Hors Champ : La Marginalisation Des Femmes Québécoises Devant Et
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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL HORS CHAMP LA MARG1NALlSATION DES FEMMES QUÉBÉCOISES DEVANT ET DERRIÈRE LA CAMÉRA MÉMOIRE PRÉSENTÉ COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAîTRISE EN COMMUNICATION PAR MARIE-JULlE GARNEAU JANVIER 2009 Ur'\IIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL Service des bibliothèques Avertissement La diffusion de ce mémoire se fait dans le respect des droits de son auteur, qui a signé le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles supérieurs (SDU-522 - Rév.01-2006). Cette autorisation stipule que «conformément à l'article 11 du Règlement no 8 des études de cycles supérieurs, [l'auteur] concède à l'Université du Québec à Montréal une licence non exclusive d'utilisation et de publication de la totalité ou d'une partie importante de [son] travail de recherche pour des fins pédagogiques et non commerciales. Plus précisément, [l'auteur] autorise l'Université du Québec à Montréal à reproduire, diffuser, prêter, distribuer ou vendre des copies de [son] travail de recherche à des fins non commerciales sur quelque support que ce soit, y compris l'Internet. Cette licence et cette autorisation n'entraînent pas une renonciation de [la] part [de l'auteur] à [ses] droits moraux ni à [ses] droits de propriété intellectuelle. Sauf entente contraire, [l'auteur] conserve la liberté de diffuser et de commercialiser ou non ce travail dont [il] possède un exemplaire.» REMERCIEMENTS Je tiens d'abord à remercier chaleureusement mes deux co-directeurs, Gina Stoiciu et Philippe Sohet, professeurs au département de communication sociale et publique de l'UQÀM, pour leur soutien moral et leur immense générosité tout au long du processus d'écriture; sans eux, je serais encore en train d'hésiter entre plusieurs sujets de recherche! Un merci tout spécial à Francine Descarries, professeure au département de sociologie, coordonnatrice de la recherche à l'IREF et directrice de l'Alliance de recherche IREF/Relais Femmes, pour la confiance accordée les yeux femlés et Ics opportunités offertes sur un plateau d'argent; sans elle, mon mémoire ferait cinquante pages en moins! Un gros merci aussi à J'IREF, particulièrement â Lori Saint-Martin, professe ure au département d'études littéraires et coordonnatrice de l'enseignement à l'IREF, et à Marie Andrée Roy, professeure au dépal1ement de science des religions et directrice de l'lREF, pour l'octroi de la bourse Anita-Caron; merci également à la fondation UQÀM pour la bourse d'excellence Alliance Vivafilm qui m'a permis dc me concentrer davantage sur mon projet de recherche. Évidemment, je remercie les réalisatrices - Sophie Bissonnette, Sylvie Groulx, Isabelle Hayeur, Ève Lamont, Marie-Pascale Laurencellc, Marquise Lepage et Vanya Rose - qui ont accepté de participer et de prendre position dans mon mémoire, de même que Lise Lachapelle, directrice de J'ARRQ, pour m'avoir donné un cadre de travail agréable pendant plus de six mois. Merci également à Lucette Lupien pour son aide précieuse et aux gens des institutions qui ont gentiment collaboré à l'étude. Se lancer scule dans pareille entreprise demande beaucoup de motivation, de patience et d'acharnement; sans le soutien de mes proches, je n'y serais jamais arrivée. Je remercie donc parents, famille ct amis de m'avoir encouragée à poursuivre, même quand j'étais assaillie par le doute; particulièrement, Mario Dufour, Geneviève Philippon ct Raphaëlle Lambert Robitaille. AVANT-PROPOS Le cinéma exerce un énorme pouvoir d'attraction sur moi, et ce, depuis mon plus jeune âge. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours rêvé de devenir cinéaste. Raconter des histoires, créer des univers de toutes pièces dans lesquels on pouvait se reconnaître, inventer des personnages au destin tragique, je m'en délectais déjà enfant; et le plaisir d'envisager le cadre filmique comme un peintre sa toile, de le remplir de couleurs, de sons et de musique ne m'ajamais quittée depuis. Or, le passage à l'âge adulte m'a permis de comprendre que ne fait pas des films qui le veut; c'est ainsi qu'avant la fin de l'adolescence, il était clair pour moi que me frayer un chemin.parmi les Bergman, Chaplin et Fellini de ce monde serait une tâche des plus ardues. Mais qu'à cela ne tienne, j'étais prête à tout pour accéder au panthéon du cinéma. J'ai donc entrepris des études dans le domaine, convaincue que la constitution d'un bagage théorique et technique ne pouvait pas me nuire, que j'allais y faire des rencontres décisives pour ma carrière, convaincue aussi qu'un jour on allai t s'apercevoir de mon talent brut, que quelqu'un quelque pal1 allait me donner une chance de démontrer ce dont j'étais capable. Quoique je l'attende encore secrètement, ce moment ne s'est jamais présenté. Nous étions beaucoup à convoiter le poste de réalisateur et cn bout de ligne, il y avait peu d'élus. J'ai donc travaillé dans l'ombre, généralement de manière bénévole, acceptant plus souvent qu'autrement d'être 1'assistan te des autres à défaut d'être aux commandes de mes propres projets cinématographiques, gravissant lentement les échelons qui allaient me mener - du moins le croyais-je à ce moment-là - à l'aboutissement de mes rêves: devenir une cinéaste ct me tailler une véritable place dans notre cinématographie nationale, au même titre que Denys Areand ou Michel Braul!. Néanmoins le statut de réalisatrice, malgré l'expérience acquise au fil du temps, m'apparaissait toujours hors d'atteinte. Peu à peu, je me suis éloignée du cinéma, d'un point de vue pratique en tout cas. cessant du coup de croire en moi ct en mes capacités d'aniver un jour à réaliser mon premier long métrage. J'étais encore à des années-lumière d'obtenir la consécration tant souhaitée, si bien que je me suis un jour résignée: je ne serais jamais la grande cinéaste dont j'avais rêvé; je IV n'aurais jamais la reconnaissance que j'attendais, celle de mes pairs surtout, celle qui aurait légitimé tous mes efforts el m'aurait sans doute donné la force de continuer. Toutefois, un sentiment trouble me tiraillait, la vague impression d'avoir été victime d'une injustice flagrante. Il me semblait que je n'avais jamais eu réellement la chance de faire mes preuves, des difficultés hors de mon contrôle ayant toujours fait avorter mes projets avant leur achèvement, bien souvent des gens qui avaient d'autres idées en tête que celle de s'investir réellement dans la production d'un de mes films. C'était un danger du métier auquel on m'avait mal préparée dans le milieu universitaire: ne pas être choisie pour les bonnes raisons. Parce que mes collègues masculins ne semblaient pas rencontrer ce genre d'ambiguïté dans leur parcours, je croyais instinctivement que ce type d'expérience était davantage l'apanage des femmes, J'industrie cinématographique québécoise étant après tout majoritairement constituée d'hommes. Cependant, il y avait trop peu de modèles de réussite féminins dans mon entourage professionnel avec lesquels j'aurais pu en discuter afin de dissiper mes soupçons. Et puis, le mouvement féministe avait fait des gains capitaux depuis les années soixante: j'avais d'ailleurs été moi-même élevée avec la conviction que je pouvais TOUT réussir, au même titre que les hommes. La responsabilité de mon échec ne pouvait que m'être imputée. J'ai donc continué à me remettre inlassablement en question: était-cc mes thématiques qUI n'intéressaient personne ou encore mon intégrité qui me mettait des bâtons dans les roues? Poussée par la volonté de dénoncer les injustices de notre monde, j'avais toujours voulu faire du cinéma socialement engagé, politique; j'étais tout à fait consciente que J'industrie et le public québécois n'en étaient plus très friands, et cc, depuis la fin des années soixante-dix, mais je voulais malgré toul poursuivre dans cette voie. L'art avait toujours représenté à mes yeux un outil de revendication, un éveilleur de conscience, un vecteur de changements; la forme documentaire était donc tout à fait appropriée pour Je type de discours que je voulais privilégier. Toutefois, les ouvertures ct les opportunités professionnelles n'allaient pas dans ce sens, bien au contraire. v Nonobstant ce triste constat, une curieuse intuition m'ordonnait de ne pas tirer un trait sur mon rêve, de Je mettre plutôt en veilleuse pour quelques temps, afin d'y revenir avec un regard neuf et une énergie nouveJ1e. C'est pourquoi je me suis tournée vers les sciences humaines avant la fin de mes études universitaires de premier cycle. Étrangement, il m'est apparu évident que la recherche dans le champ des sciences sociales pouvait être envisagée de la même manière que le cinéma, tous deux étant soutenus par une visée personnelle bien précise, soit celle d'éclairer les recoins impénétrables et énigmatiques des être humains, de leurs manières de penser et de leurs comportements sociaux. À défaut de capter le réel par l'entremise de ma caméra, j'apprendrais à déchiffrer la réalité, à l'analyser et à mieux la saisir dans son immensité à travers mes yeux de chercheuse; je l'explorerais comme un cinéaste paIt à la recherche de son sujet, c'est-à-dire à tâtons, en prenant le risque de faire fausse route et de revenir sur mes pas; j'enregistrerais ses moindres mouvements et cabrioles dans ma tête et les coucherais ensuite sur papier, sans contraintes budgétaires ni techniques. Pour la première fois depuis longtemps, je retrouvais une sorte de paix intérieure, une liberté sans limites: soit, je m'étais détournée de mon but premier, la réalisation cinématographique, mais je poursuivais malgré tout le même dessein, quoique le médium ne fut plus le même.