Jean-Marie Boisdefeu La Controverse Sur L'extermination Des Juifs Par Les
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JEAN-MARIE BOISDEFEU LA CONTROVERSE SUR L'EXTERMINATION DES JUIFS PAR LES ALLEMANDS Tome 2 : RÉALITÉS DE LA "SOLUTION FINALE Notes de lecture de Jean-Marie Boisdefeu 2e édition, 1996, Vrij Historisch Onderzoek a.s.b.l. Anvers, Belgique AAARGH [5] AVANT-PROPOS Nous avons vu dans le premier tome, intitulé L'examen des preuves, que la thèse selon laquelle les Allemands auraient construit et utilisé des chambres à gaz (notamment à Auschwitz) pour y exterminer en masse une partie des Juifs qu'ils avaient déportés, ne résiste pas à la critique. Toutefois, ceci ne signifie pas que les Allemands n'aient pas eu l'intention d'exterminer les Juifs et qu'ils n'en aient pas effectivement exterminé 5 millions ailleurs qu'à Auschwitz et par d'autres moyens (le chiffre de 6 millions est devenu un chiffre symbolique abandonné par les historiens). Nous allons, dans ce tome 2, examiner ces deux points. Auparavant, je voudrais rappeler que : – je ne suis pas historien de formation ou de profession, mais un simple particulier; – ce travail est – pour l'essentiel – un travail de compilation critique, d'une part, des ouvrages publiés par les historiens et les chercheurs de tous bords et, d'autre part, de la législation, puisque, depuis peu, l'histoire est à nouveau écrite par l'Etat. Jean-Marie Boisdefeu, mars 1996 2 TABLE DES MATIERES I. HITLER : SON PORTRAIT, SES IDEES, SON ANTISEMITISME 9 II. LA POLITIQUE ANTISEMITE ALLEMANDE AVANT 1939 20 III. LA DECLARATION DE GUERRE DE 1939 ET SES CONSEQUENCES 34 IV. LA POLITIQUE ANTISEMITE ALLEMANDE APRES 1939 43 V. LES GRANDES DEPORTATIONS DE 1942 54 A. LE RAPPORT KORHERR 55 B. AUSCHWITZ, TERME DU VOYAGE ? 65 C. PREUVES DE LA REIMPLANTATION A L'EST [71] VI. LA DESTRUCTION DES COMMUNAUTES JUIVES D'EUROPE 99 (Pologne notamment) VII. AUSCHWITZ : HAUT-LIEU DE L'EXTERMINATION ? 120 VIII. ESTIMATION DES PERTES JUIVES 127 ANNEXES 1. Les mythes du Peuple Elu et de sa dispersion 142 2. Récupération de l'histoire de la persécution des Juifs 159 (dans sa réalité et ses mythes) par Israël 3. Sort immédiat des Juifs réimplantés à l'Est 169 4. Les Einsatzgruppen 173 5. Treblinka 177 6. Le garçon du Ghetto de Varsovie, symbole de l'Holocauste 184 7. Les détenus d'Auschwitz étaient-ils brutalisés ? 187 8. Estimation du nombre de morts à Auschwitz 193 9. Notes sur la déportation des Juifs de Belgique 207 10. Le sort des notables juifs sous la domination allemande 232 11. Le principe du libre examen 235 Principaux ouvrages consultés 238 Index 245 3 [9] I. HITLER : SON PORTRAIT, SES IDEES, SON ANTISEMITISME Ainsi que nous l'avons vu dans le tome 1, croire que les Allemands ont exterminé les Juifs dans des chambres à gaz ne peut être que le fait soit d'un esprit religieux, c'est-à- dire d'une personne affirmant sa conviction par la négation des lois de la physique et de la chimie, soit d'une personne mal informée, n'ayant jamais eu l'envie ou l'occasion de se documenter sérieusement sur la question et faisant aveuglément confiance aux historiens. Et comme ces derniers n'ont pas la possibilité d'exposer une autre thèse que la thèse sioniste sous peine de perdre leur gagne-pain voire même, depuis peu, de connaître la prison, il apparaîtra à tous que cette confiance est mal placée.1 Toutefois, comme l'a démontré le génocide rwandais (plus de 500.000 morts en quelques semaines, dit-on), les Allemands auraient pu exterminer trois ou quatre fois plus de Juifs sur la durée de la guerre et cela, sans chambres à gaz. Le génocide des Arméniens de 1915 nous avait déjà appris tout cela. C'est donc une erreur d'associer les concepts de chambres à gaz et de [10] génocide des Juifs. On peut affirmer, sans tomber sous le coup de la loi antirévisionniste belge (qui n'impose que la croyance au génocide des Juifs et pas la croyance aux chambres à gaz) et sans se ridiculiser davantage que les chambres à gaz d'Auschwitz et d'ailleurs sont un mythe. Nous allons dans ce deuxième tome nous interroger non pas sur la vraisemblance de la thèse du génocide par un autre moyen que l'emploi de chambres à gaz (puisque la loi nous interdit de douter du génocide) mais sur les différentes façons dont ce génocide aurait pu se perpétrer (dans sa bonté et dans un reste de sagesse, le législateur n'a pas voulu imposer telle ou telle version du génocide). Il y a en effet deux thèses génocidaires en présence : – la thèse dite intentionnaliste : c'est Hitler qui aurait pris lui-même, au moment favorable, la décision de l'extermination des Juifs, extermination depuis longtemps préméditée. Certes, plus aucun historien ne croit plus aujourd'hui qu'Hitler ait donné un ordre écrit et circonstancié du massacre mais il aurait pour le moins donné son consentement ne fût-ce que "d'un signe de tête", comme le dit Hilberg. – la thèse dite fonctionnaliste : le génocide aurait été "l'aboutissement imprévu et improvisé de la radicalisation qui affecta un régime structurellement immaîtrisable".2 Plus précisément, "La 'Solution finale' était le résultat d'une suite d'initiatives locales, 1 La législation antirévisionniste adoptée par divers pays dont la Belgique est non seulement grotesque mais tout simplement contraire au droit car, comme l'a confirmé la Cour Européenne des Droits de l'Homme dans un arrêt du 26/4/1979, la liberté d'expression "vaut non seulement pour les informations ou idées accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui peuvent choquer ou inquiéter l'Etat ou une faction quelconque de la population." Il est effectivement vain et même du plus haut comique de parler de droit à la liberté d'expression dès lors qu'il se limiterait à l'expression d'opinions admises par tous. 2 P. Burrin commentant dans Le Monde du 15/12/'87 le colloque international sur le nazisme de décembre '87 à la Sorbonne. 4 prises dans le but de résoudre des problèmes ponctuels (la situation chaotique dans les ghettos). Elle ne se développa que graduellement en une vaste action."1 En d'autres termes, confrontés à des situations incontrôlables d'ordre sécuritaire (lutte contre la guérilla), démographique, alimentaire et sanitaire (typhus), des responsables locaux auraient, à l'insu de Berlin, eu recours à des solutions radicales et barbares ; ils auraient, à l'occasion et comme poussés par l'urgence et la nécessité, liquidé des populations entières d'ennemis potentiels ou effectifs, de bouches inutiles et de typhiques agonisants puis ils auraient, peu à peu et toujours de leur propre initiative, recouru systématiquement à ces méthodes qu'on croyait d'un autre âge. Pour notre part, nous avons trouvé trop d'éléments en défaveur de la thèse intentionnaliste pour l'adopter ; nous nous sommes donc ralliés à la thèse fonctionnaliste : il y a d'ailleurs eu dans l'Est européen tellement d'affreux massacres de Juifs qu'elle n'est pas a priori impensable. Toutefois, quelle que soit la thèse qu'on retienne, il reste qu'Hitler y joua un rôle de premier plan : il donna l'ordre du génocide et s'il ne le donna pas et même s'il ignora tout de ce génocide, il fut l'artisan de la persécution et fut (co-) responsable d'une guerre qui allait muter cette persécution en drame affreux. Il est donc indispensable de commencer par dire un mot du personnage. Hilberg a dit récemment (Le Soir, 4/3/'94) qu'Hitler était "fils de son temps". Sans doute mais cela reste un peu court. Essayons tout d'abord de savoir qui était l'homme, quelles étaient ses idées ou du moins celles auxquelles il souscrivit et qu'il illustra et enfin, quel était l'état de l'Allemagne avant son arrivée au pouvoir (notamment à la lecture de John Toland, Hitler, Laffont, 1983). Nationaliste romantique, chimérique et chauvin, raciste et, qui plus est, exaltant sa prétendue différence jusqu'au délire, Hitler croyait, comme tant d'autres "grands hommes", avoir été investi d'une mission quasi divine2, celle de relever l'Allemagne, victime d'une crise morale, politique (il y fut pour quelque chose), économique et sociale très grave. Il prétendait en outre lui assurer la préséance en Europe continentale, les "races supérieures" (Aryens et apparentés) dominant les supposées "races inférieures" (surtout slaves).3 Pour mener à bien sa mission, il adopta quelques principes de conduite dont il ne se départit jamais. Il adopta les idées de Machiavel et même exalta le recours à la violence ; il fut, en outre, un sournois et même un franc menteur (à l'entendre, chacune de ses exigences était la dernière). 1 Martin Broszat, cité avec d'autres historiens aussi estimés que Hans Mommsen et Uwe Dietrich Adam par Saul Friedländer en mai '84 au congrès de Stuttgart. 2 Etait-il croyant ? Il affirma souvent un attachement indéfectible au catholicisme, tout en en critiquant et en combattant, à l'occasion, les structures et la hiérarchie. 3 J'ai lu, par exemple, qu'un "Generalsiedlungsplan" de 1942 prévoyait le déplacement en Sibérie, sur une période de 30 ans, de 31 millions de personnes "racialement indésirables" et l'établissement de 10 millions d'Allemands et d'apparentés sur les terres s'étendant de la Pologne au bassin du Dniepr. 5 [12] Montrant un grand dégoût pour la démocratie, il adopta le "Führerprinzip", principe qu'il fit partager par tout un peuple à un degré qui stupéfie encore aujourd'hui en Occident : ne réussit-il pas à se faire aduler et même idolâtrer, à se faire identifier au pays et au peuple même ? Stratège politique sans vergogne, il soufflait le chaud et le froid et désarçonnait ainsi ses adversaires.