Grands Écuyers
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GRANDS ÉCUYERS GRANDE ECURIE DE FRANCE AVANT ET DEP UIS 1789 PAR EDOUARD DE BARTHÉLÉMY ©Cï.^ALllCE PARIS LIBRAIRIE DE LA SOCIÉTÉ DES AUTEURS DRAMATIQUES ET DE L'ACADÉMIE DES BIBLIOPHILES Place de la Bourse, 10 MDCCCLXVIII LES GRANDS ÉCUYERS DE FRANCE ACADEMIE DES BIBLIOPHILES. D éclaration. « Chaq ue ouvrage appartient à son auteur-éditeur. La Compagnie entend dégager sa responsabilité collective des publications de ses membres. » [Extrait de l'art. IV des STATUTS.) JUSTIFICATION DU TIRA GE: 200 exempla ires papier vergé, Taris. — Jmprimé che^ Jules Honaventure, 5 % quai des Grands-Oiugustins. GRANDS ÉCUYERS ET L A GRANDE ECURIE DE FRANCE AVANT ET DEPUIS 1789 PAR EDOUARD DE BARTHÉLÉMY LIBRAIRIE DE LA SOC IÉTÉ DES AUTEURS DRAMATIQUES ET DE L'ACADÉMIE DES BIBLIOPHILES Place de la Bourse, 10 MDCCCLXV11I A SON EXCELLENCE E pÉNÉRAL DE DIVISION FLEURJ GRAND ECUYER DE FRANCE AIDE DE CAMP DE L'EMPEREUR SENATEUR GRAND OFFICIER DE IA LEGION D'HONNEUR Hommage respectueux, E- DE BARTHELFMY 'Fans, 4 mars 1867. Un intérêt incontestable s'attache à tout ce qui a trait aux anciens usages ; plus encore quand la trace de ces usages a résisté au temps et subsiste au moins en partie aujourd'hui. Cet intérêt s'accroît naturellement si les re cherches auxquelles nous devons nous livrer nous conduisent dans les régions les plus éle vées, auprès des souverains, et nous font vivre avec les personnages les plus considérables — Vili — des siècles précédents. C'est cette pensée qui nous a amené à étudier l'origine et l'histoire des grandes charges de la couronne de France, sujet qui n'a jamais été examiné que très- incidemment, très-superficiellement et sans pousser les investigations jusqu'au moyen âge, époque pour laquelle manquaient les documents et qui est à tous égards la plus curieuse. Cette pensée cependant ne m'appartient pas : elle m'a été inspirée par une flatteuse intervention, et j'ai compris rapidement le résultat satisfaisant qu'avec un peu de tra vail il serait possible d'obtenir. Jusqu'à ce jour, en effet, nous n'avons sur les anciennes grandes charges de la couronne que des no tions très-sommaires. Duchesne, le père An selme, Godefroy, Moreri, Piganiol dela Force, Pasquier, Fauchet, Belleforest, Longueval, Favin du Toc leur ont consacré quelques pages qui ont toujours été répétées, plus ou moins — IX — brièvement, par Saint- Allais, par Courcelles, par tous ceux qui, depuis le commencement du siècle, se sont occupés de ce sujet. Les anciens écrivains d'ailleurs ne se sont guère attachés qu'à exposer la qualité des grands offices et leurs prérogatives : l'auteur même de VEtat de la France n'en dit pas beaucoup plus, tout en fournissant au moins l'énumé- ration complète du personnel de ces divers grands services. Mais jamais on n'en a étudié les origines, les développements; jamais on n'avait essayé de pénétrer dans leur intérieur, si je puis parler ainsi, et d'y rechercher des traits intéressant l'histoire sociale et politique de nos pères. Les éléments manquaient en effet. On ne pouvait rencontrer les sources d'une étude de ce genre que dans les archives particulières de la maison de nos rois, et il y a peu d'an nées que l'on comprend la valeur historique de ces documents en apparence arides, et où l'on trouve cependant tant de renseignements précis et curieux. Les deux derniers volumes des Historiens de la France publiés par l'Institut, grâce aux soins de MM. de Wailly et Delisle, contiennent précisément des comptes de l'hô tel des rois de France, embrassant les deux tiers du xiiic siècle, et fournissent tous les éclaircissements désirables à qui les veut chercher. Le grand écuyer, monsieur le Grand, — comme on disait autrefois, — occupait à la cour de France un rang éminent, tant par la fréquence des rapports que sa charge établis sait entre le souverain et lui, que par la dis tinction des personnages qui en furent revêtus et qui, depuis le milieu du xviic siècle, appar tinrent constamment àia famille de Lorraine- Guise. Nous avons établi comment le plus grand dignitaire du royaume, le connétable, ne fut originairement que le grand écuyer, ainsi que son nom, cornes stabuli, comte de — XI — l'étable, le démontre surabondamment ; com ment il reçut d'autres attributions ; comment le service des écuyers comprenait simultané ment un service d'honneur auprès du prince et le service de l'écurie. Nous avons cherché à décrire l'organisation de l'écurie de nos rois au moyen âge ; nous avons établi à quel mo ment précis et pour quelles causes le titre de grand écuyer a été institué. Nous avons en suite fourni tous les détails possibles sur le fonctionnement du personnel de la grande écurie, enfin nous avons raconté sommaire ment la vie des personnages honorés de cette haute dignité. Nous avons terminé ce travail en publiant quelques pièces inédites, et en recueillant le plus grand nombre possible de noms de pages de la grande et de la petite écurie : comme des preuves de noblesse étaient rigoureusement exigées pour leur admission, ces listes sont importantes pour l'histoire des familles. — XII — Il me reste à remercier Son Excellence le général Flenry d'avoir bien voulu me faire donner le détail du service actuel de l'écurie de l'Empereur, et surtout de m'a voir auto risé à placer mon livre sous son haut patro nage. CHAPITRE PREMIER Origine de l'écurie des Souverains. — Opinion de Ducliêne. — Les comtes de retable. — Connétable. — Les maréchaux. — Époque où ces deux charges devinrent purement militaires. — L'écurie de Philippe le Bel. —• L'écuye r du corps. — L'écuyer du tynel. — Le maître de l'écurie. •— Se rvice par semestre. — Maréchaux d'écurie. — Varlets. — Origine du titre de grand écuyer — Cet " office d'abord charge de la maison du roi. — Quand il devint charge de la couronne. — Distinction entre ces deux catégories. — Distinction entre le service d'honneur auprès du roi et celui de l'écurie. — Origine du mot écinjer. « Escu rye n'est autre chose en nostre ancien langage qu'un lieu pour loger chevaulx et fou- rage. Ce qui s'apprend du tiltre dix-neufviesme de laloy salique,oùil est dit : Si quisscuriam cum animalibus vel fœnile incenderli. Combien que cer tains glossaires anciens l'appellent curia avec in- 1 terpolalion de îtcttwv ßooX-n ; et encore aujourd'huy ès pays de Suisse, les bastimens qui se v.oyent es montagnes, où ils retirent leurs chevaulx et foings, s'appellent en leur commun schour, conformé ment à ce qui est escrit au tiltre V de la loi des Bajoariens, et a esté la lettre e adjoustée au-de vant du mot ancien pour l'euphonie françoise, comme ès autres mots commençants par se pris et tirez par nous des autres langues, comme schop/f, eschaffault; scala, eschelle ;scoto, escolle; scribere, escrire, et autres. « Le Connestable et les Mareschaux estant montez ès grandeurs et crédit, comme j'ay dit ès chapitres desdits offices, leur premier office a esté donné aux grands et autres escuyers, telle ment que ce n'est pas sans cause si ès estais de l'hostel des premiers roys de France de la IIIe race n'est fait mention du grand escuyer. « Mesme ne se trouve ès estatz des maisons des roys Philippe trois, Philippe-le-Bel et Philippe-le- Long, aucune mention dudit office; ains seule — 3 — ment de quatre escuyers d'escurie, dont les deux seront tonsjours à la Cour, un pour le corps, et un pour le tinel, qui est le commun. « De present, il a la superintendance sur le premier et autres escuyers, roys et héraulx d'armes, et tous les officiers de l'escurie, comme chevaucheurs et mareschaux, et porte ès magni ficences devant le roy l'espée semée de fleurs de lys, et le connestable toute nue. « Ledit grand-escuyer prétend que les dais ou ciels que les eschevins portent dessus les roys aux entrées ès villes sont à luy, bien que ce soit un ancien différent entre luy et les laquays des roys. « Il a quelquefois aussy débattu avoir puissance et auctorité d'asseoir les postes, et de pourveoir aux estais des maistres d'icelles; mais le con- trerooleur général desdites postes a obtenu ce privilège sur luy. « Par ordonnance de l'an 1412, la garde de l'es curie du roy debvoit assister aux achapts des chevaulx, et autres besongnes pour l'escurie '. « Tels sont les termes dans lesquels André du Chesne apprécie le rôle et les divers changements de l'écurie de nos rois. L'écurie a toujours occupé en effet une place considérable dans les cours des plus anciens sou verains. Celui qui la dirigeait à Bysance était un des principaux dignitaires des empereurs d'Orient, et ce privilège se comprend facilement à cause des rapports nécessairement fréquents du prince avec cet officier. Les chefs de l'écurie de l'empire d'Orient sont désignés par le titre de tribun de l'étable, puis par celui de comte de l'étable, à la suite de l'application de la dénomination comtale à tous les grands emplois de la cour, « tribunus sta buli, » dit le commentateur du Code Théodosien, « idem comes stabuli vocatur. » Ammie n Marcellin constate l'importance de cette charge 2 et men- 1 Bibliothèque impériale, Fonds du Chesne, tome LV1I, folio 190. !Livre XXVI. donne comme une des fonctions des comtes d'etable d'examiner les chevaux envoyés chaque année pour le tribut : leCode Théodosien nous apprend que le comte recevait à cette occasion deux pièces d'argent par bête présentée, « jux ta veterem consuetudinem.