La Contribution Économique Des Industries Culturelles Et Créatives Au Liban Des Statistiques Culturelles Au Service Du Développement Économique
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
La Contribution Économique des Industries Culturelles et Créatives au Liban Des statistiques culturelles au service du développement économique Étude préparée par L’Institut des Finances Basil Fuleihan Beyrouth, Liban - Octobre 2020 Avec le soutien de La Contribution Économique des Industries Culturelles et Créatives au Liban Des statistiques culturelles au service du développement économique Étude préparée par L’Institut des Finances Basil Fuleihan Beyrouth, Liban - Octobre 2020 Avec le soutien de Remerciements L'étude sur La Contribution Économique des Industries Culturelles et Créatives au Liban : des statistiques culturelles au service du développement économique est le résultat de la collaboration étroite et de la confiance qui lient l'Institut des Finances Basil Fuleihan à l’Ambassade de France au Liban, l'Institut français du Liban et l'Agence française de Développement. Elle est également le fruit du travail exceptionnel des experts Mahassen Ajam, chercheuse et consultante en management et marketing stratégique et Nizar Hariri, professeur associé à la faculté de sciences économiques et directeur de l’Observatoire Universitaire de la Réalité Socio-Economique (OURSE) de l'Université Saint-Joseph. L’étude, accomplie dans le contexte des immenses défis que connaît notre pays, a affirmé le rôle que peuvent jouer les ICC en tant que vecteurs de développement économique et garants de l’identité nationale. Elle a également permis l’élaboration des grandes lignes d’une politique publique en faveur des ICC, un objectif ambitieux qui reste à atteindre. Je tiens à exprimer ma sincère gratitude à Rola Mounla Darwish, directrice du projet et du département des relations externes de l’Institut des Finances Basil Fuleihan, pour ses commentaires perspicaces, son suivi quotidien méticuleux et sa gestion minutieuse malgré tous les obstacles rencontrés au cours du projet. J’exprime également mes remerciements sincères aux personnes qui ont contribué à ce projet et qui ont facilité l’accès aux données et aux références clés, notamment : n La direction générale des Finances n La direction générale des Douanes n Lynn Tehini, ancienne Conseillère au ministère de la Culture n Redha Hamdan, Consultant senior et Directeur adjoint, Consultation and Research Institute n Myriam Nasr Shuman, Directrice de l’Agenda culturel Et aux assistant(e)s et stagiaires : n Patrick Abou Samara n Sami Erchoff n Hoda Kerbage Nemer n Benoît Luczak n Vanessa Rizkallah n Farah Salameh n Jad Yassin Finalement, je suis reconnaissante pour la générosité et l’expertise des membres de l’équipe de l’Institut des Finances Basil Fuleihan qui ont participé et aidé au perfectionnement de cette étude et à toutes celles et ceux qui n’ont pas été mentionnés ici, mais qui ont contribué pleinement à son succès. Les efforts de toutes et tous ont permis à ce travail de rester sur la bonne voie malgré les énormes défis que notre pays a vécus depuis octobre 2019 et surtout après l’explosion du 4 août 2020 du port de Beyrouth, une explosion qui a profondément endommagé notre Institut et bouleversé nos vies. Lamia MOUBAYED BISSAT 2 Préface de l’Institut des Finances Basil Fuleihan La culture et la création artistique sont la richesse et le cœur battant de notre société. Elles servent à l'épanouissement et à l'intégration sociale et culturelle des citoyens libanais et enrichissent le lien social. Aussi, la culture et le patrimoine permettent de préserver l’identité nationale et la mémoire collective. Ils renforcent l’attractivité du Liban à l’international par le dynamisme de sa scène artistique. Sur le plan économique, de nombreux rapports et études publiés par l’UNESCO, UNIDO, l’Union Européenne, l’Agence française de Développement, Ernst and Young et France créative ont établi que les Industries Culturelles et Créatives (ICC) apportent une forte valeur ajoutée et créent des emplois directs et indirects. Elles présentent un énorme potentiel de croissance économique et contribuent à équilibrer la balance commerciale dans les pays en voie de développement. Selon ces mêmes études, le développement de ces industries génère un effet multiplicateur à l’échelle de l’économie réelle, avec des incidences positives sur l’ensemble des secteurs. Elles soulignent également l’impact positif des ICC sur la cohésion sociale, mais aussi sur l’autonomisation des femmes. En cela, elles sont résolument ancrées dans les Objectifs de Développement Durable, établis par les Nations Unies à l’horizon 2030. Promouvoir les ICC, c’est donc agir en faveur de l’éducation, l’égalité homme-femme, la citoyenneté et la bonne gouvernance, thématiques érigées comme priorités du développement. Ainsi, une action publique en leur faveur serait apte à accélérer la réalisation de ces objectifs, et à construire une société plus inclusive et équitable. L’Institut des Finances Basil Fuleihan - ministère des Finances du Liban, s’est donc embarqué, avec le soutien de l’Ambassade de France au Liban, l’Institut français du Liban et de l’Agence française de Développement (AFD), dans cette étude qui porte sur le potentiel économique des ICC ; travail conduit en continuité avec les études menées auparavant par l’Agenda culturel en 2016, ou encore l’Université américaine de Beyrouth en 2007. Cette initiative part d’une conviction, celle que ces industries méritent d’être accompagnées par des politiques publiques adaptées à leur spécificité, leur réalité et leurs besoins spécifiques. En effet, les institutions culturelles et créatives libanaises, à la fois diverses et singulières, pionnières et traditionnelles, mariant savoir-faire artisanal et innovation, représentent environ 5% du PIB national, soit 1 milliard de USD et emploient à elles seules, environ 100,000 personnes, soit 5,8% de la population active. Ce secteur prometteur mérite donc la plus grande attention des décideurs politiques, des bailleurs et des acteurs de l’aide au développement. Il mérite également d’être épaulé par les outils de financement adéquats et la mise en place d’un environnement favorable pour la création, la production et la distribution d’activités, de biens et de services culturels et par un système de gouvernance efficace du domaine culturel et artistique. Enfin, il est impératif de monter une base de données nationale sur les ICC, tant le manque d’information sur le secteur entrave la construction de politiques publiques basées sur l’expertise et la connaissance du terrain. Il est utile de noter que cette étude a été menée entre octobre 2019 et octobre 2020, période durant laquelle le Liban a été mis à rude épreuve, en proie à une crise financière, économique et sociale d’une ampleur inédite, exacerbée par les répercussions de la guerre en Syrie, la pandémie de la Covid-19 et le drame humanitaire provoqué par l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020. À cause de ces crises successives et multiformes, La Contribution Économique des Industries Culturelles et Créatives au Liban 3 le Liban fait aujourd’hui face à une dette publique de près de 180% du PIB, à une crise de liquidités doublée d’une dépréciation de la monnaie nationale, d’un contrôle non réglementé des capitaux et d’une hyperinflation, qui touchent l’ensemble du tissu socio-économique libanais. Ces conditions laissent présager une contraction économique de plus de 25% pour 2020 qui ferait basculer plus de 52% de la population libanaise dans la pauvreté. La double explosion du 4 août 2020, quant à elle, a très gravement impacté le secteur de la culture et de la créativité et a endommagé de manière dramatique les quartiers les plus anciens de Beyrouth où sont localisés un très grand nombre de biens patrimoniaux et d’industries culturelles et créatives. Le constat de l’évaluation rapide des dommages et des besoins, conduite par le Groupe de la Banque mondiale, en collaboration avec l’ONU et l’UE a estimé les dommages du secteur entre 1 et 1.2 milliard de USD, et les pertes aux alentours de 400 à 490 millions de USD. Les répercussions de ce drame, sur un secteur déjà en proie à de grosses difficultés, ont entraîné un exode définitif des acteurs et des talents. Cette catastrophe a accentué le besoin de cartographier avec précision le secteur des ICC et ses acteurs, afin de remédier à l’exode massif des talents qui risque de mettre en péril le tissu socioculturel libanais. Il s’agit ainsi de réhabiliter à la fois le patrimoine bâti, mais aussi le patrimoine vivant, une industrie culturelle qui contient à la fois les traditions du passé et les pratiques innovantes du présent. Cette conjoncture alarmante a eu des effets dévastateurs sur les ICC. Elle menace aujourd’hui la viabilité de nombreuses entreprises reliées à celles-ci, déjà pénalisées par des conditions socio-économiques défavorables, une faiblesse du niveau de vie, une fiscalité pénalisante, un déficit d’infrastructures et une insuffisance du réseau d'enseignement et de professionnalisation artistique. Cependant, elle constitue une opportunité d’impulser un changement radical d’orientation au niveau national, à condition que des mesures de sauvetage soient mises en œuvre pour consolider la pérennité du secteur et guider la transition vers un nouveau modèle plus performant et durable. Nous nous trouvons donc aujourd’hui à la croisée des chemins, qui nous amène à repenser le modèle économique du Liban, à refonder l’action publique et à reconsidérer la politique créative et culturelle, pour qu’elle soit en cohérence avec ses besoins et son potentiel. Ce travail de résistance culturelle et intellectuelle vise à faire de la culture une fierté nationale dans le cadre d’un nouveau contrat social; une tâche immense, pour laquelle il faut une ambition, des moyens, et des hommes et des femmes. Dans cette optique, le soutien aux industries créatives et culturelles est une composante centrale et essentielle d’une stratégie de relance économique et de stabilisation sociale, bien qu’il soit considéré comme secondaire par les pouvoirs publics en temps d’austérité.