Grand-Duché de Luxembourg Ministère d'Etat

Bulletin de documentation

Service Information et Presse Luxembourg - 10, boulevard Roosevelt ••••I

JANVIER-FÉVRIER-MARS-AVR1L 1978

SOMMAIRE

La Visite officielle à Luxembourg du Premier Minis- tre de Grèce 3 La Visite à Luxembourg du Ministre de l'Aviation Civile de l'URSS 5 Le 25e anniversaire du Comité consultatif CECA à Luxembourg 6 Le Prix Joseph Bech 1978 9 Europa, Vision und Realität, par . 13 Monsieur Gaston Thorn à la Tribune de l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe . . . . 15 Luxembourg : si proche et si lointain . . . . 19 Le Luxembourg, tremplin de l'Europe, par Gaston Thorn 25 Luxembourg, Centre international des euro-emprunts 26 Luxembourg, place-forte du circuit international de la finance, par Jacques F. Poos ..... 28 L'Economie luxembourgeoise en 1977 . . . . 29 La Démographie du Luxembourg, passé, présent et avenir 31 Décès de Monsieur Eugène Schaus, ancien Vice-Pré- sident du Gouvernement 33 Messages de Nouvel An à Radio-Télé-Luxembourg . 35 Nouvelles diverses 37 Mémorial 40 Chambre des Députés 44

Ce Bulletin, qui n'engage que la responsabilité du Service Information et Presse, est destiné à fournir une documentation relative à l'activité politique, économique, sociale et culturelle au Grand-Duché de Luxembourg. Bulletin de documentation

La Visite officielle à Luxembourg du Premier Ministre de Grèce

Répondant à l'invitation de Monsieur Gaston que d'essayer de définir l'immense contribution de Thorn, Président du Gouvernement, Son Excellence la Grèce à la pensée, à la littérature, au théâtre, à la Monsieur Constantin Caramanlis, Premier Ministre science, à la sculpture de l'Occident, j'aimerais dire de Grèce, s'est rendu en visite officielle à Luxem- pourquoi l'histoire de la Grèce me paraît préfigurer bourg les 3 et 4 avril 1978. Monsieur Caramanlis l'histoire de l'Europe moderne dont elle constitue était accompagné de Monsieur Panayotis Papaligou- en quelque sorte le microcosme. C'est essentiellement ras, Ministre des Affaires Etrangères. pour trois raisons. A sa descente d'avion à l'aéroport du Findel, le En premier lieu, quand les diverses cités de Premier Ministre de Grèce fut accueilli par Mon- votre pays tellement divisé par la géographie s'unis- sieur Gaston Thorn, Président du Gouvernement, et saient dans un intérêt commun elles savaient accom- Monsieur Jean Hamilius, Ministre adjoint des Af- plir des prodiges. Qu'on se rappelle la force d'âme faires Etrangères. de ces cités en face du péril mortel que présentaient Après que la musique militaire eut interprété les les invasions des rois perses habitués à voir se plier hymnes nationaux, les deux chefs de gouvernement devant eux les peuples d'Asie. Et pourtant les héros ont passé en revue un détachement d'honneur de de Marathon, des Thermopyles, de Salamine quand l'armée. Athènes était déjà perdue, de Platée ont su arrêter les Le cortège officiel s'est rendu ensuite à Ehnen, armées innombrables de Darius et de Xerxès qu'Héro- où eut lieu un déjeuner privé. dote a évaluées à plus de deux millions d'hommes. En fin d'après-midi, Monsieur Constantin Cara- Voilà une première fois que la Grèce a sauvé le manlis, Premier Ministre de Grèce, et Monsieur monde occidental des invasions barbares. Et quand Gaston Thorn, Président du Gouvernement luxem- on se rappelle ces hauts faits ne conclut-on pas na- bourgeois, ont eu des entretiens politiques à la Pré- turellement que toute contribution de la Grèce à la sidence du Gouvernement. défense de l'Occident ne saurait être que précieuse ? Dans la soirée un dîner fut offert par le Gouver- Deuxièmement : L'idée de la liberté qui nous est nement luxembourgeois en l'honneur de Monsieur si chère est née en Grèce, mais cette liberté a tou- Constatin Caramanlis, Premier Ministre de Grèce, jours été menacée. Pour reprendre le fil de l'histoire : au Château de Senningen. A l'issue du dîner des dis- Après les guerres perses deux cités se sont disputé cours furent prononcés par Monsieur Gaston Thorn, l'hégémonie de la Grèce, à savoir Sparte et Athènes. Président du Gouvernement, et Monsieur Constantin Sparte préfigure l'Etat totalitaire et militariste mo- Caramanlis, Premier Ministre de Grèce. Nous repro- derne où l'individu est élevé dans l'idée du sacrifice duisons ci-après le texte de ces discours. à 'la collectivité qui opprime entièrement les intérêts des particuliers, où le guerrier seul jouit de la consi- dération, où la population laborieuse est dégradée à Discours de Monsieur Gaston Thorn, l'état d'hélotes. A Sparte s'oppose cette Athènes ray- Président du Gouvernement onnante et frivole en apparence qui suivant l'expres- sion célèbre rapportée par Thucydide aime le beau, Monsieur le Premier Ministre, mais sans faste, et cultive l'intelligence, mais sans J'ai le grand honneur de saluer en vous le premier mollesse. Au cours de la funeste guerre du Pélo- chef de gouvernement de ce pays prestigieux entre ponnèse qui oppose les deux protagonistes, Périclès tous qu'est la Grèce qui se rende en visite au Luxem- fait l'éloge des premiers morts athéniens et il défi- bourg. La Grèce a été le berceau de l'Occident dont nit comme suit l'enjeu de la lutte : « Parce que ©Ile fait tout naturellement partie intégrante. La ( notre constitution ) prend en considération non un prodigieuse expérience qu'on a pu appeler le miracle petit nombre mais la majorité elle a pour nom : grec a fait de l'homme la mesure de toute chose démocratie. A tous, les lois assurent les mêmes droits d'après la célèbre phrase de Protagoras. Mais plutôt dans la poursuite de leurs intérêts personnels . . . jamais l'obscurité de son rang n'a empêché de servir Certes, des questions assez importantes restent encore la cité d'indigent qui en est capable ... à tous, mal- ouvertes mais la volonté d'aboutir de la Communauté gré la diversité de leurs tâches, il incombe de partici- n'a-t-elle pas été soulignée au-delà de toute ambiguïté per pleinement à la vie politique : pour nous seuls par une prise de position du Conseil des Ministres à en effet l'individu qui refuse d'y prendre part n'est l'effet que les négociations avec la Grèce devront pas un citoyen de tout repos, mais simplement un pour l'essentiel être terminées avant la fin de cette inutile. Et c'est nous-mêmes qui prenons les déci- année ? La Grèce, semble-t-il, a donc une chance sé- sions . . . ceux qui se lancent dans l'action sont les rieuse de devenir à un moment pas trop éloigné le mêmes qui, au fond, délibèrent sur les actions qu'ils dixième Etat membre de la Communauté. vont entreprendre, alors que les autres puisent leur On a parfois relevé que l'élargissement de la Com- courage dans l'inconscience et que le raisonnement munauté peut compromettre son acquis existant et les fait fléchir. » menacer ses chances de développement futur. J'avou- Hélas ! Malgré l'optimisme de Périclès la liberté erai sans restriction que j'ai partagé cette préoccu- est fragile, et Athènes perdit la guerre du Pélopon- pation. Mais à y réfléchir j'en arrive à la conclusion nèse par sa propre insouciance. Mais l'idée de la que le nombre ne saurait constituer un obstacle si la liberté eut un retentissement immense en Occident et volonté et la sagesse politiques y sont. Et comment resta vivace en Grèce même après des siècles d'op- pourrais-je douter que vous-même, Monsieur le Pre- pression comme en témoigna la guerre d'indépen- mier Ministre, possédez ces qualités au plus haut dance grecque au siècle passé. Plus récemment l'héro- degré ? Vous en avez récemment fourni une nouvelle ïque comportement du peuple grec au cours de la preuve en acceptant de rencontrer le Premier Minis- deuxième guerre mondiale et pendant l'atroce guerre tre de Turquie pour avoir avec lui des conversations civile fomentée de l'extérieur souleva l'admiration utiles sur l'ensemble des problèmes existant entre du monde entier. Aussi est-il tout à fait naturel que vos deux pays. Voilà ce qui est caractéristique de la Grèce se soit récemment débarrassée d'un régime l'éminent homme d'Etat, voilà ce que j'appellerais d'oppression, qu'elle prenne sa place parmi ceux qui faire une contribution exceptionnelle à la stabilité de sont résolus à défendre la liberté. cette région si importante pour notre sécurité à nous Troisièmement : Le rayonnement de la Grèce an- tous, pays membres de l'Alliance Atlantique, qu'est tique fut extraordinaire. De bonne heure les cités la Méditerranée Orientale. L'Europe tout entière vous grecques établirent des colonies en Sicile mais il en est reconnaissante car elle ne peut se désintéresser fallait attendre Alexandre le Grand pour que ce qu'on de la région méditerranéenne qui constitue un pont a appelé l'hellénisme fasse la conquête de l'Asie mi- entre le vieux continent d'un côté, les pays arabes et neure et de l'Orient, pour que l'influence grecque africains auxquels nous lient des accords de coopéra- s'étende de l'Adriatique au bord du Gange. Les luttes tion de l'autre. Et où se tourneraient les pays médi- des Diadoques ruinèrent l'empire du grand roi mais terranéens dans leur désespoir si l'Europe, pourtant les idées grecques introduites en Orient par le glaive si prête à conclure toutes sortes d'accords avec le y restaient vivaces par leur force propre : La renom- Tiers Monde, repoussait les peuples qui font partie mée de la ville d'Alexandrie fut au plus haut quand de l'Occident ? La Méditerranée n'est-elle pas plus la Grèce avait perdu sa puissance politique au profit proche que l'Afrique, les Caraïbes, le Pacifique ? Et de Rome, quand le grec fut devenu la langue du quand retrouverions-nous la chance historique qui monde cultivé dans laquelle furent par ailleurs écrites s'offre maintenant ? Le défi est lancé : A nous de le la plupart des livres du Nouveau Testament chrétien. relever. Et j'espère bien que votre visite à Luxem- La colonisation grecque ne préfigure-t-elle pas ainsi bourg, Monsieur le Premier Ministre, nous aidera à la colonisation européenne — aventure que d'aucuns relever ce défi historique. veulent condamner mais qui est à l'origine de l'in- fluence de l'Europe dans le monde ? Discours de Monsieur Constantin Carainanlis, Mais, Monsieur le Premier Ministre, mes excur- Premier Ministre de Grèce sions historiques vont s'arrêter ici car je sais que les Grecs n'aiment pas qu'on oublie trop leur présent sous Monsieur le Président, prétexte qu'ils ont un glorieux passé à nul autre pareil. Et quel est ce présent ? Après une décision Ma joie est grande de visiter votre beau pays. Je librement réfléchie et prise dans des conditions qu'a vous remercie de l'accueil que vous avez bien voulu décrites Périclès dans son oraison funèbre, les repré- me réserver et surtout pour les paroles chaleureuses sentants librement élus du peuple grec ont fait la que vous venez de prononcer à l'égard de mon pays. demande d'adhésion de leur pays à l'Europe occi- Mon intention n'est point de vous rendre le com- dentale qui est en train de s'unir. Le Conseil des pliment, mais de vous affirmer que mes compatriotes Ministres de la Communauté a donné une réponse apprécient sincèrement le progrès spectaculaire qui se politique positive à cette demande, tout en déclarant réalise dans votre pays. Comme je vous l'avais dit, qu'elle serait examinée sur son mérite propre, ce qui lors de votre séjour à Athènes, où j'ai eu le plaisir de a constitué une assurance importante, de nature à vous accueillir, ce n'est pas un événement fortuit dissiper beaucoup de craintes et de malentendus. De- qu'une des organisations à l'avant-garde de la marche puis lors les négociations vont bon train : Après un décisive vers l'union économique de l'Europe — la tour d'horizon général on en est venu aux problèmes Communauté Charbon-Acier — siège depuis sa fon- concrets, et en ce moment on discute de l'union dou- dation dans votre pays. Grâce à la multitude d'ail- anière, des mouvements de capitaux et des relations leurs de leurs activités dans le domaine européen et extérieures, où un accord satisfaisant paraît possible. à la position géographique du Luxembourg, celui-ci

4 peut être considéré avec Bruxelles, si je puis dire, paient à un rythme lent, étant donné que la demande la « co-capitale » de l'Europe. grecque fut mêlée à d'autres questions étrangères à celle-ci. Mais déjà le besoin de l'examen séparé de la Monsieur le Président, demande grecque, ainsi que l'accélération des négo- Les liens qui s'établirent entre nos deux pays ciations à cet effet fut reconnue de façon à ce que dans le cadre de l'histoire européenne récente ont été ces négociations puissent se terminer jusqu'à la fin ceux d'une amitié constante. de cette année. Je sais que vous avez contribué per- Plus particulièrement, après la deuxième guerre sonnellement à la prise de ces décisions, ce que j'ap- mondiale, nos deux pays, quoique géographiquement précie profondément. éloignés, convergèrent dans leurs aspirations. Car, à part leur appartenance commune à la civilisation Monsieur le Président, européenne, ils partagent les mêmes objectifs pour Vous connaissez combien j'ai foi dans les possibili- la réalisation de l'idéal de l'Europe unie. tés et, par conséquent, dans l'avenir de l'Europe. Seize ans se sont déjà écoulés depuis que le peuple Son unification ne va pas seulement influencer hellène a exprimé son désir, par le Traité d'Athènes, l'avenir de notre continent, mais peut-être bien aussi d'identifier son avenir avec celui de la Communauté la marche de l'humanité. Mais, afin que la grande Européenne qui venait alors de naître. Il déclarait sa idée de son unification soit promue, nous devrions foi dans une institution qui n'avait pas encore fait écarter tout ce qui nous sépare et soumettre les inté- ses preuves, mais qui se trouvait encore en gesta- rêts particuliers aux objectifs les plus hauts qui inspi- tion. La Grèce affirmait ainsi sa conscience euro- rèrent les fondateurs de la Communauté. C'est avec péenne et sa confiance dans l'avenir de l'Europe. Et la certitude que ces pensées correspondent aux vôtres malgré que sa situation économique ne lui permit que je lève mon verre à la santé du Grand-Duc, à alors d'accéder immédiatement à la Communauté votre santé et votre bonheur personnel, Monsieur le Européenne, le Traité d'Athènes constitua l'engage- Président, ainsi qu'à la prospérité du peuple ami du ment de son adhésion. Des circonstances adverses sus- Luxembourg. pendirent malheureusement l'application complète de l'Accord d'Association qui prévoit l'adhésion de la Dans la matinée du 4 avril une réunion de travail Grèce à la Communauté. Mais déjà après la restau- entre les délégations grecque et luxembourgeoise, ration des institutions démocratiques et l'établisse- sous la présidence des Secrétaires généraux Théodoro- ment de la stabilité politique et économique dans poulos et Reichling eut lieu au Ministère du Com- notre pays, le moment est arrivé pour la réalisation merce Extérieur. En fin de matinée, le Premier Mi- de la promesse mutuelle qui fut donnée officielle- nistre de Grèce a été reçu en audience par Son Altesse ment, il y a seize ans, à l'ombre de l'Acropole. Royale le Grand-Duc au Palais de Luxembourg. Après un déjeuner offert par le Premier Ministre Monsieur le Président, de Grèce en l'honneur de Monsieur Gaston Thorn, II y a à peu près deux ans que la Grèce avait de- Président du Gouvernement, le cortège officiel s'est mandé d'adhérer à la Communauté de façon défini- dirigé vers l'aéroport du Findel où eut lieu la céré- tive. Cependant, les négociations relatives se dévelop- monie de départ.

La Visite à Luxembourg du Ministre de l'Aviation Civile de l'URSS

Le Grand Maréchal d'Aviation Boris Bougaev, Déclaration de Monsieur , Ministre de l'Aviation Civile de l'Union des Répu- Ministre des Transports bliques Socialistes Soviétiques, a effectué du 18 au 21 avril une visite à Luxembourg. Au cours de cette L'accord aérien entre le Luxembourg et l'URSS visite il a eu des entretiens avec Monsieur Gaston signé à Moscou le 6 juin 1975 a permis la création Thorn, Président du Gouvernement, Ministre des par AEROFLOT d'une ligne aérienne entre les capi- Affaires Etrangères, et Monsieur Josy Barthel, Minis- tales de nos deux pays, ce qui entraîna en même tre des Transports, et il a signé un mémorandum temps l'ouverture d'une agence d'AEROFLOT à relatif au développement de la coopération dans le Luxembourg. Cette première ligne fut doublée peu de domaine des transports aériens entre le Grand-Duché temps après par une liaison Moscou-Luxembourg- de Luxembourg et l'Union des Républiques Socia- Madrid. Parallèlement se développait petit à petit le listes Soviétiques. A l'occasion de la signature de ce trafic charter de fret entre Moscou et Luxembourg. mémorandum, Monsieur Josy Barthel, Ministre des La compagnie nationale luxembourgeoise LUXAIR transports, a fait la déclaration suivante : n'ayant pas dans l'immédiat le désir de créer un service aérien entre le Luxembourg et l'URSS, l'idée d'affaires et des touristes luxembourgeois et étran- survint de faire profiter la compagnie luxembour- gers. geoise CARGOLUX de certains droits accordés à Les mouvements nouveaux créés à l'aéroport de LUX AIR pour ses opérations de fret. Luxembourg augmenteront, grâce aux taxes perçues, Le mémorandum signé aujourd'hui permet à CAR- les revenus de l'Etat, ainsi que ceux de LUXAIR, GOLUX l'exercice de ces droits sous la responsabilité qui assure l'assistance aéroportuaire d'AEROFLOT et de LUXAIR. qui verra en outre s'accroître sa clientèle. De plus, il permet à AEROFLOT d'ouvrir deux L'impact que les opérations d'AEROFLOT auront nouvelles routes, d'abord Leningrad-Stockholm et/ou sur l'économie luxembourgeoise est loin d'être négli- Copenhague-Luxembourg et ensuite Moscou-Luxem- geable. bourg — un point intermédiaire — La Havane. Je suis convaincu que la coopération existant dans AEROFLOT voit en outre son trafic de fret conso- le domaine de l'aviation civile entre nos deux pays lidé par la possibilité d'ouvrir un service régulier et que nous avons étendue aujourd'hui, se resserrera dans ce domaine. encore davantage à l'avenir, et qu'elle sera de plus La Ville de Luxembourg se trouve ainsi reliée à de en plus bénéfique pour nos économies et l'amitié nouvelles destinations, cela au profit des hommes entre nos deux peuples.

Le 25e anniversaire du Comité consultatif CECA à Luxembourg

Le 25e anniversaire de la première session du co- tion, le Comité s'est basé sur la collaboration entre mité consultatif CECA a été marqué le 26 janvier travailleurs, producteurs et utilisateurs. En tirant la 1978 par une séance académique à Luxembourg en sonnette d'alarme à temps, les différents partenaires présence de Son Altesse Royale le Grand-Duc et de sociaux ont ainsi su éviter bien des heurts et bien des nombreuses personnalités. désordres au cours des profonds changements qu'ont Lors de cette séance académique des discours fu- connus ces dernières années les secteurs du charbon rent prononcés par Monsieur Raymond Ackermann, et de l'acier. président du comité consultatif CECA, par le Vicomte Les travaux du Comité ont été dominés par l'évo- Etienne Davignon, membre de la Commission des lution de la situation économique et sociale et ses Communautés Européennes et par Monsieur Gaston répercussions sur les industries relevant du traité Thorn, Président du Gouvernement. Nous reprodui- CECA. sons ci-après le discours de Monsieur Gaston Thorn, S'il est vrai que pendant la première période d'ac- Président du Gouvernement, Ministre de l'Econo- tivité de votre Comité, les difficultés constantes que mie Nationale et des Classes Moyennes. connaît le secteur charbonnier, ont retenu votre at- tention en permanence, on a vu figurer à votre ta- Discours de Monsieur Gaston Thom, bleau d'activité tous les problèmes importants qui Président du Gouvernement, Ministre de se sont posés à la sidérurgie, que ce soient les condi- l'Economie Nationale et des Classes Moyennes tions d'approvisionnement en matières premières, la situation des marchés ou encore les conditions de la Altesse Royale, concurrence. Excellences, Par l'intermédiaire du Comité, les partenaires so- Monsieur le Président, ciaux ont pu être constamment associés à la défini- tion et à la mise en œuvre des politiques communau- Mesdames, Messieurs, taires dans ce secteur et ont ainsi permis d'amorcer Au nom du Gouvernement luxembourgeois, j'ai les restructurations nécessaires en accord avec les l'honneur et le plaisir de vous souhaiter la bienve- milieux intéressés. nue à cette séance qui commémore le 25e anniver- La formule s'est révélée si avantageuse qu'elle a saire du Comité Consultatif CECA, en cette ville de été reprise, au niveau de la Communauté dans son Luxembourg, où il fut constitué et où il n'a jamais ensemble cette fois, sous la forme de Conférences cessé d'exercer ses activités. Tripartites. Je voudrais également saisir cette occasion pour Devant les graves préoccupations que suscitent tant vous transmettre les félicitations du Président en parmi les travailleurs que parmi les producteurs la exercice du Conseil des Communautés Européennes, situation actuelle du secteur acier, et, au-delà, les Monsieur Andersen, qui, à son grand regret, ne aléas de la politique industrielle et énergétique de pourra pas être des nôtres en ce jour anniversaire. la Communauté, la nécessité s'est imposée d'organi- Dès l'abord, j'aimerais souligner l'importance par- ser une consultation constante entre partenaires ticulière que revêt à mes yeux le fait que dès sa créa- sociaux afin d'éviter à la fois les risques de confron- tation et ceux d'une renaissance du protectionnisme munauté souffrait déjà d'une stagnation prolongée toujours latent. dans son évolution interne. La crise que connaît la sidérurgie européenne est Comment s'attaquer à une politique anti-crise, de nature structurelle et ne permet guère d'envisager comment tenter de lutter contre le chômage qui des solutions à court terme. Seul un rééquilibre frappe plus de 6 millions d'Européens, alors que les progressif et échelonné dans le temps des structures constantes fluctuations monétaires créent l'incerti- surannées permettra à terme de rendre à notre sec- tude parmi les opérateurs économiques, nuisent aux teur sidérurgique sa compétitivité. Or, une telle échanges et à la libre circulation des biens, et finis- restructuration de tout un secteur économique et la sent par remettre en cause jusqu'au bon fonctionne- régulation concomitante des marchés ne pourront pas ment de l'Union Douanière dont nous avons célébré se réaliser au travers des confrontations sociales ou la réalisation intégrale entre les neuf Etats membres de la formation de cartels, mais par une réflexion le 1er juillet 1977 ? constante et confiante entre travailleurs, producteurs C'est pourquoi je désire accorder mon plein soutien et autorités publiques. aux efforts du Président de la Commission, M. Jen- D'autre part, il s'avère d'ores et déjà que des me- kins, qui vise à faire revivre le concept d'une Union sures prises au niveau national sont insuffisantes Economique et Monétaire. pour surmonter une crise qui frappe l'ensemble de la Même si l'application intégrale des idées qui se sidérurgie européenne et dont les raisons sont large- trouvaient à la base du Plan Werner, se heurte en- ment similaires dans les différents pays concernés. core de part et d'autre à un certain nombre d'hési- Pour que les solutions et les transformations à opé- tations et même de mauvaises volontés affichées, la rer s'avèrent efficaces, elles devront nécessairement politique des petits pas qui a été choisie par la Com- avoir lieu dans un cadre communautaire. mission et confirmée par le dernier Conseil Euro- C'est pourquoi je ne puis que me féliciter de ce péen, n'en revêt pas moins une très grande impor- que la Communauté se soit enfin décidée à mettre en tance : en effet, la Communauté ne s'est pas con- œuvre la discipline et la solidarité européennes dans tentée cette fois-ci d'invoquer des arguments de na- un plan anti-crise qui nécessitera la participation ture technique, selon lesquels la réalisation d'une active de tous les secteurs intéressés. Union Economique et Monétaire serait plus plausible Le Vicomte Davignon vient de nous en exposer aujourd'hui qu'hier, ou bien constituerait un secteur les raisons et les objectifs et je ne m'étendrai donc parmi d'autres permettant de progresser plus rapide- pas sur ce sujet. ment sur la voie de l'Union Européenne; au con- Mais il ne saurait s'agir là que d'un premier pas traire, l'accent a été mis sur la dimension politique vers un effort qui devra être poursuivi dans d'au- de l'entreprise, qui, par le jeu des engrenages succes- tres domaines également : car si l'évolution du prix sifs, dépasse de loin tout ce qui pourrait être obtenu de l'énergie a quelque peu réussi à rattraper le ma- par une application bureaucratique des Traités de rasme qui frappait depuis de longues années le sec- Paris et de Rome. En plaçant l'objectif dans un délai teur charbonnier, ce secteur est encore loin d'être non défini, et en le liant au débat sur l'élection du assaini : la meilleure preuve en est qu'il est toujours Parlement Européen, la Communauté a délibérément étroitement contrôlé et bénéficie de régimes spéciaux choisi de briser les pesanteurs technocratiques et un très favorables, que ces régimes soient d'origine na- scepticisme de mise, pour conférer à la discussion un tionale ou communautaire. souffle nouveau et intéresser l'opinion, en le plaçant La crise aiguë que connaît actuellement la sidérur- dans le domaine qui la touche de plus près : le chô- gie ne doit pas nous cacher le fait que les mêmes mage et le coût de la vie. problèmes pourront se retrouver à plus ou moins Malgré ces aspects positifs dans l'activité récente brève échéance dans le secteur charbonnier. de la Communauté, nous sommes bien forcés de re- Ne devrions-nous pas profiter des enseignements connaître que sans doute aucun la volonté de cons- que nous ont apportés les difficultés actuelles pour truire l'Europe s'est considérablement affaiblie par- traiter à froid les problèmes qui se posent dans le mi les dirigeants politiques actuels, empêtrés qu'ils secteur du charbon, avant que les événements ne sont dans les méandres de leurs problèmes intérieurs. nous contraignent à prendre des mesures qui s'avé- Cette incapacité d'imaginer de nouvelles politiques, reront d'autant plus douloureuses sur le plan social de nouveaux mécanismes capables de répondre aux que la crise sera aiguë. besoins de l'époque difficile que nous traversons, est Voici que s'offre à la Communauté une occasion de tout à fait significative de la crise d'identité que con- definir enfin une nouvelle politique énergétique qui naît l'idéal européen à l'heure actuelle. soit cohérente et globale : saisissons-la pendant qu'il Les vieux réflexes profondément ancrés par des en est encore temps, surtout en ce moment où nous siècles d'histoire européenne de protectionnisme et ne devons négliger aucune tentative de nous sortir de nationalisme ne sont qu'assoupis et ne cherchent des incertitudes et des difficultés auxquelles nous qu'un prétexte pour se réveiller. sommes confrontées. C'est pourquoi le temps presse, et c'est mainte- •Lors de sa récente visite en Europe, le Prési- nant qu'il nous faut nous décider à entreprendre les dent Carter a affirmé son souci de contribuer à frei- actions nécessaires avant que des tentatives de solu- ner les mouvements désordonnés du dollar. tions ne soient à nouveau élaborées au niveau natio- Or, il n'y a pas de doute qu'au plan communau- nal et que la dynamique européenne ne soit défini- taire les désordres monétaires de ces dernières années tivement rompue. °nt très sérieusement contribué à remettre en cause Or, et au delà des discussions quasi-théologiques 1 acquis communautaire, à un moment où la Com- sur la nature de la Communauté future, les objectifs k.

demeurent les mêmes, et apparaissent peut-être plus de solution à ses déséquilibres structurels et régio- essentiels encore en cette période de crise économique naux, lui permettront de faire en sorte que cet élar- que nous vivons. gissement soit une réussite. Certes, la remise en Il s'agit d'établir des liens de solidarité entre les ordre, notamment des secteurs agricole et sidérur- Etats et les peuples d'une même région du monde, gique, ne devrait pas être utilisée comme un moyen qui ont en commun un même modèle d'institutions de retarder un élargissement nécessaire sur le plan démocratiques, une approche envers les droits de politique, mais si elle ne le précède pas, elle risque l'homme et une conception du type de société vers de compromettre la menée à bien de l'élargissement lequel ils tendent qui sont largement similaires, et d'aboutir à une véritable désintégration progres- afin de se donner la possibilité de s'attaquer ensem- sive d'une Communauté qui s'avérera incapable d'as- ble aux difficiles problèmes qui les ont si souvent similer les nouveaux adhérents. divisés naguère, et souvent de manière sanglante. Malheureusement, l'Europe ne semble pas encore Il s'agit encore de donner à ces Etats et à ces peu- vouloir s'engager dans une voie où elle secouerait pies, dans leur solidarité retrouvée, les moyens d'exer- son apathie actuelle et se doterait enfin des moyens cer à nouveau dans le monde le rôle de conciliation nécessaires pour faire face aux problèmes qui l'atten- et d'assistance généreuse qui leur revient du fait de dent. leurs responsabilités passées et de leur intérêt actuel. C'est pourquoi je ne puis qu'espérer que les candi- Et parce que, malgré les hésitations et l'affaiblis- dats à l'adhésion, qui viendront renforcer le camp sement interne de ces dernières années, ce rôle que des petites et moyennes puissances à l'intérieur de joue la Communauté dans le monde, est encore im- l'édifice européen, voient rapidement confirmer, à portant et son rayonnement est grand, d'autres Etats l'expérience des réalités, leur conviction dont ils font européens ont décidé de poser leur candidature à en état aujourd'hui que seule une Europe forte et qui faire partie. Et voici que s'ouvrent à la Communauté dispose des moyens d'agir efficacement, est dans leur des perspectives nouvelles : depuis l'origine, les pays intérêt. Loin de capituler devant les difficultés qui membres ont estimé que la Communauté qu'ils vou- se présentent, il convient au contraire d'élaborer une laient construire, devrait être ouverte : c'est-à-dire stratégie concrète de l'élargissement et de relever le que tous les Etats du sous-continent européen, à con- défi qui constitue en même temps une chance histo- dition qu'ils partagent nos idéaux démocratiques et rique pour construire une Europe plus proche de ses qu'ils acceptent pleinement les buts et principes des frontières naturelles et par là plus cohérente et plus Communautés, sont en droit de demander leur adhé- solidaire. sion. J'en viens maintenant à ce qui constitue à mon Quand de plus, comme c'est le cas pour la Grèce, avis l'événement politique majeur de ces dernières le Portugal et l'Espagne, les Etats candidats ne sont années dans l'histoire de la Communauté, à savoir retournés que récemment à la démocratie, il devient l'élection du Parlement Européen au suffrage uni- de la plus haute importance que du point de vue poli- versel. tique, les Européens mettent tout en œuvre afin de Nous sommes malheureusement certains mainte- favoriser cette évolution et de consolider les jeunes nant que les élections ne pourront pas se dérouler régimes en leur assurant une adhésion rapide, même durant la période prévue du fait des difficultés que si cela devrait s'accompagner d'un certain nombre connaît le Royaume-Uni pour la mise en œuvre de de sacrifices sur le plan économique. l'élection et l'organisation matérielle du scrutin. Mais encore faut-il que la Communauté soit en Mais il ne faudrait surtout pas que ce délai fût mesure d'accueillir et d'assimiler les nouveaux adhé- utilisé pour reporter ces élections à une date éloignée, rents. Cela signifie qu'il n'est pas indifférent à quel car nous risquerions alors de voir surgir toute une moment et à quelles conditions l'élargissement s'opé- série de problèmes nouveaux et l'élection serait re- rera. Il faudra éviter que d'aucuns se saisissent d'un portée indéfiniment d'année en année au gré des con- tel processus comme d'un prétexte pour favoriser venances du moment. l'affaiblissement des structures internes, qu'un élar- A mon avis, il est primordial que le Conseil se gissement mal préparé ne ferait que renforcer, et mette d'accord pour fixer une date limite impera- pour freiner la nécessaire évolution vers une Union tive et qui ne soit pas postérieure à l'automne 1978. Européenne. Un délai suffisamment rapproché aurait le double Or, de tels risques sont grands si l'on conserve avantage de permettre à nos amis britanniques de tels quels les mécanismes actuels et si l'on se refuse régler leurs problèmes internes tout en évitant la à toute évolution à l'intérieur des institutions com- démobilisation de toutes les bonnes volontés qui se munautaires. Déjà languissant, le processus de prise sont préparées à sensibiliser l'opinion publique à ces de décision risque de se gripper définitivement dans élections. une communauté élargie à 12 membres et entraîne- Comme je viens de l'indiquer précédemment, j'es- rait un gonflement parallèle des organes communau- time que ces élections constituent un moment très taires, sans parler d'un appareil bureaucratique en- important dans l'histoire de l'édification européenne, vahissant. Jamais plus qu'à l'heure actuelle ne s'est non seulement parce qu'un Parlement dont la légi- révélée la nécessité de respecter une maxime qui timité et le poids politique sortiront renforcés du avait été élaborée pour le premier élargissement, mais suffrage universel, ne pourra que jouer un rôle ren- qui conserve toute sa valeur : « élargissement, appro- forcé, ce qui entraînera, du moins à long terme, un fondissement, achèvement ». nécessaire rééquilibrage du mécanisme institutionnel Seul un renforcemenet préalable des structures in- des Communautés dans le sens d'une démocratisa- ternes de la Communauté et l'élaboration d'un mode tion accrue, mais aussi, et surtout, parce que ces

8 élections donneront l'occasion à un vaste mouvement tégration européenne les touche directement dans leur d'idées et de réflexion de se développer dans l'opinion vie quotidienne et auront également l'occasion, par publique. leur vote, d'exercer une influence sur la direction La tenue d'une campagne électorale, avec son effet à donner à la construction de cette Europe. sensibilisateur et mobilisateur d'une part, et la consti- Ainsi, nous passerons d'une Europe des techno- tution de partis politiques à vocation européenne et crates et des juristes à une Europe des peuples, qui non plus nationale, d'autre part, entraîneront néces- réalisera pleinement dans ses structures mêmes les sairement une perception nouvelle des problèmes qui idéaux démocratiques qui constituent l'un des fonde- se posent. Car les élections européennes ne sont pas ments de notre commune civilisation européenne. seulement un combat des uns contre les autres pour Une pareille évolution sur le plan politique ne briguer les faveurs de l'électeur, mais aussi un com- pourra que donner un souffle nouveau et un regain bat mené en commun pour l'Europe. de dynamisme à la politique économique de l'Europe. Des lors, les idées et les idéaux européens ne res- La nouvelle dimension qui en résultera pour les teront plus l'apanage d'élites que l'on se plaît à qua- travaux qui nous attendent et les perspectives que je lifier d'éclairées et de technocrates, mais ils descen- viens d'évoquer ne manqueront pas, j'en suis sûr, de dront dans la rue où ils pourront être discutés par vous inciter à développer encore plus l'œuvre et l'in- l'ensemble des citoyens d'Europe. Ceux-ci devien- fluence de ce Comité dont nous célébrons aujour- dront plus conscients des multiples façons dont l'in- d'hui le 25e anniversaire.

Le Prix Joseph Bech 1978

La remise solennelle du Prix Joseph Bech 1978 à Discours de Monsieur Gaston Thorn, Monsieur Claude Cheysson, membre de la Commis- Président du Gouvernement sion des Communautés européennes, a eu lieu le 11 février 1978 à Luxembourg en présence de Son Al- Monseigneur, tesse Royale le Grand-Duc et de nombreuses person- Excellences, nalités. Mesdames, Messieurs, Le Prix Joseph Bech, créé par la Fondation F.V.S. A l'occasion de la remise solennelle du Prix de de Hambourg en vue d'honorer la mémoire de ce l'année dernière, j'osais, en fin de discours, recourir grand homme d'Etat luxembourgeois et pionnier de au mot célèbre qui dit : « Vieles ist schon geschaffen, l'Europe, a été remis pour la première fois en 1977 alles bleibt jedoch noch zu tun ! » à deux lauréats, à savoir : The Right Honorable Shir- Appliquée à l'Europe, cette constatation acquiert ley Williams, Londres, et le Professeur Henri Rieben, toute sa valeur, aujourd'hui comme hier. Elle doit Lausanne. inspirer l'action de tous ceux qui œuvrent en faveur En décernant le Prix 1978 à Monsieur Claude de l'intégration européenne, et qui se sont réunis à Cheysson, le jury, qui est présidé par Monsieur l'occasion de ce prix. Gaston Thorn, Président du Gouvernement, et dont Joseph Bech a participé activement à tous les tâ- font partie également Monsieur Alain Poher, Prési- tonnements d'unification européenne, de l'initiative dent du Sénat français, et Monsieur Jean Rey, an- d'Aristide Briand à la création de la Communauté cien Président de la Commission des Communautés Economique Européenne en passant, rappelons-le, par européennes, a voulu honorer l'œuvre exemplaire de les malheurs de la Communauté Européenne de Dé- Monsieur Cheysson en faveur de l'intégration euro- fense. Malgré maints revers dictés par les événements, péenne, de la consolidation des Communautés et du il a persévéré dans sa contribution constructive à la développement de leurs relations avec les pays extra- vision hardie de l'Europe qui était celle des Pères- européens, notamment avec les pays du Tiers-Monde. fondateurs dont il fut. Les succès réels qu'il a aidé Le Prix Joseph Bech comprend en outre des bour- à remporter ne furent souvent que partiels et bien ses de voyage accordées à 3 jeunes Européens enga- fragiles, certains sont aujourd'hui même remis en ges. Ces bourses ont été attribuées à Monsieur Pascal question : beaucoup, sinon tout, reste donc à faire, Fontaine, Paris, Mademoiselle Claire Rion, Neuf- beaucoup à refaire, et peut-être combien de fois en- château et Monsieur Guy Steffen, Luxembourg. core à refaire. Monsieur Gaston Thorn prononça le discours so- C'est à l'encouragement de tous ceux qui s'y em- lennel et l'éloge de Monsieur Cheysson. Monsieur ploient qu'est destiné le Prix Joseph Bech, institué Charles Bech remit ensuite le Prix Joseph Bech 1978 généreusement par la Fondation F.V.S. et je salue ainsi que les bourses aux lauréats. La cérémonie fut son président, le généreux donateur Monsieur le Pro- clôturée par le discours du lauréat, Monsieur Claude fesseur Töpfer. Cheysson. Aussi, après avoir honoré, en 1977, the Rt. Hon. Nous reproduisons ci-après le texte du discours de Mrs. Shirley Williams, politicien ressortissant d'un Monsieur Gaston Thorn, Président du Gouverne- pays ayant rejoint la Communauté à l'occasion du ment. premier élargissement, et le Professeur Henri Rieben,

9 eminent théoréticien de l'Europe et ressortissant d'un comme le sera le pacte tacite de coexistence à partir pays de l'Europe non-communautaire, le Jury du Prix du milieu des années 60. Joseph Bech a décidé d'attribuer le Prix de cette Toute autre est, de par sa nature et sa dimension, année à Monsieur Claude Cheysson, membre de la la différence entre les pays industrialisés dans leur Commission des Communautés Européennes, respon- ensemble, pris d'une part et ceux qui, plus récem- sable des relations de notre Communauté avec ces ment, ont fait leur entrée sur la scène politique inter- nombreux autres pays, ni communautaires, ni euro- nationale, d'autre part. Leur confrontation, ou leur péens, qui forment le Tiers Monde. coexistence, n'est guère affectée par l'idéologie et la Le cboix du lauréat de 1978 répond aux mêmes philosophie politique. Elle se résume dans le con- normes qui ont guidé l'action politique de Joseph traste avant tout des niveaux de vie et — plus ré- Bech et qui ont déterminé la sélection de Mrs. Wil- cemment — les perspectives et les finalités de leur liams et de M. Rieben. Les engagements de la Com- développement. munauté européenne dans ses relations avec les pays A l'intérieur-même du groupe de ces pays nou- en voie de développement sont, en effet, des plus veaux de considérables différences existent. Une par- prometteurs. La Convention de Lomé est une des tie d'entre eux lutte encore pour la simple survie. réalisations les plus positives à mettre à l'actif de la D'autres se profilent déjà comme de futures puis- Communauté. Mais elle ne constitue pas la solution sances industrielles. Conscients de ce qu'un « tiers miracle aux tensions entre pays riches et pays pau- monde » maintenu dans un état de pauvreté et de vres, elle doit être sujette à une révision et une sous-développement représenterait un danger perma- adaptation constantes, comme Claude Cheysson le nent pour la paix du monde et un risque constant de souhaite. Une Convention de Lomé II est déjà en catastrophe, les pays occidentaux, ceux de notre voie de discussion. Le rôle que vous y jouez, Mon- Communauté essentiellement, portés par un courant sieur Cheysson, est des plus déterminants. d'opinion publique favorable, se sont heureusement En effet, un extraordinaire concours de circons- rapidement engagés dans des programmes d'aides. tances vous place dans une position névralgique d'in- Très vite, cependant, nous avons compris que l'aide terlocuteur privilégié de nombre de dirigeants du matérielle, même massive, ne résoud pas à elle seule Tiers Monde. Vous êtes au surplus investi — et ceci les problèmes du sous-développement. Une améliora- va bien au-delà du crédit qui normalement est atta- tion durable de leurs conditions de vie et de bien- ché à vos fonctions — de la confiance de nombreux être n'est possible que si ces pays s'intègrent effecti- Chefs d'Etat ou de Gouvernement. Des hommes poli- vement dans le système économique mondial. Le tiques aussi bien que de simples citoyens vous écou- fait que seulement une partie d'entre eux atteint cet tent et apprécient la courageuse lucidité avec la- objectif, tandis qu'à des degrés divers les autres se quelle vous abordez les grands problèmes. trouvent encore au stade de l'économie de subsis- Il n'est pas possible de rendre hommage à votre tance, reste une source de difficultés et de grandes personne et à votre action sans évoquer en même frictions. temps quelques-uns des problèmes qui nous préoc- Le passage d'une politique qui se concentre sur cupent au même degré, chacun étant à sa manière l'aide matérielle aux PVD à une politique qui a pour déterminant pour notre avenir. but la coopération n'est que très progressivement re- Les hommes de notre génération sont nés dans un marqué et compris dans nos pays, et j'oserais ajouter monde encore dominé par un petit nombre de na- que trop lentement compris. tions, fortes de leur histoire, fortes de l'organisation Ceci aurait certainement passé inaperçu plus long- politique et sociale dont progressivement elles ont su temps encore si la crise de l'énergie n'avait agi se doter, et surtout de la puissance économique comme un révélateur et si les plus actifs parmi les qu'une industrialisation génératrice d'un bien-être pays en voie d'industrialisation n'avaient, au cours sans précédent leur avait conféré. Ensemble avec la des plus récentes années, utilisé la force que leur jeune et vigoureuse Amérique du Nord, qui les a donne l'avantage du nombre et la détention d'im- rejointes au siècle dernier, avec aussi l'Australie portantes ressources naturelles pour confronter le et le Japon, elles constituent ce qu'on appelle les pays monde industrialisé à la revendication d'un nouvel industrialisés. ordre économique mondial. Les pays industriels se La fondation ou la redécouverte d'une centaine de trouvent ainsi devant un dilemme: coopérer active- jeunes nations en moins de 25 ans est un tournant ment à l'établissement d'un tel ordre nouveau ou se dans l'histoire. Cela bouleverse ce qu'il était con- cantonner dans la position de force relative que con- venu d'appeler le Concert des Nations. Aucune tinue à leur conférer — pour combien de temps en- grande décision ne sera plus désormais prise sans core — une avance technologique certaine et des res- leur concours, ou du moins sans qu'il n'ait pu être sources financières considérables. Au niveau poli- tenu compte de leur existence. Mais les choses ne tique, le choix ne fait pas de doute, le premier terme s'arrêtent pas là. de l'alternative s'impose d'autant plus impérieuse- Les puissances fondatrices des Nations Unies, clas- ment que les PVD ont entretemps compris qu'à eux sées essentiellement en deux catégories suivant leurs seuls ils détiennent plus de la moitié des ressources régimes politiques à l'époque, à savoir les démocra- mondiales en matières premières, vitales pour la sur- ties parlementaires et les régimes marxistes-léninistes, vie de notre économie. Faisant oublier les différences sont les unes comme les autres des pays effectivement considérables qui caractérisent leurs situations res- ou potentiellement industrialisés. pectives, ils ont compris que l'Occident sera d'autant Le champ de tension dans lequel s'inscrit leur plus sensible à leurs revendications que eux peuvent confrontation est un champ essentiellement politique, se présenter plus unis devant nous.

10 Ainsi nous entrons lentement dans la recherche développez vous-même et que vous commencez, Mon- d'un nouvel équilibre, qui se caractérisera par des sieur Cheysson, à faire partager par un nombre crois- concessions réciproques, consenties d'égal à égal dans sant de responsables politiques en Europe, et au-delà le cadre d'un système que nous espérons à la fois co- de notre Europe communautaire. Vous faites ainsi hérent et global. Pareil changement de situation est remarquer qu'à l'heure présente, environ un tiers sans doute révolutionnaire pour certains, et il ne de l'humanité vit encore en marge de la société in- s'opérera que très progressivement, au prix non seu- dustrielle. Que cette partie considérable de la popu- lement de considérables sacrifices de la part des plus lation mondiale n'est guère productrice au-delà de ses nantis, mais d'un total changement d'esprit et de besoins primaires et qu'elle n'est non plus consomma- mentalité, ce qui est primordial. trice de l'énorme gamme de produits issus du tra- Tout en étant foncièrement convaincus de la néces- vail et de la technologie d'Europe et des autres pays sité — ou du caractère inévitable — d'une telle mu- industrialisés. L'entrée de toute cette catégorie tation, nous ne pouvons pas la contempler sans quel- d'hommes et de femmes dans le circuit des échanges que inquiétude, il est vrai. ' internationaux contribuerait au rétablissement des Les nouvelles industries du tiers monde com- équilibres économiques et sociaux dans nos propres mencent à approvisionner massivement un marché pays. Mais cela présuppose, sinon résolu, du moins mondial où déjà les possibilités d'absorption tendent en voie de solution, le problème de nouveaux rapports à se situer à un niveau inférieur à celui des capacités de solidarité entre ces catégories de pays. Cela exige de production. Souvent elles bénéficient de l'avan- aussi une grande disponibilité de la part de nos peu- tage de la nouveauté de leur équipement et du coût ples et de nos institutions, nationales comme com- d'une main-d'œuvre qui est loin de profiter de l'ac- munautaires, à s'engager et à s'envoyer de manière quis social de nos propres travailleurs de la Commu- irréversible, et sans parti pris de conservatisme, dans nauté. ce qu'on peut appeler, au bon sens du terme, une Un premier groupe au moins de PVD atteint un énorme aventure. stade avancé au moment-même où les pays riches Notre société, qui durant des siècles a si peu bougé, éprouvent à des degrés différents les effets d'une no- évolue maintenant avec une rapidité déconcertante. table récession, dans laquelle d'aucuns croient voir La question qui se pose est de savoir si l'Europe déjà la remise en cause de nos propres systèmes et qui, pour avoir inventé le concept d'Etat-Nation, a du système qui nous est commun. été à certains égards à l'origine du processus qui Vous constatez de manière particulièrement con- s'accomplit actuellement, si elle n'est pas dépassée crète ce réflexe dans un pays qui tire une si grande aujourd'hui par les événements ? Certains faits pour- partie de son revenu national d'une production qui, raient sembler l'accréditer. Parmi tous les pays in- tel l'acier, représente un des secteurs dans lesquels dustrialisés, ceux d'Europe, ainsi que le Japon, dis- l'industrialisation des PVD accomplit actuellement posent de loin des plus faibles ressources en matières des progrès très rapides. La même chose est vraie premières. Nous sommes ainsi, il est vrai, tributaires dans un autre secteur dont on parle beaucoup récem- du commerce international pour pouvoir produire, ment, les textiles. Au fur et à mesure que s'accom- d'abord, pour vendre ensuite surtout. Ce n'est pas plit ce processus, d'autres secteurs d'activité connaî- devant une Assemblée comme celle-ci que je me tront sans doute des situations comparables. dois de souligner qu'aucun pays d'Europe — fût-il Il faut cependant se garder d'attribuer abusive- le plus puissant — n'a une chance sérieuse d'affron- ment à la rapide industrialisation des nouveaux par- ter en solitaire le grand débat international qui est tenaires économiques une part prépondérante dans engagé et pourtant combien ont en ce moment même nos propres difficultés. Celles-ci ont leur origine leurs réflexes protectionnistes. L'expérience de la dans une multitude de causes, dont quelques erreurs récession des dernières années nous enseigne que les de stratégie commises de par le monde entier et dont fléaux de l'inflation et du chômage — surtout quand l'effet a été d'autant plus considérable que ceux qui en partie au moins ils sont induits par des facteurs les commettaient étaient plus puissants et plus avan- externes —ne se soucient que très peu de nos fron- cés sur le plan de la technologie. tières nationales et de nos souverainetés dont nous Mais si l'analyse est bien capable de déceler les sommes si fiers. erreurs, elle ne saurait à elle seule les corriger. Près Monsieur Zbignieew Brzezinski, Conseiller pour les de six millions de chômeurs dans une Europe en questions de sécurité du Président des Etats-Unis, a évidente perte de vitesse, cessent de constituer un pro- récemment fait remarquer que parmi les douze prin- blème économique. Cela devient un problème poli- cipaux pays du monde, en termes de population, et tique et même, au-delà, un problème qui concerne peut-être aussi d'autres indicateurs, il n'y aura à la directement la conception que nous portons sur l'ave- fin de ce siècle pas une seule puissance occidentale, nir de notre société. mis à part les Etats-Unis, à moins que ... à moins Comme vous, je ne partage pas à ce propos une que l'Europe comme entité, comme communauté n'y vision crépusculaire. Le système économique fondé prenne sa place et son rang. sur la liberté et sur la responsabilité dispose, de par Les choses se passent comme si nous étions en sa nature, de remarquables capacités d'adaptation et train d'oublier cette dure réalité. Le Marché Com- pourra, progressivement et au prix de mille difficul- mun des Six, puis des Neuf, a créé un espace de tés, recueillir à plus long terme le bénéfice de ses libre échange et conduit à certaines harmonisations propres vertus curatives. d'intérêts. Il n'a pas encore conduit jusqu'à présent Mais, ceci étant, je souscris pleinement à l'ana- à cette Union Economique et Monétaire que pourtant lyse que, avec talent et avec force de persuasion, vous les esprits les plus lucides — à l'intérieur et même à

11 L l'extérieur — jugent indispensable pour introduire précédemment déjà comme membre du petit groupe dans la zone couverte par le marché commun une de diplomates français qui, à peine la guerre terminée, véritable cohésion. ont œuvré de toutes leurs forces à promouvoir la Dans un monde statique, dans une Europe évoluant réconciliation franco-allemande en tant que pierre au gré de princes exerçant judicieusement leur sou- angulaire de ce qu'allait devenir la construction eu- veraineté dans l'intérêt bien compris de leurs sujets, ropéenne. nous disposerions sans doute d'un siècle supplémen- Pour avoir tenté de cerner les innombrables fa- taire pour nous faire les uns aux autres. Mais ce siècle cettes de votre personnalité dans cette figure symbo- ne nous sera pas donné. Tout comme on ne traite plus lique j'ai dû négliger certains aspects, et pourtant les malades à force de tisanes, de saignées ou de pur- pas des moindres, tels votre qualité de jeune résis- ges, nos problèmes politiques et économiques en tant, d'officier des Forces Françaises Libres à la Europe ne peuvent plus être traités à coup de confé- Deuxième Division blindée de Leclerc, celle aussi de rences ou de conciliabules, fussent-ils organisés au Conseiller du Président Mendès-France, à l'époque sommet. où il dirigea le Gouvernement de la République Monsieur Cheysson est le mieux placé de nous tous Française. pour savoir ce que signifie, dans les grands débats Le moment est cependant venu pour que j'apporte mondiaux, une position unique de la Communauté, à ma tentative de portrait un ultime correctif. Votre position qui est d'autant plus solide qu'elle aura été engagement européen ne remonte pas au jour où le fruit d'un compromis laborieux entre les membres vous fûtes nommé Membre de la Commission, ni de la Communauté, et quelle démission aussi consti- même à la fin des années quarante quand vous tue l'absence d'une telle position. œuvriez à la réconciliation franco-allemande : votre Dans les questions auxquelles nous faisons allu- engagement européen à vous me semble être beaucoup sion ce soir, l'existence de la Communauté se traduit plus ancien que cela. Vous êtes, en quelque sorte, par une politique commune des Neuf, nécessaire et Européen d'avant la lettre puisque vous êtes fils de obligatoire. Tout le reste est littérature. l'Europe, et en tant que tel ce coin de terre-ci ne Pour qu'il en soit ainsi, toujours et partout, il vous est pas étranger. reste du chemin à faire. Il reste beaucoup de chemin C'est avec fierté et émotion que je vous situe dans à faire. la lignée du Président Robert Schuman, né à quel- ques centaines de mètres à peine de ce bâtiment qui Cher Monsieur Cheysson, j'ai tenu à évoquer ces porte aujourd'hui son nom, et d'André Mayrisch, trois questions qui sont, je n'en doute pas, parmi ancien Ministre de la République Française, et sur- celles qui vous tiennent le plus à cœur. L'action que tout l'admirable épouse compagne de votre camarade vous menez — et pour laquelle précisément le Jury Pierre Viénot. Vous êtes issu d'une des grandes fa- du Prix Joseph Bech veut vous honorer — s'inscrit milles dont l'histoire épouse celle de votre, de notre dans un triangle dont les surfaces latérales, pointant pays, avec ses déchirements, mais aussi ses retrou- vers le sommet, représentent la réponse que vous vailles. Vous incarnez ce que le préambule du Traité proposez aux défis de notre siècle : d'une part, la de Paris qualifie un peu notre « Communauté de des- tâche de définir en commun les modalités de la coopé- tin ». Venu d'Allemagne et de France, certains mem- ration entre les pays industrialisés et ce nouveau bres de votre famille se sont retrouvés ici au Luxem- monde qui émerge sous nos yeux et, d'autre part, les bourg, après avoir déjà donné à l'Europe entre au- transformations de notre société par la mobilisation tres un de ses grands poètes romantiques et avant de judicieuse de ses ressources morales, intellectuelles et donner à la France un grand scientifique et histo- matérielles, le tout dans le sens d'une plus grande rien. La Famille des Funck-Brentano, dont vous êtes équité, étant bien entendu que la base de ce triangle issu, a d'ailleurs continué à jouer un rôle eminent est votre engagement européen. dans la vie économique de notre pays. En 1870, Cette tentative de décrire votre personnalité et votre, était-ce arrière-grand-père, je ne sais, était ci- votre action sous forme de figure géométrique et sym- toyen luxembourgeois et comme tel s'est engagé vo- bolique, voyez-y de ma part un hommage à votre lontaire au service de la France. C'est à ce titre qu'il double qualité de normalien et polytechnicien. Quant a acquis la nationalité qui est aujourd'hui la vôtre et à votre profonde connaissance des problèmes du tiers dont vous êtes un des fleurons. Eparpillés dans le monde, vous l'avez acquise d'une manière exception- creuset de l'Europe, qui s'étendait sur au moins cinq nelle en Asie, comme Conseiller politique du Prési- Etats de la Communauté Européenne actuelle, vos dent du Gouvernement du Vietnam, en Afrique, ancêtres et leurs descendants se sont trouvés, au gré comme Directeur Général de l'Autorité chargée de de la montée des nationalismes, engagés par leurs la mise en valeur du Sahara, et enfin comme Ambas- loyautés, leurs nouvelles fidélités, souvent les oppo- sadeur de France en Indonésie. Votre vision de l'évo- sant les uns aux autres dans les péripéties et les lution de la société industrielle n'est pas seulement souffrances que cette terre européenne a connues. Il le fruit de votre pénétrante analyse intellectuelle, est rare que la notion d'Europe ait une signification mais aussi de votre expérience pratique comme Pré- aussi charnelle que celle-là. Et pourtant, c'est préci- sident-Directeur Général d'une grande entreprise sément elle qui donne toute sa signification à ce que nationale française. Le lien entre ces deux domaines nous entreprenons, à ce que Joseph Bech et tant de d'action est votre engagement européen, aujourd'hui gens voulaient entreprendre et c'est pourquoi nous comme Membre de la Commission des C. E., mais sommes heureux de vous honorer ce soir.

12 Europa, Vision und Realität

Le 10 février, Monsieur Gaston Thorn, Président Nach den zahlreichen, kritischen, tiefschürfenden du Gouvernement, a prononcé un discours sur le und anderen Analysen, die anläßlich des Jubiläums thème « Europa, Vision und Realität » lors de la der Römer Verträge in der Presse zu lesen waren, traditionnelle « Schaffermahlzeit » à Brème. Nous re- möchte ich Sie jetzt nicht mit einer weiteren Bilanz produisons ci-après le texte de ce discours. über die Erfolge und Mißerfolge Europas langweilen. Meiner Meinung nach lassen sich die verschieden- Bevor ich als überzeugter Europäer einige Über- sten Errungenschaften oder Niederlagen nicht so legungen anstelle über Europa — leider nicht über leicht wie bei kaufmännischen Konten, in Kolonnen das schöne Europa, sondern über das andere — möch- von Soll und Haben aufgliedern. Ein solches Ver- te ich mich für die Einladung zu dieser traditionsge- fahren wäre darüber hinaus kaum geeignet die Kom- bundenen festlichen Veranstaltung bedanken. plexität der politischen Gegebenheiten zu erfassen. Ein jeder Unternehmer weiß, daß die meisten Es fällt mir nicht leicht angemessene Worte des Projekte einer gewissen Anlaufzeit bedürfen, daß Dankes zu finden, die der Würde der schmeichelhaf- noch lange nicht alle Investitionen, sogar bei gewis- ten Einführungen entsprechen, und so möchte ich senhaftester Prüfung aller Erfolgsaussichten, den er- Ihnen versichern, daß ich mir der großen Ehre, die hofften Gewinn bringen, kurz, daß manchmal ge- Sie mir, als Binnenländer zukommen lassen, durch- wagt werden muß, um zu gewinnen. aus bewußt bin. Es ist jetzt schon das 2. Mal in rela- tiv kurzer Zeit, daß ich in Bremen so gut und herz- Europa, anfangs des 50er Jahre schien ein solches lich empfangen werde. Mit Vergnügen denke ich Wagnis : ging es doch um die Überwindung schein- an die luxemburgische Staatsvisite — besonders an bar unüberwindbarer Gegensätze, um die Versöhnung den interessanten Meinungsaustausch mit Herrn Dr. zwischen 2 ehemaligen Erbfeinden und den gemein- Koschnik zurück. samen Wiederaufbau. Heute hingegen ist es zur Routine geworden. Dieses Europa der Routine bleibt Meine . .. weit hinter der Vision, dem Ideal eines geeinten, starken und selbstbewußten Europa zurück. Fast hätte mich jetzt die Macht der Gewohnheit Die sich regelmäßig, fast mit eintöniger Mono- zu einem Bruch mit der Tradition dieses Hauses ver- tonie wiederholenden Gipfeltreffen oder Ministerrats- führt. sitzungen, haben bis jetzt die in sie gestellten Hoff- Dennoch kann und will ich nicht darauf verzich- nungen nach einem qualitativen Sprung nach vorne ten, die ach so nah und doch so fernen Damen recht nicht erfüllen können. Europabegeisterung und Eu- herzlich zu begrüßen und ihnen zu versichern, daß phorie ist kaum noch drin. ich mein Bestes tun werde, den heißersehnten Au- genblick der Wiedervereinigung nicht allzulange Als Gegner eines « in der Mitte liegenden holden mehr hinauszuschieben. Bescheidens » halte ich die Forderungen nach mehr Qualität für absolut berechtigt, frage mich aber, ob Meine Herren, unsere Erwartungen nicht manchmal unberechtigt, d. h. übersteigert und unrealistisch sind. Schließlich Nachdem der 1. Schaf f er schon auf die Gemein- können ja auch die verschiedenen nationalen Mini- samkeiten, die Bremen und Luxemburg miteinander sterräte nicht jede Woche, oder jeden Monat mit verbinden, hingewiesen hat, bliebe mir eigentlich die einer wirklich spektakulären Reform aufwarten. Aufzeichnung von wesentlichen Unterschieden vor- In einer durch Sensationen verwöhnten und des- behalten : aber abgesehen davon, daß Bremen am illusionierten Gesellschaft werden diese regelmäßi- Meer liegt, Luxemburg dagegen im Herzen Europas, gen Zusammenkünfte auf europäischer Ebene unter- kann ich glücklicherweise keine unüberwindbaren schätzt : (werden Informationen ausgetauscht, er- Gegensätze feststellen. hofft man neue Ansätze zu effektiver Kooperation — Auch ein Ausweichen auf die respektive geschicht- werden diese Ansätze nun ausgebaut, so erwartet liche Vergangenheit und auf geschichtliche Ereig- man prompte sensationelle Entscheidungen.) Und nisse ist mir heute verwehrt, da Sie, Herr Jakobs und doch beweisen sie die Bereitschaft zu effektiver Zu- Sie Herr Schakow mir da zuvorgekommen sind. So sammenarbeit. bleibt mir außer der Beschwörung einer gemeinsa- Wohl ist angesichts der andauernden Weltrezes- men Zukunft nur noch die Gegenwart, die Wirk- sion, der Zersplitterung der nationalen Rahmen lichkeit. So wäre ich denn für einmal ohne weitere durch Interessengruppen und regionale Minoritäten, Umschweife bei meinem eigentlichen Thema ange- der Gefährdung der demokratischen Prinzipien durch langt : Europa, Vision oder Wirklichkeit. Subversion und Gewalt der allgemeine Trend zu Vor Jahren, Servan-Schreibers Buch « Le défi Skepsis, Pessimismus ja auch zu Resignation zu ver- américain » war soeben erschienen, erzählte man sich, stehen, nicht aber zu entschuldigen. der liebe Gott habe, nachdem er es gelesen, erschrok- Um den Integrationsprozeß voranzutreiben, bedür- ken ausgerufen : « My God, I forgot to create Eu- fen wir keines « stets verneinenden Geistes » sondern rope ». etwas von dem Pioniergeist der Hanse, die man ja wie steht es heute mit diesem « vergessenen Eu- als eine Etappe auf dem Weg zu einem geeinten ropa » ? Europa bezeichnen darf. Weltoffenheit, und nicht

13 Abkapselung ist auch jetzt das Gebot der Stunde. Ich prophezeite, eine für eine « dekadente Gesellschaft » hoffe, Sie nehmen es mir nicht übel, wenn ich als außerordentliche Vitalität bewiesen, indem es meh- Beweis für die Richtigkeit dieser These, die Hanse- rere mindestens ebenso gefährliche Krisen wie die stadt Bremen und die frühere Festung Luxemburg heutige überdauerte und überwand. als historische Beispiele anführe. Gewiß, man kann es als Schwäche auslegen, daß Nur so kann und wird es uns gelingen die euro- Europa seine früheren Kolonien aufgab oder aufge- päische Vision am Leben zu erhalten und zu verwirk- ben mußte, und dennoch führte dies nicht zu dem lichen. Das Tief, in dem wir uns zur Zeit befinden, gefürchteten Verfall. hat vorerst zwar ein Wiederaufleben der nationalen Sie als Reeder, Kapitäne und Unternehmer, wis- Interessen und Gefühle hervorgerufen; nationale sen, daß Europa versucht, seine koloniale Vergan- Probleme und elektorale Erwägungen prägen die genheit zu überwinden indem es mit den Ländern europäische Szene. der 3. Welt partnerschaftliche Beziehungen auf- Aber sind nicht diese Isolationsversuche verschie- nimmt, die inzwischen als Modell einer neuen Welt- dener europäischer Staaten, verzweifelte Rückzüge wirtschaftsordnung gelten. in die Vergangenheit, in "Wirklichkeit eine Abkehr Dieser Dialog zwischen Industrie- und Entwick- von den Forderungen der Realität ? lungsländern ist heute schon angesprochen worden. Zögernd nur setzt sich die Erkenntnis durch, daß Ich möchte noch einmal unterstreichen, daß es der diese Reaktion, im wahrsten Sinne des Wortes, nichts einzige Weg ist um Konflikte abzubauen und eine verhindern noch aufhalten und nur wenig verbessern neue gerechtere Ordnung zu errichten, ein neues kann. Gleichgewicht zu schaffen, das schließlich allen zu- Hier zeichnet sich meiner Meinung nach eine gute kommt. Wende ab. So registriert man mit fast ungläubigem Denen, die auf den schwindenden Einfluß Euro- Staunen, daß es dennoch zu konkreten Beschlüssen pas auf der Weltbühne hinweisen, möchte ich ent- und wesentlichen Kompromissen kommen kann. gegnen, daß, falls Europa zusammen mit seinen Daß nationale Souveränität, in einer Zeit ständig sämtlichen Vertragspartnern in UNO und GATT wachsender Interdependent, nicht mehr als eine auftreten würde, es in diesen Gremien die Mehrheit Illusion sein kann, beginnen selbst die erbittersten hätte. Gegner der E. G. zu ahnen, selbst wenn sie es noch Gewiß eine totale Übereinstimmung ist noch illu- nicht zugeben können oder wollen. Schließlich ist sorisch und doch beweist das Beispiel Lomé, daß die Gemeinschaft das einzig gültige Instrument mit Europa auch heute noch größeres poltisches Ansehen dessen Hilfe wir alle die bestehende Krise überwin- besitzt als es sich selbst zutraut. In unseren Beziehun- den können. gen mit der übrigen weiten Welt zeigt sich, daß das Diskussionen über Groß- oder Kleineuropa führen politische Gewicht einer entschlossenen E. G. größer ins Nichts. Nur ein starkes Europa kann seiner sein kann als die Summe des Einflusses der einzel- Aufgabe — die Erhaltung der Demokratie — ge- nen Mitgliedstaaten und der einzelnen Volkswirt- recht werden. Dennoch wollen wir unsere Werte nicht schaften; schließlich, in keinem Verhältnis mehr mit Gewalt durch Demokratie-Imperialismus ande- zu der eigentlichen geographischen Dimension steht. ren aufzwingen. Nach außen also hat die Existenz Europas feste Niemand kann sich heute noch ein Europa ohne greifbare Formen angenommen : gemeinsame Außen- Gemeinschaft vorstellen. Ihre Realität wird konkre- handelspolitik, gemeinsame Haltung in Belgrad, ge- tisiert in den oft kritisierten Institutionen, denen meinsames Auftreten beim Nord-Süd-Dialog, und ge- man aber eine gewisse Eigenständigkeit nicht abspre- meinsame Aufnahme der Verhandlungen mit Co- chen kann. mecon und China. Freilich bleibt das Wesen der Europäischen Ein- Wenn nun aber Europa auch weiterhin einen heit immer noch latent und labil. glaubwürdigen Beitrag zur Welt- und Wirtschafts- Trotz verschiedener rezenter Ansätze zu größerer politik leisten will, wenn es aus dem Dilemna E. G.- Solidarität so z. B. auf dem Stahlsektor, bei der Ter- USA finden will — sich überzeugend für unsere rorbekämpfung, wird die Zukunft der europäischen demokratischen Grundwerte einsetzen will, muß es Innenpolitik eine spannungsgeladene, konfliktreiche sich endlich offen zu seiner Identität bekennen. Zukunft sein. Eine gemeinsame Energiepolitik, die durch den Die bevorstehende Erweiterung, die zu einer Ver- Dollarsturz unumgänglich gewordene Wirtschafts- tiefung der Strukturprobleme führen kann, rückt die und Währungsunion, haben nur dann Aussicht auf Reform der Verfahrensweisen, Mehrheitsbeschlüsse Verwirklichung, wenn die verantwortlichen Politiker und die Frage nach einem neuen Gleichgewicht der den Mut und den politischen Willen finden, die Institutionen, wieder in den Mittelpunkt unserer Grundfrage der europäischen Existenz nach mehr gemeinsamen Überlegungen. Ohne entsprechende oder weniger Integration, nach Sein oder Nicht-Sein, Vertiefung kann es keine dauerhafte Erweiterung ge- zur Vertrauensfrage werden zu lassen. Eine andere ben. Andererseits zeigen die Beitrittsgesuche, daß Alternative gibt es nicht. Die Enttäuschung nach Europa noch durchaus begehrt und attraktiv ist. der Verschiebung der Direktwahlen sollte für Alle Auch hier sind Selbstmitleid, Resignation oder über- zum Ansporn werden, einen Neubeginn nach der Art triebener Konservatismus nicht angebracht, da sie der Konferenz von Messina zu wagen. kaum zur Emanzipation, zur Verwirklichung eines Es ist noch ein weiter, steiniger Weg bis hin zur freien, gemeinsamen Europa beitragen können. Erfüllung der Vision der Gründer jähre. Die Verträge Hat nicht Europa, seit Osw. Spengler Anfang die- von Rom gaben uns die Grundlage für den Gemein- ses Jahrhunderts den « Untergang des Abendlandes » samen Markt. An uns ist es nun diese Grundlagen

14 zu festigen, sie auszubauen und den neuen Erfor- des Handels ist die Geschichte der Menschheit ». dernissen anzupassen. Meinerseits jedoch möchte ich dem hinzufügen, daß Ich stimme mit Ihnen, lieber Herr Jakobs, voll- die Zukunft Europas unsere Zukunft und die Zu- kommen überein, wenn Sie sagen « die Geschichte kunft unserer Kinder ist.

Monsieur Gaston Thorn à la Tribune de l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe

Discours prononcé par Monsieur Gaston Thorn, Président du Gouvernement, Ministre des Affaires étrangères, Président en exercice du Comité des Ministres du Conseil de l'Europe, le 26 avril 1978 devant l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe.

Monsieur le Président, seulement l'ami qui parle en moi lorsque je dis que Mesdames, Messieurs, je suis heureux de voir un Européen de votre trempe à la tête de cette Assemblée. C'est la deuxième fois en l'espace de quelques mois Je profite de l'occasion qui m'est donnée pour que j'ai le privilège et le plaisir de m'adresser à vous adresser en même temps mes sincères félicitations et en ma qualité de président en exercice du Comité celles du Comité des Ministres aux destinées duquel des Ministres, pour vous faire rapport sur les activi- je préside de façon très éphémère à M. Adinolfi pour tés du Comité. son élection très récente. J'espère que le fait que mon ami, le Président Qu'il me soit maintenant permis d'entrer au fond Hans de Koster ait rappelé que c'est la deuxième fois du sujet et de vous dire, Monsieur le Président, et à que j'assume cette présidence ne fera pas germer travers vous, à vos collègues, que vous trouverez le dans quelques esprits l'idée que le plaisir n'a que détail des activités du Comité des Ministres et de ses trop duré. comités d'experts dans le Document 4142 qui vous a Qu'il me soit tout d'abord permis, Monsieur le Pré- été distribué et dont je vous épargnerai le commen- sident, de vous exprimer très sincèrement et très for- taire ou même la simple paraphrase. mellement, en mon nom personnel et en celui du Je ne sais plus qui a dit que l'art d'ennuyer est Comité des Ministres pris dans son ensemble, nos celui de tout dire, mais je pense que nous serons tous plus sincères félicitations pour votre élection. d'accord avec lui, et je m'efforcerai de respecter ce Je suis certain que vous saurez, avec l'habileté, la très sage conseil. foi dans la cause européenne et la détermination qui Je me bornerai donc à faire quelques commentaires vous ont toujours caractérisé, continuer l'œuvre de sur ce qui me semble être les événements les plus votre estimé prédécesseur, M. le Président Czernetz, marquants depuis ma dernière intervention et sur qui restera toujours, dans l'esprit de tous les Euro- les travaux du Comité des Ministres dans le proche péens, comme l'un des plus fervents bâtisseurs de avenir. l'Europe et dont, de par vos qualités humaines et Le 9 mars s'est terminée la réunion de Belgrade intellectuelles, vous êtes, Monsieur le Président, le sur la coopération et sur la sécurité en Europe avec digne successeur. les résultats que l'on sait et que l'on a pu différem- Je suis convaincu que, sous votre conduite, le ment apprécier. Je pense qu'il serait vain de nier la dialogue entre l'Assemblée et le Comité des Ministres désillusion relative qu'ont ressenti ceux qui, à Hel- se poursuivra vivant et réel à la fois. Je ne doute sinki comme à Genève, avaient assisté à la naissance pas que notre collaboration sera fructueuse pour la d'un dialogue et qui ont vu, ou cru devoir voir, à cause qui nous unit et que nous servons ensemble Belgrade ce dialogue dégénérer en succession de mo- avec des moyens différents, peut-être, mais avec le nologues entre interlocuteurs pour qui les mots n'ont même idéal. manifestement pas toujours le même sens et ne re- Je ne répondrai pas de façon plus détaillée à vos couvrent que des réalités fort différentes. propos trop amicaux. Seule l'amitié peut être une S'il est incontestable que le texte adopté à Bel- excuse pour l'exceptionnelle occasion qui vous a fait grade, après de longues et pénibles négociations, torturer quelque peu la vérité. marque un pas, un pas en retrait, un pas en arrière Permettez-moi cependant, en réponse et avec tous par rapport à l'Acte final si amplement commenté les accents de sincérité requis, de vous dire combien d', il ne faut pas se limiter à un constat j ai toujours apprécié non seulement votre foi, votre d'échec et je voudrais le souligner ici, mais il faut vocation européenne, mais aussi le courage avec le- savoir en analyser les raisons, en tirer les leçons qui quel vous les avez manifestées. C'était, à l'époque, s'imposent, non pas seulement à la lumière de ce qui une phalange assez nombreuse. Il me semble qu'elle s'est passé entre Helsinki et Belgrade, mais aussi les devient de plus en plus restreinte et que la charge leçons qui peuvent s'imposer à vous et à nous pour es t de plus en plus difficile à porter. Ce n'est pas l'avenir.

15 Je constate avec satisfaction que votre Assemblée Etats membres du Conseil de l'Europe ainsi qu'entre vient de consacrer un important débat à la mise en les pays appartenant au groupe de l'Europe occiden- œuvre de l'Acte final d'Helsinki et à la réunion de tale et autres comme il est si pudiquement indiqué. Belgrade et certains d'entre vous en discuteront La coopération entre Etats membres du Conseil tout à l'heure avec nous dans le cadre du colloque de l'Europe a été particulièrement étroite dans le do- traditionnel. Dans le même esprit, Monsieur le Pré- maine déjà mentionné des droits de l'homme. Il y a sident, le Comité des Ministres procédera lors de sa lieu de s'en féliciter même si cette coopération semble réunion de demain à une évaluation politique de la être normale entre pays qui partagent la même ap- réunion de Belgrade et se penchera sur les suites à y proche en cette matière. donner ainsi que sur les suites générales qu'il con- Au cours de l'échange de vues du 30 janvier, il a vient de donner à l'Acte final d'Helsinki lui-même. été convenu que les Etats membres du Conseil de Puisse celui-ci garder, qu'on le veuille ou non, toute l'Europe auraient intérêt à approfondir entre eux sa signification. J'espère, quant à moi, vivement que la réflexion sur les relations entre droits civils et les responsables de la politique étrangère des vingt politiques d'une part, économiques et sociaux d'autre pays démocratiques réunis au sein du présent conseil part, ainsi qu'entre droits individuels d'un côté et réaffirmeront, et réaffirmeront avec force, l'impor- collectifs de l'autre. Il s'agit-là, me semble-t-il d'un tance capitale qu'ils attachent à la mise en œuvre de problème dont l'importance n'échappe — ou ne de- l'ensemble des dispositions de l'Acte final d'Hel- vrait échapper — à personne et sur lequel je me suis sinki, y compris celle — et je le souligne — relative permis, certains s'en souviendront peut-être, d'appeler aux droits de l'homme. l'attention de notre honorable assemblée dès mon Pour ce qui est maintenant du rôle de notre intervention de janvier dernier. Comité des Ministres à l'égard de la CSCE, il ne fait En ce qui concerne maintenant le grave problème pas de doute que les échanges de vues que nous avons du terrorisme, nos délégués et les experts ont été tenus, et que cela se soit manifesté au niveau minis- unanimes à appuyer le projet de convention sur la tériel, au niveau de nos délégués avec la participation prise d'otages présenté dans le cadre des Nations des experts compétents de nos ministères, ont été à Unies par la République Fédérale d'Allemagne. tous points de vue et en toutes circonstances et pour Le prochain échange de vues de ce genre aura lieu tous les buts les plus divers d'une très grande utilité. vers la fin du mois de juin en vue notamment de Ces échanges de vues devront donc se poursuivre et, préparer la trente-troisième session de l'Assemblée personnellement, j'estime que nous aurions tous le générale des Nations Unies. Je pense, Monsieur le plus grand intérêt à les intensifier et à les approfon- Président, qu'il n'est nul besoin de dire combien, dir. hélas !, ce problème et ces propositions restent d'une Après la réunion ministérielle qui est programmée brûlante actualité. pour demain, le prochain échange de vues de nos dé- Permettez-moi, dans ce contexte, de vous faire légués, assistés d'experts, aura lieu les 29 et 30 mai. part d'une brève réflexion personnelle. Chaque fois Je pense, Mesdames, Messieurs, qu'à cette occasion que je me rends aux Nations Unies, je suis frappé par il s'agira surtout de préparer en commun les réunions cette évidence aveuglante que les Etats démocra- prévues dans le cadre des suites de la CSCE, à savoir tiques sont, comme vous le savez tous, une infime la réunion devant préparer un forum scientifique minorité, à quelques unités près, une trentaine parmi qui doit s'ouvrir à Bonn le 20 juin de cette année, les cent cinquante Etats ou plus, qui siègent actuelle- la réunion de Montreux sur le règlement pacifique ment aux Nations Unies. Quand on voit à quel point des différends, qui aura lieu à l'automne et celle de notre Europe démocratique est prise au sérieux à La Valette qui se tiendra donc à Malte en février l'extérieur et hors de l'Europe et tout particulière- prochain et sera consacrée aux problèmes plus spéci- ment dans le tiers monde, quand on constate à quel fiques de la Méditerranée. point les idéaux dont nous venons de parler et dont Je viens d'évoquer nos échanges de vues désor- vous et moi ne cessons de parler — les idéaux de mais traditionnels sur la CSCE qui ont amplement droits de l'homme, de liberté, de fraternité, d'égalité fait leurs preuves. Il en est de même de nos discus- même que nous entendons défendre — sont considé- sions sur les Nations Unies que nous devons à l'heu- rés par tous dans le monde comme une lueur d'espoir reuse initiative de mon collègue et ami allemand, M. dans un horizon par ailleurs bien sombre, je me dis Hans Dietrich Genscher. Le dernier en date de ces — et je veux à cette tribune l'affirmer avec force — échanges de vues de nos délégués assistés d'experts que nous autres Européens, n'avons tout simplement venus de nos capitales a eu lieu le 31 janvier. Il a pas le droit de taire ce problème, de taire cette re- permis, tout d'abord, une évaluation générale des commandation, d'abdiquer, en ce faisant, nos respon- résultats de la trente-deuxième session de l'Assem- sabilités. blée générale et a ensuite porté plus particulièrement Cette réflexion m'amène à dire quelques mots sur sur les problèmes des droits de l'homme, sur le terro- la réunion ministérielle de demain qui sera large- risme et la situation en Afrique australe qui, je le ment placée sous le signe des droits de l'homme. pense, nous préoccupent tous. Même si je parle ici, au sein de l'organisation inter- La conclusion la plus positive qui s'est dégagée de nationale qui, disons-le en toute sincérité et en toute la discussion a sans doute été de constater une coopé- modestie, a, plus que tout autre, apporté une contri- ration accrue dans le cadre des Nations Unies entre bution effective à la protection internationale des pays de l'Europe occidentale, tout d'abord entre les droits de l'homme, vous, Messieurs les parlemen- Neuf qui assument à cet égard, oser ai-je le dire ?, un taires, partagez peut-être avec moi un certain senti- certain rôle moteur, mais également entre les vingt ment de malaise devant ce que nous pourrions appe-

16 1er un galvaudage des droits de l'homme, de ces cita- M. Bergeron a motivé cette proposition par la né- tions, de l'us et de l'abus de ce terme. Il semble à cessité de sensibiliser l'opinion internationale sur les l'heure actuelle y avoir une certaine mode des droits très graves problèmes sociaux qui se posent partout de l'homme. Il n'est plus possible de lire un journal, en Europe et sur l'insuffisance, disait-il, sur les dan- d'écouter un discours sans retrouver une ou plusieurs gers d'action nationale isolée et parfois mutuelle- références aux droits de l'homme. ment incompatible, visant à y remédier. Cela nous amène à avoir un quelconque sentiment En ma qualité de Premier Ministre de Luxem- de malaise : c'est que cet engouement pour ce qui bourg, j'ajoute que je partage personnellement et est et reste une des valeurs fondamentales de notre que mon gouvernement partage l'analyse de M. Ber- civilisation est, hélas, trop souvent dans l'esprit de geron et de la Confédération européenne des syndi- beaucoup superficiel et aboutit, hélas !, non pas à cats sur la nécessité d'une prise de conscience tou- servir les droits de l'homme, mais permet à ceux qui jours plus forte de notre interdépendance mutuelle et en usent et en abusent de s'en servir et donc d'en de la nécessité qui en découle d'engager des actions profiter. contre le chômage, solidairement, communautaire- Les nombreuses discussions internationales sur les ment sur le plan international. droits de l'homme ne sont-elles pas, en effet, souvent Je soumettrai cette proposition demain matin à en contradiction flagrante avec les réalités d'un mes collègues, au sein du Comité des Ministres, en monde où ces mêmes droits de l'homme tels que nous espérant qu'ils voudront bien lui réserver un accueil les concevons sont plus ou moins systématiquement favorable. violés, et où la torture, une des plus scandaleuses Je viens donc, Monsieur le Président, de mention- atteintes à la personne humaine, est plus ou moins ner la journée d'action des syndicats européens pour régulièrement pratiquée, faut-il le dire à cette tri- le plein emploi. Si j'y reviens encore, c'est pour sou- bune, dans un grand nombre d'Etats ? ligner toute l'importance que revêt la solidarité inter- Ce qui nous unit, Mesdames, Messieurs, au sein nationale en vue de résoudre les difficiles problèmes de ce Conseil de l'Europe, c'est non seulement l'exis- sociaux et économiques, et en tout premier lieu celui tence de textes politiques et juridiques unissant les du chômage. Les actions nationales peuvent être plus droits de l'homme et les libertés fondamentales, mais ou moins efficaces, selon l'importance des moyens c'est bel et bien et avant tout la garantie effective et d'intervention dont les uns et les autres nous pou- la garantie collective du respect de ces droits et de vons disposer et selon la marge de liberté avec la- ces libertés. C'est pour cela que j'espère que les quelle l'un ou l'autre Etat peut utiliser ces moyens. vingt ministres des affaires étrangères des Etats de Vous pensez bien qu'en tant que représentant d'un l'Europe démocratique adopteront demain même une petit, et je dirai même d'un très petit pays, je n'ai déclaration sur les droits de l'homme par laquelle aucun mérite à être conscient de la fragilité de telle nous pourrions ou nous pourrons marquer le vingt- entreprise nationale, car dans un climat de sauve- cinquième anniversaire de l'entrée en vigueur de la qui-peut, dirions-nous, individuel ou national, les convention européenne des droits de l'homme et fixe- petits se feront tout naturellement — passez-moi l'ex- rons les grands objectifs de notre action future dans pression triviale — manger les premiers, suivis des le domaine essentiel de ces droits de l'homme, y com- un peu moins petits, voire ensuite des un peu moins pris, je le souligne, des droits économiques et sociaux, grands. même en cette période économiquement et sociale- Il importe toutefois, en dehors de tout égoïsme ment assez controversée pour ne pas dire bouleversée. national, d'insister sur deux points. Le premier, c'est Puisque je viens d'évoquer les droits économiques qu'aucun pays de l'Europe, à mon intime convic- et sociaux, je voudrais ajouter un mot sur un pro- tion, et j'aurais tendance même à ajouter « aucun blème qui intéresse particulièrement votre Assem- pays du monde », ne pourra résoudre les problèmes blée, à savoir les relations du Conseil de l'Europe économiques, et donc ses propres problèmes de chô- avec les partenaires sociaux. mage, individuellement. A la suite de la recommandation 805 que votre S'engager dans les conditions présentes dans une Assemblée a adressée au Comité des Ministres, un voie de cloisonnement national conduira inévitable- dialogue est maintenant amorcé entre ce Comité et ment, inéluctablement, à la catastrophe finale, plus les représentants des partenaires sociaux qui ont eu rapprochée pour les uns, un peu plus éloignée peut- 1 occasion d'exprimer leurs vœux et de formuler des être pour les autres, mais certes inévitable pour un propositions lors d'une réunion avec les délégués en chacun d'entre nous. Ce qui est une évidence lumi- février dernier. J'ajoute que, dans le cadre de la neuse et immédiate pour un très petit pays, à savoir Journée d'action syndicale pour le plein emploi, j'ai l'absolue insuffisance des moyens nationaux, vaut reçu, en ma qualité de Président du Comité des aussi, et même si cela devait être le cas seulement Ministres, M. André Bergeron, Vice-Président de la avec un certain décalage dans le temps pour les pays Confédération européenne des syndicats. M. Berge- moyennement grands, voire plus grands. ron m'a soumis une proposition très précise à l'inten- Un effet cumulatif, Mesdames, Messieurs, dans le tion du Comité des Ministres, à savoir l'organisation sens négatif —- ce sera là mon deuxième point — dans le cadre de ce présent Conseil de l'Europe d'une accentuera ou accentuerait encore les désavantages conférence tripartite de représentants gouvernemen- ou les dangers de tout cavalier seul sur le plan natio- taux, de représentants syndicaux et de représentants nal. patronaux, conférence dont le sujet serait, bien sûr, L'interdépendance des économies est telle qu'une « situation de l'emploi en Europe, situation préoccu- crise dans n'importe lequel de nos pays industrialisés, pante pour nous tous s'il en est. avec l'interdépendance qui caractérise notre économie, ••H

qu'une crise dans un pays amorce ou accentuera fata- d'écouter et de répandre les considérations morales lement les difficultés des autres par le phénomène qui sont à la base de l'aide au développement. très banal de la perte de clients, de la perte de mar- Il est donc de notre intérêt bien compris de nous chés, dus soit à la diminution du pouvoir d'achat, soit efforcer de remédier aux inégalités économiques exis- au protectionnisme et, hélas ! dus souvent aux deux. tant dans le monde. La paix et la sécurité, l'équi- L'effet de « boule-de-neige » d'une telle situation libre et l'avenir économiques, sont à ce prix. conduira certainement à une crise majeure pour tous Les moyens de communications modernes permet- les Etats. tent à chacun d'entre nous de se rendre compte des Il est donc indéniable que les signes prémonitoires réalités de partout. Si le cloisonnement des écono- de politique de sauvetage national ou qui se veulent mies, des phases de développement, peut à la rigueur être de sauvetage national, qui sont tout simplement être maintenu pendant quelque temps, on peut beau- des réflexes de peur et d'angoisse incontrôlés, existent coup moins compter sur le cloisonnement des désirs déjà. et encore moins sur le cloisonnement des revendica- Je crains tout particulièrement cette résurgence du tions. protectionnisme malgré toutes les professions de foi Or comment concevoir que de grandes masses hu- dans les vertus du libre-échange, car maints pays sont maines parfaitement au courant des richesses accu- proches de succomber à la tentation de rechercher un mulées dans une minorité de pays, accepteraient remède qui paraît facile, mais qui est illusoire, à indéfiniment de croupir dans une pauvreté relative leurs propres difficultés, par la fermeture de leurs et même souvent absolue. Ne pas faire tout ce qui frontières ou par des chicanes administratives qui est humainement possible pour assurer un niveau de ont les mêmes effets. développement décent à tous les pays serait courir Je pense toutefois qu'il n'est pas encore trop tard le risque certain de provoquer de graves tensions pour que tous les responsables prennent conscience, sociales à l'échelle mondiale et de compromettre la non seulement dans l'abstrait mais sur le plan des paix et la sécurité, pour ne pas parler de notre ave- réalités concrètes, de la nécessaire solidarité interna- nir économique. tionale. Je me réjouis donc que des progrès aient été faits C'est donc avec l'espoir de contribuer à cet objec- ces derniers temps dans ce qu'il est convenu d'appe- tif que j'ai assuré la Confédération européenne des ler « le dialogue nord-sud », au moins pour ce qui syndicats de la pleine compréhension et du total est du problème de la dette. Il importe maintenant appui de mon Gouvernement. J'en informerai le de traduire rapidement dans les faits les décisions Comité des Ministres demain, dans la conviction que de principe qui ont été prises à cet égard et de pro- j'apporterai ainsi ma contribution personnelle et celle gresser également dans la recherche de solutions de mon Gouvernement à l'édification d'une solidarité pour ce qu'il est convenu d'appeler les autres volets internationale qui doit être plus durable, et qui à du dialogue. cette fin doit être plus forte. Dans votre enceinte, composée de parlementaires qui, dans leurs pays, sont en contact permanent avec La Communauté Economique Européenne se pré- l'opinion publique, je tiens à souligner que les ef- occupe depuis longtemps, pourrai-je dire, de ces pro- forts en faveur du tiers monde ne sauraient être blèmes d'ordre économique et social. Je tiens à sou- indolores pour nous. Qu'il s'agisse, en effet — et il ligner cependant que cela ne devrait nullement être faut bien voir les réalités en face — de l'annulation un alibi pour ne pas s'en saisir, pour ne pas en dis- ou de la réduction de dettes, de la stabilisation des cuter au sein du Conseil de l'Europe. Au contraire, cours des matières premières ou de l'aide proprement l'expérience montre tous les jours que la solidarité dite, les décisions prises ou à prendre se traduisent internationale est d'autant plus efficace qu'elle ou se traduiront dans les faits par une ponction sui s'étend à un plus grand nombre de pays agissant ré- nos budgets ou sur la production et le pouvoir d'achat ellement sur le plan international. de nos pays. Ce serait cependant une grave erreur de penser Chacun d'entre nous doit savoir qu'un transfert que ces problèmes se posent exclusivement entre pays de technologie signifie — nous nous en rendons industrialisés et développés ou uniquement à l'inté- compte aujourd'hui — une compétition accrue au rieur de ces pays. Il existe, certes, des décalages déjà niveau mondial. Un grand effort d'éducation me très importants entre le niveau de développement des paraît encore nécessaire avant que chacun individuel- pays membres du Conseil de l'Europe, et ils aug- lement dans nos pays comprenne bien que l'aide don- mentent encore dès que l'on quitte le centre géogra- née par son pays ne l'est pas par une quelconque phique européen. Il est de notre devoir — quand je entité abstraite et distante dont il n'aurait pas à se dis de notre devoir, je pense à chacun d'entre nous soucier. — il est de notre intérêt d'essayer de les atténuer. A court terme, une meilleur répartition des res- Parler de morale peut sembler déplacé dans une sources sur le plan international se traduira par une assemblée de caractère politique. Néanmoins, il serait, moindre disponibilité de ces mêmes ressources dans si vous me passez cette expression, scandaleusement les pays les plus riches. Il faut y acquiescer et il faut immoral d'accepter comme une donnée de la nature savoir ce que cela entraîne en y acquiesçant. la situation de sous-développement dans laquelle le Cela me paraît difficile à accepter en période de plus grand nombre des pays du monde se trouvent. croissance plutôt modeste, voire nulle, car il est plus Une organisation comme la nôtre, fondée de par son facile de partager un surplus produit par une ex- statut sur la démocratie, sur le respect des droits de pansion rapide que de puiser dans ce que l'on pour- l'homme et de la justice dans le monde, se doit rait, à la limite, appeler nos réserves.

18 Si j'affirme qu'il faut néanmoins continuer et respect de la dignité humaine. Assurer ou prétendre même accélérer notre aide ou notre action d'aide au vouloir assurer un niveau de vie décent ne peut être développement, c'est parce que je suis persuadé une excuse pour différer ou refuser l'application des qu'à longue échéance la paix du monde et notre droits élémentaires de la personne humaine ou du avenir économique en dépendent. droit élémentaire des peuples à disposer d'eux-mêmes. Sur le plan de l'avantage économique, il est clair Le fait que beaucoup de Noirs d'Afrique du Sud aussi qu'à plus longue échéance une économie mon- vivent mieux que leurs frères de race ailleurs, comme diale saine — et je ne dirai pas tout à fait équilibrée, on l'avance souvent, n'est pas une excuse à mes yeux mais relativement plus équilibrée — sera de loin pour l'odieux système d'apartheid. Le niveau de vie plus bénéfique même pour les pays les plus riches atteint en Rhodésie ou en Namibie (à supposer que qu'une économie souffrant de poches de pauvreté les statistiques ne recouvrent pas d'inégalités, mais que nous n'arrivons pas à résorber et de distorsions on fait dire un tas de choses aux statistiques), ne que la majorité de ce monde conçoit comme intolé- saurait servir de prétexte au maintien du pouvoir rable. entre les mains d'une minorité. Nous ne l'avons accepté dans aucun de nos pays; comment pourrions- Il m'importe tout particulièrement de réfuter une nous l'accepter ou l'avaliser ailleurs ? Mon gouver- idée simpliste et un peu démagogique selon laquelle nement soutient pour cela tous les efforts visant à il faudrait empêcher le transfert de technologies assurer une transition pacifique en Rhodésie et en modernes aux pays en voie de développement, per- Namibie vers un régime permettant aux populations mettant ainsi aux industries de ces pays de concur- de choisir elles-mêmes et librement les gouvernements rencer les nôtres. Quel serait donc l'effet de l'alterna- qu'elles désirent se donner. Cela aussi me paraît re- tive ? Ce serait, pour en rester sur un plan stricte- lever d'une solidarité internationale bien comprise, ment économique — ces opposants-là se placent bien et je rends hommage aux efforts faits en ce sens par sur un plan strictement économique — tenter de certains de mes collègues, notamment l'Honorable priver de nombreux pays tout simplement de la pos- M. David Owen. sibilité d'accroître leurs exportations et de se pro- La dignité humaine ne peut être pleinement ga- curer par là les ressources nécessaires au paiement rantie que si tous les hommes jouissent d'un mini- de leurs importations qui viennent de nos pays. Il mum de bien-être économique et social. La dignité n'y a de bons clients — qui ne le sait pas dans cette humaine ne peut être pleinement garantie que si enceinte ? -—• que celui qui est solvable, et nous ne tous les hommes — je dis bien tous les hommes — pouvons donc prétendre vendre nos propres produits bénéficient des droits et libertés élémentaires. La aux pays en voie de développement si nous ne som- dignité humaine ne peut être pleinement garantie mes pas disposés par ailleurs à acheter les leurs ou aussi que si tous les peuples jouissent, comme nous à les mettre au moins dans la position de payer les l'avons revendiqué, du droit à l'autodétermination. nôtres. Ces trois éléments, mais ces trois ensemble, me sem- Je tiens cependant à souligner également, au ber- blent indissociables, et j'exprime le vœu que notre ceau, ici, de la Convention Européenne des Droits de Conseil de l'Europe, tout spécialement en cette an- l'Homme, et à la veille de son 25e anniversaire, que née anniversaire de la Déclaration Universelle et de si un minimum de développement économique est la Convention Européenne des Droits de l'Homme, sans doute nécessaire, indispensable peut-être même, et quasiment en se faisant ce propre cadeau anni- au respect effectif de nos idéaux de démocratie et de versaire, apporte sa contribution à leur réalisation liberté, nous ne pouvons nous considérer comme un effective grâce à une solidarité bien plus forte entre substitut, comme un produit de remplacement au tous les pays composant ce Conseil.

Luxembourg : si proche et si lointain

Nous reproduisons ci-après de larges extraits d'un supplément sur le Grand-Duché publié par le « Moniteur du Commerce International » du 30 janvier 1978, qui est une publica- tion du Centre Français du Commerce Extérieur à Paris.

Sa position de pays frontière entre l'Allemagne, la C'est pourquoi il est surprenant de constater à Belgique et la France, la dimension internationale quel point les possibilités de son marché d'importa- de son industrie sidérurgique (avec l'ARBED), le tion sont négligées par bon nombre de fabricants fran- développement extraordinaire de son marché finan- çais qui méconnaissent à la fois son pouvoir d'achat cier, et enfin sa vocation européenne, manifestée par et son particularisme. la présence des institutions européennes, tous ces élé- Cette méconnaissance est aggravée par une pra- Ments, qui sont (ou devraient être) bien connus, font tique commerciale dénoncée par les Luxembourgeois : •"ï Luxembourg un « grand petit pays ». les exportateurs français utilisent leur intermédiaire

19 belge pour prospecter et vendre au Luxembourg. absents du marché luxembourgeois, et dans le secteur Cette méthode aboutit à ralentir les procédures et les de l'équipement ménager, les marques françaises mé- livraisons et à renchérir les coûts parfois jusqu'à riteraient d'être soutenues par une publicité plus ac- 30%; certains consommateurs luxembourgeois se ren- tive. dent à Thionville, à 30 km de la capitale, pour y « Pourquoi », remarque avec regret M. Henri Ahl- acheter des produits français qui leur reviennent born, directeur de la Chambre de commerce du moins chers que les mêmes produits vendus au Lu- Grand-Duché, « certaines marques françaises, bien xembourg; en effet, leurs prix sont alourdis par des implantées dans l'Est de la France, sont-elles plus ou marges successives et atteignent un niveau excessif moins absentes de ce marché ? Alors que les princi- malgré le fait que la TVA luxembourgeoise (10%) pales marques allemandes sont ici solidement établies. soit moins élevée que la TVA française. Pourquoi pas les Français ? Il faut faire l'effort de 14,7% des importations passer la frontière. » Certes, dans certains cas ce système de ventes par Une douane tatillonne l'intermédiaire de la Belgique fonctionne, malgré Et parfois ce n'est pas facile. Pour le directeur des tout, de façon satisfaisante. relations économiques internationales au ministère « Mais à tout prendre, remarque M. Jean-Claude des Affaires étrangères, M. Jean Schleich « notre Petit, conseiller commercial à l'ambassade de France, législation est libérale, ce sont nos voisins qui posent ne vaudrait-il pas mieux aborder le marché directe- des difficultés ». Les exemples ne manquent pas : ment à partir de la France, par les soins d'un repré- obligation de passer par des agences en douane ou sentant français proche de la frontière, plutôt que de des transitaires, prescriptions d'emballages pour les recourir à l'entremise d'un lointain distributeur établi boissons; vérifications douanières excessives et lentes à Bruxelles ? On tiendrait aussi compte des affinités qui immobilisent les marchandises. qui existent, sous le nom de «la grande Région » Les rares implantations commerciales françaises entre le Luxembourg, la Sarre, l'Alsace et la Lor- sont elles aussi victimes de ces méthodes commer- raine. Sait-on qu'à Thionville on parie encore le dia- ciales. C'est ainsi que M. Pierre Kahn, directeur des lecte luxembourgeois ? » magasins « A la Bourse » (textiles, habillement, linge Mais rien ne vaut une solide implantation com- de maison), achetés en 1970 par un Strasbourgeois, merciale, dotée de service après-vente. Le meilleur explique au MOCI, preuves à l'appui : « Hormis exemple est fourni par Renault, Peugeot et Citroën quelques grandes maisons, nous rencontrons le plus qui détiennent ensemble la première place sur le de difficultés avec les exportateurs français, aussi marché, avec 30% des ventes. bien au plan des prix que des délais de livraison », Traduit en chiffres, le commerce avec la France telle maison de tissus d'habillement de Roubaix fai- représente 14,7% des importations luxembourgeoises sant parvenir fin avril des marchandises destinées à alors que l'Allemagne fédérale totalise 36,3% et la des ventes de printemps; telle autre de Paris ne res- Belgique 34,8%. Cependant bon nombre de pro- pectant pas les termes du bon de commande; telle duits importés de France en Belgique sont réexportés autre de Roanne faisant transiter ses marchandises au Luxembourg comme produits belges. C'est le cas par la Belgique augmentant ainsi le prix de revient. de produits alimentaires, de cosmétiques ou de pro- Les Allemands pratiquent sans difficulté le franco duits pharmaceutiques, conditionnés en Belgique ou frontière et accordent 4% d'escompte. En conclusion, simplement réexportés sous étiquette belge. M. Pierre Kahn achète la majorité des articles en Ces importations via la Belgique sont de l'ordre de Allemagne (principalement à une centrale d'achats 25% des importations directes de France, ce qui don- qui met aussi à la disposition de ses clients un bureau nerait un chiffre de 1 750 millions de FF pour les d'architectes-décorateurs et un bureau de publicité). ventes françaises au Luxembourg en 1976. Il faut dire que l'évaluation statistique détaillée est diffi- Des ingénieurs formés en Allemagne cile à établir en raison de l'absence de distinction Cette situation privilégiée de l'Allemagne, qui s'ex- entre les statistiques belges et luxembourgeoises (ré- plique par les traditions et l'histoire, se poursuit dans glementation UÈBL). Le Luxembourg représente le domaine de la formation. Jusqu'à six ans, un déjà pour les produits français des débouchés qui le enfant ne parle que le luxembourgeois, l'allemand situent à un niveau deux fois plus élevé que celui de étant la langue véhiculaire de l'enseignement pri- l'Argentine ou de l'Inde, non loin du Brésil ou du maire, le français n'apparaissant comme langue d'en- Japon. Pourtant, il reste encore beaucoup à faire. Et seignement qu'au cours des quatre dernières années le Luxembourgeois prend en exemple l'exportateur du secondaire. Et comme le note M. Le Guern, atta- allemand. ché culturel français, la majorité des ingénieurs et La réputation de sérieux, d'efficacité et de ténacité des techniciens font leurs études en Allemagne ou des concurrents allemands est solidement établie au dans des pays germanophones. Les journaux sont dans Grand-Duché; une francophilie incontestable n'em- leur majorité en langue allemande. Sur 5 quotidiens, pêche pas que dans le domaine commercial, c'est en 4 sont diffusés en allemand. Seul le Républicain Lor- Allemagne que les Luxembourgeois effectuent la plus rain (édition luxembourgeoise) est en français grosse partie de leurs achats surtout dans le secteur (23 000 exemplaires). des biens d'équipement et de consommation durable. Les principales émissions de RTL se font en langue Des marques françaises absentes française, mais il existe aussi des programmes luxem- Certains produits français, comme les appareils de bourgeois pour la TV (une fois par semaine) et, quo- radio, téléviseurs, electrophones, sont pratiquement tidiennement, pour la radio. Ces émissions, qui

20 s'adressent à la population dans sa langue natale, Exportations de minette sont très suivies et méritent donc de ne pas être né- gligées du point de vue de l'information ou de la pu- Sous le nom d'Intermoselle, enfin, une importante blicité. entreprise pour la production de clinkers pour cimen- teries, dont le capital appartient pour un tiers à l'AR- Au plan industriel, l'implantation française prête BED et un tiers à la Société des ciments français, s'est à moins de critiques que l'implantation commerciale; installée à proximité des carrières près de la frontière elle a cependant été réalisée pour des raisons pres- française. Pour François Monojot, directeur général, que uniquement géographiques ou historiques. La so- « Dans l'industrie la documentation technique alle- ciété Trindel, bien implantée dans l'Est de la France, mande reste la plus répandue et l'industrie française dispose d'un personnel bilingue. Aussi, la CEGEDEL, n'est pas toujours prise au sérieux; une action devrait pourtant liée à la RWE allemande pour la fourniture être menée à partir des départements de l'Est de la de courant électrique, fait-elle travailler Trindel et France, en utilisant l'échelon régional. » Et cela utilise-t-elle beaucoup de matériel français. De même, d'autant plus que la Chambre de commerce du l'Institut électrotechnique de Grenoble est lui-même Grand-Duché entretient des relations particulières fréquenté par les Luxembourgeois autant en raison avec celle de Metz (et de Sarrebruck) pour résoudre de la qualité de son enseignement qu'en raison de sa les problèmes frontaliers. situation géographique. Enfin, les chemins de fer lu- xembourgeois orientent volontiers leurs achats vers D'une manière générale, pour les produits indus- les constructeurs français. triels, si le gros des exportations françaises vers le Grand-Duché est représenté par la minette de Lor- Les « Grands Travaux de Marseille » qui ont une raine, 8 à 9 millions de tonnes et 25% des exporta- agence à Metz se sont intéressés à la construction tions totales, d'autres domaines restent ouverts — d'un supermarché il y a 4 ans. Depuis, 2 ouvrages ont biens d'équipement, machines, matériel industriel été construits : le collège d'enseignement technique et divers. un parking. Pour M. Jean de Bellecombe, délégué à Luxembourg de GTM, « Les entreprises étrangères Les banques françaises, dont l'implantation est an- doivent se mettre en association avec des entreprises cienne, sont au nombre de 8. Pour M. Georges Mul- locales car pour les travaux commandés par l'Etat ce ler, directeur de Sogenal à Luxembourg (la banque sont des entreprises locales qui sont choisies de pré- alsacienne est implantée depuis 1893) : « Les ban- férence; l'association est d'ailleurs facilitée par le ques françaises voudraient pouvoir faire des finance- fait que les entreprises luxembourgeoises ont peu ments en devises; mais elles sont bloquées par les d'encadrement et sont prêtes à s'associer. » retenues à la source car la convention de non-double imposition ne s'applique pas ici. » Trouver le personnel Pour l'exportateur, la méthode simple reste la vi- site sur place du représentant avec des catalogues Non loin de la frontière française, dans la région complets, précis et commentés; les produits doivent industrielle du Luxembourg, à Esch-sur-Alzette, l'Air être élaborés et de bonne qualité technique, car Liquide, devant l'augmentation des besoins en oxy- l'image de la concurrence allemande est celle de la gène pour la sidérurgie, a créé, il y a cinq ans, une qualité des prestations offertes. filiale à 100% Oxylux. Dans ces installations moder- nes qui fonctionnent avec 20 personnes, la produc- Des prix stables et étudiés tion est le double de ce qui était produit auparavant avec 80 personnes. « Le problème » souligne Eric Dans le domaine des biens de consommation, des Fortuit, chef de la centrale, « est de trouver du per- produits alimentaires, etc., les mots d'ordre sont : la sonnel, car il faut assurer le fonctionnement de suppression du circuit de distribution par la Bel- l'usine en permanence. » Le personnel est bien payé gique, la facturation en francs français et non belges, et le climat social est bon. Si les 80% du chiffre le respect des délais de livraison, la pratique de prix d'affaires (30 millions de F) est réalisé avec l'AR- stables et plus serrés. Certes, il n'est pas toujours BED, il y a diminution de 4 à 5% ces dernières an- facile de trouver au Luxembourg un représentant ou nées et la capacité de 1700 t/jour d'oxygène gazeux un distributeur qualifié. La solution la plus ration- est injecté dans le réseau de canalisation qui alimente nelle consiste à faire prospecter le marché à partir le Luxembourg, mais aussi la Sarre et l'Est de la de France par les soins du réseau de vente régional France. Avec la récession dans la sidérurgie, de nou- (Thionville est à 30 km de la capitale luxembour- veaux débouchés sont étudiés. geoise, Metz à 60 et Nancy à 100 km). Autre implantation industrielle française : Cera- Le centre commercial de la Belle Etoile, dans la bati, au Luxembourg depuis une centaine d'années, périphérie de Luxembourg, moderne et aéré, abrite un supermarché « Cactus » (4200 m2) qui réalise 30 Mais devenue luxembourgeoise depuis un an. Récem- à 40% de ses achats en alimentation en France. ment, un investissement de 2 milliards de Flux a Daniel Huppert, adjoint de direction, explique : « Les été réalisé pour permettre la mise en route d'une représentants français nous rendent visite, mais nous nouvelle unité « qui fabriquera toujours des carre- nous déplaçons aussi souvent en France; le gros pro- lages » souligne François Brunei, directeur, « mais blème c'est que les fabricants français veulent nous de nouveaux modèles pour satisfaire notre clientèle, imposer des quantités trop importantes; par ailleurs, car 90% de la production est exportée » (pour la les prix français sont de 15% supérieurs à ceux des moitié en France, puis en Belgique et en Allemagne). Allemands. » ••••••IMHI

Des missions de prospection de l'infrastructure économique. Bien plus, par son effet de symbiose, elle facilite grandement la coordi- L'exportateur est aidé dans sa prospection par Ie nation interministérielle dans ces deux secteurs-clés poste commercial français qui s'est agrandi récem- et donne lieu à une collaboration fructueuse entre les ment au point de pouvoir présenter des mini-exposi- deux départements. En temps de crise, en effet, un tions. Une « Journée de la montre » sera organisée tel resserrement des liens est indispensable et vous au mois d'avril, et une campagne sur le jouet fran- le constaterez d'ailleurs également dans les pays voi- çais mise sur pied. sins : la preuve en est fournie par le Conseil des L'accent peut aussi être mis par les exportateurs ministres consacré au problème de l'acier, qui asso- sur des missions de contact ou de prospection indivi- ciait à Bruxelles précisément les ministres de l'Eco- duelles ou collectives, le Poste d'expansion écono- nomie et ceux des Affaires étrangères. mique pouvant organiser des programmes, des ré- unions de professionnels accompagnés d'une récep- MOCI. — Le Luxembourg ne donne pas l'im- tion, etc. pression d'être en crise. Comment avez-vous ré- solu le problème du chômage ? Quelles perspec- Support aussi, la Foire internationale du Luxem- tives entrevoyez-vous pour l'année 1978 ? Com- bourg, principale manifestation économique qui se ment évolueront les secteurs de la sidérurgie et partage en deux : au printemps pour les biens de de l'énergie ? consommation, en automne pour les biens d'équipe- ment, les matériaux de construction et l'ameuble- M. THORN. — Pour revenir à votre première ment question, je vous répondrai que si le Grand-Duché Le marché est demandeur et, comme le souligne n'évoque pas l'image d'un pays en crise, il n'en est de manière désabusée M. Paul Wassermann, direc- pas moins vrai que nous sommes confrontés à des teur d'un grand magasin spécialisé dans les textiles problèmes sérieux, dont le plus grave est, sans aucun et articles de mode (« Rosenstiel ») : Tout ce que doute, la menace d'un chômage accru, que nous avons nous possédons de français dans nos rayons, nous réussi à éviter jusqu'ici grâce à une panoplie de me- sommes allés le chercher en France nous-mêmes; dans sures mises en œuvre dès le début du ralentissement les autres secteurs, la France est absente. » de l'économie. Malgré leur relative efficacité, ces En définitive, quelle formule adopter ? Pour M. mécanismes, par la force des choses, ne constituent Henri Ahlborn, « C'est surtout dans l'approche et le que des palliatifs temporaires qu'il s'agit d'épauler de service après-vente qu'il faut faire un effort : la for- dispositifs s'attaquant aux causes structurelles de la mule dépend du produit : pour un produit grand pu- crise : à ce niveau, nous visons essentiellement une blic, il faut s'adresser au grossiste qui est en même diversification de notre appareil de production grâce temps détaillant (exemple magasins Cactus, Mono- à de nouveaux investissements. Les instruments né- pol, Concorde, M le Géant), dans les autres domai- cessaires pour mener à bien cette tâche sont déjà mis nes (biens industriels), il faut trouver un représen- en place. Le «Comité de développement économique» tant, sinon visiter la clientèle en faisant un effort de associe dans un but de multiplication des contacts et publicité. Après tout, la proximité et le niveau de vie de cohésion toutes les forces vives du pays à l'effort élevé du Luxembourg méritent bien une attention de restructuration de notre économie et la « Société plus soutenue de la part des exportateurs français ». nationale de crédit et d'investissement » fournit les stimulants nécessaires aux investissements conformes Concrétiser l'amitié avec la France à ce but. Président du gouvernement luxembourgeois, Repenser la politique énergétique ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, ministre de l'Economie nationale, Si les perspectives pour 1978 paraissent assez som- M. Gaston Thorn répond aux questions du MOCI. bres, nous espérons obtenir, grâce à ces instruments nouveaux, un redressement du moins partiel de la MOCI. — Vous êtes en même temps ministre situation. des Affaires étrangères et des Affaires écono- Le secteur particulier de la sidérurgie, épine dor- miques. Comment faites-vous la synthèse de ces sale de l'économie luxembourgeoise, est indéniable- responsabilités différentes ? ment engagé dans un processus de crise structurelle M. THORN. — Dans un pays comme le Luxem- dont il est impossible de sortir dans le court terme. bourg, de par son exiguïté essentiellement orienté Une réorientation vers la fabrication de produits plus vers l'extérieur tant au point de vue politique qu'éco- sophistiqués faisant jouer à plein le know-how tech- nomique, les deux responsabilités différentes dont nologique que nous avons acquis, s'impose, et j'es- vous faites état sont en réalité étroitement imbriquées père que les mesures prises au niveau européen nous l'une dans l'autre. L'économie du Grand-Duché, accordent la trêve nécessaire afin de réaliser cet caractérisée par un marché interne à faible dimen- objectif. Quant au domaine de l'énergie, nous de- sion et une production destinée dans sa quasi-totalité vons nous faire à l'idée que l'époque de l'énergie bon à l'exportation, est conditionnée de façon détermi- marché, qui en dernière analyse a permis l'essor nante par des impulsions d'origine externe. Vous économique foudroyant de ces dernières décennies, voyez donc que cette « union personnelle » entre les est révolue. Il nous faut donc complètement repen- Affaires étrangères et les Affaires économiques ne ser notre politique énergétique et cela d'autant plus fait, en grande partie, que refléter au niveau des que le Luxembourg accuse dans ce secteur une dépen- structures juridiques, ce qui se passe dans la réalité dance quasi totale de l'extérieur.

22 MOCI. — Quelles sont vos réactions devant convaincus que nos produits nationaux seront accueil- les tentatives actuelles du protectionnisme dans lis avec, de plus en plus, de compréhension par la de nombreux pays ? France. M. THORN. — La liberté du commerce constitue MOCI. — Quelle est votre position sur le prin- à mes yeux l'un des acquis les plus marquants et les cipe et les modalités de l'élargissement de la plus positifs qu'ait engendré la solidarité internatio- CEE? nale au cours de ces dernières décennies; grâce à M. THORN. — J'ai toujours dit et je répète que elle, le commerce mondial a connu un développement nous devons réserver un accueil favorable aux nou- insoupçonné qui s'est révélé bénéfique pour tout le velles candidatures. Il ne me semble pas inutile de monde. rappeler à cet égard que les textes institutionnels des Je voudrais que l'on prenne conscience du fait que Communautés ont vocation à réunir tous les peuples le cloisonnement des marchés nationaux non seule- européens. J'estime d'ailleurs que nous devons con- ment ne résoudrait aucun des grands problèmes aux- tribuer à la consolidation des régimes démocratiques quels nous sommes actuellement confrontés, mais au encore jeunes et fragiles des nouveaux candidats, car contraire, comme nous l'enseigne d'ailleurs l'expé- il est bien évident que le triomphe de la démocratie rience historique, se solderait en définitive par une dans toute l'Europe ne pourra être que bénéfique perte pour tous. pour tous. Ceci dit, il faut bien se rendre à l'évidence que les Il n'en est pas moins vrai et j'en suis parfaitement principes libre-échangistes n'ont une chance de triom- conscient que l'élargissement entraînera dans son sil- pher que dans la mesure où certaines règles élémen- lage un accroissement des problèmes en nombre et en taires sont respectées et où le recours à un dumping complexité. Mais au lieu de capituler devant ces diffi- outrancier n'a pas tendance à se généraliser. Dans cultés, il convient au contraire d'élaborer une stra- cette dernière hypothèse, des réactions, comme notam- tégie concrète de l'élargissement et de relever ce défi ment celles des Neuf dans le secteur de l'acier avec qui constitue en même temps une chance historique leur effet régulateur de marché et que je ne quali- pour construire une Europe plus proche de ses fron- fierais par conséquent pas de protectionnistes, me tières naturelles et par là plus cohérente et solidaire. semblent justifiées dans la mesure où elles ne sont que temporaires et en dernière analyse ne visent qu'à Le poids du fer rétablir les règles de la concurrence parfaite. Néanmoins, je souhaite vivement que le recours à Sur son rocher, l'ancienne forteresse de Luxem- de telles mesures ne soit plus nécessaire à l'avenir bourg semble à l'abri de la crise économique qui se- et que le réflexe de la solidarité l'emporte finalement coue les pays depuis quelques années. Cependant, sur celui du repliement sur soi. bien que les vitrines de ses magasins abondent en produits de toute provenance, malgré un pouvoir MOCI. — Le rang que tient la France dans le d'achat élevé et l'absence de chômage (350 chômeurs commerce extérieur luxembourgeois vous paraît- sur 136 000 salariés !), les préoccupations du Luxem- il satisfaisant. bourg sont les mêmes que celles des autres pays d'Eu- M. THORN. — Je vous répondrais d'emblée qu'on rope occidentale. n'est jamais entièrement satisfait de ses amis, parce Mais la crise qui frappe depuis de nombreux mois qu'on les voudrait toujours meilleurs. en Europe l'industrie sidérurgique, entre autres, Sur le plan concret, les statistiques révèlent que prend ici une résonance particulière. C'est le secteur- la France occupe le troisième rang de nos fournis- clé de l'économie du pays; il représentait, en 1973, un seurs avec 14,7% de nos importations totales. Elle quart du PIB et plus de 55% des exportations. est précédée par la RFA qui intervient pour 36,3% Trois ans de crise secouent, sans apparemment les et la Belgique pour 34,8%. Comme vous le voyez, ébranler, les murs solides du vaste hôtel particulier l'écart entre les deux premiers fournisseurs et la où réside, depuis près de 60 ans, la puissante ARBED France est considérable. (Aciéries réunies de Burbach-Eich-Dudelange ). Ce- Nos exportations vers la France représentent 16,1% pendant, les difficultés se sont aggravées en 1977 ' du total de nos ventes à l'étranger, alors que ce pour- pour les onze premiers mois, la production d'acier centage est respectivement de 27,9% pour la Répu- brut a été en recul de 6,7% par rapport à la même blique fédérale et de 22,8% pour la Belgique. période de 1976. Le chiffre d'affaires est en recul Il y a cependant lieu de voir ces données avec de 13,2% pour les neuf premiers mois de l'an der- une certaine circonspection comme ne tenant pas nier. « Nous travaillons », commente M. Joseph compte de considérables flux d'importation qui s'opè- Kinsch, directeur de la comptabilité générale et des rent par des réseaux de distribution établis dans un finances, « à 60% de nos capacités. » pays tiers. Les perspectives, aux dires des experts, sont assez Nonobstant cette réserve qui vaut d'ailleurs dans sombres, car malgré la mise en place, au niveau une certaine mesure aussi pour la RFA, j'estime que communautaire du plan Davignon, la chute des prix « place de la France pourrait être améliorée sur le de vente n'a pu être arrêtée. Le mois dernier, le marché luxembourgeois. La situation géographique Conseil des ministres de la CEE a été obligé d'adop- et les profondes affinités entre nos deux peuples de- ter des mesures d'un « protectionnisme limité ». De- vraient y contribuer. puis le 1er janvier et pour trois mois sont appliqués En tout cas, le marché luxembourgeois est grande- des droits compensateurs sur les importations de pro- ment ouvert aux produits français et nous sommes duits sidérurgiques importés à trop bas prix. En

23 même temps, la CEE doit négocier avec les princi- routes, l'installation de raccords téléphoniques, la paux fournisseurs des arrangements pour les prix réparation des bâtiments, etc.); quelque 571 contrats et les quantités. de travaux ont assuré la mise au travail de 12 500 Le problème des importations à bas prix reflète la ouvriers de la sidérurgie. perte de compétitivité des sidérurgistes européens par De plus, en avril dernier, une conférence tripar- rapport à leurs concurrents japonais et à des pays tite (gouvernement, patronat, syndicat) a mis en comme l'Espagne, phénomène aggravé par un pro- œuvre un plan d'action contre le chômage en te- cessus de restructuration très lent (les capacités nant compte de l'arrivée des jeunes sur le marché du excédentaires doivent d'abord être résorbées et les travail et qui consiste à déclencher une série de me- financements sont importants). sures passé un seuil de chômage (interdiction aux retraités au-delà d'un certain salaire d'occuper un Un plan anti-crise emploi salarié, aides fiscales temporaires à l'inves- Avenue de la Liberté, au siège de l'ARBED, à la tissement, etc.). suite des retards d'investissements, de modernisation et de diversification, le réveil a été brutal. Après La Sarre appelle au secours une hausse ininterrompue des coûts de production et Parallèlement aux problèmes d'emploi, l'ARBED des méventes, un plan anti-crise a été adopté, met- s'est trouvée confrontée à des problèmes de concen- tant en œuvre « les moyens d'action financiers, com- tration et de restructuration dans la sidérurgie. La merciaux et techniques pour assurer un degré de pro- situation financière difficile de la MMR-A (Métal- ductivité suffisant ». Plusieurs emprunts ont été lan- lurgique & Minière de Rodange-Athus ) s'est dégra- cés l'an dernier sur les marchés des capitaux étran- dée au point qu'un plan de sauvetage mis au point gers et intérieurs (en Suisse, Allemagne fédérale, et par l'ARBED a été nécessaire et que le rachat de au Luxembourg). MMR-A par ARBED a été décidé. Par ailleurs, un Pour les dirigeants de l'ARBED, une meilleure « appel au secours » est venu du gouvernement fédé- productivité sera obtenue par la modernisation, la ral allemand et de la Sarre pour la reprise par l'AR- rationalisation des procédés de fabrication et la réduc- BED des aciéries de Neunkirchen (Sarre); selon les tion du personnel. dirigeants de la société luxembourgeoise, cette re- Au 30 août 1977, l'effectif occupé dans les usines structuration ne se fera qu'avec une aide financière luxembourgeoises se chiffrait à 21 172 personnes. allemande et permettra à l'ARBED, en complétant D'ici à deux ans, ce chiffre devrait être ramené à sa gamme de produits longs, de trouver éventuelle- 18 350. D'où la création d'une division anti-crise ment en Allemagne un marché. qui a deux objectifs : trouver des emplois, et chercher Mais, de toute manière, en tenant compte des me- des entreprises complémentaires qui s'installeraient sures de restructuration au Luxembourg, la sidérur- au Luxembourg. M. Georges Kirps, attaché de direc- gie doit perdre de son importance en tant que prin- tion à Trade Arbed, explique : « Nous avons déjà cipal fournisseur d'emplois. Pour M. Henri Ahl- lancé une action de promotion aux Etats-Unis et au born, directeur de la Chambre de commerce du Japon pour rechercher des industries de techniques Grand-Duché de Luxembourg, « de gros efforts d'in- avancées. » vestissements et de rationalisation de la sidérurgie Implantations étrangères devraient être parallèles à la création d'autres indus- tries pour occuper une main-d'œuvre excédentaire ». Le plan d'action de l'ARBED prend trois formes : La diversification industrielle avait déjà été re- 1° Offre d'un appui logistique aux firmes étran- cherchée par les autorités luxembourgeoises afin gères, terrain, infrastructures et, bien-sûr, main- d'échapper aux défaillances d'un secteur trop im- d'œuvre; participation à des joints-ventures majori- portant dans l'économie du pays. taires ou minoritaires. 2° L'étude réalisée à long terme par un institut de 60 nouvelles entreprises recherche pour des nouveaux produits, pas nécessai- Déjà après la Deuxième Guerre mondiale, le gou- rement liés à la sidérurgie; vernement avait mis en œuvre une politique de 3° Des contacts directs sont pris avec des firmes diversification pour atténuer le poids de la sidérur- européennes désireuses d'investir au Luxembourg. gie, mais cette politique a surtout été effective dans Mais dans l'immédiat, pour résoudre le problème les années 62 à 69, grâce à une loi offrant aux nou- du chômage, sans licenciement, la division anti-crise velles entreprises des bonifications d'intérêt, la ga- met à la disposition des entreprises luxembourgeoises rantie de l'Etat pour les emprunts et des subven- des spécialistes depuis le programmateur informa- tions en capital. tique jusqu'au monteur. Cette loi a été l'occasion pour des filiales de socié- De leur côté, les autorités luxembourgeoises avaient tés internationales de s'implanter au Luxembourg : réagi, il y a deux ans, par une loi sur les travaux Goodyear, Monsanto, Du Pont de Nemours, General extraordinaires qui consistait à assurer une garantie Motors. de revenu aux travailleurs touchés par des réduc- Le nombre des entreprises créées depuis 1959 tions d'horaires et en organisant l'affectation des s'élève à plus de 60, procurant 11 500 emplois nou- salariés menacés de chômage à des travaux exception- veaux. Mais le panorama de l'économie luxembour- nels d'intérêt général (les deux seules sociétés sidé- geoise n'a pas sensiblement varié au regard de l'im- rurgiques ARBED et MMR-A ont été concernées). portance de la sidérurgie. La première entreprise, Les contrats exécutés à ce titre comportaient l'entre- quant au nombre d'emplois après l'ARBED (21 750 tien et la signalisation de voiries, l'abord des auto- emplois) est une entreprise de transports, les chemins

24 de fer luxembourgeois (4250), viennent ensuite Good- La création d'une filiale de la Dresdner Bank, en ear (4100) et MMR-A (2900). 1967, a été le point de départ pour Luxembourg du En dehors de la transformation des métaux et de phénomène Euro-Crédit et de l'afflux des banques la chimie, l'industrie luxembourgeoise est surtout étrangères. Après un passage à vide en 1974, l'im- une industrie moyenne (sous-traitante de l'industrie plantation de banques Scandinaves a relancé le mou- sidérurgique - bière - tabac - textiles - alimentation). vement. 60% de la majorité des opérations traitées Pour M. Lucien Jung, directeur de la Fédération en dollars et en DM sont dirigées vers les pays in- des industriels luxembourgeois « la structure de l'éco- dustrialisés. nomie n'est pas équilibrée et nous sommes toujours Parmi les banques, la Société nationale de crédit à la recherche de nouvelles entreprises, le mouvement et d'investissement, créée l'an dernier, a pour objectif ayant été freiné à partir de 1972 par une démogra- principal le soutien de l'activité économique et le phie négative ». maintien du plein emploi grâce à des conditions de Deux secteurs de l'économie luxembourgeoise se financement des investissements et des exportations. sont particulièrement développés : le bâtiment et la banque. La demande de maisons d'habitation et la Exportation: 8O°/o du PNB réalisation d'importants investissements collectifs qui Le commerce extérieur est, en effet, de première s'étaient fortement développés ces dernières années, importance pour ce pays qui fabrique peu et doit tendent maintenant à se ralentir. chercher des débouchés pour la sidérurgie. En 1974, Une place financière internationale la sidérurgie exportait 94% de sa production, l'in- dustrie chimique 96%, l'industrie alimentaire et du Quant au secteur bancaire, il a réussi à attirer une tabac 45%, les distilleries 30%, les brasseries 15%, part importante des activités en euro-devises et à etc. D'une manière générale, les exportations atteig- faire du Luxembourg une place financière interna- nent de 75 à 80% du PNB. tionale. En dix ans, le nombre des banques a qua- druplé et atteint, à présent, 90. Pourquoi ce rush des A l'inverse, le Luxembourg importe la presque banques européennes et mondiales ? Il est dû à la totalité de son énergie, de son approvisionnement réglementation libérale en matière de change et de industriel et des besoins de consommation. Partisan mouvements de capitaux, à un régime favorable aux de l'intégration à des ensembles économiques régio- sociétés holding, à la position centrale du Luxem- naux, le Luxembourg a conclu l'union économique et bourg au sein du Marché commun et aux institu- monétaire avec la Belgique en 1921, le Benelux en tions financières européennes qui s'y sont implan- 1944, la CECA en 1952 et la CEE en 1958. tées (Banque européenne d'investissement et du Dans le commerce extérieur, comme dans la struc- Fonds monétaire européen) et enfin à un bon sys- ture économique du pays, la sidérurgie tend à dimi- tème de télécommunications. nuer en importance : de 73% en 1952, elle était de L'absence de banque centrale et de dépôts obliga- 62% en 1972. toires est un autre élément. Il s'y ajoute l'attitude Cela peut signifier que la restructuration de l'éco- pragmatique du Commissariat au Contrôle des ban- nomie luxembourgeoise est en cours. Mais cela tra- ques. « Nous essayons de nous prononcer », remarque duit aussi la crise de la sidérurgie. M. Pierre Jaans, commissaire au Contrôle des ban- Et pour 1978, compte tenu de la structure de sa ques, « avant toute demande formelle d'installation production et de ses exportations, le Luxembourg ne de banque étrangère, car une place comme Luxem- s'attend pas à une amélioration sensible. C'est une bourg est à la merci de beaucoup de gens qui se pren- croissance du PIB de l'ordre de 2,5% qui est atten- nent pour des banquiers ». En cours d'activité, la due de cette nouvelle année, après une croissance surveillance exercée est discrète. de 1% en 1977.

Le Luxembourg, tremplin de l'Europe

Nous reproduisons ci-après un message de Mon- de son produit social brut, cette dépendance prend sieur Gaston Thorn, Président du Gouvernement, des proportions toiles qu'elle imposerait les limites publié dans les « Cahiers Toison d'Or » (novembre les plus évidentes à toute velléité de mener une poli- 1977), périodique édité à Bruxelles. tique étroitement nationale. La défense de nos inté- rêts ne peut se concevoir que dans un cadre plus Avec ses quelque 2500 km2 de superficie et ses large de coopération, d'alliance voire d'intégration 350 000 habitants, le Grand-Duché de Luxembourg avec des voisins plus puissants dont l'entente est rait partie de la catégorie de ces petits pays, dont io une condition essentielle de notre sécurité et de notre bien-être et même la survie dépendent largement de prospérité. létat de leurs relations avec l'extérieur. La situation géographique et économique, tout Dans le cas du Luxembourg, dont les échanges comme une expérience historique souvent tragique commerciaux internationaux constituent environ 80% ont donc été des éléments déterminants pour l'enga- •••••

gement du Luxembourg en faveur de l'Europe. Ses d'investissement, les services financiers de la Com- voisins les plus proches, mêmes les garants de son munauté viennent étayer la vocation financière de statut de neutralité, n'hésitèrent pas, dans le passé, Luxembourg. Car aujourd'hui, Luxembourg est à plusieurs reprises, à en faire fi lorsque leurs inté- unanimement reconnu comme étant une place finan- rêts semblaient l'exiger. Aussi n'est-il pas étonnant cière de premier ordre. qu'au lendemain de la seconde guerre mondiale, le L'évolution continue à être très positive : le nom- Luxembourg se soit tourné résolument vers la coopé- bre des établissements bancaires, qui a pratiquement ration et l'intégration dans le cadre de l'Europe occi- triplé durant la dernière décennie, approche la cen- dentale, appuyée sur l'Atlantique. Car son indépen- taine; la nature des opérations effectuées se diversi- dance nationale ne peut guère être sauvegardée que fie; plus de 6000 personnes, soit plus de 4% de la par l'association la plus étroite possible avec les Etats population active, sont employées dans le secteur voisins et amis dans une communauté de destin et bancaire; la somme totale des bilans augmente rapi- d'intérêt dont les règles essentielles valent pour tous dement et régulièrement; l'importance du secteur et sont décidées en commun par tous. pour notre politique des finances va croissant, sur- Tout en étant bien conscient des limites de ses tout en ces temps de crise qui frappe durement notre moyens modestes, le Luxembourg s'est donc efforcé industrie de base, la sidérurgie. d'influencer son environnement dans une direction L'essor de la place financière est dû avant tout à qui lui soit favorable : vers l'intégration européenne. bon nombre d'atouts naturels du pays, comme le cli- La marginalité de ses intérêts, mesurés à l'ensemble mat politique serein, l'entente sociale qui y règne, le plus vaste dans lequel il œuvre, le met dans la posi- bi-linguisme, la situation géographique. Une législa- tion idéale d'agir en tant que conciliateur et arbitre tion bien équilibrée, en tant qu'elle est libérale, entre ses partenaires plus importants et d'en appe- souple et dynamique, sans pour autant négliger les ler à leur conscience communautaire chaque fois que règles de contrôle indispensable afin de garantir le les intérêts nationaux risquent de prendre le dessus sérieux et la respectabilité de la place y a également sur l'intérêt de tous. contribué. Luxembourg est un des rares centres à Cet engagement pour l'unification européenne se pouvoir se vanter de ne pas avoir connu de scandale matérialise par l'installation de plusieurs institutions financier majeur ces dernières années, ce qui est ras- communautaires dans la capitale du Grand-Duché, surant pour les investisseurs et détenteurs de fonds lui permettant ainsi de devenir un véritable et très étrangers qui continuent à manifester leur confiance respecté carrefour européen et international. dans notre place financière si idéalement située au Outre le Secrétariat du Parlement Européen et les centre de toutes les places financières de l'Europe. réunions périodiques du Conseil des Communautés Le Grand-Duché de Luxembourg et l'Europe sem- qui consacrent sa vocation politique, et la Cour de blent donc destinés à être associés irrémédiablement. Justice des Communautés qui en fait le centre juri- N'a-t-on pas écrit fort justement qu'« être luxem- dictionnel de la Communauté, la Banque Européenne bourgeois, c'est être européen par nécessité ».

Luxembourg, Centre international des euro-emprunts

Dans les « Cahiers Toison d'Or » (novembre 1977) qui n'est pas nécessairement celle du pays de domi- a été publiée une interview de Monsieur Edmond cile de l'émetteur de l'emprunt ni celle du pays où Israel, membre du Comité de Direction de la Banque réside le souscripteur. Internationale de Luxembourg et Président du Con- seil d'Administration de la Cedel. Nous reproduisons De quelle manière ce marché s'est-il développé ci-après le texte de cette interview. et comment se fait-il que le Luxembourg joue un rôle important dans le contexte de ce mar- Pour entrer dans le vif du sujet, pouvez-vous ché ? donner une définition des euro-emprunts ? A l'origine de ce marché se situe plus particuliè- D'aucuns considèrent encore de nos jours l'euro- rement la « Interest Equalization Tax » qui a été in- emprunt comme une opération financière et ban- troduite aux Etats-Unis en 1963 et à la suite de la- caire difficilement penetrable et peu compréhensible quelle le marché des emprunts internationaux s'est pour le commun des mortels. Il est vrai que de nom- déplacé de New York vers certains centres en Europe. breuses tentatives ont été entreprises pour définir Dès le début, Luxembourg a offert des facilités pour d'une manière aussi précise et exhaustive que pos- la signature sur place des contrats, l'entrepôt des sible ce type d'opération. En fait, et essentiellement obligations auprès des banques de la place, l'introduc- il s'agit d'emprunts obligataires pris ferme et placés tion de ces obligations à la cote officielle de la Bourse sur le marché international des capitaux par le tru- de Luxembourg ainsi que le service financier des chement de syndicats composés de banques de diffé- emprunts assurant le paiement des intérêts sans dé- rentes parties du monde et libellés dans une monnaie duction d'une retenue d'impôt à la source.

26 Quel est le rôle assumé par les banques à Lu- matière de prospectus n'a pas constitué une contrainte xembourg dans le marché euro-obligataire ? administrative majeure. Au contraire, une informa- Au début les activités des banques de la place sur tion aussi complète que possible a été de nature à ce marché ont été surtout de nature administrative. favoriser le placement des titres. Les facilités offertes par ces banques, grâce à une Pourquoi a-t-on créé à Luxembourg un orga- grande expérience non négligeable dans la domieilia- nisme de « clearing » en euro-obligations ? tion des opérations dans notre centre financier. Au Le négoce des obligations d'euro-emprunts se dé- fil des années un certain nombre de banques ont roule entre maisons spécialisées par la voie télépho- élargi d'ailleurs la gamme de leurs interventions sur nique et par telex au-delà des frontières de différents le marché euro-obligataire. pays et même sur un plan intercontinental. Il était De quelle manière ces banques ont-elles renforcé donc naturel qu'il fallait mettre au point un orga- leur rôle dans ce marché, notamment pendant nisme assurant avec un maximum de rapidité et ces derniers temps ? d'efficacité la liquidation de ces opérations dépas- sant parfois de loin les contours d'un continent. A côté des opérations de nature administrative, un CEDEL assure ces liquidations par la voie scriptu- certain nombre de banques de notre place dirigent rale au moyen d'un équipement d'ordinateur, donc ou co-dirigent fréquemment les syndicats de prise avec un minimum de déplacement physique des ferme et de placement des euro-emprunts et inter- fonds et des titres. viennent activement dans le marché secondaire, c'est- à-dire dans le marché international qui assure la né- Quel a été le développement de cet organisme gociation des titres une fois que l'émission est clô- depuis sa constitution fin 1970 ? turée. Les quelques chiffres ci-après illustrent d'une Pouvez-vous définir le rôle de la Bourse de Lu- manière éloquente le développement de CEDEL dès xembourg dans le cadre du marché euro-obliga- son démarrage en janvier 1971 : taire ? — au 31. 12. 71: nombre de participants au sys- tème : 292 La Bourse de Luxembourg peut être considérée à — au 30. 6. 77 : nombre de participants au sys- juste titre comme le centre de cotation officielle le tème : 809, composés d'établissements financiers plus important des euro-emprunts. Si on fait abstrac- situés dans une quarantaine de pays différents tion des emprunts libellés en DM cotés uniquement — au 31. 12. 71: valeur nominale des titres en sur les bourses allemandes, environ 70% de l'ensem- dépôt : 600 millions de dollars ble des euro-emprunts émis depuis 1963 et dont la — au 30. 6. 77 : valeur nominale des titres en dé- contrevaleur globale actuellement en circulation peut pôt : 14 280 millions de dollars être estimée à plus de 60 milliards de dollars figurent — au 31. 12 71 : chiffre d'affaires liquidé : 2 657 à la cote officielle de la Bourse de Luxembourg. millions de dollars — au 30. 6. 77 : chiffre d'affaires liquidé : 18 820 Quel est l'apport de la Place, de la Bourse et du millions de dollars. Commissariat au Contrôle des Banques pour la protection des investisseurs souscrivant des euro- Pourquoi a-t-on créé récemment EUREX à Lu- obligations ? xembourg ? Quels sont les objectifs et les pers- Par. le biais d'une cotation officielle, les euro-em- pectives de cet organisme ? prunts se trouvent rattachés à une bourse et assurent La S. A. EUREX a été constituée récemment à de ce fait aux porteurs des obligations les avantages Luxembourg par 29 établissements financiers de dif- qui en découlent. Les prescriptions édictées aussi férents pays. Son objectif est d'assister les transactions bien par les autorités de la Bourse de Luxembourg transnationales et transcontinentales sur le marché que plus particulièrement par le Commissariat au euro-obligataire au moyen d'un équipement d'ordi- Contrôle des Banques et qui ont trait à l'information nateur. La mise en route d'EUREX prévue pour dé- au moyen d'un prospectus, assurent aux souscripteurs but 1979 complétera l'infrastructure technologique du et investisseurs dans ces titres une information com- marché euro-obligataire de la place de Luxembourg. plète et adéquate conforme par ailleurs aux con- cepts élaborés par la Commission des Communautés Vu l'extension de ce marché au-delà des confins Européennes. de l'Europe tant du côté des émetteurs que de celui des souscripteurs, ne serait-il pas plus Les mesures se rapportant à l'information ont- exact de parler d'un marché international voire elles constitué une entrave au développement de intercontinental d'emprunts obligataires ? ce marché à Luxembourg ou, au contraire, ont- Certainement, c'est d'ailleurs pour cette raison que elles eu un effet positif ? j'ai choisi comme titre de cet interview la définition Il est vrai qu'au début certains milieux estimaient « marché intercontinental ». Il est à prévoir que pen- que les mesures survisées pourraient éloigner les émet- dant les mois et années à venir le marché prendra teurs de la Bourse de Luxembourg en les incitant à une extension croissante dans un certain nombre de rechercher des places de cotation où les prescriptions régions au-delà de l'Europe, tel que plus particulière- sont moins exigeantes. Or, l'expérience a démontré ment au Moyen-Orient et en Extrême-Orient. Ceci que tel n'a pas été le cas et que bien au contraire s'appliquera aussi bien aux émetteurs, c'est-à-dire la discipline imposée en l'occurrence aux émetteurs en débiteurs qu'aux bailleurs de fonds ou investisseurs.

27 •••••n ••••••••

De quelle manière appréciez-vous les perspec- cement de disponibilités à moyen et à long terme. Ce tives futures du marché euro-obligataire et quel marché a résisté fréquemment dans le passé à des sera, d'après vous, le rôle futur de la place de tensions d'ordre politique et monétaire. Ainsi il a Luxembourg dans ce marché ? apporté la preuve de sa maturité et de son implanta- tion solide sur la scène financière et bancaire inter- L'expérience de ces dernières années a démontré nationale. L'apport du centre financier et bancaire que le marché des euro-emprunts constitue une source luxembourgeois à la consolidation et à l'expansion croissante de moyens de financement international et de ce marché permet d'augurer favorablement du rôle un instrument de plus en plus important pour le pla- futur de la place de Luxembourg dans ce marché.

Luxembourg, place-forte du circuit international de la finance

Nous reproduisons ci-après un article de Monsieur Par rapport aux données globales recensées par la Jacques-F. Poos, Ministre des Finances, publié dans Banque des Règlements Internationaux dans les neuf les « Cahiers Toison d'Or » (novembre 1977). pays européens les plus importants sur le marché des euro-monnaies, les créances extérieures brutes en L'essor des activités sur la place de Luxembourg devise des banques luxembourgeoises sont passées de a été tel durant la dernière décennie qu'en douze 7,2% à 10,8% du total entre décembre 1973 et ans, le nombre des banques a plus que quadruplé et mars 1977 alors que la part relative de leurs engage- la somme de leurs bilans est passée de moins de 50 ments bruts est passée de 6,6% à 9,9% pendant la milliards de francs en 1965 à plus de 1 850 milliards même période. actuellement. Quand on élimine les transactions interbancaires C'est surtout à partir de 1969 que le rythme pour considérer le marché en termes nets (intermé- d'expansion s'est accéléré allant de pair avec le dé- diation entre prêteurs et emprunteurs finaux), la veloppement rapide des euromarchés et l'implanta- part de Luxembourg a progressé de 16,3 à 22,9% tion importante de filiales et succursales de banques du côté des prêts ou euro-crédits et de 6,9 à 12,3% étrangères à Luxembourg. du côté des euro-dépôts pendant la période sous Le renforcement de l'encadrement législatif et ad- revue. ministratif des activités financières a rendu possible La position créditrice nette du Luxembourg sur le une croissance sous des conditions de sélection suffi- marché des euro-devises s'est élevée en mars 1977 à samment sévères. quelque 2 milliards de dollars américains. Une part Parmi les facteurs qui ont contribué à attirer les importante des liquidités de l'économie luxembour- banques étrangères, il y a lieu de mentionner la ré- geoise est ainsi placée sur le marché des euro-mon- glementation libérale du change en matière de mou- naies. vements de capitaux, l'attitude des forces politiques dépourvue de tout dogmatisme, ainsi que les coûts Vu l'importance des banques allemandes implan- de gestion assez bas. tées à Luxembourg, il n'est pas étonnant que la place L'évolution du profil de la place de Luxembourg ait acquis une spécialisation des opérations en euro- a été marquée à partir de 1970 par la stabilisation DM sur un marché qui dans son ensemble reste do- de la part de marché des banques luxembourgeoises miné par le dollar. A Luxembourg, le dollar des traditionnelles, par la régression de l'importance Etats-Unis représente environ 44% des engagements relative des banques françaises, belges et américaines, des banques contre 47% pour le DM; sur les euro- alors que les banques allemandes, en expansion ra- marchés dans leur ensemble la part du dollar est de pide, occupent le premier rang par leur volume d'af- 74% des engagements contre seulement 15% pour faires. Un progrès sensible est à constater également le DM. En ce qui concerne les euro-Deutsche Mark, du côté des banques suisses et Scandinaves et des Luxembourg peut être considéré comme le principal « joint ventures » multinationales. centre de transaction. Actuellement 89 banques sont en activité à Luxem- Alors que l'importance relative des pays d'Europe bourg, dont 9 luxembourgeoises, 20 allemandes et 12 Occidentale par rapport à l'ensemble de l'euro-marché américaines. Il y a en outre 10 banques Scandinaves, a eu tendance à diminuer, ce mouvement s'est fait 6 banques suisses, 6 banques françaises, 15 banques moins sentir à Luxembourg et la répartition géogra- provenant d'autres pays et 11 « joint ventures » mul- phique des euro-opérations des banques luxembour- tinationales. geoises reste assez fortement centrée sur l'Europe. L'internationalisation de la place de Luxembourg Environ 69% des avoirs et 80% des engagements des ressort encore clairement du fait que les opérations eurobanques à Luxembourg concernent des pays de avec l'étranger constituent environ 80% de la posi- l'Europe de l'Ouest. Sur le plan des risques cette situ- tion totale des banques. ation mérite d'être appréciée d'une manière favora-

28 blé en vue notamment des conséquences possibles du Au 30 juin 1977 pas moins de 1 054 euro-obliga- surendettement de certains pays non-industrialisés. tions étaient inscrites à la Cote de la Bourse de Lu- On constate par ailleurs des relations relativement xembourg. En 1976 les banques luxembourgeoises intenses avec les pays de l'Europe de l'Est et de ont été les chefs de file ou co-chefs de file dans des l'Amérique Latine. syndicats d'émission d'environ 27% en volume de Trois facteurs ont contribué à donner à la place toutes les euro-émissions. de Luxembourg un certain poids dans le domaine des Le volume des transactions interbancaires sur le euro-émissions d'obligations : marché secondaire des euro-obligations a conduit dès 1970 à la création d'un système de clearing et de — la cotation à la Bourse de Luxembourg de pra- centralisation des titres : la S. A. Cedel, Luxembourg. tiquement toutes les euro-émissions, à l'excep- Actuellement 820 établissements de 40 pays diffé- tion de celles libellées en DM qui sont tradition- rents participent à ce système qui porte sur plus de nellement cotées à des bourses allemandes seule- 2 270 titres différents et tient en dépôt des valeurs ment; mobilières pour un total d'environ 14,7 milliards de — l'extension en 1965 du statut fiscal des sociétés dollars. Le volume de transaction était en 1976 de de participation aux holdings dites de finance- 29,74 milliards de dollars contre 14,25 milliards en ment; 1975. — l'utilisation de l'unité de compte européenne Par ailleurs, la création toute récente de la société comme support monétaire pour des emprunts in- « Eurex » fera de Luxembourg la plate-forme d'un ternationaux, l'émission desquels a toujours été marché centralisé fonctionnant sur ordinateur, plus dirigée ou co-dirigée par des banques luxembour- transparent et plus fluide, dans l'intérêt tant du mar- geoises. ché que de la clientèle.

L'Economie luxembourgeoise en 1977

Après la grave récession de 1975, où le produit 5. L'agriculture a continué de souffrir des suites intérieur brut avait reculé d'environ 8%, l'économie de la sécheresse de 1976 : alors qu'évidemment la luxembourgeoise avait connu en 1976 une légère production végétale a progressé fortement, on a en- reprise et le P.I.B. avait de nouveau progressé de registré des pertes dans le secteur animal. l'ordre de 3% en volume. L'évolution de ces différents éléments aura dé- Cette croissance s'expliquait par une activité in- terminé une très légère progression du P.I.B. en dustrielle assez dynamique et un secteur tertiaire en volume qu'on peut estimer à environ 1%. progrès, alors que la construction et l'agriculture re- culaient. La demande En 1977, l'activité économique générale a été La demande étrangère caractérisée par une nouvelle orientation à la baisse. Tout au long de 1977, le profil de la demande 1. Alors que l'activité dans les services financiers étrangère au Luxembourg a été marqué par la stag- est demeurée en expansion, d'autres branches ter- nation de l'activité économique sur les plans mondial tiaires et notamment certaines branches du com- et européen. La persistante faiblesse des investisse- merce ont connu un tassement. La croissance est ments, et, par conséquent, de la demande de biens demeurée sensible dans le commerce d'alimentation d'équipement a continué de peser sur le marché sidé- et le marché automobile. Les transports et notamment rurgique européen. Cette situation a encore été aggra- les chemins de fer continuent de se débattre contre vée par le niveau élevé des importations qui ont cou- les séquelles de la crise de l'acier. vert plus de 10% des besoins communautaires et 2. L'essor de l'activité industrielle amorcé en 1976 elle ne s'est encore guère améliorée, malgré la mise a subi en 1977 un freinage brusque, la croissance des en œuvre de la nouvelle politique sidérurgique com- industries autres que la sidérurgie retombant de 9,8% munautaire. Tout au plus a-t-on assisté à un certain en 1976 à 2,1% en 1977. redressement des prix; mais les efforts entrepris n'ont 3. La sidérurgie s'est de nouveau orientée à la pas eu d'effets sensibles sur la situation de cette in- baisse, l'indice de la production sidérurgique recu- dustrie au Luxembourg. Ainsi les livraisons luxem- lant en moyenne annuelle de 1,1%. Suite à la mise bourgeoises de laminés en 1977 ont été en recul de en œuvre de la nouvelle politique sidérurgique com- 6,6% en ce qui concerne les tonnages. Les comman- munautaire, la situation des prix sur le marché in- des nouvelles enregistrées par l'industrie sidérur- terieur s'est légèrement améliorée. gique ont commencé à baisser dès le printemps et ont 4. Dans la construction on a atteint une phase de été inférieures en moyenne annuelle de 2,9% à leur stagnation globale marquée par un relatif dynamisme niveau de 1976. des travaux publics de génie civil, alors que la situa- Un recul analogue a d'ailleurs touché progressive- tion du logement s'est encore dégradée. ment les autres industries exportatrices, qui, tout en •••B31

maintenant une légère progression de leurs fourni- sommation comme l'habillement ou les dépenses de tures en volume, ont dû concéder des prix peu ré- loisirs, on est amené à conclure, sur base de ces munérateurs, alors que l'augmentation des coûts de chiffres, à une progression en volume de la consom- production s'est poursuivie. mation privée de l'ordre de 2%. Il subsiste bien Au vu des données sectorielles dont on dispose entendu le risque d'une légère sur-évaluation de cette ainsi, on ne peut donc guère parler de redressement hausse due à l'absence d'un système d'indicateurs de la demande étrangère pour 1977. complets couvrant toutes les fonctions de consomma- Pourtant, les estimations dont nous disposons par tion. Il convient de noter encore que la présence sur ailleurs sur les exportations de marchandises font notre territoire de quelques milliers de fonctionnaires ressortir une expansion par rapport à 1977 de l'ordre internationaux accompagnés de leurs familles contri- de 4,9% en valeur. Ce taux peut paraître élevé si on bue à la vigueur de la consommation privée. le met en parallèle notamment avec le recul de la La progression de la consommation finale des valeur de la production industrielle (ou le chiffre ménages ainsi estimée serait donc plus ou moins d'affaires selon le cas). parallèle à l'évolution réelle des revenus salariés. Nous avons assez régulièrement fait état dans nos Notons également dans ce contexte d'une part les notes de conjoncture précédentes, du déphasage tem- progrès considérables de l'épargne sur livrets porel que présentent les séries relatives au commerce d'épargne, de l'autre la croissance importante des extérieur par rapport aux chiffres sectoriels de pro- crédits à la consommation. duction et de vente. Alors que les séries douanières Relevons en plus que les disponibilités accrues n'indiquaient pas en 1975 toute l'ampleur de l'écrou- constituées au cours des deux dernières années à la lement de nos exportations industrielles, en repor- faveur d'un investissement moindre dans le logement tant en 1976 une partie du recul enregistré et en assurent actuellement, malgré les menaces inhérentes masquant ainsi partiellement la reprise enregistrée au à la situation de l'emploi, un dynamisme particulier cours de cette année, le niveau déprimé des chiffres tant à la consommation privée qu'à l'épargne placée à de 1976 fait ressortir une hausse substantielle en relativement court terme. 1977. La consommation collective a connu en 1977 un Il demeure néanmoins intéressant d'analyser ces nouveau ralentissement, du fait surtout d'une inci- chiffres dans l'optique géographique. dence moindre de l'échelle mobile des salaires sur En effet, l'évolution globale masque une évolu- l'évolution des charges de personnel des administra- tion fort divergente selon les pays de destination. tions (+7,2% contre 9,9% en 1976) doublée d'une On note en particulier une progression de 2,5% politique restrictive en matière de dépenses de con- seulement de nos exportations vers les pays de l'Eu- sommation des administrations. L'augmentation liné- rope des Neuf, alors que celles à destination des aire de 2% des traitements des agents publics au 1. Etats-Unis augmentent de près de 63%. 1. 1977 ainsi que certaines augmentations catégo- A l'intérieur des pays européens, notons surtout rielles ont néanmoins constitué des facteurs de le recul de nos livraisons vers la Belgique (—6,5%), hausse réelle, de sorte qu'en valeur la consommation alors que celles vers la plupart des autres pays par- collective aura augmenté à un taux nominal de plus tenaires progressent. de 10% en 1977 (+12% en 1976 et +20% en Le demande intérieure 1975). (Consommation et investissement) La formation brute de capital fixe, après plusieurs années de recul dû surtout à la faiblesse des investis- En contraste par rapport à la dépression de la sements en logements, a connu une très légère reprise demande extérieure, plusieurs éléments de la de- en 1977. Cette évolution provient essentiellement mande interne ont dénoté un dynamisme certain. des investissements productifs dans la sidérurgie. C'est le cas notamment de la consommation des Dans les autres industries cependant l'activité d'in- ménages. Pourtant, l'évolution des revenus privés vestissement est demeurée réduite. Grâce à l'impact s'est ralentie par rapport à 1976, par suite notamment des investissements sidérurgiques, l'ensemble des du niveau d'activité stagnant dans de nombreuses investissements des entreprises a été en progrès (à entreprises, de l'envergure croissante du chômage peu près 9% en volume). partiel et de la disparition des heures supplémentaires et des primes de production. Les investissements publics dans le domaine du génie civil sont restés très soutenus. L'indice d'ac- D'après certains indicateurs statistiques, l'expan- tivité témoigne de ce dynamisme, le volume de tra- sion de la consommation privée se serait néanmoins vail preste dans ce secteur dépassant de 9% le niveau poursuivie. On note en particulier l'expansion con- de 1976. sidérable en termes nominaux ( + 19,8%) des af- faires des grandes surfaces et chaînes de magasins, La situation a été moins brillante dans le domaine représentatives de l'évolution des fonctions alimenta- du bâtiment, tant résidentiel que non résidentiel; tion, boissons, tabacs, articles de ménage et entretien ce nouveau recul pourrait se chiffrer à plus de 6°/o courant (plus de 30% de la consommation finale). en volume. Par ailleurs, les nouvelles immatriculations de voi- Offre tures particulières se sont accrues en 1977 par rap- port à 1976 de 8,1%. Cet élément représente une Offre intérieure (produit intérieur brut) part importante de la fonction transports et commu- Les hypothèses que nous venons de développer au nications. Même en prenant en compte une évolution sujet de la faiblesse de la demande externe et de la stagnante ou un léger recul d'autres fonctions de con- relative vigueur des agrégats de la demande finale

30 intérieure indiquent déjà le clivage entre secteurs préciation que nous avons mentionnées au chapitre sur le plan du niveau d'activité économique. consacré aux exportations. En ce qui concerne la production agricole totale, Sur base des statistiques sectorielles disponibles, on a noté une croissance de 1,8% à prix constants, nous devrions conclure pour 1977 à une légère aug- les productions végétales progressant de 71,3%, alors mentation en volume des importations. On a assisté que la production animale a baissé de 3,7%. en effet à la poursuite de la progression des dé- La production industrielle dans son ensemble ne penses de consommation des ménages et à une légère progresse que de 0,5% en volume par rapport à reprise des investissements, compensées en partie par 1976. La production sidérurgique (indice de la pro- le freinage de la consommation intermédiaire des duction sidérurgique) marque un recul de 1,1%, entreprises. On estime que les prix à l'importation alors que la production des autres industries accuse devraient encore avoir légèrement augmenté, malgré une croissance modérée, de l'ordre de 2,1%. l'appréciation du franc belge qui a freiné quelque L'activité du secteur de la construction a encore peu cette hausse. enregistré un léger fléchissement sur l'ensemble de Suivant les estimations chiffrées disponibles les l'année (—1,2%), alors que les services, à part les importations de biens n'auraient augmenté en 1977, transports, tributaires de l'activité industrielle, con- par rapport à 1976, que de 1,9%, passant de 72,5 à naissent un niveau d'activité satisfaisant, notamment 73,9 milliards de francs. dans certaines branches du commerce et des services financiers. Cette évolution modérée s'explique pour l'essen- Dans l'ensemble, et compte tenu de la dégrada- tiel par l'important recul enregistré dans la section tion de la production industrielle, le rythme de crois- des produits minéraux (minerai, coke, etc.) qui ont sance du produit intérieur brut devrait être légère- passé de 17,1 à 15,8 milliards, soit un recul de 7,5% ment inférieur aux prévisions initiales formulées par en valeur. On note, par contre, des progrès considé- le STATEC en mars 1977 (1,5% à 2%), soit à peu rables en ce qui concerne les produits des industries près 1% en volume. A noter que les experts de la alimentaires (+14,1%), de matériel de transport Commission de Bruxelles mettent actuellement en (+24,7%) et de machines et appareils et du maté- compte le même taux d'évolution (1,1%). riel électrique ( + 6 % ). (Source : STATEC : L'année économique 1977 L'offre étrangère (importations) et perspectives pour 1978. Note trimestrielle de L'appréciation de l'évolution des importations de conjoncture N. 1/78, avril 78) biens nous place devant les mêmes difficultés d'ap-

La Démographie du Luxembourg, passé, présent et avenir

Nous reproduisons ci-après les conclusions du rap- qui sont les siennes, la nature et l'importance des port sur « La démographie du Luxembourg, passé, enjeux pour la Nation, et finalement le caractère de présent et avenir », fait par Monsieur G. Calot, Di- simple justice de la plupart des mesures qu'il en- recteur de l'Institut National d'Etudes Démogra- visage. Un effort d'information, dans le cadre d'un phiques (Paris). débat public très ouvert, est de ce point de vue in- Lorsqu'on évoque l'éventualité d'une action de dispensable. L'accent doit être placé sur l'intérêt 1 Etat dans le but de favoriser la natalité, on suscite global du pays, sur le devoir qu'a l'Etat de se soucier fréquemment de nos jours un réel malaise. Certains non seulement des équilibres présents, mais aussi des associent un tel dessein aux politiques menées par évolutions à moyen et à long terme, sur la respon- l Allemagne nazie, l'Italie fasciste ou la France de sabilité des Luxembourgeois d'aujourd'hui à l'égard Vichy. D'autres rejettent a priori toute intrusion de de ceux qui habiteront le Grand-Duché dans vingt- 1 Etat dans un domaine qu'ils considèrent comme cinq ans ou dans cinquante ans, sur la nécessité qui relevant exclusivement de l'intimité des couples et s'impose à eux de ne pas laisser dépérir, et encore repoussent avec véhémence l'idée selon laquelle moins disparaître, ce patrimoine légué par l'Histoire certains couples pourraient avoir des enfants « pour qui fait leur originalité par rapport aux pays limi- e l'argent ». D'autres encore voient, dans les dé- trophes. Mais l'incitation par le discours doit recou- tenseurs de la famille, les plus rétrogrades des pas- rir avec mesure aux arguments moralisateurs qui, s^istes, les avocats d'un ordre social où la femme, trop bruyants, pourraient conduire à des résultats in- yee à son foyer, se voue à sa double fonction an- verses de ceux qu'ils visent. cestrale, à la fois reproductrice et ancillaire. Il faut expliquer que l'objectif ne saurait être H ne faut pas se dissimuler que de telles idées d'amener les familles luxembourgeoises à avoir cha- reSUes ont souvent cours dans nos sociétés occiden- cune six ou huit enfants mais seulement un peu ales. Aussi convient-il qu'un gouvernement, con- plus de deux en moyenne; plus précisément, il est vaincu de la nécessité d'une action d'envergure, ex- même de ne pas empêcher celles qui le souhaitent Püque largement à l'opinion à la fois les motivations d'en avoir deux, trois ou davantage. Quant aux moyens, les principaux consistent à reconnaître que sans compromettre la compétitivité de l'industrie na- la famille est l'unité de base économique et que sa tionale. Le Grand-Duché dispose de moins de dix ans capacité contributive au regard de l'impôt direct doit pour s'y préparer : à partir de 1985, il verra arriver être fondée sur une prise en considération réaliste des générations de moins en moins nombreuses de mais sans complaisance particulière du coût de l'en- jeunes Luxembourgeois sur le marché du travail. Si fant et non sur la conception étroite et archaïque d'ici là, il n'a pas réussi cette reconversion des esprits selon laquelle les parents, libres de choisir la dimen- et des tâches, il s'installera à nouveau dans le cycle sion de leur famille, n'ont qu'à assumer eux-mêmes infernal : l'immigration est certes immédiatement les conséquences de leurs choix. bénéfique, comme nous l'avons vu; elle pèse sur les Outre la revalorisation des allocations familiales, salaires manuels et réduit les coûts de production; il est un autre moyen essentiel parmi ceux que nous elle dispense d'efforts d'imagination pour accroître avons suggérés : le congé de disponibilité pour les la productivité; elle permet aux nationaux de se mères actives, assorti à la fois du versement d'une porter vers les secteurs d'activité les plus nobles (ou allocation spéciale pendant les deux ou trois ans qui jugés tels) ou les mieux rémunérés. Mais à la géné- suivent une naissance et d'une garantie (ou d'une ration suivante, les enfants d'immigrés n'ont au- priorité) de réemploi. Il s'agit là d'une mesure, qui cune raison d'accepter les mêmes emplois que leurs s'appuie sur l'observation de l'élévation spontanée pères. Ils revendiqueront au contraire — et c'est bien des taux d'activité féminins et sur l'intérêt qu'il y a légitime — les mêmes emplois que les jeunes Luxem- à favoriser cette tendance pour réduire à moyen bourgeois. Pour alimenter le bas de la pyramide des terme les besoins en immigrants. Outre qu'une telle emplois, seule une nouvelle immigration fournira la mesure aurait en cette période de crise l'avantage main-d'œuvre nécessaire. Autrement dit, même lors- conjoncturel d'alléger le chômage et de réduire la que l'évolution de la natalité suffit à pourvoir aux sous-activité dans les entreprises, elle exercerait à besoins nationaux en termes de population active, long terme un effet positif sur la fécondité. Certains l'immigration appelle l'immigration, dès lors que se demanderont pourquoi nous ne proposons pas, en certains types d'emplois ne peuvent être tenus par faveur des mères non actives, de mesure équivalente des nationaux. D'autre part, les coûts liés à l'immi- à l'attribution de l'allocation spéciale versée pendant gration, peu élevés tant que l'immigration est ré- le congé de disponibilité. Nous n'avons évidemment cente, augmentent à mesure que les retraites versées aucune objection de principe à une telle extension aux anciens immigrants retournés dans leur pays con- (versement durant 2 ou 3 ans après chaque nais- cernent un nombre accru de travailleurs. Certes, l'im- sance). D'ailleurs, lorsqu'on considère le coût des migration permet d'accueillir sur le territoire natio- crèches et d'autres équipements collectifs pour l'en- nal des « hommes tout faits », dont les coûts ont été fance, il est sûr qu'en ne travaillant pas en dehors assumés par d'autres (pour les élever, les nourrir, de leur foyer, les mères dites « non actives » évitent les éduquer . . .), immédiatement aptes à participer des dépenses à la collectivité. Le seul point qui nous à la production et donc à contribuer aux charges de fasse hésiter à la proposer, c'est le coût actuel d'une la Nation (à travers l'impôt direct et indirect, les telle mesure. Nous ne sommes en effet aucunement cotisations sociales). Mais, les immigrants bénéficient insensibles au fait que les femmes actives jouissent d'une part, l'âge venu, des pensions dues à tous les déjà d'un niveau de vie majoré par rapport aux travailleurs et d'autre part des allocations familiales, femmes non actives et que la compensation ( au moins lorsqu'ils ont eux-mêmes des enfants. partielle) de la perte du salaire pendant l'interrup- A cet égard, d'aucuns pourront estimer que les tion d'activité de deux ans qui suit chaque naissance revalorisations très importantes que nous proposons ajoutera encore à la différence. Cependant vu les en matière d'allocations familiales risquent d'avoir valeurs assez élevées des taux d'activité féminins plus d'efficacité sur la fécondité des étrangers au au Luxembourg au voisinage de 20 ans, vu leur Grand-Duché que sur celle des nationaux. Cette re- probable progression dans le futur mais aussi vu l'in- marque, assurément, n'est pas infondée. Mais nous térêt qui s'attache à leur progression, nous pensons voudrions faire remarquer que la fécondité étran- que graduellement la plupart des femmes luxem- gère, avec un indicateur conjoncturel de 2,3 enfants bourgeoises bénéficieront de l'allocation spéciale ser- par femme, n'est finalement pas considérablement vie aux seules mères actives. plus élevé que la fécondité nationale (il est d'ailleurs L'action de l'Etat pour réduire à long terme l'im- vraisemblable que ce chiffre moyen, valable pour la migration au plus strict minimum pourra apparaître population étrangère totale, cache des disparités no- moins urgente, du fait de la crise économique ac- tables selon la nationalité), qu'il est douteux qu'elle tuelle. Nous pensons cependant qu'une telle action puisse atteindre des valeurs très fortes et qu'en tout doit être engagée sans tarder. En particulier, la re- état de cause les enfants d'immigrants ne sont pas valorisation des tâches subalternes de l'économie est moins souhaitables que les enfants luxembourgeois. essentielle si on ne veut pas voir apparaître simulta- Mais surtout, il nous paraît exclu que le Gouverne- nément, dès la reprise de l'activité économique, ment luxembourgeois puisse prendre, en matière un chômage persistant dans le secteur tertiaire et d'allocations familiales ou de fiscalité, des mesures une pénurie aiguë dans le secteur secondaire. C'est discriminatoires à l'égard des étrangers résidant sur tout un revirement des esprits, tant de la part des son territoire. Nombre de conventions internationales employeurs que des organisations de travailleurs, qui seraient invoquées à l'encontre de telles mesures et, doit être progressivement réalisé. La Suisse a montré pour un profit au demeurant assez mince, le Grand- depuis les années 60 qu'au prix de grands efforts Duché encourrait la réprobation de toute l'Europe il était possible d'aboutir à des résultats appréciables, occidentale. Sur le plan moral, ce serait le refus in-

32 justifiable de payer maintenant le prix d'une immi- réaliste d'estimer que, dans certaines situations ex- gration passée. trêmes, il constitue la solution du moindre mal et Parmi les autes critiques qui seront faites à toute qu'à ce titre il vaut infiniment mieux qu'il soit action massive destinée à relever la fécondité, il en pratiqué en milieu hospitalier que dans des officines est qui se rapporteront à son coût, compte tenu no- clandestines, il serait dangereux pour la santé comme tamment des difficultés économiques actuelles. Nous pour la morale, que l'avortement déculpabilisé de- avons déjà évoqué plus haut le cas de la France au vienne un acte banal de la vie courante. Aussi l'en- lendemain de la Libération. Nous n'y reviendrons pas seignement de la contraception doit-il être pratiqué mais nous dirons qu'en ce domaine tout est affaire avec ténacité, notamment auprès des jeunes. Par ail- de volonté politique. Ou bien on estime que la situa- leurs, s'agissant du Grand-Duché, où personne n'ha- tion démographique du Luxembourg est soit satisfai- bite à plus de 20 km d'une frontière, il nous paraît sante, soit impossible à corriger et alors on consi- illusoire d'imaginer que l'interdiction puisse être dère qu'aucune masse financière importante ne peut maintenue quand presque tous les pays voisins ont être dégagée. Ou bien on estime possible de corriger franchi le pas de la libéralisation, en droit ou en fait. les évolutions jugées gravement défavorables et on Au terme de ce chapitre final, nous voudrions sug- réunit les moyens très importants qui sont néces- gérer au Gouvernement de charger le STATEC d'éta- saires. C'est qu'en effet il n'y a pas de moyen terme : blir régulièrement un rapport sur la situation démo- une action timorée, même assortie d'une réthorique graphique de la Nation, le dépôt de ce rapport don- enflammée, n'a à coup sûr, aucune chance d'effi- nant lieu à un débat parlementaire. La périodicité oacité. Dans ces conditions, mieux vaut ne rien faire d'un tel rapport pourrait être, à notre sens, de cinq du tout... et espérer qu'une heure plus propice ans. Les recensements généraux de la population étant viendra ultérieurement, si du moins elle n'est pas décennaux, un rapport sur deux pourrait contenir des trop tardive. projections détaillées et analyser les tendances futures Un des problèmes qui préoccupe la plupart des à long terme, tandis que le rapport intermédiaire se pays d'Europe occidentale est celui de l'avortement limiterait à une mise à jour et présenterait les obser- et de la contraception. Au Grand-Duché, un débat est vations conjoncturelles effectuées depuis le rapport en cours sur l'opportunité ou non de libéraliser l'avor- précédent. tement. Sans nous immiscer dans ce débat, dont les Le Grand-Duché ne se remettra vraisemblablement facettes sont multiples (éthiques, religieuses, juri- pas avant quatre ou cinq décennies de son grand af- diques, médicales. . .), nous voudrions indiquer faiblissement démographique. Pour cela, il lui faut qu'au plan démographique l'effet de la libéralisation changer radicalement de médication et réduire pro- de l'avortement nous paraît très restreint, dans les gressivement les doses du remède immigration pour sociétés d'Europe occidentale habituées de très longue augmenter celles — actuellement beaucoup trop lé- date à une contraception efficace. On ne peut pas gères pour être efficaces — du remède justice fami- dire que le changement de législation ait provoqué, liale. L'accoutumance au premier remède et les ef- dans les pays Scandinaves, en Angleterre ou en fets secondaires qu'il a provoqués l'ont amené au France, de modifications perceptibles dans les courbes voisinage d'une sorte de cote d'alarme. Le change- de fécondité. Le danger à craindre, avec l'avortement ment de médication sera rude. Mais c'est la seule libre, est qu'une substitution progressive se produise chance de guérison. La crise économique actuelle, entre la contraception et l'avortement, en particulier l'héritage un peu miraculeux du passé lui donnent chez les jeunes. Car s'il est sot d'être triomphaliste un répit d'à peine dix ans pour se préparer au choc à l'égard de l'avortement en le considérant comme douloureux que le début du nouveau traitement va le symbole de la libéralisation de la femme, s'il est entraîner.

Décès de Monsieur Eugène Schaus, ancien Vice-Président du Gouvernement

Le 30 mars est décédé à Luxembourg à l'âge de Monsieur Schaus était élu député pour la première 'o ans Monsieur Eugène Schaus, ancien Vice-Prési- fois en juin 1937 et son mandat fut renouvelé chaque dent du Gouvernement, ancien Vice-Président de la fois depuis lors. ^nambre des Députés, où il exerça son mandat parle- Du 14 novembre 1945 au 1er mars 1947 il occupa mentaire pendant plus de 40 ans, de novembre 1937 a les fonctions de Ministre de l'Intérieur et des Dom- janvier 1978. mages de Guerre, puis, du 1er mars 1947 au 3 Monsieur Eugène Schaus, né le 12 mai 1901 à juillet 1951 celles de Ministre de la Justice et de ^abränge, obtint son doctorat en droit en 1924 l'Intérieur. ?Près des études universitaires à Bruxelles, Berlin et A deux reprises, Monsieur Schaus occupa les fonc- ans. H a été avocat avoué au Barreau de Luxem- tions de Vice-Président du Gouvernement : dans le burg et Bâtonnier de l'Ordre. gouvernement formé à la suite des élections du 1er

33 février 1959 il était Vice-Président du Gouvernement, démocratie et vous avez toujours considéré qu'un Ministre des Affaires Etrangères et Ministre de la des hauts faits de votre carrière fut celui d'avoir été Force Armée du 2 mars 1959 au 15 juillet 1964; élu par vos pairs bâtonnier de l'ordre des avocats et dans le gouvernement formé à la suite des élections d'avoir été à plusieurs reprises garde des sceaux. du 15 décembre 1968 il était Vice-Président du Gou- Et puis vous avez su prendre vos responsabilités dans vernement, Ministre de la Justice, Ministre de l'In- les moments difficiles, comme Ministre des Dom- térieur et Ministre de la Force Publique du 6 février mages de Guerre, de l'Epuration, comme Ministre de 1969 au 17 juin 1974. la Défense nationale et vous avez montré par ailleurs A partir de 1974 et jusqu'à sa démission pour rai- ainsi qu'à tout moment que l'homme politique que sons de santé le 26 janvier 1978 il était Vice-Prési- vous êtes voulait rester près du peuple et le Ministère dent de la Chambre des Députés. En tant que doyen qui vous tenait le plus à cœur, c'était celui de l'In- d'âge il avait présidé la séance d'ouverture de la ses- térieur. » sion 1977/1978 le 11 octobre 1977. Des discours furent encore prononcés par Mon- Monsieur Schaus était l'un des fondateurs et le sieur Pierre Werner (PCS), Monsieur Alphonse principal initiateur du Groupement patriotique qui Hildgen (POSL), Monsieur Albert Bousser (PSD), s'est constitué après la deuxième guerre mondiale. A Monsieur René Urbany (PC) et Madame Colette partir de 1952 et pendant de nombreuses années il Flesch (PD). était président du Parti Démocratique. Dans la séance du 11 avril 1978 un vibrant hom- Lors de la séance du 9 novembre 1977, la Chambre mage a été rendu à la mémoire de Monsieur Eugène des députés a rendu hommage à Monsieur Eugène Schaus par Monsieur René Van den Bulcke, Pré- Schaus à l'occasion du quarantième anniversaire de sident de la Chambre des Députés, Monsieur Benny sa prestation de serment comme député. Nous repro- Berg, Vice-Président du Gouvernement, au nom de duisons ci-après des extraits des discours prononcés Monsieur Gaston Thorn, Président du Gouvernement, à cette occasion. ainsi que par les présidents resp. vice-présidents des groupes parlementaires, Monsieur Pierre Werner Monsieur Van den Bulcke, Président de la Cham- (PCS), Monsieur Marcel Schlechter (POSL), Ma- bre des Députés : dame Astrid Lulling (PSD), Monsieur René Urbany (PC) et Madame Colette Flesch (PD). Nous repro- « Vous me permettrez, j'en suis certain, cher Mon- duisons ci-après l'hommage rendu à la mémoire de sieur Schaus, de retracer à l'intention des plus jeunes Monsieur Eugène Schaus par Monsieur Benny Berg, de nos collègues le chemin qui fut le vôtre depuis le Vice-Président du Gouvernement. jour où vous vous présentâtes pour la première fois sur une liste électorale. Ce fut, si je ne me trompe, « Au nom du Gouvernement, et en remplacement sur la liste des indépendants, dans la circonscription de son Président, Monsieur Gaston Thorn, j'entends de l'Est, en 1928. Ce premier essai, qui ne fut point exprimer, en ces minutes de commémoration à la couronné de succès, ne vous fit pas démordre. Bien mémoire de Monsieur Eugène Schaus, les sentiments au contraire, vous insistiez de plus belle et ce fut 'la les plus sincères de respect et les plus profonds de réussite lors des élections partielles du Centre et du tristesse. Nord du 6 juin 1937 de date mémorable, où vous Il me semble inutile d'énumérer une nouvelle fois vous fîtes élire sur la liste du parti démocratique les étapes de la carrière politique longue et riche dans la circonscription du Centre ... Je n'ignore de Monsieur Schaus. Je me limiterai à répéter qu'en point que c'est une gageure de vouloir brosser le la personne d'Eugène Schaus le pays tout entier a portrait d'un collègue et je sais bien que vous êtes perdu une de ses personnalités de marque, dont l'ennemi de tout verbiage, fût-il à votre éloge. Aussi d'ailleurs le sort a été étroitement lié à l'évolution est-ce au risque de froisser votre modestie bien con- qu'a connu le pays durant le dernier demi-siècle. nue que je voudrais vous dire, au nom de tous nos Rarement en effet homme politique a déterminé de collègues, combien nous apprécions la rectitude de son empreinte le cours des événements pendant une votre jugement, la droiture de votre caractère et aussi longue période. l'intégrité intellectuelle que vous avez su garder tout Que ce soit au sein du Gouvernement, que ce soit au long de votre carrière et à travers toutes les vicis- sur le banc de l'opposition, Monsieur Schaus a tou- situdes de la politique. » jours fait preuve d'une exceptionnelle détermination dans l'action, d'une foi inébranlable dans le parle- Monsieur Thorn, Ministre d'Etat : mentarisme démocratique et d'une conviction immu- « Voyez-vous, c'est tellement exceptionnel de pou- able dans les bienfaits d'un libéralisme à dimension voir dire d'un homme politique après 50 ans de vie humaine. Engagement pour son parti, pour le pays politique et 40 années de vie parlementaire, qu'il n'a et tolérance envers tout le monde et toute opinion, jamais changé quant au fond ses principes. Vous ces deux vertus n'ont jamais cessé de lui servir de êtes resté un homme simple et qui d'entre nous ne guide dans ses paroles et actions. Son intégrité poli- se rappelle pas le Vice-Président du Gouvernement tique s'est d'ailleurs vue reflétée dans l'estime una- Schaus à la procession de l'Octave, figurant parmi nime de tous ses amis et adversaires politiques, de le comité de l'Harmonie municipale où il croyait de quelque bord qu'ils fussent. Le Gouvernement tout son devoir de se situer. Vous avez toujours respecté entier gardera de Monsieur Eugène Schaus le souve- les autres, vos adversaires comme vos amis et j'en nir d'un homme généreux, loyal et courageux, dont sais quelque chose. Vous êtes un libéral au sens plein le dévouement au service du pays restera exem- du terme. Vous êtes le défenseur des principes de la plaire. »

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, Messages de Nouvel An à Radio-Télé-Luxembourg

A l'occasion du Nouvel An, Son Altesse Royale le Acqui social ze garante'eren an eiser Jugend eng Grand-Duc s'est adressé au peuple luxembourgeois gesechert Zukunft op ze bauen. par un message télévisé en langue luxembourgeoise Eng Hoffnungsstreif um Horizont ass neierdengs cjui fut diffusé par Télé-Luxembourg le 1" janvier an der europäescher Enégong ze gesin. Mat de kom- 1978 au début de l'émission « Hei elei, kuck elei ». menden Europawahlen dîrfe mir erwârden, dass vum Le même message fut transmis par Radio-Luxem- europäesche Plang aus nei a stark Impulser op bourg dans la soirée au début du- « Owesmagazin ». t'Politik ausgin, de' sech konstruktiv op t'Situatio'n Le 31 décembre 1977 Radio-Luxembourg a dif- an alle Gebidder auswirke kennen. fusé un entretien avec Monsieur Gaston Thorn, Pré- Iech all wënschen ech, dass trotz eise Problemen sident du Gouvernement, au début du « Owesmaga- dât neit Joer vill Guddes a Sche'nes brenge soll. zin ». Meng Fra a meng Kanner schle'sse sech dëse Wënsch De son côté, Télé-Luxembourg a transmis un mes- vu ganzem Hèrz un. sage de Monsieur Gaston Thorn, Président du Gou- vernement, le 31 décembre 1977 au début du Jour- Message de Nouvel An de Monsieur Gaston nal de Télé-Luxembourg. Thorn, Président du Gouvernement, diffusé Un message de Monsieur Gaston Thorn, Président dans le cadre de l'émission Hei Elei, Kuck Elei du Gouvernement, a été transmis également au début de l'émission « Hei elei, kuck elei » le 1er janvier Méng léif Matbiirger, 1978. Et däerft sech wuel kee vun Iech wonneren, wann Nous reproduisons ci-après le texte de ces mes- ech nées eng Kéier, um Enm vun dësem Joer, an deem sages. souvill geschitt as, op déi weltwäit an och op eis ege Message de Nouvel An schwiereg wirtschaftlech Situatioun ze schwätze kom- de Son Altesse Royale le Grand-Duc men. Net, datt ech mech haut laang mat deern wat hannert eis läit ophale wëllt, mee et as nun eemol Le'f Lëtzebuerger ! net esou, dass mam Joërswiessel och ons ekonomesch Et ass ké frëndlecht Joer dât elo zu Enn gét. a sozial Lag fundamentale Changementer ënnerworf T'Problemen vun der Welt hun net virun eise war, wat een ugesiechts der schlechten Resultater Grenzen stall gehâlen. Fir t'e'scht zënter Joerzengten vun 1977 nëmmen bedauere kann. huet sech eist Land op eng wirtschaftlech Krise Ouni der Däiwel gläich wellen un d'Wand ze astelle missen, de' net vun haut op muer behuewe ka mölen, muss ech eben objektiv soen, datt d'Joër gin. Well, we' mer all wessen, ass sie nëmmen we'neg 1978 sech alles anesch wéi freedeg annoncéiert. vun eis selwer ofhängeg. Mir sin leider net, we' mir Méi wi jee as klor, datt mat der Energiekris vun dât lang gemengt hâten, eng Insel vu Wuelstand a 73/74 d'Zäite vum unbegrenzte a bëllegem Wirt- Secherhét an enger onro'eger Welt. schaftswuesstem eriwwer sin. D'Weltwirtschaft as Scho verschiddentlech hun ech t'Geléenhét gehât zënterhier an engem Ëmbroch, wéi mir e nom Krich ze soen, wivill t'Solidarite't an eso' schwe'eren Zeiten nët méi kaant hun. Jong Staten, aus der Drëtter Welt, fir eis alléguer bedeite muss. stréiemen op de Maart, nieeschtens mat ganz niddrege Dëst solidarescht Zesumniestoen soll ké Wuert sin, Präisser an niddrege Gestéungskaschten. Dat as hin- dât gudd klengt an net vill duerstellt. Et muss och nen doduurch méiglech, well se zu engem groussen weiderhin praktesch zum Ausdrock kommen, eso' Deel mat moderne Produktiounsunitéiten a beilegen we' mir et a läschter Zeit bewisen hun. Hâptsâch ass Aarbechtsleit schaffe kennen, a well an den Indu- a bleiwt dobei d'Erhâlen an t'Neischâfen vun Ar- strielänner an dene leschten 20 Joër d'Léin dacks bechtsplâtzen an t'Secherong vun engem gerechten méi séier an d'Lut geschooss sin, wéi de Produk- Akommes fir jidderén. tiounswuesstem dat erlabt hätt. Dat alles mécht déi Vu ville Seiten gin dofir seriös Ustrengongen on- fir d'Zukunft bluttnoutwendeg nei Investissementer nerholl. Ech wëll als e'scht d'Tripartite nennen. Ech méi schwéier, well nëmmen esou kennen mir nei an ge'f och speziell t'Beme'ongen ervirhiewen eis éko- zousätzlech Aarbechtsplazen schafen. Duurch déi nomesch Basis ze erweideren. Zu dem Zweck ass de Emstänn gët et ëmmer méi offensiichtlech, datt déi Comité de Développement économique kîrzlech opge- meescht Industriestaaten, a mir mat un der Spëtz, sta'llt gin. Munech âner Initiativen lâfen an dèrsel- op engem ze grousse Fous liewen, wat sech oft an wechter Richtong. defizitären Budgeten oder an negativen Zahlungs- Wa mir och haut ké Grond zum Optimismus hun, oder wéi bei ons an negativen Handelsbilanzen weist. so' hu mer dach nach allerhand Trömp an der Hand: Deen Iwwel huet natiirlech nët un eise Grenzen dât sin t'Qualite't vun der Arbecht, der Ausbildung halt gemaach, ëmsou méi wou de Maart am Land a» der Educatio'n, eis géographesch Lag an eis Posi- selwer ze kleng as, a quasi eis ganz Wirtschaft op tio n am Marché Commun. Mé besonnesch denken den Export orientéiert as. Doduurch as et komm, ech hei un eis intern politesch a sozial Stabilite't. dat onsen nationale Wirtschaftswuesstem 1977, sou ^ât si wichteg Aktivposten de' mir ausnotze kennen wäit een et viraus gesäit, keng 1,5% erreecht, an datt a sollen, mé de' mir virun allem erhâlen a verstärke Aarbechtsplazen, nët nëmmen an der Sidérurgie, of- Bussen, fir a voller Gerechtegkét jidferengem den gebaut musse gin, fir onsen Haaptsektor engeger- fek ••••MM

moosse konkurrenzfähig an %. vun den Aarbechts- schen ech engem jiddereen vun lech eng gutt Ge- plazen ze erhalen. Et as elo och un der Zäit z'erken- sondheet, vill perséinlech Freed a Gléck, an ons allé- nen, datt et dem Land net nëmme schlecht geet, well guer e gutt neit Joër. de Stolsektor Misär huet. Wat gëscht Monsanto war, ka mar eng aner Entreprise sin, weint loun-, präis- Message de Nouvel An oder währungspoliteschen Uursachen. Souwéisou war- de Monsieur Gaston Thorn, Président du ten mir am Stolsektor nach Joëre laang Schwiereg- Gouvernement, diffusé dans le cadre du Journal kéten kennen. Dofir duerfe mer, ob mer et wellen de Télé-Luxembourg oder nët, déi eescht Situatio'n nët méi ënnerschat- zen, well et eis alléguer ouni Ausnam betrefft. Tout homme politique qui, en cette fin d'année, Ech appelléieren nach eng Kéier, wéi all meng s'adresse à ses concitoyens, ne peut s'empêcher de par- auslännesch Kollegen an esou guer nach méi wi sie, ler de la crise économique qui hélas continue à peser un d'Solidariteit vun alle Matbiirger. Mir setzen all lourdement sur les pays industriels. Les chiffres sont am selwechten Naachen, an op d'laang Weil as et éloquents. La seule Communauté européenne compte kengem méiglech sech eleng, op Käschte vun denen près de 6 millions de chômeurs, dont plus de 2 mil- aneren, iwwer Waasser ze halen. Dëst gëlt esouwuel op lions ont moins de 25 ans; la moyenne communau- nationalem ewëi um europäeschem an internationalem taire du taux d'inflation frôle toujours les 10%. Le Plang. Dofir muss ech energesch deen neien, emmer taux de croissance moyen pour l'année 1977 sera bien méi verstoppten Protektionnissem, vun deem eng inférieur à ce que l'on escomptait au début de l'année grouss Zuel vu Länner ugezu gin, veruurtelen. Wann et les perspectives pour l'année 1978 ne sont guère ons Nopeschlänner doran hiert Heel géingen sichen, réconfortantes. da war dat fir eis, déi mir keen Ofsaatz an onsem La crise est donc dure réalité. Comment en sortir ? égenem Land hun, eng Katastroph, méi grouss wéi Il est évident qu'une crise qui secoue le monde en- mir se an den 30er Joëren kannt hun. Wann d'Soli- tier ne peut trouver de remèdes efficaces que dans un daritéit weltwäit noutwendeg as, wann se um euro- cadre très large, international. Les problèmes écono- päeschem Plang gefuerdert gëtt a wann och d'Regie- miques et sociaux qui se posent aux pays occiden- rungschefen vun groussen a gréssten Länner dozou taux sont des problèmes communs. Le rétablissement oprufen, dann as se nach vill méi noutwendeg an en- de l'emploi, la lutte contre l'inflation, l'amélioration gem Land vun knapp 300 000 Matbiirger. Ween dat des conditions de vie et de travail exigent en consé- nët agesäit a nët duerno handelt as nët nëmmen dem quence des solutions communes ou harmonisées. Car Land, mé och sech selwer nët gutt. l'interdépendance de nos économies est telle que seul Op nationalem Plang huet Zesummestoë vum ganze un effort commun d'innovation nous permettra d'en- Völlek schons déi éischten Resultater bruecht. D'In- visager de meilleurs lendemains. Or, l'Europe com- flatioun as wäit zréckgaang, läit zwaar nach iwwer munautaire que fait-elle dans cette tourmente ? Elle 5 %. Mé onst Resultat as hei besser wéi dat vun allen se laisse, hélas, balloter et les Neuf se sont, jusqu'à aaneren EG-Länner mat Ausnam vun Däitschland. présent, révélés incapables d'organiser leur solidarité. D'Aarbechtslosegkeet könnt a Grenze gehale gin, ob- Certes, les institutions continuent à fonctionner. Mais schongs vill Plazen ofgebaut goufen. An hei gi mir notre volonté politique s'est montrée défaillante, nos vun allen europäeschen Länner beneit. Des relativ gutt velléités d'agir dépassent rarement le premier stade. Resultater sin nët ze lescht der Zesummenaarbecht La constatation que l'Europe n'a pas craqué de- tëscht Regirung an de Sozialpartner zouzeschreiwen. vant ce nouveau défi que constitue la crise me semble Sollt dat landeswäit gutt Versteesdemes, dat sech ën- révélatrice de l'état d'esprit et de toute absence de nert anerem an der Tripartite niddergeschloen a be- confiance en nous-mêmes. Jadis l'Europe sortait tou- währt huet, erhale bleiwen, esou besti berechtegt jours plus unie et plus forte des épreuves qui lui Hoffnungen, datt mir och duurch déi schwéier Zäit étaient imposées de l'extérieur. Aujourd'hui il n'en vun haut mat engem bloen A ewechkommen an eng est plus ainsi. Bien pire, l'Europe risque de se dis- besser Zukunft virberede kennen. Jiddefalls steet fest loquer. D'anciens réflexes protectionnistes, nationa- datt Näid, Sträit tëschent Beruffsgruppen a Gefähr- listes et égoïstes renaissent. Les premières élections dung vum sozialen Fridd ons ouni jidder Chancen directes du Parlement européen qui tout de même zum Ruin f eiren géngen. sont bien loin d'être révolutionnaires, seront repor- Duerfir mengen ech grad, datt mer mat engem tées. L'élargissement, jadis accueilli avec enthousias- gudde Steck Vertrauen an dat nächst Joër eragoen me, sème la panique dans nos rangs. Pour certains däerfen. Och, a wann ech Iech beim beschte Welle il est le bienvenu, mais pour des raisons regrettables, keng suergefräi Zukunft versprieche kann, sin ech car ils espèrent la dilution de ce qui existe. dach esou keng ze glewen, datt d'Lëtzebuerger Vollek Pourtant, l'Europe est une nécessité absolue, pour des Erausfuerderung, wéi schon esou oft an der Ver- tous les pays membres, pour les grands et pour les gaangenheet, ze bestoe weess. Datt dëse mai virsichti- petits. Il y va de leur développement économique et gen Optimismus nët Lige gestroeft gët, dat wënschen de leur progrès social. Il y va aussi de l'équilibre et ech lech alléguer vu ganzem Häerz. Meng Zouver- de la paix du monde. Il y va encore de la sauvegarde siicht déi dir deelen sollt, berout op der Feststellung, de nos valeurs communes de civilisation. Il y va en- dat onst Schicksal, ons Chancen fir Zukunft an onser fin, pour nous Luxembourgeois, tout bonnement de all, dat heescht an ären Hänn läit. Wann dir a mir notre survie. all zesummen um selwechten Strank zéien, dat garan- Il n'est pas encore trop tard, mais il est temps de téieren ech Iech, dann iwersteet onst Land dës Kris relancer l'entreprise commune qu'est l'unification besser wéi all déi aner. Mat dëser Zouversiicht wën- européenne. Respectons nos promesses, traduisons

36 nos proclamations solennelles en réalités, ce n'est la nécessité de cette solidarité et persuadé que je suis qu'ainsi que nous pouvons avancer sur ce long che- que cette solidarité à laquelle il n'y a pas d'alterna- min qui doit nous conduire vers une Europe unie, tive nous aidera à sortir du creux de la vague que démocratique et prospère. nous traversons actuellement, que je vous exprime à La solidarité, qu'elle soit nationale ou européenne, tous et à chacun mes meilleurs vœux de bonheur et doit valoir pour le meilleur comme pour le pire. de bonne santé pour 1978. C'est avec l'espoir que tous deviennent conscients de

Nouvelles diverses

Visites à Luxembourg sieur René van den Bulcke, Président de la Cham- bre des Députés. Au cours de la journée du 15 février Au cours d'une visite à Luxembourg, Madame le il a eu des entrevues avec Monsieur Gaston Thorn, r D Hildegard Hamm-Brücher, Ministre d'Etat au Président du Gouvernement, Ministre des Affaires Ministère des Affaires Etrangères de la République Etrangères, avec Monsieur Jean Hamilius, Ministre Fédérale d'Allemagne, a été reçue le 17 janvier par adjoint des Affaires Etrangères, avec Monsieur René Monsieur Gaston Thorn, Président du Gouvernement, Van den Bulcke, Président de la Chambre des Dé- avant de visiter l'Ecole européenne au Kirchberg. putés. Monsieur Czernetz a ensuite participé à une Après une entrevue avec les parlementaires alle- réunion avec les présidents des groupes politiques mands, membres du Parlement européen, elle a parti- de la Chambre. Après un déjeuner offert par le Gou- cipé à une table ronde, et dans la soirée elle a donné vernement en l'honneur du Président de l'Assem- une conférence sur le thème : « Grundlagen und blée consultative du Conseil de l'Europe et une visite Ziele eines demokratischen Bildungssystems in Eu- de la Ville de Luxembourg, Monsieur Czernetz a ropa ». quitté le Grand-Duché à destination de Francfort. Le 19 janvier, Madame Simone Veil, Ministre de la Santé et de la Sécurité Sociale de la République Le 16 février, Monsieur Lorenzo Natali, vice-pré- Française, a effectué une visite à Luxembourg. Elle sident de la Commission des Communautés europé- assista d'abord au Kirchberg au Symposium de ennes, plus particulièrement chargé des questions rela- l'Union Européenne des Médecins Omnipraticiens et tives à l'élargissement de la Communauté, s'est rendu avait ensuite une entrevue avec Monsieur Benny à Luxembourg dans le cadre d'une série de visites Berg, Vice-Président du Gouvernement, Ministre du dans les capitales des pays membres des Communau- Travail et de la Sécurité sociale. Après un déjeuner tés européennes. Le but de ces visites a été de sonder offert par le Gouvernement luxembourgeois, Madame les gouvernements au sujet des demandes d'adhésion Veil s'est entretenue avec Monsieur Emile Krieps, de la Grèce, du Portugal et de l'Espagne. A cette fin Ministre de la Santé publique, avant de visiter le il a eu une entrevue en tête-à-tête avec Monsieur Centre hospitalier de Luxembourg. Gaston Thorn, Président du Gouvernement, Minis- tre des Affaires Etrangères. Les questions relatives à Le 24 janvier, Monsieur Andries van Agt, Premier l'élargissement des Communautés ont été discutées Ministre des Pays-Bas, et Monsieur Christoph van d'une manière approfondie au cours d'une réunion der Klaauw, Ministre des Affaires Etrangères, ont de travail présidée par Monsieur Jean Hamilius, fait une visite officielle à Luxembourg. A leur des- Ministre adjoint des Affaires Etrangères. La visite cente d'avion, les hôtes néerlandais ont été accueillis fut clôturée par un déjeuner de travail au cours du- par Monsieur Gaston Thorn, Président du Gouverne- quel Monsieur Natali a pu procéder à un échange de ment. Peu de temps après eurent lieu des entretiens vues avec Monsieur Benny Berg, Vice-Président du politiques entre le Premier Ministre et le Ministre Gouvernement, et Monsieur Josy Barthel, Ministre des Affaires Etrangères néerlandais et le Président et de l'Environnement. le Vice-Président du Gouvernement luxembourgeois. En fin de matinée les hôtes néerlandais ont été reçus Le 2 mars, Monsieur Werner Maihofer, Ministre en audience par Son Altesse Royale le Grand-Duc Fédéral de l'Intérieur, a fait une visite à Luxem- au Palais de Luxembourg. Après une réunion de bourg. A cette occasion Monsieur Gaston Thorn, Pré- travail entre les délégations néerlandaise et luxem- sident du Gouvernement, Ministre des Affaires Etran- bourgeoise, le Président du Gouvernement a offert un gères, et Monsieur Jos. Wohlfart, Ministre de l'In- dejeuner aux hôtes néerlandais au Château de Sen- térieur, d'une part, et Monsieur Werner Maihofer, ningen. Le Premier Ministre et le Ministre des Af- Ministre de l'Intérieur de la République Fédérale taires Etrangères néerlandais ont regagné les Pays- d'Allemagne, et Monsieur Heinz-Werner Meyer- Bas le même jour par avion. Lohse, Ambassadeur de la République Fédérale d'Al- Le Président de l'Assemblée consultative du Con- lemagne, d'autre part, ont signé une convention sur seil de l'Europe, Monsieur Karl Czernetz, a effectué l'assistance mutuelle en cas de catastrophes ou d'acci- les 14 et 15 février une visite officielle à Luxembourg. dents graves. Cette convention règle le mode et la »Jans la soirée du 14 février il a été l'hôte de Mon- procédure relatifs à l'assistance au cas où un fran-

37 •••••^••••MN

chissement de la frontière commune s'avère néces- lieux de travail des institutions européennes et en saire. particulier du Parlement européen. Les 13 et 14 mars, Monsieur Umba-di-Lutete, Mi- Le 19 janvier, Monsieur Gaston Thorn, Président nistre des Affaires Etrangères de la République du du Gouvernement, a eu à Rome des entretiens poli- Zaïre, s'est rendu à Luxembourg. Il a eu des entre- tiques avec Monsieur Giulio Andreotti, Premier Mi- tiens avec Monsieur Gaston Thorn, Président du nistre italien, et avec Monsieur Arnoldo Forlani, Gouvernement. Ces entretiens ont notamment porté Ministre des Affaires Etrangères. sur le plan de développement du Zaïre proposé par le Les 21 et 22 janvier, Monsieur Gaston Thorn, Pré- Président Mobutu et sur les possibilités offertes dans sident du Gouvernement, a eu à Jérusalem des entre- ce cadre à l'économie luxembourgeoise. Au cours de tiens politiques avec Monsieur Begin, Premier Minis- sa visite, le Ministre des Affaires Etrangères du tre israélien, et avec Monsieur Dayan, Ministre des Zaïre a été reçu en audience par Son Altesse Royale Affaires Etrangères. Monsieur Thorn a également été le Grand-Duc au Palais de Luxembourg. Il a visité reçu par Monsieur Kazir, Président d'Israël. les usines Arbed Belval et Arbed Differdange et il a participé à une réunion de travail entre les déléga- Monsieur Gaston Thorn, Ministre des Affaires tions zaïroise et luxembourgeoise. Etrangères, s'est rendu le 14 février à Copenhague où il a assisté à la réunion des Ministres des Affaires Les 15 et 16 mars, Monsieur S. S. Nxumalo, Minis- Etrangères des Communautés européennes dans le tre de l'Industrie, des Mines et du Tourisme du Swazi- cadre de la coopération politique. land, s'est rendu à Luxembourg où il a eu des entre- tiens avec Monsieur Gaston Thorn, Président du Du 19 au 23 mars, Monsieur Gaston Thorn, Pré- Gouvernement. Au cours de ces entretiens il a été sident du Gouvernement, Ministre de l'Economie question d'un certain nombre de projets de dévelop- nationale, a accompagné Son Altesse Royale le Grand- pement de l'infrastructure industrielle et écolière Duc héritier, Président d'honneur du Comité de Dé- du Swaziland pouvant intéresser des firmes luxem- veloppement Economique, et Monsieur Emmanuel bourgeoises. Au cours de sa visite le Ministre a par- Tesch, Président de la Chambre de Commerce, Pré- ticipé à une réunion de travail et il a visité les sident de l'Arbed, au cours d'une tournée aux Etats- usines Arbed Belval et Arbed Differdange. Unis, et notamment à New-York, Los Angeles et Chi- cago, en vue de promouvoir de nouveaux investisse- Monsieur Li Chiang, Ministre du Commerce Exté- ments au Luxembourg. rieur de la République Populaire de Chine, s'est ren- du le 2 avril en visite officielle à Luxembourg. Après Monsieur Gaston Thorn, Président du Gouverne- un tête-à-tête avec Monsieur Gaston Thorn, Président ment, accompagné de Monsieur Jean Hamilius, Mi- du Gouvernement, Ministre des Affaires Etrangères, nistre adjoint des Affaires Etrangères, a participé Monsieur Li Chiang a été reçu en audience par Son les 7 et 8 avril à la réunion du Conseil européen Altesse Royale le Grand-Duc au Palais de Luxem- à Copenhague. bourg. Une réunion de travail entre les délégations Relations internationales chinoise et luxembourgeoise eut lieu en fin de mati- née. Dans la soirée, un dîner fut offert en l'honneur Le Gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg du Ministre du Commerce extérieur de la Répu- et le Gouvernement de la République des Comores, blique Populaire de Chine par Monsieur Gaston désireux de renforcer les relations amicales existant Thorn, Président du Gouvernement. entre les deux pays, ont décidé d'établir des rela- tions diplomatiques au niveau d'ambassades, à par- er Visites à l'étranger tir du 1 février 1978. En vertu du traité sur la représentation diplomatique entre le Grand-Duché de Luxembourg et le Royaume des Pays-Bas, le Luxem- Monsieur Gaston Thorn, Président du Gouverne- bourg sera représenté auprès de la République des ment, Ministre de l'Economie Nationale, s'est rendu Comores par l'Ambassade des Pays-Bas. le 11 janvier à New York. Il a officiellement installé dans ses fonctions Monsieur Vance Wyckoff, Direc- Communautés européennes teur exécutif du Comité pour le développement éco- nomique aux Etats-Unis. Au cours d'un déjeuner de Dans la période du 3 au 25 avril le Conseil des travail offert par Monsieur Douglas C. Dillon, ancien Communautés européennes a tenu 8 sessions à Lu- Secrétaire d'Etat au Trésor des Etats-Unis, aux pré- xembourg, à savoir : la 507e session et la 512e ses- sidents d'une dizaine de grandes firmes et banques sion (pêche) les 3 et 24 avril; la 508e session (affaires américaines, il a prononcé un discours. étrangères/finances) le 3 avril; la 59e session (af- faires étrangères) les 3 et 4 avril; la 510° session et Monsieur Gaston Thorn, Président du Gouverne- e e la 513 session (agriculture) les 4 et 5 avril; la 511 ment, s'est rendu le 2 février à Paris où il s'est entre- e tenu avec Monsieur Valéry Giscard d'Estaing, Pré- session (économie/finances) le 17 avril et la 514 sident de la République française. Les entretiens ont session (coopération au développement) le 25 avril. porté essentiellement sur les problèmes européens et Une session plénière du Parlement européen s'est ont permis de confirmer la ferme résolution des gou- déroulée du 16 au 20 janvier à Luxembourg avec vernements français et luxembourgeois de maintenir notamment les points marquants suivants : la décla- le respect de la lettre et de l'esprit des accords inter- ration de Monsieur Roy Jenkins, président de la venus en 1965 entre les gouvernements des Etats Commission des Communautés européennes, sur membres de la Communauté européenne au sujet des l'union économique et monétaire et la déclaration de

38 Monsieur K. B. Andersen, ministre danois des af- turation et de modernisation conformes à la politique faires étrangères, président en exercice du Conseil des Gouvernements et de la CEE en la matière. des Communautés européennes, sur le programme de Tous les problèmes techniques, économiques, finan- travail pour le lcl' semestre 1978 sous présidence da- ciers, sociaux et de reconversion seront cernés avec noise. précision. Lors de la session d'avril qui s'est tenue du 10 au Les Gouvernements et la Commission vérifieront à 14 avril à Luxembourg, les résultats du Conseil euro- partir de ces données la conformité aux politiques péen de Copenhague ont été longuement examinés précitées. par les parlementaires. Par ailleurs, la plus large consultation des organi- sations représentatives des travailleurs et employés Economie sera entreprise par les Gouvernements et la Com- mission. Au 30 avril, la somme de bilan des établissements Affaires sociales bancaires et d'épargne de Luxembourg s'est élevée à 2 151 milliards de francs. Par rapport au 31. 12. 77 En application des dispositions de la loi du 23 on note une augmentation de 1,7% et par rapport décembre 1976 portant réforme du salaire social au 30. 4. 77 une augmentation de 18,8%. Le nombre minimum, les taux du salaire social minimum ont d'établissements bancaires et d'épargne pris en consi- subi au 1er janvier 1978 une revalorisation de 4%. dération est de 93, dont 90 établissements en acti- Le taux mensuel du salaire social minimum des tra- vité. vailleurs adultes est passé ainsi à 6 003 fr. à la cote Au 30 avril le patrimoine global net des fonds 100 de l'indice des prix à la consommation (16 914 fr. à la cote d'application de 281,76 points). A partir d'investissements luxembourgeois s'est élevé à 84,37 er milliards de francs. L'augmentation par rapport au du 1 janvier 1978, le bénéfice du salaire social 31 décembre 1977 est de 0,77%. Le nombre de fonds minimum est étendu au personnel occupé dans les pris en considération est de 76. entreprises de type familial de l'agriculture et de la viticulture. La réglementation du salaire social mini- La restructuration de la MMK-A mum s'appliquera donc dorénavant à tous les salariés sans exception. Le Gouvernement du Grand-Duché de Luxem- La moyenne semestrielle de l'indice des prix à la bourg, représenté par Monsieur Gaston Thorn, Pré- consommation a dépassé le 1er février 1978 la cote sident du Gouvernement, Ministre de l'Economie d'échéance de 284,54 points. Les salaires et traite- nationale, Monsieur Benny Berg, Vice-Président du ments devaient donc être adaptés avec effet au 1er Gouvernement, Ministre du Travail et de la Sécurité février à la cote d'application de 288,80 points. Le sociale, et Monsieur Jacques F. Poos, Ministre des taux mensuel du salaire social minimum des tra- Finances, et le Gouvernement belge, représenté par vailleurs adultes est ainsi passé à 17 337 fr. et le taux Monsieur L. Hurez, Vice-Premier Ministre, Monsieur horaire à 100,20 fr. W. Claes, Ministre des Affaires Economiques, et Monsieur A. Califice, Ministre de la Prévoyance So- Le 26 janvier, Monsieur Benny Berg, Vice-Prési- ciale, ont procédé le 16 mars 1978 à Bruxelles, en dent du Gouvernement, Ministre du Travail et de la présence de Monsieur E. Davignon, Membre de la Sécurité sociale, et Monsieur José Luis Los Arcos y Commission des Communautés européennes chargé Elio, Ambassadeur d'Espagne à Luxembourg, ont des affaires industrielles, à un large échange de vues signé un accord intérimaire concernant les alloca- concernant la sidérurgie de l'UEBL dans une pers- tions familiales entre l'Espagne et le Grand-Duché. pective européenne. Le 29 mars, Monsieur Gaston Thorn, Président du A l'issue de ces entretiens, le communiqué sui- Gouvernement, Ministre des Affaires Etrangères, et vant a été rendu public : Monsieur Benny Berg, Ministre du Travail et de la Constatant à partir des graves difficultés indus- Sécurité sociale, d'une part, et Monsieur José Luis trielles et sociales soulevées par l'entreprise sidérur- Los Arcos y Elio, Ambassadeur d'Espagne à Luxem- gique MMR-A, tant en Belgique qu'au Grand-Duché bourg, d'autre part, ont signé le Deuxième Avenant de Luxembourg, et que les Gouvernements et la Com- à la Convention entre le Grand-Duché de Luxem- mission se sont attachés à résoudre, qu'il y a lieu bourg et l'Espagne sur la sécurité sociale, signée le d'intervenir en temps opportun dans la solution de 8 mai 1969. Cet Avenant a pour objet de porter le problèmes structurels, les Gouvernements tiennent à montant des allocations familiales versées pour les ce que la restructuration de la sidérurgie de l'UEBL enfants résidant en Espagne à 400 francs à l'indice s« déroule dans un contexte planifié, prenant en 225, avec adaptation automatique à l'indice du compte non seulement les aspects techniques, écono- coût de la vie suivant la formule applicable en ma- miques et financiers, mais aussi l'important volet so- tière d'allocations familiales. ^al ainsi que la nécessaire reconversion industrielle Le Groupe de travail ministériel des Affaires so- des bassins sidérurgiques. ciales de l'Union économique BENELUX s'est réuni Les Gouvernements belge et luxembourgeois le 27 février à Bruxelles sous la présidence de Mon- agissent ainsi à la demande expresse de la Commis- sieur G. Spitaels, Ministre belge de l'Emploi et du sion qui désire voir la sidérurgie de l'UEBL se con- Travail. Le Luxembourg était représenté à cette former aux objectifs de la CECA et s'inscrire dans réunion par Monsieur Benny Berg, Ministre du Tra- Un cadre européen. Les industries sidérurgiques de vail et de la Sécurité sociale, et Monsieur Maurice EBL devront rendre leurs programmes de restruc- Thoss, Secrétaire d'Etat au Ministère du Travail.

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^^^ Mémorial

Mois de janvier

Ministère d'Etat Un règlement grand-ducal du 9 janvier 1978 porte désignation de cinq emplois à attributions particu- Un règlement gouvernemental du 27 janvier 1978 lières de l'administration des douanes, (page 6) modifie les barèmes et indemnités prévus par le règlement grand-ducal du 18 décembre 1972 sur les Ministère de la Justice frais de route et de séjour ainsi que sur les indem- nités de déménagement des fonctionnaires et em- Un règlement grand-ducal du 21 janvier 1978 ployés de l'Etat, (page 56) porte organisation du stage judiciaire et réglemente l'accès au notariat, (page 40) Ministère des Affaires Etrangères Un règlement grand-ducal du 25 janvier 1978 fixe et du Commerce Extérieur les taux de cessibilité et de saisissabilité des rémuné- Un règlement grand-ducal du 9 janvier 1978 porte rations, pensions et rentes, (page 53) publication de la décision M (77) 4 du 3 mai 1977 du Comité de Ministres Benelux relative à l'établisse- Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale ment et l'emploi de la lettre de voiture — document de transport pour les transports routiers rémunérés Un règlement grand-ducal du 26 janvier 1978 de marchandises entre les pays du Benelux, (page porte modification du règlement grand-ducal du 21 48) décembre 1973 concernant le statut du personnel de la caisse nationale d'asstirance maladie des ouvriers, Ministère des Finances de la caisse de maladie des fonctionnaires et employés Un arrêté ministériel du 3 janvier 1978 porte pu- publics et de la caisse de maladie des employés privés, blication des barèmes de la retenue d'impôt sur les (page 53) salaires, (page 2) Un règlement grand-ducal du 26 janvier 1978 Un arrêté ministériel du 4 janvier 1978 porte pu- porte modification du règlement grand-ducal du 30 blication des barèmes de la retenue d'impôt sur les mars 1977 concernant le statut du personnel de pensions, (page 4) l'Office des assurances sociales, (page 54)

Mois de février

Ministère de l'Agriculture et de la Viticulture relatives aux instruments de pesage totalisateurs con- tinus, (page 81) Un règlement grand-ducal du 26 janvier 1978 fixe Un règlement ministériel du 13 février 1978 con- la liste nationale des variétés des espèces de plantes cerne les dispenses du port de l'uniforme des agents agricoles, (page 65) de l'administration des douanes, (page 110) Un règlement ministériel du 15 février 1978 fixe Un règlement grand-ducal du 21 février 1978 pour 1978 le salaire annuel de l'ouvrier et de l'ou- porte application de la directive du Conseil des Com- vrière agricole ou viticole logé et nourri, (page 111) munautés Européennes du 27 juillet 1976 modifiant la directive 71/354/CEE concernant le rapproche- Ministère de l'Education Nationale ment des législations des Etats membres relatives aux Un règlement grand-ducal du 25 janvier 1978 mo- unités de mesure, (page 112) difie le règlement grand-ducal du 2 juin 1972 con- Un règlement grand-ducal du 21 février 1978 cernant l'organisation scientifique des cours univer- porte application de la directive du Conseil des Com- sitaires, les programmes de l'enseignement et les munautés Européennes du 27 juillet 1976 concer- modalités des examens, (page 104) nant le rapprochement des législations des Etats mem- bres relatives aux tables alcoométriques. (page 114) Ministère des Finances Ministère de l'Intérieur Un règlement grand-ducal du 8 février 1978 mo- difie l'arrêté grand-ducal du 27 février 1931 portant Un règlement grand-ducal du 25 janvier 1978 dé- règlement d'exécution de la loi du 16 juin 1930 con- termine l'uniforme et l'armement du personnel de cernant la réorganisation du Crédit foncier de l'Etat, l'administration des Eaux et Forêts, (page 105) (page 80) Un règlement ministériel du 8 février 1978 modi- Un règlement grand-ducal du 17 février 1978 fie celui du 10 mai 1966 portant fixation des frais de porte application de la directive du Conseil des Com- route et de séjour ainsi que des indemnités de démé- munautés Européennes du 24 juin 1975 concernant nagement revenant aux fonctionnaires et employés le rapprochement des législations des Etats membres communaux, (page 109)

40 Ministère de la Santé Publique pourront intervenir les promotions jusqu'aux fonc- tions respectivement de chef de bureau technique et Un règlement grand-ducal du 21 janvier 1978 de chef de bureau à l'administration de l'aéroport, porte modification du règlement grand-ducal du 15 (page 64) juillet 1975 ayant pour objet de déterminer les con- Un règlement grand-ducal du 3 février 1978 dé- ditions d'intervention, l'organisation et le fonction- termine les conditions d'octroi et de retrait des auto- nement du fonds des gros risques, (page 104) risations d'établissement et d'exploitation des services de transports routiers réguliers de personnes rému- Ministère des Transports et de l'Energie nérées, (page 75) Un règlement ministériel du 7 février 1978 déter- Un règlement grand-ducal du 21 janvier 1978 mine les conditions générales d'exploitation de ser- complète l'article 1er du règlement grand-ducal du vices de transports routiers réguliers de personnes 26 juillet 1975 déterminant la cadence à laquelle rémunérées, (page 77)

Mois de mars

Ministère d'Etat — de l'Accord modifiant l'Accord interne relatif au financement et à la gestion des aides de la Com- Un règlement grand-ducal du 24 février 1978 fixe munauté, signé le 11 juillet 1975, signés à Bruxel- l'heure légale pour la saison d'été 1978. (page 128) les, le 28 mars 1977. (page 172) Un règlement grand-ducal du 14 mars 1978 mo- Une loi du 14 mars 1978 porte approbation de la difie le règlement grand-ducal modifié du 19 mars Convention européenne relative à la suppression de 1963 déterminant les localités de vote qui ne sont pas la légalisation des actes établis par les agents diplo- chef-lieu de commune, (page 232) matiques ou consulaires, signée à Londres, le 7 juin 1968. (page 192) Ministère des Affaires Etrangères Une loi du 14 mars 1978 porte approbation de la et du Commerce Extérieur Convention supprimant l'exigence de la légalisation Un arrêté grand-ducal du 24 février 1978 porte des actes publics étrangers, faite à La Haye, le 5 publication du procès-verbal, établi à Strasbourg, le octobre 1961. (page 194) 20 janvier 1978 par le Secrétaire Général du Conseil Une loi du 14 mars 1978 porte approbation du de l'Europe et atteste l'approbation d'un amendement Protocole financier entre la Communauté Economique apporté à l'article 26 du Statut du Conseil de l'Eu- Européenne et la Grèce, signé à Bruxelles, le 28 fé- rope, (page 128) vrier 1977. (page 198) Un règlement grand-ducal du 15 février 1978 Une loi du 14 mars 1978 porte approbation du modifie le règlement grand-ducal du 12 janvier 1973 Deuxième Protocole modifiant l'article 80, alinéa 2, soumettant à licence l'importation de certaines mar- du Traité instituant l'Union économique Benelux, chandises, (page 144) signé à Bruxelles, le 26 janvier 1976. (page 204) Une loi du 14 mars 1978 porte approbation du Une loi du 14 mars 1978 porte approbation du Deuxième Protocole, signé à Luxembourg, le 19 oc- Protocole, signé à Luxembourg, le 6 janvier 1977, tobre 1976, portant modification de la Convention modifiant l'Accord entre le Grand-Duché de Luxem- coordonnée instituant l'Union économique belgo- bourg et la République Portugaise relatif à l'emploi luxembourgeoise, établie conformément à l'article des travailleurs portugais au Luxembourg, signé à XXIII du Protocole de révision, signé à Bruxelles, Lisbonne, le 20 mai 1970. (page 152) le 29 janvier 1963. (page 205) Une loi du 14 mars 1978 porte approbation de la Une loi du 14 mars 1978 porte approbation du Convention relative à la délivrance d'extraits pluri- Sixième Protocole, signé à Bruxelles, le 26 janvier lingues d'actes de l'état civil, signée à Vienne, le 8 1976, à la Convention portant unification des droits septembre 1976. (page 162) d'accise et de la rétribution pour la garantie des Une loi du 16 mars 1978 porte approbation ouvrages en métaux précieux entre le Royaume de de l'Accord portant accession de la République Belgique, le Grand-Duché de Luxembourg et le Roy- de Cap-Vert à la Convention ACP-CEE de Lomé aume des Pays-Bas, signée à La Haye, le 18 février 1950. (page 207) — de l'Acte final de l'Accord portant accession de la Papouasie Ministère de l'Agriculture et de la Viticulture Nouvelle-Guinée à la Convention ACP-CEE de Lomé Un règlement grand-ducal du 28 février 1978 con- cerne l'amélioration des races bovine et porcine (page — de l'Acte final 130) de l'Accord portant accession de la République Un règlement ministériel du 20 mars 1978 con- démocratique de Sao Tome et Principe à la Con- cerne les taxes à payer par les propriétaires de tau- vention ACP-CEE de Lomé raux et des verrats qui sont présentés à l'admission, •— de l'Acte final (page 234)

41 •••H

Ministère de l'Economie Nationale 29 avril 1974 concernant le recrutement et le stage et des Classes Moyennes du personnel de la carrière supérieure du centre in- formatique de l'Etat, (page 233) Un règlement grand-ducal du 26 janvier 1978 dé- Une loi du 30 mars 1978 modifie la loi modifiée termine le fonctionnement du comité de coordination du 17 avril 1964 portant réorganisation de l'admi- tripartite, (page 120) nistration des contributions directes et des accises, Un règlement ministériel du 15 février 1978 pres- (page 235) crit un recensement de l'agriculture en 1978. (page Un règlement gramUducal du 31 mars 1978 porte 121) détermination des catégories des fonctionnaires de Un règlement grand-ducal du 28 février 1978 porte l'administration des douanes bénéficiant de la prime application de la directive du Conseil 73/361/CEE d'astreinte et fixation du montant de ladite prime, du 19 novembre 1973 concernant le rapprochement (page 261) des dispositions législatives, réglementaires et admi- nistratives relatives à l'attestation et au marquage des câbles, chaînes et crochets ainsi que de la direc- Ministère de la Fonction Publique tive de la Commission 76/434/CEE du 13 avril 1976 portant adaptation au progrès technique de la direc- Une loi du 30 mars 1978 modifiant la loi modifiée tive précitée du Conseil du 19 novembre 1973. (page du 22 juin 1963 fixant le régime des traitements des 136) fonctionnaires de l'Etat, (page 248) Un règlement grand-ducal du 10 mars 1978 fixe les prix de vente maxima aux consommateurs pour Ministère de l'Intérieur les combustibles minéraux solides destinés à l'usage domestique, (page 140) Un règlement grand-ducal du 24 février 1978 concerne la forme de nomination des fonctionnaires Ministère de l'Education Nationale des carrières inférieures de l'expéditionnaire tech- nique et du cantonnier auprès de l'administration des Un règlement grand-ducal du 21 février 1978 eaux et forêts, (page 144) porte organisation de cours d'orientation et d'initia- tion professionnelle, (page 122) Ministère de la Justice Un règlement grand-ducal du 21 février 1978 porte organisation de cours de formation profession- Un règlement grand-ducal du 28 février 1978 mo- nelle, de cours de rééducation professionnelle et de difie l'article 8 de l'arrêté grand-ducal du 20 sep- cours d'enseignement général à l'intention des chô- tembre 1948 portant réglementation d'exécution de meurs et des travailleurs menacés de perdre leur la loi du 21 janvier 1948 ayant pour objet de régle- emploi, (page 125) menter l'exploitation de paris relatifs aux épreuves Un règlement ministériel du 27 février 1978 porte sportives, (page 147) institution et fixe les modalités d'exécution du con- Un règlement grand-ducal du 14 mars 1978 porte trat d'initiation professionnelle, (page 145) er modification de l'article 1 sub a) et b) du règle- ment grand-ducal du 5 mars 1970 concernant la Ministère de l'Education Physique et des Sports masse d'habillement du personnel des établissements Un règlement grand-ducal du 16 mars 1978 con- pénitentiaires et portant fixation du taux des indem- cerne les emplois dans la carrière moyenne du rédac- nités d'habillement et de première mise, (page 232) teur de l'institut national des sports, (page 210) Ministère des Transports et de l'Energie Ministère de la Famille, du Logement Social et de la Solidarité Sociale Un règlement grand-ducal du 14 mars 1978 mo- difie le règlement grand-ducal du 9 novembre 1971 Une loi du 28 mars 1978 porte nouvelle fixation instituant une redevance pour l'utilisation de l'espace du montant des allocations de naissance, (page 225) aérien, (page 217) Ministère des Finances Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale Un règlement grand-ducal du 21 février 1978 porte suspension de l'alimentation du fonds commu- Un règlement grand-ducal du 17 mars 1978 porte nal de péréquation conjoncturale pour l'exercice bud- modification de l'article 12 du règlement grand- gétaire 1977. (page 127) ducal modifié du 31 décembre 1974 ayant pour ob- Un règlement ministériel du 8 mars 1978 con- jet de déterminer en exécution des articles 6 et 13 du code des assurances sociales les prestations en cerne les effets vestimentaires et accessoires de l'uni- e forme des agents de l'administration des douanes, nature en cas de maladie et de maternité. (pag (page 216) 223) Un règlement grand-ducal du 14 mars 1978 porte Un règlement grand-ducal du 22 mars 1978 porte fixation de la rémunération des experts en matière approbation de la modification de l'annexe du règle- d'application du tarif des douanes, (page 217) ment grand-ducal du 30 novembre 1976 portant Un règlement grand-ducal du 16 mars 1978 mo- exécution de l'article 53, 1 du code des assurances difie les articles 5 et 6 du règlement grand-ducal du sociales, (page 224)

42 Mois d'avril

Ministère des Affaires Etrangères — de l'Acte final et du Commerce Extérieur signés à Bruxelles, le 8 février 1977. (page 389) Une loi du 22 mars 1978 porte approbation de la Ministère de l'Agriculture et de la Viticulture Convention pour la répression de la capture illicite d'aéronefs, signée à La Haye le 16 décembre 1970. Un règlement grand-ducal du 29 mars 1978 con- (page 264) cerne les emplois de la carrière moyenne du rédac- Une loi du 14 mars 1978 teur du service d'économie rurale, (page 277) .— approuve les Actes internationaux suivants : Un règlement ministériel du 12 avril 1978 porte nouvelle fixation des honoraires dus aux vétérinaires- 1) Arrangement de La Haye concernant le dépôt praticiens chargés de l'exécution de l'examen relatif international des dessins ou modèles indus- à la tuberculose bovine pour la campagne 1979. triels du 6 novembre 1925, revisé à Londres (page 467) le 2 juin 1934 et à La Haye le 28 novembre Un règlement ministériel du 12 avril 1978 con- 1960 cerne la lutte contre la brucellose bovine, (page 468) 2) Acte de Stockholm du 14 juillet 1967 com- plémentaire à l'Arrangement de La Haye Ministère de l'Education Physique et des Sports concernant le dépôt international des dessins et modèles industriels Un règlement grand-ducal du 10 avril 1978 con- 3) Protocole de Genève relatif à l'Arrangement cerne l'organisme central du sport, (page 353) de La Haye, concernant le dépôt internatio- nal des dessins et modèles industriels, fait Ministère de la Famille, du Logement Social à Genève le 29 août 1975 et de la Solidarité Sociale — remplace l'article 2, alinéa 3 de la loi du 13 juillet 1973 portant approbation de la Convention Un règlement ministériel du 11 avril 1978 modi- Benelux en matière de dessins et modèles, signée fie le règlement ministériel du 25 mai 1973 modi- à Bruxelles, le 25 octobre 1966, et portant intro- fiant et codifiant la réglementation relative aux duction dans la législation nationale de la loi primes accordées par l'Etat dans l'intérêt de l'habitat uniforme Benelux annexée à la Convention social, (page 401) (page 314) Un règlement ministériel du 18 avril 1978 con- Un règlement ministériel du 28 mars 1978 fixe cerne le statut du personnel du fonds national de les taxes à percevoir lors de l'apposition de visas solidarité. (page 338) Ministère des Finances Une loi du 29 mars 1978 porte approbation de la Convention relative à l'établissement d'un système Une loi du 29 mars 1978 concerne la reconnais- d'inscription des testaments, faite à Bâle le 16 mai sance des droits sur aéronef, (page 268) 1972. (page 339) Un règlement grand-ducal du 31 mars 1978 mo- Une loi du 10 avril 1978 porte approbation difie l'arrêté grand-ducal du 10 novembre 1922 por- tant approbation d'un règlement spécial élaboré pour — de la Convention relative à la protection du Rhin l'entrepôt public à Ettelbruck, tel que cet arrêté contre la pollution par les chlorures grand-ducal a été modifié par ceux des 8 décembre — de la Convention relative à la protection du Rhin 1947, 28 novembre 1959, 4 mars 1967 et du 11 dé- contre la pollution chimique cembre 1973. (page 278) — de l'Accord additionnel à l'Accord, signé à Berne Une loi du 31 mars 1978 modifie l'arrêté grand- le 29 avril 1963, concernant la Commission in- ducal du 10 novembre 1944 relatif au contrôle des ternationale pour la protection du Rhin contre changes, (page 343) la pollution Un règlement ministériel du 9 mars 1978 porte signés à Bonn, le 3 décembre 1976. (page 362) publication de l'arrêté royal belge du 7 février 1978 Une loi du 10 avril 1978 porte approbation de relatif au tarif des droits d'entrée, (page 346) 1 Accord culturel entre le Gouvernement du Grand- Un règlement grand-ducal du 14 mars 1978 porte Duché de Luxembourg et le Gouvernement de la Ré- fixation de la rémunération des experts en matière publique Socialiste Tchécoslovaque, signé à Luxem- d'application du tarif des douanes, (page 349) bourg, le 17 juin 1976. (page 378) Un règlement grand-ducal du 13 avril 1978 modi- Une loi du 4 avril 1978 a pour but d'habiliter fie l'arrêté grand-ducal du 20 juillet 1945 relatif à le personnel du service de garde des établissements l'institut belgo-luxembourgeois du Change, (page pénitentiaires à exercer certaines attributions de la 402) Police générale, (page 388) Un règlement grand-ducal du 13 avril 1978 rela- Une loi du 10 avril 1978 porte approbation tif à l'exécution de l'article 54 de la loi du 29 mars du Protocole additionnel à l'Accord entre la Com- 1978 concerne la reconnaissance des droits sur aéro- munauté économique européenne et l'Etat d'Israël nef, (page 402) ~— du Protocole relatif à la coopération financière Une loi du 21 avril 1978 a pour objet l'augmen- entre la Communauté économique européenne et tation de la dotation de l'Office du ducroire, (page l'Etat d'Israël 409)

43 • •

Une loi du 21 avril 1978 autorise le Gouvernement Ministère des Transports et de l'Energie à émettre, selon les besoins, un ou plusieurs emprunts pour un montant global d'un milliard de francs, Une loi du 31 mars 1978 modifie et complète la (page 410) réglementation de la circulation sur toutes les voies Une loi du 21 avril 1978 approuve le deuxième publiques, (page 464) amendement aux statuts du Fonds Monétaire Inter- Un règlement ministériel du 26 avril 1978 fixe national et autorise le Gouvernement à prendre les les conditions d'admission, les matières d'examens, mesures nécessaires à l'augmentation des quotes-parts l'aménagement du local et le matériel d'instruction des membres dudit Fonds, à l'augmentation du capi- des instructeurs de candidats-conducteurs de véhi- tal autorisé et aux augmentations spéciales des sous- cules automoteurs ainsi que le coût des leçons, (page criptions au capital social de la Banque Internatio- 470) nale pour la Reconstruction et le Développement, à l'augmentation du capital social de la Société Finan- Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale cière Internationale, à l'adhésion à la cinquième re- constitution des ressources de l'Association Interna- Un règlement grand-ducal du 14 mars 1978 porte tionale de Développement ainsi que porte habilita- déclaration d'obligation générale de la convention tion du Gouvernement d'approuver certaines modifi- collective conclue entre l'association des banques et cations aux statuts de ces organisations, (page 410) banquiers d'une part et la fédération des employés privés d'autre part, (page 288) Ministère de la Santé Publique Un règlement ministériel du 31 mars 1978 porte Ministère de l'Environnement et du Tourisme modification du règlement ministériel du 17 juin 1974 fixant le tarif des médicaments, modifié par Un règlement grand-ducal du 4 avril 1978 tend à règlements ministériels des 20 mars 1975, 22 décem- assurer la protection sanitaire du barrage d'Esch-sur- bre 1975, 22 juillet 1976, 28 février 1977 et 21 juil- Sûre, (page 386) let 1977. (page 350)

Chambre des Députés

Mois de janvier

24 janvier : 30e séance publique. — Dépôt de jet de loi portant approbation de la Convention rela- plusieurs projets de loi. — Prestation de serment de tive à la délivrance d'extraits plurilingues d'actes de Mme Marthe Thyes-Walch. — Communications. — l'état civil, signée à Vienne, le 8 septembre 1976 Questions au Gouvernement. — Questions à l'ordre (n° 2111). Rapport de la commission des affaires du jour. — Discussion des motions déposées au cours étrangères. Discussion générale. Lecture et vote des des débats budgétaires. textes. Votes séparés sur l'ensemble des trois projets 25 janvier : 31e séance publique. — Dépôt de plu- de loi par appel nominal et dispense du second vote sieurs projets de loi. — Communications. — Discus- constitutionnel. sion de motions déposées au cours des débats budgé- 31 janvier : 32e séance publique. — Dépôt de plu- taires. — Projet de loi portant approbation du Proto- sieurs projets de loi. — Communications — Ques- cole, signé à Luxembourg, le 6 janvier 1977, modi- tions au Gouvernement. — Dépôt d'une proposition fiant l'accord entre le Grand-Duché de Luxembourg de loi. — Projet de loi portant approbation de l'Ac- et la République Portugaise relatif à l'emploi des cord portant accession de la République de Cap-Vert travailleurs portugais au Luxembourg, signé à Lis- à la Convention ACP-CEE de Lomé, de l'Acte final, bonne, le 20 mai 1970 (n° 2125). Rapport de la de l'Accord portant accession de la Papouasie Nou- commission des affaires sociales. Discussion générale. velle-Guinée à la Convention ACP-CEE de Lomé, de Lecture et vote du texte. Vote sur l'ensemble du pro- l'Acte final, de l'Accord portant accession de la Répu- jet de loi par appel nominal et dispense du second blique démocratique de Sao Tomé et Principe à la vote constitutionnel. — a) Projet de loi portant ap- Convention ACP-CEE de Lomé, de l'Acte final, de probation de la Convention supprimant l'exigence l'Accord modifiant l'Accord interne relatif au finan- de la légalisation des actes publics étrangers, faite à cement à la gestion des aides de la Communauté La Haye, le 5 octobre 1961 (n° 1983); b) projet de signé le 11 juillet 1970, signés à Bruxelles, le 28 loi portant approbation de la Convention européenne mars 1977 (n° 2140). Rapport de la commission des relative à la suppression de la légalisation des actes affaires étrangères. Discussion générale. Lecture et établis par les agents diplomatiques ou consulaires, vote de l'article unique. Vote sur l'ensemble du pro- signée à Londres, le 7 juin 1968 (n° 1968); c) pro- jet de loi par appel nominal et dispense du second

44 vote constitutionnel. — Projet de loi portant appro- dépôt international des dessins et modèles industriels; bation du Protocole financier entre la Communauté 3) Protocole de Genève relatif à l'Arrangement de Economique Européenne et la Grèce, signé à Bru- La Haye concernant le dépôt international des des- xelles, le 28 février 1977 (n° 2143). Rapport de la sins et modèles industriels, fait à Genève le 29 août commission des affaires étrangères. Discussion géné- 1975; — remplaçant l'article 2, alinéa 3 de la loi rale. Lecture et vote de l'article unique. Vote sur du 13 juillet 1973 portant approbation de la Con- l'ensemble du projet de loi par appel nominal et vention Benelux en matière de dessins ou modèles, dispense du second vote constitutionnel. — Projet signée à Bruxelles, le 25 octobre 1966, et portant de loi — approuvant les Actes internationaux sui- introduction dans la législation nationale de la loi vants : 1) Arrangement de La Haye concernant le uniforme Benelux annexée à la Convention (n° dépôt international des dessins ou modèles indus- 2124). Rapport de la commission des affaires étran- triels du 6 novembre 1925, revisé à Londres le 2 gères. Discussion générale. Lecture et vote des ar- juin 1934 et à La Haye le 28 novembre 1960; ticles. Vote sur l'ensemble du projet de loi par appel 2) Acte de Stockholm du 14 juillet 1967 complé- nominal et dispense du second vote constitutionnel. mentaire à l'Arrangement de La Haye concernant le

Mois de février

1er février : 33e séance publique. — Dépôt de plu- tion relative à l'établissement d'un système d'ins- sieurs projets de loi. — a) Projet de loi portant cription des testaments, faite à Bâle, le 16 mai 1972 approbation du deuxième Protocole modifiant l'arti- (n° 1819). Rapport de la commission juridique. Dis- cle 80, alinéa 2, du Traité instituant l'Union écono- cussion générale. — Projet de loi portant approbation mique Benelux, signé à Bruxelles, le 26 janvier 1976 de l'Accord culturel entre le Gouvernement du (ne 2107); b) projet de loi portant approbation du Grand-Duché de Luxembourg et le Gouvernement de sixième Protocole, signé à Bruxelles, le 26 janvier la République Socialiste Tchécoslovaque, signé à Lu- 1976, à la Convention portant unification des droits xembourg, le 17 juin 1976 (n° 2068). Rapport de d'accise et de la rétribution pour la garantie des la commission de l'éducation nationale et des affaires ouvrages en métaux précieux entre le Royaume de culturelles. Belgique, le Grand-Duché de Luxembourg et le 14 février : 35e séance publique. — Prestation de Royaume des Pays-Bas, signée à La Haye, le 18 fé- e serment de MM. Alain Schaack et Fernand Boden. — vrier 1950 (n 2108); c) projet de loi portant ap- Communications. — Question au Gouvernement. — probation du deuxième Protocole, signé à Luxem- a) Projet de loi relatif à l'inscription des testaments bourg, le 19 octobre 1976, portant modification de (n° 1818). Discussion générale. Lecture et vote des la Convention coordonnée instituant l'Union écono- articles. Renvoi du texte amendé au Conseil d'Etat; mique belgo-luxembourgeoise établie conformément b) projet de loi portant approbation de la Convention à l'article XXIII du Protocole de révision signé à relative à l'établissement d'un système d'inscription Bruxelles, le 29 janvier 1963 (n° 2112). Rapport des testaments, faite à Bâle, le 16 mai 1972 (n° de la commission des finances et du budget. Discus- 1819). Lecture et vote de l'article unique. Vote sur sion générale. Lecture et vote des textes. Votes sépa- l'ensemble du projet de loi par appel nominal et dis- rés sur l'ensemble des trois projets de loi par appel pense du second vote constitutionnel. nominal et dispense du second vote constitutionnel. e — Projet de loi portant approbation de la Conven- 15 février : 36 séance publique. — Communica- tion pour la répression de la capture illicite d'aéro- tions. — Projet de loi modifiant l'arrêté grand- nefs signée à La Haye le 16 décembre 1970 (n° ducal du 10 novembre 1944 relatif au contrôle des 1660). Rapport de la commission des transports et changes (n° 2074). Rapport de la commission des de l'énergie. Discussion générale. Lecture et vote du finances et du budget. Discussion générale. texte du projet de loi. Vote sur l'ensemble du projet 16 février : 37e séance publique. — Projet de loi de loi par appel nominal et dispense du second vote modifiant l'arrêté grand-ducal du 10 novembre 1944 constitutionnel. — Communication. relatif au contrôle des changes (n° 2074). Discussion 9 février : 34e séance publique. — Dépôt de plu- générale. Lecture et vote des articles. Vote sur l'en- sieurs projets de loi. — Lecture d'une proposition de semble du projet de loi par appel nominal et dispense loi. — Communications. — Questions au Gouverne- du second vote constitutionnel. — Dépôt d'une pro- ment. — Projet de loi portant approbation des Con- position de loi. •— Projet de loi sur l'immatriculation ventions portant lois uniformes sur la vente interna- des aéronefs et l'hypothèque aérienne (n° 2116). tionale des objets mobiliers corporels et sur la forma- Rapport de la commission des finances et du budget. tion des contrats de vente internationale des objets Discussion générale. mobiliers corporels, signées à La Haye, le 1er juillet 28 février : 38e séance publique. — Dépôt de plu- 1964 (n° 1574). Rapport de la commission juridique. sieurs projets de loi. — Communication. — Ques- Discussion générale. Lecture et vote des articles. Ren- tion à l'ordre du jour. — Questions au Gouverne- voi du texte amendé au Conseil d'Etat. — a) Projet ment. — Projet de loi sur l'immatriculation des de loi relatif à l'inscription des testaments (n° 1818); aéronefs et l'hypothèque aérienne (n° 2116). Lec- °) projet de loi portant approbation de la Conven- ture et vote des articles. Vote sur l'ensemble du pro-

45 jet de loi par appel nominal et dispense du second Vote sur l'ensemble du projet de loi par appel nomi- vote constitutionnel. — Projet de loi portant appro- nal et dispense du second vote constitutionnel. — bation de l'Accord culturel entre le Gouvernement Projet de loi portant habilitation pour le Grand- du Grand-Duché de Luxembourg et le Gouverne- Duc de réglementer certaines matières (n° 2162). ment de la République Socialiste Tchécoslovaque, Rapport de la commission spéciale. Discussion géné- signé à Luxembourg, le 17 juin 1976 (n° 2068). Dis- rale. cussion générale. Lecture et vote de l'article unique.

Mois de mars

1er mars : 39e séance publique. — Dépôt d'un 2128). b) Projet de loi ayant pour objet de complé- projet de loi. — Communications. — Projet de loi ter l'article 269 du code pénal (n° 2129). Rapport portant habilitation pour le Grand-Duc de régle- de la commission juridique. Discussion générale. Lec- menter certaines matières (ne 2162). Discussion gé- ture et vote des textes. Votes séparés par appel nomi- nérale. Lecture et vote des articles. Vote sur l'ensem- nal sur l'ensemble des deux projets de loi et dispense ble du projet de loi par appel nominal et dispense du du second vote constitutionnel. second vote constitutionnel. — Projet de loi portant 9 mars : 43e séance publique. — Dépôt d'un pro- modification de la loi du 11 novembre 1970 sur les jet de loi. — Déclaration sur l'état de la nation. cessions et saisies des rémunérations de travail ainsi 14 mars : 44e séance publique. — Questions au que des pensions et rentes (n° 1929). Rapport de Gouvernement. — Débat sur la déclaration sur l'état la commission des affaires sociales. Discussion géné- de la nation. rale. Lecture et vote des articles. Renvoi du texte e 15 mars : 45 séance publique. — Débat sur la amendé au Conseil d'Etat. déclaration sur l'état de la nation. Décès de M. le 2 mars : 40e séance publique. — Communications. Député Arthur Useldinger. — Projet de loi portant approbation a) du Protocole 16 mars : 46e séance publique. — Hommage ren- additionnel à l'Accord entre la Communauté Econo- du à la mémoire de feu M. le Député Arthur mique Européenne et l'Etat d'Israël; b) du Protocole Useldinger. — Continuation du débat sur la décla- relatif à la coopération financière entre la Commu- ration sur l'état de la nation. nauté Economique Européenne et l'Etat d'Israël; 21 mars : 47e séance publique. — Hommage rendu c) de l'Acte final signés à Bruxelles, le 8 février à M. Paul Bohr, ancien Député. — Règlement des 1977 (n° 2155). Rapport de la commission des Af- travaux parlementaires. — Questions au Gouverne- faires étrangères. Discussion générale. Lecture et vote ment. — Dépôt d'un projet de révision de la Consti- de l'article unique. Vote sur l'ensemble du projet de tution. — Déclaration sur l'état de la nation. Mo- loi par appel nominal et dispense du second vote tions. — Projet de loi modifiant la loi modifiée du constitutionnel. — Projet de loi portant approbation 22 juin 1963 fixant le régime des traitements des a) de la Convention relative à la protection du Rhin fonctionnaires de l'Etat (n° 2119). Rapport de la contre la pollution par les chlorures, b) de la Con- Commission de la Fonction publique. vention relative à la protection du Rhin contre la e pollution chimique, c) de l'Accord additionnel à 22 mars : 48 séance publique. —Lecture d'un l'Accord, signé à Berne le 29 avril 1963, concernant projet de révision de la Constitution. — Communica- la Commission internationale pour la protection du tion. •—• Règlement des travaux parlementaires. — Rhin contre la pollution, signés à Bonn, le 3 décem- Projet de loi modifiant la loi modifiée du 22 juin bre 1976 (n° 2156). Discussion générale. Lecture et 1963 fixant le régime des traitements des fonction- vote de l'article unique. Vote sur l'ensemble du pro- naires de l'Etat (n° 2119). Discussion générale. Lec- jet de loi par appel nominal et dispense du second ture et vote des articles. Vote sur l'ensemble du pro- vote constitutionnel. — Demandes en naturalisation. jet de loi par appel nominal et dispense du second vote constitutionnel. e 7 mars : 41 séance publique. — Questions au 23 mars : 49e séance publique. — Communica- Gouvernement. — Projet de loi modifiant et complé- tions. — Projet de loi portant nouvelle fixation du tant la loi du 14 février 1955 concernant la régle- montant des allocations de naissance (n° 2165). Rap- mentation de la circulation sur toutes les voies pu- port de la Commission de la Santé publique et de la bliques (n° 2025). Rapport de la Commission des Famille. Discussion générale. Lecture et vote de l'ar- Transports et de l'Energie. Discussion générale. ticle unique. Vote sur l'ensemble du projet de loi 8 mars : 42e séance publique. — Lecture d'une par appel nominal et dispense du second vote consti- proposition de loi. — Projet de loi modifiant et com- tutionnel. — Remplacement de feu M. Arthur Usel- plétant la loi du 14 février 1955 concernant la régle- dinger au sein du Bureau. — Projet de loi modifiant mentation de la circulation sur toutes les voies pu- la loi modifiée du 17 avril 1964 portant réorganisa- bliques (n° 2025). Lecture et vote des articles. Vote tion de l'administration des contributions directes et sur l'ensemble du projet de loi par appel nominal et des accises (n° 2153). Rapport de la Commission des dispense du second vote constitutionnel. — a) Projet Finances et du Budget. Discussion générale. Lecture de loi ayant pour but d'habiliter le personnel du ser- et vote de l'article unique. Vote sur l'ensemble du vice de garde des établissements pénitentiaires à exer- projet de loi par appel nominal et dispense du second cer certaines attributions de la police générale (n° vote constitutionnel.

46 Mois d'avril

11 avril : 50° séance publique. — Hommage rendu 18 avril : 53e séance publique. -— Dépôt d'un pro- à la mémoire de feu M. Eugène Schaus. — Dépôt jet de loi. — Communication. — Questions au Gou- de plusieurs projets de loi. — Communications. — vernement. — Projet de loi approuvant le deuxième Questions au Gouvernement. — Projet de loi portant amendement aux statuts du Fonds Monétaire Inter- institution d'un Conseil National de Coordination de national et autorisant le Gouvernement à prendre les la Politique des Transports (n° 2115). Rapport de la mesures nécessaires à l'augmentation des quotes-parts Commission des Transports et de l'Energie. — Dis- des membres dudit Fonds, à l'augmentation du capi- cussion générale. tal autorisé et aux augmentations spéciales des sous- 12 avril : 51e séance publique. — Projet de loi criptions au capital social de la Banque Internationale portant institution d'un Conseil National de Coordi- pour la Reconstruction et le Développement, à l'aug- nation de la Politique des Transports (n° 2115). Dis- mentation du capital social de la Société Financière cussion générale. Lecture et vote des articles. Renvoi Internationale, à l'adhésion à la cinquième reconsti- du texte amendé au Conseil d'Etat. — Projet de loi tution des ressources de l'Association Internationale autorisant l'aliénation par vente de gré à gré des de Développement ainsi que portant habilitation du immeubles domaniaux dits « Hôtel de Luxembourg » Gouvernement d'approuver certaines modifications et « Cinéma de la Cour » situés à Luxembourg (n° aux statuts de ces organisations (n° 2147). Vote sur 2133). Déclaration du rapporteur de la Commission l'ensemble du projet de loi par appel nominal et dis- pour la Vente de Domaines de l'Etat. — Proposi- pense du second vote constitutionnel. — Projet de loi tion de loi ayant pour objet de modifier et de rempla- portant approbation de la Convention sur les conflits cer l'article 2, alinéa 1er et l'article 47, alinéa 1er de lois en matière de forme de dispositions testamen- de la loi du 24 février 1843 sur l'organisation com- taires, faite à La Haye, le 5 octobre 1961 (n° 1417). munale et des districts (n° 2009). Rapport de la Rapport de la commission juridique. Discussion gé- Commission des Affaires communales. Discussion gé- nérale. Lecture et vote des articles. Vote sur l'en- nérale. Lecture et vote de l'article amendé. — Pro- semble du projet de loi par appel nominal et dis- jet de loi ayant pour objet l'augmentation de la dota- pense du second vote constitutionnel. — Projet de tion de l'Office du ducroire (n° 2121). Rapport de loi modifiant la loi du 31 janvier 1948 relative à la la Commission des Finances et du Budget. Discus- réglementation de la navigation aérienne et concer- sion générale. Lecture et vote du texte. nant la fausse alerte (n° 1671). Rapport de la Com- e mission des Transports. Discussion générale. 13 avril : 52 séance publique. — Communication. e — Projet de loi autorisant le Gouvernement à émet- 19 avril : 54 séance publique. — Projet de loi tre, selon les besoins, un ou plusieurs emprunts pour modifiant la loi du 31 janvier 1948 relative à la un montant global d'un milliard de francs (n° 2170). réglementation de la navigation aérienne et concer- Rapport de la Commission des Finances et du Bud- nant la fausse alerte (n° 1671). Discussion générale. get. Discussion générale. Lecture et vote des articles. Lecture et vote des articles. Vote sur l'ensemble du Vote sur l'ensemble du projet de loi par appel nomi- projet de loi par appel nominal et dispense du second nal et dispense du second vote constitutionnel. — vote constitutionnel. — Projet de loi complétant la Proposition de loi ayant pour objet de modifier et de loi modifiée du 10 août 1915 concernant les sociétés remplacer l'article 2, alinéa 1er et l'article 47, alinéa commerciales (n° 2104). Rapport de la Commission 1er de la loi du 24 février 1843 sur l'organisation juridique. Discussion générale. communale et des districts (n° 2009). Vote sur l'en- 25 avril : 55e séance publique. — Communica- semble de la proposition de loi par appel nominal et tions. — Questions au Gouvernement. — Projet de dispense du second vote constitutionnel. — Projet loi complétant la loi modifiée du 10 août 1915 con- de loi ayant pour objet l'augmentation de la dotation cernant les sociétés commerciales (n° 2104). Lecture de l'Office du ducroire (n° 2121). Vote sur l'ensem- et vote de l'article unique. Vote sur l'ensemble du ble du projet de loi par appel nominal et dipense du projet de loi par appel nominal et dispense du second second vote constitutionnel. — Projet de loi approu- vote constitutionnel. — Projet de loi autorisant l'alié- vant le deuxième amendement aux statuts du Fonds nation par vente de gré à gré des immeubles doma- Monétaire International et autorisant le Gouverne- niaux dits « Hôtel de Luxembourg » et a Cinéma de ment à prendre les mesures nécessaires à l'augmenta- la Cour » situés à Luxembourg (n° 2133). Rapport tion des quote-parts des membres dudit Fonds, à l'aug- de la Commission pour la vente de domaines de mentation du capital autorisé et aux augmentations l'Etat. Discussion générale. Lecture et vote du texte. spéciales des souscriptions au capital social de la Ban- Vote sur l'ensemble du projet de loi par appel nomi- que Internationale pour la Reconstruction et le Dé- nal et dispense du second vote constitutionnel. — veloppement, à l'augmentation du capital social de la Projet de loi portant approbation de la Convention Société Financière Internationale, à l'adhésion de la tendant à réduire le nombre des cas d'apatridie, sig- cinquième reconstitution des ressources de l'Associa- née à Berne, le 13 septembre 1973 (n° 2034). Rap- tion Internationale de Développement ainsi que por- port de la Commission juridique. Discussion géné- tant habilitation du Gouvernement d'approuver cer- rale. taines modifications aux statuts de ces organisations 26 avril : 56e séance publique. — Dépôt d'un (n° 2147). Rapport de la Commission des Finances projet de loi. — Projet de loi portant approbation de et du Budget. Discussion générale. Lecture et vote la Convention tendant à réduire le nombre des cas du texte. d'apatridie, signée à Berne, le 13 septembre 1973

47 (n° 2034). Rapport de la commission juridique. Dis- Seconde lecture. Rapport de la Commission juridique. cussion générale. Lecture et vote du texte. Vote sur Lecture et vote du texte amendé. Vote sur l'ensemble l'ensemble du projet de loi par appel nominal et du projet de loi par appel nominal et dispense du dispense du second vote constitutionnel. — Projet de second vote constitutionnel. — Projet de loi ayant loi portant approbation des Conventions portant lois pour objet de compléter l'article 269 du code pénal uniformes sur la vente internationale des objets mo- (n° 2129). Seconde lecture. Rapport de la Commis- biliers corporels et sur la formation des contrats de sion juridique. Lecture et vote du texte amendé. Vote vente internationale des objets mobiliers corporels, sur l'ensemble du projet de loi par appel nominal er signées à La Haye, le 1 juillet 1964 (n° 1574). et dispense du second vote constitutionnel.

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