Les Clochers D'arpette
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
31 Les Clochers d’Arpette Portrait : large épaule rocheuse, ou tout du moins rocailleuse, de 2814 m à son point culminant. On trouve plusieurs points cotés sur la carte nationale, dont certains sont plus significatifs que d’autres. Quelqu’un a fixé une grande branche à l’avant-sommet est. Nom : en référence aux nombreux gendarmes rocheux recouvrant la montagne sur le Val d’Arpette et faisant penser à des clochers. Le nom provient surtout de deux grosses tours très lisses à 2500 m environ dans le versant sud-est (celui du Val d’Arpette). Dangers : fortes pentes, chutes de pierres et rochers à « varapper » Région : VS (massif du Mont Blanc), district d’Entremont, commune d’Orsières, Combe de Barmay et Val d’Arpette Accès : Martigny Martigny-Combe Les Valettes Champex Arpette Géologie : granites du massif cristallin externe du Mont Blanc Difficulté : il existe plusieurs itinéraires possibles, partant aussi bien d’Arpette que du versant opposé, mais il s’agit à chaque fois d’itinéraires fastidieux et demandant un pied sûr. La voie la plus courte et relativement pas compliquée consiste à remonter les pentes d’éboulis du versant sud-sud-ouest et ensuite de suivre l’arête sud-ouest exposée (cotation officielle : entre F et PD). Histoire : montagne parcourue depuis longtemps, sans doute par des chasseurs. L’arête est fut ouverte officiellement par Paul Beaumont et les guides François Fournier et Joseph Fournier le 04.09.1891. Le versant nord fut descendu à ski par Cédric Arnold et Christophe Darbellay le 13.01.1993. Spécificité : montagne sauvage, bien visible de la région de Fully et de ses environs, et donc offrant un beau panorama sur le district de Martigny, entre autres… 52 32 L’Aiguille d’Orny Portrait : aiguille rocheuse de 3150 m d’altitude, dotée d’aucun symbole, mais équipée d’un relais d’escalade. Les topos de la cabane d’Orny (ou sur le net) l’évaluent à 3167 m. Ceci est peut-être lié au fait que le sommet est double et que la pointe sud est légèrement plus basse ? L’arête ouest compte un mur appelé « Falaise de l’Avenir » (ou « Pilier de l’Avenir », si on le considère comme un gendarme). D’après moi, sa hauteur de culminance dépasse largement les 100 m, d’où la présente description, mais certaines sources affirment qu’elle est de 75 m. Nom : en référence à sa forme et à sa position sur la Combe d’Orny Dangers : fortes pentes, chutes de pierres et parois à escalader Région : VS (massif du Mont Blanc), district d’Entremont, commune d’Orsières, Combe d’Orny et Val d’Arpette Accès : Martigny Martigny-Combe Les Valettes Champex (ou depuis Orsières) les Grands Plans (par le téléférique de la station de Champex) Géologie : magnifiques granites du massif cristallin externe du Mont Blanc Difficulté : il faut d’abord monter jusqu’au pied de la montagne, ce qui prend plusieurs heures, disons 3h, sur un chemin balisé mais entrecoupé de blocs rocheux par moment (la dernière demi-heure demande que l’on remonte un pierrier instable). Ensuite, il s’agit la plupart du temps d’escalade sur une demi-journée. Il existe une « voie normale » nécessitant de l’escalade pour la seule partie terminale sur le versant sud-est (cotation officielle : PD). Dans tous les cas, il faut ensuite passer de l’antécime sud, où l’on fait souvent une petite pause, ou de la brèche entre les deux sommets au point culminant et redescendre, d’abord en rappel, puis par une sente pierreuse demandant d’avoir le pied sûr, jusqu’au pierrier de l’approche qui mène au chemin. Plusieurs combinaisons de longues voies grandioses sont possibles, mais il ne faut pas oublier d’emporter des coinceurs, car, quand on est en tête de cordée dans un surplomb au-dessus de près de 200 m de vide et qu’il n’y pas de points d’assurage en place à cet endroit, ils deviennent indispensables… Histoire : je ne sais pas si ce fut la 1re ascension, mais l’ouverture de l’arête ouest eut lieu le 07.08.1879, probablement par Louis de Rameru, E. de Trey et les guides François Fournier et François Marlétaz. L’ouverture de la face sud-ouest eut lieu le 06.09.1900 par G. Stouvenel et le guide Maurice Crettez (ils descendirent par l’arête sud-est qu’ils ouvrirent également). La Voie classique, par cette même face sud-ouest est peut-être la voie des premiers ascensionnistes (1re hivernale par Jacques Jenny, Michel Jobin, Christian Pisteur et Bernard Pivot le 06.01.1971), bien que l’arête nord-est soit aussi candidate à cette fonction. La voie de l’arête sud intégrale, La Moquette de son nom (un paillasson se trouve à son pied), fut ouverte en septembre 1973 par Christian Lemrich et Stéphane Schaffter. Aloïs Krekoska, Thomas Gross et Stéphane Schaffter ouvrirent le pilier sud (le Pilier de la liberté perdue) le 01.07.1973 (1re hivernale par Stéphane Schaffter et Yvette Vaucher le 19.03.1976). La voie Quiche Moraine, aussi sur le sud au départ, fut ouverte en août 1988 par Daniel Deléderray, Walter Josi et Christian Plüss. La voie Jérémiades (sur le pilier sud) fut ouverte les 19-20.09.1987 par Lucien Abbet, Michel Darbellay, Laurent Monnet, Zab Schmidt et Janine Tornare. Le bastion terminal de l’Aiguille d’Orny compte des voies plus modernes : Monsieur Culot, Les fruits de la passion et Pilier érotique furent ouvertes par Lucien Abbet et Benoît Dorsaz le 28.07.1989 ; Voie artificielle n’est pas terminée et Le retour du dahu fut ouverte par Walter Josi en août 1992. Spécificité : montagne très prisée des grimpeurs séjournant à la cabane d’Orny. C’est le sommet le plus haut (et le plus à l’ouest) des Aiguilles d’Arpette au sens large. 53 33 Le Tour Noir Portrait : pyramide rocheuse de 3836 m (3835,7 m exactement ; les Français disent 3837 m et écrivent plus justement « Le » Tour Noir sur leurs cartes) pour le Sommet Nord, un poil moins pour le Sommet Sud. Et oui, cette montagne, certainement la plus élancée de toutes les montagnes visibles du Fenestral, en forme d’aiguille depuis les Hauts de Fully, ne compte pas un mais deux sommets. Son petit frère, visible juste à côté, depuis le Fenestral, est l’Aiguille de l’A Neuve à 3753 m d’altitude (également formé de deux sommets dont le Sommet Nord est le point culminant). Nom : en référence à sa forme et à sa couleur. Le mot « tour » vient plus exactement du latin « torus », désignant un renflement ou une protubérance, du préceltique « tor », désignant une hauteur ou un rocher. Hauteur de culminance : 302 m sur le Col du Tour Noir Dangers : parois à escalader (avec rochers souvent pourris), fortes pentes et crevasses Région : CH/F (massif du Mont Blanc), frontière entre les communes de Chamonix-Mont-Blanc (région Rhône-Alpes, département de la Haute-Savoie, village d’Argentière) et d’Orsières (Valais, district d’Entremont, Val Ferret, village de La Fouly) Accès : Martigny Col de la Forclaz Trient Le Châtelard Col des Montets Argentière station supérieure de l’Aiguille des Grands Montets. De là, l’itinéraire se fait généralement sur deux jours (ou sur un jour à ski l’hiver, mais c’est autre chose). Le 1er jour consiste à atteindre le refuge d’Argentière (court, on peut donc éviter le téléférique histoire de faire une plus longue randonnée) et le 2e jour comprend l’ascension (4h30) et la descente jusqu’au téléférique (4h mais très souvent bien plus !). Géologie : granites du massif cristallin externe du Mont Blanc, mais ils ne sont pas de bonne qualité. Les célèbres Vires Javelles de la voie normale ont subi des éboulements il y a des dizaines d’années déjà. Elles n’existent plus, mais figurent encore sur les topos… Difficulté : pour un alpiniste expérimenté la course n’est pas difficile (si les conditions sont bonnes !), mais demande beaucoup d’attention tout en ne perdant pas de temps, car le terrain est instable et exposé. Pour le randonneur du dimanche, le parcours est difficile et demande l’usage de tout le matériel de glacier et d’escalade ainsi que l’aide d’un guide de montagne. Des topos français cotent la voie normale « F », ce qui n’est pas juste (cotation des guides du CAS : PD, mais les sites Internet tels que « camptocamp » précisent « au moins PD+ et à ne pas sous-estimer », ce que j’ai pu vérifier…). Histoire : la 1re ascension répertoriée fut celle d’Émile Javelle, F. F. Turner et des guides Joseph Mooser et François Fournier le 03.08.1876. Le 11.08.1895, à la descente, Georges H. Morse, C. H. Pasteur et le guide Émile Rey ouvrirent le versant sud-ouest (à la montée depuis l’arête sud quelques jours plus tard par M. Schintz et les guides Alois Pollinger père et Alois Pollinger fils). J. Mirabaud et les guides Auguste Desailloux et François Mugnier ouvrirent l’arête nord le 05.08.1897 (arête ouverte par un itinéraire moins engagé le 23.07.1898 par Louis H. Aubert, Théodore Aubert et le guide Maurice Crettez). L’arête ouest fut ouverte par Hans Hoessli, Marcel Kurz et Karl Steiner le 30.07.1909. Le versant est, enfin, fut ouvert par Robert Gréloz et André Roch le 15.09.1935. Spécificité : 2e plus haute montagne de tout le chaînon à droite du Glacier d’Argentière (après l’Aiguille d’Argentière). C’est la plus haute montagne visible de La Fouly, juste à côté du Mont Dolent, un poil plus bas.