Gilles Duguay

Le triangle q u é b e c - o t tawa - pa r i s Récit d’un ancien ambassadeur canadien

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Le Triangle québec-ottawa-paris Récit d’un ancien ambassadeur canadien

septentrion

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Les éditions du Septentrion remercient le Conseil des Arts du Canada et la Société de dévelop­ pement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) pour le soutien accordé à leur pro- gramme d’édition, ainsi que le gouvernement du Québec pour son Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres. Nous reconnaissons éga­lement l’aide financière du gou- vernement du Canada par l’entremise du Pro­gramme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.

Illustration de la couverture : Portrait du général de Gaulle par Josette Hebert Coëffin, ­collection de l’honorable Serge Joyal. Chargés de projet : Denis Vaugeois et Gilles Herman Révision : Solange Deschênes et Julien-Bernard Chabot Corrections d’épreuves : Marie-Michèle Rheault Mise en pages : Folio infographie Maquette de la couverture : Pierre-Louis Cauchon

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Membre de l’Association nationale des éditeurs de livres Mot de l’éditeur

e ses nombreux et longs séjours parisiens, Gilles Duguay a ramené l’esprit critique et une exceptionnelle connaissance de la politiqueD française. Il est volontiers indiscret, mais toujours généreux. Il ne dit jamais tout, mais juste assez pour faire comprendre qu’il sait. Et il en sait beaucoup. Il bat quatre as avec le début de son chapitre 21 qui restera énigmatique pour plusieurs. Il existe plusieurs Gilles Duguay, mais avant tout il y a le diplomate. Celui qui suggère, insinue; celui qui vous inonde de compliments pour mieux vous coincer. Il aime bien camper les acteurs de la scène politique ou diplomatique. Il le fait avec brio, parfois même avec emphase. Il voue une grande admiration aux ambassadeurs canadiens qui se sont succédé à Paris : Vanier, Désy, Dupuy (père et fils), Léger, etc. Lucien Bouchard a même droit à un traitement de faveur. Il aime raconter, et encore davantage ce qu’il a vu, ce qu’il a vécu. Il est conscient d’être partial et partiel. Il affirme allègrement, mais il n’impose pas son point de vue. Il semble nous dire : si ça ne vous convient pas, il vous appartient de réagir. Duguay a écrit plusieurs livres en un. Il joue d’abord l’historien auto- didacte puis il se fait chroniqueur enthousiaste et mémorialiste engagé. Tout au long de sa fresque, il évolue, se nuance parfois. Après avoir défendu bec et ongle la souveraineté internationale du Canada, il vient tout près de se rallier à la formule de Jean Charest, l’actuel premier ministre québécois : compétent ici, compétent ailleurs. La diplomatie est faite de détails. Le ridicule n’est jamais loin. Toutes ces chicanes en surprendront plusieurs. À cet égard, le titre est fort bien choisi. Le Triangle, voilà le mot qui résume ce ménage à trois et qui revient constamment. En confiant son manuscrit aux éditions du Septentrion, Gilles Duguay savait bien qu’il aurait droit à une lecture particulièrement intéressée. Denis Vaugeois s’est tout de suite porté volontaire comme chargé de

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projet. « Pendant des années, ma carrière a croisé celle de Gilles Duguay. Depuis mon premier mandat franco-québécois en 1968, ma participation à l’Agence de coopération, mon mandat en relations internationales jusqu’à ce projet Champlain qu’il nous a confié en 2001 et qui a donné Champlain. La naissance de l’Amérique française, ouvrage qui a permis de souligner les 400 ans de l’Acadie ». L’auteur est un fédéraliste convaincu. Au public de juger. L’éditeur a fait son travail; il a respecté les opinions de l’auteur. La tentation était pourtant parfois grande d’intervenir, de répliquer, de nuancer, du moins quand il s’agit des relations triangulaires Québec-Ottawa-Paris. Par ailleurs, il faut souligner que l’auteur, à partir du contentieux juridique, livre un survol absolument passionnant de la vie politique française et canadienne. S’il subsiste une lacune, me signale Denis Vaugeois, c’est de ne pas avoir insisté assez sur les contenus de la coopération, particulièrement entre le Québec et la . À son avis, la révolution tranquille a été nourrie des échanges franco-québécois intervenus dans tous les domaines. Jusqu’à présent, on les a gravement sous-estimés. Tandis que les ambitions québécoises étaient raillées, voire carrément caricaturées, par certains, Duguay est plus subtil. De sa plume alerte, il souligne les mérites des uns et des autres, avec un petit faible pour la partie fédéraliste. Cœur sensible, s’abstenir. Les autres ne s’ennuieront pas un instant.

Gilles Herman Avertissement

’ai été éduqué en France, au coin des avenues Van Horne et Dollard, à Outremont, au cœur de Montréal. J Le matin et le soir, j’étais un jeune Québécois, mais pendant toute la journée je vivais en Gaule romaine, dans la France de Charlemagne et des rois capétiens, Valois et Bourbon, avant de connaître la Révolution de 1789 et les cinq Républiques qui ont soit précédé le Second Empire de Napoléon III, soit suivi la défaite de 1870. Je connaissais le Gabon, Brazzaville, le Limousin, la vallée de la Loire et surtout Paris. Un peu moins, l’Abitibi, le Lac-Saint-Jean, Trois-Rivières ou Québec. On m’ap- pelait « monsieur Duguet », alors que dehors, sous la neige, mon nom était Duguay. Un de nos professeurs de mathématiques s’appelait Valéry Giscard d’Estaing. Au début des années 1950, le président Vincent Auriol visitait le Canada, Montréal et notre collège ! Dehors, c’était Maurice Richard qui vivait dans ma paroisse, ou Maurice Duplessis qui dirigeait les destinées d’un Québec que nous avions hâte de quitter, pour découvrir la complexité et la beauté d’un univers qu’un journaliste-vedette, René Lévesque, avait mis dans notre point de mire ! Guide au pavillon canadien de l’Exposition universelle de Bruxelles en 1958, je pus découvrir la France en mobylette et être présent, en sep- tembre, place de la République, lors du lancement officiel de la Cinquième République, journée mémorable au cours de laquelle le célèbre écrivain André Malraux prononça un grand discours pour présenter le nouveau président, Charles de Gaulle, qui avait déjà sauvé la France en 1940, en se retirant à Londres et à Alger, avant de participer à la victoire finale des Alliés, en mai 1945. Tout ce qui concernait la France et sa culture m’intéressait. Le hasard permit aussi que j’assiste en octobre 1961, alors que j’étudiais à Oxford, à l’inauguration de la Maison du Québec à Paris, lorsque Charles de 10 Le Triangle québec-ottawa-paris

Gaulle réserva un accueil exceptionnel, digne d’un chef d’État, au pre- mier ministre québécois Jean Lesage, accompagné, entre autres, par René Lévesque et Paul Gérin-Lajoie. En 1967, après avoir vécu comme universitaire au Congo et au Rwanda, où le recteur de l’Université nationale, le révérend père domi- nicain Georges-Henri Lévesque, m’avait honoré de sa confiance et de son amitié pendant trois ans avant de me suggérer de devenir diplomate, je fus recruté par le ministère canadien des Affaires extérieures. J’arrivai à Ottawa quelques semaines après le « Vive le Québec libre » lancé par le président de Gaulle au balcon de l’hôtel de ville de Montréal. Ma carrière diplomatique commençait. Je ne suis donc pas un historien et mon livre est plutôt une chronique des quatre siècles qui verront le principe de souveraineté constamment évoluer, en ce qui a trait au territoire du Québec d’aujourd’hui : colonie de la France pendant un siècle et demi ; colonie de la Grande-Bretagne de 1763 à 1867 ; dominion intégré dans l’empire britannique jusqu’en 1931, le Canada et le Québec changeront constamment de statut. L’histoire diplomatique de ces trois siècles et demi, d’un point de vue francophone, n’avait jamais été présentée comme un tout organique, en perpétuelle mutation. C’est le premier objectif que j’espère avoir atteint avec l’ouvrage que j’offre dorénavant à mes lecteurs. J’ai mis de longues années à le préparer, de longs mois à l’enseigner et à l’écrire. Lorsque, soit en Afrique, soit au Canada, soit surtout à Paris où j’ai été nommé à trois reprises, je suis devenu témoin direct et même acteur dans certains développements diplomatiques, mon but a été d’être impar- tial, de prendre du recul, d’essayer de comprendre et même d’accepter que d’autres, qui ne partagent pas ma vision fédéraliste du déroulement des 50 dernières années des relations entre le Canada, la France et le Québec, aient consenti autant de passion et d’efforts pour faire émerger le Québec sur la scène internationale. En effet, ma thèse centrale est que le Québec a réussi, grâce notam- ment aux divers gouvernements français qui ont suivi Charles de Gaulle, à se définir et à se présenter à la face du monde, de façon sincère, ima- ginative et démocratique, sans pour autant mettre en cause l’unité canadienne. Je consacre donc de nombreuses pages à expliquer comment le gou- vernement fédéral, sous Pierre Elliot Trudeau, Brian Mulroney, Jean Chrétien, Paul Martin fils et Stephen Harper, a réagi aux initiatives franco-québécoises, en s’adaptant le mieux possible aux circonstances. avertissement 11

Cela a conduit le Canada à devenir un pays bilingue et un des piliers de la francophonie internationale, transformation radicale de son identité sur les plans national et international. Finalement, j’ai pris la liberté, dans le dernier chapitre, d’offrir quel- ques points de vue personnels de ce que pourrait devenir la politique étrangère du triangle Paris-Ottawa-Québec, au cours des prochaines années, notamment à l’égard de cette intéressante organisation interna- tionale qu’est devenue la francophonie. S’il est vrai que Georges Pompidou a affirmé un jour que la France avait inventé la francophonie pour le Québec, force est de constater que la fran- cophonie a également transformé la personnalité canadienne et que, sur- tout, elle est devenue une voie royale du développement et de la solidarité, pour un très grand nombre de pays, sur tous les continents. C’est à la France, au Canada et au Québec qu’il appartient dorénavant de faire éclater le triangle de leurs relations pour élargir le vaste cercle du dialogue et du métissage des cultures, pour faire surgir une culture francophone. C’est le rendez-vous souhaité par le grand poète martiniquais ami de Léopold Senghor, Aimé Césaire, « du donner et du recevoir ». Gilles Duguay Ancien ambassadeur du Canada Extrait de la publication À ma femme Cristina Duguay qui m’aide à vivre.

En hommage au révérend père Georges-Henri Lévesque, Lucien Bouchard, ambassadeur du Canada et premier ministre du Québec, Paul Desmarais, président du conseil de Power Corporation, l’ambassadeur Michel Gauvin, héros de guerre, l’ambassadeur Robert Fowler et l’ambassadeur Louis Guay, qui ont risqué leur vie pour le Canada en Afrique.

Extrait de la publication

Introduction

e Québec d’aujourd’hui formait le cœur de la Nouvelle-France, qui s’étendait de l’Acadie jusqu’aux Grands Lacs, au Mississippi et àL La Nouvelle-Orléans. Fondé par la France, il est bientôt une terre où s’installent des habitants qui ne se voient plus comme des métropolitains désireux de retourner en France. Quoiqu’assujettis aux rois qui se suc- cèdent à Paris, à Fontainebleau ou à Versailles, ils se définissent comme Canadiens, plus tard comme Canadiens français et enfin, depuis des décennies, comme Québécois. Puisque la devise du Québec est « Je me souviens », rappelons-nous cet admirable cheminement historique qui conduit à la nation québécoise, toujours en route vers son destin. François Ier, un Valois, donne son appui et son soutien à un marin de Saint-Malo, Jacques Cartier, pour qu’il puisse, en 1534, prendre offi- ciellement possession au nom de la France d’un vaste territoire nord- américain, à Gaspé, afin de s’opposer au partage du monde auquel l’Espagne et le Portugal prétendaient, exclusivement. Ces voyages explo- ratoires ne suscitent pas toutefois un effort de colonisation, au moment où l’Espagne s’installe résolument en Amérique centrale, dans les Caraïbes et en Amérique du Sud. Henri IV, un Bourbon, accorde, en 1603, puis de 1604 à 1607 et enfin en 1608, le privilège à Pierre Dugua de Mons, aidé par Samuel de Champlain, d’explorer ces contrées et d’installer des colons à l’île Sainte- Croix, à Port-Royal et surtout à Québec, à compter du 3 juillet 1608, en retour du droit exclusif aux pelleteries et à la pêche, dans ce vaste terri- toire qui commence à être connu comme la Nouvelle-France. Henri de Navarre ayant été assassiné en 1610, la régence de Marie de Médicis maintient, dans l’ensemble, cette politique. Louis XIII, s’appuyant sur son principal conseiller, le cardinal de Richelieu, aide Champlain jusqu’à sa mort à Québec, en décembre 1635, à fonder la Nouvelle-France. Les communautés religieuses s’y ins- tallent ; la Compagnie des Cent-Associés exploite le commerce naissant ;

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des explorateurs et interprètes découvrent les territoires amérindiens ; des affrontements ont lieu avec les colonies de la Nouvelle-Angleterre, ou encore avec des Anglais comme les frères Kirke ; une population d’à peine quelques centaines de personnes s’enracine dans cette terre qui n’est pas encore une véritable colonie. Louis XIV, futur Roi-Soleil, prend le relais de la fragile Communauté des habitants, de la Compagnie des Cent-Associés et de la Compagnie des Indes occidentales, pour faire de la Nouvelle-France, en 1663, une colonie royale, lui conférant ainsi les droits et privilèges d’une province française. Pendant presque 50 ans, avec des hauts et des bas causés par les guerres en Europe, le Canada se peuple, se développe et s’établit définiti- vement en terre américaine. Louis XIV est ainsi le vrai créateur d’une entité géopolitique qui est devenue, de nos jours, l’État du Québec. Louis XV, Bourbon et arrière-petits-fils de Louis XIV, aurait sans doute pu devenir le souverain qui, grâce à des renforts importants et une vision éclairée de l’avenir, aurait développé puissamment la Nouvelle- France. Cette colonie aurait pu atteindre un niveau de puissance démo- graphique, militaire et économique qui lui aurait permis d’affronter la concurrence, la compétition et l’opposition militaire soutenue de la Grande-Bretagne et de ses Treize Colonies nord-américaines. Hélas, le traité d’Utrecht, dès 1713, a privé la France de l’Acadie et de la possibilité de s’installer à Halifax plutôt qu’à Louisbourg. Le même traité a confié la tutelle de la confédération iroquoise à l’Angleterre, ce qui ouvrait une zone de conflits dangereux au centre et à l’ouest du continent. Enfin, la flotte française est mortellement affaiblie, en comparaison des escadres anglo-hollandaises. Ce traité funeste portait secrètement la semence des carences à venir et d’une mort annoncée. Louis XV régnera en souverain de droit divin que ses propres élites critiqueront, jusqu’en 1774, c’est-à-dire pendant une grande partie du XVIIIe siècle, au cours duquel l’Angleterre deviendra la première puissance mondiale. Un homme seul, quels que soient ses qualités et ses défauts, ne peut être tenu responsable d’un phénomène aussi vaste, aussi complexe que l’abandon d’un continent. L’Europe s’est transformée, avec l’arrivée de nouvelles puissances comme la Russie et la Prusse. L’Angleterre s’est propulsée vigoureusement, grâce à un système parlementaire et financier dynamique, à l’assaut des mers et du commerce international. La France, que sa forte démographie et ses capacités dans tous les domaines avaient placée au premier rang des nations, éparpille ses forces dans d’inutiles guerres dynastiques en Europe et ne consolide pas ses premières et pré- cieuses percées en Amérique, aux Antilles et en Asie.

Extrait de la publication introduction 17

Bien plus, la population française n’émigre pas. À peine 10 000 Français partent pour le Canada de 1690 à 1755. Beaucoup d’engagés reviennent en métropole après trois années au Canada. Les marchands et les entrepre- neurs favorisent le genre de commerce qui rapporte beaucoup et vite : sucre, fourrure et, hélas, traite des esclaves. Les élites recherchent honneurs, distinctions, privilèges, souvent illicites et dissimulés. Louis XV est sincère, travailleur, cultivé et capable de régner. Mais il a de grandes faiblesses, dont l’incapacité à s’entourer de grands conseillers ; il souffre d’une excep- tionnelle facilité à se laisser séduire par de nombreuses conquêtes fémi- nines, dont l’influence sera néfaste, surtout dans le cas de la marquise de Pompadour, pendant une longue période qui durera de 1744 à la mort de celle-ci en avril 1764, une année après le traité de Paris qui consacre le déclin planétaire de la France. Louis XV, contrairement à la légende, s’est beaucoup intéressé au Canada : il a poursuivi les efforts de Louis XIV et du régent, le duc d’Orléans, pour bâtir la forteresse de Louisbourg ; il a voulu et espéré que la Louisiane et sa capitale, La Nouvelle-Orléans, deviennent un lieu de forte implantation française dans le golfe du Mexique. Chaque année il a envoyé des renforts, des flottes entières parfois, comme celle du duc d’Anville, en espérant que cette aide, quoique par- cimonieuse, suffirait. Il a signé lui-même les multiples nominations des gouverneurs, intendants et commandants. Il a voulu que les explorations vers les Rocheuses et le Pacifique soient poursuivies. La volonté était présente, mais les moyens ne furent pas au rendez-vous. Malheureusement, après la mort du cardinal Fleury et à compter de sa décision d’être son propre premier ministre en 1743, Louis XV n’eut pas la chance de disposer d’un Richelieu ou, comme en Angleterre, d’un William Pitt, c’est-à-dire d’un ou de plusieurs hommes supérieurs sus- ceptibles de rallier le royaume à de justes causes, pour lui préparer un avenir meilleur. Bien plus, Louis XV, comme son aïeul, a été presque constamment en guerre, appauvrissant son pays, s’attirant les critiques des classes supérieures et se montrant impuissant à protéger ses colonies. C’est le système monarchique, en définitive, qui a conduit au lent déclin d’un pays si peuplé, si puissant, si admiré et si respecté. La Nouvelle-France a été le lointain miroir de ce naufrage, d’autant plus qu’elle constituait une des frontières de l’affrontement avec la puis- sance ascendante, l’Angleterre. À la réflexion, ce sont les futurs Québécois qui ont décidé, en sep- tembre 1759, quelques jours après la mort de Montcalm, de capituler, de

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s’en remettre au Régime britannique. La colonie survivait avec une mon- naie de carton, qui perdait de sa valeur ; Bigot et ses acolytes l’avaient exploitée de façon scandaleuse. La Nouvelle-France était en guerre depuis presque une décennie, sans recevoir les renforts nécessaires à son développement ou simplement à sa survie. Après la défaite des plaines d’Abraham, c’était, d’une certaine façon, la population de la Nouvelle-France qui disait non à la poursuite d’une guerre sans issue pour elle. Si la France avait vraiment voulu récupérer Québec, c’est par sa diplomatie, par ses actions, par sa conviction que cette colonie lui était indispensable ou précieuse qu’elle l’aurait prouvé. La réponse est connue : avec le traité de Paris, l’Angleterre cédera la Guadeloupe et gardera la « Province of » que Paris abandonne. C’est Paris qui en décide ainsi. La France choisit une île à sucre plutôt que l’Amérique française ! En septembre 1759, les futurs Québécois comprennent peut-être que, pour survivre, ils ne doivent plus compter que sur eux-mêmes. C’est la « première Révolution tranquille » qui commence, comme le soulignera plus tard l’historien Marcel Trudel. La « civilisation de la Nouvelle-France », telle qu’elle a été décrite par un autre grand historien, Guy Frégault, s’éteint. Le Québec se replie sur ses forces instinctives, sa volonté indomptable d’exister. On pourrait aller jusqu’à soutenir que c’est le Québec qui, le dos au mur, décida alors de se détacher de la France de Louis XV, plutôt que le contraire. En 1774, Louis le Bien-Aimé connaîtra lui aussi une fin malheureuse. Son ancêtre Louis XIV était mort de la gangrène et avait été enterré furtivement pour éviter la colère du peuple. Louis XV succombera à la petite vérole, ce qui ne permettra pas à sa dernière maîtresse, madame du Barry, de l’approcher. On l’enterrera dans la cathédrale Saint-Denis, la nuit, pour éviter des débordements populaires. Quant à son petit-fils Louis XVI, il sera décapité, en 1793, sur l’ancienne place Louis-XV, rebaptisée place de la Concorde. Après la révolution de 1789, la France des rois de droit divin n’existera plus véritablement. La Nouvelle-France deviendra, en 1791, le Bas-Canada, doté d’une assemblée législative, où les députés seront élus par un peuple qui voudra devenir, un jour, de plus en plus souverain et responsable de son destin, c’est-à-dire un État et une nation.

Extrait de la publication Chapitre 1 La souveraineté britannique au Canada (1763-1867)

Le coupable de l’abandon du Québec par la France, c’est Louis XVI !

Le traité de Paris de 1763 consacre l’abaissement de la France sur la scène internationale, perdant ses principaux territoires d’Amérique et des Indes. En outre, l’Angleterre vexe les diplomates français en inscrivant dans le traité une clause qui force Versailles à rembourser à ses anciens sujets à Québec les dépenses de soutien aux forces françaises, pendant la guerre de Sept Ans. Une proclamation royale britannique, datée de la même année, précise les droits et les obligations des « nouveaux sujets », comme on les appelle. Principale consolation, les Canadiens conservent le droit de pratiquer la religion catholique romaine, « en autant que le permettent les lois de la Grande-Bretagne ». La création d’une assemblée délibérative avait même été envisagée, mais ni les « habitants » ni le gou- vernement anglais ne croient nécessaire de l’instaurer tout de suite. Louis XV et son ministre Choiseul envoient des espions en Amé­rique, à Boston et à Philadelphie notamment, ainsi qu’à Londres, pour mieux connaître les tensions et les conflits naissant entre lesT reize Colonies et la métropole anglaise. Car les Français, désireux d’effacer la tache sur leur honneur que fut la signature du traité de Paris, ont recommencé à se doter d’une flotte et sont convaincus que les Treize Colonies vont se raidir, se révolter, peut-être même se soulever contre le Parlement de Londres, qui appesantit progressivement son contrôle sur les finances et l’administration de ses colonies. Au Canada, le nouveau gouverneur, Guy Carleton, a compris que, pour bien administrer le Québec, il aura besoin de miliciens, de magistrats et d’administrateurs canadiens. Les habitants connaissent 20 Le Triangle québec-ottawa-paris

mieux que quiconque les us et coutumes des Amérindiens, à travers le continent. Le commerce des fourrures ne peut se poursuivre sans eux. Ils ont accepté les multiples changements apportés par le Régime bri- tannique : abolition de la torture dans l’administration de la justice, mise en place du droit criminel anglais, numéraire abondant dans un territoire où la monnaie de papier n’était plus tolérable ; création de journaux imprimés, organisation de la poste, facilité des voyages en Europe via Boston, dont le port est ouvert à l’année, rémunération en espèces son- nantes pour les miliciens, tolérance religieuse, usage généralisé de la langue de communication internationale, à savoir le français ; respect et maintien du régime seigneurial ; application de la coutume de Paris ; autorisation de présenter des pétitions. L’historien Marcel Trudel aura raison de parler plus tard des effets positifs de la Conquête.

L’Acte de Québec (1774)

Le gouverneur Carleton, devant la montée subite des tensions entre Boston et Londres, comprend et fait comprendre à Londres que l’intérêt supérieur de la Grande-Bretagne est de gagner l’attachement et la loyauté des « nouveaux sujets » du Québec ; il explique qu’il serait sage que le gouvernement britannique accepte les propositions formulées par l’élite canadienne, que rejette la minorité anglo-protestante de Montréal, laquelle s’aligne de plus en plus sur les Treize Colonies du sud. Carleton se déplacera lui-même en Angleterre pour faire valoir son point de vue et le Parlement anglais acceptera, le 22 juin 1774, de promulguer l’Acte de Québec qui, en remplaçant la Proclamation royale de 1763, devient immédiatement la nouvelle constitution de la province de Québec, à la grande satisfaction du clergé, des seigneurs et de la majorité de la popu- lation canadienne. Pour beaucoup, l’Acte de Québec représente une sorte de neutralisation du traité de Paris, signé onze ans plus tôt. L’Angleterre, à compter du traité de Paris de 1763, éprouve de plus en plus de difficultés à maintenir sa place au-dessus de ses colonies améri- caines, lesquelles veulent être traitées d’égal à égal, et qui pourraient refuser de payer taxes et impôts à Londres, si elles ne peuvent décider d’elles-mêmes l’usage de ces prélèvements. Pas d’impôt sans droit de parole ou, en anglais, « no taxation without representation », devient le cri de ralliement de ceux qui, sans demander l’indépendance, veulent un nouveau statut, plus autonome. Le bras de fer est commencé entre l’Angleterre et l’Amérique du Nord britannique. Table des matières

Mot de l’éditeur 7 Avertissement 9 Introduction 15 Chapitre 1 La souveraineté britannique au Canada (1763-1867) 19 Le coupable de l’abandon du Québec par la France, c’est Louis XVI ! 19 L’Acte de Québec (1774) 20 Les Américains font appel aux Canadiens 21 Les Américains s’emparent de Montréal, mais échouent devant Québec (1775) 22 La France appuie secrètement la cause américaine 23 Bonaparte et l’Amérique française 28 Chapitre 2 Julie Fabre-Bossange, première « déléguée générale du Québec », amie des romantiques québécois en France 30 Julie et Hector 30 Amable Berthelot, premier Québécois amoureux de Paris 32 Les romantiques québécois à Paris à l’époque de Chateaubriand, Alfred de Musset et Victor Hugo 36 Un « enfant du siècle » québécois, Isidore Bédard 40 Alexis de Toqueville au Canada 42 François-Xavier Garneau 43 Naissance d’Hector Fabre 44 Chapitre 3 Louis-Joseph Papineau, réfugié politique en France (1839-1845) 47 Arrivée en France 47 Carrière politique 48 Les archives de la Nouvelle-France : premier programme culturel France-Canada 54 Papineau et la France 55 Chapitre 4 Napoléon III et les « retrouvailles » franco-canadiennes 57 Julie Bossange revient à Montréal 57 Joseph-Charles Taché à Paris : 1855 61 Visite de La Capricieuse 66 Un premier consul de France à Québec 71 Chapitre 5 Les « retrouvailles » réussissent (1860-1882) 74 Octave Crémazie se réfugie à Paris 78 Une première vedette québécoise à Paris : Emma Lajeunesse 83 Trois premiers ministres québécois ont une relation unique avec la France 85 Adolphe Chapleau écrit une page d’histoire 86 Chapitre 6 Hector Fabre : l’homme et l’œuvre (1834-1910) 94 Le plus Parisien des Québécois 101 Le journal Paris-Canada 104 Le Canada est à la mode 106 Visite du curé Labelle 106 Notoriété de Fabre 108 Honoré Mercier à Paris 110 Sir Wilfrid Laurier à Paris 113 La France et le Canada au début du xxe siècle 115 La gloire d’Hector Fabre 130 Chapitre 7 Philippe Roy, du Far West à Paris (1911-1928) 132 Le successeur de Fabre 132 Robert Borden et Philippe Roy 136 La Première Guerre mondiale : le Canada et la France 139 La crise de la conscription 142 Robert Borden en France 143 L’entre-deux-guerres : la France et le Canada établissent des relations diplomatiques 145 Ernest Lapointe entre en scène 148 Le premier diplomate canadien en France, le ministre Philippe Roy (1928-1938) 151 Richard Bennett, premier ministre 155 Chapitre 8 Georges P. Vanier, le guerrier-diplomate. D’une guerre à l’autre (1888-1946) 161 Un soldat tombe 161 163 Une semaine dramatique 179 Chapitre 9 Charles de Gaulle et Georges Vanier. Histoire d’une amitié 184 Londres, 1940 185 Ottawa, 1941 187 Alger, 1943 192 Paris libéré, 1944 196 Vanier et l’après-guerre 201 La Quatrième République 202 Vincent Auriol au Canada 206 Départ des Vanier 209 Chapitre 10 Jean Désy, ambassadeur à Paris. Fin de la Quatrième République et retour de Charles de Gaulle (1954-1958) 211 Le premier diplomate professionnel canadien, Jean Désy 211 Bruxelles 213 Le Brésil 214 Paris en 1954 216 Représenter le Québec en France ? 221 Gouverneur général ? 222 Jean Désy, symbole d’une nouvelle époque 223 Chapitre 11 Pierre Dupuy, la France et la Révolution tranquille : la fin de la relation traditionnelle France-Canada (1958-1964) 226 Pierre Dupuy, l’homme 226 Pierre Dupuy, ambassadeur du Canada auprès de Charles de Gaulle 228 Mission de Jules Léger auprès de Charles de Gaulle 236 Chapitre 12 1965, l’année des premiers affrontements triangulaires : Jean Chapdelaine et Jules Léger 240 Marcel Cadieux, le stratège fédéraliste 240 L’entente franco-québécoise sur l’éducation 243 Jean Chapdelaine entre en scène 245 Le lobby québécois en France 247 Chapitre 13 Daniel Johnson invite le général de Gaulle au Québec (1966) 259 Daniel Johnson 260 Daniel Johnson à Paris 267 Chapitre 14 Juillet 1967 : Charles de Gaulle et « Vive le Québec libre » 272 Charles de Gaulle 272 « Vive le Québec libre » 275 Alain Peyrefitte au Québec 283 Novembre 1967 : de Gaulle contredit Johnson 289 Chapitre 15 L’affaire de Libreville et l’affrontement ouvert entre Charles de Gaulle et Pierre Elliott Trudeau (1968) 293 Les Acadiens à Paris 294 Le task force à Ottawa 295 La mission Chevrier 298 Libreville, février 1968 299 La trudeaumanie 303 Mai 1968 en France 308 Mort de Daniel Johnson 312 Jules Léger, son œuvre et son rôle 314 Paul Beaulieu, dernier interlocuteur canadien de Charles de Gaulle 315 La mission Martin-de Goumois 319 Chapitre 16 La « guerre diplomatique » continue : Kinshasa en janvier et Niamey I en mars 1969 321 Jean-Guy Cardinal chez le général de Gaulle 324 Départ de Charles de Gaulle 330 L’affaire Lipkovski 332 La conférence de Paris en décembre 1969 336 Chapitre 17 La « guerre diplomatique » est terminée ; crise d’Octobre au Québec ; mort de Charles de Gaulle (1970) 341 Trudeau en vacances 341 Hamani Diori, un connaisseur des réalités canadiennes 343 Niamey II : naissance de la francophonie 345 Inauguration du Centre culturel canadien 350 La crise d’Octobre 1970 354 Charles de Gaulle devant l’histoire 356 Léo Cadieux, nouvel ambassadeur du Canada 360 Chapitre 18 Trêve au sein du triangle Paris-Ottawa-Québec (1971-1976) 364 Robert Bourassa en France 364 Devenir gouvernement participant 366 Mort de Georges Pompidou 372 Gérard Pelletier à Paris 378 Élections du Parti québécois 380 Claude Morin, ministre des Relations internationales 383 Chapitre 19 Pour le Québec, Valéry Giscard d’Estaing va plus loin que Charles de Gaulle ! 384 Alain Peyrefitte de nouveau au pouvoir 384 Louise Beaudoin, l’égérie du souverainisme 385 Voyage officiel de René Lévesque en France 388 Claude Morin en Côte d’Ivoire 391 Rôle de Léopold Sédar Senghor 397 Une délégation générale du Québec à Dakar ? 398 Une autre « affaire » à Libreville ? 400 Raymond Barre au Québec et au Canada 402 Trudeau s’en va et Joe Clark devient premier ministre 404 Le référendum de 1980 406 Le Sommet francophone sera-t-il convoqué ? 407 René Lévesque revient en France 409 François Mitterrand au pouvoir 411 La dépêche d’adieu de Gérard Pelletier 412 Chapitre 20 Le nouveau président François Mitterrand hésite entre Pierre Trudeau et René Lévesque 416 François Mitterrand 416 , nouvel ambassadeur du Canada 420 Visite de Pierre Mauroy au Canada 423 Régis Debray et la francophonie 424 Le 450e anniversaire du premier voyage de Jacques Cartier 430 Un grave incident diplomatique est évité 434 Le dernier voyage de Trudeau en France 437 L’héritage de Trudeau 440 Louise Beaudoin : portrait d’une femme exceptionnelle 447 Laurent Fabius entre en scène 449 Chapitre 21 La réconciliation France-Canada : François Mitterrand et Brian Mulroney (1984-1993) 455 Lucien Bouchard à Paris 456 Le premier Sommet francophone 462 Jeanne Sauvé à Paris 470 Michel Rocard, premier ministre à Paris 473 Jacques Parizeau et la France 473 Chapitre 22 Jacques Parizeau et sa croisade pour obtenir la reconnaissance d’un Québec indépendant 479 Le « grand jeu » 479 De Montigny Marchand 481 Louise Beaudoin présente Jacques Parizeau à son lobby parisien 482 L’affaire Claude Morin 485 Échec du référendum de Charlottetown 486 Claude Roquet, délégué général 489 Nouveau gouvernement souverainiste à Québec 496 Le cinquième voyage de Jacques Parizeau à Paris 499 Philippe Séguin, nouveau « monsieur Québec » à Paris 500 Le deuxième référendum 505 Chapitre 23 Lucien Bouchard à la difficile recherche des « conditions gagnantes » (1996-2001) 511 Le post-référendum à Ottawa 511 Jean Pelletier, ami de Jacques Chirac 512 L’affaire du timbre de Gaulle en 1997 515 Le 30e anniversaire de la visite de Charles de Gaulle 518 Le Sommet francophone de Hanoï 519 La Cour suprême se prononce 521 Trois livres remarquables 524

Extrait de la publication Mort d’Alain Peyrefitte 526 Jean Chrétien à Paris 527 Départ de Lucien Bouchard 528 Chapitre 24 Bernard Landry arrive au pouvoir pendant que Jean Chrétien s’apprête à le quitter (2001-2003) 531 Bernard Landry, premier ministre 531 Quarantième anniversaire de la délégation générale en France 532 Le « lobby » pro-québécois à Paris 535 Chapitre 25 La doctrine Jean Charest : « Nous voulons aller plus loin » (2003) 539 Jean Charest et la France 539 Paul Martin fils, premier ministre du Canada 543 Jean Charest à l’ENAP 545 L’affaire Licari 548 Intervention de la Passionaria 548 À la défense des diplomates canadiens 550 Benoît Bouchard à la défense de Wilfrid Licari 552 Stephen Harper entre en scène 553 Le Québec à l’Unesco 554 Le Québec et l’OACI à Montréal 556 Le Québec est une nation 557 Chapitre 26 De Champlain à Sarkozy : 2008, une année d’exception 559 Trois-centième anniversaire de la fondation de Québec 559 Quatre-centième anniversaire de Québec 560 Jean Charest à Paris 562 Paul Desmarais honoré par le président Sarkozy 563 Nicolas Sarkozy remet en cause l’approche « ni-ni » 566 Michaëlle Jean en France 568 Pauline Marois intervient dans le débat 569 Louise Beaudoin se manifeste à nouveau 570 Le Devoir et Christian Rioux s’impliquent à leur tour 573 La Presse réplique 573 Jean Charest revient en France 574 François Fillon en visite « alternée » 575 Nicolas Sarkozy au Québec : la tempête 576 Les souverainistes attaquent Sarkozy 578 Vue d’ensemble de l’année Champlain devenue celle de Nicolas Sarkozy 585 Chapitre 27 La politique étrangère de la nation québécoise à l’aube du xxie siècle 587 La « Province of Quebec », le Bas-Canada et le Dominion, trois inventions de Londres 587 Le Québec est une nation 588 La nouvelle diplomatie québécoise 589 Le président Sarkozy se manifeste à nouveau 590 Gilles Duceppe et Pauline Marois passent à l’attaque 591 Le chemin déjà parcouru 594 Jean Charest se démarque de ses prédécesseurs 595 Les plans d’avenir du Québec, en liaison avec Ottawa 597 Importance capitale de l’accord sur l’Unesco 597 « We are the world », le Québec interculturel 599 Chapitre 28 L’avenir de la politique étrangère du Canada à l’égard de la France et de la francophonie 601 La lettre de Gérard Pelletier 601 La politique française à l’égard du Canada, après 1970 604 L’avenir du lien Paris-Ottawa 606 Chapitre 29 La France, le Canada et le Québec peuvent-ils sauver la francophonie ? 609 La France, son empire colonial et la Communauté française 609 Le projet francophone à Niamey I et II 611 L’idée d’un sommet francophone naît 612 Le 40e anniversaire de la francophonie 613 La France et la francophonie 613 Le Canada et la francophonie 615 Le Québec et l’Afrique francophone 618 Les médias québécois sont pessimistes à l’égard de la francophonie 619 Le dilemme de l’OIF : les ressources financières 620 L’ambition francophone 622 Bibliographie critique 623

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cet ouvrage est composé en caslon pro corps 11 selon une maquette réalisée par josée lalancette et achevé d’imprimer en septembre 2010 sur les presses de l’imprimerie marquis à cap-saint-ignace, québec pour le compte de gilles herman éditeur à l’enseigne du septentrion

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