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Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Supplément G. Groen van Prinsterer bron G. Groen van Prinsterer, Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Supplément. S. en J. Luchtmans, Leiden 1847 Zie voor verantwoording: http://www.dbnl.org/tekst/groe009arch09_01/colofon.htm © 2009 dbnl V [Préface] Nous désirons, dans cet Avant-Propos, donner une exposition succincte de ce que le SUPPLÉMENT renferme; ensuite rendre compte des motifs, pour lesquels nous n'avons pas réuni un plus grand nombre de matériaux. Il y a ici des pièces inédites des Archives de la Maison d'Orange-Nassau et de celles de Hesse-Cassel; puis un assez grand nombre de fragments des Manuscrits de la Bibliothèque Royale à Paris et de la Correspondance de Granvelle à Besançon. G. Groen van Prinsterer, Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Supplément VI Les documents de La Haye et de Cassel fournissent sur le Prince d'Orange et sa famille des détails curieux. Une Lettre du Comte Louis de Nassau fait voir que déjà en 1563, inquiet de la tournure des affaires dans les Pays-Bas, prévoyant et voyant les menées en faveur du Papisme, il offroit à son frère les moyens ‘d'avoir tousjours une bonne quantité de gens de guerre à la main, sans aulcun soupçon’ (p. 15*); lui rappelant ‘qu'il ne se fault jamais fier à gens de longue robe; ce qu'ilx cerchent et prétendent sçavés et entendés vous mieulx que ne vous sçaurois dire’ (l.l.).1 Il n'étoit pas Calviniste alors; bien au contraire; il vouloit qu'on pût communiquer l'original de la Confession d'Augsbourg au Comte Palatin, ‘affin que par là il puisse cognoistre quel grand scandale qu'il donne avecques sa faulse opinion à toute la Crestienté’ (p. 20*). Une des pièces les plus importantes est la communication du Comte au Landgrave Philippe de Hesse en 1567. Il y expose les mesures violentes et la mauvaise foi de la Duchesse de Parme; ses desseins de 1 Cette Lettre et quelques autres pièces également intéressantes (marquées d'un L.) font partie r de la collection d'autographes de M . G. VAN LEEUWEN, Membre de la seconde Chambre des États-Généraux, qui a bien voulu nous permettre de les insérer dans notre Recueil. G. Groen van Prinsterer, Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Supplément VII réduire le pays en servitude et d'extirper la religion Evangélique; les perplexités du Prince d'Orange, ne refusant pas de quitter les Pays-Bas, craignant néanmoins que son départ, dans des circonstances pareilles, ne puisse être assimilé à une fuite coupable et à un lâche abandon; sachant qu'on est tenu d'obéir au pouvoir légitime, mais sachant aussi que le motif et les bornes de cette obéissance se trouvent dans la volonté de Celui dont tout pouvoir émane et qui veut qu'on tende une main secourable à des frères persécutés pour la foi. Le Comte fait part au Landgrave des conseils du Duc de Brunswick et de l'Électeur de Saxe; il demande son avis; il n'oublie pas de lui fournir une espèce de catalogue des forces que le Prince, le cas échéant, auroit à sa disposition: de l'argent, des soldats, l'appui des Calvinistes quatre fois plus nombreux que les Luthériens, le gouvernement de provinces admirablement situées pour résister longtemps à des ennemis nombreux. On pouvoit compter sur 52 villes où les adhérents de Rome seroient immédiatement exclus des affaires; en Angleterre et en France, on avoit des amis; on savoit en outre que l'Empereur Maximilien, très-mauvais papiste, lanceroit peutêtre des mandements fort sévères, mais ne seroit pas fort ardent à en presser l'exécution. G. Groen van Prinsterer, Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Supplément VIII On remarquera aussi la Lettre où le Prince s'étant réfugié en Allemagne, le Comte tâche de lui procurer, par l'entremise du Landgrave, un prédicateur vraiment Évangélique. Il le fait ‘principalement pour l'amour de Madame la Princesse’ (p. 65*); en même temps, il rend témoignage au Prince, qui ‘s'affectionne de plus en plus à la Parole de Dieu, y cherche sa consolation, et languit d'avoir auprès de lui un homme qui puisse aussi dans la conversation journalière l'instruire dans la vérité’ (p. 64*). Quelques Lettres du Prince d'Orange au Landgrave Guillaume de Hesse sont fort intéressantes. Il y en a une, écrite après la défaite du Comte Louis en 1568. Le Prince en déduit-il la nécessité d'abandonner pour le moment son entreprise? Au contraire: ‘il samble,’ écrit-il, ‘que chacun est tant plus obligé de se emforcer à refréner une si grande tyrannie, dont sans faute les mêmes useront maintenant davantaige, à cause de ceste victoire’ (p. 89*). Ici encore il avoit, diroit-on, pris pour maxime: Tu contra audentior ito quam tua te fortuna sinet: il redoubloit de zèle, en voyant doubler les périls. - Il s'agit surtout dans ces Lettres de la cause des Réformés en France, implorant le secours de leurs coreligionnaires en Allemagne. Les Princes Évangéliques, pour ne G. Groen van Prinsterer, Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Supplément IX pas s'attirer la haine d'ennemis puissants, supposoient volontiers qu'au fond les troubles en France provenoient moins d'opinions religieuses que d'opinions politiques. Le Prince désire qu'ils pèsent consciencieusement les conséquences d'un refus basé sur des considérations de ce genre. ‘Il est à craindre, si les dicts princes fissiont seulement semblant de ne trouver bon ce qui se passe en France, qu'i donneriont ung pied et audace aux ennemis de l'Évangile de entreprendre quelque chose qui porroit redonder après à intérest de plusieurs et peult-estre à l'entier ruine de nostre religion’ (p. 67*). Il désapprouve que Condé et ses amis aient mêlés, dans leur Justification, aux griefs légitimes, ‘une particulière envie qu'ilz ont contre la Maison de Guise et gouvernement de la Royne-mère’ (p. 69*); mais ce n'est pas là une raison suffisante pour ‘se retirer de leur donner aide et assistence; veu qu'il importe tant à toutte la Crestienté que la religion ne soit de tout soupprimé en France, et ne vois pourquoy l'on debvroit plus tost interprèter cessi à rebellion que du passé, quand les Princes ne trouvoient pas seullement bon qu'ilz aviont prins les armes, mais leur aidoient, et d'argent, et de gens’ (p. 70*). Il faudra bien plutôt ‘prendre regard si ce faict de France ou du Pays-Bas G. Groen van Prinsterer, Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Supplément X est ung faict de rebellion ou de religion, et ainsi commun à tous ceulx qui font profession de la religion; car, si longement que ceste dispute ne soit diffinie, jammais les affaires se porront traicter à quelque bon but; car vostre Exce voit que, en touts commencemens de faict de religion, ce point de rebellion a toujours esté imposé, qui a esté cause que une partie soit bendée de l'ung costé et l'aultre de l'aultre, mesmes entre ceulx d'une mesme religion, comme l'on voit encoires aujourduy qu'il se practique, qui a esté cause de tant de maulx et calamités qui sont ensuivis’ (p. 71*). La fausseté du reproche de rebellion est confirmée, quant aux Pays-Bas, par le témoignage du Landgrave Guillaume: ‘nous voyons, malgré tout ce qu'on voudroit faire accroire, que les Seigneurs des Pays-Bas souffrent surtout pour la Religion cette persécution violente’ (p. 133*). C'est pourquoi, malgré sa prudence accoutumée (No 23), et quoiqu'il ne veuille pas les soutenir contre le Souverain, il déclare au Duc de Holstein, voué au service de Philippe II, que, quant à lui, il ‘ne se souillera point du sang des Chrétiens, attentif à la parole de Celui qui ne sauroit mentir, et qui a dit: quiconque fait du mal au plus petit d'entre les miens, touche la prunelle de mon oeuil’ (p. 133*). G. Groen van Prinsterer, Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Supplément XI Ici encore on voit dans les Lettres du Comte Jean de Nassau l'originalité de son style et de ses remarques. Par exemple, donnant à entendre qu'il se défie de l'Électeur de Cologne et d'autres personnages, auxquels il falloit néanmoins avoir recours; ‘nous devons imiter les abeilles,’ dit-il ‘et parfois tirer le miel de fleurs vénéneuses, laissant ce qui est mauvais, et prenant ce qui est bon’ (p. 150*). Mais on lira surtout avec plaisir un Postscriptum autographe et tout-à-fait confidentiel, relatif aux conditions auxquelles il pourroit se résoudre à accepter le gouvernement de la Gueldre: ‘mon cher secrétaire; ayez soin qu'on ne méconnoisse pas mes intentions, comme si je me défiois du pays, ou comme si je voulois m'enrichir à ses dépens. Non seulement mes circonstances, mais aussi mon caractère et ma nature vous sont suffisamment connus, pour que vous puissiez facilement me rendre témoignage et dire si je recherche avec tant d'ardeur mon intérêt particulier et si jusqu'à présent, j'ai eu plus de souci de mes affaires privées que des affaires publiques et surtout du bien-être des Pays-Bas; mais tous mes voisins et amis détestent cette entreprise, et, pour les contenter, ou du moins pour leur imposer silence et ne pas être décrié comme me perdant de propos délibéré G.