Hommage À Marcel Trigon, Maire D'arcueil De 1964 À 1997
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juillet et août 2012 | n°229 Hommage à Marcel Trigon, ‘ ‘ ‘ maire d’Arcueil de 1964 à 1997 |4 | 24 | Découvertes ‘ | 32 | C’est vous qui le dites Plus vite, | 16 Après un printemps Deux ruches au-dessus de la mairie pourri, enfin le beau temps ? plus haut, | 17 Nous exigeons ‘ Le son et lumière en photos tous un été en forme vraiment plus fort, olympique. Bientôt, des conteneurs souterrains | 20 En photo : les championnats l’été ! Tout l’été, des activités pour tous de l’Association athlétique du collège Albert-le-Grand à Arcueil ‘ o’quAI (vers 1900). d’arcueil PDF(Programme compression, complet livré avec OCR, ce numéro) web optimization using a watermarked evaluation copy of CVISION‘ PDFCompressor‘ PDF compression, OCR, web optimization using a watermarked evaluation copy of CVISION PDFCompressor PDF compression, OCR, web optimization using a watermarked evaluation copy of CVISION PDFCompressor Événement Arcueil perd un homme d’exception Par Daniel Breuiller, maire d’Arcueil Notre ville est en deuil. Elle vient de perdre Marcel fit modifier le programme de sa visite d’Etat pour venir Trigon qui fut son maire pendant 33 ans et son conseiller rendre hommage à Dulcie September à Arcueil. général durant près de 20 ans. La solidarité internationale et la lutte sociale lui tenaient Comme maire, il fut un inlassable militant de la justice à cœur : lui qui avait vu un petit camarade d’école juif sociale, du logement pour tous, de la citoyenneté active déporté et assassiné combattit toute sa vie toute forme et de la solidarité internationale. Il aimait les gens et ce de racisme, d’intolérance, ou d’exclusion. Il fut l’un des contact si particulier qui est celui du maire avec ses conci- premiers maires à organiser des parrainages de « sans toyens, cette possibilité de résoudre les problèmes du quo- papiers ». tidien pour les habitants les plus modestes. Plus que tout, il aimait ses rencontres avec les Arcueillais Il fut un élu innovant, organisant un Conseil municipal et notre ville qui l’avait accueilli jeune homme. au sein de l’entreprise Valstar en lutte, menant des batailles Notre ville perd un citoyen exemplaire, et je perds un dont les préfets se souviennent pour les finances de la ville ami et un camarade de tant de combats. ou le logement social, organisant la coopération et l’inter- communalité avant l’heure et défendant J’adresse à Anne-Marie, à Lucas, Ellia, la nécessaire autonomie des élus locaux, Sylvia, Lydie et Jocelyne, à tous ceux dont face à l’État comme à leur parti. la peine est immense, mes condoléances et celles de notre ville. Homme de conviction, Marcel Trigon resta toute sa vie fidèle à ses valeurs au Les nombreux témoignages qui ne cessent prix de profondes remises en cause. Son de nous parvenir montrent à quel point histoire est liée à celle du parti commu- Marcel Trigon a compté pour les Arcueillais, niste, puis des refondateurs et de la gauche pour de nombreux élus et dirigeants poli- citoyenne. Il créa REAL (Rencontres des tiques venus d’horizons divers. Son huma- Elus et Acteurs locaux) dont il fut président. Fondateur des nité, sa modestie, son exigence et même ses doutes ont Rencontres Nationales Contre l’apartheid, il inscrivit notre porté ses équipes municipales. petite ville dans l’histoire de l’Afrique du Sud. Avec la disparition de Marcel Trigon, c’est une page Je me souviens de son immense fierté lorsque Nelson de l’histoire de notre ville qui se tourne mais sa trace est Mandela, élu Président de la République d’Afrique du Sud, présente, tant il a façonné notre ville. Dans la matinée du 26 juin, plusieurs centaines d’Arcueillais sont venus rendre un dernier hommage au disparu. En présence des ambassadeurs d’Afrique du sud, de Palestine et du Vietnam ainsi que de nombreuses personnalités locales, son successeur, Daniel Breuiller, son ami Gaston Viens, ancien maire d’Orly, et Christian Favier, sénateur et président du Conseil général ont prononcé des discours, avant que son épouse, Anne-Marie Gilger-Trigon, dise sa peine et sa fierté : « Il aimait les Arcueillais ». À la fin de la cérémonie, la famille et les proches accompagnent le cercueil vers le crématorium du Val-de-Bièvre. Marcel Trigon est décédé le 20 juin, à l’âge de 77 ans. On peut retrouver l’intégralité des discours et des images de la cérémonie d’hommage du 26 juin sur le site Internet de la Ville, arcueil.fr. Anne-Marie Gilger-Trigon, ses enfants et toute la famille remercient les très nombreux Arcueillais qui leur ont adressé des messages d’affection et de soutien. PDF4 | compression,ANC / Arcueil notre OCR, cité n° 229 web juillet optimization et août 2012 using a watermarked evaluation copy of CVISION PDFCompressor Son témoignage En 1994, soit trois ans avant de quitter sa fonction de maire qu’il occupa pendant trente-trois ans, Marcel Trigon a publié un livre (1) où il retrace, « pour y voir clair », son itinéraire et ses engagements politiques. Nous en reprenons ici quelques extraits, où il parle de son arrivée à Arcueil, de son installation comme maire et des faits marquants de son mandat, ainsi que de sa conception de la démocratie locale. En 1966, Marcel Trigon n’a guère plus de 30 ans, et il déjà maire depuis deux ans. est en 1949 que je vins à Arcueil pour la Désigné par le parti pour être le maire première fois. (...) Arcueil, c’était la cam- C’est en 1962 que je devins, pour une courte pagne, rien à voir avec les Batignolles, période, secrétaire de Marius Sidobre et que j’entrai, mon quartier. Je me souviens d’ailleurs en fait, au sein de l’équipe municipale, tout à la que, ce jour-la, quittant notre hôte, rue fois soudée et conflictuelle. Marius Sidobre était un C’du Midi, pour reprendre un autobus à la Vache Noire, homme d’une grande bonté et d’une grande rigueur. je dis à mon copain : «Jamais je n’habiterai un bled (…) C’était un admirateur de Jaurès et c’était un peu pareil !» Les circonstances de la vie en décidèrent notre porte-drapeau. Son refus d’accepter la honte des autrement. Après mon premier mariage, je m’installai pleins pouvoirs à Pétain, sa destitution et sa déporta- à la Cité Jardins, impasse Guyton de Morveau, dans le tion en Algérie, consécutives à cet acte de résistance, modeste pavillon de mes beaux-parents, monsieur et n’étaient pas pour rien dans le respect que tous lui madame Bury. Nous occupions la pièce du haut plu- portaient. sieurs années après les naissances de mes filles, Sylvia Lorsque Marius Sidobre disparut le 18 avril 1964, et Lydie. La troisième, Jocelyne, allait connaitre, fort une élection fut nécessaire pour compléter le conseil heureusement, d’autres horizons. municipal. Le parti communiste décida alors de me présenter ainsi que Gérard Lafaux. Lui, parce que L’arrivée au Chaperon-Vert : quel bonheur ! c’était un Arcueillais de souche, un ouvrier bien En 1960, nous bénéficiâmes d’un trois pièces au connu dans la ville et l’ancien secrétaire de l’Union Chaperon Vert. L’appartement était situé au dixième locale CGT. Moi, parce que j’étais secrétaire de la sec- étage. C’était formidable ! Certains décrièrent, par la tion du PCF et que j’avais 29 ans. À l’époque, c’était suite, ces immeubles de briques un peu uniformes. Ils très jeune pour un élu. Rien ne transparut avant le marquent leur temps, c’est vrai, et sont peut-être trop scrutin, mais, sur ma proposition, la Fédération avait répétitifs dans Arcueil, mais la municipalité commu- accepté que je fasse part à Gaston Doiselet de l’idée niste de Marius Sidobre, sous l’impulsion énergique de le proposer au poste de maire. d’Emile Bougard, le fondateur de l’Office H.L.M, a eu La campagne électorale se déroula tranquillement quelques mérites à les réaliser (…) et, comme toute élection partielle, ne souleva pas les Au Chaperon-Vert, ce fut ainsi le bonheur, la joie foules. Deux jours, plus tard, coup de tonnerre : la pour 1 800 familles d’Arcueil et de Gentilly. Je me direction du parti avait décidé de présenter ma candi- souviens de l’émotion qui m’étreignit, quand l’une dature. Elle invoquait le « rajeunissement » à la veille de mes filles, touchant le radiateur, lors d’une de nos des élections municipales générales qui avaient lieu visites dans les logements non terminés, cria « Papa, l’année suivante. ça brûle ! ». C’en était fini de la chambre ruisselante d’humidité où le gaz butane manqua, quelquefois, Premiers pas dans la fonction nous asphyxier. C’en était fini des seaux d’eau usée Mon élection aux fonctions de maire le 18 juin 1964 à descendre. Nous avions, pour ainsi dire, tout sous fut incontestablement une surprise, à droite comme à la main : la crèche, l’école primaire, la maternelle, les gauche. Certes, j’étais connu dans le petit monde poli- commerçants, le marché. Il régnait dans notre bâti- tique local et au Chaperon Vert. Mais au-delà, assez ment, comme dans toute la cité, une convivialité qui peu. Je me souviens, d’ailleurs, que le jour de mon s’est, malheureusement, un peu perdue, mais qui élection, en me frayant un passage parmi la foule qui laisse encore quelques traces. se pressait dans l’ancienne mairie, le centre Marius Le Chaperon Vert n’était pas le premier groupe Sidobre aujourd’hui, j’étais passé quasiment inaperçu. HLM construit; la cité Paul Vaillant-Couturier était Quelle ne fut pas ma surprise quand, quelques ins- plus ancienne et avait accueilli, dans son extension, tants après mon élection, des gens que je ne connais- les mal-logés du bidonville de la Villa Mélanie.