Ce Document Est Le Fruit D'un Long Travail Approuvé Par Le Jury De Soutenance Et Mis À Disposition De L'ensemble De La Communauté Universitaire Élargie
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FLORKOWSKI Professeurà I'Universitéde Metz -.f IIiTRODUCTION 2- peut 11 paraît,re étrange de consacrer un <ioctorat de Lettres à la chanson contemporai-ne. Mais, comme l,a si joli- ment dit Claude Roy : "Aimer la poésie populaire, ce n,est pas i retomber en enfance, c'est remonter en humanité. L,homme est cet animal qui ne s'accepte pas tel qu'iI est,, (I). La mission V du "trobador" (2) est, précisément, de trcuver les mots I et de I les mélodies qui exprimeront j -composer des thèmes éterners, que Pour chacunr êrI 1'écoutant, puisse y r."onîË-itË ses aspi- rations êt, par ra magie de l'ar-r, durant un courÈ instant, devenir poète à son tour. Sans al1er jusqurà prétendre que, "d,e nos jours (...) f influence de ra chanson est plus grand.e qu'un traitê de phi- losophie" (3), il nous semble cependant que les questions mé- taphysiques, désertant que].que peu ra "philosophie" - beaucoup prus fascinée par les sciences Humai_nesque par 1a recherche - du sens de 1a vie se sont réfugiées dans le poème chanté. Les jeunes générations ne sry trompent pas et il faut avoir ressentj- rratmosphère bien particr-rrière qui baigne un récita1, vécu I'espèce de communi-on fraternelle autour du célébrant- chanteurr pour comprendre ce que signifie la qualité du silen- ce et de Ia ferveur qui s'y vivent. L'objet de notre Èhèse est, ainsi, défini : nous nous efforcerons d'e démontrer, à travers I'oeuvre de Georges Brassens et celle de Jacques Brelr eu'à une époque où "ra notion de Dieu" est uà devenue une question option" dans le programrne d.es , \* (1) poésie Yi' claude Roy, Trésor de la populai-re, segihers, Lg67, P. 25. Q) Le mot "Troubadour" vient de l,ancien provençal ,,trobador,,, trouveur, de "trobar',, trouver, composer. (3) ,.TacquesCharpentreau, Georges-, Brassens et la poésie quoti_ dj-enne d.e la chanson, Cerf Lg6O, p. 49. 3- classes Terminales, où le sens de rrexistence est battu en brèche par 1e structuralisme, il s'est produit une sorte d,e "récupération" sauvage de ces thèmes par Ia chanson poétique I contemporaine. paradoxalementr crest e1Ie quj_ reprend à son compte Ia question essentielle philosophie, de la si claire_ ment formulée par Kant : "Que sonrmes-nous ? D,où venons-nous ? Où allons-nous ?,, A sa manière et sans prétention, ,,oiseau mouche perché sur le grand mur du sorl" (r), elle se bat contre l,affirmatlon gu'"à tous ceux qui posent encore des questions sur ce qu,est I'homme en son essence (...), on ne peut qu,opposer un rire philosophique " (2) . pourquoi notre choix s,est_il porté sur Brassens et sur BreI ? Tout simplement parce gue ces deux auteurs-composi_ teurs-j.nterprètes nous paraj-ssent les plus représentatifs de ce que nous venons d'écrire (3). En s, i-nterrogeant eux-mêmes, ils nous provoguent à la réflexion : J'ai beau m,dir, que tpeun z*ien n,est ëte-rnel, J pas tz,ouuer ça tout naturel chante le premier (4). Et le second : Mais pouz,quoi pottzquoi moi ? maintenant ? Pouz,quoid.ëja Z Et où aLier ? (5) (f ) Claude Nougaro, La Chanson (Michel Seghers, poésie Gj_roud, Claude Nougaro, et chansons, 1975, p. 77). (2) Les mors er res choses, #:t;lr::;;:"t., Garrimard,, 1s66, (3) lJous avions égaiement songé à Léo Ferré, mais connaître qu'il il faut re- devient aé pius-àrr-iro" ésotérique Ie rien entre Ie persorrrr.g. er que et 1,oeùvre est, malheureuse_ menÈ, de moins en moins éviaent (4) Brassens, Le Fossoyeur (Lg52, di_sque f ). (5) Brel, J'arrive (196g, Barclay 4). 4- i,4 I., nous somn'es aperp Au cours de notre recherche ' nous les entraÎnait à se que Ia personnalité des deux chanteurs I ,,Dieu,'et celle du',SenS de la vie'' par Poser Ia question de priviléqié, différent pour chacun l,intermédiaire d'un thème de déveropper celui de ra d,eux. rr nous a donc paru logique cnez BreI mort chez Brassens, celui de I'amour : pourquoi' Notre travaj-r pourra paraître déséquilibré eneffet'consacreruneplacesimj-nimeàl'oeuvred.eBrassens, alorsquece}IedeBreloccupelamajeurepartiedecettethè- se?Nousavonsagiintentionnellement:lepoèteSétoisnous de choix avant l'aud'ition Serar êo quelque Sorte, une ouverture de Ia grande SYmPhon:e bréIj'enne' Davantageconnu,5-mprégnéd.unericheculturepoétique, justesse et précision' Brassens utilise maniant res termes avec ,,religieux,'. les questions que posent une foule de inots Mais Seschansons,êÊparticulierlorsqu'ilparledelamort,sont d'un MoRALIqTE ; l'éternité davantage, nous semble-t-il, celles à ses désirs ' lui conviendrait si elle s'ajustait à ajuster ses désirs à BreI., au contraire, passe sa vie l'éternitéquifrémitenlui.Ivloins',connu''queBrassens,il ,.écouté,,. culture SanS douÈe plus est davantage A partir d'une restreinte,d.,unvocabulairereligieuxauregistremoinséten- du,etbienqu'ils'endéfende'sâdémarcheestcelled''un I{ETAPHYSTCIE}J . jugenent de valeur' Loin de nous I'idée de porter un plusforteraisonunjugement'moralrsUrcestroubadoursccn- temporainsdontnousnesaurionsdireauqueldesdeuxvanotre notre amour du poème préférence, tant l.un et l,autre comblent permettant de pousser plus chanté. Mais l,oeuvre bréli-enne nous que nous ayons large- avant notre investigation, il est normal ment privilégié son aPProche' 5- Larecherched.unelréthode.detravailnousaoccasion. nédesdj.ffi-cultésquitiennentàIanaturemêmedesmatériaux ! [o univers Ia chanson est' êD effet' employés : I'univers de particuli-erquirloino'êtreclosParlasignificationd'es Ia présence est ind'is- prolonge dans Ia musique' dont mots, sê pé- aux symboles-clés de lr aux images et pensable Pour Permettre I nétrerdanslamémoireet'surtout'danslecoeurdel'audi- de ce cri fugace ? z I teur. Sans eIIe, 9uê resterait-il vie brève La chanson, celle qui a Ia A peine a-t-elle fait Ia là la la qu'elle n'est Plus La chanson (1). " détruit cette es- Nous savons' certes' 9u€ "Iranalyse pèced,echarmerd'équilibresubtilentrelesparolesetles notesroùI'interprétationfugitivejoueunrôlequi-n'estpas négligeable"(2'),mai'snoussavonségalementquepersonnen'a pour 1'étude du rangage originai su encore d.éfinir une méthode .art (3) entre le texte et la méIodie' de cet de synthèse* obliSjg'- faute de mj-eux' serons, Pâr conséquent' Nous plus mais d'une faÇon beaucoup / drutiliser I'outiI analvtigue, a.*a"- une chanson,nêqêdine se di-s- ffi= ,,"*orr..ato' u'nr, sèquePâS,elles,êprouvedel'intérieur.Ncusnelasaj.sissons sera^^'â plusn'l rtq quj. nous empoisne. Ainsi, norre érude ;":;=.i:1. "ir" globalequ'analytique'Lerêve'I'imagination'lêvagabondage autourd'esmotsetdeslignesmélodiquesviendrontparfoisla cela même trop grande rigueur ne tue soutenir, de peur qu'une ,( 'rû" gue nous voudrions voir vivre' (Michel Giroud, Claude Nougaro' (1) Claude Nougaro, Lâ Chanson L974, P. 77). Seghers, Poésie et chansons , (2)FranceVernillatetJacquesCharpentreau,Lêchansonfran- sais:ie ?) ' t97t' P' lle' çaise, P.u:;:-iô"" (3) rbid. 6- ajoutées des A ces d.ifficultés d'ordre général se sont proPres à chaque comPo- difficultés venant des particularités celles-ci pour coini siteur. 11 nous est nécessaire d.'expliquer prendre celles-Ià. élaborées ; Ia musi- I Les chansons de Brassens sont très ElIe épousel gu€, qui paraÎt inexistante, est, en fait, subtile. que le simple supporÈ de les paroles à la perfection, si bien celui de la contrebasse) Ia guitare (auquel s'ajoute, parfois, poétique. Malgré cela - est suffisant pour créer 1'atmosphère quelque chose dtessentiel- et bien qu,en ce cas il leur manque lorsqu'ils sont lus les textes de Brassens "passenÈ" très bien de France culture' sans Ie support de Ia mélod.ie. une émission et de la langue iniitulée : "Brassens, I'amour de Ia musique (r). Le poète avoue lui-mêrne française," I,a démontré avec brio s'iI ne clevait pas y avoir de "j'écris d,abord. un vers coflIme musique" Q) . Deplus,iln'yapasd'évolutionperceptibleàI'j-nté- forme un tout ' La rieur d.es thèrnes de Brassens. chaque chanson Oéfinie nous semble méthode d.,analyse tell-e que nous I'avons ne servira 9uè- convenir parfaitement, êt I'étude chronologique aspects d'une re qu,â nous laisser entrevoir les d.ifférents même pensée. ChezBrelrPatcontre,IesparolesneSontguèresigni. percutant et roman- fiantes en d.ehors du support musical, aussi et classique' Lrunivers tique que celui d,e Brassens est discret bré}ienpassed'abordParcequ'EdgarMorinappellenotre pouvant aller ,,ubris,', c'est-à-d,ire par une psycho-affectivité s'avère jusqu,à la démesure (3). Dans ces condiÈions, I'analyse beaucoupplusdifficile,puj-squ'illuimanquel'armaturede Nemo, 17 et 19 fêvrier LgTg' Archives o. R.1 . F. Georges Brassens (2) Brassens à And.ré sève (And,ré sève, interroge LeCenturi-onr"lesinterviews",1975'p'37)' nature humaine' (3) Cf. Edgar Morin - Le paradigme perdu , ia Seuj"I, Parj-s,L973, p. L22 sq. 7- Ses ré- l,orchestration sans laquelle elle demeure boÎteuse' aimerions, cePen- sultats peuvent paraÎtre PIus Pauvres : nous pour "écouter" dant, guê Ie lecteur dépasse nos "commentaires" I'oeuvre qui lui apparaÎtra tout autre' LaPenséedeBreI,enfj-n,contrairementàcelIede t Chaque chan- Brassens, est une pensée en constante évolution' Sonestunmouvement,guiprendappuisurlepassépourmieux compte êt, se projeter vers I'avenir.