Augusta 2007 Sommaire

LUCIENNE LANDI - UGO BUSSO L’Association AUGUSTA fête ses quarante ans 2

MICHELE MUSSO Sicchè ischt phieri gsinh gmischluts – Labili confini 6

GIANNI VALZ BLIN Il collegamento pedonale tra Piedicavallo (Val d’Andorno) e la Valle del attraverso il Colle della Vecchia 20 COMITÉ DE RÉDACTION DONATELLA MARTINET Il paesaggio di tutti 25 Président CLAUDINE REMACLE Lucienne Faletto Landi L’abandon progressif du bois, dans la construction des bâtiments Directeur résponsable du Tiers de la montagne 30 Elena Landi LUCIANO BONETTI Una giornata tra i Walser 37 Membres M. L’Abbé Ugo Busso UGO BUSSO Michele Musso In d’oaltun dilli - Nel vecchio fienile 40 Imelda Ronco IVANO REBOULAZ IIe moitié du XVIIe siècle. Rivista disponibile online L’évêque Bailly visite la Valleise 43 www.augustaissime.it [email protected] JOLANDA STÉVENIN La Cappella di San Giuseppe del Preit 44

Photo de couverture MARCO ANGSTER “Chroutun in d’schelbiti” - La raccolta del fieno selvativo. D liebò chénn tin als tue was ti-mò-ne séege Ouvrage de Giorgio Frachey, Issime. I bravi bambini fanno quello che gli si dice 46 Pour le quarantième anniversaire de fondation de l’Association Augusta 1967-2007. IMELDA RONCO Riproduzione di Davide Camisasca. Joari hinner im kantunh Tempi addietro nel villaggio 48 La photo de la quatrième de couverture, « – Vallone del Crabun, estate 2003. MONICA VALENTI Liro Cretaz, mentre trasporta legna all’alpe Balmetta» Facciamo un po’ titsch un po’ waltsch? Foto di Gianni Secchi Analisi dei fenomeni di contatto (Archivio transire. Centro studi transumanza Lucia Pallavicini) nella parlata walser di Formazza 49

Autres photos: Michele Musso, Guido Cavalli, Donatella Martinet, WILLY MONTERIN Pierre Careggio, Claudine Remacle, Luciano Bo- Gressoney-La-Trinité: netti, Claudio Pavesi, Willy Monterin, Beppe Busso. osservatorio meteorologico di d’Ejola 52 VITTORIO BALESTRONI Tous droits réservés pour ce qui concerne les articles Al scarpi strenci d’la spusa et les photos. Le scarpe strette della sposa 54

IN MEMORIAM 55

Autorizzazione Tribunale di n° 18 del 22-05-2007 EDMOND TRENTA AUGUSTA: Rivista annuale di storia, lingua e cultura alpina “Issime” - Tratto da “Murmures de la Doire” 56 Proprietario ed editore: Associazione Augusta Amministrazione e Redazione: loc. Capoluogo, 2 - 11020 - Issime (Ao) Stampa: Tipografia Valdostana, C.so P. Lorenzo, 5 - 11100 Aosta

—1— AUGUSTA L’Association AUGUSTA fête ses quarante ans Les Présidents: Lucienne Landi (1969-1982) • Ugo Busso (1982-2007)

Association AUGUSTA a été fondée à Is- que se sont installées les nouvelles familles. sime dimanche le 30 juillet 1967 à l’oc- Il faut donner du travail sur place aux autochtones, il faut casion du deuxième congrès internatio- que les jeunes puissent gagner de l’argent et se marier nal de l’A.I.D.L.C.M. (Association Inter- chez eux, il faut attirer sur les lieux les industries qui peu- nationale pour la protection des langues vent s’y adapter, il faut savoir gérer directement les possi- L’et cultures menacées). bilités de tourisme Tels étaient les buts fixés au depart par Les participants avaient tous reçu une lettre par laquelle le Comité organisateur. le Comité organisateur en expliquait la nécessité. Les com- Cette fameuse journée du 30 juillet a débuté avec la Mes- munes de montagne ayant été quasi totalement abandon- se en français célébrée par l’abbé Marcel Lavoyer, curé de nées par la jeunesse, il ne suffisait plus de restaurer des la paroisse, à 8 heures du matin, suivie par une messe en fresques, de faire de la recherche dialectale ou de coudre allemand célébrée à 9 heures par l’abbé Daniel Christillin, des costumes pour leur redonner un peu de vie: c’est sur natif d’Issime et curé de la paroisse de Gressoney-Saint- le plan économique que devait s’engager une bataille sé- Jean, suivie à 10h30 par la grand-messe chantée en italien. rieuse. Pour la première fois le dialecte est entré à l’église car c’est Dès la fin de la deuxième guerre mondiale la jeunesse, dans le dialecte d’Issime que le sermon a été prononcé. n’ayant pas trouvé sur place le moyen de gagner sa vie, est Parmi les autorités présentes à la réception qui a fait suite partie vers les centres industriels de la plaine et c’est là sont à citer l’Assesseur à l’Instruction Publique M. César Dujany, le Président de l’Union Valdôtaine, M. Sé- verin Caveri, MM. René Willien et Pierre Vietti, défenseurs du franco-provençal, puis M. Gysling, professeur à l’Université de Zürich, M.Naert, pro- fesseur à l’Université de Turku en Finlande et Président de l’A.I.D.L.C.M., M. Guy Héraud, de l’Université de Strasbourg, M. Paul Dami de Ge- nève, M. Batista i Roca, professeur à Cambridge, M. le prof. Humblet, représentant des Wallons, le prof. Gustavo Buratti et l’architecte Gianni Valz Blin de Biella, l’architecte Michel Galloy, de Pa- ris, ainsi que bien des représentants des diffé- rentes minorités linguistiques d’Italie, des Sud Ty- roliens aux Albanais de Calabre, car les premiers statuts pensaient d’englober toutes les popula- tions ayant siège au pied des Alpes et même plus bas. A’ Issime accueillaient toutes ces personna- lités le Syndic M. Edmond Trenta et son secré- taire M. Sabino Consol. Le travail de l’Association avait débuté de suite: avec l’appui financier de la baronne Von Oetinger de Saas-Fee Un terrain avait été acheté et les pre- miers fondements pour la construction d’une bâ-

Mme Lucienne Faletto Landi à un séminaire à Gressoney-Saint-Jean avec M. Augusto Christille de l’Association Augusta et M. Albert Linty (de Gressoney) du Centre Culturel Walser de Gressoney

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tisse dans laquelle aurait du trouver place un laboratoire transcription qui lui étaient présentés. pour la fabrication de montres, succursale d’une maison C’est en septembre 1970 qu’a eu lieu le premier séminai- de Sallanches (en Haute-Savoie), mais le Lys n’a pas été re walser à Gressoney qui a vu un grand nombre de pré- d’accord et un jour, clamant sa colère…il a tout emporté! sences et la première représentation officielle du groupe Plus tard, pendant quelques années, un laboratoire a sur- folklorique d’Eischemera. gi au chef-lieu près duquel des filles ont travaillé et fabri- Parmi les Gressonards, à citer pour leur activité et leurs qué des pantalons pour l’industriel Bresso de Biella. bons rapports avec les Issimiens, Melles Alys Barell et Le premier Président de l’Association fut M. Mario Goyet, Gritle Scaler et MM Bruno Favre de Gressoney-la-Trini- remplacé, l’année d’après, par René Willien puis, aux elec- té, Conrad Scaler, Heinrich Welf et Willy Monterin et le tions de 1969, avec la présentation de la Revue AUGUSTA, prof. Clément Alliod alors syndic de Gressoney-St-Jean. c’est moi qui en pris la charge que j’ai gardée pendant 13 Quelques différences d’opinion entre les Gressonards et ans la cédant ensuite à l’abbé Ugo Busso. les Issimiens (dans le cadre du Centre Walser) sont dues Dès 1970 était né le groupe folklorique d’Eischemera dont au fait que les Issimiens constituent le groupe plus méri- les danses avaient été dirigées par le maestro Ciocchetti dional en Europe, dépositaire des trois cultures: alleman- du Teatro Regio de Turin. Pendant quelques temps il avait de, française et italienne ce qui leur permet de passer sans compté au nombre des groupes plus remarquables de la effort du dialecte local au piémontais, au patois, au fran- Vallée, puis, faute de nouveaux adeptes il a disparu. (Il y a çais et à l’italien, contrairement aux Gressonards qui ten- là une de mes plus grandes deceptions!). dent à conserver leur titsch dans l’enclave d’une culture Pour faire connaître nos intentions, en 1969, parut le pre- possiblement germanique. mier numéro de la Revue AUGUSTA, mais de son histoi- Celà n’a pas empêchè des rapports amiables pour la réali- re nous parlerons dans deux ans. sation des dictionnaires, du chansonnier walser et des Maintenant, pour continuer à tracer l’histoire de l’Asso- livres à propos de l’alimentation. ciation j’aurais aimé m’appuyer à des documents. Mal- Quand on me demande quelle langue l’on parlait chez moi heureusement, à cause des différents déménagements les à Issime j’ai quelques difficultés à répondre car c’était la archives ont quasi totalement disparu! Il aurait été inté- langue du dernier qui était entré à la maison: patois, si ressant de parler du plan d’aménagement du vallon de c’était quelqu’un de Gaby ou de , piémontais Saint-Grat rédigé par l’architecte Galloy, mais il ne m’a pas s’il venait de plus bas (de Carema ou des alentours d’Ivrée) été possible de le retrouver tout comme l’acte d’achat du français s’il venait des alentours d’Aoste, le dialecte local terrain offert par la baronne Von Oetinger et toute la cor- avec les autochtones, l’italien étant reservé à quelques es- respondance avec Melle Grittle Scaler de Gressoney qui tivants et aux Carabiniers. a écrit nombre de poésies en dialecte de Gressoney et en Je passe maintenant la parole à M. l’abbé Busso, Président piémontais ainsi que des articles pour la revue dont elle actuel, qui, soutenu par un Conseil de Direction très actif aimait me parler avant leur publication. et motivé, est engagé à poursuivre ce travail culturel en fa- Pendant ma présidence j’ai cherché à tenir des rapports veur de la communauté Walser. C’est encore à lui que je avec les autorités régionales et avec les personnalités en- confie la tâche de compléter dans cet article la mémoire gagées dans la sauvegarde des langues menacées, mais, historique des initiatives et des problèmes que l’Associa- ne vivant pas à Issime et ne possédant du dialecte qu’une tion a envisagés au cours des 25 dernières années. connaissance passive, il ne m’a pas été donné d’organiser, ሎል comme l’a fait M. l’abbé Busso, les veillées à thème si im- portantes pour la mémoire des faits et pour la conserva- tion du dialecte. A Madame Landi qui m’a précédé et qui vient de tracer les Pendant cette période j’ai tout de même pu me réjouir de premiers pas de notre Association nous sommes rede- l’ètude comparée des dialectes d’Issime et de Gressoney vables d’une grande reconnaissance car elle en a soutenu réalisée, à l’époque, par le jeune Peter Zürrer, actuellement les premiers pas avec passion et compétence et a continué professeur à Zürich et grand ami de l’Augusta, de la gram- à offrir sa collaboration par la présidence du comité de ré- maire de l’issimien réalisée par M. Renato Perinetto et du daction de la revue AUGUSTA l’enrichissant chaque fois grand travail de M. Albert Linty qui a étudié les verbes, en de ses plus tendres souvenirs issimiens. a cité les exemples, a jeté les bases pour la transcription Il s’agit de notre revue annuelle qui, ayant vu le jour en du dialecte jusqu’alors quasi uniquement transmis à l’oral, 1969, comme nous l’avons déjà dit, frise désormais la qua- Je me souviens des Journées dédiées au franco-provençal rantaine et a paru régulièrement chaque année avec des à Saint-Nicolas pendant lesquelles, ne pouvant trouver pla- textes en français, en italien, en titsch, en töitschu voire ce dans la salle où l’on discutait du patois, Albert Linty, même en patois valdôtain et en piémontais. Alys Barell et moi, nous étions attablés sur la terrasse En fait, la rédaction de la revue, avec l’esprit qui l’a tou- (avec manteaux et écharpes) autour du professeur Cor- jours animée héberge et soutient un ample pluralisme cul- rado Grassi: qui cherchait à résoudre les problèmes de turel. Y trouvent place des études et des observations d’ex-

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perts linguistes au niveau universitaire, des recherches soignées pour des thèses de licence universitaires ainsi que des témoignages oraux des autochtones fournissant continuellement des récits, des poésies, des anecdotes, des expressions et des termes qui risqueraient de tomber en désuétude, recueillis au cours des rencontres organi- sées, ou des interwiews toujours soigneusement enregis- trés ce à quoi il faut ajouter une documentation photogra- phique précieuse et inédite. Chaque année, la distribution de la revue à tous les membres de l’association est un événement attendu qui contribue à faire de l’assemblée annuelle un rendez-vous communautaire toujours très fréquenté. Sous le patronage de l’Assessorat régional à l’Instruction Issime. Une rencontre chez Albert Linty a Tontinel. Publique est né, en 1982, à Gressoney-Saint-Jean le Wal- De droite à gauche: M. le prof. Peter Zürrer - Renato Perinetto Mme Ramat - Mme Albertine Fresc - Mme Perinetto - ser KulturZentrum (Centre Culturel Walser) auquel notre Albert Linty - Sabino Consol - M. l’abbé Ugo Busso association a adhéré dès ses débuts et dont notre Prési- dent appartient de droit au comité de direction. C’est donc par le biais d’une constante collaboration avec le Centre fin du XIXe siècle. Comme il l’a déjà été dit, à commencer qu’ont vu le jour nombre de publications fruit de re- ce travail, guidés par Corrado Grassi, professeur de lin- cherches prolongées et soignées, pour le töitschu par guistique à l’université de Turin, furent Albert Linty, Lu- notre association ou par la contribution directe de parti- cienne Landi et Alys Barell. Ensuite le travail d’assembla- culiers issimiens. En 1991 a vu le jour le Chansonnier de ge fut coordonné à Gressoney par le Centre Culturel et à Gressoney et d’Issime, en 1995 Orizzonti di poesia et Issime par l’Association Augusta avec l’active collabora- en 1998 les deux volumes ayant trait à la Culture de l’ali- tion d’Albert Linty. mentation. Dans le courant de l’année présente verra le Cette intense activité linguistique attira l’attention d’un lin- jour le recueil des proverbes et des dictons locaux. guiste de Turin, Renato Perinetto et du prof. Peter Zürrer En 2003, au cours d’un walseroabe à Issime fut présenté et qui offrit un support qualifié à la réalisation du vocabulai- distribué le livre Albert Linty: a vröin z’nöit vargesse re. «un ami à ne pas oublier» dans le vingtième anniversaire En 1981, Renato Perinetto publia la première grammaire de la mort de cet homme qui fut chercheur passionné et du töitschu d’Issime et au cours de ces mêmes années Pe- défenseur du töitschu d’Issime. ter Zürrer soigna deux monographies sur Gressoney jus- Tous les trois ans l’Association Augusta a participé aux qu’à la plus récente et ample monographie sur les dialectes Walsertreffen (rencontres internationales walser) et a or- walser valdôtains Sprachinseldialekte Walserdeuitsch ganisé annuellement des voyages et des visites à des lo- in Aostatal dont la traduction en italien est en cours de calités de culture et de langue allemande. réalisation. L’enracinement de l’association Augusta à Issime a fait en C’est en 1988 que l’Association Augusta et le Centre Cul- sorte que ses activités se soient surtout développées en turel Walser réussirent à publier en deux volumes le Vo- faveur du langage et de la culture walser à Issime et à cabulaire avec la traduction de l’italien au titsch et au töit- Gressoney tandis qu’auprès d’autres communautés wal- schu. Dix ans plus tard, en 1998, c’est la version inverse: ser sur le versant italien du Mont-Rose ont vu le jour de l’italien au titsch et au töitschu qui a vu le jour. Actuel- quelques associations avec les mêmes buts. L’étendue de lement l’on pense déjà à une nouvelle édition revue et mise notre activité est restée limitée au Val d’Aoste notamment à jour. parce que notre association compte au nombre des asso- Très remarquable a été aussi la réalisation des archives ciations culturelles reconnues officiellement par l’Admi- sonores où tous les mots du vocabulaire sont recueillis nistration régionale et bénéficiant de ses allocations. avec leur exacte prononciation et leur emploi. Le travail le plus prestigieux et engageant a été celui pour A côté de cet engagement pour la sauvegarde et la pro- la préparation du Vocabulaire. Depuis longtemps l’on sen- motion du langage local et des expressions les plus inté- tait l’exigence de fixer un système de codification écrite ressantes de la culture walser, l’Association Augusta n’a du titsch de Gressoney et du töitschu d’Issime où le dia- pas oublié son inspiration initiale qui était celle de soute- lecte était exclusivement parlé et possédait des termes ar- nir la culture locale par des initiatives sociales et écono- chaïques bien antérieurs à ceux de la langue allemande miques en vue de sauvegarder les ressources environne- actuelle, contrairement à ce qui se passait à Gressoney où mentales et les possibilités de travail pour la population lo- la connaissance de l’allemand écrit de la part d’une bonne cale, la jeunesse notamment. partie de la population ètait répandue au moins jusqu’à la Cette tendance a rendu notre association particulièrement

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attentive à deux choix effectués par les administrations lo- clos pour retirer le bétail, les pierres qui bordent les sen- cales: celle de la R.S.A.; et celle pour le développement du tiers, les murgères et les édifices religieux. Le vallon peut vallon de Saint-Grat quoique avec des résultats peu satis- devenir un véritable «Laboratoire culturel du paysage de faisants que nos allons illustrer. la pierre et du bois». Par délibération du 16 février 2003 l’Administration Ré- Toutefois, considéré les coûts de l’œuvre, la nécessité de gionale décidait d’acquérir le bâtiment de l’Hôtel Mont recherches multidisciplinares et la complexité et la déli- Néry appartenant à M. De Coll tout en accueillant favora- catesse des travaux à effectuer nous pensions qu’il eût été blement la proposition de la 2e Commission du Conseil Ré- indispensable de rédiger une loi régionale ad hoc. Nous gional de destiner ledit complexe à une Résidence Sani- continuons de considérer cette loi indispensable pour la taire Assistée (R.S.A.) pour personnes âgées non autosuf- protection du patrimoine dans le but d’éviter des inter- fisantes ou nécessitant d’une longue convalescence. ventions inopportunes et des modes de travail peu soi- Le projet avorta par l’initiative de l’administration com- gnés. Voilà une grande préoccupation qui nous tourmen- munale de l’époque qui proposait, après trois ans, la réali- te surtout maintenant où nous pouvons nous sentir seuls sation d’une «Beauty Farm». Cette proposition n’était pas à combattre pour la défense de ce patrimoine qui nous est partagée par notre association qui, par lettre adressée au commun. Syndic et à l’Assessorat régional à la Santé le 10 mai 1996, Entre temps notre Association a été admise en 2004 au fi- soutenait l’opportunité d’une R.S.A. mettant en évidence nancement du programme Interreg IIIA Italie-Suisse pour les avantages qu’en auraient tiré les personnes âgées de le projet nommé «Paysage culturel rural alpin walser». la zone, l’accueil de la main d’œuvre locale et la vitalité du Il a ainsi été possible de réaliser d’importants relevés des village. Malheureusement la chose n’a pas abouti dans la constructions sous roche des alpages de Stein et de Bétti bonne direction et la Région a revendu le bâtiment à des dans le vallon de Saint-Grat choisi comme aire pilote pour particuliers qui en ont réalisé des appartements. un véritable «laboratoire culturel du paysage de la Pierre Le 22 avril de cette même année le Comité de direction de et du Bois». Une prochaine publication fournira une ample l’association accueillait favorablement la proposition de documentation de ce travail. l’administration régionale de réaliser un Parc naturel dans Dorénavant notre Association bénéficiera d’un digne siè- les vallons de Saint-Grat et de Bourrines avec d’évidents ge récupéré par d’importants travaux de restauration de avantages pour l’agriculture, pour l’économie du village et quelques pièces de l’ancienne maison paroissiale zar oal- pour le tourisme tant sur le plan culturel, humain et social tun Köiru obtenues en commodat gratuit de l’Institut dio- que sur celui d’un équilibre de tutelle écologique assurée césain pour le Soutènement du clergé et que nous avons en amont du territoire d’Issime. Malheureusement même inauguré aujourd’hui.en célèbrant le 40e anniversaire. ce projet régional a sombré à cause de certaines résis- Jusqu’à ce jour nous nous étions rencontrés et avions tra- tances locales et il a été réalisé avec un grand succès et vaillé en plusieurs sièges provisoires, d’abord chez Melle d’énormes avantages à dans le vallon du Maria Mosca (dès les débuts membre dévoué et actif de Mont Avic. l’association et serviable chaperon de la jeunesse du grou- Par lettre du19 janvier 2004 l’Administration communale pe folklorique dans ses déplacements), puis dans le bâti- d’Issime demandait enfin à notre association d’évaluer un ment de l’ècole enfantine et, dernièrement dans deux lo- «Projet préliminaire de développement du vallon de Saint- caux de l’ancienne «Ginhsch ketschu» (Maison Vallaise) Grat» tendant à remplacer celui du Parc. Peu de jours restaurés ces dernières années et gentiment accordés par après, le 2 février, le Comité de direction de l’association l’Administration communale. formulait sa réponse en envoyant au Syndic un document Pour conclure, l’association AUGUSTA a quarante ans et par lequel il exprimait son adhésion et sa satisfaction pour semble jouir d’une bonne santé. Souhaitons-lui longue vie les objectifs considérés par le Syndic «primaires pour la et encore de beaux succès dans l’harmonie avec ses récupération et la sauvegarde d’un site unique cause de proches voisins et tendant toujours à la sauvegarde et à fierté pour toute la communauté issimienne». Par la même l’épanouissement du particularisme local. occasion l’on mettait toutefois en évidence les difficultés Mais citons encore un de nos anciens proverbes «D’speis d’intervention dans un milieu aux profondes racines his- wackst nöit im napf» - la nourriture ne naît pas dans le toriques. Il y existe, en fait, des aires d’un intérêt natura- bol. En fait, notre association qui fête ses quarante ans se- liste marqué et d’autres culturellement fort intéressantes rait un bol vide si elle ne pouvait jouir de la collaboration par le témoignage qu’elles fournissent de la colonisation constante et qualifiée de tant de personnes d’Issime, de walser locale. Gressoney et d’ailleurs, simples témoins locaux ou Le vallon est en effet un «paysage patrimoine» témoignant illustres professeurs universitaires que nous remercions d’un ancien et bon rapport entre les activités humaines et de tout cœur et à qui nous demandons de continuer à la nature (activités de pâturage, de prés fauchés et culti- poursuivre avec nous la défense et la promotion du patri- vés, de fontaines, de murs de pierre qui soutiennent et en- moine linguistique, environnemental et culturel de notre clavent les terrains cultivés, les chemins muletiers, les en- communauté walser.

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MICHELE MUSSO

ome in tutta Europa, anche nelle Alpi i secoli XI, tardo, con quel popolamento di genti oggi definite walser. XII e XIII sono caratterizzati da incremento de- Con una strategia di colonizzazione rurale, fino allora mai mografico e produttivo. Fu importante, per la praticata, coloni di stirpe alemanna – i Walser – portaro- colonizzazione rurale e per l’antropizzazione del- no in alta quota la civiltà “montana”, oltre i 1500 metri e le alte Alpi verso nuovi spazi economici, l’opera fino ai 2.200 metri la coltivazione della segale. Questa gran- Cdei monasteri, dei vescovi conte e delle signorie feudali, i de migrazione colonica che interessò le “terre alte” fece quali concentrarono i loro interessi verso quelle vallate al- delle Alpi non più un cuneo divisorio, non più un baluar- pine fondamentali nella politica degli scambi economici. do di frontiera fra la regione del “nord Europa” e quella La lunga età medievale comportò una nuova organizza- “mediterranea”, ma un luogo d’incontro di genti diverse, zione delle scelte insediative e del parcellare fondiario, non- culture diverse e pratiche diverse di civiltà, che intrec- ché sistemi colturali, produttivi e sociali nuovi rispetto al ciandosi diedero inizio ad un nuovo assetto politico socia- mondo antico. In questa linea va letta l’estesa colonizza- le dei diversi popoli d’Europa, anche aprendo nuove vie di zione e la bonifica della montagna, nello specifico per il valico e quindi nuovi sistemi di viabilità e comunicazione. gruppo del Monte Rosa e delle regioni intorno al San Got- I Walser, anche favoriti dal miglioramento climatico del

I Beerga (mayens) del Vallone di San Grato. Sullo sfondo da sn., z’Siahuare (Bec des allemands o Corno dei laghi) 2747 m., Mühnuvurku (Colle del Dondeuil) 2388 m. d’accesso alla Val d’Ayas, Becca Torché 3016 m. e Vlu 3032 m.

1 ‘Sicchè era mescolato dappertutto’. Tratto da una registrazione con Lina Busso (*1913 †2005).

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periodo, individuarono ed aprirono i più alti valichi e la più tale, e per lo meno in origine lo stesso modello economi- ampia rete di sentieri di alta quota (come il passo del San co e sociale – hanno avuto sviluppi sociolinguistici e lin- Teodulo che mette in comunicazione il Vallese svizzero e guistici differenti, vuoi anche per il contatto secolare con la Val d’Aosta); misero in atto anche una strategia di co- altra gente, con altra cultura, per vicinanza geografica e lonizzazione con molteplici unità, ora sparse – sul model- per nuove vie commerciali intraprese. Queste comunità lo dell’Hof – ora di gruppo, le quali si distribuirono “ta- rappresentano quel “laboratorio di fabbricazioni moltepli- gliando in verticale” il pendio per ottenere unità coloniche ci” ben espresso da alcune teorie antropologiche e socio- di varia terra e bosco su vari livelli. Questo processo di co- linguistiche: se consideriamo, infatti, l’etnicità come emer- lonizzazione delle montagne alte segnò in modo tuttora ri- genza di natura storica (Cole/Wolf 1974) e non come ele- conoscibile l’assetto dei borghi, dei villaggi, delle mulat- mento costitutivo, principale e integrante della cultura di tiere e il paesaggio antropizzato. una data formazione sociale, la storia socio-economica e L’opera di colonizzazione partì dalla conca del Goms (nel Val- sociolinguistica di ciascuna comunità diventa pregnante lese), dove tribù di stirpe alemanna si erano stabilite una pri- per una comprensione del presente e per un’analisi di un ma volta dall’Oberland bernese tra il IX e XI sec., da qui a qualsiasi aspetto della cultura. poco a poco si diffuse nelle vallate alpine settentrionali, dove Il retaggio linguistico differenziatosi nelle varie versioni si svilupparono tecniche di pratiche ambientali, soprattutto dialettali proprie dei differenti insediamenti, pur ricondu- ai fini del dissodamento, irrigazione e protezione dei terreni cendosi ad un unico ceppo linguistico radicato nell’ale- più scoscesi. Tra il XII e il XIII sec., in un duplice cammino mannico alpino, è caratterizzato da un lato da tratti con- ma nella stessa direzione, i Walser si portarono a colonizza- servativi per l’isolamento avvenuto, e al tempo stesso, da re le testate delle valli del versante meridionale delle Alpi: at- fenomeni innovativi e altamente divergenti dovuti, fra l’al- traverso il passo del Gries, la Val Formazza e quindi Bosco tro, oltre al contatto con il tedesco letterario soprattutto Gurin nel Canton Ticino, Agaro, Salecchio, Ausone; attra- per alcune comunità (Gressoney, Macugnaga e Formaz- verso il passo del Monte Moro, Macugnaga; attraverso il pas- za), al contatto con altre parlate (galloitaliche e galloro- so del Teodulo, l’alta Val d’Ayas, l’alta Valle del Lys e molte manze), dialetti come il piemontese, il lombardo occiden- altre colonie sparse in Valsesia, Alagna, la Valdobbia, Rima e tale, il francoprovenzale nelle sue varianti, il francese e in Rimella, Campello Monti in alta Val Strona (una piccola val- ultimo l’italiano. le incuneata tra la Valsesia e Ossola) e infine Ornavasso, nel- Nel quadro d’insieme dei movimenti migratori e d’inse- la bassa Ossola sulla via che dal Sempione porta a Milano, il diamento di popoli nell’arco alpino, è importante eviden- più meridionale stanziamento walser. ziare l’aspetto multi-etnico, multi-linguistico e multi-cul- turale che ha portato la regione delle Alpi ad avere in sé LE COMUNITÀ WALSER IN ITALIA molteplici occupazioni “a macchia” di differenti unità etno- Le comunità walser della Valle d’Aosta (Issime e Gresso- culturali entro stessi territori. I nuovi nuclei insediativi nel- ney) e del Piemonte (Alagna, Macugnaga, Rimella e For- le terre montane furono caratterizzati da stretti vincoli am- mazza), ancora vitali dal punto di vista linguistico – pur bientali, geografici e politici entro i quali si radicò un nuo- condividendo la stessa epoca d’insediamento, la fase pio- vo sistema comunitario incentrato su unità agrarie ai di- nieristica di “adattamento” nella nuova “nicchia” ambien- versi livelli di quota, come il già citato Hof.

Il Colle di Loo, salendo verso il passo del Maccagno: le porte per la Valsesia.

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Uscita al pascolo al mayen del Léjunh – Lion, Vallone di Tourrison, 4 giugno 2005.

d’Issime, come vedremo più avanti. Per se- coli e quasi fino ad oggi, il “ rura- le”, prima sotto il signore feudale, con il si- stema “dell’affitto ereditario” e poi, dalla metà del XVIII secolo, con il riscatto delle terre ai coloni, è stato un sistema unitario chiuso, fondamento delle comunità conta- dine montane.

LABILI CONFINI Il paese di Issime, posto a metà della valle del Lys – la più orientale delle valli valdo- stane a confine con il Piemonte – ad una quota di 1000 metri, già stabilmente abita- to da una popolazione romanza sin dal X sec., ha avuto un modello iniziale d’inse- diamento della popolazione alemanna a “mosaico”, con stretti rapporti con la po- polazione francoprovenzale circostante (Bodo, Musso, 1994), e una convivenza con quest’ultima che dura tutt’oggi. Il paese si estendeva dall’Orrido di Guille- more, a confine con il comune di Fontai- nemore, fino alla zona chiamata Schilèri (Pont Trenta), a confine con il territorio di Gressoney-Saint-Jean; questo fino al 1952 quando fu istituito il comune di Gaby, un tempo villaggio di Issime. Questa “Unità rurale”2, confinava a ovest con la Val d’Ayas, con la quale è messo in comunicazione attraverso i colli del Don- deuil, di Chasten e di Frudiere e ad est con il Piemonte. I colli, del Lupo (nel vallone di Tourrison), della Grande e Piccola Molo- Il luogo per l’abitato doveva essere messo a disposizione gna (nel vallone di Niel), e della Vecchia (gli ultimi tre, dei coloni insieme alla terra coltivabile necessaria per il oggi nel territorio di Gaby), mettevano in comunicazione loro sostentamento. Una delle chiavi di lettura dei feno- il territorio di Issime con il Biellese e precisamente con la meni insediativi è, infatti, certamente da ricercarsi nello Val d’Andorno (Piedicavallo e Rosazza), e attraverso il Col- stretto legame tra colono e signore feudale e nelle suddi- le di Lazoney (sempre nel vallone di Niel), quindi il passo visioni territoriali tra i vari feudatari che si contesero an- del Maccagno e il Colle di Loo, con la Valsesia. che territori relativamente piccoli. I feudi di proprietà per- Un sistema complesso, quello viario, che si snoda nei di- sonale dei signori che avevano la giurisdizione sul proprio versi periodi storici in modo differente. Persistenze note- territorio in epoca antica non si devono immaginare mol- voli sono i punti d’attraversamento, i valichi che, con il mo- to grandi, i territori apparivano frammentati. In conformità dificarsi degli assetti politico-istituzionali ed economici a tale frammentazione che deve dunque essere posto il possono essere stati privilegiati o abbandonati. problema reale delle zone d’insediamento e delle succes- La fitta rete di sentieri che attraversava il territorio d’Issi- sive comunità costituitesi. me, era funzionale all’attività della pastorizia e all’attività Preme qui rilevare che si attuarono in tal modo pratiche di transito delle merci che sostenevano l’economia del pae- sociali e ambientali sagacemente attente alla conserva- se. Era costituita, da una griglia di percorsi complessa, in- zione di queste “unità rurali”: su questo s’incentrò la stra- terna al territorio, d’accesso ai diversi nuclei insediativi e tegia nell’esercizio dell’attività rurale, non tanto in chiave agli spazi per l’attività agricolo-pastorale e, da due diret- di opposizione “geo-etnica”, così come dimostra il caso trici viarie dirette all’esterno, funzionali agli scambi com-

2 ‘Unità rurale’ costituita, da abitazioni permanenti, prati da sfalcio e campi di fondovalle (piano), da abitazioni temporanee, prati da sfalcio e campi di mezza montagna (i cosidetti mayens / beerga, fino alla prima metà del XIX secolo ancora abitati tutto l’anno), dalla fascia degli alpeggi tramalj / alpi e dei boschi per il legname da costruzione, dai prati di monte incolti myir / schelbiti, dalle consorterie per la raccolta di erba selvatica o del legname (da ardere e da costruzione), e non ultima dalla risorsa di legna e erba selvatica offerta dai beni comunali.

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merciali, culturali e anche legati all’attività della pastori- versa disponibilità delle risorse agro-pastorali. Dalla se- zia: una con direzione est-ovest, andava dalle valli pie- conda meta del XIX secolo, infatti, alcuni abitanti di Gaby montesi di Biella e della Valsesia a quelle valdostane, con e di Niel acquistarono alpeggi nei valloni laterali d’Issime, le mulattiere di valico attraverso i colli sopra citati, e l’al- in quello di Bourinnes ma anche nel Vallone di San Gra- tra con direzione nord-sud lungo la Valle del Lys, comu- to, nello stesso tempo un sempre maggior coinvolgimen- nicante con Pont-Saint-Martin, bassa Valle d’Aosta, e con to degli issimesi nella “pratica dell’alpe” cominciò, in ef- il Piemonte, Ivrea ed il Canavese. fetti, a realizzarsi nel momento in cui l’emigrazione sta- Il territorio era diviso dal punto di vista amministrativo, gionale declinò e poi rapidamente si arrestò. In prece- fino al 1763, in tre parti ‘Tiers d’Issime’, con i rispettivi sin- denza, quando l’emigrazione estiva era massiccia si può daci, ‘Le Tiers dessoubz soit du Plan, le Tiers de la Monta- essere pressoché certi che i mestieri dell’edilizia abbiano gne e le Tiers dessus’, rispettivamente corrispondenti agli posto precocemente in posizione subalterna le attività pa- attuali, fondovalle d’Issime (compreso il Vallone di Tour- storali. L’emigrazione stagionale, pur sopravvivendo con rison) sede oggi del capoluogo, Valloni di San Grato e di sufficiente vigoria fino al 1936, quando il regime fascista Bourinnes (valloni laterali d’Issime) e comune di Gaby. bloccherà definitivamente l’uscita verso l’estero, anche ad Dal punto di vista etnico le due popolazioni, quella tede- Issime, come in innumerevoli altre località alpine, comin- sca e quella franco-provenzale, erano variamente distri- ciò a manifestare segni di declino subito dopo la fine del- buite all’interno del territorio. Antiche zone d’insedia- la prima guerra mondiale, tramutandosi sempre più fre- mento walser erano il Vallone di San Grato e di Bourinnes, quentemente in emigrazione permanente. Si attuò così il villaggio di Niel (si trova ad una quota di 1535 metri, una riduzione della pratica dell’affitto dell’alpe e, dunque, oggi all’interno del territorio del comune di Gaby, fino al una contrazione della presenza di forestieri negli alpeggi principio del XX secolo era ancora tedescofono, fu quindi del territorio issimese andando verso un progressivo coin- abbandonato agli inizi degli anni ’60 del novecento), e i vil- volgimento della popolazione nelle attività pastorali. Per laggi del piano, da lou Gòaby a Pontrenta, che si trovano arrivare, quindi, alla storia recente, quando gli issimesi ab- a nord oltre il torrente di Niel alla confluenza con il Lys, bandonano, nei primi anni ’70 del secolo scorso, la pro- oggi compresi nel comune di Gaby. duzione di chiesch-formaggio e si orientano a quella di fon- Ad una reale povertà e frammentazione dei terreni agri- tina, attuando così un doppio spostamento di confine, non coli, si accompagnavano ad Issime, così come in molte val- più rivolti alla produzione di toma ma di fontina, non più late alpine, i proventi dell’allevamento e dell’agricoltura verso il Piemonte ma verso la “comunità valdostana”. con il procacciamento di redditi supplementari attraverso Va segnalato, infine, l’intenso flusso verso Issime, fin dal l’emigrazione e l’affitto di molti alpeggi. Assistiamo così, XVII e fino alla prima metà del XIX secolo, come nel resto da una parte ad una massiccia emigrazione temporanea e della Valle del Lys e della Valle d’Aosta in genere, di mae- stagionale, fin dal XVII secolo come documentato, di uo- stri intagliatori provenienti dalla Valsesia che portarono il mini, di entrambi i gruppi etnici, nel Ducato d’Aosta, in Sa- barocco in Valle. Questi ultimi realizzarono grandiosi al- voia, nel Delfinato, e nella Svizzera romanza (Remacle, tari lignei, intagliati e riccamente scolpiti e decorati, come 2006, p.39), in qualità di muratori e scalpellini e di donne ne è prova il magnifico altare maggiore della parrocchia- impegnate, nel paese, nell’attività agricola, e dall’altra alla le di Issime e di altri presenti nelle numerose cappelle di- presenza, nel periodo estivo, di gente proveniente dalla sperse sul territorio delle due parrocchie di Issime-Saint- Bassa Valle, dal vicino Canavese e di pastori di pecore dal Michel (Gaby) e Issime-Saint-Jacques (Issime). Biellese che affittavano parte degli alpeggi. La produzione casearia portò ad un intenso scambio di SITUAZIONE LINGUISTICA prodotti, quali burro e formaggio (tome), verso il Pie- Non si può dunque prescindere da quanto si è appena monte (Biellese e Canavese), in cambio di zucchero, sale, esposto per approcciare uno studio di analisi linguistica, riso, mais e pasta. sociolinguistica e anche di eventuale progetto di tutela del- Prima della costruzione della strada, che percorresse ver- le comunità in questione. Sono comunità caratterizzate da ticalmente in tutta la sua lunghezza la valle del Lys, il mer- repertori linguistici complessi, spesso da repertori “so- cato del burro e del formaggio seguiva le vie da secoli vi- vraccarichi” (Berruto 1993, p.7), tri- o plurilingue, con trat- tali che mettevano orizzontalmente in comunicazione val- ti sociolinguistici che le differenziano l’una dell’altra; con li parallele attraverso i passi. A fine stagione la produzione una variegata gamma che, partendo dal caso di Formaz- di tome degli alpeggi era portata, a dorso di mulo, al di là za, per dare un esempio - comunità caratterizzata da una di quei valichi che collegavano la Valle del Lys con il Biel- diglossia o meglio dilalia italiano/dialetto walser-titsch - lese. Lì, appena oltrepassata la cima, s’incontravano i com- porta al caso di Issime dove sembra particolarmente ap- mercianti biellesi pronti a pesare la merce e a ritirarla. propriata l’etichetta di “minoranza linguistica di secondo Questa specializzazione nella produzione e commercio di ordine”, con la quale si intende una piccola minoranza al- specifici prodotti caseari è tale che è consuetudine rico- l’interno di una minoranza linguistica più ampia (France- noscere che i produttori erano gli issimesi, e i commer- scato, Solari, 1994, p.43). cianti dei prodotti caseari erano quelli di ‘Gaby’ e di Niel, Formazza, trovandosi in una posizione privilegiata per gli oltre ai mercanti del Biellese; specializzazione che ha fi- scambi commerciali fra nord e sud delle Alpi attraverso il nito con il connotare, nel corso del XX secolo, l’identità dei passo del Gries, ha sempre mantenuto stretti contatti con due gruppi, trovando espressione in un detto in patois di la madre patria (Valle del Goms), ma con la decadenza nel- Gaby: ‘Tsei dou Gòaby tchètoun tout, tsei d’Eseima vèndoun l’uso del passo e con la creazione del nuovo Stato unitario, tout’ – Quei di Gaby acquistan tutto, quei d’Issime vendon l’italiano diventa non solo la lingua usata dal governo e nei tutto. Connotazione da ricondurre, probabilmente, alla di- testi formali ma passa progressivamente ad essere usata

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Un vecchio piéllje. anche in ambiente informale (come d’altronde in Italia ac- GLI ETNOTESTI cade nella gran parte dei casi regionali). Traspare immediatamente dalla lettura delle interviste sot- Molto diverso il caso di Issime, minoranza walser inseri- to riportate la non corrispondenza fra l’attuale confine am- ta nella minoranza francoprovenzale valdostana, dove è ef- ministrativo dei comuni d’Issime e di Gaby e la reale di- fettivamente esteso ad un’ampia fascia della popolazione stribuzione dei due gruppi etnici, quello alemanno e quel- l’uso del francese, italiano, piemontese, francoprovenzale lo franco-provenzale. Improvvisamente, nel 1952, i due (varietà del paese di Gaby) e dialetto walser-töitschu (Dal gruppi si trovano ad avere un confine segnato. Demarca- Negro, 2002, p.35), vera “isola linguistica” dunque, dove i zione che, nella realtà della vita contadina di allora, anco- contatti con il paese d’orgine sono sempre stati molto scar- ra molto attiva, non trovava corrispondenza. Con la legge si e la competenza del tedesco letterario nulla3. Regionale n.1 del 31-3-1952, la frazione di Gaby si è costi- Una storia di contatto molto antica che dura da almeno tuita in comune autonomo. È interessante leggere ciò che otto secoli, simile ad un’altra comunità walser piemonte- scrisse, in quell’occasione, Mons. Stévenin (originario di se, quella di Rimella in Valsesia; differenza fondamentale Gaby): “[...] Notre Conseil s’est démontré, en cela, consé- con l’attigua comunità walser di Gressoney alla testata del- quent avec lui-méme, avec ses principes de décentralisation la valle del Lys, separata da Issime, fino al 1952 come si è et de respect des groupes ethniques et linguistiques. En ef- detto, da un confine amministrativo, non geografico. Oggi fet, l’histoire avait uni deux populations d’origine et il comune di Gaby si trova fra le due comunità. A Gresso- de langue différentes” (Bérard 1997, p.136). ney il contatto con il mondo germanofono non è mai ve- Il confine etnico-linguistico, oggi stabilito in Issime / Gaby nuto a mancare, per lo meno fino al primo quarto del XX per semplificazione, in realtà apre, nell’immaginario di chi sec. I gressonari sono conosciuti per aver intrapreso in- lo segnala e di chi proviene da Issime o/e da Gaby, ben al- tensi scambi commerciali con la vicina Svizzera e la Ger- tri confini difficilmente definibili. Confini che nel corso dei mania, tanto da essersi accollati l’appellativo di krämer secoli si sono spostati, e che delineano quel mosaico lin- mercanti. guistico di cui oggi i gabesi e gli issimesi sono gli eredi. A Gressoney, pur ritrovando fenomeni del bilinguismo val- Di qui l’imbarazzo e la difficoltà di Lina nel definire ‘quel- dostano italiano-francese, non è presente il francoproven- li al di là del confine’, che sfocia nell’espressione ‘misti- zale, oggi come un tempo (Zürrer, 1999). Il titsch di Gres- lingue’ “Sicchè ischt phieri gsinh gmischluts“ o nella dif- soney appare così lontano dal töitschu di Issime tanto che ficoltà di Maria a stabilire di dove fosse originario il padre nelle funzioni comunicative fra le due comunità è usato il “van Éischeme ischt krat gsinh méin pappa” (d’Issime c’e- piemontese o l’italiano. ra solo mio padre) e poco oltre “worom méin pappa ischt

3 Il gruppo francoprovenzale (di Gaby) utilizza il patois, il piemontese e l’italiano. Il töitschu è parlato da quelli, che pur vi- vendo a Gaby, sono originari del gruppo tedesco. Nell’interagire fra i due gruppi, la lingua usata è il patois nella varietà di Gaby, soprattutto da persone di mezza età ed anziane, fra i più giovani, il piemontese e l’italiano.

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gsinh van in z’Uberlann” (perché mio padre era di Gaby), fino ad arrivare ad un mutamento di codice linguistico van / des (töitschu / francese) per specificare “…d’andrun goavunu ischt gsinh van Stévenin, auch des Stévenin eis deeru van in z’Uberlann” (l’altra baita era degli Stévenin, anche degli Stévenin uno di quelli di Gaby). Gli etnotesti sotto riportati definiscono questioni com- plesse quali identità, territorio, lavoro, organizzazione so- ciale, scambi commerciali, emigrazione, e non ultima lin- gua e uso linguistico. Per concludere possiamo affermare che, in questo com- plesso quadro economico, sociale e linguistico venuto a de- linearsi all’interno del territorio d’Issime, la capacità di sa- persi integrare e la qualità dinamica di esprimersi in diversi idiomi, sono stati d’estrema importanza per la sopravviven- za culturale e fisica di queste due comunità d’antica stirpe.

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Issime-Pra inferiore, intervista del 19 febbraio 2000 Maria Stévenin Vitorsch ved. Linty (*1917), a Maria Stévenin Vitorsch ved. Linty (*1917) 19 febbraio 2000.

Vir ol vünv vörti, war hen gvoarit. Beit lugi! um voan a war Quattro o cinque volte ci spostavamo da un alpeggio all’altro. hen gvoarit hei im Ronh. Wiss nöit ol di wissischt woa z’ischt? Aspetta! In principio ci portavamo al Ron. Non so se sai dove D’iesta. Té war séin gsin kannhen im Pioanu, té van in Pioa- sia? La prima. Poi andavamo a Pioanu, poi da Pioanu al Galm nu im Galm – Wissischt woa ischt dan Galm? – Ecco ouf, doa – Sai dov’è il Galm? – Ecco su, là vicino alla cresta, proprio so- bei kredsu, kra uab Sen Kroasch Gumbu. Un té z’Trusi, un pra il Vallone di San Grato. E poi a Trusi, e poi da Trusi scen- té darnoa van im Trusi séwer gcheen amingier im Pioanu, devamo di nuovo a Pioanu, in settembre. E poi scendevamo nuo- Septembre. Un té darnoa séwer gcheen im unner Ronh, as vamente al Ron di sotto, un po’ di giorni, qui nella prima, e quin- poar toaga, héi in d’iesta, un té séwer gcheen amum in Proa. di scendevamo di nuovo al Pra. Sicchè war hen gvoarit vünv vörti. Un van im Galm gcheen Sicchè ci spostavamo cinque volte. E per scendere dal Galm a Tru- in Trusi, das … dou pischt nji passrut – wir hemmu gseit si, che .. tu non sei mai passato .. quel posto lo chiamavamo Léi- d’Léitru, ischt in d’schürfu, dsch’hen kheen gmachut, wiss tru [Scala], era nel dirupo, avevano fatto, non so .. come gradini, nöit .. wi staffla, wi staffla. In dar iesti, wa binni nöit gsinh come gradini. All’inizio, ma non ero abituata, i primi anni avevo gwantz, d’iesti joari henni kheen a vuacht z’passrun ingier paura a passare giù di lì. Poi mi sono abituata, passavo con i ca-

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doa. Darnoa binni gsinh gwantz, bin passrut mit da léddunu, richi, ma in principio in quel pezzo dovevo posare il carico. Avevo wa in dar iesti da stuck doa hennemer mussun tun ambri paura, avevo quasi ancora paura a scendere vuota, le prime vol- d’léddini. Hén gvrücht, bin … hen villje noch gvrücht cheen te. E poi dopo quando presi l’abitudine scendevo con il carico, ma ingier liers, d’iestu vörti. Un té darnoa wénn henni dén kiat il primo anno dovevo posare il carico, avevo paura. Se in qualche dan brouch un té binni gcheen mit da léddunu, wa z’iest joar caso fossimo caduti da là, saremmo finiti giù in un grosso buco pie- henni franh mussu tun z’wandlu ambri d’léddini, das henni no di ontani (nani), saremmo morti. Invece le vacche, invece le gvrücht. Aswi wértewer gvallen van doa, wértewer kannhe vacche, con le vacche facevamo il giro largo, andati giù quasi non lljéivru ambri in an gruass luch vollz truasni, wértewer gs- proprio fino a Pioanu, più o meno a metà strada da Pioanu, e poi inh aweck. Inveci d’chü, inveci d’chü, d’chü hewer gmachut tagliavamo fuori per quegli ontani, c’era una strada per andar su. dan gruassen tor, kannhe ambri villje nöit franh unz in d’Pio- Ora non c’è più niente! Ora è tutto pieno d’alberi. anu, pì o meno halbe weg van in d’Pioanu, un té séwer grif- Là [oggi] c’è un affittuario che ha tutto il Vallone. Un tempo an- fen ouf tur déi truasnara, ischt gsinh a weg vür goan ouf. davamo su, non so se cinque o sei alpigiani, solo qui così senza Nunh ischt etwa khés dinh mé! Nunh ischt allz vollz bauma. calcolare quelli di Valniro. C’erano ancora tre a Valniro. Sai dov’è Doa’scht doa an züafter das giat alli d’Gumbu. A voart séwer Valniro? Là andavano ancora su in tre, tre alpigiani, e gli altri kannhen ouf, wiss nöit vünv ol secksch alpara, nuan héi sua, eravamo in sei sicuramente. Aspetta! Ecco, noi . due a Pioanu, oan déi van in Valniro. Ischt noch gsinh dröi in Valniro. Wis- noi e Robert Jaccond di Gaby, che sarebbe stato un cugino di mia sischt woa ischt Valniro? Doa sén noch kannhen ouf dröi, madre, un cugino primo. E poi c’era .. là quei due al Ron. Al Ron dröi alpara, un d’andru séwer gsinh seckschi sicher. Beiti! c’era, andavano alla Müna, due di Gaby, non di Issime, che ave- Ecco, wir . zwei in d’Pioanu, wir un Rubert [Jaccond] van vano gli alpeggi su di lì .. (Interv. Il nome?) Aspetta! Il nome, uno Uberlann, das wérti gsinh an küssinh van méin mamma, an era Djoaljou [‘Giovannino’, diminutivo in töitschu uscente in –llj] iesten küssinh van méin mamma. Un té darnoa ischt gsinh e l’altro .. sì gli dicevano Djoaljou [il cui alpeggio era così costi- .. doa di zwei im Ronh. Im Ronh ischt gsinh, séntsch kann- tuito: Wéschpenécku, Mühnu, Meerwi e Boalmalundja], ma hen in d’Mühnu, zwei van in z’Uberlann amum, nöit van Éi- era un soprannome [originario di Niel], non so se fosse Tousco o scheme, das dsch’hen kheen d’alpi ouf doa … (Interv. Da .. e qui, l’altra parte, l’altra baita era degli Stévenin, anche degli noame?) Beiti! Da noame, eis ischt gsinh lou Djoaljou un Stévenin uno di quelli di Gaby, sempre di Gaby [alpeggio così co- z’andra … ja dschi hen mu [pronunciato ‘tschammu’] gseit stituito: Ronh di sopra, Mühnu e Meerwi]. Invece quello (l’al- lou Djoaljou, wa ischt dén gsinh an ubernoame das, wiss nöit peggio) dove andava un tempo Filippo [Consol], Stuale [alpeg- ol z’séji gsinh Tousco ol … un héi, d’andrun téil ischt gsinh, gio così costituito: Muntuschüz, Stuale, Goaventschi e Piannhi], d’andrun goavunu ischt gsinh van Stévenin, auch des Stéve- era l’alpeggio più bello del Vallone, era grande, grande da carica- nin eis deeru van in z’Uberlann, génh van in z’Uberlann. In- re molte vacche, quello era da quaranta vacche, sì quaranta vac- veci déja woa ischt kannhe Filip a voart, Stuale, ischt gsinh che tutta l’estate. Sicchè due a Pioanu, due alla Müna, e quelli an alpu d’hübschta van in d’gumbu, ischt gsinh gruassi, erano cinque e poi ancora a Tschachtulljustein [alpeggio così co- gruassi das het troage mia chü, déja doa ischt gsinh virzg stituito: Tschachtulljustein, Beauregard e Chléckh], sei; un tem- chü, jia virzg chü alle summer. Sicchè zwei in d’Pioanu, zwei po quando andavo io, c’era anche Beniamino buon anima, Be- in d’Mühnu, un das doa ischt vünvi un té ischt noch gsinh niamino Linty [z’Nottrisch], ma non era suo, lo affittava da [dai Tschachtulljustein, seckschi; a voart wénn ich bin kannhen discendenti di Luis Joseph Linty Munnuku] … Filippo lo affitta- ich, ischt noch gsinh z’sielig Beniamino, Beniamino Linty, va anche da uno di Gaby, dal Ritchou [fam. Fresc], uno che era wa ischt nöit gsinh dschéina, is het dscha züeft mit …. Filip giù per le cascine, giù per Ivrea. D’Issime c’era solo mio padre, het dscha auch züeft mit eis van in z’Uberlann, va lou Rit- mio padre l’ha ereditato [l’alpeggio]. Perché un tempo c’era il Co- chou, eis das ischt gsinh ambri tur le cassine ambri van Ee- mune, Issime – Gaby, era tutto insieme, mentre qui in questo val- bri. Van Éischeme ischt krat gsinh méin pappa, das méin lone erano più o meno tutti di Gaby, tutti di Gaby. Mio padre l’ha pappa het dscha érbit. Worom a voart ischt gsinh la com- ereditato da suo padre, perché mio padre era di Gaby, mio non- mune, z’Éischeme – Uberlann, ischt gsinh allz zseeme, un no, il nonno, il vecchio Vittorio, e poi dopo ha di nuovo messo il darwil héi disch gumbu ischt pi o meno alli van d’uberlén- nome Vittorio al figlio, e poi mio fratello era di nuovo Vittorio. E nara, alli van d’uberlénnara. Un méin pappa het dscha auch poi dopo – aspetta dove siam rimasti? – … sì dopo, c’erano quei érbit van dschéin pappa, worom méin pappa ischt gsinh van sei alpigiani là nel vallone e noi tutti facevamo lo stesso lavoro, in z’Uberlann, méin oalten pappa, il nònno [piem.], dar oalt cosa vuoi si doveva trasportare tutto, tutto il menage da una ca- Vitor, un té darnoa hets amum gleit noame Vitor dam su, un sera all’altra, tutte le volte che si aveva .. quando finivamo il pa- té méin bruder ischt amum gsinh Vitor. Un té darnoa – beit scolo in un posto, dovevamo andare in un altro … Il formaggio lo woa séwer gsinh? – … ja darnoa ischt gsinh déi secksch al- portavamo sempre giù a Pioanu, dal Galm, e da Trusi . lo por- para doa in d’gumbu un war hen ellji toan z’selb weerch, was tavo sempre giù io e salarlo tutti i giorni, nel periodo in cui an- willt ischt gsinh z’voaren allz, da mennedsche van eir goa- davo io salavo un giorno si ed uno no, quando non salavo porta- vunu zar andra, chaque voart das mu het .. wénn war hen vo il formaggio, due formaggi, e venire a salare e sistemare [cu- kheen glljéivrut d’weidu in an uart, war hewer mussun goan rare] i formaggi che erano nella cantina, sai? La cantina era a in d’andra …. Da chiesch hewer génh brunnhen ingier in Pioanu e poi a San Michele – c’era una buona cantina con le vol- d’Pioanu, van im Galm, un van in Trusni. génh brunnhen in- te a botte, con le volte che facevano una volta [in pietra] – e poi gier ich un gcheen soalze, all toaga, darwil das bin gsinh a San Michele quando venivamo a Pioanu … un po’ le mie so- kannhe ich an tag jia un dan andre na, nöit soalze, un troan relle e un po’ io, e si veniva a prendere per portare giù qui al Pra, ingier da chiesch, zwia chiedscha, un gcheen soalzen un red- giù qui al Pra di sotto, tutto il formaggio prodotto durante l’esta- dusurun ellji déi das sén gsinh doa in d’kruatu, wissischt? te, tutto il formaggio che avevamo fatto, di tutta la campagna esti- D’kruatu ischt gsinh in d’Pioanu un té darnoa z’Sen Michiel va. Poi veniva il commerciante a portarci un po’ di soldi, veniva – ischt gsinh an gut kruatu mit vuati, mit d’vuati das dschi a comprare e dopo non so dove li portavano, venivano sempre dei

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Alpeggio di Woart – Vallone di San Grato, agosto 2005. La preparazione del panetto di burro. hen gmachut a voart, ischt gsinh an gut chiasch kruatu – un té darnoa Sen Michiel wénn séwer gcheen in d’Pioanu .. as söiri méin wettin un ich, un doa sua, séntsch gcheen gia un troagen ingier in d’kruatu héi im Proa, ingier héi im Undren Proa, alli da chiesch van alli d’kampunju, alli da chiesch das war hen gmachut, alli d’kampunju. Darnoa ischt dén gcheen dar chriemer n’ündsch brinnhen as poar solda, is gcheen chaufen un darnoa wiss nöit woa dsch’hen dschu troa, ischt génh gcheen chriemara phieri tur ellji d’alpara, leesen da chiesch un troan ambri tur d’stéddini, wider varchaufe, wis- sischt? Lebtaga! … Wiss nöit wi séwer noch héi, un a voart un an- nuvörtu noch génh wuss, déi das sén gsinh vür a mich noch wuss noch, déi doa hentsch noch astenturut z’esse, njanka anner den schlömmilch un burru [dal patois ‚bor- ra‘] un as söiri ziggere, hentsch nöit gsia. Wir hen noch génh brunnhen uger un kesse .. milch na na, milch séwer gsinh avoari, d’milch wénn mu geit z’alpu: “Se d’beive ël lait, d’beive tut ël fait” [proverbio piemontese]. War hen trunghen schlömmilch un burru wir auch, un te mogoara zam ümmis hewer gmachut etwas anner, darmit! Wa a nap- futu burru un dri puluntu ischt génh gsinh! Wéilu d’mam- ma het gschikht ouf, a voart zar wuchu wénn séwer gcheen ingier brinnhen dan anghe. Dan anghe hewer brunnhe héi dar mammu, un té darnoa d’mamma het dschu distriburut is, in d’üerter woa dsch’hemmus ghoeischut, la! Dasch sén commercianti in giro fra tutti gli alpigiani, a raccogliere il for- gcheen gia, das ischt kannhen awek wuchu um wuchu. maggio e portarlo giù per le città, per rivendere, sai? Wéilu bin gcheen ich, un wèilu ischt gcheen a ma das war La vita! … non so come facciamo ad essere ancora qui, una hen kheen ouf chnecht mit ündschen andre. Dou hescht- volta e ancora prima sempre ancora peggio, quelli prima di sis nöit pniat, ankwe ischt gsinh tsei de Kundi, ischt gsinh me stavano ancora peggio, quelli là stentavano ancora a man- van i Njil, wa is het dschich génh pheebe héi [im uabren giare, nient’altro che latticello e brossa [latticino ottenuto dal Proa]. siero] e un po’ di ricotta non vedevano. Noi ne portavamo an- Ischt gsinh kra Filip das het kheen dar üaschil, dür in Stua- cora su e mangiato .. il latte no, no, per il latte eravamo ava- le. Das doa het kheen dar üaschil, Filippo un Luigina. Wénn ri, il latte quando si andava in alpeggio: “Se beni il latte, bevi dschi sén kannhe Stuale, dschiendri, dschiendri hen dscha tutto ciò che puoi ricavarne”. Bevevamo latticello e brossa an- züeft, ischt nöit gsinh ürriun d’alpi, dschi hen dscha züeft, che noi, magari per pranzo preparavamo qualche cosa d’altro, wi Benjamin, allz eis. A söiri zéit henni gsian das hets kheen insieme! Ma una scodella piena di brossa e dentro polenta c’e- an üaschil. Nunh .. si wénn hets dscha kheebe chonn der ra sempre! Ogni tanto la mamma mandava su, una volta la nöit seen! Kwe ich bin kannhe z’kampunju unz das henni- settimana, quando venivamo giù a portare il burro. Il burro mich gmannut, un té darnoa binni gmannut, henni lljéivrut lo portavamo qui alla mamma, e poi ci pensava lei a vender- noa . anza mi sollun mannun as joar va vür. Un té darnoa Vi- lo, nei posti dove glielo chiedevano, la! Lo veniva a prendere, tor, doa sua, het kheeben, nöit gvunnen a chnecht, wissischt? andava via una volta la settimana. Ogni tanto venivo io, e ogni Ischt gsinh an quarante huit, un z’het nöit gvunnen da tanto veniva un uomo che avevamo come garzone. Tu non l’hai chnecht, doa subitt wénn war hen sollun kheen trassurun conosciuto, perché era uno di quelli di Giocondo [famiglia di [dal francese ‘tracer’ tracciare, fissare] z’ielugu, ich un méin Gaby], era di Niel, ma ha sempre vissuto qui al Pra superiore. ma .. un doa sua, un té darnoa hen gseit ‘lugi, töischewer C’era solo Filippo che aveva l’asino, di là a Stuale. Lui aveva l’a- date, tüwes dén z’joar, tüwes dén mia an zéit, nunh höir sino, Filippo e Luigina. Quando andavano a Stuale, loro, loro mann dé nöit loan méin bruder einigs, oan da chnecht’. Bin- affittavano, non era loro l’alpeggio, lo affittavano, come Benia- ni kannhe ouf amum ich, un henni gloa varlljieren le maria- mino, pure lui. Per un po’ di tempo ho visto che aveva l’asino. ge vür as joar. Forcé ischt nöit gsinh, darwil hewer muan tun Ora .. da quando l’abbiano preso non saprei dirti! Perché io sono wi war hen wélljen. andata a fare la stagione fino a che mi son sposata, e poi mi sono Ouf toa z’alpu, wa war hen génh khenn vünv un zwénzg, pì sposata, ho smesso dopo .. comunque avrei dovuto sposarmi un o meno, vünv un zwénzg, acht un zwénzg [chü]. Allu ünd- anno prima. E poi Vittorio, là così, non aveva trovato un garzo- schu séntsch nöit gsinh, war herru génh kiat z’züaft, worom ne, sai? Era nel 1948 e non trovava un garzone, là subito quan- in dar iesti wénn war hen voagen a z’goa, noa dam chrig. Vi- do avremmo dovuto fissare il matrimonio, io e mio marito .. e tor isch gsinh chrigschma, wissischt? Un sua hewadscha poi ho detto “guarda, cambiamo la data, lo facciamo l’anno pros- kheen varzüeft disch alpu, wissischt? Un té dscha kheen simo, lo facciamo prima, ora non posso lasciare mio fratello solo”. amum asì das Vitor ischt gsinh gcheeme en quarante trois, Sono andata di nuovo su io, e ho lasciato perdere il matrimonio

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das Vitor ischt gsinh – méin bruder – ischt gsinh im chrig. per un anno. Forzato non era, potevamo fare come volevamo. Wa z’het muan askappurun du, en quarante trois ischt gs- Su in alpeggio, avevamo venticinque, più o meno, venticinque, inh in Grecia, wissischt? Un du, ievun das het voagen a la vent’otto vacche. Non erano tutte nostre, ne prendevamo sempre storia di partigia-n das ischt kannhe vürsich unz en quarante in affitto, perché all’inizio quando abbiamo iniziato ad andare, cinq. Wiss das war hennüntsch mussun khoalten ouf tur dopo la guerra. Vittorio era in guerra, sai? E così avevamo affit- d’alpi mit stérji, séwer kannhe ouf mit déju das war hen tato l’alpeggio, sai? E poi l’avevamo di nuovo preso dal momento gvunnhe – chü – ündschu déju das war hen kheen héi, ach- in cui Vittorio era tornato nel 1943, che Vittorio – mio fratello – tu, zienu, war hen kheen kheeben wir da winter. Un tanto era in guerra. Ma ha potuto scappare, nel ’43 era in Grecia, sai? war hen mussun gian z’züeft, war herru nöit kheeben mia. Prima che iniziasse la storia dei partigiani che è andata avanti Wénn ischt gsinh méin pappa, z’herru génh kheen as fino al ’45. So che abbiam dovuto per forza nasconderci su per gli zwénzgi dschéiru, z’het nöit gruasch kiat doa .. zar milch, alpeggi, siamo andati su con quelle che abbiam trovato – vacche wissischt? Van endri. Inveci darnoa wénn dar pappa het – le nostre quelle che avevamo qui, otto, dieci, che avevamo noi nümmi muan goa, darnoa hewer mussun pheeben nuan in inverno. Un tanto ne dovevamo prendere in affitto, non ne ave- déju das war hen muan pheebe wir da winter mit z’hoei das vamo abbastanza. Quando c’era mio padre, lui ne aveva una ven- war hen widerzuahen. Nöit wi nunh dasch lécken i dréiszg, tina delle sue, non ne prendeva tante là .. da latte, sai? Di altri. virzg chü im goade un chaufen z’hoei. A voart ischt gsinh Invece quando il papa non ha più potuto andare, dopo dovevamo ‘Chi ch-a compra ël fen, sa l’è nen pouvr òm lo ven’ tenere solo quelle che potevamo tenere in inverno con il fieno che [proverbio piemontese], wi ‘Se d’beive ël lait, d’beive tut ël ritiravamo. Non come oggi che mettono in stalla trenta, quaran- fait’ Un goan z’alpu un goan tringien d’milch ischt gsinh .. ta vacche e compran fieno. Una volta si diceva: “Chi acquista fie- doa ischt gsinh génh la quantité machut la quantité vür no, se non è povero lo diventa”. Come “Se bevi il latte, bevi tutto muan machun da chiesch génh gruassur, un balli anghe ciò che puoi ricavarne”. Andare in alpeggio e bere tutto il latte era gruassur. Ischt war tétti tringien ellji d’milch, geit a schidd- .. è sempre la quantità che fa la quantità per fare formaggi sem- schutu [lett. ‘una secchiata’ cioè un secchio pieno di latte, pre più grossi, e pani di burro più grossi. È che, se avessimo be- dal piem. ‘sigili-n’. In töitschu il secchio è ‘schüselinh’ che vuto tutto il latte, ci vorrebbe una secchiata, una secchiata va già diventerebbe ‘schüsulurutu’], a schiddschutu geit aschuan nella casera [per uso alimentare], invece di filtrarlo nel colino [di in d’goavunu, inveci z’goan ambri tur d’vollu. lavorarlo]. Voialtri siete nati in un bel periodo, miei ragazzi, tut- Irendri sédder guarten in an gut hirtu, méini chinn, ellji déi ti quelli che sono per lì dei tuoi pari [della vostra generazione], das sén dabberi van déis poarsch, sédder guarten in an gut siete nati in una bella stagione, non di quelli come noi, ne abbia- seisunh, nöit déja wi t wir, wir hen ru gsia .. nunh das séwer mo viste .. ora che siamo vecchi, che staremmo bene, ora arriva oalti, das war wérti wol, nunh arrivurut l’ooura [patois di l’ora di morire!! [lett. Andare a pascolare le galline del parroco, Gaby] ‘Z’goan dürr hüten z’enkarasch hénnji!!’ cioè andare in cimitero accanto al giardino del parroco].

Issime-Pra, intervista del 28 agosto 2000 Maria Stévenin Vitorsch ved. Linty (*1917), a Maria Stévenin Vitorsch ved. Linty (*1917) 28 agosto 2000.

Méin oalten atte ischt gsinh van in z’Uberlann, un d’oaltu “Mio nonno era di Gaby e mia nonna era di Issime, era di qua mamma ischt van Eischeme, ischt gsinh héi van im Proa. del Pra. Stévenin era il papà, la nonna era della famiglia Cha- Stévenin ischt gsinh dar pappa, la nonna ischt gsinh des Cha- monal. Anche la mia mamma era una Stévenin come mio pa- monal. Mamma ischt Stévenin auch wi méin pappa, Stévenin dre, Stévenin di Gaby. van in z’Uberlann, Dschannetsch. Méin mamma ischt gsinh Mia mamma era una sorella con la, la mamma di Michele, là a wetta mit doa mamma van Michel, doa Edoardo. Edoardo. D’alpu ischt gsinh aschua van méin van méin oalten pap- L’alpeggio [nel Vallone di Bourinnes] era forse di mio nonno. pa. Ich wiss nöit ol z’is heji .. ischt gsinh aschuan una roba Non so se fosse dalla parte paterna, sai? Era già dei vecchi, e paterna, wissischt! Ischt gsinh aschuan d’oaltu, un d’ket- la casa, fatta una bella casa a Gaby. schu, gmachut a schian ketschu in z’Uberlann. Vittorio, mio papà era della discendenza, suo papà, già mio Méin pappa ischt gsinh la déscendance, dschéin pappa, nonno, era già là .. Vittorio di Gaby. E poi ha avuto un figlio, aschuan méin oalten atte, ischt gsinh aschuan doa .. Vitor van gli ha di nuovo messo che mio papà si chiamava di nuovo Vit- z’Uberlann. Un té hedder kheen a su, hets amun gleit das torio. méin pappa hetti kheisse amun Vitor. Lui si è sposato che aveva 56 anni ed aveva due sorelle che . Eer het dschi gwéibut das s’het kheen sekschuvöfzg joar un due erano sposate e due non lo erano. het kheen zwia wetti das .. zwienu sén gsinh gmannutu un Hanno sempre lavorato e vissuto con lui. E poi è mancata una zwianu sén nöit gsinh gmannutu. Dsch’hen génh gweerhut di queste sorelle. Maria si chiamava, come me, poi mi ha mes- middim un dschi pheebe middim. Un darnoa ischt mu gcheen so il nome Maria Elisabetta, come me. a wénghjen eina di^scher wettu. Maréji is het kheisse wi t ich, E poi quando, la così, è morta l’altra, poi ha deciso. Quando darnoa hets mer gleit noame Maria Elisabetta, wi t ich. ne aveva solo più una ha detto: “Come faccio a portare a casa Un té darnoa, doa sua, wénn ischt gstuarben d’andra, darnoa donne con due sorelle”. Sai bene? Le donne non vanno d’ac- hets dschi déssidurut, wénn z’het nuami kheen eina hets cordo. Mentre era successo, se non fosse capitato non si sareb- gseit: “Wi tun ich vüren fümmili zam hous mit zwia wetti” wis- be nemmeno sposato, che fossero morte .Perché una era sem- sischt wol! d’fümmili goan nöit génh d’ackuart, noch wuss pre andata in alpeggio con lui e l’altra rimaneva qui nel pia- dén manna. “Darwil das d’bischt” – dschi zuahe vürsich sua no con gli operai e i falciatori che venivano ad aiutare a lavo- das hetti njanka dschi gwéibut wénn z’wierti nöit kapputurut, rare gli appezzamenti, e così.

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D’robbu, i prodotti dell’alpe: dan anghe (il burro), d’burru (‘brossa’ in patois, latticino ricavato dal siero), z’zigermal (la ricotta) un da chiesch (il formaggio).

das wiarti gstuarben .. E poi ha fatto che partire su e andare a cercare una a Gaby. Ankwe eina ischt génh kannhen z’alpu middim un d’andra Era ancora una cugina di secondo grado. E poi è andato a ischt blljibbe héi mit weermana un miedara dasch dasch sén chiedere al padre, sai, i matrimoni una volta! Erano combi- gcheeme sühje weerch, widerzin z’gut, doa sua. nati dai parenti, non per amore. E poi è andato a chiedere al Un té darnoa hets toa wi ischt parturut ouf un kannhe padre, suo papà che era un cugino in seconda, e poi gli ha det- sühjen eina z’Uberlann. Ischt gsinh noch küsana second, to: “Ora avrei intenzione di sposarmi, Adolfo. Mi daresti tua wissischt! Un tè is kannhe vriegen dam pappa, wissischt les figlia per moglie?.” mariages a voart! Sén gsinh gmachiti mia de la parentéla, E poi la mamma non ha tanto saputo che dire, era duran- nöit per amore, un té darnoa ischt kannhe vriegen dam pap- te la guerra, i giovani erano tutti in guerra, era nel ’17, pa, dschéim pappa das wieri gsinh an küsinh second, un té cosa vuoi! Era proprio il periodo della Grande Guerra. E darnoa hets mu gseit: “Nunh hetti intension z’mi wéibun, poi cosa vuoi fare, e poi i vecchi dicevano di prendere uo- Adolfi”, het kheissen Adolfi, “Téttischt mer geen di töchter mini per qui per fare una bella vita. Come faceva qui a vür brout”. Un té d’mamma het nöit gwiss sovvil wi seen das casa, ancora a portare via carne per qui o per là. Loro fa- jia ischt gsinh darwil z’chrigsch, d’junhjanha sén ellji gsinh cevano i macellai. Oppure giusto andare in giro per qui a im chrig, ischt gsinh en diciaset was willischt, ischt gsinh falciare per i burroni con un falcetto. Non per pavoneg- krat le moment vam gruasse chrig, un té was willischt doa giarmi che mio papà era ricco, per le cose di una volta era tu, un té darnoa d’oaltu, … ischt déi séin hibbiri manna vür ricco. Perché aveva case in giro, aveva case a Gaby, aveva machun a schiene lebtag, wi d’hescht gmachut héi zam case qui, una era al Capoluogo, quella era dalla parte di huos, nuan troan awek vleisch va héi u van doa. Dschiendri mia nonna. Sicchè tutto insieme era un bel numero, ne ab- hen gmachut d’metzkara. Un süscht giescht dén déi va hib- biamo ancora avuto [in eredità] tutti un bel pezzo a testa biri hescht dén z’goan peelun d’schurfi mi ar sichju, wénn da dividere in sette. Si è detta “Con quello non fai la fame, d’giescht dén déi va héi; amanka diz héi ol giescht, wi seen andare a prendere un uomo di quelli di qui o giusto di quel- nöit um blaggurun das mein pappa ischt gsih réich wa di li che vanno in Francia, quelli devono prendere il sacco in dinhi van a voart is gsinh réich. Worum het kheen ketschi spalla e andare a cercare lavoro in Francia o in Svizzera phieri, z’het kheen ketschi z’Uberlann, z’het kheen ketschi per vivere, provi cos’è la vita. Almeno tu hai da bere e da héi. Dsch’hen khen eina im Duarf, déja ischt gsinh auch van mangiare e non patisci”. d’oaltu mamma. Sicché allz zseeme is gsinh allz z’hous, war E poi han deciso di sposarsi, mia mamma vent’anni e lui cin- hen noch kheen ellji as schienz stuckhji van eim z’telljen un- quantasei, sicchè pensa! E malgrado questo sono stati in gra- ner sibni. Sicché z’het gseit: “Mit dem machischt nöit hunn- do di mettere su una grande famiglia, ne han fatti otto, uno è her geischt gien deeru va héi ol süscht deeru das goan en morto a nove mesi e sette sono vissuti. France, doa sua mussuntsch gian da sakh am rück un goan sühje weerch en France ol en Suisse um leebe, pruavischt wi z’ischt da lebtag. Amanka doa hescht z’essen un tringie un apattirischt nöit”. Un tè darnoa hescht dschi déssidurut un z’het kielugut, mein mamma zwénzg joar un eer sekschuvöfzg, sicché müssiri! um malgré das ischt noch gsinh guts z’lecken ouf an gruass fammullju z’het noch astampurut ouf achti, eis ischt gstuar- ben zan nöin moanede un sibni séwér bljibbe.

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Issime-Duarf, intervista del 2 settembre 2000 Lina Busso (*1913 †2005) a Lina Busso Héntsche (*1913 †2005)

L: War sén gsinh in d’ Bech ischt gsinh Hantschloeisch u wir Lina: Noi eravamo a Bech, c’erano i Ronco e noi Goyet Goyetsch I.: A Bech o a Benecade? I: In d’ Bech, woa zan Bennikoadu? L: A Benecade, no a Bech, e poi colavamo [il latte] insieme L: zam Bennikoadu, na in d’ Bech, un te dé hewer gricht zseeme. I: ah! Anche nei mayen [maggenghi]? I: ah, auch im beerg? L: si ma non fare latteria, colare il latte insieme [mescolare in- L: Jia wa nöit machu léteréi, richten zseeme sua, ischt wi ma- sieme], è come fare latteria ma solo in due, non tre, neh! Se eri in chun léteréi wa nuan zweier pouru, nöit dröier pouru, neh! Wénn tre, si faceva anche in tre! Quando eravamo a Preit si faceva con ischt dröier pouru macht dschi^ mogoara dröier pouru! Wénn i Linty war sén gsinh zam Preite ischt gsinh mit z’ Nottrisch. I: ah! I: ah L: quando non c’era più la latteria mettevamo il latte insieme L: Wénn nümmi ischt gsinh la léteréi hewer gricht zseeme I: ah anche a Preit! I: ah auch zam Preite! L: ma si certo, ma non latteria, non c’era la latteria L: Boh jia, wa nöit léteréi, ischt nöit gsinh la léteréi I: sì, non latteria, fatto formaggio insieme I: ja, nöit léteréi, gmachut chiesch zseeme L: sì ecco! Facevamo il formaggio insieme, ora colo io e faccio for- L: Ja, ecco! Chiedschun zseeme, nunh richti ich un te zu chied- maggio, e poi fai tu il formaggio, e quello che ha più latte lo fa una schich, un te zu chiedschischt dou, un das das het mia milch volta in più gmachut dén a voart mia I: ho capito, tu hai tre litri di latte I: ah hen antschtanne, dou hescht dröi littrini milch L: sì L: ja I: così lavori tre giorni, no tre volte, no? I: sua weerchi dröi toaga, na dröi voart, na? L: no, non tre giorni, io ho tre litri di latte, e tu ne hai sei L: Na, nöit dröi toaga, ich hen dröi littrini milch, un dou hescht I: sì sekschi L: tu lo lavori due volte, io una I: ja I: capito! L: chiedschischt zwurru, ich chiedschun a voart L: perché tu hai più latte I: ah, antschtanne… I: alla fine quanti formaggi? L: kwen dou hescht mia milch L: alla fine, alla fine e da sapere quanto la gente coli, io non pos- I: A la fin vüvvil chiedscha? so spiegartelo quanti formaggi ci siano alla fine L: A la fin, a la fin ischt z’ wissu was d’lljöit richten, ich das man I: ah! der nöit asplickurun vüvvil chiesch seji a la fin L: Quando hai tanto latte fai un formaggio al giorno, o piccolo o I: Ah grande, ma non puoi dire quanti formaggi fai, oggi magari ne fai L: Dou wénn d’hescht vill milch machischt a chiesch zam tag, a due e domani ne fai per te, non lo fai per vendere, sempre non puoi lljicke ol an gruasse, wa mascht nöit see vüvvil chiedscha ma- vendere il formaggio, tutto, neh! Devi anche tu mangiare, non … chischt, höit machischt mogoara zwia un muare machischt vür I: sì, non per vendere dich, machischt nöit vür varchaufe, génh mascht nöit varchau- L: ciascuno se lo vende da solo, magari tu vendi formaggio e bur- fen da chiesch, allz, neh! Mussischt essen dou auch, nöit … ro ad una famiglia, io ne vendo ad un’altra, non è che fosse da I: Ja, nöit um varchaufe! mettere in commercio; era ciò che producevi in alpeggio [che an- L: Chacun varchauft mu ne selber, mogoara dou varchaufischt dava in commercio]. Quando c’era la latteria laggiù, che c’era la ar fammullju, chiesch un anghe, ich varchaufen ar anner fam- grossa latteria [era la latteria detta di z’Endrusteg che raccoglie- mullju, ischt nöit das séji z’lécken in commercio; ischt gsinh was va il latte di molti allevatori], allora lì si facevano quei grossi for- d’ hescht gmachut van alpu. Wénn ischt gsinh la latteria doa am- maggi, allora lì c’era Giuseppe Consol, in genere c’era lui bri, das ischt gsinh la latteria gruassi, dé doa hentsch I: il Casaro gchiedschut^ wi ischt gsinh déi gruassu chiedscha, dé doa ischt L: sì, il Casaro faceva i formaggi gsinh wi du Stoffultsch, z’merteil ischt gsinh Stoffultsch. I: d’inverno I: dar Früttir [soprannome di Giuseppe Consol che per molti L: sì, in estate andava in alpeggio, e in inverno produceva for- anni fece il casaro nella latteria del paese] maggi lì così. Sì, e in estate in alpeggio. In alpeggio ciascuno si la- L: ja, dar Früttir ischt gsinh um machun da chiesch vora il latte da se, come accade oggi, in alpeggio non colano in- I: da winter sieme il latte, non han la comodità di colarlo insieme, perché ne L: Ja, da summer is kannhen z’alpu un da winter is kannhe ma- hanno abbastanza, ciascuno ne ha abbastanza per se, e se non ne chun da chiesch doa sua. Ja, un im summer z’alpu. Z’alpu cha- ha tanto ne farà poco, se ne hai tanto ne farai di più, questo è tut- cun mach mu ne, das ischt wi nunh, z’alpu richtentsch nöit zsee- to, ma non che lo mettano insieme, sai? me, kwen dschi^ hen nöit la comodité z’richten zseeme, kwen I: nei mayen sì! dsch’hen gnug, chacun het gnug vür im, un wénn z’nöit het vill L: nei mayen sì, nei mayen quando si era lassù prima di Natale, so machuts vür lljütschil, wénn d’hescht vill machischt mia, wa magari otto, quattordici giorni, un mese, si colava insieme das ischt allz, wa nöit dasch tüji richten zseeme, wissischt? I: Ho capito. A Bech facevi il formaggio con ..? I: im beerg jia! L: c’erano i Ronco, erano là così vicino a noi e colavamo insieme, L: im beerg jia, im beerg wénn mu ischt gsinh dambor vür noi eravamo solamente noialtri due, due contadini, non eravamo d’Winnacht, magoara acht, virzen toaga, a moanut, hentsch di più, gli altri erano più in là non portavano il latte in qua qui gricht zseeme così, quelli lì colavano in là, se c’era qualcuno di là facevano lat- I: hen antschtanne. Im Bech dou hescht gmachut chiesch mit… teria in là, colavano insieme, e altrimenti ciascuno faceva il suo,

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L: ischt gsinh Hantschloeisch, sén gsinh doa sua béi nündsch un hewer gricht zseeme, war sén nuan gsinh wirendri zwei, zwei- er pouru, war sén nöit gsinh mia, d’endri sén gsinh aschua verr- ur, hentsch nöit brunnhen d’milch dangher héi sua, déi doa hen gricht doa dürr, wénn ischt gsinh antwier doa dürr hentsch gma- chut léteréi doa dürr, hentsch gricht zseeme, un süscht chacun het gmachut dschein,^ dou richtischt déin milch un machischt déin anghe un déin chiesch, un wénn di hescht vill hescht njan- ka manhal z’machun la léteréi, sua um see. I: ah ja L: ischt gsinh um machun z’dinh mia … das da chiesch un dan anghe blljéibi mia freski, wénn dou machischt all toaga, au lieu loan doa sua d’milch un d’néidlu dröi vir toaga bars sua, d’ néid- lu ischt schwachur, wénn dsch’blljéibt doa sua. I: ah ja per forza. L: ja, wénn loascht zu an tag d’néidlu … anvece wénn dou rürischt im tag blljéibtsch süssur I: ah ja L: un te dé hescht toan das doa vür machun z’dinh as söiri fresks, as söiri béssur I: Un col commerce van z’alpu, d’chiedscha^ dasch hen gmachut da summer L: den doa hentsch varchauft da négozianhe, sén gcheen d’né- gozianha, sén gchee chaufe, d’hérbscht hentsch nen brunnhen ingier, un te zu dar négosian I: brunnhen ingier wénn, a la fin dar seisunh? L: Z’Sen Michiel, jia, ischt nuan gsinh d’létschtu joari das du hentscht kannhen ouf allz gia, z’Sen Michiel hentsch kheen awek allz, da chiesch un dan anghe, déi van hibbiri vill ischt gsinh d’uberlénnara un d’njilara un tè hentsch troan dür ennu- zu, passurut il Mologna dürr, hentsch troagen dürr doa I: un héi in Türrudschu?^ L: van in Türrudschu^ villuru hen auch troagen etwas dürr, un Il pranzo: polenta, latte, burro, ‘brossa’, süscht bella ischt gsinh auch van dar Pischu, hentsch troan dürr salame e pancetta, tutti prodotti della casa. za l’Urupa Vino, e i pomodori gli ultimi arrivati. I: ah, auch van dar Pischu? L: ja, chacun van in dschéin^ gumbu I: Ah dschéin^ gumbu, nöit d’pischera cheen héi chaufen… coli il tuo latte e fai il tuo burro e il tuo formaggio, e se ne hai tan- L: na, chacun, séntsch kannhen dürr ennuzu, doa séntsch pas- to non hai neanche bisogno di fare latteria, così per dire srut dürr … wi heist aschua? I: Ah sì! I: Colle del Lupo. L: era per farlo più … che il formaggio e il burro rimane più fre- L: Colle del Lupo? Na, dschi^ passrun woa mu ischt passrut un sco, se lo fai tutti i giorni, invece di lasciare lì così il latte e la pan- goan za l’Urupa, süscht wénn dsch’sén gsinh ouf in d’Krecht na tre quattro giorni non lavorati, la panna è più cattiva se ri- séntsch kannhen dürr wa ich wiss nöit wi z’heissi dürr doa en- mane lì così nuzu. Mat tell sinh, bsinnimich das doa sua hentsch anza troan I: ah sì per forza ouf van d’undrun alpi, hentsch troagen ouf un d’endri sén gchee- L: sì, se lasci lì la panna un giorno .. invece se fai il burro nello men gia, di^schi va héi hen troan unz z’groat, un d’endri sén stesso giorno rimane più fresco gcheemen dangher gia, séntsch gsinh d’akuart sua, neh! Wis- I: ah sì sischt? L: e poi fai quello per avere il prodotto più fresco, migliore I: un Stoffultsch? I: e quel commercio dell’alpeggio, i formaggi che facevano in esta- L: un z’Stoffultsch bischt kannhe … wénn d’hescht kheeben, dé te bischt kannhe z’Stoffultsch, dé hescht troan z’Stoffultsch, hescht L: quello lo si vendeva ai negozianti, venivano i negozianti, veni- nöit troage wéitur vano a comprare, in autunno lo si portava giù, e poi il negoziante I: ma Stoffultsch hen gchauft, varchauft chiesch van Éischeme? I: portare giù quando, alla fine della stagione? L: ah ben Stoffultsch hen gchauft chiesch un hentsch varchauft L: a San Michele, sì, erano solo gli ultimi anni che andavano su un … an bitz hentsch troan awek un an bitz hentsch varchauft héi, a prendere tutto, a San Michele avevano via tutto, il formaggio e un le commerce ischt as dinh, as söiri héi as söiri doa, wissischt? il burro, di quelli di qui tanti erano di Gaby e di Niel e allora por- I: Wa dou bsint dich wir séin déi van dar Tschoaku un ..? tavano di là dall’altra, passati oltre il passo della Mologna, por- L: na, ich bsinnimi nöit, ich bsinnimich van di^schen oalte héi tavano di là [in Val d’Andorno, nel Biellese] van dar pappa un van Jean un Dschone^ un déi doa nöit, bsinni- I: e qui nel vallone di Tourrison? [vallone laterale di Issime che mi noch, wa nöit mia neh! Van déi doa bsinnimich, ischt wol gs- confina con il Biellese attraverso il Colle del Lupo] inh deeru van Éischeme, déi das hen gmachut la léteréi za Roll- L: da Tourrison molti portavano anche qualcosa di là, o altrimenti

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c’erano anche quelli di Fontainemore, portavano di là ad Oropa I: ah, anche da Fontainemore? L: sì, ciascuno dal suo vallone I: Ah suo vallone, non che quelli di Fontainemore vengono qui a comprare L: no, ciascuno, andavano di là dall’altra, passavano di là … come si chiama già? I: Colle del Lupo L: Colle del Lupo? No, passano dove si passa per andare ad Oro- pa, altrimenti se erano su al Crest [nel vallone di Tourrison] an- davano di là, ma non so come si chiama di là dall’altra [intende la Valle d’Andorno, e precisamente Rosazza]. Più facilmente, mi ricordo che lì così portavano perfino su dagli alpeggi di sotto, por- tavano su e gli altri venivano a prendere, questi di qui portavano fino alla cima [al Colle del Lupo], e gli altri venivano in qua a prendere, erano d’accordo così, neh! Sai? I: e i Consol? [Consol Jacques (*1858†1922) fu il primo ad Issi- me ad avviare un commercio di prodotti caseari e di bestiame] L: e dai Consol si andava .. quando avevi .. allora andavi dai Con- sol, allora portavi dai Consol, non portavi altrove I: ma i Consol compravano, vendevano formaggio d’Issime? L: ah ben i Consol compravano formaggio e lo vendevano e .. un po’ portavano via e un po’ vendevano qui, e il commercio è un af- fare un po’ qui un po’ là, sai? I: ma tu ricordi chi sono quelli del vecchio Consol e ..? L: no, non ricordo, ricordo di quel vecchio, del papà e di Giovan- L’alpe Wanh alla cima del Vallone di San Grato, sullo sfondo ni ed Eugenio e degli altri là no, ricordo ancora ma non di più, z’Siahuare (Bec des allemands). neh! Di quelli lì ricordo, erano ben di quelli di Issime, di quelli che hanno fatto la latteria a Rollie [una latteria solo per quelli del vil- ju, sua um see, zu das ischt nuan gsinh da winter, sua um god- laggio di Rollie e dintorni], così per dire, poi quello era solo d’in- durun z’dinh ellji zseeme, sua machischt z’dinh, wénn d’rich- verno per usufruire della cosa tutti insieme, così fai il prodotto, se tischt ellji zseeme z’dinh blljéibit gruassur, un chacun giet coli tutto insieme ottieni più prodotto caseario, e ciascuno prende dschéin^ robbu das het z’gia. il suo prodotto che ha da prendere. Wénn dsch’^ hen kheen anghe d’avanz, hentsch nen troan ambri Quando avevano del burro in avanzo, lo portavano giù dai Con- z’Stoffultsch, un süscht hentsch varchauft deene das ne hen sol, o altrimenti lo vendevano a quelli che glielo chiedevano. Qual- ghoeischut. Wélle voart ischt a fammullju das hoeischt der dir, che volta c’è una famiglia che ti chiede a te, così lo vendi a quella so varchaufischt deenen doa, un süscht treischt dam négosian, lì, o altrimenti lo porti ai negozianti, come vuoi, non che comun- wi d’willischt, nöit das di mussischt troan allz dam négosian neh! que devi portare tutto ai negozianti, non che devi portare tutto ai I: ja ja! Wénn hentsch varchauft chiesch dan bieleisere? negozianti, neh! L: bén, wa dé hentsch varchauft dan bieleisere .. d’bieleisera sén I: sì sì! Quando si vendeva formaggio ai biellesi? mogoara gcheen gia héi sua im lann z’Sen Michiel L: bene, ma si vendeva ai biellesi .. i biellesi forse venivano qui I: un dé hentsch kiet solda, ol réis un meelu? così nel paese a San Michele L: ah ben! Wi d’hescht kheebe manhal, réis u meelu, das ischt I: e allora prendevano soldi, o riso o farina? gsinh mia Stoffultsch das hen kummursurut sua, déi das sén L: ah bene! A seconda di cosa avevi bisogno, riso o farina, quello gcheen van wéitur hen nöit sövvil kummursurut sua, hen mia erano piuttosto i Consol che commerciavano così, quelli che veni- kiat awek d’ robbu un dscha^ bzallt vano da più lontano non han commerciato molto in questo modo, I: ah ah! Worom d’uberlénnara un d’njilara hen gmachut com- piuttosto prendevano via la roba e pagavano merce. I: ah ah! Perché quelli di Gaby e di Niel commerciavano? L: worom, worom, um gwinnen as poar sold doa, hentsch nöit L: perché, perché, per guadagnare un po’ di soldi, là! Non pote- muan parturu va héi un goan dürr, wiss nöit wi heissi doa hin- vano partire da qui per andare in là, non so come si chiama là darna... mascht nöit goan dürr um khés dinh, mussischt wol et- dietro .. non puoi andare in là per niente, devi ben guadagnare was gwinne, weerhidschi^ nöit um nöit, neh! qualcosa, non si lavora per niente, neh! I: worom d‘éischemera hen nöit gmachut commerce? I: perché gli issimesi non commerciavano? L: d’éischemera sén grech nöit gsinh guti vür sövvil L: gli issimesi probabilmente per quel tanto non erano capaci I: ah! I: ah! L: das musst auch sinh il carater z’lljöitjisch, dou hescht in z’h- L: stà al carattere della persona, tu hai l’idea di commerciare il opt z’troan dürr déin robbu, un ich varchaufen dscha^ héi sua, tuo prodotto di là, e io lo vendo qui così, non ho bisogno di portarlo hen dscha^ nöit manhal z’troan dürr wénn ich dscha^ vinnen z’v- di là se trovo a venderlo qui, ma quelli lì quando compravano i archaufe héi, wa déi doa wénn dsch’^ sén kannhe chaufen d’rob- prodotti di qui e di là e portarli di là, qualcosa han dovuto gua- bu va héi u van doa un dscha^ troan dürr, etwas hentsch mussun dagnare, non potevano lavorare per niente, neh! Mi capisci? gwinne, hentsch nöit mua weerhun um nöit, neh! Antschteischt I: sì, sì ..sì mich? L: perché tu, quando vai, metti che vai a Bourinnes, vai a pren-

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I: ja ja ja ah dere dei prodotti caseari da lì e porti in là a Piedicavallo, non vai L: ankwen dou, wénn di geischt, lécks di gannhischt in d’Bur- a prendere un carico di formaggio e burro da lì per andare in là, runun Gumbu, dou geischt gien d’robbu van doa sua un di portarlo sulla schiena, per niente, devi ben guadagnare qualcosa treischt dscha^ dürr z’Pickuvoal, geischt nöit gian d’léddi chies- I: ah bene! ch un anghe vam doa um goan dürr, zoanun am rück, um nöit, L: ah ben sei d’accordo, scusami. Perché magari loro erano più in- mussischt wol gwinnen etwas teressati, han guadagnato così, invece quelli d’Issime facevano al- I: ah ben tro, piuttosto andavano preferibilmente a falciare che non a fare L: ah ben dé bischt d’ackuart, asküsseremer. Worom dschiendri^ quella vita lì! Ciascuno fa cosa vuole, io vado volentieri a falcia- sén gsinh mogoara mia interessoa [patois di Gaby], hen gwunne re su per i monti, e lì no, è uguale, così vado a falciare e far fieno, sua, invece das van Éischeme hen toan anner, sén grech lljibur kan- vendo, e invece tu non vai! nhe chroutun dén machun den lebtag doa! Chacun tut was z’wilt, [Questa specializzazione nella produzione / commercio di specifi- ich goan geere chroutu, un doa nöit, ischt kra glljéich, sua goani ci prodotti caseari ‘burro e formaggio’, che ha finito con il conno- chroutu um machun z’hoei, varchaufich, un dou geischt nöit. tare l’identità della gente di Issime e Gaby, trova espressione in un I: wa dan alpuchiesch, d’njilara un d’ uberlénnara hen gchauft? detto popolare in patois ‘di Gaby’: ‘Tsei dou Gòaby tchètoun tout, L: na .. auch van alpu, wa das doa ischt gsinh nunh dernière- tsei d’Eséima vèndoun tout’ – Quei di Gaby acquistan tutto, quei ment, sua um see, a voart njanka. Ankwe a voart chaqui alper d’Issime vendon tutto]. het brunnhen ingier dschein^ chiesch z’Sen Michiel, un té zu hets I: ma il formaggio d’alpeggio quelli di Niel e di Gaby lo compra- nen dé varchauft wénn z’dé het mua. Vill vérti hentsch noch vano? kheen i mérze da chiesch van alpu dasch nöit hen mua var- L: no .. anche dall’alpeggio, ma questo solo ultimamente, così per chaufe, ankwe génh is nöit gsinh tellz das d’robbu geiter wi d’wil- dire, un tempo no. In quanto un tempo ciascun alpigiano porta- lischt dou, neh! Höir geits wol, z’joar geits magoara nöit sua wol, va giù il suo formaggio a San Michele, e poi lo vendeva quando un té tuscht auch grech lugun um gwinnen grech zwia sold mia, poteva. Spesso avevano ancora a marzo il formaggio d’alpeggio méttischt mogoara lugun an andre négosian un té magoara bll- che non erano riusciti a vendere, spesso non era facile vendere i jéibts der doa. Dou wénn di geischt zam négosian, bit der as prodotti come avresti voluto, neh! Quest’anno va bene, l’anno pros- sövvil, un té dou di dunghischt mogoara gia mia geischt lugun simo magari non va così bene, e poi cerchi anche di guadagnare an andre. Wénn z’andra nöit de ne giat, wi tuscht, ischt nöit vill forse due soldi, potresti magari rivolgerti ad un altro negoziante e tellz goan amum biten dem doa, antschteischt dich ol antscht- poi magari rimani lì. Quando vai da un negoziante, lui te ne or- eischt dich nöit? Müssiri eh! Doa nunh brinnhendsch nen ingier dina un tanto, e poi tu pensi di prendere di più [soldi] e ti rivolgi un trientsch dschu^ dürr, d’funtini, tüntsch dschu^ nummi soalzen ad un altro negoziante. Quando l’altro non te lo prende, come fai, z’alpu, neh! Machuntsch ellji funtunu, sicchè brinnhentsch ellji, non è così facile andare di nuovo a chiedere di prenderlo, capisci! chaqui virzen toaga trientsch dscha^ dürr in Issinji. Pensa eh! Là ora la portano giù e le trasportano in là, le fontine, Ankweegen dabbiri müssiri d’alpara das sén gsinh, bén! Nunh non le salano più in alpeggio, neh! Fan tutti fontina, sicchè por- machuntsch mia ankwen dschi^ hen dan troppe gruassi, wa wénn tano giù tutti, ogni quattordici giorni la portano in là per . di zelljischt sur le total, wissi dé nöit ol z’nöit séji gsinh béssur a Perché pensa bene agli alpigiani che c’erano per lì! Ora ne fanno voart dé nunh. A voart sén gsinh villuru alpara, wa in proporsio- di più [di formaggio / fontina] perché han grosse mandrie, ma se n ischt grech nöit gsinh, bén das das ischt kannhen z’alpu, zia- conti sul totale, non so mica se non era meglio una volta che ora. nu vüafzunu hets kheebe. Nunh sén vunvi d’alpara Un tempo c’erano molti alpigiani ma in proporzione non c’è n’e- I: wa seemer, d’alpara sén auch van Uberlann, na? Ouf in Sen rano tante [di vacche], quello andava in alpeggio, già bene ne ave- Kroasch gumbu un Burrun gumbu! va dieci quindici. Ora sono in cinque gli alpigiani L: jia, un Burrunun Gumbu auch, sén ru phieri un in I: ma dimmi, gli alpigiani erano anche di Gaby, no? Su per il Val- Türrudschu^ auch, sén uberlénnara auch lone di San Grato e di Bourinnes! I: ah jia sén Amédésch L: sì, e anche a Bourinnes, c’è ne sono anche a Tourrison, ci sono L: Amédésch, D^schannetsch … Sicchè ischt phieri gsinh anche di Gaby gmischluts! I: ah sì ci sono gli Stévenin Amédésch I: z’iesta das het gmachut funtunu? L: gli Stévenin, Amédesch e Djanet … Sicchè era mescolato L: ischt gsinh an uberlénner, déi dsch’Ruate déi Davinhsch, ischt dappertutto! kannhen z’alpu doa in d’Höi^scher woa ischt gsinh kannhe I: il primo che ha fatto fontina? Felice L: era uno di Gaby, quelli del Rosso quelli dei Davin, andava in I: da noame ischt? alpeggio a Höischer dove andava Felice [Busso, fratello di Lina] L: Prasch I: il nome era? I: ah Praz L: Pra L: déi doa sén kannhen z’alpu auch dür in Dondeuil, ennut d’Vur- I: ah i Pra ku, dür a Dondeuil d’séitu wider Tschallanh. Kwen in d’ Höi- L: quelli lì andavano in alpeggio anche a Dondeuil, dall’altra par- scher ischt kannhen an bruder, un doa sén kannhen d’endri te del Colle del Dondeuil, dal lato verso Challand, perché a Höi- I: un déi doa hen gmachut funtunu, wénn? scher andava un fratello, e là sono andati gli altri L: ah ich man der nümmi seen d’joari, zéll, das doa ischt gsinh I: e quelli lì facevano fontina, quando? ievu séji kannhen z’alpu Felice, aschuan as poar halb ... wa du L: non ti so più dire gli anni, conta, che lì era prima che Felice ischt nuan gsinh dschiendri^ einigi das hen gmachut funtunu, andasse in alpeggio, già un paio .. ma allora erano solo loro soli d’endri hen ellji gmachut chiesch, un nunh machuntsch ellji fun- che facevano fontina, tutti gli altri facevano formaggio, e ora fan tunu, z’dinh het töischut a rasunh gwinnendsch mia z’machu fun- tutti fontina, la cosa è cambiata si vede che guadagnano di più a tunu. Wiss nöit wi z’séji, as söiri dan anghe vinnendsch nümmi fare fontina. Non so come sia, un po’ il burro non riescono più a vill z’varchaufe, dan anghe ischt barren gift! venderlo, il burro è solo veleno!

—19— AUGUSTA Il collegamento pedonale tra Piedicavallo (Val d’Andorno) e la Valle del Lys attraverso il Colle della Vecchia

GIANNI VALZ BLIN

FEDERICO ROSAZZA PISTOLET, figlio del notaio e grande impresario Vitale e di Anna Maria Mo- sca Belrosa, nacque a Rosazza il 4 marzo 1813 nella casa paterna, in cui morì 86 anni dopo, il 25 settem- bre 1899. Iniziati gli studi nella Valle del Cervo, li completò a Genova, dove la famiglia si era trasferita, al collegio reale dei Padri Somaschi e poi all’università; si laureò in legge nel luglio del 1835. Fu compagno di scuola e di ideali di Giuseppe Mazzini, dei fratelli Ruffini e di tanti altri patrioti liguri che costituirono il primo nucleo della Giovane Italia, alla quale lo stesso Federico diede un contributo e un’a- desione convinta. Mortegli prematuramente la moglie e l’unica figlia, a partire dal 1870, stimolato dal loro ricordo, e inten- zionato a migliorare le condizioni di vita dei suoi conterranei e le qualità ambientali del territorio valli- giano, per un trentennio realizzò grandiose opere pubbliche e aiutò i bisognosi e le istituzioni. Di carattere schivo e riservato ottenne, per le sue riconosciute benemerenze, un consenso e un apprez- zamento unanimi dai contemporanei, tanto da meritarsi, nel 1892, la nomina a Senatore del Regno. Fu un precursore della cultura dell’ambiente, inteso come risorsa capace di creare benessere, alla con- dizione di salvaguardarne i caratteri senza stravolgerli con un utilizzo improprio. Con i tracciati montani di collegamento tra l’Alto Cervo e le valli limitrofe, che realizzò, suggerì visuali e punti di osservazione aperti su particolarità paesaggistiche e spunti di natura di rara bellezza, valoriz- zando il lavoro delle capaci maestranze locali, costituite non solo da muratori e scalpellini abilissimi, ma anche da tante donne portatrici, che con la loro fatica ebbero un ruolo non secondario in quelle imprese.

uando il comune di , in attua- a Sagliano, al prezzo di 400 lire. Non comprese nella va- zione alla deliberazione del Consiglio comu- lutazione vi erano inoltre altri 15 ettari alla Vecchia e altri nale del 2 marzo 1873, approvata dalla De- 76 ad Irogna, in contestazione con il comune di Piedica- putazione provinciale di Novara con decreto vallo1. del 19 luglio, bandì un’asta pubblica per la Il bando firmato dal sindaco Giovan Maria Ramasco e dal Qvendita delle sue proprietà montane, comprese nel terri- segretario comunale geometra Antonio Boffa evidenzia- torio geografico dell’Alto Cervo, Federico Rosazza Pisto- va le condizioni della vendita, da farsi a corpo indipen- let affidò incarico a un suo cugino di secondo grado e dentemente dalle effettive superfici dei siti, le modalità uomo di fiducia, l’abile tecnico Pietro Vittorio Gilardi dei pagamenti, l’obbligatorietà del versamento del deci- Magnan (1823-1875), di concorrere in sua vece. mo dell’importo per l’ammissione alla gara, l’entità mini- La gara, indetta con il sistema della candela vergine, per ma dei rilanci nelle offerte, che non dovevano essere in- le nove del mattino di lunedì 29 dicembre dello stesso feriori alle dieci lire, e infine la possibilità di incrementa- anno, prevedeva l’incanto di quattro alpeggi: la Vecchia re l’importo della prima aggiudicazione del ventesimo, da (allora denominata “Veggia”) di circa 112 ettari, com- farsi entro il 15 gennaio del 18742. prensiva di due cascinali e del lago, al prezzo base di 5.000 Lo stesso Boffa, per determinare la base d’asta, aveva an- lire; l’Irogna di circa 269 ettari, al prezzo di 9.000 lire; la che peritato i quattro siti, i cui confini con le limitrofe co- Gragliasca (qui indicata “Grigliasca”) di circa 55 ettari, al munità di Piedicavallo, Cacciorna (l’attuale Andorno Mic- prezzo di 1.800 lire; una porzione della Bianca, ancora in- ca), Fontanamora e Issime erano stati dettagliatamente divisa con le comunità di Selve e Callabiana, di comples- descritti in un processo verbale del novembre 1807 re- sivi 77 ettari, dei quali solo una sesta parte appartenente datto in contraddittorio tra i rappresentanti di questi pae-

1 (Nelle note che seguono, il Fondo Federico Rosazza della Fondazione Famiglia Piacenza di Pollone è indicato con le lettere FFP.FF.). FFP.FF., serie lavori, mazzo 15, fascicolo 1 2 Archivio comunale di Sagliano Micca.

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Rosazza

si e quelli di Sagliano Micca, per iniziativa del “maire” di quest’ultima località a seguito delle istruzioni date il 9 marzo di quell’anno (3° dell’Impero francese) dal ministero della Fi- nanze e da una successiva cir- colare del 31 marzo emanata dal Prefetto del dipartimento della Sesia3. Pietro Vittorio Gilardi Magnan, seguendo le indicazioni di Fe- derico Rosazza, versò la cau- zione per il solo alpeggio della Vecchia ed il 29 dicembre, di prima mattina, scese a Saglia- no, dove nell’aula consiliare erano convenute parecchie per- sone interessate all’incanto sia della Vecchia che della Bianca; quest’ultima, dopo una serie di rilanci, fu aggiudicata per 440 lire a persone di Sagliano, che ebbero la meglio sull’incaricato di Pietro Rosazza Marlero, da alcuni anni affittuario di quei pascoli. Mentre per gli alpeggi della Gragliasca e dell’Irogna non furono presentate offerte, per quello della Vecchia la gara fu vivacizzata da più gruppi di contendenti, tra cui dodici abi- tanti di Piedicavallo, alcuni sa- glianesi (che parevano interes- sati solo a far salire l’offerta per conto dell’Amministrazione ap- paltante) e lo stesso Gilardi Magnan. in aumento fino all’importo di 7.000 lire, si aggiudicò l’al- Dalle 5.000 lire previste dal bando si salì a 5.100 e infine peggio della Vecchia per 5.701 lire. Appena uscito dal Mu- l’alpe fu aggiudicata per 5.420 lire a Peraldo Ferra di Pie- nicipio, spedì dalle poste di Sagliano un essenziale scritto dicavallo, che rappresentava anche gli undici conterranei. alla residenza di Federico, dimorante in Piazza Carlo Fe- Il giorno 14 gennaio, per non scoprire anzitempo le pro- lice a Torino: “Ill.mo signor cugino. In fretta gli dico che prie intenzioni, Pietro Vittorio Gilardi Magnan inviò la co- la montagna della Vecchia è sua. Aperto l’incanto a 5.691 gnata Catterina, moglie di un suo fratello emigrato negli ed io ho coperto con 5.701. Giovedì venturo vengo a fir- Stati Uniti e non conosciuta a Sagliano, a versare il vente- mare l’atto”4. simo d’aumento sull’importo della prima offerta, come Il 25 marzo del 1874 il notaio Francesco Vialardi forma- previsto dal bando. Altrettanto fece il Rosazza Marlero per lizzava la vendita a favore di Federico Rosazza il quale, l’alpeggio della Bianca. compresi gli oneri del rogito, aveva speso complessiva- La gara fu così riaperta ed il nuovo incanto fu fissato per mente 6.302 lire, per acquisire l’intera montagna, dove di il 9 febbraio. Quel giorno Pietro Vittorio Gilardi Magnan, lì a pochi anni avrebbe realizzato una comoda mulattiera che nel frattempo aveva ultimato il progetto del cimitero di collegamento con la Valle del Lys. di Rosazza e del ponte monumentale a tre arcate e aveva Dall’agosto di quell’anno (1874) frequenti furono le gite al avuto da Federico l’indicazione di concorrere con offerte lago compiute da Federico, sempre accompagnato da Giu-

3 FFP.FF., serie lavori, mazzo 15, fascicolo 1 4 FFP.FF., serie carteggio, mazzo 41, fascicolo 5

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seppe Maffei e dalla portatrice Maria Norza, incaricata del ciato Piedicavallo a Gressoney e Alagna, rimaneva la so- trasporto con il “scistun” dei viveri e dei capi di vestiario luzione di collegare le prime due località o attraverso il di ricambio; a partire dal 1875 fece demolire e ricostruire Colle della Vecchia (2.187 metri) o attraverso quello della dalle capaci maestranze di Rosazza le stalle e il cascinale. Mologna Piccola (2.205 metri), meno disagevoli, e di per- Giovanni Rosazza Cilin e Battista Mosca Riatel (Pellegri- correnza più breve dei primi; le condizioni morfologiche net) coordinarono i lavori e numerose giornaliere tra- del suolo, la favorevole esposizione dei versanti e l’esi- sportarono da Piedicavallo ingenti quantità di materiali: tra- stenza di un centro abitato, come Niel, posto sul percorso vature in castagno selvatico per i tetti e i solai, oltre a ser- portarono il tecnico biellese a suggerire il transito attra- ramenti, inferriate e lose (lastre di pietra) per le copertu- verso il secondo valico, che fu così preferito5. re; di queste ultime, estratte nelle cave dei “Casit”, lungo Federico Rosazza fino all’ultimo sostenne con forza il col- il percorso, al bivio per l’alpeggio della Cunetta, ne saran- legamento attraverso il lago e, nella speranza che questo no acquistate 62 tese, pagate 3,50 lire a tesa, che saranno fosse scelto, dichiarò la sua disponibilità ad intervenire posate da Battista Zorio Prachinet e Pietro Zorio Maulein. per la realizzazione con consistenti contributi economici; Intanto fin dal novembre 1874 la sezione biellese del Club amareggiato per la decisione presa, nell’agosto del 1876 Alpino Italiano aveva preso in esame la possibilità di col- diede avvio ai lavori della nuova mulattiera, a partire dal- legare la Valle del Cervo con quelle del Lys e del Sesia; fu le baite della Vecchia, sia verso il colle che verso Piedica- anche nominata una commissione di esperti per dare con- vallo, con diverse squadre di operai di questa località e di cretezza all’idea e avviata una sottoscrizione per finanzia- Rosazza coadiuvati da molte donne portatrici. re gli studi di fattibilità, alla quale anche Federico aderì A seconda delle difficoltà degli scavi e delle caratteristi- con un contributo di 500 lire. che dei muri di sostegno e di controripa della mulattiera All’assemblea dell’Associazione, riunitasi il 23 dicembre (larga mediamente 1,50 metri), furono stabiliti i prezzi dei 1875, il geometra Gioacchino Amosso, che era stato coa- cottimi (da 1,40 a 3 lire al metro lineare di percorso) e i diuvato dall’ingegner Maglioli, consegnò una dettagliata costi a giornata di dieci ore, variabili dalle 3 lire degli ope- relazione nella quale evidenziava le notevoli difficoltà a rai specializzati alle 1,25 delle portatrici. realizzare una mulattiera collegante contemporaneamen- Furono stipulati contratti sia con la squadra capeggiata da te le tre valli attraverso i colli della Mologna Grande (2.364 Battista Zorio Prachinet e Pietro Zorio per l’attraversa- metri) e di Lazoney (2.335 metri), posti a quota troppo ele- mento del rio della Vecchia ai cascinali dell’alpeggio infe- vata e interessati da un lungo periodo di innevamento. riore, sia con quelle di Giovanni Jon e Battista Janutolo Esclusa la possibilità di congiungere con un unico trac- (per 119 metri di percorso a monte del promontorio sul

Piedicavallo, a Issime chiamato Pickuvoal.

5 FFP.FF., serie lavori, mazzo 15, fascicolo 2

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lago) e di Giovanni Rosazza Buro (per 500 metri di sen- gosto 1877, furono assegnati cottimi a Giovanni Rosazza tiero lungo il lago stesso). Buro, Costantino Rosazza Gianin, Giovanni Zorio, Gio- I lavori proseguirono fino al 28 novembre di quell’anno vanni Janutolo Gianot, Giulio Jon Tomà, Battista Zorio Pra- sotto la direzione di Battista Mosca Riatel, mentre i paga- chinet e Pietro Zorio Maulein. menti furono sempre effettuati per conto di Federico da Nell’ottobre di quell’anno lo scoppio di una mina e il vio- Giovanni Rosazza Cilin, suo incaricato. lento rimbalzo di detriti e roccia frantumata causarono Tra le molte donne portatrici di quel periodo ricorrono fre- preoccupanti lesioni agli occhi dello scalpellino Pietro Ot- quentemente i nomi di Martina Rosazza Prin, Petronilla tino di Piedicavallo, che fu curato a spese di Federico Ro- Rosazza Manuel, Maria e Augusta Peraldo, Luigia Rosaz- sazza dal dottor Costantino Gaia anche su consulto chi- za Buro, Vittoria Mosca, Anna Mosca Riatel, Vittoria Ro- rurgico del collega Giovanni Margary di Sagliano Micca. sazza Sanfin, Maddalena Rosazza Minghet, Antonia Peral- Fu questo l’unico incidente serio verificatosi in quei tre do Dan, Marianna Rosazza Battore, Angela e Maria Gilar- anni di faticoso e impegnativo lavoro. di, Emma Rosazza Buro e Cristina Rosazza Bertina; molte Fin dal febbraio del 1876 Federico aveva cercato di coin- di queste erano mogli, sorelle o figlie di operai impegnati volgere l’Amministrazione di Issime nella sua impresa, nei lavori, che del trasporto a dorso con gerle di pesanti ca- non tanto per ottenere contributi economici, quanto per richi avevano fatto la loro principale professione. transitare sui terreni di quel versante con il consenso dei Dopo il lungo innevamento invernale, nel maggio del 1877 proprietari. Il giorno 26 inviò una lettera al sindaco d’Issi- riprese l’intervento a partire da Rosei verso i Casit; Batti- me, geometra Jean Baptiste Consol Stoffultsch7, nella qua- sta Janutolo e Giovanni Zorio Prachinet realizzarono un le fatta una cronistoria della scelta operata dalla sezione primo tratto di 1.042,90 metri, cui seguirono 763,60 metri biellese del Club Alpino Italiano, che aveva privilegiato il eseguiti da Giovanni Rosazza Buro e altri 144,20 da Gio- collegamento al territorio valdostano attraverso il valico vanni Zorio Maulein. della Mologna Piccola, si diceva disponibile, anche a se- Nel corso dell’anno furono affidati nuovi lotti nel versante guito di sollecitazioni ricevute da abitanti della valle del biellese, oltre che agli stessi appaltatori, anche a Pietro Zo- Lys, a completare la mulattiera dal Colle della Vecchia a rio, Pietro Ottino e Giovanni Peraldo Morbe, e pagate in- Issime (Gaby); chiedeva inoltre un pronunciamento di dennità per i terreni occupati, che vennero misurati e valu- quel Consiglio comunale sulla validità della sua proposta. tati dal geometra Giovanni Janutolo di Piedicavallo; fu infi- Consol rispose con una nota dell’8 di marzo evidenziando ne affrontato il tratto più impegnativo del percorso: la profon- come gli abitanti di quella parrocchia fossero più favore- da incisione del valico, che consentì di ridurre la pendenza voli ad un transito attraverso il valico scelto da Federico, nel tratto più elevato e di rendere più agevole la comunica- piuttosto che da quello della Mologna Piccola; si diceva zione tra i due versanti, dando continuità alla mulattiera. inoltre molto dispiaciuto di non poter in alcun modo con- Per l’occasione furono anche assunti 13 provetti minatori correre alle spese, sia per i lavori sia per l’acquisizione dei di Pralungo, i cui nomi, con quelli dei 6 operai di Piedica- siti. Purtroppo, il Comune da lui amministrato “di sua na- vallo, dei 2 di Montesinaro, di altri di Andorno, Sassaia, tura poverissimo” era totalmente impegnato a contribuire Favaro, Mongrando e di altri 8 di Rosazza (tra cui 4 don- alla costruzione della carreggiabile da Pont-Saint-Martin ne), accompagnano quelli di Federico Rosazza, di Giu- a Gressoney e della strada ferrata Ivrea-Aosta; per tali mo- seppe Maffei e di Giovanni Rosazza Cilin nella iscrizione tivi concludeva “sono dolentissimo di non poter prendere incisa da Battista Rosazza Bertina su una grande roccia impegno alcuno in ordine alla costruzione di una mulat- sotto al colle, nel versante di Issime, con la figura delle tiera pel valico della Vecchia”. due valligiane che si scambiano un saluto augurale nelle Ancora il 25 settembre 1877 Federico Rosazza invitava il loro parlate locali; vengono qui ricordati, oltre l’anno del- sindaco di Issime a far segare alcuni alberi dei boschi co- l’intervento (1877), l’ideatore e gli esecutori di quell’im- munali posti lungo il percorso e, il 5 novembre dello stesso ponente operazione, che consentì di migliorare il collega- anno, chiedeva di essere autorizzato a posare due targhe in mento tra le due vallate, da secoli unite da intensi rappor- pietra, l’una all’incrocio del nuovo tracciato con la strada vei- ti commerciali e da forti legami comunitari. colare per Gressoney e l’altra al ponte di Issime, indicanti Un’altra originale iscrizione rupestre raffigurante la Vec- le direzioni per Andorno e Piedicavallo. Il 14 novembre ri- chia e l’orso della leggenda fu realizzata nei pressi del ceveva dal sindaco di Gressoney-Saint-Jean una nota in lin- lago, nel settembre di quell’anno, dallo stesso Battista Ro- gua francese, recante cordiali espressioni di stima e di plau- sazza Bertina, coadiuvato da Angelo Gilardi Giambrav e so per la realizzazione del collegamento tra le due vallate. da Luigi Rosazza Totagrande, che per 11 giornate di lavo- Negli ultimi giorni di novembre del 1877 la mulattiera era ro furono retribuiti con 34,15 lire; nell’anno successivo, il interamente percorribile e utilizzata da molti escursioni- primo di questi validissimi scalpellini scolpirà il viso fem- sti; alcune opere furono ancora eseguire nel 1878 per minile della fontana antistante ai cascinali, su bozzetto di sgombrare la mulattiera da piccoli smottamenti e da mas- Giuseppe Maffei6. si trascinati dalle valanghe nel corso dell’inverno, oltre che Anche sul versante valdostano, che venne avviato nell’a- per ripristinare i sentieri verso la località “Valier” e la bor-

6 FFP.FF., serie carteggio, mazzo 41, fascicolo 6 7 Ricordato ancora oggi ad Issime col nome di dar Dschan Batistu (*1821†1902) il quale fu sindaco d’Issime e fabbriciere, fi- glio di Cristoforo capostipite di tutti i Consol.

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Colle della Vecchia. Le due donne, della Valle del Lys e della Val d’Andorno, si salutano nelle due rispettive lingue. Iscrizione incisa da Battista Rosazza Bertina nel 1888. (g.c. Guido Cavalli)

sempre rispettosi dei diritti altrui. Una vicenda dai risvolti anche grotteschi ebbe inizio nel luglio 1878, quando Vittoria Norza, che gestiva l’alpeggio, segnalò a Fe- derico Rosazza la presenza di pa- stori abusivi nella zona del lago provenienti dall’Alpe Troussanot [Tresinnot] e da Niel. La donna, per ritorsione, aveva trattenuto due capre che si erano avvicinate troppo ai cascinali e i mandriani, dal colle d’Arsoney, le avevano lanciato alcuni sassi colpendola ad un piede. gata di Niel. Fu inoltre ampliato e trasformato il cascinale Fu prontamente fatta denuncia ai comuni di Piedicavallo e in rifugio, con la creazione di una saletta al piano terreno di Issime, ma dopo pochi giorni il responsabile del fatto, e di una camera al primo piano, i cui costi furono contabi- Vittorio Glavina di Niel, subito individuato per i suoi tra- lizzati in 3.668,15 lire. scorsi e la dubbia fama, si presentò a Federico dimostran- Nel settembre del 1878 i fratelli geometri Celestino e Se- dosi pentito e chiedendo scusa per l’accaduto; s’impegnò verino Rosazza Prin, con un impegno di 9 giornate di la- per l’avvenire a non invadere più con il bestiame i terreni voro ciascuno, rilevarono e disegnarono il profilo longitu- che non aveva in uso e ottenuto il perdono gli furono re- dinale del percorso, che Federico fece stampare nel 1881 stituiti i due animali. A poche settimane dal fatto, però di- e distribuire alle maggiori istituzioni piemontesi. Per l’o- mentico degli impegni presi, egli ritornò con le sue capre maggio ricevette ringraziamenti dalla sezione torinese del a ridosso delle baite, distruggendo oltre al pascolo una C.A.I., da Domenico Vallino, segretario di quella biellese, piantagione di abeti, messi a dimora da pochi mesi; Fede- dal prefetto della provincia di Novara, Pissavini, dal pre- rico Rosazza, assai adirato, autorizzò allora Vittoria Norza sidente di quel Consiglio provinciale, commendator Sella, e le altre donne che gestivano l’alpeggio a trattenere, al- dal sindaco di San Paolo Cervo, Giovanni Peraldo, dal mar- l’occorrenza, altri animali dell’inadempiente pastore. chese Carlo Compans de Brichanteau, deputato di Verrès, La vicenda si protrasse ancora nel tempo, tanto che a di- che già l’anno precedente, nella sua qualità di consigliere stanza di anni, il primo ottobre del 1883, il Rosazza spor- provinciale di Torino, aveva proposto al presidente di quel- se una nuova denuncia con esposto scritto alla sottopre- l’Amministrazione, Cesare Bertea, un ordine del giorno fettura di Biella nei confronti del Glavina, che “con vio- di plauso nei confronti del Rosazza, poi approvato dall’as- lenza si era presentato ai cascinali della Vecchia preten- semblea, per la realizzazione della nuova mulattiera. dendo la restituzione di sue capre che riteneva fossero rin- Per tutto il tracciato, il benefattore rosazzese spese 41.110 chiuse nelle cascine. Benché assicurato del contrario, il lire, di cui 18.104,20 sul versante biellese e 23.005,80 su Glavina proseguì a inveire con parole oltraggiose e scas- quello valdostano8. sinò a calci una delle porte minacciando la distruzione del- Il lago della Vecchia con la mulattiera per Issime (Gaby), le baite e di bastonare e togliere la vita alle donne”. grazie alla migliorata viabilità, all’esistenza di un acco- Vittorio Glavina, già multato più volte dalla guardia fore- gliente locale di ristoro sul percorso e agli entusiastici ser- stale di Piedicavallo per “pascolo indebito di capre”, fu ri- vizi che ne fecero i giornali, divenne meta apprezzata di preso duramente anche dal sottoprefetto di Aosta, che in molti escursionisti estivi, ma, fin da subito, anche occa- data 22 ottobre 1883 assicurò Federico di essere interve- sione di continue contese per il pascolo abusivo, oltre che nuto con la dovuta severità su quell’inadempiente e reci- per le azioni di danneggiamento delle nuove strutture divo pastore di Niel, entrato suo malgrado, per le sue in- compiute da ignoti vandali e da violenti mandriani non temperanze, nella storia dell’alpeggio del lago9.

8 FFP.FF., serie lavori, mazzo 15, fascicoli 3/11 e serie carte personali, mazzo 1, fascicolo 5 9 FFP.FF., serie lavori, mazzo 15, fascicolo 1

—24— AUGUSTA Il paesaggio di tutti

DONATELLA MARTINET

esigenza di tutelare il paesaggio è sorta Imponeva ai proprietari l’obbligo di presentare alla So- con i grandi e repentini cambiamenti por- printendenza i progetti delle opere di qualsiasi genere, che tati dall’era dell’industrializzazione, per sal- interessassero gli immobili vincolati per il parere di com- vare le bellezze naturali nazionali dalla to- petenza. tale distruzione, o in ogni modo dalla per- Disponeva che l’autorità governativa preposta, in fase di L’dita dei loro valori. predisposizione di regolamenti edilizi e di piani regolato- Nel 1905 fu istituita la prima Commissione1 italiana per ri, avesse facoltà di prescrivere distanze, misure e tutte le studiare la problematica della difesa delle nostre bellezze altre norme che si fossero ritenute necessarie per non naturali. Dopo le leggi emanate per far fronte ad emer- danneggiare il godimento delle bellezze naturali e pano- genze puntuali di tutela2, la prima norma legislativa italia- ramiche con nuove costruzioni da erigere fuori del peri- na di tutela delle bellezze naturali è la legge 11 giugno metro degli immobili vincolati. 1922 n. 7783; deriva da un disegno di legge presentato, in Si era, inoltre, provveduto a disporre la notifica del vinco- Senato, ben due anni prima, dal ministro all’Istruzione lo nei registri catastali e la sua trascrizione nei registri del- Pubblica Benedetto Croce. le conservatorie delle ipoteche, per garantirne efficacia in Essa si proponeva di difendere le bellezze naturali e pa- ogni tempo e nei confronti di tutti i successivi proprietari. noramiche, assoggettando “le cose immobili la cui con- Si era anche vietato l’uso di cartelli e d’altri mezzi di pub- servazione presenta un notevole interesse pubblico a cau- blicità, che danneggiassero l’aspetto e il pieno godimento sa della loro bellezza naturale o della loro particolare re- delle bellezze naturali e di quelle panoramiche. lazione con la storia civile e letteraria”. L’esigenza della conservazione integrale delle qualità pae-

La ‘piana’ di San Grato Hubelmatti e i villaggi di Zöin, Bühl e Chröiz, stupendo esempio d’equilibrio fra “paesaggio naturale” e “paesaggio culturale”.

1 Voluta dal Sottosegretario alle belle arti, onorevole Molmenti, e presieduta dall’onorevole Rosadi 2 la legge n. 441 del 1905, sull’inalienabilità dei relitti della pineta costiera di Ravenna, e la legge n. 688 del 1912, con la quale si estendevano le disposizioni della legge di tutela monumentale a ville, parchi e giardini d’interesse storico e artistico 3 pubblicata nella Gazzetta Ufficiale del 24 giugno 1922, n. 148

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saggistiche del bene protetto ha condotto lo Stato a vara- c) i complessi di cose immobili che compongono un ca- re pochi anni dopo le leggi istitutive del Parco nazionale ratteristico aspetto avente valore estetico e tradizionale; del Gran Paradiso4 e del Parco nazionale d’Abruzzo5, che d) le bellezze panoramiche considerate come quadri e al primo articolo richiamano in modo esplicito la finalità così pure quei punti di vista o di belvedere, accessibili al di conservazione delle bellezze naturali. pubblico, dai quali si goda lo spettacolo di quelle bellezze. La legge 29 giugno 1939, n. 1497, rimasta in vigore sino ai Le lettere a) e b) raggruppano bellezze individuali, le let- primi di gennaio del 2000, disciplina in modo articolato la tere c) e d) bellezze di insieme. tutela delle bellezze naturali. Il taglio concettuale, sull’im- Risulta interessante, al di là dell’elencazione di beni, pronta della coeva legge per la tutela delle cose di inte- il concetto di “notevole interesse pubblico”, poiché resse artistico o storico6, privilegia una visione del pae- pone in evidenza il fatto che alcuni paesaggi sono di saggio fortemente estetico-impressionistica, da intender- tutti. si come quadro naturale. La legge ha riconosciuto per la prima volta l’esigenza di Suddivide le bellezze naturali, per il loro interesse pub- tutelare il territorio partendo dalla pianificazione urbani- blico, in quattro grandi categorie: stica; infatti, introduce il concetto di piano territoriale pae- a) le cose immobili che hanno cospicui caratteri di bel- sistico e l’obbligo della concertazione dei piani regolatori lezza naturale o di singolarità geologica; comunali per gli ambiti tutelati. b) le ville, i giardini e i parchi che si distinguono per la Il regolamento di applicazione della legge n. 1497 del 1939, loro non comune bellezza; tuttora in vigore, risale all’anno successivo7; individua, tra l’altro, i possibili indirizzi nella valutazione di merito dei progetti e di imposizione del vin- colo, nonché la durata delle autorizzazioni pae- saggistiche. Nella nostra regione sussistono diversi decreti ministeriali di individuazione di zone di note- vole interesse pubblico, ai sensi della legge 1497, soprattutto per ciò che riguarda le cose di valore estetico e tradizionale, i punti di bel- vedere e i quadri panoramici. Con l’avvento della Repubblica, l’importanza isti- tuzionale del paesaggio è ripresa nell’articolo 9 della Costituzione italiana “la Repubblica tutela il paesaggio e il patrimonio storico e artistico della Nazione”. Qui nasce il sovra-ordinamento della materia paesaggistica, d’interesse nazio- nale, su quella urbanistica, a carattere locale. La legge Galasso8 riprende l’intuizione cro- ciana del paesaggio quale espressione dell’i- dentità nazionale ed estende la tutela in modo generalizzato, per fasce, a diverse categorie di elementi paesaggistici, passando da una vi- sione del paesaggio quale quadro di poche bel- lezze naturali ad una più ampia di contesto. Individua, quali componenti caratterizzanti, i bordi dei mari, dei laghi, dei fiumi e dei tor- renti, le montagne e i vulcani, i ghiacciai e le foreste, i parchi e le riserve naturali, le aree assegnate alle università agrarie, le zone umi- de e le zone di interesse archeologico. Impone alle regioni di sottoporre a specifica normativa d’uso, e di valorizzazione il territo- rio tutelato mediante la redazione di piani pae-

Vallone di San Grato. Fonte della Mongiovetta - Mundschuvett, alimenta la zona umida.

4 R.D. 3 dicembre 1922, n. 1584 5 legge 12 luglio 1923, n. 1511 6 legge 1° giugno 1939, n. 1089 7 R. D. 3 giugno 1940, n. 1357 8 legge 8 agosto 1985, n. 431

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Vallone di Comboé, zona umida. Sullo sfondo il Cervino e il Monte Rosa. saggistici o di piani urbanistico-territoriali con specifica Il paesaggio è visto come espressione dei valori storici, considerazione dei valori paesistici ed ambientali, confer- culturali, naturali, morfologici ed estetici del territorio. mando l’inderogabilità della pianificazione territoriale nel- Infatti, è recepito quanto stabilito dalla Convenzione euro- l’ambito della salvaguardia del paesaggio. pea del paesaggio11, dove il paesaggio “designa una deter- Lo Stato, per giungere ad una sistematica organizzazione minata parte di territorio, così come è percepita dalle po- della materia di tutela sia dei beni storici sia di quelli pae- polazioni, il cui carattere deriva dall’azione di fattori natu- saggistici approva, nel 1999, il Testo Unico dei beni cul- rali e/o umani e dalle loro interrelazioni” ed è “compo- turali e ambientali9. nente fondamentale del patrimonio culturale e naturale del- La novità più eclatante, sotto il profilo paesaggistico, è stata l’Europa, contribuendo così al benessere e alla soddisfa- l’introduzione del termine temporale preciso per individua- zione degli esseri umani e al consolidamento dell’identità re le zone urbanistiche A (nuclei storici) e B (aree di com- europea”. Inoltre, viene riconosciuto “in ogni luogo un ele- pletamento) che necessitino d’autorizzazione preventiva, in- mento importante della qualità della vita delle popolazioni: dividuando il 6 settembre 1985 come riferimento per l’ap- nelle aree urbane e nelle campagne, nei territori degrada- provazione del piano regolatore generale comunale, mentre ti, come in quelli di grande qualità, nelle zone considerate precedentemente era sufficiente che le zone suddette aves- eccezionali, come in quelle della vita quotidiana”. sero concluso l’iter di approvazione dello strumento di pia- Vi è, quindi, il superamento della concezione estetico-cul- nificazione. Dal momento che pochi comuni hanno il piano turale del paesaggio, per giungere a quella storico-cultu- regolatore approvato da così lunga data, questa piccola spe- rale e, in qualche modo, sociologica, derivante dall’azione cifica ha comportato l’introduzione dell’obbligo della tutela di fattori naturali e/o umani e dalla loro interrelazione, paesaggistica su cospicue parti del territorio. “componente essenziale del contesto di vita delle popola- La norma italiana che oggi regola la materia della tutela, zioni, espressione della diversità del loro comune patri- storico-culturale e paesaggistica, è il Codice dei beni cul- monio culturale e naturale fondamento della loro identità”. turali e del paesaggio10 (detto Urbani dal nome del suo Sotto il profilo della pianificazione, la novità risiede nel fat- promotore). to che le regioni, tramite il piano paesaggistico esteso al- Esso abbandona l’equivoco connubio tra il termine di am- l’intero territorio, devono assicurare che il paesaggio sia biente e di paesaggio, con l’impiego di una formula lin- adeguatamente tutelato e valorizzato. Il piano sovraco- guistica innovativa, quella di beni paesaggistici, pur man- munale diventa strumento organico di ricerca, tutela e va- tenendo la tutela su tutti gli ambiti territoriali già prece- lorizzazione di un’intera regione. dentemente individuati. E in Valle d’Aosta, in tutti questi anni, che cosa è successo?

9 Decreto legislativo 29.10.1999, n. 490 10 approvato con Decreto legislativo 22 gennaio 2004, n. 42 11 siglata a Firenze il 20 ottobre 2000

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Monorotaia della Valle dell’Alleigne ().

perture in lose di pietra. L’anno successivo, si assicura con legge apposita16 la tutela, nonché il censimento, del patrimonio storico di archi- tettura minore in Valle d’Aosta, in altre parole di quei beni che sono riconosciuti “parte inte- grante del paesaggio e testimonianza mate- riale della propria storia”. Grazie a questa de- gna iniziativa, la regione ha potuto catalogare e studiare gran parte dei nostri villaggi e del loro territorio di pertinenza, tramite una sche- datura di rilievo storico-critico e approfondite ricerche negli archivi storici comunali, regio- nali, catastali e, a volte, notarili. A far data dal 1998, la Valle d’Aosta, con l’arti- colo 40 delle Norme di attuazione del Piano Territoriale Paesistico, noto come P.T.P.17, ha delimitato alcune parti del territorio per il loro specifico interesse paesaggistico, storico, cul- turale o documentario e archeologico. In esse, ai fini della tutela, non sono consentite edifi- cazioni né realizzazioni di infrastrutture, salvo quelle inerenti alle attività agricole e quelle in- dispensabili per ripristinare, riqualificare, re- cuperare o razionalizzare gli usi e attività in atto o per eliminare elementi o fattori degra- danti o per migliorare la fruibilità degli ele- menti costitutivi dello specifico interesse del- le aree. Inoltre, devono essere conservati, mantenuti e ripristinati gli elementi costitutivi del siste- ma insediativo tradizionale, compresi i segni del paesaggio agrario e le trame infrastruttu- rali, escludendo ogni intervento che possa La prima legge risale al 195612, è tuttora in vigore e ri- comprometterne la complessiva leggibilità o fruibilità. In guarda la disciplina della pubblicità stradale in Valle d’Ao- tali aree è stato inserito il Vallon de Saint-Grat di Issime. sta. È grazie ad essa se non vediamo ovunque sul nostro Il Vallon de Saint-Grat, la valle dell’Alleigne (Champor- territorio cartelloni pubblicitari invasivi e deturpanti. cher) e Comboé () in questi ultimi tempi sono Si vuole anche ricordare che, nel 196013, alcuni ammini- oggetto di particolare attenzione da parte di persone sen- stratori di rara sensibilità, avvalendosi della competenza pri- sibili agli aspetti socio-ambientali. maria in materia di tutela del paesaggio, avevano dichiara- Sotto il profilo paesaggistico San Grato è un esempio uni- to bellezza naturale tutto il territorio regionale. Purtroppo, co ed eccezionale di valle alpina contraddistinta da un edi- la legge venne in parte dichiarata anticostituzionale. ficato diffuso, secondo il modello insediativo Walser, con Successivamente, la legge regionale sulle “Misure urgenti nuclei insediati su terrazzi nella vasta sezione aperta, di- per la tutela dei beni culturali”14 ha introdotto la possibi- stribuiti in particolare su linee di quota lungo il percorso lità di stilare elenchi di aree di interesse paesaggistico, ol- storico intervallivo del colle del Dondeuil. È un vallone tre che di edifici monumentali e aree archeologiche. con morfologia complessa, con sequenza quasi integra di In seguito, nel 1990, la legge sui tetti in lose15 si pone come versante boscato, terrazzi di versante, con prati e praterie finalità principe la disciplina degli interventi regionali di- in relativamente dolce declivio, piane di testata con pascoli retti ad assicurare il mantenimento delle caratteristiche sino alla base del colle e delicate conche con zone umide. ambientali della regione, tramite la realizzazione delle co- È un paesaggio storicamente disegnato, di antico impian-

12 legge regionale 31 maggio 1956, n. 1 13 con la legge regionale n. 3 14 legge regionale 10 giugno 1983, n. 56 15 legge regionale 28 febbraio 1990, n. 10 16 legge regionale 1° giugno 1991, n. 21 17 legge regionale 10 aprile 1998, n. 13

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La monorotaia che collega i due alpeggi di Ourty e di Vercoche (valle dell’Alleigne) Avrete difficoltà ad individuarla! to, con edifici di particolare valenza storico-ar- chitettonica, trasformati nei secoli seguendo la tradizione edificatoria propria di ciascuna epoca, dal piccolo arcaico stadel al poderoso impianto tardo-ottocentesco del “Palace” (Pa- laz). La Valle dell’Alleigne si presenta a forma di ipsilon, con un tronco terminale, da Outrele- ve a Ourty, dal quale si dipartono due rami, quello orientale di Saint Antoine e Chavanne e quello occidentale di Vercoche. L’ambiente alpino è di eccezionale bellezza, in parte inse- rito in un sito di protezione speciale per la flo- ra18, in cui l’acqua dei torrenti, che presenta- no anche salti repentini e cascate, giocano un ruolo importante nel disegno dell’ambito e nell’esemplarità della morfologia. È un sistema articolato di valloni in quota, di alta naturalità, con boschi e praterie nelle con- che di testata, con numerosi laghi e zone umi- de. Gli alpeggi sono relativamente pochi, tra questi spicca per bellezza quello di Vercoche, ai margini di uno splendido antico lago gla- ciale che ora ne è la zona pascoliva. Comboé è stato a lungo dibattuto. Si è detto molto. Si è scritto molto. È un vallone unico per storia e localizzazione. Sino a pochi anni or sono di proprietà della Collegiata di Sant’Orso, è stato per molte generazioni di parrocchiani il luogo dello spirito, della pre- ghiera, ma anche del vivere in comunione con gioia e allegria. È un piccolo gioiello montano di rara bellezza per giacitura e orografia: è una valle sospesa, a monte delle cascate di Ponteille e sovra- stati collegati tramite una monorotaia (struttura leggera, stata dalla Becca di Nona. Da qui si gode una splendida, di agevole installazione e reversibile) perfettamente inse- inusuale, vista sul Cervino. Ha pascoli alpini e laghetti, con rita nell’ambiente, quasi invisibile grazie alla collocazione tre alpeggi, di cui solo il centrale ancora utilizzato Una del- discreta nelle pieghe del bosco. le sue particolarità sta anche nella vicinanza con il Capo- Più scontata è stata la scelta per Comboé che, purtroppo, luogo regionale: è stato giustamente definito “la monta- non ha saputo superare la concezione in auge dal secon- gna di Aosta”. do dopoguerra per cui il progresso si raggiunge con le Chi ama profondamente il proprio paesaggio, che non è strade. solo quello che vede con gli occhi, ma che sente con il cuo- Il Vallon de Saint-Grat è stato dotato di pista di arrocca- re, con i ricordi e con il proprio bagaglio culturale, lo vor- mento. rebbe vedere inalterato nel tempo. Ciò non è possibile poi- Si auspica, per i tre valloni di eccezionale rilevanza paesi- ché il paesaggio non è un quadro, ma un sistema in evo- stica e socio-culturale, la definizione da parte delle ammi- luzione, in parte prodotto e trasformato dall’uomo. Il pun- nistrazioni di una legge speciale, quale quella già pro- to è introdurre delle trasformazioni compatibili con la mulgata per la conca di Cheney () e la ri- struttura, la trama, con gli elementi caratterizzanti il sin- serva naturale del Mont Mars (Fontainemore)19, che pren- golo contesto, andando incontro alle esigenze specifiche da in considerazione la tutela e la valorizzazione com- di chi mantiene con l’attività agricola il territorio per evi- plessiva dei siti, prevedendo degli incentivi per il mante- tarne l’abbandono, quindi l’inevitabile degrado. nimento del territorio senza l’introduzione di fattori avul- Pare interessante l’iniziativa posta in atto nella valle del- si dagli elementi di pregio storico, architettonico e natu- l’Alleigne, dove due alpeggi della stessa proprietà sono ralistico.

18 SIC IT1205100 “Ambienti d’alta quota del vallone della Legna” 19 legge regionale 24 giugno 2002, n. 10, “Interventi per la valorizzazione della riserva naturale denominata Mont Mars, e del territorio circostante, in comune di Fontainemore.”

—29— AUGUSTA L’abandon progressif du bois… dans la construction des bâtiments du Tiers de la montagne

par CLAUDINE REMACLE

INTRODUCTION UNE CONSTANTE: LA VARIÉTÉ DES CONSTRUCTIONS architecture rurale, objet de cet article, se Comme l’évoque la légende du petit lutin-meunier du caractérise par une extrême diversité Brochnumülli 1, z’Stockji, dans le vallon de Saint-Grat, dans les formes et surtout dans l’emploi la céréaliculture a cycliquement occupé les pentes bien des matériaux mis en œuvre. De magni- exposées, alternant avec des périodes de récession agri- fiques stoadla se profilent sur les crêtes ou cole au cours desquelles les bois de conifères reconqué- L’sont nichés sur des terrasses ou aux creux des vallons de raient une partie des espaces précédemment défrichés. Saint-Grat et de Bourrines. Il est fréquent qu’à proximité Une utilisation du territoire de type intensif, comparable se dressent de grandes bâtisses en pierre qui n’ont rien à à un véritable jardinage, était abandonnée au profit du pâ- envier à celles de la «plaine». Comment expliquer ces turage extensif par suite de la diminution du nombre contrastes? d’hommes, de femmes et d’enfants à nourrir dans les pa- La découverte de textes aux archives des notaires d’Aos- roisses d’Issime. Aujourd’hui, nous assistons exactement te, d’une part, et de contrats anciens mis à disposition par à un scénario semblable, lent certes, mais que nous per- Louis Busso, d’autre part, permettent d’éviter l’écueil de cevons facilement. L’abandon n’est pas dû aux consé- certains clichés. quences d’une épidémie de peste comme celle de 1349 ou Les apports de l’étude de l’habitat traditionnel d’Issime d’une période glaciaire, mais à un changement de civili- et les résultats des sondages dendrochronologiques sation. Tout comme les ruines ou les disques de pierre de réalisés par le Laboratoire de dendrochronologie de z’stadalbein qui se trouvent çà et là dans les bois ou à Moudon (CH) pour la Surintendance des Biens cultu- côté des constructions encore sur pieds, la légende rap- rels en 2001 ont donné aussi un éclairage neuf à la re- pelle que ce n’est pas la première fois qu’un tel change- cherche. ment se déroule (Fig.1). Les bâtiments qui ponctuent les pâturages actuels sont bien plus vieux que les per- sonnes d’âge avancé avec lesquelles nous vivons et ils racontent en silence plus de 600 ans de pratiques de construction dans le Tiers de la montagne et le vallon de Bourrines. Chacun d’eux a sa propre histoire. La den- drochronologie2 montre que certains sont vraiment du XVe siècle (Fig.2). On comprend que Roberto Nic- co, de même que les cher- cheurs qui se sont ensuite penchés sur la même ques- tion, en ait trouvé la trace dans les archives3 de cette période. À côté des termes

Fig. 1 - Le stoadal de Stubbi est entouré de ruines.

1 J.-J. Christillin, Légendes et récits recueillis sur les bords du Lys, 1e éd. 1901, Aoste, Musumeci Ed., 1970, pp. 86-88. 2 LRD. 2001/R5237 à d’Vlüeckji (10 échantillons datés du printemps 1448 à l’automne/hivers 1450-1451, 4 en mélèze, Larix decidua, 6 en pin arolle, Pinus cembra).

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Fig. 2 - D’Vlüeckji. Staodal du XVe siècle

tectum ou domus ou chava- na, nombreux sont les «ras- cardum», «orreus» ou «gra- nerium». Il est probable qu’une gran- de partie des constructions en bois qu’évoquent les ar- chives du XVe siècle datent d’avant la peste noire de 1349, mais aussi d’avant le statut4 des seigneurs de Val- laise, adopté le 15 juin 1336, qui avait placé – en période de grande pression démo- graphique - un ban sur une forêt entre Bourrines et la partie centrale du vallon de Saint-Grat, pour limiter l’abattage du bois d’œuvre à trois arbres, donc à trois van, par exemple (Fig.3). La variété des formes architec- poutres seulement lors de la construction des greniers et turales au moment de la construction ou de l’adaptation des maisons! d’un bâtiment dépend des exigences variées qu’imposent les différences dans le genre de vie : permanente, c’est- À la fin du Moyen Âge, la production d’orge et de seigle à-dire toute l’année, avec une activité agropastorale pous- exigeait des structures architecturales adaptées à la cé- sée, ou aux demi-saisons, ou encore pendant une courte réaliculture, avec galeries de séchage pour les gerbes, période en été pour le pâturage. C’est donc le rôle du bâ- aires de battage des «bleds», greniers de conservation et timent qui lui dicte sa forme nouvelle, ses mesures, la po- meules. Bâtis à un moment où le bois n’était pas rare, le sition des portes et des fenêtres, celle de sa cheminée, de stoadal en troncs écorcés était un modèle d’édifice de pion- même que la superposition fonctionnelle entre étages. Les niers qui répondait parfaitement à ces fonctions, avec en matériaux à disposition sur les propriétés du constructeur outre, en bas, l’étable, surmontée souvent d’un espace orientent fortement le choix. pour vivre et surtout pour dormir et servant aussi d’en- trepôts. Les stoadla d’Issime, tout comme les raccards D’OÙ PROVIENT LE BOIS d’Ayas où l’on parle francoprovençal, sont en Vallée d’Aos- MIS EN ŒUVRE AU XVIIE ET AU XVIIIE SIÈCLE ? te des bâtiments conçus pour une exploitation familiale du À Issime, en «plaine», l’utilisation du bois pour les parois territoire. Certains, plus réduits, sont de simples dépen- portantes est abandonnée en général dès le XVIIe siècle, dances d’une construction permanente proche. Au sur- alors qu’on continue à l’employer en altitude. Lors du re- plus, il existait aussi quelques maisons d’alpage censement de l’architecture, il est apparu que les stoadla construites en madriers superposés assemblés aux construits pendant cette période sont caractérisés par un angles, en blockbau. En fait, dans des lieux où la limite d’al- raidissement à clés du tympan de la façade pignon. Sur 20 titude entre habitat permanent et habitat temporaire est exemplaires5, une dizaine sont porteurs de dates allant de fluctuante en fonction de l’histoire diachronique de 1614 à 1752. Les stoadla de cette époque comportent un chaque propriété, on trouve à quelques pas l’un de l’autre ou deux niveaux en maçonnerie sous la partie en bois. Le une cave à lait sous une barme, une étable en maçonnerie plus bel exemple de cette période, caractérisée par une pour quelques veaux, une longue bâtisse d’alpage en pier- réelle maturité de la pratique de construction en blockbau, re pour plus de 30 bêtes, ou une maison autrefois perma- est le stoadal bien connu de Stubbi6. Il date de 1662 envi- nente en pierre ou en bois. C’est le cas aux abords d’In- ron, d’après les dates d’abattage s’échelonnant de l’au-

3 R. NICCO, Notes sur le peuplement du vallon de Saint-Grat (Issime) au cours des XIVe et XVe siècles, in Le Flambeau n.141, Aoste 1.trim 1992, p. 12; E. TOGNAN, A. LIVIERO, Alamans. Elementi per una storia della colonizzazione Walser in Valle d’Ao- sta, Aosta, Le Château, 2003. 4 J.-C. PERRIN, Franchises, statuts et ordonnances de Vallaise et d’, Aoste 1968, pp. 63-64. 5 Mauro ZUCCA PAUL, L’architettura d’Issime, in C. REMACLE, D. MARCO, M. ZUCCA PAUL, WalserhOus. L’architettura storica nel- l’alta valle del Lys, Quart (AO), Musumeci Ed. , 2006, pp. 124-130. 6 LRD.2001/R5243. Il y a eu en fait un dixième échantillon qui a confirmé la réfection de la toiture. La panne faîtière provient d’un arbre abattu au cours de l’automne/hiver 1656-1657.

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Le corpus des actes nota- riés concernant les deux vallons comporte une dizai- ne de contrats qui s’éche- lonnent de la seconde moi- tié du XVIIe siècle au début du XIXe. Certains méritent une analyse pour montrer l’origine du bois de construction et la grande variété des situations. Le premier date justement de 1658 et il est très évoca- teur: Prisfaict ballié par Christophle, filz a feu Jean Antoine Ronc à Jean filz a feu Christophle Christillie, maitre mason de Cymaz7. Il concerne trois bâtiments. Le premier propose un cas qui a dû se présenter sou- vent, celui de l’achat, du Fig. 3 - Aux abords de Bühla, d’Invan et Granihr, la variété des constructions. transport et du remploi d’une structure en bois an- cienne, mais l’exemple contemporain de Stubbi qui ne porte pas de traces de remploi nous montre qu’il ne faut pas généraliser. Dans l’acte de 1658, Chris- tophle Ronc a acheté ung raccard à bois …de Jean Philipe le Ronc. Il décide de remettre en état ung membre d’estable, maison et poelle au dessus et d’y placer dessus le raccard à bois [...] [...], faisant au tour du dict recard quattres loges de la largeur d’une toise8. On ignore hélas de quel stoa- dal il s’agit, parce que le lieu n’est pas cité. Mais il faut souligner qu’il est très fréquent que les matériaux des stoadla à clés soient en Fig. 4 - Les pièces remployées pour la paroi est du stoadal de Granihr. fait ceux provenant d’une construction plus ancienne, par exemple à Granihr tomne/hiver 1656-1657 à celui de 1661-1662 fournies par (Fig. 4). On le voit aux restes d’encoches ou de trous qui 9 échantillons prélevés lors des sondages dendrochrono- rappellent les assemblages typiques des structures logiques de 2001. Les trois madriers sondés était en épi- moyenâgeuses. La deuxième construction du prix-fait de céa (Picea abies), tandis que les autres pièces (linteaux, 1658 concerne un domicille en l’alp et montagne de solives, semelle, poutre faîtière) sont en mélèze. Flucque, scavoir ung estable a pierre et un pallier a (?)

7 Archives des notaires d’Aoste (dorénavant : ANA) . AO143. Notaire Sulpice Beyneton. Comme les maîtres-maçons d’Issi- me émigraient pendant la bonne saison dans l’ensemble du Duché d’Aoste, ils se retrouvaient entre eux et il n’est pas rare qu’ils passent des contrats d’achat, de vente ou d’échange devant notaire dans les paroisses où ils travaillaient. Ce texte a été découvert lors d’une recherche sur la commune d’. 8 Une toise: 1,87 m.

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dessus ayant ledict pallier une murallie du costé du dessus et de tous auttres costes a bois. Cela pourrait être le stoaldal hybride et en très mauvais état qui existe encore à d’Vlüeckji (Fig.5). Le troisième édifi- ce est une simple maison d’alpage en maçonnerie de pierre avec une couverture à un seul pan: ung estable, au dessus une maison ayant la couverture a alle à bastir et construire en l’alp et mon- tagne de Valfraidaz. Le second prix-fait date de 1666: Tache et prisfait don- né par honneste Pierre feu Jean Pra a Honneste Jaques de feu Jaques Chamonal d’Ÿssime. C’est un bâtiment en pierre et en bois avec Fig.5 - D’Vlüeckji. Remploi du bois sur trois côtés (prix-fait de 1658 ?) étable et fenil dont la bonne réalisation sera vérifiée avant le paiement par des mestres massons et chapuis9 expers. Chamonal doit construire d’auste en bas, un membre destable et fenier soit paillier audessus, aux Bourines au dit Courtales jouxte le chemin… de la lar- geur de trois toÿses10 moins un quart de tous costés11. Comme dans la plupart des devis de construction tradi- tionnelle en Vallée d’Aoste, c’est le maître d’ouvrage, le propriétaire Pra, qui s’occu- pe de la conduite de tous les matériaux (comme la poudre … pour briser et mettre en piece les grosses pierres que trois hommes ne pourront rouler, les labies soit ardoÿses, [...] les ser- Fig. 6 - Réich. Chavanne construite en 1754 avec du bois provenant de la montagne de Mühni rures et clous de fer ), mais c’est le bâtisseur Jaques Chamonal qui doit faire l’excavation et préparer les pièces siècle encore, le 11 mars 1754 exactement, lorsque de bois, les esquarrer dans la forest, comme aussi les scier, l’occasion se présente, on prévoit l’édification d’une cha- raiser les lanons soit planchons pour faire le plancher soit vane qui sera construite de trois cotés a bois comme les solan audit fenier. Dans ce contrat, on ignore où se trou- racards et de l’épaisseur de meme façon qu’est le bois que ve au juste le lieu de la coupe. se trouve construit le raccard qu’a fait Maitre Jean Jose- Un document très intéressant nous montre qu’au XVIIIe ph Materÿ au Houbal et de l’autre coté à pierres (Fig.6).

9 Chapuis : terme d’ancien français signifiant charpentier. 10 Deux toises et ? = 5,14 m. 11 ANA.DO419, 8/10/1666.

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Fig. 7 - Blatti. Portes jumelles conservées (environ XVIe siècle)

«dez le lieu de la Piana» dans le vallon jusques au dit lieu du Gavenchy pour les mettre en œuvre tout en ré- cupérant les vieux mor- ceaux du bâtiment précé- dent : seront tenus de carrer et conduire le colm, traf, creches, planches, lattes, d’aix, dez le lieu de la Piana même pertinences, jusques au dit lieu du Gavenchy [...] et iceux scier, comm’aussÿ de porter et faire conduire dix chevrons dudit lieu de la Pia- na de Gavenchÿ pour les em- ployer à ladite chavane et Le possesseur de la montagne est également proprié- pour le restant ils prendront des vieux qui sont audit lieu. taire des bois12. Les artisans prélèveront les matériaux D’après Michele Musso, d’Pioanu est situé en contrebas comme pierres, chaux, areine et bois, tous excepté la de Goaventschi. chaux, [...] sur les fonds des prixfaiteurs ou sera indiqué De même en 1814, lors de la restauration du raccard de tant audit lieu du Rich qu’au sommet de la montagne des Chlousi14, le notaire Jean-Joseph Christille qui souhaite en- Munes. treprendre le travail promet fournir à la main d’œuvre, On voit donc clairement qu’à cette période tardive il est c’est-à-dire au maçon Jean Bussoz, tous les matériaux en encore possible de couper des mélèzes au-dessus de Müh- bois ainsi que la chaux ; pour le sciage des troncs d’arbre ni, à 2020 m au moins, et de construire une maison d’al- en planches, il lui désigne «la forêt de Prasira». Cette fo- page en bois à Issime, mais l’inventaire de l’architecture rêt est située sur le versant opposé du vallon, passé le tor- dans ce haut vallon d’Issime montre que c’est un cas plu- rent de Walkhunbach. On imagine sans peine les difficul- tôt rare. Le bâtiment décrit par cet acte notarié existe en- tés rencontrées et les efforts énormes que nécessitaient core. Seuls trois côtés sont, en effet, en bois. Actuellement la construction ou la reconstruction d’une simple étable encore, l’alpage possède une petite construction isolée en montagne, ouvrage architectural à l’apparence aujour- tout en pierre, avec feu ouvert à l’étage, servant de fro- d’hui anodine. magerie. Les bergers qui y montent en été, par contre, lo- gent dans la chavanne en bois bâtie en 1754. AU XVIIIE SIÈCLE, Dans quelques prix-faits encore, le nom de la forêt où se- UN USAGE DU BOIS TOUJOURS PLUS MODÉRÉ ront abattus les mélèzes pour les planchers et la charpente Au cours du XVIIIe siècle, les travaux que l’on effectue sur des chavannes sont cités. Ces bois ne sont pas toujours si- les constructions en bois dans le vallon de Saint-Grat et tués à l’amont du chantier pour faciliter le transport, com- de Bourrines sont nombreux et divers. On reconstruit des me on aurait pu l’imaginer; en effet, dans deux cas, les alpages généralement en pierre, et l’on réaménage enco- poutres proviennent de plus bas. En 173713, les maîtres re des maisons permanentes: à Bühl, par exemple, en Discret Jacques feu Pierre Bussoz et Gabriel de feu Ga- 175015, on achève en sous-œuvre une voûte en dessous briel Goÿet sont chargés de construire une estable et cha- d’un raccard; à d’Mattu probablement, en 175416, le Sire vane au dessus au tiers dessous d’Issime, pertinences des Jean-Louis feu Jean-Louis Linty entreprend la restauration Bourines. Ils travaillent ensemble dans le bois, ils équar- de plusieurs corps de bâtiments dont certains en chesal, rissent les troncs et doivent conduire la poutre faîtière, les en ruine. Il fait faire une cave, une cuisine, et restaure la pannes, les chevrons, les crèches, les planches et les lattes chambre d’un rescard, «lestoube» d’un stoadal, pour qu’on

12 ANA.DO867, 11/3/1754. Prix fait baillé par Discret Jean Louys et Marie Barbe Jugaux Linty aux Maitres Jean Louys et Jean Joseph Matery. Notaire Linty. 13 ANA.DO028, 16/7/1737. Notaire Christillin. 14 Archives Busso, N° 54. 21/3/1814. 15 ANA.DO867, 26/1/1750. 16 ANA.DO066, 16/3/1754.

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Fig. 8 - Gradunérp. Habitation en bois avec portes jumelles (1564), transformée en 1764

puisse y vivre au lieu de La Matta , terroir de la mon- tagne d’Issime Severeur. Il donne le travail à tache et prixfait à maistre Jean Chris- tophle à feu Discret Bussoz. Les travaux sont tellement variés que l’on se rend compte que la structure en bois mérite un aménage- ment profond: refaire le plancher dans l’étable avec les loupes de brengue depes- seur une onze et demy bien jointes dressées avec le simen qui serviront le sollivant dessus ledit estable, c’est-à- dire poser des madriers de presque 5 cm d’épaisseur, ra- à risque d’avalanches et doivent être bâties pour résister botés et joints, servant de plafond à l’étable; faira tout de au poids de la neige. Ainsi un prix-fait datant de 1754 neuf les creches des vaches neuves avec de bois de sappin, pour la reconstruction de la chavane au lieu des Chaites [...] recouvrera laile du couvert du rescard sur jambes qu’est en la montagne Severeur17 précise que maistre Jean Louis du costé du couchant et remettra les chevrons necessaires , de feu Jean Louis Matthery d’Issime est chargé de recons- [...] retablira lestoube audit rescard qu’est vers couchant [...] truire la charpente et la couverture, de même que le plan- et la rendra en bon estat pour y habiter. Aujourd’hui, il n’y cher et, dans ce cas, il ne lésine pas sur les moyens. Il doit a plus de construction en bois à d’Mattu. refaire le couvert de dite chavane et le monter tout de neuf, y mettre à ces fins des chevrons neufs, des lattes et autres Les maisons d’alpage sont souvent situées dans des zones poutres necessaires et de bois de meleses sans les epargner, mais de faire ledit couvert bien fort pour qu’il puisse soutenir en cas de lavanches et notament d’y mettre un bon et fort colm soit poutre sommier. Comme dans de nombreux alpages, il pré- voit au surplus la pose d’une colonne, un poteau central de bon bois sous le colm, la poutre maîtresse.

175718 est une date fati- dique pour l’évolution de l’architecture en Vallée d’Aoste, celle de l’Édit du 28

Fig. 9 - Bourrines. Habitation avec portes jumelles transformées à plusieurs reprises (XVIIIe et XIXe siècle)

17 ANA. DO034, 12/3/1757. 18 Roberto NICCO, I boschi tra settecento ed ottocento, in Uomini e boschi in Valle d’Aosta, Aosta, Tipografia Valdostana, 1997, pp. 98-135.

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Fig. 10 - Le stoadal de Chlousi. La cuisine ajoutée au stoadal de Chlousi vers 1815

Pour conclure, on peut citer de nouveau le prix fait de 181423 : Prix fait et autre prise donnée par Jean feu le notaire Jean Joseph Christille à Bussoz Jean de Vivant Jean tous les deux maçons domiciliés à Issime. Dans cet acte, le maître Jean Bus- soz est chargé de transfor- mer un raccard du bas Moyen Âge à Chlousi. Ce raccard existe encore à deux pas à l’amont de d’Bech. Il le modifie et le avril pour la conservation des bois et des forêts du Du- renforce parce qu’il a été cloisonné: il doit donc rouvrir ché d’Aoste. Cet Édit avait mis en marche une machine en un seul corps l’étable qui ÿ existe et il s’oblige de refaire bureaucratique insoutenable, qui obligeait des autorisa- tout le plancher dudit étable ainsi que de poser un poutre tions écrites pour l’abattage de quelques arbres seule- le long et au dessus de l’étable en remplacement des trois ment. Dès 1778, l’intendant Vignet des Étoles propose le picquets qui soutiennent une partie du raccard qui doivent retrait de l’Édit qui, selon sa relation, a eu des effets per- être enlevés. Il lui ajoute une cuisine de sept pieds de lar- vers, et surtout des conséquences désastreuses sur les geur, de neuf de longueur, six pieds de hauteur, bien pla- bois communs, principalement en Basse Vallée à cause fonné à chaux et arène et ensuite duement couvert suivant de la proximité des fonderies de Traversella. À Issime, la les règles de l’art (Fig. 10). En outre, il construit un mur construction de staoadla neufs, déjà exceptionnelle, sera en pierre à l’aval de l’étable qui substitue l’ancienne pa- complètement abandonnée. Seul le remploi ou la remise roi en bois, comme on en trouve encore sous certains bâ- en œuvre de matériaux anciens perdurera en éliminant timents en bois très anciens (d’Vlüeckji, da Ronh, d’Be- ou en atrophiant les structures du bas Moyen Âge et ch,...). celles du XVIIe siècle. À Gradunérp en 176419, on assis- te à l’emballage maçonné d’un poile en bois. Cette maison Tous ces travaux, minutieusement expliqués dans les en bois de 1564 à portes jumelles est reprise à l’aval en actes, montrent à quel point l’emploi du bois est certes sous-œuvre20 (Fig. 7); la façade principale est recouverte dû à l’existence de forêts dont le défrichement a été tar- au sud d’une muraille à mortier de chaux et sable et de dif au Moyen Âge, mais aussi à la volonté de conserva- l’épaisseur d’un pied [...] unie et immédiatement annexé à tion de ces ouvrages anciens et pionniers, réalisés alors la parroye dudit poille . Par cette intervention, l’aspect ar- par des charpentiers experts. Lorsque le bois se raré- chitectural du bâtiment a été complètement transformé fie ou bien lorsque que son emploi est interdit, les prix- (Fig. 8). Il est conservé et représente l’un des exemples faits montrent quels efforts sont nécessaires pour les plus intéressants de l’évolution des habitations en bois conserver le maximum de ce qui est encore bon, même bâties au XVIe siècle dans le vallon de Saint-Grat21, mais quand il s’agit d’une simple chavanne, touchée par une il en existe aussi dans le vallon de Bourrines (Fig. 9). En avalanche. Les objectifs prioritaires sont toujours plaine, c’est au XVIIIe siècle que l’on assiste même au sou- d’adapter le bâti, qu’il soit en bois ou en pierre, au goût lèvement de vieux «stoadla» pour construire un étage sup- du jour et surtout à une nouvelle fonction, tout en utili- plémentaire dans le vide entre l’étable et la structure en sant des matériaux neufs pour consolider et remplacer bois en éliminant les jambes22. ce qui est dégradé.

19 ANA.CT1452, 7/5/1764. 20 Voir relevé de M. Zucca Paul, in Walserhous. L’architettura storica dell’alta Valle del Lys, Quart (AO) 2006, p. 123. 21 C. REMACLE, Histoire de maison, in Augusta, revue de l’Association Augusta d’Issime, pp. 20-26. 22 Deux prix-faits proposent ce genre de travaux à Champrion (1731) et à Fornas (1766). 23 Archives Busso, N° 54. 21/3/1814.

—36— AUGUSTA Una giornata tra i Walser

LUCIANO BONETTI

el settembre del 2005 l’Asso- ciazione Walser Augusta, attra- verso Don Ugo NBusso di cui sono parrocchia- no, mi ha invitato a recarmi ad Alagna in Valsesia per visitare i restauri avviati ed alcuni ulti- mati sui villaggi della parte alta della valle. Una giornata tra i Walser intitolerei queste mie riflessioni, è stata un’e- sperienza formidabile per un architetto valdostano che cre- deva di conoscere l’architettu- ra rurale della Valle d’Aosta e in particolare quella Walser. Di fatto, ci si trova spesso ad uti- lizzare luoghi comuni per defi- nire l’architettura rurale, sen- za penetrare nel profondo del- la cultura antica e radicata che ha permesso la costru- vilegiano i legami profondi con l’ambiente, con la natura zione di mirabili edifici con caratteristiche tanto elevate e che traggano dal paesaggio le caratteristiche per inte- da sembrare ancora estremamente attuali, soprattutto grarsi e connettersi con esso sino a divenirne realmen- alla luce delle odierne tendenze dell’architettura che pri- te un’appendice di continuità. Certamente uno degli aspetti più interessanti de- gli stadel è quello della solidità della costruzione, realizzata esclusivamente con il legno e in cui la pietra costituisce il basamento abitato, e la sua in- credibile coerenza statica che la rende attuale ed interessante. Ho visitato con enorme interesse i villaggi in parte restaurati ed in parte ristruttura- ti, trovando grandi differenze di integrità a se- conda della sensibilità del proprietario, del pro- gettista e del costruttore (che molto spesso è un vero e proprio falegname ebanista). Gli stadel sono costruzioni estremamente inte- ressanti sotto molti profili e potrei affermare che la loro creazione è certamente legata ad una grande conoscenza del territorio e delle funzioni vitali cui l’edificio doveva assolvere; il fabbricato inoltre era realizzato per durare a lungo ed era estremamente solido e facilmente mantenibile perché tutto era realizzato esclusivamente con il legno e nessun elemento poteva deteriorarsi se non veniva a contatto diretto e prolungato con l’acqua.

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Gli organismi di copertura, estremamente attuali, pos- conoscenza del materiale, il legno di larice, e del suo sedevano sistemi strutturali di grande complessità. Ho, comportamento: stupisce ancora come dopo quasi cin- infatti, scoperto, durante la visita ad Alagna, che spes- quecento anni edifici completamente in legno abbiano so la trave di colmo dello stadel era in realtà una gran- conservato intatte le loro caratteristiche, a dimostrazio- de trave reticolare del tipo “Wierendell” ante-litteram, ne, ed è mia profonda convinzione, che il legno è un ma- costituita cioè da un corrente superiore ed uno inferio- teriale da costruzione di straordinarie qualità, sotto ogni re legati tra loro da connettori verticali con funzione di profilo. irrigidimento e di collaborazione tra le parti, in questo Lo stadel ha un comportamento di tipo reticolare anche modo la trave aveva un peso molto limitato, poteva co- trasversalmente poiché tutti gli elementi trasversali sono prire luci molto ampie e consentiva un collegamento ri- tra loro incernierati a costituire un profilo di grande leg- gido con gli elementi trasversali di chiusura costituiti gerezza, ma di grande resistenza: alle travi del solaio cor- dai tamponamenti lignei esterni e dagli irrigidimenti rispondono i puntoni esterni delle spalliere, questi so- trasversali interni, che realizzano, di fatto, le pareti di- stengono la trave di legno esterna incastrata sulla quale visorie interne; ho inoltre notato che l’estrema legge- appoggiano i puntoni della copertura incernierati con pio- rezza delle travi di colmo permette di potere utilizzare li lignei dalla geometria estremamente funzionale, i pun- tutto il sottotetto e di appendere il fieno sul corrente in- toni poggiano poi incernierati con lo stesso sistema sulla feriore. trave di colmo reticolare. Il sistema strutturale degli stadel è inoltre arricchito dal- I Walser isolavano completamente il legno dall’umidità le spalliere esterne che costituiscono un forte elemento sollevandolo dal suolo attraverso importanti basamenti in di irrigidimento: trovo straordinario il sistema strutturale pietra, e realizzavano imponenti sporti di gronda per li- affinato da questa gente di montagna; altrettanto straor- mitare la possibilità di penetrazione dell’acqua di stra- dinari sono i dettagli costruttivi di ogni singolo elemento vento, e ovviamente per consentire al fieno di essere de- componente, dal fissaggio dei puntoni su colmo, dor- posto sulle spalliere ad asciugare, e permettendo altresì miente e travi di bordo delle balconate, ai chiodi di legno la realizzazione di un’intercapedine aerata naturale tra la che permettono di appendere i tavolati dei piani dei bal- spalliera più esterna e i tamponamenti strutturali peri- coni, oppure ancora i chiodi di fissaggio tra un corso di ta- metrali. vole e il successivo. Devo anche affermare che ogni particolare dell’edificio La maestria dei fissaggi e delle connessioni strutturali era risolto e nulla era lasciato al caso, sia nello specifico delle parti lignee è certamente il frutto di una profonda privato, che nelle parti pubbliche comuni. Vorrei dire che le bocche di lupo mi hanno profondamente colpito per la precisione degli accoppiamenti dei materia- li e l’integrazione con l’edificio nel suo complesso: le boc- che di lupo hanno la funzione di ventilare gli spazi inter- rati e devono essere portati fino alla superficie esterna del

Le bocche di lupo su balcone e su terra: nella parte su terra sem- pre le pietre di coronamento sono sigillate, integrate e le pietre di bordo sono rialzate per impedire all’acqua di fluire all’interno dell’apertura (non c’era necessità di drenaggi!)

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suolo o dei balconi per permettere all’aria di fluire dall’al- trambe i casi, la parte contro terra è assolta da lastre in to verso l’interno. In questo caso le due tipologie che ho pietra e la parte superiore è protetta da una griglia di le- rilevato sono quella su balcone e quella su terreno; in en- gno di pregevole fattura.

Mi hanno stupito i selciati curati e tutte le parti delle fon- nicità straordinaria e evidenziano una grande integrazio- tane, dei mulini, ancora funzionanti con le pale e le cana- ne: gli edifici e i villaggi sembrano nascere dal terreno e lizzazioni di legno originali che testimoniano della dura- da questo trarre continuità. bilità delle scelte e dei materiali impiegati. La vita digni- I dettagli che riporto nelle immagini in basso comunica- tosa dei Walser a stretto contatto con il territorio, con l’am- no in parte le sensazioni che ho provato: ogni elemento biente naturale dal quale ricavavano ogni sostentamento ha la sua funzione e serve all’arricchimento di un unicum ha permesso la creazione di edifici che mantengono un’u- di straordinaria completezza.

Le stalle infine, le vacche erano parte integrante della fa- miglia perché costituivano certamente la fonte principale di sostentamento, per questo le poste erano curate quasi a realizzare una parte di abitazione; la precisione di mon- taggio e la finitura anche di questi particolari evidenzia la dignità dell’uomo e la capacità di valorizzazione di ogni aspetto della vita. Ancora una riflessione circa il museo etnografico di Ala- gna, dove mi pare sia ben testimoniata la ricchezza cultu- rale che questa popolazione ha portato nelle nostre valla- te alpine. Lo scenario su cui il museo si apre è costituito da una pic- cola corte con una fontana in pietra scavata di straordina- ria fattura.

Anche le poste delle vacche avevano una cura del dettaglio ele- vata, la separazione tra una posta e l’altra era realizzata con la- stre di pietra e talvolta con tavole di legno.

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UGO BUSSO SCHÜTZERSCH-DSCHOANDSCH

Dschi ischt lieri, z’Sen Bernoard, d’oaltun dilli, wa nuame vür È vuoto a San Bernardo [il 15 giugno] il vecchio fienile, ma solo lljütschil toaga. Tag ouf ol tag ab, séin di toaga das z’Eischeme più per pochi giorni. Giorno più, giorno meno, è il tempo in cui hen gvoan a d’hoeji un in allu d’matti wol boutu un groumtu ad Issime è iniziata la fienagione ed in tutti i prati, ben concima- d’hérbscht ol d’oustaga, blljéibt nümmi as blét noch a halm. Woa ti e ripuliti d’autunno o in primavera, non rimane più una foglia ischt nöit passrut d’seegursu séin d’sichji das hen boardut allu o uno stelo. Dove non è passata la falce passano i falcetti a rasare d’süni, un d’steina, un unzana d’mouri un d’mürdscheri. tutti i ruscelli, e le pietre e persino i muri e gli ammassi rocciosi.

Krat dors, allz das hoei gvassuts un Appena seccato, tutto quel fieno troagenz i ouf in d’aksli, in gruass raccolto e portato a spalle in gran- persala het gvoan a z’vülljen di dilli di pacchi ha incominciato a riem- mi a schienen bischtete stul das pire il fienile con un bel mucchio ischt wéilu gwacksen unz im tach. pestato che a volte cresceva fino al Was sprünh hewer gmachut va ll- tetto. Quanti salti abbiamo fatto jicki um bischtun das woarm hoei, da bambini per pigiare quel fieno das het kheen an guten schmackh. caldo e profumato.

Déi das hen kheebe noch an Coloro che possedevano anche dei beerg, hennen de muan loan gan- “mayen” [casa e terreni a metà zi unz villje za Winnechte antwee- quota tra il piano e gli alpeggi] po- gen van noa dar Heilugu unz noa tevano lasciarlo intero fin quasi a d’Lljicku Winnacht hemmu gnos- Natale, in quanto dalla festa di sen z’hoei ouf tur d’beerga. Ognissanti fin dopo la festa del- l’Immacolata [letteralmente: il Pic- colo Natale] consumavamo il fieno su nei “mayen”.

Noa da hoeju het gvoan a, lljéis Dopo la prima fienagione incomin- lljéis, in d’oaltun dilli an andre stul ciava, piano piano, nel vecchio fie- chroutigs. Z’grünn un z’beerg nile, un’altra catasta di fieno ta- d’fümmili hen nöit varluaren an gliato con la falcetta. Al piano e in weertag. Séntsch hüten d’geiss montagna, le donne non perdevano ouf tur d’almini ol in d’schelbiti, un solo giorno feriale. Mentre por- hentsch gchroutut vacksi un aller tavano le capre a pascolare sui ter- suart weidu das dschi hen troage Il 25 aprile il fienile, nel villaggio di Zéngji, è ormai quasi reni demaniali o per le alte radure, zar ketschu im grunn un schwiar vuoto, due piccoli mucchi di fieno z’oamat di secondo ta- falcettavano erba olina ed ogni ge- veschla um dschu dérren béi di glio (a sn.) e z’hoei di primo taglio (a dx.). nere d’erbe che poi portavano a dilli. Bsinnimi unzana das séntsch casa in verdi e pesanti pacchi per goa, wénn da weg het nöit kheen z’vill staffla, hentsch unzana farli seccare vicino al fienile. Mi ricordo persino che, strada fa- broucht d’hénn vür weerhun za vingre um machu huasi. cendo, quando il sentiero non aveva troppi scalini, adoperavano persino le mani impiegando le dita a fare la calza. In éttlljigi schelbiti hentsch wéilu kumbunurut z’lécken chrou- In alcune radure organizzavano a volte una squadra di donne per tun z’seeme a schupputu fümmili um zu troan zam hous, falcettare insieme per poi portare a casa, già seccati, una gran aschuan dorru, an ganzen dinh trussi. Woa mu het mua hem- quantità di pacchi di quel fieno. Dove si poteva, li si portava vi- mudschu troan zam voade um dschu troan in di dilli z’grünn. In cino ad un filo a sbalzo per farli arrivare in un fienile al piano. In déi zéiti das séin noch nöit gsinh stroassini un das mu het nöit quei tempi in cui non c’erano ancora strade e che non si poteva muan pheen üeschja ol nuasser déi voadma séin gsinh das ie- mantenere asini o muli, quei fili a sbalzo costituivano il primo sten gruasse hilf van d’höitugun zéiti. grande aiuto dei tempi moderni. Das hoei, het gchoschtut zéit un schwitzini das mu mat nöit see, Quel fieno che costava tempo e sudori indicibili, ma anche con tut- un wol mi allz das weerch is nöit gsinnh vill guts. Darrum hem- to quel lavoro, quel fieno non aveva molto valore. Per questo lo si mus keen i, da mieren teil, dan goalte das hen nöit khee manhal dava generalmente alle bestie non lattifere che non avevano biso- z’sinh phapti sua wol wi d’melchchü. gno di essere nutrite come le mucche da latte.

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Noa mittem augschte ischt gwacksen in d’oaltun dilli an drittegen Dopo metà agosto, è cresciuto nel vecchio fienile un terzo mucchio di stul oamat. Z’oamat hemmus nji muan tun z’dérren tell in d’matti secondo fieno. Questo fieno non lo si poteva mai far seccare facilmente wol wénn mu hets gschochnut, van dan oabe unz da muarge krat sui prati anche se lo si aveva raccolto più volte dalla sera fino al mat- zu d’sunnu, wéilu zwurru ol dröischtu. Wa unzana sua, lénh schat- tino, al sorgere del sole, in piccoli mucchi. Ma anche così, lunghe om- ta un z’tau, un wéilu auch z’leid zéit hen toan z’troan in di dilli z’oa- bre e la rugiada e a volte anche il brutto tempo, obbligavano a por- mat noch nöit dors das ievun z’is stulu hemmus noch mussun oar- tare nel fienile questo secondo fieno non ancora seccato che poi si do- vulu um z’is arüschen ous as poar vért van an koare zam andre veva ancora risollevare e spargere più volte da un angolo all’altro del dar dilli ol ous in d’schopfa. fienile o fuori sui balconi.

Da mieren teil in d’oaltun dilli Il più delle volte nel vecchio fienile ischt auch gsinh, in an koare, an c’era pure, in un angolo, una buca kannu das het glljéivrut im goade che finiva nella stalla dove si but- woa mu het khéit ambri, voart um tava giù, di volta in volta il fieno, il voart, z’hoei, z’oamat un z’chrou- secondo fieno e l’erba degli incolti, taga vür tun dam via, zwurru z’- per accudire il bestiame, due vol- tagsch, da muarge un dan oabe. te,al giorno, il mattino e la sera.

Noa Sen Kroa as vidrigs stüllji het Dopo san Grato [7 settembre, festa noch gvunnen wéiti in as koarllji patronale della diocesi di Aosta] un dar dilli vür z’laub guavuz ol abiot- quarto mucchietto, trovava ancora turuz. Ischt gsinh z’laub das mu posto in un angolino del fienile per hen gmachut abber d’bauma woa le foglie affastellate o semplicemen- mu ischt gschtreebe um dschu te staccate dai rami delle piante sul- schneite ol dschu abiotturu. As le quali ci si arrampicava per ta- joar hemmuschu abiotturut un im gliarne tutto il fogliame: un anno andre hemmudschu gschneite. togliendo solo le foglie [abiotturun] Z’grünn hemmu gschneiten un ed il seguente si tagliavano anche i abiotturut éscha un z’beerg auch rametti biennali [schneite]. Al pia- ahiri un melbauma. Déi lauber das no si spogliavano i frassini, in mon- séin dorrit in di dilli hen dinut um tagna invece anche aceri e sorbi. geen i dan geisse ol um brissuru Quelle foglie che seccavano nel fie- mi meelu um geen da hénnju. nile servivano per darle alle capre o per sbriciolarle per darle, mesco- late a farina, alle galline. Fastelli di paglia (segale) in un fienile di Prassevin.

Vill dillini hen noch gheen dan boeje woa mu het gstulut d’guavi Molti fienili avevano anche un soppalco dove si ammucchiavano strau das mu het broucht im goade um trüchne da chüne un um fastelli di paglia che si adoperavano per la lettiera delle mucche e machun gute mischt um bowen, d’matti, d’achara un d’kurtili. per fare del buon letame per i prati, i campi e gli orti.

Was weerhji um vülljen, a hampfelu zu dar andra, d’oaltun dilli. Quanti lavori per riempire, una manciata dopo l’altra, il vecchio Was schiwtzini hen gnézt dschéin soller. fienile. Quanto sudore ha bagnato il suo pavimento. Was fümmili hen mussun streckhu um pheen as chüli mia den Quante donne hanno dovuto tribolare per mantenere una piccola was dan lljicken pour hetti vartroa, un auch um troan zu, wéilu mucca in più di quanto sopportava il piccolo podere ed anche per van wol wéit, da witt vür dan ganze winter. Was weerhji hen mus- portare a casa, a volte anche da lontano, la legna per tutto l’in- sun tun d’fümmilli unzana wénn dschi hen beitut; um noch verno. Quanti lavori dovevano fare le donne anche se incinte do- pheen sua greddursurutu d’patti un d’ketschi van di dilli unz im vendo pure mantenere così in ordine il vestiario e la casa dal fie- goade; um auch tun, vill vért, schwieri mannuweerhji. Sua d’- nile alla stalla e per fare anche tante volte lavori da uomo. In tal manna, in gutu d‘seisunh, hen muan blljéiben z’alpu ol in modo gli uomini potevano rimanere negli alpeggi o nei cantieri d’schantjini ous tur z’lann. fuori dal paese.

War tétti tun undrecht ündschenen oaltu wénn war tétti z’vill tell Faremmo torto ai nostri vecchi se dimenticassimo troppo facilmen- vargessen déi zéiti un déi weerhji das hennündsch arbürt un das, te quei tempi e quei lavori che ci hanno allevati e che, ad ogni esta- all summara, hen gschlljicht z’lann van z’grünn un z’groat. Un te, abbellivano il paese dal piano alla montagna. E se siamo fieri di wénn war séin fjieri z’sihn walser tüwer wol z’pheen un z’- essere walser facciamo bene a mantenere e ad adoperare il nostro brouhen ündsch oalt réd un wéilu tun z’vider gsian, im letzen vecchio dialetto e far rivedere, ogni tanto, per la vecchia strada del Duarf, üriun oaltu handweerhji wa, was noch z’meischta treit, paese, i loro antichi mestieri, ma ciò che è ancora più importante, è ischt pheen im blut üriu stérji un üriu mut, grech nümmi um vül- mantenere nel sangue la loro forza ed il loro coraggio, forse non più

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lje hoei d’oaltun dilli, wa noch génh um vülljen all ündsch toaga per riempire di fieno il vecchio fienile, ma ancora sempre per riem- mi was tut wol dar fammullju, da lljöite un dam lann. Das ischt pire tutti i nostri giorni di ciò che fa del bene alla famiglia, alla gen- auch z’béscht dinh das war mian loan zu un z’einagschta das war te ed al paese. Ciò è anche la miglior cosa che possiamo lasciare e mian troan zu wénn dar Lljibi Got schréinündsch. l’unica che possiamo portarci dietro quando il Buon Dio ci chiama.

Was stroafiti um Quante tribolazioni per a hampfulu vacksi una manciata di erba olina War söltene wol as mune- Dovremmo loro un monu- men dischene fümmulu das mento a queste donne che ve- war gsian streeben ouf tur diamo arrampicarsi su per i déi krüppa das, z’Eischeme, dirupi che, ad Issime, si in- bürrendschi van z’grünn, nalzano dal piano fino al de- unz in d’almini un unz in manio e fino alle radure so- d’schelbiti ubber d’undrun pra le baite inferiori ed i pri- beerga un d’iestun alpi. mi alpeggi. Darrum hewer wélljen di- Per questo abbiamo voluto schen koader, das Giorgio questo quadro, che Giorgio hennündsch gmachut sua ha scolpito così bene, per ono- wol, um ierun, in diz virzig rare, in questo quarantesimo joar van l’Augusta, auch déi dell’Augusta, anche quelle junh fümmili das war gsien giovani donne che vediamo streebe un dschi stroafu mi arrampicarsi e tribolare con ar sichju in d’hann‚ an wet- un falcetto in mano, una stein in boudschu un an mola in tasca con, ai piedi, d’vüss, büesch^ sokha, wén delle povere pantofole, se non dschi nöit séin gsinh barvus erano addirittura scalze per um tellur nöit réite. rischiare meno di scivolare. Un mu het nöit kheen Non si avevano sempre i d’vüss génh in sicheri um piedi al sicuro per afferrare areje an schiene virne un bel ciuffo di erba olina di tschoupe vacksi, antweegen due stagioni, perchè i mi- d’béschtu séin génh gwack- gliori crescevano sempre in se z’uabruscht d’schürfi un cima ai dirupi o ai margini z’vuadruscht a vat woa hen estremi di una cengia, dove nöit muan dschu roudschu- non potevano brucarli gli run d’wiltun tschemmini wa animali selvatici ma vi ni- hen wéilu gneschtut vargif- dificavano a volte dei ser- tigi lénnhini. penti velenosi. Un noa déi streebiti Dopo quelle arrampicate, hendsch mussu leesen z’seeme al déi hampfeli um vassun a dovevano raccogliere insieme tutte quelle manciate per farne un veschal das dschi hen gloaden, grüni un wéilu nassi, ubber pacco che caricavano sulla testa, verde e a volte bagnato, per por- z’hopt um nen troa, unzana oa weega, zam voade ol in an dilli tarlo, persino senza sentieri, ad un filo a sbalzo o in un fienile di z’beerg ol z’grünn. montagna o del piano. „Dar het nöit z’tün z’lebtagsch“ hennündsch gseit a voart, mir “Non sapete che cosa fare della vita” ha detto una volta a me e ad un ar wéttu, an oalt muma das hennündsch gsia va wéit, ouf tur una sorella, una vecchia zia che ci ha visti da lontano, su per quei déi leidun tritta. brutti passaggi. Wa wol in déi leidi un mi déi schwieri weerji dam lebtag hewer Anche in quei posti scabrosi e con quei lavori pesanti abbiamo sem- génh kheeben z’acht, wol das um esse un grech norrun, wol mi pre ben custodito la vita anche se per mangiare e forse per alleva- chroutigs, as mentschi um z’is varchaufen in a manhal, hemmu re un manzetto anche con quell’erba selvatica, per poi venderlo in nöit muan passrun an tag oan tu un oan brouhe d’gsüntit un allu caso di bisogno, non si poteva passare un giorno senza far niente, d’stérji um zi vürsich, mi Gotsch hilf, un oan nji varlljire mut, oa senza usare tutta la salute e tutte le energie per tirare avanti con stelle un oa tun tschebsch khémentsch. Un das ischt noch höit l’aiuto di Dio, senza scoraggiarsi mai, senza rubare e senza fare del zam tag as gruass dinh. U.B. male a nessuno. E quello è ancora, al giorno d’oggi una gran cosa. ANNOTAZIONI: 1. I pacchi con cui si trasporta in spalla il fieno è chiamato con tre nomi diversi: – persal è il carico legato con doppia corda che si trasporta secco dal prato al fienile. – veschal è un pacco di più piccola dimensione che si porta da lontano con fieno sovente ancora verde. – trussu è il pacco legato con tre corde che si porta in spalla per lunghi tratti o che si fa scendere al piano sul filo a sbalzo. 2. La festa dell’Immacolata (8 dicembre) è chiamata d’Lljicku Winnacht il Piccolo Natale. 3. Il termine beerg esprime quello francoprovenzale di “mayen”, la seconda casa che quasi tutti i contadini posseggono più in alto, tra il piano e gli alpeggi. 4. abiotturu vuole dire spogliare una pianta delle sole foglie. – schneite invece intende il taglio, ogni due o più anni, dei rami cresciuti nel frattempo e che vengono affastellati in verdi covoni.

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IIe moitié du XVII siècle L’évêque Bailly visite la VALLEISE

IVANO REBOULAZ

hilibert Albert Bailly, savoyard, a été évêque d’Aoste depuis 1659 jusqu’à sa mort, en 1691. Pendant son long épiscopat, il ne fit que deux visites pastorales complète, la première débuta à le 26 avril 1660 et termina à le 20 avril 1665 ; la deuxième dura Pdepuis le 25 avril 1671 (visite de St.Martin de Corleans) jusqu’au 29 septembre 1682 (visite de la paroisse de Quart). Entre les deux se place la visite incomplète faite par le Chanoine Jean Rol, délégué de l’évêque, qui en 1668 visita 18 paroisses. La Valleise a été intéressé et par les deux visites de l’évêque et par celle de Jean Rol.

1ÈRE VISITE DE MGR BAILLY L’évêque est à Perloz le 7 mai 1660, venant de , le 8 il est à Fon- tainemore puis il monte à Gressoney. Le 9 mai se déroule la visite de cette paroisse, puis, en descendant, le même jour il y a la visite de la chapelle de St. Michel de Chamorsera (Gaby); le 10 mai la visite de Issime- St-Jacques et de ; le 11 mai la visite du sanctuaire de Notre-Dame-de-la-Garde et finalement de Pont-St-Martin, le 12 mai.

LA VISITE DE JEAN ROL Le chanoine Rol visite la paroisse de Gressoney le 30 mai 1662 en venant de Brusson par le col de la Ranzola; le 31 il visite Issime puis il se repose un jour, le 2 juin il est à Fontainemore, le 3 à Lillianes, le 4 à Perloz et au sanctuaire de La Garde; puis il se déplace à Pont- bozet le 6, en évitant Pont-St-Martin. Cloasch Gassi, un tratto dell’antica mulattiera ‘Grand chemin’,

ÉME che risaliva la Vallesa, nei pressi del villaggio di Preit. Alcuni 2 VISITE DEL MGR. BAILLY blocchi monolitici la fiancheggiavano, ora non più! E’ stata so- Le 1er mai 1679 il est à Perloz, le 2 à Issime, le 3 à Gressoney, le 4 à stituita da uno dei tanti altri prodotti ‘dysneiani’. Anticamente lì, Fontainemore, à Lillianes et à Pont-St-Martin: il ne fit que passer! il parroco e la popolazione incontravano le autorità in visita al Puis il se déplace à Donnas, il monte jusqu’à Ayas; en s’approchant paese, per una sosta alla cappella del Preit. Da una visita pasto- d’Aoste, il visite encore Châtillon, , Fénis, St-Marcel: le 16 rale del 5 febbraio 1834, del vescovo André Jourdain “A notre mai il rejoint finalement son palais épiscopal où il peut se reposer. entrée dans le territoire de la paroisse … nous avons ensuite été Lors de cette deuxième visite, il est agé de 74 ans! ruçus par M. le Curé au village de Preit et par la population nom- breuse qui s’était portée au devant de nous”. LES 3 VISITES DE LA PAROISSE D’ISSIME 1. 9 mai 1660. «Visite de la chappelle de Saint-Michel érigée au vil- 2. 31 mai 1668. «Visite de l’église parroissiale de St-Jacques d’Issime lage de Chamorsera, étant procureur Jacques Trentaz»; l’évêque faite par le chanoine Rol, le jour du Corpus Domini, étant curé n’ordonne que la confection d’une aube et d’un surplis. Dominique Godioz et vicaire Christophe Bussoz». 10 mai 1660. «Visite de l’église d’Issime, étant curé Jean-Bernard En plus des décrets de la précédente visite de 1660, Jean Rol or- Piassot.» L’évêque donne des indications dignes d’une coutu- donne que la messe se célèbrera aux fêtes «lors que le soleil lève rière, car l’église à besoin d’aubes et d’une bourse de soie pour au lieu de l’église»; les habitants de la montagnes d’Issime dite porter le St-Sacrement aux malades. Puis il permit la célébra- «Cevereul» pourront s’abstenir du travail de la terre les vendredì tion des fêtes de St-Roch, de St-Sébastien, de Sainte-Margueri- du mois de mai - d’Mejuvréitaga - jusqu’à ce que la messe soit te et de Notre-Dame-des-Neiges, et les paroissiens devront s’ac- dite, parce que s’ils s’abstiennent du travail de la terre tout le corder pour la paie au curé. Les autres décrets sont les même jour, «il y a apparence de superstition». que dans toutes les paroisses du diocèse : pas de festin aux fu- 3. 2 mai 1679. Visite de l’église d’Issime. En cette occasion, le no- nérailles ; la clef du reliquaire sera mise dans «le tronc des taire qui dresse le procès- verbal de la visite est aussi pressé que Ames» lequel sera fermé à trois clefs différentes, le curé en tien- l’évêque et se limite à la liste des décrets:……a ordonné être fai dra une, les sindics et procureurs de l’église les deux autres tun confessional…… a ordonné de raccomoder l’église….. de «avec défense d’ouvrir ledit reliquaire sous peine d’excommuni- mettre un crucifix doré sur le maître-autel dans six mois…. A or- cation….»; défense de s’arrêter au cimetière pendant le prône donné à tous paroissiens de faire tous les dimanches le pain béni, ou sermon du curé; injonction aux procureurs de l’église de et chacun à son tour….. rendre compte de leur admininistration….. injonction aux no- Quelques années plus tard, en 1683, la population d’Issimene se taires de signaler les testaments en faveur de l’église, des confré- contente pas de raccomoder l’église, mais décide de la reconstrui- ries et des chappelles….défense des charivaris lors des se- re presque à neuf, et en 1698 de peindre la façade. condes noces…. Sources – Archives Diocésaines

—43— AUGUSTA La Cappella di San Giuseppe del Preit

JOLANDA STÉVENIN

a devozione a San Giuseppe ha avuto un forte in- cremento nella seconda metà del secolo XIX, per opera del Papa Beato Pio IX che proclamò San Giuseppe Patrono Universale della Chiesa. Forse per questa ragione storica è abbastanza Lraro trovare delle cappelle dedicate al santo sposo di Maria Vergine prima di tale secolo. La cappella del Preit, intitolata a San Giuseppe e risalente al XVII secolo, rappresenta dunque una sorprendente eccezione. La suddetta cappella è legata ad un lascito testamentario del 23 maggio 1656 ad opera di Jacques Laba di Issime. Nell’atto il no- taio rileva che il testatore dispone che si costruisca, a due anni dalla sua morte, “une chapelle sous le vocable de Saint Joseph et de Saint Roch, près du rascard du dit testateur, du côté du grand chemin, munie d’un tableau convenable, à Gosser Herp”. La cappella, valutata duecento scudi di Aosta, dovrà essere corredata degli ornamenti e dei paramenti necessari al cul- to, con la prescrizione di tre messe annue perpetue, rispetti- vamente il 19 marzo, festa di San Giuseppe, il 15 agosto, fe- sta dell’Assunzione di Maria, e il 16 agosto, festa di Saint Roch, retribuite un quarto di ducato ciascuna. Il lascito di cui sopra è imposto sul valore di un appezzamento denominato “Valeillasse1 d’environ quatre quartanées par ses confins”2. La cappella, denominata chapelle de Labaz, è oggetto di at- tenzione in occasione delle visite pastorali del 14 agosto 1693, 14 maggio 1700 e 9 giugno 1703: nel verbale di visita si os- serva che la cappella è ben costruita e provvista del corredo essenziale exepté la pierre sacrée. In particolare il rapporto del 9 giugno 1703 riporta quanto se- gue: “a esté enjoint de pourveoir d’une pierre sacrée, à peine d’interdit de la dite chapelle”. Ma, a quanto pare, nessuno provvede alla dotazione della pierre sacrée tanto che, nel corso della visita del 25 luglio 1713, è specificato che: “la chapelle, assez bien bastie est in- La cappella del Preit sull’antico percorso della Vallesa, terdite dès plusieurs années”. in una vecchia cartolina. Dopo alcuni decenni di incuria, il 13 gennaio 1739, tale Jo- seph de feu Jacques de Barthélemy Ronc di Issime si impe- proprietà del fondatore, signor Jacques Labaz, in località Val- gna a far celebrare alla cappella del Preit una messa annuale laillasse è passata in eredità ai fratelli Joseph e Jacques, figli il 19 marzo, festa di San Giuseppe, al prezzo d’une livre da del fu Panthaléon Ronc, detto Clos ´4. versare al celebrante: detto legato è imposto su “une quar- Oltre alla celebrazione delle tre messe previste nel legato del tanée de pré sis près de la dite chapelle, lieu dit Gassers Herp”3. 1656, i suddetti sono obbligati a offrire a turno il pane bene- detto e una libbra di olio. Livre de memoire des legs des chapelles, In un memoriale del 1786 il parroco Jean Ange Roncoz torna par le Curé Jean Ange Roncoz – Anneé 1785 ad occuparsi della cappella del Preit che fa risalire al 1667: Nel libro in oggetto il parroco Roncoz cita, tra gli altri, l’anti- questa infatti è la data incisa sulla trave maestra; se si tratta co legato di fondazione della cappella del Preit e rileva che la della data di costruzione si può dedurre che il testatore Jac-

1 D’Varalljatzi, con questo toponimo, fino al XVII secolo, si indicava l’attuale villaggio di Tunterentsch (Tontinel) ed il terri- torio circostante. Attualmente indica una porzione di prato lungo il torrente Lys, sotto l’ex Albergo Mont-Nery, in realtà era esteso a tutto l’appezzamento compreso fra il Lys e l’antica mulattiera della Valle, dove oggi corre la strada regionale e dove sorge l’ex Mont-Nery. 2 A.N.A., Fonds Donnas, volume 237, Jean Bioley, notaire. 3 A.P.I., notaire Jean Jacques Alby. 4 Da cui deriva il toponimo dato al tratto dell’antica mulattiera, che risaliva la Valle del Lys, nei pressi del villaggio di Preit, ‘Cloasch Gassi’ Mulattiera di Clos.

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Il villaggio di Preit, la cappella di San Giuseppe al centro, e a sinistra il tratto dell’antica mulattiera della Vallesa, Cloasch Gassi ‘Mulattiera di Clos’. Di fronte alla cappella, più in basso verso il torrente Lys, dove oggi sorge una villetta, si trovava il cimitero della terribile peste del 1630. ques Laba sia morto due anni prima, cioè nel 1665. Il parroco osserva che nel 1786 la cappella del Preit di- spone di una dote di cent li- vres, legato di Jean Joseph Ronc, zio dei fratelli Joseph e Jacques di cui sopra. La cap- pella è dotata di tutti i para- menti ed è sprovvista d’indul- genze. Nessuno si occupa della sua conservazione, eccezion chiesta del parroco Vesan, il 2 giugno 1917. Al restauro del fatta per i fratelli Ronc che detengono un capitale di deux cents 1909 segue un altro importante restauro nel 1976, infine, ne- livres. I suddetti signori tuttavia si rifiutano di provvedere alla gli anni scorsi, la cappella è rimessa a nuovo. Chi era Jacques manutenzione della cappella, limitandosi a farvi celebrare una Laba che ha legato il suo nome alla cappella del Preit? messa all’anno. In particolare essi trascurano le prescrizioni Il notaio lo definisce semplicemente commendable, trattan- del legato in quanto i documenti sono andati smarriti e, a loro dosi dell’autore del beneficio. dire, “on n’a pas encore trouvé la fondation de la ditte chapelle”. Il cognome Laba, o Labbaz, (l’abate), è diffuso nel territorio I fratelli Ronc fungono da procuratori della cappella del Preit. comunale di Issime dove si estingue nel XX secolo. A Gaby Il parroco vi celebra una messa all’anno senza uffizi e perce- detto cognome è legato alla frazione di Tsèn-dè-Labòa, vale pisce una retribuzione di vingt sols. a dire Chez les Laba. Nel dotare il villaggio del Preit di una Dodici anni dopo, l’11 ottobre 1798, i fratelli Joseph e Jacques cappella, Jacques Laba ha lasciato un segno tangibile della Ronc sono citati in giudizio dalla corte episcopale di Aosta sua religiosità. Per la realizzazione del suo proposito egli ha perché considerati inadempienti circa il legato del fu Jacques offerto il reddito derivante da una sua proprietà, ed ha im- Laba, redatto nel 1656, documento che prescriveva la cele- pegnato i suoi eredi a continuare la sua opera. brazione di tre messe annuali. Dopo tre secoli e mezzo la deliziosa cappella di Saint Joseph Dopo questa citazione, i fratelli Ronc devono aver provvedu- al Preit si staglia ancora, tra il verde dei prati e l’azzurro del to a quanto era stato loro ingiunto, infatti dai registri dei legati cielo, con la sua facciata bianca tinteggiata di fresco, adornata delle varie cappelle risulta, per ciò che attiene al Preit, che vi da cornicioni, nicchie e una croce di Missione risalente all’an- si celebrano annualmente tre messe, e si legge espressamente no 1914, mentre il rustico portoncino è sovrastato da que- les trois messes ont été toujours acquittées par le passé5. st’invocazione: Saint Joseph -Bettit vür ündsch. Dal lontano settecento, l’interno è ornato di un altare baroc- Cahier de notices sur les divers legs, par Grat Vesan co, in legno dorato e policromo, con colonnine tortili, cande- Il parroco di Issime, reverendo Grat Vesan, nel suo cahier del labri, carte-gloria, crocifisso e una tela, sotto cornice dorata, 1915 traccia una breve storia delle varie cappelle della sua raffigurante il patrono San Giuseppe. parrocchia. A proposito della cappella in oggetto scrive: Le case, antiche e nuove, del Preit fanno corona alla bianca “Cette chapelle est chapelle privée, présentement encore; elle ne cappelletta, quasi volessero ad un tempo proteggerla e rice- dépend pas de la Fabrique Paroissiale mais appartient aux fa- verne protezione. La cappella del Preit, che attualmente non milles Linty Louis, notaire, et Goyet Jean, docteur, frères et soeurs, sorge più sul grand chemin come alla sua origine, ci ricorda il Trois messes alternativement. Rétribution £ 1,20 chacune. senso del sacro e del trascendente che ha sorretto e guidato Interdite pendant 14 ans, restaurée assez bien en 1909. la vita di quanti ci hanno preceduti. Nel coniugare il lavoro quo- Depuis cette année on continue à célébrer les messes, les per- tidiano con la pratica della preghiera comunitaria, essi hanno sonnes tenues à faire célébrer les messes offrent aussi le déjeu- voluto lasciare un segno preciso della loro identità culturale. ner au célébrant. On les célèbre à n’importe quelle date, de pré- férence en mars et en novembre”. P.S. I dati d’archivio qui sopra riportati mi sono stati forniti, a Nel 1917 le messe celebrate si riducono a due. Il vescovo di suo tempo, dal compianto professore Orfeo Zanolli, eminente Aosta approva la loro riduzione di numero, su espressa ri- storico e ricercatore a cui va il mio riconoscente ricordo.

5 A.P.I. Chapelles.

—45— AUGUSTA D liebò chénn tin als tue was ti-mò-ne séege ‘I bravi bambini fanno quello che gli si dice’

MARCO ANGSTER

hi conosca un po’ il tedesco e abbia ascoltato mente no, è solo una diversa strategia messa in atto nella con attenzione la parlata di Gressoney, si è di lingua per esprimere i tempi verbali, analoga alla possibi- certo accorto di quante somiglianze si nascon- lità, in francese, di esprimere il futuro (pur con alcune dif- dano dietro a peculiarità fonetiche che confon- ferenze di significato) con una forma semplice e con una dono superficialmente l’orecchio. I pronomi perifrastica: je mangerai può essere spesso sostituito da Cpersonali, i numeri, molti nomi, aggettivi e verbi della par- je vais manger per dire ‘mangerò’. lata di Gressoney si trovano, a volte quasi identici, nel te- Questa possibilità di sostituire forme perifrastiche a for- desco parlato in Germania. me coniugate semplici è ricorrente nelle lingue di tutto il Tuttavia, a fronte di queste somiglianze, si riscontrano del- mondo ed è uno di quei processi che a vari livelli nella lin- le differenze che rendono oscuro il senso delle frasi del gua vanno a modificare le strutture grammaticali esisten- dialetto di Gressoney a chi pure conosca il tedesco. Tra ti con l’utilizzo di nuovi mezzi ricavati dal lessico; ciascu- gli elementi che rendono il dialetto particolarmente di- no di questi processi è detto grammaticalizzazione e vede verso dal tedesco c’è l’uso frequentissimo del verbo tue a appunto una parola con un certo significato lessicale pre- costruire forme composte (più propriamente dette peri- ciso perderlo progressivamente in certi contesti e diven- frastiche) dove il tedesco utilizzerebbe forme verbali sem- tare un elemento puramente grammaticale. Un tipico plici. Si tratta forse di un “errore” dei parlanti dialettofoni, esempio di cui è ancora riconoscibile la fonte originaria è che tradizionalmente contrappongono il proprio titsch al quello della formazione degli avverbi in italiano: si ha al- guet titsch, ‘buon tedesco’, il tedesco letterario? Ovvia- l’inizio il latino sincera mente, ‘con mente sincera’, e all’al- tro capo del processo si ha l’i- taliano sinceramente, che si- gnifica ‘in modo sincero’. La parola latina mente, in costru- zione con un aggettivo, perde progressivamente la sua indi- pendenza di parola e il suo si- gnificato si trasforma in ‘in modo...’ oppure ‘in maniera...’; ciò rende possibile la forma- zione di nuovi avverbi come bruscamente e velocemente, che non significano certo ‘con mente brusca’ o ‘con mente veloce’, ma ‘in maniera brusca’ e ‘in modo veloce’. Quanto al sistema verbale, ol- tre al caso già citato del fran- cese, si potrebbero fare molti

Gressoney-Saint-Jean. Una targa bilingue tedesco-italiano del 1868, a lato della chiesa parrocchiale, ricorda un’alluvione disastrosa del torrente Lys.

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esempi con un’infinità di verbi e un’infinità di lingue di la perifrasi si sostituisce sono quelle dell’indicativo pre- ogni parte del mondo, ma, limitandosi al verbo ‘fare’, si sente, dell’imperativo e del congiuntivo presente e im- può citare il coreano, dove esso è usato normalmente per perfetto; tra questi tempi solo per il congiuntivo imperfetto coniugare verbi provenienti dal lessico del cinese o del (in misura minore, in realtà anche per il congiuntivo pre- giapponese, lingue che hanno avuto e hanno su questa lin- sente) la forma con tue è ormai l’unica possibile essendo gua una forte influenza culturale. Neppure nelle lingue pressoché scomparse le forme di congiuntivo imperfetto d’Europa l’uso del verbo ‘fare’ come sostegno alla coniu- anche in seguito alla perdita dell’indicativo imperfetto, pe- gazione dei verbi è sconosciuto; il dialetto di Gressoney raltro in tutta l’area dialettale tedesca meridionale. Per il non è certo il solo a presentare questa costruzione: tutte congiuntivo imperfetto rimangono soltanto le forme dei le maggiori lingue del gruppo germanico la possiedono e verbi ‘essere’ e ‘avere’, dei verbi modali (cioè verbi come la sfruttano soprattutto nelle varietà orali e colloquiali per ‘dovere, volere, potere’) e tue, appunto: anche da questo una serie di funzioni disparate. Alcune di queste funzioni, punto di vista ‘fare’ è entrato nella stretta cerchia dei ver- tra l’altro, non sono affatto limitate a usi linguistici collo- bi ‘grammaticali’. quiali o dialettali, ma sono a pieno titolo parte della gram- Per l’indicativo presente e l’imperativo, invece, c’è ancora matica della lingua scritta. Ad esempio in inglese il verbo possibilità di avere delle forme coniugate, in particolare do, ‘fare’, è usato, secondo la norma grammaticale, per pro- se si usano certi verbi di uso frequente come goa, ‘anda- durre la forma negativa e interrogativa, ma il suo uso alla re’, chéeme, ‘venire’, gä, ‘dare’, gé, ‘prendere’, verbi che ne- forma attiva è ammesso in particolari contesti: abbiamo gli studi dialettologici tedeschi sono definiti kurzformige infatti I don’t speak Italian, ‘non parlo italiano’, do you speak Verben, verbi di forma corta. English?, ‘parli inglese?’ ma pure I do speak Italian ‘PAR- Le forme verbali che non tollerano tue come ausiliare sono LO italiano’ accanto a I speak Italian ‘parlo italiano’ quan- quelle di per sé perifrastiche, cioè il passato prossimo (più do si intende enfatizzare il fatto che si è in grado di parla- propriamente detto Perfekt), formato da ‘avere’ o ‘essere’ re italiano. Ugualmente grammaticali sono le forme del e participio passato, e tutte le costruzioni con i già citati verbo tun in tedesco e doen in olandese quando segnala- verbi modali. no che l’argomento di cui si sta parlando è l’azione espres- Si potrebbe continuare ancora a lungo precisando e ap- sa dal verbo all’infinito: lesen tut sie gerne, ‘quanto a leg- profondendo i contesti d’uso, considerando i verbi più o gere, lo fa volentieri’, o in olandese: zingen doet hij mor- meno affini alla forma perifrastica, sottolineando somi- gen, ‘quanto a cantare, lo fa domani’, dove lesen e zingen glianze e divergenze del titsch rispetto al tedesco lettera- sono verbi all’infinito. Qualcosa di simile accade anche in rio o parlato in Germania e ai suoi dialetti, o prendendo in italiano in una frase come Luca, mangiare mangia. considerazione altre interessanti caratteristiche della Le varietà colloquiali, e ancor di più i dialetti dei paesi di lin- grammatica di questa parlata montana. Ciò che preme non gua tedesca, olandese e inglese sono però ancor più ricchi è però tanto comunicare le singole particolarità di una par- di usi perifrastici con il verbo ‘fare’ e questi usi si avvicina- lata dialettale in crisi, come peraltro sono tutte le varietà no maggiormente a quelli che si possono osservare nel tit- dialettali di una certa entità nel nostro Paese e in genera- sch di Gressoney. Senza entrare nello specifico di questi usi le in Europa. Ciò che è forse importante notare, e che for- basti sapere che sono tutti caratterizzati dall’uso di forme se finora è rimasto nascosto tra le righe, è che il titsch, coniugate del verbo ‘fare’ che sostiene, regge un altro ver- come qualunque dialetto, è un sistema linguistico coe- bo all’infinito. Si faccia, però, attenzione al fatto che il ver- rente, espressivo e vivo e non ha nulla da invidiare in que- bo ‘fare’ non ha in alcun modo, in questi usi, il significato sto a lingue come l’italiano e il tedesco, almeno nelle loro lessicale suo proprio di ‘compiere, portare a termine’, né varietà orali (è ovvio che la lingua scritta ha possibilità les- forma frasi di significato analogo a costruzioni struttural- sicali e espressive maggiori, ma è anche un sistema più mente simili presenti in italiano (dette forme causative) refrattario a cambiamenti). La stessa strategia delle forme come faccio comprare il pane a Giorgio: il verbo ‘fare’ è to- perifrastiche non è, come già si è detto, un errore, né un talmente privo di ogni sfumatura lessicale perché ha as- impoverimento della lingua perché infatti, se pure sono sunto una funzione grammaticale particolare, è divenuto un cambiate le forme, le distinzioni nel sistema verbale sono ausiliare tanto quanto il verbo ‘avere’ in italiano e in tede- le stesse, dunque sono conservate anche le possibilità sco, o il verbo aller, ‘andare’, nell’esempio in francese ri- espressive. Inoltre, benché non siano state qui esemplifi- portato più sopra. In particolare, in titsch, una domanda cate, esistono delle innovazioni del titsch che risultano di come wéttégs wéerche tut tue Mario?, quindi, significa sem- grande interesse sia perché assenti in tedesco, sia perché plicemente ‘che lavoro fa Mario?’ e non ‘che lavoro fa fare...’. sono strategie strutturalmente ibride e di difficile inter- Ciò che distingue gli usi del verbo ‘fare’ in tedesco da quel- pretazione linguistica. li in titsch non è né la struttura della costruzione, né le for- Le lingue (cioè i dialetti) vivono nell’uso e non nelle gram- me cui essa si affianca per significato e che in alcuni casi matiche: senza l’uso, senza la continua sfida quotidiana sostituisce; la differenza fondamentale sta nella frequen- della comunicazione non svilupperebbero mai tali stupe- za d’uso delle forme perifrastiche con verbo principale al- facenti caratteristiche; studiare, descrivere questi mul- l’infinito rispetto a quelle dove il verbo principale è diret- tiformi sistemi deve essere un modo per capirli e per con- tamente coniugato: le forme perifrastiche in titsch domi- servare una testimonianza della loro vitalità. In questo sen- nano largamente nell’uso. so il lavoro del linguista non è quello di costruire norme Approfondendo i contesti in cui tue è usato per sostenere grammaticali, ma di esplorare le diverse possibilità dei si- la coniugazione dei verbi, si può vedere che le forme cui stemi linguistici.

—47— AUGUSTA Joari hinner im kantunh Tempi addietro nel villaggio

IMELDA RONCO HANTSCH

A schupputu housanha, all z’réndschu, woa is ischt gsinh müdlich, Diverse case tutte in fila, dove era possibile, per non togliere il sole le um nöit anandre bürren d’sunnu; an tschappulu ol nuan as oratwe- une alle altre; una cappella o una piccola edicola, l’abbeveratoio che ri, di tréngji das het dinut wéilu voart as poar kantunhi, dan burnil serviva anche per più villaggi, la fontana o la sorgente per attingere ol dan brunne um gian z’brouchwasser, d’weschi, dan uave, dan acqua potabile, il lavatoio, il forno, il cortile comune e una zona per gmeine hof, d’gmeinuschéidi, as koarlji woa ellji séin kannhen schéi- spaccarvi la legna per non sprecare troppi prati; bisognava rispar- den um nöit zarlécken z’vill matti; mu het mussun gaumen z’gut um miarli per fare foraggio da dare al bestiame. Ognuno aveva poi la widerzin gvüter vür z’via. Widermentsch het kheen dschéin grubu, concimaia, l’orticello e un riparo per la legna da ardere. z’kurtil, z’wittgmachi ol da wittscheerm.

Du vascht allu d’fammillji hen kheen chü, nöit villuru, zwienu ol A quei tempi, quasi tutte le famiglie avevano le mucche, non tante, dröiu zam meischte, lljütschuluru hen ru kheen mia; dé im kan- due o tre al massimo, pochi ne possedevano di più; allora nel villag- tunh hentsch wéilu voart gricht zseeme um machun d’robbu as söi- gio facevano talvolta una piccola latteria dove a turno ognuno si fa- ri béssur, nöit mussun sövvil soabnun. Un té z’chlein via, geiss u ceva il prodotto più fresco, senza dover conservare troppo il latte. Poi schoaf, chalber un gitzi un éttlljigi hen kheen auch z’schwéin, as c’era il bestiame minuto, capre e pecore, vitelli e capretti, alcuni ave- poar hénnji um heen as ei zam hous un tan un tan as hoani um vano pure il maiale, qualche gallina per avere le uova e ogni tanto lécken in d’fannu. un galletto da cucinare.

Mit da nachpere hemmu mussun lugun z’goan d’ackuart un anan- Coi vicini bisognava cercare di andare d’accordo e aiutarsi a vicen- dre helfen an a manhal: hüten as chinn, lugun am chranghe, zin da in caso di bisogno: custodire un bambino, un ammalato, dare una as chalb, schouvlun da weg, helfen troan i z’hoei, machun an bot- mano quando le mucche partorivano, spalare la neve, aiutare a riti- te, etwas brinnhe van im Duarf ol nuan anandre machun gséll- rare il fieno, fare una commissione, portare qualcosa dal capoluogo schaft mit goan z’hénhart ol oppure solo fare compagnia, z’wacht. In d’nachpurschaft andare a trovarli di pome- méchtumu heen wéilu voart riggio o di sera per la veglia. etwas z’see ankwen dar hénnji Nel vicinato, però, potrebbe- das lécken awek, d’geitala das ro sorgere discussioni a cau- machun z’vill veers ol dar sa delle galline che fanno hunn das génh wupput: séin l’uovo dove capita, dei ragaz- allz lljicki dinnhi, mu soll nöit zi che fanno troppo chiasso o chrigen vür das, “D’nachpara del cane che abbaia in conti- séin z’iest gschlecht”. nuazione: sono piccole cose, non bisogna litigare per così poco. “I vicini sono i parenti più prossimi” recita un detto.

Wénn d’housanha méchti Se le case potessero parlare schwétzen was dinnhi hettint- quante cose potrebbero rac- sch z’zélljen eina un eina, was contare una ad una. Quanta lljöit séin passrut in déi ketschi, gente vi è passata, quante was nau fammillji un wassuru nuove famiglie e quante si séin gstuarben ous, was chinn sono estinte. Quanti bambini séin gwuarte un was lljöit séin sono nati e quante persone kannhen zar andru weeld. Im sono decedute. Nel villaggio kantunh het mu gmachut vir- si faceva festa o si era in lut- tag ol trounit ellji zseeme wi to tutti assieme come si fosse mu wieri gsinh ellji houslljöit, stati una sola famiglia, ci si anandre gschrowe um goan in chiamava per andare assie- d’schul, zar mesch ol um goan me a scuola, a messa o per tanzun… Gruassur ol lljickur una serata danzante… Più z’kantunh ischt gsinh, un ischt grande o più piccolo il villag- noch, dan uart woa mu leernit gio era, ed è ancora, il luogo leeben inter d’lljöit. dove s’impara a vivere con Il villaggio di Seingle – Zéngji sotto la neve, 20 febbraio 2004. gli altri.

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“Facciamo un po’ titsch un po’ waltsch?” Analisi dei fenomeni di contatto nella parlata walser di Formazza1

MONICA VALENTI

a valle Formazza è un’enclave walser caratterizzata nere alcuni tratti ormai scomparsi dal tedesco odierno da una particolare situazione di plurilinguismo dove (Russ,1990: 364). i codici a contatto sono l’italiano, la parlata walser – Fino alla prima metà del XX secolo il rapporto del dialetto walser il titsch – e il dialetto galloromanzo locale. Nello stu- con l’italiano è stato di diglossia2, ovvero il caso in cui si abbia una dio dei contatti linguistici è interessante focalizzare compresenza di diverse lingue, di solito due, usate dalla comunità Ll’attenzione sull’influenza che l’italiano e il dialetto gallo roman- con differenti funzioni. L’italiano era raramente utilizzato se non zo hanno sulla parlata walser. Questo caso di contatto conside- per casi ufficiali o per rapporti con il mondo romanzo del fondo- rato rappresenta un esempio paradigmatico della specificità so- valle. L’avvento dell’obbligo scolastico, le migliorie dei mezzi di co- ciolinguistica alpina, una terra di frontiera, al tempo stesso area municazione hanno portato a dei notevoli cambiamenti. Attual- arcaica e marginale, rispetto ai centri di pianura, e innovativa, mente la situazione del titsch della Formazza è piuttosto critica: il zona di contatto tra mondo romanzo e germanico. suo utilizzo è sempre più ridotto3 e si ha un esiguo numero di par- I primi insediamenti walser in val Formazza sono da attestarsi lanti competenti. L’italiano, invece, è diventato il codice preferen- intorno alla fine del XII sec. inizio XIII sec. da quest’epoca vi è ziale di comunicazione contribuendo alla progressiva marginaliz- stato un contatto secolare tra un dialetto di tipo alemannico al- zazione della parlata walser. pino con uno o più dialetti romanzi e poi con l’italiano. La For- A grandi linee potremmo pertanto dividere gli abitanti della valle mazza si trovava in una posizione chiave per gli scambi com- in 3 gruppi a seconda delle competenze linguistiche4 del titsch. La merciali nord-sud lungo la strada del Gries. Infatti essa era l’ul- distinzione principale si ha tra i parlanti e i non parlanti titsch. Inol- timo insediamento prima del valico verso la Svizzera. Grazie a tre ci sono i cosiddetti parlanti ‘passivi’ ovvero il caso in cui il sog- questa posizione ha mantenuto nei secoli stretti contatti con la getto comprende il titsch ma non ha le capacità per potersi espri- madre patria vallesana. Tuttavia con la decadenza del transito mere con tale codice. Questo è il caso di K.. L’informante riesce a sulla via di comunicazione del Gries e in seguito alla costruzio- comprendere e a rispondere alle domande dei parlanti titsch ma ne dei trafori del Gottardo e del Sempione, Formazza è rimasta preferisce usare sempre l’italiano (1): isolata dal Vallese. Durante l’ultimo secolo l’avvento dell’indu- strializzazione ha infine permesso all’italiano di acquistare sem- (1) pre più prestigio contribuendo al lento abbandono dell’uso del- 1. K.: ciao 1. ‘ciao’ la lingua walser. 2. A.: ciao K. 2. ‘ciao K.’ Il dialetto walser, titsch o Pummàtter-titsch (Bacher, 1995:55) di 3. K.: il M.? 3. ‘il M.?’ Formazza appartiene alla famiglia linguistica dell’alto alemanno 4. A.: wê gets där? 4. ‘come sta?’ o alemanno meridionale che a sua volta discende dall’alto tede- 5. K.: bene 5. ‘bene’ sco antico. Una delle caratteristiche più importanti di queste par- 6. A.: zelltscht-nisch nit titsch 6. ‘non parli titsch’ late è il carattere conservativo. Questo ha permesso di mante- 7. K.: e, non riesco 7. ‘e non riesco’

La tabella qui sotto riportata (Dal Negro, 2004) con l’aggiunta dei dati concernenti il 2002 e il 2006 forniti dallo sportello linguistico del- la val Formazza5 ci chiarisce in maniera piuttosto chiara l’evoluzione linguistica nell’ultimo secolo della valle: i parlanti attivi stanno di- minuendo drasticamente e i parlanti passivi e non parlanti stanno aumentando.

Anno 1900 1975 1981 1994 2002 2006 Competenti attivi 489 314 280 193 191 156 Competenti passivi 0 57 60 52 46 63 Non parlanti 26 137 175 189 236 221

1. Il seguente articolo è una riduzione della mia tesi di laurea in linguistica generale discussa nell’anno accademico 2004/2005 dal titolo “Fac- ciamo un po’ titsch e un po’ waltsch?”, Analisi dei fenomeni di contatto nella parlata walser di Formazza. Università del Piemonte Orienta- le “Amedeo Avogadro”, facoltà di lettere e filosofia, corso di laurea in lingue e letterature straniere (vecchio ordinamento). Relatore: Sil- via Dal Negro. Correlatore: Donatella Mazza. 2. Cfr. Berruto, 2001. 3. Con ‘uso ridotto’ s’intenderanno tutta una serie di atteggiamenti linguistici e di comportamenti diversi ai quali corrispondono manifesta- zioni linguistiche tra loro differenti (Dal Negro, 2004). 4. Cfr. Berruto, 2001. 5. Si ringrazia per i dati del 2006 in particolare Anna Maria Bacher.

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(2)6 P. [..], êscht t telewisiung (For_Ro12B) è la televisione’ (3) A.: sikkè dinä suocero” (For_An1B) ‘sicché tuo suocero’ La commutazione invece, rappresenta piuttosto un fenomeno transitorio che alterna delle parti del discorso ampie in due dif- ferenti codici 7. (4) E.: un z Sepsch Andresch Trini het mi trägä, ... che fatica (For_Ro1A) ‘e da Beppe mi ha portato Andresch,…che fatica’ Per poter analizzare i principali fenomeni di contatto8 si è deciso di distinguerli lungo un continuum a seconda del diverso grado di in- tegrazione e al maggiore numero di occorrenze all’interno del cor- pus dei testi. Aumentando il livello di inserimento l’elemento con- siderato diventa sempre più assimilabile alla definizione di prestito.

Le case tipiche della Val Formazza. (5) 1. C.: [..] weischt, trentatrè un trentatrè, un dö ês kriwut un dö L’analisi dei fenomeni di contatto proposta in questa ricerca è set-s : “e, non li fanno” äs het mêsä il barattolo chöifä stata svolta su un corpus particolarmente interessante. Esso fa 2. A.: êch öw parte dell’archivio sonoro realizzato da Silvia Dal Negro all’in- 3. C.: il barattolo terno di un progetto linguistico finanziato dalla Regione Pie- 4. A.: mm monte, che ha visto impegnate le comunità di Formazza e Ri- 5. C.: e! êch hä-nä öw kchöift dö, der barattolo (For_An1A) mella tra il 2000 e il 2002. Il progetto, di cui si sono occupati in 1. C.: sai, trentatré e trentatré, e sono arrivati e hanno detto: ‘e prima persona gli abitanti della valle Formazza, ha permesso la non li fanno’ e hanno dovuto comprare il barattolo realizzazione di un archivio sonoro in cui sono state raccolte tren- 2. A.: e o.. ta ore di parlato, due terzi delle quali sono state trascritte. La 3. C.: il barattolo maggior parte delle trascrizioni sono disponibili su file di testo 4. A.: mm.. e archiviate in CDrom (Dal Negro, 2006). L’analisi verte su 24 5. C.: e! l’ho comprato anch’io il barattolo di queste registrazioni con una durata totale di 12 ore analizza- Questo esempio rappresenta perfettamente il passaggio lungo te. Gli informanti presi in considerazione sono 37, 33 dei quali quella linea immaginaria (il continuum) che collega il prestito con parlano titsch, mentre quattro degli informanti sono competenti la commutazione di codice. In questo caso il parlante utilizza per passivi. L’età dei parlanti varia dai 40 ai 90 anni. ben due volte la parola ‘barattolo’ preceduta dall’articolo italiano Le registrazioni sono avvenute in un clima familiare anche se i ‘il’. Alla terza occorrenza il termine è preceduto dall’articolo tit- soggetti presi in considerazione si sono sforzati di parlare il più sch. ‘Il barattolo’ passa da essere elemento transitorio come può possibile titsch. Questo fattore rende ancora più interessante lo essere considerato ‘il barattolo’ fino ad un inserimento nel siste- studio dei fenomeni di contatto perché nonostante l’impegno del ma con il termine italiano preceduto dall’articolo titsch. parlante, le interferenze tra una lingua e l’altra rimangono ben Per poter analizzare la vicinanza o meno degli elementi analiz- salde al patrimonio del singolo. Inoltre le registrazioni sono sta- zati ai due estremi del continuum ho considerato come elemen- te eseguite da soggetti interni alla comunità. Questo ha creato to decisivo la frequenza d’uso. Avendo a che fare con un corpus una situazione completamente neutra, dal punto di vista delle di analisi particolarmente ampio ho supposto come quegli ele- eventuali influenze che un ipotetico intervistatore esterno alla menti che compaiono più frequentemente, con un più alto nu- comunità e non parlante titsch avrebbe potuto provocare. mero di occorrenze, coinvolgendo un più alto numero di parlanti L’analisi empirica è stata realizzata in due fasi distinte. La prima possano essere posti più vicino al concetto di prestito quindi più ha voluto quantificare l’apporto straniero romanzo nel discorso integrati invece per quegli elementi più occasionali si tratterà di titsch senza effettuare alcuna distinzione riguardo ai fenomeni commutazione di codice. di contatto. La presenza di elementi stranieri sulle 125.000 pa- In particolare l’analisi si è concentrata su quegli elementi che ap- role che costituiscono il corpus di analisi è piuttosto esigua, in- paiono singolarmente più frequentemente nel corpus analizzato: i torno al 4% (4600 parole). In questa fase si è utilizzato un crite- singoli sostantivi romanzi (6), i connettivi (7), i verbi (8), gli ag- rio che fosse il più oggettivo possibile conteggiando le parole gettivi (9), le preposizioni o gli articoli seguiti da dei nomi (10-11). grafiche di origine straniera, per cui, ad esempio, anche il fram- (6) G.: hetti lêbär schpaghetti, paschta (For_Ad1B) mento art.+nome è stato conteggiato come due parole. ‘preferirei spaghetti, pasta’ La seconda fase dell’analisi empirica invece ha cercato invece di ef- fettuare alcune considerazioni sulla base delle principali realizzazio- (7) G.: proppi göts! (For_Ro11A) ni dei fenomeni di contatto: il prestito e la commutazione di codice. ‘proprio buono’ Il prestito può essere definito come quell’elemento estraneo o (8) C.: schi hen änandrä nit suppurtêrt, schi hen nit änandrä sup- allogeno che s’integra a livello linguistico e sociale nel sistema purtêrt, difatti (For_An1B) della lingua ricevente. ‘non lo sopportava, non lo sopportava difatti..’

6. Indicheremo per ogni esempio un codice che si riferisce alla registrazione dalla quale è stata estratto l’esempio, per poter visualizzare tut- ta la registrazione con audio cfr. Dal Negro, 2006. 7. Nonostante la letteratura sull’argomento sia ampia continua a essere poco chiara in alcuni casi la linea di distinzione tra alcune manife- stazioni del contatto. 8. Cfr. Berruto, 2005; Thomason, 2001; Weinreich, 1974, Gusmani, 1986.

—50— AUGUSTA

(9) J.: weischt dü blibscht äso kchurjus, fägä“ (For_An1A) ênna,…”(For_Ro11A) ‚sai tu è rimasto curioso ‘meglio una casa con pietra e mattoni, (10) G.: “invece mêr het s kfallä in officina ga wärchu, ..” (17) E.:…un der papà het kset nei, är wellä.. das wellä är nit (For_Ro11B) (For_Ro1A) ‚invece mi piaceva lavorare in officina’ ‘il papà ha detto di no, lui vuole..quello non lo vuole’ (11) B.: dana bên-i dö kgangä ga … ga machu gli esami fa … (18) C.: der lupo wol, aber la lince nêt“ (For_An1B) (For_Ro9A) ‘il lupo sì, ma la lince no’ ‘poi sono andata..a fare gli esami di ..’ Alcuni termini delle aree lessicali della famiglia o del cibo, costi- I connettivi e i sostantivi sono uno dei casi più interessanti data tuiscono degli elementi particolarmente inseriti nel sistema, vi- la loro maggiore incidenza all’interno dei testi e il coinvolgimento sta la frequenza e la quantità dei parlanti coinvolti. L’utilizzo di della maggior parte dei parlanti nell’utilizzare queste forme ro- prestiti romanzi per indicare termini non necessariamente mo- manze. derni, ma che appartengono a campi semantici piuttosto basila- I connettivi romanzi sono il 18% di tutti i fenomeni di contatto ri- ri, indica una certa decadenza linguistica e conferma le gerarchie scontrati9. Oltre a essere la classe quantitativamente più numero- di prestito delle categorie lessicali elaborate da Weinreich (1974). sa è anche quella dove un ristretto numero di lemmi si presenta All’inizio di questa ricerca, vista la particolare situazione di de- più frequentemente. Questo indica quanto questi elementi siano cadenza del titsch della Formazza, era prevedibile un alto numero integrati nel sistema del titsch. La libertà morfosintattica dei con- di elementi italiani o più in generale romanzi all’interno della par- nettivi sembra d’altra parte facilitarne il passaggio da una lingua lata walser, al contrario la presenza di questi elementi è piutto- all’altra (Berruto, 2001). Inoltre vi è un altro importante risultato sto esigua intorno al 4%. Questo risultato conferma l’ipotesi for- che conferma l’ipotesi che i connettivi romanzi siano particolar- mulata da Dal Negro (2004) secondo la quale al processo di ab- mente integrati nel sistema della parlata walser: gli elementi con- bandono progressivo del dialetto minoritario si opponga una cer- siderati compaiono nella parlata di 33 informanti sui 37 considera- ta tenacità formale. Nonostante l’italiano nell’ultimo secolo sia ti, di cui 4 parlanti passivi. Tutti i competenti attivi hanno almeno diventato il codice utilizzato nella maggior parte dei domini uf- una volta utilizzato uno dei connettivi romanzi. Questo dato indica ficiali quest’influenza si manifesta soprattutto nel numero di com- quanto il fenomeno dei connettivi di contatto sia ampio e diffuso. petenti passivi e non parlanti titsch mentre i parlanti titsch con- Trattandosi di un fenomeno che coinvolge la totalità dei parlanti servano una certa correttezza formale. Inoltre ho cercato di ela- potremmo supporre come siano degli elementi considerati parte borare un possibile metodo di analisi per i fenomeni di contatto del sistema del titsch. È interessante accennare brevemente alla riscontrati (4%). Questa parte ha permesso di individuare un con- consapevolezza che hanno i parlanti nell’utilizzare questi elemen- tinuum di elementi estranei più o meno inseriti nel sistema del ti. Se consideriamo il caso di propi ‘proprio’ e njank ‘neanche’, pos- titsch della Formazza considerando le occorrenze, la quantità di siamo dire che per il parlante non sono sentiti come elementi estra- parlati coinvolti e il livello d’integrazione. Sono stati individuati nei al titsch10. Si nota come il codice di provenienza di questi due elementi più estemporanei, con poche occorrenze e altri più uti- elementi, cioè il dialetto romanzo locale, l’ossolano, renda proba- lizzati, presenti nella parlata della maggior parte degli informanti bilmente la sua struttura formale meno estranea al parlante. Que- e meglio definibili con il termine di prestito. sto ne facilita l’utilizzo anche in contesti spontanei o in casi in cui l’informante si sforzi in minima parte di usare il codice del titsch. BIBLIOGRAFIA BACHER, ANGELA, 1995, Bärulussä, il prato più bello dell’orso. Tararà, (12) C.: “ja, proppi göts kafè” (For_An1B) Verbania. ‘sì, proprio buono il caffè’ BERRUTO, GAETANO, 2001, Fondamenti di sociolinguistica. Laterza, Roma. (13) P..: sì, sì ja njanku.., (For_Ro12B) BERRUTO, GAETANO, 2005, “Hochsprache und Dialekt als kritischer ‚sì, sì, neanche ...’ Fall für die Kontaktlinguistik”, in Egger, Eckhard/Schmidt, Per quanto riguarda i sostantivi è stato rilevato come il 18% del- Jürgen/Stellmacher, Dieter (Hrsg.), Moderne Dialekte – Neue Dialek- le parole straniere siano costituite da singoli sostantivi. tologie. Akten des 1. Kongresses der Internationalen Gesellschaft für (14) A.: un … un ris turta têd-är niä ässä ? (For_Ro11A) Dialektologie des Deutschen (IGDD), Franz Steiner Verlag, Stuttgart, pp. 87-112. ‘non hai mangiato la torta di riso?’ DAL NEGRO, SILVIA, 2004, The Decay of a language. Peter Lang, Bern. Essi sono stati suddivisi in 25 aree lessicali per studiarne la di- DAL NEGRO, SILVIA, (a cura di), 2006, Parlare walser in Piemonte, ar- stribuzione semantica e le possibili motivazioni e necessità che chivio sonoro delle parlate walser. Mercurio, Vercelli. hanno prodotto questa percentuale11. L’area lessicale del cibo GUSMANI, ROBERTO, 1986, Saggi sull’interferenza linguistica. Le Let- (15) presenta una maggiore occorrenza per una ristretta gam- tere, Firenze. ma di lemmi. A seguire in ordine di occorrenze troviamo il grup- POPLACK/SANKOFF/MILLER, 1988, “The social correlates and lin- po degli strumenti tecnici (16), della famiglia (17), dell’ambien- guistic processes of lexical borrowing and assimilation”. In: Linguistics. te naturalistico (18). Mouton de Gruyter, New York/Berlin: 46-103. RUSS, CHARLES V.J, 1990, “High Alemannic”. In: Russ, Charles V.J. (15) E. schêr fêri paschtaschütta (ed.) The dialect of modern german. Routledge, London. R.: paschtaschütta na mêt...mm (For_1A) RUSS, CHARLES V.J. (ed.), 1990, The dialect of modern german. Rout- ‘un po’ di pastasciutta’ ledge, London. ‘pastasciutta con..’ THOMASON, SARAH G., 2001, Language contact, an introduction. Ed- inburgh University Press Ltd, Edinburgh. (16) M.R.: ês bessär äs hüs mêt schteinu un matuni WEINREICH, URIEL, 1974, Lingue di contatto. Boringhieri, Torino.

9. Ci riferiamo al 4% iniziale. 10. Confrontandosi con i referenti dello sportello linguistico a Formazza si è visto come questi due elementi, soprattutto propi, siano utilizzati dalla maggior parte dei parlanti senza essere considerati estranei al titsch. Solo attraverso una riflessione metalinguistica il parlante si ren- de conto dell’origine romanza. 11. Poplack/Sankoff/Miller (1988) effettuano lo stesso tipo di distinzione per aree lessicali per cercare una motivazione per i prestiti lessicali.

—51— AUGUSTA Gressoney-La-Trinité: Osservatorio meteorologico di d’Eyola (m 1850 s.l.m.)

WILLY MONTERIN

ei primi mesi della stagione invernale 2005-2006, le precipitazioni nevose sono state scarse, la temperatura esti- va si è mantenuta elevata anche verso la fine della stagione ed il regresso dei ghiacciai continua ad essere no- tevole. Nelle tabelle comparative vengono riportati i valori delle temperature e delle precipitazioni, degli anni 2005- 2006, l’altezza massima raggiunta dal manto nevoso alle varie quote e le variazioni frontali dei principali ghiac- Nciai del Monte Rosa sui versanti di Gressoney e di Alagna Valsesia.

2005 2006 1) TEMPERATURE MEDIE IN °C ALL’OSSERVATO- RIO METEOROLOGICO Gennaio -3,2 -4,9 DI D’EJOLA (M 1850 Febbraio -6,2 -3,4 S.L.M.) Marzo -0,2 -2,0 Aprile 2,6 3,9 Maggio 8,3 7,6 Giugno 12,4 12,3 Luglio 13,6 15,8 Agosto 11,9 10,7 Settembre 10,0 11,3 Ottobre 6,0 7,6 Novembre -0,1 3,0 Dicembre -4,6 -1,2 MEDIE ANNUALI 4,2 5,0

2005 2006 2) PRECIPITAZIONI IN MM. ALL’OSSERVATORIO ME- TEOROLOGICO DI D’E- Gennaio 45,7 17,5 JOLA (M 1850 S.L.M.) Febbraio 10,2 57,4 Marzo 37,2 86,3 Aprile 136,6 92,9 Maggio 77,9 94,5 Giugno 89,9 58,9 Luglio 71,9 135,8 Agosto 133,1 68,1 Settembre 80,0 152,3 Ottobre 77,2 56,6 Novembre 10,7 21,6 Dicembre 23,9 89,5 TOTALI ANNUALI 794,3 931,4

—52— AUGUSTA

2004/05 2005/06 3) PRECIPITAZIONI Ottobre 5 16 NEVOSE IN CM. ALL’OSSERVATO- Novembre 89 3 RIO METEOROLO- Dicembre 64 34 GICO DI D’EJOLA Gennaio 64 36 (M 1850 S.L.M.) Febbraio 18 95 Marzo 10 107 Aprile 131 35 Maggio 0 27 TOTALI 381 353

2004/05 2005/06 4) PRECIPITAZIONI Ottobre 20 44 NEVOSE IN CM. ALLA STAZIONE Novembre 98 2 PLUVIOMETRICA Dicembre 98 39 ENEL DEL LAGO Gennaio 30 75 GABIET (M 2340 Febbraio 18 130 S.L.M.) Marzo 43 114 Aprile 201 50 Maggio 18 69 TOTALI 526 529

Ghiacciaio del Lys, la bocca glaciale alla fronte, ottobre 2006.

Altezza massima del manto nevoso:

D’Ejola (m 1850 s.l.m.) cm 85 il 17 aprile 2005; cm 90 il 9 marzo 2006

Gabiet (m 2340 s.l.m.) cm 120 il 17 aprile 2005; cm 169 il 9 marzo 2006

5) VARIAZIONI ANNUALI DELLE FRONTI GLACIALI DEI GHIACCIAI DEL LYS, DI INDREN E DEL PIODE (VALORI IN METRI).

2005 2006 Ghiacciaio del Lys (quota della fronte m 2355) -34,0 -30,0 Ghiacciaio di Indren (quota della fronte m 3089) -3,0 -25,0 Ghiacciaio del Piode (quota della fronte m 2460) -3,0 -5,0

Ghiacciaio del Lys, settembre 2006.

—53— AUGUSTA Al scarpi strenci d’la spusa Le scarpe strette della sposa

VITTORIO BALESTRONI

el 1908 Tensi Italina andando in sposa a TRADUZIONE NEL DIALETTO DI CAMPELLO Scalabrini Giacomo, barba Jàcum, da Mas- siola (erano primi cugini e per questo era sta- tal 1908 e Tensi Italina l’andeiva spusa a ta necessaria ottenere la dispensa vescovile) Scalabrini Giacomo, barba Jàcum da aveva comperato ad Omegna le scarpe adat- Maciola (Massiola), ieru prum cusìt e Nte alla cerimonia. Erano scarpe a forma di stivaletto, alte par vos ag vuleiva la dispensa dal Ves- appena sopra la caviglia, con a fianco alcuni piccoli botto- cuv. ni che si allacciavano con un apposito ferretto a forma di ‘NLa spusa l’eiva cumprà al scarpi par la spusalizi a Umugna uncino. Nella fretta e nell’eccitazione dell’acquisto Italina (Omegna), ieru scarpi a struvalin aut peina sura la cavi- le aveva provate molto superficialmente e, il giorno prima gia, cum da part n’a fila ad butugn piciu c’as ganceivu cum della cerimonia, si accorse che le andavano strette, impos- un fer fac a rampin. sibile indossarle per più di qualche minuto. Par la présa e la cuntenteza l’Italina l’eiva pruvà al scarpi Oddio, che fare? Omegna non era “dietro l’uscio”…. malament e al di pruma d’la spusalizi s’ancorg ch’ieru pro- I genitori, Tensi Giovanni e Diaceri Domenica, esamina- pri strenci e che la pol nuta caminè par al dulur. rono il da farsi e il fratello Tensi Vittorio si offrì di andar- Signur, que spudeiva fe? Umugna l’era nuta “dre l’us da le a cambiare. cà”. Al pà e la muma, Tensi Giovanni e Diaceri Domenica, Considerato il tragitto di andata e ritorno, la cerimonia era panseivu par treuve na soluzion e al frel, Tensi Vittorio, al per le 10 del mattino, mamma Domenica, zia Menga, si in- dis “vag giù mi a cambiè al scarpi”. caricò di svegliarlo per tempo. La stra da Kampèl a Umugna e andre l’era lunga, al spu- Vittorio, quando la mamma gli disse che era ora, si in- salizi l’era par ai des uri d’la matina, e par vos la muma Do- camminò con la lanterna. Arrivato in prossimità di Otra menica, zia Menga, la disvogia al Vittorio par temp, che senti i rintocchi del campanile di Forno, un solo tocco, s’anvià cum la lanterna piza. Rivà prova a Utra (Otra) al

L’angolo sacro, in un piéllje del Vallone di San Grato.

—54— AUGUSTA

ton…. l’una di notte. Evidentemente sua madre, nella con- sent bata iuri sul campanìn da Furn (Forno), “ton”…nimò citazione, si era sbagliata e lo aveva svegliato troppo presto. un culp…l’era ambòt du nöc. La muma par la puira ch‘l ri- Che fare? Ormai non restava proseguire. veiva nuta in temp l’eiva disvagiè tröp prest. Un attimo dopo ebbe la sensazione di udire un soffio e la Qua iò da fe? ….l’eiva mei andè avanti. Dopu un mument lanterna si spense. Toh, pensò, non mi pare che ci sia del al sent un bufùr e la lanterna sa smorza. Toh, al pensa, am vento e poi le lanterne si spengono solo se è parecchio forte. par nuta che ghè ‘l vent e pöi sa smorsa nuta la lanterna L’accende e, fatti pochi passi, si spegne nuovamente. La riac- se ‘l vent l’è nuta fort. cende e riecco la sensazione di un leggero soffio….. e la lan- Al piza turna la lanterna e dopu un quai pas sa morsa an- terna si spegne ancora. cura. Che puira, l’era nöc, ‘s muveiva nuta ‘na foia, e ghei- Senti un brivido lungo la schiena, il buio era totale, il si- va an gir nuta n’anima viva… Quand i söi öc as bituu al lenzio assoluto, in giro non c’era un’anima viva. Quando scur, al vog visin la capela da Utra e ad cursa as mot suta gli occhi si abituarono al buio pesto, vede a pochi metri la al portic. Al cor al bateiva usi fort c’al sinteiva gnich fin an cappelletta di Otra e rapidamente si rifugiò sotto il piccolo gula. Cum al magn ch’ach trimeivu al piza turna la lanter- porticato…..il cuore batteva così forte che pareva di averlo na, al ciàpa fià e s’anviara an fora. in gola. Con le mani tremanti riaccese la lanterna, prese Da Utra in giù va tüt bogn e ai tri bot e mesa l’è an piaza fiato e dopo qualche minuto si riavviò. Salera davanti la butega dal Piri che la steiva sura. As fa Nulla più successe e alle 3 e mezza era in piazza Salera da- curàc, al disvogia al Piri, al cambia ‘l scarpi e ‘l turma ciapè vanti al negozio del calzolaio chiamato ‘l Piri. Sapendo che la via d’la val e al riva a Kampèl in urari par al sposalizi e abitava sopra il negozio, fece coraggio, lo svegliò, cambiò le usì a la spusa ac pasa al süst. scarpe e riprese la “via della valle” giungendo a Campello in tempo per la cerimonia e alla sposa cessa l’ansia dell’attesa.

IN MEMORIAM Erwin Monterin Eusebio Pomati * 29 marzo 1913 -  15 settembre 2006 * 1926 -  2007

Erwin Mon- Questa prima- terin: uno dei vera ci ha la- fondatori del sciato Euse- Walser Kultur- bio Pomati, zentrum ed socio fedele uno dei mem- dell’Associa- bri più attivi. zione Augusta, Tra i suoi prin- amico discreto cipali meriti è d’Issime, dei la realizzazio- suoi abitanti, ne del vocabo- della sua sto- lario italiano- ria e delle sue titsch e titsch- tradizioni. Ha italiano, essen- partecipato do egli un per- con entusia- fetto conosci- smo, in occa- tore dell’idio- sione del tre- ma di Gresso- centenario del- ney e della lin- la fabbrica del- gua tedesca. la chiesa par- La toponoma- rocchiale, alla stica era il suo pubblicazione cavallo di bat- del volume ri- taglia: conosceva i nomi di ogni pascolo, di ogni baita, di ogni cordo e all’allestimento del museo d’arte sacra. Ha raccolto angolo anche sperduto del suo amato paese, fornendo così con passione le antiche cartoline d’Issime ed ha impresso in materiale prezioso alle ricerche del Bureau Régional Ethni- numerose immagini, da lui scattate, la vita del paese degli ul- que et Linguistique (BREL) di Aosta. timi quarant’anni. Per molte estati ha organizzato i giochi per Ricordiamo inoltre che fu poeta. Ben nove delle sue poesie, i bambini, ed anche la sua ultima estate ha voluto trascorrerla argute e piene della sua filosofia di vita, sono pubblicate in nel paese che tanto amava. Tutti ricorderanno la sua cordia- Orizzonti di poesia, edito a cura del Walser Kulturzentrum. lità, la sua bonarietà ed il piacere di conversare con lui, e, non Ogni anno Erwin si occupava del Calendario Walser. incontrandolo più, mentre passeggia per Issime, saremo in molti a rimpiangerlo.

—55— Issime

Dans la conque riante où le Lys argenté Berce les vieux chalets par ses accords sublimes, Sous le regard sévère et imposant des cimes, Mon pays vit heureux dans la sérénité.

J’avais dû le quitter pour un temps assez long, Vivre loin de son charme et de sa paix sereine, Mais toujours j’entendais dans mes heures de peine Les accents solennels des eaux et du bourdon.

J’aspirais au retour, je désirais revoir Le bulbe du clocher à forme byzantine, Et malgré les attraits de la beauté marine, De retrouver ce coin je conservais l’espoir.

Et quand un soir d’hiver je revins sous mon toit Où coulèrent joyeux les moments de l’enfance, Je sentis dans mon coeur s’apaiser la souffrance Et mon désir alors fut de mourir chez moi.

Extrait de “Murmures de la Doire”, Edmond Trenta 1952

—56—