GRAND-DUCHÉ DE MINISTÈRE D'ÉTAT BULLETIN D'INFORMATION

Service « Information et Presse », 18, rue Aldringer, Luxembourg N- 3/4 (7me année) Luxembourg, le 30 avril 1951

Mémorial (mois de mars)

Ministère des Finances. 1951 et rend applicables pour la même période les dispositions figurant aux articles 2 à 8 du projet La loi du 22 février 1951 modifie les délais de loi concernant le budget des recettes et des dé- inscrits aux articles 7, 41 et 42 de la loi du 27 penses de l'Etat pour l'exercice 1951. juillet 1936 concernant la comptabilité de l'Etat. Un arrêté ministériel du 20 mars 1951 ordonne L'arrêté grand-ducal du 22 février 1951 modifie une enquête à faire dans plusieurs localités du pays les délais inscrits aux articles 22, 59, 60, 63, 71 et sur l'état des logements. 72 de l'arrêté grand-ducal du 21 décembre 1936 portant règlement sur la comptabilité de l'Etat. La loi du 23 février 1951 arrête les comptes Ministère des Affaires Economiques. généraux de l'exercice 1948. Ces comptes sont publiés au « Mémorial » N° 19 du 21 mars 1948. Le Règlement concernant l'application de l'ac- La loi du 19 mars 1951 ouvre au Gouvernement cord de La Haye du 6 juin 1947 relatif à la créa- un crédit provisoire de 564.172.832 francs pour tion d'un Bureau International des Brevets est les dépenses courantes des mois d'avril et de mai publié aux pages 370 à 374 du « Mémorial ».

SOMMAIRE: Page Page 1. Mémorial (mois de mars) 35 10. Visites officielles du Collège Echevinal de la Ville 2. Mémorial (mois d'avril) 36 de Luxembourg aux Municipalités de Bruxelles et 3. Chambre des Députés (mois de mars) 36 de La Haye 56 4. Chambre des Députés (mois d'avril) 37 11. Le Ve Congrès Economique Benelux 57 5. Signature d'un Accord entre le Grand-Duché de 12. Les Projets Nationaux Luxembourgeois — Luxembourg et les Etats-Unis d'Amérique concer- Aménagement hydroélectrique de Ta Haute-Sûre . 58 nant l'établissement d'un cimetière permanent de 13. La Convention bclgo-luxembourgeoise sur la la deuxième guerre mondiale à Luxembourg ... 38 sécurité sociale 59 6. Allocution radiodiffusée de M. , 14. Organisation du Traité de Bruxelles - Réunion Ministre des Affaires Etrangères, à l'occasion du du Comité social 60 2* anniversaire de la signature du Pacte Atlantique 41 7. Le Luxembourg et le Plan Schuman 42 15. Nouvelles diplomatiques 60 8. Ouverture de l'usine de la Goodyear Tire and 16. Nouvelles diverses 61 Rubber Company à Colmar-Berg 53 17. Nouvelles de la Cour 65 9. L'Apport du Grand-Duché de Luxembourg à l'oeuvre 18. Le Mois à Luxembourg (mois de mars) .... 65 coloniale belge 53 19. Le Mois a Luxembourg (mois d'avril) 67

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35 Mémorial (mois d'avril)

Ministère des Finances. dommages de guerre subis aux fruits pendants par branches ou par racines. La loi du 23 avril 1951 modifie et complète la loi du 13 juillet 1949, concernant l'octroi de prêts Un arrêté grand-ducal du même jour établit un à taux réduit en vue de la construction ou de système de priorités pour l'attribution d'indemnités l'acquisition d'habitations à bon marché. ou d'avances en matière de dommage de guerre. La loi du 26 avril 1951 a pour objet le séquestre et la liquidation des biens, droits et intérêts alle- mands. Ministère d'Etat. * Par arrêté ministériel du 6 avril 1951 sont con- Ministère des Affaires Economiques. voqués les collèges électoraux de la troisième cir- Un arrêté ministériel du 14 avril 1951 a pour conscription, comprenant les cantons de Luxem- objet l'allocation de primes de ménage. bourg-ville, Luxembourg-campagne et Mersch, et ceux de la quatrième circonscription, comprenant * les cantons de Clervaux, Diekirch, Redange, Vian- Ministère de l'Agriculture. den et Wiltz. La loi du 17 avril 1951 a pour but de faciliter l'échange amiable de terrains ruraux par la gratuité temporaire de ces actes d'échange. Ministère du Travail. * La loi du 10 avril 1951 modifie et complète la loi du 17 décembre 1925 concernant le Gode des Ministère des Dommages de Guerre. Assurances sociales et les lois modificatives des Un arrêté grand-ducal du 22 mars 1951 établit 20 novembre 1929, 6 septembre 1933 et 21 juin les barèmes forfaitaires pour l'indemnisation des 1946.

Chambre des Députés (mois de mars)

1er mars: 34e séance publique. — Projet de loi budget des recettes et des dépenses de l'Etat concernant le budget des recettes et des dépenses pour l'exercice 1951 (N° 350). Continuation de de l'Etat pour l'exercice 1951 (N° 350). Conti- la discussion des articles du budget des dépenses. nuation de la discussion des articles du budget Réunion d'une section centrale. des dépenses. 8 mars: 37e séance publique. — Projet de loi 5 mars: Réunion de la Commission des Affaires concernant le budget des recettes et des dépenses Sociales. de l'Etat pour l'exercice 1951 (N° 350). Conti- 6 mars: 35e séance publique. — Projet de loi nuation de la lecture et de la discussion des concernant le budget des recettes et des dépenses articles du budget des dépenses. de l'Etat pour l'exercice 1951 (N<> 350). Conti- nuation de la discussion des articles du budget 12 mars: Réunion de la Commission des Affaires des dépenses. Sociales. Réunion d'une section centrale. 13 mars: 38e séance publique. — Projet de loi e concernant le budget des recettes et des dépenses 7 mars: 36 séance publique. — Projet de loi ayant pour objet: a) d'ouvrir au Gouvernement de l'Etat pour l'exercice 1951 (N° 350). Conti- un crédit provisoire de 3.385.037.000 X 2/i2 = nuation de la discussion des. articles du budget 564.172.832 francs lui permettant de procéder des dépenses. au payement des dépenses courantes de l'Etat 14 mars: 39e séance publique. — Projet de loi pendant les mois d'avril et de mai 1951, et concernant le budget des recettes et des dépenses b) de rendre applicables pour les mois d'avril de l'Etat pour l'exercice 1951 (No 350). Conti- et de mai 1951 les dispositions figurant aux nuation de la discussion des articles du budget articles 2 à 8 du projet de loi concernant le des dépenses. budget des recettes et des dépenses de l'Etat Réunion de trois sections centrales. pour l'exercice 1951 (N° 355). Rapport de la re e e section centrale. Discussion générale. Lecture Réunion de la l , de la 2 et de la 3 section. et vote des articles. Vote sur l'ensemble par 15 mars: 40e séance publique. — Projet de loi appel nominal avec dispense du second vote concernant le budget des recettes et des dépenses constitutionnel. — Projet de loi concernant le de l'Etat pour l'exercice 1951 (No 350). Conti-

36 nuation de la discussion des articles du budget 21 mars: 42e séance publique. — Projet de loi des dépenses. Renvoi du projet amendé au Con- ayant pour objet de modifier et de compléter la seil d'Etat. loi du 17 décembre 1925, concernant le Code e des Assurances Sociales et les lois modificatives 20 mars: 41 séance publique. — Projet de loi des 20 novembre 1929, 6 septembre 1933 et ayant pour objet de modifier et de compléter la 21 juin 1946 (No 247). Continuation et fin de loi du 17 décembre 1925, concernant le Code la discussion générale. Lecture et vote des ar- des Assurances Sociales et les lois modificatives ticles amendés. Vote sur l'ensemble du projet de des 20 décembre 1929, 6 septembre 1933 et loi par appel nominal avec dispense du second 21 juin 1946 (N° 247). Seconde lecture. Rap- vote constitutionnel. port de la section centrale. Discussion générale. Réunion d'une section centrale. Réunion d'une section centrale.

Chambre des Députés (mois d'avril)

3 avril: 43e séance publique. — Proposition de et à la liquidation des biens, droits et intérêis loi ayant pour but de faciliter l'échange allemands (N° 332). Rapport de la section cen- amiable de terrains ruraux par la gratuité tem- trale. Discussion générale. Lecture et vote des poraire de ces actes d'échange (N° 155). Rap- articles amendés. Vote sur l'ensemble par appel port de la section centrale. Discussion géné- nominal avec dispense du second vote, — Projet rale. Lecture et vote des articles amendés. Vote de loi portant approbation de l'Accord entre le sur l'ensemble par appel nominal et dispense Luxembourg et la France relatif aux travailleurs du second vote constitutionnel. — Projet de loi frontaliers, signé à Paris, le 27 juin 1949 (N° ayant pour objet la réforme de l'assurance- 352). Rapport de la section centrale. Discussion pension des employés privés (N° 339). Rapport générale. Lecture et vote de l'article unique. de la section centrale. Discussion générale. Vote sur l'ensemble par appel nominal avec dis- pense du second vote. — Projet de loi ayant Réunion de la Commission des Affaires pour objet d'autoriser l'aliénation de terrains Etrangères. domaniaux (N° 356). Rapport de la section 4 avril: 44e séance publique. — Dépôt d'un projet centrale. Lecture et vote des articles. Vote de loi. — Projet de loi ayant pour but la ré- sur l'ensemble par appel nominal avec dispense forme de l'assurance-pension des employés pri- du second vote. vés (N° 339). Continuation et fin de la discus- Réunion d'une section centrale. sion générale. e e 12 avril: 48 séance publique. — Lecture d'une 5 avril : 45 séance publique. — Projet de loi ayant proposition de loi. — Les 68 demandes en natu- pour objet la réforme de l'assurance-pension ralisation de la troisième liste, arrêtée au 25 des employés privés (N° 339). Discussion et janvier 1951. vote des articles et renvoi du texte amendé au Réunion d'une section centrale. Conseil d'Etat. Réunion de la lre, de la 2e et de la 3e section. Réunion d'une section centrale. 13 avril: Réunion d'une section centrale. 9 avril: Réunion d'une section centrale. e Réunion de la Commission des Affaires 17 avril: 49 séance publique. — Déclaration de Etrangères. M. le Ministre de l'Education Nationale. — Dé- e pôt d'un projet de loi. — Déclaration de M. le 10 avril: 46 séance publique. — Projet de loi Ministre de la Justice. — Les naturalisations. modifiant et complétant la loi du 13 juillet Proclamation du résultat des votes et dispense 1949 concernant l'octroi de prêts à taux réduit du second vote constitutionnel. — Projet de loi en vue de la construction ou de l'acquisition concernant l'assurance-maladie obligatoire des d'habitations à bon marché (N° 351). Rapport fonctionnaires et employés (N° 202). Rapport de de la section centrale. Discussion générale. la section centrale. Discussion générale. Réunion d'une section centrale. 18 avril: 50e séance publique. — Projet de loi con- 11 avril: 47e séance publique. — Dépôt d'un projet cernant l'assurance-maladie obligatoire des fonc- de loi. — Projet de loi modifiant et complétant tionnaires et employés (N° 202). Lecture et vote la loi du 13 juillet 1949 concernant l'octroi des articles. Renvoi du projet amendé au Conseil de prêts à taux réduit en vue de la construction d'Etat. — Projet de loi ayant pour objet de ou de l'acquisition d'habitations à bon marché compléter l'arrêté grand-ducal du 2 mars 1945 (N° 351). Continuation et fin de la discussion portant institution de l'enquête administrative et générale. Lecture et vote des articles. Vote sur les dispositions légales oonnexes (N° 312). Rap- l'ensemble par appel nominal et dispense du port de la section centrale et discussion géné- second vote. — Projet de loi relatif au séquestre rale. — Interpellation de l'hon. M. Simon au

37 sujet de l'arrêté grand-ducal concernant I2S sujet de l'arrêté grand-ducal concernant les bi- bilans d'ouverture en francs. lans d'ouverture en francs. — Les demandes en Réunion de la lre, de la 2e et de la 3e section. naturalisation de la quatrième liste, arrêtée au 31 mars 1951. 19 avril: 51e séance publique. — Projet de loi ayant pour objet de compléter l'arrêté grand- Réunion d'une section centrale. ducal du 2 mars 1945, portant institution de 26 avril: 54e séance publique. — Les naturalisa- l'enquête administrative et les dispositions lé- tions. Proclamation du résultat des votes et dis- gales connexes (N° 312). Seconde lecture. Lec- pense du second vote constitutionnel. — Votes ture et vote de l'article amendé. Vote sur l'en- sur les motions déposées à l'occasion de l'in- semble par appel nominal avec dispense du terpellation de l'hon. M. Simon au sujet du second vote constitutionnel. — Interpellation de bilan d'ouverture en francs. — Dépôt de projets l'hon. M. Simon au sujet de l'arrêté grand-ducal de loi. — Projet de loi ayant pour objet la. concernant les bilans d'ouverture en francs. — création d'une caisse de pension des artisans Interpellation de l'hon. M. Georges Wagner au (N° 317). Rapport de la section centrale. Dis- sujet des forfaits contractés par les sinistrés. cussion générale. Lecture et vote des articles. Réunion d'une section centrale. Vote sur l'ensemble du projet de loi par appel nominal avec dispense du second vote. — Projet 23 avril: Réunion de la Commission des Affaires de loi autorisant le Gouvernement à construire Etrangères. et à exploiter une centrale hydro-électrique sur 24 avril: 52e séance publique. — Dépôt d'un projet la Basse-Sûre près de Rosport (N° 331). Rap- de loi. — Projet de loi concernant le Budget port de la section centrale. — Les naturalisa- des recettes et des dépenses de l'Etat pour l'exer- tions. Suite. cice 1951 (N° 350). Rapport de la section cen- Réunion de la Commission de Travail. trale. Discussion générale. Lecture et vote des Réunion de la Commission spéciale des Dom- articles amendés. Vote sur l'ensemble par appel mages de Guerre. nominal avec dispense du second vote. — Inter- e pellation de l'hon. M. Simon au sujet de l'ar- 30 avril: 55 séance publique. — Lecture d'une rêté grand-ducal concernant les bilans d'ouver- proposition de loi. — Les naturalisations. Pro- ture en francs. clamation du résultat des votes et dispense du second vote constitutionnel. — Projet de loi Réunion d'une section centrale. autorisant le Gouvernement à construire et à 25 avril: 53e séance publique. — Dépôt de trois exploiter une centrale hydro-électrique sur la projets de loi. — Dépôt d'une proposition de Basse-Sûre près de Rosport (N° 331). Discus- loi. — InterpellatioTntifirnfillflHinn drlfei l'honl'hinn . M . SimoSimmni aun sion générale.

Signature d'un Accord entre le Grand-Duché de Luxembourg et les Etats-Unis d'Amérique concernant l'établissement d'un cimetière permanent de la deuxième guerre mondiale à Luxembourg

Le mardi, 20 mars 1951, fut signé un Accord Monuments de Guerre américains en Europe, M. le entre le Grand-Duché de Luxembourg et les Etats- Colonel Warren Davis, Superintendant du Cime- Unis d'Amérique concernant l'établissement d'un tière militaire de Luxembourg-Hamm, et son Ad- cimetière permanent de la deuxième guerre mon- joint, M. Edgar H. Barber. diale à Luxembourg-Hamm. Prirent part du côté luxembourgeois, S. Exe. M. La cérémonie de la signature a eu lieu à l'Hôtel , Ministre d'Etat, Président du Gou- du Ministère des Affaires Etrangères à Luxem- vernement, M. Eugène Schaus, Ministre de l'In- bourg et s'est passée dans le cadre d'une cérémonie térieur et de la Justice, M. , Ministre solennelle. Vers 11 heures du matin, les hautes de l'Education Nationale, M. Alphonse Osch, Mi- personnalités du Gouvernement luxembourgeois et nistre de la Santé Publique, M. Robert Schaffner, les diplomates accrédités à Luxembourg se rassem- Ministre des Transports et des Travaux Publics, M. blèrent dans les salons du Ministère. François Simon, Ministre des Affaires Economiques, Assistèrent à la cérémonie, du côté américain, MM. Pierre Elvinger et Pierre Majerus, Conseillers M. Clinton Swezey, Premier Secrétaire de Légation, de Gouvernement au Ministère des Affaires Etran- M. William C. Canup, Troisième Secrétaire de Lé- gères, MM. Paul Schulte, Christian Calmes, Camille gation, M. le Colonel Albert L. Hoffman, G. S. C, Dumont, Pierre Pescatore, Secrétaires de Légation Attaché militaire, M. le Consul J. Tuck Sherman, au Ministère des Affaires Etrangères, MM. Léon M. Frederik M. Granger, Attaché de Presse, M. le Ries, Albert Duhr et Paul Reuter, Attachés de Lé- Colonel A. T. W. Moore, Chef de l'Office des gation au Ministère des Affaires Etrangères, MM.

38 Adolphe Weyland et Joseph Kasel, Fonctionnaires that his remains were confided to us, a nation au Ministère des Affaires Etrangères, M. Adolphe which venerates his glorious memory. Kunnen, Directeur de l'Administration des Douanes, The people of Luxembourg will be inspired by M. Léon Schaus, Directeur de l'Administration des a sentiment of everlasting gratitude and friendship Contributions, M. Ferdinand Wirtgen, Directeur de towards the people of the United States and l'Administration de l'Enregistrement et des Do- especially towards those who bore the brunt of the maines, M. , Secrétaire Général du battle, those who suffered physically and those Gouvernement, M. Alphonse Eyschen, Directeur de who are now mourning the loss of their sons, their l'Administration du Cadastre, M. le Prof. Joseph husbands and fathers. Petit, Chef du Service Information et Presse du Gouvernement, M. Maurice Als, Inspecteur à l'Ad- Madam Minister, I wish to convey to the ministration de l'Enregistrement et des Domaines, families of the soldiers buried in Hamm Cemetery M. le Colonel Aloyse Jacoby, Chef d'Etat-Major de the assurance that all graves, identified and un- l'Armée luxembourgeoise, M. Pierre Welter, Con- identified, are surrounded by the affectionate de- seiller de Gouvernement au Ministère de la Force votion of a small sister nation. Their last resting armée, M. Emile Hamilius, Bourgmestre de la Ville place will remain forever one of the sacred shrines de Luxembourg, et M. M. Schmit, Curé de la pa- of Luxembourg. » roisse de Hamm. A son tour, S. Exe. Mrs. Perle Mesta prit la Cet Accord, dont nous publions ci-après le texte, parole et prononça le discours suivant: a été signé pour le Grand-Duché de Luxembourg « It is at once a pleasure and a sad duty for me par S. Exe. M. Joseph Bech, Ministre des Affaires to accept on behalf of my government this generous Etrangères, et pour les Etats-Unis d'Amérique par gift of the people of Luxembourg. I thank them in S. Exe. Mrs. Perle Mesta, Envoyé Extraordinaire et the name of the fueedom-loving people of the Ministre Plénipotentiaire des Etats-Unis d'Amérique United States of America, whose sons and husbands à Luxembourg. and brothers died so far from home. A 11 heures précises, les plénipotentiaires During these eighteen months I have spent here, prirent plaoe à la table où étaient déposés les ins- I have grown accustomed to think of this white truments pour la signature. Après avoir mutuelle- patch of crosses on the landscape as if it were a ment échangé leurs pleins pouvoirs, S. Exe. M. flag nailed to a mast — the flag of freedom which Joseph Bech prononça l'allocution suivante: we, the democratic peoples of the world, defied a tyrant to tear down. « In a few moments, Madam Minister, we are Hitler boasted that his empire would last a going to sign an agreement in virtue of which the thousand years. It was no vain boast. He had Grand Duchy of Luxembourg grants to the United evolved the deadliest methods of warfare. More States of America the full, free and perpetual use dangerous still, he had organized oppression so. of the land required for the establishment of a efficiently that men were not to speak or move permanent Military Cemetery, situated near the or — in the end — think freely again. In time, village of Hamm on the outskirts of the city of this whole continent, the home of Christian civi- Luxembourg. lization for nearly two thousand years, was to be The Government and the people of Luxembourg populated by two new races — a race of puppets consider it a great privilege to have this Cemetery dominated by a race of so-called supermen. on their territory. We are well aware of the That empire, however, lasted precisely four significance which this burial place has in the years. No boasting or bullying could save it from minds and hearts of the American people. How the moment the first man defeated in arms refused, many sufferings, how many sacrifices, how many in the face of overwhelming odds, to surrender in broken hopes are represented by each one of these spirit. That man — the Unknown Résister — knew white grave markers! We deeply appreciate the that liberty is indivisible, and the freedom we enjoy confidence and friendship which inspired the today is one vast monument to that Unknown United States Government to entrust these graves Résister. to our loving care. When I think of these dead The five thousand American boys whose bodies and of the millions of others who fell for liberty, lie in this little cemetery came to prove that liberty the mere thought that the freedom loving people is indivisible. Some of them came from the rush could not save peace by standing together against and bustle of big cities; some from quiet farms an other eventual aggression, seems sheer treason. in the Middle West where war seemed remote, and Among the many crosses in Hamm Cemetery life long and peaceful. Among them lies one of the there is one, distinguished by four stars, that of most distinguished soldiers of the whole war, George S. Patton Jr., General of the Third Ame- General George Patton. Some had performed acts rican Army. He is buried in the country which was of bravery; others were just the plain soldiers of liberated under his command and he rests in the all nations who do their duty without ostentation midst of- his soldiers who made the same supreme and die without personal glory. sacrifice for the freedom of mankind. We know These boys brought with them the spirit of that his family and his country have first claim America, and in Luxembourg, as all over Europe, to his tomb and therefore we are doubly grateful they found that in the defence of liberty there are

39 no frontiers. In Luxembourg they were among CONSIDÉRANT que le Gouvernement du Grand- people who differed very little from their own Duché de Luxembourg, en reconnaissance et en folks back home, — peaceful, democratic, liberty- souvenir de la libération par l'Armée des Etats-Unis loving people; and they sealed American friendship d'Amérique de son territoire et de ses citoyens, for their country with their lives. Today the est disposé à céder au Gouvernement des Etats- Government of Luxembourg has paid a unique Unis d'Amérique l'usage des terrains nécessaires tribute to their sacrifice by creating this "little dans le Luxembourg pour l'établissement d'un America" on Luxembourg soil. cimetière permanent de la deuxième guerre mon- Today this countryside is peaceful, but there diale : can be few among us who are not wondering how En conséquence, par le présent accord daté le long it will remain so. Is there another tyrant, in 20 mars 1951, par et entre le Gouvernement du the name of some other New Order, preparing to Grand-Duché de Luxembourg, représenté par Son tear down the flag we've nailed to our mast, to Excellence Monsieur JOSEPH BECH, Ministre des over-run Europe and oppress her peoples? If there Affaires Etrangères, d'une part, et le Gouvernement is any so foolish, let him look at this graveyard des Etats-Unis d'Amérique, représenté par Son Ex- and learn his lesson; because the free peoples of cellence Madame PERLE MESTA, Envoyé Extraordi- the world will not hesitate to enact again the naire et Ministre Plénipotentiaire des Etats-Unis campaigns which brought them victory and dotted d'Amérique, d'autre part, il est convenu ce qui suit: Europe with these little white crosses. er Never were the democratic peoples more united ARTICLE I : L'Etat du Grand-Duché de Luxem- than today. Never did they act more quickly than bourg cède au Gouvernement des Etats-Unis in opposing aggression in Korea. Never have they d'Amérique, et le Gouvernement des Etats-Unis taken such practical steps to defend their beliefs d'Amérique l'accepte, pour l'établissement d'un as with the creation of a unified command in cimetière militaire américain permanent de la deu- -Europe. Never will they forget that others died xième guerre mondiale, l'usage gratuit, à perpé- that they might continue to live — as they choose. tuité et exonéré de toutes taxes, des parcelles de terrain d'une superficie de dix-neuf hectares, 69 Anybody reading these signs correctly will re- ares, 42 centiares mentionnées ci-après: linquish all thought of conquest. We earnestly hope and pray that peace will continue to reign where No 627/634: these crosses stand as symbols of the growing Bois: 5 hectares, 77 ares, 40 centiares; brother hood of free men. » No 628/2078: Après le discours, chaque plénipotentiaire signa Labour: 9 hectares, 70 ares, 80 centiares; d'abord l'instrument de l'autre partie et apposa sa No 628/324: paraphe sur le plan annexé à l'Accord. Ensuite, les Labour: 16 ares, 20 centiares; instruments furent échangés, signés et paraphés. No 628/2079 et No 629/638: Après l'acte de la signature, S. Exe. M. Joseph Partie bois: 4 hectares, 5 ares, 2 centiares; Bech et S. Exe. Mrs. Perle Mesta procédèrent à les dites parcelles étant contiguës et situées dans l'échange de notes. l'Etat du Grand-Duché de Luxembourg dans la Vers midi eut lieu au Cimetière militaire de Lu- commune de Hamm, au lieu dit « Scheid », et qui xembourg-Hamm une cérémonie commemorative à sont plus particulièrement désignées par un liséré laquelle priaient part les plénipotentiaires ainsi que jaune indiqué sur le plan de situation, lequel, après les personnalités ayant assisté auparavant à la signa- avoir été paraphé « ne varietur » par les Parties ture de l'Accord sur le cimetière militaire de Contractantes, restera annexé au présent accord. Hamm. Un détachement de la Garde grand-ducale ARTICLE II: II est entendu et agréé que le droit rendit les honneurs. De magnifiques couronnes de er fleurs, drapées aux couleurs nationales luxembour- de propriété du terrain, décrit dans l'article I , geoises et américaines, furent déposées par S. Exe. restera au nom de l'Etat du Grand-Duché de M. Joseph Bech et S. Exe. Mrs. Perle Mesta, tandis Luxembourg, avec l'usage entier et gratuit et à que retentit la « Sonnerie aux Morts ». perpétuité du dit terrain par le Gouvernement des Etats-Unis; de plus, que l'usage entier et gratuit Après leur retour du Cimetière militaire de er Hamm, un lunch, offert par S. Exe. Mrs. Perle à perpétuité du terrain décrit dans l'article I Mesta, réunit les personnalités à l'Hôtel de la Lé- permet au Gouvernement des Etats-Unis d'Amé- gation des Etats-Unis d'Amérique. rique de procéder à tous les aménagements néces- saires pour l'établissement d'un cimetière perma- Voici le texte de l'Accord: nent sur ce terrain, y compris l'installation de CONSIDÉRANT que le Gouvernement des Etats- monuments funéraires, points de démarcation des Unis d'Amérique désire établir dans le Grand-Duché tombes et toutes constructions, bâtiments, services de Luxembourg un cimetière militaire américain publics, chemins et allées ainsi que toutes plan- permanent pour l'inhumation des corps des mem- tations horticoles sur le dit terrain qui pourraient bres des Forces Armées et d'autres citoyens amé- être nécessaires à l'embellissement et à l'adminis- ricains décédés sur le continent européen pendant tration du cimetière. les engagements militaires contribuant à la pour- De plus, en cas de litige concernant ce terrain suite de la deuxième guerre mondiale et, ou son usage, le Gouvernement du Grand-Duché

40 de Luxembourg entamera et poursuivra, à la de- Fait à Luxembourg, en double original, en mande du Gouvernement des Etats-Unis, toute langue française et anglaise, les deux textes faisant action judiciaire ou, au cas où une action serait foi, ce intentée par des tiers, se portera défendeur et prendra à sa charge l'exécution de tout jugement Pour le Gouvernement ou de toute autre sentence qui en résulterait. du Grand-Duché de Luxembourg, ARTICLE III: Le présent accord entrera en vigueur à la date à laquelle son approbation par le For the Government Pouvoir Législatif luxembourgeois aura été notifié of the United States of America, par le Gouvernement du Grand-Duché de Luxem- bourg au Gouvernement des Etats-Unis d'Amérique.

Allocution radiodiffusée de M. Joseph Bech, Ministre des Affaires Etrangères du Luxembourg, à l'occasion du 2e anniversaire de la signature du Pacte Atlantique

II y a aujourd'hui deux ans, jour pour jour, l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, ap- que le Traité de l'Atlantique Nord a été solennel- pelé en abréviation NATO d'après les initiales de lement signé à Washington. J'ai eu l'honneur la désignation anglaise. d'apposer ma signature, au nom du Grand-Duché, A la tête de cette organisation se trouve le en bas de oe Pacte à côté de celles des plénipoten- Conseil Nord-Atlantique, organe suprême de direc- tiaires de dix pays européens et des deux grandes tion, composé des douze Ministres des Affaires nations de l'Amérique du Nord. Etrangères des pays signataires. Gomme cet organe Cette alliance est unique dans l'histoire du n'est pas permanent, il a créé un Conseil des Sup- monde par le fait qu'elle groupe, en temps de paix, pléants, destiné à permettre au Conseil Atlantique les ressources et les efforts de douze nations, d'une l'exercice efficace et continu de ses responsabilités. population de plus de trois oents millions et d'une Le Conseil des Suppléants remplace en permanence puissance industrielle de loin supérieure à celle du les douze Ministres des Affaires Etrangères qui ne reste du monde. Si l'on considère la volonté paci- peuvent guère sie réunir que deux ou trois fois par fique des nations démocratiques, mais également an. Il est devenu le centre et la source de l'autorité leur ferme résolution de faire cause commune avec politique de NATO. l'une quelconque des signataires du Pacte qui serait Du côté militaire, le principal organe subsidiaire l'objet d'une agression, on peut mesurer l'immense du Conseil Nord-Atlantique est formé par le Comité portée que cette alliance défensive aura pour la de Défense, composé des douze Ministres de la préservation de la paix dans le monde. défense des pays signataires et destiné à pourvoir Au moment de la signature du Pacte, tout restait aux mesures à prendre en vue de l'application éven- à faire pour l'organisation de la défense occidentale. tuelle des clauses de défense individuelle et collec- Les puissances signataires n'avaient marqué qu'un tive du Traité. Ce Comité contrôle toute une or- point de départ et se trouvaient devant la tâche ganisation hiérarchique de militaires professionnels formidable de mettre en commun leurs ressources groupés en différents Comités techniques et Sous- et leurs forces pour en tirer la plus grande effi- Comités, dont les deux principaux sont le Comité cacité possible. La seule méthode pour aboutir à ce Militaire et le Groupe Permanent du Comité Mili- résultat consistait dans la création de forces uni- taire. fiées, bien équipées, bien entraînées, sous un com- Le Comité Militaire est composé des Chefs mandement unique et un état-major international, d'Etat-Major et a pour mission principale de con- prêt à toute éventualité et capable de riposter im- seiller le Comité de Défense en ce qui concerne les médiatement à toute agression éventuelle. questions militaires. Au début de l'année 1950, des conventions bi- Le Groupe Permanent comprend les représen- latérales d'aide pour la défense mutuelle ont été tants des Etats-Unis, de la France et de la Grande- conclues entre les puissances signataires du Pacte Bretagne. C'est une espèce de comité exécutif mili- Atlantique et les Etats-Unis d'Amérique pour faci- taire qui coordonne et développe les plans militaires liter la mise en œuvre des dispositions du Pacte et de l'organisation. pour développer la défense intégrée de la région Il était devenu évident, à la suite de l'at- de l'Atlantique Nord. L'accord signé à cet effet taque communiste sur la République de Corée, entre le Grand-Duché et les Etats-Unis à Washing- que le monde occidental ne pouvait plus garder ton, le 27 janvier 1950, a été approuvé par la loi l'espoir d'empêcher d'autres agressions commu- du 20 mars 1950. nistes, s'il restait dans l'état de faiblesse qui a été Vers la fin da 1950, les Nations Atlantiques une conséquence de la démobilisation d'après- avaient à peu près terminé le cadre structurel de guerre. Aussi les événements de Corée ont-ils pré-

41 cipité le développement amorcé dans l'organisation résister victorieusement aux menaces de l'impéria- atlantique, qui est passée de la phase institution- lisme communiste. nelle à celle des réalisations. Les traditions pacifiques des nations signataires Au mois de décembre dernier, le Commandement du Pacte Atlantique sont connues. L'opinion pu- Suprême de l'Armée Atlantique a été confié au blique de leurs populations peut s'exprimer libre- Général Eisenhower, ce grand soldat de la dernière ment et ne saurait être suspecte d'esprit guerrier guerre mondiale, dont la volonté de paix est uni- ou impérialiste. Nul ne peut les suspecter de visées versellement connue et dont les qualités de chef agressives. garantissent l'accomplissement de la tâche gigan- Mais fortes de leur bon droit et fermement ré- tesque qui lui a été confiée. Sous son énergique solues de défendre leur héritage commun de libertés impulsion et avec l'aide efficace des Etats-Unis, les démocratiques contre toute attaque armée, elles re- pays du Pacte Atlantique poursuivent inlassable- présentent une puissance considérable, susceptible ment le renforcement de leur puissance défensive. de faire réfléchir tout agresseur éventuel. Ce n'est pas de gaieté de cœur que les nations Leur solidarité devient ainsi un gage puissant démocratiques européennes consacrent ainsi une pour la préservation de la paix dans le monde et partie de leurs efforts à la mise sur pied d'une c'est cet espoir qui donne sa vraie signification au puissante armée, répondant à toutes les exigences Traité de l'Atlantique Nord dont nous commémo- de la conduite de la guerre moderne et capable de rons aujourd'hui le deuxième anniversaire.

Le Luxembourg et le Plan Schuman

Le Projet de Traité instaurant la communauté européenne du charbon et de l'acier a été officiellement signé mercredi, 18 avril 1951, au Quai d'Orsay à Paris. S. Exe. M. Joseph BECH, Ministre des Affaires Etrangères, a signé le "Plan Schuman" au nom du Gouvernement luxembourgeois. Afin d'informer les milieux intéressés sur la teneur du Plan et sur ses avantages et ses dangers éventuels pour notre pays et notre sidérurgie, le Service Information et Presse du Ministère d'Etat avait organisé une conférence au Casino de Ltixcmbourg, le 7 mai 1951. Elle fut faite par M. Nicolas Hommel, Secré- taire de Légation à la Légation de Luxembourg à Paris, membre de la Délégation luxembourgeoise du Plan Schuman. Dans l'auditoire nombreux on a remarqué notamment plusieurs membres du Corps Diplomatique accrédité à Luxembourg, LL. EE. MM. Emile Reuter, Président de la Chambre des Députés, Pierre Dupong, Ministre d'Etat, Président du Gouvernement, Joseph Bech, Ministre des Affaires Etrangères, MM. Alphonse Osch, Ministre de la Santé Publique, Aloyse Meyer, Président de la Chambre de Commerce, E. Raus, , Ferdinand Wirtgen et Maurice Sevenig, Conseillers d'Etat, des directeurs généraux des trois grandes sociétés métallurgiques luxembourgeoises, de hauts fonctionnaires de VAdministration, des repré- sentants du Mouvement Syndicaliste, de la presse et des personnalités de la vie politique et économique. Ci-après nous publions in extenso la Conférence de M. Nicolas Hommel.

Excellences, c'est « le retour au régime de la libre concur- Mesdames, rence ». Pour les esprits de gauche, le « pool » Messieurs, charbon-acier est « l'expression de la volonté des Ne croyez pas que je me présente devant vous milieux conservateurs capitalistes de perdre le moins pour me fairs l'avocat d'une œuvre que j'ai eu possible de leurs privilèges », pour ceux de droite, l'avantage de voir naître, évoluer et s'achever. Ce c'est « le commencement de la fin de la libre entre- faisant, je ne ferais rien d'autre que d'ajouter une prise et de la propriété privée ». Que faut-il penser opinion supplémentaire au nombre impressionnant de tout cela? d'appréciations, favorables ou défavorables, qui ont C'est ce que, dans la modeste mesure de mes accompagné les négociations et qai continuent à moyens, je voudrais essayer de vous dire. Je m'ef- travailler l'opinion publique. Je suis sûr que les forcerai donc de vous faire saisir la portée de cette profondes divergences dans les jugements sur le création sans précédent qu'est la « Communauté Plan Schuman vous auront frappés. Ce Plan, en européenne du charbon et de l'acier », de vous effet, a été traité des qualificatifs les plus incon- esquisser dans les grandes lignes la philosophie et ciliables. Pour les uns, c'est « l'organisation de l'économie du Plan et finalement de caractériser la superplanification et de supercartel », pour d'autres, position de notre pays dans cette Communauté nou-

42 veile, en relevant dans la somme simplement trou- miné la conviction surtout des jeunes qu'une blante des problèmes ceux qui sont plus particuliers Europe unie sera le gage de notre prospérité et de au Luxembourg. J'ose croire pouvoir ainsi vous la paix. Les Gouvernements cependant sont timides donner les principaux éléments, qui vous permet- et n'osent pas faire d'emblée le saut dans l'in- tront de juger l'événement nouveau, dont la portée connu. L'Assemblés de Strasbourg n'a qu'une com- et la signification sont prssque incommensurables. pétence consultative dans des domaines limités. C'est une tribune politique sans pouvoir réel. Situation économique et politique 4° Autre spectacle décevant: L'Organisation de au début de l'année 1950. coopération européenne par excellence, c'est-à-dire l'O. E. C. E., n'a pas su faire ses preuves. Mais Je veux résister à la tentation de remonter au entendons-nous sur ce point. Appuyant son action déluge et de rechercher dans un passé plus ou sur la généreuse aide américaine, l'O. E. C. E. a cer- moins lointain l'origine de l'idée nouvelle. Il semble tainement réussi dans l'une de ses tâches, savoir qu'en 1830 elle hante déjà certains esprits. Plus le développement de la production européenne. Seu- près de nous, M. Mayriseh voit dans l'amélioration lement elle a failli à sa mission en ne mettant pas des relations franco-allemandes le fondement du- à profit cette période de reconstruction pour réa- rable d'un cartel européen de l'acier. Il y a dix liser un relèvement dans le cadre européen. Celui-ci mois enfin, M. Monnet fait endosser à M. Schuman s'est poursuivi et se poursuit toujours en vertu de sa conception d'un « pool » du charbon et de l'acier. plans nationaux. D'où cette absence de réelle coor- Si ce n'était manquer à la discrétion, je vous ra- dination qui risque d'aboutir à une surproduction conterais l'une ou l'autre anecdote sur sa genèse. en période de paix, surtout dans le domaine de Je crois toutefois trouver dans certains faits qui l'acier. ont caractérisé, d'une façon d'ailleurs décevante, le 5° II faut finalement au début de 1950 se rendre début de l'année 1950 des raisons suffisantes à compte que l'Europe n'est plus à l'échelle des l'éclosion de l'idée du Plan Schuman. forces politiques et économiques qui s'affrontent 1° Les prix de l'acier sur le marché mondial de au commencement de l'âge atomique. Son expansion 4.000 et 5.000 francs étaient tombés au début de est gênée par les frontières qui la croisent. Certes, 1950 à 2.600 francs. En effet, une compétition l'O. E. C. E. s'efforce de faire tomber ces fron- acharnée entre les producteurs mondiaux et plus tières. Elle s'attache, en libérant les échanges, à particulièrement entre les sidérurgistes belges et agrandir les espaces économiques, à créer des luxembourgeois avait abouti à l'effondrement des marchés plus vastes. Seulement, elle avance lente- prix et des bénéfices. Par ailleurs, la Commission ment, parce que la libération des échanges porte économique de Genève constatait dans le remar- en elle la libre concurrence. Or, celle-ci est dange- quable rapport Rollmann sur « l'Evolution et les reuse, perturbatrice pour les situations acquises à perspectives de la sidérurgie européenne » qu'en la faveur de l'autarcie qui a caractérisé les éco- 1952-1953 l'Europe se trouverait en face d'une nomies pendant et après la guerre. D'où une ex- surproduction d'acier d'environ 8 millions de trême hésitation d'aller de l'avant. tonnes. Voilà le spectacle qui s'offre aux pères spiri- 2° Au delà de cette perspective économique dé- tuels du Plan au début de 1950. De là à dire que courageante, certains facteurs politiques ne lais- « cela ne peut plus continuer comme cela », il n'y sèrent pas d'inspirer de l'inquiétude. avait qu'un pas. Il fallait à leurs yeux dépasser le L'Allemagne, au début de 1950, fait sa rentrée stade d'une molle collaboration internationale pour sur la scène politique. A la faveur de la discorde mettre en œuvre des réalisations concrètes d'après entre l'U. R. S. S. et l'U. S. A., elle tend avec toutes ' des vues supranationales. ses forces vers son affranchissement politique et Le Plan Schuman est appelé à être la première économique. Cette poussée, on la sent irrésistible. réalisation dans ce sens. L'Allemagne se manifestera bientôt dans cette Europe occidentale avec un potentiel industriel en- core remarquable, avec un potentiel humain dé- Analyse du Plan. bordant, libre des entraves lui imposées par la Gomme je vous l'ai dit, je ne me livrerai pas défaite. à une analyse fastidieuse de l'immense Traité qui 3° L'idée européenne est en avance sur sa réa- institue cette Communauté. Je me bornerai à vous lisation concrète. Elle a gagné les esprits, déter- en indiquer l'économie générale.

43 Mission de la Communauté. licences, doubles prix, subventions, cartels, etc. ) aura été aboli. Les productions vont donc s'affron- La Communauté a une mission constitutionnelle, ter dans des conditions d'où tout élément artificiel une vocation fondamentale qui consiste à pro- aura été banni. Ce ne sera pas cependant une con- mouvoir une politique d'expansion économique, le currence effrénée, sauvage qu'on recherchera. La relèvement du niveau de vie dans les Etats membres Haute Autorité s'en fera comme la gardienne. Ce et à réaliser l'établissement progressif de conditions sera une compétition surveillée, corrigée et con- assurant la répartition la plus rationnelle de la trôlée. Et ici nous touchons à un point apparem- production au niveau de productivité le plus élevé. ment paradoxal du système. Politique dynamique, positive et sociale, comme Le marché libre, concurrentiel tel qu'il nous vous le voyez. Dynamique et positive, parce qu'elle était connu sous le régime du libre échange était renonce au protectionnisme, parce qu'elle n'est plus automatique. Ici, il est le résultat d'une action et basée sur la crainte de perdre des positions acquises, d'une intervention constante de la part d'un en- mais sur la confiance de gagner des marchés nou- semble impressionnant d'institutions. Comme l'a dit veaux. Sous l'ère du Plan Schuman, la menace si lumineusement M. Aron: « Le Plan Schuman est d'une surproduction d'acier de 8 millions de tonnes une tentative pour assurer une planification supra- n'aura plus rien d'inquiétant. En assurant la répar- nationale, en vue d'arriver à un marché concurren- tition la plus rationnelle de la production, c'est-à- tiel. » Deux notions qui depuis toujours paraissent dire en faisant produire l'acier et le charbon là où exclusives l'une de l'autre viennent se marier ici les conditions de production sont économiquement dans le cadre de cette Communauté du charbon et les meilleures, la Communauté aboutira à construire de l'acier. Cette union cependant n'est paradoxale une industrie sidérurgique et charbonnière saine et qu'en apparence. Car il y a longtemps que la libre forte qui sera en mesure d'accepter la lutte. concurrence généralisée a vécu. Si on veut la faire Cette politique sera en outre éminemment sociale revivre et la maintenir dans des limites raison- par le développement de l'emploi et le relè- nables, il faut écarter tout un système de restric- vement du niveau de vie qu'elle recherchera. tions et d'obstacles et veiller constamment à ce qu'il Le développement de l'emploi découlera logique- ne renaisse pas. La solution idéale aurait consisté ment de la politique d'expansion de la Commu- à établir une aussi grande concurrence que pos- nauté. L'emploi ne se développera pas seulement sible, avec aussi peu de contrôle que possible. dans les deux secteurs du charbon et de l'acier, Est-ce qu'en déterminant l'action intervention- mais encore dans les industries de transformation niste de la Haute Autorité .on a toujours été guidé que le charbon et l'acier bon marché de la Com- par cet objectif? Il est permis d'en douter. Ce qui munauté rendront plus compétitives. Finalement, revient à dire que cette œuvre est emprunte d'un la Communauté visera au relèvement du niveau de caractère dirigiste que les objectifs à atteindre m'im- vie des travailleurs, grâce à une productivité accrue, posaient pas. qui elle sera le fruit d'une rationalisation et d'une modernisation poussée. Période de transition. Le marché commun. La Haute Autorité va donc établir le marché Le grand moyen pour mettre en œuvre cette commun d*'emblée. II apparaît cependant tout de généreuse politique, c'est le marché commun, c'est- suite que les sidérurgies et charbonnages des six à-dire un marché unique, dans lequel sont abolies pays de la Communauté ne peuvent pas, d'un jour les frontières, où il n'y aura plus à proprement à l'autre, être exposés à la libre concurrence. En parler de production appartenant à un pays déter- * effet, les industries sidérurgiques et charbonnières miné, mais où il n'y aura qu'une production de la des six pays participants travaillent dans des con- Communauté. ditions fort dissemblables. Le niveau des salaires, l'état de modernisation de l'équipement, bref, les Libre concurrence et planification. éléments qui entrent dans le prix de revient de l'acier et du charbon accusent des écarts parfois L'établissement du marché commun entraînera considérables de pays à pays. Si donc on permettait le jeu de la libre concurrence. Les frontières seront d'un jour à l'autre au bon producteur de s'installer tombées; tout ce qui traditionnellement s'est opposé sur le marché réservé antérieurement au mauvais à la libre circulation des biens (droits de douane, producteur, il en résulterait un déplacement de la

44 production dont l'effet serait de ruiner le mauvais Principales dispositions producteur et de créer dans son pays des troubles économiques et sociales. économiques et sociaux graves. D'où la nécessité d'une période de transition, pendant laquelle la Je vous ai déjà dit, Mesdames, Messieurs, que Haute Autorité, grâce à des pouvoirs particuliers, l'idée centrale du système est celle du marché s'attachera à éliminer, autant que possible, les unique à l'intérieur de la Communauté. Aussi est-ce inégalités d'un pays à un autre dans les con- à cette notion fondamentale que je vais ramener les ditions de production. Il est évident cependant principales dispositions économiques et sociales du que les éléments défavorables relevant des condi- Traité. Je serai nécessairement incomplet et je tions naturelles (comme la mauvaise qualité de m'en excuse par avance. gisements de charbon ou de minerai, la situation géographique d'une entreprise, etc....) ne peuvent Mesures faussant la concurrence. être compensés ou neutralisés. Il est, en effet, dans L'établissement du marché commun implique la philosophie du système qu'une sélection natu- l'élimination des pratiques et mesures qui sont de relle doit s'opérer, sous réserve de certaines ga- nature à fausser les conditions de la concurrence. ranties, entre le bon et mauvais producteur. Les pratiques les plus courantes de ce genre sont Au cours de la période de transition, la Haute les doubles prix, les tarifs de transport différentiels, Autorité se trouvera donc en face surtout de deux les subventions ou aides accordées par les Etats à problèmes. leurs industries sidérurgiques et charbonnières. Il Le premier sera d'amortir les effets résultant tombe sous le sens que la sidérurgie luxembour- pour les entreprises du charbon et de l'acier de geoise, une fois exposée à la libre concurrence, l'entrée dans le marché commun. Elle dispose à serait infailliblement condamnée, si elle devait payer cette fin de moyens d'action généraux lui permet- le coke hollandais beaucoup plus cher que la sidé- tant de limiter les déplacements de production (in- rurgie hollandaise par exemple, si elle devait payer tervention en matière de prix, quotas de production, ses transports de coke sensiblement plus cher que etc ). Mais ceci ne résout pas tous les pro- le producteur lorrain qui bénéficie à travers blèmes. Dans certains cas, ces moyens sont insuf- notre pays d'un tarif de transit plus bas que le tarif fisants pour atteindre le but proposé. L'exemple intérieur, si l'Etat étranger subventionnait l'expor- le plus marquant est celui du charbon belge. Il a tation de sa production sidérurgique, alors que le été reconnu, en effet, que le charbon belge ne peut Gouvernement luxembourgeois n'est pas en mesure entrer dans le marché commun sans aide finan- de le faire. Il va sans dire que toutes ces pratiques cière, c'est-à-dire sans péréquation. Une clause de sont nées de données parfois impérieuses. Leur abo- sauvegarde analogue a d'ailleurs été prévue pour lition, suivant leur nature, sera donc tantôt très l'acier luxembourgeois. J'en reparlerai plus tard. radicale, tantôt amortie en vue d'éviter de créer des situations difficiles. Le libre jeu de la concurrence, malgré les pré- cautions et les sauvegardes prévues pour la période Cartels et trusts. de transition, aura pour effet de provoquer la fer- meture de certaines entreprises ou un changement Les cartels et les trusts constituent d'autres pra- de leur activité. C'est à la Haute Autorité, en col- tiques, ennemies par excellence, de la libre con- laboration avec les Gouvernements, qu'il appar- currence. tiendra d'opérer les adaptations, les reconversions Sous l'ère d'avant le Plan Schuman, les indus- nécessaires. Voilà le deuxième problème qu'elle ren- triels défendaient leurs intérêts, soit en «'entendant contrera en cours de route. entre eux, soit en invoquant la protection de leur La période transitoire ne doit pas dépasser la gouvernement. L'établissement du marché commun durée de cinq ans. Ecoulé ce dé ai, les déséquilibres marque la fin du protectionnisme, donc de la pro- dans les conditions de production sont censés éli- tection gouvernementale. Il reste à éliminer les en-> minés. Les garanties et sauvegardes prévues pour tentes, les concentrations de puissance économique assurer l'établissement harmonieux du marché excessive. Comme vous le savez bien, entre les deux unique auront rempli leur fonction et disparaîtront guerres, surtout quand la concurrence dégénérait (à l'exception toutefois de certaines mesures de en lutte sauvage, les industriels s'entendaient entrq sauvegarde pour le charbon belge). La Communauté eux, soit pour organiser la production, chacun s'en- entrera alors dans la période permanente qui durera igageant à ne produire qu'un tonnage déterminé, soit jusqu'à l'an 2001. pour répartir les marchés et les clients, soit pour

45 fixer les prix, soit pour contrôler les investisse- mondiale, dans le cadre du rééquipement européen, ments, etc D'une façon générale, de pareils ac- de mettre de l'ordre dans la politique des investis- cords encourent le reproche de neutraliser le jeu sements. L'O. E. C. E. avait tenté de jouer un rôle normal de la concurrence et de consolider des situa- de coordinateur des investissements, surtout dans tions acquises. D'aucuns diront que, pendant les l'industrie de l'acier. L'échec cependant a été qua- périodes de conjoncture en déséquilibre, ces en- siment total, parcs que, à l'O. E. C. E., toute déci- tentes constituaient un élément régulateur. Les pla- sion est le résultat d'un compromis. Sous le régime nistes répondront que le rôle utile qui a ainsi été de la Communauté, tout va changer. Son organe joué en période difficile par les cartels, sera à exécutif, la Haute Autorité, décidera des investis- l'avenir assumé par la Haute Autorité. Celle-ci, sements en fonction de sa vue, de son optique toutefois, assurera ce rôle dans un esprit et d'après européenne. C'est la Haute Autorité qui pratique- une approche différents. Les cartels représentaient ment décidera des investissements qui se feront et un compromis entre les intérêts privés, compromis de ceux qui ne se feront pas. La liberté des inves- où souvent le plus fort faisait la loi. La Haute tissements n'est complète que pour les programmes Autorité, par contre, guidera son action sur l'in- qui peuvent être réalisés par autofinancement. Si térêt général de la Communauté. Elle aussi, en pé- au contraire une entreprise, pour réaliser ses pro- riode de pénurie ou de crise, fixera des prix jets, soit de modernisation, soit d'installation nou- minima et maxima, organisera la production en velle, est obligée de recourir au marché des capi- allouant à chacun ses quotas, mais, comme je l'ai taux, elle ne pourra le faire qu'avec l'avis favorable dit, en s'inspirant d'objectifs conçus pour le bien de la Hauts Autorité. Le fait seul d'ailleurs que de la Communauté. la Haute Autorité peut, soit par des prêts, soit par sa garantie d'emprunt, intervenir dans le finance- Investissements. ment des programmes d'investissements, lui donne une puissance considérable en fait de coordination Je vous ai dit au début qu'une obligation cons- des investissements. titutionnelle de la Haute Autorité sera d'assurer la répartition la plus rationnelle de la production. La Salaires. poursuite de ce but appelle évidemment une poli- tique de l'investissement rationnelle et coordonnée. Tout à l'heure, en parlant des déséquilibres dans Mais il y a plus. Cette politique s'impose pour les conditions de concurrence, je n'ai pas fait état d'autres raisons. La Communauté, en effet, ne sera d'un élément cependant important: les salaires. Les pas protectionniste. Elle abaissera ses droits de charges de salaire qui pèsent sur la production du douane au niveau du tarif le plus bas, pratiqué par charbon et de l'acier sont très différentes d'un pays l'un des pays de la Communauté. La conséquence à l'autre. Ainsi, par exemple, les salaires dans la en sera que la concurrence étrangère pourra venir sidérurgie luxembourgeoise sont supérieurs à ceux s'établir sur le marché commun. D'un autrs côté, de la Belgique de 20 o/o, de la Hollande de 40 o/o, la Communauté est loin de consommer tout l'acier de la France de 60 à 70 %. Il apparaît dès lors', clairement qu'une base concurrentielle commune qu'elle produit. Elle est donc exportatrice dans une ne peut exister tant qu'il y a entre les niveaux de large mesure et devra de ce fait aller lutter effi- salaires un tal écart. Gomment va-ton éliminer ces cacement sur les marchés extérieurs. écarts? Tandis que dans tous les autres domaines Exposées de la sorte à la concurrence tant sur on a armé la Haute Autorité de tout un ensemble le marché commun que sur les marchés étrangers, de pouvoirs pour fairs régner la libre concurrence, les industries de l'acier et du charbon devront pour- les négociateurs du Plan ont été impuissants à don- suivre une politique de rationalisation et de moder- ner à la Haute Autorité des moyens efficaces pour nisation très active. Par le passé, les entreprises, agir sur les salaires. Et, cependant, la question des du moins dans les pays à liberté industrielle, étaient salaires pour notre pays est de toute première im- laissées seules juges de leurs investissements. Dans portance, ainsi que j'aurai l'occasion de vous le cette appréciation évidemment la rentabilité était montrer en examinant la position spécifique du un facteur important. Mais toute idée d'intégration Luxembourg dans le « pool ». dans un ensemble plus large était absente. Ceci est ;vrai à fortiori pour les investissements qui ont été favorisés par les gouvernements pour répondre Prix. aux impératifs d'une économie de guerre p. ex. Il reste l'importante question des prix. Quel On avait certes essayé, après la deuxième guerre sera le mode de cotation des prix pour l'acier? Est-ce qu'on cotera des prix départ ou des prix Nouvelle méthode parités? Autour de ces modes de cotation diffé- de coopération internationale. rents la lutte a été longue. Je me garderai bien de vous en retracer les péripéties ou même de vous Ce caractère supranational de l'Autorité qui commenter le résultat de ces débats. Qu'il me suf- régnera sur la Communauté implique une consé- fise de vous dire que c'est le système des parités quence majeure quant à la méthode de réaliser la multiples qui l'a emporté sur le système des prix coopération internationale. Permettez-moi de vous départ. Cette solution respecte le principe de la cornier un exemple. A 10. E. C. E., organisation de libre concurrence, parce qu'elle permet, en prin- coopération par définition, on s'efforce de réaliser cipe, au producteur d'aller vendre partout dans le la coopération internationale par des tractations marché commun et à l'utilisatsur d'acheter à la entre souverainetés nationales. Chaque gouverne- parité qui lui est la plus avantageuse. Le système ment représenté dans cette organisation défend son des prix départ aurait su, par contre, pour effet intérêt national particulier. Or, comme ces intérêts d'enfermer les producteurs dans des zones artifi- sont le plus souvent fort divergents, une solution, cielles. Il aurait été la négation même du marché ne peut être trouvée que dans un compromis. Et unique. Par ailleurs, l'obligation de vendre à des à la recherche de ce dénominateur commun, on prix départ aurait été particulièrement néfaste pour n'est d'abord pas sûr de trouver l'intérêt général et, nous, du fait que notre sidérurgie est encerclée de ensuite, on aboutit presque fatalement à des déci- toute part par d'autres centres de production très sions, recommandations et résolutions émasculées importants. et exsangues. Il n'est dès lors pas étonnant que cette méthode de coopération, qui a évidemment l'avan- Je crois par cette analyse succincte vous avoir tage de respecter l'intérêt, bien ou mal compris, de donné l'essentiel des dispositions économiques et chacun, ne pourra pas à brève échéance conduire sociales qui feront la loi de la Communauté de à l'intégration européenne. Ce but ne peut être at- l'acier et du charbon. teint qu'en dehors de la souveraineté nationale.

Institutions de la Communauté. Organisation des Institutions. Comment dans ce cadre supranational organiser Quelles seront les institutions qui gouverneront les institutions appelées à gouverner la Commu- cette Communauté? Vous avez tous certainement nauté? entendu parler de l'idée de supranationalité sur laquelle sont basées les institutions de la Commu- La Haute Autorité. nauté. C'est dans cette idée que réside la valeur Il faut, pour gouverner et diriger un gouverne- historique de la création nouvelle. Ce sera l'idée ment, un pouvoir exécutif. C'est la Haute Autorité. force qui conduira vers l'intégration économique et C'est à elle que se trouve dévolu ce pouvoir supra- l'unification politique de l'Europe. Le charbon et national. Cette idée apparaît bien clairement dans l'acier ne sont au fond qu'un domaine d'expérimen- l'obligation qui lui est faite de n'avoir aucun lien tation, d'application de l'idée de supranationalité. ou obligation vis-à-vis de chacun des six Etats en Que les sidérurgistes me pardonnent, si je compare particulier, mais seulement vis-à-vis de l'ensemble leurs industries à des cobayes sur lesquels on va de la Communauté. Il est toutefois évident qu'aucun vérifier la valeur d'une institution supranationale. gouvernement ne voudrait confier ses propres pou- voirs à un super-gouvernement sans de sérieuses La supranationalité. garanties contre l'arbitraire. Cet impératif pose le problème du contrôle de la Haute Autorité elle- Le mot « supranational » dit bien ce qu'il veut même. dire. L'organisme supranational sera au-dessus des Etats. Ceux-ci feront abandon d'une partie de leur L'Assemblée commune. souveraineté dans un domaine limité. Ces fractions Ce contrôle ne peut pas venir des Etats, parce de souverainetés fusionneront dans une Autorité en que la Haute Autorité, par définition, doit en être dehors des Etats, au-dessus d'eux. En lui déléguant indépendante. Serait-elle donc irresponsable, n'au- une fraction de leurs pouvoirs, les Etats font vœu rait-elle de compte à rendre à personne? Ce serait de soumission à l'égard de ses décisions et en- faire aux neuf sages de la Haute Autorité une bien traînent dans cette soumission tout ce qui relève du grande confiance. Dès lors, il faut un juge de la domaine du charbon et de l'acier. responsabilité collective, collégiale de la Haute

47 Autorité. C'est l'Assemblée commune. Cette der- xembourg? Quelles seront les incidences du Plan nière est appelée, une fois par an, à examiner l'ac- sur la vie économique et politique du pays? Est-ce tivité de ce super-gouvernement et à prononcer, le que le Luxembourg a intérêt à faire partie de cette cas échéant, par un vote de censure, le renvoi col- Communauté? Bref, quelles sont nos perspectives lectif de tous les membres de la Haute Autorité. d'avenir? Une constatation préalable s'impose. C'est que La Cour de Justice. l'enjeu luxembourgeois dans cette affaire est d'une Ce contrôle parlementaire et politique, évidem- importance vitale. La portée du Plan pour nous ment, ne se borne qu'à l'examen de l'ensemble de la est nécessairement majeure. Il ne faut à aucun mo- gestion de la Haute Autorité. Pour garantir cepen- ment perdre de vue l'idée fondamentale que notre dant les entreprises et les Etats membres contre industrie sidérurgique occupe dans l'économie gé- l'arbitraire de la Haute Autorité, il faut une Cour nérale de notre petit pays une place absolument de Justice pour en maintenir l'activité dans les prédominante. Tandis qu'elle représente chez nous termes et l'esprit du Traité. 80 à 85 °/o environ de notre activité économique, les industries du charbon et de l'acier réunies équi- Le Conseil spécial des Ministres. valent en Allemagne à environ 10 °/o et en Belgique Finalement, on notera que le Plan Schuman dis- à environ 30 °/o de l'activité économique. On peut sociera de l'économie générale de chacun des six donc sans exagération affirmer que notre sidérurgie pays les deux secteurs de base pour les soumettre conditionne toute la vie économique et sociale du à des lois propres. Mais comment détacher d'une pays. C'est à elle que nous devons notre prospérité .manière absolue les problèmes du charbon et de et notre niveau de vie si enviée par nos voisins;. l'acier des autres problèmes de l'économie. Leur Mais en plus de cette source de richesse, elle est le interférence est constante; et si l'on veut éviter que support le plus efficace de notre liberté et de notre l'action de la Haute Autorité ne bouleverse les indépendance politique. données de l'économie générale d'un pays, il est indispensable d'assurer une harmonisation entre Position concurrentielle l'action de la Haute Autorité et celle des gouver- de notre sidérurgie. nements des Etats responsables de la politique Notre sidérurgie sera donc appelée à vivre dans générale. C'est à cette préoccupation que répond un marché concurrentiel. Est-ce que le Traité lui le Conseil des Ministres composé à raison d'un donne des garanties suffisantes pour lui permettre Ministre par Etat. de soutenir cette concurrence? En d'autres mots, dans quelle mesure les dispositions du Traité lui Le Comité Consultatif. assurent-elles sa capacité concurrentielle? Pour compléter ce tableau des organes institu- Les principaux éléments du coût de revient sont tionnels, il y a lieu de noter que la flaute Autorité évidemment les salaires, les tarifs de transport, les est assistée d'un Comité Consultatif qui, dans les matières premières. Quelle est la position de notre questions importantes, lui apporte les avis et con- sidérurgie quant à ces différents facteurs? Au dé- seils des producteurs, travailleurs et utilisateurs. part, il faut bien le reconnaître, elle ne sera pas des En résumé \donc, la Communauté du charbon et meilleures sur tous les points. de l'acier est soumise au gouvernement de la Haute Autorité, dont l'action, conseillée par le Comité ... au point de vue des salaires. Consultatif, est contrôlée, politiquement par une Quant aux salaires d'abord. La déclaration de Assemblée commune, juridiquement par la Cour M. Schuman annonçant au monde le plan de mise de Justice et harmonisés par le Conseil des Mi- en commun du charbon et de l'acier avait proclamé nistres. comme un des grands objectifs « l'égalisation dans le progrès des conditions de vie et de travail de la Portée et incidences du Plan main-d'œuvre ». Cet objectif n'avait pas manqué sur la vie économique et politique de susciter dans les masses ouvrières un grand espoir. Ne postulait-il pas, en effet, l'alignement des du Grand-Duché de Luxembourg. salaires sur le niveau le plus élevé? Pour notre sidé- Je me suis attaché dans ce qui précède à vous rurgie, la réalisation de cet objectif aurait signifié esquisser la philosophie générale du Plan. Mais, l'élimination de l'important handicap résultant de me direz-vous, que signifie tout cela pour le Lu- nos salaires élevés. Il est apparu cependant très

48 vite que le principe de l'égalisation dans le progrès avec acuité en période de dépression économique. des conditions de vie était vivement sollicité par les Notre sidérurgie redoute à ce moment de devoir ans et énergiquement repoussé par les autres. Les compenser ce désavantage par des avantages acquis pays à salaires élevés estimaient à juste titre que au prix d'investissements onéreux, telle l'avance le Plan Schuman ne serait pas acceptable à leur technique résultant de l'état très poussé de ses opinion publique, s'il devait être la cause d'un installations. Cet avantage selon toute prévision ce- abaissement du niveau de vie. Les pays à salaires pendant ne durera pas, mais tendra à disparaître bas — et ce sont les plus influents et les plus rapidement à la suite d'une politique d'investis- importants de la Communauté —, redoutant des ef- sement judicieuse au sein du « pool » et dont la fets inflationnistes sur leurs économies, s'opposaient France et l'Allemagne seraient certainement les pre- énergiquement à l'adoption de mesures tendant à mières à profiter. Cet avantage étant résorbé, la une égalisation vers le haut ou même à un équilibre sidérurgie pourrait être obligée pour maintenir sa des niveaux de salaires dans les six pays. De ces viabilité de porter atteinte au niveau de vie de sa deux tendances vigoureusement opposées, il est ré- main-d'œuvre. Les répercussions sur l'économie en- sulté un compromis. Pour en apprécier le carac- tière et plus spécialement sur l'état social du pays tère, il ne faut pas perdre de vue que notre thèse, en seraient profondes et immédiates. partagée d'ailleurs par la Belgique, s'est opposée à celle des quatre autres partenaires de la Commu- nauté qui totalisent presque 95 o/o de la population ... au point de vue et qui ne peuvent aligner leurs niveaux de vie sur des tarifs de chemin de fer. ceux des plus favorisés, sans troubles graves pour Il y a un autre désavantage qui est de nature leurs économies. On a fini par considérer le prin- à compromettre la capacité concurrentielle de notre cipe de l'égalisation dans le progrès des conditions sidérurgie. Ce sont les tarifs de nos chemins de de vie comme l'expression d'une tendance à suivre fer. Le Traité consacre une disposition spéciale et non pas comme un objectif strict et précis du au cas de nos chemins de fer. A première vue, nous Plan. pourrions nous en féliciter. Mais la médaille a deux La conséquence en est qu'aucune action déter- revers. La solution qui y a été donnée est favorable minée n'est attribuée à la Haute Autorité pour éli- à la S. N. C. F. L., mais contraire aux intérêts de miner les déséquilibres actuels. Dans ce domaine la sidérurgie. Vous allez voir pourquoi. particulier, l'intervention de la Haute Autorité est L'établissement du marché commun implique d'une discrétion exemplaire. Il est simplement fait l'application de tarifs de transport comparables confiance à l'évolution des événements. On se pro- pour le transport du charbon et de l'acier dans la met, en effet, une amélioration automatique et gra- Communauté. Il est envisagé de ramener ces tarifs duelle du niveau social global grâce à l'augmenta- à un dénominateur commun par différentes me- tion de la productivité générale que l'ensemble du sures échelonnées dans le temps, savoir la suppres- système est appelé à assurer. Si cependant la Haute sion des tarifs discriminatoires, l'établissement de Autorité n'a pas pouvoir d'intervenir activement tarifs directs internationaux, l'harmonisation des dans la résorption des déséquilibres des salaires, en tarifs entre les six réseaux de la Communauté. d'autres mots, à activer l'égalisation des salaires Ces différentes mesures auraient, si elles s'ap- vers le haut, elle peut s'opposer à un mouvement pliquaient à nos tarifs, pour effet de faire perdre qui se ferait en sens contraire, c'est-à-dire vers le à notre S. N. C. F. L. une partie considérable de ses bas. Toute régression en matière sociale est, en ressources financières. Puisque nous sommes tous effet, prohibée. contribuables, nous savons ce que cela signifierait L'imperfection de cette solution, encore que du point de vue du budget de l'Etat. Vous voyez compréhensible dans une matière aussi difficile que donc le dilemme. Notre sidérurgie, d'un côté, pour celle des salaires, ne peut être contestée. Notre sidé- rester concurrentielle, doit pouvoir produire dans rurgie verse les rémunérations les plus élevées et des conditions comparables à celles de ses concur- le prix de revient de sa production se trouvera rents; nos chemins de fer, pour pouvoir se financer obéré dans la même mesure par rapport à celui sans trop recourir aux subventions de l'Etat, ne de ses concurrents plus favorisés à cet égard. Sa peuvent pas renoncer aux recettes qu'ils tirent du capacité concurrentielle n'en est certes pas, à l'heure transport du coke vers nos usines et de l'acier et actuelle, menacée. Mais l'élément désavantageux que du minerai vers les marchés étrangers. Ce dilemme constitue, à ce point de vue, l'incidence de la main- a été tranché en faveur de la S. N. C. F. L. Une d'œuvre dans ses prix de revient, pourra se révéler clause dérogatoire lui garantit, en effet, le maintien

49 du statu-quo, si le Gouvernement luxembourgeois risque d'être rompu du fait du Plan Schuman. La estime qu'il ne pourra pas se rallier aux mesures Communauté versera à la Belgique une péréqua- spéciales qu'une Commission d'experts va élaborer tion pour son charbon, ce qui permettra à la sidé- pour résoudre le cas des chemins de fer luxem- rurgie belge de payer son coke au prix du marché bourgeois. . * commun, c'est-à-dire au prix du coke de la Ruhr. Le problème est ainsi momentanément résolu. De cette façon, un élément important de cet équi- Je dis bien momentanément, car il ne faut pas se libre général, dont j'ai parlé ci-dessus, se trouve cacher plusieurs choses. changé en faveur de la sidérurgie belge. La sidé- D'abord l'intégration économique de l'Europe rurgie luxembourgeoise sera, de ce fait, mis en se poursuivra à une allure sans cesse croissante. Le état d'infériorité au point de vue de sa capacité moment viendra donc où elle posera un problème concurrentielle, surtout par rapport à la Belgique. de capacité concurrentielle pour toutes nos in- Nous avons vu qu'elle est déjà handicapée par dustries. On arrive ainsi à se demander si notre rapport aux sidérurgies de la Communauté à cause problème ferroviaire ne doit pas être vu, à plus ou des salaires et des transports. Si à cette position moins longue échéance, sous son angle structurel. difficile venait s'ajouter un nouvel handicap parti- Ensuite, dans l'immédiat, on ne peut se cacher culier à l'égard de la sidérurgie belge, le résultat le fait que le maintien du statu-quo en matière de en serait que nous serions évincés presque inévi- tarifs ferroviaires affaiblit la position de notre tablement des marchés Benelux que nous partagions industrie sidérurgique. Celle-ci devra affronter dans avec notre partenaire économique. le marché commun des concurrents avantagés par C'est donc la péréquation du charbon belge qui des tarifs moins onéreux. Ajouté à celui relevant pose à proprement parler le cas de l'acier luxem- des salaires, oe handicap pourra être sérieux, sur- bourgeois. Mais quelle solution trouver? Faire une tout en période de dépression économique. Et péréquation pour l'acier qui compenserait et les comme le sort de l'industrie qui est la substance effets de la péréquation du charbon belge et tous même de notre économie et un des supports de les autres facteurs désavantageux? C'eût été certes notre indépendance est en jeu, il serait imprudent la solution idéale donnant toutes les garanties. Elle de traiter ce problème à la légère. n'a pas cependant été retenue, parce que qui dit péréquation, dit financement. Et où trouver l'ar- ... au point de vue de l'incidence gent? Ceux qui entreraient en ligne de compte pour de la péréquation du charbon. alimenter cette compensation seraient l'Allemagne et la France. Comme bien vous pensez, il a été J'ai fait état des matières premières comme impossible de faire comprendre à ces pays de élément important du coût de revient. A cet égard, verser une péréquation à une sidérurgie qu'ils con- nous ne sommes pas particulièrement désavantagés, sidèrent comme la plus prospère et la plus riche car nous avons le minerai sur place, si nous ne de toutes. préférons pas l'importer de Lorraine. Quant au coke, nous l'achetons au prix normal dans la Ruhr, Si donc l'idée d'une péréquation générale a dû prix qui sera considéré comme devant être celui être abandonnée, tout le monde a fini par recon- du marché commun. Il n'en est pas de même pour naître que nous occupons une situation particulière, la sidérurgie belge. Le coke belge, en effet, est cher du fait de l'incidence extrême de notre sidérurgie et la sidérurgie belge doit s'approvisionner en Bel- sur l'économie générale et du fait de notre union gique. Mais cette situation va changer sous le économique avec la Belgique. De cette reconnais- régime de la Communauté. Le charbon belge, pour sance est résultée finalement, après une lutte aux pouvoir entrer dans le marché commun, bénéficiera péripéties multiples, une clause de sauvegarde spé- d'une péréquation et deviendra sensiblement moins ciale pour l'acier luxembourgeois. Elle a fait l'objet cher. Problème belge, par excellence, pourriez-vous du paragraphe final de la Convention et prévoit, croire? Il n'en est rien cependant, car ses inci- à défaut d'autres mesures laissées à l'imagination dences sur notre sidérurgie peuvent être considé- de la Haute Autorité, une compensation en espèces rables. Voici pourquoi. des répercussions qu'aurait sur la sidérurgie luxem- Nos sidérurgistes affirment qu'il existe depuis bourgeoise la péréquation du charbon belge. de nombreuses années un équilibre général dans les conditions d'écoulement de la production des Appréciation de la capacité sidérurgies belge et luxembourgeoise. Grâce à cet concurrentielle de notre sidérurgie. équilibre, ils ont ensemble fait fortune et passé Ceci dit, on serait tenté de conclure que notre ensemble par des périodes difficiles. Cet équilibre sidérurgie va vers un avenir bien sombre. Que l'éta-

50 blissement du marché unique provoquera des re- Nos industriels, et ils n'étaient pas seuls à rai-' mous, c'est incontestable. Il est possible que nous sonner ds la sorte, ont souligné cette centralisation n'en serons pas complètement épargnés. Mais les considérable de pouvoirs entre les mains de la Haute risques seront limités. En premier lieu, la Haute Autorité. Un meilleur équilibre aurait pu être réalisé Autorité est obligés de nous garantir contre des si, d'après une conception première, on avait admis troubles fondamentaux et persistants. Donc notre les groupements professionnels pour s'interposer intérêt vital ne peut jamais être mis en danger. comme relais entre la Haute Autorité et les entre- Ensuite, la Haute Autorité dispose d'un ensemble preneurs. Ces groupements auraient développé leur de mesures de sauvegarde générales qui pendant activité conformément aux grands objectifs de la la période la plus dangereuse, celle de la transition, Communauté et sous la surveillance et le contrôle sont destinées à éviter des déplacements de pro- de la Haute Autorité. Cette conception aurait donné duction qui mettraient en difficulté des entreprises au « pool » une base plus saine et plus libérale. saines. Mais au delà de ces sauvegardes écrites, Car comment la Haute Autorité pourra-t-ielle ju- nous avons celles qui relèvent de la grande valeur ger sainement des mille et une mesures à prendre!? de notre main-d'œuvre et de leur productivité de- A moins de monter un monstre administratif, elle venue proverbiale dans les milieux des négociateurs ne peut pas être au courant des problèmes posés et du Plan Schuman. Des garanties non moins sé- on peut s'imaginer ce que donnerait un tel monstre rieuses, nous les trouvons dans la capacité de nos: international dans la conduite de deux industries. chefs d'entreprise, dans l'excellent état de moder- Cette opinion n'a pas prévalu contre la concep- nisation de notre équipement sidérurgique et dans tion fortement centraliste de la délégation française. l'absence de charges financières de nos entreprises. Il est cependant bien clair que si l'exercice de tels Toujours est-il cependant que dans les années à pouvoirs s'appuie sur tout un arsenal de sanctions venir notrs politique sociale doit être prudente et — comme le Traité en offre la possibilité — au conçue en fonction de notre position dans la Com- lieu de se développer dans une atmosphère de con- munauté du charbon et de l'acier. Par ailleurs, le fiance, aucune collaboration harmonieuse ne sera problème de nos chemins de fer mériterait d'être possible. Ce sera alors la guerre entre les techno- sérieusement repensé. crates et les entrepreneurs. Il faut donc espérer que le travail quotidien de la Haute Autorité sera La tendance centraliste du Plan. à base de consultations constantes avec les associa- tions, les administrations, les industriels, les syn- Je me suis borné jusqu'à présent de situer notre dicats et les consommateurs. intérêt économique dans le « pool ». Il reste cepen- dant un autre aspect, d'ordre plutôt psychologique Inspiration politique du Plan. et politique, non négligeable. C'est la tendance Voilà dans les grandes lignes la portée écono- dirigiste du Plan. Le dirigisme n'est pas familier mique du Plan Schuman pour le Luxembourg. Il à notre vie économique. Nous sommes toujours serait cependant faux de croire que la préoccupa- restés attachés au grand principe de la liberté tion première des auteurs du Plan ait été d'agir sur industrielle. Nos industriels, jusqu'à oe jour, étaient la vie économique. L'inspiration fondamentale du maîtres de la gestion de leurs entreprises et ils en « pool » acier-charbon est d'ordre politique. La portaient toute la responsabilité. Il convient ici France est préoccupée par l'éternel problème alle- de leur rendre l'hommage de s'en être toujours mand. Elle redoute le potentiel industriel de ce montrés dignes. Mais le Plan Schuman va changer pays. Elle songe dès lors à jeter entre elle et lui cela. La Hauts Autorité sera moins bonne enfant les bases d'une entente durable qui sauvegarde la que notrs paisible Gouvernement. Elle aura de possibilité d'un contrôle de la Ruhr, contrôle exercé larges pouvoirs d'information, elle autorisera ou non en vertu du statut d'occupation, mais par un interdira les programmes de modernisation, inter- organisme international. La France ensuite est im- viendra dans leur financement, fixera des prix patiente de voir l'Europe se faire. Comme elle se minima ou maxima suivant la conjoncture, déter- heurte à Strasbourg à certaines inerties, plutôt que minera les quotas de production, répartira les ma- de rechercher une unification par en haut, elle tières premières et tiendra ainsi en main le taux de entreprend des réalisations limitées, mais ooncrètes. marche des entreprises. La Haute Autorité a fina- L'Allemagne par contre voit dans le Plan une possi- lement déclaré la guerre aux cartels et trusts et bilité d'affranchissement, un pas important vers la s'est fait armer de moyens puissants pour les dé- « Gleichberechtigung » et une idée révolutionnaire truire et les pourchasser. susceptible de donner un idéal à l'Allemagne. D'ail-

51 leurs, il faut bien 1« dire, si cette volonté politique veto qui peut même se multiplier tant que la Cour n'avait pas été bien arrêtée du début jusqu'à la fin, ne le juge pas abusif. les invraisemblables difficultés économiques auraient Au Conseil des Ministres qui n'a pas le caractère eu raison de tous les efforts des techniciens. supranational de la Haute Autorité et au sein du- quel s'expriment les intérêts particuliers des pays, Les garanties contre la supranationalité. chaque gouvernement est représenté. Une certaine prépondérance a cependant été accordée au vote de Le problème politique pour les autres pays se la France et de l'Allemagne. pose d'une façon évidemment différente, encore que tous soient intéressés au plus haut point à une A l'Assemblée parlementaire, l'appréciation que solution définitive des relations franco-allemandes. portera notre opinion publique sur l'activité de la Pour eux, la question est de s'assurer que le prin- Haute Autorité s'exprimera par quatre voix luxem- cipe de supranationalité, en dernière analyse, geoises. n'aboutisse pas à les dominer sans recours. Chacun des partenaires va faire abandon d'une partie de sa Conclusion. souveraineté et perdre donc son pouvoir sur une partie plus ou moins importante de sa vie écono- J'achève ainsi le tour d'horizon des questions les mique. Est-ce que l'Autorité, qui sera investie de plus importantes que pose notre participation au ce pouvoir va en faire un usage conforme à l'intérêt « pool » charbon-acier. Je crois vous avoir montré général de la Communauté dans le respect le plus nos problèmes les plus graves, tant économiques que grand possible de l'intérêt particulier? Cette ques- politiques, ainsi que les garanties et sauvegardes qui tion est pour nous plus angoissante que pour qui- au terme de longues négociations ont triomphé de conque. Cet abandon de souveraineté n'est donc nos inquiétudes. Ceci dit, notre Gouvernement était- acceptable et concevable que moyennant des ga- il bien inspiré en signant le Plan Schuman? ranties sérieuses quant à un exercice impartial et Il y a à mon sentiment plusieurs constatations; démocratique de cette souveraineté. A cet égard, il qui mènent à une conclusion inéluctable. faut convenir, que grâce à l'habileté et la ténacité D'abord, le salut de l'Europe est dans son unifi- de notre Ministre des Affaires Etrangères, ces ga- cation économique et politique. La formation dans ranties ont été obtenues. D'abord, la Haute Autorité le monde de plusieurs blocs de puissance jamais at- ne sera plus le dictateur qu'elle risquait d'être au teinte et parfois soumis à des idéologies qui ne sont début. Certes, ses pouvoirs sont encore très étendus, pas les nôtres, ne permet plus l'hésitation et le mais ils sont contrebalancés par le Conseil spécial doute. Par ailleurs, la nouvelle formule fera école. des Ministres et contrôlés par la Cour de Justice Une première « Autorité spécialisée » est née. ainsi que par l'Assemblée parlementaire. D'autres suivront. De tous les côtés naissent de Mais au delà de cette garantie résultant de l'équi- nouvelles propositions d'intégration, que ce soit des libre entre les pouvoirs qui dirigeront la Commu- armées, des moyens de transport ou de la produc- nauté, il y a celle plus spéciale de notre présence tion agricole. L'Europe doit se faire et nous y dans les différents organismes institutionnels. Ce allons progressivement, mais inévitablement. Il que je viens de dire, ne paraît pas très orthodoxe, faudra « s'unir ou mourir ». parce que l'idée de supranationalité, par définition Excellences, Mesdames, Messieurs, Personne ne même fait abstraction de l'élément national. C'est peut rester sourd à cet avertissement que vient très exact théoriquement. Si toutefois d'aucuns es- de lancer M. Paul Reynaud. L'unification certes timent que la supranationalité est assurée par une se fera au détriment de la souveraineté nationale Haute Autorité composée uniquement de nationaux d'un chacun. Oui, notre souveraineté, dont nous français, allemands et italiens par exemple, alors sommes si jaloux, s'en ira toujours un peu davan- toute considération purement abstraite n'a plus tage. U y a Idu regret dans ce que je vous dis, parce aucune raison d'être. C'est ce qui a d'ailleurs été que notre indépendance nous a jusqu'à présent bien vivement ressenti à la Conférence des Ministres qui servis. Nous avons réussi à rester un îlot de pros- a abouti à l'accord final. Le résultat en est que dans périté au milieu de grands pays appauvris. Nous la Haute Autorité un national occupera avec une réussirions peut-être pendant quelque temps encore certitude presque totale un siège et que le Gouver- à défendre ce privilège. Il paraît cependant pré- nement luxembourgeois, comme tous les autres gou- férable de prendre une part active à la construction vernements, aura sur la nomination des autres de l'Europe, plutôt que d'en subir la loi. Nos in- membres une forte influence du fait de son double térêts seront certainement mieux sauvegardés.

52 Ouverture de l'usine de la Goodyear Tire and Rubber Company à Colmar-Berg

Le 24 avril 1951, la Direction de la Goodyear La cérémonie d'ouverture. Tire and Rubber Company, firme d'importance mondial« dans l'industrie du caoutchouc, a inauguré La cérémonie d'inauguration eut lieu dans la au Graïid-Duché de Luxembourg sa 35e usine. En salle des fêtes de l'usine, richement ornée aux effet, cette firme américaine possède des usines couleurs luxembourgeoises et américaines, en pré- aux U. S. A., en Angleterre, en Argentine, au Brésil, sence de nombreuses personnalités, dont S. Exe. en Australie, au Canada, au Mexique, au Pérou, en Mrs. Perlé Mesta, Ministre des U. S. A. à Luxem- Suède et en Afrique du Sud. bourg, S. Exe. M. Geoffrey C. Allchin, Ministre du Royaume-Uni à Luxembourg, et S. Exe. M. Depuis un certain temps déjà, la Direction de Hendrik A. Hooft, Ministre des Pays-Bas à Luxem- la Goodyear Company se proposait d'installer une bourg. usine manufacturière de pneus et de chambres à air au cœur de l'Europe, destinée spécialement à Le Gouvernement luxembourgeois était repré- desservir les pays de Benelux. Finalement, le Grand- senté par S. Exe. M. Pierre Dupong, Ministre Duché de Luxembourg fut choisi pour l'aména- d'Etat, Président du Gouvernement, S. Exe. M. gement de la nouvelle usine, spécialement à cause Joseph Bech, Ministre des Affaires Etrangères, M. des communications faciles avec les principaux Robert Schaffner, Ministre des Travaux Publics et marchés européens, et de la facilité d'amener sur des Transports, et M. François Simon, Ministre des place les principales matières premières entrant en Affaires Economiques. S. Exe. Mgr. Léon Lommel, ligne de compte pour la fabrication des pneus et Evêque-Coadjuteur du Diocèse de Luxembourg, chambres à air, et pouvant être fournies par les honora également cette cérémonie de sa présence. pays de l'Union Benelux: caoutchouc, coton, cordes, A 10 heures 30, S. A. R. Mgr. le Prince de acier. Ensuite, l'efficience industrielle élevée de la Luxembourg fut reçu et salué par M. Paul W. main-d'œuvre luxembourgeoise ainsi que la circu- Litchfield, Président da Conseil d'Administration lation fiduciaire saine du Grand-Duché y furent de la Goodyear Company, tandis que l'Harmonie aussi pour quelque chose. locale interpréta le « Wilhelmus ». * Des discours furent prononcés par M. M. C. Pownall, Directeur Général de l'usine de Golmar- L'usine Goodyear est installée à Golmar-Berg, Berg, et par M. François Simon, Ministre des Af- aux bords de la rivière Attert et longeant les deux faires Economiques, qui salua la nouvelle entre- lignes de chemin de fer — la Ligne du Nord et la prise au nom du Gouvernement et en souligna l'im- Ligne de l'Attert — qui se réunissent à Ettelbruck, portance pour la capacité et le niveau industriels centre ferroviaire situé à 8 km. de Golmar-Berg. du Grand-Duché. Au surplus, deux puissantes artères du réseau rou- tier — vers la Belgique, la Hollande et l'Allemagne Ensuite, S. Exe. Mrs. Perle Mesta, Ministre des — embrassent le triangle qui abrite l'usine. U. S. A., et M. Hinskawe, au nom de M. le Président P. W. Litchfield, prirent encore la parole. Au moment de sa mise en marche, l'usine oc- cupe 250 ouvriers et 80 employés et ingénieurs, La cérémonie se termina par l'exécution de recrutés sur place, et son rythme de fabrication l'hymne national luxembourgeois. est réglé sur une production journalière de 500 Après un vin d'honneur, offert aux person- pneus. Cependant, sa capacité de rendement est loin nalités par la Direction de Goodyear, suivit la d'être atteinte. visite des installations de l'usine et les invités purent La Direction générale de la Goodyear S. A. Lu- assister à la présentation du premier pneu fabri- xembourg est confiée à M. H. C. Pownall, Admi- qué, portant l'inscription « Fabriqué au Luxem- nistrateur-Délégué de la nouvelle usine de Golmar- bourg ». Berg. Le siège social de la firme est établi à Lu- Un lunch réunit ensuite la Direction de la firme xembourg au building de la S. A. Le Foyer. et les hôtes d'honneur.

L'Apport du Grand-Duché de Luxembourg à l'œuvre coloniale belge

Devant un public nombreux et attentif, M. Lam- le Grand-Maître de Sa Maison, M. le Chevalier de bert Schaus, ancien Ministre des Affaires Econo- Nèves de Roden, Mme Robert Als et le Ministre du miques, a parlé le 4 avril 1951 à Bruxelles, sous Luxembourg, M. Dequae, Ministre des Colonies, les auspices de la « Croix verte coloniale de Bel- les anciens Ministres MM. Charles Carton de Tour- gique », de l'apport du Grand-Duché de Luxem- nay et du Bus de Warnaffe, le Comte Lippens, bourg à l'œuvre coloniale belge. S. M. la Reine Ministre d'Etat, Mgr. Michbls, le Général Molitor, Elisabeth s'était fait représenter à cette soirée par le Gouverneur honoraire du Congo M. Henen et de

53 nombreuses autres personnalités religieuses, civiles M. Lambert Schaus dresse ensuite le mémorial et militaires honorèrent de leur présence cette mani- des civils luxembourgeois qui vouèrent leur intel- festation belgo-luxembourgeoise consacrée à l'œuvre ligence et leur vie à la cause du Congo: Nicolas coloniale et au cinquantenaire de la « Croix verte Cito, qui commença sa carrière africaine à 26 ans, coloniale de Belgique ». Aux premiers rangs de en 1892, au kilomètre 4 de cette fameuse bataille du l'assistance avaient pris place une délégation du rail qui devait se poursuivre sur 400 kilomètres Cercla Colonial Luxembourgeois, les présidents et pour relier Maladi à Léopoldville. Sur cette dis- les comités des associations luxembourgeoises de tance, comme on le sait, le fleuve est impraticable et Belgique, M. Steinmetz, secrétaire de Légation, les Stanley disait justement: « Sans le rail, le Congo ne dirigeants de Cercles coloniaux belges, etc. vaut pas un penny. » L'ingénieur Nicolas Cito, qui La soirée débuta par la projection de deux films devait accomplir l'une des plus brillantes carrières documentaires sur le Congo. Le représentant de coloniales, eut l'honneur ds conduire la première S. M. la Reina Elisabeth de Belgique et le Ministre locomotive qui, le 16 mars 1898, mit Matadi du Luxembourg furent ensuite accueillis au son des en liaison avec Léopoldville et permit ainsi l'entrée hymnes nationaux. de la civilisation dans tout le Haut-Congo. Dans cette bataille du rail, un autre Luxembourgeois, Après avoir exprimé sa respectueuse gratitude Gustave de Schœfer, mourut à la tâche en 1891. et l'affection du Luxembourg pour S. M. la Reine Quant à Nico'as Cito, il devint directeur en Afrique Elisabeth, M. Lambert Scha us, dont un dirigeant de la Compagnie du chemin de fer du Congo, puis de la « Croix verte » avait souligné l'esprit patrio- directeur général de celui du Bas-Congo-Katanga, tique et social, remercie le Ministre des Colonies et président de la Société des chemins de fer du Kivu le Ministre du Luxembourg de leur présence. et administrateur de bien d'autres. II commence sa conférence en rendant un élo- A la même époque, un autre ingénieur luxem- quent témoignage à l'œuvre civilisatrice de la Bel- bourgeois, François Beissel, débute dans les ser- gique, à ses Princes et particulièrement au Roi vices du chemin de fer du Congo; il en deviendra Leopold II qui fut le génie clairvoyant et auda- le directeur général de l'exploitation, puis, en 1914, cieux de l'empire africain. il entre comme administrateur-délégué dans les Huileries du Congo belge qui prennent une remar- La Belgique a su montrer que « même de petites r nations sont capables de grandes tâches, si elles quable extension sous son impulsion. Le D Conze- sont animées de dynamisme et de générosité et si, mius arrive au Congo, en 1908. Trente ans durant, à l'heure voulue par Dieu, elles trouvent les chefs ce médecin érudit se dévoue au relèvement de l'état capables de les entraîner vers un but élevé ». sanitaire des indigènes, notamment en fondant des hôpitaux. Voici deux ingénieurs encore: Edouard Parmi les pays qui ont contribué à l'œuvre Monen d'Essingen-lez-Mersch, qui débarqua au coloniale belge, le Grand-Duché de Luxembourg Congo en 1909 et en revint en 1937, Directeur de occupe une place relativement importante. A toutes la Compagnie du Kasaï; Emile Greisch, mort à lés époques de l'histoire coloniale belge, des Lu- Luxembourg en 1948, après avoir été le directeur xembourgeois ont lutté et travaillé au Congo la général de la Société Lever Brothers au Congo main dans la main avec les Belges. Ainsi se sont belge. transposées sur le continent africain l'amitié et l'entente séculaire des deux pays. Qu'il s'agisse de M. Schaus s'est borné à ne citer que les morts soldats et d'explorateurs, d'ingénieurs, de médecins, et parmi ceux-ci seulement ceux qui prirent une de prêtres, dans toutes les catégories d'hommes, part prépondérante à l'œuvre coloniale belge. Bien dont le Congo avait besoin, on rencontre des Lu- d'autres, dont les mérites sont moins éclatants, xembourgeois. mais non moins méritoires, devraient s'y ajouter. Quant aux vivants, leur seule présence suffit à A l'époque héroïque, Nicolas Grang est aux affirmer la valeur de leur œuvre. côtés de Stanley. Ce jeune lieutenant d'un courage Un nom encore retient l'attention, celui de Mau- de roc est né à Buschrodt en 1857. Il se distingue rice Pescatore. Ge grand bourgeois né en 1870, en août 1882 en se portant à marches forcées et mourut à bord de 1'« Albertville » en 1929, au par un miracle d'endurance au secours de la cara- r refour d'une traversée de l'Afrique dont il avait vane du D Pechuel, Lœsche et de Treusch, at- la passion. Industriel à Luxembourg et leader poli- taquée la nuit par des indigènes de la région de tique en vue, il abandonna la vie publique après la Mova. Il meurt l'année suivante, terrassée par la première guerre mondiale. En dix ans, il fit de fièvre tropicale' et, sur sa tombe, à Léopoldville, nombreux voyages et séjours en Afrique, fut même Stanley écrit: « Chacun des ressorts de son âme colon en Abyssinie et en Afrique du Nord et fit était mû par un sentiment de droiture, de loyauté aimer le Congo belge à travers un livre de souvenirs sans mélange: de l'or pur en un mot. » qui parut en 1932, intitulé: « Chasses et Voyages Lieutenant de la Force Publique, Georges au Congo ». Augustin, né à Vianden en 1861, tombe glorieuse- M. Schaus rend alors un vibrant témoignage à ment à Gandu. Il a 34 ans et a vaillamment com- l'œuvre des missionnaires. Que l'on soit ou non battu, sous les ordres de Dhanis et de Henry. Dans croyant, il faut, dit-il, saluer bien bas le dévoue- la même phalange militaire, Michel Jacoby d'Et- ment désintéressé de ces hommes et de ces femmes telbruck et Robert Eller de Luxembourg se dis- qui ont porté, avec la foi, la civilisation au Congo, tinguent particulièrement. car notre civilisation est chrétienne. Pays catho-

54 lique, le Luxembourg s'est toujours grandement de la Belgique africaine. Après avoir souligné les intéressé aux missions. Depuis un demi-siècle, les qualités physiques et morales requises du colonial, Luxembourgeois ont travaillé dans les missions ca- il note que, dans les carrières universitaires, la tholiques du Congo. Le R. P. Jean Kayser, né à colonie semble avoir surtout besoin d'ingénieurs Schengen-sur-Moselle en 1870, mourut à Stanley- civils et agronomes, de médecins, de licenciés en ville le 11 mars 1902, à la mission St.-Gabriel sciences commerciales et financières. La spéciali- dont il était l'un des dirigeants. Ce fut le premier sation dans la profession ou le métier est une missionnaire luxembourgeois mort en terre congo- condition de réussits, mais elle ne peut s'entendre laise. En 1940, on compta dans la colonie belge sans la base d'une solide formation générale. L'ora- 29 missionnaires catholiques du Grand-Duché: 17 teur souhaite que la propagande coloniale se déve- hommes et 12 femmes. Depuis la Libération, leur loppe et cite en exemple l'initiative de la Fondation nombre a sensiblement augmenté; on peut l'évaluer Francqui qui, en 1948, a alloué dix bourses de aujourd'hui à une trentaine de missionnaires et une 50.000 francs à de jeunes étudiants qui ont pu vingtaine da religieuses. C'est surtout la Congré- parcourir le Congo pendant trois mois afin de se gation des prêtres du Sacré-Cœur et celle des rendre compte des tâches qui les attendent. Il rend Sœurs de Sainte-Elisabeth qui ont fourni le plus hommage aussi à l'action développée dans le Grand- gros contingent. Duché depuis plus d'un quart de siècle par le Dans tous les secteurs publics et privés du « Cercls Co'onial Luxembourgeois », fondé en 1924, Congo, les Luxembourgeois sont nombreux et ils et que préside depuis 1931 M. Mathias Thill. occupent parfois les postes les plus élevés. Si l'on La jeune génération a le désir, dit M. Schaus, veut juger l'importance de l'apport luxembourgeois du moins pour un grand nombre, de s'expatrier au Congo^ il faut se rappeler que le Grand-Duché pour aller vivre au Congo. Les mesures législatives, ne compte que 300.000 habitants et mettre ce le progrès de la colonie lui rendront la tâche plus chiffre en parallèle avec ceux-ci: 213 citoyens lu- facile. De plus, la guerre lui a donné sinon le goût, xembourgeois résidaient au Congo belge en 1937, du moins l'habitude du risque. La notion de patrie 233 en 1938, 374 en 1950. n'est pas seulement le territoire de notre pays d'ori- M. Schaus jette alors un regard sur l'avenir gine, mais c'est encore la conception que nous et sur les possibilités ouvertes à l'industrie, au avons de la liberté, c'est tout l'héritage de notre commerce luxembourgeois au Congo. Il estime que civilisation occidentale et chrétienne. Ainsi com- l'industrie sidérurgique et peut-être plus encore la prise, nous pouvons la servir efficacement sur des moyenne industrie peuvent et doivent y chercher terres lointaines aussi bien que dans nos terres des débouchés, d'autant plus que ceux-ci sont trop natales. restreints aujourd'hui en Europe. La Fédération Le conférencier souligne qu'une émigration est des Industriels Luxembourgeois, imitant l'exemple toujours conditionnée partiellement par la situation des industriels belges, va ouvrir, avec l'appui du économique du pays d'origine. Or, dit-il, la struc- Ministère des Affaires Economiques, un bureau ture même de l'économie luxembourgeoise, par le économique à Léopoldville. M. Schaus est applaudi fait de la prédominance de la grosse industrie, offre lorsqu'il demande que les produits luxembourgeois des caractères d'instabilité économique. De plus, si - soumis, comme le sont d'ailleurs les produits le Grand-Duché a besoin de main-d'œuvre indus- belges, à la libre concurrence au Congo — béné- trielle et agricole, certaines professions [ intellec- ficient cependant d'une certaine « cote d'amour ». tuelles sont sursaturées ou presque: ingénieurs dont Le plan décennal de M. Pierre Wigny, actuelle- le nombre augmente sans cesse, médecins dont le ment appliqué par le Gouvernement belge au nombre a doublé depuis 1915, jeunes juristes qui Congo, offre aux jeunes Luxembourgeois des per- trouvent aussi difficilement que leurs collègues de spectives intéressantes. En effet, le plan prévoit maints pays étrangers à se créer une existence. A qu'il faudra recruter 5000 agents en dix ans pour ces jeunes gens, le plan décennal offre des pro- le seul secteur public. Depuis les arrêtés pris par messes d'avenir. le Régent de Belgique en 1947 et en 1948, l'égalité M. Lambert Schaus conclut son exposé par un de fait qui existait entre Luxembourgeois et Belges hommage à l'œuvre coloniale de la Belgique et à la pour l'accession aux emplois publics a été con- présence, aux côtés de celle-ci, de citoyens du sacrée par le droit. (Il n'y a d'exception, confor- Luxembourg. « Nous serons à vos côtés, au Congo, mément à l'article 28 de la Charte coloniale, que aujourd'hui et demain, dit-il, comme nous l'étions pour les fonctions de gouverneur et de vice-gouver- dans le passé. Nous aiderons la Belgique dans la neur général réservées aux Belges.) M. Schaus mesure de nos forces à propager la civilisation et remercie vivement la Belgique de cette mesure légis- le progrès. Et nous demanderons à Dieu, maître lative inspirée de l'amitié et des mérites acquis des hommes et des choses, de couronner de succès par les Luxembourgeois dans l'œuvre civilisatrice nos efforts communs. »

55 Visites officielles du Collège Echevinal de la Ville de Luxembourg aux Municipalités de Bruxelles et de La Haye

Visite à Bruxelles. senta les hôtes luxembourgeois à M. van Zeeland, Ministre des Affaires Etrangères de Belgique. En avril 1948, la Municipalité de Luxembourg avait reçu la visite officielle du Collège echevinal Accompagnée de M. le Bourgmestre van de de la Ville de Bruxelles. A cette occasion, M. le Meulebroeck et de S. Exe. M. le Ministre Robert Bourgmestre J. van de Meulebroeck avait été pro- Als, la délégation visita ensuite le Palais du Cen- clamé Citoyen d'Honneur de la Ville de Luxem- tenaire qui abritait l'Exposition Internationale du bourg. Bâtiment. Elle y fut accueillie par MM. Janssens, Directeur, De Vestel, Directeur adjoint, et Paquay, C'est pour rendre cette visite à leurs collègues Secrétaire Général de l'Institut National pour la bruxellois que le bourgmestre et les membres du Promotion du Bâtiment. Du côté luxembourgeois Collège echevinal de la Ville de Luxembourg se participèrent encore à ostte visite MM. Auguste sont rendus à Bruxelles, les 15 et 16 mars 1951. Wirion, Ingénieur en Chef-Directeur des Ponts et La délégation était conduite par M. Emile Hamilius, Chaussées, Georges Gredt, Directeur de l'Office Bourgmestre, et comprenait MM. les Echevins Ca- des Dommages de Guerre, Ferdinand Kinnen, In- mille Kasel, Georges Reuter, Nicolas Rollinger et génieur d'arrondissement, Léon Galle, Conducteur- M. le Secrétaire communal Henri Beck. M. l'Eche- Inspecteur des Ponts et Chaussées, remplaçant M. vin Lucien Kœnig s'était fait excuser pour raisons Mathias Willems, Ingénieur d'arrondissement, Eug. de santé. Clement, Ingénieur-Directeur des Travaux de la . Dans la matinée du 15 mars, une escorte d'hon- Ville, Eugène Schmit, Architecte de la Ville, Henri neur accompagna les hôtes luxembourgeois à Luja, Chef du Service d'Urbanisme à l'Office de l'Hôtel de Ville où ils furent reçus dans la Salle du la Reconstruction, et Robert Fromes, Directeur de Gouvernement provisoire par M. le Bourgmestre J. la S. A. pour la construction d'Habitations à Bon van de Meulebroeck. A la réception assistèrent du Marché. Aux stands luxembourgeois, MM. Luja, côté belge MM. Catteau, Echevin et Sénateur, Coo- Wirion et Fromes exposèrent aux personnalités, au remans, Echevin et Député, M'le van den Heuvel, moyen de graphiques et de panneaux, les efforts Echevin de l'Etat civil, MM. De Rons, Echevin aux. de reconstruction du Grand-Duché et les résultats Finances, Merten, Echevin à la Propriété munici- obtenus. pale, De Broeck, Conseiller, Brunfaut, Conseiller et Vice-Président de la Chambre, De Tollenare, Se- Le lendemain, un déjeuner fut offert aux per- crétaire municipal, Van Durme, Chef de Cabinet, sonnalités belges et luxembourgeoises à la Légation et Jans, Secrétaire du Bourgmestre. Du côté lu- de Luxembourg par le Ministre de Luxembourg à xembourgeois étaient présents S. Exe. M. Robert Bruxelles et Madame Robert Als. Als, Ministre de Luxembourg à Bruxelles, MM. Jean-Pierre Kremer, Conseiller de Légation, Mau- Visite à La Haye. rice Steinmetz, Secrétaire de Légation, et Molitor, Chancelier. La presse était représentée par MM. Les 12, 13 et 14 avril 1951, les Bourgmestre Stijns, Président de l'Association Générale de la et Echevins de la Ville de Luxembourg rendirent Presse Belge, Storck, Président de la Presse Bru- une visite officielle aux Bourgmestre et Collège xelloise, Rizzardi, Président de la Presse Etrangère, echevinal de la Ville de La Haye. La délégation et Thill, Président de l'Association des Journalistes luxembourgeoise comprenait MM. Emile Hamilius, L uxembo ur geois. Bourgmestre, Camille Kasel, Georges Reuter, Ni- La réception fut suivie d'un lunch offert à la salle colas Rollinger, Echevins, et Henri Beck, Secré- gothique de l'Hôtel de Ville. Un toast fut porté à taire communal. S. A. R. Madame la Grande-Duchesse et à la Fa- Parallèlement à cette visite du Collège echevinal mille Grand-Ducale par M. le Bourgmestre van de de la Ville de Luxembourg, d'autres personnalités Meulebroeck, tandis que S. Exe. M. le Ministre luxembourgeoises firent le voyage de La Haye, sur Robert Als leva son verre à la santé de LL. AA. RR. invitation du Comité Benelux de La Haye. le Roi des Belges, le Prince Royal et la Famille Immédiatement à l'arrivée de la délégation lu- Royale de Belgique. Au dessert, MM. les Bourg- xembourgeoise à La Haye, le 12 avril, à 17 heures, mestres van de Meulebroeck et Hamilius prirent la une réception offerte par le Comité Benelux réunit parole pour fêter l'amitié belgo-luxembourgeoise. personnalités hollandaises et luxembourgeoises chez A l'issue du lunch, les personnalités visitèrent le Président, le Jhr. Ir. 0. C. A. van Lidth de Jeude, les trésors de l'Hôtel de Ville, sous la conduite de lle et le soir, à 20 heures, le Bourgmestre et les Eche- M. le Bourgmestre van de Meulebroeck et de M vins de la Ville de Luxembourg assistèrent à la Brunard, Conservateur au Musée communal. première representation de « Un ballo in maschera » Suivit une réception au Ministère des Affaires de Verdi, par la Compagnie du Nederlandsche Etrangères où M. Poswick, Chef de Cabinet, pré- Opera.

56 Pour le 13 avril était prévue une visite du Musée Légation une réception en l'honneur des visi- Municipal où les hôtes luxembourgeois purent ad- teurs luxembourgeois et le soir eut lieu un dîner mirer une exposition des peintures de Rembrandt, officiel à l'Hôtel de Ville. Frans Hals, Jan Steen, etc., ainsi qu'une collection Le 14 avril, après une visite à l'industrie élec- d'instruments de musique anciens. trotechnique de Van der Heem et une visite aux Suivit, à 11 heures du matin, la réception offi- Archives Royales, la Chambre de Commerce de cielle au Musée Municipal par le Collège échevinal, La Haye accueillit les hôtes luxembourgeois à un en présence des membres du Conseil communal de déjeuner à l'hôtel Kurhaus à Schéveningue. La Haye. Pendant une conférence tenue à l'hôtel Witte- Pendant l'après-midi, la délégation luxembour- brug il fut procédé à la composition d'un pro- geoise put se rendre compte du formidable effort gramme qui prévoit un rapprochement entre les de reconstruction et de construction d'habitations villes de Luxembourg et de La Haye dans les do- fait par la Ville de La Haye, à l'occasion d'un tour maines des arts, des lettres, du théâtre, de l'écono- de la ville où des explications du plan d'urbanisme mie (Chambres de Commerce) et du tourisme. furent données par des experts. A 20 heures de la même journée, un concert fut A 17 heures 30, S. Exe. M. Auguste Gollart, donné par le Residentie Orkest, sous la direction Ministre de Luxembourg à La Haye, donna à la de Willem van Otterlo.

Le Ve Congrès Economique Benelux

Les 13 et 14 avril 1951 s'est tenu à Rotterdam moins, dans des circonstances déterminées, cher- le Ve Congrès Economique Benelux. Du côté lu- cher à y arriver par des discussions commer- xembourgeois assistèrent à oe Congrès MM. Albert ciales ; Calmes, Ministre plénipotentiaire, représentant le c) l'intégration a pour conséquence qu'il ne faut Gouvernement luxembourgeois, Nicolas Braunshau- pas s'attacher à défendre d'une manière artifi- sen, Vice-Président, et Fernand Lemmer, Secrétaire cielle toute position menacée, mais il convient du Comité Benelux de Luxembourg, Joseph Olin- de tenir compte des circonstances autres que ger, Attaché agricole à la Légation de Luxembourg celles à caractère purement économique; à Bruxelles, et Carlo Hemmer, Secrétaire Général de la Fédération des Industriels Luxembourgeois. d) l'idée de Benelux doit être propagée aussi en MM. Olinger et Hemmer expliquèrent le point de ce qui concerne l'agriculture; vue luxembourgeois respectivement dans les sections e) du côté belge et luxembourgeois l'on devra suivre agricole et politique commerciale. Le Congrès a une politique active dans le but d'augmenter la abouti aux résolutions suivantes: rentabilité des exploitations agricoles; sous ce rapport il y a lieu d'attacher plus d'attention à 1° Section économique et sociale. la formation professionnelle, la rationalisation, Considérant que la réalisation d'une union écono- l'organisation et la coopération; mique suppose l'existence ou l'encouragement d'un climat économique à peu près semblable dans les f) le Congrès approuve les conclusions de Luxem- trois pays — oe qui constitue aussi bien un objet bourg disant qu'une politique unilatérale d'inter- de politique sociale que de politique économique --, vention, au moyen de subsides, doit disparaître; le Congrès exprime le vœu: g) il est nécessaire que l'on fasse preuve, aux Pays- a) que les principales organisations privées de la Bas, d'une plus grande circonspection vis-à-vis vie économique soient pleinement représentées de la réglementation; dans les commissions gouvernementales Benelux; h) vu que le Benelux est une entité exportatrice, b) que les organisations professionnelles et inter- une politique agricole active serait incomplète, si professionnelles de la vie économique se mettent elle se limitait à des mesures tendant à régu- en contact direct et créent des organes de coo- lariser les importations. pération, pour autant que cela n'ait pas encore 3° Section financière et monétaire. été réalisé; c) qu'avec la collaboration des milieux économiques Pour passer graduellement d'une convertibilité les trois gouvernements créent un bureau chargé limitée des monnaies à une convertibilité illimitée de rassembler toutes les données indispensables. et, éventuellement, à leur fusion en une seule mon- naie, il est indispensable de poursuivre une politique 2° Section agricole. économique et monétaire parallèle, en tenant compte a) L'intégration de l'Europe occidentale a, en prin- des différences de structure économique et sociale, cipe, une grande importance pour l'agriculture de sorte que l'équilibre monétaire soit maintenu à des pays Benelux; un niveau assurant l'équilibre à long terme de la b) bien que l'intégration européenne soit, en défi- balance des paiements de chaque partenaire. Alors nitive, un problème de structure qui dépasse le seulement l'on disposera des facilités de crédit in- cadre des relations commerciales, l'on peut néan- dispensables, soit dans le cadre de Benelux, soit

57 dans un cadre plus large, pour parer aux déséqui- dence est à recommander, vu les grands risques libres temporaires. qu'un tel tarif comporte; 4U Section politique commerciale. e) un groupement de pays européens, qui applique- raient entre eux un tarif douanier réduit, assu- a) Les pays Benelux doivent avant tout s'efforcer rant ainsi à tous les partenaires un marché suf- à maintenir et à développer les échanges Inter- fisamment étendu, serait une solution satisfai- nationaux de marchandises; sante du problème actuel; b) une augmentation générale de leur tarif douanier f) le Congrès préconise une politique douanière serait contraire à leurs intérêts qui sont incom- qui s'efforce à constituer un tel groupement qui patibles avec une politique protectionniste; pourra servir de noyau pour une collaboration c) la situation commerciale des pays Benelux de- future entre un plus grand nombre de pays, vient de plus en plus inquiétante par la grande désireux de remédier aux maux causés par les différence entre les taux des tarifs douaniers barrières douanières qui empêchant, actuellement, Benelux d'une part et des pays tiers d'autre part; l'essor du commerce mondial, et dont l'exis- d) cette situation exige que l'on envisage la possi- tence va à l'encontre de la politique de libération bilité de mesures énergiques, peut-être même un entamée, en 1949, par les membres de l'O.E.C.E. tarif de combat; toutefois, la plus grande pru-

LES PROIETS NATIONAUX LUXEMBOURGEOIS

Aménagement hydro-électrique de la Haute-Sûre

Introduction. richesses nationales encore inexploitées, remit le projet à l'étude et arriva aux conclusions qui font Par arrêté grand-ducal du 4 juillet 1950 le l'objet du présent projet de loi. Gouvernement a déposé à la Chambre des Députés un projet de loi ayant pour objet de l'autoriser à construire une centrale hydro-électrique sur la Le Projet. Basse-Sûre près de Bosport. L'aménagement a été conçu de façon à oe qu'il Dans l'exposé des motifs de oe projet le Gou- permette, d'une part, de produire le maximum vernement annonça le dépôt ultérieur d'un autre d'énergie électrique et avant tout de l'énergie de projet de loi ayant trait à la construction de la pointe de grande valeur et, d'autre part, de résoudre centrale de la Haute-Sûre, qui est le complément dans l'intérêt de la population du nord du pays et nécessaire de celle de Rosport. Ce projet vient d'être de la vallée de la Sûre les problèmes suivants: déposé à la Chambre le 25 avril 1951. 1° assurer l'alimentation en eau potable et indus- trielle des régions du nord du pays; Historique. 2° atténuer les crues de la Sûre; L'étude hydrologique et topographique de la val- 'à° augmenter les débits d'étiage dans l'intérêt de lée de la Haute-Sûre en vue d'exploiter les forces l'auto-épuration des eaux de la Sûre; hydrauliques de cette rivière avait été entreprise 4° assurer les besoins en eau d'irrigation et dès l'année 1907 par M. Louis Klein, directeur du service agricole. Le 1er février 1912, M. Klein 5° augmenter et régulariser la production an- présenta au Gouvernement une « Etude sur la créa- nuelle de l'usine hydro-électrique de Bosport. tion d'une force hydro-électrique sur la Haute- Pour ces motifs, le projet d'aménagement pré- Sûre ». La même année, une concession pour ex- voit deux usines-réservoirs, dont l'usine-réservoir ploiter ,au point de vue hydro-électrique les eaux principale près de Bourgfried et l'usine-réservoir ré- de la Sûre fut accordée par le Gouvernement à la gulatrice en amont d'Esch-sur-Sûre, destinée à Société « The Transport Development and Power régulariser autant qua possible le débit de la Haute- Syndicate Limited » à Londres. La crise financière Sûre. 1914 et la première guerre mondiale firent Le capital à investir pour l'aménagement des échouer le projet, dont les études étaient déjà assez barrages et usines électriques de Bourgfried et avancées. Après 1918, le projet ne fut pas repris, d'Esch-sur-Sûre est estimé à fr. 185.000.000,—, parce que la fourniture d'énergie électrique au pays auxquels il faut ajouter fr. 15.000.000,— pour la trouva une solution sur un autre plan. Ce n'est construction des poste et lignes nécessaires au rac- qu'après la deuxième guerre mondiale que le Gou- cordement des usines au réseau du concessionnaire vernement, qui désirait mettre en valeur toutes les de la distribution.

58 Energie produite disponible Pour une production totale annuelle de aux barres 65 kV des usines. 15.460.000 kWh disponibles aux barres des usines Usine de pointe de Bourgfried 9.660.000 kWh on a alors un prix de revient de Usine du réservoir régulateur d'Esch-sur-Sûre 5.800.000 kWh d'où un total de 15.460.000 kWh En présence du fait qu'environ deux tiers de l'énergie produite sont de l'énergie de pointe, ce Prix de revient moyen du kWh prix est à considérer comme avantageux. aux barres 65 kV efes usines. Notons de plus que les usines électriques sont a) Charges financières. — Suivant l'exposé ci- conçues ds façon à pouvoir être aménagées, au dessus l'aménagement de la Haute-Sûre est conçu moment où le besoin s'en fera ressentir, comme de façon à ce qu'il serve non seulement à la pro- usines d'accumulation par pompage, permettant de duction d'énergie électrique, mais qu'il résolve en- doubler la production actuellement prévue, d'où core un certain nombre de problèmes dans l'intérêt résulte une réduction du prix de revient calculé de la population. ci-dessus à environ fr. 0,55/kWh. Pour le calcul du prix de revient de l'énergie produite, ces avantages ne pourront être négligés. Des estimations minutieusement faites par l'Admi- nistration des Ponts et Chaussées il ressort que ANNEXE. la valeur de ces avantages est de l'ordre de fr. 100.000.000,—, de sorte que le capital à charge Texte du projet de loi. des usines électriques ne sera plus que de fr. 85.000.000,—. ARTICLE 1». — Le Gouvernement est autorisé Les charges financières seront alors en admet- à réaliser l'aménagement hydro-électrique de la tant: Haute-Sûre en amont d'Esch-sur-Sûre, conformé- ment aux plans à arrêter par le Ministre des Trans- 1° comme taux d'intérêt 4 o/o et 2° comme taux d'amortissement un taux moyen ports et de l'Electricité. de 2,5 o/o : ARTICLE 2. — L'établissement des barrages, des Intérêts 4 o/o de fr. 85.000.000,— fr. 3.400.000,— /usines, de leurs dépendances et lignes de transport est déclaré d'utilité publique et dispensé de l'auto- Amortissements 2,5 o/o risation prévue par l'arrêté royal grand-ducal du de fr. 85.000.000,— fr. 2.125.000,— 17 juin 1872 concernant le régime de certains b) Les frais d'exploitation et d'entretien sont établissements réputés dangereux, insalubres et in- admis avec 2 o/o du capital total investi dans commodes, sans préjudice des dispositions de la loi l'aménagement soit 2 o/o de fr. 185.000.000,— : du 17 décembre 1859 sur l'expropriation pour fr. 3.700.000,—. cause d'utilité publique. Les charges annuelles seront alors les suivantes: Intérêts: fr. 3.400.000,— ARTICLE 3. — Les travaux seront exécutés à Amortissements: fr. 2.125.000,— charge d'un fonds spécial de 200 millions de francs Exploitation et entretien: fr. 3.700.000,— à prélever sur les crédits inscrits chaque année à Charges totales: fr. 9.225.000,— cet effet au budget des dépenses extraordinaires.

Convention belgo-luxembourgeoise sur la sécurité sociale

La Convention générale sur la sécurité sociale lation belge qui résident au Grand-Duché de Lu- entre le Grand-Duché de Luxembourg et la Bel- xembourg, déterminent les procédures selon les- gique et l'Accord complémentaire relatif aux tra- quelles les intéressés peuvent faire valoir leurs vailleurs des mines et des carrières souterraines, droits aux prestations de sécurité sociale, visées par publiés au « Mémorial » du Grand-Duché de Lu- la convention. xembourg le 6 avril 1950 et au « Moniteur » belge Il est rappelé que ladite convention consacre le le 3 avril 1951, entreront en vigueur le 1"- mai principe du maintien des droits acquis et de la con- 1951. servation des droits en cours d'acquisition et im- Les modalités d'application de cette convention, plique, par conséquent, la prise en considération par qui ne vise que les ressortissants belges et luxem- chaque pays, des périodes d'assurance accomplies bourgeois, font l'objet d'arrangements administra- dans l'autre pays. tifs, qui ont été établis par les experts des deux Pour ce qui concerne plus particulièrement les pays, réunis à Bruxelles les 16, 17 et 18 avril 1951. pensions de vieillesse, un accord antérieur avait Ces arrangements, en ce qu'ils concernent les déjà levé les conditions de résidence pour les bénéficiaires de la législation luxembourgeoise qui ressortissants de l'un des pays qui puisaient leurs résident en Belgique et les bénéficiaires de la légis- droits dans la législation de l'autre pays.

59 La convention actuelle confond les deux terri- ainsi que la législation du pays en vertu de laquelle toires au point de vue de la résidence et permet les prestations seront dispensées. ainsi aux Belges de bénéficier de leur pension au La session d'experts, qui a établi les arrange- Grand-Duché de Luxembourg, de même qu'elle ments administratifs précités, a été présidée par M. autorise les Luxembourgeois à jouir de leur pension L. Watillon, Directeur général de la Protection en Belgique. sociale du Travail à Bruxelles. La délégation lu- Par ailleurs, la convention met fin au double xembourgeoise, composée d'experts des différentes assujettissement à la sécurité sociale des travail- institutions sociales, a été dirigée par M. Armand leurs détachés d'un pays dans l'autre, en précisant, Kayser, Conseiller de Gouvernement, sous l'assis- selon la dures du détachement, le pays dans lequel tance de M. Gust van Werveke, Attaché au Minis- les cotisations de sécurité sociale seront versées, tère du Travail et de la Prévoyance sociale. Organisation du Traité de Bruxelles - Réunion du Comité social

Le Comité Social des pays signataires du Traité aussi à élever le niveau général de la sécurité indus- de Bruxelles — France, Belgique, Luxembourg, trielle dans les cinq pays. Le sous-comité doit pro- Pays-Bas et Royaume-Uni — s'est réuni à La chainement étudier la question des presses à métaux Haye du 24 au 26 avril 1951. H a examiné les et l'étiquetage des produits nocifs utilisés dans l'in- travaux de ses divers sous-comités dont les résul- dustrie. tats sont exposés ci-dessous. Deux conventions destinées à développer la colla- Il y a lieu d'indiquer notamment qu'un plan boration en matière sociale entre les Cinq entreront a été mis sur pied par le Sous-Comité de la Main- en vigueur dans quelques jours. Ces conventions d'Œuvre pour établir une coopération entre les doivent avoir été ratifiées par au moins trois pays services d'emploi des cinq pays. avant d'être applicables. La première, qui concerne la sécurité sociale, a déjà été ratifiée par la France, Poursuivant son étude des Recommandations In- les Pays-Bas et le Royaume-Uni; elle est soumise ternationales du Travail, le Comité vient de ter- à la ratification du parlement belge et du parlement miner l'examen des conditions d'emploi des Gens luxembourgeois. Elle se superpose au réseau d'ac- de Mer. cords bilatéraux précédemment conclus entre les Il a continué également à étudier l'organisation Cinq ou en cours de négociation; elle permettra à de la coopération entre les pouvoirs publics, les or- un ressortissant de l'un quelconque de ces pays de ganisations d'employeurs et les organisations de tra- bénéficier de ces accords bilatéraux, quel que soit vailleurs, plus particulièrement en ce qui concerne celui des cinq pays dans lequel il réside ou il a l'organisation de cette coopération dans le cadre de résidé: il aura droit aux prestations pour matsrnité, l'entreprise, etc. Ainsi, les pays qui viennent d'adop- maladie, invalidité et décès, ainsi qu'à la pension ter une législation créant des Comités d'entreprise de vieillesse et à l'assurance contre les accidents et et organismes analogues, peuvent-ils profiter de les maladies du travail. l'expérience acquise depuis des années par les autres. La deuxième convention porte sur l'assistance so- siale et médicale. La Belgique, la France, les Pays- D'autre part, le Comité a poursuivi les en- Bas et le Royaume-Uni l'ont déjà ratifiée. Elle est quêtes statistiques menées dans les cinq pays, no- soumise à l'approbation du législateur luxembour- tamment sur les salaires, les prix et les charges geois. Selon le principe qui est à la base de cette sociales. convention, chacun des cinq pays accordera aux Le Comité Social a pris note des travaux du ressortissants des quatre autres, qui y résideraient Sous-Gomité de la Sécurité et de l'Hygiène Indus- et se trouveraient sans ressources suffisantes, l'assis- trielle qui a institué des échanges d'informations tance sociale et médicale dont ils auraient besoin, entre les inspections du travail des Cinq sur les au même titre qu'à ses propres ressortissants. problèmes communs de sécurité industrielle. La Le Luxembourg a été représenté à la session de tâche de oe sous-comité ne consiste pas seulement La Haye par M. Paul Wilwertz, Conseiller d'Etat, à réaliser un accord sur le degré de sécurité que et M. Gust van Werveke, Attaché au Ministère du doivent présenter certains types de machines, mais Travail et de la Prévoyance sociale. Nouvelles diplomatiques

Le 13 mars 1951, S. Exe. M. Robert Als, Mi- bres de la colonie luxembourgeoise, oonduits par nistre de Luxembourg à Bruxelles, a visité Anvers, leur Président, M. Laurent Nœsen. en compagnie de M. Maurice Steinmetz, Attaché de Après une visite au port et une excursion sur Légation. l'Escaut jusqu'à l'écluse du Kruisschans, sous la Au cours d'une réception à l'Hôtel de Ville, M. conduite de MM. Somers, Echevin des Beaux-Arts, Craeybeckx, Bourgmestre, lui a présenté les mem- et Leemans, Directeur Général du Port, les visiteurs

60 ont été les hôtes de la ville à un lunch organisé au dernière guerre, a été l'hôte de la Colonie suisse du Musée Smit van Gelder. Grand-Duché. Le Général était accompagné de Ma- dame Guisan, de M. le Ministre de Suisse en Bel- gique et au Luxembourg et de Madame Etienne Le Conseil des Ministres du Conseil de l'Europe Lardy. Dans la matinée du 9 avril il fut reçu s'est réuni en assemblée à Paris, à partir du 16 par S. A. R. Madame la Grande-Duchesse et par mars 1951. L'Assemblée qui était présidée par LL. EE. MM. Pierre Dupong, Ministre d'Etat, Pré- M. Joseph Bech, Ministre des Affaires Etrangères sident du Gouvernement, et Joseph Bech, Ministre du Luxembourg, a décidé en principe l'admission des Affaires Etrangères. Vers midi eut lieu une de la République Fédérale Allemande comme mem- cérémonie au Monument du Souvenir au cours de bre de plein droit du Conseil de l'Europe, sous laquelle le Général y déposa des fleurs. réserve de l'approbation préalable de la Commission Permanente. La Commission Permanente de l'As- * semblée de Strasbourg s'est prononcée à l'unani- mité pour l'admission de la République Fédérale Le 9 avril 1951, le Chargé d'Affaires de Lu- Allemande au Conseil de l'Europe, le 7 avril 1951. xembourg à Berne et le Chef du Département politique fédéral ont signé un accord relatif aux transports aériens entre le Grand-Duché et la Suisse. Le 20 mars 1951, il a été procédé au Ministère Cet accord permet l'exploitation sur des bases com- des Affaires Etrangères à Bruxelles à l'échange des merciales à des entreprises luxembourgeoises et instruments de ratification de la Convention Géné- suisse de lignes aériennes, reliant ou traversant les rale Belgo-Luxembourgeoise sur la Sécurité So- deux pays. ciale, ainsi que de l'accord complémentaire appli- cable aux travailleurs des mines et des carrières * souterraines. Le document a été paraphé par S. Le 19 avril 1951, S. Exe. M. Robert Als, Mi- Exe. M. Robert Als, Ministre de Luxembourg à nistre de Luxembourg à Bruxelles, a exprimé à S. Bruxelles, et par S. Exe. M. Paul van Zeeland, Exe. M. Eduardo Vieira Leitao, Ministre de Por- Ministre des Affaires Etrangères de Belgique. tugal à Bruxelles, les condoléances de S. A., R. * Madame la Grande-Duchesse et du Gouvernement luxembourgeois à l'occasion du décès du Maréchal Au nom du Gouvernement luxembourgeois, M. Carmona, Président de la République Portugaise. Pierre Dupong, Ministre d'Etat, Président du Gou- vernement, a présenté ses meilleurs vœux au Pré- * sident du Gouvernement italien, M. Alcide de Gas- e peri, qui fêta, le 3 avril 1951, son 70 anniversaire. Le 23 avril 1951, M. le D* Josef Jansen, Con- sul Général et Chargé d'Affaires de la République * Fédérale Allemande, a remis ses lettres de créance Les 8 et 9 avril 1951, le Général Guisan, Com- à S. Exe. M. Joseph Bech, Ministre des Affaires mandant en Chef de l'Armée suisse pendant la Etrangères.

Nouvelles diverses

Le 26 avril 1951, le Gouvernement luxembour- Pierre Frieden, Ministre de l'Education Nationale, geois et S. Exe. Mrs. Perle Mesta, Ministre des M. Clinton Swezey, Secrétaire de Légation à la Lé- Etats-Unis d'Amérique, ont reçu le Conseil d'Ad- gation des U.S.A., et M. J.-P. Winter, Conseiller de ministration de la United States Educational Foun- Gouvernement, prirent part aux conversations. La dation in Belgium qui dirige le programme Ful- réunion fut suivie d'une tea-party à laquelle assis- bright pour les échanges d'étudiants, chercheurs tèrent, outre les personnalités mentionnées, MM. les et professeurs de renseignement secondaire entre la Directeurs et une délégation de professeurs de ren- Belgique et le Luxembourg et les Etats-Unis. seignement secondaire, M. Eugène Schaber, Pré- Vers 13 heures, le Conseil d'Administration, sident de la Luxembourg-American Society, M. le composé de cinq membres américains, quatre mem- Prof. René Schaaf, Secrétaire de la British-Luxem- bres belges et un membre luxembourgeois, M. le bourg Society, M. Frederik Granger, Attaché de Dr Henri Loutsch (membre adjoint luxembourgeois Presse à la Légation des Etats-Unis, le Professeur est M. J.-P. Kremer, Conseiller de Légation à la d'échange américain Christ Christenson qui en- Légation de Luxembourg à Bruxelles), fut l'hôte seigne actuellement au Lycée de Garçons d'Esch- de S. Exe. Mrs. Perle Mesta à la Légation des sur-Alzette, M. Kirtz qui a fait un séjour aux Etats-Unis d'Amérique. Au Château de Beggen eut Etats-Unis grâce au Fulbright-Act et les représen- lieu ensuite une réunion du Conseil d'Administra- tants de la presse. tion, présidée par M. le Dr Henri Loutsch. Plus tard dans l'après-midi, S. Exe. Mrs. Perle Mesta, M.

61 Le 25 avril 1951, le Comité de la société amé- nistrative qui leur serait faite en langue allemande ricaine « Civil Air Patrol », sous la conduite du seulement ». National Commander Maj. Gen. Lucas V. Beau, a eu des entretiens au Ministère de l'Education * Nationale avec M. Pierre Frieden, Ministre, et M. Après avoir terminé son circuit en Belgique, Pierre Winter, Conseiller de Gouvernement, en vue l'exposition « Artistes Luxembourgeois Contempo- d'un échange d'étudiants luxembourgeois et amé- rains » a été inaugurée le 2 mars 1951 à l'Hôtel ricains pour l'été 1951. Aux conversations assis- de Ville de Heerlen (Limbourg). Au vernissage tèrent également M. Clinton Swezey, Secrétaire de assista S. Exe. M. Auguste Gollart, Ministre de Légation, le Colonel Hoffman, Attaché militaire, Luxembourg à La Haye. et M. F. Granger, Attaché de Presse à la Légation des Etats-Unis, ainsi que les représentants de la * presse luxembourgeoise. Le 3 mars 1951 a été inaugurée au Palais du La « Civil Air Patrol » qui a pour but principal Centenaire à Bruxelles la XVIIe Exposition Inter- d'intéresser les jeunes gens à l'aviation a l'intention nationale du Bâtiment, des Travaux Publics, des d'inviter aux States 110 étudiants de quatorze pays Industries qui s'y rapportent et des Arts Décoratifs. européens (dont 5 pour le Luxembourg) pour une Au vernissage assistèrent du côté luxembourgeois durée de trois semaines. En échange, 110 « Cadets » M. Robert Schaffner, Ministre des Travaux Publics de la « Civil Air Patrol » visiteront l'Europe. Lors et de la Reconstruction, et S. Exe. M. Robert x\ls, de la sélection par le Gouvernement, la préférence Ministre de Luxembourg à Bruxelles. Aux stands sera donnée aux étudiants qui s'intéressent aux luxembourgeois, M. Henri Luja, architecte^urbaniste études techniques touchant l'aviation. et paysagiste, exposa aux personnalités, au moyen de graphiques et de panneaux, les efforts de re- construction du Grand-Duché et les résultats ob- Le 30 avril 1951, M. Harmel, Ministre de l'Ins- tenus. truction Publique de Belgique, accompagné de son Le 15 mars, à l'occasion de la Journée Luxem- chef de cabinet, M. Molitor, a fait une visite au bourgeoise, une délégation luxembourgeoise visita Ministre de l'Education Nationale du Luxembourg, l'exposition. Elle était composée des personnalités M. Pierre Frieden, avec lequel il s'est entretenu de suivantes: S. Exe. M. Robert Als, Ministre de Lu- divers problèmes d'éducation intéressant les deux xembourg à Bruxelles, M. Emile Hamilius, Bourg- pays. mestre de la Ville de Luxembourg, accompagné de * MM. les Echevins Camille Kasel, Georges Reuter et Nicolas Rollinger et du Secrétaire communal M. Reconstitution Henri Beck, MM. Auguste Wirion, Ingénieur en de la Société des Ecrivains Luxembourgeois Chef-Directeur des Ponts et Chaussées, Georges de Langue Française. Gredt, Directeur de l'Office des Dommages de Guerre, Ferdinand Kinnen, Ingénieur d'arrondisse- Le 6 avril 1951 -a eu lieu au Casino une réunion ment, Léon Galle, Conducteur-Inspecteur des Ponts au cours de laquelle fut reconstituée la Société des et Chaussées, remplaçant M. Mathias Willems, In- Ecrivains Luxembourgeois de Langue Française, génieur d'arrondissement, Eugène Clement, Ingé- fondée en 1934 et qui avait cessé son activité dès nieur-Directeur des Travaux de la Ville, Eugène le début de l'occupation allemande. Schmit, Architecte de la Ville, Henri Luja, Chef A la table présidentielle avaient pris place le du Service d'Urbanisme à l'Office de la Recons- Président M. Marcel Noppeney, le Secrétaire M. truction, et Robert Fromes, Directeur de la S. A. Joseph Leydenbach, le Trésorier M. Jérôme An- pour la construction d'Habitations à Bon Marché. ders et les deux représentants de la France et de la A l'exposition, les délégués furent accueillis par Belgique, MM. Willy Gilson et Paul Palgen. Une vingtaine d'écrivains, anciens membres de la Société, MM. Janssens, Directeur, De Vestel, Directeur ad- étaient présents. joint, et Paquay, Secrétaire Général de l'Institut National pour la Promotion du Bâtiment. Ils visi- L'article 9 des statuts stipule que « tous les tèrent successivement les pavillons belge, luxem- membres effectifs et adhérents prennent l'engage- bourgeois et néerlandais. ment d'honneur, s'ils sont écrivains bilingues, d'em- ployer de préférence la langue française, aussi * bien dans leurs ouvrages que dans leurs relations avec le public; d'agir pour que le français devienne Association Internationale pour le Progrès Social. de plus en plus la langue administrative; de com- Les 6, 7 et 8 octobre 1951, l'Association inter- battre l'exclusivité de l'allemand dans les commu- nationale pour le Progrès social tiendra à Luxem- nications officielles; de rejeter le prétexte de la bourg son deuxième Congrès d'après-guerre. En sa prétendue incompréhension d'une langue qu'on ap- qualité de membre fondateur de l'Association inter- prend à l'école primaire dès l'âge de sept ans; nationale, M. le Ministre d'Etat, Pierre Dupong, d'exiger une connaissance suffisante de la langue Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale, a française de tous les fonctionnaires; de refuser accepté en principe de présider les séances plénières même, usant de la plénitude de leurs droits, de ré- de ce Congrès qui réunira un nombre considerable pondre à toute communication officielle ou admi- de délégués d'organisations européennes et améri-

62 caines. A l'ordre du jour du Congrès figurent les côté de la crypte, on a trouvé un sarcophage problèmes des conseils d'entreprises, de la coopéra- bombé présentant à l'extérieur des ornements en tion dans le domaine du logement et de la promo- spirales et en rectangles. A l'ouverture du sarco- tion ouvrière. phage on put constater à certains indices qu'il s'agit Lors d'une réunion préparatoire, convoquée ré- probablement du tombeau d'un prélat. cemment à Bruxelles par la section belge, le désir Cette découverte archéologique ainsi que les a été exprimé de voir se reconstituer l'ancienne autres découvertes archéologiques qui ont été faites section luxembourgeoise, afin de la faire dorénavant au cours de l'année dernière seront prochainement participer de façon positive aux travaux de l'Asso- la matière d'une étude que nous publierons dans ciation internationale, qui devra elle-même être le « Bulletin d'Information ». réactivée au Congrès de Luxembourg. Pour * répondre à ce désir, le Secrétaire général de la Conférence Nationale du Travail, M. Gust van Wer- Le 7 mars 1951, les étudiants luxembourgeois v

Dans le cadre du Congrès annuel de la Fédé- Le 9 mars 1951 on a mis à jour à Echternach, ration des Réseaux de la France Combattante a eu dans le cadre des travaux effectués à la Basilique lieu à Paris, le 11 mars 1951, un banquet organisé de St.-Willibrord, un sarcophage dit luxueux. En par I'« Amicale du Réseau Famille Martin », dont creusant le sous-sol pierreux de la Basilique du firent partie plusieurs Luxembourgeois. A cette

63 occasion furent conférées à notre compatriote M. r de la FISU et de la LASEL, assument les charges le D Schwachtgen la Croix de Chevalier de la de Vice-Présidents. Légion d'Honneur et la Croix de Guerre avec Jusqu'à présent, les pays suivants ont notifié leur Palme. Au banquet assistèrent des personnalités participation de principe: Angleterre, Allemagne, françaises ainsi que, du côté luxembourgeois, M. Autriche, Belgique, Egypte, Ecosse, Espagne, Hol- Nie. Hommel, Secrétaire de Légation à la Légation lande, Italie, Irlande, Israël, Liban, Monaco, Por- de Luxembourg à Paris, et MM. Knaff, Goergen tugal, Sarre, Suisse, Luxembourg. et Levy, anciens membres du « Réseau ».

Le 27 avril 1951 s'est réunie à La Haye la Com- A l'initiative de l'Œuvre Royale pour Invalides mission des salaires de Benelux. Elle a mis au de Guerre, les Grands Invalides de Guerre Belges point un rapport sur la politique des salaires dans firent une excursion au Luxembourg du 29 au 31 les trois pays et un aperçu comparatif des salaires mars 1951. Le programme du séjour prévoyait conventionnels appliqués fin 1950. Elle a examiné notamment une réception par la Brasserie de Die- encore les résultats d'une enquête sur les salaires, kirch, une réception par les Caves Coopératives de entreprise au mois d'octobre 1950 dans les branches Wellenstem, une cérémonie au Monument du Sou- concurrentielles de l'industrie moyenne et elle a dé- venir en présence de S. Exe. M. le Vicomte Joseph cidé de poursuivre cette enquête, en l'étendant à Berryer, Ministre de Belgique à Luxembourg, de d'autres secteurs industriels, dont notamment la MM. Robert Schaffner, Ministre de la Reconstruc- sidérurgie. Le Luxembourg a été représenté à cette tion, et Emile Hamilius, Bourgmestre de la Ville réunion par M. Gust van Werveke, Attaché au Mi- de Luxembourg, d'un détachement de l'Armée et de nistère du Travail et de la Prévoyance sociale, et par la Musique Militaire, un déjeuner offert au Casino M. Joseph Schmit, Chargé d'Etudes au Ministère par l'Arbed, une réception par la Municipalité de des Affaires Economiques. Luxembourg, en présence de MM. Emile Hamilius, Bourgmestre, Nicolas Rollinger et Lucien Kœnig, * Echevins, et Paul Wilwertz et Josy Imdahl, Conseil- La grande Foire Internationale et Exposition Be- lers, une réception au Casino de Mondorf par le nelux, Touristique, Gastronomique et Hôtelière qui Ministère de la Santé Publique et la Direction de aura lieu à Luxembourg-Ville, du 7 au 22 juillet Mondorf-Etat, une réception par la Légation de 1951, promet dès à présent un plus grand succès Belgique et un dîner offert par l'Association que la Foire Internationale de 1949, qui était la Luxembourgeoise des Mutilés de Guerre et des In- plus vaste et la mieux organisée de toutes les Foires valides. ^ du Grand-Duché de Luxembourg. Tout comme aux foires précédentes, la partici- pation belge reste prédominante. Le 10 mars 1951, l'Association Internationale de la Presse Sportive a tenu son assemblée générale La réservation des fabricants français et alle- au Ministère des Transports à Luxembourg en pré- mands pour la Foire 1951 est cependant devenue sence de M. Léon Hamus, Commissaire aux Sports, plus importante. En raison de la popularité des Foires de la représentant M. le Ministre de l'Education Physique 4 et des Sports. L'organisation locale de l'assemblée capitale, /5 des emplacements sont, dès à présent, avait été assurée par l'Association Luxembourgeoise loués définitivement. des Journalistes Sportifs. Des délégués de Bel- La section du Tourisme Officiel comprendra les gique, des Pays-Bas, de France, d'Italie, de Suisse, stands des plus beaux sites des pays Benelux. La de Danemark et de Grande-Bretagne y partici- Ville de Luxembourg attend pour la Foire 150.000 pèrent. Au cours de leur séjour au Luxembourg, visiteurs, ce qui démontre l'importance de la plus les hôtes étrangers furent reçus par la Municipa- grande manifestation économique de l'année 1951. lité de Luxembourg-Ville et d'Echternach. * * La Commission Belgo-Néerlando-Luxembour- geoise pour l'étude de l'unification du droit s'est Ih Semaine Internationale réunie à Bruxelles les 13 et 14 avril 1951. du Sport Universitaire 1951 à Luxembourg. La Section de Droit privé a poursuivi ses tra- Du 19 au 26 août 1951 se dérouleront à Lu- e vaux relatifs à l'assurance obligatoire des véhicules xembourg les épreuves de la II Semaine Interna- automoteurs. Elle a examiné également l'opportu- tionale du Sport Universitaire 1951, dont l'organi- nité d'unifier le relatif à la vente. sation a été confiée au Grand-Duché de Luxem- La Section de Droit pénal a poursuivi ses tra- bourg par le Comité Exécutif de la Fédération In- vaux relatifs aux délits de fraude et au casier judi- ternationale du Sport Universitaire (FISU). ciaire. Le Comité d'Organisation luxembourgeois est Rappelons que les gouvernements des trois pays présidé par M. le Député Nicolas Margue, ancien ont récemment approuvé les textes d'un traité et Ministre de l'Education Nationale; MM. Léon Ha- d'une loi relatifs au droit international privé, œuvre mus, Commissaire Général aux Sports, Paul Wil- de la Commission. Celle-ci a terminé ses travaux wertz, Conseiller d'Etat, Président du Comité Olym- relatifs à l'extradition et soumettra ses projets aux pique Luxembourgeois, et Paul Schleimer, Président gouvernements.

64 Nouvelles de la Cour

Le 9 avril 1951, Son Altesse Royale Madame la sident du Rotary Club International et Madame Grande-Duchesse a reçu en audience, en présence Arthur Lagueux. de S. Exe. M. le Ministre de Suisse et de Madame Lardy, le Général et Madame Guisan, ainsi que * M. Aymon Rilliet, Secrétaire de Légation. A l'occasion du décès du Président Carmona, * Président de la République du Portugal, survenu le 18 avril 1951, le drapeau flottant sur le Palais Le même jour, Son Altesse Royale Madame la Grand-Ducal a été mis en berne. Grande-Duchesse a reçu en audience M. Joseph Hausler, Chargé d'Affaires de Hongrie. * Le 20 avril 1951, Son Altesse Royale Madame la Grande-Duchesse a chargé S. Exe. M. le Dr E. N. Le 10 avril 1951, le Département du Grand van Klef fens , Ministre d'Etat, Ministre des Pays- Maréchal de la Cour annonça que, sur invitation de Bas à Lisbonne, de La représenter aux funérailles Leurs Altesses Royales Madame la Grande-Duchesse du Maréchal Carmona, Président de la République et Monseigneur le Prince, Sa Majesté la Reine des du Portugal. Pays-Bas et Son Altesse Royale le Prince des Pays- Bas feront une visite officielle à la Cour Grand- * Ducale, les 19, 20 et 21 juin prochain. Le 23 avril 1951, Son Altesse Royale Madame la * Grande-Duchesse a reçu en audience M. P. W. Litchfield, Président du Conseil d'Administration, Le 18 avril 1951, Son Altesse Royale Madame la et M. H. C. Pownall, Directeur Général de la So- Grande-Duchesse a reçu en audience M. le Pré- ciété Goodyear.

Le Mois à Luxembourg (mois de mars)

1er mars : Au Casino, sous les auspices des « Ami- de l'enseignement primaire et des délégations de tiés Françaises », M. Raymond Aron, editoria- parents. Les discours d'inauguration sont faits / liste du « Figaro », fait une conférence sur le par M. Emile Schaus, Directeur de l'Ecole Nor- sujet « Guerre ou Paix? » male d'Instituteurs, N. Bosseler, Instituteur et Au Cercle Municipal, l'orchestre de Radio- Secrétaire Général de la L. P. P. D., comme re- , Luxembourg, sous la direction d'Henri Pensis, présentant des anciens élèves de M. Nie. Simmer, donne 'un concert symphonique, avec le con- ancien Directeur de l'Ecole Normale d'Institu- cours de la violoniste Miriam Solovieff. / teurs, mort à Dachau, et par M. Pierre Frieden, v Ministre de l'Education Nationale. Le Monument 2 mars: Au Casino, sur invitation des «Amitiés aux Morts est béni par S. Exe. Mgr. Léon Lom- \J Françaises », l'artiste André Frère présente ses mel, Evêque-Coadjuteur de Luxembourg, tandis comédies à une voix. que le chœur de l'Ecole Normale, sous la direc- r 3 mars: S. A. R. Monseigneur le Grand-Duc Héri- tion de l'abbé D J.-P. Schmit, assume la partie tier inaugure le Monument aux Morts de l'Ecole musicale de la cérémonie. — Le matin avait Normale d'Instituteurs. A cette cérémonie as- été célébrée en l'Eglise Cathédrale, en pré- sistent MM. les Ministres Pierre Frieden, Eugène sence de S. Exe. Mgr. l'Evêque-Coadjuteur Schaus, Alphonse Osch et François Simon, MM. une messe commemorative pour le repos d'âme Nicolas Margue, Député, et Lambert Schaus, de M. le Directeur Nie. Simmer, pour les élèves- Conseiller d'Etat, MM. les Conseillers de Gou- instituteurs et pour les instituteurs tombés pour vernement Mathias Thinnes et Pierre Werner, la patrie. M. l'Attaché Pierre Winter, M. Emile Hamilius, « L'oscillographe cathodique et ses applica- Bourgmestre de la Ville de Luxembourg, MM. tions », tel est le titre d'une conférence faite par les Echevins Camille Kasel, Georges Reuter et \/ M. P. Fourmarier, Professeur à l'Université de Nie. Rollinger, le Colonel Aloyse Jacoby, Chef Liège, sous les auspices des Ingénieurs de Liège, d'Etat-Major, MM. Hubert Schumacher, Archi- Section du Luxembourg. tecte de l'Etat-Directeur, et Arthur Calteux, Conseiller à la Cour Supérieure de Justice, Mgr. 4 mars: En l'Eglise Cathédrale est célébrée une Mathias Erasmy, Curé-Doyen de Luxembourg, messe pontificale avec Te Deum à l'occasion du Mgr. Henri Schmit, Curé de la Cathédrale, les J 12e anniversaire de l'élection et du couronne- directeurs des écoles secondaires, les profes- ment de S. S. le Pape Pie XII et de son 75e seurs des deux Ecoles Normales, les représentants anniversaire. A la messe assistent S. Exe. M.

65 Alfred Lœsch, Grand Maréchal de la Cour, re- 13 mars: Au Cercle Municipal, l'orchestre et la présentant S. A. R. Madams la Grande-Duchesse, chorale mixte du Conservatoire, sous la direction \j les représentants du Corps Diplomatique, du de M. Lucien Lambotte, présente la « Damnation Gouvernement, du Conseil d'Etat, de la Chambre de Faust », légende dramatique en quatre parties des Députés et de la Municipalité. / pour solistes, chœur et orchestre de Hector • Berlioz, avec' le concours des solistes M1Ie Hu- 7 mars: Au Volkshaus, à la tribune de l'Université berte Vecray, soprano dramatique du Théâtre Populaire Catholique, M. l'abbé Henri Caffarel, Royal de la Monnaie, Nicolas Schuh, ténor, y Directeur de la Revue « Anneau d'Or » à Paris, Venant Paucké, baryton, et Dominique Schütz, fait une causerie sur le sujet « Notre Génération basse. S. A. R. la Princesse Marie-Adélaïde Chrétienne en face de l'Amour et du Mariage ». honore le concert de Sa présence. 8 mars: Au Cercle Municipal, l'orchestre de 15 mars: Le Théâtre Municipal invite à une pré- J Radio-Luxembourg, sous la direction d'Henri sentation de «Huis-Clos» et de «La Respec- Pensis, donne un concert symphonique. Le pia- » tueuse », pièces de Jean-Paul Sartre, avec le niste Witold Malcuzynski y prête son concours. concours d'Odette Joyeux. A l'Hôtel de Ville de Vianden, en présence Au Palais de Justice, sur invitation du Jeune des autorités communales, S. Exe. Mrs. Perle Barreau, M. René Piret, Professeur à la Faculté Mesta, Ministre des Etats-Unis d'Amérique, ac- \/ de Droit de Louvain, fait une causerie sur le / compagnée de M. F. Granger, Attaché de Presse, sujet « Les variations monétaires dans le droit distribue aux enfants de Vianden des jouets dont civil ». : la ville américaine de Maple wood a fait cadeau à la ville de Vianden, sur l'initiative de 1'« Ame- / La localité de Wellenstein ouvre le cycle des rican Legion ». On sait que Maplewood adopta 1/ foires aux vins, en présence de M. Robert Vianden il y a trois ans. Schaffner, Ministre des Transports. 16 mars: Au Cercle Municipal, sur l'initiative 9 mars: L'Association Internationale de la Presse des

66 20 mars: Au Ministère des Affaires Etrangères est Ministre de la Viticulture, MM. Robert Schaff- signé un Accord entre le Grand-Duché de Lu- ner, Ministre des Transports, et François Simon, / xembourg et les Etats-Unis d'Amérique concer- Ministre des Affaires Economiques. » nant l'établissement d'un cimetière permanent de la deuxième guerre mondiale à Luxembourg. 25 mars: Au Marché-aux-Poissons se déroule la Au Volkshaus, le Dr Leopold Prohaska, Di- \/ traditionnelle « E'maischen », fête populaire. recteur de l'Ecole Normale de Linz, fait une En présence de M. François Simon, Ministre V causerie sur la vie et l'œuvre de l'instituteur- des Affaires Economiques et de l'Agriculture, philosophe F. Ebner. la localité d'Osweiler fête la St.-Celse par la A l'initiative de la Société Anonyme du Ca- bénédiction des chevaux. sino, les artistes Camille Felgen, baryton, Eug. 29 mars : Au Théâtre Municipal, la « Komödie » de / Heinen, professeur d'art dramatique au Conser- Bâle présente « Ostern » de J. A. Strindberg. vatoire de Luxembourg, Edmée Gangler, pia- Au Cercle Municipal, l'orchestre de Radio- niste, et Pierre Gerbaud, violoncelliste, prêtent / Luxembourg, sous la direction d'Henri Pensis, leur concours à un « Gala de la Poésie Eter- donne un concert symphonique, avec le concours nelle ». du pianiste hongrois Géza Anda. 22 mars: Au Cercle Municipal, l'orchestre de 30 mars: Au Cinéma Marivaux, sous les auspices j Radio-Luxembourg, sous la direction d'Henri de l'Office Catholique International du Cinéma, Pensis, donne un concert symphonique. Soliste: a lieu une présentation de gala du film de Jean Kenneth Neate, ténor australien. Delannoy « Dieu a besoin des hommes », film auquel fut décerné le prix de l'O. C. I. G. à la 23 mars: «L'art moderne belge», tel est le titre e yj d'une conférence faite au « Cavo » par M. Jean XI Biennale de Venise. A la projection assistent Seaux, critique d'art belge. / les représentants du Corps Diplomatique, MM. ^ les Ministres Joseph Bech, Pierre Frieden, Eug. 25 mars: La ville mosellane de Grevenmacher in- Schaus et François Simon, S. Exe. Mgr. Léon vite aux « Pâques du Vin ». Dans le cadre des Lommel, Evêque-Coadjuteur de Luxembourg, le nombreuses festivités organisées à cette occasion Dr Charles Reinert de Zurich, Vice-Président, est inaugurée, le 25 mars, dans le hall des Caves et MUe Yv. de Hemptinne, Secrétaire Général Coopératives, 'une exposition agricole et viti- de l'O. C. I. C. Une allocution de circonstance cole, en présence de M. Robert Schaffner, Mi- est prononcée par le Vice-Président de l'O. C. nistre des Transports, Joseph Faber, Commis- I.C. saire de District, et de nombreuses personnalités. Les discours d'inauguration sont faits par M. 31 mars: Au Cercle Municipal, l'Union Royale Victor Prost, Bourgmestre de la Ville de Greven- Belge et le Cercle des Amitiés Belgo-Luxem- macher, et M. Victor Braun, Vice-Président du bourgeoises de Bruxelles invitent au « Bal du Comité d'Organisation. Le 29 mars, jour de clô- J Printemps » qu'honorent de leur présence les ture des « Pâques du Vin », a lieu une Foire aux vedettes de cinéma Renée St. Cyr, Blanchette Vins à laquelle assistent S. Exe. M. Joseph Bech, Brunoy et Jean-Claude Pascal.

Le Mois à Luxembourg (mois d'avril)

J 1er avril: L'artiste peintre luxembourgeois Joseph 5 avril: Au Cercle Municipal, l'orchestre de Radio- Probst expose à la Galerie Brück. Luxembourg, sous la direction d'Henri Pensis, M. Pierre Frieden, Ministre de l'Education ^ donne un concert symphonique, avec le con- Nationale et des Cultes, honore de sa présence cours de la cantatrice Eugenia Zareska. l'inauguration de la nouvelle école de Kopstal. 7 avril : A la tribune de la Section luxembourgeoise Les discours de circonstance sont prononcés par de la Société belge des Electriciens, M. De M. le Bourgmestre Paul Binsfeld, M. l'Inspec- Bondt, Ingénieur en chef des Installations Schre- teur d'écoles Nicolas Stoffel et M. le Ministre \J der de Liège, fait une conférence agrémentée de Pierre Frieden. projections et de films sur le sujet « Chauffage électrique par radiation ». 2 avril : A l'occasion de la « Semaine de la Fra- Au Théâtre Municipal, la « Letzeburger Ope- ternité Mondiale » (1—8 avril 1951), M. Nie. ^ rettebühn » présente en première la Revue 1951 Braunshausen, Président de la Section luxem- « Wât eng Welt ». bourgeoise de la « Fraternité Mondiale », pro- nonce une allocution, diffusée sur les antennes 8 avril: Visite au Luxembourg du Général Gui- de Radio-Luxembourg. Dans les écoles primaires j san, Commandant en Chef de l'Armée suisse et secondaires est organisé un concours de dis- pendant la guerre 1940-1945. sertation, ayant pour sujet: « La Fraternité Mon- Au Cercle Municipal, la Fédération Luxem- diale ». bourgeoise d'Escrime organise une rencontre in-

67 ternationale Luxembourg-Italie en escrime (épée du Gouvernement, fait une conférence, illustrée I électrique). A la fin des assauts, chaque repré- films, sur le sujet: « Le Mouvement social sentation nationale totalise 8 victoires, cependant aux Etats-Unis d'Amérique ». le Luxembourg enlève la victoire finale par 30 Au Café du Commerce, la Société héraldique touches reçues contre 32 pour l'Italie. luxembourgeoise, avec le concours des « Amis 9 avril: Au Casino, sous les auspices de la British- des Musées », organise une conférence intitulée Luxembourg Society, le professeur B. Ifor v « Familles et Personnages de l'Ancien Luxem- / Evans, Principal of Queen Mary College, Uni- bourg ». Le conférencier est M. Marcel Bour- versity of London, fait une conférence en langue guignon, Conservateur des Archives de l'Etat à anglaise sur le sujet: «The Man Shakespeare ». Arlon. En présence de nombreuses personnalités alle- 13 avril: Au Palais de Justice, le Jeune Barreau mandes et du Ministre de la Reconstruction tu- invite à la conférence de M. Léon Gyselinck, xembourgeois, M. Robert Schaffner, la com- \J Professeur à l'Université Libre de Bruxelles, mune frontalière allemande de Bollendorf fête sur « La Garantie internationale des Droits de l'inauguration du pont reconstruit sur la Sûre. l'Homme ». 10 avril: Sous la conduite du Prof. Pattison et du Au Ciné Metro de Wiltz a lieu une représen- Dr Noonan, une trentaine d'étudiants et d'étu- tation de gala de films documentaires améri- diantes anglais de l'University of London, Insti- cains, au profit de l'Œuvre du Monument Na- tute of Education, font un voyage d'études en tional de la Grève. Au cours de la manifestation, Belgique et au Luxembourg pour s'informer qui est organisée par les Anciens Combattants sur les méthodes d'éducation pratiquées dans ces y et l'OEuvre du Monument National de la Grève, deux pays. Le programme du séjour prévoit la \/ et placée sous les auspices de la Légation des visites d'écoles secondaires et primaires et de U. S. A., est mise en vente une brochure inti- l'usine des Terres-Rouges à Esch-sur-Alzette, tulée « Histoire des U.S.A. », gracieusement of- une réception à l'Hôtel de Ville par M. le Bourg- ferte par la Légation des U. S. A. Des soirées mestre Emile Hamilius et la visite de la ville et analogues ont lieu dans d'autres localités du du pays. Dans la soirée du 10 avril, le Minis- pays. tère de l'Education Nationale organise une ré- 14 avril: Au Ciné-Vox, sous la présidence de S. \l ception au Casino en l'honneur des hôtes étran- Exe. Mgr. Léon Lommel, Evêque-Goadjuteur de gers. Y assistent MM. Pierre Frieden, Ministre lle de l'Education Nationale, R. T. Landale, Secré- Luxembourg, M Lucie Van Keerberghen, Vice- taire de Légation à la Légation de Grande-Bre- ^ Présidente du Comité International Catholique tagne, Emile Hamilius, Bourgmestre de la Ville des Infirmières et Assistantes médico-sociales, de Luxembourg, MM. Nicolas Braunshausen et parle sur « L'Evolution de la profession d'In- Nicolas Margue, anciens Ministres, M. Pierre firmière ». Winter, Conseiller de Gouvernement, MM. les Au Nouveautés-Palace d'Esch-sur-Alzette, sous Directeurs des écoles secondaires, M. Roger / les auspices de l'Amicale des Belges, le Théâtre Wolter, Président de la Commission scolaire de ^ Athalic de Bruxelles présente « La Paix chez la Ville de Luxembourg, M. René Schaaf, Secré- soi », de Georges Gourteline, et « Les Jours taire de la British-Luxembourg Society, et une heureux », de Claude A. Puget. délégation de professeurs des écoles secondaires. A la Galerie Brück est inaugurée une expo- Des allocutions de circonstance sont faites par yj sition d'œuvres de l'artiste peintre luxembour- M. le Ministre Pierre Frieden et M. le Prof. geois Nico Klopp. Pattison. 15 avril: En la Cathédrale de Luxembourg s'ouvre « Visages de la Belgique », tel est le titre la Grande Octave de Notre-Dame de Luxem- d'une causerie faite à Diekirch (10 avril 1951) bourg, Consolatrice des Affligés, en présence de et à Esch-sur-Alzette (11 avril 1951) par M. y LL. EE. Monseigneur l'Evêque et Monseigneur / Georges Dopagne, Secrétaire de l'Association des l'Evêque-Goadjuteur de Luxembourg et de LL. Ecrivains belges, sur l'initiative de la Commis- AA. RR. Madame la Grande-Duchesse et des sion d'échanges touristiques Belgique-France- Princesses de Luxembourg. Luxembourg. La causerie est agrémentée de pro- jections et des deux films « Au pays de Thyl » 17 avril: Le Président du Rotary Club Internatio- et « Par Monts, Rivières et Vallées ». nal, M. Arthur Lagueux, rend visite à la section J Au Cercle Municipal, la pianiste grecque Rita luxembourgeoise du Rotary Club, à l'occasion Chalkia prête son concours à un récital de de son voyage d'inspection en Europe occiden- piano, organisé par les « Jeunesses Musicales ». tale. On sait que le Rotary Club fut fondé en La S. A. du Casino invite à un concert de . / 1905 à Chicago par l'avocat Paul Harris (la ^ musique de chambre, offert par le trio de section luxembourgeoise date de 1929). Il a pour buts l'amitié et le service. — Le 17 avril, musique de chambre de Zurich. M. Arthur Lagueux, qui est accompagné de Ma- 12 avril: Au Casino, sur invitation de la Luxem- dame Lagueux et de Rotariens belges, visite j bourg-American Society (American Club), M. l'usine de Differdange. De retour à Luxem- Paul Wilwertz, Conseiller d'Etat, Commissaire bourg, les hôtes étrangers sont reçus à l'Hôtel

68 de Ville par M. le Bourgmestre Emile Hamilius dans l'après-midi, ils sont reçus par M. Alph. et à l'Hôtel du Ministère d'Etat par S. Exe. M. Osch, Ministre des Dommages de Guerre. Le Pierre Dupong, Ministre d'Etat, Président du soir a lieu une réunion à l'Hôtel des Boulevards, Gouvernement. Le soir, la Section luxembour- organisée par M. le Ministre des Dommages de geoise invite à un grand dîner à l'Hôtel Brasseur Guerre. auquel assistent notamment les représentants Au Théâtre Municipal, dans le cadre des diplomatiques des Etats-Unis d'Amérique, de Galas France-Monde Productions, le Théâtre An- France, de Grande-Bretagne, des Pays-Bas et \J toine donne une représentation officielle de d'Italie, MM. les Ministres Pierre Dupong, « Fric-Frac », comédie en cinq actes d'Edouard Eugène Sehaus, Pierre Frieden, Alphonse Osch Bourdet, avec le concours de Michel Simon. et François Simon, M. Guill Konsbruck, Di- recteur Général adjoint des ARBED, MM. Emile 19 avril: Au Cercle Municipal, l'orchestre de Radio- Hamilius, Bourgmestre, et Georges Reuter, / Luxembourg, sous la direction d'Henri Pensis, Echevin de la Ville de Luxembourg, ainsi que donne un concert symphonique, avec le con- les membres de la Section luxembourgeoise du cours du pianiste français Jean Doyen. Rotary Club. Au dessert, S. Exe. M. Pierre Saf- 20 avril: Au Théâtre Municipal, le Théâtre St.- froy, Ministre de France, porte un toast à la Georges de Paris, dans le cadre des Tournées Famille Grand-Ducale, tandis que S. Exe. M. / Antoine Rasimi, présente « La Mariée est trop Pierre Dupong, Ministre d'Etat, Président du Gouvernement, lève son verre à la santé des •» belle », comédie en 3 actes de Michel Duran, Souverains et des Chefs d'Etat des pays repré- avec le concours d'André Luguet et des créa- sentés. Après que l'orchestre a joué l'hymne teurs. Au Palais de Justice, à la tribune du Jeune national canadien (M. le Président Lagueux est e d'origine canadienne) et l'hymne national lu- Barreau, M Jean Thevenet, Bâtonnier de l'Ordre xembourgeois, des discours sont prononcés par des Avocats de la Cour d'Appel de Bruxelles, M. le Dr Joseph Peffer, Président du Rotary yj fait une conférence intitulée « L'Affaire des Club luxembourgeois, le Gouverneur Jean Col- Faux Vermeer van Delft ». S. A. R. Mgr. le lette, Chirurgien à Verviers, et par M. le Pré- . Grand-Duc Héritier honore la causerie de Sa sident Lagueux. — Le lendemain, le Président présence. et Madame Lagueux sont reçus en audience par Au Cercle Municipal, en présence de la Prin- S. A. R. Madame la Grande-Duchesse. cesse Marie-Gabrielle, l'orchestre de Radio-Lu- xembourg, sous la direction d'Henri Pensis, donne Au Casino, le Ministère de la Santé Pu- / un concert symphonique pour les membres des ' blique et la Société d'Hygiène Sociale et Sco- r ^ « Jeunesses Musicales », avec le concours du j laire invitent à la conference du D Dubas, jeune pianiste Manfred Reuthe. Le soir, Manfred Médecin-Inspecteur Régional de l'Hygiène Sco- Reuthe est l'hôte de la Société des Beaux-Arts laire et Universitaire de l'Académie de Nancy, au « Cavo ». sur le sujet: « La Santé à l'Ecole ». 21 avril: Une délégation de l'Union des Evadés de 18 avril: L'Association des Anciens Combattants Guerre de Belgique rend visite à l'Association Luxembourgeois de la guerre 1939-1945 reçoit des Anciens Combattants Luxembourgeois de la la visite de M. Elliot H. Newcomb, Secrétaire guerre 1939-1945. A son arrivée à Luxem- Général de la Fédération Internationale des Or- bourg, la délégation belge, composés du Prési- ganisations d'Anciens Combattants qui groupe dent M. R. Fourmanoit, du Colonel Van Cost, plus de 10 millions de membres. — Lors d'une du Colonel Verbist et de MM. Moreau et Been- conférence de presse organisée le 18 avril dans kens, est accueillie par une délégation des An- les salons de l'Hôtel des Boulevards, M. New- ciens Combattants Luxembourgeois comprenant comb définit les buts de la Fédération Interna- le Major Rudy Ensch, Président, le Capitaine tionale des Organisations d'Anciens Combattanls Emile Krieps, le Lieutenant J. Knaff et MM. et souligne l'importance de l'adhésion à cette Gaston Keif fer et Frankie Hansen. Accompagnés ./ Fédération des huit groupes de résistance lu- J de leurs confrères luxembourgeois, les hôtes xembourgeois, adhésion qui devait être réalisée belges sont reçus par S. A. R. Monseigneur le à la même occasion. Dans la matinée du 19 Prince de Luxembourg et par S. Exe. M. Pierre avril, M. Newcomb, accompagné notamment du Dupong, Ministre d'Etat, Président du Gouver- Major Rudy Ensch, Président des Anciens Com- nement, auquel ils remettent un message per- battants Luxembourgeois de la guerre 1939- sonnel de M. Pholien, Premier Ministre de Bel- 1945, et de M. Félix Bolo, Chef du Service gique, message qui est destiné aux Anciens d'Information de la F. I. 0. A. C, est reçu en Combattants Luxembourgeois. Au cours d'un audience par S. Exe. M. Pierre Dupong, Mi- banquet à l'Hôtel des Boulevards, siège social nistre d'Etat, Président du Gouvernement, et des A. C, le Président M. Fourmanoit remet l'in- par S. A. R. Monseigneur le Grand-Duc Héritier, signe de l'Union Nationale des Evadés de Guerre Président d'Honneur des Anciens Combattants de Belgique aux membres de la délégation lu- Luxembourgeois. Les hôtes étrangers déposent xembourgeoise. Le programme du séjour prévoit ensuite des fleurs au Monument du Souvenir et encore une réception offerte par la Municipalité au Cimetière Militaire Américain de Hamm et, de Diekirch et la visite de la brasserie.

69 Au « Cavo », la Société des Beaux-Arts invite conférence sur la vie et l'œuvre du pédagogue \J au vernissage de l'exposition de l'Imagier belge " rémois Jean-Baptiste de La Salle, à l'occasion Robert Perniaux. A l'inauguration assistent de du tricentenaire de sa naissance. nombreuses personnalités. 27 avril: Au cours d'une cérémonie religieuse à I M. Robert Schaffner, Ministre de la «Recons- struction, honore de sa présence les fêtes d'in- ,1a chapelle votive de Harlange, S. Exe. Mgr. auguration du nouveau pont d'Esch-sur-Sûre. V Fernando Cento, Nonce, Internonce apostolique, remet à la statue de la Sainte Vierge un rosaire, J 22 avril: Inauguration du Monument aux Morts don de S. S. le Pape Pie XII. d'Osweiler. Sur la Place de la Constitution, l'Automo- y/ bile-Club contrôle les concurrents du Rallye J 24 avril: Ouverture des Usines Goodyear à Golmar- Benefralux. Berg. Au Casino, sous les auspices de la Luxem- 28 avril : « Le Calcul électronique, pilier de la bourg-American Society, M. Christ Christenson, Sciencs et de la Technique de demain », tel est Professeur d'échange américain, Chargé de cours le titre d'une causerie faite sous les auspices v au Lycée de Garçons à Esch-sur-Alzette, fait une • de l'Association des Ingénieurs et Industriels causerie en anglais sur le sujet: « Luxembourg par M. Georges Boulanger, Ingénieur civil des seen through american eyes ». Mines, Chargé de cours à l'Université de Bru- xelles. LL. AA. RR. Madame la Grande-Duchesse et \J les Princesses de Luxembourg honorent de Leur 29 avril: L'Octave en l'honneur de Notre-Dame de visite le Bazar de Charité « Fir ons Kanner » Luxembourg, Consolatrice des Affligés, Pa-' et l'exposition de l'Œuvre des Tabernacles. tronne de la ville et du pays de Luxembourg, se termine par la grande procession de clôture, 125 avril: Sur la Place de la Constitution, l'Auto- à laquelle participent S. Exe. Mgr. Fernando mobile-Club assume le contrôle des 300 con- , Cento, Nonce, Internonce apostolique, LL. EE. currents du Rallye des Tulipes. Mgr. Charrue, Evêque de Namur, Mgr. Stein, 26 avril : Au Théâtre Municipal, sous les auspices Evêque-Coadjuteur de Trêves, et Mgr. Léon du Ministère de l'Education Nationale et dans le Lommel, Evêque-Coadjuteur de Luxembourg, les cadre du grand gala de clôture de la saison R. P. Supérieurs des Abbayes de Tholey, Orval et Clervaux, les Vicaires Généraux de Metz,. 1950-1951, la Compagnie Marie Bell donne une Nancy, Verdun et Luxembourg, et la Famille représentation officielle du chef-d'œuvre de Grand-Ducale. \/ Paul Claudel « Le soulier de satin », action espagnole en deux parties et 31 tableaux, mise 30 avril: A l'occasion de l'Anniversaire de nais- en scène de Jean-Louis Barrault, musique d'Ar- sance de S. M. la Reine Juliana des Pays-Bas, thur Honegger, avec le concours de Marie Bell, S. Exe. M. le Ministre des Pays-Bas à Luxem- Clarisse Deudon, Aimée Clariond, Jean Chevrier, bourg et Madame H. A. Hooft reçoivent dans André Brunot et José Squinquel. ^ les salons de l'Hôtel Brasseur. Le 29 avril 1951, i Au Volkshaus, le Frère Koullen, de Bettange, la Musique de la Garde Grand-Ducale, sous la l/ et M. Emile Schaus, Directeur de l'Ecole Nor- direction du Lieutenant en Premier Alb. Thorn», male d'Instituteurs de Luxembourg, font une avait donné un concert à la Place d'Armes.

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