Chronique Archéologique De La Religion Grecque (Chronarg)
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Kernos Revue internationale et pluridisciplinaire de religion grecque antique 31 | 2018 Varia Chronique archéologique de la religion grecque (ChronARG) Alain Duplouy, Chatzivasiliou Despina, Valeria Tosti, Michael Fowler, Kalliopi Chatzinikolaou, Emmanuel Voutiras, Thierry Petit, Ilaria Battiloro, Massimo Osanna, Nicola Cucuzza et Alexis D’Hautcourt Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/kernos/2746 DOI : 10.4000/kernos.2746 ISSN : 2034-7871 Éditeur Centre international d'étude de la religion grecque antique Édition imprimée Date de publication : 1 décembre 2018 Pagination : 221-298 ISBN : 978-2-87562-055-2 ISSN : 0776-3824 Référence électronique Alain Duplouy, Chatzivasiliou Despina, Valeria Tosti, Michael Fowler, Kalliopi Chatzinikolaou, Emmanuel Voutiras, Thierry Petit, Ilaria Battiloro, Massimo Osanna, Nicola Cucuzza et Alexis D’Hautcourt, « Chronique archéologique de la religion grecque (ChronARG) », Kernos [En ligne], 31 | 2018, mis en ligne le 01 octobre 2020, consulté le 25 janvier 2021. URL : http:// journals.openedition.org/kernos/2746 ; DOI : https://doi.org/10.4000/kernos.2746 Ce document a été généré automatiquement le 25 janvier 2021. Kernos Chronique archéologique de la religion grecque (ChronARG) 1 Chronique archéologique de la religion grecque (ChronARG) Alain Duplouy, Chatzivasiliou Despina, Valeria Tosti, Michael Fowler, Kalliopi Chatzinikolaou, Emmanuel Voutiras, Thierry Petit, Ilaria Battiloro, Massimo Osanna, Nicola Cucuzza et Alexis D’Hautcourt [01. Athènes, Attique, Mégaride] 02. Péloponnèse (DESPINA Chatzivasiliou, ALAIN Duplouy ET VALERIA Tosti) 1 02.01 – Généralités – Dans un article de synthèse, M.B. Cosmopoulos reprend la discussion de la vieille question de la continuité cultuelle entre l’âge du Bronze et l’âge du Fer. Au lieu d’aborder le problème exclusivement en termes de survie des activités cultuelles ou du maintien de croyances religieuses, l’A. insiste sur l’importance de la mémoire de la présence humaine sur les lieux de cultes du Ier millénaire, reprenant ici le concept de « lieu de mémoire » forgé par Pierre Nora. C’est l’occasion de passer en revue les données concernant ces hautes époques pour les sanctuaires du monde grec continental et égéen (Crète et Asie mineure exclues) — non sans donner foi à certaines interprétations douteuses, notamment concernant Pylos (cf. infra 02.20). Constatant que tous les sanctuaires grecs majeurs ont été fondés sur des lieux précédemment occupés par les Mycéniens — sans pour autant que tous les sites mycéniens se soient mués en sanctuaires de l’âge du Fer —, l’A. insiste pour parler d’une continuité d’emplacement qui, sous l’influence de la mémoire sociale, aurait préservé le souvenir de l’habitat précédent tout en lui donnant une nouvelle signification sacrée. En ce sens, pour l’A., « la définition de la ‘continuité religieuse’ ne devrait pas être limitée à la continuité des croyances et des pratiques rituelles, mais être étendue de manière à inclure l’association consciente entre les sites religieux et leurs antécédents » (p. 269). Si l’existence de vestiges anciens a pu jouer un rôle dans la sacralisation de certains lieux, Kernos, 31 | 2018 Chronique archéologique de la religion grecque (ChronARG) 2 notons qu’il y a toutefois là un risque de dilution du concept lui-même et une source de possibles malentendus. M.B. COSMOPOULOS, « Lieux de mémoire mycéniens et la naissance des sanctuaires grecs », RA 62 (2016), p. 251–278. Corinthie 2 02.02 – Isthmia – École américaine d’Athènes, Université de Chicago, Université de l’Ohio – En 2011 et 2012, A. Thomsen a procédé à l’étude des figurines en terre cuite du sanctuaire archaïque, principalement des chevaux et des cavaliers datant des VIe–IVe s. L’archéologue explique l’absence de ce type d’offrande aux époques hellénistique et romaine par une particularité rituelle locale. Les figurines concentrées à l’O du temenos de Poséidon ont été interprétées comme des offrandes à Déméter, accompagnées d’une dédicace du IVe s. L’endroit est identifié avec un lieu de culte en l’honneur de la déesse nommé hiera napè au IIe s. ap. J.‑C. (IG IV 203, l. 15). E.R. GEBHARD, AD 66, B’1 (2011) [2016], p. 465 ; 67, B’1 (2012) [2017], p. 341. Cf. ChronARG [2014] 02.04. 3 – Alors que l’étude et les travaux de conservation des bains romains s’achèvent, les archéologues américains ont porté leur attention sur les structures antérieures voisines de ce complexe thermal à travers un réexamen attentif des archives des fouilles menées depuis les années 1970. Dans l’histoire millénaire du site, la construction des bains romains au IIe s. ap. J.‑C. faisait partie d’un plus vaste projet de rénovation du sanctuaire à l’époque romaine, qui a aussi effacé ou récupéré des structures plus anciennes, comme une piscine ou les murs d’une possible palestre, deux installations attendues dans un sanctuaire athlétique, ainsi qu’un portique à colonnade. Les structures ainsi identifiées au N et au S des bains romains pourraient avoir fait partie d’un vaste complexe (170–185 × 70 m), probablement un gymnase, délimité sur les quatre côtés par des édifices. L’ensemble paraît achevé vers le milieu du IIe s. ap. J.‑C., mais sa construction révèle également de probables phases classique et hellénistique. Il en résulte une image nouvelle et plus précise du sanctuaire athlétique grec, dont les vestiges ont pour l’essentiel été oblitérés par les réaménagements byzantins. J.M. FREY, T.E. GREGORY, « Old Excavations, New Interpretations: The 2008–2013 Seasons of The Ohio State University Excavations at Isthmia », Hesperia 85 (2016), p. 437–490. 4 02.03 – Corinthe – XXXVIIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – À l’occasion des travaux de construction de l’Olympia Odos (autoroute Éleusis-Corinthe-Patras- Pyrgos-Tsakona), au niveau du site de Corinthe antique (aux km 509–540 de l’autoroute), un sanctuaire de la fin de l’époque géométrique et de l’époque archaïque a été repéré parmi d’autres aménagements, des canalisations et des tombes. Une construction absidale a été identifiée avec certitude comme un lieu de culte en relation avec les trouvailles, notamment des figurines et de la céramique de bonne qualité des époques géométrique et archaïque. Plus loin, au lieu-dit Cheliotomylos (km 500–509), les fouilleurs ont trouvé un autel (1,75 × 1,39 m) orienté N-S, dont les trois côtés sont définis par trois murets et le quatrième par une bande de terre battue. À l’intérieur de l’autel, du côté N, une stèle avec dédicace, une figurine de cheval avec son cavalier, un fragment de figurine d’oiseau, une pyxis et un lécythe datant du VIe s. Les fouilleurs caractérisent l’endroit comme un « autel des morts héroïsés ». K. KISSAS, G. GIANNAKOPOULOS, AD 67, B’1 (2012) [2017], p. 298–302 et 337. Kernos, 31 | 2018 Chronique archéologique de la religion grecque (ChronARG) 3 5 – Quatre autres lieux de culte ont par ailleurs été localisés sur le tracé de l’autoroute : 6 Au km 235 : l’« autel de la stèle double » (nommé d’après une stèle de ce type) a livré des couches de coquillages de mer mélangés à des tessons de vases de libation, à des cendres et à des figurines de cavaliers. 7 Au km 240 : l’« autel des serpents jumeaux » doit son nom à l’iconographie d’une stèle trouvée à côté de l’aménagement de l’autel. 8 Au km 245 : une section de bâtiment absidal ou ovoïdal, avec des pyrhai, offrandes et vases de libation. 9 Au km 309 : un petit sanctuaire du VIIe s. (dim. conservées 2,60 × 1,10 m). P. KASIMI, AD 66, B’1 (2011) [2016], p. 433–434. 10 – Rassemblant l’ensemble de la documentation disponible, depuis l’architecture, la céramique et les figurines en terre cuite jusqu’à la configuration du paysage, Th. Kopestonsky fait le point sur le culte des Nymphes à Corinthe, qui n’a pas encore reçu toute l’attention qu’il mérite. L’A. montre ainsi son importance dans la vie religieuse corinthienne, de l’époque archaïque à la haute époque hellénistique. À Corinthe, le culte des Nymphes est lié aux sources, tant à l’intérieur de la cité qu’en contexte rural dans son voisinage immédiat : Kokkinovrysi, la source sacrée, la fontaine Pirène et le péribole d’Apollon. Il est possible que d’autres sources et fontaines de la ville aient également été liées au culte des Nymphes. L’A. rappelle aussi les deux grottes consacrées aux Nymphes situées aux marges de la Corinthie : la grotte de Saftulis, fouillée en 1935, d’où provient la célèbre plaque en bois peinte du Musée national d’Athènes représentant une procession en l’honneur des Nymphes, et la grotte de Lechova, plus récemment explorée, près de Kryoneri sur le territoire de la cité de Sicyone (cf. ChronARG [2014] 02.10). Enfin, l’A. résume brièvement l’importance du culte des Nymphes dans le monde colonial corinthien. Th. KOPESTONSKY, « The Greek Cult of the Nymphs at Corinth », Hesperia 85 (2016), p. 711– 777. 11 02.04 – Sicyone – Société archéologique d’Athènes – I. Lolos poursuit les fouilles menées dans la zone de l’agora. Au NO de l’agora, ont été dégagées les fondations d’un petit temple (11 × 7 m) de la fin de l’époque classique (IVe s.) ou début de l’époque hellénistique. La datation repose sur la céramique, mais aussi sur les marques de carriers repérées sur les blocs de fondation. L’état des vestiges ne permet pas de reconstituer le plan de l’édifice. Une concentration de céramique, surtout des canthares et skyphoi, et d’ossements d’animaux constituent l’indice d’activités rituelles. Le temple fut démoli à l’époque romaine et le mur O a été remployé dans d’autres constructions. Sur le site, les archéologues ont également localisé des bâtiments d’époque romaine, une partie du péribole, la palestre et trois exèdres.