulière a-t-elle France dans le sort fait aux juifs pu être accueillie ? Pourquoi a-t-il pendant la guerre. La défense de été décidé de cette procédure Papon invoque, il est vrai, les con- extraordinaire ? La volonté de pré- ditions inhumaines et dégradan- server le mythe d’une France unie tes de la détention pour son client et résistante, l’idée selon laquelle en tirant argument de son âge. Vichy et ses fonctionnaires Personne ne peut être dupe. avaient été captifs et non compli- Papon, depuis l’origine, se décla- ces de l’occupant sont sans doute re victime, victime des associa- quelques-unes des raisons. La tions qui ont décidé des poursui- qualité de haut fonctionnaire de tes, victime des médias, victime Papon, préfet de police de Paris de la justice, victime de l’abandon sous de Gaulle, ministre du prési- des siens et le voilà victime des dent Giscard d’Estaing, n’y est conditions de détention. sans doute pas étrangère. Le Que de nobles sentiments ne « jury d’honneur », composé de nous rendent pas prisonniers de cinq hautes personnalités, cette posture. Les conditions d’authentiques résistants, fit con- d’emprisonnement sont, il est naître son avis le 15 décembre vrai, intolérables – ne le savent 1981 : « M. Papon, dont la respon- pas seulement ceux qui ne le veu- sabilité, bien qu’elle ne paraisse lent pas. Après d’autres, le méde- pas la plus engagée, doit tout de cin de la prison de la Santé, le doc- même être retenue, a dû concourir teur Vasseur, qui a démissionné, à des actes apparemment contrai- a dit et écrit pourquoi. Une com- res à la conception que le jury se mission composée de parlemen- fait de l’honneur, et qui, à juste taires de tous les horizons politi- titre, choquent la sensibilité fran- ques a fait les mêmes constata- çaise, mais qu’il convient toutefois tions. de situer dans le contexte de l’épo- Pourquoi aujourd’hui, dans que d’autant que plusieurs d’entre notre pays, maintenir en prison eux n’ont pas eu la portée ou les des vieillards, pourquoi conduire effets que leur révélation peut lais- des adolescents dans cette école ser croire aujourd’hui. » Ainsi de la récidive ? Faut-il vraiment « l’honneur » de Maurice Papon attendre les derniers jours des n’en sortait pas complètement malades en fin de vie pour les intact. Il était considéré qu’il jeter dehors sur des civières ? Et aurait dû, au mois de juillet 1942, ceux qui souffrent du sida doi- époque de la rafle du Vel’d’Hiv, vent-ils finir leurs jours sans soins démissionner de ses respon- appropriés entre quatre murs ? sabilités. Ce qui importe aujourd’hui, ce Cependant on lisait dans un rap- n’est pas de s’attacher à une situa- port joint à l’avis exprimé que tion particulière mais de modifier « tous les témoins entendus, à l’ex- enfin la règle pour tous. L’opi- ception de Serge Klarsfeld, ont esti- nion est prête à accueillir des mé que d’éventuelles poursuites réformes. Que le législateur, les contre les dirigeants responsables parlementaires se mettent immé- de la préfecture de Bordeaux de diatement à l’œuvre, qu’ils défi- mai 1942 à la Libération seraient nissent les cas, âges, soins indis- parfaitement injustifiées ». Où pensables pour lesquels, quoi étaient donc, que faisaient dans qu’il ait fait, un condamné ne le même temps les autorités de pourra être maintenu en déten- l’Etat, les organes judiciaires ? tion. Qu’ils disent quelles obliga- Rien. tions seront imposées aux person- Il a fallu, là aussi, que des nes libérées et que l’on fasse en familles de victimes, qui ne pou- sorte que soit assuré le contrôle vaient évidemment accepter la des conditions imposées. Que le situation, décident de porter législateur le fasse pour tous, plainte, ce qui fut fait au mois de sans bien sûr en excepter Maurice décembre 1981. Cette plainte obli- Papon. geait le procureur de la Républi- que, placé à l’époque sous l’autori- té du minitre de la justice, à saisir Roland Rappaport est avo- un juge d’instruction. Il ne se pres- cat. LeMonde Job: WMQ2301--0020-0 WAS LMQ2301-20 Op.: XX Rev.: 22-01-01 T.: 10:23 S.: 111,06-Cmp.:22,11, Base : LMQPAG 14Fap: 100 No: 0194 Lcp: 700 CMYK

20 / LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 CARNET

DISPARITIONS a AUBERON WAUGH, satiriste britannique, est mort mardi 16 jan- vier à Londres. Né le 17 novembre Jacqueline Piatier 1939, deuxième des sept enfants de l’écrivain Evelyn Waugh, Aube- ron Waugh a passé sa jeunesse L’amour de la littérature vivante dans l’ombre de son père, l’auteur de Hommes en armes, Officiers et SANS l’enthousiasme et le carac- « Dans ces dix années, j’ai vu le jour- posés, à laquelle elle ne donnait gentlemen, Retour à Brideshead. tère batailleur de Jacqueline nal passer de deux à seize pages. Au pas de « ligne », mais juste une re- Romancier lui-même – son pre- Piatier, qui est morte samedi début des années 50, j’ai commencé commandation : « Notre critique mier roman The Foxglove Saga 20 janvier à Paris à l’âge de à écrire des articles, d’abord signés sera surtout d’accueil et non de (1960) s’est vendu à 14 000 exem- soixante-dix-neuf ans (Le Monde “J. Piatier”. Ceux qui ne me connais- refus. » plaires –, il s’était surtout illustré daté 21-22 janvier), peut-être Le saient pas pensaient que cette ini- Jacqueline Piatier n’a jamais ces- comme humoriste féroce dans la Monde n’aurait-il pas créé, dès tiale dissimulait un prénom sé d’aimer le combat d’idées, l’af- presse, du Daily Mirror au Specta- 1967, un supplément littéraire, qu’il d’homme. frontement de passions littéraires, tor en passant par le Daily Tele- n’a cessé depuis de développer. Mais, un jour, j’ai fait une enquête jusqu’au conflit, qui la stimulait. graph et le journal satirique Private C’est du mercredi 1er février 1967 sur la prostitution, et Hubert Beuve- Quand son adjoint, François Bott, Eye, où il tint une chronique du- que date le premier « Monde des Méry, jugeant que mon article pre- lui succéda, en 1983, elle ne devint rant seize ans. S’il était effective- livres » (sorti le mardi après-midi à nait “une position qui ne pouvait pas « l’ancien chef donneur de le- ment cruel et même odieux lors- Paris), dirigé par Jacqueline Piatier : être qu’une position de femme” çons », mais continua d’écrire, de qu’il écrivait, Auberon Waugh 8 pages, à l’intérieur du Monde (la m’a demandé de signer de mon nom débattre avec la nouvelle équipe, était au contraire affable et préve- publication en cahier séparé vien- entier. C’est ainsi que je suis devenue de se passionner pour de nouveaux nant avec ses visiteurs. Beaucoup dra bien plus tard) précisant « sup- Jacqueline Piatier. » auteurs, qu’elle défendait aussi au de commentateurs, choqués par plément au numéro 6860 ». Avec à A cette époque, Le Monde pu- jury du prix Médicis, où elle était ses positions à contre-courant, la « une » un article de Jacqueline bliait un « feuilleton littéraire », le entrée en 1978. l’accusaient d’être sexiste, raciste Piatier, « A la recherche du roman mardi, tenu par Emile Henriot, de Quand François Bott s’est choisi, et d’extrême droite. D’autres pré- moderne ». C’était la première fois l’Académie française, et un « cour- en 1991, une femme pour succes- féraient voir en lui un « anarchiste au Monde que la responsabilité rier littéraire » d’un quart de page, seur, Jacqueline Piatier, au conservateur ». Il disait par d’un secteur du journal était le vendredi, dont s’occupait Robert contraire de celles qui veulent exemple que les femmes qui se confiée à une femme. Coiplet. Ce dernier prenant sa re- avoir été « la seule dans ce poste » plaignent de harcèlement sexuel Jacqueline Piatier, avant d’inven- traite, en 1960, Jacqueline Piatier s’est réjouie de ce « passage de té- sont souvent très laides, que l’on ter ce supplément, dont hérite de sa rubrique et obtient une moin » à distance. Elle ne se privait donne trop d’argent aux classes la- « Le Monde des livres » actuel est page entière. Les liens avec le pres- pas de donner son avis – le «ma borieuses qui les dépensent en l’héritier direct – obéissant à un tigieux et très conventionnel feuil- petite fille » d’Emile Henriot deve- transistors, caravanes, fleurs artifi- identique souci de diversité et letoniste sont « courtois et dis- nant un affectueux et parfois déli- cielles et nourriture surgelée, ou d’ouverture –, était, depuis 1945, tants ». Mais, en février 1961, quand cieusement vindicatif « ma petite ». encore, parlant d’un vin, qu’il sen- l’une des figures de l’excitante Jacqueline Piatier défend un livre Sa passion pour la littérature de- tait les chrysanthèmes posés sur la aventure journalistique commen- de Samuel Beckett, elle s’attire les meurait intacte, et elle savait tombe d’un enfant indien mort-né. cée en 1944 autour d’Hubert foudres d’Henriot : « Ma petite fille, qu’elle avait durablement insufflé Beuve-Méry. Jeune femme – elle vous vous êtes fait avoir par la au « Monde des livres » son ar- était née le 12 juin 1921 –, munie mode. » Rien de tel pour l’inciter à deur, son esprit volontiers belli- JOURNAL OFFICIEL d’une licence de lettres et d’un di- ne pas changer de cap. La même queux, son énergie à défendre, non plôme d’études supérieures, elle année 1961, Henriot meurt et le des livres ») et Claude Julien, ainsi épique » (voir notamment un entre- seulement des livres, mais des écri- Au Journal officiel du samedi 20 jan- n’a évidemment pas été engagée feuilleton échoit à Pierre-Henri Si- que des collaborateurs extérieurs, tien à Livres Hebdo en avril 1983). vains, des artistes, dont le geste so- vier sont publiés : comme journaliste, dans cette ré- mon, dont les relations avec Jac- universitaires et écrivains. Mais aussi par son désir d’être à litaire, périlleux, lui paraissait le b Associations : une décision por- daction strictement masculine. queline Piatier sont meilleures. Peu Sur ce « Monde des livres » des l’écoute de toute la littérature vi- plus sûr rempart de la civilisation tant attribution du label « Grande Pendant dix ans elle a tenu «la à peu se constitue une petite origines, Jacqueline Piatier a laissé vante et des débats – philoso- contre la barbarie. Cause nationale » pour l’année 2001. “bibliothèque”, qui, se souvenait- équipe, qui sera quelques années sa marque par sa défense des au- phiques, sociologiques, linguis- b Vins : un décret relatif aux vins de elle, n’avait rien du service de docu- plus tard le noyau du premier teurs dits du nouveau roman, en tiques... –, nombreux dans les Josyane Savigneau pays des coteaux de Tannay. mentation minutieux constitué en- « Monde des livres » – avec des particulier Claude Simon, « que je années 60 et 70. Enfin par sa volon- b Chasse : un arrêté autorisant les suite. On avait hérité des dossiers du journalistes du Monde, dont Ber- tiens, soulignait-elle, pour un des té de constituer autour d’elle une ૽ « Le Monde des livres » du jeu- préfets à repousser la date de ferme- Temps, c’étaient les écuries d’Au- trand Poirot-Delpech (qui devien- plus grands écrivains contempo- équipe aux compétences, aux di 26 janvier (daté 27) rendra ture de la chasse aux oies, pigeons ra- gias, il fallait d’abord nettoyer ». dra le feuilletoniste du « Monde rains, à cause de son ampleur goûts et aux caractères plutôt op- hommage à Jacqueline Piatier. miers et grives jusqu’au 20 février.

AU CARNET DU « MONDE » –Mme Rita Crenn, – Limoges. –Mme Laure Lacaze, – M. et Mme Gilbert Moszer, – Mme Anne Vallois, M. et Mme Michel Rubel, M. Michel Penvern sa mère, me son épouse, Anniversaires de naissance Ses amis, M. et M Guy Gérardin Annie et Max Chanel, Mme Catherine Rubel, et leurs enfants Fabien et Jean-Marc, et leurs enfants, me ont la douleur de faire part du décès de Renée et José Lacaze-Ribeiro dos ses enfants, M. et M Christian et Madlaina Vallois M. et Mme Paul Gérardin Mounira, Santos, Mme Sophie Misrahi, et leurs enfants Emilia, Filip, Clara Yann CRENN, et leurs enfants, me et Fanny, me Jean et Dominique Lacaze, M. et M François Lasry, nous ne pouvons que te remercier de nous M. et M Emmanuel Gérardin me me Philippe, Sophie, François, Laurent, M. et M Maxime Lemerle, M Claude Desbrosses, avoir fait autrement, nous ne pourrions pas survenu le 19 janvier 2001, à Paris. et leurs enfants, lle Mme Odette Scherer, Claire, David, Alexandre, Céline, Laura, M Stéphanie Lemerle, te remercier pour clore la controverse. font part du rappel à Dieu de Mlle Juliette Rubel, Mme Antoinette Scherer, Il sera inhumé au cimetière de Mont- Romane et Helena, M. Pierre Scherer, me ses petits-enfants, Nous te remercions de t’avoir faite telle martre, le 23 janvier, dans la plus stricte M Louis GÉRARDIN, ses enfants, petits-enfants et arrière- Mme Jeanine de Saevsky, que tu es, maman. intimité. née Nicette BESSE-LAGRAVE, petits-enfants, Sarah, Jennifer, Salomé, Elisa, Eric, M. Patrick de Saevsky, Camille, Gaspard et Arthur, M. et Mme Bernard et Suzanne Sedard, Joyeux anniversaire ! ont la tristesse de faire part du décès de 40, rue de l’Université, survenu le 19 janvier 2001, dans sa ses arrière-petits-enfants, M. et Mme Gérard et Michèle Quemin, 75007 Paris. soixante-seizième année. Ainsi que toute la famille, M. et Mme Jean-Pierre Sharif et Yto. André LACAZE, La cérémonie religieuse est célébrée en ont la douleur de faire part du décès de et Yolande Fauvergue, eme – Toute l’équipe de 13 Rue l’église Sainte-Marie, lundi 22 janvier, à survenu le 16 janvier 2001. ont la grande douleur de faire part du décès Décès salue avec un immense chagrin son 15 heures. M. Marcel RUBEL, de –Mme Suzanne Castiel, née Banon, collègue et ami Les obsèques ont eu lieu le 19 janvier, survenu le 19 janvier 2001, dans sa quatre- Mme Jacqueline VALLOIS, son épouse, Yann CRENN. dans l’intimité familiale. Elie, Anita, Mercédès, – Isabelle In, vingt-huitième année. née DESBROSSES, son épouse, officier des Palmes académiques, ses enfants, Elle prend part à la douleur de sa maman 5, port Tamaris, Shayna et Sarah Straus, Domitille, Timothée, Guillemette et 83500 La Seyne-sur-Mer. L’inhumation aura lieu le mardi et de ses proches. Marin, 23 janvier, à 10 h 45, au cimetière ancien survenu le 18 janvier 2001, à son domicile, ses petits-enfants, e Reina Azulay, ses enfants, de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). à Paris-16 , dans sa quatre-vingtième – M. François Ditisheim, Marguerite-Marie In Sokan, année, munie des sacrements de l’Eglise. sa sœur, –Mme Daniel Robert, Martin Straus, son époux, sa mère, Un registre à signatures tiendra lieu de Mlle Laurence Ditisheim, Sophie, Martin et Arun In, Gilles et Isabelle Robert-Bayen, condoléances. La cérémonie religieuse aura lieu en Sa famille, Denis et Brigitte Robert-Maurette, Ses proches, M. Alain Ditisheim ses frères et sœur, l’église Saint-François-Xavier (chapelle de et sa fille, Corine In-Gérardin, ses enfants, Cet avis tient lieu de faire-part. la Vierge), place du Président- Et ses amis, e M. et Mme Philippe Ditisheim sa belle-sœur, Matthieu, Sylvain, Guillaume et Lucile, Mithouard, Paris-7 , le mercredi 24 jan- ont l’immense douleur de faire part du ses petits-enfants, décès brutal de et leurs enfants, Marine, Pierre-Loup, Lauriane et Robin, 76, boulevard Maurice-Barrès, vier, à 10 h 30. ses enfants et petits-enfants, ses neveux et nièces, Les familles Robert, Berton, Lacombe, 92200 Neuilly-sur-seine. Nessim Luis CASTIEL, Mme Huguette Plassais, M. et Mme Van-Jean Cosal, 9, rue Auguste-Lançon, son oncle et sa tante, ont la tristesse de faire part du décès, dans 75013 Paris. ses enfants et petits-enfants, sa quatre-vingt-neuvième année, de à l’âge de quatre-vingt-sept ans. Sa sœur, ses neveux et nièces, Sayeth et Michel Soun-Pourquet, 4, rue Hector-Berlioz, sa sœur et son beau-frère par le cœur, – Jacques et Colette Sur, 78670 Villennes-sur-Seine. « Que son âme repose en paix, ont la douleur de faire part du décès de Et toute la famille, Daniel ROBERT, Serge Sur et Roseline Letteron, Que le vent des Hespérides lui soit doux. ses enfants, me Ainsi que tous ses amis en France et au Tu nous manques tant, déjà. » M Denise DITISHEIM, Cambodge, chevalier de la Légion d’honneur, Franck et Chantal, Nicolas et Florence, Anniversaires de décès née WEILL, ont la tristesse de faire part de la mort de croix de guerre 1939-1945, Sabine, Suzanne Castiel, ses petits-enfants, survenu le 19 janvier 2001, à Paris. ancien élève – Fresnes. Grenoble. Paris. 26, avenue de Friedland, Thaddée IN, de l’Ecole normale supérieure (1931), Martin et Hyppolite, 75008 Paris. Les obsèques auront lieu le mardi docteur ès lettres, ses arrière-petits-enfants, Catherine ALIDIÈRES, survenue accidentellement le jeudi 11 jan- Fernande Huaut, 23 janvier, à 11 heures. directeur d’études honoraire vier 2001, à l’âge de quarante ans. sa belle-sœur, Dix ans déjà que tu nous as quittés, Nos abonnés et nos actionnaires, On se réunira à l’entrée principale du à l’Ecole pratique des hautes études Bernard et Jackie Huaut, cimetière du Montparnasse, 3, boulevard Catherine, bénéficiant d’une réduction sur les Isabelle In, (sciences religieuses). ses neveux, tu es toujours présente parmi nous. Edgar-Quinet, Paris-14e. 16 bis, rue Savary, insertions du « Carnet du Monde », Sa famille, Ni fleurs ni couronnes. 29300 Quimperlé. L’inhumation aura lieu dans l’intimité, Ses amis, sont priés de bien vouloir nous com- Mme In Sokan - Le Droumaguet, au cimetière protestant de Royan muniquer leur numéro de référence. 5, rue Thimonnier, 45, avenue Verdier, (Charente-Maritime). ont la tristesse de faire part du décès de – Le 22 octobre 1996, mourait 75009 Paris. 92120 Montrouge. Michel HURTIG. L’évangile de la Résurrection sera Lucien SUR, annoncé lors du service d’action de grâces, C’était hier... – Toulouse. Orléansville. mardi 23 janvier 2001, à 14 h 30, au temple survenu le 27 décembre 2000, de l’Eglise réformée à Vaux-sur-Mer à Cherbourg, dans sa quatre-vingt- Claire Jover, (Charente-Maritime), place du Marché. quatrième année. – Il y a dix ans, le 25 décembre 1990, ses enfants, ses petits-enfants, Les familles Jover, Thévenin, Brody, « Même quand je marcherai Les obsèques ont été célébrées dans Jacques LOISEAU Lebigot, Meeschaert, Bouvier, l’intimité à Tourlaville, le 30 décembre. dans la vallée de l’ombre de la mort, nous quittait. leurs enfants et petits-enfants, je ne craindrai aucun mal, Tous leurs amis, car tu es avec moi ! » Cet avis tient lieu de faire-part. ont la tristesse de faire part du décès de Catherine, Aurore, Estelle, Psaume 23. La famille, les amis, Paul JOVER, –Mme Monique Travers, se souviennent. directeur du génie civil 20, avenue de la Falaise, son épouse, à la Société du métro 17200 Royan. M. Franck Travers, « Ne craignez pas ainsi la mort de l’agglomération toulousaine. 8, rue Hector-Berlioz, son fils, Mais craignez davantage la vie insuffisante. » 38000 Grenoble. Toute sa famille, B. Brecht. Il s’en est allé dans la paix de Dieu, 15, rue des Cordonniers, Et ses amis, le 19 janvier 2001, à l’âge de soixante ans. 95570 Bouffémont. ont la douleur de faire part du décès de Souvenir La célébration d’inhumation aura lieu à M. Jean-Claude TRAVERS, Toulouse, en l’église Saint-Marc, le mardi – Il y a un an, le 22 janvier 2000, 23 janvier, à 15 heures. – Les familles Roudoci, survenu à Paris-18e, le 16 janvier 2001, à Fleurs ou dons (versés au GAF, Et alliées, l’âge de cinquante-huit ans. Bernard SUBRAN association SDF). ont la douleur de faire part du décès de La cérémonie religieuse aura lieu le nous quittait. M. Omar ROUDOCI, mercredi 24 janvier, à 9 h 30, en l’église Son épouse, Jacqueline, toujours dans la fils de Sainte-Geneviève-des-Grandes-Carrières (rue Championnet, Paris-18e), suivie de la tristesse, demande à tous ceux qui l’ont CARNET DU MONDE M. Kaddour Mourad ROUDOCI, crémation à 13 h 15, au cimetière de l’Est, connu, apprécié et aimé d’avoir une pensée Fax : 01-42-17-21-36 imprimeur, dit « Père-Lachaise ». pour lui. Téléphone : survenu à Paris, à l’âge de quatre-vingt- Selon sa volonté, ni fleurs ni couronnes. 01-42-17-39-80 douze ans. Cours 01-42-17-38-42 Un registre à signatures tiendra lieu de 01-42-17-29-96 L’inhumation a eu lieu le dimanche condoléances. Cours de piano haute qualité 14 janvier 2001, au cimetière Sidi- par prof. exceptionnelle e-mail:[email protected] Abderrahman, à Alger. Que son souvenir soit éternel. Rens. : 01-43-54-73-26. 22 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001

ACTIONNARIAT Carol Galley fier une cagnotte colossale : plus de crétion, sans les revendiquer ni s’en coûts et des licenciements massifs, exigée par les actionnaires dans la en impose. Pour le compte de mil- 500 milliards de dollars. b SON POU- vanter. b LE HAUT RENDEMENT des devenus des pratiques courantes gestion des entreprises, et qui dé- lions d’épargnants dans le monde, la VOIR lui permet de faire et défaire la fonds propres exigés par les inves- pour les entreprises cotées. b DES fend son rôle : fournir le meilleur coprésidente du premier gestion- vie des entreprises. Mais elle préfère tisseurs institutionnels est jugé res- CRITIQUES balayées par Mme Galley, rendement aux épargnants qui lui naire de fonds britannique fait fructi- exercer ses prérogatives dans la dis- ponsable de la chasse effrénée aux qui se réjouit de la transparence confient leur argent. La femme la plus puissante de la City exerce son pouvoir sans états d’âme Carol Galley, coprésidente de Merrill Lynch Investment Managers, le premier gestionnaire de fonds britannique, ne se met pas en avant. Pourtant, plus de 500 milliards de dollars sont investis sous l’autorité de cette banquière qui se compare à un médecin légiste

LONDRES ture qui commente tout et de famille qui a perdu son empire « Mes collaborateurs sont souvent de notre correspondant à la City n’importe quoi : « Nous devons hôtelier en 1996, quand Carol jeunes et intelligents, ils posent Le bruit des salles de change est expliquer ce que nous faisons avec Galley décida de soutenir le rai- donc des questions directes qui peu- bien éloigné de ce petit bureau l’argent qu’on nous confie. Nos man- der, le groupe Granada. A l’épo- vent être perçues comme imperti- qui domine une courbe de la Tami- dants veulent connaître non seule- que, le quotidien des affaires, le nentes. Mais je pense que les entre- se, niché au troisième étage de ment le processus d’investissement, Financial Times, l’avait présentée prises tirent profit de cet examen l’immeuble en verre et métal du mais aussi les gestionnaires chargés sous les traits peu flatteurs d’une constant, qui les contraint à rendre siège social de Merrill Lynch de faire fructifier leurs avoirs. Il araignée tissant sa toile autour des comptes. Les compagnies les Investment Managers (MLIM). s’agit d’un travail d’équipe. » des alliés de Forte. Impopulaires, plus sophistiquées et les plus ouver- Son cadre monacal, rendu encore Les détracteurs des fonds de les fonds de pension ? A ses yeux, tes sur l’extérieur sont rodées à cet plus froid par un mobilier de bois retraite accusent des sociétés com- les actionnaires prennent enfin le exercice obligé. Elles connaissent clair, semble avoir été créé sur me MLIM de favoriser chez les diri- pouvoir, et pour le meilleur. l’effet d’une bonne présentation sur mesure pour masquer le pouvoir geants d’entreprise une vision à « Nous investissons dans des com- leur valorisation boursière. » de ceux que l’on présente volon- court terme au détriment de la tiers comme les nouveaux maîtres capacité de générer des bénéfices du monde : les investisseurs insti- à long terme. Beaucoup jugent le Un contentieux avec Unilever tutionnels anglo-saxons. Carol haut rendement des fonds propres Galley en impose. Pour le compte exigé par les investisseurs institu- En octobre 2001 doit s’ouvrir le procès intenté par le conglomérat de millions d’épargnants à travers tionnels, les « zinzins », respon- anglo-néerlandais Unilever à Merrill Lynch Investment Managers. le monde, la coprésidente du pre- sable de la chasse effrénée aux Unilever accuse le gestionnaire de « négligence » et réclame 100 mil- mier gestionnaire de fonds britan- coûts, des licenciements massifs et lions de dollars au titre des dommages et intérêts. Le contentieux nique fait fructifier une cagnotte brutaux. porte sur la piètre performance réalisée par MLIM entre janvier 1997 colossale : plus de 500 milliards et mars 1998. Selon des rumeurs, l’acte d’accusation comprend égale- de dollars. Soit la moitié du pro- « DES EXIGENCES POSITIVES » ment la disparition de documents et la transmission d’informations duit intérieur brut de la France ! « Le contrôle des frais généraux erronées sur le rendement des placements effectués au nom du fonds Un pactole qui permet à la n’est pas une nécessité en soi. En de retraite d’Unilever. La sous-représentation des titres de haute tech- « Dame » de King William Street tes les catégories d’actifs, que ce de portefeuilles est comme un analysant un bilan, je me pose la nologie est aussi soulignée. Pour les experts, ce procès souligne la de faire et défaire la vie des entre- soient des actions, des bons du Tré- grand chef. Il va d’une entreprise à question suivante : cette société est- détermination des trustees (administrateurs) de fonds de retraite à prises jugées insuffisamment sor ou, depuis peu, des fonds de cou- l’autre, l’œil à tout. Pour que la elle gérée de manière suffisamment obtenir le meilleur rapport qualité-prix de la part des gestionnaires performantes. verture [hedge funds]. Un réseau sauce prenne, il faut un mélange efficace pour survivre dans un envi- auxquels ils confient leurs actifs. Eux-mêmes ont des comptes à ren- Tirée à quatre épingles, campée étoffé de distribution à l’échelle de curiosité intellectuelle, de prise ronnement déréglementé ? » S’il dre à leurs mandants, les retraités, qui s’organisent pour défendre à l’entrée, elle accueille son visi- mondiale et la qualité du service au de décisions rapide, de l’imagina- n’est pas dans les habitudes de la leurs intérêts. MLIM se refuse à tout commentaire sur cette affaire. teur. Un sourire de commande niveau local sont notre force. »Pas tion. Il faut sentir le marché tout « bande à Carol » de débarquer accroché au visage, la poignée de la moindre trace d’émotion quand en sachant mesurer les risques. dans les entreprises comme des main décidée, la dame est tout notre interlocutrice distille ses L’art et la science. éléphants dans un magasin de pagnies qui sont sous-évaluées, L’heure est passée. Continuelle- empreinte de ce self-control qui réflexions, simples et logiques, sur Si Mme Galley recherche active- porcelaine, le gâchis du capital explique-t-elle. Quand une OPA ment sur ses gardes, Carol Galley sied aux quelques femmes diri- le métier de gestionnaire d’actifs. ment une amélioration de la trans- est considéré comme un péché hostile est lancée, nous avons une se lève et tend la main. Elle a geantes de la City. Plus habituée La création de valeur pour l’action- parence dans le fonctionnement moral : « Le devoir du manage- obligation fiduciaire envers les oublié de nous parler du plus à l’ombre des salles de réunion naire (shareholder value) revient des entreprises dans lesquelles elle ment est d’offrir aux actionnaires administrateurs d’examiner les important, tout simplement : de dépouillées qu’à l’éclat de la gloire comme un leitmotiv au cours de investit, il n’est pas question un rendement approprié. Ces dix effets potentiels des deux stratégies la France, l’un des marchés sur médiatique, Mme Galley fait son cette conversation. d’exercer ses prérogatives en plein dernières années, les investisseurs concurrentes en présence. Nous rai- lesquels lorgne désormais MLIM : devoir en recevant pour la pre- jour. Tendez l’oreille, vous enten- institutionnels sont devenus plus sonnons toujours à long terme. » « C’est le bon moment pour se déve- mière fois un journaliste étranger. SAVOIR SENTIR LE MARCHÉ drez marmonner cette financière exigeants. Ils réclament des comp- Dans les grandes batailles boursiè- lopper en France, en raison de la Mais on la sent nerveuse… « Comme un médecin légiste, il de cinquante-deux ans dont on ne tes aux entreprises dans lesquelles res, MLIM se veut pragmatique, propagation de la culture « Nous offrons à nos clients, faut analyser systématiquement et verra pas le visage affiché dans le ils investissent les fonds de leurs se rangeant tantôt du côté actions. » Tandis que le magnéto aujourd’hui gavés d’informations de manière continue le secteur, la métro. S’interdisant par exemple clients. Cette exigence peut créer de l’agresseur, tantôt du côté de est emballé, elle a déjà replongé financières, une large gamme de pla- société, sa direction et la cohérence de faire comme sa collègue et des tensions, mais elles sont positi- la proie. dans ses dossiers et épluche des cements couvrant tout l’éventail des de sa stratégie. L’entreprise modèle amie Nichola Horlick, qui avait ves. » Une phrase lourde de sens Bien des patrons européens comptes. Il est vrai qu’on ne par- risques. Nous disposons de spécialis- n’existe pas. Ce qui importe, c’est la accepté de poser pour lancer caché quand on connaît la cohor- s’agacent d’être bousculés par des donne rien aux femmes… A la City tes qui, sur la base de prévisions éco- manière dont elle est gérée dans SG Asset Management. Elle n’est te de PDG contraints à la démis- jeunes gens qu’ils jugent arro- encore moins qu’ailleurs. nomiques internes, sont capables l’intérêt de ses actionnaires. » pas non plus une Abby Cohen, sion quand les résultats sont mau- gants. Carol Galley affecte de se d’investir de par le monde dans tou- A l’écouter, un bon gestionnaire pythie américaine de la conjonc- vais. A l’instar de Rocco Forte, fils moquer d’être ainsi diabolisée : Marc Roche

La puissance de MLIM La madone des « zinzins » LONDRES d’une Autrichienne ayant fui le nazisme, elle a et le développement des plans de retraite pri- Mais les résultats souffrent du choc culturel Merril Lynch Investment Managers de notre correspondant à la City épousé un banquier allemand. Cette diplômée vés la propulsent au sommet : directrice de de la fusion des équipes, des constants dépla- (MLIM) est le premier gestionnaire Elle a la trempe d’une Margaret Thatcher, de l’université de Leicester, établissement peu MAM en 1986, elle gagne un strapontin au cements à New York, et du flottement ob- de fonds britannique et le sixième mais elle est d’un métal plus chaud. Comme le renommé du « pays noir », détonne dans le conseil d’administration l’année suivante et en servé au sommet. Laissés à eux-mêmes, des au monde. financier Warren Buffet, la femme la mieux club des grands financiers londoniens, tradi- devient la vice-présidente en 1995, quand la gestionnaires n’en font qu’à leur tête. Bilan : b Capitaux gérés (juin 2000). tionnellement formés à « Oxbridge », temple vénérable maison gagne son indépendance baisse des performances, retraits de fonds, 555 milliards de dollars, dont PORTRAIT de l’establishment. après le rachat de la maison mère par la So- perte de mandats et inquiétude de la direc- 259 milliards au profit des A la fin de ses études, en 1971, elle entre ciété de banque suisse (SBS). L’OPA de Gra- tion générale à New York. Carol Galley investisseurs institutionnels, Privilégiant la raison sur les comme documentaliste chez Mercury Asset nada sur Forte en 1996 marque son heure de reprend les équipes en main, rétablit les liens 251 milliards au profit de fonds coups de cœur, Carol Galley Management (MAM), le département gestion gloire. Premier actionnaire de la chaîne hôte- avec les clients mécontents et renforce les mutuels et 45 milliards en a su s’imposer dans le milieu de fonds de la banque d’affaires SG Warburg. lière Forte, propriétaire entre autres des pala- procédures de contrôle des risques. Aujour- provenance de fortunes privées. machiste de la haute finance La jeune provinciale est chargée de la rédac- ces Méridien, MAM se déleste de ses actions d’hui, MLIM a une notoriété comparable à b Clients. tion de la revue de presse quotidienne de la au profit du prédateur Granada, qui l’emporte celle de Fidelity. – 4 des 10 plus importants fonds direction, une affectation idéale pour nouer haut la main. Sa réputation d’omnipotence La « businesswoman » effleure avec simpli- de retraite au monde ; payée de la haute finance mondiale choisit le des contacts. Sa réputation de sérieux, d’indé- date de cet épisode. cité les bonheurs qui tissent sa vie : les esca- – 152 des 500 plus importantes risque en pariant sur des compagnies dynami- pendance, son doigté dans les relations avec pades le week-end dans le sud de la France, firmes mondiales ; ques et audacieuses. Comme le spéculateur les clients, lui permettent de bifurquer vers le ESCAPADES DANS LE SUD DE LA FRANCE l’opéra, la lecture de classiques anglais. A l’évi- – 56 des 100 plus grosses George Soros, cette croisée du nouveau capita- placement dans les valeurs britanniques. «A Trop petite pour survivre à l’heure de la dence, les tentations fantaisistes ne parais- entreprises britanniques ; lisme est d’abord animée par l’inflexible déter- l’époque, la gestion de fonds était le parent pau- mondialisation, MAM passe sous la férule du sent jamais l’effleurer. Quand elle s’engage, la – 27 des 50 plus grosses mination de la rentabilité maximale des fonds vre de la haute banque. Dans un tel environne- mastodonte américain Merrill Lynch en 1997. raison l’emporte sur le cœur : à la suite d’une compagnies japonaises ; qui lui sont confiés. A l’instar de ses trois ment, très machiste, c’était le seul secteur où une Carol Galley est nommée coprésidente au enquête montrant que le loisir favori de ses – 21 banques centrales. modèles, Carol Galley est une outsider. Née à femme ambitieuse et intelligente du style de côté de son compère Stephen Zimmerman. clients est le jardinage, sa société est devenue b Effectif. 3 927 employés, dont Newcastle, cité ouvrière du Nord profond, la Carol pouvait espérer percer », indique l’un de Si elle a des états d’âme devant les objectifs le sponsor du Chelsea Flowers Show. 712 gestionnaires de fonds. dame opère dans l’univers très masculin de la ses anciens collègues. Les privatisations de fixés par Merrill – doubler les fonds sous ges- b Réseau. 14 bureaux dans le monde. haute finance londonienne. Germaniste et fille l’ère Thatcher, l’engouement pour les actions tion d’ici à 2003 –, elle les garde pour elle. M. R. Les professions libérales, des entreprises presque comme les autres LE DROIT français place les pro- française, considèrent que les pro- commerciale et les valeurs engen- la profession, n’est pas illicite ». ments suspects, indices d’un blan- de défense. L’idée est bien que l’ac- fessions libérales du côté du droit fessions libérales peuvent être sanc- drées par celle-ci, principalement Cette décision prend acte que chiment d’argent. On veut aujour- tivité de conseil est une activité éco- civil et non du droit commercial. tionnées en cas de comportements la clientèle. Or il est interdit de l’exercice d’une profession libérale d’hui étendre ce système aux avo- nomique banale, qui ne mériterait Cela tient à ce que ces professions anticoncurrentiels : elles sont des céder sa clientèle en soi, selon est bien une activité économique cats. Mais le secret professionnel pas ce privilège. Plus encore, un ne sont pas des entreprises ordi- entreprises comme les autres, l’idée simple que les clients sont sur un marché dont la clientèle est des avocats se prévaut d’une rela- nouvel amendement du projet de naires agis- puisqu’elles proposent un service des personnes et que les personnes à la fois l’enjeu et la valeur. Comme tion de confiance, de confidence, loi sur les nouvelles régulations éco- sant sur un échangé contre un prix. ne sont pas à vendre. Mais, si l’on revers de la médaille, la banalisa- qui rend l’avocat gardien des nomiques, pour lutter contre le marché : elles Des innovations juridiques ex- vend un fonds de commerce, il est tion des professions libérales rend secrets parce qu’il est le gardien blanchiment d’argent, veut soumet- exercent des priment cette banalisation. Lors- l’objet proprement dit de la vente, de plus en plus difficile leur sous- des libertés contre la répression, tre les avocats, exerçant une acti- activités où qu’elles permettent de céder les et à travers lui la clientèle commer- traction aux contraintes qui pèsent alors même que cette répression, à vité de conseil, à la même obliga- l’altruisme a clientèles, elles sont bien reçues ciale est licitement transférée à l’ac- sur les autres agents économiques. travers le procès pénal notam- tion de révélation de soupçon que sa part, où la par ces professions ; lorsqu’elles quéreur du fonds. Pour les profes- Cela explique la grande bataille ment, est légitime. celle qui pèse actuellement sur les relation avec écartent le secret professionnel, sionnels libéraux, parce qu’ils ne autour du secret professionnel, C’est ainsi que la loi du 7 avril banquiers. EXPERTISE le client est elles sont désapprouvées. Ainsi, un sont pas des commerçants, ne pou- dont le recul est net, quelle que soit 1997 pose le droit pour l’avocat de Suivant que les avocats obtien- absolument personnelle, et où le arrêt très important de la première vant donc utiliser l’instrument du la profession libérale concernée. refuser de livrer un secret à l’auto- dront ou non le retrait de cette dis- talent est la première valeur. Mais chambre civile de la Cour de cassa- fonds, la jurisprudence en était rité qui le requiert, qu’il s’agisse position, qui vient, le 25 janvier, en le droit est en train de « banaliser » tion, en date du 7 novembre 2000, restée au principe d’une nullité SECRET PROFESSIONNEL LIMITÉ d’un secret confié à l’occasion discussion devant le Parlement, le les professions libérales en les a inséré dans le droit la notion de absolue frappant les cessions de Il y a longtemps que les autres d’une défense de son client dans mouvement de banalisation des considérant comme des agents éco- « fonds d’exercice libéral ». Jus- clientèle entre médecins, avocats, professions, par exemple les ban- un procès ou dans son activité de professions libérales franchira ou nomiques comme les autres. qu’ici, seuls les commerçants dis- architectes, etc. La Cour de cassa- quiers, ne peuvent plus opposer le conseil. Mais la chambre criminelle non une nouvelle étape. Le droit de la concurrence a posaient, de par la loi, d’un « fonds tion pose désormais que «la secret professionnel au juge. Plus de la Cour de cassation, dans un d’ailleurs toujours eu cette appré- de commerce ». cession de la clientèle médicale, à encore, les établissements ban- arrêt du 2 juillet 1999, a limité, Marie-Anne Frison-Roche ciation, puisque les autorités de Le fonds de commerce com- l’occasion de la constitution ou la ces- caires doivent alerter les autorités contre la lettre de la loi, cette dé- (professeur de droit concurrence, tant européenne que prend les biens affectés à l’activité sion d’un fonds libéral d’exercice de lorsqu’ils observent des mouve- fense des secrets à la seule activité à l’université Paris-Dauphine) ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 / 23 France Télécom attend 11,2 à 12,9 milliards d’euros de l’introduction en Bourse de sa filiale Orange Une opération-test pour le secteur des télécommunications L’opérateur français de télécommunications a France Télécom a fixé un prix attractif, qui valori- auprès des investisseurs. Un impératif pour Fran- décidé de mettre en vente environ 13 % du capi- se Orange entre 55,2 et 64,8 milliards d’euros et ce Télécom, qui veut réduire son endettement tal d’Orange, sa filiale de téléphonie mobile. devrait lui permettre de rencontrer le succès de moitié en deux ans, selon son président.

FRANCE TÉLÉCOM a dévoilé, lance une émission d’obligations rie boursière qui a porté les valeurs actifs non stratégiques, grâce à la lundi 22 janvier, les modalités de convertibles en actions, qui porte de télécommunications vers des mise en Bourse d’Orange et grâce à mise en Bourse d’Orange, sa filiale sur un maximum de 5 % du capital. sommets, l’an dernier, l’incertitude la cession de titres France Télécom de téléphonie mobile. Cette intro- In fine, si l’ensemble de ces offres liée à l’impact de la téléphonie sur le marché », précise Jean-Louis duction boursière, une des opéra- est souscrite, 20 % d’Orange serait mobile du futur, l’UMTS, sur la san- Vinciguerra, directeur financier de tions de marché les plus considéra- sur le marché. té financière des opérateurs, a miné France Télécom. « La cession d’ac- bles cette année, est très attendue. le bel enthousiasme. Mais France tifs devrait nous rapporter environ Elle a valeur de test pour l’ensem- FOURCHETTE BASSE Télécom ne peut attendre : il doit 20 milliards d’euros. Nos participa- ble du secteur des télécommunica- France Télécom a choisi une four- honorer l’échéance fixée avec le bri- tions dans l’opérateur américain tions. Pour mettre toutes les chan- chette basse pour la valorisation tannique Vodafone au 31 mars. A Sprint et dans le fabricant de semi- ces de son côté, France Télécom a d’Orange. « Le prix tient compte de cette date, il doit lui verser 7 mil- conducteurs ST Microelectronics choisi une fourchette de prix la valorisation que le marché donne liards d’euros pour racheter une sont valorisées chacune près de 5 mil- attractive. Elle valorise Orange aujourd’hui à ce type de valeur, et de partie de son capital. A la suite de la liards d’euros. » entre 55,2 et 64,8 milliards d’euros. notre volonté que ce soit un succès. cession d’Orange, Vodafone France Télécom compte aussi sur L’opérateur espère retirer de l’opé- Alors que la valeur d’Orange est esti- détient 9,9 % de France Télécom. la cession de ses actifs immobiliers, ration entre 11,2 et 12,9 milliards mée entre 70 et 80 milliards d’euros, Le français compte sur cette intro- pour « quelques milliards d’euros », d’euros. nous avons appliqué une décote de duction pour réduire son endette- sur la vente de sa participation France Télécom a décidé de met- 20 %. Cette décote, plus élevée que ment massif. « Notre objectif de dans la société Sema et sur la titrisa- tre en vente 633 millions d’actions, d’habitude, reflète une certaine vola- désendettement est de passer de tion de créances. ce qui représente environ 13 % du tilité du marché », a déclaré au Mon- 60 milliards fin 2000 à 30 milliards Dans ce contexte, la réussite de la capital. Une option de suralloca- de Michel Bon, président de France fin 2002 », a déclaré M. Bon. L’en- mise en Bourse d’Orange est impé- tion, si elle est exercée, porterait Télécom et d’Orange. Une valeur à dettement de France Télécom a rative. Les ordres d’achat peuvent l’ouverture du capital de sa filiale à comparer à la fourchette de 100 à explosé en 2000, après l’acquisition être enregistrés à partir de mardi 15 %. La fourchette de prix rete- 150 milliards d’euros annoncée lors du britannique Orange. 23 janvier et M. Bon espère « sédui- nue est comprise entre 11,5 et de l’acquisition d’Orange par l’opé- Pour ne pas subir une dégrada- re un million d’actionnaires en 13,5 euros par action. Les particu- rateur français en mai 2000. tion de sa note financière, l’opéra- France ». Rendez-vous est pris le liers qui souhaitent souscrire se Les investisseurs et les banquiers teur français s’est engagé sur un 12 février pour la première cotation voient accorder une réduction de n’ont pas manqué de négocier le plan drastique d’allègement de sa du titre. 0,5 euro par action. Pour complé- prix. Les conditions de marché ne dette. « Nous allons nous désendet- ter l’opération, France Télécom sont pas optimales. Après l’eupho- ter de trois manières : en cédant des Laurence Girard Dans l’Eure, les balbutiements de Cormeilles en euros ROUEN langère apporte un début d’explication : Cormeillais se disent plutôt préoccupés par la de notre correspondant « C’est la femme du notaire. » période de transition après l’arrivée des pre- Hervé Morin, jeune député UDF de l’Eure, Une exception : en général, on aborde le miers euros. « Le 2 janvier 2002, j’irai à la ban- maire d’Epaignes et conseiller général de Cor- sujet avec réserve. Les vitrines de Cormeilles que et je changerai tout », prévient une dame. meilles, aux portes du pays d’Auge, a réussi un n’affichent pas encore tous leurs prix en euros, Le directeur de l’agence locale du Crédit tour de force en ce week-end de janvier 2001 : même celles qui participent au jeu consistant à agricole, Jacques Legay, qui a animé des réu- à un an de la mise en circulation de l’euro, son repérer une mauvaise conversion parmi quatre nions pour les enfants des écoles et les clubs canton, où l’on a voté à 65 % contre Maas- prix affichés en francs et en euros. Véronique d’aînés, ne se voile pas la face : « Informer, ce tricht, a donné l’exemple à la France entière Chrétien, qui tient un magasin d’électroména- sera mon travail de banquier. Pour les jeunes, il sous le regard des télévisions, radios et jour- ger, va s’y mettre. Mais elle constate que « les n’y aura aucun problème. Mais certains aînés naux. Pendant deux jours, les clients d’une gens ne lui en parlent jamais. Ils ont l’air d’atten- sont convaincus que ça ne va pas se faire. En vingtaine de commerces de Cormeilles et dre la dernière minute ». Un couple de retraités plus, ici, il y a du bas de laine et des risques de d’Epaignes, bourgs de 1 100 habitants, ont pu approuve : « On a encore une année tranquille. voir des margoulins proposer des euros avant le s’entraîner en réglant leurs achats avec des piè- Après, il faudra s’y mettre. En attendant, le bou- 1er janvier. » ces en plastique et des billets spécimens de la lot pour les jeunes, c’est un sujet plus sérieux. » En un week-end, le député Hervé Morin a monnaie européenne. Non sans avoir payé A la boucherie Morel, on est plus militant et pu vérifier la difficulté du chemin qu’il reste à avec de bons vieux francs… Le jeu leur a été donc plus convaincant. « Ici, ça fait deux ans parcourir : « Ici, on reconnaît que les euros faci- proposé par la communauté de communes du que l’on a mis les deux étiquettes. Et pour les litent les échanges commerciaux, mais, pour les canton et la caisse locale du Crédit agricole. trois quarts des clients, ça marche bien. On pen- habitants, ce sont des échanges qui apportent Devant la caisse d’Isabelle Lemahieu, la bou- sait que ça serait plus compliqué », convient la des ennuis. » Ce proche de François Bayrou langère « qui fait le meilleur pain de Cor- bouchère devant son fond de caisse en euros. avoue même qu’« il ne faut pas négliger les meilles », assure le député, une cliente très avi- Pas de chance, le client qu’elle vient de servir répercussions politiques du passage à l’euro sur sée a déjà fait ses comptes : « Quand cela coû- n’a pas sorti ses euros factices. «Onena vu la présidentielle ». te 20 francs, il faut que je donne 3 euros et un d’autres », assure-t-elle, fataliste. chouia de centimes. » La dame partie, la bou- Mais, d’une boutique à l’autre, les Etienne Banzet Le procès du distributeur Montlaur s’ouvre enfin, dix ans après sa faillite NIMES qu’au bout, celui qui avait débuté pe Montlaur, alors que ses résul- Dix ans après sa chute, le couple de notre correspondant sa carrière en ouvrant en 1959, tats réels étaient déficitaires. En Montlaur serait aujourd’hui ruiné. C’est le procès d’une fuite en avec son épouse Colette, une épi- 1990, les intérêts de la dette de l’en- Il a perdu sa somptueuse propriété avant qui devait s’ouvrir lundi cerie dans un minuscule local de seigne représentaient 5,39 % du de Lattes (Hérault) et celle qu’il 22 janvier devant le tribunal correc- Mazamet (Tarn), a cru qu’il pour- chiffre d’affaires, soit dix fois plus possédait à Mazamet, ville dont il tionnel de Montpellier. Agé de rait sauver son empire régional. que ses concurrents. a abandonné le mandat de maire soixante-treize ans, Michel Mont- Quitte à prendre certaines libertés Lors de l’instruction, l’ancien (divers droite). En tant que com- laur est poursuivi pour « avoir avec les réalités comptables. « épicier de Mazamet » a reconnu merçante, Colette Montlaur est employé des moyens ruineux [dans] en partie les faits, précisant que, toujours redevable d’une partie l’intention d’éviter ou de retarder « PRÉSIDENT AUTOCRATE » dans les années 80, il lui avait fallu des dettes du groupe. Désormais, l’ouverture de la procédure de Michel Montlaur, décrit comme faire face à une concentration à le couple place ce qui lui reste redressement judiciaire » de son un « président autocrate », et deux marche forcée de la grande distribu- d’énergie dans la contre-attaque groupe de distribution, Montlaur. de ses anciens cadres sont poursui- tion. Une concentration à laquelle judiciaire. Ses avocats entendent Cet ensemble de 39 sociétés, qui vis pour avoir mis en place il espérait échapper, affirmant qu’il déposer plusieurs motifs de nullité exploitait une vingtaine de gran- entre 1987 et 1990 un système de pensait, jusqu’en 1991, pouvoir res- à l’ouverture du procès, prévu sur des surfaces dans le sud de la Fran- falsification, qui reposait principale- pecter ses engagements. L’ancien trois jours. Ils mettent également ce et employait 2 840 salariés, s’est ment sur une surévaluation des directeur administratif du groupe, en cause le rôle des banques et effondré le 13 mars 1991. Il présen- stocks. Une autre astuce consistait Pierre Albert, a indiqué qu’il s’était celui des mandataires de justice. tait alors un passif de 1,95 milliard à gonfler le montant des ristournes senti « conforté dans son action par Les premières, présentes ici com- de francs pour un chiffre d’affaires consenties par les fournisseurs. Sur l’attitude des banques qui, conscien- me parties civiles, seront le 13 juin, de 4,7 milliards. Une semaine la base de cette présentation embel- tes des anomalies des ratios de stocks lors d’un second procès, de l’autre après ce dépôt de bilan, le groupe lie des bilans, les banques ont conti- et ristournes, continuaient à octroyer côté de la barre. L’administrateur était repris par Carrefour. Jus- nué à prêter massivement au grou- des prêts au groupe ». judiciaire, Olivier Fabre, a en effet engagé une action en responsabili- té pour soutien abusif. Cependant, M. Fabre, qui fut un temps direc- La Société générale se renforce en Allemagne teur juridique du groupe Mont- laur, est lui-même dans le collima- LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE (SG) d’une part de marché de 13 % de dans un domaine dans lequel la teur de son ancien patron. En lui négocie l’acquisition des activités l’affacturage en Allemagne, soit le BNP s’est considérablement déve- accordant l’ouverture de 39 procé- européennes de financement de troisième rang, et de 5 % du crédit loppée après son mariage avec dures de redressement judiciaire biens d’équipement, de crédit-bail d’équipement. ALD se situe au cin- Paribas. au lieu d’une seule, le tribunal de automobile et de location longue quième rang outre-Rhin avec une La Société générale poursuit éga- commerce de Montpellier lui durée de la banque allemande part de marché de 7 %. Cette socié- lement ses projets de développe- aurait permis de faire grimper ses Deutsche Bank. L’information, té gère un parc de 130 000 véhicu- ment en Europe de l’Est. Samedi honoraires de 3,7 millions à 14 mil- révélée dans Le Figaro du 20 jan- les en Europe. 20 janvier, la SKB Banka, troisiè- lions de francs. vier, a été confirmée par la banque En novembre 2000, en présen- me banque de Slovénie, a annoncé De même, Philippe Pernaud, française lundi 22 janvier. L’opéra- tant son plan stratégique, la Socié- que son conseil de surveillance liquidateur judiciaire, aurait perçu tion porterait sur un montant de té générale avait annoncé qu’elle avait approuvé à l’unanimité l’of- 30 millions de francs. Une plainte l’ordre de 1 milliard d’euros, indi- comptait consacrer 3,8 milliards fre d’acquisition de la SG, après pour « abus de confiance », « pri- que le quotidien, un montant que d’euros d’ici à 2002 à des acquisi- avoir mis plusieurs candidats en se illégale d’intérêts » et « concus- la banque n’a pas confirmé. tions lui permettant de se renfor- concurrence. La SG doit annoncer sion » avait été déposée à l’été La SG achèterait deux sociétés, cer dans les services financiers ou rapidement les conditions de son 2000 à l’issue d’une enquête privée Gefa, spécialisée dans le crédit encore dans la gestion d’actifs. offre publique d’achat. Selon les confiée au cabinet d’Antoine Gau- d’équipement, le crédit-bail et l’af- « Le segment des services financiers analystes, SKB Banka vaut environ dino. Mais le procureur de la Répu- facturage, et ALD, qui développe spécialisés est l’un des mieux valori- 140 millions d’euros. La SG est aus- blique de Montpellier a rédigé le la location longue durée de véhicu- sés par la Bourse dans les activités si en lice pour acheter les 60 % de 31 octobre un réquisitoire de refus les. Gefa, implantée en Allemagne, bancaires, commentait lundi la banque tchèque Komercni Ban- d’informer. La plainte a été classée en Autriche, en Belgique, en Hon- 22 janvier le courtier Global Equi- ka (KB), détenus par l’Etat. sans suite le 26 décembre. grie, en Italie, aux Pays-Bas, en ties. L’opération permettrait Pologne et en Suisse, dispose notamment à la SG de se renforcer Sophie Fay Richard Benguigui 24 COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 Les sites Internet de presse écrite se recentrent sur l’information Face à la concurrence des autres médias, les journaux misent sur les contenus et la qualité du traitement de l’actualité en continu. Les investissements restent élevés et les recettes publicitaires aléatoires. Les éditeurs sont partagés sur la politique d’accès libre

MALGRÉ le récent coup de froid dent un traitement de l’informa- précise Gérard Desportes, rédac- Une croissance continue Parce que l’information est un sur les valeurs des nouvelles tech- tion en continu, actualisée et enri- teur en chef du service en ligne. « produit » « à forte valeur ajou- nologies et l’annonce de licencie- chie par des dossiers et des servi- Sauf imprévu, le plan de dévelop- ÉVOLUTION DU NOMBRE DE VISITES en millions tée » et qui comme tel « doit être ments dans quelques médias améri- ces spécialisés. pement prévoit l’embauche de TF1 rémunéré », estime M. Guiraud, 5 cains (New York Times, CNN, News Ce processus est déjà engagé 26 personnes en renfort d’une équi- 4, 663 180 Les Echos s’en tiennent à une straté- Corp….), les entreprises de presse, aux Echos (groupe Pearson), où pe jusque-là limitée à 20 salariés. gie de type Canal+ : en clair et d’ac- françaises et européennes, poursui- une rédaction de 20 journalistes cès libre, l’information en bref et 4 vent leurs investissements sur le – sur l’effectif du site de 50 sala- REMISE À JOUR PERMANENTE LES ÉCHOS en continu ; en crypté, donc payan- Net. Alors que des titres jusque-là riés – procède à des ajustements Lancé en octobre 2000 et pas 3, 188 490 te, la consultation du journal et plutôt circonspects (Le Figaro, Le toutes les heures. Le suivi quasi ins- encore recensé dans les mesures des dossiers. Cette philosophie Parisien et L’Equipe) ont fini par se tantané des nouvelles financières d’audience, le site du Figaro a lui 3 n’est pas entièrement partagée lancer sur la Toile, les sites pion- et boursières est l’une des raisons aussi misé sur l’information en LE MONDE dans le groupe Pearson, puisque 2, 017 880 niers, créés dès 1995, s’apprêtent à du succès rencontré auprès des continu, tirée des agences de pres- FT.com est gratuit, mais a créé des franchir une nouvelle étape de leur professionnels. Dans son recentra- se, avec un renvoi associé aux arti- 2 services spécialisés payants. CANAL + développement, quitte, comme ge sur « la marque de référence », cles et aux services des différents Le débat sur la gratuité continue 1, 850 190 pour Le Monde (lire ci-dessous),à lemonde.fr propose depuis lundi titres du groupe. « C’est l’actualité d’agiter l’équipe de Libération, réviser leur conception éditoriale. 22 janvier trois versions de mise à qui tire le site, mais c’est l’enrichisse- 1 LIBÉRATION dont le quotidien est livré avec les Pour les quotidiens, la vraie jour à partir du contenu papier, et ment éditorial et les services associés 1, 791 490 archives sans contrepartie. Pour bataille qui les oppose aux autres des ajouts réactualisés par une qui attirent du monde », note L'ÉQUIPE M. Desportes, il est évident médias, de télévision et de radio, équipe d’une trentaine de journa- Patrick de Baecque, directeur de 0 LE PARISIEN qu’« acheter le journal est un acte aux grands portails généralistes, listes parmi un effectif d’une cette équipe d’une trentaine de SONDJFMAMJJASOND d’héroïsme puisqu’on peut le consul- voire aux géants intégrés de la com- soixantaine de personnes. personnes, dont treize rédacteurs. 1999 2000 ter gratuitement sur le Net ».Sila munication, est bel et bien celle de La nouvelle configuration de Cette évolution n’est pas spéci- Source : Cybermétrie fréquentation du site était effecti- « l’information »,le« cœur édito- liberation.com, attendue pour les fique aux entreprises françaises. vement à l’origine de la baisse des rial de notre métier », selon David mois de février ou mars, s’inspire Présent depuis 1995 sur le Net, le FT.com. Depuis le lancement de la souhaite avancer avec prudence. ventes, il lui faudrait donc imagi- Guiraud, directeur des Echos. Plus de la même exigence. Le site Financial Times a entrepris le nouvelle formule, le nombre de Sa rédaction Internet ne comptera ner des solutions de complémen- précisément, les journaux ne peu- devrait être réaménagé selon grand toilettage de son site en pages visitées a augmenté de que 23 personnes et les investis- tarité qui ne soient préjudiciables vent plus se contenter de proposer « une grille de programmes, comme février 2000. « Nous avons laissé un 82,5 % pour atteindre, début jan- sements en matériel resteront mo- ni à l’un ni à l’autre des deux sup- la lecture, en ligne, des éditions à la radio, avec des journaux régu- site qui était un reflet passif de la vier, plus de 10 millions par semai- destes. Prudence semble aussi le ports. papier, quand les internautes atten- liers et des services thématiques », version papier du journal pour un ne. maître-mot de la démarche de la Alors que le taux d’équipement modèle d’intégration plus pous- Expérimentée au FT, l’intégra- Frankfurter Allgemeine Zeitung et de raccordement des Français à sée », explique Clay Harris, le tion des équipes reste à l’état (FAZ). Le quotidien conservateur Internet n’a pas encore atteint le Le Web selon le rédacteur en chef de « Charlie Hebdo » rédacteur en chef de FT.com, embryonnaire dans les rédactions allemand vient tout juste de se seuil de saturation des Etats-Unis, remis à jour en permanence, six françaises. Cette idée est aussi lancer sur la Toile, bien après ses les journaux peuvent toujours Charlie Hebdo se singularise une fois de plus. Pas question pour la jours sur sept, grâce au pool basé à regardée avec scepticisme par les concurrents. Le résultat est à son espérer une croissance continue revue satirique de se doter d’un site Internet : son rédacteur en chef, New York, qui fournit un tiers de journalistes du quotidien espagnol image : classique, voire austère. de leur audience. Mais ils doivent Philippe Val, n’aime pas ça. Il le clame dans un éditorial, en date du la production. El Païs, qui s’apprête à proposer, le Cette réserve peut s’expliquer aussi s’interroger sur les attentes 17 janvier. Internet, affirme-t-il, est « un piège séduisant par sa facilité Concrètement, les journalistes 29 janvier, une version améliorée par l’absence de résultat économi- et les besoins des internautes. Leur de diffusion, mais mortel pour ce qui est diffusé ». Pourquoi ? Parce que rattachés au quotidien et ceux de son site. Plus d’animations, une que dans un secteur où les réussi- seule certitude est que, face à la cet espace, dominé par la publicité, est « sauvagement libéral », expli- œuvrant pour la version en ligne remise à jour plus fréquente, tes sont rares. Seule certitude : les concurrence des autre médias, ils que-t-il, et abrite « des tarés, des maniaques, des fanatiques (…) qui trou- travaillent côte à côte. « L’idée, à l’ajout de contributions d’autres investissements humains, techni- disposent d’un atout fort grâce à vent là un moyen de diffuser mondialement leurs délires, leurs haines, ou terme, est que tous les membres de journaux du groupe Prisa, ainsi ques et financiers dans le Net leur expérience acquise de longue leurs obsessions ». Et M. Val d’ajouter : « Internet, c’est la Komman- la rédaction puissent faire les que l’introduction de chroniques restent considérables pour des date dans le traitement et la quali- dantur du monde ultralibéral » ! Cet avis est loin d’être partagé par deux », indique M. Harris. Pour radio, seront les recettes recettes très aléatoires. Et plus té de l’information. certains lecteurs de l’hebdomadaire, qui estiment au contraire qu’il l’heure, une centaine de journa- employées, indique Mario Tascon, personne n’ose croire que, seules, s’agit d’un espace de liberté, et l’ont fait savoir sur un site associatif listes, sur les quelque 520 du titre, le rédacteur en chef de El Pais Digi- les rentrées publicitaires couvri- Michel Delberghe (www.minirezo.net). sont affectés essentiellement à tal. Mais, insiste-t-il, le quotidien ront les pertes. et Antoine Jacob Une nouvelle formule pour www.lemonde.fr Les quotidiens allemands UNE ÉDITION rénovée du site Internet du Monde est en ligne rêvent de jouer les facteurs depuis le lundi 22 janvier au matin. Accessible par l’adresse FRANCFORT densément peuplée, où son réseau www.lemonde.fr, elle constitue la de notre correspondant de portage est très ramifié. La ving- troisième étape d’un développe- Les quotidiens allemands se taine de titres quotidiens contrôlés ment attaché à s’inscrire dans l’évo- découvrent une vocation postale. par le groupe est diffusée à près de lution du nouveau média électroni- Forts d’un système de portage très 4 millions d’exemplaires… que. A la création, dès le 19 décem- au point auprès de leurs abonnés, A la WAZ, comme ailleurs, on bre 1995, d’un site pionnier, qui dif- plusieurs titres réfléchissent à con- observe de près les expériences fusait le contenu du quotidien sur currencer la Deutsche Post. L’idée déjà lancées par des maisons plus papier, puis à l’élargissement de est simple : acheminer le courrier modestes. L’un des pionniers de la cette offre vers d’autres fonctions en même temps que les journaux. diversification postale a été le disponibles sur Internet, au prin- Elle a un double avantage pour les Darmstädter Echo : depuis quel- temps 2000, avec le lancement de clients : son coût est moindre et les ques mois, les quelques 150 por- toutlemonde.fr, succède donc lettres sont disponibles dès l’auro- teurs de ce journal de Darmstadt désormais l’accentuation de cer- re alors qu’il faut parfois attendre (120 000 exemplaires par jour) pro- tains domaines d’activité. la mi-journée pour voir passer les longent leur tournée par la distri- La nouvelle page d’accueil, qui facteurs traditionnels. bution du courrier. Parmi leurs offre les informations essentielles L’éditeur de la Frankfurter Allge- clients, des banques et des commu- au moment de la connexion, affi- meine Zeitung et le groupe WAZ nes qui apprécient la rapidité du che, par cette rénovation, sa voca- (Westdeutsche Allgemeine service. Les tarifs d’acheminement tion privilégiée : informer. L’archi- Zeitungsverlag, à Essen) s’apprê- seraient très concurrentiels : tan- tecture du site, décalquée de celle tent, entre autres, à expérimenter dis que le timbre standard de la des séquences du quotidien un tel service. « Nous allons procé- Deutsche Post demeure parmi les publiée sur papier, s’appuie der à des tests, mais ce projet est pro- plus élevés d’Europe (1,10 deuts- d’ailleurs directement sur les res- metteur, surtout en cas d’abandon chemark pour une lettre, environ sources traditionnelles du quoti- du monopole de la Deutsche Post 3,70 francs), le Darmstädter Echo dien Le Monde. Mais l’information sur les lettres en 2003 », indique offre à ses clients une ristourne de ne constitue qu’une des trois Hans-Dieter Peitler, porte-parole 17 pfennigs (environ 60 centimes). dimensions d’une offre en ligne du groupe WAZ. Près de 90 % de la Pour les titres, qui bénéficient appelée à s’étendre progressive- diffusion de cet éditeur incontour- en général, à l’instar de la WAZ, ment, dans les prochains mois, aux nable dans la Ruhr est réalisée par d’un taux d’abonnés très élevés, la services et aux fonctions interacti- abonnement : les journaux sont marge de manœuvre est réelle, sur- ves. acheminés par portage entre 4 et tout dans les grandes villes. Tout 6 heures, grâce à un réseau privé, en restant confiante, la Deutsche INNOVATION TECHNOLOGIQUE indépendant de la Deutsche Post. Post dit d’ailleurs prendre ces pro- Bien qu’il ait battu, en novembre jets au sérieux. Les ambitions pos- dernier, ses records de visites RÉSEAU DE PORTAGE tales des éditeurs constituent, quoi (2 400 000) et de pages vues (plus Mais ce système n’a pour l’ins- qu’il arrive, une petite révolution de 12 millions), le site Internet du tant distribué qu’un seul produit : dans le monde de la presse : pour Monde est contraint, comme l’en- le quotidien que les Allemands l’instant, leurs projets de diversifi- semble des sites d’information, à aiment parcourir tôt le matin en cation s’étaient cantonnés à des l’innovation technologique et à l’in- matique lorsque certains faits ou offre d’information et de services a choisi de décliner sur tous sup- prenant leur café. « Le transport du secteurs plus en ligne avec leur vention d’un langage. Il tente de personnes sont mentionnés sur le plus approfondie, conformément ports, sans a priori en exclure courrier classique est un excellent savoir-faire traditionnel, la radio, répondre à ces exigences par une site, une valorisation de son porte- à la culture d’Internet favorable aucun, les valeurs qui ont forgé moyen pour diversifier nos activités, les magazines, voire Internet. Ils actualisation continue de son con- feuille boursier, des lettres d’infor- aux niches. l’identité de son quotidien : une tout en bénéficiant de notre savoir- songent désormais à se transfor- tenu et par la personnalisation de mation rédigées en fonction de De même, un fort dispositif d’in- exigence d’indépendance et l’ambi- faire en matière de distribution », mer en opérateurs logistiques. ses pages. centres d’intérêt, etc. La mise en teractivité, tant sur le site d’infor- tion de produire un contenu de dit M. Peitler. La WAZ a l’avantage Pour informer, www.lemonde.fr place d’une page d’accueil person- mation que sur les chaînes spéciali- qualité. d’opérer dans une région, la Ruhr, Philippe Ricard dispose à la fois d’un nouvel outil nalisable, dans le courant du pre- sées, permettra aux internautes de Par-delà ses diffusions sur informatique de production, d’une mier trimestre, doit parachever cet- s’exprimer et de dialoguer grâce à papier et sur Internet, Le Monde DÉPÊCHES rédaction spécifique et d’une te ambition de bâtir du « sur-mesu- des forums, des « chats » et des est un leader sur Palm, avec plus a PUBLICITÉ : Havas Advertising va prendre le contrôle total de la méthode de travail nouvellement re » pour près de 90 000 visiteurs sondages. Bien entendu, grâce aux de 20 000 abonnés pour la version centrale d’achat d’espaces espagnole Media Planning en achetant, pour élaborée avec la rédaction du quo- du site, chaque jour de la semaine. outils mis en ligne, les internautes agenda électronique. Il devrait éga- 51 millions d’euros, les 55 % du capital qu’il ne détient pas encore. Selon tidien publié sur papier. Les deux pourront aussi se fédérer en com- lement être disponible sur Cybook le Financial Times du 20 janvier, Havas Advertising négocierait aussi le rédactions, qui ne partagent pas OFFRE PLUS APPROFONDIE munautés spécifiques, qu’il s’agis- (livre électronique) et sur WAP rachat de l’américain True North Communication. les mêmes locaux, organisent leur Pour autant, le site du Monde ne se de ceux qui se connectent (Internet sur téléphone portable). a Selon le Syndicat national de la publicité télévisée (SNPTV), les activité en commun au travers renonce pas aux autres activités depuis l’étranger, des étudiants, Le changement de lemonde. fr investissements publicitaires à la télévision ont augmenté de 6,1 % en d’un service spécifique de la rédac- qu’il a explorées ces derniers mois des participants aux forums sur exprime l’esprit de ces expérien- 2000 par rapport à 1999, dépassant 30 milliards de francs. Le 7 de Cege- tion en chef. avec la mise en ligne de chaînes l’actualité et, avant tout, des abon- ces : il s’agit de ne pas abandonner tel a été le principal annonceur en nombre de spots sur les chaînes hert- La personnalisation du contenu thématiques à contenu spécialisé, nés du Monde qui seront chez eux son métier sans pour autant renon- ziennes (2 430 annonces, soit 22 heures de publicité). emploiera toutes les ressources dis- dont la principale reste Le Monde à lemonde.fr. cer à aucune des nouvelles techno- a ÉTUDES : Ipsos a acquis la division des études marketing de l’amé- ponibles sur Internet pour offrir à Interactif, consacrée aux nouvelles Face à la révolution de la com- logies. ricain NPD. Ipsos, qui dispose déjà de deux sociétés aux Etats-Unis, Ipsos l’internaute une météo traitant technologies. Il s’agit là, sur des munication qu’engendrent les tech- ASI et Ipsos Reid, y réalisera un chiffre d’affaires de 1,2 milliard de francs. d’un espace donné, l’alerte systé- domaines précis, de déployer une nologies du numérique, Le Monde Le Monde interactif FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 / 25

EUROPE

TABLEAU DE BORD ÉCONOMIE

FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT100 PARIS CAC 40

TTSRDHI SVRUDPH

TPHU turation de la dette héritée de

UIPQ TRHW

AGENDA Petronas pour exploiter les TRUU La Banque du Japon l’URSS, le gouvernement n’avait

TWQU TPSU réserves du gisement d’Ahnet, TQWH pas prévu au budget 3,3 milliards

TUSH TIHT dans le Sahara, évaluées à TQHP révise l’économie de dollars qui doivent être rem-

140 milliards de m3. Les boursés au Club de Paris en 2001. TSTQ SWSS MARDI 23 JANVIER TPIR

investissements seront assurés à nippone à la baisse

TQUU SVHR

a FRANCE : consommation des hauteur de 45 % par Petronas, de TIPU a ZONE EURO : le ministre alle-

TIWH STSQ

ménages en produits manufactu- 30 % par Sonatrach et de 25 % par [[[THQW [[[ [[[LA BANQUE DU JAPON a recon- mand des finances Hans Eichel,

PQ yF S hF PP tF PQ yF S hF PP tF rés (Insee) décembre 2000. GDF. PQ yF S hF PP tF nu, lundi 22 janvier, les risques de dans un entretien au Spiegel de a GRANDE-BRETAGNE : vente ralentissement de l’économie. « Le lundi, prône une restriction de la b Indices cours Var. % Var. % aux enchères d’or par la Banque DAIMLERCHRYSLER : Europe 9h57 f se´lection 22/01 19/01 31/12 rythme de la reprise se ralentit en rai- souveraineté de l’Allemagne et

d’Angleterre. Chrysler, la filiale américaine son d’une décélération de la crois- des autres pays membres de la ± HDPW HDVI EUROPE EURO STOXX 50 RUQQDTU

a

ÉTATS-UNIS : indice des reven- du groupe allemand, pourrait ± sance des exportations, reflétant un zone euro afin de protéger la mon- RSHVDIQ HDIV IDHV EUROPE ƒ„yˆˆ SH

tes de logement pour décembre. annoncer le 26 février la ralentissement des économies des naie unique. Tous les Etats mem- QWPDRR HDII HDIT EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR

a

± HDHV HDTS ALLEMAGNE : discours du prési- suppression de 20 000 emplois et EUROPE STOXX 653 QSUDRT autres pays, en particulier des Etats- bres de la zone euro devront tenir

± SVRUDPH HDHQ IDQR dent de la Bundesbank et vice-pré- la fermeture de six usines, selon le PARIS geg RH Unis et de l’Asie de l’Est », a estimé compte désormais « des situations

FFFF FFFF FFFF sident de la BCE, Ernst Welteke, sur Wall Street Journal Europe de PARIS wshgeg la Banque centrale dans son étude dans les autres pays et des exigences

± ± QWUQDIQ HDHS IDPQ le thème « l’euro, la nouvelle mon- lundi. PARIS ƒfp IPH mensuelle. « Les risques de pres- macroéconomiques de la zone

FFFF FFFF FFFF naie pour la nouvelle économie ». PARIS ƒfp PSH sions négatives sur l’économie ainsi euro » pour décider de leurs choix

b Â

FFFF FFFF FFFF TRANSRAPID PARIS ƒigyxh we‚gri que les développements sur les mar- économiques nationaux, souli-

± ± TPVDUR HDHP IDQW

MERCREDI 24 JANVIER INTERNATIONAL : le consortium, AMSTERDAM eiˆ chés financiers étrangers et japonais gne-t-il.

± PWTHDVU HDHS PDIH mené par les entreprises BRUXELLES fiv PH doivent être surveillés avec attention

a a TTSRDHI HDHR QDRQ JAPON : publication de l’excé- ThyssenKrupp et Siemens, a reçu FRANCFORT heˆ QH en ce moment », insiste la Banque EUROPE : la Pologne a réaffir-

± ±

TPHU HDHR HDPS dent commercial pour le mois de l’annonce du contrat pour la LONDRES p„ƒi IHH du Japon. mé son opposition à la proposi-

IHHHWDSH HDSR WDVV décembre. construction d’une ligne du MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi Dans une déclaration inhabituelle, tion allemande d’instaurer pen-

RRUPHDHH HDST PDPW a FRANCE : prix à la consomma- Transrapid à Shanghaï. La ligne qui MILAN wsf„iv QH la Banque du Japon s’est aussi dite dant sept ans des barrières à l’ac-

± UVTSDTH HDHR QDQP tion (définitif, décembre) ; Cour doit être achevée fin 2003, reliera ZURICH ƒ€s prête, vendredi, à injecter davanta- cès des ressortissants de nouveaux des Comptes : présentation par l’aéroport au centre de Shanghaï. ge de liquidités sur le marché pays membres au marché de l’em- Pierre Joxe du rapport annuel AME´ RIQUES monétaire pour faire face à la bais- ploi de l’Union européenne (UE). 2000 (édition 2001). SERVICES se des marchés financiers. L’instabi- « Il s’agit d’un argument tactico-poli- a ALLEMAGNE : indice provisoire lité de la Bourse de Tokyo, tombée tique interne afin d’apaiser l’opi-

des prix à la consommation de jan- b SABENA : l’Etat belge et le NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq EURO / DOLLAR le 11 janvier à ses plus bas niveaux nion publique allemande, qui ne

IHSVUDSW PUUHDQV vier. groupe suisse SAirGroup, les HDWPW depuis vingt-sept mois, menace la comprend pas que la menace d’un

a IHWUU QRVQ GRANDE-BRETAGNE : enquê- deux actionnaires de la HDWSS santé des banques très liée à l’évo- déferlement de main-d’œuvre polo-

te trimestrielle de la CBI et publica- compagnie aérienne belge lution de leurs portefeuilles de naise n’existe absolument pas », esti- IHVPU QPRR

tion des minutes de la Banque Sabena, ont conclu samedi à HDWPW titres. Selon les analystes, les plus- me le ministre polonais des affai-

IHTUT QHHT

d’Angleterre sur la réunion du con- Bruxelles un accord de principe HDWHQ values latentes contenues dans les res étrangères, Wladyslaw Bartos-

IHSPT PUTV

seil de politique monétaire du pour verser 750 millions d’euros HDVUU portefeuilles boursiers des ban- zewski, dans le Financial Times

IHQUT PSQH

11 janvier. en deux ans à la compagnie, ce HDVSI ques sont éliminées si l’indice Deutschland.

IHPPT PPWI qui devrait lui permettre de HDVPT Topix, regroupant la majorité des

poursuivre ses activités. [[[ [[[ [[[actions cotées à Tokyo, tombe à a ESPAGNE : le produit intérieur PQ yF S hF IW tF PQ yF S hF IW tF JEUDI 25 JANVIER PQ yF S hF PP tF 1 350 points. Vendredi, il a terminé brut (PIB) de l’Espagne augmen- a GRANDE-BRETAGNE : publica- b AIR EUROPA : la troisième Indices cours Var. % Var. % à 1 312,79 points. Le Parti libéral- tera en moyenne de 3,2 % Ame´rique 9h57 f se´lection 19/01 18/01 31/12

tion des chiffres du commerce exté- compagnie aérienne espagnole démocrate, majoritaire dans la entre 2002 et 2004, contre 3,6 % en

± ± IHSVUDSW HDVS IDVS E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ

rieur pour novembre. a annoncé vendredi 19 janvier la coalition au pouvoir, s’est saisi du 2001, selon un nouveau program-

± IQRPDSR HDRH IDTW E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH

a ÉTATS-UNIS : demandes hebdo- rupture des négociations, problème. Un comité de réflexion me de stabilité économique du

PUUHDQV HDHU IPDIR E´TATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i

madaires d’allocations chômage ; engagées en novembre 2000, a été mis en place et des mesures pays présenté vendredi par le

WITIDHU PDWR PDSS TORONTO „ƒi sxhiˆ

indice des coûts salariaux au qua- portant sur son rachat par la devraient être décidées à la fin du ministre de l’économie.

IUSQHDHW FFFF IRDVV SAO PAULO fy†iƒ€e

trième trimestre. première compagnie du pays, mois. QRTDVV IDHI WDUU MEXICO fyvƒe

a SUISSE : réunion annuelle du Iberia. a Le ministre de la planification, a CARBURANTS : Bruxelles a SPTDVH HDRU PTDRH BUENOS AIRES wi‚†ev

Forum économique mondial de Fukushiro Nukaga, devrait menacé, vendredi, d’ouvrir des IHRDTH HDHR VDWT SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev

Davos jusqu’au 30 janvier. démissionner dans les prochains procédures en infraction contre ± UUHQDUS HDIT IPDVU FINANCE CARACAS ge€s„ev qixi‚ev jours, selon l’Asahi Shimbun, après la plupart des pays de l’Union VENDREDI 26 JANVIER b DEUTSCHE BANK : la Société avoir été mêlé à un scandale de cor- europénne, si ces derniers ne met- générale a confirmé lundi avoir ASIE - PACIFIQUE ruption très menaçant pour le gou- tent pas de l’ordre dans leurs déro- a JAPON : indice des prix à la con- « entamé des discussions vernement Mori. Le ministre a été gations fiscales sur les carburants. sommation et ventes au détail en exclusives » avec la première TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng EURO / YEN mis en cause pour avoir reçu 15 mil- La plupart d’entre elles sont illéga-

décembre. banque privée allemande, en vue lions de yens (0,14 million d’euros) les.

IRHQPDRP IHVDPS

a ITALIE : ventes de détail en de la reprise de ses activités de ITHWWDPU d’une mutuelle d’assurance.

ISQWW IIPDP

novembre. crédit-bail (lire page 23). ITHWW a FRANCE : Marc Blondel, secré-

IRWSW IHUDT

a ALLEMAGNE : prix à la produc- ISTUT a ÉTATS-UNIS : le déficit com- taire général de FO, menace lun-

IRSPH IHQ tion industrielle de décembre. RÉSULTATS ISPSQ mercial s’est élevé à 33 milliards di, dans un entretien au Parisien,

a IRHVH WVDQ ÉTATS-UNIS : commandes de IRVQH de dollars (35,1 milliards d’euros) de « bloquer les entreprises, gran-

biens durables en décembre. a KARSTADTQUELLE : le grou- en novembre 2000. Sur les onze des ou petites », pour faire pres- IQTRH WQDU

pe de distribution allemand a IRRHU premiers mois de l’année, le déficit sion sur le patronat dans le dossier IQPHI VWDI

enregistré un chiffre d’affaires [[[IQWVR [[[ [[[a été de 335,9 milliards de dollars, des retraites complémentaires. Un

PQ yF S hF PP tF PQ yF S hF PP tF AFFAIRES de 15,19 milliards d’euros au PQ yF S hF PP tF en hausse de 40,4 % par rapport à nouveau pas a été franchi vendredi cours de son exercice 2000, en Indices cours Var. % Var. % la même période de 1999. dans l’épreuve de force engagée Zone Asie 9h57 f

INDUSTRIE hausse de 2,4 % par rapport au pré- se´lection 22/01 19/01 31/12 entre le Medef et les syndicats sur

IRHQPDRP HDQI IDUW

cédent. Ce résultat provisoire est TOKYO xsuuis PPS a RUSSIE : Vladimir Poutine les retraites complémentaires,

ITHWWDPU IDHR TDTS b GAZ DE FRANCE : la inférieur aux prévisions de la direc- HONGKONG rexq ƒixq a désavoué vendredi son pre- après la décision du président de

±

IWIHDWV HDPI HDVP compagnie publique algérienne tion. Celle-ci estime que la hausse SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ mier ministre, qui prônait un l’Unedic, Denis Gautier-Sauvagnac

UWDRU IDII PSDRS d’hydrocarbures Sonatrach a des prix de l’énergie et les mauvai- SE´OUL gyw€yƒs„i sxhiˆ non-remboursement de la dette (Medef), de « suspendre jusqu’à

QPTQDWH HDPW QDRT

signé samedi 20 janvier à Alger ses conditions météorologiques en SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ auprès du Club de Paris. Le budget nouvel ordre » les prélèvements

PPDUT HDIV PPDIU

un contrat d’association de fin d’année dernière ont pesé sur BANGKOK ƒi„ russe de 2001 sera modifié pour des cotisations ASF, structure qui

RPUTDQW IDWS UDTT

2 milliards de dollars avec Gaz de le niveau de la consommation au BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ honorer la dette internationale de finance les retraites à soixante

PHPHDPQ IDIU TDPR France et le groupe malais quatrième trimestre. WELLINGTON xƒiERH la Russie. Tablant sur une restruc- ans. (Lire page 8.)

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone Euro Hors zone Euro

Euro contre f Taux contre franc f Taux Euro contre f 19/01

HDISPRS UDRTTT FRANC...... TDSSWSU EURO...... COURONNE DANOISE.

QDQSQVS VDPPUH Action BP Amoco PARIS NEW YORK DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVE´GIENNE

QDQVUUR VDVVUH

BP Amoco prévoit LIRE ITALIENNE (1000). IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUE´DOISE ......

QDWRPQV QSDIUQH

en pence à Londres L’INDICE CAC 40 de la Bourse de LES MARCHÉS AMÉRICAINS PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHE`QUE

QDPUIWH IDTVIU

579 Paris était en hausse de 0,33 %, à ont terminé, vendredi 19 janvier, ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDRIVS de se séparer de 700 SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

VDQPVWR UDQQIS le 19 janv. 5 864,9 points, dans les premiers en ordre dispersé. L’indice Dow PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR HONGKONG .

PDWUTTH PDHWTR

5 000 stations-service échanges, lundi 22 janvier. Vendre- Jones, le principal indicateur de FLORIN NE´ERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NE´ERLANDAIS DOLLAR NE´O-ZE´LAND IDTPTHU PTSDHVHH

650 di, il avait reculé de 0,25 %, à Wall Street, a reculé de 0,85 %, à FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FORINT HONGROIS .... IDIHQPR QDVSPP MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... BP AMOCO fermera ou cédera 5 845,73 points, après avoir atteint 10 587,59 points. L’indice composi- plus de 5 000 stations-service dans 600 en séance son plus haut niveau de te de la Bourse électronique Nas- le monde au cours des trois pro- l’année, à 5 962,80 points. Le mar- daq a, pour sa part, fini la séance Cours de change croise´s chaines années, ce qui lui permet- ché avait effacé ses gains dans le sur un gain modeste de 0,07 %, à Cours Cours Cours Cours Cours Cours 22/01 9h57 f tra d’économiser jusqu’à 1 milliard 550 sillage du retournement de tendan- 2 770,42 points. Le Nasdaq, qui DOLLAR YEN(100) EURO FRANC LIVRE FR. S.

de livres (10,26 milliards de ce sur l’indice américain du Nas- avait progressé en début de séan- DOLLAR ...... FFFFF HDVSVUU HDWPWTS HDIRIUP IDRTPUH HDTHUPV

YEN ...... IITDRRSHH FFFFF IHVDPSSHH ITDSHSHH IUHDQSHHH UHDTWSHH

francs), a annoncé dimanche 500 daq. ce, a cédé la plupart de ses gains en EURO...... IDHUSTU HDWPQUR FFFFF HDISPRS IDSUQHH HDTSQIS 21 janvier le directeur général du fin de journée. L’indice Standard FRANC...... UDHSTQS TDHTHHS TDSSWSU FFFFF IHDQPIQH RDPVRTS

groupe pétrolier britannique, John FRANCFORT and Poor’s 500 a reculé de 0,40 %, LIVRE...... HDTVQTU HDSVUIS HDTQSUS HDHWTWH FFFFF HDRISIS Browne, dans un entretien au Sun- 450 pour clôturer à 1 342,55 points. FRANC SUISSE ...... IDTRTUH IDRIRPH IDSQIHS HDPQQQS PDRHVSS FFFFF day Times. L’INDICE vedette de la Bourse de Lundi 22 janvier, à l’ouverture de 400 Francfort, le DAX, s’inscrivait en TAUX Taux d’inte´reˆt(%) Matif la Bourse de Londres, l’action du JFMAMJ J ASONDJ légère progression lundi matin. Il troisième pétrolier mondial gagnait 0,06 %, à 6 655,77 points. LES MARCHÉS obligataires euro- Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier 2000 01 Taux 19/01 f j. j. 3 mois 10 ans 30ans Cours 9h57 f 22/01 prix prix

ouvrait à 584 pence, contre Source : Bloomberg La Bourse de Francfort avait fini, péens ont ouvert en repli, lundi Notionnel 5,5 RDSU RDWV SDSP

FRANCE ...... RDUU

VWDIW VWDPR

MARS 2001 ...... IQSSW RDUQ RDVR SDRT

579 pence vendredi, progressant vendredi, sur une modeste hausse. 22 janvier. Evoluant à l’inverse de ALLEMAGNE .. RDTW

SDUI RDWQ RDRP

ainsi après l’annonce de la vente l’Internet. Elles proposeront égale- L’indice DAX s’était adjugé 0,24 %, leur prix, le taux de rendement des GDE-BRETAG. TDVP Euribor 3 mois

xg xg xg RDUH SDIW SDVR ITALIE...... RDTW JANVIER 2001.....

HDQT IDSP PDRH de 18 % du réseau de distribution. ment des informations routières et à 6 651,53 points. emprunts d’Etat à 10 ans en Fran- JAPON...... HDTV

SDPQ SDIR SDSQ

La compagnie possède actuelle- météo consultables par les automo- ce a dépassé le seuil des 5 %, à E´TATS-UNIS... SDVR

QDQQ QDSP RDHI

ment 28 000 stations réparties bilistes lorsqu’ils feront le plein. 5,01 %. Aux Etats-Unis, vendredi, SUISSE ...... Q Pe´trole RDUH RDWU SDRU LONDRES PAYS-BAS...... RDTT dans le monde entier, dont 18 000 Cette mutation accompagne le les taux longs s’étaient inscrits en Cours Var. % aux Etats-Unis (sous les enseignes changement du logo, vieux de L’INDICE Footsie se repliait de hausse : l’obligation du Trésor à En dollars f 19/01 18/01

Arco et Amoco) et 8 000 en Euro- soixante-dix ans. Le bouclier est 0,06 %, à 6 205,30 points, au début 10 ans avait fini à 5,16 %, contre FFFF Matie`res premie`res BRENT (LONDRES) ...... PUDHR

± HDPV pe. Les Etats-Unis devraient être le remplacé par un soleil qui diffuse des cotations, lundi. La Bourse de 5,08 %, et celui à 30 ans avait termi- WTI (NEW YORK) ...... HDQP

Cours Var. % C SDSW LIGHT SWEET CRUDE .... QPDIP pays le plus touché par les fermetu- du blanc, du jaune et du vert. Le Londres avait clôturé pratique- né à 5,55 %, contre 5,45 %. En dollars f 19/01 18/01

res de stations-service, principale- changement d’enseigne a coûté ment inchangée vendredi, après ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

± HDIH

ment à l’enseigne Amoco. 136 millions de livres. A cette occa- une séance irrégulière, la hausse MONNAIES CUIVRE 3 MOIS...... IVIRDIH Or

± HDPV

Seules 50 des 1 500 stations que sion, BP n’entend plus faire réfé- des valeurs technologique compen- ALUMINIUM 3 MOIS ...... ISVVDSH

C HDQI

PLOMB 3 MOIS ...... RWIDSH

Cours Var %

± HDUS compte la Grande-Bretagne seront rence à sa nationalité et ne devrait sant le repli des valeurs bancaires. L’EURO évoluait dans des marges SPVH

ETAIN 3 MOIS ...... En euros f 19/01 18/01

± HDPR

fermées. « Certaines seront cédées plus se décliner en British Petro- A la fermeture du marché, l’indice étroites, dans les premières tran- ZINC 3 MOIS...... IHSUDSH

FFFF

OR FIN KILO BARRE ...... VVVH

FFFF NICKEL 3 MOIS ...... TVHH

C HDPP

à d’autres compagnies, d’autres leum. Footsie avait affiché une perte infi- sactions, lundi, face au dollar. Il OR FIN LINGOT...... WITH

ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE

FFFF

seront vendues comme biens immo- Le Sunday Times évoque aussi une me de 0,6 point, à 6 209,3 points. s’échangeait à 0,9351 dollar. De ONCE D’OR (LO) $ ...... PTTDRH C

HDSP

ARGENT A TERME ...... RDVI C

HDUT PIE`CE FRANCE 20 F...... SPDWH

C

IDIT biliers à reconstruire », affirme importante découverte dans le gol- son côté, le yen se repliait légère- PLATINE A TERME ...... ISHWSSDHH C HDUU PIE`CE SUISSE 20 F...... SPDQH

´

FFFF Sir John Browne, avant d’ajouter : fe du Mexique. Les réserves du ment face au billet vert, à la suite GRAINES DENREES $/BOISSEAU PIE`CE UNION LAT. 20 .... SIDWH

C

HDHW ´ PVSDUS FFFF

« Cinq mille, ce n’est pas énorme, champ pétrolifère de Crazy Horse de la publication du rapport men- BLE (CHICAGO)...... PIE`CE 10 DOLLARS US ... PHI

C

PIS FFFF QDWU TOKYO MAIS (CHICAGO)...... PIE`CE 20 DOLLARS US ... QVH

± ± HDQR c’est ce qui s’appelle une réorganisa- pourraient se révéler supérieures suel de la Banque du Japon, dans IUSDVH HDVV SOJA TOURTEAU (CHG.). PIE`CE 50 PESOS MEX...... QQV

tion de portefeuille. » de plus de 25 % au milliard de LA BOURSE de Tokyo a terminé, lequel la banque centrale se mon- SOFTS $/TONNE

± QDWP

Simultanément, le groupe a entre- barils attendu. lundi, en hausse de 0,31 %. L’indice tre prudente sur l’évolution de CACAO (NEW YORK)...... WSU

FFFF ´ TRI Cotations, graphiques et indices en temps

pris de rénover son réseau. Les sta- Nikkei a gagné 43,30 points, à l’économie. Le dollar côtait CAFE (LONDRES) ......

FFFF SUCRE BL. (LONDRES) ... FFFF re´elsurlesiteWebdu«Monde». tions seront dotées d’un accès à Dominique Gallois 14 032,42 points. 117 yens. www.lemonde.fr/bourse 26 / LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 FINANCES ET MARCHÉS

STOXX 653 sur 1 an sur 5 jours EURO STOXX50 sur 1an sur 5 jours

RUQQDTU

VALEURS EUROPE´ENNES QSUDRT

RHS SRUP

SPWV VALEURS EUROPÉENNES QWR QSWDUP RUVSDWV

b b RUQQDTU SIPS L’action du fabricant de semi- Le fournisseur d’accès Internet QVP RUPPDHU

QSUDRT conducteurs Infineon a gagné Tiscali s’est envolé de 11,05 %, à QSUDRI RWSI

3,29 %, à 47,99 euros, vendredi 20,46 euros, sur le Nuovo Mer- QUI QSTDWS

RURVDPS

QSIDQI

RUUV

19 janvier. Selon la direction du cato, le marché italien des valeurs QTH RTWIDRS

RTHR groupe allemand, ses résultats de croissance. Le titre a bénéficié QRV

[[[[[[[[ [[[[[[[[

ww t † v PR tex†F PS t svF PP tex†F ww t † v devraient connaître une « forte du rebond généralisé des valeurs PR tex†F PS t svF PP tex†F croissance » au cours de l’exercice Internet.

b

C 2000-2001, grâce notamment à la L’action du groupe de tabac fran- e C e e ± SWDHS HDHV q‚ PDUI FFFF p‚ TPDVH IDIH p‚ PQS IDHV SEB p‚ ELAIS OLEAGINOU VINCI PINAULT PRINT.

e e C e ± ± IWVDSH HDSS p‚ WPDQH HDQQ p‚ QVDSH IDSQ qf I FFFF bonne tenue du marché des com- co-espagnol Altadis a chuté de SODEXHO ALLIANC p‚ ERID.BEGH.SAY VIVENDI ENVIRON SIGNET GROUP

C e C e

QDHI QDUW xv RHDPH HDSH ƒi IVDSU FFFF gr PPPDHQ FFFF

posants utilisés dans le secteur des 7,40 %, à 14,14 euros. Son coprési- TELE PIZZA iƒ HEINEKEN HOLD.N VOLVO -A- VALORA HLDG N

C e ± ± IRHTDVT HDIW q‚ PDRU HDVT ƒi IVDUW FFFF xv IRDWH HDQQ THE SWATCH GRP gr COCA COLA HBC VOLVO -B- VENDEX KBB NV

C C télécommunications. dent, Jean-Dominique Comolli, a ± PVPDWR FFFF q‚ IDUP QDUP SHRDWI HDRU qf UDHV HDRR THE SWATCH GRP gr HELLENIC SUGAR f DJ E STOXX IND GO P W.H SMITH

e C ± ± SU IDIQ hi ITDIH IDSV qf TDUW HDRT bLe fabricant britannique d’équi- confirmé au Financial Times la bais- THOMSON MULTIME €e KAMPS WOLSELEY PLC

e C ± ± IDPS QDIH qf PIDSS HDQT QRHDIR IDHR WW/WW UK UNITS s‚ KERRY GRP-A- f DJ E STOXX RETL P

pements de télécommunications se attendue des bénéfices en 2000. e ± IPDPT FFFF s„ PDIH HDRU WILSON BOWDEN qf MONTEDISON ASSURANCES

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Bookham a bondi de 20 %, à Le titre BSCH (Banco Santander WM-DATA -B- ƒi NESTLE N

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1 452 pence, à la Bourse de Lon- Central Hispano), le premier grou- e C QVDWI HDUV

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la veille, par le groupe canadien 5,41 %, à 11,71 euros. Le marché RAISIO GRP -V- ps

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± xv WUDPH PDRI Nortel Networks, ont été jugés ras- s’est inquiété de l’acquisition du ±

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e e C ± qf IIDWU FFFF

p‚ UUDVH IDPU ƒi IQDHS FFFF IUDQQ HDIU s„ e

± PRH HDUR FIAT PRIV. fi e ALTRAN TECHNO IRISH LIFE & PE ERICSSON -B- PPDPH FFFF

D’IETEREN SA ORION B ps

e ± C C

e C e s„ SDTS HDVV

gr TPHDWI RDUS ps RDHI QDTP RIDIS HDIU p‚ e

± VS QDHP MICHELIN p‚ e ALUSUISSE GRP N FONDIARIA ASS F-SECURE

± QIDHT IDHS

AZEO QIAGEN NV xv

e C ± qf PDUH IDIV ±

ƒi IV FFFF qf UDRV PDHS PUWDQH HDPS p‚ e

± PSW HDQS fi ASSA ABLOY-B- LEGAL & GENERAL FILTRONIC PEUGEOT C IIWPHDQT IDII

GBL ROCHE HOLDING gr

e

±

e C e C ± s„ ISDPP HDPT

qf SDSV HDVR s„ RPDRH HDPR QDWH HDSP s„ e

± RS IDIH fi ASSOC BR PORTS MEDIOLANUM FINMATICA PIRELLI SPA C WWIPDVW IDHQ

GEVAERT ROCHE HOLDING G gr

e

e C e C hi QQT FFFF

ƒi PQDSU FFFF xv UDST PDQH C hi QTWH QDWR

SDPH QDII

qf ATLAS COPCO -A- MUENCH RUECKVER GETRONICS DR ING PORSCHE e C SVDIS IDSU

INCHCAPE SANOFI SYNTHELA p‚

e C

e C ps RU HDRQ ±

ƒi PPDTP FFFF hu PPDIH HDTI p‚ STDIH HDRR

VDUS FFFF

xy ATLAS COPCO -B- POHJOLA GRP.B GN GREAT NORDIC RENAULT e C SRDWH IDTU

KVAERNER -A- SCHERING AG hi

±

e C e C ± qf ISDTH HDPH

q‚ HDVR IDPU hi RVDSH IDHR p‚ SHDTS PDQP

± HDVV IDUW

q‚ ATTICA ENTR SA PRUDENTIAL INFINEON TECHNO VALEO C IWDQI IDRV

MYTILINEOS SHIRE PHARMA GR qf

e C

e C e s„ IRDUV HDPH ± ±

qf VDWQ IDHT p‚ PIDQH PDUH C hi SUDSH HDQS

PSPDIT HDSP

VOLKSWAGEN gr BAA RAS INFOGRAMES ENTE ± VQQDIP PDIS

UNAXIS HLDG N SERONO -B- gr

C

C

qf VDPR HDSU ±

qf SDPP FFFF q‚ PDSS HDRP PQIDUU HDSU

IWDVI FFFF f xy BBA GROUP PLC ROYAL SUN ALLIA INTRACOM R DJ E STOXX AUTO P C RDUH IDHI

ORKLA SMITH & NEPHEW qf

e

± ± s„ IWDUP IDQS ±

PIDIT QDQH qf TDIT HDSI e qf

IDQV FFFF

€„ BTG SAI KEWILL SYSTEMS C UDVI IDHI

SONAE SGPS SSL INTL qf

e C

e C

± ps SUDSS HDHW

s„ PDVP IDHV qf PVDQI IDHR

PDSW FFFF

qf CIR SAMPO LEONIA IN LOGICA ± UQSDSQ PDVS

TOMKINS SULZER AG 100N gr

C

gr PQSHDHI HDVI ± ±

qf UDSP HDTP gr QHIDPV QDIT

BANQUES f QPWDWV FFFF CAPITA GRP SWISS RE N LOGITECH INTL N UPUDHI FFFF

DJ E STOXX CONG P SYNTHES-STRATEC gr

e C

e C

p‚ SPDVH PDQQ ±

IHDSP RDQU qf IPDIQ IDRH

CDB WEB TECH IN s„ SCOR MARCONI e C fi QWDWH IDPU

IVDIH FFFF

ABBEY NATIONAL qf UCB

e e

± ƒi IV FFFF ±

SU IDVW ps RPDIH PDQP

CGIP p‚ SKANDIA INSURAN NOKIA C SIDWT PDII

e hu ±

PTDRU HDSQ

ABN AMRO HOLDIN xv WILLIAM DEMANT

C e

± qf SDWR HDVH

TIDUT FFFF xv IUDWH PDUP

´ ´ CMG qf ST JAMES’S PLAC OCE TELECOMMUNICATIONS e C iƒ ISDPS IDQQ

±

IIDHV HDVR

ALL & LEICS qf ZELTIA

C e ± xy UDSR FFFF

qf PDVV PDUW

PDUI SDSU

COOKSON GROUP P STOREBRAND OLIVETTI s„ C

SIPDSR HDIP

±

C f qf PHDPP HDUU

IDVQ TDQT

ALLIED IRISH BA ATLANTIC TELECO qf DJ E STOXX HEAL

C

qf VDPR HDSU ±

WUHWDWI FFFF qf SDHW IDSP

DAMPSKIBS -A- hu ROYAL SUN ALLIA PSION

C e

q‚ RDTT HDPQ ±

PDSH HDUW

ALPHA BANK EIRCOM s‚

±

± ± gr VUQDUP HDQU

IHUWRDUR QDRU qf SDQR HDPW

DAMPSKIBS -B- hu SWISS LIFE REG SAGE GRP

e C

e„ TIDSH HDVS ±

IHDVS IDUH

BA HOLDING AG qf

BRITISH TELECOM e hu PSDQI FFFF ± IRRTRDRI PDUH p‚ IRW FFFF

DAMSKIBS SVEND hu TOPDANMARK SAGEM

qf ISDRS FFFF ±

IRDTI HDUS

BANK OF IRELAND CABLE & WIRELES qf E´NERGIE

±

e e C ± gr THIDPT HDII hi SVDVS HDHV

IRWDSH HDQR

E.ON AG ZURICH FINL SVC SAP AG hi

± e

q‚ P IDIW ±

QVDSH IDPT

BANK OF PIRAEUS DEUTSCHE TELEKO hi

± C e e gr THIDPT HDII ± ±

RDPH QDHV p‚ PPDST IDWI hi IVW HDRP

BG GROUP qf EADS SICO. ZURICH FINL SVC SAP VZ

e C

qf IIDVS FFFF

IPUDSH RDSI

BK OF SCOTLAND E.BISCOM s„

C

C C ± RPIDPS HDUQ WDPP IDSS qf IHDVP HDIR qf TDPP PDQP

BP AMOCO qf ELECTROCOMPONEN f DJ E STOXX INSU P SEMA

e C

iƒ RQDPH HDQQ ±

PDSH HDUW

BANKINTER R EIRCOM si

C e e C WDRS FFFF hi IHI HDUH gr TSIDTW IDVR

CEPSA iƒ EPCOS SEZ HLDG N

±

qf QQDIP HDUH ±

PRDIH QDPI

BARCLAYS PLC ELISA COMMUNICA si

C e e e C ±

p‚ IRH HDUP p‚ IDHT HDWQ ISUDSH HDTR

COFLEXIP EUROTUNNEL SIEMENS AG N hi

e C

hi TIDSH HDTS ±

VDUW PDWR BAYR.HYPO-U.VER qf

ENERGIS e e ±

SUDSH FFFF qf ITDHS HDIH hi QDUH FFFF

e DORDTSCHE PETRO xv EXEL MEDIAS MB SOFTWARE ±

e C s„ IHDRH HDWS

QQDUH HDTH

BCA AG.MANTOVAN EQUANT NV hi

C e C

TDUS HDUS qf SDVQ HDSR qf WDST FFFF

ENI s„ F.I. GROUP e SPIRENT e C s„ IHDUW FFFF

s„ ISDQS HDUW

IHDHU FFFF

BCA FIDEURAM ƒi MONDADORI

EUROPOLITAN HLD e ± ± ±

WDVR QDQV hu IRIDWU HDWQ p‚ SHDIH HDRH

ENTERPRISE OIL qf GROUP 4 FALCK STMICROELEC SIC

e ± ±

IVDHW IDUH e qf

s„ SDPT HDIW ±

WQDTH IDSQ

BCA INTESA p‚ BSKYBGROUP

FRANCE TELECOM e e ± q‚ IDPQ IDUI s„ IDPW FFFF

PDVQ FFFF

HELLENIC PETROL FINMECCANICA TECNOST s„

e e C ±

p‚ QDQT HDTH s„ IIDPH HDVV ±

PDPS HDIP BCA LOMBARDA HELLENIC TELE ( q‚ CANAL PLUS

UDRV FFFF

e TELE 1 EUROPE ƒi  ±

qf TDIW FFFF A e @€u˜li™ite

s„ RDVT HDPI

IHPDTH FFFF

MONTE PASCHI SI HELS.TELEPH E ps CAPITAL SHOPPIN

± PHWDSW HDIT

THINK TOOLS gr

e ± ± qf VDTU HDIV

C s„ PIDHR HDUI

RDTW HDQR BCA P.BERG.-C.V KINGSTON COM qf CARLTON COMMUNI

IDHU FFFF

e THUS qf ±

IRDST FFFF e qf s„ SDWR HDSH ±

IUDWU HDII

BCA P.MILANO KONINKLIJKE KPN xv DLY MAIL & GEN

e C

QTDHQ HDHV

TIETOENATOR ps

e e C ±

IRDVU HDPU e xv

s„ IPDIV HDIT ± IIDSH PDWS

B.P.VERONA E S. LIBERTEL NV xv ELSEVIER

±

IDIP

f DJ E STOXX TECH P VPHDTU

e C ± qf IIDTV HDWS

e C s„ IDPT HDUW WWDVH IDQP BCA ROMA MANNESMANN N hi EMAP PLC

e C ± qf IDTT HDWS

e C iƒ IUDIQ HDIP QWDWW PDHU BBVA R MOBILCOM hi FUTURE NETWORK

À NOS ABONNÉS e C e s„ IHDIQ PDQP €„ IUDRV FFFF ±

I HDPU

ESPIRITO SANTO PANAFON HELLENI q‚ GRUPPO L’ESPRES SERVICES COLLECTIFS ± e C WDVH HDUW e qf iƒ QSDRU IDPH IIDTH FFFF BCO POPULAR ESP PT TELECOM SGPS €„ GWR GROUP

e e ± p‚ ITDWW TDVS e e C s„ IWDIS FFFF ± ps PPDQS IDUT IPDQR IDST B.P.SONDRIO SONERA HAVAS ADVERTISI ACEA s„

e e ±

s‚ QDHU HDQP e C €„ SDTQ FFFF

± PWWDWU HDUT s„ QDIP PDQH

BCP R SWISSCOM N gr Pour vos changements d’adresse INDP NEWS AND M AEM

e C ± qf VDWQ QDRS s„ UDSW HDUV ± SUDRT HDRT qf WDRU FFFF BIPOP CARIRE TELE DANMARK -B hu INFORMA GROUP ANGLIAN WATER

e ± e C

p‚ UHDRS HDTQ e C s„ QDTP HDPV IRDHS FFFF qf QDHR HDSP BNL TELECEL €„ LAGARDERE SCA N BRITISH ENERGY

± e C q‚ IDPT QDRV C e C p‚ WTDSH HDIH s„ IQDRS HDTU QDSU HDVV BNP PARIBAS TELECOM ITALIA LAMBRAKIS PRESS CENTRICA qf

e ± e C ou suspensions d’abonnement p‚ RIDSH IDVW

C e C e iƒ IIDWS PDHS TDVI IDRW s„ IHDRQ HDQV BSCH R TELECOM ITALIA s„ M6 METROPOLE TV EDISON

e C

s„ IQDVW IDRT e C xy SDWQ FFFF TDTR FFFF fi PQSDRH HDIQ CHRISTIANIA BK TELIA ƒi MEDIASET ELECTRABEL

e C e C

p‚ QQDIQ HDQW e C e s„ UDST HDSQ WDHS HDST €„ QDQI FFFF COMIT T.I.M. s„ NRJ GROUP ELECTRIC PORTUG

± ± qf PTDSR HDRI

e e C q‚ TDTW IDII ± IUDHW ITDRU s„ durant vos vacances IVDPH HDUV COMM.BANK OF GR TISCALI PEARSON ENDESA iƒ

e e C iƒ IWDHT HDWH ±

e e C hi QIDSH IDPS IV FFFF s„ QDWP HDSI COMMERZBANK VERSATEL TELECO xv PRISA ENEL

e e C ± QTDQS IDSR hi e p‚ RIDQV IDQT ± ± QDTI PDSR e„ QI PDPI CREDIT LYONNAIS VODAFONE GROUP qf PROSIEBEN SAT.1 EVN

e PQDWW FFFF €„ e hu IVDTP FFFF ± HDPH ps RDPW FFFF DANSKE BANK f DJ E STOXX TCOM P UTUDWT PT MULTIMEDIA R FORTUM

e ± p‚ QVDHS IDIU

e C xy SDQP FFFF IWDQW HDVV DNB HOLDING -A- PUBLICIS GROUPE GAS NATURAL SDG iƒ

± e C gr SRQDTP PDQS

e C hi WVDWH HDQH PPDSH HDTU DEUTSCHE BANK N PUBLIGROUPE N HIDRO CANTABRIC iƒ

e C ±

IHDSQ HDRS qf e fi IUV HDHT IQDVU FFFF DEXIA CONSTRUCTION un seul numéro REED INTERNATIO IBERDROLA iƒ

± e C

qf IUDVP HDRR C hi RV HDTQ

QDHR PDII

DRESDNER BANK N REUTERS GROUP INNOGY HOLDINGS qf

e C

RH HDPV

ACCIONA iƒ

e C ± IHP P

v e q‚ PDTW IDWS

SDPT FFFF

EFG EUROBK ERGA e RTL GROUP ITALGAS s„

PV FFFF

ACS iƒ

e ± qf QDTV FFFF

e„ SPDVH HDIU ±

SDRW IDWT 0803 022 021 qf

ERSTE BANK SMG KELDA

C

IDPP IDQH

AGGREGATE IND qf

e C

iƒ PSDHS HDVW ƒi IUDQV FFFF

± WDTU IDIP

FOERENINGSSB A SOGECABLE R NATIONAL GRID G qf

±

HDWR PDRW

AKTOR SA q‚

C C

qf QDUS IDUH qf WDUT HDRV

± QDUQ HDVQ

HALIFAX GROUP (0,99 F TTC/mn) TAYLOR NELSON S INTERNATIONAL P qf

QH FFFF

AMEY qf

C PDIQ FFFF qf e qf ITDII IDIV ±

IHTDHS IDPQ

HSBC HLDG e TELEWEST COMM. OESTERR ELEKTR e„

IVDQH FFFF

UPONOR -A- ps e C e ± p‚ TPDRS IDHQ

hi ITDSS HDQH

WDST FFFF

IKB e TF1 PENNON GROUP qf

±

ITDWW HDHT

AUREA R iƒ

e ± ±

qf TDTS HDWQ

C fi RUDHS HDHV

IIDHU IDSV

KBC BANCASSURAN TRINITY MIRROR POWERGEN qf

e C

WDUU IDUU

ACESA R iƒ

C C

qf IPDQH HDIQ C qf IIDHU HDUI TDUT PDIQ

LLOYDS TSB UTD BUSINESS ME SCOTTISH POWER qf

UDQH FFFF

BLUE CIRCLE IND qf e

e C qf QDIP FFFF ps PQ FFFF ± xv IRDQS UDHI

C SDPI HDUU

q‚ LASMO FINNLINES IHDTW HDUR

NAT BANK GREECE UNITED PAN-EURO SEVERN TRENT qf

e C

SUDPS IDQQ

BOUYGUES p‚

±

e C qf PDHS FFFF QDTP HDVT e qf p‚ UVDRH HDVR

e C WS FFFF p‚ LATTICE GROUP FKI IUQ IDPQ

NATEXIS BQ POP. VIVENDI UNIVERS SUEZ LYON EAUX p‚

RDUQ FFFF

BPB qf e C ±

e C e„ VIDPS HDWH hu ITDUR HDVI

xv SVDVH HDTH VDVQ FFFF

ƒi OMV AG PRDIW FFFF

NORDEA e FLS IND.B VNU SYDKRAFT -A- ƒi

IHDRQ FFFF

BRISA AUTO-ESTR €„

e C

e C xy WDUP FFFF e„ QVDSH HDSP

xv PTDQS HDQV IHDSI FFFF

hu PETROLEUM GEO-S PIDWR FFFF

NORDEA FLUGHAFEN WIEN WOLTERS KLUWER SYDKRAFT -C- ƒi

e C

WDVW HDQH

BUZZI UNICEM s„

e C

e C C IWDHQ IDUT e iƒ iƒ PRDQW IDTQ ± qf IQDWS HDII

PHDVS HDTP

s„ REPSOL YPF IVDUQ FFFF

ROLO BANCA 1473 GAMESA WPP GROUP THAMES WATER qf

C

QDQU HDRU

NOVAR qf

e C

C xv TQDPH HDWQ ± C qf IPDSW PDSS RSPDUV HDTV

e C PRDWI HDSU

qf ROYAL DUTCH CO IVDWH HDQP

ROYAL BK SCOTL GKN f DJ E STOXX MEDIA P FENOSA iƒ

C

PWDUT IDHI

CRH PLC qf e ±

e C s„ TDIW HDQP

xv PSDSH IDRQ C IQDIU FFFF

ƒi SAIPEM WDIR PDRT

S-E-BANKEN -A- e HAGEMEYER NV UNITED UTILITIE qf

PTDSH FFFF

CIMPOR R €„

C

VDTP IDPW e qf ±

q‚ HDSW FFFF s„ IUDWW HDTI

SHELL TRANSP ± WDUV HDRV

SAN PAOLO IMI e HALKOR VIRIDIAN GROUP qf

±

SUDWH HDHW

COLAS p‚

e C

p‚ ISH PDQW ±

C qf SDVQ IDSW

ITDTW FFFF

qf TOTAL FINA ELF HDUH

STANDARD CHARTE HAYS BIENS DE CONSOMMATION f DJ E STOXX PO SUP P QIIDRT

e C

IIDWH HDQR

GRUPO DRAGADOS iƒ

C

IDQS

e QQRDTU e ± ±

hi TWDVH HDPW

TW IDUI

STE GENERAL-A- p‚ f DJ E STOXX ENGY P HEIDELBERGER DR

e C e C

xv QPDPS I

PHDSH HDQW

FCC iƒ AHOLD

e ±

ƒi IVDRH FFFF PVDIH HDHU

SV HANDBK -A- HUHTAMAEKI VAN ps

e e C iƒ IRDQW IDUU

ISHDIH FFFF

GROUPE GTM p‚ ALTADIS -A-

e C

ƒi RDII FFFF

VDVH PDHW

SWEDISH MATCH IFIL s„ e C

e C iƒ VDSS IDUW

ISDRH PDUR

GRUPO FERROVIAL iƒ AMADEUS GLOBAL

±

gr IVSDHQ HDQS

RDPQ FFFF

UBS N SERVICES FINANCIERS IMI PLC qf ± C q‚ HDUT SDWT

UDIW HDRR

HANSON PLC qf ATHENS MEDICAL

e

± e

s„ SDTT HDIV

PRDSH FFFF

UNICREDITO ITAL INDRA SISTEMAS iƒ

± e ± C PQDPH HDQR e qf e„ TRDSH HDSR STDUH IDHU

HEIDELBERGER ZE hi 3I GROUP AUSTRIA TABAK A EURO

hu VSDUP FFFF

PRDUT FFFF

UNIDANMARK -A- e IND.VAERDEN -A- ƒi ±

fi RP HDWP

qf QDQU FFFF ± HDUQ HDQU

HELL.TECHNODO.R q‚ ALMANIJ AVIS EUROPE ______C

QRVDIW HDHT

ISDUS FFFF

f DJ E STOXX BANK P INVESTOR -A- ƒi e C

q‚ TDHW FFFF hi IHPDWS IDWQ IDVQ FFFF

HERACLES GENL R q‚ ALPHA FINANCE BEIERSDORF AG

ƒi ISDUH FFFF

C INVESTOR -B- e ± C PRDHW IDQW e qf p‚ QWDSH IDPS PIDTS IDRI

HOCHTIEF ESSEN hi AMVESCAP BIC NOUVEAU

±

UTDQR PDST

e hu ISS C ± hi PW IDHP qf UDRI HDTR IPTVDHI FFFF

HOLDERBANK FINA gr BHW HOLDING AG BRIT AMER TOBAC

e

±

PDRR HDRI

PRODUITS DE BASE e JOT AUTOMATION ps e ± C QDUQ FFFF e €„

p‚ IHUDSH HDRT IPPDUH HDSU

IMERYS p‚ BPI R CASINO GP MARCHE´

ƒi PSDVV FFFF

C ±

e C KINNEVIK -B- qf UDRV HDRP e C gr PVWRDWR HDRS iƒ IHDQU IDIU WDTV IDPT

ACERALIA ITALCEMENTI s„ BRITISH LAND CO RICHEMONT UNITS

C

hu WWDII HDPU

± e e C COPENHAGEN AIRP UDSW IDHP e qf p‚ VRDWH FFFF iƒ QPDUH HDIV WVDWH FFFF

ACERINOX R LAFARGE p‚ CANARY WHARF GR CLARINS

e Cours % Var.

ps TW FFFF

e C C KONE B qf TDIW FFFF ± fi SQ IDSQ q‚ SDPV HDHS HDQT HDUR

ALUMINIUM GREEC MICHANIKI REG. q‚ CAPITAL SHOPPIN DELHAIZE 22/01 10 h 10 f en euros 19/01

e

±

p‚ PPT IDQI

± e

± RDSI IDHQ qf LEGRAND ± ± fi RUDPI HDTI qf TRDVI HDTH IDWH RDUP

ANGLO AMERICAN PILKINGTON PLC qf CATTLES ORD. COLRUYT

e C

hi SQDVI IDSQ

IVDRH FFFF

qf LINDE AG qf RDPV FFFF ± ƒi IWDPR FFFF IHDPP HDWI

ASSIDOMAEN AB RMC GROUP PLC qf CLOSE BROS GRP FIRSTGROUP AMSTERDAM

e C

QIDIH HDQP

e hi C ± e C C PDIH HDRU

e s„ MAN AG qf PDPT RDQS fi RTDWS IDVR ITVDVH HDIV

BEKAERT SAINT GOBAIN p‚ MONTEDISON FREESERVE

±

ISDRH

e HDQP

IRDTH FFFF e hi AIRSPRAY NV C fi TR FFFF

SDUR FFFF MG TECHNOLOGIES qf qf RDRS IDRQ RRDTU FFFF

BILLITON SKANSKA -B- ƒi COBEPA GALLAHER GRP

C

HDRU

e PDIU

IVDWI FFFF e ps ANTONOV ± e e C ± hi RPDUV PDQQ

± RSDQH HDTT WARTSILA CORP A fi e„ QTDTH HDVQ PDUI IDUH

BOEHLER-UDDEHOL TAYLOR WOODROW qf CONSORS DISC-BR GIB

C

RDVS VDWW

e C

ps IIDRH HDRR e C C/TAC

± PQDVH PDPV e iƒ gr PWHDIS HDPQ ± TDUW FFFF qf METSO IRP HDRP

BUNZL PLC TECHNIP p‚ CORP FIN ALBA GIVAUDAN N

R FFFF

±

qf RDVQ HDQP C CARDIO CONTROL ± e gr PITDIR HDWH

± hi UQ HDIR IDIT FFFF qf MORGAN CRUCIBLE SDRQ IDIP CORUS GROUP TITAN CEMENT RE q‚ CS GROUP N HENKEL KGAA VZ

FFFF

e PQDWH SQDPP FFFF ƒi CSS ± ± C VRDHS HDSQ e hi

± qf IHDQH IDTS HDSQ IDSI q‚ NETCOM -B- PHDSR HDPH

ELVAL WIENERB BAUSTOF e„ DEPFA-BANK IMPERIAL TOBACC

±

U HDUI

e C PWIDSU PDPI hu HITT NV ± e e C C hi QWDRQ RDHT

€„ IIDVH FFFF xv RDIW IDPI HDQH

ISPAT INTERNATI f DJ E STOXX CNST P PQUDVW DIREKT ANLAGE B NKT HOLDING JERONIMO MARTIN

±

HDPT IWDQS

± INNOCONCEPTS NV qf ITDHS HDIH ± e

± qf IHDVQ HDIR ± ps IHDVH HDSS ISDRI SDWQ

JOHNSON MATTHEY qf MAN GROUP EXEL KESKO -B-

C

HDUS IQDSH

e ± C NEDGRAPHICS HOLD ± WDVU IDRI qf e e C

p‚ URI IDPH p‚ VHDPH PDHR RTDTT HDQR

MAYR-MELNHOF KA e„ EURAFRANCE PACE MICRO TECH L’OREAL

C

RDSI

e e PDSS C SOPHEON

± e C IPDUH FFFF e ps fi QQDHW HDPI xv IHDIH HDSH UDSH HDRH

METSAE-SERLA -B ps CONSOMMATION CYCLIQUE FORTIS (B) PARTEK LAURUS NV

WR FFFF

e C PROLION HOLDING ± qf RDWI HDWU

xv QPDWU HDHW qf PDWH FFFF PWDRV FFFF

HOLMEN -B- ƒi e FORTIS (NL) PENINS.ORIENT.S MORRISON SUPERM

±

RWDHS IDTH

ACCOR p‚

C

PDSS

e e RING ROSA HDUW ± e C ±

p‚ IHP FFFF ps IWDPH HDSP qf IQDHT HDTH UDUQ IDUI

OUTOKUMPU ps e GECINA PERLOS RECKITT BENCKIS

±

US HDIQ

ADIDAS-SALOMON hi

FFFF

e RING ROSA WT HDHP ± ± e C

± fi RWDHP HDWW qf TDHU IDPV qf RDTR I RUDQT IDPR

PECHINEY-A- p‚ e GIMV PREMIER FARNELL SAFEWAY

±

PSDTH HDSR

AGFA-GEVAERT fi

±

QDRP SDTS

C UCC GROEP NV e ±

qf RDQW FFFF ± qf IRDSV IDWH qf SDQW HDVV

RDIV IDTS

RAUTARUUKKI K ps e GREAT PORTLAND RAILTRACK SAINSBURY J. PL

±

PR HDIP

AIR FRANCE p‚

e C ±

qf UDUI FFFF ± xv IV IDRI qf IDPR IDPS IVDWU HDRI

RIO TINTO qf HAMMERSON RANDSTAD HOLDIN STAGECOACH HLDG

±

RDHT HDUU

AIRTOURS PLC qf

e ± e

± xv UTDVW IDWQ ± hi IQDHS FFFF qf QDQS IDVQ

HDRU RDVT

SIDENOR q‚ e ING GROEP RENTOKIL INITIA T-ONLINE INT

IDVV FFFF

ALITALIA s„

e C C

hu US FFFF ± iƒ IUDHI IDPS

qf RDIP HDUU QDUV IDWS

SILVER & BARYTE q‚ REALDANMARK REXAM TERRA NETWORKS BRUXELLES

e C

IQDUQ IDUH

AUSTRIAN AIRLIN e„

C C

e C qf IQDQW FFFF

qf QDVP HDRI qf PDHS HDUU

VV HDHT

SMURFIT JEFFERS LAND SECURITIES REXEL p‚ TESCO PLC FFFF

e TDPS

± ARTHUR

IPDVP HDSR

AUTOGRILL s„

e ± e ±

e C qf UDWQ HDPH ± xv PUDTS HDIV ps IHDSH PDQQ PHDQH HDSH

STORA ENSO -A- LIBERTY INTL e„ TNT POST GROEP FFFF RHI AG HDSW

C ENVIPCO HLD CT

RUDIR HDTI

BANG & OLUFSEN hu

e e e C

hi IPIDSH FFFF

± ± p‚ IHDRH HDPW ps IHDRS HDPW

QHPDSW HDRQ

STORA ENSO -R- MARSCHOLLEK LAU gr WANADOO FFFF

e RIETER HLDG N IWDUS

± FARDIS B

PDIR HDRU

BENETTON GROUP s„

e C e

s„ IIDRP HDHW xv UDVH FFFF ± ƒi PIDUP FFFF QDIU HDWV

SVENSKA CELLULO MEDIOBANCA qf WORLD ONLINE IN FFFF ROLLS ROYCE HDVH

± INTERNOC HLD

IIDVS HDSQ

BERKELEY GROUP qf

e C

e C

iƒ ITDWH FFFF

RPSDQV HDWT hi IVDWR QDPP PRDRP FFFF

THYSSENKRUPP METROVACESA ƒi f DJ E STOXX N CY G P FFFF SANDVIK VDRV

± INTL BRACHYTHER B

TDTT HDWQ

BRITISH AIRWAYS qf

e

qf SUDTV FFFF ±

fi QWDWH HDPS ± RWIDPP HDTT

UNION MINIERE PERPETUAL PLC gr FFFF SAURER ARBON N RDWU

e C LINK SOFTWARE B

IPDVP IDIH

BULGARI s„

e

qf IRDWV FFFF

± e ps QIDUS IDPR ±

TTDRH PDQS

UPM-KYMMENE COR PROVIDENT FIN p‚ FFFF SCHNEIDER ELECT HDRS

e C PAYTON PLANAR

SIDUH QDTI

CHRISTIAN DIOR p‚

e e C

xv RR IDPU ± p‚ IQDPI HDTV

e C

PDPW IDQQ

USINOR e RODAMCO CONT. E SEAT PAGINE GIA s„ COMMERCE DISTRIBUTION ±

WTDUH HDQI

CLUB MED. p‚

e

xv RIDVS FFFF ±

q‚ IDQP I

±

PDTS HDSW

VIOHALCO e RODAMCO NORTH A SECURICOR qf ± ±

PRDWH HDVH qf VDQU HDIW

DT.LUFTHANSA N hi ALLIANCE UNICHE

C

e C

qf PIDVQ QDRI PV IDIW

e„ SCHRODERS IWDWP FFFF

VOEST-ALPINE ST ƒi

SECURITAS -B- e C

ISDTR FFFF hi QPDWS HDIS

ELECTROLUX -B- ƒi AVA ALLG HAND.G

e FRANCFORT

±

p‚ UQDRS HDTI ± qf SDWW HDSP

SIMCO N C VDTP IDPW

J DWETHERSPOON qf

e C SERCO GROUP ±

VDPT SDWH qf VDUV PDPU

EM.TV & MERCHAN hi BOOTS CO PLC

FFFF

e UNITED INTERNET IUDPR

qf TDUI FFFF ± IWDVH HDRS

p‚ SLOUGH ESTATES e TPDWH FFFF

WORMS N hi

C

C SGL CARBON e

VDVP HDSR xv QHDQS HDVQ

EMI GROUP qf BUHRMANN NV

FFFF

e AIXTRON IISDSH

± C

p‚ IUSDIH HDWI HDRU

f IURDPW UNIBAIL

QDSU FFFF DJ E STOXX BASI P qf

C

e C SHANKS GROUP e

HDTR IDSW p‚ SWDQS IDWV

EURO DISNEY p‚ CARREFOUR

FFFF

e AUGUSTA TECHNOLOGIE PHDQP

±

iƒ UDPH PDHR

VALLEHERMOSO e C

QQDTW HDTW

p‚ e

± SIDEL

IIDIH IDSQ p‚ PSS FFFF

GRANADA qf CASTO.DUBOIS

±

IHI HDTW

e C BB BIOTECH ZT-D

hi ITDSH IDVS

WCM BETEILIGUNG C

qf PDVR HDST

e C e

INVENSYS ± ISIDTH IDRU iƒ IPDQI HDIT

HERMES INTL p‚ CC CARREFOUR

C

IUDUS

BB MEDTECH ZT-D PDQI

±

IDHQ

f PWQDHS

CHIMIE DJ E STOXX FINS P e C PV QDTU

e hi

SINGULUS TECHNO ± s„ IDIT FFFF gr ISPDWQ

HPI CHARLES VOEGELE HDQP

C

TDUP

BERTRANDT AG IRDQH

ƒi IUDPU FFFF

C

e C e SKF -B- e ISH HDPU xv PVDPH HDUI iƒ IWDHP FFFF

AIR LIQUIDE p‚ HUNTER DOUGLAS CONTINENTE

FFFF

BETA SYSTEMS SOFTWA TDTR

C

IHDUI HDSW

e e qf e

± ± ± SPDRS IDUV xv PTDVH HDUR fi PRH HDUR

AKZO NOBEL NV xv KLM SMITHS GROUP D’IETEREN SA

C

SDPW

CE COMPUTER EQUIPME IRDUR

ALIMENTATION ET BOISSON C

hu QHDSR IDQQ

C C e C

RRDTH HDUW qf QDUH HDRQ qf SDHP HDTQ

BASF AG hi HILTON GROUP SOPHUS BEREND - DEBENHAMS

C

PDSH

CE CONSUMER ELECTRO ITDRH

qf WDST FFFF

e e C ± ± SHDPS HDTW p‚ UQ HDTW qf TDSS HDRV qf RDPT FFFF BAYER AG hi LVMH ALLIED DOMECQ SPIRENT DIXONS GROUP

TDQT FFFF

e qf e ± ± ± ISDSQ HDTH hi IHTDUW HDPH qf UDTP FFFF p‚ PHRDPH IDPT BOC GROUP PLC qf MEDION ASSOCIAT BRIT F T.I.GROUP PLC GAL LAFAYETTE

C

gr IPQWDVS HDQP e e C e

± ± IUDWV FFFF p‚ RDSU IDQQ qf IIDWT HDTS hi QUDQH PDUR

CELANESE N hi MOULINEX BASS TECAN GROUP N GEHE AG e CODES PAYS ZONE EURO

e C

iƒ PIDIH IDQH C e C e ± ±

UPDHS HDRS iƒ IQDRW IDHS e„ RPDII IDVR qf UDUT QDUU

CIBA SPEC CHIMI gr NH HOTELES BBAG OE BRAU-BE TELEFONICA GREAT UNIV STOR FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne

e C C C C e e iƒ TDUW QDIW ± QUPDTU HDSQ qf SDHQ HDQI e„ RIDPS HDHU xv WSDQH PDTW gr TPI

CLARIANT N P & O PRINCESS BRAU-UNION GUCCI GROUP IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande

e e C p‚ RVDVS PDPT ± ± QSDSR HDSW qf RDIS HDQV qf UDHS FFFF ƒi IWDSP FFFF

hi THALES

DEGUSSA-HUELS PERSIMMON PLC CADBURY SCHWEPP HENNES & MAURIT LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche

C e C e e xy PIDTR FFFF ± ± QUDPP HDUQ xv RRDHT HDQP hu SVDWQ HDTV hi QU IDHW

DSM xv ROY.PHILIPS ELE CARLSBERG -B- TOMRA SYSTEMS KARSTADT QUELLE

FI : Finlande - BE : Belgique.

± e C ± qf UDRH IDTU RVSQDPW IDPH hi RQ FFFF hu STDIW FFFF qf TDVU IDVT EMS-CHEM HOLD A gr PREUSSAG AG CARLSBERG AS -A TRAFFICMASTER KINGFISHER

C C ± ± ± gr PSPDIT HDSP UDQP HDTR qf PDUI IDIR hu RRDUQ HDQH qf QDIH I ICI qf RANK GROUP DANISCO UNAXIS HLDG N MARKS & SPENCER CODESPAYSHORSZONEEURO

e e e C ± ± e„ QHDTH FFFF SDTH FFFF si IHDSI HDVS p‚ IQVDSH IDPR qf TDWW HDTU

KEMIRA ps RYANAIR HLDGS DANONE VA TECHNOLOGIE MATALAN CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e C e ±

± ± ± xv IRDPH IDQW qf IHDUU HDIS gr ISWDIT QDIW q‚ IDQR hi RWDWS IDHW

LAPORTE SAIRGROUP N DELTA HOLDINGS RDIU VEDIOR NV METRO GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

C C C C ± TPTDIS HDTQ hu IIDVS IDIR qf IHDQR IDSR hu SVDPT HDTW qf IIDVP IDQI LONZA GRP N gr SAS DANMARK A/S DIAGEO VESTAS WIND SYS NEXT PLC

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 / 27

C C ± ± ± IQDTQ TVDUS RSHDWU FFF URW RWIQDIP HDIQ QUDVW PRVDSR HDPR ISDVH ALCATEL...... w EURAFRANCE...... w QDPP REMY COINTRE..... w

C C C C ± ± % Var. PSDSH IVDSI HDIV QVUDHI IDSV HDTR RDPH IDSW SSDTH QTRDUI IDQQ SW w w

ALCATEL O ...... EURO DISNEY...... RENAULT ...... Cours Cours % Var.

31/12 C International ± ± ± ± f UDHW QDPP ITUDTH IDIW IDHT TDWS HDWQ FFF VUDIH SUIDQR HDWU

ALSTOM ...... w PSDSS EUROTUNNEL...... w REXEL...... w en euros en francs veille

 le™tion

ne se (1)

C C C ± ± ± UUDSH SHVDQU IDTS SHDUH QQPDSU QDRU ISDPS IHHDHQ IDTU QDSP UDSU VALEURS FRANCE ALTRAN TECHN..... w FAURECIA ...... w PHDUI RHODIA...... w

C C C C C C C PVDUQ HDQH UDQI IPDWI TQQDQQ IDUR QSDWW PQTDHV IDTU TDTH RQDPW FFF USP RWQPDVH HDPU ATOS CA ...... w WTDSS FIMALAC SA C...... w ROCHETTE (LA...... ADECCO ......

C C C C ± ± UDIH IHDIV PDTH IVDVP FFF FFF VW SVQDVH FFF IHSDWH TWRDTT QDPP SIDTH QQVDRU IDSU ARBEL...... FFF F.F.P. (NY) ...... ROYAL CANIN...... w AMERICAN EXP ......

VALEURS FRANCE

C C ± ± ± VHDSS SPVDQU HDQI IIVDRH UUTDTS FFF TQ RIQDPS FFF FFF FFF FFF IQDVS VDWP IUDSH AVENTIS ...... w FINAXA...... ROUGIER #...... QDPU AMVESCAP EXP ......

C C ± ± ± ± ± ± HDQU IRIDUH WPWDRW HDSH IHTDRH TWUDWR HDHW IWSH IPUWIDIT HDQT QHDSH PHHDHU HDWU HDSI QDUV AXA ...... w UDWV FIVES-LILLE...... RUE IMPERIAL ...... ANGLOGOLD LT ....

C C C C ± ± ± HDTP PDSQ RTDTH VS SSUDST QDHP PW IWHDPQ IDQT FFF FFF FFF PSDVW ITWDVQ HDRQ b France Télécom a annoncé qu’il introdui- AZEO(EXG.ET ...... w IHDUI FONC.LYON.#...... SADE (NY) ...... A.T.T. # ......

C C C C

± ± ± ± SDVT SDTV IDUW RDVR VIUDQP HDIT WQDTH TIQDWV IDSQ IRWDQH WUWDQR HDPH ITDPH IHTDPU HDRW

ra en Bourse 13 % du capital d’Orange dans BAIL INVESTI...... w IPRDTH FRANCE TELEC...... w SAGEM S.A...... w BARRICK GOLD......

C C C ± ± ± FFF FFF FFF RTS QHSHDPH HDRV VSDIS SSVDSS HDWW FFF FFF FFF HDWV IRDSU PIDUP BAZAR HOT. V...... RDVW FROMAGERIES ...... SAGEM ADP ...... COLGATE PAL......

C C C C ± ± ± ± HDHW HDSW IPDIU QWDRH PSVDRS IDSH PHRDPH IQQWDRT IDPT ITVDQH IIHQDWV HDIP VDUS SUDRH QDWP une fourchette de prix comprise entre 11,50 BIC...... w SDWR GALERIES LAF...... w SAINT-GOBAIN...... w CROWN CORK O ....

C C C C C ± ± ± RDQW SDUI SDIQ IRDTR WSRDRP SDSP RRDIW PVWDVU IDPT TSDSH RPWDTS HDHV QPDIH PIHDST HDQR

et 13,50 euros par action. L’offre se déroule- BIS ...... IRSDSH GAUMONT #...... SALVEPAR (NY...... DE BEERS #......

C C C ± ± ± WTDSS TQQDQQ HDIT IHP TTWDHV FFF FFF SVDQH QVPDRP IDVQ IHDPS TUDPR PDQV IUDVV IPDRT w QDPT w w

ra du 23 janvier au 9 février. La première BNPPARIBAS...... GECINA...... SANOFI SYNTH...... DIAGO PLC......

C C C ± ± ± ± ± PHI IQIVDRU HDSH TSDIH RPUDHQ IDHW TTDRS RQSDVV PDPV QR PPQDHQ HDTS WDHU IRDRU ISDVR BOLLORE...... w RDIW GEOPHYSIQUE ...... w SCHNEIDER EL ...... w DOW CHEMICAL....

C C C C ± ± ± ± RDTI IPDUV HDUV IUDRH PTVDWR IDPH PWDSS IWQDVR IDWW SPDUS QRTDHP PDPQ RTDRH QHRDQT IDTH cotation est prévue le 12 février ; le prix défi- BOLLORE INV...... RI GFI INFORMAT ..... w SCOR ...... w DU PONT NEMO....

C C C C C

± RDSU IUDIR IDVW SHDHH PTVDWR FFF IVDQS IPHDQU RDVT SWDHS QVUDQR HDHV HDSU QDUR FFF

nitif des actions sera fixé ce jour-là. Lundi, BONGRAIN ...... RI GRANDVISION ...... w S.E.B...... w ECHO BAY MIN ......

C C C C ± ± ± IVDIQ HDRQ IUDPR SU QUQDWH HDVV IPS VIWDWS FFF RQDSI PVSDRI IDQR ISDSH IHIDTU IDWH w IHDQW w

en début de séance, l’action France Télé- BOUYGUES...... GROUPE ANDRE ... SEITA...... ELECTROLUX......

C C C C ± ± ± SQDRS QSHDTI HDVS VQ SRRDRR FFF ISDIH WWDHS HDTT IPVDIH VRHDPV HDUU IHDPH PDHP TDHR BOUYGUES OFF..... w GROUPE GASCO.... IDRP SELECTIBAIL(...... ELF GABON ......

C C C C ± ± ± ±

IQDWQ QHDRU IVDTW WDHU PUDSS HDWR UQ RUVDVS HDTW QQDTS PPHDUQ HDSU IQDIH VSDWQ HDQV com reculait de 0,14 %, à 70,3 euros (lire BULL# ...... w RDPH GR.ZANNIER ( ...... SIDEL...... w ERICSSON #...... w

C C

± ± ± ± ± IRDWT VDQW UPDPH RUQDTH PDIU FFF FFF FFF ITHDPH IHSHDVR HDSH PUDUS IVPDHQ HDUP IDWS

p. 23). BUSINESS OBJ...... w GROUPE GTM ...... PDUV SILIC CA...... FORD MOTOR #.....

C C C ± ± ± UDVP FFF FFF FFF FFF TP RHTDTW IDWU UQDRS RVIDVH HDTI SHDPS QPWDTP HDSH QDQT w HDPH

b B T P (LA CI...... GROUPE PARTO.... SIMCO...... GENERAL ELEC ......

C C C C ± Havas Advertising a annoncé l’acquisi- ± HDSI UUDTH SHWDHP FFF VS SSUDST HDSV IU IIIDSI HDPW FFF SVDVH QVSDUH HDPT WDWH BURELLE (LY) ...... GUYENNE GASC.... w PDRH SKIS ROSSIGN...... GENERAL MOTO....

C C C C ± ± ± ± IIDPS IHDQP RDPP UDSH PPDPR IDSH ITDWW IIIDRS TDVS TW RSPDTI IDUI QDVU PSDQW IDHP

tion, par échange d’actions, des 55 % du capi- CANAL + ...... w QDQW HAVAS ADVERT ..... w SOCIETE GENE ...... w GOLD FIELDS......

C C C C C C

± ±

IWUDUH IPWTDVQ IDSW IPPDWH VHTDIU HDUR IWVDSH IQHPDHU HDSS SDHI QPDVT QDHW IDSU HDTH VDRR

tal de Media Planning qu’il ne détenait pas CAP GEMINI...... w ISDHU IMERYS ...... w SODEXHO ALLI ...... w HARMONY GOLD ..

C C C C ± ± ± HDPV HDHT HDUP SDPT QRTDTU IDPS IPSDWH VPSDVS HDHV FFF FFF FFF WDVH TRDPV IDUU CARBONE-LORR .... w SPDVS IMMOBANQUE ..... SOGEPARC (FI...... HITACHI #......

C C C C ± ± IIDQT SWDQH QVVDWV IDVW FFF FFF FFF FFF SU QUQDWH HDIV ITDHS IHSDPV IDHU RDIS encore, pour un montant équivalent à 51 mil- CARREFOUR...... w IMMEUBLES DE .... SOMMER ALLIB ..... w HDUH HSBC HOLDING..... w

C C C C ± ± ± IDWH IHDWQ IDTT PVDIQ UHSDIS HDRT PIDQH IQWDUP PDUH QHDSH PHHDHU FFF IIUDSH UUHDUS HDRP

lions d’euros. L’action reculait de 5,43 %, à CASINO GUICH...... w IHUDSH INFOGRAMES E..... w SOPHIA...... w I.B.M...... w

C C C C C ± ± ± RDPU HDWS IPDHH UHDSS RTPDUV HDPI QIVH PHVSWDRQ HDQI UH RSWDIU HDPW UDRU RW HDVI w IRDPQ

7,7 euros, lundi en début de matinée. CASINO GUICH...... IM.MARSEILLA ...... SOPRA # ...... I.C.I......

C C C C ± ± ± ± SDHU QDVU PTP IUIVDTI IDPV QPDSH PIQDIW IDSP VI SQIDQQ IDUH RWDTH QPSDQS PDHV IPDSU CASTORAMA DU.... w INGENICO ...... w ISDQQ SPIR COMMUNI .... w ITO YOKADO #......

C C C C b C ± ± ± IWQDQH IPTUDWT HDPT UUDTS SHWDQS HDIQ QSDRW PQPDVH IDRH QVDRH PSIDVW QDPS ISDIW RDUT PDQH La Société générale a confirmé, lundi CEA INDUSTRI ...... SDHS ISIS...... w SR TELEPERFO...... w I.T.T. INDUS......

C C C C ± ± ± ±

IIDQW IHDRP UVDUH SITDPR IDHI PHDWV IQUDTP HDIH IHDPH TTDWI QDPR TDWV RSDUW HDRQ VDQW

22 janvier, négocier le rachat de deux filiales CEGID (LY)...... KAUFMAN ET B ..... w STUDIOCANAL ...... IDWP KINGFISHER P ...... w

C C C C C ± ± UDVR IRDVW HDVW TDTV PWVDRT IDII IHI TTPDSP FFF QII PHRHDHQ HDQP PQDSH ISRDIS QDTI CFF.RECYCLIN ...... RSDSH KLEPIERRE...... w SUCR.PITHIVI...... MATSUSHITA ......

C C C C de Deutsche Bank, Gefa et ALD, spéciali- C ± ± ± IHDVW IPDVU IIDWS IDRT QUQDWH IDVW WUDVS TRIDVS IDHV IUQDQH IIQTDUU IDRH QRDSP PPTDRR IDRT CGIP ...... w SU LAFARGE...... bw SUEZ LYON.DE ...... w MC DONALD’S ......

C C ± ± ± ± ± IRDHU TWDIH RSQDPU HDSV UHDSH RTPDRS HDST FFF FFF FFF VVDWH SVQDIS IDSR ITDRI WDQU sées dans le crédit-bail. L’action gagnait CHARGEURS ...... IDPV LAGARDERE ...... w TAITTINGER ...... MERK AND CO ......

C C

± ± ± ± ± ± RDUV VDTH VI SQIDQQ PDPW SWDHS QVUDQR IDRP TPDRS RHWDTS IDHQ UDQT RVDPV QDHQ VDTV

0,14 %, à 70,3 euros, lundi matin (lire p. 23). CHRISTIAN DA...... LAPEYRE ...... w WDIS TF1...... w MITSUBISHI C......

C C C C C C ± ± RDWW VDTS IDPU QDQH QQWDIQ QDTI SUDVH QUWDIR PDQH RVDSH QIVDIR IDSQ PPIT IRSQTDHI HDPU w SIDUH w w

b CHRISTIAN DI...... LEBON (CIE) ...... THALES (EX.T ...... NESTLE SA # ......

C C ± ± ± ± ± ± IITDSH UTRDIW IDIW PPSDPH IRUUDPP IDTT IRP WQIDRT HDRP RQDWP PVVDIH IDHI HDVS VDIS PDSW L’annonce de la négociation d’une allian- CIC -ACTIONS ...... LEGRAND ...... w RDUR TECHNIP...... w NORSK HYDRO ......

C C C C ± ± ± ± IWDQH IRDTT SIDWH QRHDRR HDPW IRHDQH WPHDQI HDWR SUDIS QURDVV HDVU RQDUH PVTDTS HDQH IHDVS

ce entre Usinor et Nippon Steel a fait mon- CIMENTS FRAN ..... w SDTQ LEGRAND ADP...... THOMSON MULT.. w PFIZER INC......

C C C ± ± ± ± ± PDTR TDTT SDPQ IDUV SSSDTH HDPR RRDVH PWQDVU PDUS ISHDIH WVRDSW PDRT RTDPH QHQDHS HDWT w VRDUH w w

ter le titre du sidérurgiste français de CLARINS...... LEGRIS INDUS...... TOTAL FINA E ...... PHILIP MORRI ......

C C C C C C ± ± WTDUH TQRDQI HDQI WDUP TQDUT RDIV SWDPH QVVDQQ QDUU URDVH RWHDTT IDHI SDQU SUDHP SSDQV CLUB MEDITER ..... w TDQV LIBERTY SURF ...... w TRANSICIEL #...... w PROCTER GAMB .... a

C C C C C ± ± ± RDTV RDVI RDVS QSDSI PQPDWQ QDPR IIVDSH UUUDQI PDHU RQDSH PVSDQR HDRT IVDVH IPQDQP PDTW 0,75 %, à 56 euros, lundi matin. CNP ASSURANC..... w ITDVI LOCINDUS...... UBI SOFT ENT...... w RIO TINTO PL......

C C C C

± ± ± ± IIS USRDQS HDUV VHDRH SPUDQW PDPW IUSDWH IISQDVQ HDRS UWDSH SPIDRW IDWP SDSH QDTS TDRI

b La chaîne de parfumeries Marionnaud a COFACE ...... w L’OREAL ...... w IIDWQ UNIBAIL ...... w SCHLUMBERGER...

C C C C C C ± HDTI QDQW IHDIW PRDII WIVDQR HDUP UHDVH RTRDRP HDSU IHSDSH TWPDHQ HDRV FFF FFF FFF w IRH w

doublé son chiffre d’affaires en 2000, à COFLEXIP ...... LOUVRE #...... UNILOG...... SEGA ENTERPR......

C C C C C ± ± ± TDIR QDRH QUDIR SUDWH QUWDVH HDHW UPDWH RUVDIW HDSS IQDPW VUDIV HDHV TDQS RIDTS QDUT COLAS...... w LVMH MOET HE.... w USINOR...... w SDRU SEMA GROUP # ...... w

C C C C C C

± PDQV UDHH SDTS RQ PVPDHT HDWR WTDQH TQIDTW FFF SHDPS QPWDTP IDSP VDSQ SSDWS IDSS 586,2 millions d’euros. Malgré cette annon- CONTIN.ENTRE ..... MARINE WENDE ... w VALEO...... w SHELL TRANSP ...... IDUP

C C C C

± ± ± ± PDSQ VDVU PDVH IHDPQ QRIDIH HDQV IHDPU TUDQU QDRP SIDVS QRHDII HDTV VHDVH SQHDHI IDRT

ce, le titre reculait de 0,28 %, à 141,4 euros, CPR...... SP MAUREL ET PR...... VALLOUREC ...... w SONY CORP. # ...... w

C C C C C ± ± IQDRI VUDWT HDUS T QWDQT IDTW QPDPH PIIDPP FFF WVDQH TRRDVI RDRU QDTP IUDVU HDTP CRED.FON.FRA ...... TDHW METALEUROP ...... VIA BANQUE ...... T.D.K. # ......

C C C C C ± ± lundi matin. ± IIDIS TDRS IHDHS UDUR PUIDPR IDRQ RIDHR PTWDPH HDIH TIDVS RHSDUI HDIT UDSI RWDPT HDIQ CREDIT LYONN ..... w RIDQS MICHELIN ...... w VICAT...... TOSHIBA #......

C C ± ± ± ± ± QDWT IIDVU IVDQW IQUDUS IDRS FFF PQDII ISIDSW IDPR TPDWH RIPDTH HDWR USDQH RWQDWR HDUW CS COM.ET SY...... PI MONTUPET SA...... VINCI...... w UNITED TECHO .....

C C C C ± ± ± ± RDWQ ITDIP WDVS RPDPP SHSDHW IDPV RDSU PWDWV IDQQ QW PSSDVP HDPT HDTR RDPH TDTU DAMART...... UU MOULINEX ...... VIVENDI ENVI ...... w ZAMBIA COPPE......

C C C C ± ± HDPT IPDRV IQVDQH WHUDIW IDIH WRDUH TPIDIW HDQP UVDVS SIUDPP IDRI DANONE ...... w IQDVV NATEXIS BQ P...... w VIVENDI UNIV...... w

C C C C

± ± IWDRP PIQ IQWUDIW IDRQ PRDWH ITQDQQ HDTI IHDQW TVDIS HDIW HDRH

´ DASSAULT-AVI ...... QDIV NEOPOST ...... w WANADOO...... w ABRE´VIATIONS

C C PREMIER MARCHE C ± ± ± HDPU IIDHS IPDVP RUUDSR IDHW IWDWW IQIDIQ HDTS IWDVH IPWDVV HDRS

DASSAULT SYS ...... w UPDVH NORBERT DENT ... WORMS (EX.SO ......

B = Bordeaux ; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille ; Ny = Nancy ; Ns = Nantes.

C C ± ± ± ± IDSP TPDWH RIPDTH HDHV PTDSS IURDIT HDUS PWHDTH IWHTDPI HDQI IDIS ______w QDWT w DE DIETRICH ...... NORD-EST...... ZODIAC ......

C C C ± WPDIH THRDIR HDWU QQDIS PIUDRS HDRS FFF FFF FFF FFF VDWH DEVEAUX(LY)#...... WDTR NRJ GROUP ...... w ...... SYMBOLES

v xhs PP tex†si‚ C C ± IRDUS WTDUS FFF PH IQIDIW PDRR FFF FFF FFF FFF ITDWS

Cours a` 9h57 DEV.R.N-P.CA...... SDQS OBERTHUR CAR.... w ...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ;

C ±

IUDSV WPDRW HDWI FFF VDHW SQDHU FFF FFF FFF FFF FFF

DMC (DOLLFUS..... IRDIH OLIPAR...... a coupon de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ;

hernier jour de ne go™i—tion des yƒ‚h X PS j—nvier

C C C ± HDPT SDIW IWT HDRH QVPDWH PSIIDTT QDPI FFF FFF FFF FFF

DYNACTION...... PWDVV OXYG.EXT-ORI...... o = offert ; d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite ;

C ± ± ±

TV RRTDHS HDUQ RUDRH QIHDWP IDQQ FFF FFF FFF FFF PDTR w QDWS w

EIFFAGE...... PECHINEY ACT...... d cours pre´ce´dent ; wValeur pouvant be´ne´ficier du service

C C ± % Var. ± IDUU IIDPV WVDWV HDTH RUDIS QHWDPV QDIV FFF FFF FFF FFF w ISDHW

Cours Cours % Var. ELIOR...... PECHINEY B P ......

31/12 de re`glement diffe´re´. France C ± ± f ± PPDUH IRVDWH IDSP TRDSH RPQDHW IDWH FFF FFF FFF FFF QDVU

en euros en francs veille ELEC.MADAGAS..... SDPI PENAUILLE PO ...... w ......

(1)

C ± ± ` ´ SDVS PW IWHDPQ FFF UUDVH SIHDQQ IDQQ FFF FFF FFF FFF ENTENIAL(EX ...... PDTS PERNOD-RICAR .... w ...... DERNIERE COLONNE PREMIER MARCHE (1) :

C C C C

± ± RWDIW QPPDTU IDQP RRDVH PWQDVU HDUV PVHDVH IVRIDWQ HDPW FFF FFF FFF FFF PDVU ISDVV ACCOR ...... w WDQI ERAMET ...... w PEUGEOT...... w ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi :

C C C ± ±

TTDUS RQUDVS HDWV WP THQDRV FFF PQSDIH ISRPDIS IDIP FFF FFF FFF FFF WDUW HDTR AGF ...... w ERIDANIA BEG...... w PINAULT-PRIN...... w PDUH ...... montant du coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement

C C C ± ± IQDHS QDWT RHDUH PTTDWU FFF QPTDUH PIRQDHI HDHW IIPDVH UQWDWP IDHS FFF FFF FFF FFF

AFFINE(EXIMM...... ESSILOR INTL ...... w SDWV PLASTIC OMN...... w ...... dernier coupon ; Jeudi date´vendredi:compensation ;

C ± ± TDPH PRDHQ ISUDTQ FFF TVDSH RRWDQQ FFF UI RTSDUQ FFF FFF FFF FFF FFF IDII

AIR FRANCE G ...... w QDVV ESSO ...... PSB INDUSTRI...... Vendredi date´ samedi : nominal.

C C ± ± ± ± SDTH PDVR ISH WVQDWR HDPU SQ QRUDTT HDWQ QVDPU PSIDHQ HDTH FFF FFF FFF FFF AIR LIQUIDE ...... w EULER...... w PUBLICIS GR...... w TDQQ ......

C C C ISSDIQ IDRT RDUH QHDVQ FFF IVDWH IPQDWV UDQQ IIU UTUDRU RDQU COALA # ...... PQDTS HI MEDIA...... PHARMAGEST I .... GENERALE LOC ....

C C C C PSIDST PHDWV VDPH SQDUW IRDTW TDSH RPDTR HDIS TH QWQDSU QDRS COHERIS ATIX ...... QVDQS HOLOGRAM IND.. PHONE SYS.NE..... GEODIS......

C C

NOUVEAU ± IPIDQS FFF IRDHQ WPDHQ HDSU QIDIH PHR IDQH PWDSH IWQDSI IDQR COIL...... IVDSH HUBWOO.COM ..... PICOGIGA...... SECOND GFI INDUSTRI......

C

± QUDWV IPDRQ PI IQUDUS HDIH SV QVHDRT FFF UIDPS RTUDQU FFF

CION ET SYS...... SDUW IB GROUP.COM .... PROSODIE #...... ______GO SPORT ...... d

C C

PQUDIW PDIS QDVH PRDWQ IDTH PH IQIDIW FFF TSHH RPTQUDPI FFF

´ CONSODATA # ..... QTDIT IDP ...... PROSODIE BS ...... d GRAND MARNIE... d C C

RRDRI ITDUP IDHU UDHP FFF WDVV TRDVI WDUV RTDWW QHVDPQ FFF

MARCHE CONSORS FRAN... TDUU IDP BON 98 (...... d PROLOGUE SOF ... MARCHE´ GROUPE BOURB... d

C ± IHIDQS TDSS HDIS HDWV FFF IDUV IIDTV FFF IRU WTRDPT HDQR CROSS SYSTEM .... ISDRS INTERACTIF B...... d PROXIDIS...... GROUPE CRIT ......

C C ± IHQDTR PDPH HDQH IDWU FFF QQDRH PIWDHW IDPI IPW VRTDIV QDHI

CRYO # ...... ISDVH INTERACTIF B...... d QUALIFLOW ...... GROUPE J.C.D ......

†ixh‚ihs IW tex†si‚

C C C ± VHDTV PDSH ITDUU IIH SDUW RDTH QHDIU HDPP ISIDTH WWRDRQ IDRU CRYONETWORKS. IPDQH IGE +XAO ...... QUANTEL ...... HERMES INTL...... w v xhs PP tex†si‚

C C

± ±

IPDUQ Q QPDHS PIHDPQ IHDSP Q IWDTV QDRS QHDPH IWVDIH RDIQ

CYBERDECK #...... IDWR ILOG #...... QUANTUM APPL .. HYPARLO #(LY......

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 18 h 12

ne se le™tionF

C C ´ ` IUTDWV IDRQ P IQDIP SDPT IIDPH UQDRU FFF RI PTVDWR FFF CYBER PRES.P ...... PTDWV IMECOM GROUP.. R2I SANTE...... Cours relevesa9h57 I.C.C.#...... d

C C C C PRDPH PDUW IDTW IIDHW HDTH QTDQH PQVDII IH VDPQ SQDWW PDVV CYBERSEARCH ..... QDTW INFOSOURCES...... RECIF # ...... IMS(INT.META ......

Cours Cours % Var. Cours Cours % Var. C C C IUDUI PHDSR PDWP IWDIS FFF RQDWH PVUDWU HDWP URDSH RVVDTW PDIW

CYRANO # ...... PDUH INFOSOURCE B..... d REPONSE #...... INTER PARFUM ....

Valeurs f en euros en francs veille Valeurs f en euros en francs veille

C C ± WVDQW PDQW RPDHP PUSDTQ WDIR V SPDRV HDIP TT RQPDWQ FFF DALET #...... IS INFOTEL # ...... REGINA RUBEN.... JET MULTIMED.....

C C C ± UVDUI FFF IH TSDTH FFF QR PPQDHQ IDVH IW IPRDTQ IQDIH QTDUS PRIDHT HDQQ IPQDWH VIPDUQ HDHV ABEL GUILLEM..... IP DATATRONIC ...... INFO VISTA...... RIBER #...... AB GROUPE ...... L.D.C......

C C ± ± QTDHV FFF PDSH ITDRH FFF TDWW RSDVS QDUI IIR URUDUW HDVU TDVT RS QDQV QQDHS PITDUW QDWH AB SOFT ...... SDSH DESK #...... INTEGRA NET ...... w RIGIFLEX INT...... ACTIELEC REG...... LAURENT-PERR ....

C C C C VSDPU WDQR TIDWS RHTDQU TDHV FFF FFF FFF IPDPS VHDQS SDTH IIH UPIDSS FFF IIDSH USDRR HDUW ACCESS COMME... IQ DEVOTEAM #...... w INTEGRA ACT...... RISC TECHNOL..... ALGECO #...... LECTRA SYST......

C C C C ± ISRDIS HDRQ IIDTR UTDQS RDVT PDRT ITDIR FFF IRDPP WQDPV HDVS SP QRIDIH HDUT IPDQH VHDTV HDVP ADL PARTNER ...... PQDSH DMS #...... INTERCALL #...... d SAVEURS DE F ...... ALTEDIA...... LOUIS DREYFU .....

C C C C SQDUW PDSH WDIQ SWDVW ISDSU IHWDRH UIUDTP SDIW PPDPV IRTDIS SDVR IST IHPQDPW FFF UP RUPDPW FFF ALGORIEL #...... VDPH D INTERACTIV...... IPSOS # ...... GUILLEMOT BS .... ALTEN (SVN)...... w LVL MEDICAL......

C C ± IUDUI FFF UDPH RUDPQ FFF VDRW SSDTW HDPR WDIS THDHP HDII IVV IPQQDPH FFF RIDSH PUPDPP IDVW ALPHAMEDIA...... PDUH D INTERATIVE...... d IPSOS BS00 ...... SELF TRADE...... APRIL S.A.#( ...... M6-METR.TV A...... w

C C C C ± ± SRDWU IDVP RH PTPDQV PDRR IHDSH TVDVV ISDQV ST QTUDQR PDUS IRP WQIDRT PDSR IHS TVVDUS HDWT ALPHA MOS # ...... VDQV DIOSOS ...... IT LINK...... SILICOMP #...... ARKOPHARMA # .. MANITOU #......

C C ± ± ± VVTDPH SDSS HDVH SDPS IIDII PDSS ITDUQ IDWP QI PHQDQS HDQP RWDIW QPPDTU HDTI RVDTH QIVDVH FFF ALTAMIR & CI...... IQSDIH DURAND ALLIZ.... IXO...... SITICOM GROU .... ASSYSTEM #...... MANUTAN INTE... d

C C ± ± PTDPR FFF PW IWHDPQ IPDVR IDQH VDSQ FFF IIDHP UPDPW RDIU IWDQH IPTDTH IDSQ IRIDRH WPUDSP HDPV ALDETA...... R DURAN DUBOI..... JOLIEZ-REGOL...... d SODITECH ING..... AUBAY ...... MARIONNAUD P ..

C C C ± VQDQI IDRU IDWS IPDUW FFF IT IHRDWS QDWH ISDPV IHHDPQ PIDIU IPUDRH VQSDTW R IIU UTUDRU FFF ALTI #...... IPDUH DURAN BS 00 ...... d KALISTO ENTE ...... SOFT COMPUTI.... b BENETEAU CA# .... PARCDESEXPOS.... d

C ± ± VIDHI FFF IQDRW VVDRW TDWU QDWR PSDVR WDRR PT IUHDSS FFF UR RVSDRI PDTQ PQDRS ISQDVP FFF ALTI ACT.NOU...... d IPDQS EFFIK # ...... KEYRUS PROGI ..... SOI TEC SILI...... w BOIRON (LY)#...... PCAS #...... d

C C ± ± ISHRDUU HDIU UHH RSWIDUH PDIH I TDST RDIU PH IQIDIW QDWH PW IWHDPQ FFF RS PWSDIV FFF A NOVO # ...... PPWDRH EGIDE #...... KAZIBAO ...... SOI TEC BS 0...... BONDUELLE...... PETIT FOREST......

C C C C ± IHRDWS IHDQR WDUH TQDTQ UDQH UDTS SHDIV HDTS U RSDWP RDUW WRDSH TIWDVV FFF THDVH QWVDVP HDHV ARTPRICE COM .... IT EMME(JCE 1/1...... LACIE GROUP...... SQLI ...... BQUE TARNEAU... d PIERRE VACAN......

C C C ± UDRI FFF SP QRIDIH HDWU PH IQIDIW PVDPI TDVH RRDTI PDVT SP QRIDIH FFF PTDVQ IUSDWW QDUW ASTRA ...... IDIQ ESI GROUP...... LEXIBOOK #...... STACI # ...... BRICORAMA # ...... PINGUELY HAU.....

C C ± QVDIV PH VDPH SQDUW PDWT PH IQIDIW FFF HDTT RDQQ FFF IPS VIWDWS RDIU VH SPRDUU FFF AUFEMININ.CO.... SDVP ESKER...... LEXIBOOK NOU .... d STELAX...... BRIOCHE PASQ .... POCHET...... d

C ± ± VQDTQ FFF QRDSH PPTDQI QDQI QHDIH IWUDRR FFF IUDUW IITDTW FFF IPDPH VHDHQ HDRI IUUDRH IITQDTU IDQI AUTOMA TECH..... IPDUS EUROFINS SCI...... LINEDATA SER...... SYNELEC #...... BUFFALO GRIL..... RADIALL #......

C C C ± RHDUQ RDWH IHDWH UIDSH FFF UDTT SHDPS PDIQ PRDSH ITHDUI QDVI WH SWHDQT FFF TQDRS RITDPH HDSS AVENIR TELEC ...... w TDPI EURO.CARGO S .... d MEDCOST #...... SYSTAR # ...... C.A. OISE CC ...... d RALLYE (LY)...... w

C C ± PIDTS FFF UDWR SPDHV IPDTP IHU UHIDVU PDWV RDSH PWDSP FFF PQHDPH ISIHDHI FFF QSH PPWSDVS PDUV AVENIR TELEC ...... d QDQH FIMATEX # ...... w MEDIDEP #...... SYSTRAN ...... C.A. PARIS I...... RODRIGUEZ GR....

C C C UVDUI FFF IRDTQ WSDWU HDWH WV TRPDVR IDHQ IRDSH WSDII SDVR IQU VWVDTT FFF QTDWS PRPDQV FFF BAC MAJESTIC...... IP FI SYSTEM # ...... w METROLOGIC G ... TEL.RES.SERV...... C.A.PAS CAL ...... SABATE SA #......

C C C ± IHHDQT FFF PDQH ISDHW FFF IHDQT TUDWT WDHS UDPS RUDST QDVU RSDWS QHIDRI IDTT IHW UIRDWW IDPU BARBARA BUI ...... ISDQH FI SYSTEM BS...... d MICROPOLE ...... TELECOM CITY..... CDA-CIE DES ...... SECHE ENVIRO .....

C ± ± IQPDSH QDSW UDVS SIDRW FFF SDSI QTDIR HDIV PDSH ITDRH FFF SVDSH QVQDUQ HDVS PIDSH IRIDHQ FFF BCI NAVIGATI...... PHDPH FLOREANE MED .. MONDIAL PECH ... TETE DS LES ...... CEGEDIM # ...... SINOP.ASSET...... d

C C C ± ± IHHDHQ QDQW SDTH QTDUQ QDPV WDQS TIDQQ UDQS PSDVH ITWDPR QDPV IIRDWH USQDTW FFF PWDTH IWRDIT IDWW BELVEDERE...... ISDPS GAMELOFT COM . MULTIMANIA #..... THERMATECH I.... CIE FIN.ST-H ...... d SIPAREX CROI ......

C C C QTDTU WDTI QH IWTDUW FFF IIDTH UTDHW HDVU IRDVS WUDRI HDRI TH QWQDSU FFF PSS ITUPDTW FFF BOURSE DIREC..... SDSW GAUDRIOT #...... NATUREX...... TITUS INTERA ...... CNIM CA# ...... SOLERI ...... d

C C C ± QRIDIH IDWT PI IQUDUS FFF PUDWS IVQDQR TDRV RDVI QIDSS RDUW SSDSH QTRDHT FFF VPDSS SRIDRW IDUQ BRIME TECHNO... SP GENERIX # ...... NET2S # ...... TITUS INTER...... COFITEM-COFI..... d SOLVING #......

C C C C IWDHP FFF RVDUS QIWDUV IDST PRDTH ITIDQU RDTV SPDWH QRU UDHW TDPS RI QDVP RQDWH PVUDWU FFF BRIME TECHN...... d PDWH GENESYS #...... NETGEM...... w TRACING SERV ..... DANE-ELEC ME.... STEF-TFE # ......

C C C C C QVDTR QDUH IIDWH UVDHT QDHQ RDTQ QHDQU TDIW QSDSS PQQDIW IVDSH ST QTUDQR FFF IQRDUH VVQDSU PDHS BUSINESS INT ...... SDVW GENESYS BS00...... NETVALUE # ...... TRANSGENE # ...... ENTRELEC CB...... STERIA GROUP .....

C C C C C ± PRWDWP HDRS SQDWH QSQDST IVDRT QDVH PRDWQ IDHR ITDIV IHTDIQ IQDWR WDVH TRDPV HDRI RHDVI PTUDUH HDHP BVRP ACT.DIV...... QVDIH GENSET...... w NEURONES #...... UBIQUS...... ETAM DEVELOP ... SYLEA ......

C C C ± ± RHTDHR FFF QS PPWDSV WDQV VPDWS SRRDIP IDIT IIDPW URDHT IPDWH WS TPQDIT HDSP QR PPQDHQ HDUQ BVRP ACT.NV...... d TIDWH GL TRADE # ...... NICOX # ...... UMANIS #...... w EUROPEENNE C... SYLIS # ......

C C C ± PPDQH FFF RW QPIDRP PDUH QRDTI PPUDHQ IDVP HDIQ HDVS FFF RSDPH PWTDRW IDQS SV QVHDRT HDHW CAC SYSTEMES..... d QDRH GUILLEMOT #...... OLITEC...... UNION TECHNO .. EXPAND S.A ...... SYNERGIE (EX ......

± ± ± ITQDWW HDHR HDPR IDSU FFF RDHU PTDUH FFF IIDPU UQDWQ PDVR IQDPP VTDUP PDHU PUDSH IVHDQW FFF CALL CENTER ...... PS GUYANOR ACTI.... OPTIMA DIREC ..... VALTECH ...... w FINACOR...... TEAM PARTNER.... d

C C C ± IWSDQR WDVW TUDQH RRIDRT HDVV QDVS PSDPS RDHS UDPH RUDPQ PH IHWDWH UPHDWH FFF QW PSSDVP FFF CAST ...... PWDUV HF COMPANY...... OPTIMS #...... V CON TELEC...... FINATIS(EX.L...... d TRIGANO ...... w

C C C C SWTDWP IDPV VR SSI RDIS HDUS RDWP FFF TDQV RIDVS IDUS QWDUH PTHDRI FFF IVI IIVUDPV HDST CEREP...... WI HIGH CO.# ...... OXIS INTL RG...... d VISIODENT #...... FININFO...... UNION FIN.FR ......

C C C ± ± ± TDQT Q IRT WSUDUH HDQR SVDTH QVRDQW SDSW TU RQWDRW UDPH PSDIH ITRDTS QDQW UTDPH RWWDVR HDPH CHEMUNEX # ...... HDWU HIGHWAVE OPT... w PERFECT TECH ..... WAVECOM #...... w FLEURY MICHO.... VILMOR.CLAUS .....

C C C C ± IPHDHR IDTU IRDQH WQDVH IH SDSU QTDSR FFF QDWH PSDSV PDTQ TPDRH RHWDQP PDQH VVDWH SVQDIS HDHT CMT MEDICAL...... IVDQH HIMALAYA...... PERF.TECHNO...... d WESTERN TELE .... FOCAL (GROUP.... VIRBAC......

´ IVTDIH PIGHI IRQHDVR WQVSDUH IUGHI EPARCOURT-SICAV D...... PVDQU MENSUELCIC......

SG ASSET MANAGEMENT IRSTWDWP PIGHI ´ PPPIDIU ISQDVP IUGHI GEOPTIM C ...... RENTACIC...... PQDRS

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QWIWDVH IVGHI SICAV et FCP Fonds communs de placements UNION AME´RIQUE ...... SWUDSU

08 36 68 36 62 (2,21 F/mn)

´ ´ QVDVS PSRDVR PIGHI

ITTVDIT IVGHI

ECUREUIL EQUILIBRE C...... Fonds communs de placements STRATE´GIE IND. EUROPE .... PSRDQI

IHPIDQQ IWGHI

CADENCE 1 D...... ISSDUH

PPHDWQ PIGHI ´ QQDTV

RSVVDUS ITGHI

ECUREUIL PRUDENCE C ...... CIC EURO OPPORT...... TWWDSS Fonds communs de placements ISSDQQ IHIVDWH IWGHI

 le™tionF

ne se ˆ CADENCE 2 D...... QHRDVP PIGHI

Cours de cloture le 19 janvier E´CUREUIL VITALITE´ C ...... RTDRU UWDWH IUGHI ´ IPDIV

CIC NOUVEAU MARCHE ...... ´ UTHSDRV RWVVVDTV IVGHI

IHHVDVT IWGHI STRATEGIE CAC ...... CADENCE 3 D...... ISQDVH

IHVIDPI IVGHI

CIC TECHNO. COM...... ITRDVQ ´ IHRRHDSI TVRVSDPT IVGHI ITTSDUR IWGHI

e STRATEGIE INDICE USA...... CONVERTIS C...... PSQDWR

´ Valeurs unitaires Date ´ QUHDHQ IWGHI Emetteurs f CREDIT AGRICOLE INTEROBLIG C ...... STDRI

Euros francsee cours www.clamdirect.com www.lapostefinance.fr TISDPW IWGHI

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IPUIDHS IWGHI

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QSVHDRI IWGHI

ATOUT CROISSANCE...... SRSDVQ 08 36 68 50 10 (2,21 F/mn) IRRTDQW IWGHI

EURCO SOLIDARITE´ ...... PPHDSH ´ IVQRDTS IWGHI

SELECT DYNAMIQUE C ...... PUWDTW

PPSUDRV IWGHI

ATOUT FONCIER...... QRRDIS PW IWHDPQ IWGHI

TPSTDWV IWGHI

AGIPI AMBITION (AXA) ...... LION 20000 C/3 11/06/99 ...... WSQDVU

IIWHDSH IWGHI ´ ´ IVIDRW

TVHDQT PIGHI

ADDILYS C ...... IHQDUP SELECT EQUILIBRE 2......

TIWDHQ IWGHI

ATOUT FRANCE ASIE D...... WRDQU PHQDTI IWGHI

AGIPI ACTIONS (AXA)...... QIDHR

SRTPDRP IWGHI

LION 20000 D/3 11/06/99 ...... VQPDUR

IIWWDPP IWGHI

´ IVPDVP

TURDWV PIGHI

ADDILYS D...... IHPDWH SELECT PEA DYNAMIQUE ....

ISHWDSS IWGHI

ATOUT FRANCE EUROPE ..... PQHDIQ

IQRRDSV IWGHI

SICAV 5000 ...... PHRDWV ´ PSQDUV ITTRDTW IWGHI

PHR PIGHI ´ QIDIH SELECT PEA 1......

QUPDRS IWGHI

3615 BNP ATOUT FRANCE MONDE...... STDUV AMPLITUDE AMERIQUE C ...

PQSQDHS IWGHI

SLIVAFRANCE ...... QSVDUP QTQRDTT IWGHI

SG FRANCE OPPORT. C...... SSRDIH

PHHDHU PIGHI ´ QHDSH ITQRDSV IWGHI

08 36 68 17 17 (2,21 F/mn) ATOUT FUTUR C ...... PRWDIW AMPLITUDE AMERIQUE D...

PTPDRS IWGHI

SLIVARENTE ...... RHDHI

QRHQDPR IWGHI

SG FRANCE OPPORT. D ...... SIVDVP

RIDUP PUQDTU PIGHI

IRVIDPP IWGHI

´ ATOUT FUTUR D...... PPSDVI AMPLITUDE EUROPE C...... PRIRDHS ISVQSDIQ IWGHI

IIUSDPV IWGHI

BNP MONE COURT TERME . IUWDIU

QWURDTR IWGHI

´ SLIVINTER ...... SOGENFRANCE C...... THSDWQ IQHDHQ VSPDWR IWGHI PTSDTH PIGHI

ATOUT SELECTION ...... AMPLITUDE EUROPE D ...... RHDRW

VUHIVDPI IWGHI ´ IQPTSDVR

RVWPDIQ IWGHI

BNP MONE PLACEMENT C.. URSDVH

QSVIDUW IWGHI

TRILION...... SOGENFRANCE D...... SRTDHR

QQSDRV PPHHDTH IWGHI

IVSSDWH PIGHI

COEXIS ...... AMPLITUDE MONDE C...... PVPDWQ USWUSDQH IWGHI

BNP MONE´ PLACEMENT D.. IISVPDQT

UHWDRV IWGHI

SOGEOBLIG C...... IHVDIT

QIPIDUT IWGHI

` RUSDWI Fonds communs de placements

ITUWDUI PIGHI

DIEZE ...... AMPLITUDE MONDE D ...... PSTDHU WVVVRVDQT IWGHI

BNP MONE´ TRE´SORERIE ..... ISHURVDWT

PWIDWU IWGHI

SOGE´PARGNE D...... RRDSI

TRHDVP RPHQDSH IWGHI IQUWDHP IWGHI

EURODYN...... PIHDPQ

IQTDQI PIGHI ACTILION DYNAMIQUE C * . PHDUV

IHWSDHS IWGHI

BNP OBLIG. CT ...... ITTDWR AMPLITUDE PACIFIQUE C ...

IVWSDWI IWGHI

SOGEPEA EUROPE...... PVWDHQ

IRRDVI WRWDVW IVGHI

IQPVDVR IWGHI

INDICIA EUROLAND...... ACTILION DYNAMIQUE D *. PHPDSV

PHDIT IQPDPR PIGHI PPUDIT IWGHI

BNP OBLIG. LT...... QRDTQ AMPLITUDE PACIFIQUE D...

SPQDSP IWGHI

SOGINTER C...... UWDVI

RWRDTV QPRRDVW IVGHI

STQDRU IWGHI

INDICIA FRANCE...... ACTILION PEA DYNAMIQUE VSDWH ´ SQDVW QSQDSH PIGHI WUIDPV IWGHI

BNP OBLIG. MT C...... IRVDHU ELANCIEL FRANCE D PEA....

QPRDII IWGHI ´ RWDRI

IPRPDWI IWGHI

INDOCAM AMERIQUE...... ACTILION E´QUILIBRE C * .... IVWDRV Fonds communs de placements WHVDSH IWGHI IQVDSH ´

VSRDSV PIGHI

BNP OBLIG. MT D...... ELANCIEL EURO D PEA...... IQHDPV

IRPDRI IWGHI

PIDUI ´ IPWDTP IVGHI

INDOCAM ASIE ...... IWDUT IIVVDIQ IWGHI

´ IVIDIQ DECLIC ACTIONS EURO......

IIUPDTS IWGHI

IUVDUU ACTILION EQUILIBRE D *.... ´ PTVDVV PIGHI

BNP OBLIG. SPREADS...... EMERGENCE E.POST.D PEA. RHDWW

IUQDUI IIQWDRT IWGHI

RQIDRW IVGHI INDOCAM MULTI OBLIG...... ´ TSDUV

IIRQDIR IWGHI

´ IURDPU DECLIC ACTIONS FRANC ..... IPRTRDVP IWGHI

BNP OBLIG. TRESOR...... IWHHDPS ACTILION PRUDENCE C *.... ´

UTIDHR PIGHI

GEOBILYS C ...... IITDHP

PRTDRR IWGHI

QUDSU ´ PWUDRI IWGHI

INDOCAM ORIENT C...... RSDQR

IHWHDTT IWGHI

ACTILION PRUDENCE D * ... ITTDPU ´ DECLIC ACTIONS INTER...... UHHDHR PIGHI

Fonds communs de placements GEOBILYS D...... IHTDUP

QQDRU PIWDSS IWGHI

RHIDUU IVGHI

INDOCAM ORIENT D ...... DE´CLIC BOURSE PEA ...... TIDPS IRURDRT IWGHI

INTERLION...... PPRDUV

IQIDIQ PIGHI

´ IWDWW IITIUDTS IWGHI

BNP MONE ASSOCIATIONS . IUUIDIH INTENSYS C......

ITVDII IIHPDUQ IWGHI

IIVDHI IVGHI

INDOCAM JAPON...... DE´CLIC BOURSE E´QUILIBRE IUDWW USHDPV IWGHI

LION ACTION EURO...... IIRDQV

IIQDVI PIGHI

INTENSYS D...... IUDQS

PPHIDWV IVGHI

QQSDTW ´ IHWDRV IVGHI

INDOCAM STR. 5-7 C ...... DECLIC OBLIG. EUROPE...... ITDTW

USTDIW IWGHI

LION PEA EURO...... IISDPV

ITRQDTQ PIGHI

BANQUE POPULAIRE ASSET MANAGEMENT KALEIS DYNAMISME C...... PSHDSU PHVDVS IQTWDWU IVGHI

PHPDVW IVGHI

INDOCAM STR. 5-7 D...... DE´CLIC PEA EUROPE ...... QHDWQ

ISWVDSH PIGHI

KALEIS DYNAMISME D ...... PRQDTW TQUDIQ IWGHI

www.bpam.fr 01 58 19 40 00 WUDIQ SIIDSP IVGHI

OBLIFUTUR C...... DE´CLIC SOGENFR. TEMPO .. UUDWV

WQDUI TIRDUH PIGHI

SRVDQV IWGHI

VQDTH KALEIS DYNAMISME FR C ... TSWDPQ RQPRDPU IVGHI PIQIDSQ IVGHI BP OBLI CONVERTIBLES...... QPRDWS OBLIFUTUR D ...... SOGINDEX FRANCE C ......

IQWIDPP PIGHI ´ PIPDHW

IIQRDSR IWGHI

IUPDWT KALEIS EQUILIBRE C...... FFFF FFFF FFFF UHQDPS IVGHI

BP OBLI HAUT REND...... IHUDPI REVENU-VERT ...... IVIDUU IWGHI

CM EURO PEA ...... PUDUI

IQRUDUQ PIGHI

´ PHSDRT TTDWP RQVDWU IWGHI

SUWDWQ IVGHI FFFF FFFF FFFF

BP MEDITERRANE´EDE´V...... VVDRI UNIVERS ACTIONS...... KALEIS EQUILIBRE D ......

SPDTI IWGHI

CM EUROPE TECHNOL...... VDHP

RPDPW PUUDRH IWGHI

IPTPDPT PIGHI ´ ´ ´ IWPDRQ IPPPDQI IVGHI ´ IVTDQR FFFF FFFF

BP NOUVELLE ECONOMIE... UNIVERS-OBLIGATIONS...... KALEIS SERENITE C ...... FFFF

PWRDIQ IWGHI

CM FRANCE ACTIONS...... RRDVR

SHDPR QPWDSS IWGHI IPPHDIS PIGHI ´ ´ ´ IVTDHI FFFF FFFF

BP OBLIG. EUROPE...... KALEIS SERENITE D...... FFFF PSQDWP IWGHI

Fonds communs de placements CM MID. ACT. FRANCE...... QVDUI

´ ´ WWSHUDHH TSPUPQDIQ IWGHI

FFFF FFFF FFFF SUWDTH PIGHI

BP SECURITE ...... KALEIS TONUS C...... VVDQT ......

WVDTT TRUDIU IVGHI

PRWPDUH IWGHI

ATOUT VALEUR ...... CM MONDE ACTIONS ...... QVHDHI

IVIDHT IIVUDTV IWGHI

FFFF FFFF FFFF

UISDIP PIGHI

EUROACTION MIDCAP ...... OBLITYS C...... IHWDHP ...... QPVDVS PISUDII IVGHI

TVIDRI IWGHI

INDOCAM VAL. RESTR...... CM OBLIG. LONG TERME.... IHQDVV

IQRDQP VVIDHV IWGHI

FFFF FFFF

FRUCTI EURO 50...... FFFF UISDIP PIGHI

IHWDHP ......

QRIDVP IUGHI

MASTER ACTIONS...... SPDII OBLITYS D ...... PQVDUH IWGHI

CM OPTION DYNAM...... QTDQW

IHTDQR TWUDSR IVGHI

FFFF FFFF

FRUCTIFRANCE C ...... FFFF

QQQDHW PIGHI ´ SHDUV

IWUDSU IUGHI

MASTER OBLIGATIONS...... QHDIP PLENITUDE D PEA...... QTTDHW IWGHI

CM OPTION E´QUIL...... SSDVI

QUUDRH PRUSDSV IVGHI

FFFF FFFF

FRUCTIFONDS FRANCE NM ...... FFFF

PSQPDIP ITTHWDTP PIGHI IRHDHS IVGHI

OPTALIS DYNAMIQ. C...... PIDQS POSTE GESTION C......

IHRPDQV IWGHI

CM OBLIG. COURT TERME.. ISVDWI

FFFF FFFF

...... FFFF

PHDRV IQRDQR IVGHI

ISPPHDWT PIGHI

OPTALIS DYNAMIQ. D...... POSTE GESTION D...... PQPHDRP

PISHDRP IWGHI

www.cdcixis-am.fr CM OBLIG. MOYEN TERME. QPUDVQ

FFFF FFFF

...... FFFF

IQIDIQ IVGHI ´ IWDWW

RSISPDSR PIGHI

OPTALIS EQUILIB. C...... POSTE PREMIE`RE ...... TVVQDRT

IHUSDVR IWGHI

CM OBLIG. QUATRE ...... ITRDHI

FFFF FFFF

...... FFFF

IPPDTT IVGHI ´ IVDUH

PTUWURDUH PIGHI

OPTALIS EQUILIB. D...... POSTE PREMIE`RE 1 AN...... RHVSPDRV

FFFF FFFF

Fonds communs de placements ...... FFFF

IPIDTI IVGHI

OPTALIS EXPANSION C ...... IVDSR

SUTPTDPP PIGHI

POSTE PREMIE`RE 2-3...... VUVSDHT

FFFF FFFF

´ FFFF IPTDHI IWGHI

CM OPTION MODERATION. IWDPI ...... IPHDUT IVGHI

MULTI-PROMOTEURS OPTALIS EXPANSION D...... IVDRI

TIHDRQ PIGHI

PRIMIEL EUROPE C ...... WQDHT

FFFF FFFF

´ FFFF QPPSDVU IUGHI

RWIDUV ......

IITDWT IVGHI

NORD SUD DEVELOP. C...... OPTALIS SE´RE´NITE´ C ...... IUDVQ

SISPDQS PIGHI

REVENUS TRIMESTRIELS..... UVSDRU

FFFF FFFF FFFF

PTIVDQP IUGHI

´ QWWDIT ASSET MANAGEMENT ......

IHSDTU IVGHI

NORD SUD DEVELOP. D ...... OPTALIS SE´RE´NITE´ D...... ITDII

IIVR PIGHI

THE´SORA C...... IVHDSH

FFFF FFFF

...... FFFF

RWWDIP ITGHI

Sicav en ligne : PACTE SOL. LOGEM...... UTDHW

IHHPDTQ PIGHI

THE´SORA D...... ISPDVS

FFFF FFFF ´ FFFF IHHWDRS IWGHI

AMERIQUE 2000...... ISQDVW ...... SQHDTH ITGHI

08 36 68 09 00 (2,21 F/mn) PACTE SOL.TIERS MONDE ... VHDVW

QHHRRHDIV PIGHI

TRE´SORYS C...... RSVHIDVI FFFF FFFF FFFF

SPUDRT IWGHI

ASIE 2000 ...... VHDRI ......

IPPQDTW PQGHI

UNIVAR C ...... IVTDSS

PQSSDWR PIGHI ´ QSWDIT THDQV QWTDHU PIGHI

FFFF FFFF

SOLSTICE D ...... FFFF IURRDHT IWGHI ECUR. 1,2,3... FUTUR ...... NOUVELLE EUROPE...... PTSDVV ...... IPHSDVS PQGHI

UNIVAR D...... IVQDVQ

´ VPDSQ SRIDQT PIGHI FFFF FFFF ´ FFFF PPUSTDSW IVGHI

ECUR. ACT. FUT.D PEA ...... SAINT-HONORE CAPITAL C. QRTWDPP Fonds communs de placements ......

PUVDUP PIGHI ´ RPDRW

FFFF FFFF

ECUR. CAPITALISATION C.... FFFF

PITQUDPU IVGHI

SAINT-HONORE´ CAPITAL D QPWVDSV ...... TSIDUT PIGHI

DE´DIALYS FINANCE...... WWDQT

QSTDTR PIGHI ´ SRDQU

FFFF FFFF

ECUR. DYNAMIQUE+ DPEA...... FFFF PPHWDUP IVGHI

ST-HONORE´ CONVERTIBLES QQTDVU

SQVDUR PIGHI

DE´DIALYS MULTI-SECT...... VPDIQ

RITDSU PUQPDSP IWGHI

QRQDPT PIGHI ´ ´ SPDQQ

FFFF FFFF

ECUR. ENERGIE D PEA...... CIC EPARCIC ...... ´ ...... FFFF RRPDWH IWGHI

ST-HONORE FRANCE ...... TUDSP

TQUDPT PIGHI

DE´DIALYS SANTE´ ...... WUDIS

IIHWDIT IVGHI

´ ITWDHW IRPRTDTU WQRSPDHQ PIGHI

FFFF FFFF

ECUR. EXPANSION C...... CIC FINUNION...... FFFF

USWDHU IWGHI

ST-HONORE´ PACIFIQUE...... IISDUP

RPWDIQ IIGHI

DE´DIALYS TECHNOLOGIES.. TSDRP

QWDQQ PSUDWW IUGHI

RQIDHQ PIGHI ´ TSDUI

FFFF FFFF

ECUR. INVESTIS. D PEA...... CIC FRANCIC...... FFFF

IIURDQT IWGHI

ST-HONORE´ TECH. MEDIA.. IUWDHQ

SHVDSH PIGHI

DE´DIALYS TELECOM...... UUDSP QUDQU PRSDIQ IUGHI

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28 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001

SPORTS La France organise à partir du Paris. b LA FÉDÉRATION FRANÇAISE France est nécessaire. En demi-teinte de- le tournoi, les hommes de Daniel Costan- mardi 23 janvier la dix-septième édition compte sur cet événement pour redyna- puis trois ans, elle jouera un rôle d’out- tini, entraîneur national depuis 1985, se- du championnat du monde masculin de miser ce sport et développer son assise sider. La Suède, la Russie et, à un degré ront opposés mardi à l’équipe d’Algérie, handball. Vingt-quatre pays y parti- économique. b MAIS pour que cela fonc- moindre, l’Espagne sont les favoris de la qui compte dans ses rangs plusieurs cipent. La finale se déroulera le 4 février à tionne, une performance de l’équipe de compétition. b POUR LEUR ENTRÉE dans joueurs évoluant dans des clubs français. Le handball français mise sur « son » Mondial pour se relancer La 17e édition du championnat du monde masculin a lieu en France du mardi 23 janvier au dimanche 4 février. La Fédération compte sur une remobilisation de son équipe nationale, titrée en 1995, pour enclencher une dynamique nouvelle TRENTE ANS D’ATTENTE : la deuxième place au Mondial suivant), France n’avait plus accueilli de Neuf sites pour un Mondial ce qui n’avait « pas empêché le titre championnat du monde Elite de Pathé Sport beaucoup, mondial » en 1995. « Peut-être que handball depuis 1970. Le premier TOUR PRÉLIMINAIRE DEMI-FINALES/FINALE l’on peut retrouver les conditions », souhait du handball hexagonal, du 23 au 28 janvier 3 et 4 février France Télévision un peu glisse Daniel Costantini. premier sport collectif à avoir dé- PARIS Pathé Sport diffusera deux ou Le « peut-être » reste de mise. De- croché une couronne mondiale DUNKERQUE Salle Louis-Dewerdt Palais omnisports de Paris-Bercy trois rencontres par jour lors de puis 1997 et une troisième place au pour le compte de la France, en Poule D (2 400 pl.) (13 500 pl.) la première semaine de compé- Mondial, l’équipe de France n’a plus 1995, était d’organiser l’édition • RUSSIE • TUNISIE tition, en direct – tous les mat- tutoyé les sommets, sans pour autant • NORVÈGE • UKRAINE 1999, qualificative pour les Jeux • SLOVÉNIE • ARABIE SAOUDITE ches de la France – ou en différé. se montrer ridicule : cinquième du olympiques de Sydney. Pour de La chaîne thématique du câble Mondial 1999, quatrième du cham- 1/8 et 1/4 DE FINALE sombres raisons, celle-ci a échu à NANTES Palais des sports et du satellite poursuivra sa cou- pionnat d’Europe 2000, sixième aux de Beaulieu (4 600 pl.) 31 janvier et 1er février l’Egypte. Fin 1998, la France s’est Poule B verture pour les phases finales. Jeux de Sydney. Et puis « le spectre de • FRANCE • ALGÉRIE vu confier l’édition suivante. C’est AMNÉVILLE-LES-THERMES Elle a toutefois accepté un par- la fracture », la « cicatrice » Sydney • ARGENTINE • KOWEÏT Palais des sports à Dunkerque (Nord) qu’en sera • BRÉSIL • YOUGOSLAVIE (6 000 pl.) tenariat avec France Télévision. demeurent. Daniel Costantini se dit donné, mardi 23 janvier, le coup Le service public doit trans- conscient de la nécessité qu’il aura BESANÇON Palais des sports MARSEILLE d’envoi : à 13 h 30, la Slovénie y af- (3 500 pl.) mettre en direct les matches des de permettre aux Bleus « de se rassu- frontera l’Ukraine. Poule C Palais des sports Bleus à partir des huitièmes de rer » dès leurs premiers matches, • ESPAGNE • CORÉE DU SUD (5 600 pl.) L’équipe de France joue gros sur • CROATIE • GROENLAND finale et tant qu’ils seront en lice contre l’Algérie, le Koweït et le Brésil. cette compétition. La Fédération • ALLEMAGNE• ÉTATS-UNIS ALBERTVILLE pour le titre (Pathé Sport se Les grands favoris de ce Mondial française (FFHB) a procédé à une Hall olympique contentant dans ces cas du dif- demeurent les Suédois et les Russes, MONTPELLIER Salle René-Bougnol mobilisation sans précédent. Elle (5 700 places) féré). En cas d’élimination de la présents depuis dix ans au plus haut Poule A (3 000 pl.) entend se servir de l’événement • SUÉDE • ISLANDE TOULOUSE France, les directs seront assu- niveau international, ainsi que, dans pour redynamiser ses structures. • ÉGYPTE • MAROC Palais des sports rés par Pathé Sport. La finale se- une moindre mesure, les Espagnols. Elle table aussi sur un résultat si- • PORTUGAL • RÉP. TCHÈQUE (5 000 pl.) ra diffusée en direct par France « Je serai en France pour remporter gnificatif des Bleus. Il en va, pour Télévision. Les deux chaînes de- l’or », a prévenu le petit prodige sué- reprendre le terme d’André Amiel, vraient verser plus de 2 millions dois, Ljubomir Vranjes. « Les Suédois le président de la FFHB, de l’«affi- de francs à Sport Plus, filiale de ont une voie toute tracée jusqu’en de- Lors du tour préliminaire, les équipes sont réparties en quatre poules de six. Les quatre premières équipes de chaque chage » de ce sport et par Canal+ détentrice des droits de mi-finales, contre l’Espagne, confirme poule seront qualifiées pour les huitièmes de finale. La France, si elle se qualifie et quel que soit son rang, entre la conséquent de son développement première et la quatrième place de sa poule, jouera son huitième de finale à Albertville. la compétition. Daniel Costantini, les Russes aussi. » économique. Le raisonnement est La question est de savoir qui af- simple : que l’équipe de France frontera ces derniers. « L’équipe qui brille et l’événement sera syno- sure d’assumer cette responsabili- annoncé que le Mondial 2001 serait des « incitations financières » ont été gnité », explique-t-il, se félicitant rencontrera les Russes aura un statut nyme d’images vues par de nom- té. Leur dernière prestation inter- son dernier rendez-vous à la tête mises en place en cas de podium : d’avoir constaté une « participation d’outsider formidable », note Daniel breux téléspectateurs. Donc de nationale n’a pas convaincu. d’une équipe qui lui a été confiée « 100 000 francs pour une troisième d’ensemble » et enregistré « quelques Costantini, pour qui la France pour- possibilités de négocier des Battus en quarts de finale par la en 1985. place, 150 000 francs pour une satisfactions individuelles » – les ar- rait endosser ce costume. «La contrats à la hausse avec les parte- Yougoslavie, sans avoir véritable- Ce « malentendu » australien, deuxième et 200 000 francs pour la rières Jérôme Fernandez et Patrick France ira en finale, contre nous », naires et de pouvoir augmenter un ment livré bataille, ils ont fini à la pour paraphraser André Amiel, a première. » Cazal, transparents à Sydney. avance Ljubomir Vranjes. Le titre peu les moyens dont disposent les sixième place du tournoi olym- conduit à une révision à la baisse de « On aura peut-être une équipe mondial, Daniel Costantini avoue clubs français. pique à Sydney. Le groupe est sorti l’objectif assigné à l’équipe de France DEUX SUPER-FAVORIS équilibrée, avec des points forts, et le qu’il « y pense ». « En me disant : “Ne délité de l’épreuve. Un des joueurs au Mondial. « Une participation aux « Je suis rasséréné, les choses me pa- Mondial constitue une occasion assez rêve pas”, précise-t-il. Je veux juste « MALENTENDU » AUSTRALIEN les plus anciens, le pivot Guéric demi-finales paraît le minimum », dé- raissent bien en place », assure pour inespérée de gravir un échelon », lâche vivre un Mondial digne. » Mais « J’ai tenu à préciser aux joueurs Kervadec, a préféré prendre sa re- clare le président de la FFHB. Le sa part Daniel Costantini, après avoir l’entraîneur. Il se souvient qu’«en « champion du monde, ce serait qu’ils sont seize privilégiés, qu’ils traite internationale sans attendre. même, à Sydney, parlait de finale et vu l’équipe enchaîner une douzaine 1992-1993, l’équipe donnait l’impres- quand même extraordinaire », avoue- sont en mission, relève André Surtout, les relations avec l’entraî- du « pari d’être champions du de matches depuis leurs retrouvailles, sion de s’approcher du sommet sans t-il. Amiel. Ils l’ont compris. » Reste à neur, Daniel Costantini, ont viré à monde ». « Je suis raisonnablement fin décembre 2000. « On a obtenu des parvenir à l’atteindre » (médaille de savoir si les Bleus seront en me- l’aigre, au point que ce dernier a optimiste, avance-t-il, soulignant que résultats empreints d’une grande di- bronze aux Jeux de Barcelone, Ph. L. C. Rabah Gherbi, chef de file André Amiel, président de la Fédération française de handball des exilés algériens « L’objectif est d’avoir un meilleur affichage télévisuel » MARDI 23 JANVIER, au Palais sionnelle, avec possibilité d’être in- « Comment le Mondial 2001 se (7 millions de francs, 1,07 million chage meilleur. Même si nous ney ? Quelles fonctions pour- des sports de Beaulieu, à Nantes tégré lorsque tu arrêtais. » présente-t-il ? La compétition d’euros), des aides des collectivités avons fait des progrès depuis six- riez-vous lui proposer ? (Loire-Atlantique), Rabah Gherbi En 1993, il a « failli » arrêter. s’annonce-t-elle comme un suc- locales et du ministère de la jeu- sept ans, nous avons encore des – A Sydney, il y a eu quelques ne sera guère dépaysé. Question « Trop blasé », assure-t-il. Il choi- cès populaire ? nesse et des sports (20 % à 25 % du problèmes avec la télévision. A problèmes relationnels avec les de proximité géographique : la ci- sira finalement de partir à l’étran- – Cela se présente bien. Sur le budget), ainsi que des partenaires partir du moment où vous avez un joueurs, ce qui était prévisible au ger : « Il me fallait du nouveau, je plan logistique, le travail a été re- locaux. affichage télévisuel, vos partena- bout de quinze ans à la tête de PORTRAIT voulais changer d’air. L’objectif marquable. Le remplissage des – Quelles raisons avaient riats marketing ne peuvent qu’être l’équipe. Personne ne l’a poussé. Il a été le premier était d’abord sportif. » Il optera salles est très bon : pour les demi- conduit la France à postuler à meilleurs. Si l’équipe de France Je ferai tout pour qu’il reste dans pour la Tunisie. De quoi susciter finales et la finale à Paris, nous au- l’organisation d’un Mondial ? réalise une performance, il y aura la maison. C’est sa volonté. Tout à s’expatrier des grincements de dents : rions pu remplir 20 000 places. Les – Pour amener de la motivation un effet télévisuel et il nous faudra en gardant un œil sur le côté tech- en gardant sa place « J’étais le premier international al- deux sites accueillant l’équipe de dans le handball français, qui était récupérer l’événement. Ce sont les nique, il pourrait prendre en en sélection nationale gérien à signer là-bas. Cela a été France (Nantes et Albertville) sont installé dans son ronron quoti- clubs qui doivent en tirer profit charge le développement du sec- vécu comme une catastrophe. » quasiment complets. Pour les dien. A la faveur de cet événe- économiquement, car, avec la teur Elite, devenir le « M. Elite » Avant lui, d’autres joueurs autres, le taux de remplissage est ment, il y a beaucoup de mobilisa- télévision, lorsque nous traitons de la fédération. té des ducs de Bretagne est voi- s’étaient déjà expatriés, « mais pas de 75 % à 85 %. De 10 % à 15 % des tion. Nous avons mis en place des de l’équipe de France, nous réus- – Le président d’une future sine d’Angers (Maine-et-Loire), aussi jeunes et pas en continuant à billets seront vendus aux guichets. comités locaux d’organisation, sissons à passer aussi le cham- Ligue professionnelle ? où cet Algérien de trente ans s’est jouer en équipe nationale ». – Financièrement, cette ainsi qu’un comité des jeunes qui pionnat. – Ce sont les prémices d’une installé il y a quelques mois, après Autorisé à partir, Rabah Gherbi compétition sera-t-elle une gère un « Mondialito » (réservé » C’est pour cela qu’a été mis en Ligue, je ne m’en cache pas. avoir rejoint le club d’Angers- est resté un des piliers de la sélec- réussite ? aux moins de quinze ans). Ce sont place l’an passé un groupe de pilo- Jusqu’à maintenant, les clubs Noyant. Question d’affinités en- tion nationale. Après la Tunisie, il – L’équilibre budgétaire est at- des personnes de moins de trente- tage de l’Elite et que nous avons n’étaient économiquement pas suite : il connaît bien les joueurs a joué à Montpellier, puis au Qa- teint. Cela peut déboucher sur un cinq ans qui pilotent cela. Nous institué un « M. Marketing » qui assez forts. Mais Costantini pré- de l’équipe de France, premiers tar, avant un retour à Tunis, puis à petit excédent, mais ce n’est pas le espérons qu’elles resteront dans s’occupe des clubs. Au Mondial, sident, je n’ai pas dit cela : il adversaires de l’Algérie. Il en a af- Montpellier. D’autres prendront à but recherché. Il s’agira du pre- les structures. L’un des objectifs nous sommes certains de toucher faudrait l’accord du ministère de la fronté plus d’un en championnat sa suite le chemin de l’étranger : mier Mondial de handball où la est le renouvellement des diri- un public plus large que celui clas- jeunesse et des sports, car il est de France. Il a surtout joué avec « A partir de 1991, les entreprises billetterie prendra une telle impor- geants. sique du handball. C’est un phéno- fonctionnaire. Mais tous les pré- bon nombre d’entre eux à Mont- d’Etat ont commencé à lâcher les tance : plus de 40 % du budget, qui – La Fédération n’avait pas su mène que nous mettrons en avant sidents de clubs, tous les entraî- pellier. clubs, il y a eu moins de moyens. Et est supérieur à 45 millions de rebondir sur le bronze olym- lors des discussions que nous au- neurs le connaissent bien. C’est un « Ce club m’a marqué, j’y ai vécu les joueurs trouvent peut-être plus francs (6,86 millions d’euros). Les pique de 1992 ou sur le titre rons avec des partenaires. communicant assez extraor- des sommets », savoure encore leur bonheur ailleurs. » Cet exil est recettes proviennent par ailleurs mondial de 1995. Comment – Daniel Costantini abandon- dinaire. » Rabah Gherbi à l’évocation de plus ou moins bien accepté. des rétrocessions de la Fédération comptez-vous le faire avec ce nera la direction de l’équipe de son séjour montpelliérain. Deux « Peut-être qu’individuellement ce- internationale de handball sur les Mondial ? France après le Mondial. A-t-il Propos recueillis par saisons (1997-1998 et 1998-1999) et la apporte quelque chose. Mais, sur droits télévisuels et marketing – L’objectif est d’avoir un affi- été poussé à le faire après Syd- Philippe Le Cœur une « pige » de trois mois en le plan collectif, cela perturbe 1999-2000 au titre de joker médi- l’équipe nationale », relève Salah cal lui ont permis d’empocher Bouchekriou, l’entraîneur algé- L’Europe en force, la France en outsider b L’équipe de France a connu poule dans laquelle elle évoluera trois titres de champion de France rien. une première moitié des années lors de ce Mondial 2001. Les Bleus et deux Coupes de France. « Et de Aujourd’hui, cinq autres b Trois favoris – Suède, Russie et à Atlanta. Champions du monde 1990 florissante. Médaillée de affronteront ainsi successivement disputer la Ligue des champions », joueurs de l’équipe nationale évo- Espagne – se dégagent du lot. en 1993 et 1997, ils figuraient sur bronze aux Jeux de Barcelone, en l’Algérie (mardi 23 janvier), le ajoute ce solide arrière (1,90 m et luent en France. Pour eux, comme – Les Suédois ont été champions la deuxième marche du podium 1992, elle a fini deuxième du Koweït (mercredi 24), le Brésil 88 kg) qui, à dix-neuf ans, avait pour Rabah Gherbi, le Mondial se du monde en 1999. Ils avaient de cette compétition en 1990 et Mondial en 1993, avant d’accéder (jeudi 25), la Yougoslavie été « élu meilleur handballeur déroulera un peu à domicile. Si décroché ce titre en 1990, finissant 1999. Les Russes ont également à la plus haute marche du podium (samedi 27) et l’Argentine d’Algérie ». l’objectif est de jouer les hui- troisièmes des éditions 1993 et décroché le titre de champion du championnat du monde en (dimanche 28), toutes ces tièmes de finale, il ne faut pas 1995 et deuxièmes en 1997. Ils d’Europe en 1996. 1995, en Islande. Cette génération rencontres débutant à 18 heures. GRINCEMENTS DE DENTS beaucoup pousser Rabah Gherbi sont par ailleurs champions – Les Espagnols sont à la recherche – celle des « Barjots » – ayant – Entraînée par Daniel Costantini, Le handball, il y est venu très pour qu’il admette rêver aux d’Europe, titre qu’ils se sont aussi d’un succès probant. Jamais passé la main, les résultats se sont l’équipe de France est composée jeune, débutant en club à l’âge de quarts. Après ce sommet interna- adjugé en 1998 et 1994. Aux Jeux sacrés, ils ont souvent été placés. faits moins probants. Après une de seize joueurs : Christian dix ans. « J’habitais dans un quar- tional, il se donne « trois-quatre olympiques, ils ont échoué à trois Médaillés de bronze aux Jeux quatrième place aux Jeux Gaudin, Bruno Martini et Thierry tier d’Alger plus hand que foot, et ans » pour continuer à jouer. Sa reprises dans la conquête de l’or, olympiques 2000 à Sydney et en d’Atlanta en 1996 et une troisième Omeyer (gardiens), Jérôme mon frère aîné pratiquait. J’ai sui- reconversion, même s’il n’y pense devant se contenter de l’argent en 1996 à Atlanta, ils n’ont jamais fait place inattendue au Mondial 1997, Fernandez, Didier Dinart, vi. » Il sera vite repéré : « En mi- pas vraiment – « Je me donne à 1992, 1996 et 2000. mieux que leur quatrième place les Bleus ont fini cinquièmes du Guillaume Gille, Bertrand Gille, nimes et cadets , j’ai fait les équipes 100 % à ce que je fais » –, il la voit – Les Russes ont été médaillés d’or de 1999 dans un championnat du Mondial 1999, quatrièmes du Daniel Narcisse, Grégory nationales. » A dix-sept ans, il fera dans le handball : « Peut-être en- aux Jeux olympiques de Sydney. monde. Troisièmes du championnat d’Europe 2000 et Anquetil, Andrej Golic, Olivier le choix de se « consacrer au traîneur, en France, en Tunisie ou Ils étaient déjà montés sur la plus championnat d’Europe 2000, ils sixièmes des Jeux de Sydney. Girault, Laurent Puigsegur, sport ». « Le système [les clubs ap- en Algérie... » haute marche à Barcelone, en avaient pris la deuxième place de – Pays organisateur, la France a eu Jackson Richardson, Joël Abati, partenaient à des sociétés d’Etat] 1992, finissant cinquièmes en 1996, cette compétition en 1996 et 1998. le privilège de pouvoir choisir la Patrick Cazal et Stéphane Plantin. proposait un contrat d’aide profes- Ph. L. C. LeMonde Job: WMQ2301--0029-0 WAS LMQ2301-29 Op.: XX Rev.: 22-01-01 T.: 10:45 S.: 111,06-Cmp.:22,11, Base : LMQPAG 14Fap: 100 No: 0196 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 / 29

Pour Calais, la belle histoire Patrice Carpentier de la Coupe de France ne s’est pas répétée et son 50 pieds refusent Les amateurs, finalistes l’an dernier, ont été éliminés par Sedan (1-3) de se faire tout petits Le parcours de Calais en Coupe de France s’est trente-deuxième de finale. Les joueurs de Ladis- l’épreuve –, ont cédé en fin de rencontre. Cinq achevé dès son entrée en lice, samedi 20 janvier, las Lozano, qui rêvaient de rééditer leur exploit équipes de D1 – Toulouse, Monaco, Guingamp, e sur une défaite infligée par Sedan (1-3) en de l’an dernier – ils avaient disputé la finale de Lille et Lens – ont été éliminées. Ils pointent en 11 place du Vendée Globe AMIENS (Somme) Si les Sedanais l’emportèrent par « Alors, Christophe, la fin du demi-tarif à tous les braves qui re- AU BOUT DU FIL, Patrice Car- point qu’il ne peut plus espérer de notre envoyé spécial 3 buts à 1 – un score un peu sévère rêve ? », Christophe Hogard, ré- viennent d’Amiens. On avertit pentier décrit le lever du soleil qui battre, sauf incident, Catherine Ils l’ont joué crânement, « à l’an- mais qu’importe : en Coupe, on ne pond : « La fin de rien du tout. » Et ceux-ci : « Pendant le match, il n’y innonde l’horizon. Il n’a plus vu Chabaud (Whirlpool) ou Josh Hall glaise », et ce fut bien ainsi. Même compte pas –, c’est tout simple- de donner, toujours en riant, sa avait que des Anglais dehors. » Ma- autant de lumière depuis le 8 dé- (EBP-Gartmore), comme il l’avait les nappes de brouillard qui enva- ment parce qu’ils possédaient ce philosophie du match : « Les Seda- nière de dire que tous les Calaisiens cembre 2000 lorsqu’il est entré cru un temps. hissaient le ter- petit quelque chose en plus qui sé- nais n’ont pas joué avec un cigare étaient devant leur poste de télé- dans les mer Ses retrouvailles avec le cap rain d’Amiens pare une équipe de D1 d’une dans la bouche ! » Déjà, les plaisan- vision. Cela n’a rien à voir, bien en- du Sud. Son Horn étaient prévues dans la soi- – le stade de équipe amateur et qui s’appelle teries fusent. Du gros, de celles qui tendu, avec la folie qui s’était em- dos le tracasse rée de lundi 22 janvier (heure fran- Calais était trop l’opportunisme. Une erreur de l’ad- requinquent. Et puis il y a la vic- parée l’an dernier d’une ville que un peu, sur- çaise). C’est son quatrième pas- petit pour ac- versaire, et c’est un but. Trois er- toire possible dans le championnat l’on ne savait pas si douée pour le tout lorsqu’il sage, et le dernier. En trente ans de cueillir un tel reurs, et c’est trois buts. amateur, dans lequel Calais brille, bonheur d’être elle-même. Parions barre, et il a navigation, Patrice Carpentier à événement – Cette empoignade entre deux qui ouvrirait les portes sur le Na- que, avant de s’endormir, certains utilisé tous ses participé à deux Whitbreads (tour pouvaient rap- équipes du même sang n’avait tional et – qui sait ? – la D2. « Cela Calaisiens durent verser une larme anti-inflam- du monde en équipage avec es- peler un temps pourtant rien de fratricide, et les aussi, c’est une vraie aventure ! », dit discrète sur la belle histoire qu’ils matoires, mais cales) et à un Vendée Globe, il y a où Londres n’était plus que le fau- félicitations de l’entraîneur de Se- Mathieu Millien. venaient de vivre. il se plaint rarement. onze ans. Lors de son premier pas- bourg de Calais ! Tout était donc dan, le Dunkerquois Alex Dupont, A un journaliste qui lui deman- « Je communique sur mon plaisir sage en solo près de l’aride caillou, réuni pour que ce trente-deuxième à son homologue de Calais, Ladis- PETITS LU ET COCA-COLA dait s’il n’allait pas « souffrir du de naviguer parce que c’est une réa- il était exténué, il avait « la larme à de finale de la Coupe de France de las Lozano, à l’issue du match, ne Pas de véritable dépit non plus manque de lumière », Ladislas Lo- lité par rapport à ce que j’ai connu l’œil ». « C’était une immense ga- football contre Sedan ressemblât à furent pas vaines coquetteries. pour les huit mille Calaisiens qui zano ne put que répondre : « C’est auparavant », dit-il. Il aurait pu ne lère, se souvient-il, je naviguais un de ces matches de la Cup, où « C’est une qualification dans la avaient fait le voyage d’Amiens et sympa, la lumière. » Et voilà. pas réaliser son rêve : fêter le dans le Sud sans pilote automatique vingt-deux gaillards, durs de la douleur, et nous avons dû nous qui, depuis midi, reprenaient sur 10 janvier ses cinquante ans dans en barrant 12 à 15 heures par jour. couenne et solidement charpentés mettre mentalement au niveau des l’air des lampions le refrain créé José-Alain Fralon les 50es rugissants sur un voilier de Au Horn, j’étais usé physiquement. » du cœur, ne trouvent rien de plus Calaisiens », avoue Dupont. lors de la précédente Coupe : «Et 50 pieds (15,24 m). Il y avait Il avait effectué un arrêt forcé aux drôle que de courir jusqu’à s’en « Continue, mon gars ! », lance-t-il à de gauche à droite, et d’avant en ar- La fiche technique presque renoncé quand VM Maté- îles Malouines et terminé hors faire exploser les poumons. un jeune joueur de Calais. « Bonne rière, et de haut en bas, on s’amuse, riaux, une PME vendéenne de ma- course. Cette fois, il se régale à Ici, pas de funambules ni de stra- continuation », répond celui-ci. c’est la fête. » Les clubs de suppor- CALAIS - SEDAN : 1-3 tériaux de construction, inspirée l’avance d’apercevoir bientôt les tèges sophistiqués qui font parfois La vie continue. Il suffisait de teurs – il y en a déjà trois – avaient Coupe de France - 32e finale par l’exemple de PRB (Produits de côtes sud de l’Amérique latine. Il ressembler les matches du Calcio à voir les joueurs de Calais dans les bien fait les choses. Avec une • Stade de la Licorne à Amiens ; revêtements du bâtiment), spon- s’en approchera d’autant plus que des tournois d’échecs. Kick and vestiaires pour s’en persuader. grande interrogation pour le res- Temps froid, pelouse correcte ; sor de Michel Desjoyeaux, lui a si- la météo prévoit 40 à 45 nœuds de rush : frapper et courir. Et puis voir. Gentiment agacé par le énième ponsable d’un autocar : « On a cent 8 000 spectateurs ; arbitre : M. SARS gné, « le premier lundi de sep- vent. canettes de bière et cinquante de Co- BUTS tembre 2000 », le chèque ca. Mais qu’est-ce qu’on va faire du CALAIS : Becque (42e sur penalty) permettant de louer l’ancien Aqua- Coca ? » Sur place, ils retrouvèrent SEDAN : Quint (15e et 86e) ; N'Diefi (72e) Quorum du Britannique Pete Goss. Pour lui, la voile Monaco fait exception des employés de LU menacés de li- AVERTISSEMENTS Ce voilier, qui sauva Raphaël Di- cenciement. Leur banderole – « Les CALAIS : Merlen (52e) ; Clément (69e) ; nelli il y a quatre ans, est un cour- est un bonheur, petits LU veulent vivre et travailler Jandau (70e). sier rapide. Rebaptisé VM-Maté- à Calais » – montrait tout simple- SEDAN : Mionnet (29e) ; Capron (42e) ; riaux, il tient tête à plusieurs e « pas un métier au bon comportement des clubs de D1 ment qu’ils aimeraient bien, eux Quint (58 ). 60 pieds. Patrice Carpentier n’en ESPRIT DE LA COUPE, où es- rément la compétition face à plus aussi, que la vie continue. Sur le • LES ÉQUIPES est pas surpris. Il avait bien imagi- à plein temps » tu ? En perdition, si l’on s’en tient modeste, mais la qualification de chemin du retour, tous répétaient à CALAIS (entraîneur : Lozano) : né la course comme ça, mais il re- aux résultats des trente-deuxièmes Châteauroux (D2) à l’issue d’une l’envi : « On est tombé, mais avec Schille • Merlen (Szczepaniak, 89e) ; Baron ; grette de n’être plus, après l’aban- de finale de la Coupe de France de séance marathon (10-9) de tirs au honneur. » Deswarte ; Becque (cap.) • Milien (Vimbouly, don du Belge Patrick de Radigues, Son bateau, plus petit que la e football, disputés entre le vendre- but (0-0 à l’issue du temps régle- Encore quelques chansons, les 56 ) ; Hogard ; Clément ; Jandau • Dutitre qu’un des deux 50 pieds en course plupart des autres, n’est pas équi- (De Pina, 79e) ; Gérard. di 19 et le dimanche 21 janvier. mentaire) ne constitue pas vrai- voix qui s’éraillent, les enfants qui (l’autre est Wind, barré par le pé de moyens de communication SEDAN (entraîneur : Dupont) : er Alors que six clubs de première di- ment une surprise. Candidat à la s’endorment, et c’est l’arrivée dans Regnault • Montero ; Capron ; Oliveira, doyen de l’épreuve, l’Italien Pas- aussi sophistiqués. Du 1 au vision (Auxerre, Bastia, Lens, relégation, le TFC n’a pas gagné un une ville qui fait front. Les restau- Elzeard • M. N'Diaye ; Verschuere (Adjaoud, quale de Gregorio, âgé de cin- 20 janvier, il n’a pu converser avec Montpellier, Nancy et Sedan) seul match sur terrain adverse rants sont encore bien remplis et, 74e), M'Bami ; Quint • Mionnet ; N'Diefi. quante-neuf ans). Il déplore aussi les siens. A peine quelques vaca- s’étaient inclinés au même stade cette saison, alors que les Berri- sur la place, les forains accordent l’imprévisibilité du grand Sud, au tions radio avec le PC course à Pa- de l’épreuve voilà un an face à des chons, septièmes en championnat, ris. Ses seuls échanges intimes ont adversaires de moindre rang, le n’ont été battus qu’une seule fois eu lieu avec le Franco-Suisse Ber- seul véritable exploit du week-end devant leur public. nard Gallay, le skipper du 60 pieds est à mettre à l’actif de l’associa- Le FC Nantes-Atlantique, en tête Voilà. fr, qu’il a appris à mieux tion sportive, d’origine armé- de la première division, a illustré connaître à travers les grésille- nienne, de Valence. Le club drô- jusqu’à l’extrême le sérieux des Manière de voir ments de la BLU (radio longue dis- mois, sixième du championnat formations professionnelles en ad- tance). Leurs rendez-vous quoti- National (l’équivalent d’une troi- ministrant une cruelle leçon (0-9) à Le bimestriel édité par diens sont devenus un rituel sième division), s’est imposé (1-0) Pacy-sur-Eure (National). L’avant- durant « jusqu’à quarante minutes devant près de 15 000 spectateurs centre roumain Viorel Moldovan a par jour ». Un vrai luxe. « C’est tou- face à l’AS Monaco, grâce à un but inscrit quatre buts. Marseille n’a jours Bernard qui appelle et lorsqu’il malicieux de son jeune attaquant pas connu de frayeurs dans les est en retard, je le réprimande », de vingt ans, Eric Guei, à quatre Vosges face à Thaon (0-4), qui évo- plaisante le Normand. minutes de la mi-temps. lue, il est vrai, en division d’hon- A son bord, Patrice Carpentier a Les Monégasques, qui ont évo- neur. Paris-SG a été nettement pris un peu de lecture : « Tous les lué à dix dès la 16e minute après plus laborieux à Thouars (Natio- numéros spéciaux de La Lettre de la l’expulsion du gardien de but Sté- nal) en ne l’emportant (0-2) que course au large concernant les édi- phane Porato, ont fini par se ré- pendant les prolongations grâce à tions deux et trois du Vendée veiller à l’amorce du dernier quart un doublé de Mickaël Madar, qui Les GLobe. » Une mine de renseigne- d’heure. Trop tard pour échapper à effectuait son retour au sein de ments hebdomadaire qu’il avait leur funeste destin. Le champion l’attaque parisienne après quel- lui-même fondé et qui a simple- de France en titre, éliminé au pre- ques mois de chômage et la signa- ment cessé de paraître lorsqu’il mier tour de la Ligue des cham- ture d’un contrat de six mois. s’est embarqué le 9 novembre pions et triste quatorzième en Même scénario pour Saint-Etienne 2000. De retour au port, ce marin- championnat en dépit d’un budget (2-3 après prolongations) sur le journaliste reprendra ses travaux plantureux (400 millions de francs terrain du GFCO Ajaccio. Les duels d’écriture. La voile pour lui est contre 15 pour Valence), n’aura entre clubs de D1 ont tourné à désordres avant tout un bonheur, « pas un donc rien épargné cette saison à l’avantage de Rennes, Auxerre et métier à plein temps ». Mais il a ses supporteurs. Mais pour Claude Troyes aux dépens de Guingamp, toujours de « petits » projets mari- Puel, l’entraîneur, cette nouvelle Lille et Lens. times : la construction « d’un beau déception pourrait bien être la Au total, il reste donc en course petit bateau de course de 40 ou dernière si le président Jean-Louis treize clubs de première division. 45 pieds dans un mélange de bois et Campora décidait, comme l’an- Le contingent de la D2 a fondu de matériaux composites ». Pour nonce la rumeur, de confier son puisqu’il n’en reste plus que quatre de la planète boucler encore quelques courses équipe à un autre technicien. représentants (Angers, Château- transatlantiques en solitaire. roux, Le Mans, Wasquehal). So- Nouveau siècle, nouveaux conflits, par Ignacio Ramonet. ■ Le bouclier antimis- NOUVEAU PETIT POUCET : SENS chaux, qui domine le championnat Patricia Jolly « Je savais que nous avions un de D2, a échoué face à un spécia- sile de Washington, par Paul-Marie de La Gorce. ■ L’armée russe au pied du mur, bon coup à jouer car je dirige des liste, Clermont (National), aux tirs par Vicken Cheterian. ■ Grandeur et déclin du tiers-monde, par Immanuel a Classement le lundi 22 janvier à joueurs dotés d’un esprit extraordi- au but (2-2 à la fin du temps règle- 6 heures TU : 1. PRB (Michel Des- naire », s’est exclamé l’entraîneur mentaire), alors que Cannes, en Wallerstein. ■ Ce que la France doit faire dans le monde, par Hubert Védrine. joyeaux) à 4 659 milles de l’arrivée ; valentinois Didier Notheaux, avant difficulté en championnat, a été ■ Révolution à Belgrade, par Paul-Marie de La Gorce. ■ Au Kosovo, la revanche 2. Kingfisher (Ellen MacArthur) à de formuler un vœu sibyllin : «Je dominé (2-1) à Sète (CFA, l’équi- des modérés, par Jean-Arnault Dérens. ■ Tchétchénie, miroir de la société 70 milles du premier ; 3. Active- ne veux surtout pas que l’on nous valent d’une quatrième division). Wear (Marc Thiercelin) à compare à Calais. » A force de cri- Le tirage au sort des seizièmes de russe, par Silvia Serrano et Anne Le Huérou. ■ Difficile rapprochement entre 258 milles ; 4. Sill-Matines-La Pota- tiquer le football d’élite, le finaliste finale aura lieu jeudi 25 janvier. Athènes et Ankara, par Niels Kadritzke ■ La fuite en avant des ultranationalistes gère (Roland Jourdain) à 262 milles ; de la précédente édition de la Des frissons en perspective pour le basques, par Cédric Gouverneur. ■ Quand les deux Corées se rapprochent, par 5. Sodebo (Thomas Coville) à Coupe de France s’est attiré le « cendrillon », Sens, ultime resca- 634 milles ; 6. Union-Bancaire-Privé courroux du monde professionnel. pé de la division d’honneur. Selig S. Harrison. ■ Lourdes séquelles au Timor-Oriental, par Roland-Pierre (Dominique Wavre), pas de relevé Un deuxième sociétaire de la D1, Paringaux. ■ Le Proche-Orient à l’heure de la « paix armée », par Geoffrey argos assez récent ; 7. Whirlpool le Toulouse FC, a quitté prématu- Elie Barth ■ ■ (Catherine Chabaud) à 1 438 milles ; Aronson. Leçons d’une Intifada, par Dominique Vidal. Pogroms antiarabes 8. EBP-Gartmore (Josh Hall) à en Israël, par Joseph Algazy. ■ Irrésistible ascension du Hezbollah, par Marina 2 098 milles ; 9. Team-Group 4 (Mike RÉSULTATS Sète (CFA)-Cannes (D2) 2-1 Da Silva et Walid Charara. ■ Comment les Etats-Unis étranglent l’Irak, par Alain Golding) à 2 396 milles ; 10. Voilà.fr Marcq-en-Barœul (L)-Wasquehal (D2) 0-2 ■ ■ (Bernard Gallay) à 2 520 milles ; Rennes (D1)-Guingamp (D1) 2-1 Chalon-sur-Saône (CFA2)-Reims (N) 1-1 (tab 1-4) Gresh. Mémoire meurtrie de la société algérienne, par Ghania Mouffok. Au 11. VM-Matériaux (Patrice Carpen- Issoire (L)-Bordeaux (D1) 0-5 Libourne (CFA)-Grenoble (N) 2-2 (tab 2-4) ■ Auxerre (D1)-Lille (D1) 1-0 Cholet (CFA2)-La Roche-sur-Yon (N) 0-0 (tab 5-6) Rwanda, vivre avec le génocide, par Anne-Cécile Robert. Reconstruction de la tier) à 2 578 milles ; 12. Nord - Pas- Lens (D1)-Troyes (D1) 2-2 (tab 3-5) Saint-Omer (CFA2)-Cherbourg (CFA) 1-0 Somalie, par Gérard Prunier. ■ Paix fragile entre Ethiopie et Erythrée, par Jean- de-Calais - Chocolats-du-Monde Lyon (D1)-Caen (D2) 3-2 Concarneau (CFA2)-Fontenay (CFA) 1-2 ■ (Joe Seeten) à 2 935 milles ; Châteauroux (D2)-Toulouse (D1) 0-0 (tab 10-9) Amnéville (DH)-Boulogne (CFA) 0-4 Louis Péninou. Les guérilleros de Colombie, par Maurice Lemoine. 13. Aquarelle.com (Simone Bian- Thouars (N) - Paris-SG (D1) 0-2 a. p. Bayeux (DH)-Vannes (CFA) 0-2 ■ GFCO Ajaccio (N) - Saint-Etienne (D1) 2-3 a. p. Montmorillon (L)-Sens (DH) 1-2 Nouvelle donne entre Washington et La Havane, par Janette Habel. chetti) à 4 341 milles ; 14. Aquitaine- Valence (N)-Monaco (D1) 1-0 Nancy (D2)-Strasbourg (D1) 1-2 Innovations (Yves Parlier) à Pacy-sur-Eure (N)-Nantes (D1) 0-9 Lambres (L)-Amiens (N) 0-2 Avec la chronologie d’un siècle de conflit, six pages de cartes 5 613 milles ; 15. DDP-60eSud (Didier Calais (CFA)-Sedan (D1) 1-3 Vandœuvre (DH)-Levallois (CFA) 1-2 Munduteguy) à 5 681 milles ; Dieppe (CFA)-Metz (D1) 1-2 Lunel (CFA2)-Carcassonne (CFA2) 0-2 détaillées, les textes-clés (1947-2000) et les meilleurs sites Internet Thaon (DH)-Marseille (D1) 0-4 Montceau (DH) - Saint-Georges (CFA2) 0-1 16. Wind (Pasquale de Gregorio) à Annonay (L)-Bastia (D1) 0-3 6 049 milles ; 17. Modern-University- Laval (D2)-Angers (D2) 0-1 L’ordre des divisions est le suivant : D1, D2, N, EN VENTE CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX - 45 F - 6,86 e for-the-Humanities (Fedor Ko- Le Mans (D2)-AC Ajaccio (D2) 1-0 CFA, CFA2, DH, L. Les seizièmes de finale auront Clermont (N)-Sochaux (D2) 2-2 (tab 5-4) lieu les 10 et 11février. nyoukhov) à 7 998 milles. LeMonde Job: WMQ2301--0030-0 WAS LMQ2301-30 Op.: XX Rev.: 22-01-01 T.: 10:53 S.: 111,06-Cmp.:22,11, Base : LMQPAG 14Fap: 100 No: 0197 Lcp: 700 CMYK

30 / LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 AUJOURD’HUI-SPORTS A Cortina d’Ampezzo, Régine Cavagnoud Arnaud Clément en quarts de finale de l’Open d’Australie a justifié toutes ses ambitions LE FRANÇAIS ARNAUD CLÉMENT S’EST QUALIFIÉ pour les quarts de finale de l’Open d’Australie de tennis en dominant le Britannique Greg Rusedski en trois sets, lundi 22 janvier à Melbourne. Déjà quart de finaliste de l’US Open, en septembre, Arnaud Clément, tête de sé- La Française a gagné le super-G et rêve de la Coupe du monde rie numéro 15, n’a pas perdu une seule manche depuis le début du tournoi et s’est imposé sur le score de 6-3, 6-2, 7-5. Il rencontrera en A quelques jours du début des championnats du gnoud, trente ans, a emporté le super-G de Cor- d’une victoire au classement général de la Coupe quart de finale le Russe Evgueni Kafelnikov, vainqueur du Suédois monde de ski alpin de Sankt Anton (Autriche), tina d’Ampezzo (Italie) après avoir pris la troi- du monde, elle a aussi montré, en Italie, qu’elle Andreas Vinciguerra (7-5, 7-5, 6-1). Dimanche 21, l’Américain Pete qui commencent le 29 janvier, Régine Cava- sième place de la descente, la veille. Si elle rêve pouvait s’imposer lors du rendez-vous mondial. Sampras et le Russe Marat Safin, deux des favoris du tournoi, ont été battus en huitièmes de finale respectivement par l’Américain Todd CORTINA D’AMPEZZO (Italie) son goût le jour de la descente, « regina di Cortina » (« la reine de fond : après avoir longuement hé- Martin (6-7, 6-3, 6-4, 6-4) et par le Slovaque Dominik Hrbaty de notre envoyé spécial était redevenue compacte : «Un Cortina ») que la presse italienne sité, en compagnie de ses entraî- (6-2, 7-6, 6-4). Les fins de semaine se suivent et régal. » Le tracé, « assez tech- lui a attribué, a chuté dans les pre- neurs, elle devrait finalement s’ali- se ressemblent étrangement en nique », lui convenait parfaite- miers hectomètres de la première gner au départ du slalom géant Coupe du monde de ski féminin. ment : « Cela ressemblait beaucoup manche du géant. Coup de fa- d’Ofterschwang (Allemagne), ven- Jutta Kleinschmidt L’Italienne à un tracé de géant, je n’étais pas tigue ? Légère appréhension si dredi 26 janvier. Elle devra égale- Isolde Kostner souvent en position de recherche de près de l’ouverture des champion- ment composer avec la pugnacité et l’Autri- vitesse. Je me suis fait plaisir. » « Je nats du monde de Sankt Anton inattendue de sa plus jeune adver- remporte le Paris-Dakar chienne Re- me sens bien dans le super-G, pour- (Autriche) ? Régine Cavagnoud saire, Janica Kostelic, la mieux pla- nate Goetschl suit-elle. Une fois dans le tracé, j’y n’avouera aucune faiblesse : cée, avec l’Autrichienne Renate L’ALLEMANDE JUTTA KLEINSCHMIDT (MITSUBISHI) est deve- se partagent le vais et j’arrive à faire ce que je veux « Tout va très bien au point de vue Goetschl, pour déjouer les plans nue dimanche 21 janvier la première femme victorieuse du rallye Pa- haut des po- au moment où je le veux. » physique. » Au classement général de Régine Cavagnoud. L’équipe ris-Dakar, à l’issue de la 20e et dernière spéciale enlevée par le Fran- diums de des- De la raquette d’arrivée ou de de la Coupe du monde, son grand croate défend ardemment les çais Jean-Louis Schlesser et l’Espagnol José Maria Servia (tous deux cente avec une l’aire de départ, ses adversaires objectif avoué de la saison, elle chances de sa jeune protégée. A sur Schlesser Mégane). Jutta Kleinschmidt avait pris la tête du classe- étonnante régularité (Le Monde n’ont pu qu’admirer la démons- accuse désormais un retard de Cortina d’Ampezzo, le directeur ment général la veille, lorsque le collège des commissaires avait déci- daté 21-22 janvier). La jeune pro- de l’équipe féminine croate a fait dé de pénaliser d’une heure Jean-Louis Schlesser pour conduite anti- dige croate Janica Kostelic (dix- circuler une « proposition » pour sportive au départ de la 19e étape. Le double vainqueur du « Dakar » a neuf ans) survole les épreuves de Hermann Maier s’impose enfin à Kitzbühel inciter la Fédération internatio- déposé un appel qui n’est pas suspensif. En moto, l’Italien Fabrizio slalom et, avec six victoires en six nale de ski (FIS) à revenir sur l’an- Meoni (KTM), après neuf tentatives, a signé son premier succès dans courses, elle est déjà assurée L’Autrichien Hermann Maier a emporté, samedi 20 janvier, la nulation du slalom de Maribor cette épreuve. La firme autrichienne KTM s’est attribué les cinq d’emporter le Globe de cristal de course qui manquait encore à son palmarès, la descente de Kitz- (Slovénie), qui n’avait pu avoir première places du classement final. sa spécialité, tout comme, en sla- bühel. Ayant fait le bon choix des skis, « Herminator » a admirable- lieu le 7 janvier. lom géant, la Suissesse Sonja Nef, ment négocié les points sensibles de la Streif, améliorant de près « Le refus de reporter ce slalom une revenante qui a aisément ga- d’une seconde le temps du Norvégien Lasse Kjus, qui le précédait, est une décision politique, estime Football : les arbitres gné sa cinquième course (sur sept pour s’imposer devant ses compatriotes Hannes Trinkl (deuxième) l’entraîneur croate, Vedan Pavlek. disputées), dimanche 21 janvier, à et Stefan Eberharter et l’Américain Daron Rahlves (troisièmes ex Nous nous battrons jusqu’au bout Cortina d’Ampezzo (Italie). Enfin, aequo). Grâce à son huitième succès de la saison et le trente-sixième pour qu’il ait lieu, afin de donner à menacent de faire grève en super-G, la Française Régine de sa carrière en Coupe du monde, le champion de Flachau a repris tout le monde la possibilité de ga- Cavagnoud n’est plus qu’à quel- à Stefan Eberharter la tête de la Coupe du monde de descente, et il gner le classement général. » Selon EN DÉCIDANT DE FAIRE JOUER LE 24 FÉVRIER À HUIS CLOS le ques dizaines de points de la pre- s’est envolé au classement général de la Coupe du monde. le Croate, la station slovène serait match de championnat Strasbourg-Metz, interrompu le 22 décembre mière Coupe du monde de sa car- Dimanche, son jeune compatriote Benjamin Raich, vingt-deux en mesure d’accueillir l’épreuve 2000 à la suite d’un jet de pétard aux pieds de l’arbitre assistant, Nelly rière : grâce à sa victoire, la ans, a emporté le slalom devant le Slovène Jure Kosir et le Norvé- manquante en fin de saison, au Viennot, la commission de discipline de la Ligue nationale de football troisième consécutive sur sa piste gien Hans-Petter Buraas. mois de mars. Quinze des dix-sept (LNF) a suscité la colère du corps arbitral, qui s’attendait à une sanc- fétiche de Cortina d’Ampezzo, sa- directeurs d’équipe présents à tion plus sévère pour le club alsacien. « Aucun arbitre français n’ac- medi, la skieuse de La Clusaz dis- Cortina d’Ampezzo auraient déjà ceptera de diriger cette rencontre », a annoncé Marc Batta, le repré- pose d’une confortable avance tration. « Aujourd’hui, Régine Ca- 75 points sur la tenante du titre, accepté de signer la pétition qu’il sentant des arbitres au conseil d’administration de la LNF. Si la (168 points) sur sa suivante, l’Au- vagnoud était tellement confiante Renate Goetschl. A quelques devait présenter à la FIS lundi commission d’appel confirme la décision de la première instance, la trichienne Michaela Dorfmeister. qu’elle semblait imbattable », sou- courses de la fin de saison, la vic- 22 janvier. Seuls l’Autrichien et le Ligue serait donc dans l’obligation de faire appel à un trio d’arbitres Légèrement déçue par sa troi- ligne Renate Goetschl. « Elle est toire finale paraît dans ses cordes. Français se sont abstenus de para- étrangers. En attendant, les arbitres ont décidé de décaler le coup sième place dans la descente de la très calme, très expérimentée, re- pher le document. La FIS, elle, d’envoi des matches de première division programmés vendredi 26 et veille, Régine Cavagnoud a abor- connaît la Canadienne Mélanie FRONT FRANCO-AUTRICHIEN s’en tient à sa décision. « Nous ne samedi 27 janvier. Un avertissement. « S’il faut par la suite aller plus dé le super-G « sans [se] poser de Turgeon, deuxième du super-G de Elle veut conserver cette « dé- pouvons pas programmer des loin, nous irons jusqu’à la grève », menace Bernard Saules. questions ». Elle a aperçu « l’ombre Cortina d’Ampezzo. Elle sait quoi contraction » qu’elle trouve si fa- courses si proches les unes des du rocher en dessous » avant de faire, elle skie vraiment bien. Elle cilement au départ des super-G. autres, nous devons tenir compte de DÉPÊCHES s’élancer : le soleil venait de faire est belle à regarder skier, elle a tout, « Ce sont ces sensations de relâche- la sécurité des skieuses », a préve- a BASKET-BALL : Villeurbanne, facile vainqueur de Dijon (90-56), a une percée, c’était bon signe. Elle de la finesse quand il le faut, de la ment et de confiance que je dois nu le directeur des courses, Kurt conforté sa place de leader du championnat de France, dimanche n’avait plus qu’à tendre ses trajec- puissance à d’autres moments. » garder en mémoire pour toutes les Hoch, un Autrichien. 21 janvier. Au terme de la 15e et dernière journée des matches aller, toires, tout en restant « précau- Dimanche, la Française, peut- épreuves », tente-t-elle de se per- l’ASVEL, toujours invaincue et avec un match en moins, dispose de tionneuse ». La neige, trop molle à être impressionnée par le titre de suader. Elle disputera sa chance à Eric Collier deux longueurs d’avance sur Chalon-sur-Saône, victorieux devant Nancy (75-67), qui a profité du report de la rencontre du Mans et de la défaite de Pau-Orthez à Strasbourg pour s’installer seul à la 2e place. a FOOTBALL : Manchester United, vainqueur devant Aston Villa C’est à l’arrière du Stade français que Christophe Dominici repart de l’avant (2-0), a creusé l’écart en tête du championnat d’Angleterre, samedi C’EST L’HEURE d’après-match. de finale à domicile, le 27 janvier. tigue à la veille d’un rendez-vous oublié sur sa gauche l’ailier Ra- 20 janvier lors de la 24e journée. Les champions en titre possèdent dé- Une vapeur chaude et opaque en- C’est chose faite et Christophe avec le XV de France, le Varois re- phaël Poullain. « C’est un poste qui sormais treize points d’avance sur Sunderland, tenu en échec par fume le vestiaire encombré. Sou- Juillet peut allumer une cigarette. couvre progressivement sa santé m’intéresse, apprécie-t-il en no- Bradford (0-0). rires et congratulations le dis- Le capitaine parisien l’a bien mé- après deux mois de repos forcé et vice. Je commence à anticiper. » a Le Real Madrid, auteur d’un nul à Valladolid (2-2), a conservé sa putent aux commentaires sans fin rité. Pour preuve, ce pronostic dé- intensif. « J’ai envie de bien faire, A moins de deux semaines du place de leader du championnat d’Espagne au terme de la 19e journée, de cette partie livré par son homologue, le talon- de retrouver tous mes moyens », Tournoi des six nations et de la dimanche 21 janvier. Les Madrilènes comptent deux points d’avance décrochée sur neur international gallois Garin dit-il. Même si un méchant rhume rencontre France-Ecosse pro- sur La Corogne, vainqueur à Malaga (1-3). le score sans Jenkins : « Le Stade français est le l’empêche de respirer correcte- grammée le 4 février, au Stade de a La Juventus de Turin, qui s’est imposée à Pérouse (0-1), est reve- fioriture de grand favori de la Coupe d’Eu- ment, Christophe Dominici se France, Christophe Dominici ne nue à la 2e place du championnat d’Italie, à trois points de l’AS Rome, 42-13 (trois es- rope. » Assis sur un coin de banc, sent tiré d’affaire : « Il me manque sait toujours pas s’il figurera par- battue (3-2) par le Milan AC, lors de la 15e journée, dimanche sais contre un une canette de bière entre les encore un peu de rythme, mais mi les vingt-deux joueurs que re- 21 janvier. et sept pénali- mains, Christophe Dominici physiquement ça vient. » Rentré tiendra Bernard Laporte, son an- a NATATION : le Croate Gordan Kozulj a battu les records d’Europe tés contre préfère éviter ce petit jeu. « On a en cours de match, le 23 dé- cien entraîneur au Stade français. (petit bassin) du 200 m dos (1 min 51 s 62) et du 100 m dos (52 s 24), deux) au fait un match sérieux », se cembre, en championnat de « J’ai déjà été convoqué pour les lors de l’étape de Coupe du monde de Berlin. Le Britannique Mark terme d’un combat âpre et ru- contente-t-il de préciser. France, contre Mont-de-Marsan stages de janvier. Si je suis retenu, Forster a battu dimanche 21 janvier le record d’Europe du 50 m libre gueux. « Ce match va être une ré- (68-10) l’espace de trente mi- ce sera une grande satisfaction », en 21 s 24 . La veille, la Slovaque Martina Moravcova avait amélioré férence, en terme d’agressivité et « J’AI ENVIE DE BIEN FAIRE » nutes, Christophe Dominici confie-t-il. Lui, qui, voilà tout celui du 100 m papillon en 57 s 16 . de concentration », analyse Chris- Le « héros » de la Coupe du cherche encore « des repères » juste un an, comptait au nombre a PATINAGE : le Français Bruno Loscos est devenu champion tophe Laussucq, demi de mêlée monde 1999 aujourd’hui conva- dans l’espoir de renouer avec ces réduit des indiscutables au sein d’Europe de short track (patinage de vitesse courte piste), dimanche du Stade français. lescent enchaîne les interviews. coups de génies qui ont fait sa de l’équipe de France, attend dé- 21 janvier, à La Haye (Pays-Bas). Il s’est imposé sur 500 et 1 000 m. Sa Samedi 20 janvier, sur la pe- Comme à son habitude, dans ces marque. sormais la sentence du sélection- compatriote Stéphanie Bouvier, dix-neuf ans et encore junior, a louse du stade Jean-Bouin à Paris, instants de répit qui suivent la Du poste d’arrière qu’il étrenne neur. « Il y a peut-être un poids remporté la médaille de bronze. les Gallois de Swansea n’ont pas confrontation, il s’attarde tou- comme un nouveau défi, il en- supplémentaire sur mes épaules, a RALLYE : le Finlandais Tommi Makinen (Mitsubishi Lancer Evo) failli à leur réputation de joueurs jours et se laisse happer, sans dé- tame parfois des courses endia- s’interroge-t-il. Mais je sais a remporté pour la troisième fois consécutive le rallye de Monte- durs et accrocheurs, mais les Pari- fense, par les multiples sollicita- blées, comme cette relance éclair qu’avec l’équipe de France c’est Carlo, première épreuve du championnat du monde des rallyes, di- siens ont su éviter le piège d’un tions. D’une voix monocorde, il sur un renvoi au 22 mètres samedi souvent ainsi : on arrive, on repart, manche 21 janvier à Monaco. Tommi Makinen rejoint ainsi au palma- affrontement musclé qui leur répond aux questions avec pa- 20 janvier en première période, on revient. » rès l’Italien Sandro Munari (1975, 1976, 1977) et l’Allemand Walter avait valu une défaite et trois tience, formulant et reformulant qui aurait pu se terminer par un Rohrl (1982, 1983, 1984), seuls pilotes à s’être imposés trois années de blessés le 14 octobre 2000 en terre les mêmes phrases dans un auto- essai si Franck Comba n’avait pas Yves Bordenave suite en Principauté. galloise (18-16), lors de la ren- matisme qui semble bien huilé. contre aller. « Ils ont cherché à « Je commence à retrouver les sen- nous intimider physiquement, mais sations », assure-t-il. « On va lais- Le joli coup de Pau LOTO on a réussi à les déboussoler », ser du temps au temps. On essaie a Résultats des tirages no 6 effec- poursuit le numéro neuf des de se reconstruire », enchaîne-t-il, au pays de Galles tués samedi 20 janvier. Premier ti- Rouge et Bleu. en employant la troisième per- rage : 6, 10, 11, 30, 39, 40 ; numéro Pour cette ultime journée des sonne comme si ce on dont il Pau s’est virtuellement quali- complémentaire le 17. Rapports pour phases éliminatoires de la Coupe parle n’était pas tout à fait ce je fié pour les quarts de finale de la 6 numéros : 3 513 090 F (535 567 ¤); d’Europe, les champions de qui au soir du 31 octobre 2000 Coupe d’Europe, en battant la 5 numéros et le complémentaire : France avaient besoin de cette s’était soudainement absenté. formation galloise de Ponty- 120 415 F (18 357 ¤) ; 5 numéros : victoire afin de disputer les quarts Victime d’un gros coup de fa- pridd (27-31) dimanche 21 jan- 5 925 F (903 ¤) ; 4 numéros et le vier. Les Palois, qui ont inscrit complémentaire : 252 F (38,4 ¤); La fiche technique leur dernier essai dans les arrêts 4 numéros : 126 F (19,2 ¤) ; 3 numé- de jeu, devancent ainsi l’équipe ros et le complémentaire : 28 F STADE FRANÇAIS - SWANSEA : 42-13 galloise de Llanelli au nombre (4,27 ¤) ; 3 numéros : 14 F (2,13 ¤). Coupe d'Europe - Poule 2 - 6e et dernière journée d’essais (19 contre 18). Pour accé- Second tirage : 12, 14, 16, 32, 43, 45 ; • Stade Jean-Bouin, à Paris ; Temps gris et froid ; terrain bon ; 10 000 spectateurs Arbitre : M. Fleming (Eco.) der à la phase finale, ils devront numéro complémentaire le 41. Rap- LES POINTS cependant attendre le résultat ports pour 6 numéros : 5 043 480 F STADE FRANÇAIS : 3 essais de Moni (52e), Marconnet (57e), Poulain (80e) ; du match Bath-Newport, prévu (768 874 ¤) ; 5 numéros et le complé- 3 transformations de Dominguez (52e, 57e), Comba (80e) ; 7 pénalités de Dominguez (1re, mardi 23 janvier, et espérer que mentaire : 43 150 F (6 578 ¤) ; 5 nu- e e e e e e 10 , 14 , 34 , 37 , 67 , 75 ). l’équipe de Bath ne s’impose pas méros : 6 350 F (968 ¤) ; 4 numéros SWANSEA : 1 essai de Payne (59e) ; 1 transformation d' A. Thomas (59e) ; 2 pénalités d' A. Thomas (5e, 28e) en inscrivant plus de douze es- et le complémentaire : 302 F (46 ¤); sais. Biarritz s’est également 4 numéros : 151 F (23 ¤) ; 3 numéros EXCLUSION TEMPORAIRE qualifié en battant la province et le complémentaire : 30 F (4,57 ¤); e SWANSEA : Moore (44 ) irlandaise du Leinster (30-10). 3 numéros : 15 F (2,29 ¤). • LES ÉQUIPES Les quarts de finale, qui se dé- STADE FRANÇAIS (entraîneur : Connoly) : Dominici • Poulain ; Comba ; Mytton ; Gomes rouleront les 27 et 28 janvier, op- • (o) Dominguez (Lombard, 76e) ; (m) Laussucq (Williams, 74e) • Pool-Jones (Tabacco, 67e) ; Juillet (cap.) ; Moni • James (George, 74e) ; Auradou (Chaffardon, 74e) • De Villiers ; poseront le Stade Français et Landreau (Blin, 76e) • Marconnet (Lemoine, 71e). Pau (ou Bath), Munster (Irlande) LE MONDE INTERACTIF SWANSEA (entraîneur : Plumtree) : Morgan (Weatherley, 64e) • Payne ; Winn ; Gibb ; et Biarritz, Gloucester (Angle- Robinson • (o) A. Thomas (Rees, 73e) ; (m) Martens • D. Thomas (L. Jones, 63e) ; Lewis ; terre) et Cardiff (pays de Galles), e avec 0123 Charvis • Moore ; Maulin (Griffiths, 56 ) • Evans ; G. Jenkins ; Anthony. Leicester (Angleterre) et Swan- DATÉ MERCREDI sea (pays de Galles). LeMonde Job: WMQ2301--0031-0 WAS LMQ2301-31 Op.: XX Rev.: 22-01-01 T.: 10:38 S.: 111,06-Cmp.:22,11, Base : LMQPAG 14Fap: 100 No: 0198 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 / 31 ------Vent, pluie et douceur 23 JANVIER 2001 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé MARDI. Une perturbation active ciel reste chargé toute la journée vers 12h00 DU VOYAGEUR circule rapidement sur la moitié avec quelques averses de neige nord du pays. Plus au sud, le pour- sur les reliefs au-dessus de Peu tour méditerranéen reste à l’écart 1 200 mètres. Les températures Belfast nuageux a AVION. Nouveau service d’au- des intempéries. La douceur se oscillent entre 8 et 11 degrés. Liverpool to-enregistrement sur Internet Dublin maintient et perdure pendant les Poitou-Charentes, Aquitaine, Varsovie Kiev (www.cathaypacific.com) de Ca- jours qui viennent. Sur le Poitou- Midi-Pyrénées. – Amsterdam Berlin Brèves thay Pacific pour les membres du Bretagne, pays de Loire, Basse- Charentes et le nord de l’Aqui- éclaircies programme de fidélisation Asia Le ciel est couvert et taine, le ciel nuageux du début de Londres Miles et pour les titulaires de la Normandie. – 50 o Bruxelles il pleut. Des éclaircies reviennent matinée se couvre rapidement et Prague carte Marco Polo. Le voyageur par la Bretagne en fin d’après-midi. la pluie fait son apparition. Ail- Couvert choisit un siège (jusqu’à 90 mi- Le vent souffle avec des pointes à leurs, la journée est agréable. Le Paris Strasbourg Vienne nutes avant le décollage). Il ne lui Budapest 110 km/h près des côtes et 90 km/h à vent de sud-ouest puis de sud est Brume reste plus qu’à retirer sa carte l’intérieur. La douceur océanique soutenu. Il fait de 12 à 18 degrés. Nantes d’embarquement nominative à Berne brouillard permet d’espérer 12 à 14 degrés. Limousin, Auvergne, Rhône- Bucarest l’un des comptoirs spéciaux et à Nord-Picardie, Ile-de-France, Alpes. – Sur le Limousin et l’Au- Lyon enregistrer ses bagages (une heure Milan Belgrade Centre, Haute-Normandie, Ar- vergne, le ciel est variable en ma- Sofia Averses à l’avance). Un service proposé sur dennes. – Après une matinée domi- tinée et très nuageux, voire cou- Toulouse Istanbul le vol quotidien Paris-Hongkong et née par un ciel variable avec quel- vert l’après-midi avec l’arrivée de sur quarante des cinquante desti- ques averses possibles sur les quelques pluies. Sur Rhône- Rome Pluie nations du transporteur. Ardennes, le ciel se couvre rapide- Alpes, le ciel est nuageux. Le Barcelone Naples a GUIDE. Le Guide des Chambres ment et la pluie fait son apparition. thermomètre atteint 8 à 12 de- 40 o Madrid d’hôtes Anjou/Touraine présente Le vent de sud-ouest puis de sud grés. Lisbonne Athènes Orages une sélection de 180 adresses. Bi- souffle avec des pointes à 100 km/h Languedoc-Roussillon, Pro- lingue (français-anglais) et gratuit, en Manche, 70 à 90 km/h à l’inté- vence-Alpes-Côte d’Azur, Séville il est envoyé sur demande auprès rieur. Le thermomètre affiche de 9 à Corse. – La journée est agréable Tunis Neige du Comité départemental du tou- 12 degrés. avec par moments un ciel voilé. Alger risme de l’Anjou, place Kennedy, Champagne, Lorraine, Alsace, Les températures maximales sont BP 32147, 49021 Angers Cedex 02, Rabat o o o Bourgogne, Franche-Comté. – Le comprises entre 13 et 17 degrés. 0 10 20 Vent fort tél. : 02-41-23-51-51.

PRÉVISIONS POUR LE 23 JANVIER 2001 PAPEETE 25/30 P KIEV -10/-7 S VENISE 6/9 S LE CAIRE 9/17 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 21/29 S LISBONNE 12/16 C VIENNE -4/0 C NAIROBI 17/24 C et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 24/28 C LIVERPOOL 8/13 P AMÉRIQUES PRETORIA 20/32 S EUROPE LONDRES 7/14 P BRASILIA 19/24 P RABAT 11/19 S C : couvert ; P : pluie ; * : neige. AMSTERDAM 6/11 P LUXEMBOURG 4/7 C BUENOS AIR. 19/32 S TUNIS 8/20 S FRANCE métropole NANCY 4/10 N ATHENES 6/14 S MADRID 4/13 C CARACAS 21/27 S ASIE-OCÉANIE AJACCIO 8/17 N NANTES 9/13 P BARCELONE 10/16 C MILAN 4/6 C CHICAGO -5/0 C BANGKOK 25/30 P BIARRITZ 12/19 N NICE 9/14 S BELFAST 7/10 P MOSCOU -13/-12 S LIMA 19/24 P BEYROUTH 11/16 S BORDEAUX 9/16 N PARIS 7/12 P BELGRADE -2/6 C MUNICH -3/5 S LOS ANGELES 9/17 S BOMBAY 18/30 S BOURGES 7/12 P PAU 8/17 N BERLIN 2/5 C NAPLES 8/15 C MEXICO 3/22 S DJAKARTA 27/30 C BREST 8/12 P PERPIGNAN 9/14 S BERNE 2/7 C OSLO -7/-1 * MONTREAL -14/-3 S DUBAI 16/24 S CAEN 7/12 P RENNES 8/13 P BRUXELLES 7/11 P PALMA DE M. 10/18 S NEW YORK -4/4 S HANOI 20/28 S CHERBOURG 8/12 P ST-ETIENNE 6/10 N BUCAREST -4/-1 C PRAGUE -6/1 C SAN FRANCIS. 9/12 P HONGKONG 21/25 S CLERMONT-F. 7/12 N STRASBOURG 2/9 N BUDAPEST -4/1 C ROME 10/16 C SANTIAGO/CHI 12/29 S JERUSALEM 8/17 S DIJON 6/10 N TOULOUSE 7/15 N COPENHAGUE 0/4 C SEVILLE 12/17 C TORONTO -5/0 C NEW DEHLI 8/19 S GRENOBLE 5/9 N TOURS 8/12 P DUBLIN 6/10 P SOFIA -3/-1 C WASHINGTON -3/5 S PEKIN -6/-5 C LILLE 6/11 P FRANCE outre-mer FRANCFORT 2/7 C ST-PETERSB. -11/-7 S AFRIQUE SEOUL -7/-3 S LIMOGES 7/12 N CAYENNE 24/28 C GENEVE 3/7 C STOCKHOLM -3/1 C ALGER 8/21 S SINGAPOUR 25/29 C LYON 7/11 N FORT-DE-FR. 22/28 C HELSINKI -8/-5 C TENERIFE 12/17 S DAKAR 17/24 S SYDNEY 24/32 S MARSEILLE 8/14 S NOUMEA 23/28 P ISTANBUL 4/8 C VARSOVIE -6/-1 C KINSHASA 23/29 P TOKYO 2/8 S Situation le 22 janvier à 0 heure TU Prévisions pour le 24 janvier à 0 heure TU ASTRONOMIE Les centrales solaires reconverties en pièges à rayons gamma

LES ASTRONOMES sont en gé- reconvertissent en observatoires de la Terre, munis de petits détec- consiste donc à détecter ce flash néral gens pauvres mais débrouil- les... centrales solaires. teurs, s’avèrent relativement peu qui ne dure que quelques infimes lards. Qu’ils se servent de l’attrac- Pour mieux comprendre le prin- sensibles. Les scientifiques dé- fractions de milliseconde... tion des planètes pour accélérer cipe de ce « recyclage », il faut as- plorent donc un « trou » dans Les centrales solaires entrent les sondes parties vers Jupiter ou similer le fait que l’on ne peut ré- leurs mesures : leur reste in- alors en scène. Car ne constituent- Saturne, qu’ils utilisent la masse colter les photons gamma, connue la bande d’énergie allant elles pas après tout une sorte de d’une galaxie comme lentille gra- résultats des plus violents événe- entre 20 et 300 gigaélectronvolts. grand miroir de télescope frag- vitationnelle afin d’amplifier les ments de l’Univers, comme on ré- menté, concentrant la lumière en sources lumineuses lointaines ca- colte ceux de la lumière visible, FLAQUE DE LUMIÈRE un seul point ? Pour capter la lu- chées derrière, leur connaissance c’est-à-dire avec le miroir d’un té- C’est là que les astronomes ont mière de l’effet Tcherenkov, point intime des phénomènes physiques lescope. En effet, la longueur fait preuve d’astuce : puisque l’at- n’est besoin de miroirs parfaite- leur permet souvent de combler d’onde du rayonnement gamma mosphère interagit avec les pho- ment polis, mais simplement habilement les lacunes de leur est tellement petite – inférieure à tons gamma, se sont-ils dit, pour- d’une grande surface collectrice. porte-monnaie. Une des dernières 10 milliardièmes de mètre – que quoi ne pas guetter cette Les astronomes ont donc sauté astuces en date a été imaginée et celui-ci traverserait ledit miroir. interaction pour observer, indirec- sur l’occasion quand certaines mise en pratique par les spécia- Des détecteurs spécifiques ont tement, les phénomènes ? Cette centrales solaires, trop peu ren- listes du rayonnement gamma, donc été mis au point mais, diffi- idée ingénieuse se basait sur le fait tables, ont été fermées : à leur dis- qui, pour traquer les photons les culté supplémentaire, il faut, pour que, quand ces photons haute- position se trouvait une installa- plus énergétiques qui soient, les utiliser, s’élever au-dessus de ment énergétiques rencontrent la tion de grande taille qu’il leur l’atmosphère terrestre avec la- matière, les gerbes de particules suffisait d’adapter à leurs travaux. SOLEIL ET LUNE DE LA SEMAINE quelle les photons gamma ont une qui en résultent voyagent à une C’est le cas en France avec la • vendredi 26 janvier 2001 (à Paris) • fâcheuse tendance à interagir, ce vitesse proche de celle de la lu- centrale Thémis (Pyrénées-Orien- qui les empêche d’atteindre le sol. mière dans le vide, et, par tales), qui a accueilli plusieurs ex- Pour contourner l’obstacle, des conséquent, sont plus véloces que périences – celle en cours s’ap- capteurs ont donc été embarqués la lumière dans l’atmosphère. pelle Celeste – depuis la fin des à bord de ballons puis de satellites Dans un phénomène analogue au années 1980. Quant aux cher- comme l’observatoire spatial « bang » supersonique, un flash cheurs américains, ils modifient 8 h 30Lever Coucher 17 h 37 Compton de la NASA – lancé en lumineux, bleu, est alors produit, actuellement leur centrale Solar 1991 et détruit en 2000 – dont la connu sous le nom d’« effet Tche- Two, la plus grosse du monde, moisson de données a été fruc- renkov », du nom du physicien so- pour traquer les violences du cos- tueuse. Mais tout le monde n’a viétique qui le découvrit en 1934. mos à partir d’un petit coin déser- pas les moyens de l’agence spa- Lorsqu’elle arrive au sol, cette tique de Californie.

tiale américaine, et, qui plus est, DR flaque de lumière a un diamètre 9 h 45Lever Coucher 19 h 32 les satellites mis en orbite autour La centrale Solar Two, dans le désert Mojave, en Californie. d’environ 250 mètres. Tout l’enjeu Pierre Barthélémy

Retrouvez nos grilles PROBLÈME N° 01 - 019 PROBLÈME No 207 MOTS CROISÉS sur www.lemonde.fr AFFAIRE DE LOGIQUE

123456789101112 Donne du piquant à la salade. Solution du problème no 206 consiste à lui enlever 3/16 et à en Cercle intime. - 9. Rejoint la Vilaine. Faites paru dans Le Monde du 16 jan- prendre la racine carrée ; on ob- I Rien dans l’autre sens. - 10. En vier. tient un deuxième nombre à qui dérangement. Libère les gaz. - 11. B = 1/2 on applique la transformation T II Toujours difficile d’en sortir. - 12. l’appoint ! En effet, en élevant au carré, on pour en obtenir un troisième, et Au concert, quand il est à peut considérer que B obéit à la ainsi de suite... III l’orchestre il ne joue pas. LA SCÈNE se passe le 1er jan- relation B2 = − 1/4 + B. Le procédé n’aboutit pas si N est vier 2002. L’euro est en service, Or, seul le nombre 1/2 vérifie inférieur à 1/4, car il mène au bout IV Philippe Dupuis ainsi que ses subdivisions, des cette condition. d’un certain nombre d’étapes à la pièces de 1, 2, 5, 10, 20 et C, quant à lui, vérifie l’équation racine carrée d’un nombre négatif. V 50 cents. Un gamin se présente C2 = − 3/16 + C, qui admet a priori Dans le cas exceptionnel où N SOLUTION DU N° 01 - 018 devant un distributeur qui dé- deux solutions : 1/4 et 3/4. vaut 1/4, tous les nombres valent VI livre, moyennant un euro, des Mais, en y regardant de plus 1/4. Dans tous les autres cas, la Horizontalement barres de céréales. Mais un près, on peut dire qu’on obtient C suite de nombres se rapproche de VII avertissement clignote en de la manière suivante : on part plus en plus de 3/4, ce qui en fait I. Préservatifs. - II. Repêchage. rouge : « L’appareil ne rend pas d’un premier nombre N ; on lui (aux yeux de certains) la seule VIII Op. - III. Etama. Nièpce. - IV. Der. la monnaie, faites l’appoint ! » applique la transformation T qui valeur acceptable pour C. Lait. - V. Inspecteur. - VI. Cu. Le gamin a plus d’un euro IX Hésitai. - VII. Tenaces. Arc. - VIII. sur lui, mais il s’avère inca- Agit. Cabri. - IX. Orgelets. Lad. - X. pable de constituer la somme X Niasse. Alèse. exacte. Combien possède-t-il, au maximum, d’argent dans sa Verticalement poche ? Chaque samedi avec HORIZONTALEMENT d’année à table. Passe à table dans les assiettes. - X. Essence africaine. 1. Prédiction. - 2. Retenue. Ri. - Elisabeth Busser I. Des gros qui savent se faire Criait comme cinquante. 3. Epars. Naga. - 4. Sem. Plages. - et Gilles Cohen aériens. - II. Pour entrer dans le vif 5. Ecale. Cils. - 6. Rh. Achetée. - 7. © POLE 2001 du sujet. Son dada, la sculpture. - VERTICALEMENT Vanités. - 8. Agités. CSA. - 9. Tee. 0123 III. Appuie l’affirmation. Pour aller Ui. - 10. Portable. - 11. Foc. Arras. - Solution du problème dans droit sur la feuille. - IV. Laissés en 1. Sortie difficile à prendre. - 2. 12. Spermicide. Le Monde du 30 janvier. DATÉ DIM./LUNDI dehors. En dehors du clergé. - V. Evite les fins de mois difficiles. Au Suit le maître des lieux. Bois cœur des miches. - 3. Se retrouvent précieux. Fait la liaison. - VI. dans la misère. Préparateur de retrouvez Moins aisé que la critique. couches. - 4. Fils d’Henri l’Oiseleur. Combattra sur le sable. - VII. Possessif renversé. - 5. Les petits Rarement seule pour vous faire sont souvent très forts. Essence marcher. Couvre . - VIII. Refaire au asiatique. - 6. Donne confiance. Fis LE MONDE TELEVISION mieux. Dépasse les canons. - IX. le bon poids. - 7. Une salade qui a Passe souvent les fêtes de fin du piquant. Pris dans le pot. - 8. 32 CULTURE LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001

ARTS Les Beaux-Arts de Paris expo- auprès des artistes, sans donner lieu b FRANÇOIS BOUILLON, président tout entier ». « Le côté “gamme” ou b PARALLÈLEMENT, l’Ecole des sent les travaux de vingt-sept élè- à la résurrection d’un classicisme. Col- du jury de « Dessins en cours... », esti- “tour de force” qui a tant nui au des- beaux-arts expose des dessins fran- ves, sous l’intitulé « Dessins en lage, feutre, carton, bois, bout d’affi- me que « le dessin n’est plus, comme sin a presque complètement disparu, çais du XVIIe siècle, parmi lesquels cours... ». Le dessin sur papier a con- che... tout peut servir, pour tout autrefois, celui de la main et du poi- ajoute-t-il. Je préfère que le travail des œuvres de Poussin, Le Brun ou nu récemment un retour en grâce oser, rapidement et à moindre coût. gnet. Il est celui du bras, du corps soit ouvert, qu’il aille tous azimuts. » Le Sueur, mais aussi des surprises. La liberté de tout oser retrouvée grâce au dessin Le papier est redevenu le support privilégié des artistes contemporains. Léger, peu coûteux, il s’offre à toutes les expériences. De toutes générations et de tous styles, de nombreux créateurs s’en sont emparés. Une exposition aux Beaux-Arts témoigne de ce retour en grâce

ça-voir, chemin à faire seule ou nal de bord au crayon. Christophe LE DESSIN EN FRANCE AU accompagnée, ne pas oublier la Vigouroux emploie l’aquarelle, XVIIe SIÈCLE et DESSINS EN technique de la marche, marcher légendée de titres ironiques. L’in- COURS… ENSBA, 13, quai Ma- pour souffler sur le feu, j’aime la tra- ventaire serait interminable. laquais, Paris-6e.Mo Saint-Ger- ce que laissera l’outil et le poids de Pour tous, le papier est le moyen main-des-Prés. Tél. : 01-47-03- la feuille de papier. » de tout oser, dans un format 50-50. Du mardi au dimanche de Aucun de ces artistes ne peut réduit, légèrement, rapidement. Si 13 heures à 19 heures. Entrée : passer pour nostalgique d’une tra- « ça » marche, la peinture, la sculp- 25 F (3,81 ¤). Jusqu’au 31 mars. dition ou d’un « beau métier ». Ils ture ou la vidéo prendront la suite, n’aspirent pas à la résurrection peut-être. Si « ça » ne marche pas, Il y a une dizaine d’années, un d’un classicisme, du pastel et de la il suffit de détruire : le papier est, bruit a couru dans les écoles d’art ronde-bosse. Quand elle ne dessi- par excellence, le support des expé- françaises : dans plusieurs d’entre ne pas, Annette Messager emploie riences et des rêveries. On parlait elles, des élèves avaient réclamé le jouet, les tissus, les miroirs, la autrefois de « feuilles d’études » plus de pratique du dessin, son ficelle, la photo. Quand ils ne dessi- quand esquisses, approximations enseignement et même, quelque- nent pas, Anne Rochette, Richard ou divagations se juxtaposaient ou fois, des séances d’après modèle. Deacon et Eric Dietman sont sculp- se superposaient sans ordre sur la Ces revendications avaient été mal teurs, mot à la signification désor- même page. Le terme pourrait res- accueillies par des professeurs for- mais très vague, qui recouvre le servir. més dans les années 70 et convain- modelage, la construction, l’instal- cus que de tels exercices étaient lation, la taille, l’assemblage. PAS DE TENDANCE GÉNÉRALE évidemment obsolètes et ces récla- Il s’appliquerait à bien des tra- mations probablement réaction- TOUT PEUT SERVIR vaux réunis dans Dessins en naires. La notion de dessin elle-même cours…, et d’abord à l’étonnant Aujourd’hui, les Beaux-Arts de n’a plus rien de commun avec ce ensemble de carnets d’Abdelkader Paris exposent « Dessins en qu’elle était avant Picasso, Schwit- Benchammar, qui multiplie les piè- cours… », travaux sur papier de ters et Ernst. Il serait préférable de ges afin d’y capturer corps et visa- vingt-sept élèves. Ils ont été choi- lui substituer celle de « travaux sur ges. Il conviendrait encore aux cro- sis parmi les cent quarante qui ont papier », plus évasive. Ecriture, quis sur le motif de Caroline Chal- soumis leurs essais à un jury prési- photo, photocopie, impression lan Belval, qui, après tant d’autres, dé par François Bouillon, devenu numérique, découpage, collage, D.R. D.R. se rend au Muséum d’histoire natu- en 1996 coordonnateur de l’ensei- assemblage en sont quelques-uns « Trophée » et « Sans titre » (2000 ; 42 cm × 30 cm chacun), deux dessins relle, devant les squelettes d’ani- gnement du dessin à l’école. En des modes, au même titre que au crayon sur papier réalisés par Kathrine Svendby et exposés à l’Ecole des beaux-arts. maux. Elsa Sahal et Kathrine 1998, une opération similaire, à crayon, fusain, encre, aquarelle. Svendsby s’aventurent du côté de l’occasion de l’exposition Duchen- Stylo bille, feutre, marqueur, tout lage, les précieux papiers venus de Tout peut servir, et c’est là l’une poser voisins et amis. Vincent l’étrange et de l’onirique. Cyprien ne de Boulogne, avait déjà réuni ce qui trace, tout ce qui tache peut Chine ou du Japon qui sentent la des raisons qui expliquent ce mou- Bioulès ou Gérard Traquandi tra- Chabert pousse à l’extrême la dex- une centaine de participants. servir. Même liberté du côté des plante ou le bois et les débris de vement, qui s’affiche de plus en vaillent sur le motif ou d’après térité et la surabondance. A l’oppo- Le catalogue, entre les reproduc- supports : les belles feuilles épais- chaque jour, enveloppe déchirée, plus dans les galeries, les centres modèle dans l’atelier. D’autres se sé, Emmanuel Régent a inventé tions des œuvres, intercale les ses et blanches côtoient le vulgaire carte postale récupérée, bout d’af- d’art, les écoles – et, surtout, dans fient à leur imagination – tels Eric une manière de dessin sur Plexi- aphorismes et opinions des ensei- pelure, le kraft, le carton d’embal- fiche. Tout peut servir. les ateliers. L’engouement pour le Dietman parmi les plus reconnus glas qui ne tient qu’au souffle, gnants de l’Ensba. Annette Messa- papier va de pair avec la proliféra- ou Frédérique Loutz parmi les plus d’une discrétion presque invisible. ger trace une bulle en forme de tion des tentatives singulières, inti- récemment révélés (Le Monde du Tout au fond de la salle, Jérôme cœur avec ces mots : « Rêve du Les classiques et les autres mes, indifférentes à toute idée de 29 décembre). Zonder présente deux nus mascu- jour : un essaim de dessins dans un mouvement, seulement soucieu- Pierre Buraglio rôde dans les lins, au stylo bille sur laque. étau de photos ». Richard Deacon Poussin, Lorrain, Le Brun, Le Sueur, La Hyre : le fonds de dessins ses de leur logique interne. Il n’est musées, gardant d’un Chardin ou D’une tendance générale, d’une cultive le paradoxe : « Le dessin, français du XVIIe siècle français qu’a conservé l’Ecole des beaux-arts plus aujourd’hui de système, de d’un Cézanne quelques traits à par- direction collective, pas le moin- c’est une perte de temps. C’est ce qui est d’une belle richesse. Héritages de l’Académie royale et donations doctrine ou de groupe qui affirme tir desquels commence une œuvre dre indice. L’exposition fera le le rend intéressant à mes yeux. » de collectionneurs ont constitué progressivement un ensemble abon- des règles. Qu’on le regrette ou autonome. Jean-Michel Alberola, désespoir des amateurs de typolo- Eric Dietman ne s’attarde pas à dant et heureusement varié. S’il compte, comme il se doit, des des- non, la notion d’avant-garde n’a dont la table de travail est recou- gies. Elle fera les délices de ceux des nuances : « Dessiner est une sins achevés de grands maîtres, jadis proposés à l’admiration et à plus cours qu’à titre rétrospectif. verte de nombreuses strates de qui ne savent ni ce qu’est l’art, ni manière de penser. Je sais bien qu’il l’imitation des élèves, il contient aussi des œuvres moins attendues, Déterminer des catégories, classer papier, réfléchit le crayon ou le pin- où il va, ni du reste pourquoi il y a des artistes, même très en vogue, qui rappellent que l’art du XVIIe n’est pas tout entier défini par le les pratiques artistiques serait, à ceau à la main, inventant maxi- devrait aller quelque part, mais qui qui ne savent pas dessiner. Cela veut mot si vague de classicisme. Après avoir rendu hommage à Poussin l’heure actuelle, un exercice mes, signes ou symboles graphi- prennent du plaisir à suivre les donc dire qu’ils ne pensent et à Lorrain, il faut aller regarder de près les études et projets de l’ar- impossible. Cet éclatement, cette ques. Bernard Lallemand suscite mouvements, les hésitations, les pas – même pas à des seins. » chitecte Etienne Martellange, une étrange allégorie de l’odorat de hétérogénéité trouvent dans le d’une seule ligne continue les sauts et les caprices de la pensée Annette Rochette raconte : « Des- Jean de Saint-Igny ou l’Olympe abandonnée par Birène, de Jacques dessin leur mode d’expression pri- hybrides humanoïdes qui devien- quand elle s’inscrit, d’une manière sin, chemin, fil d’Ariane, garde- Stella. Jeune, marqué à la fois par le maniérisme et Caravage, Stella vilégié. nent ensuite mannequins et pho- ou d’une autre, sur le papier. corps, saut dans le blanc, à travers cherche alors son style et, à défaut de le trouver, dessine un nu éton- Pour preuve, la situation françai- tos. Violetta Liagatchev alterne ce que je crois voir, ce que je crois namment souple et lumineux. se actuelle. Martial Raysse fait images numériques, vidéo et jour- Ph. D. François Bouillon, président du jury de « Dessins en cours... » « Le dessin, c’est l’énergie, une discipline assez raide » « Vous coordonnez l’enseigne- de dessins préparatoires, comme contemporain un véritable engoue- portraits, les autoportraits. ment du dessin à l’Ecole nationa- autrefois, quand le dessin permet- ment pour tout ce qui peut se faire Artaud, c’est un moment très le supérieure des beaux-arts. tait de déterminer la composition sur une feuille 21 × 29,7, tout à fait important. Il y a Michaux, le rap- Comment est-il donné ? ou les gestes et de les reporter banale, un engouement qui finit port à l’écriture. Et il y a Beuys, qui – En première et deuxième ensuite sur une toile. Il s’agit plu- même par être agaçant quelque- est un de ceux qui sont allés le plus année, il existe une unité de valeur tôt de préciser un état d’esprit, fois. Mais ne serait-ce pas par réac- loin, le plus profond à l’intérieur obligatoire de dessin. Donc, tous d’un premier contact nécessaire. tion contre la pesanteur des machi- de lui-même – et donc des autres, les élèves doivent en faire. Pour » Ou alors le dessin devient le nes, l’omniprésence des images ? si on croit aux inconscients collec- certains, c’est naturel. D’autres, centre du travail. Il existe à l’école Beaucoup de nos étudiants mani- tifs. Le premier, il a osé s’enfoncer qui, jusqu’alors, n’ont employé une UV dite “de dessin avancé” pulent ces images contemporai- ainsi, ce qui semblait impossible qu’un appareil photo ou un Camés- qui réunit des gens qui ont vérita- nes, grâce à des technologies enva- depuis le surréalisme, à cause juste- cope, n’ont aucune expérience. On blement besoin du dessin, et qui, hissantes. A l’opposé, il y a la sim- ment de tout ce que le surréalisme part de là… En première année, en pour certains, en ont fait l’essen- plicité du dessin. Pas d’argent à avait produit de dessins – et de ce qui me concerne, je fixe des tiel de leur pratique. Là, il ne s’agit investir, pas de truchements. peintures – bien trop littéraires. règles de jeu afin de baliser le ter- plus d’enseignement : à tour de » Mais il y a d’autres voies, natu- rain. Par exemple, une séance sera rôle, chacun montre ses derniers rellement. J’en vois une qui passe consacrée à la forme et à la contre- travaux, on en discute, on argu- « Il est du côté par la bande dessinée, une voie de forme. Un autre jour, à l’inverse, mente. C’est une sorte de club. l’expressivité du trait : Hokusaï, j’essaierai de solliciter des travaux – Comment expliquer le retour de l’intuition, il a Toulouse-Lautrec, Reiser. Ce der- plus personnels. en force du dessin depuis une nier, de son vivant, n’a pas été » Le côté “gamme” ou “tour de dizaine d’années ? en lui quelque chose mesuré à sa vraie valeur. Et depuis force” qui a tant nui au dessin a – Il n’a jamais disparu. Mais il qu’il est mort, on n’y pense plus. presque complètement disparu. Il est vrai qu’il a pris une importance comme une garantie Pourtant… serait absurde de demander à des accrue. Dans les années 70, pen- – Dans votre propre pratique, élèves qui n’en ont jamais fait de se dant ou après les travaux du grou- d’authenticité » quelle place a le dessin ? mettre à appliquer des techniques pe Supports/Surfaces, le travail – Pour moi, c’est l’énergie. C’est très savantes – et très fastidieuses. commençait avec les matériaux, la le nerf de la guerre. Il y a des grim- Je préfère que le travail soit ouvert, toile, la couleur, le découpage, le » Ce dessin n’est plus, comme peurs qui, après des mouvements qu’il aille tous azimuts. pliage. Ou alors c’était l’objet trou- autrefois, celui de la main et du d’échauffement, d’assouplisse- – La formation inclut-elle des vé, le débris, le fragment. Aujour- poignet. Il est celui du bras, sinon ment, savent monter le long de la séances d’après modèle ? d’hui, ce serait plutôt un bout de celui du corps tout entier, comme paroi la plus raide rien qu’avec – Elles font partie de l’éventail papier. Pourquoi ? Pour bien des peut l’être celui des Aborigènes ou leurs doigts, d’une prise à l’autre. des pratiques possibles. Elles sont raisons, la plus simple étant qu’il celui des Indiens Navajos. Ce sont Je pourrais comparer le dessin à ce nécessaires pour certains, qui ont existe aujourd’hui un besoin impé- là des pratiques que je prends en genre d’ascensions sans filet. besoin d’affronter le motif de la rieux d’expression en chacun de exemple, pour montrer l’importan- » Mais je pourrais aussi dire sorte. Mais, aujourd’hui, le dessin nous. Cette expression veut être ce de cette dimension du corps qu’il satisfait mes deux exigences d’après modèle n’est plus la voie directe. Dans la rue, c’est le tag ou “tout entier”, qui, le plus souvent, primordiales : d’abord un engage- obligatoire de l’éducation. Naturel- le graf, modes urbains, rapides, a été oubliée depuis l’enfance. Ces ment de tout le corps, très vif, très lement, les étudiants dessinent aus- immédiats. Le dessin a ces quali- apports extraeuropéens sont direct ; puis le retrait, la capacité si dans les différents ateliers, avec tés : il va vite, il est léger, il ne coû- essentiels : les Navajos, les Pyg- de regarder ce que je fais comme si tous les profs. Le dessin est alors te rien, la liberté y est entière. mées, l’art tantrique et tout ce qui c’était d’un autre. Une discipline une base pour des recherches qui » Il est du côté de l’intuition, il a touche à l’art brut. assez raide, autrement dit. » peuvent s’incarner aussi bien en en lui quelque chose comme une – Et en Occident ? peinture qu’en vidéo ou en sculptu- garantie d’authenticité. Il est cer- – Il y a Artaud d’abord, l’outsi- Propos recueillis par re. Il ne s’agit pas nécessairement tain que l’on observe dans l’art der, l’écrivain, les corps éclatés, les Philippe Dagen CULTURE LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 / 33

Le dynamisme de la production française VENTILATION DU CHIFFRE MARCHÉ FRANÇAIS DU DISQUE Stabilisation du marché D'AFFAIRES PAR RÉPERTOIRE (PRIX DE GROS HORS TAXES) Le Grand Louvre en % en milliards de francs

7,1 7,55 français du disque CLASSIQUE continue de s’agrandir 6,2

Les productions nationales se portent bien 7,38 Huit mille mètres carrés de plus mis en chantier 54 7,31 AVEC – 1 % en valeur et – 0,5 % gagnent respectivement 1 point, VARIÉTÉ LES TRAVAUX du Grand Lou- que 40 % de tous les travaux. Le NATIONALE en volume, le marché du disque avec 7,35 % pour la compagnie 56,6 vre, lancés au début du premier mécénat et les ressources propres en France a légèrement baissé en allemande et 7,75 % pour la mai- 7,27 septennat de François Mitterrand, du musée pourvoiront au reste. La 2000, selon les chiffres rendus son britannique – auxquels il con- devaient s’achever en l’an 2000. santé de l’établissement n’est pas publics le 22 janvier au Marché vient d’ajouter Virgin (12,35 %) 38,9 L’établissement public construc- mauvaise : 6,1 millions de per- international du disque et de qui appartient au même groupe. VARIÉTÉ teur a d’ailleurs été dissous. Pierre sonnes ont visité le Louvre en l’an INTERNAT. l’édition musicale (Midem) de Les indépendants adhérents du 37,2 Rosenberg, président du « plus 2000. Cannes par le Syndicat national SNEP se partagent les 3,63 % res- grand musée du monde », devait L’entretien du palais et de ses de l’édition phonographique tants. pourtant annoncer le 23 janvier un abords n’est pas compris dans cette 1997 1998 1999 2000 (SNEP), qui regroupe les cinq La tendance majeure de l’année 1999 2000 codicille de taille, puisqu’il con- enveloppe budgétaire. A peine les majors mondiales (EMI-Virgin, 2000 est la progression, en unités, Source : SNEP cerne des chantiers portant sur travaux achevés, un nouveau pro- AOL-Time Warner, Universal- des ventes de disques du réper- Le chiffre d’affaires 2000 de l’industrie phonographique provient à 86 % de la 8 000 mètres carrés. Ils seront gramme de restauration décennal Vivendi, Bertelsmann Music toire local, qui représente 60 % vente des formats albums (CD, cassette). Les singles (11 %), livres-disques, conduits de 2001 à 2005. des façades et des toitures doit être Group et Sony Music) et plusieurs des ventes globales. La chanson essentiellement sur le secteur enfance, et la vidéo musicale complètent les recettes. Cette prolongation a plusieurs lancé en 2001 – pollution oblige. Ce importants producteurs indépen- française, dans sa diversité (réper- causes. Certaines extensions du programme, étalé sur dix ans, coûte- dants. toire, variété, rock, rap…), affiche vente de singles a été réalisée par recettes substantielles via Internet musée prévues ne sont pas encore ra 250 millions de francs (38,11 mil- Le chiffre d’affaires du disque, sa bonne santé. Cet intérêt est Yannick avec Ces soirées-là, ver- s’éloigne quelque peu. » entièrement achevées – elles con- lions d’euros), dont 17 millions de hors taxes, s’est élevé en 2000 à confirmé par les certifications d’al- sion rap d’un succès de Claude En six ans, le nombre d’albums cernent 2 150 mètres carrés. La francs (2,59 millions d’euros) cette 7,37 milliards de francs (1,12 mil- bums (argent, or, platine et dia- François. Dans la catégorie des commercialisés a progressé de création du nouveau circuit de la année. Par ailleurs, le site Internet liard d’euros) pour 154,3 millions mant) décernées au cours de l’an albums étrangers, Supernatural, 1 451 à 2 188 en 2000. Le nombre Méditerranée orientale, en partie du Louvre (www.louvre.fr), actuelle- d’unités vendues (singles, albums, 2000. Hélène Segara est disque de de Carlos Santana, est resté cin- de nouveaux talents a presque souterrain, le développement des ment visité par 18 000 internautes, livres-disques, nouveaux sup- diamant (plus d’un million d’exem- quante semaines dans les classe- doublé et représente 46 % des peintures des écoles du Nord et l’af- va être repensé et enrichi essen- ports…). Comparés au – 2,5 % en plaires) pour Au nom d’une fem- ments des meilleures ventes albums francophones commer- fectation d’un espace pour l’école tiellement grâce au mécénat – valeur et au – 4,9 % en volume du me, ainsi que Patrick Bruel pour IFOP/Tite-Live diffusé par le cialisés. Les investissements en anglaise, la création de la salle d’ac- 11 millions de francs (1,68 million bilan 1999 par rapport à 1998, ces Juste avant ; dans la catégorie tri- SNEP – un record. Dans le secteur marketing et promotion ont tualité des arts graphiques, de- d’euros). Cette nouvelle version, chiffres révèlent une relative stabi- ple platine (plus de 900 000 exem- des compilations, celle des Beat- augmenté de 68 % en cinq ans, vraient être terminés avant cinq disponible à la fin de 2001, devrait lité du marché, après une période plaires), on trouve la comédie les, One, tient le haut du pavé. s’approchant en 2000 du milliard ans. Le Louvre déjà rénové contras- permettre de mettre en ligne l’en- marquée par les fusions et les rap- musicale Roméo et Juliette et En termes de ventilation des de francs (environ 152 millions te avec les parties « oubliées ». Elles semble des 35 000 œuvres exposées prochements des multinationales Manu Chao avec Clandestino. répertoires, le SNEP a constaté d’euros). seront donc réaménagées. Ces tra- au Louvre et de développer la vente et l’émergence de quelques indé- une baisse de près d’un point de Enfin, en ce qui concerne la vaux concernent la galerie des Etats de billets à distance. pendants actifs. BAISSE DU CLASSIQUE la part de marché du classique diffusion radiophonique, outil (la Joconde et la peinture vénitien- L’extension annoncée sera-t-elle Universal-Vivendi confirme et Parmi les révélations de l’an- (6,2 % contre 7,1 % en 1999) et important pour la promotion des ne), la galerie de la Vénus de Milo,la la dernière ? Sans doute pas. Les amplifie sa place de leader avec née, Damien Saez (rock), Ludovic une stabilité du secteur du jazz singles et des albums, le titre qui galerie d’Apollon, décorée par bureaux et la bibliothèque logés au 35,04 % ; Sony Music perd du ter- Navarre (électronique) – sous le (2,6 %). « Les perspectives induites a bénéficié du nombre de passa- Delacroix, où se trouvent les bijoux deuxième étage de la Cour carrée, rain avec 24,35 % (30,49 % en pseudonyme de St Germain – ou par le numérique restent encore ges le plus important est Sex de la Couronne, le département des côté Seine, devraient disparaître. 1999), mais conserve une large Saïan Supa Crew (rap) font partie incertaines, constate le syndicat. Bomb, de Tom Jones et Mousse T antiquités orientales (le code d’Ham- Notamment grâce au transfert des avance sur Warner et sa division des seize artistes francophones en En outre, il apparaît clairement (13 458 diffusions). Madonna, mourabi) et la salle du Manège. Au livres vers la rue de Richelieu où East-West (9,53 %). BMG et EMI tête des classements. La meilleure que la perspective de dégager des avec quarante-huit titres diffé- total, 5 500 mètres carrés sont con- l’Institut national d’histoire de l’art rents pour 28 719 passages radio, cernés. Ces travaux représentent un (INHA) les attend. Les collections a été l’artiste la plus diffusée. Le montant de 134 millions de francs de peinture française du XVIIIe siè- SNEP remarque toutefois que le (20,43 millions d’euros), dont 82 mil- cle pourraient alors se redéployer Un Midem heureux d’exposer ses vedettes nombre de titres différents propo- lions de francs (12,50 millions d’eu- dans cet espace nouveau. Le finance- sés est en réduction, accentuant ros) ont été accordés par des entre- ment de cet aménagement n’est pas CANNES rarement », conclut Max Guazzini. concerts de jazz, inclus dans le le risque d’entraver le développe- prises ou des mécènes privées. encore assuré. Il est estimé de 60 de notre envoyée spéciale Pascal Obispo, gratifié du trophée Midem classique – et Rostropo- ment des carrières de jeunes artis- Enfin, d’ici à 2002, 2 000 mètres à 70 millions de francs (9,15 à Le Marché international du dis- de meilleur interprète masculin de vitch n’oublie pas son public. «Un tes. Les professionnels considè- carrés de bureaux seront réaména- 10,67 millions d’euros). Pierre Ro- que et de l’édition musicale l’année, sera sans doute moins jour, après un concert avec l’Orches- rent que la période reste incertai- gés, et le restaurant du personnel senberg ayant atteint l’âge de la (Midem), ouvert à Cannes le 21 jan- amer au cas où il ne gagnerait pas tre philarmonique de Berlin, j’avais ne et qu’ils doivent « tout à la fois (700 mètres carrés), pourtant retraite et devant quitter ses fonc- vier, a aussi besoin de vedettes une récompense équivalente aux rendez-vous avec Herbert von Kara- préserver le marché traditionnel et récent, va être repensé. Ces deux tions à la fin du printemps 2001, pour affirmer sa place de premier Victoires de la musique, émission jan dans un restaurant suisse, racon- préparer le nouveau marché. » opérations représentent un budget c’est son successeur qui devra cher- marc|hé international de l’industrie concurrente programmée sur Fran- te le maestro à l’inimitable accent de 28 millions de francs (4,27 mil- cher de nouveaux mécènes. musicale. Le soin apporté à la quali- ce 2 le 17 février. russe. Je suis arrivé avec quarante Véronique Mortaigne lions d’euros) pris en charge par le té de la programmation des Des trophées et distinctions, le minutes de retard, il était furieux. A et Sylvain Siclier musée. L’Etat n’aura à supporter Emmanuel de Roux concerts s’est affirmé depuis plu- violoncelliste Mstislav Rostropo- lui, qui avait la réputation de ne sieurs années – toutes les tendan- vitch en a reçu par centaines jamais signer d’autographes, j’ ai ces porteuses, latines, électroni- – titres de docteur honoris causa, expliqué que j’avais passé tout ce ques, classiques ont été proposées trente-quatre décorations, deux temps à remplir des carnets. Il m’a à la découverte des professionnels cents diplômes à travers le monde, pardonné, nous avons dîné. » réunis à Cannes. selon le comptage de l’un de ses Au Midem de Cannes, Rostropo- NRJ, première radio musicale amis – et pourtant, c’est avec ravis- vitch croise Peter Gabriel, autre per- française et groupe européen émer- sement qu’il les reçoit, « comme si sonnalité généreuse et élégante de gent, cherchait à entrer dans la c’était la première fois », dit-il entre la musique. L’ex-Genesis est action- course, très à la mode, des tro- deux auditions de jeunes talents au naire de la société OD2 qui propose phées et oscars, permettant de réu- Palais des festivals de Cannes. Les des solutions sécurisées pour la dif- nir les artistes (« les remercier, ne Cannes Classical Awards, suivant le fusion des œuvres sur l’Internet. Il pas toujours prendre sans rien don- vote de sept magazines de musique est venu à Cannes expliquer qu’il ner », dit Max Guazzini, président classique parmi les plus réputés au convient de protéger les artistes du directoire du groupe NRJ) et de monde, lui décernent un prix spé- contre les marchands de contenu les gratifier d’une statuette lors cial pour l’ensemble de sa carrière. lors de la journée Midem Net, le d’une cérémonie retransmise par la 20 janvier, où le grand flou induit télévision (dans le cas présent, SÉCURISER INTERNET par la consommation de la musique TF1). Les NRJ Awards ont donné Pour cette septième édition, ont et de la culture sur la Toile a semblé lieu aux retrouvailles. été également honorés la soprano générer plus d’attentes que d’an- Depuis deux ans, sur la Croiset- Galina Vishnevskayav et le pianiste goisse, tandis que la ministre fran- te, les fans se sont remis à battre le Alfred Brendel. C’est le troisième çaise de la culture et de la communi- pavé dans l’attente des stars, passage à Cannes du pianiste, le cation, Catherine Tasca, constatant Mariah Carey en 2000, Ricky dernier remontant à 1995, où il l’effervescence du Midem 2001, Martin, Tom Jones, Anastasia, Daft était venu présenter le film consa- n’avait de cesse de répéter que «la Punk, Etienne Daho, cette année, cré à l’intégrale des suites de Bach, musique était la deuxième industrie Mylène Farmer toujours. De leur tourné à l’abbaye de Vezelay. culturelle en France » après celle du côté, les auditeurs de NRJ ont pu Ainsi, le Midem n’oublie pas la livre. voter pour les lauréatsproposés musique classique – vingt concerts par la station. « Le public se trompe cette année, plus une quinzaine de Véronique Mortaigne Gérard Depardieu et l’exception napolitaine NAPLES Mais Isabella Rossellini (Perséphone) ne lèvera pas de notre envoyé spécial le malentendu suscité depuis l’origine par les ver- Extrêmes napolitains. Dans le centre historique, sions scéniques du mélodrame. quatre heures « d’authentique guérilla », selon la Rien de comparable avec Œdipus Rex, dont le réci- presse, opposent les forces de l’ordre et les pom- tant est Gérard Depardieu. C’est peu dire que la piers à vingt-six familles refusant l’expulsion d’un vedette du Placard est populaire à Naples. Il n’a édifice lézardé, jugé dangereux depuis plus de vingt qu’un rival : Zinedine Zidane, dont les Napolitains ans. De l’autre côté de la ville, au bord de la baie heu- vénèrent la photographie en cachette pour cause reuse, Maurizio Marinella, le plus fameux façonnier d’appartenance à la Juventus. La popularité de de cravates au monde, ouvre son « troisième labora- Depardieu a fait un bond considérable il y a quel- toire d’élégance » afin de donner à quelques invités ques années lors du tournage du Comte de Monte choisis une « leçon de style ». Cristo. Interpellé alors qu’il circulait à moto sans cas- La soirée du vendredi 19 janvier était consacrée à que, il avait su séduire la maréchaussée et la remer- l’ouverture de la saison lyrique au théâtre San Carlo. cier de sa clémence à coups d’autographes. Le Seuls les Milanais ne reconnaissent pas le San Carlo dénouement appartenait à une comédie trop napoli- comme le plus beau théâtre d’Italie. La concurrence taine pour que le bon peuple ne reconnaisse pas ce est sévère lorsqu’il s’agit d’habiller les loges à hau- tour comme sien. Depuis, l’acteur est passé au scoo- teur du décor. Les cols des hommes sont noués à la ter. Et au casque. Les paparazzis ont planqué plu- Marinella, ceux des dames s’ornent de triples rangs sieurs jours pour en apporter la preuve. autrement coûteux. A l’entrée, les « animalistes » Mais Depardieu avait envie de laisser une autre manifestent contre le port de la fourrure, à distance signature à Naples. Celle de sa voix. Invité par le des carabiniers, le plumet dressé, saluant le centre metteur en scène français Jean-Paul Scarpitta, il gauche et la droite fondus dans le paraître. arpente la scène d’un pas sacerdotal, le grand livre Programme : Stravinsky. Ni Rossini, hôte privilé- de Cocteau entre les mains. Lorsqu’il tonne (en fran- gié du San Carlo, ni Verdi, dont toute l’Italie célèbre çais), et plus encore lorsqu’il fait silence, la salle se le centenaire de la mort, ne seront de la partie. terre. Ni Œdipe (Robert Swensen) ni Jocaste (Nancy Naples entend marquer sa différence. Sans ostenta- Maultsby) n’obtiendront la même écoute. Stendhal, tion. En attendant Boulez et l’Orchestre de Paris, qui avait vu sans la voir la salle du San Carlo, notait : elle choisit, en capitale, Perséphone et Œdipus Rex. « Elle garantit au roi, mieux que la loi la plus parfaite, Les vingt-huit pages consacrées à l’événement par la faveur populaire. » Le divo francese fait glisser la le quotidien régional Il Mattino s’ouvrent par un royauté de la loge centrale à la scène. beau texte du romancier Erri De Luca, qui vient appuyer l’urgence écologique sur le mythe grec. Jean-Louis Perrier CULTURE LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 / 35

SORTIR

Inévitable et impossible : PARIS des indécisions entre terre et mer », pratiquant « un art semblable à la Capital danse marée », écrit Emmanuel Daydé. Bonne nouvelle : un nouveau Hotel d’Albret, 31, rue festival de danse se lance à Paris des Francs-Bourgeois, Paris 4e. la morale selon Jean-Paul Sartre o dans le cadre du Théâtre M Saint-Paul. Du lundi au Sylvia-Monfort. Sous le titre de vendredi, de 10 heures à 18 heures. Daniel Mesguich met en scène « Le Diable et le Bon Dieu » à l’Athénée Capital Danse, cette manifestation Tél. : 01-42-76-67-00. propose un concentré alléchant de Jusqu’au 2 février. Entrée libre. Le metteur en scène Daniel Mesguich, qui, dit-il, Bon Dieu, écrite par le philosophe en 1951. « J’ai Daniel Mesguich retranscrit avec chaleur différentes tendances de la danse dévorait Sartre durant son adolescence, adapte, voulu traiter le problème de l’homme sans l’incroyable énergie de l’écriture sartrienne, en contemporaine, depuis le lyrisme MULHOUSE sur la scène de l’Athénée, la pièce Le Diable et le Dieu », écrivait Sartre à propos de sa pièce. s’effaçant, sans exploits de mise en scène. mystique de Carolyn Carlson, qui Carte blanche présente quatre solos dansés par à Hanna Schygulla ve forte. C’est que le lycéen Mes- traiter le problème de l’homme sans l’incroyable dynamisme, de son ses interprètes de prédilection, A l’aube de la cinquantaine, Hanna LE DIABLE ET LE BON DIEU, de guich était, par correspondance, Dieu, qui est important non point écriture. jusqu’aux élucubrations chaotiques Schygulla découvrait le chant, Jean-Paul Sartre. Mise en scène de (par lecture) l’un des meilleurs élè- par une quelconque nostalgie de C’est presque un phénomène à et passionnantes du collectif point de départ pour une nouvelle Daniel Mesguich. Avec Daniel Ber- ves de Sartre. Il nous le dit dans le Dieu, mais parce qu’il est difficile de part. Vous ouvrez une page de Sar- Kubila Khan+Investigations. carrière. Depuis, elle conçoit et lioux, Anne de Broca, Sophie Car- petit dépliant-programme distri- concevoir l’homme de notre temps tre, vous êtes à l’instant empoigné A découvrir aussi : la compagnie interprète des récitals. La Filature rier, Christophe Maltot, William bué aux spectateurs de sa mise en entre l’URSS et les Etats-Unis et dans par la lumière, la justesse et la vie colombienne de Corpus Erigo et de Mulhouse a donné, pour une Mesguich, Laurent Montel. scène du Diable et le Bon Dieu. ce qui devrait être un socialisme. » intense de ce qu’il énonce, et de la celle du Japonais Taketeru Kudo, semaine, carte blanche à la star des ATHÉNÉE, 7, rue Bourdreau, Pa- Jean-Paul Sartre écrit cette pièce pensée à la parole de Sartre surgit tenant d’un buto contemporain films de Fassbinder. C’est ris 9e. Tél. : 01-53-05-19-19. Mo Opé- en 1951. Après L’Etre et le Néant, un élan, élan violent, physique, qui sur fond de jazz. l’occasion de la découvrir sous ses ra. Durée 2 h 45. Du mercredi au qui date de 1943, les mordus de De la pensée projette vers l’avant mais sans Théâtre Silvia-Monfort, multiples facettes. Entre cinéma samedi, 20 heures. Mardi, 19 heu- Sartre attendent qu’il nous publie férule, plutôt par la chaleur d’une 106, rue Brancion, Paris 15e. (Passion, de Jean-Luc Godard), res. Relâche dimanche et lundi, sa « Morale ». Il est en train de à la parole de Sartre générosité. Dans cet échange de Mo Porte-de-Vanves. Les 23 et 24, Lectures cubaines (hommage sauf dimanche 4 et 11 février à l’écrire, par-ci par-là, dans les dynamismes, les scènes du théâtre 20 h 30. Tél. : 01-56-08-33-89. à la poésie cubaine) et théâtre de 16 heures. Places 70 F (10,67 ¤) à pages de son livre sur Jean Genet, surgit un élan prennent une animation, un relief, De 40 F à 100 F. Brecht (Brecht, ici et maintenant), 160 F (24,39 ¤). mais il choisit d’abord, plutôt que une tension. Tout est en pleine Sur le Mékong l’actrice, admiratrice de Louise des lecteurs, des élèves sur le banc violent, physique, qui lumière. L’artiste Jean-Jacques Dournon Brooks, a accepté le pari Daniel Mesguich, à quatorze de la classe : les spectateurs de C’est exactement ce que l’ancien a passé deux mois dans le delta de Roberto Tricarri, musicien ans, en 1966, à Marseille, lisait Sar- théâtre. C’est Le Diable et le Bon projette vers l’avant petit dévoreur marseillais de Sar- du Mékong, au sud du Vietnam. du muet : prêter sa plume tre en livre de poche : la famille, Dieu. Mauvaise saison, pour Sar- tre en livres de poche a tenu à faire L’ancien pensionnaire de la Villa et sa voix pour le Journal d’une fille venue d’Algérie, ne roulait pas sur tre. Une tentative d’un mouve- vivre, aujourd’hui, c’est le cœur Médicis en est revenu avec perdue de Pabst (1929). l’or, mais La Nausée ou Le Mur,en ment de gauche non communiste, Aujourd’hui, Daniel Mesguich, qu’il a tenu à faire battre, sans dessins, peintures, textes et La Filature, 20, allée Nathan-Katz, « poche », coûtaient 1 franc. A le « Rassemblement démocratique avec une vraie présence d’esprit, surcharge de décoration, sans photographies, dont une partie est Mulhouse (68). voir des pièces comme Hamlet, révolutionnaire », a échoué. Sar- dit que la pièce de Sartre est «un exploits de mise en scène, par la accrochée à l’Hôtel d’Albret, Tél. : 03-89-36-28-28. Du 23 Tête d’or, Roméo et Juliette, Electre tre passe pas mal de temps en texte ouvert à tous les présents à seule conduite, simple, vraie, des à Paris, avec cinq toiles réalisées au 30 janvier. Le 28, rencontre de Sophocle, parmi tant d’autres, Italie, écrivant un livre qu’il dé- venir » et que ses personnages acteurs. Et, s’effaçant, il réussit. La à son retour en France. Dournon avec Hanna Schygulla, à l’issue mises en scène par Mesguich, por- truira en grande partie. Années « vont enfin vivre autrement que pièce éclate de vie. Et il y a là, redi- est « un peintre des écoulements, du spectacle (16 heures). tées au zénith d’une imagination, d’impasse. comme des marionnettes à idées sons-le, de la part d’un artiste d’une poésie, d’un onirisme, super- « Ou la morale est une faribole, d’après-guerre ». Ce qui, en fait, aussi élevé que Mesguich, un salut bes, et tout à fait neufs, il était ou c’est une totalité concrète qui réa- sous la conduite d’un Mesguich, à son enfance, à son réveilleur GUIDE inévitable de se demander com- lise la synthèse du Bien et du Mal », va de soi, car tout autant et même secret, qui est très beau. ment ce chant scénique recoupait écrit alors Sartre, et, présentant Le plus que la philosophie de Sartre – c’était clair – une énergie réflexi- Diable et le Bon Dieu : « J’ai voulu nous frappe l’incroyable énergie, Michel Cournot Jazz Club Lionel-Hampton, 81, boule- TROUVER SON FILM vard Gouvion-Saint-Cyr, Paris 17e. o Tous les films Paris et régions sur le M Porte-Maillot. 22 h 30, les 23, 24, Minitel, 3615 LEMONDE, ou tél. : 25, 26, 27 et 28. Tél. : 01-40-68-30-42. 08-36-68-03-78 (2,23 F/min). 140 F. Variations vigoureuses sur fond de musique juive Xavier Richardeau Quintet Petit Opportun, 15, rue des Lavandiè- VERNISSAGES er o toutes les velléités de frapper dans les mains en mesure res-Sainte-Opportune, Paris 1 .M Châ- Convergence spirituelle telet. Le 23, 22 h 30. CONCERTS ORIENT EXPRESS MOVING SCHNORRERS. L’Euro- sont déroutées à contretemps, les coupures de rythmes, Tél. : 01-42-36-01-36. 80 F. e Galerie Louis Carré & Cie, 10, avenue péen, 5, rue Biot, Paris 17 . A 20 h 30 (sauf dimanche les oppositions mélodiques rappellent avec force que de Messine, Paris 8e.Mo Miromesnil. Ellery Eskellin, à 16 heures). Relâche le 22 janvier. Tél. : 01-43-97-13. l’on est face à des musiciens qui, à partir d’une source Tél. : 01-45-62-57-07. De 10 heures à Andrea Parkins, Jim Black 90 F (13,72 ¤) et 120 F (18,29 ¤). Jusqu’au 28 janvier. inépuisable de rythmes et de mélodies, cherchent un 12 h 30 et de 14 heures à 18 h 30. Fer- Espace Jean-Vilar, 1, rue Paul-Signac, son, une musicalité qui, bien que souvent proche du mé dimanche. Du 23 janvier au Arcueil (94). Le 23, 20 h 30. Tél. : 24 février. 01-46-15-09-75. De 50 F à 80 F. Les Orient-Express Moving Schnorrers (OEMS) jazz, clame sa différence et son ouverture. Liu Fang déboulent sur la scène de l’Européen, cueillent un Ainsi, le violoniste Michel Ripoche (qui remplace ENTRÉES IMMÉDIATES Centre Mandapa, 6, rue Wurtz, public à froid – pas très bien installé sur des bancs un Michael Nick) n’hésite pas à improviser sur des thèmes Paris 13e.Mo Glacière. Le 23, 20 h 30. peu durs et des fauteuils étroits – et le lâche en fin de de Bach, introduisant ainsi sa propre note d’humour Le Kiosque Théâtre : les places de cer- Tél. : 01-45-89-01-60. 90 F. tains des spectacles vendues le jour soirée en pleine jubilation. Une chose est certaine : sur fond baroque. La cohérence de l’orchestre s’impose Ensemble Azad même à moitié prix (+ 16 F de commis- Le Train de vie, 85, rue de la Verrerie, jouée comme cela, la musique klezmer est excellente tant au moment des impros que lors de passages voués sion par place). Paris 4e.Mo Hôtel-de-Ville. Le 23, pour la santé. L’écrivain Isaac Bashevis Singer, Prix aux dissonances menées avec un ensemble époustou- Place de la Madeleine et parvis de la 21 h 30. Tél. : 01-42-77-33-80. De 60 F à Nobel de littérature, trouvait d’ailleurs dans le yiddish flant. Il faut mesurer aussi toute l’ampleur du travail gare Montparnasse. De 12 h 30 à 80 F. des vitamines qui n’existent en aucune autre langue. Et d’arrangeur – et de leader – de Pierre Wekstein (flûtes 20 heures, du mardi au samedi ; de 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. RÉGIONS des vitamines, ces huit musiciens, venus de différentes et saxophones), les imbrications mélodiques sont Ahmed philosophe cultures, avec des parcours différents, des âges diffé- superbes, les reprises parfaitement réglées. d’Alain Badiou, mise en scène de Chris- Barbara Hendricks (soprano), rents, en ont fait le plein. Même si la section cuivre (où le jeune Matthias tian Schiaretti, avec Arnaud Décarsin, Steffan Scheja (piano) En revanche, si la musique qu’ils jouent vient des Mahler remplace dorénavant Marc Slyper au trombo- Fabien Joubert, Loïc Brabant… Œuvres de Strauss, Wolf, Brahms. Théâtre Toursky, 16, passage Léo-Fer- musiciens juifs ambulants d’Europe centrale, ils ne ne) s’impose par la force des choses, les autres – et, en Centre dramatique national, 26, place Jean-Jaurès, Montreuil (93). Mo Mairie- ré, Marseille (13). Le 23, 21 heures. chantent pas en yiddish. Sauf le temps de manifester particulier, l’excellent Olivier Hutman au piano, Claude de-Montreuil. 20 h 30, les 23, 24, 26 ; Tél. : 04-91-58-54-54. De 350 F à 500 F. justement la transmission des générations et des cultu- Brisset à la basse, Philippe Dallais à la batterie – ont 19 h30, le 25. Tél. : 01-48-70-48-90. De Compagnie Wood-Delaporte res lors d’une sorte de rap sur le thème « Lundi patates, aussi à cœur d’exprimer lors des improvisions ou des 55 F à 110 F. Il ne faut surtout pas confondre les dro- mardi patates » en français par deux des plus jeunes du créations leur propre sonorité, leur propre inventivité, El Menfi l’exilé madaires avec les chameaux. Théâtre Jean-Lurçat, avenue des Lis- groupe, le trompettiste Yann Martin et le clarinettiste leur sensibilité musicale. Et, s’ils ont refusé une autre de Mohamed Rouabhi, mise en scène de Nadine Varoutsikos. siers, Aubusson (23). Le 23, 20 h 30. Guillaume Humery – Yann Martin est l’un des plus facilité, celle des mélodies déchirantes qui font passer Maison du théâtre et de la danse, Tél. : 05-55-83-86-87. 80 F. beaux trompettistes français, la virtuosité de Guillau- du rire aux larmes, ce qui reste tout simplement, c’est 75-81, avenue de la Marne, Epinay-sur- Junior Ballet me Humery est remarquable – avec reprise en chœur un très un beau concert. Seine (93). 21 heures, du 23 au 27 ; du Conservatoire de Paris et en yiddish par tous les autres musiciens. 16 heures, le 28. Tél. : 01-48-26-45-00. George Balanchine, Nicolo Fonte, Robert North. Bonne humeur et créativité marquent tout le concert, Martine Silber De 20 F à 90 F. Un Brecht pour Muguette Théâtre de Beauvais, place Georges- mais les OEMS coupent court à la facilité qui consiste- Brassens, Beauvais (60). Le 23, 20 h 30. e mise en scène de Jacques Lichvine et rait à laisser le public s’installer dans la simplicité des Les OEMS ont signé avec Philips-Universal, et un nou- Hervé de Lafond. Tél. : 03-44-06-08-20. 100 F. mélodies surtout destinées à l’origine à faire danser : vel album vient de sortir : Klezmer Nova. Théâtre des Sources, 4, av. Jeanne-et- Ballet national de Marseille Maurice-Dolivet, Fontenay-aux-Roses George Balanchine : Who Cares. (92). 20 h 30, du 23 au 3 février. Relâ- Maryse Delente : Le Sacre du prin- che dimanche et lundi. Tél. : temps. Marie-Claude Pietragalla : Vita. 01-41-13-40-80. De 60 F à 100 F. Opéra-Théâtre, place du Théâtre, Six soirées avec Schubert dans l’hiver lyonnais Blanca Li Besançon (25). Le 23, 20 h 30. Tél. : Macadam macadam. 03-81-83-03-33. De 130 F à 225 F. e Jan Fabre éthique. Après « Aimez-vous succèdent au cours des concerts Opéra-Comique, 5, rue Favart, Paris 2 . o Elle était et elle est, même. M Richelieu-Drouot. Les 23, 24, 25, 26 VOYAGE MUSICAL D’HIVER À Brahms ? », en 1997, elle a osé un sans laisser aux interprètes le Théâtre de la Parcheminerie, 23, rue et 27, 20 heures ; le 28, 15 heures. Tél. : LYON, œuvres de Franz Schubert, « Rendez-vous avec Schumann » temps de s’installer, de se chauf- de la Parcheminerie, Rennes (35). 08-25-00-00-58. De 50 F à 190 F. 19 h 30, les 24 et 27 ; 20 h 30, les 23, 25 avec Anne Gastinel (violoncelle), qui n’était pas gagné d’avance fer. Il faut que ce soit « ça » tout Don Giovanni et 26. Tél. : 02-99-31-12-31. 130 F. Raphaël Oleg (violon), Gérard puis, succédant à « Beethoven, de suite, ou jamais. de Mozart. Chœur et Orchestre de Maguy Marin l’Opéra national de Paris, Ivor Bolton Caussé (alto), Claire Désert, passionnément » en 1999, le péril- La seconde hypothèse est rarissi- Quoi qu’il en soit. (direction), Dominique Pitoiset (mise Bruno Robillard, Emmanuel leux « Hommage à Mendelssohn » me, on le sait d’expérience et, à l’is- Le Manège, 19, rue Pierre-Bérégovoy, en scène). Strosser (piano) et des membres a refusé du monde le dernier soir… sue de la soirée d’ouverture, pre- La Roche-sur-Yon (85). 20 h 30, le 24. Opéra-Bastille, place de la Bastille, Tél. : 02-51-47-83-83. 110 F. de l’Orchestre national de Lyon. Le bouche-à-oreille est impitoya- mière étape d’un voyage à travers Paris 11e.Mo Bastille. 19 h 30, les 23, 26, ble. Au train où vont les choses, des pages schubertiennes, illustres 29 et 31 et les 2 et 5 février. Jusqu’au DERNIERS JOURS LYON avec Bach ou Mozart on risquerait ou méconnues, dont Anne Gasti- 7 février. Tél. : 08-36-69-78-68. De 60 F de notre envoyé spécial l’émeute. Aussi, passé Schubert nel est cette fois la marraine, on a à 670 F. L’Amie, ou Des journées entières Le calcul est simple : les six cette année, les prochaines édi- déjà acquis une confiance absolue La Belle Hélène avec Marguerite Duras d’Offenbach. Akémie Souchay-Okumu- de Michèle Manceaux, mise en scène concerts du « Voyage musical d’hi- tions exploreront de préférence en la suite des événements. ra (piano), David Gurwicz (chorégra- de Philippe Honoré. ver à Lyon » se donnent pratique- des territoires moins fréquentés Emblématique, le Premier Trio phie), Philippe Ermelier (mis en scène). Lavoir moderne parisien, 35, rue Léon, ment à guichets fermés et la salle de la musique de chambre : le en si bémol majeur, qu’elle parta- Théâtre du Tambour-Royal, 94, rue Paris 18e. Le 23 janvier. Tél. : Molière, de dimensions et d’acous- répertoire français, naturellement, geait avec Emmanuel Strosser et du Faubourg-du-Temple, Paris 11e. 01-42-52-09-14. 90 F et 130 F. o tique idéales pour la musique de et, pourquoi pas, Haydn ou l’école Raphaël Oleg, était à l’image de M Goncourt. 21 heures, les 23, 24, 26, Claude Closky 27 et 30 ; 15 heures, le 28. Tél. : Musée des Arts décoratifs, 107, rue de chambre, contient six cents places. de Vienne ? Autant dire que l’aven- ces trois personnalités complémen- 01-48-06-72-34. De 100 F à 130 F. Rivoli, Paris 1er. Le 25 janvier. Tél. : Cela fait trois mille six cents audi- ture est assez rare pour devenir taires : incisif, jamais cassant, sono- Rhoda Scott and Friends, 01-44-55-57-50. Tous les jours 24 heu- Théâtre des Champs-Elysées teurs satisfaits. Non pas des privilé- exemplaire, car on observe actuel- rités rondes sans enflure, mobilité Houston Person res sur 24. Accès libre. Lundi 5 février - 20 heures giés, mais des mélomanes qui ont lement, ici et là, des tentatives sem- et concentration. Avec l’immense seulement pris soin d’acheter leur blables. Octuor, la partie était plus rude, et billet à l’avance, car les tarifs – de l’on imagine quelle a été la tâche Anne-Sophie 50 à 120 francs – ne sont pas dis- UN AN POUR RÉPÉTER de Raphaël Oleg, avec la complici- suasifs. Même si, le succès aidant, Avec l’aide du mécénat privé et té du clarinettiste François Sau- MUTTER les amateurs lyonnais doivent de la ville de Lyon, le principe est zeau, pour que tous se fondent si compter désormais avec ceux de limpide : des solistes, natifs de bien en une seule volonté, une Paris et de l’étranger, on reste Lyon ou qui y enseignent, et quel- seule couleur. violon encore loin de « La Folle Journée » ques invités cooptés se sont con- En introduction, Le Pâtre sur le nantaise. Loin pour les chiffres, certés avec Françoise Falck pour rocher, nimbé de la fraîcheur voca- Lambert proche pour la gageure. élaborer les programmes et choisir le d’Isabelle Fallot, laissait présa- Mais c’est d’une autre folie qu’il des partenaires parmi les mem- ger ce que sera le récital de lieder ORKIS s’agit, celle de Françoise Falck qui, bres de l’Orchestre national de du lendemain où sa sœur, Marily- fixée à Lyon après avoir fait ses Lyon, coproducteur de la manifes- ne Fallot, aura le même partenaire piano premières armes en Alsace, a ima- tation. Ils se donnent un an pour au piano, Bruno Robillard, qui, giné, il y a cinq ans, ses week-ends répéter à Lyon ou à Paris autant dans Mendelssohn l’an dernier, Mozart Schubert Fauré monographiques. Ses goûts, qui qu’il faudra pour que la complicité alliait si idéalement audace et Loc. : 01 49 52 50 50 l’ont guidée davantage que le sim- acquise devienne gage d’une réserve. Valmalete ple souci de remplir la salle, l’ont homogénéité à toute épreuve. Car servie autant que la rigueur de son les formations les plus diverses se Gérard Condé 36 KIOSQUE LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 EN VUE e a William Henry Harrison, Le XX siècle n’est pas terminé président des Etats-Unis (1841), qui prononça pendant plus d’une heure et demie son discours Pour la revue « Vingtième Siècle », qui prend pour objet l’histoire du temps présent, le siècle qui vient de s’achever d’intronisation sans manteau ni e chapeau sous une tempête de « court encore sur son erre ». Par-delà les ruses du calendrier, le XXI prolonge les tendances d’hier neige, mourait un mois plus tard d’une pneumonie. LA REVUE d’histoire contempo- vient de s’achever n’ont pas suffi à me) et de l’aménagement du terri- Pendant près d’un demi-siècle a raine Vingtième Siècle s’est grave- « nous délier de ce XXe siècle à chro- toire (par Jean-François Chanet). prévalu « le choc politique frontal » a Le grand hôtel de Washington, ment interrogée, à l’aube du nologie floue ». Conclusion : il est Dans le domaine des relations avant que ne revienne le temps du où George W. Bush assistait à un XXIe siècle, sur une question fonda- urgent d’attendre. « Vingtième Siè- internationales, Jean-Jacques Bec- consensus, d’abord avec la bal texan vendredi 19 janvier, mentale : devait-elle changer de cle n’est pas un titre obsolète parce ker souligne « l’ombre du nationa- « décrispation » giscardienne, puis avait monté en son honneur un titre et se baptiser désormais Vingt que le XXe siècle court encore sur lisme serbe » sur l’histoire des cent avec l’alternance, enfin avec la derrick de 7 mètres de haut. et unième Siècle ? Créée en 1984 son erre, explique-t-il. Quand la dernières années. Loués au début cohabitation. pour être, selon l’expression de présence du temps aura pris une du siècle, vilipendés à la fin, les Ser- a Laura Bush, femme du François Bédarida, le « porte-dra- coloration résolument “XXIe siècle”, bes, constate-t-il, ont occupé une DIX-SEPT ANS D’EXISTENCE président des Etats-Unis, qui veut peau » de l’histoire du temps pré- nous aviserons… » Cela n’empêche « place extravagante dans l’histoire Parmi les réflexions sur le travail lutter contre l’avortement en sent, lui fallait-il, par fidélité à ses pas la revue de s’intéresser à ce de l’Europe ». Pour sa part, Serge des historiens, on retiendra notam- encourageant l’abstinence origines, accompagner jusque passage d’un siècle à l’autre – à Berstein met l’accent sur le « chan- ment, outre l’attention nouvelle sexuelle chez les jeunes, précise : dans son nom le tournant du siè- condition de faire comprendre gement de style » dans les compor- prêtée à l’œuvre de Paul Ricœur, « Je suis en plein accord avec mon cle ? La rédaction, indique Jean- qu’il s’agit « d’un passage plus que tements partisans, qui a fait passer que commente François Dosse, les mari sur ce sujet. » Pierre Rioux, rédacteur en chef, a d’un bornage » – en jetant un la vie politique de l’affrontement, observations d’Olivier Lalieu sur le décidé, « au terme d’une solide dis- regard sur quelques « processus fin « réel ou simulé », au consensus. « devoir de mémoire », de Jean- a « Et alors ? Il n’y a rien cussion interne », de n’en rien faire de siècle » et sur quelques enjeux Pour l’historien, alors que la Noël Jeanneney sur la « fin de l’his- d’inconvenant à cela », a déclaré pour bien montrer qu’elle ne suc- du métier d’historien. IIIe République avait réussi à can- toire » et de Nicolas Werth sur vendredi 19 janvier, en combe « ni à la mode des bilans et Sont ainsi mises en évidence les tonner strictement la violence aux l’historiographie du stalinisme, annonçant qu’il avait fait un des mandats impératifs, ni à l’air du Selon Jean-Pierre Rioux, «le grandes tendances de l’économie extrêmes de l’échiquier politique, trois sujets majeurs des dernières enfant à « une bonne amie », temps des anniversaires trop temps, notre temps, n’est pas clos », (par Jacques Marseille), de la pro- cette phase d’apaisement a pris fin années du siècle. Willie Brown, soixante-six ans, datés ». et les événements du siècle qui tection sociale (par Pierre Guillau- dans les années 1930. Mais on notera aussi avec inté- marié et père de trois enfants, rêt l’évolution même de la discipli- maire de San Francisco, capitale ne à travers un premier bilan, éta- des modes de vie alternatifs. DANS LA PRESSE Berezina. Une chose est sûre : il n’y considère, un des hommes les ment se replier, laissant le monde bli par Nicolas Roussellier, de Ving- a pas l’ombre d’un commencement moins expérimentés de sa propre agir à sa guise, tels des Texans uni- tième Siècle après dix-sept ans d’ex- a Une « nounou », réfugiée chez RTL d’effet Séguin perceptible. L’ancien administration. Le vice-président quement soucieux de gérer leurs istence. A la prépondérance de les voisins, a alerté la police, Alain Duhamel maire d’Epinal mène campagne Dick Cheney et une grande majori- vaches et leurs puits de pétrole ? l’histoire politique, qui a marqué mardi 16 janvier à Nuremberg, a Si aucun facteur nouveau n’inter- depuis septembre dernier. Aucun té des personnes ayant rang de (…) Gerhard Schröder a tenu à affir- les débuts de la revue, a succédé après avoir neutralisé avec une vient, la droite est mal partie à Paris. mouvement en sa faveur ne se dessi- ministres sont des anciens de mer solennellement, le premier, celle de l’histoire culturelle, ou plu- bombe lacrymogène l’enfant en On considère généralement que les ne. En fait, il ressort des sondages Washington. Ceux qui viennent de que Bush a, à Berlin, des «amis» tôt « une mixité entre histoire politi- pleurs qu’elle ne parvenait pas à élections municipales se joueront que les Parisiens veulent rompre l’extérieur ont passé plus de temps sur lesquels il peut compter. Evi- que et histoire culturelle ».Un calmer. dans le XIIe, le XIIIe et le XIVe arron- avec l’actuel système municipal, dans le service public que M. Bush demment, il n’y a pas qu’à Berlin signe des temps qu’illustre Jean- dissement, tous fort peuplés, actuel- que celui-ci ne s’identifie pas seule- lui-même. Ce dernier a remporté la que l’administration américaine a François Sirinelli dans son article a Deux Turcs ont sauvé un Grec lement détenus par la droite et ment en Jean Tiberi mais en son plus courte des victoires sur un des amis. Mais que celle-ci soit sur « la France des sixties revisi- poursuivi par un groupe de envoyant de nombreux conseillers auguste prédécesseur Jacques Chi- adversaire qui n’était guère brillant, moins interventionniste, qu’elle ne tée », années des Beatles et de skinheads, samedi 20 janvier, à municipaux à l’Hôtel de Ville. Or rac et en son ombrageux successeur tandis que son parti s’est affaibli au décrète plus, à Washington, ce qui Woodstock, années de la forte Munich. deux sondages publiés ce week-end Philippe Séguin, en quelque sorte Congrès. La première tâche du nou- est bon pour le continent européen, montée en puissance de la culture (Le Figaro Magazine/ Sofres et héritier malgré lui. veau président est donc d’établir qui s’en plaindra ? Voilà même qui de masse. a La reconnaissance du génocide IFOP/Le Journal du dimanche) mon- son autorité. est une chance pour l’Europe. Enco- arménien par la France inspire trent que, dans l’état actuel des cho- THE WASHINGTON POST re faut-il que celle-ci s’en saisisse et, Thomas Ferenczi « un petit regret » à Jacques ses, la gauche y serait largement vic- David Broder LE FIGARO comme encore si souvent, ne récla- Loppion, président de Giat torieuse, gagnant entre cinq et huit a Le plus étonnant à propos du Michel Schifres me à l’Amérique, sous couvert de e Vingtième Siècle,no 69, janvier- Industries, qui espère vendre ses points depuis 1995. Autant dire que nouveau président consiste en ce a Qui peut réellement considérer coopération, ce qu’elle déplorera mars 2001, Presses de Sciences-Po, chars Leclerc à la Turquie. la droite parisienne est menacée de qu’il est, de quelque façon qu’on le que les Etats-Unis vont brusque- ensuite, pour cause de domination. 240 p, 118 F, 17,99 ¤. a Un Transall de l’armée de l’air a largué par erreur, vendredi SUR LA TOILE 19 janvier, une pluie de leurres www.hellomrpresident.com antimissiles – petits tubes CINÉMA EN LIGNE d’aluminium – sur Vezon, en a Le studio de Hollywood Miramax Moselle, connu pour ses Envoyer aux participants de Davos un message en lettres lumineuses de 15 mètres de haut (filiale du groupe Disney) va distri- mirabelles et son vin gris. buer, via Internet, le film de long- SWISSINFO.ORG, filiale multi- Peter Hufschmid, directeur métrage Guinevere, tourné en 1999. a Les Saoudiennes pourront média de Radio suisse internationa- adjoint de Swissinfo, semble très L'opération, réalisée en partenariat devenir hôtesses de l’air à bord le, a décidé que, cette année, les sûr de lui : « Ce n’est pas du tout avec la société informatique Sight- des appareils de la Saudi Arabian internautes du monde entier pour- extravagant, la technique est bien Sound.com, servira à tester la tech- Airlines, à condition d’être raient se faire entendre lors du pro- rodée, c’est juste que cela n’a jamais nologie et les réactions des consom- accompagnées par un proche chain Forum économique mondial été fait auparavant. » Il tient à préci- mateurs. Le téléchargement pren- parent sur les vols de Davos, et même interpeller direc- ser que cette opération n’est pas un dra environ trente minutes avec une internationaux. tement les invités officiels : « Don- geste de protestation, ni l’embryon ligne à haut débit et coûtera 3,49 dol- ner son avis au Gotha du monde éco- d’un contre-sommet virtuel : lars. Le visionnage se fera en plein a Parmi les trente passagers nomique et politique, lui adresser des « Nous resterons strictement neutres écran, avec une qualité approchant atteints du syndrome de la classe louanges ou des critiques… » Pour dans cette affaire, nous nous conten- celle des DVD. Le fichier sera ver- économique, morts depuis cela, elle n’a pas hésité à mettre en terons d’éliminer les textes inconve- rouillé pour empêcher les copies illi- 1998 d’une embolie à leur arrivée œuvre des moyens inédits. nants. Cela dit, nous espérons que cites, et s'autodétruira au bout de à l’aéroport d’Heathrow, La première étape sera assez clas- ceux qui ne seront pas d’accord avec 24 heures. – (AP.) « certains pourtant voyageaient en sique : dès l’ouverture du sommet les orateurs de Davos se serviront de www.miramax.com première », témoigne John le 25 janvier, les internautes dési- notre système pour prendre la parole. www.sightsound.com Belstead, spécialiste des reux de faire passer un message aux Nous espérons aussi que les partici- www.guineverethemovie.com urgences à l’hôpital d’Ashford en participants se connecteront sur un pants officiels vont réagir à ce qu’ils Angleterre. nouveau site baptisé Hello Mr Presi- liront sur la montagne. Nous trans- VŒUX dent, pour montrer qu’il s’agit réel- mettrons leurs réponses via Inter- a Le site américain Blue Mountain, a Les résulats d’un banc d’essai lement de dialoguer avec les grands net. » Par ailleurs, M. Hufschmid qui permet d’envoyer gratuitement pour une crème capillaire de ce monde. Ils rédigeront dans la est persuadé qu’au-delà de la des cartes de vœux par courrier élec- affligent le laboratoire de fenêtre de dialogue un petit texte A partir de là, l’équipe de Swissin- cela un canon laser piloté par ordi- teneur des messages les specta- tronique, a lancé une version fran- biotechnologie britannique de trois lignes au maximum, qui fo innove radicalement. Pour être nateur, installé dans le clocher de teurs de ce « happening multimé- çaise proposant près de 800 cartes Phytopharm : les testeurs du sera récupéré par la rédaction de sûre que les messages seront lus l’église et dans le presbytère. Cha- dia » seront sensibles à sa dimen- classées en une cinquantaine de produit sont pour la plupart Swissinfo à Bâle. Ceux qui n’ont par toute la population de Davos, que ligne de texte fera 250 mètres sion esthétique : « Ce sera une catégories (nouvel an, Saint-Valen- restés chauves, ceux du placebo pas accès à Internet pourront utili- elle va les projeter en lettres lumi- de long. Par ailleurs, la montagne œuvre d’art, ce sera beau à voir, tout tin, fêtes religieuses, naissances, féli- ont vu leurs cheveux repousser. ser le système Texto (SMS) des télé- neuses de 15 mètres de haut sur le sera filmée par une webcam qui dif- simplement. » citations, remerciements, invita- phones mobiles, en envoyant leurs flanc enneigé de la montagne qui fusera le spectacle en direct sur tions, déclarations d’amour…) Christian Colombani messages au (41) 78-640-6000… domine la ville. Elle utilisera pour Internet. Yves Eudes www.fr.bluemountain.com Abonnez-vous au Oui, je souhaite m’abonner au Monde pour la durée suivante : Anniversaire par Luc Rosenzweig 3 MOIS-562F 6 MOIS-1086F 1 AN-1980F Jusqu’à au lieu de 585 F* au lieu de 1 170 F* au lieu de 2340F* CETTE ANNÉE, le 21 janvier Or nous fûmes, comme diraient Notre côté papy grincheux, mau- * Prix de vente au numéro (Tarif en France métropolitaine uniquement) Soit 360 F d’économie tombait un dimanche. En cette nos amis Suisses « déçus en bien ». gréant devant le poste, fut cepen- F date où Stéphane Bern refuse tout Bernard de la Villardière, que nous dant réveillé par une certaine Séve- je joins mon règlement soit : F 101 MQ 001 ———————— maquillage avant de passer à l’an- apprécions beaucoup en dépit de rine Labat, qui anime des débats 360 par chèque bancaire ou postal à l’ordre du Monde tenne, où Thierry Ardisson ajoute sa lourde hérédité, avait réussi un historiques le dimanche après midi par carte bancaire N° un crêpe noir à se tenue habituel- joli coup en diffusant, dans « Zone sur la Cinquième. Cette jeune fem- d’économie Date de validité Signature : le, nous avons coutume de fes- interdite », cette contre-enquête me, qui ne manque pas une occa- toyer avec quelques amis autour d’un détective privé sur l’affaire sion de signaler qu’elle se situe, soit M. Mme Nom : ———————————————————— d’une tête de veau. L’ambiance de des disparues de l’Yonne. Tout cela politiquement, à gauche de la gau- Prénom : —————————————————————————— ce banquet est résolument républi- est d’une noirceur sordide et nous che, pratique avec ses interlocu- caine, et accessoirement d’un anti- plonge dans un monde de misère teurs universitaires une arrogance Adresse : 7 semaines —————————————————————————— cléricalisme que d’aucuns juge- matérielle et psychologique. Effa- fille de l’ignorance. Nous avons Localité : —————————————— Code postal: ront dépassé, mais qui nous rant. Ensuite nous fûmes comblés, admiré la courtoisie du professeur de lecture TARIFS HORS FRANCE convient encore parfaitement. ravis et charmés par le documentai- Antoine Prost, qui essaya patiem- Après une série de toasts portés re d’Arte intitulé « Les anges gar- ment de lui expliquer, au cours * Belgique Autres pays USA - CANADA Pays-Bas de l’Union en l’honneur du chevalier de la diens de la République » consacré d’un débat sur les patrons pendant Luxembourg européenne « Le Monde » (USPS=0009729) is published daily for $ 892 GRATUITE Suisse per year « Le Monde » 21, bis, rue Claude-Bernard 75242 Barre, du petit père Combes, de aux policiers chargés de la protec- l’occupation, la formule « la Répu- Offre valable jusqu’au 31/12/2001 Paris Cedex 05, France, periodicals postage paid at Champlain N.Y. US, and additionnal mailing offices, POSTMASTER : Claude Chabrol et quelques autres tion des hautes personnalités. Leur blique n’a pas démérité » figurant 1 AN 2 190 F 2 960 F Send address changes to IMS of N.Y. Box 15-18, Champlain N.Y. 129191518 Pour les abonnements souscrits aux USA: INTERNATIONAL personnalités ayant marqué l’his- chef, François-Michel Delécolle en conclusion du rapport de la MEDIA SERVICE, Inc. 3330 Pacific Avenue Suite 404 Virginia 3 mois 598 F 790 F Beach VA 23-451-2983 USA-Tél.: 800-428-30-03 toire de la libre pensée, l’assem- – prédestination des noms ? – est commission Mattéoli sur l’indemi- Offre valable jusqu’au 31/12/2001 blée entonna des airs ce circons- un modèle de « flic républicain » nisation des juifs spoliés. Sévérine ABONNEZ-VOUS • Pour tout renseignement concernant : le portage à domicile, le prélèvement tances, comme La Carmagnole et qui déteste qu’on appelle ses hom- Labat, qui n’avait rien compris, est automatique, les tarifs d’abonnement etc. Les Moines de Saint Bernardin. mes « gardes du corps » car cela habillée par Yamamoto, c’est mar- ET DEVENEZ LECTEUR Téléphonez au 01-42-17-32-90 de 8 h 30 à 18 heures du lundi au vendredi. On est sorti très à l’aise, comme évoque pour lui la monarchie et les qué au générique. A ne pas confon- • Pour un changement d’adresse, un transfert ou une suspension vacances aurait dit Boris Vian, et nous mercenaires qui assuraient la sécu- dre avec Jutta Kleinschmidt, la MONDE un numéro exclusif : 0 803 022 021 (0,99 F TTC/min). appréhendions le retour aux tris- rité de Louis XVI et piétinaient les walkyrie du Paris-Dakar, qui est PRIVILÉGIÉ DU Bulletin à renvoyer accompagné de votre règlement à : LE MONDE, Service Abonnements - 60646 Chantilly Cedex tes réalités du quotidien télévisuel. cocardes tricolores. habillée par Mitsubishi. * Pour tout abonnement d’une durée de 1an. LeMonde Job: WMQ2301--0037-0 WAS LMQ2301-37 Op.: XX Rev.: 22-01-01 T.: 08:48 S.: 111,06-Cmp.:22,11, Base : LMQPAG 14Fap: 100 No: 0201 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 / 37 LUNDI 22 JANVIER GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

20.30 La Vallée 17.10 La Toile d’araignée aa DÉBATS des montreurs d’ours. Planète DANSE Stuart Rosenberg (Etats-Unis, 1975, TÉLÉVISION ARTE 110 min) &. Ciné Cinémas 2 11.10 Le Monde des idées. 20.50 Légendes. Mariel Hemingway. Téva 20.40 Requiem, de Bruckner. 19.00 Nature. L’Afrique et nous. 20.55 Les Chevaux du monde. Ballet. Chorégraphie de Clare TF 1 19.45 Météo, Arte info. Invité : Jean Hatzfeld. LCI L’école de dressage. Odyssée Cunningham. Musique de Bruckner. 20.15 Reportage. Anvers face au Blok. 14.50 Mari volage. 18.00 Paroles d’Europe. 21.40 Légendes. Joséphine Baker. Téva Avec Linda Arkelian. Par la Laubacker 20.45 Conte d’automne aa Kantorei et le Werner Keltsch Téléfilm. Alan Metzger. L’Education en Europe. Public Sénat 22.05 Femmes du monde arabe. Film. Eric Rohmer. &. Instrumental Ensemble. Muzzik 16.40 Les Dessous de Palm Beach. 20.45 et 1.00 Le Club. Mondialisation [1/3]. Toujan Faisal, Jordanie. Planète 22.35 et 0.30 Court-circuit. 17.35 Sunset Beach. et anti-mondialisation. LCI 22.30 Henri Guillemin présente... 22.40 L’Apprentissage de la ville. 21.00 Peine capitale, Victor Hugo. [2/2]. Histoire MUSIQUE 18.25 et 0.00 Exclusif. Téléfilm. Gérard Mordillat. la justice sans appel. Forum 19.05 Le Bigdil. 22.35 Les Yeux de la découverte. 21.00 Spécial Verdi. Un bal masqué. 0.55 Conte d’été aaa 22.20 L’Ecran témoin. Les catastrophes naturelles. Canal J Mise en scène de John Cox. 20.00 Journal, Météo. Film. Eric Rohmer. Surdoué : chance ou malheur ? RTBF 1 22.40 La Maladie de la vache folle. Par l’Orchestre philharmonique 20.55 Juliette : Service(s) compris. [1 et 2/2]. L’ennemi invisible. élizabéthain et le Chœur de l’Opéra, Téléfilm. Jérôme Foulon. M6 MAGAZINES Etat de la recherche. Odyssée dir. Jun’ichi Hirokami. Muzzik 22.30 Célébrités. 22.50 Deux naissances 23.30 Transclassiques 2000 (no 4). 0.30 TF 1 nuit, Météo. 13.35 Coup de foudre à Hollywood. 18.30 L’Invité de PLS. pour un bébé. France 3 Avec Eric Ruske, cor ; Film. Andrew Gallerani &. Dominique Voynet. LCI Jean-Marc Philipps-Varjabedian ; 15.25 The Practice. 23.50 Le Vieil Homme, Cédric Tiberghien, piano. Muzzik FRANCE 2 18.40 Nulle part ailleurs. le Désert et la Météorite. Histoire 16.15 M comme musique. Invités : Françoiz Breut, Emanuel 15.40 Planque et caméra. 17.30 Zoe, Duncan, Jack & Jane. Ungaro, François Morel. Canal + 0.20 La Colonne de feu, histoire de la TÉLÉFILMS 15.55 Cap des Pins. 18.00 Le Clown. 20.55 Hors série. Des tempêtes naissance de l’Etat d’Israël. [4/7]. 16.25 Des chiffres et des lettres. et des hommes. France 3 Qui a peur d’un état juif ? Planète 20.50 De toute urgence. 17.15 Jusqu’au bout du rêve a 18.55 Le Flic de Shanghaï. Philippe Triboit [1/2]. France 2 Phil Alden Robinson. 16.50 Un livre. 21.00 Les Défilés haute couture à Paris. 0.50 La Case de l’oncle Doc. 19.54 Le Six Minutes, Météo. Jean-Paul Gaultier. Paris Première Catonvielle, 21.00 Marie Curie, Avec Kevin Costner, Burt Lancaster 16.55 Viper. 22.30 Argent public, argent privé. mémoires rurales. France 3 une femme honorable. (EU, 1989, 105 min) &. Cinéstar 2 17.50 Un toit pour trois. 20.05 Mode 6. Les farines animales ; Michel Boisrond [2/3]. &. Histoire 19.00 La Valse des pantins aa 18.20 Tutti frutti. 20.10 Une nounou d’enfer. La fête est Drôles de marchés en PACA. SPORTS EN DIRECT 22.40 L’Apprentissage de la ville. Martin Scorsese (Etats-Unis, 1983, 19.15 Qui est qui ? finie. &. Gérard Mordillat. Arte 105 min) &. Cinéfaz Invité : Serge July. France 2 19.50 Un gars, une fille. 20.45 Qui décide ? 23.45 Strip-tease. Les caprices du chef. 19.30 Patinage artistique. 20.30 Madame Sans-Gêne aa Roger Richebé (France, 1941, N., 20.00 Journal, Météo. 20.55 Bad Boys Mais où est donc Championnats d’Europe 2001. SÉRIES Film. Michael Bay %. passé Harry ? France 3 100 min) &. Ciné Classics 20.50 De toute urgence. Programme court couples. Eurosport 23.05 Nemo 0.35 L’Entretien. 20.20 Friends. Celui qui posait une question 20.30 Les Feux de l’été aa Téléfilm. Philippe Triboit [1/2]. 20.00 Rugby à XIII. Championnat Martin Ritt (Etats-Unis, 1958, Film. Arnaud Sélignac &. Dominique Strauss-Kahn. France 2 e embarrassante. &. RTL 9 22.30 Argent public, argent privé. de France (16 journée) : 120 min) &. Ciné Cinémas 1 Saint-Gaudens - 21.45 New York Police Blues. 0.05 Journal, Météo. DOCUMENTAIRES Union Treiziste Catalane. Pathé Sport Adieu Charlie. %. Canal Jimmy 20.45 Conte d’automne aa 0.35 L’Entretien. 23.25 Taxi. Elegant Iggy (v.o.). Série Club Eric Rohmer (France, 1998, RADIO 20.55 Football. Championnat 110 min) &. Arte 20.15 Reportage. d’Angleterre (24e journée) : 23.30 Sex and the City. FRANCE 3 Anvers face au Blok. Arte Sunderland - Bradford. Canal + vert La foire aux monstres. TSR 20.45 La Colère de Dieu aa Ralph Nelson (Etats-Unis, 1972, FRANCE-CULTURE 115 min). TCM 16.35 MNK. 22.15 et 1.05 La Belle Noiseuse aa 17.35 A toi l’actu@. 19.30 L’Economie en question. Jacques Rivette (France, 1991, version 17.50 C’est pas sorcier. 20.30 Décibels. courte, 105 min) %. TV 5 18.15 Un livre, un jour. 22.12 Multipistes. 22.20 Regarde 18.20 Questions pour un champion. 22.30 Surpris par la nuit. les hommes tomber aa 18.50 Le 19-20 de l’info, Météo. Invitée : Isabelle Huppert. Jacques Audiard (France, 1993, FRANCE 2 ARTE FRANCE 2 100 min) %. Ciné Cinémas 2 20.10 Tout le sport. 0.05 Du jour au lendemain. 20.50 De toute urgence 22.40 L’Apprentissage de la ville 0.35 L’Entretien : 22.20 Le Prince des ténèbres aa 20.20 Tous égaux. John Carpenter (Etats-Unis, 1987, 20.55 Hors série. FRANCE-MUSIQUES Un téléfilm en deux épisodes (suite Gérard Mordillat devait avoir dix- Dominique Strauss-Kahn 105 min) ?. TF 6 Des tempêtes et des hommes. 19.07 A côté de la plaque. Spécial Midem. mardi à 20 h 50), porté par Mathil- sept ou dix-huit ans quand il a lu Dominique Strauss-Kahn ne s’était 22.40 Capitaine sans loi aa 22.20 Météo, Soir 3. 20.00 Les Muses en dialogue. da May, qui interprète Julie, méde- L’Apprentissage de la ville, de Luc pas exprimé depuis sa démission, Clarence Brown (Etats-Unis, 1952, 22.50 Deux naissances pour un bébé. 120 min). TCM 23.45 Strip-tease. Concert. Par la Philharmonie de cin du SAMU. Le scénario hésite Dietrich. L’idée d’adapter ce ro- le 2 novembre 1999, de son poste 23.05 Fargo aa 0.50 La Case de l’oncle Doc. chambre, dir. Marc Minkowski. ente la série américaine hospita- man autobiographique l’a poursui- de ministre des finances. Pour la Joel Coen et Ethan Coen (Etats-Unis, 22.30 Jazz, suivez le thème. lière façon « Urgences », et l’in- vi. Avec Jérôme Prieur, coscéna- première fois, il sort de sa réserve 1995, v.o., 95 min) &. Cinéstar 2 CANAL + 23.00 Le Conversatoire. 0.25 Another Day in Paradise aa 0.00 Tapage nocturne. communicabilité bergmanienne de riste, il a d’abord déplacé l’action pour répondre aux questions Larry Clark (Etats-Unis, 1999, v.m., f En clair jusqu’à 20.35 Cris et chuchotements. L’histoire est aujourd’hui. Le cinéaste a tourné d’Alain Duhamel. Il en sort sur la 100 min) !. Canal + Vert RADIO CLASSIQUE 0.40 Saxo aa 18.30 Nulle part ailleurs. heureusement filmée par une ca- en caméra numérique. Rien d’ap- pointe des pieds, en prenant garde 20.35 The Faculty a Ariel Zeitoun (France, 1987, 20.40 Les Rendez-vous du soir. méra nerveuse et les comporte- prêté, vie à vif, dialogues très de ne rien dire qui embarrasse Lio- 115 min) &. Cinéstar 2 Film. Robert Rodriguez. ?. 22.15 Pi Cycle musique russe (no 7), Stravinsky, ments familiaux sont assez bien écrits. Le film est beau par son at- nel Jospin ou son successeur à Ber- 0.55 Conte d’été aaa une trajectoire ? Eric Rohmer (France, 1996, Film. Darren Aronofsky (v.o.). %. étudiés. mosphère de polar doré. cy, Laurent Fabius. 110 min). Arte 23.50 Boxe hebdo. 22.40 Les Rendez-vous du soir (suite).

MARDI 23 JANVIER GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

20.00 Tonino Benacquista 23.15 Aïda. Mise en scène de Luca Ronconi. 14.25 Taxi Driver aaa TÉLÉVISION DÉBATS n’est pas si noir. Planète Par l’Orchestre et le Chœur de la Scala Martin Scorsese (Etats-Unis, 1975, LA CINQUIÈME/ARTE de Milan, dir. Lorin Maazel. Mezzo 115 min) ?. Cinéfaz 18.00 Studio ouvert. 20.15 Reportage. 13.45 et 18.35 Le Journal de la santé. Les Nouveaux Sauvages. Arte 0.25 Julien Lourau Groove Gang. 17.15 Fargo aa TF 1 Les retraites. Public Sénat Lors du 21e festival Nancy Jazz Joel Coen et Ethan Coen (Etats-Unis, 14.05 Les Dessous de la Terre. 20.45 et 1.00 Le Club. 20.30 L’Arche, 2000 ans après. Pulsations. Avec Julien Lourau, 1995, 95 min) &. Cinéstar 2 13.55 Les Feux de l’amour. 14.35 La Cinquième rencontre... La crise de la médecine. LCI [4/16]. Les crocodiles. Planète saxophone ; Nicolas Genest, 18.25 Les Feux de l’été aa trompette ; Daniel Casimir, trombone ; 14.50 Le Chemin de l’espoir. 16.00 Le Système Ikea. 21.00 Auschwitz, qui savait ? Forum 20.45 La Vie en face. Martin Ritt (Etats-Unis, 1958, v.o., Téléfilm. Elodie Keene. 16.30 Les Ecrans du savoir. Dans la maison de mon père. Arte Norbert Lucarain, vibraphone ; 120 min) &. Ciné Cinémas 3 22.00 Vélo, les grandes heures Jules Bin’Jami, contrebasse ; 16.40 Les Dessous de Palm Beach. 17.35 100 % question 2e génération. 20.55 Les Africanistes, Daniel Garcia-Bruno, batterie ; 18.35 Le Salaire de la peur aaa du Tour. Forum Henri-Georges Clouzot (France, 1953, 17.35 Sunset Beach. 18.05 Le Monde des animaux. peintres voyageurs. Odyssée Mino Garay, percussions ; 23.00 La Russie Malik Mezzadri, flûte. Muzzik N., 145 min) &. Cinétoile 18.25 et 1.35 Exclusif. 18.55 Météo. 21.00 Ils ont fait l’Histoire. 18.50 Le Fils préféré aa 19.02 Etre heureux comme... 19.00 Archimède. de monsieur Poutine. Forum Ortiz, général sans Dieu ni maître. Nicole Garcia (France, 1994, 19.05 Le Bigdil. 19.45 Météo, Arte info. [1/2]. Nosotros. TÉLÉFILMS 100 min) &. Ciné Cinémas 2 MAGAZINES Henry de Montherlant. [2/3]. Histoire 20.00 Journal, Météo. 20.15 Reportage. Les Nouveaux Sauvages. 18.15 Marie Curie, 18.55 The Age of Consent aa 20.55 Tango et Cash 20.45 La Vie en face. 21.35 Tzedek, les justes. [1/2]. Planète Gregory La Cava (Etats-Unis, 1932, N., 13.05 D.M.A une femme honorable. Film. Andreï Konchalovsky. %. Dans la maison de mon père. 21.35 Une histoire de l’orgue. v.o., 65 min) &. Ciné Classics 22.45 Le Temps d’un tournage. [2/4]. L’essor européen. Mezzo Michel Boisrond [1/3]. &. Histoire 21.45 Thema. Les Contes de la séduction. (Dimanche midi, Amar). TV 5 19.10 La Dernière Folie 22.50 Ciel mon mardi ! 21.46 Journal d’une séduction 21.45 Avalanches. Odyssée 20.30 Epreuves d’amour en Alaska. de Mel Brooks aa Film. Susan Streitfeld. 14.00 Les Défilés haute couture à Paris. Michael Anderson. Festival Jean-Paul Gaultier. Paris Première 22.30 Voyage en Antarctique. Mel Brooks (Etats-Unis, 1976, 22.15 Dans les vignes de Géorgie 85 min) &. Cinéfaz FRANCE 2 14.35 La Cinquième rencontre... [6/6]. Retour vers 20.50 De toute urgence. Film. Georgi Shengelaya. l’Australie. Planète Philippe Triboit [2/2]. France 2 22.45 Un garçon très convoité Justice - Société : Objets trouvés, 14.00 L’Enquêteur. Film. Rosa von Praunheim. 22.30 Armstrong. Menahem Golan. TSR objets perdus. Invité : Laurent 22.40 Voyage aux sources du Nil. 14.50 En quête de preuves. 23.15 Fais de beaux rêves Danon-Boileau. La Cinquième [2/5]. La Haute-Egypte 15.45 Tiercé. Film. Antonis Kokkinos. 17.00 Les Lumières du music-hall. et la vallée des rois. Odyssée COURTS MÉTRAGES 23.40 Angela Albert Préjean. 23.45 La Guerre du Golfe : 15.55 Cap des Pins. Film. Amos Kollek. 0.10 Sensualités glacées Catherine Lara. Paris Première 21.46 Thema. Les Contes de la séduction. 16.25 Des chiffres et des lettres. une pluie d’acier. Histoire Film. Fridrik Thor Fridriksson. Journal d’une séduction. Susan 16.55 et 22.20 Un livre. 18.30 L’Invité de PLS. 0.35 Kimono. 0.10 La famille Clinton fait Streitfeld ; 22.15 Dans les vignes Marylise Lebranchu. LCI 17.00 Viper. Film. Hal Hartley. 18.40 Nulle part ailleurs. visister la Maison Blanche. TSR de Géorgie. Georgi Shengelaya : 17.50 Un toit pour trois. 22.45 Un garçon très convoité. Rosa von Invités : Tom Jones, Bill Pullman, 0.30 L’Histoire du monde. Praunheim ; 23.15 Fais de beaux rêves. 18.20 Tutti frutti. Maria De Medeiros. Canal + M6 La Chute du Mur. [1/2]. Odyssée Antonis Kokkinos ; 23.40 Angela. 19.15 Qui est qui ? 19.00 Archimède. 0.35 Femmes du monde arabe. Amos Kollek ; 0.10 Sensualités glacées. 19.50 Un gars, une fille. 13.35 L’Offensive du cœur. Les Etrusques et l’ADN. Cristaux [1/3]. Toujan Faisal, Jordanie. Planète Fridrik Thor Fridriksson ; Téléfilm. Larry Elikann &. magiques. Complexité des sens. O.35 Kimono. Hal Hartley. Arte 20.00 Journal, Météo. Eric Kandel. Arte 20.50 De toute urgence. 15.25 The Practice. 1.40 Libre court. Un petit air de fête. SPORTS EN DIRECT Téléfilm. Philippe Triboit (2/2). 16.15 et 1.30 M comme musique. 19.30 et 0.00 Rive droite, Eric Guirado. &. France 3 22.25 On a tout essayé. 17.30 Zoe, Duncan, Jack & Jane. rive gauche. Paris Première 14.30 Handball. Championnat du monde. 0.30 Journal, Météo. 18.00 Le Clown. Tour préliminaire. SÉRIES 20.35 90 minutes. 0.50 Les Raisons du cœur 18.55 Le Flic de Shanghaï. Les cadavres exquis de François Poule A : Egypte - Maroc. 20.55 Jason et les Argonautes aa Film. Markus Imhoof. &. Mitterrand. Kosovo : comment 18.00 Poule B : 19.25 Frasier. 19.54 Le Six Minutes, Météo. France - Algérie. Pathé Sport Don Chaffey. Avec Nancy Kovack, on nous a vendu la guerre. La divine tragédie. &. Série Club Todd Armstrong (Grande-Bretagne, 20.05 Mode 6. Hépatite B : mensonges 19.30 Patinage artistique. Championnats 20.40 Au-delà du réel, 1963, 115 min) &. M6 FRANCE 3 20.10 Une nounou d’enfer. autour d’un vaccin. Canal + d’Europe 2001. Programme l’aventure continue. 21.00 Le Septième Ciel aa 20.45 E = M 6 découverte. court messieurs. Eurosport 13.55 C’est mon choix. 20.55 Vie privée, Vie publique. Avenir virtuel. &. Série Club Benoît Jacquot (France, 1997, 20.55 Jason et les Argonautes aa Secrets de famille. Invités : 1.30 Tennis. Internationaux d’Australie. 85 min) &. Cinéstar 2 14.50 Le Magazine du Sénat. Film. Don Chaffey. &. Anne-Valérie Noir ; Mario Danneels ; 20.45 Invasion planète Terre. Voyage Quarts de finale. Eurosport ème 22.05 Passeport pour Pimlico aa 15.00 Questions au gouvernement. Guy Bedos ; Colette Mainguy ; interdimensionnel. %. 13 RUE 22.50 Enquête en eaux troubles. Henry Cornelius (Grande-Bretagne, 16.00 Les Pieds sur l’herbe. Téléfilm. Richard Martin. ?. Rémi Lange ; Jean-Daniel Remond ; 20.50 La Vie à cinq. 1949, N., v.o., 90 min) &. Ciné Classics Jean-Pierre François ; Bernard Violet ; MUSIQUE Changement de cap. Téva 16.35 MNK. 22.10 Détective privé aa Serge Tisseron. France 3 21.25 The Crow, Stairway to Heaven. 17.35 A toi l’actu@. 21.50 Le Gai Savoir. 18.30 Concert européen 1992. Jack Smight (Etats-Unis, 1966, Avec Placido Domingo. Par l’Orchestre Episode pilote : 115 min) &. Ciné Cinémas 2 17.50 C’est pas sorcier. RADIO Les Arabes aujourd’hui. Une âme errante. %. Série Club 18.15 Un livre, un jour. Invités : Salah Stétié ; Salim Bachir ; philharmonique de Berlin, 22.20 The Boy Friend aa Fatema Hal. Paris Première dir. Daniel Barenboïm. Mezzo 21.35 First Wave. Ken Russel (Grande-Bretagne, 1972, 18.20 Questions pour un champion. Les démons cachés. 13ème RUE FRANCE-CULTURE 22.15 Ça se discute. 20.05 Il ballo delle ingrate. v.o., 115 min). TCM 18.50 Le 19-20 de l’info, Météo. Mise en scène de Christopher Bruce. 21.40 Friends. [2/2]. Celui qui aurait Violence à l’école : 20.10 Tout le sport. 19.30 In vivo. L’origine de la vie. [3/4]. Par l’Orchestre de l’Opéra du Kent, pu se passer (v.o.). &. Canal Jimmy 20.25 Tous égaux. comment s’en sortir ? TV 5 dir. Roger Norrington. Muzzik 22.05 It’s Like, You Know... 20.30 Fiction. 20.55 Vie privée, Vie publique. Tout bas, si bas, de Kously Lamko. 21.00 Spécial Russie. Le retour d’Arthur Secrets de famille. DOCUMENTAIRES Ashkenazy dirige Tchaïkovski. (v.o.). &. Canal Jimmy 22.12 Multipistes. Par le Philharmonia Orchestra, 22.15 Le Damné. 22.55 Météo, Soir 3. 22.30 Surpris par la nuit. 18.05 Le Monde des animaux. [2/24]. dir. Vladimir Ashkenazy. Muzzik Slayer (v.o.). ?. Série Club 23.25 La Nuit des généraux 0.05 Du jour au lendemain. Pouvoir et domination. La Cinquième 22.30 Jazz Box 99. 22.35 Sex and the City. Film. Anatole Litvak ?. 18.35 L’Actors Studio. Avec Laura Love, Don’t Ask, Don’t Tell (v.o.). %. Téva FRANCE-MUSIQUES bassiste-chanteuse. Muzzik Whoopi Goldberg. Paris Première 22.50 Twin Peaks. CANAL + 19.00 A l’est de la fenêtre. Planète 22.35 Préludes et fugues Episode 15 (v.o.). %. 13ème RUE 19.07 A côté de la plaque. Spécial Midem. 13.45 Le Bleu des villes 20.00 Un mardi idéal. 19.40 Henri Guillemin présente... BWV 879, 880, 881. 23.25 Taxi. The Wedding Film. Stéphane Brizé. &. Victor Hugo. [1/2]. Histoire Avec Jörg Demus, piano. Mezzo of Latka and Simka (v.o.). Série Club Invité : Alexandre Tharaud. 15.25 + de zapping. 22.30 Jazz, suivez le thème. 16.05 La Légende des animaux. 23.00 Le Conversatoire. 16.30 Waterboy 0.00 Tapage nocturne. Film. Frank Coraci. &. f En clair jusqu’à 20.35 RADIO CLASSIQUE 18.00 Chris Colorado. ARTE FRANCE 3 FRANCE 2 22.30 Les Producteurs aa 18.30 Nulle part ailleurs. 18.30 L’Actualité musicale. 20.40 Les Rendez-vous du soir. Anton Mel Brooks. Avec Zero Mostel, 20.35 90 minutes. 20.45 La Vie en face 20.55 Vie privée, Vie publique 0.50 Les raisons du cœur Gene Wilder (Etats-Unis, 1968, v.o., Dvorák à la Philharmonie de Londres le 85 min) &. Cinéfaz 22.25 Le Corrupteur 10 mars 1884. A trente-six ans, Fatima Jebli Mireille Dumas s’intéresse ce soir Au printemps 1912, pendant son Film. James Foley (v.o.). ?. 22.40 Deux têtes folles aa 22.50 Les Rendez-vous du soir (suite). Ouazzani vit loin de sa famille ma- aux secrets de famille. Pourquoi voyage de noces autour du monde, Richard Quine (Etats-Unis, 1963, v.o., 0.15 The Hi-Lo Country a Récital du violoncelliste Marc Coppey. Enregistré en octobre 2000. rocaine. Cette distance, qu’elle a décide-t-on un jour de dévoiler Juliette, une jeune femme riche, 110 min) &. Cinétoile Film. Stephen Frears (v.o.). %. 23.35 Madame Sans-Gêne aa voulue, est aussi le drame de sa vie son histoire ? Quelles en sont les découvre que son mari l’a épousée Roger Richebé (France, 1941, N., et la matière de son film. Dans la conséquences ? Parmi les invités, par intérêt. Elle rencontre sur le 100 min) &. Ciné Classics SIGNIFICATION DES SYMBOLES maison de mon père, proposé dans Guy Bedos, qui a beaucoup parlé paquebot une jeune lingère qui va 23.55 Who’s that Knocking at My Door ? aa Les codes du CSA Les cotes des films « La Vie en face », est une plongée de sa mère à travers ses sketches, en Inde pour épouser un mission- Martin Scorsese (Etats-Unis, 1965, N., & Tous publics a On peut voir dans l’histoire intime de trois gé- Bernard Violet, auteur d’une bio- naire suisse. Transfert d’identité, v.o., 90 min) &. Cinéfaz % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer ? aaa nérations de femmes. Ce très beau graphie contestée d’Alain Delon, goût de l’aventure. Ce curieux film 0.30 Le train sifflera trois fois aa Accord parental indispensable Chef-d’œuvre ou classique Fred Zinnemann (Etats-Unis, 1952, N., ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + film associe recherche formelle et et Mario Daneels, qui a révélé de Markus Imhoof brasse des v.o., 85 min) &. Cinétoile ! Public adulte DD Dernière diffusion force du contenu en entremêlant l’existence d’une fille naturelle du thèmes romanesques et des réali- 1.15 Rendez-vous aaa Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Ernst Lubitsch (Etats-Unis, 1940, N., # les modes de narration. roi de Belgique. tés sociales et historiques. v.o., 105 min) &. Ciné Classics Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants 38

MARDI 23 JANVIER 2001 Après le naufrage du « Jessica », 570 tonnes Vache folle : détection Reviens Phi-Phi ! du premier animal par Pierre Georges de pétrole menacent les Galapagos COMME ART de se tirer une et, à ce titre, privés de dessert et contaminé destiné balle dans le pied, on ne fait guè- de Bouvard, décida deux choses. re mieux ! Il y a six mois, RTL, sai- La première fut de virer le direc- Le tourisme et la pêche provoquent des tensions dans cet archipel à la consommation sie d’une crise de jeunisme, virait teur par lequel Bouvard partit. La Philippe Bouvard. Trop vieux seconde fut de nommer un direc- LES « ÎLES DES TORTUES », dernières notables ont eu lieu en Galapagos. « La présence de ce LE PREMIER BOVIN en phase amuseur pour un public de trop teur par lequel Bouvard revient. les îles Galapagos, découvrent Grèce, à Lefkandi, en septembre, pétrolier montre qu’il y a de plus en d’incubation de l’encéphalopathie retraités ! Du balai ! Changement Seconde manœuvre des hom- avec horreur que les miasmes du et en Australie, à Sydney, en plus de voitures et de bateaux sur spongiforme bovine (ESB ou mala- de grille. De programme. D’eau mes de l’art, celle qui consiste à monde industriel ne les épargnent août), mais celle qui frappe les les Galapagos, confirme Christo- die de la vache folle) vient d’être du bain. Le septuagénaire Bou- manger son chapeau. Reviens Phi- pas : elles se débattent depuis ven- Galapagos prend une résonance phe Grenier, un géographe de identifié dans le cadre du program- vard, au visage poupin et rose Phi, reviens Bou-Bou ! Ton absen- dredi 19 janvier dans une marée particulière en raison de la réputa- l’Université de Nantes qui a beau- me de dépistage systématique mis pour mieux tromper son monde, ce nous fut un manque, ton licen- noire. Ce jour-là, le pétrolier trans- tion de virginité écologique de l’ar- coup étudié l’archipel. La marée en œuvre depuis le début du mois passait d’un coup, d’un seul, dans ciement une erreur et ton retour portant 900 tonnes de pétrole qui chipel. Situé à 1000 km de l’Equa- noire prouve que ce soi-disant sanc- de janvier. Ce programme a pour les rangs de la territoriale. Tout une bénédiction. Et voici donc s’était échoué mardi aux abords teur, il appartient à ce pays depuis tuaire de la nature est devenu un objectif de dépister tous les ani- juste bon à garder les ponts en Philippe Bouvard et son joyeux de l’île San Cristobal a vu sa coque 1832. Charles Darwin y passa en endroit commun. » maux âgés de plus de trente mois dissertant sous les platanes. Et équipage carnavalesque de commencer à fuir. Dimanche, une 1835, et ses observations des espè- La marée noire intervient alors destinés à la consommation humai- ses chers z’auditeurs, traités com- « Grosses Têtes » suppliés, nouvelle cassure s’est produite ces de pinsons amorcèrent sa que les tensions sociales sur l’ar- ne. Apparemment sain, l’animal me audience publicitairement implorés, ces charpentiers dans la coque du Jessica : selon le réflexion sur la théorie de l’évolu- chipel s’enveniment : le tourisme, contaminé, né en 1995, provenait négligeable, aimable considéra- d’audience comme il en est de ministre de l’environnement équa- tion. Les îles abritent une faune exploité par des compagnies conti- d’un élevage du département de tion, prenaient le deuil, ce qui est marine, de revenir à la maison. torien, Rodolfo Rendon, 570 ton- endémique remarquable. Dans les nentales, profite peu aux îliens, l’Ain. Mise en évidence il y a quel- bien de leur âge. Et le maquis, fait Magnanime, délicieusement nes de pétrole se sont maintenant années 1950, les naturalistes occi- alors que la pauvreté de l’Equa- ques jours au moyen d’un test rapi- plus embêtant. revanchard, Philippe Bouvard n’a échappées du navire, couvrant dentaux poussèrent à la préserva- teur pousse de nombreux conti- de de dépistage, l’infection vient On sait ce qu’on perd. En six encore pas signé son contrat, près de 300 km2. Un autre bateau tion des Galapagos (Parc national nentaux à tenter leur chance sur d’être confirmée par le laboratoire mois ce fut la vrille, l’hémorragie. sans doute à la hausse légitime, et siphonne ce qui reste de carburant en 1959), et les îles sont classées les îles. Leur population est pas- de référence de l’Agence française Ou, comme disent ceux-là même délicieuse, du pretium doloris. dans le Jessica, tandis qu’un troisiè- depuis 1978 au Patrimoine mon- sée d’un gros millier d’habitants de sécurité sanitaire des aliments. qui y président, un méga-« acci- Mais il n’a laissé à nul autre le me remplit ses soutes d’eau afin dial de l’humanité. en 1950 à près de 10 000 aujour- Le troupeau concerné devra être dent industriel ». RTL avait perdu soin de l’annoncer. Comme une d’éviter qu’il ne coule. Des experts d’hui. La pression sur les ressour- abattu et détruit. On estime à une deux millions d’auditeurs. Philip- victoire du public, de son public à des Etats-Unis sont arrivés en ren- « PLUS DE VOITURES ET DE BATEAUX » ces halieutiques augmente : en centaine le nombre des bovins pe Bouvard, après avoir large- lui, jetant d’ores et déjà des péta- fort avec du matériel. Les animaux Le tourisme se développe rapi- novembre dernier, des pêcheurs infectés qui, en France, ont pu l’an ment contribué à cette fuite des les de roses et des larmes de rire de l’île San Cristobal – pélicans, dement (60 000 visiteurs en 2000), ont vandalisé les locaux du Parc dernier entrer dans la chaîne ali- cerveaux par une série de légiti- sous les roues de son char de fous masqués, lions de mer – ont essentiellement par bateau. «Le pour protester contre les quotas mentaire humaine (Le Monde du mes couinements en légitime Césarin de la gauloiserie et de la commencé à être évacués par des fioul que transportait le Jessica imposés – afin de protéger ces 15 décembre). Près de soixante-dix défense, passa à l’ennemi, Euro- bonne humeur radiophonique. secouristes. était du type Bunker, un des plus espèces rares – sur les langoustes mille tests ont depuis le début de pe 1. Non pas qu’il s’y sente com- Quel triomphe, tout de même, Les marées noires sont assez fré- polluants, et qui sert aux bateaux et les holothuries. l’année été pratiqués dans le cadre me chez lui, plutôt chez Laurent pour cette vieille-jeune bête de quentes dans le monde pour de tourisme », note dans un messa- du programme national de dépista- Ruquier dont il pourrait être le radio et pour ses compères ! Les qu’on les remarque à peine (les ge Internet une habitante des Hervé Kempf ge systématique. putatif père. Mais, après tout, « Grosses Têtes » reviennent. l’audience est un plat qui se man- « RTL retourne à la case Bou- ge chaud. vard », titrait ce matin Libération. Chacun sait la suite de l’histoi- Elle aura fait même plus que cela, re. Le conseil d’administration de la radio repentante après son RTL, qui aime bien le change- coup de fièvre jeune. Décidant, ment mais encore plus les taux mais un peu tard (?), que c’est d’audience, se repentit de ce qu’il dans les vieux pots qu’on fait les avait lui-même exigé, sur les con- meilleures soupes, la station a seils de quelques publicitaires : la décidé d’exhumer carrément du mise au rancart de cette vieille cimetière du père Luxembourg bête d’audience et de quelques les ossements d’une émission autres. Le conseil d’administra- jadis célèbre, « Quitte ou dou- tion donc, affolé par l’ampleur du ble ». Au secours, Zappy Max trou dans la coque et par la déser- revient ! Roulez jeunesse ! Et la tion massive des auditeurs insul- famille Duraton, alors, quoi, on tés, pris pour quasiment gâteux s’impatiente chez les Bobos !

Philippe Bouvard pourrait revenir à RTL en mars A PEINE PLUS de six mois après vée de Jean-Pierre Foucault, qui son départ de RTL, Philippe Bou- présentera « Quitte ou double », vard pourrait bien y faire son un jeu d’une demi-heure en fin de retour. Le présentateur vedette matinée. des « Grosses têtes » est en négo- La direction de RTL et Philippe ciation avec la station de la rue Bouvard discutent les derniers Bayard, où l’on parle d’« envies de points du contrat qui pourrait à retrouvailles ». nouveau les lier, notamment ceux « Rien n’est fait. Mais il y a un concernant sa durée. Philippe Bou- rapprochement entre la nouvelle vard a précisé, lundi 22 janvier à direction et Philippe Bouvard. Il Libération, qu’il devrait reprendre faut savoir écouter le public. Si le l’antenne sur RTL « normalement retour de Philippe Bouvard se fait, en mars et toujours avec la même ce sera une manière de reconnaître bande, mes copains depuis plus de au public sa voix et ses choix », com- vingt ans. Même si je vais sans dou- mente un dirigeant de RTL. te glisser des plus jeunes (…) à condi- Depuis le départ de Stéphane tion qu’ils ne soient pas dénués de Duhamel et l’arrivée, début jan- références culturelles, afin qu’ils ne vier, de Robin Leproux à la direc- soient pas pris de court par les tion générale de la station, ce der- sujets que nous abordons dans “Les nier s’efforce de trouver une solu- grosses têtes”. Cette émission tion pour l’émission de fin d’après- “peudo-culturelle”… ». midi précédemment animée par L’animateur a déjà prévenu de Philippe Bouvard. Le départ de ce son départ les responsables d’Eu- dernier a entraîné la perte de rope 1, où il intervenait le matin à deux millions d’auditeurs pour 7 h 25. Les dirigeants de cette sta- RTL. L’objectif de la direction est tion ont annoncé dès dimanche de pouvoir annoncer la nouvelle 21 janvier une modification de cet- émission en même temps que les te chronique. Sans préciser l’identi- quelques modifications de la té de son futur titulaire. grille qui interviendront lundi 29 janvier, avec notamment l’arri- Françoise Chirot

DÉPÊCHES a ÉTATS-UNIS : le Parti républicain du président George W. Bush a retourné un don de 100 000 dollars, fait par une entreprise contrô- lée par la femme de Pierre Falcone, personnage central de l’affaire de trafic d’armes vers l’Angola, écrit l’hebdomadaire américain Newsweek. Le don aurait été effectué en deux virements, provenant d’Essante, une société fabriquant des produits amaigrissants, basée dans l’Utah (Ouest). La société Essante est contrôlée par Sonia Falco- ne, la femme de Pierre Falcone, écroué depuis le 1er décembre. Newsweek, citant des sources du Parti républicain, précise que les res- ponsables du parti ont décidé de renvoyer l’argent dès qu’ils ont appris les liens existant entre Falcone et Essante. – (AFP.) a GUINÉE : 250 000 civils, « terrifiés et pris au piège » dans le sud- est de la Guinée, devraient être transférés de toute urgence à l’inté- rieur du pays, a demandé l’ONG Médecins sans frontières (MSF) dans un communiqué qualifié de « cri d’alarme ». Selon l’organisa- tion humanitaire, environ 180 000 réfugiés sierra-léonais et libériens ainsi que 70 000 guinéens sont exposés, dans la « langue de Guéké- dou » – qui s’enfonce dans le territoire voisin de la Sierra Leone –, aux combats transfrontaliers qui y ont lieu depuis septembre. «Un retard dans leur relocalisation, aussi petit soit-il, peut provoquer une cri- se humanitaire majeure », estime MSF. – (AFP.)

Tirage du Monde daté dimanche 21 lundi 22 janvier 2001 : 577 865 exemplaires. 1-3 MARDI 23 JANVIER 2001

EUROPE FOCUS v Lucian Butnaru, La reprise reste fragile en Amérique jeune patron latine et le redressement rapide de OFFRES D’EMPLOI b Industrie pp. XI et XII roumain de 22 ans, l’Asie masque la fragilité de son b Le nombre de bénéficiaires 250 000 b High-tech pp. XII à XIV parie sur l’avenir système La croissance des du dispositif des emplois-jeunes créé en 1997 pour b Banques, assurances pp. XV et XVI économique de son pays émergents bancaire, en % cinq ans, dont une partie est déjà passée dans le b Conseil pp. XVI à XIX 8 AMÉRIQUE pays. Sa start-up, LATINE estiment les b 4 secteur privé (page VIII) Marketing pp. XX et XXI b créée en 1998, 0 experts de la b Les agents de surveillance obtiennent une Gestion et administration pp. XXII à XXVII –4 b emploie aujourd’hui 70 informaticiens, ASIE DU SUD-EST Coface Collectivités territoriales pp. XXVIII et XXIX –8 revalorisation de leurs métiers (page IX) pour un chiffre d’affaires 1997 1999 2001 (page VI) b Une réglementation informatique et libertés de 1 million de dollars à l’américaine (page X) (page IV) Porto Alegre contre Davos : à chaque forum sa mondialisation e match n’a pas encore pas forcément bon ménage avec les (FMI, Banque mondiale, OMC), Face au rendez-vous commencé que l’on comp- celles des associations de dévelop- les élus revendiquent de plus en te déjà les points. Forum pement du Sud, tout comme les plus leur place dans le débat. des décideurs, qui L social, à Porto Alegre (Bré- préoccupations éthiques des Opportunisme à l’égard d’opi- sil) contre Forum économique, à consommateurs des pays riches nions publiques séduites par cette se tient en Suisse, Davos (Suisse) : l’affiche est inédi- heurtent les revendications des contestation ou réelle inquiétude te. Qui, des opposants de la mon- pays pauvres en faveur de plus face à leur impuissance à influen- les opposants dialisation libérale ou de ses sup- amples débouchés. Ce n’est pas cer l’organisation de l’économie porteurs, l’emportera à l’applaudi- tout. Cette société civile internatio- internationale ? La question reste au libéralisme se mètre ? Des deux côtés de l’Atlanti- nale est aussi en quête de relais ouverte et invite les ONG, soucieu- que, on annonce salles combles du auprès des syndicats et de la classe ses de ne pas se faire récupérer, à retrouvent au Brésil 25 au 30 janvier et chacun agite politique pour concrétiser ses aspi- une certaine prudence. Cette atti- sous le nez de l’autre les personna- rations. tude vaut aussi à l’égard des insti- du 25 au 30 janvier lités qu’il a réussi à attirer. José Ils seront présents à Porto Ale- tutions internationales qui cher- Bové, porte-parole de la Confédé- gre. La puissante confédération chent à nouer un dialogue pour ration paysanne, ira à Porto Ale- américaine AFL-CIO a dépêché ses désamorcer les critiques. gre. L’an dernier, il avait décliné représentants. Mais la concerta- Le forum social de Porto Alegre l’invitation officielle à Davos, pré- tion engagée aux Etats-Unis et détrônera-t-il Davos ? Ce n’est pas férant se ranger du côté des mani- déjà très efficace au Brésil peine à sa première ambition. En s’instal- festants qui, cette année encore, s’installer en Europe où les syndi- lant dans la durée – il est prévu de troubleront le rendez-vous annuel cats apparaissent en majorité rééditer l’événement tous les ans des décideurs de la planète. dépassés par ces nouvelles formes —, la société civile entend créer un Kofi Annan, le secrétaire général de contestation. Et du côté politi- espace d’expression destiné à tous des Nations unies, a choisi Davos que, l’Etat du Rio Grande do Sul a ceux qui s’opposent à la mondiali- après avoir adressé un message de pris l’initiative d’organiser un sation telle qu’elle est définie par soutien aux organisateurs du forum parlementaire mondial. les « global leaders ». Forum social. La France ménage Jusqu’à présent absents de la les deux camps : Laurent Fabius et confrontation entre la société civi- Laurence Caramel Pierre Moscovici, pour l’économie le et les institutions internationa- et Martine Laronche et les affaires européennes, rejoin- dront les sommets alpins, François Huwart et Guy Hascoët, pour le commerce extérieur et l’économie solidaire, iront sous les tropiques. Au terme d’une année de mobili- sation entamée en novembre 1999 à Seattle contre l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les trouble-fête ont décidé d’être – aussi – constructifs. Et de passer « d’une phase de protesta- tion à une phase de propositions », comme l’affirme Chico Whitaker, de la Conférence épiscopale du Brésil et membre du comité organi- sateur. Porto Alegre a été choisie car il était symboliquement plus fort d’organiser le Forum dans un pays du Sud. Et cette ville est la capitale du Rio Grande do Sul, un Etat considéré comme « un laboratoire social » et dirigé par une coalition de gauche menée par le Parti des travailleurs. Il a même été ques- tion d’imposer des quotas de parti- cipation des Organisations non gouvernementales (ONG) par continent pour éviter une présen- ce massive des Américains, voire des Européens : les Anglo-Saxons ont imposé au monde leur modèle libéral, il était exclu, pour les orga- nisateurs, qu’ils définissent aussi les canons de l’antimondialisation. L’enjeu de Porto Alegre n’est pas mince, car il suppose de trou- ver un compromis entre des mou- vements aux origines et aux reven- dications très hétérogènes, voire opposées. Les exigences des envi- ronnementalistes du Nord ne font II / LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 DOSSIER ̄ ALTERNATIVE Les mouvements antimondialisation Questions-réponses se mettent en ordre de marche à Porto Alegre

Que désigne travailleurs, est considéré par les ue veulent les antimon- rêt des plans d’ajustement structu- développé au sein des pays indus- la « société civile mouvements qui refusent une dialisation ? Derrière les Ce premier rel ; imposer les mouvements de trialisés, au point qu’un parlemen- 1 mondiale » ? mondialisation libérale comme manifestations qui ont capitaux à court terme et rendre taire français, Yves Tavernier (Par- L’expression ne satisfait per- un laboratoire social exemplaire. Qponctué l’année 2000, les Forum social illégaux les paradis fiscaux ; fixer ti socialiste), a décidé d’y consa- sonne, mais elle s’est imposée La municipalité a adopté depuis slogans radicaux contre de nouvelles règles du jeu pour le crer un rapport en novembre 2000. faute de mieux. Cette société plusieurs années un système de les multinationales et les « cri- mettra en avant commerce mondial. Quatre thè- civile mondiale rassemble des budget dit « participatif » qui mes » des institutions internationa- mes, quatre réseaux d’action. SPÉCULATION FINANCIÈRE mouvements hétéroclites. Il y a permet aux mouvements associa- les, l’image de cette société civile quatre campagnes Celui sur la dette est le plus Lutte contre la spéculation finan- d’abord les organisations non tifs de décider de l’allocation de en ébullition reste confuse. Mosaï- ancien et le mieux organisé. Il s’est cière : là aussi, la crise asiatique a gouvernementales (ONG), qui 15 % des fonds gérés par la ville. que de groupuscules sans projet d’action formé au début des années 80 lors- permis de donner de l’ampleur à sont de longue date des acteurs Le Rio Grande do Sul, qui pro- commun, composée d’organisa- que les Etats latino-américains con- un débat qui avait été balayé par la de la scène internationale. Au duit 15 % de la production natio- tions non gouvernementales pour le progrès de l’homme, nous naissaient leurs premières faillites. grande vague de dérégulation départ, cette dénomination était nale de soja, a banni de son terri- (ONG), d’associations militantes nous demandions si nous pourrions La dernière campagne « Jubilée financière des années 80. Cette troi- réservée à quelques associations toire les cultures génétiquement venues de l’extrême gauche, de collaborer avec un mouvement radi- 2000 » portée par les Eglises des sième campagne pour la taxation inscrites sur une liste d’observa- modifiées. Ses fermiers mènent mouvements de consommateurs, cal comme Attac [Association pour pays développés du Nord en des flux de capitaux à court terme teurs habilités et associés au sys- des démarches actives pour de paysans du Nord et du Sud, de une taxation des transactions faveur des pays les plus pauvres a a été lancée en 1998 en France par tème des Nations unies, et écouler leurs récoltes dans jeunes ? Ou nouveaux acteurs financières pour l’aide aux recueilli 25 millions de signatures. le mouvement Attac qui a depuis consultés régulièrement. l’Union européenne, dont les capables de porter un autre modè- citoyens]. Je crois maintenant que La réponse du FMI à travers «le essaimé dans une quinzaine de Aujourd’hui, toutes les asso- populations sont très réticentes le de société que celui qui s’est nous avons une vraie complémenta- cadre stratégique de lutte contre la pays. Attac ne défend plus une taxe ciations opérant dans le champ à l’égard des organismes généti- imposé en 1989 avec la chute du rité. Ils savent mobiliser un large pauvreté » qui promet d’annuler Tobin en tant que telle – jugée par du développement et de l’huma- quement modifiés (OGM). mur de Berlin et la victoire des thè- public, médiatiser leurs actions et les créances des plus pauvres est beaucoup impossible à mettre en nitaire ont basculé dans le ses libérales ? La question est loin nous, nous apportons une expertise loin de les satisfaire. « Nous posons œuvre – et explore d’autres pistes. champ des ONG. Il en existerait Quelles sont les cibles d’être tranchée. accumulée sur certaines questions la question de l’ensemble de la dette Enfin la dernière campagne environ 30 000. Les associations des organisations non depuis plus de dix ans. » du tiers-monde, explique Eric Tous- autour des règles du commerce est de consommateurs comme 3 gouvernementales ? RÉSEAUX A Washington en avril pour les saint, président du Comité pour pour l’instant la moins organisée, Public Citizen, créé par l’Améri- Depuis la conférence ministé- Dire que les « partisans d’une réunions du Fonds monétaire inter- l’annulation de la dette du tiers- mais c’est celle qui a permis à tous cain Ralph Nader, Appartien- rielle de l’Organisation mondiale autre mondialisation » ont déjà un national (FMI), à Genève en juin monde (CADTM). Est-il normal, ces courants de crever l’écran de la nent aussi à cette société civile. du commerce (OMC) à Genève, programme serait aller trop vite en pour le sommet social de l’Organi- par exemple, que le peuple sud-afri- scène internationale. C’est à tra- Leur mode d’action se rappro- les réunions des grandes institu- besogne, mais ignorer le chemin sation des Nations unies (ONU), à cain soit responsable des engage- vers le commerce qu’ils ont rencon- che du lobbying. Il faut aussi tions internationales issues de la parcouru depuis Seattle serait tout Prague en septembre pour le ren- ments pris sous le régime de l’apar- tré les préoccupations quotidien- compter avec des mouvements conférence de Bretton Woods autant mésestimer leur capacité à dez-vous annuel des institutions theid ? Nous demandons que des nes des opinions publiques : sécuri- sociaux, comme ceux liés en sont la cible des mouvements s’organiser. Le Forum social mon- de Bretton Woods et enfin à Nice enquêtes soient systématiquement té alimentaire, refus des organis- France à la défense des droits anti-mondialisation. L’OMC, dial de Porto Alegre marque sym- pour le sommet de l’Union euro- menées sur les avoirs étrangers des mes génétiquement modifiés pour les sans-logement ou les chargée de réduire les obstacles boliquement cette seconde étape. péenne, des rencontres réunissant dirigeants et qu’en cas de détourne- (OGM), protection de l’environne- sans-papiers. au commerce mondial, est accu- « Ce mouvement international est les leaders des principaux mouve- ment ils soient saisis. » ment… A Porto Alegre, chacun Au Brésil, la bataille se mène sée de creuser les inégalités au en train de se structurer. Il s’appuie ments se sont tenues à l’écart des Très proches de ces idées se trou- viendra avec ses « cahiers de pro- pour les « sans-terre ». La jeu- détriment des pays les plus pau- sur deux types de réseaux. Les pre- manifestations. Rencontres « au vent bien sûr ceux qui militent positions ». « Personne n’a la pré- nesse s’est investie massivement vres. Le Fonds monétaire inter- miers sont géographiques et organi- sommet » pour débattre des straté- pour une refonte des IFI. Ce chan- tention de repartir avec un program- dans ces mouvements. Par exem- national (FMI) et la Banque mon- sent les forces au sein de chaque con- gies, des alliances possibles et sur- tier, ouvert aussi il y a une vingtai- me de gouvernement, mais simple- ple Direct Action Network, une diale chargés de veiller à un nou- tinent. Les seconds sont thématiques tout pour confronter des proposi- ne d’années, est dominé par les ment d’avancer dans un projet qui association non permanente, a vel ordre monétaire et de rédui- et fédèrent les mouvements par tions sur lesquelles mobiliser le ONG anglo-saxonnes comme Bret- sera de longue haleine », prévient beaucoup contribué aux fortes re la pauvreté dans le monde ont sujet », affirme Joseph Rocher, du plus grand nombre. ton Woods Project. Les crises Christophe Aguitton, d’Attac Fran- mobilisations de Seattle ou de également failli à leur mission, Rongead, un réseau d’ONG euro- Quatre priorités essentielles à financières à répétition depuis le ce. Porto Alegre n’est que le pre- Prague… L’Association pour une considèrent les ONG. Ces institu- péennes. défendre se sont imposées : pour- milieu des années 90 ont redonné mier rendez-vous d’un Forum taxation des transactions finan- tions symbolisent la domination Réunir des mouvements d’origi- suivre le combat pour l’annulation de la voix à ces militants pour social appelé à se réunir chaque cières pour l’aide aux citoyens de politiques libérales qui, de nes si différentes est déjà en soi un de la dette du tiers-monde ; réfor- dénoncer les erreurs du FMI. Ce année. Comme Davos. (Attac), en tant que mouvement l’avis des opposants, ont fait la pari. « Il y a un an, avoue Pierre mer les institutions financières thème qui jusqu’alors mobilisait d’éducation populaire ayant des preuve de leur inefficacité. Calame, président de la Fondation internationales (IFI) et obtenir l’ar- davantage au Sud qu’au Nord s’est Laurence Caramel antennes dans seize pays, puise Les réunions du G7, qui un peu dans toutes ces commu- regroupent les pays les plus nautés. riches du monde et de l’Union européenne, sont aussi l’occa- Pourquoi avoir choisi sion, pour les contestataires, de Quand Davos ravale sa façade libérale Porto Alegre pour le manifester. Davos, qui accueille 2 Forum social mondial ? depuis 1970, en Suisse à l’occa- a nouvelle économie n’a pas été ce qu’on le concept d’ensemble et les différents thèmes tout parmi les salariés. Quid des patrons des Ce sont les associations brési- sion du Forum économique mon- pensait et la mondialisation n’est pas ce qui seront développés durant ce forum auquel entreprises soumises à ce mouvement brow- liennes qui ont eu l’idée d’organi- dial, les principaux responsables qu’elle devrait être. (…) L’explosion de la assistent près de trois mille congressistes. nien ? En l’an 2000, sur les deux cents entrepri- ser un Forum social mondial et politiques et économiques, est L bulle financière est une bonne chose ; elle « Au fil des ans, les travaux qui se déroulent à ses classées au top mondial, trente-neuf Chief non plus une simple manifesta- également un rendez-vous obli- jouait un rôle de parasite. (…) La crise asiatique Davos ont évolué. A hauteur d’un tiers par réac- Executive Officer, l’équivalent de nos PDG, ont tion contre le Forum économi- gé de la contestation. Prague, a clairement démontré que le FMI était le bras tion, pour les deux tiers en anticipation, et c’est dû céder la place. Au-delà du sort réservé à ces que mondial de Davos. Le choix pour les assemblées générales armé de la politique américaine. » Tenus par un bien ce que nous comptons faire encore cette présidents de multinationale assis sur siège du lieu s’est porté sur le Brésil du FMI et de la Banque mondia- militant de l’antiglobalisation en partance pour année », précise Claude Smadja. Ainsi, la ver- éjectable, les participants continueront à s’inté- car il fait partie des rares pays le, et Nice, à l’occasion du som- Porto Alegre, ces propos seraient de mise. Pla- sion 2001 du forum comporte-t-elle un impor- resser à « la bonne gouvernance », celle des du Sud à pouvoir accueillir une met de l’Union européenne, ont cés dans la bouche de Claude Smadja, le direc- tant volet consacré aux moyens de soutenir la entreprises mais aussi des Etats, un indicateur manifestation de cette ampleur. donné lieu récemment à des con- teur général du Forum économique mondial, croissance, face au danger « qui est réel » d’une de Global Governance venant d’être créé à cet Plusieurs Etats brésiliens – gou- frontations entre le in (où se tien- de passage à Paris en prévision de la 31e édition récession aux Etats-Unis, et à la nécessité effet, dont la méthodologie sera exposée à vernés par la gauche – s’étaient nent les réunions officielles) et le de cette manifestation qui se déroulera à Davos d’« une approche plus politique » de la révolu- Davos. portés candidats pour accueillir off, c’est-à-dire la rue. du 25 au 30 janvier, ils ont de quoi surprendre. tion technologique en cours, indépendamment Parmi les autres innovations figure la mise le Forum. C’est finalement celui Cette contestation a probable- Simple réaction opportuniste à la vague anti- des déboires que connaît actuellement le en place du concept de « Forum plus », destiné du Rio Grande do Sul, dont la ment contribué à l’infléchisse- libérale déclenchée par les événements de Seat- secteur du high-tech. à concrétiser le résultat des travaux les plus inté- capitale est Porto Alegre, qui l’a ment de la politique de la Ban- tle en décembre 1999 ? Claude Smadja s’en ressants s’étant déroulés dans l’enceinte du emporté. L’Etat et la municipali- que mondiale. Elle a empêché le défend. « Notre réflexion, sur ces sujets, ne date « CLASSE ANXIEUSE » Palais des congrès. Ainsi, les responsables du té apporteront un soutien logisti- lancement d’un nouveau cycle pas d’aujourd’hui. Dans le Herald Tribune du Parmi les grandes priorités que s’assignent Forum économique mondial sont-ils en partie que précieux au Forum. Le vice- de négociations dans le cadre de 1er février 1996, Klaus Schwab [le fondateur du également les organisateurs figurent la prise en à l’origine de la Charte sur la fracture numéri- gouverneur de l’Etat, Miguel Jos- l’OMC, mais elle n’a pas freiné Forum de Davos] et moi-même avions signé un compte de l’émergence d’une « classe anxieu- que adoptée en juillet 2000 à l’occasion du som- setto, a de son côté pris l’initiati- pour autant le volume des échan- article qui, déjà, mettait en garde contre les excès se » dans nombre de pays industrialisés et les met du G 8 à Okinawa et dont un début de ve d’organiser un Forum mon- ges mondiaux, qui ont repris de la globalisation et les risques d’un retour de moyens de tenter de réduire les fractures, qu’el- rédaction avait été fait à Davos en début d’an- dial de parlementaires. leur progression après la crise bâton face à ce phénomène qui prenait l’allure les soient digitales ou sociales. née. Porto Alegre, qui, depuis dou- des pays émergents des années d’un chien fou », rappelle celui qui, en tant que La mondialisation, si elle a des effets bénéfi- ze ans, est dirigé par le Parti des 1997-1998. Chief Intellectual Officer, est chargé d’élaborer ques, fait également nombre de victimes, sur- Serge Marti Les institutions internationales s’ouvrent sous la pression de la société civile

’est décidé, le Fonds moné- seront leurs porte-parole », précise sus, à l’époque directeur du Fonds, toute tentative, réelle ou suppo- tives en matière de développe- taire international (FMI) De nombreuses Chris Brooks. En juin 2000, par a nommé, en décembre 1999, un sée, de récupération. ment et de mettre en relation l’en- enverra un observateur au exemple, trois ONG (Oxfam, les « M. Société civile » en Europe, « Nous sommes à fond pour semble des partenaires concernés, CForum social de Porto Ale- organisations non Amis de la terre, l’ANPED) se sont Flemming Larsen, chargé égale- l’ouverture et le dialogue, assure qu’il s’agisse, là encore, des ONG, gre. L’homme devra s’armer de faites les représentants d’une cin- ment des relations avec les autres Christophe Aguitton, membre fon- du secteur privé, des institutions courage ou jouer les passe- gouvernementales quantaine d’associations dans le institutions internationales. dateur d’Attac. Mais les institutions ou des gouvernements. Sous le feu muraille tant son organisation sym- cadre de la réunion ministérielle « Dans le passé, nous avions sur- internationales développent une des critiques d’un réseau d’associa- bolise aux yeux des organisations s’opposent de l’OCDE sur l’élaboration de tout des liens avec des organisations stratégie qui vise à associer les ONG, tions britanniques Bretton Woods non gouvernementales (ONG) principes directeurs à l’intention traditionnelles (syndicats, groupes voire le secteur privé – qui joue un Project, la Banque a décidé de délé- antimondialisation la domination à toute récupération des multinationales. parlementaires, organisations reli- rôle croissant dans le développe- guer la gestion de ce portail à une de doctrines néolibérales honnies. Il n’empêche, les ONG n’ont pas gieuses), explique-t-il. Mais, ces der- ment – dans des cadres où elles res- fondation indépendante. Confrontées à une contestation avait publié sur son site le texte du le même poids que le patronat ou nières années, nous avons compris tent au centre du jeu. » Probablement la plus contestée, quasi systématique ces dernières projet. La même année, l’institu- les syndicats, qui disposent de que les manifestations des ONG n’ex- Ainsi, l’initiative des Nations l’Organisation mondiale du com- années, les institutions internatio- tion du Château de la Muette avait deux instances consultatives per- primaient pas seulement leur point unies de lancer une plate-forme merce (OMC) s’ouvre elle aussi à la nales ont entrepris, avec plus ou décidé de nommer un directeur manentes auprès de l’OCDE. Faut- de vue, mais aussi celui d’une partie qui réunit autour des multinationa- société civile, mais sans remettre en moins de succès, de nouer le dialo- des relations publiques et de la il créer l’équivalent pour les plus large de l’opinion publique. » les les syndicats et les ONG est cause ses principes. Des réunions gue avec les contestataires de la communication, en la personne de ONG ? La question divise les Etats loin de faire l’unanimité. Présen- informelles ont lieu ; une masse globalisation et, plus générale- Chris Brooks. membres. Les Etats-Unis y STRATÉGIES tée officiellement à Davos il y d’informations est disponible sur ment, avec les ONG. « Depuis l’AMI, explique-t-il, seraient favorables, tandis que le Pour défendre sa politique et deux ans par Kofi Annan, secrétai- Internet, et l’organisation se flatte L’échec des discussions portant nous avons essayé de faire évoluer le Japon et la France s’avèrent plus tenter de désamorcer les critiques, re général de l’Organisation des d’avoir un des sites les plus visités sur l’Accord multilatéral sur l’inves- processus de consultations et réticents. Par ailleurs, la création le FMI organise des réunions infor- Nations unies (ONU), le but du glo- parmi les organisations internatio- tissement (AMI), en 1998, a été, d’échanges avec la société civile d’une telle structure pose un pro- melles avec les ONG. « J’avais pro- bal compact est de promouvoir nales. Mais les efforts de l’organisa- pour elles, un sérieux coup de afin que notre organisation devien- blème financier à des associations posé à Washington, juste avant Pra- dans les entreprises des pratiques tion apparaissent laborieux en rai- semonce. Négocié dans l’enceinte ne plus transparente, plus ouverte. Il dont beaucoup vivent de la généro- gue, la mise en place d’un organe respectueuses des droits de l’hom- son peut-être des enjeux financiers de l’Organisation de coopération nous a fallu également prendre en sité publique, ainsi qu’un problè- permanent de consultation des me et des enfants, des travailleurs considérables dans les négociations et de développement économi- compte Internet, devenu une réalité me de crédibilité. Il n’est pas ques- ONG, poursuit Flemming Larsen. et de l’environnement. Reste que portant sur le commerce mondial. ques (OCDE), à Paris, ce projet, dans les négociations. » tion pour certaines ONG de confé- Horst Koehler, le directeur général, près des deux tiers des ONG mem- « Quand Vivendi rachète Universal qui devait imposer l’égalité de trai- Aujourd’hui, l’OCDE déclare tra- rer ainsi une légitimité à des insti- avait même discuté de cette proposi- bres du comité de la société civile Studio, les négociations se déroulent tement des investisseurs étrangers vailler avec quelque cent organisa- tutions qu’elles contestent. tion avec les ONG, mais, à notre sur- des Nations unies s’opposent à cet- dans le plus grand secret, sauf à les et locaux, a été officiellement tions, pour la plupart des ONG, Egalement sur le gril, le FMI, prise, elles n’y étaient pas très favo- te plate-forme. faire échouer », explique un spécia- enterré sous la pression notam- sur des questions extrêmement mais aussi la Banque mondiale, tra- rables. » Surprise réelle ou non : la Une initiative de la Banque mon- liste. Et à l’OMC, comme à l’OCDE, ment de la société civile. Dès le variées. Cela ne va pas sans poser ditionnellement plus ouverte aux réticence des ONG n’a pourtant diale sur Internet, le Global Develo- la question de la transparence début de l’année, Internet avait des problèmes de représentativité. ONG, ont modifié leur stratégie de rien d’étonnant dans la mesure où pment Gateway, fait lui aussi l’ob- externe divise les Etats membres. joué son rôle dans la contestation, « Ce sont les associations qui déci- communication. Dans la foulée de les associations, du moins les plus jet de critiques. Ce portail mondial puisque Le Monde diplomatique dent, en fonction des sujets, quels l’échec de Seattle, Michel Camdes- contestataires, sont allergiques à a pour but de rassembler les initia- Martine Laronche LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 / III DOSSIER ̄ Edward Goldsmith, codirecteur du Forum international sur la globalisation CHRONIQUE « Nous sommes devenus tributaires par Serge Marti d’un système économique suicidaire » La France en cent ans lors, comment ça va la France en ce début d’année ? Pas « Aviez-vous imaginé il y a six tute for Policy Studies, réalise aus- – Récemment les assemblées dépenses de santé et d’éducation ; mal, pas mal, répond, faussement modeste, Marianne ans, au moment de la création si un travail important aux Etats- générales du Fonds monétaire mais avec en toile de fond l’idée en pointant du doigt le moral des Français qui est au du Forum international sur la Unis, comme Ralph Nader avec international (FMI) et de la Ban- qu’il faut privatiser ces services plus haut. Très bien, très bien, renchérit, sûr de lui, Lau- globalisation qui rassemble les son organisation Public Citizen, que mondiale à Prague, le som- publics, qui sont la cible, désor- Arent Fabius en affirmant que, pour l’Hexagone, l’année 2000 principaux mouvements de la pour ne citer que ces trois-là. met de l’Union européenne à mais, de la libéralisation. aura été, selon son expression, un « bon cru » sur le plan écono- lutte contre la mondialisation, – La société civile dit aujour- Nice, ont donné lieu à des débor- – Est-ce que les syndicats vous mique. Une performance à laquelle, on s’en doute, Bercy estime que la contestation prendrait d’hui vouloir passer de la contes- dements violents. Ne craignez- suivent dans votre analyse de la avoir quelque peu contribué. En présentant, le 16 janvier, ses une telle ampleur ? tation à une étape de proposi- vous pas des effets négatifs sur mondialisation ? vœux à la presse économique, celui qui ne préside que depuis – En 1994, quand nous avons tions. Compte tenu de son hété- l’image des mouvements anti- – Aux Etats-Unis, la crainte neuf mois aux destinées d’un ministère « du développement écono- décidé de créer le Forum, seule rogénéité, une position de syn- mondialisation ? dominante est celle de perdre sa mique sous toutes ses formes », a tenu à rappeler la liste des dispo- une minorité de personnes s’inté- thèse vous paraît-elle possible ? – Le Forum ne participe pas à de place. Il n’y a pas de réflexion sur sitions qui devraient permettre de continuer à alimenter le ressaient à la globalisation de l’éco- – L’initiative de Porto Alegre est tels débordements. Nous menons la question de savoir ce qu’est moteur de la croissance et du désendettement. A savoir le plan nomie et aux dangers d’une libéra- une très bonne chose, mais je crois des actions directes non violentes. l’avenir des ouvriers dans une triennal de 120 milliards de francs d’allégement d’impôts, la créa- lisation totale. A l’époque, notre que la tâche sera difficile, car nous Il est vrai que ces violences ris- société mondialisée. tion de l’Agence de la dette, le développement de l’épargne sala- livre, Le Procès de la mondialisa- sommes devant un mouvement quent de donner une mauvaise Les syndicats anglo-saxons, qui riale, l’encouragement à l’artisanat, aux PME et aux créations tion, qui sort aujourd’hui dans une très hétéroclite, voire complète- publicité à nos mouvements. Dans contrôlent de puissants fonds de d’entreprises. version française, était inexporta- ment divisé sur certains sujets. les manifestations, il y a toujours pension, pourraient au moins Soulignant que « l’économie ne peut pas être séparée du social », ble. Puis, tout d’un coup, quelques- Le Forum est en train de mettre une petite minorité qui casse tout. réclamer que les investissements Laurent Fabius a assuré que la France devrait enregistrer un taux uns des problèmes que nous soule- la dernière main à un programme Ces gens se sentent bloqués et se fassent en faveur du développe- de croissance de 3 % en 2001 qui permettra « de redescendre pour vions, en particulier ceux liés aux alternatif. Nous sommes tous d’ac- empêchés de faire valoir leur point ment durable… Mais la moitié des la première fois cette année sous la barre des 2 millions de chô- méfaits de l’agriculture industriel- cord pour dire que l’économie et de vue. Ils ne voient pas d’autres Américains ont des actions en meurs ». le ou à la destruction de l’environ- donc les entreprises doivent avoir moyens d’agir, et je peux les com- Bourse. Nous sommes devenus tri- « Depuis cent ans, jamais la France n’a créé autant d’emplois »,a nement, ont rencontré les préoccu- un enracinement local, même si prendre car tout le monde, les gou- butaires d’un système économi- affirmé le ministre à cette occasion. Information intéressante, pations des opinions publiques du des divergences subsistent entre vernements, les institutions inter- que suicidaire. Mais un grand mais comment la véri- fait de plusieurs scandales. Pour- les partisans d’une action radicale nationales, à l’exception de la Con- krach économique pourrait peut- Et la Bourse s'envola fier sur une aussi lon- tant, tout ce contre quoi nous met- et les réformistes. Moi qui suis un férence des Nations unies sur le être nous sauver. Indice du cours des actions françaises déflaté gue période de réfé- tions en garde était prévisible et traditionaliste défenseur de la commerce et le développement – Vous voulez dire que vous de l'indice des prix à la consommation rence ? Certains s’y résulte, de façon évidente, des poli- famille et des sociétés communau- (Cnuced) et de l’Organisation inter- souhaitez une crise financière 70 sont employés. Avec tiques économiques menées taires, je suis relativement isolé. nationale du travail (OIT), est con- pour faire réfléchir les gens ? difficulté. depuis près de trente ans. tre nous. Aujourd’hui, on ne peut – Je n’ai pas dit cela ! Mais en « Je pensais qu’il exis- Il en va ainsi du réchauffement plus distinguer la politique des juin 1998, Wall Street était au bord 60 tait davantage de maté- de la planète. C’est une idée pres- gouvernements de celle des multi- de la faillite. Et pendant l’été les riaux statistiques per- que infantile d’avoir pu imaginer nationales. gens ont commencé à s’interroger mettant d’établir des qu’il serait possible de modifier – N’avez-vous pas le sentiment sur la mondialisation des capitaux 50 séries longues. Mais il a impunément la composition chimi- que votre vision est mieux com- et le libre-échange. Cette crise a fallu tout reconstituer que de l’atmosphère. Comme il est prise de la classe politique ? entraîné l’opinion publique à en tenant compte de la 40 ahurissant d’avoir pensé que l’on – On a pu entendre certains pro- remettre en cause les présupposés quasi-absence de chif- pourrait produire de la nourriture pos encourageants dans le domai- de base. Notamment sur le rôle du fres fiables entre les saine en gavant les animaux avec ne de l’alimentation de la part du FMI. Aujourd’hui, l’économie amé- 70 deux guerres mondia- des déchets ou avec leurs propres chancelier allemand qui considère ricaine est en train de se dégrader. les », indique Philippe carcasses. qu’il faut en finir avec l’agriculture On a vu un écroulement du sec- Chalmin, qui a dirigé Le Forum international, qui est industrielle. Mais sur d’autres teur des start-up de la nouvelle 60 la réalisation du d’abord un rassemblement d’indi- sujets, comme le libre-échange, les technologie. Cela va-t-il entraîner récent ouvrage intitu- vidus, travaille sur toutes ces ques- ̄ choses n’ont pas bougé. une récession ? Personne ne le lé La France au XXe siè- tions. L’initiative de sa création L’Organisation mondiale du sait. Mais si c’est le cas, il faudra 50 cle (Euler, 149 p., 69 F, revient à Jerry Mander, le prési- commerce (OMC) est en panne du réfléchir sur l’instabilité mondiale. disponible chez dent de Public Media Center, un Edward Goldsmith fait des divergences entre les pays Car une institution internationale ADHE, 17, rue de la 0 think-tank qui analyse le monde riches et les pays du tiers-monde. comme l’OMC qui prétend enca- Sorbonne, Paris-5e). de la communication et de la publi- b A 72 ans, cet Anglo-Français Mais du coup, les Etats-Unis négo- drer les pratiques commerciales 1901 20 40 60 80 2000* En s’appuyant sur de cité aux Etats-Unis. Nous sommes est un militant de longue date cient de plus en plus des accords fait, en réalité, tout l’inverse. Elle *10 mois Source : Euler-SFAC nov.-déc. 2000 nombreuses sources une soixantaine de membres des causes écologistes. Il a fondé bilatéraux. supprime toutes les lois qui consti- éparses et en faisant venant de vingt-cinq pays et nous en 1969 la revue The Ecologist, Sur la dette des pays les plus pau- tuent un obstacle au commerce et appel à plusieurs spécialistes, cet économiste, qui est aussi histo- avons la chance d’y compter des dont une version française paraît vres, je considère que ça n’a pas les remplace par des règlements rien, a réalisé en cent graphiques le panorama d’un siècle d’éco- personnalités très efficaces. depuis quelques mois. avancé du tout. C’est un compro- qui protègent les intérêts des multi- nomie et de société françaises. Une vaste fresque qui passe en Martin Khor en Malaisie, qui ani- b Avec l’aide de son frère, l’homme mis malhonnête. On va annuler la nationales. » revue le travail, l’économie, la démographie, l’Etat, l’univers de la me le Third World Network, est d’affaires Jimmy Goldsmith, il a créé dette, mais en imposant des condi- production, la société de consommation, le cadre de vie, les entre- certainement le plus influent dans plusieurs fondations tournées tions draconiennes. Certes les poli- Propos recueillis prises… les pays en développement, mais vers les questions tiques d’ajustement structurel par Laurence Caramel Ainsi sur la question de l’emploi évoquée par le ministre, le John Cavanagh, à la tête de l’Insti- de développement durable. n’imposent plus de réduire les et Martine Laronche recueil rappelle, courbes à l’appui, qu’au cœur de la crise des années 1930, la France comptait plus de 900 000 chômeurs et un million en 1940 du fait de la guerre. « Ce niveau n’est à nouveau dépassé qu’en 1976, puis la dérive s’accélère, soulignent les auteurs : 2 millions en 1983, 3 millions en 1994. Le reflux ne Michael Harondom, un patron brésilien éthique commence qu’en 1997 ». D’autres graphiques, reconstitués sur cent ans, portent sur la fréquentation de l’enseignement supérieur et la priorité donnée SAO PAULO moins philanthrope ». get de recherche au perfectionne- à certaines disciplines, le poids de l’Etat et la montée des prélève- de notre envoyé spécial Sa société Chez Fersol, le salaire d’un ment des emballages. ments publics, la montée en flèche de la consommation et, en vec ses lunettes à montu- ouvrier débutant est actuellement Parallèlement, le traitement des contrepoint, la stagnation de la pauvreté (elle affecte aujour- re rose, son crâne lisse et de pesticides de 900 reals (environ 3 500 francs), eaux usées se veut un modèle du d’hui 10 % de la population, le même niveau qu’en 1910-1913), le son reste de chevelure ras- soit cinq fois le Smic local. L’amé- genre : un lac artificiel en cours phénomène de concentration étudié à travers l’automobile et, Asemblé en queue de che- fait partie du Cives, lioration constante des conditions d’aménagement, où se déverse- naturellement, l’envolée de la Bourse. Sans oublier l’odyssée du val, Michael Harondom, vêtu de de travail est, selon son patron, le ront bientôt les eaux purifiées en franc, appelé à être bientôt remplacé par l’euro. blanc de pied en cap, ne corres- l’un des organisateurs meilleur atout pour augmenter la amont, sera peuplé de poissons à Que retenir de cette France en cent ans ? D’abord, le contraste pond pas exactement au portrait productivité. Après avoir créé, en la disposition des employés ama- entre la stagnation démographique, sociale et économique qui robot de l’industriel que l’on ren- du Forum 1994, Planet Ocean, une fondation teurs de pêche. Dans deux mois, a caractérisé la première partie du siècle, par opposition à la contre ordinairement au Brésil. écologique spécialisée dans l’étude Michael Harondom espère obtenir forte croissance, finalement mieux partagée qu’on ne le dit, qui Agé de cinquante-trois ans, ce de Porto Alegre du milieu marin, il met en pratique le label ISO 14 000, garantie d’une aura marqué les cinquante années suivantes, relève Philippe natif de Buenos Aires, qui a passé dans son entreprise son engage- production écologiquement correc- Chalmin. une bonne partie de sa jeunesse en devenu pacifiste, précise cet admira- ment en faveur de la protection de te, jusqu’ici octroyé à seulement Ensuite, la spécificité d’un modèle socio-économique profon- Israël, se sait « atypique ». Sa fabri- teur de Gandhi, Nelson Mandela l’environnement. Le recyclage des 130 sociétés installées dans le pays. dément original, fait d’un « dirigisme » qui a connu d’incontesta- que de pesticides, sise à 70 kilomè- et Martin Luther King, en fréquen- déchets y est systématique et les Sorte de vitrine du Cives, qui bles réussites dans l’après-guerre, et d’une découverte tardive tres de Sao Paulo, près de la petite tant l’école militaire israélienne pen- résidus organiques provenant du compte quelque 300 membres (en 1979) de l’économie de marché et du rôle de la Bourse. Mais ville de Mairinque, l’est tout dant près de quatre ans.» réfectoire sont destinés à une zone répartis dans neuf des vingt-sept aussi un pays « où il fait bon vivre », ce qui n’était pas le cas – et autant. Membre du Cives Dans le sillage de son beau-père, de compostage plantée en arbres Etats brésiliens, Fersol privilégie de loin – en 1900. La Belle Epoque, c’est en 2000, pas au début du (« citoyen » en latin), une organisa- il se retrouve au Brésil en 1972. fruitiers. Première firme brésilien- les échanges avec les pays émer- siècle. Elle n’était « belle » alors que pour de rares privilégiés. tion de PME fondée en 1994 pour Dépourvu de diplôme universitai- ne à avoir importé des sachets gents, notamment la Chine et l’In- soutenir la candidature (malheu- re, il se lance dans les affaires trois « hydrosolubles », qui évitent le de. « Avec les multinationales, préci- reuse) à la présidence de Luiz Ina- ans plus tard, en compagnie d’un contact manuel avec des produits se son PDG, les transferts de techno- cio « Lula » da Silva, ancien leader associé dont il avait fait la connais- toxiques au moment de la prépara- logie sont pratiquement impossi- syndical des métallos de Sao Paulo sance en Israël, en servant d’inter- tion de l’épandage, Fersol consa- bles. » Même s’il estime que l’entre- et figure de proue du Parti des tra- médiaire entre les exploitants agri- cre une bonne partie de son bud- prise n’a pas pour vocation de pal- vailleurs (PT), le PDG de la société coles et les producteurs d’engrais lier les déficiences des pouvoirs Fersol estime que « l’usine doit être et de pesticides. publics, il a fait construire, près de un instrument de la formation de la En 1983, Fersol commence à Bibliographie l’entrée de l’usine, une école qui citoyenneté ». fabriquer ses propres produits accueille 300 élèves, dont à peine (insecticides, désherbants et fongi- b Le Procès de la une trentaine sont des enfants de L’AVENTURE DU KIBBOUTZ cides). En 1995, avec une dette ban- mondialisation, sous la direction ses salariés. Hostile à la mondialisation « tel- caire de 10 millions de dollars pour d’Edward Goldsmith et de Jerry Pourtant, en 1999, Fersol a enre- le qu’elle nous est imposée par les un chiffre d’affaires en forte baisse Mander (Fayard, 2001, 488 p., gistré un déficit de 2,7 millions de pays riches », il participera au de 15 millions de dollars, la société 148 F, 22,56 ¤). dollars, pour un chiffre d’affaires Forum social mondial de Porto Ale- est au bord de la faillite en raison b La Mondialisation au-delà de 7,5 millions. Mais un léger gre « pour chercher en commun des dissensions entre associés qui des mythes, sous la direction de redressement devrait apparaître d’autres voies », principalement bloquent tout projet de modernisa- Serge Cordelier (La Découverte, dans les comptes de l’exercice avec les délégués de l’Association tion. Devenu seul maître à bord, 2000, 176 p., 49 F, 7,47 ¤). 2000. Le PDG ne s’inquiète pas latino-américaine des petites entre- Michael Harondom inaugure alors b La Montagne des vanités : outre-mesure des bilans compta- prises (Alampe), qui regroupe les sa gestion par un coup de théâtre : les secrets de Davos, de Lewis bles guère reluisants. « Les ban- patrons « progressistes » de neuf malgré une trésorerie plus qu’alar- Lapham (Maisonneuve et Larose, quiers, dit-il, me font confiance, car pays, dont Cuba. Le Cives fait mante, il corrige à la hausse les 2000, 120 p., 78 F, 11,89 ¤). ils savent que Fersol redeviendra ren- d’ailleurs partie du comité d’organi- plus bas salaires de ses 82 b La mondialisation n’est pas table sous peu. » Pour l’heure, il cul- sateurs du Forum de Porto Alegre. employés rescapés des « dégraissa- coupable : vertus et limites tive un grand projet : la cession Issue d’une famille juive « sionis- ges » successifs ! « C’est un mythe du libre-échange, sous hypothèque de 25 % du capi- te de gauche » établie en Argentine de croire que la réduction des coûts de Paul Krugman (La Découverte, tal de sa firme (7,5 millions de dol- après la guerre, Michael Haron- de production, qui se fait essentielle- 2000, 224 p., 49 F, 7,47 ¤). lars) à ses 85 employés. « Ignare » dom a tenté, à quatorze ans, l’aven- ment sur le dos des salariés et au b Une liste des principaux sites autoproclamé en culture livresque, ture du kibboutz, où il dit avoir seul bénéfice des actionnaires, est de protestation à la l’homme vient de se lancer dans la appris le principe de la répartition une stratégie efficace à long ter- mondialisation se trouve sur lecture de L’Ethique de Spinoza… des revenus et acquis « une certai- me », explique-t-il, en se défen- http//:members.iinet.net.au/ ne idée du socialisme ». « Je suis dant d’être « altruiste, et encore ~jenks/andeas.html Jean-Jacques Sévilla IV / LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 EUROPE ̄ Le statut de société européenne ? Une porte DROIT ET ÉCONOMIE tout juste entrouverte à la participation des travailleurs par Stéphane Corone oquille vide ou vrai pro- employeurs d’Europe (Unice). tion des salariés, sur la base de rap- L’emmenthal grès social ? Il faudra En matière de droits Mais cette possibilité a son revers : ports réguliers établis par les diri- attendre plusieurs années la complexité. Un « groupe spécial geants, portant sur l’évolution des Cavant de savoir quel sociaux, la directive de négociation » doit être consti- activités de la SE. La participation apport représente pour les tra- tué, les Etats déterminant le mode doit également être organisée, vu de Bruxelles vailleurs le volet social du futur sta- communautaire d’élection ou de désignation de ses mais sous certaines conditions. tut de société européenne (SE), membres. Les résultats de la négo- Les Etats membres sont libres dont le projet a été approuvé par garantit uniquement ciation sont eux aussi soumis à également de ne pas transposer elon le décret du 30 décembre 1988, qui définit les caractéristi- le conseil des ministres des affai- conditions, de manière à ne pas cette directive – une disposition ques des denrées alimentaires, l’emmenthal doit avoir « une res sociales des Quinze le qu’il n’y aura pas réduire les droits existants de parti- réclamée par l’Espagne, où les pâte ferme, cuite, pressée et salée en surface ou en saumure ; de 20 décembre. cipation des travailleurs. De multi- patrons sont opposés à la partici- couleur ivoire à jaune pâle, présentant des ouvertures de dimen- Ce « suspens » est d’abord lié à de régression ples portes de sortie sont prévues. pation des salariés ainsi que cer- Ssions allant de la grosseur d’une cerise à celle d’une noix ; croûte dure des questions de procédure. Le Dans le cas d’une SE née d’une tains syndicats. C’est cette option et sèche ; de couleur jaune doré à brun clair ». La plupart des denrées projet de règlement – qui fixe le Le dispositif social, qui porte sur fusion, par exemple, cette partici- qui a permis de débloquer les dis- sont ainsi décrites dans notre réglementation de manière à ce qu’il statut – et celui de la directive con- l’information et la consultation pation ne s’applique que si au cussions à Nice. Mais dans ce cas n’y ait pas de confusion dans l’esprit du consommateur sur la compo- nexe – qui organise l’implication des salariés d’une part, et sur la moins 25 % des salariés avaient aucune SE ne pourra avoir son siè- sition, la qualité, la provenance et le mode de fabrication des pro- des salariés dans la SE – doivent participation de leurs représen- déjà ce pouvoir avant l’opération ge dans le pays concerné, à moins duits. Ce louable effort de transparence, qui permet d’éviter que l’on d’abord faire l’objet d’une consul- tants dans les conseils de sur- (50 % en cas de création d’une hol- que les partenaires sociaux n’en achète une boîte de camembert étiquetée « roquefort » ou un tation du Parlement européen. Les veillance ou d’administration des ding ou de constitution d’une filia- décident autrement. paquet de margarine nommé « beurre », se heurte au niveau de deux textes n’entreront en vigueur entreprises d’autre part, ne déter- le). Une condition qui « restreint Pour l’Unice, « l’essentiel n’est l’harmonisation des droits européens à la définition desdites den- que trois ans plus tard, soit en mine pas de modèle unique, mais beaucoup les possibilités », obser- pas le volet social, mais le droit des rées. Qu’appelle-t-on de l’emmenthal ? Telle est la délicate question 2004. Les Etats devront ensuite laisse aux partenaires sociaux de ve-t-on à la Commission. sociétés. On ne crée pas une SE pour à laquelle a dû répondre la Cour de justice des Communautés euro- transposer la directive, qui elle- l’entreprise concernée le soin de Le contenu de l’accord, défini assurer la participation des salariés, péennes (CJCE) dans un arrêt remarqué du 5 décembre 2000 (affaire même comporte des délais de négocier un accord sur les modali- par la directive, n’est pas non plus mais parce que ce statut améliore la C-448/98). mise en œuvre. Nul ne peut donc tés d’implication des salariés. très contraignant, de manière à pré- compétitivité des entreprises ». En La direction départementale de la concurrence, de la consomma- dire aujourd’hui combien d’entre- Cette souplesse permet de pren- server chaque culture d’entreprise, revanche, pour la Confédération tion et de la répression des fraudes (DDCCRF) du Vaucluse a décou- prises opteront pour ce dispositif dre en compte les différentes cultu- explique-t-on à la Commission. européenne des syndicats (CES), vert, à la suite d’un contrôle effectué le 5 mars 1996, que la société encore en projet. res locales. « Les précédents projets « L’accord est libre : il peut tout aus- l’aspect social est primordial. Laiterie d’Argis fabriquait et commercialisait des meules d’emmen- butaient sur l’idée d’imposer des si bien proposer une semaine de « Depuis trente ans, tous les projets thal dépourvu de croûte extérieure ! Le directeur, M. Guimont, fut TRENTE ANS DE DISCUSSIONS modèles prédéterminés alors que congés sur la Côte d’Azur que la avaient été rejetés soit par les condamné par ordonnance à payer deux cent soixante amendes (cor- Côté entreprises, du strict point certains pays ne connaissent pas ce constitution de conseils d’atelier ». employeurs, qui ne veulent pas par- respondant à deux cent soixante fromages) de 20 francs chacune. Il de vue financier, l’avantage de la concept de participation des sala- Si aucun accord n’est conclu, des tager le pouvoir, soit par nous, car fit opposition de cette ordonnance devant le tribunal de police de SE, qui peut être créée dans diffé- riés », observe Thérèse Deliedeker- dispositions dites de référence s’ap- certains syndicats étaient opposés à Belley, arguant que la législation française, en imposant une croûte rents cas (notamment une fusion), ke, directrice de l’Union des confé- pliquent, qui visent dans tous les la participation des salariés », à l’emmenthal, était contraire à la législation européenne et plus par- est assez clair. En revanche, sur le dérations de l’industrie et des cas à l’information et à la consulta- raconte Willy Bouschak, secrétaire ticulièrement à l’article 30 du traité de Rome. Cet article interdit aux volet social, débloqué au conseil confédéral à la CES. Etats membres de prendre des mesures qui restreignent les importa- européen de Nice début décembre Mais depuis 1987 la confédéra- tions ou qui ont un effet équivalent. après trente ans de discussions, Une réduction des coûts administratifs tion syndicale a adopté une posi- Avant de rendre son jugement, le tribunal estima nécessaire de l’apport de la directive apparaît tion unique favorable à ce droit. demander à la Cour de justice des Communautés européennes plus flou. Certes, le texte indique Le futur statut de société européenne (SE) permettra aux entrepri- Elle se félicite donc de ce projet de (CJCE), dans le cadre d’une question préjudicielle, si la législation qu’« afin de promouvoir les objec- ses qui opèrent dans plusieurs Etats membres de se constituer en directive, mais regrette la disposi- française, qui exige que l’emmenthal soit pourvu d’une croûte, était tifs sociaux de la Communauté, il société de droit communautaire et ainsi d’évoluer dans l’Union en tion permettant à un Etat de ne ou non contraire au droit européen. Cette affaire a permis à la Cour convient d’arrêter des dispositions appliquant un jeu de règles et un système unique de gestion et de pas la transposer. d’affiner sa jurisprudence en matiè- spéciales, notamment en ce qui con- publication de l’information financière. Ce qui leur évitera d’avoir à On peut toutefois imaginer que L’emmenthal est re d’appellation de denrées alimen- cerne l’implication des travailleurs, se conformer aux différentes législations nationales des Etats où dans les pays où n’existe pas la par- taires. visant à garantir que la création elles comptent des filiales. ticipation des travailleurs, en l’ins- produit par plusieurs Selon M. Guimont, l’appellation d’une SE n’entraîne pas la dispari- La SE pourra aussi transférer son siège d’un Etat à un autre sans taurant pour la SE, salariés et syn- « emmenthal » est générique au tion ou l’affaiblissement du régime avoir à le dissoudre dans le pays de départ ni à procéder à une créa- dicats y prennent goût, au point pays européens qui, sens de l’article 3 du règlement du d’implication des travailleurs exis- tion dans celui qui l’accueille. L’ensemble des simplifications devrait d’en réclamer l’extension au droit Conseil du 14 juillet 1992 tant » dans les sociétés participant se traduire par une réduction des coûts administratifs, évaluée à national. C’est d’ailleurs ce risque contrairement (n˚ 2081/92) ; elle s’oppose aux à la SE. Il ne s’agit donc pas, par ce 30 milliards d’euros. Des secteurs tels que le BTP, l’automobile, la de « contagion », comme le dit la appellations d’origine protégée texte, d’aller vers un progrès en pétrochimie, l’aéronautique et l’aérospatiale ou encore les banques Commission, qui a longtemps blo- à la France, (AOP) et aux indications géographi- matière de droits sociaux mais de et les assurances, qui ont généralement des activités transnationales, qué les projets de SE. ques protégées (IGP), qui doivent garantir qu’il n’y aura pas de ont manifesté leur intérêt pour un statut de SE, indique-t-on à la n’imposent pas répondre à un cahier des charges régression. Commission européenne. Francine Aizicovici précis, selon l’article 4 dudit règle- de croûte. ment. Il fait d’ailleurs remarquer que l’emmenthal est produit par Exiger cet affinage plusieurs pays européens qui, eux, n’imposent pas de croûte. Exiger Lucian Butnaru, jeune patron roumain de start-up, reviendrait donc cet affinage reviendrait donc à entraver indirectement l’importa- à entraver tion de fromages étrangers en Fran- ce, puisque l’on pourrait les interdi- parie sur l’avenir économique de son pays indirectement re au motif qu’ils ne répondent pas à nos critères. Ce à quoi le gouverne- l’importation ment français répond qu’il s’agit BUCAREST société d’informatique en Rouma- France Télécom est de quarante- d’une situation purement interne de notre correspondant La société nie. A dix-neuf ans, cela donne des cinq ans, celle des mille deux cents de fromages étrangers qui ne relève pas de la Cour euro- oin des clichés, en Rouma- ailes. C’est ainsi qu’Akela voit le employés de Mobilrom est de vingt- péenne car il s’agit d’un producteur nie, les jeunes font l’avenir d’informatique jour. Aujourd’hui, avec un chiffre neuf ans », affirme Bernard en France, puisque français qui vend ses produits en de leur pays. Même s’ils d’affaires de 1 million de dollars et Moscheni, PDG de cette société de France sous la législation française Fpeuvent aussi le défaire, franco-roumaine une équipe de soixante-dix infor- téléphonie mobile créée par Fran- l’on pourrait et qu’en pratique la fameuse croûte comme en novembre dernier lors maticiens, Lucian Butnaru est pas- ce Télécom. La success story de n’est pas exigée des fromages étran- du premier tour de l’élection prési- créée en 1998 sé à la vitesse de croisière. Mobilrom – un million d’abonnés les interdire au motif gers : ceux-ci ne souffrent donc pas dentielle, où une bonne partie Il envisage de constituer une en deux ans et demi – est le fruit de notre réglementation. d’entre eux a voté pour l’extrémis- par ce jeune étudiant, équipe de cent cinquante employés d’une génération qui se situe entre qu’ils ne répondent Sur ce dernier point, la Cour fait te Corneliu Vadim Tudor qui leur dont la moyenne d’âge ne devrait vingt-cinq et trente-cinq ans. remarquer que même si, de fait, la promettait de gouverner le pays à emploie aujourd’hui pas excéder vingt-cinq ans. « J’ai pas à nos critères France n’applique pas cette exigen- la mitraillette. Il est vrai que, après plus d’opportunités en Roumanie CADRE DE VIE ce aux produits d’importation, la avoir usé les bancs des universités, 70 informaticiens pour qu’ailleurs », affirme-t-il. Installé A l’opposé de Lucian Butnaru, règle leur est applicable. Or, en prévoyant la présence d’une croûte, ils obtiennent un diplôme qui ne au troisième étage d’un luxueux qui voit dans sa Roumanie natale la réglementation française est susceptible de pénaliser la produc- leur sert à rien dans un pays miné un chiffre d’affaires building, il domine du regard le une terre d’opportunités, d’autres tion d’emmenthal étrangère en lui refusant l’appellation « emmen- par la corruption : l’économie Bucarest poussiéreux. La politique rêvent de quitter leur pays. «Ce thal » puisqu’elle n’a pas de croûte. roumaine, dotée d’un potentiel de 1 million de dollars ne l’intéresse pas, au point qu’il se n’est pas tant le niveau des salaires, Par ailleurs, les juges rappellent qu’ils sont compétents lorsque l’in- considérable, patauge encore sur refuse à tout commentaire. C’est explique Bernard Moscheni. Il y en terprétation du droit communautaire peut avoir une incidence sur le le chemin des réformes. cher. Au point de refuser des salai- pour lui une perte de temps. a qui gagnent dix fois plus que le résultat du jugement qui est pendant devant la juridiction nationale, Mais derrière cette réalité deve- res de 80 000 francs par mois Quand ils ne protestent pas en salaire moyen, mais ils n’aiment pas ce qui est le cas en l’espèce, et qu’un producteur national doit avoir nue un cliché, une autre Rouma- offerts par des sociétés occidenta- se livrant au mouvement nationa- le cadre de vie qui leur est offert. » les mêmes droits qu’un producteur d’un autre Etat membre, placé nie est en train d’accoucher. Car les. Dans un pays où le salaire liste, les jeunes Roumains tour- En effet, le petit Paris de dans la même situation. Elle déduit de ces éléments qu’elle est com- mis à part les jeunes thuriféraires moyen est de 800 francs ! Son nent le dos à la politique. Internet l’Orient, comme on appelait jadis pétente pour répondre à la question préjudicielle du tribunal de Bel- de Vadim Tudor, d’autres mettent rêve ? « Prendre ma retraite à vingt- et les nouvelles technologies les Bucarest, fait aujourd’hui plutôt ley. en place des start-up qui n’ont cinq ans », dit-il sans hésiter. Mais intéressent davantage. Leur règle figure de ville non seulement sous- S’appuyant sur sa jurisprudence, la Cour rappelle qu’en l’absence rien à envier à celles d’Europe ou avant d’en arriver là, il travaille du jeu : la réussite économique. développée, mais aussi défigurée de règles européennes, un Etat peut adopter une réglementation qui des Etats-Unis. Les informaticiens d’arrache-pied pour réaliser la « La moyenne d’âge de l’effectif de par les excès architecturaux du s’applique aux produits – tant nationaux qu’étrangers – à deux condi- roumains sont de plus en plus Bucharest Valley, selon le modèle dictateur Nicolae Ceausescu. tions. D’abord, la législation de l’Etat membre doit être nécessaire à recherchés. Les sociétés de publici- américain de la Silicon Valley. Lucian Butnaru, qui mène sa vie la protection des consommateurs et ensuite la mesure adoptée doit té, de marketing et de téléphonie L’âge de Lucian n’a d’égal que ses entre Bucarest et Paris, ne semble être proportionnée à l’objectif poursuivi. mobile regorgent d’adolescents. ambitions. pas sensible à ces arguments. Pour En ce qui concerne l’appellation des produits alimentaires, la direc- De l’informatique au management lui, la capitale roumaine est tive 79/112/CE prévoit que lorsque le nom d’une denrée n’est pas pré- culturel, les jeunes Roumains sont FINS DE MOIS d’abord virtuelle et s’appelle vu par un texte européen, celle-ci prend le nom habituellement en en pointe. Son aventure commence en Bucharest Valley. « J’espère qu’un usage dans le pays dans lequel elle est vendue au consommateur En 1996, allongé sur son lit dans 1998 avec la création de la société jour cela deviendra une réalité, final, et où existe une description suffisamment précise pour permet- le campus universitaire de Buca- d’informatique franco-roumaine lance-t-il, bravache. J’ai déjà rédi- tre à ce dernier de la distinguer des produits avec lesquels elle pour- rest, Lucian Butnaru regarde le pla- Akela. L’étudiant de la section fran- gé un projet de loi qui permettrait rait être confondue. fond. Il a dix-huit ans et rêve à son cophone de l’Ecole polytechnique de créer des parcs technologiques Par ailleurs, les Etats peuvent imposer au distributeur de modifier avenir. Tout d’un coup, il fait part roumaine – oui, cela existe dans ce de haut niveau en Roumanie. » le nom d’un produit importé lorsque ce produit est tellement diffé- à ses trois autres compagnons de pays qui se dit souvent la petite A vingt-deux ans, Lucian Butna- rent de ceux connus sous cette dénomination qu’il ne peut être consi- chambre – en Roumanie, la norme sœur de la France – travaille, après ru est optimiste. Auteur d’un livre déré comme appartenant à la même catégorie – ce serait par exem- d’une petite pièce de cité universi- ses cours, dans des sociétés d’infor- ̄ d’informatique, ce jeune homme ple le cas d’une bière d’importation étiquetée « cidre », ou l’inverse. taire est de quatre lits – d’un détail matique afin d’arrondir ses fins de n’a pas encore terminé ses études Mais, ajoute la Cour, tel n’est pas le cas en l’occurrence, l’emmen- de son film mental. « D’ici quatre mois. Issu d’une famille aux reve- à l’Ecole polytechnique. « Beau- thal restant de l’emmenthal, avec ou sans sa croûte, qui ne résulte ans, je roulerai en Mercedes », nus modestes de Brasov, au centre Lucian Butnaru coup de monde s’étonne que je conti- que d’un affinage complémentaire. Enfin, fait remarquer la Cour, lance-t-il. de la Roumanie, il essaie de rendre nue mes études, explique-t-il. OK, l’autorisation donnée aux Etats de dénommer clairement les den- décente sa vie d’étudiant à Buca- b Né le 6 août 1978 à Brasov, ville je n’ai plus rien à apprendre à la rées pour protéger les consommateurs ne leur permet pas d’adopter AMBITIONS rest, une capitale qui ne fait pas de située au centre de la Roumanie, fac, mais pour mes parents c’est des règles qui restreignent les importations de produits fabriqués Sa Mercedes, il l’a eue et s’en est cadeaux aux jeunes. Doté d’un Lucian Butnaru est admis en important d’avoir un diplôme. Ils ne dans d’autres Etats membres, lorsque la protection des consomma- lassé. Entre-temps, il a cédé l’objet sens inné des affaires, il partage 1996 dans la section francophone comprennent pas ce que je fais, teurs peut être atteinte par d’autres moyens. Or, concluent les juges, de son rêve à son père au profit son temps entre les études et le de l’Ecole polytechnique mais chaque fois que j’appelle ma en l’espèce, un étiquetage ad hoc serait suffisant pour permettre aux d’un modèle plus sophistiqué dont travail et réussit à se faire un petit de Bucarest. mère pour lui dire que j’ai passé consommateurs d’acheter de l’emmenthal avec ou sans croûte, mais il préfère ne pas parler. Lucian a capital, et surtout un savoir-faire b En 1998, il crée avec l’appui encore un examen, elle se met à sans erreur. vingt-deux ans et l’argent ne l’inté- qui ne passe pas inaperçu. du groupe français Diaz pleurer de joie. » resse plus. Il en a suffisamment En mai 1998, le groupe français la société Akela, spécialisée Agence Juris Presse pour ne pas se fatiguer à en cher- Diaz lui propose de créer une dans la téléphonie mobile. Mirel Bran BOUSSOLE LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 / V

EUROPE Les indicateurs économiques internationaux « Le Monde » / Eurostat Technologies de l'information : l'Union derrière UE 15 EURO 11 ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-U. JAPON les Etats-Unis et le Japon PRODUCTION INDUSTRIELLE (oct. 00, en %) DÉPENSES DÉPENSES TIC PAR HABITANT PAR HABITANT EN % Sur un an ...... 3,6 3,8 5,6 2,0 0,8 2,8 0,8 -0,2 0,7 6,3 3,9 EN TI* (en euro/hab.) EN TC** (en euro/hab.) DU PIB Sur un mois ...... - 0,7 - 0,1 - 0,1 – 0,7 - 1 0,8 -0,8 -2,3 -0,2 0,2 – 3,5 1 166 7,6 724 PRIX À LA CONSOMMATION (nov. 00, en %) 574 522 2,6 * 2,9 * 2,6 3,7 4,1 2,2 2,5 2,9 * 1,0 3,5 – 0,9 (oct.) 713 5,1 Sur un an ...... 4,4 Sur un mois ...... 0,3* 0,3 * 0,3 0,2 0,3 0,2 * 0,4 0,1 * 0,3 0,2 0,1 (oct.) 484 PIB EN VOLUME (3e trimestre 00, en %) Sur un an ...... 3,4 3,4 3,6 ** 3,1 3,9 ** 3,1 2,4 3,6 2,9 5,4 0,8 ** Sur trois mois ...... 0,7 0,7 1,1 ** 0,4 0,9 ** 0,7 0,5 0,8 0,7 0,7 1,0 **

EU-15*** ÉTATS-UNIS JAPON DÉFICIT PUBLIC/PIB (en %) * TI : technologies de l'information ** TC : télécommunications *** hors Belgique et Luxembourg Source : Eurostat 1999 ...... – 0,7 – 1,3 – 1,4 – 0,7 – 1,1 – 1,8 – 1,9 1,0 1,3 1,0 – 7,6 a RAMENÉS AU NOMBRE D’HABITANTS, les investissements dans les DETTE PUBLIQUE/PIB (en %) technologies de l’information et de la communication (TIC) placent l’Union européenne derrière le Japon et les Etats-Unis, avec à peine plus 1999 ...... 68,1 72,2 61,1 116,1 63,7 58,9 115,1 62,9 45,7 59,3 105,4 de 1 000 euros par habitant contre 1 300 euros et 1 800 euros. a SOLDE COMMERCE EXTÉRIEUR OBSERVÉES EN POURCENTAGE du produit intérieur brut (PIB), ces (en milliards d'euros, oct. 00) dépenses ressortent en revanche à 5,1 % pour les Quinze, contre 7,6 % outre-Atlantique et 4,4 % au Japon. Parmi les Etats membres, la Suède et – 5,7* 3,7* 9,4 1,6 – 3,4 – 1,9 -1,1(sept.) 0,7 – 5,2 (sept.) – 25,7 (juin) 11 (juin) le Royaume-Uni se montrent les plus gros investisseurs (6,5 % et 6,4 %), INVESTISSEMENT (FBCF) tandis que l’Espagne ferme la marche avec moins de 4 %. (2e trimestre 00, en %) a LA FRANCE, COMME L’ALLEMAGNE, se situe dans la moyenne Sur trois mois ...... 0,8 0,7 – 1,2 2,7 2,4 1,7 1,6 2,0 -1,0 2,0 1,4 européenne concernant les dépenses consacrées aux TIC par habitant :

1 083 euros pour l’Hexagone et 1 064 outre-Rhin. La Suède et le * provisoire **2e trimestre 2000 Danemark déploient les plus gros efforts financiers (1 554 euros et 1 520 euros), devançant le Japon. Pour plus d'informations : http://www.europa.eu.int/comm/eurostat

PAYS ÉMERGENTS Les indicateurs français INNOVATION Le chômage, un fléau majeur pour la Chine DERNIER MOIS VARIATION Les mobiles grignotent le téléphone fixe CROISSANCE DU PIB INFLATION EXPORTATIONS CONNU SUR UN AN Chiffre d'affaires en millions de francs en pourcentage en pourcentage en millions de dollars PREMIER DEUXIÈME CONSOMMATION DES MÉNAGES TRIMESTRE 2000 TRIMESTRE 2000 9,6 8,4 + 0,8 % (novembre) + 2,9 % 8,8 (en produits manufacturés) TÉLÉPHONIE FIXE 25 497 24 479 7,8

7,1 223 900 TAUX D'ÉPARGNE 15,7 % ( 2e trim. 00) – 0.7 SERVICES MOBILES 12 310 13 003 6,0 194 716 183 529 182 670 TERMINAUX 1 635 2 071 2,8 POUVOIR D'ACHAT DES MÉNAGES + 0,3 % (2e trim. 00) + 1.8 151 077 0,5 LIAISONS LOUÉES 2 860 2 955

COMMERCE EXTÉRIEUR – 5 (oct. 00) – 6,3 FOURNITURES 117 152 – 0,8 – 1,4 (en milliards de francs) (CVS, CJO) D'ACCÈS À INTERNET (solde cumulé sur 12 mois) + 23,7 (00/99) – 101 AUTRES 4 382 4 855

1996 1997 1998 1999 2000 1996 1997 1998 1999 2000 1996 1997 1998 1999 2000 ENSEMBLE...... 46 801 47 515 ENQUÊTE MENSUELLE SUR LE MORAL Source : Nord-Sud Export (groupe « Le Monde ») + 3 (décembre) – 2** Source : Autorité de régulation des télécommunications DES MÉNAGES * a L’ENTRÉE DE LA CHINE au sein de l’Organisation mondiale du a LA TÉLÉPHONIE MOBILE a représenté 35 % du marché français de la commerce (OMC) devrait se traduire, à terme, par une amélioration de la ENQUÊTE MENSUELLE DANS L'INDUSTRIE * téléphonie durant le second trimestre 2000, selon une enquête de l’Autori- situation économique, avec une reprise de la consommation. Mais il faut opinion des chefs d'entreprise té de régulation des télécommunications, menée auprès des 96 opéra- aussi s’attendre à une hausse de l’inflation et surtout du chômage. Les sur les perspectives générales de production + 25 (décembre) + 38** teurs de téléphonie. experts prévoient 40 millions de demandeurs d’emploi supplémentaires, a LA BAISSE DE PRIX des communications sur ligne fixe, mais aussi la ce qui en porterait le nombre à 200 millions, soit 25 % de la population baisse du volume de ce type de communications, au bénéfice des mobi- 21 670 (novembre) – 4,5 % active. Des chiffres qui paraissent inéluctables, car l’agriculture et CRÉATIONS D'ENTREPRISES les, explique ce phénomène. l’industrie chinoises coûtent plus qu’elles ne rapportent. a LA FOURNITURE D’ACCÈS À INTERNET a crû de près de 30 %, du a LA REPRISE SPECTACULAIRE des exportations en 2000 a tout l’air DÉFAILLANCES D'ENTREPRISES *** 2 973 (octobre) – 10,7 % fait des nombreuses alliances conclues entre les opérateurs et les fournis- d’un coup de bluff. En effet, quel que soit le secteur, les entreprises seurs d’accès pour la commercialisation de forfaits « tout compris » chinoises accumulent des surcapacités dangereuses : le montant élevé de * solde de réponses, cvs, en % ** solde net douze mois auparavant *** par date de publication incluant accès et communications. Le marché des cartes téléphoniques leurs stocks en témoigne. Sources : Insee, Douanes connaît, lui, une chute de plus de 28 % en nombre d’unités vendues. ̄ Les pronostics de croissance indienne sont revus à la baisse UN CHIFFRE lors que la présentation Les investissements directs étrangers sont retombés che pas des opérations audacieu- 40 % budgétaire se rapproche La production En millions de dollars ses mais astucieuses, telles que le pour l’année qui va de rachat par Lafarge d’une cimente- DES FRANÇAIS INQUIETS mars 2001 à fin février industrielle a reculé rie au Bihar, considéré comme le POUR LEUR SÉCURITÉ A 3 500 2002, les pronostics de croissance dernier endroit où un investisse- ALIMENTAIRE indienne sont ramenés à la baisse et, pour la deuxième 3 000 ment étranger pourrait se faire. pour cette année (2000-2001). A Le ralentissement économique Quatre Français sur dix esti- l’été, le Fonds monétaire interna- année consécutive, 2 500 de cette année ne doit certaine- ment que la sécurité alimen- tional (FMI) tablait encore sur une ment pas être vu comme un signe taire s’est plutôt dégradée au croissance de l’ordre de 7 %. On les résultats agricoles 2 000 avant-coureur d’une crise indien- cours des vingt dernières s’oriente plutôt vers une fourchet- 1 500 ne. Il ne doit pas, pour autant, être années, selon un sondage de te comprise entre 5,8 % et 6,4 %, sont décevants négligé. Le gouvernement indien a l’institut Louis-Harris réalisé suite au recul de la production 1 000 d’ailleurs pris des précautions en novembre 2000 auprès industrielle (6 % sur les huit pre- qu’il faudrait atteindre 30 % du importantes pour limiter l’impact d’un échantillon représentatif miers mois de l’année 2000-2001) PIB en épargne domestique pour 500 de l’annonce des résultats écono- de 1 000 personnes âgées de et à des résultats agricoles déce- réaliser le décollage économique. 0 miques annuels en augmentant les plus de dix-huit ans. Cette opi- vants pour la seconde année Cependant, la seule variation réserves en devise de 37 à 40 mil- nion est partagée par une fem- consécutive (1,3 % en valeur pour annuelle est brutale. Notons éga- -500 liards de dollars au mois de décem- me sur deux. 1995/96 1996/97 1997/98 1998/99 1999/2000 le secteur cette année ; – 1,9 % en lement que les investissements bre. La méfiance se renforce, les 1999-2000). directs étrangers ne représentent L’Inde reste fortement tributaire consommateurs sont de plus Sanjiv Goenka, le vice-président en moyenne que 1,5 % du PIB. dont prises de participation INVESTISSEMENTS de l’évolution de l’économie améri- en plus nombreux à déclarer de la puissante Confédération Pour autant, l’économie indien- INVESTISSEMENTS DIRECTS DE PORTEFEUILLES caine. Si les exportations indien- s’informer sur l’authenticité indienne de l’industrie (CII), attri- ne n’est pas à la veille d’une réces- ÉTRANGERS ÉTRANGERS nes conservent une croissance des produits consommés bue cette situation à l’indigence sion, tout au plus d’une année miti- Source : Economic Survey, Reserve Bank of India importante (+ 20 % probablement (label, traçabilité), à privilé- des infrastructures. Il estime par gée supplémentaire pour la décen- cette année), celles-ci dépendent gier les marques et les pro- ailleurs que 29 secteurs ont enre- nie 90. Il est toutefois significatif Au début des années 90, l’Inde a de roupies (1 240 millions d’euros) pour 10 % du secteur informatique duits « bio ». Les sources d’in- gistré des résultats négatifs au pre- que l’importance de la mousson, le compris qu’il fallait adopter un dis- réalisés l’année précédente. dont 60 % des débouchés se trou- formation jugées fiables sont mier semestre 2000-2001, notam- « second ministre des finances » cours de réforme pour bénéficier Depuis le début, les désinvestisse- vent aux Etats-Unis. Le ralentisse- en premier lieu les médecins, ment les domaines de l’énergie, de dont l’Inde pensait un peu vite du soutien financier international. ments-privatisations sont menés ment actuel ne risque pas de briser puis les scientifiques, les asso- la pharmacie, de l’automobile, des s’être débarrassé au milieu des A présent, ce pli initial est un frein essentiellement comme un moyen la croissance indienne. Mais il ne ciations de consommateurs, câbles de télécommunication ou années 90 (période marquée par au développement de solutions d’améliorer les finances publiques, risque pas non plus de provoquer loin devant les institutions les biens de production. Bref, le une exceptionnelle série de bonnes locales adaptées. L’année derniè- sans modifier réellement la ges- la prise de conscience nécessaire à publiques ou privées – y com- moral des patrons est au plus bas. moussons), soit encore aussi re, par exemple, les autorités ont tion des entreprises publiques, ni une réévaluation des réformes en pris de l’Union européenne –, On peut s’étonner d’une telle grande aujourd’hui. Cela est tout troqué le discours de « désinvestis- leur accorder l’autonomie et la res- direction de priorités de base, et surtout loin devant les réaction face à une croissance autant le résultat du retard d’inves- sement » pour celui de privatisa- ponsabilité financière. notamment dans les domaines de industries agroalimentaires. qu’envieraient bien d’autres pays, tissements en infrastructures que tions. Si ce changement a créé de Les investisseurs étrangers ne l’agriculture conditionnant le mar- La santé et l’environnement mais il faut toujours garder à l’es- de facteurs climatiques. En la matiè- nouveaux espoirs à l’étranger, sont d’ailleurs pas au rendez-vous ché rural futur ou de l’éducation et constituent de façon croissan- prit l’ampleur de la croissance re, ce ne sont pas forcément les c’était politiquement une erreur. lors des changements de discours. de l’environnement, tous deux pri- te les préoccupations majeu- démographique (2 % annuels). De fonds qui manquent le plus. Lors Les privatisations partielles Il y a plus de quatre ans, le minis- mordiaux pour conserver au pays res des Français, au détriment nombreux économistes indiens de sa visite en Inde, à la mi-novem- avaient déjà commencé, dans les tre des finances Palamapiam Chi- ses capacités de développement. du chômage : 45 % des person- estiment qu’en deçà de 9 % de bre 2000, le président de la Banque banques nationalisées notam- dambaram escomptait 5 milliards nes interrogées citent la santé, croissance économique, il n’y aura mondiale, James D. Wolfensohn, a ment, et auraient pu être accen- de dollars d’investissements Thomas Brotel 30 % le chômage, 19 % l’envi- pas d’impact significatif sur la ainsi déploré que le taux de réali- tuées sans tapage, suivant un pro- directs étrangers (IDE) d’ici à l’an Nord-Sud Export, ronnement. réduction de la pauvreté. sation de l’aide concessionnelle ne cessus familier en France. Au lieu 2000. La crise asiatique a refroidi groupe « Le Monde » soit que de 15 % à 18 %. C’est bien de cela, la décision d’ouvrir la par- les ambitions. Après une pointe à ÉPARGNE INTÉRIEURE là un problème politique. ticipation privée à la State Bank of 3,55 milliards de dollars en D’autres indicateurs sont égale- Illustré aussi par la gestion désas- India à 77 %, le 16 novembre der- 1997-1998, les IDE sont retombés ment préoccupants. Ainsi, le défi- treuse de la fermeture des usines nier, a été accompagnée d’une à 2,15 milliards de dollars pour cit public combiné du gouverne- polluantes implantées à Delhi. Par- menace sérieuse de grève illimitée 1999-2000, un niveau proche de ment central et des Etats fédérés a tant des meilleures intentions envi- de la part des employés de ban- celui de 1995-1996. de nouveau dépassé la barre des ronnementales et sanitaires, cette que si elle était validée par le Parle- Ce qui a changé en cinq ans, 10 % du PIB. Au premier trimestre décision a immédiatement provo- ment. c’est l’augmentation de la prise de 2000-2001, l’inflation a presque qué des émeutes menant à trois Le changement de discours n’a participations des entreprises doublé par rapport à l’année pré- morts. En dehors de deux zones d’ailleurs pas transformé les priva- étrangères dans les IDE en Inde, cédente, avec 6,4 %. En 1998-1999, vierges dépourvues d’infrastruc- tisations en réussite. En passée de 0,5 % à 22,7 % en cinq l’épargne intérieure a reculé de tures et de voies d’accès, rien n’a 1999-2000, les privatisations n’ont ans. Les entraves bureaucratiques 2,3 points, à 22,3 % du PIB, et l’in- été prévu pour transférer dans des rapporté que 26 milliards de rou- sur tous les projets ex nihilo ont vestissement (FBCF) de 2,8 points, conditions à peu près acceptables pies (soit 600 millions d’euros) aux conduit les entreprises étrangères à 23,4 % du PIB. En eux-mêmes, les 100 000 entreprises concernées coffres publics, soit 15 % de l’objec- à adopter des stratégies d’implan- ces chiffres ne sont pas mauvais, et leurs deux à quatre millions tif initial, et une réduction impor- tation plus prudentes par la prise même si le gouvernement estime d’employés. tante par rapport aux 54 milliards de participation. Ce qui n’empê- VI / LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 FOCUS ̄ Les investisseurs se montrent HISTOIRE ÉCONOMIQUE encore prudents vis-à-vis de l’Amérique latine par Bernard Kapp n Amérique latine, la repri- nement argentin aura une marge de prix du pétrole a bénéficié au L’Oncle Sam se économique est en mar- Pour les experts manœuvre de cinq à six trimestres. Venezuela et au Mexique, la chute che, mais elle reste fragile. Mais il lui faut poursuivre dans la du prix des matières agricoles a ETelle est la conclusion, de la Coface, la reprise voie des réformes structurelles et fai- pénalisé le Brésil et le Chili. pour l’année écoulée, des analys- re évoluer son modèle, pour obtenir La prudence est aussi de mise au et les fientes d’oiseaux tes de la Compagnie française d’as- reste fragile dans au moins une période de sérénité de Pérou où l’incertitude politique surance pour le commerce exté- trois-quatre ans », explique Guy prévaut depuis la démission d’Al- rieur (Coface) qui organise son col- le sous-continent. Longueville. Le régime de chan- berto Fujimori et jusqu’aux pro- itué au large du Pérou, l’archipel des Chincas offre un excel- loque annuel « Panorama mondial ge – actuellement basé sur la dolla- chaines élections. En Colombie, la lent refuge pour les cormorans, pélicans, fous de Bassan, pin- des risques-pays » le 30 janvier au L’Argentine suscite risation : 1 peso = 1 dollar – devrait reprise aussi est intervenue après gouins et autres oiseaux marins qui prospèrent par millions CNIT à Paris. De manière généra- être repensé, souligne l’économis- une récession forte et inhabituelle dans ses eaux exceptionnellement poissonneuses. Si bien que le, en l’an 2000, les investisseurs le plus d’inquiétude te. La situation de l’Argentine en 1998 et 1999. Mais si l’économie Sla surface des îles, qui bénéficient d’un climat très sec, s’est peu à peu financiers internationaux, encore inquiète d’autant plus qu’une crise semble reprendre, la situation de recouverte, au fil des siècles, d’une véritable croûte de fientes solidi- échaudés par les crises de 1997 et des difficultés », constate Jenny Clei profonde aurait des répercussions guerre civile larvée s’aggrave et les fiées, appelées guano, de 30 à 50 mètres d’épaisseur. L’idée d’expor- 1998, ont hésité, malgré la reprise, de la direction du risque-pays de la sur ses voisins et notamment sur incertitudes politiques continuent. ter vers l’Europe cet engrais très efficace, que les paysans de la région à reprendre des risques dans les Coface. Le Brésil reste un des pays le Brésil, poids lourd du continent. côtière utilisaient depuis toujours, prit tournure en 1838 avec l’envoi pays émergents. les plus attractifs de cette zone. Au cône sud, le Chili semble, lui EXPORTATIONS MEXICAINES d’une première cargaison à Liverpool. Les essais étant jugés très posi- Pour les pays latino-américains, Le pays qui focalise le plus d’in- aussi, reparti après la forte réces- L’autre poids lourd du conti- tifs, un homme d’affaires de Lima, associé à des négociants euro- qui ont souvent un large besoin quiétude sur le continent est l’Ar- sion des années 1997 et 1998, nent, le Mexique, se comporte péens, s’employa à obtenir le droit exclusif d’exploiter et d’exporter d’apports extérieurs, cette tendan- gentine, qui ne se redresse pas et même s’il paraît avoir du mal à bien. C’est un des seuls pays de la le guano des Chincas pendant six ans en échange d’un versement de ce pourrait être inquiétante si elle dont le comportement futur est dif- rétablir complètement sa situation zone à connaître une reprise sensi- 2 400 livres sterling au gouvernement péruvien. se poursuivait. La plupart des pays ficile à prévoir. Le « mégaprêt » de financière et si les difficultés socia- ble de la demande interne, alors L’affaire se révéla immédiatement excellente puisque les associés de la zone dépendent de l’épargne 40 milliards de dollars annoncé les continuent. Au nord, le que la plupart des économies réussirent à écouler 8 000 tonnes au cours de la première année en internationale, de l’arrivée de capi- par le Fonds monétaire internatio- Venezuela, dépendant de la con- latino-américaines ont été tirées réalisant un bénéfice d’environ 100 000 livres. Mais elle leur échappa taux étrangers et sont à la merci nal (FMI) à la fin de l’année 2000 a joncture pétrolière, reste structu- cette année par la demande très vite. Prenant conscience de son erreur d’évaluation, le président du moindre retournement qui soulagé bien des observateurs et rellement fragile. Le pays est à la externe. Mais un ralentissement péruvien nationalisa en 1842 toutes les réserves de guano du pays, pourrait les affecter. des investisseurs. « Le déficit de merci d’une brusque chute du prix américain pourrait avoir des consé- connues ou à découvrir, avant de créer une nouvelle corporation « Au total, tous les grands pays de paiement de l’Etat va être écarté grâ- du pétrole, tandis que les incertitu- quences importantes sur ce pays dont l’Etat était actionnaire et auquel le monopole d’exportation fut la zone ont renoué avec la croissance ce à l’aide massive du FMI. Cela per- des politiques demeurent, sachant dont 85 % des exportations sont à accordé pour cinq ans. Le grand gagnant de la manœuvre fut la mai- en 2000 (Brésil, Colombie, Chili, met de gagner du temps mais rien que tous les discours de Hugo Cha- destination des Etats-Unis. son Antony Gibbs, de Londres. Elle obtint le contrôle du marché bri- Venezuela) ou ont consolidé la crois- ne dit que la croissance structurelle vez, le chef de l’Etat, vont à l’en- Globalement, la reprise de l’an tannique, le plus développé et le plus lucratif, qu’elle garda jusqu’en sance de l’année précédente (Mexi- est repartie », souligne Jenny Clei. contre du mouvement général de 2000 devrait donc se confirmer en 1861 par renouvellements successifs des accords d’exclusivité. De que, Pérou). L’Argentine a fait excep- « Si le montant de l’aide est bien libéralisation des économies voisi- 2001. « Le sous-continent a engagé 14 000 tonnes en 1842, les expéditions de guano vers le Royaume- tion : une quasi-stagnation en de 40 milliards de dollars, le gouver- nes. Et si en l’an 2000 l’envolée du en 2000 une phase de reprise sans Uni passèrent à 61 000 tonnes en 1848, à 221 000 tonnes en 1854, 2000 a succédé à une forte récession avoir sérieusement consolidé ses puis à 302 000 tonnes en 1858. en 1999. Tenant compte de ces diffé- principaux points de faiblesse : la La « guano mania », pour reprendre une expression utilisée par la rentes variables, l’évolution du risque- De A1 à D : 130 pays à la loupe liquidité et solvabilité externe ainsi presse anglo-saxonne de l’époque, allait se répandre avec quelques pays peut être considérée comme que, dans une certaine mesure, l’en- années de retard en Europe continentale et aux Etats-Unis. Dans ce favorable au Brésil, Chili et Mexique, La Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur dettement public. Ceci a contribué dernier pays, la demande – quasi inexistante avant 1845 – vint des neutre en Colombie et au Venezuela (Coface) a mis au point une nouvelle notation qui permet de suivre à maintenir les taux d’intérêt réels agriculteurs de la côte Est et surtout des planteurs du Sud, dont les et défavorable au Pérou et en Argen- 130 pays et 35 millions d’entreprises. Les indicateurs sont regroupés à des niveaux élevés », mesure terres commençaient à s’épuiser. Certains producteurs de coton cons- tine », indique Guy Longueville, en sept familles : les facteurs politiques susceptibles d’interrompre Guy Longueville. En 2001, comme tatèrent en effet que l’usage du guano péruvien faisait doubler leurs directeur du risque-pays à la BNP- les paiements ou l’exécution des contrats en cours, le risque de pénu- en 2000, la croissance sur l’ensem- rendements. Le volume des com- Paribas et expert pour la Coface. rie de devises, la capacité de l’Etat à faire face à ses engagements ble du sous-continent devrait se Le Guano Act, voté en mandes adressées à la maison La meilleure surprise de l’an vis-à-vis de l’étranger, le risque de dévaluation brutale, le risque de cri- consolider autour de 4 %. La con- Gibbs, qui contrôlait également ce 2000 reste le Brésil, dont la crois- se systémique du secteur bancaire, le risque de conjoncture et le com- tagion d’une éventuelle secousse 1856, allait permettre marché, commença à gonfler très sance est repartie cette année, mal- portement de paiement sur les opérations payables à court terme. financière de l’Argentine semble rapidement à partir de 1850. Mais le gré la dépréciation du real. Signe La note A1 traduit que « la situation politique et économique très sta- écartée. Mais le ralentissement de à tout citoyen négociant londonien, préférant que la crise semble bien passée : ble influe favorablement sur le comportement de paiement des entrepri- l’activité économique américaine satisfaire la demande britannique, « Les entreprises sont en phase car la ses généralement bon. La probabilité de défaut est très faible ». A l’oppo- pourrait s’accompagner de sou- américain de prendre ne fit guère d’efforts pour fournir reprise de la croissance s’accompa- sé, la note D sanctionne « un environnement économique et politique bresauts financiers. Sachant que les volumes demandés. gne d’une diminution de leurs taux du pays présentant un risque très élevé qui aggravera des comporte- le Mexique est le pays le plus possession, au nom Un homme d’affaires de Brook- d’impayés, même si certaines, qui ments de paiement généralement exécrables ». A partir du 30 janvier, exposé. lyn, Alfred G. Benson, voulut profi- travaillent majoritairement avec l’Ar- les notations sont consultables gratuitement sur le site cofacera- des Etats-Unis, des ter de la situation, dès 1851, en gentine, peuvent connaître encore ting.com. Anne Proenza envoyant des bateaux charger du îles, rochers ou atolls guano dans l’archipel des Lobos, également situé sur la côte péruvien- recelant des dépôts ne. Son entreprise reçut dans un pre- mier temps l’appui de Washington, Le redressement rapide de l’Asie de guano, à condition au motif que les îles étaient inoccu- pées et pouvaient donc être exploi- que ces terres tées librement, mais fut finalement lâchée lorsque les Péruviens décidè- occulte la fragilité de son système bancaire ne soient pas déjà rent de faire respecter leur souverai- neté par la force. D’autres entrepre- sous la juridiction neurs américains tentèrent à leur ’Asie s’est redressée de Malaisie : celles-ci « ont pris des hiro Kawai, de ralentir le processus tour de trouver et d’exploiter des façon étonnante. Le séisme La croissance mesures énergiques pour sortir les pour préserver les intérêts en place et d’une autre nation. gisements mineurs dans la mer des financier, boursier et éco- prêts non performants des comptes limiter la vente d’actifs aux étrangers Caraïbes, au large du Mexique ou Lnomique parti de Thaïlan- pour l’ensemble du des établissements bancaires, recapi- dans un sursaut de nationalisme ». Dans les sept ans du Venezuela, mais ils durent cha- de en 1997 avait frappé brutale- taliser ces derniers par injection de On peut aussi constater que « cer- que fois renoncer devant l’interven- ment la Corée, l’Indonésie, la continent est estimée fonds publics et définir les grandes taines banques ne sont pas pressées, qui suivirent, tion d’un Etat voisin, soucieux d’af- Malaisie et les Philippines, dont la orientations de la restructuration car les restructurations des entrepri- firmer ses droits territoriaux. croissance du produit intérieur à 6,7 % en 2000 des entreprises ». Leur convalescen- ses seraient synonymes de réalisation le département d’Etat Le Congrès vota finalement en brut (PIB) était devenue négative ce rapide prouve l’efficacité de la des pertes, de réduction de capital et 1856 un texte de circonstance, le (de – 5 % à – 13 %). Mais dès 1999, demande dans le domaine de l’élec- thérapie, alors que le laisser-faire de dilution du contrôle ». enregistra Guano Act, afin d’encourager la les cinq pays avaient retrouvé une tronique. de la Thaïlande et de l’Indonésie a Les marchés sont très attentifs recherche de nouveaux gisements meilleure santé avec une évolution Mais loin de susciter une nouvel- donné des résultats médiocres. aussi à la façon dont les gouverne- des revendications en haute mer. En rupture avec l’usa- de leur PIB redevenue positive. le ruée spéculative, l’Asie rend les Dans l’ensemble, les prêts non ments hériteront des passifs des ge qui réserve les actes de souverai- L’an 2000 a confirmé qu’ils con- marchés nerveux, tant les aléas performants diminuent partout banques et des entreprises en mau- concernant pas moins neté aux Etats, cette loi allait per- naissaient une reprise supérieure demeurent importants. Le premier sauf aux Philippines, mais ils de- vaise posture. Ils savent que l’Etat mettre à tout citoyen américain de aux attentes des spécialistes, de d’entre eux concerne la restructu- meurent supérieurs aux provisions contrôle 70 % des actifs bancaires de 59 îles et îlots prendre possession, au nom des l’aveu même de Masahiro Kawai, ration des banques et des entre- constituées et c’est bien ce qui en Indonésie, 60 % en Corée, 30 % Etats-Unis, des îles, rochers ou économiste en chef à la Banque prises. Comme le dit élégamment inquiète les experts et les marchés. en Thaïlande et 20 % en Malaisie. atolls recelant des dépôts de guano, à condition que ces terres émer- mondiale pour l’Asie du Sud-Est et Masahiro Kawai, cette restructura- Ils savent aussi que les Etats ont dû gées ne soient pas déjà sous la juridiction d’une autre nation. Les le Pacifique. tion « peut difficilement être quali- RESTRUCTURATIONS s’endetter massivement pour faire découvreurs, qui en recevaient la propriété privée, étaient en outre Dans l’étude que celui-ci doit fiée de rapide ». Les entreprises Partout, sauf en Indonésie, les face à ces sauvetages comme à la assurés d’être protégés, en cas de besoin, par la marine américaine, présenter, le 30 janvier, lors de la tardent à renégocier leurs dettes et ratios de fonds propres correspon- dévaluation de leurs monnaies. l’US Navy, pendant toute la période d’exploitation des gisements. conférence « Risques-pays 2001 » s’interdisent ainsi d’obtenir de dent aux minima imposés par la Autant d’épées de Damoclès. Armateurs, hommes d’affaires et aventuriers en tout genre se lan- organisée par la Compagnie fran- nouveaux crédits. Les malheurs du Banque des règlements internatio- Et puis, il existe le risque politi- cèrent immédiatement dans cette nouvelle chasse au trésor. Les uns çaise d’assurance pour le commer- coréen Daewoo tiennent aussi à naux, mais les banques demeurent que qui se nourrit des difficultés montèrent de véritables expéditions de découverte, d’autres se con- ce extérieur (Coface), Masahiro cette incapacité à solder un passé souvent déficitaires ou à la limite économiques vécues par les popu- tentèrent de chercher des informations auprès de marins connais- Kawai estime que le taux de crois- douloureux. de la rentabilité. lations. Les deux pays d’Asie qui se sant bien les mers du Sud. Résultat : le département d’Etat enregistra sance enregistré en 2000 par les Le dossier des créances douteu- Il faudra une dizaine d’années redressent le plus lentement, l’In- des revendications concernant pas moins de cinquante-neuf îles et cinq pays en difficulté devrait ses tétanise les secteurs bancaires. pour restructurer la dette des entre- donésie et les Philippines, sont éga- îlots, disséminés dans le Pacifique et, accessoirement, dans les Caraï- atteindre + 7,3 %, un nouveau pro- Masahiro Kawai cite comme exem- prises tant est forte l’envie de frei- lement ceux qui connaissent le bes, pendant les sept ans qui suivirent le vote du Guano Act. Et tren- grès par rapport aux 6,4 % de 1999. ples d’assainissement dans ce ner le mouvement. « La tentation plus de conflits ethniques et reli- te-cinq autres pendant les quatre décennies suivantes. Mais ces Les estimations donnent pour l’en- domaine la Corée et surtout la est grande, pour certains, écrit Masa- gieux, et le plus de turbulences revendications n’étaient pas toutes valables : quelques îles ne com- semble du continent une croissan- politiques ou judiciaires autour de portaient aucun gisement, certaines étaient déjà sous les couleurs ce de 6,7 % en 2000. La reprise fragile des pays émergents leur chef d’Etat. Le fait que les d’un autre Etat, tandis que d’autres étaient en fait inexistantes. Du Le classement de la Coface place « incertitudes » de ces deux pays coup, la liste des acquisitions américaines se réduisit à soixante-six Croissance économique les économies de Singapour et de évolution annuelle en pourcentage « soient gérées dans un cadre consti- noms. Taïwan parmi les plus solides. La tutionnel laisse penser qu’elles ne L’exploitation des ressources fut effectivement engagée sur une 8 Chine a, à peine, connu un ralen- devraient pas contaminer la vingtaine de sites, les plus productifs étant ceux des îles Howland, Jar- tisssement. Hongkong est reparti AMÉRIQUE LATINE région », conclut Masahiro Kawai. vis, Malden, Phoenix, et Christmas dans le Pacifique, ou encore des de l’avant. Chez les convalescents, 6 De quoi sera fait 2001 pour l’en- îles Sombrero, Swans et Navassa dans les Caraïbes. Il fallut toutefois la Corée et la Malaisie caracolent semble du continent ? En principe, se rendre à l’évidence : les guanos des îles annexées n’avaient pas en tête, la Thaïlande étant en peti- 4 l’Asie entière devrait connaître grande valeur. Les composés azotés qui faisaient tout l’intérêt des te forme, Philippines et Indonésie « un taux de croissance un peu infé- engrais péruviens étaient quasiment absents, car largement dissous AFRIQUE ET jouant les lanternes rouges. 2 MOYEN-ORIENT rieur à celui de l’année dernière », par le ruissellement des pluies tropicales. Surtout riches en phospha- Cet étonnant redressement s’ex- répond Jenny Clei, responsable du tes, ils allaient en outre être rapidement concurrencés par les mine- plique par le cercle vertueux que 0 risque pays à la Coface, qui prévoit rais extraits des gisements géants découverts aux Etats-Unis à partir ces pays ont su amorcer. Une poli- 6,5 % contre 6,7 % en 2000. « Mais des années 1870. Autant dire que l’enthousiasme retomba assez vite tique monétaire accommodante tout dépend de l’importance du et que la production se ralentit progressivement pendant tout le der- –2 e autorisant des faibles taux d’inté- EUROPE CENTRALE ralentissement de l’économie améri- nier quart du XIX siècle. rêt, des réformes au sein des systè- ET ORIENTALE caine », s’empresse-t-elle d’ajouter. De son côté, le département d’Etat géra ses nouvelles dépendances –4 mes bancaires et des entreprises Car la part des exportations vers les avec pragmatisme. Les îles non exploitées et sans véritable intérêt ont conjugué leurs effets avec une Etats-Unis fait redouter un recul pratique ou stratégique furent cédées ou vendues au fil du temps. dépréciation des monnaies de –6 sévère de la demande de matériels Aujourd’hui, seules neuf d’entre elles appartiennent encore à l’Oncle 15 % à 20 % qui a favorisé les ASIE DU SUD-EST électroniques du fait de l’éclate- Sam. C’est notamment le cas de l’île Johnston, un atoll isolé au sud- exportations au moment où la –8 ment de la bulle « high-tech ». ouest de Hawaï, qui abrite depuis 1970 le plus gros dépotoir d’armes vigueur des économies américaine 1997 1998 1999 2000 2001* chimiques du monde. et européenne augmentait leur * Prévisions Source : IFI Alain Faujas TRIBUNES LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 / VII ̄ Les déconvenues du septième anniversaire LIVRES de la dévaluation du franc CFA par Philippe Arnaud par Jean-Marc Daniel Eco et Philo e 11 janvier 1994, le franc CFA était déva- en réduisant les dépenses publiques, on appau- Diviser par deux la valeur du franc CFA n’a eu lué de 50 % par rapport au franc français. vrit la population qui se révolte ou se replie sur aucun impact sur les prix et les quantités de Une décision logique pour beaucoup elle-même. chocolat consommé en France. Le service de la L d’experts, la dévaluation faisant partie En second lieu, celui du dosage. Pour le FMI, dette qui représentait 16 % des exportations du vont en bateau... des instruments dont disposent le Fonds moné- le problème est de savoir quelle part doivent Cameroun en 1993, juste avant la dévaluation, taire international (FMI) et la Banque mondiale prendre dans l’ajustement structurel la dévalua- en représente toujours 16 % aujourd’hui. De pour rééquilibrer la balance des paiements cou- tion, l’austérité budgétaire et la hausse des taux même en Côte d’Ivoire, où il s’est maintenu à PHILOSOPHIE ET ÉCONOMIE, rants d’un pays. Ils combinent ainsi les trois d’intérêt. Cette dernière question a pris une 30 %. Les dévaluations traduisent le désarroi Rue Descartes,n˚28 outils traditionnels de la politique économique acuité particulière en Afrique subsaharienne. des experts internationaux, incapables de con- Presses universitaires de France, 140 p., 130 F, 19,82 ¤ que sont les politiques budgétaire, monétaire Depuis la fin des années 70, les politiques cevoir des politiques adaptées à des pays où et de change dans ce que l’on appelle les politi- d’ajustement structurel n’ont pas sorti durable- l’économie se développe sans, si ce n’est con- entons une allégorie. Monsieur et madame sont mariés ques d’ajustement structurel. ment ces pays de leur situation de déficit. Con- tre, l’Etat. depuis 2 500 ans. Ils vivent dans le village planétaire où l’on Ces politiques s’appuient sur une équation fronté à cette situation, le FMI a répondu en Pour Jean-François Bayart, directeur du Cen- répète, comme chacun sait, toujours les mêmes rumeurs invé- économique qui s’écrit (S-I) + (T-G) = X-M, où S surdéterminant le rôle de la dévaluation au tre d’études et de recherches internationales rifiables. Leurs relations ont toujours été tendues ; mais est l’épargne, I l’investissement, T les impôts, G point de l’appliquer à tort et à travers, sans (Ceri) et spécialiste reconnu du continent afri- aujourd’hui,T rien ne va plus. Il ne l’a jamais vraiment comprise. Elle a les dépenses publiques, X les exportations et M tenir compte de la nature des produits expor- cain, l’Afrique ressemble à l’Europe du quator- fini par s’ennuyer. Economie aurait franchement déprimé si elle les importations. Les pays qui manquent de tés, et de ce fait l’a rendue néfaste. L’organisa- zième siècle. Les structures étatiques y sont des n’avait depuis peu une liaison. C’est quelqu’un de son âge, il est insup- devises doivent augmenter le terme X-M. Pour tion internationale a été conduite à le faire car coquilles vides qui servent à nommer les terri- portablement narcissique, mais il se renouvelle, lui, au moins. Il l’a cela, chaque élément de la politique économi- c’est le seul outil dont elle estimait avoir la plei- toires. Des bandes armées qui ne se réfèrent mise en forme. Il s’appelle Mathématiques. C’est au tour de Monsieur que est mis à contribution : ne maîtrise. qu’épisodiquement aux Etats ruinent et rançon- Philosophie d’être assez déprimé, d’autant que Madame passe main- – La politique budgétaire par une augmenta- En effet, la faiblesse du secteur bancaire en nent les populations, lesquelles ne doivent leur tenant à la télévision, au journal de 20 heures, et qu’elle crève l’écran. tion des recettes (T) et une diminution des Afrique y rend illusoire toute action centrée sur survie qu’à l’aide extérieure – au quatorzième « Je ne peux pas me passer de toi.»«Moi si. » Nous en sommes là. dépenses publiques (G). Cela se traduit, en ter- les taux d’intérêt. Quant à la politique budgétai- siècle celle de l’Eglise, dans l’Afrique contempo- C’est sur un constat, très sérieux, de séparation de corps que débu- mes comptables, par une augmentation de T-G re, elle est largement dépourvue de sens. Par raine celle des organisations caritatives. te ce recueil d’articles, réunis sous l’égide du Collège international de et d’après l’équation du dessus par celle auto- son organisation formelle, par les discours qu’il Si on accepte cette analogie, pour redresser philosophie, dont le comité comprend des personnalités prestigieu- matique de X-M ; économique- développe sur le plan juridique la situation de l’Afrique, il faut regarder ce que ses telles que Jacques Derrida, Umberto Eco, Dominique Lecourt… ment, par une réduction de la Le Fonds monétaire et statistique, l’Etat africain est firent les Européens du quatorzième siècle Un diagnostic qui renvoie au débat lancé par les étudiants de Norma- demande publique et donc une la forme juridique par laquelle pour préparer la Renaissance. Les franciscains le-Sup sur la place des mathématiques dans l’enseignement de l’éco- baisse des importations. international transitent les apports exté- qui contrôlaient la Sorbonne comme Jean Buri- nomie. Le résultat, inégal mais intéressant, communique un effroi – La politique monétaire par rieurs de capitaux. Ceux-ci dan et Nicolas Oresme proposèrent de recons- symptomatique. Celui d’une discipline qui cherche ses marques, face une hausse des taux d’intérêt a utilisé l’outil de représentent d’ailleurs une part truire l’Etat et la société à partir de la monnaie. à une autre de plus en plus « insubordonnée », voire dominatrice. qui accroît l’épargne et diminue considérable de ses recettes, En en assurant la stabilité, ils voulaient donner « Le paradigme des sciences économiques et son individualisme l’investissement, augmentant la dévaluation à tort pouvant atteindre jusqu’à 70 % à l’économie la possibilité de constituer et de méthodologique prennent de plus en plus possession des autres sciences S-I et donc là encore X-M. comme au Niger. Pour le reste, préserver une épargne indispensable à l’inves- sociales, voire humaines et philosophiques », déplore ainsi Egidius – Enfin, la politique de chan- et à travers, sans tenir l’Etat africain est sinon inconsis- tissement et lui fournir les moyens reconnus de Berns, professeur d’université aux Pays-Bas. « Pourquoi l’économie ge par la dévaluation qui norma- tant, du moins assez largement multiplier les échanges pour diversifier et intéresse-t-elle les philosophes ? », demande, quant à lui, comme par lement permet au pays d’accroî- compte de la nature déconnecté des réalités de la accroître la production. dépit, Gérard Jorland, de l’Ecole des hautes études en sciences socia- tre ses exportations (X), et donc société. Ses politiques fiscales De même aujourd’hui, alors que les dévalua- les (EHESS), qui ajoute que l’économie « flatte le sens esthétique du X-M. des produits exportés sont inopérantes, tout durcisse- tions, en suscitant une fuite permanente devant philosophe et pique son sens moral, [mais] n’éveille rien de métaphysi- Malgré les doutes exprimés ment de la législation n’ayant la monnaie sans apporter de débouchés exté- que, seulement un profond ennui ». sur ces politiques, leur efficaci- par les pays africains d’autres conséquences que rieurs, ont plongé les économies africaines dans Certaines contributions choisissent heureusement de s’affronter à té sur une économie relative- d’élargir le périmètre de l’éco- la déflation et le retour au troc, celles-ci ont l’économie telle qu’elle est. C’est le cas de l’article de Michel Tibon- ment diversifiée est imparable et les pays qui nomie informelle. Quant à ses dépenses, leur besoin de moyens de paiement fiables. Le franc Cornillot, de l’EHESS, qui revisite la notion de « fétichisme » à partir les appliquent retrouvent l’équilibre extérieur. rôle est d’équilibrer les revenus entre les diffé- CFA sera bientôt une des dernières devises à du constat de la domination des marchés financiers. C’est le cas Le redressement récent de la Russie comme rents groupes sociaux et ethniques, ciment ulti- porter ce nom. Il convient de rappeler à cette aussi de l’article de Jean Mathiot, un des artisans de ce recueil, qui celui des économies asiatiques l’ont confirmé me et fragile de pays qui ont du mal à exister. occasion les succès de la politique de rigueur rappelle que si l’économie est en théorie « subordonnée » au politi- malgré les critiques virulentes dont le FMI avait Leur réduction se heurte à une limite basse en monétaire voulue par Oresme, lui qui fit donner que, il s’agit de penser aujourd’hui, aussi, son insubordination. été, en son temps, l’objet. dessous de laquelle le pays disparaît. Il ne reste à la devise créée par Charles V et Jean le Bon en Avons-nous affaire avec l’économie à un type de rationalité autre Ces politiques posent en pratique deux pro- donc comme arme que la dévaluation. 1360 le nom de franc pour affirmer au peuple que la rationalité politique (ce qui pose tout de même problème…) ? blèmes. En premier lieu, celui de leurs consé- Or, dans le cadre d’économies qui exportent qu’il disposerait désormais d’une monnaie soli- Telle est la question soulevée par l’auteur, à travers une lecture ser- quences à moyen terme : en effet, en augmen- principalement des matières premières (60 % de, qui ne mentirait pas dans le temps. rée des auteurs, d’Aristote à Amartya Sen, Prix Nobel d’économie en tant les taux d’intérêt et en pénalisant l’investis- des exportations de la Côte d’Ivoire sont des 1998. Une contribution qui rappelle que la raison pratique ne saurait sement, on redresse les comptes extérieurs, matières premières agricoles) la dévaluation ne Jean-Marc Daniel est professeur à l’ESCP- se réduire à la raison économique… ni l’ignorer. Monsieur et mada- mais on ampute les capacités futures du pays ; modifie pas la demande qui leur est adressée. EAP. me n’ont pas fini de se regarder en chiens de faïence. Peut-on organiser la mondialisation PARUTION b LA POLITIQUE DE PRÉCAUTION, de Corinne Lepage et François Guéry « Nos structures administratives ne sont en aucune manière adaptées pour de la planète ? par Laurence Tubiana gérer au mieux de nouveaux risques alimentaires ; les modalités de prise de décision et les modes de raisonnement qui sont aujourd’hui ceux des décideurs ne permettent pas d’assurer dans de bonnes conditions la sécuri- ncadrée par les échecs de la conférence Les mouvements sociaux, les organisations nes où les interactions sont multiples et visibles té du consommateur. » On ne peut qualifier ce jugement sans appel de de Seattle sur le commerce et celle de non gouvernementales (ONG) interviennent seulement à long terme ? En l’absence de vision naïf ou peu informé, puisqu’il provient de l’ancienne ministre de l’envi- La Haye sur le climat, la dernière année en tant que tels dans le débat sans passer par le claire, c’est l’équité des procédures qui peut ronnement du gouvernement Juppé, Corinne Lepage. E du siècle s’est clôturée sur une question : filtre des représentations nationales, mais décider les acteurs à s’engager et à coopérer. Dans ce livre d’entretiens avec le philosophe François Guéry, directeur peut-on organiser – et comment ? – la mondia- jouent avec elles un jeu de conflit, d’influence Deux modèles de négociation différents ont d’études à l’Institut national de sécurité civile, Corinne Lepage dénonce lisation de la planète ? Face au gigantesque ou d’alliance qui pèse sur le résultat final. Si la émergé avec des résultats divergents. Dans le une horreur politique majeure, celle qui paralyse l’action des gouverne- mécanisme à l’œuvre de redistribution du pou- procédure formelle de négociation est encore cas des négociations commerciales comme dans ments face aux « catastrophes » qui affectent et affecteront de plus en voir et des richesses, émerge, dans les sociétés le domaine réservé des Etats, le jeu de la trans- le cas du climat à La Haye, c’est un modèle fon- plus, selon les auteurs, l’environnement et la santé des humains. des pays développés comme dans celles des parence conduit les acteurs de la société civile à dé sur une solution hégémonique qui a domi- L’ouvrage débouche sur un vibrant plaidoyer pour une refondation de pays en développement, une demande de témoigner et à juger en direct du caractère né : une solution négociée entre les acteurs l’action des politiques, des citoyens et des juges autour des principes de règles internationales capables d’encadrer les acceptable, viable des accords en train de s’éla- majeurs, proposée ensuite aux acteurs mineurs précaution et de responsabilité (PUF, 378 p., 128 F, 19,51 ¤). A. R. logiques de marchés. Ces règles doivent permet- borer. Ainsi, à La Haye, les ONG environnemen- moyennant compensation. Les questions des tre, aux côtés des critères d’efficacité, de faire tales, campées à la porte de la salle de négocia- pays en développement ont été ramenées aux valoir ou prévaloir des critères d’équité et de tion, encourageaient l’Union européenne à res- concessions nécessaires pour obtenir leur adhé- justice, comme la prise en compte des biens col- ter ferme dans son face-à-face avec les pays sion. Ils n’ont pas pesé comme coproducteurs lectifs, environnement, santé, sécurité, etc., alliés aux Etats-Unis : nul doute que ce soutien des règles. Enfin, la société civile a essentielle- négligés par la rationalité atomisée des mar- critique a joué un rôle significatif dans l’évalua- ment assumé une fonction protestataire. VIENT chés. tion, par les négociateurs, de la viabilité des A l’inverse, dans le cas du protocole sur la bio- Cette démarche est aussi une demande de compromis possibles. sécurité à Montréal et dans une certaine mesu- démocratie. Les intérêts, les préférences des dif- Ce changement de la scène de négociation re de la négociation sur les « pops » (pesticides, DE PARAÎTRE férentes sociétés et des acteurs qui les compo- est en train de se faire. Il n’est pas terminé et insecticides, etc.) c’est un modèle plus horizon- sent sont divers et contradictoires. Sans gouver- chaque négociation construit une expérience tal qui a prévalu. La scène de négociation a été nement mondial pour arbitrer entre ces inté- spécifique dont il faudra le moment venu tirer élargie, les ONG ont pu jouer un rôle actif de rêts divergents, sans Parlement les leçons. Le regard porté sur proposition et s’insérer dans des alliances – global pour produire un corps L’Union européenne les dernières négociations inter- informelles – avec les représentants de certains de règles cohérent, les négocia- nationales fournit certains pays. Enfin, les « petits pays » se sont associés tions internationales jouent un est désavantagée enseignements. Des échecs activement à la production des règles et se sont rôle croissant dans la définition majeurs comme des réussites davantage attachés à défendre leur vision qu’à de ces nouvelles règles. Ce sys- dans un jeu restreint inespérées ont jalonné la pério- réclamer des compensations. tème est évidemment soumis à de. Seattle et La Haye enca- Dans ce contexte, l’Union européenne a joué de fortes tensions. de concessions drent un processus où la négo- un rôle majeur. Incapable de s’affirmer comme Traditionnellement domaine ciation pourtant difficile sur les acteur stratégique – en raison des difficultés à réservé des gouvernements des réciproques. organismes génétiquement trouver des consensus internes et à négocier à Etats-nations, les négociations modifiés (OGM) a abouti à quinze –, elle est désavantagée dans un jeu res- internationales sont aujour- Le modèle de Montréal, tout comme la négo- treint de concessions réciproques. En revanche, d’hui, au nom d’une démocra- ciation sur les polluants organi- elle s’affirme dans un rôle de médiation lorsque tie plus directe, prises d’assaut négociation horizontal ques persistants à Johannes- la négociation sur les règles est ouverte et élar- au-dedans comme au-dehors burg. Dans tous ces cas de figu- gie. A chaque fois que l’Union a pu jouer un par des acteurs de la société civi- lui convient mieux re, les enjeux économiques rôle de médiation, on a pu conclure ; lorsque le. Ces acteurs s’expriment au comme les enjeux sociaux l’Union a dû s’inscrire dans un rapport de for- nom de groupes particuliers, pour jouer un rôle étaient importants et les diver- ces circonscrit, aucune solution n’a pu être trou- par exemple les peuples indigè- gences de vues considérables. vée. C’est le modèle de négociation horizontal nes, ou les paysans sans terre, actif dans la maîtrise Comment expliquer ces qui permet le mieux à l’Europe de jouer un rôle ou au nom de l’intérêt général, échecs et ces succès ? Le fais- actif dans la maîtrise de la mondialisation. Il pour la protection de l’environ- de la mondialisation ceau complet des causalités est faut donc que les gouvernements européens nement, le respect des droits difficile à dessiner, mais on s’attachent à créer des conditions de la gouver- sociaux, la lutte contre la spéculation financiè- peut faire quelques constats. On peut ainsi tirer nance des négociations assurant l’équité de la re, l’accès aux médicaments. Les acteurs non la conclusion que les modalités des négocia- représentation, la prise en compte des points gouvernementaux ne sont pas des nouveaux tions ont autant d’importance que le fond des de vue des acteurs impliqués y compris les orga- venus dans les négociations internationales. accords eux-mêmes. Les règles produites, qu’el- nisations de la société civile. C’est certes faire le Les lobbies industriels ou agricoles ont tou- les qu’en soient les vertus substantielles, ne deuil de l’Europe « superpuissance » chère à jours accompagné les moments-clés de négocia- seront applicables que si les procédures qui les Tony Blair, mais c’est une bonne nouvelle pour tion en faisant pression sur les délégations gou- élaborent leur donnent les meilleures chances la démocratie mondiale. vernementales. L’irruption des acteurs de la d’être réellement mises en œuvre et respectées. société civile dans ces formes actuelles rompt Les conséquences sur les résultats des négocia- Laurence Tubiana est inspectrice générale de cependant ce modèle de représentation des tions sont grandes : comment évaluer les pertes l’agriculture et membre du Conseil d’analyse intérêts et induit de nouveaux modèles. et les gains de chacun a priori dans des domai- économique. 0123 LES MUTATIONS Le dispositif conçu par Martine Aubry arrive à échéance Des milliers d’emplois-jeunes en 2002. La reprise de l’emploi ouvre les portes sont déjà passés dans le secteur privé our les emplois-jeunes, le pris les dispositions qui, sur le tie des bénéficiaires du dispositif phénomène se produit, selon une tié des départs se sont produits à des entreprises compte à rebours a com- papier au moins, lui permettent de avant l’échéance prévue s’est déve- étude récente de la direction de l’initiative de l’intéressé et la raison mencé. Né en 1997 pour préparer l’avenir. Si 85 000 jeunes, loppé. C’est vrai pour l’éducation l’animation, de la recherche, des la plus fréquemment invoquée est à ces moins de 25 ans Pune durée de cinq ans, ce depuis l’origine, y ont exercé princi- nationale, où le nombre de départs études et des statistiques (Dares), l’obtention d’un emploi qui, dans la dispositif, qui a accueilli jusqu’à pré- palement la fonction d’aide-éduca- en trois ans est chiffré à 22 000 du ministère de l’emploi et de la proportion d’un quart à un tiers, aujourd’hui sent plus de 250 000 bénéficiaires, teur, le ministère tente d’organiser (9 400 jeunes ont trouvé un emploi solidarité (Premières synthèses, selon les secteurs d’activité, est se rapproche du moment où il va la « mobilité » des 65 000 jeunes par eux-mêmes dans le privé et n˚ 47.2, novembre 2000). A la fin du fourni dans la mouvance du métier majoritairement falloir choisir. Va-t-on le maintenir qui y sont encore présents, essentiel- 4 200 ont réussi un concours d’en- premier semestre 2000, un peu plus d’accueil ou par l’employeur lui- en l’état ? L’aménager ? Les lement vers les emplois du secteur trée dans la fonction publique). Cela de 27 000 de ces jeunes, soit 21 % même. La Dares y voit la confirma- employés par emplois qu’il a permis de créer vont- privé. C’est ainsi que, de conven- est également vrai pour le ministère des recrutés au cours des deux tion d’un « rôle de tremplin »,un ils être pérennisés, en partie ou en tion en convention avec les entrepri- de l’intérieur où, sur 19 000 adjoints années précédentes, avaient quitté jeune sur deux qui met fin à son totalité ? Outre les jeunes eux- ses, dont la dernière date du de sécurité, près de 5 000 ont quitté le dispositif. contrat assurant qu’il avait trouvé les ministères de mêmes, premiers concernés, la 13 décembre 2000, un portefeuille le programme. Mais il s’agit pour la Même si une part de ces aban- un emploi qui lui convenait mieux. question intéresse tous ceux qui y de 50 000 propositions a été consti- moitié d’entre eux d’une fausse sor- dons est due à l’inadéquation au l’éducation nationale ont recours, certaines administra- tué. Toute la question est mainte- tie, puisqu’ils ont intégré définitive- poste ou à des désillusions, motifs JUGEMENT POSITIF tions – à commencer par l’éduca- nant de savoir si les jeunes aides- ment la police nationale par la voie plus fréquents en début de par- Ces jeunes-là portent un juge- et de l’intérieur. tion nationale —, les établisse- éducateurs vont se laisser séduire. des concours internes. cours, il se confirme que les titulai- ment globalement positif sur le pro- ments publics, les collectivités loca- Au fil du temps et de l’améliora- Dans les autres secteurs qui utili- res des emplois-jeunes renouent gramme, 57 % considérant que l’ex- Mais le transfert les et les associations, qui viennent tion de l’emploi, un courant de sor- sent les emplois-jeunes, le même progressivement avec l’envie d’af- périence a été bonne pour eux, en tête des recrutements. fronter le marché du travail. Ce qui 77 % estimant qu’ils ont eu le senti- n’est pas toujours Alors que la conjoncture est plus est plus souvent le cas des plus ment d’être utiles, 61 % reconnais- favorable à l’embauche de jeunes, Les aides-éducateurs écartelés diplômés et de ceux qui tra- sant qu’ils ont ainsi accédé à une facile : certains jeunes le gouvernement n’a toujours pas vaillaient dans des associations. autonomie financière, et autant arrêté officiellement sa position. De tous les emplois-jeunes, ceux de l’éducation nationale vivent la Pour 6 % d’entre eux, ils choisis- que cela leur a permis d’acquérir s’inquiètent des Martine Aubry, à son départ, s’était situation la plus complexe. Il a vite été acquis que ces aides-éduca- sent de reprendre une formation, des compétences. prononcée pour la poursuite de l’ex- teurs nouveau style n’étaient pas appelés à le rester et que leur ave- mais, plus significatif, 56 % retrou- Mais les mêmes regrettent la fai- conditions de travail périence et avait assuré que, dans nir, au bout de cinq ans, se trouvait à l’extérieur, sauf réussite à un vent aussitôt un emploi qui, deux blesse ou l’inexistence de la forma- les associations, la majorité des concours. Pour ce faire, on distingua donc la permanence des pos- fois sur cinq, est en contrat à durée tion, pourtant prévue, et affirment emplois seraient maintenus, voire tes… de la pérennité des emplois. indéterminée, neuf fois sur dix à que, en tant que tel, le dispositif ne qui leur sont offertes solvabilisés. Afin de donner du crédit à la démarche, les jeunes devaient pour- temps plein. Si un tiers de ces jeu- les a pas aidés à élaborer leur projet Depuis, ce qui ne devait être tant contribuer à l’émergence de nouveaux métiers. Parallèlement, nes retombent au chômage, immé- professionnel. Un défaut qui va par le secteur privé qu’une question de jours tarde à se on leur a demandé de s’investir dans un projet professionnel pour diatement après la rupture de leur peser quand il faudra traiter le sort préciser. Elisabeth Guigou, ministre leur avenir à l’extérieur, et de se former le cas échéant. contrat, ils ne sont plus que 16 % de ceux, majoritaires, qui sont tou- de l’emploi et de la solidarité, conti- Pour couronner le tout, chacun se situe au-delà de la polyvalence dans cette situation quelques mois jours en emplois-jeunes à moins de nue d’examiner le dossier, en et plutôt dans la polyactivité, en pratiquant jusqu’à six activités diffé- plus tard. deux ans de l’échéance. liaison avec le premier ministre. Le rentes. D’où l’idée de mettre en avant la logique de compétence pour Encore modestes, de tels résul- ministère de l’éducation nationale a retrouver de la cohérence. tats sont rassurants. Près de la moi- Alain Lebaube

L'attractivité de la fonction publique PROJETS PROFESSIONNELS DES AIDES-ÉDUCATEURS PAR SEXE en pourcentage Quand les recruteurs ont du mal à séduire HOMMES FEMMES PREMIER DEGRÉ SECOND DEGRÉ 0 10 20 3040 0 10 20 30 lus de 18 000 postes fin métier. Nous ne sommes pas chas- ENSEIGNANT, CONSEILLER PRINCIPAL 1999, auxquels sont venus Pour assurer seurs de têtes ! » D'ÉDUCATION, CONSEILLER s’ajouter 30 000 autres en La réussite des opérations tient D'ORIENTATION PSYCHOLOGUE Pfin 2000 : le portefeuille des débouchés aussi à la qualité du partenariat FONCTION PUBLIQUE d’offres d’emplois dans les entre- entre les entreprises et l’éducation prises privées recueillies par l’édu- à ses emplois-jeunes, nationale. Les responsables des CARRIÈRES SANITAIRES ET SOCIALES cation nationale pour ses aides- « plates-formes de professionnali- éducateurs ne cesse de s’élargir et l’éducation nationale sation », chargées dans chaque aca- SPORT, ANIMATION, CULTURE de se diversifier. On y trouve aussi démie d’assurer le suivi des jeunes INFORMATIQUE, NTIC bien des emplois dans la grande a négocié vers l’emploi, sont ainsi venus chez distribution ou l’hôtellerie que Air France afin de mieux appréhen- dans le bâtiment, le transport plusieurs accords der les métiers de la compagnie SECRÉTARIAT, COMPTABILITÉ, GESTION aérien, l’informatique… aérienne. Les jeunes présélection- Face à la nécessité d’assurer des avec des entreprises. nés ont ensuite été formés en cent AUTRES débouchés professionnels à des cinquante heures aux épreuves de Source : Cereq, 1999 jeunes qu’elle ne pourra pas tous Les premiers résultats recrutement de l’entreprise. La pre- conserver à l’issue des cinq années mière année de fonctionnement de leur contrat, ou qui ne souhai- sont modestes de ce dispositif a constitué une tent pas rester, l’éducation natio- « phase expérimentale », estime A Oullins, le lycée va perdre nale a ainsi négocié des accords ne cessait de répéter que les jeu- Alain Dupeyron, directeur de l’em- nationaux avec des entreprises, nes ne resteront pas tous à l’éduca- ploi et de l’insertion d’Air France, mettant en avant les capacités rela- tion nationale après la fin de leur expliquant ainsi qu’il n’y ait eu que tionnelles des aides-éducateurs, contrat, autant le nouveau minis- 125 embauches pour 1 000 postes son informaticien leur autonomie, etc. Une démar- tre Jack Lang s’exprime peu sur ce sur trois ans. Mais il reste confiant, che peu traditionnelle pour l’édu- point, ce qui a sans doute encoura- et « ravi » car les jeunes embau- cation nationale, mais payante. gé une partie des aides-éducateurs chés sont « formidables ». ylvain Simon, aide-éduca- te, pour les mêmes raisons que le Le secteur privé a d’autant plus à jouer la montre. La nécessité de teur au lycée Parc Chabriè- La reprise du marché proviseur d’Oullins : la reprise du joué le jeu que les conditions de ce compenser les départs massifs GALÈRES res d’Oullins (Rhône), est marché du travail fait que le nom- partenariat sont attractives. L’édu- d’enseignants en retraite leur don- L’étude du Centre d’études et de Sravi : lui qui ne marchait du travail fait bre et le niveau des aides-éduca- cation nationale opère une présé- ne l’espoir de conserver une place recherches sur les qualifications pas fort en DEUG de sciences éco- teurs baissent. « Les bac + 3 et + 4 lection parmi les candidats ; en dans les établissements scolaires. (Céreq) intitulée Aide-éducateur : nomiques, le voici « emploi- apparaître les besoins sont partis les premiers pour le pri- outre, la plupart des accords pré- D’autre part, les conditions de tra- quel avenir pour la fonction, quel jeune » dans ce lycée de 1 600 élè- vé », constate-t-il. Sur 210 postes voient que si une formation s’avè- vail de certains emplois n’ont pas devenir pour les jeunes ? (Docu- ves depuis 1999. des établissements d’aides-éducateurs en informati- re nécessaire, le postulant reste vraiment séduit les aides-éduca- ments, nº 151, septembre 2000) Recruté pour aider les jeunes à que prévus dans les collèges et sous statut emploi-jeune durant teurs. Accor, par exemple, qui pro- apporte une autre explication à la trouver des stages, « j’ai basculé, scolaires lycées de l’académie, 152 seule- celle-ci. Les aides-éducateurs peu- posait 1 000 postes sur trois ans, n’a faiblesse de ces résultats. Parmi les au dernier trimestre 2000, vers l’in- ment sont pourvus. « Si nous vent quant à eux revenir à l’éduca- pu recruter l’an passé que 100 jeu- aides-éducateurs qui ont un projet formatique, raconte-t-il, pour Jacques Garden, le proviseur, a n’avons plus d’aides-éducateurs, tion nationale en fin de période nes, alors que 4 000 ont été reçus professionnel, 32 % souhaitent dépanner la bureautique du lycée facilité le cursus de Sylvain. Mais nos établisssements vont se trouver d’essai dans l’entreprise. par des responsables du groupe exercer dans les établissements sco- sous la responsabilité de l’adminis- « son diplôme en poche, dit-il, nous en grande difficulté. » hôtelier. « On les attendait les bras laires, 32 % dans le secteur sanitai- trateur du réseau, présent deux le perdrons ; c’est la règle du Il y a donc de la schizophrénie HÔTELLERIE ouverts, on avait prévu un module re et social et 13 % dans les métiers jours et demi par semaine ». jeu. Nous trouverons des jeunes dans l’air. « Le ministère souhaite Mais malgré tous ces efforts, les d’essai de trois jours dans nos établis- du sport, de l’animation et de la Avec un parc de 130 machines, il pour l’animation pédagogique de la que les aides-éducateurs partent le résultats des premiers accords sements, souligne Alain Carric, direc- culture. Ce qui n’a pas grand-chose affronte les pannes vingt et une salle informatique, mais pas pour la plus vite possible pour ne pas les nationaux paraissent modestes. Le teur de l’emploi et de l’insertion à voir avec les postes proposés. heures par semaine, et « il y a du maintenance, depuis que les sirènes avoir sur les bras au bout de cinq bilan dressé au 31 octobre 2000, chez Accor. Mais il n’y a pas eu de L’éducation nationale doit donc boulot ! » Le reste du temps, il se des entreprises se sont remises à ans, analyse Jean-Michel Drevon, relatif aux 18 000 postes à pour- combattants. Ce qui bloque, ce sont convaincre les jeunes d’élargir leur forme : « J’ai eu énormément de fonctionner ». secrétaire adjoint du syndicat voir sur des périodes de trois à les horaires décalés, le travail le week- champ de recherche d’emploi, esti- chance, reconnaît-il, j’ai été sélec- FSU du Rhône, alors que les établis- cinq ans, indique que seuls 1 300 end… ». Peut-être aussi le salaire, me Sylvie Viannet-Longuet, char- tionné avec seize autres aides-édu- AMBIVALENCE sements souhaitent qu’ils restent, aides-éducateurs ont bénéficié de environ 7 900 francs brut par mois. gée du dispositif de professionnali- cateurs pour préparer en deux ans A l’échelon de l’académie, l’am- car ils ne peuvent plus s’en passer. » ces offres, alors que l’éducation Alain Carric estime également que sation à l’académie Orléans-Tours. un diplôme universitaire de techno- bivalence n’est pas moindre. Cer- Et de conclure : « Les emplois-jeu- nationale s’était fixée un objectif l’éducation nationale n’a pas, dans Il faut aussi les aider à vaincre leur logie (DUT) d’analyste-program- tes, Gérard Lahet, ingénieur déta- nes ne sont pas une réponse aux de 2 000 recrutements en 2000. certaines académies, suffisamment « peur de quitter le nid ». « Certains meur qui me permet de me former, ché d’une entreprise dans l’éduca- besoins de l’éducation nationale D’autres pistes ont mieux fonction- bien sélectionné les jeunes. ont connu de vraies galères, ajou- dans le hard comme dans le soft. » tion nationale, est ravi de construi- dans l’informatique : grosso modo, né, puisque 9 400 jeunes ont trou- « Nous faisons, pour les entrepri- te-t-elle, et pensent que personne Demeurera-t-il dans l’éducation re des formations diplômantes ou s’ils sont qualifiés, ils ne restent pas vé un emploi par eux-mêmes, 500 ses, la moitié du travail de recrute- ne veut d’eux, alors qu’ils ont plein nationale ? « Mon objectif est de qualifiantes pour des littéraires chez nous ; et lorsqu’ils sont candi- au titre d’accords locaux, et 4 200 ment gratuitement, en informant les de qualités. Mais ils ne le savent pas. partir pour le secteur privé, répond- qui « galèrent ». « Avec l’IUT de dats, ils ne sont pas forcément adap- en réussissant un concours d’en- jeunes des offres et en triant les CV, Il faut leur consacrer beaucoup de il, car un revenu d’emploi-jeune de Lyon-I, nous formons de vrais infor- tés à nos besoins. » La lutte contre le trée dans la fonction publique. rétorque Yves Sabourdy, directeur temps, les écouter. C’est un travail 5 680 francs brut par mois n’est pas maticiens qu’on s’arrache », dit-il. chômage des jeunes n’est pas forcé- Les raisons du demi-échec des du Centre national de ressources à de reconstruction qu’il faut faire. » tenable à long terme. » Et s’il était Mais Laurent Gérin, directeur ment compatible avec le bon fonc- accords nationaux sont multiples. la Mission emploi-jeunes de l’édu- titularisé ? « Trop compliqué : il des ressources humaines du recto- tionnement du système scolaire ! D’une part, autant Claude Allègre cation nationale. A chacun son Francine Aizicovici faut passer un concours. » rat de Lyon, est moins enthousias- Alain Faujas EMPLOI LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 / IX EUROPE Les indicateurs sociaux internationaux « Le Monde » / Eurostat Seuls deux pays dépassent le seuil de renouvellement démographique UE 15 EURO 11 ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-U. JAPON Nombre moyen d'enfants par femme née en 1960 2,40 2,47 ÉVOLUTION DE L'EMPLOI AU 2,08 2,10 1,96 2,04 3e TRIMESTRE 1999 (en % sur un an) 1,4 1,5 0,1 1,0 (2e trim.) 4,7 N. D. 1,3 N. D. 1,1 1,5 – 0,6 1,85 1,85 1,88 1,89 1,94 1,95 1,64 1,65 1,68 1,73 1,74 1,75 Dont emploi salarié...... 1,7 1,9 N. D. 1,2 7,1 2 2,3 2,9 1,1 2,2 – 0,4 Dont emploi à temps partiel...... N. D. N. D. N. D. N. D. 8,1 N. D. 8 2,8 2,1 1N. D.

TAUX D'EMPLOI 1999 (en %) Hommes + femmes (15-64 ans).... 62 60 65 59 52 60 53 71 70 64 (1998) N. D.

. Hommes + femmes (50-64 ans).... 49 45 48 39 43 47 38 50 60 N. D. N. D. NE B. DE GNE GAL ÈGE ITALIE SUISSE GRÈCE SUÈDE FRANCE DURÉE DE TRAVAIL SALARIÉ ESPAGLUXEM AYS -BAS IRLAN ISLANDE AUTRICHE BELGIQUEP FINLANDE NORV À TEMPS PLEIN 1999 (h/semaine) PORTUDANEMARK OYAUME-U ALLEMA R Source : Eurostat 40,4 39,7 40,1 38,4 40,6 39,6 38,5 39 43,6 N. D. N. D. a LA DESCENDANCE FINALE des générations d’après-guerre des pays ÉVOLUTION DU COÛT DU TRAVAIL de l’Union européenne est en diminution constante : elle s’établit désor- (en % sur un an) 2e trim. 2000 4e trim. 99 mais en moyenne à environ 1,7 enfant par femme née en 1960, ce qui est nettement inférieur au seuil de renouvellement des générations (2,1). Les + 3,9 + 3,7 + 3,4 + 1,8 + 2,6 + 5,4 + 2,9 +2,9 + 5,1 + 4,6 N. D. données les plus récentes semblent toutefois montrer que la fécondité a TAUX DE CHÔMAGE NOV. 2000 atteint son plus bas niveau après des décennies de recul presque continu. (en %) juil. 00 oct. 00 sept. 00 a LES FEMMES AUTRICHIENNES, allemandes et italiennes nées en Hommes + femmes.... 8,1 8,8 8,2 8,4 13,6 8,9 10,5 2,8 5,5 4,0 4,7 1960 devraient avoir moins de 1,7 enfant, tandis que celles vivant en Fran- Moins de 25 ans...... 16 16,9 9 23 25 18,8 31,9 5,1 12,6 9,1 9,6 ce, Norvège et Suède devraient en avoir un peu plus de deux, et les fem- mes irlandaises autour de 2,4. a DANS LES PAYS connaissant les plus bas taux de fécondité, plus de PART DU CHÔMAGE DE PLUS D'UN AN 1999 (en %) 40 % des femmes nées en 1960 n’auront pas d’enfant ou n’en auront 46 49 52 61 46 39 61 44 30 8 (1998) N. D. qu’un, tandis que dans les pays dépassant le seuil de renouvellement, moins de 30 % des femmes appartiendront à cette catégorie. N. D. : non disponible Pour plus d'informations : http://www.europa.eu.int/comm/eurostat

FLASH SETT/«LEMONDE» Le marché du travail français FLASH SYNTEC/«LEMONDE » Les ouvriers largement majoritaires au sein DERNIER MOIS VARIATION La chasse aux directeurs commerciaux et du marketing des intérimaires CONNU SUR UN AN Part de la fonction direction commerciale marketing dans le total Poids des ouvriers dans l'ensemble des salariés intérimaires en % des recrutements effectués en % 25 29 TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES 16,6 % (nov.) – 3 23 INDUSTRIE 21 59 PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE 33,4 % (nov.) – 3.8 17 14 75 75 CONSTRUCTION EMPLOIS PRÉCAIRES (en milliers) : 20 CDD...... 975 + 9, 2 %*

TERTIAIRE 31 INTÉRIM...... 550 + 23,1 %* 38 37 APPRENTIS...... 285 + 3,2 %* 3e trimestre 4e trimestre 1er trimestre 2e trimestre 3e trimestre OUVRIERS QUALIFIÉS OUVRIERS NON QUALIFIÉS 1999 1999 2000 2000 2000 CONTRATS AIDÉS + 8,8 %* Source : ministère de l'emploi - DARES 1999 ...... 462 Source : Syntec (Syndicat du conseil en recrutement) a a EN 1999, les ouvriers intérimaires représentaient 434 000 personnes SALAIRE NET MÉDIAN (en francs constants) LE RECRUTEMENT de directeurs commerciaux, marketing, ventes, en équivalents emplois temps plein, soit 84 % de l’ensemble des intérimai- Femmes...... 7 000 (mars) + 0,9 %* pour la France ou à l’export, représentait au troisième trimestre 2000 res (38 % pour les ouvriers qualifiés). Cette part est cependant en diminu- Hommes...... 8 666 (mars) + 0,6 %* 23 % de l’ensemble des missions de recrutement de dirigeants, plaçant la tion depuis 1998. fonction commerciale en tête des fonctions les plus recherchées par les a LES OUVRIERS NON QUALIFIÉS sont davantage représentés dans SMIC (en francs) entreprises. C’était déjà le cas au trimestre d’avant (25 %), en forte aug- l’industrie (59 % des salariés intérimaires), et les ouvriers qualifiés dans la Horaire...... 42,02 (juillet) + 3,2 % mentation par rapport aux trimestres précédents. construction (75 %). La durée moyenne des missions des ouvriers est de Mensuel...... 7 101 (juillet) + 3,2 % a L’ANALYSE PAR SECTEUR D’ACTIVITÉ indique que l’industrie et les six mois, mais elle est de huit mois pour les ouvriers qualifiés. services représentent l’essentiel de ces missions : 82 % au total. Le nom- a ALORS QUE 61 % des ouvriers étaient sans emploi au moment de leur NOMBRE D'ALLOCATAIRES bre de recrutements dans l’industrie (44 %) est légèrement supérieur à inscription en agence d’intérim, ils ne sont plus que 6 % à se retrouver DU REVENU MINIMUM D'INSERTION (en milliers) 1 137,4 (juin)** + 2,3 %*** celui des services (38 %). C’était l’inverse au deuxième trimestre 2000 : les dans cette situation un an après. 47 % sont restés en intérim, 23 % ont été * variation sur quatorze mois (mars 00 / janv.99) ** chiffres semestriels *** variation sur six mois services concentraient alors 38 % du total, contre 28 % pour l’industrie, embauchés en contrat à durée indéterminée et 13 % à durée déterminée. Sources : Insee, Dares, CNAF qui enregistre ainsi une forte progression. AGENDA Les agents de surveillance obtiennent b SCIENCES ÉCONOMIQUES. Le débat sur l’enseignement de l’écono- mie continue de faire rage dans les rangs académiques : l’Association française des sciences économiques (AFSE) organise, le 23 janvier à Paris, un débat intitulé « La formation des économistes en question », une revalorisation de leurs métiers avec la participation des étudiants de l’Ecole normale supérieure qui avaient lancé la discussion, et des poids lourds institutionnels (Associa- tion des professeurs de sciences économiques et sociales-SES, groupe ls vous accueillent à l’entrée La classification des métiers Coutand. Par exemple les opéra- d’experts du ministère de l’éducation nationale sur les SES…). des entreprises, font des ron- Le secteur, devrait permettre de reconnaître tions d’inspection et de filtrage des Renseignements : 01-44-07-15-75. des dans les centres commer- une dizaine de métiers et les forma- sites aéroportuaires sont, depuis ciaux, interviennent sur alar- qui emploie tions qui y mènent. « On n’est pas 1993, confiées à des entreprises b I CRIMINALITÉ. La criminalité transnationale organisée représente mes, gardent des sites nucléaires des concierges », souligne Domini- privées, et non aux pouvoirs une part de plus en plus importante… des « échanges commerciaux » ou industriels, fouillent vos baga- 80 000 personnes, que Mestre, quarante-trois ans, publics. Et les agents de surveillan- internationaux. Le professeur Pino Arlacchi, sous-secrétaire général de ges à l’aéroport, assurent la sécuri- employé par le leader du secteur, ce privés interviennent de plus en l’Organisation des Nations unies (ONU), directeur de l’Office de l’ONU té des stades, surveillent certains connaît Securitas, pour travailler le week- plus souvent sur des sites dont la pour le contrôle des drogues et la prévention du crime, présentera le musées, patrouillent avec des end « sur » une banque et deux à sécurité était assurée autrefois par 23 janvier à Paris les conclusions de la conférence de l’ONU sur le crime chiens… Leur métier s’appelle pudi- des difficultés quatre nuits par semaine sur un des militaires. organisé qui s’est tenue à Palerme en décembre dernier, ainsi que le rap- quement la « surveillance humai- autre site. port mondial sur les drogues, publié chaque année par l’ONU. ne », même si souvent, aussi de recrutement « Il faut établir des repères afin INFORMATIQUE Renseignements : www.u-paris2.fr/mcc désabusés que Gérard, vingt ans d’avoir un marché sain. Les agents De manière générale, les qualifi- de métier, ils se sentent « mi-flic, 7 370 F brut par mois (soit une de surveillance ne sont pas des hom- cations comme les conditions de b CAPITAL HUMAIN. Les outils d’évaluation, de gestion, de valorisa- mi-pompier mal payé au SMIC ». hausse de 6,92 %), ce qui porte mes à tout faire, or il n’est pas rare travail d’un « pompier IGH » tion du « capital humain » des entreprises, se mettent en place. Le sémi- En tout, ils sont 80 000 agents de leur salaire, prime d’habillage com- que les clients demandent en plus (l’agent de sécurité travaillant naire « Capital humain et création de valeur » proposé les 23 et 24 jan- surveillance en France, employés prise, à 7 500 F. Les autres rémuné- de tondre la pelouse ou de nettoyer dans un immeuble à grande hau- vier à Paris par l’organisme de formation Les rencontres d’affaires, en par 1 580 entreprises réalisant un rations augmenteront de 6,92 % à les vitres », dit Omar Kerriou. teur) ou d’un « rondier » conduc- partenariat avec le cabinet conseil Mazars, fait le point sur ces ques- chiffre d’affaires de 12,9 milliards 3 % selon les coefficients. Un autre « Le métier d’agent de surveillan- teur de chien, à Mantes-la-Jolie, tions à travers des applications en entreprise. de francs. 70 % d’entre eux sont accord concernant le régime de ce est mal perçu. La classification diffèrent forcément. Renseignements : 01-53-02-46-18. rémunérés au SMIC, la majorité prévoyance devrait aussi interve- doit permettre d’en préciser le conte- Il faut parfois aussi posséder des ont signé des contrats à durée nir prochainement. nu et la formation. C’est le grand connaissances en informatique. b GRANDES ÉCOLES. Le congrès annuel de la Conférence des grandes déterminée et plus de la moitié des La seconde phase de la plate- chantier de l’année », affirme Ainsi, Adrien Leforestier, trente- écoles se tient cette année à Marseille les 25 et 26 janvier, avec pour thè- effectifs interviennent de nuit, forme sociale, qui devrait entrer Claude Tarlet, président du SNES. sept ans, employé depuis huit ans me « De la création de savoirs à la création de richesses ». Il s’agit, pour sans prime ni revalorisation. La en vigueur le 1er janvier 2002, con- Pour Patrick Coutand, vice-prési- chez Euroguard, travaille pour une les directeurs d’école réunis à cette occasion, d’analyser et de mettre en photographie de la profession ne cerne la classification des métiers- dent du SNES et PDG de Securitas, usine de papeterie de Rouen, où il avant les activités de leurs établissements qui concourent directement la rend pas très attractive… repères de la surveillance humaine la signature de cette plate-forme gère, sur un ordinateur situé au pos- au développement économique des territoires où ils sont implantés : et le travail de nuit. Ce dernier sera sociale montre « l’attitude volonta- te de garde, toutes les entrées et sor- valorisation des résultats de la recherche, transfert de technologie, alter- CLASSIFICATION majoré de 10 % entre 22 heures et riste des professionnels ». Le patro- ties de matériel de l’usine, soit plus nance, conseil, création d’entreprises, veille technologique, etc. En ces temps de reprise et de 5 heures, à partir de 2002. nat insiste sur le surcoût représen- de deux cents camions par jour. Et Renseignements : 01-43-26-25-57. pénurie de personnel, les difficul- « Il n’y avait pas eu d’accord sur té par l’augmentation des salaires nombre d’agents de surveillance tés de recrutement et le turn-over les salaires depuis 1990 et les pre- – estimé entre 12 % et 14 % –, qui gagneraient à bénéficier des con- b UNION EUROPÉENNE. Le sommet de Nice fut-il un échec, ou se sont bien sûr fortement aggra- miers coefficients correspondaient à devra être répercuté sur les clients, ventions collectives des entreprises l’ouverture de nouvelles perspectives pour la construction de l’Union vés. Aussi, après plus de dix ans de des salaires en dessous du SMIC », entreprises privées ou administra- qu’ils gardent plutôt que d’être européenne ? Le Centre d’études et de recherches internationales de négociations, le Syndicat national remarque Omar Kerriou, secrétai- tions publiques, qui négocient le employés par leur société de l’Institut d’études politiques de Paris a invité le 29 janvier Alain Lamas- des entreprises de sécurité (SNES) re fédéral de la CFDT, responsable plus souvent au plus bas prix. prestation de services. soure, député européen, ancien ministre des affaires européennes, et les partenaires sociaux (FO, de la branche sécurité, qui consta- « 85 % du marché de la sécurité Pour Jean-Michel Dupire, secré- pour discuter cette épineuse question. CFDT, CFTC et CGC, à l’exception te « une avancée ». est externalisé », constate Patrick taire fédéral de la CGT (qui n’a pas Renseignements : 01-58-71-70-00. de la CGT) ont-ils signé le 31 octo- signé), l’augmentation des salaires bre dernier une plate-forme socia- Un travail essentiellement nocturne était « incontournable », mais il b TEMPS DE TRAVAIL. L’aménagement-réduction du temps de travail le visant à revaloriser le métier. Heures travaillées en 1998 déplore que nombre de revendica- peut ouvrir de nouvelles perspectives à l’activité sociale des salariés. L’accord de branche ne concerne en pourcentage tions ne soient pas incluses dans Développement & Emploi présente le 1er février à Paris plusieurs exem- que les professions dites de « sur- 69 l’accord global du 31 octobre. La ples de gestion du « temps d’utilité sociale » de leurs salariés par des veillance humaine » – des hommes reconnaissance du travail de nuit 8,8 entreprises comme Ford France, Timberland, BPI, Carrefour. qui surveillent des entreprises ou 7,8 s’est ainsi faite selon lui «au Renseignements : 01-43-46-28-28. des sites administratifs – et non les rabais, sans tenir compte des problè- métiers de convoyeurs de fonds ou 6,0 47,5 mes de santé des travailleurs ».Il de gardes du corps. 25 explique que la majoration du DÉPÊCHE Il prévoit dans un premier temps travail de nuit, qui englobe seule- une revalorisation des salaires à ment les heures passées entre b HÔTELLERIE. A l’heure où le secteur de l’hôtellerie-restauration partir du 1er janvier 2001 ; concrè- 6 22 heures et 5 heures, est « restric- souffre d’une grave pénurie de main-d’œuvre, l’Union européenne tement, l’augmentation n’inter- tive, puisque la plupart des vaca- pour la promotion des formations techniques dans les métiers de l’hô- viendra que lorsque le décret aura tions sont de douze heures, entre tellerie (Unatech) vient de créer sur son site Web (www.ajcon- été publié au Journal officiel. Les 19 heures et 7 heures ou 20 heures JOURS JOURS seil.fr/ehae.fr) un « index des établissements de l’enseignement hôtelier agents rémunérés au coefficient le HEURES et 8 heures ». FÉRIÉS DE NUIT et touristique » à l’échelle de l’Union européenne (plus la Suisse) – soit plus bas de la grille des salaires OUVRABLES WEEK-ENDS 1 500 établissements en France et 300 à l’étranger. devraient toucher désormais Source : SNES (Syndicat national des entreprises de sécurité) Anne Proenza X / LE MONDE / MARDI 23 JANVIER 2001 MANAGEMENT ̄ Le « Safe Harbour » adapte la directive européenne LE SOCIAL DANS L’UNION sur l’informatique et les libertés à la culture américaine par Francis Kessler près des années de discus- Cela dit, nombre d’entre elles zon est aussi sur la sellette : deux « Refondation » sions, les Etats-Unis et Aux Etats-Unis, – 66 % des entreprises américaines, associations de consommateurs l’Union européenne ont à en croire une étude réalisée par anglo-saxonnes, l’Electronic Priva- Atrouvé un moyen pour har- des entreprises l’université Georgetown, pour le cy Information Center (EPIC) et moniser leurs pratiques en matière compte de la Federal Trade Com- Junkbusters Corp., viennent de ou déréglementation ? d’utilisation de fichiers nominatifs. s’engagent à respecter mission (FTC) – n’avaient pas atten- demander l’ouverture d’une enquê- Un objectif difficile à atteindre tant du le Port pour afficher des règles te sur les agissements d’Amazon en les approches étaient différentes de la confidentialité de bonne conduite en matière de matière d’utilisation de fichiers ialogue ou maelström social ? Les règles juridiques gouver- part et d’autre de l’Atlantique : respect de la vie privée. Et ce n’est clients. nant l’activité professionnelle sont en ébullition. Rien de approche législative sur le Vieux de leurs fichiers pas un simple affichage : leur non- plus normal : les formidables mutations techniques, les Continent ; autorégulation pour les respect peut leur valoir de fortes PISTER LES INTERNAUTES transformations économiques et politiques radicales ont entreprises du Nouveau Monde. pour ne pas se couper amendes. Les associations de con- Ce type d’actions risque de se conduitD à des discussions sur les instruments encadrant l’activité Deux phénomènes ont néan- sommateurs, très puissantes outre- multiplier. Selon une étude réali- rémunérée. Ceux-ci, on le sait, procèdent de la loi mais peuvent éga- moins contraint les dirigeants des des marchés étrangers Atlantique, veillent au grain. sée par la société Pew Internet, et lement ressortir du dialogue social entre représentants des salariés sociétés d’outre-Atlantique à pren- Récemment le groupe Disney a publiée en août 2000, les deux tiers et ceux des employeurs, d’un contrat individuel ou encore de la déci- dre les choses au sérieux. Primo : mes veulent prendre le temps d’étu- été condamné à détruire la base de des personnes interrogées ne sion unilatérale d’un employeur ou donneur d’ordre. Or, les discus- les utilisateurs devenaient de plus dier les engagements inclus dans ce données du site de vente de jouets croient pas que l’utilisation de don- sions sur la nécessité et les fonctions des règles générales et unifor- en plus conscients des risques de texte ainsi que les risques qu’elles en ligne Toysmart, dont il est pro- nées personnelles puisse leur être mes à destination des salariés se multiplient. La « refondation » des violation de leur vie privée, ce qui encourent en cas de manquement. priétaire. Une perte sèche pour le utile, comme nombre de sociétés relations sociales françaises proposée par le Medef « contre l’étouf- pouvait nuire au développement En outre, elles craignent que la groupe qui comptait sur la vente en ligne voudraient le leur faire fant étau de l’étatisation » en est une illustration : les négociations du commerce électronique. directive européenne ne fasse des du fichier clients de cette société en croire. Elles s’inquiètent en particu- deviennent « des concessions ». Celles-ci sont exigées à la fois de Deuxio : la directive européenne envieux chez les consommateurs faillite pour en payer les dettes. lier des informations que les firmes l’Etat – qui doit ou assouplir ses règles ou abandonner sa compéten- sur le respect de la vie privée américains qui pourraient exiger Sauf que Toysmart s’était engagé à peuvent recueillir en pistant les ce -, des salariés – qui doivent accepter une individualisation de publiée en 1995 stipule qu’aucun un traitement équivalent ; ce qui ne jamais le céder. La FTC a atta- internautes pour repérer leurs cen- leurs conditions de travail – et des organisations syndicales – som- fichier nominatif européen ne peut conduirait les firmes à aligner leurs qué Disney en juillet pour non-res- tres d’intérêt et leur proposer ainsi mées d’accompagner le mouvement ou de se démettre. être transmis à une entreprise d’un règles sur celles du Safe Harbour, pect de ses engagements : la justice services, produits et publicités Un phénomène similaire de critique de la norme uniforme est pays tiers qui n’aurait pas mis en souvent plus restrictives. vient de le condamner. Le site Ama- ciblés. observable dans les pays où le droit du travail n’est pas principale- place des mesures adéquates pour Pour les firmes américaines, le ment d’origine étatique. Les gouvernements libéraux britanniques en assurer la confidentialité. Les sujet devient complexe. Elles doi- sont intervenus dans les années 1980 par la voie législative, pourtant Etats-Unis étaient visés. Faute de L'atteinte à la vie privée en tête des préoccupations vent respecter leurs propres règles honnie par ailleurs, parfois pour imposer la négociation d’entreprise procédure ad hoc, leurs entreprises des usagers du Web de bonne conduite, mais aussi s’as- au détriment de celle de la branche ou du métier, parfois pour restau- risquaient de ne plus pouvoir utili- Les internautes américains craignent le plus que... en % surer qu’elles sont en conformité rer la prééminence du contrat de travail individuel. La négociation ser de fichiers de consommateurs avec celles de la directive européen- collective des conditions de travail, le dialogue social et finalement du Vieux Continent. Concernés ne (si elles veulent travailler avec l’utilité même des organisations des salariés ont été radicalement Face à cette double contrainte, des entreprises ou des particuliers qu'ils ne connaissent des consommateurs européens) contestés. Aujourd’hui, les interventions étatiques se limitent sou- un terrain d’entente a été trouvé. Le pas obtiennent des informations personnelles ou avec la législation canadienne vent à la reprise de codes de bonne conduite dont l’élaboration er 84 système adopté le 1 novembre sur eux ou leur famille (pour les consommateurs de ce appartient aux partenaires sociaux. 2000 repose bien sur le principe de des pirates se procurent leur numéro de carte de crédit 68 pays). Les contraintes se multiplie- En Allemagne, le rôle prééminent de la convention collective de l’autorégulation, tout en satisfai- ront au fur et à mesure des règles branche, manifestation première de la Tarifautonomie, c’est-à-dire sant les exigences de la Commission des personnes non qualifiées donnent aux gens des adoptées. Ce qui sera prochaine- du pouvoir, exercé conjointement par les syndicats et les 54 européenne. Baptisé « Safe Har- informations médicales en ligne ment le cas de l’Australie, etc. employeurs, de créer des règles du travail, a fait l’objet de vifs débats bour », ce « Port sûr », encore appe- un virus informatique contamine leur PC L’enjeu devient tellement impor- dans les années 1990. Les accords d’entreprises, signés par le patron lé « Port salut » par les initiés de la lors d'un téléchargement 54 tant qu’une nouvelle fonction, le et les représentants élus du personnel, considérés comme plus bien- Commission nationale de l’informa- Chief Privacy Officer (CPO), fait veillants vis-à-vis de la situation de l’entreprise, se trouvaient parés des informations fausses ou imprécises soient publiées en ligne 49 tique et des libertés (CNIL), recense son apparition dans les entrepri- de la vertu d’une plus grande souplesse dans la gestion du personnel les entreprises qui ont accepté de des gens se répandent en fausses informations ses américaines. Après IBM, Ame- et donc d’une meilleure compétitivité des entreprises. Il en reste s’y ancrer, et qui s’engagent à en res- pour affecter les cours de Bourse 47 rican Express, quelques dizaines aujourd’hui une multiplication des clauses dites « d’ouverture », ren- pecter les règles, très proches de cel- des gens rencontrés sur Internet mentent de firmes ont nommé des CPO, vois de la négociation collective de les de la directive européen- quant à leur identité réelle 39 dont la tâche unique est de s’assu- La portée juridique branche vers la négociation d’entre- ne. L’autorégulation est sauve, puis- rer que l’entreprise ne puisse être prise. que neviennent au Port que les quelqu'un puisse savoir quels sites ils ont visités 31 prise en défaut sur ce front, dans des actes résultant Alors « déréglementation du tra- entreprises qui le souhaitent. tous les pays du monde. Une vail » ou « adaptations nécessaires à le courrier électronique soit lu par quelqu'un d'autre Pour l’instant douze entreprises que la personne à qui il est destiné 27 sacrée gageure. du dialogue social la survie économique », ou les américaines, seulement, ont rejoint deux ? Ces évolutions, que l’on le Safe Harbour. La plupart des fir- Source : Pew Internet cie American Life Project, mai-juin 2000 Annie Kahn institutionnalisé peut repérer dans d’autres pays, questionnent notamment les techni- est faible : ques de production de normes, la nécessité de règles collectives dans les décisions, avis, le domaine du travail, la légitimité Amanda Chandler, la nouvelle « chief privacy officer » des titulaires du pouvoir de créer mémorandums, codes ces règles. Des interrogations d’autant plus de bonne conduite... complexes qu’elles sont accompa- pour DoubleClick Europe gnées par un dialogue, plus ou sont caractérisés moins étendu, plus ou moins institu- tionnalisé selon les pays, entre gou- l y a quelques mois, Amanda maticiens, de spécialistes du mar- re de la ville, Rudolph Giuliani, par leur caractère vernements et organisations profes- Chandler travaillait à Manches- Le numéro un de keting, du contrôle général, et de avant de quitter la politique pour sionnelles. Les transformations des ter au sein de la Commission juristes qui vient d’élaborer une son poste actuel. Mais il reconnaît non contraignant retraites en Italie, du droit social en Ibritannique de la protection la publicité en ligne charte de confidentialité. Si les qu’« éduquer les gouvernements » Espagne, auraient été impensables des données, l’équivalent de la Américains ont ressenti le besoin fait aussi partie de sa mission, pour sans une consultation/approbation des partenaires sociaux. On peut Commission nationale de l’informa- a nommé un directeur de créer des CPO, c’est parce qu’ils « leur apprendre comment les lois ainsi observer une multiplication d’accords de principe ou d’engage- tique et des libertés française. n’ont pas de loi, et que le système peuvent s’appliquer avec les nouvel- ments programmatiques aux dénominations diverses. Ces négocia- Depuis le mois de novembre 2000, de protection des d’autorégulation impose finale- les technologies », explique-t-il. tions sociales ont en commun de s’insérer dans le mécanisme de pri- elle est passée « de l’autre côté de la ment une charge plus lourde, esti- En revanche, pas question de se de décision politique et d’avoir une portée juridique vague. barrière ». Au lieu de conseiller les données. Sa mission : me-t-on dans l’Hexagone. « fliquer » les employés de la fir- Un processus similaire est à l’œuvre au niveau de l’Union euro- entreprises et de veiller à ce qu’el- Tel ne semble pas être l’avis de me. Les sanctions prises récem- péenne. Après les balbutiements initiaux, on a assisté, dès 1970, à les suivent la loi anglaise en matiè- veiller au respect Jules Polonetsky, qui dirige déjà ment à l’encontre de salariés accu- une multiplication de comités consultatifs, d’abord interprofession- re de respect de la vie privée, elle une équipe de cinq personnes à sés d’avoir utilisé le courrier élec- nels, puis sectoriels, voire intersectoriels. Le dialogue social dit « de s’est fait embaucher par Double- de la vie privée temps plein, et envisage, à l’instar tronique de l’entreprise à des fins Val Duchesse », initié par la Commission en 1985, vise à la conclu- Click, entreprise américaine, numé- de ce qu’il vient de faire pour l’Euro- personnelles, ou d’avoir surfé sur sion d’accords entre les représentants européens des employeurs et ro un de la publicité sur Inter- garantir son indépendance au sein pe, de nommer d’autres CPO dans des sites pornographiques pendant des salariés. Il marque avec l’Acte unique européen un saut qualita- net. Elle a quitté Manchester pour de la firme, Jules Polonetsky n’est les autres parties du monde, en leurs heures de travail, ne font pas tif : il appartient aux partenaires sociaux de débattre de certains Dublin, siège européen de la fir- pas hiérarchiquement rattaché au Extrême-Orient en particulier. Il dis- partie de ses préoccupations. sujets et de certains thèmes qu’ils auront librement choisis. me. Son titre ? « Directeur protec- PDG de la firme, mais à son conseil pose également des services d’un « Nous avons confiance en nos Aujourd’hui, le droit communautaire fait nécessité de consulter tion des données pour l’Europe ». d’administration. Comité consultatif pour la vie pri- employés. On regarde s’ils font bien les partenaires sociaux : les directives sur la santé-sécurité et sur On connaissait déjà les CEO « Ce type de poste n’existe pas en vée (Privacy Advisory Board) pour leur travail. Si un informaticien, qui l’égalité des chances en sont des exemples. Certaines directives sti- (chief executive officers), c’est-à-dire France », affirme-t-on à la CNIL, l’aider dans sa tâche. Ce conseil est travaille souvent très tard dans la pulent également qu’elles peuvent être mises en place non seule- les PDG, les CFO (chief financial dont les interlocuteurs dans les composé de huit experts, membres nuit, a besoin de s’amuser, pour être ment par la voie législative, mais par la voie d’accords nationaux : le officers) ou directeurs financiers ; il entreprises appartiennent à la direc- du gouvernement, d’associations plus créatif, on ne va pas s’en préoc- droit communautaire se veut alors moteur du dialogue social natio- faudra désormais compter avec les tion juridique, ou à la direction de consommateurs ou d’entrepri- cuper. Ce qui nous importe avant nal. Les traités de Maastricht et d’Amsterdam ont octroyé aux parte- CPO, chief privacy officers. informatique. La directive euro- ses. Il se réunit une fois par trimes- tout c’est qu’il ait de bonnes idées !» naires sociaux européens la possibilité non seulement de négocier et Son patron, Jules Polonetsky, péenne n’impose d’ailleurs pas ce tre. Les membres ne sont pas rému- de conclure des accords-cadres, mais aussi d’en demander la mise CPO de DoubleClick, connaît bien profil, se contentant de mentionner nérés, mais juste remboursés de A.K. en œuvre par la législation communautaire : l’accord précède et pré- les rouages de la fonction. Embau- l’éventualité de nommer un « déta- leurs frais, « pour être sûrs de leur figure alors la loi (européenne). Les partenaires sociaux sont asso- ché en mars 2000, il aurait été le pre- ché à la protection des données à indépendance », explique Jules ciés à « la stratégie de l’emploi » et au processus d’élargissement. mier à être nommé à ce poste dans caractère personnel ». Ce qui don- Polonetsky. Et s’ils consacrent du On connaît même un dialogue macroéconomique avec la Banque une entreprise américaine. Certes, ne droit à quelques allègements de temps à DoubleClick, c’est pour, en centrale européenne. L’entreprise (transnationale) n’est pas en res- nombre de firmes comptaient déjà procédures comme de ne pas avoir retour, être informés des dernières te : le comité d’entreprise européen y est l’instrument du dialogue dans leur rang une personne char- à déclarer les fichiers créés. avancées technologiques par les social. gée de veiller au bon respect des Au Crédit agricole Ile-de-France, spécialistes d’un leader du marché. Mais les questions posées au niveau des Etats membres se retrou- lois en matière de protection de la Marielle Cohen-Branche, directeur Amanda Chandler va créer la vent au niveau communautaire. La représentativité des « partenai- vie privée, dans son pays. Mais, en juridique, qualifie son départe- même structure en Europe. Un pro- res sociaux européens » reste obscure, comme le souligne un rap- général, ce n’était pas une fonction ment de « gardien naturel au jet délicat dont la complexité tient, port de septembre 1999, et les pouvoirs confiés à ces représenta- à temps plein, et elle ne faisait pas regard de la CNIL ». Et c’est un en partie, à la diversité des législa- tions européennes, telles la Confédération européenne des syndi- partie de la direction générale. Pour groupe de travail composé d’infor- tions et des procédures dans les dif- cats (CES) ou l’Union des confédérations de l’industrie et des férents pays. Il ne s’agit plus seule- employeurs d’Europe (Unice), sont incertains. La portée juridique ment de veiller au bon respect de la des actes résultant du dialogue social institutionnalisé est faible : les Un « Big Brother » Award en 2000… loi mais de s’assurer que l’on est en ̄ communications, décisions, avis, mémorandums, codes de bonne règle dans tous les pays où l’entre- conduite, conclusions, sont caractérisés par leur caractère non con- DoubleClick est à la fois une agence de publicité, qui aide ses prise est amenée à travailler. Et, traignant. Les accords des partenaires sociaux repris ultérieurement clients annonceurs à choisir les sites les mieux adaptés à leur cible dans le cas de DoubleClick, mais Amanda Chandler dans des directives, tels celui sur le contrat à durée déterminée ou de clientèle, et une entreprise de logiciels spécialisés dans la publi- aussi de la plupart des entreprises celui sur le temps de travail, se démarquent à peine des normes inter- cité en ligne. Ses programmes visent à mesurer l’efficacité d’une qui ont d’autres firmes pour b Agée de 36 ans, la directrice en nationales déjà applicables. Les avis émis par les comités d’entrepri- campagne publicitaire, mais aussi à pister les internautes afin de clients, de veiller aux bonnes prati- charge de la protection des données se européens sont également à classer dans la soft law. Le dialogue connaître leurs goûts, leurs centres d’intérêt, leurs horaires de ques de ces derniers. « Nous avons de DoubleClick en Europe travaillait social européen se révèle timide. Faudra-t-il se contenter d’un dialo- connexion, etc. Cette spécialité lui a valu de recevoir le Big Brother suspendu nos contrats avec une cin- précédemment pour l’Office of the gue entre partenaires sociaux au niveau de l’entreprise et de leur Award en octobre 2000, un prix très peu convoité, destiné à récom- quantaine de sites, quand nous nous Data Protection Registrar (ODPR), association à certaines décisions politiques ? Est-ce là le modèle penser une entreprise qui a fait preuve de talents en matière de sur- sommes aperçus qu’ils avaient des l’équivalent britannique de la CNIL. social européen ? veillance ! DoubleClick a réalisé un chiffre d’affaires de 506 millions pratiques douteuses », affirme Jules b Elle fut pendant quatre ans maître de dollars en 2000, le double de celui de l’année précédente. Mais Polonetsky. Ce juriste, qui fut mem- de conférences à la Manchester Francis Kessler est maître de conférences à l’université Paris-I-Pan- ses pertes ont triplé durant le même intervalle, pour atteindre bre du gouvernement de l’Etat de Metropolitan University, où elle théon-Sorbonne. 156 millions de dollars en 2000. New York, a ensuite assisté le mai- enseignait la sociologie et le droit.