Mémoire De Fin D'études En Vue De L'obtention Du « Diplôme De Master II Recherche » Option : Sciences Politiques
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie Département DROIT ------------------------- Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du « Diplôme de Master II recherche » Option : Sciences Politiques LA DEMOCRATIE A L’EPREUVE DU POUVOIR POLITIQUE : « Du néo-patrimonialisme comme facteur principal du mauvais fonctionnement de la démocratie à Madagascar ?» Présenté par : ANDRIAMISAINAMIHARINTSOA Toavina Soutenu publiquement le 25 Mars 2015 Salle : 412B Année Universitaire : 2013-2014 Remerciements Je tiens à adresser mes remerciements les plus sincères et ma gratitude à : - A Dieu tout puissant pour sa grâce - Monsieur le Président de l’Université d’Antananarivo, - Monsieur le Doyen de la Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie, - Monsieur le Chef de Département en Droit de l’Université d’Antananarivo - Madame la responsable de l’option Science Politique - Tous les enseignants et le personnel du Département Droit et en particulier Monsieur RANOVONA qui m’a livré de précieux conseils ainsi que des supports bibliographiques sans rien attendre en retour. Ma profonde reconnaissance s’adresse enfin à mes parents, à mes frères, à mes amis ainsi que toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à l’élaboration du présent mémoire. i Liste des abréviations : - AREMA : Avant-garde de la révolution malgache - CES : Cour électorale spéciale - CAPSAT : Corps d’Armée des Personnels et des Services Administratifs et Techniques - CIRGN : Circonscription Inter-Régionale de la Gendarmerie Nationale - CSR : Conseil Suprême de la Révolution - DST : Direction de la Sûreté du Territoire - FNDR : Front National pour la Défense de la Révolution. - FIS : Force d’Intervention Spéciale - HCC : Haute Cour Constitutionnelle - HVM : Hery Vaovao ho an’I Madagasikara - INSTAT : Institut National de la Statistique - MAPAR : MiarakaAmin’iPrezidàAndryRajoelina - MBS :Malagasy Broadcasting System - MFM: Mpitolona hoan’ny Fandrosoan’i Madagasikara - PADESM : Parti des déshérités de Madagascar - PSD : Parti Social Démocrate de Madagasikara - RFI: Radio France Internationale - RNM : Radio Nationale Malgache - SEFAFI : Sehatra Fanarahamaso ny Fiainam-pirenena - TIM : Tiako I Madagascar - TVM : Radio Televisiona Malagasy - UNDD : Union Nationale pour le développement de la démocratie ii Liste des tableaux et figures - Tableau 1: Résumé des droits et libertés individuels p.20 - Figure 1 :Schéma représentant les différents éléments façonnant la culture p.31 - Figure 2 : La mauvaise gouvernance : principale entrave au développement de Madagascar p.51 - Figure 3Evolution de la corruption perçue par institution entre 2005 et 2013p.57 iii Sommaire Introduction générale Partie 1. De la démocratie : Idéal, concept et système Chapitre 1. Des principes démocratiques Chapitre 2. De l’explication des maux démocratiques à Madagascar par de variables autres que le néo-patrimonialisme Partie 2. De l’explication des maux démocratiques malagasy à travers le néo-patrimonialisme Chapitre 1. De l’exercice personnel du pouvoir politique par le Président de la République Chapitre 2 De la diminution considérable du poids de l’opposition à travers l’autoritarisme Conclusion générale iv Introduction générale : En parlant de « démocratie », forme la plus adoptée de régime politique contemporain, il est concevable de dire que les conceptions faites du « pouvoir politique » et du « peuple souverain » jouent un rôle prépondérant dans la véracité et l’effectivité d’un tel régime. Dans un sens étymologique, définition la plus simple, la démocratie est le régime politique, où le peuple (du mot grec demos) dispose du pouvoir (du mot grec kratein) de gouverner. Dans un sens plus pragmatique, la démocratie c’est « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple »1, et en particulier, pour la démocratie représentative, la phrase « par l’intermédiaire de ses représentants » peut s’y atteler. Mais démocratie est, avant toute chose un concept évolutif qui dépend de la dynamique interne de chaque société, sa religion et sa croyance en une divinité, son identité culturelle et son mouvement historique particulier, qui en constitue le noyau dur. C’est un régime de liberté qui dépend de plusieurs facteurs - social, économique, politique (…)- qui l’animent. Cependant pour ce qui est du présent mémoire, la définition accordée à la démocratie est largement tributaire de ceux qui détiennent le pouvoir, de ceux qui veulent l’augmenter et de ceux qui veulent conquérir ce pouvoir. La définition de PERICLES sera en outre celle adoptée tout au long des réflexions qui vont suivre. Pour cerner le champ d’étude, il faut se focaliser sur les agents à qui il incombe de faire de la démocratie un système collectif de poursuite des intérêts communs : « le pouvoir politique » et « le peuple souverain ». Pour définir le pouvoir et en l’associant au concept de domination, Max Weber affirme qu’il « signifie toute chance de faire triompher au sein d’une relation sociale sa propre volonté, même contre les résistances, peu importe sur quoi repose cette chance »2. A lui encore d’affirmer que « le pouvoir politique, c’est le monopole de la violence légitime »3. Le peuple quant à lui, c’est le facteur humain à l’origine du pouvoir politique qui se targue de vouloir atteindre un certain « bonheur collectif » concrétisé par « l’intérêt général ». Certes ce concept de peuple est abstrait, mais vu la définition présentée plus haut, la finalité que se propose le concept de pouvoir démocratique c’est l’exercice du 1PERICLES repris par LINCOLN A.: « The Gettysburg address », le 19 novembre 1863. Le préambule de la Constitution des Etats-Unis ainsi que celui de la Charte des Nations Unies commencent par les termes «Nous, les peuples...» 2 WEBER M., Economie et société, Paris, Pocket, 1995(1921), p.95 3 WEBER M : « Le Savant et le Politique “ 1919 1 pouvoir « …pour le peuple ». Le peuple se trouve alors être à la fois le moteur ainsi que la finalité du pouvoir politique selon l’idéal démocratique. Néanmoins, la démocratie ne saurait se résoudre en des considérations théoriques qui voient en elle une perfection dans l’organisation de la vie en société. En se focalisant sur le cas de Madagascar, il est concevable de dire que les valeurs et principes consubstantiels de la démocratie sont détruits par l’histoire malagasy de la démocratie. En confrontant l’idéal démocratique avec les réalités du pays, force est de constater que s’il y a mauvais fonctionnement de la démocratie à Madagascar, c’est surtout à cause d’une mauvaise conception de finalité du pouvoir politique. L’histoire de la démocratie malagasy a été marquée par de nombreux changements. L’indépendance fut recouverte par la Grande Ile dans les années 1960. La première République (1960-1972) a été caractérisée par le maintien intact des relations avec l’ancienne puissance coloniale et des liens privilégiés furent observés entre les tenants du pouvoir malagasy et la France. De Ratsiraka D. jusqu’à Rajaonarimampianina H., changer ou amender la Constitution a été la pratique commune des différents Présidents de la République qui se sont succédés. C’est comme si à chaque Président de la République correspondait sa propre Constitution. Le but a toujours été de réduire le rôle de l’opposition et donc le multipartisme en premier lieu - élément fondamental de la démocratie représentative - et en second lieu de donner la prépondérance au Président de la République pour saper la règle démocratique de la séparation des pouvoirs. Pendant la période 1972-2015, concernant la mutation constitutionnelle, on peut citer l’adoption de la Constitution4 de la IIème République en 1975 avec Ratsiraka D. comme Président, celle-ci a été écartée lors de l’avènement de la IIIème République en 1992 ; en 1995, les révisions de quelques articles de la Constitution5ont eu lieu à l’initiative de Albert Zafy élu Président le mois de février de cette même année. De retour au trône, après une élection présidentielle anticipée le mois de décembre 1996, Ratsiraka D. fait réviser la Constitution en 1998.Neuf ans vont s’écouler sans que la Constitution ne soit révisée puis en 2007 sous Ravalomanana M., la Constitution va être de nouveau modifiée. La dernière Constitution, celle de la IVèmeRépublique a été adoptée par referendum le 17 novembre 2010 avec Rajoelina A. Président de la transition. 4La Constitution de la IIèmeRépublique est d’inspiration socialiste, elle a remplacé la Constitution de la première République du 29 Avril 1959 qui était copiée sur la Constitution française de 1958. 5Révisionconstitutionnelle ayant eu pour but d’instaurer un régime parlementaire ainsi que le multipartismeà Madagascar, elle touchait notamment les articles 53, 61, 74, 75 et 90. 2 En essayant de se détacher de la théorie, il faut se poser la question de savoir : quelles seraient les finalités possibles que le réel offre au pouvoir politique dans une démocratie ? Plusieurs interrogations inhérentes à cette affirmation, concernant le cas malagasy, peuvent dès lors se poser, selon lesquelles : en vue de quoi le pouvoir politique malagasy est exercé ? Quelles en sont les causes et les conséquences ? A-t-on réussi le passage du pouvoir traditionnel au pouvoir démocratique moderne ? Ou encore, quelles sont les variables à considérer pour espérer voir l’avènement d’une véritable démocratie à Madagascar et est ’ce que c’est possible? Cependant, le présent mémoire va se cantonner à répondre aux questionnements « comment » et « pourquoi ». L’interrogation principale