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S O M M A I R E

AVANT-PROPOS ...... 7

I. PROGRAMMES ...... 9 I. Offre de programmes et audience ...... 11 II. Offre de programmes par genre ...... 24

II. RESPECT DES OBLIGATIONS ET DES ENGAGEMENTS ...... 45 I. Pluralisme de l’information ...... 47 II. Honnêteté de l’information, déontologie de la programmation ...... 51 III. Protection de l’enfance et de l’adolescence ...... 53 IV. Œuvres audiovisuelles ...... 69 V. Œuvres cinématographiques ...... 100 VI. Programmes destinés à la jeunesse ...... 112 VII. Publicité et parrainage ...... 126 VIII. Obligations de service public et obligations spécifiques ...... 135

III. SITUATION FINANCIÈRE ...... 161 I. Résultats des sociétés ...... 163 II. Résultats des groupes ...... 171

IV. ANNEXES ...... 177 I. Organigrammes ...... 178 II. Grilles des programmes ...... 182 III. Programmes régionaux de 3 ...... 194 IV. Bilan synthétique de RFO ...... 197

AVANT-PROPOS

Une vision panoramique des évolutions de l’audiovisuel hertzien terrestre

Avec ce « bilan des bilans » des grandes chaînes nationales hertziennes pour l’exercice 2000, le CSA propose, comme il le fait régulièrement depuis 1997, un panoramique, au sens cinématographique du terme, d’une partie essentielle de l’audiovisuel français qui permet d’appréhender ses grandes évolutions. Tout en présentant également une série de gros plans sur chacune des sociétés concernées, un tel document s’attache en effet, en privilégiant les plans d’ensemble et en usant du procédé du retour en arrière, à dégager les lignes de force des changements intervenus par rapport à l’année précédente, que ce soit en matière d’offre de programmes et d’audience, de respect des engagements souscrits ou de résultats financiers enregistrés. Alors que le volume global des programmes proposés a très légèrement augmenté, au profit de la diffusion des documentaires et du sport, qui a recouvré une place équivalente à celle de 1996, année comparable en termes de calendrier des compétitions, la fiction a en revanche enregistré une forte baisse. De même toutes les chaînes ont-elles connu un fléchis- sement de leur part d’audience, à l’exception de qui a vu la sienne progresser de 0,5 % auprès des téléspectateurs âgés de 4 ans et plus. Toutes se sont acquittées de leurs obligations en matière de production et de diffusion d’œuvres audiovisuelles et cinématographiques. Toutefois, certaines d’entre elles, faute d’avoir respecté la réglementation relative à la publicité et au parrainage ont fait l’objet de mises en demeure ou de procédures de sanction. Si durant l’année 2000 les bénéfices de TF1 et de M6 ont continué de progresser forte- ment, celui de Canal+ a en revanche enregistré un net recul. Pour leur part, les trois diffu- seurs publics (, France 3, La Cinquième), désormais rassemblés au sein de la holding France Télévision, ont commencé à tirer profit de leurs complémentarités et entre- pris la mise en œuvre de synergies dans leur gestion qui ne pourront atteindre leur plein effet qu’au cours des années à venir. Enfin, la politique de diversification amorcée depuis plusieurs années par tous les groupes de télévisions s’est poursuivie, notamment dans la télévision numérique par satellite, dont le coût a de nouveau pesé sur leurs résultats, dans les chaînes thématiques ainsi que dans l’édition sur divers types de nouveaux supports.

7

PROGRAMMESI.

PROGRAMMES

I. Offre de programmes et audience II. Offre de programmes par genre

I. OFFRE DE PROGRAMMES ET AUDIENCE

VOLUME GLOBAL DE PROGRAMMES 51 047 heures 36 minutes ont été diffusées en 2000

Rappel 1999 : 50 680 heures 7 minutes LES GENRES DIFFUSÉS

Volume horaire % Rappel 1999

Information, émissions de service 4 771 h 22 9,3 9,5

Documentaire, magazine 12 570 h 58 24,6 23,7

Fiction cinématographique (1) 6 231 h 19 12,2 12,1

Fiction télévisuelle 13 248 h 02 26,0 27,1

Divertissement/musique/spectacle 6 207 h 39 12,2 12,0

Sport 2 786 h 03 5,5 4,7

Autres émissions 3 732 h 21 7,3 7,8 (publicité, téléachat…)

Éléments de programme 1 499 h 52 2,9 3,1 (bandes-annonces, indicatifs…)

(1) La fiction cinématographique comprend aussi les courts métrages.

En 2000, le volume global des programmes des chaînes nationales hertziennes a augmenté de 0,7 % par rapport à 1999, soit 367 heures, en raison de la journée supplémentaire de diffusion en année bissextile et d’une ouverture plus longue de l’antenne de France 3 et de La Cinquième (1). En ce qui concerne cette dernière chaîne, il s’agit de l’extension en année pleine de sa programmation entre 3 h et 6 h du matin (2). Dorénavant, seule France 3 a des possibilités d’extension de sa diffusion, toutes les autres chaînes proposant un programme en continu, y compris La Cinquième et qui partagent le 5e réseau dans son intégralité, de 03 h à 19 h et de 19 h à 03 h respectivement.

Analyse par genre

La légère progression du volume global de diffusion (+ 0,7 %) a favorisé les documentaires et le sport. Forte baisse en revanche de la fiction télévisuelle.

(1) F3 a diffusé 19 h 29 min de programmes en moyenne annuelle quotidienne en 2000 contre 19 h 10 min en 1999 et La Cinquième 16 h en 2000 contre 15 h 40 en 1999. (2) Cette extension avait été mise en place à partir du mois de mars 1999.

11 Les genres en progression

L’augmentation du volume horaire des programmes porte essentiellement sur les genres documentaire et magazine (1) (+ 559 heures) et sport (+ 397 heures). La hausse du volume du sport était tout à fait prévi- sible, le calendrier des événements sportifs étant plus riche en année paire. En 2000, diverses compétitions majeures ont eu lieu, comme les Jeux olympiques de Sydney et le Championnat d’ des Nations de football.

En revanche, s’agissant des documentaires et magazines, les variations d’une année sur l’autre sont plus aléa- toires et dépendent des politiques éditoriales des chaînes. Le renforcement constaté en 2000 est significatif sur France 3 (+ 312 heures), La Cinquième (+ 250 heures) et TF1 (+ 122 heures). Sur France 3 et La Cinquième, il y a eu une véritable offre de nouveaux magazines : Vie privée et vie publique de Mireille Dumas, On ne peut pas plaire à tout le monde de Marc-Olivier Fogiel, A notre santé présentée par Nathalie Simon, ainsi que Passé sous silence, Texto et Sujet tabou, sur France 3 ; Calvi Expertise, Correspondance présentée par Mady Tran, Le Journal de l’Histoire de Guillaume Durand et Absolument cinéma, sur La Cinquième. La hausse sur TF1 provient du retour de l’émission Ciel mon mardi de à partir de septembre, de la diffusion en année pleine du magazine Aimer vivre en France et de la rediffu- sion du magazine quotidien Exclusif.

Les documentaires et magazines régressent sur France 2 et M6 et sont stables sur Arte. La baisse sur France 2 porte principalement sur les documentaires (– 17,2 %), alors que la proportion des magazines a augmenté. Trois nouveaux magazines ont fait leur apparition en 2000 : Culte fiction, Pink et J’ai rendez-vous avec vous de Rachid Arhab.

Les autres genres en hausse, mais seulement d’une centaine d’heures, sont le cinéma et le divertissement.

Si le cinéma a fortement progressé sur Canal+ : 155 heures supplémentaires et un nombre de diffusion des films plus important, 2 282 passages contre 2 226 en 1999 ; en nombre de titres, en revanche, la hausse n’est que de huit films. Avec 460 films diffusés en 2000, le plafond annuel de 485 films n’est pas atteint.

Sur les autres chaînes, le nombre annuel de films est stable, à l’exception de France 2 où le recul est sensible : 38 films de long métrage en moins et sur M6 qui propose moins de films depuis l’année précédente : 175 contre 185 en 1999, 190 en 1998 et 1997.

La hausse du volume des courts métrages (+ 20,7 %) a contribué à l’embellie du genre cinématographique.

Le genre divertissement, musique et spectacle a progressé principalement sur Canal+ (+ 64 heures), M6 (+ 47 heures), La Cinquième (+ 45 heures) et en moindre proportion sur France 2 (+ 25 heures). Sur TF1 et Arte, ce genre est stable. En revanche, il est en forte régression sur France 3 (– 88 h 35).

Les variations à la hausse et à la baisse ont porté, en général, sur les émissions de jeu. Sur France 3, ce sont bien les jeux qui entraînent la baisse du volume du genre divertissement, musique et spectacle. Trois jeux ont été supprimés en 2000 : Fa si la nouveau, Le Kadox et Mission Piratak, destiné aux jeunes.

Sur M6 et La Cinquième, ce sont encore les jeux – en hausse – qui ont fait la différence. Pour la première fois, M6 a proposé deux jeux : Drôles de filles et Mission 1 million, qui n’ont pas eu le succès escompté et ont été rapidement supprimés. Sur La Cinquième, un nouveau jeu a été créé Légal pas légal, en sus de 100 % Question, jeu culturel, en place sur la grille depuis 1998.

(1) Sont classés dans cette catégorie, les émissions de plateau (Bouillon de culture, Des mots de minuit…), les magazines d’images (Thalassa, Faut pas rêver…) et les documentaires.

12 PROGRAMMES

La progression du genre sur France 2 n’est pas due aux jeux, qui ont baissé de 63 heures. En effet, des jeux mis à l’antenne en 1999 (comme Les Cinglés de la télé, Et 1 et 2 et 3, Le Grand Défi) et supprimés la même année, n’ont pas été remplacés sur la grille en 2000. Ce sont les nouveaux divertissements (Bouvard des succès, Ça va faire mâle, la déclinaison de Vendredi, c’est Julie les autres jours de la semaine et On a tout essayé, émission de ) qui ont favorisé le genre.

Les genres en régression

Malgré sa position dominante dans la hiérarchie des genres (26 % du volume global des programmes, toutes chaînes confondues), la fiction télévisuelle (1) a fortement diminué en 2000 : 502 heures de moins, soit – 1,1 point en structure. France 2 est la seule chaîne qui affiche une hausse de 97 heures, la fiction télévi- suelle régressant sur toutes les autres chaînes : – 223 heures sur Canal+, – 130 heures sur La Cinquième, – 115 heures sur France 3, – 101 heures sur TF1, – 27 heures sur Arte et il est stable sur M6 (– 1 h 38). France 2 a mis à l’antenne des nouveaux feuilletons, comme La Bicyclette bleue, l’événement de l’année avec , La Trilogie marseillaise, Victoire ou la douleur des femmes, des séries policières de 52 minutes B.R.I.G.A.D. et LPS, police spéciale, ainsi que plusieurs téléfilms. C’est l’offre des séries qui est responsable du recul général, alors que les téléfilms ont bénéficié de 73 heures supplémentaires. Canal+ a maintenu sa programmation de séries françaises (H, Blague à part, Eva Mag et Le Pire de mes potes, nouvelle série), ainsi qu’américaines, (Seinfield et Spin City), dans la case Samedi comédie, mais a moins multidiffusé ces séries. Sur La Cinquième, des séries américaines régulières en 1999 n’ont pas été reconduites (comme Au nom de la loi, Le Fugitif), ou ont eu peu d’épisodes diffusés en 2000 (Alf, Daktari). La baisse constatée sur France 3 se répercute sur les séries, mais plus fortement encore sur les téléfilms, feuilletons et émissions scénarisées. En revanche, les œuvres d’animation ont bénéficié d’une légère augmentation. La suppression au deuxième semestre de la case de deuxième partie de soirée le mercredi, consacrée à la diffusion de fiction américaine, a contribué à la diminution constatée de la fiction télévisuelle sur TF1. L’autre genre qui accuse une baisse de son volume global est l’information, mais très légèrement, de seule- ment 19 heures. La part des journaux a fortement baissé sur Canal+. Par ailleurs, l’information a plutôt progressé avec le lancement de nouveaux magazines, Futur antérieur d’Albert du Roy (France 2), Pièces à conviction (France 3), Sept à huit, en remplacement de 19:00 Dimanche et Répondez-nous de Poivre d’Arvor (TF1), Secrets d’actualité (M6), l’élargissement d’une heure de la tranche d’information de midi 12 h-14 h sur France 3, ainsi qu’un nombre plus important de flashs d’information le matin sur M6.

L’exposition des genres en soirée

Alors que durant la journée, la fiction télévisuelle prédomine sur quatre chaînes (TF1, France 2, France 3 et M6), le soir l’offre est plus diversifiée, à l’exception de M6 où ce genre se renforce : TF1 propose plutôt du divertissement, France Télévision de l’information, Canal+ du cinéma. Sur la grille de TF1, Le Bigdil, jeu animé par Lagaf’, Qui veut gagner des millions, animé par Jean-Pierre Foucault, ainsi que Les Enfants de la télé et Plein les yeux ont contribué à propulser le divertissement en première place en soirée. Sur France 2, l’édition de 20 h du journal, la tranche horaire d’information sur France 3 (19 h-20 h) et différents magazines émanant de la rédaction permettent aux chaînes publiques de proposer à elles deux un peu plus de 50 % d’actualités. Alors que Canal+ programme 45,8 % de cinéma en journée, le soir, ce genre ne représente plus que 30,3 %. Il est en concurrence avec le sport (19,4 %) et les documentaires et magazines (20,8 %), en raison de la programmation quotidienne de Nulle part ailleurs.

(1) Sont compris dans ce genre : les séries, téléfilms et feuilletons, les œuvres d’animation et les émissions scénarisées pour la jeunesse.

13 L’OFFRE DE PROGRAMMES SUR LE SECTEUR PUBLIC

FRANCE TÉLÉVISION

FRANCE 2 FRANCE 3 (1) LA CINQUIÈME ARTE

vol. hor. % vol. hor. % vol. hor. % Vol. hor. %

Volume diffusé 8 784 h 00 100 7 133 h 02 100 5 852 h 53 100 2 927 h 52 100

Information, émissions de service 1 770 h 34 20,1 1 175 h 09 16,5 13 h 16 0,2 161 h 26 5,5

Documentaire, magazine 1 595 h 39 18,2 1 528 h 07 21,4 4 387 h 12 75,0 1 342 h 02 45,8

Fiction cinématographique 306 h 13 3,5 369 h 17 5,2 141 h 56 2,4 776 h 28 26,5

Fiction télévisuelle 2 157 h 46 24,6 2 238 h 22 31,4 645 h 33 11,0 344 h 01 11,7

Divertissement, musique et spectacle 1 457 h 29 16,6 614 h 50 8,6 278 h 57 4,8 136 h 52 4,7

Sport 621 h 25 7,1 416 h 32 5,8 – – – –

Autres émissions (publicité, loto…) 655 h 21 7,4 498 h 31 7,0 213 h 13 3,6 1 h 36 0,1

Éléments de programme 219 h 33 2,5 292 h 14 4,1 172 h 46 3,0 165 h 27 5,7 (bandes-annonces, indicatifs…)

(1) Pour France 3, il s’agit du seul programme national ; le volume régional s’élève à 10 762 heures 15 minutes.

L’OFFRE DE PROGRAMMES SUR LE SECTEUR PRIVÉ

TF1 M6 CANAL+

vol. hor. % vol. hor. % vol. hor. %

Volume diffusé 8 784 h 00 100 8 784 h 00 100 8 781 h 49* 100

Information, émission de service 943 h 01 10,7 436 h 42 5,0 271 h 14 3,1

Documentaire, magazine 1 666 h 45 19,0 774 h 08 8,8 1 277 h 05 14,5

Fiction cinématographique 327 h 16 3,7 286 h 25 3,3 4 023 h 44 45,8

Fiction télévisuelle 3 416 h 11 38,9 3 192 h 45 36,3 1 253 h 24 14,3

Divertissement, musique et spectacle 779 h 05 8,9 2 654 h 30 30,2 285 h 56 3,3

Sport 331 h 32 3,8 78 h 32 0,9 1 338 h 02 15,2

Autres émissions (publicité, téléachat...) 1 101 h 00 12,5 1 097 h 25 12,5 165 h 15 1,9

Éléments de programme (bandes-annonces, indicatifs…) 219 h 10 2,5 263 h 33 3,0 167 h 09 1,9

* Sur Canal+, le volume horaire annuel n’atteint pas 8 784 heures en 2000, en raison des arrêts ponctuels de la diffusion.

14 PROGRAMMES

e Les programmes diffusés entre 19 h et 23 h (en %)

FRANCE TÉLÉVISION

France 2 France 3 ARTE TF1 M6 CANAL+

Information, émissions de service 24,3 26,2 11 19,7 12,7 3,9

Documentaire, magazine 9 19,9 54,9 5,9 10,7 20,8

Fiction cinématographique 9,8 10,2 15,6 12,3 9,3 30,3

Fiction télévisuelle 21,6 10,7 9,3 14,8 42,7 10,4

Divertissement, musique et spectacle 17,6 10,8 4,9 24,5 3,7 6,5

Sport 4,6 8,5 – 5,4 0,7 19,4

Autres émissions (publicité, téléachat...) 9,7 10 0,1 14,4 15,8 5,8

Éléments de programme 3,4 3,7 4,2 3 4,4 2,9 (bandes-annonces, indicatifs…)

e Les genres prépondérants (comparaison entre 24 h/24 h et 19 h/23 h)

FRANCE TÉLÉVISION

France 2 France 3 La Cinquième ARTE TF1 M6 CANAL+ Fiction Fiction Documentaire/Documentaire/ Fiction Fiction Fiction télévisuelle télévisuelle Magazine Magazine télévisuelle télévisuelle cinématographique 24,6 % 31,4 % 75,0 % 45,8 % 38,9 % 36,3 % 45,8 % 24 h/24 h Rappel 1999 23,5 % 33,6 % 72,3 % 45,3 % 40,2 % 36,4 % 44,2 % Information, Information, Documentaire/ Divertissement, Fiction Fiction émissions émissions Magazine musique télévisuelle cinématographique de service de service et spectacle

19 h/23 h 24,3 % 26,2 % 54,9 % 24,5 % 42,7 % 30,3 %

Rappel 1999 23,9 % 24 % 54,4 % 22,3 % 40 % 33,4 %

15 AUDIENCE (1) 4 ans et plus

FRANCE TÉLÉVISION

France 2 France 3 La Cinquième ARTE TF1 M6 CANAL+

22,1 % 16,8 % 1,8 % 1,6 % 33,4 % 12,7 % 4,1 % (4,1 %) (3,1 %) (13,2 %)

4ans-14 ans

FRANCE TÉLÉVISION

France 2 France 3 La Cinquième ARTE TF1 M6 CANAL+

12,2 % 15,2 % 1,2 % 0,4 % 36,4 % 19,3 % 3,4 %

15 ans et plus

FRANCE TÉLÉVISION

France 2 France 3 La Cinquième ARTE TF1 M6 CANAL+

23,3 % 16,9 % 1,9 % 1,8 % 33,0 % 11,9 % 4,1 % (4,4 %) (3,3 %) (12,5 %)

NB : Les taux d’audience entre parenthèses pour La Cinquième, Arte et M6 sont calculés sur la population initialisée et dans leurs tranches horaires de diffusion.

La part d’audience a fléchi sur toutes les chaînes, à l’exception de France 3 qui affiche une hausse de 0,5 point sur la cible générale (4 ans et plus).

L’institut Médiamétrie a opéré une modification substantielle de son panel destiné à mesurer l’audience de la télévision par le biais du Médiamat en introduisant, le 28 février 2000, grâce au développement d’un nouvel audimètre, 280 foyers recevant des programmes en numérique et en excluant de ce fait un nombre équivalent de foyers en réception analogique. Dès lors, la prise en compte des chaînes du câble et du satel- lite a eu fort logiquement pour conséquence de restreindre le poids représenté par les chaînes hertziennes nationales et, partant, d’éroder les parts d’audience de celles-ci par rapport aux années précédentes. Par conséquent et malgré l’augmentation de la durée d’écoute quotidienne par individu à 193 minutes contre 189 minutes en 1999, la part d’audience connaît des baisses plus ou moins importantes sur toutes les chaînes, excepté sur France 3. Les chaînes du secteur public ont mieux résisté à ce phénomène de baisse que les chaînes privées. France 2 ne perd que 0,2 point sur la cible générale et sa part d’audience sur la cible

(1) Parts d’audience des chaînes en 2000. Source : Médiamat – Médiamétrie.

16 PROGRAMMES

Caractéristiques de l’audience

Structure Population Ensemble France 2 France 3 TF1 M6 par âge (en %) française TV

4-10 ans 9,1 6,1 2,8 5,9 6,7 8,6

11-14 ans 5,5 4,1 2,7 3,1 4,4 6,9

15-24 ans 13,7 8,8 7,1 5,4 8,6 15,4

25-34 ans 14,8 13,8 10,5 9,7 14,3 20,3

35-49 ans 22,7 22,4 20,4 18,5 22,8 26,9

50-59 ans 12,5 12,2 14,5 14,1 12,2 7,6

60 ans et + 21,7 32,4 42 43,1 30,9 14

Structure Population Public TV France 2 France 3 TF1 M6 par sexe (en %) française

Hommes 48,6 44,3 42,2 45,3 % 42,4 42,5

Femmes 51,4 55,7 57,8 54,7 % 57,6 57,6

15 ans et plus se maintient. En revanche, il y a une nette désaffection du public jeune (– 1,1 point sur la cible 4 ans-14 ans). Alors que la part d’audience de France 3 a augmenté sur les cibles plus générales, elle fléchit également sur les 4 ans–14 ans (– 0,4 point). Les baisses sont plus importantes sur TF1 et M6, respectivement – 1,7 point et – 1,5 point sur la cible générale. Sur les 4 ans-14 ans, la baisse sur TF1 est moins importante (–1,4 point), alors qu’elle est plus sensible sur M6 (– 1,7 point).

. FRANCE TÉLÉVISION

France 2

Comme les autres chaînes hertziennes, France 2 connaît en 2000 une baisse de sa part d’audience (– 0,2 point) qui atteint 22,1 % sur la tranche des 4 ans et plus. Sur une longue période (1997-2000), la part d’audience de France 2 connaît une décrue régulière (– 1,6 point sur la période). Le recul le plus important de sa part d’audience s’est produit entre 1997 et 1998 (– 1,2 point) mais, s’est ralenti par la suite (– 0,2 point chaque année). Il est à noter une désaffection plus sensible sur les cibles spécifiques (en particulier celle de 4-10 ans : – 2,6 points sur la période). En revanche, l’audience de France 2 a légèrement progressé entre 1999 et 2000, mais cette légère embellie peut être liée à un vieillissement du public de la chaîne puisque c’est sur les 60 ans et + que l’audience a le plus progressé passant de 5,2 % à 5,5 %, alors qu’elle reculait légèrement sur les 4-10 ans (de 1 % en 1998 et 1999 à 0,9 % en 2000) et sur les 11-14 ans (de 1,6 % à 1,5 %). Elle est restée stable à 2,6 % sur les femmes de moins de 50 ans responsables des achats. La suppression de La Chance aux chansons s’explique par le souhait de la chaîne d’enrayer la tendance lourde au vieillissement du public de France 2.

17 La structure par âge montre une sur-représentation du public âgé et une sous-représentation des jeunes (4-14 ans) dans l’auditoire de France 2 alors qu’à partir de 15 ans, la structure de l’auditoire de la chaîne se rapproche de celle constatée sur l’ensemble de la télévision. S’agissant de la répartition par sexe, la structure de l’auditoire de France 2 démontre que cette chaîne est regardée très majoritairement par les femmes et que cette part des femmes dans le public est supérieure à celle de la population française et à celle du public de la télévision.

Meilleures audiences au cours de l’année 2000 Si l’on examine le palmarès des audiences de France 2, on constate que l’Euro 2000 a permis à la chaîne d’obtenir sa meilleure audience de l’année : 70,5 % de part d’audience et 34,7 % d’audience pour le match France-Portugal. Trois autres compétitions sportives se placent dans le classement des 20 meilleures audiences de la chaîne (2 matchs de l’Euro aux 3e et 16e places du classement et une retransmission de pati- nage à la 17e place). Par ailleurs, le classement semble confirmer les choix éditoriaux de France 2 en faveur des mini-séries de pres- tige. Sur les 12 fictions présentes dans le classement, 8 fictions historiques diffusées dans la case du lundi ont obtenu une audience supérieure à 13,8 %. Il s’agit des trois épisodes de La Bicyclette bleue, le deuxième ayant culminé à 20,3 % d’audience (42,6 % de part d’audience), deuxième meilleure audience de la chaîne en 2000, de l’unitaire La Canne de mon père (16,2 % d’audience), de La Trilogie marseillaise dont la troisième partie a recueilli 16,2 % d’audience et de la deuxième partie de Sans famille qui a obtenu 14,8 % d’audience. Un divertissement régulier, Le plus grand cabaret du monde se situe dans ce palmarès. Le premier film de cinéma s’inscrit à la quatrième place du classement. Il s’agit du film américain Meurtre à la Maison-Blanche (16,8 % d’audience) suivi d’un film français à la cinquième place Le bonheur est dans le pré (16,6 % d’audience). Seule une édition du journal télévisé (celle du soir du 26 mars 2000) trouve place en queue de ce classement. Les émissions de talk-shows de deuxième partie de soirée (On a tout essayé, Tout le monde en parle, Ça se discute) ont réussi à s’imposer et attirent un public plus jeune que la moyenne de la chaîne.

France 3

La part d’audience de France 3, en diminution depuis plusieurs années, a augmenté en l’an 2000. Elle s’éta- blit à 16,8 % sur la base des 4 ans et plus en hausse de 0,5 point, à 12,7 % pour les 15-49 ans (+ 0,3 point), mais en baisse sensible sur la cible 4-10 ans (– 1,6 point), à 16,7 %. L’analyse du taux d’audience moyen corrobore celle de la part d’audience. L’audience de la chaîne, qui avait baissé de 0,1 point entre 1998 et 1999, progresse d’autant entre 1999 et 2000. Néanmoins, cette progres- sion s’est accompagnée d’un certain vieillissement du public de la chaîne qui, contrairement à ses objectifs, n’a pas réussi à rajeunir son auditoire. En effet, alors que l’audience des plus de 60 ans progressait de 0,2 point (passant de 4 à 4,2 %), celle des 15-34 ans stagnait et celle des enfants de 4 à 10 ans connaissait un recul de 0,2 point (de 1,6 % à 1,4 %). La structure par âge montre une sur-représentation de l’auditoire de France 3 âgé de 60 ans et plus (+10,7 points par rapport à l’ensemble TV) alors que la part de l’auditoire des enfants est proche de celle de l’audience de la télévision en général. L’écart entre l’auditoire de la télévision en général et celui de France 3 se creuse sur la classe des 15-34 ans (– 7,5 points). S’agissant de la répartition par sexe, la structure de l’auditoire de France 3 n’est pas atypique, elle est très proche de celle du public qui regarde la télévision.

18 PROGRAMMES

Meilleures audiences au cours de l’année 2000 Si l’on examine les points forts et les points faibles de la grille, on constate que la chaîne dispose de valeurs sûres comme les actualités du Dix-neuf vingt (21,4 % de part d’audience pour les actualités nationales). Pour les actualités régionales, la part d’audience moyenne s’établit à 27,8 % sur les 4 ans et plus. Depuis la mise en place du 12-14, la chaîne a nettement progressé en part d’audience jusqu’à 13 h 30. L’analyse des audiences de la première partie de soirée montre que le mercredi est toujours en retrait. Les mardis et samedis se situent en première position avec 20,1 % de part d’audience le samedi soir. Si le mardi, les numéros exceptionnels de Questions pour un champion donnent ponctuellement d’excellentes audiences à la chaîne, le magazine Vie privée vie publique assure à la fois puissance et régularité à la case. Un an de plus produit des performances instables mais globalement satisfaisantes. Sur cette soirée du mardi, face à une offre très jeune sur les autres chaînes, notamment avec les films de cinéma, France 3 est encore plus reléguée dans son positionnement de chaîne âgée. Ce n’est qu’en 2001 avec l’émission mensuelle Un an de plus, présentée par Marc-Olivier Fogiel que France 3 parviendra à rajeunir substantiellement la case. Le samedi, la contre-programmation de fictions constitue toujours une valeur sûre de la chaîne. Le jeudi, la chaîne concentre ses longs métrages à potentiel ce qui lui assure de bons résultats d’audience. Les nouvelles émissions de la rentrée ont également rencontré les faveurs du public. Les magazines du mardi soir comme Vie privée vie publique ou Un an de plus ont présenté une part d’audience moyenne de 19 %. Celui du vendredi soir, On ne peut pas plaire à tout le monde, a présenté une part d’audience moyenne de 17,5 %. Les magazines ont continué de progresser en 2001. Enfin, il est à noter la baisse de l’audience des émissions pour le jeune public. A la rentrée, Les Minikeums ont été remplacés par la nouvelle formule MNK. Après une progression de 0,2 point de l’audience sur les enfants de 4 à 10 ans entre 1998 et 1999, celle-ci est revenue au niveau de 1998 à 1,4 point. Cette baisse de l’audience sur la cible la plus jeune n’a pas été compensée par la progression (0,1 point) sur les 11-14 ans. Le palmarès des 20 meilleures audiences de la chaîne vient confirmer que l’information régionale et natio- nale constitue un des points forts de France 3 et que le sport, particulièrement le football et le cinéma appor- tent de bons résultats d’audience à la chaîne. On peut noter également les bons scores réalisés par l’émission C’est mon choix lorsqu’elle est diffusée en première partie de soirée.

La Cinquième

En 2000, la part d’audience moyenne, calculée sur les initialisés (4 ans et plus) et dans les tranches horaires 6 h 45-19 h s’est établie à 4,1 % contre 4,6 % en 1999. Après une progression continue depuis la création de la chaîne, l’année 2000 enregistre une baisse des performances.

Evolution des parts d’audience 5

4,6 4,5 4,5 4,3 4 4,1

3,5 Parts d'audience (en %) 3 1997 1998 1999 2000 N.B. Cible 4 ans et plus initialisés et dans la tranche horaire 6 h 45-19 h.

19 Une des causes de cette baisse peut être purement mécanique et due à l’intégration des foyers abonnés à une offre numérique dans le panel Médiamétrie fin février 2000, les comportements de ces foyers étant sensi- blement différents. En outre, les chaînes thématiques offrent de plus en plus une programmation proche des thèmes de La Cinquième et captent donc une partie de son public potentiel. L’analyse de l’évolution du taux d’audience de La Cinquième conduit à relativiser la baisse de 0,5 point de la part d’audience entre 1999 et 2000 puisque sur la période 1997-2000 l’audience de la chaîne est restée stable à 0,5 %. Malgré le handicap d’une diffusion exclusivement en journée, La Cinquième attire un public légèrement plus CSP+ que la télévision et les chaînes de service public, mais aussi plus urbain. Ce dernier point est pour partie un effet de la configuration de son initialisation. L’audience de la chaîne varie très sensiblement selon les tranches horaires, dépendant tant de l’attractivité propre des programmes que des performances des chaînes concurrentes. Deux tranches sont particulière- ment en retrait : les programmes pour enfants Debout les zouzous le matin et Cellulo en milieu de journée qui fonctionnent mal sur la cible plutôt adultes. En revanche, les documentaires du samedi ainsi que la case L’Art du 7e jour, le magazine Carte postale gourmande et Le Sens de l’Histoire le dimanche constituent des points forts de la grille.

. Arte

La part d’audience annuelle d’Arte, calculée sur la population initialisée (4 ans et plus) et dans les tranches horaires de diffusion, à 3,1 %, connaît une légère baisse de 0,4 point. Alors que la composition des programmes de la chaîne franco-allemande se caractérise par un fort pour- centage de documentaires (45,8 %), une seule soirée Thema, celle du 13 avril – composée de deux docu- mentaires, Désirs de femmes, réalisé par Fabrice Gardel, classé en sixième position et Quand les hommes parlent sexe, réalisé par Tuomas Sallinen, en dix-huitième position ainsi qu’un débat, en huitième position – fait partie du palmarès des 20 meilleurs programmes. Tous les autres programmes du palmarès relèvent de la fiction, en particulier cinématographique – 11 longs métrages contre 9 en 1999 ; 3 courts métrages et trois téléfilms. Les cinq premières places sont occupées par des films de long métrage (3 en 1999) : deux films sont français Marius et Jannette, diffusé le 1er mai, en première position et French Cancan, diffusé le 5 novembre en cinquième position, les trois autres sont américains (Out of , Le Maître des îles, Chérie, je me sens rajeunir). Il convient de noter que malgré la diversité de la cinématographie proposée par Arte, les onze films les plus regardés sur l’année sont originaires de deux pays : six films sont français et cinq américains. Le film d’animation Lucky Luke, les Dalton en cavale, diffusé pendant la période estivale (le 16 juillet) a fédéré 1,8 million de téléspectateurs.

. TF1

Si la part d’audience de TF1 sur la tranche 4 ans et plus a baissé de 1,7 point, à 33,4 %, la plus forte baisse subie par une chaîne hertzienne nationale, son audience en revanche est restée quasi stable en 2000, la baisse de 0,1 point (de 4,6 % en 1999 à 4,5 % en 2000) étant non significative, compte tenu de la modification de la valeur du point d’audience de Médiamétrie.

20 PROGRAMMES

Détaillé par cibles spécifiques prenant en compte les deux variables que sont le sexe et l’âge, ce constat est confirmé. La régression en 2000 de la part d’audience de TF1 sur les femmes de moins de 50 ans respon- sables des achats (– 1,5 point, à 35,9 %) se trouve nettement relativisée au vu de la stabilité de l’audience moyenne de la chaîne sur ce public particulier, qui demeure comme en 1999, à 4,9 %. Sur les deux sexes, TF1 a subi un recul comparable à celui de son audience moyenne (– 0,1 point, à 4,2 % sur les hommes et 5,2 % sur les femmes). Plus contrastée apparaît l’évolution des résultats de la chaîne ventilée par classe d’âge. Deux classes d’âge, les 15-34 ans et les plus de 60 ans, ont subi un net repli. Sur les 15-34 ans, la régression de la part d’au- dience est quasiment comparable à celle observée sur la tranche 4 ans et plus (–1,8 point en part d’audience, à 33,7 % ; – 0,2 point en audience moyenne, à 3,7 %). Le recul est fortement accentué sur les 60 ans et plus, puisque TF1 a perdu 0,4 point d’audience moyenne (qui s’est établie à 6 % en 2000) et dans le même temps, 2,3 points de part d’audience (31,8 % en 2000). La baisse est nettement moins significative sur les 4-14 ans, avec un repli de la part d’audience de 0,9 point, à 36,4 %. Il semble ainsi que, contrairement à ce qui apparaît sur l’ensemble du public, TF1 ait plutôt moins souffert que d’autres diffuseurs hertziens nationaux, sur les tranches d’âge les plus jeunes, de la concurrence accrue des chaînes du câble et du satel- lite. Ce constat d’une forte fidélisation du jeune public se trouve confirmé par l’analyse de la structure d’au- ditoire de TF1 par âge, qui révèle que la part représentée par les 4-14 ans dans le public de la chaîne a augmenté de 0,1 point, à 11,1 % en 2000, tandis que régressait assez nettement la part des plus de 60 ans (– 0,7 point, pour s’établir à 30,9 %). Néanmoins, la progression la plus significative a été réalisée par les 35-59 ans (+ 1,2 point, à 35 %), qui vient compenser la nette baisse des 15-34 ans (– 0,8 point, à 22,9 %). Pour asseoir le constat de la prééminence de TF1 dans ce domaine sur l’ensemble des autres diffuseurs natio- naux, peuvent être mis en avant les résultats du palmarès des 100 plus fortes audiences de l’année sur les individus âgés de 4 ans et plus. Si, cette année, la chaîne a placé moins de titres dans ce classement que sur les trois exercices précédents (91 en 2000, contre 95 en 1998 et 1999 et 92 en 1997), il convient néanmoins de mentionner que parmi les 9 programmes issus de chaînes concurrentes, 3 sont des retransmissions de rencontres du Championnat d’Europe des Nations de football. En 2000, TF1 a hissé, comme durant l’exercice précédent, 28 programmes au-dessus de la barre des 10 millions de téléspectateurs, soit 10 de moins que deux années auparavant. 5 films ont réussi à atteindre ce niveau (Taxi, Independence day, Les bronzés font du ski, pour sa huitième diffusion, Le Pic de Dante et Le Pari), auxquels se sont ajoutés les 8 épisodes inédits de Julie Lescaut, 3 des 4 épisodes des Misérables, 2 épisodes d’Une femme d’honneur et 1 des Cordier, juge et flic, 7 programmes liés au football, l’édition du journal de 20 h du 16 mars (au cours de laquelle était invité le Premier ministre, M. Lionel Jospin) et l’élec- tion de Miss France. Dans le détail, l’examen de ce palmarès conduit à mesurer combien, pour l’ensemble des chaînes hertziennes et donc pour TF1, la fiction télévisuelle permet régulièrement de s’assurer de fortes audiences. C’est ainsi qu’en 2000, 42 programmes relevant de ce genre et diffusés par TF1, chiffre encore supérieur à ceux des années précédentes (36 en 1998 et 41 en 1999), ont dépassé la barre des 8,6 millions de téléspectateurs. Il est par ailleurs intéressant d’indiquer que l’intégralité de ces fictions étaient d’origine nationale, de format long et relevaient de la sérialité. Concernant le cinéma, 28 films programmés par TF1 sont parvenus à se classer dans ce palmarès, contre 20 en 1999, ce qui conforte la deuxième place de ce genre dans l’offre de programmes de TF1 en termes de performance globale d’audience. Néanmoins, il importe de mentionner la forte augmentation de la part représentée dans ce classement par les productions américaines, qui sont au nombre de 19, soit 11 de plus qu’en 1999, alors que les productions françaises sont au nombre de 8 seulement (9 en 1999). Pour sa part, le sport a retrouvé, avec 11 titres classés, un niveau comparable à celui qu’il occupait en 1998, exercice au cours duquel TF1 était parvenu à faire entrer 12 programmes sportifs dans ce palmarès. Les

21 rencontres de football, particulièrement celles disputées par l’équipe de France, et la fiction nationale lourde demeurent les locomotives d’audience de la chaîne A contrario, la part représentée dans ce classement par les divertissements proposés par TF1 a fortement régressé, puisque seuls 6 programmes relevant de ce genre sont parvenus à se hisser au-dessus de la barre des 8,6 millions de téléspectateurs, contre 13 les deux années précédentes. De la même façon, les programmes d’information ont connu une baisse de leur représentation dans ce palmarès. En effet, de 8 en 1999, ils sont passés à 3 sur l’exercice 2000, chiffre néanmoins comparable à ceux de 1997 (2) et 1998 (3). S’agissant de l’émission Reportages, dont 6 numéros avaient atteint ou dépassé le cap des 8,6 millions de téléspectateurs en 1999, seul le document diffusé le samedi 2 décembre et inti- tulé Le Chèque de la haine (consacré à la prestation compensatoire) a permis à TF1 de s’assurer d’une audience de cette ampleur. Concernant les journaux, l’édition de 20 h présente un tableau assez contrasté, puisque si, dans la droite ligne de l’évolution déjà observée l’année précédente, cette édition connaît un tassement de ses résultats en semaine, avec une part d’audience qui s’est établi sur l’année 2000 à 39,3 % (contre 40,5 % en 1999), le week-end, ce rendez-vous a, en revanche, reconquis une partie de son public perdu, puisqu’il a gagné 0,5 point de part d’audience, à 41,2 % (celle-ci s’établissait à 41,3 % en 1998). L’édition de 13 h, quant à elle, a subi, pour la deuxième année consécutive, une érosion très nette de sa part d’audience par rapport à l’exercice précédent et cela, tant en semaine que le week-end. Enfin, comme c’était déjà le cas en 1999, le genre des documentaires et magazines est pour sa part repré- senté par un seul programme, un numéro de Sans aucun doute. En termes d’audience, l’un des événements de l’année 2000 sur TF1 a été le phénomène généré par la mise à l’antenne du dessin animé japonais Pokemon au sein de la case TF! Jeunesse. Après une année 1999 au cours de laquelle la chaîne était parvenue à fédérer une part croissante du public des 11-14 ans au détriment de son cœur de cible traditionnel des 4-10 ans grâce à la diffusion de fictions américaines s’adressant aux adolescents (Animorphs, La Nouvelle Famille Addams), le succès rencontré par Pokemon a permis de rattraper la tendance à la désaffection des téléspectateurs les plus jeunes, sans pour autant rebuter la classe d’âge supérieure. Ainsi, sur les 4-10 ans, la part d’audience de TF! Jeunesse a pu atteindre en moyenne (hors vacances scolaires) 54,5 % sur la case du mercredi matin (6 h 50-11 h 10) et 57,1 % sur la case du samedi matin (9 h-12 h 05). Pendant ce temps, sur les 11-14 ans, la part d’audience de cette même émission s’établissait largement au-dessus des 40 % (45,5 % du lundi au vendredi sauf le mercredi de 6 h 50 à 8 h 30, 47,5 % le mercredi et 43,6 % le samedi).

. M6

M6 connaît aussi une baisse sensible de sa part d’audience (– 1 point) pour atteindre 12,7 % sur la cible des 4 ans et plus (13,6 % en 1999). Depuis 1997, M6 est devenue derrière TF1 et devant France 2, la deuxième chaîne sur le public des 15-34 ans avec une part d’audience de 20 % et plus (20 % en 2000 contre 21,2 % en 1999). Sur la cible commerciale de la ménagère de moins de 50 ans, la chaîne n’arrive qu’en troi- sième position derrière TF1 et France 2 mais n’a cessé de resserrer l’écart avec la chaîne publique. Il convient par ailleurs de souligner que, sur la cible des 4-14 ans, M6 a enregistré sa plus forte progression d’audience puisque la chaîne a gagné 2,3 points d’audience sur la période 1996-2000 pour atteindre 19,3 % de part d’audience sur cette cible, ce qui la place derrière TF1 et devant France 3. L’analyse de la structure de l’auditoire de M6 par âge et par sexe met en évidence les particularités de la chaîne. Le public des 60 ans et plus y est sous-représenté et c’est le public des 35-49 ans qui est le premier

22 PROGRAMMES

dans la structure d’audience de la chaîne représentant 26,9 % de son public (résultat à nuancer car le spectre d’années n’est pas identique d’une tranche d’âge à l’autre). Mais c’est sur son cœur de cible (15-34 ans) que la chaîne marque le plus sa différence. En effet, si l’on agrège le public des 15-24 ans à celui des 25-34 ans (publics qui restent distincts en termes de consomma- tion TV et de rythmes d’écoute), on constate que le public des 15-34 ans représente environ 36 % du public de M6. Le poids de cette tranche d’âge dans la structure du public de la chaîne est sans commune mesure avec celui de l’ensemble des chaînes puisque 13 points les séparent (15-34 ans : 23 % en moyenne sur l’en- semble des chaînes). En outre, il convient de noter que la part du public des 15-34 ans n’a cessé de se renforcer dans la structure d’audience de M6 entre 1996 et 1999. Même si les 15-34 ans restent pour M6 le cœur de cible, on constate toutefois qu’en 2000, leur part diminue sensiblement dans la structure d’audience de la chaîne au profit des 35-49 ans et des 11-14 ans, qui sont les seules tranches d’âges à progresser. Selon le bilan démographique établi par l’INSEE pour 2000, les femmes sont majoritaires dans la popula- tion française (51,4 % contre 48,6 % d’hommes). Ce poids se trouve renforcé si l’on considère le public des téléspectateurs puisque le public féminin représente plus de 55 % de la structure moyenne de l’auditoire de l’ensemble des chaînes hertziennes. Alors que cette composante est restée stable entre 1999 et 2000 sur l’en- semble des chaînes, le public féminin a vu sa part augmenter dans la structure d’audience de M6 pour atteindre 57,6 % (2 points de plus que la moyenne de l’ensemble des chaînes). Le caractère « féminin » des fictions nationales ou américaines dans lesquelles nombre de héros sont des héroïnes (collections Combats de femmes, Vertiges, Duelles, séries comme Ally Mac Beal, Charmed, Sex and the city, Sydney Fox l’aventurière, Profiler, Buffy contre les vampires), tout comme celui de magazines où sont abordées des questions intéressant les femmes au premier chef, mais aussi l’accès restreint de M6 aux droits sportifs conduisent à penser que la chaîne entend en effet faire de la composante féminine de son public un nouvel atout. Les performances de la case magazine du dimanche soir avaient montré en 1999 un léger essoufflement qui se confirme en 2000 (17,6 % de part d’audience sur les 4 ans et plus en 1998, 17,4 % en 1999, 17,1 % en 2000). A l’inverse, la case du mardi soir, malgré le nombre et la diversité des concepts qui réduisent sa visi- bilité, confirme sa bonne santé, tirée par les bons scores des numéros spéciaux de E=M6 et du divertisse- ment Les Moments de vérité, puisqu’elle enregistre une nouvelle hausse de part d’audience moyenne sur les 4 ans et plus (13,5 % contre 12,8 % en 1999). Le palmarès des meilleures audiences de la chaîne en 2000 met en évidence le succès des programmes propres et en particulier des magazines du dimanche soir qui rivalisent avec les films de cinéma exclusive- ment américains. C’est d’ailleurs un numéro de Zone interdite, intitulé « Prostitution, les nouvelles filières » et diffusé le 26 mars qui obtient la première place du palmarès avec une audience moyenne de 11 % et une part d’audience de 24,9 % devant un film américain récent, Le Maître de guerre, diffusé le 27 novembre (10,9 % d’audience moyenne et 26,8 % de part d’audience).

23 II. OFFRE DE PROGRAMMES PAR GENRE

INFORMATION/ÉMISSIONS DE SERVICE

COMPOSÉ DE VOLUME Journaux Magazines Bulletins (1) Émissions Émissions GLOBAL d’actualité spéciales de service (2)

France 2 1 770 h 34 776 h 37 554 h 17 6 h 59 66 h 49 365 h 52

France 3 1 175 h 09 (3) 734 h 10 (4) 284 h 34 – 1 h 31 154 h 54 (5)

La Cinquième 13 h 16 –––1 h 09 (6) 12 h 07

Arte 161 h 26 142 h 24 ––0 h 34 18 h 28 Total 3 120 h 25 1 653 h 11 838 h 51 6 h 59 70 h 03 551 h 21 chaînes 53 % 26,9 % 0,2 % 2,2 % 17,7 % publiques

TF1 943 h 01 578 h 08 250 h 57 3 h 01 22 h 11 88 h 44

M6 436 h 42 190 h 52 187 h 38 – 0 h 28 57 h 44 Total 1 379 h 43 769 h 00 438 h 35 3 h 01 22 h 39 146 h 28 chaînes privées 55,7 % 31,8 % 0,2 % 1,7 % 10,6 % en clair

Canal + 271 h 14 153 h 25 91 h 47 – 0 h 59 25 h 03 TOTAL 4 771 h 22 2 575 h 36 1 369 h 13 10 h 00 93 h 41 722 h 52 GÉNÉRAL 54 % 28,7 % 0,2 % 2 % 15,1 %

(1) Sont classées dans cette rubrique des émissions telles que : Trafic infos sur TF1 et Point route sur France 2. (2) Il s’agit notamment de la météo sur l’ensemble des chaînes, et des obligations particulières de service public, telles que les commu- nications du gouvernement, la retransmission des débats parlementaires... (3) Réseau national. (4) Non comprises les actualités régionales. (5) Non comprises les émissions régionales. (6) Il s’agit de : Le Parlement des enfants.

Genre plutôt stable, composé essentiellement de journaux et de magazines, l’information prédomine en soirée sur France 2 et France 3 : 24,3 % et 26,2 % respectivement entre 19 h et 23 h.

A l’exception de La Cinquième, toutes les autres chaînes proposent des journaux ou des flashs quotidiens, ainsi que des magazines. Sur Arte, l’information se résume à un journal magazine, Arte info, quotidien à 19 h 45, d’une durée de 30 minutes, proposé par la rédaction et traitant de l’information sous l’angle européen. La légère baisse du volume global de l’information (– 19 heures) en 2000 masque les variations importantes des catégories qui la composent. Ainsi, le volume des magazines a sensiblement progressé et a contrario celui des émissions de service accuse un recul de 7,4 % (1).

(1) Ce pourcentage tient compte du changement de catégorie du magazine Un jour en France, présenté par Marie-Laure Augry et classé auparavant en émission de service.

24 PROGRAMMES

Divers magazines ont été lancés en 2000 : Sept à huit, Répondez-nous sur TF1, Futur antérieur d’Albert du Roy sur France 2, Pièces à conviction sur France 3, Secrets d’actualités sur M6.

En sus des nouveaux magazines, d’autres déjà installés sur la grille depuis plusieurs années sont des rendez- vous récurrents sur des thèmes dominants, comme la politique : Le Droit de savoir (TF1), Mots croisés (F2), L’Hebdo du Parlement (F3) ; l’économie : Les Rendez-vous de l’entreprise (TF1), Argent public (F2) ; le social, En direct ce soir (TF1), Envoyé spécial (F2), France Europe Express (F3), Zone interdite (M6) ; le culturel : La Vie des médias (TF1).

. FRANCE TÉLÉVISION

France 2

L’information, qui représente depuis 1999 un cinquième des programmes de France 2, a bénéficié d’une hausse modeste au cours de l’année 2000 (+ 1,2 % soit 20 heures supplémentaires).

Sa programmation est stable : des journaux quotidiens (éditions à 13 h, 20 h, et de nuit) des magazines réguliers et sur la grille depuis plusieurs années comme Envoyé spécial, Mots croisés, Argent public et une seule nouveauté en 2000 Futur antérieur, magazine d’Albert du Roy.

Les journaux télévisés constituent la faiblesse structurelle de la chaîne à laquelle elle a décidé de remédier à la rentrée 2000. Le journal de la mi-journée, dont la formule mise en place en 1998 n’a pas recueilli les résultats souhaités, a changé de présentateur et a été confié à Gérard Holtz. Toutefois, passé l’effet de curio- sité, cette nouvelle formule n’a pas su fidéliser un nouveau public et a rapidement retrouvé l’audience moyenne recueillie par la précédente formule (part d’audience moyenne du journal télévisé de 13 h en semaine : 20 %).

Si France 2 n’a pas su attirer un public plus important autour de ses journaux télévisés, elle a su répondre par des magazines d’information politique et internationale à l’exigence de son cahier des charges qui la destine à « jouer, dans les domaines de l’information nationale et internationale, un rôle d’entraînement en matière de qualité et d’innovation ».

France 3

Dans le domaine de l’information, une modification importante a concerné la tranche 12 h-13 h que la chaîne a décidé d’étoffer. Elle a été rebaptisée le 12-14 où se succèdent les actualités nationales et régionales, les magazines régionaux, le journal de RFO et le journal des journaux. En soirée, France 3 propose deux rendez-vous quotidiens, Dix-neuf vingt le rendez-vous de l’information et Soir 3.

En matière de magazines, Pièces à conviction, mis à l’antenne en 2000, proposé par Hervé Brusini et Elise Lucet, a pour objectif de mener l’enquête sur un événement, un thème ou un dossier. D’autres magazines ponctuent depuis plusieurs années la grille de France 3 : France Europe Express, présenté par et Gilles Leclerc, magazine politique européen ; Prise directe, magazine mensuel animé par , espace de la libre parole et dans la région où se passe l’événement ; L’Hebdo du Parlement, Outremers.

25 . TF1

Les programmes d’information ont su rompre avec un mouvement régulier de baisse de leur volume horaire de diffusion depuis 1996, qui les avait conduits à perdre sur la période 1995-1999, 2,3 points en part sur l’ensemble de la programmation de la chaîne. En 2000, leur offre s’est accrue dans des proportions modestes (+ 1,1 %, ce qui a représenté une hausse de 10 heures 28 minutes). Le léger regain sur l’ensemble de la journée, contraste avec un tassement sur la tranche 18 h/23 h (– 3,6 %, soit une moindre diffusion de 10 heures 53 minutes). Sur ce créneau horaire, c’est donc la troisième année consécutive de régression de cette offre spécifique. Néanmoins, malgré cette baisse, la part de l’information est supérieure à ces heures de forte audience (15,9 % de l’ensemble des programmes diffusés sur la tranche) que sur l’ensemble de la diffusion (10,7 %). Cela s’explique par la structure particulière de la programma- tion d’information sur TF1, centrée autour des deux carrefours des éditions de 13 h et 20 h et par la concentration à ces heures de forte audience de la plupart des magazines (19:00 dimanche puis Sept à huit, Le Droit de savoir, En direct ce soir, Répondez-nous, opérations spéciales). Concernant l’information, la chaîne a affirmé sa spécificité en lançant deux nouveaux magazines, démen- tant de ce fait l’analyse actuelle de la désaffection du public pour ce type de programmes, auxquels leur seraient préférées des émissions de divertissement ou à contenu plus largement socioculturel. Le premier magazine, intitulé Sept à huit, présenté par et a succédé en septembre au magazine dominical 19:00 dimanche, confronté à une dégradation de son audience. Il a été chargé d’ap- porter un ton différent en accordant une place majoritaire aux images. Quant au second, mis à l’antenne le 26 septembre, il témoigne d’un souci accru de moderniser la parole politique à la télévision, puisque TF1, tirant les conséquences de l’évolution des pratiques du public, a misé sur la forte audience du journal de 20 heures pour y accoler juste après, en théorie chaque mardi, un entretien de 10 minutes avec un respon- sable politique ou syndical animé par Patrick Poivre d’Arvor et intitulé Répondez-nous.

. M6

L’information progresse sensiblement dans l’offre de programmes de M6 (+ 0,3 point) pour atteindre 5 % de l’offre (+ 16 heures). Cette augmentation est due principalement à la multiplication des bulletins d’in- formation dans l’émission du matin Morning live ainsi qu’à l’installation dans la grille du nouveau maga- zine d’information de 90 minutes, Secrets d’actualité, lancé le 20 mars et présenté par Laurent Delahousse. Ce magazine d’investigation revient sur des affaires judiciaires ou sur des événements de la vie politique et sociale française et est proposé ponctuellement par la chaîne. Ses bons résultats d’audience lui ont permis d’être confirmé dans la grille de rentrée de M6.

. Canal+

Avec 271 heures diffusées en 2000 contre 348 heures en 1999, l’information enregistre une baisse de 22 %, qui s’explique par la suppression de la reprise du journal ABC News de la veille diffusé en langue anglaise et qui représentait 89 heures de diffusion en 1999 ainsi que par l’arrêt au mois de mai de l’émission hebdo- madaire Un an de plus de Marc-Olivier Fogiel. A compter de septembre 2000, Canal+ a décidé de donner plus d’ampleur à l’information, en développant les reportages et en mettant à l’antenne des journaux plus complets qui sont venus se substituer aux brefs bulletins d’information qui ponctuaient jusque-là la journée. Toutefois, ce renouvellement n’a pas engendré d’augmentation du volume horaire offert perceptible sur cet exercice.

26 PROGRAMMES

DOCUMENTAIRE, MAGAZINE

COMPOSÉ DE VOLUME Émissions Magazines Documentaires GLOBAL de plateau d’images

France 2 1 595 h 39 717 h 51 290 h 12 587 h 36

France 3 1 528 h 07 639 h 57 544 h 47 343 h 23

La Cinquième 4 387 h 12 1 338 h 18 845 h 29 2 203 h 25

Arte 1 342 h 02 55 h53 214 h 46 1 071 h 23 Total 8 853 h 00 2 751 h 59 1 895 h 14 4 205 h 47 chaînes 31,1 % 21,4 % 47,5 % publiques

TF1 1 666 h 45 239 h 36 438 h 04 989 h 05

M6 774 h 08 39 h 38 565 h 17 169 h 13 Total 2 440 h 53 279 h 14 1 003 h 21 1 158 h 18 chaînes privées 11,4 % 41,1 % 47,5 % en clair

Canal + 1 277 h 05 562 h 47 250 h 03 464 h 15

TOTAL 12 570 h 58 3 594 h 00 3 148 h 28 5 828 h 20 GÉNÉRAL 28,6 % 25 % 46,4 %

Avec 46,4 %, l’offre des documentaires prédomine par rapport aux magazines et émissions de plateau. A l’exception d’Arte, ils sont majoritairement programmés la nuit. Les sciences sont le thème dominant, grâce à la programmation de documentaires et magazines abordant les sciences humaines à hauteur de 43,2 % et les sciences de la nature et les thèmes animaliers à hauteur de 23,1 %.

Deuxième genre après la fiction télévisuelle dans la composition globale de l’offre de programmes, les documentaires et magazines progressent depuis deux ans. Cette progression se vérifie particulièrement sur les chaînes du secteur public, l’augmentation étant de l’ordre de 519 heures supplémentaires, soit 6,2 % contre 42 heures et 1,1 % pour le secteur privé.

La très grande majorité des documentaires et magazines d’images proviennent d’Europe ; seuls 5,6 % sont d’origine extra-européenne et 79,5 % sont des productions françaises.

27 e Domaines traités par les documentaires et les magazines

FRANCE TÉLÉVISION France 2 France 3 La Cinquième ARTE TF1 M6 CANAL+

Arts 414 h 52 212 h 17 598 h 54 432 h 25 179 h 51 457 h 40 655 h 36 et culture (1) 26,0 % 13,9 % 13,6 % 32,2 % 10,8 % 59,1 % 51,3 %

Sciences 260 h 21 252 h 14 1 998 h 35 528 h 08 121 h 43 107 h 05 217 h 46 16,3 % 16,5 % 45,6 % 39,4 % 7,3 % 13,9 % 17,1 %

Vie moderne 211 h 06 401 h 20 1005 h 53 155 h 00 1 071 h 16 77 h 41 89 h 31 et économique 13,2 % 26,3 % 22,9 % 11,5 % 64,3 % 10,0 % 7,0 %

Société 706 h 32 645 h 25 458 h 50 181 h 10 224 h 35 131 h 42 314 h 12 44,3 % 42,2 % 10,5 % 13,5 % 13,5 % 17,0 % 24,6 %

Autres 2 h 48 16 h 51 325 h 00 45 h 19 69 h 20 0,2 % 1,1 % 7,4 % 3,4 % 4,1 %

Ensemble 1 595 h 39 1 528 h 07 4 387 h 12 1 342 h 02 1 666 h 45 774 h 08 1 277 h 05

(1) Sont classés en « Arts et culture », les documentaires et magazines ayant pour thème : les arts plastiques, les arts du spectacle, le cinéma, la littérature, la musique et le divertissement, les médias, et autres (composites).

. FRANCE TÉLÉVISION

France 2

Troisième genre dans l’offre des programmes par France 2, après la fiction et l’information, les documen- taires et magazines (18,2 %) n’ont pas connu une évolution favorable (– 60 heures).

Ce sont les documentaires qui ont subi un recul important (– 17,2 %), malgré le maintien sur la grille de la case Les Documents du dimanche en troisième partie de soirée et celle du dimanche après-midi, consacrée essentiellement à la diffusion des documentaires animaliers. Des séries documentaires ont été aussi propo- sées dans l’après-midi, en semaine, Emmenez-moi, Dans le secret… au mois de juillet, ou encore Les Grandes Énigmes de la science, Des trains pas comme les autres en août ; certaines d’entre elles sont rediffusées depuis plusieurs années. Le volume horaire de diffusion la nuit a sensiblement diminué, même si les documentaires proposés entre 1 h et 6 h représentent 72,5 % des documentaires programmés pendant l’année.

En revanche, les magazines ont progressé avec la création de Culte fiction, Pink, et Les Marches olympiques à l’occasion des Jeux olympiques. La Vie à l’endroit, magazine de Mireille Dumas n’a pas été réconduit sur la grille de la rentrée.

La part des magazines en plateau reste stable : ils représentent, avec 18 titres différents, 45 % de la catégorie documentaires et magazines comme en 1999. C’est au programme, émission de compagnie proposée le matin en semaine, représente plus de 10 % du volume horaire total du genre. Aux deuxième et troisième places, en raison notamment de leur rediffusion nocturne, se situent Bouillon de culture, magazine culturel du vendredi soir (5,9 %) ; suivi de Thé ou Café, magazine diffusé le samedi et le dimanche entre 7 h et 8 h (5,4 %).

28 PROGRAMMES

En ce qui concerne les thématiques abordées dans ces émissions, il convient de noter que l’augmentation constatée par rapport à 1999 des volumes horaires des documentaires de société et de vie moderne (respec- tivement 5 points et 0,4) compense exactement la diminution des programmes culturels (3 et 2,4 points respectivement en Arts et en sciences). La forte concentration de la thématique « société » (44,3 % de l’offre globale) du genre documentaire et magazine, provient de la programmation de différents magazines : Ça se discute, Ça se discute jour après jour de Jean-Luc Delarue, Alors heureux de Frédéric Lopez, Tout le monde en parle de , Union libre de Christine Bravo, ainsi que d’un certain nombre de documentaires diffusés dans la case du dimanche soir. Malgré son recul en 2000, la thématique « Arts et culture » occupe toujours la deuxième place. Les émissions, Bouillon de culture, Des mots de minuit, Musiques au cœur, Mezzo info, et Comme au cinéma ont contribué à ce maintien. L’écart très important constaté entre la part des documentaires et magazines établie sur l’ensemble de la diffusion (18,2 %) et les heures de grande écoute (7,9 %) illustre bien la médiocre exposition de ce genre même sur une chaîne publique et montre qu’il ne constitue pas, pour France 2, un véritable produit d’appel.

France 3

Le genre magazines et documentaires connaît une évolution favorable. Après avoir connu une embellie en 1997, qui lui avait permis de retrouver le niveau de 1994, l’année 1998 avait mis un coup d’arrêt à cette augmentation et 1999 avait confirmé la tendance avec une diminution de 50 heures. En 2000, la chaîne a inversé cette tendance avec une progression de 26 %, soit 312 heures supplémentaires, principalement en raison de la hausse des magazines de société dans l’après-midi et en soirée alors que les documentaires dimi- nuent de 68 heures 42 minutes par rapport à l’année précédente (– 16,7 %). D’une façon générale, on peut souligner l’éclectisme des thèmes abordés par France 3 qui répond ainsi de manière satisfaisante à sa mission éducative et culturelle posée dans le préambule ainsi que dans certains articles de son cahier des missions et des charges et tout particulièrement l’article 27 qui énumère les domaines dans lesquels la chaîne doit proposer des émissions régulières. Les magazines de société ont plus que doublé en passant de 271 heures à 645 heures, grâce notamment à l’ouverture de nouvelles cases dans la grille de la chaîne le mardi en première partie de soirée et le vendredi en troisième partie de soirée avec des émissions comme Vie privée, vie publique de Mireille Dumas et On ne peut pas plaire à tout le monde de Marc-Olivier Fogiel. Les thèmes éducation/jeunesse, justice/ordre public, santé/action sociale, humanitaire/démographie sont abordés par un certain nombre de magazines : La Marche du siècle, Ce qui fait débat, Thalassa, Saga cité, C’est mon choix ou de documentaires ponctuels comme Enfants de justice, Sectes tueuses, Les Cités de Dieu, Avec mes quelques rides, Qui a tué le juge Falcone ?. Le domaine des arts et de la culture a progressé de 20 heures et représente 14 % de l’offre du genre avec des magazines et documentaires consacrés aux arts, au cinéma (19 heures) avec en particulier Ciné week-end devenu Ciné mercredi, en septembre ; la littérature (68 heures) avec Un siècle d’écrivains, Texto, Un livre un jour ; la musique (40 heures) avec Nocturnales en semaine et Tribales le week-end ; les médias (23 heures) avec le magazine Trois fois plus Net et le théâtre (2 heures). En contrepartie, les autres catégories enregistrent une diminution par rapport à 1999. Les magazines qui abordent les thèmes de la découverte, de vie moderne et économique représentent 26,3 % des documentaires et magazines proposés par la chaîne (en diminution de 50 heures par rapport à 1999) : Côté

29 jardins, Côté maison, Thalassa, Les pieds sur l’herbe, Bon appétit bien sûr, Faut pas rêver, Grands Gourmands, Va savoir ou quelques documentaires ponctuels comme SOS veto, Vivre avec le smic, Tchernobyl autopsie d’un nuage, Les Combattants de l’ordre ou, dans le cadre de « Hors série », Shangaï et Une vie de croisière. Par sa part, La Case de l’oncle doc, programmée le lundi soir puis le mardi soir à partir de septembre, après minuit, n’est pas consacrée à une thématique en particulier mais aborde l’ensemble des thèmes Il est à noter qu’au sein de la catégorie documentaire et magazine, la société diffuse une part non négligeable de documentaires de recherche et de création. A ce titre, on peut citer la plupart des documents diffusés dans le cadre des Dossiers de l’Histoire ou d’Echappées sauvages et bien sûr chaque numéro de la série Un siècle d’écrivains, sans oublier le documentaire coproduit avec la BBC Sur la terre des dinosaures. Le genre magazine et documentaire bénéficie d’une bonne exposition sur la tranche horaire 18 h-23 h (21,3 %) en forte augmentation par rapport à l’année précédente. Les premières parties de soirée des mardis, mercredis et vendredis lui sont réservées. La création de nouveaux magazines a notamment répondu au souci de la chaîne de rajeunir son public. Le mardi, une nouvelle case a ainsi été créée à la rentrée de septembre 2000 où est notamment proposée Vie privée, vie publique, présentée par Mireille Dumas à 20 h 50 et consacrée à des personnes anonymes ou célèbres confrontées à la médiatisation. On ne peut pas plaire à tout le monde, présentée par Marc-Olivier Fogiel chaque vendredi à 23 h 30 revient, pour sa part, sur l’actualité de la semaine sur un ton caustique. A notre santé, présenté par Nathalie Simon est programmé le lundi à 23 h tous les quinze jours. Le jeudi soir à 23 h, Pièces à conviction, magazine d’information présenté par Elise Lucet, alterne avec d’autres magazines mis à l’antenne : Européos, Passé sous silence et Sujet tabou. L’émission Prise directe de Michel Field, quant à elle, est devenue mensuelle. Le mardi en troisième partie de soirée, un nouveau maga- zine littéraire, Texto, est présenté par Philippe Bertrand. A partir du mois de septembre, des émissions ont changé simplement de nom comme La Marche du siècle devenue Ce qui fait débat toujours présentée par Michel Field.

La Cinquième

Les documentaires et magazines ont encore accru leur poids. Avec une offre supplémentaire de 250 heures, ils enregistrent une hausse de 6 %. Représentant désormais les trois quarts de la programmation de la chaîne, ils ont vu leur part progresser de 2,7 points. Il y a un large éventail de thèmes avec une prédominance des « sciences » (45,6 %), principalement les sciences humaines. Les sciences de la nature, exactes et techniques sont également bien représentées (1). Leur origine est très diversifiée : 83,2 % proviennent de l’Europe et la France y contribue pour plus des trois quarts. Mais d’autres pays complètent l’offre : l’Angleterre, grand producteur de documentaires pour 17 %, l’Allemagne (3,7 %), l’Espagne (1,4 %) ainsi que l’Italie, les Pays-Bas, la Suède, le Danemark et la Belgique pour des volumes plus faibles. S’agissant des pays non européens, les États-Unis sont l’un des premiers fournisseurs avec 52,2 % suivis de l’Australie (22,1 %), du Canada, du Japon et de la Nouvelle-Zélande.

(1) Pour plus de détails, voir Emissions d’accès au savoir, p. 158.

30 PROGRAMMES

. Arte

La programmation d’Arte est constitué de 45,8 % de documentaires et de magazines. Mais les documen- taires prédominent au sein de cette catégorie (79,8 %). Plusieurs cases régulières ponctuent la grille d’Arte tout au long de la semaine et offrent aux téléspectateurs des thématiques très diverses : lundi, Nature à 19 h ; mardi, La Vie en face (20 h 45) ; mercredi, Connaissance (19 h), Les Mercredis de l’histoire (20 h 45), Musica (21 h 45), La Lucarne (00 h 35) ; jeudi, Voyage, voyage (19 h) ; vendredi, Grand Format (22 h) ; samedi, L’Aventure humaine (20 h 45), Music Planet (23 h 30) ; dimanche, Maestro (19 h) et du lundi au vendredi à 20 h 15 Reportage. Les trois soirées Thema (mardi, jeudi et dimanche) proposent également plusieurs documentaires sur le thème de la soirée. (1) Arte propose également des magazines réguliers : le samedi, Histoire parallèle, magazine historique sur la Deuxième Guerre mondiale (à 19 h), Le Dessous des cartes, géopolitique (20 h), Metropolis, culturel (21 h 40) ; mardi, Archimède, scientifique (19 h) ; vendredi, Tracks, musical (19 h). Les documentaires et magazines programmés traitent principalement des arts et de la culture (32,2 %) dont un bon tiers est consacré à la musique et aux sciences (39,4 %). Les sciences humaines sont largement majo- ritaires parmi les sciences : 65,9 % des documentaires et magazines classés dans cette catégorie.

. TF1

Pour la deuxième année consécutive, les magazines et documentaires ont atteint sur l’ensemble de l’exercice leur plus haut volume horaire de diffusion de l’histoire de TF1 privée. Avec 1 666 heures 46 minutes, ce volume a enregistré une hausse de 7,9 % par rapport à l’exercice précédent, cependant inférieure à celle observée entre 1998 et 1999. En 2000, ce genre représente 19 % de l’offre globale de programmes de TF1 (+ 1,4 point), ratio historique qui se situe nettement au-dessus du résultat atteint en 1988 (17,8 %), jusqu’alors exercice de référence. Comme en 1999, l’accroissement a particulièrement profité aux magazines, qu’ils soient d’images (+ 33,5 %, pour un total de 438 heures 4 minutes) ou de plateau (+ 23,5 %, soit un volume horaire de 239 heures 36 minutes sur l’ensemble de l’année). Au sein du genre, la part des documentaires stricto sensu a régressé de 6,9 points, même si elle reste nettement majoritaire (59,3 %). A contrario, les parts des magazines de plateau (14,4 %) et d’images (26,3 %) se sont donc accrues par rapport à l’exercice précédent (respective- ment 12,6 % et 21,2 %) et ce, suivant une tendance régulière observable depuis 1998. Le nombre de cases de programmation dévolues aux magazines d’images dans la grille de TF1 est resté globalement identique par rapport à 1999. L’accroissement du volume horaire de diffusion de ces programmes a été en fait le produit d’une politique de rediffusions de certains titres la nuit ou en ouverture d’antenne et de l’augmentation de l’offre de programmes courts (Les Champions de demain, Un petit goût de paradis). Douze premières parties de soirée seulement ont été occupées par des magazines d’images, 8 numéros esti- vaux de Sagas (consacré au gotha et aux stars) et 4 numéros d’Ushuaia nature. En revanche, en deuxième partie de soirée, les magazines d’images ont su s’imposer, avec le lancement notamment à la fin janvier de C’est quoi l’amour ?, programmé au départ tous les deux mois le vendredi sur

(1) Certaines de ces cases ne sont pas consacrées exclusivement aux documentaires. Maestro et Musica proposent également des concerts et des spectacles.

31 le créneau de Sans aucun doute, puis à partir de septembre, mensuellement. A cette émission, il convient d’ajouter le maintien à l’antenne d’un titre phare de la chaîne, 52 sur la Une, proposé mensuellement le mardi au premier semestre et le mercredi au second. Néanmoins, l’année 2000 a enregistré l’arrêt, à l’occasion de la grille de septembre, du magazine Culture ! présenté mensuellement par Daniela Lumbroso depuis février 1998 en troisième partie de soirée et issu de ses chroniques diffusées sur LCI. Enfin, sur les tranches horaires du matin, il convient de mentionner le lancement en avril, le dimanche sur la case 9 h 55-10 h 15, d’un magazine mensuel d’actualité des sports de glisse, Génération surf. Le retour du magazine de plateau Ciel mon mardi ! a constitué l’événement le plus marquant, reprogrammé sur le même créneau horaire hebdomadaire de deuxième partie de soirée dont il avait disparu huit ans aupa- ravant, toujours présenté par Christophe Dechavanne et produit par sa société Coyote. Restreinte en volume horaire, l’offre de documentaires continue d’être proposée quasi exclusivement la nuit. Près de 97 % d’entre eux ont été mis à l’antenne par TF1 sur la tranche 0 h-6 h. En outre, la quasi-totalité de cette offre de nuit consistait en la rediffusion de titres proposés par la chaîne depuis de nombreuses années (Les Aventures du bien, De Gaulle ou l’éternel défi, Ernest Leardee ou le roman de la biguine, La Pirogue), puisque les documentaires inédits diffusés sur cette tranche particulière ont représenté uniquement 32 heures 49 minutes. Outre la diffusion nocturne, les documentaires ont pu disposer de façon régulière de certaines cases au cours de l’année, notamment le week-end en ouverture d’antenne (le samedi sur la tranche 6 h 20-6 h 45 de début janvier à mi-février, le dimanche au second semestre sur la tranche 5 h 45-6 h 40 avec la série Aventures asiatiques-Aventures en France-Aventures africaines coproduite par TF1, Odyssée et MC4). Sur l’ensemble de l’offre de documentaires et magazines mis à l’antenne par TF1 en 2000, les programmes inédits ont représenté 364 heures 56 minutes, soit seulement 21,9 % de l’offre globale de ce genre. Concernant les thématiques abordées par les documentaires et magazines de TF1 au cours de cette année 2000, il convient de remarquer la hausse des programmes traitant de l’actualité culturelle et artistique (+ 33,6 %, pour un volume horaire de 179 heures 51 minutes) et des émissions scientifiques (+ 32 %, à 121 heures 43 minutes), ainsi que l’importance accrue des questions de société (+ 52,2 %, à 224 heures 35 minutes). Parmi les différentes disciplines artistiques, la littérature, avec le magazine Vol de nuit, la musique, avec quelques documentaires inédits (Le Noël de Roch Voisine) ou en rediffusion et le cinéma, avec les émissions de promotion des sorties en salle, ont été particulièrement favorisées. Dans le cas des disciplines scientifiques, l’accroissement global masque en fait une réalité plus contrastée. Ainsi, tandis que les sciences humaines ont connu un triplement de leur volume horaire (78 heures 18 minutes), du fait notamment de la rediffusion nocturne de documentaires consacrés à l’Histoire (Les Grands Destins du XXe siècle, Notre XXe siècle, Les Yeux d’Eva Braun) ou l’ethnographie (La Pirogue), les sciences de la nature ont perdu un peu plus d’un tiers de leur offre, régression due en partie à la moindre diffusion de ce type de programmes dans l’émission destinée au jeune public TF! Jeunesse. Les sciences exactes et tech- niques ont subi un repli de leur exposition (7 heures 6 minutes, contre 8 heures 22 minutes en 1999), essen- tiellement assurée par le programme court consacré à l’Internet Clic et net, rebaptisé en cours d’année Hyper net. Les principaux problèmes actuels de société (éducation, justice, ordre public, santé…) ont plutôt été abordés sur l’antenne de TF1 dans le cadre des magazines : Ciel mon mardi !, Sans aucun doute, 52 sur la Une, C’est quoi l’amour ?.

32 PROGRAMMES

Enfin, si les questions de vie pratique et d’économie demeurent les sujets favoris des documentaires (Croisières de rêve) et magazines (L’Euro en poche, Photos de vacances, 52 sur la Une, Trente millions d’amis) proposés sur l’antenne de TF1, ces thématiques ont connu néanmoins une légère régression (– 0,4 %, à 1 071 heures 16 minutes) par rapport à l’exercice précédent.

Dans la tranche 18h-23h, les documentaires et magazines sont en hausse par rapport à l’exercice précédent. Même s’ils connaissent une hausse depuis 1997 et ont multiplié par quatre leur volume de diffusion sur la période, leur part reste toutefois modeste aux heures de forte audience. Ils sont ainsi relégués à la cinquième place dans la répartition de l’offre entre 18 h et 23 h, alors qu’ils se situent au deuxième rang sur l’ensemble de la journée. À la différence de la plupart de ses concurrentes hertziennes nationales, TF1 n’accorde pas aux magazines de cases régulières de première partie de soirée sur la semaine puisque ceux-ci ont dû partager les cases du mercredi, vendredi et samedi avec d’autres genres de programmes. Outre la première partie de soirée, l’offre se réduit en avant-soirée à Exclusif du lundi au vendredi et en deuxième partie de soirée aux programmes proposés les lundis, mercredis et vendredis (Célébrités, Y a pas photo, 52 sur la Une, Sans aucun doute), auquel il convient d’ajouter, à partir de septembre, Ciel mon mardi ! chaque semaine.

. M6

Les magazines et documentaires dont la part avait enregistré une nette hausse dans l’offre de la chaîne en 1999 perdent 0,6 point en 2000 pour représenter près de 9 % des programmes. Cette baisse se traduit par une soixantaine d’heures en moins offertes au public. Dans la tranche horaire 18 h-23 h, ce genre connaît une baisse encore plus sévère que celle constatée sur l’ensemble de la diffusion (– 1,5 point).

Il convient par ailleurs de noter que l’offre de magazines constitue une des spécificités de la grille de M6 et que les magazines produits par la chaîne participent fortement de l’effort qu’elle déploie pour répondre à l’obligation des 100 heures minimales d’œuvres audiovisuelles européennes ou d’expression originale fran- çaise en première diffusion en clair sur le hertzien.

Si en 2000, M6 a maintenu la plupart de ses cases magazines (format court quotidien à 20 h 30, format de 26 minutes hebdomadaire à 20 h le week-end et le dimanche en deuxième partie de soirée et format de 90 minutes hebdomadaire le mardi et le dimanche en première partie de soirée), elle n’a cependant pas reconduit la case quotidienne ouverte à l’automne 1999 avec le magazine de 26 minutes, Unisexe. Elle a par ailleurs renoncé à certains titres de magazines lancés en 1999 comme Les Chemins de l’impossible (rediffusé en troisième partie de soirée le mardi) et De quel droit ?.

S’agissant de ses magazines traditionnels, il convient de noter que M6 a proposé deux éditions de Culture pub en première partie de soirée cette année (21/03 et 3/10). La chaîne a par ailleurs fêté le 23 janvier les 10 ans du magazine emblématique Capital autour d’une émission spéciale réalisée avec des invités et un public en plateau et qui proposait une sélection des meilleurs reportages diffusés. Enfin, comme en 1999, tout au long de l’année des numéros spéciaux de E=M6 Découverte et E=M6 ont été programmés. Le numéro diffusé le 13 juin sur la minceur a constitué un record d’audience pour l’émission.

Par la diversité des thèmes abordés dans ces magazines (la science, l’histoire, l’économie, etc.), la société répond à son obligation de favoriser auprès du public la compréhension du monde contemporain et notam- ment auprès du plus jeune public.

Répondant à son obligation de développer sa politique de programmation de magazines et de documen- taires, en 2000, la chaîne a lancé des magazines de format long et de format court.

33 • Format long

– Toutes les télés : magazine mensuel de 90 minutes lancé le 18 avril en première partie de soirée le mardi et présenté par , ex-présentatrice de la météorologie sur Canal+, accompagnée d’autres chro- niqueurs. Cette émission a été reconduite dans la grille de rentrée avec un nouvel animateur (Thomas Hervé, coprésentateur de Culture pub) et un horaire et un jour de diffusion modifiés (jeudi à 22 h 30). – C’est bon signe : magazine de 90 minutes lancé le 2 mai et présenté par l’ex-Miss France Linda Hardy accompagnée de deux astrologues. Ce magazine se proposait de faire un état des lieux de la présence de l’astrologie dans tous les aspects de notre vie quotidienne (vie personnelle, professionnelle, santé etc.). Il n’a pas rencontré son public et n’a pas donné lieu à d’autres numéros. – Incroyabl’ : magazine hebdomadaire de 26 minutes lancé le 7 juillet et diffusé chaque vendredi durant l’été. Ce magazine présenté par Nathalie Vincent, animatrice jeunesse de la chaîne, en compagnie d’un vétérinaire, s’intéressait aux animaux et à leurs comportements.

• Format court

– Vu à la télé : magazine hebdomadaire lancé le 8 janvier et qui a remplacé le samedi Ciné six. Il propose d’aborder un thème de société et d’analyser comment la télévision, au travers des images d’archives, l’a traité depuis les années 50. – Jour J : magazine hebdomadaire lancé le 16 février et qui a remplacé le mercredi Une journée avec… Il propose de retracer 24 heures de la vie d’un individu connu ou inconnu, d’une institution, d’un lieu ou la genèse d’un événement déterminant. – Tube à bronzer : magazine hebdomadaire lancé le 1er juillet qui a été diffusé durant l’été (en remplace- ment de Vu à la télé) et proposait un petit historique sur les coulisses des chansons à succès de ces dernières années. – Paradis d’été : magazine hebdomadaire lancé le 6 juillet et qui a été diffusé durant l’été (en remplacement de Passé simple) et proposait de découvrir autour du monde des maisons de rêve et leurs propriétaires.

. Canal+

Cette année comme les années précédentes, la chaîne a privilégié le traitement de thèmes originaux dans les documentaires proposés. Elle a ainsi diffusé la collection Drôle de vies, 45 documents de 26 minutes du lundi au vendredi à 18 h 30 en clair pendant les mois de juillet et août. Ces documents, autour d’un thème différent chaque semaine, explorent notre vie au quotidien au travers d’histoires ordinaires de voisinage ou de pays plus lointains. Chaque samedi pendant l’été, en clair à 12 h 30, a été proposée une heure en compagnie d’une personna- lité, qu’il s’agisse d’interviews (Cinéma de Fabrice Luchini, Cinéma de Luc Besson) ou de reportages (Zidane par Zinédine, Hallyday par Johnny), sans oublier une soirée spéciale composée de deux documentaires de 52 minutes sur les expéditions de Franck Goddio qui font date dans l’histoire de l’archéologie (Alexandrie, la cité engloutie et Le Rêve perdu de Bonaparte). Le rendez-vous hebdomadaire du dimanche à 14 h en clair lancé pendant l’été a été maintenu à la rentrée, avec des documentaires destinés à un public familial, axés autour de la nature et du monde animal (National Geographic) ou de la découverte de contrées éloignées (Dans la nature avec Stéphane Peyron).

34 PROGRAMMES

La diminution observée sur les documentaires et magazines (moins 15 heures) ne concerne en réalité que le magazine et repose sur la suppression de deux émissions hebdomadaires diffusées en clair, C’est ouvert le samedi et TV+. Le documentaire, quant à lui, présente un volume horaire identique (464 en 2000 contre 465 heures en 1999). La chaîne a développé par ailleurs des émissions composées de reportages d’investigation comme 90 minutes ou Citoyen Klarsfeld qui proposent des enquêtes et des reportages sur des sujets controversés. Ces deux maga- zines sont proposés en crypté et en clair.

DIVERTISSEMENT, MUSIQUE ET SPECTACLE

COMPOSÉ DE Spectacles VOLUME dramatiques, Variétés, Divertissement GLOBAL Musique Jeux Cirque chorégraphiques, music-hall divers lyriques

France 2 1 457 h 29 24 h 08 44 h 21 451 h 02 727 h 33 3 h 24 207 h 01

France 3 614 h 50 117 h 22 42 h 41 28 h 02 268 h 36 27 h 41 130 h 28

La Cinquième 278 h 57 43 h 58 9 h 46 0 h 50 217 h 06 1 h 15 6 h 02

Arte 136 h 52 75 h 34 56 h 23 4 h 55 –– –

Total chaînes 2 486 h 46 261 h 02 151 h 49 484 h 49 1 213 h 15 32 h 20 343 h 31 publiques 10,5 % 6,1 % 19,5 % 48,8 % 1,3 % 13,8 %

TF1 779 h 05 71 h 12 24 h 37 58 h 56 387 h 07 0 h 55 236 h 18

M6 2 654 h 30 2 575 h 30 – 28h28 21h07 – 29 h 25

Total chaînes 3 433 h 35 2 646 h 42 24 h 37 87 h 24 408 h 14 0 h 55 265 h 43 privées 77,1 % 0,7 % 2,6 % 11,9 % – 7,7 % en clair

Canal+ 285 h 56 12 h 01 10 h 32 13 h 55 ––249 h 28

TOTAL 6 206 h 17 2 919 h 45 186 h 58 586 h 08 1 621 h 29 33 h 15 858 h 42 GÉNÉRAL 47 % 3 % 9,5 % 26,1 % 0,5 % 13,9 %

La musique, en raison du volume important de vidéomusiques sur M6, et les émissions de jeux, très majoritaires sur les autres chaînes (à l’exception d’Arte qui n’en diffuse pas), sont les principales composantes du genre.

L’évolution favorable du genre divertissement, musique et spectacle provient d’une hausse importante du volume des divertissements divers (+31,4 %). Plusieurs chaînes ont lancé de nouvelles émissions de diver- tissement en 2000 : Le Bestophe, Nos meilleurs moments, Le Grand Soir (TF1), Bouvard de succès, Ça va faire mâle, On a tout essayé et l’émission quotidienne de Julie Snyder (France 2), NCN nos chaînes à nous, Tous égaux, Ovni (France 3).

35 . FRANCE TÉLÉVISION

France 2

Si les divertissements ont dans leur ensemble légèrement progressé entre 1999 et 2000 (+ 25 heures), cette tendance traduit des évolutions contrastées au sein de cette catégorie. Le volume horaire des émissions de jeu s’élève à 727 heures 33 minutes, soit 8,3 % du volume horaire total des programmes et est en recul par rapport à 1999 (– 63 heures) : plusieurs jeux présents sur la grille en 1999 et supprimés la même année n’ont pas été remplacés : Les Cinglés de la télé, Et 1 et 2 et 3, Le Grand Défi... ; ils représentaient un volume horaire d’environ 85 heures. Seules les valeurs sûres de la chaîne ont été conservées : Des chiffres et des lettres, Motus, Pyramide, Qui est qui ? et pendant la période estivale. Toutefois, près de 15 % du volume horaire des émissions de jeu correspondent aux rediffusions nocturnes de Pyramide et Les Z’amours. Par ailleurs, les jeux trouvent leur place en fin de matinée (Les Z’amours, Pyramide et Motus) et en fin d’après- midi (Des chiffres et des lettres, Qui est qui ? ). Dans le cas de Qui est qui ?, la chaîne l’a fréquemment déplacé dans la grille pour stabiliser l’audience de l’avant-soirée. Au premier semestre, il était proposé comme programme d’avant-soirée à 19 h 15, avant de céder la place à l’émission quotidienne de Julie Snyder, puis, en 2001, de réoccuper cet horaire à la suite de l’échec de cette dernière émission. Avec Des chiffres et des lettres et Motus, la chaîne a proposé des jeux fondés sur les connaissances linguistiques des candidats, conformément à l’article 31 de son cahier des missions et des charges. La catégorie divertissement divers a, en revanche, augmenté de 67,9 % avec de nouvelles émissions comme Ça va faire mâle, Bouvard des succès, On a tout essayé et la déclinaison de l’émission de Julie Snyder (lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi). Pour leur part, les spectacles sont en hausse d’une dizaine d’heures. Située au troisième rang dans la structure des programmes entre 18 h et 23 h, le genre divertissement, musique et spectacle enregistre une forte baisse (-76 heures 20 minutes, se traduisant par une baisse de 4,2 points en structure), qui contraste avec la légère progression constatée (+ 25 heures) sur l’ensemble de la diffusion, due à la progression des divertissements divers (+ 83 heures 44 minutes). La baisse des jeux constatée sur l’ensemble de la diffusion s’est également répercutée aux heures de grande écoute, tout comme celle des émissions de variétés.

France 3

Après plusieurs années de baisse consécutive, les divertissements, qui étaient repartis à la hausse (50 heures supplémentaires en 1999), diminuent à nouveau de 12 %, soit une baisse de 88 heures entre 1999 et 2000. La catégorie divertissements divers a progressé avec des émissions comme OVNI ou NCN alors que celle des variétés a diminué de 15 heures. Les émissions de variétés ont tendance à déserter la grille de France 3. Au sein du genre divertissement, musique et spectacle, la part des jeux a fortement diminué (presque 100 heures par rapport à 1999). Cette baisse est imputable à la disparition, en septembre, des jeux Le Kadox et Fa si la. Elle reste toutefois la plus importante du genre (43,7 %) grâce à la diffusion quotidienne du jeu Questions pour un champion. Conformément à son cahier des missions et des charges, la chaîne privilégie les jeux de connaissance. Trois jeux se partagent les faveurs du public : Questions pour un champion (156 heures), Le Kadox (37 heures) et Fa si la nouveau (40 heures). Leur part d’audience quotidienne avoisine les 35 % pour le premier, 16 % pour le second (programmé à 17 h 45 jusqu’en juin) et 11 % pour le dernier, qui a été diffusé jusqu’en mai.

36 PROGRAMMES

Ces deux derniers n’ayant pas rencontré les faveurs du public ont été remplacés à partir du moins de juillet 2000 par C’est pas sorcier pour le premier et par C’est mon choix pour le second. Ces modifications ont remporté un grand succès auprès du public. Durant la période estivale, la chaîne a proposé le mardi à 20 h 50, La Carte aux trésors, qui combine épreuves physiques et connaissances historiques des différentes régions françaises. Du 4 juillet au 29 août, le public a pu ainsi découvrir les richesses de l’Hexagone (Aveyron, Lot-et-Garonne, Calvados, Centre, , Ardèche, Franche-Comté, Oise et Savoie). Cette émission a réalisé des performances supérieures à la moyenne de la chaîne en obtenant 22,7 % de part d’audience. La part du genre divertissement, musique et spectacle sur la tranche horaire 18 h-23 h, s’établit à 20 %, en progression de 10 points par rapport à celle observée sur l’ensemble de la diffusion. Ce genre trouve donc une place toute particulière en avant-soirée où il constitue avec l’information l’essentiel de l’offre de la chaîne et à partir de 20 h 20 à la rentrée de septembre. De plus, une case de divertissements a été proposée aux téléspectateurs le dimanche soir, au dernier trimestre 2000.

La Cinquième

L’offre de divertissement, musique et spectacle, genre un peu hétéroclite, qui regroupe tant les retransmis- sions de théâtre que les jeux, connaît une hausse de 45 heures (+ 19 %) en raison notamment du lancement d’un nouveau jeu : Légal pas légal à compter du 18 juin 2000 ; par ailleurs, la chaîne a adapté, à compter du 20 juin, l’un des deux modules quotidiens du jeu 100 % Question à un public d’adolescents et l’a rebap- tisé 100 % Question spécial junior, puis à compter du 12 septembre, 100 % Question spécial 2e génération. Malgré la part modeste de ce genre (un peu moins de 5 % de la programmation), l’offre est plutôt diversi- fiée : 15,8 % de musique correspondent à la diffusion de concerts (Un automne de concerts, Un hiver de concerts, Un printemps de concerts et Un été de concerts), 3,5 % à la diffusion de huit pièces de théâtre, prati- quement toutes programmées en décembre et 77,8 % aux émissions de jeux.

. Arte

Le genre divertissement, musique et spectacle a légèrement augmenté sur la chaîne culturelle européenne (+ 6,1 %). Arte a proposé plus de musique, tout en maintenant les cases habituelles sur la grille : Musica, Maestro, Music planet. Alors que ce genre ne représente que 4,7 % de l’offre de programmes de la chaîne, la musique et les spec- tacles sont tout de même très présents sur Arte. Un volume important (181 heures) de documentaires est consacré à la musique et aux différentes formes des arts du spectacle. Le magazine Tracks rend compte de l’actualité musicale.

. TF1

Après trois années de baisse spectaculaire des divertissements, qui les avaient conduits à perdre sur la période un tiers de leur volume horaire de diffusion, ils sont parvenus, cette année, à endiguer ce mouvement. Ils demeurent néanmoins en cinquième position dans la hiérarchie des programmes de la chaîne par genre.

37 Pour autant, la très légère remontée de l’exposition du genre sur l’antenne de TF1 est principalement le fruit de la nette progression de l’offre de jeux, laquelle masque la régression des programmes musicaux, des spec- tacles et des émissions de variétés. Après deux années de forte érosion de leur offre (– 42,6 % entre 1997 et 1999), les jeux ont connu sur TF1 une année 2000 particulièrement bénéfique, tant en termes d’exposition que d’impact auprès du public. La chaîne a choisi de stabiliser son offre autour de peu de programmes, mais à forte dimension fédératrice, en décidant, à la mi-avril, d’attribuer la tranche horaire 19 h-20 h du samedi au Bigdil à la place des fictions américaines qui occupaient ce créneau depuis 1996. Du 3 au 29 juillet, lui succéda, sur l’ensemble des six cases, l’un des événements de l’année sur la chaîne, Qui veut gagner des millions ?, présenté par Jean-Pierre Foucault, adaptation française d’un concept britannique repris avec succès dans vingt-quatre autres pays que la France. Ce programme fédéra alors jusqu’à 4,7 millions de téléspectateurs, contre 3,6 millions en moyenne pour Le Bigdil. Contrainte contractuellement de retirer l’émission de l’antenne après trois semaines de diffusion, ce qui permet de lui conserver une forte dimension événementielle, la chaîne la reprogramma néanmoins dès le 30 septembre. La chaîne a adopté une programmation atypique et nova- trice en proposant Qui veut gagner des millions ? sur deux cases, le samedi, à 19 h-20 h et 20 h 50-21 h 50. De fait, les jeux occupent plus nettement encore qu’en 1999 la première place au sein de l’offre de ce genre de programmes qui inclut les émissions musicales, les spectacles et les divertissements, sa part sur l’ensemble du genre s’étant accrue de 2,1 points, pour s’établir juste au-dessous des 50 %. Beaucoup plus problématique est la situation des émissions de variétés. Avec la suppression de l’émission Les Années tubes, après cinq saisons de présence régulière à l’antenne, l’offre s’est restreinte à deux programmes à périodicité irrégulière, La Soirée spéciale (3 numéros diffusés en juin, septembre et octobre) et Toutes les chansons ont une histoire (programmé à 4 reprises en juin, juillet, octobre et décembre) et aux émissions spéciales (3 sur l’année, consacrées à Sylvie Vartan, Michel Sardou et Patrick Bruel, auxquelles peut être ajoutée la cérémonie des NRJ Music Awards). Ainsi, l’offre d’émissions de variétés s’est établie en 2000 à 34 heures 50 minutes, contre 51 heures 35 minutes en 1999. En ce qui concerne les autres émissions de divertissement proposées par TF1 sur l’ensemble de l’année 2000, la majorité d’entre elles se situent désormais dans la droite ligne d’une orientation plus générale de la télévision au recyclage et à l’auto-célébration, qui se manifeste par une utilisation massive d’images d’ar- chives et de contributions d’anonymes. Aux émissions déjà à l’antenne les années précédentes (120 minutes de bonheur, Drôle de zapping, Les Enfants de la télé, Plein les yeux, Vidéo gags) sont venus s’ajouter 3 programmes (Le Bestophe, diffusé une fois en première partie de soirée en janvier, Nos meilleurs moments, qui a connu 7 diffusions estivales, et Le Web fait son show, programmé à une seule reprise en novembre en première partie de soirée). En raison peut-être de leur surabondance sur les différentes chaînes, ces émis- sions de divertissement n’ont pas toujours su trouver leur ton et ne sont pas parvenues à pérenniser leur présence dans la grille. a semblé évoluer en 2000 vers une programmation de plus en plus événementielle, puisque la chaîne en a proposé uniquement deux numéros, l’un en juin à l’occasion de la Fête de la Musique et l’autre en novembre, animé par une nouvelle présentatrice en provenance du Canada, Véronique Cloutier. La chaîne a été également guidée par le désir de moderniser ce genre de programmes en mettant à l’antenne le 8 septembre une nouvelle émission mensuelle, Le Grand Soir, produite par Glem et présentée par Jean- Pierre Foucault, qui invitait le téléspectateur à se glisser dans les coulisses des spectacles et sur les plateaux de tournage des films qui font l’actualité. N’ayant pas rencontré les faveurs du public, cette émission a été supprimée après deux numéros. Enfin, il convient de mentionner que, dans sa recherche de programmes événementiels, TF1 a, en 2000, non seulement diffusé de nouveau l’Election de Miss France, le 9 décembre, mais a également attiré sur son antenne la cérémonie de remise des Mandrakes d’or, le 24 novembre et proposé à deux reprises, en février

38 PROGRAMMES

et décembre, Les Petits Princes, soirées de remise de trophées décernés par les 7-11 ans à des personnalités du monde du spectacle, de la télévision et du sport. TF1 a par ailleurs développé une politique active de diffusion de vidéomusiques, en mettant à l’antenne 7 titres (2 morceaux du dernier album de Catherine Lara édité par Une musique, Aral et Marayeva, 3 chan- sons du spectacle Roméo et Juliette produit par Gérard Louvin, Aimer, Les Rois du monde et Vérone, 1 titre extrait de la bande originale du film Le Prince du Pacifique coproduit par TF1 Films Production, ainsi que Noël ensemble, titre éponyme de l’album d’Ensemble contre le sida). Si le nombre de vidéomusiques présenté à l’antenne reste limité, il est en net progrès en comparaison du seul clip de l’été diffusé l’année précédente. Les vidéomusiques proposées en 2000 ont toutes été diffusées de façon aléatoire dans la grille, à raison d’un à cinq passages quotidiens et se sont succédé à l’antenne au cours des mois de janvier et février, puis de juin à décembre. Au total, elles ont représenté un volume horaire global de 29 heures 44 minutes pour 793 diffu- sions (ce volume est plus de deux fois supérieur à celui enregistré sur l’exercice 1998, 11 heures 7 minutes, alors qu’existait sur TF1 une émission dédiée à cette forme de programmes, CD Tubes).

. M6

La part de la musique et des divertissements, catégorie plus large que les strictes obligations musicales de M6 (1), augmente de manière significative entre 1999 et 2000 (+ 0,4 point) pour atteindre 30,2 % de l’offre de programmes. En valeur absolue, ce sont 47 heures supplémentaires qui ont été proposées. En plus des divertissements déjà existants (Graines de star, Les Moments de vérité, Le Grand Hit, Fréquenstar), la chaîne a, en effet, lancé de nouvelles formules de programmes de flux tels que des jeux (Drôles de filles, Mission un million), une émission de plateau (Morning live) et des divertissements de première partie de soirée, pour la plupart diffusés dans la case du vendredi soir. Si certains comme Dance Machine 2000 (diffusé le 20 mai), M6 Awards 2000 (diffusé le 17 novembre) et Stars de l’an 2000 (diffusé le 26 décembre) s’affirment comme des divertissements à caractère exceptionnel, d’autres normalement destinés à s’inscrire dans une certaine régularité n’ont pas été reconduits en raison de leurs scores d’audience. On peut citer au titre de ces programmes très éphémères : Jeu d’enfant (produit par Pearson Television et diffusé le 10 novembre), premier signe effectif de la fusion CLT-UFA-Pearson, qui réunissait sur un plateau des personnalités participant à différentes épreuves et jeux proposés exclusivement par des enfants, ou Guili- guili présenté par Arnaud Gidoin (diffusé le 4 janvier), ou bien encore Les Détourneurs présenté par Laurent Boyer (diffusé le 1er septembre) qui présentaient tous deux la nouvelle génération de comiques français. Les émissions musicales sont prépondérantes sur M6 – 97 % du genre divertissement, musique et spec- tacle – et sont en légère hausse par rapport à l’année 1999. Chaîne à caractère musical, elle programme des émissions composées majoritairement de vidéomusiques : M comme musique, Hit machine, Des clips et des bulles, Morning live, des émissions consacrées uniquement à la musique : Jazz 6, Fréquenstar, Le Grand Hit, ainsi que des concerts (2).

. Canal+

Le divertissement, musique et spectacle a bénéficié en 2000 d’une hausse significative (+ 29 %), corres- pondant à 64 heures supplémentaires. Cette augmentation provient pour l’essentiel de deux facteurs : d’une

(1) Voir chapitre Émissions musicales de M6, p. 149. (2) La musique est également présente sur M6 à travers des magazines et documentaires musicaux.

39 part, de la place plus importante accordée aux sketchs des Robin des Bois qui cette année ont proposé, en plus des séquences quotidiennes de Nulle part ailleurs, de nouvelles prestations chaque samedi soir en clair, sous l’intitulé La Cape et l’Epée, et, d’autre part, de nouvelles séquences musicales en direct diffusées dans Nulle part ailleurs soir ainsi que de quelques concerts organisés par la chaîne en plateau.

SPORT

VOLUME COMPOSÉ DE Actualité (1) Autres GLOBAL Retransmissions

France 2 621 h 25 172 h 22 423 h 35 25 h 28

France 3 416 h 32 145 h 34 270 h 40 0 h 18

Total chaînes 1 037 h 57 317 h 56 694 h 15 25 h 46 publiques 30,6 % 66,9 % 2,5 %

TF1 331 h 32 106 h 16 224 h 57 0 h 19

M6 78 h 32 17 h 06 61 h 26 –

Total chaînes 410 h 04 123 h 22 286 h 23 0 h 19 privées en clair 30,1 % 69,8 % 0,1 %

Canal + 1 338 h 02 165 h 13 1 094 h 06 78 h 43 (2)

TOTAL 2 786h03 606h31 2 074h44 104h48 GÉNÉRAL 21,8 % 74,5 % 3,7 %

(1) Dans cette catégorie sont classés essentiellement les magazines d’actualité sportive, tels que : Auto Moto, F1 Magazine, Télé foot sur TF1 ; Stade 2 sur France 2 ; Tout le sport sur France 3 ; L’Équipe du dimanche, Journal du golf, Jour de foot sur Canal + ; Sport 6 sur M6. (2) Ce volume recouvre les émissions de catch, spectacle para-sportif.

Sur les chaînes nationales en clair, le volume des émissions sportives a été équivalent à celui de l’année 1996, année analogue sur le plan du calendrier des compétitions, même si TF1 a renoncé à couvrir les Jeux olympiques de Sydney, avec leurs horaires nocturnes. Sur Canal+, notamment du fait de la retransmission de cette manifestation et d’une politique générale constante, le temps d’antenne consacré au sport se stabilise à un niveau très important.

Tributaire des calendriers des compétitions, le volume horaire de diffusion de programmes sportifs est géné- ralement supérieur les années paires, durant lesquelles sont disputés les plus importants événements plané- taires (Coupe du monde et Championnat d’Europe des Nations de football, Jeux olympiques d’hiver et d’été) que les années impaires. Le sport a ainsi bénéficié en 2000 d’une augmentation de 16,6 % par rapport à l’année précédente.

40 PROGRAMMES

e Principales disciplines sportives retransmises

FRANCE TÉLÉVISION FRANCE 2 FRANCE 3 TF1 M6 CANAL+ TOTAL

Football 41 h 14 37 h 29 146 h 46 – 402 h 40 628 h 09

Rugby 54h26 3h25 – - 150 h 38 208 h 29

Basket-ball 16 h 08 28 h 58 ––156 h 44 201 h 50 (y compris américain)

Cyclisme 100 h 13 54 h 35 ––10h21 165h09

Tennis 83 h 30 35 h 54 ––7 h 22 126 h 46

Hockey sur glace –– ––96 h 20 96 h 20

Athlétisme 35 h 48 18 h 08 ––33 h 56 87 h 52

Football américain –– ––66 h 47 66 h 47

Moto –– –59 h 47 – 59 h 47

Boxe 4h51 4h05 3h22 – 45 h 55 58 h 13

Golf ––1h02 – 47 h 01 48 h 03

Handball 15 h 38 12 h 56 3 h 03 – 13 h 54 45 h 31

Automobile-Formule 1 ––40 h 00 ––40 h 00

Gymnastique 3 h 48 13 h 21 ––12 h 12 29 h 21

Patinage artistique 11 h 20 17 h 11 –––28 h 31

Natation (y compris synchro) 7h15 4h50 2h42 – 6 h 40 21 h 27

Volley-ball 7h42 3h21 ––5 h 01 16 h 04

. FRANCE TÉLÉVISION

L’offre sportive de France Télévision présente une physionomie très constante, s’appuyant sur la complé- mentarité et la synergie entre France 2 et France 3 et sur les grands événements dont elle obtient les droits de diffusion. En 2000, la nomination d’un nouveau directeur de « Sports 2/3 » a induit quelques modifi- cations de forme, avec l’arrivée de nouveaux journalistes, et de l’offre, avec l’acquisition de droits de disci- plines inhabituelles (ski, moto, boxe…). Les Jeux olympiques d’été à Sydney du 15 septembre au 1er octobre ont fait l’objet d’une large couverture harmonisée entre les deux chaînes de France Télévision, pour presque 160 heures au total. Cette manifes- tation majeure a permis aux deux chaînes de mieux assumer leur vocation en exposant une plus grande variété de disciplines sportives.

41 France 2

En 2000, les émissions et retransmissions sportives sur France 2 ont représenté 621 heures 25 minutes (7,1 % de la diffusion), volume supérieur de 145 heures à celui de 1999, mais légèrement inférieur à celui de 1998, année qui comportait la Coupe du monde de football et les Jeux olympiques d’hiver. 32 disci- plines ont donné matière à au moins une retransmission de longue durée. L’autre compétition majeure, le Championnat d’Europe des Nations de football, au mois de juin, avait donné lieu à une couverture de l’ensemble de ces 31 matches répartis entre TF1 et France Télévision. Pour le reste, au cours de l’année, le cyclisme, le tennis, le rugby et le football (matchs comptant pour la Coupe de la Ligue et l’Euro) demeurent les quatre disciplines les plus largement exposées, avec la diffusion, devenue traditionnelle, des compétitions majeures dont France Télévision détient les droits. La couverture du rallye -Dakar, des championnats et galas internationaux de gymnastique et de patinage artistique, de grandes réunions d’athlétisme, de quelques matches de basket-ball ont constitué les autres rendez-vous réguliers. Progressivement, la chaîne a diversifié davantage son offre en 2000, notamment en retransmettant du ski alpin et en achetant les droits des courses de vitesse de moto.

France 3

En 2000, le sport a occupé 416 heures 32 minutes sur le réseau national de France 3, soit un volume très supérieur à celui de 1999 (303 heures) et un peu inférieur à celui de 1998 (451 heures). 33 disciplines ont donné matière à au moins une retransmission de longue durée. Les sports les plus diffusés sont toujours le tennis, en raison notamment de la couverture des succes- sifs de la Coupe Davis, le cyclisme et le football avec la Coupe de la Ligue et l’Euro organisé en juin 2000, dont les matches avaient donné lieu à un partage entre les trois premières chaînes françaises. France 3 ouvre volontiers sa case de début de soirée à des retransmissions sportives. Les différents rendez- vous réguliers consacrés aux grands événements auxquels s’ajoute le rallye Paris-Dakar, le journal des sports quotidien, désormais diffusé à 20 h 05, et les émissions spécialisées (Le Magazine olympique, Rencontres à XV) contribuent à la présence importante et diversifiée de l’actualité sportive sur la chaîne.

. TF1

L’offre de sport sur TF1 s’est accrue de 7,1 % par rapport à l’exercice précédent et cela en dépit de la non- couverture des Jeux olympiques d’été de Sydney. TF1 est restée fidèle en 2000 à sa double ligne éditoriale, événementielle et fédératrice. D’une part, elle couvre largement quelques disciplines phares, à travers leurs compétitions les plus presti- gieuses. Néanmoins, l’année 2000 a été marquée, pour des raisons qui tiennent notamment à l’envolée des coûts des droits sportifs, par une réduction du nombre de disciplines à forte couverture sur l’antenne de TF1, qui se sont limitées au football et à la Formule 1. D’autre part, TF1 accorde une place à des sports fédérant un public fervent mais nettement plus limité, qui permettent de capter certaines cibles spécifiques, notamment les 15-34 ans, tout en lui assurant de respecter un objectif de diversité des disciplines abordées (auquel la chaîne doit se conformer en tant que membre actif de l’Union européenne de radiodiffusion [UER]).

42 PROGRAMMES

En 2000 s’est tenue la grande compétition quadriennale qu’est le Championnat d’Europe des Nations de football. Du 11 juin au 2 juillet, TF1 a accordé 35 heures 16 minutes d’antenne à cette compétition. L’ultime match, disputé par la France contre l’Italie, a de nouveau, deux ans après la finale de la Coupe du monde, fédéré la plus forte audience de l’histoire de la télévision française, rassemblant un total de 21,4 millions de téléspectateurs (et un pic à 24,9 millions durant la prolongation). La Ligue des champions (compétition des meilleurs clubs européens) a occupé 17 soirées du mercredi sur l’année, de mars à mai et de septembre à décembre. TF1 a continué de couvrir la Coupe de France, dont elle a proposé une affiche à chaque tour, dès l’entrée en lice en 32es de finale des équipes de 1re division (en général le samedi après-midi). S’agissant du championnat, TF1 a couvert son actualité, à travers l’émission dominicale Téléfoot. L’autre maillon fort de la programmation sportive de la chaîne est constitué par les Grands Prix du Championnat du monde de Formule 1, que TF1 retransmet depuis 1992, avec un volume horaire de 57 heures 45 minutes. La voile fait l’objet chaque année depuis 1996 d’un volume horaire de diffusion en hausse, établi en 2000 à 6 heures. Ces trois disciplines (football, Formule 1 et voile) ont représenté en 2000 les quatre cinquièmes de l’offre de sport de TF1. Le dernier cinquième de l’offre de programmes sportifs en 2000 a été partagé entre 15 disciplines, avec un temps d’antenne compris entre quelques dizaines de minutes et 5 à 6 heures. Il s’agit : – de sports olympiques classiques régulièrement proposés (boxe, équitation, ski) auxquels peut être ajouté le handball, qui a bénéficié d’une actualité glorieuse avec la présence de l’équipe de France féminine en finale du Championnat d’Europe ; – de sports mécaniques (rallyes automobiles, motocross) ; – et de certains sports qui visent un public fortement segmenté, généralement jeune pour les plus specta- culaires tels que le snowboard ou le surf, et d’une exposition traditionnellement limitée sur les chaînes géné- ralistes (rugby à 7, jeu de paume, pétanque).

. M6

L’année 2000 est particulièrement riche en actualité sportive sur les chaînes hertziennes avec la tenue des Jeux olympiques de Sydney qui viennent s’ajouter à leur programmation traditionnelle (Tournoi des Six Nations, Ligue des champions, , tournoi de Roland-Garros, etc.). M6 demeure en retrait par rapport à cette actualité, la chaîne ne pouvant toujours pas accéder aux droits de ces grandes manifestations réservés aux chaînes membres de l’Union européenne de radiodiffusion. L’année 2000 marque toutefois une étape au regard de l’offre de retransmissions sportives de M6. Celle-ci était, depuis quelques années, constituée de sports peu repris sur les autres chaînes hertziennes et sur lesquels la chaîne avait jusqu’ici marqué sa différence : les courses de moto sur circuit, occasionnellement de la voile et les sports de glisse. En premier lieu, la chaîne a renoncé à la retransmission de rallyes automobiles puis a annoncé qu’elle ne diffuserait plus à partir de 2001 les retransmissions des grands prix de vitesse moto. La volonté de M6 de s’engager de manière plus ambitieuse dans les compétitions de sports à forte notoriété, et particulièrement dans le football, s’était manifestée en 1999 avec sa prise de participation majoritaire au

43 sein du club des Girondins de . Elle se traduit à présent par l’abandon progressif de sports consi- dérés comme trop discriminants par la chaîne et par la multiplication de ses candidatures à l’occasion d’appel d’offres, comme ce fut le cas notamment pour l’acquisition des droits de diffusion d’un magazine dominical consacré au championnat de France de football (Téléfoot sur TF1 arrivant en fin de droits) ou de certains matches de la Coupe du monde de football de 2002. Le sport – incluant le magazine d’actualité Sport 6 proposé tous les dimanches soir et les retransmissions sportives – continue donc à être un genre mineur sur la chaîne. En 2000, il a représenté 0,9 % de son offre de programmes, soit 78 heures 32 minutes, mais en progression par rapport à 1999 (0,7 %). L’offre sportive de M6 privilégie les magazines de reportage consacrés aux sports mécaniques le samedi en avant-soirée (Turbo, Warning) ou aux sports de glisse le dimanche matin (Sport événement) et d’un maga- zine d’investigation de première partie de soirée, Hors stade, consacré aux coulisses du sport de compétition et proposé ponctuellement le mardi soir (5 numéros en 2000). Ces magazines de reportages de la chaîne représentent un volume horaire annuel de 159 heures 14 minutes (incluant les rediffusions). Il convient de noter que le 17 avril M6 a proposé un numéro spécial de Sport événement intitulé 100 % Adrénaline en deuxième partie de soirée, coprésenté par Peggy Bouchet, et qui était suivi d’un documentaire sur le ski extrême au Cachemire. A noter également qu’à l’occasion du Mondial de l’automobile, M6 a proposé pas moins de trois numéros spéciaux de Turbo le samedi et de courts modules du lundi au vendredi à 19h50 et a saisi cette opportunité pour lancer parallèlement le site Internet turbo.fr consacré à l’univers automobile.

. Canal+

Élément essentiel de l’offre de Canal+, le sport a occupé une place plus importante en 2000 qu’en 1999. L’ensemble des émissions sportives a en effet atteint 1 269 heures (3), soit un volume légèrement supérieur (36 heures) à celui de l’année précédente. Cette augmentation doit néanmoins être relativisée dans la mesure où 2000, comme toutes les années paires, était plus riche en événements majeurs et que Canal+ a finale- ment décidé d’assurer la retransmission des principales épreuves lors des Jeux olympiques de Sydney pour un volume de 133 heures. Le reste de la grille sportive de Canal+ est demeuré conforme à la politique habituelle de la chaîne. Le foot- ball, avec la retransmission régulière de deux rencontres du championnat de France de 1re division et des matches de Coupe d’Europe des clubs et de quelques championnats étrangers (Italie, Angleterre), y occupe toujours la place prépondérante. Avec 402 heures, celui-ci progresse encore par rapport aux années analogues, comme 1996. Avec les rencontres du championnat de France le samedi, le rugby s’est installé comme le second rendez-vous régulier, les autres sports collectifs fournissant également une part importante de l’offre. Le football et le basket américains, le hockey sur glace, la boxe, le golf et désormais la pétanque continuent de former l’offre spécifique destinée à des « niches » d’abonnés.

(1) Pour une plus grande justesse, les retransmissions de catch, soit 70 heures, relevant davantage du spectacle que du sport, ont été soustraites du total qui apparaît dans l’analyse structurale.

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