Archives Ou Correspondance Inédite De La Maison D'orange-Nassau (Première Série)
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Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584 G. Groen van Prinsterer bron G. Groen van Prinsterer, Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584. S. en J. Luchtmans, Leiden 1847 Zie voor verantwoording: http://www.dbnl.org/tekst/groe009arch08_01/colofon.htm © 2009 dbnl V [Préface] Le septième Tome des Archives a paru en 1839. Sans fatiguer le lecteur par un récit déplacé de ce qui nous concerne, nous croyons cependant devoir justifier une interruption de huit années, par un double travail, qui se rattache d'une manière directe ou indirecte à la publication de ce Recueil; la seconde Édition du premier Volume et notre Manuel de l'Histoire des Pays-Bas.1 La réimpression du Tome premier nous a couté beaucoup de peine, par les additions et modifications 1 Handboek der Geschiedenis van het Vaderland (Leiden, S. en J. Luchtmans, 1841-1846). G. Groen van Prinsterer, Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584 VI nombreuses, fruit de nos investigations en France et en Allemagne, et surtout par la rédaction des Prolégomènes, que nous avons placés en tête de notre Collection. Il nous a paru convenable, pour l'intelligence des pièces inédites et de nos remarques, de réunir à l'entrée d'une Correspondance, à la fois intime et politique, des considérations générales sur la nature et la source de nos documents; sur les origines de la Maison d'Orange-Nassau, et sur la situation religieuse et politique de l'Europe et des Pays-Bas vers l'avènement du Monarque dont les desseins, conformes aux traditions du Papisme et aux tendances d'un pouvoir aspirant sans cesse à dépasser ses limites, rencontrèrent un noble et puissant antagoniste dans la personne de Guillaume Premier. Toutefois ce travail pénible n'est aucunement comparable à la multiplicité des méditations et des recherches indispensables dans la composition du Manuel. Pour en apprécier les nombreuses et graves difficultés, il suffit de se rappeler la nature de cet ouvrage et ce qui, nous ne disons pas s'y trouve, mais devroit s'y trouver. Retracer les faits dont le développement forme l'histoire et en est, pour ainsi dire, l'organisme; marquer l'enchaînement des causes et de leurs résultats nombreux et divers; ne pas omettre des G. Groen van Prinsterer, Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584 VII détails, minutieux en apparence, mais qui, par leur liaison avec l'ensemble, acquièrent de la gravité et dont l'absence formeroit dès lors une lacune; ne pas embarrasser et surcharger le récit, en y entremêlant des particularités, intéressantes sans doute en elles mêmes, mais qui, au point de vue général, doivent s'effacer; faire apparoître, sous leurs véritables traits, les personnages dont l'influence sur la marche des affaires ou sur la direction des idées a été manifeste; indiquer la varieté et le caractère des époques se modifiant sous l'empire des vérités ou des erreurs dominantes en religion et en politique; concentrer et résumer les évènements dans une analyse qui ne dégénère ni en sèche nomenclature, ni en compilation indigeste; tracer une esquisse qui, sous plusieurs rapports, soit déjà presque un tableau: surtout ne jamais perdre de vue, à travers les siècles, et au milieu de tant d'agitations, de crises et de luttes, l'unité qu'on retrouve toujours dans le développement de l'existence et du principe vital de la nation. Voilà les conditions sans lesquelles, selon nous, un livre de ce genre ne sauroit répondre à ce qu'on est en droit d'attendre de l'écrivain; conditions sévères, mais indissolublement liées aux traits essentiels de l'ouvrage, et qui auroient dû, ce semble, en nous plaçant en face de l'idéal, nous G. Groen van Prinsterer, Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584 VIII faire abandonner l'idée. - Ce n'est pas tout. Il falloit, à notre avis, se chargeant d'une mission pareille, en accepter la responsabilité dans toute son étendue; renoncer à tout ménagement envers les erreurs même les plus chéries, dans un pays où l'histoire, plus qu'ailleurs peut-être, a été dénaturée en tout sens par les préjugés et par les passions; se résoudre à suivre périlleusement la trace des faits et celle des idées jusqu'au milieu des évènements et des intérêts de nos jours; pénétrer jusqu'au plus vif des opinions et des susceptibilités contemporaines; afin de ne pas abandonner notre tâche où, par la proximité du récit, elle devenoit en même temps et plus importante et plus délicate; afin de faire connoître la liaison du présent avec des situations et des crises qu'on se plaît trop souvent à considérer sous un point de vue qui les en sépare; afin de montrer dans leur racine la véritable tendance des systèmes vantés, dont nous subissons encore le joug funeste; afin de faire, conformément au but de l'histoire, trouver des avertissements sérieux pour l'avenir dans les leçons vivantes du passé. Il falloit par dessus tout, à une époque, où la simplicité de la foi Chrétienne semble à plusieurs de l'exagération et du fanatisme, ne pas méconnoître les voies de Dieu manifestées clairement dans les destinées d'un G. Groen van Prinsterer, Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584 IX peuple, qui, par sa grandeur et par son déclin, est un témoignage éclatant de la fidélité des promesses et des menaces de l'Éternel. Si maintenant on demande, avec un redoublement de surprise, comment, en connoissance de cause, nous n'avons pas reculé, dans le sentiment de notre insuffisance, devant une entreprise pareille, nous répondons que, vû la position spéciale où la confiance du Souverain nous avoit placé, la mesure de nos forces ne pouvoit être, d'une façon absolue, la mesure de notre devoir. D'autres sans contredit étoient à même de faire franchir aux résultats nombreux et importants des investigations récentes, pour autant qu'on les avoit livrées à la publicité, les étroites limites du monde savant: toutefois ils ne pouvoient puiser à une source, dont l'accès nous étoit ouvert. Admis à examiner les papiers les plus secrets d'une Dynastie illustre; ayant seul le privilège de vivre au milieu d'un trésor de lumière, qui répand un jour nouveau sur le caractère des évènements et des hommes; entouré d'une infinité de documents, dont la suite rarement interrompue se prolonge jusqu'à la fin du siècle dernier, nous avons senti que, pour satisfaire aux obligations résultant de tels avantages, il ne suffisoit pas de communiquer, avec la lenteur qu'exige une publication scientifique, des pièces relatives à une G. Groen van Prinsterer, Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584 X seule époque; mais que simultanément autant que possible, il falloit, avec le vif sentiment de l'étendue de notre tâche et de la briéveté et de l'incertitude de la vie, nous hâter de réunir, dans une revue de notre histoire entière, les enseignements recueillis par un commerce habituel avec les personnages les plus marquants des siècles écoulés. Ayant visité des domaines historiques qui ne furent et qui peut-être ne seront jamais accessibles à aucun autre voyageur, nous avons compris que nous serions inexcusable, en nous refusant, par timidité d'amour-propre, à communiquer sans délai nos impressions de voyage, nos souvenirs, nos découvertes. Dès lors on n'attribuera point à un excès de hardiesse une résolution prise par conviction d'un impérieux devoir: on nous pardonnera, si l'ouvrage, malgré nos efforts, est resté une très-imparfaite ébauche; et l'on ne s'étonnera plus que, durant plusieurs années, notre temps et nos forces ayent été absorbés par la méditation de ce laborieux et indispensable travail. Le huitième Tome de cette Série, à laquelle nous espérons pouvoir ajouter sous peu un Supplément, sera le dernier. Depuis l'abjuration du Roi jusqu'à la mort G. Groen van Prinsterer, Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584 XI de Guillaume I (juillet 1581 - juillet 1584) il renferme, durant trois ans, environ 150 Lettres. Une indication rapide du contenu fera voir qu'il ne cède, en intérêt, à aucune partie de notre Recueil. Parcourons les documents, pour y rassembler quelques particularités sur la Maison d'Orange-Nassau. Le Comte JEAN, malgré tout ce qu'il avoit souffert, étoit disposé à retourner dans les Pays-Bas (p. 26); en attendant, il leur étoit fort utile en Allemagne. Au milieu de l'apathie presqu'universelle, il exhortoit les Princes Évangéliques à avoir plus de souci de leur intérêt et surtout de leur devoir; il adressoit aux fauteurs de l'influence Espagnole et Papiste de très-rudes vérités, témoin ce méprisable Comte Salentin d'Isembourg (Lettre 1113), ci-devant Archevêque de Cologne et balloté alternativement vers Rome ou vers la Réforme, au gré de ses caprices et de ses passions. Affrontant le courroux de l'Empereur lui-même, il s'attiroit des haines dangereuses, et prévoyoit, sans néanmoins vouloir modifier sa conduite, que bientôt à Dillembourg même il ne seroit plus en sûreté (p. 285). On le retrouve partout avec ses excellentes qualités; son activité infatigable, son zèle, sa constance, sa pieté; G. Groen van Prinsterer, Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584 XII encourageant les uns, exhortant les autres, montrant à tous la voie dans laquelle il étoit urgent de marcher; sincère et naïf (p.