Kernos Revue internationale et pluridisciplinaire de religion grecque antique

31 | 2018 Varia

Chronique archéologique de la religion grecque (ChronARG)

Alain Duplouy, Chatzivasiliou Despina, Valeria Tosti, Michael Fowler, Kalliopi Chatzinikolaou, Emmanuel Voutiras, Thierry Petit, Ilaria Battiloro, Massimo Osanna, Nicola Cucuzza et Alexis D’Hautcourt

Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/kernos/2746 DOI : 10.4000/kernos.2746 ISSN : 2034-7871

Éditeur Centre international d'étude de la religion grecque antique

Édition imprimée Date de publication : 1 décembre 2018 Pagination : 221-298 ISBN : 978-2-87562-055-2 ISSN : 0776-3824

Référence électronique Alain Duplouy, Chatzivasiliou Despina, Valeria Tosti, Michael Fowler, Kalliopi Chatzinikolaou, Emmanuel Voutiras, Thierry Petit, Ilaria Battiloro, Massimo Osanna, Nicola Cucuzza et Alexis D’Hautcourt, « Chronique archéologique de la religion grecque (ChronARG) », Kernos [En ligne], 31 | 2018, mis en ligne le 01 octobre 2020, consulté le 25 janvier 2021. URL : http:// journals.openedition.org/kernos/2746 ; DOI : https://doi.org/10.4000/kernos.2746

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Kernos Chronique archéologique de la religion grecque (ChronARG) 1

Chronique archéologique de la religion grecque (ChronARG)

Alain Duplouy, Chatzivasiliou Despina, Valeria Tosti, Michael Fowler, Kalliopi Chatzinikolaou, Emmanuel Voutiras, Thierry Petit, Ilaria Battiloro, Massimo Osanna, Nicola Cucuzza et Alexis D’Hautcourt

[01. Athènes, Attique, Mégaride]

02. Péloponnèse (DESPINA Chatzivasiliou, ALAIN Duplouy ET VALERIA Tosti)

1 02.01 – Généralités – Dans un article de synthèse, M.B. Cosmopoulos reprend la discussion de la vieille question de la continuité cultuelle entre l’âge du Bronze et l’âge du Fer. Au lieu d’aborder le problème exclusivement en termes de survie des activités cultuelles ou du maintien de croyances religieuses, l’A. insiste sur l’importance de la mémoire de la présence humaine sur les lieux de cultes du Ier millénaire, reprenant ici le concept de « lieu de mémoire » forgé par Pierre Nora. C’est l’occasion de passer en revue les données concernant ces hautes époques pour les sanctuaires du monde grec continental et égéen (Crète et Asie mineure exclues) — non sans donner foi à certaines interprétations douteuses, notamment concernant Pylos (cf. infra 02.20). Constatant que tous les sanctuaires grecs majeurs ont été fondés sur des lieux précédemment occupés par les Mycéniens — sans pour autant que tous les sites mycéniens se soient mués en sanctuaires de l’âge du Fer —, l’A. insiste pour parler d’une continuité d’emplacement qui, sous l’influence de la mémoire sociale, aurait préservé le souvenir de l’habitat précédent tout en lui donnant une nouvelle signification sacrée. En ce sens, pour l’A., « la définition de la ‘continuité religieuse’ ne devrait pas être limitée à la continuité des croyances et des pratiques rituelles, mais être étendue de manière à inclure l’association consciente entre les sites religieux et leurs antécédents » (p. 269). Si l’existence de vestiges anciens a pu jouer un rôle dans la sacralisation de certains lieux,

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notons qu’il y a toutefois là un risque de dilution du concept lui-même et une source de possibles malentendus. M.B. COSMOPOULOS, « Lieux de mémoire mycéniens et la naissance des sanctuaires grecs », RA 62 (2016), p. 251–278.

Corinthie

2 02.02 – Isthmia – École américaine d’Athènes, Université de Chicago, Université de l’Ohio – En 2011 et 2012, A. Thomsen a procédé à l’étude des figurines en terre cuite du sanctuaire archaïque, principalement des chevaux et des cavaliers datant des VIe–IVe s. L’archéologue explique l’absence de ce type d’offrande aux époques hellénistique et romaine par une particularité rituelle locale. Les figurines concentrées à l’O du temenos de Poséidon ont été interprétées comme des offrandes à Déméter, accompagnées d’une dédicace du IVe s. L’endroit est identifié avec un lieu de culte en l’honneur de la déesse nommé hiera napè au IIe s. ap. J.‑C. (IG IV 203, l. 15).

E.R. GEBHARD, AD 66, B’1 (2011) [2016], p. 465 ; 67, B’1 (2012) [2017], p. 341. Cf. ChronARG [2014] 02.04.

3 – Alors que l’étude et les travaux de conservation des bains romains s’achèvent, les archéologues américains ont porté leur attention sur les structures antérieures voisines de ce complexe thermal à travers un réexamen attentif des archives des fouilles menées depuis les années 1970. Dans l’histoire millénaire du site, la construction des bains romains au IIe s. ap. J.‑C. faisait partie d’un plus vaste projet de rénovation du sanctuaire à l’époque romaine, qui a aussi effacé ou récupéré des structures plus anciennes, comme une piscine ou les murs d’une possible palestre, deux installations attendues dans un sanctuaire athlétique, ainsi qu’un portique à colonnade. Les structures ainsi identifiées au N et au S des bains romains pourraient avoir fait partie d’un vaste complexe (170–185 × 70 m), probablement un gymnase, délimité sur les quatre côtés par des édifices. L’ensemble paraît achevé vers le milieu du IIe s. ap. J.‑C., mais sa construction révèle également de probables phases classique et hellénistique. Il en résulte une image nouvelle et plus précise du sanctuaire athlétique grec, dont les vestiges ont pour l’essentiel été oblitérés par les réaménagements byzantins. J.M. FREY, T.E. GREGORY, « Old Excavations, New Interpretations: The 2008–2013 Seasons of The Ohio State University Excavations at Isthmia », Hesperia 85 (2016), p. 437–490.

4 02.03 – Corinthe – XXXVIIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – À l’occasion des travaux de construction de l’Olympia Odos (autoroute Éleusis-Corinthe-Patras- Pyrgos-Tsakona), au niveau du site de Corinthe antique (aux km 509–540 de l’autoroute), un sanctuaire de la fin de l’époque géométrique et de l’époque archaïque a été repéré parmi d’autres aménagements, des canalisations et des tombes. Une construction absidale a été identifiée avec certitude comme un lieu de culte en relation avec les trouvailles, notamment des figurines et de la céramique de bonne qualité des époques géométrique et archaïque. Plus loin, au lieu-dit Cheliotomylos (km 500–509), les fouilleurs ont trouvé un autel (1,75 × 1,39 m) orienté N-S, dont les trois côtés sont définis par trois murets et le quatrième par une bande de terre battue. À l’intérieur de l’autel, du côté N, une stèle avec dédicace, une figurine de cheval avec son cavalier, un fragment de figurine d’oiseau, une pyxis et un lécythe datant du VIe s. Les fouilleurs caractérisent l’endroit comme un « autel des morts héroïsés ». K. KISSAS, G. GIANNAKOPOULOS, AD 67, B’1 (2012) [2017], p. 298–302 et 337.

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5 – Quatre autres lieux de culte ont par ailleurs été localisés sur le tracé de l’autoroute :

6 Au km 235 : l’« autel de la stèle double » (nommé d’après une stèle de ce type) a livré des couches de coquillages de mer mélangés à des tessons de vases de libation, à des cendres et à des figurines de cavaliers.

7 Au km 240 : l’« autel des serpents jumeaux » doit son nom à l’iconographie d’une stèle trouvée à côté de l’aménagement de l’autel.

8 Au km 245 : une section de bâtiment absidal ou ovoïdal, avec des pyrhai, offrandes et vases de libation.

9 Au km 309 : un petit sanctuaire du VIIe s. (dim. conservées 2,60 × 1,10 m). P. KASIMI, AD 66, B’1 (2011) [2016], p. 433–434.

10 – Rassemblant l’ensemble de la documentation disponible, depuis l’architecture, la céramique et les figurines en terre cuite jusqu’à la configuration du paysage, Th. Kopestonsky fait le point sur le culte des Nymphes à Corinthe, qui n’a pas encore reçu toute l’attention qu’il mérite. L’A. montre ainsi son importance dans la vie religieuse corinthienne, de l’époque archaïque à la haute époque hellénistique. À Corinthe, le culte des Nymphes est lié aux sources, tant à l’intérieur de la cité qu’en contexte rural dans son voisinage immédiat : Kokkinovrysi, la source sacrée, la fontaine Pirène et le péribole d’Apollon. Il est possible que d’autres sources et fontaines de la ville aient également été liées au culte des Nymphes. L’A. rappelle aussi les deux grottes consacrées aux Nymphes situées aux marges de la Corinthie : la grotte de Saftulis, fouillée en 1935, d’où provient la célèbre plaque en bois peinte du Musée national d’Athènes représentant une procession en l’honneur des Nymphes, et la grotte de Lechova, plus récemment explorée, près de Kryoneri sur le territoire de la cité de Sicyone (cf. ChronARG [2014] 02.10). Enfin, l’A. résume brièvement l’importance du culte des Nymphes dans le monde colonial corinthien. Th. KOPESTONSKY, « The Greek Cult of the Nymphs at Corinth », Hesperia 85 (2016), p. 711– 777.

11 02.04 – Sicyone – Société archéologique d’Athènes – I. Lolos poursuit les fouilles menées dans la zone de l’agora. Au NO de l’agora, ont été dégagées les fondations d’un petit temple (11 × 7 m) de la fin de l’époque classique (IVe s.) ou début de l’époque hellénistique. La datation repose sur la céramique, mais aussi sur les marques de carriers repérées sur les blocs de fondation. L’état des vestiges ne permet pas de reconstituer le plan de l’édifice. Une concentration de céramique, surtout des canthares et skyphoi, et d’ossements d’animaux constituent l’indice d’activités rituelles. Le temple fut démoli à l’époque romaine et le mur O a été remployé dans d’autres constructions. Sur le site, les archéologues ont également localisé des bâtiments d’époque romaine, une partie du péribole, la palestre et trois exèdres. V. PETRAKOS, Ergon 62 (2015) [2016], p. 21–23 ; I. LOLOS, « Ανσκαφή Σικυώνος », PAE 169 (2014) [2016], p. 103–138 ; 170 (2015) [2017], p. 139–180. Chronique des fouilles en ligne no 6126 et 6127. Cf. ChronARG [2014] 02.10.

12 – XXXVIIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – À l’occasion des travaux de construction de l’Olympia Odos, au niveau de Sicyone, les fouilles de sauvetage ont mis en évidence, au sud de l’habitat, une construction rectangulaire (3,15 × 2,55 m), orientée E-O, présentant des marches devant son entrée à l’E. Dans des couches antérieures, des tombes géométriques et un très grand nombre d’offrandes et de vases

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ont conduit les fouilleurs à identifier le site comme le lieu d’un culte aux ancêtres, daté de la fin du Ve s. – milieu du IVe s.

P. KASIMI, AD 66, B’1 (2011) [2016], p. 445–446.

13 02.05 – Némée – École américaine d’Athènes – En 2012, les fouilles systématiques ont continué dans le sanctuaire de Zeus dans le but de repérer les traces d’activité les plus anciennes dans la région de l’herôon : des sections de mur et d’autres vestiges remontent au VIIIe s. et de la céramique mycénienne a été identifiée. Il s’agissait de mieux étudier la phase archaïque et les limites des constructions, mais aussi de définir la zone à l’O de l’herôon, considérée également comme lieu de culte, ainsi que le mur de téménos hellénistique. Lors des travaux de restauration, de nombreuses trouvailles ont été mises au jour : des colonnes et autres fragments d’architecture, de la céramique, des monnaies, etc. Les fouilleurs ont démontré que les constructions étendues de l’époque archaïque ont amené à une modification du paysage, avec l’aménagement des cours d’eau et la création de tumuli. L’activité rituelle sur l’herôon est désormais mieux connue, avec des dépôts importants au milieu du VIe s.

K.S. SHELTON, AD 62, B’1 (2007) [2014], p. 286 ; AD 67, B’1 (2012) [2017], p. 344–347. Cf. ChronARG [2016] 02.08.

14 – L’A. publie le matériel d’un dépôt votif archaïque fouillé en 1925 à proximité du sanctuaire de Zeus à Némée. Il contient principalement des vases corinthiens miniatures, mais aussi de la céramique de production argienne, attique et locale. La présence de corbeilles miniatures laisse entendre que Déméter pourrait être la divinité honorée. S. BARFOED, « The Rawson Deposit: Evidence of an Archaic Spring Shrine near the Sanctuary of Zeus at Nemea », Hesperia 86 (2017), p. 645–722.

Argolide

15 02.06 – Argos – École française d’Athènes – En vue de la publication finale des fouilles de l’Aspis, la campagne d’étude menée en 2013 s’est notamment concentrée, pour les niveaux d’époque historique, sur le matériel votif d’époque archaïque. L’ensemble compte environ 240 objets en terre cuite, dont 90 figurines et 120 vases. Ce matériel votif provient essentiellement de la couche de surface ou de contextes perturbés, à l’exception du dépôt du secteur N, qui a livré le matériel votif le plus ancien de la colline (fin VIIIe s.). Ce matériel confirme que l’Aspis fut, dès cette époque au moins, un lieu de culte, comme l’était aussi la Larissa. Pour les auteurs, l’association du dépôt avec le rempart de l’HM donne à ces pratiques une dimension héroïque ou de glorification des ancêtres. L’identité de la divinité vénérée n’est toutefois pas claire, mais plusieurs figurines féminines tardo-archaïques, dont l’une représentant Artémis et un faon, rencontrent des parallèles à Brauron. A. PHILIPPA-TOUCHAIS et G. TOUCHAIS, « Argos. L’Aspis », BCH 138/2 (2014), p. 744–745 (A. Alexandridou).

16 02.07 – Épidaure – V. Mathé étudie les vestiges du culte d’Asclépios à Épidaure, qui démarre au VIe s. avec une architecture modeste. Aux IVe et IIIe s., la nouvelle monumentalisation du site témoigne d’une redéfinition du culte et d’un enrichissement des rites par une affirmation régionale et internationale : Épidaure veut désormais prétendre à s’ériger comme sanctuaire principal du dieu médecin dans le monde grec.

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V. MATHÉ, « Quand un dieu s’installe : la monumentalisation du sanctuaire d’Asklépios à Épidaure (IVe–IIIe siècles av. J.‑C.) », in S. AGUSTA-BOULAROT, S. HUBER, W. VAN ANDRINGA (éd.), Quand naissent les dieux. Fondation des sanctuaires antiques : motivations, agents, lieux, Paris-Rome, 2018, p. 135–149.

Arcadie

17 02.08 – Tégée – XXXIXe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – Des travaux de restauration et de réaménagement ont eu lieu au Musée archéologique de Tégée, qui expose désormais les trouvailles provenant des fouilles de l’Institut archéologique norvégien. Une nouvelle section est dédiée aux sanctuaires de Tégée, au sanctuaire d’Athéna Aléa et au temple de Scopas. A.V. KARAPANAGIOTOU, AD 67, B’1 (2012) [2017], p. 140–142.

18 02.09 – Arachamitai (Aghia Paraskevi) (anc. Lykoa) – Institut archéologique finlandais – En 2007, une prospection magnétique et trois sections ont été effectuées sur l’emplacement du bâtiment (30 × 10 m) découvert lors des travaux géophysiques en 2006. L’édifice est probablement une sorte de portique hellénistique, en partie ouvert sur sa partie longue N, avec une série de petites chambres le long du mur S. Une monnaie lacédémonienne trouvée sous le toit de l’édifice effondré fournit comme terminus post quem 43–31 av. J.‑C. Parmi les trouvailles, signalons la grande quantité de tuiles en céramique, des skyphoi mégariens (225–80 av. J.‑C.), des vases de petite taille, des vases de banquet, des lampes, des figurines féminines du IIe s., de la céramique à vernis noir (du Ve au milieu du IIIe s.), ainsi qu’un grand pied d’hydrie en bronze (deuxième moitié du VIe s.). Les trouvailles sont interprétées par les fouilleurs comme les restes d’un repas rituel. Deux tuiles inscrites ΑΡΤΕΜ… et ΔΕΣΠ… attestent probablement l’existence d’un sanctuaire d’Artémis Despoina. L’identification nécessite pourtant des recherches supplémentaires. En 2008, d’autres constructions conservées sur environ 60–70 cm de hauteur et dont l’élévation était en terre battue ont été repérées sur le site. La plupart des trouvailles dans ces sondages datent du IIIe–IIe s. : des skyphoi mégariens, des monnaies en bronze, une monnaie frappée par Cassandre, de la céramique à vernis noir du IVe–IIIe s., mais aussi un vase à figures rouges de fabrication locale du milieu du Ve s.

B. FORSÉN, AD 62, Β’1 (2007) [2014], p. 346 ; 63, B’1 (2008) [2014], p. 384–385. Cf. ChronARG [2014] 02.17 ; [2016] 02.18.

19 02.10 – Mont Lycée – École américaine d’Athènes – Au cours de la dernière décennie, les chercheurs du musée d’archéologie et anthropologie de Pennsylvanie et de l’Université d’Arizona, en collaboration avec l’éphorie, ont poursuivi les travaux entamés en 2004 sur le mont Lycée. Plusieurs sondages ont été effectués dans le sanctuaire de Zeus (dans la région de l’autel et du temenos, sur le sommet du mont et au S de l’hippodrome). D’après les trouvailles (des petits vases d’offrandes, des trépieds de petite taille en bronze, des bagues en bronze, des lames en fer, une pointe de lance en fer et des monnaies en argent), la fréquentation du site remonte au IIIe millénaire av. J.‑C. et s’étend jusqu’à l’époque hellénistique. Des travaux ont également été menés pour l’étude architecturale des bains.

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M. PETROPOULOS, M. VOYATZIS, D.G. ROMANO, AD 62, B’1 (2007) [2014], p. 343–345 ; 65, B’1 (2010) [2016], p. 688–689. Gr. GRIGORAKAKIS, AD 66, B’1 (2011) [2016], p. 254. Voir également http://lykaionexcavation.org.

20 02.11 – Cynourie du Nord (anc. Eva) – XXXIXe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – Au lieu-dit Anémomylos, les fouilles de l’éphorie ont mis au jour la krepis d’un temple, aujourd’hui transformé en abri de berger, ainsi que des tuiles et des fragments architecturaux en pierre et en terre cuite dispersés. Le temple fut construit dans la seconde moitié du IVe s. et resta fréquenté aux époques hellénistique et romaine. Parmi les trouvailles, mentionnons une petite statue d’Asclépios. Gr. GRIGORAKAKIS, AD 67, B’1 (2012) [2017], p. 171.

21 02.12 – Orchomène – XXXIXe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – Des travaux de clôture et de nettoyage du site ont mis au jour deux autres chapiteaux ioniques qui appartiennent au temple archaïque d’Orchomène, des sections de murs avec de l’enduit blanc et autres fragments architecturaux. Le mur de soutènement du temple, orienté S/SE-N/NO, porte deux phases de construction, d’après le parement polygonal et rectangulaire, et repose sur une fondation. Sur l’Acropole, à l’O du temple d’Artémis Mesopolitis, les fouilles ont mis au jour un autel (17,30 × 3,54 m) composé de dalles irrégulières de calcaire, de deux assises de hauteur, qui portent des marques de carrier avec des lettres datant du IVe–IIIe s.

S. FRITZILAS, AD 62, B’1 (2007) [2014], p. 342 ; 66, B’1 (2011) [2016], p. 232–234 ; 67, B’1 (2012) [2017], p. 178.

Laconie

22 02.13 – Sanctuaires d’Apollon Maléatas et d’Apollon Tyritas – L’A. examine le rôle de la religion dans les relations entre Sparte et les cités périèques sous l’angle particulier de deux sanctuaires d’Apollon situés en Cynourie-Thyréatide, zone de confins disputée entre Sparte et Argos. Alors que le sanctuaire d’Apollon Maléatas reçoit de nombreuses offrandes d’armes, celui d’Apollon Tyritas offre un matériel votif plus divers, alliant objets en bronze, céramique et armes. Pour l’A., le premier serait un lieu réunissant tous les Lacédémoniens, à la fois Spartiates et Périèques, pour célébrer les qualités militaires d’Apollon à travers notamment la fête des Maleateia. Bien que témoignant lui aussi de la dimension guerrière du dieu, le sanctuaire d’Apollon Tyritas renverrait davantage aux intérêts stratégiques des Spartiates dans cette région. N. PAVLIDES, « The Sanctuaries of Maleatas and Apollo Tyritas in Laconia: Religion in Spartan–Perioikic Relations », ABSA 113 (2018), p. 1–27.

23 02.14 – Sparte, sanctuaire d’Athéna Chalkioikos – E. Gagliano propose un réexamen du culte en l’honneur de la déesse Athéna vénérée sur l’acropole de Sparte, en combinant les sources littéraires et épigraphiques et les trouvailles des fouilles de la British School at Athens sur la colline de Palekastro publiées dans les premières décennies du siècle dernier. Une importance particulière est attribuée au plus commun des matériaux découverts : les cloches votives. Après une présentation de toute la documentation, l’A. propose des comparaisons avec des contextes qui peuvent être définis comme « culturellement laconiens » et des observations iconographiques concernant la statue de culte d’Athéna Chalkioikos, probablement représentée sur trois reliefs.

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E. GAGLIANO, « Μία χαλκείη κώδων νέα: il suono di . Realia e culto di Athena Chalkioikos a Sparta », ASAtene 93 (2015) [2017], p. 81–112.

24 – Ve Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – À l’occasion de la réhabilitation des sites archéologiques de Sparte en 2011 et 2012, l’éphorie a procédé au nettoyage du site de l’acropole ; une partie du sanctuaire a de nouveau été mise au jour. Parmi les vestiges, une série de murs de direction E-O et N-S, des blocs bruts de grande taille et sans liant, de la céramique allant de l’époque protogéométrique jusqu’à l’époque byzantine, des fragments de figurines et des cloches en terre cuite, des objets en métal, une figurine en bronze d’Athéna, une cloche en bronze avec inscription, des fragments de sculpture en marbre et autres éléments architecturaux complètent la description du site proposée par les fouilleurs de l’École britannique (1906–1925). H. GIANNAKI et A. VLACHOU, AD 66, B’1 (2011) [2016], p. 161 ; 67, B’1 (2012) [2017], p. 88.

25 02.15 – Sparte, sanctuaire d’Artémis Orthia – En lien avec une thèse de doctorat consacrée à l’étude des archives des fouilles menées par la British School at Athens entre 1905 et 1910 sur le sanctuaire d’Artémis Orthia, l’A. présente ici les résultats préliminaires. La documentation se compose surtout des carnets de fouilles mais aussi des dessins, plans et photographies réalisés par R.C. Bosanquet, R.M. Dawkins et leurs collaborateurs. Une révision méticuleuse de la documentation a permis à l’A. de mettre en évidence la méthodologie particulièrement avant-gardiste pour le début du XXe siècle, mais présentant des lacunes manifestes et plusieurs contradictions. Ce réexamen permet néanmoins, un siècle plus tard, de tirer de nouvelles informations, de replacer topographiquement le matériel dans sa zone de découverte, mais aussi de réviser la chronologie relative du sanctuaire, en particulier pour les phases archaïques. F. LUONGO, « The Orthia’s Notebooks Revised. New Information from Old Excavation ? », ASAtene 93 (2015) [2017], p. 63–80.

26 02.16 – Amyclées – Ve Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – En 2011, l’éphorie a repris des fouilles sur le sanctuaire d’Apollon. Sur la partie N du site, une construction absidale et d’autres aménagements architecturaux sont identifiés aux bâtiments décrits par Tsountas (« Ἐκ τοῦ Ἀμυκλαῖου », AE 1892). Des sections du péribole ont été mises au jour au sein d’une stratigraphie particulièrement perturbée. Les archéologues ont par ailleurs cherché à repérer, même approximativement, la route N qui mène au sanctuaire. St. VLIZOS, AD 66, B’1 (2011) [2016], p. 201–201 ; M. TSOULI, AD 67, B’1 (2012) [2017], p. 125– 128.

27 – E.P. Alexaki étudie le sanctuaire d’Apollon édifié sur la prétendue tombe du héros Hyakinthos en relation avec le mythe et le rituel, dans une perspective anthropologique tentant de reconstruire le paysage religieux antique. Une attention particulière est portée au culte, à la procession et à la participation des fidèles à la fête. E.P. ALEXAKI, « Ὑακίνθια. Ιερός τόπος, Μύθος και Τελετουργία στις Αμύκλες Λακωνίας. Μια ανθρωπολογική προσέγγιση », Lakonikai Spoudai 21 (2015–2016), p. 49–78. 28 02.17 – Gythion (Larysi) – Ve Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – En 2012, au pied SO de la colline de Larysi, en face de l’île de Cranaé, derrière l’église d’Aghios Georgios, des fouilles de sauvetage ont mis au jour des vestiges du sanctuaire d’ Migonitis. M. TSOULI, AD 67, B’1 (2012) [2017], p. 121.

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Messénie

29 02.18 – Thouria – Société archéologique d’Athènes – En 2015, les fouilles effectuées dans la région du sanctuaire d’Asclépios ont repris sous la direction de X. Arapogianni ; les travaux ont d’abord permis la construction d’un nouvel abri, à la suite des dégâts causés par la chute de rochers l’année précédente. À cette occasion, la partie O du site a été mieux dégagée, mettant en évidence une partie du temple et du portique. Au lieu- dit Panagitsa, les travaux ont mis au jour de la céramique hellénistique, des figurines, des ossements d’animaux, un fragment de catalogue d’éphèbes, des monnaies, des tuiles avec des marques de sceaux (dont l’une avec l’inscription ΕΠΙΔ[---]), un astragale en os et un autre en verre, des petits pinakes avec des représentations de femmes, deux pesons de tissage en terre cuite, un outil médical et un tesson avec graffito. Le bâtiment Γ a été identifié avec certitude comme un temple d’Asclépios et Hygie grâce à une inscription dédicatoire. Sur le site d’Ellénika, le péribole et l’euthyntéria d’une structure faite de blocs rectangulaires en tuf ont été repérés. À l’extérieur, du côté O, se trouve un canal ouvert, construit de pierre, avec un bassin recueillant l’eau de ruissellement du toit ; l’élévation du bâtiment était probablement en terre battue. À l’intérieur, après son abandon et sa destruction à l’époque romaine, onze ensevelissements sans offrandes ont été pratiqués. Parmi les trouvailles du deuxième bâtiment, des tessons hellénistiques, des têtes de figurines, des poids de tissage et une perle en cristal de roche attestent un usage cultuel. V. PETRAKOS, Ergon 62 (2015) [2016], p. 17–18 ; X. ARAPOGIANNI, « Ανασκαφή στην Αρχαία Θουρία », PAE 169 (2014) [2016], p. 71–87 et 170 (2015) [2017], p. 71–107 ; X. ARAPOGIANNI, AD 65, B’1 (2010) [2016], p. 724–727 ; 66, B’1 (2011) [2017], p. 259–260. Chronique des fouilles en ligne no 6121. Cf. ChronARG [2016] 02.29.

30 02.19 – Messène – Société archéologique d’Athènes – En 2014 et 2015, P. Themelis a poursuivi les fouilles sur le site et les restaurations sur la stoa. Des bains du Ve–VIIe s. ap. J.‑C. et une salle de banquet de l’époque hellénistique ont été dégagés à l’O du temple dorique. Après plusieurs années d’interruption, les fouilles ont par ailleurs repris dans la région du sanctuaire d’Isis et Sarapis, au S du théâtre, le long de la partie N de la crypte sous-terraine qui entoure le sanctuaire en forme de Π. Un complexe de chambres de la fin de l’époque romaine a été mis en lumière avec des sièges construits, ainsi que des citernes d’eau liées entre elles, qui doivent probablement être associées aux rites d’initiation. Sur la pente S du mont Ithôme, la restauration du sanctuaire dédié probablement à Ilithye a été achevée. P.G. THEMELIS, « Ἀνασκαφὴ Μεσσήνης », PAE 169 (2014) [2016], p. 89–101 ; 170 (2015) [2017], p. 109–123 ; Ergon 62 (2015) [2016], p. 13–16. Chronique des fouilles en ligne no 6122 et 6123. Cf. ChronARG [2016] 02.30.

31 02.20 – Pylos – Université du Minnesota – S’il est question, de manière exceptionnelle, dans cette chronique du site de Pylos, c’est que les archéologues américains de l’Université du Minnesota, prenant la suite des fouilles de Carl Blegen (1939–1969) sur le site afin d’en dresser un plan architectural détaillé, ont récemment proposé d’identifier un lieu de culte archaïque sur les vestiges du palais de l’âge du Bronze. Ces idées, présentées comme révolutionnaires, n’en ont pas moins soulevé d’importantes critiques tant chez les spécialistes de la civilisation mycénienne que chez les archéologues classiques. Selon le défunt F. Cooper, après la destruction du palais, un

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culte héroïque chtonien aurait été établi au début de l’âge du Fer dans un secteur du palais où Blegen n’avait pourtant trouvé aucun matériel postérieur à l’âge du Bronze ; l’archéologue confond ici des kylikes mycéniennes avec des skyphoi archaïques, ignorant par ailleurs que les sacrifices d’animaux se pratiquaient déjà de la même manière à l’époque mycénienne. Dans le même esprit, T.M. Brenningmeyer prétend restituer un temple archaïque dans la partie NO du bâtiment principal, arguant de trois systèmes de couverture successifs, deux corinthiens et un laconien ; l’archéologue tient malheureusement des fragments de pithoi de l’âge du Bronze pour des fragments de tuiles archaïques. Si le site de Pylos témoigne certes d’une occupation postérieure à la destruction du palais par le feu, celle-ci demeura limitée et rien n’atteste à ce jour une quelconque activité cultuelle. F.A. COOPER, D. FORTENBERRY (éd.), The Minnesota Pylos Project. 1990–98, Oxford, 2017. Cf. J.L. DAVIS, BMCR 2017.10.23 ; J. HRUBY, AJA 122 (2018), en ligne .

32 02.21 – Ano Melpeia (Petroula) – XXXVIIIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – Au N d’Ano Melpeia, au lieu-dit Petroula, sur une colline qui donne au N sur le temple d’Apollon Epikourios, des fragments architecturaux ont été découverts. En 2010 et 2011, les fouilles ont révélé, parmi un grand nombre de constructions, les fondations d’un temple orienté E-O (face S : 9,60 m, N : 22,70 m, O : 11,70 m) ; seule la partie O est conservée avec son euthynteria. Les fondations (l. 0,80 m) du sékos (15,60 × 13,45 m), faites de blocs bruts de taille moyenne, suivent la direction des murs extérieurs. L’intérieur du temple est entrecoupé de murs latéraux et le sol est couvert d’un mortier incluant de nombreux tessons. Parmi les trouvailles, signalons un pied cylindrique avec tête de lion, une base en tuf, des vases de petite taille, un fragment d’assiette avec le graffito ΑΝΕΘΕΚΕ(Ν) de la fin du VIe – début Ve s., des objets en bronze, un grand nombre de pointes de lance, des clous en fer, des tuiles en terre cuite de type laconien pourvues d’un enduit noir, un acrotère semi-circulaire avec décor de lignes rouges, une feuille de bronze avec représentation d’une figure féminine portant une branche et avançant vers la droite, ainsi qu’une figurine masculine en bronze. X. ARAPOGIANNI, AD 65, B’1 (2010) [2016], p. 721–724 ; 66, B’1 (2011) [2017], p. 262–263. Cf. ChronARG [2012] 02.22.

Élide

33 02.22 – Perivolia (anc. Phigalie) – VIIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – En 2006, l’é́phorie a enlevé le goudron versé de manière hâtive pour remblayer le temple hellénistique au lieu-dit Diasello. Les remblais ont été enlevés et le temple a de nouveau été mis au jour (bâtiment A, env. 9,80 × 6,50 m) : la krepis, le toichobate et plusieurs fragments d’orthostates du sékos se trouvent in situ, ainsi que la plus grande partie de l’élévation dorique. Le sékos simple, rectangulaire, fut construit avec le même calcaire local que le temple d’Apollon Epikourios et que le temple d’Athéna et Zeus Sôtèr au lieu-dit Kourdoumpouli de Phigalie. D’autres fragments architecturaux surtout de l’entablement ont été trouvés : un chapiteau de pilastre dorique, un élément de l’épistyle, une partie de la frise dorique avec triglyphes et métopes, ainsi que des fragments des tympans E et O. L’édifice avait un toit à double versant avec des tuiles en céramique de type corinthien. Des éléments architecturaux non doriques sont également décrits : une tainia à spirale, une tainia en relief des orthostates (ép. 0,03 m)

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et plus de 30 assises rectangulaires (larg. 0,50 × haut. 0,50–0,55 × long. 1–1,20 m). L’entrée a été repérée sur le côté E (ouverture 1,42 m). Les fouilleurs identifient le bâtiment à un temple ou à un herôon dont pratiquement toute l’élévation architecturale est conservée. Au SE et à côté du temple, des vestiges architecturaux d’un deuxième édifice dorique d’époque hellénistique ont été mis au jour (bâtiment B). Malgré le mauvais état de conservation de celui-ci, on distingue l’euthynteria (1,10 m) et les premières assises. Un troisième édifice rectangulaire (bâtiment Γ) se trouve à 5 m à l’E du bâtiment A. D’autres segments de mur sont interprétés comme appartenant au péribole du sanctuaire. Des recherches plus approfondies ont été menées autour de la base de la statue de culte et de la table d’offrandes. Le site est également doté d’une canalisation d’eau en très bon état de conservation. La céramique, particulièrement fine et de bonne qualité, remonte à la fin de l’époque classique : certains vases portent un décor en relief, d’autres de petite taille (max. 0,03 m) sont faits à la main. Parmi les trouvailles, mentionnons des fragments de pierre et de verre, le pied d’une figurine en bronze probablement de coureur, ainsi que des tuiles de plusieurs sortes avec enduit rouge ou avec l’inscription en relief dans un cadre rectangulaire : ΦΙΑΛΕΩΝ ΔΑΜΟΣ ou ΔΑΜΟΣ[ΙΟΣ]. D’autres vestiges se trouvent au S de la zone fouillée, au S de la route Phigalie-Andritsaina qui coupe malheureusement le site en deux, comme une métope dorique avec triglyphes appartenant au temple. Le site a été en grande partie recouvert après un nettoyage étendu. L’ensemble constitue un sanctuaire extra-urbain de la cité de Phigalie, dont la fondation remonte à la fin du IVe ou au début du IIIe s., même si la fréquentation du lieu remonte sans doute à des époques plus anciennes, comme le suggèrent des trouvailles dans les remblais du sol à l’intérieur du temple au niveau de la base de la statue de culte.

G. CHATZI, AD 62, Β’1 (2007) [2014], p. 408–412 ; 63, B’1 (2008) [2014], p. 460–462 ; 65, B’1 (2010) [2016], p. 784 ; 66, B’1 (2011) [2016], p. 307 ; 67, B’1 (2012) [2017], p. 187, 195. Cf. ChronARG [2001] 02.17 ; [2002] 02.24 ; [2004] 02.16 ; [2007] 02.07 ; [2014] 02.36.

34 02.23 – Olympie – VIIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – Lors de fouilles de sauvetage menées en 2007, un bâtiment et des bains romains ont été mis au jour à 130 m au NO du stade, sur la route qui mène au croisement Miraka-Linaria, au niveau de la porte de l’Académie olympique internationale. Le site a livré un abondant matériel : des figurines en terre cuite d’hommes et d’animaux (bœufs, porcelets), des masques de théâtre, des fragments de sculpture en terre cuite de grande taille, de nombreuses monnaies en bronze, des figurines de Cerbère à deux têtes avec un gâteau sacrificiel dans la gueule, ainsi qu’un Cerbère de grande taille posé sur ses pattes de devant et portant sur la poitrine une inscription dédicatoire : [Δά]ματρι Κόρ[α Βα]σιλεί. Le lieu est dédié au culte de Déméter et Coré ; plus particulièrement, les fouilleurs identifient le site au sanctuaire de Déméter Chamyné, mentionné par Pausanias (VI 20, 9 ; 21, 1).

Chr. LIAGKOURAS, AD 62, Β’1 (2007) [2014], p. 429–431. Cf. ChronARG [2012] 02.27.

35 – En 2011, lors de travaux sur le système d’approvisionnement en eau dans la région du Kronion, les fouilles de sauvetage ont mis au jour un bâtiment rectangulaire d’époque romaine (orienté E/NE – O/SO) comportant trois pièces (dim. max. 13,40/16,80 × 8,20/8,35 m). Des assises en pierre coquillère et un sol dallé en terre cuite (posé sur un remblai de tuiles concassées) appartiennent à une phase de construction archaïque de plus petites dimensions. Dans les remblais d’époque romaine, les fouilles ont révélé une base en pierre coquillère, une stèle inscrite, des fragments de sculptures

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en marbre de petite taille, des monnaies en argent, de la céramique d’usage quotidien, une lampe à reliefs, des fragments d’objets en verre, des cuillères, une épingle et un strigile en argent, un fragment de tuile avec l’inscription [ΔΙΟ…], un fragment de table à offrandes en marbre, une inscription sur plaque en bronze avec des trous de suspension, une base de miroir en bronze avec une inscription mentionnant Ilithye. Le grand nombre et la variété des trouvailles témoignent de la grande fréquentation du sanctuaire de Zeus.

G. CHATZI, AD 66, Β’1 (2011) [2016], p. 309–312.

36 – En 2012, le Musée d’Olympie a organisé une exposition temporaire « Olympie, mythe, culte, jeux », qui a ensuite été présentée au Musée Martin-Gropius-Bau à Berlin sous le titre « Mythos Olympia – Kult und Spiele in der Antike ». La première section, consacrée au sanctuaire d’Olympie, visait notamment à sensibiliser le public à la suite du cambriolage et à exposer à l’international les objets volés et rendus. G. CHATZI, AD 66, Β’1 (2011) [2016], p. 307 ; 67, Β’1 (2012) [2016], p. 187. https:// www.berlinerfestspiele.de/de/aktuell/festivals/gropiusbau/archiv_mgb/ mgb_archiv_ausstellungen/veranstaltungsdetail_mgb_ausstellungen_39138.php

37 – Institut archéologique allemand – Après avoir mené divers sondages sur l’extrémité O du mur de soutènement S du stade en 2015 (cf. ChronARG [2016] 02.32), les archéologues allemands ont entamé en 2016 un nouveau programme de recherche sur l’Aire sacrée, censée avoir constitué l’agora et le lieu central des fêtes du sanctuaire de Zeus. Chronique des fouilles en ligne no 5589 (rapport inédit, R. Senff) ; e-Jahresbericht 2016, p. 73–74 ; e-Jahresbericht 2017, p. 92–94.

38 – Klaus Herrmann publie des fragments d’architecture dorique mis au jour durant les fouilles d’Olympie. Selon l’A., leur petite taille renvoie à des modèles réduits de bâtiment, tels qu’on les connaît surtout à partir des exemplaires découverts à Samos ou en Argolide. L’auteur discute une nouvelle fois les diverses possibilités d’interprétation : maquettes destinées à la réalisation, à l’enseignement ou à l’explication d’un bâtiment, temples miniatures ou offrandes de la part d’ouvriers du bâtiment. Kl. HERRMANN (†), « Miniaturbauteile aus Olympia. Paradeigmata oder Anathemata ? », MDAI(A) 129/130 (2014–2015), p. 147–162.

39 – Au sein d’un volume d’actes rassemblant 15 études portant sur le temple de Zeus à Olympie, on retiendra particulièrement ici, en dehors des travaux portant sur l’architecture et l’iconographie du temple ou sur les technologies 3D, une étude de J. Taita sur la grande hécatombe en l’honneur de Zeus, associant les sources épigraphiques et les constatations archéologiques.

A. PATAY-HORVÁTH (éd.), New Approaches to the Temple of Zeus at Olympia. Proceedings of the First Olympia-Seminar, 8th–10th May 2014, Newcastle-upon-Tyne, 2015.

Achaïe

40 02.24 – Aigion (Trapeza) – VIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – Dans un article de synthèse, N. Hellner et F. Gennatou présentent une étude de l’architecture du temple archaïque de Trapeza (Aigion), dégagé par l’éphorie à partir de 2007. De type Kurztempel (6 × 12 colonnes), le temple est dépourvu d’opisthodome ; il est construit en pierre calcaire locale de mauvaise qualité et en conglomérat pour la partie interne et

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sous-jacente de l’euthynteria. Une partie (1,61 × 2 m) de la base de la statue de culte est conservée. Si les antéfixes, la sima horizontale et les fragments de la sima rampante remontent aux années 530–525 av. J.‑C., les chapiteaux datent quant à eux de la fin du Ve s. De fait, les fouilles ont mis en évidence deux phases de construction : la première vers la fin du VIe s. et la seconde vers 400 av. J.‑C. Divers éléments de l’élévation et des colonnes de la première phase de construction ont été remployés dans la seconde phase du temple, par la suite détruit définitivement par un tremblement de terre. En 2011 et 2012, les fouilles ont révélé à l’intérieur du sékos archaïque des vestiges remontant à la deuxième moitié du VIIIe s., présentant la même orientation et à peu près les mêmes dimensions que l’édifice ultérieur : trois assises de l’élévation posées à même le sol, un sol en terre battue avec du mortier en calcaire, ainsi que des traces d’une charpente en bois soutenant le toit. Les dimensions conservées (32,5 × 16,65 m) en font le plus grand temple géométrique connu en Grèce à ce jour. Le remblai en argile contenait aussi de la céramique de l’âge du Bronze et, sur la partie O, des pyrhai avec des terres grasses, des charbons, des ossements et des tessons de vases cassés sur place que les archéologues ont interprétés comme l’indice de consommation de nourriture à des fins rituelles à l’intérieur du temple. Parmi les trouvailles, mentionnons des offrandes en bronze (boucles, bagues, perles et miroirs), de la céramique géométrique et le fragment d’une figurine féminine assise. La restauration et l’analyse de la sculpture architecturale ont par ailleurs fourni des résultats importants pour la connaissance des techniques archaïques de sculpture. Selon les fouilleurs, l’occupation du site est attestée depuis la fin du Néolithique (IVe millénaire) par des habitations qui perdurent jusqu’au XIe s.

N. HELLNER, F. GENNATOU, « Il tempio arcaico sulla Trapeza di Eghion. Ricerca e ricostruzione », ASAtene 93 (2015) [2017], p. 115–134. A. VORDOS, AD 66, B’1 (2011) [2016], p. 412–416 ; 67, Β’1 (2012) [2017], p. 278–281. Cf. ChronARG [2012] 02.30 ; [2014] 02.47.

41 02.25 – Nikoleika (anc. Helikè) – VIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – Les fouilleurs de l’éphorie présentent un rapport sur l’avancement des travaux en 2011 ; des fragments architecturaux trouvés dans la région complètent l’image du temple géométrique et archaïque. Chr. KATSAROU, AD 66, B’1 (2011) [2016], p. 419. Cf. ChronARG [2014] 02.48 ; [2016] 02.35.

42 02.26 – Mamousia Aigialeias (anc. Keryneia) – VIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – Les fouilles sur le site du temple archaïque et classique ont permis de mettre au jour des tronçons de mur, de nombreux fragments architecturaux, les sculptures du fronton, une couche de destruction contenant des tuiles en terre cuite de type laconien et de petites pierres brutes, une couche étendue de pyrha, une structure simple (deux murets parallèles construits de tessons de céramique) comportant des objets en métal (fragments d’armes, bouclier, pointe de lance et clous en fer), des outils en os, de la céramique (VIe–IVe s.), ainsi que des figurines et des ossements. Un autre foyer délimité par des briques crues comportait une gargouille en tête de lion, une monnaie en bronze, des clous et attaches en fer et en plomb, des fragments de sculpture en marbre, des fragments de bronze, des ossements d’animaux et de la céramique datant essentiellement du VIe s. Par ailleurs, un dépôt votif archaïque a été repéré à 50 m de distance de l’autel.

Chr. KATSAROU, AD 66, B’1 (2011) [2016], p. 417 ; 67, Β’1 (2012) [2017], p. 284. Cf. ChronARG [2016] 02.36.

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43 02.27 – Lousoi – Institut archéologique autrichien – Après une brève histoire des fouilles menées sur le sanctuaire d’Artémis Hémera, l’A. se concentre sur les raisons pour lesquelles il était nécessaire de reprendre l’étude systématique de la céramique géométrique et archaïque du site, et plus spécifiquement de celle provenant du bothros situé dans l’angle NE de la terrasse du sanctuaire. Bien que préliminaire, cette étude permet déjà de fixer un cadre, à la fois typologique et chronologique, pour les recherches futures et d’aborder ainsi l’étude historique et sociale de ce culte. A.C.J. von Miller, « Erster Bericht zu neuen Forschungen am keramischen Kultinventar geometrischer und archaischer Zeit im Heiligtum der Artemis Hemera, Lousoi », JÖAI 85 (2016), p. 273–291.

44 02.28 – Aigeira – Institut archéologique autrichien – L’équipe autrichienne présente les résultats des recherches menées à Aigeira entre 2013 et 2014. Les fouilleurs ont tout d’abord confirmé, dans la partie E de l’acropole, l’extension de l’habitat de l’HR IIIC, puis prolongé les explorations géophysiques au NO et au S de l’acropole. Les fragments de toitures découverts en 1979 par W. Aizinger dans une citerne de l’acropole ont fait l’objet d’une étude approfondie. La plupart appartiennent à un toit de type corinthien remontant à la fin de l’époque archaïque. L’attention des archéologues s’est également portée sur l’architecture des trois naïskoi de la zone du théâtre, ainsi que sur la céramique provenant du Tycheion. W. GAUSS et al., « Aigeira 2013–2014. Bericht zu Aufarbeitung und Grabung », JÖAI 84 (2015), p. 11–50.

03. Béotie, Eubée (MICHAEL ANTHONY Fowler)

Béotie

45 03.00 – Généralités – Étude approfondie de 30 différents Mouseia répartis dans tout le monde grec. Les Mouseia sont organisés en quatre types qui correspondent à des ‘étapes’ d’évolution distinctes (A : espace de culte ; B : partie de gymnase ; C : communauté académique autonome ; D : siège d’associations religieuses privées). L’étude inclut les Mouseia béotiens du Mt. Hélicon/Val des Muses — avec son paysage prototypique et son investissement poétique — et de la cité de Thespies (tous les deux du type A). A. CARUSO, Mouseia: Tipologie, contesti, significati culturali di un istituzione sacra (VII–I sec. a.C.), Rome, 2016.

46 03.01 – Agia Triada (Mt. Hélicon) – Grotte de la Nymphe de Coronée – Parmi les figurines en terre cuite intactes et fragmentaires recueillies pendant l’exploration systématique de la grotte, à peu près 200 spécimens sont identifiés à Aphrodite, en raison de leur représentation partiellement nue et/ou de l’inclusion d’attributs qui lui sont souvent associés (e.g. colombe, ruban, cygne, oie). Les figurines peuvent être divisées en au moins 15 types iconographiques datables entre le début du Ve s. et le Ier s. av. J.‑C., dont la grande majorité fut fabriquée dans un moule simple avec une argile béotienne de qualité variable, et peinte (quoiqu’il ne reste que des traces de l’engobe blanc pour la majorité des figurines). Les deux types les plus anciens considérés comme des représentations d’Aphrodite (Aa et Ab ; début du Ve s. av. J.‑C.) sont très probablement des importations corinthiennes, et représentent une femme vêtue d’un

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polos, soit debout avec un petit fruit rond dans la main (pomme, grenade), soit trônant et tenant une colombe contre le torse. Des produits locaux, incluant le type béotien populaire (B ; fin du Ve s. av. J.‑C.) dans lequel Aphrodite porte un polos et un chiton et tient un ruban en diagonale à travers son torse, apparaissent peu après. Une augmentation marquée de la quantité et de la variété iconographique des figurines est observée à partir du IVe s. Selon l’A., le domaine d’Aphrodite englobe d’autres objets trouvés dans la grotte (figurines d’Éros, colombes, pommes, grenades, éléments cosmétiques, tels que des aryballes, des pyxides, des bijoux, et des ornements vestimentaires). [Il convient toutefois de noter que les artéfacts que l’A. estime comme des dédicaces à Aphrodite, tels que les bijoux, voire les figurines de colombes ou de fruits, pourraient aussi bien avoir été offerts aux nymphes ou à une autre déesse ; on peut aussi se demander si les types Aa et Ab des figurines ne peuvent représenter d’autres divinités féminines, compte tenu de la flexibilité sémantique de leurs attributs qui, en tout cas, aurait augmenté leur attrait sur le marché d’exportation.] V. VASSILOPOULOU, N. SKOUMI, El. NASSIOTI, « Aphrodite figurines from the sanctuary of ‘Nymph Koronia’ at Mount Helikon », in A. MULLER, E. LAFLI, S. HUYSECOM-HAXHI (éd.), Figurines de terre cuite en Méditerranée grecque et romaine, vol. 2, Villeneuve d’Ascq, 2015, p. 473–480.

47 03.02 – Chéronée (Propriété d’An. Papanikolaou) – IXe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – En 1993, lors d’une fouille de sauvetage des vestiges architecturaux appartenant à une villa impériale tardive (IIIe s. ap. J.‑C.), une statuette fragmentaire d’Hermaphrodite (Musée Thèbes, inv. 49173) a été mise au jour dans l’une des deux chambres rectangulaires complétement dégagées (Δ.1 ; 4,40 × 2,50 m) [Données rapportées brièvement dans AD 48 (1993) [1998], Chron. B1, p. 181–182]. Au vu de cette découverte, l’A. affirme brièvement que la chambre Δ.1 servait de sanctuaire domestique dédié à ce dieu. [Étant donné le format préliminaire de l’étude, surtout centrée sur la mosaïque remarquablement bien conservée dépeignant les quatre saisons personnifiées qui recouvrait le sol de la pièce adjacente (Δ.2), on attend une publication détaillée de la chambre Δ.1 (mobilier, agencement), ce qui aiderait à l’évaluation de sa fonction proposée comme un lieu de culte domestique.] A. CHARAMI, « The excavation of a Roman building in Chaeronea (An. Papanikolaou plot) », in M. GERMANI (éd.), Tra Oriente e Occidente: Miscellanea di studi sul mondo antico, Aquino, 2017, p. 21–35.

48 03.03 – Éléon (Arma) – Institut canadien en Grèce – IXe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – La campagne des fouilles des années 2013–2014 a poursuit l’exploration de la rampe menant à la citadelle (dans le Secteur SE). La rampe, composée de plusieurs couches de calcaire pulvérisé, montre diverses phases de construction. Dans l’une de ses itérations (de la période archaïque-classique), le palier supérieur de la rampe a été investi d’une porte monumentale à deux battants, dont les dalles massives du seuil ont été repérées in situ. La construction de la porte semble avoir incorporé des structures adjacentes qui remontent à la période mycénienne. Un dépôt secondaire dans la zone de la rampe a livré dix figurines en terre cuite intactes (du Ve s. av. J.‑C.) représentant des femmes assises de taille et de qualité semblables, mais chacune ayant des caractéristiques formelles individuelles, ainsi que quelques morceaux de figurines en terre cuite archaïques dites papades et un groupe important de vases miniatures (presque exclusivement des kotyles et des skyphoi d’inspiration corinthienne et trois lekanai béotiennes). En 2012, les fouilleurs ont fait des découvertes comparables de

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figurines en terre cuite et de tessons de vases en miniature (de la fin de la période archaïque au début de l’époque classique). Bien que ces trouvailles — et spécialement les vases miniatures — témoignent d’une activité cultuelle dans le voisinage, le lieu qui l’accueillait n’a pas encore été localisé. Des tranchées creusées dans la moitié O du Secteur SO ont révélé un dépôt mélangé et chronologiquement hétérogène contenant beaucoup d’objets qui pourraient provenir d’un sanctuaire : e.g. vases miniatures ; deux phiales fragmentaires composées d’un alliage de cuivre ; trois tessons d’un canthare béotien archaïque qui comporte un dipinto, fait après la cuisson, d’un nom personnel dans le cas génitif ([- - -]σιάδαο : une étiquette dénotant l’identité du propriétaire du vase ou de son dédicant ?). Les fouilleurs soupçonnent que ces objets ont été entraînés par l’érosion vers le bas de la pente N, au sommet de laquelle un lieu de culte potentiel des périodes archaïque et classique est à rechercher. « Fieldwork of the Canadian Institute in Greece in 2014 », Mouseion 14 (2017), p. 179–183 (A. CHARAMI, B. BURKE, B. BURNS) ; « Fieldwork of the Canadian Institute in Greece in 2013 », Mouseion 13 (2016), p. 484–488, avec. fig. 10. (A. CHARAMI, B. BURKE, B. BURNS) ; B. BURNS, A. CHARAMI, O. KYRIAZI, « Eastern Boeotia Archaeological Project: Preliminary Report on Excavations 2011–2013 », Teiresias 43.2 (2013), p. 9–25.

49 03.04 – Haliarte – Institut néerlandais d’Athènes en Grèce – IXe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – En 2016, un relevé géophysique a permis de produire un plan plutôt net du quadrillage de la cité. Le résultat le plus remarquable est que l’agora ne peut pas avoir été située dans le secteur SO de la ville basse, comme on le pensait, puisque ce voisinage était densément occupé par des blocs de maisons. Elle se trouvait probablement à l’extrémité opposée de la cité, dans le secteur NE, où le relevé a repéré une grande aire ouverte bordée au N par un important bâtiment rectangulaire (temple ?) et à l’E par un immeuble oblong divisé en plusieurs chambres (stoa à oikoi ?). En 2017, l’utilisation d’un drone pour produire de la documentation photographique aérienne des vestiges architecturaux sur la surface de l’acropole a permis l’identification des restes de deux structures déjà fouillées mais toujours non publiées au N du sanctuaire d’Athéna : un édifice à abside avec des murs composés de gravats (4,70 × 4,35 m) orienté NE-SO et, tout autour, une construction quadrangulaire. Les chercheurs font l’hypothèse que le bâtiment à abside remonte à la periode HA ou HM et qu’il fut ultérieurement entouré par un péribole rectangulaire à la periode classique ; les A. poursuivent en spéculant que cette enceinte aurait pu être un herôon et peut-être celui de Kékrops que Pausanias (IX, 33, 1) mentionne. [Compte tenu du caractère bref et intérimaire des rapports, les A. ne discutent pas en détails les preuves archéologiques qui informent leurs propositions : la chronologie relative entre les deux structures, le rapport entre elles (où l’on pourrait s’attendre à une séparation stratigraphique) et le culte héroïque ; il faut donc attendre une présentation complète des témoignages disponibles dans l’une des publications à venir du Boeotia Project avant que la plausibilité de ces propositions puisse être évaluée.] J. BINTLIFF, « Leiden Ancient Cities of Boeotia Project: 2017 season », Teiresias 47.2 (2017), spéc. p. 4, avec fig. 1 ; L. DONNELLAN, « The Urban Architecture at Haliartos: the contribution of drone photography and 3D photogrammetry », Teiresias 47.2 (2017), spéc. p. 19, avec fig. 5 ; J. BINTLIFF, « Leiden Ancient Cities of Boeotia Project: The April and August 2016 seasons », Teiresias 46.2 (2016), spéc. p. 1–7 ; Chronique des fouilles en ligne, no 6171.

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50 03.05 – Onchestos (Sténi Mavromatiou) – Sanctuaire de Poséidon – Société archéologique d’Athènes – IXe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – L’été 2014 a vu le lancement de la première campagne de fouilles systématiques depuis les fouilles de sauvetage qui ont permis de repérer le sanctuaire dans les décennies 1960, 1970 et 1990. Dans l’année inaugurale du projet, le travail s’est principalement concentré sur le site A, le cœur du sanctuaire, où deux bâtiments adossés ont été mis au jour : premièrement, un édifice rectangulaire archaïque, dont deux pièces avaient déjà été dégagées pendant les fouilles précédentes, y compris une grande salle dotée d’une rangée de trois colonnes en son centre (12,60 [E-O] × 19,20 [N-S] m ; datant du VIe s. av. J.‑C. sur la base des trouvailles céramiques et l’appareil polygonal des murs) ; deuxièmement, au N, une annexe de plan trapézoïdal dont le mobilier date la construction de la fin du IVe au début du IIIe s. av. J.‑C. Parmi les objets trouvés au milieu de l’annexe, on remarque des vases fragmentaires inscrits avec le graffito hι(ερόν), des pièces de monnaie et divers objets métalliques, y compris des armes (dont une épée de fer tordue et gravée avec la lettre H, vraisemblablement une abréviation de h(ιερόν)), un harnachement de cheval fragmentaire, des broches (?), et un strigile. Sur le site B, considéré comme le centre administratif du sanctuaire, les vestiges architecturaux d’un complexe de portiques, qui avaient été découverts lors des fouilles de sauvetage, ont été répérés. Des trouvailles en céramique associées aux portiques suggèrent que la construction de ce complexe était quasiment contemporaine de celle de l’annexe (de la fin du IVe au début du IIIe s. av. J.‑C.). Un relevé géophysique mené sur la partie E du site, jusqu’alors inexplorée, a décelé l’existence de bâtiments monumentaux supplémentaires de formes variées, dont un rectangulaire et un autre circulaire d’une échelle remarquable (diamètre : 40 m environ).

51 La recherche des deux sites s’est poursuivie lors de la saison 2015. Sur le site A, une grande quantité de tuiles a montré que l’intérieur de l’annexe était couvert, et le dégagement d’une dalle de seuil le long de son mur N a indiqué la disposition de la porte. Une interruption dans le mur E de l’annexe pourrait correspondre à une deuxième entrée. La pénurie de matériau carbonisé semble exclure un incendie comme cause de la destruction du bâtiment ; un épisode sismique pourrait mieux expliquer les dommages observés. La découverte d’une pièce de monnaie en bronze de Philippe II suggère que l’annexe fut élevée peu après le transfert du siège du koinon béotien au sanctuaire de Poséidon. Sur le site B, les fouilleurs ont ouvert plusieurs tranchées le long des murs des structures rectangulaire et circulaire. Toute la longueur du mur N du bâtiment rectangulaire a été mise au jour, livrant ses dimensions approximatives (24,0 m [E-O] par 4,0 m [N-S]) ; comme c’est le cas avec le « temple » susmentionné, ce mur est composé de blocs de calcaire tendre extrait localement. Parmi les découvertes les plus importantes de l’exploration du mur N, on compte un assemblage riche de fragments de terres cuites architecturales, beaucoup appartenant à une sima et ornées de motifs floraux et géométriques. Des éléments architecturaux en terre cuite, le mobilier en céramique et la monnaie fournissent une date de la fin du IVe s. pour la construction du bâtiment rectangulaire. Une petite partie de la structure circulaire a également été mise au jour et elle aurait pu être érigée avant son homologue rectangulaire.

52 En 2016–2017, le travail de terrain a continué sur les deux sites. Sur le site A, le travail s’est principalement concentré sur la définition de l’étendue du niveau de destruction associé à l’annexe ; ce niveau, qui se composait d’une épaisse couche de tuiles,

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recouvrait tout l’intérieur du bâtiment. Des taches isolées de terre légèrement à modérément carbonisée ont été perçues dans les zones E et NE de l’annexe ; la faible intensité de la combustion suggère qu’un incendie n’a pas pu servir de catalyseur à la destruction du bâtiment. La fouille de cette zone a également confirmé que l’annexe était agencée avec une deuxième entrée le long de son mur E. Le remassage de la couche de tuiles et la poursuite de l’exploration des strates suivantes ont mis au jour une base de colonne ovale située au milieu de l’annexe. Dans la zone du temple supposé, des portions du stéréobate ont été révélées à ses côtés E et N ; en 2017, la limite N du stéréobate a été définie. Dans l’antiquité tardive, un puits (déjà remarqué dans les fouilles de sauvetage du début des années 1970) et une petite structure de forme incertaine ont été construits sur le stéréobate avec des matériaux repris du temple et du bâtiment archaïque. Comme dans les saisons précédentes, une abondance d’objets en métal a été trouvée sur le site A, y compris des armes (telle qu’une longue épée en fer conservant une partie des plaquettes d’os sur son manche), des équipements de sport et 20 pièces de monnaies en bronze de plusieurs régions de la Grèce : la Béotie, l’Eubée, le Péloponnèse NE, l’Étolie, la Locride et la Macédoine (avec Alexandre le Grand comme autorité émettrice) ; les trouvailles en céramique ont été limitées, comprenant des fragments de vases à boire inscrits avec des graffiti et un lécythe intact décoré avec une palmette peinte.

53 Sur le site B, la découverte la plus saisissante des années 2016–2017 a été dévoilée dans l’interstice entre la structure circulaire et le mur N du bâtiment rectangulaire : des fragments de deux chapiteaux ioniques composés de calcaire tendre et recouverts d’une couche fine de plâtre ainsi que la partie inférieure d’une grande colonne ionique (sa base incluse). La colonne, qui est posée verticalement, peut avoir été découverte dans son contexte architectural d’origine. La relation entre ces élements architecturaux et les édifices avoisinants demeure une question ouverte. Un nombre important de terres cuites architecturales, y compris des parties d’une sima peinte et une antéfixe presque intacte ornée d’un anthemion en relief, a été trouvé à l’extérieur et le long des murs du bâtiment rectangulaire. Quant à la stoa située directement au N du bâtiment rectangulaire, l’espace intérieur de la chambre (oikos) la plus au S a été exploré, ce qui a fourni une concentration relativement élevée de tessons provenant surtout de petits vases de stockage non décorés et d’autres formes utilitaires. Les tranchées creusées sur le site B ont livré toujours plus d’artéfacts en fer et bronze ainsi que six pièces en bronze de diverses régions, parmi elles la Béotie, la Thessalie et la Macédoine. I. MYLONOPOULOS, « Ἀνασκαφὴ ἱεροῦ Ποσειδῶνος στὴ βοιωτικὴ Ὀγχηστό », Praktika 169 (2014) [2016], p. 167–184 ; ID., « Ἀνασκαφὴ ἱεροῦ Ποσειδῶνος στὴ βοιωτικὴ Ὀγχηστό », Praktika 170 (2015) [2016], p. 219–229 ; ID., « Ἀνασκαφὴ ἱεροῦ Ποσειδῶνος στὴ βοιωτικὴ Ὀγχηστό », Praktika 171 (2016) [2018], p. 265–272 ; Ergon 61 (2014), p. 32–33 ; Ergon 62 (2015), p. 29–31 ; Ergon 63 (2016), p. 22–23 ; Ergon 64 (2017), p. 32–34 ; http:// onchestos.mcah.columbia.edu.

54 03.06 – Orchomène (Gyftissa, Terrain A. Zourni Dova) – Thesmophorion (?) – IXe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – En 2006, à un intervalle d’à peu près une décennie, les fouilles de sauvetage à la limite NE du domaine agricole ont été reprises, en commençant par le nettoyage des deux sondages précédemment effectués et le creusement de deux nouveaux sondages à l’O. Une fosse importante d’étendue inconnue a été identifiée ; au milieu et autour de celle-ci, une abondance d’objets

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couvrant la période archaïque à l’époque hellénistique (surtout des vases miniatures, lampes et figurines en terre cuite représentant principalement des personnages féminins) a été recueillie. Ces objets ressemblent à ceux qui, au cours des dernières décennies, ont été acquis de manière illicite et donc rendus à l’Éphorie et aux trouvailles de l’opération de sauvetage précédente. Beaucoup d’objets avaient été fracturés et déplacés de leurs lieux de dépôt au sein de la fosse à cause de l’activité agricole continue dans cette zone. Compte tenu de la nature vraisemblablement votive des objets, l’emplacement du site dans une zone propice et bien irriguée le long du pied S du Mt. Akontion, des données épigraphiques isolées (e.g. une mention possible de la mère des Grâces Εὐ:ρυ:νό:μα inscrite sur un peson de métier à tisser pyriforme) et des allusions littéraires (Pindare, Pausanias) à la prééminence des Grâces à Orchomène, le site est considéré comme un sanctuaire rural qui hébergeait le culte de ces déesses.

55 Le caractère sacré du site a été confirmé par une exploration archéologique systématique menée entre 2007 et 2009, pendant laquelle les restes de plusieurs constructions à vocation cultuelle ont été repérés : au centre de la zone d’excavation (Secteur A) : 1) un encadrement quadrangulaire (qualifié d’« eschara ») construit de petites pierres et d’argile et contenant des couches de cendres mélangées avec des petits objets (e.g. figurines en terre cuite) ; à l’O et sur l’axe avec l’« eschara », 2) une structure rectangulaire jusqu’ici inexpliquée composée de pierre sèche ; au N de l’« eschara », 3) un bothros taillé en partie dans la roche naturelle, délimité par des rangs de petites pierres et rempli d’ossements animaux ; entre ces deux éléments-là, 4) un four elliptique flanquant une grande aire ouverte, au N, au pied de la montage, 5) un édifice rectilinéaire orienté sur l’axe NO-SE (oikos ?) ; et à l’angle SE du Secteur A, 6) un portique relativement monumental agencé sur le même axe (NO-SE) avec 7) une construction quadrangulaire similaire à une plateforme ajoutée à son côté E.

56 Le mobilier récolté en divers endroits du sanctuaire témoigne de trois phases majeures de fréquentation : premièrement, l’apparition de l’activité cultuelle concentrée sur l’« eschara » dans l’époque orientalisante suivie par l’expansion préliminaire du sanctuaire aux temps archaïques, ce qui aurait probablement impliqué la construction du bothros ; ensuite, le point culminant dans l’ère classique — et surtout au IVe s. —, où le sanctuaire fut élargi pour inclure le pied du Mt. Akontion (au N) et les abords du Céphise (au S) et investi de l’architecture de plus grande échelle (i.e. l’oikos supposé et le portique) ; et enfin, la période hellénistique précoce, où la fréquentation du sanctuaire continuait en grande partie sans relâche. Le déclin du site semble, au vu du contenu des dépôts, avoir commencé au début du IIe s. av. J.‑C. Après la cessation du culte, le sanctuaire fut converti en cimetière. Beaucoup des artéfacts, dont les nombreux exemples de kotyles, d’hydries et de kernoi, et des lampes avec des becs brûlés, ainsi que les figurines d’hydriaphores et de porcelets, trouvent des parallèles dans des sanctuaires de Déméter, ce qui suggère que cette déesse aurait peut-être pu recevoir un culte qui impliquait un rituel thesmophorique. V. ARAVANTINOS, M. BONANNO ARAVANTINOS, K. KALLIGA, M. PISANI, « La scoperta di un Thesmophorion e di un culto delle Charites (?) ad Orchomenos (Beozia) », in A. RUSSO TAGLIENTE, F. GUARNERI (éd.), Santuari mediterranei tra Oriente e Occidente: Interazioni e contatti culturali. Atti del Convegno Internazionale, Civitavecchia – Roma 2014, Rome, 2016, p. 459–470 ; AD 61 (2006) [2014], Chron. B1, p. 502–504, avec. fig. 20–22 ; Chronique des fouilles en ligne, no 5463.

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57 – Présentation sommaire des petits objets trouvés lors des diverses campagnes de fouilles, y compris une analyse de leur distribution spatiale et chronologique et de leurs liens avec l’activité rituelle du sanctuaire au fil de temps. Quant au répertoire iconographique qui comprend pour la plupart des personnages féminins, on est frappé par la grande diversité de types (par exemple, au moins 52 types différents de protomés archaïques tardives dont certains sont rares ou complètement inconnus dans la coroplathie béotienne ; voir les 32 divers types d’hydriaphores de la période classique), le large éventail de leur dérivation stylistique (attique, péloponnésien, ionien, peut-être aussi phocien) et le haut degré de qualité et de réalisation technique. Avec l’explosion de l’activité votive dans la période classique, la fabrication sur place, vraisemblablement avec l’utilisation du four elliptique, a permis d’adresser le gros de la demande en petits objets en terre cuite. Dans cette période, les A. constatent que certains types de figurines ont manifestement été modifiés pour créer des schémas nouveaux (e.g. avec la main tenant un porcelet, des bonbons, du pain, des fruits), probablement en réponse à des aspects ou des besoins spécifiques du culte. Une statuette fragmentaire en terre cuite d’une femme découverte au S de l’« oikos », dont la taille comparativement plus grande et de meilleure qualité pourraient trahir un statut spécial (image d’une déesse ? vocation rituelle ?), est remarquable. Les couronnes de diverses dimensions composées d’entre un et trois anneaux d’argiles presque toujours façonnés en forme d’un nœud d’Héraklès et décorés d’appliqués circulaires estampillés avec des rosettes ou des épis de grain, sont aussi dignes de mention pour leur fréquence et leur particularité dans le sanctuaire des temps classiques tardifs. Leur utilisation précise est cependant difficile à saisir. V. ARAVANTINOS, M. BONANNO-ARAVANTINOU, K. KALLIGA, M. PISANI, « Ειδώλια, στέφανοι, μικκύλα αγγεία και λύχνοι. Πήλινα αναθήματα σε αγροτικό ιερό στον Ορχομενό », in A. YIANNIKOURI (éd.), Κοροπλαστική και μικροτεχνία στον αιγαιακό χώρο από τους γεωμετρικούς χρόνους έως και τη ρωμαϊκή περίοδο. Διεθνές Συνέδριο στη Μνήμνη της Ηούς Ζερβουδάκη, Ρόδος, 26–29 Νοεμβρίου 2009, vol. 2, Athènes, 2014, p. 45–68.

58 – L’A. traite le développement et la nature du culte au sanctuaire, vu au travers de son ensemble abondant de dédicaces en céramique et terre cuite qui va du milieu du VIIe s. au IIIe s. av. J.‑C. Quelques milliers de vases miniature (kotyles, cratères, hydries, lampes), peut-être produits largement sur le site dans un four elliptique, furent déposés dans des cavités artificielles et des fissures naturelles à divers endroits du sanctuaire pendant la période classique tardive (à savoir son apogée). Bien que de la cendre ait été mise au jour au milieu de la structure quadrangulaire au cœur du sanctuaire, le contenu ne porte pas de trace de combustion, ce qui conduit l’A. à proposer que la structure fonctionnât très probablement comme un récipient d’offrandes (bothros) et pas comme une eschara stricto sensu. Aucune trace de la consommation de nourriture ou de boisson n’a été remarquée dans l’espace du sanctuaire ; peut-être que les banquets furent plutôt réalisés symboliquement avec l’utilisation de la vaisselle miniature. K. KALLIGA, « Ιερά δώρα: Κεραμικά αναθήματα από δύο βοιωτικά ιερά », in St. OIKONOMOU (éd.), Αρχαιολογικές συμβολές, 2 : Βοιωτία & Εύβοια, Athènes, 2015, spéc. p. 115–119. 59 – Une analyse technique, iconographique et stylistique soigneuse de deux ensembles de fragments reconstitués qui correspondent à une grande partie de la poitrine et au côté supérieur droit des cheveux d’une statue d’une péplophore en terre cuite grandeur nature (ou approchante). Les fragments existants suggèrent que la femme était debout

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avec la tête tournée vers la gauche et penchée en avant, la main droite levée pour saisir un voile, et la main gauche abaissée et légèrement écartée du corps (peut-être pour tenir le bout du voile ?). L’A. identifie des parallèles iconographiques pour ce schéma de l’anakalypsis et pour la réalisation stylistique particulière de ses éléments compositionels dans la sculpture de la fin du Ve s. au début du IVe s. av. J.‑C. L’A. fait l’hypothèse que l’incorporation d’une coiffure locale est une allusion délibérée à la tradition béotienne, qui peut-être rattacha aussi la statue au culte du sanctuaire, que d’autres découvertes artéfactuelles suggèrent fortement comme étant thesmophorique [pour celles-ci voir les entrées supra]. Malgré l’état extrêmement fragmentaire de la statue, qui ne conserve aucun attribut indicatif, et la filiation iconographique connue entre Déméter et sa fille, l’A. soutient que le geste d’anakalypsis et la plénitude des seins favorisent une identification comme mère. La stature exceptionelle et la haute qualité de la statue ainsi que son contexte de découverte dans l’espace enclos d’une structure interprétée comme étant un oikos ou un petit sacello suggèrent que la statue aurait pu être l’objet d’une vénération rituelle plutôt qu’une offrande votive. L’A. conjecture que les centaines de couronnes de terre cuite fragmentaires de forme jusqu’ici unique (diamètre : 18,0–25,0 cm), qui ont été mises au jour dans le même contexte que les vestiges de la statue de culte proposée, auraient pu être transportées au sanctuaire haut et dédiées devant l’image de la déesse dans une sorte de rite stéphanophorique. M. PISANI, « La scoperta di una statua fittile dal Thesmophorion di Orchomenos in Beozia », ASAtene 93 (2015) [2017], p. 169–192.

60 03.07 – Thèbes – Un aperçu descriptif concis des principaux cultes et sanctuaires publics (ceux de Dionysos Kadméios, de Déméter Thesmophoros, d’Héraklès et d’Apollon Isménios) de la cité dès la période archaïque précoce à l’ère romaine impériale. [Pour des discussions ciblées des travaux archéologiques récents relatifs aux sanctuaires d’Héraklès, d’Apollon Isménios et peut-être de Déméter Thesmophoros, voir infra.] A. SCHACHTER, « Cults and Sanctuaries of historical Thebes », in V. ARAVANTINOS, E. KOUNTOURI (éd.), 100 χρόνια αρχαιολογικού έργου στη Θήβα. Οι πρωτεργάτες των ερευνών και οι συνεχιστές τους, Athènes, 2014, p. 325–335. 61 – L’A. revient sur les problèmes liés à l’identité d’Athéna Onka, ainsi qu’à son sanctuaire et son culte, dont les fouilles menées dans la cité au cours du dernier siècle n’ont détecté aucun indice révélateur et à propos desquels les chercheurs sont confrontés à des témoignages anciens contradictoires. Elle révise la tradition mythique de la fondation simultanée du culte d’Athéna Onka et de Thèbes pour élucider la relation entre cette déesse et les autres dieux majeurs du panthéon local. M. ROCCHI, « Athena Onka a Tebe », ibid., p. 371–382.

62 – Kadméia (Carrefour des rues Oidipodos et Amphionos) – Analyse formelle et stylistique ciblée d’un petit autel cylindrique composé de marbre blanc à grain moyen et décoré en relief avec des rosettes à huit pétales et des guirlandes faites de feuilles, de fleurs, de fruits et de rubans hélicoïdaux et enfilées sur une série de buképhala dont les cornes sont ornées chacune d’un nœud et d’un type distinct de fleur (Musée de Thèbes sans no inv. ; hauteur max. : 0,73 cm ; diamètre max. : 0,45 cm). L’autel a été mis au jour lors d’une fouille des dernières décennies menée au côté SE de la Kadméia, dont les résultats sont en attente de publication. L’A. le date de la fin du IIe s. / début du Ier s. av. J.‑C. Il serait d’origine attique. L’absence d’inscription rend une datation plus

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précise impossible ; la nature de l’autel ne peut pas non plus être précisée à l’heure actuelle, puisque des autels similaires ont été découverts dans des contextes funéraires et votifs. [Peut-être que la parution des fouilles menées dans le voisinage de la Kadméia éclairera la fonction de cet autel.] V. FLORISSI, « Un altare di produzione attica nel Museo Archeologico di Tebe », in Tra Oriente e Occidente, supra 03.02, p. 36–47.

63 – Nos 27–29 de la rue Antigonis – Société archéologique d’Athènes – IXe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – Depuis l’année 2012, la fouille systématique de la propriété expropriée immédiatement au S des pièces du complexe palatial mycénien dites le « Trésor » et la « Chambre des Pithoi » a entraîné de nombreuses découvertes potentiellement liées à la vie religieuse de la cité, surtout à l’époque hellénistique [le pied d’une phiale en marbre de l’ère romaine inscrite avec une dédicace aux dieux de Samothrace a déjà été signalé dans ChronARG 26 (2013), 03.07]. En 2014, un petit fragment d’une colonnette en poros (hauteur : 0,29 m ; diamètre : 0,21 m) comportant une partie d’une inscription (votive ?) de deux lignes datant de la période classique a été trouvé à l’angle NO de la zone fouillée (i.e. Tranchée A), au sein d’une couche de destruction qui recouvrait les vestiges d’un mur des années byzantines moyennes. Dans la même tranchée, au sein du niveau romain-romain tardif, les fouilleurs ont dégagé une chambre rectangulaire étroite (2,70 × 1,50 m) avec des murs composés principalement de grandes pierres brutes liées par un mortier de terre ou d’argile et meublé d’un bassin d’argile uni et de forme conique (diamètre : 0,90 m) qui fut inséré dans le sol le long du court mur N. Un petit appareil quadrilatéral fait de marbre blanc et doté d’un bord bas autour de son périmètre et des rainures opposées remplaçait le fond du bassin. L’A. fait l’hypothèse que cet appareil servait de table d’offrandes et que son placement au fond du bassin était lié à la performance des choai. La forme curieuse de ce mobilier et les artéfacts associés à la chambre (des lamelles en bronze, trois pièces en bronze et, au sein du bassin, une lame d’obsidienne) sont considérés comme étant des indices d’une utilisation à la fois non domestique et non artisanale ; la phiale romaine susmentionée est vue comme un témoignage supplémentaire des rites libatoires. Dans la couche hellénistique suivante, directement au dessous du niveau du sol d’une chambre mal conservée, un dépôt net de deux vases non peints (un unguentarium et un lécythe trapu) a été mis au jour à l’intérieur d’un petit compartiment ressemblant à une ciste composée de pierres (extraites évidemment des constructions mycéniennes dont les murs ne sont séparés stratigraphiquement des restes hellénistiques que par une fine couche de terre) ; au vu de la position stratigraphique des vases et leur placement soigneux dans un encadrement de pierre, l’A. interprète cet assemblage comme étant un dépôt de fondation.

64 En 2015, le même niveau hellénistique de la Tranchée A a livré les vestiges d’un petit édifice rectangulaire (longueur : 1,47 m ; largeur : 0,97 m ; hauteur : 0,67 m) avec des murs de gravats sur trois de ses côtés (N, S, E), une porte ouverte construite de quatre pierres travaillées (seuil, jambage, linteau) à l’O et, à l’intérieur, une couche épaisse de tuiles. Le sol se composait de petits carreaux en argile, dont l’un est perforé (l’A. spécule que ce creux aurait pu faire office de récipient pour des libations). L’édifice contenait plusieurs écofacts et artéfacts, y compris des os animaux et des coquilles, une lamelle de bronze, un bouton en stéatite, des morceaux de pâte de verre brûlés et des vases, dont la pluplart sont non peints et comprennent des petites assiettes et des phiales (mais voir le fragment d’amphore panathénaïque du IIe s. av. J.‑C. comportant le

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dipinto ΑΓΩΝΟΘΕ[ΤΟΥ]). Au vu de sa forme, son échelle réduite et son contenu, l’édifice est identifié hypothétiquement comme étant un naïskos, consacré à un héros ou une divinité chthonienne indéterminée. Sa tranchée de fondation, profonde, renfermait d’autres trouvailles (quelques vases, beaucoup d’ossements animaux et de coquilles marines) que l’A. tente d’associer à un rituel d’inauguration.

65 Une construction ressemblant à une plateforme, composée également de gravats, est contiguë au mur S du « naïskos » ; sur une distance de 1 m à partir du mur S, la plateforme est essentiellement plane ; au-delà de ce point, sa structure devient un agglomérat irrégulier et mal défini de pierres, de terre battue, d’argile et de cendres. La stratigraphie de ce tas montre au moins deux phases successives d’utilisation, séparées par une fine couche de terre propre. La surface du tas et les interstices entre les pierres ont livré des vases miniatures, alors que ses deux niveaux d’activité ont produit des matériaux semblables, encore que leurs quantités soient réduites dans le niveau supérieur : des céramiques à vernis noir de la période hellénistique, des figurines de femmes fragmentaires et des pièces en bronze. La plateforme semble avoir été constamment utilisée pendant toute l’époque hellénistique. Le contenu de cette structure, y compris les dépôts de cendres, et leur position en couches mène l’A. à décrire la plateforme-tas comme un autel ou une table d’offrandes. À l’angle SE de la tranchée, à peu près à la même hauteur que les fondations du petit édifice rectangulaire (naïskos), se trouve une partie d’une fosse circulaire (entourée par une couche épaisse de plâtre) qui contenait des céramiques, beaucoup d’entre elles ayant des associations rituelles (bothros ? dépotoir d’un nettoyage de l’espace cultuel avoisinant ?).

66 En 2016, dans les tranchées nouvellement ouvertes H et K, l’angle SO des fondations de deux murs hellénistiques bâtis en blocs de conglomérat a été dégagé (ainsi que des segments de leur poursuite vers le N et l’E) directement sur la couche de destruction remontant à l’ère mycénienne. Un tronçon d’un mur orienté N-S d’un appareil et d’une altitude similaire a aussi été repéré le long du côté E de la zone de fouille (Tranchées Z et I). On pense actuellement que ce groupe de murs formait autrefois un grand péribole presque carré (dimensions estimées : 15 × 16 m) qui aurait pu entourer l’herôon proposé. Si cela s’avère exact, les trouvailles recueillies dans la zone de l’enceinte la plus récemment explorée (e.g. objets en plomb tels que poids, fusaïoles et pesons de métier à tisser en argile, perles de faïence, pièces de monnaie et poteries peintes et non peintes d’excellente qualité) suggéreraient que cet espace abritait des activités artisanales et commerciales ainsi que cultuelles. V. ARAVANTINOS, « Ἀνασκαφὴ μυκηναϊκοῦ ἀνακτόρου Θηβῶν », Praktika 169 (2014) [2016], p. 139–166, spéc. p. 147–150, avec figs. 1–2 ; ID. « Ἀνασκαφὴ μυκηναϊκοῦ ἀνακτόρου Θηβῶ », Praktika 170 (2015) [2016], p. 181–218, spéc. p. 188–196, 202 ; ID. « Ἀνασκαφὴ μυκηναϊκοῦ ἀνακτόρου Θηβῶ », Praktika 171 (2016) [2018], p. 227–263, spéc. p. 240–241, 247–248 ; Ergon 61 (2014), p. 28–31, spéc. p. 29 ; Ergon 62 (2015), p. 26– 29, spéc. p. 26–27 ; Ergon 63 (2016), p. 21–22, spéc. p. 22.

67 – Kadméia – Thesmophorion (?) – Publication d’objets ramassés lors des fouilles de sauvetage (1995–1996) accomplies sur le terrain situé au carrefour des rues I. Threpsiadis et L. Bellou. La sélection comprend un fragment d’une sima de rampant en terre cuite ornée d’une palmette peinte (460–400 av. J.‑C.) ; un morceau du bord d’un cratère à colonnettes à vernis noir de fabrication béotienne ou eubéenne qui comporte un graffito vraisemblablement dédicatoire (Ανέθε]κε : Θ???[- - - -?; 525?450 av.?J.?C.)?;

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des vases communs miniatures (trois lampes [ορα[- - - - ; 525–450 av. J.‑C.) ; des vases communs miniatures (trois lampes [Ve–IVe s. av. J.‑C.], un récipient ressemblant à un kalathos [non daté], deux clochettes [début du IVe s. av. J.‑C.] et une hydrie [450–400 av. J.‑C.]) ; une lampe à vernis noir (fin du Ve/début du IVe s. av. J.‑C.) ; et six tessons de vases attiques à figures rouges. Les tessons à figures rouges appartiennent à diverses formes (hydrie, pélikè, lécythe aryballisque, cratère en calice) et datent du deuxième quart du Ve s. au troisième quart du IVe s. av. J.‑C. Deux de ces tessons, l’un d’une hydrie classique précoce et l’autre d’un lécythe classique tardif, sont particulièrement remarquables pour leur décoration qui touche au domaine du rituel. Le premier montre des femmes dansantes, alors que le second comporte une scène d’un éros portant un tambour et avançant depuis la droite vers une statue d’une femme (Aphrodite) dépeinte sous la forme rigide d’un xoanon, vêtue d’un peplos et d’un polos et tenant des objets ronds (fruits) dans ses paumes tendues ; un thymiaterion est posé au sol devant la statue ; le bras d’une femme tenant un miroir est conservé à la gauche de la statue. Toutes ces trouvailles ont été principalement mises au jour dans la zone SO de la fouille, dans le voisinage d’une structure absidale préhistorique, au milieu d’un dépôt d’artéfacts non stratifié qui a également livré des figurines en terre cuite des Ve et IVe s. av. J.‑C. (déjà publiées) consistant pour la plupart en personnages féminins et animaux, dont les porcelets prédominent, ainsi que des pesons de métier à tisser et des tessons de vases à vernis noir. La nature mélangée du dépôt et sa situation topographique suggèrent que son contenu a glissé à partir d’un point plus haut sur la colline de Kadméia ; de plus, la présence de certains objets avec des associations rituelles prononcées — les vases miniatures, les figurines en terre cuite, le cratère inscrit — et le caractère féminin prépondérant du dossier iconographique implique qu’ils provenaient d’un sanctuaire appartenant à une déesse voire des déesses, dont Déméter et Coré. On notera que deux fouilles non publiées conduites à proximité, dans le voisinage de l’église de St. Georges, ont livré des dépôts reliés aux cultes de ces déesses. Cette constellation de dépôts suggère que le Thesmophorion jusqu’à présent non identifié pourrait être localisé sur le site de l’église St. Georges plutôt que sur celui de la cathédrale métropolitaine de St. Ioannis Kalokténis. Le morceau de sima témoigne de la (re)construction d’un monument dans ce sanctuaire au milieu du Ve s. av. J.‑C., peut- être après la conclusion de l’occupation athénienne en 447/6. V. SAMPETAÏ, E. KARAKITSOU, « Κεραμική και τμήμα κεράμωσης των κλασικών χρόνων από τη θηβαϊκή Καδμεία: Διάσπαρτα τεκμήρια ενός ιερού », AD 65–66 A, Mel. (2010–2011) [2016], p. 263–280.

68 – Pyri (Propriété de I. Skoumas) – Publication d’un relief votif récupéré dans un excellent état de conservation lors des fouilles de sauvetage poursuivies dans le quartier de Pyri à l’automne 2006 (Musée de Thèbes, inv. no 43149). Le relief a été dégagé ex situ dans la partie NE du Secteur 8, au sein de la couche de destruction d’un bâtiment de l’époque hellénistique de caractère incertain. Le relief rectangulaire prend la forme courante de naiskos, devant lequel un dieu barbu, vêtu d’un manteau qui laisse sa poitrine et ses bras exposés, s’assoit sur un rocher (faisant face à gauche) et tient une phiale dans sa main droite tendue. À gauche, un groupe de six fidèles (trois adultes et trois enfants) de taille plus petite enveloppés dans leurs manteaux apporte un porcelet à sacrifier. L’autel se trouve au centre de la composition, entre les fidèles et le dieu assis. Le relief est dissocié de la stèle à laquelle le tenon dans son côté inférieur aurait été fixé. L’absence d’inscription et d’attribut distinctif rend aussi difficile

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l’identification du dieu honoré, mais l’A. est tentée de l’identifier comme Zeus en notant que selon Pausanias (IX, 25, 4) il y avait un sanctuaire de Zeus Agoraios dans les parages de Pyri. Le matériau utilisé pour le relief, du marbre pentélique, et des comparanda stylistiques font penser qu’il fut produit dans un atelier attique vers 330– 320 av. J.‑C. La sculpture est une addition importante au catalogue des objets votifs de Thèbes. M. BONANNO ARAVANTINOS, « Un nuovo relievo votivo da Tebe », AEThSE (2009) [2012], p. 973–984.

69 – Sanctuaire d’Apollon Isménios – École américaine d’études classiques à Athènes – IXe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – XXIIIe Éphorie des antiquités byzantines – La poursuite des fouilles entre 2012 et 2016 a vu l’ouverture de plusieurs tranchées au sommet de la colline, y compris de la pleine étendue des fondations du temple du IVe s. Après la dissolution du culte, la colline est de nouveau devenue un cimetière dans les temps byzantins (comme à l’époque mycénienne), avant d’être à nouveau habitée. Toute cette activité ultérieure a contribué à une perte ou une perturbation considérable des dépôts et de l’architecture correspondant à la vie du sanctuaire. En fait, le matériau de la superstructure du temple fut probablement totalement volé vers le milieu du Ve s. ap. J.‑C. (voir spéc. la Tombe 12 de la période byzantine précoce qui fut creusée dans la roche en place à l’intérieur du sékos).

70 Malgré ce défi, les fouilles ont permis plusieurs découvertes relatives à l’Isménion : en 2014, l’exploration au N et au milieu de la tranchée ouverte dans le secteur dit du temple a révélé des éléments architecturaux couverts de traces de stuc et/ou de peinture, ainsi que deux fosses dans lesquelles de multiples niveaux de dépôt ont été identifiés. La première fosse contenait un bloc sculpté et des pierres et d’autres matériaux qui comportent des traces de combustion. La seconde a livré un fragment d’un décret honorifique hellénistique (probablement du IIIe s. av. J.‑C.) et des tessons de vases classiques dans ses couches intermédiaires et plus profondes des morceaux d’une amphore du type Günsenin III presque entièrement restaurable. Dans le secteur à l’E du flanc du temple une autre fosse a été mise au jour en 2014. Le premier des deux niveaux principaux du remplissage comprenait des éléments architecturaux provenant d’une structure importante (dont des fragments de tambours de colonne cannelés, un morceau d’une mutule et une petite main sculptée). Le deuxième niveau se composait d’une grande quantité de petites pierres et de cailloux, ainsi que de morceaux de tambours de colonne. En 2013, le sondage initié contre la bordure E des fondations du temple a fait paraître un askos attique fragmentaire à figures rouges du début du IVe s. orné d’une bataille entre des personnages vêtu d’habillement oriental et des sphinx (Musée de Thèbes, inv. no 49276 : une « substantially Thebanocentric substitution » du conflit canonique entre les Arimaspes et les griffons ; [cf. infra]). En 2015, un fossé orienté sur l’axe E a été repéré à l’angle SE du temple. Il est associé à la construction des fondations ; il s’étend parallèlement à un autre fossé qui était déjà reconnu par Keramopoulos. Un inventaire des éléments architecturaux récemment trouvés ainsi que de ceux hébergés aux entrepôts du musée est un cours afin de reconstituer les phases archaïque et classique du temple. L’étude examinera aussi la pertinence potentielle d’autres objets d’origine prétendue aux alentours de l’Isménion, tels que les fameux fragments du sphinx de terre cuite archaïque exposé au musée du Louvre (nos CA 637, CA 657, CA 657 bis), que les fouilleurs considèrent comme un ornement possible du toit du temple archaïque.

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Chronique des fouilles en ligne, nos 3063, 4215, 5059 et 5447 ; http://www.ascsa.edu.gr/ index.php/news/newsDetails/excavations-on-the-ismenion-hill-in-thebes-2011–2016.

71 – L’A. étudie l’iconographie de l’askos à figures rouges attribué à l’atelier du Peintre de Cléophon ou à l’un de ses disciples (début du IVe s. av. J.‑C. ; Musée de Thèbes, inv. no 49276) évoqué supra. La décoration du vase — qui montre deux personnages avec des cheveux longs, sans barbe et vêtus d’un costume oriental engagé chacun en duel contre un sphinx — est un unicum qui trouve ses parallèles les plus proches dans les scènes grypomachiques sur les céramiques attiques contemporaines : cf. spéc. la bataille entre Arimaspes et griffons dépeinte sur une pélikè à figures rouges attribuée au Peintre de Munich 2365 (MM New York, inv. no 06.1021.179). La grypomachie était un sujet populaire dans la peinture sur vase attique du IVe s. et avait une large distribution. Au vu du succès de ce thème, l’A. affirme que le remplacement des griffons par les sphinx sur l’askos était une manipulation pindaresque ingénieuse qui fut créée, peut-être sur l’ordre d’un(e) client(e) thébain(e), afin de donner un sens typiquement local à un mythe panhellénique. La découverte du vase au milieu d’une terre de remplissage d’origine inconnue obscurcit les circonstances de sa création. Si la terre fut prise de quelque part dans le sanctuaire, l’askos — avec sa sphinxomachie thébainisante — pourrait être interprété comme un cadeau spécial dont l’iconographie aurait été élaborée sur mesure pour Apollon Isménios. S. LARSON, « Meddling with myth in Thebes: A new vase from the Ismenion Hill (Thebes Museum 49276) », in G. HAWES (éd.), Myths on the map: The storied landscapes of , Oxford, 2017, p. 106–121.

72 – Présentation critique concise des recherches archéologiques conduites sur le sanctuaire au cours du siècle dernier, des quelques témoignages des débuts de la période archaïque et de plusieurs problèmes interprétatifs dont les solutions nécessitent une étude plus approfondie (e.g. l’écart apparent entre l’histoire du temple et les activités cultuelles pendant tout le VIIe s.).

V. ARAVANTINOS, « The sanctuaries of Herakles and Apollo Ismenios at Thebes: New evidence », in X. CHARALAMBIDOU, C. MORGAN (éd.), Interpreting the Seventh Century BC: Tradition and innovation, Oxford, 2017, p. 221–230, spéc. p. 223–226.

73 – Sanctuaire d’Héraklès (no 13 de la rue Polynéikos) – IXe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – En 2005, une fosse ressemblant à une tombe a été mise au jour à la limite O de la fouille. [Pour le rapport préliminaire de la découverte du sanctuaire, voir ChronARG (2013), 03.07]. Deux dalles lourdes, dont l’une est brisée, ont été trouvées dans une position horizontale et à proximité directe de la surface supérieure de la fosse ; la dalle intacte se couchait in situ sur la moitié de la superficie de la fosse. Tout près, une troisième dalle a été repérée dans une position verticale. La fosse contenait des traces intenses du feu et quelques objets d’une nature apparemment votive, dont des tessons et un morceau d’un couteau. La fosse était entourée par d’autres artéfacts non spécifiés (mais définis comme « offrandes » par les fouilleurs). L’agencement de la fosse à l’intérieur du téménos, les objets reliés à elle et le matériau carbonisé suggèrent que cet élément fonctionnait en tant que récipient d’offrandes (i.e. une sorte de bothros). Sa forme pourrait être une imitation intentionnelle d’une tombe ou d’un cénotaphe. AD 60 (2005) [2013], Chron. B1, p. 397–399, avec fig. 20 et 21 ; Chronique des fouilles en ligne, no 5076.

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74 – Les données des fouilles de l’Herakleion sont considérées aux côtés des descriptions littéraires antiques de sa topographie suburbaine et de ses éléments principaux. Aucun des monuments remarqués par Pausanias n’a pu être identifié dans la zone fouillée ; par exemple, l’A. fait l’hypothèse que le temple classique aurait pu être érigé plus au S, sur la colline moderne de ΣΦΕ, aux environs de la petite église de St. Nicholas, dont la construction a pu remployer une quantité importante de spolia extraits d’un édifice antique (ou de plusieurs) qui se trouvait probablement sur place ou à une courte distance du chantier. Compte tenu de sa forme, la fosse rectangulaire à l’O du mur de péribole est interprétée comme étant un simulacre d’une tombe ou d’un cénotaphe qui servait au culte des défunts enfants d’Héraklès et de Mégara, ou faisait peut-être office de monument consacré aux héros thébains tués. Les fouilleurs prévoient la découverte de structures supplémentaires appartenant au sanctuaire juste à côté du terrain exploré à l’O, sur la propriété des frères Kumpari (dans laquelle s’étendent le mur de péribole et la colonnade). V. ARAVANTINOS, « Το τέμενος του Ηρακλέους στη Θήβα: Ο χώρος, τα μνημεία και η λατρεία του ήρωα στο φως της ανασκαφικής έρευνας », in OIKONOMOU (éd.), Αρχαιολογικές συμβολές, supra 03.06, p. 85–106.

75 – L’A. examine les céramiques votives, en particulier celles qui ont été recueillies lors de l’exploration de l’eschara monumentale, ce qui lui permet de restituer le déroulement rituel éventuel aboutissant à leur dépôt. La fréquentation du sanctuaire a commencé dans les dernières décennies du VIIIe s. av. J.‑C. (au GR II) et s’est concentrée à l’angle SE de la zone fouillée, où un large dépôt de cendres (eschara) composé pour la plupart de poteries avec quelques ossements de petits animaux et des coquillages a été mis au jour. Cet endroit resta en usage jusqu’au début du VIe s. av. J.‑C. À moment-là, les rituels semblent avoir été transférés au N, vers une structure en partie dégagée qui était remplie de cendres et de vases à vernis noir remontant aux époques archaïque et classique. Pendant la période archaïque, l’eschara fut façonnée en une forme plus définie avec la construction d’un encadrement presque carré (9 × 9–10 m) en appareil polygonal aménagé partiellement sur la masse de cendres existante ; la fouille de l’intérieur de cet enclos a également révélé les vestiges de quatre murets construits de petites pierres non taillées et se couchant à des niveaux plus élevés que celui de l’encadrement. Ces tronçons appartenaient à diverses configurations de murets évidemment conçus pour retenir la cendre et les dépôts qui résultaient des rituels. En dépit de leur position plus élevée, deux de ces murets pourraient appartenir à une phase de l’eschara qui existait antérieurement à la construction du grand encadrement. L’intérieur de l’eschara a livré pléthore d’objets en céramique, surtout plusieurs centaines de cruches communes de taille fonctionnelle qui portent des traces de combustion, ce que l’A. considère comme un indice de leur utilisation rituelle à des fins culinaires. Les vases peints comprennent une grande variété de formes et de décorations (y compris des scènes mythiques comme l’enlèvement de Déjanire sur un cratère fragmentaire de ca 670 av. J.‑C.). La grande majorité des vases sont d’usage, mais il est intéressant de noter que tous les spécimens miniatures sont des produits locaux et non des importations. Quand ces dernières sont identifiées, il s’agit de vases corinthiens (quoiqu’on compte aussi une présence marquée d’imitations locales de vases issus d’ateliers attiques). Il y a une prépondérance de formes destinées à des fins culinaires ou sympotiques et une pénurie remarquable de contenants de stockage. Au vu du défaut d’ossements animaux et des couches de résidus noirs et graisseux,

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l’eschara ne semble pas avoir été utilisée pour les sacrifices animaux. Il apparaît plutôt que les objets provenant de l’eschara furent posés, après leur utilisation primaire pour des banquets rituels, sur des plateformes en bois soutenues par de petites pierres et des couches de briques (aussi découvertes au sein de l’eschara) ; puis les plateformes furent incendiées. [L’A. ne constate pas que les marques de brûlure observées sur les surfaces des cruches pourraient s’être formées — au moins en partie — pendant cette étape de la séquence rituelle proposée.] Le culte connaît son apogée dans la période archaïque tardive, comme en témoigne la richesse du mobilier en céramique récupéré dans l’eschara (ainsi que des couches perturbées à l’angle SO de la zone fouillée). K. KALLIGA, « Ιερά δώρα : Κεραμικά αναθήματα από δύο βοιωτικά ιερά », in OIKONOMOU (éd.), Αρχαιολογικές συμβολές, upra 03.06, spéc. p. 108–115. 76 – L’A. résume les trouvailles de la fouille récente du sanctuaire qui sont pertinentes à une compréhension de la vie religieuse de la cité au VIIe s. av. J.‑C. La quantité importante et la diversité des céramiques (surtout celles associées à la consommation de vin) déposées dans le sanctuaire au cours de ce siècle suggèrent que le culte d’Héraklès atteint son apogée au début de l’époque archaïque. V. ARAVANTINOS, « The sanctuaries of Herakles and Apollo Ismenios at Thebes: New evidence », in Interpreting the Seventh Century BC, supra 03.07, p. 221–230, spéc. p. 226– 229.

77 – 15 spécimens d’un type unique de petite œnochoé (hauteur : 3,7–5,6 cm) ont été mis au jour dans tout le sanctuaire, la majorité provenant d’une concentration au cœur du bûcher/autel de cendres ; quelques vases comportent ainsi des traces de combustion. Leur forme comprend généralement un bord fortement évasé vers l’extérieur, un col étroit, une anse plate et verticale qui dépasse du bord et se fixe à la partie inférieure du corps trapu et biconique du vase, ainsi qu’une large base plate. Leurs surfaces ont été recouvertes d’un engobe fin blanchâtre ou jaunâtre et ont été ornées de combinaisons hybrides d’éléments stylistiques tirés de l’art géometrique tardif, subgéometrique et orientalisant, incluant des motifs géometriques (e.g. méandre, swastika, éléments curvilinéaires), floraux (e.g. rosette quadrilobe, papyrus) et oiseaux aquatiques. Le caractère particulier mais homogène de ces petits vases, leur chronologie serrée et leur quasi-exclusivité dans le cadre de l’Herakleion suggèrent qu’ils furent fabriqués par un petit cadre de potiers et peintres locaux (d’un atelier unique ?) et expressément pour l’utilisation lors de rites accomplis dans le sanctuaire. L’A. soutient qu’en dépit de leur taille réduite, les œnochoés n’étaient pas miniatures stricto sensu ; elles furent peut-être transportées au sanctuaire alors qu’elles contenaient déjà une quantité modeste de liquide (comme du vin) ou firent office de mobilier de banquet rituel. Quelle que soit leur utilisation précise, les œnochoés furent finalement jetées, principalement sur le bûcher. Ce type de vase n’est resté en usage que pendant une brève période, i.e. jusqu’à ce qu’un autel neuf soit construit. Il est possible qu’une forme nouvelle ou existante en soit venue à assumer la fonction des petites œnochoés désormais disparues. K. KALLIGA, « A group of small vases with Subgeometric-Early Archaic decoration from the sanctuary of Herakles at Thebes », ibid., p. 231–244.

78 – IXe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – En 2011, une grande masse de terre s’est effrondrée dans la zone fouillée de l’Herakleion lors de la démolition d’une ancienne maison située le long de sa limite O. La terre a livré des antiquités allant de la période mycénienne à l’époque romaine.

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AD 66 (2011), p. 476 ; Chronique des fouilles en ligne, no 6292.

79 – Kabirion – L’A. examine les données littéraires, iconographiques et archéologiques de la consommation rituelle de vin dans les sanctuaires des Kabires et des Megaloi Theoi, y compris celui de Thèbes. La consommation de vin semble avoir été un élément central du culte, une activité ayant requis la conception de deux formes différentes de structures (i.e. ronde et rectangulaire, spéc. Rechteckbau 2 et Runbau 18), chacune dotées de bancs périmétriques et livrant des tessons de vases à boire ; ces deux types de structures étaient utilisés en même temps. L’A. constate que les bancs dans ces structures ont été dessinés pour deux manières distinctes de dîner : dans le Rechteckbau 2 (profondeur de banc : 1,20–1,50 m) les participants se couchaient dans une position semi-allongée, alors que dans le Rundbau 18 (profondeur de banc : 70– 80 cm) ils s’asseyaient bien droit. L’A. prétend que ces deux structures accueillaient des étapes séparées et successives du processus d’initiation : les fidèles non-initiés dînaient d’abord assis bien droit dans le bâtiment rond et puis, après leur initiation, avançaient jusqu’au bâtiment rectangulaire, où ils adoptaient le comportement typique du symposiaste (ce qui est représenté, parmi d’autres sujets liés au vin, sur certains vases cabiriques provenant du sanctuaire). E. CRUCCAS, « Hestiatoria nei santuari dei Grandi Dei e dei Cabiri: Forme, modelli e ritualità », Thiasos 4 (2015), p. 23–36.

80 – Analyse des preuves textuelles, visuelles et archéologiques qui peuvent être associées aux itinéraires (routes de procession et voies d’entrée) et aux besoins pratiques (installations et mobiliers pour l’hébergement, la restauration et la baignade) des pèlerins qui se sont rendus au sanctuaire pour l’initiation ou la participation aux mystères cabiriques. I. NIELSEN, « Collective mysteries and Greek pilgrimage: The cases of Eleusis, Thebes, and Andania », in T.M. KRISTENSEN, W. FRIESE (éd.), Excavating pilgrimage: Archaeological approaches to sacred travel and movement in the ancient world, Abindgon, 2017, p. 28–46, spéc. p. 35–39.

81 – L’A. traite de l’iconographie grotesque et particulière des vases cabiriques par rapport à l’altérité des Kabires. Elle propose que la déformation des figures résulte d’un filtre artistique et soit donc une construction visuelle plutôt qu’une illustration directe de vraies performances parodique rituelles. S’appuyant sur l’assimilation (chez Hdt., III, 37) des corps difformes des dieux égyptiens, que Cambyse tourna en dérision, à ceux d’Héphaïstos et des Kabires, l’A. suggère que la représentation des figures sur les vases cabiriques reflète la nature même des Kabires. A.-Fr. JACCOTTET, « Les Cabires. Entre assimilation et mise en scène de l’altérité », in C. BONNET, A. DECLERCQ, I. SLOBODZIANEK (éd.), Les représentations des dieux des autres, Palermo, 2011 (Mythos, suppl. 2), p. 1–16.

Eubée

82 03.08 – Généralités – L’A. propose une vue d’ensemble des figurines féminines en terre cuite des périodes classique et hellénistique recueillies à partir du XIXe s. dans le contexte des fouilles menées dans les quatre cités principales de l’Eubée antique (Chalcis, Érétrie, Carystos et Hisitée-Oréos). La synthèse des données disponibles permet d’évaluer la plasticité fonctionnelle de plusieurs types iconographiques (e.g.

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protomés, figurines de jeunes filles) qu’on a identifiés dans des tombes comme dans des sanctuaires ; cf., par exemple, la pseudokorè du type 2 (à savoir à visage couvert ou pleurant) déposée dans des tombes à Carystos avec une version plus petite (une ‘deuxième’ génération) de celle offerte à Amarynthos. Cela dit, certains types manifestent une affinité plus proche avec un contexte que l’autre (tels les personnages associés à Aphrodite trouvés dans des contextes funéraires), alors que d’autres types furent fabriqués sur commande, ce qui pouvait impliquer la manipulation de l’échelle, l’utilisation de moules multiples, l’ajout de symboles ou d’attributs particuliers et la décoration peinte polychrome (e.g. la tête subtilement modelée d’une femme portant un coiffure en forme de melon et une stephanè qui a été découverte dans le sanctuaire de Plakari). M. CHIRIDOGLOU, « Female figurines of Classical and Hellenistic times from Euboea: An exploration of their votive and funerary uses », in S. HUYSECOM-HAXI, A. MULLER (éd.), Figurines grecques en contexte. Présence muette dans le sanctuaire, la tombe et la maison, Lille, 2015, p. 91–106.

83 03.09 – Amarynthos (Paléoekklisies) – Sanctuaire d’Artémis – École suisse d’archéologie en Grèce – XI e Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – Lors des campagnes conduites entre 2013 et 2016, plusieurs tranchées exploratoires ont été ouvertes sur les parcelles dites Mani-Stavrianou Barboutis et Dimitriadis. Les fouilleurs ont dégagé les vestiges d’une stoa vaste à deux ailes et dotée d’au moins une aile avancée prolongeant son extrémité N sur l’axe NO-SE datant de la fin de l’époque classique / début période hellénistique (Ed 1). Dans les couches du dessous, des restes de constructions antérieures ont été découverts, y compris une chaussée de petites pierres du début de la période archaïque agencée sur l’axe N-S (St 41) ; une fosse pyriforme livrant peu d’objets (dont une roue fragmentaire en bronze inscrite en rétrograde avec une partie d’une dédicace [Θεογ-]) ; une route damée de plusieurs couches d’argile en alternance avec des niveaux de sable et gravier dont la surface est marquée par des traces de roulement ; et un bâtiment oblong datant provisoirement du milieu du IVe s. av. J.‑C. (Ed 2), dont la construction coupe l’extension S de la route St 32. Derrière la stoa, une vaste esplanade a été identifiée, dont la limite O est bordée de monuments votifs et sur laquelle s’ouvrait un édifice bien bâti (Ed 4).

84 Une stoa (longueur jusqu’ici dégagée : ca 38 m) s’étend sur l’axe N-S et s’ouvre à l’O, fournissant une limite claire de l’étendue E du sanctuaire. À l’intérieur de la stoa, contre les fondations du mur arrière, une série de blocs en conglomérat régulièrement espacés a été mise au jour (St 28) ; ces blocs soutenaient vraisemblablement les supports d’un banc long de pierre similaire à celui de la stoa de l’Amphiaraion à Oropos. Le banc fut ajouté dans une phase postérieure de la stoa. Un autre réaménagement du mur arrière de la stoa a vu l’installation d’une porte désaxée à la moitié N de l’édifice ; une partie de son seuil monolithique en calcaire a été mise au jour. Avant l’entrée, une partie des fondations d’un autre ajout, juxtaposé au mur arrière de la stoa, a été dégagée. Du mobilier en céramique ramassé dans ces fossés de fondation date la construction au plus tôt au début du IIIe s. av. J.‑C. Les fouilleurs identifient l’édifice aux propylées. Un tronçon d’un mur a été dégagé sur une longueur d’environ 5,0 m au bout N de la stoa, opposé et au même niveau que la porte monumentale arrière. Ce mur forme un angle droit avec les fondations de la colonnade de la stoa et il se projette au NO. Une exploration plus approfondie sera nécessaire pour déterminer si la paroi correspond à une simple aile avancée ou à une deuxième stoa coudée par rapport à la première, afin

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de créer une enceinte en forme de L (péribole ?) autour des côtés N et E d’une cour (l’aulè du sanctuaire ?). Au S du porche de derrière, et tout le long du mur arrière de la stoa, sept bases de statue et de stèle ont été repérées, ce qui indique que le côté arrière de la stoa était suffisamment visité pour attirer des dédicaces (un certain nombre de bases plus grandes ont été dégagées le long du stylobate de la même stoa et de la paroi saillant au NO). Un morceau d’une base de statue en marbre, sur lequel sont conservés quatre lettres d’une inscription (de la fin du IIe av. J.‑C.), a également été trouvé, quoique ex situ, aux alentours de la porte arrière. Un bloc d’architrave en poros a également éte mis au jour le long du mur arrière de la stoa ; il pourrait s’apparenter à l’entablement de ce bâtiment.

85 Le bâtiment Ed 2 (dimensions approximatives : 12,06 × 9,13 m) fut érigé sur l’axe NO-SE, c’est-à-dire perpendiculairement à la pente de la colline de Paléoekklisies. Deux bases en pierre, qui soutenaient plus probablement des colonnes, sont imbriquées dans les murs à mi-chemin le long des flancs du bâtiment. La fonction du bâtiment est actuellement difficile à déterminer (oikos ?), bien qu’en 2016 sa classification comme propylées ait été infirmée par l’absence de trace d’un mur d’enceinte. Sa situation sur la route classique et sous le niveau de la stoa classique tardive-hellénistique précoce signifie que l’empoi d’Ed 2 a dû être d’assez courte durée.

86 Le développement de la fouille vers l’O en 2016 a occasioné la découverte des segments des murs N et E d’une autre structure (Ed 4 ; mur N : 10.90 m de long ; mur E : 8.50+ m de long), composés de blocs de grès isodomique. Le gros des blocs du mur arrière (i.e. E) — qui fut construit dans la pente de la colline de Paléoekklisies — est tombé comme des dominos sur le sol damé de l’intérieur ; ces blocs auraient à l’origine culminé à cinq assises de haut (hauteur min. : 2,20 m). Les restes de deux piliers engagés au côté intérieur du mur arrière à intervalles réguliers (4,0 m) sont considérés comme étant des contreforts, contre la pression de la terre de la colline. Ed 4 semble faire face à l’esplanade accessible au moyen d’une rampe de terre battue. L’aménagement, la fonction (portique ? ou plus vraisemblablement une niche hypèthre pour une dédicace importante ?) et la chronologie (de l’époque hellenistique tardive à l’ère romaine impériale ?) de l’Ed 4 attendent des éclaircissements.

87 En 2014, des blocs remployés à l’entour ont été étudiés et attribués à des édifices mis au jour. [En prévision de leur publication imminente, il convient de signaler qu’en 2017 plusieurs trouvailles épigraphiques (tuiles portant le nom estampillé d’Artémis et trois dédicaces à la Triade délienne) ont été faites, ce qui confirme la localisation auparavant hypothétique du sanctuaire d’Artémis au site fouillé.] D. KNOEPFLER et al., « Amarynthos 2013 », AK 57 (2014), p. 127–133 ; D. KNOEPFLER et al., « Amarynthos 2014 », AK 58 (2015), 143–150 ; D. KNOEPFLER et al., « Amarynthos 2015 », AK 59 (2016), p. 95–102 ; D KNOEPFLER et al., « Amarynthos 2016 », AK 60 (2017), p. 135–145 ; S. FACHARD et al., « Recent research at the sanctuary of Artemis Amarysia in Amarynthos (Euboea) », Archaeological Reports 63 (2017) p. 167–180 ; Chronique des fouilles en ligne, nos 4225, 5062, 5446 et 6176.

88 03.10 – Érétrie – Examen des trois formes de vases (cratère, hydrie en miniature, cruche à haut col) récupérés lors des fouilles effectuées dans les trois sanctuaires urbains les plus anciens d’Érétrie (Daphnéphoréion, aire sacrificielle nord, et Athénaion), pour étudier leurs manipulations possibles dans le contexte des rituels.

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S. HUBER, « Le cratère, l’hydrie et la cruche à haut col : des céramiques au service des premiers rituels à Érétrie (Grèce) », in M. DENTI, M. TUFFREAU-LIBRE (éd.), La céramique dans les contextes rituels. Fouiller et comprendre les gestes des anciens, Rennes, 2013, p. 75–93.

89 – L’A. analyse les données disponibles du sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros, de l’aire sacrificielle nord et l’Athénaion afin d’identifier des aspects communs et des caractéristiques spécifiques de leurs cultes respectifs aux périodes géométrique et archaïque, y compris les sacrifices, la vaisselle rituelle et le mobilier votif. S. HUBER, « Pour une archéologie des cultes à Érétrie », AEThSE 3 (2009) [2012], p. 845–861.

90 – L’A. explore la signification d’une plaque d’argent en grande partie intacte trouvée aux alentours de la Porte O (fin du IVe/début du IIIe av. J.‑C. ; Musée d’Érétrie, inv. no Δ222) qui comporte un relief de Cybèle trônant dans un naïskos ionique et flanquée par deux personnages dont les attribus génériques rendent l’identification incertaine. À la droite de Cybèle, une jeune femme se tient debout avec une torche dans la main droite, et, à la gauche de la déesse, un jeune homme représenté à une échelle beaucoup plus petite que les deux autres figures tient apparemment une œnochoé dans sa main droite. S’appuyant sur les recherches menées dans sa thèse de doctorat, l’A. affirme que ce type iconographique de Cybèle flanquée de personnages supplémentaires est une invention attique du début du IVe s. qui se répand dans plusieurs régions du monde grec ayant des liens étroits avec Athènes, comme Érétrie, où le culte de Cybèle en tant que Mère des Dieux est attesté dès le début de la période hellénistique. Les deux comparanda les plus proches de la plaque en argent sont : 1) une plaque dorée datant de la fin du IVe s. au début du IIIe s. av. J.‑C. et provenant d’un sanctuaire intra-muros de Déméter à Mésimvria (Musée de Komotini, inv. no 1589) et 2) une plaque en bronze de l’ère impériale tardive de Thessalonique (Musée des Beaux Arts de Lyon, inv. no E24 [28.401]) sur lesquelles la déesse tient également la phiale habituelle dans une main et — de manière inhabituelle — un sceptre dans l’autre. L’A. soutient que l’adoption du sceptre au lieu du tambour conventionel est un aspect du syncrétisme entre Cybèle et Déméter (elle souligne aussi que le comparandum doré fut découvert dans un sanctuaire de Déméter). Au vu de ce syncrétisme, l’A. cherche l’identité des figures supplémentaires dans l’entourage mythique et cultuel de Déméter. Elle propose d’identifier le jeune homme à Hermès et la dadaphore à Hécate plutôt qu’à Coré. L’association des trois divinités confère une note thesmophorique à la scène. L’A. associe l’invention attique de cette triade (/Cybèle, Hécate, Hermès), son parallélisme avec la triade éleusinienne et la propagation de ce nouveau type iconographique aux efforts d’Athènes pour consolider sa prééminence au cours du IVe s. Ces efforts auraient inclu l’exploitation du mythe éleusinien. Dans ce climat politique, l’apparition d’une nouvelle triade thesmophorique comme celle sur la plaque en argent d’Érétrie ne surprend pas, compte tenu notamment de la valeur stratégique de cette ville eubéenne pour l’approvisionnement des céréales pour Athènes. S. KATSAOUNOU, « Η λατρεία της Κύβελης στην Εύβοια. Μία νέα θεώρηση του θρησκειολογικού περιεχομένου της Μητέρας των Θεών και η συμβολή της Ερέτριας σε αυτή », in Ž. TANKOSIĆ, F. MAVRIDIS, M. KOSMA (é d.), An island between two words: The archaeology of Euboea from Prehistoric to Byzantine times, Athènes, 2017, p. 391–402.

91 – Vue d’ensemble des derniers développements dans l’archéologie des sites de culte connus dans le centre urbain d’Érétrie avec un intérêt particulier pour les données modestes mais croissantes sur la formation du paysage religieux et du panthéon local à

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la période géométrique et au début de la période archaïque. L’A. met notamment l’accent sur l’emplacement des deux plus anciens autels identifiés (au sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros et à l’Aire Sacrificielle Nord [hiéron d’Artémis ?]) dans une zone hydrologiquement dynamique, et se demande si les dieux associés auraient pu jouer, pour le village géométrique, un rôle de protecteurs des inondations périodiques causées par le débordement du torrent. S. HUBER, « Érétrie. La naissance des lieux de culte et des pratiques cultuelles dans une cité-mère grecque », in S. AGUSTA-BOULAROT, S. HUBER, W. VAN ANDRINGA (éd.), Quand naissent les dieux. Fondation des sanctuaires antiques : Motivation, agents, lieux, Rome, 2017, p. 47–68.

92 – Sanctuaire d’Athéna – Une présentation du mobilier coroplathique du sanctuaire (fin VIIe–IIIe s. av. J.‑C.) suggère que la déessse était vénérée en tant que protectrice de la communauté des citoyens. L’ensemble de figurines frappe par son caractère uniquement féminin, comprenant plusieurs types (e.g. femmes assises portant, à la période archaïque, un polos ou un voile maintenu par un diadème et, à la période classique, un peplos), ce que l’A. considère comme étant des fidèles représentées dans leur rôle social comme épouse (et mère) de citoyen. Bien que les personnages masculins soient absents parmi les figurines, ils font une apparition plus monumentale dans les terres cuites architecturales fragmentaires, qui étaient fixées à un bâtiment public (ou à des bâtiments) construit dans la période archaïque (première moitié du VIe s. av. J.‑C.). L’imagerie sur les plaques est exclusivement de nature masculine et guerrière. Alors même que le chariot n’est pas un élément constitutif de la guerre au VIe s., les scènes soulignent néanmoins le guerrier et le cheval, évoquant l’importance de l’entrainement militaire pour la formation correcte du citoyen et le prestige accordé à l’élevage de chevaux. Les reliefs pourraient aussi refléter les valeurs du régime des Hippeis, ce qui incite l’A. à se demander si l’instauration du sanctuaire n’était pas un programme politique de l’oligarchie. S. HUBER, , P. MAILLARD, « Cavaliers et dédicantes : les terres cuites de l’Athénaion et la communauté civique d’Érétrie », in OIKONOMOU (éd.), Αρχαιολογικές συμβολές, supra 03.06, p. 157–177.

93 – À la différence des fusaïoles, qui sont généralement de qualité plus élevée et auraient pu être importées, la majeure partie des pesons trouvés dans le sanctuaire était probablement des « offrandes collatérales » ; c’est-à-dire attachés à des étoffes (désormais disparues) qui étaient les dédicaces. Par exemple, l’A. suggère que les deux pesons de forme et de masse similaires, l’un trouvé dans le sanctuaire (T4022) et l’autre dans la zone artisanale (T5081), auraient pu être utilisés pour fabriquer une étoffe, qui fut ensuite emmenée au sanctuaire avec un peson encore attaché pour conserver l’objet tendu. Cela dit, l’Athenaion a donné un ensemble de 10 pesons assez légers, qui, sur la base de leur réduction de taille et de masse et leur découverte parmi plusieurs figurines en terre cuite, pourraient être interprétés comme des dédicaces. De même, un poids biconique d’un poids exceptionnel (près de 400 g) et orné d’une image estampillée d’un éros jouant à la balle (T4359) a probablement été offert en ex-voto. Quoiqu’étroitement associés dans les espaces domestiques, les fusaïoles et les pesons sont souvent déposés à part dans les sanctuaires, comme e.g. à l’Athenaion, où un groupe de huit fusaïoles (et aucun poids) a été mis au jour au S de la terrasse. Ces objets pourraient donc avoir des connotations différentes. C. MARTINI, « Pesons et fusaïoles sur le site grec d’Érétrie », AK 58 (2015), p. 61–77.

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94 – École suisse d’Archéologie en Grèce – XIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – Au cours de la brève campagne de 2014, cinq tranchées ont été creusées à l’angle NO du sanctuaire, où une partie de la terrasse antique et un tronçon de la muraille défensive se sont effondrés à cause d’un glissement de terrain de datation inconnue. Les fouilleurs ont identifié deux niveaux principaux de remplissage à l’O de l’esplanade taillée dans la roche en place : un niveau supérieur épais remontant à la première moitié du IIIe s. av. J.‑C. et correspondant à un remaniement extensif de l’espace du sanctuaire ; et un niveau inférieur composé de terres rapportées et contenant des débris de matériaux architecturaux (tuiles, briques crues) et de nombreux objets datant d’entre le VIIe s. et le début du Ve s. av. J.‑C., y compris des céramiques (parmi lesquelles des hydries miniatures et des cruches à haut col) et des terres cuites. L’une des tranchées (31a) a livré une concentration de fragments architecturaux qu’on peut expliquer soit comme des décombres déblayés d’un édifice démoli, soit comme les vestiges d’un bâtiment qui s’est écroulé sur place. Les fragments ont été récupérés avec un mélange d’autres matériaux de nature architecturale (moellons, morceaux de plâtre mural et de clayonnage, tuiles) ainsi qu’un riche assemblage de tessons et de terres cuites de la période archaïque. La chronologie fournie par le mobilier suggère que le niveau inférieur de remblais fut probablement déposé lors d’un travail de terrassement achevé avant environ 490 av. J.‑C. K. REBER et al., « Aktivitäten der Schweizerischen Archäologischen Schule in Griechenland 2014 », ibid., spéc. p. 132–136 ; Chronique des fouilles en ligne, no 5060.

95 – « Édifice Ouest » – École suisse d’Archéologie en Grèce – XIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – Entre 2012 et 2014, l’exploration du secteur NO du terrain Sandoz a révélé les vestiges d’un grand bâtiment à pièces multiples avec trois phases différentes datant du IVe s. au début du Ier s. av. J.‑C. La deuxième phase (du IIIe s.) voit l’ajout d’une cour à péristyle avec son côté O adossé contre la rue, et d’au moins quatre autres unités spatiales de diverses dimensions et tapissées de mortier et de mosaïque de galets multicolores. Elles incluent une chambre étroite (interprétée comme un vestibule d’andron) au N de la cour et, à l’E, une grande salle contenant des restes de murs peints en jaune et une bande de mortaise de la même couleur autour du périmètre du sol. Le cœur de cette salle carré (8,50 × 8,50 m) était doté d’un grand meuble (table ? vasque ?), dont l’existence est signalée par une couche circulaire de plâtre jaune (diamètre : 1,60 m) circonscrite par deux bandes de galets (l’une blanche, l’autre noire bleutée) ; une mortaise quadrangulaire (13 × 13 cm) fut creusée au centre de cette couche. Les fouilleurs font l’hypothèse que cette salle spacieuse faisait office d’un hall de réunion. Une autre grande salle (8,30 m [E-O]), partiellement dégagée au N du prétendu hall de réunion, est dotée d’un sol en mosaïque polychrome encadré par une bande de plâtre rouge ; cette salle aurait pu être un second hall de réunion. La troisième phase du bâtiment (du début du Ier s.) semble n’avoir impliqué principalement que des travaux d’entretien. Le défaut de chambres caractéristiques des structures domestiques et l’agencement rare (e.g. la situation de la cour le long de la rue, et les deux pièces de dimensions utiles pour des grandes réceptions) ont conduit les fouilleurs à supposer que le bâtiment revêtait une importance (semi-)publique et servait soit d’hestiatorion soit de siège à une association (semi-)privée. K. REBER et al., « Aktivitäten der Schweizerischen Archäologischen Schule in Griechenland 2014 », AK 58 (2015), spéc. p. 136–143 ; K. REBER et al., « Aktivitäten der Schweizerischen

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Archäologischen Schule in Griechenland 2013 », AK 57 (2014), spéc. p. 117–121 ; Chronique des fouilles en ligne, nos 2963, 4224, 5061.

96 – Aire sacrificielle nord – L’A. reprend la lecture iconographique de la scène ornant le col d’une hydrie quasiment complètement restaurée de dimension réduite (Musée d’Érétrie no 16599 ; 690–680 av. J.‑C.), dont les pièces ont été trouvées dispersées au N de l’autel. L’A. propose que la scène unique, qui est peinte de manière malhabile et difficile à lire, constitue un événement clé dans l’histoire de l’art grec, en offrant un duo de « premières » images : une statue de culte (d’une déesse ?) animée et un bûcher fumant. S. HUBER, « ‘Sacrifice en image’ au début de l’histoire grecque : Retour sur une hydrie érétrienne », in V. VLACHOU, A. GADOLOU (éd.), ΤΕΡΨΙΣ. Studies in Mediterranean archaeology in honour of Nota Kourou, Bruxelles, 2017, p. 161–176.

97 – Tholos – XIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – Des investigations effectuées dans la partie E de la tholos entre 2007 et 2008 ont mis au jour des trouvailles qui évoquent la forme architecturale et la nature du monument. Deux paires symétriques de grands blocs en pierre (longueur : 80 cm ; largeur : 80 cm ; hauteur : 50 cm) flanquant les deux côtés de l’entrée E de la tholos ont été repérées à la même élévation comme la base de la barrière et la péristase extérieure. Les blocs sont considérés comme des soubassements de monuments (inscriptions ou statues). L’identification de l’anneau extérieur de blocs régulièrement espacés comme étant des fondations d’une barrière est confirmée, grâce à la découverte de 12 bases quadrangulaires en calcaire avec des profils à deux gradins (gradin inférieur : 29,3 × 43,3 cm ; gradin supérieur : 25,7 × 39 cm) situés sur ces fondations et comportant des coupures orthogonales sur leurs surfaces supérieures et latérales pour l’encastrement des poteaux en pierre et des barreaux en bois. Les couches perturbées de la partie E de la tholos ont livré une antéfixe sous la forme de palmette (avec des parallèles remontant au début du Ve s. av. J.‑C.). Une couche mince de remplissage (épaisseur : 50 cm) fouillé entre les quatre bases cubiques flanquant l’entrée et la péristase extérieure contenait un riche dépôt d’à peu près 200 figurines de terre cuite moulées (surtout des femme debout vêtues d’un chiton et d’un manteau) allant de la fin du IVe s. au deuxième quart du IIIe s. av. J.‑C., des ossements d’animaux domestiques, cinq pièces de monnaie (la plus récente datant du premier quart du IIIe s. av. J.‑C.), des têtes de clou décoratives en bronze et des tessons (début du Ve – milieu du IIIe s. av. J.‑C. ; spéc. des vases à boire et de transport). Les données du dépôt corroborent l’identification de la tholos avec un sanctuaire. [Bien que l’A. tente d’associer le sanctuaire proposé à Artémis, l’identité de son/sa propriétaire divin(e) demeure ouverte.] Ath. PSALTI, « Ερέτρια, τα έτη 2000–2010 : Η ανάδειξη μίας αρχαίας πόλης », in OIKONOMOU (éd.), Αρχαιολογικές συμβολές, supra 03.06, spéc. p. 227–230. 98 03.11 – Plakari (Carystos) – Institut néerlandais à Athènes – XIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – En 2013, plusieurs tranchées ont été creusées pour terminer l’exploration de la décharge sacrificielle sur la pente au S de la Terrasse 2 (Tranchée 1c) et de la terrasse même (Tranchées 2aW, 2b–d). La Tranchée 1c a livré des tessons de vases peints protogéométriques et subgéometriques et beaucoup d’artéfacts d’autres matériaux, une abondance d’ossements animaux et quelques coquillages ; tandis que le gros des matériaux semble avoir simplement été jeté sur le tas, il y a des dépôts faits avec un soin particulier (e.g. des fragments d’os longs posés tout droit). La décharge

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continuait à recevoir des dépôts jusqu’à la fin de la période archaïque. Les tranchées ouvertes sur la Terrasse 2 ont révélé la partie S d’une avant-cour de l’édifice du IVe s. (Bâtiment A ; identifié comme hestiatorion), tandis qu’une suite de structures a été découverte le long de la partie O de la terrasse. Cette suite de structures commençait avec un mur long (de soutènement) orienté N-S dégagé au N de l’élément trapézoïdal de pierre mis au jour en 2012. Bien que l’élément trapézoïdal soit aligné avec ce mur, ses dimensions et sa construction diffèrent, ce qui semble indiquer que cet élément ne faisait pas partie du mur, mais servait à autre chose (autel ? table à offrandes ?). Ces deux structures ont été datées, au plus tard, de la première moitié du VIIe s., compte tenu de la découverte en 2012 d’un aryballe protocorinthien de forme ovoïde (du troisième quart du VIIe s. av. J.‑C.) déposé contre le côté N de l’élément trapézoïdal. Plus tard, peut-être à la fin du VIIe s., voire dans le VIe s. av. J.‑C., ce mur fut entouré d’un péribole rectangulaire (Mur de soutènement 2) ; l’espace entre le tronçon O du mur nouveau et le mur ancien fut finalement comblé de pierres renversées du dernier mur (peut-être de manière intentionnelle pour agrandir la superficie de la terrasse). Ensuite, une construction semi-circulaire fut bâtie sur la partie SO de la plateforme nouvellement créée par le comblement du mur ancien. Des matériaux brûlés, des ossements animaux, des fragments de couteaux en fer et une phiale mésomphale en bronze ont été trouvés en association directe avec cette construction, soit une forte indication qu’elle faisait office d’autel. La mise au jour des zones de terre carbonisée, de restes d’animaux et de tessons de diverses formes (dont des bols avec des graffiti votifs abrégés) au N de l’autel suggèrent que la plateforme était utilisée lors des banquets sacrificiels de la fin du VIe s. jusqu’au IVe s. av. J.‑C. Avant le début du IVe s., la moitié E de la terrasse fut dégagée, la roche naturelle fut nivelée puis le Bâtiment A fut érigé. Dans l’avant-cour du Bâtiment A, un mur nouveau axé N-S a été trouvé ; il était probablement un mur de soutènement pour la plateforme basse à l’E, sur laquelle un troisième coffre en schiste fut installé contre le tronçon E du péribole. Le Bâtiment A contenait à peine quelques ossements animaux. [Vu l’identification proposée comme une salle de banquet, l’espace devait être régulièrement vidé des déchets alimentaires.] J.P. CRIELAARD, X. CHARALAMBIDOU, M. CHIDIROGLOU, M. KOSMA, F. SONGU, « The Plakari Archaeological Project. Preliminary report on the fourth field sesason (2013) », Pharos 21.2 (2015) [2016], p. 117–133 ; M. CHIDIROGLOU, « Αρχαιολογικές έρευνες στην περιοχή της αρχαίας Καρυστίας », in OIKONOMOU (éd.), Αρχαιολογικές συμβολές, supra 03.06, spéc. p. 250–251 ; http://plakariproject.com.

99 – Analyse de 24 650 fragments d’ossements animaux datant du Xe au VIe s. av. J.‑C. qui ont été recueillis dans la décharge des restes sacrificiels lors des fouilles des années 2011 et 2012 (Tranchée 1). De la petite proportion d’ossements qui a pu être attribuée à une espèce (6 %), ceux des ovicaprins prédominent (80 %), suivis par ceux de bovins (11 %) et ceux de porcins (8,5 %) ; cette distribution pourrait s’expliquer, au moins en partie, par la disponibilité locale de ces animaux. Des traces de brûlure ont été remarquées sur 6,5 % des ossements ovicaprins, sur 7,6 % des ossements de bovins et sur 2,2 % des ossements de porcins. Environ 9/10 des ossements brûlés, en incluant ceux dont l’espèce n’a pu être identifiée, sont calcinés, et les ossements du dernier 1/10 sont carbonisés. La relative rareté d’ossements partiellement carbonisés indique que la viande n’était pas rôtie sur l’os, mais qu’elle était cuite en brochettes ou en ragoût. Des morceaux de fémurs et des vertèbres caudales basses sont représentés de manière disproportionnée parmi les restes brûlés d’ovicaprins, alors que le sacrum et les

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vertèbres hautes sont essentiellement absents. Cela suggère que seule la partie basse de la queue était brûlée sur l’autel avec les cuisses. Tandis que la pratique des sacrifices en forme de thysia est également attestée pour les bovins (sur la base des vertèbres caudales et d’une patella brûlées), les porcins semblent avoir été traités de manière différente, que ce soit pour le sacrifice ou pour la simple consommation par les participants. Parmi les restes non brûlés de moutons et de chèvres, des ossements provenant des parties charnues prédominent (i.e. radius, tibia), avec tout de même des mandibules et des métatarses, ce qui est plus difficilement explicable en termes d’alimentation. De manière remarquable, les fragments non brûlés ne comportent pas de fémurs, de patellas et de vertèbres caudales. En raison de sa rareté, l’humérus (i.e. sa viande) pourrait avoir fait partie des parts réservées aux prêtres. Des marques de boucherie sont présentes sur une petite portion des ossements ovicaprins, bovins et porcins (tous non brûlés sauf un) ; elles témoignent de la variété des procédures d’écorchage, de désarticulation et de consommation humaine. La grande majorité des ovicaprins avaient deux ans ou plus au moment de leur abattage, et certains étaient beaucoup plus âgés, ce qui suggère que ces animaux étaient élevés pour des besoins supplémentaires (lait, laine). Les bovins dont l’âge a pu être identifié étaient également adultes. En revanche, les porcins avaient tendance à être jeunes ou nouveau-nés. Deux fragments pelviens ovicaprins provenaient de femelles, et un probablement d’un mâle. Tous les ossements de porcins dont le sexe a pu être déterminé appartenaient à des femelles. L’assemblage d’ossements représente au moins 35 ovicaprins, deux bovins et trois porcins. M. GROOT, « Burned offerings and sacrificial meals in Geometric and Archaic Karystos. Faunal remains from Plakari (2010–2011) », Pharos 20.2 (2014), p. 25–52.

100 – Présentation préliminaire d’un échantillon représentatif du mobilier en céramique de l’époque classique provenant des fouilles du Bâtiment A (2011–2012). L’échantillon se compose presque exclusivement de produits locaux et inclut des formes à verser (œnochoés et cruches), à dîner (skyphos, coupes, mugs, bols sans anses dits salières, un plat à verni noir orné de poissons et peut-être un couvercle décoré en relief de motifs floraux), à parfumer (lécythe et thymiatérion) et à éclairer (lampes). Certains vases comportent des graffiti, y compris cinq exemplaires de l’abréviation dédicatoire d’« ΗΙ » sur des coupes et des bols à verni noir, ainsi que deux monogrammes d’« Α??? (de/? Apollon??), dont l?un appara?t le long d?un ??HI?? sur une coupe sans pied. La nature de la victoire ?voqu?e dans l?inscription de ???????? ? l?int?rieur d?une coupe ? anse unique est difficile ? d?terminer (martiale?? politique?? agonistique?? voire symposiaque, comme l?A. semble le pr?f?rer??). La chronologie du mobilier (d?but du Π » (de/à Apollon ?), dont l’un apparaît le long d’un « HI » sur une coupe sans pied. La nature de la victoire évoquée dans l’inscription de « Ν????? ? l?int?rieur d?une coupe ? anse unique est difficile ? d?terminer (martiale?? politique?? agonistique?? voire symposiaque, comme l?A. semble le pr?f?rer??). La chronologie du mobilier (d?but du ΙΚΗ » à l’intérieur d’une coupe à anse unique est difficile à déterminer (martiale ? politique ? agonistique ? voire symposiaque, comme l’A. semble le préférer ?). La chronologie du mobilier (début du Ve au IVe s. av. J.‑C., sauf une œnochoé de style protocorinthien récent qui pourrait avoir été gardée comme antiquité) et son lien étroit avec le banquet fournissent un cadre temporel pour le bâtiment et une utilisation envisageable de l’espace lors des rassemblements rituels.

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M. CHIDIROGLOU, « Classical and Late Classical pottery from the sanctuary at Plakari, Karystos », ibid., p. 53–77.

101 – L’A. fournit une évaluation préliminaire des poteries brisées qui ont été recueillies dans un important dépôt (superficie : 83,4 m2) sur le versant S de la colline entre 2011 et 2013. Ce dépotoir a livré une abondance de matériaux de la période protogéometrique à l’époque classique. Les céramiques géometriques moyennes et tardives sont les plus nombreuses. Les poteries comprennent principalement des produits eubéens et attiques mais de plus petites quantités de vases importés de Corinthe et de la Grèce orientale sont également identifiables. Les vases fins, en grande partie faits sur la roue, incluent une diversité de formes typiquement utilisées pour boire et peut-être aussi pour manger (des skyphoi sont très bien représentés à chaque période ; des kotyles sont rares parmi les coupes) et dans une moindre mesure aux soins corporels (aryballes et pyxides). En dehors de quelques vases à boire décorés de figures aviaires, l’imagerie figurative est absente de l’assemblage céramique du dépôt. Les poteries communes, en grande partie faites main, sont présentes, surtout des marmites, et, en plus petit nombre, des récipients de stockage ; quelques spécimens bruts peuvent être attribués au type de la « poterie eubéenne incisée » qui a été trouvée principalement à Érétrie et dans des contextes funéraires et cultuels. Les dimensions réduites de quelques-uns de ces vases pourraient suggérer qu’ils furent produits en tant qu’offrandes votives. Les matériaux en céramique du dépôt témoignent, conjointement avec la découverte d’abondants restes de faune et de couteaux en fer, de la tenue de banquets (communautaires ?) à caractère rituel ou sacrificiel au sein du sanctuaire dès la période géométrique. Les aryballes et les pyxides étaient peut-être des offrandes votives dans la même veine que les bijoux jetés dans le dépôt. Le bon état de conservation des vases et leur haut degré de fragmentation suggèrent qu’ils furent délibérément fracassés au moment de leur déposition. X. CHARALAMBIDOU, « The pottery from the sacrificial refuse area in Plakari-Karystos: A first assessment », in An island between two words, supra 03.10, p. 253–274.

102 – En s’appuyant sur les résultats finaux des fouilles effectuées entre 2010 et 2015, les A. retracent l’évolution de la situation (inter)régionale et la fonction du sanctuaire depuis les premiers siècles d’activité cultuelle à la fin de l’âge du Bronze jusqu’à son déclin à la fin de la période classique. Jusqu’au Ve s. le sanctuaire et son culte semblent avoir été hypèthres avec les sacrifices et les festins vraisemblablement concentrés sur la zone de la Terrasse 2. À la fin de la période classique, le temenos fut investi d’une structure rectangulaire (Bâtiment A ; dimensions : 4,6 × 5,6 m) au cœur du sanctuaire, qui est interprétée sur la base des trouvailles associées, en tant que salle à manger (hestiatorion), ainsi qu’un bâtiment de stockage (exploré en partie seulement) au N. La variété des importations introduites dans le sanctuaire indique que la communauté de Plakari était bien connectée aux réseaux commerciaux régionaux et internationaux des débuts de l’âge du Fer et de la période archaïque — si le sanctuaire n’accueillait pas aussi quelques visiteurs étrangers. D’un intérêt tout particulier est l’architecture du Bâtiment A et de sa cour qui montrent quelques particularités archaïsantes (intentionelles ?), à savoir la toiture apparemment sans tuiles et l’emploi de dalles de schiste du pays plutôt que de blocs de pierre de taille, par exemple pour la construction des compartiments en forme de ciste, qui trouvent des parallèles dans d’autres sanctuaires géometriques et archaïques. [Les A. citent des comparanda pour ces meubles à Zagora et à Ipsili ; à ceux-ci peuvent être ajoutées les rangées de compartiments

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dégagées dans les sanctuaires d’Apollon à Soros (cf. ChronARG 27 [2014] 06.11) et à Despotiko (voir plus récemment A. OHNESORG, K. PAPAJANNI, « The sanctuary of Despotiko [Cyclades, Greece]: The Building with Channel and other enigmatic structures », in E. ANGLIKER, J. TULLY [éd.], Cycladic archaeology: New approaches and discoveries, Oxford, 2018, p. 73–86). En plus de l’architecture, le Bâtiment A hébergeait quelques artéfacts d’une datation beaucoup plus ancienne qui auraient pu être conservés en tant qu’antiquités (e.g. une statuette du type de korè en terre cuite remontant au milieu du VIe s. av. J.‑C. et la partie basse d’une œnochoé protocorinthienne tardive). Les A. proposent que l’architecture vieillie du Bâtiment A et les « antiquités » qui y étaient abritées aient été deux moyens d’établir une continuité avec le culte du sanctuaire ancien, même si le culte renouvelé semble être devenu beaucoup plus insulaire et restreint à un sous-ensemble des élites de la population locale. J.P. CRIELAARD, J.F. SONGU « Connectivity and insularity in the 1st-millennium southern Euboea: The evidence from the sanctuary of Karystos-Plakari », ibid., p. 275–290.

103 – Un examen ciblé des témoignages archéologiques de l’agencement et du culte du sanctuaire au début de l’âge du Fer, avec une attention spéciale pour une comparaison avec d’autres sanctuaires dans le monde égéen contemporain (surtout Érétrie) et à sa position dans les réseaux (inter)régionaux existants [pour ce dernier voir également l’entrée ci-dessus]. L’une des remarques les plus intéressantes concerne la variété des objets votifs qui furent déposés dans le sanctuaire de Plakari, ce qui suggère qu’il y avait des aspects du culte (d’Apollon ?) qui s’adressaient aux deux sexes à differents stades de leur vie. Cela dit, la pénurie de fusaïoles et l’absence totale de pesons de métier à tisser indiquent peut-être que les rites associés aux femmes plus âgées/ mariées n’étaient pas aussi importants que ceux pour les plus jeunes. Cette partie du profil votif du sanctuaire contraste avec les sanctuaires érétriens d’Apollon et d’Artémis, où toutes sortes d’outils liés au textile ont été mises au jour en grandes quantités. J.P. CRIELAARD, « The Early Iron Age sanctuary of Karystos-Plakari (Southern Euboea) and its wider context », in A. MAZARAKIS AINIAN, A. ALEXANDRIDOU, X. CHARALAMBIDOU (éd.), Regional stories towards a new perception of the early Greek world. Acts of a Symposium in honour of Professor Jan Bouzek, Volos 18–21 June 2015, Volos, 2017, p. 127–144.

104 03.12 – Zarakès Karystias (Sanctuaire d’Apollon Délios) – XIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – L’A. discute les fouilles de sauvetage conduites entre 1997 et 1998 sur la parcelle opposée à la petite église de Zoodochos Pigi, avec un fort intérêt pour l’activité cultuelle de la période géométrique récente à la période classique tardive. Le culte d’Apollon fut fondé avant la période classique, comme l’indique le fameux poids en bronze consacré à ce dieu (Musée d’Érétrie inv. no 18814). [Pour des discussions précédentes des données cf. ChronARG (2008), 03.04 et (2012) 03.12.] Ath. CHATZIDIMITRIOU, « Τα πορίσματα από την αρχαιολογική έρευνα στους Ζάρακες Καρυστίας », in OIKONOMOU (éd.), Αρχαιολογικές συμβολές, supra 03.06, p. 265–282. 105 – L’A. analyse six objets fragmentaires en céramique décorés en relief (cinq vases et une plaque circulaire) qui datent de la période archaïque précoce et ont été découverts lors d’une fouille de sauvetage de la fin des années 1990 [cf. supra]. Elle les divise en deux groupes distincts en fonction de leur décoration : des bandes guillochées vs. des scènes figuratives. L’A. suppose que ces objets — faits d’argile locale et ornés de diverses applications de sceaux-cylindres et de tampons plats, technique assez rare en Eubée —

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trahissent l’existence d’un groupe proche d’artisans possédant chacun leurs propres matrices et techniques décoratives qui appartenaient probablement à un ou plusieurs ateliers mis en place pour répondre aux besoins du sanctuaire voisin. Un site référencé par le toponyme « Kathoumeno » qui, jusqu’à récemment fournissait à la population locale contemporaine de l’argile pour la fabrication d’ustensiles traditionnels en céramique, est un candidat pour la localisation des anciens ateliers. Le sanctuaire existait déjà au milieu du VIIe s. av. J.‑C., comme l’indique le pithos à reliefs fragmentaire du même contexte de fouille, et qui est décoré d’une frise de centaures et comporte une partie d’une inscription dédicatoire (ieros) à un dieu inconnu (Musée d’Érétrie, inv. no 18687). Ath. CHATZIDIMITRIOU, « Ανάγλυφη κεραμική από τους Ζάρακες Καρυστίας », in An island between two words, supra 03.10, p. 303–319.

[04. Phocide, Locride, Étolie] [05. Acarnanie, Épire, Illyrie méridionale, îles ioniennes] [06. Phthiotide, Thessalie]

07. Macédoine (EMMANUEL Voutiras ET KALLIOPI Chatzinikolaou)

07.00 – Généralités

106 Prenant comme point de départ l’examen des pithoi trouvés dans les Metroa de Macédoine, dont certains fragments portent des inscriptions votives à la Mère des Dieux, l’A. entreprend une étude comparée des trouvailles de ce genre dans le monde antique et conclut que ces pithoi n’étaient pas de simples récipients de stockage, mais également des objets votifs ayant en plus une fonction rituelle. M. GIANNOPOULOU, « ‘Ιεροί’ Πίθοι: παρουσία και χρήση σε ιερά διαχρονικά και ιδιαίτερα στα Μητρώα της Μακεδονίας », in M. GIANNOPOULOU, Chr. KALLINI (éd.), Ἠχάδιν Ι. Τιμητικός τόμος για τη Στέλλα Δρούγου, Athènes, 2016, p. 295–308.

107 07.01 – Vardarski Rid (Gevgelia-Amphaxitis) – Présentation et étude d’une série d’objets cultuels (figurines en terre cuite de Cybèle, d’Artémis, d’Aphrodite, petits autels, encensoirs) provenant d’un complexe d’habitations. Considérés dans leur contexte archéologique, ces objets attestent la pratique de cultes domestiques liés à des divinités féminines dans la ville hellénistique près de Vardarski Rid. S. BLAŽEVSKA, « Worshiping the Female Deities in Domestic Context in the Hellenistic town at Vardarski Rid », in GIANNOPOULOU, KALLINI (éd.), Ἠχάδιν Ι. ibid., p. 262–276.

108 07.02 – Pétrès (préfecture de Florina) – Publication de trois nouvelles stèles inscrites provenant de la ville antique près du village moderne de Petrès mentionnant des courses à pied et à cheval comme on en connaît déjà en Macédoine. Les documents de ce type ont été interprétés par M.B. Hatzopoulos comme des monuments commémoratifs (voir n. 17). L’A. reprend aussi l’étude de la stèle inscrite du Musée

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Archéologique de Florina, no d’inv. 605, provenant de la ville antique de Petrès et plus exactement du pâté de maisons appelé « Quartier de la Fontaine ». L’archéologue qui avait fouillé le site avait pensé que cette inscription se référait à un autel de Zeus, ce qui l’avait amenée à identifier le lieu de découverte comme un sanctuaire de Zeus [P. ADAM-VELENI, Πέτρες Φλώρινας. Περιήγηση σε μία ελληνιστική πόλη, Thessalonique, 1998, p. 50, fig. 30]. Une étude récente [K. CHATZINIKOLAOU, Οι λατρείες των Θεών και των Ηρώων στην άνω Μακεδονία κατά την αρχαιότητα. Ελίμεια, Εορδαία, Ορεστίδα, Λυγκηστίδα, Thessalonique, 2011, p. 36 sq., 223 sq., Cat. no 1–5] avait simplement repris l’opinion émise dans la première publication, son auteur n’ayant pas eu accès au document lui- même. L’A. propose de lire sur la stèle ΔΑΒΡΕΙΑ ΠΕΖΩΝ ΔΡΟΜΟΣ, par analogie à d’autres monuments similaires trouvés en Macédoine ; à son avis le lieu de découverte de la stèle inscrite serait une simple habitation plutôt qu’un sanctuaire de Zeus, car un sanctuaire devrait comporter des constructions monumentales. Il faut cependant observer qu’en Macédoine les sanctuaires des dieux n’ont pas nécessairement un caractère monumental. P. CHRYSSOSTOMOU, « Πεζών-ανδρών και ίππων δρόμος στη Μακεδονία », in GIANNOPOULOU, KALLINI (éd.), Ἠχάδιν, ΙI. Τιμητικός τόμος για τη Στέλλα Δρούγου, Athènes, 2016, p. 878– 894.

109 – La production de l’atelier de coroplathie de la ville antique de Pétrès (Lyncestide) est manifestement influencée par celle des ateliers de Pella. Les types de figurines sont essentiellement les mêmes. Les statuettes en terre cuite d’Aphrodite, de Cybèle et de personnages du cercle dionysiaque provenant de maisons privées font penser que des cultes domestiques de ces divinités y étaient couramment pratiqués. P. ADAM-VELENI, « La coroplathie hellénistique de Pétrès (Florina, Macédoine occidentale) », in A. MULLER et al. (éd.), Figurines de terre cuite en Méditerranée grecque et romaine, vol. 1. Production, diffusion, étude, Paris/Athènes, 2016 (BCH, suppl. 54), p. 253– 267.

110 07.03 – Akrini (préfecture de Kozani) – XXXe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – Une statuette en bronze d’Athéna qui aurait été trouvée à Akrini a été livrée au Service Archéologique. Chr. ZIOTA, AD 65 (2010) [2016], Chron. B2, p. 1533.

111 – Mention de trouvailles attestant le culte de différentes divinités (Zeus Hypsistos, divinités isiaques). Un édifice dont les vestiges ont été mis au jour au cours d’une fouille de sauvetage dans un terrain proche du site archéologique pourrait appartenir à un sanctuaire. G. KARAMITROU-MENTESSIDI, AD 65 (2010) [2016], Chron. B2, p. 1458–1459.

112 07.04 – Elati site de Logas (préfecture de Kozani) – XXXe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – Mention de restes matériels liés probablement à des activités cultuelles (dispositif de récupération d’offrandes liquides [?], fragments d’une ou plusieurs statuettes d’Héraclès ainsi qu’un masque de démon) trouvés dans un contexte de vestiges d’habitations. Chr. ZIOTA, AD 66 (2011) [2016], Chron. B2, p. 832.

113 07.05 – Almopia – site de Thériopétra (préfecture de Pella) – XVIIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – Un fragment de stèle votive à relief d’époque romaine provenant de ce site a été livré au Service Archéologique.

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Α. GEORGIADOU, AD 65 (2010) [2016], Chron. B2, p. 1384.

114 07.06 – Archontiko (préfecture de Pella) – XVIIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – Des statuettes en terre cuite représentant des figures féminines des périodes classique et hellénistique ont été trouvées dans une fosse à usage probablement cultuel de la nécropole d’Archontiko. Il faut aussi noter la présence, dans des tombes d’époque archaïque, de vases plastiques qui, d’après la directrice de la fouille, représentent des divinités ou se rapportent à leur culte.

Α. CHRYSSOSTOMOU, AD 65 (2010) [2016], Chron. B2, p. 1415–1419, fig. 151, 157.

115 07.07 – Pella – Palais – XVIIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – Dans le palais royal de Pella, le portique N associé aux édifices I et II qui font partie du noyau architectural de l’édifice a été remanié, selon l’avis du directeur de la fouille, avant le milieu du IIIe s. av. J.‑C., par l’aménagement dans ses extrémités de deux niches à destination probablement cultuelle. P. CHRYSSOSTOMOU, AD 65 (2010) [2016], Chron. B2, p. 1335.

116 07.08 – Vergina (Aigeai) – Partant d’une représentation d’Héraclès juvénile et imberbe avec la leontè sur une empreinte de sceau provenant du Métroon d’Aigai, l’A. examine les représentations de la tête d’Héraclès sur les monnaies macédoniennes. Il constate par ailleurs que dans les inscriptions macédoniennes Héraclès apparaît pour la plupart soit comme Patrôos, soit comme Kynagidas, divinité des chasseurs éphèbes. L’A. établit un lien entre Héraclès Kynagidas et le jeune Alexandre, et attribue à ce dernier le choix de la tête d’Héraclès juvénile sur le monnayage royal de Macédoine. Le jeune Alexandre, ayant été lui-même membre de l’association des chasseurs éphèbes, aurait choisi la tête d’Héraclès imberbe comme type pour le revers de ses drachmes et tétradrachmes. Ce type aurait survécu pendant des siècles aussi bien sur les monnaies des diadoques que sur celles de certaines cités grecques des époques hellénistique et romaine. Enfin l’A. émet l’hypothèse que le document scellé avec le sceau trouvé dans le Métroon d’Aigai pourrait être une missive émanant des prêtres du sanctuaire d’Héraclès Kynagidas de Béroia. I. TOURATSOGLOU, « Ηρακλής (Αλέξανδρος) Κυναγίδας », in GIANNOPOULOU, KALLINI (éd.), Ἠχάδιν ΙI, supra 07.02, p. 622–638.

117 – L’A. étudie une petite tête feminine en marbre trouvée en 2008 à Vergina, dans une fouille de sauvetage à l’ouest du Métrôon (terrain Tsakiridis) ; elle propose d’y reconnaître une représentation de Cybèle, fondée sur des observations iconographiques et typologiques. L.-A. TRAKATELLI, « Μαρμάρινη κεφαλή γυναικείας μορφής από το οικόπεδο Τσακιρίδη στη Βεργίνα », in GIANNOPOULOU, KALLINI (éd.), Ἠχάδιν ΙI, supra 07.02, p. 640–648. 118 07.09 – Aigeai – Étude portant sur le culte de la Mère des Dieux en Macédoine et en particulier à Aigeai, où un sanctuaire de la déesse a été mis au jour. Un canthare à vernis noir trouvé dans ce sanctuaire porte l’inscription gravée : ΜΗΤΡΙ ΘΕΩΝ ΚΑΙ ΣΥΝΤΕΛΗΑΙ. Selon l’A., le mot ΣΥΝΤΕΛΗΑΙ (au datif) se réfère probablement à des divinités adorées ensemble avec la Mère des Dieux, comme Déméter et Korè, Sarapis, Pan et Dionysos. Ces divinités sont représentées dans des figurines en terre cuite provenant du site du sanctuaire. Des parallèles d’autres régions de la Grèce (notamment la Béotie) suggèrent que le mot συντέλεια peut désigner un groupe de divinités accompagnant la Mère des Dieux et recevant un culte commun avec elle.

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Chr. KALLINI, « ΜΗΤΡΙ ΘΕΩΝ ΚΑΙ ΣΥΝΤΕΛΗΑΙ. Ο ενεπίγραφος κάνθαρος από το Μητρώο των Αιγών », in GIANNOPOULOU, KALLINI (éd.), Ἠχάδιν Ι, supra 07.00, p. 468–488. 119 07.10 – Beroia – XVIIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – Les trouvailles (pas très nombreuses) provenant d’une fosse située dans un contexte de restes d’habitations, mises au jour lors d’une fouille de sauvetage dans la ville de Béroia et datant pour la plupart de l’époque hellénistique, pourraient provenir d’un sanctuaire. L’A. est ainsi amené à supposer la présence d’un sanctuaire à proximité. Le site est en effet voisin de deux sanctuaires importants de Béroia, celui de Dionysos et celui d’Héraclès Kynagidas. N. POULAKAKIS, AD 65 (2010) [2016], Chron. B2, p. 1368.

120 07.11 – Dion – Publication détaillée du sanctuaire de Déméter à Dion de Piérie. Le sanctuaire est situé au S de la ville, hors des remparts, dans la zone des sanctuaires ; son fonctionnement s’étend sur une longue durée, de la fin de l’époque archaïque jusqu’à l’antiquité tardive. La publication comprend une description des restes architecturaux et un catalogue complet des trouvailles, classées par catégories. Faute de sources écrites, les conclusions sur la nature du culte et les pratiques rituelles se fondent sur les trouvailles archéologiques et sur des comparaisons avec d’autres sanctuaires. La présence de deux temples est remarquable et fait penser que ceux-ci étaient dédiés aux deux divinités principales, Déméter et Korè, cette dernière étant probablement associée à Aphrodite. Des inscriptions ainsi que certaines trouvailles suggèrent que Dionysos et Asclépios, dont le sanctuaire est tout proche, recevaient un culte dans le sanctuaire de Déméter et Korè. L’eau paraît avoir joué un rôle important dans le culte. Les dédicaces les plus communes sont des lampes et des figurines en terre cuite. S. PINGIATOGLOU, Δίον. Το ιερό της Δήμητρος, Thessalonique, 2015.

121 07.12 – Site de Parekklisi (préfecture de Piérie) – Publication d’une inscription votive datant de 73/74 ap. J.‑C. et concernant la fondation d’un sanctuaire d’Asclépios et Hygieia par un certain Teimoxenos à l’occasion de son élection comme dekaprôtos. Cette inscription s’ajoute aux témoignages épigraphiques et archéologiques assez nombreux relatifs au culte d’Asclépios en Macédoine et suggère la présence d’un sanctuaire du dieu ainsi que d’une ville antique entre les agglomérations modernes d’Élatochori, de Ritini, de Lagorachi et de Moschopotamos, où sont encore visibles des restes épars de constructions dont les plus anciennes datent du IVe s. av. J.‑C.

P. NIGDELIS, A. ARVANITAKI, « Direct taxation in Roman Macedonia: A new votive inscription of a δεκάπρωτος in an unknown city of western Pieria », Chiron 42 (2012), p. 271–286.

122 07.13 – Kalindoia – XVIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – Rapport préliminaire sur les résultats de la fouille de 2011 dans le « Sébastieion » de Kalindoia (cf. ChronARG [2016] 07.12). K. SISMANIDIS, AD 65 (2010) [2016], Chron. B2, p. 1229–1231, fig. 53–60.

123 07.14 – Lètè (Mygdonie) – Étude sur la production de protomés en terre cuite des ateliers de Létè à la fin du IVe et au début du IIIe s. av. J.‑C. Il faut noter la présence de types originaux représentant Isis ou Aphrodite Antheia (types D et E selon la classification de l’A.), dont la production continue jusqu’au IIe s. av. J.‑C.

K. TZANAVARI, « Protomés de terre cuite de l’antique Lètè (Mygdonie) », in MULLER et al. (éd.), Figurines de terre cuite en Méditerranée grecque et romaine 2, supra 03.01, p. 166–179.

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124 07.15 – Thessalonique – La représentation d’Annia Tryphaina sur le long côté d’un sarcophage de Thessalonique en pierre calcaire, produit d’un atelier local du IIe s. ap. J.‑C., est intéressante par son iconographie : la défunte est représentée comme prêtresse d’Isis, mais surtout comme mortelle héroïsée entre deux héros cavaliers. Th. STEFANIDOU-TIVERIOU, « Der Annia Tryphaina-Sarkophag in Thessaloniki. Heroisierung und Selbstdarstellung », in G. KOCH, K. KIRCHHAINER, H. KOCH (éd.), Akten des Symposiums Römische Sarkophage, Marburg, 2–8. Juli 2006, 2016 (Marburger Beiträge zur Archäologie, 3), p. 95–101.

125 – Ano Poli – IXe Éphorie des antiquités byzantines – Une fouille de sauvetage dans un terrain à l’angle des rues Stratigou Doumpioti 27–29 et Filota 4–6 a mis au jour les restes d’une construction monumentale à caractère probablement public, datant des époques romaine et paléochrétienne. Parmi les trouvailles il faut noter un chapiteau ionique d’époque archaïque et une base de colonne. Selon l’A., il s’agit de membres achitecturaux provenant du temple découvert sur un terrain de la place Antigonidon, qui avait été construit avec du matériel en remploi d’un temple de la fin de l’époque archaïque, situé probablement à Aineia. A. CHATZIIOANNIDIS, AD 67 (2012) [2016], Chron. B2, p. 517–520, fig. 46–47.

126 – Parmi les trouvailles de la fouille de bains d’époque hellénistique de l’agora de Thessalonique, il y a des figurines en terre cuite d’Aphrodite, d’Athéna, de Cybèle, d’Attis et de Télesphoros. Ces œuvres se rapportent probablement aux cultes de ces divinités. Il faut aussi signaler des figurines d’aigles liées probablement au culte de Zeus. E. ZOGRAFOU, « Terracotta Figurines from the Hellenistic Bath Complex in the Agora of Thessaloniki », in MULLER et al. (éd.), Figurines de terre cuite en Méditerranée grecque et romaine 2, supra 03.01, p. 237–247.

127 – L’A. discute les émissions monétaires de Thessalonique de l’époque hellénistique portant des types iconographiques et des attributs de divinités (Zeus, Poseidon, Athéna, Artémis, Apollon, Héraclès, Dea Roma) et mentionne certains sanctuaires connus de cette ville : temple construit avec du matériel archaïque, sanctuaire de Dionysos, sanctuaire des divinités isiaques, sanctuaire d’une divinité féminine dans la ville haute. Th. KOUREBANAS, Τα ελληνιστικά νομίσματα της Θεσσαλονίκης, Athènes 2016, p. 32–41. 128 – Publication d’une statuette acéphale en marbre représentant une jeune fille, découverte au centre de Thessalonique (30, rue Sophokléous) et conservée au Musée Archéologique de la ville (no d’inv. 11457). La statuette n’était sans doute pas funéraire puisqu’elle a été trouvée intra muros. L’A. suppose qu’il s’agit d’une sculpture votive provenant d’un sanctuaire d’Asclépios ou d’Artémis. B. SCHMIDT-DOUNAS, « Αγαλμάτιο κοριτσιού στο Αρχαιολογικό Μουσείο της Θεσσαλονίκης », in GIANNOPOULOU, KALLINI (éd.), Ἠχάδιν ΙI, supra 07.02, p. 520–528. 129 07.16 – Peraia (préfecture de Thessalonique) – La stèle votive de Kléaristé à Aphrodite (IIIe s. av. J.‑C.) découverte à Péraia, à une vingtaine de kilomètres au SO de Thessalonique près de la côte du golfe Thermaïque, est le plus ancien témoignage de la présence d’un sanctuaire de la déesse dans la région. D’après l’A., ce sanctuaire pourrait être celui de la cité antique d’Aineia, située près de Néa Michaniona, au lieu-dit Toumba Tambia, non loin du lieu de découverte du relief. L’A. examine la topographie de la zone côtière entre Toumba Tambia et l’agglomération moderne d’Angelochori, dans laquelle

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on peut situer le port d’Aineia. Partant de certaines trouvailles récentes faites dans cette zone, l’A. suppose la présence d’un petit sanctuaire d’Aphrodite, où le relief de Kléaristé pouvait avoir été dédié. M. APOSTOLOU, « ‘Αφροδίτη Κλεαρίστη’. Ενεπίγραφη στήλη από την Περαία και τοπογραφικά της Αίνειας », in GIANNOPOULOU, KALLINI (éd.), Ἠχάδιν, Ι, supra 07.01, p. 134– 152.

130 07.17 – Nea Roda (Ouranidon polis) (préfecture de Chalkidique) – Publication de dix vases octaédriques provenant d’un sanctuaire d’Apollon et d’Hélios découvert sur ce site (cf. ChronARG [2001] 07.15 ; [2013] 07.00), produits sans doute par un atelier local. La forme singulière et la provenance de ces vases indiquent qu’ils étaient utilisés dans le culte d’Hélios, qui fut introduit dans le sanctuaire au moment de son incorporation dans la nouvelle cité d’Ouranopolis (Οὐρανιδῶν πόλις) au début de l’époque hellénistique. E.-B. TSIGARIDA, « Οκταεδρικά αγγεία από το ιερό του Απόλλωνα-ήλιου στα Νέα Ρόδα Χαλκιδικής », in GIANNOPOULOU, KALLINI (éd.), Ἠχάδιν ΙI, supra 07.02, p. 742–754.

131 07.18 – Akanthos – Mention de figurines de terre cuite d’Aphrodite, de Dionysos, d’Hèraclès et de silènes des périodes classique et hellénistiques trouvées dans la nécropole d’Akanthos. E. TRAKOSOPOULOU, « Vases plastiques, figurines et moules d’Akanthos », in MULLER et al. (éd.), Figurines de terre cuite en Méditerranée grecque et romaine 1, supra 07.02, p. 277–285.

132 07.19 – Angista (préfecture de Serres) – Publication de quatre statuettes en marbre de l’époque hellénistique tardive, découvertes fortuitement dans la petite communauté Stathmos Angistas de la préfecture de Serres. Les statuettes représentent des divinités : Aphrodite, Artémis, Apollon et probablement Adonis. L’A. étudie la typologie, l’iconographie et la date de ces sculptures évoquant des parallèles provenant surtout de la Grèce du Nord. Ces statuettes ornaient probablement une maison privée. V. MACHAIRA, « Μικρά αγάλματα από την Κοινότητα του Σιδηροδρομικού Σταθμού Αγγίστης του νομού Σερρών. Συμβολή στην ελληνιστική εικονογραφία της πλαστικής από τη Βόρειο Ελλάδα », in GIANNOPOULOU, KALLINI (éd.), Ἠχάδιν ΙI, supra 07.02, p. 74–92.

133 07.20 – Amphipolis – L’influence des ateliers de coroplastie d’Asie Mineure est évidente dans les types iconographiques d’Aphrodite et de figures appartenant à son cercle, présents assez souvent dans les tombes d’époque hellénistique de la nécropole orientale d’Amphipolis. P. MALAMA, « Terrakotten aus der östlichen Nekropole von Amphipolis », in MULLER et al. (éd.), Figurines de terre cuite en Méditerranée grecque et romaine 2, supra 03.01, p. 367–369.

134 07.21 – Krenidès (préfecture de Kavala) – XVIIIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques – Un fragment de buste de Liber Pater représenté comme Dionysos a été mis au jour au cours d’une fouille de sauvetage dans un terrain hors des remparts de la ville de Philippes. Les restes de constructions découverts en ce lieu appartiennent probablement à une habitation rurale. St. POIMENIDOU, AD 67 (2012) [2016], Chron. B2, p. 669.

135 07.22 – Philippes – Dans une étude portant sur l’influence de Thasos sur les établissements de la pérée thasienne, l’A. discute les types monétaires de Thasos, dans lesquels se reflètent les principaux cultes de cette cité, notamment ceux de Dionysos et

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d’Héraclès. Ces types monétaires ont influencé le monnayage des cités de la Macédoine orientale et des populations thraces de la région. S.E. PSOMA, « Réflexions sur la localisation de la pérée thasienne et la fondation de Philippes », in J. FOURNIER (éd.), Philippes, de la Préhistoire à Byzance, Études d’archéologie et d’histoire, Athènes, 2016 (BCH, suppl. 55), p. 82, 84, 90.

136 – Deux dédicaces à Apollon Komaios soulignent l’influence de Thasos sur les cultes de Philippes. Le culte d’Apollon Komaios a sans doute été introduit à Philippes par les habitants de diverses localités de la pérée thasienne, incorporés dans la nouvelle cité. P. HAMON, « Philippes, vue de Thasos et d’ailleurs (IVe – IIe s. av. J.‑C.) », in FOURNIER (éd.), Philippes, ibid., p. 123–124.

137 – Dans une étude sur la topographie et l’architecture de Philippes et de son territoire, l’A. commente une inscription votive d’époque hellénistique à Apollon Komaios, trouvée in situ dans le quartier à l’E de l’agora romaine, qui prouve l’existence de ce culte dès le IVe s.av. J.‑C. L’A. mentionne aussi les reliefs rupestres de l’acropole de Philippes ainsi que les vestiges des cultes isiaques et du culte imperial mis au jour dans la ville. Ces témoignages font écho aux conceptions religieuses de la population indigène de Philippes avant l’arrivée des colons romains. M. SÈVE, « Urbanisme, architecture et territoire », in FOURNIER (éd.), Philippes, ibid., p. 138– 139, 144–146, 149, fig. 6.

138 – Référence aux reliefs rupestres de l’acropole de Philippes, dont la plupart (environ 90) représentent Artémis/Diana dans le type de Versailles avec variantes. Sur 43 reliefs figurent d’autres divinités féminines, difficiles à identifier. Certaines de ces figures pourraient ne pas représenter des divinités, mais des prêtresses ou des dédicantes. P. DUCREY, « Préface », in FOURNIER (éd.), Philippes, ibid., p. 10–12.

139 – Dans une étude dédiée essentiellement à la société et aux institutions de la colonie romaine de Philippes, vues à travers les inscriptions, l’A. présente aussi certaines réflexions sur les cultes et les pratiques religieuses. La population de Philippes était constituée de Grecs, de Thraces et de Romains. Ces derniers formaient l’élite locale et jouaient un rôle déterminant dans la pratique des cultes officiels. La population locale n’avait pas accès aux charges administratives et constituait une classe sociale inférieure ; cependant ses membres participaient activement aux collegia et autres associations religieuses dédiées à des divinités romaines ou romanisées (Bacchus ou Liber Pater, Silvanus, Diana). Si les dieux romains (ou grecs romanisés) occupent une place prépondérante dans le centre civique, les cultes locaux d’origine thrace (souvent hellénisés comme dans le cas d’Artémis-Bendis) sont surtout présents dans les reliefs votifs rupestres des pentes de l’acropole et dans la chôra de Philippes. Ce pluralisme religieux cesse avec l’imposition du christianisme comme religion officielle à la fin de l’Antiquité. A. RIZAKIS, « Société, institutions, cultes », in FOURNIER (éd.), Philippes, ibid., p. 194–197.

140 – Cette étude, qui va dans le même sens que la précédente d’A. Rizakis, tente de reconstituer, sur la base de la documentation épigraphique, le paysage religieux de la colonie romaine de Philippes. Le panthéon de la cité est constitué de divinités romaines, dont certaines, comme Silvanus, sont d’origine italique, locales (essentiellement thraces, comme Héros Aulônitès et Bendis) et grecques ou hellénisées (Athéna, Artémis, divinités isiaques). L’auteur étudie la localisation de ces cultes dans

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l’espace civique et propose des comparaisons avec d’autres colonies romaines des pays grecs. C. BRÉLAZ, « Le faciès institutionnel, social et religieux d’une colonie romaine dans la province de Macédoine », in FOURNIER (éd.), Philippes, ibid., p. 209–211, 214.

08. Thrace (PASSIM) (EMMANUEL Voutiras ET KALLIOPI Chatzinikolaou)

141 08.01 – Abdère – Publication d’un nouveau tétradrachme d’Abdère, datant de la fin du règne de Philippe V, vendu aux enchères à Londres. Le type du revers, qui montre l’enlèvement d’Europe par Zeus métamorphosé en taureau, apparaît pour la première fois dans le monnayage d’Abdère. Selon certains savants le nom d’Abdère est d’origine phénicienne et on peut supposer qu’une installation phénicienne a précédé la fondation de la première colonie ionienne par Clazomènes sur ce site. L’A. émet l’hypothèse qu’un culte d’Europe d’origine phénicienne a pu exister à Abdère. K. CHRYSSANTHAKI-NAGLE, « ένα νέο τετράδραχμο του νομισματοκοπείου των Αβδήρων », in GIANNOPOULOU, KALLINI (éd.), Ἠχάδιν ΙI, supra 07.02, p. 856–862.

142 08.02 – Zonè – Référence aux deux sanctuaires d’époque archaïque de Zonè, celui de Déméter et celui d’Apollon. Dans le premier, qui est le moins grand, ont été trouvées des petites plaques votives sur lesquelles sont représentées des scènes de culte. Le deuxième sanctuaire est le plus grand espace architectural public de la ville et le seul sanctuaire archaïque d’Apollon en Thrace dont l’identification est certaine grâce a la découverte d’un grand nombre de tessons inscrits avec le nom du dieu. La tête et les attributs d’Apollon ont une place prépondérante sur le monnayage de Zonè. Le culte d’Apollon est sans doute lié à la fondation de Zonè par des colons venus de Samothrace. M. GALANI-KRIKOU, M. TASAKLAKI, P. TSELEKAS, Αρχαία Ζώνη ΙVa. Η νομισματοκοπία της Ζώνης, Komeotini, 2015, p. 9, 13–16.

143 – Publication détaillée du sanctuaire d’Apollon à Zonè avec mention des quatre principales divinités de cette cité (Apollon, Dionysos, Aphrodite et Déméter), dans laquelle il existait au moins trois temples. Un élément important du culte d’Apollon était l’usage d’une langue autre que le grec dans les rites pratiqués. Cette langue, identifiée comme « thrace » par Karl Lehmann, était sans doute employée comme langue sacrée par les colons grecs venus de Samothrace ; elle se lit sur les tessons inscrits découverts dans le sanctuaire. La publication comprend un catalogue complet des vestiges matériels (architecturaux, céramiques, monétaires) ainsi que du matériel zooarchéologique, qui permet de mieux comprendre les rites sacrificiels. P. TSATSOPOULOU-KALOUDI, Cl. BRIXHE, Chr. PARDALIDOU, S. ILIOPOULOU, K. KALOUDIS, M. GALANI- KRIKOU, A. ZOURNATZI, P. TSELEKAS, R. VEROPOULIDOU, D. NIKOLAIDOU, Αρχαία Ζώνη Ι. Το ιερό του Απόλλωνα, Komotini, 2015. 144 08.03 – Tekirdağ – Raidestos (Propontide – Thrace orientale) – Texte introductif présentant les sculptures de la collection de Raidestos (aujourd’hui Tekirdağ) en Thrace Orientale, sur la côte N de la Propontide, montrées lors d’une exposition au Musée Archéologique de Thessalonique. Une grande partie de cette collection a été transportée à Thessalonique par les réfugiés en 1922 et elle est conservée au Musée Archéologique de la ville. Parmi ces sculptures, qui proviennent essentiellement de la

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région de la Propontide, il y a 7 reliefs votifs d’époque romaine, dont certains portent des inscriptions, dédiés à diverses divinités : Poseidon, Asclépios et Hygie, Aphrodite, Artémis, Cybèle. Un membre architectural porte une inscription avec le nom d’Apollon suivi de l’épithète locale Torontenos. K. CHATZINIKOLAOU, « Η “Συλλογή Ραιδεστού” στο Αρχαιολογικό Μουσείο Θεσσαλονίκης. Τα γλυπτά », in P. ADAM-VELENI, E. TSANGARAKI. K. CHATZINIKOLAOU (é d.), Ραιδεστός – Θεσσαλονίκη. Αρχαιότητες σ’ ένα ταξίδι προσφυγιάς. Κατάλογος έκθεσης 27.01.2016 – 31.01.2017. έκδοση Αρχαιολογικού Μουσείου Θεσσαλονίκης αρ. 30 / Rhaidestos – Thessaloniki. Antiquities in a refugee journey. Exhibition catalogue, Thessalonique, 2016, p. 168, 174–175.

145 – Les pièces de la collection de Redaistos attestant des cultes sont les suivantes : 1. Inscription d’Apollon Toronténos (Cat. No. 10). 2. Relief votif à Aphrodite (Cat. No. 26). 3. Relief votif à Asclépios et Hygie (Cat. No. 27). 4. Relief votif à Poseidon (Cat. No. 28, 32). 5. Reliefs votifs à Cybèle (Cat. No. 29 et 30). 6. Relief votif à Artémis (Cat. No. 31). P. ADAM-VELENI, E. TSANGARAKI. K. CHATZINIKOLAOU (éd.), Ραιδεστός – Θεσσαλονίκη. Αρχαιότητες σ’ ένα ταξίδι προσφυγιάς. Κατάλογος έκθεσης 27.01.2016 – 31.01.2017. έκδοση Αρχαιολογικού Μουσείου Θεσσαλονίκης αρ. 30 / Rhaidestos – Thessaloniki. Antiquities in a refugee journey. Exhibition catalogue, Thessalonique 2016, Cat. No. 10, 26–31, p. 285–287, 310–321 (E. VOUTIRAS, EL. SVERKOS, G. DESPINIS, P. ADAM-VELENI, K. TZANAVARI, K. CHATZINIKOLAOU).

146 08.04 – Kabyle – Seuthopolis – Étude sur les villes royales thraces Kabylé et Seuthopolis portant entre autre sur les cultes, publics et domestiques, à partir des vestiges architecturaux, des inscriptions, des monnaies, etc. La Thrace apparaît comme un territoire de rencontre de cultures. On y constate la présence de cultes locaux et de cultes venus des cités grecques du littoral et de Macédoine. Le culte des souverains, en particulier Seuthès III, est aussi évoqué. K.D. DIMITROV, « Social and Religious Aspects of the “Royal City” in Early Hellenistic Thrace. II.2.2. Seuthopolis: The Deities », Thracia 21 (2016), p. 133–160.

[09. Îles de l’Égée] [10. Crète]

11. Chypre (THIERRY Petit)1

11.00 – Généralités

147 – Important article qui tente de replacer la production des masques, bien connue mais souvent étudiée hors de tout contexte, dans son contexte archéologique, depuis le Bronze tardif jusqu’à la fin des royaumes. On ne peut reconstituer les cérémonies où ils étaient utilisés, mais on peut déceler leur signification sociale. La comparaison ethnographique montre qu’ils pourraient avoir été utilisés dans des cérémonies initatiques et/ou des rites de passage, par des sociétés secrètes restreintes à une élite. Leur usage culmine au LC IIIA et au CA. Il est symptomatique qu’ils disparaissent de l’île à la fin du CC, soit au même moment que les royaumes. E.W. AVERETT, « Masks and Ritual Performance on the Island of », AJA 119 (2015), p. 3–45.

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148 – Présentation générale de cette iconographie. Les développements qui concernent l’âge du Fer et l’époque historique sont aux p. 118–123. J. KARAGEORGHIS, « Images de la Grande Déesse de Chypre entre 1600 et 600 av. J.‑C. », Pasiphae 7 (2013) [Actes du colloque international Un millénaire d’histoire et d’archéologie chypriotes (1600–600 av. J.‑C.), Milano, 18–19 ottobre 2012], p. 115–123.

149 – État très général de la question sur la signification des offrandes figurées (statues en pierre, en terre cuite, figurines en terre cuite). R. SENFF, « The Early Stone Sculpture of Cyprus in the Archaic Age. Questions of Meaning and External Relations », CCEC 46 (2016), p. 235–252.

150 – Examen, entre autres, des offrandes en marbre dédiées dans les sanctuaires cypriotes et des variations quantitatives, notamment en fonction des événements politico- militaires. H. DRIDI, « Chypre et la Sicile. Quelques réflexions sur les usages comparatifs du marbre avant le IIIe siècle av. J.‑C. », CCEC 46 (2016), p. 253–264.

151 – Apollon est en fait assimilé à un [au ?] Grand Dieu masculin (sa première mention est du Ve s.). Les offrandes les plus courantes dans ses sanctuaires sont les chars, les cavaliers (dédiés à partir du VIIIe s. à Kourion). Mais on trouve aussi des temple-boys (45 sur quelque 300 viennent de Kourion). L’A. évoque aussi les centres cultuels de la Mesaôria : Idalion-Mouti tou Arvili, Tamassos-Frangissa, Golgoi-Ayios Phôtios. Au sein du temenos, le culte a pour centre un autel, et un bétyle ou une statue anthropomorphe ; les bâtiments, s’il y en a, sont toujours rudimentaires. Dans ces trois sanctuaires, l’activité cultuelle commence au CA. Avec d’abord une empreinte orientale, puis une hellénisation des formes au CC. Les offrandes aussi sont similaires dans les trois sanctuaires : temple-boys, grandes statues barbues ou glabres, souvent avec couronne végétale. On distingue peut-être les attributs de divinités guérisseuses. L’A. passe aussi en revue les sanctuaires côtiers connus à partir de l’époque classique : Mersinaki-Ayia Varvara ( temple-boys, grandes statues barbues ou glabres, souvent avec couronne végétale), Pyla, Nea-Paphos (sanctuaire hypogée, peut-être oraculaire), Dhrymou, Chytroi-Skali. Y. VERNET, « Some Remarks on the Beginning of the Cult of Apollo in Cyprus », in I. HAJIKYRIAKOU, M.G. TRENTIN (éd.), Cypriot Cultural Details. Proceedings of the 10th Post Graduate Cypriot Archaeology Conference, Oxford, 2015, p. 179–195.

152 – La « déesse aux bras levés » apparaît simultanément au XIe s. en Égée orientale et septentrionale aussi bien qu’à Chypre. Cela trahit des mouvements de populations et la survivance d’un culte minoen. N. KOUROU, « Potnia Figures and Cults in Early Iron Age Aegean and Cyprus », CCEC 45 (2105), p. 181–199.

153 – Toutes les têtes féminines portant une parure ne représentent pas nécessairement Aphrodite. Les différents types de couronnes sont un attribut de la déesse, mais il convient de tenir compte du contexte local lors de toute tentative d’identification. E. MARKOU, « Reconnaître Aphrodite sur les monnaies chypriotes. Caractéristiques et particularités locales », CCEC 45 (2015), p. 301–308.

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154 – Met en rapport l’image d’une statue archaïsante au revers d’une monnaie de Ptolémée III émise à Chypre avec des attestations de statues similaires dans l’île aux époques classique et hellénistique. A. HERMARY, « Images archaïsantes de l’Aphrodite chypriote », CCEC 45 (2015), p. 317–328.

155 – Important ouvrage, essentiellement fondé sur les sources littéraires et épigraphiques. Un chapitre est cependant consacré aux statues impériales (souvent connues par la seule dédicace). Néanmoins, chaque fois qu’il est nécessaire, référence est faite au lieu physique des cultes dont il est question. [Voir le compte rendu dans CCEC 44 (2014), p. 457–461.] T. FUJII, Imperial Cult and Imperial Representation in Roman Cyprus, Stuttgart, 2013.

156 – L’iconographie cypriote abonde en oiseaux aquatiques, surtout dans les tombes, mais aussi dans des contextes d’habitat ou de sanctuaires. Cette imagerie couvre toute l’époque archaïque (du VIIIe au Ve s.). Les oiseaux aquatiques seraient vus comme protecteurs des morts, car ils ont pour caractéristique d’être migrateurs et cette migration peut évoquer le départ et le retour des âmes. On voudrait ainsi suggérer que, comme l’oiseau, l’âme peut s’envoler (cf. les eidola sur des lécythes à fond blanc). Leurs cris puissants passent aussi pour apotropaïques. On saluera une telle tentative qui prend (enfin) en compte le contexte archéologique — en l’occurrence funéraire — pour interpréter l’imagerie des vases. Des comparaisons sont établies avec l’Étrurie, l’Anatolie et l’Égypte. A.M. DISSINGER, « Waterfowl as Protectors of the Dead in Cypro-Archaic Art », in L. BOMBARDIERI et al., Ancient Cyprus, an Unexpected Journey. Communities in Continuity and Transition (Proceedings of the 15th Annual Meeting of PoCA. Torino, November 25th–27th), Rome, 2017, p. 133–152.

157 – Type particulier de statues, porteuses d’une tablette double et fermée, trouvées dans les sanctuaires d’Achna et Arsos (d’autres sont de provenance incertaine). Cela illustrerait une pratique réelle, sans doute la dédicace d’une prière secrète, peut-être en rapport avec les enfants et la naissance (Ilithyia). G. PAPASAVVAS, « Intimate Prayers: Concealed Inscriptions in Diptychs offered in Cypriot and Aegean Sanctuaries », in D. MICHAELIDES (éd.), Epigraphy, Numismatics, Prosopography and History of Ancient Cyprus. Papers in Honour of Ino Nicolaou, Uppsala, 2013, p. 171–202.

158 – Comparaison des rites funéraires « homériques » des « héros » de l’Âge du Fer dans ces différentes régions. J.P. CRIELAARD, « Living Heroes: Metal Urn Cremations in Early Iron Age: Greece, Cyprus and Italy », in F. GALLO, M. CANTILENA (éd.), Omero: « Quaestiones disputatae », Rome/Milan, 2016, p. 43–78.

159 – Ces statuettes, courantes dans les sanctuaires cypriotes du Ve au IIIe s. av., seraient des offrandes à une divinité de la fécondité. M. SEIFERT, « ‘Temple boys’ : zur Dekonstruktion einer Forschungsdebatte », Hephaistos, 30 (2013), p. 29–52.

160 11.01 – Kafizin – Présentation du matériel, aussi bien les types céramiques que les inscriptions, qui ne constitue cependant pas la publication définitive. L’A. est amenée à revoir la chronologie proposée naguère par Mittford, de même que les conclusions historiques que l’on a pu en tirer, notamment sur l’importance du personnage d’Onésagoras qui dédia près de 90 % des offrandes ; l’A. contredit l’hypothèse d’une

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association religieuse qui aurait dédié les offrandes par l’intermédiaire de son receveur. Elles sont sans doute financées par le surplus de la dîme prélevée sur la production de lin. Conclusions sur l’organisation agricole de la Mesaôria ; sur le culte de la Nymphe « du piton » ou « des hauteurs ». S. LEJEUNE, « Le sanctuaire de Kafizin, nouvelles perspectives », BCH 138 (2014), p. 245– 327.

161 – Des centaines de vases de différentes formes et de qualité courante furent découverts dans la grotte de Kafizin dédiée à une Nymphe locale. Parmi eux quelque 300 sont inscrits. L’A. propose d’abaisser la date naguère admise : soit entre 183 et 177. 90 % des offrandes émanent d’un certain Onésagoras, barbier et receveur de la dîme. Il s’agirait d’un collecteur de la dîme frappant la production du lin. Il est vraisemblablement le fondateur du culte. Ces vases étaient des offrandes en elles-mêmes ou contenaient du gruau. Les inscriptions attestent aussi un rasage rituel et des banquets. S. LEJEUNE, « La vaisselle cultuelle du sanctuaire de Kafizin », CCEC 44 (2014), p. 365–372.

162 – Importance du rôle d’Onésagaros dans le culte des nymphes à Kafizin. Très nombreuses dédicaces à son nom entre 225 et 218 av. [Pour la chronologie, voir les notices précédentes]. T.S.F. JIM, « Seized by the Nymph? Onesagoras the ‘Dekatephoros’ in the Nymphaeum at Kafizin in Cyprus », Kernos, 25 (2012), p. 9–26.

163 11.02 – Idalion – Rappel des différentes fouilles depuis le milieu du XIXe s. qui révélèrent les différents sanctuaires : Athéna-Anat sur la colline ouest, Apollon Amykleios-Reshef Mikal sur la colline est, Aphrodite près du fleuve Gialia. Μ. CHATZIKOSTI, « Το Αρχείο του Ιδαλίου 1. Ιστορικό και αρχαιολογικό πλαίσιο », in Ν. PAPADIMITRIOU, Μ. TOLI (éd.), Αρχαία Κύπρος. Πρόσφατες εξελίξεις στην αρχαιολογία της ανατολικής Μεσογείου, Athènes, 2017, p. 257–273. 164 11.03 – Tamassos – Étude de 20 « Plaquettes d’Astarté » et de fragments provenant de divers contextes (mais majoritairement de sanctuaires), lors des fouilles de H.G. Buchholz à Tamassos ; elles sont des VIIe et VIe siècles. Certaines sont nues mais la plupart sont vêtues et richement parées ; elles sont d’un type particulier à Tamassos. W. WAMSER-KRASZNAI, « Terrakotta-Plaketten mit weiblichen Figuren (“Astarteplaketten”) aus Tamassos », RDAC (2011–2012), p. 513–545.

165 11.04 – Maroni-Vournes – L’A. revient une fois de plus sur ce petit sanctuaire installé sur les ruines de l’Ashlar Building de l’âge du Bronze, situé aux frontières est du royaume d’Amathonte et qui resta en activité jusqu’à la fin du IIIe s. Grâce à la centaine d’offrandes figurées (surtout en calcaire), on distingue un culte à la déesse, qu’elle partage avec un parèdre masculin. On y voit la déesse avec kalathos, avec une couronne murale, avec carquois et flèche (à l’époque hellénistique). Sous les Lagides, le dieu est représenté sous la forme sommaire d’un Pan ou d’un centaure aux cornes taurines ou il est peut-être encore évoqué par des têtes d’hommes couronnées de feuilles. On voit aussi des joueurs de lyre. La céramique indique la consommation de breuvages et peut- être de nourriture. Ont aussi été retrouvés un bothros, un autel et une table à offrandes. A. ULBRICH, « The Great Goddess at Maroni-Vournes ». CCEC 45 (2105), p. 201–209.

166 11.05 – Amathonte – Lors de nettoyages et de sondages dans la partie SO des magasins du palais, plusieurs ex-voto figurés en terre cuite et en calcaire, notamment une « plaquette d’Astarté ».

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B. BLANDIN, T. PETIT, I. TASSIGNON, « Travaux de l’École française d’Athènes à Amathonte en 2011. Le palais », BCH 136–137 (2012–2013), p. 661–667.

167 – De nouveaux dépôts de fondation de marmites et coupelles (voir infra, Carbillet, Tassignon 2014). Plusieurs zones ont révélé des couches cendreuses, riches en mobilier votif (figurines fragmentaires) et un fragment de chapiteau hathorique inachevé. B. BLANDIN. T. PETIT, I. TASSIGNON, « Travaux de l’École française à Amathonte en 2014. Le Palais », BCH, 139–140 (2015–2016), sous presse.

168 – Dans le sondage Zone 1, espace 12, se trouve un autel révélé naguère ; sous un sol archaïque un modèle de bateau en terre cuite ; quelques figurines archaïques ont aussi été découvertes en Zone 1, secteur 7. Dans un autre sondage, un possible dépôt de fondation. P. AUPERT, C. BALANDIER, P. LERICHE, « Travaux de l’École française d’Athènes à Amathonte en 2011. La porte nord. La porte est. La porte sud-ouest », BCH 136–137 (2012–2013), p. 667–679.

169 – Autel cylindrique en calcaire, inscrit au nom de Ptolémée Alexandre (X) et Bérénice (III), daté entre 101 et 91, en remploi dans un mur d’époque impériale. Son emplacement originel n’est pas connu, mais doit se situer aux abords de son lieu de découverte ; l’autel provient peut-être d’un temple du culte dynastique à chercher sur l’« agora » d’Amathonte. L. THÉLY, « Inscriptions d’Amathonte XI. Un autel en l’honneur de Ptolémée X et Bérénice III découvert aux abords Sud-Ouest de l’agora », BCH 139–140 (2015–2016), p. 463–484.

170 – La grotte découverte en 1987 dans le sanctuaire de la Déesse à Amathonte serait la tombe d’Adonis pour les Cypriotes et l’enclos proche serait celui de Zeus Xénios ; l’A. met, en effet, cet ensemble cultuel en rapport avec la mention des Propétides chez Ovide. T. MAVROJANNIS, « La grotte d’Adonis à Afka au Liban et l’ensemble ‘grotte – aire sacrificielle’ sur l’acropole d’Amathonte », CCEC 45 (2015), p. 119–138.

171 – Une des rares publications sur cette importante nécropole à incinération fouillée en deux phases (aussi appelée « pseudo-tophet »). La première phase a livré 230 urnes cinéraires (159 dinoi et 71 amphores). La deuxième phase a fourni 110 urnes (100 amphores, 10 dinoi), etc. Le tout est daté de la fin du CG et du début du CA. Ce qui intéressera la présente chronique c’est le fait que, comme dans son article de 1998, l’A. met en rapport cette nécropole à incinération avec la présence, à quelque 150–200 m vers l’E, de deux ensembles de structures construites en pierres taillées, qui paraissent contemporaines de la nécropole en question. Le premier ensemble est constitué d’un dispositif circulaire de 3,70 m de diamètre, associé à un autre, rectangulaire, de 2,80 × 1,80 m ; ces deux structures sont insérées dans un enclos circulaire dont seuls deux segments ont été préservés. Le deuxième ensemble est un rectangle de 5,10 × 3,20 m constitué d’une assise de pierres taillées (ht. : 0,35 m), qui constituait le cadre d’un bûcher. L’intérieur est tapissé de briques crues ; il contenait trois couches de cendres mêlées de terre rouge. Le tout était entouré, à 0,80 m de distance, d’un second cadre rectangulaire en pierre. Tous ces dispositifs constituaient une structure fonctionnelle unique dans l’ensemble des nécropoles d’Amathonte. L’A. considère qu’ils sont manifestement (προφανώς) en rapport avec le cimetière à crémation. Il l’interprète comme un temenos entourant un naïskos rectangulaire, avec un autel

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circulaire où se déroulaient les cérémonies en rapport avec la crémation des défunts sur le bûcher voisin. D. CHRISTOU, « Καύσεις νεκρών στη δυτική νεκρόπολη της Αμαθούντας », in N. Ch. STAMPOLIDIS (éd.), Καύσεις στην εποχή του Χαλκού και την πρώιμη του Σιδήρου (Πρατικά του Συμποσίου. Ρόδος, 29 Απριλίου – 2 Μ???? 1999αϊου 1999), Athènes, 2001, p. 201– 204.

172 – Couche de plusieurs m3 de galets contenant des ex-voto figurés, du charbon de bois et des ossements ; il s’agit des restes d’un bothros mais en dépôt secondaire. Plusieurs interprétations possibles : galets votifs, « cairn » ou plate-forme cultuelle, etc. ? T. PETIT, « Les galets des rois. Dépôts de galets en contexte sacrificiel au palais d’Amathonte », CCEC 44 (2014), p. 322–332.

173 – Une amphore contenant des ossements de bœuf ; treize marmites contenant des coupelles ou lampes-coupelles. Il s’agit de dépôts de fondation en rapport avec un ou plusieurs réaménagement(s) du palais, notamment à la fin du CA I. A. CARBILLET, I. TASSIGNON, « Une amphore et des marmites. Pratiques et gestes cultuels au palais d’Amathonte », CCEC, 44 (2014), p. 333–364.

174 – Synthèse rapide sur le culte de la Grande Déesse au sommet de l’acropole, sur les relations entre sacré et pouvoir (notamment au palais), sur les avatars du Grand Dieu masculin. Examen de l’iconographie religieuse de la ville surtout aux époques archaïque et classique. A. HERMARY, « Religion et cultes à Amathonte avant l’époque hellénistique », Pasiphae 7 (2013) [supra 11.00], p. 89–97.

175 – L’A. remet en question l’existence de ces deux cultes. Dans le premier cas, ce serait la conséquence d’une mauvaise interprétation de l’inscription des « Sept dans les stèles » (il faudrait lire « le sanctuaire dans les stèles »). [L’archéologie a cependant fournit des bétyles de type phénicien dans un contexte cultuel : voir CCEC, 2012, p. 289–326]. Le second serait une création artificielle inspirée des traditions littéraires grecques. [C’est cependant écarter rapidement — et avec des arguments peu convaincants — les deux inscriptions d’Androklès découvertes au sanctuaire d’Aphrodite à Amathonte]. P. NOWAKOWSKI, « Two ‘Aberrant’ Cults in Amathous — The Worship of Baetyls and Aphrodite Kypria », Eos, 98 (2011), p. 148–165.

176 – Les deux temples, de style nabatéen, caractéristique de la province romaine d’Arabie, constitueraient un message idéologique cohérent qui anticiperait sur l’annexion effective de ces régions par Trajan. [Une telle chronologie paraît cependant en contradiction avec la datation d’un petit trésor de fondation : BCH 1994, p. 321–330.] T. MAVROJANNIS, « The Roman Temples of Kourion and in Cyprus: A Chapter of the Arabian Policy of Trajan », in G.A. XENIS (ed.), Literature, Scholarship, Philosophy, and History. Classical Studies in Memory of Ioannis Taifacos, Stuttgart, 2015, p. 457–502.

177 – Découverte exceptionnelle de deux tombes construites du Géométrique II, réutilisées au CG III et qui contenaient de riches offrandes d’armes. Par-dessus ces tombes, des dispositifs (grand péribole circulaire, plate-forme construite) pourraient être associés à des activités cultuelles qui perdurèrent jusqu’à l’époque hellénistique. À la fin du volume, N. Kourou revient (en anglais) sur ces trouvailles et évoque explicitement la possibilité d’un culte héroïque sur un tumulus funéraire. Publication de la conférence évoquée dans la ChronARG (2016) 11.10.

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G. VIOLARIS, E. STEFANI, « ‘Αμαθούς· πόλις αρχαιοτάτη…’ : η πόλη και οι νεκροπόλεις της », in PAPADIMITRIOU, TOLI (éd.), Αρχαία Κύπρος, supra 11.02, p. 233–255. 178 11.06 – Limassol – Mise au point, dans un plus large contexte et au vu des récents développements de la recherche, sur les deux sanctuaires de Limassol-Kommissariato au CG I et au CA II. L’A. suggère aussi que les sanctuaires d’Agios-Tychonas-Asvestoton et Agia Phyla auraient pu être fréquentés par les populations phéniciennes d’Amathonte. L. ALPE, « Limassol in Antiquity: From its Origins to the End of the Roman Period », in A. NICOLAOU-KONNARI, C. SCHABEL (éd.), A History of Limassol in Cyprus from Antiquity to the Ottoman Conquest, Cambridge, 2015, p. 49–95.

179 11.07 – Kourion – Kaloriziki – Publication [magistrale] de cette tombe célèbre, dont le mobilier comportait notamment des objets d’un type fréquent dans les cultes minoens ou mycéniens et portant des symboles religieux. H. MATTHÄUS, G. SCHUMACHER-MATTHÄUS, « Kourion-Kaloriziki Tomb 40: A Republication », in H. MATTHÄUS, B. MORSTADT, C. VONHOFF (éd.), PoCA (Postgraduate Cypriot Archaeology) 2012, Cambridge, 2015, p. 1–111.

180 – Présentation succincte des conclusions exhaustives tirées de la nouvelle étude de ce matériel dans une autre publication [voir notice précédente]. Les principales sont le caractère prestigieux et « international » de ces dépôts funéraires, notamment la connexion évidente avec l’Égée et peut-être au-delà. H. MATTHÄUS, G. SCHUMACHER-MATTHÄUS, « Social and Ethnic Change in Cyprus during the 11th Century B.C. New Evidence from Kourion, Kaloriziki, Tomb 40 », Pasiphae 7 (2013) [supra 11.02], p. 159–168.

181 11.08 – Rantidhi – Lingrin to Dhigeni – Première présentation de ce site important pour l’étude du territoire de Paphos, sans doute sur le col marquant la frontière entre Paphos et Kourion. Un ensemble de murs en pierres d’une architecture très sommaire. L’organisation de l’espace n’est pas encore bien comprise. À la fin de l’époque géométrique, il ne devait pas y avoir de bâtiments. Il présente des banquettes. S’il comporta plus tard des espaces couverts, ce devait être des bâtiments très modestes. Il a livré un riche matériel figuré, notamment des fragments de grandes terres cuites. Il paraît en activité entre le VIIIe/VIIe s. et le IVe s., connaît une destruction vers la fin de la période archaïque, puis un renouveau au Ve s. Des cuvettes et des bassins avec des inscriptions syllabiques. Son abandon pourrait être en relation avec la fin des royaumes cypriotes. On y a découvert beaucoup d’ossements animaux, traces de sacrifices sanglants et de repas cultuels. Deux cavités revêtues de blocs de calcaire ont été découvertes mais sans trace de combustion. Au SO en revanche, une zone non encore entièrement fouillée a livré une grande quantité de cendres et de matériel votif, ainsi que des galets (p. 273–275). Évocation de parallèles pour ces autels creux sans combustion, comme à Amathonte, à et en Crète (p. 275–276). D’après les offrandes figurées, il s’agirait d’un culte de la fertilité, peut-être à deux divinités, féminine et masculine. On note aussi la présence de bétyles, ainsi que d’astragales naturels mais aussi en bronze ou en terre cuite. Les galets seraient liés à un culte chtonien de la fertilité (p. 277–278). Le sanctuaire était peut-être aussi le cadre de rites iniatiques, comme l’attesteraient des statues de jeunes hommes nus. E. RAPTOU, « Les aménagements cultuels dans les sanctuaires de la région de Paphos et de Marion », CCEC 44 (2014), p. 261–280.

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182 11.09 – Palaepaphos – Résumé des découvertes du programme de recherche de l’Université de Chypre à Palaepaphos et sur son territoire. À l’époque des Ptolémées le sanctuaire de la Grande Déesse (Wanassa) connut une seconde vie en devenant un sanctuaire pan-cypriote. Il connut même un renom « international » à l’époque romaine. Mention de sanctuaires qui ont été fondés sur la route qui mène des mines de cuivre dans l’arrière-pays vers la côte. Sont ainsi replacées dans leur contexte régional plusieurs fondations de sanctuaires : Nicoclès fit ériger des colonnes en l’honneur d’Héra là où se situe à l’heure actuelle le sanctuaire d’Agia Moni, tandis qu’à Nea- Paphos, terminal pour les exportations, il fonda le sanctuaire d’Artémis Agrotera. Par ailleurs, les travaux sur la colline de Marchello ont montré qu’il fallait inverser l’ordre d’interprétation intérieur/extérieur des vestiges de la muraille. En conséquence, le nombreux matériel votif fragmentaire qui fut découvert dans ce qu’on appelle « la rampe des Perses » se trouvait à l’intérieur de l’enceinte à laquelle appartiennent les vestiges de la muraille connue. M. IAKOVOU, « Αποτυπώματα μιας χαμένης μνήμης: νέα δεδομένα για την πολιτεία της Αρχαίας Πάφου », in PAPADIMITRIOU, TOLI (éd.), Αρχαία Κύπρος, supra 11.02, p. 189–214. Voir aussi M. IACOVOU, « Paphos before Palaepaphos. New Approaches to the History of the Paphian Kingdom », in MICHAELIDES (éd.), Epigraphy, Numismatics, Prosopography and History of Ancient Cyprus, supra 11.00, p. 275–281.

183 – À Amargati (dans l’arrière-pays de Paleapaphos), un sanctuaire, connu dès le XIXe s. mais non encore fouillé, est dédié à Opaon Melanthios et Apollon Melanthios. Les dédicaces sont généralement adressées de père à fils. Il doit s’agir d’un rituel d’initiation et/ou de pratiques de guérison. G. AMBROS, « Das Heiligtum des Apollon oder Opaon Melanthios in Amargeti, Zypern », JOAI 85 (2016), p. 57–82.

184 – Au lieu-dit Kouklia-Phones, dans une nécropole hellénistique, une base à trois degrés aurait pu supporter un naïskos ou un autel funéraire. Évocation des sanctuaires d’Apollon Hylatès à Kato-Paphos et à Ieronisos. E. RAPTOU, « La périphérie de Nea Paphos aux périodes hellénistique et romaine », in C. BALANDIER, Nea Paphos. Fondation et développement d’une ville chypriote de l’Antiquité à nos jours (Actes du colloque international sur Paphos. Avignon 30, 31 octobre et 1 er novembre 2012), Bordeaux, 2016, p. 47–65.

185 11.10 – Kato Paphos – Alonia tou Episkopou – Sanctuaire situé à la limite E de l’agglomération de Paphos (Nea-Paphos). À l’origine une tombe creusée dans le rocher, transformée ultérieurement, à l’initiative d’un prêtre de haut rang, Satrapas, dans la seconde moitié du IVe s. (deux inscriptions syllabiques l’attestent), en une structure hypogée taillée dans le rocher et consacrée à Apollon Hylatès. Elle comporte un dromos et deux pièces, la première rectangulaire, la seconde circulaire avec dôme et une cavité circulaire au centre. Des anneaux taillés dans le rocher servaient vraisemblablement à attacher les animaux de sacrifice. Une ouverture dans la paroi supérieure permettait un contact (lumineux ? cultuel ?) avec la surface ; la structure comportait peut-être un toit en matériaux légers la couvrant partiellement. Hylatès est une divinité masculine assimilée au IVe s. à Apollon et qui possède plusieurs sanctuaires dans l’île. Comparaison avec d’autres sanctuaires de ce type. Peut-être comportait-il une source sacrée et présentait-il un caractère divinatoire.

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C. BALANDIER, Y. VERNET, « The Sanctuary of Apollo Hylates at Paphos (Pafos) – Alonia tou Episkopou : A Critical Re-Examination », RDAC (2011–2012), p. 657–686.

186 – L’A. localise le culte d’Apollon Hylates à Alonia tou Episkipou et voit Apollon comme la principale divinité masculine de Nea Paphos, ainsi que l’attesteraient ses sanctuaires à Amargetti (Apollon Melanthios) à Marathounda (voir notice précédente). Y. VERNET, « Le culte d’Apollon à Nea Paphos et ses environs. De la fondation de la ville à la domination romaine », in BALANDIER, Nea Paphos, supra 11.09, p. 301–313.

187 11.11 – Kato Paphos – Outre des sépultures humaines, lesquelles ne ressortissent pas de cette chronique, S. Raptou a fouillé dans l’agglomération moderne une nécropole de chiens (une soixantaine), ce qui peut correspondre à un acte rituel, peut-être lié à un sanctuaire de divinité guérisseuse d’origine orientale. E. RAPTOU, « La périphérie de Nea Paphos aux périodes hellénistique et romaine », in BALANDIER, Nea Paphos, supra 11.09, p. 47–65.

188 – Étude de cette forme de tombe particulière à ces trois sites. Aux « Tombeaux des Rois » de Paphos sont spécifiquement consacrées les p. 16–22 (localisation et place dans l’urbanisme ; absence de tradition antérieure discernable à Paphos) et 232–240 (catalogue des tombes). Paphos est régulièrement concernée par les p. 33–143 (Typologie et comparaisons ; Alexandrie et Paphos présentent des cours intérieures), p. 147–178 (analyses des fonctions, notamment les représentations de l’Au-delà ; lesquelles ont un rapport avec les cultes à mystères attestés à Alexandrie, et qui ne sont pas à exclure à Paphos, notamment à cause du sanctuaire hypogée — voir infra ; on voit aussi des installations hydrauliques qui plaident pour l’existence de libations) et p. 179– 186 (les espaces dévolus au culte des morts). En dépit d’un type général commun, chacune des cités montrent des particularités locales. Les cours sont destinées au culte funéraire. A. GREVE, Sepulkrale Hofarchitekturen im Hellenismus. Alexandria – Nea Paphos – Kyrene, Turnhout, 2014.

189 – Étude des variantes iconographiques d’un groupe de figurines hellénistiques et romaines parmi les milliers de fragments découverts lors des fouilles de la « Maison d’Orphée » et qui représentent Aphrodite (et Éros). L’ensemble des statuettes ou figurines d’Aphrodite montrent un grand éventail de types : Aphrodite avec un strophion, « Aphrodite armée », « Aphrodite pudique », Aphrodite et Éros, Éros seul à la torche. D. MICHAELIDES, « Aphrodite at the House of Orpheus in Nea Paphos », CCEC 45 (2015), p. 329–337.

190 – Dans les découvertes au cours de ce projet archéologique de grande ampleur, la seule trace d’un culte serait la tête d’une petite figurine d’Athéna (p. 76).

E. PAPUCI-WŁADYKA, W. MACHOWSKI, « Paphos Agora Project. Preliminary Results of the 2011– 2012 Seasons of the Jagellonian University (Krakow, Poland) Excavations », in BALANDIER, Nea Paphos, supra 11.09, p. 67–77.

191 – Tentative d’interprétation des nombreuses figurines d’époque archaïque découvertes dans les sanctuaires cypriotes, en les replaçant dans le contexte archéologique, en particulier les figurines anthropomorphes qui dépeignent un acte rituel : danses, musique (flûte, lyre, tympanon, cymbales), cerémonies comportant des masques, prière, offrande, sacrifice. L’A. tente aussi de rendre phénoménologiquement

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l’atmosphère de ces cérémonies ; prend en compte aussi l’absence de certains types dans les tombes (danseurs en cercles, musiciens ; à l’exception notable des joueurs de tambourins d’Amathonte). Mais pour d’autres interprétations possibles, voir p. 530. A. LERIOU, « The Musician, the Dancer and the Priest: Readdressing Cypro-Archaic Ritual », in V. VLACHOU, A. GADOLOU (éd.), ΤΕΡΨΙΣ. Studies in Mediterranean Archaeology in Honour of Nota Kourou, Bruxelles, 2017, p. 525–540.

192 – Propose d’identifier l’emplacement de ce culte connu par les textes sur la colline de Fabrika, là où se trouve actuellement l’église de la Panaghia Theoskepasti. J.-B. CAYLA, « Y a-t-il eu un temple d’Aphrodite Paphienne à Nea Paphos ? Une nouvelle hypothèse à propos du culte de la déesse de la mer à Paphos », in BALANDIER, Nea Paphos, supra 11.09, p. 275–285.

193 – Parmi les quelques 11 000 empreintes de sceaux découvertes dans la « Maison de Dionysos » à Néa-Paphos, un millier porte l’effigie d’un souverain hellénistique, souvent reconnaissable à la présence du diadème. Même si l’on tient compte des doublons, il reste 680 empreintes différentes. Ces artefacts ne proviennent pas d’un lieu de culte, mais d’un dépôt d’archives, mais ils montrent des attributs de nature religieuse associés à la royauté lagide dans l’île : auréole rayonnante, étoile, kerykeion, égide, corne d’Ammon, leontè. H. KYRIELEIS, Hellenistische Herrscherporträts auf Siegelabdrücken aus Paphos, Wiesbaden, 2015.

194 11.12 – Kato Paphos – Garrison’s Camp – Sous la villa paléochrétienne, découverte d’une salle hypogée appartenant à un sanctuaire païen (p. 780). F. GIUDICE, E. GIUDICE, G. GIUDICE, « Paphos, Garrison’s Camp. XIIa Campagna (1999) », RDAC (2011–2012), p. 771–809.

195 – Revient sur les hypothèses concernant le sanctuaire souterrain (p. 79–83), qui pourrait avoir abrité un culte à mystères (p. 88). F. GIUDICE, « Gli scavi della missione italiana a Nea Paphos 1988–2013: l’area dei Grandi Santuari (già detta di “Garrison’s Camp”) », in BALANDIER, Nea Paphos, supra 11.09, p. 79– 90.

196 – Étude des éléments peu nombreux qui permettent d’émettre des hypothèses sur la fonction et la chronologie du sanctuaire hypogée (p. 13–21). Sanctuaire d’un type exceptionnel, qui défie toutes les comparaisons à Chypre et ailleurs. Probablement utilisé à partir de la phase médio-hellénistique et dont l’activité perdure sans doute jusqu’à la construction de la basilique paléo-chrétienne qui en oblitéra de larges pans (fin IVe – début Ve s. ap.). Serait-ce un sanctuaire à Apollon ? Un culte mystérique à connotations chtoniennes ? De la zone provient une grande quantité d’éléments de décoration architecturale. Ils sont tous en remploi dans la basilique ou comme membra disjecta dans le remblai qui nivela la zone pour la construction de la basilique, elle- même détruite, et proviennent sans doute du sanctuaire païen. La plupart proviennent de la fouille du dromos : fragments de colonnes lisses et cannelées, de chapiteaux de colonnes et de pilastres, doriques, ioniques et corinthiens ; fragments de corniches (modillons, denticules). La grande majorité de ces éléments sont stuqués. Le chapitre final porte sur l’utilisation des ordres dans les temples hellénistiques et romains de Nea-Paphos.

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L. FUDULI, Fragmenta Paphia. Elementi di decorazione architettonica da Garrison’s Camp di Nea Paphos, Catane, 2015.

197 11.13 – Kato Paphos – Fabrika – Vestiges interprétés comme le soubassement d’un temple au sommet de la colline et identifié naguère comme un temple à Aphrodite ; l’A. suggère plutôt un temple à Ptolémée IX Sôter II. Dans les anciennes carrières d’époque hellénistique sous la colline, 7 salles paraissent avoir été transformées en lieux de culte souterrains, avec des aménagements rupestres : une salle à abside avec une coquille sculptée dans le cul-de-four, probablement d’époque hellénistique ou du Haut Empire, peut-être consacrée à Aphrodite, à Asclépios ou à Sarapis ; d’autres pourraient être des sanctuaires rupestres. L’A. évoque aussi la possibilité d’un culte de Jupiter Dolichenus, de Mithra, de Dionysos. C. BALANDIER, « Lieux de culte sur et sous la colline de Fabrika. Soubassement de temple et autres sanctuaires rupestres ptolémaïques et romains de Néa Paphos », CCEC 45 (2015), p. 161–180.

198 – Étude des aménagements sur le site de Fabrika : installations hydrauliques, carrière à ciel ouvert et souterraines et, dans ces dernières, installations cultuelles. Cinq salles sont concernées par ces aménagements cultuels postérieurs aux activités des carrières. J.-C. BESSAC, « Les aspects techniques des aménagements rupestres de Paphos », in BALANDIER, Nea Paphos, supra 11.09, p. 105–120.

199 11.14 – Anogyra-Vlou – Site à l’E-NE de Kouklia (Palaepaphos) connu depuis 70 ans pour avoir livré une statue d’Apollon et une figure féminine. La fouille de 2009–2012 a confirmé qu’il s’agit d’un sanctuaire rural comprenant un complexe cultuel avec une pièce cultuelle au beau pavement et une série de pièces de service (bâtiment I), et un atelier de pressoir à olives (bâtiment II ; époque hellénistique). Sanctuaire d’époque romaine tardive abandonné vers le milieu du IVe s. ap. et détruit par le grand séisme de 365. Il était peut-être dédié à Apollon. Il est sans doute en rapport avec un petit habitat situé à 700 m vers le sud-ouest. V.A. GORONCHAROVSKIY, « Anogyra-Vlou Archaeological Survey (2008) and Excavation Preliminary Report (2009–2012 Seasons) », RDAC (2011–2012), p. 687–716.

200 11.15 – Marion (Polis tis Chrysochou) – Comparaison des offrandes figurées (surtout des terres cuites) des deux sanctuaires de Peristeries et de Maratheri. Le premier a livré quelque 25 000 fragments ; le deuxième, environ 4 000. On n’y a trouvé aucune inscription ; la nature de la (des) divinité(s) vénérée(s) doit donc être déduite des offrandes. À Peristeries : figurine d’« Astarté », mais surtout des « déesses aux bras levés » ; un seul exemple de dea gravida ; puis, à la fin de l’occupation du sanctuaire, des korai drapées ; les rares exemplaires masculins sont d’influence orientale et égyptienne. À Maratheri : une Aphrodite à la grecque accompagnée d’Éros, des femmes drapées, des Éros nus isolés, mais aussi des cavaliers, des guerriers, des chars, des masques votifs d’inspiration phénicienne ; ultérieurement il sera question d’un culte à Zeus et Aphrodite. Le premier est en activité de ca 750 à ca 469 avec peut-être des traces dès le IXe s. ; le second de ca 600 à 312. Parfois des figurines issues du même moule sont dédiées dans les deux sanctuaires. N. SERWINT, « Gifts for the Goddess. Votive Offerings at Ancient Marion », CCEC 45 (2015), p. 225–239.

201 – Présentation commode des deux principaux sanctuaires de Marion. Peristeries est actif dès l’époque géométrique, mais surtout à partir du VIIe et jusqu’au début du Ve s. ;

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Maratheri est en usage du CA II à la fin du IVe s. Dans les deux cas, on a pu identifier un « saint des saints » et les deux sanctuaires ont livré des milliers d’ex-voto en position primaire. Les deux sanctuaires sont consacrés à une divinité féminine, sans doute la Grande Déesse vénérée sous ses avatars levantin (« Astarté ») ou grec (Aphrodite). À Maratheri, il est possible qu’une divinité masculine lui ait été associée. À Peristeries, sous le portique, outre des terres cuites innombrables, dont des déesses aux bras levés et des « arbres sacrés », des paraphernalia culinaires (broches, chaudrons de cuivre, vases à boire et à mélanger). Considérations de nature phénoménologique sur ce peuple de statues animé par la flamme vacillante des lampes. Des trouvailles peu fréquentes, comme ce crâne de taureau rempli de scories et enfoui près de l’entrée du sanctuaire ; des scapulae ; des installations hydrauliques aussi ; des favissae, notamment avec des restes animaux (chèvre et moutons). À Peristeries, des groupements de petits galets formant des surfaces de mêmes dimensions, peut-être pour exposer des offrandes. Une sorte de baignoire et des pesons évoquent des activités de teinturerie et de tissage. Dans le bothros, des centaines de coquilles de murex. Beaucoup de scories aussi furent trouvées sur toute la zone ; peut-être déposées comme offrandes. À Maratheri, une cour à double colonnade mène par un escalier de trois marches à un porche puis à une pièce carrée. Une grande dalle près de l’escalier et une autre structure construite dans le porche sont peut-être des tables d’offrandes. Les offrandes figurées consistent essentiellement en des terres cuites de différentes tailles, y compris une statue égyptianisante de 3 m de haut ; mais on trouve aussi quelques statues en calcaire. Ce mobilier est accompagné d’une certaine quantité de céramique grecque, de faïences et de quelques pesons qui peuvent être des dédicaces ; de lampes en terre cuite. L’incendie doit être dû à la destruction finale de la ville par les troupes de Ptolémée en 312. Le catalogue présente certaines des trouvailles mobilières des deux sanctuaires. J.S. SMITH, M.G. WEIR, N. SERWINT, « The Sanctuaries of Marion », in W.A.P. CHILD, J.S. SMITH, J.M. PADGETT (éd.), City of Gold. The Archaeology of Polis Chrysochous, Cyprus, New Haven/ Londres, 2012, p. 164–184.

202 – Un grand bâtiment avec colonnade ionique pourrait être un lieu de culte, en dépit de l’absence de trouvailles mobilières qui accréditeraient l’hypothèse ; mais on préférera l’hypothèse d’une garnison lagide. On sait très peu de chose de la vie religieuse à Arsinoé à l’époque hellénistique y compris pour un supposé culte à Arsinoé. Bien que les traces archéologiques soient minces, on peut supposer une renaissance du culte d’Aphrodite à Marion. T. NAJBJERG, « The City of Arsinoe in the Hellenistic and Romans Periods », ibid., p. 233– 248.

203 – Des pesons en terre cuite qui portent une empreinte de sceau représentant notamment Aphrodite, entre l’époque archaïque et l’époque hellénistique. J.S. SMITH, « Impressing Aphrodite. Stamped Loomweights from Polis Chrysochou », CCEC 45 (2015), p. 45–60.

204 – Sous ce monastère, des indices d’une présence qui remonterait au moins à l’époque classique (présence de tessons attiques). Peut-être un lieu de culte païen récupéré. B. IMHAUS, « Un exemple de permanence cultuelle de l’Antiquité au Moyen Âge. Le monastère de Sainte-Catherine/Saint-Oreste dans le Chrysochou », CCEC 45 (2015), p. 389–398.

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205 11.16 – Marion – Yialia-Photies – Petit sanctuaire rural, sur une pente qui domine la plaine côtière, et qui a livré de nombreuses terres cuites. Il fut actif entre le VIe s. et (au moins) l’époque hellénistique. Probablement un sanctuaire hypèthre. Une grande pierre plate devait être une table à offrandes ou un autel. Le mobiler comprend des vases de stockage, des amphores, des coupelles et des vases à boire. Aucun ossement animal n’a été découvert. Les ex-voto sont surtout des terres cuites : femmes aux bras levés avec une tiare ; quelques fragments de grandes statues. Abandonné à l’époque archaïque le culte s’est déplacé vers le nord au Ve s. On voit alors apparaître des statues féminines en calcaire, mais subsistent les terres cuites de taille variable, désormais moulées pour une partie d’entre elles, avec une nette influence grecque. Trouvaille particulière : une pierre ovale en diabase, de 34,5 cm de longueur, qui comporte sur sa partie la plus plane quatre rangées de cupules (p. 266–268 : rapide rappel des interprétations de ces artefacts). E. RAPTOU, « Les aménagements cultuels dans les sanctuaires de la région de Paphos et de Marion », CCEC 44 (2014), p. 261–280.

206 – Tête datée de la fin du VIIe ou du début du VIe s., datant de la première époque du sanctuaire. Type caractéristique de la production coroplastique de l’ouest de l’île (voir notice précédente). S. RAPTOU, « Une tête féminine archaïque en terre cuite de Yialia (District de Paphos) », CCEC 45 (2015), p. 289–300.

207 11.17 – Agia Irini – À la frontière entre Lapithos et Soloi (assigné par les uns à l’un des royaumes, par certains à l’autre), il s’agit du sanctuaire d’un dieu mâle de la fertilité, cadre de banquets sacrés, de danses, activités pendant lesquelles des masques de taureau étaient portés (sur ces masques, voir supra 11.00). Si les statues et statuettes sont connues, la céramique provenant du site n’a fait l’objet que d’un rapide examen à des fins strictement stratigraphiques et chronologiques. Or rares sont les vases entiers provenant d’un sanctuaire. Le projet du Medelhavsmuseet est d’étudier l’ensemble de ce matériel (plus de 100 000 fragments) et d’en reprendre la stratigraphie. L’A. en présente déjà les grandes lignes. Pas moins de 12 strates différentes ont été identifiées, associées à 7 phases différentes : depuis le LC III (ca 1200 av.) jusqu’au Ier s. av. (avec une longue interruption entre le Ve et le Ier av.). S. Fourrier a en outre mis en doute la continuité entre LC III et l’âge du Fer. Quoi qu’il en soit, le floruit du sanctuaire se situe au CG III et au CA. Considérations sur les difficultés de la stratigraphie et la façon dont Gjerstad la débrouilla. Rapide présentation des différentes phases et de la céramique elle-même. Celle-ci suggère aussi l’existence de banquets. G. BOUROGIANNIS, « The Sanctuary of Ayia Irini: Looking beyond the Figurines », Pasiphae 7 (2013) [supra 11.00], p. 35–45.

208 11.18 – Lapithos – Des trouvailles dans les nécropoles de Lapithos et de Salamine laissent peu de doute sur l’existence de sacrifices humains à Chypre dans la première moitié du Ier millénaire av. notre ère. V. KARAGEORGHIS, « Human Sacrifices in Cyprus: a Reality or a Myth ? », Pasiphae 9 (2015), p. 113–117.

209 11.19 – Salamine – Très rapide évocation des sanctuaires connus par l’archéologie ou l’épigraphie : Zeus, Aphrodite, Athena, Sarapis (p. 105–106).

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D. VITAS, « Tracing Hellenistic Salamis », in I. HAJIKYRIAKOU, M.G. TRENTIN (éd.), Cypriot Cultural Details. Proceedings of the 10th Post Graduate Cypriot Archaeology Conference, Oxford, 2015, p. 97–110.

210 – Compilation des données sur six lieux de culte à Salamine et dans la proche région (jusqu’à Enkomi) : le sanctuaire de la Campanopétra, la zone au sud du rempart, Toumpa, Saint-Barnabé, la région de la « tombe de Sainte-Catherine », Enkomi, la « Tombe 77 ». S. FOURRIER, « Lieux de culte à Salamine à l’époque des royaumes », CCEC 45 (2015), p. 211–223.

211 – Les cultes pratiqués par les Teucrides de Salamine préfigureraient ceux des rois lagides. Les temple-boys pourraient être une évocation de la fondation du temple de Zeus à Némée. C. BAURAIN, « La contribution des Teucrides aux cultes royaux de l’époque hellénistique », in P. IOSSIF et al., More than Men, less than Gods: Studies on Royal Cult and Imperial Worship. Proceedings of the international Colloquium organized by the Belgian School at Athens (November 1–2, 2007), Louvain/Paris, 2011, p. 121–155.

212 11.20 – Kition-Bamboula – Les gestes cultuels sont étudiés en partant de l’exemple du sanctuaire de Kition-Bamboula dont on dispose désormais de la publication complète (voir infra). L’A. évoque d’abord la situation du sanctuaire dans la ville. Selon qu’il se trouve à l’intérieur ou à l’extérieur de la fortification, le statut du sanctuaire archaïque change. [Mais voir ci-dessous Treziny 2016]. Mais on ne peut encore répondre à cette question. Présentation des trois phases (géométrique, archaïque, classique) du sanctuaire (p. 285–286). Le réaménagement de l’espace fin VIe ou Ve s. est sans doute dû au pouvoir royal (cf. les statuettes d’Héraklès-Milqart trouvées dans le bothros). Les traces d’activités métallurgiques et leurs parallèles sont évoqués. Restitution du sanctuaire géométrique. Beaucoup d’incertitudes subsistent sur l’interprétation des vestiges. Examen des différents aménagements qui peuvent témoigner de la nature du culte (foyers, plates-formes, plaques, banquettes). Aucun des autels retrouvés n’est adapté pour des sacrifices sanglants, ce qui correspond à la rareté des ossements. Les traces renvoient donc plutôt à l’oblation par le feu d’offrandes non animales (substances végétales ?). On ignore encore à quelle(s) divinité(s) le sanctuaire était consacré. S. FOURRIER, « Espaces et gestes cultuels dans les sanctuaires chypriotes de l’Âge du Fer. L’exemple de Kition », CCEC 44 (2014), p. 281–298.

213 – Rapide résumé des avatars figurés de la Déesse dans la coroplastie kitienne. Depuis les figurines-plaques, en passant par les « déesses aux bras levés », les deae gravidae, les figurines du type Kamelarga, les « plaquettes d’Astarté », jusqu’aux types grecs drapés du style « des Salines ». A. CAUBET, M. YON, « Les multiples visages de la Grande Déesse à Kition. 1000 ans d’images (XIVe–IVe siècles avant J.‑C.) » CCEC 45 (2015), p. 265–280.

214 – La présence d’une tour qui serait interne à la fortification de Kition-Bamboula, de Kouklia-Marchello et du palais d’Idalion est très peu probable. À Kition-Bamboula, le sanctuaire devait donc se trouver hors les murs. H. TRÉZINY, « Des tours internes aux sanctuaires suburbains. Regards occidentaux sur des questions chypriotes », CCEC 46 (2016), p. 129–138.

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215 – Étude des restes métallurgiques découverts dans les complexes cultuels de Kition- Kathari et de Kition-Bamboula. L’activité métallurgique cessa au XIe s. pour ne reprendre qu’au VIe s. À Kition-Bamboula, dans le « sanctuaire sous la colline », 20 fragments de scories (moins d’ ½ kg). V. KASSIANIDOU, « Copper Metallurgy in Iron Age Kition », CCEC 46 (2016), p. 71–88.

216 – Publication de l’ensemble des trouvailles de cet intéressant sanctuaire. Rappel de l’état de la question avant les fouilles françaises. L’extension totale du sanctuaire n’est pas connue du fait de destructions antérieures lors des grands travaux de l’époque britannique (1879) et du réseau viaire moderne. Le sanctuaire fut en activité à partir du CG III avec une plate-forme construite et un autel monolithe. Il a connu deux remaniements majeurs : le premier dans le dernier quart du VIIIe s., qui organise l’espace autour d’une cour centrale ; on décèle alors la présence d’ateliers ; on voit apparaître un mobilier spécifique : des ancres, une baignoire. Le second grand remaniement a lieu à la fin du Ve s. Le sanctuaire se présente alors sous la forme d’une esplanade bordée par les néôria au nord et par le « Bâtiment sud X ». Même si ce sanctuaire est lié au pouvoir royal local, le culte semble s’être poursuivi à l’époque hellénistique, sans doute sous une forme différente. Le sanctuaire se présentait comme un espace ouvert entourés de modestes bâtiments (« chapelles ») et de portiques, avec plusieurs autels-foyers. Ces derniers sont de différents types, monolithes ou construits, ou simplement un espace délimité par des pierres posées de champ, ou des petites plates-formes basses, mais aussi des autels portatifs. On n’a guère retrouvé de traces de victimes animales. En revanche, beaucoup d’indices d’installations hydrauliques. Parmi les offrandes, on observe des sculptures en pierre (exhumées par la mission suédoise) et des figurines en terre cuite peu nombreuses : à l’époque archaïque, des « déesses aux bras levés », des cavaliers, des deae gravidae, des Ptah Patèque, et une série de stèles hathoriques miniatures ; à l’époque classique, des types grecs (korè). Seules les offrandes figurées permettent d’identifier les divinités : dès l’époque archaïque, on voit un type féminin (« déesses aux bras levés ») et un type masculin (cavaliers). Les cultes sont liés à la fécondité et à la protection de l’enfance, au pouvoir royal ; il se peut aussi que le sanctuaire ait inclu des pratiques de guérison. Vu sa proximité avec le port de guerre, le sanctuaire était sans doute en rapport avec la dynastie régnante. A. CAUBET, S. FOURRIER, M. YON, Kition-Bamboula VI. Le sanctuaire sous la colline, Lyon, 2015.

217 11.21 – Kition – Sanctuaire « des Salines » – En charge de l’étude des quelque 500 figurines des Salines, l’A. s’est plongée dans les archives. La localisation de la trouvaille, généralement acceptée, ne semble pas correspondre au résultat de ses recherches. Il s’agit de deux lots de figurines différents. P. MAILLARD, « Diplomates, archéologues et joggeurs aux Salines de Kition. La localisation du sanctuaire ‘de la Paralia’ », CCEC 46 (2016), p. 265–288.

218 – Rappelle les circonstances de la découverte du sanctuaire des Salines à Kition et examine une tête féminine en terre cuite : une déesse avec kalathos sur lesquels se trouvent trois sphinx aux ailes déployées. L. BONATO, « De Fénelon à la Grande Déesse de Chypre. Souvenirs de Léon de Maricourt 1864–1865 », CCEC 45 (2015), p. 309–316.

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[12. Asie Mineure]

13. Grande-Grèce (MASSIMO Osanna ET ILARIA Battiloro)

219 13.01 – Cumes – Seconda Università degli Studi di Napoli – Étude du caractère et de la nature du panthéon traditionnel de la ville par l’analyse des sources littéraires et archéologiques. La documentation archéologique atteste que l’architecture sacrée aide à circonscrire la dimension de l’habitat, la ceinture urbaine et le territoire, depuis la fondation de la colonie. Sur le territoire se trouvait le sanctuaire de Junon Gaura, qui n’a pas survécu à la conquête italique, tandis qu’à l’écart des murs fut fondé, déjà à la période archaïque, le sanctuaire d’Hamae. En ce qui concerne les sanctuaires urbains, deux temples sont présents sur l’acropole, mais leur attribution est encore débattue. Le temple situé sur la terrasse inférieure, traditionnellement attribué à Apollon, a été restauré à la fin de la période archaïque, une intervention liée à Aristodème en raison de son penchant présumé pour les oracles et la mantique (une donnée que l’A. considère comme problématique puisqu’Aristodème était davantage lié aux dieux de la guerre qu’à Apollon). La documentation épigraphique permet d’identifier, sur la terrasse inférieure de l’acropole, la présence de Zeus, ensuite associé, à la période hellénistique, à Asclépios et Hygie. Cela laisserait Apollon et la Sibylle sans attribution d’une place assurée.

220 Le deuxième temple, celui de la terrasse supérieure, a connu sa première monumentalisation carrée au milieu du VIe s. av. J.‑C. Bien qu’il soit généralement attribué tantôt à Zeus, tantôt à Déméter, une série d’éléments archéologiques et épigraphiques tendent à l’associer à Apollon dans sa dimension de Smintheus. En particulier, d’une des décharges antérieures au Ve s. proviennent deux statuettes en bronze représentant un guerrier et une joueuse de lyre, dont l’auteur fait une première représentation de la Sibylle, figure divine ou semi-divine dès l’origine, et non une prêtresse. C’est l’identité éolienne des colons de Cumes qui est ici rappelée par ce culte d’Apollon en relation avec le Smintheus et la Sibylle. Ce culte, avec celui de Déméter (notoirement important pour ceux qui se sont opposés à la tyrannie), entre dans la sphère des cultes de la cité aristocratique et de ses institutions. Dans le sanctuaire situé près de l’amphithéâtre étaient sans doute honorée Déméter, associée à Zeus ou à Dionysos Meilichios.

221 Le circuit des remparts se caractérise par une série de sanctuaires : celui d’Héra près de l’éperon SO, un lieu de culte à identifier peut-être dans les quelques traces isolées sur le mont Grillo, et le sanctuaire situé à l’extérieur de la Porte médiane du circuit N des murs. De deux fosses d’un rite de fermeture de ce dernier sanctuaire, l’une datée de la fin du IVe s. et l’autre du milieu du Ier s. av. J.‑C., proviennent les terres cuites architecturales les plus anciennes de ce dépôt, que l’on peut comparer au répertoire iconographique du sanctuaire de Capoue au Fondo Patturelli. De ces similitudes, l’A. déduit « une communauté cultuelle entre Cumes et Capoue » (p. 213), témoignant du contact entre les deux centres, renforcé par l’exil des fugitifs au temps de la tyrannie. C. RESCIGNO, « Lo spazio del sacro e la città: Cuma e Capua », in E. GIOVI (éd.), La città etrusca e il sacro. Santuari e istituzioni politiche, Atti del Convegno (Bologna 21–23 gennaio 2016), Bologna, 2017, p. 205–222.

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222 – Présentation des données relatives à une installation cultuelle datée du VIe s. av. J.‑C., mise au jour à l’intérieur du temple supérieur de l’acropole de Cumes. Il s’agit d’une jarre de taille moyenne logée dans une fosse, situé près du montant S de la porte qui allait du pronaos à la cella. Du fond du vase, intentionnellement percé et retourné, partait une sorte de canule qui devait atteindre le niveau du sol. L’ouverture du vase était tournée vers la fosse. Tant la jarre que la fosse contenaient des restes végétaux et animaux, ainsi qu’une haste en fer. Il s’agit d’offrandes rituelles déposées dans la jarre en utilisant la haste. Parmi les restes végétaux, on trouve des céréales (épautre, blé, orge) et des fruits (noisettes, figues, olives, raisin), ainsi que des restes renvoyant à l’offrande de gâteaux. Parmi les restes animaux, on trouve de petits mammifères, des coquillages, des poissons (restes de repas rituels), des amphibiens (qui renvoient à des pratiques médico-magiques) et un grand nombre de rongeurs. Ces derniers sont peut- être à mettre en relation avec le culte d’Apollon Smintheus, bien attesté en Asie Mineure. C. RESCIGNO et al., « Un apprestamento con resti organici dal pronao del Tempio Superiore sull’acropoli di Cuma », Oebalus: Studi sulla Campania nell’Antichità 11 (2016), p. 7–65.

223 13.02 – Poseidonia – Università degli Studi di Napoli “Federico II” – Présentation des résultats des recherches archéologiques menées dans la zone C de l’Heraion de Foce del Sele, située au SE du sanctuaire et déjà identifiée par P. Zancani dans les années 1950. Dans cette zone a été mis au jour un bâtiment presque carré qui repose sur une structure antérieure à l’orientation légèrement différente. Selon P. Zancani, le bâtiment plus ancien fut construit par les colons grecs dans la première moitié du VIe s. av. J.‑C. Même s’il ne s’agissait pas d’un lieu de culte officiel, il revêtait une certaine importance dans la vie religieuse du sanctuaire. On y accomplissait des rites purificatoires ou propitiatoires, ou il était réservé à des rites privés qui se déroulaient en marge des cérémonies publiques. Les nouvelles explorations ont permis de mieux cerner l’agencement de cet ancien bâtiment, qui comprenait une pièce rectangulaire sur le côté N, un corridor étroit, une pièce centrale et sept petits espaces. La structure est datée de la première moitié du VIe s.

B. FERRARA, « Le indagini archeologiche dell’Università Federico II di Napoli nell’area di Foce Sele (2013–2016): nuove scoperte e dati inediti relativi alle modalità insediative dall’età arcaica all’età romana », Dialoghi sull’archeologia della Magna Grecia e del Mediterraneo: Atti del 1 Convegno internazionale di studi (Paestum, 7–9 settembre 2016), Fasc. 2, Paestum, 2017, p. 335–346.

224 – Università degli Studi di Napoli “Federico II” – Examen des bâtiments situés au NE du temple du sanctuaire de Foce del Sele, destinés à l’accueil des dévôts qui fréquentaient le sanctuaire. L’A. s’occupe particulièrement dudit « Bâtiment rectangulaire » dont deux phases de construction sont connues. Au cours de la phase la plus ancienne, l’édifice compte une grande salle centrale avec un espace étroit au S, comprenant un foyer en son centre. Lors de la phase suivante, datée du VIe s., elle a été reliée à la stoa lucanienne adjacente par l’ajout d’autres pièces. La structure peut être interperprétée comme un hestiatorion accueillant des repas collectifs, comme le suggère la présence d’un bord relevé le long des murs de la salle (pour supporter des klinai), la porte d’entrée décentrée, les systèmes de drainage ou d’arrivée d’eau, et l’eschara pour la

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cuisson des repas. À cela s’ajoute la découverte, à environ 13 m du bâtiment, d’un bothros et d’un petit autel probablement destinés à des activités cultuelles annexes. R. CAVA, « Un hestiatorion nel santuario di Hera alla foce del Sele », ibid., p. 523–528.

225 – Ce volume collectif présente les résultats d’un projet d’étude des armes de l’Athenaion de Paestum, né de la collaboration entre le Parc archéologique de Paestum, l’Université de Salerne et le musée de Mayence. Les armes de l’Athenaion — un sanctuaire dont on parcourt l’histoire des recherches, les phases de construction et les problématiques liées aux offrandes votives — remontent pour la plupart au VIe s. av. J.‑C. et elles ont été récupérées dans une couche contenant du matériel brûlé, dont la formation semble précéder la construction du grand temple d’Athéna de la fin de la période archaïque. Ce sont des armes offertes à la déesse après des victoires militaires ou d’autres occasions. À ce matériel s’ajoutent des dédicaces plus prestigieuses, telles que des fragments d’inscriptions (textes de traités ou de serments). L’analyse complète de ce matériel telle que la propose le catalogue met en lumière le rôle primordial joué par l’Athenaion, qui pourrait être interprété comme sanctuaire poliade. Les offrandes en terre cuite et en métal témoignent de l’importance du culte d’Athéna même après 500 av. J.‑C., quand les offrandes d’armes cessent d’être attestées. Les armes réapparaîtront sous forme miniature au IVe s. av. J.‑C.

R. GRAELLS I FABREGAT, F. LONGO, G. ZUCHTRIEGEL (éd.), Le armi di Athena. Il santuario settentrionale di Paestum, Catalogo della Mostra (Paestum 25 novembre 2017 – 31 marzo 2018), Napoli, 2017.

226 13.03 – Métaponte – Analyse de trois statuettes en terre cuite provenant du sanctuaire de San Biagio della Venella. Les objets proviennent de ladite « Fosse 1 », identifiée à 9 m au S du bâtiment hellénistique et mise en relation avec le bâtiment archaïque situé dans la partie S du sanctuaire avec la première monumentalisation de l’espace des sources. Des trois statuettes, toutes de grande dimension, deux sont de fabrication grecque, datée entre la fin du VIIe et le début du VIe s., tandis que la troisième, de date incertaine, est de fabrication indigène. Les deux exemplaires grecs faisaient peut-être partie d’un groupe, une hypothèse fondée sur des aspects techniques et formels comme la taille, le type d’argile utilisé, l’usage des couleurs. Des deux statuettes, en outre, celle qui est la plus abîmée est interprétée comme une figure divine en raison de la présence d’un piedestal, tandis que la figurine la mieux conservée, qui tenait dans ses mains une offrande aujourd’hui perdue, est interprétée comme l’image d’une offrante. Le troisième exemplaire, qui représente une figure féminine portant un vêtement long, peut être daté du VIe s. av. J.‑C., une date particulièrement significative puisque c’est le moment où sont attestés des rituels locaux archéologiquement identifiables comme en témoignent, pour la zone comprise entre les rivières Bradano et Cavone, les cas de Timmari et Garaguso. Des similitudes d’ornement de la figure divine grecque et de la figure locale invitent l’A. à se demander si la statuette indigène n’était pas une reproduction locale de l’image de la divinité vénérée dans le sanctuaire. Il s’agit d’une réflexion intéressante sur le rôle du sanctuaire de San Biago comme pôle fédérateur pour les différents peuples au fil des premières générations de colons. La statuette pourrait avoir été offerte par des individus d’origine locale selon une dynamique attestée à Timmari et à Garaguso. F. DE STEFANO, « Ibridazione e integrazione in Magna Grecia. Su alcuni esemplari coroplastici dal Santuario di San Biagio della Venella nella chora di Metaponto », in Ibridazione e integrazione in Magna Grecia: forme, modelli, dinamiche. Atti del

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cinquantaquattresimo Convegno di studi sulla Magna Grecia (Taranto, 25–28 settembre 2014), Taranto, 2017, p. 450−466.

227 – Dans le cadre d’un projet de recherche dans le sanctuaire de San Biagio, sont présentés les résultats préliminaires de l’étude d’un dépôt votif situé dans le secteur S de l’espace sacré, déjà édité par D. Adamesteanu et H. Dilthey. Le dépôt semble organisé selon un critère de type et de taille des matériaux, avec de grandes statues en surface, des statues de taille moyenne, des bassins miniatures et des objets métalliques au niveau intermédiaire, ainsi que de la céramique à boire et de toilette au niveau inférieur. La mise en place du dépôt, datée du deuxième quart – mi-Ve s. av. J.‑C., est mise en relation avec la rénovation du bâtiment au milieu du siècle, comme en témoigne la découverte de simai et de gouttières en forme de lion qui ont scellé le dépôt. F. DE STEFANO, « Ricomporre e interpretare l’antico. Un caso di studio dal santuario metapontino di San Biagio della Venella », Dialoghi sull’archeologia della Magna Grecia e del Mediterraneo, supra 13.02, p. 637–646.

228 – Présentation des résultats préliminaires d’une étude centrée sur la production artisanale de la coroplastique archaïque du sanctuaire de San Biagio. Par la mise en regard des corpus contemporains provenant du sanctuaire urbain, de l’Heraion de Bradano et de Crucinia-Favale, l’A. identifie au moins trois tendances stylistiques principales développées dans cette coroplastique métapontine, par comparaison avec les régions crétoise, péloponésienne et attique. En outre, compte tenu de la présence des mêmes types iconographiques dans des contextes culturels différents, on propose une réflexion sur l’utilisation d’une iconographie générique à comprendre non pas comme des représentations de figures divines mais comme « des aspects sociaux que les dédicataires plaçaient sous la protection de la divinité » (p. 1001). E. BILBAO ZUBIRI, « Nuove prospettive di ricerca sulla coroplastica di San Biagio alla Venella (Metaponto) », ibid., p. 997–1007.

229 13.04 – Herakleia – Soprintendenza Archeologia della Basilicata – L’A. informe sur les développements des recherches menées par l’Université d’Innsbrück dans le sanctuaire de Déméter. La structure en terrasses du complexe et la présence de bâtiments carrés interprétés comme salles de banquets se confirment. La découverture d’une nouvelle dédicace atteste une nouvelle épiclèse de Déméter vénérée comme Zollis. A. DE SIENA, « La Basilicata », in Ibridazione e integrazione in Magna Grecia, supra 13.03, p. 644–645.

230 13.05 – Locres Épizéphyrienne – Présentation des résultats des recherches géophysiques conduites dans la région de Marasà et de Marafioti à Locres. Les prospections à Marasà, conduites dans un secteur jamais exploré au S et à l’O du temple ionique, ont révélé la présence de structures, confirmant ce que P. Orsi avait déjà mis au jour en 1880–1890, quand a été trouvée la décoration architecturale du temple du Ve s. av. J.‑C. situé à l’O du temple ionique. Les recherches menées dans la zone sacrée de Marafioti ont permis d’identifier les structures du temple qui ne sont plus visibles aujourd’hui. D. MELFITANA et al., « Locri Epizefiri. Indagini geo-archeologiche. Nuovi dati sulle aree sacre di Marasà e Marafioti. Campagna 2016. Il contributo dell’Ibam – CNR », ASNP, serie 5, 9/2 (2017), p. 127–169.

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231 13.06 – Medma/Hipponion – Dans le cadre du projet “Studi e materiali della Calabria antica”, entrepris par l’Université d’Udine, de l’Université de Calabre et de la direction générale d’archéologie, des beaux-arts et du paysage de Mibact afin d’étudier et de publier le matériel inédit conservé dans les magasins des musées sous la responsabilité de la surintendance, sont présentés ici les résultats préliminaires des analyses du dépôt votif mis au jour en 1912–1914 par P. Orsi dans le quartier Calderazzo à Medma. Si les terres-cuites figurées ont déjà été publiées par le même Orsi, le reste du matériel est resté inédit. On signale en particulier une grande quantité de céramique miniature, de lampes, de poids de métier à tisser, de vaisselle à cuire et de table. F. SUDANO, « Un progetto congiunto Mibact-Unical-Uniud : il santuario in contrada Calderazzo a Medma. Dati preliminari su materiali inediti dello scavo di P. Orsi », Dialoghi sull’archeologia della Magna Grecia, supra 13.02, p. 627–636.

14. Sicile (NICOLA Cucuzza)

14.00 – Généralités

232 – Un long article passe en revue la documentation relative aux temples hellénistiques. Sont examinés à la fois les aspects planimétriques (avec l’innovation du temple à podium) et techniques, tandis que d’autres observations touchent à la chronologie des bâtiments et aux divinités auxquelles les édifices sacrés étaient dédiés. L. FUDULI, « Osservazioni sull’architettura templare della Sicilia ellenistica. Per una rilettura dei dati », RA (2015), p. 293–345.

233 – Dans l’étude de la documentation architecturale des sanctuaires de deux sites de l’intérieur de la Sicile (en particulier Sabucina et Polizzello), B. Öhlinger prend en compte l’influence culturelle excercée par les colonies grecques, avec la mise en place de nouvelles pratiques cultuelles dans les communités locales à partir du VIe s. av. J.‑C. Le thème du rapport entre colons grecs et populations locales dans la Sicile occidentale est également étudié par F. Spatafora, qui souligne le rôle joué par certains sanctuaires (en particulier dédiés à des divinités chthoniennes) dans la promotion de formes d’intégration entre les deux composantes ethniques. B. ÖHLINGER, « Ritual and Religion in Archaic Sicily. Indigenous material cultures between tradition and innovation », in H. BAITINGER (éd.), Materielle Kultur und Identität im Spannungsfeld zwischen mediterraner Welt und Mitteleuropa (Mainz, 22.–24. Oktober 2014), Mainz, 2016, p. 107–120 ; EAD., « Indigenous cult places of local and interegional scale in Archaic Sicily: a sociological approach to religion », in E. KISTLER, B. ÖHLINGER, M. MOHR, M. HOERNES (éd.), Sanctuaries and the Power of Consumption. Networking and the formation of elites in the Archaic Western Mediterranean World (Innsbruck, 20th–23rd March 2012), Wiesbaden, 2015, p. 417–434 ; F. SPATAFORA, « Forme di culto e processi di interazione nei santuari della Sicilia occidentale: ideologia e cultura materiale », in A. RUSSO TAGLIENTE, F. GUARNERI (éd.), Santuari mediterranei tra Oriente e Occidente. Interazioni e contatti culturali, Roma, 2016, p. 449–457.

234 – Dans ces deux articles, l’A. souligne l’existence d’un commerce de fragments de métal entre les VIIe et VIe s. av. J.‑C. venus de contextes très distants jusqu’en Sicile. Ces groupes d’objets en métal se retrouvent également dans le cadre de sanctuaires (en particulier le Thesmophorion de Bitalemi à Géla), mais, dans le cas de Sélinonte, l’usage

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est utilitaire et non votif (métal à refondre). La baisse constatée à partir des dernières décennies du VIe s. peut être reliée aux débuts de la frappe monétaire dans les colonies d’Occident. H. BAITINGER, « In weiter Ferne, so nah! Einheimisches und Fremdes im Spiegel der Metallfunde von Selinunt », in KISTLER et al., Sanctuaries and the Power of Consumption, supra, p. 137–151 ; ID., « Metallfunde in sizilischen Kontexten des 8. bis 5. Jahrhunderts v. Chr. : Anzeiger von Identität oder ‘Internationalität’? », in BAITINGER (éd.), Materielle Kultur und Identität, supra, p. 33–48.

235 14.01 – Himère – La poursuite des travaux menés par l’Université de Berne à Piano del Tamburino confirme, sur base de la découverte de dépôts votifs (qui incluent également des fragments d’objets métalliques) ainsi que de structures architecturales comprenant deux autels, l’hypothèse selon laquelle la zone sacrée se trouvait dans cette partie du centre antique, peut-être dédiée à une ou plusieurs divinités féminines. E. MANGO, « Dritter Vorbericht zu den Forschungen in Himera (2014) », AK 58 (2015), p. 191–203 ; EAD., « Vierter Vorbericht zu den Forschungen in Himera (2015) », AK 59 (2016), p. 112–122.

236 14.02 – Tauromenion – Informations préliminaires sur les recherches menées par l’Université de Messine dans le complexe de l’odéon et du temple hellénistique à l’O de la place Vittorio Emanuele II. Le temple, probablement dédié à Apollon ou à Zeus, est daté de la deuxième moitié du IIIe s. av. J.‑C. Le temple, avec une péristase de 6 × 11 colonnes, était déjà hors d’usage au début du IIe s., quand l’odéon a été construit. L’oubli du bâtiment cultuel pourrait être lié aux vicissitudes militaires du conflit entre Pompée (dont Tauromenion avait pris le parti) et Octavien. L. CAMPAGNA, « Tauromenion (Taormina, Sicily): the Hellenistic sacred area near the church of Santa Caterina and its transformations during the Roman Imperial age », in M. MELFI, O. BOBOU (éd.), Hellenistic Sanctuaries between Greece and Rome, Oxford, 2016, p. 254–272.

237 14.03 – Catane – Une fouille menée en 2008 rue San Francesco d’Assisi a mis au jour quelques objets (dont une paire de fragments coroplastiques du IVe s. av. J.‑C.) mis en relation avec l’espace sacré auquel appartenait la fosse de la place San Francesco. La découverte de statuettes en terre cuite du IVe s. au cours des fouilles menées en 2014– 2015 dans la zone du théâtre est mise en relation avec l’existence d’un espace sacré, peut-être celui auquel se réfère la même fosse (voir ChronARG [2011] 14.03). La publication du matériel de la fosse de la place San Francesco se poursuit : deux articles présentent les données relatives aux coupes ioniques des VIIe et VIe s. et à un cratère attique à colonnettes du milieu du VIe s.

M.T. MAGRO, A. MAZZAGLIA, « Indagini in via San Francesco d’Assisi », in F. NICOLETTI (éd.), Catania antica. Nuove prospettive di ricerca, Palermo, 2015, p. 359–378 ; A. TAORMINA, « Nuove ricerche archeologiche nel teatro antico di Catania », ibid., p. 281–349 (part. p. 289–290) ; M. CAMERA, « Le coppe di tipo ionico del deposito votivo di piazza San Francesco a Catania. Alcune riflessioni tra tipologia, produzione e dinamiche territoriali », ibid., p. 179–201 ; M. URSINO, « Un cratere del Pittore del Louvre F6 dalla stipe di piazza San Francesco a Catania », ibid., p. 203–211.

238 – Les fouilles menées en 2005 et en 2007 place de l’Université, au-dessous du palais Sangiuliano, ont mis au jour un dépôt des IIIe–IIe s. considéré comme rituel (thusia)

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constitué de deux vases en terre cuite (un bol et une petite amphore) mêlés à des charbons et des ossements animaux. Des trouvailles analogues ont été faites à Catane, en relation avec le mur de fortification archaïque (cf. ChronARG [2011] 14.03). D. MIDOLO, U. SPIGO, « Catania. Ricerche sotto palazzo Sangiuliano », ibid., p. 227–228, 230–236.

239 14.04 – Morgantina – Santuario di San Francesco Bisconti – Quelques articles résument les données issues des fouilles menées dans la zone sacrée entre 2002 et 2004 par la surintendance d’Enna (cf. ChronARG [2008] 14.01). Le complexe du sanctuaire, structuré en trois terrasses (1 à 3 de bas en haut) présente quelques éléments architecturaux datés de la deuxième moitié du VIe à la fin du IIIe s. av. J.‑C. Dans la chapelle B de la zone 3 (petit bâtiment in antis avec ouverture à l’E et banquette sur la paroi du fond, de 11 × 3 m environ), construite sur les restes d’une structure plus ancienne, on a trouvé des fragments de statues en terre cuite, même de grande dimension, des Ve et IVe s. C’est de ce bâtiment du sanctuaire que provient une tête masculine barbue en marbre, de la période hellénistique, inteprétée comme une image d’Hadès, récemment rendue par le Getty Museum. Une structure irrégulière hellénistique, de plan semi-circulaire de 12 m de diamètre environ, est interprétée comme un bothros : on y a trouvé des vases en terre cuite (en particulier des petits kotyles de type corinthien et des petites coupes retournées), quelques phiales en bronze et des statuettes en terre cuite, avec des niveaux calcinés.

240 Dans la zone 2, une structure en fer à cheval (avec un côté rectiligne à l’E et une longueur maximale d’environ 5 m), on a mis au jour un autel autour duquel ont été retrouvés des dépôts de vases (dont des petites coupes et des olpai), avec des restes calcinés, tandis que des trous dans la roche sont interprétés comme des trous de poteaux pour l’élévation de tentes. Le trône du VIe s. av. J.‑C. avec les statuettes en terre cuite de korai et de kouroi actuellement exposés au Kunsthistorisches Museum de Vienne (E. Van der Meijden, in AK 33 [1990], p. 130–135) pourrait provenir de l’espace 7 de la terrasse inférieure (parfois appelé bâtiment A). Une figurine féminine en terre cuite avec une colombe trouvée dans cette pièce est en fait très semblable à celles du trône de Vienne. Il est possible que le trône dont les dimensions coïncident avec celles d’une cavité dans le sol de la pièce 7 ait été destiné aux statues de Déméter et de Korè, auxquelles appartiennent deux célèbres acrolithes en marbre de Thasos aujourd’hui au musée d’Aidone, mis au jour dans le sanctuaire par des fouilles clandestines. La structure de la terrasse inférieure du complexe, interprété comme un sanctuaire de Déméter, pourrait avoir été destinée à la tenue de repas collectifs, tandis que la partie médiane (zone 2) aurait accueilli la tenue de sacrifices et la partie supérieure (zone 3) la dédicace des offrandes. C. GRECO, « Scavi nel santuario tesmoforico di San Francesco Bisconti a Morgantina. Topografia e ritualità », in L. MANISCALCO (éd.), Morgantina duemilaquindici. La ricerca archeologica a sessant’anni dall’avvio degli scavi, Palermo, 2015, p. 32–43 ; S. RAFFIOTTA, « Spazi del sacro a Morgantina. Il santuario di San Francesco Bisconti », ibid., p. 44–52 ; L. MANISCALCO, « Breve nota sugli acroliti del Thesmophorion di San Francesco Bisconti », ibid., p. 53–58 ; E. CARUSO, « The Sanctuary at San Francesco Bisconti », in C.L. LYONS, M. BENNETT, C. MARCONI, Sicily. Art and invention between Greece and Rome, Los, Angeles 2013, p. 52–53 ; L. MANISCALCO, « Terracotta figurines and the Acrolithic statues of Demeter and Kore from Morgantina », ACoSt 17 (2018).

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241 – Synthèse de la documentation archéologique relative au culte des différentes divinités de l’agora du site (Zeus, Hestia, Dionysos, Déméter et Korè, Artémis, Hécate, Asclépios). M. BELL, « Gli dei dell’agora », in MANISCALCO (éd.), Morgantina duemilaquindici, supra, p. 68–81.

242 14.05 – Palike – Un article de L. Maniscalco résume brièvement les données archéologiques des fouilles conduites entre 1995 et 2004 par la surintendance de Catane (ChronARG [2009] 14.04). B. McConell examine brièvement les données relatives aux vestiges architecturaux du temple du sommet de la colline à la lumière des travaux menés en 2011–2012. L’édifice, daté des débuts du VIe s. av. J.‑C. avait un plan « en mégaron » sans péristase, avec une ouverture à l’E et un double adyton. Les dimensions du temple devaient être d’environ 16 × 8,5 m : des entailles dans la roche ouvrent la possibilité que la longueur totale du temple ait été plus importante (environ 31 m). L. MANISCALCO, « Il santuario dei Palici alla luce delle ultime indagini », Kokalos 52 (2015), p. 161–176 ; B. MCCONNELL, « Costruzioni monumentali del periodo arcaico a Morgantina e Palikè », in MANISCALCO (éd.), Morgantina duemilaquindici, supra 14.04, p. 219–230.

243 14.06 – Leontinoi – L’article revient sur la dédicace aux Dioscures inscrite sur un cratère attique de 430 environ trouvé dans le sanctuaire d’Alaimo et en approfondit la signification historique (cf. ChronARG [2009] 14.03). V. CONSOLI, « La dedica ai Dioscuri su un cratere dal santuario di Alaimo a Leontini: un’ ‘invocazione’ ai gemelli soteres tra le due spedizioni ateniesi in Sicilia? », in F. LONGO, R. DI CESARE, S. PRIVITERA (éd.), Dromoi. Studi sul mondo antico offerti a Emanuele Greco, vol. II, Paestum 2016, p. 773–784.

244 14.07 – Akrai – Bref résumé des fouilles menées en 2005–2006 au N du temple d’Aphrodite, afin d’interpréter le complexe architectural, composé d’une vingtaine de salles et bordé d’une stoa à l’E, avec une phase d’utilisation au IIIe s. av. J.‑C. Les restes de plusieurs fosses sont liés à l’accomplissement de rituels ; des blocs en pierre mis au jour dans deux salles (1 et 15) sont considérés comme des autels. À l’intérieur de l’ensemble, il convient de mentionner la présence de canalisations et la découverte, dans quelques pièces (12 et 13) d’ossements animaux (dont certains de porcelets). La présence de foyers et de céramique à cuire indiquent à quel point la cuisine était une des activités du complexe architectural interprété comme un théâtre. Son abandon est mis en relation avec une inhumation identifiée dans la pièce no 6. D. LEGGIO, Riti e misteri ad Akrai. Interpretazione del complesso sacro. Scavi 2005–2006, Siracusa, 2013.

245 14.08 – Camarina – Discussion approfondie de la documentation archéologique (surtout coroplastique) en relation avec les cultes d’Athéna, de Déméter et Korè, et d’Aphrodite dans les sanctuaires et les habitations de la colonie. M. PISANI, « Nuova documentazione sui culti camarinesi in età arcaica e classica », in M. BONANNO ARAVANTINOS, M. PISANI (éd.), Camarina. Ricerche in corso (Roma, 12 marzo 2013), Tivoli, 2013, p. 65–101.

246 14.09 – Géla – Une fouille menée par la surintendance en 2001–2002 a permi de découvrir, sur la place Gorizia, une structure rectangulaire dont les murs ont été conservés sur environ 5,4 × 2,4 m. La découverte de diverses figurines féminines en terre cuite (avec quelques-unes du type aux parures et d’autres specimens d’offrantes

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avec porcelet) suggère que le bâtiment, détruit à la fin du Ve s. av. J.‑C., était un petit sanctuaire. Une fonction cutuelle similaire est également attribuée aux vestiges d’une structure plus ancienne, datant du VIe s. av. J.‑C. On suppose que le petit sanctuaire, construit au début du Ve s. av. J.‑C., était dédié à Déméter et Korè. La présence d’un pied de kylix attique avec le graffito HP s’expliquerait par son appartenance première à l’Heraion, distant de quelque 300 m au N. L. SOLE, « Recenti scoperte a Gela: il sacello suburbano di piazza Gorizia », in J. BERGEMANN (éd.), Griechen in Übersee und der historische Raum (Göttingen, 13.– 16. Oktober 2010), Rahden, 2012, p. 81–87.

247 – Acropole – Brève présentation du résultat des fouilles menées sur l’acropole en 2002. Sur la base de données déjà récoltées et de nouveaux éléments, on propose de dater la construction du Temple B du milieu du VIe s. av. J.‑C.

G. DE LA GENIÈRE, « Tre problemi da risolvere sull’Acropoli di Gela », in L. CICALA, B. FERRARA (éd.), ‘Kithon Lydios’. Studi di storia e archeologia con Giovanna Greco, Napoli, 2017, p. 515–521.

248 – Bitalemi – Examen des dépôts d’objets en métal définis comme « prémonétaires » où les trouvailles du sanctuaire de Bitalemi, connues depuis longtemps, sont citées. On remarque le caractère votif des objets métalliques en question, indépendamment de leur fonction prémonétaire effective. A.M. MURGAN, F. KEMMERS, « Temples, hoards and pre(?)monetary practices – Case studies from Mainland Italy and Sicily in the 1st millennium B.C. », in BAITINGER, Materielle Kultur und Identität, supra 14.00, p. 279–280.

249 – Analyse des statuettes féminines à la colombe, aussi sous forme de vases, trouvées dans la phase archaïque du sanctuaire. Ces statuettes (115 en tout) seraient le fruit de dédicaces individuelles ; dans un cas, toutefois (fosse votive près de la chapelle G7), la statuette pourrait avoir été déposée à l’occasion d’un rite accompli par plus d’un individu. S. BERTESAGO, « Coroplastica greco-orientale nella Sicilia meridionale. Korai con colomba nel Thesmophorion di Bitalemi », in MULLER et al., Figurines de terre cuite en Méditerranée grecque et romaine 1, supra 07.02, p. 113–126.

250 – Quelques sites, identifiés par le Gela-survey conduit par l’Université de Göttingen, sont interprétés comme le siège de sanctuaires ruraux et comme lieux de rencontre entre les colons grecs et la population indigène. J. BERGEMANN, « Drehscheiben der Kulturen? Ländliche Heiligtümer in Sizilien: Gela und Agrigent im Vergleich », in KISTLER et al. (éd.), Sanctuaries and the Power of Consumption, supra 14.00, p. 339–350.

251 14.10 – Butera – Brève analyse des statuettes représentant des figures féminines jouant de l’aulos, du tympanon, des cimbales et de la harpe (environ 70 exemplaires, datés du VIe au IIIe s. av. J.‑C.), trouvées lors des fouilles du sanctuaire de Fontana Calda (Adamesteanu, MonAnt 44, 1958). L’A. avance l’hypothèse que les statuettes seraient liées aux pratiques sacrées du sanctuaire, peut-être dédié à Déméter et Korè. A. BELLIA, « Terracotta female musician from the Sanctuary of Fontana Calda (Sicily) », in MULLER et al., Figurines de terre cuite en Méditerranée grecque et romaine 2, supra 03.01, p. 181–188.

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252 14.11 – Agrigente – Santuario di Sant’Anna – Après une campagne de prospection géophysique réalisée en 2013, des fouilles menées en 2014 par l’Université d’Augsbourg à 50 m du NE des bâtiments déjà connus ont permis de découvrir deux murs relatifs à une nouvelle structure. Ce nouveau bâtiment, à l’orientation différente de ceux déjà connus dans la région, peut être attribué au sanctuaire. Le matériel mis au jour indique une datation au Ve s. av. J.‑C. Outre la découverte de vases à boire, de phiales et de lampes, on a trouvé du matériel organique : des ossements de bovins, des coquillages et des noyaux d’olives. N. SOJC, « Excavation at the suburban Sanctuary at S. Anna in Agrigento. Preliminary insights of the 2015 campaign », in M.C. PARELLO, M.S. RIZZO (éd.), Paesaggi urbani tardoantichi. Casi a confronto. Atti delle Giornate Gregoriane VIII edizione (29–30 novembre 2014), Bari, 2016, p. 269–274.

253 – Présentation des informations préliminaires sur les fouilles et les études menées en 2013–2014 dans le sanctuaire hellénistique et romain (ou Iseion) au N du bouleutérion, qui a fait l’objet d’une publication récente d’E. De Miro (ChronARG [2013] 14.13). Le temple était articulé en atrium et cella, sans colonnes de façade. Dans la première phase architecturale, datable du milieu du IIe s. av. J.‑C., le bâtiment devait être accessible par un escalier frontal. Après une interruption peut-être causée par les guerres serviles de 136–133, le temple fut achevé au Ier s. ap. J.‑C. L’accès fut rendu possible par deux escaliers latéraux qui permettaient d’accéder à une tribune de 12,6 × 6,06 m, reliée à la porte d’entrée par un troisième escalier central. En raison de son type (templum rostratum), le temple pourrait avoir été dédié au culte impérial. L. CALIÒ et al., « Il santuario ellenistico romano di Agrigento. Lo scavo, l’inquadramento urbano, l’architettura », ibid., p. 295–318.

254 14.12 – Sélinonte – La presse locale fait écho à la découverte, lors des fouilles menées dans le Temple R par l’Université de New York, de trois pointes de lances en fer réparties sur le sol avec des bijoux et des petites coupes contenant des restes alimentaires. La découverte, qui renvoie sans doute à une action rituelle, doit probablement être datée des premières années d’existence de la colonie. La Repubblica (ed. Palermo), 21 giugno 2016.

255 14.13 – Monte Iato – Examen de la documentation archéologique de deux sites différents, utilisés entre la fin du VIe et le milieu du Ve s. av. J.‑C. pour des pratiques de libation près de deux structures à oikos. Le premier des deux sites, près du temple d’Aphrodite (au S de la maison au péristyle I : ChronARG [2016] 14.22) pourrait avoir été destiné à des cérémonies impliquant plusieurs groupes de l’élite. Le second, près de la maison I dans la zone de l’agora, pourrait avoir été utilisé par des membres d’une même élite. Dans les deux cas, le bâtiment comprend de nombreuses pièces, utilisées pour des cérémonies. E. KISTLER, M. MOHR, « Monte Iato: two late Archaic feasting places between the local and the global », in KISTLER et al. (éd.), Sanctuaries and the Power of Consumption, supra 14.00, p. 385–415.

256 14.14 – Entella – Après quelques articles préliminaires (pour le dernier, cf. ChronARG [2016] 14.24), on dispose désormais de la publication systématique du sanctuaire, identifé comme Thesmophorion par les types votifs, trouvé en 1999 et fouillé entre 2000 et 2008. La documentation principale du sanctuaire (organisé en trois terrasses différentes sur le versant N du rocher, non loin de la porte NO) permet d’identifer trois

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phases chronologiques. La première, de la fin du VIe s. à la première moitié du Ve s. av. J.‑C. est marquée par la présence de nombreuses lampes et de vases à boire en céramique. Elle compte peu de statuettes, dont quelques exemplaires aux parures. Sur les terrasses supérieure et médiane ont été retrouvés des ensembles de vases déposés intentionnellement dans les cavités et fissures de la roche. Dans la deuxième phase, datant de la deuxième moitié du Ve et de la première moitié du IVe s., les ex-voto qui dominent sont les figurines en terre cuite d’offrantes de porcelet. On constate aussi un accroissement du nombre de lécythes. À ce stade sont attribués les vestiges d’un bâtiment — interprété comme une chapelle — sur la terrasse orientale du complexe. Son mauvais état de conservation ne permet pas d’en comprendre le plan. La troisième phase, datée de la deuxième moitié du IVe au milieu du IIIe s., enregistre un changement dans les offrandes coroplastiques, attesté de façon limitée par des têtes et quelques bustes en terre cuite. Par ailleurs, des vases à boire et des lampes restent présents, ainsi que des vases miniatures. L’A. signale la présence possible d’une activité cultuelle dans les périodes ultérieures, que pourraient attester deux lamelles de plomb avec des défixions (en latin). En règle générale, il faut noter la prédominance manifeste de statuettes en terre cuite d’offrantes de porcelet : sur un nombre minimum de 1 363 exemplaires de statuettes, 1 296 doivent en fait être attribués à ce type. À noter également la présence de lampes à huile (à bec simple dans la première phase, à becs multiples dans la troisième) et d’ossements animaux. Ceux-ci, privés de marque de boucherie, appartiennent surtout à des bovins (1289 ossements répertoriés), des ovicaprins (1208) et des suidés (633) ; 70 % d’entre eux sont liés à des spécimens abattus au cours de leur première année. F. SPATAFORA (éd.), Il Thesmophorion di Entella. Scavi in Contrada Petraro, Pisa, 2016.

Index géographique (ALEXIS D’Hautcourt)

257 Arabie 11.05

258 Asie Mineure 07.20, 11.00 Clazomènes 08.01

259 Attique 03.11, 13.03 Athènes 03.10 Brauron 02.06 Oropos 03.09

260 Béotie 03.00, 07.09 Agia Triada 03.01 Chéronée 03.02 Éléon 03.03 Haliarte 03.04 Mt. Hélicon 03.00–01 Onchestos 03.05 Orchomène 03.06 Thèbes 03.07 Thespies 03.00

261 Crète 11.08, 13.03

262 Chypre 11.00 Achna 11.00 Agia Irini 11.17 Amathonte 11.04–05, 11.08, 11.11 Anogyra- Vlou 11.14 Arsos 11.00 Bamboula 11.20 Chytroi 11.00 Dhrymou 11.00 Golgoi 11.00 Idalion 11.00, 11.02 Ieronisos 11.09 Kafizin 11.01 Kato Paphos 11.09–13 Kition 11.08, 11.20–21 Kourion 11.00, 11.05, 11.07–08 Lapithos 11.17 Lapithos 11.17–18 Limassol 11.06 Marion 11.15–16 Maroni 11.04 Mersinaki 11.00 Nea Paphos 11.00, 11.12 Palaepaphos 11.09 Paphos 11.08 Polis tis Chrysochou 11.15 Pyla 11.00 Rantidhi 11.08 Salamine 11.18– 19 Soloi 11.17 Tamassos 11.00, 11.03 Vournes 11.04 Yialia-Photies 11.16

263 Égypte 11.00 Alexandrie 11.11

264 Étrurie 11.00

265 Eubée 03.08, 03.11 Amarynthos 03.08–09 Carystos 03.08, 03.11 Chalcis 03.08 Érétrie 03.08, 03.10–11 Hisitée-Oréos 03.08 Plakari 03.11 Zarakès Karystias 03.12

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266 Grande-Grèce Capoue 13.01 Cumes 13.01 Hamae 13.01 Herakleia 13.04 Hipponion 13.06 Locres Épizéphyrienne 13.05 Medma 13.06 Métaponte 13.03 Poseidonia 13.02

267 Îles de la Mer Égée Despotiko 03.11 Ipsili 03.11 Samos 02.23 Samothrace 08.02 Thasos 07.22

268 Macédoine 07.00 Aigeai 07.08–09 Aineia 07.15–16 Akanthos 07.18 Akrini 07.03 Almopia 07.05 Amphipolis 07.20 Angista 07.19 Archontiko 07.06 Beroia 07.08, 07.10 Dion 07.11 Elati 07.04 Kalindoia 07.13 Krenidès 07.21 Lètè 07.14 Nea Roda 07.17 Ouranidon polis 07.17 Ouranopolis 07.17 Palekklissi 07.12 Pella 07.02, 07.07 Peraia 07.16 Petrès 07.02 Philippes 07.22 Thessalonique 03.10, 07.15 Vardarski Rid 07.01 Vergina 07.08

269 Péloponnèse 02.01, 13.03 Achaïe Aigeira 02.28 Aigion 02.24 Helikè 02.25 Keryneia 02.26 Lousoi 02.27 Mamousia Aigialeias 02.26 Nikoleika 02.25 Arcadie Arachamitai 02.09 Cynourie du Nord 02.11 Eva 02.11 Lykoa 02.09 Mont Lycée 02.10 Orchomène 02.12 Tégée 02.08 Argolide 02.23 Argos 02.06, 02.13 Épidaure 02.07 Corinthie Corinthe 02.03, 03.11 Isthmia 02.02 Némée 02.05, 11.19 Sicyone 02.03–04 Élide Olympie 02.23 Perivolia 02.22 Phigalie 02.22 Laconie Amyclées 02.16 Cynourie-Thyréatide 02.13 Gythion 02.17 Sparte 02.13–15 Messénie Ano Melpeia 02.21 Messène 02.19 Pylos 02.01, 02.20 Thouria 02.18

270 Phénicie 08.01

271 Sicile 11.00, 14.00 Agrigente 14.11 Akrai 14.07 Butera 14.10 Camarina 14.08 Catane 14.03 Entella 14.14 Géla 14.00, 14.09 Himère 14.01 Leontinoi 14.06 Monte Iato 14.13 Morgantina 14.04 Palike 14.05 Polizzello 14.00 Sabucina 14.00 Sélinonte 14.12 Tauromenion 14.02

272 Thessalie Soros 03.11 Zagora 03.11

273 Thrace Abdère 08.01 Kabyle 08.04 Raidestos 08.03 Mesimvria 03.10 Seuthopolis 08.04 Tekirdağ 08.03 Zonè 08.02

Index thématique (ALEXIS D’Hautcourt)

274 Acropole 02.12, 02.14, 02.28, 07.22, 11.05, 13.01, 14.09

275 Agora 02.04, 02.23, 03.04, 11.05

276 Animal – ossements et autres traces archéologiques : 02.04, 02.18, 02.26, 03.06–07, 03.10–11, 08.02, 11.05, 11.08, 13.01, 14.07, 14.14 amphibien 13.01 bovin 03.11, 11.05, 14.11, 14.14 chèvre 11.15 chien 11.11 coquillages 02.03, 03.07, 03.11, 13.01, 14.11 jeunes 14.14 mouton 11.15 murex 11.15 ovicaprin 03.11, 11.15, 14.14 poisson 13.01 porcin 03.11, 14.07, 14.14 rongeur 13.01 taureau 11.15

277 Animal – représentation : aigle 07.15 bœuf 02.23 cheval 02.03, 03.10, 07.02 colombe 03.01 coquille 11.13 cygne 03.01 lion 02.21, 02.26 oie 03.01 oiseau 02.03, 03.11, 11.00 poisson 03.11 porcelet 02.23, 03.07, 14.09, 14.14 serpent 02.03 taureau 11.17

278 Arme 02.13, 02.26, 11.05, 13.02 bouclier 02.26 couteau en fer 03.11 épée de fer 03.05 lance en fer 02.10 miniatures 13.02 tordue 03.05 pointe de lance 02.21, 02.26, 14.12

279 Association 03.10, 07.08, 07.22 religieuse 11.01

280 Atelier 07.14 de coroplathie 07.02, 07.20, 13.03 de potiers 03.07, 03.12

281 Autel 02.03, 02.10, 02.12, 03.07, 03.10–11, 07.01–02, 11.00, 11.04–05, 11.16, 13.02, 14.01, 14.07 de cendre 03.07 creux sans combustion 11.08 foyer 11.20 funéraire 11.09 monolithe 11.20 autel des morts héroïsés 02.03

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282 Auteurs anciens Hérodote 03.07 Homère 11.00 Ovide 11.05 Pausanias 02.23, 03.04, 03.06– 07 Pindare 03.06–07

283 Banquet 03.06–07, 03.11, 11.01, 11.08, 11.17, 13.01–02, 14.04 communautaire 03.11 sacrificiel 03.11 symbolique 03.06

284 Boucherie 03.11

285 Bûcher 03.07, 11.05

286 Carrière 11.13

287 Céramique 02.03, 02.06, 02.09, 02.18, 02.22, 03.05 amphore 03.07, 11.05, 11.16, 14.03 aryballe 03.01, 03.11 askos 03.07 assiette 03.07 bol 03.11, 14.03 sans anses 03.11 canthare 02.04, 03.03 à vernis noir 07.09 corbeille miniature 02.05 coupe 03.11 ionique 14.03 retournée 14.04 coupelle 11.05, 11.16 coupette 14.12 cratère 03.10, 14.06 en calice 03.07 à colonettes 03.07, 14.03 cruche 03.11 commune 03.07 à haut col 03.10 avec décor en relief 02.22 dinos 11.05 à figures rouges 02.09, 03.07 hydrie 03.06–07, 03.10 miniature 03.10 intentionnellement percée et retournée 13.01 kalathos 03.07 kernos 03.06 kotyle 03.03, 03.06, 03.11, 14.04 kylix 02.20, 14.09 lampe 02.09, 02.23, 03.06–07, 03.11, 07.11, 11.15, 13.06, 14.11, 14.14 lampe-coupelle 11.05 lécythe 02.03, 03.05, 03.07, 03.11, 14.14 lekanè 03.03 marmite 03.11, 11.05 miniature 13.06 œnochoé 03.07, 03.11 olpè 14.04 pélik è 03.07 phiale 03.03, 03.07, 14.11 pithos 02.20, 07.00 à reliefs 03.12 plat 03.11 pyxis 02.03, 03.01, 03.11 salière 03.11 skyphos 02.04, 02.09, 03.03, 03.11 thymiaterion 03.11 céramique de toilette 13.03 unguentarium 03.07 d’usage quotidien 02.23 vaisselle à cuire 13.06 vaisselle de table 13.06 vase de banquet 02.09 vase à boire 03.05, 03.07, 03.10–11, 11.15–16, 13.03, 14.11, 14.14 vase cabirique 03.07 vase corinthien miniature 02.05 vase à libation 02.03 vase à mélanger 11.15 vase miniature 03.03, 03.06–07 vase non peint 03.07 vase octaédrique 07.17 vase d’offrandes 02.10 vase peint 03.11 vase plastique 07.06 vase de stockage 03.05, 03.11, 11.16 vase de transport 03.10 à vernis noir 02.09, 03.07

288 Céréales 13.01

289 Cérémonie 11.00

290 Chôra 07.22

291 Christianisme 07.22

292 Cimetière 03.06 voir nécropole

293 Citoyen 03.10

294 Colonie 02.03, 08.02, 13.02–03, 14.00, 14.08–09, 14.12 colonie grecque et population indigène 14.09 romaine 07.22

295 Course à cheval 07.02 à pied 07.02

296 Crémation des défunts 11.05

297 Cuisine 14.07

298 Cuisson 03.11

299 Culte 08.02 aux ancêtres 02.04, 02.06 chthonien 02.20, 11.08 continuité 02.01, 03.11, 11.00, 11.15, 11.17 domestique 07.01–02, 07.19, 14.08 dynastique 11.05 fertilité 11.08 fondateur 11.01 héroïque 02.06, 02.20, 11.05 impérial 07.13, 07.22, 11.00, 14.11 isiaque 07.22 local 08.04 minoen 11.00, 11.07 des morts 11.11 mycénien 11.07 à mystères 11.11– 12 royal 08.04, 11.05, 11.20 souterrain 11.13

Kernos, 31 | 2018 Chronique archéologique de la religion grecque (ChronARG) 75

300 Dédicante 07.22

301 Déesses, dieux, figures mythologiques

302 Adonis 07.19, 11.05

303 Aphrodite 03.01, 03.07–08, 07.01–02, 07.11, 07.15–16, 07.18–20, 08.02–03, 11.00, 11.02, 11.05, 11.11, 11.13, 11.15, 11.19, 14.07–08, 14.13 Antheia 07.14 Migonitis 02.17

304 Apollon 02.03, 02.16, 03.11, 07.15, 07.17, 07.19, 08.02, 11.00, 11.10, 11.12, 11.14, 13.01, 14.02 Amykleios 11.02 Daphnéphoros 03.10 Délios 03.12 Epikourios 02.21 Hylatès 11.09– 10 Isménios 03.07 Komaios 07.22 Maleatas 02.13 Melanthios 11.09 Smintheus 13.01 Torontenos 08.03 Tyritas 02.13

305 Arimaspes 03.07

306 Arsinoé 11.15

307 Artémis 02.06, 03.09–11, 07.01, 07.15, 07.19, 07.22, 08.03, 14.04 Agrotera 11.09 Amarysia 03.09 Bendis 07.22 Despoina 02.09 Hemera 02.27 Mesopolitis 02.12 Orthia 02.15

308 Asclépios 02.07, 02.11, 02.18, 07.11–12, 07.15, 08.03, 11.13, 13.01, 14.04

309 Astarté 11.03, 11.05, 11.15

310 Athéna 03.10, 07.03, 07.15, 07.22, 11.02, 11.11, 11.19, 13.02, 14.08 Alea 02.08 Chalkioikos 02.14 Onka 03.07

311 Attis 07.15

312 Bacchus 07.22

313 Bendis 07.22

314 Cécrops 03.04

315 Centaure 11.04

316 Cerbère 02.23

317 Cybèle 03.10, 07.01–02, 07.08, 07.15, 08.03

318 Dea Roma 07.15

319 Déesse 11.05, 11.20 Déesse aux bras levés 11.00 voir Grande Déesse

320 Déjanire 03.07

321 Déméter 02.02, 02.05, 02.23, 03.06–07, 03.10, 07.09, 07.11, 08.02, 13.01, 13.04, 14.04, 14.08–10 Chaminè 02.23 Thesmophoros 03.07 Zollis 13.04

322 Diana 07.22

323 Dionysos 07.09–11, 07.15, 07.18, 07.21–22, 08.02, 11.13, 14.04 cercle de 07.02 Kadméios 03.07 Meilichios 13.01

324 Dioscures 14.06

325 Divinité chthonienne 14.00

326 Éros 03.01, 03.07, 03.10, 11.11, 11.15

327 Europe 08.01

328 Eurynomé 03.06

329 Grâces 03.06

330 Grand Dieu 11.00, 11.05

331 Grande Déesse 11.00, 11.05, 11.09, 11.15, 11.20 voir déesse

Kernos, 31 | 2018 Chronique archéologique de la religion grecque (ChronARG) 76

332 Griffons 03.07

333 Hadès 14.04

334 Hécate 03.10, 14.04

335 Hélios 07.17

336 Héphaistos 03.07

337 Héra 11.09, 13.01

338 Héracles 03.07, 07.04, 07.08, 07.15, 07.18, 07.22, 11.20 Kynagidas 07.08, 07.10

339 Hermaphrodite 03.02

340 Hermès 03.10

341 Héros Aulônitès 07.22 cavalier 07.15

342 Hestia 14.04

343 Hyakinthos 02.16

344 Hygie 02.18, 07.12, 08.03, 13.01

345 Hylatès 11.10

346 Ilithyie 02.19, 02.23, 11.00

347 Isis 02.19, 07.14–15 divinités isiaques 07.15, 07.22

348 Junon Gaura 13.01

349 Jupiter Dolichenus 11.13

350 Kabires 03.07

351 Korè 02.23, 03.06–07, 03.10, 07.09, 07.11, 14.04, 14.08–10

352 Liber Pater 07.21–22

353 Megaloi Theoi 03.07

354 Mégara 03.07

355 Mère des Dieux 03.10, 07.00, 07.09

356 Milqart 11.20

357 Mithra 11.13

358 Nymphe 11.01 Nymphes 02.03

359 Opaon Melanthios 11.09

360 Pan 07.09, 11.04

361 Poséidon 02.02, 03.05, 07.15, 08.03

362 Sarapis 02.19, 07.09, 11.13, 11.19

363 Seuthès III 08.04

364 Sibylle 13.01

365 Silènes 07.18

366 Silvanus 07.22

367 Sphinx 03.07

368 Télesphoros 07.15

Kernos, 31 | 2018 Chronique archéologique de la religion grecque (ChronARG) 77

369 Zeus 02.05, 02.10, 02.23, 07.02, 07.15, 08.01, 11.15, 11.19, 13.01, 14.02, 14.04 agoraios 03.07 Xénios 11.05

370 Dekaprôtos 07.12

371 Eau 07.11

372 Élevage 03.11

373 Enfant 11.00, 11.20

374 Éphèbes 07.08

375 Ex-voto et objets de culte 02.06, 02.26, 03.06, 03.11, 07.00, 11.00, 11.05, 11.09, 11.15–16, 14.09 ancre 11.20 anneau 11.10 antiquités 03.11 arbre sacré 11.15 astragale 02.18, 11.08 attache en fer et en plomb 02.26 bague en bronze 02.10, 02.24 baignoire 11.20 bassin 11.08 d’argile 03.07 miniature 13.03 bétyle 11.00, 11.05, 11.08 bijou 03.01, 03.11, 14.12 boucle 02.24 bouton de stéatite 03.07 broche 03.05, 11.15 chaudron 11.15 cloche 02.14 clochette 03.07 clou 03.10 en fer 02.21, 02.26 colonette 03.07 couronne de terre cuite 03.06 cuillère 02.23 cuvette 11.08 dépôt votif 02.05, 13.03, 14.01 encensoir 07.01 épingle 02.23 équipement de sport 03.05 feuille de bronze 02.21 fosse votive 14.09 fusaïole 03.07, 03.10–11 galet 11.05, 11.08 harnachement 03.05 hydrie en bronze 02.09 lame d’obsidienne 03.07 lame en fer 02.10 lamelle de bronze 03.07 de plomb 14.14 maquette 02.23 masque 11.00 de démon 07.04 de théâtre 02.23 miroir 02.23–24 modèle réduit de bateau 11.05 de bâtiment 02.23 objet en bronze 02.13, 02.21 objet en métal prémonétaire 14.09 offrande collatérale 03.10 outil médical 02.18 outil en os 02.26 perle 02.18, 02.24 de faïence 03.07 peson 02.18, 03.06–07, 03.10–11, 11.15 phiale en bronze 03.11, 14.04 pierre ovale en diabase 11.16 pinax 02.18 plaque 08.02 d’argent 03.10 en bois peinte 02.03 plaquette 11.03, 11.05 en plomb 03.07 poids 03.07, 03.10, 13.06 en bronze 03.12 de tissage 02.18 relief 02.14, 03.07, 08.03 rupestre 07.22 roue en bronze 03.09 sceau 02.18, 07.08, 11.11 sculpture 07.15 stèle 07.02, 07.05, 07.16 strigile 02.23, 03.05 table 03.10 d’offrande 02.22–23, 03.07, 03.11, 11.04, 11.16 thymiaterion 03.07 trépied 02.10 trône 14.04 vasque 03.10 verre 02.23 pâte de verre 03.07 voir céramique, figurines

376 Fécondité 11.00, 11.20

377 Fertilité 11.17

378 Fête 02.23 Malateia 02.13

379 Fidèles 02.16, 03.07, 13.02

380 Figurines 02.02–03, 02.06, 02.14, 02.18, 03.01, 03.10, 07.01, 07.09, 07.11, 07.15, 07.18, 11.00, 11.04–05, 11.11, 11.16, 11.20, 14.08, 14.14 buste 14.14 cavalier 02.02, 11.00 char 11.00 cheval 02.02 coureur 02.22 féminine 02.24, 03.06–08, 03.10, 07.06, 11.04, 11.20, 14.09 femme assise 03.03 hydriaphore 03.06 joueur de lyre 11.04 masculine 02.21, 02.23 papades 03.03 protomé 03.06, 03.08, 07.14 stephanè03.08 temple-boy 11.00, 11.19 tête 14.14 voir statue, statuette

381 Fruit 13.01

382 Gâteau 13.01

383 Grotte 02.03, 11.01, 11.05

384 Gruau 11.01

385 Guérison 11.09, 11.11, 11.20 voir médecine

Kernos, 31 | 2018 Chronique archéologique de la religion grecque (ChronARG) 78

386 Héros 03.07 mortelle héroïsée 07.15

387 Hippeis 03.10

388 Iconographie 11.00, 11.05 anakalypsis 03.06 balle 03.10 barbe 11.00 bûcher 03.10 buképhala 03.07 carquois 11.04 cavalier 02.03 centaure 03.12 chariot 03.10 chiton 03.01, 03.10 coiffure locale 03.06 colombe 14.09 couronne 03.06, 11.00 couronne murale 11.04 danseuse 03.07 flèche 11.04 grenade 03.01 grotesque 03.07 grypomachie 03.07 guerrier 03.10 héros cavaliers 07.15 instrument de musique 11.11, 14.10 kalathos 11.04, 11.20 leontè 07.08 manteau 03.10 miroir 03.07 naiskos 03.07, 03.10 nœud d’Héraclès 03.06 œnochoé 03.10 parure 14.09, 14.14 peplos 03.10 polos 03.01, 03.10 pomme 03.01 ruban 03.01 saisons 03.02 sphinx 11.20 statue 03.10, 11.00 strophion 11.11 tablette 11.00 torche 03.10, 11.11

389 Inscription 02.02–03, 02.09, 02.14, 02.18, 02.21–23, 03.05, 03.07–08, 03.12, 07.00, 07.02, 07.08–09, 07.11–12, 07.22, 08.03–04, 11.01, 11.05, 11.08–10, 13.02, 13.04, 14.06 défixion 14.14 dipinto 03.03, 03.07 graffito 02.18, 03.05, 03.07, 03.11, 14.09 marque de carrier 02.04, 02.12

390 Langue sacrée 08.02

391 Lieu de mémoire 02.01

392 Lin 11.01

393 Médecine 02.07, 13.01 voir guérison

394 Métallurgie 11.20

395 Monnaie 02.09–10, 02.18, 02.23, 02.26, 03.05, 03.07, 03.10, 07.08, 07.15, 07.22, 08.01–02, 08.04, 11.00 frappe monétaire 14.00 objet premonétaire 14.09

396 Mycéniens 02.01, 03.07

397 Mythe éleusinien 03.10

398 Nécropole 07.06, 07.18, 07.20, 11.05, 11.09, 11.18 de chiens 11.11 tombe 02.04, 11.07 tumulus 11.05

399 Offrande non animale 11.20

400 Oracle 13.01

401 Personnalités anciennes Alexandre 07.08 Aristodemos Malakos 13.01 Bérénice III 11.05 Lagides 11.19 Nicoclès 11.09 Onésagoras 11.01 Peintre de Cléophon 03.07 Ptolémée I 11.15 Ptolémée IX Sôter II 11.13 Ptolémée Alexandre X 11.05 Scopas 02.08 Seuthès III 08.04 Teucrides 11.19 Trajan 11.05

402 Phéniciens 11.06

403 Prêtre 03.11, 07.08 prêtresse 07.15, 07.22

404 Procession 02.16 voir fête

405 Protecteur des morts 11.00

406 Rite 03.07, 03.10, 07.00, 11.11, 14.07 banquet 03.07, 03.11 choe 03.07 danse 11.11, 11.17 dépôt de vases 14.14 destruction de vases 03.11 féminin 03.11 de fermeture 13.01 de fondation 03.07, 11.05 divinatoire 11.10 funéraire 11.00 d’inauguration 03.07 initiation 02.19, 03.07, 11.00, 11.08–09 libatoire 03.07, 11.11, 14.13 musique 11.11 de passage 11.00 privé 13.02 propitiatoire 13.02 purificatoire 13.02 rasage 11.01 repas 02.09, 02.24, 03.07, 13.01 stéphanophorique 03.06 thesmophorique 03.06 vénération 03.06 consommation de vin 03.07 voir sacrifice

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407 Sacrifice 02.20, 03.10–11, 08.02, 11.08, 11.10–11, 14.04 gâteau sacrificiel 02.23 hécatombe 02.23 humain 11.18 thysia 03.11, 14.03

408 Sanctuaires, architecture, style et structures – acrotère 02.21 adyton double 14.05 aire sacrée 02.23 aménagement des cours d’eau 02.05 andron 03.10 antéfixe 02.24, 03.05 anthemion 03.05 in antis 14.04 archaïsant (style) 03.11 architrave 03.09 atelier 11.20 atrium 14.11 bains 02.02, 02.10, 02.19, 02.23, 07.15 banc 03.07–08 banquette 14.04 bassin 02.18 bothros 02.27, 03.06–07, 11.04, 11.15, 11.20, 13.02, 14.04 brique crue 03.10, 11.05 canal 02.18 canalisation d’eau 02.22, 14.07 cella 13.01, 14.11 cénotaphe 03.07 chambre 02.19 chapelle 11.20 chapiteau 02.24, 11.12 dorique 02.22 hathorique 11.05 ionique 02.12, 03.05, 07.15 charpente 02.24 chaussée 03.09 ciste 03.07 citerne 02.19, 02.28 colonnade ionique 11.15 colonne 02.05, 03.05, 03.07, 03.09, 07.15, 11.09, 11.12, 14.02 ionique 03.05 ovale 03.05 contreforts 03.09 corinthien 11.12 corniche 11.12 cour 03.09– 11, 11.20 crypte 02.19 dalles 03.03, 03.05, 03.11 dorique 02.19, 02.22–23, 11.12 dromos 11.10 enduit 02.12 entablement 02.22 entrée 02.22, 03.05, 03.07 épistyle 02.22 escalier 14.11 eschara 03.06–07, 13.02 esplanade 03.09 euthynteria 02.18, 02.21–22, 02.24 exedra 02.04 favissa 11.15 fosse 03.09, 14.04 four 03.06 foyer 13.02 frise dorique 02.22 fronton 02.26 gargouille 02.26 gouttière 13.03 grotte 03.01 gymnase 02.02 hall de réunion 03.10 hestiatorion 03.07, 03.10–11, 13.02 hippodrome 02.10 hypèthre 03.09, 03.11, 11.16 hypogée 11.00, 11.11–12 ionique 11.12, 13.05 klinè 13.02 krépis 02.11, 02.22 métope 02.22 mortier 02.21, 02.24 mosaïque 03.02 de galets 03.10 mutule 03.07 nabatéen (style) 11.05 naïskos 02.28, 03.07, 11.05, 11.09 oikos 03.05–06, 03.09, 14.13 orthostate 02.22 palestre 02.02, 02.04 pavement 11.14 peinture 03.07 péribole 02.04, 02.16, 02.18, 02.22, 03.07, 03.11 péristase 14.02 péristyle 03.10 piscine 02.02 plateforme 03.06–07, 11.05 podium 14.00 porte 03.03, 03.05, 03.09, 13.01, 13.02, 14.11 portique 02.02, 02.09, 02.18, 03.05–06 pressoir à olives 11.14 propylées 03.09 pyrrha 02.03, 02.24, 02.26 route 02.16 de procession 03.07 sacello 03.06 salle de banquet 02.19, 03.11 sékos 02.22, 02.24 seuil 03.03, 03.05, 03.09 siège construit 02.19 sima 02.24, 03.05, 03.07, 13.03 sol dallé en dalles de terre cuite 02.23 en terre battue 02.24 spolia 03.07 stade 02.23 stèle 02.23 stéréobate 03.05 stoa 03.05, 03.09 stockage 03.11 stuc 03.07, 11.12 stylobate 03.09 tainia 02.22 temenos 03.11, 11.05 temple 02.18, 02.21, 02.25, 03.07 templum rostratum 14.11 tente 14.04 terre cuite architecturale 03.05, 03.10, 13.01 théâtre 02.19, 02.28, 14.07 tholos 03.10 toichobate 02.22 toit 02.09, 02.18, 02.28, 03.07, 03.11 tribune 14.11 trigliphe 02.22 trou de pieu 14.04 tuile 02.09, 02.11, 02.18, 02.21–23, 02.26, 03.05, 03.10 tumulus 02.05, 11.05 tympan 02.22 vestibule 03.10

409 Sanctuaires, événements – abandon 02.18, 14.07 construction 02.11 démolition 02.04 destruction 02.18, 02.26 fermeture 13.01 fondation 07.12, 11.09 incendie 11.15 monumentalisation 02.07, 13.01 remploi 02.24, 07.15 rénovation 02.02, 13.03 tremblement de terre 02.24, 03.05, 11.14

410 Sanctuaires, types – Amphiaraion 03.09 Athenaion 03.10, 13.02 athlétique 02.02, 02.23 Daphnéphoréion 03.10 domestique 03.02 extra-urbain 02.22 de frontières 11.04, 11.08 guérisseur 11.11 Heraion 13.02–03, 14.09 Herakleion 03.07 herôon 02.05, 02.22, 03.04, 03.07 hors les murs 11.20 Iseion 14.11 Ismenion 03.07 Kabirion 03.07 Metrôon 07.00, 07.08 Mouseion 03.00, 03.10 oraculaire 11.00 d’origine orientale 11.11 pan-cypriote 11.09 poliade 13.02 rural 03.06, 11.14, 11.16, 14.09 rupestre 11.13 Sebastieion 07.13 Thesmophorion 03.07, 14.00, 14.14 Tycheion 02.28

411 Source 02.03, 11.10

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412 Statue 02.11, 02.23, 02.26, 03.07, 08.03, 11.00, 13.03, 14.03 archaïsante 11.00 base 03.09 de culte 02.14, 02.22, 02.24 féminine 11.16 impériale 11.00 masculine 11.08 péplophore 03.06

413 Statuette 03.06, 07.02–04, 07.15, 07.19, 13.03, 14.03 féminine 14.09–10 offrante 13.03, 14.14 korè 14.03 kouros 14.03 reproduction locale 13.03 voir figurine

414 Tissage 11.15

415 Végétaux 13.01 Olives 14.11

416 Victoire militaire 13.02

417 Vin 03.07

NOTES

1. L’interruption de la Chronique des fouilles en ligne. Chypre, qui était publiée annuellement à l’initiative du Département des Antiquités de Chypre et de l’École française d’Athènes, et qui prolongeait la Chronique des fouilles et découvertes archéologiques à Chypre paraissant dans le Bulletin de Correspondance hellénique depuis 1960, constitue une perte considérable d’informations pour l’actualité de la recherche archéologique à Chypre. La pertinence et l’exhaustivité de la présente chronique s’en ressentiront inévitablement.

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