Le Triangle Québec-Ottawa-Paris. Récit D'un Ancien Ambassadeur
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Gilles Duguay Le triangle QUÉBEC - O T TAWA - PARIS Récit d’un ancien ambassadeur canadien S e p t e n t r i o n Extrait de la publication Extrait de la publication Le Triangle québec-ottawa-paris Extrait de la publication Gilles Duguay Le Triangle québec-ottawa-paris Récit d’un ancien ambassadeur canadien septentrion Extrait de la publication Pour effectuer une recherche libre par mot-clé à l’intérieur de cet ouvrage, rendez-vous sur notre site Internet au www.septentrion.qc.ca Les éditions du Septentrion remercient le Conseil des Arts du Canada et la Société de dévelop- pement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) pour le soutien accordé à leur pro- gramme d’édition, ainsi que le gouvernement du Québec pour son Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres. Nous reconnaissons éga lement l’aide financière du gou- vernement du Canada par l’entremise du Pro gramme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition. Illustration de la couverture : Portrait du général de Gaulle par Josette Hebert Coëffin, collection de l’honorable Serge Joyal. Chargés de projet : Denis Vaugeois et Gilles Herman Révision : Solange Deschênes et Julien-Bernard Chabot Corrections d’épreuves : Marie-Michèle Rheault Mise en pages : Folio infographie Maquette de la couverture : Pierre-Louis Cauchon Si vous désirez être tenu au courant des publications des ÉdiTions DU SepTenTrion vous pouvez nous écrire par courrier, par courriel à [email protected], par télécopieur au 418 527-4978 ou consulter notre catalogue sur Internet : www.septentrion.qc.ca © Les éditions du Septentrion Diffusion au Canada : 1300, av. Maguire Diffusion Dimedia Québec (Québec) 539, boul. Lebeau G1T 1Z3 Saint-Laurent (Québec) H4N 1S2 Dépôt légal : Bibliothèque et Archives Ventes en Europe : nationales du Québec, 2010 Distribution du Nouveau Monde ISBN papier : 978-2-89448-627-6 30, rue Gay-Lussac ISBN PDF : 978-2-89664-589-3 75005 Paris Membre de l’Association nationale des éditeurs de livres Mot de l’éditeur e ses nombreux et longs séjours parisiens, Gilles Duguay a ramené l’esprit critique et une exceptionnelle connaissance de la politiqueD française. Il est volontiers indiscret, mais toujours généreux. Il ne dit jamais tout, mais juste assez pour faire comprendre qu’il sait. Et il en sait beaucoup. Il bat quatre as avec le début de son chapitre 21 qui restera énigmatique pour plusieurs. Il existe plusieurs Gilles Duguay, mais avant tout il y a le diplomate. Celui qui suggère, insinue; celui qui vous inonde de compliments pour mieux vous coincer. Il aime bien camper les acteurs de la scène politique ou diplomatique. Il le fait avec brio, parfois même avec emphase. Il voue une grande admiration aux ambassadeurs canadiens qui se sont succédé à Paris : Vanier, Désy, Dupuy (père et fils), Léger, etc. Lucien Bouchard a même droit à un traitement de faveur. Il aime raconter, et encore davantage ce qu’il a vu, ce qu’il a vécu. Il est conscient d’être partial et partiel. Il affirme allègrement, mais il n’impose pas son point de vue. Il semble nous dire : si ça ne vous convient pas, il vous appartient de réagir. Duguay a écrit plusieurs livres en un. Il joue d’abord l’historien auto- didacte puis il se fait chroniqueur enthousiaste et mémorialiste engagé. Tout au long de sa fresque, il évolue, se nuance parfois. Après avoir défendu bec et ongle la souveraineté internationale du Canada, il vient tout près de se rallier à la formule de Jean Charest, l’actuel premier ministre québécois : compétent ici, compétent ailleurs. La diplomatie est faite de détails. Le ridicule n’est jamais loin. Toutes ces chicanes en surprendront plusieurs. À cet égard, le titre est fort bien choisi. Le Triangle, voilà le mot qui résume ce ménage à trois et qui revient constamment. En confiant son manuscrit aux éditions du Septentrion, Gilles Duguay savait bien qu’il aurait droit à une lecture particulièrement intéressée. Denis Vaugeois s’est tout de suite porté volontaire comme chargé de Extrait de la publication 8 Le Triangle québec-ottawa-paris projet. « Pendant des années, ma carrière a croisé celle de Gilles Duguay. Depuis mon premier mandat franco-québécois en 1968, ma participation à l’Agence de coopération, mon mandat en relations internationales jusqu’à ce projet Champlain qu’il nous a confié en 2001 et qui a donné Champlain. La naissance de l’Amérique française, ouvrage qui a permis de souligner les 400 ans de l’Acadie ». L’auteur est un fédéraliste convaincu. Au public de juger. L’éditeur a fait son travail; il a respecté les opinions de l’auteur. La tentation était pourtant parfois grande d’intervenir, de répliquer, de nuancer, du moins quand il s’agit des relations triangulaires Québec-Ottawa-Paris. Par ailleurs, il faut souligner que l’auteur, à partir du contentieux juridique, livre un survol absolument passionnant de la vie politique française et canadienne. S’il subsiste une lacune, me signale Denis Vaugeois, c’est de ne pas avoir insisté assez sur les contenus de la coopération, particulièrement entre le Québec et la France. À son avis, la révolution tranquille a été nourrie des échanges franco-québécois intervenus dans tous les domaines. Jusqu’à présent, on les a gravement sous-estimés. Tandis que les ambitions québécoises étaient raillées, voire carrément caricaturées, par certains, Duguay est plus subtil. De sa plume alerte, il souligne les mérites des uns et des autres, avec un petit faible pour la partie fédéraliste. Cœur sensible, s’abstenir. Les autres ne s’ennuieront pas un instant. Gilles Herman Avertissement ’ai été éduqué en France, au coin des avenues Van Horne et Dollard, à Outremont, au cœur de Montréal. J Le matin et le soir, j’étais un jeune Québécois, mais pendant toute la journée je vivais en Gaule romaine, dans la France de Charlemagne et des rois capétiens, Valois et Bourbon, avant de connaître la Révolution de 1789 et les cinq Républiques qui ont soit précédé le Second Empire de Napoléon III, soit suivi la défaite de 1870. Je connaissais le Gabon, Brazzaville, le Limousin, la vallée de la Loire et surtout Paris. Un peu moins, l’Abitibi, le Lac-Saint-Jean, Trois-Rivières ou Québec. On m’ap- pelait « monsieur Duguet », alors que dehors, sous la neige, mon nom était Duguay. Un de nos professeurs de mathématiques s’appelait Valéry Giscard d’Estaing. Au début des années 1950, le président Vincent Auriol visitait le Canada, Montréal et notre collège ! Dehors, c’était Maurice Richard qui vivait dans ma paroisse, ou Maurice Duplessis qui dirigeait les destinées d’un Québec que nous avions hâte de quitter, pour découvrir la complexité et la beauté d’un univers qu’un journaliste-vedette, René Lévesque, avait mis dans notre point de mire ! Guide au pavillon canadien de l’Exposition universelle de Bruxelles en 1958, je pus découvrir la France en mobylette et être présent, en sep- tembre, place de la République, lors du lancement officiel de la Cinquième République, journée mémorable au cours de laquelle le célèbre écrivain André Malraux prononça un grand discours pour présenter le nouveau président, Charles de Gaulle, qui avait déjà sauvé la France en 1940, en se retirant à Londres et à Alger, avant de participer à la victoire finale des Alliés, en mai 1945. Tout ce qui concernait la France et sa culture m’intéressait. Le hasard permit aussi que j’assiste en octobre 1961, alors que j’étudiais à Oxford, à l’inauguration de la Maison du Québec à Paris, lorsque Charles de 10 Le Triangle québec-ottawa-paris Gaulle réserva un accueil exceptionnel, digne d’un chef d’État, au pre- mier ministre québécois Jean Lesage, accompagné, entre autres, par René Lévesque et Paul Gérin-Lajoie. En 1967, après avoir vécu comme universitaire au Congo et au Rwanda, où le recteur de l’Université nationale, le révérend père domi- nicain Georges-Henri Lévesque, m’avait honoré de sa confiance et de son amitié pendant trois ans avant de me suggérer de devenir diplomate, je fus recruté par le ministère canadien des Affaires extérieures. J’arrivai à Ottawa quelques semaines après le « Vive le Québec libre » lancé par le président de Gaulle au balcon de l’hôtel de ville de Montréal. Ma carrière diplomatique commençait. Je ne suis donc pas un historien et mon livre est plutôt une chronique des quatre siècles qui verront le principe de souveraineté constamment évoluer, en ce qui a trait au territoire du Québec d’aujourd’hui : colonie de la France pendant un siècle et demi ; colonie de la Grande-Bretagne de 1763 à 1867 ; dominion intégré dans l’empire britannique jusqu’en 1931, le Canada et le Québec changeront constamment de statut. L’histoire diplomatique de ces trois siècles et demi, d’un point de vue francophone, n’avait jamais été présentée comme un tout organique, en perpétuelle mutation. C’est le premier objectif que j’espère avoir atteint avec l’ouvrage que j’offre dorénavant à mes lecteurs. J’ai mis de longues années à le préparer, de longs mois à l’enseigner et à l’écrire. Lorsque, soit en Afrique, soit au Canada, soit surtout à Paris où j’ai été nommé à trois reprises, je suis devenu témoin direct et même acteur dans certains développements diplomatiques, mon but a été d’être impar- tial, de prendre du recul, d’essayer de comprendre et même d’accepter que d’autres, qui ne partagent pas ma vision fédéraliste du déroulement des 50 dernières années des relations entre le Canada, la France et le Québec, aient consenti autant de passion et d’efforts pour faire émerger le Québec sur la scène internationale.