Sur un air de tango Thèmes Cinéma, littérature, musique, théâtre d’Isabelle de Toledo

Filmé au théâtre de Poche en avril 2006. Mise en scène : Annick Blancheteau et Jean Mourière Réalisation pour la COPAT : Philippe Miquel Avec : Étienne Bierry, Olivier Marchal, Lisa Schuster Décor : Jacques Voizot Costumes : Mine Barral-Verges Lumières : Stéphane Balny Son : Julien Dauplais Durée : 91’

Présentation

Pour visionner les extraits choisis de la pièce de théâtre Sur un air de tango, allez sur le site www.tv5monde.com/theatre et choisissez Sur un air de tango.

Résumé : La vie de Pierre se borne à travailler dur afin de rendre heureux sa femme et ses deux enfants. Pendant ce temps, son père, à la retraite, n’aspire qu’à tournoyer dans les salles de bal, sur un air de tango…

Trois scènes utilisables en classe : 1. (13’00 à 16’00) Extrait du premier tableau : père et fils. 2. (47’15 à 50’15) Extrait du troisième tableau : la lettre. 3. (61’25 à 64’23) Extrait du quatrième tableau : la fugue.

Textes

Cliquez ici pour accéder aux textes des scènes sélectionnées.

Fiche réalisée par Frédérique Treffandier, Cavilam, Vichy Sur un air de tango 1/15

Objectifs

• Objectifs communicatifs : faire des recherches préliminaires sur l’auteur et les comédiens principaux d’une pièce ; anticiper l’intrigue d’une pièce à partir de l’affiche du spectacle ; caractériser des personnages et interpréter leurs réactions ; décrire une astuce de mise en scène ; identifier les émotions jouées par des comédiens ; commenter un jeu d’acteur ; anticiper les répliques d’un personnage ; comparer deux scènes.

• Objectifs (inter-) culturels : découvrir une comédie dramatique du répertoire contemporain ; découvrir le témoignage d’un comédien.

Suggestions pour la classe

B1, B2 Mise en route. Avant de travailler avec la/les scènes sélectionnées

B1, B2 Père et fils. Extrait du premier tableau

B1, B2 La lettre. Extrait du troisième tableau

B1, B2 La fugue. Extrait du quatrième tableau

B1, B2 Pour aller plus loin. Après avoir travaillé avec les trois scènes

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Mise en route. Niveaux Avant de travailler avec la/les scènes sélectionnées B1, B2

Imprimer l’affiche du spectacle. http://www.theatresenscene.com/ressources/tango/tango2.jpg Observez attentivement l’affiche du spectacle. Décrivez-la. Quelles informations nous donne-t-elle sur la pièce ?

Prévoir une séance de travail en salle multimédia et distribuer la fiche apprenant 1. À deux, faites l’activité 1. De retour en classe, mise en commun. Pistes de recherches et de correction : Isabelle de Toledo Naissance : Paris, 1958. Formation : suit dès l’âge de quinze ans les classes du Cours Simon puis celles du Studio 34. Carrière : auteur de L’Empreinte de l’ours (1998) Fin de saison rebaptisé Sur un air de tango, Clark Gable et Marguerite. Sur un air de Tango, sa première pièce, est créée au Théâtre de Poche-Montparnasse dans une mise en scène d’Annick Blancheteau et Jean Mourière. Ce spectacle est nominé aux Molières 2006 dans la catégorie « meilleur spectacle de théâtre privé ». La pièce est reprise à Tokyo (Cie Masriko Nakamura, Théâtre Panique). Réveillon d’été est créé en octobre 2008 dans une mise en scène d’Annick Blancheteau au Théâtre Montreux-Riviera (Suisse). En octobre 2009, sa pièce Clark Gable et Marguerite est créée au Théâtre Panique à Tokyo. Prix et récompenses : 2006 Prix SACD des « nouveaux Talents Théâtre » ex-æquo avec Pierre Notte. L’Empreinte de l’Ours (Théâtre Panique) remporte le Prix Yuasa Yoshiko en 2007 pour la « meilleure création de pièce étrangère ».

Étienne Bierry Naissance : 1918. Profession : comédien et metteur en scène de théâtre. Carrière : il a joué dans presque toutes les salles de Paris et a été dirigé par les plus grands metteurs en scène : Sacha Pitoëff, Lucian Pintilié, Georges Wilson, Michel Dubois, Roger Blin et Jean-Marie Serreau (dont il a été l’assistant), Pierre Debauche, Jean-Paul Roussillon, Gérard Vergez, Claude Régy, Georges Werler, Stéphane Bierry... En tant que directeur du théâtre de Poche-Montparnasse, il a révélé de nombreux auteurs contemporains, dont : François Billetdoux, Roland Dubillard, Eduardo Manet, Romain Weingarten, Jean-Louis Bourdon, Gérald Aubert. Il a mis en scène, entre autres : Victor Haïm, Robert Pouderou, Jean-Jacques Varoujean, Louis-Charles Sirjacq et Daniel Besse pour Les Directeurs. En 2007, il met en scène Les Riches reprennent confiance de Louis-Charles Sirjacq. Prix et récompenses : le spectacle Les directeurs a obtenu le Molière de la meilleure pièce de création, celui du meilleur auteur francophone ainsi que trois nominations : meilleur metteur en scène, meilleur comédien dans un second rôle, révélation théâtrale masculine.

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Olivier Marchal Naissance : 14 novembre 1958, Talence (France). Profession : Avant d'être acteur, puis réalisateur, il a d'abord été policier à la P.J.1 Carrière : - acteur dans les séries françaises à la télévision : Quai numéro un (France 2) et Police District (M6). - écrit pour la télévision : séries Commissaire Moulin (TF1) et Central Nuit (France 2). - passe à la réalisation et signe des polars au cinéma : Gangsters, 36 Quai des Orfèvres et MR 73. - dirigera Alain Delon en 2009 dans un film sur le gang des Lyonnais qui sévit dans les années 70. Prix et récompenses : nomination pour le Molière 2006 de la révélation théâtrale.

Liens Isabelle de Toledo http://entractes.sacd.fr/detail_auteur2.php?idauteur=287&l=ma http://www.theatreonline.com/guide/detail_artiste.asp?i_Region=0&i_Artiste=28828&i_Genre=&i_Qualite=2 Étienne Bierry http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_Bierry http://www.theatreonline.com/guide/detail_artiste.asp?i_Region=0&i_Artiste=13451&i_Genre=&i_Qualite=1 Olivier Marchal http://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Marchal

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Père et fils. Niveaux Extrait du premier tableau (13’00 à 16’00) B1, B2

Présentation de l’extrait : - personnages : Pierre (propriétaire du bar), Max (père de Pierre). - situation : Max vient de tomber dans les escaliers de la cave en voulant aller chercher une bouteille de vin. Pierre entreprend de nettoyer sa plaie.

Visionner les 30 premières secondes de la scène (faire un arrêt sur le gros plan du visage de Max, l’homme âgé) Imaginez l’action qui précède immédiatement cette scène. Que s’est-il passé ? Pourquoi le public rit-il ? Pistes de correction : - « Le vieil homme est tombé en dansant le tango ? Il s’est tordu la cheville ?... » Les hypothèses seront vérifiées lors du visionnage de l’intégralité de la scène (Pierre rappelle que son père est tombé dans les escaliers). - Le vieil homme pousse un cri de douleur avant même que l’autre ait touché sa blessure…

Visionner la suite de la scène (13’30 à 15’00). À deux, répondez aux questions suivantes : - Quel est le lien de parenté entre les deux hommes ?

1 Police Judiciaire

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- Quel est le sujet de leur conversation ? Mise en commun. Correction : - Ils sont père et fils. Pierre est le fils de Max. - Ils évoquent la vieillesse et la mort. Diviser la classe en deux groupes. Groupe A : résumez la vie du fils (Pierre) vue par le père (Max). Groupe B : résumez la vie du père (Max) vue par le fils (Pierre). Visionner à nouveau le même extrait de la scène (13’30 à 15’00). Mise en commun. Pistes de correction : Selon Pierre, Max était un père absent, qui pensait plus à aller danser avec sa femme qu’à s’occuper de son fils… Selon Max, Pierre a toujours été trop raisonnable et rangé, il a toujours suivi une voie toute tracée. Un travail, une femme, deux enfants… la norme. Caractérisez la relation affective entre les deux hommes. Pistes de correction : Elle est conflictuelle, pleine de rancune et d’incompréhension, d’amertume. Mais il y a aussi une certaine tendresse entre eux : on l’a vu notamment dans la première partie de la scène à travers les gestes de Pierre soignant son père.

Visionner la dernière minute de la scène (15’00 à 16’00). Qui est Alice et que va-t-elle faire ? Pistes de correction : C’est l’épouse de Pierre et elle va le quitter. Décrivez la réaction de Max quand il apprend la nouvelle. Que révèle cette réaction sur le caractère de Max et ses sentiments pour son fils ? Pistes de correction : Max est interloqué et très concerné par cette nouvelle. Il prend fait et cause pour son fils. On sent ici qu’il éprouve une réelle affection pour Pierre.

Visionner la scène dans son intégralité. Quel est le ton de cette scène et l’impression générale qui s’en dégage ? Déduisez-en le genre théâtral auquel appartient cette pièce. Pistes de correction : C’est une scène douce-amère. Le propos en est assez grave (la vieillesse, la mort, les reproches et rancunes, la séparation) mais des pointes d’humour viennent ponctuer l’action. C’est une comédie dramatique.

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La lettre. Niveaux Extrait du troisième tableau (47’15 à 50’15) B1, B2

Présentation de l’extrait : - personnages : Pierre et Max. - situation : Max a écrit une lettre à son fils depuis la maison de retraite dans laquelle il a finalement accepté de résider.

Distribuer la fiche apprenant 2. Faites le a) de l’activité 2. Visionner la scène. Faites le b) de l’activité 2. Mise en commun. Pistes de correction : Max apparaît soudain par le passe-plat entre la cuisine et la salle du bar, côté jardin, tandis que Pierre est assis côté cour et continue sa lecture. On imagine que ce que le public voit correspond à l’intériorité de Pierre : à la lecture de la lettre, Pierre entend la voix de son père résonner dans sa tête. La présence de Max sur le plateau donne littéralement vie à cette lettre. En outre, le fait de le voir dans ce petit ‘cadre’ peut symboliser l’enfermement et accentue l’idée d’éloignement…

Visionner la scène une nouvelle fois. Inviter les apprenants à se concentrer sur le contenu de la lettre de Max. Ils peuvent éventuellement prendre des notes. Faites l’activité 3. Mise en commun et nouveau visionnage/nouvelle écoute de la scène pour mieux comprendre la correction. Correction : Un petit carnet vieux rose / Une petite malle / Une malle / la cave

À deux, répondez aux questions suivantes : - Quel est le secret révélé dans cette lettre ? - Comparez l’attitude de Pierre avant et après la lecture de la lettre de Max. - Qu’entend-on au dehors à la fin de la scène ? Quel est, selon vous, l’effet produit par cet effet sonore ? Mise en commun. Pistes de correction : - Max n’est pas le vrai père de Pierre… - Curieusement, elle n’est pas si différente : il semblait déjà triste, morose, au début de la scène. À la fin, il semble touché, mais pas aussi abattu qu’on aurait pu l’attendre après une telle révélation… Qui sont Draveil, Clémentine et Titou ? Correction :

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Respectivement le vrai père de Pierre (un marin), la partenaire de dominos et de claquettes de Max, et le chat de Max laissé à la garde de Pierre (cette information sera donnée dans la suite de la pièce). À cette étape on peut juste supposer qu’il s’agit d’un animal de compagnie.

B2 Distribuer le texte aux apprenants. Passer la scène une dernière fois. Les apprenants suivront le texte des yeux pendant la diffusion. Repérez différents moments dans la lettre et caractérisez-les chacun par un adjectif décrivant le sentiment exprimé par Max. Par exemple : « Ils ont remis ça avec les vaccins ! C’est creuser le trou de la sécu avec une pelleteuse ! Comme tu sais, j’ai horreur des piqûres, alors j’ai trafiqué avec un pote et il est passé deux fois ! Ni vu, ni connu ! J’espère que ça ne va pas le rendre malade ! »  Facétieux Ou « Tu me donnes des nouvelles de Titou. Il me manque. Comme vous tous. Affectueusement. Max. »  Nostalgique Pistes de correction : Ce n’est pas un exercice exact, la subjectivité des réponses doit être acceptée. Néanmoins, les adjectifs suivants peuvent être proposés en guise d’aide à la correction : facétieux, hésitant, secret, sensible, franc, facétieux (de nouveau), nostalgique, affectueux.

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La fugue. Niveaux Extrait du quatrième tableau (61’25 à 64’23) B1, B2

Présentation de l’extrait : - personnages : Max et Pierre. - situation : Max a disparu de la maison de retraite depuis la mi-journée. Pierre est inquiet. Mais le soir, Max se présente à l’improviste au bar de son fils. Il revient tout juste de Saint-Malo où il s’est rendu en auto-stop pour voir un film avec Fred Astaire, son idole de toujours…

Pour débuter l’exploitation de cette scène, prévoir des copies du texte de la scène dont on aura systématiquement effacé les répliques de Max. Former des tandems d’apprenants et distribuer une copie à chaque tandem. À deux, complétez le dialogue. Pour imaginer les répliques de Max, inviter les apprenants à s’appuyer sur ce qu’ils savent déjà du personnage (son caractère, son style, le registre de langue qu’il utilise…) après l’étude des deux premières scènes. Mise en commun : chaque tandem présente le dialogue qu’il vient de constituer. Visionnage de la scène et distribution du texte original. En quoi cette scène fait-elle écho à la première scène étudiée (« Père et fils ») ? Pistes de correction :

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Les mêmes personnages, dans le même lieu et quasiment dans la même situation : Max était blessé à la jambe dans la première scène et ici, il a mal au pied. Dans les deux cas, son fils Max prend soin de lui… Quels éléments (dramatiques et scéniques) révèlent l’affection sincère qui lie les deux hommes ? Pistes de correction : Pierre prend soin de son vieux père physiquement et psychologiquement : il est « aux petits soins » pour Max qui d’ailleurs s’en étonne presque. En outre, Pierre savait depuis longtemps que Max n’était pas son vrai père, mais il n’a rien dit. Il estime que Max a rempli son rôle de père (tant bien que mal). L’attachement de Pierre pour son père est palpable dans les gestes d’Olivier Marchal2. L’affection de Max pour son fils est sensible dans les yeux d’Étienne Bierry3… Lequel de ces deux comédiens vous a le plus touché, ému ? Pourquoi ? Argumentez.

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Pour aller plus loin. Niveaux Après avoir travaillé avec les trois scènes B1, B2

Préface Distribuer la fiche apprenant 3. Faites l’activité 4. Mise en commun. Pistes de correction : b) à de l’amour / (familier) : échec total / Le troisième tableau : la lettre du père à son fils.

Le titre À l’origine, l’auteur avait intitulé sa pièce « Fin de saison ». Elle l’a ensuite rebaptisée « Sur un air de tango ». Comment comprenez-vous ce changement de titre ?

Rentrée théâtrale 2009 - Réveillon d'été Rencontre autour de "Réveillon d'été" une pièce d'Isabelle de Toledo, mise en scène par Annick Blancheteau et Jean Mourière, avec Anne Richard, Annick Blancheteau, Martine Pascal, Martine Mongermo... Regardez les vidéos aux adresses suivantes : http://www.youtube.com/watch?v=7_Z7kO4uSkk&hl=fr http://www.dailymotion.com/video/x8wsrb_paris-reveillon-dete-au-theatre-mic_creation À partir de ce que vous venez de voir et d’entendre, rédigez un bref article visant à inciter le public à aller voir cette pièce de théâtre.

En scène ! En tandem, préparez-vous à jouer la première scène étudiée (« Père et fils ») devant le groupe.

2 Le comédien qui interprète le rôle de Pierre. 3 Le comédien qui interprète le rôle de Max.

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Soulignez l’opposition de caractère des deux personnages. Traduisez cette opposition dans les gestes, dans le ton.

À vos plumes ! Imaginez un nouveau dialogue entre Max et Pierre. Lors d’une visite de Pierre à la maison de retraite, le père et le fils évoquent Lili (épouse défunte de Max et mère de Pierre). Pour la rédaction, aidez-vous des éléments/informations que vous avez recueillis sur les relations entre les personnages et le passé de Lili lors de l’étude des trois scènes.

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Mise en route. Fiche apprenant 1

Activité 1 : Faites des recherches sur Internet pour compléter les fiches d’identités suivantes.

Hommes et femmes de théâtre

Isabelle de Toledo Naissance : ……………………………………………………….. Formation : ……………………………………………………………………………………………. Photo Carrière : ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………………………. Prix et récompenses : ………………………………………………………………………………. ……………………………………………………………………………………………………………….

Étienne Bierry Naissance : ……………………………………………………….. Profession : ……………………………………………………………………………………………. Carrière : ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………………………. Prix et récompenses : ………………………………………………………………………………. ……………………………………………………………………………………………………………….

Olivier Marchal Naissance : ……………………………………………………….. Profession : …………………………………………………………………………………………… Photo Carrière : ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………………………. Prix et récompenses : ………………………………………………………………………………. ……………………………………………………………………………………………………………….

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La lettre. Fiche apprenant 2

Activité 2 : a) Lisez la didascalie d’ouverture du troisième tableau.

Pierre est assis au milieu des caisses et des chaises empilées. C’est l’été, le début de la saison. Il est en train de lire une lettre. Tandis qu’il lit, on entend la voix de Max. Ou par une astuce de mise en scène, Max est aussi sur le plateau. 4

Imaginez par quelle astuce de mise en scène Max pourrait apparaître sur le plateau. b) Faites un croquis détaillé pour figurer l’astuce imaginée par les metteurs en scène. 

Côté jardin Côté cour

Quel est l’effet produit ?

Activité 3 : complétez la légende à l’aide des indications données dans la lettre de Max.

Un ……………

Une petite … ….…………… Une….. …………… .… ….La ……………… …………… ……………. .… … Une photo

Une lettre

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4 Indication de l’auteur à l’ouverture du troisième tableau, Sur un air de tango, L’Avant-Scène théâtre/ Collection des Quatre-Vents, 2005, p.39.

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Pour aller plus loin. Fiche apprenant 3

Activité 4 : a) Lisez la préface rédigée par Étienne Bierry - l’interprète du personnage de Max – pour l’édition de la pièce en 2005.5

Un miracle ! par Étienne Bierry

J’ai lu durant ma longue vie d’acteur-animateur des dizaines, des centaines de pièces. Je pourrais, si l’envie, le talent, m’en prenaient faire la liste de toutes les pièces qui m’ont plu (mais ne parlons pas des plus nombreuses, les médiocres), et dire pourquoi. Elles ont toutes un point commun : c’est comme l’amour, ça ne s’explique pas, c’est le coup de foudre, après, ça peut faire un bide ou un triomphe… Mais peu importe, on a aimé. Toujours comme en amour, c’est celle ou celui qu’on n’attend pas. C’est l’histoire de Sur un air de tango : un miracle ! Je ne voulais plus jouer. Anorexie totale. Coup de téléphone d’Annick Blancheteau pour une lecture de la pièce d’Isabelle de Toledo. Olivier Marchal veut jouer avec moi. Curieux, j’accepte de lire : ça fait boum, c’est tendre, c’est drôle, c’est si simple : le « bien-écrit » théâtral, c’est rare. La lettre du père à son fils est une pièce d’anthologie. Bref, je suis tombé amoureux, à tout âge ça fait du bien. Pour rendre hommage à l’auteur, je ne peux que pasticher le vieux Corneille qui a plus de soixante-dix ans a écrit le plus beau poème d’amour : Je tire enfin le fruit de ma décrépitude /Je peux vous jouer/ sans trouble et sans inquiétude…6 b) À deux, répondez aux questions suivantes :

À quoi Etienne Bierry compare-t-il le rapport qu’il entretient avec les œuvres théâtrales ? ………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Que signifie ici le mot « bide » ? ………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Quelle est la meilleure partie de la pièce sur un air de tango selon É. Bierry ? ………………………………………………………………………………………………………………………………………………… À votre tour, rédigez un petit texte en hommage à une pièce de théâtre, une œuvre littéraire ou picturale, un film que vous avez particulièrement apprécié. ………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………

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5 Sur un air de tango, L’Avant-Scène théâtre/ Collection des Quatre-Vents, 2005, pp. 5 et 6. 6 Poème à la belle Iris.

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Texte Extrait 1

Pierre : Il n’y a pas cinq minutes tu dansais le tango et tu voulais être le nouveau Fred Astaire ! Je te jure… Comment t’as fait ton compte ? Pierre s’apprête à nettoyer la plaie. Max : Aïe ! Pierre : J’ai pas commencé papa, là c’est… ! Max : T’y penses jamais, toi ? Pierre : À être le nouveau Fred Astaire ? Non, jamais. Max : Mais non, à la vieillesse ?... À la mort ? Pierre : Le moins possible. Je suis contre ! Max : C’est pas vraiment un référendum !! Pierre : Écoute, Papa, on vieillit tous les deux, on va mourir tous les deux, tes petits-enfants aussi. C’est juste une question de temps ! Max : Eh ben. Merci pour le réconfort ! Je ne sais pas pourquoi je t’ai demandé ça, je connaissais déjà la réponse : raisonnable. Pierre : Ça va, ça va. Je la connais ta chanson : je ne suis qu’un gros balourd bien terre-à-terre. Max : Non… J’ai pas voulu dire ça. En même temps, c’est vrai que tu es aussi un peu… faut le dire ?... t’es raisonnable. Mais pas seulement… Enfin écoute, regarde ta vie : tes études, monter ta boîte, te marier, faire des enfants, un petit garçon, une petite fille, pas trop rapprochés, mais quand même, une belle femme à la maison… Pierre : Visiblement secoué. Qu’est-ce que ça peut te foutre ma vie ? Ça t’intéresse ? C’est nouveau ça ! C’est vrai, tu manques pas d’air, tu débarques en pleine nuit, tu danses le tango, tu viens te casser la gueule dans mes escaliers, tu me fais la leçon ! Pour qui tu te prends Papa ? Qu’est-ce que tu y connais à la vie de famille toi d’abord ? T’étais jamais là ! Toujours sur tes putains de chantiers ! Le samedi et le dimanche à faire tourner maman sur le parquet des salles de bal dans tes concours à la con ! D'ailleurs, tu veux que je te dise : Max et Lili, c’était ringard !! Max : Ah non ! C’est dégueulasse ce que tu dis là ! Pierre : T’as raison c’est dégueulasse ! Max : Si ça peut te faire plaisir. Pierre : Au fond tu me reproches quoi ? D’avoir fait systématiquement le contraire de toi. Bah oui tu vois, je suis sur des rails, et si ça peut te rassurer, tout ce que tu viens de me dire, Alice me l’a répété cent fois. Et c’est pour ça qu’elle se tire ! Max : Quoi ? Pierre : Alice va se tirer… Elle a rencontré un type… Un dans ton genre ! Pour qui la vie est légère et qui a compris que les femmes aiment danser ! Pas un gros lourdaud comme moi qui se casse le cul, qui bosse 17 heures par jour et qui tombe comme un sac le soir en rentrant ! Tu crois que je sais pas tout ça ! Max : Pierrot… Pierre : C’est bon Papa ! J’ai pas besoin que tu me plaignes !

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Max : Pourquoi tu m’as rien dit ? Pierre : J’ai toujours porté mes caisses tout seul. Max : Tu le connais ce type ? Pierre : Ça change quoi ? Max : Moi, j’irais lui casser la gueule ! Pierre : C’est sûr, ça arrangerait tout. Max : Peut-être pas, mais ça soulage ! […]

Extrait 2

Pierre lit. « Mon Pierrot, un petit mot de ton vieux père. Ici, tout va bien malgré les premières chaleurs qui m’empêchent de dormir. J’ai le thermostat complètement déréglé ! Avec l’âge, je suis plus sensible aux variations de température. Max apparaît par une astuce de mise en scène et prend la parole pour la suite de sa lettre. Ils ont remis ça avec les vaccins ! C’est creuser le trou de la sécu avec une pelleteuse ! Comme tu sais, j’ai horreur des piqûres, alors j’ai trafiqué avec un pote et il est passé deux fois ! Ni vu, ni connu ! J’espère que ça ne va pas le rendre malade ! Comme tu sais, j’ai du mal à l’écrit alors c’est pas pour te parler vaccinations, tu t’en doutes. Bon ! J’arrête de tourner autour du pot : dans ta cave, il y a une malle. Et à l’intérieur il y en a une plus petite ; à la manière des Russes qui emboîtent des poupées, moi j’emboîte des malles. À l’intérieur de la plus petite il y a des lettres, des photos, enfin tout un bordel qui fait une vie. Et surtout, il y a un petit carnet vieux rose. Il était déjà vieux rose à l’époque ! C’est à ta mère. Une sorte de journal. À l’intérieur il y a une lettre, et une photo : c’est ton père. Ta mère a fait une escapade dans le genre de celle d’Alice et l’objet du délit, c’est lui. Il était marin. Je ne sais pas s’il lui a fait le coup du pompon qui porte bonheur mais toujours est-il qu’elle en est tombée follement amoureuse. Et moi aux oubliettes !! Il avait voyagé, vu du pays… Il était mystérieux, le genre de type qui fascine les femmes et qui ne fait pas sa vie avec. Quand il est reparti, elle ne lui a rien dit mais tu étais déjà dans son ventre. Et quand elle est revenue à la maison, tu vas me trouver coulant, mais je l’ai reprise. J’en avais tellement bavé sans elle. Et toi tu es arrivé neuf mois plus tard. Je n’ai jamais rien regretté. Quand on s’engueulait, toi et moi, ça m’a démangé plus d’une fois, mais je ne voulais pas t’envoyer cette vérité comme une injure. Alors j’ai attendu. Il me semble qu’il est temps maintenant. Tu sais tout. C’est sans doute pour ça qu’on se ressemble si peu et que tu as le pied marin !! Alors surtout, tu n’entames pas de recherches pour ton père : il est mort en Algérie. Il s’appelait Draveil. Et surtout ne lui en veux pas, on ne peut pas savoir ce qu’il aurait fait s’il avait su. Quand on se verra, on en parlera, pas trop longtemps, mais on en parlera. La semaine prochaine, on fait une petite ribouldingue ici. J’ai répété un numéro de claquettes avec ma partenaire de dominos, Clémentine. Je voudrais que tu m’apportes mes vieilles chaussures, celles qui sont à la cave. Les neuves me font mal au gros orteil, celui qui chante quand il va pleuvoir. Décidément, il y en a des choses dans la cave. Tu me donnes des nouvelles de Titou. Il me manque. Comme vous tous. Affectueusement. Max. » […]

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Extrait 3

Max : J’ai l’impression de faire le mur, moi ! Et j’aime ça !! Pierre s’aperçoit que Max traîne la patte. Pierre : Qu’est-ce que t’as à la jambe ? T’as mal ? Max : Non, non, j’ai rien, c’est mon gros orteil. Pierre : Je vais te faire un bain de pieds avec du gros sel. Ça va te soulager. Max : Faut dire que j’ai arpenté aujourd’hui… Pierre : Voilà ce que c’est de vouloir jouer le jeune homme en ville ! Max : J’ai plus l’habitude (un temps) C’est marrant ! Alors avant ma lettre tu m’aurais engueulé ! T’es là aux petits soins : tu me fais des Saint-Jacques ! Tu me prépares un bain de pieds ! T’oses plus. Parce que je ne suis pas ton vrai père, alors tu prends des précautions ! Je suis devenu un étranger. Pierre : Ça fait longtemps que je le sais que t’es pas mon père. C’est maman qui me l’a dit peu de temps avant sa mort. Max le regarde interloqué Max : Oh, la vache ! Elle m’avait fait jurer !! Elle ne voulait pas que tu le saches ! Elle avait peur que tu lui en veuilles. Pierre : Elle a dû vouloir soulager sa conscience avant de faire le grand saut c’est tout. Max : Pourquoi tu ne m’as rien dit ? Pierre : T’es marrant, c’était à toi de le faire. J’y suis pour rien moi dans toutes vos salades ! Et puis c’est pas faute de t’avoir tendu des perches ! Ça m’intéressait de savoir comment tu allais mettre ça sur le tapis toi… Puis Papa, franchement, ça change quoi ? Tu m’as élevé, tu t’es décarcassé pour moi, tu m’as gonflé même ! Comme un vrai père ! T’as rempli ton rôle ! T’inquiètes pas ! Moi, la différence, je la vois pas. On s’est pas plus mal compris, pas moins aimé, comme dans n’importe quelle famille ! Max : Tout de même ! Pierre : Quoi, tout de même ! Elle avait le goût du secret ! T’es bien placé pour le savoir ! C’est un truc de filles ça, le goût du secret ! Bon allez tu le prends ton bain de pieds oui ou merde ? Allez ! Enlève tes pompes… J’aérerai après ! Max : Non mais je suis propre !! Pierre : Je te taquine Papa c’est bon… Allez au bain ! Max trempe les pieds dans la bassine avec délectation. Max : Ça fait du bien. (un temps) C’est quand même pas bien de se foutre de la gueule de son vieux père. Pierre : T’adores ça papa ! Et puis t’es pas vieux. Max : Ça commence à faire ! […]

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