Paysage Et Médiatisation Dans Les Alpes Françaises
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Paysage et m´ediatisationdans les Alpes fran¸caises- Approche g´eographique de la diffusion des cartes postales paysag`eres Jean-Baptiste Litot To cite this version: Jean-Baptiste Litot. Paysage et m´ediatisation dans les Alpes fran¸caises - Approche g´eographiquede la diffusion des cartes postales paysag`eres. G´eographie.Universit´ede Franche- Comt´e,2010. Fran¸cais. <tel-00925036> HAL Id: tel-00925036 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00925036 Submitted on 7 Jan 2014 HAL is a multi-disciplinary open access L'archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destin´eeau d´ep^otet `ala diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publi´esou non, lished or not. 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UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ ÉCOLE DOCTORALE « LANGAGES, ESPACES, TEMPS, SOCIÉTÉS » Thèse en vue de l’obtention du titre de docteur en GÉOGRAPHIE Paysage et médiatisation dans les Alpes françaises Approche géographique de la diffusion des cartes postales paysagères Présentée et soutenue publiquement par Jean-Baptiste LITOT Le 15 janvier 2010 Sous la direction de Serge ORMAUX Professeur de Géographie Membres du Jury : Bernard DEBARBIEUX, Professeur à l'université de Genève Jean-Christophe FOLTÊTE, Professeur à l'université de Franche-Comté Christian GRATALOUP, Professeur à l'université Paris VII - Denis Diderot Thierry JOLIVEAU, Professeur à l'université de Saint-Etienne Serge ORMAUX, Professeur à l'université de Franche-Comté Illustration en première de couverture : Aiguille noire de Peuterey, versant italien du massif du Mont-Blanc, 3772 m. A la mémoire de ma mère, Béatrice Remerciements A monsieur Jean-Christophe Foltête, pour ses conseils, ses connaissances, ses idées, ses grandes qualités de chercheur, sa relecture minutieuse, ses avis éclairés… pour m’avoir « supporté » et « supporté » durant ces quatre années et peut-être plus que tout, pour avoir cru en moi. A monsieur Serge Ormaux, qui a assuré la direction de cette thèse. Pour sa coniance, sa disponibilité et ses conseils tout au long de ce travail. A monsieur Bernard Debarbieux, pour avoir accepté la présidence de mon jury. A messieurs Thierry Joliveau et Christian Grataloup, qui me font l’honneur d’être les rapporteurs de ce travail. A madame Claudie Blanc-Eberhart, responsable de la communication de Savoie Mont Blanc Tourisme et à madame Elisabeth Berlioz, chargée de mission communication au Parc National de la Vanoise, pour le temps qu’elle m’ont consacré, leurs conseils, leur accueil chaleureux et l’attention particulière qu’elles ont porté à mon travail. Ces échanges ont été très enrichissants pour moi et je vous en remercie. A Daniel Joly et Thierry Brossard, pour leurs conseils, leur humanité et les bons moments du jeudi midi… A Jean-Claude Wieber pour sa relecture, ses conseils, son soutien et ses nombreuses idées. A Madeleine Griselin, pour ses précieux conseils et la sympathie qu’elle me témoigne. Je proite de ces quelques lignes pour la lui rendre, et m’excuser de m’être coupé les cheveux… A toutes les personnes, chercheurs ou personnels, qui font du laboratoire ThéMA un cadre de travail privilégié aux plans humain et intellectuel. A tous les collègues thésards qui sont aussi devenus des amis : Tayeb, Hélène, Camille, Yann... et à tous ceux que j’oublie parce qu’il est tard et que la fatigue se fait sentir...j’adresse mes excuses. A Yaël, pour nos discussions, nos pauses café, nos parcours qui se ressemblent, pour ses coups de main bibliographiques. A Alain, pour les nombreuses passions que nous partageons, les escapades plus ou moins fructueuses à la recherche des morilles, les moments de tous les jours au labo, les coups de pouce répétés et plus encore ceux des derniers jours… A Eric, pour sa connaissance parfaite des classiques de l’humour, sa façon tout à fait particulière de ne pas entendre quand on l’appelle, ses coups de main des derniers instants. A Samy, pour sa passion du maquillage, des r2 un peu trop élevés, pour les cell range d’SPSS, pour son amitié, son humanité, et pour les coups de pouce durant la in de thèse. A Clément(ine), pour sa bonne humeur, son univers, sa gentillesse et tout le temps qu’elle a consacré à ma relecture, à cette longue nuit que nous avons passée tous les…cinq. A Lucie, pour ses qualités de cantatrice et son intolérable bonne humeur, pour sa relecture bibliographique pointilleuse, pour ses idées et sa gentillesse. A Gilles Vuidel, dont les compétences dans le domaine informatique n’ont d’égales que la gentillesse et l’altruisme dont il a fait preuve à mon égard ces dernières années. Merci Gilles. A tous mes amis, qui ont su garder le contact ces derniers mois malgré l’éloignement et l’égocentrisme dont j’ai fait preuve. A Brendan et Ludovic pour leur relecture avisée et pour leur amitié, aussi et surtout. A ma sœur, pour son indéfectible soutien et la tendresse dont elle a toujours fait preuve à mon égard. 8 A mon père pour sa culture, son soutien, et pour m’avoir fait pelleter un tas de terre qui me mène ici aujourd’hui… Enin, à Ludivine et Margaux, pour leur patience et leur accompagnement, et le bonheur qu’elles m’apportent chaque jour. Je n’ai pas été le meilleur des papas ni des compagnons ces temps derniers, je proite de ces quelques lignes pour vous témoigner mon amour… Paysage et médiatisation 9 « De même, si chacun l’utilise, tout le monde ou presque ignore la réalité de son impact communicationnel et l’inluence qu’elle a sur notre connaissance du monde – les régions touristiques, les villes, etc – et sur notre imaginaire. On la traite comme un objet décoratif alors qu’elle est Histoire, mouvement, œuvre ». La carte postale, une œuvre Christian Malaurie « Lorsque je vogue, par un jour brûlant, sur les eaux paresseuses de l’étang, je cesse presque de vivre et commence d’être. Un batelier, étendu sur le pont de sa barque, s’abandonnant au soleil de midi, me semble un aussi bon emblème de l’éternité que le serpent qui tient sa queue dans sa bouche. Je ne suis jamais plus enclin qu’alors, à perdre mon identité. Je me dissous dans la brume ensoleillée » Un philosophe dans les bois Henry David Thoreau Introduction générale Quels sens pour le paysage ? Le paysage recouvre du sens pour chacun. Cadre de vie pour les uns, exotisme de l’ailleurs pour les autres, le paysage est, dit-on, partout. Pourtant, la vaste plaine agricole ou les calanques de Piana possèdent-elles le même statut ? Dans une certaine mesure oui, au sens du paysage produit, il s’agit bien d’un ensemble d’objets agencés et composant « un paysage ». Mais tout change avec le regard porté, car le paysage est autant dans l’œil de l’observateur et n’existe même qu’à travers lui. Cette fois alors, le paysage est synonyme, évocation, symbole : la plaine devient l’expression d’un espace humanisé, associé à la production agricole et au labeur qui en découle ; les calanques prennent une coloration méditerranéenne évocatrice d’émerveillement et de « dépaysement ». Cette distinction des paysages prend une dimension tout à fait particulière lorsque le paysage devient « un » produit. L’appartement avec vue, le prix du mètre carré de terrain selon les aménités paysagères (Anderson et Cordell, 1988 ; Luttik, 2000) montrent bien à quel point le paysage ne peut être considéré comme un tout absolument unique et indissociable, présent en tout point et accessibles à tous. Cette vocation marchande des paysages s’exprime également dans un autre domaine économique, devenu dans bien des contrées une source première de devises, le tourisme. Pour le touriste, le paysage constitue un objet de consommation et un motif de déplacement. Qu’il s’agisse de motivations contemplatives, d’activités ou simplement de la recherche d’un certain dépaysement, le paysage est au cœur des choix opérés par les touristes dans leurs destinations. Or, ces choix ne sont pas sans engendrer de discriminations pour les territoires, posant la question d’un certain déterminisme touristique. Il y aurait ainsi des territoires « élus » parce que possédant un fort potentiel attractif et des territoires délaissés car inaptes à répondre aux critères de sélection actuels. Dans ce contexte, les territoires sont amenés à se distinguer, à se valoriser, au détriment des autres mais également en leur propre sein, toute portion d’un même territoire ne pouvant accéder au rang de haut-lieu. Pour se démarquer, les territoires doivent communiquer et transmettre une image positive, à l’extérieur comme à l’intérieur, ce qui implique des espaces « à voir » et des espaces « déqualiiés ». Paysage et médiatisation 13 C’est ici qu’interviennent les outils de la promotion touristique : campagnes télévisées, sites Internet, brochures ou encore cartes postales. Si les territoires sont déjà a priori inégaux en terme de richesses valorisables, ils le sont également dans leur capacité à se « mettre en tourisme ». En effet, cercle vertueux pour les uns ou vicieux pour les autres, les territoires attractifs ont davantage la possibilité de communiquer que les territoires carencés, les recettes touristiques constituant une large part des budgets dévolus à la communication. Mais le paysage ne doit pas être seulement intégré aux schèmes économiques, il possède également une valeur sociale très forte pour les territoires, gage de leur identité, fondement du sentiment d’appartenance et fonction première du bien-être (Knez, 2005 ; Walker et Ryan, 2008).